Tu avais été surpris en recevant ce hibou que tu pensais ne jamais recevoir. Lyrae Mackenson. Un nom de ton passé. Une fille que tu avais connue lorsque tu étais enfant et que tu n'avais jamais revu du jour au lendemain sans savoir pourquoi. Pourtant vous vous étiez lié d'amitié, tu t'étais même sentie lié à elle sans même savoir pourquoi. Ce lien tu avais fini par l'oublier, le mettre dans un coin de ta tête pour ne plus y penser. Mais depuis que tu avais reçu ce hibou ? Tu y pensais sans cesses. Tu te demandais à quoi elle ressemblait à présent. La petite fille brune de ton passé. Et elle ? Ne va-t-elle pas avoir un choc en te voyant à son tour ? Tu te demandes comment elle a retrouvé ta trace et en même temps toi tu n'es jamais vraiment parti d'ici. Cela te fais plaisir au fond de toi, tu as de bon souvenir d'elle, de jeu que vous faisiez ensemble. Chaque fois que l'homme que tu n'aimais pas venait te chercher, tu savais que c'était pour la retrouver, pour t'éloigner du monde dans lequel tu vivais chez toi et tu savourais chaque seconde. Finalement tu avais été triste lorsque plus personne ne vint te chercher. A l'époque tu étais resté quelques fois à attendre devant les fenêtres avant de finalement te faire une raison. Une partie de toi se demandait de temps en temps ce qu'elle était devenue la petite fille et aujourd'hui, tu allais enfin pouvoir avoir des réponses.

L'atmosphère entre toi et la Zabini ne s'était pas vraiment arrangé, alors prendre ton après-midi et sortir du garage ne pourrait te faire que du bien n'est-ce pas ? Le fait que le lieu choisi pour le rendez-vous était un bar moldu, tu supposais alors qu'elle en était une et puis de toute façon c'était logique non ? Sinon il y aurait eu de grande chance que tu la retrouve à Poudlard et ça n'avait pas été le cas. C'est con mais tu faisais un petit effort pour soigner ta présentation, toi qui en générale en avait rien à faire, tu voulais faire bonne impression. Habillé d'un jeans et d'une chemise tu avais laissé quelques boutons ouverts et avait un peu remonté les manches tout de même pour rester assez décontracté tout de même. Tu avais préféré transplaner non loin de l'endroit convenu en t'assurant évidemment de ne pas être vu. Tu repérais le bar en question et t'y dirigeais. Pendant un instant tu regardais les alentours afin de ne pas tomber dans un piège. Il faut dire qu'en ce moment tu avais un peu l'impression de ne tomber que dans des guet-apens... Même si tu te demandais comment les ennemis de la Costa Nuestra aurait pu connaître l'identité de Lyrae afin de te faire marcher, mais tu restais tout de même prudent. Lorsque tu rentres, tu la cherche du regard, tu n'avais pas pensée à demander une photo, mais étrangement tu n'en as pas besoin. Deux prunelles te frappent. Si semblable aux tiennes que tu te demandes comment c'est possible et pourtant tu n'as aucun doute, c'est elle. A l'époque également vos yeux se ressemblaient mais tu avais cette impression que cela se voyait encore plus aujourd'hui. Alors que tu t'approches d'elle, un sourire chaleureux se dessine sur son visage tu es réellement ravi de la revoir. Tu allais pour simplement la prendre contre toi et lui faire la bise, mais tu sentais sa gêne et elle avait l'air tendue.

"Salut." Répondais-tu alors simplement avec un sourire plus naturelle que le sien en t'installant à la place qu'elle te désignait. Tu ne pouvais t'empêcher de la scruter, de regarder la jolie femme qu'elle était devenue aujourd'hui. Tu la trouvais déjà belle à l'époque aujourd'hui elle était tout simplement magnifique. Mais c'était ses yeux qui t'intriguais le plus, car tu avais cette impression de presque te regarder dans un miroir... Tu te demandais soudainement ce qu'elle te voulait. Il y avait quelque chose qui te dérangeais chez elle, ou peut-être qu'elle était simplement une jeune femme réservée ? Tu pensais qu'elle voulait simplement te voir et prendre de tes nouvelles, tu commençais légèrement à douter. Cependant quand elle reprit la parole, tu parlais d'une façon qui cherchait à la rassurer. Peut-être était-ce ta carrure qui l'impressionnait un peu ?

"Je t'avoue que ta lettre m'a surpris, je ne pensais pas avoir des nouvelles de toi un jour, mais bien sûr que je me souviens de toi. Je me souviens de ses après-midi ou je te rejoignais. Je m'étais toujours demandé ce que tu étais devenu et pourquoi nous ne nous étions jamais revu." Peut-être qu'elle le savait ? Peut-être pourrait-elle t'apporter des réponses ? Tu l'espérais en tout cas. Peut-être même qu'après ça vous pourriez garder contact ? Tu ne chercher pas à la draguer, ou la brancher, ce n'était pas ton genre du tout et de toute façon depuis peu, tu avais une Zabini dans la peau sans même comprendre comment c'était arrivé... Mais tu ne savais pas pourquoi tu ne voulais pas perdre de vue une seconde fois la femme que tu avais devant toi. A sa question, tu souris de nouveau en hochant la tête avant de répondre simplement. "Un café s'il te plait." Oui tu restais sage, tu ne savais pas ce qu'elle prendrait et puis il était encore un peu tôt pour commencer directement avec de l'alcool n'est-ce pas ? Tes prunelles ne cessaient pas de la fixer, tu savais que ça pourrait la mettre mal à l'aise, mais c'était vraiment étrange de retrouver quelqu'un après tant d'années. Tu avais envie de tout savoir d'elle.

"Alors ? Comment m'as-tu retrouvé ?" Demandais-tu tout d'abord. Et puis finalement tu laissais l'entrain te gagner et tu rebondissais déjà sur d'autres questions. "Qu'es-tu devenu ? Tu vis également à Londres ?" Tu t'arrêtais-là ne voulant pas te montrer trop curieux non plus. Mais elle devait se douter que tu poserais des questions n'est-ce pas ? Quel était l'intérêt de cette rencontre si ce n'était pas pour parler justement et savoir ce que l'autre à fait depuis toutes ses années ? Mais pourtant plus les minutes passent et plus tu continuais de te dire qu'il y avait tout de même quelque chose qui clochait...

Tu ne savais pas quoi penser. Tu avais été content d'avoir des nouvelles, tu étais enthousiaste à l'idée de la revoir, mais maintenant que tu l'avais en face de toi, tu avais cette impression que ce n'était pas totalement réciproque. Mais tu ne savais pas si c'était simplement de la réserve de sa part ou s'il y avait autre chose. Alors de ton côté tu essayais de te montrer le plus avenant possible. Tu n'avais aucune raison de te montrer sur la défensive ou agressif. Alors tu te montrais patient et tu lui laissais le bénéfice du doute te rendant bien compte que ta carcasse n'aidait peut-être pas à la mettre à l'aise même si ta chemise cachait au moins une bonne partie de tes tatouages. Tu avais sans doute bien fait de faire un petit effort tu te disais qu'au moins tu devais être un peu moins impressionnant que tu pouvais l'être en réalité. Les cafés arrivèrent assez vite et tu pris le tient entre tes doigts. Ces derniers venaient tapoter contre la tasse un instant tandis que tu lui posais quelques questions. Tu étais curieux, tu te demandais ce qu'elle avait fait de sa vie et tu supposais que c'était normal n'est-ce pas ? Sans doute qu'elle se posait les mêmes questions non ? Lorsqu'elle te répondait, tu te demandais pourquoi maintenant. Pourquoi est-ce qu'elle lui avait demandé juste maintenant et pas avant ? Quant à son père, tu ne t'en souvenais pas vraiment pour le coup. Les personnes que tu voyais à l'époque tu ne les avais pas vraiment retenus à part l'homme qui venait te chercher et elle. Lyrae.

"Oh... Je ne me souviens pas très bien qui était ton père... Et tu lui as demandé comme ça ? Du jour au lendemain ? Pourquoi ?" Oui tu devais avouer que c'était assez louche et encore une fois tu te demandais si c'était la vérité, mais quelle raison avait-elle de te mentir ? Mais tu étais tout de même assez curieux de savoir ce qui l'avait poussé à te rechercher finalement. Parce que dans ses yeux tu n'y lisais pas la même curiosité que la sienne. Tu avais cette impression constante qu'il y avait autre chose sans même savoir ce que c'était. Pourtant une part de toi voulais que ce soit juste pour te retrouver, tu ne savais pas pourquoi. Elle répondait ensuite à tes questions. Alors pendant tout ce temps elle avait été à Londres et vous ne vous étiez jamais revus... En même temps il faut dire que tu étais plus souvent au chemin de traverse ou dans les rues malfamées de Londres plutôt qu'ailleurs, des endroits où elle ne devait pas se trouver. En revanche, tu ne t'attendais pas au métier qu'elle pratiquait. Tu tentais de rester impassible, mais tes muscles s'étaient évidemment tendu. Est-ce que ça avait un rapport avec le fait qu'elle t'ait demandé de venir aujourd'hui ? Tu n'avais normalement rien à craindre des forces de l'ordre moldu, mais tu continuais de penser que quelque chose n'était pas clair dans toute cette histoire... Evidemment tu n'allais pas lui parler de la Cosa Nuestra, des courses de moto illégale etc... Ni de cet endroit dans lequel tu as grandi et qui a été ton métier aussi durant des années. Tu prenais une gorgée de café pour te donner de la consistance et répondre à ton tour.

"Je suis mécanicien dans un garage et pareil je vis également sur Londres." Répondais-tu dans un sourire. Pas aussi reluisant que son métier à elle, mais toi ça te plaisais, tu aimais vraiment ça. Tu espérais qu'elle ne te demande pas dans quel coin, car c'était un endroit ou de toute façon elle n'aurait pas accès... Mais ce n'était pas pour ça qu'elle était là n'est-ce pas ? Ton regard continuait inlassablement de la scruter, de chercher la moindre faille chez elle. Finalement elle détourne le regard et prend à son tour la parole. Sa question te surprend et tu ne cherches pas à le cacher, la surprise peut se lire dans ton regard. Tu réfléchissais un instant fronçant les sourcils. "Pas vraiment." Répondais-tu avec sincérité. "C'était toujours la même chose, un homme venait me chercher, je ne l'aimais pas beaucoup, mais je sais que j'étais content tout de même parce que je savais que j'allais te voir." Disais-tu alors simplement. Elle avait été l'une de ses premières vraies amies. Tu ne pouvais pas l'avoir oublié, c'était impossible. "Mais on ne m'a jamais dit pourquoi on m'emmenait là-bas. Ni qui tu étais d'ailleurs." Tu connaissais son prénom et ça s'arrêtait là. Tu ne connaissais rien d'autre de sa vie c'était aussi pour ça que tu n'avais jamais su la retrouver et ta mère n'en savait pas plus non plus ou en tout cas elle n'avait jamais rien voulu te dire... Tu te demandais à quoi rimait ces questions... Cela n'avait rien à voir avec celles que tu aurais pensé qu'elle te demanderait... Tu avais l'impression qu'elle cherchait quelque chose, mais tu ne savais pas quoi et lorsqu'elle reprit la parole, cette impression ne faisait que s'accentuer, tu répondais tout de même avec la même honnêteté car pour le coup tu n'avais rien à lui cacher là-dessus, aucune raison de lui mentir.

"Je me rappelle qu'on m’emmenait aussi dans une autre pièce. Des fois on me prenait du sang, des fois non... je n’ai jamais réellement compris et à cet âge-là, je cherchais pas vraiment à comprendre. On ne me faisait pas de mal et je t'appréciais beaucoup, c'est surtout ce que j'en retenais."  Pour le petit garçon que tu étais à l'époque, les moments que tu pouvais passer à jouer avec elle était important, bien plus que ce qu'on pouvait te faire subir à côté. Mais il était vrai que tu n'avais jamais su pourquoi on te faisait tout ça et pendant un instant tu te demandais si Lyrae n'avait tout simplement pas les réponses à ses questions... "Tu sais quelque chose à propos de tout ça ?" Demandais-tu alors en cherchant la réponse au fond de ses prunelles semblables aux tiennes. "C'est pour ça que tu as cherché à me voir ?" Demandais-tu de nouveau cherchant des réponses à tes propres questions. Tu attendais sagement, prenant une nouvelle gorgée de café. Il y avait bien une raison à tout cela et quelque chose te disais qu'elle allait t'apprendre quelque chose... Mais tu étais à des années lumières d'imaginer ce que cela pouvait-être...

Où voulait-elle en venir au fond ? Pourquoi t'avait-elle vraiment fait venir ici ? C'était les questions que tu te posais tandis que les minutes défilaient les unes après les autres. Tu avais cette sensation que finalement ce n'était pas forcément un rendez-vous de simple courtoisie ou chacun se renseignerait sur ce que devenais l'autre et où vous repartirez ensuite chacun de votre côté, peut-être en ayant gardé un moyen de se contacter afin de se revoir par la suite... Il y avait quelque chose, dans son regard, mais aussi dans sa manière d'agir qui te mettais en alerte. Pourtant tu décidais de ne pas changer ta façon d'agir envers elle. Tu étais réellement content de la voir et tant qu'elle ne fouillait pas trop, tu n'avais pas grand-chose à cacher au fond n'est-ce pas ? Bon en dehors de ta nature évidemment car il était hors de question que tu lui dises que tu étais un sorcier. Mais une part de toi n'avait pas envie d'être méfiante alors que tu savais que tu devrais l'être. Mais pas avec elle alors qu'elle avait été si précieuse lorsque tu étais gamin. Tu ne t'empêchais cependant pas de poser des questions. De chercher tout de même où pouvait être la faille. Celle que tu vois, que tu ressens, sans pour autant savoir de quoi il s'agissait. Pourquoi avait-elle décidé de te retrouver après autant d'année ? Pourquoi maintenant à cet instant précis ? Mais elle répondait à cette question t'envoyant alors une photo. Tu l'attrapes entre tes doigts et déjà à l'époque vos prunelles se ressemblaient déjà bien, pourtant cela ne t'avais pas frappé quand tu étais enfant. Ce n'était pas ce que tu voyais quand tu la regardais alors qu'aujourd'hui tu ne voyais plus que ça et tu ne comprenais pas. Tu te rappelais néanmoins de l'après-midi ou cette photo avait été prise et un léger sourire étira les traits de ton visage.

Finalement elle te pose des questions sur les moments que tu passais quand on t’emmenait dans une autre pièce et tu commençais à te demander si ce n'était pas là l'objet de sa visite. Peut-être qu'il y avait un truc pas clair là-dessous ? Peut-être le savait-elle ? Peut-être pourrait-elle te le dire ? Encore une fois tu ne cherchais pas à lui cacher quoique ce soit et lui répondait avec toute l'honnêteté dont tu étais capable. Plus tu y réfléchissais plus tu voulais bien admettre qu'il y avait quelque chose d'anormal dans tous cela, mais à l'époque tu étais enfant, tu n'y as pas forcément réfléchi et puis à présent ? Avant qu'elle ne te pose cette question, tu avais plutôt laissé ce genre de penser dans un coin de ta tête dans lequel tu ne revenais jamais. Tu avais seulement laissé accessible les souvenirs que tu partageais avec elle. Puis tu lui alors d'autres questions, tu avais besoin de savoir ce qu'elle savait. Tu n'étais pas un abruti, tu savais qu'elle ne te posait pas ces questions au hasard... Elle cherchait quelque chose, la réponse, c'était quoi ? Mais finalement elle choisissait de rebondir avec une autre question à laquelle tu réfléchissais un instant, fronçant les sourcils. Est-ce que tu t'étais posé la moindre question ?

"Si... Quand j'étais gosse j'ai dû me poser la question, mais on ne m'a jamais répondu et après... J'ai grandi, je ne t'ai plus revue et je ne me suis pas posé plus de question que cela, en dehors du fait que je comprenais pas pourquoi soudainement je ne te voyais plus." C'était peut-être con, mais toi ce qui t'avais marqué c'était cette rupture du jour au lendemain. Plus personne ne venait te chercher pour aller la rejoindre, plus de test, plus rien. Juste le bordel, ta mère, toutes les femmes de cet endroit et toi. Les tests avaient été le dernier de tes soucis. Mais peut-être que tu aurais dû te poser beaucoup plus de question à croire ce qu'elle semblait te faire comprendre ? Tes prunelles fixaient leurs jumelles tandis que tu cherchais une réponse dans les yeux de la jeune femme. Il se passe un moment pendant lequel ni elle, ni toi ne prends la parole, elle ne répond même pas à tes questions et tu te demandes si tu ne vas pas perdre patience lorsque finalement elle reprend la parole. Tu fronces une nouvelle fois des sourcils. Pourquoi avait-elle eu le besoin de mentir ? Tu étais là depuis quoi... Quelques minutes et elle tentait déjà de t'embobiner ? Non finalement à présent tu étais certains que ce rendez-vous avait pour but autre chose que simplement se rappeler le bon vieux temps. Mais lorsqu'elle te donne ce qui semblait être la vraie version... Après tout tu n'en savais rien, peut-être que ça aussi c'était un mensonge ? Tu te demandais pourquoi est-ce qu'elle avait eu besoin de mentir. Tu n’allais pas aller courir après son père et lui dire, au fait monsieur, votre fille vous a volé une photo. C'était même le cadet de tes soucis...

En revanche tu haussais un sourcil. Tu te demandais pourquoi est-ce qu'il avait un dossier sur toi, sur ta mère et leur... QUOI ???? Okay là tu commençais à devenir blême tout à coup. Tu avais presque envie de lui gueuler de ne pas dire un mot de plus, que tu n'étais pas prêt à entendre de pareilles absurdités sauf qu'elle ne te laissait pas le temps d'en placer une. Elle finissait enfin par répondre à l'une de tes interrogations. SON QUOI ? Tu ne savais pas qui était ton père c'était vrai. Mais ta mère t’avait toujours laissé comprendre que c'était l'un de ses clients sans savoir réellement lequel qui était responsable de tout ça... Si elle avait connu l'identité ton père, elle te l'aurait dit n'est-ce pas ? Ta mère ne t'aurait jamais mentis... Les informations se bouscules dans ta tête tandis que tu es en train de faire le chemin dans ta tête, tes prunelles croisent encore celles de Lyrae, si semblable aux tiennes qu'elles ne pourraient mentir... Et puis une nouvelle photo, celle d'un homme, de son père tu supposais. Tandis que six paires de yeux identiques te fixaient alors... Et lorsqu'elle reprend la parole t'annonçant ce que tu avais compris sans dire un mot, tout ton corps se crispe, ce fige tandis qu'elle vient de réduire ta vie en lambeaux.

"CE. N'EST. PAS. POSSIBLE." Articules-tu alors soudainement tandis que tu sentais une colère sourde sortie de nulle part te gagner. Contre elle de foutre ta vie en l'air, contre ta mère de t'avoir mentis si c'est la vérité. Contre ce père qui semble connaître toute la vérité mais qui pourtant ta ignoré toute ta vie. Pire il avait fait des tests sur toi pour être certains d'être ton père et une fois qu'il avait eu la réponse il avait déserté de ta vie. Tu ne voulais pas reconnaître la vérité que tu avais sous les yeux parce que ça faisait plus mal qu'autre chose et même si ce n'était pas directement dirigé vers Lyrae c'était-elle qui allait tout prendre si elle restait dans ton chemin. "Mon père est un inconnu, ma mère ne le connait pas." Répétais-tu comme un cours d'histoire que tu aurais appris par coeur. Tu ne pouvais pas lui dire pourquoi ce serait avouer tout haut ce que ta mère faisait comme boulot. Et même s'il n'y avait pas de honte pour n'importe quel métier, toi tu avais honte de celui-ci. "Ce n'est pas vrai, tu mens, après tout tu as déjà prouvé que tu savais le faire." Disais-tu alors en te servant de son premier mensonge comme d'un bouclier. Tu avais besoin de te dire que ce n'était pas vrai, tu avais besoin de savoir que ce n'était pas vrai... Parce que tu n'étais pas prêt à tout remettre en question... Tu te contrôlais à peine... Tu avais de tout envoyer en l'air dans ce putain de bar qui devenais trop étroit pour toi.

Tu ne voulais pas y croire. Tu te le refusais catégoriquement. Ta mère ne pouvait pas t'avoir menti. Si tu avais eu une soeur tu l'aurais su bien entendu n'est-ce pas ? Ton cerveau tourne à plein régime si bien qu'il ne s'arrête plus. Tout ton corps se crispe, tu es sur le point d'exploser et tu fais au mieux pour te contenir. La traiter de menteuse, cela c'était avérée être la seule issue possible à toute cette merde. Si tu avais su que tous voleraient en éclat ainsi, tu te serais même abstenu de te pointer à ce putain de rendez-vous ! Mais voilà, tu étais venu, tu n'avais pas vu le piège se refermer autour de toi. Pourtant à présent tu comprends mieux pourquoi est-ce qu'elle te semblait si étrange. Pourquoi est-ce que tu avais cette impression que ce n'était pas un rendez-vous pour juste se rappeler du bon vieux temps. Tout simplement parce que s'en était pas un. Tu espérais qu'elle revienne sur ses paroles, qu'elle reconnaisse que c'était un mensonge même si tu te doutais bien qu'il y avait peu de chance que cela arrive. Cela dit si tu étais en colère, tu avais l'air de ne pas être le seul. Alors que tes dernières paroles d'échappe de tes lippes, la réaction de celle qui se disait être ta soeur ne se faisait pas attendre. Alors qu'elle se lève et te regarde alors de haut, tu ne te laisses pas impressionné, tu avais vue bien pire qu'elle dans ta vie et ta colère était très certainement plus à craindre que la sienne. Tes prunelles fixent alors les siennes tandis que tu la jauge du regard, comme si c'était à qui tirerait le premier, sauf qu'aucun de vous deux n'avaient de munitions dans le regard. Alors qu'elle prend la parole, tu ne réponds pas. Pourquoi est-ce qu'elle inventerait ça ? Qu'est-ce que tu en savais ? Pour s'inventer des histoires afin de dormir la nuit ? Parce que sa vie était tellement merdique qu'elle avait besoin d'un peu de drama dans sa vie ? Parce qu'emmerder les gens c'était son but dans la vie ? Mais lorsqu'elle te pose de nouvelles questions elle te force malgré toi à réfléchir...

Tu as un grand respect pour ta mère, il était vrai que si les rôles étaient inversés tu ne serais pas non plus heureux d'apprendre tout ça. Tu fronces les sourcils. Fébrile tout à coup tu te demandes si ce qu'elle dit peut-être vrai. Le doute s'immisce en toi. Comme un poison il infiltre tes veines te fais mal, tu as presque cette sensation de suffoquer. Tu n'as toujours pas le temps de répondre, de toute façon tu ne sais même pas si tu en serais capable. Plus elle parle et plus elle soulève de nouvelle question, plus elle te force à voir les choses d'une autre manière, d'une façon dont tu ne voulais pas les voir... Tes prunelles toujours dans les siennes, c'est le mensonge que tu recherches à présent. Tu essaies de trouver la faille et pourtant, tu n'en vois aucune, tu as l'intime conviction qu'elle transpire la sincérité en cet instant et tu ne sais pas quoi en penser. Tu n'aimes tout de même pas la façon dont elle te parle, mais peut-être que tu l'as mérité, peut-être que tu avais été dur avec elle ? Alors qu'elle semble vouloir s'en aller à présent ton cerveau tourne à plein régime. Elle glisse alors encore cette photo sous tes yeux, tu la fixe sans rien dire. Ton sang ne fait qu'un tour dans ton cerveau lorsqu'elle se tourne finalement et commence à partir pour sortir du bar. Tu te lèves instinctivement et ta main vient attraper son bras.

"Attends." Dis-tu alors afin de la retenir. Tu ne sais pas ce que tu vas dire en réalité, mais c'était le seul mot qui t'étais venu à l'esprit afin qu'elle s'arrête et se retourne vers toi. Tu réfléchissais vite, trop vite pour arriver à le faire de façon cohérente. "Excuse-moi." Ça, c'était rare. Jaeden Evans qui s'excusait d'être un crétin, c'était assez rare pour être souligné. "Je..." Commençais -tu avant de finalement la lâcher et venir te gratter l'arrière du crâne légèrement gêné. "Écoutes... Cela change beaucoup trop de chose dans ma vie en quelques secondes à peine... Je ne sais pas comment tu pensais que je réagirais, mais tu peux comprendre que je ne réagisse pas bien non ? Comment tu as réagis-toi ? Tu viens de me dire que ça ne te faisais pas plaisir non plus alors tu... Tu peux comprendre n'est-ce pas ? Tu as eu un peu de temps pour digérer l'information, est-ce que tu peux juste... Me laisser du temps également ?" Demandais-tu alors finalement. Est-ce qu'elle pouvait au moins t'accorder ceci ? Ne pas te jeter la pierre et reconnaître que ce n'était pas forcément le genre de situation facile à gérer ? Mais tu ne voulais pas qu'elle pense que tu n'en avais rien à faire. Tu ne voulais pas qu'elle pense que si tout était vrai, elle ne pourrait pas compter sur toi. La vérité à cet instant même, c'était que tu étais simplement perdu.