Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 18 Aoû - 22:25
Tout serait parfait si le monde était Un monde de paix Comme il ne l'est jamais, je le laisse aux autres Nous créerons le nôtre KIRI X, Sainte-Mangouste, 1 septembre 2021
Kiara faisait partie de l’Ordre du Phénix depuis toujours. Pourtant, elle n’avait jamais été de ceux qui prenaient part aux combats, préférant -et de loin- demeurer dans l’ombre. Elle n’était pas comme son père, cet illustre Auror ou même comme son frère Caelum qui souhaitait -déjà à son âge- devenir un membre actif de l’organisation en participant à des missions plutôt dangereuses. Kiara était plutôt de ceux qui préparaient le café pour les réunions et qui assistaient docilement aux différents rassemblements mais elle n’avait jamais souhaité aller sur le terrain. Elle s’estimait peu légitime et inutile face à un adversaire. Sans doute parce que si elle avait une très bonne maîtrise théorique des sortilèges d’attaque et de défense, les utiliser en situation réelle, c’était autre chose. Elle ne s’était jamais sentie l’âme du guerrière et elle n’était guère intrépide. Elle savait fort bien que dans de telles situations, elle perdait rapidement les pédales ; elle ne savait pas gérer ses émotions, elle ne supportait pas la pression. Pour autant, les minutes qui venaient de s’écouler sur la voie neuf trois-quart l’avaient forcé à user de davantage de ténacité et de courage qu’elle n’aurait jamais pensé en avoir. La journée avait pourtant commencé de manière tout à fait ordinaire. Elle s’était levée, avait déjeuné et avait embrassé longuement Grigori, soucieuse d’être séparée de lui pour sa toute première semaine de cours. Ils avaient vécu une parenthèse enchantée après le mariage lors de leur voyage de noces et Kiara avait eu toutes les peines du monde à faire sa valise. Se retrouver sur le quai de la gare sans lui, sans sa sœur et sans Balthazar l’avait empli d’une profonde tristesse, d’une certaine solitude. Elle avait eu la sensation d’être en marge des autres même si elle savait qu’il n’avait aucunement à avoir honte de son parcours universitaire. Heureusement, elle avait trouvé un certain réconfort avec la présence de Théo et avait même eu l’occasion de rencontrer l’une de ses amies. Jusqu’au drame. La voie neuf trois-quart était pourtant un lieu des plus protégés et jamais Kiara n’aurait cru possible une attaque là-bas. C’était comme une règle tacite ; dans toutes les guerres, les enfants étaient majoritairement épargnés. Mais cette fois-ci, le Blood Circle avait décidé de frapper fort, d’attaquer ce que les sorciers avaient de plus cher au monde, leurs propres enfants. Si même ce lieu sacré n’était plus sûr… Quel endroit l’était ?
Kiara s’était alors retrouvée -bien malgré elle- au milieu d’une attaque de ces moldus. Bousculée, blessée, étourdie, terrifiée, désemparée, tétanisée, Kiara avait fait de son mieux pour s’en sortir et l’aide de Théo et de son amie Soledad avait été salutaire. Après l’arrivée des Détraqueurs, Théo l’avait prise en charge et l’avait aidé à transplanner jusqu’à l’hôpital où de nombreux autres sorciers avaient été envoyés. Ce ne fut qu’au moment où Théo l’aida à s’installer sur un brancard que Kiara prit réellement conscience de ce qu’il venait de se produire. Elle avait bien failli perdre la vie dans cette attaque. Les larmes coulèrent instinctivement sur ses joues tandis qu’elle murmurait, davantage pour elle-même que pour les personnes qui l’entouraient : « Mais pourquoi est-ce qu’ils font ça ? » Évidemment, Théo n’avait pas davantage de réponses qu’elle. Kiara, d’ordinaire si mesurée, se demandait soudainement si elle avait raison d’avoir encore foi en l’humanité, d’avoir encore foi en l’avenir de la communauté magique. Elle semblait si désemparée et les céphalées qui s’étaient logés dans sa tête n’étaient pas de nature à améliorer son état d’esprit. « Je vais te soigner, ne t’en fais pas. » Mais Kiara étant Kiara, elle lui répondit : « Non, t’en fais pas, d’autres ont davantage besoin de toi que moi. Ça va aller. Je peux attendre. » Son côté altruiste… Des gens avaient perdu la vie devant elle, d’autres avaient été si gravement blessés qu’elle ne se sentait absolument pas prioritaire dans la prise en charge. Une brusque envie de vomir l’assaillit soudainement sans qu’elle ne puisse dire si c’était dû à ses blessures physiques ou le résultat du contre-coup de la matinée. « Kiara, ne discute pas. Ton état est inquiétant. » Elle chercha à répliquer, en vain. « Il faut prévenir mon mari. » Elle aurait pu dire Grigori, mais elle aimait dire mon mari. Elle voulait le voir, elle avait besoin de lui, elle le voulait à ses côtés. Elle avait envie qu’il lui tienne la main, qu’il la rassure, qu’elle se sente apaisée par sa présence. Grigori avait ce pouvoir sur elle et elle savait qu’elle serait plus forte s’il était auprès d’elle. « Après.» Comment ça après?. Elle le regarda en fronçant les sourcils et dit grincheuse : « Non tout de suite. » Mais Théo était probablement aussi têtu qu’elle. C’est lorsqu’il commença à manipuler son corps qu’elle comprit à quel point elle avait mal. Les coups de pieds, les coups de genoux, les gens qui l’avait piétiné, son bras cassé, le sang qui continuait lentement de s’écouler de sa tempe, elle était dans un piteux état. Alors que Théo lui offrait les premiers soins, Kiara se sentir partir. Elle chuchota : « Théo, j’ai la tête qui tourne. » dit-elle avant de sombrer dans l’inconscience. Tout ce qu’elle venait de vivre était au-dessus de ses forces. Sa détresse physique était tout aussi importante que sa détresse psychologique.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Tout serait parfait si le monde était un monde de paix
Kiara
Détenir des informations et ne pas pouvoir les communiquer, ça n’était pas évident. Si le sorcier savait qu’il devrait vivre avec dans le cadre de son travail, pas actuellement bien sûr, plutôt dans le futur, et qu’il s’y était préparé, voire même qu’il connaissait déjà l’excuse parfaite je ne pouvais pas en parler, certaines responsabilités impliquent le silence là on était pas tout à fait sur cela. Le travail n’imposait aucun silence, non le problème c’était l’Ordre du Phénix, toujours eux de toute façon. A partir du moment où un piaf quand il meurt, brûle pour renaître de ses cendres, on est sur un symbole particulier, toujours là pour brûler les ambitions et pour tout gâcher. En soi, ils étaient pas hyper problématiques pour être honnête, ils ne voulaient pas que les moldus détruisent tous les sorciers – comme c’est étrange – et s’alliaient à moitié aux Mangemorts. Le terme à moitié ayant tout son sens, ils agissaient de leur côté et les Mangemorts du leur, chacun de son côté et les porlocs seront bien gardés. Habituellement, Grigori ne s’intéressait qu’à moitié à ce qu’il se disait, il était au courant parce qu’il faut toujours avoir une oreille qui traîne et qu’il détestait être dans le flou mais très franchement, sa carrière était mille fois plus importante à ses yeux. Tout allait donc très bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où l’information tomba, la prochaine attaque des moldus aurait lieu sur la voie 9 ¾, les Mangemorts semblant avoir un léger coup d'avance, ça c’était inattendu et embêtant. Que des centaines de gamins sachant à peine faire des sortilèges finissent sous les balles, il s’en tamponnait royalement, sauf que parmi tous ces élèves, il y en avait une qui comptait. Son idée première en quittant la réunion était carrément de la prévenir, les conséquences, il verrait après, il ne pouvait pas changer le cours des choses, lui demanderait de ne pas changer le cours des choses non plus et tout irait bien.
Si lui avait parfaitement confiance en Kiara, il est évident que ça n’était pas le cas de tout le monde, à commencer par son père qu’il eut la mauvaise surprise de trouver chez lui. Ca fait un choc de tomber sur son père dans sa propre demeure et ça faisait aussi regretter de lui avoir donné le droit de transplaner ici. Une chance que Kiara ne soit pas là, elle aurait fait une attaque. Si Grigori se doutait assez bien de la raison de sa présence ici, il décida de ne pas aborder le sujet, préférant proposer une boisson. Une façon de noyer le poisson un peu trop rôdée puisque son père aborda directement le sujet étudiant il y aurait des victimes, c’était une évidence mais ça n’avait pas grand importance, seul le résultat comptait. Non mais Grigori s’en tapait royalement qu’il y ait des victimes, il n’avait pas de problème de conscience avec ça. Le seul problème c’est qu’il y avait sa femme dans les étudiants et tout de suite, c’était plus embêtant. Cela son père le savait très bien puisqu’il en parla dans la phrase d’après, rappelant qu’elle aurait dû arrêter ses études au moment où elle s’était mariée. La bonne blague, Grigori n’avait pas vraiment eu son mot à dire. Forcément il évoqua le fait qu’il allait la prévenir, parce que c’était logique pour lui, un duo, un couple, on ne se cache rien. Pour son père c’était hors de question, elle allait tout faire capoter. Tout ce que pu dire Grigori n’eut aucun impact, qu’elle savait se taire, qu’il pouvait lui dire de rester sans lui dire pourquoi, qu’il y avait de fortes chances qu’elle soit enceinte de lui, rien ne fonctionna. Le dernier argument qu’il trouvait particulièrement bon ne fonctionna pas du tout comme escompté, ils pourraient en faire un autre, pardon, il pourrait en faire un autre, avec quelqu’un d’autres. Risible, qui pense à changer de femme alors qu’il vient à peine de se marier. Grigori étant têtu, il avait décidé d’en parler à Kiara malgré tout. S’ils commençaient à se faire des cachotteries à même pas un mois de mariage, ça allait poser problème. Conviction qui disparut à la seconde où son père décréta que si elle faisait tout capoter, il la descendrait lui-même. Si seulement il avait eu la certitude que Kiara ne dirait rien, il en aurait eu que faire mais comme il n’en savait rien, il était bien obligé de prendre en compte la menace. Ce n’est pas grave, il allait y aller aussi et il trouverait bien un moyen de l’emmener ailleurs. Enfin ça c’était avec son père ne trouve le moyen de lui dire qu’il n’avait qu’un fils, chose un peu erroné mais qui fit tout de même extrêmement plaisir à Grigori. Et là encore, il y eut quelques mots à propos d’une élimination s’il se mettait en danger et la cible était encore et toujours Kiara, un peu lourd à la longue et pas très logique d’après Grigori. Il fallait une descendance non, comment il comptait l’avoir s’il éliminait l’épouse c’est une bonne question mais puisque le moins dangereux pour Kiara était qu’elle ne soit pas au courant et qu’il ne fasse rien, c’est bien ce que comptait faire Grigori.
Forcément, le jour-j, il essaya de la faire rester à la maison, prétextant tout et n’importe quoi, qu’il avait un hibou qui devait ramener quelque chose d’important à la maison et qu’il faudrait le réceptionner, ça ne fonctionna pas. S’il comprenait qu’elle ne veuille pas louper sa rentrée, lui ça l’aurait arrangé. A défaut, il essaya de lui faire entendre raison, à savoir qu’elle était probablement enceinte – il faut bien que le voyage de noce ait servi à quelque chose – qu’elle ne devait pas être bousculée, se mettre à l’intérieur rapidement, et cela même si elle était préfète, purée quelle poisse d’avoir épousée une préfète. Ça ne fut pas la journée la plus productive de Grigori au travail, assez exceptionnel de la part du sorcier plutôt consciencieux dans ce qu’il faisait mais là, il devait reconnaître qu’il était anxieux. En prime, il savait qu’il y avait non loin de lui Salvan ne pouvait même pas jouer son rôle de meilleur ami puisqu’il n’était plus à l’école Poudlard, elle ne pouvait compter que sur elle. Evidemment très vite la nouvelle d’une attaque du Blood Circle sur la voie 9 ¾ se fit entendre dans les couloirs du ministère, des contingents de sorciers furent envoyés pour défendre les élèves.
Alors qu’il allait pour transplaner à Pré-au-Lard pour attendre le train et vérifier que sa femme allait bien, quelqu’un lui coupa l’herbe sous le pied, une information provenant de Sainte Mangouste, sa femme était là-bas. Evidemment, dans ce cas de figure, il fut autorisé à partir par son supérieur. La tête que tirait Grigori devant être assez parlante pour qu’on lui dise allez y vite. Une fois à Sainte Mangouste, on le guida très rapidement jusqu’à la chambre de Kiara, elle n’était pas encore réveillée, elle allait s’en remettre, elle avait été soignée – encore heureux – et reprenait des forces, elle se réveillerait bientôt. Tout en lui ouvrant la porte, la mage se tourna vers lui, ne lui laissant pas la possibilité de rentrer pour le moment, lui demandant s’ils devaient prévenir les parents. Grigori eut un sourire, c’était bien la première fois qu’on le prévenait lui en premier et il devait reconnaître que c’était grisant d’avoir du pouvoir… enfin avant de se souvenir que Kiara n’aimerait pas beaucoup qu’il exclue sa famille, il hocha donc la tête, tout en spécifiant de bien préciser que le mari était déjà là, avec un peu de chance, ils ne feraient pas le déplacement. Une fois cela fait, il entra dans la chambre, une chambre spacieuse, il faut croire que le nom de famille de Kiara commençait à lui ouvrir certaines portes. Il utilisa la magie pour descendre un peu le store, probablement qu’elle n’aimerait pas être éblouie en fermant les yeux. Le volet qui grince, il aurait pu s’en passer et en tournant la tête, il constata que Kiara papillonnait des yeux. Il se rapprocha donc d’elle, un peu crispé « Je t’ai réveillé ? » question stupide, bien sûr que oui, il fit venir la chaise jusqu’à lui pour s’asseoir à ses côtés. « Comment tu te sens ? » Comme si un troupeau d’Abraxan lui était passé dessus à coup sûr, ces moldus étaient des véritables poisons tout de même.« Je suis venu dès que j'ai appris la nouvelle. » enfin, la nouvelle de son état, pas vraiment de l'attaque...
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Dim 10 Sep - 10:35
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C’était le brouillard. Kiara nageait littéralement dans de la brume. Son esprit cherchait à sortir de cet état sans y parvenir. La fatigue, la douleur, l’angoisse. Son inconscient lui intimait peut-être de demeurer ainsi afin de se protéger du reste, de se protéger de l’horreur à laquelle elle avait pris part. Kiara était une personnalité très douce, plutôt optimiste et résolument pacifiste. Alors se retrouver ainsi au milieu des combats, des sortilèges, des attaques et surtout des morts était pour elle une grande souffrance psychique. Elle avait toujours préféré (et de loin) rester dans l’ombre, s’imaginer que d’autres allaient s’en occuper était plus simple. Évidemment, Kiara se sentait peu légitime face à la force et à la puissance d’autres sorciers de son entourage ; elle n’avait ni l’âme courageuse, ni l’âme aventurière. Elle n’avait pas non plus la hargne nécessaire dans les combats. Se défendre d’accord, mais blesser sciemment ? Elle en était incapable. Elle n’avait jamais été préparée à cela, elle ne s’était jamais imaginée y prendre part non plus. Sans doute aurait-elle dû, sans doute aurait-elle dû se préoccuper un peu plus de ce qui pouvait arriver. Après tout, la guerre était partout, pas uniquement cantonnée au monde moldu. Si la prudence avait toujours été de mise, Kiara n’aurait jamais imaginé que les moldus puissent attaquer le quai neuf trois quart, qu’ils puissent attaquer un endroit où se rejoignaient des centaines d’écoliers et d’étudiants. Il s’agissait là de la jeunesse sorcière, de l’avenir de la communauté magique. Ce que Kiara comprenait de cette attaque, c’était qu’ils étaient prêts à tout. Absolument à tout. Il se fichait pas mal de faire des dégâts, de blesser de jeunes enfants. Ce qui importait, c’était de frapper. Ils n’avaient absolument aucune moralité. Voilà tout ce à quoi Kiara songeait, plongée dans les méandres de son esprit.
Tout lui semblait si froid, si sombre. Comme s’il n’y avait pas d’échappatoire possible. Il fallait bien l’avouer, Kiara était bouleversée. Chamboulée. Les rouages de son cerveau fonctionnaient au ralenti sur un mode qui ne plaisait pas à Kiara ; en définitive, elle broyait du noir. Alors qu’elle se remémorait encore et encore les événements, un léger grincement lui fit entrouvrir les yeux et ne s’autorisa pas à les refermer lorsqu’elle s’aperçut qu’il s’agissait de Grigori. « Je ne sais pas si je dormais vraiment. » murmura-t-elle, absolument sincère tandis qu’il s’inquiétait d’être la source de son réveil. De toute manière, sa présence lui était indispensable, presque vitale. Au moins pour son moral. Il était son époux, pour le meilleur comme pour le pire ; c'était ce qu'ils s'étaient promis il y a quelques jours de cela. Elle n'imaginait pas que le pire arriverait si vite, si tôt, alors qu'elle était encore dans un rêve éveillé après le mariage et leur voyage de noces. « Pas très bien. » admit-elle, confuse, refusant de dire qu’elle se sentait même incroyablement mal. Qu’elle n’avait jamais été aussi mal de toute sa vie, enfin presque… « Je suis rassurée que tu sois là. » dit-elle simplement tandis qu’il lui expliquait être venu dès qu’il avait su. Elle se redressa avec grande peine, grimaçant à chaque mouvement. Elle tendit sa main vers lui pour qu’il s’en saisisse et ses doigts chauds contre les siens lui procurèrent mille fois plus de réconfort que les médicaments qui passaient dans son corps pour la guérir.
Elle avait le regard dans le vide, ses yeux fixaient le plafond d’un air morne. Sa tête tourbillonnait encore et Kiara ne saurait dire si c’était à cause de l’attaque ou de son contre-coup. « Je… » Elle tenta de parler mais se referma immédiatement, ne sachant pas comment aborder les choses, ni si elle avait le courage de tout expliquer. Elle ignorait ce qu’il savait, ni comment il avait été prévenu. Dans un chuchotement, elle se lança : « C’était l’enfer. » Elle pesait ses mots, n’ayant jamais été une personne sujette aux extrapolations. Cette phrase la plongea à nouveau dans ses souvenirs, souvenirs bien trop frais dans sa mémoire et qui -elle le savait fort bien- allaient la hanter durant de nombreux mois. Sans préambule, les larmes coulèrent sur ses joues tandis qu’elle se sentait incroyablement faible, incroyablement vulnérable. Plus qu’elle ne l’avait jamais été. Fort heureusement, elle n’était pas seule. Elle tira doucement sur sa main et lui intima : « Viens plus près. » Cette chaise était incroyablement loin d’elle, beaucoup trop loin alors qu’elle avait besoin de lui, de sa chaleur rassurante et de son étreinte si familière. Elle se décala un peu, non sans grimacer de douleur, pour qu’il puisse s’asseoir sur le lit. Kiara se sentait démunie tandis qu’elle se blottissait contre lui en larmoyant. Que c’était douloureux. « J'ai mal partout... » Son corps entier semblait en lambeaux. Que c’était difficile. « Je… ne me suis jamais sentie comme ça de toute ma vie. » Ou presque. Il y avait deux précédents. L’enlèvement de Sélénya avait été une grande période de détresse psychologique pour elle. L’utilisation du sortilège Doloris par son beau-père sur sa personne avait été la source d’une grande douleur physique. Cette attaque sur la voie neuf trois quart était un savant mélange des deux ; il n’y avait aucun mot pour décrire tout cela. Elle n’était pas faite pour ça, pas faite pour ce monde trop barbare. Elle était beaucoup trop faible, trop fragile. Mais elle ne pouvait désormais plus nier le fait qu’il y avait dans ce monde des personnes dont le but ultime était de tuer et d’éliminer les sorciers. C’était peut-être la première fois qu’elle en prenait réellement conscience. Cette perspective l’effrayait. « Tout ce sang… Tous ces… corps… » chuchota-t-elle tandis qu’elle se mettait à trembler de manière erratique, sans pouvoir se contrôler. C’était trop frais, trop douloureux, trop pénible.
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Kiara
Elle ne savait pas si elle dormait vraiment. Oui, ça devait être un entre deux dû aux différentes potions qu'elle avait ingurgité et aux sortilèges qu'elle avait reçu. Elle n'allait pas très bien, il posa un regard sur elle, ça se voyait sur son visage et dans le fait qu'elle était dans un lit, il avait les traits fermés s'imaginant massacrer ces moldus, tous jusqu'au dernier pour leur faire payer l'état de sa femme. Mais pour le moment, il ne pouvait pas laisser libre cours à sa violence, Kiara avait besoin de lui. Elle était rassurée qu'il soit là, si seulement il avait pu être là avant pour éviter cela à Kiara. Il fallut un peu moins de trois secondes à Kiara pour qu'elle bouge. S'il s'apprêta à lui dire arrête de bouger, il n'en dit rien, il pouvait comprendre qu'elle veuille un contact physique. Il referma délicatement ses doigts sur les siens pour tenter de lui apporter du soutien. Alors c'était ça tenir à quelqu'un, s'inquiéter comme si chaque inspiration serait la dernière, la regarder comme si c'était la dernière fois et être incapable d'aider.
A ses propos, il sentit la haine l'envahir tandis qu'il lui promettait d'une voix glaciale « Je vais leur faire regretter de s'en être pris à toi. » Il allait avoir du temps libre après le travail et comptait bien l'utiliser à bon escient pour venger sa femme. Il n'avait pas pu agir en amont, il agirait en aval et même s'il savait qu'elle n'était pas forcément pour les règlements de compte, ça ne changerait rien. Son ressentiment à l'égard de ces gens qui ne méritaient pas de vivre amplifia en voyant les larmes couler. Rien ne pourrait les effacer, il ne pouvait pas lui enlever les images qui défilaient dans sa tête, le temps ferait les choses. La pression s'accentua sur sa main et s'il laissait faire, il ne comprenait guère ce que ça voulait dire jusqu'à ce qu'elle lui demande de se rapprocher « Ce n'est peut être pas l'idée du siècle. » Autant parler à une sourde, elle se décalait ignorant les protestations de son corps qui aurait voulu qu'elle reste tranquille. Afin qu'elle cesse de malmener son corps qui avait besoin de repos, il souffla « Je viens. » Il détacha ses doigts des siens le temps de retirer ses chaussures, hésita quelques secondes à retirer sa veste de costume, n'aimant pas l'idée de la froisser mais ça n'était probablement pas la priorité que le côté tiré à quatre épingles du jeune époux. Il monta donc à ses côtés dans le lit, il ferait enlever les plis par leur elfe de maison avant de retourner au travail.
Retournerait-il seulement au travail aujourd'hui ? Là encore, ça n'était pas la priorité, il passa un bras autour des épaules de la blondinette, la laissant se blottir contre lui sans dire un mot. Il avait bien fait de ne pas enlever sa veste, ses larmes mouillaient le tissu et avec la chemise blanche, ça l'aurait sûrement rendu transparente, un scandale. A ses mots, il eut un rire sans la moindre joie « Je sais exactement ce que tu ressens. » Il avait vécu à quelque chose près la même chose avec Alcyone, il avait l'impression que ça remontait à une éternité et pour sa part ce qui lui avait permis de sortir de cette spirale de douleur, c'était de se dire qu'il allait les tuer. Il est évident que sa femme n'était pas comme lui, si elle était une sorcière douée, ça restait une truffe pour tout ce qui était attaque et défense. Si en temps normal il s'en fichait royalement, là, ça lui avait porté préjudice, s'il n'était pas le plus grand des combattants non plus, il restait un hargneux, ne supportant pas l'idée que quelqu'un prenne le dessus sur lui ou même sur Kiara. « Il va falloir qu'on fasse quelque chose pour que tu sois en mesure de te défendre efficacement. » Le problème c'était les balises anti-magie, elle ne pouvait pas transplaner comme elle le souhaitait, c'était bien dommage. Il lui lança un regard, est ce qu'elle aurait seulement essayé de transplaner et d'abandonner les autres. Il est fort probable que non, quelle plaie avec son humanité. Sa phrase suivante lui fit demander « Tu es capable de lancer doloris ? » Il la regarda dans les yeux, sachant ce qu'elle pensait des sortilèges impardonnable mais au bout d'un moment il fallait mettre toutes les chances de son côté si elle voulait vivre. Oui elle s'en était prise un dans les dents, elle savait que ça faisait mal mais on ne parlait pas de gentilles petites personnes jouant aux ballons, elle avait été attaquée. Intransigeant, il lui glissa « Il faut que tu apprennes à te défendre Kiara. Ça arrivera forcément de nouveau que tu te retrouves face à cette sous-race. Il faut que tu les attaques, il faut que tu te défendes. » Certes, ce n'était pas des mots faciles à entendre, ça allait contre ses principes, il en avait bien conscience « Je n'ai pas envie de me retrouver seul parce que tu as des scrupules. » Il est évident qu'il ne pouvait pas passer son temps derrière elle, même lorsqu'il était au courant comme aujourd'hui, il ne pouvait pas être présent au risque de la mettre encore plus en danger. « Sinon je te fais suivre. » Oh oui beaucoup appellerait ça jeter l'argent par les fenêtres mais pour le coup, il s'en fichait, ce qu'il voyait c'était le résultat, si elle ne se défendait pas, si elle ne transplanait pas, autant lui mettre quelqu'un sur le dos, quelqu'un qui aurait pour travail de la protéger, ça permettrait à Grigori d'être moins inquiet. Au milieu de ce désir de la protéger, il y avait cette inquiétude qui ne quittait pas Kiara et les images qui semblaient la hanter « Ils savaient que ce serait un combat facile, pleins d'enfants, des parents qui font des recommandations pour pas que l'enfant finisse dans une maison honteuse et qui veillent à ce que l'enfant se tienne à carreau, pas concentrés sur ce qui se passe autour. C'était couru d'avance que ça se passerait ainsi. Tu es restée dans les wagons comme je te l'avais dit ? » Est ce qu'il avait eu tort de lui dire cela? C’était possible mais il avait besoin de savoir.
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Ven 15 Sep - 23:45
Tout serait parfait si le monde était Un monde de paix Comme il ne l'est jamais, je le laisse aux autres Nous créerons le nôtre KIRI X, Sainte-Mangouste, 1 septembre 2021
Pourquoi était-ce si difficile ? Kiara était encore sous le choc, perdue dans ses pensées, dans les méandres de son esprit. Tout semblait mélangé, tout semblait si difficile à appréhender. Si sa tête comprenait qu’elle était probablement en état de stress post-traumatique, son cœur n’acceptait pas cette idée et repassait le film de la matinée encore et encore, comme s’il y était obligé. En réalité, Kiara ne contrôlait rien, elle ne contrôlait pas ses émotions, ni les sensations qui la subjuguaient. Elle n’était que l’instrument de son traumatisme, bien trop perturbée pour réussir à faire le tri ou à prendre le dessus sur tout le reste. Évidemment, la présence de Grigori à ses côtés était un atout indéniable pour calmer ses angoisses ; il était l’un de ses repères, il était son époux depuis quelques jours seulement mais pour autant, il avait toujours été à ses côtés dans les moments difficiles. Il n’avait pas toujours les mots qu’il fallait mais il était présent à chaque fois qu’elle le nécessitait. Évidemment, sa première suggestion fut de retrouver et d’éliminer ceux qui avaient osé s’en prendre à elle. Une fois n’est pas coutume, Kiara ne chercha pas à répliquer, ni même à lui dire qu’il était hors de question qu’il s’en prenne à d’autres êtres humains. La jeune Poufsouffle n’avait jamais raisonné ainsi, estimant que chaque vie humaine était précieuse mais ce qu’elle venait de vivre rebattait les cartes et elle envisageait désormais une perspective nouvelle, à savoir que les moldus pouvaient être dangereux, plus dangereux que ce qu’elle imaginait. Elle avait longtemps pensé que ceux qui étaient responsables de l’enlèvement de sa cadette n’étaient que des marginaux, une poignée de vils moldus. Mais ils étaient des dizaines sur le quai neuf trois quart. Elle devait retirer les œillères qui l’empêchaient de voir qu’il y avait plus d’horreur dans ce monde qu’elle ne l’aurait imaginé. En tout cas, elle n’avait pas le cœur de le contredire ce soir, ni même de l’empêcher de faire quoi que ce soit. Ce dont elle avait besoin néanmoins, c’était bien de lui, et pas de savoir qu’il allait poursuivre ceux qui l’avaient blessé.
Elle lui demanda de s’approcher d’elle afin de pouvoir sentir son odeur, se coller à son corps chaud, obtenir du réconfort. Évidemment, il désapprouvait mais Kiara ne lui laissa pas vraiment le choix. Il n’opposa pas une grande résistance et Kiara fut ravie de ne pas avoir besoin d’expliquer pourquoi elle voulait qu’il se rapproche. Elle ferma les yeux en sanglotant doucement contre lui, déchargeant toute son angoisse et ses inquiétudes. C’était la première fois depuis l’attaque qu’elle se laissait aller ainsi, que ses émotions prenaient le pas sur la douleur physique. Grigori disait savoir ce qu’elle ressentait et elle acquiesça péniblement. Évidemment qu’il savait. Il avait vécu la même chose qu’elle quelques mois plus tôt dans les geôles d’Azkaban oui Kiara pense à ça elle « Comment tu as fait pour encaisser si vite ?» Après tout, quelques secondes après l’attaque, il s’était rendu auprès d’elle pour la défendre contre son propre père et si Kiara se trouvait dans un état pitoyable, elle pouvait aisément dire que les blessures de Grigori ce soir-là étaient supérieures à les siennes. En tout cas, Grigori semblait penser que la solution à tous ces maux se trouvaient dans les compétences de Kiara en matière de sortilège de défense. « Oui, c’est vrai... » dit-elle doucement, se mordant les lèvres pour s’éviter de trembler. Si elle n’était pas une grande combattante, elle se devait néanmoins d’être plus forte pour au moins pouvoir se défendre ou défendre des proches en danger… C’était la première fois de sa vie qu’elle se sentait si vulnérable et elle avait détesté devoir compter sur les autres pour ne pas mourir. En plus, elle n’avait même pas pu aider d’autres élèves plus jeunes… Elle était tout de même étudiante de dernière année et elle n’était même pas capable de défendre les collégiens… Kiara se sentait coupable de cela aussi. Plongée dans ses pensées, Kiara releva vivement la tête lorsqu’il lui parla d’un sortilège impardonnable, provoquant une douleur dans sa nuque. « Pardon ??!» Son fiancé mdr trop habitué à écrire fiancé mari la regardait d’un air déterminé et Kiara retrouva un peu de courage pour s’opposer à lui. « Grigori, tu sais très bien que je n’utiliserai jamais ce type de sortilège. Tu m’entends ? Jamais. Je crois que je préfère encore mourir. » Comment pouvait-il imaginer un seul instant qu’elle oserait apprendre à lancer ce sortilège ? « Encore moins le Doloris. » Kiara referma les yeux quelques secondes, chassant de son esprit le souvenir de la douleur qu’elle avait ressenti lorsque son beau-père l’avait utilisé sur elle. « Je n’infligerai jamais ça à quelqu’un. Jamais. » répéta-t-il, histoire que Grigori soit bien au fait de sa détermination. Pourtant, elle concéda : « Par contre oui, je suis d’accord avec le fait que je dois apprendre à me défendre. » Elle grimaça face à ses mots : sous-race. Elle détestait qu’il parle ainsi. Mais elle pouvait comprendre sa colère, son agacement. Il la retrouvait blessée dans une salle d’hôpital, évidemment qu’il était furieux. « Il y a d’autres sortilèges que je pourrais utiliser. » Elle soupira : « Tu devras m’apprendre. » Elle connaissait les bases, la théorie. Mais elle savait fort bien que dans ces cas-là, c’était la pratique qui permettait à un sorcier de mieux appréhender ce type de sortilège.
Elle soupira en entendant ses propos. « Fallait épouser une fille sans scrupule dans ce cas. » dit-elle en grognant. Elle ajouta : « Tu sais très bien que je ne suis pas comme ça. Et que je ne serai jamais comme ça. » Elle n’aurait jamais la force d’attaquer sciemment. Se défendre oui, neutraliser oui. Mais tuer ? Blesser des gens ? Non, elle en était incapable. Elle n’avait pas été élevé ainsi, ce n’était pas non plus dans son caractère ni dans sa mentalité. Elle n’était pas lui. Elle connaissait les failles de son mari et ses convictions sur le sujet. Mais elles n’étaient pas les siennes, cela ne le serait jamais. Quant à la faire suivre… « J’étais supposée être en sécurité là-bas. Je fais tout pour éviter les lieux moldus, je reste que du côté sorcier, je ne pensais pas qu’ils oseraient… » Attaquer un lieu rempli d’enfants ? C’était bel et bien le summum de la monstruosité humaine. Rien n’était pire que cela. « T’as qu’à me suivre partout, toi. Problème réglé. » dit-elle en sanglotant. Il était néanmoins hors de question qu’elle revive cela et elle en était bien consciente… elle allait devoir être plus prudente. Encore plus qu’avant. Mais quel endroit était vraiment sûr désormais ? Si même les lieux les plus sécurisés pouvaient être attaqués… « Ils n’ont aucune morale. » C’était bien la première fois que Kiara parlait d’eux de cette façon. « Ils... ils me font peur. » Elle continuait de pleurer doucement tandis qu’elle cherchait comment calmer son cœur. Se concentrer sur la voix de Grigori était facile, même si ces propos étaient loin d’être des plus réconfortants. S’inquiéter pour la cérémonie de répartition, voilà ce que faisaient les parents sur le quai de la gare selon lui, c’était bien son mode de fonctionnement… Ce que Kiara savait, c’était surtout que la plupart d’entre eux venaient dire au revoir aux personnes qui comptaient le plus pour eux, à leurs enfants, à leurs petits. De manière inconsciente, sa main vint toucher son ventre plat, ventre qui abriterait bientôt un petit Dimitrov et son cœur se brisait d’avance de savoir que leurs enfants ne seraient pas protégés. Grigori avait raison, elle allait devoir apprendre à se battre, si elle ne le faisait pas pour elle, elle devait le faire pour eux. « Non, je ne suis pas restée dans les wagons. » dit-elle. « Je n’en ai pas eu le temps. J’étais en train de parler avec Théo et puis tu sais bien que je dois aiguiller les plus jeunes en tant que préfète-en-chef. » Et de toute manière, certains moldus avaient réussi à monter dans le train... Au moins, avec Soledad et Théo, elle avait eu une chance de s'en sortir.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Tout serait parfait si le monde était un monde de paix
Kiara
Comment il avait fait pour encaisser si vite ? Alors ça, c’était une question pour laquelle il était facile de répondre « Figure toi que mon couple battait de l’aile, j’étais focalisé sur le fait de sauver mon mariage. » Ce qui n’avait pas été une mince affaire soit dit en passant, oh bordel, que s’excuser d’avoir insulté le sexe féminin avait été compliqué pour Grigori, il en gardait un très mauvais souvenir, même si, le résultat était là, il était marié à Kiara. Même si, très franchement, vu l’état de Kiara aujourd’hui, c’était à se demander si leur mariage allait durer longtemps. En l’état, ça n’était pas une certitude, non pas qu’ils ne s’entendent pas, c’est juste qu’elle était une truffe pour se défendre et ça, c’était problématique, les gens qui ne savent pas se défendre ça meurt plus vite, c’est un fait. Ils allaient devoir faire quelque chose parce que ça n’allait pas du tout.
La solution de Grigori était de ne pas s’encombrer d’état d’âme et de tuer tout le monde. Connaissant Kiara, jamais elle ne voudrait être responsable d’une mort, il lui demanda donc si elle savait lancer Doloris, leur infliger une douleur telle qu’ils ne pourraient attaquer, voire même que ça puisse remettre en cause leur volonté de se battre, connaissant la douleur que ça pouvait provoquer. La réaction de sa chère épouse était on ne peut plus indignée. Non mais flûte, elle n’allait pas commencer à être fleur bleue tout de même, elle voyait son état ? Il lui lança un regard noir en l’entendant dire qu’elle préférait encore mourir. Mais quelle chieuse, sérieux. Cynique, lorsqu’elle parla du fait que le Doloris serait le dernier sortilège de ce type qu’elle lancerait, il rétorqua « Eh bien parfait, on peut t’apprendre à tuer si tu préfères. » Ce n’était même pas des gens, ils ne méritaient même pas de vivre, son éthique était frustrante. Elle n’utiliserait jamais sa baguette pour faire cela, il le savait au fond de lui, bien sûr qu’il le savait, il n’empêche que c’était frustrant oh possible. « Tu soules Kiara, je te demande pas d’attaquer des gens qui ne t’ont rien fait, je te demande de te protéger si on t’attaque et si c’est ta vie ou la leur, TU devrais privilégier la tienne. » Bien sûr qu’elle devrait apprendre à se défendre, oui, il existait d’autres sortilèges qu’elle pourrait utiliser et bien sûr qu’il lui apprendrait, il marmonna « Je le ferais. » Son intérêt étant qu’elle reste en vie, bien entendu.
Il n’empêche qu’il était agacé, ayant l’impression qu’elle ne prenait pas au sérieux sa santé et s’il essayait de lui faire comprendre cela, mentionnant qu’il ne voulait pas se retrouver veuf au bout de même pas un mois de mariage, elle le rembarra avec des propos qu’il trouvait profondément injuste. Pourquoi directement, quand il disait quelque chose qui ne lui convenait pas, elle lui balançait qu’il avait qu’à en épouser une autre. C’est glacial qu’il lui répondit « C’est quand même fou que la chose qui te rapproche le plus de mon père soit ce désir de me pousser dans les bras d’une autre. » Bien sûr qu’il savait que ce n’était pas une fille de terrain, qu’elle n’avait pas envie que tout ça arrive. Il n’empêche qu’en ne faisant rien, elle diminuait drastiquement ses chances de survie. Si elle n’était pas foutue de se défendre et de lancer des sortilèges sur les gens, il évoqua le fait de la faire suivre. De quelle sécurité pouvait-elle bien parler ? Il se retint de rire, sachant qu’elle prendrait très mal la chose mais elle était à côté de la plaque. « On est en sécurité nulle part, ils ont attaqué la prison magique la plus sécurisée de notre monde, ils ont attaqué notre université, notre ministère de la magie, ils ont réussi à faire exploser une boutique où je me trouvais. Tu n’es en sécurité nulle part Kiara alors bats toi, bats-toi réellement parce que si tu te laisses faire, tu les laisses gagner, tu les laisses faire plus de victime. » Il était là son combat à Kiara, elle ne voulait pas agir pour sa sécurité ? Qu’elle défende les autres, il se moquait bien des raisons pour laquelle elle levait sa baguette tant qu’elle le faisait. Il leva les yeux au ciel tandis qu’elle lui faisait part de sa volonté d’être suivi par lui. « Je ne peux pas. » Qu’elle ne se méprenne pas sur ses intentions, il voulait qu’elle soit en sécurité mais il était certainement bien moins qualifié que des experts. Sans oublier une chose importante « Vu ta façon de réagir, je ne suis pas certain que ce serait l’idée du siècle, tu risquerais de me regarder de travers si je lançais le moindre sortilège et ça mettrait notre mariage en péril. » Chose qu’il ne voulait pas connaître, que leur couple fonctionne était leur priorité.
Au moins, ils étaient d’accord sur leur façon de percevoir les moldus, ils n’avaient aucune morale. En même temps, pour attaquer un train rempli d’élèves, bien sûr qu’ils avaient zéro morale et que leur popularité auprès des sorciers allait fortement baisser et ça pouvait être bon pour les affaires des mangemorts. Il caressait son épaule avec douceur, se doutant de sa peur en effet et s’il était sincère avec lui-même, ils lui faisaient peur aussi, pas spécialement pour lui, il s’inquiétait plus pour elle. Comme il l’avait reconnu, il ne voulait pas se retrouver seul, ça ne voulait pas dire qu’il voulait être avec une autre fille. Il était terrifié à l’idée de la perdre, ne pas être en capacité de lui venir en aide. Malgré le moment qui n’avait rien de réjouissant, il eut un sourire en voyant la main de Kiara se poser sur son ventre, il tourna quelque peu la tête pour embrasser sa joue, fronçant le nez en sentant le goût des larmes sur ses lèvres, pas franchement la meilleure sensation au monde « On le protégera Kiara. » Ils se débrouilleraient, il n’arriverait rien à son fils. Bon, sauf dans le cas où la mère n’écoutait RIEN des conseils de Grigori, la consigne était pourtant claire, il voulait qu’elle reste à l’intérieur des wagons. Elle n’en avait pas eu le temps… elle se payait sa tronche ? Comment ça elle discutait avec Théo ? C’est fou quand même comment les Greengrass pouvaient lui pourrir la vie au quotidien, il ne lui posa pas la question, sachant qu’elle allait l’horrifier mais bordel, il espérait qu’il soit mort. Elle devait aiguiller les plus jeunes en tant que préfète en chef, son sérieux l’honorait certainement auprès de bien des gens mais il ne plaisait pas le moins du monde à Grigori « Ils vont bien devoir se débrouiller sans toi l’année prochaine. Tu pouvais laisser les autres préfets gérer l’extérieur et rester dans le train et veiller à ce que chaque enfant ait bien une place assise. » Il savait bien qu’il était injuste, qu’elle n’avait pas toutes les clés en main pour comprendre pourquoi elle aurait dû être là-bas, il savait qu’elle tenait à son rôle de préfète, mais à quoi ça servait de donner des instructions si elle n’en faisait qu’à sa tête. « C’est dans ces moments là que je me dis mais pourquoi j’ai pas plus insisté pour que tu arrêtes tes études, rien de tout cela ne serait arrivé. » Grognon, il la questionna « Les médicomages ne t’ont pas parlé du fait que tu étais enceinte ? » Non mais c’était important de le savoir, bon il valait peut-être mieux que la réponse soit non elle était pas enceinte mais, même si c’était pas franchement positif, ça l’aurait un petit peu rassuré de savoir que oui, parce que quand même, ça commençait à faire quelques mois qu’ils couchaient régulièrement, c’était déprimant de se dire qu’ils arrivaient pas à concevoir un enfant.
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Lun 18 Sep - 8:14
Tout serait parfait si le monde était Un monde de paix Comme il ne l'est jamais, je le laisse aux autres Nous créerons le nôtre KIRI X, Sainte-Mangouste, 1 septembre 2021
La réponse de Grigori à sa question la fit grimacer. Alors c’était donc cela, il fallait se trouver quelque chose pour occuper son esprit afin de ne pas ressasser sans cesse les mêmes cauchemars ? Kiara prenait note mais elle savait pertinemment qu’elle était très différente de son mari, très différente de lui et qu’ils n’étaient pas affectés de la même manière par ce qui leur arrivaient dans la vie. Certes, Grigori avait souffert mais même après leur réconciliation, elle n’avait pas eu l’impression qu’il était traumatisé par ce qui était arrivé à Azkaban, comme si tout cela était secondaire, que cela avait moins d’importance que le mariage qu’ils avaient eu à organiser. Elle se savait suffisamment tourmentée pour des semaines, voire même des mois. La différence entre elle et son mari, c’était bien les remords. Grigori avançait dans sa vie sans regarder en arrière, sans que la culpabilité ne l’atteigne lorsqu’il devait commettre des actes délictueux, là où Kiara refusait de toucher ne serait-ce que d’un doigt la magie noire. Elle avait beau avoir épousé un Mangemort, elle n’en n’oubliait pas ses principes et ses fondamentaux. Elle savait qu’ils étaient en guerre et c’était probablement l’une des raisons qui faisait qu’elle acceptait les actes de Grigori sans trop se poser de questions parce que le camp adverse pouvait être tout aussi cruel. Voire même pire. Cette attaque contre la voie neuf trois quart avait rebattu les cartes et Kiara se sentait démunie, tout cela allait bien à l’encontre de ses croyances. Elle avait toujours pensé que le Blood Circle était une organisation extrémiste qui regroupait bien peu d’adeptes… Mais force était de constater qu’elle avait eu tort. Ils étaient partout.
Partant de ce constat, Grigori affirma qu’elle devait apprendre à se défendre afin de ne pas avoir besoin de dépendre des autres en cas d’attaque. En soit, elle était d’accord avec l’idée, il était grand temps qu’elle se débrouille seule, sans avoir besoin de se cacher derrière son père ou son mari, ou même son beau-frère comme cela avait été le cas le matin même. Pour autant, Kiara ne voyait pas les choses comme son mari, ne concevait pas les choses de la même manière. Torturer des gens était exclu, blesser des gens tout autant. Grigori crut amusant de signifier que si elle ne voulait pas infliger la moindre douleur, elle pouvait ôter la vie. « Tu sais très bien que j’en serai incapable. » Proposait-il cela pour qu’elle s’agace davantage ? Elle comprenait qu’il craignait de la perdre si un jour ce genre de situations se reproduisait mais il allait bien falloir qu’il accepte qu’elle ne pouvait pas sciemment utiliser ce type de magie. « Il faut que tu composes avec mes limites Grigori. Me défendre oui, attaquer non... » Elle soupira en ajoutant : « Peut-être neutraliser de manière pacifique… » Elle ne pouvait pas mieux faire que ça. Même traumatisée, elle restait Kiara, elle demeurait la même qu’avant ; une jeune femme douce et bienveillante, qui était incapable de faire du mal à un boursouffle. « Toi aussi tu m’énerves à proposer des choses qui sont en dehors de mes principes alors que tu sais très bien que jamais je n’accepterai. » C’était comme si elle lui demandait de ne plus jamais utiliser un impardonnable… C’était comme frapper un coup d’épée dans l’eau, vain et inutile. Mais il l’aiderait, voilà ce qu’il fallait retenir de cet échange. Il l’accompagnerait dans cet apprentissage et elle savait que Grigori était bien meilleur combattant qu’elle, elle n’avait pas à s’en faire à ce sujet. Elle pensa ensuite à Caelum ainsi qu’à son propre père, eux aussi pourraient l’aider. D’ailleurs, étaient-ils prévenus qu’elle était ici ? Kiara n’en savait rien. Mais elle savait qu’ils pourraient être d’aussi bon conseil que son mari puisqu’eux aussi avaient des scrupules. Eux aussi abhorraient tuer et blesser les autres sans raison.
En tout cas, cela ne semblait pas plaire à l’ancien Serpentard qu’elle lui fasse remarquer qu’il aurait peut-être dû choisir une autre épouse s’il en voulait une plus malléable et plus docile, plus encline à protéger sa vie en écrasant celle des autres. Lorsqu’il évoqua son père, Kiara se referma immédiatement, avalant la comparaison avec douleur. « Dommage qu’il ne puisse plus rien faire maintenant. » dit-elle. « La place est prise. Il va devoir faire avec moi. » Qu’il ne se méprenne pas. Elle ne regrettait nullement leur union, bien au contraire. Ils avaient même vécu une parenthèse enchantée lors de leur voyage de noce et elle savait que Grigori était l’homme qu’elle aimerait jusqu’à la fin de ses jours, peu importait les difficultés qu’ils traversaient et les concessions qu’ils seraient amenés à effectuer tout le long de leur existence. Et c’était pour cela que Kiara acceptait d’apprendre à combattre ; elle ne pouvait décemment pas dépendre de Grigori toute sa vie, elle avait besoin de se débrouiller par elle-même. Et puis, ils s’entendaient sur un point… Ils n’étaient plus en sécurité nul part. Tous les endroits magiques devenaient potentiellement des lieux d’attaque et cela était absolument terrifiant de le constater. « Tu as raison… Je me rendais pas compte… » Peut-être même qu’elle se leurrait. Ce constat fit redoubler sa crise de larme et elle sanglota de plus belle. « Je veux pas vivre constamment dans la peur Grigori… » Alors elle acquiesça lorsqu’il expliqua qu’elle devait se battre pour elle mais aussi pour les autres, touchant là un point sensible. Kiara était trop généreuse, trop bienveillante. Et si elle avait réussi à réveiller un semblant d’instinct de guerrière lors de l’attaque, c’était bel et bien parce qu’elle avait tenu à ne pas être complètement un boulet dans les pattes de Soledad et Théo bon ok ça a pas trop marché, mais avec 7 PC tu fais ce que tu peux MDR. Même si, il fallait bien l’avouer, elle aurait préféré que Grigori soit à ses côtés lors de l’attaque ; elle avait pleinement confiance en lui et en ses compétences. Mais selon lui, c’était une mauvaise idée. Elle fronça les sourcils, un pli soucieux se formant sur son front tandis qu’elle se demandait pourquoi. Avait-elle si peu d’importance pour qu’il ne daigne même pas vouloir assurer sa sécurité ? Lorsqu’il expliqua ses intentions, Kiara soupira, partagée entre deux feux. « Je ne sais pas comment je réagirais. » Elle n’avait jamais vu Grigori à l’œuvre, elle le savait capable de beaucoup mais dans les faits, elle avait toujours occulté le fait qu’il pouvait parfois faire le mal. « Mais entre ça et mourir… » Elle ferma les yeux, prête à envisager le pire. Kiara tenait à sa vie mais la sienne ne valait pas davantage que celle des autres, assurément. Et pourtant, il y avait bien quelqu’un pour qui Kiara pourrait tout donner, tout accepter, tout encaisser. Ce futur petit être qui grandirait bientôt en elle ; elle savait que son instinct maternel pourrait soulever des montagnes. « Je veux me battre pour eux. Pour nos enfants. » murmura-t-elle doucement tandis qu’il embrassait doucement sa joue et qu’elle se pressait contre lui pour tenter de se calmer. Il le fallait.
En tout cas, s’il y avait bien une autre personne dans la pièce qui mériterait de se calmer, c’était bel et bien Grigori qu’elle sentait bouillonner auprès d’elle, agacé qu’elle ne daigne l’écouter. Comme si c’était la première fois. Il fallait pourtant l’avouer, son fiancé avait longuement insisté pour qu’elle se repose à l’intérieur des wagons et elle avait mis ça sous le compte du fait qu’il pensait qu’elle était peut-être enceinte. « Je suis la préfète-en-chef, je ne me terre pas dans un wagon à distribuer des places, Grigori. » Et puis il savait très bien qu’elle était très consciencieuse dans son rôle. « C’est mon rôle d’être sur les quais pour superviser et répondre aux questions s’il y en a. » Elle ne chercha pas à s’expliquer davantage, c’était ainsi de toute manière. « On ne pourra pas changer le passé. Et puis de toute manière, certains moldus ont réussi à monter dans les wagons, j’étais plus en sécurité auprès de Théo qu’avec des élèves de première année qui ne savent même pas lancer un Protego. » Elle tentait de rationaliser ses actes, d’essayer de justifier ce qu’elle avait fait… Grigori, quant à lui, pensait qu’elle aurait dû rester à la maison et arrêter ses études. La belle affaire. Elle leva les yeux au plafond, soupirant faiblement. « Peut-être parce que tu sais que je n’aurai jamais accepté ? » Elle ajouta : « Et puis, comme tu viens de le dire, on est en sécurité nul part. Cela aurait très bien pu arriver ailleurs. » Sur le Chemin de Traverse ou même dans les rues.
Elle concevait pertinemment que Grigori soit agacé. Il avait sans doute eu le vent de l’attaque et s’était inquiété pour elle. Quoi de plus naturel… Lorsqu’il parla de sa potentielle grossesse, Kiara sentit son cœur se serrer. Elle savait très bien qu’elle n’était pas enceinte mais Grigori lui, pensait qu’ils faisaient tout ce qu’il fallait pour que cela fonctionne. Si cela ne plaisait pas tellement à Kiara de procéder ainsi, elle ne savait plus vraiment comment faire pour se sortir de cette impasse maintenant qu’ils étaient mariés et qu’ils avaient des rapports réguliers. Mieux valait noyer le poisson. « Non, ils n’ont rien dit. Théo m’a soigné et après je suis tombée dans les pommes, j’avais trop mal. Quand je me suis réveillée la première fois, ils m’ont simplement dit de me reposer, que tout allait bien. Puis à mon second réveil, tu étais là. » Elle chercha néanmoins à le rassurer : « Mais je sais que je ne suis pas enceinte. » Elle n’avait pas envie de s’épancher avec lui de son cycle menstruel d’il y a trois jours. C’était trop gênant. « Et heureusement. J’aurai pu perdre le bébé avec… » Ses yeux se fermèrent à nouveau tandis qu’un important frisson la traversait soudainement, se souvenant de chaque piétinement, de chaque coup, de chaque blessure qu’elle avait subie. « Je n’aurai pas supporté. » Sa main attrapa celle de son mari et la serra fortement pour se redonner du courage. Il valait mieux qu’elle tente de changer de sujet pour le moment, elle n’avait pas envie d’en parler davantage tout en sachant qu’elle lui mentait à ce propos. « Qui t’a prévenu que j’étais ici ? Le Ministère a rapidement appris que King’s Cross était attaqué j’imagine… » Elle ajouta : « Et mes parents, il faut les prévenir... »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Tout serait parfait si le monde était un monde de paix
Kiara
Comme bien souvent avec madame Dimitrova, ils n'arriveraient pas à se mettre d'accord sur ce qu'elle devait faire. Elle avait vu de ses yeux ce que les moldus étaient en capacité de faire, elle avait aussi vécu l'autre face de la pièce avant cela. Elle devait se souvenir de la peur à l'idée de perdre l'être aimé. Et pourtant, elle ne voulait pas défendre sa vie. Il y avait de quoi rendre fou. Il devait composer avec ses limites, génial. Ses limites étaient à la limite du tolérable, même se défendre ça paraissait compliqué. Il se demanda réellement si la tête de Kiara n'avait pas cogné trop fort sur le sol... neutraliser de façon pacifique, c'était d'un ridicule. Il ironisa à ce sujet « C'est ça, offre leur le thé et les petits gâteaux, ça va fonctionner c'est sûr. » Après, si elle mettait un philtre de mort vivante dedans et que quelqu'un d'autre passait pour achever la cible, ça aurait pu le faire. Il connaissait Kiara, ça ne serait pas une option pour elle. Il l’énervait ? Ça lui glissait dessus, il se foutait de ses principes en cet instant « Ils ont quoi comme principe eux?! Ça te sert à quoi d'avoir des principes si tu meurs ? »
La réalité était surtout qu'il avait peur, peur de la perdre, peur de se retrouver sans elle à ses côtés. Sa peur fut balayée comme une mauvaise pensée, il avait qu'à se trouver une épouse plus malléable. Elle avait vécu où ces dernières années ? Elle avait la sensation qu'il avait des tas de filles à ses pieds ? Bon après, il est vrai qu'il ne regardait pas vraiment les autres, pas sa faute si elles étaient affligeantes et qu'il ne voulait pas s'infliger cela. Sans oublier qu'il lui avait fallu des mois pour apprécier Kiara, elle n'était pas remplaçable, il ne voulait pas d'une autre épouse ce que personne ne semblait vouloir accepter. Puisqu'elle venait taper là où ça faisait mal, il fit de même froidement. Avec ses propos, elle ressemblait plus que jamais à son père. Oh il vit bien que la comparaison fit mal mais n'en ressentit pas la moindre culpabilité, mieux valait-il qu'elle évite de tenir ce genre de propos à l'avenir. Il n'arriva même pas à sourire en entendant Kiara défendre sa place d'épouse. Elle se méprenait, son beau-père pouvait agir contre elle. Le problème c'est que Grigori était dans l'incapacité de faire disparaître ce qu'il ressentait pour Kiara, il ne pouvait faire aucun bluff parce qu'il savait qu'à la seconde où il arrivait quelque chose à Kiara, il réagissait. Il lui devait donc de faire ce qu'il fallait pour qu'il ne lui arrive rien, ce qui n'était clairement pas une réussite aujourd'hui. Quelle idée d'avoir des sentiments pour une fille, il aurait été quand même simple pour tout le monde qu'elle l'indiffère et qu'il puisse la sacrifier par intérêt. Il avait beau tenter de lui mettre du plomb dans la cervelle, de lui expliquer qu’elle était en danger partout, tout le temps, il savait que ça ne changerait pas grand-chose sur sa manière de percevoir le monde et d’être bien trop laxiste sur ce genre de choses. Elle ne voulait pas vivre dans la peur, il fit la moue, il ne pouvait pas lui promettre que tout irait bien, il n’en savait rien. En prime, il était obligé de lui dire qu’il ne pourrait pas toujours être derrière elle et il vit bien à son expression que ça ne lui plaisait pas. Pour que leur entente dure, mieux valait il que ça ne soit pas lui qui la protège, selon lui en tout cas. Lui savait qu’elle ne réagirait pas bien et que les paroles qu’elle prononçait là maintenant, la ferait certainement se crisper si ça venait réellement à arriver. Il faut croire qu’il fallait vraiment qu’elle ait un fils pour que son instinct de survie soit au maximum. Ça tombe bien, avoir un fils ensemble c’était exactement ce qu’il voulait.
En attendant, il devait faire avec une épouse qui n’écoutait rien et qui s’était mis en danger parce qu’elle n’avait rien écouté de ses paroles. Il se fichait totalement qu’elle soit préfète-en-chef en cet instant. Elle ne se terrait pas dans un wagon pour distribuer des places, bah c’est bien ce qu’il lui reprochait justement. Son rôle ? Elle était sérieuse là ? C’est à lui qu’elle parlait de son rôle ? Il se crispa « Ton rôle c’est de rester en vie. Ton rôle c’est de faire attention à ce qu’il ne t’arrive rien à toi, ainsi qu’à notre enfant à venir. Ton rôle c’est de réussir tes études. » Si les professeurs de Poudlard étaient des feignasses qui préféraient donner du travail à une poignée de bons élèves plutôt que de répondre aux questions des plus jeunes et être là pour les aiguiller, grand bien leur fasse mais que Kiara ne se fasse pas d’illusions, les préfets étaient juste là pour permettre aux profs de se la couler douce. En revanche, ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que les wagons ne seraient pas un terrain protégé. Les moldus avaient réussi à monter, il la regarda avec des grands yeux. Effectivement, elle avait peut-être eu raison de rester avec Théo « Greengrass ? » Eh bah, il n’était pas fameux comme protecteur. Néanmoins, Kiara avait raison, s’ils étaient effectivement montés dans le wagon, mieux valait-il rester avec les gens en capacité de lui filer un coup de main. Sincèrement, il se demandait pourquoi il n’avait pas un peu plus insisté auprès de Kiara pour qu’elle arrête ses études. La réponse de Kiara fut tout ce qu’il y a de plus frustrant mais véridique, elle n’aurait pas accepté. Elle en profita même pour rappeler, injustement ce qu’il avait dit, à savoir que peu importe où ils étaient, ils risquaient les problèmes avec les moldus. Que pouvait-il répondre à cela ? Leur maison était plus sécurisée ? Est-ce que ça empêcherait vraiment le Blood Circle d’entrer ? Il se contenta donc d’un soupir démontrant toute sa frustration sur son incapacité à protéger sa famille. Il y avait Kiara, certes, et à elle toute seule elle expliquait qu’il soit frustré mais si en plus elle était enceinte, forcément, il était encore moins serein.
Il semblerait que ça ne soit pas le cas, il aurait pu pousser un soupir de soulagement s’il n’avait pas entendu la suite, elle n’allait pas bien, elle avait morflé et se rassurer du fait qu’elle n’était pas enceinte aurait été lamentable de sa part. La seule chose positive c’est qu’elle savait qu’elle n’était pas enceinte. Oui positive parce que comme elle disait si bien, elle aurait pu perdre le bébé, ce qui aurait été une catastrophe. Surtout qu’il savait qu’elle n’en rajoutait pas, elle l’aurait ultra mal vécu. Elle serra ses doigts comme si elle vivait la chose « Kiara, ce n’est pas le cas, tu vas aller mieux et on fera en sorte que tu ne sois plus en danger ou que tu saches te défendre. » Il poussa un soupir découragé d’avance « Sans que personne ne souffre trop. » Ce qu’il ne fallait pas faire pour elle quand même. Elle avait vraiment des principes à la con mais bon, il fallait bien faire avec, il ne la changerait pas et ne le souhaitait pas spécialement. Qui l’avait prévenu qu’elle était ici ? « Les médicomages ont tendance à vite transmettre les informations. Je te dirais bien que tous les maris sont prévenus rapidement mais je pense que le nom de famille a bien aidé sur ce coup-là. » Il n’avait pas la moindre idée de si sa famille était actionnaire de l’hôpital mais dans tous les cas les informations passaient assez rapidement. Il hocha la tête pour lui indiquer qu’effectivement, le ministère avait été au courant très rapidement. Quant à ses parents « J’ai dit au médicomage qui m’a mené jusqu’ici de prévenir tes parents. » ça c’était le côté sympathique de la phrase « J’ai potentiellement demandé de leur préciser que j’étais dans les parages. » Il se râcla un peu la gorge mal à l’aise « Je sais que tu veux les voir mais je voulais passer un peu de temps avec toi avant. » Etant donné le fait que ses beaux parents ne l’appréciait pas outre mesure, il n’avait pas spécialement envie de rester dans les parages lorsqu’ils étaient là. Pour autant, il voulait savoir comment son épouse allait. « Je te laisserais avec eux quand ils arriveront. » ou peut être avant.
S’il était convaincu que leur mariage avait de l’avenir et que ça fonctionnait très bien entre lui et elle. Il préférait être honnête, quitte à mettre un froid avec elle plutôt que de lui cacher des choses. Il resta silencieux un moment, cherchant comment lui dire, pas franchement rassuré. « Il y a quelque chose que je dois te dire. Ne m’interromps pas s’il te plaît, c’est important, laisse moi aller au bout. » C’était important, il ne voulait pas être coupé, voulait avoir le temps de tout dire à son rythme, avec ses mots. « Si je t’ai demandé plusieurs fois de ne pas aller à la gare aujourd’hui, de rester à l’intérieur du wagon quand bien même tu es préfète-en-chef et qu’aider les autres ça compte pour toi. » Chose qu’il acceptait, à défaut de le comprendre. « Je ne t’ai pas demandé ça par hasard. Ce n’était pas une lubie. Le fait que tu continues tes études ne me pose pas de soucis. Je n’ai pas changé d’avis. Disons plutôt que je savais que le quai 9 ¾ serait attaqué aujourd’hui et que j’essayais de te protéger à mon échelle. » Quel fiasco, il aurait mieux fait de l’enfermer chez eux, quitte à subir son courroux pendant des semaines. « J’ai voulu te le dire dès que je l’ai appris. Tu es importante pour moi. » Il eut une seconde d’hésitation et si elle le prenait pour un menteur ? Il n’avait pas placé les Mangemorts au-dessus d’elle, à aucun moment mais il ne pouvait pas le prouver. « J’ai été fortement incité à ne pas t’en dire trop. » Quel euphémisme mais déjà que Kiara ne pouvait pas voir en peinture son beau-père, il sembla important à Grigori de ne pas empirer leurs rapports. C’était complètement stupide, il en avait bien conscience, c’était lui qui allait en pâtir mais il n’arrivait pas à prononcer ces mots. Il prit une inspiration avant de souffler « J’ai vraiment essayé de prendre la meilleure décision, celle qui te mettrait le moins en danger. Je crois que j’ai échoué. Je te demande pardon Kiara. » Oh s’excuser était toujours aussi difficile, il avait l’impression d’avoir bu de l’acide tellement ça lui raclait la gorge mais il se devait de lui dire et d’espérer qu’elle voudrait bien l’écouter et le croire. Jacuzzi.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Mar 3 Oct - 22:46
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Kiara n’était pas faite pour ce monde. Elle n’était pas faite pour évoluer dans un monde où régnait le mal absolu, où certaines personnes abattaient des enfants sans aucun remord, sans que cela ne leur occasionne du chagrin. Pour la jeune femme, ces personnes étaient tout simplement dénuées de sentiments, dénuées d’une empathie profonde et sincère, dénuées d’humanité. La différence entre elle et Grigori résidait dans un constat très simple : bien que le Blood Circle soit des plus ignobles, Kiara se sentait incapable de leur infliger le moindre mal. Peut-être parce qu’elle croyait toujours dans le fait que chaque vie était sacrée et qu’il fallait protéger la vie, peu importait les circonstances. Pour autant, elle savait qu’elle se leurrait et qu’elle ne pouvait pas toujours vivre dans le monde de bisounours dans lequel elle aurait aimé vieillir. Grigori était davantage terre à terre, lui, il disait les choses avec une extrême brutalité, probablement pour la choquer, pour la forcer à réagir. Mais Kiara continuait de croire que sa vie n’avait pas plus de valeur que celle d’un autre, même si celui-ci était son ennemi. « Pfff… » soupira-t-elle face à la proposition absurde de son mari. Elle savait qu’il se moquait, qu’il trouvait sa retenue ridicule et que les neutraliser de manière pacifique était inutile à ses yeux. Pour autant, elle avait encore envie d’y croire, n’ayant guère envie de balayer d’un revers de main tous ses principes et ses idéaux. « Au moins, je peux continuer à me regarder dans une glace, voilà à quoi ça me sert d’avoir des principes. » Bien sûr, ce n’était probablement pas la réponse qu’il attendait. Pire. C’était sans doute la pire. Elle savait pertinemment pourquoi il craignait pour sa vie ; il savait que sans elle, il devrait repartir de zéro et retrouver une autre femme prête à l’épouser serait bien difficile. Accessoirement, il l’aimait et Kiara n’avait pas de doute sur le fait qu’il la pleurerait si jamais elle venait à perdre la vie. Elle savait ce qu’était ce sentiment, l’ayant elle-même ressentie lorsqu’elle l’avait vu blessé après Azkaban. Leurs existences étaient liées à jamais maintenant qu’un serment solennel les unissait et pourtant, Kiara savait qu’elle n’avait nul besoin d’être mariée à lui pour savoir qu’elle ne pouvait pas vivre sans lui. Elle ne pourrait plus. Ses sentiments étaient trop palpables, trop forts pour qu’elle ne puisse surmonter le chaos que provoquerait sa mort. Grigori partageait probablement son point de vue.
Kiara ne put néanmoins s’empêcher de lui tenir tête, de lui dire qu’il n’avait pas choisi la fille la plus obéissante parmi toutes les autres. Si elle était incapable de se dresser contre son beau-père, avec Grigori, c’était différent. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais eu à craindre de lui, peut-être parce que dès le début -et Morgane sait bien à quel point Grigori lui inspirait du mépris-, elle n’avait jamais eu peur de lui. Même s’il était dans un camps qui différait du sien, même s’il était Mangemort. Cette perspective était étrange à considérer et en réalité, Kiara ne comprenait toujours pas pourquoi elle n’avait pas cherché à s’éloigner de lui dès leur première conversation terminée ; le cœur avait ses raisons que la raison ignorait, c’était cela qu’on disait non ? Et désormais ils étaient mariés. Depuis deux semaines à tout casser. Et leur avenir n’avait jamais semblé aussi lugubre. La perspective que leurs futurs enfants grandissent dans la peur terrifiait Kiara qui trouva la force de s’extirper de ses propres idéaux ; peu importait ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait. Elle allait devoir s’endurcir, devenir plus forte afin de pouvoir protéger ce petit être qui viendrait prochainement apporter tant de bonheur dans leurs vies. « Je sais que tu as raison. » finit-elle par dire lorsqu’il lui expliqua qu’elle se devait de rester en vie, pour elle, pour leur bébé. « Je ferai tout pour eux. » Qu’il ne doute pas de son instinct maternel… Si Kiara n’accordait pas tant de valeur à sa propre vie, celles de ses futurs enfants l’inquiétaient plus que tout au monde.
Il y avait toutefois un autre point à éclaircir. « Ne t’en fais pas pour mes études. » déclara-t-elle ensuite. Elle était brillante et si une chose était claire dans son esprit à ce moment précis, c’est que rien ne l’empêcherait d’avoir son diplôme. Elle était studieuse, assidue, perfectionniste. C’était probablement pour cela qu’on l’avait choisi comme préfète-en-chef après deux ans en tant que préfète. Kiara sortait du lot, elle était plus intelligente que la plupart des autres élèves mais ce n’était probablement pas la qualité qui avait joué en sa faveur pour obtenir le poste. Kiara était aussi douce, bienveillante, toujours juste. Toujours prête à aider son prochain. Voilà pourquoi elle était restée sur les quais avant l’attaque, si jamais on avait eu besoin d’elle. De toute manière, comme elle le signala à son mari, même l’intérieur du train n’était plus sûr. Au moins, avec Théo et Soledad, elle avait eu une réelle chance de s’en tirer. « Oui, Théo. » répéta-t-elle lorsqu’il nomma le nom de famille de son beau-frère. Comme si Kiara connaissait trente-six Théo… Au moins, grâce à eux, elle était en vie. Certes, la douleur ne s’arrêtait pas, elle était toujours là, latente, attendant qu’une autre bombe vienne occulter le reste. « Oui je sais. » souffla-t-elle lorsqu’il lui rappela qu’il était inutile de s’en faire pour son hypothétique grossesse, elle n’était pas enceinte et c’était tant mieux. « Merci Grigori. » se contenta-t-elle d’ajouter lorsqu’il prit en compte -enfin- le fait qu’elle ne veuille pas tuer, ni même torturer. « Je sais que ça te semble stupide mais je ne peux pas penser autrement. » Il en était probablement déjà conscient, raison pour laquelle il avait changé sa baguette de main, il savait qu’elle ne dérogerait pas à ses principes.
Soulagée de se sentir soutenue et entendue, Kiara lui demanda ensuite comment il avait fait pour arriver aussi rapidement dans sa chambre. Après tout, elle était là depuis quoi ? Trente minutes ? Deux heures ? En réalité, elle n’en savait rien. Cela n’avait pas vraiment d’importance. Grigori semblait croire que le fait qu’elle soit membre de la famille Dimitrov avait joué sur la manière dont elle avait été prise en charge et sur le temps qu’ils avaient mis à prévenir Grigori. Kiara ignorait si cela était vrai mais c’était sans doute la première fois qu’elle était ravie d’avoir pu bénéficié d’un passe-droit. La présence de son mari à ses côtés lui était nécessaire et elle était contente qu’il soit arrivé rapidement. Quant à ses parents… Grigori avait demandé à ce qu’on les prévienne. Une si gentille attention quand on savait la relation qu’ils entretenait avec eux. « Je préfère que tu restes avec moi. » trancha-t-elle après qu’il l’ait informé qu’il comptait partir lorsqu’ils seront là. « J’ai besoin de toi. » Maintenant plus que jamais. Elle se serra doucement contre lui, caressant le dessus de sa main pour se rassurer tandis que le silence les englobait doucement. Kiara ferma les yeux pendant quelques minutes, tentant de reprendre des forces tandis que les battements de cœur de son mari l'apaisait ; c’était un son auquel elle avait l’habitude, un bruit qu’elle aimait entendre par dessus tout.
Il y a quelque chose que je dois te dire. Kiara rouvrit immédiatement les yeux, comprenant instantanément que Grigori n’engageait pas la conversation pour lui parler de la pluie et du beau temps. Elle était blessée, douloureuse, elle souffrait. Pourtant, il décidait sciemment de l’empêcher de se reposer, ce n’était pas un signe qu’elle prenait à la légère. Elle se redressa doucement, cherchant son regard afin de le sonder tandis qu’il lui demandait de ne surtout pas l’interrompre. À ses mots, sans qu’elle ne sache pourquoi, son rythme cardiaque s’accéléra brutalement et l’une des machines qui surveillait ses constantes bipa une fois. Respectant sa demande, Kiara écouta. Jusqu’au bout. Et à mesure que Grigori énonçait les faits, Kiara se décomposait tandis que les rouages de son cerveau commençaient doucement à imbriquer toutes les pièces entre elles. Il savait. Cette perspective lui brisa le cœur tandis qu’il jurait pourtant qu’elle était importante à ses yeux mais qu’il n’avait pas eu le choix. Il lui demandait pardon. Dans d’autres circonstances, Kiara aurait probablement salué la démarche. Après tout, Grigori ne s’excusait jamais. Mais dans ce cas de figure, Kiara ne parvenait pas à faire abstraction du reste. Elle demanda, comment pour être certaine : « Tu savais ce qui allait arriver? » Sa gorge était soudainement sèche et son cerveau se déconnecta. Il savait. Il ne lui avait rien dit… « Ton père ? Il a menacé de s’en prendre à moi? » C’était ce qu’elle comprenait au travers les phrases qu’il avait dites. Qui aurait pu empêcher Grigori de la prévenir ? « Oui, c’est vrai, tu as échoué. Ce n’était pas la meilleure décision Grigori. » dit-elle soudainement, froidement. Tandis qu’elle se détachait lentement de lui, mettant une distance entre eux. Sa mâchoire se serra tandis qu’elle levait les yeux vers lui, cherchant son regard : « Quand je t’ai dit oui il y a deux semaines, j’ai mis ma vie toute entière entre tes mains. Tu avais juré de me protéger. Et tu me caches une telle information ? » Elle ne savait pas quoi dire de plus, elle n’arrivait même pas à réagir tant elle se sentait trahie, trahie par l’homme qu’elle aimait, l’homme qu’elle venait d’épouser. L’homme qui avait mis sciemment sa vie en danger. Elle se détourna de lui, fuyant désormais son regard, ses yeux étaient mornes de toute expression. « Je suis ta femme, Grigori. » Érigeant une barrière entre eux, Kiara murmura : « Si tu fais tes choix seul, comment je peux te faire confiance ? » Une larme traîtresse coula sur sa joue tandis qu’un frisson parcourut son corps. Elle était soudainement frigorifiée.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
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Kiara
« Pour pouvoir se regarder dans un miroir, encore faut-il être vivante. » Ses principes étaient horripilants au possible mais il était obligé de faire avec et de savoir qu'elle ne défendrait pas sa vie comme il l'aurait souhaité. Il se blottit un peu plus contre elle, lui soufflant « Je ne veux pas te perdre. Tu n'es pas interchangeable. » Contrairement à ce qu'il avait toujours cru avant de la rencontrer. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle soit aussi importante à ses yeux. Impossible de concevoir une vie sans sa présence à ses côtés. Ça allait même encore plus loin, il aurait la sensation de la trahir - quand bien même elle ne serait plus là - s'il devait, un jour, réfléchir à se remarier. Il comprenait que trop bien l'inquiétude de son père à ce sujet. Bien sûr qu'il aurait été plus facile de n'en avoir rien à faire et de placer son nom au-dessus tout scrupule. Mais ça ne marchait pas comme ça, il devait vivre avec la crainte qu'il arrive quelque chose à son épouse et trouver le levier qui ferait qu'elle protégerait sa vie. Si pour bien des gens, c'était sûrement logique de se dire que la priorité d'une femme c'était ses enfants, ça n'était pas vraiment le cas de Grigori. On ne pouvait pas vraiment dire que sa mère l’avait habitué à cela. Il eut même un sourire en l’apprenant, ça, l’information était notée, trouvée au hasard mais notée. Ses études n'étaient pas une source d'inquiétude pour elle, il la regarda avec amusement, c'est dans ces moments-là qu'elle lui ressemblait le plus. Tout comme pour lui, il était inconcevable pour Kiara d'envisager rater ses études. Il ne savait pas vraiment comment les professeurs comptaient faire pour que tous les élèves blessés ne soient pas lésés mais dans tous les cas, effectivement, Kiara se débrouillerait pour rattraper son retard. Quel mauvais protecteur que ce Greengrass, une chance que Kiara ne soit pas enceinte, Grigori aurait très certainement crisé... plus qu'actuellement. Il garda le silence, sachant que de toute façon, dès qu’il s’agissait de son beau-frère, par principe, elle le défendait… quand bien même il était naze comme protecteur. A la place, plutôt que de se prendre le chou, il céda aux exigences de sa femme, il l'entraînerait selon ses critères. Le principal c'est qu'elle soit en capacité de se défendre, pour le reste, elle ferait comme elle le souhaitait, il ne pouvait la changer. Il évita de lui balancer en pleine tronche que oui, il trouvait ça stupide d'être si pleine de moralité quand ceux en face n'en avait pas une once, se contentant de relativiser « Le principal c'est que tu sois en vie. » Le reste, il faisait avec et à la rigueur, il se débrouillerait pour les traquer ensuite et les démolir, c’était un bon plan ça. Un plan qu’il ne lui cacherait pas le jour J.
La mention de la prise en charge fut rapidement balayée, il était sûr le qui vive, elle était une Dimitrova, ces deux ingrédients faisaient qu'il avait été prévenu en un temps record et qu'il avait pu faire prévenir les parents de son épouse tout aussi rapidement. Alors qu'il mentionnait le fait qu'il s'éclipserait lorsque les parents de Kiara viendraient, elle ne fut pas vraiment d'accord. « Vous serez plus tranquille si je ne suis pas dans les parages. » Il n'avait pas envie de se les coltiner et en prime, il pourrait retourner au travail. Sa volonté fondit comme neige au soleil lorsqu'elle mentionna qu'elle avait besoin de lui. Bon, vu comme ça, si après ce qu'il avait l'intention de lui dire, elle voulait qu'il reste, il le ferait et lui en fit part. « Si c'est ce que tu préfères, je reste avec toi et j'essaierai d'être aimable. » Est-ce que c’était vraiment lui qui manquait d’amabilité, sûrement pas mais bon, il pouvait bien faire les efforts pour elle. Ils restèrent quelques instants tranquille, silencieux avant que Grigori ne gâche tout. Pourtant, s'il avait bien conscience que ça n'était pas sympathique à entendre, qu'il se doutait très bien que Kiara prendrait ça mal, il pensait réellement que c'était la meilleure chose à faire. Il ne se voyait pas lui cacher des choses. La seule chose qu’il lui demanda fut de ne pas l’interrompre et une fois qu’il eut fini de parler, il lui laissa la parole.
Kiara n'étant, Merlin merci, pas idiote, il ne prit pas la peine de répéter ce qu'il venait de dire, oui, il était au courant, c'est bien ce qu'il venait de dire. Il se renfrogna en entendant la question suivante, il ne pouvait y répondre et il ne le fit pas, se contentant de botter en touche « Ca n'a aucune importance. » Le résultat était le même que ça soit son père, l'Augurey ou un dragon doué de parole. Il n'avait pas pu lui venir directement en aide, elle était dans ce lit parce qu'il n'avait rien dit. Si les premières questions de Kiara furent dites sur un ton plus perplexe que désagréable, il n'en fut rien lorsqu'elle alla dans son sens, pour une fois. Mais ça ne fut pas ses paroles et son ton froid qui lui posèrent problème. Qu'elle soit énervée contre lui, il s'en doutait. Elle avait le droit de lui reprocher la façon dont il avait géré le problème. Non ce qui faisait mal, c'est de sentir qu'elle coupait tout contact physique avec lui. Il se contenta de répondre, honnête « Je sais. » Mais quelle décision était la bonne? Lui en parler et lui demander sa loyauté ? Ça aurait été reporter le problème. Il l'aimait assez pour lui épargner cela et préférait de loin qu'elle lui en veuille plutôt qu'elle s'en veuille de lui avoir été loyale. Le regard de Kiara se posa dans le sien et loin d'être plein d'affection, il manquait de chaleur. Il ne chercha pas à l'éviter, écouta ses reproches, confirmant ses dires d'un hochement de tête, oui, c'est bien ce qu'il avait dit, qu'il la protégerait. « C'est ce que j'ai fait Kiara. Je t'ai protégé tout en respectant qui tu étais. J'aurais pu décider de te garder en sécurité envers et contre tout en te forçant à rester à la maison. » Qu'elle ne se méprenne pas, il maîtrisait le sortilège de l'impéro, la contraindre par la magie était carrément dans ses cordes. Il entendait ses reproches, il voyait son regard se faire fuyant et bien sûr que c'était déstabilisant. Il sentait l'inquiétude le gagner de seconde en seconde, n'ayant pas envie que tout ce qu'ils avaient construits ensemble soit détruit. Il se raidit lorsqu'elle évoqua la confiance. « Tu es ma femme. Je te laisse ton libre arbitre. Je ne te contraints à rien. Quand toutes les options te mettent en danger sauf celle visant à te contraindre, est-ce le choix que je dois faire ? » Il ne la quittait pas du regard lui par contre « Est ce que tu me demandes de te protéger envers et contre tout? » Il supposait que la réponse serait non mais il voulait qu'elle le dise. Il voulait aussi qu'elle voit la vérité en face. « Si je t'avais prévenu Kiara, qu'aurais tu fais? Aurais-tu été capable de ne rien dire à ta famille, à tes amis, par loyauté envers moi ? » Il n'y croyait que moyennement mais pour savoir, le mieux était de poser la question. De la même façon, il demanda histoire de savoir pour les prochaines fois. « Tu me parles de confiance, je te dis les choses Kiara, je reconnais ma responsabilité. Aurais-tu préféré que je te cache la vérité ? » Mais que leur relation soit basée sur un mensonge. Est ce qu'il était seulement capable de lui mentir si elle lui demandait, il n'en était pas totalement convaincu.
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Jeu 12 Oct - 23:08
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N’ayant nullement envie de se battre avec contre? son mari, Kiara se contenta d’ignorer sa phrase sur le fait que ses principes seraient bien inutiles si un jour elle venait à mourir pour eux. Elle se heurtait décidément à un mur, un mur fortement bien érigé par des années d’éducation stricte et pro sang-pur. Grigori avait grandi dans l’idée que tous les êtres qui ne faisaient pas partie des sang-purs n’étaient pas dignes d’intérêt et que par définition, ils étaient supérieurs aux autres. Si Kiara ne pensait pas de la même manière, elle devait bien avouer que l’attaque à laquelle elle avait été forcée de participer rebattait les cartes. Il y avait dans ce monde des personnes qui souhaitaient leur mort, qui souhaitaient voir l’espèce sorcière s’éteindre et Kiara devait bien l’avouer, cette perspective lui faisait extrêmement peur. Elle ne parvenait pas à comprendre comment on pouvait à ce point craindre l’autre. À ses yeux, ils étaient tous humains, tous des personnes. Et pourtant… Elle devait désormais se rendre à l’évidence, elle avait failli mourir parce qu’elle était sorcière et cela remettait en lumière toutes les convictions qu’elle pouvait bien avoir. Pour autant, elle ne pouvait pas combattre sur tous les fronts et décida donc de ne pas surenchérir aux propos de Grigori. C’était inutile et vain.
Ce qui était utile, en revanche, c’était le réconfort certain qu’il lui apportait en étant blotti tout contre elle. Kiara profitait de sa chaleur rassurante, de sa proximité pour écouter les battements de son cœur et cette mélodie lui permettait de calquer sa respiration sur les pulsations cardiaques de Grigori. Alors qu’elle tentait vainement de s’apaiser, les mots de son mari, soufflés quasiment dans un murmure à son oreille, lui firent l’effet d’une véritable bombe. Les moments où Grigori lui témoignaient son affection étaient rares et lorsque cela arrivait, Kiara se sentait rassurée, rassurée dans ses choix, rassurée par sa présence et par le fait qu’elle n’était pas qu’une femme parmi tant d’autres. Elle comptait pour lui, elle était importante. Et ça valait le coup d’endurer toutes les remarques et critiques ouvertement lancées sur le choix de son époux. Évidemment, depuis qu’elle était Madame Dimitrova, ces allusions avaient tendance à s’aménuiser, comme si désormais, il n’y avait plus moyen de la faire changer d’avis. Mais de toute manière, Kiara n’avait écouté que son cœur en acceptant d’épouser le Serpentard et avait fait fi de tout le reste. « Moi aussi je ne veux pas te perdre. » dit-elle au bout d’un moment. Elle se souvenait que trop bien la discussion qu’ils avaient eu un jour sur le fait que Grigori devait prendre le moins de risques possibles dans le cadre de ses missions. Qu’il soit emprisonné ou pire, qu’il décède, était une idée que Kiara ne pouvait concevoir. Et percevoir qu’il en était de même pour lui était toujours un soulagement ; elle ne doutait pas qu’elle comptait pour lui, probablement plus que n’importe qui, mais l’entendre et le savoir étaient deux choses bien distinctes.
Comme Grigori lui avait promis de tout faire pour ne jamais se mettre davantage en danger qu’il ne le faudrait, Kiara fit aujourd’hui la promesse d’apprendre à se défendre, d’apprendre à devenir plus forte afin de pouvoir protéger sa vie et celles de leurs futurs enfants. Voilà quel était le levier qui lui ferait oublier tous ses principes, celui qui ferait qu’elle irait à l’encontre de tout ce en quoi elle croyait. Déterminée à ne plus être un boulet, Kiara comptait sur son mari pour être un bon instructeur. Il le serait, sans nul doute, elle n’avait pas d’inquiétudes à ce sujet. Et puis, elle pourrait peut-être demandé à son père de l’aider également ? Ou bien même à Caelum ? Après tout, même s’il était plus jeune qu’elle, il était bien plus expérimenté qu’elle en la matière. D’ailleurs, en parlant de sa famille, Grigori mentionna le fait qu’il quitterait les lieux lorsque ses parents arriveraient et Kiara se renfrogna, réfutant cette idée qu’elle détesta immédiatement. Elle se sentait trop fragile pour être séparée de lui, trop vulnérable. Elle avait besoin de lui à ses côtés. « Oui c’est ce que je préfère. » répéta-t-elle simplement. Elle ajouta ensuite, un léger sourire sur ses lèvres : « Je sais que tu peux l’être. » Grigori avait toujours été des plus exemplaires en présence des Macmillan et avait toujours tout fait pour contenter Kiara, ce à quoi elle lui était extrêmement reconnaissante. Il faisait les efforts qui étaient nécessaires pour que Kiara ne se sente pas mal à l’aise, c’était bien tout ce qui comptait. Le temps qu’ils arrivent, Kiara ferma les yeux doucement, profitant de la chaleur réconfortante de son mari, retrouvant une certaine quiétude. Son corps avait besoin de repos, de calme et de sérénité.
Mais le repos fut de très courte durée lorsque Grigori prit la parole et les traits de Kiara se décomposèrent au fur et à mesure qu’il parlait. Et alors qu’il mentionnait le fait qu’il savait ce qui allait se passer, les pièces du puzzle s’imbriquèrent doucement dans sa tête. Son insistance pour qu’elle ne prenne pas le train mais le réseau de poudre de cheminette, sa volonté qu’elle aille directement dans les wagons afin de ne pas subir le brouhaha de la foule, ses questions sur son emploi du temps de la matinée. Tout avait désormais un sens lorsqu’elle prenait en considération tous ces éléments. Et Kiara se sentit soudainement lésée de ne pas avoir su décoder les signes plus tôt ; tout était pourtant là, juste sous ses yeux. « Si c’est important. » dit-elle d’une voix rauque tandis qu’il évitait le sujet de la personne qui avait demandé à Grigori de ne rien dire, même si la réponse qu’il venait de faire était en réalité suffisamment parlante aux yeux de la jeune Poufsouffle. Qui avait suffisamment d’influence sur son mari pour qu’il lui dissimule une telle information ? Il n’y avait pas mille personnes à laquelle Kiara pouvait penser. En tout cas, Grigori avait l’humilité d’avouer qu’il avait effectivement failli à sa mission, qu’il n’avait pas respecté le serment qu’il avait fait devant l’assemblée lors de leur mariage. Pour Kiara, ses arguments n’étaient pas recevables. Il l’avait protégé en respectant qui elle était ? « Comment peux-tu dire que tu me protèges quand tu me jettes en plein dans la gueule du loup ? » demanda-t-elle, les yeux soudainement bien hagards. « Le silence n’est pas une protection. » Elle était sa femme depuis seulement deux semaines et il commençait déjà à lui dissimuler des choses. Des choses importantes qui plus est, qui mettaient sa vie en danger. Kiara n’arrivait pas à réagir, elle était comme sonnée. Elle l’écouta parler de contrainte, de protection envers et contre tout, de loyauté. Tout se mélangeait dans la tête de la jeune préfète-en-chef, et pourtant, il y avait bien une chose dont elle était certaine : c’était qu’elle avait déjà fait tout cela une fois. « On ne saura jamais comment j’aurai réagi si tu me l’avais dit. » déclara-t-elle, formelle. Ils pouvaient toujours imaginer, lancer des si mais ils ne pourraient pas savoir la discussion qu’ils auraient eu. « Tu estimes que je n’aurai pas su tenir ma langue et que j’aurai probablement prévenu les autres. » Elle soupira. C'était une option qu'il avait eu raison d'envisager, évidemment. Kiara faisait partie de ceux qui pensaient que toute vie était sacrée. « Peut-être. » Avant d’ajouter : « Ou peut-être pas. » Elle releva les yeux vers lui, déterminée. « J’ai déjà fait ça une fois, Grigori. J’ai déjà gardé pour moi une information qui me paraissait capitale et dangereuse. » Elle referma les yeux doucement, réfléchissant aux mots qu’elle comptait employer, avec toujours l’idée de ne pas heurter son mari alors même qu’elle avait toutes les raisons du monde de vouloir aller à l’essentiel en étant des plus désagréables. « Je n’ai rien dit à personne pour Azkaban, pour tes parents. J’ai rien dit. Ma loyauté t’est déjà acquise depuis longtemps. » conclut elle. C'était la vérité. Pour lui, elle avait déjà changé, pour lui, elle pouvait déroger à certains de ses principes. Elle pouvait se laisser attirer vers ce qu'il y avait de plus sombre en elle. Et pourtant, Grigori n'avait pas pu ou pas su lui faire confiance. Elle en était sensiblement heurtée.
C'est avec un goût amer en bouche qu'elle répéta : « Donc on ne saura jamais comment j’aurai réagi. » Elle releva les yeux vers lui, plantant son regard dans les siens : « Tu dis que tu reconnais ta responsabilité, que tu me dis les choses. Mais il fallait me les dire avant, ces choses. On aurait avisé ensemble de la meilleure des solutions et de la manière dont on allait appréhender tout ça. On aurait pris la décision ensemble. Comme le font les couples normaux. » En réalité, elle ne parvenait même pas à être en colère. Elle était seulement déçue. Véritablement déçue. « Là tu as choisi pour moi. Mon libre arbitre, je ne l'ai pas eu. »
Elle avala durement sa salive avant de poursuivre. « J'ai besoin de savoir. Dis-moi comment ton père a fait pour te mettre la pression au point que tu en oublies tes serments envers moi. Tu t'es senti piégé ? » Kiara était perdue, désemparée. « Est-ce qu’il viendra toujours s’immiscer entre toi et moi ? » Kiara ne supportait plus cet homme. Comment Grigori pouvait-il être son fils ? Cela la dépassait.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Tout serait parfait si le monde était un monde de paix
Kiara
Le silence les enveloppa, comme souvent, après les confessions des jeunes mariés. Ça n'était pas le genre de silence pesant où la gorge est serrée. Il était rassuré, elle allait bien et c'est tout ce qui comptait en cet instant. Il respirait enfin, elle allait s'en remettre et ils allaient travailler sur le fait qu'elle sache se défendre pour que plus jamais elle ne finisse entre ces murs. Reprendre la parole pour aborder le sujet beaux-parents, ça c'est quelque chose dont le sorcier se serait bien passé mais il savait que Kiara les aimait et que c'était réciproque, ils passeraient forcément pour voir comment leur fille allait. Si son idée première était de filer dès qu'ils se montreraient, Kiara était contre cette idée. Comme bien souvent quand il s'agissait de Kiara, il prit en compte sa demande et précisa qu'il se montrerait aimable à leur égard. Y avait-il vraiment besoin de préciser ? Sûrement que non mais il le fit quand même et la regarda avec reconnaissance lorsqu'elle le complimenta. Il allait faire de son mieux... enfin ça c'était seulement si ses aveux se passaient bien et très vite ce fut mal barré. En prime, directement, les questionnements de Kiara furent sur l'identité de la personne ayant légèrement Totalement forcé la main de Grigori. De quoi rendre la conversation plus désagréable encore.
« C'est moi le fautif Kiara, c'est moi qui n'aie rien dit. Ne cherche pas d'autre coupable, s'il te plaît. » Lui se rattraperait avec le temps, son père ne ferait pas l'effort et il le savait très bien. Autant épargner tout cela à son épouse. Il prit une profonde inspiration en l'entendant le critiquer, lui dire qu'il l'avait jeté dans la gueule du loup. Ce n'est pas ce qu'il avait voulu, il n'avait pas assez de clefs entre les mains pour pouvoir agir comme il l'aurait souhaité. Il n'avait rien répondre à cela, la colère de Kiara était légitime. Le silence n'était pas une protection, il poussa un soupir « Tu te trompes. Te prévenir ça aurait été reporter la responsabilité sur tes épaules. Même si je regrette la façon dont les choses se sont passées, je ne peux pas revenir en arrière. » Par contre, ils pouvaient parler du futur, si elle voulait qu'il la protège, il pouvait abuser de l'impéro sur elle pour la bloquer chez eux, pour sauver sa vie. Sa question n'eut aucune réponse, comme c'est étrange, elle se contenta de répondre qu'il ne savait pas comment elle aurait réagi. Il fronça les sourcils, se retenant, à grande peine de lisser son pantalon de costume, ses dents se refermant sur sa lèvre inférieure en échange. Il la laissa aller au bout, rappeler qu'elle avait déjà gardé pour elle le fait qu'il avait fait sortir ses parents de leur prison infernale, le fait qu'elle soit en vie ne faisant que rappeler cela. C'était complexe, bien sûr qu'elle lui était loyale, il n'en doutait pas mais là il ne s'agissait pas que de ça. « Il suffit Kiara, ouvre les yeux. Je te l'aurais dit et ta loyauté pour moi l'aurait emporté. Tu aurais donc rien dit à l'ordre du Phénix. » jusque-là pas de soucis, il était plus important qu'une organisation, fiou « Tu aurais rien dit à ta famille. » Alors ça il y croyait moins mais à la rigueur pourquoi pas. « S'ils avaient fini blessés ou morts, tu ne t'en serais pas voulu? Tu ne me l'aurais pas reproché ? Il n'y avait pas de solution parfaite. Je préfère que tu m'en veuilles mais que tu ne culpabilises pas d’un choix que tu aurais dû faire. » Il ne disait pas que son choix était parfait mais il n'avait pas les pleins pouvoirs, il avait dû agir au mieux et ne pas oublier qu'une épée de Damoclès était au-dessus de Kiara, il avait fait de son mieux en ayant peu de temps pour s'organiser.
Ils ne sauraient jamais comment elle aurait réagi ? Il poussa un soupir, c'était ridicule, bien sûr qu'ils savaient comment elle aurait réagi, elle en aurait fait qu'à sa tête, exactement comme aujourd'hui. Il serra les dents un peu plus fort en l'entendant lui dire qu'il aurait dû lui en parler avant, comme les couples normaux avant de partir au quart de tour « Si on était un couple normal, tu aurais arrêté tes études. Si on était un couple normal, tu aurais fait ce que je t'avais demandé sans sourciller. Si on était un couple normal cette discussion n'aurait pas lieu d'être. » D'accord, ça c'était la normalité selon lui et il en avait bien conscience. Elle ne parlait pas de cette normalité-là. Il prenait donc un malin plaisir à lui rappeler qu'ils venaient d'univers différents, qu'il avait tout à apprendre pour coller à l'image qu'elle avait d'un couple, qu'il faisait de son mieux, ça n'était évident pour personne et oui, il faisait des erreurs. Là, c'était une erreur. Par contre elle avait tort sur un point « Je n'ai pas choisi pour toi. Je t'ai demandé de rester ici, de ne pas y aller en train. C'est toi qui as choisi d'y aller malgré mes demandes. » Il leva la main pour l'empêcher de rétorquer sur le champ « Certes en n'ayant pas toutes les informations en main mais à aucun moment, le fait que tu ailles là-bas était ma volonté. Moi je voulais que tu restes chez nous. » Autant il avait ses torts, autant il refusait qu'elle lui dise qu'il lui avait forcé la main pour qu'elle aille sur les quais de King Cross. Ce n'est pas ce qu'il avait fait, elle ne l'avait pas écouté. Peu importe qu'elle sache tout ou non, il lui avait fait part de sa volonté et elle n'en avait eu que faire.
Une nouvelle fois, il se crispa en l'entendant parler de son père et, cette fois, ne put s'empêcher de lisser son pantalon de costume, retrouvant de la sérénité dans ce geste familier. C'est sur un ton rempli de certitude qu'il répondit « Je n'ai pas oublié mes serments envers toi, Kiara. » A aucun moment. Il avait été stressé, il avait stressé, il avait dû faire des choix mais il ne la laisserait pas affirmer qu'il les avait faits sans songer à elle, sans que l'angoisse à l'idée qu'il lui arrive quelque chose ne le ronge. Il ne voulait pas parler de son père avec Kiara. Une nouvelle fois, il botta en touche, refusant cette conversation, refusant d'admettre à haute voix qu'elle était dans le vrai « Ca n'a pas d'importance. » Son autre question était problématique, il en avait conscience et visiblement, elle aussi. Comment lui dire les choses ? « Je ne peux pas faire comme si ton sort m'indifférait, je n'y arrive pas. » Bien sûr que pour les trois quarts des gens, il avait l'air d'être indifférent au sort de Kiara et c'était très bien ainsi. Sauf que visiblement, son père était loin d'être dupe à ce sujet. « Personne ne s'immisce entre toi et moi. Tu en as peut être l'impression et rien de ce que je pourrais te dire aujourd'hui ne te convaincra de l'inverse mais je n'ai jamais cessé d'agir pour nous. » Il était trop attaché à Kiara pour son père et l'inverse était tout aussi vrai pour elle. Ce n’était pas évident, il ne voulait se mettre à dos personne, voulant plutôt réussir sur les deux tableaux et cela semblait fortement compromis.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Mar 24 Oct - 22:50
Tout serait parfait si le monde était Un monde de paix Comme il ne l'est jamais, je le laisse aux autres Nous créerons le nôtre KIRI X, Sainte-Mangouste, 1 septembre 2021
Kiara et Grigori étaient à l’aise avec le silence. Ils n’étaient pas vraiment adepte du parler pour ne rien dire et préféraient de loin ne pas se perdre en palabre quand cela n’était pas nécessaire. Et en définitive, Kiara appréciait cela dans leur relation, ils se sentaient suffisamment confortables avec l’un l’autre pour ne pas se sentir forcé de parler constamment. Et dans cette situation précise, Kiara était tout contre son mari, elle se sentait apaisée par sa présence et ne cherchait désormais que le repos et la quiétude. Pour autant, elle craignait qu’en fermant les yeux, les images de l’attaque lui reviennent avec encore plus d’intensité… Quelle belle ambivalence… Cependant, Kiara n’eut guère le temps de s’en inquiéter car Grigori rompit le silence. Pour la pire des raisons. La jeune Poufsouffle écouta ses explications jusqu’au bout et sa gorge se serra un peu plus à chaque phrase qu’il prononçait. Il y avait d’abord la sidération, le déni puis la colère. Celle-ci était froide, presque intangible tellement Kiara se maîtrisait. Elle n’était mariée que depuis deux semaines à Grigori et pourtant, ce qu’il venait de faire était à l’exact opposé de ce qu’elle souhaitait comme relation maritale. Il lui avait dissimulé une information des plus capitales. Une information qui aurait pu lui coûter la vie. Des gens qu’elle aimait auraient pu mourir également. D’ailleurs, comment savoir si cela n’était pas déjà le cas ? Redoutant le moment où on lui apprendrait le décès d’un ou de plusieurs de ses camarades, Kiara se concentra sur la conversation en cours. Elle voulait savoir, elle voulait comprendre pourquoi Grigori n’avait pas daigné bon de lui dire de but en blanc les informations détenues par les Mangemorts. Il y avait probablement une raison à cela et Kiara tentait de faire cracher le morceau à son mari mais celui-ci demeurait maître de ses mots et préférait rejeter la faute sur lui-même. « Oui, tu n’as rien dit. » répéta-t-elle. Mais au fond d’elle-même, était-elle d’accord avec le fait de ne pas chercher un autre coupable ? C’était humain de vouloir décharger l’homme qu’elle aimait de cette faute ? Elle n’avait pas envie d’en vouloir à Grigori pour quelque chose dont il n’était même pas véritablement coupable ; et elle le sentait, il n’était probablement pas à l’origine de cette décision. Elle connaissait l’ancien Serpentard. Peut-être même qu’elle le comprenait mieux que quiconque, et elle osait espérer qu’elle comptait suffisamment pour lui pour qu’il veuille partager avec elle les informations dangereuses qu’il pouvait posséder dans le cadre de ses missions pour les Mangemorts. Pourtant, il avait gardé le silence. Selon Kiara, ce n’était pas une protection, c’était même une pratique plutôt dangereuse dans un couple. À ses yeux, ils se devaient la vérité. C’était ainsi que cela fonctionnait dans un couple.
Pourtant, Grigori n’était pas de cet avis estimant que cela serait revenue à lui mettre la responsabilité de la décision sur ses épaules. Aurait-elle voulu avoir cette responsabilité ? Elle l’ignorait, elle n’en savait rien. « Moi aussi je regrette. » admit-elle. Elle ne voulait pas qu’il imagine qu’elle pouvait laisser cela passer. Ça non. Elle était toujours sidérée par ce qu’elle venait d’apprendre. En réalité, elle ne savait pas comment réagir et ne savait pas comment elle aurait réagi s’il lui avait dit la vérité : lui, pourtant, semblait le savoir mieux qu’elle. Fronçant les sourcils lorsqu’il lui demanda d’être honnête avec elle-même, d’ouvrir les yeux, elle l’écouta énoncer ce qu’elle savait être une réelle possibilité. Il avait raison sur ce point : elle aurait peut-être gardé pour elle le secret ou peut-être pas. Et si des personnes étaient mortes sans qu’elle ne fasse rien ? L’aurait-elle supporté ? Elle se mordit la lèvre inférieure, réfléchissant à toute vitesse. Aucune des solutions n’était idéale, il fallait bien qu’elle le reconnaisse. Il préférait encore qu’elle lui en veuille plutôt qu’elle ait à faire un choix qui ne lui ressemblait pas, voilà ce qu’il annonça sans regrets. « Je ne sais pas ce que j’aurai préféré, Grigori. » Elle détestait cette situation, elle détestait ce qui l’animait maintenant, prise entre sa colère envers lui et l’indulgence qu’elle ressentait face à la décision impossible qu’il avait été amené à prendre. Kiara persistait à croire qu’ils ne sauraient jamais comment elle aurait réagi si elle avait su, préférant se cacher derrière cela, rappelant le fait qu’il aurait du le lui dire. C’était une information vitale, trop importante pour être dissimulé. Cela n'aurait jamais dû être un secret.
Pour Kiara, un couple n’était pas censé fonctionner ainsi. En tant que mari et femme, ils devaient se soutenir à chaque instant, envers et contre tout. Évidemment, Grigori trouva à y redire, et elle leva les yeux au ciel alors qu’il lui rappelait à quel point ils venaient de mondes différents. « Oui bien sûr, ça c’était les couples au Moyen-Age. Depuis, la société a évolué. » Même si les Sang-Purs restaient bloqués à l’âge de pierre… Ce n’était certainement pas dans les habitudes de la famille Dimitrov de parlementer avec le sexe inférieur. « Tu savais très bien en m’épousant que je ne serai pas la potiche de service. » Ce n’était ni dans sa personnalité, ni dans ses envies d’être une femme soumise. « Je suis ta femme, je ne suis pas une employée à qui tu peux donner des ordres sans sourciller. » dit-elle, reprenant ses mots. Évidemment qu’il le savait. Évidemment. « Je sais que ce n’est pas toujours si simple. » dit-elle pour temporiser. Du moins, pour essayer de temporiser. Elle faisait beaucoup d’efforts pour lui, il fallait qu’il en soit conscient. Mais l’inverse était tout aussi vrai. Étant donné l’ambiance dans laquelle Grigori avait été élevé, c’était même surprenant qu’il parvienne à concevoir qu’il pouvait exister une manière plus respectueuse de vivre en couple que celle que ses parents lui avaient montré. Grigori estimait qu’il n’avait pas choisi pour elle puisqu’il lui avait fait une demande mais qu’elle ne l’avait pas écouté. Kiara voulu rétorquer mais il l’en empêcha, démontant l’argument qu’elle comptait utiliser. « Oui, je ne t’ai pas écouté mais comme tu le dis toi-même, je n’avais pas toutes les informations pour prendre une décision véritablement éclairée. » Kiara avala sa salive. « Moi je pensais que tu voulais juste que je me repose au cas où je sois enceinte. » Ce qu’elle n’était pas. Mais c’était vraiment ce qu’elle avait pensé lorsqu’il lui avait demandé de ne pas faire le voyage en train. « J’ai pas su… » Sa voix mourut. « C’est ma faute. » Elle s’en voulait terriblement. « J’ai pas su interpréter les signes, tous les éléments étaient pourtant là sous mon nez. » Grigori pouvait parfois se montrer insistant, certes, mais d’habitude, elle parvenait à mieux le comprendre. Cela n’empêchait pas le fait qu’elle aurait aimé qu’il lui en parle. Elle était totalement partagée… et perdue. Et en prime, elle avait toujours aussi mal. Son cœur battait à toute vitesse tandis qu’elle cherchait un coupable. Grigori n’avait pas pu sciemment décider de lui dissimuler tout ça… Si ?
Kiara tenta le tout pour le tout. De toute façon, qui pouvait réussir à faire plier Grigori si ce n’était son propre père ? La jeune Dimitrova détestait de voir à quel point Grigori était sous son influence, sous son emprise. Il y avait toujours cette part de lui qui voulait lui plaire, envers et contre tout, même si cela devait nuire à l’équilibre qu’il construisait ensemble avec Kiara. Alors qu’il montrait des marques évidentes de nervosité en venant lisser encore et encore les quelques plis qui s’étaient formés sur son costume, Kiara observait chacune de ses réactions, chacune de ses mimiques. Il prétendait ne pas avoir oublié les promesses qu’ils s’étaient faites durant la cérémonie de mariage et lorsqu’il déclara que tout cela n’avait pas d’importance. Pas d’importance? Kiara fronça les sourcils. C’était un aveu sans en être un. Pour le coup, que Grigori se permette de botter en touche à deux reprises face à ses questions concernant son père venait corroborer ce que Kiara savait déjà ; son beau-père était à l’origine de ce silence, du silence de son mari. Kiara soupira péniblement, attristée de constater qu’elle passait au second plan aux yeux de Grigori. Elle était sa femme mais il accordait plus d’importance à son père qu’à elle. C’était douloureux de s’en rendre compte même si elle savait qu’elle comptait à ses yeux. Elle ne lui était pas indifférent, voilà les mots qu’il choisissait de prononcer tandis que la main de Kiara venait timidement stopper celle de son mari qui n’avait de cesse de triturer le tissu de son costume. « Je sais. » murmura-t-elle. Elle comptait à ses yeux, elle ne doutait pas de ça. « Je sais que tu agis pour nous. » Elle le savait également. Mais ce n’était pas suffisant, non ? « Mais j’aurai… » Elle s’arrêta soudainement, fermant les yeux, la douleur physique se rappelant soudainement à elle. Un frisson parcourut tout son corps alors qu'elle revivait durant quelques secondes l'attaque brutale sur le quai de la gare. Elle avala durement sa salive, cherchant à retrouver une certaine contenance. « J’aurai pu mourir tout à l’heure. » Elle réouvrit doucement les yeux, regardant Grigori, elle demanda : « Tu ne peux pas me dissimuler des informations aussi importantes Grigori, c’est pas possible. J’entends tes arguments. Et au fond de moi, je crois que je les comprends parce qu’il y a une part de vérité dans ce que tu dis. » Ils se connaissaient bien tous les deux, après tout. Elle s'abandonna un peu plus et se serra tout contre lui, fixant la fenêtre et la lumière qui s’en dégageait. Ils étaient liés à jamais maintenant qu'ils étaient mariés, ce qui lui fit dire : « Mais tout ce qui m’impacte moi, t’impacte toi. Si j’étais morte à cause de ton silence, tu aurais pu vivre avec ça ? Tu aurais du vivre avec ça. » Avec le fait qu’il n’avait pas tout fait pour la protéger ? Qu’il aurait peut-être pu faire autrement ? Qu'il l'avait laissé partir en toute connaissance de cause? « Les décisions, je veux qu’on les prenne ensemble. On est marié. L’un de nous n’a pas à endosser tous les fardeaux du monde pour l’autre. » Elle murmura : « On doit tout partager. » C'était ainsi qu'elle concevait leur mariage. C'était ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait. La question était plutôt de savoir si c'était également ce que souhaitait son mari.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Tout serait parfait si le monde était un monde de paix
Kiara
Parfait, ils étaient d’accord sur ce point, il n’avait rien dit. Elle n’avait donc pas besoin de chercher un coupable, elle l’avait en face de lui. Un coupable qui en prime culpabilisait de l’état de son épouse, tout en sachant qu’il n’aurait rien pu faire d’autres, ses actions étaient limitées et c’était l’option la moins dangereuse pour sa santé à elle. Cependant, il ne pouvait pas exactement dire cela. Tenir ce genre de propos, c’était admettre qu’il avait eu les mains liées. Non, le mieux c’était encore de dire à Kiara que s’il lui avait fait part de cette information capitale, à savoir que le Blood Circle allait attaquer les sorciers, les élèves et étudiants sorciers plutôt, elle aurait dû faire un choix. Pas facile à faire ce choix, il regrettait la façon dont les choses s’étaient passées, assurément mais il n’aurait pu agir autrement. Il eut quand même un regard penaud pour sa personne lorsqu’elle lui retourna la phrase, elle aussi elle regrettait. Que regrettait-elle, de lui avoir fait confiance ? De s’être marié avec lui. Le doute enserra son cœur sans qu’il n’ose la questionner à ce sujet. Elle ne savait pas ce qu’elle aurait préféré ? ça n’était pas étonnant surtout là comme ça, en direct, sans pouvoir réfléchir réellement à la question, sans pouvoir prendre du recul. Lui savait ce qu’il préférait, qu’elle lui en veuille à lui pour son silence, plutôt qu’elle en veuille à lui pour son silence et à elle pour son inaction. Il ne répondit pas, il n’y avait rien à répondre, il ne pouvait pas remonter le temps, ils devraient vivre avec le choix qu’il avait fait.
Si au sujet de ce qu’il s’était passé, il était mal à l’aise, forcément puisque coupable. Lorsqu’elle évoqua les couples normaux, il s’agaça. Non, ça n’était pas normal, c’était sa vision des choses à elle. Vision qu’il peinait à suivre parfois mais ça, c’est un autre sujet. Il se renfrogna davantage face à ses mots, couple du moyen âge, il lui en foutrait lui des couples du moyen âge. La société avait évolué, oui bah toutes les évolutions n’étaient pas des réussites non plus. Bien sûr qu’il savait qu’elle lui casserait les pieds régulièrement en l’épousant. Il lui lança un regard des plus blasés en l’entendant rappeler qu’elle était sa femme et non une employée forcée d’obéir. « Merci pour cette information, je ne m’en étais pas rendu compte avant. » Comme s’il passait son temps à lui donner des ordres. Il ne fit pas la moindre remarque sur le fait que ça n’était pas simple, non en effet et ça provoquait d’ailleurs ce genre de situation. Si elle lui obéissait ou même si elle l’avait écouté aujourd’hui, rien de tout cela ne serait arrivé. Oui, c’est vrai, elle n’avait eu qu’une partie des informations, il ne niait pas, il ne pouvait pas tout lui dire. Il haussa un sourcil lorsqu’elle mentionna le repos et la grossesse, elle était un peu vexante. C’est plein de sarcasme qu’il marmonna « Ravi de t’apprendre que ta personne compte pour moi et que toutes mes actions ne concernent pas ma descendance. » S’il n’aimait pas trop qu’elle puisse se dire qu’il ne cherchait à la protéger que pour garder son ventre intact, chose qui ressemblait un peu trop à la façon dont son père voyait les choses par ailleurs, il n’aimait pas non plus qu’elle se reproche des choses « Je n’ai certainement pas été la personne la plus claire non plus. » Volontairement, s’il avait voulu qu’elle comprenne, il lui aurait dit les choses différemment. Il s’était montré volontairement ambigu et il le savait très bien.
Ne pouvant visiblement se contenter du fait que son copain était responsable, Kiara chercha à en savoir plus. Ça n’avait rien de rassurant pour Grigori qui retombait dans ses travers, à savoir lisser son pantalon. Il n’avait jamais cessé de lui être loyal, n’avait rien oublié des propos qu’il avait tenu le jour de son mariage, elle se trompait. Savoir quel Dimitrov était responsable au final, ça n’avait pas d’importance, le résultat était le même. Bien sûr qu’il était piégé, embourbé dans ses sentiments pour elle. Sentiments qui ne passaient pas inaperçu aux yeux de son père, il n’arrivait pas à se montrer indifférent. C’était d’un ridicule, il était ridicule, les frictions devaient s’être intensifiées puisque Kiara, bien qu’elle évite tout compte physique depuis qu’il lui avait dit la vérité, finit par poser sa main sur la sienne pour qu’il arrête. Il n’avait jamais cessé d’agir pour eux, il ne l’avait pas sacrifié sur l’autel de son ambition, ni même de sa famille. Il avait eu l’impression, sur le moment, de faire au mieux mais il comprenait qu’il puisse être décevant et qu’elle ne trouve pas ça agréable. Il refusait qu’elle pense qu’il se la jouait perso. Elle finit par lui répondre qu’elle savait qu’il avait agi pour eux, voilà qui était un soulagement. Elle avait quand même le chic pour casser l’ambiance, il la regarda tandis qu’elle énonçait une vérité, elle aurait pu mourir tout à l’heure. Ils se regardèrent en silence quelques fractions de secondes, il le savait, il avait eu beau essayer de refouler cette vérité, il le savait. Il écouta ce qu’elle avait à lui dire. Bien sûr qu’il y avait une part de vérité dans ses arguments, il faut dire qu’il n’appréciait pas vraiment mentir et cacher des choses. Ça n’était pas la vérité pour tout le monde mais à chaque fois c’était sa vérité à lui.
Même si la conversation n’était pas franchement agréable, qui aime parler de la mort après tout, il eut un sourire en sentant qu’elle revenait contre lui. Il l’enlaça tout en écoutant la projection fort déplaisante de Kiara. S’il s’était efforcé de ne pas y penser, elle tapait en plein dans ses craintes. Il aurait dû vivre avec ça et ça avait quelque chose de flippant. « J’ai essayé de me dire que ça ne pouvait pas arriver. » Mais le fait de ne pas vouloir que ça arrive n’empêchait en rien les problèmes arriver. « Je m’en serais voulu si c’est ça ta question. » Il regarda le plafond avant de souffler « Ta mort me terrifiait. » Il fit une pause avant d’admettre « ça me terrifie toujours d’ailleurs. » Parce que les dangers ne s’étaient pas envolés et ça pouvait arriver à tout instant. Il la regarda lorsqu’elle demanda, exigea plutôt que les décisions soient prises ensemble « Kiara… » ça ne servait à rien d’argumenter, elle s’était préparée, oui ils étaient mariés et s’il ne voulait pas qu’elle endosse tous les fardeaux du monde pour lui, l’inverse était vrai et légitime. Ils devaient tout partager, il poussa un soupir « Très bien, je te donne ma parole que si tout cela venait à se reproduire, je te le dirais et on prendra la décision qui s’impose ensemble. » De toute façon, il ne se voyait pas recommencer le même stress qu’aujourd’hui, lui cacher des choses, très peu pour lui. Il faudrait juste qu’il soit plus futé pour éviter que son père n’arrive à percevoir ses intentions.
Alors qu’il allait aborder un tout autre sujet qui devrait moins les opposer, il y eut un coup à la porte. Ce qui n’était pas si dérangeant que ça, la personne n’allait pas recevoir de réponses et partir. Qu’il était naïf, la porte s’ouvrit sur les parents de Kiara. Ah la réaction chez Grigori fut primaire et direct, il se raidit d’un coup, s’écarta brutalement d’elle comme pris en faute. Si sa première envie fut de dire à Kiara, je dois y aller, il s’efforça, tant bien que mal, d’effacer cette envie et de rester aux côtés de Kiara, se levant malgré tout lorsque les parents se rapprochèrent inquiets, ce qu’il comprenait parfaitement. Au moins, leur présence allait changer les idées à Kiara, ce qui n’était pas plus mal après ce qu'il venait de lui raconter.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Ven 3 Nov - 10:03
Tout serait parfait si le monde était Un monde de paix Comme il ne l'est jamais, je le laisse aux autres Nous créerons le nôtre KIRI X, Sainte-Mangouste, 1 septembre 2021
La situation était grave. Mais pas désespérée. Si Kiara en voulait en Grigori pour ses actions, elle était toutefois en mesure de comprendre pourquoi il avait agi ainsi et par qui il avait été obligé de le faire. Même s’il ne le disait pas, même s’il avait éludé ses questions à chaque fois, Kiara n’était pas dupe. Elle savait pertinemment qu’il n’avait pas été le seul décisionnaire, on l’avait fortement incité à ne rien révéler à sa femme. Pour la jeune Poufsouffle, c’était absolument insupportable de se rendre compte -une fois de plus- que Grigori avait davantage les mains liées qu’elle ne le pensait. Plus le temps passait, et plus la vague compréhension qu’elle avait pour les parents Dimitrov s’amenuisait. Ils ne pouvaient plus se dissimuler derrière des années de prison qui les avaient changé, non ; c’était dans leur personnalité d’avoir la main mise sur leur fils et Kiara assistait, impuissante, à ce pouvoir qu’ils exerçaient sur son mari. À ses dépends. L’emprise qu’ils avaient sur lui était trop forte et Kiara savait qu’elle passerait probablement toujours au second plan. Si cette perspective lui brisa le cœur, elle l’accepta néanmoins ; que pouvait-elle faire de plus ? Lui demander de ne plus jamais leur parler ? C’était bien trop demander. Un jour, peut-être, les choses s’arrangeront d’elles-même. Il allait falloir être optimiste.
Même s’ils étaient désormais mariés, Kiara et Grigori continuaient de s’acclimater à leur nouvelle vie et ce n’était pas toujours des plus évidents. Ils avaient tellement une vision différente des choses… Et ils n’étaient pas toujours doués pour interpréter les signes, les propos de l’autre. Pourtant, Kiara pensait être devenue très forte à ce jeu là au fil des mois mais force était de constater que c’était totalement erroné. Qu’elle n’ait pas compris que Grigori cherchait à la faire rester à la maison pour autre chose que la santé de leur futur hypothétique bébé aurait du mettre la puce à l’oreille de Kiara. Lorsqu’elle en toucha quelques mots à son mari, sa réponse emplie de sarcasme fit douter Kiara. « Roh, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. » dit-elle. Évidemment qu’elle comptait pour lui, de cela, elle ne doutait pas. Pour autant, il était très attaché à l’idée d’avoir très rapidement des enfants, c’était presque normal que Kiara fasse ce lien-là. Grigori admit ensuite qu’il avait été volontairement vague sur les raisons qu’il lui avait données de rester à la maison et Kiara soupira. Que pouvait-elle dire de plus ? Il n’y avait rien à dire de plus.
Par contre, il y avait bel et bien une chose sur laquelle Kiara pouvait appuyer. C’était les risques qu’il avait pris et qu’il avait fait encourir à sa femme à cause de son silence. Les choses se terminaient bien, ils avaient de la chance, Kiara n’était que blessée et même si elle souffrait beaucoup, elle savait qu’elle allait s’en remettre assez facilement grâce aux soins prodigués par Théo et par les médicomages de Sainte-Mangouste. Mais l’issue aurait pu être totalement différente. S’imaginant pendant quelques secondes sur son lit de mort, Kiara frissonna. Pour autant, cette vérité était à envisager : elle aurait pu mourir. Et si Grigori s’était persuadé que cela ne pouvait pas arriver, il devait bien se rendre compte que cela aurait pu. Les mots prononcés par son mari étaient suffisamment clairs pour que Kiara comprenne qu’il y avait effectivement pensé, qu’il avait envisagé cette possibilité comme étant quelque chose d’impossible. Sans doute parce que c’était plus facile de se l’imaginer ainsi. Pour Kiara, cela avait été plus simple pour son cerveau d’occulter le fait qu’il aurait pu devenir veuf à peine deux semaines après leur mariage. « Je ne vais pas mourir. » finit-elle par dire lorsqu’il admit dans un souffle que son décès le terrifiait. « Je vais bien. » dit-elle pour rassurer son mari. C’était un comble que cela soit à elle de le rassurer alors qu’il était en partie responsable de tout cela. « On doit se promettre que ça ne se reproduira jamais et on doit aussi se promettre qu’on continuera de se protéger l’un l’autre. Et de ne pas prendre de risques inconsidérés. » Les mots de Grigori sur le fait qu’il était terrifié par sa mort faisaient écho à ceux de Kiara, ceux qu’elle avait prononcé il y avait déjà des mois de cela, lorsqu’elle avait expliqué à son fiancé qu’elle ne supporterait jamais d’être séparée de lui. « C’est juste toi et moi maintenant. » murmura-t-elle en se lovant contre lui, profitant de sa chaleur pour tenter de se reposer après cette conversation pour le moins stressante.
En tout cas, plus le temps passait et plus la douleur s’amenuisait, probablement que les médicaments faisaient de plus en plus effet. Alors qu’elle allait fermer les yeux, on toqua à la porte, faisant sursauter la jeune femme. Celle-ci s’ouvrit sur ses parents, dont les visages étaient absolument blêmes. Grigori s’écarta d’elle immédiatement, comme pris en faute. Ils étaient mariés et il arrivait encore à imaginer qu’il n’avait pas à montrer qu’il tenait à elle ? C’était si difficile d’être dans la tête de Grigori. Sa mère se précipita à son chevet, ayant à peine un regard pour Grigori ; ses yeux étaient embués et elle se dépêcha d’attraper la main de sa fille. Quant à son père, il se contenta d’un signe de tête poli au Dimitrov. Kiara n’en demandait pas plus, les personnes qu’elle chérissait le plus au monde parvenaient à ne pas s’entre-tuer, c’était déjà une belle avancée.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...