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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Le temps fera les choses ♦ Doryan :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
Admin Sorcier OP
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Lun 8 Mai - 17:22




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥


Mi-septembre 2021

C’était toujours étrange de voir comment la vie pouvait reprendre son cours après les catastrophes. Ce n’était pas la première fois que Soledad se faisait la réflexion, pas la première fois qu’elle vivait cela, certainement pas la dernière fois, malheureusement, et pourtant, elle ne cessait de s’en étonner. Tout pouvait se passer, tout pouvait s’écrouler, mais la vie ne s’arrêtait jamais, et rapidement, presque en un claquement de doigts, elle reprenait là où elle s’était arrêtée. Il semblait à Soledad qu’elle ne cessait de collecter ces moments. D’abord à la mort de son père, certainement le plus gros tremblement de terre que son existence ait connu car non seulement il l’avait impacté personnellement, mais il avait aussi touché toute sa famille. Mais aussi à chaque attaque du Blood Circle qu’elle avait vécu. Chacune de ces épreuves l’avait marqué à sa manière, que ce soit physiquement ou mentalement, mais aucune ne l’avait laissé totalement indemne. Elle avait été secouée, blessée et avait même faillit y laisser la vie, et pourtant, chaque fois il avait fallu se relever et reprendre le cours de sa vie. Parce que s’il y avait une leçon que Soledad avait appris, c’était que la vie ne l’attendrait pas. Cette fois-ci ne faisait pas exception. L’attaque de la gare de King’s Cross était encore récente, c’était encore frais dans sa tête, mais déjà l’existence avait repris, avec la force de l’habitude et l’égoïsme de celle qui n’attend rien ni personne. Alors Soledad n’avait pas eu le choix, comme chaque fois, elle s’était relevée, elle avait mis de côté tout ce que ces moments avaient fait naitre en elle, et elle avait recommencé à vivre. Parce que c’était la seule option envisageable. La mexicaine avait affronté des épreuves bien plus terribles que celle-là, ce ne serait certainement pas cette attaque qui la mettrait à terre. La vie avait repris avec une facilité presque déconcertante, alors la sienne aussi.

Cette fois avait cependant été plus facile que d’autres, elle devait l’admettre. L’attaque avait fait de nombreux blessés, mais Soledad s’en était bien tirée et cette fois-ci elle n’avait pas eu besoin de faire un tour à Sainte-Mangouste. Du moins pas pour elle, car elle avait dû y conduire la jeune Kiara qu’elle avait tenté d’aider de son mieux lors de ce jour funeste. L’étudiante ne tarderait certainement pas à se rendre compte à son tour que le cours de la vie finissait toujours par prendre le dessus sur les épreuves et que bientôt son quotidien serait de nouveau sien. Soledad songeait parfois que c’était une leçon bien triste à apprendre, mais désormais, vu l’état du monde, elle était nécessaire et plus personne ne pouvait y échapper. Au moins cette fois, elle s’estimait heureusement, elle n’avait pas subi de heurts parce que la joueuse a décidé d’être sympa cette fois et avait recommencé à vivre aussitôt. Comme si de rien ne s’était passé, la mexicaine avait ouvert le Witches Bazaar dès le lendemain matin, elle avait servi des clients, réceptionné des commandes, payé des factures… La normalité était revenue. Sauf que la normalité, elle lui semblait bien peu normale depuis quelques temps, encore plus depuis quelques mois. Mais ça, elle n’avait pas la moindre emprise dessus. Elle avait donc recommencé à vivre, encore. Enchainé les journées à la boutique, et recommencé ses interventions à Poudlard. C’était toujours en début d’année scolaire que l’école faisait le plus appel à elle et elle acceptait toujours avec joie de venir parler aux jeunes sorciers de la divination. Même si elle n’était plus étudiante, elle aimait toujours autant parcourir les couloirs chargés d’histoire et de souvenirs de l’école de magie, ça lui rappelait un temps beaucoup plus simple, où ses préoccupations étaient bien plus futiles. Parfois ce temps-là lui manquait terriblement.

Aujourd’hui fut une de ces journées. Soledad avait fermé le Witches Bazaar un peu plus tôt pour mener une intervention à Poudlard et ce fut pleine de nostalgie qu’elle rentra chez elle. Comme à son habitude, elle avait pris soin de transplaner dans une ruelle non loin, un peu excentrée et surtout sûre. Elle aurait pu transplaner directement dans son appartement, mais il fallait bien qu’elle croise ses voisins de temps en temps et même si personne ne prêtait attention à ses allées et venues, elle avait gardé cette habitude. Grand bien lui en pris. Elle traversait le troisième étage quand un fort bruit de casse se fit entendre de l’autre côté d’une porte. Elle s’arrêta aussitôt, alertée par ce bruit inhabituel. Et surtout plutôt inquiétant. Ce n’était pas un bruit de vaisselle cassée, qui aurait été relativement normal, les accidents arrivant, mais bien celui que faisait la chute d’un meuble. Soledad avisa la porte d’où provenait le bruit et fronça les sourcils, il s’agissait de celui de la mamie qu’elle croisait régulièrement. Elle s’approcha et colla son oreille à la porte. « Edith ? » Appela-t-elle en haussant la voix pour que la femme puisse l’entendre. Elle crut distinguer une plainte de douleur, ce qui l’inquiéta aussitôt. Edith était une mamie adorable qui vivait seule, elle était vive, aussi bien d’esprit que de corps, mais à son âge une chute était vite arrivée et pouvait avoir des conséquences désastreuses. Sans attendre, Soledad tenta d’actionner la poignée, mais sans succès. Elle prit sa décision sans attendre. « Edith, j’entre ! » Prévint-elle. Elle regarda autour d’elle pour s’assurer que le palier était bien vide et tendit l’oreille quelques secondes, histoire de voir si un autre voisin n’était pas en train d’approcher. Prudemment, elle sortit sa baguette de son sac et la pointa sur la poignée de la porte pour murmurer un Alohomora. Le déclic de la serrure se fit entendre et elle rangea sa baguette sans attendre avant de pousser la porte.

Avec une certaine appréhension, Soledad s’avança dans l’appartement de la vieille dame. Pour avoir été invitée plusieurs fois à venir y boire le thé, elle connaissait les lieux et se dirigea rapidement vers le salon avant de se figer. « Mierda Edith ! » La vieille femme se trouvait au sol juste à côté de son canapé, le tapis qui se trouvait en dessous était soulevé et une petite desserte avait été renversée. Ce qu’il s’était passé était plutôt clair. Mais le plus inquiétant, ce n’était pas l’état du mobilier, mais bien celui de la vieille dame. Soledad n’avait pas besoin d’être médecin pour savoir que sa jambe droite n’aurait pas dû former cet angle-là et qu’elle avait l’air visiblement sous le choc. « Oh, Soledad… Comment vous êtes entrée ? » Abandonnant toute réserve, la mexicaine se précipita aux côtés d’Edith. « C’était ouvert. Qu’est-ce qu’il vous est arrivé ? Ca va ? » Demanda-t-elle en ignorant sciemment le mensonge qu’elle venait de lui servir. Ce n’était pas le moment de lui révéler qu’elle était une sorcière, il y avait un problème bien plus important à gérer. Ses propres questions étaient purement rhétoriques, aussi bien l’une, que l’autre d’ailleurs. Edith ne pouvait pas aller bien avec une jambe dans cet état et le visage si pâle et chiffonné, surtout qu’elle avait peut-être des contusions que Soledad ne voyait pas. Elle ne se formalisa pas de recevoir uniquement un grognement de douleur et un regard éloquent en guise de réponse. D’accord, elle l’avait cherché. Voyant Edith tenter de s’assoir par terre, elle fit de son mieux pour l’aider mais l’arrêta quand elle chercha à se hisser sur le canapé. Edith ne pouvait pas rester à moitié couchée par terre, mais bouger d’avantage risquerait d’empirer son état. « Ne bougez pas, je vais appeler le Samu. » Soledad ne possédait pas de voiture et ne pouvait donc pas la conduire elle-même jusqu’aux urgences. Et puis, ça n’aurait certainement pas été prudent de la déplacer. D’autant plus qu’elle aurait été bien incapable de la porter à elle toute seule, encore moins sans la faire souffrir. Avec la magie ça aurait été possible, mais encore une fois ce n’était pas le moment d’avoir cette discussion.

Le Samu étant la meilleure des options, Soledad se saisit de son téléphone et composa le numéro. Après une brève attente, elle fut mise en communication avec une femme à qui elle expliqua la situation. Son appel fut ensuite transmis à un médecin à qui elle redonna les informations, étant donné qu’elle serait la mieux placée pour parler de son état, elle mit le haut-parleur pour qu’Edith puisse répondre aux questions elle-même. mince j’me crois en intervention SST c’est malin. De l’autre côté du fil, Soledad sentit l’hésitation du médecin, l’état de la vieille dame n’était pas urgent, mais en même temps à cet âge, une chute pouvait cacher d’autres raisons alors il serait plus prudent de la prendre en charge rapidement. Le verdict ne mit que quelques secondes à tomber. « Toutes nos ambulances sont occupées, ça risque de prendre plusieurs heures. Je vais vous envoyer les pompiers, ce sera mieux. » Un verdict, non une bombe. Soledad ouvrit de grands yeux et avant de pouvoir se retenir, elle lâcha un « QUOI ? » bien plus fort que prévu. Elle rougit aussitôt sous le regard d’Edith qui avait tout entendu. Quelle idée d’avoir mis le haut-parleur. « Il y a un problème ? » La voix du médecin la ramena sur terre. Ah et en plus, son ton était devenu glacial. Soledad se racla la gorge, terriblement mal à l’aise. « Hum, non… Non, pas du tout. » Bon ça c’était faux, mais ce n’était pas elle qui importait en cet instant, mais qu’Edith soit prise en charge. C’était un problème uniquement pour elle, parce que pompier, ça voulait dire Doryan. Et que même si Doryan n’était pas présent, elle connaissait tous ses collègues, alors ceux qui allaient intervenir savaient qu’ils avaient été ensemble et que ce n’était plus le cas. Et si Soledad savait qu’ils ignoraient tout de la raison de leur rupture, ce n'était pas pour autant que ce serait moins gênant. « Très bien. Je les contacte, la caserne n’est pas trop loin d’où vous êtes, ils devraient arriver d’ici vingt minutes. » Ah, ça elle le savait parfaitement que la caserne n’était pas si loin, elle n’avait même pas besoin de demander de quelle caserne il s’agissait exactement. Soledad remercia le médecin et raccrocha avant de croiser le regard d’Edith qui ne tentait même pas de camoufler son sourire. « C’est ça moquez-vous. » Marmonna-t-elle à mi-voix. Pour éviter le regard de la grand-mère, elle se leva et alla lui chercher un verre d’eau.

Maintenant il ne restait plus qu’à attendre, et sûrement aussi à croiser les doigts. Avec un peu de chance, Soledad aurait le Karma de son côté et Doryan ne serait pas parmi les pompiers envoyés en intervention. Peut-être même qu’il ne travaillait pas ce jour. Après tout, ils étaient nombreux à la caserne, qu’elles étaient les chances qu’il soit là ? Il y avait plus de probabilité qu’il soit absent, ce serait sûrement mieux ainsi. Soledad et lui ne s’étaient pas revus depuis plusieurs semaines, depuis cette nuit de fin août où elle s’était fait agresser en fait. Ils avaient beaucoup discutés cette nuit-là, mais quand ils s’étaient quittés, une fois le couvre-feu passé et son état stabilisé, ça avait été un véritable adieu et non pas juste un aurevoir. Soledad se raisonna de son mieux, il n’y avait aucune raison pour que Doryan soit présent. Quant aux autres pompiers, ils seraient là pour s’occuper d’Edith, pas pour elle. Non, elle n’avait aucune raison d’être nerveuse et si elle se le répétait assez, elle était à peu près sûre de pouvoir s’en convaincre. Tout irait bien. Il ne pouvait pas en aller autrement, voilà. Quand la sonnette retentit dans l’appartement d’Edith, Soledad alla donc ouvrir la porte sans la moindre hésitation. Son « Bonjour ! » termina un peu étouffé dans sa gorge, car derrière le pompier brun qui se trouvait juste en face d’elle et qu’elle connaissait bien, il y avait un autre brun qu’elle connaissait encore mieux. Doryan. Prise au dépourvu, elle se racla la gorge et enchaina sur le seul sujet possible. « Edith est dans le salon, par-là. » Indiqua-t-elle en s’effaçant pour les laisser entrer. Franchement, le Karma n’était pas sympa.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Lumos
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Jeu 11 Mai - 22:07
Le temps fera les choses
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Un jour de repos qui n’avait de repos que le nom, à peine levé, Doryan était allé faire un tour à la piscine pour faire des longueurs et uniquement des longueurs. En même temps tchatcher avec les gens en maillot de bains, à moins d’être sur une plage, il ne voyait pas trop l’intérêt. Et encore les plages d’Angleterre n’étaient pas non plus les plus indiquées si on voulait traîner en maillot de bain toute la journée.  La piscine à huit heures du matin, il y avait rarement des bombes à mater en plus, donc vraiment le but d’y aller c’était de se maintenir en forme physiquement – bah oui hein il perd plus de calories en couchant le petit père, c’est dur sa vie. Une fois bien dépensé physiquement, plutôt que de se reposer sur le canapé, il avait attrapé deux trois biscuits, après avoir fait la grimace en regardant les pommes dans la corbeille, non mais les fruits, c’est fait pour faire joli pour les arbres. Les pommes resteraient donc dans la corbeille un jour de plus, puisque Doryan attrapa la laisse pour emmener Belle se balader. C’est fou quand même comme le nombre d’heures de gardes avaient drastiquement chuté depuis deux semaines, il fallait rattraper le temps perdu et épuiser un peu la chienne – et le maître -. La balade terminée, Belle lessivée, Doryan se mit de garde et ce fut une journée sans pause. Même pas le temps de préparer son repas en paix qu'il était déjà appelé en intervention. Les interventions se succédèrent sans jamais s’arrêter. Le seul moment où il ne fut pas appelé au final fut lorsqu'il coupa la garde pour aller balader Belle une seconde fois, balade néanmoins plus courte que celle du matin, il faut croire que Doryan était moins en forme à force de courir partout. La solution résidait dans le parc à chien, laisser Belle s'épuiser à courir avec ses potes, un scandale l'énergie qu'elle avait, en fait c'était surtout elle qui épuisait les autres, chose qui plaisait aux maîtres des autres chiens. Il ne pouvait pas s'étonner, tel chien, tel maître, lui aussi il épuisait les gens avec un certain talent même si aujourd'hui, il se contentait de tchatcher avec les propriétaires jusqu'à ce que Belle accepte de le suivre pour rentrer. Si l'idée de rester avachi sur le canapé à papouiller son animal était très tentante, ça n'était pas très responsable. Il n'avait pas été des plus utiles ces dernières semaines, son corps ayant besoin de se remettre après une rencontre fracassante avec un sorcier. Il fallait donc se rattraper et enchaîner les gardes pour avoir la sensation d'être utile et puis se mettre de garde, ça ne voulait pas dire être en intervention. Espoir tellement vain, il eut à peine le temps de remplir la gamelle que ça sonnait déjà. Décidément, il y a des jours comme ça et c'était reparti, dix minutes pour se rendre jusqu'à la caserne et se changer. L'intervention leur avait été transmise par le Samu,  une grand-mère qui était tombée, elle était consciente ce qui n'empêcha en rien le chauffeur d'abuser de la sirène... ah oui c'est important de mettre la sirène. Doryan se chargeait de faire des sourires à tous les conducteurs qu'il croisait, c'est important les beaux sourires jusqu'à ce que son sourire se fige tandis que son esprit commençait à analyser le trajet. C'est marrant parce que ce trajet il le connaissait... oui c'est exceptionnel que Doryan arrive à analyser un trajet, cela voulait dire qu'il l'avait fait très très souvent. Il demanda l'adresse, tout en regardant le GPS... même si le GPS franchement jamais clair ce truc. A la réponse fournie, il retint un soupir « C'est l'immeuble de Soledad. » La réponse fut unanime Chic ! Chic rien du tout.

Une fois descendu du véhicule utilitaire, Doryan eut un léger moment d’hésitation, il n’avait pas envie de venir ici. Sensation qui s’amplifia lorsqu’il passa dans le hall et que son regard fut attiré par son propre reflet. Ah ce miroir, les premières fois, il s’arrêtait à chaque fois pour vérifier qu’il était présentable, chose qui avait disparu au fil des semaines au final la seule chose qui comptait avait été de grapiller un maximum de temps avec elle. S’il s’était trouvé stupide sur le moment, il trouvait à présent qu’il n’en avait pas grapillé assez, du gâchis. Il n'avait pas le temps de réfléchir à tout cela, il était en intervention, c'était cela qui importait. Il tourna la tête pour observer son collègue qui regardait les boîtes aux lettres, le Samu n'avait pas été foutu de leur transmettre l'adresse exact ? Oh non mais sérieusement un peu de conscience professionnelle. « Ah mais c'est vrai en plus !  » Comment ça c'est vrai? Il ne venait quand même pas de vérifier que Soledad vivait bien ici ? Oh si si, à son petit sourire c'était exactement ce qu'il venait de faire et il était content en plus... gamin. Doryan suivit le chef d'intervention, délaissant son collègue idiot, chef d'intervention qui n'était pas plus sérieux, puisqu'il demandait s’ils ne pouvaient pas se tromper de porte et toquer chez Soledad. « Elle vous laissera pas rentrer, vous êtes trop lourds. » Non mais il faut le dire quand même « En plus, elle préfère l'uniforme des infirmiers. » Oui bon ça c'était pas forcément vrai mais ça valait le coup pour les deux têtes qui se tournèrent vers lui « Elle a des goûts de merde. » Doryan hocha la tête gravement, souriant devant leur air indigné « C'est parce qu'elle m'a jamais vu en uniforme ça. » Un petit rire secoua Doryan « Mon cul » avant que l'autre ramène sa fraise, il rajouta « Elle vous a tous vu en uniforme, elle a dit BOF. » Que n’avait il pas dit, oulah c'était scandaleux. « Je vais lui dire bonjour, histoire de lui rappeler que les gars en uniforme c'est canon, commencez sans moi. » Il fit deux pas avec le brancard, revint sur ses pas pour le tendre à Doryan avant de lui demander « C'est quelle porte? » Ah oui c'est vrai que c'était plus simple avec cette information, Doryan répondit, avec un peu de chance Soledad  ne répondrait pas en reconnaissant un collègue à Doryan. Avec encore plus de chance, elle ne serait pas là. Avec un peu de poisse, ce serait celle qui leur ouvrirait la porte de l'endroit où ils devaient se rendre.

« Salut Soledad. » C'était quoi ce ton utilisé? Il l'allumait ? Doryan poussa par inadvertance, bien sûr que c'était de l'inadvertance, ça n'était pas du tout volontaire, le brancard sur son collègue « AIE DORYAN ! »  « Ah oups, désolé, il m'a échappé des mains. » L'innocence incarnée, ne pas sourire, ne pas sourire ou alors si sourire crânement et avancer. Pas eu le temps de voir leur patiente que déboula la fouine « Elle n'est pas chez elle! » une seconde passa « Oh Soledad, coucou. »  une autre avant qu'il dise indigné « Doryan tu as menti! Égoïste ! » Mais quoi, mais bonjour la mauvaise foi « C'est Soledad qui n'est pas chez elle. » Comme s'il était du genre à mettre des bâtons dans les roues de ses collègues, bon oui c'était exactement le cas mais pour une fois il avait joué le jeu, si Eddy voulait dire bonjour à Soledad grand bien lui fasse. « Isaac monte vite, tu devineras jamais on est en intervention chez qui. » Le grésillement de la radio était à trop faible intensité pour que les gens n'entendent pas « On est chez Soledad?! »  « Doryan il a menti pour pas qu'on la voit. » Nouveau coup de brancard mais sur une cible différente, même protestation. « Soledad, tu peux leur confirmer qu'on est pas chez toi? » Enfin il était pas mauvais à ce point en orientation. Il savait repérer l’appartement de Soledad, ils n’étaient pas dans son appartement c’est elle qui traînait chez les voisins.

Le mieux c'était encore d'ignorer tout ce beau monde et d'aller voir la patiente. Mike, eut quand même la décence de l'accompagner... un de professionnel, quel soulagement  « Soledad, tu as appelé le Samu? » Ah ça ne lui plaisait pas, ça s’entendait à sa voix et c'est sur Doryan qu'il osa râler « Tu lui as jamais dit qu'il fallait nous appeler en priorité? » Allons bon en plus c'était sa faute si Soledad faisait le choix de ne pas appeler les pompiers, Doryan se défendit un peu « Bien sur que si ! » et s'il savait exactement pourquoi  elle n'avait pas appelé les pompiers, ce n'est pas exactement la vérité qu'il pointa « Je vous ai dit qu'elle n'aimait pas l'uniforme des pompiers, qu'elle aime mieux la blouse blanche n'est-ce pas Soledad? » Un fin sourire se dessina sur son visage, sentant qu'elle allait adorer. Une nouvelle fois son sourire se figea en voyant la patiente, oh non trois collègues c'était bien assez pour les gaver « Ce qu'il faut pas faire pour vous voir quand même. » Son ton joyeux contrastait avec son teint pâle et ses traits crispés. « Vous n'étiez pas obligé de vous donner tant de mal, un coup de fil et je serais venu. Je vous donnerai mon numéro pour la prochaine fois que vous voulez me voir. » Il s'approcha de la petite mamie, ignorant les commentaires des trois collègues, Isaac ayant réussi à garer le camion et à se ramener, disant qu'il n'y avait plus de limite. D'accord, en fait il leva son majeur vers leur direction pour montrer son désaccord « Vous viendrez en uniforme? » Toutes les mêmes, c'est tout de même incroyable. « Bien sûr. » Alors qu'il se chargeait de l'ausculter de façon sommaire, elle rajouta « Soledad vous viendrez aussi? » Doryan fronça les sourcils avant de lever la tête pour regarder la vieille dame dans les yeux, ils pétillaient, malgré la douleur. Elle avait une idée dans la tête et il craignait de la connaître. Il tourna la tête pour regarder Soledad qui n'avait pas encore répondu, envie de répondre non sans oser ? Ah, non elle était un peu occupée à se faire draguer. « Et vous ne dites rien? » Doryan haussa les épaules « C'est peine perdue là, peut être que si vous hurlez de douleur, ils vont se reconcentrer? » Il la regarda faire une moue dubitative « Vous allez quand même pas me faire perdre mon pari ? » Ah s'il y avait un pari en jeu « Soledad, aurais tu l'amabilité de ne pas leur répondre? Tu vas faire perdre le pari à madame. » Il regarda la vieille dame « Le pari portait sur quoi? » Elle le regarda comme s'il était niais « Votre mariage. » Ah oui grosse pression, il lança un regard perdu à Soledad? Elle avait rien dit ? Comment ça elle avait rien dit mais elle abusait cette fille. Et alors les trois autres là, ils virent direct l'opportunité, mais c'est quoi ces traitres, ras le bol, voilà qu'ils s'exclamaient ah mais vous allez vous marier... bah non avait envie de dire Doryan... merde ils étaient là pour la pauvre vieille dame pas pour parler mariage! Et voilà c'était reparti, ils demandaient tous à Soledad s'ils pouvaient être son témoin... bah merci les amis hein et alors la patiente « J'ai un peu mal. » Il lui lança un regard noir, la faute à qui? Elle les déconcentrait. Il fallait espérer que Soledad arrive à les stopper, sinon il allait finir par lui demander à elle de porter le brancard.


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Soledad Velasquez
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Lumos
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Sam 13 Mai - 16:31




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Clairement, ce n'était pas dans les habitudes de Soledad d'appeler les secours, que ce soit le Samu ou les pompiers. Déjà parce qu'en tant que sorcière, ce n'était pas vers ce type de secours qu'elle devait se tourner en temps normal. Bon, en réalité elle se tournait plutôt vers Théo, avoir un meilleur ami ancien médicomage était bien utile et Soledad le savait. Et encore, la plupart du temps c'était elle qu'on emmenait voir les médicomages alors ce genre de situation ne se présentait que rarement. Et surtout, il fallait souligner que c'était tout simplement rare de devoir appeler les secours. Dans le monde moldu, c'était la première fois que la mexicaine y était confronté et maintenant que le Samu venait de lui annoncer qu'ils lui envoyaient les pompiers au lieu d'une ambulance, elle était encore plus contente que ce genre de cas ne se présente pas tous les quatre matins. Comment est-ce qu'elle pouvait tenter de tourner la page et d'oublier Doryan si elle se retrouvait à voir ses collègues -ou pire, lui- non stop ? Ah non, ce ne serait pas gérable, ses nerfs ne tiendraient pas jamais. Rien que là, elle ne savait pas comment elle allait gérer. Non seulement, Doryan pouvait être présent, mais en plus elle connaissait tous ses collègues pompiers et elle ignorait tout de ce qu'il avait pu leur dire sur leur rupture. Elle voulait bien croire qu'il avait gardé sa nature de sorcière pour lui, mais pour tout le reste, c'était le flou le plus total et c'était loin d'aider Soledad à rester sereine. C'était bien la première fois qu'elle était si nerveuse à l'idée de voir les pompiers de Londres, eux qui avaient toujours été très sympas avec elle -et surtout dragueurs mais c'était un détail- mais il y avait bien trop d'inconnues dans l'équation à son goût. Et surtout aucun moyen pour elle de se préparer à quoi que ce soit. A part tenter de se convaincre que tout irait pour le mieux. Ce qu'elle avait un peu de mal à croire vu le tournant qu'avait pris son existence ces derniers temps.

Elle ne savait pas du tout à quoi s'attendre, ni comment elle allait gérer . A part croiser les doigts en espérant que Doryan ne soit pas là et que ses collègues n’aient pas fini par la voir d’un mauvais œil, elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus. Se répéter que tout irait bien ne pouvait pas non plus faire de miracle. Mais puisqu’elle n’avait pas le choix, puisqu’Edith avait besoin d’elle, elle n’avait pas d’autre choix. Au pire, il lui suffirait de s’éclipser une fois les pompiers arrivés. Alors quand des coups furent frappés à la porte, elle alla ouvrir sans hésiter. Et se retrouva d’autant plus prise au dépourvu que Doryan se trouvait parmi les hommes derrière la porte. Si elle eut besoin d’une seconde avant de se reprendre et de leur ouvrir grand la porte pour qu’ils entrent, ce ne fut pas le cas du premier d’entre eux. « Salut Soledad. » La mexicaine cilla en entendant le ton de Mike. C’était elle, ou il flirtait avec elle. Un instant elle en resta sans voix, elle ne s’était vraiment pas attendue à ça et ne trouva pas quoi y répondre. Encore moins avec Doryan juste à côté. Doryan qui rentra dans son collègue avec le brancard et se fit aussitôt engueuler avant de sortir l’excuse la plus nulle au monde. Le brancard lui avait échappé des mains, mais bien sûr. Soledad n’y croyait pas une seconde mais elle préféra ne pas commenter. Si Doryan et elle ne s’étaient pas quittées en mauvais termes quelques semaines plus tôt, elle ne pouvait pas non plus dire qu’ils s’étaient quittés en particulièrement bon termes non plus. Bon, au moins il ne la fusillait pas du regard ou ne paraissait pas totalement dégoûté de sa présence, c’était sûrement déjà ça. Elle jugea tout de même plus sage de ne pas provoquer qui que ce soit.

Ce qui allait certainement s’avérer assez compliqué avec une bande de pompiers qui semblaient particulièrement en forme. Ah oui, parce que Doryan et Mike n’étaient pas seuls. Il fallut moins de quelques secondes pour qu’un troisième moldu ne débarque. « Elle n'est pas chez elle ! » Soledad regarda Eddy sans comprendre. C’était qui Elle ? « Oh Soledad, coucou. » Elle le salua d’un sourire et tenta de se souvenir de ce que Doryan lui avait expliqué sur les interventions dans son métiers. Surtout combien ils étaient habituellement. Non parce que si l’appartement d’Edith allait être envahi par un troupeau de pompiers, elle allait devoir s’y préparer psychologiquement. Entendre Doryan se faire taxer d’égoïste par Eddy la sortit de ses réflexions. Toujours complètement paumée, la brune s’efforça de suivre l’échange. « C'est Soledad qui n'est pas chez elle. » Elle fronça les sourcils. Attendez, c’était d’elle qu’Eddy parlait. Maintenant elle comprenait, c’était chez elle qu’il était allé frapper, Doryan avait dû lui indiquer où se trouvait son appartement. Ce qui n’était peut-être pas la meilleure des choses, maintenant c’était son appartement à elle qui allait être envahi de pompiers trop enthousiastes pour son bien. « Isaac monte vite, tu devineras jamais on est en intervention chez qui. » Et voilà, ça continuait. Ils étaient donc quatre en tout. Soledad n’allait jamais survivre. Elle était ravie que personne ne semble lui en vouloir depuis sa rupture avec Doryan, mais quand même, elle connaissait les collègues du moldu et elle savait que jamais elle ne serait tranquille. « Non, ce n'est pas... » Sa tentative fut complètement loupée puisqu’elle se noya dans le grésillement du talkie-walkie. « On est chez Soledad ?! » Non mais Isaac aussi était au courant ? Soledad posa sur Doryan un regard effaré, il avait fait une annonce générale ou quoi ? « Doryan il a menti pour pas qu'on la voit. » Eddy se fit heurter par le brancard, sûrement un autre malheureux accident. En attendant, le message était passé et il n’y avait rien de mieux pour que le dernier pompier ne débarque au plus vite. Soledad savait combien ils adoraient se mettre des bâtons dans les roues, elle aurait juste préféré ne pas se retrouver au milieu de tout ce bazar. « Soledad, tu peux leur confirmer qu'on est pas chez toi? » La mexicaine regarda les pompiers, complètement dépassée par la situation. Si elle avait su ce qui l’attendait lorsqu’elle avait pris la décision d’entrer chez Edith, elle aurait réfléchi un peu plus. Finalement, elle acquiesça. « On n’est pas chez moi. » Affirma-t-elle sagement, sans se faire prier. « On est chez Edith, c’est pour elle que j’ai appelé. Je l’ai entendu tomber, je suis entrée. » Ajouta-t-elle en désignant le salon. Au cas où ils l’avaient oublié, il y avait juste à côté une mamie qui avait une jambe cassée et besoin de soins. Non, parce qu'ils n'étaient pas là pour une visite de courtoisie, il y avait une blessée à même pas dix mètres.

En voyant Doryan s’éloigner pour rejoindre Edith, Soledad se dit qu’elle allait peut-être pouvoir respirer un peu. Elle ne s’était pas attendue à le revoir aujourd’hui, pas attendue à le revoir tout court en réalité et ça la déstabilisait complètement. Parce qu’il y avait encore des choses qui la tiraillaient au fond de son cœur, et elle s’en rendait bien compte. Des choses qu’elle ne pourrait jamais faire taire tant qu’il croisait sa route. « Soledad, tu as appelé le Samu ? » Soledad se figea. Clairement, la tranquillité, ce ne serait pas pour tout de suite. Elle se tourna lentement vers Mike, vu le ton de sa voix, il n’avait pas l’air content qu’elle ait évité d’appeler les pompiers. Sauf que ce n’était pas elle qu’il regardait. « Tu lui as jamais dit qu'il fallait nous appeler en priorité ? » Ah, bah il râlait sur Doryan. Très bien, Soledad n’allait pas s’en plaindre. « J'ai jamais entendu ça. » Souffla-t-elle à mi-voix, une moue innocente sur les traits. Elle savait parfaitement pourquoi elle avait choisi d’appeler le Samu alors que quelques mois plus tôt, elle se serait directement tournée vers les pompiers, mais ça tous l’ignoraient. Seuls Doryan et elle connaissaient ses raisons et elle n’avait aucune intention de les partager avec les autres. « Bien sûr que si ! » Soledad roula des yeux. « Je vous ai dit qu'elle n'aimait pas l'uniforme des pompiers, qu'elle aime mieux la blouse blanche n'est-ce pas Soledad ? » QUOI ? La brune ouvrit de grands yeux. A la fois surprise qu’il aille sur ce terrain-là après tout ce qu’il s’était passé entre eux, et complètement outrée qu’il aille sur ce terrain-là tout court. Elle tourna ses prunelles vers Doryan et fut plus surprise encore de découvrir un sourire sur ses traits. Oh, pas un sourire aussi grand qu’elle avait pu voir par le passé, mais un sourire tout de même. Ca, elle ne s’y était pas attendue et elle ne sut comment l’interpréter « Je n'ai jamais dit ça ! » S’exclama-t-elle avec un temps de retard. « J’ai juste dit que je n'avais jamais pu comparer les deux. » Reprit-elle en sentant bien qu’elle s’enfonçait complètement. Il fallait dire qu’elle aurait surtout voulu voir Doryan en uniforme, mais ça, elle ne pouvait plus vraiment l’avouer.

Et voilà, maintenant elle se retrouvait avec trois pompiers sur le dos. Franchement, elle ne remerciait pas Doryan. Edith était toujours par terre à souffrir à cause de sa jambe, mais non, eux ils voulaient défendre l’honneur de leur uniforme. Heureusement qu’il y en avait au moins un pour s’inquiéter de la vieille dame parce que les autres n’avaient pas l’air décidé à lâcher Soledad. Oui, oui, ils étaient tous canons dans leur uniforme. Non, elle n’avait pas besoin d’un défilé. Non, pas besoin non plus de bander les muscles. Oui, les pompiers étaient géniaux, elle voulait bien le croire. C’était à s’en taper la tête contre le mur, tant cette conversation ne semblait pas avoir de fin. A un moment, elle fut vaguement consciente qu’Edith l’appelait mais elle ne parvint pas à répondre, trop occupée par les trois pompiers qui redoublaient de sourires. Quand elle regarda dans la direction de la mamie, celle-ci discutait de nouveau avec Doryan. Ah non, voilà qu’il relevait la tête vers elle. « Soledad, aurais-tu l'amabilité de ne pas leur répondre ? Tu vas faire perdre le pari à madame. » Un pari ? Ca piqua la curiosité de la sorcière, assez pour qu’elle s’extirpe du troupeau de pompiers dragueurs pour s’approcher de Doryan et Edith. « Le pari portait sur quoi ? » Soledad aussi voulait bien savoir. Elle connaissait le côté fantasque de la mamie, elle la savait à peu près capable de tout, surtout quand elle se trouvait avec son groupe de copines. Or, les paris ça ne se faisait pas seul. « Votre mariage. » Ah. Soledad se sentit étouffer. C’était qu’elle y allait cash, Edith. Si elle s’était attendue à un peu de diplomatie de la part d’une grand-mère, c’était complètement loupé. Ca sortait d’où cette histoire au juste ? La mexicaine savait que sa voisine avait toujours été très impliquée -à la manière d’une voisine attendrie- dans le couple qu’elle avait formé avec Doryan, mais là ça dépassait encore ce stade. « Edith ! » Ne put-elle s’empêcher de s’exclamer, en tournant vers elle un regard scandalisée. Au passage, elle croisa celui de Doryan qu’elle s’efforça de soutenir sans rougir. Elle voyait la question dans ses yeux. Bien sûr qu’Edith était au courant. « Oui, oui, je sais, vous n'êtes plus ensemble... » Edith soupira comme si elle considérait cette séparation comme une offense personnelle. « Une belle connerie si vous voulez mon avis. » Ah non, mais elle aussi était intenable. Soledad était soufflée de son culot. En plus, ça ouvrait une brèche pour les pompiers qui ne loupaient pas une miette du spectacle. « Ca fait plus de chances pour nous. » Des vrais vautours.

Au sol, Edith poussa un soupir résigné. Elle avait de la chance d’être blessée et d’avoir l’air assez mal en point sinon… Sinon rien du tout en réalité, Soledad aurait bien été incapable de s’agacer contre elle. C’était une sacrée fouine, qui se faisait clairement des idées, mais elle restait une personne adorable. Une mamie adorable qui fixait Doryan avec un éclat un peu trop amusé dans le regard qui n'avait rien de rassurant. « Vous avez de la chance que mon petit-fils habite loin, sinon il vous aurait piqué Soledad. » Oh non mais ça sortait d'où ça encore. Soledad cligna des yeux, dépitée. Elle n'avait jamais rencontré le petit-fils en question alors de là à ce qu'il réussisse à la séduire, il y avait tout un monde. Encore plus à ce qu'il réussisse à la piquer à quelqu'un. « Votre petit-fils est fiancé. » Edith grommela une réponse inintelligible qui servait surtout à montrer qu'elle regrettait d'avoir donné cette information à la mexicaine quelques mois plus tôt. Soledad n'oubliant rien, elle ajouta « Et vous adorez votre belle-fille. » Qui en plus était une jolie irlandaise aux cheveux roux ne ressemblant absolument pas à Soledad. Bref, elle n'était pas du tout le type du petit-fils en question alors il ne l'aurait sûrement piqué à personne. La mexicaine n'eut cependant pas le temps de changer de sujet, de nouveau les trois pompiers s'étaient saisis de l'occasion pour la noyer de leurs remarques et questions. Maintenant ils voulaient confirmation que Doryan et elle allaient se marier. Comme s'ils ne savaient pas qu'ils étaient séparés... Pire encore, ils voulaient être témoins. Apparemment même s'ils savaient qu'elle n'était plus avec le moldu, ça leur passait complètement au-dessus de la tête. Ou alors ils avaient autre chose en tête, ce qui était sûrement encore pire étant donné qu'Edith avait aussi clairement une idée derrière la tête. Il ne fallait pas qu'ils s'allient, Soledad avait déjà bien assez à faire avec les pompiers. Et puis, ce n'était pas comme si toute cette situation était particulièrement confortable.

Voyant qu'elle n'arriverait pas à faire taire les trois moldus qui la tannaient, elle leva les mains en signe de reddition. « On peut arrêter de parler de mariage ? » demanda-t-elle de but en blanc. Alors vu la tête qu'ils tiraient tous, la réponse était clairement non. Et si jamais ils acceptaient de changer de sujet ce serait certainement pour bifurquer sur un autre plus gênant encore. Comprenant bien que rien n'allait se passer comme elle le souhaitait, la mexicaine montra Doryan du menton. Le seul qui travaillait d'ailleurs. « Ca stresse Doryan, bientôt il va faire une syncope et c'est de lui dont vous allez devoir vous occuper. » Et vu comment ils étaient concentrés, Doryan risquait d'y passer. Ce qui n'était, malgré tout, pas vraiment une idée qui plaisait à la mexicaine. Quoi comment ça, ce n'était pas fair play de sa part ? C'était lui qui avait commencé en la jetant sous le bus avec sa remarque sur les uniformes et les blouses blanches. Ce n'était qu'un juste retour des choses. Elle osa un regard dans le direction de Doryan. « N'est-ce pas ? » A son tour, elle eut un fin sourire, un brin hésitant il était vrai. Ce n'était pas comme si elle savait comment se comporter. Elle nageait en eau inconnues et c'était loin de la mettre à l'aise. Tout en s'efforçant de retrouver une contenance, Soledad jeta un coup d'œil aux autres moldus avant de déclarer « Et puis je n’aurai pas besoin d’autant de témoins. » Et surtout, le jour où elle devrait choisir des témoins, ce ne serait pas vers ces pompiers qu'elle se tournerait. Inutile cependant de leur dire, ils seraient capables de se vexer et de l’enquiquiner encore plus jusqu'à ce qu'elle craque. « Mais t’auras besoin d’un mari. » Alors, techniquement non puisqu’elle n’avait pas prévu de se marier. Mais Soledad choisit un autre angle d’attaque. « T’as pas une copine, toi ? » Bon, cela faisait des mois qu’elle n’avait pas vu Mike, les choses avaient pu changer depuis, mais ça valait la peine de tenter le coup. Vu la tronche qu’il tira, elle avait visé juste. Est-ce qu’elle allait être tranquille pour autant ? Soledad n’y croyait pas une seconde. « Moi j’ai pas de copine. » Ah voilà, quand ce n’était pas un, c’était l’autre. Elle n'avait pourtant pas demande de volontaire. Soledad tourna vers Isaac un sourire un peu crispé de gêne. Non mais ils ne l'aidaient pas aussi. Elle soupira, il était grand temps de changer de sujet. « Vous avez pas une patiente à vous occuper ? » Elle haussa les sourcils, hésita une seconde avant d'ajouter « Sinon je vais vraiment finir par croire que j’aurais dû insister pour avoir des ambulanciers. » Si ça, ça ne les faisait pas réagir...

CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Lumos
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Jeu 18 Mai - 19:46
Le temps fera les choses
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Atterrir en intervention dans l’immeuble de Soledad, ce n’était quand même pas commun. C’était même la première fois que ça arrivait et ça avait quelque chose d’étrange. Cet endroit, Doryan en gardait un bon souvenir, venir ici avait toujours été plaisant. Y revenir ça rendait les choses un peu étranges, il était presque mal à l’aise, comme si c’était une frontière à ne pas dépasser, chacun dans son monde et s’éviter un maximum. Là, c’était complètement raté, il n’était pas sûr que s’il avait su que l’intervention serait ici, il se serait mis de garde. A présent, c’était un peu tard et la seule chose qu’il pouvait faire c’était se concentrer sur l’intervention. Volonté difficile à mettre en place lorsque la seule chose qui semblait intéresser ses collègues était Soledad. Le premier voulait aller lui dire bonjour, le second à peine avait il entraperçu miss Velasquez qu’il la chauffait. Elle était où la solidarité ? Forcément, Mike se prit un coup de brancard. Eddy en revenant, trouvait le moyen de se plaindre de Doryan, voilà qu’il était égoïste et menteur, un second coup de brancard. Isaac avait plutôt intérêt à faire attention à ce qu’il disait, un troisième coup serait si vite arrivé. Décidant de rétablir les faits, Doryan demanda à Soledad de confirmer sa version comme quoi ils n’étaient pas chez elle. Voilà, maintenant ils savaient. Non il ne tiquait pas sur le fait qu’elle avait réussie à entrer, la petite grand-mère avait forcément laissé la porte ouverte, Soledad n’avait pas utilisé la sorcellerie pour forcer la serrure. Voilà, c’était le côté négatif de savoir les choses, avant jamais il ne se serait posé la moindre question. Le résultat était cependant le même, elle venait en aide à quelqu’un, ça n’était donc pas une mauvaise façon d’utiliser de la magie.

Impossible de faire ce pour quoi ils étaient appelés, voilà que maintenant, Mike voulait savoir pourquoi Soledad avait préféré appeler le Samu plutôt que les pompiers. A l’entendre c’était la faute de Doryan si Sol passait à l’ennemi, voilà qu’en plus Soledad prétextait ne jamais avoir entendu cela. Mais cette mauvaise foi, c’était incroyable, enfin ça se voyait qu’elle était tout sauf innocente. Ça n’allait pas se passer comme ça, Doryan rectifia, si il lui avait dit et l’unique raison pour laquelle elle préférait appeler le Samu c’est qu’elle aimait mieux les blouses blanches, voilà tout. Le regard de Soledad fut mythique, Doryan la regardait avec un sourire, voyant très bien que ses méninges se mettaient en route et elle finit par s’indigner qu’elle n’avait jamais dit ça. Alors c’était totalement vrai, mais ça n’empêcha absolument pas Doryan de faire une moue l’air de dire qu’elle mentait. Le pire était à venir, voilà que maintenant, elle prétendait n’avoir jamais pu comparer les deux « Tu nous as vu plein de fois en uniformes, tu as carrément eu le temps de comparer. » Ah bah oui, si elle s’enfonçait toute seule, c’était encore plus marrant. « Ou alors, tu es trop subjuguée par nous et tu t’es pas rendu compte qu’on était en uniforme, c’est ça ? » « C’est beau de rêver. » « Doryan tais toi. » Non mais, il fallait bien que quelqu’un leur dise qu’ils se faisaient des idées, elle n’était absolument pas subjuguée par eux.

Ils étaient d'un dissipé aujourd'hui, c'était lamentable. Si Doryan arrivait à se concentrer et s'occuper de la grand-mère, les autres n'avaient pas bien compris qui avait besoin d'aide. Ils étaient occupés, c'est vrai que c'était très important de vanter l'uniforme du pompier à Soledad. Cela lui semblait faire partie d'une autre époque, mieux valait-il se concentrer sur la personne ayant besoin d'aide plutôt que de suivre l'exemple de ses collègues. Soledad ne savait plus où donner de la tête de toute façon. Le problème c'était que tant que Soledad répondrait aux sollicitations, ils ne bosseraient jamais. S'il laissait faire, en même temps il ne pouvait pas les empêcher d'agir, il voulait bien dire à Soledad de ne pas leur répondre afin que mamie Edith soit secourue dans les brefs délais. Bon, ça c’était surtout parce qu'il y avait un pari à la clé. Il ne voulait pas faire perdre un pari à quelqu'un, sauf quand il pariait contre cette personne bien entendu, ah et quand il était question de mariage ou pour être tout à fait précis de son mariage à lui. Il jeta aussitôt un coup d'œil à Soledad qui s'indignait aussi et qui soutint son regard. Edith finit par répondre d’elle-même à la question que le pompier se posait, ils n’étaient plus ensemble. Elle était donc au courant et visiblement Soledad n’avait pas forcément dépeint Doryan de façon négative, sinon sûrement qu’il aurait été accueilli d’une façon bien différente. Il haussa un sourcil lorsqu’elle mentionna que c’était une belle connerie s’ils voulaient son avis. Non, ils n’en voulaient pas, ils n’avaient rien demandé. La connerie c’était surtout d’avoir pu croire que ça fonctionnerait d’après Doryan. Aucune chance que ça fonctionne, leurs univers étaient aux antipodes l’un de l’autre. Oui, les caractères matchaient, ça c’était une évidence qu’il ne niait pas, oui ils s’entendaient bien, oui ils pouvaient se marrer ensemble, prendre du plaisir ensemble, mais ça ne pouvait fonctionner parce que la victoire de l’un signifiait la défaite de l’autre et il n’avait aucunement confiance en elle. A quoi ça avait servi de s’investir dans cette relation, excepté d’en ressortir blessé ? S’il s’était contenté de suivre son schéma habituel, ça aurait été certainement beaucoup mieux, ils auraient couché ensemble un tas de fois mais au moins, en apprenant la vérité il se serait dit bon bah je perds un plan cul top et basta, là c’était totalement différent, il avait perdu bien plus. Plutôt que de s’enfermer dans cette pensée, il rétorqua « Ouai non mais là, même avec toute la bonne volonté du monde, c’est compliqué de vous faire gagner votre pari. » D’après Eddy ça faisait plus de chances pour eux. Doryan lui adressa un sourire moqueur « Et dieu sait que t’as besoin de chance pour réussir à serrer qui que ce soit. » S’il fut tenté de dire qu’Eddy ayant l’air si motivé, il suffisait de faire croire qu’il s’agissait de lui et qu’il pouvait très bien se marier avec Soledad, cela ferait gagner la grand-mère, quelque chose le dérangea dans cette idée et comme il ne savait pas bien quoi, il ne dit rien de plus.

Et voilà qu’Edith avait décidé d’être gonflante. Maintenant, Doryan avait de la chance que son petit-fils habite loin sinon il lui aurait piqué Soledad. Non mais elle était tombée sur la tête la petite vieille. C'est plein de conviction que Doryan répondit très rapidement, presque du tac au tac « Personne ne m'aurait piqué Soledad. » leur couple tenait la route et il ne laisserait pas un type venir le mettre en péril. Il y eut un moment de flottement du côté de Doryan, une fraction de secondes où il se rendit compte qu'il prenait ça beaucoup trop à cœur, qu'il était sur la défensive comme si quelqu'un allait vraiment lui piquer sa copine avant que la réalité ne s'impose, personne ne lui piquerait rien du tout et ce n'est pas parce qu'il n'était pas bon, pas non plus parce qu'il était laxiste, mais bien parce qu'il n'y avait pas de couple à préserver. Il resta un moment interdit, ayant bien conscience qu’il n’aurait jamais dû répondre ça mais c’était plus fort que lui. Par chance, Soledad préféra se ranger de son côté, oui c’était bizarre mais très bien venue, le petit fils en question était fiancé. Il évita de regarder Soledad comme pour lui demander parce que ça change quelque chose ? Non mais le fait qu’il soit fiancé ne voulait absolument pas dire qu’il ne pouvait pas se taper Soledad. De toute évidence, il était le seul des trois à songer cela puisque la grand-mère faisait la moue, baragouinant quelque chose que même Doryan qui était pourtant à côté d’elle ne comprit pas. En plus madame adorait sa belle-fille, non mais de toute façon toutes les belles grands-mères adorent leur belle fille, c’est un mythe les marâtres, Doryan en était persuadé. Même s’il pouvait comprendre qu’on préfère avoir Soledad en belle petite fille, si on n’était pas au courant qu’elle était sorcière, tout allait bien. Il semblerait que le sourire ravi de Doryan quant au fait que la grand-mère soit embêtée par la répartie de Soledad, oh fallait s’y habituer à cela Soledad se débrouillait bien pour avoir le dernier mot, ne passa pas puisqu’elle rétorqua, baissant néanmoins la voix pour que seul Doryan l’entende « Et pourtant vous l’avez laissé partir. » Non mais c’est dingue, c’est Soledad qui l’enquiquinait et c’est lui qui ramassait mais qu’elle fasse suer Soledad un peu. Il marmonna, « Et pourtant je l’ai laissé partir. » Comme s’il s’était réveillé un matin lassé de Soledad. Puisque l’autre là elle l’enquiquinait, il fallait qu’il rétorque « Mais j’ai pas l’impression qu’elle est intéressée par votre petit fils pour autant. » Une question d’uniforme certainement.

Il y en avait trois qui n’avaient rien compris. Non mais voilà, ça c’était l’effet Soledad, c’était très chiant comme effet, elle les empêchait de réfléchir. Maintenant, ils ne voulaient plus être son mari, son amant, son plan cul, son ce qu’elle voulait Doryan n’avait pas d’autres idées, ils voulaient parler mariage. Ah toutes les questions étaient bonnes à poser, est ce qu’ils pouvaient être le témoin, est ce qu’ils pourraient s’installer à la table des mariés ? Comment serait la robe de Soledad ? Quel serait les couleurs choisies pour le thème ? plus les questions s’enchainaient et plus Doryan se raidissait. Mais c’était quoi ces questions et là encore, il fallait qu’il cesse de se sentir visé. Il n’y aurait pas de mariage, tout allait bien. Etant d’accord avec Soledad qui voulait changer de sujet, il hocha donc la tête, ils pouvaient arrêter de parler mariage. Non, il faut croire que c’était vraiment important pour eux, la lourdeur de ces trois là n’avait pas de limite. Soledad décida donc de changer son fusil d’épaule et pour qu’ils cessent, de mettre Doryan dans la sauce. En plus voilà qu’elle lui demandait confirmation « Moi, stressé par le mariage ? » Le regard d’Eddy se posa sur lui, un peu moqueur et avant qu’il n’ait pu dire la moindre phrase désagréable, Doryan reprit « Disons que les préparatifs c’est stressant. » « Ah oui juste les préparatifs, pas le fait d’être marié ? » Mais c’est qu’il cherchait les ennuis. Voilà pourquoi il préférait Isaac, au moins lui il le faisait pas suer pour des bêtises. Soledad n’avait pas besoin d’autant de témoins, non mais elle ne se mariait pas avec lui surtout, c’est ça qu’elle aurait dû dire ! Mike trouva le moyen de dire qu’elle aurait besoin d’un mari, c’est souvent le début, fine analyse de la situation merci Mike. Soledad rétorqua presque aussitôt, ah en même temps, on parlait de Soledad, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle ne réplique pas. Bien qu’il ne réponde pas, Doryan trouva le moyen de répondre à la question « Bien sûr que si il a une copine et elle ne va pas aimer du tout quand je vais lui rapporter. » Si ça ne plaisait pas vraiment à Mike, il devait se douter que Doryan ne dirait rien. Ah il connaissait maintenant les discussions houleuses avec les copines sur le sujet fidélité, un moment de solitude intense qu’il ne souhaitait à personne. Isaac trouva que c’était le meilleur moment pour rappeler qu’il était toujours célibataire, lui. Tout compte fait, ça n’était pas Isaac le préféré de Doryan, c’était Mike « Je suis célibataire aussi. » Ouai, non mais ça c’était uniquement parce que sa copine en avait eu marre d’avoir un copain pompier toujours en intervention et qui le soir voulait sortir avec amis. « Tu comptes pas essayer de reconquérir ta copine ? » « Tss, tu permets le jaloux, je t’ai pas parlé à toi. » Commentaire qui fit rigoler Edith, non mais il n’était pas jaloux, c’est juste qu’il voulait se tenir à la page des intentions de son ami.

Une fois encore Soledad décida de lui venir en aide, Doyran se retint de sourire. Voilà, ils avaient une patiente à s’occuper « Et en plus elle est toujours de votre côté. » « Edith, vous voulez pas vous occuper de reformer le couple d’Eddy plutôt que le mien ? » Elle secoua la tête négativement « Non, je suis déjà prise, j’ai l’impression j’ai dû travail. » La phrase de Soledad à propos des ambulanciers les fit réagir. Ils poussèrent totalement Doryan « Pousse toi Doryan, toi t’as aucune chance. » « Mike, aide moi. » « Mais lui aussi il a aucune chance. » « T’occupe ! Vous inquiétez pas mamie Edith, on va vous transportez en moins de deux, Admire Soledad. » Et ça y est, ils étaient lancés, mettre la grand-mère sur le brancard, en délicatesse heureusement, et l’entraîner en bas. Doryan resta donc en retrait… quelle bande de débile, ils le laissaient seul avec Soledad, s’il avait voulu leur piquer, ils auraient pas pu plus mal agir. « On est meilleur que les ambulanciers. » Non mais il fallait lui dire quand même, qu’elle ne se fasse pas d’illusions, c’est pas parce qu’elle préférait leur blouse blanche très moche qu’elle ne devait pas être objective. « Tu m’accompagnes en bas ? Histoire de les féliciter pour leur sens du devoir ? » Motivé uniquement par la concurrence avec les infirmiers.
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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 20 Mai - 17:15




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Soledad voulait bien le croire, faire face à des pompiers n'était jamais évident. Parce qu'appeler les pompiers ça voulait dire que quelque chose de grave se passait, ce qui n'était jamais facile à vivre, pour n'importe qui. Mais là, comme si la situation n'était, de base, pas assez délicate il fallait que le Karma en rajoute une couche. Voire plusieurs. Déjà, il avait fallu que Doryan soit parmi les pompiers à intervenir chez Edith. Certes, leur dernière rencontre leur avait permis de mettre les choses à plat, ce qui n'avait pas été du luxe et avait au moins aidé Soledad à retrouver une certaine tranquillité d'esprit, mais ce n'était pas pour autant que c'était facile de se retrouver face à lui alors qu'elle s'y attendait le moins du monde. La mexicaine aurait sûrement dû s'y attendre, ce n'était pas comme si la chance était de son côté ces derniers temps. Encore une fois, elle aurait certainement dû tirer ses cartes avant de quitter son appartement ce matin, au moins elle aurait pu se préparer psychologiquement à ce qui l'attendait. Parce que ce n'était pas le tout de recroiser Doryan, maintenant elle devait aussi faire face à ses collègues pompiers et le moins que l'on puisse dire c'était qu'ils étaient absolument ravis de la retrouver. Et qu'ils n'en n'avaient pas grand-chose à faire de savoir qu'elle était l'ex de leur collègue puisqu'ils la draguaient tous éhontément. Le point positif à tout ça, c'était que cela voulait dire que Doryan avait tenu parole et gardé sa nature sorcière pour lui. Il était clair qu'il ne leur avait rien dit des raisons de leur rupture sinon Soledad ne doutait pas que les réactions des moldus envers elle auraient été bien différentes. Le point négatif c'était que du coup ils étaient sincèrement contents de la revoir après tout ce temps et qu'ils s'en donnaient à cœur joie. Ce qui était vraiment loin d'aider Soledad à se sentir à l'aise. Revoir Doryan n'était déjà pas évident mais si en plus elle devait gérer ça tout en gérant les pompiers dragueurs, elle n'allait jamais s'en sortir.

Non, c'était clair, Soledad ne s'en sortait pas et elle doutait que quoi que ce soit s'améliore au fil des minutes. Les collègues de Doryan étaient trop en forme et elle, elle était coincée dans une sorte d'entre deux dont elle ne savait comment elle allait se sortir. D'un côté elle avait le réflexe de rétorquer aux réflexions des uns et des autres, de s'amuser avec eux comme elle l'avait toujours fait, l'envie de ne pas se laisser faire. Mais de l'autre côté, elle était terriblement mal à l'aise et avait essentiellement envie d'aller se terrer chez elle, juste deux étages au-dessus, pour enfin pouvoir souffler un peu. Mais ça c'était impossible, du moins pas tant qu'elle n'avait pas réussi à s'extraire du tourbillon dans lesquels les pompiers avaient réussi à l'embarquer. Ce qui semblait être mission impossible, étant donné qu'elle avait choisi d'appeler le Samu au lieu des pompiers et que bien sûr ils prenaient ça pour une attaque personnelle. Soledad avait eu ses raisons, des raisons plus qu'évidentes, ce que les moldus auraient certainement pu deviner par eux-mêmes mais non ils préféraient s'offusquer de sa décision. Si la mexicaine crut pendant un instant qu'elle allait bien s'en sortir, Doryan la détrompa rapidement. Comme si ses trois collègues ne suffisaient pas, voilà que lui aussi s'y mettait en avançant qu'elle avait toujours préféré la blouse blanche aux uniformes des pompiers. Qu'il en rajoute une couche déstabilisa totalement Soledad, elle s'était attendue à un silence buté de sa part, à quelques phrases bateau peut-être, mais certainement pas à ce qu'il s'amuse d'elle à ses dépens. Pendant de longues secondes elle ne sut ni quoi dire, ni quoi penser, avant d'enfin réussir à se défendre. Une défense fort minable, même elle devait le reconnaître. Elle aurait certainement pu faire mieux mais la réaction de Doryan, et encore plus le sourire sur ses lèvres, l'avaient troublé. « Tu nous as vu plein de fois en uniformes, tu as carrément eu le temps de comparer. » Soledad se renfrogna. Non mais ça ce n'était pas du jeu, ce n'était pas eux qu'elle avait voulu voir en uniforme pendant tout ce temps. Sauf que ça elle ne pouvait plus vraiment le dire, il était bien trop tard pour le dire désormais, ça faisait partie d'un passé révolu alors elle le garda pour elle. A la place elle choisit de souligner un autre point. « Pas de comparer avec des ambulanciers. » Argua-t-elle. Les infirmiers et les ambulanciers ce n'était pas la même chose et de toute façon elle n'était habituée ni à l'un, ni à l'autre. Elle, elle était habituée aux médicomages et à leurs tenues bien différentes, une information qu'elle préférait garder pour elle. « Ou alors, tu es trop subjuguée par nous et tu t’es pas rendu compte qu’on était en uniforme, c’est ça ? » Oh non mais c’était n’importe quoi. Ca y est, ils n’allaient jamais la lâcher avec ça. Elle n’aurait dû rien dire, voilà, faire demi-tour et rentrer chez elle maintenant qu’ils étaient là pour s’occuper d’Edith. Si, bien sûr que si, elle s’était rendu compte qu’ils étaient en uniforme, en uniforme d’intervention, et franchement c’était bien loin de l’aider à se sentir à l’aise. Comme si elle allait le dire. « Je ne suis subjuguée par personne. » Marmonna-t-elle à mi-voix alors que Doryan et Eddy se bouffaient le nez. Ce qui était clairement un mensonge. Ce n’était pas comme si elle était à ça près.

L’intervention, quant à elle, ne se passa pas vraiment comme prévu. En fait, elle ne se passa pas tout court puisque Doryan avait l’air d’être le seul assez motivé pour aider Edith et sa jambe cassée. Les autres étaient bien plus motivés par la présence de Soledad. Et après c’était Eddy qui avançait qu’elle était subjuguée par eux, c’était clairement tout l’inverse. Ils avaient leurs intérêts à défendre et ça se voyait. Que n’avait-elle pas fait en choisissant d’appeler le Samu, maintenant ils ne lui lâchaient pas la jambe avec ça, vantant les mérites des pompiers, leur bravoure, leur efficacité… Et leurs uniformes bien évidemment. Soledad se retint de souligner que, certes, il était arrivé rapidement mais que c’était essentiellement car la caserne n’était pas loin et qu’elle pouvait parier que celui qui avait conduit avait clairement abusé de la sirène pour libérer le passage. Mais aussi que niveau efficacité franchement jusqu’à maintenant elle ne voyait pas grand-chose. Edith était toujours par terre à souffrir avec seulement Doryan pour s’occuper d’elle. A moins que ce ne soit l’inverse et que ce soit elle qui s’occupe de lui, ce n’était pas clair la mexicaine ne parvenait pas à entendre leur conversation et quand enfin elle comprit de quoi il s’agissait, elle songea que ça avait certainement été mieux comme ça. Elle était déjà gênée par la présence des pompiers et leur flirt incessant -à ce stade, Soledad n’était pas subjuguée, elle était submergée- elle n’avait pas besoin des remarques d’Edith. Et encore moins de son pari quant à la date de son mariage avec Doryan. Le pire, c’était que la mamie admettait qu’elle était au courant qu’ils n’étaient plus ensemble, une information qui apparemment ne la faisait pas changer d’avis. Ah, parce que selon elle c’était une connerie, très bien. Soledad songea avec amertume que si elle pensait ça c’était parce qu’elle n’était pas au courant de tout ce qu’il s’était passé entre eux et que si ça avait été le cas, elle aurait peut-être une vision différente de la situation. Soledad n’avait pas vraiment envie de savoir laquelle. Tout comme elle n’avait pas vraiment envie d’entendre parler de mariage avec Doryan. « Ouai non mais là, même avec toute la bonne volonté du monde, c’est compliqué de vous faire gagner votre pari. » La mexicaine pinça les lèvres pour empêcher les émotions de se peindre sur ses traits. Voilà, c’était un bon résumé. Même toute la bonne volonté du monde ne serait pas suffisante pour réparer ce qui avait été cassé entre eux. Cette idée lui pinça le cœur.

Bon, tout le monde ne prenait pas la nouvelle de leur séparation avec autant de négativité qu’Edith, les pompiers avaient plutôt l’air de trouver que ça leur laissait une opportunité à ne pas louper. La remarque d’Eddy eut au moins pour effet d’arracher un sourire moqueur à Doryan. Quand il rétorqua, Soledad préféra ne pas renchérir, tout était encore beaucoup trop frais pour qu’elle prenne tout ça à la légère. Et puis c’était sans compter sur Edith qui n’en loupait pas une et provoquait Doryan en affirmant que son petit-fils aurait pu lui piquer Soledad. Alors c’était complètement faux, la mexicaine doutait sincèrement que qui que ce soit aurait pu la détourner du pompier tant elle n’avait eu d’yeux que pour lui. Même près de six mois après leur séparation, elle n’avait pas encore réussi à tourner la page, c’était pour dire. « Personne ne m'aurait piqué Soledad. » Elle cilla face à la répartie de Doryan, et surtout à la conviction qu’il y avait dans sa voix. Durant de longues secondes, elle le contempla en silence, vit en direct le recul qu’il prit par rapport à la situation, le moment exact où il réalisa ce que ses paroles pouvaient impliquer. L’espace d’un instant, d’un très bref instant, elle eut l’impression de retourner au temps où ils étaient encore ensemble, quand il y avait encore un couple à défendre, et le retour à la réalité fut douloureux. S’il avait fait preuve d’autant de confiance pendant leurs dernières conversations, peut-être que les choses seraient différentes aujourd’hui. Soledad s’interdit d’y penser davantage, c’était un terrain trop dangereux sur lequel s’engager, elle avait été assez blessée comme ça. Tout en s’efforçant de ne pas dévoiler son trouble, elle souligna que le petit-fils en question était déjà fiancé et qu’Edith aimait trop sa belle-fille pour la voir remplacée, même par elle. Un argument qui n’eut pas beaucoup l’air de plaire à la vieille dame, surement parce que cela voulait dire utiliser ses propres informations contre elle, mais contre lequel elle ne put rien.

Ce qui n’empêcha absolument pas les autres pompiers de s’engouffrer dans la brèche ouverte, loin de là. Eux le petit-fils ils s’en fichaient, ils voulaient tout savoir sur le mariage. Où, quand, comment, est-ce qu’ils pouvaient être témoin, faire quelque chose, est-ce que Soledad était au courant des coutumes des pompiers lors de ce genre d’évènements… La mexicaine se retrouvait noyée sous un véritable raz-de-marée de questions et de remarques sans jamais réussir à trouver le moyen de s’en sortir. A bout de réponses, et voyant bien qu’elle se fatiguerait avant eux, elle finit par demander à ce qu’ils arrêtent de parler de mariage, et plus précisément d’un mariage entre Doryan et elle. Ce n’était pas qu’elle était gênée par le sujet -si, totalement- mais c’était qu’elle savait que ça stressait Doryan et que bientôt il allait faire une syncope. S’ils continuaient ainsi, les pompiers allaient se retrouver avec une seconde victime sur les bras, et vu comment ils s’occupaient bien d’Edith -c’est-à-dire absolument pas- Doryan risquait fortement d’y laisser la vie. Oui, c’était un peu un coup bas, Soledad en était consciente, elle ne savait pas du tout où ils en étaient -enfin si, elle savait, ils en étaient nulle part, il n’y avait plus rien entre eux- et jusqu’où elle pouvait se permettre d’aller, mais puisqu’il l’avait cherché en premier, elle avait bien le droit d’en faire de même. Elle eut un sourire pour Doryan, hésitant mais aussi peut-être un peu provocateur. Les joutes verbales étaient un terrain qu’ils connaissaient bien et ça avait un côté un peur rassurant de s’aventurer là-dedans. Mais c’était aussi dangereux, ça rappelait trop de souvenirs. « Moi, stressé par le mariage ? » Elle haussa un sourcil dans sa direction. « Disons que les préparatifs c’est stressant. » Ah oui, les préparatifs. Bon après, il était vrai qu’à Noël, quand elle avait commencé à le noyer avec la listes des choses à prévoir pour un mariage, il avait eu l’air au bord du malaise. Un souvenir qu’il n’avait certainement pas partagé avec ses collègues. « Ah oui juste les préparatifs, pas le fait d’être marié ? » Soledad fit la moue en penchant la tête sur le côté, Eddy marquait un point. Au moins maintenant elle n’avait plus à se sentir blessée à l’idée que Doryan refuse plus que tout l’idée de se voir l’épouser. Une bien piètre consolation.

Parce que c’était ça l’important, il n’y aurait pas de mariage, du moins pas avec Doryan, et dans tous les cas Soledad n’aurait pas besoin d’autant de témoins. Mike marquait un point, elle aurait besoin d’un mari, mais ça c’était le jour où elle compterait se marier et ce jour n’était pas arrivé. Et puis il n’avait pas à se porter volontaire, aux dernières nouvelles il avait une copine. « Bien sûr que si il a une copine et elle ne va pas aimer du tout quand je vais lui rapporter. » Soledad remercia Doryan de son intervention d’un signe de tête. Voilà, Mike avait une copine, il serait grand temps qu’il s’en rappelle. Par contre ce n’était pas le cas de tous les pompiers, Eddy et Isaac étaient tous deux célibataires et n’hésitèrent pas à le souligner. Soledad se retint de leur demander pourquoi ils s’imaginaient qu’elle était également seule, rien ne leur indiquait que c’était le cas. Mais elle n’était clairement pas assez mesquine pour lancer ce genre de discussion et surtout la présence de Doryan dans la pièce la poussa à garder le silence. Au final, rien ne lui indiquait à elle qu’il était toujours célibataire et elle se rendait bien compte qu’elle n’avait aucune envie de poser la question, elle craignait trop les réponses qu’elle pourrait obtenir. Autant laisser les pompiers se déclarer célibataire. Ah enfin presque célibataires, apparemment Isaac avait une copine à reconquérir. Une perspective qui ne semblait pas le convaincre en cet instant et Doryan se fit taxer de jaloux. Jaloux de quoi, Soledad ne savait pas bien, il n’y avait plus de raison d’être jaloux de quoi que ce soit mais bon. Plutôt que de s’attarder sur ce point, elle préféra en souligner un autre. « Parce que vous comptez vous marier maintenant ? Ils sont où vos discours sur les chaînes du mariage, la bêtise de la fidélité pour la vie et compagnie ? » Lança-t-elle en regardant tour à tour les pompiers, un sourire aux lèvres. Ah, elle les connaissait bien leurs avis sur le mariage et ils n’allaient pas lui faire croire que juste pour elle, ils en avaient changé. Soledad n’était pas assez prétentieuse pour s’imaginer ça. Dire qu’ils avaient décidé de faire semblant d’avoir changé d’avis juste parce que la situation actuelle les amusait serait plus juste. Tout pour enquiquiner Doryan. Et l’embêter elle aussi au passage, apparemment.

Dans l’espoir de couper court à cette discussion qu’elle trouvait quand même plutôt gênante Soledad leur rappela qu’ils avaient une patiente qui attendait d’être soignée. Histoire de s’assurer qu’ils se bougent, elle avança qu’attendre les ambulanciers du Samu aurait peut-être été préférable. Oui, elle les provoquait volontairement mais vu comment les moldus l’enquiquinaient de leur côté, elle avait le droit. En plus, ça l’empêchait de penser à la discussion qu’Edith et Doryan était en train d’avoir, ce qui était loin d’être une mauvaise chose. La mamie s’était mis des choses en tête et elle n’avait pas la force de lui expliquer que c’était peine perdue. Il était préférable de se concentrer sur les pompiers qui se mettaient enfin au travail. Comme quoi, Soledad avait eu raison de les provoquer, ils étaient plus motivés que jamais. « J’admire, j’admire. » Confirma-t-elle avec un sourire pour Eddy quand celui-ci lui demanda de les admirer en plein travail. Le moins que Soledad puisse dire c’était qu’ils étaient efficaces quand ils s’y mettaient. En quelques minutes à peine, Edith fut déposée sur le brancard et soulevée pour être descendue jusqu’au camion qui devait attendre devant l’immeuble. Que ce soit volontaire ou pas, Soledad se retrouva seule avec Doryan dans le salon de la grand-mère. « On est meilleur que les ambulanciers. » Soledad tourna ses prunelles vers lui pour le contempler en silence. Ah, il en était encore là, elle n’aurait pas dû en être étonnée. La concurrence entre le Samu et les pompiers était de toute évidence plus forte qu’elle ne l’avait cru. Elle hésita un instant avant de hausser les épaules. « Je ne sais pas, je n’ai jamais vu d’ambulanciers à l’œuvre. » Déclara-t-elle, un léger sourire venant flotter sur ses lèvres. Ce n’était sûrement pas ce que Doryan voulait entendre mais ce n’était pas comme s’il était habitué à ce qu’elle aille toujours dans son sens.

« Tu m’accompagnes en bas ? Histoire de les féliciter pour leur sens du devoir ? » Soledad l’observa de nouveau, surprise de sa proposition. Elle avait plutôt pensé qu’il serait bien content de la voir partir au plus vite, elle ne l’aurait même pas blâmé pour ça, mais apparemment ce n’était pas exactement le cas. Oh elle ne croyait pas pour autant qu’il sautait de joie à l’idée de passer un peu plus de temps en sa compagnie, mais au moins il ne se contentait pas de lui montrer la porte. Elle hésita de nouveau avant de se décider. « D’accord, mais c’est uniquement parce que sinon ils sont capables de venir frapper chez moi. Quelle idée t’as eu de leur dire où j’habite, je ne vais plus jamais être tranquille. » Soledad eut un sourire en coin pour Doryan. Elle n’y croyait pas vraiment, et préférait largement qu’il ait donné son adresse à ses collègues pompiers qu’à ceux du Blood Circle, mais dire les choses ainsi n’aurait pas manqué de jeter un froid. Descendre rejoindre les moldus c’était la certitude de leur servir de nouveau de cible, mais ce n’était pas comme si c’était la fin du monde. Et puis Soledad les aimait bien, même s’ils ne manquaient pas de l’embêter, elle pouvait bien aller flatter un peu leur égo, et leur dire aurevoir. Avant de quitter l’appartement d’Edith, elle trouva son sac à main près de l’entrée et s’assura que son portefeuille y était bien afin qu’elle ne se retrouve pas à l’hôpital sans ses papiers, elle empocha aussi les clés de chez elle et ferma derrière eux. Elle était entrée grâce à la magie mais n’en n’avait plus besoin pour tout fermer. Alors qu’ils descendaient les escaliers, elle se décida à briser le silence avant qu’ils ne rejoignent les autres. « Tu as récupéré Belle ? » Demanda-t-elle à Doryan. La nuit de son agression, il lui avait dit avoir emmené la chienne chez ses parents de crainte qu’elle ne cherche à lui faire du mal. Ca avait beaucoup blessé Soledad qu’il puisse la penser capable de ça, mais elle avait bien dû admettre que la peur leur faisait craindre le pire l’un chez l’autre, sa décision avait donc été justifiée. Ce soir-là elle lui avait assuré que jamais elle ne ferait ça et elle l’avait prié de récupérer sa chienne. Elle savait combien il l’aimait et elle imaginait sans mal combien son absence devait lui peser. Aujourd’hui sa question n’était pas totalement innocente, elle voulait savoir s’il l’avait cru, si sur ce point au moins il avait décidé de lui faire confiance. Si ce premier pas avait été fait.

Sans grande surprise, Isaac avait réussi à se garer à quelques pas seulement de l’immeuble. Quand Doryan et elle rejoignirent les autres, Edith avait déjà été installée à l’intérieur du fourgon et Eddy s’assurait que tout était en ordre pour elle. A son tour, Soledad grimpa à l’intérieur pour donner ses affaires à la grand-mère. « Tu viens avec nous Sol ? » La brune le regarda, surprise. Elle était juste là pour rendre son sac à Edith, ils avaient été soudainement tellement motivés à l’idée de s’occuper d’elle qu’ils ne lui avaient même pas laisser le temps de partir avec ses affaires. « Quoi ? » Elle fronça les sourcils. Et puis quoi encore ? « Non, ce n’est pas la peine. » Assura-t-elle en secouant la tête. Faire un tour à l’hôpital, très peu pour elle. Son dernier séjour à Sainte Mangouste remontait à avril dernier et elle n’avait pas vraiment envie de raviver ces souvenirs-là. Et puis elle avait déjà rempli son rôle, Edith était entre les mains des pompiers, elle n’avait plus rien à faire là. Soledad baissa le regard en sentant une main effleurer son poignet. « Je serai plus rassurée si vous restez avec moi Soledad. » La mexicaine tourna de grands yeux vers la vieille dame. Depuis quand Edith avait besoin d’être rassurée ? Ah non mais vu la manière dont son regard pétillait, elle se fichait clairement d’elle. Ou plutôt, elle manipulait son monde pour obtenir ce qu’elle voulait. « Vous avez quatre pompiers rien que pour vous et vous n'êtes pas rassurée ? » A d’autres.  Soledad ne voyait pas ce qu’il lui fallait de plus. D’accord ils disaient beaucoup de bêtises, mais ils savaient aussi ce qu’ils faisaient. « Beaux comme des dieux les pompiers, t’as oublié d’ajouter beaux comme des dieux, Soledad. » Intervint Eddy qui suivait la scène avec beaucoup d’attention. La mexicaine secoua la tête, ils étaient intenables et avec Edith qui s’y mettait aussi ça promettait d’être ingérable. Soledad adressa un regard blasé au moldu avant de se tourner vers la mamie. « Finalement je comprends pourquoi vous n’êtes pas rassurée Edith. Dire que vous vous voulez que je me marie avec l’un d’entre eux, vous êtes sûre que vous avez pas tapé votre tête quand vous êtes tombé ? » Ca expliquerait bien des choses. C’était que Soledad s’y connaissait en commotion cérébrale maintenant, elle savait que ça faisait dire n’importe quoi.

Avant qu’ils ne ferment les portes du véhicule et qu’elle se retrouve embarquée jusqu’à l’hôpital, Soledad en sortit. Elle tomba aussitôt sur Mike qui avait clairement tout suivit. « Oh allez Soledad, ce sera l'occasion de voir combien on est meilleurs que les ambulanciers. C'est pas toi qui te plaignais de ne jamais avoir pu nous comparer ? » Oh ça c’était petit. Et c’était complètement déformer la réalité aussi. « Je ne me plaignais de rien du tout. » Grommela-t-elle. Elle ne s’était pas plainte, elle n’avait fait que rétablir la réalité, ça ne voulait pas dire qu’elle avait l’intention de débouler dans un hôpital pour jauger des uniformes des uns et des autres. Et puis Mike n’était-il pas le chef d’intervention ? Il était censé s’assurer que tout se passe bien et que ses collègues effectuent bien leur travail, pas les encourager dans leurs bêtises. Encore moins y participer avec autant d’enthousiasme. « De toute façon, il n’y a pas de place. » En réalité, Soledad n’en savait rien, mais elle pouvait toujours tenter. Son argument était bien faible, elle le comprit tout de suite au sourire de Mike. « Y’a toujours de la place pour toi. » Voilà qu’il recommençait avec son ton de dragueur. Soledad en était sûre, dans moins de trois secondes, il allait lui proposer de s’installer sur ses genoux. Elle ne lui laissa pas le temps de rouvrir la bouche. « Vale, mais tu vas arrêter ! » S’indigna-t-elle en lui filant une tape sur le bras qui eut pour seul résultat de le faire se marrer. Mais en plus il se moquait ! Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et accrocha le regard de Doryan. « Doryan tu peux ajouter ça aux choses à dire à sa copine s’il-te-plait ? » Lui demanda-t-elle-même si elle savait parfaitement que la copine en question n’aurait certainement pas cette version-là de cette intervention. L’espace d’une seconde, Soledad sonda l’expression de Doryan, se demandant ce qu’il pouvait bien penser de toute cette situation. Elle n’eut cependant pas le temps de se demander s’il ne préférait pas qu’elle réponde un non ferme et définitif pour que leurs chemins se séparent de nouveau. « Il se passe quoi ? » Isaac venait de débarquer, les clés du véhicule à la main. « Soledad vient avec nous. » Quoi ?! Mais non ! « Trop bien ! » Désespérée, Soledad se tourna vers Doryan, l’air de dire fais quelque chose.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mon allégeance : les Rosebury, Belle et Soledad
Sam 10 Juin - 12:44
Le temps fera les choses
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De toutes les interventions de Doryan aujourd’hui, celle-ci était sans doute la plus déstabilisante. Ça n’était déjà pas évident de se rendre dans l’immeuble de Soledad mais en prime, voilà qu’elle était là. Difficile de savoir que penser de sa présence, elle ressemblait toujours à la demoiselle qu’il avait côtoyé, sensation amplifiée par le fait que ses collègues se comportent avec Soledad comme ils l’avaient toujours fait, qu’elle rétorquait, comme elle l’avait toujours fait, ces conditions favorisaient l’envie naturelle de Doryan d’enquiquiner le monde. Néanmoins, ils avaient toutes les raisons du monde de s’éviter, parce qu’ils avaient fait la bêtise de se fréquenter en ignorant tout l’un de l’autre, ils étaient incapables d’être insensible au sort de l’autre, ce qui n’enlevait rien au fait qu’ils étaient ennemis. Il se devait de faire attention avec cette demoiselle, elle n'était pas son amie de par sa nature, n'était l'amie de personne ici. Mais le naturel des uns et des autres eut raison de sa méfiance et ce fut certainement ce qui le poussa à lancer les hostilités à propos des uniformes, Soledad aimait mieux les uniformes du corps médical. C'était un scandale pour chaque pompier présent ici. En plus, Soledad était à côté de la plaque, prise au dépourvu, elle disait n'importe quoi, voilà qu'elle n'avait jamais pu comparer. C'est sur qu'avec cette réponse, elle ne s'en sortit pas, Eddy faisant très justement remarquer qu'elle les avait vu de nombreuses fois en uniforme, Doryan était témoin, ces bimbins avaient toujours pris grand soin d'accueillir Soledad en uniforme. Doryan n'avait pas eu l'impression que ça fonctionnait particulièrement, le regard brillant d'intérêt de Soledad, il connaissait, il savait le reconnaître et on ne pouvait pas dire que les tentatives de ses collègues la faisaient vibrer. Elle n'avait pas pu comparer, le voilà son problème, Doryan lui lança un regard peu convaincu, ce fut d'ailleurs le cas des trois autres, c'était comparer l'incomparable selon eux. Eddy avança le fait qu'elle était sûrement subjuguée par eux, alors ça c'était un mensonge, Doryan voulait bien défendre son uniforme mais là, quand même, il prenait le parti de Soledad tandis qu'elle rétorquait de son côté n'être subjugué par personne. L'espace d'un instant, Doryan eut envie de rétorquer, bien sûr que si elle avait été subjuguée, ce n'est pas parce qu'elle cherchait à se défendre qu'elle devait piétiner son ego, le regard de Mike posé sur lui, son éclat un peu moqueur l'en dissuada, mauvaise idée. Le mieux c'était encore de laisser ses collègues avec Soledad, lui il resterait avec la gentille grand-mère qui souffrait et qui ne l'embêterait pas.

Après réflexion, elle n'était pas du tout gentille la grand-mère. Qu'elle ait trouvé très mignon le couple qu'il formait avec Soledad c'était une chose, qu'elle veuille à l'époque qu'ils se marient, très bien pourquoi pas, il n'en avait jamais eu l'intention et c'est dingue de faire des paris quand on est pas sûr de les gagner. En revanche, qu'elle souhaite encore le gagner alors qu'ils n'étaient pas en couple, ça allait même plus loin, non seulement ils n'étaient pas en couple et ne le seraient jamais, mais en prime ils ne se fréquentaient pas et ils n'avaient pas l'intention de le faire, elle planait la grand-mère. Doryan décida donc d'être un peu terre à terre, ça n'était pas qu'il voulait qu'elle perde son pari mais Soledad serait bien la dernière personne avec laquelle il souhaitait se marier. Son pari, elle ne le remporterait pas. Il n'aurait pas cru qu'en arriver à cette conclusion du côté de mamie Edith lui donnerait des idées très étrange, voilà que maintenant elle avait un petit fils et que Doryan avait de la chance que monsieur habite loin sinon il lui aurait piqué Soledad. Alors là c'était le plus gros mensonge de l'humanité, personne ne lui aurait piqué Soledad, ce qu'il répondit directement, un peu trop directement d'ailleurs. Ce couple qu'il venait de défendre avec ferveur, il n'existait plus et ça piquait de se dire cela, sans oublier qu'il était impossible que personne n'ait entendu ce n'est pas comme s'il avait été des plus discrets. Garder la face, il devait garder la face, avec un peu de chance ça passerait pour de l'arrogance et non pas pour un attachement réel pour la demoiselle et pour le couple qu'ils avaient formé. Voilà, que Soledad précise que le jeune homme était fiancé, ça ne changeait pas grand chose pour Doryan mais bon les deux filles avaient l'air de croire que le fait d'être fiancé empêchait les hommes de tromper leur copine, première nouvelle, il allait les laisser dans leur illusion et ses collègues semblaient sur la même longueur d'ondes, ne faisant aucun commentaire à ce sujet, tant mieux.

Il faut dire qu'ils étaient lancés sur un tout autre sujet, le mariage. Mais qu'est-ce que tout le monde avait avec le mariage ? Déjà que Soledad avait été des plus stressantes avec cette histoire de mariage et de tous les trucs chiants qu'il fallait faire avant, sans oublier qu'elle ne voulait même pas être accompagné par son fiancé pour la robe de mariée... qui fait ça sérieux ? Les collègues là, ça n'était pas des amis, clairement. En plus il aurait bien aimé prendre ça avec détachement, se dire qu'ils parlaient juste du mariage de Soledad mais étant donné le fait qu'il entendait son propre prénom régulièrement, c'était difficile de ne pas se sentir concerné. Ah ils se complétaient tous à merveille, quel cauchemar, comment ils pouvaient avoir autant de questions tous ? Et voilà que Soledad, cette traîtresse-là, non mais on ne peut compter sur personne de nos jours c'est dingue, décida de mentionner que le sujet stressait Doryan, bien sûr que ça le stressait, elle entendait les questions ? S'il essaya vite fait, très vite fait de faire croire que ça ne le stressait pas le moins du monde, le regard de Soledad sur lui l'en dissuada, c'était le risque qu'elle empire les choses, il céda donc, de mauvaise grâce. Ce sujet était stressant, les préparatifs d'un mariage ça ne le faisait pas trépigner de joie. Eddy vit une ouverture et s'engouffra, qu'en était-il du fait d'être marié. Un jour il faudrait apprendre à ce faux pote qu'il ne fallait pas s'engouffrer à chaque fois qu'il voyait une opportunité. Pour le moment, Doryan se contenta de lever les yeux au ciel, certainement un aveu mais il ne répondrait pas positivement. De toute façon, qui ça regardait ? Ce n'est pas comme si le mariage avec Soledad était possible. Loin d'être intéressée par les gros lourds, Soledad vérifia que Mike était toujours en couple, empêchant ce profiteur de baratiner, Doryan confirma, oh oui il avait une copine. Les deux autres se sentant pousser des ailes précisèrent qu'eux non, vérité pour l'un, semi vérité pour l'autre qui plutôt préféra taxer Doryan de jaloux plutôt que de dire qu'il avait raison. Non mais c'était quoi ces mecs sérieux ? Et voilà, Soledad doucha leurs espoirs, en même temps, la prendre pour une niaise, ce n’était pas malin. Elle les connaissait, elle les avait entendu parler, leur façon de penser elle l'avait mémorisé. Il ricana en voyant leur tête, se prit trois regards noirs en retour, quoi il n'y pouvait rien lui. C'est eux qui avaient ouvert leur bouche et qui s'en mordaient les doigts.

En retour de karma, Edith le gonflait avec Soledad, non il ne se marierait pas avec elle, même si les paris c'est important et ce n'est pas parce qu'il n'était plus dans le paysage que son petit-fils à la noix pourrait la serrer. Et puis à la rigueur, même si ça arrivait, ça ne le concernait pas et il ne fréquenterait plus Soledad, ne la croiserait même pas donc elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, il ne saurait rien et il ne voudrait rien savoir. Peut-être qu'au petit fils d'Edith, elle lui dirait la vérité sur ce qu'elle était, qu'il ne l'apprendrait pas brutalement... ouai non en vrai même sans continuer à la fréquenter, cette idée avait quelque chose de déplaisante. De son côté Soledad avait réussi à chauffer ses collègues, ce talent quand même c'est incroyable.  Voilà que Doryan gênait ses collègues dans leur intervention et qu'il se retrouva en un rien de temps uniquement avec Soledad, il précisa même si elle venait d'en avoir la preuve devant les yeux que quand même les pompiers étaient vraiment les meilleurs. Cette fourbe ne trouva rien de mieux à dire qu'elle n'avait jamais vu les ambulanciers à l'œuvre. Après avoir roulé des yeux pour montrer qu'elle disait des âneries, il lui fit un sourire « Mais tu nous as vu nous, dis-toi qu'il y a pas meilleur, la preuve tu appelles le Samu, ils te renvoient vers nous. Ils t’ont pas dit on vous envoie les experts ma petite dame ? Etrange, ils le disent d’habitude. » Non mais il n’allait pas lui laisser le dernier mot tout de même, il y a des choses qui ne changeraient jamais.

Alors qu’il lui proposait de l’accompagner en bas, elle le fixa, longuement, la rupture entre eux était là, dans ces moments où ils étaient seuls et où le naturel reprenait le dessus. Elle voulait se carapater, c’est fou comme c’était récurrent avec elle, bon eh bien ça n’était pas si grave, il dirait à ses collègues que Soledad était retourné chez elle. Ça ne serait pas nécessaire puisqu’elle accepta, si ses propos pouvaient être pris de façon très négative, le petit sourire qu’elle avait sur ses lèvres démontrait qu’elle ne lui reprochait pas vraiment. « Je leur ai juste fait gagner du temps, tu crois qu’ils savent pas lire sur des boîtes aux lettres ou demander à tes voisins où tu habites ? Non, non, je te sauve la mise, tu sais qu’ils peuvent venir chez toi, tu n’auras pas le choc de les voir se pointer devant ta porte avec la bouche en cœur et des bouquets de fleurs. » Toute contestation de cette version de l’histoire ne serait de toute façon pas acceptée par Doryan. Il l’attendit tandis qu’elle faisait le tour de l’appartement et une fois que la porte fut fermée, ils commencèrent à descendre. Il s’arrêta d’avancer lorsqu’elle posa la question à propos de Belle, pourquoi elle voulait savoir cela ? Il fallait qu’il cesse d’être sur la défensive, Belle ne risquait rien de la part de Soledad. « Oui. » finit-il par répondre en reprenant sa descente. Il se passa quelques secondes de silence, jusqu’au palier du premier. Temps qui fut nécessaire à Doryan pour se poser la question à savoir est ce qu’il voulait en dire plus ou non et il finit par reprendre la parole. « Elle a un peu perdu niveau poids. » Belle n’étant pas bien épaisse de base, ça se voyait quand même pas mal. « Du coup pour me faire pardonner, elle a le droit de dormir dans le lit. » En soit, Belle savait très bien monter sur le lit dans tous les cas et il n’était pas rare de la retrouver dans le lit au petit matin mais là c’était différent, il la prenait avec lui de base. Ce qu’il pouvait être noté grâce au regard de Doryan qui s’éclairait c’est qu’il était content d’avoir retrouvé sa chienne. Ça plus le fait qu’il ne soit pas sans arrêt inquiet à l’idée que Soledad veuille le faire tuer, Doryan soufflait un peu, enfin.

A peine eurent ils rejoints les collègues de Doryan que ça y est Eddy proposait à Soledad de venir avec eux. Mais c’était pas du tout comme ça que ça devait se passer, enfin Soledad était juste une voisine, on ne ramène pas les voisines, ce n’est pas la procédure. Il faisait n’importe quoi Eddy. Voilà que la grand-mère faisait la fille inquiète, inquiète de quoi on se demande. C’est fou parce que chez elle tout à l’heure, elle n’avait pas l’air du tout inquiète. Soledad répondit parfaitement bien, la grand-mère avait quatre pompiers rien que pour elle. Oui, comme précisait Eddy, beaux comme des dieux, c’était important de le dire, Doryan décida d’aller dans son sens, voire même de l’appuyer « En toute humilité, vous ne trouverez pas mieux que nous quatre. » Pourquoi fallait il que Soledad l’ouvre à ce moment-là ? Et en plus, voilà qu’elle taclait Doryan au passage, alors oui, lui aussi se disait qu’elle avait cogné fort sur sa tête pour vouloir remettre Doryan et Soledad ensemble, mais de là, aller dans le sens de Soledad et ne pas défendre son ego, il ne fallait pas exagérer. « Quoi tu préférerais qu’elle veuille que tu te maries avec un pompier moche ? » Eddy confirma ses dires, bon d’accord, c’était quand même un bon pote « Ou pire encore qu’un pompier moche, un ambulancier. » Ah non mais là ce serait scandaleux « Voilà, Edith fait quand même des efforts dans ses choix. » Il évita de regarder Edith, se doutant qu’elle aurait un avis sur la question et qu’il pourrait le lire dans ses yeux. Eddy essayait de faire passer un message, il montrait discrètement à Doryan les portes du fourgon pour que Doryan coupe l’herbe sous le pied de Soledad en fermant la porte, Doryan se contentant de faire celui qui ne comprenait pas, plissant les yeux l’air de dire de quoi tu parles. L’instant d’après Soledad était dehors « Je te disais ferme la porte ! » « Ah désolé, c’était pas super clair. » Avant qu’Edith ne choisisse, une fois de plus d’être contre Doryan, ce dernier sortit à la suite de Soledad.

Cette fois-ci, ce fut Mike qui décida d’enquiquiner le monde, non mais c’était pas possible, quoi que les arguments donnés étaient vraiment bon, il en oublia même que lui n’avait pas spécialement envie qu’elle vienne « C’est vrai que là, tu ne pourras pas dire que tu n’as pas l’occasion de comparer si tu viens et tu te plains encore. » Pour que la pilule passe, il lui offrit son plus grand sourire, le genre de sourire un peu provocateur. Est-ce que ça arrêta Soledad dans sa mauvaise foi évidente ? Mais pas du tout, rien n’arrêtait cette fille. Il n’y avait pas de place, Doryan la regarda blasé, à croire c’était un hippopotame, ce qu’il faut pas entendre. C’est fou comme elle se piégeait toute seule cette fille, la réponse de Mike était sûre, son ton dragueur aussi au passage, Doryan en leva même les yeux au ciel. Oh merde et pourquoi elle parlait espagnol elle, purée et puis pourquoi six mois n’avaient pas suffit à être totalement insensible à son accent, il prit une profonde inspiration, espérant qu’elle passe inaperçu tandis que Mike se marrait et que Soledad râlait. Il se figea lorsque Soledad le fixa, pourvu qu’elle n’ait rien remarqué, il semblerait que non puisqu’elle se contenta d’agrandir la liste des choses qu’il devrait dire à Cassandra « Je dois lui dire que Mike te garde une place dans la fourgon? » c’était pas hyper grave, elle allait dire qu’il était serviable, ce n’était pas du tout bénéfique. En prime, Mike avait ce sourire très innocent, non mais à croire que c’était un ange, non mais ça c’était surtout parce que Doryan ne balançait pas tout. En même temps, s’ils commençaient à se trahir entre collègues, pour une fille - même si cette fille était Soledad – ce serait le risque que plus personne ne se fasse confiance et la perte de confiance, il avait donné.

Ils étaient beaux les pompiers à parlementer pour que Soledad vienne avec eux. Un peu en retrait, Doryan les observait tous les quatre, leur dynamique, les sourires francs de ses collègues pour Soledad, le fait qu'elle ne sache pas quoi faire en retour. Les collègues rendaient les choses biens plus naturels que Doryan et Soledad, c'était une évidence. Lorsqu'elle se tourna vers lui, il la regarda dans les yeux, qu'attendait-elle de lui ? Qu'il fasse le gros lourd et qu'il lui dise que lui voulait qu'elle reste ici ? Oui, c'est exactement ce qu'elle voulait, envie à laquelle il se plia « Je pense que Soledad a pas forcément envie de partir en vadrouille avec nous les gars. » Les trois pompiers le fixèrent froidement, oh ils n'avaient pas besoin de parler, il devinait aisément le mot auxquels ils pensaient : Traitre. Pourquoi c'était à lui de dire ça aussi, pourquoi il devait être du côté de Soledad ? Il avait jamais été de son côté et d’un coup si, louche tout ça, même pour Doryan « Quoi, elle rentre du travail, elle a peut-être envie de se poser. » Ou peut-être qu'elle devait passer à sa boutique pour apprendre à des petits sorciers ce qu'allait être leur nouvelle vie. « Je conduirais vite. » Parce qu'il y a des fois où il conduisait lentement? Première nouvelle. « Je pense que c'est un cas de force majeur. » Son ton sérieux détonait clairement dans cette conversation et n'allait pas avec son regard qui pétillait. « Isaac, il va falloir que tu mettes la sirène à fond ! »  finit-il par dire sur un ton particulièrement solennel, d'accord même Doryan sourit tandis que Isaac faisait yes poing serré. « En plus mamie a dit qu'elle se sentait plus rassurée en ta compagnie, tu veux pas stresser mamie si? »  « Surtout qu'elle va stresser encore plus si je roule vite. »  « C'est décidé, pour le bien de cette dame et parce qu'on veut te prouver qu'on est meilleur que les ambulanciers, tu viens. Qui est pour lève la main ? » Etant donné que les arguments étaient imparables, quatre mains se levèrent, condamnant Soledad à les accompagner. Par principe, Mike demanda tout de même « Qui est contre? » Bien évidemment, aucun pompier ne leva la main « Personne voilà, c'est décidé, en voiture beauté. »

Comme c’était un acte de trahison évident, Doryan coula un regard penaud vers Soledad, se rapprocha même d'elle pour lui glisser « J'ai essayé tu es témoin, mais les arguments étaient trop bons. » Il resta quelques instants à ses côtés, la regardant les sourcils froncés. Pourquoi est-ce qu'ils marchaient sur des œufs, clairement, ce n'était pas la première fille avec qui il couchait et avec qui il passait du temps par la suite, cette fois-ci par la force des choses. Jamais ça n'avait posé problème, jamais il n'avait été autant sur la défensive et pour tout dire, c'était décevant. Soledad avait été la personne qui avait le plus compté, à l'échelle d'une vie ce n'était rien, ça n'avait même pas duré quatre saisons et pourtant, cette histoire avait compté. Ils devraient être capable de passer du temps ensemble, quelques heures tout au plus, sans que tout explose. Ils savaient se tenir, ils avaient réussi à se donner mutuellement l'illusion que ça allait entre eux alors qu'ils n'avaient rien en commun, rien à faire ensemble, voire même que tout les opposait. Personne ne leur demandait d'être les meilleurs amis du monde, juste de faire en sorte que tout se passe bien. « Allez viens, tu peux compter sur Isaac pour nous mener en temps record là-bas, après tu seras libérée de tes obligations de voisine. » Sur ces paroles pleine de bon sens, il ouvrit la portière côté passager « Pepep qu'est-ce que tu fais toi ? »  Comment ça ce qu'il faisait « On va pas la faire monter derrière, ça va pas? On doit bien lui montrer qu'on vend du rêve, ce n’est pas en la mettant derrière qu'on va vendre du rêve. » Alors pour le coup, il n'avait pas l'intention de lâcher, elle ne passerait pas à l'arrière. Mike compta sur ses doigts, jusqu'à deux, ah oui non mais s'il avait besoin de ses doigts pour compter jusqu'à deux, l'image donnée était merveilleuse. « Il y a que deux places passagers à l'avant, si tu montes devant il y a personne pour guider. » Mais quoi?! Non mais déjà ça c'est petit d'utiliser comme argument les difficultés toutes relatives de Doryan pour se guider, en même temps avec leurs travaux et tout ça n'était pas toujours évident de se diriger dans la capitale mais pour le coup l'argument était nul. Ici, ils étaient chez Soledad, il était venu en voiture un paquet de fois et il savait en repartir sans problème, l'hôpital, il savait s'y rendre d'ici « Non mais exagère pas, je peux guider et puis Isaac a pas vraiment besoin d'aide et même Soledad connait le chemin. » Il coula un regard vers le premier nommé qui hochait la tête, merci du soutien, puis vers la seconde nommée, cherchant clairement son soutien. L'argument de Mike puant la défaite et même lui s'en apercevant, il décida de changer d'argumentaire « En tant que chef d'intervention, il est de mon devoir d'accompagner Soledad dans sa découverte du monde des combattants du feu. » Mais quel pipoteur celui-là, ça devrait être interdit. En plus il était chef d'intervention juste parce qu'il avait cliqué en premier sur l'application, pas de quoi fanfaronner. « ça va, moi aussi je peux lui faire un exposé bluffant. »  « Oui mais elle a pas envie d'être avec toi. » Cette fois-ci le sourire qu'il savait pourtant moqueur ne fut pas rendu par Doryan qui resta silencieux. Il est vrai qu'il n'avait pas réfléchit à ce point qui pourtant était d'une logique sans précédent, Soledad serait plus à l'aise s’il n’était pas là. Ce constat, il le prit de plein fouet et ça faisait un petit pincement de se dire cela. Afin de ne pas perdre la face ou plutôt de réussir à donner l'illusion que ça ne lui faisait pas grand-chose et pour que Soledad soit à l’aise, il glissa à Soledad « S'il est trop chiant, tape sur la vitre j'appellerai sa copine. » Quel dommage que le coup de pression ne puisse pas s'appliquer à Isaac, à la rigueur, lui rappeler qu'il y avait cette fille qu'il voulait serrer et avec laquelle il avait un peu de mal. Mais est est ce que dire cela empêchera le pompier de tenter de serrer Soledad avant, pas le moins du monde.

Le mieux c’était encore de suivre Eddy et de rejoindre Edith à l'intérieur du fourgon. Il n’eut même pas le temps de dire quoi que ce soit que la grand-mère lui râlait dessus « Me dites pas que vous l'avez laissé partir. » Ah elle n’allait pas s'y remettre. « Elle est devant. » « Ils vont vous la piquer. » « Oh le plus gros danger c’est moi, pour ça qu’il a demandé à ce que je vienne avec lui. » C'est marrant parce que Doryan n'avait pas vraiment l'impression que les choses s'étaient passées de la sorte. Il se contenta de pousser un soupir, le voyage jusqu’à l’hôpital allait être long, même si Isaac abusait de la sirène et puis depuis quand Edith et Eddy plaisantaient ensemble. Mince ils n’étaient même pas du même camp, la première voulait reformer le couple et le second avait tout intérêt à ce qu’il ne se forme pas, il faut croire que les sourires d’Eddy et sa bonne humeur, ça faisait oublier le plan de mamie, avec un peu de chance – ou de malchance – elle allait changer d’idée et essayer de caser Soledad avec Eddy, foutant la paix à Doryan par la même occasion « Même pas en rêve. » Le regard de la personne âgée posé sur lui était franchement flippant, quoi elle lisait dans les pensées ou alors c’était bien trop facile de savoir ce qu’il pensait et son sourire le trahissait… pff… N’importe quoi il était aussi illisible qu’un joueur de poker professionnel.


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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 17 Juin - 15:23




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



C'était terriblement déroutant de passer ainsi par tous les états émotionnels possibles quand Doryan était à ses côtés. Surtout lorsque cela impliquait de ressentir des émotions que Soledad n'aurait jamais cru qu'il puisse un jour provoquer en elle. Quelques mois auparavant elle aurait été parfaitement heureuse de sa présence, bien évidemment, elle aurait cherché le moindre prétexte pour être près de lui, pour le provoquer, pour le toucher. Pas que la mexicaine ait réellement eut besoin d'un prétexte, d'ailleurs, toutes les occasions avaient été bonnes et elle s'était toujours appliquée à toutes les saisir. Tout en sachant que Doryan s'appliquait à en faire de même de son côté, ce qui l'avait toujours ravie. Quelques semaines auparavant, ça aurait été tout l’inverse, elle aurait été terrifiée par sa présence, paralysée par les souvenirs de cette funeste nuit dans l'annexe du Witches Bazaar, terrorisée à l'idée qu'il puisse s'en prendre à elle ou tout simplement lui vouloir du mal. A ce moment-là, elle aurait tout donné pour échapper à sa présence et se retrouver soudainement à ses côtés l’aurait plongé dans bien des tourments. Elle le savait parfaitement puisqu’elle l’avait expérimenté il n’y avait pas si longtemps que cela. Et maintenant… Eh bien maintenant était peut-être le plus déstabilisant que Soledad pouvait vivre puisqu’en cet instant, alors qu’elle se retrouvait seule avec Doryan dans l’appartement d’Edith, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait dire ou de ce qu’elle devait faire. C’était bien la première fois qu’elle se retrouvait aussi prise au dépourvu alors qu’elle se trouvait en présence du moldu. Entre la gêne, les regrets et la douleur elle ne savait plus bien ce que ça lui faisait de se retrouver avec Doryan. Il y avait à la fois les souvenirs et les habitudes qui revenaient à la charge, encouragés par les pompiers particulièrement en forme, mais aussi la conviction que tout était terminé. Un mélange peu agréable à vivre et dont Soledad ne savait pas quoi faire.  

En fait, en cet instant, elle ne savait pas grand-chose. Aussi bien concernant le comportement qu’elle pouvait -devait- adopter envers Doryan, mais aussi celui que celui-ci allait choisir d’avoir envers elle. Leur dernière conversation avait tellement ressemblé à des montagnes russes qu’elle ignorait totalement à quoi s’attendre. Avec ses collègues dans les parages, il avait choisi d’accepter sa présence, et même de la provoquer un peu ce que Soledad avait trouvé particulièrement surprenant, mais maintenant qu’ils étaient seuls rien ne le forçait à continuer sur cette voie. Il pouvait tout simplement lui montrer la porte et lui dire aurevoir, elle avait fait son devoir en appelant les secours pour Edith et il n’avait aucune raison de s’embarrasser davantage de sa présence. Elle n’aurait même pas pu lui en vouloir qu’il retrouve une certaine froideur envers elle. Si leur dernière conversation leur avait permis de dire les choses et d’en mettre d’autres à plat, ils ne s’étaient pas quittés en d’excellents termes pour autant. Mais alors qu’elle s’attendait à ce que le départ des pompiers signe la fin de cette rencontre -et certainement ce qui serait cette fois un adieu- Soledad fut surprise d’entendre Doryan ramener le sujet de la concurrence féroce qui opposait les pompiers et le Samu. Une remarque qui avait pris la mexicaine de court. Même si elle aurait dû s’attendre à ce qu’il ne lâche pas l’affaire de sitôt, elle avait plutôt cru qu’il profiterait de l’occasion pour se débarrasser d’elle, il n’en était rien. Puisqu’il en allait ainsi, elle ne se fit pas prier pour rétorquer, et pour ne surtout pas aller dans le sens du moldu. Le voir rouler des yeux lui arracha une expression amusée. « Mais tu nous as vu nous, dis-toi qu'il y a pas meilleur, la preuve tu appelles le Samu, ils te renvoient vers nous. Ils t’ont pas dit on vous envoie les experts ma petite dame ? Etrange, ils le disent d’habitude. » Une moue dubitative s’afficha sur les traits de la mexicaine. Elle reconnaissait bien Doryan là, toujours à tirer le trait et à fabuler pour que la réalité l’arrange lui. En un instant, elle se retrouva en terrain connu, celui qui les avait toujours opposé et surtout amusé, alors rétorquer ne lui fut pas difficile. « Justement, ils m’ont dit que les experts étaient tous déjà pris alors qu’ils envoyaient les remplaçants. » Elle haussa les épaules, quoi c’était tout à faire plausible que le régulateur du Samu lui ait dit ça.

Nouvelle surprise, Doryan lui proposa de descendre avec lui pour flatter un peu l’égo de ses collègues pompiers. Une proposition qui fit hésiter Soledad, mais qu’elle finit par accepter. De toute façon, maintenant que les moldus savaient où elle habitait, et même quelle était la porte de son appartement, elle pouvait être sûre de les trouver sur son paillasson dans les dix minutes suivantes si elle tentait de les planter là. Franchement, Doryan ne lui avait pas rendu service en leur indiquant qu’elle vivait là. « Je leur ai juste fait gagner du temps, tu crois qu’ils savent pas lire sur des boîtes aux lettres ou demander à tes voisins où tu habites ? Non, non, je te sauve la mise, tu sais qu’ils peuvent venir chez toi, tu n’auras pas le choc de les voir se pointer devant ta porte avec la bouche en cœur et des bouquets de fleurs. » Soledad se retint d’avancer qu’au départ, il était le seul pompier à connaitre son adresse et que sans une indication de sa part aucun n’aurait eu l’idée de regarder les noms sur les boîtes aux lettres. C’était donc que l’information de base était venue de lui en premier lieu. Mais c’était trop tard maintenant, les trois moldus savaient tout ce qu’il y avait à savoir et Sol savait bien que Doryan n’exagérait pas quand il disait qu’ils seraient capables de débarquer chez elle. Elle soupira « Je vais devoir investir dans des vases alors. » Sur cette conclusion, Soledad récupéra les affaires d’Edith et ferma son appartement avant de suivre Doryan dans les escaliers. En chemin, elle profita de se retrouver seule avec lui pour le questionner à propos de Belle. Elle espérait qu’il avait récupéré sa chienne de chez ses parents, jamais Soledad ne lui ferait de mal. Tout comme jamais elle ne ferait de mal à Doryan. Mais puisqu’il semblait avoir du mal à croire cette dernière affirmation, elle espérait qu’au moins il puisse croire la première. Elle s’arrêta à sa suite dans les escaliers. « Oui. » Dans son dos, Soledad eut un bref sourire de soulagement alors qu’ils reprenaient leur descente. « Elle a un peu perdu niveau poids. Du coup pour me faire pardonner, elle a le droit de dormir dans le lit. » Si la première phrase de Doryan causa un pincement au cœur de Soledad -tout ça c’était de sa faute- la seconde était déjà plus encourageante. Elle aurait pu dire que jamais le moldu ne récupérerait son lit ou que Belle finissait déjà invariablement par grimper sur le matelas pendant la nuit, mais ce furent finalement de tout autres mots qui franchirent ses lèvres. « Ca me fait plaisir que tu aies pu la récupérer. Elle a dû te manquer. » Elle eut un sourire, un brin triste le sourire parce qu’elle n’oubliait pas pourquoi Doryan avait ressenti le besoin de se séparer de Belle pendant des mois, mais tout de même. Cela voulait dire qu’il l’avait cru et à ses yeux ce n’était pas rien.

Soledad fut bien contente d’avoir pu aborder ce sujet avec Doryan avant de rejoindre les pompiers et Edith car de nouveau il ne fallut que quelques secondes pour qu’elle se retrouve embarquée dans le tourbillon des moldus. Elle était juste venue leur dire au revoir et donner son sac à la grand-mère et voilà qu’ils voulaient l’embarquer avec eux. Ce n’était absolument pas nécessaire, même si Edith tenta d’avancer le contraire. Soi-disant qu’elle serait plus rassurée avec elle à ses côtés, alors ça c’était vraiment n’importe quoi, elle était accompagnée de quatre pompiers, il lui fallait quoi de plus ? D’accord, ils disaient beaucoup de bêtises et avaient mis un temps certain à s’intéresser à son cas, mais ils savaient quand même ce qu’ils faisaient. Ah et il ne fallait pas oublier qu’ils étaient beaux comme des dieux, comme précisé par Eddy. « En toute humilité, vous ne trouverez pas mieux que nous quatre. » La brune opina du chef, exactement, ce qui voulait bien dire qu’elle n’avait pas besoin qu’elle reste. Après, vu comment les pompiers en question avaient des égos énormes, Soledad se demandait surtout si son envie de la marier à Doryan ne venait pas d’une commotion. « Quoi tu préférerais qu’elle veuille que tu te maries avec un pompier moche ? » La mexicaine roula des yeux, c’était bien le moment de prendre la mouche tiens. Elle préférait qu’Edith arrête de vouloir la marier avec son ex, et encore plus de l’affirmer pile devant lui, mais clairement elle ne s’attendait pas à recevoir ce qu’elle voulait. « Je croyais que ça n’existait pas les pompiers moches. » Argua-t-elle à la place tandis qu’Eddy recommençait à critiquer les ambulanciers. Vraiment est-ce qu’un ambulancier canon ne valait pas mieux comme mari qu’un pompier moche, Soledad se posait la question. Mais elle évita de la poser à haute voix, ça aurait été de la provocation. Edith faisait des efforts dans ses choix, n’importe quoi. Soledad secoua la tête. « Edith n’est pas objective. Je suis sûre que la douleur lui fait dire n’importe quoi. » Se tournant vers la vieille femme, elle leva sa main droite et en baissa seulement le pouce pour laisser juste quatre doigts bien visibles. « Edith, j'ai combien de doigts ? » Soledad l'admettait, elle ne croyait pas vraiment que la grand-mère puisse aller dans son sens, mais elle ne s'attendait certainement pas à la répartie qu'elle lui servit. « Moi je vois surtout une main qui n'a toujours pas de bague de fiançailles. » Oh. Soledad ouvrit la bouche, outrée. Oh alors ça c'était vraiment petit. C’était un coup bas. Le pire c’était que sur ces belles paroles, Edith tourna un regard vers Doryan qui avait l'air de vouloir dire tu fous quoi ?

Avant de se prendre une nouvelle remarque du siècle, Soledad sortit du véhicule. Elle espérait toujours pouvoir rejoindre son appartement et laisser les pompiers conduire Edith à l’hôpital mais Mike en avait décidé autrement. Certes, ce serait l’occasion idéale pour enfin comparer les pompiers et le Samu mais ce n’était pas vraiment comme si c’était un objectif de vie pour la mexicaine, elle se servait surtout de tout ça pour les enquiquiner. « C’est vrai que là, tu ne pourras pas dire que tu n’as pas l’occasion de comparer si tu viens et tu te plains encore. » Quoi ? Soledad tourna un regard scandalisé vers Doryan, qui ne trouvait rien de mieux à faire que de la regarder avec un grand sourire. Un instant elle en fut particulièrement déstabilisée et oscilla de nouveau entre cette nouvelle réalité qui était la leur et leur habitude de toujours se chercher. « Mais je ne me plains pas. » Rétorqua-t-elle finalement d’une voix sourde. Elle ne se plaignait pas et elle ne réclamait pas, c’était les moldus qui insistaient, pas elle. Elle fusilla Doryan du regard, il n’avait pas besoin de les encourager avec ça, elle tentait de se sortir de ce guet-apens et lui ne l’aidait pas du tout. « J’aurais dû me douter que tu serais de leur côté. » Grommela-t-elle avant de se tourner vers Mike pour une nouvelle tentative. Il n’y avait pas assez de place dans le véhicule, voilà. Ce qui était un argument naze, elle le savait bien mais en même temps ce n’était pas simple de faire face à des pompiers surmotivés à l’idée qu’elle vienne avec eux, le tout avec la présence perturbante de Doryan juste à côté. Bien entendu, ses paroles furent balayées en un temps record puisque Mike trouva que c’était le moment parfait pour recommencer à flirter. Pour couper court à toute idée, Soledad demanda à Doryan d’ajouter tout ça aux choses à dire à la copine du moldu. « Je dois lui dire que Mike te garde une place dans le fourgon ? » La mexicaine lui adressa un regard blasé, non mais c’était sûr que s’il présentait les choses ainsi ça ne voulait pas dire grand-chose. Sauf qu’elle ne l’avait pas imaginé, le ton dragueur de Mike, et elle était prête à mettre sa baguette en jeu qu’il avait été à deux doigts de lui proposer de s’installer sur ses genoux. Elle choisit donc de reprendre ces paroles pour leur donner un peu plus de poids. « Tu peux lui dire qu'il est un peu trop content de me garder une place dans le fourgon pour être honnête. » Oui, même si Mika faisait cette tête d’innocent. Certainement que Cassandra connaissait cette expression par cœur encore un prénom de pnj à se souvenir.

C’était une évidence, Soledad ne s’en sortait pas. Et ça allait encore moins être le cas maintenant qu’Isaac se ramenait et était clairement ravi à l’idée qu’elle vienne avec eux. Pourquoi exactement, la mexicaine l’ignorait. Ils s’entendaient bien, certes, et elle appréciait vraiment ces moldus, mais ils étaient là pour faire leur travail, ils n’avaient pas besoin qu’elle soit dans les parages. Tout ce cirque allait lui filer mal au crâne alors voyant qu’elle peinait à leur faire entendre raison, elle se tourna vers Doryan pour qu’il mette fin à leurs bêtises. Un instant ils se regardèrent dans les yeux et la brune se surprit à avoir du mal à décrocher ses prunelles des siennes. « Je pense que Soledad a pas forcément envie de partir en vadrouille avec nous les gars. » Bien. Voilà qui était mieux. Voilà qui était plus logique, plus prudent également. Et qui ne plut pas du tout aux collègues du pompiers qui le fixèrent avec de grands yeux trahis. « Quoi, elle rentre du travail, elle a peut-être envie de se poser. » En silence, Soledad hocha la tête et lui adressa un regard plein de reconnaissance, c’était exactement ça. Elle rentrait du travail et eux ils étaient en plein dedans. Si l'argument était bon et que l'espace d'un instant la mexicaine songea que les pompiers allaient peut-être revenir à la raison maintenant que l'un d'entre eux s'opposait à cette idée, son espoir fut rapidement douché. Isaac comptait conduire vite, ce que Soledad ne voyait pas comment ça pouvait être un argument. Mais elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que Mike acquiesça et que tout s'enchaina. Ils voulaient aller vite, ils voulaient mettre la sirène et surtout ils voulaient la faire culpabiliser à l'idée de stresser Edith par son absence. Non mais cet abus c'était dingue quand même. Edith était parfaitement relax, c'était à cause de leur conduite de barge qu'elle allait stresser. Sans avoir la possibilité d'en placer une, Soledad assista impuissante à l'échange jusqu'à ce que Mike mette fin à l'échange. « C'est décidé, pour le bien de cette dame et parce qu'on veut te prouver qu'on est meilleur que les ambulanciers, tu viens. Qui est pour lève la main ? » La sorcière ouvrit de grands yeux. Comment ça c'était décidé ? Mais pas du tout, ça ne lui convenait pas du tout. Elle eut beau leur faire les gros yeux, ils levèrent la main, des airs particulièrement fiers sur leurs visages. Si elle n'était absolument pas surprise qu'Eddy, Mike et Isaac lèvent la main, elle le fut bien plus de voir Doryan en faire de même. Elle tourna vers lui des prunelles scandalisées par son retournement de veste. « Qui est contre ? » Dans un soupir, Soledad leva la main mais bien sûr elle fut la seule, et fut de fait complètement ignorée. « Personne voilà, c'est décidé, en voiture beauté. » exotique ?  

Le sort de Soledad fut donc décidé en moins de deux minutes et demie, pour son plus grand damne. D’accord, elle aurait pu refuser tout net et les planter là, mais ça aurait clairement jeté un froid et vu qu’elle appréciait ces moldus, elle n’avait pas envie de ça. Et encore moins de les voir la suivre jusqu’à son appartement pour la convaincre de venir. Ils en étaient capables, elle le savait. Quant à leur dire tout ce qui lui traversait vraiment le cœur et l’esprit, c’était impossible. « J'ai essayé tu es témoin, mais les arguments étaient trop bons. » La mexicaine se tourna vers Doryan. Oh, il pouvait bien avoir cet air désolé, ça ne marchait pas avec elle. Il avait essayé, mais pas bien longtemps et surtout, il s’était résigné bien vite. Soledad pensait qu’il aurait préféré ne pas rester plus longtemps en sa présence, mais apparemment ce n’était pas tout à fait ça. Elle ne croyait pas pour autant qu’il sautait de joie à cette idée -elle le voyait bien- mais au moins il ne lui était pas hostile. C’était déjà ça. « Je refuse de croire que tu étais au max. » Elle haussa un sourcil. Ils avaient eu un nombre incalculable de joutes verbales, les provocations ils connaissaient, avoir le dernier mot ils adoraient tous les deux, alors elle savait qu’il pouvait faire mieux que ça. Il le lui avait montré de nombreuses fois. Ca faisait partie de ces choses que Soledad ne parvenait pas à oublier, même alors qu’elle aurait tout donné pour. Voyant que Doryan la regardait, les sourcils froncés, elle lui rendit son regard sans comprendre. « Allez viens, tu peux compter sur Isaac pour nous mener en temps record là-bas, après tu seras libérée de tes obligations de voisine. » Les prunelles de la mexicaine dérivèrent sur les trois pompiers à leurs côtés. Ils avaient l’air si contents d’eux qu’elle en soupira, résignée. « Bien. » De toute façon elle sentait que si elle faisait le moindre geste pour retourner dans l’immeuble, elle finirait sur l’épaule de l’un des moldus, autant s’éviter ça.

Bien décidée à ne pas non plus leur faciliter la tâche, Soledad laissa Doryan ouvrir la portière du véhicule ce qui provoqua toute une discussion avec Mike. La mexicaine leva les yeux au ciel en les entendant parler d’elle comme si elle n’était pas juste là à leurs côtés. Elle ne comprenait pas pourquoi ça tenait tellement à cœur au moldu qu’elle monte devant, son argument de vendre du rêve ne la convainquant absolument pas. Elle se contenta de souligner « Il faudra m’expliquer comment ma présence peut rassurer Edith si je monte devant. » avant de les laisser continuer leur argumentaire comme si elle n’existait pas. Il était vrai que ce qu’avançait Doryan était logique, même s’il était toujours aussi nul en orientation, il connaissait le quartier et Soledad elle-même savait comment se rendre à l’hôpital en voiture. Comme il sentait sûrement qu’il ne faisait pas le poids, Mike changea de tactique pour invoquer la découverte du monde des combattants du feu. Non mais il était sérieux là ? La brune roula des yeux face à un tel abus et se retint à grand peine de souligner qu’ils allaient juste faire un tout en voiture et que ça n’avait pas grand-chose d’un exposer bluffant. Elle garda le silence face aux propos de Doryan, il paraissait un peu trop piqué au vif, c’était perturbant. Ce qui était plus perturbant encore c’était de savoir que pendant les mois qu’ils avaient vécus ensemble, c’était lui qui s’était appliqué à lui faire découvrir l’univers de son métier et qu’elle aurait aimé que cela continue ainsi. Un souhait qui était révolu désormais mais qui continuait de lui causer un pincement au cœur. La voix de Mike la ramena à la réalité. « Oui mais elle a pas envie d'être avec toi. » Soledad tourna de grands yeux vers le moldu, soufflée qu’il ose s’aventurer sur ce terrain-là, consciente que son sourire moqueur n’effacerait pas la brutalité de ses mots. Elle aurait aimé lancer un n’importe quoi d’une voix moqueuse, mais la réalité était bien plus complexe que ça. D’un côté c’était vrai, mais d’un autre… D’un autre, Soledad ne savait pas bien. Incapable de dire un mot, elle vit le changement se faire dans le comportement de Doryan, soudainement il ne trouvait plus à redire, il laissait le dernier mot sans se battre davantage et c’était révélateur. Elle en ressentit un mélange de tristesse et de culpabilité. « S'il est trop chiant, tape sur la vitre j'appellerai sa copine. » Avec un regard hésitant dans sa direction, elle acquiesça d’un hochement de tête.

Une fois que Doryan eut rejoint l’arrière du véhicule, Soledad adressa un regard de reproche à Mike. Rien ne l’avait obligé à aller sur ce terrain-là. Ignorant superbement la mexicaine, il tendit la main vers la portière ouverte. « Toi d’abord. » La brune lui jeta un regard suspicieux et secoua la tête de dépit. Le message derrière ce geste était parfaitement clair. « Sérieux ? Je ne compte pas sauter du fourgon en marche. » Elle n’avait pas voulu venir, mais il ne fallait pas exagérer non plus, elle n’avait pas besoin d’être entourée des deux moldus. « On n’est jamais trop prudent. » Il lui fit un grand sourire, se changeant en le cliché même du pompier charmeur. « Tu préfères que je te porte ? » Face aux mouvements de sourcils suggestifs de Mike, Soledad se résigna. Il en était tout à fait capable et ça aussi elle préférait l’éviter. « Je te jure qu'un jour je vais récupérer le numéro de ta copine. » Le menaça-t-elle avant de s’installer sur le siège du milieu. Elle n’eut même pas le temps de souffler qu’Isaac vint la rejoindre à sa droite et s’installa derrière le volant. Il lui fit un grand sourire. « Tu veux que je t’aide à boucler ta ceinture ? » Pour toute réponse, Soledad lui adressa un regard blasé et boucla elle-même sa ceinture. La dernière portière claqua quand Mike s’installa à son tour. « Regarde comme tu es bien entourée, tu devrais me remercier. » N’importe quoi. Il était vraiment trop content de lui et elle se désolait d’être en infériorité numérique, c’était tout de suite moins facile de lui rabattre le clapet quand tout le monde se liguait contre elle.

L’air encore plus fier que son collègue, Isaac démarra le fourgon et attendit moins d’une minute pour déclencher la sirène, manquant de rendre Soledad sourde au passage. « Bon… » Mince, ça sentait pas bon ce début de phrase. En fait, ça puait le piège à plein nez. Soledad se figea, attendant sans grande impatience la suite qui ne tarda pas à tomber. « C’est quand que tu vas te décider à pardonner à Doryan ? » Si elle ouvrit la bouche de surprise, ses yeux s’ouvrirent plus grand encore. Elle s’était attendue à beaucoup de chose en se retrouvant en tête à tête avec Mike et Isaac, surtout à beaucoup de bêtises et de flirt, mais certainement pas à ça. C’était Edith qui voulait la remettre en couple avec Doryan -et même les marier !- pas les pompiers. Soledad leur lança un coup d’œil incertain. « Lui pardonner ? » Au-delà du choix du sujet de conversation, elle n’était pas sûre de ce qu’elle devait comprendre exactement. Doryan lui avait assuré qu’il ne parlerait à personne de sa nature de sorcière et puisque ses collègues n’avaient pas changé de comportement avec elle, il devait avoir tenu parole. Mais elle ignorait ce qu’il leur avait dit de leur rupture. Est-ce qu’il leur avait parlé de son allégeance au Blood Circle et avancé que c’était là la raison de leur séparation ? Soledad ne savait pas trop quoi croire, tout ça la mettait terriblement mal à l’aise. « T’inquiète, ils nous entendent pas derrière. » Elle hocha machinalement la tête, toujours peu sûre de ce qu’elle devait répondre ou pas. La sirène fut de nouveau déclenchée pour passer un feu rouge, manquant de nouveau de la rendre sourde et lui donnant une excuse pour ne pas répondre. « D’accord, il a merdé, il le sait, tout le monde le sait. » Reprit le pompier qui semblait bien décidé à ne pas se laisser découragé par son silence ou son air perdu. « Mais ça se voit qu'il regrette. » Soledad fronça les sourcils. Ah ça, Doryan lui avait bien fait comprendre qu'il avait des regrets, mais pas comme semblait l'insinuer Isaac. Il regrettait de l'avoir rencontré et pour le coup personne ne pourrait dire à la mexicaine qu'elle avait mal compris, il le lui avait dit en la regardant droit dans les yeux. Ce fut cette affirmation qui fit tiquer la mexicaine.

Soudainement, Soledad se demanda ce que Doryan leur avait dit exactement. L’hypothèse qu’il leur ait parlé du Blood Circle ou juste de désaccord politique semblait de moins en moins probable. Sauf qu’elle ne parvenait pas non plus à deviner de quoi Isaac parlait exactement, de ce qui pouvait apporter des regrets à Doryan, surtout que les propos d’Isaac insinuaient que c’était lié à son comportement à lui. Et franchement, elle avait un peu peur de poser la question. « Tu devrais voir la tronche qu'il tire depuis que vous êtes plus ensemble, c’est insupportable. Il faut que tu fasses quelque chose Soledad. » La brune pinça les lèvres sans savoir quoi dire. Faire quelque chose c’était facile à dire pour eux. Elle était une sorcière et Doryan un Blood Circle, ils étaient ennemis, ils n’étaient pas faits pour être ensemble. Vivre heureux tous les deux ce n’était pas pour eux et si ça continuait toujours de lui briser le cœur, Soledad ne pouvait pas l’oublier. Clairement, ils ne savaient pas tout ça. « Vous étiez bien ensemble, non ? » Oh, ce n’était pas juste d’évoquer le passé comme ça, pas quand il continuait de lui tordre le cœur. « En tout cas c'était le cas de Doryan, avec ça aussi il était insupportable, mais c'était plus sympa que de le voir faire la gueule. » Soledad soupira. Malgré la séparation et les mois qui avaient passés, malgré la peur, les doutes et le gouffre qui s’était ouvert entre eux, elle détestait savoir Doryan mal. Elle n’oubliait pas que si elle n’était pas la seule coupable de l’histoire, elle n’était pas toute innocente non plus. « Oui... Bien sûr que oui on était bien ensemble. Pas la peine de me le rappeler. » Souffla-t-elle d’une voix amère. Ils n’avaient pas besoin de lui rappeler qu’elle avait été heureuse avec le moldu et que maintenant tout ça était terminé.

Malheureusement pour elle, les pompiers n’étaient pas décidés à s’arrêter là et la route jusqu’à l’hôpital n’était pas terminée. « Et ça te manque pas ? » Si elle avait eu un peu plus de mordant, Soledad aurait certainement rétorqué que ça ne les regardait pas, mais elle n’était pas ainsi et la question la plongea plus dans le désarrois qu’autre chose. C’était exactement ce à quoi elle s’appliquait à ne surtout pas penser depuis des mois, la question qu’elle refusait de se poser. Est-ce que Doryan lui manquait, est-ce que leur relation, ce qu’ils avaient partagé lui manquaient… La réponse était évidente mais aussi douloureuse. « Je… » Le hurlement de la sirène, fourbement déclenché par Mike l’empêcha de continuer. Elle lui adressa un regard furibond, parfaitement inutile. « Voilà ! J’le savais ! » Non, il ne savait rien du tout, elle n’avait même pas eu le temps de dire un mot. Et pourtant Soledad avait l’impression qu’effectivement, il savait et l’espace d’une seconde, elle se sentit terriblement vulnérable. « Maintenant je vois pas pourquoi vous pourriez pas surmonter tout ça et vous remettre ensemble. » De nouveau, la brune se demanda ce que les pompiers savaient réellement de la fin de leur histoire. Tout ça, ça voulait dire quoi exactement ? Elle n’était vraiment pas sûre qu’ils songent à la même chose. Loin de se douter des questionnements qu’il provoquait, Isaac enchaina. « Allez, il vous faudrait quoi ? Un ptit rencard ? Quelques verres de trop ? Le coup de l’ascenseur en panne ? Qu’il te sauve la vie, histoire de te rappeler qu’il est pompier et que c’est quand même la classe ? » Le moldu quitta la route des yeux une seconde pour jouer des sourcils. Soledad en conclut que Doryan n’avait pas mentionné l’agression dont il l’avait tiré quelques semaines plus tôt à peine. Elle était consciente qu’il lui avait peut-être bien sauvé la vie. Mais ils ne semblaient pas penser à la même chose. « On sait tout de vos cours de sauvetage. » Ah. Soledad se sentit rougir. Super, il manquait plus que ça. « J’suis sûr qu’on peut arranger ça. » Enfoncée dans son siège, la mexicaine soupira. Comment pouvaient-ils être au courant de tout et être si sûrs d’eux ? Il y avait quelque chose qui clochait. Mais puisque Soledad ne se voyait pas poser la question aux moldus, elle choisit de botter en touche et se tourna vers Isaac. « Attends, tu te portais pas volontaire pour être mon mari y’a même pas dix minutes, toi ? » Non mais sérieux, il faudrait savoir.

CODAGE PAR AMATIS




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So it goes
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mon allégeance : les Rosebury, Belle et Soledad
Lun 26 Juin - 20:55
Le temps fera les choses
mon ex
Seuls dans cet appartement, dans lequel Doryan n'était jamais entré avant aujourd'hui, le temps sembla se suspendre quelques instants. Non, il ne fut pas seulement suspendu, quelqu'un venait de le remonter. L'échange qu'il avait avec Soledad n'avait pas grand intérêt en réalité, ce qui était intéressant, c'était leurs expressions faciales. Se chercher pour des broutilles et ne céder aucun terrain à l'autre, ils connaissaient, c'était familier et ça faisait du bien. Son visage s'éclaira tandis que Soledad le contredisait en racontant des âneries. Ils avaient dit quoi ces saletés du Samu, qu'ils envoyaient les remplaçants ? Non mais, Doryan secoua la tête d'un air catastrophé « Tu as pas bien entendu, remplaçant, expert ça se ressemble phonétiquement. » C'était un peu gros là mais qu'importe personne avait dit que les arguments avancés devaient être véridique. « Ou alors tu étais pas concentrée sur ce qu'il te disait, il a dû dire ah vous avez appelé les remplaçants, le cas est trop grave on vous envoie les pompiers, ce sont eux les experts. » Il la regarda un sourire aux lèvres, attendant, il est vrai, avec beaucoup d'intérêt la réponse qui viendrait le cueillir.

Revenir dans la réalité qui était la leur fut difficile. En même temps ils ne pouvaient pas rester dans une bulle, il fallait que chacun reprenne le cours de sa vie, sans l'autre. Enfin, pour le moment, ils allaient devoir se supporter encore un peu, il fallait qu'elle descende pour dire au revoir à tout le monde et ensuite, elle pourrait commencer à investir dans des dizaines de vases. Ah bah c'était ça d'avoir la côte, elle avait beau soupirer, elle ne pouvait pas trop râler, c'était flatteur d'avoir des experts devant sa porte. Sans qu’il ne s’y attende, le sujet dévia sur Belle, il n'avait  pourtant pas de poils blancs sur lui. Non il semblerait que l'intérêt de Soledad soit réel et c'était étrange. Depuis le début, ils effleuraient la surface de la vie de l'autre, sans chercher à trop en savoir, l'instinct le poussa à s'inquiéter et à se demander s’il ne valait pas mieux botter en touche avant de se résoudre à répondre la vérité. Oui, Belle était chez lui. Il aurait aimé lui dire tellement de choses, partager avec elle la vitesse à laquelle elle était montée dans sa voiture lorsqu’il lui avait dit en ouvrant la portière on y va?  ses aboiements de joie  qui contrecarraient tellement avec les jérémiades des fois précédentes. La première fois qu'il était revenu d'une intervention et qu'elle l'attendait derrière la porte, son regard qui déclamait toute l'étendue de ce qu'elle éprouvait pour lui, l'intérêt très vite retrouvé pour sa nourriture, le charme qu'elle faisait aux inconnus lors des balades. Mais, à quoi bon lui dire tout ça ? Sa gorge se serra à ce constat, c'était sa vie à lui et à Belle, bien sûr, Soledad n'en faisait plus partie, qu'est-ce qu'elle en avait à faire des choses qui se passaient dans la vie du moldu, son ennemi. Il se contenta de lui dire qu'elle pouvait dormir dans son lit pour se faire pardonner son absence. Il tourna la tête pour regarder Soledad tandis qu'elle lui répondit, il la croyait lorsqu'elle lui disait que cela lui faisait plaisir. Certes il y a quelques semaines, il aurait balayé ses propos mais la discussion qu'ils avaient eu avait permis à Doryan de relativiser sur la façon dont Soledad percevait Belle. Son sourire triste le fit inspirer avant de lui souffler « Soledad, tu n'y es pour rien. » Autant elle avait des torts aux yeux de Doryan, autant il ne pouvait pas lui reprocher les choix qu'il avait fait. Une fois encore, c'est lui qui avait fait le choix de faire rentrer Soledad dans sa vie, c'est lui qui ne s'était pas inquiété des conséquences que ça pouvait avoir, l'erreur était sienne et il ne l'imputerait pas à la demoiselle.

Une fois en bas les bêtises reprirent de plus belle. Edith avait besoin de Soledad pour être rassurée. C'est vrai que quatre pompiers, c'est hyper dangereux, faut faire attention. Alors qu'il était du côté de Soledad, elle tira dessus à balle réelle, ça y est Edith avait des soucis, c'est pour ça qu'elle voulait le caser avec Doryan, non mais il y avait pire comme potentiel mari, déjà elle aurait pu lui choisir un pompier moche... argument rejeté par Soledad qui rétorqua que ça n'existait pas les pompiers moches « Non mais tu peux arrêter de marcher sur mon ego, sois honnête deux secondes il y a des pompiers bien plus moche que moi. » Pour que quelqu'un prenne soin de son ego, il observa les deux autres, voilà eux au moins ils hochaient la tête, bon pour Edith, elle avait l'air de hocher pour autre chose, faisant sûrement des plans de merde dans sa tête et les validant ensuite. Eddy trouva lui qu'il y avait pire qu'un pompier moche, un ambulancier... ah oui alors ça c'était sûr. Bien sûr que si Edith était objective, c'est Soledad qui était aveugle, non mais quelle honte cette fille. Voilà qu'en plus elle lui demandait de compter ses doigts, Doryan regarda Edith, lui mettant la pression mentalement, elle avait intérêt à répondre le bon chiffre, il fallait peut-être lui souffler. Arg, cette quoi cette réponse ? En plus, bêtement, Doryan regarda la main de Soledad pour constater. C'était tout à fait exact mais était-ce une mauvaise chose ? Pourquoi Edith le regardait lui ? Genre c'était sa faute à lui. Il lança un regard de reproche à Soledad, non mais elle était obligée de montrer sa main, elle aussi « J'économisais, je pouvais quand même pas lui filer de la camelote. » Meilleure excuse au monde, comme ça il passait pour un type bien. Oh il aurait pu avancer qu'il l'avait demandé en mariage et qu'elle avait dit oui, qu'il lui avait mis la bague au doigt et qu'il n'était pas responsable du fait qu'elle ne la porte pas mais ça lui semblait si loin, une autre vie, et songer à cela lui faisait plus de mal que de bien, tout ça il l'avait perdu et ressasser le passé n'avait pas grand intérêt. La leçon était retenue, plus jamais il ne s’investirait dans une relation, très franchement les coups d'un soir c'était bien mieux.

Afin d'éviter une nouvelle fois l'angoisse de la discussion mariage, ah mais bordel qu'elle s'occupe de son neveu, Doryan suivit rapidement Soledad en dehors du fourgon. Ça ne s'arrêtait JAMAIS, bon après Mike était meilleur négociateur que les deux forceurs du fourgon et les arguments étaient bons, ce serait un bon moyen de comparer. Soledad préféra le regarder de manière offusquée, la raison le parti qu'il prenait, celui de son métier quelle surprise. Voilà qu'elle lui râlait dessus. Ça n'allait pas se passer comme ça « C'est toi tu t'entêtes, reconnais qu'on est meilleur que le Samu. » En plus elle enchaînait les arguments de merde et Mike déjouait tout, voilà qu'en  prime Doryan devait faire la balance auprès de Cassandra parce que son mec était un peu trop content de faire venir Soledad avec eux « Bien mdame, ce sera répété et amplifié. » Enfin ça n'avait pas trop l'air d'inquiéter le principal concerné qui se contentait de faire sa tête d'innocent, plutôt confiant dans le fait que Doryan ne dirait rien. Bon, certainement que Cassandra demanderait qui était la fille et en apprenant que c'était Soledad, elle se contenterait de rigoler... amie indigne elle aussi... Il fallait vraiment que Doryan fasse du tri dans ses amis.

Histoire de ne pas être un pauvre type qui se fichait éperdument des envies de Soledad, Doryan accepta de lui filer un coup de main et de faire passer à ses collègues l'idée que Soledad voulait être chez elle, qu'elle avait une journée dans les pattes et qu'elle avait mieux à faire que de suivre des pompiers dans leurs aventures. Le problème de prendre le parti de Soledad, c'est que Doryan passait pour un traitre aux yeux des personnes qu'il fréquentait le plus, pour une fille qu'il ne reverrait jamais, ça la foutait un peu mal. Les arguments des pompiers étaient plutôt bons en prime, ça ne coûterait pas grand chose à Soledad, elle pouvait accepter, elle serait de retour avant la nuit. Bon quand ce n'était pas les trois pompiers qui regardaient mal Doryan, c'était Soledad. La cause de ce regard, le fait qu'il vote pour qu'elle vienne plutôt que de voter avec elle contre. Elle savait compter jusqu'à trois, ils auraient été en infériorité numérique, ça n'aurait rien changé. Oh il essaya bien de lui faire reconnaître qu'il avait tenté de l'aider mais qu'il n'avait pas trouvé les bons mots. Elle n'était pas d'accord avec lui, il n'était pas au max, elle n'avait pas entièrement tort « C'est pour que tu puisses voir à quel point on est bon, c'est important quand même non? » Alors qu'il était déterminé à la faire monter devant, Doryan se retrouva face à un Mike déterminé à lui prendre le chou et à utiliser tous les leviers qui lui venaient en tête. Oh il ne fallait pas croire, Doryan était un adversaire coriace bien décidé à ne pas lui rendre la tâche facile et à le contredire, encore et encore, jusqu'à ce que Mike sorte certainement la phrase la plus sensée de la journée. La phrase qui frappa Doryan, pleine de vérité mais tellement douloureuse à entendre et à accepter, il n'y avait rien à répondre à cela, c'était un fait qu'il aurait été idiot de nier. C'était une défaite et elle était cuisante, avant de tourner les talons, il proposa son aide à Soledad tout en sachant qu'il parlait dans le vent, ça permettait de garder un peu la face.

Une fois à l'arrière, il devait des comptes à Edith sur pourquoi Soledad n'était pas avec lui, qu'ils allaient lui piquer sa copine, qu'il avait le plus grand danger avec lui... mais très certainement. Puisque Soledad n'était pas là pour le reprendre, il décida d'établir des faits « Elle a mal au cœur en voiture, du coup je lui ai dit de monter devant et comme Eddy donne mal à la tête je me suis dit qu'il valait mieux que je l'accompagne pour qu'il se tienne à carreau. » Il adressa son plus beau sourire aux deux personnes qui l'accompagnaient « Ohlala qu'il est prévenant ce garçon. » Merde, en voulant enquiquiner Soledad en la faisant passer pour une fragile, voilà qu'il faisait briller les yeux de mamie Edith... quel bouffon. La sirène fut déclenchée à peu près à ce moment-là par Isaac, permettant à Doryan de changer subtilement de sujet « Vous avez vu pour que ça aille plus vite on a mis la sirène, pas de panique tout ira bien, vous voulez qu'on ouvre le rideau et qu'on vous fasse une visite de la ville? » Il tourna la tête vers l'avant du véhicule en entendant le ton d'Isaac, ça ne lui ressemblait pas. Il jeta un coup d'œil rapide à Eddy qui lui fit un pouce en l'air suivit d'un grand sourire, le genre de sourire t'inquiètes alors que oui c'est inquiétant.  

Le sujet de discussion choisi pour le voyage jusqu’à l’hôpital était une véritable catastrophe, Doryan se raidit. Non mais si quand ses collègues lui avaient demandé pourquoi Soledad ne venaient plus aux soirées, pourquoi il ne parlait plus de Soledad, il avait cherché une excuse. Il était évident qu’il ne pouvait pas dire la vérité sur Soledad, autant parce qu’il se sentait coupable de sa propre situation que parce qu’il ne voulait pas qu’il arrive quoi que ce soit à Soledad. Aujourd’hui, il s’était dit que ça avait été une bonne idée de ne rien dire, la perception qu’ils avaient de Soledad était inchangée et certainement plus agréable pour tout le monde. Le revers de la médaille de ce silence c’est qu’ils interféraient dans la vie privée de Doryan et de Soledad, mais sur des choses fausses et ça, c’était vraiment problématique. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’elle devait lui pardonner et pour cause, il n’y avait rien à pardonner. Enfin si, elle pouvait lui pardonner d’être Blood Circle mais ça n’avait pas de sens de dire cela. Il ne voulait pas spécialement que la conversation s’éternise, ce serait quand même fâcheux qu’ils en viennent à lui apprendre qu’elle devait pardonner Doryan pour une infidélité. Le problème de ce minuscule petit mensonge de rien du tout c’est qu’il n’avait pas prévu qu’il reverrait Soledad, pas prévu que ses collègues reverraient Soledad et encore moins qu’ils se diraient que Soledad pouvait, avec un peu d’aide, pardonner. Il y avait aussi une pointe un peu plus vicieuse, quelque chose qu’il essayait d’enfouir désespérément, il ne voulait pas qu’elle en vienne à douter de la personne qu’il avait été à ses côtés. La fidélité avait été un sujet, ça c’était assez mal passé et il avait bien cru perdre sa copine ce soir-là, il n’avait pas envie qu’elle se dire que cette parole qu’il lui avait donnée, il ne l’avait pas tenu. C’était ridicule de se dire cela, il s’en rendait bien compte, qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre la façon dont Soledad le percevait, c’était déjà négatif, un peu plus un peu moins ça n’aurait rien dû changer. Pourtant, à la seconde où Mike mentit à Soledad, Doryan se déplaça pour aller rétablir les fait « Eddy » Alors qu’elle parle à Eddy, lui il s’en fichait « EDDY ! » « AIE, mais ça  va pas ?! » Purée mais il venait quand même pas de lui balancer le sac de la vieille dans la tête ?! Mais carrément que si « Vous lui avez donné votre sac pour qu’il me balance à la figure ? » « C’est pas exactement ça. » « Ah si totalement, elle a montré son sac et toi du doigt. » « Moi je pensais qu’il allait prendre un truc dedans, pas envoyer tout le sac. » « Oh bah quelle bonne idée, la prochaine fois donnez lui le trousseau de clé directement, je vais avoir une bosse là. » « ça va ça ne devrait pas être trop dur pour être pris en charge par les pompiers. » « Merci Edith. » « Est-ce qu’on demanderait pas à Soledad de faire un bisou magique ? » « Bonne idée, ohlala que je les aime bien ces petits pompiers. »

Doryan roula des yeux avant de reprendre son idée première « Eddy, si je vous passe ma chaussure, vous pouvez lui balancer dessus, il va tout gâcher ? » « Bien sûr madame ! » Doryan se tourna vers les deux violents de première « Mais ça suffit maintenant, je vais plus me souvenir de Soledad si vous me faites une commotion cérébrale, c’est pas ce que vous voulez quand même ?! » Les deux baragouinèrent quelque chose comme non. Purée mais c’était trop bien comme moyen de pressions « Ils racontent des salades,  on va pas la laisser croire qu’on l’entend pas si ? » Bon en réalité ça n’était pas exactement ce qui chiffonnait Doryan mais ça c’était un détail « Si » « Totalement, solidarité entre collègue oblige. » La solidarité entre collègue elle avait bon dos tout de même, ils étaient en train de dire qu’il faisait la gueule h24 là « Non mais l’abus je fais pas la gueule » « Bah disons que t’as un peu changé. » « Ah ça c’est l’amour » « Edith… » « Il mange un peu moins non ? » « Il boit moins surtout » « Faites comme si j’étais pas là. » Elle venait de lui faire pouet pouet avec les mains là non ? « Ah ouai c’est l’amour. » Mais aucun rapport, il buvait moins parce qu’il avait peur de pas pouvoir se défendre si Soledad avait décidé de le buter ou le faire buter. Chose qui avait un petit peu changé depuis leur dernière discussion. Il délaissa une nouvelle fois les deux enquiquineurs qui lui inventaient une vie pour écouter ceux de l’avant, abandonnant, pour le moment, l’idée de dire à Soledad qu’ils entendaient tout. C’était étrange d’entendre ses collègues dire qu’ils avaient vu un changement dans son comportement, qu’il avait été bien avec Soledad, ce que Doryan ne pouvait nier, il avait apprécié ces mois à ces côtés et il eut un sourire triste en entendant Soledad dire avec amertume qu’elle avait apprécié cette parenthèse aussi. L’Histoire les avait rattrapée et le mieux à faire à présent, c’était d’oublier, oublier que la fille avec qui il avait passé des mois géniaux lui avait caché qui elle était, ce qu’elle faisait dans la vie, qu’il avait eu le droit à une infime partie de ce qu’était Soledad Velasquez et ça, uniquement parce qu’il était un movdu.

Et pourtant, lorsque Isaac posa sa question, la réponse était positive, bien sûr que ça lui manquait. Bien sûr que ça faisait drôle de ne pas entendre son portable vibrer, de ne pas envoyer un message pour dire on se voit ce soir ou que la question lui soit posée. Impossible pour Doryan d'oublier des mois de relations en un claquement de doigts, la chute avait été trop brutale, trop imprévisible. Se dire cela ne changeait rien à la réalité, la réalité c’était qu'ils ne pouvaient pas changer qui ils étaient et ils étaient condamnés à s'éviter. Il entendait le silence de Soledad derrière la question et il en fronça les sourcils, habituellement Soledad gardait pas vraiment le silence, en tout cas pas la Soledad qu'il connaissait. Il n'aurait jamais la réponse à sa question vu qu'un idiot déclencha la sirène, la tête de Doryan devait être particulière puisque Eddy prit la parole « La réponse c'est si bien sûr que si, si tu te demandes. » Le pompier tourna la tête vers l'expert des sentiments de Soledad... dis donc mais c'est qu'il ignorait qu'il la connaissait si bien. « Ca m'a tout l'air d'être de l'amour ça aussi. » Avec elle, c'est simple, tout était de l'amour dès que ça concernait Soledad et Doryan. Ironiquement, il demanda « Elle aussi elle mange moins? » Et encore un pouet pouet avec les mains.  Devant, les entremetteurs s'étaient lancés dans une quête incroyable, les remettre ensemble. Ils avaient oublié un détail énorme, Doryan n'avait pas envie d'être en couple. Avant de vouloir arranger les choses, ils auraient dû lui demander si lui en avait envie et clairement, ça n'était pas le cas. Être en couple avait été un échec cuisant. Il ne comptait pas reproduire ce schéma, de ça il en était persuadé. Il ne pouvait cependant pas leur en vouloir puisqu'ils ne savaient rien et que la seule information qu'ils possédaient était cette histoire de coucherie. Ah des idées, ils n'en manquaient pas « C'est quoi cette histoire de cours de sauvetage? » Elle n'était pas du tout curieuse comme mamie Edith, Doryan se contenta de dire « Je lui apprenais » Il se fit couper par Eddy « A mettre sa langue dans la bouche de Soledad. » Franchement, c’était nul quand c’était lui qui racontait « Vous voulez pas lui donner un autre cours de sauvetage ? » Blasé, Doryan était blasé « Surtout qu’avec les deux lourds devant » Ah les deux lourds étaient devant, c’est marrant parce que Doryan avait l’impression qu’ils étaient DERRIERE « Elle a l’air de manquer d’air, c’est sûrement qu’elle a du mal à respirer. » Bien sûr, c’est pas du tout parce que c’était le pire sujet au monde. Comme pour aller dans le sens des pensées de Doryan, Soledad rétorqua une phrase tout à fait sensée, le type qui essayait « d’arranger » les choses il voulait se marier avec quinze minutes auparavant.

Il y eut un laps de temps suffisant pour que Doryan commence à sourire, ravi que Soledad ait coincé cet imbécile avant qu'Isaac ne réponde « C'est ta façon de me dire que tu es intéressée Soledad? » Si à titre personnel Doryan s'en fichait totalement - mais bien sûr- il y en a un qui foudroyait l'avant du camion en marmonnant « Il suit pas du tout le plan. » Ah parce qu'ils avaient un plan? Mamie Edith se contentait de regarder Doryan d'un air réprobateur « Il va lui donner des cours de secourisme. » Alors que Doryan était parti pour dire une bêtise, elle lui lança un tel regard qu'il se sentit obligé de taper un peu violemment sur la vitre « Isaac? »  « Parle à Mike je suis occupé avec Soledad. » Ah oui, pardon, il était occupé avec Soledad « Mike, mamie Edith va pas bien, elle devient toute pâle et elle arrête pas de dire qu’elle a mal. » Eddy, en très bon partenaire qui suivait tout ce qui se passait souffla à Edith « C’est le moment où vous devez dire aie aie aie j’ai mal. » « Aie aie aie, j’ai mal. » « Non mais Edith, faites un effort là quand même, on parle de mon mariage merde. » Qu’est ce qui convainquit madame Edith d‘avoir l’air un peu plus crédible, le mariage à coup sûr, c’est fou comme ses cris de douleurs parurent plus crédible, à un point tel que Doryan s’inquiéta réellement  et se rapprocha d’elle pour poser une main sur son épaule mais avant même qu’il lui ait demandé si ça allait, elle lui fit un clin d’œil. Cette fille était une vraie actrice.

Le véhicule utilitaire roulait maintenant à grande vitesse, sirène à fond « Donnez lui des antalgiques au moins ! » « Un peu stressé votre collègue, c’est le fait de pas réussir à concrétiser avec Soledad ? » Doryan et Eddy se regardèrent et secouèrent négativement la tête « Il a l’habitude, il concrétise JAMAIS, pour ça qu’il est célib » Il avait bien évidemment monté un peu la voix  pour être sûr qu’Isaac l’entende. « Pour la cohésion du groupe, je dois vous dire qu’il vous a insulté en chuchotant.  Bien sûr que si c’est pour la cohésion Isaac, tu me connais, avoir une équipe unie, il y a que ça qui compte. C’est pour ça que c’est important que tu te remettes avec Doryan Soledad, il y a des tensions au sein de la brigade depuis que vous êtes plus ensemble. » Il inventait au fur et à mesure lui non ? Est-ce qu’il savait où il allait ? « Ce qu’il essaie de dire, aie, c’est que Doryan est très jaloux et qu’il risque de mettre des coups de poings » « Mais n’importe quoi ! » « Des coups de pieds, Doryan il met des coups de pieds. » Mais ça n’était pas plus vrai, c’est quoi ces mensonges « Des coups de pieds pour être sûr de les défigurer et que tu ne veuilles pas les embrasser, AIE. » Alors le Aie, ça n’était absolument pas parce que Doryan avait frappé qu’on se le dise.  « C’est quand même beau le destin, une ville de 100 millions d’habitants et se retrouver par hasard… c’est un signe vous croyez pas ? » 100 millions d’habitants, mais bien sûr et un signe… Doryan observa la grand-mère « vous avez quand même pas fait exprès de vous péter la jambe pour nous réunir, si ? » Non mais là ce serait la détermination à l’état pure, flippante la mamie si c’était ça. « Soledad, je t’ai pas entendu répondre, tu crois pas que c’est un signe ? Le signe que le temps du pardon est arrivé ? »



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Soledad Velasquez
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Sam 1 Juil - 19:15




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



S’il restait une seule constante entre Doryan et elle, c’était bien qu’ils étaient incapables d’avoir une conversation sans se chercher. Et encore moins de se retenir de répondre aux provocations de l’autre. Ca avait un aspect perturbant, Soledad ne pouvait pas le nier. Parce qu’en se retrouvant dans cette situation, elle avait l’impression d’être projetée bien des mois auparavant, quand tout ça était son quotidien, quand elle savait que chacune de ses paroles allait être cueillie au vol et recevoir une répartie digne de ce nom. Quand elle attendait ces réponses avec impatience. Or aujourd’hui, tout ça était terminé, Soledad le savait bien. Elle était parfaitement consciente que plus rien ne se jouait entre Doryan et elle, et que plus rien ne se jouerait dans le futur. Et c’était ça le pire, retomber dans ces habitudes qui avaient rythmé leur temps passé ensemble. Elle avait retrouvé ces réflexes avec un naturel désarmant, qui pour un peu lui poserait question. Mais pour le moment elle préférait ne pas s’attarder là-dessus. Pour le moment, elle se trouvait dans une situation déstabilisante alors elle était bien contente de pouvoir se reposer sur ces habitudes. Ca avait un aspect rassurant, pour la première fois depuis des mois, elle avait l’impression d’évoluer en terrain connu. Ca n’avait rien à voir avec la dernière conversation qu’elle avait eu avec Doryan. Celle-là avait été nécessaire mais aussi terriblement anxiogène pour elle. Avoir une conversation différente avec le moldu lui faisait du bien, ça lui faisait l’effet d’une bouffée d’air frais. Alors bien sûr, elle ne pouvait s’empêcher de répondre à la moindre de ses provocations. « Tu as pas bien entendu, remplaçant, expert ça se ressemble phonétiquement. » Et le mieux, c’était que Doryan lui répondait. C’était un changement énorme par rapport à leur dernière conversation, alors même si Soledad savait que ça ne voulait rien dire, que ça ne changerait rien, elle ne pouvait s’empêcher d’en profiter. « Pas du tout. » Glissa-t-elle rapidement en réponse à sa mauvaise foi évidente avant qu’il n’ait le temps de reprendre. « Ou alors tu étais pas concentrée sur ce qu'il te disait, il a dû dire ah vous avez appelé les remplaçants, le cas est trop grave on vous envoie les pompiers, ce sont eux les experts. » Ah, voilà le retour des arguments nuls et de la mauvaise foi évidente. Un terrain que Soledad connaissait parfaitement bien et qui ne pouvait appeler qu’à une réponse. Même après tout ce qu’il s’était passé entre eux, après tout ce temps éloigné, la mexicaine trouvait ça toujours aussi facile de le contredire. S’en était devenu naturel, un rôle dans lequel elle se glissa avec facilité, encouragée par le sourire qui flottait sur les lèvres de Doryan. « Oh non, j’étais parfaitement concentrée et mon ouïe va très bien. » Déjà, il était important de le rassurer sur son état de santé, Doryan avait l’air inquiet. Elle lui jeta un coup d’œil, avant de reprendre, le plus naturellement du monde. « Si tu veux tout savoir le régulateur m’a même dit que c’était une intervention facile alors qu’il pouvait vous envoyer, que ça devrait aller pour vous. » Elle haussa les épaules, mine de rien. Tout en s’appliquant à camoufler le frémissement au coin de ses lèvres.

Une fois dans les escaliers pour rejoindre les pompiers en bas, puisqu’il fallait à tout prix que Soledad prenne la peine d’aller leur dire aurevoir, elle prit le temps d’interroger Doryan sur Belle. Depuis qu’il lui avait appris qu’il avait déposé sa chienne chez ses parents pour la protéger d’elle, ça la travaillait. Elle avait toujours du mal à accepter l’idée qu’il ait peur d’elle, et encore plus qu’il s’imagine qu’elle était capable de s’en prendre à ses proches ou à son animal. C’était terriblement loin de qui elle était et de tout ce qu’elle avait tenté de lui expliquer quelques semaines plus tôt, alors ça lui faisait mal de savoir qu’il pensait ça d’elle. Un peu égoïstement, Soledad voulait savoir s’il avait ramené Belle chez lui, parce que si c’était le cas alors ça voudrait dire qu’au moins une partie de ce qu’elle lui avait dit n’avait pas été en vain. Que sur ça au moins il avait accepté de la croire. Elle fut soulagée d’apprendre que ça avait été le cas, que Doryan avait récupéré Belle et qu’ils pouvaient de nouveau profiter de la présence l’un de l’autre. Ca la peina d’apprendre que la chienne avait perdu du poids, cette séparation n’avait dû être simple pour personne, elle s’en doutait sans mal et elle ne pouvait s’empêcher de s’en sentir un brin coupable. « Soledad, tu n'y es pour rien. » Le ton de Doryan poussa Soledad à ralentir dans les escaliers pour lever les yeux vers lui. Elle le regarda un instant en silence, se demandant s’il croyait vraiment ce qu’il disait. Il avait eu tant de reproches à lui faire la dernière fois, et elle avait tant eu la sensation de parler dans le vide, qu’elle ne parvenait pas à savoir. Finalement elle souffla sur le même ton que lui. « On sait tous les deux que c’est faux. » Du moins en partie. C’était à cause d’elle qu’il avait craint pour la vie de Belle. A cause d’elle qu’il avait choisi de l’emmener chez ses parents. C’était peut-être de l’histoire ancienne, Soledad se défendrait peut-être toujours d’avoir pensé à mal en gardant ses secrets pour elle, mais elle ne niait pas que ses choix avaient entraîné des conséquences. Des conséquences qu’elle regrettait, mais qu’elle ne pouvait pas effacer.

Ce qui était également difficile à maitriser, c’était les trois pompiers qui les attendaient en bas de l’immeuble. Quant à Edith, elle était tout simplement hors catégorie, absolument indomptable la mamie. Tous avaient décidés qu’il fallait que Soledad vienne avec eux jusqu’à l’hôpital et rien ne semblait pouvoir les ramener à la raison. Maintenant qu’elle y songeait, la brune se disait que ça avait été une mauvaise idée de les laisser seuls tous ensemble, ils avaient clairement eu le temps de comploter et c’était vraiment mauvais pour elle. Parce que la volonté de Soledad ne faisait pas grand effet face à celles des moldus réunis. Et que franchement Doryan était loin de l’aider avec ses remarques. « Non mais tu peux arrêter de marcher sur mon ego, sois honnête deux secondes il y a des pompiers bien plus moche que moi. » Soledad roula ostensiblement des yeux. Ah, les autres pouvaient hocher la tête, jamais elle n’avait dit le contraire. Mais elle n’allait pas non plus le dire aussi ouvertement, ça aurait trop fait plaisir à Doryan. Et ça l’aurait entrainé sur un terrain qu’elle préférait ne pas prendre. « Il faudra que tu m’expliques comment tu peux mal prendre un compliment. » Lança-t-elle à la place. Et puis son égo allait très bien. Soledad le connaissait l’égo de Doryan et il en faudrait bien plus pour lui faire mal. Même les remarques d’Edith ne devaient pas l’atteindre, et pourtant la mamie ne retenait pas ses mots. La manière dont elle souligna que Soledad n’était toujours pas fiancée relevait presque de la sauvagerie. A ces mots, la brune ouvrit de grands yeux en voyant le moldu lui adresser un regard où le reproche se lisait. « J'économisais, je pouvais quand même pas lui filer de la camelote. » Oh, non mais ça c’était n’importe quoi. Genre, il avait eu l’intention de lui offrir une bague, une vraie, surtout pour la demander en mariage. Non mais quel abus. Soledad avait beau savoir que leur relation avait été réelle -contrairement à ce qu’il pensait- elle savait bien qu’ils n’en n’avaient jamais été là. Bon, sauf ce fameux jour au zoo, mais même ce jour-là c’était ses sous à elle qui avaient payé la bague cerise avec laquelle il avait osé la demander en mariage devant tous les visiteurs. Mais encore une fois c’était un souvenir qu’elle jugea plus sage de ne pas mentionner. « C’est bizarre, moi j’avais surtout l’impression que c’était parce que tu avais des palpitations rien qu’en entendant le mot fiançailles, ou bague, ou mariage, ou même rien que bouquet... » Elle haussa un sourcil provocateur en direction de Doryan. La liste était longue, elle pouvait continuer un moment comme ça, il suffisait qu’il le lui dise parce qu’elle était prête. Par contre, vu les quelques conversations à ce sujet qu’ils avaient pu avoir par le passé, elle espérait qu’il s’était préparé.

Ou au moins qu’il s’était mieux préparé qu’elle en cet instant. Ces protestations pour ne pas monter dans le véhicule avec les pompiers étaient complètement vaines. Pire, même Doryan s’y mettait maintenant, entre elle et ses collègues il avait fait son choix et elle avait beau s’en scandaliser, ça ne changeait rien. « C'est toi tu t'entêtes, reconnais qu'on est meilleur que le Samu. » La mexicaine pinça les lèvres dans un geste buté. Oui, elle était têtue et il était temps que Doryan s’en rappelle. Comme si elle allait juste se contenter de renoncer et d’aller dans son sens, c’était vraiment mal la connaitre. Elle pouvait admettre quand il avait raison, ou qu’elle abusait franchement -ce qui n’arrivait jamais- mais là ce n’était pas le cas. Pas du tout le cas. « Je ne reconnaitrai rien du tout sans preuves. » Grommela-t-elle tout en ayant parfaitement conscience qu’elle râlait essentiellement pour râler. Ce qui n’allait absolument pas l’empêcher de continuer. Il fallait dire qu’il n’y en avait aucun pour aller dans son sens et que ses arguments avaient une durée de vie particulièrement limitée. En désespoir de cause, elle demanda à Doryan d’informer la copine de Mike de combien son copain était motivé à l’idée de lui faire une place dans le fourgon, histoire de ne pas être la seule à galérer dans cette histoire. « Bien mdame, ce sera répété et amplifié. » Soledad adressa un sourire moqueur à Mike, avant de hocher la tête, satisfaite. « Merci. » Bon, elle savait que les chances que Doryan s’exécute étaient inexistantes, ou que si c’était le cas Cassandra allait tout prendre à la rigolade étant donné qu’elle savait que le grand jeu des pompiers était de draguer les nanas des autres -ex dans ce cas de figure- mais quand même, pour une fois qu’elle était un minimum soutenue.

Parce que pour la suite, ce ne fut absolument pas le cas. Oh, Doryan fit bien une tentative -et elle lui en fut reconnaissante- mais ce fut un échec total et ça se changea même en trahison lorsqu’il vota pour qu’elle vienne avec eux. Il pouvait toujours afficher un air penaud, Soledad savait bien qu’il n’avait pas été au max de ses capacités, elle avait été son adversaire assez souvent pour savoir de quoi il était capable afin d’avoir le dernier mot. « C'est pour que tu puisses voir à quel point on est bon, c'est important quand même non ? » La sorcière lui adressa un regard peu convaincu. Alors, clairement ils n’avaient pas la même définition d’important, mais là personne n’était surpris. « Important pour votre égo, oui. » Glissa-t-elle avec néanmoins un sourire au coin des lèvres. Au fond, si elle aurait préféré s’épargner un détour par l’hôpital en compagnie des moldus les plus déterminés du monde à l’enquiquiner, elle ne lui en voulait pas pour autant. C'était juste un aller-retour après tout. Elle allait subir un peu plus longtemps les lubies des uns et des autres, c'est à dire les remettre ensemble pour Edith et flirter avec elle pour les pompiers, et ensuite elle pourrait rentrer chez elle et reprendre le cours de sa vie. Tout irait bien, ce n'était rien de nouveau, ça faisait déjà de longues minutes qu'il en allait ainsi, elle pouvait gérer. Le comportement des pompiers envers elle n'avait rien de nouveau et elle avait toujours su s'en amuser. Soledad ne voyait pas pourquoi cette fois-ci devrait être différente, sa rupture avec Doryan n'avait pas besoin de compliquer quoi que ce soit. Du moins jusqu'à ce que Mike ouvre de nouveau la bouche. Si sa remarque était vraie, ça ne l'empêcha pas de tomber comme une sentence et de jeter un froid autour d'eux. Figée de stupéfaction et de gêne, Soledad n'osa pas prononcer le moindre mot. A force de discuter et de plaisanter avec les pompiers comme avant, comme elle l'avait toujours fait, elle avait presque oublié que plus rien n’était comme avant. Le rappel était brutal et il la peina presque autant que de voir Doryan perdre son sourire.

Peut-être que ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, qu'elle aurait dû se douter que ce trajet n'allait pas être tout à fait comme les moments qu'elle avait déjà passé auprès des moldus. Mais ce ne fut pas le cas alors quand Isaac lui demanda de but en blanc à quel moment elle comptait pardonner Doryan, Soledad fut totalement prise au dépourvu. Entre la sirène du véhicule qui lui hurlait dans les oreilles, et les questions des pompiers, la mexicaine ne savait plus où donner de la tête. Mike avait beau lui assurer qu'elle pouvait parler librement, que ceux à l'arrière ne les entendaient pas, ce n'était pas pour autant que c'était plus simple. Quelque chose clochait dans les paroles d'Isaac, elle avait peut-être des choses à pardonner à Doryan, mais l'inverse était également vrai et elle trouvait étrange que les moldus ne le mentionnent pas. Elle avait le sentiment confus qu'ils ne parlaient pas de la même chose mais elle n'était franchement pas à l'aise avec l'idée de leur poser clairement la question. Doryan lui avait assurer qu'il ne parlerait pas de sa nature de sorcière, et sur ce point elle le croyait, mais maintenant elle se demandait comment il avait pu expliquer leur rupture aux autres. La logique aurait voulu qu'il ne s'embarrasse pas d'explications, qu'il se contente de dire que ça n'allait plus entre eux et que la séparation avait été inévitable, mais vu les propos de ses collègues il ne s'était sûrement pas contenté de ça. Ce qui était bien loin d'aider Soledad dans cette conversation. Tout devint plus gênant encore quand les pompiers lui rappelèrent qu'elle avait été bien, réellement bien, dans cette relation et que oui, ça lui manquait. Elle eut beau ne pas répondre, c'était difficile de nier. Oui, ça lui manquait, elle avait vraiment été heureuse aux côtés de Doryan et aujourd'hui leurs rire, leurs bêtises et leur complicité lui manquaient. Mais aujourd'hui tout ça appartenait au passé. Même si elle n'en dit rien, personne n'était dupe, le regard d'Isaac en disait long sur ce point et elle ne doutait pas que si elle se tournait vers Mike, il aurait le même. Le truc, c'était que c'était incroyable difficile d'ignorer la pointe qui venait lui piquer le cœur à cause de cette conversation, même quand les moldus dévièrent sur une manière de les pousser à se remettre ensemble. Ils ne comprenaient pas que ça n'arriverait pas, et même si Soledad en était consciente, ça ne rendait pas tout plus simple pour autant. Botter en touche était plus facile, surtout qu’Isaac l’y aidait grandement avec sa lubie de se porter volontaire pour jouer les maris.

« C'est ta façon de me dire que tu es intéressée Soledad ? » Un rire s’échappa des lèvres de la mexicaine. Un rire qui montrait qu’elle n’y croyait pas une seule seconde, et surtout qu’elle préférait largement cette conversation à celle qu’ils avaient précédemment. Elle préférait qu’Isaac flirte avec elle plutôt qu’il fasse remonter les souvenirs de sa relation avec Doryan. C’était plus simple ainsi, ça elle y était habituée, ça elle savait comment y réagir. Ce qu’elle fit sans tarder en tournant un grand sourire vers le moldu. « Tout à fait. D’ailleurs j’te fais du rentre dedans depuis que tu es arrivé mais tu as pas l’air de le remarquer. C’est décevant, je préfère renoncer. » Elle afficha une moue déçue, ses prunelles brillant d’amusement. Là elle était sur un terrain connu, et donc bien plus confortable. Les réponses lui venaient plus naturellement, les manières de rétorquer face à Isaac aussi alors elle ne s’en priva pas. Jusqu’à ce que des coups tambourinés depuis l’arrière du véhicule la fassent sursauter. « Isaac ? » Soledad se figea, soudainement prise d’un terrible doute. Si la voix de Doryan leur parvenait, alors ça voulait dire que l’inverse devait également être possible. Son cœur loupa un battement à cette idée et quand Isaac répondit le plus naturellement du monde, sans même avoir réellement besoin d‘élever la voix, elle se tourna brutalement vers lui, les yeux grands ouverts. Choquée, elle pivota sans attendre vers Mike et lui fila un coup de coude entre les cotes, le mieux qu’elle pouvait faire assise ainsi entre les deux pompiers. « Mike ! Mais t’es le pire menteur au monde ! » Pesta-t-elle en le fusillant du regard. Il lui avait dit de ne pas s’inquiéter, il lui avait assuré qu’elle pouvait parler, il lui avait menti. Par Merlin, quel traitre ! « Te marre pas ! T’es pas mieux ! » Siffla-t-elle à Isaac qui rigolait doucement dans son coin. Pour la peine il eut le droit à son coup de coude aussi. Soledad s’efforça de remonter le fil de la conversation pour déterminer si elle avait dit quelque chose qu’elle n’aurait pas dû, mais se sentant rougir elle se contenta de plonger son visage entre ses mains. « Rien que pour ça je devrais filer des points au Samu. » Marmonna-t-elle entre ses doigts, bien consciente que de toute façon il était trop tard.

De la conversation qui suivit, Soledad n’écouta pas grand-chose, elle nota seulement qu’Edith avait l’air d’avoir mal et elle espérait que sa douleur pourrait être rapidement soulagée. Il était quand même temps que les pompiers de ce véhicule se rappellent que leur rôle était de prendre soin de la vieille femme, pas de l’enquiquiner elle. Pendant un moment ce fut le cas, Isaac accéléra nettement et la sirène commença à hurler non-stop. Cependant, il ne fallut pas longtemps aux pompiers pour retomber dans leurs travers et mentionner qu’Isaac n’arrivait pas à concrétiser avec Soledad. Et voilà, ils étaient repartis. Le moldu marmonna des insultes dans sa barbe que Mike s’empressa de balancer. « Pour la cohésion du groupe, je dois vous dire qu’il vous a insulté en chuchotant. Bien sûr que si c’est pour la cohésion Isaac, tu me connais, avoir une équipe unie, il y a que ça qui compte. C’est pour ça que c’est important que tu te remettes avec Doryan Soledad, il y a des tensions au sein de la brigade depuis que vous êtes plus ensemble. » Quoi ? Oh non mais quel abus. Soledad était à peu près sure qu’il disait n’importe quoi, essentiellement pour la pousser dans le sens qu’il voulait. Elle avait déjà vu les pompiers ensemble, elle les avait assez côtoyés pour savoir que les tensions qui pouvaient se créer entre eux ne duraient jamais bien longtemps, que leur cohésion était bien plus forte que ça. Ce n’était pas une copine, ou une ex dans son cas, qui allait changer ça. Peut-être que les deux n’exagéraient pas quand ils disaient que Doryan faisait la tronche depuis leur rupture, mais ils n’allaient pas lui faire croire que ça remettait en cause leur équipe. Soledad savait qu’elle n’était pas si importante que ça. « Bientôt on va être responsables du réchauffement climatique aussi… » Rétorqua-t-elle en roulant des yeux. Tous les arguments avaient l’air bon à leurs yeux pour la pousser dans la direction de Doryan. D’ailleurs, Isaac pointa un doigt triomphant dans sa direction. « C’est donc vous ! » Roh mais n’importe quoi. « Tu vois, raison de plus pour vous remettre ensemble. Vous sauveriez la caserne et le monde, c’est pas beau ça ? » Soledad était une sorcière mais il ne fallait pas lui demander des miracles non plus. Face à ces arguments lunaires, elle se laissa aller contre l’appui-tête de son siège et souffla un « Me cansas. » dépité.

Le pire, c’était que derrière, ils n’étaient pas mieux. De ce que la mexicaine entendait, Eddy et Edith s’étaient donné le mot pour faire passer Doryan pour un jaloux de première. Violent de surcroit. Un argument dont Soledad ne comprit pas l’intérêt. Le moldu n’avait plus aucune raison d’être jaloux de quoi que ce soit la concernant. Ils n’étaient plus ensemble depuis des mois et elle avait bien compris tous les regrets qu’il avait à son propos. Il ne manquerait plus qu’il s’imagine que ce type de sentiment lui venait à cause de toutes les potions qu’elle lui avait soi-disant fait avaler pendant leur relation. Soledad soupira. « Inutile de vous fatiguer, je sais que Doryan n’est pas violent. » Lança-t-elle assez fort pour que sa voix traverse. A croire qu’ils avaient oublié tous les mois qu’ils avaient passés ensemble. Si Doryan avait été du genre violent, elle ne serait certainement plus là pour en témoigner. Certes, il avait pointé une arme sur elle, et tiré sur Samba, mais elle savait qu’il avait été davantage dicté par la peur que l’envie de lui faire du mal. Et si Edith poussait des cris de douleur, elle savait que ça n’avait rien à voir avec lui. « C’est quand même beau le destin, une ville de 100 millions d’habitants et se retrouver par hasard… c’est un signe vous croyez pas ? » Surprise, Soledad se tourna vers Mike. Mais d’où il sortait ça, lui ? Bon, les 100 millions, là il exagérait clairement, il pouvait enlever plusieurs dizaines de millions à son chiffre. Mais à part ça, le moldu trouvait les bons mots ce soir, mais elle n’était pas sûre que ça l’arrange. La mexicaine devait avouer qu’elle croyait beaucoup en les signes. Elle le savait, le destin ne faisait jamais les choses pour rien, son don le lui avait montré bien des fois.

Apparemment, les mots du pompiers l’avaient un peu trop plongé dans la perplexité, puisque Mike insista. « Soledad, je t’ai pas entendu répondre, tu crois pas que c’est un signe ? Le signe que le temps du pardon est arrivé ? » La brune cligna des paupières. Ah donc ils en étaient encore là, à pardonner une histoire dont elle ignorait tout. Un instant, elle se laissa aller à réellement réfléchir à la question. Si elle avait des choses à pardonner à Doryan, l’inverse était également vrai, et elle avait bien compris qu’il y était farouchement opposé. Mais, est-ce qu’elle pourrait, si pas oublier, au moins passer au-delà ? Soledad ne s’était pas posé la question jusqu’à présent. Elle avait du mal à savoir où elle en était exactement, entre tout ce qu’il s’était passé, ses difficultés à tourner la page, la présence du moldu, les propos de ses collègues. Tout ça était loin de l’aider. Et puis surtout, elle n’oubliait pas que les pompiers ne parlaient certainement pas de la même chose qu’elle. Une seconde elle se demanda s’ils lui auraient tenu le même discours s’ils avaient été au courant de tout. Elle songea avec amertume que la réponse était sûrement non. Puisque tout ça la menait sur une pente dangereuse, elle décida de voir les choses sous un autre angle. « Si ta copine t’avais fait la même chose, tu aurais pardonné ? » Interrogea-t-elle Mike. Elle fit une pause, jugeant qu’il y avait une meilleure manière de présenter les choses. « Non, mieux, si tu avais fait la même chose à Cassandra, elle t’aurait pardonné ? » Vu la tête que tira Mike, elle n’avait pas besoin de réponse pour savoir ce que sa copine aurait fait. C’était franchement peu rassurant et une fois de plus Soledad hésita à chercher à en savoir plus.

Si elle n’en fit rien, ce ne fut pas -totalement- parce qu’elle jaugea plus sage de rester dans l’ignorance, mais parce qu’un doute venait de s’insinuer en elle. Elle fronça les sourcils. « Pourquoi c’est vous qui me parlez de ça, d’ailleurs ? » Ils avaient passé l’âge de jouer les messagers pour les copains, elle savait que Doryan était parfaitement capable d’obtenir ce qu’il voulait. Ca la rendait suspicieuse et en une seconde, elle comprit pourquoi. « Doryan n’était pas au courant de vos plans. » Souffla-t-elle en tournant la tête pour regarder Isaac et Mike tour à tour. Ah, ils étaient bien silencieux d’un coup, il faudrait savoir. Jugeant qu’elle avait tout de même un moyen d’obtenir une réponse, Soledad se tortilla sur son siège pour pouvoir taper sur la paroi qui les séparait de l’arrière. « Doryan ? T’étais au courant ? » Demanda-t-elle en haussant la voix. Maintenant qu’elle y pensait, elle ignorait ce qui serait le pire. D’ailleurs, elle aurait peut-être mieux fait de ne pas poser la question. Elle posa un regard grave sur les moldus à ses côtés, eux non plus ne s’étaient pas posés assez de questions. « Peut-être qu’il ne veut pas qu’on se remette ensemble, vous y avez pensé à ça ? » Souligna-t-elle avec bien plus de sérieux. Ils étaient là à la taquiner, à la pousser vers lui, à vouloir les remettre ensemble, sans penser qu’elle n’était pas seule dans cette équation. Si Soledad s’appliquait à ne plus vraiment répondre aux questions depuis qu’elle savait que Doryan pouvait l’entendre, elle connaissait la réponse à celle-ci. Elle n’avait vraiment pas l’impression qu’il avait envie qu’il se passe de nouveau quoi que ce soit entre eux. Et après tout ce par quoi il était passé par sa faute, elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Le véhicule ralentit et ce fut l’excuse parfaite pour qu’Isaac et Mike évitent de répondre. « On est arrivé ! » Quel timing. Le pompier se gara devant les portes de l’hôpital avant de se tourner vers les autres. « Sortez le grand jeu les gars, il est temps de montrer à Soledad qu’on est meilleur que le Samu ! » Il lui fit un clin d’œil, un grand sourire aux lèvres. A partir de cet instant, tout alla bien plus vite. Le fourgon remua, signe qu’Eddy et Doryan faisaient sortir Edith sur son brancard. Des infirmiers -en blouse blanche- sortirent du bâtiment pour venir à leur rencontre. Isaac sortit à son tour, ce qui la laissa avec Mike. Ah, apparemment peu décidé à sortir avant de lui avoir adressé quelques mots. « Crois pas que j’ai pas capté que t’as pas répondu à la question. » Soledad se contenta de le fixer en silence le temps qu’il se décide à descendre. Le pompier prit le temps de l’aider à descendre à son tour. Ce n’était pas nécessaire, mais elle comprit vite ses raisons. « Tu sais des erreurs, on en fait tous. Mais les erreurs, ça se répare. » Lui glissa-t-il avant de se diriger vers les infirmiers pour superviser l’opération. Soledad se retrouva seule et songeuse. Clairement, elle n’avait pas pensé que ce trajet prendrait cette direction-là. En silence, elle alla se poster près du véhicule, là où elle était sûre de ne gêner personne, pour observer la scène. Son attention fut attirée par un infirmier -ou médecin, dur à dire- qui la désigna du menton. « Et la demoiselle, elle est là pour quoi ? » Soledad choisit de laisser les pompiers se débrouiller avec ça. Non parce qu’elle aussi, elle se la posait cette question.

CODAGE PAR AMATIS




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So it goes
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mon allégeance : les Rosebury, Belle et Soledad
Jeu 6 Juil - 21:31
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Comment ça son ouïe allait très bien ? Elle était dans le déni cette pauvre Soledad voilà tout, elle ne trouvait pas que remplaçant et expert ça se ressemblait phonétiquement alors que tout le monde sait ça, c’est bien qu’il y avait un problème au niveau de ce sens. Elle devait entendre des voix en prime, le régulateur il ne pouvait pas avoir dit ça. Que c’était une intervention facile, forcément, ça allait à Doryan cette partie, tout était facile dans les interventions et ça n’était pas à cause de la difficulté mais bien parce qu’ils étaient doués les pompiers. Chose qu’il ne manqua pas de rappeler à Soledad avec une arrogance et une fierté bien connue de la demoiselle. Il fallait bien un peu de fierté puisque la conversation suivante ne rendait pas spécialement Doryan fier. Laisser Belle chez ses parents n'avait pas été facile, les regards pleins de reproche de la chienne lorsqu'il repartait sans elle, il se rendait bien compte qu'il avait merdouillé sur tout un tas de choses depuis des mois. Même en ayant dit le moins de chose possible à Soledad, il ressentait sa culpabilité, raison pour laquelle il lui souffla que ce n'était pas sa faute. Dans sa volonté de toujours être contre lui, elle rétorqua qu'ils savaient que c'était faux, il poussa un soupir. Il y a des fois où elle devrait accepter de perdre des combats, il n’y avait rien de glorieux à remporter celui-là. « Ce que je sais, c’est que c’est moi qui ai fait monter Belle dans la voiture, tu n’étais pas là, tu n’as donc aucune part de responsabilité dans l’absence de Belle. » Pareil, si elle savait où vivait Belle, c’est bien parce qu’il ne s’était pas posé la moindre question sur qui était Soledad. C’était sûrement là sa plus grosse erreur, il ne se posait pas de questions, se contentant de vivre l’instant présent, de faire confiance aux gens. Alors, oui, il est vrai que Soledad avait une bonne bouille, que c’était ultra facile de lui donner le bon dieu sans confession, ses collègues étaient sûrement le meilleur témoignage de cela, mais ne dit on pas que l'habit ne fait pas le moine. Il haussa les épaules d’un air de dire le sujet est clos avant de descendre un peu plus vite les escaliers. Il ne voulait pas parler de ça, il ne voulait pas se plonger dans le passé ça n’était agréable pour personne.

Bon, ça ne marchait pas ultra bien de pas vouloir parler de leur passé, faut dire qu’il y avait des collègues et une grand-mère pour dire que des bêtises. Enfin est ce qu’ils parlaient du passé ou planifiaient l’avenir, c’est difficile de savoir. Il n’empêche que Doryan voulait qu’on prenne soin de son ego, oui, oui même si c’était son ex, rien à faire. Il n’existait pas de pompiers moches, quelle importance à cet instant, ce qu’il était important de noter c’est qu’elle avait eu un des plus beaux… ouai non en fait carrément le plus canon. Il lui lança un regard blasé lorsqu’elle se plaignit qu’il prenait mal un compliment « Non mais c’était pas un compliment ça, un compliment c’est de dire qu’ils essaient de te caser avec le plus canon des pompiers. Ça, tu vois c’est un compliment, faut tout t’apprendre à toi c’est dingue. » Bon définitivement Soledad n’était pas son allié, à cause d’elle, Doryan se retrouvait à devoir expliquer pourquoi il n’avait pas passé de bague au doigt de la demoiselle et alors qu’il sortait la meilleure excuse du monde, personne ne pouvait rétorquer, tout le monde ne pouvait être qu’épater, Soledad ouvrit sa bouche, pas si épatée que ça. Comment ça c’était bizarre, mais il n’y avait rien de bizarre au fait d’économiser. Et voilà c’était reparti, elle recommençait avec ses conversations de malheur. Alors qu’il s’apprêtait à rétorquer qu’il avait zéro palpitation, que ces sujets étaient tout sauf stressants et qu’il était chaud pour lui offrir une bague et la demander en mariage sur le champ, il préféra s’abstenir, il se souvenait que trop bien de cette conversation dans la cave de chez ses parents, Soledad était une angoisse avec le mariage. En plus, elle avait ce regard qui démontrait très bien qu’elle n’hésiterait pas à le malmener à ce sujet. Comment la contrer sans perdre la face « J’attendais que ça vienne de toi. » Voilà, ça c’était parfait comme réponse, personne ne trouverait rien à redire, ignorer le regard d’Edith, il devait juste oublier le regard d’Edith, se contenter de regarder Soledad dans les yeux en espérant la déstabiliser et qu’elle ne sache pas quoi répondre.

Réussir à convaincre Soledad de les accompagner ne fut pas une mince affaire, tête de mule la petite dame. Il fallut l'alliance de quatre personnes, cinq si on comptait Edith qui n'avait pas voté ni suivit l'échange mais qui aurait voté comme les pompiers. La mention par Doryan de l'importance de la venue de Soledad pour qu'elle puisse constater de ses propres yeux du talent des pompiers - et de leur supériorité sur le Samu - ne fut pas accepté à sa juste valeur. Elle ramena ça à une banale crise d'ego. Ce qu’il ne fallait pas entendre, quelle mauvaise foi, c'est fou quand même. En plus, pour arranger les affaires de Soledad, il y avait  Mike qui se chargea de les séparer en rappelant à Doryan qui l'avait un peu oublié, grisé par le fait que les habitudes revenaient vite, que Soledad n'avait aucune envie de passer du temps avec lui. Franchement difficile de savoir quel sort était le plus enviable, certainement qu'il aurait été plus simple pour Doryan et Soledad de se retrouver ensemble, certes ils s'enquiquinaient mais ça n'était pas du même acabit que la bande de reloue. En plus lorsqu'il essayait de venir en aide à Soledad en lui expliquant que tout le monde entendait ce qu'elle disait, il se prenait un sac dans la tronche. Le seul moment où il fut autorisé, pardon obligé par ses partenaires de l'arrière à intervenir, ce fut quand Isaac fit du rentre dedans à Soledad. Suite à son intervention, il y eut un petit règlement de compte, bien fait, il espérait qu'elle les ait bien démoli à coups de coudes. Ce serait plus que mérité. Dans leur quête de la vérité - et peut être pour embêter un peu Isaac - Doryan et Eddy expliquèrent à mamie Edith que ce pauvre bougre n'arrivait jamais à conclure avec qui que ce soit. Pourquoi la vérité fit grogner Isaac, ah mais c'est une bonne question... ça se retourna encore contre Soledad et Doryan... c'est dingue comme chaque détail pouvait être utilisé contre eux... même le réchauffement climatique, amusant parce que leurs derniers échanges avaient été plus froid, assez pour faire déclencher des tempêtes de neige dans les pays enneigés. Leur couple avait vocation à sauver le monde, rien que ça ? Il eut une légère inspiration en entendant Soledad parler en espagnol. Au moins, c'était clair, cette voix le rendait toujours dingue et peu importe ce qu'elle disait, l'impact restait le même. Pour le moment, il avait de la chance, ça passait relativement inaperçu et ça n'était pas pour déplaire à Doryan.  La raison pour laquelle personne à l'arrière ne remarqua quoi que ce soit était simple, ils étaient occupés à faire passer Doryan pour un violent de première lorsqu'il était jaloux. Soledad lui vint en aide, cela fit naître un sourire sur les lèvres de Doryan. « Toujours de votre côté. » Il ne prit pas la peine de répondre, il était touché qu'elle l'affirme alors qu'elle ne devait pas en croire un traitre mot.

Ce que Doryan avait oublié, alors que c'était pourtant impossible à oublier, c’était la ténacité de Mike. Bordel mais il était invivable et le problème c'était quand le sujet qui monopolisait sa ténacité c'était d'essayer de remettre ensemble Doryan et Soledad. Il se doutait qu'elle faisait marcher ses neurones pour essayer de comprendre ce à quoi Mike faisait allusion sans se mouiller, il valait mieux que la version de Doryan concorde avec la sienne. Tout était de toute façon mieux que la vérité. La meilleure technique était encore celle empruntée, enquêter sous couvert de questions, en fonction des réponses données par Mike, elle se faisait sa petite idée. Doryan imaginait sans mal la tête que Mike devait avoir, pas ultra rassurante cette tête, il la connaissait pour avoir entendu plus d'une fois je vais me faire tuer, et jamais pour des coucheries d'ailleurs, donc pour des coucheries ce serait quoi. Ce qu'il avait un peu plus de mal à deviner, c'était la tête de Soledad. Ce constat ne faisant que rappeler que la fille qu’il pensait pourtant connaître, il ne la connaissait pas du tout. Peut être qu’à force de se rabâcher qu’il s’en fichait, cela finirait par rentrer. Plutôt que de répondre aux questions, Soledad décida de poser d’autres questions, comment ça pourquoi c’est eux qui posaient la question ? Non mais un peu de jugeotte Soledad que diable, parce que Doryan s’en tamponnait qu’elle lui en veuille. Ah la jugeotte arriva juste un peu derrière, il n’était pas au courant de ses plans. Sans blague, ce n’est pas comme si il avait besoin d’aide pour serrer une fille. Il n’avait pas attendu que ses amis ouvrent la voie.  A la question que Soledad posa, Doryan s’empressa de répondre « Bien sûr que non. » Et il se désolidarisait du plan soit dit en passant. Il était nul leur plan. Par contre, elle était injuste cette fille, pas parce qu’elle avait tort dans ses propos, c’était exactement ça, il ne voulait pas qu’ils se remettent ensemble. Se mettre en couple avec une fille qui le prenait pour le dernier des crétins, qui tenait la terre entière informée de son statut de sorcière mais qui ne prenait même pas la peine d’aborder le sujet avec lui, certainement pas. Le truc c’est que plutôt que de dire clairement qu’elle voulait être tranquille que se remettre avec son ex c’est comme mettre son slip de la veille, c’est crade, elle préférait se planquer derrière Doryan. Est-ce qu’il ne pouvait pas dire qu’il était partant, juste histoire de la faire chier ? Ah il hésitait, le regard d’Edith sur lui l’en dissuada, à moins que ça soit la phrase « Dis-lui qu’elle se trompe et que tu es très intéressé. » Ouai, il allait éviter, déjà que tout le monde se faisait des films, il allait peut-être pas trop jouer avec leurs nerfs à tous. Etre obligé de faire preuve de prudence alors qu’il n’avait qu’une envie, provoquer Soledad et la faire suer, jusqu’à finir par l’entendre râler en espagnol, c’était vraiment compliqué.

Par chance pour tout le monde, surtout pour Doryan en fait, la voiture s’immobilisa. Il n’allait plus avoir à subir le regard d’Edith qui le fixait en attendant toujours qu’il contredise Soledad avec cette histoire de se remettre ensemble. Il ouvrit les deux portes du fourgon en un temps record, levant les yeux au ciel en entendant Eddy dire à Edith « Je crois qu’il faut qu’ils s’envoient en l’air, ça leur fera un électrochoc. » Ah non mais dix minutes dans un fourgon et ça y est, c’était les meilleurs amis du monde. Et puis depuis quand on parle de cul comme ça… oui bon mauvais argument ça, Doryan était pareil.
Pour ce qui était d'épater Soledad, franchement, impeccable la sortie, les sourires colgates, la démarche assurée, même dans les meilleures séries de pompiers, ils avaient moins la classe, c’est dire. Alors que tout se passait à merveille, qu’ils discutaient tous temps d’attente, en essayant de convaincre les gens en blouse blanche que c’était un cas de force majeur, il y eut une question, la demoiselle elle était là pour quoi ? « C’est notre stagiaire. » franchement, s’il y avait eu que lui qui avait répondu ça serait passé mais vu que d’une seule voix les trois autres répondirent que c’était sa copine, en pointant Doryan du doigt, direct ça passait beaucoup moins. Il reprit, plein d’aplomb « C’est ma copine la stagiaire. » Il fusilla du regard les trois débiles qui avaient un sourire jusqu’aux oreilles et la solidarité, elle était où la solidarité. Mais bon vu comme le médecin le regardait bizarrement, il lui fit un sourire « En fait depuis qu’elle me connaît, elle pense que pompier c’est le plus beau métier du monde. » oui, oui, il parlait assez fort pour que Soledad entende, non mais vu qu’elle avait du mal à flatter son ego, il allait le faire à sa place « Elle hésite à faire une reconversion professionnelle et nous a demandé si elle pouvait nous accompagner en intervention. » Franchement, le pire mensonge du monde, jamais ça passait. « Pompier, le meilleur métier du monde ? » D’accord donc lui, la seule chose sur laquelle il tiquait c’est ça. Les quatre pompiers hochèrent la tête, ah bah forcément si on leur demandait à eux, ils allaient pas dire autre chose. « Ok, vous allez voir mon collègue là-bas, il va vous guider. Moi je vais montrer à votre stagiaire c’est quoi le meilleur métier du monde. » Euh ? Pardon ? Non mais c’est qu’il était sérieux en plus le bougre, voilà qu’il s’avançait vers Soledad avec une démarche de mec imbu de sa personne « Il se prend pour qui lui ? » et voilà qu’il se présenta à Soledad en disant « Hola, chica ? » Comment ça hola chica ? Mais hola chica rien du tout, il se prenait pour qui ce gars. « Quel accent de merde. »« Jaloux. » Mais ça n’avait rien à voir, elle était de mauvaise foi mamie Edith, il avait un accent de merde, c’était la stricte vérité… ou peut être que non en fait.Oui d’accord c’était pas forcément vrai, voire même c''était faux, mais l’autre là, il voulait présenter son métier alors que personne lui avait rien demandé. D’où on aborde les gens en parlant Espagnol en Angleterre, personne fait ça. Sans oublier que ça se voyait le gars il avait zéro abdos, il avait l’air d’avoir du gras même, forcément quand on passe sa journée derrière un bureau à prescrire des dolipranes, il comptait faire rêver Soledad comment au juste. « Heureusement que c’est pas Doryan qui a les clés de la voiture, je crois il aurait fait marche arrière juste pour l’écraser. » C’était une idée ça, il tourna la tête vers Isaac qui se barrait à toute vitesse avec Edith. « Tu devrais peut-être rester avec Soledad. » « Moi ? Pourquoi moi ? » « Parce que si un mec en blouse blanche, un peu mignon, tournait autour de Cassandra, je resterais à côté, je veillerais à ce que personne soit trop entreprenant avec. » Non mais ça n’avait rien à voir ça « C’est ta copine faut dire. » Et puis on parlait d'un mec mignon, ce mec il était pas mignon du tout, c'était un moche. Autant parler à un sourd, ça ferait le même effet « C’est bien ce que je dis. On a pas besoin de toi, je t’envoie un texto quand on a avancé. Tu viens Eddy, on les laisse gérer ? » Si une partie de lui voulait les suivre, il resta sur place… juste pour vérifier que le type était pas lourd… ouai ça si… trop lourd alors… C’était pas de la jalousie, c’était juste au cas où.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Ven 14 Juil - 19:00




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Bon, apparemment Doryan n’était pas près de lâcher l’affaire. Peu importe ce que Soledad avançait, il trouvait le moyen de rétorquer, même si elle ne cessait de trouver des arguments, il parvenait à la contredire. Tout ça pour quoi ? Pas grand-chose, l’habitude peut-être, la seule raison que la mexicaine voyait pour qu’il se lance dans une joute verbale avec elle après tout ce qu’il s’était passé entre eux. Elle avait le plus grand mal à se dire que ça pouvait être pour le plaisir de débattre de nouveau avec elle, d’essayer d’avoir le dernier mot tout en sachant qu’elle n’allait pas lui faciliter la tâche. C’était juste les réflexes qui revenaient, voilà tout. Soledad préférait ne rien s’imaginer d’autre, il n’y avait rien d’autre à s’imaginer de toute façon. Si leur première joute verbale fut plutôt légère, la seconde le fut beaucoup moins. Il fallait dire que si Doryan avait choisi de laisser Belle chez ses parents, ce n’était pas juste pour offrir des vacances à sa chienne. Il pouvait dire le contraire, Soledad savait parfaitement qu’elle n’était pas pour rien dans cette décision. C’était loin de la contenter de savoir ça, mais elle refusait de prétendre que ce n’était pas par sa faute que Doryan avait eu peur pour la vie de son animal. La mexicaine acceptait ses torts et assumait ses erreurs. Elle ne prendrait pas mal que Doryan en fasse autant, ça n’aurait été que la plus pure vérité. Certes, il s’était fait des idées en l’imaginant capable de faire bien plus de mal qu’elle ne le pouvait en réalité, mais ça ne sortait pas non plus de nulle part. Malgré tout, il refusait de la laisser porter la responsabilité qui était la sienne, arguant que ce n’était pas elle qui avait emmené Belle chez les Rosebury. Aux propos du pompier, elle pinça les lèvres.  Elle n’était toujours pas d’accord et avait toujours de quoi argumenter en ce sens mais en voyant Doryan hausser les épaules et accélérer pour sortir de l’immeuble, elle se fit une raison et le suivit en silence.

En fait, il n’y avait pas que Doryan qui refusait de lâcher l’affaire aujourd’hui, ils étaient tous comme ça. Au lieu de pouvoir rentrer chez elle et passer sa soirée tranquillement, Soledad se retrouvait entourée de pompiers et d’une mamie qui semblaient s’être donné le mot de ne surtout pas aller dans son sens. Edith était certainement la plus sauvage d’entre tous, mais les pompiers n’avaient pas grand-chose à lui envier. Doryan en particulier, toujours fidèle à lui-même, parvenait même à mal prendre un compliment, il fallait le faire. « Non mais c’était pas un compliment ça, un compliment c’est de dire qu’ils essaient de te caser avec le plus canon des pompiers. Ça, tu vois c’est un compliment, faut tout t’apprendre à toi c’est dingue. » Soledad roula des yeux. Ca c’était uniquement vrai pour Edith. Parce que de ce que la mexicaine avait vu, les autres pompiers étaient surtout motivés à tenter leur chance avec elle, pas à la caser de nouveau avec Doryan. D’ailleurs, elle doutait fortement que les autres auraient été jusqu’à dire que Doryan était le plus canon des pompiers, c’était qu’ils avaient tous leur égo, et rien que pour enquiquiner leur collègue jamais ils n’auraient dit ça. Puisque ça il devait déjà le savoir, elle haussa les épaules. « Ca faisait pas parti de mes différentes leçons. » Elle eut un sourire, un brin provocateur, il était vrai. Ils savaient très bien comment se finissaient leurs leçons, peu importe le sujet d’ailleurs. Et si, comme elle le soupçonnait, Doryan avait parlé de toutes leurs fameuses leçons à ses collègues, ils devaient tous savoir à quoi elle faisait référence. Seule Edith pouvait l’ignorer, mais vu comment elle était maligne, Soledad se doutait qu’elle devinerait seule. C’était qu’elle ne manquait pas d’esprit, la mamie, la preuve lorsqu’elle remit le sujet du mariage sur le tapis. Un sujet avec lequel Soledad était bien plus à l’aise que Doryan, ce dont elle ne se priva pas de se servir. « J’attendais que ça vienne de toi. » Soledad regarda le moldu avec de grands yeux. Mais c'était quoi cet argument absolument sortit de nulle part ? Elle n'en revenait pas qu'il ait osé dire ça, le plus naturellement du monde en plus. Comme si qui que ce soit allait le croire, d'ailleurs même ses collègues le regardaient avec toute la perplexité du monde dans les yeux et Edith secouait la tête, l'air complètement dépitée. A ne pas en douter elle remettait certainement en cause son pari sur leur mariage. Clairement si elle comptait sur Doryan elle allait perdre une fortune. « N’importe quoi. » rétorqua la mexicaine. Non mais qu'opposer d'autre à ça ? Ce n'était pas comme si quelqu'un pouvait le prendre au sérieux. De toute façon, demander qui que ce soit en mariage ne serait jamais venu à l'esprit de Soledad, elle voulait bien être moderne et vivre avec son temps mais sur ce point au moins les traditions avaient la vie dure. Comme à chaque fois que Doryan la lançait sur le sujet, la réponse lui vint rapidement. « Jamais je ne t’aurais demandé en mariage, j’aurais eu trop peur que tu succombes à une crise cardiaque. » Et ils savaient très bien que vu comment se passaient ses leçons de premiers secours, il en serait mort. Devait-elle ajouter qu’à cause de son désamour pour la fidélité, elle aurait surtout craint de lui faire peur ? Elle jugea que ce n’était pas la peine. Elle avait déjà la main rien qu’en parlant de mariage, inutile de s’aventurer sur un terrain plus glissant encore. Tout ça lui rappelait trop leur relation pour qu’elle puisse juste le prendre à la légère. Elle se contenta donc d’adresser au moldu un grand sourire de triomphe.

Un sourire qui ne tarda pas à vaciller sur ses lèvres puisqu'une coalition se forma contre elle, que son sort fut scellé d'un vote à main levée et que quelques minutes plus tard seulement, elle se retrouvait assise entre Isaac et Mike en route pour l'hôpital. Comme quoi, c'était bien la peine de tenter d'argumenter. Si le trajet la mit mal à l'aise, ce ne fut pas exactement pour les raisons qu'elle s'était imaginée. Elle pensait commencer à connaître les pompiers, vu le temps qu'elle avait passé avec eux pendant qu'elle était en couple avec Doryan, mais ils parvinrent quand même à la surprendre en abordant volontairement, et surtout frontalement, le sujet le plus gênant possible. Ils voulaient savoir quand est-ce qu'elle allait pardonner Doryan, s'ils avaient été bien ensemble, si ça lui manquait... absolument tous les sujets auxquels Soledad s'appliquait à ne surtout pas penser depuis des mois, tous ceux qui réveillaient à la fois la douleur dans son cœur et cette amertume bien particulière qu'elle s'efforçait d'enfouir au fond d'elle. Tous les sujets qu'elle aurait préféré éviter, sur lesquels elle ne voulait pas s'étaler, mais dont les pompiers ne cessaient de lui rappeler l’existence. Qu’ils semblent avoir eu une autre explication quant aux raisons de leur rupture importait peu au final, le résultat était le même, Soledad se retrouvait forcée de songer à tout ce qu’elle ne voulait pas. Si c’était une conversation qu’elle trouvait compliquée, ce fut pire encore lorsqu’elle se rendit compte que Mike lui avait menti et que les passagers à l’arrière du véhicule entendaient parfaitement tout ce qu’ils disaient. Donc que Doryan entendait absolument. Certes, elle n’avait rien dit de bien particulier, mais c’était quand même mortifiant de savoir qu’elle n’aurait pas dû se sentir en confiance.

Déjà peu bavarde sur ce sujet particulièrement compliqué, Soledad le fut encore moins par la suite. Ce qui fut loin, très loin, de décourager les pompiers. Voilà que maintenant leur rupture menaçait la cohésion des pompiers mais causait aussi le réchauffement climatique, décidemment, la mexicaine ignorait que sa vie sentimentale avait autant d’impact sur l’état de leur monde. Au moins, elle eut la confirmation qu’elle en avait sur Mike quand elle retourna ses questions contre lui. Vu la tête qu’il tira, cela confirma à Soledad qu’elle n’avait pas envie de savoir ce que Doryan avait bien pu raconter à ses collègues. Du moins pas maintenant, pas comme ça alors qu’ils étaient tous là à la regarder et à l’encourager à faire un pas vers lui, comme si peu importe ce qui s’était passé, le fossé qui s’était creusé entre eux pouvait simplement être oublié. A la place, elle préféra s’ôter un doute et interrogea directement Doryan pour savoir s’il avait été mis au parfum des plans des pompiers. Elle avait bien posé la question aux moldus, mais elle doutait d’avoir une réponse sincère vu les tours qu’ils lui jouaient depuis le début. « Bien sûr que non. » C’était bien ce qu’il lui semblait et pourtant Soledad ne savait pas pourquoi cette réponse lui causait un pincement au cœur. Ils n’étaient plus ensemble, Doryan avait été très clair sur ce qu’il pensait d’elle, bien évidemment que les plans de ses collègues ne l’arrangeaient pas. Ce n’était pas une surprise. En fait, c’était même parfaitement logique que les moldus agissent d’eux même, maintenant qu’elle y pensait. Ils ignoraient tout de ce qu’il s’était vraiment passé entre eux, et apparemment ils ignoraient aussi le plus important : que Doryan n’avait certainement aucune envie de se remettre en couple avec elle. Ah, c’était bien silencieux d’un coup dans le véhicule, ils n’avaient plus rien à lui dire les pompiers, ce qui était déjà une réponse particulièrement claire. Ils n’avaient pas songé à la possibilité que Doryan ne souhaite pas se remettre avec elle. Soledad retint un soupir, elle espérait qu’ils avaient tous noté que Doryan aussi gardait le silence. C’était le genre de silence qui voulait tout dire, plus parlant que des mots. Pas très agréable comme silence, mais au moins il avait le mérite d’être particulièrement clair.

Ayant prouvé son point, Soledad haussa les sourcils en direction d’Isaac, puis de Mike, leur adressant à tous deux un regard parfaitement clair : ils s’échinaient dans le vide. Bon, apparemment Mike eut un peu de mal à comprendre le message puisqu’il profita de leur arrivée pour glisser encore quelques mots à la mexicaine. Oui, les erreurs ça se réparaient, mais certaines étaient juste trop importantes pour ça. Elle ne songeait pas qu’aux erreurs de Doryan d’ailleurs, elle savait bien qu’elle n’était pas toute blanche dans la fin de leur relation. Et puis, était-ce possible ? Etait-ce qu’elle voulait ? Et voilà, en quelques mots, Mike avait réussi à la plonger dans les questionnements qu’elle évitait depuis des mois, et à mettre encore plus le bazar dans sa tête. Le pompier aurait certainement été fier de lui. Au moins pendant ce temps tous les moldus étaient occupés et personne ne prêtait attention à elle. Du moins jusqu’à ce qu’un médecin en blouse blanche ne remarque sa présence et n’interroge tout le monde. Il fallait dire qu’une civile au milieu des pompiers, ça se remarquait assez facilement. « C’est notre stagiaire. » Soledad fronça les sourcils. Elle ne savait pas ce dont elle devait se scandaliser le plus, la réponse de Doryan qui était franchement nulle, ou le fait que tous les autres pompiers avaient répondus qu’elle était sa copine. Bon, elle n’aurait pas dû s’étonner de ce dernier point, mais les pompiers auraient pu faire preuve d’un peu plus de professionnalisme quand même. « C’est ma copine la stagiaire. » Quoi ? Oh non mais là c’était encore pire. Pourquoi est-ce qu’il fallait que Doryan rentre dans le jeu de ses collègues, ça ne menait à rien. Vu l’air du médecin, ils devaient tous passer pour des billes maintenant, Soledad ne les remerciait pas. « En fait depuis qu’elle me connaît, elle pense que pompier c’est le plus beau métier du monde. » La brune se redressa en entendant Doryan lever la voix. Tout ça pour qu’elle puisse l’entendre, c’était sûr. Sérieux, ce moldu n’avait aucune honte. « Elle hésite à faire une reconversion professionnelle et nous a demandé si elle pouvait nous accompagner en intervention. » Soledad roula des yeux, cet abus quand même, c’était dingue. « J’ai jamais dit ça, tu entends des choses. » Marmonna-t-elle sans pour autant bouger de son poste d’observation, près des portières du véhicule. Elle n’allait certainement pas participer à ça.

« Pompier, le meilleur métier du monde ? » Ah. Finalement, ça allait peut-être être plus intéressant que prévu. Soledad haussa un sourcil, le ton du médecin exprimait toute sa perplexité mais vu comment les moldus hochaient la tête, ils n’avaient pas l’air de l’avoir capté. « Ok, vous allez voir mon collègue là-bas, il va vous guider. Moi je vais montrer à votre stagiaire c’est quoi le meilleur métier du monde. » Oh, vu la tronche de Doryan, il ne devait pas s’y attendre à celle-là. Soledad ne savait pas si elle devait se sentir désespérée ou amusée. Désespérée parce qu’elle avait l’impression d’avoir mis le doigt dans un engrenage dont elle ne pourrait se défaire. Et amusée parce qu’il était clair que maintenant c’était aussi le cas de Doryan. Elle se décida finalement sur l’amusement, voir le moldu prit à son propre jeu était bien trop savoureux pour ne pas en profiter un peu. Puisqu’elle était là jusqu’à ce que quelqu’un se décide à la ramener chez elle, ou à la laisser s’éloigner un peu pour qu’elle puisse transplaner en paix, autant que ça serve un peu. « Holà, chica ? » Soledad tourna un regard étonné vers le médecin, peu habituée à entendre de l’espagnol lorsqu’elle ne se trouvait pas chez sa famille. Elle n’y avait pas prêté attention avant mais maintenant qu’il s’était approché, il était clair que le médecin avait des origines latines, peut-être cubaines si elle en croyait son accent un peu différent du sien. « Holà. » Répondit-elle avec un sourire polit, toujours ravie de pouvoir parler sa langue maternelle. Avisant Isaac qui passait à côté d’elle pour emmener Edith à l’intérieur, elle fit un geste pour qu’il ralentisse et qu’elle puisse adresser quelques mots à la grand-mère. « Reposez-vous bien Edith. » La mamie se saisit brièvement de sa main et lui adressa un sourire indéchiffrable. « Et vous, réfléchissez bien. » Inutile de lui demander à quoi elle devait réfléchir, les intentions d’Edith étaient très claires depuis le début. Soledad refusa de s’engager davantage dans son petit jeu, elle allait bien finir par entendre raison. « Si on ne se revoit pas, je passerai vous voir demain après mon boulot. » Ajouta-t-elle comme si elle n’avait rien entendu. De ce qu’elle savait, la famille d’Edith ne vivait pas forcément tout près et si ses proches n’allaient sûrement pas la laisser se débrouiller seule avec une jambe dans le plâtre, il allait falloir un peu de temps pour qu’ils s’organisent. « Bonne idée, comme ça on pourra parler de votre mariage. » Oui alors non, Soledad songeait plutôt à parler liste de courses, histoire qu’Edith ne manque de rien chez elle. La mexicaine roula des yeux face au regard lourd de sens de la moldue et fit signe à Isaac -dont elle ignora aussi le regard- qu’il pouvait l’emmener à l’intérieur.

Soledad regarda autour d’elle, juste à côté, Doryan et Mike échangeaient quelques mots et si elle ne pouvait pas entendre ce qu’ils se racontaient, il lui semblait que Doryan n’avait pas l’air convaincu par ce qu’il entendait. « Todo esta bien ? Te molestan ? » Le brune s’arracha à la contemplation des sorciers pour se tourner vers le médecin. Il la regardait avec un air un peu amusé, comme s’il avait parfaitement compris quel genre d’énergumènes étaient les pompiers présents. Est-ce qu’ils l’embêtaient ? Absolument, certainement plus que le moldu ne pourrait jamais le deviner, mais certainement pas non plus comme il le pensait. « Oh no, no, todo esta bien, son amigos. » Le rassura-t-elle avec un sourire. Pour l’embêter, ils l’embêtaient, ça c’était sûr. Soledad se serait bien passé de la moitié des discussions qu’ils avaient eu, et encore plus des réflexions dans lesquelles ça l’avait plongé, mais elle savait qu’aucun d’entre eux en nourrissait de mauvaises intentions. « Dice la verdad ? Tu eres su novia y aprendiza ? » Au sourire du médecin, Soledad devina sans mal qu’il ne croyait pas un mot des explications fournies par Doryan. Il fallait dire que niveau explications tirées par les cheveux, elles étaient pas mal, un mélange de mauvaise foi et d’assurance qui lui ressemblait bien. Elle fit la moue. « Mas o menos, fue mi novio. » Répondit-elle en choisissant de rétablir une partie de la vérité sans pour autant totalement contredire Doryan. Pourquoi, elle ne savait pas bien et choisit de ne pas s’interroger plus sur ce point. Tout était déjà bien assez emmêlé comme ça. Elle n’avait cependant pas vraiment envie qu’une personne de plus les imagine comme un couple, c’était toujours aussi douloureux de savoir que ce temps était révolu, elle n’avait pas besoin de s’infliger ça. Après un instant de réflexion, le médecin haussa les épaules. « Vamos, mentira o no, todavía voy a mostrarte cuál es el mejor trabajo del mundo. » Donc il était bien sérieux avec cette histoire de lui prouver que ce n’était pas pompier mais médecin le meilleur métier du monde. Ah, les égos.

Un instant Soledad hésita, de base elle n’était pas là pour ça mais ce serait sûrement mieux que d’attendre seule dans une salle d’attente. Les pompiers allaient être occupés et même s’ils l’avaient pas mal enquiquiné, elle ne se voyait pas simplement partir comme ça, sans au moins les avoir prévenus. Elle finit par hocher la tête. Très bien, que le médecin lui fasse découvrir son métier, au moins ça passerait le temps et elle aurait de quoi enquiquiner un peu plus les pompiers. Elle croisa le regard de Doryan qui s’était attardé et le moldu suivit son regard. « Vous n’êtes pas obligé de nous suivre, elle est entre de bonnes mains. » Soledad jeta un nouveau coup d’œil à Doryan, l’interrogeant du regard. Il n’était effectivement pas obligé de venir, ce n’était qu’une simple visite, mais c’était à lui de choisir, la sorcière savait qu’il était en service et avait des obligations. Le laissant à ses réflexions, Soledad suivit le médecin qui se dirigeait vers l’intérieur. Une fois devant l’accueil, il se tourna brièvement vers elle pour lui glisser « Espera un minuto. » avant de s’engouffrer dans une porte réservée au personnel. Il en revint quelques minutes plus tard avec une seconde blouse blanche dans les mains. Un grand sourire aux lèvres, sûrement un peu provocateur pour Doryan, il la lui tendit. « ¡ Ya está ! No puedo llevarte a dar una vuelta en ambulancia, pero esto te pondrá a tono. » Soledad ne put retenir une expression amusée. Une blouse blanche, la provocation ultime. C’était qu’il savait ce qu’il faisait ce médecin. Puisqu’il avait raison, que ce serait le mieux pour se mettre dans l’ambiance, elle passa le vêtement par-dessus son t-shirt. Laissant le moldu avancer un peu dans le couloir, Soledad s’attarda auprès de Doryan. « Fais pas cette tête, si tu veux que je décide de quel est le meilleur métier au monde, il faut bien que je puisse comparer, non ? » Roulant les manches de la blouse sur ses avant-bras, elle lui adressa un sourire. C’était lui qui avait voulu jouer après tout.

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Doryan Rosebury
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Dim 16 Juil - 18:07
Le temps fera les choses
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Ah les compliments, c’était quelque chose de très important pour Doryan, il aimait qu’on lui fasse des compliments et qu’on lui lance des fleurs. Si c’était quelque chose que Soledad savait très bien, par principe, elle appréciait d’enquiquiner Doryan, chose qu’il savait très bien lui aussi. Par conséquent les fleurs et autres compliments, il pouvait toujours s’accrocher pour les avoir et les mois qui les avaient séparés n’avait pas vraiment changé cet état d’esprit ni chez l’un, ni chez l’autre. Que tous les pompiers soient beaux, lui il n’en avait rien à faire, non mais c’est vrai, il ne se tapait pas ses collègues, déjà parce que la grande majorité était des garçons, ce qui réduit fortement l’intérêt de Doryan pour les draguer et pour les filles, il évitait – sauf si vraiment elles sont canons de ouf – afin d’éviter les problèmes, l’entente entre collègues étant quand même vital dans des métiers où la mort pouvait survenir n’importe quand. Puisque les mois n’avaient pas changé Soledad et qu’elle ne savait toujours pas faire de compliments. Il lui expliqua ce qu’était un vrai compliment, en clair dire qu’il était le plus canon des pompiers, oui il mettait la barre un peu haute mais bon la fausse modestie ça va cinq minutes. Signe qu’elle était d’accord avec lui, Soledad roula des yeux. Oui c’était là une façon très particulière de montrer qu’elle était d’accord avec lui. Ca ne faisait pas partie de ses leçons, en même temps, ça n’était pas non plus l’élève la plus assidue pour les leçons, probablement à cause du professeur qui se déconcentrait assez facilement. Les émotions que ça faisait remonter à la surface, il les enfouit presque aussitôt, il ne fallait pas qu’il pense à cela. A la place mieux valait il rétorquer « Eh bien figure toi que là c’était une leçon, enregistre-là, elle pourrait te resservir un jour. » Savoir faire des compliments ça n’était jamais perdu après tout.

Une leçon que Doryan aurait dû enregistrer c’était que les gens ils avaient tous un problème avec le mariage, mais flûte est ce qu’il avait la tête de quelqu’un qui veut se marier ? Non, il avait la tronche du coureur de jupon et c’est fou, c’est exactement ce qu’il faisait, bon même si, il est vrai que pour Edith, c’était un peu faussé, elle ne l’avait vu qu’avec Soledad, elle pouvait donc à la rigueur se planter et lui inventer une vie. Si la main de Soledad était nue, c’est qu’il économisait, s’il ne l’avait pas demandé en mariage, c’était parce qu’il attendait que ça vienne d’elle. Quoi, c’était crédible… pourquoi ce serait à lui de demander sa copine en mariage ? Il l’avait déjà fait une fois en plus, l’égalité des sexes, à son tour pour la vraie demande… enfin pas maintenant, jamais, dans un univers parallèle voilà… dans un univers où la magie n’existait pas, elle aurait pu se bouger les fesses.  N’importe quoi, oui bon, c’est vrai, elle marquait un point et ils n’avaient pas besoin d’avoir cette tête de déterrée, il avait sorti la première chose qui lui venait à l’esprit. Pourquoi, est ce qu’elle arrivait toujours à rebondir, c’est fâcheux ça tout de même. Alors qu’il montrait Soledad de la main en regardant Edith pour lui dire ah tu vois elle ne voulait pas se marier, il se fit coiffer, une fois de plus, par Soledad qui rajouta qu’elle avait peur qu’il succombe d’une crise cardiaque… Faut dire qu’elle angoisse, se marier, bordel, dormir toutes ses nuits avec la même personne jusqu’à la fin de ses jours. Ne pas pouvoir se dire bon cette semaine je m’en tape une différente chaque soir. Non mais vraiment, il y a des gens qui étaient ok pour cette vie ? Mais ils devaient se faire sacrément chier. « T’en fais pas, j’ai un cœur solide. » Est-ce qu’il était vraiment obligé de répondre ça ? Non absolument pas mais le besoin d’avoir le dernier mot était vraiment trop fort pour qu’il ferme sa bouche. Mais vu le sourire qu’elle lui lançait, il savait qu’il était perdant, quelle poisse de pas être à l’aise avec ce sujet quand même, surtout que ça va, c’était Soledad, il savait qu’il ne la reverrait pas, qu’il y avait zéro probabilité pour qu’ils se marient, il pouvait respirer à ce sujet, mais non ça le stressait quand même.

Le trajet jusqu’à l’hôpital, un calvaire, autant parce qu’il se prenait un sac à main de fille dans la tronche et le fait qu’elle soit vieille ne changeait rien au fait qu’elle avait tout un tas de bordel et que ça faisait mal, que parce que devant Soledad, Mike et Isaac n’avaient pas de meilleurs sujets que le pardon. Oh mais quel enfer sérieusement, ils ne pouvaient pas la draguer plutôt ? Bon, ça déplaisait à mamie Edith que quelqu’un drague Soledad, pardon que quelqu’un d’autres que Doryan ou que son petit-fils, finisse avec Soledad. Bon en vrai, le petit fils avait été là uniquement pour faire ronchonner Doryan, elle avait un pari à gagner, un pari de merde, franchement elle aurait dû demander à Doryan ce qu’il pensait du mariage avant de parier ça. Ce n’était même pas une question que Soledad et lui soient séparés, même s’ils étaient ensemble c’était mort, archi mort, jamais de la vie.  Mais voilà, devant ils étaient occupés à vouloir à tout prix les remettre ensemble, ce que Doryan ne comprenait pas le moins du monde, qu’est ce que ça pouvait leur faire à tous ? Ah, ça sauverait la planète Terre, sympa comme coup de pression. En prime, Soledad finit par se demander si le plan un peu foireux des pompiers, Doryan n’était pas au courant. Non mais comme s’il avait besoin de quelqu’un pour l’aider à serrer une fille.  Il n’aurait pas attendu qu’Edith se blesse s’il avait voulu sortir avec Soledad, il serait revenu la voir. Elle était une sorcière, il était un mordu qui l’avait découvert de la pire des façons, quoi que non, il exagérait, il aurait pu le découvrir en s’endormant avec elle et se réveiller en sentant la pointe en bois de la baguette sur son thorax. Non il ne retournerait pas avec elle et elle était lâche de remettre la décision sur sa pomme à lui alors qu’elle pensait exactement la même chose. Elle non plus n’était pas revenu le voir, elle non plus n’avait pas l’intention de garder contact, oui ils s’entendaient bien, à la bonne heure, ça n’enlevait rien au fait qu’ils faisaient partis de deux mondes différents et qu’ils n’avaient rien à faire ensemble. Une fois encore Edith le regardait de travers, le jugeant pour n’avoir pas dit qu’il voulait se remettre avec, elle pouvait pas juger Soledad plutôt ?

Une chance pour Doryan que le véhicule soit arrivé à destination, il aurait certainement encore entendu des tonnes de reproches sinon. Une fois sur place, ils pouvaient se concentrer pour faire son métier, ne plus se soucier de Soledad, de son mariage. Enfin ça c’était jusqu’à ce qu’un type en blanc ne prête attention à Soledad justement. Elle avait tout à fait le droit d’être ici puisque c’était sa stagiaire… sa copine stagiaire, sa langue avait fourché ça arrive à tout le monde. Il expliqua donc que sa copine la stagiaire était fascinée par le métier de pompier, surtout par les cours de secourismes si Doryan devait donner son avis et elle hésitait à se reconvertir. Déjà, il pouvait remercier Soledad qui ne contredisait pas, elle avait l’air dépité mais solidaire et ça c’était une très bonne chose. En revanche, la personne qu’il ne remercierait jamais, c’était le médecin. A quel moment déjà quelqu’un est surprit quand on lui dit que pompier c’est le meilleur métier du monde ? Face à son incrédulité, les quatre pompiers hochèrent la tête. C’est à ce moment là que tout dégénéra, le médecin, pire médecin ever, plutôt que de faire son travail, préféra le laisser à un autre médecin afin de montrer à Soledad quel était le meilleur métier du monde. Directement, les traits de Doryan se fermèrent quelque peu, pas franchement convaincu du bienfondé de la mission du médecin. Le pire était à venir, il s’approcha de Soledad pour lui parler en espagnol. Alors lui par contre, il avait un accent à chier et Doryan s’y connaissait en accent charmant, bah par exemple celui de Soledad lorsqu’elle lui répondit, ça c’était un accent charmant. Edith ne pu s’empêcher de dire que la discussion du lendemain serait sur le mariage. Doryan était bien content de ne pas être là demain, encore une discussion désastreuse et quelque part, parce qu’il ne serait pas là pour y assister, il trouvait ça très drôle, voilà qu’elle pompe bien Soledad à ce sujet, c’était parfait.

Après que Mike ait fini de lui dire que sa mission n’était plus de s’occuper d’Edith mais de rester avec Soledad, Doryan resta sans trop savoir quoi faire, ne tournant la tête vers Soledad qu’en entendant le son de sa voix. Bon sang, cette voix, son accent, c’était un son qu’il n’aurait jamais cru entendre de nouveau. Elle faisait des phrases complètes pour son acolyte espagnol, la première phrase, il la comprit parfaitement, signe qu’il avait tout de même écouté et enregistré quelques leçons, ce qu’il pouvait traduire de ses paroles c’est que ça allait et qu’ils étaient ses amis, ça c’était plutôt gentil, oh il savait que c’était une réponse globale et qu’il ne devait pas se sentir concerné par cette réponse, mais c’était plus fort que lui, il avait ce petit sourire très fier – et parfaitement inutile – il allait faire quoi le Roméo qui n’était rien du tout, lui par contre. Si le début de la conversation en espagnol, Doryan suivait bien, en revanche la suite le perdit complètement, il parlait trop vite, son accent était tout pourri. Bon c’était surtout que Doryan était trop mauvais en espagnol pour pouvoir suivre parce que même avec l’accent charmant de Soledad, ça ne donnait rien de particulier. Bon au moins, c’était clair, il était exclu de la conversation et il ne pouvait même pas demander discrètement – ou pas discrètement – à Soledad ce qu’ils se disaient parce qu’il n’avait aucune garantie qu’elle lui dirait la vérité, voudrait-elle seulement partager la vérité, si ça se trouvait, il était en train de l’inviter à boire un verre chez lui et elle faisait la moue parce qu’elle savait pas si elle devait laisser Edith ou non. Lorsqu’ils se retournèrent vers lui, ce fut pour que monsieur prétentieux de première lui annonce qu’il n’était pas obligé de les suivre dans un anglais impeccable, signe qu’il pouvait parler anglais et qu’il prenait un malin plaisir à l’exclure. C’est sûr que s’il la ramenait chez lui, Doryan ne risquait pas de suivre qui que ce soit. Il se contenta de lui lancer un regard froid lorsque l’autre blaireau lui précisa qu’elle était entre de bonnes mains. Oh oui et il devait le croire sur paroles ? Etant donné que les deux se dirigeaient vers l’intérieur du bâtiment et non pas dans la piaule du gars, Doryan prit la décision de les suivre.

Le truc le plus sidérant c’est qu’il les planta là après avoir dit une minute, enfin Doryan supposa que ça voulait dire une minute, il jeta un coup d’œil rapide à Soledad, son regard pétillant à l’idée d’une bêtise à partager « Tu crois qu’il » il s’arrêta tout aussi vite, ça n’était pas sa copine, ça n’était pas non plus son amie, il ne pouvait pas parler de tout et de rien, de plaisanter avec et, il ne le voulait pas d’ailleurs. Par chance, pour éviter les moments gênants, le type revient bien vite avec un drap plié entre les mains ? Qu’est ce que c’était que cette connerie ? Il comptait faire quoi ? mettre le drap sur le sol du camion de pompier et se la taper parce qu’elle était stagiaire ? Mais il délirait complètement l’espagnol en carton. En plus c’est qu’il regardait Doryan avec une tête de vainqueur, mais vainqueur quoi ? Le pire c’est que non seulement il lui tendait et que Soledad l’acceptait avec un sourire. En fait, il aurait mieux valu que ça soit un drap et qu’il se la tape parce qu’il tira une tête de six pieds de longs en constatant que c’était une blouse blanche et l’autre là, il baragouinait en espagnol, personne comprenait rien, bon si Soledad devait bien comprendre. Doryan assista atterré mettait la blouse, non mais elle n’avait honte de rien cette fille. Mais c’est qu’en plus, elle le cherchait ? Oui ça ne surprenait personne et certainement pas Doryan « Tu veux que je te mette mon casque de pompier sur la tête ? » Est-ce que ça permettrait vraiment de comparer ou est ce que ça permettrait à Doryan de ne pas l’avoir directement sous son nez ? C’est une bonne question. Il tourna autour d’elle pour la regarder dans sa blouse blanche, une moue dubitative sur le visage « ça te va pas du tout. » autant parce que ça lui donnait un air bien trop sérieux et pas franchement très rigolote que parce que l’autre là, il s’y connaissait pas en filles, il savait pas jauger et il lui avait pris un truc hyper grand, obligeant Soledad à retrousser ses manches. « Déjà que tu appelles le Samu en priorité » oui il savait très bien pourquoi elle avait fait ça « Maintenant tu mets une blouse blanche, tu veux la mort de mon équipe ? Je leur dis quoi moi ? Elle compare notre métier pour savoir si vraiment c’est le meilleur métier du monde. Tu veux que je te fasse une liste de tout ce qui est bien chez les pompiers ? »

Avant même qu’elle ait eu le temps de dire oui, parce qu’il est évident qu’elle allait dire oui, elle était obligatoirement intéressée, monsieur Lourdeau en personne revint en arrière pour se placer entre Soledad et Doryan, non pardon il se glissa entre eux, obligeant Doryan à faire un pas en arrière pour éviter de se faire marcher sur les pieds. Il adressa quelques mots à Soledad que bien sûr Doryan ne capta pas, ça pouvait aussi bien vouloir dire j’adore ta blouse, que j’ai trouvé un placard à balai où s’envoyer en l’air, pas ultra clair et des sens totalement différents possible. Ensuite il se tourna vers Doryan mais au lieu de s’adresser à lui en anglais, il lui posa une question en espagnol. Le fait que Doryan se tourne vers Soledad comme pour avoir la traduction fut instinctif, la grimace face à sa blouse blanche et le type faisait le malin. Le médecin ne laissa guère le temps à Soledad de répondre à son maître de stage de la soirée, il les entraîna – enfin plus Soledad que Doryan – à travers les couloirs de l’hôpital. En moins de trois minutes, ils passèrent devant quelques infirmiers et infirmières, les bonjours docteurs fusèrent, avec le petit sourire de tout le monde, même si celui qui souriait le plus, avec cet air un peu fier, c’était sans contexte le médecin. Ah bah ça, un coq dans sa bassecour, il répondait des holà à tout va, ce qui faisait sourire Doryan qui demanda à Soledad « Tu crois que c’est grillé si je dis Holà à tout le monde moi aussi ? » Il avait presque un aussi bon accent que l’autre non ? Guidé par monsieur je me la pète en personne, ils visitèrent la salle de la radiologie, le monologue en espagnol Doryan ne le capta pas mais ça devait pas être très intéressant « C’est vrai que ce lieu ça donne hyper envie de se reconvertir, des rayons X, un son un peu étouffé. » Il est vrai qu’après le camion pompier qui faisait un boucan monstre, un bruit un peu étouffé ça pouvait faire du bien. Qu’est ce que Doryan n’avait pas dit, le gars eut un immense sourire comme si ça lui donnait une idée, ce qui n’était pas forcément une bonne chose, là encore il parla en espagnol… quel petit con et il s’élança, lançant quand même un « Suivez moi »

Et c’était parti pour un nouveau tour, direction cette fois la salle des urgences qui comme souvent avec les urgences était blindée de gens, de médecins qui trimballaient des brancards. « Dire que sans nous les gens mouraient. » C’était quoi ce petit soupir satisfait ? « Que c’est pratique d’avoir des gens qui vous les emmène, vous avez même pas à vous fouler et en prime, on vous donne toutes les informations qu’on a collecté pour que vous n’ayez presque rien à faire. » Alors ça, qu’il ne s’attende pas à ce que Doryan lui laisse le dernier mot, des arguments il en avait à la pelle de base mais pour défendre son métier, il redoublait d’efforts. Il vit bien que sa répartie enquiquinait le type qui se tourna totalement vers lui, délaissant quelques instants Soledad pour demander à Doryan « Vous ne voulez pas rejoindre vos collègues, ils sont par là-bas. » Il montra une porte un peu plus loin, hochant la tête pour convaincre Doryan que c’était la bonne chose à faire « Non je vais rester avec ma copine, histoire qu’elle ait toutes les billes pour pouvoir comparer. » « Ex-copine. » Doryan adressa un regard blasé à Soledad l’air de dire mais toi t’es obligé t’étaler ta vie à un inconnu. Il n’empêche qu’il continua comme si de rien était « S’ils ont besoin de moi, ils me font sonner mais c’est capital chez nous de ne pas laisser un membre de notre équipe tout seul. » Ca ne plaisait pas au type qui adressa une nouvelle fois des mots en espagnol à Soledad… Dans deux secondes Doryan allait télécharger une application de traducteur vocal histoire qu’on arrête de la lui faire à l’envers mais pour le moment, il se contenta de dire avec arrogance « ça y est on a fait le tour de tout ce que vous aviez d’intéressant à voir dans le métier de médecin ? Eh bien c’était rapide, on retourne au camion Soledad ? » D’accord, c’est vrai, c’était un véritable bonheur de pousser les gens à bout, le type n’était pas prêt. Il devait prier pour qu’un texto arrive vite sur le portable de Doryan mais s’il savait, Doryan avait bien l’intention que Soledad revienne avec lui, il fallait bien lui montrer la chambre d’Edith ou qu’elle attende avec s’il devait ramener la grand-mère chez elle.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Jeu 20 Juil - 23:22




Le temps fera les choses, on verra si on ose
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Doryan lui faisait la leçon sur comment faire un compliment. Non mais sérieux, Soledad aura tout vu. A ce stade, ce n’était plus que son égo ne passait plus les portes, c’était qu’il devait être visible depuis l’espace. Et puis, il s’attendait à quoi au juste ? Il la connaissait pourtant, il devait se douter qu’elle n’allait pas le laisser s’envoyer des fleurs sans rétorquer un minimum. Ce n’était pas parce qu’ils avaient passé plusieurs mois sans se voir et que les choses avaient fondamentalement et profondément changées entre eux, que Soledad allait laisser passer ce genre de provocation. Il voulait obtenir des compliments alors bien sûr, rien que par esprit de contradiction, la mexicaine ferait tout le contraire. Contredire Doryan était une habitude qui tenait presque du réflexe, une de ces habitudes qui avait la vie dure, dans lesquelles il était si facile de retomber. Ce qu’elle fit sans même avoir à y réfléchir. Elle devait -selon lui- apprendre à faire des compliments ? C’était bien dommage, elle n’avait pas eu cette leçon-là. « Eh bien figure toi que là c’était une leçon, enregistre-là, elle pourrait te resservir un jour. » Soledad lui adressa un long regard blasé. Elle pourrait lui resservir avec lui ou avec un autre ? Poser la question aurait été parfait pour provoquer Doryan, la mexicaine en était bien consciente. Mais ça aurait aussi soulevé bien des points qu’elle tentait d’enterrer depuis des mois, et sûrement n’était-elle pas la seule. Elle afficha une moue, pas du tout convaincue et rétorqua un « Désolé, j’ai déjà oublié. » ponctué d’un haussement d’épaules faussement innocent. Doryan, de son côté, avait déjà oublié que le mot mariage lui donnait des sueurs froides. Sans parler des termes de bouquets, bagues ou même fiançailles. Un oubli qui lui couta cher parce que quand il voulut enquiquiner Soledad à ce sujet, elle, elle n’avait pas oublié tout ça et elle se chargea de le lui rappeler. « T’en fais pas, j’ai un cœur solide. » La brune haussa un sourcil. C’était vraiment une réponse nulle. Il était clair que le sujet mettait Doryan mal à l’aise pour qu’il sorte ce genre d’argument. Il avait le cœur solide ? Mais bien sûr, rien que là il paraissait tout sauf tranquille. Devait-elle lui rappeler l’état de stress dans lequel leur conversation chez ses parents l’avait mis ? C’était sûrement inutile. « Tu m’en diras tant. » Balaya la mexicaine avec une moue. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, rien qu’à l’expression de Doryan, elle avait gagné.

Ce qui serait très certainement sa seule et unique victoire, Soledad ne tarda pas à s’en rendre compte. Il fallait dire qu’avec quatre pompiers et une mamie blessée, mais étonnamment en forme, contre elle, la victoire ne pouvait pas rester entre ses mains. Elle commença par se faire embarquer dans le véhicule avec eux, direction l'hôpital, puis dans une conversation qu’elle aurait largement préféré éviter. Surtout avec Doryan qui entendait tout à l’arrière. Ah, pour la confiance envers Isaac et Mike, elle pouvait repasser, ils venaient de la trahir bien comme il faut. Ce qui au fond n’était pas étonnant, c’était Doryan leur collègue et ami, c’était donc à lui que leur loyauté allait, pas à elle. Elle l’avait un peu trop vite oublié et ne referait pas cette erreur. Il n’empêche qu’elle aurait préféré qu’ils ne lui mentent pas en lui affirmant que leur conversation ne serait pas entendue par les autres. C’était déjà assez gênant de devoir parler de la rupture entre Doryan et elle avec les pompiers, c’était encore pire de savoir que le moldu n’avait pas loupé un mot de leur conversation. Certes, elle n’avait pas dit grand-chose d’embarrassant et avait refusé de se laisser entraîner sur un terrain trop dangereux, mais elle savait que parfois ses silences pouvaient être bien plus parlant que ses mots. Ce qui était justement le cas sur un sujet aussi sensible que celui qui les reliait, Doryan et elle. Franchement, ce n’était pas le meilleur trajet en voiture qu’avait connu Soledad , oh elle en avait connu des bien pires avec Doryan, ceux-là elle ne les oubliait pas, mais tout de même. Elle se serait bien passée de cette discussion, des regards que les pompiers lui lançaient, des réponses qu’ils attendaient et surtout de la manière dont ils la déstabilisaient avec leurs questions. Cela faisait des mois, des mois entiers, qu’elle s’efforçait d’oublier Doryan et leur histoire, qu’elle cherchait à tourner la page sans y parvenir et eux, ils risquaient de tout balayer sans penser aux conséquences de leurs paroles. Soledad n’avait pas besoin de ça, elle n’avait pas envie de ça, elle s’était bien trop torturé avec ça. Sauf que le choix ne lui revenait pas vraiment.

Son seul moment de répit fut lorsqu’ils arrivèrent enfin à l'hôpital. Là, elle crut que la fin était proche, que bientôt elle allait pouvoir rentrer chez elle et tenter de classer les dernières heures passées avec les cinq moldus dans les histoires anciennes. Dans tout ce qu’elle tentait de d’oublier, de ne pas laisser impacter son existence. Mais non, bien sûr que non. Elle aurait dû se douter que rien ne se passerait ainsi, ce n’était pas comme si le karma était de son côté depuis qu’elle avait trouvé Edith blessée chez elle. Dire qu’elle avait fait une bonne action en appelant les secours pour aider la vieille femme, une action parfaitement désintéressée avec une inquiétude sincère, et c’était comme ça qu’elle était récompensée. En devenant la stagiaire de Doryan. Non, pardon, la copine stagiaire de Doryan. Super, vraiment il ne manquait plus que ça. Ah, et en plus elle apprenait qu’elle trouvait que pompier était le plus beau métier du monde. Elle avait eu tort, il manquait ça apparemment. Coup de chance pour la mexicaine, le karma sembla avoir un peu pitié d’elle, ou tout du moins décider qu’elle n’allait pas être la seule à galérer aujourd’hui puisque ce fut à ce moment que le médecin moldu qui s’était attardé choisit pour déclarer que Doryan faisait fausse route et que le meilleur métier au monde était le sien. Oh, ça c’était une provocation en bonne et dûe forme, Soledad devait le reconnaître. Doryan se retrouvait pris à son propre jeu et c’était particulièrement agréable d’en être témoin. L’air scandalisé visible sur ses traits était un vrai ravissement et allait peut-être bien aider la mexicaine à oublier un peu combien les pompiers l’avaient enquiquiné sur tout le trajet. Que le médecin parle espagnol n’était à ce stade que du bonus, mais elle prenait tout ce qui venait. Après tout, parler sa langue maternelle au quotidien ne cessait jamais de lui manquer.

Après avoir assuré Edith qu’elle passerait la voir le lendemain si elles ne se revoyaient pas plus tard, non pas pour parler mariage mais plutôt pour s’assurer que tout allait bien pour la mamie, Soledad accepta de suivre le médecin dans l’hôpital. Ils n’avaient fait que quelques pas à l’intérieur que le moldu leur demandait de l’attendre. « Tu crois qu’il » Soledad se tourna vers le moldu et un sourire vint instinctivement s’installer sur ses lèvres en voyant ses prunelles pétillantes. Elle savait ce que cela voulait dire et attendit la suite avec une pointe d’impatience. Mais Doryan ne termina jamais sa phrase, comme s’il venait soudainement de se rappeler qu’il n’avait plus envie de partager ses bêtises avec elle. Ce qui servit aussi de rappel à la mexicaine. Un rappel qui lui fit un peu l’effet d’une douche froide. Luttant pour échapper à un sentiment mordant de déception, elle reporta son regard sur la porte que le médecin venait de franchir de nouveau. Le moins qu’elle puisse dire c’était que niveau provocation, le moldu savait ce qu’il faisait. Une blouse blanche. Il lui proposait de passer une blouse blanche. Pendant une seconde, même Soledad n’en revint pas. Il ne lui fallut cependant pas plus longtemps pour accepter de revêtir le vêtement par dessus son t-shirt. Et encore moins longtemps pour provoquer Doryan à ce sujet. Quoi, il n’avait qu’à pas tirer la tronche. « Tu veux que je te mette mon casque de pompier sur la tête ? » Elle le regarda un instant, un air d’incompréhension savamment travaillé sur ses traits avant de rétorquer. « Bien sûr que non, on n’est pas à la caserne. Qu’est-ce que je ferai avec ton casque de pompier sur la tête ? » Elle eut envie de lui dire qu’il avait loupé le coche, que ça, il aurait dû le faire quand ils étaient encore ensemble, et qu’en plus elle aurait accepté avec plaisir, mais elle retint ses mots. Ca n’aurait servi qu’à lui faire du mal à elle et c’était inutile.

Se retenant de croiser les bras sur sa poitrine, Soledad observa Doryan lui tourner autour. Elle roula des yeux en voyant son expression. « Ca te va pas du tout. » Quoi ? Ah non mais ça c’était n’importe quoi. C’était vraiment un mauvais joueur, tout ça parce que le médecin moldu venait de le prendre à son propre jeu. « Menteur. » Argua-t-elle sans la moindre hésitation. Tout lui allait. D’accord, une blouse blanche n’était pas exactement le vêtement le plus seyant qu’elle pouvait porter, mais elle n’allait certainement pas le dire à Doryan. Il la cherchait, elle n’allait pas rester sans répondre. « Déjà que tu appelles le Samu en priorité. » Oh, il n’allait vraiment jamais s’en remettre de ça. Par Merlin, ce n’était pas comme si ce n’était pas aussi la mission numéro un du Samu et des ambulanciers de sauver des gens. D’autant qu’il savait parfaitement pourquoi elle avait choisi d’appeler ce service là. « Parce que tu aurais vraiment préféré que je vous appelle en premier ? » Elle haussa les sourcils, le jaugeant du regard. Ce qu’elle insinuait était parfaitement clair et ils le savaient tous les deux. Aurait-il vraiment voulu devoir lui répondre à elle ? Se rendre en intervention en sachant pertinemment qu’elle serait là ? A moins que ça lui aurait semblé plus arrangeant car ainsi il aurait pu faire en sorte de ne pas venir. « Maintenant tu mets une blouse blanche, tu veux la mort de mon équipe ? Je leur dis quoi moi ? Elle compare notre métier pour savoir si vraiment c’est le meilleur métier du monde. Tu veux que je te fasse une liste de tout ce qui est bien chez les pompiers ? » Oh, tout de suite les grands mots. La mort de son équipe, non mais sérieux ce qu’il ne fallait pas entendre. Sur ce point, Soledad n’avait aucun pouvoir, et ne voulait la mort de personne -même si Doryan avait du mal à le croire. En revanche, elle était bien décidée à répondre oui à toutes les autres questions, ne serait-ce que pour enquiquiner le moldu.

Dommage, elle n’en eut pas l’occasion. Le médecin revint et se plaça pile entre Doryan et elle, ce qui ne manqua pas de faire hausser un sourcil à Soledad. En espagnol, il lui annonça qu’il était prêt à lui montrer que médecin était le meilleur métier du monde avant de demander au pompier s’il était toujours motivé à les suivre, toujours en espagnol. Etrangement, la brune avait l’impression que ça l’aurait bien arrangé que Doryan réponde non. Voyant le pompier se tourner vers elle avec un air paumé, un sourire commença à se former sur ses lèvres, elle était prête à lui traduire la question mais le médecin l’entraina déjà à ses côtés. En désespoir de cause Soledad adressa un petit signe de tête à Doryan pour qu’il vienne, même si quelque chose lui disait qu’il n’avait pas l’intention de les laisser. Clairement le soignant était connu dans tout l’hôpital et jouissait de sa petite réputation, ce dont il paraissait plutôt fier. Sûrement à raison, il était certainement bon dans son domaine en plus d’être un latino BG mais Sol n’était pas là pour juger de ça. « Tu crois que c’est grillé si je dis Holà à tout le monde moi aussi ? » La brune étouffa un rire. Ah, le succès du médecin ne plaisait pas à Doryan, elle aurait dû s’en douter. Elle le regarda, amusée. Rien que d’imaginer la scène la faisait rire, Doryan avait eu beau être motivé pour apprendre l’espagnol, son accent n’avait jamais vraiment été… A la hauteur. Elle se pencha vers lui pour souffler « Seulement si tu n’as pas travaillé sur ton accent. » Elle plaisantait et pourtant elle n’aimait pas du tout l’idée que Doryan ait pu travailler son espagnol avec quelqu’un d’autre qu’elle. Ce qui était parfaitement stupide de sa part, elle le savait bien. Le moldu leur fit d’abord visiter le service de radiologie, lui fournissant des explications au fur et à mesure. Bien qu’elle soit attentive, Soledad ne loupa pas la remarque de Doryan, qui la fit sourire tant elle était pleine de mauvaise foi. Elle ne fut pas la seule à ne pas la louper.

« Suivez-moi » Le sourire du médecin posa question à la mexicaine mais elle n’en dit rien. Il lui semblait de plus en plus évident que les deux moldus s’étaient lancés dans une petite compétition et son rôle de témoin lui convenait très bien ainsi. De nouveau elle se laissa entrainer dans les couloirs de l’hôpital, jusqu’au service des urgences. C’était bien plus animé que le lieu précédent, ça c’était sûr. Prenant soin de ne gêner aucun passage d’infirmier ou de brancard, Soledad resta contre un mur. Elle évita de justesse de se faire écraser les pieds par un brancard. « Dire que sans nous les gens mouraient. » Même si elle hocha poliment la tête, Soledad eut un sourire un peu moqueur, dit comme ça, ça faisait un peu too much. Le moldu avait raison, mais il n’était pas le seul à sauver des vies. C’était étrange comme il avait tendance à l’oublier. « Que c’est pratique d’avoir des gens qui vous les emmène, vous avez même pas à vous fouler et en prime, on vous donne toutes les informations qu’on a collecté pour que vous n’ayez presque rien à faire. » De nouveau, la brune étouffa un rire. C’était qu’elle assistait à un véritable combat de coq, et c’était bien drôle. Tout ça pour décider de qui avait le meilleur métier du monde. Alors que selon elle, il n’y avait rien de mieux que de travailler au Witches Bazaar n’est-ce pas Maxime. C’était quand même très drôle de voir les deux hommes redoubler d’arguments et de jalousie juste pour défendre leurs métiers mais est-ce vraiment JUSTE pour ça. « Vous ne voulez pas rejoindre vos collègues, ils sont par là-bas. » Ah, apparemment Monsieur le médecin en avait marre de se voir contredit toutes les deux minutes par Doryan. C’était qu’il n’était pas habitué à la répartie du moldu. Soledad savait que sa tentative était vouée à l’échec et elle n’eut pas besoin d’attendre longtemps pour en avoir la preuve. « Non je vais rester avec ma copine, histoire qu’elle ait toutes les billes pour pouvoir comparer. » Alors à peu près rien n’allait dans cette phrase. « Ex-copine. » Sans ciller, ni se détourner, Soledad affronta le regard de Doryan, elle n’avait fait qu’énoncer une vérité, il n’allait quand même pas le lui reprocher. Nul doute qu’il aurait trouvé le moyen que ça ne lui plaise pas, si elle avait affirmé le contraire. « S’ils ont besoin de moi, ils me font sonner mais c’est capital chez nous de ne pas laisser un membre de notre équipe tout seul. » Soledad se figea, à ces derniers mots son cœur s’était brusquement serré dans sa poitrine. D’accord, il parlait des pompiers et pas vraiment de lui, mais ça résonnait quand même en elle. Parce que c’était ce que Doryan avait lu dans les lignes de sa main, ce qu’il lui avait promis, que jamais il ne la laisserait seule. Et maintenant… Maintenant ces mots n’avaient plus aucune valeur mais le souvenir était toujours là, même un an plus tard. Et se le rappeler aussi brutalement était toujours aussi douloureux.

Soledad reprit pieds avec la réalité en entendant la voix du médecin l’inviter à la suivre. Voix presque aussitôt suivit de celle de Doryan, au ton bien différent. « Ca y est on a fait le tour de tout ce que vous aviez d’intéressant à voir dans le métier de médecin ? Eh bien c’était rapide, on retourne au camion Soledad ? » La mexicaine haussa un sourcil dans la direction du pompier. Eh bah, c’était qu’il y tenait à l’image de son métier. Bientôt il allait montrer les crocs et Soledad devait avouer que ça l’amusait certainement plus que de raison. Pour une fois, ce n’était pas elle qui devait faire face à la mauvaise foi de Doryan. Un sourire vint relever le coin de ses lèvres. « Quoi, tu n’apprécies pas la visite ? » Lui lança-t-elle le plus innocemment du monde. « Bien sûr que non, on n’a pas fait le tour ! Nous soignons tout, nous. Sígueme. » Sans plus attendre, elle suivit le médecin dans le couloir, non sans avoir d’abord adressé un grand sourire à Doryan. Après tours et escaliers grimpés, ils arrivèrent dans le service de la maternité où des couples sereins côtoyaient des couples à l’air bien plus stressés. « On ne fait pas que sauver des vies, on en fait naître aussi. » Ah, c’était qu’il ne se laissait pas faire, le moldu. Soledad nota sans mal son sourire assuré et le regard de défi qu’il lançait à Doryan. Bientôt, elle allait demander un seau de pop-corn pour pouvoir assister à ce petit combat en grignotant. Discrètement, la brune se pencha vers Doryan. « J’dois vous laisser vous battre dans votre coin ou ça ira ? » Elle eut une expression un peu moqueuse et fit la moue. « Je peux tenir un tableau des scores aussi si il faut. » Elle ne pouvait pas résister à l’envie de provoquer un peu le moldu. C’était certainement stupide, ça ne faisait que lui rappeler que ces échanges entre eux n’étaient que temporaires, que ça ne voulait rien dire et qu’une fois cette parenthèse terminée ils ne se reverraient plus. Mais c’était plus fort qu’elle et il fallait dire que voir Doryan râler et contredire sans cesse le soignant n’était pas pour l’aider à garder le silence. Alors quand ils traversèrent le service de cardiologie, elle glissa tout naturellement à Doryan un « Tu veux que je demande si on peut checker ta tension ? T’as l’air tendu. » accompagné d’un léger rire. Oh oui, Doryan adorerait sûrement se faire ausculter par le médecin.

Celui-ci les mena dans les couloirs et ils finirent par retourner dans des couloirs qu’ils avaient déjà visité, non loin de l’entrée si Soledad en croyait son sens de l’orientation pas celui de Doryan, tout le monde le sait. Le moldu ralentit et s’arrêta finalement pour faire face à la brune. « Vale, qué piensas ? Tengo el mejor trabajo del mundo, eh ? » Son sourire était si assuré que Soledad eut presque pour réflexe de répondre oui. Elle se retint cependant et s’appliqua plutôt à hausser des épaules, comme si elle devait encore réfléchir à la question. « Aún no lo sé. No he terminado mi día con los bomberos. » Éluda-t-elle. Oui, elle bottait en touche, mais en même temps, il y en avait un derrière elle qui allait s’étrangler -et ensuite lui faire le scandale du siècle- si elle répondait autre chose. Elle se contenta donc de sourire qui sembla au moins contenter le moldu. Non loin, un infirmier fit un geste dans leur direction et le médecin lui indiqua qu’il arrivait tout de suite. D’un geste, il sortit de la poche de sa blouse une petite carte de visite qu’il tendit à la mexicaine. « Llámame cuando te hayas decidido. » Soledad se saisit de la carte et baissa les yeux dessus. Sur la face blanche du papier s’étalaient l’identité du moldu et son numéro de téléphone. D’accord. Si son sourire se fit un peu gêné, elle hocha la tête et lui rendit son salut quand il les quitta pour rejoindre son collègue avec qui il s’éloigna rapidement, déjà en pleine conversation. En silence, Soledad mis la carte dans la coque de son téléphone son sac à main. Il lui fallut quelques seconde pour jeter un coup d’œil en direction de Doryan. Vraiment, il avait fallu qu’il soit là pour assister à ça. Elle s’efforça de se rappeler qu’elle n’avait aucune raison d’être gênée alors elle lui adressa un petit sourire. « Relax, les pompiers sont encore dans la course du meilleur métier au monde. » D’autant qu’elle n’avait toujours pas l’intention de leur décerner ce titre, ça ferait bien trop plaisir à Doryan et à ses collègues.

Et maintenant ? Allait-elle pouvoir rentrer chez elle ou devaient-ils passer voir Edith ? Ou aller dire au revoir aux autres ? Doryan avait voulu retourner au véhicule un peu plus tôt, mais elle avait bien compris que c’était pour fausser compagnie au médecin, maintenant qu’il était parti, elle ignorait ce qu’il avait en tête. « Sol ! » En croyant entendre son nom, elle releva le nez pour observer le couloir. Mais il y avait du monde qui circulait et elle eut du mal à déterminer d’où venait la voix, jusqu’à ce que celle-ci ne tonne bien plus fort. « SOLEDAD VELASQUEZ ! » Ah bah voilà, là c’était tout de suite plus facile de se repérer. Par contre, le ton d’Eddy n’annonçait franchement rien de bon. Elle grimaça. « Ay Dios míos, on dirait ma mère. » Marmonna-t-elle dans un soupir. Sa mère quand elle s’apprêtait à l’engueuler, même. Un peu plus loin dans le couloir, Eddy rendait des papiers à une infirmière avant de se précipiter vers eux. Il se planta devant Soledad et la regarda de haut en bas, l’air complètement outré. « Mais qu’est-ce que tu fais comme ça ? J’y crois pas, c’est quoi cette tenue ? » Mince, elle avait oublié qu’elle portait encore la blouse blanche prêtée par le médecin. « Tu veux notre mort ? Avoue ! » Oh mais comme il exagérait. Ce n’était qu’un vêtement, qu’elle allait rendre à l’accueil avant de partir en plus. C’était dingue comme Doryan et ses collègues étaient dans l’abus. Puisque c’était ça, elle afficha un grand sourire et cligna des yeux innocemment. « Quoi, ça ? Je trouvais que ça m’allait bien. » Elle lui adressa un regard l’air de dire pas toi ? et s’appliqua à tirer sur le col de la blouse pour le remettre en place. Eddy était si scandalisé que Soledad se préparait déjà à un grand moment d’échange, mais ce dernier se tourna vers Doryan. « Et toi tu la laisses faire ? »

CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Dim 23 Juil - 18:39
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Ca n’était pas la fin de journée qu’il aurait imaginé passer mais aussi étrange que ça puisse paraître, il n’était pas mécontent que ça se passe ainsi. C’était bizarre de se dire cela, il était malmené à bien des sujets, avait un peu de mal à souffler et n’avait aucun allié mais à la fois, il y avait ce côté un peu familier qui lui plaisait. Alors bien sûr se faire démolir sur le sujet mariage, ça n’était toujours pas agréable et il savait très bien que c’était le genre de sujet qu’il devait éviter et que Soledad prendrait toujours un immense plaisir à l’amener sur le tapis. Les silences de Soledad sur le sujet rupture n’étaient pas agréable non plus, encore que, était ce vraiment le fait que ça soit son silence ou le fait qu’elle fasse comme s’il était le seul responsable du fait qu’ils ne soient pas en couple qui était désagréable. Elle n’assumait pas, alors bien sûr, elle ne pouvait pas dire aux deux pompiers, on est ennemi, c’est mort. Ça serait dangereux pour elle et elle n’était pas stupide, il n’empêche qu’elle pouvait se contenter de parler d’elle, de la même façon que Doryan avait pris la décision de parler de lui pour leur rupture, de ne pas mettre Soledad dans la sauce, de ne pas dire qu’elle était responsable alors que si, elle était responsable. Certes, il n’aurait jamais dû se trouver dans la boutique de Soledad et oui, bien sûr qu’il aurait dû lui parler du Blood Circle avant, même si ça aurait tué leur relation. Il n’empêche que son silence ce soir-là lui restait carrément en travers de la gorge. Facile de tout lui mettre sur le dos, quand bien même c’était la vérité, bien sûr qu’il n’avait pas envie de tenter de réparer les pots cassés mais elle non plus.

Au pire, ça n’était pas si grave que ça, ils étaient sur la même longueur d’ondes, c’est tout ce qui comptait. En plus, Doryan devait s’occuper d’Edith, oui elle aurait tout le temps de lui dire pendant qu’il la trimballait à gauche et à droite que Soledad était la plus merveilleuse des copines, que leur couple était génial, que leur mariage le serait tout autant et que les enfants qu’ils feraient seraient des trésors. C’est fou les conneries que les gens peuvent dire lorsqu’ils souhaitent quelque chose. Ah, tout compte fait, elle n’aurait pas le temps de dérouler son plan, Doryan ayant été missionné par Mike pour garder un œil sur Soledad. Ca n’était pas du tout une question de jalousie, c’était vraiment parce que Mike le lui demandait, sinon bien sûr que Soledad pouvait aller avec monsieur je parle espagnol pour draguer des filles. Non mais ça se voyait qu’il avait la tête du mec louche qui entraîne les filles dans des ruelles sombres pour leur faire du mal. Il était donc impératif pour la santé de Soledad que Doryan la suive. En plus, l’autre mec très louche avait décidé de mentir à Soledad sur le fait qu’il allait lui faire découvrir le meilleur métier du monde, il se plantait de lieu et de carrière. Doryan aurait dû faire genre qu’il l’avait déjà vu au QG du Blood Circle, au moins, ça aurait réglé le problème rapidement.

Etant donné qu’il avait dit la vérité, il eut le droit à une vision d’horreur, Soledad en blouse blanche de médecin. Oh non mais ça n’était pas possible de faire cela. Cette fille voulait sa mort, elle voulait comparer mon œil, elle n’avait jamais mis son casque de pompier et quand il lui proposait gentiment pour contrebalancer cette histoire de blouse, elle lui demandait ce qu’elle ferait avec son casque de pompier. « Tu donnerais l’illusion de sauver les vies. Tu voulais comparer, je t’offre l’opportunité de comparer. » D’accord, l’argument n’était pas béton, mettre un casque de pompier dans un hôpital, ça n’était pas l’idée du siècle, elle allait avoir chaud pour rien et puis les sourires pour la faire craquer, ça ne marchait déjà pas quand ils étaient ensemble, alors maintenant ça n'était même pas la peine d’y penser. Le mieux, et il le savait très bien, ça aurait été de ne rien dire, de faire comme si ça lui passait au-dessus, voire de ne pas la suivre mais il fallait la voir dans sa blouse blanche, ça n'allait pas du tout. Forcément que Doryan faisait le tour de sa personne, constatant qu’elle roulait des yeux, et ho ça va hein, elle pactisait drôlement avec l’ennemi. La sentence tomba, ça ne lui allait pas du tout et franchement, Doryan s’y connaissait pas mal dans le domaine, autant sur les filles en général que sur ce qui allait à Soledad. Menteur ? Comment ça menteur, il lui lança un regard outré « On dirait qu’on t’a mis un drap dessus. » Il eut un léger moment d’hésitation, il avait déjà vu Soledad enroulé dans un drap, elle était canon dans ces moments-là, ça n’allait pas la comparaison « Un torchon plutôt. » Voilà, n’importe qui trouverait qu’être enroulé dans un torchon ça ne lui allait pas, elle n’allait quand même pas le contredire. Et puis voilà, il enchaînait en levant le vrai problème, elle faisait de l’infidélité aux pompiers, elle appelait le Samu en premier, elle fricotait avec les médecins, non mais dans deux secondes elle allait dire que l’uniforme des infirmiers bleu moche, c’était le top du top. La répartie de Soledad fut sans appel et ils se regardèrent en silence quelques instants. Que croyait-elle ? Que parce qu’elle était-là, il refusait d’aller aider quelqu’un ? Qu’il aurait fait demi-tour et laissé les trois autres se débrouiller sans lui ? Oui ça le faisait chier de la croiser, il ne pouvait pas dire le contraire, la voir, lui parler, plaisanter avec elle, ça faisait remonter des souvenirs, ça lui faisait se poser plein de questions sur comment il aurait pu agir pour changer les choses mais peu importe comment il refaisait l’histoire, le point bloquant était le même, le Blood Circle, peu importe à quel moment il lui aurait dit les choses, leur relation était vouée à être détruite. Le mieux ça n’était pas de se concentrer sur lui, le sujet, ça n’était pas lui et c’est donc en songeant à cela qu’il répondit, sincère « Tu me demandes à moi si je préfère que quelqu’un appelle les pompiers que je juge plus compétents, plutôt que le Samu ? Bien sûr que tu dois appeler les pompiers en priorité, tu crois pourquoi que c’est le premier numéro qu’on apprend aux enfants ? » Un grand sourire se dessina sur son visage, cette fois, elle ne pouvait pas dire, son argument était imparable, plein de vérité. Bon il enchaina aussi sur le fait qu’elle voulait la mort des pompiers, il pouvait lui faire une liste de tous les avantages des pompiers et il y en avait énormément selon lui.

La liste ne put démarrer puisque glue en puissance se radina, déblatéra en espagnol. Franchement c’était incompréhensible, pourtant Doryan était réellement concentré mais il fallait reconnaître qu’il était bien trop mauvais en espagnol et l’autre parlait beaucoup trop vite. Il avait besoin d’une interprète qui n’eut même pas le temps de lui traduire quoi que ce soit que le médecin l’entraînait Doryan ne savait trop où. Soledad lui fit juste signe de venir et ce fut la seule raison de la présence de Doryan, bien sûr. Ils eurent le droit à une belle démonstration de vantardise de la part du gars qui parlait en espagnol, limite s’il faisait pas glousser les demoiselles. S’il n’y avait que ça pour avoir du succès, Doryan voulait bien faire pareil, juste il fallait vérifier auprès de Soledad si ça pouvait passer.  A l’expression faciale de Soledad, ce fut très clair, ça ne passerait jamais.  L’accent de Doryan trahissait clairement son côté non bilingue. Est-ce qu’il avait travaillé son accent espagnol, pas vraiment. Pourtant, ça avait l’air de marcher, il en avait bien conscience et ça aurait dû être une source de motivation suffisante pour regarder toutes les séries en espagnol puisque son professeur particulier n’était plus vraiment disponible pour lui. Sauf que la véritable motivation, c’était Soledad et il en avait bien conscience, il ne s’était pas véritablement pris de passion pour l’espagnol, ce qu’il voulait c’était lui faire plaisir à elle, converser avec elle et surtout, surtout, la faire converser en espagnol. Ouai, exactement ce qu’était en train de faire le médecin en mieux. « Je crains que mon accent soit toujours aussi catastrophique. » Il serait donc grillé en deux secondes, mieux valait il éviter.

Suivant le médecin à travers les différents services de l’hôpital, Doryan s’efforçait de lui garder les pieds sur terre. Oh le médecin étant loin d’être crétin, il essaya bien de faire en sorte que Doryan retourne auprès de ses collègues sauf que non, ça ne fonctionnerait pas comme il le souhaitait. Le pompier avait une mission de la plus haute importance, rester avec sa copine, son ex copine, merci Soledad pour cette précision. Il ne la laisserait pas seule avec le médecin. Pour une partie de la soirée, elle faisait partie de la brigade, même si elle avait toujours son torchon blanc sur elle, il restait donc à ses côtés et cela même si ça cassait les pieds au médecin, surtout si ça cassait les pieds au médecin. Puisque le médecin tentait de se débarrasser de Doryan, ce dernier fit de même, la visite était déjà terminée ? ça cassait pas trois pattes à un canard, ils pouvaient retourner au camion et attendre les autres ? Son ton innocent ne dupa personne ou en tout cas, ne dupa pas Doryan « J’ai jamais autant apprécié une visite dans un hôpital, qu’est ce qu’on s’éclate. » Mince ils avaient pas fait le tour, quel endroit moins passionnant il comptait leur faire visiter, la morgue ? Tout faux monsieur Rosebury, tout faux, il les emmena à la maternité. Ok, ça c’était mignon mais Doryan ne comptait pas se laisser faire. Il était prêt à répliquer, le regard de défi n’échappant à personne dans cette pièce et alors s’il y a bien un truc que Doryan adorait c’était les défis. Soledad décida d’intervenir, est ce qu’elle essayait de calmer le jeu ou au contraire de mettre de l’huile sur le feu, ça c’est une bonne question. Il se retint de lui tirer la langue, se contentant d’avoir ce petit air du gars qui sait ce qu’il fait. En plus elle voulait tenir les scores, il hocha la tête, fit mine de faire craquer ses doigts avant de dire joyeusement  « Vous savez quoi ? Nous aussi on peut faire naître des vies. Alors bien sûr c’est souvent inattendu mais ça m’est déjà arrivé d’avoir une femme qui accouche dans mon camion. » Histoire de bien enfoncer le clou, il rajouta « Les parents ont décidé d’appeler leur enfant Dorian pour me remercier. » Vérité ou mensonge, personne le saurait, il n’empêche qu’il regarda Soledad, traçant une barre histoire qu’elle n’oublie pas de lui rajouter un point dans son tableau des scores. Mince, il avait encore un endroit à leur montrer ? Pff, il ne s’arrêtait jamais ce type, qu’il était agaçant comme type, Doryan se retint de souffler, suivant docilement néanmoins. Il eut un sourire en entendant Soledad le chercher et surtout, en entendant son rire. Il s’arrêta pour la regarder et lui tendit son bras, provocateur « Si tu veux te rassurer, tu peux prendre ma tension. » Il insista bien sur le tu, histoire qu’elle ne la lui fasse pas à l’envers. Son regard brillant de défi, elle voulait jouer les médecins mais qu’elle fasse donc et puis pour le coup, ce n’est pas comme s’il ne savait pas prendre la tension des gens, il pouvait l’aiguiller pour que tout se passe bien.

Et voilà, l’autre recommençait à parler en espagnol. S’il ne comprenait pas tout, voire même qu’il ne comprenait rien, il y eut un mot qui le fit réagir, bomberos il savait bien ce que ça voulait dire. Après tout, lorsqu’il essayait d’apprendre l’espagnol pour faire sa demande en mariage au frère de Soledad, il avait appris à dire qu’il était pompier. Elle parlait donc des pompiers mais il n’arrivait pas à savoir si c’était en bien ou en mal. Il se crispa, sans parfaitement comprendre pourquoi il se crispait, en constatant que le médecin donnait sa carte de visite à Soledad. Si ça ne le regardait en rien et qu’il en avait pleinement conscience, il n’empêche qu’il suivit chacun des mouvements de Soledad, essayant de se convaincre qu’il s’en fichait, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Peut être que s’il le répétait suffisamment dans sa tête, il finirait par en être convaincu. La carte de visite ayant disparu, ils se regardèrent, il lui rendit son sourire après tout, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Elle l’aida à se reconcentrer sur ce qui était important en lui demandant de se relaxer, la raison, les pompiers étaient encore dans la course du meilleur métier du monde. Doryan eut un petit rire «  Reconnais le Soledad, nous sommes les meilleurs, c’est ce que tu lui as dit n’est ce pas, qu’il perdait son temps à discuter avec toi, que les pompiers ce sont les meilleurs. » Impossible qu’il en soit autrement, c’est d’ailleurs pour ça qu’il lui avait filer sa carte, il voulait la voir sans que Doryan soit là pour pouvoir rétablir la vérité et montrer que les pompiers étaient toujours au-dessus des médecins.

Il se passa moins de deux minutes avant qu’une voix se fasse entendre, une voix que Doryan connaissait bien mais vu que ça n’était pas lui qu’on appelait, Doryan laissa Soledad faire mine de n’avoir rien entendu. C’est vrai que Sol, c’était un surnom très commun au Royaume Uni, elle pouvait faire mine de rien. Eddy ne se laissa pas déstabiliser par le fait que Soledad l’ignore, il balança prénom et nom, elle pouvait toujours faire semblant qu’il existait plein de Soledad Velasquez. Le fait qu’elle parle en espagnol, outre le fait que sa voix faisait toujours réagir Doryan, signifiait qu’elle était pas ravie de se faire interpeler de la sorte. Doryan, n’ayant aucune compassion, eut un petit rire « On peut fuir en courant si tu veux, on trouvera bien un endroit où se cacher. » un placard par exemple. Trop tard, Eddy arrivait déjà sur eux et regardait Soledad comme si elle venait de pactiser avec le diable, exactement ce qu’elle avait soit dit en passant. Doryan croisa les bras en la regardant, un peu de haut, il est vrai. Ah voilà, c’est exactement ce qu’il lui avait dit, elle voulait leur mort, et non, le petit clignement des yeux innocent ne fonctionnait sur personne. Il toussota en l’entendant dire que ça lui allait bien, alors là non, pas du tout il lui avait dit, elle était un peu dur de la feuille quand ça l’arrangeait. Alors que tous les feux étaient au vert pour que Soledad se fasse enguirlander, à raison, Doryan eut le déplaisir de voir Eddy se tourner vers lui pour lui reprocher de laisser faire. Non mais c’était une blague, pourquoi c’était sur lui que ça retombait ? « Tu crois qu’elle m’a demandé l’autorisation avant ? » Avant qu’Eddy lui rétorque oui ou un truc du genre, Doryan rajouta « Tu voulais que je fasse quoi j’allais quand même pas lui enlever. » « C’est pas comme si c’était la première fois que tu lui enlevais des affaires ça va. » Doryan lui lança un regard blasé « Oui alors Eddy, il y a un concept qui doit t’échapper : le consentement. Je vais pas lui retirer un vêtement qu’elle vient à peine de mettre. » « Ah parce que ça t’es jamais arrivé, première nouvelle. » Doryan poussa un soupir, ok, ses arguments étaient trop facile à contredire, il lui fallait un autre angle « Si, ça m’est déjà arrivé mais déjà pas en plein milieu d’un hôpital » Il se fit couper sans ménagement « L’occasion ne s’est pas présentée. » Euh, oui c’est vrai, ils ne passaient pas leurs soirées à l’hôpital, question de logique. « Aussi mais là, le problème c’est que j’étais en pleine mission pour montrer que le métier de pompier c’est le meilleur du monde, c’est pas en déshabillant que je prouve quoi que ce soit. » Eddy sembla réfléchir, ah bah voilà, l’argument faisait mouche. « Ou alors fallait tout comparer. » « C’est-à-dire ? » Il se tourna vers Soledad avec les yeux pétillants de malice « Sol,  on est d’accord que coucher avec un pompier c’était cool ? » Il sembla lui-même trouver que c’était pas assez glorieux comme mot cool, il se reprit « Que c’était les meilleurs baises de ta vie ? » Ah oui clairement, il attendit sa réponse, pendu à ses lèvres, avant de continuer.

« Mais c’est plus très frais dans ta tête, c’est normal. Il aurait donc fallu faire un concours. » Un concours ? Doryan le regardait sans comprendre ou plutôt en refusant de comprendre « Chacun la déshabillait. » « On parle juste d’une blouse hein ? » Non mais qu’ils se mettent d’accord sur le sujet de la discussion. « bah non pas juste la blouse, on compare les métiers, autant comparer la baise aussi. Chacun votre tour fallait coucher avec Sol, c’est histoire de rappeler que non seulement on est bien mieux que les médecins niveau taff, mais en plus niveau abdos, muscles, tout ce que tu veux Soledad,  on est mieux et niveau sexe, on est mieux aussi. » C’était consternant, réellement consternant « Il t’a pas laissé son nom Soledad pour qu’on puisse le contacter ? ou son numéro ? » Doryan regarda Soledad et secoua la tête négativement, histoire qu’elle aille pas sur ce terrain avant de regarder Eddy et de marmonner « Mais j’ai pas du tout envie qu’elle compare. » Oui même si à la rigueur, elle trouvait l’idée bonne, ce dont il doutait fortement, il n’avait pas envie qu’elle compare. « T’as peur de la concurrence Dodo ? » Ah là, il eut un petit rire, peur de la concurrence, ce qu’il fallait pas entendre « Rien avoir, j’ai pas envie d’imaginer et encore moins d’assister, ou de savoir que ça se passe dans la pièce d’à côté, au fait que Soledad couche avec un mec. » Enfin c’était logique « Aucun problème avec le fait de toi coucher avec, c’est fou quand même. » Batard… c’est pas du tout ce qu’il avait dit, il était pas concentré sur cette partie de l’histoire c’est tout. Et voilà qu’il sautillait joyeusement, tout content du tour qu’il avait joué « Vous venez les amoureux, je vous montre où est la chambre d’Edith, elle doit rester pour la nuit, faut que je lui raconte ce qu’il vient de se passer. » Doryan le laissa avancer de quelques pas avant de glisser à Soledad « T’aurais pas un truc que je peux lui balancer à la tronche pour qu’il s’écroule ? Je te laisse lui faire le bouche à bouche bien sûr. » Oh s’il lui proposait de faire le bouche à bouche, c’était parce qu’elle était très mauvaise à cela, oui la faute des leçons qui dérapaient, le bouche à bouche serait donc voué à l’échec et la vengeance de Doryan serait totale, voilà… bon il ne le souhaitait pas vraiment... mais c'est un détail.

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Jeu 27 Juil - 19:46




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Jamais Soledad n’aurait imaginé que sa soirée prendrait cette tournure. Déjà, de base, elle n’avait pas pensé un seul instant qu’elle devrait appeler les pompiers, c’était un premier point important puisque de manière générale personne ne s’imaginait devoir appeler un jour les pompiers. Ca lui était tombé dessus et tout s’était enchainé sans qu’elle ne puisse rien faire d’autre que de subir et de suivre le mouvement. Avec un autre groupe de pompiers, des pompiers inconnus, tout aurait été beaucoup plus simple. Ils auraient débarqué, emmené Edith pour la soigner, et Soledad aurait pu reprendre le cours de sa soirée l’esprit tranquille en sachant la mamie entre de bonnes mains. Mais ça ne s’était pas passé ainsi, bien sûr que non. A croire que le Karma n’était pas vraiment du côté de la mexicaine ce soir. La seule lueur dans tout ce bazar, c’était que depuis quelques minutes, il lui semblait qu’elle n’était plus la seule et unique victime du Karma, Doryan aussi en prenait pour son grade. En cause un médecin moldu qui devait rivaliser avec lui niveau égo et une visite guidée de l’hôpital. Le tout destiné à déterminer quel était le meilleur métier du monde. Rien que ça. Il fallait dire que Doryan l’avait pas mal cherché, à force de crier sur tous les toits que les pompiers étaient les meilleurs en à peu près tout. Il venait de se faire prendre à son propre jeu et pour le coup, Soledad n’en était pas mécontente. Ca ne lui semblait que justice. Alors quand le médecin lui offrit de porter une blouse pour se mettre dans l’ambiance de la visite, elle accepta tout en sachant parfaitement ce que Doryan allait en penser. La tête qu’il tira fut à la hauteur de ses espérances.

Quant à la remarque qu’il lui fit sur la possibilité de lui faire porter son casque de pompier, elle ne voyait pas le lien. « Tu donnerais l’illusion de sauver les vies. Tu voulais comparer, je t’offre l’opportunité de comparer. » Ah parce que vêtue d’une blouse blanche de médecin, elle ne donnait pas l’illusion de sauver des vies ? C’était pourtant pile le message que faisait passer le vêtement. Il ne lui manquait plus qu’un stéthoscope autour du cou et l’illusion serait parfaite. Ca n’allait pas trop la logique de Doryan là. Franchement, Soledad l’avait déjà vu faire mieux. Ce qui n’allait absolument pas la pousser à laisser passer quoi que ce soit. « Tu crois vraiment que me faire porter un casque de pompier, lourd et encombrant, alors que c’est pas nécessaire va me pousser à vous filer des points ? » Argua-t-elle sans l’ombre d’une hésitation. En plus elle allait avoir chaud et ne plus rien y voir. Non vraiment rien n’allait dans ce que racontait Doryan. Ce n’était vraiment pas le bon endroit pour lui faire porter son casque. Ni le moment, d’ailleurs, c’était des mois plus tôt qu’il aurait dû lui proposer. « J’aurai surtout l’air stupide à porter un casque de pompier au beau milieu d’un hôpital. » Ajouta-t-elle en soulignant sa remarque d’un petit haussement d’épaules. De toute manière, il n’avait pas son casque avec lui, sûrement était-il dans le véhicule, ce qui faisait tomber à l’eau sa remarque. Soledad s’abstint de lui fournir ce dernier argument, jugeant qu’elle en avait déjà assez fait comme ça. Une bonne résolution qu’elle regretta presque aussitôt quand il se mit à lui tourner autour tout ça pour conclure que la blouse ne lui allait pas. Ce menteur. « On dirait qu’on t’a mis un drap dessus. » Soledad le fixa sans ciller. Un drap, n’est-ce pas ? Aux dernières nouvelles, les fois où il l’avait vu vêtue d’un drap il n’avait pas eu l’air de s’en plaindre. Loin de là. A l’air de Doryan, elle devina qu’il venait de se faire la même réflexion. « Un torchon plutôt. » La brune fit la moue, franchement ce n’était pas mieux. Il ne lui fallut pas une seconde pour répliquer « Ca c’est parce que tu m’as jamais vu vêtue uniquement d’un torchon. »

Vraiment, Soledad trouvait que les arguments de Doryan étaient mauvais depuis que le médecin moldu était entré en scène. Il suffisait qu’une personne remette en cause la supériorité de son métier et voilà qu’il perdait ses moyens. Même là, il trouvait le moyen de reprocher une nouvelle fois à Soledad d’avoir appelé le Samu plutôt que les pompiers alors qu’ils savaient tous les deux que c’était sûrement mieux ainsi. Même lui ne pouvait pas prétendre qu’il aurait été ravi d’entendre sa voix au téléphone ou de se rendre en intervention en sachant pertinemment qu’elle serait là. « Tu me demandes à moi si je préfère que quelqu’un appelle les pompiers que je juge plus compétents, plutôt que le Samu ? Bien sûr que tu dois appeler les pompiers en priorité, tu crois pourquoi que c’est le premier numéro qu’on apprend aux enfants ? » S’il évitait sciemment de répondre à sa question, Soledad choisit de ne pas relever. Le regard qu’ils avaient échangé avait été assez parlant comme ça et elle n’avait aucune envie de retomber dans un conflit ou de le pousser à lui faire de nouveau reproches. Leur dernière discussion avait été bien assez éprouvante comme ça pour elle, elle ne souhaitait pas la revivre. Elle choisit donc de ne pas plus s’attarder sur le vrai sujet. Ce qui ne l’empêcha pas de balayer les propos du pompiers. « Ne t’emballe pas, on leur apprend d’abord ce numéro juste parce que c’est le plus simple. » Elle ponctua ses propos d’un sourire en coin. Clairement la rivalité entre médecins et pompiers avait de beaux jours devant elle, au moins ça pouvait lui servir pendant cette visite. Quoi, il fallait bien que Soledad en profite un peu après les conversations gênantes que les moldus l’avaient poussé à avoir sur le trajet. Ce n’était que justice.

En attendant, celui qui passait un bon moment, c’était le médecin. Il avait à peine entamé la visite qu’il devint clair qu’il avait sa petite réputation dans l’hôpital. Et pas des moindres vu le nombre de personnes qui s’arrêtèrent dans leurs actions pour le saluer. Il en faisait de même, clairement content de lui, en espagnol, ce qui fit sourire Soledad, et râler Doryan. Voilà maintenant que le pompier demandait s’il pouvait en faire autant. Alors oui, mais s’il ne voulait pas se faire griller il allait falloir qu’il possède un meilleur accent que celui des souvenirs de la mexicaine. L’accent n’avait jamais été le point fort de Doryan, ça aurait pu être le cas si leurs leçons d’espagnol ne s’étaient pas trouvé si souvent écourtées, mais ça c’était une autre histoire. Une histoire que Soledad préférait laisser dans le passé. « Je crains que mon accent soit toujours aussi catastrophique. » Soledad lui jeta un coup d’œil, étrangement partagée entre le regret et la satisfaction. Un mélange de sentiments bien compliqué à ressentir mais qui pouvait facilement s’expliquer au vu de leur histoire. Elle regrettait ces moments passés avec lui, mais était soulagée de voir qu’elle n’avait pas été remplacée dans ce rôle. Elle s’efforça néanmoins d’ignorer ces sentiments. « Dans ce cas, à ta place j’éviterais. » Conclut-elle avec un léger sourire. Après, faire rire les infirmières avec son accent loupé pouvait toujours lui faire gagner des points, mais ça elle se garda bien de le souligner. Pour le moment, il était clair que Doryan était plus intéressé par sa petite bataille avec le médecin. Tout ce que le moldu leur présentait était bon pour une remarque bien sentie, à tel point qu’il tenta même de se débarrasser du pompier. Une entreprise qui fut parfaitement inutile, et dont le résultat ne surprit pas vraiment Soledad. Pourtant, Doryan n’avait pas l’air de passer le meilleur moment du monde. La preuve, il essaya presque aussitôt de mettre fin à la visite pour qu’ils retournent au véhicule. La meilleure visite de sa vie, c’était sûr. « J’ai jamais autant apprécié une visite dans un hôpital, qu’est-ce qu’on s’éclate. » Soledad retint un rire face à sa mauvaise foi plus qu’évidente. Elle aurait pu deviner sa réponse avant même qu’il ouvre la bouche. L’espace d’une seconde, cette pensée lui serra le cœur. Elle lui adressa un grand sourire, comme si ses paroles ne contenaient pas la moindre pointe d’ironie. « C’est bien ce qu’il me semblait. » Souffla-t-elle sur le même ton que lui. Elle aussi elle pouvait jouer à ce petit jeu, et puisque pour le moment ce n’était pas elle la cible, elle comptait bien en profiter.

Pour le plus grand malheur de Doryan, la visite reprit avec cette fois un tour à la maternité. A la fois amusé par les réactions du pompier et intéressée par ce qu’elle voyait, Soledad s’efforçait de suivre les explications du médecin. Il continuait de lui parler en espagnol et si une partie d’elle se disait que ce n’était pas très sympa pour Doryan qui ne pouvait pas suivre -ce n’était pas comme si leurs leçons d’espagnol avaient eu l’occasion d’atteindre ce niveau- une autre part d’elle appréciait vraiment de pouvoir utiliser sa langue maternelle sans restriction. Ce qui n’empêchait pas le médecin de se fendre de remarques en anglais, essentiellement pour tenter de prouver la supériorité de son métier. « Vous savez quoi ? Nous aussi on peut faire naître des vies. Alors bien sûr c’est souvent inattendu mais ça m’est déjà arrivé d’avoir une femme qui accouche dans mon camion. » De nouveau, Soledad pinça les lèvres pour ne pas rire. Ce n’était plus une visite, c’était devenu un véritable combat de coq. Tout ça pour une histoire de métier, ah ce qu’il ne fallait pas entendre. « Les parents ont décidé d’appeler leur enfant Dorian pour me remercier. » Non mais c’était quand même particulièrement difficile de garder son sérieux quand Doryan sortait des trucs comme ça. Profitant que le médecin lui tourne le dos, la brune roula ostensiblement des yeux. Et en plus, Doryan voulait qu’elle lui donne un point, quel abus. C’était elle qui choisissait à qui elle donnait les points. « Y’a combien de pourcentage de mensonge dans ton histoire ? » Lui glissa-t-elle discrètement tandis que le soignant reprenait son parcours. Qu’il ait déjà participé à des accouchements, elle y croyait sans problème, certaines femmes n’atteignaient jamais la maternité à temps. Par contre que des parents aient nommé leur bébé après lui pour le remercier, ça paraissait quand même gros. Elle lui adressa un dernier regard aussi amusé que peu convaincu avant de suivre le moldu. Le dernier service qu’ils visitèrent fut celui de cardiologie, un service parfait pour Doryan, il avait l’air particulièrement tendu, peut-être devrait-il se faire examiner. Ca tombait bien ils avaient un médecin parfaitement compétent à disposition. « Si tu veux te rassurer, tu peux prendre ma tension. » Sourcils haussés, Soledad regarda le bras que Doryan lui tendait avant de croiser son regard plein de défi. Elle n’amorça aucun geste pour le prendre. C’était déjà assez troublant de se retrouver à plaisanter avec lui comme si les derniers mois n’avaient pas existé. « Tu es sûr ? J’ai aucune idée de comment prendre la tension, tu risques de te retrouver admis au service des urgences. » Soit entre les mains compétentes du médecin. C’était comme il voulait.

La visite prit fin, non pas parce que le médecin avait fait le tour de tout ce qu’il pouvait leur montrer, Soledad se doutait qu’il y avait encore de quoi argumenter, mais parce que ses collègues avaient besoin de lui. Il était en service après tout, il s’agirait de ne pas l’oublier. Après qu’elle ait botté en touche pour ne pas avoir à décider de qui avait le meilleur métier -elle, c’est elle Maxime est d’accord- il s’éloigna. Mais pas sans lui avoir d’abord donné sa carte de visite en lui demandant de l’appeler lorsqu’elle avait pris sa décision. La brune resta un instant les yeux fixés sur le bout de papier où s’étalait le numéro de portable du moldu. Elle n’était pas stupide, elle savait bien que cette histoire de meilleur métier au monde n’était qu’un prétexte, mais l’espace d’une seconde elle se trouva gênée et ne sut pas quoi faire. Déstabilisée, elle s’était contenté d’acquiescer avant de ranger la carte dans son sac à main. C’était sûrement un peu stupide de sa part de ne pas s’être attendue à ça, mais ce qui était bien plus stupide encore c’était combien elle se sentait gênée que Doryan ait été là pour assister à toute la scène. Ca ne voulait rien dire, elle faisait ce qu’elle voulait et d’ailleurs elle n’avait rien fait de mal, elle n’avait même pas encouragé le médecin en ce sens, elle n’avait pas à s’expliquer et encore moins à se justifier, et pourtant elle se sentait mal à l’aise. Il lui fallut quelques secondes avant de se tourner vers le pompier. « Reconnais le Soledad, nous sommes les meilleurs, c’est ce que tu lui as dit n’est-ce pas, qu’il perdait son temps à discuter avec toi, que les pompiers ce sont les meilleurs. » Au moins Doryan ne perdait pas le nord. Ca n’était pas étonnant, tout le long de la visite défendre son métier lui avait semblé d’une importance capitale. Bien, ils n’avaient pas besoin de parler de la carte. « Si tu avais été un peu plus attentif à mes leçons d’espagnol, tu saurais ce que je lui ai dit. » Argua-t-elle avec un sourire en coin. Comme si elle allait accorder quoi que ce soit aux pompiers, c’était mal la connaitre.

Ah par contre il y en avait un qui connaissait son nom. Son nom complet, même. Ce qui n’était franchement pas rassurant. Quand quelqu’un appelait Soledad par son patronyme complet c’était que quelque chose clochait et qu’elle allait se prendre une soufflante. Franchement entendre Eddy l’appeler ainsi lui fit penser à sa mère et ça n’augurait rien de bon. « On peut fuir en courant si tu veux, on trouvera bien un endroit où se cacher. » La mexicaine lui jeta un coup d’œil, un peu surprise de sa proposition. Elle s’étonnait qu’il veuille l’aider à fuir un collègue. Ca aurait pu marcher s’il y avait eu un peu plus de distance entre le moldu et eux. Et qu’ils étaient en terrain connu, parce que se faire courir après dans un hôpital inconnu, ça ne servait pas à grand-chose. De toute façon, Soledad arriva vite à la conclusion immanquable. « Trop tard. » Oh oui, bien trop tard, une poignée de secondes avait suffit à Eddy pour les rejoindre et se planter devant elle. Mince, c’était qu’il la regardait presque comme sa mère le faisait quand elle était petite et qu’elle avait fait une bêtise. Pour un peu Soledad avait l’impression de remonter le temps. Elle se jura de ne jamais présenter sa mère au moldu. Sans surprise, la blouse de médecin ne lui plaisait pas. C’était même plus que ça, en la revêtant Soledad voulait leur mort, non mais franchement cet abus. C’était dingue ça, elle avait juste mis un vêtement, pas mis le feu à la caserne, il fallait toujours que les pompiers en fassent des tonnes. Loin de se laisser démonter, elle rétorqua, grand sourire aux lèvres, mais alors qu’elle se préparait à une joute verbale mémorable, ce fut vers Doryan qu’Eddy se tourna pour lui demander comment il avait pu la laisser faire. Soledad ouvrit de grands yeux, alors ça c’était la meilleure, comme si Doryan avait eut son mot à dire. Exactement, elle ne lui avait pas demandé l’autorisation et elle n’avait pas à le faire, elle hocha la tête à cette remarque très juste. Avant de se figer quand la discussion commença à prendre une direction bien différente. Sérieux, est-ce qu’Eddy venait vraiment de mentionner que ça n’aurait pas été la première fois que Doryan lui enlevait des vêtements ? Le tout en plein milieu du couloir d’un hôpital, avec plein de monde autour ? Eh bien oui, tout à fait. D’accord, donc le pompier n’avait aucune retenue, et Doryan, au lieu de clore la conversation encourageait son collègue en lui répondant. Apparemment il ne pouvait pas se contenter de garder le silence. Atterrée, Soledad se retrouva à observer la scène sans savoir quoi dire pour les faire taire. Ses prunelles passaient d’un pompier à l’autre, firent les gros yeux à Doryan quand il admit qu’il lui avait déjà ôté des vêtements qu’elle venait à peine de mettre. D’accord c’était la vérité, et elle se doutait qu’Eddy le savait parfaitement, mais ce n’était vraiment pas le bon endroit pour parler de ça. Mais non, ce n’était pas une question d’occasion, oh par Merlin ils allaient la tuer.

Soledad ouvrit la bouche, prête à leur demander d’enfin la boucler quand Eddy balança un « Ou alors fallait tout comparer. » qui la fit se stopper en plein mouvement. Attendez, il voulait dire quoi là ? Au moins Doryan avait l’air de se poser la même question. « Sol, on est d’accord que coucher avec un pompier c’était cool ? » Soledad cligna des yeux, complètement déroutée par la question. Finalement, elle aurait préféré que Doryan ne demande pas plus de précisions. « Pardon ? » Elle se sentit rougir sans pouvoir s’en empêcher. Mince, ce n’était vraiment pas le moment de se laisser envahir par la gêne. « Que c’était les meilleures baises de ta vie ? » Soledad crut s’étouffer. Ah bah voilà qu’elle rougissait encore plus. Sérieusement, il lui arrivait quoi à Eddy ? Il voulait sa mort apparemment, et il allait réussir. Le pire, c’était que le pompier avait l’air de s’éclater. Et de réellement croire qu’elle allait lui donner une réponse. Plus mal à l’aise que jamais, la brune évita le regard de Doryan. « Je ne répondrai pas à ça. » Rétorqua-t-elle à mi-voix, luttant intérieurement contre l’envie de faire demi-tour et de planter Eddy et ses propos déplacés là. Finalement, peut-être qu’elle aurait dû tenter de s’enfuir comme Doryan l’avait proposé, ça lui aurait évité ce moment terriblement gênant. « Mais c’est plus très frais dans ta tête, c’est normal. Il aurait donc fallu faire un concours. » Pour le coup, il avait totalement tort, mais Soledad n’allait certainement pas le lui dire. Ca ne serait revenu qu’à l’encourager dans cette voie et à sortir des trucs plus gênants encore. Déjà que sa deuxième phrase était franchement flippante, elle n’allait pas le pousser dans cette voie. « Chacun la déshabillait. » Quoi ? Soledad resta bouche bée face à l’audace du pompier. Avec l’envie terrible d’aller s’enterrer dans un coin pour ne plus jamais en ressortir elle maronna un « Je suis là au cas où vous l’auriez oublié. » parfaitement inutile. Eddy était lancé et expliqua que, selon lui, elle ne devait pas seulement comparer les métiers des pompiers et des médecins, mais aussi le sexe. Elle devait être tombée dans une dimension parallèle, elle ne voyait que ça. Non seulement elle ne voyait pas le rapport, mais en plus elle trouvait ça franchement vexant d’entendre Eddy affirmer qu’elle n’avait qu’à coucher avec un pompier et un médecin chacun leur tour. Comme si c’était son genre.

« Il t’a pas laissé son nom Soledad pour qu’on puisse le contacter ? ou son numéro ? » Soledad cligna des yeux, de nouveau prise au dépourvue. Oh, à cette question non plus, elle ne comptait pas répondre. Doryan n’avait pas besoin de secouer la tête, elle n’avait aucune intention de parler de la carte de visite qui se trouvait dans son sac. Elle savait le pompier capable de lui piquer son sac juste pour pouvoir appeler le médecin et elle se passerait bien de cette humiliation. Ah, Doryan n’avait pas envie qu’elle compare, c’était bien sympa mais Soledad n’avait pas envie qu’on la prenne pour un objet de la sorte mais apparemment c’était trop demander. Eddy, lui, trouvait que le pompier devait avoir peur de la concurrence, une idée que la brune trouvait ridicule mais qu’elle s’abstint de souligner, tout ça était vraiment trop gênant. Voilà, Doryan ne voulait ni imaginer, ni assister -non mais c’était quoi cette idée encore- ni savoir qu’elle pouvait coucher avec un autre, une logique avec laquelle Soledad était plutôt d’accord. Elle non plus elle n’avait aucune envie de savoir avec qui Doryan pouvait coucher. Ca ne la regardait plus, ça ne devrait donc plus l’impacter, peu importe combien cette idée lui semblait désagréable. L’essentiel était là, ils pouvaient clôturer la conversation là et prétendre qu’elle n’avait jamais eu lieu. C’était bien ça, oublier les minutes qui venaient de défiler pour que Soledad puisse avoir un peu moins envie de mourir d’embarras. Elle crut presque que ça allait s’arrêter là, jusqu’à ce qu’Eddy rétorque. « Aucun problème avec le fait de toi coucher avec, c’est fou quand même. » Mierda, Sol se sentit rougir de nouveau. Enfin, rougir un peu plus car ses joues n’avaient certainement pas retrouvé leur couleur naturelle depuis le début de cette conversation.

Même s’il racontait n’importe quoi, le moldu avait l’air tout content de lui. « Vous venez les amoureux, je vous montre où est la chambre d’Edith, elle doit rester pour la nuit, faut que je lui raconte ce qu’il vient de se passer. » Sans attendre une réaction de leur part, il leur tourna le dos et prit la direction de la chambre d’Edith. Soledad resta plantée là, complètement interloquée. Elle avait l’impression d’avoir été emportée par une tornade et abandonnée tout aussi brutalement. « Il vient de se passer quoi là ? » C’était une question rhétorique, elle avait assisté à tout et aurait largement préféré que ce ne soit pas le cas. Entendre Eddy parler de sa vie sexuelle et suggérer -à peu de chose près- qu’elle couche avec un peu tout le monde pour comparer, était beaucoup trop perturbant. Sans parler de sa conclusion qui la plongeait dans le désarroi le plus total. « T’aurais pas un truc que je peux lui balancer à la tronche pour qu’il s’écroule ? Je te laisse lui faire le bouche à bouche bien sûr. » La mexicaine sortie de sa stupeur pour regarder le moldu. Quelque chose à balancer à la figure d’Eddy ? Oh mais avec plaisir. Ce n’était pas ce qui manquait dans le sac à main de Soledad. Ses clés d’appartement ou de la boutique, non, c’était trop important, pareil pour son téléphone portable. Avec tout ça il y avait trop de risque qu’Eddy s’en saisisse et en profite pour lui faire du chantage. Tout était possible avec les pompiers, Soledad le savait. Elle finit par sortir un petit miroir de poche en plastique rond, pas très grand mais un peu lourd pour ce que c’était. « J’ai ça. » Ca ne ferait sûrement pas l’affaire mais ça valait toujours le coup de tester. Elle abandonna le miroir dans la main de Doryan avant d’ajouter. « Mais si tu l’assommes, je ne le réanimerai pas, je te préviens. » Eddy ne méritait pas qu’elle lui fasse du bouche à bouche. Et puis ce n’était pas comme si ses leçons avec Doryan lui avaient vraiment appris à maîtriser le bouche à bouche.

Soledad s’apprêta à suivre Eddy mais s’arrêta après quelques pas. « Attends. » Glissa-t-elle à Doryan avant de se diriger vers deux infirmières qui discutaient dans un coin. Elle ôta la blouse blanche prêtée par le docteur et leur expliqua rapidement avant de leur rendre le vêtement. Vu la réaction d’Eddy, inutile de chercher les ennuis avec Mike et Isaac, elle avait été assez embarrassée comme ça. Au moins tout ça fit bien rire les deux jeunes femmes. Un sourire un peu gêné aux lèvres, elle rejoignit Doryan avant d’entrer dans la chambre où Eddy avait disparu quelques instants plus tôt. Edith était installée contre les oreillers de son lit, sa jambe blessée avait été plâtrée et était désormais maintenue en hauteur. Les trois pompiers se trouvaient autour d’elle. Aussitôt, Sol sentit quatre regards se braquer sur elle. Bon, au moins elle n’avait plus besoin de se demander si Eddy avait eu le temps de leur dire quoi que ce soit. Vu le grand sourire qu’il arborait, il avait eu au moins le temps de leur en dire assez. La brune lutta pour ne pas rougir d’être ainsi la cible de tous les regards. « C’est Doryan qui t’a enlevé la blouse ? » Ah bah voilà, c’était trop tard elle rougissait. Soledad ne parvenait pas à déterminer s’ils étaient satisfaits ou déçus qu’elle ne porte plus la blouse. Ainsi, ils ne pouvaient plus la critiquer, mais ils pouvaient aussi poser des questions bien plus gênantes. « Quoi ? Non, je l’ai enlevée moi-même. » Elle secoua la tête, s’interdisant une fois de plus de regarder vers Doryan. « Hum, c’est bien dommage. » Evidemment qu’Edith allait avoir quelque chose à y redire, Soledad n’était même pas étonnée. « Vous auriez pu le laisser faire quand même Soledad. » Mais pourquoi est-ce que tout le monde se concentrait sur cette histoire de blouse. Ce n’était pas grand-chose pourtant. Mike ne tarda pas à répondre à cette question avec enthousiasme. « Oui, ça vous aurait rappelé quelques souvenirs. » Mais justement, Soledad ne voulait pas qu’ils remontent, ces souvenirs. Elle luttait depuis des mois pour les enterrer au plus profond de sa mémoire, pour qu’ils cessent de lui revenir en tête et de la torturer. C’était trop dur de faire face aux souvenirs, même après toutes ces semaines.

Bon, vu la manière dont tout le monde la regardait, il était clair que ce n’était qu’une question de secondes avant que les remarques et questions gênantes ne fusent. Soledad décida donc de prendre les devants. Elle prit une profonde inspiration avant de commencer « Je ne sais pas ce qu’il vous a dit… » Eddy mit moins de trois secondes et demie à lui couper la parole. « Rien que la vérité, toute la vérité. » Soledad roula des yeux ostensiblement. Il était fier de lui en plus ? « Oh, callaté. » Grommela-t-elle en direction du moldu avant de reprendre, tentant de faire comme si de rien n’était. « Mais c’est complètement faux. » Le silence qui accueilli ses propos était lourd et plutôt clair : ils étaient plus emballés par les bêtises qu’Eddy avait pu leur raconter. A leur place, Soledad en aurait sûrement fait de même, mais là c’était d’elle qu’il s’agissait. D’elle et de Doryan. D’une équation évidente, ils étaient devenus une équation particulièrement compliquée et douloureuse. Elle ne comprenait pas comment ils pouvaient être les seuls à le voir. Elle retint un soupir. « Je crois qu’il est temps que je rentre chez moi. Ca va aller, Edith ? » Elle s’approcha du lit et posa une main sur le bras de la moldue. C’était qu’elle avait l’air fatiguée la mamie et ça inquiétait quand même Soledad. Elle avait beau raconter des bêtises, elle restait une vieille femme blessée, ça ne pouvait pas être simple pour elle. Sol n’aimait pas l’idée qu’elle passe la nuit seule à l’hôpital, mais vu l’heure les visites allaient bientôt être terminées et elle ne pourrait pas rester sans la présence des pompiers. « Ca ira mieux quand vous aurez enfin accepté de vous redonner une chance Doryan et vous. » D’accord, elle était peut-être un peu plus en forme que ce qu’elle laissait paraitre. Ses mots atteignirent Soledad davantage qu’elle ne l’aurait cru. Parce que cette fois Edith ne partait pas dans des délires irréalisables de mariage, elle voulait qu’ils se redonnent une chance. Dit comme ça, ça semblait si raisonnable. Presque réalisable. Ca troubla Soledad qui sentit son cœur se serrer. « Edith… » La mamie se contenta de lui tapoter gentiment la main de la sienne. Elles échangèrent un regard que Soledad trouva bien trop lourd de sens pour son cœur malmené. Après un instant, la mexicaine se redressa et se tourna vers les pompiers. « Vous pouvez me déposer chez moi en rentrant à la caserne ? » Il était temps, non ?


CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mar 1 Aoû - 22:15
Le temps fera les choses
mon ex

Traitresse, elle préférait porter une blouse blanche plutôt qu’un casque de pompier. Doryan croisa les bras sur sa poitrine face à son argumentaire. Si elle n’avait pas tort sur le fait  qu’un casque de pompier était lourd et un brin encombrant, il n’empêche qu’il lui était utile bien souvent ce casque. Personnellement, il trouvait qu’avoir un casque de pompier ça rendait classe mais il semblerait que cet argument ne soit pas valable pour tout le monde. Ça ne lui ferait même pas gagner des points ? Quelle vendue cette fille « Par contre un médecin qui sait très bien que les blouses blanches ça fait fantasmer les filles et qui t’en file une, lui il gagne des points ? » En fait le problème que rencontrait Doryan c’était que son métier était trop basique pour Soledad. Des types habillés en pompier, elle en avait vu plusieurs fois parce que si Doryan n’avait jamais été en tenu, ça n’était pas le cas des collègues. Pour les casques de pompiers, il n’était pas rare qu’ils traînent sur le canapé du salon. Tout cela faisait que pour Soledad, être un pompier c’était pas forcément classe… bon surtout qu’elle devait avoir une vision bien plus négative de la chose maintenant qu’elle était en froid avec Doryan. Il cligna des yeux lorsqu’elle osa lui dire qu’elle aurait l’air stupide avec un casque de pompier au milieu d’un hôpital. « C’est fou le nombre de bêtises que tu peux sortir. Les gens adorent les pompiers, tous les enfants que tu croiserais te regarderaient avec tout l’amour du monde. » Elle pouvait le croire sur parole, il savait de quoi il parlait pour l’avoir déjà fait. Bon, il aurait aussi pu lui dire qu’il avait toujours réussi à serrer très facilement les infirmières mais pas sûr que ça fasse gagner des points ça. Dans tous les cas, il était catégorique, la blouse était nulle, ça ressemblait à un torchon, voilà elle était habillée d’un torchon. Loin de se laisser déstabiliser par les propos de Doryan, Soledad trouva le moyen de rétorquer qu’il disait cela parce qu’il ne l’avait jamais vu habillée d’un torchon. « Je te vois avec cette blouse crois moi, c’est la pire vision du monde. » Voilà, en plus de dénigrer le beau casque des pompiers et de préférer appeler le SAMU, plutôt que les pompiers, à cause de leur passé commun, elle osait dire que si les enfants connaissaient le numéro des pompiers, c’était parce qu’il était plus facile à apprendre. Il lui lança un regard blasé « Le numéro du Samu est aussi facile à retenir. Tes arguments sont bidons. » Ils étaient les meilleurs un point c’est tout et cela même si le médecin voulait prouver l’inverse.  

Bon ce qu’il réussissait à prouver sans problème, c’est qu’il était bien meilleur en espagnol que Doryan. L’accent de Doryan était bien trop mauvais, les leçons avec Soledad étaient trop courtes, il y avait toujours quelque chose pour les empêcher de mener à bien leurs leçons, quelque chose ou le fait que Doryan soit à fond sur son accent, ça c’est une bonne question. Bon, il évita de dire des Holà à tout va, il ne gagnerait pas de points auprès de Soledad avec son accent massacrant sa langue maternelle et puisque c’était elle qui devait élire le meilleur métier du monde, celui de Doryan donc, il allait éviter de lui faire saigner les oreilles. Ce qu’il voulait, c’était filer loin de monsieur le médecin qui leur faisait la visite la plus barbante de l’univers mais que Soledad faisait semblant d’apprécier, elle ne pouvait pas vraiment apprécier cette visite ? Que le médecin parle espagnol était en réalité très compréhensible, à chaque fois qu’il essayait de parler anglais, il se faisait ridiculiser par un Doryan particulièrement en forme. Son histoire de maternité, il croyait impressionner qui le petit père ? Genre les pompiers n’avaient jamais aidé les femmes à accoucher, ce qu’il faut pas entendre. Alors qu’il montrait à Soledad qu’avec les propos qu’il tenait, il méritait au moins un point en plus, Soledad roula des yeux et osa lui demander s’il n’y avait pas un peu de mensonges dans son histoire. Le fait qu’elle lui demande en chuchotant prouvait bien que pompier gagnait des points d’ailleurs. « Un mensonge ? J’ai un peu enjolivé les choses pour faire taire le vantard. » Alors qu’elle se moquait de lui quant à sa tension, Doryan fut partant pour jouer le jeu. Bras tendu en direction de Soledad, il lui proposa de prendre sa tension. Elle lui demandait s’il était sûr, il lui adressa un sourire plein de défi, il n'avait pas peur qu’elle fasse n’importe quoi, il était là pour la guider, impossible qu’elle lui broie le bras et elle n’avait qu’à pas le lancer à ce sujet « Est ce de l’inquiétude que j’entends dans ta voix Soledad ? Tu m’as l’air un peu tendue, tu veux que je prenne ta tension ? » Son amusement faisait briller son regard, elle donnerait l’illusion qu’elle était médecin… formée par un pompier, ça c’était la classe.  

Alors que la visite se passait si bien, que la personne qui les guidait était si charmante et que Doryan était clairement en train de devenir son meilleur ami, elle dû les laisser pour aller travailler, quel dommage très franchement. Avant de partir, il laissa sa carte de visite à Soledad et ça, c’était une victoire immense. Doryan n’avait pas eu besoin de la demander à Soledad, elle lui avait donné d’elle-même. Est-ce que ça n’état pas là la preuve ultime de la supériorité des pompiers ? Tout à sa mission du jour, il tenta, une nouvelle fois de faire céder Soledad, qu’elle lui annonce qu’il avait le meilleur métier du monde. Ça ne fonctionna pas comme escomptée, elle lui reprochait ses lacunes en espagnol ? Bon d’accord, ça n’était pas ses lacunes mais son manque d’attention lors des leçons qu’elle lui reprochait « J’étais attentif ! » Ouai alors ça n’était pas tout à fait vrai, il montra les cinq doigts de sa main droite « D’accord cinq secondes, j’étais attentif cinq secondes. » mais pour le coup, ça n’était pas si grave de ne pas être capable de suivre des conversations en espagnol, déjà parce qu’il ne côtoyait pas de personnes parlant espagnol mais aussi parce que le but de baragouiner des choses en espagnol, c’était de faire parler Soledad espagnol et là, il avait eu la chance d’entendre Soledad parler espagnol durant toute la durée de la visite. C’était d’ailleurs le seul point noir du départ de monsieur vantard, Soledad parlait de nouveau anglais, avec quelques mots en espagnol par ci par là mais ça n’était clairement pas pareil.


Il fut remplacé en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire par Eddy et ça ne fut pas faute de la part de Doryan d’avoir proposé à Soledad de s’enfuir. Tout comme Doryan avant lui, il s’indigna de la tenue que portait Soledad et, pour le reste, il était en roue libre le petit Eddy. Doryan avait beau essayer de contenir son collègue, ça ne fonctionnait pas des masses et Soledad n’aidait en rien, le regardant de travers comme s’il était responsable du comportement d’Eddy ou de ses propos. Sans surprise, Soledad ne répondit pas du tout à la question sur les meilleures parties de jambes en l’air qu’elle avait vécu et ça n’était pas du tout parce qu’elle ne s’en souvenait pas. Elle ne répondrait pas parce qu’elle était persuadée à l’époque de coucher avec un mordu sans intérêt et qu’il s’était révélé être un gars du Blood Circle. Son cœur se serra en constatant la rougeur sur ses joues, c’est fou comme des petits détails anodins pouvaient avoir autant d’importance. Il ne ferait de concours avec personne, il lança un regard consterné à Soledad lorsqu’elle fit la remarque qu’elle était là au cas où ils auraient oublié, comment ça ils, il y pouvait quoi lui ? Si elle n’avait pas mis la blouse de médecin, ils n’en seraient pas là, c’est elle qui oubliait des choses. Elle pouvait néanmoins oublier de dire qu’elle avait récupéré le numéro du médecin, ce qu’elle fit. Autant ne pas réagir au fait qu’Eddy les appelait les amoureux. Il se contenta de glisser à Soledad « Tu te souviens que j’ai un ego auquel je tiens énormément ? » Comment aurait-elle pu l’oublier ? « Tes joues cramoisies sont des preuves en soi mais tout de même, tu pouvais pas dire que oui c’était les meilleures parties de jambes en l’air de ta vie ? » Il lui adressa un grand sourire, cherchant et c’était évident, à amplifier – oui oui c’était sûrement possible – les rougeurs de ses joues. Il leva une main pour l’empêcher de nier « Tututu, on a pas dit que ça devait être vrai, juste c’est pour flatter mon ego. » De toute façon… même si elle niait… c’était la vérité qu’il était son meilleur coup, il n’en démordrait pas et elle finirait bien par lâcher – sûrement excédée et pour qu’il arrête de lui prendre le chou – que oui, voilà, s’il voulait.

Il n’empêche que si lui, il avait le droit d’enquiquiner Soledad, de la faire rougir et tout le tatouin, Eddy, il était pas du tout cool et puis alors bonjour les thèmes abordés, il méritait quelque chose pour rabattre son caquet une bonne fois pour toute. Aussi, Doryan demanda à Soledad un truc pour lui balancer dans la tronche. De tous les objets qu’elle avait dans son sac, elle sortit un miroir, un petit miroir. Il regarda Soledad, le miroir, de nouveau  Soledad « T’as cru que j’avais une force de malade pour assommer qui que ce soit avec un miroir ? » Alors c’était très gentil, elle le prenait pour Hulk en moins moche et moins vert certainement. « J’arriverais à peine à assommer une souris avec ça. » Quant au fait qu’elle ne le réanimerait pas, Doryan haussa les épaules « Que tu essaies de le réanimer ou pas, je crains que ça revienne au même, les cours de secourismes étaient pas vraiment de grandes qualités. » Et pourtant qu’est ce qu’il les avait aimés, ils étaient nuls, comme professeur, il faut reconnaître que Doryan était vraiment très mauvais mais il s’était bien amusé et c’est tout ce qui importait, que Soledad ne soit pas capable de sauver ce chieur d’Eddy, ça n’était pas très grave. De toute façon, il ne lui lança pas le miroir dessus, préférant le garder dans la main.
S’immobilisant à la demande de Soledad, il la regarda rejoindre des infirmières et sourit en voyant qu’elle retirait l’immonde blouse blanche qu’elle possédait précédemment avant de revenir vers lui. Son sourire victorieux n’échapperait sans doute à personne et c’est joyeusement qu’il s’exclama « Là, t’es canon ! » Est-ce qu’il était autorisé à dire ce genre de choses ? Il eut une seconde d’hésitation, ce n’est pas comme si Soledad ignorait le fait qu’elle soit canon ou que Doryan l’avait toujours trouvé séduisante. Il n’avait jamais cherché à le cacher et sûrement que s’ils n’avaient pas découverts qu’ils étaient ennemis, cette soirée, qui ne faisait que raviver la nostalgie d’une relation qui avait compté, serait toujours leur quotidien. Probablement que c’est ce point qui le fit prendre une inspiration avant de lui souffler « J’aurais pas dû dire ça, désolé. » C’était bien la première fois qu’il s’excusait pour avoir fait un compliment. C’était compliqué, le passé, leur passé, flirtait dangereusement avec le présent, amplifié par les collègues de Doryan, le naturel qui revenait au galop, effaçant les moments douloureux, retrouvant cette partenaire avec laquelle il avait passé de si bons moments. Pas facile de se détacher de tout cela et de se souvenir de la temporalité dans laquelle il était et dans laquelle il se devait de rester. Le mieux, c’était de rejoindre ses collègues.

Est-ce que c’était vraiment le mieux ? A peine arrivé, il fallait qu’ils s’interrogent sur la blouse. L’avantage, c’est que là, ils s’en prenaient à Soledad directement et Doryan pouvait faire genre il n’était pas concerné. Voilà elle l’avait enlevé elle-même, non elle ne pouvait pas se laisser faire et les souvenirs, grosse éclate, lui enlever une blouse, elle vibrait de plaisir là non ? Il tourna la tête lorsqu’une fois de plus, elle parla espagnol. Ça aussi, ça rappelait des souvenirs, des Callaté, il s’en était pris un bon paquet de fois, il s’efforça de rester stoïque, surtout parce que le regard de Mike s’était posé sur lui. Oh non, qu’est ce qu’il avait encore lui ? En prime voilà qu’Edith la ramenait une fois de plus avec cette histoire de couple, est ce quelqu’un pouvait lui expliquer qu’elle vivait dans le passé la mamie et qu’il n’y aurait pas de couples. C’est dommage mais c’est comme ça.  A la question que posa Soledad, Doryan répondit directement « Pas de problème. » Quoi, il avait dit quoi, pourquoi ils le regardaient comme ça ? « C’est pas du tout sur le chemin. » Depuis quand c’était un problème ? Doryan les regardait tous les trois hocher la tête comme si c’était logique. Mais enfin, ça ne l’était pas, il s’agissait de Soledad, pas d’une inconnue casse bonbon. Qu’est ce qui leur prenait à être si grossier ? Ils pouvaient bien faire un détour pour la déposer, non ? Il les regardait sans comprendre, attendant quelques secondes qu’il y ait un éclat de rire et un bien sûr qu’on te dépose mais il n’y eut pas le moindre mot allant dans ce sens. Son regard se tourna vers Soledad, son cœur battant bien plus vite en se souvenant de la dernière fois qu’il l’avait croisé alors qu’elle rentrait seule. Il n’allait pas la mettre en danger, il n’allait pas la laisser rentrer toute seule, inquiet pour sa sécurité. « Je repasse te chercher dès que j’ai récupéré ma voiture. » Il loupa les regards amusés que s’échangèrent les trois pompiers, ainsi que l’œillade d’Eddy pour Edith qui lui offrit un sourire en retour. La seule chose qui importait à Doryan en cet instant c'est que Soledad l'attende, qu'elle ne se dise pas qu'il valait mieux rentrer seule que de l'attendre. Alors qu'il quittait la pièce en compagnie des autres pompiers, Edith chuchota à Soledad de façon tout sauf discrète «Il est mignon quand même non? » Pour le coup Doryan était loin d'être convaincu par le terme, ce qu'il savait en revanche c'est que ses collègues ne l'étaient pas

Ce n’est qu’une fois dans le camion, la petite fenêtre pour parler au conducteur et au passager grande ouverte qu’il décida de régler ses comptes ou plutôt les comptes de Soledad mais vu qu’elle n’était pas là, c’est lui qui s’en chargeait « Depuis quand faire un détour est un problème ? »  « Ca ne l'était pas. » Ah bah c'est marrant, ils avaient dit tout l'inverse deux minutes. « Tu m'as l'air un peu tendu. » Doryan roula des yeux « Vous étiez prêts à  laisser une fille rentrer toute seule. » « Soledad » Non mais merci il était au courant du prénom qu'elle portait. « Ton ex. » Doryan le fixa, sourcils froncés « Je suis au courant Mike, je t'assure que je t'ai pas attendu pour m'en rendre compte. » Parce qu'ils étaient des ex, elle se débrouillait pour rentrer? Le fait d'être des ex, ça n'avait pas eu l'air de les déranger pour la faire venir avec eux. Qu'est ce qui avait changé ? Elle ne leur avait rien fait. « Mes ex, surtout celles qui m'ont larguées, elles pouvaient toujours rêver pour que je les raccompagne. » Doryan se renfrogna en comprenant où Mike le menait, c'était totalement différent. Il n'avait pas vu ses exs se faire malmener par des débiles, lui il avait vu Soledad en très mauvaise posture, la simple idée d'imaginer de nouveau cela, ça le terrifiait et il ne serait rassuré que lorsqu'elle serait chez elle. Ses exs n’avaient pas non plus fait un petit tour avec les pompiers à leur demande. « Il faut croire que mes exs comptaient moins. » Probablement oui, qu'il ne compte pas sur Doryan pour le reconnaître. « Ou que ça ne se fait pas de la traîner à l'hôpital pour la laisser se débrouiller ensuite. » Mike eut un petit rire sans rien répondre « Vous êtes des sacrés cons. » se mêla au rire de Mike celui des deux autres. « Si elle déclare que les ambulanciers sont meilleurs que les pompiers, ce sera votre faute. » Ah qu'est ce qu'ils avaient à répondre à ça « On compte sur toi pour inverser la tendance. C'est ton amoureuse, fais ton taff un peu. » Oui alors, l'humanité dans son ensemble était mieux placée que Doryan pour cette quête « C'est pas tous les jours qu'un pompier raccompagne une fille » « Précise les termes Isaac je te prierais, raccompagne son ex. » C'était quoi son problème à lui avec le mot ex d'un coup. « Pardon raccompagne son ex alors qu'il a fini sa journée. » « Surtout sans but derrière. » Eddy lui fit un clin d'œil « Par but j'entends le fait de se la faire. » « J'avais compris merci. » « Tu veux te la faire? » « Et si tu t'occupais de ton cul plutôt que du mien? » Avant qu'Isaac n'ait le temps de répondre, Doryan ajouta « Ou de celui de Soledad. » « Ton ex. » Oh non pas encore?! « Mike, si tu répètes encore une fois ex, je t'étrangle. » « Non mais si tu veux mon avis » Non, justement il en voulait pas de son avis tout pourri « Vous êtes les ex les plus claqués au sol que je n'ai jamais vu. »  Ah, ça n’était pas l’expression de Doryan ça ? Voleur d’expression. Doryan qui d’ailleurs ne répondit pas. « Ah j’en ai eu des exs mais alors là vous deux c’est phénoménal. Franchement, il y a plus de chance que vous vous remettiez ensemble qu’Eddy avec son ex. » « Après ton ex est un peu relou Eddy hein. » Ce dernier ne semblait pas vexé outre mesure par la comparaison, ce qui inquiétait un peu Doryan. Il croyait si peu en ses chances ou croyait-il vraiment que Soledad et Doryan avaient plus de chances de se remettre ensemble.

Le trajet ne fut, une fois de plus, pas de tout repos… Voilà rien que pour ça, Soledad aurait dû être là, histoire qu’ils soient deux à en prendre pour leur grade. Une fois sur place, après avoir récupéré ses affaires, suivi par les trois loustics qui donnaient leurs meilleurs conseils, Doryan arriva à sa voiture « Elle a pas l’air de trop t’en vouloir en vrai. Elle l’a pas dit d’accord mais elle veut bien te pardonner c’est sûr. » Une agence matrimoniale, bientôt ils allaient quitter les pompiers pour monter leur agence « Elle a pas dit qu’elle était contre que tu la déshabilles, juste qu’elle s’était déshabillée toute seule, faut marquer le but maintenant. » Charmant. « Je vous écrase si vous vous poussez pas. » « Doryan, tu sais que si tu n’avais pas réagi aussi vite ou que si tu n’avais pas eu l’air si choqué à l’idée qu’on l’abandonne, on aurait fait le détour sans problème. » Il claqua la porte, rigolant avec ses deux partenaires tandis que Doryan les insultait de tous les noms. Il avait réagi trop vite mais en même temps, le passif faisait qu'il ne pouvait pas faire autrement... ou alors il voulait donner une bonne image des pompiers à Soledad, ridicule non?


Avant de se rendre une nouvelle fois à l’hôpital, histoire de montrer à Soledad qu’il n’avait pas peur des fleurs et qu'elle arrête de l'embêter avec ça, il s’arrêta chez un fleuriste, en plus les vieilles dames ça aime toujours les fleurs et avec un peu de chance, elle allait la boucler tellement elle serait émue. Il en profita pour lui prendre des cookies dans une boulangerie, avec toutes les émotions qu’elle venait de vivre, il lui fallait un peu de sucrerie pour la requinquer et je dois placer des cookies dans ce rp en plus vu la bouffe dans les hôpitaux, mieux valait-il un peu de douceur. Bon c’est sûr que ça aurait été plus sympa s’il les avait fait lui-même mais au bout d’un moment, il n’allait pas rentrer chez lui pour faire des cookies, Soledad ne l’attendrait pas éternellement. Une fois ces deux missions remplies, il alla à l’hôpital, gara sa voiture pour aller jusqu’à la chambre d’Edith. Le soulagement l’envahit en constatant que Soledad l’avait attendu, de son plein gré ou forcé par Edith, il ne le saurait pas mais elle était là, c'est tout ce qui comptait. Se tournant vers Edith, c’est avec un sourire tout content, sans savoir vraiment à quoi c'était dû, qu’il lui souffla « Je vous ai ramené des cadeaux. » « Oh vous m’avez pris des petits gâteaux et vous avez acheté des fleurs à Soledad, comme c’est gentil. » Quoi ? Mais non mais elle était tombée sur la tête la grand-mère, c’était pas pour Soledad, il s’apprêta à protester, surtout qu’en plus elle lui prenait les cookies des mains « Ne soyez pas timide, donnez lui enfin. » Elle fit un sourire à Soledad « Ces garçons tous les mêmes. Vous voyez il est mignon. » Elle faisait un mouvement avec ses mains comme si Doryan avait trois ans et qu’il était intimidé. Elle allait finir par se  déboiter les épaules avec ses gestes répétés, Doryan se tourna donc vers Soledad pour lui tendre le bouquet. « Faut dire une phrase aussi. » « Soledad, avant que j’essaie de faire manger tous les pétales de ses roses » « Ce ne sont pas des roses Doryan. » Oh bon sang mais quelle était chiante elle « De ses fleurs, aurais tu l’amabilité de prendre ce bouquet ? » « Ouai, pas trop prêt pour la demande en mariage, il va falloir faire des progrès hein. » Il se tourna vers Edith « Vous voulez pas prendre un petit cookie ? » Sous-entendu, vous voulez pas la boucler ?

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Jeu 3 Aoû - 10:40




Le temps fera les choses, on verra si on ose
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Sérieusement, avec Doryan tous les sujets étaient bons pour se lancer dans une joute verbale. A croire que c’était impossible pour lui de simplement suivre le mouvement sans chercher la petite bête. Certes, en acceptant d’enfiler une blouse de médecin, Soledad s’était doutée que ça n’avait pas lui plaire -ce qui ne l’avait pas empêché d’accepter, loin de là- mais ce n’était pas la peine pour autant d’en faire des tonnes comme il le faisait. Maintenant, selon lui, elle devrait en plus porter son casque de pompier, alors qu’il ne l’avait même pas avec lui. Le pire dans tout ça c’était qu’il ne voyait pas qu’il racontait n’importe quoi et il continuait de s’enfoncer dans son argumentaire sortit de nulle part. Soledad n’allait certainement par porter son casque, déjà parce qu’encore une fois il ne l’avait même pas avec lui ce qui rendait toute cette discussion stérile, ensuite parce qu’elle n’avait aucune raison de lui faire ce plaisir alors qu’elle pouvait l’enquiquiner à la place, et enfin parce qu’elle aurait l’air particulièrement ridicule à porter un casque aussi lourd au beau milieu d’un hôpital alors que ce n’était pas nécessaire. S’il voulait faire gagner des points aux pompiers, Doryan s’y prenait quand même très mal. « Par contre un médecin qui sait très bien que les blouses blanches ça fait fantasmer les filles et qui t’en file une, lui il gagne des points ? » Ah, le retour de la mauvaise foi, ça faisait longtemps. Doryan se concentrait trop sur cette petite compétition qu’il s’était créé tout seul et en oubliait de voir les choses plus globalement. Si le médecin en profitait pour gagner des points avec une simple blouse blanche c’était surtout parce qu’il faisait ça dans le bon contexte. « La blouse blanche dans un hôpital c’est le bon contexte. Le casque de pompier qui est inutile dans un hôpital, c’est ridicule. » Il fallait tout expliquer, c’était dingue quand même. Franchement, il la voyait avec un casque de pompier sur la tête ? Soledad aurait l’air franchement ridicule, elle n’avait pas la carrure d’un pompier et ils le savaient tous les deux. « C’est fou le nombre de bêtises que tu peux sortir. Les gens adorent les pompiers, tous les enfants que tu croiserais te regarderaient avec tout l’amour du monde. » La mexicaine roula des yeux. Ce n’était pas elle qui disait des bêtises c’était lui qui jouait les aveugles. Bien sûr que les enfants le regardaient avec tout l’amour du monde quand il débarquait avec son casque de pompier, il s’était vu ? Ca n’avait rien à voir. Si Soledad aurait pu se prêter à cet essayage dans un autre contexte -et bien des mois auparavant- là elle savait que ça aurait surtout fait rire tout le monde.

Doryan n’en démordait pas, allant jusqu’à comparer la blouse avec un torchon. Un nouvel argument complètement bidon, Soledad était persuadée que la voir vêtue uniquement d’un torchon ne l’aurait pas tant dérangé que ça. « Je te vois avec cette blouse crois moi, c’est la pire vision du monde. » Non mais franchement, il en faisait des tonnes, à un moment il fallait savoir s’arrêter. « Tu exagères. » Rétorqua-t-elle sans attendre. Il disait ça uniquement à cause de la rivalité entre les médecins et les pompiers, sinon Soledad était sûre qu’il n’aurait rien trouvé à y redire. D’ailleurs elle sortait d’où cette rivalité ? La mexicaine était à peu près sûre qu’il avait inventé ça juste pour avoir une excuse pour lui râler dessus et la pousser à admettre que les pompiers étaient meilleurs, c’est tout. Maintenant il se servait de l’excuse du numéro des pompiers appris aux enfants, ce qui n’était que ça, une excuse. Les parents apprenaient ce numéro à leurs enfants juste parce qu’il était simple, il ne fallait pas chercher plus loin. « Le numéro du Samu est aussi facile à retenir. Tes arguments sont bidons. » Oh, mais qu’il était désagréable. Soledad balaya cet argument d’un petit geste de la tête. Il pouvait toujours critiquer ses arguments à elle, les siens n’étaient franchement pas mieux surtout qu’entre temps je me suis renseignée et qu’à Londres il n’y a qu’un seule numéro pour les pompiers, le samu et la police. « Ca fait surtout des pompiers ceux que l’on appelle pour absolument n’importe quoi. Mais si ça vous va, très bien. » Comme pour aller chercher des petits chats dans des arbres. Elle lui adressa un grand sourire innocent, ce n’était pas elle qui faisait les règles. D’ailleurs des règles, il semblait n’y en avoir aucune dans le combat de coq qui opposait Doryan au médecin moldu. Chaque parole du soignant se voyait tout de suite contredite par le pompier, ce qui amusait pas mal Soledad, elle devait bien l’avouer. Surtout quand Doryan alla jusqu’à prétendre qu’un couple avait choisi de nommer son nouveau-né après lui. Et après c’était elle qui disait des bêtises… « Un mensonge ? J’ai un peu enjolivé les choses pour faire taire le vantard. » Ah voilà, c’était bien ce qu’il lui semblait. Quand elle disait qu’elle allait tenir un tableau des scores, elle n’exagérait pas, ça allait bientôt devenir nécessaire. « C’est qui le plus vantard maintenant ? » Glissa-t-elle, amusée, tout en suivant le médecin dans sa visite des différents services. Comme Doryan n’hésitait pas à l’enquiquiner, Soledad s’appliqua à en faire autant, ce n’était pas de sa faute s’il avait l’air un peu tendu face au médecin. « Est-ce de l’inquiétude que j’entends dans ta voix Soledad ? Tu m’as l’air un peu tendue, tu veux que je prenne ta tension ? » De l’inquiétude ? N’importe quoi. C’était lui qui devrait s’inquiéter de se retrouver embarqué par les médecins s’il la chargeait de prendre sa tension. Il n’avait aucune raison de se marrer. « Ma tension va très bien, ce n’est pas moi qui joue la réputation de mon métier. » Parce qu’elle le savait, travailler au Witches Bazaar était ce qu’il se faisait de mieux.

Raison de plus pour ne pas décerner une quelconque palme à qui que ce soit. Elle ne donna aucune réponse au médecin et comptait bien en faire de même avec Doryan, ne serait-ce que parce que ça allait l’embêter et qu’elle le savait parfaitement. S’il s’imaginait qu’elle venait de dire au soignant que pompier était le meilleur métier au monde, elle le détrompa rapidement. Ce n’était pas ce qu’elle avait dit et s’il avait un peu plus suivit les cours d’espagnol qu’elle avait tenté de lui donner, il l’aurait compris de lui-même. « J’étais attentif ! » Soledad haussa les sourcils, alors là il était tout sauf convainquant. « D’accord cinq secondes, j’étais attentif cinq secondes. » Bien, au moins il le reconnaissait. De toute façon, il ne pouvait pas faire autrement, elle aussi elle avait été présente pendant ces leçons et elle savait parfaitement comment elles s’étaient déroulées. Et surtout comment elles avaient terminé, à chaque fois. Cinq secondes de leçon avant que ça ne dérape ce n’était vraiment pas grand-chose. Elle lui adressa un regard qui voulait clairement dire c’est bien ce qu’il me semblait avant de se détourner en entendant Eddy l’interpeller depuis l’autre côté du couloir. Le pompier avait l’air particulièrement mécontent en la voyant porter une blouse blanche de médecin et franchement Soledad aurait préféré qu’il continue à l’engueuler et à présente qu’elle voulait la mort des pompiers en agissant ainsi. Non parce que le chemin sur lequel le moldu s’engagea, elle aurait vraiment préféré l’éviter. La mexicaine avait beau ne pas être particulièrement prude, parler aussi ouvertement de sa vie sexuelle, et surtout de celle qu’elle avait partagé avec Doryan, ça lui donnait envie d’aller mourir de honte dans un coin. Elle assista impuissante à la conversation qui suivit, les joues rouges et incapable d’arrêter Eddy dans sa démonstration qui revenait à peu de choses près à la faire coucher avec tout le monde, Doryan compris.

Le départ du pompier la laissa un peu sonnée, tellement qu’elle ne nota même pas qu’il venait de les appeler les amoureux, il avait dit des choses bien plus gênantes que ça après tout. Par Merlin mais qu’est-ce qui lui avait pris ? Soledad n’y comprenait plus rien et quelque chose lui disait que c’était peut-être mieux ainsi. « Tu te souviens que j’ai un égo auquel je tiens énormément ? » La mexicaine jeta un coup d’œil à Doryan. Il posait vraiment la question ? Son égo, il n’était question que de ça depuis le début, même si elle le voulait elle ne pourrait pas l’ignorer. « Comment je pourrais oublier ton égo ? » Souligna-t-elle en haussant un sourcil dans sa direction. « Tes joues cramoisies sont des preuves en soi mais tout de même, tu pouvais pas dire que oui c’était les meilleures parties de jambes en l’air de ta vie ? » Face à l’immense sourire du pompier, Soledad se sentit rougir de nouveau. Non, mais ce n’était pas juste ça. Elle ouvrit la bouche pour rétorquer mais il l’arrêta d’un geste avant qu’elle n’ait pu prononcer le moindre mot. « Tututu, on a pas dit que ça devait être vrai, juste c’est pour flatter mon ego. » Ah, il avait bon dos son égo décidemment. Apparemment il n'y avait qu’elle qui trouvait que mentionner autant leur vie sexuelle n’était pas la meilleure des idées. S’ils avaient été encore ensemble, ça aurait été différent, mais là ce n’était plus le cas et Soledad n’avait aucune envie de se voir rappeler tous les instants qu’elle avait passé dans les bras de Doryan, touts les sentiments qu’il avait provoqués en elle, tout ce qu’elle ne vivrait plus jamais avec lui. Mais tout ça, bien sûr elle ne pouvait pas le dire ainsi. Se détournant, elle passa une main sur ses joues, en captant sans mal la chaleur qui trahissait leur rougeur. « Laisse mes joues tranquilles. » Marmonna-t-elle, faute de meilleure réponse.

A la place, il pouvait tenter d’assommer Eddy pour lui faire payer. C’était bien ça, c’était une bonne idée. Pour une fois, Soledad était d’accord, mieux elle n’avait pas l’intention de le contredire et sortit même de son sac un miroir de poche pour qu’il puisse viser son collègue. Mais bien sûr, Doryan ne fut pas satisfait de sa participation. « T’as cru que j’avais une force de malade pour assommer qui que ce soit avec un miroir ? » La brune lui adressa un long regard blasé. Elle hésita une poignée de secondes à lui rappeler qu’elle l’avait vu se battre avec deux moldus et que c’était la preuve qu’il pouvait avoir de la force quand il le voulait mais elle jugea plus prudent de retenir ses mots. Sérieusement, elle accédait à sa requête, lui trouvait un objet dans son sac, et il n’était pas content. « Tu fais pas d’efforts. Tu croyais que je me baladais avec des briques dans mon sac ? » Elle n’allait quand même pas lui donner son téléphone, il y avait trop de risques qu’ils tombent entre de mauvaises mains. Elle aurait pu souligner qu’elle n’était pas Mary Poppins avec un sac extensible mais ça aurait été lui rappeler qu’elle était une sorcière et elle préférait éviter de retourner sur ce terrain glissant. « J’arriverais à peine à assommer une souris avec ça. » Soledad le regarda, outrée par sa remarque. « Mais pourquoi voudrais-tu assommer une souris ? » Non mais qu’elle idée, pourquoi voudrait-il faire ça. Et après il s’étonnait qu’elle donne des points aux médecins. Ils ne voulaient pas assommer des souris eux. Par contre, ils auraient certainement réanimé un Eddy assommer, ce que Soledad n’aurait pas accepté de faire après tout ce qu’il venait de leur sortir. « Que tu essaies de le réanimer ou pas, je crains que ça revienne au même, les cours de secourismes étaient pas vraiment de grandes qualités. » Soledad préféra s’abstenir de réponse. Arguer que ce n’était pas les cours qui étaient mauvais mais plutôt l’assiduité de l’élève comme du professeur n’aurait pas servi à grand-chose dans leur situation, autant éviter de faire remonter ce genre de souvenir. Elle se contenta donc de hocher légèrement la tête.

Bon, puisqu’Eddy allait s’en sortir, elle n’avait pas d’autre choix que de suivre le mouvement et d’aller rejoindre tout le monde dans la chambre où avait été installée Edith pour la nuit. Mais avant d’entrer dans ce qui lui semblait clairement être une arène, elle alla se débarrasser de sa blouse blanche auprès d’infirmières, pas la peine de provoquer un peu plus les pompiers. Au moins son geste fit sourire Doryan. « Là, t’es canon ! » Soledad ouvrit de grands yeux surpris à son exclamation. Ah, ça lui faisait carrément cet effet là de la voir ôter la blouse, elle ne s’était pas attendue à tant d’enthousiasme. Il avait l’air parfaitement sincère, bien loin de la mauvaise foi de leurs derniers échanges et ça fit étrangement plaisir à la mexicaine. Jusqu’à ce qu’il y eut un moment de flottement. « J’aurais pas dû dire ça, désolé. » Soledad se sentit soudainement embarrassée. Et elle qui rougissait comme une idiote. Elle s’interdit de se laisser gagner par la nostalgie et secoua doucement la tête pour rassurer Doryan. « Pas la peine de t’excuser. » Elle eut un sourire indulgent avant d’ajouter « Je sais bien que je suis canon. » Elle accompagna ses propos d’un haussement d’épaules, le tout destiné à alléger l’atmosphère qui s’était soudainement alourdie. Elle devait l’avouer, se retrouver aux côtés de Doryan faisait ressurgir tous les souvenirs, mais aussi les habitudes et les réflexes. C’était si naturel. Elle ne parvenait pas à s’en empêcher et voir Doryan agir comme ça avait toujours été le cas avec elle était loin de l’aider à mettre des barrières. Cela aurait certainement été plus sage, mais chaque fois qu’elle tentait de se rappeler de garder ses distances, elle échouait lamentablement. Elle avait cette sensation très étrange que rien n’avait changé entre eux tout en étant particulièrement consciente qu’un véritable fossé existait désormais entre le pompier et elle. Elle naviguait en eaux troubles, ignorant totalement quelle était la meilleure chose à faire, la meilleure attitude à adopter.

Au moins leur entrée dans la chambre d’Edith fut parfaite pour leur changer les idées. Il fallut moins de trois secondes aux pompiers pour mentionner la blouse qu’elle avait enlevé, et même pas deux secondes de plus pour la remettre dans l’embarras. D’accord, mamie Edith était installée, les pompiers s’étaient bien fichus d’elle, elle avait de nouveau rougi, la boucle était bouclée, ils pouvaient donc repartir et la déposer chez elle au passage. « Pas de problème. » Ah parfait, enfin Doryan allait dans son sens. sûrement a-t-il envie de se débarrasser d’elle « C’est pas du tout sur le chemin. » Soledad ouvrit de grands yeux. Quoi ? Il venait de dire quoi Isaac ? La mexicaine le regarda, complètement prise au dépourvue. C’était pas sur leur chemin ? Mais l’hôpital non plus ce n’était pas sur le chemin de son appartement, seul quelques escaliers avaient été sur le chemin de son appartement et pourtant elle se trouvait là avec eux, à des miles de chez elle. Les prunelles de la sorcière passèrent d’un pompier à l’autre, attendant le moment où l’un d’eux allait craquer et admettre qu’ils plaisantaient. « Vous déconnez, n’est-ce pas ? » Mais non, ils hochaient tous la tête, l’air le plus sérieux au monde. Ah il fallait que maintenant ils soient sérieux. « Sérieux ? C’est vous qui m’avez fait venir ici ! » S’exclama-t-elle, scandalisée. Ils étaient où les discours sur les pompiers qui ne laissaient pas un membre de leur équipe seul ? C’étaient eux qui avaient insistés pour qu’elle vienne, eux qui la tannaient depuis le début, et maintenant ils s’apprêtaient à l’abandonner là. Soledad se redressa, franchement vexée par le comportement des moldus. Elle ne comprenait pas ce qui leur arrivait, c’était bien la première fois qu’ils lui faisaient un coup pareil, eux qui avaient toujours été très sympas avec elle. Et inversement. Très bien, puisque c’était ainsi elle pouvait toujours prendre le métro ou trouver un coin tranquille où transplaner, du moins c’était le plan jusqu’à ce que Doryan reprenne la parole. « Je repasse te chercher dès que j’ai récupéré ma voiture. » En tournant le regard vers Doryan, Soledad aperçut ceux que s’échangeaient les autres pompiers. Oh par Merlin. Pourquoi ne l’avait-elle pas vu avant ? Ils n’avaient quand même pas fait exprès… Si, c’était tout à fait leur style et Soledad le savait. Elle soupira. « Ce n’est… » Pas la peine. Soledad s’arrêta brusquement en sentant la main d’Edith lui broyer les doigts. Mais c’était qu’elle avait encore de la force la mamie, quelle violence. Elle croisa les prunelles de la moldue qui la fusillait du regard. Le message passa parfaitement et Soledad choisit de ne pas terminer sa phrase initiale. « D’accord, je t’attends. » Répondit-elle à la place, résignée. Elle adressa tout de même un fin sourire de remerciement à Doryan. « Il est mignon quand même non ? » Soledad roula des yeux, c’était bien le seul.

Une fois seule avec Edith, Soledad tira une chaise près du lit et s’y installa. En réalité, ça aurait été bien plus rapide pour elle de simplement transplaner plutôt que d’attendre le retour de Doryan, mais elle lui avait dit qu’elle l’attendrait et elle comptait bien tenir parole. Ca aurait été particulièrement mesquin de sa part de s’en aller alors qu’elle savait qu’il allait faire un aller-retour pour elle, et elle n’était pas comme ça. Même si lui pensait certainement le contraire vu l’image qu’il avait d’elle. Etrangement, Soledad ne remettait absolument pas en doute l’engagement de Doryan, pas un seul instant elle ne s’imagina qu’il puisse ne simplement pas revenir comme il l’avait dit. « Il va revenir juste pour vous. » La mexicaine se tourna vers Edith, à croire qu’elle lisait dans ses pensées, c’était un peu flippant tout ça. Le regard de la moldue pétillait, clairement elle se réjouissait de la situation. « En même temps, ce sont ses collègues qui m’ont fait venir et qui ont ensuite décidés de m’abandonner là. » Il devait se sentir un peu responsable quand même. Contrairement aux autres pompiers. Elle haussa les épaules mais Edith n’était pas convaincue. « Mais lui, il ne voulait pas vous abandonner. » Non, il avait juste accepté qu’ils la déposent chez elle, et il s’était ensuite porté volontaire, il y avait une différence. « Ne vous emballez pas Edith, ça ne veut rien dire. » La mamie secoua la tête comme si elle venait de sortir l’énormité du siècle. « C’est vous qui ne vous emballez pas assez. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre vous mais si vous pensez vraiment que tout est terminé, alors c’est que vous êtes stupides. L’un comme l’autre. » Ah d’accord, donc maintenant elle en arrivait aux insultes. « Edith… » De nouveau, elle se fit couper la parole. « Ne me regardez pas comme si je ne comprenais rien, Soledad. Je suis vieille mais pas sénile, je vois tout et je comprends plus de choses que vous ne le pensez. » Voyait-elle vraiment tout, ou juste ce qu’elle avait envie de voir ? Soledad se posait franchement la questions. « Tout comme je sais parfaitement que la porte de mon appartement était fermée à clés. » La mexicaine se figea, ses prunelles braquées sur la moldue, son cœur battant soudainement un peu plus vite. Edith avait beau parler à demi-mot, ce qu’elle avait véritablement compris lui paraissait clair. Elle déglutit, cherchant ses mots. « Je… » Edith leva la main pour la faire taire. Troublée, Soledad obéit. « Oh, vous pouvez respirer, je m’en fiche. Mais j’espère bien que vous n’avez pas laissé ça se mettre entre Doryan et vous. Ca ce serait encore plus stupide. » Soledad cligna des paupières, elle ne s’était pas pas attendue à ce que la discussion prenne cette tournure et elle ne releva même pas que décidemment, Edith les trouvait particulièrement stupides. L’arrivée d’une infirmière lui donna au moins une excuse pour ne pas répondre, mais le regard qu’elles échangèrent avec Edith valait bien toutes les discussions.

Le temps que l’infirmière distribue ses médicaments à Edith, lui donne ses consignes et lui explique comment sa sortie se déroulerait le lendemain, les minutes avaient filées. Il ne fallut pas longtemps à Doryan pour refaire son apparition dans la chambre, ce qui tombait bien parce que les heures de visite allaient toucher à leur fin et Soledad n’avait pas vraiment envie de se faire mettre à la porte de l’hôpital. Si elle fut si contente de le voir revenir, ce fut pour cette raison et cette raison uniquement. La brune n’avait pas vraiment douté du retour de Doryan, par contre, elle n’avait pas imaginé un instant qu’il puisse débarquer avec des cadeaux. Pour Edith, bien sûr, mais tout de même. Des fleurs et des cookies, ce n’était pas rien. La surprise de Soledad fut presque aussitôt détournée vers la mamie quand celle-ci déclara que les fleur étaient pour elle. Vu la tronche que tira le moldu, ce n’était clairement pas ce qu’il avait en tête et il même s’il fallut quelques encouragements d’Edith, il se tourna vers elle pour lui tendre le bouquet. Soledad se retint de rire en entendant les échanges entre les deux moldus et accepta le bouquet. « Gracias. » Elle adressa un sourire au pompier, consciente qu’ils étaient la cible de mire d’Edith qui les regardait joyeusement. « Allons vous pouvez faire mieux que ça. » Oh, elle était terrible cette mamie. « Elles sont très belles. » Ajouta-t-elle un peu maladroitement. Pour cacher sa gêne, elle plongea le nez dans le bouquet pour sentir le parfum des fleurs. Non, Doryan n’était pas prêt pour faire une demande en mariage, mais en même temps qui en doutait. De toute façon ce n’était pas comme s’il allait un jour lui faire ce genre de demande, seule Edith ne semblait pas s’en rendre compte. Avant que Doryan ne se décide à nourrir la vieille femme de force pour qu’elle se taise, Soledad jugea bon d’intervenir. « On va vous laissez vous reposer, Edith. Je passerai vous voir demain. » Quelques minutes plus tard, ils prenaient congés.

Une fois sortie du bâtiment, Soledad ne mit pas longtemps à repérer la voiture de Doryan malgré sa couleur terriblement classique. L’espace d’une seconde, elle eut envie de lui glisser qu’il ne l’avait toujours pas fait repeindre en rose fluo pour bien la repérer dans les parkings mais elle se retint, se rappeler leur temps ensemble n’était sûrement pas la meilleure des choses à faire. Elle s’installa donc en silence du côté passager, luttant intérieurement contre tous les souvenirs que ce simple geste faisait remonter en elle. Ils avaient passé tellement de temps ensemble dans cette voiture que Soledad ne pouvait pas regarder quelque part sans que le passé ne lui revienne en pleine figure. Pour y échapper, elle décida de se tourner vers le pompier. « Tu n’étais pas obligé de revenir me chercher, tu sais, je me serai débrouillée pour rentrer chez moi. » Avant qu’il ne trouve le moyen de tourner ses paroles au négatif, elle ajouta dans un sourire « Merci. » Elle lui était tout de même reconnaissante d’être revenu pour elle, elle savait que ça avait dû lui couter après tout ce qu’il s’était passé entre eux et elle appréciait sincèrement son geste. Quand elle détourna de nouveau ses prunelles de la route pour les poser sur Doryan, son sourire se fit plus provocateur. « J’espère que tes collègues se rendent compte qu’après ça je ne peux pas élire pompier le meilleur métier du monde. » Une évidence à ses yeux, mais ça n’allait sûrement pas être le cas de Doryan. Avec qu’il ne puisse protester, elle reprit. « Il dit quoi déjà le code d’honneur des pompiers ? On n’abandonne personne, blablabla ? » Elle remua la tête de gauche à droite, signe qu’elle n’avait pas retenu la fin du code mais que ça avait peu d’importance. Doryan s’était servi du même argument avec le médecin à peine une heure plus tôt. L’essentiel était là, les pompiers s’étaient barrés sans elle, et ce sans le moindre remord. Soledad ne comptait pas l’oublier, du moins si elle avait de nouveau l’occasion de les recroiser. « Là je crois que c’est loupé. D’ailleurs c’est même éliminatoire. » Déclara-t-elle. Elle fit une moue avant d’ajouter. « Désolé. » Oh non, elle n’était pas désolée. Pas le moins du monde. « Ce n’est pas moi qui fais les règles. » Elle haussa les épaules dans l’image même de l’innocence.


CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Sam 2 Sep - 20:46
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Définir un casque de pompier par le mot inutile, c'était vraiment la pire chose à faire. A quoi que non, il y eut pire, il y eut le mot ridicule. Un casque de pompier ne pouvait être ridicule selon Doryan, peu importe qui le portait. Cette fille avait des problèmes, qui préfère la blouse blanche à la tenue des pompiers ? Et encore, il était sympathique, il n'avait pas abordé la différence entre la charlotte bleue et le casque. De toute façon, convaincre Soledad aurait relevé de l'exploit, elle était têtue par principe, oui lui aussi, bien sûr que lui aussi. Il décida donc de prendre comme une victoire le fait qu'elle ne rétorque rien quant au sujet de l'amour des enfants lorsqu'ils le voyaient en tenue. Elle eut beau rouler des yeux, c'était une belle victoire, il l'avait décrété.  En bon chieur qu'il était, monsieur le pompier critiqua la blouse blanche qu'avait enfilé miss Velasquez, la comparant à un torchon, trouvant là que c'était la pire vision de Soledad qu’il n’ait jamais vu. Après, est ce que c'était vraiment une critique ? Tout allait à cette fille, il aurait été hypocrite de prétendre l'inverse. Il exagérait, ça c'était sûr, il lui adressa un sourire, amusé, ce qui ressemblerait à un aveu et il ne le niait pas. Bien décidé à démontrer que son métier était le meilleur, Doryan parla du numéro des pompiers qui est donc le même que celui des autres, flute. Loin très loin d'impressionner Soledad, elle mentionna le fait que les gens les appelaient pour n'importe quoi. Pour le coup, il devait reconnaître, qu'il n'avait jamais vu les choses ainsi. Il y avait bien des fois où des petits plaisantins leurs avaient faits perdre leur temps mais sinon, il n'avait jamais eu la sensation d'être appelé pour n'importe quoi, considérant que tout était important, même un petit chat coincé dans un arbre. En prime, il paraissait évident à Doryan qu'on pouvait se rendre aux urgences pour des mensonges, un examen qu'un adolescent était sûr de rater pouvait mériter un petit passage de sa part aux urgences et des douleurs inventées. C'est moche certes mais ça pouvait arriver. Il ne faudrait pas compter sur monsieur latino pour le reconnaître, trop occupé à dire que lui il sauvait des vies, parce que Doryan non ? Lui, il faisait naître des vies, parce que Doryan… oui bon ça d’accord, c’était plus rare, en même temps, qui appelle les pompiers quand il veut accoucher ? Que personne ne s’inquiète, Doryan avait la solution, une fois, c’était arrivé une fois pendant sa carrière qu’une femme accouche à ses côtés… Ah il en fit des caisses, et voilà que le gamin s’était retrouvé avec son prénom pour le remercier. Si le médecin le crut, brave médecin, et se renfrogna, Soledad essaya de savoir le pourcentage de mensonges. Il n’avait pas menti, il avait exagéré les choses, c’est totalement différent et ça n’était pas pour rien, c’était pour que monsieur vantard ferme sa grande bouche. Qui était le vantard maintenant ? « Tu m’as déjà vu me vanter ? » Elle allait dire oui, hocher la tête, le contredire, elle allait obligatoirement être contre lui, pour changer « C’est pas me vanter que de dire que je suis le meilleur quand je suis le meilleur c’est être au courant de ce que je vaux. » un grand sourire illumina son visage, clairement, il attendait le retour de Soledad, s'amusant de ses réactions et de sa répartie.

Les problèmes de tensions de Doryan ? Il était confiant pour qu’elle lui prenne la tension, elle beaucoup moins confiante, un peu de crainte à l’idée de lui faire du mal ? Premièrement d’un point de vue logique, il ne laisserait pas Soledad le mettre en danger, il l’arrêterait à temps, ce serait bête de perdre une main je dirais bien qu’il en a ENCORE plus besoin depuis qu’il est plus avec Sol mais bon c’est moche de dire ça . Deuxièmement d’un point de vue sorcier, si elle lui massacrait le bras, ça faisait un ennemi de moins pouvant tenir une arme. Oui c’est petit, non il ne le dirait pas. A la place, face à son inquiétude, il se moqua et lui demanda si elle voulait qu’il prenne sa tension, puisqu’elle semblait inquiète. Franchement, Soledad n’était pas motivée par la formation, sa tension allait très bien, ce n’est pas elle qui jouait la réputation de son métier « La mienne aussi va très bien, ma proposition de te laisser la prendre tiens toujours si tu veux vérifier par toi-même. » Ah oui, il la défiait toujours, qu’elle ne pense pas une seconde qu’il avait changé, s’il pouvait la provoquer, il le ferait toujours. Il ne saurait pas aujourd’hui qui des pompiers ou des médecins avait la préférence de Soledad, tout ça parce que l’autre parlait espagnol. Lui aussi baragouinait en espagnol, Soledad critiqua sa non maîtrise en osant dire qu'il n'était pas attentif lorsqu'elle lui donnait des cours.

Chose qu'il réfuta, il était attentif jusqu'à ce qu'elle prononce une phrase et peu importe ce qu'elle pouvait bien penser de cela, si c'était à refaire, il agirait de la même façon. Peu importait qu'il ne soit pas un prodige en langue, déjà ça ne lui servait à rien, n'ayant aucun désir d'aller dans ces pays et ne fréquentant pas de personnes parlant espagnol, ah désolé pour monsieur Latino, Doryan ne comptait pas devenir ami avec. Sans oublier le plus important, maintenant qu'il savait de quoi était fait son futur, faire déraper les leçons, c'était profiter un peu plus de Soledad lorsque tout allait bien entre eux, l'ignorance ayant parfois du bon. Faire confiance aveuglément, ne pas douter, ne pas se poser des questions sur les gens qu'il rencontrait, voire ceux qu'il fréquentait déjà, ce temps là lui manquait. Il avait beau savoir que ça n'était pas sain de se dire cela, que cette relation ne valait pas un clou. Ça avait été agréable et c'est tout ce qu'il s'autorisait à penser.  

Si lui savait différencier le passé, du présent, ça n'était pas le cas de tout le monde dans cet hôpital, à commencer par Eddy qui était désespérant et qui n'avait pas compris qu'ils n'étaient pas des amoureux. Il faudrait que Doryan leur fasse un petit cours quand même à ses collègues parce qu'ils avaient loupé pas mal de choses sur les actualités de Doryan. Pour l'instant, puisqu'il était avec Soledad, Doryan décida de revenir sur un point qui lui semblait important, elle était au courant qu'il avait un ego dans le domaine de la sexualité - et de son métier qui est le meilleur du monde-  oui, oui, comment pourrait-elle l'oublier, il roula des yeux l'air de dire oh ça va avant d'enchaîner. Si les joues de Soledad donnaient quelques indices sur la qualité de leurs rapports sexuels, ça ne lui coûtait rien de répondre oui aux propos d'Eddy, franchement elle exagérait. La seule chose qu’elle trouva à dire ce fut qu’il devait laisser ses joues tranquilles. « Tu insinues que je fais en sorte que tu rougisses, c’est mal me connaître ma petite dame. » Bon en réalité c’était au contraire plutôt bien le connaître. « Tu sais ce que moi je voudrais ? » Oh que oui elle savait « Que tu leur mentes, ça te coûte rien du tout » elle était une experte pour cacher la vérité en prime, si ça c’était pas un avantage dans ce contexte, qu’est-ce que c’était ? « Et moi ça me ferait très plaisir. Est-ce que je peux compter sur toi ? »

Il pouvait compter sur Soledad pour se venger de ce chieur d’Eddy, elle fouilla dans son sac aussitôt la demande effectuée et lui sortit un petit miroir… Non mais elle voulait qu’il fasse quoi avec un miroir excepté se porter malheur pour les sept prochaines années ? Il ne risquait pas de faire mal à qui que ce soit et voilà que les deux se cherchaient une fois de plus pour des broutilles. « Tu as vu le poids de ton sac ? Tu devrais avoir au moins trois briques dedans. C’est toi tu fais pas d’efforts, on t’a jamais dit de toujours avoir une brique dans ton sac au cas où tu dois passer un objet à un type pour qu’il le balance dans la tronche d’un autre type. Faut tout t’apprendre c’est dingue quand même. » Il regarda le petit miroir, décrétant que le seul être vivant qu’il pourrait assommer avec serait une souris. Et voilà, que n’avait-il pas dit ? Elle s’indignait qu’il veuille assommer une souris, ça va, il y a trois secondes elle papotait avec un mec qui avait dû disséquer des tonnes de souris dans sa vie et elle venait lui faire la morale à lui. Il ouvrit la bouche pour lui rappeler que son hibou il devait en éventrer plein des souris et que ça ne l’empêchait pas d’en avoir un mais se retint in extremis. Certes, il voulait remporter toutes les batailles, mais il y a des choses qu’il ferait mieux de ne pas avancer, c’est mieux pour éviter de mettre un froid. A la place, il marmonna « J’ai pas dit que je voulais assommer une souris, juste que vu le projectile, je ne pourrais pas faire mieux qu’assommer une souris. » Eddy s’en tira bien, il ne se prit pas de miroir dans la tête et n’eut pas à subir, même si le verbe est très mal choisi les tentatives de sauvetages de Soledad, ayant fuit le combat comme un lâche. Après vu ce qu’il se passa lorsque Soledad retira sa blouse, ce n’était peut-être pas plus mal qu’il n’y ait pas de témoins. Pourquoi est ce que Doryan n’était pas capable de garder sa langue dans sa poche, c’est fou quand même.

Heureusement, ils ne restèrent pas longtemps seuls après ça, retournant voir les collègues du pompier et ça ne se passa pas comme Doryan l’aurait souhaité. Que tout le monde enquiquine Soledad, ça ne lui posait pas de soucis, ça avait toujours fonctionné ainsi et Soledad n’avait pas l’air de mal le vivre, outre ses rougeurs aux joues bien sûr. En revanche, qu’ils ne veuillent pas la ramener, c’était une première et ça ne plut pas vraiment à Soledad et Doryan, chacun pensant que c’était une blague – un peu nulle – et qu’ils allaient finir par se marrer et dire allez en avant. Ca ne fut pas le cas et Doryan ne pu s’empêcher de dire à Soledad de l’attendre, il récupérait sa voiture et il viendrait. Il fallait qu’elle arrête la politesse mal placée, ça n’était pas la peine, si les rues étaient sûres, il aurait pu être d’accord avec elle mais ça n’était pas le cas, elle sembla en arriver à la même conclusion puisqu’elle accepta. Il allait faire au plus vite, qu’elle ne s’inquiète pas.

Une fois de retour à l’hôpital, après avoir ronchonné sur des collègues stupides, acheté deux bricoles pour la grand-mère, il dû donner les fleurs qu’il avait choisi pour EDITH à Soledad. Ah c’est bien la peine de faire des cadeaux, néanmoins pour éviter que l’autre reloue ne le lâche plus, Doryan s’exécuta. Oh et Soledad qui parlait espagnol pile à ce moment-là. Il essaya bien de lui faire les gros yeux l’air de dire t’es reloue, on nous regarde, mais ça ne dû pas vraiment être concluant puisqu’il avait la sonorité espagnole dans les oreilles, un frisson qui parcourait son dos, bordel… et tout ça en essayant de rester on ne peut plus stoïque parce que mamie ne les quittait pas des yeux. Elle pouvait faire mieux que ça ? Doryan jeta un coup d’œil à Edith, elle ne parlait quand même pas de faire une phrase entière en espagnol hein ? Les fleurs qu’il avait choisi étaient très belles, ah ça c’est gentil, leur échange était PARFAIT n’est ce pas Edith ? Eh bien non, d’après la dame à la jambe cassée, il n’était pas prêt pour la demande en mariage. Non mais elle délirait la mamie ? Elle arrivait à savoir ça lors d’un don de bouquet non prévu ? Histoire d’avoir le dernier mot, il glissa à Soledad « Je les ai choisies en pensant à toi. » VOILA, comme ça elle avait plus rien à dire la mamie, il la regardait avec un air de défi. Non mais, elle n’allait pas l’enquiquiner longtemps avec cette demande en mariage bidon. Avant que ça ne dérape fort et que Soledad doive une fois de plus jouer l‘arbitre et le garde-fou, elle décréta qu’il était l’heure de partir. Tout en disant au revoir à Edith, il se pencha à son oreille pour lui murmurer « Vous savez quoi, même que je l’ai déjà demandé en mariage et qu’elle m’a déjà dit oui. » Et voilà, ça c’était cadeau pour demain, elle allait s’éclater Soledad. Il sortit de la chambre, tout guilleret. « Elle est sympa quand même ta voisine, un peu vieux jeu mais sympa. » et parce qu’il était quand même un peu solidaire avec Soledad, il lui proposa « Si tu as besoin d’un chauffeur pour la ramener demain, tu me fais signe ? » Et si on se posait la question, ça n’était pas du tout pour voir Soledad, non mais n’importe quoi, c’est juste parce qu’il savait qu’elle n’avait pas de voiture et qu’Edith était cool.


 Tandis qu'il suivait Soledad, Doryan ne put s'empêcher de se crisper, se posant une question peu agréable, est ce que ce serait le genre de trajet insupportable où elle ne lui adresserait pas la parole ? Avec un public qui les connaissait, ça aurait été trop louche de s'ignorer mais maintenant qu'ils étaient seuls... Cette idée était dérangeante au possible et il cherchait un sujet pour la faire parler, la faire sourire, la faire rire, il avait réussi pendant plus d'une heure, il pouvait encore réussir pour même pas dix minutes. C'était long dix minutes de silence avec elle et même si ça n'aurait pas dû l'affecter, il savait qu'il le serait parce que c'est lui qui remonterait dans cette voiture ensuite et qui se souviendrait non pas des nombreux bons moments mais du dernier trajet, le cerveau se focalisant bien trop souvent sur le négatif. Le sujet, ce fut elle qui le trouva : Il n'était pas obligé de revenir la chercher, Doryan la regarda comme si elle avait perdu la tête avant qu'il ne se rende compte que c'était lui qui avait perdu la sienne. Soledad n'avait certainement pas besoin de lui pour rentrer. Elle n'avait jamais eu besoin de lui pour rentrer et, ça, ça faisait mal. Pas parce qu'il aimait se la jouer bon samaritain mais parce qu'il avait toujours aimé les trajets avec elle sans jamais se rendre compte de la perte de temps que c'était pour elle, pour lui aussi bien sûr mais comme ça venait de lui cette envie de la raccompagner, ce n’est pas le sujet. Une fois de plus, il n'avait rien vu, jamais ressenti son agacement face à la perte de temps qu'il lui imposait, ça commençait à devenir récurrent cette histoire de ne rien remarquer. Comment il faisait pour être autant à côté de la plaque et qu’elle n’ait jamais perdu patience ? Si elle le remercia, il dû reconnaître de son côté, le cœur plutôt lourd « J'avais oublié que tu pouvais te téléporter. » Elle ne se rendait pas compte à quel point c'était compliqué de ne plus rien savoir de quelqu'un qu'il pensait connaître et à quel point ça avait été naturel de proposer de la raccompagner, sans oublier le fait qu'il avait été inquiet en l'imaginant rentrer seule, une certaine soirée étant gravé au fer rouge dans sa tête « Tu veux que je me gare quelque part et que je fasse le guet ? » Il ne compléta pas sa phrase, incapable de le dire, de l'accepter même, mais c'est bien ce qu'il proposait, qu'il la couvre pendant qu'elle utilisait sa magie pour rentrer plus vite afin de ne pas lui faire perdre plus de temps. Qu'elle veuille que l'illusion perdure face aux pompiers et à Edith, il pouvait le concevoir, qu'elle ne lui envoie pas de texto non plus, les portables pouvaient être pistés, mais lui était au courant, pas besoin d'une illusion, ce temps-là était révolu.  

Il se passa une quinzaine de secondes avant que Soledad ne reprenne la parole pour prétendre que pour une action de ses collègues, les pompiers ne pouvaient obtenir le titre tant convoité, et mérité, de meilleur métier du monde. Forcément, ça ne convenait pas au pompier présent dans la voiture qui allait protester face à tant de mauvaise foi de la part de Soledad. Elle le connaissait trop bien, elle enchaîna avant qu'il n'ait eu le temps de parler et l'argument était petit, un peu véridique mais petit « On ne t'a pas abandonné, on a troqué le camion pas pratique pour les manœuvres et un peu tape à l'œil pour une voiture passe partout. » Loin, bien loin de se laisser convaincre, Soledad poussa le bouchon très loin, allant même jusqu'à dire que c'était éliminatoire, comme elle y allait fort, Doryan était pas d'accord, forcément. Il lui lança même un regard lorsqu'elle osa dire que ce n'était pas elle qui faisait les règles, qui d'autres qu’elle ? Loin de se laisser convaincre et d'abandonner aussi vite la lutte, il leva la main gauche pour énumérer sur ses doigts « Tu as une voiture climatisée, un poste radio fonctionnel, tu peux reculer ton siège pour être plus confort, personne ne peut te casser les oreilles avec la sirène et tu as un chauffeur rien que pour toi. Ces quelques points oh combien positifs permettent au métier de pompier de rester en lice pour le meilleur métier du monde, c'est dans les règles. » Poussant le bouchon un peu loin, il ajouta « Je n'ai pas vu ton meilleur ami le médecin te proposer de te ramener, son métier est éliminé pour abandon lui par contre. » Reprenant les propos de Soledad il ajouta « Ce n'est pas moi qui fais les règles non plus. » Qu'elle ne se méprenne pas, à ce petit jeu, il était bon aussi. Il se permit même de hausser les épaules dans une parfaite, bon d’accord presque parfaite, imitation d’elle.  

Un sourire flotta sur ses lèvres tout le long du trajet, c'était plaisant de papoter avec elle. Oui, désolé pour la cause mais il ne pouvait nier le fait que les discussions avec Soledad, c’était intéressant, bien souvent amusant et qu’il passait du bon temps en sa compagnie. Lorsqu'il arriva devant chez Soledad, il resta silencieux quelques instants, observant la façade, l'allée, la porte d’entrée, c’était peut-être une bêtise de l’avoir ramené ici, les souvenirs étaient là, tapis dans l’ombre et menaçaient de l’engloutir. Il prit le temps de prendre une profonde inspiration avant de poser son regard sur Soledad « S'ils venaient vraiment sonner à ta porte et qu'ils t'embêtaient » ce qu'il n'espérait pas « Envoie moi un texto, je les refroidirais. » Ceci étant dit, il pouvait la laisser rentrer chez elle, ce qu'elle devait attendre avec impatience depuis un bon moment. « Je suis content de t'avoir vu en forme. » La dernière fois lui ayant, malgré tout ce qu'il s'était passé entre eux, laissé une drôle d'impression. Dans le genre drôle d'impression aussi, le fait de la déposer, plus l'habitude depuis très longtemps et ça faisait bizarre de devoir le faire. Tout était bizarre aujourd'hui et ce serait certainement cela à chaque fois que leurs routes se croiseraient. Leur relation avait été avortée de façon bien trop brutale.  Le constat était déplaisant au possible, il ne la connaissait pas tout en ayant l’impression que si, c’était insupportable.


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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Ven 8 Sep - 18:03




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Aucun des deux ne souhaitait lâcher prise. Un tel spectacle aurait sûrement été étonnant pour n'importe qui, mais pas pour Soledad. D'ailleurs la brune ne voyait pas pourquoi elle aurait lâché prise. Il avait suffi de quelques minutes ensemble et la moindre discussion qu’ils avaient se transformait en joute verbale sans fin. Il fallait dire que Doryan, tout comme Soledad, étaient très doués en argumentation alors automatiquement, la conversation ne pouvait se dérouler normalement. Tout était bon pour rebondir sur les propos de l’autre, pour lui montrer qu’il avait tort et prendre la main. Même les exagérations et la mauvaise foi. Trouver le moyen de critiquer les pompiers face à Doryan était particulièrement plaisant, il fallait dire. Il prenait la mouche pour un rien, refusant de suivre la logique -pourtant parfaitement logique- de Soledad et s’étouffant à moitié d’indignation dès que le médecin moldu prenait la parole. C’était un spectacle très divertissant à suivre, alors bien sûr la mexicaine ne pouvait s’empêcher d’y prendre part. C’était plus fort qu’elle, plaisanter avec Doryan était presque un réflexe, elle l’enquiquinait sans même avoir à y réfléchir tellement ça lui paraissait naturel. Et c’était bien là le truc, elle retombait dans leurs habitudes avec un tel naturel que ça aurait dû l’inquiéter. Était-ce vraiment sage de se laisser aller ainsi ? Sûrement aurait-elle dû se poser la question, et en conclure que non, ce n’était ni sage, ni recommandé. Qu’ensuite, elle allait se rappeler qu’il n’y avait plus rien entre eux et que ces quelques échanges n’avaient été qu’une illusion, un rappel nostalgique de ce qu’ils avaient partagés dans le passé. Que la chute allait arriver, qu’elle ne pourrait pas y échapper, et qu’elle allait faire mal. Encore. Sauf que tout ça, Soledad ne parvenait pas à le garder en tête. C’était tellement plus simple de plaisanter avec Doryan, d’avancer sur ce terrain connu. Elle se souvenait parfaitement de leurs dernières rencontres, de comment cela s’était passé à partir du moment où tout avait basculé, jamais elle ne pourrait oublier leurs derniers échanges et comment elle s’était sentie. Soledad donnerait tout pour ne plus avoir à vivre ça. Retomber dans ce schéma qui les avait rassemblés pendant le temps qu’ils avaient passé ensemble était donc bien plus facile. Du moins pour le moment.

Il fallait dire que Doryan était loin de l’aider à conserver un certain sérieux et une distance de sécurité. Lui aussi, il réagissait à la moindre de ses paroles, et surtout, il provoquait le médecin à chaque occasion qui se présentait, ce qui la faisait réagir elle en retour. Et Merlin, qu’il était doué pour trouver des occasions même là où il n’y en avait pas. Qu’il affirme que son métier de pompier l’avait déjà amené à aider des femmes à accoucher, Soledad ne le remettait pas en question, mais qu’il aille jusqu’à affirmer qu’un nouveau-né avait déjà été nommé après lui, il ne fallait pas exagérer. Jusque-là son histoire était réaliste, et peut-être même qu’elle fit froncer du nez le moldu, mais le bébé à qui on avait donné le même prénom que lui, c’était le détail de trop. Ce n’était plus qu’il cherchait à provoquer le médecin, c’était qu’il se vantait, purement et simplement. Encore plus que le moldu qui les accompagnait. « Tu m’as déjà vu me vanter ? » Mais c’était quoi cette question ? Il voulait réellement que Soledad réponde à ça ? Il n’allait pas être déçu, c’était lui qui l’avait cherché, elle espérait bien qu’il n’allait pas l’oublier. « A peu près trois fois par jour, tous les jours. » Argua-t-elle aussitôt, roulant des yeux tant la réponse était évidente. Et encore, elle était gentille.Il ne pourrait même pas dire qu’elle exagérait, ils s’étaient fréquentés pendant des mois, ils en étaient arrivés à se voir presque tous les jours, elle savait de quoi elle parlait. « C’est pas me vanter que de dire que je suis le meilleur quand je suis le meilleur c’est être au courant de ce que je vaux. » Cet abus, c’était dingue. Tout ça parce qu’il avait aidé une femme à accoucher, à la bonne heure. Il n’était pas le seul. Celle qui devrait se vanter c’était plutôt la femme en question, c’était quand même elle qui avait fait tout le travail. Tout ce qu’il avait dû faire c’était lui tenir la main, voire réceptionner le nouveau-né, il n’y avait pas de quoi recevoir un prix. « Franchement, je m’étonne encore que tes chevilles arrivent à te porter. » Lui souffla-t-elle tout en suivant le médecin dans les couloirs. Bientôt, il allait lui falloir un fauteuil roulant pour l’aider à se déplacer.

Mais d’abord, il semblait avoir quelques petits problèmes de tension. Apparemment, se retrouver face à un moldu qui était non seulement médecin, mais avait aussi son petit succès et un accent à tomber ne plaisait pas beaucoup à Doryan. Ca ne pouvait que lui causer quelques problèmes de tension, ce qui n’était pas un souci puisqu’ils se trouvaient dans un hôpital. Mais bien sûr, le pompier trouvait à y redire, il voulait que ce soit Soledad qui lui prenne sa tension, ce qui était certainement la pire idée du monde étant donné qu’elle n’avait absolument rien d’un médecin. Soi-disant qu’elle s’inquiétait trop, n’importe quoi. « La mienne aussi va très bien, ma proposition de te laisser la prendre tiens toujours si tu veux vérifier par toi-même. » Soledad l’observa une seconde, tout en avançant, une moue sur le visage. Il tenait vraiment à ce qu’elle prenne sa tension, ce qui donnait plus envie encore à la mexicaine de continuer à refuser. C’était vraiment si simple de l’enquiquiner. « J’ai pas besoin de vérifier, tu as une veine qui palpite sur ton cou, juste là » Du doigt, elle pointa la gorge de Doryan. « dès que le docteur Garcia ouvre la bouche. » Elle lui adressa un grand sourire satisfait avant de se détourner, preuve qu’elle aussi elle maitrisait la provocation sur le bout des doigts. Et qu’elle pouvait répondre à celles du pompier. Comme quand il osa affirmer qu’il avait été parfaitement attentif lors de leurs leçons d’espagnol. Ce n’était quand même pas à elle qu’il allait faire croire ça, ils avaient vécu ces leçons ensemble qu’il ne l’oublie pas. Certes, Soledad ne nierait pas que ces instants lui avaient laissés de très bons souvenirs -des souvenirs auxquels elle repensait avec regret désormais- mais c’était un mensonge éhonté.

Contredire Doryan c'était facile, Soledad pouvait rétorquer sans même avoir à y réfléchir, malgré tout ce qu'il s'était passé entre eux le provoquer était comme un réflexe pour elle. Elle avait beau tenter de se raisonner, elle n'y parvenait jamais bien longtemps. Avec les collègues du moldu ça aurait dû être la même chose, d'ailleurs tant qu'elle fréquentait Doryan, ça avait été le cas pour Soledad, s'ils la provoquaient, elle ne se laissait jamais démonter et trouvait toujours de quoi répondre. Ce peu importe le sujet. Sauf qu'aujourd'hui cette vérité que la mexicaine aurait aimé croire bien ancrée dans la réalité, se retrouvait mise à mal. Il fallait dire qu'Eddy avait choisi le seul sujet qu'elle n'avait aucune envie d'aborder alors que son ex se trouvait juste à ses côtés, ou qu'elle savait que la moindre de ses paroles allait lui être rapportée, et sûrement amplifiée. Apparemment elle était la seule à penser ainsi, ce qui rendit l'échange plus gênant encore. Ah elle savait que dans ce genre de moment elle ne devait pas compter sur Doryan, il aimait bien trop la voir embarrassée, mais pour une fois elle aurait aimé qu'il coupe court à la conversation. Ce que bien sûr, il ne fit pas. Eddy put donc s'en donner à cœur joie, ce dont il ne se priva pas, laissant Soledad avec les joues brûlante et l'envie d'aller se cacher. Personne ne la laissait tranquille, Doryan comprit, c'était injuste. « Tu insinues que je fais en sorte que tu rougisses, c’est mal me connaître ma petite dame. » La mexicaine roula des yeux. Oui, c'était ce qu'elle insinuait et c'était justement parce qu'elle le connaissait plutôt bien qu'elle pouvait l'insinuer. L'affirmer même. Pour quelle autre raison aurait-il eu envie de mentionner leur vie sexuelle devant son collègue ? Il savait parfaitement ce qu'il allait provoquer. Ah oui, il y avait bien son égo, mais ça c'était un tout autre sujet. « Tu sais ce que moi je voudrais ? » Soledad ne prit pas la peine de réponde à cette question, au fond Doryan n'avait pas besoin d'y répondre non plus. « Que tu leur mentes, ça te coûte rien du tout. » Si, une bonne partie de son amour propre. Il avait bien trop vite oublié qu'Eddy avait avancé l'idée qu'elle couche avec tous les hommes qui passait son chemin pour comparer. « Et moi ça me ferait très plaisir. Est-ce que je peux compter sur toi ? » Un soupir s'échappa des lèvres de la mexicaine. En réalité, elle n'aurait pas besoin de mentir, Eddy n'avait pas eu tort, loin de là et elle ne pouvait absolument pas tenter d'affirmer le contraire sans se faire griller directement. Mais ça na voulait pas dire pour autant qu'elle était prête à mentionner cette partie aussi intime de leur vie de couple à qui que ce soit. Ou qu'elle allait juste se contenter de donner à Doryan ce qu'il voulait. « Ca dépend, j’ai quelque chose à y gagner ? » Lança-t-elle finalement, en affichant une moue peu convaincue. « Non parce que pour le moment à part avoir soit envie de mourir de honte, soit de tuer Eddy, je vois pas trop ce que j’y gagne. » Elle ne voyait pas pourquoi Doryan serait le seul à y gagner quelque chose.

C'était quand même fou de voir que même quand ils étaient du même côté, le pompier trouvait le moyen de lui râler dessus. Ils étaient d'accord qu'Eddy méritait d'être assommé, c'était déjà pas mal et ça aurait dû suffire. Mais non, bien sûr que non, l'objet que Soledad proposa ne convenait pas à Doryan. C'était qu'il était pointilleux quand il s'agissait d'assommer son collègue. Apparemment, il croyait que la mexicaine se baladait avec des briques dans son sac. « Tu as vu le poids de ton sac ? Tu devrais avoir au moins trois briques dedans. C’est toi tu fais pas d’efforts, on t’a jamais dit de toujours avoir une brique dans ton sac au cas où tu dois passer un objet à un type pour qu’il le balance dans la tronche d’un autre type. Faut tout t’apprendre c’est dingue quand même. » Voilà, la mauvaise foi était de retour, et cette fois-ci elle battait des records. Maintenant elle devait se balader avec une brique au cas où il fallait la lancer sur quelqu'un au cours de la journée. Il était vrai que c'était une situation qui se présentait régulièrement. Soledad aurait bien rétorqué que pour lancer des objets, elle avait juste besoin de sa baguette -qui était justement soigneusement cachée dans son sac- mais elle doutait que cette provocation soit du meilleur goût, alors elle préféra ne pas s'avancer sur ce terrain. « Qu’est-ce que tu racontes, mon sac n’est pas lourd. » Marmonna-t-elle à la place. Il ne savait même pas de quoi il parlait, il n'avait jamais porté son sac, même quand ils étaient ensemble. Et puis franchement, s'il le trouvait lourd son sac, alors il devrait se poser des questions. Tout comme elle, elle se posait des questions sur lui en apprenant qu'il voulait assommer des souris. « J’ai pas dit que je voulais assommer une souris, juste que vu le projectile, je ne pourrais pas faire mieux qu’assommer une souris. » Mais ça sortait d'où cette nouvelle obsession pour les souris ? Tout ça pour les assommer en plus. Franchement, Soledad attendait bien mieux de Doryan elle devrait pas, c'est un BC après tout. Elle le contempla, sourcils froncés d’une incompréhension dans laquelle elle faisait exprès de ne pas sortir. « Mais pourquoi tu penses directement à assommer une souris ? Pauvre souris ! » La mexicaine retint un sourire. Oui, elle abusait totalement. Non, elle ne se sentait pas le moins du monde coupable.

De toute façon, vu comment ils la traitaient, tous, elle n’avait aucune raison de se sentir coupable. Après qu’Eddy se soit appliqué à la mettre dans l’embarras en plein milieu du couloir, les autres s’y mirent aussi avec toujours les mêmes sujets pour cibles : Doryan et elle. C’était que ça allait finir par virer à l’obsession tout ça. Mais ça en soit, Soledad s’y attendait, c’était ainsi depuis qu’ils avaient débarqué chez Edith, elle s’y faisait. Ca la gênait, ça lui rappelait des choses qu’elle voulait oublier, mais ça allait. Elle savait comment gérer les pompiers un peu trop curieux. Là où ils la prirent totalement au dépourvu, ce fut quand ils refusèrent tout net de la ramener chez elle. Pour le coup, ce fut une bien mauvaise surprise que de réaliser que ce n’était pas une blague qu’ils lui faisaient. Ils avaient insisté pour qu’elle vienne avec eux jusqu’à l’hôpital et maintenant ils la laissaient se débrouiller pour rentrer. Très franchement, Soledad trouvait ça blessant qu’ils choisissent de l’abandonner là alors qu’ils s’étaient toujours bien entendus. Piquée au vif, elle avait été prête à partir sur le champ mais les paroles de Doryan l’avaient poussé à rester -et un peu la poigne de fer d’Edith aussi. Il allait revenir, il allait revenir pour elle et si Soledad ne pouvait pas dire qu’elle partageait la joie exagérée de la mamie à ce sujet, elle lui en était au moins reconnaissante. Il allait faire un aller-retour pour elle et elle savait que ça lui couterait certainement. Pas un seul instant, elle ne douta des paroles de Doryan, elle aurait pu après tout ce qu’il s’était passé entre eux, mais ça ne lui vint même pas à l’esprit. Plutôt que de douter, elle attendit avec Edith, essuyant de nouveau ce que la moldue prenait certainement pour de la sagesse, mais qui mettait plus la mexicaine dans de nouveaux tourments.

Comme il l’avait promis, Doryan revint et Soledad ressentit un mélange ridicule de joie et de soulagement en le voyant franchir de nouveau la porte de la chambre. Il avait dans les mains un bouquet et des cookies et si Edith accepta les gâteaux sans sourciller, elle déclara le plus naturellement du monde qu’il avait amené des fleurs pour la mexicaine. Alors ça, c’était absolument faux et Soledad n’eut même pas besoin de voir l’air sur le visage de Doryan pour le savoir. Il n’avait aucune raison de lui offrir des fleurs, il n’avait aucune raison de vouloir lui offrir des fleurs, ce genre de geste était terminé entre eux, ça appartenait au passé et tout le monde le savait. Mais étrangement tout le monde semblait aussi frappé d’amnésie sur ce sujet. Poussée par la moldue, le pompier avait finit par céder le bouquet, et Soledad par l’accepter. Non, clairement il n’était pas prêt pour lui faire une demande en mariage, mais ça n’avait aucune importance parce que ça n’arriverait jamais. Le temps de ces questions était révolu. « Je les ai choisies en pensant à toi. » Soledad fronça les sourcils. Il essayait de lui faire avaler quoi là ? Elle ne voyait pas dans quel monde il pouvait penser que ça allait marcher. « Que mentiroso. » Soupira-t-elle. Oui, c’était un sacré menteur, même Edith devait s’en rendre compte, mais bien sûr ça n’allait pas l’arranger de l’admettre alors elle ajouta « Tu les as choisi pour Edith. » Ca avait été clair dès l’instant où il était entré dans la pièce, elle n’allait pas se faire avoir. Pour éviter que la mamie ne reparte dans ses idées de mariage pour eux et qu’elle la remette dans l’embarras, Soledad annonça qu’il était temps qu’ils partent. Non, elle ne choisissait pas du tout la fuite, Edith devait se reposer et les visites allaient se terminer, voilà tout. Avant qu’elle ne franchisse la porte pour de bon, la mexicaine vit Doryan glisser quelques mots à la moldue. Des mots qui semblaient l’emplir de joie, ce qu’elle trouva aussitôt inquiétant. Encore plus quand elle vit les yeux d’Edith pétiller. Malgré ses suspicions, Soledad choisit de ne questionner personne à ce propos, elle n’était pas sûre de vouloir savoir ce qu’il lui avait dit, ayant le sentiment d’avoir assez rougis pour le reste de la semaine. « Elle est sympa quand même ta voisine, un peu vieux jeu mais sympa. » Soledad hocha distraitement la tête. Pour le coup, elle ne pouvait que lui donner raison. Même si elle adorait mettre les pieds dans le plat, Edith était vraiment sympa. « Si tu as besoin d’un chauffeur pour la ramener demain, tu me fais signe ? » La brune leva un regard surprit vers Doryan. Elle ne s’était pas attendue à ça. Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance en elle pour bien s’occuper d’Edith, sinon il aurait décrété que ce serait lui qui viendrait la chercher. Non, il proposait de l’aider et ça impliquait qu’ils se revoient le lendemain. Même si c’était logique elle se demanda s’il y avait pensé. Elle se demandait encore plus pourquoi il voulait s’infliger ça après tout ce qu’il lui avait dit la dernière fois. « J’y manquerai pas, merci. » Répondit-elle malgré tout, après un instant d’hésitation.

Se retrouver de nouveau dans la voiture de Doryan était décidemment très étrange. Partout où elle posait les yeux, Soledad voyait les souvenirs de tous les trajets qu’ils avaient fait ensemble. Les discussions qu’ils avaient eues, les rires qu’ils avaient partagés, les moments où ils s’étaient râlés dessus parce que Doryan s’était trompé de chemin. C’était des bons souvenirs, mais des souvenirs qui ne revivraient plus jamais et ça la laissait amère. Au final, se retrouver dans cette voiture, c’était surtout se reprendre en pleine face tout ce qu’elle avait perdu. Désormais, elle était assise là, non pas à sa place, mais comme une simple invité. Sa présence n’était qu’éphémère, sa présence n’avait plus aucune importance. Soledad le savait, elle ne nourrissait aucun espoir stupide, mais ça faisait tout de même mal de s’en rendre compte. De réaliser que même des mois plus tard, la douleur pouvait toujours être aussi vive. Puisque penser ainsi était déprimant au possible, et que l’idée de faire se trajet dans le silence était tout simplement inimaginable, Soledad prit la parole pour remercier Doryan d’être revenu la chercher. Elle se doutait que ça ne devait pas être simple pour lui, mais il l’avait tout de même fait et elle lui en était reconnaissante. Elle ne comprit pas le regard que ses propos provoquèrent. « J'avais oublié que tu pouvais te téléporter. » La mexicaine cligna des paupières, perdue. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il mentionne la magie. Certes. Il avait raison, elle pouvait faire ça, mais ça n’avait rien à voir avec ses remerciements. « Tu veux que je me gare quelque part et que je fasse le guet ? » Cette fois, ce fut à son tour d’être surprise. Elle le regarda avec de grands yeux et se demanda même un instant si elle avait bien compris. Mais non, elle n’avait pas rêvé. Doryan qui proposait de la couvrir pendant qu’elle faisait de la magie, elle ne savait vraiment pas quoi en penser. Et puis ce n’était pas tout ce qui la chiffonnait. « Quoi ? Non… Ce n’est pas ce que je voulais dire, Doryan. » Pourquoi fallait-il toujours qu’il torde ses paroles ? Même quand elle voulait juste le remercier, il parvenait à trouver une forme de reproches. « Tu as fait un aller-retour pour moi, je ne vais pas te lâcher à mi-chemin. » Souffla-t-elle. Quelques mois plus tôt, elle aurait certainement ajouté qu’elle ne voulait pas le priver de sa charmante compagnie, que sinon il s’en mordrait les doigts, mais cette fois elle retint ses mots. C’était plus sage ainsi, même si elle trouvait cela particulièrement difficile de lutter contre ses réflexes. « Ca ne me dérange pas que tu me ramènes. » Ajouta-t-elle, sincère. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû dire ça, qu’elle n’aurait pas dû penser ainsi, mais se rappeler qu’ils étaient censés être ennemis était bien plus difficile.

Avant que l’ambiance ne tourne à la gêne dans l’habitacle, Soledad décida de complètement changer de sujet. Et ça tombait bien, elle avait le sujet parfait pour totalement changer les idées à Doryan : annoncer que les pompiers étaient éliminés du concours de meilleur métier au monde. Tout en déroulant ses arguments, la mexicaine vit avec un certain plaisir que le moldu réagissait aussitôt. « On ne t'a pas abandonné, on a troqué le camion pas pratique pour les manœuvres et un peu tape à l'œil pour une voiture passe partout. » Oh, alors ça c’était complètement faux. Isaac avait réussi une fois à se garer pile devant son immeuble, il aurait pu le faire une seconde fois sans problème. C’était vraiment un argument nul. Il ne pouvait quand même pas imaginer qu’elle allait accepter ça. « Es tontería, il n’y a pas besoin de manœuvres pour me déposer devant chez moi. » Rétorqua-t-elle. Quant à l’abandon, Doryan n’était peut-être pas concerné, mais Mike, Eddy et Isaac avaient sciemment choisit de l’abandonner à l’hôpital. Peut-être parce qu’ils avaient une motivation cachée, mais le résultat restait le même. D’ailleurs ce trajet en voiture en était la preuve. « Et il n’y a pas de on, je ne vois pas tes collègues dans cette voiture. » Souligna-t-elle. Tout comme il avait été le seul à se proposer pour la ramener, il était le seul dans sa voiture. Il ne pouvait pas représenter les pompiers à lui tout seul. Ce qu’avançait Soledad était donc toujours valable, l’équipe avait choisi de la laisser derrière. « J’espère qu’ils savent que je n’oublierai pas cet affront aussi facilement. » Ajouta-t-elle-même si elle se doutait que c’était un peu inutile. Les pompiers la connaissaient, ils ne pouvaient pas s’imaginer qu’elle allait laisser passer ça. Du moins, s’ils finissaient par se revoir, ce qui n’était pas vraiment assuré maintenant qu’elle n’était plus avec Doryan. Par Merlin, pendant une seconde elle avait oublié qu’ils ne fréquentaient pas les mêmes cercles et qu’ils n’avaient plus de raison de se croiser. Son sourire vacilla sur ses lèvres à cette réalisation.

« Tu as une voiture climatisée, un poste radio fonctionnel, tu peux reculer ton siège pour être plus confort, personne ne peut te casser les oreilles avec la sirène et tu as un chauffeur rien que pour toi. Ces quelques points oh combien positifs permettent au métier de pompier de rester en lice pour le meilleur métier du monde, c'est dans les règles. » Se tournant vers Doryan, Soledad afficha une moue. Sérieux, est-ce qu’il entendait ses arguments ? Non parce que la mexicaine, c’était loin, très loin de la convaincre tout ça. Qu’il tente de défendre son métier, d’accord, elle ne s’était pas attendue à autre chose de sa part, mais il pourrait faire un peu plus d’efforts quand même. Bientôt, Sol allait croire qu’il ne voulait pas vraiment la convaincre. « Ces quelques points, comme tu dis, n’ont justement rien à voir avec le métier de pompier. A la limite, si tu défendais le métier de chauffeur… » Elle laissa flotter le silence quelques instants avant de conclure « Mais là je ne peux pas accepter tes arguments. » Elle lui adressa un sourire qui signifiait clairement désolé mais je ne suis pas désolée. Il n’allait quand même pas l’avoir. « Je n'ai pas vu ton meilleur ami le médecin te proposer de te ramener, son métier est éliminé pour abandon lui par contre. » Soledad grimaça de nouveau, ça sortait vraiment de nulle part ça. « Ce n'est pas moi qui fais les règles non plus. » Alors ça, c’était bien dommage, parce que cette règle là, Soledad comptait bien la contester. Pas par solidarité envers le médecin moldu, oh elle était sûre que c’était un très bon médecin, mais bien parce qu’elle savait que cela enquiquinerait Doryan. Elle secoua la tête. « Mon meilleur ami le médecin avait déjà terminé sa mission quand tes collègues ont décidé de partir sans moi, il ne peut donc pas m’avoir abandonné. Et ce n’est pas lui avait insisté pour que je vienne jusqu’à l’hôpital. » Argua-t-elle. Elle n’allait certainement pas laisser Doryan oublier que ses collègues avaient tout fait pour éliminer le métier de pompier. Ils étaient où les beaux discours sur les coéquipier qu’on ne lâchait pas, hein ?

Soledad mit quelques secondes à réaliser qu’ils étaient arrivés dans son quartier. Quelques instants plus tard, la voiture s’arrêtait devant son immeuble et le silence s’installa dans l’habitacle. Machinalement, la mexicaine suivit le regard de Doryan qui était posé sur la porte de son chez elle et pendant un bref instant, elle sut exactement ce à quoi il songeait. Ils avaient fait ce trajet de nombreuses fois, vécu cet instants tellement de fois, et pourtant, soudainement, elle se retrouvait à ne pas savoir quoi faire. Ca avait un goût de déjà-vu. Un goût d’amertume. Parce qu'avant, c'était ensemble qu'ils sortaient de la voiture pour entrer chez elle. De nouveau, les souvenirs émergeaient et il lui fallut quelques instants pour les repousser. « S'ils venaient vraiment sonner à ta porte et qu'ils t'embêtaient » La voix de Doryan la ramena à la réalité. Cillant, elle se tourna vers lui. « Envoie moi un texto, je les refroidirai. » Une expression amusée finit par s’échapper des lèvres de la mexicaine. La gêne qui menaçait de s’installer dans la voiture venait de s’évaporer et elle en était reconnaissante au pompier. « Tu crois qu’ils en seraient capables ? » C’était une question rhétorique, bien sûr qu’ils en étaient capables. La véritable question se serait pourquoi viendraient-ils exactement ? La tanner, oui, mais à propos d’elle, ou de Doryan ? Soledad préféra ne pas formuler cette question. « Si tu les refroidis, je veux assister au spectacle. » Ajouta-t-elle finalement, avec un sourire amusé. Ce n’était peut-être pas sage de dire ça, de s’imaginer qu’ils allaient se revoir d’une manière ou d’une autre, mais au moins ça promettait d’être divertissant. Enfin sauf s'il entendait les refroidir en leur annonçant qu'ils avaient été frapper à la porte d'une sorcière. « Je suis content de t'avoir vu en forme. » Soledad se figea, elle ne s’attendait pas à ce qu’il mentionne leur dernière rencontre, même à demi-mot. L’espace d’une seconde, elle ne sut quoi dire, puis elle finit par se reprendre. « C’est mieux comme ça, hein ? » Elle eut un sourire, puis une hésitation avant d’ajouter. « Merci encore de m’avoir aidé, ce soir-là. » Même si ce soir-là ça avait été difficile, et que la peur l’avait poussé à vouloir fuir à tout prix, elle était sincère. Sans lui, elle ne s’en serait peut-être pas tiré, elle ne pouvait pas prétendre le contraire.

Alors qu’elle s’était détournée pour sortir, Soledad hésita. Elle se figea, une main posée sur la poignée de la portière sans réellement l’enclencher. Doryan avait mentionné la dernière fois qu’ils s’étaient vus et elle ne parvenait plus à tenir les souvenir au loin. Tous les doutes et la douleur. Entre les discussions qu’ils avaient eu ce soir-là et comment s’était déroulées les dernières heures qu’ils venaient de passer ensemble, elle était complètement perdue. Il semblait qu’un fossé existait entre ces deux moments et elle ne parvenait pas à comprendre comment c’était possible. Il y avait tant de différence entre les discours qu’il lui avait tenu et le comportement qu’il avait avec elle depuis qu’il était entré chez Edith, qu’elle ne savait plus quoi croire. Il ne la regardait plus avec dégoût, plus avec peur, même maintenant alors qu’ils étaient seuls, mais elle ignorait ce qu’elle devait en penser. Ils discutaient, ils plaisantaient, et soudainement ça paraissait presque comme avant. Elle hésita une seconde de plus, et puis les mots franchirent ses lèvres avant qu’elle ne puisse les retenir. « Est-ce que… Tu crois toujours ce que tu m’as dit ce soir-là ? » Elle ne parlait pas de sa vision des sorciers ou de la magie. Ou de son envie de les priver de leur magie, une idée qui la rendait toujours aussi mal. Elle chercha le regard du moldu, regrettant déjà ses mots, autant qu’elle ne parvenait à les retenir. « Que nous deux c’était faux… Tu le penses toujours ? » Qu’elle était un monstre. Une manipulatrice. Qu’elle était capable de lui avoir fait avaler des potions pendant des mois. Que leur relation avait été du vent, une illusion qu’elle avait créée, elle, juste pour s'amuser, ou lui faire du mal. Ou les deux. C’était cette question-là qui au fond la torturait le plus. Parce que les huit mois qu’ils avaient passés ensemble avaient été vrais, ils avaient même été importants pour elle. Mais soudainement, ça lui revint en pleine figure, leur dernière discussion, tous les mots qu’il lui avait balancés et lui avaient fait tant de mal. Tout ce qu’elle ne voulait pas vivre de nouveau, elle venait de s’y exposer. Comme si elle ne savait pas déjà ce qu’il allait répondre. « Je… Excuse-moi… Oublie-ça. Mierda, j’aurais mieux fait de me taire. » Ou d’apprendre sa leçon apparemment. Le cœur battant trop vite, sa main actionna la poignée de la portière à l’aveuglette. « Hum, merci de m’avoir déposé chez moi. » Soledad tenta un faible sourire, se rattrapant clairement aux branches de sa bêtise.


CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mar 12 Sep - 21:49
Le temps fera les choses
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Parler de sa non vantardise à Soledad et penser qu’elle irait dans son sens, c’était un espoir vain. Pas de panique, ça Doryan le savait très bien. Elle n’avait jamais été dans son sens depuis qu’il la connaissait, ça ne serait pas aujourd’hui que ça changerait et, il s’en moquait, au contraire, il attendait ses réponses avec une impatience qu’il ne dissimulait même pas. Ainsi il se vantait trois fois par jour, tous les jours. Il eut un petit rire mais trouva une nouvelle parade, ce n'était pas de la vantardise, il était le meilleur et ce n'était pas un être vantard que de le dire, la fausse modestie très peu pour lui. Il leva les yeux au ciel en l'entendant parler de ses chevilles. Il y a de cela quelques mois à peine, il lui aurait rétorqué qu'elles étaient gonflées et qu'un massage ne serait pas de refus. Il est évident qu'il ne pouvait pas dire cela. La vérité, c’est qu’il savait ce qu’il en était réellement, c’était le meilleur et même si Soledad ne le croyait – rien que pour l’enquiquiner – et qu’elle le pensait vantard, s’il passait les portes facilement, qu’il n’avait pas mal aux chevilles, c’est tout simplement parce qu’il ne se vantait pas. Le super médecin, il savait ce que c’était de faire accoucher quelqu’un avec un camion qui roule à toute vitesse ? Non, lui on ne l’appelait que quand tout allait bien, que les sages femmes avaient fait tout le travail, voilà pourquoi il ne la ramenait pas plus, petit joueur. Soledad aussi c’était une petite joueuse, elle venait l’enquiquiner avec sa tension mais elle se dégonflait quand il lui proposait de vérifier cela et de la lui prendre. Elle fit un pas vers lui, oh attendez, est ce qu’il n’aurait pas parlé trop vite ? Son petit regard plein de malice n’augurait rien de bon et hop, c’était reparti pour la plus grosse bêtise du monde. Il avait une veine qui palpitait, non mais n’importe quoi, elle disait vraiment que des bêtises. Il eut un reniflement dédaigneux lorsqu’elle appela le médecin par son nom de famille, non mais dans deux secondes, elle allait l’appeler Gabriel – oui il a un nom à s’appeler Gabriel – et dire qu’ils étaient les meilleurs amis du monde, ils buvaient une bière tous les soirs dans le bar d’en face. NON, il n’était pas jaloux, c’est juste que l’autre il se la pétait alors qu’il n'avait rien montré de folichon, que le bar d’en face bah ses bières n’étaient pas bonnes bien sûr que si c’est un argument et qu’en plus, Doryan n’avait aucun problème de tension puisque son métier, c’était le meilleur. Il n'avait aucun problème de palpitations ou alors, s'il en avait, c'est parce que Garcia se pavanait tellement que ça embêtant drôlement Doryan qui ne pouvait répliquer à chaque fois. En plus, malgré la supériorité évidente du métier de Doryan, il semblerait que Soledad n'ait pas vraiment dit ça au médecin. Il ne saurait pas ce qu'elle avait dit, ses lacunes en espagnol étant trop importantes, la faute aux leçons où il avait été pour le moins dissipé.

L'arrivée d'Eddy ne fut pas des plus apaisantes. Il en voulait à Soledad de porter une blouse blanche, ce n'était pas le seul, Doryan aussi ça l'embêtait. Sauf que loin de focaliser ses reproches sur Soledad, Doryan pris aussi, comme s'il avait la moindre influence sur son ex, la bonne blague. Justement, le fait qu'il ait été là avait poussé Soledad à la provocation. Il les laissa après avoir réussi à faire rougir Soledad, ça n'était pas un exploit qu'il ne s'enorgueillisse pas. Doryan en profita pour régler ses comptes avec la demoiselle. Elle aurait pu répondre, elle n'avait rien à perdre à aller dans son sens, là où ça aurait fait plaisir à Doryan... d'accord faire plaisir à Doryan ça n'était pas la priorité mais tout de même. Eh bien non, Soledad ne lâchait pas, c'était désolant, même lui pour lui faire plaisir, il aurait été capable de dire cela. Bon probablement parce que c'était tout sauf un mensonge. Elle, elle voulait gagner quelque chose, c'était quoi cette mentalité bon sang. « Que tu veuilles tuer Eddy, ça, tu n'es pas la seule. » Il n'avait pas envie d'imaginer Soledad coucher avec le latino, même si en effet, ça ne le regardait pas et qu'il savait bien qu'il n'avait pas son mot à dire. D'ailleurs il ne dirait rien à ce sujet. Pour le reste par contre « Tu meurs de honte avec ou sans ce mensonge  ça ne te change rien, tes joues sont déjà rouge. » il essayait de ne pas trop sourire, même si, le fait qu'elle soit gênée pour si peu, ça ne pouvait que l'inciter à la faire réagir davantage. « Est ce qu’il faut absolument que tu gagnes quelque chose en échange? » Il n’avait rien à lui offrir qui pourrait intéresser Soledad et il en avait bien conscience, il fouilla dans ses poches à la recherche d’un trésor. Un paquet de mouchoir, inutile contre les joues rouges, les clés de son casier, c’est pas comme si c’était la chose la plus merveilleuse au monde, un bonbon à la menthe ! Il sortit le petit bonbon en question pour le tendre à Soledad « J’ai! Soledad, en échange, je te propose ce bonbon à la menthe. » Oui, d’accord, ça ne vendait pas du rêve, mais ça c’était parce qu’il n’avait pas raconté l’histoire du bonbon. « Je l’ai reçu suite à un passage dans un restaurant, je te passe les détails du monsieur qui avait fait un arrêt cardiaque, c’est la routine. » La routine pour lui uniquement, certes, mais c’était pas intéressant, il ne cherchait pas à se faire mousser et puis c’est pas comme si Soledad n’avait pas l’habitude, plus rien de ce qu’il pouvait dire au sujet des pompiers ne la faisait rêver. « Il y avait un petit garçon qui regardait toute la scène et quand il a vu que son papa respirait de nouveau, il a voulu me remercier, il m’a tendu cinq bonbons. » Une récompense qui valait son pesant d’or d’après Doryan « En échange de ta coopération, je t’offre le dernier. » Alors déjà, qu’elle ne lui dise pas qu’il venait d’inventer l’histoire, il serait très vexé, qu’elle ne lui dise pas non plus qu’elle préférait les bonbons au chocolat... ou à la fraise, ce serait bien le genre de préférer la fraise uniquement dans ce cas de figure. Elle ne pouvait pas dire non, c’était un présent à la hauteur des balivernes qu’elle pourrait sortir pour aider Doryan.  

Etant donné qu’ils étaient d’accord pour éliminer Eddy qui n’était plus un ami, il fallut un projectile et Soledad ne se baladait même pas avec une brique, bien sûr que c’est scandaleux. Les sacs de filles, il y avait toujours tout un tas de choses dedans mais là, elle allait lui faire croire que le truc le plus lourd dedans, c’était un petit miroir ? Elle n’avait pas un parapluie ou une trousse à maquillage ? Elle se maquillait non ? Elle n’avait jamais besoin de faire de retouche, genre. Le seul truc qu’elle trouva à dire c’est que son sac n’était pas lourd, il la regarda blasé, ah c’était bien sa veine, il avait face à lui la seule fille qui ne se baladait pas avec un sac de quinze kilos. En prime, voilà qu’elle ne le lâchait plus avec cette histoire de souris. Elle était agaçante à se scandaliser pour rien, comme s’il était du genre à balancer des objets sur des souris pour les assommer, les seules choses qu’il balançait c’était des coussins sur les gens ou encore le jouet de Belle. Bon c’est vrai dans un cas, les gens n’adoraient pas mais dans l’autre, Belle adorait qu’il lui lance son jouet. Face à tant de mauvaise foi et parce que je dois faire avancer le rp Doryan abandonna le sujet et préféra rejoindre tout le monde dans la chambre d’Edith, aucun commentaire sur le fait qu’ils étaient tous chiants, c’est même plus nécessaire de préciser.

Une fois le troc du camion pompier pour sa voiture, ses collègues horribles remplacés par des cookies et des fleurs, Doryan fut de retour à l'hôpital. Le thème de la soirée n'ayant pas changé, Edith recommençait à l'embêter, quelle drôle de façon de dire qu'elle n'aimait pas les fleurs qu'il avait choisi, les donner à Soledad. S'il avait eu l'intention de lui en acheter, il aurait ramené deux bouquets. Le problème c'est que tenir tête à Edith ça n'était pas la peine, elle ne le lâcherait pas, autant céder.  Elle avait la critique facile la mamie, il n'était pas prêt pour une demande en mariage... oui mais dans quel monde elle s'imaginait qu'il ait envie de se marier avec son ex, même sans connaître les tenants et les aboutissants, un peu de logique que diable. Elle se trompait en prime, bien sûr qu'il était prêt pour les demandes en mariage, il fit donc un petit effort pour qu'Edith en ait pour son argent et se retrouva cueillit par Soledad, son regard brillant face à l'emploi de l'espagnol et la fierté de reconnaître ce mot, ce qui n'était pas franchement positif mais qu'importe, au moins une leçon qui était rentrée. Il les avait choisis pour Edith, il roula des yeux, jetant même un regard vers la personne alitée pour qu'elle dise quelque chose, Soledad gâchait tout. Avant même que cette brave dame vienne en aide à Doryan, Soledad décréta qu'il était temps qu'ils prennent congés. Il profita de cette lâcheté pour glisser à Edith des choses qui lui firent très plaisir et l'idée d'être maudit, en espagnol, une fois de plus, dès le lendemain par Soledad lui fit plu énormément, c’est fou comme il se satisfaisait de peu de choses quand il s’agissait de faire suer les gens. D'accord cette soirée n'était pas vraiment ce qu'il avait prévu mais il devait reconnaître que ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas autant souri et même s'il avait été la cible très régulièrement et qu'il n'avait pas eu d'alliés sur le long terme, il en garderait un bon souvenir de cette soirée. C'est d'ailleurs en songeant à cela qu'il glissa à la demoiselle à côté de lui qu'il appréciait sa voisine, certes elle était une enquiquineuse de première mais ça, c'était ce qu'il préférait chez les gens. C'est tout naturellement qu'il proposa à Soledad de filer un coup de main et de venir les chercher demain. Ce n'est qu'en sentant le regard de Soledad sur lui qu'il se souvint qu'il n'était pas forcément le bienvenu. S'il ne retira pas sa proposition, il comprit bien qu'elle répondait avec politesse et qu'il pourrait vaquer à ses occupations demain, il ne serait pas interrompu pour passer à l'hôpital.

Lentement, sinueusement, le temps reprit son cours. S'il leur avait offert une jolie parenthèse, il était temps de retourner dans la temporalité qui était la leur et la voiture, à moins que ce soit le fait d’être que tous les deux, joua ce rôle. Tout débuta par une phrase et une sensation de malaise en retour, il n’avait pas réfléchi et lui faisait perdre du temps. Afin de réparer cette erreur, il lui proposa de se garer et de la couvrir pendant qu’elle rentrait chez elle. Pourquoi elle le regardait comme ça ? Ah, ce n'est pas ce qu’elle voulait dire. Elle n’avait pas attendu pour rien alors qu’en moins d’une minute elle aurait été chez elle ? totalement que si. Oui, c’est vrai, il avait fait ce trajet pour elle mais c’est parce qu’il avait zappé que c’était une sorcière, parce qu’elle ressemblait à une fille sans magie, qu’il s’était inquiété pour elle, ça n’avait aucun sens. ça n’avait pas non plus beaucoup de sens qu’elle veuille qu’il la ramène mais à la rigueur, ça n’était pas grave, le temps pouvait se suspendre encore quelques instants.

La discussion reprit donc sur le meilleur métier du monde, tout le monde est d’accord pour dire pompier. Elle venait d’éliminer le métier, oh bordel, ce qu’il ne fallait pas entendre. Non mais ça, c’était la faute des trois loustics, ça y est sous prétexte qu’il voulait reformer un couple mort et enterré, ils avaient fait n’importe quoi et lui il réparait les pots cassés. Tout allait bien, Doryan défendrait bec et ongle son métier, elle n’avait pas été abandonnée, ils avaient changé de voiture pour que ça soit plus cocooning et que personne ne les enquiquine. Il inspira lorsqu’elle parla espagnol, ça c’est de l’anti-jeu, il faudrait lui dire « J’ai pas suivi la leçon avec ce mot, je devais être concentré sur autre chose ce jour-là » ses lèvres par exemple « ça veut dire quoi ? » Pas de manœuvres pour se garer devant chez elle, imitant Edith, il fit pouet pouet avec sa main « T’en sais rien, imagine un gros camion s’est garé devant chez toi, je prends mes précautions et puis j’aime mieux ma voiture. » Il n’y avait pas de on, elle ne voyait pas ses collègues, il s’arrêta de regarder la route – ça va il y a un feu rouge – pour l’observer gravement « Tu es quand même pas en train de te plaindre qu’ils soient pas là ? Ils auraient bien voulu venir, j’ai dit que j’avais plein de bazar sur les sièges arrières, ils pouvaient pas monter. » Oui, c’était un mensonge, il n’y avait rien… après c’était aussi un mensonge le fait qu’ils aient voulu venir, ils semblaient plutôt ravis que Doryan aille chercher Soledad. Elle n’avait pas l’intention d’oublier cet affront, tandis qu’il redémarrait, Doryan eut un petit rire « Oh mais j’espère bien, je te le rappellerai pour que tu leur fasses la misère. » Merde, il devait défendre le métier de pompier zut c’est vrai, il reprit donc d’une voix très assuré mais, d’après le regard qu’il sentait posé sur lui, ça ne prenait pas. Aucun effort, comme d’habitude, bon elle n’avait pas spécialement tort, oui c’est chiant et ohlala elle ne pouvait accepter ses arguments. Bon changement de programme, il allait déjà éliminer la concurrence, non c’est pas mesquin, les affaires sont les affaires. « Déjà, c’est Edith qui voulais que tu viennes, on a suivi les volontés d’une grand-mère blessée voulant être rassurée. D’ailleurs, il t’a forcé à abandonner cette pauvre Edith, heureusement qu’elle était avec des pompiers, pour t’entraîner visiter son hôpital. Ça c’est pas du tout mais alors pas du tout professionnel. » Avant qu’elle ne dise qu’il avait abandonné Edith aussi, il compléta ses dires « Et moi je suis resté avec toi parce qu’on abandonne pas un membre de l’équipe même si le membre est un stagiaire un peu girouette et prêt à pactiser avec l’ENNEMI. » Meuh non c’était pas trop « Et si, il y a un on, on est une équipe et puisque moi je ne t’ai pas abandonné, que j’ai bravé tous les dangers pour te rejoindre. » les dangers en question, la queue dans la boulangerie et le choix de fleur chez le fleuriste, c’est hyper galère on se rend pas compte « Tu ne peux pas nous éliminer. »

Le problème c’est qu’ils avaient beau s’amuser comme des enfants, le trajet ne dura pas éternellement et il finit par couper le moteur en arrivant devant chez elle. Et bon sang, s’il avait pu faire durer ce trajet plus longtemps pour ne pas avoir à regarder aussi vite cette allée qu’il ne remonterait pas, qu’il puisse empêcher les souvenirs de remonter et la tristesse à l’idée d’avoir tout perdu, il l’aurait fait. De toute façon, ça serait arrivé dans tous les cas. Il resta quelques secondes à essayer d’empêcher les souvenirs de l’engloutir et se concentra sur autre chose, ses collègues, une belle porte de sortie. S’ils venaient la voir, l’embêter, la coller, qu’elle le prévienne, il se débrouillerait pour les empêcher de l’enquiquiner. Il tourna la tête en entendant sa question, oh bah d’après elle ? Est-ce que ça n’était pas le genre de la maison. Il eut un  petit rire en entendant qu’elle voulait assister à cela « Je t’enverrais un code secret, ce sera glaçon, ça voudra dire que tu devras te pointer DISCRETEMENT à la caserne et je les arroserais avec le tuyau en leur faisant promettre de pas t’embêter et j’arrêterai pas jusqu’à ce qu’ils cèdent. » Un plan machiavélique mais plutôt drôle. Toutes les bonnes choses ayant une fin, chacun devait retourner dans son monde, avant qu’elle ne parte, il lui glissa qu’il était content de l’avoir vu en forme. Il eut un sourire en l’entendant dire que c’était mieux ainsi, elle ne croyait pas si bien dire, il avait vraiment eu peur pour elle. Il hocha la tête « Je ne t’aurais jamais laissé tomber Soledad. » le combat était déloyal et il ne laisserait jamais quelqu’un se faire malmener de la sorte… bon et puis, il s’agissait de Soledad, bien sûr qu’il allait l’aider.

« La dernière fois que tu m’as dit d’oublier quelque chose, ça a un peu gâché la soirée. » C’était d’ailleurs à cet endroit que Doryan s’était dit qu’il devait prendre des risques pour tenter de sauver leur relation. Mais à l’époque, il savait qu’il la perdrait s’il ne faisait rien, s’il ne disait rien et il avait de l’espoir, l'envie de tout tenter pour continuer à la voir. Là, il n’y avait rien  sauver et il en avait bien conscience. Il s’était investi dans cette relation. Sans pouvoir dire qu’il avait fait de gros efforts parce que la plupart du temps, ça avait été plutôt naturel, il avait quand même changé certaines choses dans son comportement à lui et c’était bien dans le seul but de lui plaire – et que leur relation dure sur le long terme. Sauf que tout cela, il l’avait fait en ayant parfaitement confiance en elle. Aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Il ne niait pas le fait qu’ils soient proche, parce qu’ils avaient passé des tas de moments, de bons moments même, ensemble, mais pour autant, il était hors de question qu’il s’investisse à nouveau. Qu’il soit une bonne poire, c’était un fait avéré. Il ne se posait pas de questions, ne remettait pas en doute les dires des uns et des autres, pourquoi l’aurait-il fait ? Le fait qu’elle ait décidé de le garder hors de sa vraie vie, alors même qu’ils passaient un maximum de temps ensemble, ça ne passait pas le moins du monde. Peu importe les raisons qu’elle pouvait évoquer, elle n’avait pas essayé d’aborder le sujet et pour lui, ça restait un manque de confiance, ce constat lui restait totalement en travers de la gorge, il se sentait toujours trahi. Il hésita quelques secondes à la laisser partir mais s’il lui reprochait son silence, il serait hypocrite de se taire et de se cacher derrière le fameux tu m’as dit d’oublier déjà tenté et l'échec avait été indiscutable. Il posa sa main sur son bras pour l’inviter à rester dans la voiture sans avoir à le lui demander. Presque aussitôt, il regretta son geste, craignant une réaction craintive de sa part et il s’empressa de réparer cette bêtise en retirant sa main pour la poser sur ses cuisses, regardant droit devant lui « Je n’ai pas l’intention de te faire du mal. » Ni même de la retenir contre sa volonté pour tout avouer. Ca n’était pas facile, c’était un geste simple, un geste qu’il avait fait des centaines de fois, avec des gens en général mais aussi avec Soledad, sauf que tout avait changé entre eux et que le moindre mouvement pouvait être vécu comme une agression. « Je voudrais répondre. » Il attendit quelques secondes, sans tourner la tête vers elle, attentif aux bruits mais puisqu’il n’y eut pas de mouvement, il en conclut qu’elle ne partirait pas, par crainte qu’il ne la retienne de force, par curiosité, ou même parce qu’elle ne savait pas quoi faire, dur à dire. Ce qui était sûr, c'est que ce n'était pas par envie de passer plus de temps avec lui, oui, ils en étaient là. « Je pense toujours que tu aurais dû m’en parler, quitte à avoir ton bout de bois à portée de main au cas où ça ne se passait pas comme tu l’espérais. » Même s’il restait convaincu qu’il n’aurait pas eu de réactions violentes envers elle, il savait ce qu’était la peur et ce besoin de se protéger.  

Il la pensait toujours responsable de leur rupture par son manque de confiance envers lui, non, il ne le dirait pas à haute voix parce qu’ils allaient encore se prendre le chou, il savait déjà qu’elle nierait ce manque de confiance, préférant parler de peur, même si pour lui c’était lié, elle avait eu peur parce qu’elle n’avait pas eu confiance en lui, en ses réactions, en sa façon de la percevoir et il ne lui pardonnait pas. Tout comme il ne lui pardonnait pas ce soir dans sa boutique, oui, elle avait eu peur, il le comprenait mais elle avait eu toutes les cartes en main pour changer leur destin et elle n’avait rien fait, pire, elle l’avait laissé découvrir les choses de façon brutale alors qu’il avait une confiance aveugle entre elle, idiot qu’il était. « Néanmoins je me suis trompé sur tes intentions. » Il fit la moue cherchant comment formuler la chose « Avec le recul » et en ayant vu aujourd’hui comment Soledad se comportait avec lui, mais aussi avec les autres personnes sans magie avec qui elle avait parlé « je pense que tu n’as pas changé qui tu étais pour être avec moi. » Effectivement, il s’était trompé sur elle. Ca avait été plus facile de se convaincre qu’ils n’étaient pas sur un pied d’égalité, que d’accepter le fait qu’il avait fait confiance à la mauvaise personne. Ses propos voulaient dire autre chose, quelque chose qu’il devait aborder avec elle, il en avait bien conscience. Le reconnaître n'était pas facile parce que ça lui donnait une part de responsabilité « Si ça a marché entre toi et moi, ce n'est pas dû à une quelconque substance. » Le petit tour à l'hôpital l'avait fort bien démontré, aucune potion ne durait aussi longtemps. Il n'y avait plus aucun effet puisqu'il était en colère contre elle, elle ne lui aurait jamais fourni ce genre de potion, un peu de logique. Et malgré les émotions négatives, le fait qu'il se soit répété sans arrêt qu'il devait garder ses distances, ne pas trop lui parler, le naturel était revenu avec force et leurs joutes verbales avaient repris. Impossible de se méprendre, il n'avait rien bu, rien inhalé et ça ne l'avait pas empêché de passer un très bon moment avec elle. « Si ça a fonctionné, c'est parce qu'on était sûrement compatible, pas parce que tu m'as donné quelque chose à boire. » Cette phrase ne faisait pas du bien. Ils étaient compatibles, à la bonne heure, ça n'empêchait en rien le fait qu'il n'avait pas de magie et qu'elle, elle en avait, ils n'avaient donc rien à faire ensemble. Il avait aussi conscience d'une autre chose, ils étaient des traîtres, l'un comme l'autre. Ce qui les avait liés était assez fort pour qu'ils fassent le choix de ne pas condamner l'autre en le balançant. Sympa sur le principe mais ça les mettait tout deux en danger. Et pourtant, lorsqu'il tourna la tête pour la regarder Doryan eut la confirmation que rien ne le ferait jamais changer d'avis, tant pis pour le danger, cette fille avait trop compté pour lui pour qu’il puisse la mettre en danger, la trahir, lui causer du tort, plus qu’il ne l’avait déjà fait en tout cas.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 16 Sep - 17:00




Le temps fera les choses, on verra si on ose
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



« Que tu veuilles tuer Eddy, ça, tu n'es pas la seule. » Attendez, pause. Stop. Ils étaient d’accord sur quelque chose ? Non parce que pour le coup, Soledad n’avait pas l’impression que Doryan parlait d’une tierce personne. Par Merlin, mais c’était un miracle. Le temps devait avoir suspendu son cours, quelque chose devait avoir dérangé le bon fonctionnement de l’univers, la terre ne devait plus tourner dans le bon sens, Soledad ne voyait pas d’autre explication. Que Doryan et elle tombent d’accord, ça n’arrivait à peu près jamais. Du moins pas quand ils pouvaient s’enquiquiner encore et encore à la place. Il allait bientôt neiger, c’était une certitude. Oui en plein mois de septembre, c’était dire à quel point c’était rare qu’ils soient d’accord sur un sujet ou rétorquer était encore possible, et tout aussi agréable que de simplement s’accorder. C’était bien la preuve que le sujet était important. Bon, d’accord, il s’agissait de leur volonté de mettre fin à la vie d’Eddy, il y avait certainement mieux comme sujet sur lequel se retrouver, mais Soledad s’en contenterait. Il fallait dire que le pompier avait fait fort et qu’elle s’en serait clairement bien passé. La mexicaine n’était pas prude, mais elle ne faisait pas non plus dans la provocation gratuite alors il y avait encore des sujets qui la faisaient rougir de gêne. Celui-là en était l’exemple parfait. Et en plus, Doryan voulait qu’elle renchérisse sur le sujet, qu’elle mente si c’était nécessaire, tout cela pour gonfler un peu plus son égo. Une idée qui était loin de la convaincre. « Tu meurs de honte avec ou sans ce mensonge ça ne te change rien, tes joues sont déjà rouges. » Alors déjà, elle n’aurait pas besoin de mentir, mais c’était inutile de le préciser à Doryan. Si les choses avaient été différentes entre eux, Soledad aurait peut-être fini par le dire au moldu, mais pour le moment elle préférait retenir ses mots. « Ca change que tu me demandes d’aborder un sujet privé devant Eddy et tous les gens de ce couloir. Et je t’ai déjà dit de laisser mes joues tranquilles. » Ca changeait que les choses n’étaient plus les mêmes entre eux et qu’elle n’avait aucun besoin de raviver ces souvenirs. Elle n’avait aucune envie de se remémorer tous ces instants qu’ils avaient vécus ensemble et qui n’auraient plus lieu. Ca n’appartenait qu’à eux et si Doryan voulait se faire mousser, c’était son choix, mais elle, elle préférait éviter de remuer le passé juste pour amuser les pompiers. Et contenter son ex.

« Est ce qu’il faut absolument que tu gagnes quelque chose en échange ? » Soledad fronça les sourcils. La question c’était plutôt pourquoi est-ce qu’il serait le seul à y gagner quelque chose ? C’était elle qui mourrait de honte et en plus elle devait se retrouver sans rien. Non merci. « Tout à fait. Ca s’appelle l’égalité, tu as quelque chose à y gagner, je dois aussi avoir quelque chose à y gagner. » Argua-t-elle en levant le menton. Non mais comme s’il allait l’avoir aussi facilement. Oh, Soledad n’avait toujours pas l’intention de dire quoi que ce soit à Eddy, ou même aux autres pompiers, mais ça n’allait pas l’empêcher de contrer les propos de Doryan tant qu’elle le pourrait. De toute façon elle savait déjà que son silence était inutile, elle ne doutait pas que les pompiers avaient déjà eu de nombreux récits de leurs étreintes. Elle évitait simplement d’y penser quand elle les côtoyait, c’était bien trop mortifiant. Elle fut un peu surprise de voir Doryan commencer à fouiller dans ses poches, quand elle avait émis l’idée de gagner quelque chose, elle n’avait pas forcément pensé que ça soit dans l’instant. « J’ai ! Soledad, en échange, je te propose ce bonbon à la menthe. » Soledad posa un regard complètement désabusé sur le bonbon qu’il lui tendait. Un bonbon à la menthe. Il lui proposait un bonbon à la menthe, tout droit sorti de la poche de sa tenue de pompier. « T’es pas sérieux. » Marmonna-t-elle, plus blasée que jamais. Il devait se moquer d’elle, ce n’était pas possible. Il ne pouvait quand même pas imaginer qu’elle allait accepter ce paiement sans rien trouver à y redire. « Je l’ai reçu suite à un passage dans un restaurant, je te passe les détails du monsieur qui avait fait un arrêt cardiaque, c’est la routine. » Ah oui, un arrêt cardiaque, la routine, ils n’avaient vraiment pas le même quotidien. « Il y avait un petit garçon qui regardait toute la scène et quand il a vu que son papa respirait de nouveau, il a voulu me remercier, il m’a tendu cinq bonbons. » La mexicaine cligna des yeux. D’accord, elle devait admettre qu’elle ne s’était pas attendue à cette chute. « En échange de ta coopération, je t’offre le dernier. » Un instant, Soledad jaugea le pompier du regard. Elle recherchait une étincelle dans ses prunelles, un petit éclat qui montrerait qu’il était en train de lui servir le mensonge du siècle et qu’il se fichait d’elle. Cette lueur, elle la connaissait bien, elle l’avait vu de nombreuses fois et à chaque fois cela avait été le début d’une nouvelle joute verbale. Mais cette fois-ci, elle ne vit rien. « Ton histoire est très mignonne. Rien que pour ça j’accepte le bonbon. » Admit-elle en se saisissant du bonbon à la menthe. Elle l’observa une seconde avant de relever ses prunelles sur Doryan. Il n’avait peut-être pas d’étincelle dans ses yeux, mais elle si. Plus un sourire qui vint ourler ses lèvres. « Mais si tu crois que tu peux m’acheter avec un bonbon qui a trainé au fond de ta poche pendant je ne sais combien de temps, c’est que tu ne tiens pas tant que ça à ton égo. » Ajouta-t-elle, son sourire s’agrandissant finalement. Elle glissa le bonbon dans son sac, à côté du miroir qui ne servirait pas à assommer Eddy avant de s’avancer dans le couloir. « Bien essayé. Allez viens, plus on les fait attendre, plus Eddy aura le temps de raconter n’importe quoi. »

Sans grande surprise, Eddy avait bel et bien eu le temps de raconter tout et n’importe quoi aux autres. Surtout n’importe quoi. De fil en aiguille, Soledad se retrouva complètement abandonnée par les pompiers qui avaient décidé que c’était le moment idéal pour rentrer à la caserne en la laissant à l’hôpital. Un scandale contre lequel elle ne put rien faire à part accepter que Doryan revienne la chercher. Peut-être que les moldus avaient eu en tête de la laisser entre les mains d’Edith car la mamie ne se priva pas et en profita pour plonger la mexicaine dans bien des troubles. Comme si l’heure qui avait précédée n’avait pas été assez perturbante comme ça. Entre les déclarations d’Edith, les allusions tout sauf subtiles des pompiers, les conversations gênantes et le fait de se retrouver de nouveau aux côtés de Doryan, ça n’avait pas été simple pour Soledad. Se retrouver avec un bouquet entre les mains fut encore un évènement auquel elle ne s’était pas attendue. Il fallait dire que ces fleurs, Doryan les avait achetées pour Edith, c’était plus qu’évident. La seule raison pour laquelle ce fut Soledad qui finit par les obtenir, c'était l'insistance de la mamie. Il était inutile qu’il prétende l’inverse, elle savait très bien qu’il mentait. Il pouvait toujours rouler des yeux, ça ne changerait rien. Cela faisait des mois qu’il n’avait plus aucune raison de lui offrir des fleurs, et certainement plus aucune envie non plus Soledad s’en doutait bien, alors il ne tromperait personne. Sentant que cette situation allait encore encourager Edith dans ses idées de seconde chance et de mariage, la mexicaine préféra prendre les devants et annoncer qu’ils allaient partir. Edith aurait tout le temps de revenir à la charge le lendemain, quand elle viendrait la voir. Ce qui serait sûrement le cas après que Doryan ait pris la peine de lui murmurer quelque chose à l’oreille. Soledad ignorait ce qu’il avait pu lui dire, mais vu l’éclat dans les prunelles de la moldue, ça ne lui disait rien qui vaille. Il était plus sage de quitter les lieux avant que la conversation ne reparte et que ses joues ne rougissent de nouveau.

S'asseoir dans la voiture de Doryan, c’était un peu comme faire un bon dans le temps. En une seconde, Soledad eut l’impression de se retrouver six mois en arrière, avant que tout n’explose entre eux. Elle revoyait leurs discussions et leurs rires dans cette voiture, toutes les fois où ils s’étaient chamaillés pour choisir la musique, ou simplement pour le plaisir d’embêter l’autre. Tous les bons moments qu’ils avaient passés ensemble sur les routes. Une impression qui ne pouvait être que renforcée par les moments qu’ils venaient tout juste de passer ensemble. Ils avaient agi comme avant, et Soledad s’en rendait bien compte. Ils venaient de vivre une parenthèse, un arrêt sur image, voire un retour en arrière. Ils étaient retombés dans leurs habitudes, dans leurs réflexes avec tellement de facilité. Tant et si bien que lorsque l’atmosphère changea soudainement, Soledad s’en retrouva perdue. Tout d’un coup il fut question de magie et s’il lui proposait de la couvrir, elle entendit bien la pointe de regret dans la voix de Doryan. Il se trompait sur ses intentions et ça lui fit mal de l’entendre. Certes, il avait raison, elle serait rentrée chez elle bien plus rapidement si elle avait juste choisi de transplaner, mais si elle avait accepté qu’il la ramène, si elle l’avait attendue, ce n’était pas pour simplement le planter là. Elle n’aurait pas accepté qu’il fasse tout ce chemin pour elle, si elle avait eu l’intention d’avoir recours à la magie pour rentrer. Elle tenta de lui expliquer mais vit bien qu’il n’adhérait pas totalement à ce qu’elle lui disait. Malgré les mois qui avaient passé, c’était toujours aussi douloureux pour la mexicaine de réaliser ça. L’incompréhension venait de s’inviter de nouveau entre eux, de tout compliquer, de tout empoisonner. Et le pire, c’était qu’elle savait que rien de ce qu’elle pourrait dire n’arrangerait les choses.

Le mieux était de changer de sujet. Ce qu’il y avait de bien, c’était que Soledad savait parfaitement comment faire. C’était essentiellement dû à leurs huit mois de relation mais la mexicaine préférait éviter de penser à ça. L’essentiel était là, ils étaient incapables de ne pas réagir, de ne pas rétorquer, de ne pas renchérir. Et elle avait raison, déclarer éliminé le métier de pompier était parfait pour faire réagir Doryan. Dommage pour lui, les arguments qu’il lui sortit ne firent absolument pas mouche. « J’ai pas suivi la leçon avec ce mot, je devais être concentré sur autre chose ce jour-là » Soledad se retint de rouler des yeux. Elle retint encore plus un sourire. Bien sûr qu’il avait été concentré sur autre chose et ils savaient tous les deux de quoi il s’agissait. « ça veut dire quoi ? » S’en était presque consternant de voir que Doryan n’avait absolument rien retenu de leurs leçons d’espagnol. D’accord, elle avait souvent -c’est à dire toujours- été écourtée, et Soledad ne s’en était jamais plaint, mais quand même. « Ca veut dire que tu dis n’importe quoi. Et que je ne suis pas assez bête pour me faire avoir aussi facilement. » Ca c’était au cas où il avait oublié. Même si la brune se doutait que les instants qu’ils venaient de passer ensemble à se chercher lui avaient certainement servi de piqûre de rappel. « T’en sais rien, imagine un gros camion s’est garé devant chez toi, je prends mes précautions et puis j’aime mieux ma voiture. » Alors déjà, faire pouet avec ses mains, ce n’était pas un argument. Il ne devrait pas prendre exemple sur Edith, ce n’était jamais le bon chemin à emprunter. Quant à ses vrais arguments, Soledad les trouvait vraiment effarant. Niveau réflexion ce n’était vraiment pas ça, décidemment.  Elle adressa un long regard blasé au moldu. « Il n’y aura pas de camion et tu le sais très bien. » Il n’y avait jamais de camions dans sa rue, il le savait pour l’avoir beaucoup fréquenté fut un temps. Mais ce n’était pas tout, il ne pouvait absolument pas représenter les pompiers puisqu’il était tout seul dans la voiture. Qu’il ne la regarde pas comme ça, elle avait raison. « Tu es quand même pas en train de te plaindre qu’ils soient pas là ? Ils auraient bien voulu venir, j’ai dit que j’avais plein de bazar sur les sièges arrières, ils pouvaient pas monter. » Soledad haussa un sourcil en direction du moldu. Ils auraient bien voulu venir ? Mais bien sûr. Ils voulaient venir, juste après l’avoir volontairement abandonné à l’hôpital. Sérieux, jamais Sol n’aurait pu croire ça. Cette fois, elle ne se retint pas de rouler des yeux. « Il va falloir que tu trouves de meilleurs mensonges, Doryan. » De toute manière, les pompiers elle avait bien l’intention de leur faire payer cet affront. La mexicaine n’oubliait rien et ils allaient vite s’en rendre compte. Du moins, si elle avait l’occasion de les revoir, ce qui n’était plus vraiment une certitude en ce moment et qui ne fit que lui rappeler que plus rien n’était pareil. « Oh mais j’espère bien, je te le rappellerai pour que tu leur fasses la misère. » Soledad fit un petit signe de tête en direction de Doryan, qu’il se rassure, il n’aurait pas besoin de le lui rappeler.

Quant à la suite, eh bien franchement, ce n’était pas mieux. A croire que Doryan ne savait pas comment défendre son métier, il était plutôt en train de défendre celui de chauffeur, selon Soledad, peut-être envisageait-il une reconversion. Ou alors était-il en train de comprendre qu’à ce stade, il n’y avait plus rien à défendre et qu’elle avait raison sur toute la ligne. C’était peut-être cette dernière option puisqu’il changea de cap pour s’en prendre au docteur Garcia. « Déjà, c’est Edith qui voulait que tu viennes, on a suivi les volontés d’une grand-mère blessée voulant être rassurée. D’ailleurs, il t’a forcé à abandonner cette pauvre Edith, heureusement qu’elle était avec des pompiers, pour t’entraîner visiter son hôpital. Ça c’est pas du tout mais alors pas du tout professionnel. » Oh, ce qu’il ne fallait pas entendre. Apparemment, Doryan avait quelques problèmes de mémoire, ça avait l’air de l’arranger, étrangement, mais Soledad n’allait pas s’y laisser prendre. Elle se souvenait parfaitement de ce qu’il s’était passé et elle comptait bien rétablir la vérité. « C’est Eddy qui voulait que je vienne, Edith n’a fait que suivre le mouvement. » Souligna-t-elle, avant qu’il ne puisse la couper elle enchaina. « Et tu sais très bien que personne ne m’aurait laissé venir avec Edith en salle de consultation, je ne suis pas de sa famille. En fait, je devrais remercier mon meilleur ami le médecin, il m’a sauvé de l’ennui qui m’attendait parce que vous avez voté pour que je vienne. » Soledad se fendit d’un grand sourire provoquant. Oh, Doryan allait adorer. Ou alors il aurait préféré qu’elle attende toute seule dans le couloir pendant Merlin sait combien de temps. Ce n’était pas franchement mieux. « Et moi je suis resté avec toi parce qu’on abandonne pas un membre de l’équipe même si le membre est un stagiaire un peu girouette et prêt à pactiser avec l’ENNEMI. » Sérieusement, ce qu’il ne fallait pas entendre. Soledad leva les yeux au ciel ostensiblement. Voilà qu’il utilisait les grands mots et faisait d’elle la méchante de l’histoire. N’importe quoi. « Et si, il y a un on, on est une équipe et puisque moi je ne t’ai pas abandonné, que j’ai bravé tous les dangers pour te rejoindre. » Oh, il en faisait vraiment des tonnes. Il était vrai que ça devait être super dangereux de passer à la boulangerie. Et puis son on, elle ne le voyait toujours pas, il allait devoir revoir sa définition d’une équipe. « Tu ne peux pas nous éliminer. » Soledad lui adressa un regard plein de défi. « Tu ne peux pas m’en empêcher. » Rétorqua-t-elle aussitôt, un grand sourire aux lèvres. Ce qu’il pouvait faire, en revanche, c’était décourage ses collègues de venir l’embêter jusque chez elle. Elle n’avait pas beaucoup de mal à croire qu’ils seraient capables de venir frapper à sa porte, maintenant qu’ils avaient son adresse -on dit merci Doryan- ce qui l’inquiétait un peu plus c’était les raisons de ces visites. Au moins Doryan était motivé pour les empêcher d’agir, quelque chose auquel Soledad voulait bien assister. Entendre le moldu rire la fit sourire sans qu’elle ne puisse s’en empêcher. « Je t’enverrais un code secret, ce sera glaçon, ça voudra dire que tu devras te pointer DISCRETEMENT à la caserne et je les arroserai avec le tuyau en leur faisant promettre de pas t’embêter et j’arrêterai pas jusqu’à ce qu’ils cèdent. » Cette fois, ce fut la mexicaine qui lâcha un éclat de rire en entendant le plan de Doryan. Le premier éclat de rire qu’ils partageaient depuis une éternité. Oh, alors ça c’était vraiment un spectacle auquel elle avait envie d’assister. Peut-être même qu’elle pourrait négocier pour viser les pompiers elle aussi. « C’est malin maintenant j’ai bien envie qu’ils viennent m’embêter juste pour pouvoir assister à ça. » Mais non ce n’était pas méchant, ils n’avaient qu’à pas le chercher, voilà tout.

C’était agréable, de pouvoir partager ce genre de moment. De juste pouvoir rire ensemble et se chercher un peu comme si tout n’avait pas explosé entre eux juste quelques mois auparavant. Voilà ce que Soledad pensait, que ça lui avait manqué et que soudainement, pouvoir agir ainsi de nouveau ça lui faisait l’effet d’une bouffée d’air frais. Pourtant ces instants étaient en train de prendre fin et elle en était bien consciente. Ils étaient arrivés, elle n’avait plus qu’à sortir de la voiture, rentrer chez elle et tout laisser derrière elle. Doryan et les souvenirs. Elle n’avait plus aucune raison de s’attarder, rien qui la retenait. Jusqu’à ce que le moldu reprenne la parole. Si elle fut surprise de l’entendre mentionner la dernière fois qu’ils s’étaient vu, qui n’avait été ni dans de bonnes circonstances, ni doté d’un déroulé agréable, elle parvint tout de même à lui adresser un léger sourire en lui répondant. « Je ne t’aurais jamais laissé tomber Soledad. » Elle le contempla longuement, troublée par ses mots. Il lui avait prouvé ce soir-là, il l’avait aidé alors que rien ne l’y obligeait, alors qu’elle ne représentait plus rien pour lui. Pire, qu’il devait certainement la mépriser. Et ça, Soledad ne l’oublierait pas. Si elle ne dit rien, son regard n’en exprimait pas moins de la reconnaissance. Ce qui la poussa ensuite à parler à son tour de cette nuit-là, elle ne savait pas trop ce que c’était. Peut-être les paroles de Doryan. Ou alors les derniers moments qu’ils venaient de passer ensemble et qui lui donnaient l’impression que le gouffre qui avait existé entre eux la dernière fois n’était plus là. Ce fut peut-être ça qui la troubla le plus et qui la poussa à parler avant de pouvoir s’en empêcher. Elle lui demanda s’il croyait toujours ce qu’il lui avait affirmé la dernière fois, que leur relation avait été fausse. Une question qui en contenait bien d’autres mais qui était celle qui la tourmentait le plus depuis la dernière fois. Tout le reste elle pouvait l’entendre, mais pas ça. Ca, ça lui faisait vraiment trop mal. Sauf que ce qui lui avait fait mal, ça avait également été les propos que Doryan avait eu à son encontre, et qu’elle ne doutait pas qu’il aurait de nouveau s’il pensait toujours pareil. Alors elle regretta immédiatement d’avoir osé poser cette question. « La dernière fois que tu m’as dit d’oublier quelque chose, ça a un peu gâché la soirée. » En silence, Soledad accusa le coup. Elle pinça les lèvres, acceptant sans rien dire ce qui lui semblait être un reproche. Elle gâchait tout, voilà ce qu’elle faisait. Un an plus tôt, et cette fois encore elle aurait mieux fait de retenir ses mots. De se taire et de partir, ce qu’elle avait bien l’intention de faire quand la main de Doryan se posa sur son bras. Pour qu’il l’en retire presque aussitôt. « Je n’ai pas l’intention de te faire du mal. » Déconcertée par son geste et encore plus par ses mots, Soledad se tourna vers lui. Mais il ne la regardait pas et elle ne sut quoi en penser. « Je ne crois pas que tu me feras du mal, Doryan. » Souffla-t-elle avec sincérité. Elle savait qu’il ne lui ferait pas de mal. Du moins pas comme ça, pas physiquement. S’il avait voulu lui faire du mal, il en avait eu l’occasion à de nombreuses reprises. Il aurait suffi qu’il laisse les deux moldus de la dernière fois terminer ce qu’ils avaient commencé. Ou qu’il s’en prenne à elle lorsqu’elle s’était trouvée chez lui, blessée et presque incapable de se défendre. Il aurait pu la laisser mourir dans cette ruelle ou appeler lui-même le Blood Circle. Ca n’avait pas été les moyens de lui faire du mal physiquement qui avaient manqué. Mais il n’en n’avait rien fait.

Malgré l’appréhension qui venait brusquement lui serrer le cœur, Soledad ne bougea pas. « Je voudrais répondre. » Lentement, elle hocha la tête et -plus lentement encore- sa main lâcha la poignée de la portière, signe qu’elle ne comptait plus partir. Voyant qu’il ne la regardait toujours pas, elle se décida à parler. « Tu n’es pas obligé… » Souffla-t-elle à mi-voix. Elle ne le forçait à rien, elle n’exigeait rien. Soudainement, elle redoutait plus d’entendre sa réponse, que de rester dans l’ignorance. Mais elle avait posé la question, elle avait fait remonter les souvenirs, maintenant elle devait assumer et entendre ce qu’il avait à lui dire. Même si ça lui faisait franchement peur. Quelques secondes filèrent, terriblement longues, avant que Doryan ne reprenne la parole. « Je pense toujours que tu aurais dû m’en parler, quitte à avoir ton bout de bois à portée de main au cas où ça ne se passait pas comme tu l’espérais. » Les yeux baissés sur son bouquet de fleur, la mexicaine prit une profonde inspiration. Elle était d’accord avec lui. Comment aurait-il pu en aller autrement ? Elle aurait dû lui en parler, elle le savait bien, elle même en était convaincue. Elle ne pouvait pas le blâmer de penser ça, en fait elle ne pouvait même pas lui en vouloir de continuer à la blâmer elle à ce propos. Elle se blâmait déjà assez elle-même. « Je sais. » Admit-elle doucement. Elle déglutit avant de reprendre. « Il ne se passe pas un jour où je ne le regrette pas. » Elle avait voulu le faire, elle en avait eu l’intention. Vraiment, sincèrement. Sauf qu’elle avait échoué et elle s’en voulait. Mais ça ne faisait pas d’elle une mauvaise personne pour autant. Elle avait commis des erreurs, pris les mauvaises décisions, mais jamais elle n’avait voulu lui faire du mal. Ce qu’il pensait d’elle, ce soir-là, elle en était absolument incapable et elle espérait de tout son être qu’il s’en rendait compte.

Doryan ne la regardait pas. Mais au moins il ne la regardait pas avec des prunelles brûlantes de haine ou de dégoût. Ou même de peur. N’était-ce pas mieux ainsi ? Soledad ne parvenait pas à oublier la manière dont il l’avait regardé ce soir-là, combien la lueur dans ses prunelles avait pu lui faire autant de mal que ses mots. Qu’il ne veuille même pas la regarder était peut-être une bénédiction, en fin de compte, elle ignorait si elle aurait pu supporter ça une seconde fois. Encore moins après les moments qu’ils venaient de passer ensemble. « Néanmoins je me suis trompé sur tes intentions. » La brune retint son souffle, consciente que tout se jouait là. « Avec le recul » Elle garda ses prunelles braquées sur les fleurs qu’elle tenait, refusant de se laisser aller à espérer. « je pense que tu n’as pas changé qui tu étais pour être avec moi. » Lentement, Soledad tourna la tête vers Doryan. Elle avait bien entendu ce qu’il venait de dire, mais après tout ce qu’il s’était passé la dernière fois, elle avait peur de se tromper. De mal interpréter et de finir encore une fois déçue et blessée. Elle n’osait y croire alors elle préféra garder le silence. « Si ça a marché entre toi et moi, ce n'est pas dû à une quelconque substance. » La mexicaine sentit son souffle se débloquer dans sa poitrine et le soulagement l’envahir petit à petit. Il la croyait. Il la croyait et même si ça ne changeait rien entre eux, c’était tout ce que Soledad avait désiré. Parce que l’inverse lui était insupportable, savoir que Doryan rejetait toute leur relation, qu’il lui niait le moindre sens lui faisait terriblement mal. Savoir qu’il la pensait capable de faire ça, qu’il la prenait pour un être si malfaisant avait été terrible. L’entendre prononcer ces mots aidait à apaiser la douleur. « Si ça a fonctionné, c'est parce qu'on était sûrement compatibles, pas parce que tu m'as donné quelque chose à boire. » Soledad eut un faible sourire. Un sourire triste, qui n’avait rien de joyeux, rien de comparable à ceux qu’elle avait pu avoir pour lui. Parce qu’elle savait que si Doryan avait choisi de penser ainsi, et avait refusé de la croire dans un premier temps, ça avait été pour se protéger. Se protéger d’elle, des circonstance, des dommages collatéraux de la fin de leur relation. Elle était soulagée de l’entendre dire tout ça, mais il n’y avait aucune raison de s’en réjouir. Parce que ça ne changeait rien. Ils étaient compatibles, mais ça n’avait plus aucune importance. « Merci Doryan. » Souffla-t-elle à mi-voix, après un instant de silence. Voyant bien que ses paroles n’avaient pas beaucoup de sens, elle précisa. « C’était important pour moi d’entendre ça. » C’était important pour elle de savoir qu’elle n’était pas la seule pour qui les huit mois ensembles avaient été réels.

De nouveau, Soledad se retrouva à hésiter. C’était le moment de se quitter et pourtant elle ne parvenait pas à s’y résoudre. Doryan s’était enfin tourné vers elle, leurs prunelles s’étaient rencontrées et elle n’arrivait pas à détacher son regard du sien. Il ne lui avait pas mentit, elle pouvait le lire dans ses prunelles, il ne s’était pas contenté de lui dire ce qu’elle voulait entendre juste pour se débarrasser d’elle. Il y croyait et si cela la soulageait, ça la troublait également. Elle avait le sentiment qu’elle ne pouvait pas juste partir comme ça. Après un instant d’hésitation, elle reprit « Je sais que j’ai fait des erreurs. » Qu’elle avait pris des mauvaises décisions, qu’elle avait laissé la peur prendre le dessus quand elle aurait dû être capable de la combattre. Soledad savait qu’elle avait tout gâché. Même si elle savait qu’elle n’était pas l’unique coupable, que les circonstances avaient joué, que la guerre avait tout compliqué, que le silence de Doryan avait également pesé dans la balance, elle ne minimisait pas sa part. « Mais pas ça. » Elle se tourna un peu plus vers Doryan, elle voulait que lui aussi voit la sincérité dans son regard. « J’aurais jamais pu faire ça. » Pas à lui. Pas à quiconque, mais encore moins à lui. Parce que tout ce qu’ils avaient vécu avait compté, et que lui avait compté. Certainement plus qu’il ne s’en doutait. Et qu’elle ne pourrait jamais le lui dire puisqu’il était trop tard maintenant. « Tout était vrai. » Soledad eut un nouveau sourire, éphémère et nostalgique. Ce qu’ils avaient vécu, elle ne parvenait pas à l’oublier, peu importe combien elle essayait. « Tous ce qui faisait que ça marchait entre nous… Les bons moments, les bêtises et les rires. Les balades avec Belle et les week-ends. » Et tout ce qu’elle n’osait pas mentionner. Les baisers et les étreintes, les mots murmurés entre les draps. « Même tous les moments où je te maudissais parce que tu me faisais rougir. Ceux où je te râlais dessus. Ou ceux où je contredisais tout ce que tu pouvais dire, juste pour t’embêter. » Les bons moments comme les moins bons, tout avait été vrai. Tout ça n’aurait jamais pu être le résultat d’une potion, ça avait été de leur fait à eux, leur réalité.

« Cette compatibilité… » Elle reprenait ses mot volontairement. « Tout ce qui nous a lié. » Les yeux plongés dans ceux de Doryan, Soledad s’était penchée vers lui sans même s’en rendre compte. Replonger dans ces souvenirs était doux-amer, ça lui rappelait les bons moments mais aussi le manque. Tout ce que les moments qu’ils venaient de vivre ensemble, cette presque complicité qu’ils avaient retrouvée tout naturellement, faisaient remonter tout ça à la surface. « Todo era verdad. » Sa voix n’était plus qu’un murmure qu’elle entendait à peine, étouffée par les battements de son cœur qui battait plus vite dans sa poitrine, trop vite certainement. Mais elle n’arrivait pas à le raisonner, elle n’arrivait pas à se raisonner. Tout comme elle n’arrivait pas à lâcher Doryan du regard ou à remettre une distance un peu plus sécurisante entre eux. De ces instants, Soledad n’était plus consciente que de la proximité entre eux, du souffle de Doryan sur sa peau. Toute pensée cohérente était étouffée par sa présence, par les souvenirs, par le manque. Par les quelques millimètres qui les séparaient encore. Jusqu’à ce qu’ils n’existent plus. Sentir ses lèvres effleurer celles de Doryan fit à Soledad l’effet d’un électrochoc. L’envie impérieuse d'approfondir ce contact l'envahit et elle était prête à y céder quand la réalité la rattrapa brutalement. Elle se recula doucement, confuse, prête à s’excuser de cet instant d’égarement. Il n’y avait peut-être pas que dans le passé qu’elle en faisait, des erreurs.


CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Dim 17 Sep - 20:36
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Soledad dans toute sa splendeur, elle n’avait rien à perdre mais, par principe, elle refusait d’aller dans son sens. De toute façon, elle rougissait déjà, un peu plus, un peu moins, ça n’était pas si grave. Eh bah il faut croire que pour elle si, il lui demandait d’aborder un sujet privé. Tu parles, il n’était pas le moins du monde privé, ils savaient tous très bien qu’ils s’envoyaient en l’air et puisque ça avait duré pendant plus d’un mois, c’est que ça se passait bien sexuellement parlant. En prime, il ne lui demandait pas de dire la vérité, juste d’aller dans son sens. Et puis laisser ses joues tranquilles, ce qu’il fallait pas entendre, il aimait bien la faire rougir lui pour le coup. Elle voulait gagner quelque chose, quelle agaçante demoiselle, l’égalité, l’égalité, ça avait bon dos l’égalité, c’est quand elle en avait besoin qu’elle mentionnait ce terme. Ce n’était pas grave, bon joueur, Doryan lui sortit un petit bonbon à la menthe qui ne payait pas de mine. Elle le regardait blasée, deux secondes miss Velasquez, il avait l’histoire qui allait avec. Il avait fait mouche, il le voyait à la façon dont elle le sondait pour vérifier qu’elle ne se faisait pas avoir. Il lui tendit le bonbon avec un plaisir non dissimulé. Yes ! Il avait réussi, il serra le poing dans un geste victorieux, il allait faire taire tout le monde. Ou pas, c’était quoi ce regard qu’elle lui lançait, c’était quoi ce sourire-là, oh non ça puait l’arnaque. Il vit juste, ça ne suffisait pas d’après elle. Il ne tenait pas tant que ça à son ego ? Elle croyait vraiment à ses paroles « Soledad, tu abuses. » En plus, elle gardait le bonbon, mais non mais cette fille était une monstrueuse escroquerie, quand c’était pas les verres, c’était les bonbons. Et puis lui, il ne pouvait pas faire un peu plus gaffe ! Voilà dès qu’il recommençait à faire confiance, il se faisait arnaquer par la demoiselle.  Il la suivit jusqu’à la chambre d’Edith, reconnaissant néanmoins qu’elle n’avait pas tort, plus ils laissaient Eddy seul avec, plus ce traître aurait l’occasion de raconter des salades.

Après, niveau salade, Doryan n’était pas mal non plus. Certes, au départ, ça n’était pas sa volonté d’offrir un bouquet de fleur à mademoiselle Velasquez. Sur quelle planète Edith était elle pour se dire qu’il avait envie d’offrir des fleurs à son ex ? Mais qu’importe, il jouait le jeu, il offrit les fleurs, insista un peu, sur le fait qu’il les avait choisi juste pour Soledad, se faisant traiter, à juste titre, de menteur. Et histoire d’enfoncer un peu le clou et que Soledad le déteste demain, il glissa à la grand-mère qu’il avait déjà fait sa demande en mariage à Soledad et qu’en prime elle avait dit oui. Il avait l’impression que c’était il y avait une éternité. L’eau avait coulé sous les ponts depuis cette journée. Maintenant, Soledad était une sorcière. Il s’en souvint qu’une fois dans la voiture, lorsqu’elle le remercia d’être revenu la chercher, qu’il n’était pas obligé, qu’elle se serait débrouillée. C’était vrai, elle avait raison et lui, il avait été naïf de se précipiter et de lui faire perdre son temps. Oh, ça ne devait pas changer du reste du temps. Ils avaient passé pas mal d’heures en voitures ensemble. Il l’avait ramené tellement de fois qu’il ne parvenait pas bien à compter alors qu’il suffisait à Soledad d’agiter sa baguette pour se téléporter où elle voulait, AIE.

L’attention de Doryan se focalisa bien vite sur autre chose, elle venait d’éliminer les pompiers de la course au meilleur métier du monde, double Aie. Oh que non ça ne se passait pas comme ça. Elle ne faisait pas les règles, c’est bien ce qu’elle venait de dire ? Qu’elle ne s’en fasse pas trop il allait faire les règles lui-même. Bon déjà, il y eut un petit souci de mots prononcés en espagnol. Oui bah elle n’était pas obligée de le regarder comme ça, elle ne s’entendait pas parler espagnol, il avait dû mal à se concentrer, ça arrive à tout le monde. Ca voulait dire tout ça ? Purée, impressionnant. Bien sûr qu’il la savait intelligente, la question ne se posait pas. Il avait pris sa voiture pour ne pas être dérangé par les camions qui pouvaient, potentiellement, se garer devant chez Soledad. Elle le cueillit très rapidement en osant dire qu’il n’y aurait pas de camion devant chez elle. Oh mais qu’elle était désagréable « On sait jamais, imagine il s’est perdu le type, ça arrive les gens qui se perdent en voiture. » Elle s’était assez paumée avec pour le savoir non ? Et qu’elle ne lui sorte pas que les types dans un camion ne se trompait jamais, il conduisait un camion régulièrement et… c’est vrai, il lui était arrivé quelques fois de se tromper de rue dans le cadre d’une intervention. En même temps, ils avaient qu’à faire des noms de rues plus gros.  

Le fait qu’il soit seul, ça n’allait pas à Soledad, non mais elle croyait qu’il était chauffeur de taxi ? Il fallait les ramener après les collègues, il n’avait pas que ça à faire tu parles, il l’aurait fait de bon cœur. Il devait trouver de meilleurs mensonges ? Ah, oui, vu comme ça. « Je suis un pompier, je suis là, je ne t’ai pas abandonné. Les pompiers ne t’ont donc pas abandonné, prends sur toi, on est encore dans la compet. » Non mais, il était un vrai pompier hein. Lui aussi pouvait défendre son métier. Ce qui n’empêchait en rien le fait qu’elle veuille se venger des collègues, elle avait intérêt à le faire même, mais tant que lui agirait comme un vrai pompier, elle ne pourrait pas éliminer le métier, il ne la laisserait pas faire. Alors qu’il mentionnait le fait qu’Edith avait voulu de la présence de Soledad avec elle pour la rassurer, elle mentionna que c’était Eddy qui avait commencé à vouloir sa présence. Doryan roula des yeux « C’est fou ce qu’Eddy peut être serviable quand il veut, elle n’osait pas te le demander, il l’a donc fait à sa place. » Ils avaient l’air de bien s’entendre les deux n’empêche, ah ça pour gonfler Soledad et Doryan, ils étaient très fort. Il serra les dents en l’entendant insister sur son meilleur ami le médecin. Ah bordel, ce type, il le haïssait, il pouvait pas se comporter comme un vrai médecin. « Soledad, on avait dit que tu étais notre stagiaire, bien sûr que tu aurais pu venir avec nous. » En plus, il avait des tenues de rechange dans le camion, certes, il admettait, elle aurait eu l’air ridicule. Soledad était quand même un tout petit gabarit et les tenues étant pour les gars, ça aurait été un grand moment si elle avait dû l’enfiler mais, le principal c’était qu’elle avait tort, elle aurait pu venir avec eux et non… le médecin ne l’avait pas sauvé de l’ennui. Au final, la seule chose qu’il fallait qu’elle note, c’est qu’il était là, par conséquent, elle ne pouvait pas éliminer les pompiers. Elle le prit comme un défi et il souffla en réponse, non c’est vrai, il ne pouvait pas l’en empêcher. Ce qu’il pouvait empêcher, c’est que ses collègues enquiquinent Soledad et là, c’est fou comme ils arrivaient à s’allier facilement. Le plan était parfait, elle n’eut rien à redire et cette complicité qu’ils partagèrent faisait du bien aux deux. Il la regardait les yeux brillants d’amusement, c’était bien la première fois que Soledad voulait bien être enquiquinée par les pompiers, tout ça pour les voir finir trempés. Ça arriverait peut-être, qui sait, les pompiers pouvaient être parfaitement relous quand ils voulaient, Doryan devait bien l’admettre puisqu’il était pareil qu’eux.

Alors que leur parenthèse touchait à sa fin, elle lui posa une question avant de lui demander d’oublier presque aussitôt. Elle n’avait rien appris de ses erreurs. Non, il n’allait pas oublier sa question, elle ne l’oublierait pas non plus et le fait qu’il ne réponde pas allait la blesser, il le savait. Bien sûr, ça n’aurait pas dû avoir son importance, le fait de la blesser, il aurait dû n’en avoir rien à faire mais, ça ne fonctionnait pas vraiment ainsi. Elle lui posait une question, il allait y répondre. Pour cela, il fallait qu’elle reste et le réflexe, c’était de la retenir. Sauf que ça pouvait passer pour une agression alors il rappela qu’il ne lui voulait aucun mal, vraiment. Elle le croyait, en tout cas, ses paroles semblaient sincères et surtout, il voulait la croire. Il voulait croire qu’elle savait qu’il ne lui ferait rien. Une fois qu’il fut plus ou moins certain qu’elle lui accorderait encore quelques instants de son temps, il l’informa qu’il voulait répondre à sa question. Il n’était pas obligé, ça, il s’en doutait, il semblerait même qu’elle ne veuille pas qu’il parle finalement mais qu’importe il avait des choses à dire. En premier lieu, il voulait revenir sur son silence, il méritait de l’apprendre de sa bouche plutôt que de le découvrir sur un bout de papier alors qu’elle était juste à côté de lui. Elle savait et elle regrettait depuis. Au moins, ils étaient deux à nourrir des regrets.

Depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, Doryan avait un peu réfléchit, déjà, il vivait moins dans la peur que Soledad essaie de le tuer. Des occasions, elle en avait eu et elle n’avait rien fait. Aujourd’hui, il s’était aussi rendu compte que déjà, leur dynamique était la même et pourtant, ils n’étaient plus ensemble. Elle agissait avec lui comme elle l’avait toujours fait et même s’il avait certains griefs envers elle, il ne pouvait nier que le fait qu’il l’apprécie venait de lui et non pas d’un truc qu’elle aurait pu lui faire boire ou un sortilège qu’elle aurait pu lui lancer. Ils étaient compatibles, ça ne changeait rien de le savoir mais il était prêt à le reconnaître devant elle. Elle le remercia, il n’y avait pas à le remercier, il avait juste été honnête avec elle. Il pouvait comprendre qu’elle n’ait pas forcément apprécié ses propos de la dernière fois. Dire que la dernière fois, il était sûr que ça avait été qu’un jeu dont il était le perdant dès le départ, les choses avaient changé.

Il y eut quelques secondes de silence, quelques secondes avant qu’elle ne parte, il en avait conscience et il ne la retiendrait pas. Pourtant, plutôt que de se tourner vers la portière, elle s’adressa à lui. Des erreurs, elle en avait fait, c’était une certitude, oh il n’était pas blanc comme neige, il aurait dû lui parler du Blood Circle mais disons que leurs actions déplaisait au pompier et qu’il ne savait pas comment défendre à la perfection ce groupe auprès d’elle. Impossible de dire ce que ça aurait donné s’il lui avait dit en dehors de ce soir-là. Il la croyait lorsqu’elle lui disait qu’elle n’aurait jamais pu faire ça. Elle pouvait le tenir en dehors de sa vraie vie, son métier bidon, son animal de compagnie, ce qu’elle était, mais il la croyait lorsqu’elle disait qu’elle n’aurait jamais pu lui faire ingérer des choses pour le faire rester avec elle ou qu’il l’apprécie. Tout venait de lui, ce qui n’était pas non plus la chose la plus plaisante au monde, Doryan appréciant que moyennement d’être attaché à une fille de base, mais alors à une fille qui lui cachait tout de sa vie, ça n’était pas agréable du tout. Les choses changèrent, était ce le sourire de Soledad ou le fait qu’elle évoque les souvenirs qu’ils avaient partagé. Il n’empêche qu’il la regardait avec attention. Lui aussi avait adoré les moments qu’elle citait, il avait aimé partager tout cela avec elle. Bon, il y a des choses dont il se serait bien passé mais c’était infime par rapport aux bons moments et c’était ces moments là qui faisaient briller leur regard à chacun.

Comment ça dérapa alors là, Doryan n’aurait pas su le dire avec précision. Tout d’un coup, physiquement ils étaient très proche – trop proche. Il y eut quelques mots en espagnol, que comme d’habitude, il ne comprit pas vraiment mais il n’essayait pas de traduire, tout son corps réagissant à son accent, sa respiration s’accélérant, l’effet Soledad parlant espagnol quoi. Il y eut un minuscule contact avant que Soledad s’écarte. Ca n’était pas possible, elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas réveiller ce désir qu’il avait pour elle et s’arrêter aussitôt. Il se rapprocha d’elle presque dans la foulée avant qu’elle dise le moindre mot et qu’ils soient obligés de tout arrêter, il l’embrassa réellement . Il voulait ses lèvres, il voulait ses baisers, il la voulait elle. Ils échangèrent quelques baisers dans sa voiture et ça faisait du bien. ça faisait longtemps qu’il n’avait pas embrassé quelqu’un et on pouvait dire ce qu’on voulait, les baisers de Soledad c’était de loin les meilleurs et il sait de quoi il parle. Cette parenthèse, il voulait la faire durer encore un peu, il se détacha pour venir sur elle, approfondissant le baiser, retrouvant ce terrain familier avec un plaisir non dissimulé. Ça ne s’arrêta pas qu’à des baisers, impossible de se méprendre sur les intentions de Doryan qui cherchait à obtenir davantage de Soledad, encouragé par le fait qu’elle ne le repousse pas et qu’elle semble même plutôt intéressé. En revanche, si elle était clairement intéressée, le fait de le faire dans la voiture de Doryan n’était pas une option non mais en vrai c’est qu’elle soit pas rose qui lui pose problème je vois que ça la rue était passante, Doryan était à deux doigts de lui dire qu’ils s’en foutaient. Elle était devant chez elle. Ok, vu comme ça, c’était un argument qui s’entendait. C’est donc par intérêt qu’il s’écarta d’elle pour la laisser sortir de la voiture et qu’il la suivit. Jamais atteindre l’appartement de Soledad fut aussi compliqué. C’est bien simple il essayait de la faire abdiquer un peu de partout, un baiser au niveau des boîtes aux lettres, un autre sur le premier palier, un autre sur le deuxième palier mais impossible de réussir à concrétiser ici en dehors de chez elle. Une fois chez elle par contre, elle était partante pour aller plus loin et c’est ce qu’ils firent. Quel plaisir de la voir allonger sur le lit, quelle satisfaction de la déshabiller. Impossible de prendre le temps de véritablement profiter des choses, le manque était bien trop présent, cela faisait trop de mois qu’il n’avait pas couché avec une autre fille, le souvenir de Soledad étant bien trop présent pour que les autres l’intéressent réellement. Ça ne fut certainement pas leur meilleure partie de jambe en l’air. La faute au manque certainement mais ce qui était important de noter, c’est que l’alchimie était toujours présente, qu’ils prirent du plaisir tous les deux. Afin de ne pas rester sur une semi-victoire et parce qu’il était en manque et qu’une seule fois ne suffirait pas effacer ce manque dû à l’abstinence, Doryan ne partit pas tout de suite, cela afin de partir sur un deuxième round. Il fallait rattraper le temps perdu et il s’y employa. Ce n’est que bien plus tard dans la soirée que Doryan se rhabilla, un sourire se dessinant sur ses lèvres en regardant Soledad. Il se rapprocha d’elle, déposa un baiser sur ses lèvres « Je dois te laisser, j’ai un chien à sortir. » Roulant des yeux, il ajouta « Je n’avais pas idée qu’une intervention prendrait autant de temps. » Chose qu’il ne regrettait absolument pas et toutes les interventions pouvaient être aussi longue s’il finissait dans les draps de Soledad. « Je te recontacte, passe une bonne nuit. » L’autre avantage à coucher avec Soledad c’est qu’il connaissait très bien la sortie et il sait rentrer chez lui sans se perdre youhou .


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