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Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage || JOLY II :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Jonas Tallec
Jonas Tallec
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Mar 29 Nov - 20:16

Jonas et Anje
Londres
Début avril 2021
Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage
Mais soudain tout est changé, nos deux chemins séparés
Qui a tort qui a raison ? Quel destin est le bon ?


Je lançai ma bière à Charly pour qu’elle la décapsule et j’ajoutai :  « Donc là, il te snobe depuis environ deux semaines c’est ça ? C’est vraiment un naze. » Je ne pris pas la peine d’utiliser des pincettes pour évoquer le goujat qui tournait autour de mon amie depuis déjà plusieurs mois. Ce n’était pas la première fois que nous en parlions, surtout depuis la soirée qu’on avait passé ensemble en décembre où il était arrivé comme un fou furieux et commençant à chercher les ennuis.  « Tu te souviens de son attitude au bar ? Franchement, quel abruti ! » Je ne mâchais pas mes mots, de toute manière, Charly semblait être totalement remontée contre lui alors elle ne m’en voudra probablement pas si je casse un peu de sucre sur son dos. J’avalai doucement une gorgée et piochai allègrement dans les chips que j’avais apportés pour agrémenter la soirée. Je laissai Charly maugréer sur le garçon tout en acquiesçant à chacune de ses phrases. À un moment donné de la conversation, je ne pus m’empêcher de demander :  « Mais du coup, vous étiez ensemble ou… Je comprends pas trop votre histoire tu sais, ça me semble être un véritable sac de nœud !» Moi qui avais pensé qu’avec Thalia, notre histoire était compliquée… Certes, au début cela l’était vraiment puisque comme Charly, nous étions emmêlés dans un curieux entre deux entre amis et plus si affinités et véritable couple. Une ambiguïté que j’avais alimenté pendant des mois par crainte de m’engager mais aussi parce que j’avais eu peur de reproduire les mêmes erreurs qu’avec Jordan. Maintenant, notre relation était officielle, bien installée et j’avais même présenté Thalia à mes parents ce qui était une sacré grande étape en soit pour moi. Cela n’avait pas été facile, loin de là. Bien au contraire. M’embourbant dans mes insécurités, j’avais préféré présenter Thalia comme une amie auprès de mes parents. Autant dire que cela n’avait pas plu à la principale concernée et que mes parents m’avaient bien fait remarquer à quel point j’étais un idiot. Maintenant, tout allait mieux, il fallait bien l’avouer.

En tout cas, le jeune syrien qui semblait s’être entiché de Charly ne semblait pas vraiment prêt pour une véritable relation. J’avais cru comprendre à travers le récit de mon amie qu’ils flirtaient, qu’ils avaient également dépassé la limite du flirt, à plusieurs reprises. Mais Charly et moi savions bien qu’il ne suffisait pas de coucher ensemble pour faire de deux partenaires un couple, nous en étions la preuve vivante ; nous avions passé bien des nuits ensemble et pourtant, une amitié sincère nous unissait. J’avais un peu ce défaut de coucher avec mes amies, il allait peut-être falloir que j’en reparle avec un thérapeute.  « Ignore-le, il te mérite pas, c’est tout. » Un pli soucieux s’était formé sur mon front depuis mon arrivée chez Charly. Lorsque j’avais appris la mort de son meilleur ami, sa peine avait été la mienne et j’avais fait comme j’avais pu pour l’accompagner dans ce deuil même si je ne l’avais su qu’après l’enterrement et après le départ de… comment s’appelait-il déjà ? Rayan ? J’avais fait de mon mieux pour être présent pour elle ; nous étions tout deux des experts en gestion du deuil, c’était ce qui nous avait rapproché au départ. La jeune femme était l’une de mes plus vieilles amies et nos quelques années de différence n’avaient jamais été une entrave à cette amitié, bien au contraire. Je n’avais pas cherché à poser des questions sur la mort d’Ambrose, je me disais que si Charly souhaitait m’en parler, elle le ferait d’elle-même. J’étais un garçon curieux mais dans ce cas précis, je n’avais vraiment pas envie d’être indélicat ou de paraît indiscret ou inconvenant. J’étais venu chez elle pour lui apporter un réconfort, une oreille attentive ; peu importait la manière dont elle souhaitait se changer les idées, j’étais là pour elle comme elle l’avait toujours été pour moi, comme lorsque je m’étais réfugié chez elle après avoir été enlevé par une bande de rafleurs d’ailleurs c’était avec Oli la fifolle pour rappel ahahah, ça serait drôle s’il s’en rendait compte à un moment, les yeux en larmes, le cœur en vrac, avec la peur au ventre d’avoir tué quelqu’un. C’était il a presqu'un an déjà. Charly avait été si présente pour moi, elle m’avait aidé, elle m’avait permis de me reconstruire et les séances au groupe de paroles auxquelles je m’étais rendu à nouveau sur son conseil m’avaient permis de passer à autre chose. Je n’avais pas pu raconter tout ce qui s’était passé. J’avais évoqué l’évènement traumatisant en disant que j’avais vécu quelque chose de difficile, que je me dégoûtais, que je ne savais plus qui j’étais. Cela avait suffi pour obtenir l’appui et le soutien des autres et ils m’avaient aidé à comprendre que je n’étais pas celui que je pensais être ; j’étais un être humain comme les autres, doué d’émotions et que mon passé douloureux mettait à l’épreuve toutes les batailles que je vivais. Alors évidemment, je comprenais ce que vivait Charly, même si je ne pouvais pas me mettre à sa place, je pouvais sentir ce qu’elle ressentait, être empathique et bienveillant avec elle, parce que c’était ainsi entre nous, parce qu’elle n’avait nul besoin de tout m’expliquer. J’étais là pour elle, quoi qu’il en coûte, dans toutes circonstances.


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Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage || JOLY II PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Dim 19 Mar - 19:44



Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage
Jonas & Charly



Rien de tel qu’une oreille à votre écoute pour se sentir mieux. Ce soir, Jonas jouait ce rôle et cela me faisait du bien. Depuis l’enterrement d’Ambrose, j’avais le cœur lourd. Vous savez, cette impression d’avoir fait quelque chose de mal. Ce sentiment qui pèse en permanence. Voila ce qui remuait mon palpitant depuis des semaines. Je pensais avoir retrouvé un peu de calme avec Sofiane. Je pensais… que j’avais été naïve de croire que je pouvais compter sur un mec. J’aurais dû rester fidèle à mes principes. Rester volage. Ne pas m’attacher. Car oui, je m’étais attachée à lui malgré tous les instants étranges que nous avions partagés, Sofiane était parvenu à se glisser dans ma chair au point de posséder une part de mon âme. Une âme partagée avec mon Ange qui avait rejoint le ciel pour de bon. Dieu qu’il pouvait me manquer. Et maintenant alors que je pensais pouvoir compter sur Sofiane, il avait tout simplement disparu.

J’attrapais la bière de Jonas et lui ouvrais avant de la faire glisser sur la table basse dans sa direction. Je réservais le même sort à la mienne mais la portait directement à mes lèvres avant de la poser. «  Ouais… d’après ce que j’ai appris, il serait retourné chez lui. En Syrie. Sans date de retour annoncée. » Après tout ce que nous avions traversé. Cette nuit terrible où nous avions retrouvé le corps d’Ambrose. Ce moment devant ce corps calciné. Cela me donnait encore des nausées rien que d’y penser. Je n’avais pas raconté tout cela à Jonas. Il ne savait même pas que je faisais partie des Blood Circle. C’était une part de ma vie que je n’étalais pas vraiment. Parfois, les actes des membres de l’entité ne me plaisaient pas. Je n’aimais pas y être associée. Au départ, je ne voulais pas forcément tuer ces gens. Juste… comprendre d’où venaient ces pouvoirs. En user pour aider toutes ces personnes dans le besoin. Et plus j’avais plongé dans ce monde, plus j’avais découvert la cruauté dont ils étaient capables. J’en avais tué un pour sauver Sofiane. La première fois que je tendais mon arme pour ôter la vie sciemment. Depuis j’avais recommencé. Je n’arrivais plus à considérer ceux qui s’opposaient à nous comme des êtres humains. Ils avaient tué mes parents. Blessé mon frère. C’en était pris à ma nièce. Tué mon meilleur ami… Je les détestais. Ils pouvaient se montrer si dangereux.

J’attrapais quelques chips à mon tour. Si je me souvenais. Il m’avait posé un putain d'ultimatum ce soir-là. Que j’avais refusé. Puis accepté avant de découvrir ce dossier sur moi… Je m’étais éloignée jusqu’à ce que la disparition me rapproche à nouveau de l’ancien soldat. Cette fois, j’aurais pu tout lui donner. Mais il avait préféré quitter le pays. « Je me souviens oui… » soufflais-je. J’observais un instant la vue au travers de la baie vitrée. « Il me suivait un peu partout sans que je le sache. » Ca non plus, je ne l’avais pas encore raconté à Jonas. Un sacré bordel cette histoire. J’attachais mes cheveux en un chignon fouillis avant de reprendre ma boisson. Je lâchais un petit rire à sa question. C’est vrai que c’était compliqué. « Pendant quelques heures et encore. J’avais fini par accepter son envie d’exclusivité mais je suis tombée sur un dossier chez lui… Qui contenait des photos de moi. Alors que je ne savais pas qu’il l’était là. » Dit comme ça, c’était encore plus fou. Je devais être bien siphonnée pour avoir voulu tenter quelque chose avec lui. « Je sais, c’est complètement dingue. » Je prenais plusieurs gorgées de la boisson ambrée.

Jonas me disait de l’ignorer… C’est ce que je voulais. Je crois. Mais que c’était compliqué. Je soufflais. « Il faut que je passe à autre chose, je sais. Mais depuis… Ambrose, quelque chose nous a vraiment rapproché. On s’est accrochés l’un à l’autre pour traverser cette épreuve. Je ne m’attendais pas à ce qu’il se tire comme un lâche. Ca fait beaucoup. » Trop de morts. Trop d’absents. Tim d’abord. Il serait toujours dans mon cœur. Ambrose… Mon ange, mon ami d’enfance, un troisième frère. Et maintenant Sofiane qui disparaissait. « Tu sais Ambrose… il est parti d’une façon très violente. Le découvrir comme ça, c’était vraiment horrible… » Je fixais mes prunelles azurées vers la fenêtre et prenais une inspiration. Ne pas pleurer. Se contrôler. Je lâchais mon souffle lentement. « Avec Sofiane, on a retrouvé son corps totalement calciné. Il ne restait rien de lui pour le reconnaître. C’est grâce à ses effets personnels qu’on a su que c’était lui. C’était affreux… affreux. » Je secouais doucement la tête en répétant le mot affreux. Je revoyais ce corps totalement brûlé, absent de cheveux, les traits de son visage méconnaissable. Cette odeur… elle me hanterait jusqu’à la fin de mes jours.


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Jonas Tallec
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Dim 23 Avr - 22:31

JOLY II
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Début avril 2021
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Qui a tort qui a raison ? Quel destin est le bon ?


Je fronçai les sourcils, désapprouvant sans mal le comportement ignoble de cet abruti de Sofiane. J’en avais connu des idiots, mais celui-là semblait dépasser toutes les catégories. Il fallait vraiment être stupide pour lâcher une fille aussi extraordinaire que Charly ; je la connaissais depuis des années et depuis le temps que nous étions amis, j’avais toujours pu compter sur elle, sur son temps,  son soutien et son amitié. Que cet homme l’abandonne ainsi sans même oser lui donner la moindre explication en disait long sur sa personnalité et sur la manière dont il percevait les autres. Il s’était barré comme un lâche, comme un salop. Il n’avait même pas eu le courage de le lui dire en face, quel pleutre. Je ne pouvais excuser ce type de mec, pour moi, il était à placer dans la case next, sans chercher à comprendre quoi que ce soit. Il n’était pas fiable voilà tout mdr dézinguer son propre perso ça fait bizarre, mes doigts avaient envie de trouver des excuses à ce pauvre Soso, ce mal aimé. Néanmoins, j’essayais tout de même de me mettre à la place de cet imbécile, sans véritablement y parvenir. Dans ma tête, tout était clair ; étant donné ce que Charly vivait, je le n’aurai jamais abandonné. Pour autant, je savais ce que c’était de perdre le fil, de vouloir fuir, d’échapper à la situation. « Je ne sais pas quoi dire. Peut-être qu’il avait besoin de partir. Mais il y a une manière de faire les choses. Te prévenir, c’était le minimum. » C'était un mensonge honteux. Je savais ce que c’était d’avoir besoin d’une soupape de décompression, d’avoir besoin de fuir ailleurs durant quelques semaines. C’est ce que j’avais fait en décembre après l’attaque chez Ludivine. Me réfugier en France pendant deux semaines m’avait permis de réfléchir, de me ressourcer. Mais avais-je prévenu Thalia ? Non. Je valais peut-être pas mieux que lui en réalité... Il n’avait pas prévenu Charly, il n’avait pas répondu à ses précédents messages ; il cherchait à disparaître, tout simplement. Ce curieux parallèle entre lui et moi me frappa et me dégouta en même temps. Pour ma part, Thalia savait au moins que j'allais bien. Mais me rendre compte que je n'étais pas si blanc dans cette histoire me déplaisait fortement.

Malheureusement, je n’étais pas au bout de mes découvertes. Je n’avais rencontré l’énergumène qu’une seule fois mais apparemment, il y avait pire. « HEIIN ?!! » m’exclamai-je tandis qu’elle m’expliquait qu’il l’avait suivi comme un détraqué. « Mais c’est qui ce fou !? » Ma mâchoire se décrochait au fur et à mesure qu’elle me racontait les habitudes de psychopathe de son copain même si le lien qui les unissait semblait bien plus compliqué que ça. « T’es allée porter plainte ? » Oui, c’était la première idée qui me venait en tête. Ce mec l’avait délibérément suivi, il avait des photos d’elle dans un dossier comme un serial killer et son attitude faisait clairement penser à un maniaque du contrôle. L’emprise qu’il espérait avoir sur elle me décontenançait. C’était dingue, c’était fou. J’étais abasourdi. J’avalai une grande gorgée de ma bière pour tenter de faire passer la pilule, en espérant que cela me permette de mieux appréhender la chose, mais j’avais beau tourner cela dans ma tête plusieurs fois, rien n’y faisait. Cela ne fonctionnait pas. Ma seule solution, qu’elle coupe les ponts elle aussi. Mais en était-elle capable ? Le voulait-elle réellement ? À cause de ma relation avec Jordan, je savais à quel point il pouvait s’avérer difficile de se détacher de quelqu’un qu’on avait aimé ou même qu’on aimait toujours. Peu importait le mal que cette personne avait pu faire.

Et en écoutant Charly, je comprenais soudainement pourquoi elle s’accrochait à Sofiane. Ils vivaient les choses avec la même détresse, la même intensité, la même douleur. « Ambrose, vous l’aimiez tous les deux. Vous l’avez perdu tous les deux. Vous aviez besoin l’un de l’autre pour surmonter tout ça, c’est certain... » Mais c’était toxique, leur relation même l’était. Mais qui étais-je pour juger de ce dont Charly avait besoin ? « Je me demande ce qui l’a poussé à partir comme ça… C’était si compliqué de te le dire en face ? » Mes questionnements n’attendaient aucune véritable réponse ; nous n’étions pas dans sa tête de décérébré. J’avais beau essayer de lui trouver des excuses, cela paraissait évident qu’il n’était pas en position d’être défendu. Je tournai ma bière dans ma main, signe évident de ma nervosité et du manque d’inspiration pour accompagner mon amie dans cette période difficile. J’avais vraiment l’air d’un con assis là sans savoir quoi dire et quoi faire pour l’aider. Cracher sur son petit-ami, enfin sur son ex petit-ami n’était pas forcément la solution et cela ne ferait qu’exacerber sa colère. Je voulais tellement l’apaiser mais je me sentais soudainement bien maladroit. Alors que je cherchais les mots justes, Charly reprit la parole et mon souffle se coupa lorsqu’elle m’expliqua ce qui était arrivé à son ami. Je sentis la bile remonter dans mon œsophage et je prenais enfin la mesure de toute la situation. Lorsque Charly m’avait dit qu’il était mort, je n’avais pas vraiment posé de question. J’avais pensé à une crise cardiaque, à un accident de voiture… Mais à un corps totalement brûlé... Et c’était Sofiane et Charly qui l’avaient découverts … « Putain... » Ce fut le premier mot qui me vint à l’esprit tandis que j’accusais le coup. Je posai ma bière sur la table et m’approchai de Charly afin de lui offrir le réconfort de mes bras. Mes doigts vinrent doucement frictionner son dos, ses cheveux, et nos souffles se mêlèrent tandis que j’essayais comme je pouvais de l’aider. « Je suis désolé Charly, tellement désolé… Que tu doives faire le deuil de ton ami mais aussi de ce que tu as vu là-bas… Que tu l’aies vu ainsi... » Le silence s’installa tandis que je laissai Charly libre court à ses souvenirs, à ses émotions mais je ne pouvais pas ignorer ce qui me heurtait de plein fouet. « Mais… S’il est mort dans cet incendie, comment ça se fait que ce soit toi qui l’ait trouvé ? Tu étais sur place toi aussi ? Tu n’as pas été blessée? » Dans ma tête, des milliers de scénarios s’emmêlaient dans ma tête ; peut-être que c’était Doryan qui était mobilisé sur l’intervention et qui avait demandé à Charly de venir reconnaître le corps ?


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Lun 29 Mai - 18:22



Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage
Jonas & Charly


Parler du Syrien à Jonas montrait bien que j’étais perturbée par cette situation. J’avais beau tourner en rond et tenter de comprendre ce qui m’agaçait le plus dans cette histoire, il fallait admettre que c’était plus profond et ancré que ce que j’imaginais. Sofiane s’était immiscé dans ma vie sans que je le réalise vraiment. Au départ, il n’était que ce soldat taciturne que j’avais croisé sur le terrain quand la joie m’enlaçait avec Tim. Que dire quand sa route a de nouveau croisé la mienne par l’intermédiaire d’Ambrose ? Je ne savais plus comment penser. Ce n’était pas normal de réagir comme il pouvait le faire. J’en avais conscience. Je m’étais pourtant à nouveau accrochée à lui quand mon meilleur ami d’enfance avait disparu. Mais il s’était fait la malle sans même me dire un mot… « C’est ça, je demandais pas non plus la lune. Juste dire qu’il partait sans même me raconter pourquoi… »

J’en venais à lui raconter davantage de choses sur Sofiane. Jonas avait toujours été une oreille attentive. A croire qu’entre gosses sans parent bio (surnom que je m’amusais à leur donner durant nos cercles d’échanges), nous nous comprenions facilement. Sa réaction me fit rire et but plusieurs gorgées de bière. Cela avait le mérite de me détendre. Pourtant, quand Doryan était venu le soir même, il fallait reconnaître que je n’en menais pas large. Quand il me demanda si j’avais porté plainte, je le regardais un instant, presque surprise. « Je… Ca ne m’a même pas traversé l’esprit en réalité. » Et puis, nous étions membres du Blood Circle… Nous avions presque plus d’autorité que la police elle même à présent. Etrangement, je n’y avais pas songé. Je me demandais si cela révélait quelque chose de cette relation que j’entretenais avec le Syrien. Ce que venait d’énoncer Jonas était pourtant la base. La logique même après un tel comportement.

Je secouais doucement la tête alors que Jonas cherchait à comprendre ce qui avait pu traverser la tête de l’ancien soldat alors qu’il était parti sans un mot. Je lui lançais une petite œillade amusée. « A toi de me le dire ! Je fais si peur que ça ? » Il avait fui. Voilà ce que je pensais. Ce n’était même pas en lien avec moi. Ce qui était le plus blessant, c’est que dans le fond, il ne me considérait pas. Pas assez pour me dire ce qu’il comptait faire. Je ne savais plus sur quel pied danser. « Je pense qu’il a voulu échapper à la réalité. Mais ça me blesse qu’il l’ait fait sans rien me dire. » Cela n’avait ni queue ni tête. « On est même pas ensemble, je sais même pas pourquoi ça me prend autant le chou. Mais tu me connais. Je ne suis pas du genre à me poser avec un mec. Pourtant, lui, il me voulait juste pour lui, sans dire qu’on était ensemble pour autant. Et quand je me sens prête, il disparaît. J’sais même pas ce qu’on est l’un pour l’autre en fait. » Je haussais doucement mes épaules et reprenais de ma boisson.

Les questions suivantes me prirent au dépourvu. Jonas ne savait pas que j’étais membre du Blood Circle. Le connaissant, ce n’était certainement pas un fanatique des idées que prônait le groupe. Et si j’étais au départ moins radicale sur ce sujet, je me rendais compte que j’avais changé. Le contact de Sofiane m’a enlisé sur un chemin plus sombre. Dans une colère plus profonde. Je mis de longues secondes à sortir du fil de mes pensées. Le regard dans le vide, j’en faisais les tours et détours sans rien dénouer de cet amas qui s’installait dans mon crâne. Jonas savait que mes parents avaient été tués par des mangemorts mais je m’étais arrêtée à ce pan de l’histoire. Jamais je ne lui avais menti. Juste que nous n’avions jamais évoqué réellement ce sujet. « Je n’ai rien eu, rassure-toi… » soufflais-je finalement. Je relevais les yeux pour planter mon azur dans son ambre. « Ambrose était en mission quand il a disparu… pour le Blood Circle. » Je me raclais un peu la gorge avant de reprendre. « Il me donnait toujours des nouvelles. Qu’importe, où il était. Tous les jours, j’avais un message, un appel. » Les larmes me montèrent aux yeux. Entre ces moments qui n’existeraient plus jamais, les souvenirs qui rejaillissaient. La difficulté à lui dire les choses également. « Je ne vais pas te mentir, Jo. » Je tournais le visage, poussais quelques mèches de cheveux et lui montrais la brûlure ronde derrière mon oreille. « Nous étions sur ses traces, mais des sorciers l’avaient trouvé avant nous. C’est eux qui lui ont fait ça. » Je ne savais pas ce qu’il avait pu subir avant. Ni s’il avait été vivant alors que sa chair brûlait. Je ne préférais pas le savoir dans le fond. J’observais Jonas qui me dévisageait depuis qu’il avait compris que j’étais une Blood Circle. Je le connaissais… Cette révélation ne lui plaisait pas… Allais-je perdre un autre ami ce soir ?


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Jonas Tallec
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Lun 12 Juin - 22:29

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Qui a tort qui a raison ? Quel destin est le bon ?


Charly et moi étions amis depuis ce qu’il me semblait des années. Notre différence d’âge n’avait jamais été un frein à notre amitié, bien au contraire. Nos souffrances communes nous avaient rapproché et au fil du temps, j’avais pu trouver en elle une oreille attentive à bien des maux. Elle avait été là pour moi à chaque fois qu’il avait été nécessaire et elle m’offrait des réponses parfois bien différentes de ma famille, souvent en proie avec l’émotion et la subjectivité qui allaient de pair. Charly avait toujours été franche, réconfortante, amicale. Sa présence avait souvent été comme un rayon de soleil à mes côtés et j’espérais qu’il en soit de même pour elle. Nous avions souvent eu cette facilité pour parler, pour échanger, même de nos plus sombres pensées, de nos plus noirs secrets. Je ne lui avais jamais caché mes peines. Alors aujourd’hui, c’était à moi de lui rendre la pareille alors qu’elle évoquait avec moi cet homme taciturne que j’avais eu l’immense honneur de côtoyer une fois. Notre rencontre avait été des plus brèves et pourtant j’en gardais un souvenir cinglant et particulièrement marquant. À bien des égards, je l’avais trouvé détestable dans sa manière d’aborder Charly et dans sa façon de me regarder, comme si je représentais un danger, une menace ou plutôt un concurrent. Je n'étais rien de tout cela, Charly était une de mes amies proches et même si nous avions eu l’occasion à plusieurs reprises de franchir les limites de l’amitié, nous n’avions jamais envisagé une relation sentimentale. Pour autant, ce Sofiane avait semblé bien décidé à m’éloigner d’elle et son attitude des plus possessives ne m’avait pas plu. Voilà le souvenir que je gardais de lui alors apprendre qu’il avait filé à l’anglaise sans crier gare et sans donner la moindre nouvelle à Charly me décontenançait et aggravait l’opinion que j’avais de lui. Alors que je cherchais comment réconforter mon amie, ce qu’elle m’expliqua sur ce Sofiane me donna des sueurs froides. Mes doigts serraient abruptement ma bière que j’oubliais même de porter à mes lèvres tant les révélations s’avéraient des plus sordides. « Putain… Le parfait serial killer. » C’était un cinglé, un psychopathe, digne des plus grands de ce monde. J’en restais bouche bée mais je demandai quand même à Charly si elle avait portée plainte. Cela ne lui était même pas venu à l’esprit. Je pinçai des lèvres, me demandant si ses frères étaient au courant de tout ça. Je connaissais très peu Lyam, voire pas du tout, mais j’avais noué un lien avec Doryan au fil des années et il était clair dans ma tête qu’ils auraient du réagir à tout cela.

Charly tentait de dédramatiser les choses, maladroitement peut-être ou bien était-ce un moyen détourné de ne pas réfléchir davantage à tout cela mais moi ce que je voyais, c’était une jeune femme désemparée. Perdue. Était-ce la réalité ou bien était-ce moi qui prêtait des intentions à mon amie ? L’empathie que je ressentais pour elle me forçait à penser ainsi. « Toi, faire peur ? Tu n’as rien à re reprocher. Quel abruti. Il ne sait vraiment pas ce qu’il perd. » dis-je en lui adressant un sourire empli de compassion. Charly était belle, drôle, intelligente, clairvoyante, loyale. N’avait-il pas vu en elle toutes les qualités qu’elle possédait ? Dans un sens, j’étais ravi de son départ -même si celui-ci peinait Charly- car pour moi, elle avait, grâce à ses nombreuses qualités justement, la possibilité de trouver un homme qui saurait l’apprécier à sa juste valeur. Pour autant, Charly lui trouvait des excuses. « Tu parles, ça a bon dos de vouloir échapper à la réalité. Celle-ci revient toujours nous fracasser en pleine tronche. C’est vain d’espérer y échapper. » Charly et moi avions eu droit à notre lot de malheur alors on savait cela mieux que quiconque. En tout cas, la nature de leur relation m’échappait. Moi qui pensais être le plus mal loti de nous deux concernant l’amour… Je posai ma main sur son épaule et lui dis : « C’est peut-être mieux comme ça. Même si t’es pas du genre à te poser avec un gars, t’as quand même le droit à ton happy ending tu sais. Et ce que tu me racontes me fait penser qu’il te respecte pas. C’est pourtant la base de toute relation, même les plus éphémères. » J’avais couché un nombre incalculable de fois avec Charly et pourtant j’avais toujours été des plus respectueux avec elle, cela coulait de source, cela s’entendait. « Son éducation laisse à désirer, tu mérites tellement mieux que lui. » Que j’en sois arrivé à donner des conseils sentimentaux à Charly, ça aussi, c’était inédit. « Tu le sais, mais je suis là. Même si c’était un abruti, t’avais quand même… des sentiments. » Si ce n’était davantage. D’habitude, Charly et les mecs, c’était un de perdu dix de retrouvés alors le fait qu’elle s’attarde autant sur le syrien laissait supposer qu’il y avait bien plus qu’une simple histoire de cul. « Et c’est pas toujours évident d’y faire face et de les affronter, encore plus lorsqu’on sait qu’il n’y aura pas de suite. Mais tu vas réussir à tourner la page, j’en suis certain. » J’espérais que mes mots lui apportaient un peu de réconfort même si c’était beaucoup de formules toutes faites. J’étais un peu nul pour tout ça.

En réalité, il y avait une chose qui me frappait ; Charly et Sofiane s’étaient trouvés parce qu’ils partageaient une même souffrance, la mort de leur ami. Et au fur et à mesure que j’apprenais les circonstances de la mort d’Ambrose, plus je me tendais. En mission? Je ne savais rien de lui et je l’imaginais soudainement policier ou militaire, en train de risquer sa vie pour une cause juste. Mais je me trompais, je me méprenais. Il travaillait pour eux. Pour le Blood Circle. Ma mâchoire se décrocha et mes yeux la fixèrent avec une intensité toute nouvelle. Elle pleurait et je ne parvenais pas à venir vers elle pour la réconforter tant j’étais outré qu’elle puisse fréquenter des personnes aussi extrémistes. Maintenant qu’elle le disait, ce Sofiane devait lui aussi faire partie de ces cinglés… Cela semblait évident… Mais pourquoi diable Charly traînait avec eux ? « Me mentir ? » demandé-je, abasourdi, alors que je n’arrivais pas à dire autre chose. Lorsqu’elle montra la brûlure ronde située derrière son oreille, mon cœur battit la chamade et j’eus instinctivement un mouvement de recul. Je n’avais rien à craindre d’elle, je n’étais pas un sorcier mais je pensais immédiatement à tous mes amis qui l’étaient, à ma cousine, à Soledad, à la famille de Leah, à Anjelica et Jaeden… « Tu… » Je ne trouvais pas mes mots, je n’avais rien à dire, je ne pouvais rien ajouter. J’étais désemparé. La nouvelle de cette annonce éclipsait la suite des explications sur le décès d’Ambrose, causée par des sorciers. Je ne pensais qu’à Charly et à la marque que je venais d’apercevoir. C’était un rêve. Ou plutôt un cauchemar. Je fermais un instant les yeux avant de tendre lentement ma main derrière sa tête pour être certain de ce que j’avais vu, frôlant des doigts la cicatrice que les Blood Circle portaient fièrement. Comme un symbole. Comme les Mangemorts et leur marque. « Pourquoi ? » Je la dévisageais et la regardais soudainement bien différemment, comme si je la découvrais à nouveau sous un nouvel angle, sous le prisme dangereux des membres du Blood Circle. Eux que je détestais, que je haïssais, que je combattais chaque jour au quartier général de l’Ordre du Phénix. « T’es vraiment avec eux ? » Je n’avais rien d’autres à dire, rien d’autres à demander, je devais simplement en être certain. Cela changeait tout. « C’est pas possible, pas toi. » J’accusais le coup. Cela faisait trop mal et j’avais les mains moites. J’étais sidéré. J'avais peur.


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Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage || JOLY II PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Mar 15 Aoû - 18:02



Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage
Jonas & Charly


La perte de mon meilleur ami a laissé un vide immense dans mon cœur. Je le connaissais depuis cet attentat qui avait ôté la vie à mes parents et bien d’autres personnes. La tristesse m'envahissait, m'engloutissant dans un océan de douleur. Cette sensation de vide, d’absence. Chaque jour était un défi, une lutte pour trouver la force de continuer sans lui. Mais alors que je luttais pour surmonter cette peine lancinante, Sofiane, celui sur qui je pensais pouvoir compter et censé être là pour me soutenir, avait pris une décision qui me déchirait les entrailles. Incapable de supporter sa propre peine, il avait choisi de partir en Syrie pour tenter d’oublier… Mais est-ce qu’il cherchait également à m’effacer de ses souvenirs ? La nouvelle m'a frappée comme un coup de poignard. Comment a-t-il pu s’enfuir dans un moment aussi sombre ? J'ai essayé de comprendre, de mettre de côté ma propre douleur pour imaginer la sienne, mais cela ne fait qu’ajouter une charge de plus dans mon esprit déjà perturbé par tout ce qui s’était passé. Je me sens abandonnée, trahie. La douleur de la perte de mon meilleur ami était déjà suffisamment accablante et à présent je devais affronter la réalité, avoir accordé ma confiance et certainement bien plus au Syrien. Je me demandais si je pouvais me remettre de cette double peine, l’ancien soldat n’ayant même pas pris la peine de me prévenir. Dire que je l’avais appris au détour d’un couloir. La peine mais aussi la colère m’envahissait quand j’y pensais. Quel traître. Quel lâche. J’avais parfois envie de le retrouver juste pour lui en coller une. Les jours passaient, laissant derrière eux un vide béant. Je me sentais perdue, sans repère.

Mais, au fond de moi, je savais que je ne pouvais pas me laisser détruire par la douleur. Mon meilleur ami ne voudrait pas me voir ainsi, et je refusais de laisser cette tristesse écraser ma vie. Je devais trouver le courage de continuer, de guérir et de trouver un sens à cette perte déchirante.
Je devais me concentrer sur moi-même maintenant. Je devais me reconstruire. La route sera longue et semée d'embûches, mais je refusais de me laisser abattre. Alors que je me trouvais plongée au milieu de ce tourbillon de sentiments, mon autre meilleur ami, Jonas était venu avec sa joie de vivre contagieuse. Il était toujours là pour moi, prêt à me remonter le moral et à m'apporter un soutien inconditionnel. Ses réactions par rapport à Sofiane me faisaient presque rire. Le comparer à un serial killer n’était peut-être pas sans fondement. J’espérais juste que ses victimes restaient des sorciers immondes sans morale. « Franchement, j’ai failli y croire sur le coup. » Je tentais un peu de dédramatiser mais Jonas n’était pas dupe. Nous nous connaissions depuis bien longtemps. Et nous étions liés dans notre amitié par des racines étranges. Celle d’un passé absent de parents biologiques. Je l’écoutais avec attention à mesure qu’il parlait. Dans le fond, je savais qu’il avait raison et que je devais passer à autre chose, mais cela était encore un peu tôt pour être rationnelle. « Ca se trouve, il ne reviendra jamais et je ne pourrais même pas lui en mettre une pour me soulager… » tentais-je de plaisanter. Je portais ma boisson à mes lèvres pour en boire quelques gorgées avant de reprendre. « C’est peut-être un sociopathe. Il a déjà une femme et des enfants là-bas. » J’adressais un sourire en coin à Jonas. Mais quand il parla de sentiment, je grimaçais légèrement. Je ne pouvais pas mentir à ce sujet. Je n’étais pas du genre à m’apitoyer sur la perte d’un mec. Surtout que c’était moi qui les larguais à chaque fois… Jonas comprenait que la période était difficile et il ne cherchait pas à minimiser ma douleur. Au contraire, il était là pour m'écouter, me consoler et me rappeler que je n’étais pas seule dans cette épreuve.

Mais je me devais d’être également honnête avec lui et la mort d’Ambrose n’était pas normale. Si on pouvait qualifier une mort de normale… Je lui dévoilais petit à petit, à mesure de mon récit, des éléments qui laissaient peu douter sur mon appartenance aux Blood Circle. Et pour lui confirmer, je lui montrais la marque derrière mon oreille. Sa main vint frôler la cicatrice du bout des doigts. Je voyais bien qu’il avait du mal à accepter cette information. Dans le fond, je m’en doutais pertinemment. « Et pourquoi pas ? » soufflais-je en cherchant son regard. Je prenais une inspiration. Je sentais les larmes teinter mes yeux. Je les contenais depuis bien trop longtemps. « Mes parents… cet accident sur le pont de Brockdale… c’était un attenta des Mangemort. » Je l’avais appris bien des années plus tard. « Ils s’en étaient sortis mais des témoins disent qu’un jeune homme les a tués à l’aide de sa baguette… » Ma main se porta à la légère cicatrice sur ma tempe. Je la frottais presque mécaniquement. « Puis mon frère s’est retrouvé piégé dans cette fête foraine… Ma nièce a failli être tuée par eux… » Je frottais rageusement les larmes qui s’échappaient sur mes joues. « J’ai vu la misère dans le monde Jo. Pourquoi n’ont-ils jamais rien fait pour aider ces gens ? Avec leur magie, leurs potions…  » Etant reporter de guerre, j’avais vu bien des atrocités… Alors oui je n’étais pas en phase avec toutes les actions des Blood Circle mais… la rage avait fini par m’envahir… « Ambrose a survécu avec moi sur ce pont mais il fallait qu’ils viennent achever ce qu’ils avaient commencé… » murmurais-je la voix éraillée par la tourmente de mes sentiments.


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Jonas Tallec
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Lumos
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Mer 23 Aoû - 22:35

JOLY II
Londres
Début avril 2021
Notre amitié nous protégeait des dangers du voyage
Mais soudain tout est changé, nos deux chemins séparés
Qui a tort qui a raison ? Quel destin est le bon ?


Charly et moi avions une entière confiance l’un envers l’autre. Elle faisait partie de ceux en qui je savais pouvoir tout confier, tout dire. Nous avions tant partagé ensemble en raison de notre histoire commune. Je me tournais souvent vers elle lorsque je me sentais fléchir. Peut-être parce que j’avais honte de le faire devant Leah et Raphaël, peut-être aussi parce que je savais qu’elle était la seule à pouvoir comprendre ce qu’on ressentait lorsqu’on perdait ses parents. Charly avait été là pour moi à de nombreuses reprises dans ma vie alors il me semblait tout naturel d’être présent pour elle à mon tour alors qu’elle vivait sans aucun doute un des pires moments de son existence. Je me souviens sans difficulté de la peine que j’avais ressenti lorsque Jordan et moi avions coupé les ponts, lui qui était mon meilleur ami depuis toujours. Je me souviens à quel point cela avait été difficile d’envisager de vivre sans lui et les souvenirs que j’avais avec lui restaient amers, emplis de déception et de tristesse. J’espérais toujours une réconciliation un jour.  Pour Charly, c’était différent. Ambrose était mort, il n’était plus dans ce monde et elle n’aura jamais l’occasion de lui parler, d’être avec lui, de rire à ses côtés. La douleur de sa perte était insoutenable alors j’essayais simplement d’être là, d’être là pour elle et d’être une oreille attentive, une épaule sur laquelle pleurer si elle en ressentait le besoin. Après tout, les amis étaient là pour ça.

En plus du décès de son meilleur ami, Charly devait subir les affres de son odieux petit-ami, ou de cet abruti fini. En réalité je ne savais pas réellement comment le nommer. Leur relation dépassait de loin ce que je connaissais et même si j’avais moi-même eu une relation ambiguë avec Jordan, rien n’égalait les bizarreries que le mec de Charly faisaient. Il semblait vraiment complètement fou et je trouvais ça étrange que Charly ait eu des sentiments pour un mec comme ça, mais je ne jugeais pas. C’était inutile, à part faire souffrir Charly, cela n’avait pas d’intérêt. Il valait mieux lui témoigner mon soutien. Et elle avait envie de cogner cet imbécile. « Tu peux te défouler sur moi, je t’autorise, sympa comme je suis. » dis-je pour tenter de dédramatiser la situation et l’aider à retrouver le sourire. J’ouvris les bras en signe de reddition, prêt à accepter les coups qu’elle pourrait oser me donner. « Tu crois vraiment qu’une femme voudrait faire des enfants avec ce mec ? » J’eus un rire nerveux, il ne valait mieux pas y songer. Je gardais néanmoins en tête qu’il avait beau avoir ses défauts, Charly éprouvait des sentiments pour cet homme ; j’ignorais ce qu’elle avait pu voir en lui (en dehors du fait qu’il était très beau, ça je le reconnaissais) mais il devait bien avoir quelques bons côtés qui rattrapaient les mauvais sinon Charly ne se serait jamais entiché de lui. « J’suis là Charly, comme toujours. » C’était presque réconfortant de savoir que nous pouvions compter l’un sur l’autre, peu importait les circonstances, peu importait les causes de nos afflictions, notre amitié nous protégeant de nos existences peu communes.

Et quelles existences… La mort d’Ambrose n’avait rien de naturelle, elle n’avait rien d’un accident. C’était l’œuvre de sorciers. Charly et moi n’avions jamais véritablement évoqué le sujet, préférant se contenter d’effleurer la surface. Pour ma part, j’avais préféré rester évasif sur le sujet car je savais pertinemment que si on était amené à en discuter, je ne pourrais pas forcément faire semblant. Je gardais le secret avec la plupart de mes connaissances, mais Charly était mon amie depuis toujours et je n’étais pas certain de pouvoir réussir à lui mentir. « C’est pas vrai... » J’étais sidéré. Je ne parvenais plus à réfléchir. Je ne pouvais pas concevoir que Charly, que ma Charly, mon amie de longue date, la fille avec qui j’avais passé tant de temps puisse être des leurs. Je ne comprenais pas ce choix, je ne comprenais pas pourquoi. Elle m’offrit sur un plateau toutes les réponses aux questions qui s’étaient soudainement bousculées dans ma tête. Et, je compris immédiatemment. Charly ne connaissait que les mauvais côtés des sorciers et je ne pouvais pas lui en vouloir : par un mauvais concours de circonstances, sa famille avait été confrontée aux Mangemorts. Au pire du pire. À l’horreur. Je fermais les yeux quelques instants tandis que je percevais les larmes qui coulaient sur ses joues. « Je... » Je ne pouvais pas lui en vouloir, cela m’était impossible. Je m’approchai d’elle et la serrai dans mes bras, tentant d’éradiquer ses pleurs. « Je suis désolé. » furent les seuls mots qui pouvaient sortir de ma bouche pour le moment. Je devais réfléchir, je devais faire comme si. Comme si quoi d’ailleurs ? Comme si ma cousine n’était pas une née-moldue et que ma copine n’était pas une sorcière ? Je savais que je devais les protéger, les protéger de… de Charly ? Non, pas de Charly. Du Blood Circle. De ce que je comprenais, elle avait intégré le Cercle pour des raisons qui s’entendaient. « J’imagine que tout ne peut pas se régler d’un seul coup de baguette. » Je le savais même pertinemment, ayant moi-même déjà posé ces questions à Ludivine quand j’étais plus jeune. Je me souvenais lui avoir demandé pourquoi elle ne multipliait pas de l’argent, pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas éradiquer la famine, pourquoi ne pouvait-elle pas guérir le cancer. Sa réponse avait été simple : Même la magie a ses propres limites. Copiant ma cousine, je déclarai à mon amie : « Que la magie a ses limites. » Je levai les yeux vers le mur en face de moi, n’osant même pas la regarder avant de déclarer : « J’imagine qu’il y a des pommes pourries partout. » Chez les sorciers comme chez les moldus. « Dans notre communauté comme dans la leur. Je ne peux pas croire qu’ils soient tous mauvais, je ne veux pas le croire. » Et je ne le croyais pas. J’avais de très bons exemples en tête mais je ne pouvais pas en faire part à Charly, c’était beaucoup trop dangereux. «Et... » Ma bouche s’assécha mais il fallait que je pose cette question : « Tu fais quoi pour eux ? » Ce n’était plus seulement de moi qu’il s’agissait, j’avais besoin de savoir pour mes proches. Pour Ludivine, pour Thalia, pour Soledad et sa famille. C’était trop important. Je baissai les yeux vers la table basse avant de laisser mon regard revenir vers Charly, j’avais soudainement peur d’entendre la réponse.

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