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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Break me down and build me up Ϟ Post event FT Hestia :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Aodhan O'Brian
Aodhan O'Brian
Gryffondor
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Mar 6 Juin - 20:00


Break me down
and build me up
feat Hestia Carrow



Septembre 2022 – Lendemain de l'attaque du BC sur le quai 9 ¾ - Sainte Mangouste - Après midi

Aodhan regardait le mur du plafond de sa chambre d'hôpital. Son regard clair s'était froncé et son index tapotait son torse bandé. Lorsque les rideaux séparant les lits étaient tirés, cela offrait une intimité toute relative aux nombreux patients placés dans cette grande pièce. A côté de lui, ces derniers restaient immobiles, sages et silencieux lorsqu’ils ne sanglotaient pas. La tempête était passée. Certains pansaient leurs blessures, d’autres, recroquevillés, pleurnichaient sous leurs draps, encore secoués par la violence de l’attaque d’un souvenir d’où ils ne parvenaient pas à sortir.

Il lui suffisait de se concentrer un peu pour entendre les détonations. Il se souvenait avec une parfaite précision du moment où il s'était couché sur Hestia, de l'impact des balles contre le mur derrière eux dont il sentait encore les débris contre sa tête et les vibrations dans l’air. Et enfin, celle qui l'avait touchée. La progression du projectile dans sa chair était encore vive, bien que la balle fut retirée, comme si elle continuait encore et encore sans jamais pouvoir s'arrêter. Cette douleur, il la ressentait, cuisante, à chaque battement de cœur. Pour la première fois de sa vie, il s'était senti partir, comme emporté par un irrésistible courant. Pourtant il se revoyait, plongé dans les tréfonds d'un délire sans fin, nager à contre-courant, hurlant et se débattant... sachant qu'au prochain virage il serait emporté dans un lieu d'où il ne reviendrait jamais. Cela avait eut beau paraître attirant, il avait refusé de céder.

Bien qu'il fût pourtant coutumier de la douleur, jamais il ne l'avait ressenti à un tel degré. Elle avait même occulté celle de sa jambe cassée. Impossible d'oublier. Et tant mieux. Il ne voulait pas oublier. Il s’était arrangé avec le docteur Fawley en lui demandant de lui laisser chaque cicatrice, chaque estafilade... rien ne devait manquer. Bien peu semblaient faire cette demande. La médicomagie offrait pourtant ce luxe mais lui se le refusait obstinément. Fawley était une bonne copine de sa sœur. Cette femme était un peu étrange mais plutôt marrante pour le peu de temps qu’il avait passé avec elle. Cette requête particulière ne semblait pas l'avoir rebuté et ce fut un étrange soulagement pour lui. Se réveiller sans ces stigmates l’aurait profondément contrarié, bien plus que la blessure en elle-même.

Il gonfla ses poumons avant d’expirer un long et profond soupir. On lui avait formellement interdit de bouger de son lit mais sa patience atteignait ses limites. Saoirse était partie depuis un moment déjà. D’ailleurs, l'irlandais s'était pris un putain de savon. Sa sœur lui avait reproché de ne pas avoir été assez prudent,  que ça aurait pu être pire, qu’il avait eu de la chance, qu’elle voulait l’étrangler… le tout en l’étouffant de baisers. La balle était passée près du cœur et avait manqué de le tuer sur le coup. Voilà pourquoi Sha était dans tous ses états… à peine quelques millimètres à côté et… Lui ne voyait pas les choses sous cet angle et puisque le pire avait été évité, pourquoi revenir dessus ? Il s’en était sorti, point barre.

Malgré les quelques noms d’oiseaux qu’elle lui envoya, tout ce qu'il avait retenu c'était que Sha était en vie. Même si ce n'était pas grâce à lui… Ezio l’avait protégée. Une grimace plissa les traits de sa peau lisse, une grimace de colère envers lui-même. Il méritait bien sa place et les blessures qui l'avaient conduit jusqu’ici. Il avait abandonné sa chair et il payait volontiers pour ça. Son seul réconfort était la pensée qu’il avait peut-être pu éviter le pire à Hestia. Frottant vivement son visage, il chassa cette pensée tout en la sachant bien trop forte pour y résister sur le long terme. Passe à autre chose.

Sha lui avait appris que Hestia était en vie, qu’elle avait été soignée par Euron Carrow et se portait plutôt pas mal aux vues de la blessure qu'elle avait ramassée. Il n'avait rien dit. Pourtant, il revoyait sa main plaquée sur le ventre de la Serpentard où le sang coulait sans pouvoir s'arrêter. Si le corps de la jeune femme était réparé,  qu'en serait-il de sa psyché ? Il se souvenait bien de la fête foraine et de sa réaction lorsqu'il y avait emmenée.

Pour une raison qu’il ignorait -et dont il se fichait, disons le clairement-, l’une des filles allongée à quelques lits de lui se remit à chialer. Il pinça l'arête de son nez entre son pouce et son index. Cette situation commençait à lui taper sur les nerfs. C'était pourtant pas son genre de psychoter comme un con. S'il restait allongé dans ce lit merdique une heure de plus, quelqu'un allait finir par passer par la fenêtre et ce ne serait certainement pas lui.

Au moins, le temps qu’il avait passé sans bouger lui avait servi à penser à la façon dont il allait s’y prendre pour s’éclipser, ne serait-ce qu’un instant. S’il voulait que son plan réussisse, il n’avait plus qu’à prier pour que Saoirse n’ait pas parlé aux infirmières de son tempérament… ou il était mal barré. Mais il avait bon espoir. Aucune d'entre elle ne lui jetait de regard noir ou suspicieux.

Le Gryffondor se redressa, s'asseyant sur le bord de son lit. Bien qu’il pût se mouvoir sans grandes difficultés, il sentait que sa jambe bandée était fragile. On lui avait administré des potions, des cataplasmes et des sortilèges pour réparer son tibia fracturé. Il connaissait assez bien les limites de son corps. Il avait sérieusement intérêt à y aller doucement s’il ne voulait pas tout foutre en l’air. C’était pas le moment de récolter d’une blessure encore plus grave et de se retrouver privé d’activités sportives. Les bandages ceignaient son torse, remontant à la verticale sur son épaule gauche et il portait également un pantalon blanc large en coton un peu rêche. C’était pas l’idéal mais au moins il n’avait pas écopé d’une belle robe longue fendue à l’arrière avec fesses apparentes… quoi que ça aurait été marrant à bien y repenser.

Prétextant devoir aller aux toilettes, il quitta la chambre pour emprunter les couloirs de Sainte Mangouste. Il ne fit guère d’efforts pour s’empêcher de boiter car il lui fallait ménager sa jambe et jouer les infirmes pour paraître le plus inoffensif possible. L’infirmière qui l’accompagnait lui proposa son bras pour l’aider à marcher. Putain… elle est serieuse ? Aodhan glissa sur elle un regard froncé, légèrement interloqué par une telle proposition. Même blessé il aurait pu la porter sur son dos et elle lui proposait son aide pour marcher ? Il la détailla. La fille était menue et avait de longs cheveux noirs nattés qui tombaient sur son épaule et bien qu’elle fut particulièrement jolie, elle semblait bien peu sûre d’elle. D’ailleurs, elle osait à peine soutenir son regard.

_ Je devrais pouvoir m’en sortir. Réalisant la froideur dont il venait de faire preuve en même temps que sa bouche articulait ses mots, il fit un effort pour paraître plus avenant et lui lança un sourire. Mais merci.

Plus détendue, elle lui rendit son sourire. Sur le trajet, il échangea avec elle quelques banalités et lorsqu’ils parvinrent jusqu’à la pièce d’eau, il se tourna vers elle.

_ Je risque d’en avoir pour un moment. Tu dois être très occupée alors… t’inquiète pas pour moi je connais le chemin du retour. Acheva-t-il simplement, sans la quitter des yeux. Il voulait s’assurer qu’elle n’insisterait pas sinon ça allait tout compliquer.

La fille pinça ses lèvres comme pour retenir un sourire gêné. L’irlandais savait qu’il ne la laissait pas indifférente -et si ce n’était pas le cas il était de toute façon assez sûr de lui pour parvenir à ce but- mais elle semblait tout de même hésiter alors il prit les devants. Il devait détourner son attention.

_ A quelle heure est-ce que tu finis ce soir ?

Saisie par sa question, la fille se redressa d’un bond, ouvrant grands ses yeux verts.

_ Heu… 18h… Pourquoi ?

_ Ca te dirait de boire un verre avec moi dans la salle de repos ? Leur déca sorcier vaut le détour… il parait. La brunette s’empourpra immédiatement et plaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle acquiesça timidement sans rien dire et lui se contenta d’émettre un sourire en coin en haussant un sourcil.

_ Cool. Alors à toute.

Aodhan fit mine de fermer la porte derrière lui et lorsqu’il fut assuré que l’infirmière avait tourné les talons, il rouvrit doucement la porte pour s’éclipser. Ce n'était pas totalement honnête comme attitude mais son objectif en valait la peine. Cela dit, il n’était pas exclu qu’il aille à ce rendez-vous. Cela ne l’engageait à rien après tout.

Ce n’était pas la première fois qu’il venait à Sainte Mangouste mais les circonstances avaient été bien différentes. Il y avait nettement plus de monde que d’habitude et cela lui était bien utile. Un patient de plus ou de moins dans les couloirs, ça n’attirait guère l’attention, d’autant plus qu’il s’évertuait à se faire discret -chose rare. Un vestiaire du personnel était situé à quelques portes de là et c’est sans hésiter qu’il y entra.

***

Lorsqu’il enfonça la poignée de la chambre individuelle, Dhan jeta une dernière œillade derrière son épaule avant de refermer la porte derrière lui, s’assurant ainsi qu’il n’avait pas été vu. Lorsqu’il se retourna, il reconnut la sang-pur en un instant. Ses yeux étaient clos et elle semblait endormie. Son entrée ne semblait pas l’avoir éveillée. Il réduisit la distance qui le séparait d’elle et s’arrêta près de son lit. Il ne put s’empêcher de laisser son regard englober la chambre, beaucoup plus agréable que la pièce où lui et les autres avaient été installés. Il observa le lit assez large – plus que le sien, constata-t-il- et s’y assit, à côté d’elle. Le Gryffondor posa le bout de ses doigts sur l’avant-bras de la Serpentard, descendit le long de sa peau jusque sur son poignet avant de saisir doucement sa main dans la sienne pour la reposer sur sa jambe.

_ Dia duit áilleacht, salut beauté.

Lorsqu’il décela la surprise dans ses yeux noisette, le Gryffondor réalisa un peu tard que son apparence pouvait la surprendre. Il faut dire qu’il portait la blouse blanche de médicomage ainsi qu’un masque qui couvrait le bas de son visage. Et accessoirement, il était pieds nus…

_ Merde.

Il leva sa main pour se débarrasser du masque.

_ Tu m’remets ? Dit-il non sans un brin de dérision.  

Lentement, il se pencha sur elle et lorsqu’il parvint à quelques centimètres de son visage, il poussa un grognement en froissant ses yeux, s’arrêtant dans son élan. La blessure qui perçait son pectoral lui rappela qu’il ne pouvait pas impunément emprunter n’importe quelle position sans en payer le prix. Les yeux dans ceux de la potionniste, il demeura suspendu ainsi de brèves secondes, comme s’il était bloqué, ses sourcils se plissant ostensiblement sous les élancements furieux d’une blessure pas tout à fait refermée malgré la magie. Malgré tout, un léger sourire étira ses lèvres. Il expira et continua sa route avant de poser ses lèvres sur les siennes. Ce baiser fut sans doute plus doux qu’à l’accoutumée mais certainement pas plus sage. Son corps sembla d’ailleurs supporter plus volontiers la douleur dans ce but. Lorsque le baiser se rompit, il se redressa, demeurant encore un instant penché au-dessus d’elle, comme s’il relevait le défi que son corps venait de lui lancer. Ses yeux bleus ne dévièrent pas un instant des siens.

_ T’as pas été facile à trouver Carrow…. Et autant te prévenir… Il y a des chances que la sécurité débarque pour me dégager.

Finalement, il se décida à se redresser. Même si la plaie l’élançait terriblement, aucun autre signe ne laissait deviner le moindre supplice. Sa voix était calme, posée et pas la moindre goutte de sueur ne perlait à son front. Descendant finalement du lit, il lui fit face un instant. Sur sa blouse de médicomage on pouvait lire Docteur Jacobus. Suivant son oeillade, il observa le nom accroché à la blouse. Levant un sourcil, il se pencha vers elle, posant ses avant-bras sur le matelas.

_ J’ai upgradé. Dit-il avant de lui faire un rapide clin d’œil. C’est incroyable ce qu’on doit faire pour se déplacer tranquillement dans ce foutu hôpital… Il garda le silence encore un instant avant de reprendre.

_ Comment tu te sens. Dit-il sans la quitter des yeux, son pouce passant sur ses lèvres. S’il était fidèle à lui-même, à cet instant, son regard azuré se fit plus sombre.


 

PRETTYGIRL


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Hestia Carrow
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Dim 11 Juin - 22:52
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Aodhan ◊ Hestia

All that bloodshed, crimson clover, the bombs were close and my hand was the one you reached for

 

Hestia arracha presque avec difficulté ses prunelles du bouquet de fleurs qui trônait sur sa table de chevet pour les poser sur sa sœur ainée. « J’arrive pas à croire que tu m’ais apporté des fleurs. » Lâcha-t-elle finalement. Oh, elle ne s’en plaignait pas, le bouquet de pivoines était immense et les couleurs pastel des pétales très belles mais ce n’était pas exactement quelque chose qui correspondait à la Serpentarde. Néanmoins, elle appréciait le geste de Thalia et malgré ses propos un fin sourire flottait sur ses lèvres. L’ancienne Gryffondor ne se fit pas prier pour rétorquer dans la seconde. « Tu aurais préféré un panier garnis ? » Le sourire de Hestia fila aux coin de ses lèvres. L’éclat d’inquiétude était toujours présent dans les prunelles de son aînée mais au moins cela n’avait plus rien à avoir avec l’état dans lequel elle était arrivée presque une heure plus tôt. La verte ne pouvait que la comprendre, elle ignorait complètement comment elle réagirait si elle apprenait que sa sœur avait été victime d’une attaque moldue et qu’elle avait dû être transportée en urgence à Sainte Mangouste, certainement pas très bien. Elle avait bien connu les attentats de la fête foraine et vu sa sœur en sortir brûlée mais cette fois-là, elle avait été présente avec elle et savait précisément ce qu’il s’était passé. Tout ignorer devait avoir été une torture pour Thalia. Au moins, la panique de son ainée avait fini par refluer au fur et à mesure que Hestia s’était efforcée de la rassurer. Elle n’irait pas jusqu’à dire que sa sœur avait désormais l’esprit tranquille mais au moins elle ne semblait plus au bord de l’implosion. Ce qui était déjà une nette amélioration et qui poussa Hestia à ne pas retenir ses mots. « Mon estomac a un trou, les paniers garnis c’est contre indiqué. » Elle adressa un sourire provoquant à Thalia qui roula des yeux. Il n’y avait pas franchement de quoi rire et Hestia s’en rendait bien compte, mais elle ne comptait pas non plus se lamenter sur son sort. Elle s’en était sortie en vie, c’était déjà pas mal. « Tu vois, des fleurs c’est parfait. » Et Thalia avait retrouvé sa répartie, c’était encore mieux.

Malgré ses propos qu’elle voulait léger, Hestia se rendait bien compte que la situation n’avait pas grand-chose de glorieuse. Elle avait bien failli y passer et maintenant elle se retrouvait coincée dans ce lit d’hôpital. Certes cela faisait à peine une journée mais c’était déjà trop à son goût. Elle avait eu beau rassurer Thalia, elle savait qu’elle l’avait échappé belle et qu’elle pouvait remercier son oncle pour cela. L’affreuse souffrance qu’elle avait ressenti à cause des armes moldus n’était plus qu’un souvenir, d’accord encore particulièrement vif dans son esprit, mais tout de même dans le passé. Désormais, si la douleur dans son ventre se rappelait encore souvent à elle, cela n’avait plus rien à voir. Grâce à la magie son état était bien meilleur et sa cicatrisation déjà entamé. Le plus embêtant à ses yeux était que les médicomages lui avaient formellement interdit de quitter son lit jusqu’à ce qu’ils soient certains que les dommages externes et internes soient de l’histoire ancienne. Les sorciers avaient fait de gros progrès sur le pan des blessures causées par des armes moldues mais ce n’était pas encore parfait et ils préféraient faire preuve de prudence. Hestia pouvait le comprendre, mais puisque c’était elle qui se retrouvait coincée là pendant Merlin seul savait encore combien de temps, elle ne pouvait s’empêcher de râler. La patience n’avait jamais été son fort et cela s’en ressentait encore plus en cet instant où elle était privée d’à peu près tout. Heureusement Thalia était venue lui rendre visite et Adèle passait dès qu’elle en avait l’occasion. La Serpentarde avait toujours trouvé que cela avait des avantages d’avoir une meilleure amie en stage à Sainte Mangouste et cela se confirmait encore une fois. C’était les seules visites que la verte avait reçu pour le moment et ça lui convenait très bien ainsi, elle était ravie de pouvoir penser à autre chose qu’à la douleur et l’ennui mais n’avait pas pour autant envie de voir une foule de sorciers défiler dans sa chambre d’hôpital où elle n’avait aucun moyen de s’enfuir.

Car sinon, l’ennui était bien là et Hestia ne pouvait pas faire grand-chose pour lutter contre. Sa blessure en plein milieu du ventre rendait ses mouvements difficiles et le temps qu’elle pouvait passer debout assez limité. Cela faisait à peine une journée qu’elle se trouvait là et elle avait déjà le sentiment d’être un lion en cage, ce qui était particulièrement ironique de part son appartenance aux Serpentards. Hestia ignorait encore combien de jours les médicomages comptaient la garder mais une chose était sûre, elle en avait déjà marre. Au moins, les potions et autres sortilèges de soins que les médicomages venaient lui administrer à intervalle régulier la faisaient souvent somnoler et l’aidaient à passer le temps. Tout cela l’aidait même à trouver le sommeil et elle ne pouvait pas s’en plaindre, elle savait qu’il en irait autrement une fois de retour à Poudlard et de ça au moins elle n’avait pas hâte. Elle avait déjà expérimenté les contrecoups d’une attaque moldus des années plus tôt et elle se doutait de ce qui l’attendait. En temps normal, la Serpentarde exécrait l’idée de s’enfoncer dans un sommeil magique mais là les évènements étaient récents alors elle avait bien le droit à un peu de répit. Un répit qui ne dura pas bien longtemps. Un contact le long de son bras la sortit de sa somnolence et des mots prononcés dans une langue qu’elle ne comprit pas lui firent ouvrir brusquement les yeux. Hestia eut un mouvement de recul en avisant une silhouette assise à ses côtés. Son cœur eut tout juste le temps de s’emballer dans sa poitrine avant que son esprit ne capte qu’elle connaissait cette voix. La silhouette n’était autre que celle d’Aodhan, le visage caché sous un masque chirurgical. Bien sur que c’était Aodhan, il n’y avait que lui pour lui faire un coup pareil et avoir l’air si fier de lui.

« Tu m’remets ? » Un soupir s’échappa des lèvres de la Serpentarde. Quelle idée il avait aussi de débarquer comme ça dans sa chambre, habillé comme un médicomage et surtout masqué. Hestia lui adressa un regard blasé. L’agacement se lisait au fond de ses prunelles, mais aussi le soulagement de l’avoir juste à côté d’elle. Elle savait que le Gryffondor s’en était sorti, ça avait été une de ses premières inquiétudes à son réveil, mais le voir en chair et en os était bien mieux. Ce qui ne l’empêcha pas le moins du monde de lui râler dessus. « Putain Aodhan, me fais pas des trucs comme ça. » Elle n’avait pas besoin de faire une crise cardiaque par-dessus le marché. Malgré tout, Hestia le laissa se pencher vers elle. Les intentions du Gryffondor étaient claires et elle, de son côté, elle n’avait aucune intention de s’y opposer. Il s’arrêta cependant à quelques centimètres de son visage et la verte assista en direct à l’éclat de douleur qui traversa ses prunelles. Elle fronça les sourcils, il était toujours blessé, il n’aurait pas dû être débout et encore moins auprès d’elle à tirer sur ses blessures juste pour l’embrasser. Elle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il reprit son mouvement pour lier leurs lèvres dans un baiser plus doux qu’à l’accoutumée. Un contact auquel Hestia s’appliqua à profiter au maximum avant qu’il ne prenne fin. « T’as pas été facile à trouver Carrow…. Et autant te prévenir… Il y a des chances que la sécurité débarque pour me dégager. » Oh alors ça, pourquoi ça ne l’étonnait pas ? Il n’aurait pas dû se trouver là, à aucun moment la Serpentarde ne s’était imaginée que les infirmières l’avaient laissé partir se balader comme ça. Pas après qu’il a reçu une balle à peine vingt-quatre heures plus tôt. Hestia voulait bien croire que la magie faisait des miracles, mais pas à ce point. « Je t’ai déjà dit de pas m’appeler comme ça. » Grommela-t-elle aussitôt, choisissant de d’abord régler ce point qu’elle lui avait pourtant déjà souligné. Il lui fallait cependant admettre une chose « Même s’il faut croire que ça me file encore quelques avantages. » Hestia savait bien que si elle avait une chambre en solo alors que les blessés devaient certainement occuper tous les espaces disponibles de l’étage c’était à cause de son nom. Enfin, surtout de son lien de parenté avec le directeur de l’hôpital, une différence qui avait toute son importance à ses yeux.

Tandis qu’Aodhan se redressait, Hestia en profita pour observer un peu plus sa tenue. Il portait une blouse de médicomage affublée d’un nom ridicule. « J’ai upgradé. » La verte roula des yeux, un soupir s’échappant de ses lèvres, voilà pourquoi il avait réussi à se balader dans l’hôpital. « C’est incroyable ce qu’on doit faire pour se déplacer tranquillement dans ce foutu hôpital… » Le pire, c’était qu’elle n’était même pas surprise qu’il en arrive à de telles extrémités. Au moins cela voulait dire qu’il était suffisamment en forme pour agir ainsi, ce qui était certainement un point positif, Hestia devait l’admettre. Au fond d’elle, elle préférait qu’il soit capable de faire de telles bêtises, plutôt que de se tordre de douleur dans son lit d’hôpital. « Tu n’es pas censé t’y déplacer tranquillement. » Souligna-t-elle, bien décidée à ne pas l’encourager. Elle était soulagée de le voir là, elle n’allait pas prétendre le contraire, et encore plus de pouvoir voir par elle-même qu’il semblait plutôt en forme étant donné les circonstances et sa blessure, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait l’applaudir. « Tu auras l’air malin si quelqu’un vient te demander des conseils médicaux. » Bon, le connaissant il serait capable d’avoir réponse à tout et d’induire n’importe qui en erreur sans même se faire griller, mais quand même. Pour un peu, Hestia aurait espéré qu’il tombe sur Adèle, au moins la française ne se laisserait pas avoir par les réparties du Gryffondor si elle savait mdr, mieux elle serait parfaitement capable d’y répondre. « Comment tu te sens. » Machinalement, la main de la Serpentarde se porta sur son ventre, là où la balle moldue était venue perforer sa peau. Invisible sous sa robe d’hôpital, les bandages étaient toujours en place et elle n’avait pas encore eu l’occasion de voir à quoi sa blessure ressemblait. Euron lui avait assuré qu’elle s’en sortirait sans cicatrice mais elle savait que ce genre de guérison demandait un peu de temps. Elle réfléchit un instant à la réponse à donner au Gryffondor, oscilla entre dire la vérité et tout balayer comme si ça non plus, ça ne l’avait pas atteint. « Tu vois ce que ça fait quand tu te prends un cognard en plein ventre ? » Demanda-t-elle finalement. Bien sûr qu’il savait. Elle eut un bref sourire en coin, parfaitement ironique avant de hausser les épaules. « Comme ça. » Mais en pire. Avait-elle besoin de le préciser ? Certainement pas alors elle préféra le taire.

Hestia n’ajouta rien de plus, du moins pas pour le moment. Elle ne mentionna ni la fatigue ni le contrecoup, Aodhan devait certainement les partager. Elle était là, consciente, et la douleur de son ventre était parfaitement supportable par rapport à ce qu’elle avait connu. C’était là le principal, elle ne voyait pas pourquoi elle s’étendrait davantage sur le sujet. Certes, il y avait certainement plus à dire, mais elle n’avait jamais été particulièrement expansive. Poussant sur son matelas, elle s’efforça de se redresser un peu plus sur ses oreillers. Le mouvement lui arracha une moue de douleur mais elle tint bon. Une fois un peu mieux installée, elle posa ses prunelles noisette sur Aodhan. « Si je te retourne la question, tu me réponds honnêtement ? » Demanda-t-elle après un instant de silence. Il faisait le fier, celui qui brisait toutes les règles, mais il ne pourrait pas prétendre que tout allait bien. Hestia avait été présente au moment où il avait reçu sa blessure, qu’il ne l’oublie pas. Un point qu’elle non plus ne pourrait certainement jamais oublier. D’une main, elle se saisit du col de l’irlandais et tira dessus, juste assez pour dévoiler le bandage qui ceignait son épaule. Elle le contempla en silence, pinça les lèvres, tiraillée. « Tu ne me feras pas croire que tu es assez en forme pour être là, Aodhan. » Si la réprobation s’entendait clairement dans sa voix, il y avait aussi cette touche d’inquiétude qu’elle ne parvenait pas à camoufler.

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Aodhan O'Brian
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Hestia a écrit:
« Putain Aodhan, me fais pas des trucs comme ça. »

_ Tu veux dire que j’ai été trop discret ?

Hestia a écrit:
« Je t’ai déjà dit de pas m’appeler comme ça. »
« Même s’il faut croire que ça me file encore quelques avantages. »

_ Ca reste ton nom Stór Trésor. Vu ta chambre, ça n’a pas l’air de se passer si mal avec cette partie de ta famille. Je me trompe ? Dit-il en se tournant vers le bouquet fleurit posé près d’elle dont il caressa l’un des pétales.

Hestia a écrit:
« Tu n’es pas censé t’y déplacer tranquillement. »
« Tu auras l’air malin si quelqu’un vient te demander des conseils médicaux. »

_ Je ne me balade pas dans les couloirs depuis des heures, je n’ai porté ce truc que quelques minutes. Ca serait vraiment dingue qu’on me tombe dessus. Lâcha-t-il sur un ton rieur désabusé.

_ Et non, tu as raison, je ne suis pas censé me déplacer tranquillement à Sainte Mangouste. Elles sont nombreuses les choses que je ne suis pas censé faire. Boire… me coucher tard… -il marqua une pause et sembla hésiter- fumer… Si je m’étais cantonné à ne faire que ce qu’on a décidé que j’étais censé faire, je serai déjà mort. D’ennui.

Hestia a écrit:
« Tu vois ce que ça fait quand tu te prends un cognard en plein ventre ? »
« Comme ça. »


_ Un cognard… Répéta-t-il en arquant un léger sourire. Oui je vois… de vraies petites saletés hein.

Il en conclut que ça allait tout de même. Un coup de cognard dans le bide était douloureux mais parfaitement supportable. Vu le choc qu’elle avait subit, elle aurait mal pendant un moment. Même guérie, son corps savait très bien ce qu’il avait subit et il n’allait pas lui faire oublier de sitôt.

Aodhan la regardait se mouvoir et se redressa sur ses oreillers.

Hestia a écrit:
« Si je te retourne la question, tu me réponds honnêtement ? »

_ Essaie toujours.

Il la laissa attraper son col et inclina sa tête avant d’ancrer ses yeux bleus sur elle, laissant échapper un léger soupir tandis qu’elle découvrait son épaule bandée.

Hestia a écrit:
« Tu ne me feras pas croire que tu es assez en forme pour être là, Aodhan. »

Il leva ses sourcils sans la quitter des yeux avant de secouer légèrement sa tête, renonçant à se battre contre elle -ce qui était assez rare pour mériter d’être noté.

_ Ok. Puisque tu veux que je sois honnête je vais l'être.

Parler de ses faiblesses n'enchantait personne et il ne dérogeait pas à cette règle, même s’il n’était pas non plus du genre à se croire invincible. Sa moue était d'ailleurs révélatrice. La façon dont il tournait sa langue dans sa bouche, de bouger sa mâchoire, comme s'il gardait des mots bloqués à l'intérieur. Il s'exprima pourtant avec désinvolture et désintérêt.

_ J’ai mal à la poitrine, aux bras, au ventre, à la tête… Ma jambe me gêne. Je me sens comme vidé de force. Chaque mouvement me demande une telle mobilisation de mes ressources que j’ai failli m’évanouir en me levant de mon lit. Alors non, tu as raison, je ne devrais pas être là. Mais la douleur, je peux la gérer. J’en suis capable. Sa voix ne laissait poindre le moindre doute. L’irlandais était parfaitement confiant. Je sais de quoi je parle.

Il laissa une poignée de secondes s’écouler avant de reprendre.

_ Mais rester allongé sur un lit à ne faire que penser… Ca je peux pas. Je remets tout en question… ce que j'ai fait… ce que je n'ai pas fait… Il y a bien pire qu’un os brisé ou que quelques muscles perforés. Pour moi en tous les cas.

Il inclina la tête en fronçant ses sourcils sur elle.

_ Est-ce que tu t’inquiètes pour moi Rùn ? Dit-il comme s’il était légèrement surpris.

Aodhan affronta l’œillade réprobatrice de la jeune femme en se penchant sur elle. Il saisit doucement sa mâchoire dans sa main pour la maintenir face à lui et l’observa un instant, son visage tout près du sien.

_ C’est vraiment très agréable. Dit-il avant que ses lèvres n’atteignent les siennes avec empressement, son visage se pressant contre le sien.

Penché ainsi sur la Serpentard, le pincement dans sa poitrine se fit plus fort mais il l’ignora. Plus la douleur grandissait, plus il sentait la colère l’envahir, plus il voulait la combattre et plus son baiser se faisait enfièvré, presque licencieux. Les ordres, il ne les supportait que très mal, même lorsque cela venait d’une part de lui-même. S'il connaissait ses limites, les repousser ne l'effrayait pas.

Sa main se crispa sur le drap lorsque son baiser prit fin. Il étouffa un grognement de douleur en baissant la tête. Pendant ces brèves secondes, il eut envie de pousser un cri rageur et de laisser sortir sa frustration en frappant dans un mur, un sac -un mec- mais il n’en fit rien. O’Brian ne souhaitait pas que Hestia assiste à ça. Elle le ferait bien assez tôt.

Il inspira profondément pour reprendre une contenance. Son corps avait toujours été une façon pour lui de crier sa liberté et de l’imposer et pas une prison comme en cet instant précis. Cette irrémédiable impuissance était effrayante.

Le Gryffondor se recula légèrement en relevant ses yeux dans les siens, espérant ne pas avoir inquiété davantage la potionniste. Il continua d’ailleurs comme si de rien n’était.

_ Je retournerai sagement à ma place après. Je n’suis pas mort d’une balle en pleine poitrine. Je ne vais certainement pas mourir de ne pas être resté couché une heure de plus.

Son index chassa une mèche de cheveux du visage de la jeune femme avant qu’un nouvel éclat de fasse briller ses yeux.

_ J'ai même trouvé la solution au problème… d'un mouvement bref du menton, il montra son lit. Tu me fais une place ? Il rapprocha son visage de celui de la brune, bravant son regard avec ses airs acérés. Je ne partirai pas de toute manière. Ca m'embêterait que tu te sentes responsable si je venais à défaillir devant toi. Termina-t-il en lui lançant un clin d'œil provocateur.

L’oiselle au minois grognon s’exécuta sous ses arguments solides argués par la partie adverse, qui du fait, affichait un rictus terriblement arrogant. Aodhan déboutonna sa blouse, dévêtant son torse athlétique à la blessure dissimulée sous de larges bandages. Il la posa sur la chaise à deux pas de là, ces quelques pas affichant son boitement. Se faisant, un détail attira son regard qu’il fronça en observant le sol avec plus d'attention. Une goutte de sang ressortait peu sur le parquet mais à présent il la distinguait parfaitement.

Il ne dit rien à ce sujet tandis qu’il approchait pour s’asseoir sur le bord du lit. Lorsqu'elle dégagea les draps, il observa discrètement le ventre de la Serpentard mais ses bandages étaient propres. Le sang par terre venait d'une plaie ouverte qui n’appartenait pas à la jeune femme.

_ Tu as reçu d’autres visites ?

Prenant soin de ne pas brusquer la blessée, le Gryffondor se glissa sous le drap. Il leva son bras droit pour permettre à Hestia de s’y glisser avant de le refermer sur elle. Le lit n’était pas immense mais sa largeur était suffisante pour contenir deux personnes avec une telle proximité. Il voulut remonter son bras gauche pour le placer derrière sa propre tête mais force est de constater que le pincement violent que son corps lui lança l’interrompit dans son mouvement; lui faisant abandonner ses prétentions.

_ Chier… Qu’il siffla entre ses dents avant de souffler furieusement du nez, gardant finalement sa main sur son torse.

Son autre main se posa sur l’épaule de la sorcière pour la blottir contre lui, ses doigts caressant son bras nu d’un air absent.

_ Si ça te fait mal je me relève ok ? Dit-il sans la quitter des yeux. Il aimait la provoquer, la contrarier même, mais loin de lui l’idée de lui infliger des douleurs supplémentaires.

Aodhan observa le plafond, semblant comme perdu dans ses pensées. Lorsqu’il en sortit c’était pour lancer d’une voix atone :

_ J’ai été recruté pour entrer chez les Crécerelles de Kenmare. Cette équipe de Quidditch irlandaise était l’une des meilleures d’Irlande et de Grande-Bretagne. Qu’il demeure si placide pouvait paraître étonnant. Il patienta un instant avant de reprendre, son regard s’était quelque peu froissé. Tout-à-l’heure, quand je parlais de ne pas boire, de ne pas fumer… J’ai arrêté de fumer depuis plusieurs jours et j'ai calmé les soirées. Le recruteur m’a bien fait comprendre que je devais changer mes habitudes en termes d’hygiène de vie si je voulais ne serait-ce que passer la période d’essai.

Sa main gauche remonta vers son visage, le bout de ses doigts frottant son front, témoignant ainsi de sa franche irritation mais pas seulement. Il avait l’air déterminé bien malgré lui. Lui faire changer ses mauvaises habitudes… personne n'y était jamais parvenu, pas même Saoirse. Si cela ne venait pas de lui, il restait obstinément inébranlable.

_ C’est pile ce moment que le Blood Circle a choisi pour nous foutre une branlée et me filer une envie de dingue de m’en griller une. Putains d’enfoirés. Lâcha-t-il dans un murmure.


 

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Jeu 22 Juin - 21:34
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Aodhan ◊ Hestia

All that bloodshed, crimson clover, the bombs were close and my hand was the one you reached for

 

En s’apercevant qu’Aodhan se trouvait juste à ses côtés dans sa chambre de Sainte Mangouste, Hestia n’avait pu se retenir de lui râler dessus. Elle le savait pourtant, elle aurait dû être soulagée de le voir là, en être heureuse même après la manière dont ils avaient été forcés de se quitter sur le quai de King’s Cross. La Serpentarde n’oubliait rien de tout ça, ce n’était pas comme si cela lui serait possible de toute manière, ce qu’ils avaient vécu la veille ferait partie de ces instants gravés pour toujours dans sa mémoire. Un traumatisme de plus, ajouté à tous ceux qu’elle avait déjà accumulé au fil du temps. C’était que la liste commençait à être longue, même à son goût à elle, mais elle n’y pouvait rien et son pessimisme naturel lui soufflait que c’était loin d’être fini. Il n’empêche que si elle était contente de voir Aodhan, et surtout de voir qu’il avait l’air d’aller plutôt bien au vue des circonstances, ça ne l’empêcha pas de lui râler dessus. « Tu veux dire que j’ai été trop discret ? » La verte lui adressa un long regard blasé. Il ne pouvait pas s’étonner de sa réaction alors que même pas vingt-quatre heures plus tôt ils subissaient une attaque moldue sur le quai de la gare. « Je veux dire que c’est pas exactement le bon timing pour faire des surprises. » Souligna-t-elle. A moins qu’il ait pour objectif de lui faire avoir une crise cardiaque au passage, ce dont Hestia doutait tout de même fortement. Aodhan avait beau aimer la provoquer, il ne fallait pas non plus exagérer. Comme si ça ne suffisait pas qu’il l’ait fait râler une fois, il fallut qu’il l’appelle par son nom de famille, ce qui eut pour résultat d’agacer aussitôt Hestia. « Ca reste ton nom Stór. Vu ta chambre, ça n’a pas l’air de se passer si mal avec cette partie de ta famille. Je me trompe ? » A ces mots, Hestia se referma immédiatement et ses prunelles posées sur le Gryffondor se firent plus sombres. Elle détestait l’idée d’être traitée différemment des autres juste à cause de son nom de famille, encore plus depuis qu’elle avait été officiellement reniée. Les paroles d’Aodhan lui donnèrent l’impression que tout ce qu’elle avait vécu n’était que du vent et qu’elle était bien contente de continuer à profiter des quelques avantages que ça avait d’être une Carrow. « Je n’ai demandé aucun traitement de faveur. » Rétorqua-t-elle froidement, piquée au vif et surtout bien décidée à mettre fin à cette discussion. Son oncle avait décidé pour elle et ça lui donnait déjà bien assez l’impression d’être une hypocrite comme ça.

C’était quand même bien un comportement typique de Gryffondor que de se plaindre qu’elle avait été difficile à trouver alors que lui même n’était pas censé se déplacer dans l’hôpital. A croire qu’Aodhan avait oublié qu’il était blessé, ce dont Hestia doutait fortement. Même s’ils n’avaient pas été blessés au même endroits, ils l’avaient été par les mêmes armes alors elle savait ce que cela faisait. « Je ne me balade pas dans les couloirs depuis des heures, je n’ai porté ce truc que quelques minutes. Ca serait vraiment dingue qu’on me tombe dessus. » La verte eut un sourire en coin. Ils étaient dans un hôpital, n’était-ce pas le genre d’endroit le plus peuplé au monde ? Certes, le rush de l’attaque devait désormais être passé et tous les médicomages et infirmiers qui avaient été sur le pont la veille devaient désormais se reposer et laisser des effectifs réduits, mais Hestia n’imaginait pas non plus l’hôpital désert. « C’est vrai, on ne vit pas du tout dans un monde plein de magie où des trucs dingues nous arrivent tous les jours. » Argua-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. Elle ne souhaitait pas ça à Aodhan, même si à part se faire taper sur les doigts, elle savait que le staff de Sainte Mangouste ne ferait rien de plus, mais il ne pouvait pas non plus se croire au-dessus de tout problèmes. « Et non, tu as raison, je ne suis pas censé me déplacer tranquillement à Sainte Mangouste. Elles sont nombreuses les choses que je ne suis pas censé faire. Boire… me coucher tard… fumer… Si je m’étais cantonné à ne faire que ce qu’on a décidé que j’étais censé faire, je serai déjà mort. D’ennui. » Alors du point de vue de la Serpentarde, cette comparaison n’était pas valable. Elle parlait d’essayer de préserver sa santé qui avait été franchement mise en danger pas plus tard que la veille, et lui il lui parlait de fumer. Ce n’était vraiment pas le même niveau et Hestia ne se fit pas prier pour le remarquer. « Il y a quand même une différence entre vivre et se balader avec une plaie ouverte. » Ah non mais il n’allait pas l’avoir aussi facilement.

Si Hestia accepta de répondre à l’inévitable question sur comment elle se sentait, elle choisit de le faire sans trop s’attarder sur le sujet. Aodhan avait subi la même attaque qu’elle, leurs blessures différaient mais l’essentiel était là. Elle était fatiguée et déroutée et elle avait mal un peu partout -essentiellement au ventre- mais il n’avait aucunement besoin d’avoir tous ces détails, ils étaient faciles à deviner rien qu’à voir ses traits tirés et les cernes sous ses yeux. Hestia n’avait jamais été du genre à s’appesantir sur son sort, elle préféra donc ne pas s’y attarder plus que nécessaire. « Un cognard… Oui je vois… de vraies petites saletés hein. » Hestia ne put retenir un sourire en coin provocateur de venir s’installer sur ses lèvres. « Tu sais de quoi je parle. » Oui, il voyait parfaitement de quoi elle parlait. En tant que poursuiveur de l’équipe des Gryffondors, il était l’une des cibles privilégiées des cognards, tandis que Hestia, en bonne batteuse des verts, était celle qui envoyait ces balles folles sur ses adversaires. Sûrement avait-il déjà reçu l’un de ses cognards, d’ailleurs. Et peut-être était-ce ainsi qu’il se sentait également au lendemain de ses blessures, Hestia n’en aurait pas été étonnée mais elle voulait l’entendre de la bouche du lion et se demandait s’il allait être totalement honnête avec elle si elle se contentait de simplement lui retourner sa question. A la réponse d’Aodhan, elle lui adressa un long regard blasé et tira sur sa blouse pour dévoiler le bandage sur son épaule. Elle garda le silence pour bien lui faire comprendre qu’elle attendait tout de même une réponse de sa part, quelle que soit cette réponse. « Ok. Puisque tu veux que je sois honnête je vais l'être. » Hestia hocha la tête mais ne put se retenir de pincer les lèvres en entendant Aodhan lui expliquer comment il se sentait exactement. En un mot il se sentait mal et elle ne pouvait que le comprendre puisque leurs états n’étaient pas si éloignés que ça. Il affirmait pouvoir gérer la douleur et la verte n’en doutait pas, ça aurait été juste mieux s’il n’avait pas eu à passer par là.

« Mais rester allongé sur un lit à ne faire que penser… Ca je peux pas. Je remets tout en question… ce que j'ai fait… ce que je n'ai pas fait… Il y a bien pire qu’un os brisé ou que quelques muscles perforés. Pour moi en tous les cas. » Hestia prit une profonde inspiration en entendant ces mots. Elle considéra Aodhan et ses sourcils froncés en silence pendant quelques. Ce qu’il lui disait, elle ne pouvait que le comprendre, en fait elle partageait même ce sentiment. Être seul avec ses pensées, ses regrets et ses doutes, il n’y avait rien de pire, elle savait exactement de quoi le Gryffondor parlait. Son existence se prêtait un peu trop à ces introspections désagréables et c’était certainement la raison pour laquelle elle n’était pas mécontente que les potions des médicomages la fassent tant somnoler. Pendant ce temps, elle n’avait pas à affronter ses pensées. « Est-ce que tu t’inquiètes pour moi Rùn ? » Tandis qu’Aodhan se penchait vers elle, Hestia le considéra en silence. Il avait l’air de se moquer d’elle -pour changer- et pourtant sa question l’atteignit. Parce que même si la réponse était évidente, elle ne s’était pas attendue à ce que son inquiétude soit si réelle et si forte. Ce qu’elle avait ressenti sur le quai de la gare en voyant le sang tâcher le t-shirt du lion, ça l’avait secoué. Bien plus que ce qu’elle aurait pu prévoir. Mais puisque le dire ainsi n’était pas une option, elle choisit une autre voie. « Je t’ai vu te prendre une balle. » Rétorqua-t-elle d’un ton âpre. Si la main de l’irlandais vint se poser sur sa mâchoire, et qu’elle se laissa faire, ça ne l’empêcha pas de continuer. « Et tu ne m’as pas laissé t’aider. » La réprobation s’entendait clairement dans la voix de la Serpentarde, pourtant elle ne chercha pas à se dérober à leur proximité. Si une part d’elle lui en voulait toujours d’avoir refusé son aide, il y avait aussi le soulagement de l’avoir à ses côtés. Et que si elle n’avait pas forcément l’intention de le dire, ce soulagement était bien présent. « C’est vraiment très agréable. » Malgré l’irritation qu’il lui causait, lorsqu’il lia leurs lèvres, Hestia ne protesta pas. Leur baiser gagna en passion au fil des secondes, causant à son rythme cardiaque d’accélérer au même rythme. Ce n’était pas sage de se laisser aller ainsi, mais il y avait une forme de désespoir dans ce baiser. Une manière de se rappeler qu’ils étaient en vie, que l’étincelle qui les animait était toujours là, que les limites n’avaient pas été atteintes. Alors même si ce n’était pas sage, Hestia se perdit dans l’étreinte qu’elle échangeait avec Aodhan. De toute façon, elle n’avait jamais prétendu être sage.

La fin de leur baiser la laissa le cœur battant. Elle observa Aodhan prendre une profonde inspiration, elle fronça les sourcils en voyant qu’il souffrait clairement. Tout ça juste pour l’embrasser. « Je retournerai sagement à ma place après. Je n’suis pas mort d’une balle en pleine poitrine. Je ne vais certainement pas mourir de ne pas être resté couché une heure de plus. » Elle retint un soupir mais absolument pas le regard tout sauf convaincu qu’elle posa sur le Gryffondor. Les médicomages en diraient certainement autrement, et même elle qui n’avait pas fait ce choix d’études là le savait. Elle songea une nouvelle fois qu’il était dommage qu’Adèle ne soit pas dans les parages pour démontrer au Gryffondor combien il avait tort, sa meilleure amie était particulièrement douée pour ça. Hestia se contenta donc d’arguer un « Ca t’en sais rien. » Ce qui était peut-être aussi parce qu’il ne voyait pas la tête qu’il tirait. L’hôpital n’était pas doté de miroirs dans les chambres et c’était certainement mieux ainsi car Hestia ne doutait pas que son apparence n’était pas vraiment mieux. « J'ai même trouvé la solution au problème… » L’éclat dans le regard du lion n’annonçait rien de bon. « Tu me fais une place ? » Hestia haussa les sourcils, complètement prise au dépourvue. De tout ce qu’Aodhan pouvait lui sortir, elle ne s’était pas attendue à ça. Elle était prête à rétorquer qu’il avait un lit quelque part dans l’hôpital et qu’il n’avait pas besoin de rejoindre le sien mais il la devança. « Je ne partirai pas de toute manière. Ca m'embêterait que tu te sentes responsable si je venais à défaillir devant toi. » Les prunelles de la Serpentarde filèrent au plafond, non seulement il avait réponse à tout, ce qui était agaçant, mais en plus elle savait parfaitement qu’il ne quitterait pas sa chambre aussi aisément. Ah, et il y avait peut-être aussi une part d’elle qui n’avait pas envie qu’il parte déjà. « Qu’est-ce qui te fais croire que je me sentirai responsable ? » Grommela-t-elle en acceptant néanmoins de se décaler pour lui laisser une place à ses côtés. Oh non elle ne se sentirait pas coupable, en fait elle irait même jusqu’à lui dire qu’elle l’avait prévenu.

Ah et en plus de son air satisfait, voilà qu’il se déshabillait. D’accord, encore un point auquel Hestia ne s’était pas attendu. Si elle ne pouvait pas dire que la vue n’était pas agréable, elle fronça tout de même les sourcils en voyant le bandage qui protégeait la blessure d’Aodhan. C’était le rappel particulièrement efficace qu’ils avaient échappé de peu à la mort. « Tu as reçu d’autres visites ? » La verte s’arracha à ses réflexion pour hausser les épaules. La liste de ses visites était relativement courte, elle n’avait pas une famille nombreuse inquiète, prête à se presser à la porte pour s’assurer qu’elle allait bien. En fait, elle n’avait quasiment plus de famille, et si elle ne regrettait pas ses décisions, ces instants avaient tout de même tendance à lui rappeler cruellement tout ce à quoi elle avait dû renoncer. « Mon oncle était là hier. » Etrangement elle ne précisa pas que c’était lui qui l’avait soigné personnellement, elle ne savait toujours pas quoi en penser et n’avait pas envie qu’Aodhan lui donne de nouveau l’impression d’avoir le droit à des traitements de faveur. « Thalia est partie il n’y a pas très longtemps. » Quoi que, elle avait somnolé entre temps alors ça pouvait faire plusieurs heures maintenant. « Et ma coloc travaille à l’hôpital alors elle passe de temps en temps. » Conclut-elle. Elle ne mentionna pas les différents infirmiers et médicomages qui étaient passés depuis son arrivé, ils ne comptaient pas vraiment comme de la visite. Tout en espérant que les médicomages n'aient pas l’intention de passer bientôt par sa chambre, Hestia remua pour laisser Aodhan s’installer à ses côtés et passer un bras derrière elle. Après une brève seconde d’hésitation, elle reposa sa tête sur l’épaule du lion et se laissa aller contre lui. « Si ça te fait mal je me relève ok ? » La Serpentarde hocha vaguement la tête, bien consciente que de toute façon elle n’en ferait rien puisqu’elle avait mal absolument tout le temps.

« J’ai été recruté pour entrer chez les Crécerelles de Kenmare. » Hestia ouvrit de grands yeux surpris qu’elle tourna vers Aodhan. « Quoi ? » lâcha-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. L’espace d’une seconde, elle crut avoir mal entendu. Il lui avait sortit ça comme s’il lui parlait de la pluie et du beau temps, comme si ce n’était rien d’important. Pourtant si elle avait bien entendu, ce n’était pas rien d’important. En fait, c’était tout l’opposé, les Crécerelles de Kenmare étaient une grande équipe, reconnue dans toute la Grande Bretagne. « Tout à l’heure, quand je parlais de ne pas boire, de ne pas fumer… J’ai arrêté de fumer depuis plusieurs jours et j'ai calmé les soirées. Le recruteur m’a bien fait comprendre que je devais changer mes habitudes en termes d’hygiène de vie si je voulais ne serait-ce que passer la période d’essai. » Ses paroles firent froncer les sourcils à la verte. Hestia pouvait comprendre qu’il était frustrant de se voir forcé de changer ses habitudes, et même de s’assagir, mais le jeu n’en valait-il pas la chandelle ? Le recruteur exigeait une meilleure hygiène de vie, pas qu’Aodhan se change soudainement en moine. Mais en même temps, le Gryffondor n’était pas du genre à aimer se voir imposer quoi que ce soit et ça Hestia l’avait bien compris. Ce qui devait faire de cette proposition un véritable casse-tête pour lui. Une opportunité, mais qui venait avec des sacrifices. « C’est pile ce moment que le Blood Circle a choisi pour nous foutre une branlée et me filer une envie de dingue de m’en griller une. Putains d’enfoirés. » La Serpentarde eut une expression désabusée. Elle pouvait tout de même comprendre l’ironie de la situation. Et compatir au moins un peu avec Aodhan. Les exigences du recruteur ne semblaient déjà pas simples pour lui, alors si en plus le Blood Circle venait lui mettre des bâtons dans les roues. « Je ne suis pas étonnée, j’ai toujours trouvé que le karma était un sale fourbe. » Et puis, si les moldus attendaient le bon moment pour s’en prendre aux sorciers, ça se saurait. Mais est-ce que c’était une raison pour voir tout en noir ? Pas du tout. Et c’était elle, la plus pessimiste d’eux deux, qui pensait ça, c’était pour dire.

La main droite de la Serpentarde vint chercher celle qu’Aodhan avait posé sur son bras et elle leva le nez vers lui. « Merde, Aodhan, c’est génial. » Souffla-t-elle sans pouvoir retenir un sourire. C’était une opportunité dingue et vu la détermination qu’elle voyait dans ses prunelles, il devait s’en rendre compte. Enfin une bonne nouvelle au milieu de tout le désastre qu’ils venaient de vivre. Il était grand temps que les choses aillent enfin un peu dans le bon sens. Néanmoins, Hestia ne pouvait s’empêcher de s’interroger. « Pourquoi tu ne m’en as pas parlé avant ? C’est une opportunité folle. » Il avait mentionné qu’il avait arrêté de fumer depuis plusieurs jours, ce qui voulait dire que cette nouvelle ne datait pas de la veille, or il avait choisi de ne pas lui en parler. La verte ne pouvait certainement pas lui reprocher de vouloir garder des trucs pour lui, elle n’était clairement pas un exemple dans le domaine même si elle s’efforçait de faire des efforts, mais elle ne pouvait s’empêcher de se poser des questions sur les raisons de son silence. Elle le regarda un peu plus longuement avant de reprendre. « Tu vas le faire, n’est-ce pas ? » Répondre aux exigences du recruteur. Ce n’était pas comme si tous ces efforts ne seraient pas récompensés.

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Aodhan O'Brian
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Lun 3 Juil - 21:10


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Septembre 2022 – Lendemain de l'attaque du BC sur le quai 9 ¾ - Sainte Mangouste - Après midi

Hestia a écrit:
« Je n’ai demandé aucun traitement de faveur. »

Depuis leur première soirée dans la forêt interdite, Hestia s’était toujours montrée fort sur la défensive. Cela n’avait pas changé jusqu’à aujourd’hui et Aodhan n’avait pas changé lui non plus. Il aimait toujours autant la taquiner et si cela pouvait agacer la jeune femme, elle avait appris à ne plus tomber dans la moindre de ses provocations à pieds joints.

_ Qui a dit que tu avais demandé un traitement de faveur ? C’est encore mieux quand on n’a pas à le demander. Ponctua-t-il sans ciller.

Hestia a écrit:
« C’est vrai, on ne vit pas du tout dans un monde plein de magie où des trucs dingues nous arrivent tous les jours. »

_ Oui c’est vrai, tu as raison. Admit-il sincèrement. Un monde où il ne se passerait rien serait si ennuyant cela dit. Mais il n’alla pas plus loin dans l’argumentaire, sans doute pour ne pas contrarier davantage la petite convalescente. Après tout, il ne voulait pas non plus dire que l'attaque du Quai était un truc chouette mais expliquer sa vision des choses devaient lui demander une meilleure concentration que ce qu’il avait à offrir à ce moment-là et il n'avait pas vraiment envie d’aborder le sujet.

Hestia a écrit:
« Il y a quand même une différence entre vivre et se balader avec une plaie ouverte. »

_ C'est pas ouvert, Hestia. C’est un vrai travail de pro. On dit merci Lexi. Tandis qu’elle écartait la blouse de son torse, il baissa le menton vers le bandage avant de relever les yeux sur la Serpentard. Visiblement, le plus difficile pour eux a été de concevoir le fait que je ne voulais pas faire disparaître la cicatrice.

Hestia a écrit:
« Je t’ai vu te prendre une balle. »
« Et tu ne m’as pas laissé t’aider. »

_ Ne crois pas que je ne sois pas heureux que tu aies essayé de le faire. Il se souvint de la sensation lorsqu’elle posa ses doigts sur son torse lorsqu’il était en train de pisser le sang. Étrangement, cela lui avait été agréable malgré le froid qui s’était emparé de lui. Ce que cela représentait à ce moment précis, ce qu’il avait perçu… Il n’oublierait jamais son visage, ses yeux et la peur qui s’en était dégagé, mais il n’aborderait pas le sujet.

Hestia a écrit:
« Qu’est-ce qui te fait croire que je me sentirai responsable ? »

_ Quelle femme cruelle. Lâcha-t-il dans un soupir feint tandis qu’il s’installait sous les draps.

Hestia a écrit:
« Mon oncle était là hier. »
« Thalia est partie il n’y a pas très longtemps. »
« Et ma coloc travaille à l’hôpital alors elle passe de temps en temps. »

_ Ah oui ta copine… quand est-ce que tu me la présentes ? Je suis sûr qu’elle va m’adorer. Il n’en savait rien du tout en réalité et qu’on l’aime ou qu’on l’abhorre lui était franchement égal. Si une relation cordiale rendait les choses certainement plus faciles, les tensions avaient un côté électrisant indéniable. Et je ne parle même pas de tonton Carrow. Dit-il innocemment, le bout de ses doigts jouant sur la peau de la sang-pur. Je le connais… ton oncle. Du moins, ma sœur le connaît bien.

Hestia a écrit:
« Merde, Aodhan, c’est génial. »

Tandis qu’il la regardait saisir sa main, l’irlandais inclina légèrement sa tête. C’était étrange de voir Hestia sourire de cette manière, d’une façon si naturelle et spontanée… Elle semblait heureuse pour lui. Réellement. De sa main libre, il caressa du pouce la commissure des lèvres de la jeune femme.

_ Ça l’est. Répondit-il sobrement.

Hestia a écrit:
« Pourquoi tu ne m’en as pas parlé avant ? C’est une opportunité folle. »

Il bougea sa mâchoire avant que ses yeux ne se posent sur le décor de sa chambre apaisante où les fleurs dessinées au mur bougeaient lentement.

_ J’ai toujours poussé chaque expérience à fond, flirter avec les limites, voire les ignorer, n’écouter que moi et mes envies… Cette proposition m’oblige à maîtriser mes pulsions, et hier encore, je ne savais pas si j’en avais réellement envie. Je ne t’apprends pas que la discipline et moi… on n’est pas vraiment potes… Pourtant je vais devoir apprendre à entrer dans le rang… je ne sais pas si je vais y arriver. Aodhan avait très peu de doutes sur lui-même alors qu’il évoque la possibilité qu’il puisse ne pas parvenir à son but, c’était une grande première et c’était bien loin de lui faire plaisir. Entrer dans le rang, la fermer, faire ce qu’on lui dit et suivre les directives… Il n’y avait pas trente-six solutions. Soit il apprendrait, soit il exploserait. Ceci expliquait sans doute son manque d’enthousiasme.

Hestia a écrit:
« Tu vas le faire, n’est-ce pas ? »

Le froncement entre ses yeux bleus s’atténua.

_ Bien sûr que je vais le faire. Tu me vois dire merde à l’opportunité de rentrer dans la meilleure équipe de Quidditch d’Irlande ? Il leva un sourcil, accompagnant un léger sourire qui se fana vite. Je ferai tout pour y arriver. Même si ça signifie me foutre des baffes et me battre contre moi-même…

_ Et si je l'envie de refuser me prenait, Kayla voudrait certainement me buter… ajouta-t-il, en haussant brièvement ses sourcils, un léger sourire arquant ses lèvres à cette pensée.

Il laissa une seconde ou deux s'écouler avant de se redresser. L’élancement près de son cœur était cinglant, mais il ne fit que mordre sa lèvre inférieure.

_ Viens par ici.

ll enfonça sa main libre sous les draps et descendit le long du corps de la Serpentard avant de glisser ses doigts derrière sa cuisse pour la tirer vers lui de façon à faire basculer son corps par-dessus le sien, s’aidant de son autre bras pour la manipuler avec douceur -même s’il ne lui laissait pas vraiment le choix - bon sauf si elle se met à crier c’est pas un monstre non plus. Redressé en position assise, il glissa ses bras derrière Hestia pour la maintenir contre lui. La tension dans son pectoral était intense et la douleur qui l'accompagnait tout autant mais défier la douleur que son corps lui imposait était pour lui une habitude, peut-être même élevée au rang de valeur.

_ Je compte sur toi pour venir me voir pendant les matchs. Une pompom girl sexy qui s’agite pour toi c’est toujours très motivant.

Il se tendit pour embrasser brièvement ses lèvres, y écrasant un rictus narquois.

_ Ca ne te plairait pas de rejoindre une équipe de Quidditch si on t’en donnait l’opportunité ? Est-ce que tu quitterais tout pour ça ? Ta ville, tes amis… tes potions…?

Ses yeux bleus s’étaient posés sur elle avec plus d’intensité, se fixant sur le visage de l’anglaise avec intérêt.

 

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Ven 14 Juil - 19:06
Break me down and build me up


Aodhan ◊ Hestia

All that bloodshed, crimson clover, the bombs were close and my hand was the one you reached for

 

Des retrouvailles après un évènement aussi traumatisant que l’attaque d’un quai de gare un jour de rentrée scolaire, ça devrait être agréable non ? Hestia n’était pas vraiment une habituée de ces instants mais elle voyait mal comment il pouvait en aller autrement. Bon, elle aurait peut-être dû se méfier étant donné que le jour où l’université avait été attaquée, ses parents avaient réussi à emplir les retrouvailles de reproches et de critiques. Avec Aodhan, il aurait dû en aller autrement. Le caractère du Gryffondor ne pouvait pas être plus opposé à celui des Carrow, ses réactions plus différentes des leurs. Et pourtant, à peine se trouvaient-ils enfin dans la même pièce, qu’il en allait autrement et qu’elle se hérissait à ses propos. Il fallait dire que souligner qu’elle se trouvait dans cette chambre individuelle uniquement grâce à son nom de famille et à son lien de parenté avec le directeur de Sainte Mangouste n’était pas vraiment la meilleure chose à faire. Oui alors si, si Aodhan voulait la faire réagir et sortir les crocs, c’était exactement ce qu’il fallait faire. Ce qui ne manqua pas. « Qui a dit que tu avais demandé un traitement de faveur ? C’est encore mieux quand on n’a pas à le demander. » A ses propos, Hestia opposa un regard froid. Elle voulait clore cette conversation mais bien sûr Aodhan ne partageait pas son avis. Il était clair que ce n’était pas à lui que le sujet déplaisait, que ce n’était pas lui qui avait vécu toute sa vie avec le poids de son nom sur les épaules. « Je ne veux pas de traitement de faveur, que j’ai à le demander ou pas. » Souligna-t-elle, implacable. Qu’il l’ait dit ou pas n’avait pas d’importance, elle voyait bien ce qui était insinué derrière ses mots. « Je veux avoir le choix. » Mais encore une fois, ça lui avait été refusé. Elle n’allait pas blâmer son oncle de s’être occupé d’elle, elle n’était pas ingrate pour autant, mais se retrouver ici ne faisait que lui prouver qu’elle n’avait jamais réellement la main mise sur sa propre existence.

Un fait qu’Aodhan semblait avoir le plus grand mal à saisir. Ce dont elle ne pouvait le blâmer non plus, ils ne pouvaient pas avoir vécu des existences plus différentes, avoir eu des éducations plus opposées. Il prenait tout bien plus à la légère qu’elle, comme en cet instant en se baladant dans l’hôpital sans craindre qu’un médicomage ne lui tombe dessus. S’il se croyait au-dessus de tout problème, la Serpentarde, de son côté, en avait plutôt marre de devoir faire face à tous ceux qui lui tombaient dessus. Et vu le monde dans lequel ils vivaient, ce n’étaient pas les risques qui manquaient, au moins sur ça le Gryffondor lui donna raison, même si elle trouvait que ses explications ne pouvaient s’appliquer à tout. Entre vivre et prendre des risques inconscients, il y avait quand même tout un monde, même si Hestia savait qu’Aodhan ne partageait clairement pas son point de vue. « C'est pas ouvert, Hestia. C’est un vrai travail de pro. » Oui et encore heureux. Mais ça n’enlevait rien à son propos, il restait blessé, grièvement blessé. Une blessure qui n’avait même pas vingt-quatre heure, ce qui la rendait toujours délicate, malgré les miracles que pouvait faire la magie. « Visiblement, le plus difficile pour eux a été de concevoir le fait que je ne voulais pas faire disparaître la cicatrice. » La Serpentarde ne put retenir un froncement de sourcils. Pour le coup, elle partageait totalement l’interrogation des médicomages, elle ne comprenait pas pourquoi il voudrait garder de telles traces. Elle portait les mêmes, à peu de choses près puisqu’ils n’avaient pas été touché au même endroit, et elle avait bien l’intention que son ventre soit vierge de toute cicatrice liée à cette journée. « Pourquoi ça ? » Demanda-t-elle. Les traces de ce qu’ils venaient de vivre étaient déjà inscrites dans son esprit, elle n’avait pas besoin que ce soit également le cas sur sa peau. Mais elle savait qu’Aodhan et elle ne partageaient pas souvent le même point de vue, alors autant lui demander des explications.

Bien sûr qu’elle s’était inquiétée pour lui. Hestia avait beau ne pas apprécier grand monde, elle n’était pas non plus dénuée de cœur et elle devait admettre que depuis qu’ils passaient plus de temps ensemble, il était possible qu’elle se soit un peu attachée au Gryffondor. Son inquiétude fut néanmoins rapidement changée en reproche, un mécanisme de défense bien huilé auquel elle se laissa aller une fois de plus. Elle avait voulu l’aider et lui l’en avait empêché, un geste qu’elle ne comprenait pas et qu’aujourd’hui encore, alors qu’ils allaient tous les deux bien, la laissait amère. Ce qu’elle ne lui cacha pas, mais ne provoqua pas une bien grande réaction de la part du lion. « Ne crois pas que je ne sois pas heureux que tu aies essayé de le faire. » Hestia se contenta de pencher la tête sur le côté en laissant échapper un bref soupir. Il disait ça et pourtant il avait refusé son aide. Certes, elle avait été blessée aussi et ne niait pas qu’elle avait également eu besoin d’aide, mais ce n’était pas une raison. L’état du lion ne devait pas être pris plus à la légère que le sien. Comme en cet instant alors qu’il se baladait dans les couloirs de l’hôpital après avoir reçu une balle en plein torse pas plus tard que la veille. Aodhan trouva rapidement une parade à ses arguments en s’invitant à ses côtés dans le lit. Si elle lui laissa la place de s’installer, elle argua tout de même qu’elle ne se sentirait pas le moins du monde coupable s’il tournait de l’œil. Après tout ce n’était pas elle qui l’avait forcé à se mettre debout. « Quelle femme cruelle. » Un sourire en coin vint flotter sur les lèvres de la Serpentarde, c’était une manière de voir les choses. De son point de vue, elle était plutôt terre à terre. « Habitue-toi. » Souffla-t-elle, tout de même amusée par la remarque.

A la question des visites qu’elle avait reçues, Hestia n’eut pas besoin d’y réfléchir bien longtemps, la liste était si courte qu’elle tenait sur les doigts d’une seule main. Ce qui n’était pas pour lui déplaire étant donné qu’elle aurait détesté recevoir une foule de visite alors qu’elle se sentait si vulnérable, mais aussi le rappel que son entourage était particulièrement réduit. « Ah oui ta copine… quand est-ce que tu me la présentes ? Je suis sûr qu’elle va m’adorer. » Un léger rire secoua la verte, qu’elle s’efforça d’étouffer au plus vite étant donné qu’il provoqua une vive douleur dans son ventre. Aodhan et Adèle, s’adorer, franchement elle aurait été étonnée. Les deux avaient des caractères à la fois forts, mais aussi opposés alors elle avait du mal à imaginer comment ils ne pourraient pas s’agacer mutuellement. « Tu vois je n’en suis pas aussi sûre que toi, alors je te la présenterai quand je serai sûre que vous ne vous boufferez pas le nez. » Dans une éternité ou deux. « Je n’ai pas envie de jouer les arbitres. » Ajouta-t-elle avec un haussement d’épaules. Une petite voix lui souffla qu’elle n’avait surtout pas envie de devoir choisir entre l’un ou l’autre, mais elle s’appliqua à la faire taire. « Et je ne parle même pas de tonton Carrow. » Hestia haussa un sourcil à la mention de son oncle, parler de sa famille -à l’exception de Thalia, mais sa sœur avait un statut spécial- avait pour résultat de toute de suite la mettre sur la défensive. Mais ce fut son choix de mot qui la fit le plus tiquer, elle-même n’aurait jamais eu l’idée d’appeler son oncle ainsi. « Je le connais… ton oncle. Du moins, ma sœur le connaît bien. » La verte se détendit, Aodhan avait exagéré, il ne connaissait pas réellement Euron. Mais puisque c’était le cas de sa sœur, cela voulait dire qu’il n’était pas impossible que ça ne reste pas longtemps ainsi. Une idée dont Hestia ne savait pas trop quoi faire, surtout depuis qu’elle avait interrogé son oncle sur l’état du lion la veille. Il lui fallut quelques secondes avant de déclarer « Je sais. » Elle chercha comment formuler les choses. « J’ai déjà croisé ta sœur dans le passé, elle est très amie avec ma tante Cyria, la sœur d’Euron. Mais on n’avait jamais été présentées avant hier. » Et elle préférait largement que cette rencontre se soit faite par le biais d’Aodhan et non pas celui des Carrow. Quant au lien qui liait Euron et Saoirse, elle en ignorait tout.

De tous les sujets qu’ils pouvaient aborder, Hestia ne s’était pas attendue à apprendre que le Gryffondor avait été approché par le recruteur des Crécerelles de Kenmare. C’était une super nouvelle, qui lui apportait un peu de baume au cœur après tout ce qu’ils venaient de vivre. Elle saisissait toute l’ampleur de cette opportunité, alors elle était ravie pour le lion, réellement. « Ça l’est. » Elle hocha la tête avec ferveur à ces mots. Mais il y avait toujours cette retenue chez l’irlandais qui l’étonnait et lui posait question. Il ne semblait pas si enthousiaste qu’elle l’aurait imaginé. Et surtout, elle se demandait pourquoi il n’avait pas partagé cette nouvelle avec elle plus tôt. Qu’il évite de la regarder ne lui échappa pas. « J’ai toujours poussé chaque expérience à fond, flirter avec les limites, voire les ignorer, n’écouter que moi et mes envies… Cette proposition m’oblige à maîtriser mes pulsions, et hier encore, je ne savais pas si j’en avais réellement envie. Je ne t’apprends pas que la discipline et moi… on n’est pas vraiment potes… Pourtant je vais devoir apprendre à entrer dans le rang… je ne sais pas si je vais y arriver. » Hestia fronça les sourcils. C’était un des points sur lesquels Aodhan et elle étaient fondamentalement différents, si elle était également impulsive, ça n’avait rien à voir avec le Gryffondor qui frisait le plus souvent l’inconscience. Elle n’ignorait rien de tout ce qu’il lui expliquait, elle avait été témoin de combien il aimait flirter avec le danger et se foutre de tout. Tout ce qui ne pouvait que déplaire à un recruteur. Elle avait cependant l’impression qu’il se concentrait surtout sur le négatif. « Maitriser tes pulsions ne veut pas dire renier qui tu es. D’accord, ça va te demander des efforts, et sûrement quelques sacrifices, mais ça en vaut la peine, non ? » Tenta-t-elle après un instant de réflexion. Même s’il semblait perplexe, voire un peu réfractaire, elle ne voyait pas comment il pouvait refuser une opportunité pareil. Il allait devoir faire des efforts, mais pour jouer dans une équipe aussi renommée, ça devait valoir le coup. « Bien sûr que je vais le faire. Tu me vois dire merde à l’opportunité de rentrer dans la meilleure équipe de Quidditch d’Irlande ? » Un sourire vint s’imprimer sur les lèvres de la Serpentarde. Oh, là il la cherchait un peu. « Je te crois capable de dire merde a à peu près n’importe qui. » Rétorqua-t-elle comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Elle était néanmoins persuadée qu’Aodhan saurait faire le tri dans ses priorités. « Je ferai tout pour y arriver. Même si ça signifie me foutre des baffes et me battre contre moi-même… » Le sourire revint flotter sur le visage de la verte. Voilà qui ressemblait plus à Aodhan. « Ca je peux sûrement t’aider. » Glissa-t-elle avec un éclat ironique dans les prunelles. Du genre qui laissait planer le doute sur son sérieux. « Et si l'envie de refuser me prenait, Kayla voudrait certainement me buter… » Hestia eut une expression amusée, elle reconnaissait bien là sa cousine.

Lorsqu’Aodhan remua pour se redresser, Hestia s’écarta pour le laisser faire, elle se figea quand il posa une main sur sa cuisse. « Viens par ici. » Bien qu’elle lui adressa un regard interrogateur, la Serpentarde se laissa aller à suivre le mouvement. Quelques instants plus tard, elle se retrouvait face à lui, les bras du lion dans son dos. Elle posa ses avant-bras sur ses épaule et se figea aussitôt. « Attends. » Murmura-t-elle. Bouger ainsi avait réveillé la douleur de sa blessure dans un élancement aigu. Lèvres pincées, paupières closes, elle posa son front contre celui d’Aodhan quelques instants, le temps que la douleur reflue. Lorsqu’elle se redressa, elle s’efforça d’adopter une expression détendue, mais elle n’était pas près d’oublier qu’elle était blessée. « Je compte sur toi pour venir me voir pendant les matchs. Une pompom girl sexy qui s’agite pour toi c’est toujours très motivant. » Hestia haussa les sourcils. Alors sa première phrase, elle était parfaitement d’accord, venir le voir jouer, l’encourager même, ce serait avec plaisir. Mais le reste… S’il tenta de la faire taire en l’embrassant, ça ne l’empêcha pas de répondre aussitôt leurs lèvres séparées. « Une pompom girl sexy… » Répéta-t-elle, complètement atterrée par cette idée. De toutes les bêtises qu’Aodhan pouvait lui sortir, celle-là était pas mal. Même alors qu’ils se fréquentaient depuis des semaines, elle ne cessait de s’étonner de la facilité avec laquelle il la provoquait. « Un jour il va falloir que tu te fasses à l’idée que je ne danse pas. » Encore moins avec une tenue de pompom girl sexy. Et qu’elle ne lui ferait certainement pas une démonstration. Elle s’attendait néanmoins à devoir lui en faire le rappel régulier. « Mais je viendrai quand même te voir. Sur ça tu peux compter sur moi. » Pas besoin d’être une pompom girl pour ça.

« Ca ne te plairait pas de rejoindre une équipe de Quidditch si on t’en donnait l’opportunité ? Est-ce que tu quitterais tout pour ça ? Ta ville, tes amis… tes potions…? » Si elle aurait pu hésiter, voire répondre oui à tout le reste, le dernier point la décida sur le champ. « En fait non. » Rejoindre une équipe de Quidditch lui plairait sans aucun doute, ce n’était pas après plusieurs années au sein de l’équipe des Serpentards qu’elle allait dire le contraire, mais ça n’avait jamais été dans ses plans. Hestia était une bonne batteuse, elle faisait de son mieux pour continuer ainsi, mais de là à rejoindre une équipe professionnelle, elle avait du mal à l’imaginer. Abandonner sa ville et ses amis, tout était relatif pour les sorciers capables de transplaner aisément. Quant à abandonner les potions, ça elle ne l’imaginait pas. « J’aime voler et j’aime le Quidditch, d’ailleurs je ne compte pas arrêter après Poudlard. » Elle trouverait bien une équipe amateure dans laquelle elle pourrait reprendre son poste de batteuse, elle savait que de nombreux sorciers continuaient ce sport ainsi et ce n’étaient pas les équipes qui manquaient au Royaume Uni. « Mais ça n’a rien à voir avec les potions. » La passion qu’Aodhan avait pour le Quidditch pouvait sûrement être comparée à celle qu’elle avait pour les potions. Cependant, elle choisit de ne pas s’arrêter là dans ses explications. « Les potions c’est vraiment toute ma vie. J’ai découvert ça quand j’étais petite et ça ne m’a jamais lâché. Je ne t’explique pas le nombre de chaudrons que j’ai fait bruler avant de réussir mes premiers mélanges, ou toutes les fois où l’elfe de maison de ma famille a dû faire disparaitre des potions ratées et affreusement nauséabondes. » Elle eut un bref sourire à ce souvenir et se garda de préciser que si Mynk avait agi ainsi c’était essentiellement pour lui éviter de se faire engueuler par ses parents qui trouvaient sa passion encore peu réussie, inutile et embarrassante. « Même quand je ne pouvais pas faire de magie à cause de la Trace, j’avais toujours les potions en tête. J’avais aménagé une sorte de jardin dans la forêt derrière chez moi, j’y allais si souvent et longtemps que ma sœur devait me couvrir auprès de nos parents. Quand je m’ennuyais pendant les soirées données par mes parents, c’était là que j’allais. » Elle fit une pause. Hestia était peu habituée à s’ouvrir de la sorte et ça se voyait. Mais elle faisait un effort, parce que si Aodhan le faisait pour elle, alors elle pouvait tenter d’en faire de même. A sa mesure. « C’est grâce aux potions que je m’en sors maintenant. » Maintenant qu’elle était seule. Maintenant qu’elle ne pouvait plus compter que sur elle-même. Maintenant qu’elle n’aurait plus le droit à une seconde chance. Tout ça elle le garda aussi pour elle. « Et je compte bien continuer ainsi. » Et même faire mieux, son ambition allait au-delà de travailler pour la boutique de Giulia, même si pour le moment ça lui convenait très bien.

La Serpentarde retrouva le silence quelques instants. Ses prunelles plongées dans celles d’Aodhan, elle jaugea ses réactions, se demanda si ce qu’elle racontait avec vraiment de l’intérêt. Quand une pensée lui vint, elle sourit. « Et puis tu imagines, on se serait possiblement encore retrouvé dans des équipes adverses. » C’était même plus que probable, les équipes étaient nombreuses en Grande Bretagne. « Ce sera encore le cas cette année. » Ca l’était déjà depuis plusieurs années, mais cette fois les choses étaient un peu différentes entre eux. Hestia se demandait comment l’esprit de compétition d’Aodhan allait se comporter dans cette nouvelle équation qui était la leur. Elle savait déjà qu’il allait rendre le capitaine des verts fou, ce qui ne changeait pas beaucoup de d’habitude, mais qu’en serait-il par rapport à elle ? « Ne crois pas que je vais te laisser la main juste parce que tu as un recruteur à impressionner. » Ou même parce qu’ils se fréquentaient. Son sourire se fit un peu plus grand. « En fait, ça va être tout l’inverse justement parce que tu as un recruteur à impressionner. » C’était quand même mieux que de jouer les pompom girl. Elle le contempla un peu plus sérieusement, avant de demander. « Tu comptes changer de filière ? J’imagine que le Quidditch n’était pas forcément ton plan de base. » Après tout, s’il avait choisi la filière de protection magique, ça ne devait pas être pour viser une place dans une équipe sportive.

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Aodhan O'Brian
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Ven 21 Juil - 22:18


Break me down
and build me up
feat Hestia Carrow



Septembre 2022 – Lendemain de l'attaque du BC sur le quai 9 ¾ - Sainte Mangouste - Après midi

Hestia a écrit:
« Je ne veux pas de traitement de faveur, que j’ai à le demander ou pas. »
« Je veux avoir le choix. »

Hestia paraissait souvent froide et inaccessible et bien que cela paraisse contradictoire, cela avait contribué à l’attirance que le Gryffondor avait eu pour elle. Si ce trait de caractère pouvait rebuter, braquer, ce n’était pas du tout son cas et lorsqu’elle lui lança son regard glacial, cela ne le fit pas le moins du monde regretter ses propos.
D’ailleurs, voilà bien un point sur lequel ils ne pouvaient pas s’entendre. Pour lui, avoir le choix était un luxe. Jamais il n’a pu bénéficier du moindre traitement de faveur, bien au contraire. Ses origines très modestes lui avaient bien plus souvent porté préjudice que l’inverse alors quand on avait la chance de bénéficier d’un coup de pouce pour mieux réussir ou se sortir de la merde, pourquoi la décliner ? Ou pire, s’en insurger ? S’il ne la connaissait pas, Aodhan aurait simplement pris cela pour un caprice que seule une fille de bonne famille pouvait se permettre. Mais voilà, son rapport à sa famille était très particulier, ça il pouvait le comprendre. Les gens qui avaient entouré Dhan étaient bienveillants et solidaires. Aucun d’entre eux n’aurait agi avec lui comme les Carrow n’avaient fait avec elle parce qu’entre eux régnait une cohésion, une unité indéfectible, créée à travers les décennies face à un ennemi commun. S’ils ne se soutenaient pas entre eux, personne ne le ferait.

Hestia a écrit:
« Pourquoi ça ? »

Lorsqu’elle lui demanda pourquoi il voulait garder la cicatrice de la balle qui avait perforé son torse, il observa la jeune femme dans un silence qui dura une poignée de secondes avant de répondre.

_ Pour me souvenir d’où je viens, par où j’en suis passé et ne pas oublier qui je suis. Aodhan n’était pas homme à ressasser le passé, néanmoins, pour lui le souvenir était essentiel. Les cicatrices n’étaient ni bonnes ni mauvaises, elles n’étaient là que pour raconter une histoire. Il savait que peu de gens pensaient à sa façon mais ça lui était bien égal. Ni où je veux aller.

Hestia a écrit:
« Tu vois je n’en suis pas aussi sûre que toi, alors je te la présenterai quand je serai sûre que vous ne vous boufferez pas le nez. »
« Je n’ai pas envie de jouer les arbitres. »

A l’évocation d’une relation compliquée avec sa meilleure amie, Aodhan eut un regard contrarié –du moins, faussement.

_ J'ai pourtant beaucoup de charme... et je sais me tenir… Elle est si insupportable que ça cette fille ? Puis il poussa un soupir. J’espère qu’elle sera à la hauteur de ce que tu me vends.

Hestia a écrit:
« Je te crois capable de dire merde a à peu près n’importe qui. »

Il ne répondit rien, se contentant d’arborer un rictus au coin de ses lèvres. Elle ne pouvait pas taper plus juste dans ses propos et c'est bien ce qui pouvait lui causer tant d’ennuis dans la vie… mais paradoxalement lui ouvrir aussi de nombreuses portes.

Hestia a écrit:
« Ca je peux sûrement t’aider. »

Il n'en doutait pas.

Hestia a écrit:
« Une pompom girl sexy… »
« Un jour il va falloir que tu te fasses à l’idée que je ne danse pas. »

_ Un jour il va falloir que tu te fasses à l'idée que j’obtiens toujours ce que je veux. T'es bien placée pour le savoir… Serpentard. Dit-il, ses dents blanches mordant sa lèvre inférieure et son sourire insolent.

Hestia a écrit:
« Mais je viendrai quand-même te voir. Sur ça tu peux compter sur moi. »

_ Je devrais pouvoir m’en contenter… Dit-il avec dérision en laissant un sourire léger mais sincère fendre son visage.

Lorsqu’il lui demanda si elle pourrait tout quitter pour entrer elle aussi dans une équipe professionnelle de Quidditch, la jeune femme fut bien plus loquace que ce qu’il avait imaginé… mais cela ne lui déplut pas, bien au contraire. Tandis qu’elle parlait, il ne la quittait pas des yeux. Lorsqu’elle évoqua son elfe de maison qui l’aidait à faire disparaître ses potions ratées, un sourire amusé étendit ses lippes. Son changement d’attitude depuis qu’ils étaient ensemble était édifiant. Il passa le bout de l’index sur sa joue pour décrocher un cheveux puis en glissa une mèche derrière son oreille. Cela ne l’empêchait pas d’écouter attentivement.

Hestia a écrit:
« Et je compte bien continuer ainsi. »

_ Et tu as entièrement raison. Tu as trouvé ta voie. Beaucoup de gens sont morts avant d’avoir la chance de trouver la leur alors n’hésite jamais. Il semblait parfaitement sérieux et ne souriait pas. Peut-être que cela le touchait d’une manière à laquelle il ne s’était pas attendu.

Hestia a écrit:
« Et puis tu imagines, on se serait possiblement encore retrouvé dans des équipes adverses. »
« Ce sera encore le cas cette année. »

_ Est-ce que ça te fait peur que je sois dans l’équipe adverse ? Il ne parlait pas de peur physique ou de peur de perdre. C’est mieux comme ça. Qu’on soit dans la même équipe pourrait être plus compliqué que ça en a l’air. Je préfère largement te battre sur le terrain et me faire pardonner de la façon dont il te plaira le mieux. Il vit la jeune femme amorcer un début de revendication lorsqu’il reprit. Mais l’inverse me plairait aussi… si ça venait à arriver… Ponctua-t-il d’un large sourire.

Hestia a écrit:
« Ne crois pas que je vais te laisser la main juste parce que tu as un recruteur à impressionner. »
« En fait, ça va être tout l’inverse justement parce que tu as un recruteur à impressionner. »

Cette fois, Aodhan fronça ses sourcils, son regard pers se faisant plus tranchant.

_ J’espère bien. Je ne supporterai pas que tu me ménages, quelle que soit la raison. A ses yeux ce serait juste insultant. Mais il savait que ce n’était pas son genre alors il n’avait aucune inquiétude.

Ses doigts glissèrent doucement le long de ses cuisses pour remonter progressivement sous sa robe et se caler à la jonction de ses hanches, ses pouces caressant la peau fine et délicate. Il s’engouffra sous la chevelure de la jeune femme en embrassant son cou.

Toc toc toc

Le son brisa le silence langoureux qui s’était levé dans la chambre et au tressaillement de la jeune femme, lui renforça sa poigne sur ses hanches en la pressant doucement contre lui. S’il lui vint l’idée de le sommer de la lâcher, il ne répondrait que par un simple « non ».

_ Envoie-les bouler. Suggéra-t-il dans un murmure. Il ne lui laissait pas vraiment le choix.

Qu'elle le fasse ou non, la porte s’entrouvrit malgré tout, très légèrement, assez pour que la personne se présente.

_ Hestia, c’est moi, Euron.

Cette fois, c’est Aodhan qui fut surpris et il comprit qu’il n’était pas le seul lorsqu’il sentit le corps de la Serpentard tressaillir. Ses lèvres quittèrent son cou et ses yeux devinrent des fentes d’où poignaient encore ses prunelles d’un bleu perçant. Il ne s’attendait pas à ce que le Carrow déboule. Il ne consentit pas pour autant à la libérer. Ses mains larges gardaient ses hanches ténues fermement sous son emprise, lui refusant la moindre échappatoire, même si cela impliquait une douleur accrue sous le pansement du Gryffondor. Il brava son regard, qu’il fut farouche, impatient ou implorant et tandis qu’il fronça ses yeux bleus, un très léger sourire fendit son visage, ses lèvres articulant des mots qu’elle put reconnaître sans mal « Tonton Carrow ? ». Lorsqu’elle tenta de se dégager, il la retint en roulant doucement la tête de gauche à droite.

_ T-t-t-t…

_ Puis-je entrer ?

Putain mais quel forceur lui. Le Directeur n’avait rien d’autre à faire de sa journée ? Les mains possessives du Gryffondor glissèrent jusque sur le bas du dos de la jeune femme avant de se refermer sur les courbes plantureuses. Il se tendit vers elle en lui assénant un baiser pressant, l’empêchant ainsi d’émettre le moindre mot.

_ Tout va bien ?

La porte se fendit davantage, la voix du sorcier se faisant plus forte et aussi plus soucieuse. Aodhan finit par relâcher la pression sur elle, lui laissant enfin l’opportunité de répondre à son oncle dont la patience arrivait manifestement à terme. Puisqu’elle se hâta de lui demander d’attendre, le mouvement de la porte se suspendit puis le Directeur la tira de nouveau vers l’intérieur, laissant à la jeune fille l’intimité qu’il jugeait bon de lui laisser.

L’irlandais enleva ses mains, en pinçant ses lèvres, aidant tout de même la jeune femme à reprendre une position plus « décente » mais s’il le fit ce n’était pas sans un soupire, levant les yeux au ciel. Dans un mouvement lent qui traduisait sa lassitude, il se tourna pour laisser pendre sa jambe le long du lit, l’autre se repliant sur le matelas.

Lorsque la porte s’ouvrit, laissant la silhouette imposante du Carrow s’y découper, le Gryffondor plissa légèrement ses yeux sans le lâcher du regard. Il l’avait déjà aperçu par le passé mais il fallait avouer que le gars en imposait et pas seulement par son physique… Son regard redoutable donnait l’impression de pouvoir vous transpercer et ce sans le moindre état d’âme. L’autorité naturelle qui se dégageait du Carrow le hérissa. C’était le genre de personne à ne pas supporter qu’on lui résiste… le genre qu’il aimait défier et combattre avec acharnement. Il se demanda comment Hestia voyait réellement son oncle. Elle qui était si farouche à l’idée d’avoir encore un quelconque rapport avec son sang, exceptée sa sœur, agissait bien différemment avec celui qui se présentait devant eux. Pourtant, Aodhan ne voyait pas une grande différence. Ce mec était un Carrow, un pur produit Mangemort élevé au grain à l’air implacable et supérieur, point barre. Elle devrait le haïr comme les autres, non ? O’Brian glissa une œillade sur le visage de la jeune femme et force est de constater que le mépris n’était pas là ce qu’il lisait.

_ Bonjour, finit par lâcher le Mangemort d’une voix où aucun sentiment, aucune inclinaison ne perçait. Impossible de savoir ce qu’il ressentait, ce qu’il pensait d’Aodhan où de la situation possiblement gênante qu’ils vivaient. Il détestait ça, littéralement. Le jeune homme se fit violence pour demeurer impassible et ne pas jouer davantage au con. Mais il ne voulait pas mettre Hestia dans une situation merdique, ni que ça dégénère. Alors puisque le Carrow se la jouait reine des glaces, le Gryffondor allait aussi jouer, à sa façon.

L’irlandais finit par se lever, lestement, tendant une main franche vers le Directeur. Putain que ça le lançait… mais il n’en montra rien. Le sang-pur n’aurait pas la satisfaction de voir en lui la moindre faille.

_ Aodhan O’Brian. Enchanté monsieur Carrow.

Euron observa de brèves secondes la main que lui tendait le garçon avant de la serrer dans la sienne. Le danois planta ses prunelles acier dans les siennes, avant qu’un léger sourire courtois ne fende ses lèvres.

Lui, il ne l’aimait pas. Indubitablement. Définitivement. Et il n’était pas non plus surpris de sa présence vers Hestia. Il avait été alerté par la disparition étrange d’un patient et lorsqu’il avait entendu son nom, il n’avait pas mis bien longtemps avant de deviner où ce satané trublion était passé. Alors oui, lorsqu’il avait frappé à la porte, il savait ce qu’il risquait de découvrir et c’était aussi pour cela qu’il avait insisté jusqu’à ce que la jeune fille réponde. Hors de question de le laisser seul avec elle dans SON hôpital.

Qu’il soit de la Maison Gryffondor était une évidence : Courage, hardiesse, bravoure et détermination… Les qualités emblématiques de la Maison de Godric, il les possédait sans conteste, le Légilimens pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Mais il y avait également de la ruse, de la fierté, un rejet de l’autorité et des règles et que dire de cet attrait viscéral à la provocation… ?

La présente scène était terriblement raccord. Il se présentait face à lui torse nu, sortant tout juste du lit de sa nièce –pensée qu’il préféra chasser très vite de son esprit, vu le temps qu’Hestia avait mis pour répondre-- après avoir déserté le sien, et lui tendait tout naturellement sa main avec un aplomb déconcertant. Il n’avait aucune pudeur et pas non plus la moindre intention de faire profil bas ou de s’excuser de quoi que ce soit –pas même d’avoir subtilisé cette blouse de médicomage posée là sur le fauteuil.

On dit, et à raison, qu’une poignée de main en dit long sur la personne que vous rencontrez et c’est sans surprise qu’Euron n’apprécia pas ce qu’il sentit. Aucune crainte n’émanait de l’irlandais. Aucun doute. Il ne se laissait pas impressionner et le garçon voulait que le Mangemort le sache dans une poigne qui mêla force et assurance.

La seule chose qui sauvait la mise à ce Gryffondor pétri d’insolence et d’arrogance était son geste désintéressé et spontané lorsqu’Hestia avait été blessée. Il avait mis sa vie en danger pour elle et Euron était bien contraint d’admettre que c’était un acte très courageux... –et aussi stupide.

Le Carrow ressentit une certaine difficulté à ne pas aller plus avant dans les tréfonds de l’intellect du jeune homme. D’ailleurs, le Légilimens naviguait en lui non sans une certaine satisfaction. Il aurait beau ne pas vouloir l'avouer, c'était là une façon sournoise de le dominer et de le contrôler à son insu. Un élément trouble attira néanmoins son attention. Il y avait quelque chose de caché et d’enfoui au fond de lui, comme une Force à l’agonie…

C’était chose rare, mais Euron venait de manquer de prudence. Il put le sentir aux doigts d’Aodhan qui se raffermirent sur sa main et à son regard azuré qui se fronça soudain sur lui. Venait-il d’être démasqué ? Le Légilimlens cessa immédiatement d’user de son don. Il devait se hâter de détourner l’attention de l’irlandais avant qu’il ne se pose davantage de questions. Après tout, Euron avait bien le temps de découvrir ce que le garçon cachait, mais il devait bien avouer que sa curiosité était piquée.

_ Je sais qui vous êtes monsieur O’Brian. Reprit-il en lâchant sa main. Tout cela s’était passé en quelques menues secondes. C’est une bonne chose que vous soyez ici. Je voulais vous remercier en personne pour ce que vous avez fait pour Hestia.

Euron Carrow était loin de manquer d’intelligence. Il savait qu’il n’avait pas le choix. Jusqu’à ce que sa nièce se lasse de ce petit présomptueux, il devrait composer avec lui. D’ailleurs, ce dernier sembla surpris d’être ainsi remercié et ne répondit que par un bref mouvement de tête, sans réagir davantage.

_ Je viens jeter un œil à la blessure de ma patiente. Sous ses airs cordiaux, Euron avait malgré tout l’air peu chaleureux mais c'était là sa nature donc rien de surprenant. Puis-je ? Dit-il en jetant une œillade à l’abdomen de la jeune sang-pur, lui demandant ainsi de lui montrer son pansement. Il se retourna, prêt à proposer au sang-mêlé de sortir ou au moins se retourner mais celui-ci prit les devants.

_ Vous pouvez y aller, j’ai déjà vu son ventre. Balança Aodhan en croisant ses bras sur son torse, un léger sourire au visage, parfaitement calme mais résolument… provoquant, sous entendant à peine qu’il en avait vu bien davantage.

O’Brian avait deviné les intentions du médicomage et il avait l’outrecuidance de lui balancer en pleine tête. Euron sentit un étrange sentiment grandir en lui. C’était un mélange entre de la sidération devant le franc parler du sang-mêlé, de la frustration qu'il devance ses intentions … et une colère noire pour le tout. Mais il garda le masque malgré tout. Il était imbattable à ce jeu.

_ Très bien, si Hestia est d’accord alors je n’y vois pas d'inconvénients. Dit-il en regardant sa nièce, attendant sa réponse avant de continuer.


 

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Jeu 27 Juil - 16:55
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Aodhan ◊ Hestia

All that bloodshed, crimson clover, the bombs were close and my hand was the one you reached for

 

Les différences entre Aodhan et elle étaient nombreuses, plus le temps passait et plus Hestia s’en rendait compte. Au fond ça ne la dérangeait pas vraiment car à aucun moment le Gryffondor ne tentait de l’amener à penser comme lui ou ne lui reprochait de pas le faire. Ils n’étaient pas tout le temps d’accord, ils ne voyaient pas la vie de la même manière, n’appréhendaient pas les choses de la même façon, tout ça elle le voyait bien. Mais elle parvenait à passer au-dessus, pas sans râler ou manifester son incompréhension, mais elle l’acceptait tout de même. Parce qu’elle avait passé bien trop d’année à se voir imposer les choses, et qu’elle ne voulait pas en faire de même. Ou d’accepter qu’Aodhan lui impose quoi que ce soit. Elle voyait bien qu’il n’était pas d’accord avec elle, surtout lorsque le sujet de sa famille arrivait sur le tapis. C’était le sujet qui faisait se braquer Hestia presque immédiatement, celui sur lequel elle se mettait le plus rapidement sur la défensive et avait aussi le plus de mal à s’exprimer. Peut-être qu’un jour elle parviendrait à lui expliquer, peut-être qu’un jour elle lui raconterait tout ce que ça voulait dire d’être née et d’avoir grandi chez les Carrow, mais pour le moment elle n’en avait ni l’envie, ni la force. Ce qui ne l’empêchait pourtant pas de continuer à chercher à comprendre la manière dont fonctionnait Aodhan. Quand il avait mentionné avoir demandé aux médicomages de ne pas effacer les cicatrices causées par ses blessures, elle n’avait pu s’empêcher de l’interroger à ce sujet. « Pour me souvenir d’où je viens, par où j’en suis passé et ne pas oublier qui je suis. » Ses mots plongèrent Hestia dans une profonde réflexion. « Ni où je veux aller. » D’un côté, ça la surprenait un peu d’entendre le Gryffondor dire ça, elle le savait plus prompt à l’impulsion qu’à l’introspection. Mais en même temps, elle devait admettre que sa logique avait du sens. Et qu’elle raisonnait aussi en elle. « Ca je peux comprendre. » Affirma-t-elle à mi-voix, après un instant de réflexion. Ne pas oublier le passé pour ne pas perdre l’avenir des yeux. Si elle avait tourné le dos à sa famille, elle n’oubliait pas d’où elle venait et ce qui l’avait construite. Il y avait des choses dont on ne pouvait s’affranchir, Hestia était bien placée pour le savoir.

Un jour ou l’autre, elle allait également devoir se décider à présenter Adèle et Aodhan. Une idée qui de base ne lui posait aucun problème, sa relation avec Aodhan n’avait rien de secret, tout comme son amitié avec la française. Ce qui la retenait c’était plutôt le caractère des deux étudiants, ils n’en manquaient pas, l’un comme l’autre et elle craignait un peu que cela fasse des étincelles. Sans vraiment vouloir se l’admettre, Hestia n’avait pas envie qu’ils ne s’entendent pas, elle prétendait que c’était une question de ne pas souhaiter jouer les arbitres, mais au fond ce n’était pas vraiment ça. « J'ai pourtant beaucoup de charme... et je sais me tenir… Elle est si insupportable que ça cette fille ? » La Serpentarde leva vers Aodhan un regard blasé. C’était lui qui parlait d’être insupportable ? C’était vraiment Sainte Mangouste qui se foutait de la charité, et ils étaient au bon endroit pour ça. « Elle a autant de charme que toi. » Rétorqua-t-elle en haussant les sourcils pour bien lui montrer que ça ne prenait pas avec elle. « J’espère qu’elle sera à la hauteur de ce que tu me vends. » La verte roula des yeux. On voyait bien qu’il ne connaissait pas Adèle pour douter d’elle. « Bien sûr qu’elle le sera. » Affirma-t-elle sans la moindre hésitation. Hestia devait beaucoup à la de Lestang, elle le savait, elle ne l’oublierait pas, et rien que pour ça elle avait gagné son indéfectible fidélité. Il était inutile de prétendre le contraire, Adèle était importante aux yeux de Hestia et elle espérait bien qu’Aodhan le verrait, et le comprendrait.

Lorsqu’Aodhan lui apprit qu’il avait été approché par le sélectionneur de l’équipe des Crécerelles de Kenmare, elle fut ravie pour lui, totalement et sincèrement. Mais certainement pas au point d’enfiler un uniforme de pompom girl sexy pour l’encourager lors de ses matchs. Il ne fallait pas exagérer. Si le Gryffondor s’imaginait qu’elle allait accepter ça, il allait être sacrément déçu, tout comme il allait devoir se rentrer dans la tête qu’elle ne dansait pas. « Un jour il va falloir que tu te fasses à l'idée que j’obtiens toujours ce que je veux. T'es bien placée pour le savoir… Serpentard. » A son sourire provoquant, Hestia plissa les yeux. Ainsi il comptait continuer de la tanner avec ça, ça ne la surprenait pas vraiment. Elle espérait simplement qu’il avait conscience qu’elle n’avait aucune intention de céder. Danser -véritablement danser et non pas juste remuer sur une piste de danse- était loin derrière elle et c’était très bien ainsi. « Il faut bien une exception. » Elle eut un sourire en coin, tout aussi provoquant que le sien, signe que s’il avait de la volonté, elle aussi n’en manquait pas. Par contre, elle viendrait le voir jouer, ça c’était une évidence et s’il répondit à cette affirmation d’un air détaché, elle ne loupa pas le sourire qui vint étirer ses lèvres. Rejoindre une équipe comme lui s’apprêtait à le faire, Hestia n’y avait jamais songé. Elle aimait le Quidditch, et elle était plutôt douée sur son balai, mais sûrement pas assez pour jouer au niveau professionnel. Mais surtout, il y avait les potions. Abandonner cet art était tout simplement inenvisageable à ses yeux, pas à cause du temps ou de l’implication qu’elle y avait consacré, mais tout simplement parce que les potions n’étaient pas juste des potions à ses yeux. C’était bien plus, c’était un art qui l’avait toujours fasciné, dans lequel elle s’était jetée corps et âme, qui avait même été un peu son refuge. Et sur lequel elle comptait bien construire son nom et son avenir. Elle s’efforça d’expliquer tout ça à Aodhan, elle était peu habituée à partager de sa sorte mais au moins sa passion pour les potions était un sujet facile à aborder pour elle. Le lion l’écouta sans l’interrompre, il paraissait vraiment intéressé par ce qu’elle disait, ce qui aida beaucoup Hestia à continuer. « Et tu as entièrement raison. Tu as trouvé ta voie. Beaucoup de gens sont morts avant d’avoir la chance de trouver la leur alors n’hésite jamais. » Un fin sourire vint flotter sur les traits de la Serpentarde. Doucement, elle vint effleurer ses lèvres des siennes, avant de reculer. « Ce n’est pas prévu. » Souffla-t-elle avec assurance. Elle était une digne Serpentarde, Hestia, elle avait toute l’ambition de sa maison, surtout quand cela concernait les potions.

Elle ne comptait pas changer de voie, ça n’avait jamais été dans ses plans, les potions prenaient bien trop de place dans sa vie et c’était loin d’être une lubie passagère. Et puis, rentrer dans une équipe de Quidditch, ça voulait dire être de nouveau l’adversaire d’Aodhan, ce qui serait encore le cas cette année, comme elle le souligna avec malice. « Est-ce que ça te fait peur que je sois dans l’équipe adverse ? » Hestia cilla. Malgré ses taquineries, elle n’avait pas vraiment songé à la question. A ses yeux, sa relation avec Aodhan et leur rapport pendant les matchs de Quidditch étaient deux choses totalement différentes. L’un ne devait pas impacter l’autre. « Non… Ca devrait ? » Elle l’observa une seconde. Elle n’avait jamais eu peur de jouer contre Aodhan, elle le savait féroce mais il n’était pas le seul joueur de Quidditch ainsi. Mais maintenant qu’il le soulignait, elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger. Devait-elle craindre les prochains matchs ? Se demander s’ils devaient changer leur manière de jouer ? Si la victoire de l’un allait vexer l’autre ? « Ce n’est pas parce que les choses ont changé entre nous, que ça doit aussi être le cas sur le terrain. » Après tout, ça faisait des années qu’ils jouaient l’un contre l’autre, elle ne voyait pas pourquoi les choses devraient changer maintenant. Se n’était pas en la laissant prendre la main qu’Aodhan gagnerait ses faveurs, et elle se doutait bien que l’inverse serait également vrai. « C’est mieux comme ça. Qu’on soit dans la même équipe pourrait être plus compliqué que ça en a l’air. Je préfère largement te battre sur le terrain et me faire pardonner de la façon dont il te plaira le mieux. » Si la verte était plutôt d’accord avec les propos du lion, il y avait cependant un point qu’elle devait clarifier. « Mais l’inverse me plairait aussi… si ça venait à arriver… » Comment ça si ça venait à arriver ? Hestia haussa les sourcils, pas le moins du monde convaincue. « Oh ça arrivera, compte sur moi. » A croire qu’il avait déjà oublié le niveau des Serpentards. Qu’il ne se fasse pas de souci, Hestia comptait bien le lui rappeler. Si les Gryffondors leur arrachaient la victoire, ce ne serait pas sans un matche digne de ce nom. Recruteur ou pas dans les gradins d’ailleurs. « J’espère bien. Je ne supporterai pas que tu me ménages, quelle que soit la raison. » Sur ce point ils étaient parfaitement d’accord. Elle ne le lâcha pas du regard lorsqu’elle répondit « Je ne le ferai pas, je n’ai aucune raison de le faire. Et toi non plus, n’est-ce pas ? »

Les mains d’Aodhan qui remontèrent le long de ses cuisses lui arrachèrent des frissons. Qui se multiplièrent encore quand il vint poser ses lèvres sur la peau de son cou. Un léger soupir lui échappa et ses paupières se fermèrent sans qu’elle ne cherche à lutter. Ce n’était pas sage, c’était tout sauf sage vu l’endroit où ils se trouvaient et l’état dans lequel ils étaient, mais c’était aussi terriblement plaisant et Hestia n’avait pas vraiment envie que cet instant prenne fin. Du moins jusqu’à ce que quelqu’un ne vienne frapper à la porte. Aussitôt, elle se figea. « Envoie-les bouler. » L’espace d’un instant, Hestia en eut terriblement envie, un bref sourire flotta même sur ses lèvres à cette idée. Pourtant elle savait que c’était la pire des idées. Ils se trouvaient dans un hôpital, aucune excuse ne pourrait empêcher un médicomage d’entrer dans sa chambre. La preuve, la porte s’entrouvrit. « Hestia, c’est moi, Euron. » La Serpentarde ouvrit brusquement les yeux. Son oncle. Euron était là. Par Merlin mais que faisait-il là ? Pourquoi fallait-il que ce soit lui qui vienne la voir, pile maintenant ? Niveau timing on ne pouvait pas faire pire alors si, de quelques minutes, à croire que le Karma lui en voulait. Aussitôt, elle posa ses mains sur les épaules d’Aodhan pour le repousser et reprendre sa place dans le lit, mais au même moment elle sentit la poigne du Gryffondor se raffermir sur ses hanches, l’empêchant de se mouvoir. « Aodhan… » Son murmure empressé avait des accents irrité. A raison car Aodhan refusait toujours de la lâcher. Elle le fusilla du regard tandis qu’il secouait la tête de droite à gauche pour marquer son refus. « Puis-je entrer ? » Hestia ouvrit de plus grands yeux encore quand les mains d’Aodhan se déplacèrent sur sa peau. Mais par Merlin à quoi jouait-il ? A croire qu’il avait envie qu’Euron Carrow les surprenne ainsi. Lui, il s’en fichait certainement, mais pas elle. La Serpentard ouvrit la bouche, prête à demander à son oncle quelques instants mais le Gryffondor la fit taire d’un baiser empressé. Le genre auquel Hestia préférait que son oncle n’assiste pas.

« Tout va bien ? » Quand enfin le Gryffondor se décida à la lâcher, Hestia lui adressa un regard furieux avant de se tourner vers la porte pour se hâter de répondre un « Oui, oui. Une minute… » En voyant la porte se refermer un peu, Hestia lâcha un soupir avant de reprendre contenance et de filer un coup sur l’épaule indemne d’Aodhan. Ignorant les élancements douloureux au niveau de son estomac, elle reprit place dans son lit et résista fortement à l’envie de pousser le Gryffondor pour qu’il se lève. Mais non, il décida de rester assis au bord du lit. Certes ce n’était pas comme si cacher la présence d’Aodhan était possible, mais il aurait au moins pu aller s’assoir sur le fauteuil juste à côté. Et se rhabiller au passage, même si c’était d’une blouse de médicomage certainement volée dans un vestiaire. Lorsque la porte s’ouvrit sur Euron, Hestia se redressa, ravalant une grimace de douleur. Il y eut un bref moment de flottement durant lequel la nervosité de la verte grimpa d’un cran. Clairement, l’appréhension liée à sa famille ne l’avait toujours pas lâché, ce qu’elle préféra ignorer sciemment. « Bonjour. » La Serpentarde fixa son oncle en s’efforçant de camoufler son trouble et son souffle erratique. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour ses joues rouges, à part maudire intérieurement Aodhan et ses petits jeux. Pour le reste, elle se composa une expression neutre, au moins à ce petit jeu-là, elle était particulièrement douée. « Bonjour mon oncle. » Le calme avec lequel elle s’exprimait tranchait clairement avec son rythme cardiaque qui faisait n’importe quoi. En silence, la verte observa Aodhan se lever et se diriger vers son oncle pour lui tendre la main. « Aodhan O’Brian. Enchanté monsieur Carrow. » Presque instinctivement, Hestia ne put s’empêcher de retenir son souffle.

La Carrow ne lâchait pas la scène du regard. Elle imaginait sans mal l’expression du Gryffondor qui lui tournait le dos mais elle ne loupa pas le sourire de son oncle, ni le fait qu’il ne se reflétait pas dans ses prunelles. Elle savait qu’il jaugeait l’irlandais, qu’il ne loupait rien de son attitude, de chaque détail de la scène et qu’il en tirait bien plus de conclusions qu’il ne le laissait paraitre. Face au silence qui s’éternisait, elle fut prise d’un doute. Un doute qui lui rongea aussitôt l’estomac. « Euron… » Le ton de la verte était calme, mais teinté d’un subtil avertissement. Ce silence n’était pas innocent et elle n’avait pas de mal à le deviner. Euron était-il en train d’entrer dans la tête du Gryffondor ? Cette idée lui déplaisait fortement mais elle savait qu’elle ne pouvait rien y faire, juste montrer à son oncle qu’elle se doutait de ses agissements. Finalement les deux sorciers se serrèrent la main et le silence fut enfin rompu. « Je sais qui vous êtes monsieur O’Brian. » Ca ce n’était pas étonnant vu le lien entre Euron et la sœur d’Aodhan. « C’est une bonne chose que vous soyez ici. Je voulais vous remercier en personne pour ce que vous avez fait pour Hestia. » La Serpentarde se retint de réagir, de toute évidence son oncle ignorait qu’elle avait tenter de refuser l’aide d’Aodhan pour l’aider lui. Nul doute que ça ne lui aurait pas plu, mais de toute façon ce qui était fait, était fait. Et elle ne comptait absolument pas lui en parler

« Je viens jeter un œil à la blessure de ma patiente. » Hestia ne put retenir un regard surprit dans la direction de son oncle. Dans la matinée c’était une infirmière qui était venue examiner sa blessure et changer ses bandages, elle ignorait que son oncle avait eut l’intention de continuer à suivre sa convalescence. « Puis-je ? » Pourtant ce ne fut pas vers Hestia qu’Euron conserva son attention, à la place il se tourna vers Aodhan. La verte comprit au même instant que le Gryffondor là où son oncle voulait en venir. Elle n’eut pas le temps de réagir que déjà l’irlandais répondait. « Vous pouvez y aller, j’ai déjà vu son ventre. » La Serpentarde pinça les lèvres, blasée. Était-il vraiment obligé de sortir ça avec autant d’arrogance ? Avec cet air de provocation sur le visage ? L’insinuation était claire pour tout le monde mais elle était aussi parfaitement inutile. Elle fit les gros yeux à Aodhan, avant de reporter ses prunelles sur Euron, jaugeant de ses réactions. « Très bien, si Hestia est d’accord alors je n’y vois pas d'inconvénients. » Le regard de la Serpentarde passa de l’un à l’autre, pas vraiment ravie de la situation. Elle avait l’impression de se retrouver à jouer exactement ce qu’elle voulait éviter entre Aodhan et Adèle : l’arbitre. Entre les provocations de l’un et le masque savamment calculé de l’autre, être au milieu était tout sauf agréable. Elle retint un soupir. « Aodhan peut rester. » De toute façon ce n’était pas comme si elle avait besoin de se déshabiller entièrement, qu’Aodhan ait déjà vu son ventre ou pas n’avait pas grande importance. Elle lui adressa tout de même un regard pour lui demander de faire preuve d’un peu plus de retenue.

Résignée, la Serpentarde se redressa davantage sur son lit et prit soin de se couvrir du drap avant de remonter sa blouse d’hôpital jusque sous sa poitrine pour révéler le bandage qui cachait son estomac. « J’ai toujours mal, mais je ne crache plus de sang. » Commenta-t-elle tout en laissant Euron défaire le bandage. Elle évita le regard d’Aodhan, consciente qu’elle avait gardé ce détail pour elle quand il l’avait interrogé un peu plus tôt. De son point de vue c’était quand même une bonne amélioration. « Je n’ai pas encore essayer de manger par contre. » Elle haussa les épaules, manger n’avait jamais été son truc de toute façon mais autant qu’Euron sache où elle en était. Même si, maintenant qu’elle y songeait, il avait peut-être demandé un rapport aux infirmiers. Une fois le bandage ôté, elle se laissa aller contre le mur. Laissant son oncle examiner sa blessure, elle se tourna vers Aodhan. « Ta sœur est venue te voir ? Elle va bien ? » Bon, ce n’était pas terrible comme sujet, mais c’était toujours mieux que de laisser un silence inconfortable s’installer. Elle se souvenait avoir vu Saoirse, juste avant qu’un sorcier ne la fasse transplaner, c’était donc qu’elle s’était sortie de l’attaque, mais elle ignorait dans quel état. « Tu devrais peut-être te rhabiller. » Même si c’était avec une blouse volée. Elle eut un bref sourire en coin avant d’ajouter « A moins que tu ne souhaites qu’Euron t’examine aussi ? » Oh, ça elle en doutait fortement, venant de l’un comme de l’autre d’ailleurs. Hestia grimaça en sentant la main de son oncle appuyer un peu plus fort sur son estomac. Peut-être n’avait-il pas apprécié sa suggestion. Elle n’avait toujours pas baissé le regard sur son ventre. « Alors, ça rivalise avec tes cicatrices ? » Demanda-t-elle sans vraiment savoir quelle réponse elle souhaitait entendre. « Je ne compte pas la garder, je te préviens. » Si elle comprenait sa démarche, elle n’avait jamais dit qu’elle comptait en faire de même.

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Jeu 17 Aoû - 0:07


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Septembre 2022 – Lendemain de l'attaque du BC sur le quai 9 ¾ - Sainte Mangouste - Après midi

Hestia a écrit:
« Ce n’est pas parce que les choses ont changé entre nous, que ça doit aussi être le cas sur le terrain. »

_ Je suis d’accord.

Il y avait au moins un sujet sur lequel il n’y avait pas de suspens, un sujet sur lequel ils étaient sur la même longueur d’onde sans que ne s'immisce le moindre doute. Si Hestia avait été du genre à ne pas supporter le côté compétiteur d’Aodhan, leur histoire n’aurait pas duré. Même si leurs affrontements les mèneraient invariablement à quelques frictions, ce n’était clairement pas un mal aux yeux du Gryffondor.

Hestia a écrit:
« Je ne le ferai pas, je n’ai aucune raison de le faire. Et toi non plus, n’est-ce pas ? »

Il se contenta de balancer légèrement sa tête de droite à gauche. Epargner Hestia sur le terrain de Quidditch juste parce qu'il sortait avec elle ? Ca ne l'avait même pas effleuré. Ce n'était pas dans ses habitudes, pas dans sa conception des choses. Il avait déjà affronté des amis et jamais il ne leur avait fait de cadeaux. Cela n'avait jamais entaché ses amitiés car une toute autre attitude aurait résonné comme un manque de respect. Qu'on l'épargne, quelle que soit la raison, serait l'aveu d'un manque de confiance qu'on lui porte, l'expression de pitié ou simplement une incompréhensible faiblesse qu'il aurait bien du mal à pardonner… et pourtant il n'était pas de nature rancunière.

Hestia a écrit:
« Oui, oui. Une minute… »

En d'autres circonstances, il n'aurait pas lâché l'affaire et ce jusqu’à obtenir ce qu'il voulait d'elle mais au fond de lui, Aodhan se méfiait du Mangemort et il ne voulait pas mettre la Serpentard en porte-à-faux. C'était un véritable effort qu'il venait de faire et c'était assez rare pour mériter d’être noté. D'autant plus que si ce n'était pas son attention première, ses offensives licencieuses ne s'étaient pas heurté à la moindre résistance… ce qui le frustrait bien davantage.
Le coup qu'elle donna sur son épaule manqua de le faire se raviser et il mordit sa lèvre inférieure pour ne pas céder à ses propres pulsions et répondre par une provocation supplémentaire. Il expira fortement pour expulser sa frustration. Elle ne perdait rien pour attendre.

Hestia a écrit:
« Aodhan peut rester. »


Sans blague. Il avait tout de même eu la présence d’esprit de le penser sans le dire. Hestia lui fit les gros yeux pour l'inciter sans doute à rabattre son caquet et à calmer les provocations, ce à quoi il répondit par un regard qui s'étrecit sur elle tandis qu'il croisait les bras sur son torse. Impossible de prédire ce qu'il allait en faire. Du reste, il garda le silence pendant qu'Euron auscultation la jeune femme. Il ignorait bien des choses sur cet homme mais sa présence ne lui plaisait pas, c’était rien de le dire. C’était peut-être pour cette raison qu’il se sentait autant sur les nerfs.

Euron n’eut aucune réaction. Aucun sourcillement qui aurait pu trahir un agacement ou du contentement. Il était semblable à un livre clos.  Néanmoins, il avait beau s’en douter, sa réponse positive à l'égard du jeune homme l’irrita. Cela n’avait guère de sens et il se raisonnait du mieux qu’il pouvait et malgré cela il ne pouvait s’empêcher de le regretter. Sans s’en apercevoir, il avait appuyé un peu trop fort contre l’abdomen de la jeune fille dont il sentit le corps se raidir soudain sous ses doigts. Il se ravisa immédiatement bien que le mal était déjà fait.

_ Pardon. Dit-il, se reprenant dans l’instant.

Hestia a écrit:
« J’ai toujours mal, mais je ne crache plus de sang. »

L'Irlandais ne dit rien et pourtant ses yeux bleus se plissèrent avant de s'adoucir. La violence de leurs blessures n'était plus à prouver et même s'il en avait conscience, l'entendre évoquer cela le désolait sincèrement.

Hestia a écrit:
« Je n’ai pas encore essayé de manger par contre. »

Hestia et la nourriture… Dhan savait que c'était déjà un sujet compliqué même sans cette foutue blessure. Il espérait que cela n'allait pas complexifier les choses.

Il observait le dos du Carrow dont la large carrure surplombait Hestia. Lorsqu'il lui avait serré la main, Aodhan avait eu l'étrange sensation de vivre à la fois l'instant présent et d'être plongé dans un état second, comme lorsqu'il était transporté par une musique. Peut-être était-ce dû aux potions qu'on lui avait administrées ?

Euron écouta attentivement, son regard acier posé sur la sang-pur dont il sondait les traits. Il sembla tiquer et leva sa main pour poser le revers de ses doigts sur le front de sa nièce.

_ Tes joues sont rouges. Est-ce que tu te sens chaude ? Il effleura sa tempe puis ses joues. Pourtant tu n’as pas l’air d’avoir de la fièvre… Préférant tout de même vérifier par acquis de conscience, il leva sa baguette dont le bout effectua un bref signe au-dessus de la tête de l’anglaise. Le visage austère d’Euron ne sembla pas se contenter des mesures magiques infaillibles qu’il venait d’obtenir. Ta température est normale mais ton rythme cardiaque est élevé, ta respiration est rapide et tu transpires un peu. Il s’abaissa sur elle, rapprochant son visage du sien tandis qu’il bougeait légèrement la tête de la jeune fille pour mieux la détailler. La couleur de la peau est normale, elle n’est pas moite et tu as l’air d’avoir toute ta tête… C’est étrange. Tu as plusieurs symptômes qui pourraient s'apparenter à un état de choc. Il garda le menton d’Hestia entre ses doigts encore quelques secondes avant de la relâcher tout en se redressant. Il coula sur elle un regard équivoque. Ce doit être dû à un élément extérieur. Du genre de celui se trouvait derrière lui… mais alors vraiment au hasard.

Hestia a écrit:
« Ta sœur est venue te voir ? Elle va bien ?»

Cette question arracha le Gryffondor à ses pensées presque brutalement. Il posa les yeux sur Hestia qui s'était redressée contre le mur pour laisser Euron faire son truc de médicomage. Ce n'était pas tant la question qui l'étonnait mais plutôt le timing. Voulait-elle vraiment parler de ça maintenant ? Il ne voulait rien révéler de sa vie à Euron et l’idée de parler de sa sœur devant lui ne lui plaisait pas.

_ Ca va.

Sa réponse se fit succincte, même froide et son ton détaché. Il regardait Hestia et pourtant, toute son attention était dirigée sur le Mangemort. Combien de temps est-ce que ça allait encore durer ? Il comptait vraiment s’incruster sur le long terme ?

Hestia a écrit:
« Tu devrais peut-être te rhabiller. »

Aodhan haussa un sourcil interrogateur en observant la Serpentard. Pourquoi devrait-il faire une chose pareille ? Mettre la blouse empruntée devant son oncle, c'était pas un peu bizarre ? Et en quoi sa tenue pouvait la gêner ? La moitié de son torse était couvert de bandages, c’était pas si indécent…

Euron retint un sourire entre ses lèvres tandis qu’il murmurait un nouveau sortilège au niveau de la blessure de la jeune fille. Se laisser aller à un sourire en de telles circonstances, ça serait purement puérile.

Hestia a écrit:
« A moins que tu ne souhaites qu’Euron t’examine aussi ? »


Ok. Elle le cherchait ou quoi ? Cette fois, il commençait à perdre patience. Aodhan se sentit soudain fatigué tandis qu’une vague de froid engourdissait ses bras. Son cœur battait plus rapidement et le décor commençait à tourner. Il se faisait violence pour ne rien laisser entrevoir. Exposer ses faiblesses n’était pas dans son genre mais alors devant grand-père Carrow c’était même pas envisageable. D’ailleurs, l’intéressé ne broncha pas et ne répondit rien, comme s’il était trop occupé à penser à autre chose.

_ Je pense que ton oncle a bien d’autres choses à faire.

Ces mots étaient sortis de sa bouche sans qu’il parvienne à fixer son regard sur Hestia. Il leva sa main vers son front pour y laisser le bout de ses doigts y effectuer une pression dans l’espoir que sa tête arrête de le faire chier à tourner.

Hestia a écrit:
« Alors, ça rivalise avec tes cicatrices ? »
« Je ne compte pas la garder, je te préviens. »

Il commanda à ses lèvres de sourire en réponse à sa phrase mais il n’était pas certain que le message était bien passé à ses muscles. Le Gryffondor rentra son menton vers l’intérieur et sa mâchoire se serra. Instinctivement, son corps se tendit, et plus particulièrement ses doigts sur ses bras. L’épine qui traversa son pectoral le déchira et son visage ne put camoufler l’effort colossal que lui demanda d’étouffer le cri dans sa gorge. Ca c’était pas normal… Un truc clochait.

_ Tu peux remettre ta robe correctement. Tout à l’air parfaitement normal. Est-ce que tu as eu des saignements dans tes urines, des vomissements, des vertiges ? Certaines lésions abdominales peuvent entraîner… Le médicomage s’interrompit soudain, alerté par la voix de sa nièce et se tourna vers l’irlandais. Certes, il n’appréciait pas ce garçon pour des raisons qui lui étaient propres mais une simple oeillade le fit appréhender la scène de façon différente. Le bandage blanc qui ceignait le torse du sang-mêlé s’auréola d’une tache d’un rouge profond qui grandissait à vue d’oeil à l’endroit exact où la balle avait traversé son corps. Son visage était d’une extrême pâleur et son corps semblait en équilibre instable. Euron posa sa main sur l’épaule d’Aodhan en tentant de capter son regard.

_ Monsieur O’Brian. Vous m’entendez ? Ce n’était pas une simple question. Sa voix forte et son ton injonctif auraient sommer un cadavre de lui répondre.

_ Oui. Oh la merde… Il avait trop tiré sur la corde et il allait payer l’addition. Ses pensées s’embrouillèrent tandis qu’il sentait la poigne du Mangemort sur lui, assez forte pour le maintenir droit alors qu’il avait cette foutue impression de ne tenir debout que par réflexe. Il voulait ajouter un “tout va bien” mais il en était foutrement incapable.

_ Vous êtes en train de perdre connaissance. Je vais vous allonger. Ne tentez pas de bouger.

D’un simple mouvement de baguette du Directeur, Aodhan sentit son corps basculer en arrière avant de stationner en position allongée dans les airs. Il lévitait et ses yeux ouverts observaient le plafond peint d’un blanc immaculé du moins le suposait-il… sa vision s’était tachetée de gris.

La silhouette d’Euron était désormais penchée sur lui et avoir toute l’attention de ce gars-là ne lui procurait vraiment aucun plaisir.

Le Carrow posa deux doigts sur la base du cou du jeune homme, là où sa jugulaire laissait le cœur pulser le sang jusqu’au cerveau puis il défit, toujours à coups de baguette magique, les bandages. Après de brèves secondes d’observation, Euron se décida à ouvrir la bouche.

_ Je ne saurai que trop vous encourager à ne pas saboter le travail du docteur Fawley ou vous pourriez avoir des ennuis. Etrangement, le ton qu’il employa n’était pas mesquin ou glacial, il se montra au contraire plus chaleureux, d’autant plus qu’il faisait ouvertement de l’humour.

Le regard azuré d’Aodhan se plissa sur le visage d’Euron. Il était incapable de savoir ce que ce mec pensait, s’il était sincère, s’il mentait… S’il voulait qu’il vive ou meurt… Son allusion au doc qui l’avait soigné le fit pourtant sourire. C’est vrai que cette fille avait l’air un peu… borderline. Il allait s’en prendre plein la gueule, mieux valait qu’il se fasse une raison tout de suite. Et si la branlée de venait pas de Lexi, ça viendrait de Sha… ou de Hestia ? Bref, ça viendrait indubitablement d’une nana.

Tandis que le Médicomage extirpait d’on ne sait où une fiole au contenu bigarré de pourpre et de blanc, il déposa quelques goutes de potion sur la blessure mise à nue qui perçait la poitrine de l’irlandais. Si ce traitement arracha une légère grimace au patient, Hestia put reconnaître le flacon sans mal, elle était celle qui avait mis au point cette potion rare et onéreuse qu’Euron, il y a quelques mois, était personnellement venu chercher au Purple Vial… D’ailleurs, son oncle leva les yeux sur elle et sembla la jauger quand un léger sourire qui se voulu rassurant étira ses lèvres.

_ Il va bien… Peut-être connaîtrais-tu un moyen de l’empêcher de bouger et de le forcer à se plier aux instructions des médicomages ? Si oui, je suis tout ouïe…


 

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Mer 30 Aoû - 23:01
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Aodhan ◊ Hestia

All that bloodshed, crimson clover, the bombs were close and my hand was the one you reached for

 

Quand on se trouvait dans un hôpital, il y avait des visites auxquelles il était facile de s'attendre. Des visites logiques, ou quand la porte s'ouvrait, personne n'était surpris. Les infirmiers, les medicomages, même les membres de sa famille, aucune de ces visites ne pourrait surprendre Hestia. Même si clairement elle aurait cru être victime d'hallucinations dues à sa blessure si elle avait vu ses parents débarquer dans sa chambre d'hôpital. Les Carrow qui venaient la voir, ça, ça aurait été plus que surprenant et elle se serait franchement inquiétée pour son état général. De toute façon, elle n'avait aucune envie de se retrouver face à ses parents et elle doutait de voir ce sentiment changer un jour, malgré le temps qui passait. Sa famille était brisée une bonne fois pour toute et elle s'était fait une raison. En revanche, la visite d'Aodhan, c'était tout le contraire. Elle ne s'y était pas attendue mais elle était sincèrement contente de le voir. Un sentiment qui aurait peut-être dû la surprendre, voir lui poser question mais sur lequel elle préféra ne pas s'attarder. Il allait bien et il était là, après tout ce qu'ils avaient vécu moins de vingt-quatre heures auparavant, c'était tout ce qui comptait en cet instant. Aodhan, ses bras qui l’entouraient et ses lèvres qui se posaient sur la peau de son cou, lui donnant soudainement envie que le temps suspende son cours. De tout cela, rien ne donnait envie à Hestia de faire face à la nouvelle visite, qui cette fois-ci ne lui apportait aucune surprise, de son oncle en sa qualité de médicomage. Elle qui avait déjà été surprise de voir son oncle l’aider sur le quai de la gare, elle l’était encore davantage de le voir revenir dans sa chambre d’hôpital. Elle savait que c’était lui qui l’avait soigné mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’il se charge du suivi de sa convalescence. Elle n’était plus réellement une Carrow, il n’avait aucune raison de s’embarrasser d’elle.

Mais il était là et il était clair qu’il ne ferait pas demi-tour, pas alors qu’il était parfaitement dans son droit en tant que directeur de Sainte Mangouste, alors même si le refus d’Aodhan de la lâcher l’avait prodigieusement agacée, elle fit de son mieux pour ne rien laisser paraitre. Au moins un petit jeu auquel elle était douée, merci à l’éducation familiale. Si elle ne pouvait pas effacer les longues secondes pendant lesquelles Aodhan l’avait empêché de répondre à son oncle, et qui avaient sûrement trouvé tout leur sens une fois qu’Euron avait vu qu’elle n’était pas seule dans sa chambre, elle pouvait au moins faire mine de rien. Une tâche qui ne lui fut pas si difficile, encore moins quand l’auscultation de son oncle réveilla une vive douleur dans son ventre, causant à tout son corps de se tendre brutalement. « Pardon. » Lèvres pincées, Hestia s’efforça de retenir le grognement de douleur qui cherchait à s’échapper de sa gorge. Il lui fallut quelques secondes pour hocher la tête, signe qu’elle acceptait ses excuses. De toute façon, elle avait vécu pire alors elle n’était plus à sa près. Ce n’était pas comme si elle s’imaginait que sa guérison allait se faire sans la moindre douleur. Hestia en avait connu d’autre, entre le Quidditch, les mangemorts et maintenant les moldus, ce n’était pas comme si elle avait toujours vécu sa vie entourée de coton. Avoir mal ne lui faisait pas peur, simplement, il y avait des douleurs plus supportables que d’autres. Certaines qui valait le plus le coup d’être supporté. Tout en s’efforçant de ne surtout pas penser à l’étrangeté de la situation, Hestia informa son oncle de son état. Elle pouvait sentir le regard d’Aodhan posé sur elle, mais elle évita soigneusement de le croiser, bien consciente qu’elle ne lui avait pas donné tous les détails qu’elle donnait en cet instant au Carrow. Elle n’avait aucune envie de provoquer de nouvelles questions du Gryffondor, ce n’était pas vraiment comme si elle appréciait de parler d’elle. Ca n’avait pas fait partie de son éducation, ça.

En voyant Euron lever la main vers son visage, Hestia retint un mouvement de recul. Elle cilla tandis qu’il posait ses doigts sur son front, pour prendre sa température, devina-t-elle, un geste auquel elle était peu habituée. A la fois en tant que sorcière, mais aussi que fille d’un couple de Carrow. « Tes joues sont rouges. Est-ce que tu te sens chaude ? » La Serpentarde s’interdit de réagir, encore plus de croiser le regard d’Aodhan. Intérieurement, elle maudit son corps qui la trahissait bien trop facilement, mais aussi l’irlandais qui lui avait volé de précieuses secondes qui auraient pu l’aider à davantage retrouver une contenance. « Non. » Sa voix était posée, assurée. Mais cela ne semblait pas suffire à son oncle. « Pourtant tu n’as pas l’air d’avoir de la fièvre… » Hestia se retint de rouler des yeux. Bien sûr que non, elle n’avait pas de fièvre. Devait-elle lui préciser que tout ce qu’il faisait était inutile ? Qu’il n’avait pas besoin de la magie pour deviner ce qui -qui- lui avait fait monter le rouge aux joues ? « Ta température est normale mais ton rythme cardiaque est élevé, ta respiration est rapide et tu transpires un peu. » Encore une fois, elle jugea plus sage de garder le silence. Euron n’était pas stupide, et Hestia ne l’était également pas assez pour sous-estimer son oncle, mais elle n’allait certainement protester. Elle le laissa pencher son visage d’un côté, puis de l’autre, l’examiner comme il le souhaitait sans émettre le moindre son. « La couleur de la peau est normale, elle n’est pas moite et tu as l’air d’avoir toute ta tête… C’est étrange. Tu as plusieurs symptômes qui pourraient s'apparenter à un état de choc. » Un état de choc… Par Merlin que c’était difficile de ne rien dire. Au moins elle pouvait s’estimer heureuse qu’Aodhan ne cherche pas à jouer les provocateurs, elle n’avait clairement pas besoin de ça. Encore moins face à Euron. « Ce doit être dû à un élément extérieur. » Enfin son oncle l’avait lâché et s’était redressé. Levant ses prunelles vers lui, Hestia croisa son regard et y lu tout ce qu’elle avait besoin de savoir. Euron n’était pas dupe, ce n’était pas comme si elle s’était imaginé le contraire ne serait-ce qu’une seconde. Mais alors quel avait été le but de tout ce petit manège ? Un moyen de lui faire passer un message, certainement, mais restait à en comprendre la teneur exacte. Face à l’attitude du sorcier, Hestia s’autorisa un fin sourire en coin. « Peut-être l’attaque moldue d’hier qui a manqué de me tuer. » Déclara-t-elle comme si c’était l’évidence même, son attitude un brin moqueuse soigneusement camouflée. C’était que ça avait de quoi déclencher des états de choc. Encore plus que le Gryffondor qui se trouvait à quelques mètres d’eux.

Dans une tentative de ne pas laisser un silence lourd s’installer dans la pièce, et encore davantage de ne pas laisser les sous-entendus de son oncle flotter dans l’air, Hestia interrogea Aodhan sur l’état de sa sœur. Elle savait que Saoirse connaissait Euron, ce n’était un secret pour personne, alors mentionner la sorcière ne relevait pas vraiment de la trahison. Apparemment, elle était la seule à penser ainsi. « Ca va. » Le ton froid du lion était sans équivoque. Les prunelles posées sur le Gryffondor, Hestia retint un soupir. Si elle avait eu dans l’idée de lui demander de transmettre ses remerciements à sa sœur, elle n’en fit rien. Si elle avait parfaitement compris qu’il ne souhaitait pas parler de Saoirse, ce n’était pas pour autant qu’elle allait se décider à se murer dans le silence. Oh, ça aurait certainement été préférable pour tout le monde, mais puisqu’Aodhan l’avait provoqué lorsqu’Euron s’était trouvé de l’autre côté de la porte, elle pouvait bien lui rendre la monnaie de son Gallion. Pour ça, rien de mieux que de lui demander s’il ne souhaitait pas se rhabiller. Si elle avait davantage su où son oncle et elle se situaient, elle aurait certainement souligné que ce n’était pas une tenue pour rencontrer la famille de sa copine. Mais puisque ce n’était pas le cas, elle se contenta de soutenir le regard du Gryffondor avant d’ajouter que le Carrow pouvait l’ausculter également s’il le souhaitait. Oh, elle connaissait déjà la réponse, elle aurait pu la formuler avant lui, mettre sa baguette au feu, parier son meilleur chaudron.« Je pense que ton oncle a bien d’autres choses à faire. » Un refus si poliment tourné, Hestia aurait pu en applaudir face à tant de diplomatie.

Décidant qu’il était tout de même plus prudent de calmer le jeu, surtout avec son oncle dans les parages, Hestia changea de sujet. Mais ses propos ne trouvèrent jamais de réponse. Elle fronça les sourcils en voyant l’attitude d’Aodhan changer. Soudainement il paraissait tendu et elle eut l’intime conviction que ça n’avait rien à voir avec la situation gênante dans laquelle ils se trouvaient. Le Gryffondor ne s’embarrassait certainement pas de ce genre de sentiments. Son attention fut détournée par Euron. « Tu peux remettre ta robe correctement. Tout à l’air parfaitement normal. Est-ce que tu as eu des saignements dans tes urines, des vomissements, des vertiges ? Certaines lésions abdominales peuvent entraîner… » Maladroitement, Hestia repoussa sa robe d’hôpital sur son ventre. Elle avait déjà cessé d’écouter, toute son attention de nouveau portée sur Aodhan dont le comportement commençait à l’inquiéter. « Aodhan... » Le Gryffondor lui paraissait terriblement pâle d’un coup. L’inquiétude de la Serpentarde explosa soudainement lorsqu’elle vit le bandage à son épaule se teinter de rouge. « Dhan ! » S’exclama-t-elle, plus fort. Sans pouvoir se retenir, Hestia se redressa, trop occupée à observer l’irlandais pour se préoccuper de la douleur que ce geste provoqua dans son ventre. Le sang visible sur son épaule prenait de plus en plus de place et elle ne voyait plus que ça. En médicomage parfaitement entrainé, son oncle avait pris le relai, Hestia l’entendit annoncer à Aodhan qu’il était en train de perdre connaissance. A ces mots, la Serpentarde pinça les lèvres. De sa soif de repousser les limites, le Gryffondor en payait maintenant le prix. Hestia sentit sa gorge se serrer lorsqu’elle songea que s’il se trouvait dans cet état-là, c’était parce qu’il était venu la voir elle.

Désormais assise au bord de son lit, prête à se lever -à bondir- au moindre signe que l’état d’Aodhan s’empirait, Hestia observait Euron s’occuper de lui. Elle était envahie par un étrange mélange de sentiment, l’inquiétude, la frustration de se sentir complètement impuissante, mais aussi le soulagement que son oncle soit là pour prendre les choses en mains. Même si elle pouvait se douter qu’Aodhan apprécierait peu que ça soit le cas. Elle fut au moins rassurée de voir un sourire étirer les lèvres du lion en réponse aux propos du Carrow. S’il avait encore la force de se montrer ironique et provocateur, alors tout n’était pas perdu. Au contraire, la blessure qu’Euron venait de dévoiler en ôtant le bandage du lion n’avait pas grand-chose d’encourageante, elle n’était pas mortelle, Hestia le savait, mais cela restait impressionnant. L’espace d’une seconde elle songea que la blessure qu’elle avait au ventre devait ressembler à ça et cette pensée lui arracha un frisson. Elle reprit pieds avec la réalité en voyant son oncle sortir une fiole de sa poche. Une fiole qu’elle reconnut immédiatement aussi bien à cause de son contenant, dont elle manipulait des dizaines par jour, que par la couleur de la potion qu’elle renfermait. D’un rouge parfois teinté de blanc. Une potion que Hestia connaissait bien, qu’elle avait même réalisée, issue de la dernière commande de son oncle au Purple Vial. Elle ne doutait pas des compétences des médicomages de Sainte Mangouste, et encore moins de celles de son oncle, mais savoir que la potion qui aiderait Aodhan avait été faite par ses soins la rassurait. S’il y avait bien des compétences dont elle doutait encore moins, c’était les siennes. Du moins quand il était question de potions. Au sourire que son oncle lui adressa, Hestia prit une profonde inspiration, déjà plus rassurée, et posa ses pieds nus sur le carrelage froid de la pièce pour se lever. Elle hésita à aller rejoindre le Gryffondor, mais préféra éviter de donner l’occasion à Euron de lui ordonner de ne pas bouger. « Il va bien… Peut-être connaîtrais-tu un moyen de l’empêcher de bouger et de le forcer à se plier aux instructions des médicomages ? Si oui, je suis tout ouïe… » Un moyen de forcer Aodhan à obéir à des règles ? Alors là… La Serpentarde s’interdit de rire à cette idée. Euron ne savait vraiment pas à qui il avait à faire. « Tu veux dire à part le maintenir sous stupefix le temps de sa convalescence ? » Une moue flotta sur ses lèvres. Nul doute qu’il faudrait en arriver là pour que l’irlandais se plie à la moindre règle. Mais la verte savait que ce n’était pas ce que le sorcier voulait entendre, même si quelque chose lui disait qu’il serait capable de la prendre au mot. Autant éviter d’en arriver là. « Laisse-moi lui parler. » Est-ce qu'il allait l'écouter, rien n'était moins sûr mais Hestia pouvait toujours tenter le coup.

Après s’être assurée que son oncle n’allait pas la renvoyer dans son lit d’hôpital, Hestia se leva pour rejoindre Aodhan. Si ses premiers pas furent hésitants, le temps de s’assurer que ses jambes acceptaient de la porter et que le tiraillement dans son ventre était supportable, elle s’approcha du Gryffondor, le contournant pour venir se poster près de son épaule indemne. S’efforçant d’oublier la présence d’Euron juste là, la Serpentarde posa une main sur le poignet du lion, s’approchant de ses doigts sans pour autant oser s’en saisir. Un instant, elle sonda son regard, cherchant ses mots. Elle savait que lutter était dans sa nature, mais cette fois il avait bien trop à perdre. Risquer sa vie, juste pour ne pas avoir à écouter des médicomages, le jeu n’en valait pas la chandelle. Sauf qu’elle savait que présenter les choses ainsi à Aodhan serait inutile, alors elle choisit autre chose. « Aodhan… Tu te souviens de ce dont on a parlé juste avant que mon oncle n’arrive ? » Pas exactement juste avant, bien sûr, ils n’avaient pas exactement été occupés à parler. Mais puisqu’il était clair qu’il n’avait pas envie de parler de lui devant une tierce personne, Hestia devait trouver des moyen détournés de faire référence à ce qui pouvait compter pour lui. Et là, elle faisait référence à son opportunité d’intégrer l’équipe de Quidditch d’Irlande, bien sûr, une véritable chance dont elle savait qu’Aodhan saisissait l’enjeu. « Tu as dit que tu ferais tout pour y arriver… Et ça, ça en fait partie. » Il allait devoir se battre contre lui-même, il l’avait dit juste quelques minutes plus tôt. Devoir se reposer et écouter les consignes des médicomages serait un bon premier exercice. « Voilà pourquoi tu vas écouter les médicomages. » Parce qu’un recruteur n’accepterait jamais un joueur incapable d’écouter des médicomages. Parce que passer à côté d’une telle opportunité juste pour ça serait franchement stupide. Hestia jugea inutile de lui préciser qu’il ne pourrait pas jouer au Quidditch s’il était mort, il devait bien s’en rendre compte, malgré son amour des risques. Ses prunelles plongées dans celles de l’irlandais, la Serpentarde eut un bref sourire avant d’ajouter. « Et aussi parce que si tu ne le fais pas, tu sais que je suis capable de te rendre la vie impossible. » Et si jamais il en doutait encore, il allait bientôt le découvrir.

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Ven 1 Sep - 21:59


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Septembre 2022 – Lendemain de l'attaque du BC sur le quai 9 ¾ - Sainte Mangouste - Après midi

La voix d’Hestia lui semblait étrangement lointaine, à peine perceptible et pourtant il tentait de se concentrer sur elle parce qu’il se refusait à faire ce qu’Euron venait de pronostiquer : perdre connaissance. S’il devait l’écrire et le jurer avec son sang il le ferait. Alors là tu peux courir mon pote. T’es pas prêt de m’voir m’évanouir. Une fois allongé, il observait la silhouette grisâtre du mangemort oeuvrant au-dessus de lui, totalement à sa merci. Cela ne lui inspirait rien de bon et pourtant il n’était pas vraiment inquiet. Hestia était près de lui, même si Carrow ne pouvait pas l’encadrer, il ne tenterait rien tant que sa nièce serait dans les parages.

Il fronça les sourcils. Son esprit était embrouillé. Le médicomage lui voulait-il tant de mal ? Peut-être qu’il se faisait des films au final. Peut-être que c’était plutôt la manifestation de sa crainte de voir un membre de la famille de Hestia se dresser entre elle et lui qui s’exprimait. Il ne s’estimait pas avoir moins de valeur mais il savait que c’était bien le cas dans la tête de ceux qui servaient l’Augurey. Et alors… quand bien même c’était le cas Hestia n’écouterait pas, c’était une évidence. Tout cela le troublait. Pourquoi cette idée ridicule semblait couver profondément en lui ?

Il sentait les bandages se dérouler, diminuant la pression sur ses côtes et cela n’aurait pas été pour lui déplaire si la douleur n’en avait pas profité pour s’étendre elle aussi. Il l’accepta, comme d’habitude, se contentant de froisser son regard azuré légèrement fiévreux.

Lorsqu’il sentit les gouttes échouer au coeur de la plaie réouverte, ses doigts s'agrippèrent à la toile rêche de son pantalon d'hôpital pour tenter de maîtriser d’éventuels mouvements erratiques de son corps car il ne pensait qu’à une chose : attraper Euron pour le jeter en arrière et l’éloigner de lui avec rage. Mais fort heureusement, son esprit était encore assez clair pour le contraindre à garder ses mains sagement le long de son corps.

Quelques secondes s’écoulèrent avant que la souffrance ne s’apaise et même si elles avaient semblé infiniment longues sous l’infâme brûlure de ce liquide, il se sentait tellement soulagé que cela n’avait finalement plus d’importance.

Euron a écrit:
« Il va bien… Peut-être connaîtrais-tu un moyen de l’empêcher de bouger et de le forcer à se plier aux instructions des médicomages ? Si oui, je suis tout ouïe… »

Vraiment, cette phrase ne lui plaisait pas du tout et il haussa un sourcil en tournant la tête vers Euron dont il percevait beaucoup mieux les traits massifs et implacables. Le voile gris de ses yeux s’était levé et il ne pouvait qu’apprécier. N’empêche qu’il aurait préféré que le médicomage ne soit plus là mais il avait bien conscience qu’il pouvait faire une croix là-dessus.

Hestia a écrit:
« Tu veux dire à part le maintenir sous stupefix le temps de sa convalescence ? »

Euron eut un sourire en coin, le genre qui laissait deviner qu’il appréciait réellement la boutade mais aussi du genre “ne me tente pas ma chère nièce, le garçon est déjà sur la sellette”.

Aodhan fronça ses yeux pers en mordant sa langue. Non mais elle est malade de lui mettre ça en tête ! Mais les forces lui manquaient pour agir davantage.

Hestia a écrit:
« Laisse-moi lui parler. »

Le sorcier le lui accorda finalement, d’un bref mouvement du menton. S’éloignant de quelques pas pour leur laisser l’illusion d’une quelconque forme d’intimité, il se rapprocha du fauteuil où la blouse de médicomage avait été posée et il la saisit.

Lorsque la jeune femme se découpa dans son champ de vision, Aodhan ne la lacha pas des yeux. Il avait l’étrange sensation de flotter et… merde, c’était pas qu’une sensation. Ses repères étaient perturbés et la potion ne faisait pas qu’apaiser sa douleur et soigner ses plaies, elle le rendait comme léger et enthousiaste. Une étrange chaleur s’empara de lui et lorsqu’Hestia posa sa main sur son poignet, il regretta de ne pouvoir la saisir.

Hestia a écrit:
« Aodhan… Tu te souviens de ce dont on a parlé juste avant que mon oncle n’arrive ? »

Il se contenta de clore un instant ses paupières pour lui signifier que oui, c’était bien le cas.

Hestia a écrit:
« Tu as dit que tu ferais tout pour y arriver… Et ça, ça en fait partie. »

Ouh la vilaine petite sorcière. Elle savait trouver les arguments pour le toucher en plein cœur. Elle avait raison, c’était indéniable, même lui devait le reconnaître. S’il pensait qu’il ne pouvait pas tenir en place et que supporter de rester allonger sur un lit d'hôpital quelque jours étaient impossible alors c’est qu’il n’était pas capable d'entamer son entraînement au sein des Crécerelles. C’est non sans une certaine amertume qu’il faisait face à cette réalité, sans quitter la potionniste des yeux.

Hestia a écrit:
« Voilà pourquoi tu vas écouter les médicomages. »
« Et aussi parce que si tu ne le fais pas, tu sais que je suis capable de te rendre la vie impossible. »

Un sourire étira le coin de ses lèvres. Cette idée n’était pas si terrible…

_ C’est dommage tu étais tout juste en train de me convaincre… Ok, ok. Je vais me battre contre moi-même. Au moins je suis sûr de gagner…

C’était la seule phrase qu’il avait été capable de sortir et elle lui avait coûté cher en énergie. Il lui fit un clin d'œil alors que ses doigts parvenaient à prendre sa main.

Euron se retourna et jeta une oeillade sur Hestia et Aodhan. La blouse dans une main, sa baguette dans l’autre, il observa sa jeune nièce en silence. Il devait se rendre à l’évidence, le sang-mêlé tenait à elle et c’était réciproque. La grande majorité de sa famille n’aurait pas fait la moitié des choses qu’il avait faites pour elle et il ne la connaissait que depuis quelques mois. Cela aurait pu en être risible si cela n’était pas si navrant. Le Carrow se rapprocha des deux jeunes gens et se teint face à la jeune fille.

_ Je vais m’occuper de lui. S’il t’écoute, il pourra sortir dans quelques jours. Ce n’était pas une promesse, mais pas moins une garantie. D’un coup de baguette, le corps en lévitation se dirigea lentement vers la porte tandis que le danois se rapprocha de Hestia.

_ Repose-toi maintenant. Je passerai te voir demain.

Le Carrow se retourna pour suivre la silhouette d’un pas patient et accorda un dernier regard à sa nièce avant qu’un mouvement de poignet discret ne referme la porte derrière lui.




 

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