Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Mer 9 Nov - 14:36
A little drop of Poison
Astrid + Euron
En des visions de la sombre nuit, j’ai bien rêvé de joie défunte, — mais voici qu’un rêve tout éveillé de vie et de lumière m’a laissé le cœur brisé.
La brûlure montait. Telle le trait enflammé d'une blessure qui écarte la chaire. Il avait lâché la plume mais c'était trop tard, il l'avait senti. Il observa son pouce où une goutte vermeille perlait, l'épicentre d'un mal, qui, il le sentait, n'allait pas s'arranger. Il demeura stoïque, droit, muet. Toutes les cellules de son cerceau de mirent en branle dans une danse parfaite et ordonnée. Ce petit éperon de métal placé sur la plume n'était pas un accident. Il avait été soudé sur l'objet dans le but de blesser celui qui la prendrait en main... et cette odeur... ténue et pourtant bien réelle... Il serra les dents, car il savait ce que cela impliquait. Euron Carrow se tenait dans le petit bureau de sa secrétaire qui lui avait tendu les bordereaux à signer en urgence et maintenant, elle lui tournait le dos, cherchant un dossier dans sa multitude de casiers. Elle n'avait pu vu la scène. Elle ne se doutait pas de ce qui venait de se passer.
La plume n'avait pas encore touché le sol mais elle se mouva soudain, habitée par un sortilège qui lui criait de fuir dans l'instant. Mais la victime de cet attentat était... contrariée. Cet objet, véritable indice et preuve, ne sortirait pas d'ici. Extirpant sa baguette de sa poche, il tempêta un Aresto Momentum qui figea l'objet dans les airs. La petite gratte papier se redressa d'un bond, frappant sa tête contre un casier au-dessus de sa tête douloureuse et se retourna en catastrophe vers son patron.
_ Pa... pardon ? Vous m'avez appelée monsieur Carrow ? Dit-elle en frottant énergiquement sa tête brune.
Alors qu'il s'était saisit d'une serviette que la jeune femme avait laissé sur son bureau mal rangé, elle le vit cueillir avec vigilance la plume suspendue dans l'espace et le temps et l'y enrouler.
_ Qui vous a donné cette plume mademoiselle Bradley ?
Confuse, ne comprenant rien à ce qui se passait, elle bredouilla.
_ Pe... personne monsieur c'est la même que... attendez... je l'ai perdue pendant quelques minutes hier soir...
_ Vous l'avez perdue ? Curieux mais très légèrement irrité, il en attendait davantage car il sentait déjà une étrange chaleur monter en lui. Il déglutit.
_ Oui mais je l'ai retrouvée sur mon bureau avant de... vous n'allez pas bien monsieur Carrow ? Voulez que j'app...
_ Non. Je vais dans mon bureau. Aucune visite.
_ Oui monsieur...
Vite, très vite, il sortit du bureau et traversa les couloirs, rangeant l'objet à l'intérieur de sa veste. Il y avait encore peu de monde à cette heure matinale et pourtant il croisait déjà beaucoup de trop de gens à son goût. Tandis qu'on le saluait, il tenta de faire illusion, de combattre le mal qui grandissait en lui, mais il savait que son temps était compté. Il ne pouvait pas en parler. Il ne voulait pas en parler. Il ne connaissait que trop les effets de cette potion et ne souhaitait pas qu'on le voit subir une telle humiliation... S'engouffrant dans l'ascenseur qui le mènerait à l'étage de son bureau il voyait à peine, son attention commençant à faiblir. Son esprit s'embrumait peu à peu. La grille se referma derrière lui dans un long grincement et lorsqu'il rouvrit les yeux, il réalisa à son grand dam qu'il n'était pas seul dans cet espace exigu qui filait à toute allure à travers les étages. Astrid Liv Eskil se tenait face à lui. Jeune Mangemort, sang pur, élève en médicomagie de troisième année, et sœur de sa disciple en Occlumencie. Une jeune fille blonde, aux yeux clairs, aux manières délicates... et au parfum agréable... Il ne pouvait détacher son regard de celui de la jeune étudiante, comme perdu dans des songes obscurs. Et c'est alors qu'avec lenteur, ses traits devinrent plus amènes, échangeant leur froideur si caractéristique avec une soudaine et étrange... douceur.
_ Bonjour Astrid. Dit-il d'une voix plus chaude qu'à son habitude en inclinant la tête. Puis, comme perdu dans ses pensées, il fronça ses sourcils. Il est étrange de penser que je vous ai vue tant de fois sans me rendre compte à quel point vous êtes... Du tout au tout, son regard changea. La respiration du Carrow se fit plus forte alors qu'il s'adossait contre l'ascenseur avant de porter ses mains contre son visage.
_ Tais-toi... tais-toi... Qu'il souffla contre ses paumes, visiblement en proie à de violents tourments.
Puis l’ascendeur s'arrêta soudain au troisième étage, celui des empoisonnement par potions et plantes. Le Directeur se crispa. La situation était assez compliquée alors coincé dans un ascenseur avec dix autres personnes promettait d'être une catastrophe.
Les portes s'ouvrirent sur une dizaine d'étudiants de première année et de leur médicomage. Cette dernière tendit la main devant ses ouailles pour les empêcher d'amorcer le moindre pas et le silence tomba comme la guillotine s'abat sur le cou menu d'une reine de France. Le Mangemort se tenait statique face à l'entrée et... attendait, glacial, son imposante silhouette dévorant une grande partie de l'espace présent pour entrer. Son regard acier mettait au défis quiconque de poser ne serait-ce qu'un pied dans ce fichu élévateur magique sous peine de brûler dans l'abîme éternel de son incommensurable colère et cela, la médicomage l'avait tout de suite saisit. Un peu pâle tout de même, elle parvint à sourire à son Directeur avec politesse.
_ Bonjour monsieur le Directeur... Nous... prendrons le suivant.
Lui ne répondit rien, il serra les dents, jusqu'à ce que les portes se ferment à nouveau et le libèrent enfin de cette terrible tension qui lui nouait les tripes. Il reposa son dos contre la paroi, la tête renversée vers l'arrière, les yeux clos... Son cœur battait plus fort. La chaleur devint plus intense et des pensées qui n'étaient pas les siennes l'assaillaient déjà. Chaque pulsation rapprochait le poison de son cœur et c'est alors sans prévenir qu'il tendit le bras pour attraper celui de l'Eskil pour la tirer contre lui. Son visage rude frôlant celui poupin de la sang pur.
_ Vous... Maintenant si proche, le parfum de rose se fit plus entêtant et il peina à se concentrer pour éviter de partir dans les délires qui assiégeaient son esprit. Mais il ne parviendrai pas à garder toute sa tête, c'était évident. Il avait beau être pugnace, il n'était pas immunisé contre le plus puissant philtre d'amour au monde. On m'a empoisonné. Vous allez m'assister.
La poigne qu'il exerçait sur elle ne laissait pas place à la discussion. Lorsque les portes s'ouvrirent à nouveau, il s'en extirpa, tenant le bras de la jeune femme, la seule témoin de cette odieuse attaque sur sa personne. Il attrapa la poignée dorée de son bureau, y jeta l'oiselle sans ménagement avant de verrouiller la porte derrière lui. Le cauchemar ne faisait que commencer.
Euron a écrit:
Description de l'intérieur de son bureau
La pièce qu’elle découvrit était surprenante. Le haut plafond était paré de multiples arcs de voûte, donnant à la salle une large impression d'espace. Les fenêtres, immenses et habillées de larges tentures cinabres rabattues, partaient du sol pour épouser les arcs du plafond, laissant ainsi passer un maximum de lumière naturelle. Des candélabres de métal noir étaient répartis avec soin contre les murs et au plafond dans une symétrie parfaite, diffusant en permanence leur douce lueur. De part et d'autres de la salle, des étagères pleines de livres, tous ordonnés par taille et par couleur, d’objets sombres et curieux d’art occulte -dont certains devaient certainement provenir de chez Barjow et Beurk- des piédestaux portant sur leurs socles des objets à l'esthétique évidente donc une représentation miniature au lent et fascinant mouvement du système solaire en lévitation. Au sol, un plancher en chêne massif vieilli liait le charme de l’ancien et l’élégance épurée de la modernité. Un sofa de style victorien festonné de clous dorés et drapé d'un doux velours noir incitait au repos, non loin d'une console pourvue de quelques carafes remplies et de verres en cristal.
Le large bureau de bois noir finement ouvragé, trônait au centre de la pièce et bien qu'il fut entouré de ses larges baies vitrées, une ombre y pesait inexorablement. Ce lieu était à l’image de la personnalité du maître des lieux : à mi-chemin entre les traditions ancestrales et la contemporanéité, dans un univers ordonné avec soin où chaque chose avait une place à laquelle il ne devait point déroger. Si ses amis s’y sentiraient sans doute les bienvenus, ses détracteurs eux s’y sentiraient petits et oppressés et certainement pas à leur place.
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EURON O. CARROW
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Ven 7 Avr - 21:03
A DROP OF POISON
fight, desires & empty promises
Surprise is the greatest gift which life can grant us. Elle n’en avait jamais réellement douté, mais en ce jour, les mots du poète russe l’avaient atteint d’une toute autre manière.
Astrid et son sourire. Astrid et sa douceur. Astrid et son maudit besoin de sauver le reste du monde, quitte à s’oublier, quitte à s’effacer. —mais quand ne s’effaçait-elle pas ?
Un nouvel exemple qui vient s’ajouter à la longue liste. Un exemple qui risque de marquer sa vie, son existence. Car jusque-là, elle en avait sauvé des âmes, mais du désir, du réel désir, jamais.
La chimie ne lui avait jamais fait peur, mais peut-être que le regard provoqué par celle-ci pourrait venir couper son souffle.
Art must take reality by surprise. —mais serait-elle capable de transformer une toile vierge en chef d'œuvre ? pourra-t-elle changer une catastrophe en jolis souvenirs ? faire de la douleur, un plaisir ?
⤫
Un dernier sourire lancé à sa patiente, elle quitte la chambre. Ses pas l’emmènent rapidement au pôle où se trouvent les infirmières. Elle leur fait part des avancées, des constantes et surtout, de cette nouvelle, qu’elle se doit d’aussitôt partager à son mentor. Ses jambes continuent leur chemin, s’affaissant un peu lorsque les portes se referment. Dans la cage de fer, elle se trouve enfin seule. Ses paupières se laissent aller sous leur poids, ses doigts agrippent la rambarde, comme un besoin d’être soutenue. Ses poumons se gonflent d’air, presque douloureusement. Un instant où pouvoir souffler, où pouvoir lâcher ce masque qui l’étouffe. Mais voilà que les portes s’ouvrent à nouveau, laissant une présence affronter la sienne. Ses tripes avaient envie d’hurler contre cette dernière. Qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse respirer. Juste une seconde ; une foutue seconde. Mais comme à son habitude, c’est un sourire qui prendra place sur ses lèvres. Son masque à nouveau apposé sur ses traits angéliques, qui se décomposent aussi rapidement. Ses yeux croisent ceux du nouvel arrivé. Son souffle se coupe. La prestance du directeur n’est point surprenante, mais la lueur qui s’aiguise au fond de son regard… Elle s’y perd. Elle n’y voit aucun sens, mais n’est réellement en état d’y réfléchir. Elle s’apprête à le saluer, mais il ne lui en laisse le temps. Il s’avance, sa voix prenant un ton que jamais elle n’a entendu auparavant. Puis il recule, presque contre son gré. Il paraît démuni, raille contre lui-même.
Il y a comme un mal qui le ronge. Elle peut le sentir se battre contre lui-même, tout en ignorant l’étendue de son combat. Elle s’apprête à lui demander, lorsque les portes s’ouvrent à nouveau. Tout se passe si vite, elle s’y perd. Des étudiants étonnés devant un médicomage qui n’ose entrer. Elle n’a pas pu voir le regard que lui a lancé le directeur, mais devant les traits presque effrayés de sa comparse, elle se doute qu’il n’est doux —contrairement à celui qu’ils viennent d’échanger. Elle ne comprend pas. Sa tête pourrait tourner sous les questions, mais elle n’a pas le temps. A nouveau enfermée en sa présence, elle le sent se rapprocher. Elle ne devrait chercher ses yeux, mais elle ne peut s’en empêcher. Inquiète pour celui qui lui fait face, aucun mot ne s’articule. Elle se retrouve contre lui. Les billes étonnées, elle ne recule pourtant pas. Elle cherche une réponse au fond de ses yeux. Il a l’air perdu, si perdu… Mais à vrai dire, elle ne sait quel chemin prendre. Car jamais ; jamais elle ne se serait imaginée ici.
Elle sent sa chaleur, sa poitrine battant contre la sienne. Son palpitant s'enivre, oubliant son tempo habituel. Il tente de formuler quelque chose, mais les mots ne viennent pas. Perdue au fond de ce regard qu’elle cherche à décrypter, il lui a volé son souffle. Elle n’ose bouger, n’ose parler. Et voilà qu’il énonce un poison. Une notion qui frôle vaguement son esprit, tandis qu’il la mène avec force jusqu’à son bureau. La porte se ferme et les doigts masculins la verrouille. Ses idées sont tues ; comme si plus rien ne pouvait atteindre son crâne. Ses iris cherchent pourtant une sortie ; la moindre possibilité de s’enfuir. Mais rapidement ils se reposent sur l’homme.
La paradoxe s’installe à nouveau en elle. Son corps entier lui hurle de quitter la salle. Un instinct de survie qui la prie d’ouvrir la première fenêtre. Mais à l’intérieur, elle ne peut s’y résigner. Car elle est douce, l’enfant, sans doute trop. Et sa propre survie ne fut jamais une priorité.
E m p o i s o n n é ; ça lui revient alors. Il lui faut agir, et vite. Quel que soit le poison ingéré, la souffrance de l’homme ne faisait que débuter.
Son souffle ne lui a pas réellement été rendu, mais son instinct protecteur prend le dessus. Elle pivote, prend quelques instants pour scanner rapidement la salle. Que ses rétines soient capables d’en sortir des outils. Elle se fout bien de l’ambiance baroque ou de l’alcool qu’il pouvait avoir. C’était sans doute d’un goût fin, mais elle n’a le temps de s'attarder sur les décorations. Ses jambes se hâtent. Elle attrape le premier tissu qu’elle voit, traîne une table jusqu’au canapé. Elle y installe deux coussins, y allonge la veste. Quelques mots se formulent contre son palais, humidifiant le tissu.
De retour devant Carrow, elle lui tend une main. Elle aurait dû hésiter à s’approcher, mais son corps ne lui laisse le choix. Sa main l’invite à prendre appui sur elle, lui fait signe qu’elle va l’aider à s’allonger. Que si elle doit l’assister, elle sera à la hauteur. Un regard qui se veut réconfortant. Une grande quiétude s’y terre, que sa voix tente de ne pas laisser transparaître.
L’idée de lui demander comment il se sentait ne lui vint pas. Loin d’être idiote, elle avait assisté à plus d’une crise, bien que celle-ci lui soit nouvelle. La tension qui s’est installée entre eux est palpable, bien qu’à ses yeux, elle reste inexplicable. Elle espère qu’il acceptera sa poigne, son aide, bien qu’incertaine de ne savoir comment réagir à son toucher.
Quoi qu’il en soit, il lui faudra sortir de sa transe.
« J’ai besoin de savoir si vous avez mangé quelque chose. »
Elle ne sait s’il l’entend. Son regard vitreux semble se perdre un peu plus dans les limbes de l’inconscient. Son combat s’intensifie sans doute. Prête à sortir les armes s’il le faut, elle cherche à capter l’attention de ses billes glacées. L’air plongé dans les méandres de ses idées, qui peut-être, ne seraient les siennes, elle hausse le ton.
Et c’est son prénom qui sort. Jamais elle ne l’avait utilisé. Jamais elle ne pensait le faire. Il sonne presque faux contre cette langue qui n’a le temps de le regretter. Sa voix est franche, tente d’arriver jusqu’à lui.
« Euron ! » Ses doigts claquent devant son visage, lui demandent de lui revenir. « J’ai besoin de savoir si vous avez mangé quelque chose. » Répéte-t-elle. « Il faut vous allonger, venez. » Une douceur dissimulée à travers de semi-ordres. La peur de sa réaction est là, présente, mais ne peut prendre le dessus. Il a besoin d’aide, n’est-ce pas ? De son aide. Comme à son habitude, elle ravalerait chaque parcelle de son être, dans la simple d’idée de pouvoir porter secours à autrui. Qu’importe le statut de celui-ci, de son charme ou de sa prestance. « Prenez ma main. »
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Euron O. Carrow
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En des visions de la sombre nuit, j’ai bien rêvé de joie défunte, — mais voici qu’un rêve tout éveillé de vie et de lumière m’a laissé le cœur brisé.
Chaque seconde qui passait lui demandait encore un peu plus d’effort, encore un peu plus de concentration, encore un peu plus de maîtrise de lui-même. Il avait chaud. Beaucoup trop chaud. Se débarrassant de sa veste, il sembla qu'il tentait de la pendre sur le portant à cet effet, mais à la place, elle tomba par terre et il ne s'en rendit pas même compte.
Lorsqu’il avait jeté la jeune fille dans son bureau, il avait espéré qu’elle pourrait lui être d'une quelconque utilité, peut-être stopper l’infection… ou bien avait-il fait cela pour s’enivrer de sa présence et de sa si délicate fragrance ? Il n’était plus sûr de lui-même et pour Euron Carrow, c’était un véritable drame. Il ne pouvait décemment plus se faire confiance alors en qui reporter cette présomption ? Sur elle ? Il la connaissait bien peu au final et plus il tentait de se concentrer sur la personnalité de la jeune étudiante, plus son esprit s’embrumait, repoussant alors toute forme de logique et de raison pour toucher à une toute autre partie de lui-même fort peu usitée : les pulsions.
A présent, il lui tournait le dos. Ses mains s’étaient jointes, le bout de ses doigts tenant l’arête de son nez et ses yeux demeuraient clos. Avec deux doigts, il défit les premiers boutons de sa chemise blanche pour mieux respirer. Il luttait intérieurement comme un damné pour repousser le courant dans lequel il était irrémédiablement amené et ne savait plus comment s’y prendre ni à quoi se raccrocher. Cet événement lui rappela qu’il était bien peu de choses face à la magie, aussi coriace soit-il.
D’ordinaire, entendre quiconque toucher à ses affaires aurait été fort déplaisant pour lui et pourtant en ce moment précis, cela n’avait pas la moindre importance. Il ne vit ou n’entendit rien de la préparation d'Astrid, bien trop occupé qu’il était à tenter de se contrôler, ou du moins de se couper de ses sens. Lutter lui coûtait, tant qu’il sentait une douleur émerger dans son crâne. Lorsqu’elle se plaça devant lui, le fruit de ses efforts l’empêcha de tomber d’admiration pour elle et pourtant l’envie était puissante. Après tout, elle était délicieusement belle et la façon qu'elle avait de se mouvoir éveillait en lui des pensées peu honorables et d'une violence déstabilisante. Lorsqu’elle lui tendit sa main, le Mangemort l’ignora. Il se refusait à entrer en contact direct avec elle mais accepta néanmoins de la suivre jusqu’à son sofa où avaient été placés deux coussins. Il avait requis sa présence alors ne devait-il pas faire au moins l'effort de se montrer conciliant ?
Évitant soigneusement tout contact visuel avec elle, il sentait que sa volonté était à un cheveu de flancher. Il gardait ses yeux clos ou observait le sol, obstinément, mais il ne pouvait fuir l’air que les mouvements de l’oiselle déplaçaient, emportant avec eux ce même parfum qui emplissait délicieusement ses poumons et cette voix… Il parvint à s’asseoir sur son canapé et bien que cela parut banal, à ce stade tout devenait une épreuve. Pour autant, il refusa de s'allonger…
Astrid a écrit:
« J’ai besoin de savoir si vous avez mangé quelque chose. »
Son cœur tapait plus fort dans sa poitrine et il s’évertuait à se retrancher derrière ses barrières mentales où rien ne filtrait jamais sans son accord et cette douleur lancinante qui devenait plus forte venait prendre à son tour une place menaçante, le forçant à diviser ses forces. Il sembla d'ailleurs qu'il n'eut pas entendu la jeune fille.
Astrid a écrit:
« Euron ! » « J’ai besoin de savoir si vous avez mangé quelque chose. »
L’appel le tira à la réalité, l’instant présent, brisant sa focalisation. Inéluctablement, il leva les yeux sur elle, presque furieusement. Comment osait-elle l’interpeler de la sorte ? Sa main attrapa celle d’Astrid au vol, celle avec laquelle elle avait claqué des doigts, comme si elle s’attendait qu’il obéisse. Au fond, il savait que là n’avait pas été son intention, mais la confusion dans son esprit et la frustration de ne parvenir à vaincre le mal dont il souffrait le rendait particulièrement en proie au transport le plus inhabituel.
_ Non Eskil. C'est l'amortentia. Ca y ressemble… Parvint-il à dire entre deux pics douloureux frappant sa tête. Intérieurement, il connaissait l’auteure de cette attaque, du moins, il le soupçonnait. Si son analyse était juste, il ne s’agissait pas simplement d’amortentia. Les effets étaient similaires sans être précisément les mêmes. La potion empruntée avait certainement été modifiée et ce n’était pas pour le rassurer. Les sourcils froncés il se fit violence pour continuer mais le son de sa voix se perdait dans les méandres de son esprit. On m'a blessé avec ça...
Pendant une seconde, il se trouva confus car il s'aperçut qu'il n'avait plus sa veste et ne put donc pas lui montrer la plume. Où était-ce ? La tête ailleurs, le sorcier ne relâcha pas sa main... Et lorsqu’il réalisa qu’il la tenait toujours, au lieu de la lui rendre, il la tira vers lui et la porta à sa bouche, posant un baiser enfiévré à l’intérieur, sur son poignet, là où la peau est si fine qu’on perçoit sans mal les veines battantes et colorées. Tandis que ses lèvres caressaient la chair fragile, son corps se raidissait, nerveusement affecté à la fois par le poison, et par la colère que l'élixir ne parvenait pas à supplanter.
Ses yeux au bleu perçant se plantèrent sur la jeune fille tandis que ses mains la saisirent par les hanches pour l’asseoir sur lui, contre lui, au plus proche de lui. Le Mangemort inclina sa tête en la détaillant puis il s’attarda sur ses lèvres, son pouce toucha sa lèvre inférieure et le contact avec la pulpe rougie sembla l’embraser de l’intérieur.
_ Je rêve d’entendre le son de ta voix…
Ses doigts se crispèrent sur ses hanches, la contraignant à une pression charnelle sans équivoque.
_ … et de sentir ton cœur battre.
Carrow n’était plus lui-même. Astrid Eskil n’était plus, à ses yeux. Elle s’était muée en un désir pur, une créature qu’il voulait posséder absolument, quitte à sombrer dans les abîmes. Il lui semblait la voir pour la première fois et l’idée même de cesser de la toucher lui était insupportable.
Ses bras puissants allaient se nouer sur ses hanches lorsqu’il renonça à son geste en balançant sa tête en arrière, ses mains se plaquant contre son visage. Résister à cet appel était une torture.
_ Dans l’armoire derrière mon bureau… il y a diverses potions. Peut-être pourrez-vous… La douleur lui vrilla la tête tandis qu’il était en train de parler. Ils devaient tenter tout ce qui était possible pour le faire sortir de cet état mais il savait très bien qu’un antidote lambda n’aurait pas le moindre effet contre des ingrédients et sortilèges de la recette initiale. Il fallait être précis. Ils avaient peu d’espoir. S’il parvint à retenir ses gestes, la sentir contre lui annihilait ses efforts et il crispa ses doigts contre son visage.
_ Assommez-moi. Car il en avait la certitude, son cas n’était pas en train de s’arranger.
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