Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Juillet 2021 – Écosse - Pré-au-Lard - A la nuit tombée
La fidélité. Ce souci de la foi donnée, le respect des engagements pris… Ce principe revêtait une importance primordiale pour Euron Carrow que peu de choses pouvaient supplanter et que rien ne pouvait briser. Depuis son plus jeune âge, il était attaché à cette qualité car sa nature profonde l’y poussait sans qu’il le veuille réellement. C’était ainsi, il ne pouvait s’y soustraire. Sa parole, une fois donnée, valait serment. Il n’était cependant pas naïf. Il savait que tous ne portaient pas autant d’importance à cela. Penser que la parole d’un homme n’engage que ceux qui y croient est une erreur mortelle aux yeux du médicomage.
Kesabel Greyback était un ami de longue durée. Leur amitié remontait à leur adolescence via le cercle sombre et fermé des Mangemorts. Sa nature lupine était certes fascinante mais c’est la personnalité du loup-garou qui séduisit le sang-pur, gagnant ainsi son amitié et sa fidélité. Kesabel avait eu une vie bien différente de la sienne, loin de l’opulence et du rang prestigieux que la qualité du sang d’Euron lui donnait. Bien que ce dernier fut endoctriné dès son plus jeune âge dans les rangs du Seigneur Voldemort et enchaîné à l’apologie de la pureté du sang, sa rencontre avec Kesabel joua indéniablement un rôle dans son manque d’attachement à cette idéologie scissionnaire de la société magique. Son ami avait beau posséder un sang différent, il n’en était pas moins un Mangemort fort, fiable et un ami fidèle. Peu de sang-pur pouvaient prétendre à autant de déférence de sa part.
Il était tard lorsque le hibou frappa à sa fenêtre de son bel appartement londonien situé au cœur d’un quartier sorcier. Lorsqu’Euron leva le nez pour mieux visualiser l’auteur de ce bruit. Cela faisait quelques minutes à peine qu’il était rentré chez lui, se débarrassant de sa veste en la rangeant soigneusement dans le placard de l’entrée. La fatigue n’était pas une excuse valable pour se laisser aller au désordre. Cette journée avait été relativement pénible et le jour, bien qu’il fût long en ce mois d’été, s’était couché pour laisser la part belle à l’obscurité.
C’est sans mal qu’il reconnut l’animal au sombre plumage. Déjà parce qu’il connaissait bien le hibou de son ami, mais également parce que le Carrow ne s’était attendu à son arrivée depuis le début de cette journée. Le médicomage avait une excellente mémoire de manière générale et n’oubliait jamais une date. Aujourd’hui, Kesabel commémorait un bien triste anniversaire : celui de la mort de sa petite sœur Lua. Bien qu’il sût pour cette journée, il n’avait souhaité imposer sa présence à Greyback pour autant. Si le loup avait souhaité rester seul, il pouvait aisément le comprendre, mais il comprit que ce n’était pas le cas lorsque l’animal frappa à sa fenêtre. Ce soir, Kesabel Greyback avait besoin de lui et Euron Carrow ne faillirait pas à son devoir.
Un craquement retentit lorsqu’il apparut devant la porte de Greyback. Euron savait que le loup pouvait entrer dans des colères remarquables et il avait bien compris que ce soir, ses nerfs étaient à vif. Il souhaitait s’en prendre à sa mère… Difficile de lui en vouloir, cette créature portait en elle bien peu de valeurs et sa seule existence jetait Kesabel dans les affres des ires les plus virulentes. En cela, le Carrow accompagnerait son ami pour le soutenir mais également éviter que Greyback ne perdre le contrôle et n’en vienne à le regretter.
Lorsque la porte s’ouvrit pour découvrir le mâle Alpha, le médicomage ne retint pas un sourire léger et entendu. Lui qui était toujours habillé en costume se préférait des allures plus détendues lorsqu’ils sortaient ensemble. Il portait des chaussures montantes sur un pantalon noir, un sous-pull fin au col roulé sous une veste légère de type bombers. Cela n’avait rien d’innocent. Euron savait très bien qu’ils n’étaient pas partis pour côtoyer les bars et passer du bon temps.
Kesabel a écrit:
« Ca te dit d’aller dégager une vieille mégère de mes bois ? »
Euron pinça ses lèvres et haussa un sourcil en écartant les bras de son corps tout en gardant les mains dans les poches de son blouson.
_ Tu vois bien que je suis habillé pour les jours de grandes occasions. Bien que le ton fut léger, Euron était loin d’ignorer la situation délicate à laquelle il allait devoir faire face.
Le sourire de Kesabel n’augurait rien de bon et lorsqu’il fut près de lui il put sentir le parfum du malt qu’il venait de consommer. Le loup était remonté à bloc et le médicomage allait sans doute devoir faire preuve de tact s’il devait empêcher un bain de sang.
Ils transplanèrent jusque dans le bois qui avait vu grandir Greyback. Au loin se dessinaient les contours d’une très modeste chaumière dont les fenêtres laissaient passer de la lumière. Aussi loin qu’il pouvait se souvenir, Kesabel n’avait jamais été très enclin à parler de là où il avait grandi. Le Carrow savait bien que c’était peu reluisant et à de multiples niveaux. Chemin faisant, Greyback lui tendit un bout de papier. Le sang-pur le saisit pour le déplier et parcourut rapidement les quelques lignes qui y étaient couchées. La mère de Kesabel avait pris l’initiative de lui écrire mais bien loin de calmer les esprits, ses mots étaient acerbes et exhorteraient un tempérament bien trempé à une réponse physique. Kesa était relativement sage pour un loup-garou et savait se maîtriser, néanmoins… dans ce cas précis… qui parviendrait donc à garder son calme ? Même Euron n’était pas certain d’y parvenir à la place du loup.
_ Je vois… dit-il simplement en lui rendant la lettre chiffonnée. Je doute qu’elle se laisse gentiment conduire à la sortie de ton territoire sans rechigner. Dis-moi ce que tu comptes faire.
Kesabel a écrit:
« Je crois que je pourrais la buter. »
Le ton était donné.
_ Ok. Essayons de ne pas en arriver là.
Kesa frappa contre la porte de bois et lorsque celle-ci s’ouvrit sur une femme aux traits tirés et au visage peu amène. La confrontation entre la mère et le fils fut brève mais si un regard pouvait être violent alors celui qu’ils échangèrent était véritablement corrosif§. Cela lui rappela la relation tumultueuse qu’il avait entretenue avec son père et ce jusqu’à son dernier souffle -qu’il avait précipité.
Kesabel a écrit:
« Salut maman ! »
La porte se referma violemment à son nez et le Carrow, qui s’était tenu en retrait derrière son ami, poussa un léger soupire. C’était bien mal embarqué pour la diplomatie. Cette femme semblait chercher son propre malheur. Pensait-elle réellement qu’il allait s’arrêter là ? Alors qu’il était à sa porte ? Même lui -qui ne l’avait pourtant pas mis au monde, c’était dire- savait que Kesabel ne se contenterait pas de rebrousser chemin et verrouiller la porte ne lui serait d’aucun secours.
Kesabel a écrit:
« Je sens qu’on va s’amuser. »
Derrière la porte, Euron entendait sa mère hurler. Il y avait tant de haine entre eux que le médicomage reconnut aussitôt que toute forme de dialogue serait impossible. Ce soit, quelqu’un devrait céder et Kesa n’avait pas l’air parti pour endosser ce rôle. Le Directeur de Sainte Mangouste croisa son bras sur son torse et sa main se posa sur sa bouche, englobant sa mâchoire. Il n’était pas certain que « s’amuser » était un terme qui convenait très bien à la situation. Le loup sortit sa baguette de sa poche et la pointa sur la porte. Le Bombarda explosa le bois, projetant la mégère sur le sol de sa maison à plusieurs mètres de là. On pouvait bien dire que la relation que le loup entretenait avec sa mère était explosive, c’était encore loin de la vérité. Kesabel entra dans la maison et Euron le suivit, restant un pas derrière lui. En vérité, il était là pour son ami mais ne se sentait pas légitime. Il était là pour l’empêcher d’aller trop loin mais pas de faire ce qu’il avait en tête. Rapidement, il passa la maison en revue d’une œillade. L’intérieur était triste et dénué de chaleur, à l’instar de la propriétaire des lieux et de l’éducation qu’elle dispensa à ses enfants, pensa-t-il. Non pas qu’il jugeait cela, lui-même n’avait pas bénéficié de beaucoup de tendresse, excepté peut-être de sa mère, avant que sa vie ne soit emportée lors de la bataille de Poudlard.
La mère de Kesabel se redressa. Bien que le choc la secoua, elle semblait loin de s’avouer vaincue. Avec toujours autant de verve, elle se rua sur son fils en poussant un grognement de rage et commença à lui asséner des coups sur la poitrine et sur le visage. Le loup la regardait avec froideur et mépris. Ses coups ne parvenaient pas à le blesser mais il vit ses poings se serrer et sa mâchoire se contracter. Il bouillonnait et bientôt c’était lui qui distribuerait les coups. Le Carrow fit un pas en avant et attrapa la mère par les épaules pour la reculer et la soustraire à la future furie de sa progéniture. Si elle résista, le médicomage ne lui laissa pas la latitude pour se libérer.
_ Lâche-moi toi ! Dit-elle en se retournant vers lui, ses yeux lançant des éclairs de rage. Mais ses prunelles hargneuses s’agrandirent lorsqu’elle reconnut l’individu qui osa poser ses mains sur elle. Le fils Carrow ?
Elle se débattit pour le faire lâcher et maintenant qu’ils s’étaient éloignés de Kesabel, il consentit à la laisser libre. Ca va être mon tour… pensa-t-il en levant le menton lorsqu’elle cracha ses mots à son visage.
_ Sors de ma maison salopard ! J’ai connu ton salaud de père et ta chienne de mère. Tous pourris! Dit-elle avant de cracher à ses pieds dans le but clair de le provoquer. Mais Euron se contenta de relever ses yeux froids sur elle.
_ Heureux que vous vous souveniez de moi madame.
_ Oh épargne-moi tes formules de politesse petit con. Tout ça c’est de la poudre aux yeux pour te faire passer pour quelqu’un de supérieur ! Toi et tes sang-purs n’êtes rien face à nous.
Euron fronça très légèrement ses sourcils sans la quitter des yeux. Espérer un dialogue sensé avec cette femme était clairement présomptueux tant elle semblait dévorée par la haine.
_ Je ne suis pas là pour débattre avec vous. Votre fils souhaite simplement récupérer son bien.
_ Oh ! Et tu es là pour l’aider c’est ça ? Mon petit Kesabel a besoin d’un sang-pur pour virer sa mère de sa maison ! Tu es tombé bien bas. Dit-elle en se tournant vers son fils.
Euron jeta une oeillade sur son ami, craignant que chaque parole empreinte de venin ne fasse sortir la violence en une seconde.
_ Vous n’y êtes pas. Il m’a demandé de venir pour l’empêcher de vous mettre en pièces. Et c’est tout à son honneur.
Elle cilla, levant les yeux sur Euron, l’ombre de la peur passant sur son visage mais perdit presque instantanément cette apparente faiblesse, son visage se nimbant d’un air plus méprisant que jamais. La femme réduisit l’espace qui la séparait de Kesabel à nouveau mais cette fois ses pas étaient lents, comme si elle voulait s’assurer d’avoir tout son attention.
_ Son honneur ? Il n’a pas d’honneur ! Il crache sur les traditions, il crache sur tout ce que nous sommes et a apporté la faiblesse parmi les nôtres et la cultive ! Hin ! Si ton père voyait ça…
Le Carrow observait la scène avec son recul et un soin tout particulier. Il ne pouvait décemment pas mettre un terme à cette discussion, aussi dérangeante fût-elle, néanmoins, il réfléchissait aux possibilités qu’il avait pour sauver de cette femme des griffes de son fils, même si elle ne semblait pas mériter une telle indulgence.
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Tandis qu’Euron observait la scène devant lui, il avait croisé un bras sur son torse, l’autre englobant sa mâchoire. Ses œillades sur Kesabel et sa mère était légèrement froncées et assombries. Il avait accompagné son ami pour l’empêcher, à sa demande, de commettre l’irréparable, de céder à ses pulsions meurtrières que la rancœur et l’alcool avaient fait mûrir en lui toute la journée. Pourtant, en cet instant, le sorcier savait que ce serait une tâche fort compliquée. Parce que Kesabel était le mâle alpha de sa meute, parce que son autorité devait être respectée et que cette femme ne s’y plierait, en définitive, jamais. C’est ce qu’il avait perçu d’entrée de jeu et c’est également ce que son pouvoir de Légilimens lui confia. Accepterait-elle de partir ? Quitter le territoire, quitter la meute ? Allait-elle finir par reconnaître la supériorité de son fils abhorré ?
A ce stade, Euron ne voyait pas comment il pouvait éviter d’en venir à la méthode la plus radicale alors que lui-même était convaincu qu’elle serait la plus efficace -et parce que l’existence de cette femme était à elle-seule un plaidoyé pour le matricide. Arabelle, sa mère, n’avait jamais été excessivement démonstrative, et pourtant, il chérissait tendrement son souvenir. Son père, lui… et bien en fait il ressemblaient beaucoup à cette femme face à lui. Tous deux n'avaient certes rien de bon, mais ce n’était pas une qualité à laquelle Euron avait jamais réellement tenue… non, le terme le plus précis était qu’il n’y avait rien de respectable en eux. Rien que le sang-pur ait trouvé d’admirable, d’attirant ou d’utile. Si le monde pouvait créer des êtres d’exception, il pouvait tout autant extirper de son sein les créatures les plus méprisables.
Lorsque son ami passa ses mains autour du cou de sa génitrice, le Carrow releva légèrement le menton, s’assurant que l’étreinte ne durerait pas assez longtemps que pour que le souffle manque définitivement à l’odieuse marâtre. Il avait fait une promesse et ferait tout pour la tenir, même si cela devait aller à l’encontre de ses convictions personnelles… Le sang-pur avait beau très bien connaître le loup-garou, il ne se souvenait pas l’avoir déjà vu si proche du gouffre. Il semblait se repaître de la panique de sa victime, celle qui tentait de s’extraire de son impitoyable prise, allant même jusqu’à plaisanter avec lui
Kesa a écrit:
« Tu trouves pas ça mieux quand elle se tait ? »
Un faible rictus étira ses lèvres, toujours cachées derrière sa main droite. Si le regard qu’il échangea avec Kesabel ne se voulait ni encourageant ni réprobateur, il fut indéniablement complice. La femme glissa le long du mur avant d’échouer sur le sol. Sa trachée, légèrement contusionnée, faisait siffler le fin filet d’air qui parvenait à passer. Dans les yeux du médicomage il n’y avait pas la moindre empathie. Pourtant, de l’empathie, il en avait, mais il la réservait pour ceux qu’il estimait.
D’une certaine manière, c’était ce qui les rapprochait un peu plus : tous deux avaient eu un parent cruel, écrasant et déplorable. Alors ils n’avaient pas eu le choix. Pour survivre, il avait fallu devenir plus fort, se passer de la sensibilité et plus tard, s’ériger en bourreaux et confronter directement les monstres à leur création. Euron avait laissé son père mourir. Il l’avait tué, d’une certaine façon, assistant à son dernier souffle sans agir. Le vieux Carrow avait-il été fier de son fils pour cela ? La fierté n’avait pas été la dernière lueur qu’il entraperçut dans ses yeux embrumés. Il n’y avait eu que de la peur. Les pierres de l’édifice avaient été posées de longues années auparavant, tout autour de lui, par ses propres mains, et tout regret était vain.
Le loup s’était enfilé dans une pièce adjacente mais Euron n’avait pas bougé de sa position, lèvres scellées, gardant ses prunelles cérulées sur la silhouette rampante. La haine qu’elle ressentait lui donnerait assez de force pour se relever, cela ne faisait aucun doute.
Kesa a écrit:
« Il faut que tu goûtes ça mon frère. »
Cette appellation le fit sourire. Un frère. Il ne porta pas la moindre attention au venin de la vieille femme, se saisissant de la bouteille. Ses sourcils se froncèrent tandis qu’il étudiait le fameux breuvage. Lui-même était un grand amateur de whisky et ses connaissances en ce domaine n’étaient pas négligeables.
_ Un single malt de 1986 de la distillerie des Blacklands, Massachusetts. C’est une édition limitée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ton père avait bon goût en matière de whisky. Le Carrow n’était pas coutumier de cette méthode pour se délecter de ce genre de produit. Il leva la bouteille pour prendre une gorgée à son tour. Il ne s’était pas trompé. La qualité de cette bouteille était plus qu' appréciable.
Kesa a écrit:
« Tu as cinq minutes pour prendre tes affaires après, on brûle tout. »
Il rendit la bouteille à Greyback. Les insultes qu’elle proférait ne le firent pas ciller. Pour autant, il n’était pas serein. Quelque chose clochait. Le sang-pur tourna la tête vers la fenêtre. Il était certain d’avoir vu quelque chose bouger.
_ Il y a quelqu'… Il n’eut pas le temps d'interpeller le loup-garou que la mégère les surprit en sortant de la chambre, leur lançant au visage une poudre. Elle avait bien joué son coup. L’ombre avait absorbé son attention et il s’était laissé berner. Il avait levé son bras pour se protéger mais il était trop tard, les particules étaient entrées dans ses yeux et le feu s’y répandit en une seconde. Il lui fallut peu de temps pour reconnaître la principale composante : la berce du Caucase, une plante capable de provoquer de violentes brûlures par simple contact. Associée à d'autres plantes comme le bubobulb, l’effet était décuplé et devenait même extrêmement dangereux si on n’agissait pas très rapidement. Le Carrow devait se hâter pour les débarrasser de cette saleté qui les rendait vulnérables -et faisait un mal de chien au passage. Guidé par son appel, il posa la main sur son épaule, l’autre trouvant sa baguette dans sa poche.
_ Ne touche pas tes yeux. Dit-il d’une voix calme. Le bois de cèdre magique en main, il avait besoin d’un seul mot pour les soulager définitivement de ce mal. Il n'en eut pas le temps.
_ C’est moi qui vais te tuer ! Confringo !!!
Tout alla très vite. Euron agrippa la veste de son ami et eut tout juste le temps d’exécuter un Protego qui dévia le sortilège destructeur contre un mur de la maison qui vola en éclat, y dessinant un trou béant. La violence de l’échange renversa une lampe à huile. Avec une facilité déconcertante, le fluide en feu se répandit sur le plancher jusqu’à atteindre le rideau qui s’enflamma comme une torche en un souffle. La température monta rapidement dans la maison qui n’opposait aucune résistance aux flammes.
_ Expelliarmus ! Le Mangemort lança ce sortilège à l’aveugle pour se débarrasser de la louve -il n’était pas encore assez acculé pour en arriver à devoir tuer lui-même la mère de son meilleur ami. Le but était de gagner un tout petit peu de temps pour un seul sortilège…
_ Emundare venenum. Les deux hommes retrouvèrent l’usage de leurs yeux en une seconde, comme si rien ne s’était passé. Mais si ce n’était plus leur yeux, le danger dans lequel ils étaient plongés était tout aussi brûlant. Dévorée par leur feu, la maison grinçait, craquait, agonisait.
A travers la fumée et les flammes, ils parvinrent à s’extraire de ce piège par le trou laissé par l’attaque précédente. Ils se retrouvèrent enfin sous le ciel étoilé voilé par l'incendie en cours. Le sorcier essuya son front sali par la suie et n’eut pas le temps de s’enquérir de l’état de son ami -bien qu’il fut près de lui. Il tourna rapidement la tête vers la silhouette mouvante de la louve. A quatre pattes, elle cherchait frénétiquement sa baguette. C’était comme chercher un bout de bois dans une forêt… Affolée, elle poussa un cri de rage. Mais il se rendit compte qu’elle n’était pas seule. Ce devait être sa silhouette à lui qu’il avait aperçu par la fenêtre une seconde avant l’attaque. L’homme, le Carrow ne l’avait jamais vu auparavant. Il avait une barbe hirsute, des yeux verts enfoncés dans un visage disgracieux et sévère peu épargné par le temps. L’inconnu les tenait en joue, le regard mauvais rivé sur les deux sorciers.
_ Je t’avais dit que ça n’allait peut-être pas suffir. Et en plus de ça il n’est pas venu seul… Pesta-t-il en direction de la louve éperdue. Il avait beau tenter de faire illusion, il ne semblait pas si sûr de lui.
_ La ferme ! Cracha-t-elle.
Cela ressemblait à s’y méprendre à un piège… un piège qui ne se déroulait pas exactement comme ces deux-là l'avaient prévu.
Le Carrow fronça ses sourcils, son regard acier impitoyable campant sur le vieil homme.
_ Quoi que tu décides, mon ami. Je te suis.
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Dim 5 Mai - 17:56
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