Cette vie, j’en avais toujours rêvée, je l’avais toujours imaginée en ayant cette impression que c’était toujours trop loin pour devenir réel. Alors peut-être pas de cette façon, je n’avais peut-être pas imaginé que j’avais déjà quitté la demeure familiale pour vivre avec l’homme que j’aime avant la fin de mes études, je n’avais pas imaginé que cet homme serait forcément Théo puisqu’à l’époque je n’en savais rien. Je ne savais peut-être pas que je commencerais en tant que Zoomage, même si mon goût pour les créatures magiques s’était prononcé assez tôt, mais il y avait plein d’autres métiers liés à eux… Mais cette fois ce n’était plus un rêve. Mon avenir après Poudlard est bien là, sous mes yeux, j’ai même du mal à y croire. J’ai cette sensation qu’après cet été tout reviendrait à la normal, je retrouverais les murs réconfortant de Poudlard et retournerait en cours. Pourtant non, mes ASPIC avaient eu lieu, j’avais eu mon diplôme et comme promis Ludivine m’embaucha juste après. J’étais entrée dans le monde des grands et j’avais cette sensation bizarre au creux de mon ventre ayant toujours du mal à y croire. Cela ne m’empêchait cependant pas de prendre mes marques auprès de Ludivine et avec Théo nous nous trouvions donc un nouveau rythme, je savais qu’il allait rejoindre à nouveau les aurors, cela ne me plaisait toujours pas, mais c’était son avenir et j’avais bien compris que je n’avais pas mon mot à dire. Je m’entendais plutôt bien avec Ludivine et heureusement d’ailleurs, elle ne m’aurait peut-être pas proposé un poste ici si ça n’avait pas été le cas. Je mettais évidemment toujours un point d’honneur à être ponctuelle essayant de faire fuir cette impression de n’être toujours qu’en stage pour l’été. En septembre, je ne retournerais pas à Poudlard, aujourd’hui, j’écris une nouvelle page de mon histoire.

Alors j’entame cette nouvelle routine, je ne me réveille plus au sein de mon dortoir, mais dans notre chez nous, dans notre chambre aux côtés de mon presque « ancien » infirmier préféré au lieu de rejoindre la grande salle, c’est dans notre cuisine que je prends mon petit déjeuné, je me prépare et au lieu de porter l’uniforme des Poufsouffle je peux porter ce que je veux… Des choses dont je suis habituée pendant l’été, mais qui à présent seront cette nouvelle vie. En générale j’opte tout de même pour des vêtements confortables et qui peuvent être salis vue l’environnement dans lequel je travail et on ne sait jamais ce qui va arriver avec les créatures magiques. Un simple jean, un t-shirt, je relève mes cheveux et je transplane jusqu’au cabinet de Ludivine. S’il y avait bien une chose que j’avais appris à ses côtés que ce soit en stage ou depuis que je travaillais pour de bon pour elle, c’est qu’aucune journée ne peux réellement être pré-destinée à être tranquille pépère ou non. Et aujourd’hui ? Cela ne serait pas une journée tranquille. Je suis à peine arrivée que Ludivine m’annonçait que nous devions partir ! Un éleveur de grande bretagne avait des problèmes avec l’un de ses Kelpies, cela annonçait une grosse journée en perspective et cela m’excitais beaucoup ! Au-delà du fait que ce serait assez dangereux, mais je savais dans quoi je m’étais engagée en devenant Zoomage, ce n’était pas tous les jours que nous avions des occasions pareilles. En quelques minutes nous avions rassemblés ce dont nous aurions besoin et ensuite nous transplanions dans un petit village non loin du Lac de Ullswater, les eaux ou se trouve le Kelpie en question sont reliés à ce lac. Une fois sur place, nous trouvions rapidement l’éleveur qui nous expliqua le problème un peu plus en détail, la créature semblait s’être coincé dans quelque chose qui était sous l’eau et semblait blessée. Pas le choix, nous allions devoir plongée pour la rejoindre.

« Chouette, une petite plongée sous-marine de si bon matin, pile ce qu’il nous fallait ! » Glissais-je alors à Ludivine avec humour sans être entendu par l’éleveur, evidemment c’était tout à fait ironique, mais nous n’avions pas le choix, si nous laissions le Kelpie ainsi, elle pourrait en mourir. C’était aussi une façon de cacher mon angoisse, autant j’étais assez excitée de vivre une expérience pareille, autant je connaissais le caractère des Kelpies et je savais que cela ne serait pas une mince affaire… Cela pouvait être dangereux pour nous et si on s’y prenait mal, dangereux pour elle. « Comment est-ce qu’on s’y prend ? » Demandais-je à Ludivine avant qu’on ne plonge dans l’eau, car une fois sous l’eau cela ne serait peut-être pas aussi simple de communiquer et n’ayant jamais eu à m’occuper d’une telle créature jusqu’ici, je m’en remettais entièrement à ma patronne !