Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 15 Fév - 20:31
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
La vie entière de Kiara n’était qu’une succession de journées plus remplies les unes que les autres. Il fallait bien l’avouer, l’agenda de Kiara semblait être plein jusqu’à l’été, jusqu’à la date fatidique du mariage. Après le week-end passé ensemble à l’hotel, Kiara et Grigori s’étaient plongés à corps perdu dans l’organisation du mariage, dans l’achat de leur future demeure et dans leurs examens de fin d’année. Le sommeil leur avait beaucoup manqué ces derniers temps et Kiara ne comptait plus les heures passées sans dormir. Depuis une semaine, elle soufflait davantage. Les examens étaient passés, elle était plutôt confiante sur ce qu’elle avait produit et ne doutait pas un seul instant de parvenir à passer en cinquième année ; elle avait travaillé dur tout au long de l’année et avait fourni un travail constant et rigoureux qui lui a permis d’arriver sereine face à sa copie. Les travaux pratiques dans le cadre de la recherche s’étaient également bien déroulés et dans la longue attente des résultats, Kiara n’avait guère eu le temps de prendre du temps pour se reposer. Certains impératifs se devaient d’être réglés rapidement comme les papiers pour leur nouvelle maison ou encore le lieu de mariage. Concernant la maison, Kiara s’était entièrement reposée sur son fiancé, connaissant son niveau d’exigence alors même qu’elle n’avait que faire de l’endroit où ils vivraient à partir du moment où ils étaient ensemble. La demeure qui avait attiré l’attention de Grigori était proche de Londres et possédait un vaste jardin (terrain?), attenant à une magnifique forêt dans laquelle Kiara s’était sentie à l’aise rapidement. Les lieux lui avaient plu et il n’avait fallu qu’une seule visite pour qu’ils se décident ; cela avait été relativement rapide. S’ils avaient longtemps envisagé d’attendre la fin des études de Kiara pour choisir le logement qui leur conviendrait le mieux, la réhabilitation des parents Dimitrov avait bousculé les choses ; Kiara et Grigori, d’un commun accord, avaient décrété qu’il était impossible de vivre ensemble sous le même toit et ils avaient préféré prendre les devants afin que Kiara ne subisse pas quotidiennement les remarques et les regards de ses beaux-parents. Ce fut tout naturellement donc qu’ils signèrent la maison sans même attendre d’être mariés et Kiara avait déjà commencé à penser une nouvelle décoration pour les lieux mais n’avait pas pu si pencher sérieusement pour le moment. Il y avait encore trop de choses à faire.
Si la quête de la maison avait en définitive était assez facile, le lieu du mariage leur avait donné du fil à retordre. Après le week-end à l’hôtel, Grigori avait immédiatement pris contact avec le château irlandais où les parents de Kiara s’étaient mariés et il s’était heurté à un refus de leur part, expliquant qu’ils n’avaient plus aucune disponibilité avant dix-huit mois. Kiara, passant de l’enchantement à la déception, s’était toutefois montrée compréhensive en proposant à son fiancé d’autres lieux mais celui-ci s’était montré plus agressif et avait insisté à de nombreuses reprises en étalant sa fortune et en exigeant d’eux qu’ils leur fournissent une date au prix qu’ils désiraient, même si cela entraînait d’annuler la cérémonie d’autres convives. C’était tout Grigori et l’homme qui s’occupait des réservations dû faire face à son caractère atturé avec une incroyable persévérance pour ne pas céder. Mais la jeune Poufsouffle, à la moralité irréprochable, avait du tenir bon pour ne pas que Grigori mette ses menaces à exécution ; il était hors de question que cela n’arrive, qu’ils soit responsables du malheur d’un autre couple ou d’une autre famille. Ces arguments n’avaient pas semblé suffisants à Grigori qui se fichait bien des autres, leur mariage passant avant tout ceux des autres, mais il avait fini par se résigner face à sa future épouse, qui savait bien comment lui changer les idées. Heureusement pour eux, quelques jours plus tard, la nouvelle était tombée ; une histoire bien triste d’un marié surpris en train de tromper sa future épouse avec sa propre sœur, enfin bon, les détails n’étaient pas tellement intéressants mais ils avaient fini par obtenir une date : le 21 août. Le lendemain de son propre anniversaire.
Franchir ce cap serait probablement difficile et Kiara plongera avec ardeur dans cette nouvelle vie qui l’attendait. La date réservée, il ne restait plus qu’à finaliser les détails et à signer le contrat de location. Laissant Grigori gérer la partie administrative qu’il comprenait bien mieux qu’elle, Kiara n’avait eu qu’à apposer son nom en bas du parchemin pour que le lieu leur soit réservé pour ce fameux week-end d'août. L’homme qui s’occupait des réservations venait de terminer la visite du lieu de réception et Kiara n’avait pas arrêté de sourire, de regarder son fiancé, de sourire, d’admirer la décoration, de sourire, de s’accrocher au bras de Grigori afin de ne pas laisser l’excitation s’emparer d’elle. Cet endroit était magnifique, sublime, c’était un rêve éveillé qu’ils vivaient. Kiara écoutait à peine l’employé. « Le parquet est d’origine... » Les yeux de Kiara se penchèrent vers le sol où ses talons cliquetaient doucement sans que cela ne soit trop énervant. « Les boiseries datent du XVIème et ont été rénovées il y a trois ans désormais... » Elle n’avait que faire des boiseries et autres détails. Elle s’imaginait seulement déambuler dans cette pièce au bras de son fiancé, dans sa belle robe de mariée, le sourire radieux et l’air heureuse. C’était son rêve d’enfant qui se réaliserait bientôt et c’était incroyable de voir à quel point elle apparaissait dissipée durant la visite, tellement émue et surprise de pouvoir finalement se marier ici, après s’être résignée à épouser Grigori en Angleterre. Alors que leur interlocuteur continuait son laïus, Kiara observait les différentes compositions florales disposées près des fenêtres et humait chaque parfum. Cela ne pouvait qu’être trop beau. D’un air distrait, elle écoutait : « Évidemment, la vaisselle est digne des plus grands palaces. Concernant le repas, nous avons une équipe de cuisiniers hautement qualifiés que nous pouvons mettre à votre disposition si vous le désirez. Nous proposons évidemment des dégustations afin de définir ensemble vos goûts et vos envies. Mais certains couples font le choix d’engager eux-même leur personnel, cela ne pose aucune difficulté. » Laissant Grigori décider sur les aspects qui ne l’intéressaient peu, la visite se termina par les jardins.
Le soleil se couchait et la vue sur les falaises et la mer rendait le cadre idyllique. Au bout d’un moment, l’homme s’éclipsa à l’intérieur en leur disant qu’il restait à leur disposition à l’accueil du domaine s’ils avaient d’autres questions. Kiara s’installa sur l’un des bancs disposé face à la mer et la légère brise soulevait doucement ses cheveux. Elle retenait son souffle face à l’immensité du paysage, les falaises qu’elle avait tant aimées observer lorsqu’elle était plus jeune. Cette visite lui rappelait tant de beaux souvenirs. Lorsque Grigori s’assit à côté d’elle, elle posa délicatement sa tête sur son épaule et serra sa main tandis que le silence les englobait doucement. Les yeux rivés sur le couché de soleil, Kiara était si heureuse, tellement heureuse que même les mots paraissaient insuffisants pour exprimer ce qu’elle ressentait. Probablement que son air ébahi parlait de lui-même. D’une voix amusée, elle lui dit : « Cet homme me paraît tout à fait compétent. » Le sourire sur ses lèvres s’intensifia, sachant très bien que Grigori lui reprocherait probablement son attitude distraite durant la visite. Peu importait en réalité. Elle était dans sa bulle, dans leur bulle, celle dans laquelle elle aimait s’enfermer. Tout semblait si parfait.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
La fin d’année scolaire s’était annoncée des plus fatigantes, quelque chose que Grigori n’avait pas forcément anticipé. Que les fins d’années soient studieuses, c’est quelque chose qu’il connaissait et maîtrisait parfaitement – même si pour lui être studieux c’était toute l’année et pas juste lorsque les évaluations arrivaient – sauf que cette année, en plus d’avoir les cours à gérer et tout à apprendre, il avait un mariage à organiser. C’était plus compliqué que ce qu’il avait imaginé, comme un peu tout dans la vie d’ailleurs mais contrairement à la recherche d’une fiancée digne de ce nom qui avait été mouvementée, cela dû au fait que les filles étaient quand même incroyablement chiantes. Là, le problème, ça n’était pas la fiancée, encore que sur certains points, elle pouvait être problématique car n'allant pas dans le sens de Grigori, le problème c’était lui. Lui, il voulait que tout soit parfait, n’était prêt à faire aucune concession sur son mariage et il manquait clairement de temps pour être exigeant sur le moindre détail. Pourtant, il ne souhaitait pas lâcher et comme le temps n’est pas extensible à l’infini, pour être dans les temps sans négliger ses études, il fallait sauter des heures de sommeil et on ne peut pas dire que ça réussissait à Grigori d’avoir des heures de sommeil en moins. Ses entraînements de Quidditchs s’étaient révélés une catastrophe, il voulait faire trop vite et avait manqué plus d’une fois de se prendre un cognard dans la tête, ce qui avait eu tendance à l’irriter encore plus. Quand ça n’était pas le Quidditch, c’était le lieu de mariage qui lui donnait du fil à retordre. Ah ce que ça pouvait être agaçant les gens qui ne cèdent pas rapidement et encore, il était persuadé qu’il aurait eu gain de cause plus rapidement si Kiara n’avait pas décidé de s’emmêler et comme il n’est pas recommandé d’étrangler sa fiancée pour qu’elle ferme sa bouche lorsqu’on essaie de négocier un lieu de réception, il n’avait eu d’autres options que de la fusiller du regard. Est-ce qu’elle avait arrêté de l’ouvrir pour autant, mais pas du tout. Franchement, il aurait mieux fait d’y aller sans elle, il gérait bien mieux quand elle n’était pas dans les parages pour négocier. Par exemple, pour la maison, il s’était débrouillé tout seul comme un grand, se contentant de lui montrer ce qu’il avait choisi, lui faisant faire un petit tour du propriétaire avant de signer, sait on jamais qu’elle n’aimait pas l’endroit et pouf ils avaient signé, simple et efficace, du grand art. Elle n’était pas là pour ramener sa fraise et alors le coup du elle ne voulait pas gâcher le mariage d’autres personnes, non mais sérieusement ? Elle se payait sa tronche ? Les autres ils étaient pas pressés par le temps – et puis même si ça avait été le cas, il s’en tapait – les autres ils n’essayaient potentiellement pas de faire un enfant ensemble ou alors ils se tapaient complètement d’avoir un gosse hors mariage, qu’est ce qu’il en savait lui. Quoi qu’il en soit, il avait détesté Kiara pour ses prises de positions grotesques et il s’était encore plus détesté de voir à quel point elle savait s’y prendre pour le captiver sur autre chose.
Histoire de ne pas trop mettre de l’eau dans le gaz entre les deux futurs époux et éviter que Kiara ne soit furibonde parce qu’il faisait des trucs dans son dos – parce que oui, il était prêt à aller voir les différents couples jusqu’à ce qu’un couple lui cède sa date – le destin les rpgiste, clairement le rpgistes décida de leur filer un coup de mains immenses en leur envoyant une lettre, il y avait eu un désistement, le pourquoi du comment, Grigori ne l’avait pas mémorisé, il s’en fichait, seul le résultat comptait et le résultat indiquait qu’ils avaient le lieu. Grigori dans sa grande humilité ne manqua pas de rappeler à Kiara que s’il n’avait pas été si insistant, ils n’auraient jamais eu la demeure. La date s’imposa d’elle-même, le 21 août. Très bien, ça lui allait, tout lui allait tant qu’ils étaient mariés avant le 31 août. Avant de discuter détails avec Kiara, il fallait remplir tous les papiers, franchement à force, c’est qu’ils devenaient experts. Une fois tous les documents soigneusement lus par Grigori, approuvé par ce dernier et signés par Kiara et lui, ils eurent le droit à une visite des lieux. S’il écoutait attentivement chacune des paroles prononcées, on ne peut pas dire que sa fiancée était des plus studieuses. Elle ralentissait pour regarder des détails, elle venait attraper son fiancé pour marcher deux secondes avant d’avoir de nouveau le regard qui papillonnait de droites à gauches. Vu l’éclat qui brillait dans son regard, elle était ravie d’être là et c’est à lui qu’elle aurait voulu faire croire qu’ils pouvaient se marier ailleurs ? Non mais n’importe quoi. Posant quelques questions au maître des lieux, Grigori gardait un œil sur Kiara qui ne suivait rien, voilà que maintenant elle reniflait les fleurs et alors en prime, elle était totalement hermétique aux regards qu’il pouvait poser sur elle. Lorsqu’il fut fait mention des mets proposés, Grigori préféra botter en touche pour le moment. Autant pour savoir combien de couchages étaient disponibles dans les environs, il pouvait se débrouiller sans Kiara, il pouvait sans problèmes estimer – même sans avoir eu la liste en amont – le nombre de convives à la louche et donc discuter nombre de tables et dispositions, autant pour le menu, il préférait voir ça avec elle et il est évident qu’elle n’était pas disposée à discuter de ça pour le moment. Elle était sur son petit nuage et même s’il voulait que tout aille vite pour boucler, il devait l’accepter.
Lorsque la visite se termina et qu’il eut fait un signe de tête à la personne pour lui indiquer que c’était entendu, s’il avait besoin, il viendrait le voir, Grigori rejoignit Kiara. Elle s’était installée face à la mer et semblait regarder l’horizon. Il s’installa à ses côtés pour faire de même, la laissant poser sa tête sur son épaule. Une brève seconde, il observa cette main qui s’emparait de la sienne, un sourire naissant sur son visage en constatant, ce qui était pourtant évident, elle avait toujours sa bague. Le silence n’était pas pesant, il faisait même du bien, ils étaient posés et pouvaient prendre le temps de souffler avant qu’il ne faille recommencer à courir partout pour boucler tout ce qui pouvait être bouclé en ces lieux. Lorsqu’elle évoqua le fait que l’homme était parfaitement compétent, Grigori eut un léger rire moqueur « Parce que tu t’en es rendue compte alors que tu n’écoutais rien ? Tu ne pouvais pas faire un petit effort d’attention ? » Oh il savait que ça ne servait à rien ce qu’il était en train de dire, il ne pouvait pas la forcer à écouter et elle aurait toujours quelque chose à lui répliquer. « Est-ce que tu es disposée à discuter organisation ? Il faut qu’on se mette d’accord sur le repas et sur le nombre de convives. Il est évident qu’on ne fera pas repartir les gens dans la nuit, surtout s’ils ont trop bu durant la soirée » Si Grigori n’était pas un grand amateur d’alcool, détestant qu’une simple boisson puisse faire perdre le contrôle, il savait que bon nombre de gens n’étaient pas comme lui et il fallait anticiper le fait qu’ils ne pourraient pas transplaner. « Il faudrait qu’on aille goûter les mets qu’ils proposent pour savoir si ça nous convient où si on fait appel à d’autres personnes. » et il voulait aussi qu’elle lui fasse visiter un peu mieux cet endroit ou plutôt les alentours afin qu’il en sache un peu plus sur son enfance mais chaque chose en son temps.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Lun 20 Fév - 9:56
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
Être en Irlande après cette fin d’année très compliqué rendait Kiara heureuse. Encore plus maintenant que la raison principale de ce voyage était la visite de l’endroit où elle dirait bientôt oui à son fiancé. C’était un rêve éveillé qu’ils vivaient à deux et d’autant plus maintenant qu’ils avaient obtenu le lieu. Enfin que Grigori ait obtenu le lieu. Il fallait bien l’avouer, il avait été des plus tenaces pour réussir à convaincre le propriétaire du domaine mais celui-ci ne s’était pas laissé influencé, ni par les mots de Grigori et les arguments bien affûtés qu’il lui avait tenus, ni par les bourses pleines de gallions que Grigori avait posées sur la table. L’homme était intègre, Kiara respectait cela, pas franchement enthousiaste à l’idée de gâcher les noces d’autres sorciers pour son simple bon plaisir (enfin pas si intègre que cela, Kiara se souvenait précisément qu’il leur avait annoncé qu’ils étaient troisième sur la liste d’attente et étrangement, c’était eux qu’il avait rappelé, sans doute que l’appât des arrhes généreusement promis par Grigori avait tout de même fait son petit bonhomme de chemin dans la tête du propriétaire). Donc, après l’annonce du désistement, cela avait été un soulagement d’entendre qu’ils pourraient se marier ici et en plus de cela, que la date malheureuse était absolument dans le timing qu’ils espéraient. Fin août c’était parfait afin de leur laisser le maximum de temps possible pour que le mariage soit à leur image.
Pour le moment, rien n’était véritablement prêt. Les invitations n’étaient pas finalisées -sans le lieu ni la date, comment auraient-ils pu les envoyer ?-, le traiteur n’était pas réservé, la décoration souhaitée à peine débutée. Kiara avait par contre commencé les essayages pour sa robe de mariée mais rien de concluant pour le moment même si le fait d’être dans une robe blanche l’avait faite pleurer, sensible comme elle était. Pour autant, Kiara n’était pas inquiète. Le temps leur manquait, certes. Mais elle était désormais exemptée de toutes révisions, de longues lectures à la bibliothèque pour ses examens et son planning estival était vide afin de lui permettre de penser à tous les détails auxquels elle n’avait pas encore songé. Elle comptait également sur l’avis, l’aval et l’aide de Grigori pour l’accompagner dans tous les préparatifs, même si son nouvel emploi au Ministère lui prendrait probablement le plus clair de son temps ; mais connaissant Grigri, il allait tout de même vouloir gérer les trois quarts des choses afin de s’assurer que tout était à son goût. Qu’il s’investisse autant dans le mariage, Kiara n’y était pas contre ; elle savait aussi fort bien qu’ils étaient loin d’avoir les mêmes exigences en termes de cérémonie et de réception. Kiara aurait préféré un mariage intimiste, entourée uniquement de leurs proches et de leurs amis tandis que Grigori souhaitait probablement inviter toute la haute société londonienne, ce qui déplaisait plutôt à Kiara, pas forcément ravie d’être au milieu de Mangemorts pour ses épousailles. Voilà pourquoi ils avaient peut-être tant repoussé le moment de dresser leur liste d’invités afin d’éviter une dispute à ce sujet. Kiara avait fait l’autruche, clairement. Il y avait des personnes sur sa liste… Grigori allait faire des bonds, c’était certain. Mais pour le moment, l’heure n’était pas à la morosité puisqu’un sourire béat ne cessait d’apparaître et de disparaître sur son visage à chaque fois qu’elle voyait quelque chose dans le lieu de réception qui lui plaisait : les tableaux accrochés au mur, les bougies, les fleurs, la disposition de la salle. Chaque détail semblait important mais Kiara se recentrait sur l’essentiel, elle ne pensait qu’à Grigori et elle, ainsi qu’à l’excitation que cela lui procurait de bientôt déambuler dans cette salle dans sa belle robe de mariée. Initialement, elle avait prévu d’être studieuse et attentive lors de la visite, elle avait apporté avec elle son carnet et avait griffonné au début quelques notes sur les propos de leur hôte avant de se laisser submerger par ses émotions et par son cœur qui battait bien plus vite que la moyenne ; Kiara était faite ainsi, elle s’émerveillait d’un rien.
Cette côte irlandaise lui rappelait tant de beaux souvenirs et même si Kiara n’avait pas assisté au mariage de ses parents en personne, elle avait regardé les clichés magiques de cette journée un nombre incalculable de fois et bien qu’il y ait eu quelques notables améliorations, le lieu avait gardé son âme, sa beauté et son caractère féerique. Elle était ravie d’être là, ravie d’être avec Grigori qui ne manquerait certainement pas à un moment donné de la journée de lui rappeler à quel point il avait bien fait d’insister mais Kiara ne saurait lui répondre autrement que par une phrase toute faite du style Je suis tellement heureuse. C’était certain, il était dans le vrai ; elle aurait regretté de ne pas se marier ici. C’était son rêve depuis qu’elle était gamine. Même sa mère avait été émue lorsqu’elle lui avait annoncé qu’ils cherchaient à avoir ce même lieu pour leur mariage après que Papa Macmillan ait défoncé Kiara pour l’avancement du mariage bien entendu mais chut. Face à la mer, elle observait les vagues s’écraser avec force contre les falaises environnantes tandis que le soleil déclinait doucement mais sûrement, teintant le ciel bleu de couleurs rougeâtres et orangés ; tout cela rappelait à Kiara combien elle aimait vivre auprès de la mer. Et elle se promit en elle-même de revenir ici plus souvent. Ces dernières années, leurs retours en Irlande s’étaient faits de plus en plus rares, probablement à cause de leurs vies en Angleterre qu’ils menaient à cent à l’heure mais pour autant, Kiara n’avait jamais oublié son pays natal -à bien des égards, bien plus accueillant que celui de Grigori-. Lorsque Kiara vanta les mérites de l’employé, Grigori eut un rire moqueur, ce qui fit sourire Kiara, qui ne culpabilisait absolument pas. « Écouter ? Pour quoi faire ? Je suis certaine que tu as tout bien enregistré et que tu sauras me faire un retour des plus détaillés. » Elle ajouta néanmoins : « J’ai écouté à chaque fois que c’était intéressant, promis. » Elle redressa la tête et embrassa sa joue tendrement, comme pour se faire pardonner alors qu’il n’y avait rien à pardonner. « Je suis si contente d’être là, c’était difficile de tenir en place. » Il fallait l’avouer, ce n’était pas dans ces habitudes d’être si distraite, Grigori devait bien se rendre compte que les aspects émotionnels de cette visite avaient empêché Kiara d’être totalement attentive.
Lorsque Grigori lui demanda si elle était prête à poursuivre la discussion sur l’organisation du mariage, Kiara hocha la tête tout en sachant qu’il s’agirait probablement d’une corvée. « Oui et puis transplaner d’une île à une autre… cela reste dangereux. Il faudrait peut-être voir avec le Ministère pour organiser des retours par Porteloin pour ceux qui souhaitent vraiment dormir chez eux. C’est une question qu’il faudrait peut-être poser lorsqu’on enverra les invitations. » Le nombre de convives… La discussion fatidique approchait. Kiara respira doucement, tout allait bien se passer. Il reparla du repas et Kiara acquieça. « Je suis d’accord. Il est presque l’heure d’aller manger et leur restaurant est déjà ouvert. Peut-être qu’on devrait aller essayer avant de se décider. Si ce n’est pas à la hauteur de nos exigences, peut-être que l’on pourrait faire appel à ce cuisinier qui travaille au restaurant du Chemin de Traverse. » Kiara n’avait pas besoin de préciser où surtout parce que la rpgiste avait la flemme d’inventer un nom, il s’agissait évidemment du restaurant qu’ils fréquentaient régulièrement, celui où il l’avait emmené pour la première fois il y avait bien deux ans de cela maintenant. C’était devenu un peu leur repère lorsqu’ils voulaient sortir sans se prendre la tête. « Je ne sais pas du tout s’il fait ce genre de chose. Mais laissons d’abord une chance à ce restaurant, vu le standing, cela doit être délicieux également. » La discussion terminée, le regard de Kiara se perdit sur l’horizon où le soleil déclinait de plus en plus et il ne fallut que quelques minutes supplémentaires pour qu’ils soient plongés dans le noir le plus complet. Pourtant, le jardin rayonnait de milles couleurs et milles lumières, aménagé de sorte que chacun puisse s’y promener, même la nuit. Elle entraîna Grigori au travers de celui-ci avant de se diriger vers le restaurant. Sur le chemin, elle demanda : « Ma maison n’est pas très loin, on pourrait aller la voir après le repas si tu veux. » Ma maison. C’était étrange de parler ainsi. Sa maison n’était plus celle-ci. Ce n’était plus non plus la demeure des Macmillan. C’était le manoir dans lequel elle vivait depuis peu avec Grigori. Mais tout cela était encore nouveau pour qu’elle s’en rende compte.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Comme il l’avait si bien supposé, à croire qu’il connaissait sa future épouse, la critique sur le fait qu’elle n’avait pas été des plus studieuses lui passa au-dessus. Pourquoi écouter lorsqu’on a un copain qui écoute parfaitement et qui peut retranscrire toutes les informations ? Le pire, c’est que même si c’était un peu léger comme réponse, elle avait tout à fait raison, il pourrait lui faire un retour des plus détaillés. Il se contenta donc d’un léger soupir parce qu’il n’avait aucun argument à lui opposer. Et même lorsqu’il avait quelque chose à redire, à savoir à quel moment elle pouvait dire qu’elle avait écouté quand c’était intéressant alors qu’elle avait passé son temps à regarder ailleurs, il ne pu rien dire puisqu’elle lui fit un bisou. Que répondre à cela, elle était juste mignonne et excitée comme un bébé dragon, ça se ressentait énormément. Ils avaient une façon différente de gérer leurs émotions. Un sourire naquit sur son visage en entendant Kiara dire qu’elle était contente d’être là, ça, il s’en était rendu compte tout seul, de même que le fait de ne pas tenir en place « Il vaut peut-être mieux que tu ne tiennes pas en place aujourd’hui plutôt que le jour de notre mariage. » Mais il se doutait que ce jour, ils seraient tous les deux un peu plus stressés qu’aujourd’hui, souhaitant que tout se déroule sans accroc, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir hâte, ce serait un bon stress et la récompense était clairement attendue.
Pour avoir un mariage, il fallait qu’ils se remettent sur l’organisation et puisqu’ils étaient sur les lieux de leur mariage, Grigori trouvait que le mieux c’était d’évoquer les couchages. D’après lui, ce serait ce qui indiquerait le nombre de convives mais Kiara avait une autre façon de voir les choses, elle souhaitait utiliser des Portoloins. Il est vrai que ça pouvait augmenter le nombre de convives et pour les personnes n’ayant pas envie de rester dormir dans un endroit qui n’était pas le leur, ce serait pratique. « Je peux me débrouiller avec le ministre de la magie Russe pour obtenir des Portoloins. » Alors oui, il aurait pu aller au ministère de la Magie Britannique mais ce serait quand même une sacré perte de temps alors qu’il pouvait directement aller demander à son oncle, il en profiterait pour l’inviter et s’étranglerait probablement en invitant aussi Andreï mais ce n’est pas vraiment comme s’il pouvait exclure son cousin de son mariage, ça ne se faisait pas tellement et ce quand bien même il ne pouvait pas le piffrer. De cette discussion, il y en avait une autre qui coulait de source, le nombre de convives. Mais cette question fut laissée en suspens, pour le moment, non pas que Grigori ne souhaitait pas aborder ce sujet, de même que la liste, sachant pertinemment qu’elle avait déjà sa liste en tête mais autant le faire quand ils seraient assis, ça c’était bon, avec une table, moins bon, elle avait son carnet qu’il pourrait lui emprunter, ainsi que sa plume, pour noter la liste, faire les suppositions de qui rentrerait avec un portoloin et qui il faudrait faire dormir ici.
Afin d’avoir une table, ils pouvaient se diriger vers le restaurant, ça leur permettrait de se faire une idée sur la qualité de la nourriture et ils pourraient voir si ça leur plaisait suffisamment pour qu’ils les embauchent pour la soirée. Sinon, Kiara avait une bonne idée, ils connaissaient un restaurateur très sur le Chemin de Traverse, ils allaient régulièrement manger là-bas, ayant d’ailleurs fait le tour de la carte plusieurs fois mais ça c’est un détail. Alors qu’il était prêt à acquiescer, Kiara partait dans un délire comme quoi elle ne savait pas s’il faisait ce genre de choses, il la regarda blasé « Kiara, tu sais que je vais mettre de l’argent sur la table ? Habituellement les gens se laissent assez facilement convaincre. » Il poussa un soupir « Juste cette fois, j’irais sans toi pour éviter qu’ils se servent de ta sympathie pour dire non ça ne se fait pas. » En prime, elle connaissait déjà les mets proposés, pas besoin de vouloir tout lui faire gouter, si le restaurant où ils mangeaient ce soir ne leur convenait pas, ce serait l’autre et Grigori se débrouillerait comme un grand pour récupérer leur restaurateur pendant que Kiara s’occuperait d’autres choses, ce n’est pas comme s’ils avaient bien avancés, se séparer pourrait leur faire gagner du temps. Néanmoins, il est vrai qu’ils pouvaient laisser une chance au restaurant.
Dans la nuit qui s’était installée, signe qu’il était tard, le sorcier suivait sa fiancée dans le jardin, l’observant avec attention, s’amusant de la voir si enjouée. Il s’arrêta de marcher lorsqu’elle parla de sa maison, qu’il veuille la voir c’était une affaire entendue, plus il en savait sur Kiara et mieux il se portait, en revanche, ce qui l’avait fait s’arrêter, ça n’était pas qu’elle veuille visiter la maison de son enfance mais sa maison. « Tu sais si elle est encore occupée ? » Question stupide, il aurait tout le loisir de voir cela tout à l’heure, mais puisqu’elle parlait de cette demeure en disant ma maison, il avait très envie de lui faire le coup et que ça soit vraiment sa maison, au même titre que « Tu sais que maintenant ta maison c’est l’endroit où tu vis avec moi ? » Bon d’accord, pour le moment, leur maison était un peu vide, il faut dire qu’ils avaient un mariage à préparer, difficile de se mettre à parler déco, ils n’avaient pas vraiment le temps. Mais ça viendrait, après l’été, quand ils seraient mariés et qu’elle passerait les week-ends à la maison, il n’avait pas de doutes qu’elle trouverait le moyen de faire des achats par-ci par-là pour rendre cette maison un peu plus vivante. Il mit quelques secondes encore à l’arrêt, observant le jardin, prenant le temps de le faire maintenant qu’ils n’avaient pas à suivre le propriétaire des lieux, son regard revint se poser sur Kiara qu’il regarda, sans bouger. Cette fille, qui avait des étoiles dans les yeux depuis qu’ils étaient arrivés, allait devenir sa femme. Dans quelques mois, lorsqu’ils seraient de nouveau ici, il pourrait la présenter à tout le monde en tant que son épouse. Cette pensée lui donna le sourire et il la rejoignit rapidement pour lui glisser « J’adore cet endroit au fait, très bonne idée de lieu Macmillan » S’il était sympa en plein jour, lui de son côté le préférait carrément la nuit, tant mieux parce que le mariage durerait jusqu’à la nuit facile. « On dormira ici le soir de notre mariage, tu es d’accord ? On prend pas le risque de transplaner, ni de prendre un Portoloin, si ? » Même si en effet, il pourrait les faire transplaner parce qu’il y avait peu de chance qu’il boive beaucoup mon cul, il va fêter ça avec tout le monde et trinquer à tout bout de champs mais il supposait que ça finirait très tard et qu’il ne serait pas des plus en forme pour les ramener chez eux. « On peut aussi faire un stock de poudre de cheminettes. » Il hésita quelques secondes « Il y en a un bon paquet chez mes parents, tu crois qu’ils me le prêteraient ? » Il s’arrêta, grimaça en se souvenant que Kiara et ses parents, ça n’était pas l’amour fou « Je devrais peut être trouver un fournisseur plutôt. » Non parce qu’elle était capable de dire non parce que ça venait des Dimitrov, une chance que parfois, elle se laisse convaincre sans râler, sans ça la maison aurait été beaucoup moins grande parce que Grigori avait beau être rentier depuis quelques années maintenant – depuis que les parents sont à Azkaban, il a assuré le petiot – la maison était quand même assez conséquente.
Une fois dans le restaurant, après avoir roulé des yeux lorsqu’un type avait tiré sa chaise à Kiara, quelle mièvrerie, ça va, Kiara savait encore tirer une chaise toute seule et puis sinon la magie, c’est bien aussi, il s’installa aussi. En discutant quelques instants avec le serveur, puis avec le gérant des lieux, Grigori expliqua dans les grandes lignes, qu’ils allaient se marier, essayant de ne pas massacrer du regard le type qui les regardait Kiara et lui comme si c’était une blague. Ça c’était parce que Kiara avait les mains sous la table, il fallait qu’il voie sa bague sinon il ne les croirait jamais. Il finit par dire que c’était une bonne chose, oulah c’était rare d’avoir une phrase positive, de savoir ce que l’on veut aussi jeune et de tomber sur la bonne personne du premier coup, ça permettait de rester encore plus longtemps ensemble, c’est sûr que c’est une vérité. Il leur proposa, de faire goûter les vins de sa cave pour qu’ils se décident pour le mariage. En attendant que le type revienne avec la carte des vins, parce que oui, même si ça n’était pas sa passion dans la vie, il allait bien falloir s’y coller et goûter ce qu’il y avait, il demanda à Kiara « Tu peux me passer ton carnet, tu sais celui où tu étais censée noter plein de choses pendant la visite ? » Il lui adressa un sourire moqueur avant de reconnaître « Tu as bien fait de l’emmener, je vais pouvoir noter les vins qui nous plaisent. » Parce que non, il ne voulait même pas retenir. Une fois le carnet en sa possession, il en profita pour noter le nombre de couchages que le lieu possédait dans la propriété, l’entourant d’un cercle et il nota un autre nombre pour les couchages alentours « On peut faire dormir ici ce nombre de personnes. Tu as ta liste sur toi pour qu’on voit combien de personnes on a en tout et ce qu’on peut faire ? » Forcément que oui elle l’avait, elle était organisée, elle devait se douter qu’ils en parleraient aujourd’hui. Pour montrer l’exemple, il sortit la sienne d’une petite pochette, parfaitement pliée et soigneusement rangée, avant de la tendre à Kiara, histoire qu’elle y jette un coup d’œil et qu’elle barre les noms qu’elle avait dans la sienne.
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Kiara Dimitrova
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Kiara n’était pas surprise pour un sou de la réaction de son fiancé, tout comme il ne semblait guère choqué par la sienne. Pourtant, d’habitude, Kiara avait à cœur de paraître aussi studieuse qu’elle l’était véritablement mais il fallait bien avouer que les circonstances étaient telles qu’elle s’était laissée submergée par ses émotions et qu’elle n’était plus vraiment la jeune femme qu’elle était d’habitude : raisonnée et raisonnable. Les perspectives du mariage prenaient désormais tout leur sens ; si Kiara avait eu beaucoup de mal à se faire à l’idée qu’elle serait l’épouse de Grigori dans deux mois suite aux idées fermées de son beau-père, elle s’investissait désormais pleinement dans les préparatifs et se projetait enfin, oubliant à quel point le patriarche Dimitrov était détestable. Kiara se focalisait sur Grigori et sur lui seul, convaincue désormais qu’elle se mariait avec lui et que le reste ne devait avoir aucune importance. Évidemment, une petite voix dans sa tête lui intimait de se méfier mais Kiara tentait vainement de ne pas l’écouter sinon ses pensées tournaient en boucle dans sa tête et ne semblaient plus vouloir s’arrêter. Occulter tout cela semblait plus aisé en définitive. Elle préférait désormais penser au présent. Assise sur le banc, face à la mer, le sentiment de quiétude qui l’envahissait était des plus reposant après le tumulte des semaines passées et cela leur faisait du bien, à tous les deux d’ailleurs, d’avoir un moment de répit. La vie à Londres n’était pas toujours des plus faciles et Kiara se demandait souvent pourquoi tout lui semblait plus simple lorsqu’elle était sur sa terre natale. Peut-être parce qu’elle s’y sentait à son aise et qu’elle avait grandi ici, qu’elle était née ici et qu’elle avait construit sa personnalité dans ces contrées, ces plaines vertes où il y avait des collines à perte de vue. L’excitation qu’elle ressentait était légitime ; retrouver son pays et préparer son mariage, qui d’autres auraient pu tenir en place ? Grigori semblait aisément comprendre son attitude et ne la blâma pas, préférant se moquer légèrement d’elle : « Je n’ose pas songer au mariage Grigori, je vais être dans un état. » Le stress, l’angoisse, la peur, l’inquiétude, le bonheur. Tout se mélangerait et elle le savait. Kiara n’aurait aucune crainte si elle se mariait uniquement en présence de son fiancé ; ce qui l’angoissait, c’était les autres, les invités, la famille de son fiancé. Elle le savait, elle serait épiée, regardée et chacun tenterait de déceler le moindre faux pas, la moindre de ses maladresses ; tous les regards seront dirigés vers elle et c’était une chose qu’elle craignait. « Il faudra que tu m’aides. » Grigori avait davantage de sang-froid qu’elle et il savait comment s’y prendre avec sa famille ; autant les Macmillan ne seront peut-être pas aussi exaltés qu’ils auraient pu l’être, autant Kiara ne craignait rien venant d’eux, comprenant aisément qu’ils sauraient faire le maximum pour que Kiara vive cette journée sans le moindre accroc. Elle attendait beaucoup de son fiancé en réalité : qu’il ne la laisse pas seule trop longtemps, qu’il lui prenne le bras ou la main, qu’il lui montre quelques marques d’affection durant la cérémonie tout en ne sachant pas s’il en serait capable. Quand ils étaient seuls, évidemment qu’elle pouvait s’autoriser à cela, mais face aux Dimitrov… Kiara espérait simplement qu’il saurait la rassurer afin qu’elle ne passe pas la journée à se demander si son fiance l’aimait toujours. Des angoisses légitimes pour une jeune femme bien inquiète de la tournure que pourrait prendre la journée alors que seront mêlés Mangemorts, membres de l’Ordre du Phénix et personnes lambdas.
Mais pour le moment, avant de penser à comment le mariage se déroulerait, il fallait d’abord penser à l’organisation. Le nombre de convives dépendaient largement du nombre de couchages selon Grigori mais les deux fiancés ne manquèrent pas d’évoquer les différentes possibilités qui s’offraient à eux : transplanage et Portoloins. Kiara se demandait si la plupart des invités comptait dormir sur place, elle n’en savait rien des us et coutumes des gens lors d’un mariage. Le fait que cela soit dans un autre pays obligerait probablement un certain nombre d’invités à demeurer sur place pour garantir la sécurité de leur retour, cela semblait logique. « C’est noté. Si tu trouves cela plus simple. » se contenta-t-elle de dire lorsque Grigori évoqua l’idée de demander l’appui de son oncle pour les Portoloins, ne comprenant pas bien pourquoi il ne demandait pas directement au Ministère britannique mais Kiara ayant appris à choisir ses combats, décida de ne pas poser davantage de questions. Une fois cette question réglée, passant à celle du repas, Kiara eut une idée. Ce n’était peut-être pas l’idée du siècle mais celle-ci lui était passée par la tête et elle en fit par à son fiancé ; faire intervenir le restaurateur qu’ils adoraient tout deux serait parfait, même si Kiara se demandait si c’était pratique d’un point de vue logistique mais aussi si cela était dans les habitudes de celui-ci de faire traiteur. Elle n’en savait rien. Grigori expliqua à sa fiancée que si c’était ce qu’elle souhaitait, l’argent réglerait le problème et Kiara sourit d’un air désabusé : « Tu crois toujours que l’argent résout tout, n’est-ce pas ? » Pourtant, il aurait pu la payer un million de gallions au début de leur relation qu’elle ne l’aurait jamais épousé pour autant, tout comme l’argent n’avait pas pu résoudre le problème du lieu de mariage et il avait fallu un désistement pour que cela compte. « Parce que tu penses que je ne peux pas être convaincante quand je veux vraiment quelque chose ? » Cette fois, c’était un sourire qui s’installait sur son visage ; elle ne gagnait pas à chaque fois mais elle estimait se défendre plutôt bien à ce petit jeu, surtout face à un Grigori très entêté. « On décidera de tout ça après avoir goûté ce qu’ils font ici. » conclut-elle avant de se lever quelques instants après.
Alors qu’ils déambulaient dans le jardin, Kiara profitait de bon cœur de chaque instant, les yeux ébahis et émerveillée par ce que la nature avait à leur offrir. Les architectes-paysagers de la propriété devaient être particulièrement doués car le spectacle qu’ils leur offraient faisait briller les prunelles de la jeune Poufsouffle. Le long du chemin, elle proposa à Grigori d’aller visiter sa maison d’enfance et de voir le lieu où elle avait grandi. « Non, elle n’est pas occupée, c’est devenue notre maison de vacances. Mes parents s’y rendent parfois. On avait aussi l’habitude d’y aller à chaque été avec Sélénya et Caelum. On a un peu perdu cette tradition avec nos vies actuelles qui se construisent mais c’est toujours un véritable plaisir d’y retourner. » Alors qu’elle pensait la discussion close, Grigori lui fit une remarque qui apparaissait légitime ; cela n’était plus sa maison désormais. Ils s’arrêtèrent et Kiara se tourna vers son fiancé avant de l’enlacer tendrement : « Auriez-vous peur que je m’échappe Monsieur Dimitrov ? » Elle se grandit un peu pour déposer ses lèvres contre les siennes et ils échangèrent un baiser avant que Kiara n’enchaîne : « Et notre nouvelle maison me plaît vraiment beaucoup, elle aussi. Elle sera parfaite quand tout l’aménagement sera terminé. » Kiara avait commencé à prospecter quelques magasins mais pour le moment, tout restait minimaliste et ce n’était pas vraiment au goût de la jeune femme qui avait bien l’intention de rendre la demeure chaleureuse et accueillante. Il fallait aussi préparer l’arrivée de leurs futurs enfants. Évidemment pour le moment -dans l’esprit de Kiara bien entendu- chut cela n’était pas d’actualité mais l’année s’écoulerait vite et elle le savait mieux que quiconque, le temps passait à une vitesse folle. Reprenant leur chemin, Kiara continuait de s’arrêter à chaque plante ou chaque lumière qu’elle trouvait jolie, rendant les quelques mètres qui les séparaient de la réception bien longs mais elle ne s’en formalisait pas, Grigori d’ailleurs non plus puisqu’il lui demandait pas de se presser. Il adorait l’endroit lui aussi. Un sourire éclatant s’installa sur les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle lui attrapait la main pour la serrer fortement. « Je suis heureuse que cela te plaise. C’est… J’ai toujours voulu me marier ici. » Elle était presque émue de prononcer ces mots, c’était comme un rêve qui se réalisait en somme. Ils reprirent leur chemin et Grigori demanda s’ils comptaient dormir ici le soir du mariage : « Cela me paraissait évident oui. » L’hôte leur avait également montré la suite nuptiale et Kiara avait du réfréner la brusque envie de s’étaler dans l’immensité du lit de la chambre. « Je préfère rester sur place, c’est plus simple aussi pour le lendemain. Je veux que personne ne prenne le moindre risque, y compris nous. » C’était aussi la raison pour laquelle elle avait proposé les Portoloin pour les convives éméchés qui ne seraient pas en mesure de transplaner. Cela lui semblait plus sûr. « Faudrait surtout demander à la réception si leur réseau de cheminette est accordé avec la Grande-Bretagne. Je pense que oui mais il vaut mieux s’en assurer. » Et pour le reste… « Quant à tes parents, je te laisse gérer. » Oui, clairement, Kiara se dédouanait entièrement de cela, n’ayant aucunement envie d’y être mêlée. C’était incroyable quand même de se dire qu’elle craignait même de leur demander de leur prêter de la poudre de cheminette.
Une fois dans le restaurant, Kiara gratifia le serveur d’un chaleureux sourire lorsqu’il l’aida à s’installer, elle commença à observer la carte des mets. Grigori -comme à son habitude- prit les choses en main en prenant soin d'évoquer d'abord avec le serveur, puis au gérant, ce qu’ils désiraient. L’homme les félicita pour leur future union et le cœur de Kiara s’emballa brusquement, n’ayant pas l’habitude de ce genre de propos. Ainsi, lorsqu’ils étaient loin de l’influence de leurs familles respectives, Kiara et Grigori semblaient être un couple tout à fait ordinaire et cela plut à Kiara de le découvrir. La dégustation des vins, une perspective alléchante même si Kiara savait qu’elle n’était clairement pas la personne la plus apte à choisir ce genre de choses ; elle était même plutôt nulle. Peu importe, il fallait tout de même essayer. Alors qu’elle continuait de parcourir le menu, Grigori lui demanda son carnet. « Ne te moque pas de mon carnet s’il-te-plaît, il est effectivement très utile. » Elle le sortit de son sac à main. Celui-ci était à l’image de Kiara, organisé. Il y avait plusieurs parties délimitées proprement à l’aide d’intercalaires et toute chose était à sa place. Sur la première page, on pouvait y lire la date de la cérémonie ainsi que leurs deux prénoms. Elle ouvrit le troisième intercalaire intitulé « Lieu de réception » et y ajouta avec un certain plaisir l’adresse du domaine. Allant au dernier intercalaire annoté « Questions diverses » : Kiara ajouta : Poudre de cheminette, réseau de cheminée et portoloins afin de pouvoir y réfléchir sérieusement plus tard. Elle ouvrit ensuite la page au niveau de l’intercalaire jaune annoté « Menu du mariage » ; la page demeurait encore vierge de toutes propositions et elle tendit le carnet et sa plume à son fiancé. Grigori revint néanmoins en arrière sur l’intercalaire du lieu en écrivant le nombre de couchage possible dans le domaine. Lorsqu’il lui demanda sa liste d’invités, Kiara avala durement sa salive. Ils y étaient. Le fait qu’ils soient au milieu d’un restaurant les empêcheraient peut-être de partir dans une violente dispute. C’était peut-être pas plus mal. Grigori lui tendit sa propre liste que Kiara attrapa, légèrement tremblante. « Intercalaire numéro 2. » se contenta-t-elle de dire avant d’ouvrir la liste de Grigori. Elle parcourut celle-ci, longue comme six pieds de longs et dont elle ne connaissait à peine un quart des convives. La famille Dimtrov évidemment, Helios et Euron Carrow, Tristan. Pour les autres noms… Mais ce n’était pas le plus important. Quant à sa liste à elle, cela ne serait pas du goût de Grigori et elle le savait. Elle avait tout d’abord énuméré son cercle familial : ses grands-parents, ses parents, Sélénya et Théo, Caelum ainsi que certains cousins qu’elle fréquentait toujours. Quant aux amis… Balthazar et Erin arrivaient en première position, tout comme Evan ou encore Aodhan. Et Maëlle Rosier, bien sûr. Grigori allait criser et Kiara faisait mine d’être particulièrement concentrée sur la liste de son fiancé afin de ne pas regarder sa réaction qu’elle craignait plus que tout le reste. « Tu pourrais m’expliquer le lien que tu as avec certaines de ces personnes ? Il y en a dont je n’ai jamais entendu parler. » Sa voix était légèrement chevrotante, comme lorsqu’elle était mal à l’aise. Elle sentait même le rouge lui venir aux joues. Par Merlin, que c’était difficile...
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
C'était bien la première fois que Grigori voyait Kiara dans cet état. Il la connaissait heureuse, énervée, triste, il ne l'avait jamais vu comme aujourd'hui, excitée et dissipée. Il savait très bien pourquoi et ce constat l'amusait franchement, c'est pourquoi il vint la taquiner en faisant remarquer qu'il valait mieux qu'elle soit ailleurs aujourd'hui que le jour de leur mariage. La mention de ce mot la fit réagir, il pencha la tête en la regardant, ne parvenant pas bien à savoir à quel état elle faisait référence. Elle serait parfaite, il n'avait aucun doute là-dessus, un brin stressé mais ça c'était tout à fait normal, lui aussi serait stressé à l'idée que tout ne soit pas parfait comme dans son esprit. Il eut un froncement de sourcils en l'entendant dire qu'il devait l'aider. L'espace d'un instant il songea qu'elle voulait parler de l'organisation du mariage, bien sûr qu'il l'aidait. Elle ne s'était pas rendue compte que c'est déjà ce qu'il faisait ? Puis en la regardant dans les yeux, il sut exactement ce qu'elle évoquait « Tu peux compter sur moi. » Il ferait son maximum pour être à la hauteur de ses attentes, sachant très bien qu'elle ne fabulait pas et qu'elle serait effectivement scrutée avec attention, presque trop. Cela n'inquiétait pas spécialement Grigori, bien que ce ne soit pas forcément le monde dans lequel Kiara avait évolué dans son enfance ou tout du moins beaucoup moins que Grigori, elle s'en sortait très bien et les regards des gens sur elle seraient à coup sûr impressionnés et admiratifs de ce petit bout de femme. Le seul point qui la faisait vraiment douter c'était les parents du jeune homme, il ne pouvait pas la blâmer de vouloir leur plaire, il faisait la même chose, il tenta de la rassurer à ce sujet, pas sûr que ça fonctionne mais c'est l'intention qui compte « Ils sont ravis que l'on se marie avant la fin de l'été. Ne t'en fais pas, ils seront plus regardants sur la qualité de la réception que sur nous. » Et à ce sujet, il savait qu'ils allaient gérer, après tout c'était de leur mariage qu'il s'agissait s'ils ne s'investissaient pas à fond, personne ne le ferait à leur place et pour Grigori ça n'était pas plus mal, déjà que partager l'organisation avec Kiara c'était pas forcément évident, il avait beau apprécier sa fiancée, il était pointilleux, le savait et c'était un travail sur lui-même que de ne pas vouloir tout gérer tout seul.
A l'évocation du retour chez soi des différents sorciers s'ils ne voulaient pas dormir ici - autrement dit s'ils étaient chiants - Kiara voulait des portoloins, logique, par contre la où elle pensait demander au ministère de la magie britannique, Grigori freinait des quatre fers, préférant de loin demander à son oncle. La seule chose qu'il demanderait au ministre, c'était de lui céder son poste, dans quelques années, autant ne rien lui devoir avant cette date. Il préférait être redevable envers un membre de sa famille qui n'avait aucun intérêt à lui mettre des bâtons dans les roues, bien au contraire, il voudrait sûrement l'aider à monter rapidement. Les retours chez soi pour les enquiquineurs de première, c'était réglé, ils pouvaient se charger du repas ou plutôt de la personne qui se chargerait de confectionner le menu et une nouvelle fois Kiara évoquait la possibilité que ça leur soit refusé, soit parce que le restaurateur ne faisait pas ce genre de réception, soit parce qu'il était engagé ailleurs. Ça c'était hors de question, Grigori comptait bien se débrouiller pour obtenir ce qu'il voulait, il semblerait que Kiara n'accepte pas spécialement que l'argent résolve tout dans la vie « Je dirais que ça va avec la persévérance et l'intimidation si tu veux tout savoir. Tu sais que là, on a cet endroit uniquement parce qu'on a plus d'argent que les autres ? » ça plus le fait qu'un couple s'était désisté... sûrement un coup de la fille, le problème vient toujours des filles après tout. Est ce qu'il songeait que Kiara ne savait pas se montrer convaincante ? Absolument pas, elle se débrouillait très bien dans ce domaine, il était à la fois la victime et témoin de son côté convaincant sans qu'il ne puisse réellement se plaindre de cela. « Je ne me permettrais pas de dire cela, ce serait te mentir. En revanche ta conscience et ton envie de faire les choses dans les règles de l'art sans filouter, ça peut être un problème dans ce cas de figure. Tu as trop d'honneur, ça ne m'arrange pas. » Il n'aimait pas les contrariétés et préférait s'éviter un débat stérile avec Kiara puisque chacun campait sur ses positions et qu'il était obligé de céder puisque ça la heurtait réellement. Elle rappela très justement qu'ils n'étaient pas encore arrêtés sur le restaurateur du mariage et il hocha la tête pour dire qu'il était d'accord avec elle. Il ne doutait pas que ce serait très bon et que le choix serait dur à faire, pas parce qu'il pouvait être mauvais mais parce que Grigori voulait le meilleur, tout simplement.
Compliqué de racheter la demeure d'enfance de Kiara si ses parents la possédaient encore, effectivement. Il ne fallait pas exagérer, jamais il ne donnerait le moindre centime aux Macmillan, plutôt mourir. Bon, en réalité, il savait très bien que s'ils étaient dans le besoin, il n’aurait pas le choix appréciant bien trop Kiara pour rester dans sa ligne de conduite mais en attendant hors de question et puis le sujet était réglé. Elle pouvait revenir ici quand elle voulait. Non, il ne proposerait pas de faire des week-ends ici, dormir chez les Macmillan, certainement pas et ça n'était pas une question de taille de maison - il ne connaît pas la taille il peut pas juger - juste des propriétaires qui pourraient faire une réflexion et de la même façon qu'on étrangle pas sa fiancée même quand elle contredit et qu'à cause d'elle on a pas le lieu, étrangler beau-papa c'est pas conseillé du tout. Lorsqu'il rappela à Kiara que sa maison dorénavant c'était celle qu'ils avaient acheté ensemble, elle se tourna vers lui pour lui demander s'il avait peur qu'elle s’échappe ? Il secoua la tête négativement après le léger baiser qu'ils échangèrent, la laissant s’exprimer à propos de leur maison qui serait parfaite dans le futur. Pour le moment, ça n’était pas non plus la priorité de Kiara. Il revint sur la question « Je pense que je peux me rassurer sur ce point, tu as signé trop de papiers pour quelqu’un qui a envie de fuir. » Ils iraient au bout, ce qui ne serait d’ailleurs que le commencement d’une nouvelle vie. Bientôt, le nom par lequel il l’interpelait ne serait plus le sien et cette idée n’était pas pour lui déplaire. Il profita du fait qu’ils traînassaient dans les jardins pour reconnaître qu’il appréciait cet endroit, certes, ça n’aurait rien changé si ça n’était pas le cas, un lieu n’étant qu’un lieu à ses yeux et si Kiara voulait se marier ici, quel intérêt de ne pas accéder à sa requête, surtout qu’il n’oubliait pas ce qu’elle lui avait dit à l’hôtel, elle ne gagnait plus, ne parvenant pas à s’imposer face à lui. Si c’était vrai sur le papier, il obtenait des choses de sa part, plus qu’elle. Il ne la voyait pas comme perdante de son côté et aurait pu s’arrêter à cet état d’esprit, se centrer sur lui et le reste n’avait que peu d’importance, ça n’était pas le cas, enfin tout était relatif à ce sujet. Ne serait ce que pour équilibrer un peu la balance, il aurait prit cet endroit. D’ailleurs, ils y dormiraient même dans quelques mois, Kiara ayant le même avis que lui sur la question – même si dans quelques minutes, s’il y en a qui veulent prendre des risques, Grigori veut bien les jeter lui-même de la falaise pour voir s’ils savent voler. Demander à la réception sur le réseau est accordé avec la Grande Bretagne, il la regarda, se mordant la joue pour ne pas rétorquer, super on est chez les pignoufs. Non, on ne provoque pas, en plus elle n’y pouvait rien. Il hocha la tête autant pour le fait de s’en assurer que pour demander à ses parents… en même temps pour le deuxième cas, c’est fou comme ce serait suicidaire d’envoyer Kiara.
Goûter les plats, c’était quelque chose qu’il aimait bien faire, goûter les vins en revanche, c’était inintéressant au possible, mais bon, ce n’est pas comme s’il pouvait faire tourner tout le monde à l’eau pendant un mariage, ses parents allaient le détruire s’il faisait ça. Il s’était entraîné chez ses grands-parents à reconnaître des bons vins, ça devrait le faire, il fallait juste qu’il se concentre un peu. Mais avant que la dégustation ne commence, il voulait s’occuper de noter le nombre de places disponible pour dormir, persuadé que Kiara avait décroché à ce moment-là. Il lui fit un sourire lorsqu’elle le reprit pour lui dire que son carnet était très utile « Oh mais je n’en doute pas, c’est juste toi qui étais ailleurs. Tu peux certainement me faire un retour très précis sur les différentes fragrances que tu as senti dans les fleurs ? » Néanmoins, il devait admettre qu’elle faisait les choses biens, pour le coup c’était très agréable de passer derrière elle. Il essaya de lire, pas pratique en étant à l’envers, ce qu’elle lisait puis elle lui tendit sa plume et le petit carnet. S’il se chargea de noter ce qui était prévu, il fallait se mettre d’accord sur les personnes venant, enfin se mettre d’accord, plutôt compter le nombre.
Il ne capta pas spécialement l’attitude de Kiara lorsqu’il lui donna sa liste, ni même sa voix un peu étrange, il faut dire qu’il était occupé à chercher l’intercalaire et à lire les noms de familles. Très, très vite dans la liste, il y eut un truc qui clocha, les noms de familles là, c’était pas du tout des noms de familles sangs purs et c’est fou mais contrairement à Kiara qui évoquait qu’elle ne connaissait pas toutes les personnes de sa liste, Grigori connaissait très bien chacune des personnes présente sur la liste de sa fiancée. Il posa le papier sur la table pour la regarder et fit le choix de ne pas répondre à sa question, se concentrant exclusivement sur la liste de Kiara. « Tu plaisantes j’espère ? » Ok, tout compte fait, le vin était le bienvenu parce que ça aiderait à faire passer la pilule. « Kiara, je sais pas à quel moment tu as pu louper un truc aussi important sur moi mais aucun sang impur ne viendra à mon mariage. » et par conséquent à celui de Kiara vu qu’ils se mariaient ensemble. Non mais le délire, il reprit le papier pour regarder les noms et nota, à côté de chacun des noms où le sang n’était pas pur, de sa plus belle écriture OUBLIE, NON NEGOCIABLE avant de lui tendre son carnet, furieux qu’elle ait tenté le coup et qu’elle se fiche à ce point de sa façon dont il concevait le monde. Elle pouvait être très amis avec tous les prolétaires qu’elle voulait, il s’en fichait, elle vivait sa vie, il vivait la sienne, par contre ramener les ramener à son mariage ? Mais quelle mouche l’avait piquée bon sang et puis alors on atteignait les sommets dans les déchets sur terre, Balthazar, c’était même plus du sang-mêlé, c’était carrément le sang de bourbe, mais bien sûr. « Il met pas les pieds à mon mariage, tu te démerdes comme tu veux, tu peux lui dire que la décision vient de moi, je m’en fiche, il ne viendra pas. » Elle le connaissait, il n’avait aucun doute sur le fait qu’elle saurait exactement de qui il voulait parler, non mais sérieusement quelle folie que de croire que ça pourrait passer.
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Kiara Dimitrova
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Jeu 23 Fév - 18:21
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
Plus les semaines passaient et plus Kiara était tendue. Il y avait tant à faire, tant à penser, tant à prévoir. Pourtant, elle songeait régulièrement au Jour J, au jour où ils s’uniraient ensemble devant le monde magique, devant leurs familles, leurs proches et leurs amis. Évidemment, si elle ne pensait qu’à son fiancé, elle se voyait détendue et heureuse d’être à ses côtés, elle l’imaginait passer une belle bague à son doigt et elle l’entendait déjà l’appeler Madame Dimitrova à tout bout de chance, uniquement pour avoir le plaisir de signifier qu’ils étaient enfin mariés. Mais cela n’était pas ce qui inquiétait Kiara. Ces moments-là seront teintés d’un bonheur à l’état pur où Kiara serait sur un petit nuage, un nuage sur lequel elle aimait flotter lorsqu’elle était seule avec lui. Mais le jour de la cérémonie, ils ne seraient pas seuls et c’était là où la situation pouvait s’avérer complexe. La plupart des convives, peut-être bien un tiers de ceux-ci, n’approuvaient pas cette union ou bien ne comprenaient pas bien ce que ces deux là s’étaient trouvés ou même ce qu’ils faisaient ensemble. Pour la famille de Grigori, le fait qu’elle ne soit pas vraiment l’image de la femme docile et idéale était un problème ; probablement le fait que son père soit chasseur de mage noir tout autant, voire davantage. Pour la famille Macmillan, c’était la difficulté inverse. Comment Kiara pouvait souhaiter vouloir épouser un Mangemort ? Un homme comme lui ? Alors bien évidemment, le jour de la cérémonie inquiétait la jeune Poufsouffle qui craignait que les esprits s’échauffent. Après tout, des membres de l’Ordre du Phénix et des Mangemorts réunis ensemble… Même si elle se doutait que chacun pourrait mettre de l’eau dans son vin, cela demeurait une situation pour le moins délicate. Parfois, elle bénissait presque le Blood Circle d’avoir « adouci » les relations entre les deux clans mais cela demeurait clairement insuffisant pour que les inquiétudes de Kiara disparaissent. « Je le sais. » dit-elle en lui adressant son plus beau sourire alors qu’il promettait qu’il pourrait compter sur son appui. Elle avait besoin de cela, elle avait besoin de lui ; elle craignait de se retrouver face à certaines personnes qu’elle ne connaissait pas ou peu et qu’elle ne puisse pas savoir comment elle devait réagir face à eux. Elle savait qu’elle devait se montrer différente avec ses beaux-parents ainsi qu’avec certains autres membres de la famille de Grigori mais elle ne voulait pas se mettre dans l’embarras, elle ne voulait pas non plus être critiquée le jour même de la cérémonie. Elle voulait en somme, qu’on la laisse tranquille, qu’elle puisse vivre cet instant avec son futur mari sans heurs. Voilà ce qui comptait. Grigori tenta de la rassurer en disant que la famille Dimitrov était satisfaite de voir leur union se concrétiser enfin avant l’été. Bien évidemment et Kiara savait bien pourquoi puisqu’ils estimaient probablement que cela soit la porte d’entrée pour la naissance de leurs futurs petits héritiers. Cela dégoûtait souvent Kiara de penser à cela et d’imaginer que leurs enfants soient la proie de leur idéologie morbide. Elle détestait cela, elle détestait l’idée et pourtant, elle devait s’en accommoder. « J’espère qu’ils n’auront pas la critique facile. Avec tout le mal qu'on se donne. » Kiara et Grigori se donnaient beaucoup pour s’offrir la cérémonie la plus magique qui soit, même si Kiara avait du faire le deuil d’un mariage intimiste, par égard pour Grigori. Elle savait qu’il rêvait que cela soit le mariage de l’année, de la décennie même. Ces rêves, elle devait aussi en prendre compte, même s’ils n’étaient pas toujours à son goût.
En tout cas, Grigori et Kiara prenaient à cœur de prévoir chaque détail et maintenant que le lieu leur était réservé, ils allaient enfin pouvoir avancer plus précisément sur l’organisation. Cela débloquait nombre de choses concernant le mariage : le nombre d’invités, le repas et les boissons, les invitations à envoyer, la décoration qu’ils pourraient souhaiter… Bref, cela allait être désormais plus simple de se projeter. Concernant le repas, Kiara évoqua le restaurateur qu’ils appréciaient tous les deux comme étant une possibilité même si elle ignorait s’il faisait ce genre de chose. Grigori balaya le problème d’un revers de main en invoquant l’argent. Selon lui, l’argent réglait tout et pouvait débloquer bon nombre de situations. Comme celle du lieu d’ailleurs. Ils avaient été choisi parmi les couples restants probablement parce que Grigori avait promis des montagnes d’argent ; tout cela dérangeait Kiara, évidemment. Mais ne pouvant pas se battre sur tous les fronts, elle se contenta d’hausser les épaules et de lui offrir un léger sourire : « Et je dois avouer que c’est la première fois de ma vie que je suis contente de faire partie de la population aisée. » Kiara n’était pas le genre à dépenser son argent inutilement mais elle se retrouvait parfois en Grigori ; elle aimait les belles choses elle aussi. Les beaux vêtements, les parures de bijoux. Elle prenait soin de son apparence même si elle restait dans une consommation raisonnable, contrairement à Grigori qui semblait avoir plus de costumes dans sa garde-robe que de caleçons. « Que cela ne devienne pas une habitude. » dit-elle amusée, pour faire comprendre à son fiancé que même si elle était ravie d’avoir pu obtenir le lieu grâce à leur compte en banque, elle ne souhaitait pas que cela devienne régulier. Tout ceci allait de pair avec la suite de la discussion : Kiara était trop honnête, trop empathique et pensait aux autres avant elle-même donc forcément, elle n’était pas vraiment ravie de constater que certains obtenaient des choses par la ruse ou le mensonge. Grigori appelait ça élégamment l’art de filouter, c’était vraiment joliment dit. « Tu sais bien que je suis comme ça. J’aime bien obtenir les choses à la loyale, c’est vrai. » Kiara estimait qu’on pouvait tout aussi bien obtenir des choses en demandant gentiment plutôt que contraint sous la menace. C’était un fait, c’était un constat et il n’y avait rien de plus à ajouter que cela. Peu importait en réalité. Revenant à la question principale sur le restaurateur, Kiara conclut en disant qu’ils décideraient après le repas en comparant les menus, tout simplement. Pour le moment, rien n’était acté.
Évoquant ensuite la maison familiale dans laquelle Kiara avait grandi et dans laquelle elle avait tant de bons souvenirs, elle expliqua à Grigori qu’elle était toujours dans le patrimoine des Macmillan. Cela aurait été un crève-coeur de la vendre surtout que sa famille n’était clairement pas dans le besoin et ils n’avaient guère besoin de cela pour vivre décemment. Elle savait que la propriété lui reviendrait à elle, ainsi qu’à sa sœur et son frère lorsque leurs parents décéderaient mais cette perspective demeurait bien trop lointaine et bien trop triste pour qu’elle ait envie d’y penser. Jouant sur les mots, Grigori lui rappela que cette maison n’était pas la sienne ; la leur les attendait déjà, vide de toute décoration même si Kiara s’évertuait déjà à penser aux futurs aménagements à effectuer. Pour le moment, ils avaient bien trop à faire avec le mariage. « Pragmatique. » dit-elle à son fiancé quand il rappela qu’elle avait signé bien trop de papiers pour faire machine arrière. Comme si cela était suffisant, comme si cela était l’unique et seule raison qui empêcherait Kiara de fuir désormais. Elle aimait cet homme si intensément qu’il lui était difficile d’imaginer poursuivre le reste de sa vie sans sa présence à ses côtés. C’était étrange de voir comment l’on pouvait changer sans même y penser. Pour Grigori, elle avait mis de côté beaucoup de chose et c’était probablement le choix le plus difficile qu’elle avait pris dans sa vie ; à savoir qu’elle ne se marierait pas avec un homme comme elle. Au contraire, Grigori était bien différent du mari qu’elle s’était imaginée toute son adolescence. Mais ce n’était pas grave, elle avait fait le deuil de tout cela et la seule chose qui comptait aujourd’hui, c’était la certitude que son amour et son affection pour lui étaient réciproques. Grigori n’était pas toujours en mesure de les exprimer mais par les actes, il pouvait bien le montrer. Ce lieu, il l’avait obtenu pour elle, parce que c’était sa volonté, son désir et il s’était battu pour se marier ici ; c’était bien la preuve qu’il prenait en compte ses besoins. Qu’il apprécie le lieu lui-même était secondaire aux yeux du Russe, Kiara le savait. Pourtant, il aimait l’endroit et ça, c’était une belle victoire. Parce que cela comptait aux yeux de la Poufsouffle, cela avait de l’importance pour elle qu’ils se sentent suffisamment bien pour se projeter ici.
Une fois arrivés au restaurant, Kiara commença son inspection de la carte. Il y avait en réalité beaucoup de mets qui paraissaient succulents et elle savait qu’elle ne pourrait pas tout goûter même si les plats qu’elle comptait choisir lui donnerait probablement un avant-goût de la qualité du service. Lorsque Grigori revint sur la question des couchages et de son inattention lors de la visite, Kiara se contenta de sourire vaguement. « Alors il y avait du lilas, des roses, des hortensias et même des gardénias. Ils ont des espèces très rares d’ailleurs, cela m’a impressionné. Et pour info, c’est le Lilas ma fleur préférée, si jamais tu as envie de m’offrir des fleurs un jour. » Se détendre se détendre se détendre. Voilà ce que Kiara se disait. Elle faisait tout pour ne pas entrer dans le vif du sujet. Parce que cela lui faisait peur, parce qu’elle craignait sa réaction, parce qu’elle craignait sa réaction à elle. Elle n’avait pas envie de se fâcher, elle n’avait pas envie de s’énerver, elle n’avait pas envie d’un autre conflit entre eux. Depuis l’hôtel, Kiara et Grigori avaient vécu dans une bulle sans dispute et tout semblait aller, Kiara ne voulait pas refaire trois pas en arrière. Pourtant, elle savait qu’il allait bientôt falloir passer par-là. Que c’était même inévitable. Elle faisait l’autruche. Clairement.
Kiara se concentra plus que de raison sur la liste de son fiancé, soufflant péniblement, n’osant pas relever les yeux pour observer sa réaction. Ce fut uniquement lorsqu’il s’adressa directement à elle qu’elle leva la tête doucement, attendant la sentence. Plaisanter non. « Pas le moins du monde. » dit-elle simplement, comme si cela expliquait tout. Elle garda le silence l’écoutant cracher sur la liste de ses propres invités avant d’être particulièrement infâme avec Taz ; il n’avait guère besoin de prononcer son nom, Kiara savait pertinemment qu’il parlait de lui. Ils se détestaient mutuellement et cela faisait beaucoup de peine à Kiara. Elle garda le silence pendant de longues minutes, défiant son fiancé du regard, ayant soudainement plus de courage que quelques secondes auparavant. Elle récupéra son carnet où les jolies annotations de Grigori lui sautèrent aux yeux. Elle n’avait rien à dire. Elle n’était pas surprise. Et pourtant, il allait bien falloir qu’elle ouvre la bouche. Elle ne pouvait pas se contenter d’accepter. C’était simplement hors de questions. Tous les arguments qu’elle avait préparés mourraient dans sa bouche et au bout d’un moment, elle reprit la même structure de phrase que lui. « Grigori, je ne sais pas à quel moment tu as pu louper un truc aussi important sur moi mais j’en ai rien à faire du statut du sang des gens. » Cela il le savait déjà. Il avait choisi de l’épouser elle, malgré tout. « A quoi pensais-tu en réalité ? Que je serai d’accord pour exclure de notre mariage presque tous mes amis ? » Elle se mordit la lèvre, légèrement agacée. « Oui parce que au cas où tu l’aurais oublié, la mariée c’est moi. Et ce n’est pas ton mariage, c’est le notre. On était d’accord pour faire des concessions. On savait qu’il faudrait en faire. » Elle reprit sa plume et barra immédiatement les annotations de Grigori. Non négociable mon cul avant de prendre celle de Grigori. « J’ai barré personne sur la tienne alors que franchement… J’ai peur d’être dans la même pièce que certaines de ces personnes. Mais je respecte ton choix. Mes invités à moi ne mettront en danger personne, eux. » Elle reprit pour terminer : « Quant à Taz, je veux qu’il soit à mes côtés. Je pensais lui demander d’être mon témoin. » Avec Sélénya. Autant enfoncer le clou directement. « Je comprends que cela soit difficile comprendre pour toi que je veuille les inviter. Mais je ne conçois pas de me marier sans eux. Je veux que ce soit la plus belle journée de ma vie, sans eux, ça ne le sera pas. » C’était à prendre ou à laisser. Le soucis c’était bien le laisser en définitive. Sa voix était étonnamment calme, on aurait presque dit qu’ils parlaient de la pluie et du beau temps. L’orage allait-il exploser ?
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, c'est en tout cas ce qu'espérait Grigori. Si Kiara était un peu stressée, il faut dire qu'ils en avaient du travail avec ce mariage, il l'était beaucoup moins. Si le mariage ça n'était pas vraiment son domaine, forcément puisque qui dit mariage dit fille et avant Kiara les filles à part être bonne à être baffées et à enfanter, elles ne servaient à rien, vision qui n'avait d'ailleurs pas vraiment changé, il méprisait toujours le sexe faible, juste Kiara était différente des autres, l'organisation il maîtrisait bien mieux. Le stress était là aussi mais il était porteur, il souhaitait se surpasser, pour lui, pour elle, pour le reste des personnes qui seraient présentes. Bien sûr qu'il serait à ses côtés pour la rassurer, pour l'aider, et aussi parce qu'il voulait être à ses côtés. En essayant de la rassurer sur le fait que les gens seraient plus occupés par le lieu, la décoration, la qualité du repas, ça fit réagir Kiara qui espérait qu'ils n'aient pas la critique facile, l'arrogance se lisait dans le regard de Grigori tandis qu'il haussait les épaules et répondait serein « Ils peuvent avoir la critique facile, il n'y aura rien à critiquer. » Ils ne se donnaient pas tant de mal pour que ça ne soit pas parfait et c'était bien pour eux deux qu'il le faisait en premier lieu, les autres ne comptaient pas vraiment, c'était le regard de Kiara qu'il voulait faire briller. C'était elle qu'il voulait entendre parler avec nostalgie de ce jour-là dans une dizaine d'années. Il donnerait son meilleur pour que ce jour soit mieux que ce qu'elle avait imaginé.
Cette envie avait commencé par le lieu, il aurait fait n'importe quoi pour l'obtenir et en la voyant heureuse, cela ne fit que lui confirmer que son idée était bonne. Il esquissa un sourire en l'entendant dire qu'elle était heureuse de faire partie de la population aisée, pour une fois. « Pour la maison aussi c'était pratique non? » Ils ne s'endettaient pas pour deux décennies, franchement c'était un avantage considérable et pour que leur mariage vaille le coup, c'était tout aussi utile. Il lui adressa un sourire amusé lorsqu'elle lui demanda, exigea que ça ne devienne pas une habitude, reconnaissant bien là Kiara « Tu me connais, je ne suis jamais dans l'excès. Je n’aime juste pas que les choses ne se passent pas comme je le veux. » Ce serait pareil avec le repas, il voulait le meilleur, il aurait le meilleur. Pour négocier, il voulait être sans Kiara, elle était beaucoup trop intègre pour les affaires et, pire, elle avait de l'influence sur lui. Sur tout un tas de choses, ça n'était pas un problème, mais pour obtenir des choses, c'était agaçant. Il se contenta de confirmer d'un signe de la tête qu'il savait comment elle était, à lui de jongler entre leurs deux avis pour obtenir les choses sans braquer Kiara.
Les affaires reprirent une fois qu'ils furent assis dans le restaurant. Le carnet que Kiara se trimballait était d'une grande utilité, pas forcément pour ce qu'elle en avait fait durant la visite mais il savait qu'elle consignerait chaque détail de leur futur mariage et il pouvait le compléter lorsque c'est lui qui avait les informations, il faut croire que parfois il suivait un peu plus. En revanche, elle pouvait lui faire un compte rendu sur toutes les fleurs qu'elle avait repéré, il la regarda avec un certain amusement, amplifié par sa demande tout en subtilité pour qu'il lui offre des fleurs, pardon pas des fleurs, du lilas, pas exigeante la demoiselle, c'est ça qu'on aime. Il notait et promis, il lui offrirait des fleurs rapidement pour montrer qu'il avait bien enregistré.
Son envie de lui faire plaisir disparu une fois qu'il eut la liste de sa fiancée entre les mains. Elle ne pouvait pas lui faire ce coup en traitre, ça devait être une blague, elle avait noté ces noms et comptait lui dire je t'ai bien eu. Il ne s'énerva pas, se contentant de lui demander si elle plaisantait, tournant la page dans un même temps pour voir si la vraie liste était derrière... Pas le moins du monde et merde, il aurait pu le parier. Il fallait toujours qu'elle fasse des choses pour l'enquiquiner. Hors de question que ces gens-là viennent à son mariage, il n'en démordrait, c'était un mariage, pas une fête de village, ni une visite dans les bas quartiers. Le regard brûlant de Kiara ne le quittait plus, il fallait qu'elle cède. Il serra les dents lorsqu'elle reprit ses propos à l'inverse. Oui, il savait que la pureté du sang l'indifférait et il n'avait rien contre ça, enfin si ça le gonflait mais il ne faisait rien pour l'en empêcher ayant bien compris et bien accepté qu'elle menait sa vie comme elle l'entendait, elle pouvait bien voir qui elle voulait, les inviter chez eux - quand il n'était pas là - juste il ne les voulait pas à son mariage. On ne mélange pas les gobelins et les elfes, c'est quoi cette histoire. Elle reprit la parole et c'est fou, elle ne semblait pas céder. A quoi il pensait ? Mais il ne s'était pas attardé sur ses amis pendant ces années qu'il la fréquentait, il ne s'était pas dit qu'elle semblait avoir fait le choix délibéré de n'avoir aucun ami sang pur ! Non mais il n'avait pas oublié qu'elle était la mariée, ça va il savait très bien avec qui il se mariait, il n'était pas diminué intellectuellement. S'il failli répondre du tac au tac que si c'était son mariage, bien lui en pris de fermer sa bouche puisque la seconde partie de la phrase lui rappelait qu'elle faisait partie intégrante de ce mariage, c'était le sien aussi. Ah elle avait raison, il ne pouvait la contredire, pareillement pour ce qui était des compromis, oui il le savait. « Non mais il y a compromis et compromis, tu demandes l'impossible. » Lorsqu'il songeait à son mariage qui resterait gravé dans les esprits, ça n'était pas comme ça qu'il voyait les choses. Là, il sentait la honte se poser sur cette réception et il n’avait pas envie d’être une déception et c’est pas en ayant des sangs impurs à son mariage ou plutôt leur mariage à tous les deux, que tout irait bien. Elle n’avait barré personne sur sa liste ? Non mais encore heureux, il avait invité que la fine fleur du monde sorcier. Elle avait peur d’être dans la même pièce que certaines personnes, forcément Grigori tiqua sur ce point « Attends, attends, comment ça tu as peur ? » A quel moment elle pouvait avoir peur. « Parce que tu crois que je vais te mettre en danger ? » Bon à la rigueur, ça pouvait arriver, une mauvaise décision, une balade dans un endroit que les moldus faisaient sauter, il avait déjà vécu l’expérience, c’est juste pas de chance mais ça pouvait être arriver, il reprit donc, assez froidement, il est vrai « Tu te dis vraiment que de mon plein gré, je te mettrais en danger ? Et pire encore, si à la rigueur c’était vrai, que je ne chercherais pas à te protéger ? » C’était une grande malade, genre il se cassait le cul pour un mariage avec une fille, fille qui avait mis quand même presque un an à dire éventuellement ok pour le mariage, plus d’un an pour être en capacité de lui donner une date – même si au final la date était pas respectée, c’est vrai – tout ça pour qu’il ne fasse rien pour l’aider. Non mais le délire avec Kiara parfois, c’était incroyable.
Il ne fit aucun retour sur le fait que ses invités à elle, ne mettraient en danger personne, c’est sûr, vu les tanches que c’était, ils ne risquaient pas de faire grand-chose, ils se feraient démolir avant. Il se moquait qu’ils ne soient pas dangereux, il ne voulait pas de ces gens-là. Il pensait avoir atteint le summum de la discussion de merde mais c’était mal connaître Kiara, elle en rajoutait une couche. Il se crispa en entendant l’impensable, elle avait l’intention de demander à Balthazar d’être son témoin. Alors là, il n’avait pas les mots, il se contentait de la regarder avec l’envie de l’étriper, ce qui permit à Kiara de continuer son laïus. Oui alors par contre, elle était mignonne, mais il comprenait tout très bien et ça ne lui plaisait pas du tout cette histoire. « On risque d’avoir un problème, je ne conçois pas de me marier en leur présence. » puisqu’elle posait les bases de la discussion sur ce concept là, il pouvait jouer au même jeu qu’elle, reprendre ses tournures de phrases et les mettre à sa sauce. « Le témoin Kiara, c’est une personne qui témoigne de notre union, qu’il atteste de cela, tu en as bien conscience ? De toutes les personnes au monde tu veux que ce » il avala durement sa salive pour ne pas dire un mot qui ne dépasserait certes pas sa pensée mais qui serait mal pris par Kiara « Poufsouffle soit ton témoin ? J’ai pas du tout envie qu’il témoigne de quoi que ce soit, je ne veux pas qu’on respire le même air » voire il ne voulait pas que Balthazar respire du tout. « Je ne le supporte pas, je vais pas inviter à mon, pardon notre mariage, un type qui ne rêve que d’une chose, que notre mariage soit un fiasco. » Bien sûr qu’il voulait que la journée soit parfaite pour Kiara, mais là c’était trop pour lui.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Mer 1 Mar - 22:54
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
Grigori semblait être persuadé que personne n’aurait rien à redire de leur cérémonie et du mariage puisque tout sera parfait. C’était ce qu’il souhaitait et Kiara n’avait aucune crainte sur le fait qu’ils donneraient le maximum pour que cela le soit et pour que cela corresponde à l’image qu’ils avaient en tête. Mais cela n’empêcherait pas les critiques et Kiara le savait elle a beaucoup trop regardé quatre mariages pour une Lune de miel pour savoir que même si c’est parfait, tu te taperas en 08/20 de la vieille mégère de l’émission tssssssssss. Les exigences parentales des Dimtrov étaient démesurées et Kiara s’inquiétait souvent de ce qu’ils penseraient de la décoration mais aussi (et surtout) des invités de Kiara… C’était aussi cela qu’elle redoutait au point de se dire qu’elle se sentirait mieux si les parents de Grigori se contentaient d’oublier que leur fils se mariait ce jour-là. En tout cas, Kiara n’avait nullement envie de devoir se battre contre eux ; elle souhaitait seulement s’enfermer dans une bulle à deux avec son futur mari, qui sera à ce moment-là devenu son époux, afin qu’ils passent l’une des plus belles journées de leur vie. Il n’était pas évident de faire fi de l’avis des autres mais Kiara tentait de se persuader que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire afin d’être certaine de passer une journée plus sereine.
En tout cas, Kiara était déjà satisfaite de la tournure que prenaient les choses ; elle allait se marier dans ce lieu fabuleux dans lequel elle avait souvent rêvé d’épouser son prince charmant. Pour sûr, Grigori n’avait rien d’un prince et il n’était pas toujours charmant mais l’image idéalisée qu’elle avait eu de son futur mari lorsqu’elle était plus jeune était désormais éclipsée par la présence bien réelle de Grigori et des attentions qu’il lui offrait et qui valaient bien tout l’or du monde. Ils avaient beau être de futurs époux très fortunés, Kiara n’était pas du genre à apprécier qu’on puisse acheter les gens grâce à l’argent même si pour une fois, cela leur servait et cela leur permettait de se dire oui en Irlande. Mais évidemment, pour Kiara, il était hors de question que cela devienne une habitude et que cette pratique se démocratise dans leur couple, c’était bien une des choses qu’elle ne supportait pas. « Certes, je te l’accorde. Pour la maison aussi, c’était pratique et surtout cela évitait de passer des heures et des heures chez Gringotts. Je le conçois. » Un sourire s’installa légèrement sur ses lèvres tandis qu’elle murmurait : « On sera bien là-bas. » Leur future maison était atypique tout en conservant le charme de l’ancien et Kiara était persuadée qu’une fois la décoration mise à leurs goûts, elle aurait un potentiel de dingue. Évidemment, pour la jeune Poufsouffle, elle demeurait bien trop vaste pour une famille mais Grigori voyait les choses en grand et si cela lui faisait plaisir, Kiara ne voyait pas pourquoi elle lui demanderait de faire un autre choix. « Toi ? Jamais dans l’excès ? » Un rire s’échappa des lèvres de la jeune femme. S’il avait vu vendre un rein pour obtenir le lieu pour elle, il l’aurait fait. Grigori était typiquement le genre d’homme à être dans l’excès lorsqu’il voulait quelque chose. « Je dirais que personne n’aime lorsque cela ne se passe pas comme il ou elle ne le souhaite. C’est certain. » Heureusement pour Kiara et Grigori, étant deux jeunes gens plutôt organisés, ils avaient à cœur d’obtenir le meilleur et si la perfection n’existait pas, ils feraient tout ce qui étaient en leur pouvoir pour la toucher du doigt.
Kiara se préparait depuis sa rencontre avec ses beaux-parents à se marier plus tôt que prévu et elle s’était rapidement rendue compte que ses qualités organisationnelles étaient un plus afin de ne rien oublier de la liste incalculable de choses qu’il fallait prévoir pour une cérémonie d’une telle ampleur. Une fois installée au restaurant, Kiara s’enquit d’ajouter à son carnet leurs derniers questionnements avant de lui tendre la liste des invités qu’elle avait préparée, non sans une certaine appréhension. En réalité, elle était terrifiée. Elle savait qu’ils atteindraient bientôt un point de rupture, un point de non-retour et elle ignorait qui des deux allaient céder à la requête de l’autre. Elle connaissait suffisamment son fiancé pour savoir qu’aucun des noms inscrits sur cette liste ne lui plairait tout et elle se demandait s’il était capable de passer outre pour elle, ou non. La réponse inquiétait l’irlandaise au plus haut point et cela l’angoissait terriblement, raison pour laquelle elle avait tant repoussé cette conversation. « Toi aussi tu me demandes l’impossible, donc comment fait-on ? » demanda-t-elle. C’était une véritable question qu’ils devaient se poser, ce n’était pas des paroles en l’air. Elle voulait vraiment trouver une solution. Mais le pouvaient-ils vraiment ? Cette solution existait-elle ? Pour autant, Kiara était étonnamment calme, peut-être que le cadre très contenant du restaurant les empêchait d’exploser tous les deux. C’était peut-être une chance qu’ils soient là, finalement.
Il n’y avait pas que la liste de Kiara qui posait problème. Celle de Grigori angoissait tout autant la jeune Macmillan. Voir sur le papier tous ces noms de Mangemorts, ces Mangemorts au sang si pur depuis cinquante générations et qui se revendiquaient sans honte de ce camps donnait à Kiara des sueurs froides. Si elle oubliait volontiers la marque des Ténèbres sur l’avant-bras de son fiancé, c’était surtout parce qu’elle n’avait jamais eu peur de lui ; elle n’avait jamais craint quoi que ce soit en sa présence et parce qu’elle le trouvait différent de l’image des Mangemorts qu’on lui rabâchait depuis son enfance. Son père, en tant qu’Auror, leur avait parfois conté des histoires de mages noirs qu’il avait contribués à arrêter et à chaque fois, la description qu’il en avait faite était si loin de l’image qu’elle se faisait de Grigori que cela avait conforté son idée comme quoi il était différent des autres. Quant aux autres Mangermots, évidemment qu’ils lui donnaient la chair de poule coucou Kevin. Alors qu’elle s’apprêtait à répondre à sa première question, il enchaîna directement et Kiara le laissa aller au bout de ses phrases. « Je n’ai jamais dit que tu me mettrais en danger. Tu sais bien que j’ai confiance en toi et que je sais que tu feras tout pour qu’il ne m’arrive jamais rien. » De cela, elle n’avait jamais douté. « Mais tu dois admettre que pour quelqu’un comme moi, des personnes qui utilisent des sortilèges impardonnables à tout bout de champ ne m’inspirent pas vraiment confiance. Je ne connais aucun d’entre eux, certains ont fait de la prison pour des faits qui me donnent des frissons, évidemment que cela m’inquiète qu’ils puissent sortir leur baguette uniquement parce que la couleur du gâteau de ne leur convient pas. » Elle caricaturait, évidemment. Mais c’était une réalité. Quand on faisait fi de la loi et qu’on avait plus peur de la justice… « Je sais ce que tu vas dire. » reprit-elle. « Qu’ils savent se tenir et tout le reste. J’espère bien qu’ils savent. Ce n’est pas le soucis. Ils n’en demeurent pas moins que certaines de ces personnes me font froids dans le dos mais j’en ai rayé aucun, parce que je sais que cela te tient à cœur qu’ils soient présents. J’accepte ça. » Sous-entendu, il devait lui aussi accepter les choix de Kiara.
Mais c’était mal connaître Grigori et sa haine envers ceux qui n’étaient pas de sang-pur, ceux qui n’avaient pas un sang-pur, ceux qui faisaient partie des nés-moldus. Comme Balthazar. Que Kiara voulait logiquement à ses côtés pour ce grand jour. Elle se pinça les lèvres et ses mains vinrent soudainement frotter ses cuisses, comme pour témoigner de la tension interne trop importante. Tout ce qui se jouait en elle l’angoissait, ce qui se jouait maintenant l’inquiétait. Elle ne voulait pas que Grigori critique son meilleur ami devant elle. Ils se détestaient, elle le savait, et pourtant, elle espérait encore, naïve comme elle était. « Vous n’avez jamais essayé de vous parler. Vous vous connaissez pas. Vous restez campés sur vos positions et vous faites l’autruche. Évidemment que cela ne peut pas fonctionner ainsi. » Kiara haussa les épaules, cherchant une solution à la tourmente qu’ils traversaient. « Je t’aime Grigori, et Taz est mon meilleur ami. Dans un sens, je suis ce qui vous relie tous les deux. Vous êtes les deux personnes les plus proches de moi en dehors de la famille Macmillan et vous êtes pas fichus de vous entendre et moi je suis comme une idiote entre vous deux à espérer qu’un jour vous puissiez ne serait-ce que vous tolérer. » Elle soupira : « J’ai fait des efforts incroyables pour toi Grigori. J’accepte de respirer le même air » continua-t-elle en reprenant les mots de son fiancé : « que tes parents pour toi. Uniquement pour toi. J’espérais que tu puisses faire aussi un effort pour moi. » Ce n’était pas facile, vraiment pas. « Je veux qu’il soit à notre mariage Grigori. Si vraiment tu refuses qu’il soit mon témoin, je peux comprendre. Mais je veux qu’il soit là. Je veux pouvoir l’inviter. » Kiara avala une gorgée de son verre d’eau pour se donner un peu de contenance et de courage. « Je sais ce qui t’embête le plus chez lui. Mais je peux pas changer son ascendance, désolée. » Prenant une profonde respiration afin de pouvoir dire cela sans trembler, Kiara continua : « Quand je vois ta liste, tu sais à quoi je pense ? Qu’on a aucune certitude que ce soient vraiment des sang-purs, si ça se trouve, leur lignée est souillée et t’en sais rien. Et si jamais c’était le cas, ils seraient rayés de ta liste ? Quelle tristesse. »
Se souvenant d’un argument auquel elle avait songé une fois en imaginant cette conversation, Kiara ajouta : « Tu sais, vu la conjoncture actuelle et les alliances entre Mangemorts et Ordre du Phénix, les réticences d’antan à se mélanger s’amenuisent. Et si je pense au long terme, à ta future carrière, un mariage mixte serait plus moderne, plus tolérant et dans l’air du temps ; cela t’apporterait davantage de crédit et t'assurerait plus de légitimité pour parler au nom de tous les sorciers. » Elle ignorait si cet argument ferait mouche mais elle tentait le coup alors que le serveur se dirigeait vers eux tout sourire pour leur proposer les premières dégustations de la soirée. Il ne semblait même pas se rendre compte de la tension pourtant bien palpable entre les deux fiancés.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
L'argent était utile, très utile même pour obtenir des choses. Peu importe les choses, aujourd'hui c'était un lieu, hier une maison et demain ce serait un costume hors de prix. Sa vie future valait la peine qu'il y mette le prix. Il voulait marquer le coup et ne pas avoir un mariage ou une maison au rabais. Ça n'était pas gaspiller, ni jeter l'argent par les fenêtres ils se mariaient qu'une fois et il n'avait pas l'intention de déménager de nombreuses fois. Déplacer cette idiote de renarde avait été des plus compliqués. Si c'était une glue ayant un fort penchant pour les costumes de Grigori, elle avait glapi lorsqu'il l'avait attrapé - après l'avoir immobilisé avec la magie - en prime elle avait essayé de le mordre faisant clairement comprendre à Grigori qu'elle restait un animal sauvage et une fille complètement débile qui ne comprend pas quand on l'aide. Il aurait mieux fait de laisser sa mère en faire un manteau de fourrure. Au moins, Plume était moins con et se laissait attraper sans rechigner. A présent la jeune renarde découvrait son nouveau territoire et pouvait massacrer tout le gazon en chassant le mulot que Grigori s'en moquait éperdument. Si Kiara affirmait qu'ils seraient bien là-bas, il hocha la tête, il y en a une qui était déjà très bien. Bon l'intérieur n'était pas parfait mais ça viendrait et une fois encore s'il fallait le meuble en merisier hors de prix que 50 personnes voulaient, Grigori était partant pour utiliser son compte en banque pour faire plier le vendeur. Est-ce que c'était vraiment dans l'excès, mais pas du tout, il n'était pas dans l'excès, façon de voir les choses que Kiara ne partageait pas. Non mais elle exagérait toujours cette fille. Voilà lui il voulait que tout se passe comme il l'avait organisé dans sa tête et faisait au mieux pour que ça colle au maximum.
Dire que les discussions avaient si bien commencé. Il fallait obligatoirement que ça dérape, à croire qu'il ne pouvait pas être tranquille avec elle. Il fallait toujours qu'elle rappelle qu'elle était son exact opposé. Non mais à la rigueur, elle aurait pu inviter une seule personne ayant du sang complètement souillé, Grigori aurait pu faire un effort. Mais non, avec Kiara c'était la liste complète qui avait une tare, elle le rendait fou avec sa liste, à demander un compromis. Il la regarda, franchement agacé, en l'entendant dire qu'il demandait aussi l'impossible. Comment ils faisaient ? Sarcastique, il répondit « Oh bah j'ai bien une idée, tu peux élever ton standing en amitié. » Elle pouvait commencer dès maintenant, ça lui laissait trois mois pour refaire totalement sa vie, c'était parfait ça. En prime, voilà qu'elle commençait à sortir des absurdités. Elle avait peur des gens sur la liste de Grigori. Non mais peur de quoi ? Il était là, il ne laisserait personne faire quoi que ce soit à sa fiancée et encore moins à son épouse. Au moins, sur ce point, ils étaient d'accord, elle avait confiance en lui et savait qu'il ferait tout pour l'aider, enfin une note positive dans cette discussion... Par contre le reste, oh bordel quel calvaire et quelle mésinformation « Mangemort ça ne veut pas dire qu'on utilise nos baguettes à tout bout de champ, arrête de te référer à ton père pour te faire des idées. Tu me fréquentes depuis des années, est ce que tu me vois lancer des sortilèges à tout bout de champs ? Personne n'aura à cœur de détruire notre mariage. Tu n'as rayé aucun nom parce que tu te fais ton opinion seule sur les gens et c'est une qualité. » Il fit la moue sachant que ça pouvait être utilisé contre lui. « Pour certaines personnes, tu aurais pu t'abstenir. » Voilà comme ça elle aurait peut-être moins à cœur de ramener sa fraise à ce sujet.
C'était beau d'espérer, Kiara était lancée sur le sujet Balthazar, quelle joie. Grigori la regarda froidement tandis qu'elle parlait du fait qu'ils n'avaient pas essayé de parler, normal il ne parlait pas aux pouilleux, un peu de standing mademoiselle Macmillan, ça n'était pas parce que sa famille n'avait pas conscience d'être des sangs purs et préféraient s'acoquiner avec des gens aux sang brouillés que Grigori souhaitait faire la même chose « Mais je n'ai pas envie d'essayer. Je n'ai pas envie de lui parler, je n'ai pas envie de le voir et encore moins à mon mariage. » Il roula des yeux en sachant ce qu'elle allait dire « notre mariage, j'ai saisi. » C'était presque pareil franchement. Autant il aimait bien quand Kiara lui disait je t'aime, ça faisait battre un peu plus vite son cœur et bien souvent ça le faisait sourire, autant là il ne souriait pas, se doutant que c'était une tentative pour l'attendrir. Ça aurait pu marcher s'il n'y avait pas eu Balthazar était son meilleur ami dans la même phrase. Il était au courant et il s’en moquait éperdument, oui ils ne s’entendaient pas, non elle n’était pas idiote mais si, elle espérait pour rien. Il se renfrogna en l’entendant à la fois dire qu’elle faisait des efforts pour lui, tout à fait véridique, mais surtout parce qu’elle utilisait, une fois de plus ses expressions, c’était franchement agaçant. Elle avait bien assez de vocabulaire pour se débrouiller sans lui. Elle acceptait ses parents pour lui, oui ça, il s’en doutait mais elle comparait l’incomparable ce qu’il ne manqua pas de lui rappeler « Tu compares mes parents à un pote que tu connais depuis quoi, cinq ans ? N’exagérons rien non plus. » Oui, il était archi mal placé pour parler alors qu’elle le connaissait depuis moins longtemps, mais c’était un peu différent.
S’il avait pas compris qu’elle voulait inviter son pote de merde à son mariage, elle lui rappela une nouvelle fois, sous le regard pas franchement compréhensif de Grigori. Il ne répondit rien, lui ne voulait pas l’inviter, le problème du témoin serait réglé au passage. Ça ressemblait quand même sacrément à une provocation, elle allait gâcher son mariage. C’était quand même délirant. Lorsqu’elle reprit la parole pour rappeler qu’elle ne pouvait changer son ascendance, il lui lança un regard noir « Détrompe toi, ce qui m’embête le plus c’est que tu invites des gens qui n’ont qu’une envie, que notre mariage explose. Tu veux en témoin un gars qui t’a très clairement fait comprendre que ce mariage était une aberration. Tu me demandes à moi de faire des efforts ? Je vais me taper ta famille qui a décidé qu’elle ne m’appréciait pas, en se basant sur mon nom de famille uniquement alors que j’étais sous leur nez et que jusqu’à preuve du contraire, je me suis comporté de façon tout à fait poli avec eux, je n’ai rien dit sur les nés moldus, rien dit sur les moldus eux même, alors c’est bon, je les fais aussi les efforts, je vais respirer le même air que ton père. » Et puisqu’il fallait toujours faire le comparatif avec ses parents qui n’avaient pas forcément fait grande impression à Kiara, il rajouta, lui coupant l’herbe sous le pied « Et je ne veux rien entendre sur mes parents, mes parents ont agi de façon démesurée certes mais on sortait tous les trois d’un endroit où on avait été attaqué. Tu pourras l’inviter tout l’été pendant que je travaillerais, il pourra te dire à quel point cette idée est grotesque, ça va être super. Mais il ne mettra pas un pied ici, ni en tant qu’invité, ni en tant que témoin. » Comme ça les choses étaient claires, c’était non. Et oui, bien sûr que son sang de merde posait problème, derrière il disait quoi à sa famille ? Ho bah c’est Kiara qui fait la loi, moi j’ai accepté pour lui faire plaisir, bah bien sûr. Non mais, elle partait complètement en cacahuète, comment ça ils n’étaient pas surs qu’ils soient sangs purs, bien sûr que si ils étaient sûr et puis s’il apprenait qu’un membre de la liste était sang-mêlé, il dégageait, comme elle disait si bien « En même temps, s’ils ont fait la connerie de baiser et d’enfanter ailleurs, bien sûr que je vais les dégager de mon mariage, ce n’est pas un lieu pour redorer son blason et encore moins à nos crochets. »
Le problème avec Kiara, outre qu’elle était têtue comme pas permis et qu’elle avait une façon bien à elle de l’embêter, tout en ne dépassant jamais les limites de son copain, c’est qu’elle était redoutable comme négociatrice. Elle connaissait son sujet, elle connaissait son copain, sa façon de penser, de concevoir le monde et ses ambitions, normal puisqu’ils se fréquentaient depuis des mois et qu’ils se parlaient tous les jours, se confiant bien des choses. Aussi, lorsqu’elle commença à parler futur, Grigori cligna des yeux, elle avait réfléchit à cette conversation, elle connaissait sa liste depuis longtemps, elle savait avant même de la donner les arguments qu’il sortirait pour se débarrasser de Balthazar – et des autres par la suite. Si elle l’agaçait copieusement pour se montrer si attentive et être capable de déjouer un maximum de choses avant même qu’elles ne se produisent, il écouta attentivement ce qu’elle disait. Il n’avait aucune idée de si elle disait vrai, si elle ne s’emballait pas un peu ou si elle défendait juste ses idées. Le problème c’était que la graine était semée et que Grigori était pensif, agacé, ça oui parce que c’est toujours embêtant d’être pris au piège. Par chance pour tout le monde, le serveur leur apportait du vin ainsi que quelques spécialités culinaires de la maison. Il y eut donc un petit temps de flottement durant lequel, ils eurent quelques bouteilles à goûter, ainsi que les différentes bouchées à goûter. Leur laissant, quatre verres chacun avec de quoi faire deux gorgées et pouvoir faire leur choix, le serveur parti en leur souhaitant bonne dégustation. Grigori attendit qu’il se soit assez éloigné et qu’il ne puisse pas les entendre pour marmonner à Kiara « Tu sais que tu es chiante comme fille ? C’est trop dur de dire oui sans chercher à négocier quoi que ce soit ? » Il leva néanmoins un de ses verres en direction de Kiara pour trinquer, signe qu’il n’était pas si en colère que ça « Il faut que je réfléchisse à ta façon de voir les choses et l’avenir. » Il n’était pas sûr de le partager à cent pour cent, persuadé que l’Ordre du Phénix allait disparaître, se faire détruire par les Mangemorts, ils étaient bien trop faible pour diriger quoi que ce soit mais s’il se trompait, mieux valait il être un des premiers à faire les efforts qui s’imposaient. « Si on fait ça, mes parents vont me démolir, ma carrière va leur sembler bien futile par rapport à la honte que c’est d’avoir des gens au sang souillé à notre mariage. » Il but une gorgée de vin, songeur, et prit même le temps de manger le petit fondant de maïs aux myrtilles crois pas j’ai tapé sur internet le nom d’un restau gastro et j’ai marqué amuse-bouche n’oubliant pas qu’ils étaient là pour ça à la base. Quelle idée d’avoir abordé le sujet convives avec Kiara avant même d’avoir mangé.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Ven 10 Mar - 16:08
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
Tout semblait trop beau, trop beau pour être vrai. Depuis qu’ils avaient commencé à organiser le mariage, Kiara savait qu’ils devraient passer -tôt ou tard- par cette conversation même si Kiara avait tout fait pour retarder celle-ci ou du moins pour la reporter à plus tard. Évidemment qu’elle savait parfaitement que Grigori n’était pas prêt à imaginer leur mariage entouré de personnes au sang-impur mais Kiara n’envisageait pas que cela soit impossible. Ils étaient dans une drôle d’impasse et Kiara ignorait s’ils pourraient s’en sortir en trouvant un compromis. Évidemment, leur relation entière reposait sur ces fameux compromis mais jamais Kiara n’avait été aussi incertaine de l’issue de la discussion. Elle se savait au croisement d’un moment probablement charnière de leur couple et elle ignorait comment elle réagirait si Grigori n’était pas en mesure de faire ce pas de côté pour elle, ni si elle céderait pour lui faire plaisir. Cela lui briserait le cœur et elle le savait par avance ; elle avait concédé beaucoup de chose pour Grigori au cours de ces deux ans passés ensemble parce que les sentiments qu’elle avait pour lui obscurcissaient parfois son jugement mais elle ignorait jusqu’où elle était capable d’aller pour lui, jusqu’à quel point elle pouvait piétiner ses envies et ses principes.
Chacun d’entre eux demandaient l’impossible à l’autre, il fallait en convenir. Kiara et Grigori avaient d’importants points de désaccords qu’ils n’évoquaient presque jamais, comprenant bien que faire fléchir l’autre sur le sujet était impensable. Lorsque Kiara demanda à son fiancé comment est-ce qu’ils pouvaient se sortir de ce guêpier, la réponse de Grigori fut tranchante et sans équivoque. Elle n’avait qu’à mieux choisir ses amis. Kiara arqua un sourcil comme lorsqu’elle était déçue de son comportement, de son attitude ou même de ses paroles. Le sarcasme qui se percevait dans sa voix était flagrant et Kiara ne put s’empêcher de répondre : « Fallait peut-être élever ton exigence pour choisir ta fiancée si tu voulais t’éviter ce genre de désagrément. » Vexée, elle l’était. Kiara n’avait jamais critiqué les fréquentations du Serpentard, quand bien même qu’elle en désapprouvait la plupart alors que Grigori puisse trouver à redire sur ses relations amicales l’agaçait fortement. Est-ce qu’elle dénigrait la propre liste de son fiancé, elle ? Et bien oui, elle le faisait. Expliquant à celui-ci qu’elle était particulièrement inquiète de voir autant de noms Mangemorts invités à son mariage, Kiara tenta de se justifier, d’expliquer mais les réponses données par Grigori ne lui donnèrent pas satisfaction. « Je suis assez grande pour réfléchir sans avoir besoin de me référer à mon père. » dit-elle d’un ton légèrement agacé. Si elle avait écouté son père, elle ne serait probablement pas là en train de discuter avec lui. « Toi c’est pas pareil. » ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel. Est-ce que Grigori était véritablement différent des autres mangemorts ou bien avait-elle une vision erronée des mages noirs ? C’était une question qui revenait souvent dans sa tête mais Kiara ne pouvait pas entendre, pas comprendre la manière dont les Mangemorts agissaient et vivaient, c’était beaucoup trop éloigné de son mode de vie à elle. Pourtant, elle arrivait fort bien à cohabiter avec son fiancé, donc où se situait la limite ? La différence ? Elle l’ignorait parfois. Grigori tentait de l’entourlouper et elle le sentait, il essayait comme elle de faire pencher la balance en sa faveur mais c’était beaucoup trop important. « Mon opinion sur ces gens, je l’ai déjà Grigori. Ils me font peur. » Qu’il ne se méprenne pas. Ce n’était pas parce qu’elle acceptait leur présence que cela justifiait leurs actes. « J’accepte qu’ils soient là uniquement pour toi. » Elle répéta cette information, au cas où il l’avait loupé la première fois.
Parler de Balthazar était inévitable mais pour autant, Kiara ne pensait pas que cela serait si difficile de défendre son meilleur ami. Aux yeux de Grigori, il n’avait rien à en dire, il n’y avait rien qui pourrait redorer son blason. Le pire, c’était que Balthazar pensait la même chose de lui. Kiara était prise entre deux feux, déchirée entre une violente et puissante contradiction ; Balthazar et Grigori n’étaient pas du même monde et elle pouvait s’évertuer tant qu’elle le souhaitait à les faire cohabiter, elle se heurtait à chaque fois à un mur. « C’est fatiguant pour moi d’être entre vous deux. » se contenta-t-elle de dire. Grigori allait probablement lui répondre qu’elle n’avait qu’à écarter le Poufsouffle de sa vie afin que le problème soit réglé mais il ne valait mieux pas qu’il aille sur ce terrain-là, Kiara était suffisamment peinée comme cela. Par ailleurs, elle avait envie de démontrer par A+B qu’elle était la seule à faire de réels efforts pour accepter les fréquentations de l’autre. « Ce n’est pas un pote. C’est mon meilleur ami. Il était là pour moi durant le pire moment de ma vie, Grigori. Je le connais depuis bien plus longtemps que toi et pourtant, je vais t’épouser toi. Alors ne me dis pas que j’exagère. » Elle souffla, passablement agacée de devoir en arriver là. « Et évidemment que je fais le lien entre Taz et tes parents. Mais à ce que je sache, Taz ne t’a jamais lancé de sortilège impardonnable à la figure lui. » Le père de Grigori, oui. Et celui-ci semblait bien trop souvent l’oublier. « Franchement, qu’est-ce qu’il t’a fait à part être né dans la mauvaise famille ? Mauvaise famille selon tes critères, évidemment. Si je suis capable de passer outre ce que ton père m’a fait, tu pourrais peut-être faire un effort. » C’était fatiguant, c’était usant ; ils étaient tout deux inflexibles, ils étaient tout deux là à se regarder en chien de faïence sans vouloir céder. Ce qui embêtait Grigori, c’était plutôt le fait qu’il soit contre le mariage. « Tu veux dire que si Balthazar était pour le mariage, il serait bienvenue peut-être ? » A qui pensait-il faire croire ça ? Sérieusement. Elle l’écouta ensuite dire que les efforts, il les faisait, acceptant par exemple sa famille qui ne croyait pas du tout en leur mariage. « Parce que tes parents étaient ravis que je sois ta fiancée ? A d'autres. Si je me rappelle bien des propos de ton père, je suis une véritable emmerdeuse. Une baratineuse. Incapable de la boucler et de tomber enceinte, par dessus le marché. » Kiara était soudainement fermée, son visage était devenu inexpressif tandis que ses yeux retenaient les larmes qui souhaitaient couler. Son cœur battait à tout rompre et chaque mot était plus difficile à prononcer que le précédent. Cet épisode restait très violent dans son esprit, elle en rêvait encore la nuit et se réveillait encore régulièrement en nage dans son lit ; revoyant l’éclair du sortilège la frapper, entendant sa voix hurler, sentant les larmes couler inexorablement. « Cela ne m’amuse pas du tout que tu dises ça. » dit-elle lorsqu’il lui proposa d’inviter Taz chez eux durant l’été. « C’est pas à toi de prendre cette décision. » déclara-t-elle lorsqu’il affirma qu’il ne mettrait pas les pieds sur le lieu de réception.
Rien n’allait dans cette conversation. Cela partait dans tous les sens et Kiara se demandait même s’ils allaient pouvoir s’entendre au final. Quelle autre option lui restait-il ? Elle tenta de dire que sa fichue liste de sang-pur était peut-être souillée par d’autres sang-mêlés mais Grigori refusait catégoriquement ne serait-ce que d’y songer. « Notre mariage. » corrigea-t-elle, par automatisme, alors que cela la chagrinait qu’il ramène tout à lui, sans penser à eux. Et qui faisait ça ? Qui allait à un mariage pour se faire mousser et récolter la gloire ? Kiara ne comprenait pas ces méthodes, elle ne comprenait pas ce mode de fonctionnement. C’était aberrant. Ils n’avaient décidément pas la même vision des choses et ce n’était pas toujours évident pour Kiara de s’en souvenir. Alors que le serveur venait les faire taire pendant quelques instants, Kiara tentait de rassembler ses idées et ses pensées. Cela n’était pas évident d’être sa fiancée et cela l’était encore moins quand celui-ci était des plus agaçants. Kiara fit tourner un des verres déposés entre ses doigts sans le porter véritablement à ses lèvres, pensive. C’était difficile de se sentir si impuissante, si différente de lui. Pourtant, elle avait souvent l’impression qu’ils étaient proches, qu’ils vivaient ensemble une vie agréable et qu’ils se suffisaient l’un à l’autre mais parfois, comme maintenant, elle se sentait démunie, dans une impasse. Il leva son verre avec elle pour trinquer, ce qu’elle fit sans grande conviction en le reposant tout de suite après sans en goûter le contenu, signe qu’elle était plus tourmentée qu’elle ne le laissait voir. « Pourquoi ça serait moi la personne chiante ? Toi aussi t’as qu’à dire oui après tout. Moi au moins j’essaie de trouver des solutions. » dit-elle en fixant son verre d’un air buté. Kiara tentait comme elle pouvait de faire des concessions, de trouver des alternatives. Elle acceptait des Mangemorts au mariage. S’il ne voulait pas de Balthazar comme témoin, elle pouvait l’entendre, c’était un choix important. Mais Grigori s’enfermait dans sa vision des choses et Kiara n’avait pas l’impression de parvenir à entrer dans son monde. C’était frustrant et c’était peut-être la première fois que cela arrivait alors que la conversation était des plus importantes et cruciales.
Elle releva les yeux vers Grigori lorsqu’il lui expliqua qu’il réfléchirait à sa manière de voir les choses. C’était une des convictions de Kiara ; pour gagner en politique, il fallait savoir réunir et toucher le maximum de gens possibles. Certes, cet argument était bien loin de ce qu’elle pensait réellement, à savoir qu’il n’y avait aucune différence entre les sorciers même si leurs sangs différaient. Mais il acceptait d’envisager son point de vue, c’était déjà un petit progrès. Un progrès bien maigre, mais c’était toujours ça, après tout. Elle le regardait déguster les différents amuse-bouches tout en cherchant ce qu’elle pourrait bien ajouter. Elle était soudainement bien muette et cela ne lui ressemblait pas vraiment. La crainte d’épouser Grigori avec l’interdiction de choisir ses propres invités la tourmentait plus que de raison et elle n’arrivait pas à passer outre, contrairement à son fiancé qui mangeait, l’air de rien. Elle avala durement sa salive lorsqu’il expliqua que ses parents le démoliraient s’il osait faire cet affront. « Je ne sais pas quoi dire d’autres Grigori. » finit-elle par souffler au bout de quelques instants. « Tu penses qu’il irait jusqu’à vérifier la liste des invités ? » Qui faisait ça? Voilà une autre chose qui dépassait de loin la compréhension de Kiara. Cela paraissait surréaliste qu’ils ne puissent pas faire comme bon leur chante. « S’il n’y avait pas tes parents, tu serais prêt à l’envisager ? » Pour moi, faillit-elle souffler mais c’était inutile de l’ajouter. Après tout, jamais il ne prendrait cette décision si elle n’était pas là en train de le supplier de changer d’avis. « En dernier recours, on fait un mariage en tout petit comité. Toi, moi, nos familles. C’est tout. » Ce n’était pas ce qu’elle désirait et Grigori non plus. Mais seraient-ils obligés d’en arriver là ? Elle s’imaginait soudainement à l’unique table de réception, son père en face de celui de Grigori et elle eut un rire nerveux, sachant très bien que cela ne passera jamais.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Non mais alors ça c’était la meilleure, la fille elle avait des amis de merde, elle s’en rendait compte elle-même puisqu’elle n’avait pas voulu mentionner sa liste avant aujourd’hui et c’était à lui d’élever ses exigences en matière de fiancée ? Il lui lança un regard noir « Ma fiancée me convient parfaitement, je te remercie de t’en soucier. » même si c’était un peu tard pour se soucier de cela « C’est pas la fiancée le problème, ce sont ses fréquentations. » Etrange de parler de Kiara à Kiara. Il n’avait pas envie de changer de fiancé, elle était très bien la sienne. En revanche, oui elle avait des amis dont il ne voulait pas à son mariage, un avis sur les Mangemorts, qui lui venait de son père dont l’ouverture d’esprit était nulle, clairement, qu’on ne vienne pas faire la morale à Grigori sur sa façon de voir le monde, son beau-père était aussi mauvais. « La preuve que non ! Tu te fies uniquement à leur nom de famille pour dire qu’ils te font peur ! » Lui ça n’était pas pareil, ah, sur quel critère elle se basait pour dire cela, il serait ravi de le savoir. Il la regarda blasé par l’argumentaire, même si pour le coup comme l’argument était inexistant, il ne pouvait pas le réfuter. Très bien, elle avait déjà son opinion de merde, qu’elle la garde, ça ne changerait rien de toute façon, ils viendraient quand même. Elle insista sur le fait qu’elle les acceptait à son mariage pour lui, il avait bien compris et c’était très bien, c’est d’ailleurs exactement ce qu’il lui demandait.
En revanche, s’il comprenait bien, ce qu’elle voulait réellement dire c’est qu’elle voulait qu’en échange de son sacrifice, il fasse la même chose, Grigori n’était pas d’accord. Il plissa les yeux lorsqu’elle osa se plaindre que c’était fatiguant d’être entre les deux. « Personne ne t’y oblige, fais un choix. » Il n’avait pas la prétention de dire qu’elle devait le choisir lui, il n’était pas si orgueilleux et savait qu’en disant cela, il pouvait se prendre un retour de flammes qui ne lui plairait pas. D’ailleurs, en parlant de choses qui déplaisaient fortement à Grigori, la discussion suivante était merveilleuse. Ça n’était pas son pote, c’était son meilleur ami, si ça ne la dérangeait pas trop, il tentait de l’oublier. Il était présent pendant le pire moment de sa vie, elle avait oublié que c’était probablement ses parents, ses cousins, ses oncles qui étaient responsables de l’enlèvement de Sélénya ? Il faudrait commencer à ouvrir les yeux, ça n’était pas des Mangemorts qui enlevaient des sorciers pour les torturer, c’était des moldus, des trucs qui ne devraient même pas avoir le droit de respirer le même air et elle, elle s’était dit que le mieux c’était de pleurer sur son épaule… Si ça se trouvait, il savait très bien où était Sélénya et il n’avait rien dit pour ne pas que sa famille soit mise en danger. Il se crispa en l’entendant dire qu’elle connaissait Grigori depuis moins longtemps mais que ça ne l’empêchait pas de l’épouser « Tu vas m’épouser moi ?! ça veut dire quoi ça, que je dois être flatté que tu daignes m’accorder ce privilège alors que tu le connais depuis plus longtemps ?! » Oh ça ne passait pas du tout la comparaison, ça n’était même pas de la jalousie, il se moquait éperdument que Kiara ait envie d’épouser d’autres personnes, ça la regardait et il s’en foutait royalement puisqu’au final celui à qui elle allait dire oui devant tout une assemblée, c’était lui. Non ce qui l’emmerdait profondément c’est qu’elle essaie de le comparer à Balthazar, toute sa vie, il avait été comparé aux autres, jamais ça n’était positif pour lui, il n’avait pas envie que sa fiancée s’y mette. Bon de toute façon, elle était décidé à comparer tout ce qu’elle pouvait « C’était un accident Kiara, tu fais une fixette dessus alors que ça n’était pas volontaire. » Encore heureux par contre que Balthazar ne lui ait jamais lancé de sortilège, quoi que si, il serait mort en retour et comme ça il ne se prendrait pas le chou avec Kiara, difficile d’inviter des morts. Qu’est ce que Balthazar avait fait à part être né dans la mauvaise famille ? « T’es sûre que tu veux avoir cette discussion avec moi ? » Non parce qu’elle parlait de ses critères à lui, cette tournure démontrant qu’elle ne partageait pas son avis, donc pourquoi le vouloir. Lui par exemple, il savait très bien qu’elle avait un avis différent du sien et il ne lui demandait pas ce qu’elle en pensait. Et hop, on était reparti avec ce que le père de Grigori avait fait à Kiara, ça allait lui coûter cher cette histoire. En plus, il ne pouvait pas tellement lui dire - pas encore tout du moins – qu’il ne voulait plus en entendre parler. « Non, il ne serait pas le bienvenue même si c’était ton plus grand fan et que tout ce que tu faisais était génial. Je ne veux pas de nés moldus à mon mariage, Kiara. » Déjà il était prêt à tolérer le fait d’avoir des sangs-mêlés… parce que sinon ça voulait dire faire sauter toute la liste de Kiara mais un né moldu, stop.
Avoir le dernier mot avec Kiara s’avérait compliqué, elle était une tête de mule ayant toujours un truc à redire et elle n’avait pas tort sur toute la ligne. Les épaules de Grigori s’affaissèrent en entendant les propos de Kiara, effectivement, dans les grandes lignes c’était ça. Délicatement, il vint poser sa main sur celle de Kiara afin de lui montrer son soutien « Tu es très bien comme tu es Kiara. » Autant il la trouvait agaçante par moment, autant il lui trouvait plein de qualités aussi, ses qualités étaient d’ailleurs plus nombreuses que ses défauts. Il rajouta même, rappelant tout de même les faits « Tu ne pouvais pas tomber enceinte, ça n’était pas ta faute mais la mienne. » Il toussota légèrement « Et pour tout t’avouer, je suis plutôt soulagé que tu ne sois pas enceinte tout de suite. » Quand bien même ses parents auraient préféré, il restait hanté par le fait que les gens pensent qu’il épouserait Kiara ou l’inverse, que Kiara l’épouserait lui, surtout l’inverse d’ailleurs, uniquement parce qu’il y avait un enfant en route. Alors bien sûr, il savait que ça n’était pas le cas, qu’elle avait dit oui bien avant qu’ils aient des rapports sexuels ensemble, mais malgré tout, il n'était pas totalement serein, l’avis des gens, même de parfaits inconnus, il ne pouvait pas dire que ça ne comptait pas. Histoire de montrer qu’il faisait des efforts de son côté, il autorisa cet imbécile de Balthazar à venir chez lui, c’était gentil ça. Il semblerait que non… quelle emmerdeuse, c’est pas possible. Quelle idée de mettre la maison à eux deux, forcément qu’elle faisait ce qu’elle voulait… quelle poisse. En plus, ça n’était pas à lui de prendre la décision de qui viendrait ou non. Tiens donc, c’était nouveau ça et d’après la petite futée qu’elle était, la décision appartiendrait à qui ?
Oh bordel, ce qu’elle était gonflante à dire leur mariage, même si elle avait raison, ce n’était pas agréable. En fait c’est la discussion en elle-même qui n’était pas agréable, il ne voulait pas entendre parler de sangs purs qui seraient des sangs mêlés, il y avait que Kiara pour songer à ce genre de choses. Bien sûr qu’il les dégagerait fissa, il n’était pas là pour faire de la charité, il s’agissait de son mariage par Merlin. Pourquoi tout d’un coup se mettre d’accord était si compliqué, il voyait bien que ça l’attristait mais il ne s’agissait pas d’une bouffe un dimanche midi, là bien sûr qu’il voulait bien faire un effort et qu’il accepterait n’importe qui chez eux. Mais il s’agissait d’un mariage, son mariage, il allait y avoir des photos, des gens qui parleraient et surtout il pouvait d’ores et déjà imaginer ses parents le prendre à part pour lui demander ce qu’il avait foutu, de quoi bien le stresser. Il partagea sa façon de voir les choses avec elle à savoir qu’elle était chiante, elle n’avait pas l’air spécialement convaincue du bienfondé de cette remarque. Elle cherchait des solutions, non mais la solution était simple, pas de nés moldus au mariage, c’était quand même pas compliqué à comprendre. Mais bien sûr il fallait qu’elle ait des choses à redire et en plus, elle le faisait réfléchir au futur. Tout se mélangeait dans sa tête, l’envie de faire plaisir à Kiara, celle de faire plaisir à ses parents, la peur de décevoir des gens, celle d’être jugé aussi. Il n’y avait pas de bonne solution, il fallait faire un choix et déterminer ce qui avait le plus d’importance à ses yeux. Ses réflexions, il les partagea avec Kiara, s’il faisait cela, s’il décidait de l’écouter à la fois parce qu’il songeait à sa carrière mais aussi pour lui faire plaisir à elle et c’était évident que dans la balance ce serait ce qui primait, il allait se faire recevoir par ses parents. Il lui lança un regard lorsqu’elle lui fit la remarque qu’elle ne savait pas quoi dire d’autres, une fois de plus, elle était dans le vrai, ça ne la concernait pas. Ah non il ne pensait pas qu’il irait jusqu’à vérifier la liste des invités, il savait qu’il le ferait. S’il n’y avait pas ses parents est ce qu’il le ferait ? Il s’arrêta de faire le moindre mouvement pour réfléchir le plus sérieusement du monde à la question « Tu veux dire s’ils étaient morts à Azkaban le soir où je suis allé les chercher ? Oui, probablement. » Parce qu’il aurait moins la pression, que la seule à qui il voudrait faire plaisir, ce serait Kiara. « Si en revanche tu songes à s’ils étaient restés à Azkaban. » si Grigori n’avait pas agi « Je pense que ça aurait été inenvisageable, aucune fausse note n’aurait été tolérée. » La concurrence avec Dimka aurait été trop rude et il n’aurait rien laissé passer. Là, c’était tout de même plus simple, sur le papier en tout cas. Il se décomposa en l’entendant parler du dernier recours. C’était la pire idée qu’elle n’ait jamais eue. « Non. » Ce mariage comptait pour lui, il savait qu’il comptait aussi pour Kiara, d’ailleurs cette idée la faisait rigoler de façon nerveuse, signe qu’elle détestait autant que lui cette idée. « On a obtenu ce lieu, ce n’est pas pour qu’il y ait une dizaine de personnes. » Une ombre passa dans son regard, il était impensable qu’elle puisse réellement songer à leur faire ce coup-là « Tu le penses vraiment ? S’il ne vient pas, personne ne vient ? » en dehors des familles, bien entendu. C’était franchement désolant et ça ne lui laissait pas beaucoup d’options. Ça n’était plus un compromis, c’était une prise en otage.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Mar 21 Mar - 17:27
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
Selon Grigori, Kiara lui convenait parfaitement comme fiancée. C’était étrange de l’entendre dire qu’elle lui convenait parfaitement. Il y avait tant de choses qui les différenciaient, tant de choses qui ne les séparaient alors comment pouvait-il dire cela sans ciller ? En plus de cela, Kiara détestait qu’il parle d’elle comme si elle n’était pas là et elle fronça les sourcils lorsqu’il expliqua que le problème n’était pas elle mais bien ses fréquentations, ses amis et les gens qui lui étaient chers. Le parallèle était suffisamment clair pour qu’elle ajoute : « C’est amusant, j’allais dire la même chose. » Cela n’avait rien d’amusant, cette conversation l’épuisait plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle avait construit dans son esprit des dizaines et des dizaines de scénarios possibles mais aucun ne ressemblait à celui-là ; au moins, ils évitaient pour le moment les cris et la dispute qu’elle avait longuement redouté. Pour le moment. Le fait qu’ils soient assis au beau milieu d’un restaurant canalisait probablement leurs voix. Ils n’étaient pas du même monde, cela, ils le savaient depuis toujours et en toute connaissance de cause, ils avaient quand même choisi de passer le reste de leurs vies ensemble. Kiara se demanda brusquement s’il n’aurait pas mieux fallu avoir cette conversation avant d’accepter la demande en mariage de son fiancé et cette réalité la heurta de plein fouet, craignant soudainement de ne pas réussir à trouver un compromis. « C’est faux, leur nom, leur sang n’ont aucune importance. Je me base sur des faits. » Le nombre d’années de prison, les actes parfois immoraux relatés dans la presse voire même les crimes… Comment Grigori pouvait-il ignorer cela ? La plupart d’entre eux trempaient dans des affaires des plus louches et cela ne semblait ni l’inquiéter, ni compromettre leur présence au mariage. Quant aux invités de Kiara, qu’avait-il à leur reprocher si ce n’était qu’un vulgaire amalgame sur la pureté du sang ? « Que dire de toi ? Tu te fies uniquement à l’ascendance de mes amis pour les rayer de la liste. Tu ne les connais même pas. » Franchement… Il n’y avait aucune raison rationnelle à cela après tout en dehors de croyances erronées. C’était ce que pensait Kiara mais pour Grigori, c’était bien l’inverse… Ils avaient une incompatibilité certaine sur ce sujet, ce n’était pas nouveau et ils avaient été idiots -l’un comme l’autre- d’imaginer qu’une concession était possible. Comment faire, comment se sortir de ce guêpier ? Kiara n’en avait aucune idée.
Lorsqu’ils évoquèrent ensuite Balthazar, l’incompréhension de Grigori se fit plus intense. Évidemment, il ne cherchait pas à comprendre les raisons qui poussaient Kiara à être ami avec des sorciers sans distinction de sang, tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’elle fasse un choix. « Ah oui vraiment ? Je dois choisir maintenant ? » demanda-t-elle d’une voix sèche et dépitée. Elle se souvenait fort bien qu’il avait refusé par le passé qu’elle soit en proie à un dilemme cornélien entre sa famille et lui mais Taz ne semblait pas mériter cette chance, relégué au simple rang d’obstacle entre sa fiancée et lui. Le visage de Kiara se fermait au fur et à mesure que la discussion s’enlisait et elle était choquée de la manière dont Grigori cherchait à tourner la situation à son avantage. « Je n’ai jamais dit ça, ce que je voulais dire c’était que ton argument sur le fait que je le connaisse depuis peu d’années n’était pas valable. Puisque je te connais depuis moins de temps et que nous allons nous marier. » Enfin, ça c’était ce qui était prévu à l’origine mais Kiara se sentait soudainement piégée, comme s’il n’y avait aucune autre issue possible et cela l’angoissa au plus haut point. Le pire dans tout cela, c’était que Grigori continuait de minimiser les actes de ses parents alors que Balthazar n’avait jamais eu l’indécence de lui faire subir ce que son père avait fait subir à Kiara. « Une fixette ? Une fixette ! Tu appelles ça une fixette, vraiment ? » dit-elle d’une voix bien trop aiguë pour être naturelle, ce qui témoignait de l’outrage qu’il osait lui faire. « Tu diras à mon cerveau que ce n’est qu’une fixette quand ça me réveille la nuit en sueur et que cela m’empêche de me rendormir. » Elle était amer, elle avait le ton amer et ses yeux étaient de nouveau larmoyants tandis que ses poings étaient serrés sur la table, cherchant un moyen de se contenir et de ne pas laisser échapper ses larmes. Qu’il ose dire que c’était un accident la rendait folle, cela n’avait rien d’un accident. Il avait choisi de lui faire mal alors qu’il existait d’autres sortilèges pour neutraliser un intrus. Peu importait les circonstances, ce choix, il l’avait fait en totale connaissance de cause, en sachant que c’était un sortilège impardonnable. Que Grigori le défende mettait Kiara dans tous ses états. « Non je ne veux pas avoir cette discussion avec toi. Je sais où cela mènera. » finit-elle par dire lorsqu’ils évoquèrent les raisons du ressentiment de Grigori envers les personnes de mauvaise ascendance. C’était inutile. C’était vain. Et ils en avaient bien assez à gérer pour le moment. « Voilà, on est d’accord. Donc n’essaie pas de me faire croire que c’est l'une des raisons pour laquelle tu ne veux pas de lui au mariage. Il aurait beau faire tout ce qu’il fallait, tu ne voudrais pas qu’il soit là. » Et cela brisait le cœur de la jeune Poufsouffle.
Comment composer devant tant de différences ? Tant d’incompatibilité ? C’était frustrant d’imaginer Kiara et Grigori comme un couple tant leurs modes de vie différaient. Et si cela elle l’avait compris depuis déjà bien longtemps, Kiara savait aussi que du côté Dimitrov, elle n’était pas la fiancée escomptée par la famille de son fiancé ; ils auraient probablement préféré une femme plus docile, plus malléable et non pas la femme qu’elle était, à souhaiter négocier, à vouloir exposer ses choix et ses idées. Elle détestait ce qu’elle se devait d’être lorsqu’elle était avec sa belle-famille, ni le rôle qu’elle devait jouer. Elle n’était pas cette fille-là, elle détestait cette fille-là. Alors que ses yeux fixaient un point sur la table, son attention fut détournée par la main de Grigori qui se posait doucement sur la sienne afin de la rassurer. Elle releva la tête vers lui, plongeant ses yeux dans les siens tandis qu’elle décidait de nouer leurs doigts afin d’éviter les tremblements qui parcouraient son corps. Cette discussion devenait pénible, trop pénible. Il la trouvait bien comme elle était. Kiara décrocha un léger sourire contrit mais cela ne ressemblait en rien aux sourires qu’elle lui offrait d’ordinaire. Elle ne fit pas de commentaires quant à la suite de ses mots, même s’il prenait sur lui la faute qu’elle ne soit pas enceinte, c’était bel et bien elle qu’on avait blâmé. Kiara savait aussi pourquoi Grigori était soulagé qu’elle ne soit pas enceinte dès à présent ; il s’inquiétait toujours du qu’en dira-t-on et de l’image que cela renvoyait de l’extérieur. Pour Kiara, cela n’était pas un problème, cela n’était pas un soucis non plus d’ailleurs, étant donné que la plupart des personnes décidaient aujourd’hui d’avoir des enfants en dehors des liens du mariage. La vision de Grigori à ce propos était bien différente, il fallait en convenir.
Pour autant, Kiara tentait comme elle pouvait de lui donner des arguments en faveur de sa proposition, expliquant par exemple que cela pourrait être vu comme moderne et plus en adéquation avec les besoins et les envies du peuple d’avoir des personnes d’horizons différentes à leur mariage et si Grigori était prêt à la considérer, il y avait toujours un ombre au tableau. Ses parents. L’air grave, Kiara acquiesça doucement la tête : « Je suis désolée. » Désolée que ses parents aient autant de poids, désolée qu’il se sente obligé de penser à ce qu’ils allaient pouvoir dire avant de songer à lui, à eux. « Je ne souhaite pas leur mort, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Jamais je ne pourrai vouloir ça, je n’ai pas envie que tu souffres. » finit-elle par dire au bout d’un moment afin qu’il ne se méprenne pas sur ses intentions et sur ce qu’elle voulait. Certes, la discussion serait sans doute plus simple et moins tendue s’ils n’étaient pas dans l’équation mais Kiara était beaucoup trop empathique pour souhaiter qu’ils soient morts simplement parce que cela l’aurait arrangé. Elle n’était pas comme ça.
En dernier recours, elle proposa un mariage intimiste, en compagnie uniquement de leurs familles mais Grigori s’y opposa immédiatement, prétextant qu’ils n’avaient pas obtenu ce lieu pour recevoir uniquement quelques invités. En soi, il avait raison et ce n’était pas ce qu’elle souhaitait non plus, ce n’était pas son idée d’un beau mariage. Mais elle essayait quand même de proposer quelque chose. Mais peu importait les arguments, aucun des deux ne souhaitait céder face à l’autre et le fait qu’ils soient tous les deux si butés amenait Kiara à considérer l’hypothèse qu’ils ne trouveraient pas de terrain d’entente, malgré les solutions qu’elle amenait et les concessions qu’elle était elle-même prête à effectuer. Grigori lui demanda si c’était ce qu’elle pensait, ce qu’elle souhaitait. Balthazar ou rien. Et tout à coup, elle se trouva face à une impasse, une impasse impossible à gérer pour son cœur qui débordait d’amour pour lui et qui refusait d’être privé de la présence indispensable de ses amis. Elle le regarda et cela en fut trop pour elle ; lâchant leurs doigts qui étaient pourtant toujours liés depuis tout à l’heure, elle tenta de se lever pour sortir mais Grigori l’en empêcha. Elle se ré-installa sans dire un seul mot, sans rien ajouter, laissant le silence s’installer entre eux. Au bout de ce qui semblait être une éternité, elle murmura : « Je ne sais pas Grigori, je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus ce que je veux. Je veux juste me marier avec toi et qu'on soit heureux. Je ne veux pas me disputer avec toi mais je sais pas quoi dire d'autres. Tu penses une chose, je pense l'autre, et on se retrouve bloqué. » Comme elle ne pouvait plus retenir sa peine, quelques larmes coulèrent sur ses joues mais elle les chassa rapidement pour ne pas qu’on la voit pleurer ; elle détestait être dans un tel état de vulnérabilité. « Je t’aime, Grigori. » réaffirma-t-elle doucement, au cas où il en doutait. « Nos mondes sont peut-être trop incompatibles... » Les yeux de Kiara ne réclamaient que de pleurer à nouveau car c’était un crève-cœur que de dire ces mots, c’était effroyable, c’était tragique.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Si sa fiancée lui convenait à la perfection, l'affection qu'il éprouvait à son égard aidant à cela. Il n'empêche que ses amis n’étaient clairement pas à la hauteur et il n'allait pas s'empêcher de lui dire. La franchise était importante et permettait de remettre les choses dans leur contexte. Kiara était sang pur, son caractère, Grigori avait eu plus d'un an pour s'y faire, ça n'était pas un problème. Ses amis, ça n'était pas la même chose, il ne s'y ferait jamais. Chacun trouvait que la liste de l'autre n'était pas convaincante, ce qu'il ne fallait pas entendre tout de même. En prime, elle ajoutait, sereine que les noms n'avaient pas la moindre importance - probable que le sang ne compte pas tant que ça – « Ah oui? Tu n'avais pas des aprioris sur moi ? Pourtant il ne me semble pas avoir fait les gros titres. Tu ne t'es pas basée sur mon nom de famille ? » Ce qu'il n'enlevait rien au fait qu'il ressemblait à sa famille, juste il respectait plus ou moins les lois, se débrouillant comme un as pour pas se faire attraper. Tandis qu'elle s'agaçait qu'il ne fasse aucun effort pour apprendre à connaître ses amis, il la regarda dans les yeux « Je n'ai pas envie d'apprendre à les connaître. Ils ne font pas partie du même monde. Ça n'est pas parce qu'on a tous étudié au même endroit que nous sommes égaux, c’est juste parce qu'aucun sorcier n'a osé créer une école pour l'élite sorcière. Et on ne parle pas d'un petit dîner avec tes amis, on parle de notre mariage. » Non mais bientôt elle allait inviter des chiens parce qu'elle aimait bien les chiens.
Le summum de la liste de merde de Kiara, c'était bien ce trou du cul de Balthazar, purée s'il avait su que ce sale né moldu de malheur lui poserait tant de problèmes, il se serait débrouillé pour le faire disparaître de la surface de la terre bien avant. C'était trop tard à présent, Kiara ne serait pas dupe, elle devinerait sans mal qu'il n'était pas innocent, surtout que Grigori avait la fâcheuse tendance de dire la vérité en toute circonstance et d'assumer chacun de ses actes... pas une bonne chose dans ce cas de figure. Si elle n'était pas contente, qu'elle fasse un choix entre son fiancé et son super meilleur ami. Sans trop de surprise, ça ne lui plaisait pas, il haussa les épaules, oui c'est ce qu'il lui demandait, parfaitement, ce cloporte ne gâcherait pas tout. La conversation dégénérait, ses craintes remontaient à la surface violemment, il souffrait de la comparaison et ne faisait plus preuve de discernement, se contentant d'être sur la défensive au sujet du mariage. Au passage, il lui rappela qu'elle faisait un blocage sur l'incident qui l'avait opposé à ses parents, rappelant que ça n'était pas volontaire. Comment dire que ça ne passa pas du tout du côté de Kiara... et merde, elle pensait qu'il minimisait ce qui lui était arrivé « Je ne dis pas que ça n'est pas traumatisant, je sais que c'était violent mais tu n'étais pas visée en tant que tel. Si j'étais arrivé ça aurait été moi, si mon grand-père était arrivé, ça aurait été lui. Je t'assure que jamais plus il ne te touchera. » Il disait cela pour la rassurer mais au fond de lui, il savait très bien qu’il n’avait même pas besoin d’y veiller, son père n’était pas ce genre de personne. Elle non plus ne voulait pas qu’ils se lancent dans un débat stérile à savoir tout ce que Grigori songeait des personnes n’ayant pas le sang pur. Il leva les yeux au ciel, sans pour autant nier, suite aux propos de mademoiselle Macmillan. De toute façon, peu importe que Grigori soit de mauvaise foi, que la pureté du sang soit la seule chose qui importe, elle ne pouvait pas le prouver puisque son meilleur ne pouvait pas blairer leur couple. Ce simple fait servant à ce que Grigori ne veuille pas de lui.
Bien qu’ils ne soient pas d’accord sur la liste potentiels d’invités, que tout ne soit pas tout rose, comme à chaque fois en réalité, ça n’était pas vraiment ce qui importait le plus selon Grigori. Ils trouveraient un moyen de se mettre d’accord, peut-être pas directement mais il ne doutait pas qu’ils y arriveraient. Sa priorité, c’était surtout de rappeler à Kiara que même si ses parents voulaient que tout aille vite, le mariage, les enfants, qu’elle ne pense pas comme une personne à part entière mais comme une épouse, ça n’était pas ce que lui voulait. Elle était très bien, c’était une chieuse, ça oui mais ça n’était pas un problème. Elle n’était pas enceinte, pour être tout à fait sincère, ça arrangeait bien Grigori qu’elle ne le soit pas. Oui ça faisait râler ses parents, à la bonne heure, ils avaient d’autres choses à faire que de passer leur temps dans un lit à procréer. Il savait que ça l’atteignait mais ils ne pouvaient pas faire de miracles, ils ne pouvaient qu’attendre et ça l’arrangeait bien, ce qu’il ne cachait absolument pas. Tout finirait par se tasser, une fois le mariage effectué, il n’en doutait pas.
Bien sûr qu’elle ne souhaitait pas la mort de ses parents, il savait bien que la question était posée pour tout autre chose, pour savoir si la présence de ses parents changerait quelque chose. La réponse était oui, bien évidemment mais ça ne ressemblait pas à Kiara de souhaiter le mal des gens. Il savait qu’elle ne comprenait pas vraiment mais il aurait aimé lui dire que ce qu’il voulait c’était que ses parents voit qu’il avait bien fait les choses et ça n’était pas en invitant des nés moldus que ça allait fonctionner.
Un mariage intimiste. C'est fou comme une idée pouvait être mauvaise. Il y a probablement des gens à qui cette idée aurait convenu mais pour Grigori, c'était une sacrée punition. Il voulait que son mariage soit dans toutes les Bouches pendant au moins six mois. Ça ne serait pas en étant moins d'une dizaine que ses rêves allaient s'exaucer. Il ne voulait pas d'un mariage au rabais, cela faisait des années qu'il galérait à se trouver une fiancée et qu'il faisait son maximum pour qu'elle accepte d'envisager son avenir aux côtés de Grigori. Là encore, il s'était pris le chou pour cet endroit, devant composer avec une Kiara qui ne l'aidait pas vraiment pour les négociations. Que dire de cette prise d'otage, c'était soit il acceptait les personnes les plus nazes de sa liste, soit il pouvait faire une croix ce qu'il voulait, c'était bien ça? Au lieu d'avoir une réponse orale, elle détacha sa main de la sienne et le pire fut quand même qu'elle tenta de se lever, avant même qu'elle soit allée au bout de son idée, il l'attrapa pour qu'elle arrête ses âneries. Ils ne se donneraient pas en spectacle, elle se débrouillait comme elle voulait mais elle restait. Il y eut un silence, un lourd silence pendant lequel son regard ne quitta pas le visage de Kiara. Elle finit par prendre la parole pour réitérer sa volonté de se marier avec lui. Il attrapa son verre, buvant une gorgée, pensif sur ce qu'ils devaient faire pour contenter un maximum de gens. Adorable que malgré le fait qu'elle soit un brin tendue, elle lui fasse une déclaration d'amour, il lui adressa un sourire. Son sourire ne resta pas longtemps sur son visage puisqu'elle évoqua des problèmes de compatibilités « Certainement pas. Si nos mondes étaient incompatibles, je ne serais pas là. » Qu'elle ne se méprenne pas, il ne lui aurait pas adressé le moindre mot s'il pensait leurs mondes incompatible et il était prêt à le prouver. « Je ne ferais pas une croix sur ce lieu. » Incroyable que ce soit lui qui le défende avec tant de ferveur alors que de base, il s'en moquait éperdument. « Je ne ferais pas un mariage avec juste nos familles. » Ah ça c'était un coup à se lancer un sortilège pour se buter, les parents allaient se prendre le chou, le mariage ressemblerait à un règlement de compte. C'était le pire scénario possible ça. Elle s'en rendait compte ? Il poussa un soupir comprenant bien ce que ça voulait dire, regardant autour d'eux, avant de poser un regard sombre sur Kiara « S'il fait la moindre réflexion, la moindre provocation, que ce soit ton meilleur ami ou que ce soit mon mariage n'aura pas d'importance je le démolis moi-même. Mets le bien en garde avant de l'inviter parce que je ne le louperai pas. » Il ne laisserait personne parler en mal de son mariage. S'il évoquait Balthazar, qu'elle ne pense pas que les autres pouvaient l'ouvrir, c'est juste qu'il connaissait l'inimitié entre lui et le Poufsouffle, mais il serait intransigeant avec tout le monde et pas que pour la liste de Kiara, ce qui voulait dire qu'il allait devoir prévenir une à une les personnes de sa liste afin que personne ne décide de faire sa loi et ne gâche tout. Pas sûr que l'argument servi par Kiara ne convainc ses parents mais bon vu comme la demoiselle réagissait ce soir, il avait tout intérêt à aller dans son sens. Il se débrouillerait avec ses parents, ça ne serait pas la première fois qu'ils seraient mécontents et de toute façon, depuis qu'ils étaient sortis d'Azkaban, ils avaient des choses à redire sur tout, le temps avant le mariage, la mariée, les études de la mariée, la famille de la mariée, la maison trop loin de Moscou, trop petite. Par contre, il ne les avait pas entendu parler du succès de ses études, de l'emploi qu'il avait trouvé rapidement, des mécontents en puissance, il allait enfoncer le clou, il réitéra auprès de Kiara sa volonté « Je me fiche que nos univers soient aux antipodes l'un de l'autre. C'est toi que j'épouserai. » Et si la seule façon pour qu'elle soit heureuse, condition obligatoire pour avoir le droit de la mener à l'autel, c'était d'inviter des sangs de bourbe, Grigori n'avait pas cinquante solutions, ce qui ne l'empêchait pas de détester cette idée.
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Kiara Dimitrova
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Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 5 Avr - 21:21
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
Ce qui était énervant avec Grigori, c’était qu’il était intelligent. Au moins autant qu’elle. Et que chacun des arguments de la Poufsouffle pouvaient être facilement contrés par le Serpentard et réciproquement. C’était fatiguant de se rendre compte que leurs fonctions cognitives fonctionnaient bien, trop bien même, ce qui rendait les discussions certes bien riches mais aussi bien compliquées puisque chacun avait toujours quelque chose à redire, quelque chose à répliquer. C’était la manière dont ils fonctionnaient et cela leur permettait également de mieux d’élargir leurs horizons. Du moins pour Kiara, c’était le cas ; il lui faisait réfléchir différemment, s’éloigner des sentiers battus et des préjugés dans lesquels elle aurait très bien pu s’engouffrer avec une extrême facilité. « Des a priori sur toi, j’en avais des tas et ils n’avaient rien à voir avec ton nom de famille Grigori. » affirma-t-elle sans faux semblant et sans mensonge. « Entre tes demandes en mariage intempestives et la manière dont tu traitais la gente féminine, je n’avais nul besoin que ta famille fasse les gros titres pour avoir une petite idée de qui tu étais. » Devait-elle parler au passé ou au présent ? Kiara se posa immédiatement la question. Certes, avec elle, Grigori était différent ; elle comprenait aisément qu’il agissait d’une manière absolument singulière en sa présence, probablement en raison des sentiments qu’il avait pour elle ; Kiara n’irait pas jusqu’à dire que cela lui était suffisant mais si elle avait appris à l’aimer malgré ses défauts et la manière dont le caractère de Grigori prenait parfois le dessus en présence des autres, cela ne l’empêchait pas d’être parfois désabusée ou outrée par les propos qu’il pouvait tenir. La question des amis de la jeune Poufsouffle en était la preuve : Grigori expliquait clairement qu’ils n’étaient pas du même monde, qu’ils n’étaient pas égaux, ce qui fit vriller la jeune femme qui arqua immédiatement un sourcil face à ses paroles absolument inacceptables et discriminatoires ; un soupir exaspéré s’échappa des lèvres de Kiara qui tentait, une fois de plus, de ne pas envenimer la situation : « Selon ta théorie, je me demande subitement dans quel monde tu me classes puisque je suis tout-à-fait à l’aise avec toi et tout-à-fait à l’aise avec eux. » Elle décida de ne pas surenchérir sur l’élite sorcière même si elle n’en pensait pas moins. Elle se contenta de dire : « Oh oui, cela aurait été parfait, tu serais allé dans ton école élitiste et on ne se serait jamais rencontré. » Cela tombait sous le sens que la famille Macmillan n’aurait certainement pas accepté de scolariser ses enfants dans une école qui accordait une certaine différence à la pureté du sang et qui tentait d’endoctriner les élèves dès le plus jeune âge.
Évidemment, et comme Kiara s’y attendait, Balthazar était au cœur de leur discussion ou plutôt de la bataille. Chacun demeurait campé sur ses positions et cela devenait de plus en plus difficile pour la jeune femme. Elle était pour ainsi dire tiraillée entre son amour pour Grigori et son affection amicale pour Balthazar ; choisir entre les deux lui paraissait inconcevable. Pour Grigori, c’était plus facile ; il détestait le Poufsouffle pour diverses raisons et ne semblait pas décider à lâcher prise sur le sujet ; cette mésentente, Kiara s’y était attendue, bien sûr. Elle connaissait son fiancé, elle savait comment il réagissait, elle connaissait ses principes et sa manière de réfléchir. Pour autant, aux yeux de Kiara, qu’elle puisse accepter à leur mariage des personnes qui lui faisaient peur, son père qui l’avait agressé valait bien une entorse aux principes du Serpentard. Grigori ne l’entendait pas ainsi, buté sur ses propres idées et refusant d’en percevoir d’autres. Qu’il défende son père, elle pouvait le comprendre mais qu’il ne puisse entendre que cela avait bouleversé Kiara au plus profond d’elle-même… « Peu importe la personne à qui c’est arrivé, c’est arrivé. J’aurai été toute aussi traumatisée si cela avait été toi. C’est l’utilisation du sortilège que je condamne. » Il lui faisait néanmoins la promesse que plus jamais il ne la touchera et Kiara acquiesça doucement, soupirant faiblement afin de faire entrer brièvement de l’air dans ses poumons. Elle était persuadée que Grigori serait présent à ses côtés pour la protéger, là n’était pas la véritable question. Utiliser un impardonnable alors qu’il y a d’autres moyens de neutraliser quelqu’un… Le sortilège Doloris… Kiara frissonnait rien qu’en y repensant. Comment était-il possible d’utiliser sciemment un tel sortilège pour immobiliser quelqu’un ? Il fallait être tordu, sacrément tordu. Et Kiara acceptait qu’il soit tout de même présent au mariage alors que Grigori n’était pas capable ne serait-ce qu’envisager la présence de Balthazar était difficile à encaisser pour Kiara qui avait accédé à ses requêtes sans broncher. Elle avait l’impression d’être lésée, d’être flouée. Pas qu’il ne parvienne pas à changer d’avis, plutôt qu’il n’essaie pas de se mettre à sa place. La position de la jeune Macmillan était difficile. Sans doute pensait-il la même chose de son côté.
Comment allaient-ils faire pour se sortir de ce capharnaüm ? Kiara semblait être à bout de propositions. Elle avait tout essayé, tout tenté et malgré tout cela, elle n’arrivait pas à trouver un terrain d’entente avec son fiancé. Et pour ainsi dire, Grigori devait probablement vivre la situation inverse, se demandant s’il allait parvenir à la faire fléchir. C’était douloureux de se prendre en pleine figure toutes leurs différences alors qu’ils vivaient avec depuis presque un an sans que cela ne les dérange davantage. Pourquoi tout semblait si difficile maintenant ? Était-ce parce qu’elle se rendait véritablement compte à quel point leurs mondes étaient différents ? Si cela n’avait jamais eu vraiment d’importance lorsqu’ils étaient à deux, dans leur bulle rien qu’à eux, face au monde, face aux autres, ils devaient afficher un visage différent et c’était difficile à encaisser pour Kiara. Trop peut-être. Alors qu’elle cherchait à fuir la situation, Grigori lui fit comprendre en la retenant qu’elle devait rester là tandis que le silence s’installait dangereusement entre eux. Kiara et Grigori n’avaient jamais ressenti celui-ci comme étant une marque de malaise et c’était bien la première fois que la jeune femme le vivait ainsi. Une fois n’était pas coutume, il n’était pas d’accord avec elle. Si leur histoire n’avait pas été possible, il ne serait pas là. C’était ce qu’il affirmait, ce qu’il pensait. Il ne ferait aucune concession sur le lieu de la cérémonie, ni sur le nombre d’invités. Cela, Kiara l’avait bien compris et bien intégré. Elle releva les yeux vers Grigori, plongeant son regard dans celui de son fiancé en se demandant ce qui était véritablement important. Son mariage ou son amitié avec Balthazar ; cette question tournait, tournait et tournait dans sa tête comme une litanie sans fin. Qui voulait-elle sacrifier ? Aucun des deux, assurément. Elle les aimait tous les deux, d’une manière différente, évidemment. Devant se poser la question une bonne fois pour toutes, Kiara avala durement sa salive. Renoncer à la présence de Balthazar au mariage ce n’était pas renoncer à son amitié. Mais aller contre la volonté de Grigori pouvait l’amener à renoncer à leur mariage ? Kiara ne l’envisageait pas, ne pouvait l’envisager. Elle soupira faiblement, prête à faire la plus grande concession de sa vie, prête à rayer son meilleur ami de la liste des invités lorsque Grigori soupira à son tour ; ses yeux étaient sombres et déterminés. La mâchoire de Kiara se décrocha tandis qu’il acceptait le Poufsouffle au mariage. La mine absolument surprise, Kiara ne trouva rien à redire à ses conditions, connaissant son meilleur ami et sa manière d’agir et de se présenter. Elle reprit néanmoins : « Notre mariage. » Kiara ferma les yeux quelques secondes, ne sachant pas quoi dire d’autres, ne sachant pas comment le remercier du sacrifice qu’il faisait pour elle ; elle savait bien que cela ne plairait pas à ses parents et qu’ils allaient probablement devoir user de ruse pour parvenir à leur faire digérer la nouvelle. Kiara se contenta d’attraper les doigts de son fiancé et de les lier à nouveau juste avant qu’il ne lui dise qu’il se fichait que leurs univers soient différents, qu’il la voulait elle comme épouse. « Merci. » souffla-t-elle. Elle n’affichait pas une mine réjouie ni une mine victorieuse. Elle savait l’effort que cela coûtait à son fiancé, elle connaissait les conséquences d’une telle décision et elle était absolument consciente que cela devait peser lourd sur ses opinions et ses convictions. « Vraiment, merci Grigori. » Elle ne trouvait pas d’autres mots pour exprimer sa gratitude mais de voir qu’il était capable de prendre en considération ses désirs et ses besoins satisfaisait Kiara. Cela la rassurait aussi. De se rendre compte que les concessions pouvaient se faire sur les deux tableaux.
Apaisée par les mots prononcés par son fiancé, Kiara s’enquit d’enfin attaquer son verre et les différents mets qu’elle n’avait pas encore pu goûter tant elle était tendue. Étrangement, la suite de la dégustation fut plus légère et Kiara était encline à accepter toutes les propositions et les préférences de son fiancé. Elle pouvait bien faire cela pour lui. Ce n’est qu’après avoir avalé un nombre incalculable de petits fours, de plats et de vins que Kiara demanda : « Tu en penses quoi ? » Pour sa part, elle trouvait les mets aussi délicieux ici que dans le restaurant de Londres où ils avaient l’habitude d’aller donc pour des questions pratiques relatives à l’équipe du restaurant, Kiara serait davantage partie sur l’embauche du personnel local mais elle décida de laisser son fiancé choisir. C’était bien la moindre des choses.
Lorsqu’ils eurent terminés de manger, Kiara remercia les serveurs pour leur sympathie et ils quittèrent les lieux dans le silence. La nuit s’était belle et bien installée et la féerie du jardin fonctionnait toujours autant, si bien que Kiara retrouva le sourire en attrapant la main chaude de son fiancé. Ils marchèrent quelques instants avant qu’elle ne se tourne vers lui pour lui demander : « Tu veux toujours aller voir la maison où j’ai grandi ? » Après avoir obtenu une réponse positive, ils transplanèrent à quelques dizaines de kilomètres de là et arrivèrent sur une belle et grande allée. La façade de la maison était joliment éclairée, le jardin très bien entretenu et Kiara voyait une lumière au rez-de-chaussée qui ne pouvait signifier qu’une seule chose. Un moue amusée s’installa sur son visage alors qu’elle entraînait Grigori vers la porte qu’elle ouvrit sans prendre le temps de frapper, plutôt certaine de ce qu’elle allait trouver derrière. Alors qu’ils s’engageaient dans l’entrée, une femme à l’apparence replète quitta le grand salon pour les rejoindre. « Miss Byrne ! » s’exclama Kiara avant de s’avancer vers la cinquantenaire et s’engouffrer dans ses bras. Elle ne l’avait pas revu depuis deux ans maintenant mais elle n’avait strictement pas changé. « Miss Kiara, c’est un tel plaisir de vous revoir… » Kiara s’arracha à l’étreinte de la femme pour demander : « Mais que faites-vous ici ? » La réponse semblait presque évidente mais Kiara tenait à s’en assurer : « Vos parents m’ont prévenu que vous risquiez de passer, j’ai fait préparé votre chambre, juste au cas où. » Ainsi son père avait pris des dispositions en apprenant qu’ils allaient en Irlande aujourd’hui… Le cœur de Kiara battait soudainement plus fort, heureuse de l’attention de son père mais aussi surprise de voir qu’elle était une jeune femme des plus prévisibles. Plongée dans ses pensées, alors qu’elle manquait à tout ses devoirs, Miss Byrne se tourna vers Grigori, un sourire des plus accueillants sur les lèvres. « Je vous présente Grigori, mon futur mari. » C’était étrange mais à la fois extrêmement plaisant de pouvoir le nommer ainsi tout en sachant que dans quelques mois elle pourrait le présenter tout autrement. La gouvernante échangea avec Grigori quelques formules de politesse et de salutations avant de terminer en disant : « C’est donc l’homme qui a ravi votre cœur Miss Kiara. » Arrachant un sourire à la jeune femme, Kiara glissa ses doigts dans ceux de son fiancé, les joues légèrement rosées. Évidemment qu’il lui avait ravi son cœur, sinon pourquoi l’épouserait-elle ? Ensuite, elle les débarrassa de leurs vestes. « Je reste à votre disposition si vous avez besoin de moi. » déclara-t-elle avant de s’éclipser. Se tournant vers son fiancé, Kiara expliqua : « Elle a travaillé chez nous pendant des années. C’est une vraie perle. Elle est logée pas très loin. » Pas d’elfes de maison pour les servir mais une gouvernante, Grigori allait probablement trouver cela grotesque. Peu importait. Miss Byrne avait joué un rôle important dans l’enfance de Kiara lorsque son père était en mission et que leur mère était également au travail. La manière dont elle s’était occupée d’elle et de ses frères et sœurs dépassaient de loin les missions qu’on lui avait confiées au début.
Se retrouvant à nouveau seuls, Kiara soupira d’aise d’être dans cette maison dans laquelle elle avait grandi et dans laquelle elle avait tout ses repères. Ce n’était pas une demeure aussi tape-à-l’oeil que celle qu’ils étaient en train d'acquérir mais Kiara l’avait toujours trouvé accueillante, chaleureuse et chaque endroit de cette maison lui rappelait d’excellents souvenirs. Elle emmena Grigori à travers les pièces pour qu’il s’imprègne lui aussi de l’endroit. Elle termina la visite du rez-de-chaussée par la bibliothèque où Kiara avait passé des heures et des heures à en dévorer chacun des ouvrages. Posées sur l’un des buffets de la pièce, elle attrapa une photo d’elle où elle ne devait pas avoir plus de huit ans (déjà plongée dans un des énormes livres) et tendit celle-ci à son fiancé. À un moment de la prise, la petite fille relevait la tête pour offrir un énorme sourire au photographe avant de se replonger dans son livre. « Je t’ai déjà montré des photos de moi enfant ? » Elle ne se souvenait pas l’avoir fait lorsque Grigori était venu dans leur maison londonienne. « Je crois que j’ai passé plus de temps ici que dans ma propre chambre. » Tout cela était d’une évidence. Kiara avait toujours aimé les livres, c’était probablement la chose qu’elle faisait le plus pour son propre plaisir et elle était toujours ravie de découvrir de nouvelles histoires. Entraînant ensuite Grigori à l’étage, elle lui fit découvrir sa chambre. Pas bien différente de celle de Londres en définitive. Tout avait sa place, chaque meuble et chaque objet avaient sa propre utilité et Kiara leva les épaules avant de dire : « Je suis plutôt prévisible comme personne. » Elle se retourna vers son fiancé et réduisit les quelques mètres qui les séparaient afin de se blottir dans ses bras, respirant son odeur, profitant de sa chaleur. Elle détestait tant se disputer avec lui. C’était une véritable souffrance. Elle ne dit pas un mot de plus, ayant simplement envie de profiter de sa présence salvatrice, celle qui lui apportait toujours un curieux réconfort.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Rien dans les propos que tenait Kiara n’était une grande surprise. Il savait très bien qu’elle avait des préjugés sur lui avant qu’ils ne se connaissent, bon même après en réalité. Qu’est ce qu’il avait galéré pour obtenir sa main bordel. Ses demandes en mariage étaient très bien, c’est juste qu’il était tombé sur des emmerdeuses de première ne voulant pas se marier. Ce n’était quand même pas sa faute, ça aurait pu fonctionner du premier coup s’il avait jeté son dévolu sur Kiara immédiatement. On ne pouvait pas dire que la blondinette ne lui ait fait grande impression. Une chance que Kiara soit venue lui parler parce qu’il n’était pas certain qu’il aurait posé le regard sur elle sans ça. Cela aurait été une erreur, il était très bien avec elle, ça n’était pas ce qu’il attendait à la base d’un mariage mais, la réalité était bien mieux que ce qu’il avait imaginé, même si elle l’enquiquinait avec ses propos sur la gente féminine. Il s’apprêta à rétorquer que si elles restaient à leur place de femme, il se comportait de façon tout à fait normale, en les ignorant mais, il connaissait assez Kiara pour savoir que ça ne jouerait pas en sa faveur. Ils avaient mieux à faire que de se prendre le chou sur la façon dont elle percevait les mangemorts, il voulait se débarrasser de son meilleur ami à deux noises. Elle était scandaleuse à demander dans quel monde il la classait, oui, il savait très bien qu’elle était à l’aise avec les sangs impurs aussi « La question ne se pose pas Kiara, tu es sang pure, tu peux préserver ta lignée. » elle allait préserver sa lignée même « Tu peux être aussi ouverte que tu le veux, tu restes une sang pure, tu fais partie de mon monde. » Encore plus maintenant qu’ils étaient ensemble, c’était évident. Il souffla lorsqu’elle lui pourrit ses rêves en racontant qu’il aurait été dans son école, elle dans la sienne et qu’ils ne seraient jamais rencontré « Sache que tu es très agaçante. » Ce qui ne l’empêchait pas de l’apprécier mais elle avait raison, ils ne seraient jamais rencontrés, quoi que « Tu sais que même actuellement, rien ne nous prédestinait à nous unir si ce n’est la pureté de nos sangs. » et encore, il savait que ça n’était pas un critère pour Kiara, mais elle comprendrait ce qu’il voulait dire. Qui sait, ils se seraient peut-être trouvés malgré tout, l’idée de devoir faire sa vie sans elle ayant quelque chose d’effrayant.
Dans le genre effrayant, il y avait aussi la façon dont Kiara percevait les parents de son fiancé. Les jours ne changeaient rien, les propos de Grigori non plus. Il ne savait pas comment se sortir de cette impasse, s’il essayait de lui faire comprendre que ses parents n’avaient pas voulu la viser et qu’elle ne risquait rien, enfin presque rien, rien dans le cas où elle évitait de rétorquer, elle répondait que le problème ça n’était pas qu’elle se soit pris le sortilège, un peu quand même d’après Grigori, le problème c’était le type de sortilège. Il ne fit pas le moindre commentaire à ce sujet, en réalité, peu importe le sortilège utilisé, si la volonté du sorcier en face était de faire du mal, il se débrouillait très bien, Grigori en était la preuve vivante, il n’utilisait jamais de sortilège interdits, ou plutôt autorisé dans certaines circonstances, ça ne l’avait pas empêché de tuer des moldus lorsqu’il avait eu envie de le faire. Ce genre d’argumentaire, il allait le garder pour lui, elle pouvait condamner l’usage de sortilèges interdits, lui se portait garant de sa sécurité, ses parents ne lui feraient pas le moindre mal.
Au milieu de cette conversation sur les invités qui seraient présents, conversation qui ne se déroulait pas de la meilleure des manières, certains compromis peinant à être trouvés, Kiara voulu fuir. Alors s’il y a bien un truc qui ne serait jamais possible, qu’elle se fasse une raison tout de suite, c’est qu’elle lui tourne le dos en public. Il l’acceptait déjà très difficilement lorsqu’ils étaient que tous les deux, le vivant comme la pire des punitions qui pouvait lui être infligé, mais alors en public, ça n’était même pas la peine. Sans prononcer le moindre mot, se contentant de la regarder, il la retint, pas de scandale, elle prenait sur elle. Ils se fréquentaient depuis plus d’un an, leur divergence d’opinion ne les avait jamais empêché d’être ensemble. Tout était à base de discussion entre eux et ça le serait encore cette fois-ci. Son mariage lui importait réellement, ils ne diminueraient pas le nombre d’invités, ce serait pire de n’avoir que leur famille, ça allait se tirer dans les pattes, ce serait un cauchemar. Il regardait Kiara, hésitant, en plein conflit sur ce qu’il devait faire. La vision que ses parents avaient de lui, ça comptait, c’était un fait, sauf que celle de Kiara comptait aussi. Oui, ça lui prenait le chou d’inviter ses amis dont il aurait préféré ne jamais entendre parler mais ce n’est pas comme s’il avait beaucoup le choix, la simple idée de se faire lourder à moins de trois mois de son mariage le terrifiant totalement. Il accepta donc la présence des amis de Kiara, la mettant en garde néanmoins, il ne voulait aucun esclandre et rien ne les protégerait, pas même le fait que Grigori et Kiara se brouillent, il les exploserait s’ils gâchaient son mariage, il leva les yeux au ciel en entendant notre mariage… oui, c’est vrai, c’était aussi celui de Kiara. Il la laissa refermer ses doigts sur les siens, se contentant de la regarder et de souffler en réponse à ses remerciements. « Je veux t’épouser. » Ce choix impliquait de prendre les décisions qui s’imposaient pour que leur mariage puisse avoir lieu.
S’il fut tendu quelques instants, anticipant d’ores et déjà des discussions houleuses avec ses parents. Discussions où il aurait le devoir de ne pas flancher, au risque de passer pour un type sans parole, le fait que Kiara soit bien plus motivée que précédemment pour goûter les différentes choses finit par avoir raison de ses interrogations et il se prêta au jeu à son tour. Il n’aurait su dire la quantité de mets différents qu’ils goutèrent, certains excellents et d’autres pas du tout au goût de Grigori. Que dire du nombre de boissons qu’il gouta, peut être un peu trop même. Il avait comme l’impression d’avoir une barre au-dessus de la tête mais il se sentait bien, voire même très bien. Ce qu’il en pensait ? « Je crois que j’ai jamais autant mangé de ma vie, c’était très bon. Je pense qu’on peut leur laisser leur chance. Ils s’y connaissent en réception de mariage » chose dont ils n’étaient pas certains pour leur restaurateur habituel et pour une fois, ils n’auraient pas à négocier quoi que ce soit, ce qui ferait du bien. Il s’occuperait de réserver les choses le lendemain, il aurait pu le faire maintenant mais il n’en avait pas trop envie, il n’avait pas l’esprit hyper clair, ce qui ne serait pas des plus pratiques, il avait plus envie de se reposer qu’autre chose, le problème de trop manger et il n’était pas certain que Kiara soit plus en capacité de s’occuper de tout ça, en temps normal oui, mais pas ce soir.
A la place, il était bien partant pour l’idée de la demoiselle. La demeure des Macmillan au monde, il n’y retournerait pour rien au monde mais ici, ça ne lui posait aucun problème, il ne se taperait pas ses idiots de beaux-parents et leur hypocrisie à deux noises. Il attrapa la main de Kiara pour qu’elle les fasse transplaner. Il faisait un peu trop nuit pour qu’il puisse analyser réellement l’endroit mais ça avait l’air d’une maison un peu petite. Il s’arrêta en voyant de la lumière en bas, il tourna la tête vers Kiara pour lui demander ce que ça voulait dire mais elle avait un sourire aux lèvres. Il n’eut d’autres choix que de suivre sa fiancée, une moue renfrognée sur le visage, il n’avait envie de rencontrer aucun Macmillan ce soir, la journée avait été assez épuisante comme ça. Ça ne fut pas le cas, enfin il n’était pas certain qu’elle soit un membre de la famille Macmillan, trop grosse, trop petite et son impression fut confirmée par Kiara qui se précipita dans les bras de la dame. Il était toujours aussi surpris de voir de telles effusions spontanées. Ainsi donc les parents avaient prévu qu’ils passeraient par ici et avait fait demander à leur gouvernante de venir ici pour préparer la chambre. Voilà qui était surprenant de la part de ses parents, non pas qu’ils agissent ainsi pour leur fille mais ils devaient bien se douter que Kiara ne viendrait pas seule. Comme en réponse à sa pensée, la gouvernante se tourna vers lui avec un sourire. Pourquoi elle souriait, ils ne se connaissaient pas et alors Grigori n’avait pas mais alors pas du tout envie de la connaître. Kiara en décida autrement, pour un peu il l’aurait regardé de travers, est ce que vraiment c’est obligé d’être poli avec celle-là, il s’en foutait lui, elle ne lui rapportait rien. En revanche, il aimait beaucoup le terme par lequel Kiara le qualifiait. Il s’efforça donc de faire des efforts, uniquement parce que Kiara était dans les parages attention, la remerciant, alors que c’était son taff et que c’était normal, d’avoir fait préparer la maison. Elle finit par faire preuve de bon sens, il était celui qui avait ravi le cœur de Kiara, effectivement, on pouvait voir les choses ainsi, une entreprise des plus fastidieuses si on écoutait Grigori. Il eut un léger petit rire moqueur en constatant que Kiara rougissait, non mais pourquoi elle rougissait pour si peu ? Elle s’en allait, ah ça c’était une bonne nouvelle, autant Grigori n’avait aucun mal à appeler des elfes pour faire ses quatre volontés, autant là il allait se débrouiller comme un grand. Une fois qu’elle se fut éclipsée, Kiara lui apprit ce qu’il avait deviné tout seul, elle avait travaillé ici. Pour le reste par contre il l’apprenait, à la fois qu’elle était une vraie perle et qu’elle logeait non loin. « On devrait pouvoir se débrouiller tout seul une nuit. » Oui c’était rare qu’il dise cela mais il faut croire qu’il préférait se débrouiller plutôt que de demander quoi que ce soit à une fille.
Il eut droit à une visite de la maison d’enfance de Kiara. Comment ils avaient pu tenir à cinq dans une aussi petite maison ? Il la suivait en silence, observant avec attention chaque pièce, chaque détail, essayant de s’imaginer la vie qu’avait eu Kiara entre ses murs. Sans surprise, l’endroit où elle arrêta la visite fut la bibliothèque. Il s’approcha des différents ouvrages, lisant les tranches des livres, avant que son regard soit attiré par la photo que Kiara lui tenait. Il l’attrapa et pencha la tête en regardant la petite blonde, il mit quelques secondes avant de reconnaître Kiara, aidé par le fait qu’il se doutait que c’était elle sur la photo. Il secoua négativement la tête, non, il n’avait jamais vu des photos d’elle enfant. Il faut dire que la seule fois où ils étaient allés dans la maison de Kiara, ça ne s’était pas ultra bien passé. « Pourquoi tu ne ramenais pas les livres dans ta chambre pour être tranquille ? » Sur le cliché, on voyait bien que l’enfant avait été dérangé par le photographe, dans sa chambre ça aurait permis d’être en paix. C’était ce que Grigori faisait la plupart du temps, bon en réalité plus parce qu’il dérangeait quand il était dans la bibliothèque que par véritable envie de se retrouver tout seul mais c’était un détail, au moins il était tranquille. En parlant de la chambre, ils montèrent ensemble la voir. Il s’arrêta sur le pas de la porte pour regarder l’endroit, il reconnaissait bien le côté bien rangé de sa fiancée. Il lui offrit un sourire lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elle était prévisible comme personne « Ah oui ? Tu crois que tu étais prévisible le jour où tu as dit que tu voulais m’épouser ? » Il l’attrapa dans ses bras lorsqu’elle vint se blottir contre lui. Kiara n’était prévisible que pour des choses qui coulaient de sources. Ils étaient à côté de l’endroit où elle avait vécu, bien sûr qu’elle passerait, pour peu que Grigori soit d’accord bien sûr. De la même façon que s’ils s’étaient mariés à Moscou, il y a de fortes chances qu’ils se soient arrêtés chez Grigori, enfin ça c’était avant que ses parents n’aient eu la bonne idée de s’en prendre à Kiara. « Je ne t’aiderais pas à être imprévisible, j’aime quand tout est en ordre. » et que chaque chose restait à sa place mais il y a des fois où il fallait sortir des sentiers battus, pour elle. Se détachant d’elle, il s’avança vers le lit « On va avoir un problème pour dormir ici. Quand bien même tu es quelqu’un de très prévisible, je n’ai pas pensé à prendre mon pyjama. » Il leva un doigt en s’attendant à une réponse tout à fait inconvenante de la part de Kiara « Je ne veux rien entendre à propos du fait qu’on peut dormir nu. Déjà de base c’est non mais en plus ici avec quelqu’un qui peut revenir voir si tout va bien, c’est encore moins faisable. » Il s’assied pour la regarder, un sourire au bord des lèvres, pas au sujet de dormir et de l’absence de pyjama, juste le fait de la regarder et de se dire qu’ils avançaient bien et qu’ils avançaient ensemble.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Mer 19 Avr - 23:24
Je vois la nuit qui ne doit jamais finir Je vois un monde qui sera notre avenir KIRI VIII, Irlande, Mi-juin 2021
D’habitude, Kiara et Grigori esquivaient ce type de conversation. Probablement parce qu’ils savaient fort bien qu’il n’était pas utile d’espérer convaincre l’autre. Leur manière de penser et de considérer les choses étaient trop inscrites et imprimées dans leurs esprits depuis leur tendre enfance pour changer maintenant. S’ils étaient aujourd’hui obligés de se confronter à cette discussion, c’était bel et bien à cause de leur mariage imminent ; il fallait bien qu’ils l’admettent, leurs mondes étaient différents et leur sphère sociale respective pensait différemment l’une de l’autre. La confrontation de modes de vies si distincts n’était vraiment pas une chose aisée et c’était probablement la raison pour laquelle Grigori et Kiara l’évoquaient rarement. Ils étaient ensemble pour d’autres raisons, bien évidemment. Kiara avait toujours considéré que les bons côtés de Grigori compensaient les mauvais ; après tout, chacun avait ses propres défauts, ses propres failles, ses propres croyances. Dans un monde aussi éclaté que le leur, comment pouvait-il en être autrement ? Si Kiara avait au départ totalement exclu l’idée d’épouser Grigori (de part son attitude, son caractère mais aussi parce qu’il faisait partie des Mangemorts, il fallait bien l’avouer), leur relation avait soudainement pris un tournant différent grâce aux multitudes d’heures passées ensemble. Ils s’étaient apprivoisés, ils s’étaient trouvés et rien ne faisait plus plaisir à la jeune Poufsouffle que de passer tout son temps libre auprès de lui. Cela n’empêchait pas Kiara d’avoir envie de lui tordre le coup lorsque les mots qu’il prononçait lui donnait le tournis. « J’en ai rien à faire de préserver ma lignée et tu le sais. » Évidemment, cela différait grandement de ce que voulait Grigori puisque c’était la raison principale pour laquelle il avait choisi Kiara comme fiancée de substitution après les refus essuyés avec les autres. Kiara avait bien sûr conscience que ces raisons étaient bien différentes aujourd’hui. Grigori tenait à elle d’une façon qu’elle ne pouvait ignorer même lorsqu’il affirmait sans détour qu’elle était très agaçante. Oui, Kiara pouvait l’être. Elle était d’un caractère plutôt doux et plutôt tempéré avec beaucoup mais avec son fiancé, elle avait appris à s’affirmer afin de ne pas se faire écraser sans pouvoir exprimer ses idées et ses convictions. « Oui oui, bien sûr, c’est sûrement la seule raison. » Kiara se contenta de balayer le sujet, ils avaient d’autres dragons à dresser et pas des moindres.
Elle avait toujours su que cette discussion serait des plus animées, des plus terrifiantes et elle l’avait redouté tant de fois qu’il lui avait été impossible d’en parler franchement avec Grigori avant cet instant. En plus de cela, c’était comme si toutes leurs inquiétudes ressortaient en même temps : les parents de Grigori et l’impardonnable qu’elle avait reçu, le meilleur ami né-moldu de Kiara, leurs divergences sur la nature du sang… Et lorsque Kiara crut perdre le combat et abandonner, Grigori lui prouva une fois de plus à quel point son bien-être lui importait. De manière absolument triviale, il venait de balayer grâce à quelques mots toutes les incertitudes qui étaient nées durant l’échange et si elle était déjà persuadée qu’il l’aimait, la preuve qu’il venait de lui offrir servait à renforcer ce sentiment. Abasourdie qu’il puisse prendre une telle décision pour elle, Kiara ne sut que dire merci sans pouvoir exprimer davantage sa reconnaissance. Elle attrapa ses doigts qu’elle serra avec une vive intensité, espérant lui faire comprendre par les gestes qu’elle savait à quel point cela était difficile pour lui. Il réitéra sa volonté de l’épouser et Kiara soupira doucement à son tour ; c’était probablement aussi pour cela qu’il avait revu sa copie. Son désir de l’épouser était probablement plus important que de subir une soufflante infernale initiée par ses parents. Parce que Kiara n’était pas dupe sur la manière dont réagirait sa belle famille et étrangement, elle n’avait aucune envie d’être présente lorsqu’il le leur dira. « C’est ce que je souhaite moi aussi. » En clôturant cette conversation houleuse, Kiara et Grigori purent reprendre les dégustations plus sereinement. À la fin du repas, l’estomac de la jeune femme était plein et elle avait de bonnes impressions sur la qualité des mets que pouvait proposer le restaurant mais par délicatesse et respect pour son fiancé, elle le laissa faire le choix entre ce restaurant et celui de Londres dans lequel ils avaient l’habitude d’aller. « Je te rejoins totalement. Ils doivent davantage avoir l’expérience des repas gargantuesques. » Parce que cela sera évidemment le cas, connaissant son fiancé. La réception sera grandiose et si Kiara aurait sans doute préféré un mariage davantage dans la sobriété, elle ne pouvait pas se permettre de négocier sur ce point compte-tenu des efforts déjà consentis par son fiancé.
Quittant le restaurant pour la demeure ancestrale des Macmillan, Kiara ne put s’empêcher de sourire allègrement lorsqu’elle se rendit compte que la lumière du rez-de-chaussée était allumée. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose et elle était plus qu’enthousiaste. Évidemment, elle connaissait Grigori, elle savait qu’il voyait probablement d’un œil plus qu’étrange les effusions entre Kiara et Miss Byrne ; à chaque fois, cela rendait Kiara mal à l’aise de voir qu’il n’avait pas grandi dans la même ambiance chaleureuse et aimante qu’elle. Ils échangèrent quelques paroles avant que Miss Byrne ne prenne congé, en gouvernante délicate et discrète qu’elle avait toujours été. « Je pense comme toi. » Ils n’auraient nul besoin de l’aide de la vieille dame pour le peu de temps qu’ils allaient passer ici. Commença ensuite une visite de la maison et Kiara prenait plaisir à regarder chacun des portraits accrochés au mur, chaque élément de la décoration, chaque meuble vernis afin de s’imprégner de l’endroit ; c’était peut-être étrange, mais cette maison la rendait souvent nostalgique. Elle y avait passé toute sa tendre enfance avant que ses parents ne décident de s’exiler en Angleterre et même si elle s’était accommodée à la vie britannique, l’Irlande était sa patrie, son pays et jamais elle ne pourrait oublier les moments qu’elle avait partagé avec ses proches entre ses murs. Ils terminèrent la visite du rez-de-chaussée avec la bibliothèque, c’était sans conteste la pièce où elle avait passé le plus de temps. Sûrement davantage que sa propre chambre, c’était indéniable. Elle avait lu chacun de ces livres, usé chacun des fauteuils, et s’était endormie à de nombreuses reprises sur son ouvrage. Tendant à Grigori une photo d’elle enfant, elle ne fut pas véritablement surprise de sa question même si la réponse lui apparaissait plus qu’évidente. « J’aimais être ici encore plus parce qu’on pouvait m’y déranger. » Kiara n’avait pas grandi dans la même ambiance que lui et avoir des frères et sœurs n’avaient jamais été un fardeau. « Mais la plupart du temps, Sélénya et Caelum volaient à l’extérieur. Et j’aime l’ambiance de cette pièce, ça me plairait beaucoup de recréer un espace un peu similaire dans notre maison. » Des rangées de livres à en perdre la tête… Il en fallait si peu pour contenter Kiara.
Montant ensuite dans la chambre de la jeune femme, Kiara se limita à la visite de cette pièce, persuadée que les autres chambres n’intéressaient pas son fiancé. Rien de bien spectaculaire dans la chambre de Kiara, celle-ci ressemblait plutôt à celle de la demeure familiale londonienne. Se blottissant ensuite contre lui afin de profiter de ses bras et de sa chaleur, Kiara sourit lorsqu’il lui répondit qu’elle avait été tout sauf prévisible le jour où elle avait accepté de l’épouser. « Ce jour là, effectivement, on peut dire que j’ai surpris tout le monde. » Personne n’avait été épargné et les mâchoires s’étaient décrochées. Parfois, quelques larmes avaient même coulé lorsque Kiara avait compris que ses choix n’étaient pas vraiment pris en considération et qu’on l’estimait assez stupide pour ne pas savoir que Grigori et elle ne venaient pas du même milieu. C’était le cas, il fallait bien l’avouer mais pour autant, ils s’aimaient, envers et contre tous. Cette certitude était la plus importante aux yeux de Kiara. « Je ne suis étrangement pas étonnée par ce que tu dis là. » dit-elle d’un ton amusé alors qu’il disait apprécier que tout soit en ordre lui aussi. C’était probablement l’un de leurs points communs. Mais fait encore plus étrange, malgré le fait qu’il soit prévisible et rigoureux quant à l’organisation et au rangement, Grigori n’avait pas songé à prendre son pyjama. Kiara lui adressa le plus amusé des sourires lorsqu’il contra immédiatement l’argument qu’elle comptait lui donner quant au fait qu’il pouvait totalement dormir nu. Il souriait, signe qu’il n’était pas si indisposé que cela. « Oh j’dois bien pouvoir te trouver des pyjamas appartenant à Caelum. » dit-elle en riant, bien consciente que cet argument ne passerait jamais auprès de Grigori. Kiara posa son sac à main sur le porte-manteau derrière sa porte et vint s’installer sans aucune vergogne à califourchon sur son fiancé. Ses doigts glissèrent sous sa chemise tandis que leurs yeux s’entrechoquaient ; ce n’était pas bien difficile d’imaginer ce qu’elle avait en tête à cet instant précis. « J’ai préparé des vêtements de rechange pour nous deux… Juste au cas où. » précisa-t-elle à son fiancé avant de se pencher vers lui afin de capturer ses lèvres. Caressant la peau de son cher et tendre, Kiara sentit toutes les tensions de la soirée disparaître grâce à ce baiser et cette étreinte. Avant d’aller plus loin, et probablement parce que Grigori en avait besoin, elle ajouta : « Et il n’y a aucune raison qu’elle ne revienne tant qu’on ne l’appellera pas. Ce n’est pas ainsi que cela fonctionne. » S’ils ne la sonnaient pas, elle ne venait pas. C’était simple. C’était facile. Alors Grigori pouvait désormais se détendre. Ce qui était sûr et certain, c’était que les baisers que Kiara commençait à déposer dans son cou allaient certainement y contribuer. Kiara avait soif de chaleur humaine, soif de sa peau, de ses étreintes et de leur intimité. Elle était si bien là contre lui, cherchant sans complexe à attiser le désir chez son fiancé afin que la nuit soit plus douce.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...