Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Dim 7 Avr - 21:28
Le danger nous menace S'il nous trouve il nous fracasse Maxwell & Sofiane || Mars 2022, QG du Blood Circle
Un an. Un an. Cela faisait exactement un an qu’Ambrose était mort, tué par des sorciers. Sofiane ne réalisait pas qu’une année s’était désormais écoulée sans qu’il n’ait le moindre suspect pour l’assassinat de son meilleur ami. Et pourtant, il avait cherché. Ça oui. Il avait écumé toutes les preuves, passé au peigne fin toute la forêt où Charly et lui avaient retrouvé son corps. Sans succès. S’il y avait eu à un moment donné un espoir de retrouver leur meurtrier, la piste avait désormais refroidie. Si Sofiane n’avait pas abandonné l’idée de trouver l’assassin, il était maintenant dans une optique différente : tuer le sorcier responsable de la perte de son ami était une quête quasiment inaccessible. Alors il avait choisi de voir plus large, plus grand, plus mémorable. Ce n’était pas un sorcier qu’il fallait tuer, il fallait les tuer tous. Rejoindre le conseil du Blood Circle en tant que représentant avait semblé logique à Sofiane. Avant cet évènement, il n’avait jamais voulu s’impliquer parce qu’il estimait que tout cela n’était qu’un jeu de dupe, des magouilles de politiciens dont il se fichait absolument. Mais après la mort d’Ambrose, tout avait changé. Comprenant qu’il fallait frapper fort, qu’il fallait mettre les bouchées doubles et arrêter d’être frileux, il s’était enrôlé dans le conseil. Son but ? Donner des solutions simples, extrêmes, expéditives. Poser des bombes, faire péter des lieux où les sorciers se rassemblaient, tuer en masse avec des mitraillettes et autres armes automatiques. Sofiane ne s’arrêtera jamais avant d’avoir éradiqué la menace magique. C’était son objectif premier. Et si pour cela, il devait enlever des gens, les séquestrer, les torturer, leur soutirer des informations, il le ferait. Sans aucun état d’âme. Sa formation militaire l’avait entraîné à la torture, autant physique que psychologique. Et ce qui le rendait utile pour le Blood Circle, c’était le fait qu’il n’avait aucune pitié, aucune considération pour la vie des sorciers. Ces abominations ne méritaient même pas de vivre, ils devaient mourir. Exterminer la vermine. Alors on lui confiait le sale boulot, les tâches ingrates. Mais s’ils savaient… Sofiane voyait chaque mort d’un sorcier comme une jouissance personnelle, un moyen d’atteindre son but. Petit à petit.
De toute manière, à quoi d’autres pouvait-il occuper ses journées maintenant qu’Ambrose était mort ? Ce n’était pas comme si Sofiane avait une tonne d’autres amis. Depuis son arrivée en Angleterre, cela faisait presque six ans désormais (dont trois ans et demi passées en prison), il ne s’était pas lié avec grand monde. Pour quoi faire ? Il n’en avait jamais ressenti le besoin. Il avait Ambrose. Puis il avait eu Charly. Mais Ambrose était mort. Charly sillonnait désormais le monde pour son travail et les occasions pour elle de revenir sur le sol londonien étaient assez rares. Si Sofiane comprenait pourquoi elle était partie, il n’avouerait jamais à voix haute que la femme lui manquait. Pour des raisons égoïstes, sûrement morbides, mais elle lui manquait. Elle était la seule à comprendre ce que cela faisait de perdre la personne qui comptait le plus au monde, la seule à partager la douleur immense de la disparition d’Ambrose, la seule à savoir. Ils étaient liés par un sentiment intangible, une douleur que peu ne pouvait comprendre et que Sofiane laissait à peine percevoir ; il n’avait jamais été très doué pour parler sentiments. En avait-il réellement d’ailleurs ? En tout cas, sans Ambrose, sans Charly, Sofiane avait dû se tourner vers d’autres partenaires. Il y avait bien Davis, que Sofiane appréciait tout particulièrement mais bon, il avait quasiment deux fois son âge et c’était quand même une gamine, même si son intérêt pour les pratiques macabres la lui rendait particulièrement sympathique. Et depuis quelques temps, il y avait Maxwell.
Sofiane ne s’était jamais acoquiné avec les Lancaster avant qu’il ne fasse partie du conseil. Sans doute parce qu’il n’avait pas le temps de faire ami-ami avec tout le monde. Mais récemment, ils avaient collaboré sur quelques missions ensemble et depuis, ils entretenaient une relation que Sofiane qualifierait d’amicale. Étonnant, non ? Après tout, Sofiane n’avait pas d’amis. Mais Maxwell pensait comme Sofiane et leurs proportions respectives pour la violence et les actes barbares les avaient rapproché trop l’éclate. Au moins, cela passait le temps. Et du temps, Sofiane en avait à revendre. En arrivant au quartier général ce jour-là, on l’avait prévenu que Maxwell l’attendait dans la salle de briefing. Un nouvel ordre de mission venait de tomber. De quoi agrémenter cette belle journée. Il poussa la porte de la salle et trouva Maxwell penché sur un dossier. S’installant en face de lui, croisant ses Dc Martens noires sur la table en acajou, Sofiane ouvrit la bouche : « Tu m’as… fait demander ? » Un sourire moqueur s’installa sur ses lèvres. « On ne me convoque pas comme ça, Lancaster. » Puis, il termina : « En même temps, ça me paraît normal que tu veuilles t’entourer des meilleurs et pour quasiment toutes les missions, je suis le meilleur. » Sofiane avait un ego surdimensionné. Évidemment. Ses compétences n’étaient plus à prouver au sein du Blood Circle.
Ce matin, c'est Noël. Maxwell a sauté dans ses pompes et a fait son sac en sifflotant, contenant à peine l'excitation féroce qui s'écoulait dans ses veines. Un message envoyé au cabinet pour prévenir qu'il serait en "sortie clients" les deux prochains jours, histoire qu'on le laisse tranquille - l'avantage d'être le boss, et de n'être utile qu'en façade. Ces derniers temps, les missions de terrain se sont faites de plus en plus rares, remplacées par des responsabilités de formation, d'organisation, et par de la politique. Alors quand l'occasion se présente de partir à la chasse, Maxwell ne manquerait cette opportunité pour rien au monde.
Pas de chauffeur aujourd'hui, il jette ses sacs dans le coffre d'une des ses voitures, la plus passe-partout, et se glisse sur le siège conducteur, faisant vrombir le moteur avec une grande satisfaction. Il monte le volume de la musique à fond et s'élance dans les rues de Londres sur un riff de guitare endiablé.
...
"Weird Old Jack". C'est le nom du dossier qu'on lui a filé à son arrivée au QG. Les premières pages sont remplies des infos données par l'appli TRACE, localisations connues, nombre d'alertes, coordonnées des plaignants, contenu des plaintes. Ensuite viennent plusieurs pages de rapports d'enquêteurs du Blood Circle envoyés espionner la cible. Les informations principales sont stabilotées, mais, contrairement aux rapports barbants du boulot qu'il ne lit quasiment jamais, Maxwell parcours religieusement les pages de celui-ci sans en rater un mot. Question de principe, question d'intérêt, aussi. Aller buter un sorcier est toujours plus passionnant que de se farcir des audits financiers à dormir debout.
A la fin du dossier, quelques pages de photos plus ou moins floues. Les premières montrent un homme barbu, portant une espèce de longue robe de chambre délavée et un bonnet de nuit. Sur d'autres clichés, on le voit agiter les bras dans tous les sens, torse nu, seulement vêtu d'un caleçon marron et de bottes vertes. Les photos sont loin d'être nettes, mais Maxwell semble distinguer une forme de mince bâton dans la prolongation d'une de ses mains - la légende indique la même observation sous la photo : "baguette magique?". Enfin, le dossier se termine par des coupures de journaux locaux, et des photos de mises en scènes barbares faites avec des cadavres d'animaux, principalement du bétail : ici un mouton vidé de ses entrailles et pendu dans un arbre, là une vache horriblement déformée, ou encore des dizaines de cadavres de poules arrangés pour former des lettres qui laissent peu de place au doute : "mugle".
- Encore un putain de sorcier illettré, marmonne Maxwell dans sa barbe.
C'est à ce moment là que la porte de la salle de briefing s'ouvre en trombe, et que Sofiane Rasak fait une entrée à son image : nette et sans bavure. Avec le supplément démarche conquérante et confiance en soi débordante. Maxwell le regarde sans rien dire, le laisse faire son petit effet de style.
- C'est ça, tu sais bien que j'peux pas me passer de toi, répond-il avec un sourire en coin, avant de lui glisser le dossier.
Il n'est pas difficile de concéder cela, car Sofiane a raison, en fait. Il est clairement le meilleur agent en activité pour ce genre de mission - sans compter Maxwell lui-même, bien entendu. Et dès qu'il a eu vent de cette chasse au sorcier potentielle, il a directement demandé à ce que ce soit Rasak qui l'accompagne. Déjà parce que ce Weird Old Jack est sûrement un fou dangereux, mais aussi parce que les missions avec Sofiane sont beaucoup plus sympas qu'avec d'autres partenaires. Ils ont la même façon d'envisager la chasse, la même façon d'envisager l'avenir des sorciers et de leur faire payer leur existence. A son arrivée, il avait été assez méfiant - comme pour toute nouvelle recrue, en fait. Mais là, c'était particulier. En plus d'être nouveau, Sofiane était étranger. Personne n'avait d'infos sur lui, il ne venait pas du cercle plus ou moins éloigné du Circle où tout le monde connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un... Rien. Juste sa bonne volonté apparente. Et puis il l'avait vu en action. Une mission avait suffi à le convaincre de la valeur de ce nouveau venu. Maxwell n'est pas un homme compliqué : un peu de sang et de cruauté bien placés, et l'affaire est dans le sac.
- Weird Old Jack, annonce Maxwell en pointant le dossier du doigt. Un bon gros malade, je crois qu'il va te plaire.
Il se lève et va remplir son gobelet à la cafetière.
- Café ? demande-t-il en montrant un gobelet vide. C'est dans le Wiltshire, vers Stonehenge. On en a bien pour deux heures de route.
Sofiane Rasak
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Mer 4 Sep - 22:11
Le danger nous menace S'il nous trouve il nous fracasse Maxwell & Sofiane || Mars 2022, QG du Blood Circle
Maxwell avait une chance incroyable. Une chance inouïe. Un avantage considérable par rapport aux autres. Il était apprécié de Sofiane. Sofiane n’aimait pas grand monde, prenait de haut la plupart des gens, ne supportait pas de travailler à plusieurs et appréciait les missions en solitaire. Ce n’était pourtant pas le cas avec Lancaster. Peut-être parce qu’ils pensaient de la même manière, qu’ils possédaient des atouts considérables et qu’ils avaient envie, l’un comme l’autre, d’éradiquer de cette planète la vermine magique. Leur mort était un objectif réjouissant qu’ils espéraient un jour pouvoir toucher du doigt. Sofiane ne vivait désormais plus que pour ça ; c’était même devenu une obsession et passait tout son temps libre au quartier général du Blood Circle, à éplucher les derniers rapports, à participer aux tables rondes du conseil. Évidemment, Sofiane était loin de faire l’unanimité. Certains le considéraient comme trop extrémiste dans ses propositions. Pourtant, Sofiane considérait que s’il fallait sacrifier quelques personnes pour en sauver dix mille autres, la balance bénéfice-risque ne se posait pas. Il se heurtait néanmoins aux réticences des autres qui espéraient des solutions plus pacifistes. Le Blood Circle avait des remords maintenant ? C’était risible. Incohérent. Cela n’allait nullement dans le sens de la politique menée par le gouvernement de Kane et des attaques successives qui s’étaient enchaînées ces dernières années. Mais Sofiane avait compris qu’il fallait donner le change, laisser la population penser qu’ils faisaient le bien et qu’ils prenaient ensemble les décisions qui s’imposaient pour protéger la population. Risible, encore une fois. Sofiane ne souhaitait pas participer à cette vaste fumisterie. En réalité, c’était l’une des raisons qui l’avaient freiné pour intégrer le conseil du Blood Circle à l’origine ; il n’avait pas envie de jouer les hypocrites, ni devoir calmer ses pulsions pour demeurer dans le politiquement correct. Sofiane n’était pas politiquement correct. Il serait même tout l’inverse ; et la plupart du temps, lorsqu’on s’adressait à lui, c’était bien pour ça. Parce qu’il ne reculait devant rien, qu’il n’avait peur de rien, qu’il était prêt à tout, pour atteindre le but qu’il s’était fixé. Et un jour, ce rêve deviendrait réalité ; la plupart des sorciers seront morts et leurs derniers descendants se terreront dans l’ombre en attendant la grande faucheuse.
Rejoignant Maxwell dans la salle de briefing, Sofiane soigna son entrée, comme à son habitude avec la flegme et la désinvolture dont il était capable. « Cela va de soi. » ricana Sofiane, en réponse à Maxwell qui s’égosillait en expliquant qu’il ne pouvait pas se passer de lui. Pour être totalement honnête, sur ce type de mission, l’expérience et les années militaires de Sofiane étaient d’un grand secours. Si on aimait le côté kamikaze dont il ne parvenait pas à se défaire parfois. Surtout quand il était seul. Mais lorsqu’il travaillait en duo, Sofiane était particulièrement attentif à l’autre. S’il faisait semblant de ne pas savoir pourquoi il agissait ainsi alors qu’auparavant, c’était chacun pour soi, il allait de soi que la mort d’Ambrose sur une mission sur laquelle il aurait dû être présent avait brusquement changé la donne. Et si, et si, et si. Sofiane avait tenté mille fois de refaire le monde. Et s’il avait été là. Et s’il avait pu sauver Ambrose. Et s’il avait intercepté le sortilège du sorcier. Et si, et si, et si. Mais le passé était là désormais, derrière lui, mieux valait se concentrer sur l’avenir pour ne pas se laisser submerger par la culpabilité. « Weird Old Jack.» répéta-t-il, une pointe de curiosité morbide le piquant au vif, tandis qu’il attrapait le dossier. Il l’ouvrit pour découvrir de belles scènes de crime. « Un double. Noir. Sans sucre. » répondit-il pour le café. Précis. Concis. Directif. Du Sofiane tout craché.
Alors que Maxwell allait lui remplir le gobelet, Sofiane lisait consciencieusement chaque ligne du rapport, prenant connaissance de tous les éléments recueillis par les informateurs du Cercle. C’était particulier. Maxwell déposa un café fumant devant lui et Sofiane ajouta : « Je comprends mieux pourquoi tu avais besoin de moi sur cette affaire. » Soucieux, le syrien porta son café à ses lèvres et avala une gorgée encore brûlante. « Le modus opérandi laisse penser qu’il s’agit effectivement d’un illuminé. » Réfléchissant à voix haute, il ajouta : « Peut-être même d’un analphabète étant donné la grossière faute d’orthographe. Ou d’un étranger. » Sofiane n’avait rien contre les étrangers, il l’était lui-même et si sa maîtrise de la langue anglaise était devenue suffisante pour qu’il comprenne la plupart des échanges avec les anglais, il savait qu’il possédait encore des lacunes sur l’écrit, mais bien loin du cas de leur traque du jour. « Estimons-nous heureux qu’il préfère s’attaquer à des animaux plutôt qu’à la population. » En tout cas, une lueur s’était allumée dans les yeux de Sofiane à la lecture du rapport. Cet homme était fou. Probablement aussi fou que lui et le traquer allait probablement être… motivant. Refermant le dossier, ses mains entourèrent le gobelet chaud, lui brûlant au passage les paumes sans qu’il ne bouge. La douleur faisait partie de la vie. Avoir mal était un excellent stimulant. Puis il se leva, proposant : « Pas de temps à perdre non ? On aura tout le temps de parler sur la route. »
Sofiane et Maxwell se dirigèrent vers la sortie mais firent un arrêt vers l’armurerie. Sofiane attrapa l’un des sacs mis à disposition et choisit religieusement chaque arme qu’ils allaient sortir du quartier général : des armes blanches mais aussi des armes à feu, de la corde, des grenades, des munitions et autres joyeusetés du même genre. Une mission de ce genre était dangereuse et il tenait à posséder tous les outils dont ils pourraient avoir besoin. Une fois sur le terrain, à deux heures de Londres, mieux valait être équipé. S’il emprunta au Cercle deux armes automatiques, Sofiane rangea autour de sa taille son cran d’arrêt personnel et plusieurs autres armes vinrent agrémenter sa tenue. Il était expert dans l’utilisation de chacune d’entre elles et n’avait pas peur de se promener avec l’une d’entre elles. Et Sofiane avait fait suffisamment de missions avec Maxwell pour savoir qu’il en était de même pour lui. Ils choisirent si efficacement leurs armes, que lorsqu’ils arrivèrent à la voiture, le café de Sofiane était encore chaud. Celui-ci constata que le paternel Lancaster avait choisi un véhicule passe-partout. Il aurait fait la même chose. Une voiture banale attirerait moins l’attention, c’était certain. Sofiane s’installa côté passager, prêt à être le meilleur copilote de la planète non. « C’est quoi les ordres ? Le buter ? Le ramener vivant pour l’interroger ? » Il fallait bien le dire, en fonction de la réponse dépendrait la manière dont ils s’y prendraient, mieux valait le savoir à l’avance. Pour Sofiane, le tuer était toujours l’option numéro un. Une vermine de moins sur terre. Mais le Cercle avait parfois d’autres ambitions qui le dépassaient.
La machine à café grommelle et se met en route, ronronnant comme un chat pendant que le gobelet destiné à Sofiane se remplit doucement. Maxwell s'adosse à la table à côté, soufflant distraitement sur les effluves de sa propre tasse. Il laisse à Sofiane le temps de prendre connaissance du dossier, écoutant avec intérêt ses remarques et interprétations, qui ne sont pas si différentes des siennes. Le clic de la cafetière indique qu'elle a fini son travail, et Maxwell attend docilement que la dernière petite goutte aille rejoindre le grand bain avant d'arracher le gobelet à son piédestal et le déposer devant son collègue.
- Encore heureux ouais, confirme-t-il quand Sofiane fait une remarque sur les victimes de l'illuminé du jour. En espérant qu'on ne trouve pas de mauvaises surprises en arrivant chez lui...
Ce ne serait pas la première fois que ça arriverait en tout cas. Bien qu'en général, les dégénérés qui aiment mettre leur travail en scène ne se privent pas de partager au monde leurs plus affreuses compositions. Une fois sa découverte du dossier terminée, Sofiane se lève et propose de partir sur-le-champ. Maxwell acquiesce - pas de temps à perdre, il n'aurait pas dit mieux.
Leurs gobelets encore chauds en main, ils font un détour obligatoire par l'armurerie. Pas question de prendre le moindre risque : tout ce qui avaient une infime chance de leur servir devait partir avec eux. Maxwell et Sofiane choisissent leurs armes dans un silence attestant de leur concentration. Satisfait par son choix, Maxwell passe dans la salle des objets anti-magie et attrape des menottes, deux gilets, quelques seringues et trois balises anti-magie. D'un air nonchalant, les deux hommes remplissent le coffre de la voiture, attrapent leurs cafés et s'installent à bord, comme s'ils s'apprêtaient à aller faire une petite visite commerciale à un client.
Maxwell boucle sa ceinture et entre les coordonnées GPS indiquées dans le dossier.
- On le trouve, on le liquide. Si on peut l'interroger avant de le buter c'est pas mal, on ne sait jamais, répond-il en pianotant sur l'écran de la voiture. Mais comme ça a l'air d'être un dingue isolé, il n'y a pas d'obligation. Cible dangereuse, mais sans intérêt pour le Circle.
Il échange avec Sofiane un sourire qu'on pourrait qualifier de quelque peu... malsain.
- En gros, on a carte blanche.
Il démarre la voiture.
...
Le soleil pointe timidement le bout de son nez derrière les nuages. La lumière a cet aspect étrange d'un matin d'hiver : éblouissante de pâleur. Maxwell a vissé ses lunettes de soleil sur le nez, ses doigts pianotent sur le volant au rythme de la musique décidément rock'n'roll ce matin. Cela fait maintenant une demi-heure qu'ils roulent, les immeubles ont laissé la place aux maisons, puis aux zones commerciales et industrielles. Ils n'ont pas vraiment officiellement encore quitté l'immense capitale.
- Vas-y, à toi, choisis une musique !
Il désigne du doigt l'écran tactile de la voiture.
- Tu dois en avoir marre de ma playlist de vieux là, ça sent le classique du siècle dernier tout ça.
Il rit, farfouille dans la portière à sa gauche et en sort un paquet ouvert de Fisherman's Friend. Il en prend un et pose le paquet entre les deux sièges, faisant signe à Sofiane de se servir si l'envie lui prend. Il a toujours aimé ces pastilles. C'était son grand-père qui y était accro. Ce goût là, c'est comme la chasse : son esprit l'associe toujours à lui.
- Ça remonte à quand le dernier sorcier que t'as tué ? demande-t-il d'un ton tranquille, tandis que les bâtiments commencent enfin à laisser place à quelques champs en bord d'autoroute.
Sofiane Rasak
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Mer 6 Nov - 22:09
Le danger nous menace S'il nous trouve il nous fracasse Maxwell & Sofiane || Mars 2022, QG du Blood Circle
La lecture du dossier fut saisissante. Plus Sofiane avançait dans la découverte des faits, plus il s’imaginait traquer leur auteur. Une envie soudaine de se mettre en chasse, de retrouver celui qui avait fait ça : un soupçon de curiosité, un besoin viscéral de nuire à l’autre, à l’ennemi. Des ennemis, le Blood Circle en avait des milliers mais celui-là semblait sortir du lot ; alors il fallait deux hommes habitués à ce type de situations : Sofiane et Maxwell étaient de ceux-là, leur expérience respective sur le terrain en faisait des recrues incomparables au sein de l’organisation de Kane. Leurs compétences n’étaient plus à prouver et si Sofiane s’était rapproché de Maxwell ces derniers temps, c’était bien parce qu’ils se comprenaient, qu’ils pensaient pareil et surtout parce qu’ils fonctionnaient de la même manière. En définitive, il y avait assez peu de personne sur terre en qui le jeune syrien avait une relative confiance, Maxwell en faisait néanmoins partie : c’était quasiment une marque d’affection de la part de l’ancien militaire qui ne croyait en personne sinon lui-même. Ricanant face à la remarque de Maxwell sur les surprises qu’ils pourraient bien découvrir chez leur cible, Sofiane ajouta : « Je pense que la surprise, ça sera nous. » Après tout, une visite de courtoisie du Blood Circle lorsqu’on était sorcier, c’était toujours très… surprenant. « On va lui faire un comité d’accueil aux petits oignons. » dit-il en avalant une gorgée de son café brûlant. N’ayant nul envie de perdre son temps, Sofiane proposa de poursuivre cette conversation sur le trajet.
Mais avant cela, ils firent un passage obligé vers l’armurerie afin de se parer à toutes les éventualités. Après tout, ils n’allaient pas à la pêche ou au marché. Non, ils partaient en mission plus courageux que des lions, le cœur toujours vainqueurs. Sans peur! . Concentré, réfléchi, Sofiane choisit scrupuleusement toutes les armes qu’il estimait nécessaire. Évidemment, sur ce type de mission, on ne pouvait rien prédire, rien prévoir, alors le tout était d’être correctement préparés. Entre armes létales, armes blanches, protections anti-magie et autres gadgets, Sofiane et Maxwell firent le plein avant de se diriger tranquillement vers le véhicule qui leur avait été attribué, comme s’ils partaient faire leurs courses, comme si c’était normal de se trimballer avec un AK-74, une ribambelle de grenades et d’autres mitraillettes. C’était peut-être étonnant pour le commun des mortels, mais pour les deux comparses, c’était le quotidien, une mission comme une autre.
Sofiane s’installa côté passager tandis que Maxwell démarrait la voiture. Reprenant le cours de leur conversation comme s’ils ne l’avaient pas stoppé, le trentenaire demanda la démarche à suivre. En ce moment, le Blood Circle aimait faire des prisonniers pour les torturer, les faire parler. Sofiane n’avait rien contre ; avoir des informations étaient primordiales pour gagner une guerre même s’il n’accordait pas toujours du crédit aux aveux obtenus sous contrainte, ceux-ci manquaient parfois de fiabilité. Alors la mort était souvent un choix plus définitif. Plus rapide aussi. On ne s’encombrait pas de la paperasse. « Ok, ça me plaît. » dit-il, un sourire aux lèvres. Sofiane n’avait pas froid aux yeux, prendre des risques, cela faisait partie du job. Faire le sale boulot aussi, même si ces missions-là n’étaient pas données à tout le monde. « On se la joue au pile ou face pour savoir qui lui donnera le coup fatal ? A moins que ce soit le premier qui tue gagne ? » dit-il en ricanant, profitant de la route pour consulter à nouveau le dossier. « Carte blanche, c’est parfait tu sais. » C’était ce qu’il y avait de mieux aux yeux de Sofiane car cela leur offrait mille possibilités. Lorsqu’il fallait ramener ce suppôt de satan pour l’interroger au quartier général, cela rendait les choses plus difficiles, il fallait prendre garde à ne pas trop l’amocher. Là, au moins, à la moindre difficulté, ils avaient l’opportunité de le tuer. Plus simple.
Épluchant le dossier, Sofiane ne prêtait pas vraiment attention à la couleur du ciel qui changeait plus les minutes s’égrenaient, la nuit sombre laissant place à un ciel plus immaculé, comme lors de ces journées où la neige menaçait de tomber. Il releva les yeux du dossier lorsque Maxwell lui proposa de changer de musique avant de lui tendre un paquet de pastilles à la menthe. « T’es vieux Maxwell, y a pas que ta playlist qui est moisie. » dit-il un sourire de canaille sur les lèvres, amusé par leur apparente décontraction et leur conversation futile alors qu’ils partaient pour une mission des plus dangereuses. S’attendant à un coup dans les côtes de la part du conducteur, il attrapa néanmoins le paquet, sentant l’odeur des pastilles, ne connaissant pas cette marque. Certaines choses étaient étrangères au syrien. Sofiane en passa une sur sa langue et fut étonné de l’acidité de celle-ci. Parfait. « Tu sais, j’écoute pas tellement la musique. Mais j’apprécie pas mal le rock moi aussi, et étonnamment, la musique plus classique. T’as pas idée comment c’est reposant de torturer quelqu’un sur du Korsakov. Tale of Tsar Saltan est mon morceau préféré. » La musique qui s’intensifiait… Mais ce n’était pas forcément ce qu’il fallait écouter en voiture. Connectant son propre téléphone à la voiture, lançant une playlist en mode aléatoire, House Of The Rising Sun, la musique se lança dans l’habitacle tandis que Sofiane se tournait vers Maxwell qui lui posait une question toute simple, comme s’il lui demandait à quand remontait sa dernière cuite. « Hier soir. » dit-il tranquillement, avec tout le flegme dont il était capable, prenant l’air un peu hautain de ceux qui veulent se la raconter. « En vérité, il y a deux semaines. On m’a demandé de me charger d’un sorcier qui traînait depuis un peu trop longtemps dans les cellules, il était sacrément abîmé. D’ailleurs, j’voulais t’en parler parce qu’on m’a collé pour cette besogne un des newbies là. Macfield. C’est un débile. » Oui, c’était important de le souligner. « Bref, je lui montre comment on tue quelqu’un proprement, la routine quoi. Le gars s’effondre, le pouls s’arrête. Et là, tu sais pas ce qu’il me fait ? Il s’approche de lui, tapote son buste et me dit : J'avais jamais vu un cadavre en vrai, c'est bizarre, ça bouge pas. » Sofiane soupira. «Ok, faut bien commencer quelqu’un part. Mais j’crois qu’il lui manque une case. »
Sofiane soupira. « Les recrues laissent à désirer en ce moment, tu ne trouves pas ? Entre ceux qui s’enrôlent pour pouvoir faire joujou avec des armes et ceux qui sont pas foutus d’avoir un QI dans la moyenne, on est pas aidé. » Et Sofiane trouvait également que cela donnait une mauvaise image au Blood Circle. « Faudrait en parler au Conseil. Peut-être être plus restrictif sur le choix de ceux qui partent en mission ou qui nous secondent. » Pour être honnête, Sofiane n’avait pas confiance en grand monde. « J’pense que je suis trop exigeant mais j’veux pas mettre ma vie entre les mains de demeurés. » Alors qu’ils conversaient, Sofiane se redressa sur son siège, Maxwell commençant à s’enfoncer dans une large forêt… Ils n’étaient plus très loin.