Depuis que les Sorciers ont élu l'Augurey et que la menace a été professée durant la présentation de Kane, le monde moldu est sur le qui-vive. La peur au ventre qu'une attaque massive tombe d'un instant à l'autre. Les arrestations se font massives. L'application, TRACE, est plus qu'utilisée. Le Blood Circle doit être en partie aidé par l'Etat pour subvenir à toutes les sollicitations.

Mais c'est une alerte en particulier qui attire le QG des Blood Circle. Parce qu'elle est répétée. Adressée à plusieurs reprises. Une décharge moldue fait des bruits étranges. Empêchant tout le quartier de dormir. C'est pourquoi Lyllyah et Sofiane sont réveillés en pleine nuit pour se rendre sur place. Mais qu'est-ce qui se cache dans ces montagnes de détritus en tout genre ? Une créature fantastique ? Un sorcier, ou plus, en train de torturer un pauvre innocent ? Serait-ce la pleine lune ?

Bon courage pour cette exploration et annihiler la menace sorcière.

Rappel des règles :
- Favoriser les rps courts (500 mots environs maximum).
- Vous devez répondre dans un délai d'un mois maximum à votre partenaire.
- Toutes décisions, actions seront décidées par le hasard des dés en lançant le dé Mission.

On envoyait encore Sofiane en mission. Cela devenait une habitude qui lui plaisait. L’adrénaline qu’il ressentait lorsqu’il risquait sa vie lui permettait de se rappeler pourquoi il faisait tout ça. Pour lui-même. C’était la raison principale. Pour Ambrose. C’était la raison secondaire. Sa mort avait frappé Ambrose comme un coup de poignard dans le ventre et son absence était toute aussi douloureuse, même quelques mois après l’inhumation. Depuis les menaces proférées durant la présentation du Blood Circle, toute l’organisation était sur la défensive, sur le qui-vive, à attendre qu’un évènement se produise ou qu’une attaque ait lieu. Depuis l’instauration du couvre-feu, les arrestations étaient légions et Sofiane participait à certaines d’entre elles, pouvant prétexter à chaque instant qu’il agissait au nom du groupe et non pas pour ses propres besoins personnels. C’était une véritable plaie ce couvre-feu et Sofiane s’évertuait à en déjouer les règles le plus souvent possible.

La mission du jour n’était pas reluisante sur le papier et le Blood Circle avait choisi d’y envoyer deux chieurs de ses plus fidèles guerriers. Rasak et Sody, Sody et Rasak. Ils n’avaient pour le moment pas eu l’immense privilège d’être associés et Sofiane avait tiqué lorsqu’il avait vu son nom sur l’ordre du mission. Il pensait pourtant avoir précisé qu’il ne voulait pas d’elle comme coéquipière à cause de son handicap. Mais il faisait nuit et ils étaient les seuls à avoir répondu présents. Se retrouvant à deux dans une voiture du Blood Circle, Sofiane conduisit de manière souple et disciplinée jusqu’à la décharge. Se garant à plusieurs centaines de mètres de celle-ci afin de ne pas attirer l’attention, il s’équipa ensuite de ses couteaux, de son revolver et d’une arme automatique. Ce qui sommeillait là avait bien l’intention de les tuer. L’alerte avait été donnée à de nombreuses reprises et le supérieur qui leur avait donné la mission avait spécifié qu’il ne s’agissait probablement que d’une erreur informatique de la balise mais Sofiane n’en croyait pas un mot. Tout avait toujours un sens. Ils étaient en guerre et tous les coups étaient permis. Glissant son sac à dos sur son épaule, jetant pour la première fois un regard à Sody, il lui murmura :  « Prête? » Lui l’était. Sofiane n'était jamais très expansif. Il allait à l'essentiel, toujours. La localisation de la décharge sur sa montre GPS, celle-ci indiquait 450 mètres au Nord. Se fiant à la position des étoiles, Sofiane jeta un coup d'oeil au ciel avant d'y découvrir une lune argentée. Manquait plus que ça.

Ça sonne
Dring dring
Debout
Marmotte
Manger le téléphone ?

J’ouvrais péniblement les yeux alors que mon téléphone ne cessait de sonner. En ce moment, j’enchainais les nuits blanches au travail, car j’évitais de trop trainer en ville, mais il arrivait toujours l’instant pour retourner dans son foyer. Je pensais bénéficier d’un repos bien mérité, mais le sort en avait décidé autrement. En attrapant le téléphone, je réalisais que c’était le quartier général du Blood Circle. Je ne pus m’empêcher de grommeler avant de répondre.

— Fuck

L’appel fut bref. Une alerte répétée, je dois y aller, avec Rasak. Je raccrochais.

— Oh fuck

Double fuck oui. Je fuyais un peu le Blood Circle depuis les récents événements. Je ne cautionnais pas d’armer les civils avec des seringues, et même si le couvre-feu ne me scandalisait pas, il ne m’enchantait pas non plus. Est-ce que les alertes répétées étaient liées à tout ça ? En plus, agir avec Rasak mais olala, autant me tirer une balle dans la tête directement. Je ne pouvais pas dire qu’on s’entendait à merveille, il fallait dire qu’il était d’une poker face à toute épreuve, et si ce point ne me dérangeait pas outre mesure, je n’étais pas non plus enchantée d’être à chaque fois prise pour une imbécile. Quelle désillusion ce Blood Circle ! En l’intégrant je pensais pouvoir agir concrètement, finalement j’ai été confrontée à une discorde interne si peu professionnelle que ma foi en était ébranlée.
Accordant une légère caresse à Radar allongé à côté de moi, je me relevais. Le chien ne prit même pas la peine de lever la tête, il se contenta de soupirer en étirant ses pattes.

— Traitre.

Amusée et attendrie en le voyant à ce point à l’aise, je m’habillais rapidement et tressais vite mes cheveux avant de sortir de chez moi. Une fois au quartier général, je rejoignais Rasak et chargeais le véhicule avec lui. Pour ne pas froisser son égo de mâle, je le laissais prendre le volant en me gardant bien de tout commentaire. Je n’avais même pas pris la peine d’ouvrir la bouche pour le saluer, me contentant d’un simple hochement du menton.
Je le savais peu loquace et pour le coup, ça m’arrangeait bien. Lorsque j’étais en mission, que ce soit pour l’armée ou pour le Blood Circle, j’étais une tout autre personne. Mon regard gris d’ordinaire pétillant était pour ainsi dire vide. Mon visage restait fermé et sérieux. On n’était pas là pour rigoler. Alors que le paysage défilait, je levais les yeux au ciel pour observer la pleine lune. Ah. Youpi.
Une fois la voiture garée, je me préparais rapidement et je hochais la tête à sa question, lui indiquant qu’on pouvait y aller. Arme à la main, j’avançais en silence à ses côtés jusqu’à la décharge. Devant la grille, je m’agenouillais au pied d’un buisson dans le sens du vent. Tout semblait calme, mais maintenant il fallait rentrer. C’était haut, et un barbelé surplombait la grille. Génial.

Dédé:

Sofiane avait l’habitude de partir en mission. Auparavant, il acceptait principalement des missions en solitaire. Il n’était pas toujours aisé de travailler avec le jeune Rasak. Sûr de lui, désobligeant, exigeant, la plupart du temps on détestait bosser avec lui. Il était de ceux qui ne négligeaient aucune piste et qui n’hésitaient pas à monter au front, à combattre quand cela était nécessaire. Il ne prenait pas de risques inutiles mais ne fuirait jamais face au danger. Pour autant, depuis la mort d’Ambrose, partir en mission seul n’était plus d’actualité. Non pas parce qu’il s’inquiétait de savoir ce que pouvait bien devenir son coéquipier, mais plutôt parce qu’il craignait de disparaître lui. Les sorciers avaient eu son meilleur ami qui pourtant, était l’un des plus grands combattants qu’il connaissait. Alors personne n’était véritablement en sécurité. Arrivés sur les lieux de la mission avec Sody, Sofiane entra mentalement dans un état second, prêt à se parer à toutes les éventualités. Il n’était plus vraiment le même depuis son retour de Syrie.

Avançant dans un silence de plomb jusqu’à l’endroit que le Blood Circle leur avait indiqué, ils s’arrêtèrent devant la grille. Prenant le temps d’observer les lieux, Sofiane enfila ses lunettes de vision nocturne afin de mieux apprécier les hommes ou les créatures qui pourraient bien se trouver là. Il murmura à Sody : « Je vais inspecter les alentours, débrouille toi pour ouvrir la grille. » dit-il dans un murmure. Il s’éloigna durant quelques minutes pour lui laisser le soin de trouver un moyen d’entrer. La grille était haute, bien trop haute pour qu’ils parviennent à l’escalader. Même leurs compétences respectives en free run ne pouvaient pas faire grand-chose face à des barbelés et Sofiane n’avait guère envie de finir en charpie. Depuis quand protégeait-on autant une vieille décharge ? Ces questions effleurèrent l’esprit de l’ancien soldat mais il se garda bien d’y penser davantage. La concentration était de rigueur. Alors qu’il était en train de surveiller les alentours, un bruit tonitruant attira son attention, pile en direction de Sody. Dégainant son arme, retournant avec rapidité auprès d’elle, il évalua la scène avant de chuchoter : « C’est pas parce que t’es à moitié sourde qu’il faut faire un max de bruit putain. » Il soupira fortement, marquant sa désapprobation avant de dire : « Bon, au moins c’est ouvert. » Mais vive la discrétion.

Citation :

0-1 : La mission commence bien, "quelque chose" leur arrive dessus à pleine vitesse
2-3 : Sofiane et Lyllyah entendent un bruit suspect
4-5 : RAS, le bruit n'a rien attiré, ils peuvent continuer sans risque

Ouvrant prudemment la grille, ils se faufilèrent à l’intérieur et avancèrent en formation de soldat ; les habitudes avaient la vie dure. Alors que Sofiane allait lui suggérer de prendre à droite et lui à gauche, un bruit se fit entendre sur sa gauche. « Bruit suspect à 8h. » dit-il, plus pour lui-même que pour elle. D’ailleurs, est-ce qu’elle entendait bien lorsqu’il chuchotait ? Ils prirent la direction du bruit, tout en faisant attention à ne pas créer eux-même du vacarme. Cela n’était pas si évident étant donné que le sol était recouvert de détritus en tout genre. Plastique, morceaux de verre, vieux électroménagers. Il ne valait mieux pas se blesser ici, ils risqueraient la septicémie. Alors qu’ils s’approchaient, le bruit se répéta. Maintenant qu’ils étaient plus proches, Sofiane avait l’impression que c’était de vieilles boites de converses qu’on entrechoquait. Qu’est-ce que c’était que ça?

Fais chier.
Ce fut là les seuls mots qui me vinrent à l’esprit tandis que je me retrouvais face à une grille lourdement bouclée. Non, mais qui place un tel dispositif dans une décharge bordel ? Il y avait quoi comme déchet là-dedans qui méritait autant de sécurité ? Si ça se trouvait, on avait mis les pieds dans une merde nucléaire et on allait briller comme des ampoules le restant de nos vies. L’idée de voir Rasak s’illuminer comme un sapin de Noël m’arracha un sourire rapide. Pas de temps à perdre. Je n’avais pas le choix, j’allais devoir ouvrir avec les grands moyens. Avec le quelques matériels de serruriers diplômés (haha) que j’avais en ma possession, j’ouvrais la grille avec le plus de discrétion possible, c’est-à-dire aucune.
Je venais d’alerter toute l’Angleterre, et immédiatement, je levais mon arme, prête à tirer si un quelconque truc me sauterait dessus. Je manquais sincèrement d’appuyer sur la gâchette quand ce fut Rasak qui me fit des remarques bien senties. Je n’étais pas née de la dernière pluie, je savais très bien à quelle catégorie appartenait ce type. Je l’avais vu durant l’assaut d’Azkaban, il était du genre à se dire professionnel, mais à faire esclandre sur le terrain. Je ne me permis aucune autre réaction que de le foudroyer du regard. M’attaquer sur mon handicap c’était petit, très petit. Est-ce que je lui faisais des remarques sur son besoin incontrôlable de compenser le microtruc qu’il avait entre les jambes ?

On ira s’expliquer sur le terrain de boxe, pas ici. Bordel, mais qu’est-ce que je foutais là moi ? Je pensais avoir intégré un groupe de mercenaires responsables au Blood Circle, pas une bande de guignols de l’info.
Je pris une profonde inspiration pour calmer mes nerfs et reprendre le contrôle de mon calme. Je restais pro. Quand un bruit survint, je me retournais immédiatement dans sa direction en protégeant le flanc de Rasak. S’il avait chuchoté, je l’avais très bien entendu grâce à notre proximité, mais aussi à mes appareils auditifs sophistiqués par l’armée. En maitrisant les battements de mon cœur, j’avançais parmi la couche de détritus aussi discrètement que possible.
Après quelques secondes interminables, une ombre jaillit à ma droite. La vitesse de ce truc était telle que je n’eus que le temps de me protéger de mes bras et de mon arme avant de voltiger dans les airs. L’atterrissage fut lourd et me coupa le souffle, mais ce n’était rien face à la bestiole enragée qui me chargea encore, me prenant pour un putain de knacki. Je relevais tant bien que mal mon arme dans mes mains pour viser, mais ce machin était déjà sur moi. Je me servais du fusil comme bouclier, luttant avec force contre les crocs et les griffes. Ça bavait comme un chien, ça avait l’haleine dégueulasse d’un chien, ça sentait le chien, mais ce n’était pas un chien. Si Rasak ne faisait rien rapidement, je risquais fort de finir en apéro pour cette bestiole.

Dédé:

La puanteur qui émanait de la décharge ne suffisait pas à décourager Sofiane d’y entrer. Sa condisciple avait probablement rameuté tout le quartier avec le boucan qu’elle avait fait pour ouvrir la porte, mais ils étaient là, il allait bien falloir qu’ils réalisent ce pourquoi ils étaient venus. Pénétrant dans l’endroit sans se faire repérer, ils furent rapidement interpellés par un bruit étrange venant de la gauche de l’entrée. Sofiane avait l’impression de percevoir de vieilles boîtes de conserve qui s’entrechoquaient à cause du vent, mais cela pouvait tout aussi bien être l’effet d’un animal évoluant dans les détritus. Sofiane et Lyllyah avançaient prudemment et intelligemment ; ils n’avaient pas vraiment besoin de parler à voix haute, ils se comprenaient de part leur formation militaire commune. Ils avaient les mêmes habitudes.

Citation :

0-1 : Sofiane s'apprête à viser, mais une autre créature se jette sur lui à son tour, mordant son bras, Sofiane s'en débarrasse difficilement avant d'aider sa camarade
2-3 : Sofiane s'apprête à viser la créature qui s'est jetée sur Lyllyah, mais une autre déboule. Il est obligé de se débarrasser de la sienne avant d'aider Lyllyah
4-5 : Une autre créature déboule, mais Sofiane les défonce en deux trois mouvements parce qu'il a la classe

Occupé à surveiller le flanc gauche, la menace arriva de la droite. Il ne fallut qu’une demi-seconde à la bestiole pour désarmer Sody. Son corps frêle fut propulsé au sol et alors qu’elle se débattait avec la créature, Sofiane leva instantanément son arme, visa, tira dans la tête. La bestiole couina et Sofiane repoussa la carcasse de la silhouette de Sody. Avant qu’il n’ait le temps de l’aider à se relever, une autre créature surgit derrière un tas de détritus et s’élança vers eux. Même mécanique, même sort pour elle. Une balle en plein dans la tête. Simple, facile, efficace.

Il tendit sa main à Sody pour l’aider à se relever et lui demanda :  « Est-ce que ça va ? » Il n’était pas galant mais si d’autres créatures déboulaient, ils ne seraient pas trop de deux… Il aurait préféré utiliser une arme plus discrète pour les tuer mais l’urgence de la situation ne lui avait pas laissé le choix.  «Cela risque de rameuter les autres... » Sofiane fit un tour sur lui-même, observant les alentours, écoutant grâce à ses supers oreilles fonctionnelles héhé le moindre bruit suspect mais il ne percevait rien pour le moment. Alors il se concentra sur les bêtes et donna un coup de pied dans l’une des créatures pour mieux voir sa gueule.  « T’as déjà vu des loup-garous Sody ? Moi oui. » Le souvenir de l’attaque de la forêt était encore bien trop présent dans sa tête. Il avait failli mourir d’une hémorragie interne cette nuit-là.  « Ça y ressemble beaucoup. » conclut-il d’une voix amère. Néanmoins, il n’en était pas certain à cent pour cent. Après tout, il pouvait exister dans le monde sorcier d’autres créatures infâmes ressemblant à si méprendre à des loup-garous… Il n’avait pas pu les observer d’assez près lors de l’attaque, trop occupé à sauver sa peau pour y prêter plus attention que cela. Mais la forme, l’odeur, la grandeur… Il y avait quoi avoir de sérieux doutes…

D’une roulade, je me relevais lorsque Rasak me débarrassa de mon fardeau et qu’il se délestait du sien. Bordel, ça commence bien, saletés de créatures magiques à la con. Le monde de la magie était véritablement dangereux et il devenait urgent de l’éradiquer, si j’avais encore des doutes là-dessus, j’en étais à présent persuadée.

— Ça va

Me contentais-je d’informer mon coéquipier du soir. Sans nul doute que d’autres de ces machins allaient arriver à cause de tout le boucan qu’on faisait depuis notre arrivée. Il valait mieux ne pas jouer le caïd et informer rapidement l’état de santé à son partenaire. C’était une question de vie ou de mort et aussi de réussite de la mission. On nous avait demandé de venir voir ce qui faisait du bruit dans cette décharge, ben on avait notre réponse. Mon faciès resta neutre en voyant la gueule de la créature, mais mon regard, lui, s’assombrit.

— Que dans les photos des rapports du Blood Circle.

Je comparais la bestiole que j’avais sous les yeux de celles que j’avais pu voir dans le quartier général, mais ce faire une idée fixe s’avérait bien difficile. Par instinct et habitudes, mes pensées se dirigèrent vers la Suisse. Est-ce qu’il y avait de telles créatures dans mon pays natal ? Je n’étais pas sans savoir qu’il existait plusieurs contes et légendes, bien qu’ils soient tous anciens, il y avait peut-être un fond de vérité dans tout ça. Peut-être devrais-je me renseigner pour l’Angleterre… et en plus, je connaissais une bonne librairie.

— S’il y en a d’autre on le saura bien assez vite… c’est ptetre leur lieu de rencontre ici, genre club hippie bobo poilus, je réfléchissais un instant avant de reprendre, toujours à voix basse, ou alors ils sont ici pour un truc en particulier.

Oui, mais quoi ? Je savais que les sorciers pouvaient cacher des artefacts divers et variés (tout le moins je m’en doutais), mais un loup-garou ? Qu’est-ce que ça pouvait cacher ? Une lune miniature dans une boule à neige ? Ou alors…

— S’ils sont plusieurs à se transformer ici, il y a peut-être leurs affaires quelque part.

Baguettes, papiers, informations diverses ou autres. Tout était bon à prendre à l’ennemi n’est-ce pas ?  D’un signe de tête entendu, je reprenais la marche, toujours dans la même formation que tout à l’heure. D’autant plus attentive, je prenais de grandes inspirations pour garder de faibles battements de cœur. J’adorais la sensation que l’adrénaline me procurait quand elle coulait dans mes veines. Prenant bien garde aux endroits où je mettais les pieds pour générer le moins de bruit possible, je m’accroupissais derrière la carcasse d’une voiture et jeta un œil par-dessus.
Je m’attendais à voir une réunion des créatures anonymes, mais non. Rien. La voie était libre, on pouvait donc continuer à avancer. En atteignant le point central entre les amoncellements de détritus, nous serons au cœur de la décharge. Il y avait bien une planque quelque part, un indice, n’importe quoi qui puisse nous aider.

Dédé:

Ces sorciers… D’innommables créatures maléfiques qu’il fallait éradiquer de la surface de la terre. Voilà ce que Sofiane pensait, voilà ce qu’il souhaitait ; que le Blood Circle parvienne à mener à bien l’extinction de ces sous-races qui ne méritaient pas de respirer le même air qu’eux. Pourtant, Sofiane le savait fort bien, le monde magique avait tant de ressources, des ressources que le Blood Circle n’envisageait même pas. Le gouvernement de Kane commençait à peine à découvrir ce qui se dissimulait sous cet amas de mensonges et de sournoiserie qu’ils avaient mis des siècles à déceler ; ce n’était que les prémisses, quelques balbutiements tout au plus. L’attaque de la forêt avait laissé des traces dans les mémoires et découvrir que les Loup-Garous existaient réellement avait été une véritable surprise pour Sofiane qui basait ses connaissances sur des faits. Quant à Sody, elle n’en avait jamais observé mais avait lu les rapports et les photos les mentionnant. C’était moins que rien. En tuant ces deux-là, Sofiane s’était posé une question : allaient-ils se retransformer en être humain ou fallait-il attendre que le soleil se lève ? Il n’en savait rien, les recherches à ce sujet au Blood Circle était encore en cours. Tout ce qu’il devait se souvenir, c’était qu’ils étaient extrêmement dangereux. Le reste n’avait pas d’importance.

Le club hippie bobo poilus. Sofiane, pas anglais de naissance, n’était pas certain de bien comprendre ce que voulait dire cette expression il se contenta donc de l’ignorer. Plus simple que de demander. « Ils se sont probablement dit que personne ne viendrait les chercher ici. » Une décharge en même temps… Et un soir de pleine lune… La communauté savait désormais que c’était un combo dangereux. Depuis le couvre-feu, tout s’était accéléré. Lorsque Sody proposa de chercher la trace de leurs affaires, Sofiane acquiesça. « Ce serait le jackpot. » Leurs identités confirmées, ces personnes pourraient être dans le fichier des indésirables, de ceux qu’il fallait écraser, c’était important d’obtenir le plus d’informations possibles à ce sujet. Sofiane et Lyllyah progressèrent parmi les détritus et cherchèrent des preuves de la présence de sorciers.

Citation :

0-1 : Ils cherchent durant de longues minutes sans trouver quoi que ce soit de concluant
2-3 : Sofiane découvre une sorte de container aménagé et déverrouille la porte dans un grincement assourdissant, peut-être que cela ameutera d'autres créatures... Ce qu'il y a à l'intérieur ? On ne le sait pas encore
4-5 : Sofiane découvre une sorte de container aménagé et déverrouille la porte ; ils trouvent à l'intérieur des vêtements et de la nourriture

Au bout de quelques minutes, d’un geste de la main, il attira l’attention de sa partenaire sur un bloc de ferraille situé à douze heures. Un container. Le genre de cachette parfaite. Il fit signe à Sody de couvrir l’ouverture de la porte avec son arme au cas où. Ce qu’ils allaient trouver à l’intérieur ? Sofiane n’en savait rien mais il tenait à prendre toutes ses précautions ; il prépara donc une grenade de gaz incapacitante. Le système de verrouillage était simplement refermé sans cadenas ce qui facilita la tâche de Sofiane ; ouvrir la porte fut un jeu d’enfant, le faire discrètement par contre… Il grimaça lorsque la porte grinça fortement, résonnant dans toute la décharge. Sofiane balança la grenade sans plus de cérémonie et referma la porte afin que le gaz ne puisse s’échapper. Si certains sorciers étaient à l’intérieur, il suffirait de quelques secondes pour tomber inconscients, ce qui laisserait le temps aux deux anciens militaires d’inspecter les lieux en toute sécurité. Mais avant cela, ils devaient se protéger… D’autres loups pouvaient bien revenir à cause du bruit...

Ah ! pour une fois Rasak semblait d’accord avec moi. En même temps, avoir l’opportunité de trouver les papiers, ou d’autres effets personnels, de ces machins, ça ne pouvait être que bénéfique pour les affaires. Déjà, c’était un miracle que notre mission ne tournait pas en règlement de compte entre Rasak et moi, car j’avais cru observer que c’était monnaie courante dans le Blood Circle. Un bon point pour le duo de choc.
Nous nous avancions jusqu’à un tas de détritus, sans encombre. Un autre bon point. Lorsqu’il me signa, je suivais la direction pour apercevoir un container. Ah oui, il y a carrément ça ici. C’était ze décharge quoi. Les sorciers se croyaient vraiment tout permis et dans un sens, je les comprenais. Qui viendrait fouiller ici ? Nonobstant, ils étaient un peu idiots de faire autant de bruit. On les avait dénichés et foi de moi, je ne repartirais pas sans avoir tirer le mystère de cette décharge au clair. Quand on fait une connerie, faut l’assumer.

En position, je laissais Rasak ouvrir la porte, non sans bruit. Bordel s’il n’y avait pas de nouvelles bêtes poilues qui arrivent, faudra que j’aille jouer au loto avant de retourner me coucher. Je grimaçais, mais ne me permis aucun commentaire, on ne pouvait pas faire plus discret. Je me mis donc dans un angle de vue stratégie et surveillais les arrières de mon collègue alors qu’il s’occupait du container.
C’est un peu trop calme. Je préfère quand c’est un petit plus moins calme.

Dédé:

Un grognement devant moi me fit redresser les poils. Ah, j’adorais cette sensation d’adrénaline. Vient là le coyote ! Une première bête se détacha de l’ombre pour me sauter dessus. Glissant mon œil derrière l’instrument de visée, mon regard fut attiré sur ma gauche. Une deuxième.

— Quelle chiotte.

D’un sang froid à toute épreuve, j’attendis le dernier moment pour que le premier assaillant me saute contre. D’une roulade, j’esquivais son attaque et profitais qu’il ait le dos tourné pour lui tirer dessus. Le deuxième, plus rapide que ce que j’avais imaginé, me percuta. Il y eut un genre de craquement dans mes côtes et, serrant la mâchoire, je tirais sur la bestiole après avoir rapidement visé. Saloperie.
Je me relevais et me remis en position offensive, mais aucune autre créature ne vint. D’un signe du menton, j’indiquais à Rasak qu’il pouvait ouvrir le container.
Une fois à l’intérieur, nous découvrions une décharge informatique. Il y avait là une tonne d’ordinateur et autres appareils semblables, mais rien de ce que nous cherchions vraiment. Ou alors…

— Hé, regarde

Je tirais d’entre deux cartes mères, un livre aux symboles étranges. Ce n’était pas anglais, ni arabe, ni russe. Prudente, je l’ouvris à la première page pour voir s’il y avait un nom ou quoique ce soit qui pourrait nous être utile.

— Tu as trouvé quelque chose ?

En mode pilote automatique, Sofiane et Lyllyah cherchèrent d’abord des preuves dans les détritus de la décharge. N’ayant pas peur d’avoir les mains sales, Sofiane déblayait le chemin comme un fou mais ses yeux exploraient chacun des objets avec une grande intensité afin de ne surtout rien laisser passer. Mais qui abandonnerait des affaires ici ? Et pire, des objets magiques qui leur permettraient de les identifier ? Des gens intelligents. Là était tout le raisonnement, les sorciers n’étaient pas intelligents. Au contraire, ils étaient irraisonnés, irraisonnables et stupides. Pourtant, leur force d’attaque pouvait être supérieure à celle du Blood Circle, voilà pourquoi Sofiane se méfiait toujours lorsqu’il était en mission. Il le savait fort bien, les sorciers avaient encore de nombreuses cordes à leur arc et le Blood Circle n’en était qu’aux balbutiements des recherches sur ces anomalies. La surprise de l’été dernier et des loups-garous en était une preuve formelle. Ils étaient dangereux mais aussi imprévisibles. De véritables bêtes. Voilà pourquoi Sofiane retournait sans ménagement la décharge, il avait envie de tuer le maximum de ces saloperies avant qu’il ne le tue lui ou un de ses proches. C’était ça l’idée.

Lorsqu’il découvrit le container, il fit signe à Sody de le couvrir mais le grincement qui s’échappa de la porte lorsqu’elle s’ouvrit allait signaler leur positionnement, c’était certain. Il lança des grenades de gaz pile au moment où d’autres bestioles se dirigeaient vers eux. Occupé à maintenir la porte contre d’éventuels personnes qui tenteraient d’en sortir, il laissa Sody s’en occuper, ce qu’elle fit sans réelle grâce mais le résultat était là. « Putain mais ils sont combien au juste ? » C’était une question rhétorique qui n’attendait pas de réelle réponse. Après s’être assurés qu’ils n’étaient pas poursuivis, ils entrèrent dans le container. À première vue, rien d’intéressant, de vieux ordinaires datant probablement du début des années 2000 étant donné leur état. S’occupant d’une partie du container pendant que Sody faisait l’autre, Sofiane attrapa sa lampe torche qu’il coinça entre ses lèvres pour avoir les mains libres pour chercher dans ce noir absolu tout en ayant un accès rapide à son arme s’il le fallait. Alors qu’il soulevait de vieilles rames d’ordinateur, Sody l’interpella. Ôtant la lampe de ses lèvres, il se pencha vers le livre et demanda : « C’est pas des runes ? Faudrait voir avec le QG. » Sofiane avait déjà entendu parlé de cette écriture étrange que les sorciers utilisaient parfois mais il n’en savait pas plus.

Citation :

0-1 : Ils cherchent durant de longues minutes sans trouver quoi que ce soit de concluant
2-3 : Les indices ne sont pas suffisants pour suggérer la trace de sorcier mais il y a bien une présence humaine
4-5 : Aucun doute possible, des sorciers ont squatté ici

Il reprit sa recherche et lorsque Sody lui demanda s’il avait trouvé quelque chose, il répondit : « Rien pour le moment. » Ne s’avouant pas vaincu, ils progressèrent ensemble vers le fond du container mais n’en voyaient jamais le bout, comme si celui-ci s’agrandissait à chaque pas qu’ils faisaient. Sofiane dirigea sa lampe torche vers le fond mais celui-ci semblait bien loin, en réalité, il ne le percevait même pas de là où il était. « Sody, faut se casser. » Elle se tourna les yeux vers lui, demandant ce qu’il se passait tandis que Sofiane rechargeait son arme automatique. « Le container. De dehors il ne paraissait pas si grand, là on dirait un hall de gare. J'ai un mauvais pressentiment. Y a un putain de sortilège qui agrandit tout. » Et s’ils ne trouvaient plus la sortie ? Enfermés dans une sorte de labyrinthe magique?

Je levais les yeux sur Rasak quand il m’intima de sortir du container. L’imitant, je rechargeais mon arme et portais attention au fond de la boite en métal, constatant qu’effectivement, le fond semblait s’étendre. C’était comme une distorsion étrange me donnant la sensation que je regardais dans un aquarium.

— Bordel…

Maugréais-je en levant mon arme. Cela dit, j’étais partagée. Fallait-il vraiment sortir ou pousser la recherche ? Néanmoins, il ne faisait aucun doute que l’endroit puait la merde et les emmerdes. Si on s’y aventurait, on allait sûrement être confronté à un tas de merde, et c’était sans compter la possibilité que ce soit un putain de labyrinthe. Et qui dit labyrinthe, dit sortie introuvable. Mais on pouvait peut-être y trouver des informations importantes, parce qu'un labyrinthe c'était parfait pour cacher des trucs... mon sens du devoir était partagé avec mon instinct de survie. Mourir là-dedans n'allait rien apporter au Blood Circle.

Dédé:

Je grommelais, mais les bruits qui s’élevaient dehors mirent fin à mes hésitations. M’assurant qu’on se soit muni du petit livre de runes, j’indiquais à Rasak de sortir, assurant ses arrières. Sait-on jamais, il y avait peut-être encore des connards dans ce container qui pouvaient nous sauter dessus.
L’air frais me fit du bien, mais les grognements qui s’élevaient autour de nous ne m’inspiraient aucune confiance. Rapidement, je rejoignais une carcasse de voiture pour m’y glisser avant de mettre mon œil dans l’orifice de visée. Je ne voyais rien. D’ailleurs, les grognements s’estompèrent.
Chelou.
Il y eut un courant d’air frais. Très frais. Trop frais pour la saison. Je laissais échapper un frisson. Ça n’annonçait rien de bon tout ça. Je me tournais vers Rasak pour lui murmurer.

— T’as senti ça ?

Curieuse, et surtout, j’avais à cœur de connaître la vérité, je jetais un coup d’œil derrière la carcasse. Une brume flottait à présent dans la décharge et une odeur musquée s’éleva. Je retroussais le nez, dégoûtée et en colère.

— Putain, ça sent pas bon… dans tous les sens du terme.

Ça pue.
Le piège.
On se casse ?
On était mieux au lit.
Oh oui, on retourne au lit ?
Casser des dents ?

Je serrais la mâchoire alors que mes acouphènes s’invitèrent à la panoplie de merdes. Il ne manquait plus que ça tient… Une ombre remua la brume et un grognement s’éleva encore. Je lâchais un soupir las.

— Ils sont combien bordel de merde ? C’est la crèche ou quoi ?

La crèche de loupiots. C’était bien notre veine…

— Rasak. À douze heures.

Habitué au danger, Sofiane n’était néanmoins pas serein face aux différentes emmerdes que pouvaient créer leur magie. Il le savait mieux que quiconque, ces suppôts de Satan avaient mille tours dans leur sac et le fait que le container semble si grand et si infini rendait les conclusions beaucoup plus faciles. L’endroit était bourré de sortilèges. Si le syrien était d'ordinaire des plus aventureux et n’ayant peur de rien, depuis la mort d’Ambrose, il était beaucoup plus prudent et avait réalisé leur force de frappe et leurs aptitudes. Jamais plus il ne les sous-estimerait, jamais plus. Alors sortir semblait être la meilleure des solutions tandis que des bruits s’élevaient à l’extérieur du container ; craignant d’être enfermés vivant dans ce labyrinthe magique, Sofiane ouvrit la marche vers la sortie, Sody dans son dos, protégeant leurs arrières. Une fois à l’air libre, les deux acolytes se dissimulèrent derrière de vieilles carcasses de voitures afin de mieux appréhender les futurs arrivants. Le cœur de Sofiane battait calmement mais il sentait pourtant l’inquiétude grimper en lui ; à quelle sauce allaient-ils être mangés ? Alors qu’il réajustait son arme et que ses yeux cherchaient du regard le moindre mouvement, un frisson le parcourut et ses épaules se raidirent. « Ouais. » Il avait très bien senti. Restant sur ses gardes, craignant une attaque à l’aide d’un sortilège qu’il ne verrait pas venir, Sofiane aimait savoir contre quoi il se battait alors, comme Sody, il se redressa pour observer l’espèce de brume qui s’était levée et qui n’avait rien de naturelle… « Putain, c’est quoi cette décharge, c’est Hunger Games ou quoi. » grommelait-il tandis que la brume s’intensifiait, leur laissant peu de visibilité.

Citation :

0-1 : Le sortilège de brume ne s'estompe pas et cinq loups leur tombent dessus, le combat va être rude, ça va faire mal
2-3 : Le sortilège de brume s'estompe par endroit mais pas partout, leur offrant une visibilité limitée. Trois loups arrivent sur eux. Ils vont gérer mais ça va être difficile
4-5 : Le sortilège de brume s'estompe facilement, la visibilité est excellente, deux premiers loups accourent dans leur direction, c'est assez simple de s'en débarrasser

Alors que Sofiane réfléchissait à balancer une grenade pour disperser celle-ci, le vent sembla cette fois se ranger de leur côté car une énorme bourrasque leur permit de mieux appréhender la scène. Sans doute une de leur technique de dissimulation… Mais étant donné la puanteur qui se dégageait, il y avait fort à parier qu’ils n’étaient pas seuls. Leurs armes braquer sur la brume qui se dissipait, les grognements s’intensifièrent. Probablement que le loup était fâché d’être exposé si facilement… Peu importait. Sofiane attendait qu’il soit bien certain du positionnement de la bête pour ne pas tirer dans le vide et ne pas trahir leur propre position. En tout cas, c’était bien ça cette putain d’odeur… Lorsque Sody indiqua douze heures, Sofiane réajusta son tir juste à temps pour voir au travers de la lunette deux de ces loups sauter de détritus en détritus pour les rejoindre. « J’prends celui de droite. » déclara-t-il et immédiatement, une balle fut logée entre les deux yeux de l’animal. Aussitôt dit, aussitôt fait. Propre, net, rapide. Pas besoin de tergiverser. Se tournant vers Sody qui s’était également occupé de l’animal avec une extrême rapidité, Sofiane déclara : « Ils ne sont pas seuls. Ce brouillard, c’est l’œuvre d’un sortilège. Soit un de ses loups peut se transformer à volonté et s’amuse à balancer des sorts pour protéger ses potes, soit c’est un sorcier basique et dans ce cas-là, faut qu’on le descende. Ou qu’on le ramène au QG. J’aimerai bien lui toucher deux mots à cet enfoiré. » Il pourrait être utile pour lui soutirer des informations.

Éliminer les deux bestioles ne fut pas une affaire, et les paroles de Rasak me firent frissonner d’excitation. Une chasse à l’homme ? Parfait ! Je préférais toujours m’en prendre aux bipèdes qu’aux quadrupèdes. La plupart du temps, ces derniers n’avaient rien à voir dans les conflits humains et ils faisaient ce pour quoi on les avait éduqués et entraînés. Pour autant, si ces machins étaient vraiment des loups-garous, nous étions bel et bien entrain de descendre une dizaine de sorciers. Je jubilais et pourtant, je ne montrais rien à mon coéquipier. Ce n’était pas le moment de fanfaronner et encore moins de perdre mon professionnalisme. Je resserrais ma prise sur mon arme tout en surveillant le flanc de Rasak.

— Je suis bien d’accord, j’aurais moi aussi envie de lui dire ma façon de penser … mais il faut qu’on le débusque ce petit con… Appelons-le Kevin.

Pour ça, il fallait qu’il cesse de nous envoyer ces bestioles, et surtout, il fallait qu’il ne puisse plus nous trouver. Nous étions déjà en tenue foncée, ça allait nous aider à nous fondre dans les ombres. L’avantage de l’obscurité. Je n’avais aucun doute sur les capacités de Rasak à se fondre dans les ombres, donc à présent, il fallait nous déployer pour trouver l’autre âne. Le problème étant que pour couvrir plus de surface, nous devrions nous séparer, et l’idée ne me séduisait franchement pas. Peut-être avais-je vu trop de films d’horreur où ils se séparent et donc facilitent la tâche au serialkiller, mais j’avais toujours trouvé que c’était une mauvaise idée de se déplacer seul. Il fallait au minimum être en binôme. Je n’avais pas envie de laisser Rasak sans couverture, je savais trop bien ce que ça faisait, mes oreilles en avaient payé le prix fort à l’époque.
Je balayais la décharge du regard. Nous avions déjà couvert une bonne partie, mais nous ne nous étions pas encore enfoncés au Nord.

— On y va.

J’ouvris la marche en évoluant avec souplesse, en silence, esquivant chaque débris qui pourrait générer le moindre bruit. Calme, je contrôlais ma respiration et les battements de mon cœur en gardant un œil attentif au moindre mouvement que je pouvais percevoir. Aussi, même si mes tympans étaient en partie abimés, je gardais l’oreille tendue pour prévenir n’importe quelle intervention surprise.
Mettant en application mes nombreuses années d’entraînement, je parvenais à trouver quelques indices trahissant de la présence de quelqu’un, et plus nous avancions, plus les traces étaient fraîches.

Dédé:

Quand je l’aperçus enfin, je fis un signe discret à Rasak. Il était là notre petit copain, en plus, il était bien exposé comme on aimait. Silencieuse, je m’accroupissais et mis mon œil dans l’organe de visée. Le tout n’était pas de le tuer, mais de le blesser suffisamment pour que nous puissions l’immobiliser. Déjà, l’épaule qui tenait la baguette serait une bonne chose. Calme, je pris une profonde inspiration et pris le temps nécessaire pour viser. Le coup partit et se logea parfaitement dans l’épaule du sorcier qui s’effondra.

Pan.
Bing.
Paf.
Touché.
Coulé.
Un jeu MB.

La mission aurait pu totalement dégénérer mais Sofiane, comme Lyllyah d’ailleurs, avaient suffisamment d’expérience pour que tout se passe comme sur des roulettes. Pourtant, le danger était réel et l’hypervigilance des deux anciens militaires semblaient jouer en leur faveur merci les dés vous êtes trop sympas en vrai, mdr d’habitude vous faites la misère à Soso. Ils avaient peut-être affaire à des amateurs qui ne savaient pas du tout comment s’y prendre et qui attaquaient au hasard. Si Sofiane avait appris à ne jamais sous-estimer les sorciers, il se demandait si ceux qu’on avait envoyé dans cette décharge n’étaient pas des parias, ceux dont on ne sait pas quoi faire. Peu importait en réalité. Le principal était qu’ils meurent. Sody semblait être dans le même état d’esprit puisqu’elle était partante pour la chasse à l’homme. C’était une soldate, comme lui, elle obéissait aux ordres. Il ignorait si elle ressentait la même pointe d’excitation à l’idée de retrouver l’homme qu’elle appela Kevin mais en tout cas, elle ne semblait guère impressionnée. Sofiane demeurait néanmoins concentré, prêt à agir et à intervenir dans n’importe quelles circonstances. La formation militaire de Sody était toutefois utile puisqu’elle permit à Sofiane et son acolyte d’être absolument en phase lors de la recherche ; ils évoluaient avec précision, minutie, tout en conservant un regard sur leur partenaire. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, les traces d’une présence humaine se révélèrent : des traces de pas toutes fraîches à en croire la manière dont la terre était tassée. Sody en arriva à la même conclusion que lui parce qu’elle lui fit alors un signe et Sofiane aperçut l’homme. Les avait-il vu ? Peut-être que non, il ne bougeait pas d’un poil, semblant regarder à l’horizon, cherchant leur présence. Lorsque Sody tira avec une précision incroyable, celui-ci hurla de douleur.

Citation :

0-1 : Sofiane se jette sur l'homme pour l'immobiliser mais celui-ci, malgré la blessure, ne se rend pas s'en combattre dignement
2-3 : Sofiane se jette sur l'homme pour l'immobiliser mais celui-ci, malgré la blessure,  lui donne quelques petits coups défensifs mais rien de méchant => je monte d'un pallier pour que Soso se sente pas nul
4-5 : Sofiane se jette sur l'homme pour l'immobiliser, celui-ci, trop hagard suite au coup de feu, se laisse prendre très facilement

Sofiane sortit une seringue paralysante de son sac et n’attendit pas davantage. Il parcourut les quelques mètres qui le séparaient de l’homme avant de se jeter sur lui pour l’immobiliser. S’attendant à un combat facile face à la naïveté du sorcier resté à découvert et de la blessure infligée par Sody, Sofiane fut surpris de la véhémence de l’homme. Celui-ci, à l’aide de son bras valide, repoussa Sofiane avec une force qu’il n’aurait pas cru possible. Un combat physique débuta pendant quelques secondes, l’homme semblait soudainement possédé, la rage de vivre lui prenait les tripes et l’adrénaline qui parcourait son corps lui donnèrent une force incroyable. La force des ses poings, de ses attaques déstabilisèrent Sofiane qui mit plusieurs secondes à prendre le dessus. Ne se battant pas à la loyale, appuyant avec force sur la blessure par balle, l’homme laissa à nouveau échapper un cri de souffrance. Après avoir reçu quelques coups bien placés, Sofiane réussit à planter la seringue dans son cou et regarda le corps de l’homme devenir doucement inerte jusqu’à ce qu’il s’écroule au sol. « Il était plus coriace que je ne le pensais. » Mais Sofiane était le plus fort, comme toujours mdr l’égo du mec. Certains de ses muscles étaient endoloris mais il parvient à attraper l’homme pour le hisser sur son épaule, sachant fort bien qu’il le paierait le lendemain. « Couvre-moi. » Il serait forcément plus lent avec le poids de leur victime. Ils n’avaient plus qu’à partir.