Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Dim 1 Jan - 19:32
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Depuis qu’elle avait mis les pieds au Midnight Sky ce matin-là, Sienna sentait qu’il y avait un truc qui clochait. Oh, ce n’était pas qu’elle était particulièrement réceptive aux atmosphères ou fine observatrice, ou juste sensible tout court, c’était tout simplement évident. L’ignorer serait revenu à ne pas voir un éruptif au beau milieu d’un couloir et l’italienne n’était clairement pas aveugle. Pourtant tout semblait se dérouler comme prévu, à première vue tout était normal. Le cabaret n’ouvrant que le soir, les matinées étaient souvent tranquilles, un rythme plus soutenu ne venait s’installer qu’à partir du milieu de l’après-midi avec l’arrivée des artistes et du personnel pour la soirée. Le matin n’était pas la période que Sienna préférait, même si c’était là qu’elle s’occupait de la plupart de ses affaires, eh oui signer des contrats ça ne se faisait que rarement au beau milieu d’un show à minuit passée. Bon, ça lui arrivait parfois quand les partenaires en face d’elle étaient particulièrement coriaces à la négociation et qu’elle avait besoin de leur faire tourner un peu la tête pour obtenir ce qu’elle voulait, mais ça restait plutôt anecdotique. En règle générale, ses matinées étaient calmes, mais bien occupée. Malgré tout, l’italienne était largement plus friande de l’effervescence des soirées au Midnight Sky. Elle aimait voir ces murs remplis de clients, les danseuses sur scène et le ballet des serveurs. Elle préférait largement entendre les lieux résonner sous la musique et les boissons défiler au bar, plutôt que d’assister au spectacle des sortilèges de nettoyage qui s’occupaient de garder le cabaret étincelant. C’était dans ces moments-là qu’elle avait la preuve que le cabaret était un succès, quand l’alcool rapportait plus qu’il ne coutait, que les entrées cessaient de se compter et qu’elle savait qu’elle reverrait rapidement les visages des sorciers installés pour la soirée. C’était là qu’elle savait qu’avec Ezio, ils réussissaient. Que les Giacometti se relevaient de tout.
Mais pour l’instant, on était loin de l’ambiance à la fois feutrée et électrique qui caractérisait le cabaret une fois ses portes ouvertes aux spectateurs. Les danseuses viendraient répéter dans l’après-midi mais pour le moment la scène était éteinte, toutes les tables étaient vides et derrière le bar aucun employé ne s’empressait d’enchainer les cocktails. Cependant, ce n’était pas pour autant que le Midnight Sky était vide. Plusieurs employés étaient déjà là, tous occupés. Ils géraient les stocks, réparaient diverses choses et de manière générale prévoyaient la prochaine soirée. Le cabaret était une ruche plus calme tandis que le soleil était levé, mais une ruche tout de même. Il y avait tout de temps de l’activité, que ce soient les employés, les danseuses ou les Giacometti qui étaient à sa tête. D’autant que Sienna n’oubliait pas que sous ses pieds, le bordel n’avait pas d’horaires de fermeture, lui, même si les clients qui s’y aventuraient entraient par une autre porte pendant la journée. Mais cet aspect-là de leur affaire, elle ne s’en occupait que quand Ezio n’avait pas la capacité de le faire. Et autant dire que le frérot aimait avoir la main mise sur son business, alors ça n’arrivait pas souvent. C’était mieux comme ça, le bordel n’était pas vraiment la partie que Sienna préférait dans le Midnight. Ca allait avec le job, c’était une partie de l’affaire de leur famille alors elle ne crachait pas dessus. Elle était prête à faire le nécessaire quand il y en avait besoin, mais elle ne sautait pas vraiment dessus non plus. De toute façon, elle avait bien assez à faire de son côté. Promouvoir le cabaret, trouver de nouveaux investisseurs, s’assurer que les investisseurs actuels étaient contents, signer des contrats avec des partenaires, en plus de la gestion générale du business qu’elle partageait avec Ezio, tout ça l’occupait bien.
Ce matin-là cependant, elle n’avait pas eu besoin de courir -ah la bonne blague, transplaner- partout dans Londres pour rencontrer divers sorciers avec qui signer de nouveaux contrats. C’était une matinée plus calme, pas de celles que Sienna préférait, elle qui avait sans cesse envie de bouger aimait quand il y avait un peu plus d’action pour faire passer les heures, mais ça faisait partie du jeu. A son plus grand regret, chaque journée n’était pas forcément une course effrénée, il y avait des moments comme ceux-ci, où elle travaillait dans son bureau, mettait en ordre ses dossiers et planchait sur les prochaines opportunités pour le Midnight Sky. Pas de quoi faire grimper son adrénaline, mais Sienna savait que ça revenait à reculer pour mieux sauter, ces instants plus calmes étaient nécessaires pour poser les jalons de la suite. Sans travail en amont, il n’y avait pas de contrat à la clé. Et elle était bien déterminée à signer tous les contrats nécessaires pour assurer que le cabaret continue de prospérer pendant encore longtemps. Cependant, le sérieux, ça allait bien pendant un temps, et ça Sienna était la première à le reconnaitre. Peut-être même un peu trop. Rapidement, elle avait besoin de pause pour s’aérer l’esprit et retrouver sa capacité de concentration. Dès qu’elle en avait marre d’un dossier ou qu’elle se retrouvait à lire une même page sans en saisir la moindre ligne, c’était le signe qu’elle devait bouger. Peut-être qu’elle aurait dû devenir danseuse au cabaret, elle aussi, ça lui aurait permis de brûler l’énergie sans fin qu’elle possédait. Enfin, fausse bonne idée, pour être danseuse il fallait être pourvue de bien plus de coordination que ce qu’elle possédait. Elle avait vite renoncé à cette envie folle dès qu’elle avait vu les premiers shows. Finalement, son poste actuel lui convenait très bien, même si elle aimait bien assister à quelques répétitions quand l’occasion se présentait.
Puisque son dossier lui semblait soudainement aussi ennuyeux que certaines de ses grimoires de cours du temps de Beauxbâtons, Sienna le referma d'un coup sec. Il était grand temps de bouger alors elle quitta son bureau pour aller faire un tour principal. Comme elle en avait l'habitude, elle allait se mêler aux employés présents pour voir comment tout se passait, prendre quelques nouvelles et juste papoter un peu. Mais l'italienne se rendit vite compte que quelque chose n'était pas comme d'habitude. Elle n'était pas amie avec tous leurs employés, mais généralement elle s'entendait plutôt bien avec la plupart alors la conversation était facile à faire. Mais pas cette fois. Cette fois elle sentait comme une gêne dans l’air, comme un lourd nuage qui flottait au-dessus de leurs têtes dans le cabaret, juste là, mais trop haut pour qu'elle puisse en discerner la nature. Elle tenta bien de faire parler une sorcière mais voir celle-ci détourner le regard et la conversation ne fit que renforcer son impression. Quelque chose se passait et personne ne voulait rien lui dire. Merde, Sienna détestait être tenue dans le noir comme ça. Dans son propre cabaret en plus, ce n'était pas normal ça. Elle aurait pu choisir de jouer les patronnes inflexibles et d'exiger des réponses mais elle savait que cette méthode était rarement la bonne. Ca c'était un rôle qu'elle laissait à Ezio. Que les employés s'imaginent que les Giacometti jouent au bon flic et mauvais flic, ça arrangeait leurs affaires. Ainsi ce qu'ils n'osaient dire au frère, ils le disaient à la sœur. Les Giacometti sortaient toujours gagnants. Puisque tout le monde s'amusait à faire comme si de rien n’était et que Sienna n'était pas non plus stupide, elle savait parfaitement où trouver ses informations. Sans plus attendre, elle abandonna là les employés et fila dans les couloirs du cabaret. Au passage elle passa dans les cuisines et se servit une tasse de café. Après une seconde d'hésitation, elle prit une seconde tasse pour son frère. Ce n'était pas une offrande, presque une offense plutôt vu le goût du café, mais elle se sentait d'humeur généreuse.
Ses tasses en main, Sienna poussa la porte du bureau de son frère. Oui, oui, elle savait ce qu'il allait lui dire, qu'elle aurait pu frapper, mais ce n'était pas possible elle avait les deux mains prises. Bon d'accord quand ce n'était pas le cas elle ne frappait pas non plus. Mais quand même. Pour une fois qu'elle avait une excuse. Trouvant Ezio à son bureau, elle lui adressa un grand sourire et le devança avant qu'il ne lui râle dessus. « Café, frate ? » regardez ça, l'image même de la sœurette parfaite. Qu'il en avait de la chance ce frere, Sienna espérait qu'il en était conscient. Bon, il y avait un tout petit bémol. « Il est aussi mauvais que d’habitude, ils ont toujours pas appris à faire du bon café ici. J’ai abandonné l’idée. » d'accord peut être pas un si petit bémol que ça pour eux les italiens de pure souche, mais tant pis. Un jour ils allaient falloir qu'ils se penchent sur l'exportation de bon café italien parce que ce n'était toujours pas ça chez les Anglais. Ils essayaient mais leur café n'était jamais assez fort. Ce qui n'empêcha pas Sienna de poser la tasse sur la feuille qui se trouvait sous le nez d'Ezio. Oups. Bon d'accord pas oups, elle voulait son attention et savait comment l'obtenir. S'installant sur le siège face à lui elle prit une gorgée de son propre café, réprima une grimace face à la boisson vraiment pas assez corsée. Ce qui ne l'empêcha pas de reporter la tasse à ses lèvres avant de poser ses prunelles sur son aîné. « Il se passe un truc, n’est-ce pas ? » Demanda-t-elle en jugeant du regard les réactions de son frère. Est-ce que lui aussi l'avait senti ? Est-ce qu'il avait plus d'informations qu'elle ? Sienna avait du mal à croire que quelque chose qui se passe au Midnight lui échappe. Ce n'était pas le genre d'Ezio d'ignorer ce qu'il se passait sous son toit. Sienna pencha la tête sur le côté, se demandant si son frère avait l’intention de la baratiner. Comme si ça passait avec elle. « Me regarde pas comme ça, Ezio. Que toi tu fasses la gueule, ça passe. » c'était même habituel. Quotidien. Sienna était habituée. Son frère qui ne faisait pas la tronche ? C'était presque inquiétant. D'accord elle exagérait. Un peu. Elle leva le menton. « Mais que tout le Midnight fasse la tronche ? Hum, non, y’a un truc. » Elle secoua la tête. L'ambiance était vraiment trop bizarre pour l'ignorer. Elle se laissa retomber contre le dossier de son siège. « Alors ? »
Se lever tôt, c’est quelque chose qu’Ezio avait toujours fait. Dormir, c’était utile pour recharger les batteries et il était bien obligé de les recharger tous les soirs mais, il dormait peu. C’était déjà quelque chose d’ancré, de naturel chez lui que de peu dormir mais c’était accentué par deux choses. La première, il avait une tendance très forte à tourner au café, toute la journée, ça aide beaucoup. Oh et le fait que ça soit du café anglais – soit du café bas de gamme, pas fort du tout et franchement décevant – n’y changeait rien, même lorsqu’il vivait en Italie, il avait tendance à avoir une consommation de café très élevé. Le café étant un excitant, forcément il dormait peu, sûrement que si Ezio avait été moins ambitieux et moins poussé par sa famille ou qu’il était né dans une famille lambda Italienne, il aurait tenu un café et ça n’aurait surpris personne de son entourage. Le second point c’est qu’il n’y avait rien de plus agréable au monde – selon lui – que d’arriver dans un cabaret désert, de récupérer la caisse pour pouvoir compter l’argent que le cabaret avait fait la veille. Ça c’était le premier rituel et le second, souvent quand les premiers employés arrivaient et qu’ils faisaient du bruit à déplacer les tables, mettre les nappes, marcher tout simplement, Ezio préférait disparaître pour aller faire un tour au bordel, vérifier que toutes les filles allaient bien… ce qui lui prenait un temps considérable, discuter avec quelques clients par-ci, par-là et là encore récupérer la caisse. En revanche, pas question de compter l’argent sur place, le bordel était une véritable fourmilière, les filles bien trop aguicheuses pour qu’il n’ait pas le regard qui dévie de temps en temps, donc il retournait dans son bureau.
Ce matin commença donc de la même façon que d’habitude, chez lui il avait bu un café, prit le temps de laver sa tasse, de se doucher et de s’habiller avant de rejoindre son lieu de travail. Une fois sur place, parce que ça sentait le chacal, il avait ouvert toutes les fenêtres, après avoir désactivé les alarmes et vérifié qu’il n’y avait pas de mauvaises surprises de quelques sorciers particulièrement agaçants – et un peu suicidaire. Il s’était emparé de la caisse, avait eu ce sourire très satisfait en voyant les nombreuses pièces, s’était pris un second café et avait commencé à vérifier que les gains correspondaient bien à ce qu’il devait y avoir. Cela faisait neuf ans qu’il gérait le midnight, neuf ans que tous les matins, sauf exceptions, il comptait l’argent, ayant presque une calculatrice dans la tête à force. Ce fut la première fois qu’il fit une erreur de comptage. L’erreur étant humaine, bien que souvent une erreur coûtait la vie dans sa conception de la vie fortement impactée par une enfance et une adolescence auprès de la mafia, il pouvait donc s’être trompé et recommença, plus lentement, cessant de boire son café. Pour une fois lorsque les premiers employés arrivèrent, il ne bougea pas, ce qui alerta tout le monde, bien entendu, changer les habitudes et les routines, ça avait un petit côté stressant. Le constat de ce deuxième comptage fut aussi négatif que la première fois, il manquait de l’argent. Il se leva d’un coup sec, retenant in extremis sa chaise – on ne casse pas le matériel – même s’il avait eu l’impression d’être plutôt silencieux, les regards des quatre personnes déjà présentes étaient rivés sur lui. Le fait qu’ils le regardent tous ne fit que confirmer une impression fortement désagréable qu’ils étaient tous complices du vol. Dans un autre contexte, si ça n’était pas lui le propriétaire, il les aurait tous tués sur le champ, les complices c’est comme les coupables ça dégage. Là, s’il perdait plusieurs employés d’un coup, il faudrait les remplacer et les former avant qu’ils puissent être compétents, c’est pas l’idéal. A la place, il se contenta de fermer les fenêtres - les claquer violemment et faire sursauter tout le monde serait plus juste – prévint tout ce beau monde que si à 14h30 – l’heure du café – il n’avait pas le nom de la personne ayant pris dans la caisse, il avait l’intention d’obtenir ce nom par la force.
Ceci étant dit, il partit récupérer la caisse du côté bordel pour aller compter tout cela dans son bureau. Difficile de se concentrer sur l’argent, oui c’est rare mais ça arrive, il faut dire qu’il était sans arrêt parasiter par ce vol. Il finit par délaisser son argent. A la place, il récupéra le planning pour commencer à mener son enquête. Il allait tuer le voleur, il allait le massacrer avant de le tuer, histoire de le faire regretter d’avoir osé faire ça et en prime, ça mettrait en garde tous les autres qu’il valait mieux ne pas trop le prendre pour un con. Comme s’il n’était pas assez agacé comme ça, il fallut que quelqu’un, quelqu’un comme c’est drôle, comme si ça pouvait être quelqu’un d’autres que Sienna, entre sans frapper et sans s’annoncer. Il s’apprêtait à lui dire, tu peux repartir, du vent, c’est pas le moment, sauf qu’elle était maligne la petite fourbe, il hocha la tête, toujours partant pour un café et puis il pouvait toujours espérer qu’elle n’avait aucune mauvaise intention derrière cette offrande, elle allait le poser et repartir s’occuper de ses dossiers, elle avait bien des dossiers la demoiselle ? Il fit la moue en l’entendant dire qu’il était aussi mauvais que d’habitude sans pour autant lever la tête de son document « Faut vraiment qu’on embauche quelqu’un ou on va finir par oublier ce que c’est du bon café. » Mais pas maintenant, ils avaient d’autres dépenses à faire et payer un déménagement à un type faisant du bon café en Italie, c’était une dépense inutile, pour l’instant. Elle venait de poser le café sur le planning, ça ne se voyait pas qu’il avait une plume dans la main et qu’il avait entouré certains noms ? Il releva la tête, il allait l’étrangler, c’est décidé. Et en plus, elle posait des questions, Ezio prit une gorgée de café restant silencieux, se contentant de la regarder, en plus, il la connaissait, elle allait ronchonner, dire ça se fait pas. Il n’avait pas envie d’entendre son avis sur la question, il ne lui demandait pas la permission. En plus, il ne faisait pas la gueule, il était contrarié, mais qui ne le serait pas à sa place. Bien sûr qu’il y avait un truc, bien sûr qu’il était au courant .
Alors ? Comment ça alors ? Parce qu’il lui devait des comptes maintenant, ah non mais ça c’est la meilleure« Alors t’as pas du travail toi, je sais pas des devis à signer, des partenaires à rencontrer ? Quelqu’un d’autres à enquiquiner ? » Il n’arriverait pas à se débarrasser d’elle, surtout que là elle s’était assise d’une telle façon qui signifiait qu’elle n’avait pas l’intention de bouger, merveilleux. Il but une autre gorgée de son café avant de demander, vérifiant quand même une chose « Tu as rien à me dire sur hier soir ? » Mieux valait-il être sûr que ce n’était pas elle qui avait récupéré de l’argent dans la caisse pour en faire il ne savait trop quoi et à la rigueur, Sienna pouvait bien prendre tout le fric qu’elle voulait, il s’en moquait éperdument c’était son argent à elle aussi. Juste elle avait oublié de le prévenir et ça c’était un peu plus problématique, non pas qu’il voulait tout savoir sur ce qu’elle faisait, elle vivait sa vie comme elle l’entendait mais, s’il avait stressé et menacé tout le monde parce qu’il n’était pas au courant, ça ne le faisait pas trop. Un patron qui ne serait pas au courant de tout dans sa propre boîte, ce serait pour le moins problématique. Une deuxième raison à ce qu’il lui pose la question, si elle ne voyait pas de quoi il parlait, elle ne pourrait pas défendre le voleur en mentant pour épargner sa vie, ce qui aurait tendance à bien énerver Ezio au passage. Il préférait écarter cette éventualité tout de suite et si ça n’était pas trop demandé, il apprécierait que sa sœur veuille bien l’aider à trouver le coupable rapidement histoire que tout puisse à nouveau fonctionner et que Sienna continue de faire ami-ami avec ses employés, ce qui était très pratique… Avec un peu de chance, la personne s’était même confiée à elle. Ce serait pratique… suicidaire mais pratique.
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Sienna Giacometti
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Jeu 2 Fév - 22:32
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Ils étaient rares, les endroits où Sienna s'était sentit réellement chez elle. Ces lieux où elle avait senti qu'elle pouvait vraiment prendre racine et se sentir bien, se sentir elle-même. Il y avait eu l'Italie, bien sûr, Tivoli et leur maison familiale, tous ces lieux liés à la Cosa Nostra où elle avait vécu ses années d'enfant et d'adolescente. Des endroits où Sienna était simplement acceptée. Où elle n'avait pas eu à faire semblant, pas eu à se réfréner ou à s'excuser d'être elle-même. Elle ne le faisait pas, d'ailleurs, mais elle sentait bien que les regards portés sur elle étaient bien moins compréhensifs que ceux des sorciers qui la côtoyaient depuis. Beauxbâtons et Poudlard ne lui avaient pas réellement fournis ce sentiment malgré toutes les années qu'elle avait passé entre les murs de ces écoles. Oh, ça avait été de bon moment, l'italienne ne dirait pas le contraire, elle gardait de très bons souvenirs de toutes ces années, même s'il fallait avouer que ce n'était peut-être pas un sentiment partagé par tous les professeurs qu'elle avait fait tourner en bourrique. Mais elle avait toujours eu conscience que ces écoles n'étaient pas chez elle. Ce sentiment aurait pu éclater avec la mort de ses parents et le bannissement de leur famille de la mafia, s'il n'y avait pas eu le Midnight Sky. Certes, de base le cabaret était celui de son frère, c'était son projet, son avenir. Mais il lui avait laissé une place et si c'était lui qui avait construit le Midnight, c'était à deux qu'ils le faisaient désormais évoluer. Sienna ignorait si c'était à cause de la présence de son frère aîné, ou si c'était parce que cabaret était un pur produit Giacometti, mais l'italienne avait retrouvé entre ses murs le sentiment d'être chez elle. Le Midnight Sky faisait désormais partie d’elle. Et l’inverse était également vrai.
Alors quand quelque chose ne tournait pas rond, Sienna le sentait tout de suite. Des employés qui évitaient son regard, des conversations qui mourraient à son approche et des questions qui ne trouvaient pas de réponse alors que c’était elle qui les posait, ça voulait tout dire. Quelque chose n’allait pas. En fait, elle n’avait pas besoin de se tourner vers le moindre employé pour le sentir, c’était dans l’air, dans l’atmosphère. Ca flottait partout dans le cabaret comme un brouillard désagréable face auquel l’italienne ne pouvait que froncer le nez. Mais le pire ce n’était même pas ça. Le pire c’était que tous les employés refusaient de lui parler. Elle qui d’habitude faisait de son mieux pour se montrer ouverte avec les sorciers du cabaret, elle qui n’hésitait pas à contredire son frère quand il avait le licenciement un peu trop facile -quand ce n’était pas le meurtre- là ils n’étaient même pas fichus de répondre à la moindre de ses questions. Pour la première fois depuis qu’elle avait fait ses premiers pas au Midnight Sky, Sienna se retrouvait face à un mur de silence, et c’était particulièrement agaçant. Très bien. Tant pis pour eux. Elle aurait peut-être pu aider les employés, s’ils avaient accepté de lui parler, elle aurait pu amadouer son frère pour eux, du moins seulement si leur faute en valait la peine. Mais puisqu’elle n’avait pas le droit à la moindre confidence, alors il en serait ainsi. Pourtant ils le savaient bien, il valait mieux qu’ils aient à traiter avec elle, elle savait se montrer plus clémente que son frère. Du moins lorsque les conneries qu’ils faisaient n’étaient pas trop graves, il ne fallait pas exagérer non plus, Sienna n’était pas une idiote qu’ils pouvaient manipuler facilement. Mais non, ils gardaient le silence, la laissaient dans le noir. Alors franchement, ce serait tant pis pour eux.
Si l’italienne ignorait encore ce qu’il se tramait entre les murs du cabaret, ce n’était peut-être pas le cas d’Ezio. Deux tasses de café à la main, la première pour elle et la seconde pour amadouer son frère comme elle savait si bien le faire, elle débarqua dans son bureau. Fidèle à elle-même, Sienna ne frappa pas à la porte, ne s’annonça pas, et n’attendit pas pour ouvrir et entrer dans la pièce. Oh, c’était qu’il avait l’air agacé, le frère ainé, pourtant il aurait dû s’habituer depuis le temps à la voir débouler comme ça. Franchement après des années à agir ainsi, ce n’était plus de la nouveauté. Au moins, il s’abstint de tout commentaire, peut-être parce que Sienna s’était assurée de mettre en avant son argument ultime : elle avait apporté du café. Dommage, ce n’était pas le bon café italien, bien corsé comme ils l’aimaient tous les deux, mais c’était déjà ça. La brune prit le hochement de tête de son aîné pour un remerciement. Elle ne frappait pas aux portes, il ne savait pas dire merci. Clairement, la politesse et eux, ça faisait encore au moins trois, chacun son truc. « Faut vraiment qu’on embauche quelqu’un ou on va finir par oublier ce que c’est du bon café. » Le sourire de l’italienne se fit un peu plus grand à cette idée. Avoir du bon café au Midnight Sky, pas ce liquide presque insipide que les Anglais osaient appeler café, c’était presque un rêve éveillé à ce stade pour eux. Techniquement, il était possible de le réaliser, mais ça demanderait du temps et surtout de l’argent. Or, pour le moment, ils avaient de bien meilleurs investissements à faire que d’embaucher un italien capable de leurs fournir une caféine de qualité. « On peut pas l’oublier, c’est inscrit dans notre ADN. » Répliqua-t-elle aussi sec. Et c’était bien dommage car ça voulait dire que ça continuerait de leur manquer absolument tous les jours.
Puisque le café était si important pour eux, Sienna s’assura de le placer bien en évidence sur le bureau de son frère. Sur le document qu’il était en train de lire, là ce serait parfait. Et aussi le meilleur moyen de s’assurer qu’Ezio lui accorderait toute son attention. D’accord, vu le regard qu’il lui lançait il s’imaginait certainement en train de l’étrangler, ce qui fut loin d’impressionner Sienna. Ca arrivait minimum trois fois par jour, cet éclat dans son regard n’avait donc rien de nouveau pour elle. Il était loin le temps où ça l’impressionnait encore, maintenant ça lui donnait surtout envie d’en rajouter une couche. Ce dont elle s’abstint. Pas parce qu’elle était prudente et que son frère faisait la gueule. Non, parce qu’elle avait des questions à lui poser et qu’elle n’aurait jamais de réponse s’ils commençaient à se lancer dans une joute verbale. Ils auraient tout le temps pour ça plus tard. Pour le moment, il fallait élucider le mystère de l’ambiance de plomb du Minight, et aussi de la tronche d’Ezio -il faisait quand même plus la tronche que d’habitude, ça commençait à devenir louche. « Alors t’as pas du travail toi, je sais pas des devis à signer, des partenaires à rencontrer ? Quelqu’un d’autres à enquiquiner ? » Enfoncée dans son fauteuil -oui son fauteuil- Sienna roula des yeux. Sérieusement, il allait lui faire ce coup-là ? Mais mauvais frère. Comme s’il croyait réellement que ça allait la faire renoncer. Ezio pouvait lui râler dessus autant qu’il voulait, ça ne la ferait pas changer d’avis. Ca ne la fit même pas sourciller. « Voyons, il n’y a que toi dans mon cœur d’enquiquineuse, frate. » Rétorqua-t-elle en lui adressant un regard plein d’amour. Si n’importe qui d’autre se serait ratatiné sur son siège rien qu’en entendant le ton employé par l’italien, ce ne fut pas du tout le cas de Sienna. Au contraire, son sourire provocateur n’avait même pas vacillé. « J’ai toujours du travail. » Reprit-elle plus sérieusement après quelques secondes de silence nécessaires pour qu’Ezio savoure son humour brillant. « Mais tu sais quoi, mon travail j’ai du mal à le faire quand il se passe un truc, que je sais qu’il se passe un truc, mais que je sais pas quoi. » Elle insista sur les mots important et s’arrêta pour observer son frère par-dessus sa tasse. « Veux-tu que je fasse mal mon travail, Ezio ? » Sienna haussa les sourcils, fixant son ainé avec un air entendu qui disait clairement c’est bien ce que je pensais.
Bien, maintenant que ça c’était dit, peut-être qu’ils allaient pouvoir avancer. Sienna attendait toujours des réponses. « Tu as rien à me dire sur hier soir ? » Quoi ? Mais non. Ce n’était pas du jeu ça, c’était elle qui posait les questions, pas l’inverse. Ezio était vraiment le pire joueur au monde, c’était elle qui l’avait interrogé la première. Néanmoins, c’était un début de réponse. Si Ezio lui demandait si elle avait quelque chose à lui dire sur la veille, c’était que lui savait quelque chose. Sienna plissa les yeux, c’était terriblement frustrant de savoir que son frère avait l’information mais pas elle. Quoi, elle aussi elle était gérante des lieux. « Je devrais ? » Avec un soupir, elle se résigna à réfléchir à la question. L’idée qu’il puisse l’accuser de quoi que ce soit ne lui traversa même pas l’esprit, au Midnight Sky ils étaient partenaires, elle n’avait rien à ce lui cacher de ce qu’elle faisait pour leur business. Sienna but une gorgée de son café, faisant défiler les souvenir de la soirée de la veille dans sa mémoire. A la recherche du moindre instant capable de retenir son attention. Elle revoyait la porte ne cesser de s’ouvrir, le bar ne jamais désemplir. Les sièges tous pris et la musique qui résonnait dans l’espace. « Les danseuses ont dansé, les bouteilles se sont vidées, les clients ont dépensés. C'était une bonne soirée. » Ils avaient fait du chiffre, c’était ça le plus important. Elle prit une seconde de plus pour s’assurer que rien ne lui revenait. De toute façon, si un incident avait eu lieu, elle s’en serait rappelé. Et si ça avait eu lieu en sa présence, Ezio aurait été le premier qu’elle aurait prévenu. « Quand je suis partie, tout se passait bien, ou si c'était pas le cas, tout le monde le cachait bien. » Franchement, elle en aurait été étonné vu l’ambiance lourde qui régnait dans les lieux depuis ce matin. S’il y avait eu un problème pendant qu’elle était là, elle l’aurait senti.
Ce qui voulait dire que quelque chose s’était passé après son départ, où alors avant l’arrivée d’Ezio tôt ce matin. Mais quoi, ça c’était encore la question à laquelle le sorcier devait répondre. Allez, elle avait joué le jeu, elle avait répondu à ses questions, c’était au tour de son frère maintenant. « Tu sais que j'aime pas les devinettes Ezio. » Ca c'était faux. Sienna n'aimait pas les devinettes quand c'était elle qui devait les résoudre, elle n'avait pas assez de patience pour ça. En revanche, quand il s'agissait d'embêter les autres avec des devinettes c'était une autre histoire. « Y'a trop de possibilités ici, tu veux pas lâcher le morceau ? » De toute façon, elle allait l’enquiquiner jusqu’à ce que ce soit le cas. Et Ezio savait parfaitement de quoi sa petite sœur était capable, il n’aurait plus un seul instant de répit, elle pouvait déjà le lui promettre. « Je peux t’aider. » Ca aussi, Sienna pouvait l’affirmer. Ils étaient une équipe, il ne devait pas l’oublier. Son regard sérieux fut éclairé par une lueur d’amusement. « Ou alors je peux aller faire un scandale au milieu du cabaret jusqu’à ce que quelqu’un craque. » Elle fit la moue, imaginant déjà la scène et toutes ses variations. « Tu préfères quoi ? » Elle adressa un sourire ironique à son grand frère et prit une nouvelle gorgée de café. Toujours aussi mauvais ce café, d’ailleurs.
Parler de café, c’était limite le meilleur moyen pour que le frère et la sœur soit d’accord sur quelque chose. Le café d’ici était pourri et celui d’Italie c’était de la magie. Pour autant, ils ne s’étaient pas encore penchés sur la question de faire venir un spécialiste du café ici. C’était un objectif en soi mais pour le moment, ils ne s’étaient pas réellement penchés dessus, il faut dire qu’ils avaient d’autres choses à gérer chacun de leur côté. Vu le problème du jour que rencontrait Ezio, ça ne serait pas non plus aujourd’hui qu’il discuterait de ça avec sa sœur. Il eut néanmoins un sourire en l’entendant affirmer qu’ils ne pouvaient pas oublier le goût du bon café, c’était inscrit dans leur ADN. C’était bien et pas bien, ça voulait aussi dire qu’ils auraient toujours cette grimace en constatant que le goût était vraiment pas à la hauteur de leurs attentes. Une qui était pile poil à la hauteur des attentes d’Ezio en matière de casse bonbon, c’était la mistinguette face à lui qui trouvait que quand même, poser une tasse sur le petit carré en mousse servant à cela – afin de ne pas abîmer le bois – c’était surfait, il fallait protéger le bureau certes, ça part d’une bonne intention dirait elle, mais il fallait poser la tasse pile sur la feuille. Il allait tuer sa sœur, vraiment il allait passer ses mains autour de sa gorge jusqu’à ce qu’elle cesse de respirer. En plus c’est qu’elle venait lui demander des comptes, non mais la petite rigolote. Ils avaient mieux à faire que de bavarder tous les deux, il avait un coupable à trouver avant 14h et il n’avait pas l’intention de perdre son temps à discuter avec sa sœur. Il essaya donc de la faire fuir, bien que sachant très bien qu’il parlait dans le vent, elle devait bien avoir quelque chose d’autres à faire que de venir s’installer dans le bureau de son frère pour discuter. Il n’y avait que lui dans son cœur d’enquiquineuse, comme c’est dommage, c’est bien la seule place qu’il aurait voulu ne pas avoir.
Lorsqu’elle lui annonça qu’elle avait toujours du travail, le regard d’Ezio glissa vers la porte comme pour dire je ne retiens pas plus longtemps. Ça ne fonctionna pas, oui, il était habitué mais ça l’embêtait quand même. C’était anormal qu’elle soit aussi chiante. Elle avait du mal à faire son travail ? En même temps peut-être que si elle ne mettait pas son nez partout et qu’elle fermait sa porte pour bosser, elle ne remarquerait pas qu’il se passait un truc. C’est sûr qu’en venant dans le bureau de son frère, elle ne risquait pas de réussir à travailler. Il lui lança un regard assassin tandis qu’elle parlait de mal faire son travail, il se permit de répliquer à ce sujet « Encore faudrait il que tu le fasses, ton travail, là tu bailles aux corneilles. » Néanmoins, il était évidemment d’accord avec elle, bien sûr que non, il ne voulait pas qu’elle fasse mal son travail. C’était important qu’elle le fasse bien. Il avait assez de problèmes pour aujourd’hui, il n’avait pas envie de rattraper de potentielles bourdes de Sienna. En plus, il savait très bien qu’elle n’en ferait pas.
Puisqu’elle ne le lâcherait pas, puisqu’il ne pourrait pas s’en défaire et qu’il valait mieux la mettre au parfum plutôt que de la voir prendre racine dans son bureau. Il lui posa une première une question, une question toute simple qui ne devrait pas la faire hésiter trop longtemps. Elle lui demanda si elle devrait être au courant de quelque chose, Ezio dressa un sourcil, à elle de lui dire. Il ne pouvait pas répondre à sa place. En revanche, il appuya ses coudes sur le bureau et posa sa tête dans ses mains afin de lui montrer qu’elle avait réussi son coup, elle avait toute son attention. Tout s’était déroulé à la perfection, ils avaient faits du chiffre, ce qui n’était pas une surprise pour Ezio d’ailleurs, il avait eu la caisse entre ses mains. Lorsqu’elle était partie, tout allait bien. Il ferma les yeux quelques secondes, il y en avait un qui avait profité de l’absence du frère et de la sœur pour taper dans la caisse, ça avait de quoi le rendre fou de rage. Il rouvrit les yeux uniquement lorsqu’elle mentionna qu’elle n’aimait pas les devinettes. « C’est la seule façon que j’avais en ma possession pour vérifier que tu ne savais rien. » Eventuellement, il aurait pu lui poser la question directement, mais elle était carrément du genre à répondre peut être bien alors que c’est totalement faux. Il avait fait preuve de prudence. Est-ce qu’il voulait bien lâcher le morceau ? Ce n’est pas comme s’il avait vraiment le choix, elle allait parler jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus, il serait dans l’incapacité de réfléchir tant qu’elle serait là. Alors il était toujours possible pour lui de transplaner à l’opposé d’elle, trouver un endroit isolé afin de réfléchir en paix mais cela voulait dire abandonner le navire, c’était inconcevable. Il savait très bien qu’elle voulait l’aider, ou plutôt qu’elle voulait savoir ce qu’il y avait, elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir tout savoir.
Ah ça y est, elle partait en cacahuète, elle voulait faire un scandale. Alors d’accord, faire un scandale le matin c’était toujours moins grave qu’en pleine soirée, il en convenait mais il n’avait pas envie qu’il y ait de scandale, encore moins que ça soit sa sœur qui pète un boulon dans le cabaret et tout ça parce que sa curiosité maladive l’empêchait de vivre. Elle savait très bien que ça ne lui plairait, c’est dingue comme les idées de sa sœur étaient toutes mauvaises aujourd’hui « Respire piccola, tu n’auras pas besoin de faire le moindre scandale. » Il fit une pause-café, uniquement parce qu’elle montrait l’exemple. Bon d’accord, il y avait aussi une envie de tendre un peu sa sœur, ne serait ce que pour lui rendre la monnaie de sa pièce. « S’ils font la tronche aujourd’hui, c’est parce que je les ai menacé. » Avant qu’elle ne lui lance un regard du style mais merde arrête de menacer tout le monde toi aussi, regard qu’il connaissait, regard qu’il adorait et qui ne lui faisait aucun effet, il leva la main pour réclamer qu’elle lui donne le temps de se justifier, même si entre elle et lui, il n’avait aucun devoir de justification envers elle « Il manque de l’argent dans la caisse. Puisque tu n’as pas mentionné avoir pris de l’argent pour X ou Y raisons hier soir, j’en conclue que ce n’est pas toi qui a pioché dedans. Il y a donc quelqu’un qui travaille ici qui a pris notre argent. » la caisse étant sécurisée à l’aide de sortilèges pour que seul les employés puissent y toucher en plus de Sienna et d’Ezio, impossible de se méprendre, ce n’était pas le coup d’un client – et même si ça avait été le cas ça voulait dire que les employés ne faisaient pas le taff en protégeant le butin – ça n’était pas un ennemi de la famille qui serait pressé de mourir, ce qui aurait été pratique. « Je leur ai donc dit qu’ils avaient jusqu’à 14h30 pour me donner le nom du coupable ou que le coupable se balance lui-même, je penche pour la première option, sinon j’intervenais en personne et ils ne vont pas apprécier ma manière de faire. » Ses yeux lançaient des éclairs, comme à chaque fois qu’il s’agissait de frics d’ailleurs, Ezio n’aimant clairement pas perdre de l’argent. « Tu veux m’aider à trouver avant 14h30, c’est bien ça ? » Il attrapa les feuilles de papiers sur lesquelles, précédemment, Sienna avait posé sa tasse et il glissa les documents devant Sienna « J’ai surligné les personnes présentes ici hier soir, est ce qu’il y avait des absents ? Est-ce que tu as switché des personnes ? » Il serait dommage d’oublier une personne ou au contraire, de faire porter tous les soupçons sur quelqu’un qui n’était pas là. « Comme tu passes ton temps à faire ami-ami avec nos employés, qui selon toi à besoin d’argent ? Qui est assez téméraire ou fou pour se dire qu’il ne risque rien. » Elle n’aimait pas les devinettes, c’est bien ce qu’elle avait dit ? Eh bien tant pis parce qu’Ezio n’avait que très peu de réponses en sa possession et qu’il y avait plus de chances pour que Sienna ait quelques pistes.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Lumos Je rp en : #5F9EA0 Mon allégeance : va à mon frère plus que tout, aux mangemorts par intérêt
Sam 1 Avr - 18:14
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Il y avait une ambiance pourrie au Midnight Sky et plutôt que d’essayer d’arranger les choses, Ezio trouvait le moyen de les empirer. Non mais sérieusement, heureusement que Sienna était là pour s’assurer que tout se passait bien dans leur cabaret parce qu’avec juste Ezio aux commandes, le Midnight serait devenu l’endroit le plus déprimant de Londres. Et ce n’était pas peu dire dans cette ville où la pluie, la grisaille et la nourriture se battaient pour avoir le premier prix de l’élément le plus déprimant. En plus, il n’y mettait vraiment pas du sien l’italien, Sienna venait pour lui tendre la main et s’assurer que leur business se portait correctement, mais plutôt que de lui être reconnaissant, il lui râlait dessus. D’accord, elle était entrée sans frappée, s’était installée et envahi à la fois son espace et son bureau, mais quand même. En plus elle lui avait apporté un café, il pouvait bien faire un effort. Certes, le café n’était pas bon mais ça, elle n’y pouvait absolument rien. Elle aurait bien viré leur chef parce qu’il n’était pas fichu de leur faire un café correct, mais puisque le reste de la nourriture qu’il préparait était très bonne, ça aurait été du gâchis. Les bons chefs ça ne courrait pas les rues en Angleterre, il fallait dire qu’ils étaient mal habitués avec leur gastronomie franchement bof, alors celui-là ils allaient le garder. Mais là n’était pas la question, le café pas assez corsé était déjà assez déprimant comme ça, Sienna n’avait pas envie que le cabaret perdre de son éclat. Sauf qu’au lieu de se féliciter d’avoir une petite sœur si attentionnée et qui se préoccupait si bien de leur affaire, Ezio trouvait le moyen de râler. Ce qui n’était pas vraiment la surprise du siècle, mais qui agaça tout de même Sienna. Franchement, elle ne pourrait rien faire sans que son frère fasse la tronche, qu’il était fatiguant.
En plus il lui reprochait de ne pas travailler. Oh, mais cet abus, s’assurer que tout se passait au mieux pour leur business c’était du travail. En plus comment voulait-il qu’elle se concentre quand elle sentait qu’il se passait quelque chose et qu’elle ignorait quoi. Il ne la connaissait pas ou quoi ? C’était le meilleur moyen pour qu’elle fasse mal son travail et ça c’était la dernière chose qu’ils voulaient tous les deux. Au regard noir qu’elle se prit, Sienna sut qu’elle avait visé juste. Un regard qu’elle ignora royalement, son frère savait aussi qu’il ne lui faisait absolument pas peur. « Encore faudrait-il que tu le fasses, ton travail, là tu bailles aux corneilles. » C’était qu’il continuait dans la provocation en plus. Elle ballait aux corneilles, non mais n’importe quoi. Un jour elle allait le forcer à la suivre pendant toute une de ses journées de travail et il verrait bien qu’elle faisait tout sauf se tourner les pouces. Et puis il pouvait parler, il était enfermé dans son bureau, ça ne voulait pas dire qu’il bossait. L’italienne se redressa dans son fauteuil et pointa sur lui sa tasse de café. « Faux ! Je m’assure que tu ne vas pas faire exploser notre cabaret avec ta mauvaise humeur. » S’exclama-t-elle. Il en serait bien capable en plus. Elle n’avait eu besoin que de quelques secondes dans la salle principale pour comprendre que quelque chose clochait, alors c’était pour dire. Sienna adressa un grand sourire effronté à son frère. « C’est un travail à temps plein, d’ailleurs rien que pour ça je devrais m’accorder une prime conséquente. » Et une seconde pour chaque fois qu’il lui râlait dessus alors qu’elle tentait de faire quelque chose de bien -ou d’à peu près bien. A ce rythme, Sienna allait devenir très riche, très vite. Ce qui serait parfait.
De toute façon, une chose était claire : Sienna ne lâcherait pas l’affaire. Ezio pouvait râler tout ce qu’il voulait, tenter de la mettre à la porte, garder le silence le plus long du monde, ça ne marcherait pas. La Giacometti était butée comme pas deux et il la savait parfaitement. Quelque chose se passait dans leur établissement et elle avait le droit de savoir quoi. Il avait toujours été clair qu’ils étaient deux aux commandes alors que ce soit pour profiter de leur réussite, ou gérer les problèmes, c’était à deux qu’ils le faisaient. Mais puisque lui donner les informations était apparemment trop facile pour Ezio, celui-ci commença par lui poser une question. Est-ce qu’elle avait quelque chose à lui dire sur la veille, mais sérieusement il voulait qu’elle lui raconte quoi ? Ils avaient fait du chiffre, la soirée avait été bonne, ça s’arrêtait là. S’il y avait eu un souci quand qu’elle était encore sur place, il aurait été le premier au courant. « C’est la seule façon que j’avais en ma possession pour vérifier que tu ne savais rien. » Sienna se renfrogna dans son siège. Mais oui, bien sûr. Il préférait passer par des chemins détournés plutôt que de lui donner directement des informations et c’était loin de plaire à l’italienne. Ils étaient partenaires, il était sensé lui faire confiance, il n’avait pas intérêt à l’oublier. Déjà que si elle n’avait pas débarqué dans son bureau, elle n’était pas sûre qu’il lui aurait dit que quelque chose se tramait. « Et juste me dire les choses, c’était pas possible ? » Grommela-t-elle sans chercher à camoufler son agacement. Elle était piquée au vif et elle avait bien l’intention qu’il s’en rende compte. Tout ce qui concernait le Midnight Sky la concernait également.
Le pire, c’était qu’avec tout ça, il ne lui avait toujours pas dit ce qu’il se passait exactement. Franchement, dire les choses ça ne paraissait pas si compliqué dit comme ça. Pourtant Ezio avait le plus grand mal à ouvrir la bouche. Ah, se plaindre il savait faire, mais qu’il s’agissait de partager c’était différent. Enfin, ce n’était pas bien grave, s’il ne voulait pas parler, Sienna savait exactement quoi faire. Un scandale au beau milieu du cabaret finirait bien par délier quelques langues, que ce soit celle de son frère ou celles des employés. La brune vit au regard de son aîné qu’elle avait visé juste. « Respire piccola, tu n’auras pas besoin de faire le moindre scandale. » Sienna eut un sourire en coin. Bien, il avait enfin l’air prêt à parler, il était temps. Après, ce n'était pas comme si ça l’aurait dérangé de débarquer dans la salle principale du cabaret pour exiger des réponses de la manière la plus bruyante possible. « Dommage. » Glissa-t-elle avec un sourire en coin. Elle avait déjà pleins d’idées en tête. Bon, elle les garderait pour plus tard, Ezio allait enfin passer à table, elle attendait ça depuis environs cinq minutes et demie, c’était bien trop long à son gout. « S’ils font la tronche aujourd’hui, c’est parce que je les ai menacé. » Sienna roula des yeux. Ca elle aurait pu le deviner aisément vu l’ambiance dans le cabaret. Menacer les autres était un peu le langage universel d’Ezio. Même s’il leva la main pour la faire taire, ça n’empêcha pas la sorcière de glisser « Oh, comme c’est original. » Y avait-il seulement un jour où Ezio ne menaçait pas quelqu’un entre ces murs ? Sienna en doutait fortement. C’était qu’il était caractériel, son frérot, ne serait-ce qu’un tout petit peu. « Il manque de l’argent dans la caisse. Puisque tu n’as pas mentionné avoir pris de l’argent pour X ou Y raisons hier soir, j’en conclue que ce n’est pas toi qui as pioché dedans. Il y a donc quelqu’un qui travaille ici qui a pris notre argent. » L’italienne prit une profonde inspiration. Bon. Quelqu’un avait piqué dans la caisse. D’accord. C’était du sérieux, même elle en convenait. Elle se pinça l’arrête du nez en soupirant. « Ah che sono idioti. » Non mais sérieux franchement. Il y en avait un dans le lot -ou plusieurs- qui voulait mourir, Sienna ne voyait que ça. Ce n’était pas juste une question d’argent, c’était une question de respect. Piquer dans la caisse, ça voulait dire qu’un de leurs employés ne les respectait pas. C’était inacceptable.
« Je leur ai donc dit qu’ils avaient jusqu’à 14h30 pour me donner le nom du coupable ou que le coupable se balance lui-même, je penche pour la première option, sinon j’intervenais en personne et ils ne vont pas apprécier ma manière de faire. » Sienna lâcha un nouveau soupir. Son frère avait quand même un côté bien dramatique, sûrement les origines italiennes. La comedia del arte tout ça. Au moins maintenant l’ambiance pesante au Midnight Sky s’expliquait, se faire menacer par son patron n’était jamais agréable mais quand le patron en question était Ezio Giacometti, c’était bien pire. Chacun savait que les paroles de l’italien n’étaient pas des paroles en l’air, Sienna incluse mais elle ne cilla pas à cette idée. « Tu veux m’aider à trouver avant 14h30, c’est bien ça ? » La brune hocha la tête par-dessus sa tasse de café. Retrouver le coupable, retrouver l’argent, comprendre comment quiconque s’était imaginé pouvoir voler les Giacometti impunément… La totale quoi. Et puis il y avait un autre point important à prendre en compte « Je veux que tu évites de tuer tous nos employés, après il faut recruter et former les nouveaux, c’est chiant. » Ils avaient mieux à faire, or c’était exactement ce qu’il allait se passer si personne ne se dénonçait ou ne donnait d’information importante. Ezio allait passer ses nerfs sur les employés et ils allaient se retrouver sans personnel. Et puis intérieurement, Sienna n’avait pas très envie que des innocents souffrent parce qu’un idiot s’était imaginé pouvoir arnaquer les Giacometti. « J’ai surligné les personnes présentes ici hier soir, est ce qu’il y avait des absents ? Est-ce que tu as switché des personnes ? » La sorcière fit passer sa tasse de café dans son autre main avant de se pencher sur les papiers que son frère poussait vers elle. Un coup d’œil lui appris qu’il s’agissait de l’emploi du temps de la veille de leurs salariés. Ah, c’était donc ça qui lui avait servi de sous-verre un peu plus tôt. Tout aussi utile pour choper le voleur que pour protéger le bureau des traces de café. « Comme tu passes ton temps à faire ami-ami avec nos employés, qui selon toi a besoin d’argent ? Qui est assez téméraire ou fou pour se dire qu’il ne risque rien. » A ces mots, Sienna leva un regard ironique vers son ainé. Là ça lui servait bien qu’elle prenne le temps de se lier un minimum avec leurs employés. Bon, ami-ami c’était un peu exagéré, mais si Sienna faisait en sorte qu’on la respecte, elle n’en était pas à s’entourer d’une aura d’autorité et de crainte comme le faisait Ezio. Elle faisait juste en sorte d’être plus abordable, ça rendait ses journées au Midnight Sky plus agréable et ça se révélait bien pratique dans des moments comme celui-ci. « Tu vois que c’est utile de faire ami-ami avec les employés. » Souligna-t-elle avec un sourire en coin, toujours prête à se saisir d’une occasion de montrer à son frère qu’elle avait raison.
Maintenant il s’agissait de mener l’enquête pour savoir qui avait été assez fou pour faire ça. Parce que oui, aux yeux de l’italienne ce n’était même pas de l’inconscience, ça relevait de la folie pure. Chacun au Midnight Sky savait qu’il ne fallait pas chercher les Giacometti. « Fais voir. » D’un geste, elle se saisit des documents et se laissa retomber contre le dossier de son fauteuil pour les lire. Pendant un instant ses prunelles vertes parcoururent les lignes en silence, lisant les noms au fur et à mesure tout en se remémorant le déroulé de la soirée de la veille. Finalement, elle leva les yeux pour regarder Ezio par-dessus les papiers. « Tout le monde était bien là. Il y a juste Lauren qui est partie avant la fin de son service, elle a reçu un hibou pour lui dire que sa grand-mère avait eu un accident de balai, je lui ai donné l’autorisation d’aller la voir à Sainte-Mangouste. » Non mais quelle idée de continuer à monter sur un balai à plus de 90 ans aussi. Sienna voulait bien croire que la grand-mère était en forme, mais à ce point c’était chercher les ennuis. Au moment du départ de la jeune sorcière, la caisse était complète, ce qui leur faisait un suspect en moins. Elle réfléchit, ses prunelles allant de la liste à son frère. « Aodhan est le dernier arrivé, tu crois qu’il a compris où il travaillait ? » Et surtout s’il avait compris ce qu’il ne devait surtout pas faire. Comme tenter de la faire à l’envers à ses patrons. Sienna avait le sentiment que c’était un bon gars et un bon employé, mais elle n’écartait aucune piste, elle savait que l’argent pouvait pousser à tous les extrêmes. Elle prit un nouvel instant de réflexion, croisant l’emploi du temps avec les informations qu’elle avait en tête. « De ce que j’ai compris Ava aime un peu trop les belles choses pour que son compte en banque suive. Il y a aussi Milo qui fréquente des cercles de poker, il est plutôt doué de ce que je sais mais il suffit d’un coup de malchance. Et puis, Claire a pas l’air en forme en ce moment, il se passe peut-être un truc. » Au fond, chacun avait ses problèmes et ça c’était seulement ceux dont elle était consciente. Sienna avait beau faire ami-ami comme le disait Ezio, avec les employés, elle ne savait pas forcément tout. Sans oublier, qu’il n’y avait pas obligatoirement de raison à vouloir se la jouer voleur.
Avec un nouveau soupir, Sienna reposa les papiers sur le bureau. « T’as pas des stocks de veritaserum quelque part ? Ca serait utile. » Elle haussa un sourcil en direction d’Ezio. Pas de veritaserum ? Non ? Tant pis, ils feraient des stocks pour une prochaine fois. D’accord, c’était pas ultra légal, mais ce n’était pas comme si c’était leur préoccupation première. Après tout, ils avaient un bordel sous les pieds, et avaient fait bien pire que ça. Au moins ça aurait accéléré les choses, elle l’avait dit, les devinettes ce n’était pas trop son truc. « Ils sont tous là aujourd’hui ? » Autant commencer par là. Un employé qui s’était barré entre hier soir et ce matin ce serait clairement suspect. Le meilleur moyen de se faire choper. Mais en même temps, se repointer au Midnight Sky après avoir piqué dans la caisse, ça demandait beaucoup de confiance en soi, au point de friser la folie. Ou alors l’idée folle -encore la folie- de brouiller les pistes en jouant les innocents jusqu’au bout. Il ne semblait pas à Sienna que quelqu’un manquait à l’appel, mais peut-être qu’Ezio avait remarqué quelque chose. Une nouvelle idée imprima une moue sur les lèvres de l’italienne. « Sinon y’a Anya, c’est la commère du cabaret, pire qu’une concierge c’est fou, elle est au courant de tout. Si on lui met un peu la pression y’a moyen qu’elle crache le morceau. » Ou du moins assez d’informations pour les mettre sur une piste intéressante.
Avoir une sœur, ça n'était pas tous les jours facile, Ezio s'en rendait bien compte. Ils se connaissaient depuis bien trop longtemps, toujours pour faire court, pour que Sienna soit impressionnée par quoi que ce soit. Il était bien loin le temps où il pouvait l'intimider, avait-il seulement existé. En tout cas, elle menait sa petite vie sans se soucier des interdits. Dire qu'il s'était imaginé qu'il serait tranquille dans son bureau, elle n'avait pas compris le principe de la porte fermée et elle ne pouvait pas dire qu'elle ne savait pas que c'était son bureau, il avait une plaque de porte étincelante pour l'indiquer. Rien n'empêcherait jamais Sienna de faire ce qu'elle souhaitait et Ezio trouvait que bien souvent, ce qu'elle voulait, c'était l'enquiquiner. Elle ne pouvait pas se comporter en gérante modèle et vaquer à ses occupations plutôt que de venir le faire chier ? En réponse à cette supposition, il se fit menacer d'une tasse de café, ah oui ça faisait grosse impression « Si tu renverses ta merde sur mon bureau, tu nettoies jusqu'à ce que le bois brille et je te fous dehors. » Mieux valait-il dans ce sens que dans l'autre. Oh il savait qu'il pouvait la mettre dehors, elle se ferait un plaisir de revenir mais qu'elle ne le chauffe pas trop, il pouvait toujours la descendre au bordel pour l'attacher et avoir la paix. Ce n'est pas comme si le matériel adéquat manquait. En plus la mauvaise foi de la sœurette, faire exploser le cabaret, non mais il n'était pas comme ça. Le cabaret ne risquait rien, il aurait toujours ses murs à la fin de la journée. Les seules choses qu'Ezio risquait de faire exploser c'était les têtes de ses employés... tout à fait différent. Comment ça elle voulait une prime conséquente ? Non mais le culot ça va ? « Et pour toutes les minutes où tu me fais chier plutôt que de travailler, tu comptes le déduire de ton salaire? Fais gaffe, tu risques de même pas avoir 30 gallions à la fin du mois. » C'est dire à quel point elle le faisait suer régulièrement.
Vu qu'il n'arriverait pas à la faire partir, à moins de l'attacher bien sûr mais il en fallait un peu plus pour qu'il cède à la tentation, Ezio finit par se dire qu'il allait devoir se mettre à table. En tout premier lieu, connaissant les tendances de sa sœur, il préféra vérifier qu'elle ne savait rien, pas envie qu'elle fasse le choix de défendre des employés plutôt que leurs intérêts à tous les deux. Elle se plaignait de sa manière de faire, il balaya sa colère d'un geste de la main « Je t'aurais fait un compte rendu, je t'aurais même convoqué dans mon bureau, une fois que j'aurais eu le fin mot de l'histoire. » Franchement elle n'allait pas se plaindre pour une fois qu'il l'inviterait expressément à venir poser ses fesses sur un des fauteuils. Il avait fallu qu'elle veuille tout gérer, tout savoir dès le départ, mais quelle lourdeur. Voilà qu'en plus elle voulait faire un scandale, non mais c'est quoi cette idée grotesque. Ils faisaient front ensemble ! Ils montraient un visage uni et ce n'est pas en faisant des scandales que ça marcherait, il fallait qu'elle respire un grand coup, il allait lui dire ce qu'elle voulait savoir. Si l'ambiance n'était pas au beau fixe ce matin c'est parce qu'Ezio les avait menacés. Il ne savait pas qu'il devait faire preuve d'originalité et il n'était pas certain que le fait de le savoir allait changer quoi que ce soit. Le problème d'Ezio c'est qu'on leur avait pris des thunes. Une des personnes à qui il disait bonjour tous les matins, après-midi ou en pleine soirée, avait pris dans la caisse. Même Sienna n'avait pas l'air ravie, c'est fou quand on touchait à son argent, elle réagissait différemment. Maintenant qu'elle savait la raison de ses menaces, il pouvait lui dire qu'il leur avait laissé jusqu'à 14h30. Oh ce n'était pas pour le plaisir de leur laisser du temps. L'attente serait longue, ils voyaient tous les minutes défiler. Le temps était le meilleur allié d'Ezio il allait mettre leurs nerfs en pelotes en espérant qu'un employé craque et si ça ne fonctionnait pas, eh bien il allait les faire parler ou les enterrer.
Il était néanmoins bien incapable de patienter sans rien faire, il voulait son fric et il voulait savoir si Sienna était partante pour l'aider à enquêter. De grands mouvements de têtes répondirent à sa question. Parfait ça, à croire qu'elle se sentait concernée elle aussi. Il fallut qu'elle se fasse la voix de l'apaisement, de la raison. C'est sans broncher qu'il rétorqua « Je préfère recruter et former de nouvelles personnes, qu'avoir une équipe de voleurs et de cachotiers qui se protègent entre eux. » Il n'y avait vraiment que Sienna pour faire ce genre de remarques parce que ça l'amusait de se demander à chaque seconde si laisser la caisse sans surveillance allait leur faire perdre des gallions, Ezio pas du tout. Ils n'étaient pas là pour évoquer leurs différentes manières de percevoir les choses mais bien pour résoudre une affaire qui les concernait personnellement. Pour que Sienna puisse pleinement l'aider, il lui transmit ses notes et enchaîna tout aussi vite sur la volonté de Sienna à faire ami-ami avec les gens qui travaillaient pour elle. Il sentit son regard sur elle et voilà qu'elle ramenait sa fraise sur le fait que ça pouvait être utile. Ce n'était pas tant les paroles qui étaient agaçantes, plutôt son petit air fier. « La ramène pas trop Sienna, cela ne les a pas empêché de te voler. » Surement même qu'ils se disaient, à juste titre, que Sienna serait plus tolérante que son frère, parce qu'ils se connaissaient. Si c'était tout à fait vrai, ce n'est pas pour autant qu'elle aurait gain de cause, Ezio comptait bien appliquer sa loi.
Elle s'empara du papier pour vérifier ce qu'il avait noté et fit remonter ses souvenirs de la veille, scruté par un Ezio des plus intéressé par ce qu'elle disait. Aucune absence, fais chier ça faisait autant de suspect. A quoi qu'il pût barrer Lauren, elle s'était tirée pour rejoindre sa grand-mère. Un accident de balai ? Mais qu'est ce qu'elle foutait sur un balai la vieille ? Quelque part, tant mieux qu'elle sorte de la liste, Ezio aurait été des plus violents, voire cruel s'il s'avérait que la fille qu'il avait gentiment aidé un soir - parce qu'elle était sur son lieu de travail plus que par affection d'Ezio envers elle - le remerciait en piquant dans la caisse. Un sourire éclaira le visage d'Ezio tandis que sa sœur mentionnait Aodhan, en demandant si le petit gars avait capté dans quel genre d'endroit et surtout avec quel genre de personnes il travaillait. « Oh oui, il sait très bien dans quel genre d'endroit il a mis les pieds. » Ezio fronça les sourcils quelques secondes avant de dire tout à fait naturellement « C'est avec lui que j'ai fait disparaître un emmerdeur de première la dernière fois. Je doute qu'il soit assez stupide pour assister à ça et croire qu'il pourrait nous voler en toute impunité. » Mais Ezio n'excluait aucune piste, son argent comptait bien trop pour qu'il soit négligeant.
Sienna était impressionnante, quel atout de l'avoir avec lui, en règle générale d'ailleurs mais alors pour des détails de ce genre où elle mémorisait des choses qui pouvaient sembler futiles au premier abord, c'était génial, sa sœur était géniale, même s'il ne lui dirait pas, déjà parce qu'elle le savait sûrement mais surtout parce qu'elle allait se la péter s'il lui faisait le moindre compliment et il ne le souhaitait pas. A l'aide de sa baguette, il utilisa sa plume pour noter les personnes que sa soeur lui donnait, la fille qui aimait l'argent, pas Sienna... l'autre fille, le fan de jeux d'argent et la fille au comportement bizarre. Il revint sur le second « Bon comme il y a moyen de se faire de l'argent si on l'utilise pour le faire rentrer dans des endroits où les gains sont énormes et qu'on partage les gains ou pas à ce point? » Enfin, ça c'était uniquement dans l'éventualité où ce gars était innocent et qu'Ezio trouvait le coupable. Dans le cas inverse, les morts gagnent rarement beaucoup d'argent. Elle voulait faire ça proprement, avec du veritaserum. Roh cette fille n'avait aucun sens du spectacle, quelle petite joueuse quand même. « Non je n'ai pas de ça ici. J'ai rarement besoin d'en arriver à ce genre dispositif, trouver les leviers pour faire parler les gens, c'est ça qui est intéressant. » Le veritaserum c'était vraiment en dernier recours et seulement si l'information en valait la peine. La plupart du temps, Ezio préférait tuer la personne et chercher une autre source d'information. Est ce qu'ils étaient tous là aujourd'hui, il hocha la tête « S'il y avait eu un absent, nous n'aurions pas cette discussion. » Soit il serait en train de le faire parler ici, soit directement dans l'endroit où il l'aurait débusqué, soit il ferait un compte rendu à Sienna. « Mais il est tôt, il y en a beaucoup qui commencent plus tard. » Il comptait se débrouiller avec les personnes présentes ici.
Son regard pétilla en entendant la proposition de sa sœur, mettre la pression à la commère. Oh que ce plan lui plaisait « On va jouer au gentil et au méchant mafieux pour la faire parler? J'adore ce plan, je joue le méchant ! » Elle le jouait moins bien que lui, à moins que ça soit lui qui joue moins bien le gentil, possible aussi. Il se leva d'un bond, attrapant Saturne qui pionçait à moitié - totalement- sur son épaule et le déposa sur l'épaule de Sienna lorsqu'il passa à côté d'elle. « Je serais plus crédible si je ne l'ai pas sur mon épaule. » Même si, le fait d'être crédible, il le deviendrait en deux secondes avec un rat sur l'épaule ou non. « Je vais la chercher, je te laisse débarrasser un peu le bureau pour qu'on ait l'air impressionnant. » Il déposa un rapide baiser sur sa joue « J'adore bosser avec toi. » Ceci étant dit, il sortit rapidement de son bureau et retourna auprès des employés. Il est vrai que l'ambiance était un peu morose, il n'y avait pas de discussions ce matin. S'il hésita à faire du bruit en arrivant, son entrée dramatique fut gâchée par le fait que les têtes se tournèrent naturellement vers lui. Leur stress était palpable, ce serait presque amusant s'il n'y avait pas son argent en jeu. Il prit son temps pour observer toutes les têtes. Il aurait adoré attraper Anya sans dire le moindre mot mais elle n'était pas là, quel dommage « Quelqu'un sait où est Anya? » Il se délecta du stress dans leur regard. S’ils hésitèrent quelques instants, que quelques regards furent échangés entre eux et Ezio finit par obtenir sa réponse, elle était dans les toilettes des filles. Ezio y alla donc très rapidement manqua de la faire mourir de peur en claquant la porte, à moins que ça soit le « Anya, il faut qu’on te parle. » Le couinement de souris fut mémorable, franchement, il faudrait qu’il montre ça à Sienna après avec une pensine, ça valait le coup. La trimballer jusqu’à son bureau fut trop facile, franchement aucune résistance, ça c’était dommage même si effectivement ça n’aurait servi à rien. Une fois dans son bureau, il ferma la porte sans aucune délicatesse après avoir ordonné « Assis ! » puis se tourna vers sa sœur, un grand sourire aux lèvres, l’air de dire je gère tu trouves pas ? Il n’eut même pas le loisir d’avoir un regard blasé en retour, interrompu par « C’est pas moi, j’ai rien fait ! J’ai volé personne ! » Sans trop de surprise, c’est plus à Sienna, qu’à Ezio qu’elle s’adressait mais ça n’était pas très grave, c’est pas comme si Sienna ne voulait pas récupérer son argent.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Lumos Je rp en : #5F9EA0 Mon allégeance : va à mon frère plus que tout, aux mangemorts par intérêt
Mer 31 Mai - 22:34
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Ezio comptait faire quoi ? La forcer à nettoyer le café et la foutre en dehors de son bureau ? Ah la bonne blague, comme si ça allait arriver un jour. Quelle menace pourrie, elle n'impressionnait pas la sorcière le moins du monde et elle espérait bien qu'il sen rendait compte. Le jour où quelqu'un pourrait forcer Sienna à faire quoi que ce soit n'était pas arrivé et ça son frère le savait parfaitement parce qu'il n'était absolument pas l'exception qui confirmait la règle. Quand a la mettre a la porte de son bureau, ça ce serait bien possible mais ça ne faisait pas plus peur à Sienna. Elle n'avait que seize ans le jour où il s'était mis en tête que la meilleure manière de lui apprendre la vie c'était de commencer à l'agresser par surprise, n'importe où, alors depuis lors les techniques d'intimidation d'Ezio ne lui faisaient plus vraiment le même effet. Ni même le moindre effet. Il restait son frère avant tout. Qu'il lui montre la porte, elle trouverait une fenêtre. Ou elle ferait tout simplement exploser la porte, elle ne manquait pas de ressources. Bien sûr qu'il pouvait la foutre dehors, mais ce n'était pas ça qui changerait quoi que ce soit. Le seul point sur lequel il avait raison c'était que ce café était vraiment merdique. Non franchement s'il espérait lui faire peur où la pousser à changer son comportement c'était complètement loupé. En fait, plus elle parvenait à le faire réagir, plus ça la poussait à continuer. Et puis elle faisait ça pour le cabaret, si elle débarquait dans son bureau de la sorte c'était parce que sinon il y avait de grandes chances qu'il fasse tout exploser avec sa mauvaise humeur. Au final elle rendait service à tout le monde. « Et pour toutes les minutes où tu me fais chier plutôt que de travailler, tu comptes le déduire de ton salaire? Fais gaffe, tu risques de même pas avoir 30 gallions à la fin du mois. » Deux choses : déjà il ne niait pas, ce qui prouvait bien que Sienna avait raison : sa mauvaise humeur allait finir par porter préjudice à leur business. Et ensuite, mais c'était quoi cette réponse nulle ? Genre elle faisait perdre de l'argent au Midnight Sky, non mais il pêchait ça où exactement ? N'importe quoi, Sienna travaillait autant que lui pour leur affaire et il le savait parfaitement. « Je te fais chier, tout de suite les grands mots. » Lança-t-elle en roulant exagérément des yeux. Quel menteur, il l'adorait, qu'il ne tente pas de prétendre le contraire. Et il adorait tout autant tout l'argent qu'elle ramenait au Midnight. Elle eut un grand sourire pour son frère. « Je m'assure que tu sois toujours sur tes gardes, toujours prêt à réagir, tu devrais me remercier. » Et elle, elle repenserait à cette prime, ça lui semblait de plus en plus justifié.
En attendant, il ne passait un truc et Ezio ne lui avait pas dit quoi. Il se passait toujours des trucs au Midnight Sky, c'était le principe même d'une affaire qui fonctionnait, mais là ce n'était clairement pas un truc positif et ça mettait Sienna sur les nerfs. L'ambiance dans la salle principale était électrique, elle était persuadée qu'il lui aurait suffi d'élever un peu la voix pour voir des employés fuir. Ou se mettre à pleurer, au choix. Quant à Ezio, il était d'une humeur pourrie, et Sienna connaissait son frère, ce n'était pas son humeur pourrie de d'habitude. Sauf qu’au lieu de lui dire les choses clairement, il préférait jouer aux devinettes, ce qui la mettait elle de mauvaise humeur. « Je t'aurais fait un compte rendu, je t'aurais même convoqué dans mon bureau, une fois que j'aurais eu le fin mot de l'histoire. » Sienna se renfonça dans son siège -oui oui SON siège- et porta sur son aîné un regard sombre. Il était sérieux là ? La convoquer dans son bureau ? Lui faire un compte-rendu ? Mais il la prenait pour qui au juste. Elle n’était pas une simple employée sous ses ordres, par Merlin, et elle n’allait certainement pas se laisser traiter ainsi. Son frère se mettait la baguette dans l’œil s’il croyait ça. « J'en veux pas de tes comptes rendus Ezio. Je veux pas avoir besoin de tes comptes rendus, je veux être au courant. » Sérieux, elle ne devrait même pas avoir besoin de dire ça. Quand il s’agissait du travail quotidien ils n’avaient pas besoin de tout se dire à la minute, ils se faisaient une confiance aveugle, qui avait fait ses preuves un nombre incalculable de fois par le passé. Quand il s’agissait du Midnight, ils savaient ce qu’ils faisaient. Mais là c’était différent, il y avait un problème et si elle n’était pas venue taper à sa porte -d’accord débarquer comme si c’était son propre bureau- elle n’aurait même pas été au courant. « Merda, on est une équipe, non ? » C’était ça le deal. Ca avait toujours été ça depuis le début et Sienna n’avait pas l’intention que ça change.
Quelqu’un avait piqué dans la caisse. Sienna n’en revenait pas. Elle aurait pu trouver ça impressionnant, de piquer dans la caisse de son employeur, ça demandait une audace folle, si ça n’avait pas été eux les principaux concernés. Là ce n’était pas du courage, c’était de l’inconscience. Voler les Giacometti et penser pouvoir s’en tirer, qui était assez stupide pour faire ça ? Quelqu’un de leur équipe apparemment. Ah, c’était bien leur vaine. Maintenant, Sienna était encore plus motivée pour aider son frère. Elle voulait comprendre, mettre la main sur le coupable et surtout retrouver l’argent du Midnight. Et puis si au passage Ezio pouvait éviter de tuer tous les employés innocents, ça serait pas mal, former des nouveaux c’était quand même super chiant. « Je préfère recruter et former de nouvelles personnes, qu'avoir une équipe de voleurs et de cachotiers qui se protègent entre eux. » L’italienne se retint de faire la moue par-dessus sa tasse de café. Oui bon, dit comme ça il était vrai que son frère n’avait pas tort. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait le dire. De toute façon, les trois quart du temps ce n’était même pas lui qui formait les nouveaux serveurs à remplir et porter leurs plateaux, alors il ne pouvait pax comprendre. Après effectivement, s’ils pouvaient éviter d’avoir une équipe de menteurs, ce serait pour le mieux. Ce n’était pas comme si le Midnight Sky avait que des activités légales, ils devaient s’assurer que leurs employés n’allaient pas la leur faire à l’envers. Le point positif, c’était que Sienna les connaissait pas trop mal, leurs employés. Comme quoi, faire ami-ami avec eux, ce n’était pas si inutile que ça. « La ramène pas trop Sienna, cela ne les a pas empêché de te voler. » Sienna fusilla son frère du regard. C’était un coup bas ça. Ce n’était pas comme si elle appréciait de savoir qu’un employé qu’elle s’était appliquée à traiter avec respect et sympathie en avait profité pour lui planter un couteau dans le dos. Ezio n’avait pas besoin de souligner que quelqu’un ici se foutait ouvertement de leur tronche. « Et ça ne m’empêchera pas de leur montrer que mon amitié a des limites à ne pas franchir. » Rétorqua-t-elle sans attendre. Sienna avait beau être moins extrême que son frère, il ne fallait pas non plus trop la chercher.
Bon, maintenant il s’agissait de chercher le coupable et de retrouver l’argent. La première étape devant mener à la seconde, Sienna examina les différents plannings que son frère lui tendit, afin de recouper avec ce qu’elle savait de la soirée de la veille. Lauren pouvait déjà être mise hors de cause puisqu’elle avait dû quitter le cabaret avant la fin de son service -elle pouvait remercier sa grand-mère casse-cou qui l’innocentait. Quant au dernier Aodhan, Sienna voulu s’assurer qu’il avait bien comprit dans quel type de business il avait mis les pieds, et surtout qui étaient ses patrons. Le sourire qu’eut Ezio lui dit tout ce qu’elle avait besoin de savoir. « Oh oui, il sait très bien dans quel genre d'endroit il a mis les pieds. » Elle hocha la tête, satisfaite. Aodhan était un bon gars, il avait l’air futé et surtout prêt à travailler, ça aurait été trop bête qu’il s’imagine pouvoir les avoir. « C'est avec lui que j'ai fait disparaître un emmerdeur de première la dernière fois. Je doute qu'il soit assez stupide pour assister à ça et croire qu'il pourrait nous voler en toute impunité. » Ah oui, cette histoire de client relou qui ne reviendrait plus. Comme souvent, Sienna songeait qu’il y aurait certainement eu moyen de régler cette affaire de manière moins définitive, mais bon il était trop tard maintenant. Au moins, si Aodhan avait assisté à ça, il ne pouvait plus se voiler la face quant à l’endroit où il travaillait. Et encore moins pour qui il travaillait. « C’est vrai que ce serait stupide. » Admit-elle avec une moue. Et de ce qu’elle avait vu, Aodhan était loin d’être stupide. Ce qui était un très bon point. Pour tout le monde. La liste de ceux qui semblaient suspects à Sienna ne fut pas longue à lui venir en tête. Entre celle qui aimait vivre au-dessus de ses moyens, le fana de poker et celle qui n’avait pas l’air en forme, ils avaient de quoi faire. Milo attira l’attention d’Ezio, bon au poker, il pouvait tout aussi bien gagner pas mal d’argent qu’en perdre beaucoup en quelques secondes. « Bon comme il y a moyen de se faire de l'argent si on l'utilise pour le faire rentrer dans des endroits où les gains sont énormes et qu'on partage les gains ou pas à ce point? » L’italienne eut un sourire en coin. En plein milieu de leur enquête son frère cherchait à se faire un peu plus d’argent. Elle le reconnaissait bien là. Bon, elle ne pouvait pas dire qu’elle était étonnée, cette idée lui avait déjà effleuré l’esprit aussi. « Bon comme laissons-lui encore quelques mois pour se faire la main et voir si y’a moyen d’en faire quelque chose. » Tempéra-t-elle après un instant de réflexion. Tout dépendrait également de comment cette journée allait se dérouler. Pas sûr que Milo veuille s’engager dans les combines de ses patrons si ceux-ci l’accusaient de vol.
Au final, ça en faisait du monde à suspecter. Et ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Sienna en savait peut-être plus qu’Ezio sur leurs employés, mais elle ne savait certainement pas tout. Elle ne forçait personne à lui dévoiler leurs secrets, sa liste n’était donc pas exhaustive. Le mieux ça aurait été d’avoir du veritaserum sous la main. Un petit verre et hop, la vérité sortirait toute seule. Pas légal, mais terriblement efficace. « Non je n'ai pas de ça ici. J'ai rarement besoin d'en arriver à ce genre dispositif, trouver les leviers pour faire parler les gens, c'est ça qui est intéressant. » Ah oui, Ezio aimait bien la difficulté. Et se salir les mains aussi. Sienna ne pouvait pas dire qu’elle partageait ce trait de caractère, même si elle était capable de s’y résoudre aussi si besoin. Pas de veritaserum donc, tant pis, ils allaient devoir enquêter. Déjà, est-ce que les employés étaient tous là. « S'il y avait eu un absent, nous n'aurions pas cette discussion. » Certes, mais autant poser la question. « Mais il est tôt, il y en a beaucoup qui commencent plus tard. » L’italienne soupira. A ses yeux, ça voulait surtout dire une chose : « Oui, donc la réponse c’est on n’en sait rien. » Sienna aurait bien demandé si l’un d’entre eux avait un comportement étrange, était plus silencieux que d’habitude, plus sur les nerfs, mais vu le coup de pression monstre qu’Ezio avait dû leur mettre, aucun ne pouvait avoir un comportement normal aujourd’hui. Au cabaret, elle n’était pas la seule à tout remarquer, en fait, il y en avait une qui méritait amplement le titre de commère des lieux : Anya. Si quelqu’un avait vu quelque chose, ou entendu quelque chose, ce serait sûrement elle. Ah, cette perspective avait l’air de plaire à Ezio. « On va jouer au gentil et au méchant mafieux pour la faire parler ? J'adore ce plan, je joue le méchant ! » Sienna retint un rire. Au moins maintenant cette histoire d’enquête prenait un tournant un peu plus prometteur. Les employés n’allaient sûrement pas apprécier, mais les Giacometti, c’était une autre histoire. Elle adressa un sourire complice à Ezio « Très bien, s’il le faut je ferai la gentille. » Soupira-t-elle comme si elle faisait là un sacrifice énorme juste pour faire plaisir à son grand frère.
Ah oui, plus que motivé le frérot, il était déjà debout. « Je serais plus crédible si je ne l'ai pas sur mon épaule. » La brune réceptionna un Saturne encore à moitié endormi et l’aida à s’installer sur son propre épaule. Endroit où le rat se rendormi presque instantanément. Ce qui n’empêcha pas Sienna de lui gratouiller le dessus du crâne. « Vieni qui, Saturno, ciao mio bello. » Pas sûr que la présence du rat ait rendu Ezio moins impressionnant, l’italien était impressionnant tout le temps. Sienna était sûre que ce serait également le cas avec un caniche teint en rose sur les genoux. Mais bon, elle n’était pas très bonne juge sur le sujet. Non seulement il était loin le temps où Ezio pouvait l’intimider, mais en plus elle avait tendance à croire qu’il intimidait absolument tous les autres. Ce qui n’était pas forcément faux. « Je vais la chercher, je te laisse débarrasser un peu le bureau pour qu'on ait l'air impressionnants. » Mais c’était que ça sentait un peu l’embrouille ça. Comment ça c’était à elle de débarrasser le bureau de son frère ? Ca ne lui allait pas du tout ça. « Je suis toujours pas ta femme de ménage. » Grommela-t-elle. Non mais qu’il ne croit pas qu’il allait pouvoir l’avoir comme ça. « Et on a toujours l’air impressionnants. » Ajouta-t-elle pour faire bonne mesure. Ca c’était encore plus vrai. Sienna ne put retenir un sourire quand Ezio plaqua un bisou sur sa joue. D’accord, elle râlait beaucoup sur son frère, mais elle l’aimait aussi énormément. « J'adore bosser avec toi. » Sienna tourna un immense sourire vers son frère ; Voilà le genre de chose qu’elle aimait entendre. « Je sais. » Quoi, ça faisait du bien à l’égo, elle n’allait pas prétendre le contraire. Mais puisqu’elle ne pouvait prétendre le contraire, elle se pencha vers la porte alors qu’il filait déjà dans le couloir et lança d’une voix forte pour qu’il puisse l’entendre « Moi aussi j'adore bosser avec toi ! »
Sienna résista à l’envie de suivre Ezio jusque dans la salle principale. Elle avait une assez bonne idée de comment les choses allaient se dérouler et même si elle aurait adoré voir ça, elle ne voulait pas non plus casser l’effet de son frère. Il n’avait pas tort, garder les employés sur les nerfs pouvait leur être utile. Peut-être que ça allait en faire craquer un. En attendant le retour d’Ezio, et malgré ce qu’elle lui avait affirmé, l’italienne rangea un peu son bureau. Oh juste un peu, il ne fallait pas exagérer. D’un coup de baguette, elle remit les papiers en un tas propre et les documents qu’ils venaient de consulter faces cachées afin qu’Anya ne puisse y laisser trainer ses yeux. Quand Ezio ramena la jeune sorcière, Sienna ne fut pas étonnée de la voir complètement paniquée. « Assis ! » La brune leva les yeux au plafond, était-ce vraiment nécessaire ? Ezio pouvait avoir l’air content de lui, au moins ce fut efficace. « C’est pas moi, j’ai rien fait ! J’ai volé personne ! » En même temps, elle n’allait pas leur annoncer le contraire. Sienna prit le temps d’échanger un regard avec son frère avant de se tourner vers Anya. Que le spectacle commence. « Bien sûr que ce n’est pas toi Anya, on le sait. » la rassura-t-elle en étirant ses lèvres en un sourire. Il était vrai que le rôle de la gentille lui allait plutôt bien. Ce qui n’empêcha pas Anya d’ouvrir des yeux plus grands encore. « Ah bon ? » Oh non mais si elle n’aidait pas elle aussi. Comment ça ah bon ? Elle préférait que Sienna lui annonce qu’elle était leur suspecte numéro 1 ? L’italienne se retint d’échanger un nouveau regard, blasé cette fois-ci, avec Ezio. D’un geste, elle préféra balayer la question de la serveuse, comme si ça ne comptait pas. « Ovviamente. Ca fait quoi ? Trois, quatre ans que tu travailles pour nous ? On sait que tu nous es fidèle. » Affirma-t-elle sans se départir de son sourire. Innocemment, elle posa une main sur le poignet tremblant de la sorcière. Un simple contact physique qui serait parfait pour la mettre en confiance.
Sciemment, Sienna laissa quelques seconde filer. Juste assez pour qu’Anya retrouve la maitrise de ses nerfs. Juste assez pour que l’importance de cette discussion lui apparaisse. Elle connaissait les Giacometti, elle savait que ce n’était pas juste son poste qui était en jeu. Enfin, surtout avec Ezio. Ezio qui la fixait comme s’il s’apprêtait à aller tuer toute sa famille. Ce qui n’était sûrement pas si faux que ça. « En revanche, ça n’a pas l’air d’être le cas de tout le monde ici. » Reprit-elle de cette même voix douce et posée, destinée à mettre Anya en confiance. Oh non, il y avait un voleur et ils comptaient bien découvrir qui. Sienna avait du mal à croire que ça pouvait être Anya, la sorcière travaillait depuis longtemps pour eux, elle n’avait aucun intérêt à prendre un tel risque. Néanmoins elle restait sur ses gardes. « C’est pas moi, je vous le jure ! » Oui alors ça ils avaient compris la première fois. Ca ne rendait pas forcément les choses plus vraies pour autant. Sienna espérait qu’elle allait avoir d’autres choses à leur dire sinon cette conversation serait vraiment compliquée. « On sait. Tout comme on sait que rien ne t’échappe au Midnight, n’est-ce pas ? » Elle insista un peu plus sur les derniers mots pour pousser la jeune femme à se concentrer. Après un regard affolé vers Ezio, Anya se tourna vers elle et hocha la tête d’un geste hésitant. Ca va, être la commère du cabaret ce n’était pas répréhensible, pas comme voleur. « Si tu avais vu quelque chose ou entendu quelque chose, tu peux nous en parler. » Elle jeta un coup d’œil a Ezio « Tu dois nous en parler. » Est-ce qu’elle allait devoir lui faire tout un laïus sur la confiance, les punitions encourues et compagnie ? Non parce qu’ils allaient dépasser 14h30 si c’était ça. Au moins Anya avait l’air de réfléchir. « Mais, et si les autres se vengent ? » Ah. Sienna soupira, elle avait peut-être besoin d’un peu de motivation.
Pourquoi, il n’était pas fils unique ? Dommage qu’il ne puisse pas poser la question à ses parents. A cause d’eux, il devait supporter de voir une demoiselle venir squatter son bureau, ne pas vouloir travailler et le reprendre sur les phrases qu’il prononçait. Il avait un voleur à dénicher et ce n’est pas en ayant sa sœur sur le dos qu’il arriverait à quoi que ce soit. Le problème c’est qu’elle ne lâchait pas, elle était effrontée, elle prenait ses aises et répondait, oui une sœur en définitive. « Oui, tu me fais chier à venir fourrer ton nez dans » il s’arrêta en cours de phrase, s’il répondait dans mes affaires, elle pourrait aisément lui rétorquer que c’était aussi les siennes et elle n’aurait pas entièrement tort. Il passa une main dans ses cheveux, soufflant avant de changer sa phrase « Nos affaires. » Dans ces cas-là, difficile de la foutre à la porte, c’était autant ses affaires que celles de Sienna. Il ignora le fait qu’elle était là pour vérifier qu’il soit toujours sur ses gardes et prêt à réagir, non, il ne la remercierait pas pour cela et en prime, elle inversait les rôles.
Il décida plutôt de remettre les choses dans leur contexte, il ne cachait rien à Sienna, il comptait mener sa petite enquête sans elle, ce qui ne l’aurait certainement pas empêché de lui faire un compte rendu par la suite, qu’elle se détende, il l’avait toujours tenu au courant de tout, il l’aurait fait venir, lui aurait dit ce qu’il se passait, ce qu’il avait fait et pourquoi et elle aurait été contente. D’après le regard rempli de tendresse qu’elle posa sur lui, le déroulé des actions ne plaisait pas à Sienna. Oh mais elle était d’un compliqué. Elle ne voulait pas de ses comptes rendus, oh il ne se faisait pas d’illusions, ça ne voulait pas dire qu’elle ne voulait pas savoir, elle voulait être au courant en amont. Oui, c’est justement ce qu’il aurait aimé ne pas avoir à faire. Il n’avait pas besoin d’elle pour régler une histoire de chapardage dans la caisse et elle aurait pu faire autre chose pour le Midnight. Une nouvelle fois, il poussa un soupir lorsqu’elle lui demanda s’ils étaient bien une équipe. « Bien sûr que oui on est une équipe. » ça ne changerait jamais ça.
Il était évident qu’elle ne le lâcherait pas, si elle parlait d’équipe, refuser qu’elle participe et ne la tenir au courant qu’après serait de la haute trahison selon Sienna. Maintenant qu’elle était là, il allait devoir la mettre au parfum, ce qu’il fit, un peu à contrecœur. Il y avait un voleur chez eux, quelqu’un qu’Ezio comptait bien étriper et s’il ne trouvait pas cette personne ou que les autres employés ne le balançaient pas, il allait faire un carnage. Elle ne voulait pas d’un recrutement et d’un temps de formation, comme il la comprenait, c’était le plus chiant d’avoir des personnes compétentes, il savait parfaitement que c’était compliqué d’avoir des nouvelles recrues, non pas parce qu’il les formait mais parce qu’il se rendait bien compte que le temps de formation, il y avait moins d’argent qui rentrait. Etant donné que malgré sa fâcheuse tendance à toujours lui prouver qu’il avait tort, Sienna n’ouvrit pas la bouche, Ezio en conclue qu’elle était arrivée au même résultat que lui, elle préférait perdre du temps à former qu’avoir une équipe de voleurs dans ses locaux. Oui, ou alors elle voulait trouver le coupable et se servir de tout ce qu’elle avait appris en faisant ami-ami. C’était utile, il ne le niait pas, ils allaient avancer grâce à ça mais il lui rappela tout de même qu’être amie ne l’empêchait en rien d’avoir été pigeonné. Une nouvelle fois, il se prit un regard plein de tendresse. Parfait, s’ils dépassaient les limites de Sienna, peut être qu’ils allaient pouvoir s’entendre sur les choses à faire.
Sienna déroulait la liste des potentiels suspects, Ezio écarta plus ou moins Aodhan, enfin écarter est un bien grand mot, disons plutôt qu’il expliqua que le jeune homme savait très bien où il était tombé et qui était Ezio. Il faudrait être suicidaire pour se dire que c’était une bonne idée de voler ce genre de patron. Non s’il voulait voler quelqu’un, la logique voudrait que ça soit son autre employeur qui était probablement moins radicale dans sa façon de régler les problèmes. Il était concentré sur la liste de suspects potentiels de sa sœur jusqu’à ce qu’elle mentionne Milo. Le regard d’Ezio s’éclaira, est ce qu’il était assez doué pour qu’ils fassent des combines avec et qu’ils l’emmènent dans des endroits où il y avait plein de fric à se faire ? Sienna n’excluait pas cette possibilité mais préférait faire preuve de prudence, pour le moment il y avait des vérifications à faire sur son train de vie et ensuite, ils pourraient voir ce que ça pouvait donner. Ezio hocha la tête, la prudence avait du bon, il serait dommage de miser sur le mauvais cheval et de perdre de l’argent. De plus, ce n’était pas le moment de se préoccuper de cela, si ça se trouvait Milo avait eu les yeux plus gros que le ventre et il ne serait plus là pour remporter la moindre noise en association avec Ezio et Sienna.
Elle voulait se servir de veritaserum, où était son sens du spectacle ? Comme si Ezio avait besoin de la moindre potion pour faire parler les gens. Il avait des années d’entraînement pour obtenir ce qu’il souhaitait avec plus ou moins de violence, il n’allait pas commencer à investir dans des potions quand il avait une baguette et des poings fonctionnels. Pour les absents, il ne pouvait éclairer sa sœur, il était trop tôt pour être sûr de quoi que ce soit, il fit une moue lorsqu’elle compléta ses dires, ils n’en savaient rien « Tout juste soeurette, tout juste. » Mais ils allaient en savoir plus très vite, ils allaient ramener miss commère jusqu’ici, lui mettre un bon coup de pression, promis il ne ferait pas couler son sang… ou peut être que si, si elle l’énervait trop ça pouvait arriver. Ils allaient jouer au méchant et au gentil, sans laisser à sa sœur le loisir de donner son avis, Ezio exigea de jouer le rôle du méchant. En même temps, pas sûr qu’il sache jouer le gentil, contrairement à Sienna. Afin que chacun soit un peu plus dans son rôle, il attrapa Saturne pour le filer à sa sœur. Difficile de dire si le petit rat bicolore avait vu quoi que ce soit, il s’était rendormi presque aussitôt, il était adorable roulé en boule comme ça et ça démontrait bien la confiance qu’il avait envers Sienna. Pendant qu’il allait récupérer petite fouine, il donna les instructions à sa sœur, à savoir écarter les papiers du bureau. Voilà qu’elle se plaignait qu’elle n’était pas sa femme de ménage, oui il était au courant, personne n’embaucherait sa propre sœur comme femme de ménage, voyons. Elle rajouta aussi qu’ils avaient toujours l’air impressionnant. C’est fou comme elle savait lui parler parfois, Ezio reconnut avant de s’éclipser qu’il adorait bosser avec elle, ça rendait toutes les épreuves de la vie plus simple. Il eut ce même sourire qu’elle avait eu lorsqu’elle lui déclama la même chose.
Récupérer Anya, un jeu d’enfant, la ramener dans son bureau, une facilité sans nom, lui ordonner de s’asseoir et la voir obéir sans rechigner, un plaisir incommensurable. Il faudrait plus de personne comme ça dans la vie du Giacometti, c’était agréable les gens qui obéissaient sans trouver à discuter sur tout et rien. Peut être que Sienna pouvait prendre exemple ? Au regard qu’elle leva vers le ciel, l’idée ne lui effleurait pas l’esprit. Non ce qu’elle préférait dire c’est assurer à Anya qu’ils ne la croyaient pas coupable, Ezio croisa les bras d’un air peu convaincu. La seule personne qu’il savait innocente, c’était sa sœur, pour le reste, il se méfiait de tout le monde et avait tous envie de les tuer. Certes ça ne ramènerait pas son argent mais à la rigueur, il n’aurait pas de salaire à verser ce mois-ci, un mal pour un bien… ou pas parce qu’il faudrait taffer bien plus pour éviter de perdre de l’argent. Ce qui était fou avec Sienna, c’est que même lorsqu’il savait qu’elle jouait un rôle, elle avait des intonations vibrantes de sincérité, les rôles avaient été donnés très justement, Sienna avait une vraie tête de gentille. Si Ezio ne pouvait décréter avec certitude, voire qu’il était méfiant, sur la fidélité d’Anya, il rejoignait sa sœur, il y en a au moins un qui lui était infidèle et alors lui, il se voyait bien l’étrangler. En réponse, de sa voix rendue plus fluette par le stress, Anya jura que ça n’était pas elle. Ah jurer, Ezio l’avait déjà fait ça et ça ne l’avait jamais empêché de planter un couteau dans le dos donc bon les promesses n’existent que pour être rompues, ce qui le fit ricaner doucement.
Sienna se décida enfin à rentrer dans le vif du sujet, rien n’échappait à la fouine du cabaret, elle savait obligatoirement quelque chose. Anya posa un regard sur Ezio, pourquoi elle le regardait comme s’il allait balancer ses parents du haut d’un immeuble ? Tiens c’était une idée ça, il la gardait dans un coin de sa tête mais ça pouvait être amusant de jeter quelqu’un du haut d’un immeuble et de tenter de contrôler le moment où son cœur lâcherait de frayeur. Il sentit le regard de Sienna se poser sur lui, zut il avait loupé quelque chose non ? Il hocha la tête, oh que oui elle devait leur en parler parce qu’ils n'avaient pas que ça à faire. Il fronça les sourcils lorsque cette neuneue trouva le moyen de demander et si les autres se vengent. Même Sienna sortit de son rôle en soupirant, c’est dire à quel point elle trouvait cette question débile. Il se retint de taper du poing sur son bureau, surtout parce qu’il ne voulait pas l’abimer « Vraiment, c’est ça ta priorité ?! Que les autres se vengent ?! » Il s’approcha d’elle, la regardant se tasser sur son siège « C’est moi qui vais me venger si j’ai pas mon argent avant 14h30. » Il n’y avait aucune ironie là-dessous et à son regard épouvanté, elle savait pertinemment qu’il ne plaisantait pas. Elle jeta un coup d’œil à Sienna comme pour lui dire silencieusement «Vous ne le laisserez pas faire hein ? » Comme si Sienna pouvait l’empêcher de buter tout le monde si l’envie lui prenait… ce qu’elle était naïve cette fille. Il prit une inspiration pour maîtriser ses nerfs et éviter de taper la tête d’Anya sur la table, certes ça le soulagerait sur le moment mais il n’aurait pas les réponses à ses questions et en prime Sienna allait lui râler dessus… sans oublier que le risque c’était qu’en heurtant la table, ça abime son nez et qu’elle foute du sang partout, pas un bon plan. « Pourquoi les autres se vengeraient ? Tu penses qu’ils sont tous contre nous donc ? » Il posa un regard sur sa sœur avant de sortir sa baguette « Que penses tu d’un peu de ménage chez ces employés qui se liguent contre nous? » Oh il savait pertinemment la réponse, elle ne voulait pas qu’il fasse le ménage. Anya sembla paniquer pour ses collègues « Non non on se ligue pas ! » Mais pourquoi, elle criait celle-là « Baisse d’un ton piccola » Son petit désolé fut plutôt mignon, quelle trouillarde. Elle sembla essayer de reprendre un peu de consistance, regarda l’un après l’autre ses deux patrons « Souvent les gens aiment pas les balances, ils vont savoir que c’est moi. » Ahlala, ce qu’il fallait pas entendre tout de même « Moi, ce que je n’aime pas, c’est les voleurs. Chaque personne est payée » et même assez bien pour être certain qu’ils restent chez eux et qu’ils ne s’amusent pas à aller à la concurrence. « Alors je peux te dire que la moindre personne qui essaierait de se venger parce que tu as parlé et que tu lui as sauvé les miches, je lui explose le crâne. » Il fit tourner sa baguette entre ses doigts. « Tu préfères que ce soit ton crâne à toi ou le crâne d’un traître qui explose ? » L’être humain étant par nature égoïste, Anya sembla arriver à la conclusion que c’était moins dangereux pour elle de parler « Hier soir, je suis passée par hasard vers les vestiaires des garçons. » Une fille qui passait par hasard devant les vestiaires des garçons, ce qu’il fallait pas entendre quand même. « J’ai entendu des voix, c’est pas que je suis curieuse mais je me suis dit peut être qu’ils ont besoin de moi. » Ezio marmonna pour sa sœur « ci prende per stupidi » comme si cette fille n’était pas curieuse « Il y avait deux personnes qui s’embrouillaient, je crois que c’était une fille et un garçon, il disait qu’il pouvait pas faire ça. Elle insistait et comme il a claqué le placard, je me suis enfuie, je ne voulais pas qu’il sache que j’avais écouté. C’est peut être ça ? » Génial… niveau info elle était naze… ça ne pouvait pas être tout, elle leur cachait forcément des choses, Ezio détourna son regard d’Anya pour le poser intransigeant sur Sienna « devi farla parlare » Ils n’allaient pas y passer trois heures, elle leur apprenait presque rien, il fallait creuser avec et il n’avait pas la patience nécessaire, contrairement à Sienna.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Mar 1 Aoû - 18:51
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Oui, oui, elle faisait chier, Sienna savait. Ce n’était pas vraiment un refrain nouveau pour elle, c’était même un peu l’histoire de sa vie -ce qui lui allait parfaitement. Il allait falloir qu’Ezio change un peu de discours parce que là, il se répétait pas mal. Elle le faisait chier, ce n’était rien de nouveau, en fait ça faisait depuis sa naissance que c’était ça. D’ailleurs l’italien pouvait s’estimer heureux, il avait connu trois ans de tranquillité avant que ses parents ne lui donnent une petite sœur. Bon, Sienna aurait plus tendance à voir ça comme trois ans d’ennui sans elle, mais chacun sa vision des choses. Bref, il semblerait qu’Ezio ait la mémoire qui flanche. Non seulement il se répétait, et en plus râlait sur ses points qui ne changeraient jamais, mais en plus il croyait qu’il pouvait faire face en solo à un problème qui touchait le Midnight Sky. Qui était, pour rappel, pas son cabaret, mais LEUR cabaret. Franchement, il avait oublié qu’il avait une associée dans cette affaire, non ? Et que celle-ci n’était autre que sa sœur. C’était une honte, et ça ne convenait pas du tout à l’italienne. Les problèmes du cabaret, c’était aussi les siens et elle voulait être impliquée dans toutes les étapes. De leur découverte, à leur résolution. Peu importe que ce soit chiant, compliqué ou chronophage, elle refusait d’être tenue dans le noir quand cela concernait leur business. Et encore moins d’être tenue dans le noir par son propre frère. A croire qu’il avait oublié qu’ils étaient une équipe, ce qu’elle s’empressa de lui rappeler, ignorant royalement le soupir de son frère. « Bien sûr que oui on est une équipe. » Sienna hocha la tête, satisfaite. Eh bien voilà. C’était dingue d’avoir des soucis de mémoire comme ça, heureusement qu’elle était là.
Ainsi ils avaient un voleur parmi leurs employés. Voilà qui était mauvais, très mauvais pour leurs affaires. Sienna pensait pourtant qu’elle et son frère avaient été très clair sur ce qu’ils acceptaient et ce qu’ils n’acceptaient surtout pas au Midnight Sky, mais apparemment le message n’était pas bien passé pour certains. A croire que des employés s’imaginaient que les italiens se ramollissaient. Ce n’était absolument pas le cas et ils allaient l’apprendre très rapidement. Certes, Sienna était du genre à faire ami-ami avec les autres, l’aura de peur qu’Ezio entretenait avec soin ce n’était pas vraiment son truc, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait les laisser la lui faire à l’envers. Que son frère ne s’inquiète pas, elle ne s’était pas adoucie avec le temps, si les employés causaient des problèmes au Midnight Sky, ils lui causaient problème à elle. Et elle n’allait pas laisser passer ça. Ami-ami ou pas. Le truc, c’était que trouver le coupable n’était pas si simple que ça. D’autant plus qu’il était absolument hors de question qu’ils impliquent la police magique. Si dans certains établissement cette solution était une évidence, au Midnight c’était tout l’inverse. Il était évident que personne ne voulait voir la police magique mettre le nez dans leurs affaire. Du point de vue de Sienna, avoir un peu de veritaserum sous la main aurait été bien utile dans ce cas de figure. Une tournée générale et ils obtiendraient des aveux, le tout en moins de cinq minutes et sans même avoir à élever la voix. C’était tout bénef. Ca leur aurait fait gagner un temps fou, mais non seulement Ezio n’avait pas ça en stock -ce qui n’étonnait pas Sienna- mais en plus vu la tête qu’il tirait, il préférait largement user de menaces et de violence pour faire parler les sorciers. Ce qui n’étonnait pas non plus Sienna, d’ailleurs. Le résultat c’était qu’ils en étaient toujours au même point : avec un trou dans la caisse du Midnight, un voleur à démasquer et pas de piste évidente à suivre.
Il y avait cependant une chose qui pourrait grandement les aider, ou plutôt une personne : Anya, simple serveuse au Midnight Sky mais surtout grande commère. La jeune sorcière était une bavarde, adepte des potins, elle savait tout sur tout et surtout sur tout le monde. Si quelqu’un avait entendu quelque chose, ou avait des informations importantes, ce serait elle. Le plan monté fut des plus simples, ce qui n’était pas pour déplaire à Sienna. Ezio allait récupérer Anya, avec sa délicatesse habituelle, et ils se la jouaient bon flic, mauvais flic pour l’interroger. Ou plutôt bon patron et mauvais patron. Voire même bon mafieux et mauvais mafieux. Ah ce n’étaient pas les options qui manquaient avec les Giacometti ça c’était sûr. Au moins maintenant Ezio était décidé à la jouer travail d’équipe, ce qui satisfaisait bien plus Sienna. Elle aimait travailler avec son frère et elle était toujours ravie quand il lui affirmait que lui aussi, même si parfois il tentait encore de la prendre pour sa femme de ménage. Ce qu’elle ne serait jamais d’ailleurs. Sienna s’était contenté de ranger quelques papiers sur le bureau de son frère, histoire de rappeler qu’il était un mafieux important avec un bureau de mafieux propre, quand il revint avec Anya. Ah, c’était qu’elle tirait une sale tronche la petite sorcière, Ezio n’avait pas dû y aller de main morte avec elle. Dommage que Sienna n’ait pas pu assister à ça. Face à la panique manifeste de leur serveuse, l’italienne entra immédiatement dans son rôle de la gentille mafieuse et tenta de la rassurer au mieux. C’était que si elle avait trop la trouille pour leur parler, Anya n’allait leur servir à rien et ce serait retour à la case départ. Bon, apparemment ça allait être compliqué de faire parler Miss commère, elle avait peur des représailles des autres employés. « Vraiment, c’est ça ta priorité ?! Que les autres se vengent ?! » Sienna fit la moue. En même temps, qui aimait les balances ? Elle n’avait pas tort la petite Anya. Mais elle oubliait un point important. « C’est moi qui vais me venger si j’ai pas mon argent avant 14h30. » Voilà celui-là. Ce n’était pas ses collègues qu’elle devait craindre en priorité, mais ses patrons. Et surtout le grand italien pas content qui la surplombait sur son siège.
Au regard épouvanté qu’Anya tourna vers elle, Sienna lui adressa un fin sourire, histoire de la rassurer et qu’elle ne leur fasse pas une crise de panique en plein milieu du bureau. C’était qu’ils avaient autre chose à faire qu’à gérer ce genre de chose, ni Ezio, ni Sienna n’avait la patience pour ça. De toute façon, si Anya croyait que quiconque pouvait retenir Ezio d’agir, alors elle n’avait rien compris au fonctionnement de ses patrons. En soit, Sienna voulait bien tenter de raisonner son aîné, mais de là à réussir, il y avait tout un monde. « Pourquoi les autres se vengeraient ? Tu penses qu’ils sont tous contre nous donc ? » L’italienne échangea un regard avec son frère, cette idée ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. « Que penses-tu d’un peu de ménage chez ces employés qui se liguent contre nous? » Alors non, Sienna n’aimait pas cette idée. Déjà parce qu’elle ne croyait pas qu’absolument tous les employés se liguaient contre eux, ils n’avaient aucune raison de faire ça, à part s’ils voulaient mourir mais même là, elle doutait que ça soit le cas. Ensuite parce que son frère avait recours un peu trop rapidement au meurtre, même si parfois elle admettait que c’était nécessaire. Mais surtout parce que son argument du début tenait toujours, faire le ménage ça voulait dire devoir recruter et former de nouveaux employés et ça c’était chiant. Mais ce n’était pas comme si elle allait dire tout ça devant Anya, ça aurait été contreproductif. « Si vraiment c’est nécessaire… » Soupira-t-elle donc avec une moue faussement ennuyée sur les traits. Tout était pensé pour faire réagir Anya et cela fonctionna à merveille. La réaction de la serveuse ne se fit pas attendre. « Non non on se ligue pas ! » Aïe, mais elle était obligée de crier comme ça ? « Baisse d’un ton piccola. » Sienna acquiesça doucement et lança à Anya un regard d’avertissement. Elle voulait bien jouer la gentille mais il fallait que la sorcière se maitrise un peu, sinon même elle allait vouloir lui taper la tête sur le bureau pour la faire taire. Oui, Sienna devinait parfaitement les pensées qui devaient traverser la tête de son frère.
« Souvent les gens aiment pas les balances, ils vont savoir que c’est moi. » En même temps, si elle ne jouait pas les commère elle ne se serait pas retrouvée dans cette situation. Bon, puisque ce point avait l’air de rendre parano Anya -un peu à raison mais inutile de le lui dire- Sienna tourna vers elle un sourire rassurant. Ah, ce qu’il ne fallait pas faire pour trouver un voleur dans un cabaret quand même. « Mais non voyons, tu ne seras pas la seule avec qui on va discuter. » Lui assura-t-elle lentement avant de tourner ses prunelles vers Ezio. Elle adressa à son frère un regard qui voulait clairement dire de ne pas prendre ses paroles au sérieux. « Ils ne sauront rien. » Ils auraient peut-être besoin de parler à d’autres employés alors ce n’était même pas un vrai mensonge. Niveau manière de rassurer les gens, Ezio s’essaya à une autre technique. Pas vraiment le même effet, mais plutôt efficace elle aussi. Il fallait dire que menacer d’exploser des crânes, baguette à la main, ça faisait toujours son petit effet. Surtout quand il concluait par un « Tu préfères que ce soit ton crâne à toi ou le crâne d’un traître qui explose ? » Ah, au moins c’était facile de répondre à cette question. Devant l’air choqué d’Anya, Sienna se retint de hausser les sourcils. Oh, qu’elle ne joue pas la surprise, elle savait très bien pour quels genre de sorciers elle travaillait. Les Giacometti n’avaient jamais prétendu être des enfants de cœur, surtout pas Ezio. « Il n’a pas tort. » Lui glissa l’italienne. La problématique était simple, c’était elle ou les autres. Du point de vue de Sienna, la réponse était toute trouvée, mais il semblait que ça ne soit pas aussi simple de réfléchir pour Anya.
« Hier soir, je suis passée par hasard vers les vestiaires des garçons. » Ah bah voilà ! Maintenant elle parlait. Restait à espérer que ce qu’elle avait à dire soit intéressant. « J’ai entendu des voix, c’est pas que je suis curieuse mais je me suis dit peut être qu’ils ont besoin de moi. » C’est pas qu’elle était curieuse ? Par Merlin, elle osait leur sortir ça alors que c’était justement ce pour quoi elle était là ? « Ci prende per stupidi. » L’italienne retint un sourire moqueur. Oh elle espérait pour Anya qu’il avait tort. « Avrei detto che era stupida. » Souligna-t-elle tout de même avant de se reconcentrer sur la jeune sorcière qui s’efforçait de continuer son récit. « Il y avait deux personnes qui s’embrouillaient, je crois que c’était une fille et un garçon, il disait qu’il pouvait pas faire ça. Elle insistait et comme il a claqué le placard, je me suis enfuie, je ne voulais pas qu’il sache que j’avais écouté. C’est peut être ça ? » D’accord, donc si Sienna récapitulait, Miss fouineuse avait trainé près des vestiaires des garçons et surpris une dispute qui pouvait porter sur à peu près tout et n’importe quoi. L’italienne ne pensait pas avoir oublié quelque chose, et c’était bien tout le problème. Parce qu’Anya avait beau parler, elle ne leur disait pas grand-chose de vraiment intéressant. Pour LA commère du cabaret, la sorcière n’était vraiment pas à la hauteur de sa réputation. C’était vraiment décevant. « Devi farla parlare. » Face au regard de son frère, Sienna ne bougea pas. Ah elle savait bien que son regard méchant en faisait trembler plus d’un -dont Anya à côté- mais avec elle ça ne marchait pas comme ça. De toute façon ils avaient le même but. Dans cette histoire, comme de manière générale d’ailleurs.
Après un bref hochement de tête en direction de son frère, Sienna se tourna vers leur employée. « Anya. » Sa voix était toujours aussi douce, elle était toujours dans son rôle de gentille, mais elle était également plus ferme, histoire de faire comprendre à la jeune sorcière que c’était du sérieux. Elle laissa filer quelques secondes pour s’assurer d’avoir toute son attention. « Tu te rends compte que tu ne nous donnes aucune information utile, là ? » Elle plongea ses prunelles dans les siennes, haussant les sourcils pour souligner ses propos. Une bavarde qui ne servait à rien, franchement c’était nul. « Il faudrait faire mieux que ça. » Reprit-elle pour l’encourager. Elle avait sûrement entendu autre chose, vu quelque chose, reconnu quelqu’un. Ca faisait des années qu’Anya travaillait pour eux, elle connaissait tout le monde au Midnight. Allez un petit effort quoi. Sinon Ezio risquait fortement de commencer à la secouer dans tous les sens et ça n’allait pas lui plaire. Anya lui lança un regard effrayé. « Je vous ai dit tout ce que je savais, je vous le jure ! » Sienna retint un soupir. C’était mal barré cette histoire. Elle prit sur elle pour ne rien laisser paraitre et continua d’interroger la sorcière. « Tu n’as vraiment rien entendu de plus ? » Un mot, un son, même un bruit, n’importe quoi pouvait les mener à une nouvelle piste et les aider. Mais la sorcière secoua la tête. « Rien ! » Elle n’arrêtait plus de secouer la tête. « Je ne sais rien de plus, je le jure, je le jure ! » Sienna échangea un regard atterré avec son frère avant de poser une main sur le bras de la jeune femme. « Anya Calmati ! » Ordonna-t-elle d’une voix plus autoritaire. Ca eut au moins pour effet de la faire taire, mais pas d’effacer son regard apeuré. Sûrement à raison.
Bon, c’était que ça ne les faisait pas beaucoup avancer tout ça. Sienna avait beau réfléchir, elle avait l’impression qu’ils étaient dans une impasse. A moins que… Une inspiration la fit se tourner vers Anya. « Les voix, tu sais à qui elles appartenaient ? » Allez quoi, Anya connaissait tout le monde, des patrons au sorcier qui s’occupait du ménage. Elle eut tout de même le culot de secouer la tête négativement. Oh par Merlin. « Mais tu pourrais les reconnaitre ? » Insista-t-elle, sans lâcher la sorcière du regard. Elle n’allait quand même pas dire non. Si elle disait non, Sienna ne répondait plus de rien. « Oui, je… Je crois que oui. » Eh bien voilà ! Enfin une réponse satisfaisante. Du moins à peu près, mais c’était un début. Dans tous les cas, ça pouvait leur servir. S’ils rassemblaient tous les employés et s’arrangeaient pour les faire parler, Anya pourrait reconnaitre les voix. « Sicuramente possiamo fare qualcosa con esso. » Elle se tourna vers son frère, peut-être avait-il une suggestion. « Cosa ne pensate ? » Bon, en espérant que les deux suspects ne se disputaient pas juste pour des conneries. Mais vu le timing, Sienna était prête à tenter le coup. Au pire, ils en secouaient deux de plus, au moins ça leur ferait un rappel. C’était jamais perdu.
Ce n’était pas ainsi qu’Ezio avait imaginé sa matinée. Cela faisait des années que tout roulait parfaitement au Midnight. Certes, ils avaient quelques problèmes par-ci par-là avec d’autres italiens un peu envahissants et n’ayant rien à faire à Londres mais en dehors de cela, ça fonctionnait et bien. Il pouvait quitter le cabaret à n’importe quelle heure, souvent pour aller voir comment ses autres activités se passaient, en priorité le bordel. De la même façon qu’il connaissait chaque personne travaillant pour lui, au moins nom, prénom et à quoi il ressemblait, au cabaret, il faisait la même chose pour son bordel. Il fallait bien donner envie aux filles de rester et si le salaire est important, l’ambiance de travail l’était tout autant. Quant à l’activité purement mafieuse, ça arrivait n’importe quand qu’il doive s’éclipser pour gérer des problèmes, prendre des décisions, faire tomber des têtes. Que les deux patrons ne soient pas là au même moment, ça arrivait donc, Sienna faisant des heures de folies de son côté, ils ne pouvaient pas être là vingt-quatre heures sur vingt-quatre et c’est bien normal. Que quelqu’un ait profité qu’ils aient le dos tourné ou qu’ils soient absents pour se faire un pourboire conséquent, ça ne passait pas. D’après le propriétaire, ils avaient bien assez de choses à gérer au quotidien sans devoir perdre une journée à jouer les enquêteurs. Surtout que pendant qu’ils étaient ensemble à se creuser la tête, les autres choses n’avançaient pas, ce qui signifiait devoir travailler encore plus tard pour rattraper le retard. Comment, dans ces conditions et avec ses connaissances, Ezio pouvait il ne pas avoir envie de buter tout le monde pour lui faire perdre son temps et celui de sa sœur dans un même temps.
Afin de gagner du temps, il avait récupéré la petite commère du cabaret sous les conseils de sa soeur, note pour plus tard, toujours avoir une commère dans un cabaret. Si la sœur ne pouvait se tromper, on parlait de Sienna tout de même, elle connaissait ses employés, probablement qu’elle savait tout de leurs préférences culinaires, Anya n’était pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, ça c’était une certitude. Elle ne semblait pas avoir saisi l’ampleur de la situation, quelqu’un avait piqué de l’argent aux deux niffleurs en puissance qu’était les Giacometti et elle s’inquiétait des représailles qu’elle pourrait subir. Pour un peu, il aurait rigolé, elle aurait mieux fait de craindre pour sa vie que ce que les autres pouvaient lui faire. En revanche, s’ils faisaient tous des alliances dans leur dos pour protéger le voleur, il voulait faire le grand nettoyage de printemps. Si lui était parfaitement sérieux, Sienna, lorsqu’elle répondit avec sa petite voix blasée ne l’était pas et il le savait très bien. Par contre, Anya devait moins bien la connaître puisqu’elle se mit à crier pour protéger sa vie. Est-ce que les paroles qui sortaient de sa bouche pouvaient alors être véridiques, Ezio n’en était pas sûr mais invita la demoiselle à ne pas leur crier dessus au risque que sa tête heurte violemment la table et qu’elle ne prononce plus le moindre son de la journée. Sienna voulait parler à tout le monde, mais quelle perte de temps, elle était sérieuse ? Pas le moins du monde au vu de son regard. Mettant les bouchées doubles pour faire craquer la petiote, il menaça sa tête, en plus il avait toujours envie de la fracasser puisqu’elle avait ouvert sa bouche.
L’histoire d’Anya, elle les prenait juste un peu pour des bouffons, oui où elle était stupide, Ezio n’était pas sûr que ça soit mieux, ils avaient peu d’information. Les minutes passaient et il n’avait rien, pas l’ombre d’un suspect, un duo fille garçon, super ça correspondait à 100% de l’effectif. Ce constat avait de quoi agacer Ezio qui chargea sa petite sœur d’amour de faire ce qu’il fallait pour qu’Anya parle. Elle se répétait la piccola elle avait dit tout ce qu’elle savait. Il semblerait que les éclats de voix de l’employée n’agaçaient pas que lui, Sienna haussa le ton aussi et ça fonctionna. En revanche, elle était toujours aussi peu utile, elle ne reconnaissait pas les voix, Ezio se massa les tempes pour faire disparaître l’envie d’exploser, pas sûr que ça fonctionne vraiment. Allons bon, elle pouvait, éventuellement, s’ils les alignaient tous en rang d’oignon et qu’il les faisait parler, miss je fais pas d’effort pourrait les reconnaître. S’il écoutait sa sœur parler, il était moins convaincu qu’elle quant au fait de pouvoir faire quelque chose des maigres informations qu’il avait eu, jusqu’à ce que son regard se pose sur la vodka et qu’un sourire éclaire son visage « J’ai une idée ! » Il observa sa sœur avant de se rendre compte qu’il y avait toujours le parasite avec eux. D’un sortilège il ferma la porte de son bureau, s’adressa à l’employée « reste là. » comme si elle avait une autre possibilité, avant de s’avancer à grandes enjambées vers Sienna – et ce pauvre Saturne qui a rien demandé – agrippa sa sœur par le poignet avant de les faire transplaner dans le bordel « Tu n’étais pas prête Sienna. »
Autant le bar avait quelques âmes qui vivaient à cette heure-ci, autant le bordel, un silence de mort planait et c’est bien pour cela qu’il avait décidé de transplaner ici. « Si toi tu sais que je n’ai pas de véritaserum, personne ici sait que je n’en possède pas. » Il est évident qu’il faisait confiance à Sienna, encore heureux même. « Si on leur donne à tous un gobelet d’eau, qu’on leur fait croire qu’ils prennent du veritaserum ça peut donner quelque chose tu ne crois pas ? » Bien évidemment, des personnes comme Anya allait foncer dans le piège et révéler tous ses secrets sans même se rendre compte qu’elle n’était pas ensorcelée, mais il devait y avoir des gens bien plus futé qu’elle qui ne se ferait pas duper et il en avait bien conscience « Si on lance le sortilège de babillage pour les faire parler, peu importe ce qu’ils nous disent Anya pourra reconnaître les voix. T’en penses quoi, ça peut le faire selon toi ? » Franchement, elle pouvait être fière d’elle, il essayait de trouver une alternative au fait de tuer tout le monde ou de les menacer, certes le plan était plein de roublardise et il ne jouait pas vraiment franc jeu mais alors ça, c’était bien le cadet de ses soucis. Ezio voulait son fric qu’importe le moyen utilisé. Maintenant qu’ils savaient qu’Anya pouvait être utile avec les voix, il voulait utiliser ce talent le plus rapidement possible, avant qu’elle se dégonfle ou qu’elle finisse par tomber dans les pommes sous la pression, tout était possible. « Si elle nous la fait à l’envers et qu’elle ne reconnaît aucune voix, on trouve une pensine et on va voir nous même ce qu’elle sait, ça te dit ? » Par contre, ce qu’il ne disait pas, c’est que si le résultat de ce voyage leur permettait de reconnaître les voix, il la charcuterait pour lui avoir menti. Non mais, on n’a pas idée de prendre les gens pour des idiots.
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Sienna Giacometti
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Mer 1 Nov - 19:22
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Il y avait un voleur parmi les employés du Midnight Sky. De toutes les nouvelles que Sienna pouvait recevoir, celle-là était certainement celle qui craignait le plus. En tant que patron il était important de pouvoir faire confiance à ses employés, ou au moins à ceux qui avaient accès à la caisse. Même s’ils étaient deux à gérer le cabaret, les Giacometti ne pouvaient pas être partout, alors la confiance envers leur staff, à un moment ce n’était plus juste nécessaire, c’était obligatoire. S’ils devaient commencer à s’organiser pour que l’un d’eux soit toujours présent sur les lieux pendant que les employés étaient là, ils étaient pas sortis du Chaudron Baveur. Jusqu’à présent, tout s’était bien déroulé au Midnight Sky. Certes, ils étaient tombés sur quelques sorciers pas sérieux, sur un ou deux qui avait tenté de la leur faire à l’envers, ou sur certains qui s’étaient imaginé qu’ils pouvaient pousser un peu les limites, mais ils avaient toujours recadré et les choses avaient pu reprendre correctement au Midnight. Enfin, pour le cabaret et ses patrons. Non parce que les employés chiants en question, ils avaient au mieux fini virés, au pire fini dans le caniveau avec quelques os cassés. Ah bah c’était ça de jouer avec les Giacometti. Contre ses patrons, on ne gagnait que rarement. Mais contre les Giacometti comme patron, on ne gagnait absolument jamais. Ceux qui s’y étaient essayés s’en étaient rapidement mordu les doigts et avaient servi d’exemple pour tous les autres, ce dont Sienna s’était toujours enorgueillie. Du moins jusqu’à aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui, ils avaient officiellement un voleur au Midnight Sky. Un vrai, pas juste un petit chieur qui essayait de profiter d’eux. Quelqu’un s’était amusé à piquer dans la caisse en l’absence des Giacometti et non seulement personne ne se dénonçait -en même temps ça revenait plus ou moins à signer son arrêt de mort avec Ezio dans les parages- mais en plus personne ne semblait avoir envie de leur donner la moindre information volontairement. Et ça, c’était inacceptable.
Coup de bol, ils avaient également une véritable commère au Midnight Sky. Anya, une serveuse tout ce qu’il y avait de plus adorable et efficace dans son travail, une de celle dont les Giacometti n’avaient jamais eu à se plaindre. Mais surtout, elle était une commère hors pair, c’était simple : elle était au courant de tout, elle avait tout entendu, elle était la première à tout savoir. En bref, c’était un véritable chien de chasse du potin. Un trait de caractère qui amusait pas mal Sienna en temps normal, mais qui la lui paraissait particulièrement utile. S’il y avait quelqu’un qui devait savoir quelque chose sur le voleur du cabaret, c’était bien Anya. Sauf que, bien évidemment, ce fut à ce moment-là que la sorcière s’était décidée à ne pas savoir grand-chose. Elle avait vaguement entendu une conversation -encore plus vague- dans les vestiaires, entre deux collègues que, bien évidemment, elle ne parvenait pas à identifier de mémoire. Comme si elle pouvait encore ne pas connaitre leurs voix par cœur alors qu’elle les côtoyait quasiment tous les jours de la semaine. C’était bien la veine des Giacometti, leur meilleur atout -autre que provoquer la pure terreur chez leurs employées- avait soudainement des problèmes de mémoire. Sienna voulait bien jouer la gentille mafieuse face à son employée, à un moment c’était juste compliqué de la rassurer alors qu’elle avait envie de la secouer. Pour Ezio c’était bien pire, évidemment, mais puisqu’il jouait le méchant mafieux, il n’avait pas besoin de le camoufler. Si Sienna faisait le bilan, ce n’était pas fameux fameux. Ils avaient une maigre information pas très utile sur une conversation flou, avec des voix non identifiées. Mais et si justement ils trouvaient le moyen de les identifier ces fameuses voix ? Quand Anya confirma qu’elle pourrait les reconnaitre, l’italienne sentit qu’ils tenaient quelque chose. Enfin !
Au sourire de son frère, Sienna sut ce qu’il allait dire. « J’ai une idée ! » Bingo. Elle aurait pu parier sa baguette, quand son frère avait cette expression-là c'était bon signe. Enfin plutôt mauvais signe pour les autres, mais en cet instants les autres c’étaient les employés et ceux-ci avaient réussi à enquiquiner Sienna alors tant pis pour eux. Tout ce qui importait à la Giacometti c'était sa famille, et le cabaret venait juste après. Dans cette configuration, leurs employés soudainement trop silencieux à son goût ne valaient plus grand chose. Son regard croisa celui d'Ezio et elle haussa un sourcil en réponse à son silence. « Reste là. » ah oui, Anya la commère était toujours là et nul doute qu'elle allait bien se souvenir de la conversation de ses patrons cette fois. Autant éviter ça. Fermer la porte c'était s'assurer qu'elle n'irait pas colporter leur discussion à droite et à gauche. Ca voulait aussi dire que les Giacometti devaient se déplacer, sauf qu'au lieu de marcher comme des gens civilises, Ezio choisit de les faire transplaner brutalement. Sans prévenir Sienna, bien évidemment. Dans un pop sonore ils réapparurent dans le bordel. « Tu n’étais pas prête Sienna. » Oh mais quel culot. Histoire de rappeler à son frère que la prendre par surprise ne voulait pas dire qu'elle était sans défense, Sienna s'arrangea pour atterrir sur son pied gauche. Elle y pesa de tout son poids -et oui elle portait des chaussures à talons- tout en adressant un grand sourire innocent à son frère. « Toi non plus. » Non mais. Elle aussi elle pouvait jouer à ce petit jeu. Ceci fait, elle administra une petite caresse à Saturne qui devait être bien secoué.
Par contre, Ezio avait très bien choisi le lieu, il fallait l'avouer. Ici il n’y avait pas âme qui vive et ils allaient pouvoir discuter tranquillement pendant que tous les autres stressaient en haut. « Si toi tu sais que je n’ai pas de veritaserum, personne ici sait que je n’en possède pas. » Sienna observa son frère en silence. Elle devinait à peu près où il allait en venir mais elle préférait attendre d’avoir tous les éléments avant de dire quoi que ce soit. Même si elle ne doutait pas qu’ils voyaient les choses de la même manière, Ezio l’avait souvent surprise, alors elle pouvait bien le laisser s’expliquer. « Si on leur donne à tous un gobelet d’eau, qu’on leur fait croire qu’ils prennent du veritaserum ça peut donner quelque chose tu ne crois pas ? » Faire croire à leurs employés qu’ils étaient sous veritaserum, alors ça il fallait le faire. Dans d’autres circonstances, ça aurait sûrement été un coup délicat à mettre en place, mais là vu comment ils devaient être tous sur les nerfs, ça pouvait carrément marcher. Personne n’allait se poser de question et surtout, tout le monde au Midnight Sky savait que les Giacometti étaient capables de leur faire avaler du veritaserum pour obtenir des réponses. Sienna considéra son frère, un sourire naissant sur ses lèvres. « T’es vraiment tordu, Ezio. Tu le sais ça ? » Bien sûr qu’il devait le savoir. Il en était même certainement très fier. Le sourire de l’italienne s’agrandit encore. « J’adore. » Ajouta-t-elle, les yeux brillants. Ah, elle pouvait compter sur son aîné pour trouver des solutions à leurs problèmes, ça c’était sûr. Ce n’était pas moral du tout, mais franchement, tant que ça amenait des résultats, Sienna s’en fichaient bien. Les employés les enquiquinaient à garder le silence, ils allaient trouver le moyen de les faire parler. Ce n’était que justice.
« Si on lance le sortilège de babillage pour les faire parler, peu importe ce qu’ils nous disent Anya pourra reconnaître les voix. T’en penses quoi, ça peut le faire selon toi ? » Ohlala, mais Ezio était vraiment diabolique aujourd’hui. Heureusement que les employés ne pouvaient pas l’entendre sinon ils auraient déjà pris leurs jambes à leur cou. Ils devaient bien se douter que leurs patrons n’avaient pas beaucoup de scrupules à ne pas jouer franc-jeu mais sûrement ne s’imaginaient-ils pas que ça pourrait un jour les concerner. Quel dommage pour eux, mais tant mieux pour Ezio et Sienna. « Ca peut carrément marcher. » Confirma celle-ci, un sourire accroché au coin des lèvres. « Le temps qu’ils se rendent compte qu’il n’y a pas de veritaserum, on aura déjà tout ce qu’il nous faut. » Tous n’allaient pas se faire avoir sur le long terme, merci Merlin leurs employés n’étaient pas tous des imbéciles. Mais puisqu’ils avaient juste besoin qu’ils soient tous un peu bavards, ce ne serait pas bien grave. « Si elle nous la fait à l’envers et qu’elle ne reconnaît aucune voix, on trouve une pensine et on va voir nous-même ce qu’elle sait, ça te dit ? » Si elle avait été plus raisonnable, Sienna aurait pu arguer que l’idée de la pensine était sûrement préférable, et serait sans doute plus rapide, que le reste, mais Sienna n’était absolument pas raisonnable, alors elle n’en dit rien. A la place elle hocha la tête. « J’espère qu’on n’aura pas besoin d’en arriver là. Je suis sûre que ses souvenirs sont étouffants. » Anya avaient des yeux et des oreilles partout, ses souvenirs devaient certainement être chargés et désagréables à vivre. Sienna préférait encore faire parler leurs employés. Et puis en arriver là voulait dire que leur premier plan avait échoué, or elle préférait ne pas perdre la face devant leurs salariés. Décidée, l’italienne sortit sa baguette et la pointa sur une des portes closes de l’endroit. Cette dernière s’ouvrit pour laisser passer une bouteille de whisky qu’elle attrapa habilement. Il n’était pas rare que les clients du bordel aiment boire un verre avant ou après -ou même pendant, Sienna ne jugeait pas- leurs petites affaires. Au deuxième mouvement de sa baguette, une toute petite fiole apparut dans la paume de la brune. Vide, mais ça les autres n’avaient pas besoin de le savoir. Elle la rangea dans sa poche. « Amène Anya derrière le rideau de la scène, je me charge des autres. » Lança-t-elle en secouant sa bouteille.
Sans plus attendre, Sienna fila hors du bordel pour rejoindre l’espace principal du cabaret. Alors qu’elle passait devant les cuisines, les vestiaires, ou tout autre pièce susceptible de contenir quelqu’un, elle lança à tue-tête. « Réunion exceptionnelle ! Tout le monde dans la salle principale ! » D’accord, peut-être aurait-elle pu essayer de ne pas se montrer si joviale. Oh, tant pis. « Le premier qui essaie de se cacher dans les toilettes je vais le chercher moi-même ! » Ajouta-t-elle en guise d’avertissement. Ils savaient tous que ce n’étaient pas des paroles en l’air. Peu à peu, les employés se rassemblèrent et elle les mena au milieu des tables où les clients allaient venir s'assoir pour manger et profiter des spectacles dans quelques heures. Là, elle alla s'assoir sur une table non loin de la scène. D'ici Anya pourrait entendre tout le monde sans mal. Elle posa sa bouteille à ses côtés et contempla les sorciers et sorcières un à un. « Bon. » Ouh, mais qu'ils avaient l'air stressés. Pour un peu, Sienna se serait laissé attendrir, mais il y en avait un ou plusieurs dans le lot qui essayait de la leur faire à l'envers, alors il en était hors de question. « Vous avez toujours rien à me dire ? » Le silence régnait dans la pièce et si certains paraissaient pas mal torturés, personne ne dit un mot. « Je m'en doutais. » Aucune surprise là. « Ca veut dire qu'on doit continuer à mener l'enquête. » Ouh que c'était chiant. « Et que vous, vous devez continuer à travailler. » Parce que jusqu'à ce que le coupable se fasse choper, ils avaient tous un contrat de travail à remplir. « Mais comme je sais que la situation est stressante pour tout le monde, j'ai amené ça pour nous aider un peu. » D'un geste, elle secoua la bouteille de whisky et d'un autre de sa baguette, elle fit venir à elle des verres qu'elle remplit et donna aux employés sans attendre. Il n'y avait pas de femme enceinte, pas d'alcoolique ou d'ancien alcoolique, personne n'avait de raison de refuser, Sienna le savait parfaitement. Comme quoi ça servait de faire copain-copain. Sienna leur adressa un grand sourire, ils ne pouvaient pas refuser.
Avec plus ou moins de réticence, chacun trempa au moins ses lèvres dans le breuvage. Sienna ne s'en offusqua pas, c'était largement suffisant pour la suite. « Où est Anya ? » L'italienne leva les yeux vers Claire. Etait-elle inquiète pour sa collègue ? Ou inquiète qu’elle soit une balance ? « On l’a renvoyé chez elle, elle ne nous servait plus à rien. » Déclara-t-elle avec un haussement d’épaules. « Mais d’abord, on lui a offert un petit verre, il fallait bien ça pour calmer ses nerfs. Un verre agrémenté de ceci. » D’un geste, elle sortit la petite fiole de sa poche pour la leur montrer. « Du veritaserum. » Elle laissa filer une seconde, le temps que l’information atteigne tout le monde. Comme ça Anya n’aurait plus à s’inquiéter des représailles. « Ah oui… J’en ai mis dans vos verres aussi. » Pour couper court aux protestation de tout le monde, Sienna sortit sa baguette et commença à la faire tourner distraitement entre ses doigts. « Cul-sec. » Ordonna-t-elle. Au moins personne n’eut la mauvaise idée de refuser. En quelques secondes, tous les verres étaient vides. Ca c’étaient des bons employés. Enfin, sauf le voleur. Sienna prit une profonde inspiration et décida de commencer par une question un peu générale, histoire de ne braquer personne dès le début. « Bien, qui peut me dire ce qu’il s’est passé hier soir ? » Elle ne doutait pas que de son côté, Ezio observait tout, et ne manquerait absolument rien.
Ok, annoncer à Sienna qu’elle n’était pas prête était la pire chose à faire et cette espèce de sadique, pleine de violence, décida d’en faire la démonstration à son frère en appuyant de toutes ses forces, avec son talon, sur le pied du dit frère. Il en serra les dents, mais c’est qu’elle faisait mal cette saleté. En plus, elle avait un sourire plein d’innocence, non mais si elle, elle était innocente, Ezio n’avait pas de sangs sur les mains. Il regarda les chaussures de sa sœur vite fait, tandis qu’elle caressait le rat de son frère. Est-ce que le rat avait été pris au dépourvu, certainement mais lui aussi devait être prêt, le danger peut venir de nulle part. Jugeant que l’épaule de sa sœur était bien assez confortable pour l’animal bicolore, Ezio s’éloigna de quelques pas, un moyen comme un autre de vérifier que son pied allait bien, malgré quelques élancements parce que oui, il n’était pas insensible à la douleur, c’est dommage, mais c’est comme ça. Une fois rassuré par son état, il pouvait énoncer son plan à sa sœur, personne en dehors d’eux deux ne savaient qu’il n’y avait pas la moindre trace de véritaserum, Ezio n’ayant aucun intérêt à le crier sur tous les toits. Ils pouvaient se débrouiller pour faire ingurgiter de l’eau à leurs traitres d’employés et leur faire croire qu’ils avaient pris du véritaserum. Il savait qu’ils étaient stressés, Sienna ayant débarqué dans son bureau parce que leurs employés étaient bizarres, c’était le signe qu’ils étaient bien stressés et que le moindre détail mettrait le feu aux poudres. Il adressa un sourire à sa sœur tandis qu’elle le complimentait sur le fait qu’il était tordu. Il voulait des résultats, peu importe la manière dont il obtenait ses résultats, il voulait faire manger des pissenlits par la racine à l’espèce de débile qui l’avait volé. Le fait qu’elle adore signifiait que Sienna était partante pour cette petite combine. Il n’en avait jamais douté. Elle n’aimait pas vraiment être prise pour une imbécile. Elle avait beau avoir une bonne bouille, les gens oubliaient bien trop facilement d’où elle venait, se laissant charmer par son joli minois, quelle erreur. Il valait mieux se méfier de l'eau qui dort.
Afin d'être absolument certainement qu'aucun employé ne pourrait la leur faire à l'envers, Ezio était prêt à ruser ne s'arrêtant pas à la supercherie du véritaserum, s'ils ne parlaient pas d'eux même, il userait de la magie pour les forcer à parler. Serein, il hocha la tête, ils ne se rendraient pas compte assez vite qu'ils se faisaient manipuler. Au contraire, il espérait qu'ils seraient assez futés pour se rendre compte de la supercherie, ne serait-ce que pour que tous aient bien conscience que même avec la certitude qu'ils se faisaient bananer, ils n'avaient pas la moindre chance d'y échapper. Savoir n'est pas toujours pouvoir et ils allaient l'apprendre à leurs dépens. N'oubliant pas qu'une des clés pour la réussite de leur plan n'était pas entre leurs mains à tous les deux mais bien dans celles d'une tierce personne - et pas Lauren c'est bien dommage - Ezio avait déjà le plan B en tête, ils utiliseraient une pensine et forceraient l'autre débile à partager ses pensées. C'est fou comme ce plan n'obtint pas le même succès de la part de Sienna qui n'avait pas l'air d'avoir envie de se plonger dans les souvenirs de la commère, il devait reconnaître que l'argument de Sienna eut raison de la motivation de son frère. Lui non plus n'avait pas très envie d'être envahi de souvenirs moins intéressants les uns que les autres.
Sa sœur prit les choses en main, il la regarda sortir une bouteille d'alcool d'un placard, il se figea, ce n'était pas qu'il était avare - si, totalement - mais il préférait se contenter de leur faire boire de l'eau, ça coûtait moins cher. Il s’indigna quelque peu « Tu vas leur offrir un verre de whisky ? Ils nous volent et se couvrent entre eux... En récompense tu leur offres un verre ? » Non mais d'accord, elle faisait ce qu'elle voulait, mais là quand même, il n'en revenait pas. Il n'eut pas non plus le culot de lui dire remplis les au minimum, elle n'était pas folle, il ne s'attendait pas à ce qu'elle ait la main généreuse, elle restait proche de son argent. Afin de parfaire au maximum la supercherie, Sienna sortit une petite fiole vide. Les rôles ayant été distribués, il transplana une nouvelle fois. Comme quoi, Saturne était certainement bien mieux avec Sienna.
Une fois dans son bureau, alors qu'elle aurait dû s'attendre à ce qu'il revienne, après tout, c'était son bureau - et le fauteuil de Sienna - l'employée sursauta... franchement là, ça n'était pas la faute d'Ezio, il n'avait rien fait. Fidèle à sa réputation de commère, elle se redressa sur son siège pour demander « Vous étiez où? » Elle sembla se souvenir qu'ils étaient deux avant ça « Elle est où Sienna? » « Oh je l'ai tué, elle me soûlait trop » Elle venait sérieusement de battre des paupières à toute vitesse comme si elle n'en revenait pas qu'il ait fait ça? Non mais, quand même, on parlait de sa sœur, il n'allait pas la descendre. Il se reprit donc pour éviter que l'autre dinde panique « Elle va bien, elle s'occupe de rassembler les autres. Suis moi il faut qu'on s'installe avant qu'ils arrivent. » Il ne fut pas question de transplaner cette fois-ci, Ezio utilisa la bonne vieille méthode d'utiliser ses jambes. Il utilisa cependant la magie pour ouvrir la porte. Ne jouant pas avec le feu, Anya s'était levé pour le suivre, brave petite. « Vous avez prévu de faire quoi? » Comme s'il allait avait l'intention de lui dire toute la vérité, le fait de s'être éclipsé avec Sienna démontrait bien que c'était uniquement avec sa sœur qu'il partagerait toutes les informations. « Leur faire boire du véritaserum. » Elle le regarda avec ce qui ressemblait à de l'inquiétude mais si Ezio était du genre à sauter aux conclusions hâtives, mieux valait-il ne pas partir du principe qu'elle avait peur parce qu'elle était une traîtresse, elle pouvait être inquiète parce qu'elle savait que la méthode allait fonctionner. Il la regarda gravement « Toi, contente toi de reconnaître les voix que tu as entendu hier. » Elle hocha la tête avec fébrilité, semblant avoir perdu sa langue. Ils s'installèrent à l'endroit prévu et il eut même le temps de faire apparaître une chaise pour la miss qui semblait un peu pâle « Que va-t-il » « Chut! » Elle allait tout gâcher.
Sienna essayait, comme souvent, de leur sauver les miches, demandant si quelqu’un avait quelque chose à lui dire. Elle n'obtint aucune réponse, ils étaient stupides, c’était un fait. Il mit ses mains dans ses poches écoutant attentivement cette histoire de stress pour tout le monde. Ah non, lui il n’était pas stressé, agacé mais pas stressé, quant à Anya qu’un collègue mentionna, elle était livide. Il l’interrogea du regard et elle souffla dans un murmure « Claire. » Oui alors, il se fichait bien qu’elle sache le prénom de la collègue, il souffla « C’est elle ? » Elle poussa un couinement de souris qui fort heureusement passa inaperçu puisque Sienna parlait mais qui donna envie à Ezio d’étouffer la demoiselle avec le rideau et de serrer jusqu’à ce que mort s’en suive. Certainement que ça devait se sentir puisqu’elle glissa rapidement « Je ne crois pas. » Elle croyait, non mais il avait besoin de certitudes !
Et Sienna qui parlait de calmer les nerfs de leurs employés, c'était lui qui aurait dû prendre un verre. Retenant son souffle, il observa les réactions lorsque Sienna les obligea à ingurgiter leur potion mais il n'y eut pas de réactions parlantes, ils faisaient la gueule mais ça pouvait se comprendre, ça n'est jamais drôle de perdre. Lorsque Sienna leur demanda de parler et qu'il n'y eut aucune parole de prononcée dans la seconde, Ezio attrapa sa baguette pour la pointer au hasard sur un employé. Il n'eut pas le temps de lancer le moindre sortilège qu'il vit un mouvement dans sa vision périphérique. Ce fut un véritable miracle qu'il ne parte pas au quart de tour et qu'il n'attaque pas le premier face à ce qu'il perçu comme une agression. Son regard suivit attentivement la main d'Anya qui s'était posée sur sa baguette, s'interposant. Avec une hargne qu'il contenait difficilement, essayant d'être discret alors qu'il rêvait déjà de l'envoyer se fracasser contre le mur, il aboya - chose qui aurait dû être ridicule puisqu'il chuchotait – « Enlève ta main ! » Elle était suicidaire, c'était sûr, elle était terrifiée, ça se voyait dans son regard pourtant elle n'enlevait pas sa main, se pourrait-il qu'elle soit tétanisée ? Dans un murmure, elle souffla « Vous ne pouvez pas les attaquer au hasard. » Oh que si, ils pouvaient faire ce que bon leur semblait et il était prêt à lui en faire la démonstration. « Ils ont pas le choix. » Il l'aurait démoli sur place, ayant bien conscience qu'elle n'avait pas besoin d'entendre la moindre voix, elle savait très bien qui s'était servi. Il n'eut pas le temps de le faire, une voix féminine s'était élevée, fébrile, presque un murmure « Sienna, je » Elle n'eut guère le temps de continuer sa phrase, des chut indignés la faisant taire. Oh, elle n'avait pas besoin de continuer, le regard d'Anya avait changé d'expression, il allait la massacrer cette idiote. En premier lieu, il éjecta Anya plus loin, prenant plus ou moins soin de ne pas lui fracasser le dos en y allant trop fort, sinon Sienna allait lui passer un savon et elle avait beau ne pas être intimidante, il préférait ne pas l'énerver. Par contre, il ne fallait pas rêver, niveau discrétion c'était fini et il s'en fichait bien. De toute façon, ça n'était pas elle qui l'intéressait mais bien la merdeuse qui avait piqué leur fric. Fini de jouer, il avait une cible et s'il se contrôlait assez longtemps - ça c'est pas dit - il arriverait à lui faire cracher le nom de son complice et il enterrerait cette histoire rapidement. Il fit un pas dans sa direction, oh il vit bien le regard chargé d’épouvante, tiens il faisait un peu echo à celui d’Anya non, si elle ouvrit la bouche pour parler, il la réduisit au silence d’un sortilège. Bon d’accord c’est pas totalement silencio qu’il lança, il l’empêchait plutôt de reprendre son souffle et c’est fou mais les gens quand ils s’étouffent, ils se taisent, c’est une bonne chose ça.
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Sienna Giacometti
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Lun 1 Jan - 20:31
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Bon, il y avait un petit souci. Non, cette fois ce n’était pas le fait qu’un employé se soit enflammé et ait piqué dans la caisse en imaginant que ça passerait inaperçu, le souci. C’était bien mal connaître les propriétaires du Midnight Sky que d’agir comme ça. En fait, ça Sienna considérait que c’était un gros souci donc là n’était pas la question. Non, le souci de cette fois, c’était que soudainement Ezio semblait ne plus la connaître. Ne plus connaitre sa propre sœur, non mais quel scandale, Sienna était outrée. Apparemment, l’italien était revenu dix ans en arrière et s’amusait à la faire transplaner par surprise à droite et à gauche, en clamant qu’elle n’était soi-disant pas prête. Non mais franchement, ça c’était bon quand elle avait seize ans, pas vingt-huit. Pas prête, pas prêtre, n’importe quoi. Ezio avait tort et d’ailleurs elle lui prouva que lui non plus n’était pas prêt en lui marchant sur les pieds dès qu’ils réapparurent. Elle eut au moins la satisfaction de voir son frère serrer les dents, signe que sa petite démonstration avait atteint son but. Bien sûr, ça ne fit qu’étirer son sourire innocent. Rapidement, un plan fut établi et si Sienna trouvait qu’il était complètement tordu, ce qui révélait au passage que son frère était vraiment un sorcier tordu, il lui plaisait bien. Oui, bon, elle était peut-être un peu tordue, elle aussi, Sienna n’allait pas prétendre le contraire. Ca devait être un truc dans le sang des Giacometti, voilà tout. C’était inscrit dans leur adn, juste à côté de leur amour pour le café. L’important était là : manipuler les employés, ça pouvait fonctionner. Ils étaient déjà tous sur les nerfs, et ça devait être cent fois pire pour les coupables. Ils savaient qu’ils allaient se faire pincer, avec les deux patrons sur le coup, c’était obligé. Et si jamais ils parvenaient à ne pas sa faire pincer, alors ils allaient tous payer, sans exception. Une idée qui ne devait pas franchement être mieux pour leurs nerfs mais qui allait servir à Ezio et à elle.
Ce fut quand Sienna fit venir à elle une bouteille d’alcool pour mettre à exécution le plan de son aîné, qu’elle se fit de nouveau la réflexion qu’il avait l’air d’oublier à qui il avait à faire. « Tu vas leur offrir un verre de whisky ? Ils nous volent et se couvrent entre eux... En récompense tu leur offres un verre ? » Sienna offrit un regard blasé à son frère. Oui, alors les bouteilles de whisky ce n’était pas exactement ce dont ils manquaient entre le bordel et le bar. Elle le savait, c’était elle qui avait signé les différents partenariats avec les distilleries. En plus c’était du whisky plutôt bas de gamme, il ne fallait pas exagérer, elle n’allait pas sacrifier une bonne bouteille pour leurs idiots d’employés non plus. Qu’Ezio se tranquillise, elle savait ce qu’elle faisait. D’accord, elle ne prenait pas toujours - souvent – des décisions ultra réfléchis, mais quand il s’agissait de leur business, elle savait ce qu’elle devait faire. « Parce que tu me prendrais vraiment au sérieux si je débarquai avec une bouteille d’eau ? » Non, la réponse était non. Qui paraissait important ou, mieux, impressionnant, avec une carafe d’eau à la main ? Franchement, ça craignait. Sienna devait inspirer le respect et la crainte, pas leur donner l’impression d’être conviés à un repas de famille. De l’eau plate, c’était loin d’inspirer quelque chose. Avec de l’alcool, par contre, elle pourrait les amadouer un peu plus facilement. « Ils me connaissent. » Ajouta-t-elle avec une moue. Leur proposer un verre d’eau, c’était loin de lui ressembler. Les autres sentiraient l’entourloupe à des kilomètres à la ronde si elle se ramenait avec de l’eau. Ils allaient tous refuser de boire et elle allait devoir les forcer, ce qui mettrait à mal leur plan. En plus, Sienna n’avait aucune envie de verser quoi que ce soit de force dans le gosier de qui que ce soit. « Et ça va nous servir. » Elle eut un sourire en coin, sûre d’elle. C’était plus difficile de refuser quand la patronne ouvrait une bouteille de whisky.
Laissant Ezio aller chercher Anya pour l’installer derrière le rideau de la scène, Sienna prit la direction de la salle principale pour aller retrouver leurs employés. Tout en traversant l’espace, sa bouteille à la main, elle appela à une réunion exceptionnelle et prit même la peine de préciser que si quelqu’un avait l’excellente idée d’aller se cacher dans un coin, elle irait le chercher elle-même pour le ramener par la peau du cou. Même si l’endroit en question était les petits coins. Heureusement, elle n’eut pas à le faire. Quoi que, ça aurait pu être assez drôle comme scène et au moins tout le monde aurait compris qu’elle était parfaitement sérieuse et qu’elle avait beau être sympa, il ne fallait pas se foutre d’elle. Ce fut dans cet optique que l’italienne alla se percher sur une table non loin de la scène et qu’elle observa d’un air parfaitement détendu tous les autres se rassembler devant elle. Ohlala, ce qu’ils avaient l’air stressés. Angoissés même. Pour un peu, elle aurait eu de la peine pour eux. Mais non, ce n’était absolument pas le cas. L’empathie de l’italienne s’arrêtait à ceux qui tentaient de la lui faire à l’envers. Si l’un ou plusieurs d’entre eux ne se l’était pas joué voleur, ils ne seraient pas aussi angoissés alors tant pis pour eux. Tous n’étaient peut-être pas responsables, ou rien que dans la confidence, mais au moins le message passait. C’était sûr, on ne reprendrait pas de sitôt un employé du Midnight Sky à mettre la main dans la caisse. Au moins cette petite mascarade aurait ça de bon. Histoire de tester un peu son audience, Sienna leur laissa une nouvelle chance de parler. Cette main tendue fut un échec, ce qui n’était pas vraiment une surprise. Pas grave, elle avait exactement ce qu’il fallait. Puisqu’ils étaient tous stressés, ils allaient boire un petit verre pour se détendre et pouvoir discuter un peu plus librement. Un petit verre agrémenté d’un peu de faux-veritaserum, histoire de délier les langues.
Même si elle ignorait ou en était son frère exactement, Sienna continua de suivre leur plan. Elle avait une totale confiance en Ezio, surtout lorsqu'il s'agissait de traîner une employée récalcitrante sur la scène. Quelle le veuille ou non, Anya s'y trouvait certainement en compagnie de son patron. Sienna poursuivi donc son petit discours, dévoilant aux autres employés qu'ils venaient -soi-disant- d'insérer du veritaserum. Oui oui, c'était injuste, c'était mal, elle n’avait pas le droit de faire ça, tout ça tout ça... Ils avaient de la chance, Sienna ne l'avait pas réellement fait, mais ça elle n'allait certainement pas leur dire. Il était maintenant grand temps qu'ils l'ouvrent et qu'ils commencent à parler. Cette histoire n'avait que trop durée. « Sienna, je » l'italienne braqua ses prunelles sur celle qui venait de parler. Claire, la serveuse qui n'avait pas l'air dans son assiette depuis quelques semaines. Sienna ignorait ce qu'il se passait pour elle exactement, mais si ça l'avait poussé à mettre la main dans la caisse elle avait bien l'intention de le découvrir. Elle allait ordonner aux autres de se taire quand plusieurs choses se passèrent à la suite. Déjà il y eu un bruit de l'autre côté du rideau, sur la scène. Sans trop de difficultés, Sienna pouvait deviner que Ezio venait de perdre patience avec Anya. Ce qu'il venait de lui faire exactement, elle l'ignorait mais ce serait un problème pour plus tard car dans la foulée Claire se mit à suffoquer et porta une main à sa gorge comme si l'oxygène n'y circulait plus. « Elle ne peut plus respirer ! » Ah bah voilà c'était bien ça, elle ne respirait plus la petite sorcière. Si Sienna reconnaissait là l'un des sortilèges préféré de son frère -elle l'avait dit qu'il était tordu- tous les autres ignoraient qu'Ezio se trouvait juste à côté et regardaient la scène avec de grands yeux horrifiés. Bon Sienna n'était pas ultra fan de la méthode de son frère, mais elle savait qu'il ne devait pas agir sans raison. Face à l'affolement général, elle conserva son calme et posa un regard froid sur Milo qui venait de l'interpeller. « Non, tu crois ? » lâcha-t-elle d'un ton détaché comme si la scène qui se jouait sous ses yeux était parfaitement normale.
Maintenant, ce n'était plus qu'une question de secondes. Sienna n'avait pas l'intention de rester là à regarder mourir Claire et si les autres le savaient, ils avaient aussi l'air de douter et c'était là le plus important. La brune avait toujours été juste avec eux, mais c'était la première fois qu'ils faisaient face a la presence dun voleur dans le cabaret. Et chacun savait combien Sienna était attachée a son affaire. Tout ce suelle était prête a faire pour la protéger. Il ne lui restait donc plus qu'à attendre pour les pousser à réagir avant elle. « Mais arrête ça ! » Ah voilà, ils réagissaient un peu plus, il était temps. Les prunelles de l'italienne passèrent lentement de Milo à Claire. Elle l'observa une seconde puis haussa les épaules, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. « Ah mais je n’y suis pour rien. C’est sûrement le poids de la culpabilité qui l’étouffe. » Elle n'avait même pas besoin de mentir c'était beau ça. C'était Ezio qui agissait, pas elle. Certes, elle pourrait contrer le sort de son frère mais pour le moment elle n'en avait pas l'intention. Néanmoins, elle comptait intérieurement les secondes, peu encline à laisser mourir la sorcière comme ça. Si Ezio lavait prise pour cible, ce n'était pas pour rien. Mais les morts ne pouvaient pas passer aux aveux. « Elle avait pas le choix ! » Sienna braqua un regard acéré sur Milo. Il y eut des murmures empressés dans la salle mais elle les ignora. Tout d'un coup elle se fichait des autres. « Ah oui ? » Commença-t-elle lentement. « Et comment tu le sais, ça ? » l'air choqué qui se peignit sur les traits du sorcier montra l'instant exact où il comprit qu'il venait de faire une connerie. Claire n'avait pas eu le choix. ce qui voulait dire que c'était elle qui avait piqué dans la caisse, ou qu'elle faisait au moins parti des coupables. Quant à Milo il avait l'air d'avoir trop d'informations pour être innocent. Comprenant qu'il était grillé, le sorcier fit volte-face et parti en courant. Oh alors ça c'était franchement inutile. Il pensait vraiment que les portes étaient ouvertes, prêtes à les laisser filer ? Il prenait vraiment les Giacometti pour des billes.
Avec un petit soupir Sienna quitta son perchoir et braqua sa baguette sur le fuyard. Celui-ci se retrouva ligoté en moins d'une seconde et elle le ramena à ses pieds. Il avait un regard apeuré et elle, franchement ennuyé. « Idiota. » Elle soupira et pointa sa baguette droit sur son front « Parle. » ordonna-t-elle froidement. A ce stade, Claire était devenue étrangement bleue alors Milo avait plutôt intérêt à se dépêcher. « Elle l’a fait pour moi ! C’est moi qui lui ai demandé ! » Hum, demandé ou ordonné ? Ce serait à éclaircir plus tard, enfin pas que ça ait grande importance. L’essentiel c’était que le mystère commençait à s’éclaircir. Sienna posa un regard déçu sur Milo, dire qu’ils auraient pu faire affaire avec ses talents au poker. Il était vraiment stupide d’avoir agi ainsi. Lentement, l’italienne promena ses prunelles sur les visages des autres employés. « Quelqu’un d’autre à une confession à faire ? » Demanda-t-elle. C’était le moment ou jamais. De toute façon, qu’ils parlent ou pas ne changerait rien, maintenant que Milo crevait de peur, il leur dirait tout ce qu’ils voulaient savoir. Comme personne ne disait rien, Sienna agita tranquillement sa baguette et le sortilège qui étouffait Claire prit fin. Il était temps, elle avait vraiment une couleur qui faisait peur à voir. La sorcière prit de profondes inspirations à moitié étouffées mais n’osa pas se relever du sol où elle était tombée. « Vous voyez, c’était pas si compliqué. » Peut-être un peu traumatisant, mais au moins ça ferait passer le message. Vouloir la faire à l’envers au Giacometti mais quelle idée pourrie. Au moins si les employés doutaient de leurs patrons, maintenant ce n’était plus le cas. Levant la voix, Sienna lança à la cantonade. « Tu entends ça, Ezio ? Elle la fait pour lui, c’est mignon non ? »
Certainement qu’Ezio était ce qu’on appelle un rat, pas un rat d’opéra, plutôt quelqu’un qui voulait garder toutes les richesses pour lui, qui avait dû mal à offrir des choses – sauf à sa sœur on est bien d’accord – et qui avait l’impression que chaque chose qu’il offrait allait le mettre sur la paille. Aussi, la simple idée de donner un verre de whisky à tous les employés présents sur site, ça le mettait pas bien. Non mais s’il y en avait qu’un ou deux, il ne dirait trop rien, mais là, ça faisait quand même une sacrée perte. Evidemment, Sienna le regarda de travers, l’inverse eut été surprenant tiens. Elle semblait oublier que chaque goutte avait un coup et que ces verres ne seraient facturés à personne, si ce n’est eux deux et que c’était forcément un manque à gagner. Néanmoins, il savait aussi que Sienna faisait ce qu’elle voulait et qu’elle n’en ferait qu’à sa tête, comme toujours de toute façon. En prime, voilà que l’argument qu’elle lui sortait était bon. Bien sûr que non, il ne la prendrait pas au sérieux si elle débarquait avec une bouteille d’eau. Il y a même fort à parier qu’il la regarderait un peu de travers si elle se ramenait avec une carafe d’eau pour faire passer la pilule. Un peu de mauvaise foi, Ezio marmonna malgré tout « Tu n’as qu’à les menacer, je peux t’assurer qu’avec une baguette pointée sur leur gorge, ils boiraient même de l’acide. » J’ai lu un livre où le type il butait comme ça. Plutôt que de trouver l’idée de son frère géniale, ce qui aurait été vraiment sympa, elle argua le fait que leurs employés la connaissaient. Oh misère de misère, elle avait raison en prime, bien sûr qu’ils la connaissaient. Jamais Sienna ne se contenterait de leur offrir de l’eau, il souffla histoire de montrer qu’il était d’accord avec elle mais qu’il trouvait cela très chiant. Ça allait leur servir, oui, aussi, il n’empêche qu’il était mécontent de devoir fournir la boisson et en plus ce serait un peu abusé de forcer les gens à payer cette consommation alors qu’ils les entourloupaient sévère.
Ils se séparèrent donc, chacun s’occupant d’une partie de la mission et pour le coup, Sienna avait sans doute la partie la plus casse bonbon. Lui, avoir qu’une employée à gérer, c’était plutôt simple. Comme convenu, elle leur fit boire un peu de whisky coupé à officiellement du véritaserum alors qu’en vérité il était tout ce qu’il y avait de plus pur. L’effet de cette potion fut pour le moins radical, il y eut une employée qui fut plus idiote que les autres et Ezio décida de régler les choses par lui-même. Il se débarrassa plus ou moins de l’idiote d’employée qui voulait l’empêcher de régler ses comptes avec cette sale voleuse et se chargea de la voleuse. Ah elle avait voulu lui prendre son argent, il allait lui prendre sa vie en échange. Bon, il ne fallait pas qu’il oublie d’arrêter le sortilège avant qu’elle ne meure si personne ne se dénonçait comme complice. S’il fut quelque peu surpris en entendant la façon dont Milo parla à Sienna, cette dernière ne s’alarma pas, ne s’énerva pas, se contentant de répondre de façon parfaitement calme et détendue, il est vrai que pour le coup, elle n’y pouvait pas grand-chose si Clair s’étouffait. Il se crispa en entendant qu’elle n’avait pas eu le choix, on avait toujours le choix et il fallait toujours, toujours prendre en compte ce qui était le plus dangereux et pas sûr que le moins dangereux soit de piquer dans la caisse des deux italiens. Il essaya bien de se tirer et pour le coup Ezio n’eut pas à agir, Sienna se débrouilla fort bien pour calmer les ardeurs de son employé. C’est ça qui était intéressant avec Sienna, sous ses airs de bonne copine, sous ce sourire à toute épreuve, elle demeurait une fille ayant vécu toute son enfance et toute son adolescence en tant que membre d’une mafia. Elle était toujours prête à réagir – certainement grâce à son frère – et Milo l’apprenait à ses dépens. Son autorité eut raison de toute résistance de la part de l’employé qui répondit presque immédiatement. C’était donc sa faute à lui, Ezio allait massacrer ce sale type. Si elle demanda aux autres s’ils avaient des choses à dire, ils n’avaient pas besoin d’avoir de réponses de leur part, ils allaient obtenir les réponses, toutes les réponses qu’ils souhaitaient par le biais d’un des deux alliés complètement stupides et inconscients. Il sentit que Sienna contrait sa magie, et s’il aurait certainement pu lui résister, jouer au rapport de force, il n’en fit rien, laissant le sortilège de Sienna prendre envelopper le sien et le forcer à s’éteindre. Cette action fit que l’employée pu respirer à nouveau. Si selon Ezio, c’était une sacrée perte de temps, ils n’avaient pas besoin que les deux soient en vie, un seul pouvait aisément répondre à leurs questions avant d’y passer, il semblerait que Sienna ne soit pas parfaitement en phase avec son frère sur ce coup-là.
Elle ne manquait pas de culot, ça n’était pas si compliqué d’obtenir des réponses, alors certes, ils ne s’étaient pas réellement foulés sur ce coup-là, ils avaient obtenu assez facilement et rapidement ce qu’ils voulaient, en même temps, Ezio avait un peu du mal avec le dicton tout vient à point à qui sait attendre il préférait de loin ne pas attendre et forcer les choses à venir comme il le souhaitait, mais bon ce qu’il fallait faire tout de même, ça n’était pas normal non plus. Lorsqu’elle l’invita à le rejoindre, il eut quelques instants de réflexion avant d’agir, un regard pour Anya, si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait pointé sa baguette sur elle et aurait sûrement laissé libre court à sa frustration d’avoir été trahi mais, Sienna avait raison aussi, il faudrait former et trois personnes à recruter c’est toujours plus long que deux, il prit le temps de ranger sa baguette, de lui souffler, un chouya menaçant « On en reparlera, cette histoire n’est pas finie. » avant de rejoindre sa sœur et de lui demander « Mignon ou stupide ? » ça n’était pas vraiment la même chose. Son regard se posa sur chaque employé, il pouvait ressentir dans chaque regard une certaine crainte, ce qui l’amusait assez en réalité, quelle erreur monumentale que de les avoir sous-estimés. Au moins, maintenant, ils savaient qu’il valait mieux rester dans les clous s’ils ne voulaient pas que leur espérance de vie soit fortement raccourcie. D’un geste de la main, il les invita à retourner à leurs activités « Ce fâcheux incident étant plus ou moins résolu, vous pouvez retourner travailler, il n’est pas question que la soirée soit un fiasco. » Ah ça, il n’en était pas question, la réputation du cabaret était en jeu tous les soirs et Ezio exigeait que tout soit impeccable qu’il y ait eu ou non des remous. « Merci pour votre coopération. » Coopération, dans quel monde ils avaient coopéré, ce qu’il ne fallait pas dire, quelle hypocrisie. Il regarda Sienna dans les yeux, essayant tant bien que mal de lui faire passer le message je vais les massacrer sans prononcer le moindre mot. Oh il savait que s’il avait voulu communiquer avec elle et que personne ne capte, il aurait pu parler italien, très rapidement, en mâchant volontairement ses mots et en appuyant fortement sur son accent au cas où il y en avait un ou deux qui essayait d’apprendre l’italien pour comprendre, mais communiquer avec elle par le regard lui semblait tout aussi clair. Toujours sans prononcer le moindre mot, il attrapa la demoiselle dont la poitrine se soulevait très, très rapidement, ah bah oui maintenant il fallait que l’oxygène irrigue toutes les parties du corps humain qui en avaient été privé. Elle allait avoir des fourmis dans les jambes, autant ne pas la faire marcher, ça risquait de prendre trop de temps et vu comme il se contenait pour ne pas craquer et ne pas les buter dans la seconde, essayant de se souvenir qu’il voulait comprendre ce qui leur était passé par la tête et il voulait récupérer son fric. Elle poussa un glapissement de surprise, elle avait donc retrouvé l’usage de ses cordes vocales, lorsqu’il la posa sur son épaule, comme s’il tenait un sac de grain de café, un sacré sac mais en même temps grosse consommation de café.
Il traça jusqu’à son bureau et là, il ne prit même pas la peine de la déposer sur un fauteuil, non le tapis c’était parfait et encore, s’il avait pu la mettre sur le plancher, il l’aurait fait mais bon il aurait fallu rouler le tapis et tout, trop chiant, trop long. Il devait juste garder en mémoire qu’il fallait faire ça proprement, sinon il faudrait nettoyer, flemme, il avait pas que ça à faire de ses journées et puis l’odeur du sang, ça imprègne vraiment les tissus, c’est abusé, si c’était pour avoir des hauts de cœur à chaque fois qu’il viendrait ici, ça n’était pas la peine. Le temps que Sienna arrive avec Milo, il avait pris place sur son fauteuil, oui, il aurait pu s’asseoir sur son bureau mais il préférait éviter. Il avait sorti sa baguette qu’il avait posé juste devant lui, à portée de main. Les coudes posés, les mains croisées, la tête posée délicatement dessus, il contemplait ce petit monde. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’exige de savoir ce qu’il s’est passé, je veux mon » son regard se posa sur Sienna l’espace d’une seconde et il se reprit comme si de rien était « notre argent. Qu’on soit bien clair, je n’ai aucune intention de vous laisser en vie. » est ce que les familles seraient problématiques ? Il faudrait qu’il fasse quelques recherches sur eux histoire de savoir s’il devait les raser de la surface du globe au passage. « Tout peut aller extrêmement vite et se faire sans douleur si vous coopérez mais, dans le cas contraire ça se fera dans la douleur. La finalité sera la même, j’aurais mes réponses mais, à quel prix ? ça c’est entre vos mains à tous les deux. » N’étant pas un monstre oui alors c’est fou mais je suis pas convaincue, il leur laissait quand même un petit temps pour enregistrer l’information. Il y eut un échange de regard entre les deux employés, un long échange de regard, certainement que de la même façon qu’Ezio avait tenté de communiquer avec sa sœur par le regard, ils faisaient de même. Ce fut Milo qui prit la parole en premier « Le versement des payes est dans trois jours, j’avais l’intention de remettre l’argent dans la caisse à ce moment-là. » Est-ce que ça se voyait qu’Ezio n’y croyait pas une seule seconde, oh bah certainement, non mais qui pique dans la caisse pour remettre l’argent plus tard ? C’était à peine prendre les gens pour des idiots. « J’avais vraiment besoin d’argent, j’ai essayé de m’en procurer autrement, en pariant, en empruntant aux collègues. » Claire hocha timidement la tête mais s’arrêta immédiatement en sentant le regard d’Ezio basculer de Milo à elle. « J’ai fait un tableau de remboursement. » Doucement, très doucement, il glissa sa main dans sa poche, très franchement, Ezio ne prit même pas la peine de regarder sa baguette, qu’on soit bien clair, l’autre avait le regard fixé sur lui, s’il fallait agir rapidement, mieux valait-il que ça soit à Sienna de le faire. Surtout que ça ne fut pas sa baguette que sortit Milo, plutôt un papier plié mais impossible de lire dessus, déjà parce qu’Ezio était un peu loin et que c’était écrit tout petit mais en plus, l’autre il tremblait tellement que les lignes bougeaient dans tous les sens. « Je n’avais pas d’autres solutions, avoir cet argent était impératif et le demander, c’était le risque d’avoir un non, voire d’être surveillé. C’était la deadline hier et j’ai été pris par le temps, Claire a accepté de m’aider mais elle n’a pas gardé un centime. Elle ne mérite pas de payer pour m’avoir épaulé. » Alors ça, c’était irrecevable d’après Ezio, en plus, il comprenait bien que son argent avait été dépensé et ça le rendait vert de rage, il serrait les jointures sans dire un mot, sentant que s’il parlait, ce ne serait pas bénéfique pour avoir la fin de l’histoire, faire preuve de patience, il devrait faire preuve de patience, il les buterait après. Et voilà, l’autre en plus, il se tournait vers Sienna pour demander « C’est possible de la laisser tranquille ? » Voilà, il aurait dû se débrouiller seul, Sienna allait être un problème et il ne pourrait pas discuter ses décisions devant les employés devant faire corps avec elle… rah mais qu’est ce qu’ils étaient chiants à tenter d’amadouer sa sœur… Forcément qu’il la regardait aussi l’air de dire, abuse pas toi. Pas sûr que ça soit très utile de la regarder comme ça.
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Sienna Giacometti
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IRL
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Ven 1 Mar - 22:04
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Oh, mais c’était qu’il n’était jamais content Ezio, c’était dingue ça quand même. Qu’il râle parce qu’un de leur employé avait piqué dans la caisse, ça Sienna voulait bien l’entendre, elle aussi elle n’était absolument pas ravie de l’apprendre, mais là elle l’aidait à monter un plan, il pourrait au moins apprécier l’effort. Mais non, il fallait qu’il râle parce qu’elle avait prévu d’utiliser un peu de Whisky pour faire parler les employés. Ca va, ce n’était pas comme si ça leur manquait, les bouteilles de Whisky, ils en avaient des caisses pleines. Ce n’était même pas du très bon Whisky comme ils pouvaient avoir dans le bar du cabaret, c’était du milieu de gamme qui suffisait amplement après une petite partie de jambe en l’air dans les sous-sols. Et puis ce n’était pas comme si elle avait l’intention de vider la bouteille non plus, il ne fallait pas exagérer. De toute manière une chose était claire, personne ne la prendrait au sérieux si elle débarquait avec une bouteille d’eau alors autant mettre toutes les chance de leur côté tout de suite. « Tu n’as qu’à les menacer, je peux t’assurer qu’avec une baguette pointée sur leur gorge, ils boiraient même de l’acide. » Sienna roula des yeux. Encore une super idée de son frère le sauvage. Même lui il avait l’air de savoir qu’il proposait une idée qui ne prendrait jamais. Il ne savait pas qu’il y avait d’autres méthodes que la violence qui fonctionnaient ? Sienna en doutait fortement. De plus, elle avait beau être bonne combattante, elle doutait de faire le poids seule face à tous leurs employés, autant ne pas prendre ce risque. La violence ça marchait souvent mais à force de ne penser qu’à leur argent perdu, Ezio ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. « Oui alors je te rappelle qu’on va devoir continuer de travailler avec la plupart d’entre eux après. » Du moins s’ils n’étaient pas tous des traites, mais ce serait quand même vraiment abusé. « Essayons de ne pas nous rendre la vie plus difficile en nous mettant tous nos employés à dos. » Manager par la peur ça ne fonctionnait que dans la théorie, en pratique ça leur assurait beaucoup de problèmes dans l’avenir. Non seulement, Sienna préférait éviter, mais elle était sûre qu’Ezio serait d’accord avec elle.
Et voilà, pas besoin de menacer tous leurs employés, il suffisait de leur sortir un bon petit mensonge pour leur faire peur et les manipuler et l’affaire était dans le sac. Pour un peu, ça aurait mérité quelques applaudissements. Ah, Sienna aurait bien aimé que tout soit aussi facile à résoudre. Bon, d’accord, elle exagérait un peu, elle aurait surtout préféré qu’aucun employé ne pique dans la caisse pour commencer. Ca, ça aurait été pas mal. Mais puisque l’un -ou plusieurs- d’entre eux c’était cru tout permis, il fallait bien agir. Au moins leur petite mascarade porta ses fruits et quelques minutes plus tard, Sienna toisait Milo et Claire étalés au sol, ligoté pour l’un et se remettant d’une asphyxie pour l’autre. Deux voleurs. Ils avaient deux voleurs, non mais sérieusement on ne pouvait vraiment plus faire confiance à ses employés c’était fou ça. C’était mignon un peu, quand on y pensait, Claire avait piqué dans la caisse pour Milo. Un peu plus et ce serait romantique. « Mignon ou stupide ? » Sienna eut un sourire et tourna un regard amusé vers son frère qui les rejoignait. Oui, elle arrivait à s’amuser dans à peu près toutes les situations, c’était un véritable don. « Les deux. Pourquoi choisir ? » Demanda-t-elle avec un haussement d’épaules. Piquer de l’argent aux Giacometti, ça revenait un peu à se sacrifier, ce qu’on ne faisait pas par amour. D’ailleurs, est-ce que Milo et Claire étaient en couple ? L’italienne ne s’était jamais posé la question, mais ceci pourrait expliquer cela. L’amour ça rendait idiot, c’était bien connu. Bon, apparemment les deux employés n’étaient pas au courant, mais ça ce n’était plus le problème de Sienna. De toute façon, s’ils avaient cru pouvoir s’en sortir tranquillement, c’était qu’amoureux ou pas, ils étaient bien stupides.
Toute à ses réflexions, Sienna entendit d’une oreille distraite son frère congédier les autres employés. Ils avaient tous une mine défaite mais elle ne s’en formalisa pas, ils savaient pour qui ils travaillaient, ce n’était qu’une piqure de rappel. Au moins, les Giacometti pouvaient être sûrs qu’ils allaient être tranquilles désormais, plus personne à l’interne n’oserait essayer de les arnaquer. Tandis qu’Ezio les remerciait pour leur collaboration -ah la bonne blague- Sienna se contenta de les regarder partir avec un sourire en coin. L’italienne croisa les prunelles de son frère et le message qu’elle y lu était clair comme de l’eau de roche. Ezio avait des envies de meurtres et si elle pouvait le comprendre, elle retint aussi un soupir. C’était elle qui allait devoir tenter de le réfréner et ce n’était jamais une tâche facile. Clairement, son aîné avait le meurtre un peu trop facile mais il n’y avait qu’à elle que ça posait un problème. A croire qu’elle avait de la conscience pour deux. Elle se retrouvait à jouer la conscience du duo, non mais quelle ironie, le monde tournait vraiment à l’envers. Voyant Ezio attraper Claire et la charger sur mon épaule comme un sac à patates, Sienna agita sa baguette dans la direction de Milo pour le détacher. Non mais elle n’allait quand même pas le porter, il ne fallait pas exagérer. A la place, elle lui fit signe de suivre le mouvement, le tout sans le lâcher de sa baguette histoire qu’il n’ait pas dans l’idée de tenter quelque chose. Dans le bureau d’Ezio, Claire finit par terre et Milo se précipita à ses côtés pour l’aider à se relever et la soutenir. Mince, c’était presque mignon. Si son frère alla s’installer derrière son bureau où il se la jouait grand chef impressionnant -spoiler alerte, ça ne marchait pas sur sa sœur, ça- Sienna choisit de rester là où elle était. Elle referma la porte derrière eux et s’y adossa presque nonchalamment, les bras croisés sur sa poitrine, sa baguette toujours à la main, dans le signe clair que pour sortir, il faudrait d’abord se débarrasser d’elle. Il y avait des messages faciles à faire passer.
« Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’exige de savoir ce qu’il s’est passé, je veux mon » Sienna adressa un regard blasé à son frère. Eh oh. « notre argent. Qu’on soit bien clair, je n’ai aucune intention de vous laisser en vie. » Voilà qui était mieux. Enfin pour la partie sur leur argent, le reste ça craignait un peu. Sienna avait beau savoir que son frère avait très régulièrement des envies de meurtre, et surtout qu’il n’hésitait pas à les réaliser, ce n’était pas pour autant qu’elle était parfaitement d’accord avec ça. Néanmoins elle ne dit rien, il était important qu’ils montrent un front uni face à ces deux employés qui la leur avait faite à l’envers. Elle laissa donc Ezio continuer dans ses petites menaces sympas et hocha la tête à ses propos, même si en réalité elle n’était pas totalement motivée à l’idée de voir mourir les deux idiots. Ahlala, qu’il était impressionnant quand même Ezio. Le regard noir, la voix grave, le calme glacial, bon Sienna n’avait pas peur pour un sou, mais il avait la classe quand même le grand frère. Le silence qui s’installa dans le bureau était lourd de menaces, l’atmosphère presque irrespirable. L’italienne voulait bien croire que Milo et Claire n’en menaient pas large après un tel discours. « Le versement des payes est dans trois jours, j’avais l’intention de remettre l’argent dans la caisse à ce moment-là. » Sienna se retint de lever les yeux au ciel. Et il croyait vraiment que personne n’allait s’apercevoir de rien pendant ce temps ? Sérieusement, c’était tellement stupide. « J’avais vraiment besoin d’argent, j’ai essayé de m’en procurer autrement, en pariant, en empruntant aux collègues. » Donc il avait pensé que la solution idéale serait de piquer dans la caisse du Midnight ? C’était aberrant, Sienna n’en revenait pas. « J’ai fait un tableau de remboursement. » En voyant Milo plonger sa main dans sa poche, le regard de Sienna s’étrécie. Elle avait toujours sa baguette à la main, elle était prête à réagir au moindre signe de menace. Mais Milo fixait Ezio et surtout, il sortit un simple papier de sa poche. Ah oui, le fameux tableau de remboursement. « Comme c’est prévoyant de ta part. » Ironisa-t-elle en levant les yeux au plafond. Ca aurait été tellement plus prévoyant encore de ne pas voler ses patrons.
Sienna n’avait pas besoin de regarder le tableau préparé par Milo pour savoir que c’était une idée pourrie. Il était littéralement en train d’affirmer qu’il avait contracté un prêt auprès de ses patrons, mais sans leur avoir demandé leur aval. Rien n’allait là-dedans et elle n’avait pas besoin d’en discuter avec Ezio pour avoir son avis. Le seul point positif, c’était que le sorcier avait l’intention de les rembourser. Ca ne changeait rien à ce qu’il avait fait, mais ça changeait tout à ce qu’il comptait faire, et c’était déjà un bon point. Non parce que pour le reste, ça n’allait toujours pas. Milo n’avait pas eu de solution, il avait eu peur de se prendre un refus s’il demandait une avance sur salaire -non, vraiment ?- il avait été pris par le temps… Des explications, le sorcier n’en manquait pas, et des demandes aussi apparemment. « C’est possible de la laisser tranquille ? » Sienna haussa les sourcils en voyant Milo se tourner vers elle. Ses prunelles passèrent rapidement du sorcier à Claire, avant de revenir se poser vers lui. C’était à elle qu’il posait la question, pas fou le sorcier, il avait bien compris à qui il avait à faire. D’ailleurs, la brune pouvait aussi sentir le regard de son frère sur elle, un regard impatient et plein d’avertissement. « Tu es en train de nous dire quoi faire ? » Milo blêmit et secoua aussitôt la tête. « Je préfère ça. » Ceci mis au clair, Sienna choisit d’ignorer le regard de son frère pour se redresser. De toute façon, Ezio la connaissait par cœur, il devait se douter qu’elle n’allait pas juste décréter que les deux voleurs méritaient la mort, son regard était sur elle justement pour ça. Elle prit une inspiration et décida de commencer par le début. « On t’entend beaucoup parler, mais on n’entend aucune explications. Pourquoi tu avais besoin de cet argent ? » Ah, c’était qu’il était bavard maintenant Milo, mais s’il leur avait parlé de l’argent et du remboursement, il ne s’était pas expliqué sur son geste. Avoir besoin d’argent ce n’était pas une explication en soi, surtout que selon Sienna on avait toujours besoin d’argent. Elle voulait en savoir plus pour se faire une opinion. S’il avait agi pour une bonne raison ou si décidément ils avaient embauché un idiot de première. « C’était pas pour moi, j’vous jure ! C’était pour ma petite sœur, Cleo. Elle est tombée malade… Très malade. Elle n’a plus que moi… Mais le traitement, il coûte cher et je suis arrivé au bout de mes économies. Je pensais pouvoir gagner un peu d’argent avec le poker mais… » Il n’avait pas besoin de s’étendre en explications à ce sujet-là, il n’avait pas gagné. Sinon il n’aurait jamais eu besoin de Claire, ou de la caisse du cabaret. « C’est vrai. Je connais Cleo depuis Poudlard, je voulais juste les aider… » D’un geste de la main, Sienna fit signe aux deux employé de se taire, elle en avait assez entendu et elle était prête à parier sa baguette qu’Ezio aussi.
D’ailleurs en parlant de baguette, Sienna se servit de la sienne pour lancer un assurdiato sur Milo et Claire, remplissant leurs oreilles d’un bourdonnement qui les empêchait d’entendre quoi que ce soit. Les deux sorciers s’agitèrent aussitôt. « Hé qu’est-ce que vous faites ?! » Sienna fit signe de la boucler à Milo. Il croyait quoi ? Qu’ils allaient parlementer tranquillement devant lui ? Il rêvait le sorcier. Au contraire, c’était bon signe pour eux que Sienna les rende sourds, ça voulait dire qu’elle n’était pas forcément d’accord avec les intentions de son frère. Mais même si c’était le cas, il était hors de question de le montrer aux employés, elle savait qu’ils ne devaient montrer aucune faille et toujours faire face ensemble. Que personne n’aille s’imaginer qu’il était possible de monter les Giacometti l’un contre l’autre, ce serait de toute façon impossible. Même si Sienna n’était pas toujours en accord avec les agissements de son aîné, jamais elle n’irait contre lui. Le calme retrouvé chez les deux idiots, Sienna les ignora pour se tourner vers son frère. « Il a fait ça pour aider sa sœur. » Commença-t-elle dans un soupir. A ses yeux, ça changeait pas mal de choses. Milo n’avait pas simplement voulu les voler, il avait voulu aider sa sœur. Or pour Sienna il n’y avait rien de plus précieux que la famille, et elle savait qu’Ezio pensait pareil. Le grand frère capable de tout pour sa petite sœur, ça ne pouvait que lui parler. « Tu peux pas les tuer. » Décréta-t-elle « Ils ont pas fait ça juste pour l’argent ou pour une connerie. » Comme faire des paris, jouer au poker ou acheter de la drogue. La liste pouvait être longue, mais non, il avait s’agit d’une sœur malade. « Toi aussi tu ferais tout pour moi, non ? Tout comme je ferai tout pour toi. Même piquer dans une caisse qui est pas la nôtre et prendre un risque aussi gros. » A la seule différence qu’ils ne seraient pas assez bêtes pour se faire choper. Oh, Ezio pourrait rétorquer que non sans problème. Non seulement Sienna ne se vexerait pas, mais en plus elle ne le croirait pas. Ignorant toujours les deux stressés qui les regardaient à tour de rôle, Sienna releva le menton. « De toute façon, il faut qu’ils récupèrent notre argent. Je m’en fiche de comment ils s’y prennent, ils peuvent bien braquer Gringotts si ça leur chante, mais s’ils meurent, on s’assoit sur notre argent. » Ce n’était pas comme s’ils pouvaient aller le réclamer à Sainte Mangouste. Elle haussa un sourcil en direction de son frère. « Tu as envie qu’on perde notre argent ? »
Dans leur manière de fonctionner, le frère et la sœur étaient très différents. Ça n’était ni bien, ni mal, c’était juste un fait et ils se devaient de faire avec. Cette histoire de Whisky qu’elle voulait donner à leurs collaborateurs n’était qu’un exemple de plus dans cette certitude qu’ils étaient des plus différents. Ne pas vouloir massacrer ces sales traitres c’était une chose, leur offrir de la boisson, c’en était une autre et il y avait des méthodes pour les forcer à boire. Néanmoins, la gérante avait raison sur un point, par la suite, ils devraient travailler avec la majorité. Se mettre tout le monde à dos ou instaurer un climat de peur ça pouvait carrément leur desservir, Ezio concéda donc le point à Sienna, elle pouvait leur servir un peu d’alcool, il ne protesterait pas. Surtout que ça marchait très bien, preuve en était, elle obtint des aveux en un temps record avec juste un brin de manipulation, une petite gorgée d’alcool et l’affaire était dans le sac. Quelle bande de bouffon par contre, il n’en revenait pas et il était furieux qu’on ait osé se servir dans la caisse de son cabaret, non mais où allait le monde. En plus, le pire, c’est que si lui était à deux doigts de tout détruire sur son passage, Sienna trouvait ça mignon, souriait comme si c’était juste une petite broutille cette histoire. Oui alors il y avait de l’argent en jeu, leur argent, au cas où elle l’oubliait.
Etant donné qu’ils n’allaient pas discuter au milieu de tout ce beau monde, il renvoya chacun vaquer à leurs occupations et justifier le salaire qu’ils leurs donnaient tous les mois et préféra aller discuter dans son bureau, qui commençait à devenir un lieu de passage mais c’est presque un détail. Plutôt que de prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes, que tout le monde pouvait piquer dans la caisse et terminer avec une petite tape sur l’épaule et un tu ne recommences pas surtout Ezio annonça la couleur, ils allaient parler oui, mais il n’y avait pas d’échappatoire, on piquait dans la caisse on le payait de sa vie. Sincèrement, il n’en avait que faire de savoir que les payes étaient dans trois jours, déjà, il n’avait besoin de personne pour le lui rappeler. Et puis, il voulait remettre l’argent dans la caisse à ce moment-là et de nouveau emprunter à tout le monde pour pouvoir le faire ? A un moment donné, quand on ne sait pas gérer son argent, on arrête de dépenser. Limite, Ezio allait rendre service à bien des gens en liquidant cet emprunteur de première.
Le problème c’est qu’il n’était pas le seul gérant de ce cabaret, il avait une associée, certes hors du commun et dont il ne voudrait se défaire en aucun cas, mais cela voulait dire que les gens pouvaient essayer de la convaincre de prendre leur parti et ça, ça ne lui plaisait guère. Déjà parce qu’il aimait bien pouvoir faire ce qu’il voulait, quand il voulait, ensuite parce qu’il ne pouvait pas ignorer les opinions de Sienna, surtout qu’elle lui prendrait le chou comme pas permis s’il se permettait d’agir comme bon lui semblait. Au moins, elle rappela au jeune emprunteur qu’il n’avait pas à la commander, ce qui tempéra ses ardeurs. Le fait que Sienna ne le regarde pas fit lever les yeux au ciel d’Ezio, qu’elle ne fasse pas cavalier seul, ça ne passerait pas du tout. Elle aborda le sujet essentiel, pourquoi ce demeuré avait piqué dans la caisse et pourquoi son imbécile d’amie l’avait aidé… On a pas idée de se mettre en danger de mort par amitié. Ainsi, c’était pour sa petite sœur, que ne ferait-on pas pour sa sœur n’est-ce pas. Ezio se posait une question, à savoir, est ce que Milo était réellement crétin ou est ce qu’il avait conscience des risques qu’il prenait et était prêt à risquer sa vie pour celle de sa sœur ? Bonne question, il ne poserait pas la question, ne voulant pas connaître la réponse.
Sienna avait décidé d’agir de son côté et de parlementer, il le su à la seconde où elle agita sa baguette, avant même qu’il n’entende le son de sa voix et le sort lancé. Au moins, elle eut le réflexe de leur demander de se taire. Il la regarda, tandis qu’elle se tournait vers lui pour lui répéter ce qu’avait dit Milo. « J’ai entendu Sienna. » Il avait entendu, c’était embêtant mais on avait pris leur argent, elle ne pouvait quand même pas se dire que ça justifiait tout. Il la fixa avec froideur lorsqu’elle décida, toute seule, qu’il ne pouvait pas les tuer. Ah bon ? Elle voulait voir s’il ne pouvait pas ? C’est sarcastique qu’il répondit à ses propos. « J’ignorais que tu avais décidé de changer de carrière et de devenir avocate. Toutes mes félicitations. » Il se fichait bien des arguments qu’elle pourrait lui donner… ou peut-être pas. Sa question n’en était pas vraiment, elle savait que oui, il serait prêt à tout pour elle. Il savait aussi qu'elle serait prête à tout pour lui, ça n'était en rien une surprise. Avec cette certitude, elle pouvait avancer son hypothèse comme quoi, ils auraient pu prendre tous les risques et piquer de l'argent dans une caisse qui n'était pas la leur. « Avec les risques que cela comporte. Il a sauvé sa sœur, tu m'en vois ravi pour lui et pour elle. Nous, on est les perdants dans l'histoire. » Elle était un peu du même avis puisqu'elle parlait de leur argent, elle voulait qu'ils le récupèrent, oh elle partait sur une mauvaise pente en disant cela. Impression confirmée lorsqu'elle ajouta que s'ils mouraient, les Giacometti ne reverraient pas leur argent. Aie, il est vrai que cet appât du gain était tout de même important et la somme rondelette. Il se massa les tempes quelques secondes, le temps qu'il fallut à Sienna pour lui poser une autre question, là aussi, pas une vraie question. Il soupira avant de répondre « Non Sienna, je n'ai pas envie de perdre notre argent. Et toi, tu veux qu'on perde notre autorité ? » Il la regarda longuement « Parce que c'est ce qui est en train d'arriver. C'est quoi le message qu'on veut faire passer, que c'est OK de nous voler tant qu'on le fait pour une bonne cause et qu'on a l'intention de nous rembourser ? Je ne suis pas certain d'adorer l'idée. » Il était même sûr de ne pas adorer l'idée. Et en même temps, il entendait aussi le fait qu'elle veuille récupérer l'argent de son côté. « Imaginons, je dis bien imaginons ne t'enflamme pas à te dire c'est gagné, qu'on fasse comme tu le souhaites, on les laisse en vie pour revoir notre argent. Comment tu fais pour dissuader n'importe lequel d'entre eux de nous voler ? Merde Sienna, il est parti du principe qu'il valait mieux nous voler plutôt que de demander. C'est quand même pas rien et ils nous font perdre notre temps ! On débat ensemble alors qu'on devrait faire autre chose de notre matinée. » Et encore, il ne parlait pas du fait qu'ils puissent constater que le frère et la sœur n'étaient pas sur la même longueur d'ondes. Ça n'était pas le plus grave parce qu'il savait que s'ils avaient besoin de se montrer uni, ils le feraient... mais juste pour le plaisir d'emmerder sa sœur et de voir son argumentaire - vu que visiblement elle s'entraînait à devenir avocate - il pouvait toujours évoquer ce point.
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Sienna Giacometti
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Mer 1 Mai - 21:21
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Ils avaient trouvé les coupables. Un peu de manipulation, quelques menaces, un presque meurtre et hop, ils savaient qui étaient les imbéciles qui avaient mis les mains dans la caisse en s'imaginant que ça passerait inaperçu. Ah oui, ça pour être des imbéciles, Claire et Milo faisaient fort dans leur genre. Pourtant ils n'étaient pas des petits nouveaux au Midnight Sky, ce n'était pas comme s'ils ignoraient ce qu'il se tramait entre les murs du cabaret et comment étaient les sorciers qui géraient les lieux. S'ils avaient pu être naïfs et innocents à leur arrivée en poste, ça n'était sûrement plus le cas aujourd'hui et ça rendait leurs actions encore plus incompréhensible. Qui choisissait sciemment de voler les Giacometti ? Non, qui choisirait d'ignorer les conséquences que ne manqueraient pas d'avoir de telles actions ? Personne. Ce qui faisait qu'ils étaient soit sacrément stupides, soit suicidaires. Sûrement un peu des deux si on demandait à Sienna. Après, ce n'était pas exactement la préoccupation principale de l'italienne en cet instant, elle avait bien mieux à penser. Comme la manière dont ils allaient gérer tout ce bordel maintenant qu'ils avaient leurs coupables. Oh, elle se doutait bien ce que son frère avait en tête, ça pouvait se résumer en trois points : les tuer, les tuer et... Eh bien les tuer bien sûr. Oui bah Ezio avait l'assassinat facile c'était comme ça. Alors son envie de meurtre, elle n'étonnait pas du tout Sienna, mais elle n'était pas vraiment convaincue non plus. De toute façon, pour l’instant il n’était pas question de tuer qui que ce soit. L’éclat dans les prunelles d’Ezio pouvait baisser d’un ton, l’italienne voulait d’abord savoir ce qui avait poussé Claire et Milo à agir ainsi alors qu’ils devaient quand même se douter des risques qu’ils prenaient. Par Merlin, ils ne pouvaient tout de même pas être si bêtes que ça.
Heureusement, ce n’était pas totalement le cas. Bon, ils étaient stupides d’avoir pioché dans la caisse des Giacometti, ça c’était une évidence, mais au moins ça n’avait pas été uniquement pour l’appât du gain. Milo avait une sœur malade dont il n’avait plus pu payer les soins. Sienna avait soupiré. Merda, ça compliquait vraiment tout ça. Sérieux, ils auraient pas juste pu être deux idiots égoïstes attirés par l’argent ? Non, il avait fallu que le sorcier fasse ça pour sa petite sœur qui avait besoin d’un traitement médical couteux et cette information changeait pas mal de choses. Oui, oui, c’était toujours mal d’avoir piqué dans la caisse, Sienna était bien d’accord avec ça, sœur malade ou pas, mais il avait désormais une bonne raison d’avoir agi ainsi, une raison qui résonnait en elle et qu’elle souligna à Ezio une fois qu’elle se fut assuré que les deux ex-employés ne pourraient pas les entendre. « J’ai entendu Sienna. » L’italienne pencha la tête sur le côté. Il entendait, il entendait, mais est-ce qu’il écoutait réellement ? Vu son air, ça avait tout l’air d’être l’inverse. Sienna connaissait son frère, elle savait comment il pouvait être borné alors elle entreprit de lui rappeler que lui aussi, il n’hésiterait devant aucun extrême pour elle. Et que l’inverse était également vrai aussi, d’ailleurs. Face au regard froid du sorcier, Sienna ne cilla même pas, elle savait qu’elle avait raison, et lui aussi le savait. « J’ignorais que tu avais décidé de changer de carrière et de devenir avocate. Toutes mes félicitations. » Les lèvres de l’italienne s’ourlèrent dans un sourire en coin. Il ne la contredisait pas. Ce qui voulait dire que non seulement, il ferait bel et bien tout pour elle -ce dont elle ne doutait pas une seconde de toute manière- mais qu’il comprenait le cheminement de Milo. Donc que Sienna avait une chance de se faire entendre de son aîné. Il avait raison, une carrière d'avocate ça lui irait vraiment bien. « Oui c’est tout nouveau. T’en penses quoi, c’est pas mal non ? » Lança-t-elle avec un grand sourire aux lèvres. Comment ça son frère se fichait d'elle ? Mais pas du tout voyons. Ses arguments étaient très bons et il ne faisait que souligner que si elle songeait à une reconversion se serait possible. « Ca pourrait nous être utile. » Ajouta-t-elle en songeant au bordel dans les sous-sols et aux trafics en tout genre qui prenaient place dans ces lieux. Ou ne serait-ce qu'a la scène qu'ils étaient en train de vivre. « Dommage que leurs robes soient si moches. » Conclut-elle avec un haussement d'épaules fataliste comme si c'était la seule raison valable pour ne pas changer de carrière du tout au tout. Sienna préférait argument dans des vêtements bien plus seyant de toute façon.
L'important ce n'était pas le possible changement de carrière de Sienna. Enfin, ça n'arriverait pas, elle aimait bien trop le cabaret et travailler avec son frère pour changer quoi que ce soit. Non, la carrière d'avocate ce serait dans une autre vie, pour le moment, elle n'avait juste pas envie de voir deux idiots mourir aussi bêtement. « Avec les risques que cela comporte. Il a sauvé sa sœur, tu m'en vois ravi pour lui et pour elle. Nous, on est les perdants dans l'histoire. » Ohlala mais c'était qu'il voyait vraiment tout en noir Ezio. Ce n'était pas ça qui allait déstabiliser Sienna. Pour le moment, ils étaient perdants. Il était vrai qu'ils avaient un trou dans la caisse et que retrouver les coupables n'était pas ce qui allait leur permettre de renflouer les fonds étant donné que l'argent avait déjà été dépensé, mais ça ne voulait pas dire qu'ils devaient baisser les bras. Comme le disait Ezio, ils étaient perdants, mais Sienna préférait souligner que c'était uniquement pour le moment. « Qui dit qu’on est obligés de le rester ? » Rétorqua-t-elle, bien loin de se laisser démonter par la mauvaise humeur de son frère. Elle était habituée, Ezio grognait mais il ne mordait pas. Du moins, pas elle. Il ne pouvait tout de même pas croire qu'elle allait à la fois argumenter pour les laisser en vie et ne pas récupérer leur argent. Ca aurait été bien mal la connaitre, Sienna avait l'intention de récupérer jusqu'à la moindre noise, mais pour ça il fallait que les deux sorciers vivent. A moins qu'Ezio souhaite faire une croix sur tout l'argent qu'ils avaient perdu, ce qu'elle ne croyait pas une seule seconde. En voyant son aîné porter ses mains à ses tempes, l'italienne su qu'elle avait visé juste. En même temps, elle ne pouvait pas viser à côté quand il s'agissait s'argent. « Non Sienna, je n'ai pas envie de perdre notre argent. Et toi, tu veux qu'on perde notre autorité ? » Mais qu'il était lourd avec ses questions. Il manquait de confiance en lui soudainement le frérot ? C'était nouveau ça. Et puis, il en faisait des caisses, tout de suite ils perdaient leur autorité, c'était quand même un sacré raccourci. Tout le monde au Midnight Sky savait que le frère et la sœur passaient souvent leur temps à se chamailler, Sienna n'avait jamais cherché à s'en cacher, mais que sinon ils faisaient preuve d'une unité très forte. Personne ne serait étonné de les voir parlementer ainsi, et si Milo avait tenté de faire appel à la bonne volonté de Sienna, il savait aussi qu'il ne servait à rien de tenter de la monter contre Ezio. Ce serait même une très grave erreur. « Tu trouves qu’on perd notre autorité ? Regarde leurs tronches, ils sont au bout de leur vie ! » Comme preuve de ses propos, Sienna fila une petite tape sur le crâne de Milo afin qu'il cesse de se tordre le cou dans tous les sens pour essayer de la regarder. Qu'il fixe plutôt Ezio avec ses grands yeux apeurés et son teint déjà cadavérique. Les deux sorciers étaient l'exemple parfait de ses propos, ils avaient que tête à faire peur. Et à raison. Quant à ceux qui se trouvaient à travailler dans le cabaret, ils ne devaient pas avoir l'esprit beaucoup plus tranquille.
Sans bouger, Sienna affronta le regard de son frère, ses arguments faisaient mouche alors elle n'avait aucune raison de reculer. « Parce que c'est ce qui est en train d'arriver. C'est quoi le message qu'on veut faire passer, que c'est OK de nous voler tant qu'on le fait pour une bonne cause et qu'on a l'intention de nous rembourser ? Je ne suis pas certain d'adorer l'idée. » La sorcière roula des yeux, il allait loin quand même Ezio. Comme si c'était ça que Sienna voulait. Allons, il savait bien qu'elle ne s'était pas changée soudainement en grande supportrice d'œuvres caritatives. Ce n'était pas son style et ça ne le serait jamais. Ce n'était pas parce qu'elle faisait ami-ami avec les employés que Sienna acceptait tout et n'importe quoi. « C’est pas ce que je suis en train de dire, Ezio. » Soupira-t-elle. Par Merlin, il faisait exprès de comprendre de travers, c'était sûr. C'était bien un truc de grand frère, juste pour l'enquiquiner. Qu'on les vole, même pour une bonne cause et avec l'intention de rembourser, ce ne serait jamais OK, ce qu'elle disait c'était que ce n'était pas pour autant la peine de mourir pour ça. Quant à l'image que les employés pouvaient avoir de toute cette histoire, Sienna ne s'en inquiétait pas vraiment. Ils savaient qu'ils s'étaient faits manipulés par leurs patrons. Claire venait de manquer de mourir étouffée sous leurs yeux à tous et si le sort avait été lancé par Ezio, Sienna n'avait pas levé le petit doigt pour l'annuler avant d'avoir des réponses. Et maintenant, ils étaient enfermés tous les trois dans un bureau et personne ne savait ce qu'il s'y disait exactement, pas même Claire et Milo. Du point de vue de l'italienne, ils devaient tous avoir très bien compris le message, et ce n'était pas celui qu'Ezio craignait. Ils ne pouvaient tout de même pas tous être si bêtes que ça.
« Imaginons, je dis bien imaginons ne t'enflamme pas à te dire c'est gagné, qu'on fasse comme tu le souhaites, on les laisse en vie pour revoir notre argent. Comment tu fais pour dissuader n'importe lequel d'entre eux de nous voler ? Merde Sienna, il est parti du principe qu'il valait mieux nous voler plutôt que de demander. C'est quand même pas rien et ils nous font perdre notre temps ! On débat ensemble alors qu'on devrait faire autre chose de notre matinée. » Sienna s’empêcha de sourire plus largement. Si elle montrait un peu trop de satisfaction à ces propos, son frère allait se braquer et refuser de parlementer juste pour le plaisir de l’enquiquiner. Ca aurait pu être drôle, s’ils n’étaient pas en train de parler de la vie des deux sorciers qui se trouvaient devant lui. Il avait quand même raison sur un point, ils auraient eu bien mieux à faire de leur matinée, mais ce n’était pas une raison pour que Sienna lâche l’affaire. Surtout que tuer les deux blaireaux c’était bien beau, ça défoulait sur le moment, mais déjà ça ne ferait pas revenir l’argent, et ça n’apprendrait pas forcément une leçon aux autres. A moins que… Sienna posa un regard suspicieux sur Ezio. « Et tu comptes faire quoi ? Parader leurs cadavres devant les autres ? Abuse pas, Ezio. » Les employés devaient déjà flipper, qu'ils voient des cadavres c'était prendre le risque que ça aille trop loin et que l'un d'entre eux décide d'aller témoigner à la police magique, ce qui reviendrait à les mettre dans une merdre noire. Non, peu importe ce qu'ils décidaient, il fallait que les autres ne soient témoins de rien, sans preuve, nul ne pouvait leur causer d'ennuis. Laisser l'imagination des sorciers s'emballer était une bien meilleure chose. C’était même leur meilleure arme pour gérer cette situation et s’assurer qu’elle ne donne d’idée à personne.
Maintenant, il fallait que Sienna trouve quoi proposer à son frère. Elle ne voulait pas qu’il se débarrasse définitivement de Milo et Claire, c’était donc à elle de trouver une solution. Très bien. Mettre en scène leur mort ne lui semblait pas une très bonne idée. Ils avaient déjà manipulé les employés une fois, autant ne pas trop pousser leur chance et éviter d’en traumatiser un au passage. Ils devaient s'assurer d'à la fois récupérer leur argent et que Milo et Claire ne mettent plus les pieds dans les parages afin que tout le monde se demande ce qui leur était arrivé et continue de respecter les patrons. Un plan ne mit pas bien longtemps à se former dans l’esprit de l’italienne. « Faisons les disparaitre. » Non, non, elle ne parlait toujours pas de meurtre. Avant qu’Ezio ne s’emballe, elle s’expliqua. « Qu’ils quittent l’Angleterre… Non, le Royaume Uni ! Et qu’ils ne reviennent jamais. Interdiction de dire quoi que ce soit, à qui que ce soit. Laissons les autres se faire des films et se demander si on les a pas enterrés dans un coin. » Voilà, que tout le monde se demande ce qui leur était arrivé, que tout le monde craigne le pire, c’était la meilleure manière de s’assurer que plus personne ne cherche à la leur faire à l’envers parmi leurs employés. « Milo aura qu’à embarquer sa sœur si il veut. » Ajouta-t-elle après une seconde de réflexion. Puisqu'il tenait à elle au point de risquer la mort en volant ses patrons. Et il avait un peu raison, la famille c'était sacré. Sienna haussa un sourcil en direction de son frère, les bannissements, ça les connaissait non ? Ca pouvait fonctionner. Histoire de s’assurer qu’ils couvraient bien leurs arrières, Sienna reprit « Faisons leur signer un contrat magique, un truc qui fait que s’ils remettent un pied au Royaume Uni, s’ils parlent, ils sont condamnés. » Elle ne chercha pas à développer d’idées pour ce point, elle ne doutait pas qu’Ezio en aurait. Son frère était doué pour ôter à n’importe qui l’envie de les chercher. Pour ça il avait de l’imagination à revendre. Elle ne parla pas de serment inviolable, n’ayant aucune envie de mettre sa vie en jeu pour ces imbéciles, il existait des contrats magiques particulièrement efficaces pour ce genre de cas. Ignorant les silhouettes tremblantes de Milo et Claire, Sienna plongea ses prunelles dans celles de son frère. « Mais bien sûr avant qu’ils partent, ils récupèrent notre argent. » Il y avait des priorités à avoir quand même.
C’est fou comme cette fille adorait le faire tourner en bourrique, il se montrait sarcastique, elle faisait comme s’il était tout à fait sérieux et se lançait avec un amusement certain dans ce sarcasme. Allons bon, maintenant elle voulait devenir avocate, il grogna « Bonne idée, comme ça il n’y aura plus personnes pour discuter mes désirs de vengeances. » Bon, à la vérité, il serait totalement désemparé si Sienna lui disait un jour qu’elle quittait le cabaret pour faire tout autre chose de sa vie. Il essaierait forcément de la faire changer d’avis et de savoir ce qu’il devait faire pour qu’elle reste à ses côtés. Non, il n’avait pas envie de se retrouver seul maître à bord, ayant besoin d’elle mais par contre, en cet instant tous les prétextes étaient bons pour emmerder sa sœur autant qu’elle l’emmerdait. Elle ne perdait néanmoins pas le nord, enfin tout dépendait du sujet, trouvant qu’être avocate pourrait leur être utile « Je pourrais descendre des employés nous ayant volé et que tu fasses un dossier d’enfer pour que je ne risque pas de finir en prison, j’avoue que c’est classe. » Voilà, comme ça, elle n’oubliait pas le cœur du sujet. Il lui lança un regard complètement désabusé lorsqu’elle conclut le sujet et sa carrière d’avocate, en annonçant que leurs robes étaient moches. « Tu es superficielle Sienna, c’est grave. » En réalité, grâce à leur bordel, cela faisait bien longtemps qu’Ezio et Sienna n’avaient plus besoins d’avocats, ils avaient les bonnes personnes qui venaient entre leurs murs et savaient tirer les bonnes ficelles pour que tout se déroule comme ils le souhaitaient.
Le sujet n’étant pas la carrière d’avocate de sa sœur à laquelle Ezio ne songea même pas à dire qu’une robe même immonde, sur elle, ça serait canon. Il était bien trop occupé à régler le compte des deux employés, se moquait bien de savoir si les deux employés étaient des voleurs avec des bonnes raisons. S’ils restaient en vie, ils étaient perdants et ça, il voulait le faire comprendre à sa sœur qui posait des questions agaçantes, qui disait qu’ils étaient obligés de rester des perdants « Certainement pas moi, je te propose d’enterrer définitivement cette affaire. » Oui, ils ne reverraient pas leur argent, en même temps, il ne pouvait pas non plus aller voir la sœur, l’étouffer avec un oreiller et que sa mort rende leur argent aux Giacometti, il abandonnait donc son fric qui n’existait plus, jouant à son tour au jeu des questions de merde. Puisque leur argent n’était plus là, est ce qu’elle voulait en prime que leur autorité se fasse la malle et que tout le monde puisse décréter que les voler c’était d’accord. Elle l’agaçait à chercher à le contredire, il la fixa froidement tandis qu’elle s’exclamait et rétorqua presque dans la foulée. « S’ils sont au bout de leur vie, on peut très bien leur faire franchir la ligne qu’ils passent de vie à trépas ! Arrête de te montrer compatissante avec des gens qui piquent notre pognon et les autres qui les couvrent ! » Bien sûr qu’ils perdaient leur autorité et ça n’était pas vraiment parce qu’ils n’étaient pas en accord et que ça se savait forcément. Ils se prenaient le chou assez régulièrement, tout le monde ici savait qu’ils arriveraient à trouver un accord. Au moins, s’ils n’étaient pas d’accord sur la façon dont ils devaient gérer le problème, ils étaient d’accord sur le fait que la façon de faire était nulle et que ça n’était pas ok de les voler, même si les intentions étaient louables. Néanmoins, s’il additionnait le fait que le gars avait fait ça pour sa sœur – fais chier quand même, il ne pouvait pas avoir fait ça pour son chien, Ezio en aurait rien eu à faire – et le fait que Sienna rappelle que si la mort venait s’emparer de ces deux débiles, il n’y aurait pas moyen de récupérer son argent, il demanda à l’avocate en devenir comment elle voyait les choses, comment elle comptait à la fois récupérer leur argent et à la fois empêcher toute envie de recommencer. A la question qu’elle posa, semblant soupçonneuse, il trouvait l’idée plutôt bonne mais se prit un abuse pas Ezio. « Mais c’est pas de l’abus, franchement ça calmerait tout le monde. » bon sauf si derrière ils se tapaient des arrêts de travail parce que leurs employés étaient choqués.
Elle venait de dire quoi ? Elle était ENFIN sur la même longueur d’ondes que lui, ah bah ça faisait plaisir, il attrapa sa baguette dans sa poche et regarda sa sœur avec dépit lorsqu’elle donna un tout autre sens au mot disparaître, c’était d’une nullité tout d’un coup, il lâcha sa baguette et prit même le temps de soupirer « Tu gâches tout mon plaisir. » Elle voulait qu’ils dégagent de l’Angleterre, ça pouvait se faire, il pouvait utiliser un sort de traçage à la manière de Voldemort en son temps sauf que ça ne serait pas s’ils prononçaient le nom des Giacometti qu’Ezio et Sienna seraient prévenus mais s’ils posaient le pied sur leur île. Laisser l’imagination de leurs employés leur jouer des tours c’était une idée qui valait son pesant d’or, les gens imaginent souvent pire que la réalité. Il hocha la tête lorsqu’elle fit la remarque que Milo pouvait embarquer sa sœur, bien sûr que oui, ils n’allaient pas les séparer tout de même. Fais chier, elle allait avoir le dernier mot, il réfléchissait à son plan, ça voulait tout dire. Histoire de ne pas se faire bananer par sa sœur, il fit une remarque qu’il trouvait judicieuse « La prochaine fois, c’est moi qui décide comment on règle l’histoire. » Le problème c’est que Sienna, elle disait jamais oui du premier coup, il supposait qu’elle voulait toujours le faire suer avant, ça devait être dans le contrat être une sœur qu’elle avait signé avant de pousser son premier cri à la maternité. Il passa une main sur son visage, se frottant les yeux quelques secondes avant de la regarder et de l’écouter dire qu’ils devaient récupérer leur argent avant de partir, il fit la moue « ça me paraît compliqué. » Il observa les deux employés quelques secondes, quand bien même ils étaient partants pour payer leurs dettes à n’importe quel prix, il n’allait pas les enfermer dans son bordel pour autant. Premièrement parce qu’il voulait que tout soit carré à ce niveau-là et que les personnes à l’intérieur soient là de leurs plein grés, oui oui elles voulaient survivre avec du travail facile, peu importe elles n’avaient pas de lame sous la gorge. Deuxièmement, le standing était élevé, pas question de baisser en qualité même pour du fric.
Pour autant, Ezio était sur la même longueur que sa sœur, qu’elle ne s’inquiète pas, s’il les laissait en vie, parce qu’elle lui forçait un peu la main, ils allaient récupérer leur fric. « Pour l’argent, mieux vaut se montrer patient. » ça, pour le coup, c’était dans leurs cordes aux deux. Avant que le cabaret marche, Ezio s’était pas mal endetté et Sienna l’avait énormément aidé, elle avait donc aussi dû faire un pari sur l’avenir et se dire qu’elle aurait son argent sur le long terme. Ils allaient juste recommencer « On a quelques heures pour leur faire quitter l’Angleterre. Ce soir on prend leurs postes toi et moi. » C’était plus pour l’image qu’il voulait renvoyer comme quoi ils n’avaient pas besoin de voleurs chez eux et qu’ils se débrouilleraient très bien sans eux, plutôt que de changer les emplois du temps et devoir donner de l’argent à deux personnes pour les remplacer au pied levé. Sans oublier, que d’avoir les Giacometti à leurs côtés ça allait empêcher les employés de parler de ce qu’il venait de se passer à la moindre seconde de répit. Pour les autres jours en revanche, tant pis, puisque tout le monde avait fermé sa bouche, eh bah ils compenseraient la réduction soudaine d’effectif en travaillant plus. « Je me charge d’aller récupérer la sœur en personne. » Il fit un sourire à sa propre sœur « Promis, j’y vais en douceur. » Surtout que la sœur n’y pouvait pas grand-chose, il allait éviter de la traumatiser, ce serait con qu’elle fasse un arrêt cardiaque et qu’elle claque alors que son frère venait de faire s’écrouler sa vie pour elle. « Tu peux te charger de leur trouver une destination ? Il faut un endroit où ils pourront travailler, évite la barrière de la langue. » ça avait été ignoble pour Ezio au départ de quitter son italien pour de l’anglais non-stop. Ça n’était pas du tout de la pitié s’il disait cela, lui il avait été déterminé à apprendre la langue rapidement parce qu’il voulait s’installer ici et se faire de l’argent. Il n’avait aucune garantie que des gens à qui ils faisaient voler la vie en éclat puissent avoir la même volonté, ils devaient reconstruire leur vie de zéro, plus ils allaient vite, plus Ezio et Sienna reverraient leur argent rapidement. Méthodique, il mettait en place les choses, brique après brique « Le temps que tu trouves, je les bloque tous les trois chez moi. » Il fallait qu’il récupère les baguettes pour éviter qu’ils communiquent avec des gens pas sensés être au courant de leur départ, voire surtout du fait qu’ils étaient en vie alors qu’ils étaient supposés être morts. Ce qui l’embêtait c’est qu’à cause de l’indulgence de Sienna, alors que ça aurait été plus simple de régler l’affaire d’un meurtre et ils en parlaient plus, il allait devoir se creuser la tête. Tout d’abord, il y avait un détail à régler « Sienna, s’ils passent outre les règles qu’on met en place, s’ils reviennent au Royaume Uni, c’est toi qui les descends. Je veux que tu me promettes que tu le feras. » Qu’elle veuille se la jouer sympa c’était une chose mais s’ils arnaquaient une nouvelle fois, ce serait à elle de régler le problème et si elle refusait, ce qui était tout à fait possible avec elle, il allait régler les comptes des deux imbéciles directement. En attendant, histoire de montrer qu’il était tout à fait de bonne foi et qu’il ne disait pas ça dans le seul but de la coincer, il s’installa à son bureau et attrapa sa plume pour noter les règles du contrat.
1. Interdiction formelle qu’une autre personne en dehors d’eux cinq à savoir Milo, sa sœur, Claire et les deux Giacometti soient informés de ce qu’il se passait et s’était passé aujourd’hui.
Il lancerait un sortilège pour cela, leur langue s’enflammerait s’ils ne prenaient pas en compte la consigne, s’ils l’écrivaient, le mimaient ou le faisaient deviner d’une quelconque manière que ce soit leur corps s’enflammerait. Il faut croire qu’Ezio adorait que les choses s’enflamment.
2. Interdiction de revenir sur l’île du Royaume Uni sinon c’est la mort assurée
Il installerait une sorte de trace sur eux et bien qu’il espérât que sa sœur règle l’histoire s’ils venaient à les prendre pour des cons, il ferait en sorte d’être mis au courant parce que lui ne les louperait pas si elle se montrait trop clémente, même si, franchement il en doutait, Sienna aimait pas beaucoup qu’on se foute de sa gueule.
3. 40% du salaire qu’ils allaient gagner en travaillant dans leur nouvelle vie devrait leur être versés.
Etant donné qu’ils avaient volé une somme d’argent conséquente, Ezio nota qu’il voulait 10% d’intérêt, après tout, ils n’étaient pas banquiers, les prêts qu’ils faisaient étaient forcément moins avantageux que d’autres banques, encore que, dans ses souvenirs Gringotts ça n’était pas la générosité qui étouffait les gobelins non plus.
4. Si les deux Giacometti sont dans l’incapacité de récolter la dette, l’argent devra être remis au successeur qu’ils avaient choisi
A savoir Lauren quoi. S’il n’avait pas l’intention de la prévenir dans un premier temps, si besoin était, et avec l’accord de Sienna bien sûr, il mettrait au courant la demoiselle. Il n’était pas question que ce qu’il considérait comme un crime soit impuni.
5. Si la dette n’était pas remboursée avant leurs morts, ils s’engageaient à ce que leurs descendants ou ascendants – ou personne désignée – remboursent à leur place.
Pas question d’être les dindons de la farce et de ne pas revoir leur argent, surtout s’ils mouraient sans que les Giacometti soient responsables de leur mort, il voulait une garantie qu’ils reverraient leur argent sonnant et trébuchant.
Ayant l’impression qu’il avait fait le tour des consignes, il transmit la feuille à sa sœur pour qu’elle valide et qu’ils enterrer cette histoire pour aujourd’hui. Franchement, ça aurait été bien plus simple de juste les buter. Ils avaient quand même intérêt à resserrer un peu la vis avec les autres employés, il n’était pas question que ça recommence à nouveau cette histoire. Il devrait peut-être lui indiquer que s’il y avait récidive dans le futur, il ne la préviendrait pas – oui un peu comme aujourd’hui à la base – et réglerait les comptes de l’employé tout seul comme un grand, quitte à s’attirer les foudres de sa sœur par la suite, il se débrouillerait avec elle.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Lun 1 Juil - 19:44
Quels que soient les problèmes
Sienna & Ezio
Franchement, si ça pouvait lui éviter de devoir composer avec des employés aussi débiles que voleurs, Sienna voulait bien changer de carrière. Avocate, c’était pas mal, non ? Ca avait la classe, un peu. Ca imposait le respect. Ca lui plaisait bien tout ça. Partir dans de grands argumentaires, fermer leurs clapets à ses adversaires, convaincre tout un groupe de sorciers d’aller dans sa directions… Vraiment, ça lui allait bien. Devenir avocate, pourquoi pas, en plus Ezio avait l’air déjà convaincu par la question. Ah, quoi que. Peut-être pas vu la tête qu’il tirait. Comment ça, il avait tenté de se moquer d’elle, c’était bien dommage parce qu’elle aussi, elle pouvait jouer à ce petit jeu. Et sans se laisser démonter. Il l’imaginait avocate juste pour l’enquiquiner, ça ne la gênait pas le moins du monde. « Bonne idée, comme ça il n’y aura plus personnes pour discuter mes désirs de vengeances. » Oh, mais qu’il était désagréable son grand frère. Après ses envies de meurtres sur les deux employés stupides, voilà qu’il voulait se débarrasser d’elle. Heureusement que Sienna connaissait bien son frère et qu’elle ne croyait pas un seul de ses mots, parce qu’elle aurait pu se vexer. A la place, elle lui adressa une moue faussement peinée en posant une main sur sa poitrine comme s’il lui avait porté un coup au cœur. « Tu es en train de dire que je ne te manquerai pas ? » Il allait répondre oui, bien évidemment qu’il allait confirmer. Et bien évidemment que Sienna n’allait pas en croire le moindre mot. Ils travaillaient ensemble depuis des années, main dans la main, ils s’épaulaient depuis bien plus longtemps que ça. Bien sûr, qu’elle lui manquerait, elle n’en doutait pas un seul instant. Elle n’imaginait pas sa vie sans Ezio, et elle savait pertinemment que l’inverse était également vrai. « De toute façon, je serai toujours là pour discuter tes désirs de vengeances, qu’est-ce que tu crois ? » Ajouta-t-elle dans un grand sourire. S’il pensait pouvoir se débarrasser d’elle aussi facilement, c’était loupé, et de loin. Avocate ou pas, il l’aurait toujours dans les pattes. « Je pourrais descendre des employés nous ayant volé et que tu fasses un dossier d’enfer pour que je ne risque pas de finir en prison, j’avoue que c’est classe. » Sienna roula des yeux, blasée par l’obsession de son frère. Il ne voulait pas trouver autre chose que le meurtre, un peu ? Quel manque d’imagination. « Tu es superficielle Sienna, c’est grave. » Oh ! Tout ça parce qu’elle avait prématurément mis fin à sa future carrière d’avocate parce que leurs robes étaient quand même particulièrement laides. Ce qu’il ne fallait pas entendre. « Tu le découvres seulement maintenant ? » Souligna-t-elle, sourire ironique aux lèvres. Sérieusement, il aurait dû le voir venir.
Bon, ce n’était pas le tout, mais s’ils continuaient comme ça, ils allaient droit dans le mur. Ezio voulait la mort des deux voleurs mais Sienna n’était pas particulièrement d’accord, et pas seulement parce que son frère avait un peu trop facilement recours au meurtre pour se venger des affronts. Déjà, Milo avait piqué de l’argent dans la caisse pour sauver sa sœur. Pas pour se faire mousser, par pour son intérêt personnel, pas pour se payer de la drogue, mais pour sauver la vie de sa petite sœur. Si ça ne pardonnait absolument pas son geste, ça le rendait déjà un peu plus compréhensible aux yeux de Sienna. Elle aussi, elle aurait été capable de faire ce genre de bêtise pour Ezio. Ensuite, si Milo et Claire mouraient, là, toute de suite, maintenant, ils pouvaient dire au revoir à leur argent, et ça, ça déplaisait fortement à la sorcière. Ezio concluait qu’ils étaient déjà perdants dans l’histoire, mais Sienna n’était pas d’accord. Ce serait le cas s’ils agissaient comme son frère le voulait, mais rien ne les obligeait à rester perdants. « Certainement pas moi, je te propose d’enterrer définitivement cette affaire. » Oh oui, comme si c’était la solution à tous leurs problèmes. D’accord, ils n’auraient plus d’employés voleurs dans les pattes, mais ils n’auraient aussi plus leur argent et ça, ça convenait tout de suite moins à Sienna. Il lui semblait pourtant qu’Ezio attachait autant d’importance qu’elle à leur chiffre d’affaires, ce serait-elle trompée ? « Tu choisis donc d’enterrer notre argent en même temps. » Rétorqua-t-elle d’un ton qui laissait clairement entendre qu’elle n’appréciait pas du tout cette conclusion. Pas quand ils avaient la possibilité de faire autrement. Pour Ezio, ne pas tuer les deux idiots revenait à perdre leur autorité, encore une sacrée bêtise qu’il disait là, le frérot. Tous leurs employés venaient de voir Claire manquer de mourir étouffée, puis être trainée en compagnie de Milo jusqu’au bureau de leur patron. Sienna ne voyait pas comment cette scène pouvait leur faire perdre quoi que ce soit auprès de leurs employés.
En fait, c’était tout le contraire, maintenant plus que jamais chacun au Midnight Sky devait les craindre. Comme si Ezio ne pouvait pas s’en rendre compte. S’il avait besoin de se rassurer, il lui suffisait de voir l’air des deux sorciers en face de lui. « S’ils sont au bout de leur vie, on peut très bien leur faire franchir la ligne qu’ils passent de vie à trépas ! Arrête de te montrer compatissante avec des gens qui piquent notre pognon et les autres qui les couvrent ! » Sienna étouffa un grognement excédé. Elle était peut-être un peu trop compatissante, mais lui il renonçait un peu trop rapidement à cet argent qu’ils avaient gagné en travaillant dur pour monter une affaire prospère. Or, Sienna n’avait aucune envie de renoncer. « Je ne fais que revoir l’ordre de mes priorités, Ezio, et tu devrais faire pareil. Ta vengeance ne comblera pas le trou dans la caisse du cabaret. » Ils pouvaient parfaitement trouver une autre solution, une solution qui contenterait tout le monde. Enfin, son frère et elle. Les deux voleurs ne comptaient pas dans l’équation. Quant aux autres employés, l’italienne ne doutait pas qu’ils se tiendraient à carreau à l’avenir. Ce qui ne serait peut-être pas le cas si leur patron s’amusait à parader les cadavres tout frais de leurs collègues sous leurs yeux. « Mais c’est pas de l’abus, franchement ça calmerait tout le monde. » Sienna posa sur son frère un regard blasé. Sérieux, il s’entendait ? Ca c’était vraiment de l’abus. Dire que d’habitude, c’était lui qui se jouait voix de la sagesse. C’était assez drôle de voir comment les rôles s’inversaient dès qu’Ezio avait envie d’éliminer quelqu’un. « Jusqu’à ce qu’il y en ait un qui craque et qui file voir les flics. » Rétorqua-t-elle sans ciller. Parce que c’était ce que cela allait finir par provoquer. Leurs employés avaient déjà assez peur comme ça, inutile de franchir la ligne rouge et que l’un d’entre eux finisse par aller parler à la police magique. Les contrats des employés comportaient tous des clauses les empêchant de trop en dire sur le Midnight Sky, mais cela concernait essentiellement le bordel des sous-sols. Pour le meurtre d’employés, les contrats ne comportaient pas de petites lignes.
Il leur fallait une autre solution et Sienna était bien décidée à ne pas en démordre. Elle ne voulait pas voir Claire et Milo mourir pour leur connerie et elle voulait encore plus revoir leur argent. Ce qui voulait dire qu’ils devaient disparaitre. Devinant que son frère allait s’emballer à ses propos, Sienna s’était hâtée d’enchainer. « Tu gâches tout mon plaisir. » Oui, alors ça ce n’était pas exactement nouveau. Il n’était pas très en forme Ezio aujourd’hui dis donc. « Je suis née pour ça. » Glissa-t-elle en lui adressant un grand sourire. C’était écrit dans le contrat de petite sœur et elle était plus que ravie de remplir ce rôle. Elle pouvait même affirmer qu’elle le faisait à la perfection en voyant la tête que tirait son frère. Un plan se dessinant peu à peu dans l’esprit de l’italienne, elle s’empressa de l’expliquer à son frère. Ils allaient envoyer Milo et Claire à l’étranger, avec interdiction totale de revenir au Royaume Uni ou de parler à qui que ce soit. Le tout sans en informer personne, bien évidemment, histoire que les autres employés continuent de craindre le pire comme Ezio le souhaitait. C’était un bon plan, l’italien ne pourrait pas dire le contraire et vu le temps qu’il mit avant de réagir, Sienna comprit que c’était gagné. « La prochaine fois, c’est moi qui décide comment on règle l’histoire. » Et voilà la preuve qu’elle attendait, celle qui prouvait qu’elle venait de monter un plan excellent auquel son frère ne trouvait rien à redire. Ezio partait sur un autre sujet. Elle savait bien qu’elle avait de bonnes idées. « Parce que tu t’attends à ce que d’autres de nos employés nous volent ? » Souligna-t-elle avec un sourire ironique. Qu’il ne se fasse pas trop d’illusions, si une telle situation se répétait à l’avenir, bien sûr qu’elle viendrait y mettre le nez. Aux dernières nouvelles, il n’était pas le seul patron du cabaret.
Si le plan de Sienna était excellent, l’idée que Milo et Claire se débrouillent pour récupérer l’argent à leur rendre avant de partir semblait compliquée à Ezio. L’italienne fit la moue, elle avait bien envie de dire que ce n’était pas leur problème, mais étant donné qu’ils avaient quand même pour objectif de récupérer la somme, ce serait contreproductif. « Pour l’argent, mieux vaut se montrer patient. » Ce n’était pas exactement la qualité première de Sienna, mais très bien, elle ferait avec. Surtout si cela voulait dire que son frère acceptait de suivre son plan et de ne tuer personne. Peu importe combien de temps cela prendrait, ils allaient récupérer leur argent, ça restait le principal à ses yeux. Elle hocha donc la tête pour montrer son assentiment face à l’air déjà concentré de son aîné. « On a quelques heures pour leur faire quitter l’Angleterre. Ce soir on prend leurs postes toi et moi. » Sienna hocha la tête. Deux serveurs, ce n’était pas compliqué à remplacer, ça leur arrivait quand ils n’avaient pas d’autre choix coucou Théo et ce soir personne ne s’en étonnerait vu ce qu’il venait de se passer. « Je me charge d’aller récupérer la sœur en personne. » Sienna haussa un sourcil face au sourire de son aîné. « Promis, j’y vais en douceur. » Bien. La sœur avait un frère idiot, mais à part ça, elle n’y pouvait rien dans cette histoire. Elle allait être déracinée, c’était bien assez cher payer comme ça pour quelqu’un qui n’avait rien demandé. « Pas comme avec moi, quoi. » Lança-t-elle avec un sourire en coin. Même si elle ne doutait pas de l’affection que son frère avait pour elle, il n’avait jamais été particulièrement tendre avec elle. Encore moins à l’époque où il s’était mis en tête qu’elle devait apprendre à se défendre. Elle avait eu le nez cassé une fois dans sa vie, et ça avait été à cause de lui.
« Tu peux te charger de leur trouver une destination ? Il faut un endroit où ils pourront travailler, évite la barrière de la langue. » Sienna hocha de nouveau la tête, ça devrait pouvoir se faire sans trop de difficulté. Les pays anglophones, il y en avait assez comme ça, ce n'était pas le choix qui manquait. Elle nota mentalement qu’il allait falloir un pays assez loin pour que Claire et Milo ne soient pas tentés de revenir, mais pas trop petit pour qu’ils ne galèrent pas à retrouver du travail rapidement. Les envoyer en Alaska ne serait pas exactement l’idée du siècle, même si Sienna aurait adoré les imaginer galérer avec le froid polaire. Le Canada, ça pourrait être pas mal. Ou l’Australie. A voir. « Le temps que tu trouves, je les bloque tous les trois chez moi. » Très bien, ça aussi ça lui convenait. Elle n’allait pas mettre trois plombes à se décider alors après ce soir, tout pourrait aller relativement vite. Bien sûr, elle aurait préféré récupérer leur argent dans la foulée, mais on ne pouvait pas tout avoir. « Sienna, s’ils passent outre les règles qu’on met en place, s’ils reviennent au Royaume Uni, c’est toi qui les descends. Je veux que tu me promettes que tu le feras. » Sienna croisa le regard de son frère. Ezio était froid et implacable, mais elle n’était pas en reste. Elle avait beau être plus ouverte avec n’importe qui, et accepter de se lier avec les employés, il ne fallait pas non plus la croire stupide. Ils s’étaient fait avoir une fois, la confiance était désormais brisée, ça n’arriverait pas une seconde fois. Ezio avait beau la critiquer, il savait parfaitement qu’il ne fallait pas se jouer d’elle.« Ils ne reviendront pas. Ils sont idiots, mais pas à ce point. » Argua-t-elle. Elle baissa les yeux sur les deux sorciers terrorisés sur leurs chaises. « Et s’ils le sont vraiment, je ferai ce qu’il faut. » Mais chaque chose en son temps.
Sienna observa Ezio sortir plume et parchemin et commencer à écrire. Elle résista à l’envie de venir lire par-dessus son épaule, pas parce qu’elle savait que ça le ferait râler, mais parce que Claire et Milo observaient tout et qu’ils pourraient en tirer les mauvaises conclusions. Comme que le frère et la sœur ne se faisaient pas assez confiance. Ce qui était bien loin d’être le cas. Après ce qui lui paru être une éternité, Ezio lui tendit le parchemin qu’elle lu en silence, le visage impassible pour que les deux employés ne se fassent pas d’idée. C’était parfait tout ça, Ezio avait pensé à tout, ce qui n’étonnait absolument pas l’italienne. Les employés allaient avoir la vie sauve, et de leur côté ils allaient récupérer leur argent et être débarrassés de ces imbéciles. Niquel. Satisfaite, Sienna hocha la tête en redonnant son parchemin à son frère. « Tu vois que j’ai des bonnes idées. » Ne put-elle s’empêcher d’ajouter avec un grand sourire ravie. Bien sûr qu’elle jubilait d’avoir réussi. Ce n’était jamais rien de tenir tête à Ezio, mais Sienna avait des années d’expérience et pas la moindre crainte de se confronter à son frère. Après tout, il lui avait tout appris. Puisque tout était réglé, il était temps de mettre fin à cette histoire. En quelques pas, Sienna contourna le bureau d’Ezio et alla se poster à ses côtés, histoire que Milo et Claire comprennent bien qu’ils faisaient face à un duo. D’un geste de sa baguette, elle annula son sortilège, leur rendant l’ouïe. « Bien ! » S’exclama-t-elle certainement un peu plus fort que nécessaire. A sa grande satisfaction, les deux sorciers sursautèrent. Sienna leur adressa un grand sourire digne du chat qui venait de choper la souris. « Il est temps qu’on parle. » Oh, ils allaient adorer ce qui les attendait…