Terminus
Tout le monde descend !
feat les copains qui veulent jouer dans la neige, donner des carottes aux rennes, voir ce qui se cache sous la robe de la Mère-Noël et piquer des cadeaux aux lutins
Je levai les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’il était susceptible ce capitaine ! Franchement, moi, je ne voyais pas grande différence entre le gaélique et le russe mais bon apparemment c’était PAS DU TOUT pareil alors je ravalai mon caquet. Surtout que je lui donnais des envies de meurtre et comme je n’avais absolument aucune envie de mourir, je fermai ma bouche. Mais pas pour longtemps parce que Maxime me défendait. La best des bests cette fille. Je l’aimais tellement. « VOILA DHANOU, on tue pas les gens pour ça. Puis en plus, ça marche pas ton truc, car moi j’suis moitié anglaise, moitié mexicaine et… Ah non, j’suis un tiers anglaise, un tiers mexicaine et un tiers danoise. Quoi que… Non moitié mexicaine et moitié danoise. » Je n’avais aucun sang anglais dans les veines, même si j’étais née sur ce sol. Les origines de mes parents étaient plus qu’originales et cela faisait un mélange particulier, un mélange magnifique, une déesse était née. « Et sinon j’aime bien quand tu m’appelles chaton mais sinon tu peux m’appeler ma reine. » Héhé. Pendant que nous polémiquions sur la manière dont Aodhan devait m’appeler, Maxime, probablement déconcentrée par notre conversation fort intéressante, freina brusquement et ce ne fut pas une partie de plaisir. Après m’être plainte auprès de la conductrice, celle-ci décréta qu’il était temps de changer de chauffeur. J’étais ravie de prendre la main sur les différents leviers même si, fallait bien être honnête, j’étais surprise qu’Aodhan et Maxime continuent de me faire confiance étant donné ce qu’il s’était passé sur le traîneau. C’était de véritables potes.
Je maîtrisai le train comme une cheffe et arrivai même à tenir la conversation à mes deux acolytes. J’apprenais donc que le patronus de Dhan était un cheval et non pas un lapin comme je le présumais. Dommage, un lapin c’était mignon. Mais bon, si Maxime souhaitait monter sur le dos de Dhan (ce que je présumais), qu’il se transforme en cheval plutôt qu’en lapin était quand même plus pratique. Mais je me demandai pourquoi je pensais à tout ça puisque Dhan n’était pas plus Animagi que Max. J’étais la seule à posséder ce talent incroyable, qui était le résultat d’un travail de longue haleine et d’un dur labeur. En tout cas, Dhan trouvait que le trajet était court et proposait de la rallonger. « Le truc c’est qu’on sait pas si le train fait une boucle et j’ai pas non plus envie d’arriver jusqu’en Chine, tu vois. »Bref, parler de tout ça me donnait faim et comme je n’avais plus rien à proposer à grailler à mes camarades, je commençai à toucher au tableau de bord, espérant que le conducteur soit un affamé qui dissimulait à manger. Et c’était le cas. Le pop corn fut distribué entre nous trois et Dhan réclama de la bière. Même si Max pensait qu’il voulait plutôt du Whiskey. Quoi qu’il en soit, je me devais de refréner ses ardeurs... « Ah ça je sais pas… Mais j’pense pas. Alcool au volant = accident, tu te souviens ? » C’était l’instant prévention routière. Bref. Dhan se pencha vers moi, attrapa une énorme poignée de pop corn tout en me regardant d’un air absolument bizarre. Il termina par un clin d’œil et je me demandai s’il y avait une blague graveleuse derrière tout ça mais j’avais beau chercher, je ne trouvais pas. Je compris quand il se dirigea vers Maxime pour l’emmerder. « Embête pas ma copine !» Mais comme j’étais une super conductrice, je décidai de rester à mon poste, laissant Maxime se débrouiller. Elle avait toujours de bonnes idées. Voilà qu’elle lui crachait à la figure en lui rendant les pop corn. « Pop corn aromatisés à la bave, miam ! » dis-je en riant. Et comme ma copine venait de remporter une victoire, j’étais prête à lui accorder une récompense en lui mettant de la musique Disney. Évidemment, Maxime était toujours ultra motivée pour ça ! J’appuyai sur le bouton mais le résultat ne fut pas à la hauteur de mes espérances.
Je ne répondais plus de rien. Une force ectoplasmique s’était emparée de moi, contrôlait mes mouvements et mon corps ne m’écoutait plus. Le train accéléra rapidement, sous l’impulsion du fantôme que je ne parvenais pas à maîtriser. Je n’entendais rien de ce qu’il se passait autour de moi. En vérité, j’étais simplement possédée. Je sentais que ça s’agitait autour de moi, qu’on me tapotait les joues mais je ne pouvais pas agir. Je n’y parvenais pas. Jusqu’au moment où quelque chose de chaud me glissait entre les fesses hors contexte cette phrase est absolument bizarre mdrrr ; mon corps réagit immédiatement à cette attaque et je me levai brusquement, provoquant la sortie de transe. Hébétée, je demandais, « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Je fis les gros yeux à Dhan mais je choisis de ne pas l’attaquer, au moins, j’étais sortie de cet état hypnotique. « Putain mais c’est pas le pays du Père-noël ici mais plutôt de toutes les emmerdes ! » On avait déjà eu des mésaventures avec une nymphe, un père chelou et maintenant un fantôme ? Fallait le faire.
Le problème avec tout ça, c’était que le train allait toujours aussi vite et que nous étions quasiment arrivés à destination. Que faire ? Et comment le faire ? Mais Aodhan avait THE idée, celle qui allait nous sauver. Apparemment il avait vu un film où il se passait exactement la même chose. Nous étions sauvés. Personnellement, j’étais encore en train de recouvrer mes esprits donc je ne cherchai pas à comprendre, fis confiance à Aodhan et aidai à baisser le levier. On sauta dans le wagon suivant tandis que la locomotive poursuivait sa course folle, attirant les regards des autres passagers, voire même certains cris. Mais bientôt, leur attention fut dirigée vers le spectacle incroyable de la locomotive qui déraillait, puis s’enfonçant dans un lac gelé. « Je vous demande à tous d’applaudir Aodhan O’Brian, notre sauveur à tous ! » dis-je amusée, applaudissant le Gryffondor comme une folle. Il allait avoir la grosse tête après ça ! Mais bon, je devais l’admettre, il avait bien rattrapé le truc après mon coup de folie. En plus, Dhan semblait avoir super bien calculé son truc parce que le wagon s’arrêta à quai. Pas avant. Pas après. À quai. « Whaa putain Dhan, tu m’impressionnes ! Tu devrais arrêter tes études et te reconvertir dans le ferroviaire ! » La joyeuse petite troupe que nous étions descendit du train, véritablement enchantée. Il fallait bien l’avouer, l’accueil était drôlement plus chaleureux que lors de l’arrêt précédent qui avait tout d’un quartier de passe. On se sentait mieux ici. Mais bon, je continuais de me méfier, on ne savait jamais après tout.
Un joli lutin de Noël vint à notre rencontre pour nous informer que nous étions arrivés à destination. Le sourire qui s’installa sur mes lèvres aurait pu faire croire à n’importe qui que je venais de gagner la plus grosse somme jamais misée au loto. On apprit par le lutin qu’on avait en plus de ça sauvé des gens de l’abominable père fouettard, bah dis donc, j’espérais qu’on allait avoir une médaille pour service rendu à la communauté. Alors que j’allais dire à Maxime et Aodhan qu’on allait pouvoir moucher le vieux professeur Binns en lui prouvant que le Père-Noël existait réellement, j’entendis la conversation entre le Gryffondor et un gamin concernant mon derrière et je me tournais vers lui (vers Dhan, je précise, sinon c’est chelou) et fis glisser mon pantalon jusqu’à mes chevilles avant de lui balancer à la tronche. « TIENS SALE PETIT CON ! » dis-je, en riant à moitié. Bon, maintenant j’avais à moitié le cul à l’air car mon manteau descendait que jusqu’au haut de mes cuisses, pour le plus grand malheur de certains hommes de l’assistance pervers. Ne sachant pas bien si j’étais face à des moldus ou à des sorciers, je ne pris pas le risque de sortir ma baguette, je m’avançai vers le lutin, prête à lui demander de me dépanner mais celui-ci était trop occupé à sortir une trompette de sa poche. AH OUAIS, sans pression. Moi je faisais attention à pas faire de magie et lui il se la jouait Mary Poppins. Ou Joséphine Ange Gardien. Cela dépendait des références. Il souffla dedans et j’en oubliai ma question tellement le son qui en sortit fut dégueulasse. J’allais critiquluer mais Maxime me devança (enfin pas pour les critiques) mais pour demander si c’était bel et bien la maison du Père-Noël, qu’on ne se trompe pas d’endroit. Il confirma et on apprit au passage que le vieux Père-Noël aimait ses petites habitudes et qu’il ne fallait mieux pas jouer à D&CO, une semaine pour tout changer avec lui. Il tambourina à la porte en expliquant au Papa-Noël que nous venions en amis. Mais aucune réponse. Je commençai à me geler le popotin moi, pour être polie. « Qu’il se dépêche, j’ai froid ! » dis-je au lutin. Il ressortit sa trompette et je me bouchai les oreilles, cette fois-ci, j’étais préparée. En tout cas, ça marchait super bien le coup de la trompette car moins d’une minute plus tard, la porte était ouverte.
Mes yeux s’ouvrirent grand tandis que je regardais le Père-Noël de haut en bas. Ce n’était pas comme ça que je l’imaginais. Ok, il avait bien l’air vieux et avait une jolie barbe blanche, un regard rieur et l’air sympathique. Mais où était son manteau rouge ? « Ah bah merci bien. » dis-je lorsqu’il nous proposa d’entrer. Il avait raison, il faisait froid et en plus j’avais plus de pantalon. Olaf ouvrit la marche (pour ne pas dire il nous poussa pour aller devant) tandis que Maxime chuchotait à nos oreilles qu’elle n’avait pas envie de bosser ici. « Moi j’ai pas de travail mais t’inquiète, on est pas là pour ça. » On entra dans la maison et Olaf avait beau dire que c’était vieux et moche, moi je trouvais ça vraiment adorable. Très cocooning, à l’ancienne. On avait envie de boire un chocolat chaud auprès de l’âtre brûlant de la cheminée. « Vous avez une bien jolie maison, Père-Noël. » Le regard du Père-Noël s’illumina : « Tu vois Olaf, pas besoin de changer, même cette charmante dame dit que ma maison est jolie. » Héhé, et TOC. « Dis Olaf, t’aurais pas un pantalon de rechange ?» demandai-je à l’elfe mais ce fut le Père-Noël qui répondit : « Va prendre un des caleçons longs de la Mère-Noël et donne-le à la dame. Rien n’est trop pour les amis du Père-Noël. Et on traite bien nos futurs petites mains ! » Apparemment, avoir déjoué malgré nous les plans du Père Fouettard avait augmenté notre capital sympathie. Parfait. « Merci Père-Noël. C’est trop aimable. » Mais il fallait quand même prendre en compte la demande de Maxime.
« Par contre Père-Noël, nous, on est pas venu pour travailler pour vous. » « Ah bon ? » demanda le Père-Noël, déçu. C’était trop horrible de décevoir le Père-Noël, j’avais trop honte. J’avais presque les larmes aux yeux. Fallait que je retourne la situation en ma faveur : « Notre mission est encore plus importante en réalité. » Le Père-Noël, qui s’était installé dans un gros fauteuil, nous intima de nous asseoir également et posa les yeux sur moi. J’avais éveillé sa curiosité. « Voilà, nous avons fait tout ce chemin depuis l’Écosse, pour vous rencontrer Monsieur Noël. La magie de Noël n’existe plus là-bas. La preuve, un de nos enseignants voulait nous forcer à écrire un devoir pour expliquer pourquoi vous n’existiez pas ! VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ! » Oui, je m’enflammais un peu. « Mais J’EXISTE ! » s’indigna le Père-Noël, choqué par mes propos. « BAH OUI ! C’est n’importe quoi hein !! Bref, il faut qu’on ramène une preuve de votre existence. Comment on pourrait faire ça ? On pourrait peut-être faire une photo avec vous ? Quoi que, là, on pourrait tout aussi bien avoir pris un autre vieux Monsieur dans la rue. Où est votre tunique rouge ? » « M’enfin, ma p’tite dame, ma tunique rouge est réservée pour la nuit de Noël, le reste de l’année, je suis habillé tout-à-fait normalement. » Alors que je cherchais comment prouver l’identité du Père-Noël, Olaf revenait avec mon pantalon. « Merci Olaf, t’es trop cool comme lutin. » J’enfilai le caleçon long avec de jolis petits nœuds rouges et demandai : « Vous voudriez pas venir avec nous dans notre école ? Comme ça, vous pourrez directement parler à notre professeur. » Je lui laissai un peu le temps de réflexion. Après tout, un voyage jusqu’au Royaume-Uni était un peu long. Mais ça pourrait être super sympa. Pendant qu’on réfléchissait, un autre elfe apportait chocolat chaud et biscuits. Trop bien l’accueil. Au bout d'une minute ou deux, le Père-Noël sembla prendre sa décision : « Bon écoutez, j'avais prévu de venir en Angleterre prochainement pour visiter une de mes fabriques. Alors je veux bien venir avec vous, nous ferons une pierre deux coups. Et on dira à votre abruti de professeur que je suis bel et bien vivant! » Je me levai précipitamment et allai enlacer le vieux monsieur. « MERCI MERCI MERCI MERCI PERE NOEL ! » J'étais ravie, et pas uniquement parce que nous allions probablement fournir une preuve formidable à notre enseignant, raflant au passage la meilleure note sur ce devoir. Mais surtout parce que, l'espace d'une journée, nous avions retrouvé nos âmes d'enfants, Maxime, Aodhan et moi. Mais les avions-nous véritablement perdu, en réalité ?
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