Quelque soit ce que vous cherchez dépend de votre volonté ♦ Alcyone ♣ Aodhan ♦

Date d'inscription : 26/07/2019

Quelque soit ce que vous cherchez dépend de votre volonté

«Juillet 2021»

Un pas… Un autre… Puis encore un autre… Raphaël marchait lentement, mélancoliquement, tout en froissant le parchemin qu’il avait dans sa main… Comme si plus rien n’avait d'importance. Comme si l’arrivée du prochain bus pouvait le conduire vers un endroit meilleur. Mais il n’y avait pas de bus sur le Chemin de Traverse. Ni bus, ni train ni quoi que ce soit d’autre sous lequel se jeter. Il était condamné à vivre. Vivre dans ce monde de merde, où la guerre s’intensifiait de jour en jour. Secrètement, il voulait qu’un mangemort se présente devant lui et ne l’exécute sans préavis. Une mort rapide, indolore. Ou alors, il pourrait agir avec héroïsme lors d’une rafle du Blood Circle en se retrouvant au mauvais endroit au bon moment. Il pourrait permettre à des sorciers de s’enfuir en se sacrifiant. Il serait un héros, on se souviendrait de lui comme tel. Un léger sourire se dessina sur ces lèvres à cette idée, mais très vite son sourire s’effaça. Avec la chance qu’il avait, il ne se ferait même pas buter. Il se retrouverait simplement grièvement blessé et on ne lui accorderait même pas le privilège d’être exécuté. Il était un bon à rien. Un raté. Un imposteur qui avait pu se faire pistonner par les bonnes personnes pour en arriver là où il en était.

Raphaël avait froid. Il faisait un froid glacial pour un mois de juillet. Il devait retrouver Alcyone Greengrass à sa boutique. Ils s’étaient rencontrés à la table des Ambassadeurs du Conseil Sorcier. Il ne comprenait pas comment il pouvait avoir autant d’importance que cette jeune femme au sein du monde sorcier ; ou plutôt, il ne comprenait pas pourquoi elle avait aussi peu d’importance que lui. Il était inutile. Il ne devait sa place qu’à une misérable vidéo sur la mort de Potter qui n’avait servi à rien. Les moldus n’en avaient rien à foutre de l’Histoire des sorciers. Ils n'en avaient rien à foutre de savoir ce que le Blood Circle infligeait à des sorciers innocents. Le français pouvait tout aussi bien chier dans un violon, ça n’aurait pas moins d’effet.

Il repéra finalement l’Atelier des Pléiades. Le nom de l’enseigne lui arracha un sourire. Il se rappelait de s’être fait la réflexion que Alcy effectuait un travail de titan pour la confection de certaines de ses créations. Il ne pensait pas que ça ferait réellement référence au nom de la boutique. La mythologie, grecque principalement, était vraiment quelque chose qui passionnait et inspirait Raph. Plusieurs fois il avait eu recours à des mythes détournés pour ses idées de scénario. Il aimait beaucoup le nom choisi par la sorcière pour son commerce.

Son corps commençait enfin à se réchauffer. Probablement le fait d’avoir marché jusque là. Il hésitait tout de même à entrer. Est-ce qu’il ne valait pas mieux entièrement laisser tomber ? Les ambassadeurs, le monde sorcier, reprendre ses études en France, loin de tout ça, et réussir une bonne fois pour toutes, trouver un travail, ne plus être un parasite. Il savait qu’Alcyone n’allait probablement pas le laisser partir comme ça. Et il comprenait. Les gens avaient besoin de quelqu’un de médiocre pour constater de leur propres succès. C’était ça qui faisait défaut à Raph : personne n’était plus médiocre que lui. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Le froid l’envahit à nouveau. Encore plus glacial qu’auparavant.

C’était ça qui le décida à entrer. Le lâche et le faible qu’il était ne pouvait pas supporter le froid plus longtemps et, une fois dans la boutique, il savait qu’il serait au chaud. Contre toute attente, aucune vague de chaleur ne l’envahit lorsqu’il ouvrit la porte, seulement un autre courant d’air glacé. Il était tremblant, grelottant. Ce ne fut que lorsqu’il ferma la porte derrière lui qu’il eut de nouveau une sensation de chaleur. Ses idées noires commencèrent à se dissiper peu à peu. Il s’essuya les yeux avant de chercher la sorcière du regard et la trouva sans trop de difficultés.

«Hey.» Sa voix était plutôt faible, son ton ne trahissait aucune émotion. Il n’y avait pas l’habituel optimisme dans la voix de Raph. «J’ai pas eu trop de mal à trouver. Mais le froid dehors m’a un peu ralenti, je pensais pas que j’aurais dû prévoir une veste.»

Il tenait toujours la convocation froissée du Conseil dans sa main. Les mangemorts voulaient le voir pour le soumettre à un interrogatoire pour s’assurer qu’il n’était pas un danger pour le monde sorcier de le garder à la table des ambassadeurs. Raphaël imaginait très bien quelles formes pourraient prendre cet interrogatoire. Il sortirait les pieds devant. Mais d’un autre côté, quelque chose dans l’esprit du moldu lui chuchotait que si les mangemorts cherchaient à le buter, ils ne feraient pas toute cette mise en scène, il l’auraient déjà fait depuis longtemps.

Alcyone avait été l’une des premières personnes qu’il avait contactées par hiboux pour demander conseil, ils étaient tous les deux jeunes membres du Conseil et la politique ce n'était pas trop leur domaine de prédilection. Cependant, les hiboux n’étaient pas totalement fiables, ils pouvaient être interceptés. C’était donc comme ça qu’il s’était retrouvé à la retrouver sur le Chemin de Traverse, dans sa boutique.

Ils avaient des choses importantes à ce dire mais le français n’était pas certain de vouloir entrer directement dans le vif du sujet.

«Elle est cool ta boutique. J’aime beaucoup le nom, c’est en référence aux filles d’Atlas ?»

Raphaël était plus pâle que jamais, il donnait l’impression qu’un courant d’air suffirait à le faire tomber.

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«Juillet 2021»

L’Angleterre était morose depuis ces dernières semaines. L’arrivée de Delphini au pouvoir avait remué bien des choses dans le pays. Incompréhensible. C’était ce qui traversait l’esprit de la jeune bijoutière à chaque fois qu’elle y pensait. Les élections avaient un goût amer. Il s’était passé quelque chose de déroutant ce jour-là. Avec le recul et à force de discussion, il était assez clair que cela ne s’était pas déroulé comme cela l’aurait dû. Mais étrangement, personne ne disait rien. Delphini avait pris son siège comme leader et avait déjà proféré des menaces grandiloquentes auprès des moldus. Se rendre dans cette partie de Londres était à présent exclu. Cela n’était pas recommandé, mais de ce qu’elle en avait compris, le Blood Circle avait pris en main les choses pour être encore plus imposant avec l’aide du gouvernement. Sérum anti-magie à foison, un truc qui permettait de signaliser la présence potentielle de sorciers… Au milieu de toute cette folie, Alcyone était perdue. A la table des membres du conseil, la tension était palpable. Et si elle n’était pas très écoutée de prime abord, ce n’était pas maintenant que cela allait changer. Elle se demandait si elle était utile et si cela valait la peine de rester. Elle se souvenait des paroles de Soledad le jour des votes. Celle d’Euron également. Le Carrow était l’oncle d’Hestia et surtout un proche de la famille et surtout de son frère, Theo. Si bien qu’il avait pris Alcyone sous son aile. La jeune créatrice l’avait souvent perçu comme le tonton un peu flippant. Mais elle devait reconnaître que ses conseils pour l’endurcir et la guider étaient souvent pertinents. Il avait, ce jour-là, réussi en quelques mots à la convaincre qu’il fallait rester. Ne serait-ce que pour faire entendre sa voix. Aussi différente sonnait-elle que le pouvoir en place.

Elle devait l’admettre, les personnes du conseil étaient peu à lui plaire. Euron en faisait partie même si ses idées différaient des siennes. Luca semblait peu à sa place dans ces réunions, mais Alcyone l’appréciait également. Il y avait également Raphaël. Un moldu qui lui aussi semblait perdu dans ce monde de fous. D’ailleurs, il devait passer à la boutique. L’Atelier avait connu un regain d’attention depuis mai et plus encore maintenant que les sorciers commençaient davantage à sentir le danger venir. Les malheurs des uns faisaient le bonheur des autres. Elle était heureuse d’avoir Aodhan à ses côtés pour l’aider régulièrement. Le Gryffondor était d'ailleurs présent aujourd'hui. S'il gérait de son côté, Alcy, elle s’occupait d’un client qui cherchait un cadeau à offrir à sa femme pour leur anniversaire de mariage. Avec une bonne dose de persuasion, ce dernier reparti avec une parure assez coûteuse. Alors qu’elle encaissait les gallions, elle indiqua à Dhan qu'elle allait dans son atelier pour travailler ses créations. Au bout d'un moment, la brune reconnu la voix de Raphaël. Elle termina de polir une bague et revint vers l'avant de la boutique.

Si un sourire étira ses lippes, elle fronça doucement les sourcils devant la mine de Raphaël. Il avait les traits du visage marqués, les yeux rougis. Quand il lui adressa la parole, il semblait terne. Rien à voir avec le jeune homme qu’elle avait rencontré quelques mois plus tôt. Elle finit de ranger l’argent avant de sortir de derrière le comptoir. Elle savait que le vidéaste se posait lui aussi beaucoup de questions, mais elle ne s’attendait pas à le trouver dans cet état. « Salut ! C’est vrai que pour un mois de juillet, ce n’est pas la folie. » répondit-elle avec une jovialité marquée, pour tenter de remonter un peu le moral de Raphaël. Alcyone hocha le visage alors qu’il lui demande si le nom de l’atelier était une référence aux filles d’Atlas. « Oui, j’adore l’histoire autour de ce mythe. Mon prénom est celui de l’une des sœurs. » Elle portait même un tatouage sur ses côtes de la constellation. Mais badiner semblait compliqué quand elle remarquait à quel point il semblait fragile en cet instant.

Aodhan arriva à ce moment-là. Il jeta un regard suspicieux à Raphaël. Il fallait reconnaître qu’il ne semblait pas en mesure de s’offrir quoi que ce soit dans la boutique. Alcyone le rassura d’une œillade. « Dhan je te présente Raphaël. Raphaël, voici Aodhan qui travaille avec moi. » Elle regarda l'heure. Il était déjà tard. A peine une dizaine de minutes avant la fermeture. Avec l'étudiant, ils s'attelèrent rapidement à la tâche.« Allons dans l'arrière boutique. Raphaël, Aodh peut rester ? » Le moldu acquiesça et la jeune femme embraya le pas vers son bureau. Elle les invita à s'installer. « Tu veux quoi ? J’ai du thé, café, chocolat. Du vin blanc aussi. Et des bières irlandaises… plein de bières irlandaises… » O’Brian prenait trop ses aises après ses heures de service, il n’y avait pas à dire…Mais ce dernier serviable, se chargea d'apporter les boissons demandés. Elle ne put retenir un rire à la remarque du Gryffondor. « Tout le monde n'est pas alcoolique tu sais ? »Se moqua-t-elle avec amusement. Elle observa malgré tout Raphaël. Il semblait réellement au bout de sa vie. L'ambiance actuelle était pesante. Sans parler des détraqueurs... « Tu n’as vraiment pas l’air dans ton assiette. » souffla-t-elle. « Qu’est-ce qui se passe ? » Elle ne lui ferait pas l’affront de lui demander s’il allait bien. La réponse était évidente et elle était non. Ils voulaient discuter du conseil ensemble, mais elle sentait que quelque chose lui échappait.

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☾☾ Juillet 2021 - Chemin de Traverse – L’Atelier des Pléiades - Après-midi

Aodhan passa un coup de chiffon sur le comptoir de la boutique pour effacer les traces de doigts laissés par le dernier client qui était passé par là. Le mec avait posé ses gros doigts gras et boudinés sur le bois lustré et l’irlandais n’avait pas franchement apprécié. Bien sûr, il n’avait rien dit et était resté courtois en le servant, et rien que ça, c’était exceptionnel pour lui. Ce job avait eu un effet franchement positif sur sa personnalité indocile, le forçant à une rigueur dont il était peu coutumier. Il devait être ponctuel, bien habillé, souriant, serviable et patient. Autant dire que les premiers temps n’avaient pas été simples pour lui mais il s’était fait violence car ce job -au même titre que son job au Midnight, dans un axe quelque peu différent- était un peu le fil qui lui permettait de rester sur le droit chemin. Tenir le rendait fier car contre toute attente, il en était capable.

Oh bien sûr, une fois il avait vu l’un de ses potes se pointer dans la boutique. Ce gros enfoiré était venu pour se payer sa tête et se faire traiter en bon client par son ami Gryffondor. Aodhan avait joué le jeu et lui avait présenté tous les bijoux qu’il avait demandés, sagement, et même de façon très sympathique et professionnelle. De l’extérieur, on aurait dit une pièce de théâtre avec deux ado maniérés « Mais bien entendu mon bon monsieur ! Laissez-moi vous montrer cette pièce exceptionnelle qui, j’en suis sûr, scierait parfaitement à votre personne si raffinée. » Ahahah, son pote avait bien rigolé, oui c’était drôle… sauf qu’au moment où il allait partir -sans rien acheter cela va de soi-, Dhan s’était juste interposé entre lui et la porte en lui présentant l’un des bijoux les plus onéreux qu’il avait voulu voir. Et s’il avait un sourire aux lèvres, il n’était plus jovial mais clairement féroce. « Tu payes. En cash. » Et son regard glacial implacable où poignait une indéniable violence n’avait laissé planer aucun doute sur ses intentions. S’il aimait plaisanter, il avait ses limites, d’autant plus quand on venait s’amuser sur son lieu de travail. Son ami -grâce à Merlin assez nanti- avait d’un coup perdu à la fois son hilarité, ses couleurs… et son pognon. Dhan avait eu une recette exceptionnelle ce jour-là et il n’avait plus jamais reçu de visite de ce genre. Dommage.

Aujourd’hui, était un jour particulièrement morne. Pourtant c’était les grandes vacances et Aodhan appréciait cette période de l’année, mais là, avec le ciel voilé et les Détraqueurs suspendu là-haut avec leurs silhouettes de petits branleurs drapés dans leurs robes dégueulasses, l’ambiance n’était pas à la fête. Lorsqu’il était sorti par l’arrière pour fumer une clope pendant sa pause, il en avait observé un et il lui avait semblé étrangement que c’était réciproque. Fidèle à lui-même, l’irlandais avait tendu la main pour lui faire un fuck tout en tirant une taffe avant d’expirer la fumée par le nez. Va crever.

Heureusement, il avait prévu quelques bières pour détendre l’atmosphère et l’humeur de sa patronne. Il était plutôt doué pour ça, à sa manière. La journée touchait à sa fin lorsqu’un client entra, faisant tinter joliment la petite clochette magique qui devait alerter le personnel en cas d’absence dans la boutique et O’Brian leva le nez vers l’entrée. Le garçon portait une chemise noire chic avec un col Mao et ses cheveux étaient plaqués en arrière. Greengrass lui avait fourni son costume parce que ce genre vêtements n’était pas vraiment à sa portée financièrement. Il aimait bien le porter à vrai dire, même s’il était plutôt du genre jogging basket dans son quotidien et si cette apparence le transformait, quelque chose de moins policé transparaissait malgré lui dans son regard.

_ Bonjour et bienvenu aux Pléiades monsieur. La vache… j’espère qu’il va pas essayer d’se suicider ici. Dhan avait arqué un léger sourire en demi-teinte. Il connaissait assez les moldus pour en reconnaître un. Qu’est-ce qu’il foutait là ? En plus, il ne ressemblait pas vraiment aux clients qu’ils pouvaient recevoir d’habitude. Les créations d’Alcy coûtaient un bras. Bref, ça faisait beaucoup de petits détails troubles pour un seul homme alors même s’il restait poli, il n’en était pas moins sur ses gardes et au moindre geste suspect, le Gryffondor était prêt à lui sauter dessus. Alcyone déboula au même instant et accueillit le moldu en lui parlant d’une façon assez familière pour laisser entendre qu’ils se connaissaient bien. Le jeune homme se détendit dans un léger soupire. La patronne décida de fermer la boutique et accueillit son ami. Cette sang-pur était vraiment étonnante, ça il le savait déjà, mais de là à ce qu’elle fréquente des moldus… connaissant là d’où elle venait, c’était pas banal.

_ Pas de problème. Répondit-il simplement avant d’effectuer la fermeture de la caisse et de ranger ce qui devait l’être. Lui qui avait l’intention de passer un moment avec Alcy autours d’une bière pour rigoler un peu… tant pis, ça serait pour la prochaine fois. Rien ne pressait après tout. Il fut tout de même étonné d’entendre la jeune femme proposer à l’étranger que l’étudiant reste avec eux pour papoter autour d’un verre. Pourquoi pas.

Après avoir terminé de ranger et de clôturer sa journée, l’irlandais alla chercher les boissons, jusqu’à ce qu’il entende le moldu dire qu’il ne buvait pas d’alcool. Dhan s’arrêta et leva un sourcil interrogateur sur celui qui se faisait appeler Raphaël.

_ Tu bois pas d’alcool ?! Pourquoi ? Oui, ça c’était choquant pour une personne comme lui mais il semblait bien d’avantage dans la curiosité que dans le jugement. Mais il n’était pas non plus hostile à ce genre de personne et alla lui préparer un thé. Les amis de mes amis.. bla bla.

Il s’installa avec Alcyone et Raphaël dans un petit salon cosy en arrière boutique et pris place sur un petit canapé, non sans avoir décapsulé deux bières -irlandaises- une pour lui-même et l’autre pour sa délicate et merveilleuse patronne. A présent plus détendu, il se reposa contre le dossier en y étendant ses bras et écartant les jambes. Chassez le naturel…

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I follow no rule
that's my rule

The hero is easy to be, you just don't like seeing yourself in me. Fine, I might be the enemy and maybe the villain is me (

) le chant des sirènes.

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QUELQUE SOIT CE QUE VOUS CHERCHEZ DÉPEND DE VOTRE VOLONTÉ

«Je vais bien tout va bien»

Une fois à l’intérieur, Raphaël commença peu à peu à se réchauffer et surtout ses idées noires se dissipaient peu à peu, lentement, mais sûrement. Il ressentait encore le froid de l’extérieur qui était emprisonné dans son corps, comme si la glace émanait de ses entrailles elles-mêmes. Lorsqu’il salua Alcyone, son ton était neutre, dénué de la moindre émotion. Il n’y avait le ton jovial qui marquait son éternel optimisme. Il n’y avait pas non plus le ton soucieux qu’il pouvait y avoir parfois, quand il était en proie au doute. Il n’y avait rien, comme si parler n’était qu’une action mécanique qui servait qu’à respecter les codes sociaux qu’il s’imposait. Il fit part de son étonnement à propos de la température qui était plus que basse pour la saison. Raph sourit devant l’enthousiasme de la vendeur et il la complimenta sur sa boutique, particulièrement son nom.

«L’une des sœurs. » Il réfléchit, mais le nom des différentes pléiades ne lui revenait pas. «Ma culture me fait défaut, je ne les connaissais pas toutes de nom, seulement Maïa. Ça rend le nom que t’as choisi encore plus cool.»

Ils furent interrompus par l'arrivée d’un jeune homme qui semblait l’examiner de la tête aux pieds. Raph n’avait pas conscience de la mauvaise mine qu’il allait, mais à la manière dont l’inconnu le toisait, il avait l’impression d’avoir une étiquette “Moldu” collée sur son front. Alcyone fit les présentations et le sorcier sembla se détendre quand il comprit que le moldu était un ami de la patronne. Cette dernière décida que c’était la fermeture, et tandis que Aodhan commençait à ranger, la sorcière demanda à Raph si ça dérangeait que Aodhan se joignent à eux.

«Non.» Il rectifia, réalisant qu’il avait répondu de travers à la question. «Je veux dire, non, il n’y a pas de problèmes, bien sûr qu’il peut rester. Je suis chez vous ! »

Une fois dans l’arrière boutique, la sorcière lui proposa quelque chose à boire. Des boissons chaudes, ou de l’alcool. Voilà qui allait le réchauffer de l’intérieur une bonne fois pour toutes.

«Je ne bois pas d’alcool, mais je ne dirais pas non à un thé, merci. »

Aodhan sembla juger plus que fortement Raphaël sur le fait qu’il ne buvait pas d’alcool. La remarque d’Alcyone fit arracher un sourire au moldu qui répondit ensuite à la question du sorcier.

«J’ai eu une mauvaise expérience à cause de l’alcool. Enfin… J’ai appris plus tard que ce n’était pas l’alcool qui était en cause, mais peu importe, depuis, j’ai pris l’habitude de ne plus en boire.»

Ouais… Ça lui avait fait un choc de se réveiller en cellule de dégrisement, pour état d’ébriété sur la voie publique, sans se souvenir de ce qu’il lui était arrivé la veille. Mais le choc était encore bien plus grand quand, des mois plus tard, il avait découvert un enregistrement audio dans son téléphone qui montrait qu’il avait été en réalité manipulé par un sorcier ce jour-là.

Aodhan respecta tout de même son choix et apporta un thé au moldu. Il décapsula ensuite deux bières, une pour lui et une pour Alcyone, avant de s’installer dans un petit canapé en prenant ses aises. L’ambassadrice reprit la parole, faisant remarquer que Raphaël n’avait pas l’air au meilleur de sa forme.

«Si. Si si, ça va. J’ai juste dû attraper froid dehors, je pense. Mais le thé m’aide déjà bien.» Il devait être aussi convaincant que le petit garçon qui disait à Maurice qu’il poussait le bouchon un peu trop loin. Cela dit, il ne mentait pas : il allait bien mieux depuis qu’il était à l’intérieur de la boutique. «Enfin, à part ça, ça va comme un moldu qui est convoqué par le Conseil d’Administration sorcier.» Il présenta sa convocation aux deux sorciers. «Juste après que l’Augurey soit élue à la tête de ce Conseil.» Il poussa un long soupir. «Je sais pas ce qu’ils me veulent, je sais pas si je peux être accompagné, je sais pas s’il faut que j’y aille, ou s’il ne vaut pas mieux que je me fasse tout petit petit pour me faire oublier.» Il se gratta l’arrière de la nuque. «D’un côté, Tinkson a toujours été un mangemort, et ils étaient déjà secrètement en majorité lorsqu’ils avaient accepté mon intégration. Si j’étais un problème, ils ne m’auraient déjà pas accepté à l’époque. Enfin, je crois… Peut-être que… Aussi improbable que cela puisse paraître… Ils veulent vraiment collaborer avec moi ? »

La présence de Raphaël aux ambassadeurs du Conseil Sorcier était un véritable mystère, même pour lui. Plus que jamais, il ignorait s’il avait vraiment sa place là-bas. Alcyone l’avait très vite soutenu, elle-même étant une jeune Ambassadrice. Mais le moldu savait qu’il n’avait pas la même détermination que la sorcière, la même hargne.

«T’en penses quoi, Alcy ? Je devrais y aller, ou vaut mieux que je leur adresse un hibou pour dire que je démissionne ?» Il jeta un œil à Aodhan. «Et toi Aodhan ? J’accepte tous les avis, même si on se connait pas encore, t’en penses quoi ?»

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«Juillet 2021»

Raphaël semblait réellement mal en point. La période n’avait rien de simple. A la suite des élections, les Mangemorts avaient pris un contrôle quasi total sur le gouvernement. Il était dur de se voiler la face sur la tournure des événements. Les détraqueurs flânaient dans les rues comme si cela était normal. Ils étaient censés protéger les sorciers. Mais comment se sentir en sécurité avec des créatures pareilles ? Elle comprenait mieux l’état dans lequel se trouvait Raphaël. Surtout qu’il ne pouvait pas voir ces saletés. Alcyone n’aurait su dire s’il s’agissait d’un avantage ou non. Elles étaient affreuses à observer à son sens. Il semblait aller un peu mieux après quelques secondes passées dans la boutique. Il parlait du nom que la jeune femme avait donné à l’atelier. Elle ne put retenir un sourire. Elle aimait tant l’histoire des Pléiades qu’elle était toujours ravie d’entendre que quelqu’un la connaissait. Il avait une partie de la référence et c’était déjà un bon début. « Tu connais le plus important à présent. » Elle lui adressa un clin d’œil. Les prénoms d’étoiles étaient à la mode quand elle était née. Elle devait reconnaître que sa mère avait fait preuve de goût pour une fois. Même si elle avait dû se mordre les doigts quand elle avait découvert le caractère frondeur sa fille. A l’image des sept sœurs qui préfèrent fuir que de subir la destinée qui leur avait été tracée.

Aodhan sembla légèrement sur la réserve vis-à-vis de Raphaël, c’est pour quoi elle se dépêcha de les présenter. Elle ne connaissait que trop bien le caractère protecteur de l’irlandais. Le Moldu accepta sans problème que Dhan reste avec eux. L’Etoile les invita alors à se diriger vers son bureau afin qu’ils puissent se poser tranquillement. Il n’était pas rare que l’endroit serve de salle de repos après une journée de travail. Elle proposa diverses boissons et ne put s’empêcher de se moquer de l’Irlandais qui semblait choquer qu’une personne puisse ne pas boire d’alcool. Le traitant d’alcoolique, elle ajouta : « Ce n’est pas toi qui as une sœur parfaite qui si je me souviens bien, ne boit absolument pas d’alcool ? » Un sourire innocent se dessina sur ses lippes. Si elle se prenait un coussin dans la figure, elle ne l’aurait certainement pas volé. Il n’était pas rare que cela fuse entre eux.

Elle écouta néanmoins avec attention la réponse qu’apporta Raphaël. « Si je m’étais arrêtée à ma première mauvaise expérience, cela ferait des lustres que je ne toucherais plus à l’alcool. » un petit rire fila d’entre ses lèvres à cette remarque. Elle ne chercha pas à demander à Raphaël quelle avait été la raison véritable de ce qui lui était arrivé. Encore moins ce qu’il s’était passé. S’il avait souhaité le faire, il l’aurait certainement déjà dit. Si elle était d’une grande curiosité, elle savait où étaient les limites de chaque personne. « Les détraqueurs n’aident pas, il faut dire. » Le froid n’était pas dû qu’au temps qu’il faisait…

Lorsqu’il annonça qu’il était convoqué, la bouche d’Alcyone s’ouvrit, prononçant un petit ‘quoi ?’ Elle attrapa le papier et le parcourut rapidement des yeux, laissant Dhan le regarder à son. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Alcyone lâcha un soupir après qu’il ait expliqué tout ce qui lui traversait l’esprit. « Ils ne t’ont rien dit de plus ? » Bien sûr que c’était inquiétant. Elle n’avait rien reçu de tel de son côté. Il n’était pas difficile de deviner pour quelle raison. « [color=rossybrownJe peux essayer de me renseigner auprès d’Euron…[/color] » Devant le regard interrogateur de Raphaël (et de Dhan, je ne sais pas…), la jeune femme reprit. « Je t’en ai jamais vraiment parlé, mais Euron Carrow est un ami de mon frère. Tu sais, sang-purs, britanniques, tout ça.. » Un petit milieu qui se côtoyait. Mais étrangement, Alcyone ne reprochait rien au Carrow. Il était une sorte de parrain qui l’aidait à prendre davantage confiance en elle, à se renforcer face aux merdes de la vie. Même s’il pouvait se montrer dur et intransigeant, Alcyone appréciait plutôt le directeur de Saint Mangouste. Ce qu’elle en pensait… Ca, c’était encore une autre chose. « J’en sais rien… Je pensais que j’allais sauter des ambassadeurs pour être honnête. Même si je me suis un peu rapprochée de mes parents, je reste une Sang-Pur qui n’en a fait qu’à sa tête… » Entre le fait qu’elle avait brisé ses fiançailles et qu’elle avait tourné le dos à sa famille, en dehors de Theo, elle était une sorte de mouton noir. Son petit succès commercial lui avait apporté une légère notoriété, mais elle était encore étonnée de ne pas avoir reçu une lettre similaire à celle de Raphaël. « Je ne crois pas qu’ils s’en prennent à toi. Tu es connu au conseil et s’il t’arrive quelque chose, cela serait mal vu pour l’image qu’ils veulent se donner, non ? » Elle tourna son visage vers Dhan afin d’écouter ce qu’il pensait de tout cela.

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☾☾ Juillet 2021 - Chemin de Traverse – L’Atelier des Pléiades - Après-midi

Raph a écrit:: «J’ai eu une mauvaise expérience à cause de l’alcool. Enfin… J’ai appris plus tard que ce n’était pas l’alcool qui était en cause, mais peu importe, depuis, j’ai pris l’habitude de ne plus en boire.»

Ça c’était pas une raison. Du moins, pas une raison valable… Combien de mauvaises expériences avait-il eu ? Et combien de bonnes ? Il était clairement incapable de les compter. Mais soit, c’était son choix et il le respecterait. Il n’était pas du genre à inciter bêtement à boire après tout, ça n ‘avait aucun intérêt.

Alcy a écrit:: « Ce n’est pas toi qui as une sœur parfaite qui si je me souviens bien, ne boit absolument pas d’alcool ? »

Qu’elle évoque Saoirse le fit tiquer. Il posa sur elle un regard énigmatique qui aurait pu être perçu comme franchement hostile. L’irlandais pouvait être très amical et familier mais certains sujets ne pouvaient pas être abordés à la légère, surtout en compagnie d’étrangers. Il inclina sa tête sans quitter la sang-pur des yeux, le fin rictus qui s’afficha sur ses lèvres ne suffisant pas à adoucir la lueur froide de son regard.

_ Certaines personnes sont hors catégorie. Répondit-il après un moment. Un battement de cils et il leva sa bière pour en avaler une gorgée. Sa fraîcheur sembla atténuer ses airs féroces.

Alcy a écrit:: « Si je m’étais arrêtée à ma première mauvaise expérience, cela ferait des lustres que je ne toucherais plus à l’alcool. »

_ Tu m’en diras tant… Réagit-il à voix basse. Il lui lança un clin d’œil furtif, sans qu’aucun sourire ne se glisse sur sa mâchoire carrée. Ils partageaient tous deux des souvenirs bien peu avouables en cet instant, son œillade appuyée, accompagnée de son soudain demi sourire, étaient clairement une provocation.

Il n’en dit cependant pas plus et lorsqu’Alcyone lui tendit la convocation du Conseil, il la prit, par défaut. Il n’y jeta qu’un bref coup d’œil avant de la rendre à son possesseur légitime. Le côté administratif de l’existence lui filait de l’urticaire alors il n’allait certainement pas s’attarder là-dessus.

Alcy a écrit:: « Je peux essayer de me renseigner auprès d’Euron… »

Euron… ? Aodhan fronça ses yeux lorsqu’il entendit ce nom. Il connaissait ce Mangemort. Sa sœur avait reçu sa marque de sa main. Mais peut-être y en avait-il un autre… ce n’était pas un prénom franchement courant alors il en doutait mais parfois on pouvait être surpris….

Alcy a écrit:: « Je t’en ai jamais vraiment parlé, mais Euron Carrow est un ami de mon frère. Tu sais, sang-purs, britanniques, tout ça.. »

Et bien non, c’était bien lui. Décidément le monde était petit… Le Gryffondor avait un truc avec la famille Carrow.

_ Madame a des relations… dit-il dans un sourire léger. J'oublie parfois que tu trempes dans ces histoires…

L’irlandais passait son pouce sur sa lèvre supérieure tout en écoutant le moldu et ses étranges tourments. Les affres de la politique… bien peu pour lui. Aodhan était bien trop spontané pour prétendre à intégrer ce milieu. Mais il écoutait volontiers le récit de Raphaël. Il avait une vue unique sur la situation en tant que moldu siégeant au Conseil, ce n’était pas totalement inintéressant.

Raph a écrit:: «D’un côté, Tinkson a toujours été un mangemort, et ils étaient déjà secrètement en majorité lorsqu’ils avaient accepté mon intégration. Si j’étais un problème, ils ne m’auraient déjà pas accepté à l’époque. Enfin, je crois… Peut-être que… Aussi improbable que cela puisse paraître… Ils veulent vraiment collaborer avec moi ? »

Ils ne l’auraient pas accepté ? Cette phrase le fit sourire tandis qu’il haussait un sourcil de curiosité. C'était étrange de voir à quel point cet homme était différent de lui, à quel point leur vision des choses pouvait l'être également.

Alcy a écrit:: « Je ne crois pas qu’ils s’en prennent à toi. Tu es connu au conseil et s’il t’arrive quelque chose, cela serait mal vu pour l’image qu’ils veulent se donner, non ? »

O’Brian acquiesça doucement aux mots de la sang-pur mais ne semblait pas se sentir véritablement concerné par le sujet.

Raph a écrit:: «Et toi Aodhan ? J’accepte tous les avis, même si on se connaît pas encore, t’en penses quoi ?»

Qu’il l’interpelle directement à ce propos l’étonna peut-être un peu car comme il le disait si bien, ils ne se connaissaient pas. Mais donner son avis ne le dérangeait pas et puisqu’on l’y invitait, il n’allait pas se priver.

_ Si t’étais un problème, ils t’auraient déjà buté. Je vois mal l’Augurey et sa clique de Mangemorts psychopathes endurer ta présence malgré eux. Sans vouloir te vexer, j’ai surtout l’impression que t’es un faire-valoir dans leur petite mascarade. Le petit moldu qui prouve la bonne foi du Conseil comme le dit si bien Greengrass…

Aodhan quitta le confortable dossier du canapé pour se pencher en avant, posant ses coudes sur ses genoux, se rapprochant du moldu.

_ A moins qu’ils espèrent que tu démissionnes pour te faire disparaître un beau matin… Ni vu… ni connu... Ajoutât-il avec un rictus sardonique. Le Gryffondor souriait comme un loup montre ses crocs.

Son visage se farda finalement d’un air plus sage, son sourire disparaissant de ses traits tandis qu’il s’adossait de nouveau contre le sofa.

_ Mais tu leur es utile. Ils n’ont pas de raison de te larguer. C’est une vraie situation de merde si tu veux mon avis… mais à ta place je resterai. Tant qu’à être au Conseil… autant en profiter et te faire entendre... A ta place je les ferais chier un maximum... mais je n'suis pas toi.

Reprenant une longue gorgée de sa bière, il posa finalement la bouteille vide sur la table basse devant eux.

_ Mais bien sûr tout ça dépend aussi de tes liens avec le Blood Circle. J'imagine que ta place au sein du Conseil te donne une importance parmi eux. Est ce qu'ils t'écoutent ? Est-ce qu'ils te font confiance ? Ou bien te voient-ils comme un collabo parce que tu parles à de vilaines sorcières …?

CODAGE PAR AMATIS

I follow no rule
that's my rule

The hero is easy to be, you just don't like seeing yourself in me. Fine, I might be the enemy and maybe the villain is me (

) le chant des sirènes.

Date d'inscription : 26/07/2019

QUELQUE SOIT CE QUE VOUS CHERCHEZ DÉPEND DE VOTRE VOLONTÉ

«Bouh»

Raphaël surprenait souvent les gens de son âge quand il annonçait qu’il ne consommait pas, ou peu d’alcool. Cela ne le surprit donc pas que Aodhan puisse sembler être choqué que le moldu refuse d’en boire. Alcyone évoqua la sœur de son employé qui ne buvait pas une goutte d’alcool. Raph assistait à l’échange silencieux qui s’ensuivit entre les deux sorciers. Il pouvait voir dans le regard de Aodhan que la remarque n’était pas la bienvenue mais il ignorait les raisons qui faisaient que le sujet puisse être source de tension. Le sorcier finit par répondre que certaines personnes étaient hors catégorie.

Raph expliqua qu’il avait vécu une mauvaise expérience qui l’avait par la suite incité à ne plus consommer d’alcool. Les deux autres rièrent, en affirmant que s’ils avaient dû s’arrêter à leur première mauvaise expérience, cela ferait longtemps qu’ils seraient sevrés. Raph eut un sourire compatissant.

«Disons alors que c’est quelque chose qui ne m’intéresse pas assez pour persévérer. J’ai jamais été un gros fêtard. Je suis plus du genre à rester tranquille dans mon coin, au calme. Du coup, quand un matin je me suis réveillé en cellule de dégrisement, pour état d’ébriété sur la voie publique, sans aucun souvenir de la veille. La seule info que j’avais, c’était que les flics m’avaient arrêtés parce que j’avais beauuuucoup trop d’alcool dans le sang. Du coup… Ouais, j’avais pas mal flippé, et je m’étais juré de ne plus boire. Je dis pas que pour certaines occasions il ne m’arrive pas de prendre un cocktail. Mais… J’ai pris l’habitude de faire gaffe. Puis, sans vouloir être offensant. J’aime pas trop le goût.»

En dehors de ça, et du froid qu’il faisait dehors en plein mois de juillet, il allait bien.

«Les détraqueurs ?» Il avait eu l’information comme quoi il y avait des détraqueurs à Poudlard et dans les lieux magiques. Mais il n’était pas encore tombé sur ces créatures. Il ignorait totalement à quoi elles ressemblaient - il n’avait pas encore eu l’occasion de se documenter à ce sujet - mais il était persuadé que s’il en avait vu, il l’aurait su immédiatement. «Je pense pas en avoir croisé. Ils sont si terribles que ça ?» Tout ce qu’il savait, c’était des rumeurs à leur sujet, et elles n’envoyaient pas du rêve. Il ne comprenait pas comment les sorciers pouvaient faire confiance à des choses pareilles pour assurer leur sécurité.

Enfin, quand il disait qu’il allait bien… Il allait aussi bien que pouvait l'être un moldu convoqué par le Conseil d’Administration Sorcier composé en majorité par des mangemorts. Alcyone laissa échapper une exclamation de surprise avant de s’emparer du parchemin que Raphaël lui tendait. Elle le parcourra rapidement du regard avant de laisser le message à son voisin qui ne s’attarda pas longtemps dessus avant de le rendre au moldu. Raph fit part de ses inquiétudes qui furent accueillies par un soupir de la part de la sorcière, qui lui demanda s’il avait plus d’informations. Le moldu hocha la tête négativement et répondit d’une voix serrée.

«Je sais pas si y’en a besoin de plus…»

La sorcière évoqua la possibilité de se renseigner auprès d’Euron. Raph leva un sourcil, en signe d'interrogation. Euron ? Le conseiller mangemort ? Il semblerait que le Carrow était un ami de Théo. Familles de sang pur locales oblige. Aodhan releva que Alcyone avait des relations haut placées.

«J’aurais tendance à dire que c’est le conseiller Carrow qui sait bien travailler ses relations.»

Après tout, Theo Greengrass est un ancien Auror. L’amitié entre Théo et le mangemort Euron aurait pu permettre à ce dernier d’échapper à Azkaban si l’occasion se présentait. Mais ce serait mal connaître le frère Greengrass. Raph savait que Théo était plus que méfiant envers les moldus ; il en avait fait lui-même les frais ; mais il était persuadé que le sorcier n’avait aucune tolérance pour les mages noirs. Ami ou pas ami, il valait mieux que Carrow se tienne à carreau. Raph fit la moue.

«Je suis pas sûr du plan. Mais si tu penses que ça risque rien, je te fais confiance.»

Après tout, c’était les mangemorts qui avaient décidé de l’accepter à la table des ambassadeurs. Tinkson avait toujours été un traître, et donc ils étaient déjà majoritaires au Conseil. Alcyone ne savait pas trop quoi en penser. Elle-même pensait qu’elle allait être virée des ambassadeurs. Elle avait beau s’être rapprochée de sa famille, elle restait un électron libre.

«Oh arrête. Même si t’en fais qu’à ta tête, t’es comme eux. Et tes créations sont incroyables Ils devraient t’accorder plus de crédit, mais ils savent que tu leur es utile. Moi… C’est moins sûr.»

Elle restait toutefois plutôt rassurante. Si les mangemorts s’en prenaient à Raphaël, ça ternirait terriblement leur image. Même s’il était plutôt discret, son existence même au sein du conseil n’était pas un secret, et si on se débarrassait de lui, ça ferait du bruit, et le mot d’ordre des mangemorts, c’est de faire profil bas pour se faire bien voir.

Aodhan était plus direct et plus cru dans ses propos. Si le moldu était un souci, ces cinglés de mangemort l’auraient buté depuis bien longtemps. Ils n'auraient pas pris la peine de le convoquer pour l’exécuter. Sans vouloir se montrer vexant, le sorcier expliqua que Raph n’était probablement qu’un pion dans l’échiquier des mangemorts, servant uniquement à montrer la bonne foi du Conseil.

«Y’a pas de mal.»

Raph commençait à avoir chaud. Il s’était bien réchauffé, le thé aidant pas mal, et toute cette discussion le mettait mal à l’aise. Aodhan se rapprocha de lui avant d’ajouter que le plan des mangemorts étaient peut-être de le forcer à démissionner pour le faire ensuite disparaître dans l’anonymat le plus total. Un frisson parcourra l’échine du moldu qui se mit à transpirer.

«Tu… Tu crois ? »

C’était peut-être ça leur plan, en effet. Ils avaient déjà prouvé leur fourberie. Tant que Raphaël était Ambassadeur, il servait les intérêts des mangemorts, montrant qu’ils n’étaient pas tout noir. Mais si Raph se barrait, ils n’allaient pas rater l’occasion d’éliminer un moldu qui en savait beaucoup trop sur les sorciers. Il serait, au pire, vu comme un traître ou, au mieux, repassé dans l’anonymat le plus complet. Dans un cas comme dans l’autre, son élimination ne serait pas un problème diplomatique. Et cette demande de convocation ne serait qu’un piège pour le forcer à prendre la fuite.

Il n’en fallait pas plus pour que Raphaël soit persuadé en un rien de temps par cette théorie, mais Aodhan recula pour s’adosser au sofa avant d’avouer que, de son point de vue, le moldu était utile aux mangemorts, ils ne pouvaient pas le jeter, ou le tuer, comme ça. Raph devait rester aux ambassadeurs, et tant qu’à faire d’être au Conseil, en profiter pour se faire entendre. Si le sorcier était à sa place, il les ferait chier. Il les ferait bien chier.

«Je pense pas avoir le cran de m’affirmer autant que tu le voudrais. Mais je comprends l’idée.» Après, tout dépendait des relations du français avec le Blood Circle. «Le Blood Circle ? J’ai pas vraiment de contact avec eux.» Il avait déjà croisé Robin Kane, mais… Ils n’étaient pas du tout ce qu’on pourrait qualifier de proches, ou d’amis. «Les moldus, que ce soit les simples civils lambdas ou du Blood Circle, ne savent rien de mon implication pour les sorciers et c’est tant mieux. Je pense que ça serait très mal vu. Chez les sorciers en général… C’est mitigé, je pense. En général, les gens sont méfiants et sont surpris. Mais ils finissent par comprendre, du moins pour ceux qui n’avaient pas des idées fixes sur les gens comme moi. Mais au Conseil, c’est une autre ambiance.» Raph fit tomber sa tête en arrière et fixa le plafond quelques secondes en soupirant tout en réfléchissant. Est-ce qu’on lui faisait confiance ? Il se repositionna correctement pour répondre à Aodhan. «Non. Je pense pas qu’ils aient confiance en moi. Mais je pense pas non plus qu’ils me voient comme un traître, dans quel camp que ce soit. Mais le fait que je sois un moldu ne les inspire pas à la confiance. Mais… Mais peut-être que c’est pour ça qu’ils me convoquent. Pour me sonder, voir que je suis digne de confiance ou je ne sais quoi…»

Le souci des on ne savait pas quoi… C’était que ça pouvait être tout et n’importe quoi. Et il ne savait toujours pas à quoi s’attendre. Bien que… Les paroles d’Alcyone et Aodhan l’avaient plutôt bien rassuré sur les intentions du conseil. Enfin rassuré... Ça restait un moldu qui allait se jeter dans la gueule de son principal prédateur.

Spoiler:

Date d'inscription : 04/05/2019

Quelque soit ce que vous cherchez dépend de votre volonté

«Juillet 2021»

Si Alcyone voulait mettre titiller Aodhan, il n’y avait rien de plus simple. Prendre le prénom de sa sœur et le glisser dans n’importe quelle phrase. Ses réactions pouvaient être très amusantes à observer. Mais la brune savait pertinemment qu’il y avait certaines limites à ne pas franchir. Parfois, l’Irlandais lui faisait bien trop penser à Theo. Même s’il était le cadet, il démontrait une capacité farouche à vouloir défendre sa sœur envers et contre tous. Comme Dhan semblait perturbé par le fait que Raphaël ne boive pas d’alcool, elle ne put s’empêcher de retenir une petite remarque. Son regard en aurait certainement déstabilisé plus d’un, mais depuis le temps qu’elle le connaissait à présent, cela eut surtout le mérite de lui arracher un petit sourire qui se voulait innocent. Une innocence totalement calculée qui montrait pleinement qu’elle se moquait de lui. Si elle avait un tas d’idées pour enchérir de nouveau, le regard de Raphaël qui assistait silencieusement à leurs échanges l’empêcha de le faire. Cela risquait d’être long pour lui s’il devait subir leurs joutes. Dhan, lui, ne se priva pas. Alcyone avait voulu plaisanter sur l’alcool histoire de rassurer Raphaël et venait de se prendre un tir. Son regard fauve accrocha celui de l’Irlandais et d’une promesse silencieuse, elle lui fit comprendre qu’elle lui ferait payer. « Pas besoin de te justifier Raph. » répondit Alcyone avec un petit sourire. Qu’il boive ou non de l’alcool, ce n’était pas bien grave. Quand elle mentionna les détraqueurs, il sembla étonné. Elle fronça un peu les sourcils à ses remarques. « Ils sont partout sur le chemin de Travers oui. Mais tu ne peux pas les voir comme tu es moldu… Ils sont… affreux en réalité. Rien qu’à leur passage, tu te sens déprimer. Quand ils sont au-dessus de la boutique, tu le réalises, car tu deviens soudainement triste sans raison, tu as froid... » souffla-t-elle. « Ils sont censés monter la garde et nous protéger des attaques des Blood Circle… » En l’état, ils avaient plutôt tendance à ruiner le moral de tous. L’Etoile se leva et fouilla dans l’un des tiroirs d’une armoire et attrapa une pierre aux couleurs oscillant entre le bleu, vert, doré. Elle la donna à Raphaël.« Tiens, elle protège un peu de leurs effets néfastes. C’est une labradorite, elle aide à équilibrer les émotions, à apaiser l'esprit et à favoriser un sentiment de calme. Elle repousse aussi les énergies négatives… » Avec un sortilège ou deux, une potion aussi, elle pourrait travailler sur quelque chose de plus efficace. « Je vais essayer de travailler là-dessus tiens… » Est-ce qu’Alcyone était trop affairée à travailler, c’était plus que vrai. Même si Aodhan était parvenu depuis un moment à la sortir de l’Atelier, l’Etoile restait très investie dans ses créations.

Lorsqu’elle observa la convocation, Alcyone tomba dénue. Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne s’y attendait pas. Elle pensait qu’elle allait sauter de sa chaise depuis que les élections avaient eu lieu. Un léger sourire étira ses lippes quand Aodhan déclara qu’il en oubliait qu’elle trempait dans ces histoires-là. Au moins, cela lui prouvait qu’elle était parvenue à se détacher pleinement de cet univers. Même si elle avait encore un pied dedans, adressant de nouveau la parole à sa mère, elle restait très distante avec ce monde. Elle avait été assez échaudée… Elle observa silencieusement Raphaël quand il indiqua qu’Euron était celui qui savait gérer ses relations. Elle pencha la tête sur le côté, semblant réfléchir à la question. A dire vrai, elle n’avait jamais vu le visage sombre du Carrow. Il était l’ami de Theo, celui qui l’avait aidé à prendre confiance. Mais la réaction de ces deux comparses semblait bien plus sur la réserve. Elle se ravisa un peu. « Je verrais si l’occasion se présente sans en parler. Juste voir ce qu’il pense de tout ça. » Après tout, elle n’était pas dans les petits papiers du conseil. Elle n’était pas prise au sérieux. Ils aimaient bien ses créations, c’était pratique, mais ils semblaient préférer quand elle ne donnait pas son avis. Elle haussa les épaules quand son ami reprit la parole. « Que ce soit toi ou moi, quand on parle, c’est à peine s’ils nous écoutent. » C’est pour cela qu’elle voulait rejoindre l’Ordre. Estampiller ses créations sous leur égide et non celle des Mangemort, en majorité au conseil…

Ce fut alors au tour de Dhan de donner son avis. Alcyone l’écouta tout en buvant sa bière, mais quand ce dernier soumis l’idée de la démission et de la disparition, elle lui donna un coup de coude qui se voulut discret. Il sembla se raviser sur la suite de ses propos. Que ce soit grâce à son attaque ou non, il terminait en rassurant un peu plus Raphaël. « Pourtant tu diffuses ces vidéos pour sensibiliser les autres moldus à notre cause. » Elle prit une longue gorgée de sa bière. « Comment ça s’appelle déjà ? Internet ? » Elle se tourna vers l’Irlandais pour lui en dire un peu plus. « Il a partagé la scène montrant le meurtre d’Harry Potter par les Blood Circle. »

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