Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Après la pleine lune du début du mois, le retour à sa routine avait été relativement aisé pour Maverick Nott. Il faut dire que depuis sa transformation volontaire en lycanthrope, les réveils après une nuit où le loup prenait le contrôle total de son enveloppe étaient systématiquement source de surprise. Le chef des rafleurs avait beau partir avec une mission en tête, le résultat n’était jamais garanti quand la bête émergeait. Il suffisait parfois d’un petit élément déclencheur pour que le massacre soit total. Toutefois, avec les années et l’entraînement, Maverick était parvenu à obtenir des résultats plus que prometteurs. Une odeur sur lui, un repérage préalable des lieux en laissant derrière lui des traces sur lesquelles le loup pourrait partir et voilà qu’il accomplissait systématiquement les missions avec brio. Par chance, les forces au pouvoir étaient peu regardantes de comment la nuit se terminait. Du moment que l’objectif de la mission était accompli, laisser derrière lui des cadavres ou repartir avec un prisonnier politique importait peu. Des lignes directrices s’assouplissant depuis la guerre menée contre le Blood Circle. Plus les pertes chez l’ennemi se multipliaient, plus sa direction était ravie. Carte blanche pour le loup noir donc ! Il ne restait plus qu’à couvrir les quelques débordements avec l’aide de son ami policier Zadkiel et le tour était joué…
Cela avait d’ailleurs été l’un de ses premiers réflexes à son réveil cette fois-ci. Aux vues des blessures recouvrant son corps, la nuit avait été agitée. Toutefois, contrairement à d’ordinaire, les traces d’affrontement n’avaient rien d’humaines. Il avait dû rencontrer sur son chemin des chiens de bergers ou de garde protégeant le périmètre d’une demeure reculée dans la campagne Nord-Irlandaise. Du moins c’était là que son périple l’avait mené à son réveil. Rien qui ne soit particulièrement alarmant en dépit de la nature plus que basique de sa mission. Il lui fallut à peine quelques jours pour se débarrasser des traces de morsures et griffures recouvrant visage et corps. A la fois aidé de son elfe de maison Mitsy et prenant dans sa réserve personnelle d’onguents, les sorts de guérison aidèrent à faire disparaître toute trace de la rencontre violente. Maverick Nott ne pouvait se permettre d’offrir une apparence négligée en société. Il avait une image et réputation à maintenir voyons ! Heureusement, les sortilèges de guérison étaient une de ses spécialités et les nombreux potions ou onguents qu’abritait son bureau aidaient à faire disparaître les traces de ses expéditions nocturnes lupines.
La quiétude des quelques jours pris suite à sa pleine lune furent troublés par un message reçu de la part d’Harper. Abigail aurait disparu. L’incompréhension fut bien vite remplacée par l’inquiétude. Qu’avait-il bien pu se passer pour que la jeune femme ne donne plus signe de vie à Harper ?! Si l’anniversaire de la mort de Kyle arrivait, cela lui semblait peu probable qu’elle fuit la présence de sa femme. S’il y avait bien une chose en laquelle Maverick avait confiance c’était l’amour porté par Abigail à Harper. Impossible donc. Quand d’autres auraient remué ciels et terres, perdant patience, l’héritier des Nott optait pour une autre option : la raison. Tous les scénarios possibles envahissaient son esprit pragmatique, tentant de comprendre ce qui pouvait pousser son amie à ne pas donner signe de vie depuis maintenant quarante huit heures. Malheureusement pour Harper, la rigueur administrative en cas de disparition « inquiétante » était telle qu’il y avait de quoi perdre aisément patience. Par chance, l’alerte officielle fut donnée et Maverick mit un point d’honneur à suivre de très prêt les investigations qu’il jugeait dérisoires de ses collègues. Comment des aurors pouvaient être aussi peu efficaces quand dans son unité, les rafleurs, vivaient littéralement de la traque de cibles données ?! Il y avait clairement un problème dans l’organisation ministérielle. Ce fut seulement quatre jours après que l’alerte lui parvint. Abigail MacFusty se trouvait à Sainte Mangouste. Alors qu’il s’apprêtait à envoyer une missive à Harper, son contact chez les aurors vint également l’informer de la nouvelle. Elle était au courant. Une fois de plus, les émotions se succédèrent en lui, gardant une carapace de retenue devenue légendaire.
Soulagement devenu nouvelle inquiétude. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle atterrisse à Sainte Mangouste ?! Aucune autre information n’avait fuité. Il ne savait pas dans quel état se trouvait son amie et hors de question pour le lycanthrope de déranger Harper qui devait probablement se trouver au chevet de sa femme. L’héritier des Nott attendrait donc quelques jours avant de lui-même rendre visite à la directrice des jaunes et noirs. Par chance, Maverick avait convenu avec Miss Greengrass de commencer à prendre de la potion tue-loup tous les jours en prévision de ses essais du bijou magique qu’elle fabriquerait pour lui. En temps normal, la rage de la bête aurait été complexe à gérer, intensifiant son inquiétude et cette sensation terrible de ne rien pouvoir faire. Chaque jour passé à ne pas aller à l’hôpital sorcier de Londres était un jour de plus passé à se poser mille et unes questions jusqu’à ce qu’il finisse par céder. Son assistante informée, Maverick quitta le Ministère de la Magie en début d’après-midi pour se rendre à Sainte-Mangouste. Le titre de chef de l’unité des rafleurs brandit à l’accueil pour éviter le refus des infirmières et le voilà à toquer contre la porte abritant Abigail. Quand il pénétra dans la chambre, l’odeur prenante des nombreux onguents et potions envahit ses sens déjà amoindris avant que le choc ne le stoppe pendant une fraction de seconde. Devenu expert dans la retenue depuis sa plus tendre enfance, aucune expression ne marqua ses traits de marbre à la vue des nombreux bandages et cicatrices couvrant le corps de son amie. « Abigail… » La porte refermée derrière lui, il vint s’installer sur la chaise à ses côtés, retirant sa veste de costume pour être plus à l’aise. Par respect et pudeur, ses prunelles glaciales se contentèrent de capter le regard de la sorcière pour ne pas détailler plus assidûment l’étendue de ses blessures. « Harper m’a prévenu de ta disparition. Qu’est-ce qui s’est passé ? Le Blood Circle ? » Cela ne semblait pas logique, elle aurait été directement transférée au dernier étage. « Un dragon ? » Pas de traces de brûlures. « Une mauvaise rencontre ? » Pour ne pas dire Mangemort alors que leurs affiliations respectives s’opposaient diamétralement. Une mission pour l’Ordre du Phénix alors peut-être…
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Abigail MacFusty
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Mer 30 Nov - 20:08
Début juin 2021
Les paupières closes, j’essayais d’appréhender la douleur qui me vrillait la tête. On m’avait prévenu que la morsure à la nuque avait fait de gros dégâts, et je n’avais pas besoin de le voir pour le croire. Le reste des blessures sur mon corps parlaient d’elles-mêmes. Je sortirais bientôt de Sainte-Mangouste, je n’allais pas laisser le choix au service soignant, et de toute façon, ils n’avaient rien pour me retenir. Ils n’allaient pas pouvoir me garder enfermée ici pendant un mois entier, et je ne présentais, miraculeusement, aucun signe de maladie quelconque. Mon corps avait apparemment décidé de se défendre envers et contre tout, et c’était bien une première. Quand bien même le constat me réjouissait, il m’effrayait aussi. Si j’étais à présent capable de me défendre efficacement contre tous les types de maladies qui voulaient s’inviter, alors, cela voulait dire que mon système immunitaire avait été boosté… et par ça, il faudrait soit un miracle soit… une autre maladie, plus forte que les autres. Je ne croyais pas au miracle. La situation et les éventualités tournaient et tournaient encore dans ma tête. Une boucle terrible dans laquelle je me perdais, car je n’avais rien d’autre à penser. Personne ne m’avait apporté de travail pour les Hébrides et la scolarité de Poudlard était à présent terminée, je n’avais donc plus rien à corriger et mes cours étaient déjà plus ou moins préparés puisque j’avais maintenant trois années d’enseignements à mon actif. Puisque je n’avais même pas le droit à ma guitare, pour éviter de forcer mes cicatrices en remuant les doigts, alors je me contentais de gratter du papier. Le crayon à la mine usée ne me dérangeait pas tandis que j’écrivais une langue que peu de personnes pouvaient aisément comprendre. En effet, je composais de la musique. Je n’étais pas du genre à tenir un journal intime, mais la musique avait toujours été une échappatoire pour moi. Afin d’exorciser tout ce que j’avais dans la tête, j’inventais des mélodies, tantôt mouvementées pour imager la violence, tantôt mélancolique pour rappeler le deuil, tantôt enjoué et amoureux pour évoquer les lumières dans lesquelles baignaient ma vie. Ainsi, au pied du lit s’étalaient tout un carnet noirci, des feuilles déchirées ou froissées et des morceaux usés de gomme.
Prise dans ma frénésie, je n’avais pas réalisé que j’avais composé plusieurs heures d’à filée ce qui me flanquait maintenant des maux de tête. Ceci dit, ça me permettait de mieux comprendre mes nouvelles limites. J’étais une bucheuse, je l’avais toujours été, j’avais toujours énormément travaillé et maintenant que je cumulais deux emplois, j’avais à peine du temps à consacrer à mon épouse. En cette période estivale, je travaillais d’autant plus afin d’échapper à la dure réalité et à l’horreur du deuil. Si le mal de crâne s’invitait à chaque fois que je me penchais sur mes dossiers, je devais savoir après combien de temps et dans quelle position. Car oui, je doutais qu’être à moitié assise sur un lit d’hôpital rendait la situation optimale pour soulager ma tête. Les infirmières m’avaient bien demandé de ne pas forcer sur ma nuque, mais elles refusaient de me débrancher de cette maudite machine qui surveillait ma température, mon pouls, et d’autres choses que je ne comprenais pas. Puisque j’y étais reliée par intraveineuse, je ne parvenais pas à me tenir assise convenablement. J’avais donc fini par opter pour une position couchée sur le côté, le haut du corps à moitié redressé, et je me tournais tout au long de la journée, comme une crêpe dans sa poêle. Heureusement qu’ils m’avaient retiré cette maudite sonde gastrique. Être nourrie de force était, à mon sens, une forme de torture.
Je venais me masser les paupières lorsqu’une mélodie s’imposa enfin à moi à la suite des croches que je venais d’écrire sur ma mesure. Ah ! Profitant de cette illumination, je chassais tant bien que mal le tambour dans ma tête puis murmura les notes en les écrivant les unes après les autres. Ce fut pile ce moment où on toqua à la porte. Je sursautais, et pouf, toute l’inspiration disparut, comme aurait éclaté une bulle de savon. Bordel. Je râlais en essayant de deviner qui avait bien pu ruiner ma composition. Les infirmières ne toquaient pas. Rory ne viendrait pas me voir. Il était trop tôt pour que ce soit Harper. Bonnie ne toquait pas. Mes parents étaient dans les Hébrides aujourd’hui. Ma sœur faisait la sœur. Aiko était dans sa librairie. Ma frustration s’envola en apercevant la dernière personne que j’aurais imaginé venir me voir.
— Maverick ?
Délicat, il vint directement accrocher mon regard, et même si je connaissais très bien le sorcier, je ne pus soutenir ses yeux qu’un court instant. Je remuais légèrement pour me redresser en abandonnant ma partition sur le côté de mon lit, adressant un sourire au visiteur. Voilà longtemps que nous ne nous étions pas revus, chacun occupé par nos fonctions respectives. Il n’empêchait qu’il était un bon ami que j’avais appris à apprécié il y avait des années de cela, par le biais de Kyle. Est-ce que sa présence était motivée par l’approche de son décès ? L’air grave peint sur son visage m’empêcha de dire quoique ce soit alors qu’il s’installa sur une chaise. Son sérieux ne m’atteint pas, car j’y étais habituée, et parce que la situation était franchement cocasse. Lorsqu’il eut terminé sa tirade, je souriais.
— Bonjour Maverick. Comment vas-tu Maverick ? Moi je vais bien, merci de me poser la question Maverick. Goguenarde, je redressais un peu le menton avant d’ironiser. Décidément, bientôt le monde entier va savoir que j’ai disparu et que je suis maintenant à Sainte-Mangouste. Je penchais un peu la tête de côté pour observer le sorcier, m’arrêtant sur son accoutrement afin de ne pas m’attarder sur son regard. Je suis contente de te voir, merci de passer. Comme tu le vois, pas besoin de paniquer, je suis vivante, je respire, et je fais même encore un peu d’humour.
De l’humour pour camoufler le gouffre profond qui était creusé dans ma poitrine. Amoindrir la gravité de la situation me permettait de ne pas alarmer mon entourage. Je ne répondis volontairement à aucune de ses questions. Oh, je ne me faisais pas d’illusion, je savais qu’il insisterait, mais pourquoi parler tout de suite des sujets fâcheux ? Je repoussais le moment douloureux. Parce que j’avais peur de réveiller, encore, les souvenirs.
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Lun 13 Fév - 8:52
The beast inside is sleeping
Abigail & Maverick
« The wild still lingered in him and the wolf inside. »
Comme n’importe quel médicomage, Maverick ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine inquiétude quand l’un de ses proches se retrouvait à l’hôpital. D’autant plus que la spécialisation vers laquelle l’héritier Nott s’était orienté avait plus à faire avec la psyché que le physique et son éloignement de toute forme de pratique récente. A la tête de l’unité des rafleurs au sein du Ministère de la Magie, le sorcier n’usait plus que de ses connaissances en la matière pour manager au mieux son équipe et traquer leurs ennemis. Les années passées à tenter de soigner son prochain à grands renforts de potions, onguents ou autres sortilèges semblaient bien loin. Il n’avait plus mis les pieds à Sainte-Mangouste depuis belle lurette, préférant profiter de ses propres connections pour se faire soigner. Fait suffisamment rare tant le lycan savait se montrer prudent dans ses expéditions et transformations. Du moins jusqu’à la dernière. Des traces de morsures et griffures laissant présager un affrontement violent avec une autre créature. Impossible de compter sur ses souvenirs, littéralement aux abonnés absents. Ses principes lui interdisant de se gaver de potion tue-loup s’avéraient handicapant dans ce genre de situation. Retracer le déroulé des événements pouvait constituer un défi de taille. Dissimuler un éventuel débordement ? Bien moins…
Toutefois, si aujourd’hui il se rendait à l’hôpital, gravissant les étages, c’était pour venir à la rencontre de son amie de longue date Abigail. Amitié pouvant sembler pour beaucoup improbable. Erreur de jugement quand on prenait le temps de connaître l’un comme l’autre plus en profondeur. Sa présence en ces lieux s’avérait donc des plus naturelles après la disparition inquiétante de la jeune femme. La bête, bien qu’anesthésiée par la potion prise quotidiennement depuis peu, rugissait de rage. Ne rien pouvoir faire. Ne pas pouvoir enquêter sur la disparition de son amie avait été un supplice. Il aurait remué ciel et terre pour retrouver sa trace si on lui en avait offert l’opportunité. A la place, Maverick Nott avait été relégué au second plan. Travail pour les aurors et l’unité assignée aux disparitions inquiétantes. Qu’importe qu’il puisse utiliser ses sens lupins pour retrouver sa trace. Nott devait, comme les autres, se contenter d’attendre. Acte plus complexe qu’il n’y semblait bien que la bête sommeillait à présent en son sein. Les jours s’égrènent jusqu’à sa visite, incapable d’attendre plus avant de constater par lui-même l’état dans lequel son amie se trouvait.
Si au premier abord l’intensité des effluves médicamenteuses le heurtèrent, ce ne fut rien comparé aux nombreux bandages visibles la recouvrant. Par chance, son éducation stricte l’avait conditionné de telle sorte à ce qu’il ne s’y attarde pas, passant tant bien que mal outre. Maverick Nott n’en était pas pour autant moins inquiet et préoccupé par l’état dans lequel elle se trouvait. Surtout après avoir été portée disparue plusieurs jours. Un tourment qui s’exprima avec calme et sérieux, pour ne rien changer à son attitude habituelle. Un tourment tout de même bien présent dans ses propos plus agités qu’à l’ordinaire. Fait qui ne sembla pas échapper à la jeune femme, bien loin d’avoir perdu son humour. Là où d’autres se seraient fendus d’un sourire amusé, l’expression de l’héritier resta inchangée. Maverick Nott n’était pas connu pour ses rictus, encore moins pour son rire, quand à ses tentatives de blagues elles tombaient bien souvent à l’eau. Peut-être était-ce dû à la personnalité qui osait s’aventurer sur terrain si glissant. « Tu pensais sincèrement qu’Harper ne m’en aurait pas tenu informé sachant que je travaille au Ministère ? » Question rhétorique à laquelle il n’attendait aucune réponse. Maverick connaissait bien l’épouse de son amie, la considérant également comme une proche. L’ancienne rouge et or pouvait soulever des montagnes pour sa chère et tendre alors ne pas en parler à leur ami commun… Ça semblait saugrenu. Maître ultime lorsqu’il était question de contrôler ses émotions et l’image renvoyée, le lycan retint un profond soupir à ses propos. Abigail avait toujours été une experte dans l’auto-dénigrement. Fonctionnement cognitif qu’il n’avait jamais saisi mais respectait, connaissant que trop bien sa réticence envers les médicomages et professionnels de santé de façon générale. Sans surprise, elle évitait la question fâcheuse de ce qui avait bien pu se produire.
« Je me suis inquiété pour toi Abigail. » Un aveu qui n’en était pas vraiment un car après tout, Maverick ne lui avait jamais caché son affection. « Je suis cependant ravi de constater que ton état s’est stabilisé et que tu es en mesure d’encore faire de l’humour… » Phrase laissée en suspens, les prunelles devenues comme vagabondes, profitant pendant quelques secondes de la propre distraction d’Abigail pour glisser sur ses bandages et cicatrices apparentes. Ses paumes se joignirent, dissipant ses pensées sombres telle une nuée de pipistrelles s’échappant de leur abris diurne. « Harper ne m’a rien dit de plus si ce n’est que tu étais arrivée à Sainte Mangouste. L’équipe d’aurors en charge de ton dossier refuse de me dévoiler les détails de l’affaire… Tu sais pouvoir me faire confiance j’espère. » Formula-t-il avec un sérieux plus intense qu’à l’ordinaire, tentant une nouvelle approche moins frontale pour tenter de faire passer le message. Il ne demandait pas un rapport détaillé des événements mais de quoi au moins être en mesure de lui venir en aide à son échelle. Rester les bras croisés à observer les choses se dérouler sans qu’il puisse intervenir le rendait fou. Processus mental bien gardé derrière un extérieur de marbre. Maverick Nott restait inchangé. Froid mais déterminé. Sérieux mais inquiet pour son amie. Calme mais plus décidé que jamais à faire jouer son influence dans les hautes sphères pour arrêter ceux qui l’avait mis dans pareil état. Ou du moins lui apporter le réconfort associé à un visage familier…
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Abigail MacFusty
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Dim 19 Fév - 13:54
Début juin 2021
La rhétorique de Maverick (ça rime) fit fondre le sourire qui s’était figé sur mon visage. Masque du vide abyssal que je ressentais, je ne m’en dépêtrais pas moins. Il m’était toujours difficile d’imaginer que je puisse être une source d’inquiétude pour quiconque, moi qui avais davantage l’habitude de prendre soin des autres que l’inverse. Qui plus est, je n’étais pas de ceux qui appréciaient attirer l’attention. J’étais de l’ombre, bien que je sois ma propre lumière, et j’aimais y rester. Après tout, ça me réussissait bien, car les rares personnes qui étaient parvenues à me voir alors que je me cachais faisaient encore partie de ma vie aujourd’hui. Imaginer mon épouse, mon amie d’enfance, soulever des montagnes pour me retrouver, ça me paraissait aussi saugrenu que l’idée de chevaucher un dragon. Alors, imaginer que d’autres personnes puissent être inquiètes pour moi c’était… pour ainsi dire inimaginable. Ce n’était rien de le dire : je réalisais que présentement, allongée dans mon lit d’hôpital, par les visites que je recevais, que mes proches s’étaient inquiétés. Alors, pour amoindrir ces tourments dans mon entourage, j’usais de l’humour. Je cachais sous le tapis tout le traumatisme qu’engendrait l’attaque que nous avions subie Rory et moi. Si lui s’en remettait, je pressentais que ça n’allait pas être mon cas. Déjà fragile mentalement fragile à cause de la période estivale, il me faudrait maintenant accepter ma nouvelle apparence, complètement mutilée de la tête aux pieds. Déjà peu à l’aise dans mon propre corps, je devinais par avance que les prochaines semaines allaient être difficiles à vivre. Si Harper gardait son entrain, je n’étais pas certaine qu’il puisse pleinement me contaminer. Je détendais mes épaules en reposant mon carnet de partitions.
— Il ne fallait pas.
Me contentais-je de prononcer en lui lançant un coup d’œil amusé par ses paroles. Oui, il ne fallait pas s’inquiéter pour moi. Ce n’était pas nécessaire. Le monde ne s’arrêterait pas de tourner sans moi, mes proches réussiront à vivre sans moi et peut-être même bien mieux. La vie continuerait, Harper trouverait le bonheur absolu et je ne serai plus qu’une ombre sur le mur de l’amitié de mon entourage, comme si un petit tableau décroché y serait laissé juste assez longtemps pour y laisser sa trace. Si le décès de Kyle m’avait appris quelque chose, c’était ça. Personne n’est irremplaçable, et les êtres qui nous sont le plus chers continuent d’avancer. En fait, il n’y avait que moi qui vivais à moitié en suspension depuis la mort de mon frère. J’étais certaine que ça n’arriverait à personne si je venais à disparaître. D’un petit geste nerveux, je glissais ma main dans mes cheveux blonds décolorés pour les faire glisser sur ma joue balafrée. Ainsi, Maverick n’aurait pas la possibilité de la contempler, ou tout le moins, c’était l’illusion que cela me donnait. M’agitant un peu dans mon lit alors que mon ami insistait, je cachais mes bras sous les draps, profitant qu’ils soient alors invisibles pour chiffonner un pan de ma robe de patiente. Gardant le menton baissé, je pris une profonde inspiration.
— Oui, je sais que je peux te faire confiance, j’hésitais un peu avant de continuer, mais en fait, il n’y a rien de bien particulier à raconter. Je me suis promenée et j’ai été au mauvais endroit au mauvais moment, voilà tout. Ça arrive. Ce n’était pas la première fois et ce ne serait pas la dernière, tu sais comment je suis avec les bêtes.
Ces bêtes que j’affectionnais tant et qui m’avaient pris mon frère. À ce jour, elles s’étaient emparées de mon corps, et même si je souffrais, il était hors de question qu’une chasse au loup soit ouverte pour un genre de pugilat. Oh, je n’étais pas dupe. Je savais que Maverick, Rory et Harper commenceraient des recherches, et même si je serai heureuse de savoir qui était l’irresponsable qui se promenait librement la nuit sans tue-loup, ce n’était pas pour autant que je voulais le voir monter sur l’échafaud. Le monde magique était dangereux, il l’avait toujours été, et j’étais une sorcière qui surfait énormément avec ce danger. En travaillant nuit et jour avec les créatures magiques les plus agressives et en ayant pour amis ceux que j’avais, je ne pouvais pas vivre une vie de sécurité. C’était impossible. En suivant Rory, je savais à quoi m’attendre, j’étais adulte et responsable, et surtout, malgré mes airs, je n’étais pas idiote. Ni sans défense. Je coulais un regard vers le sorcier assis à côté de moi.
— Qu’est-ce que ça t’apporterait de savoir ?
Vraie question. Je souhaitais connaître ses intentions. Le problème étant avec Maverick qu’il m’était très difficile de lire en lui à cause de son impassibilité à toute épreuve. Pour autant, il savait que me mentir ou me cacher la vérité n’était pas une bonne idée. Davantage lorsque j’étais directement concernée. J’eus un léger sourire ironique.
— Tu ne m’as pas répondu. Comment tu vas toi ? Ça fait longtemps.
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Mar 28 Fév - 8:15
The beast inside is sleeping
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Maverick Nott possédait bien des pouvoirs. En plus de ses facultés lupines et ses connaissances en psychologie humaine, son essence même parvenait à vous faire disparaître les joies les plus enracinées. Rien de bien surprenant donc de faire face au soudain sérieux d’Abigail. Il lui avait suffit d’une simple remarque. Quelques mots pour lui effacer ce sourire qu’elle portait tel un masque. Si Maverick ne se vantait jamais de « bien » connaître quelqu’un, notamment car il était l’exemple même des secrets dissimulés derrière une attitude constante et en apparence imperturbable, il connaissait Abigail depuis suffisamment longtemps pour la savoir facilement en proie à l’évitement. Du moins dès qu’il était question de sujets tels que sa santé, son défunt frère et sa propre valeur. Certains diraient que le lycanthrope tirait profit de ses sens afin de déceler les changements physiologiques chez la jeune femme, Maverick préférait mettre cela sous le compte de l’expérience. Ainsi, la réplique presque instinctive de son amie après qu’il ait formulé son inquiétude ne le surprenait pas vraiment. D’une certaine façon, il fallait s’y attendre. Abigail avait-elle les mêmes réflexes une fois seule avec Harper ? Osait-elle lui dire « fallait pas t’inquiéter pour moi » ? Questions laissées en suspens, bien trop intimes pour qu’il n’ose les émettre un jour, conditionné par ce protocole strict qu’avait été son éducation aux bonnes relations sociales. « J’imagine que si les rôles avaient été inversés, tu en aurais fait de même… » Se permit-il tout de même d’énoncer, ses prunelles glacées rencontrant celles d’Abigail. Oui, elle était son amie, s’il venait à disparaître suffisamment longtemps pour que cela alerte sa direction et par extension ses proches, il espérait qu’elle s’inquiéterait ne serait-ce qu’un peu pour lui. Non par par égo pur mais bien en signe de l’affection qu’elle lui portait. « Tout comme tu dois probablement t’inquiéter du sort de l’homme avec lequel tu as été admise. » Bien qu’il avait tenté de faire le forcing pour que l’identité du compagnon de mésaventure d’Abigail lui soit révélée, l’information était restée confidentielle. Le doute planait toujours. Etait-il un Mangemort ? Ordre du Phénix ? Collègue d’Abigail ? Simple ami ? Que faisaient-ils ensemble lors de l’attaque ?
Maverick préféra laisser cela à la discrétion d’Abigail. Si elle souhaitait partager cet aspect de l’accident, elle le ferait en temps et en heure. Ce qui soulevait actuellement le plus de préoccupations était bien la nature même de cet incident. Comme il fallait s’y attendre, cette simple évocation la rendait nerveuse, allant jusqu’à dissimuler la cicatrice marquant sa joue d’une mèche de cheveux. L’avantage de posséder une longue tignasse comme la sienne. Lui n’avait pas ce luxe quand il revenait blessé d’une nuit particulièrement agitée. « Rien de particulier… » Répéta-t-il avec calme, son regard d’acier se perdant dans le jeu de lumières qu’offrait un rayon de soleil dans la fibre grossière des rideaux accrochés à la fenêtre. Nouvel exemple de cette tendance qu’elle avait à s’auto-dénigrer. Que lui puisse formuler ces mots semblait plus cohérent. Sa nature de loup lui offrait l’avantage de rapidement cicatriser et se remettre d’un traumatisme aussi conséquent. Abigail en revanche… La suite des propos formulés par son amie le laissèrent pensif. Il semblait de plus en plus évident qu’elle protégeait quelqu’un ou quelque chose, peut-être même les deux.
Un bref soupir lui échappa alors que l’envie d’allumer une cigarette commençait à se faire sensiblement sentir. Ce simple moyen dont il abusait pour calmer la bataille constante se déroulant en lui brillait par son absence à l’instant présent. Un constat qui aurait pu mettre en lumière l’addiction qu’il possédait mais très vite remplacé par cette curiosité caractérisant si bien l’héritier Nott. « Oh tu sais… La routine. Quelques missions sur le terrain fructueuses, d’autres plus frustrantes car les suspects n’ont pas été appréhendés. Mis à part ça une très bonne amie à moi a disparu pendant plusieurs jours et compte tenu du climat et de l’absence d’informations concernant l’affaire je me suis inquiété. » Classique de Maverick Nott. Stoïque, les mains jointes devant son bassin, il reporta à nouveau son attention vers Abigail. « Ce que ça m’apporterait de savoir ? L’aspect légal de toute cette histoire m’importe peu. Savoir qui sera puni, comment ou si ça sera bien le cas est hors de mes préoccupations tout comme de ma juridiction. Ce qui me motive en revanche c’est de pouvoir t’aider. Si c’est vraiment une créature magique qui t’a attaquée, très bien tu étais là au mauvais endroit, au mauvais moment comme tu dis. On n’y peut pas grand chose. En revanche… » Maverick marqua une brève pause, se penchant vers le lit de son amie. « Si c’est quelqu’un qui est à l’origine de tes blessures, des mesures doivent être prises. Surtout vu la nature et l’étendue de celles-ci… » Abigail le savait, Maverick n’était pas stupide. Il n’était pas non plus aveugle et pour avoir lui-même la marque d’un loup sur l’épaule, il ne savait que trop bien à quoi les traces d’une attaque de lycan pouvaient ressembler. Tout ce qui lui manquait c’était la confirmation verbale. « Cela a déjà été un danger pour toi, ça peut l’être pour d’autres. Savoir ce qui s’est réellement passé et ce qui t’a attaqué pourrait donc aider à éviter un tel accident de se reproduire. » Aucune nouvelle déclaration de transformation lupine n’avait été enregistrée. Pouvait-il s’agir d’un loup solitaire fraichement transformé ? Dans ce cas là sa trace devait rapidement être retrouvée pour le surveiller et s’assurer qu’il ne mettrait plus d’innocents en danger. « Si le fait que je t’aide directement te dérange à ce point, vois plutôt cela comme une aide à la communauté. C’est mon métier que d’enquêter et traquer les dangers potentiels. Humains comme magiques. Tu ne souhaites pas qu’il soit puni ou même tenu responsable de ses actes ? Il en sera ainsi mais autorise moi au moins à savoir ce qui s’est passé cette nuit là sans quoi je serai obligé de mener ma propre enquête. » Abigail voulait de l’honnêteté ? Maverick Nott était l’homme de la situation. Son sérieux en toute circonstance et professionnalisme pouvaient très souvent faire oublier la puissante fidélité et affection que cachait son masque de marbre.
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Mar 28 Fév - 21:46
Début juin 2021
Un peu conciliante, je baissais le menton et souriais à mon ami. Évidemment, il avait raison. Si c’était lui qui avait disparu, ou un autre de mes proches, j’aurais été tout aussi inquiète et moi aussi j’aurais soulevé des montagnes pour le retrouver. Pour autant, je n’arrivais pas à imaginer que des gens pouvaient se soucier de moi, ça m’était, apparemment, psychologiquement inaccessible. À bien y réfléchir, c’était étrange. Mes parents s’étaient toujours bien occupés de moi et avec mes soucis de santé, ils ont toujours pris garde à ce que je ne manque de rien, sans pour autant me couvrir et me sur protéger. Bien que la première partie de mon enfance ait été très solitaire, animée uniquement par mon frère puis par ma sœur adoptive, la seconde fut plutôt animée. Une fois à Poudlard, j’avais fait la connaissance de personnes qui étaient encore mes amis aujourd’hui. Malgré tout, beaucoup d’élèves m’avaient mené la vie dure, jusqu’à m’acculer et même lever la main sur moi. Alors, j’avais appris à disparaître, tout comme j’avais appris à cacher mes problèmes de santé. Je ne voulais pas être au centre des intérêts, je n’aimais pas être au-devant de la scène, alors je me cachais. Que mes proches puissent s’inquiéter de moi, était-ce seulement envisageable ? Au moins un peu ? J’essayais que ça le soi. Cela dit, on pouvait me reprocher de ne pas prendre soin de moi, mais on ne pouvait pas m’accuser d’infidélité. Comme le chien brave et juste que j’incarnais sous ma forme animagus, je n’eus aucune réaction qui pouvait trahir la présence de Rory avec moi cette nuit-là. Je n’étais pas dupe, et si Maverick avait la prétention de me connaître, ce qui était vrai, l’inverse l’était aussi. Bien que j’y avais peu été confrontée, je savais comment il travaillait et je me doutais des diverses techniques dont il pouvait avoir recours. Toucher la corde sensible de mes amis ou de mon état était l’une de ces fameuses armes. Si elles me torturaient intérieurement, je restais impassible, et grâce au ciel, les bandages qui me recouvraient permettaient de camoufler les frémissements de ma peau qui auraient pu me trahir. Le visage de Rory me passa devant les yeux, et je la chassais d’un simple battement de cils. J’étais inquiète pour lui, évidemment. Cet imbécile avait quitté Sainte-Mangouste comme s’il allait guérir par la simple volonté de Merlin. Pour autant, je savais que l’attacher à son lit d’hôpital était contre-productif. Il était parti et m’avait laissé aux mains de mon épouse et des médicomages. Il m’avait envoyé une missive. Le connaissant, tout cela lui avait coûté, et ce n’était rien face à la culpabilité qui devait le ronger. Pourtant, il n’y pouvait rien.
— La pauvre, j’espère qu’elle va bien. Tu la salueras de ma part.
Impertinente petite sorcière que j’étais. Il m’avait fait part, non sans soupirer, de ses récentes occupations en ne cessant d’embellir des reproches qui m’étaient adressés. Ça me heurtait, mais j’étais tant habituée à être traitée de la sorte, surtout par Maverick, que je n’en montrais rien. Tout ce que je voulais, c’était d’éviter de parler de moi et de ce qui était arrivé. Je voulais me changer les idées, je voulais continuer de parler de la vie qui continuait à exploser autour de nous. J’avais envie d’avoir des nouvelles de mes élèves ou de mes dragons, ne serait-ce que pour avoir quelque chose à quoi me raccrocher. Mais personne ne comprenait ce simple besoin. Tout le monde me questionnait et voulait m’arracher les vers du nez. Effet contre-productif puisque je me renfermais un peu plus à chaque instant. Alors que Maverick se penchait vers moi, je fronçais les sourcils sans détourner le regard, chose assez exceptionnelle pour le souligner. Il savait. Il savait que lorsque je ne fuyais plus le jugement des autres, c’était que je resterais camper sur mes positions. C’était que j’étais prête à braver n’importe quel reproche, n’importe quelle tempête. Je ferais face, même si ça allait m’écorcher davantage que je ne l’étais déjà. Un soupir agacé traversa mes narines.
— Faire appel à ma sensibilité et ma loyauté envers les autres est presque lâche de ta part. Tu sais que ça va me faire culpabiliser, et ce n’est pas très bienveillant venant d’un ami tel que toi. Mais, tu as raison, seulement... dans ces conditions, je refuse de te dire quoique ce soit Maverick.
Il voulait être direct, je le serais moi aussi, cela dit, mon ton de voix restait doux et avenant, comme d’habitude. Je ne voulais pas de dispute avec lui, j’abhorrais ça et il le savait, mais s’il voulait obtenir des informations, il faudra qu’il se comporte en ami, et non pas en employé des forces de l’ordre. Je comprenais sa dévotion, mais je ne partageais pas ses méthodes.
— Je sais ce que vous voulez tous faire. Je sais que vous voulez mener vos propres enquêtes et comprendre ce qui est arrivé. Je sais que vous voulez mener votre propre guérilla, je ne suis pas dupe, et en vrai, je vous remercie tous pour ça. Je fermais les yeux et poussais un profond soupir, affaissant mes épaules, avant de regarder à nouveau Maverick. — Mais justement, je ne suis pas dupe… pour des prétextes qui vous sont propres, vous me tiendrez éloignée de tout ça, vous mènerez votre propre vengeance sans même me tenir informée, comme si j’étais une putain de poupée de porcelaine qui peut se fracasser au moindre choc. C’est ce que vous avez toujours fait.
Et c’était vrai. Quand Arondella ou moi avions des problèmes à Poudlard, Harper et Rory prenaient un malin plaisir à nous venger. Même si je les remerciais, être tenue à l’écart me blessait aussi. Ça me concernait. J’avais le droit de savoir.
— Je suis certaine que si vous découvrez quoique ce soit, je serais la dernière à en être informée. Vous prétextez que vous êtes inquiets pour moi, mais au fond, vous n’êtes que des égoïstes qui voulez agir pour assouvir vos propres besoins, et non pas pour me rendre service à moi.
Fierté mal placée ? Peut-être. Mais la situation était trop grave pour que j’accepte que des enquêtes et un pugilat soient faits dans mon dos. Je me corrigeais néanmoins.
— Enfin, pardon, je suis injuste envers toi. Je parle au pluriel, je vous mets tous dans le même panier. C’est prendre des raccourcis, j’en ai conscience.
Je détournais enfin les yeux du visage de mon ami et caressais distraitement l’un des bandages rugueux qui enroulaient mon bras. Au maximum, je tentais de rester lucide. Après un petit silence, je murmurais.
— Je ne veux pas être tenue à l’écart.
Difficile de comprendre pourquoi je me dévalorisais constamment ? Finalement, c’était peut-être parce que malgré le fait que j’ai été toute ma vie bien entourée, je n’avais que peu été encouragée et mes actions peu valorisées. Sous prétexte que j’étais fragile et à l’air menu, on me tenait à l’écart alors que je faisais face à des dragons et à des loups-garous sans trembler. Quelle ironie.
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Mar 28 Mar - 19:19
The beast inside is sleeping
Abigail & Maverick
« The wild still lingered in him and the wolf inside. »
Selon les enseignements de son géniteur, un bon sang-pur se doit de toujours rester digne. Quelles que soient les circonstances retenue et sérieux devaient dominer. Des préceptes selon lesquels Maverick se comportait au quotidien, n’ayant jamais opposé aucune espèce de résistance à pareille éducation ni même émis le moindre doute. On attendait de lui quelque chose, il devait donc s’y conformer sans faire de vagues. Si quelques exceptions demeuraient, dans l’ensemble l’héritier restait irréprochable sous tous rapports. Rares étaient donc les occasions données à ses proches de remarquer un quelconque comportement pouvant susciter de l’inquiétude. Maverick se montrait d’une constante à toutes épreuves. Bien évidemment, en cherchant un peu on pouvait lui reprocher de trop fumer, trop boire, trop travailler ou encore se désintéresser des relations sentimentales. Autant de reproches, inquiétudes mêmes pour certains, qu’il balayait d’un revers de la main. Il menait sa vie comme bon lui semblait et ne souffrait ni de solitude ni de soucis de santé particulier. Pourquoi donc s’en préoccuper ? Probablement qu’un raisonnement similaire devait envahir l’esprit d’Abigail sur son lit d’hôpital. Elle était encore en vie, pourquoi s’inquiéter ?! Question rhétorique à laquelle le lycanthrope répondit par du sarcasme. Technique qui ne semblait visiblement pas marcher vu l’humour utilisé par cette dernière. « Je n’y manquerais pas. » Réplique toute trouvée à l’impertinente qui pensait pouvoir user et abuser de l’humour pour le distraire de la situation fâcheuse dans laquelle elle se trouvait. C’était mal le connaître. Maverick était littéralement tel un chien avec son os, il ne lâchait jamais le morceau. Abandonner ne faisait pas parti de son vocabulaire, encore moins de ses principes. Si l’héritier des Nott avait une idée en tête, il allait jusqu’au bout de cette dernière même si le résultat pouvait s’avérer décevant. Au moins il n’avait pas lâché. La voir ainsi diminuer son état et les raisons pour lesquelles elle avait échoué à Sainte Mangouste en si mauvaise forme aurait agacé n’importe qui. Si intérieurement la bête grondait, la façade de marbre demeurait imperturbable. Tableau immuable de son flegme d’aristocrate britannique. Parfait cliché du brave petit sang pur aux idées étriquées pour ne pas s’éloigner de la tradition. Pourtant. Pourtant il s’inquiétait pour Abigail. Pourtant il était lui-même un paria selon la définition d’un élitisme exacerbé. Lycanthrope. Divorcé. Sans enfant. Entretenant des liens étroits avec des sorciers et sorcières dont le liquide carmin n’avait rien de pur… Autant de sacrilèges sur lesquels il avait délibérément choisi de fermer les yeux.
Connaître le fin mot de l’histoire était logiquement devenu sa nouvelle obsession. La mission qu’il s’était lui-même attribuée. L’excuse de la sécurité publique l’arrangeait bien pour justifier l’insistance avec laquelle il martelait Abigail. Il faut dire que le manque de confiance qu’avait la sorcière en elle-même lui compliquait la tâche. Si elle semblait peu encline à accepter qu’on s’inquiète pour elle, peut-être accepterait-elle de coopérer pour le bien commun ?! Les déformations professionnelles s’imbriquaient les unes aux autres, transformant ainsi cette visite amicale en simulacre d’interrogatoire. Ignorant le fait que la police sorcière lui ait déjà ou non posé des questions, Maverick comptait bien en obtenir sans respecter la chaîne hiérarchique. Technique visiblement mal adaptée à la jeune femme quand elle commença à prononcer les premiers mots de ce qui allait être une longue réponse. La bête déjà bien éveillée ne décollera pas, fulminant de rage d’être ainsi associé à tort aux intentions et l’égo mal placé de tous les autres gravitant autour d’elle. Dans n’importe quel autre cadre et en guise de calmant, les cylindres blancs se seraient enchainés entre ses doigts, probablement accompagnés d’une bonne rasade de whisky. Malheureusement pour lui, Sainte Mangouste n’autorisait pas la consommation de tabac dans les chambres le laissant donc en proie avec la bête déchainée. Par chance, la potion tue-loup parvenait à calmer ses ardeurs. Armé de son habituelle patience et stoïcisme à toutes épreuves, pas une seule trace d’agacement ne parvint à se frayer un chemin sur ses traits de marbre, encaissant ainsi le long discours de son amie.
« Effectivement. » Se contenta-t-il d’approuver à sa correction. Simple mot. Simple réaction toute en sobriété alors que le loup hurlait de rage en lui. A croire que la potion tue-loup récupérée était de piètre qualité tant la bête se déchainait, en rien apaisée. Peut-être était-ce purement lié à l’amalgame que venait de faire Abigail, l’incluant automatiquement dans le lot alors que son éthique et sérieux professionnel le retenaient bien de faire justice lui-même. En revanche il ne pouvait rien garantir des motivations d’Harper ou même des autres proches de son amie. Silencieux, attendant patiemment qu’Abigail semble reprendre ses esprits après ce long discours, l’envie furieuse d’allumer un cylindre blanc lui démangeait toujours autant, contrôlant la pulsion par d’intenses pressions sur ses phalanges. Quelle idée de ne pas autoriser à fumer dans un hôpital aussi… Au son de la voix de la sorcière, son attention se reporta sur elle. Voilà qui était constructif ! Elle énonçait clairement ses termes. Ils allaient enfin pouvoir arriver à faire quelque chose, du moins il l’espérait. « Je comprends. » Nouvelle réponse brève et concise. Caractéristique du caractère purement pragmatique de l’héritier Nott. Peu connu pour se lancer dans de grandes diatribes, il savait tout de même mettre les points sur les « i » quand cela s’avérait nécessaire. « J’ignore si tu as déjà été interrogée par la police magique mais si tel n’a pas encore été le cas, tu vas probablement devoir t’y préparer. Une attaque de cette envergure notamment après avoir été portée disparue fait systématiquement l’objet d’une enquête. » Des faits dont elle devait être amplement consciente car en temps de guerre, aucune piste ne devait être écartée. « Pour être parfaitement honnête avec toi, il m’importe peu que tu comptes leur mentir ou non. Cela t’appartient amplement. Tu as tes raisons et je les respecte. » Après tout, lui aussi possédait de nombreux secrets encore non révélés. Chacun avait droit à son propre jardin secret. « Je te propose mon aide car je m’inquiète pour toi mais également car mon instinct me dit qu’un danger rôde. Accepte ou refuse mon aide, encore une fois, cela t’appartiens. Si tu choisis de voir cela comme un geste égoïste de ma part, c’est ta vision à laquelle je n’adhère cependant pas. Faire justice moi-même n’a jamais fait parti de mes principes. Je ne vais pas me lancer dans une quête dangereuse dans le simple but de te venger. » Cette simple idée semblait risible pour Maverick. Bien évidemment qu’il appréciait la jeune sorcière. Il la considérait même comme l’une de ses plus chères amies. Toutefois, son tempérament tempéré et pragmatique le tenait éloigné de tous actes impulsifs et autres décisions complètement arbitraires. La réflexion avant l’action. « Ta collaboration pour comprendre ce qui s’est passé m’est donc essentielle pour faire au mieux mon travail. Cependant, si tu souhaites que je sois écarté de l’enquête car tu crains que mon amitié pour toi entravera mon jugement ou mes actes, qu’il en soit ainsi. » Regrettable erreur si vous lui demandez son avis. Rien que par ses sens lupins, Maverick Nott s’avérait être un redoutable élément de la justice magique. Comme quoi, un lycanthrope au sein du Ministère de la Magie ça ne faisait pas si tâche que cela…
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Abigail MacFusty
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Mar 11 Avr - 12:20
Début juin 2021
Je fermais tranquillement les paupières en écoutant Maverick me sortir sa tirade. Évidemment que j’avais déjà été questionnée par la justice magique, et même si j’avais éludé la présence de Rory et la raison de notre présence là-bas, je leur avais déjà tout dit. Harper en était témoin. L’enquête était en cours, et pour être tout à fait franche, je détestais l’idée qu’on puisse capturer un sorcier lycanthrope et lui faire payer son acte d’une quelconque façon sans que je sois tenue au courant. De plus, ma naïveté, ma grande bonté ou mon infatigable espoir avaient la prétention de croire que le sorcier en question n’était pas forcément mauvais. Il existait une multitude d’explications à sa présence sans potion Tue-Loup dans les contrées irlandaises. Je ne pouvais pas le ou la blâmer pour ça. Nous étions simplement au mauvais endroit au mauvais moment, tous les deux. Si ces explications faisaient sauter Harper au plafond, moi, elles me suffisaient, et la culpabilité me rongeait tant j’avais la sensation d’emmener le lycan sur l’échafaud. Leurs vies étaient déjà assez pénibles comme ça, il était inutile d’en rajouter. En rouvrant les yeux à la fin de la réplique de mon ami, je coulais un regard sur ses mains aux phalanges blanchies. S’il portait son habituel masque imperturbable, ses mains le trahissaient quelque peu, et si ce détail pouvait échapper au plus grand nombre, ce n’était pas mon cas. Très observatrice non seulement de par mon métier, mais aussi de par ma vie, à roder dans l’ombre depuis mon plus jeune âge, je savais déchiffrer les quelques mimiques corporelles qu’avaient mes interlocuteurs. Je n’en usais et n’en abusais jamais, j’avais moi-même un langage du corps extrêmement facile à lire, pour autant, cela me permettait, présentement, de voir que Maverick était vraiment sincère. Bien sûr, je n’en avais jamais réellement douté, cependant, voir au-delà de son masque imperturbable était une confirmation qui m’allait droit au cœur. Il restait un ami sur lequel je pouvais compter en toutes circonstances, et celle que nous étions entrain de vivre présentement était l’une des pires. Un soupir traversa mes narines.
— Je sais… Et pour tout te dire, la justice est déjà venue me voir. Ils savent déjà tout. Ce n’est pas tant que je veux te tenir à l’écart, tu sais que ce n’est pas mon genre… juste que… je voudrais que tu me dises où tu en es dans tes recherches, si tu trouves quelque chose ou non, bref, tout quoi…
À nouveau, je recommençais à chiffonner un peu la couette sous laquelle je me trouvais non sans tirer une grimace lorsque la douleur se réveilla dans ma nuque. Je déglutissais avec peine avant de reprendre.
— La vie des lycans est déjà si pénible, je n’ai pas envie qu’on le blâme pour ce qu’il a fait si c’est un sorcier honnête. Comme je te l’ai dit, nous étions au mauvais endroit au mauvais moment, et il doit avoir ses raisons de ne pas prendre la potion Tue-Loup. Si… si c’est un sorcier droit dans ses bottes, honnête, comme toi et moi je veux dire, et bien, je n’ai pas envie de lui rendre la vie encore plus difficile.
Abigail et les bêtes. Ça avait toujours été une profonde et grande histoire d’amour. Un dragon m’avait pris mon frère, un loup-garou m’avait volé une partie de mon corps, et pourtant, je continuais à les défendre bec et ongles tout en préservant ma gentillesse et l’espoir de douceur que je souhaitais pour tout le monde. J’étais loin d’être une personne fragile, pour autant, ma bonté pouvait aisément faire croire l’inverse. À dire vrai, j’avais la naïveté de croire que c’était parce que justement je gardais ma gentillesse et de l’espoir, que je savais être forte. N’importe qui pouvait céder plus facilement à la colère et au désir de vengeance. C’était une attitude qui, selon moi, était bien trop simple… qui plus est, elle ne me ressemblait pas. Je refusais que la guerre ne me change, et je refusais que les événements terribles qui m’arrivaient à moi ne me changent. Le jour où je perdrais Harper, peut-être que je reconsidérerais cette philosophie, mais ce jour maudit n’était qu’hypothétique alors autant ne pas y songer trop fort. Après instant d’hésitation, je vins doucement attraper la main de mon ami pour la lui serrer. Autant qu’il cesse de se torturer en luttant contre ces émotions qu’il gardait profondément enfouies. Par ce simple geste, si peu commun entre nous, je lui assurais que j’allais bien, que j’étais touchée par sa dévotion et que j’étais moi aussi là, pour lui, et inquiète pour lui.
Alors, après un petit moment d’hésitation, je me lançais dans le récit de cette nuit. Je n’omettais aucun détail, ou presque. Je lui dictais le lieu exact et l’heure. Rory et la véritable raison de notre présence ne faisaient pas partie de mes confidences. Si Maverick était mon ami, Rory l’était tout autant et si je ne souhaitais pas mentir à l’homme à qui je tenais la main, je ne voulais pas non plus trahir mon frère de cœur. Si les agents, ou Maverick, faisaient bien leur travail, ils découvriront eux-mêmes la présence de Rory. Ainsi, je contais à mon ami déjà tout ce que j’avais dit à la police magique, en rajoutant cependant quelques menus détails : la taille du loup-garou, la couleur de ses yeux et de son pelage, et ce qu’il dégageait aussi. S’il n’avait été qu’une bête enragée à ce moment, j’avais eu la prétention de croire qu’il n’y avait pas qu’une personne sanguinaire cachée derrière tout cela… mais peut-être que je me trompais ? Puis, je lui comptais mon évanouissement, mon rapatriement dans un hôpital moldu puis enfin ici. Une fois le récit terminé, je repris une profonde inspiration et lâchai enfin les doigts de Maverick, réalisant que je les avais serrés davantage que ce que j’avais pensé. Le regard détourné, je glissais machinalement une phalange sur le bandage qui barrait ma joue.
— Voilà. Tu sais tout. Comme tu le vois, la disparition n’a rien d’exceptionnel puisque je n’ai pas été enlevée, j’étais juste au milieu de nulle part… quant à l’interaction avec le lycan et bien… je haussais des épaules, elle est somme toute banale quand on rencontre un loup-garou sans potion Tue-Loup.
Je me mordis la lèvre inférieure avant d’oser croiser son regard.
— À toi maintenant de tenir ta promesse.
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