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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Heimir - For the night is dark and full of terrors :: Three Broomsticks :: Pensine :: Fiches anciens membres
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 14 Fév - 17:34
Heimir Karjalainen
« Ft. Die – DIR EN GREY Ϟ GOOGLE LOL »
Quelle est votre allégeance ? Neutre
Développer quel camp votre personnage a choisi de rejoindre : Que pense-t-il de cette bataille en sous-main ? A-t-il un avis sur les moldus, les sorciers ? Que pensez-vous de la pureté du sang ? Etes-vous investi, impliqué ?
Heimir est du genre très flou dans ses convictions, de par un passé plus ou moins...compliqué. Par ses voyages il a découvert assez de cultures différentes pour avoir un esprit ouvert, mais il reste un peu mitigé concernant le statut du sang des nés-moldus ainsi que les cracmols; une éducation faite à Durmstrang qui a du mal à quitter sa tête. Il n'apprécie pas tellement les moldus mais sait apprécier leur alcool à juste mesure; il n'irait pas les attaquer malgré son passé, mais ne les défendrait pas le moins du monde non plus. Il préfère en général se tenir à l'écart des conflits qui tiraillent cette société actuelle; même s'il aurait le potentiel de faire un très bon combattant des forces du mal, il préfère fuir ailleurs que se battre du côté du bien.
« Why am I living? »


Derrière l'écran
Pseudo ϟ Nao
Age ϟ 23 ans
Scénario ou inventé ϟ Inventé
Comment as-tu connu le forum ? ϟ DC
Dernier mot ϟ It's time...to...DAAAAAAANCE!

« VTP »
Dossier ministériel n° 425724
Le nom de ma famille est Karjalainen et mes parents ont décidés de me nommer Heimir. Je suis né(e) le 20 Décembre 1981 dans cette belle ville qu'est Hujakkala, ce qui fait que je suis aujourd'hui âgé(e) de 38 ans. Je suis un(e) sorcier(e) et de ce fait le sang qui coule dans mes veines fait de moi un(e) sang-mêlé . Lorsque j'étais enfant, je suis allée à l'école de sorcellerie de Durmstrang, et j'étais dans le clan des  orages, ce qui m'a permis de devenir aujourd'hui Magizoologue spécialiste en créatures humanoïdes. Cette situation me permet également de gagner ma vie de manière correcte et de vivre un peu partout d'auberges en auberges. Je suis Célibataire et d'ailleurs, j'ai une préférence pour les hommes. Je me suis procuré(e) il y a de ça quelques années une baguette magique et la mienne est faite en bois d' érable avec un cœur de plume de phénix et elle mesure 25,5cm. Elle me permet de faire apparaître une crevette-pistolet comme patronus. C'est elle aussi qui m'aide à combattre mon épouvantard qui prend la forme de détraqueurs avec un riddikulus qui, quand le sort fonctionne, soulève la cape et dévoile des jambes poilues alors que la créature crie comme une mijaurée. La dernière fois que j'ai pu sentir une potion d'amortentia, elle avait la douce odeur de la mer, la rosée du matin et le bois brûlé. Je n'oublie évidemment pas mes rêves et lorsque je me place devant le miroir du rised, je vois un homme vêtu de l'uniforme de Durmstrang m'enlacer, entouré de quelques autres personnes au visage flouté.. Il se trouve que j'ai également une particularité magique, je suis animagus : je me transforme en un petit crabe d'eau douce que l'on nomme le crabe vampire.  Et pour finir je ne prête mon allégeance à personne..
  • Caractère

    Ϟ SENSIBLE Ϟ On ne dirait pas quand on le regarde, mais Heimir est un grand sensible en vérité. Il se cache sous une carapace épaisse qui donne en général l'impression d'un personnage artificiel, mais une fois la surface brisée on découvre son petit cœur mou et chaleureux. Sa sensibilité lui joue souvent des tours ; il se planque parfois pour relâcher la pression, et a tendance à replonger dans la drogue lorsqu'il apprend trop de mauvaises nouvelles à la fois.
     Ϟ VIF Ϟ Heimir est rapide et a de très bons réflexes. C'est grâce à cela qu'il a pu rester le plus grand duelliste de Durmstrang durant presque toute sa scolarité. Dans sa vie professionnel, ses réflexes et sa vivacité d'esprit lui ont plusieurs fois sauvé la mise alors que sa vie était en danger.
    Ϟ CURIEUX Ϟ C'est dans la nature de Heimir de se poser tout un tas de questions sur des sujets très spécifiques. Particulièrement intéressé par les sortilèges et enchantements, il profite de ses voyages pour étudier des grimoires inconnus et parfois non traduits à la recherche de vieux sorts inutilisés. Sans oublier également son intérêt pour les créatures humanoïdes et leur culture, qui ont déjà fait l'objet de deux de ses livres.
     Ϟ STRATEGE Ϟ Heimir serait très utile pour l'une ou l'autre des factions. Ses connaissances en magie comme en combat font de lui un fin stratège, qui sait rapidement déceler les faiblesses de son ennemi et les exploiter. Son titre de l'école n'est pas volé après tout, même après sa disparition.
    Ϟ SEDUCTEUR Ϟ Le plus grand vice de Heimir, si on peut appeler ça un vice, est d'être particulièrement porté sur le sexe. Toujours un sourire charmeur aux lèvres, à draguer tout ce qui possède un pénis, quand bien même cette personne ne semble pas porté sur l'homosexualité. Il a déjà fait changer de bord bien des hommes, rendu jaloux des centaines de personnes par la facilité avec laquelle il obtient ce qu'il veut dans ce domaine.
    Ϟ TRADITIONNALISTE Ϟ Elevé parmi les sorciers, élève de l'école Durmstrang et accompagné de personnes aux mœurs douteuses, Heimir n'est pas ce qu'on pourrait appeler le plus conciliant des hommes. Pour lui, les moldus ne sont pas à fréquenter ; les cracmols sont des handicapés mentaux sans grande valeur qui ne devraient pas avoir les mêmes droits que les sorciers, et les nés-moldus partent avec un train de retard qui ne peut que donner de piètres sorciers au final. Ainsi, les hybrides qu'il étudie au quotidien ont plus de valeur pour lui que ces personnes.
    Ϟ APPRÊTÉ Ϟ Heimir n'est jamais mal habillé, peu importe le contexte ou le moment. S'il avait été moldu, l'homme aurait très bien pu se lancer dans une carrière de styliste. Même lorsqu'il doit travailler le jour-même, son visage marqué par les années et les excès se retrouve toujours planqué sous une couche de maquillage plus ou moins fine et ses vêtements sont spécialement choisis. Sa beauté est une des rares qualités qu'il reconnaît.
    Ϟ DEPRESSIF Ϟ Son passé lui colle désespérément à la peau. Sa maladie s'est sûrement déclenchée avant même la disparition d'Alexei, lorsqu'il s'est retrouvé enchaîné à une seule et même personne après avoir abandonné ses rêves. L'alcool l'aide à fonctionner correctement, mais il lui arrive parfois de rester couché pendant des heures en pleine journée. Anorexique, ancien junkie et alcoolique, il ne doit sa survie qu'à sa lâcheté l'empêchant de commettre l'irréparable et à la présence de son seul véritable ami.
    Ϟ PATIENT Ϟ S'il n'avait absolument aucune patience durant ses études, ses années en Russie lui ont au moins appris cette vertue qui se révèle chaque jour particulièrement utile dans son travail. Il est capable d'attendre des heures qu'un certain type de créature pointe le bout de son nez, et passe parfois des mois avant d'avoir un quelconque résultat sur ses expériences sociales.
    Ϟ INDEPENDANT Ϟ Depuis tout petit, Heimir a appris à se débrouiller seul au quotidien car sa mère ne voyait pas l'intérêt de s'en occuper. Il a appris très tôt à cuisiner et laver traditionnellement ses vêtements, avant d'avoir le truc avec la magie. Plus tard, cela l'a conduit à ne pas vraiment s'attacher aux autres humains ; la seule fois où il se l'est autorisé s'étant très mal passé, depuis la fin de son pétage de câble, il se débrouille de nouveau seul sans aucune réelle attache à part Sören.
  • Pensine

    Le temps semble s'être arrêté. Les yeux rivés sur l'horloge, je vois passer les heures avec une terrible angoisse. Ca fait trop longtemps qu'ils sont sortis...qu'il est sorti. Et s'il était arrivé quelque chose ? Comment savoir ? Est-ce qu'on l'a blessé ? Je me tords les mains dans tous les sens. Je suis complètement perdu sans lui. Pour une fois, on m'a laissé seul à la maison, et je n'ai personne pour me rassurer quant à leur sort. Si seulement je pouvais faire quelque chose pour l'aider...mais...je suis stupide ! Je suis Heimir Karjalainen, le duelliste le plus doué de toute l'histoire de Durmstrang, je peux me battre à ses côtés ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Ma place n'est pas au fond de ce trou à rat à attendre chaque jour dans l'angoisse qu'il ne passe plus le palier ! Je suis déterminé maintenant. Je dois le retrouver. Je dois lui prêter main forte. Je dois redevenir celui que j'étais encore à l'école, celui qui parvenait à faire plier n'importe qui à coup de sortilèges.

    Ma baguette à la main, je sors d'un pas assuré après m'être emmitouflé sous une bonne couche de vêtements. Je ne mange pas beaucoup, alors...j'ai vite froid, avec mon poids plume. Mais c'est pas important. Rien n'est important à cet instant, à part cette volonté de sauver l'amour de ma vie d'une potentielle attaque violente. Je fais quelques pas dans la neige, tous les sens aux aguets, à tenter de trouver le trajet emprunté par mon aimé. Je sais qu'il n'a pas transplané...il devait régler un souci au village d'à côté, il n'y a pas besoin de transplaner non ? Et moi, est-ce que je devrais transplaner ? Je ne connais rien des environs, c'est dangereux...je manque d'infos sur la destination, il ne vaut mieux pas tenter le diable. Je m'éloigne un peu plus de la maison, les yeux plissés pour tenter de percer à travers la tempête de neige...quand soudain, une douleur me prend à la poitrine et m'éjecte dans les airs pour atterrir brutalement quelques mètres plus loin, sonné. Ma main droite se referme sur le vide tandis que je commence à sérieusement paniquer. Ma baguette n'est plus là...je l'ai échappé dans le mouvement, et le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis totalement vulnérable sans elle. Mais...merde ! Pourquoi maintenant ? Pourquoi alors que je décidais enfin de me bouger le cul pour Alexei je suis assez stupide pour laisser tomber mon bien le plus précieux ?! Je me redresse tout de même tant bien que mal, et cherche du regard mon ennemi. Des silhouettes noires, encapuchonnées et au dos courbé. J'ai le sentiment que...ce sont des détraqueurs...je n'en ai jamais véritablement vu à vrai dire, malgré le patronus appris à l'école il y a un moment maintenant, mais je crois bien qu'il s'agit d'eux. Et moi, au milieu, totalement désarmé...pour la première fois de ma vie, je ressens la peur. La véritable terreur sourde, celle qui fait mal, celle qui me donne presque envie de vomir en me tordant les entrailles. Les silhouettes restent un instant comme ça, à me fixer dans le blanc des yeux, leurs visages recouverts par une capuche lâche. Puis soudain, dans un accord silencieux, toutes frappent en même temps.

    Je ne vois plus rien. La douleur devient vite insupportable, j'en hurle sans même m'entendre moi-même. Le goût du sang parvient vite dans ma bouche, et même si je tente de me battre, tout ça ne rime à rien sans ma baguette. J'ai si mal ! Je sens mon cœur s'emballer, ma respiration devenir forte et irrégulière. A quoi bon lutter ? Je suis vulnérable...je vais mourir ici, dans le blizzard de Sibérie...tout ça parce que je suis sorti de la maison ! J'aurais dû rester...j'aurais dû faire confiance à Alexei. Alexei...mon amour...si seulement il pouvait revenir ! Mais que dirait-il ? Il m'avait prévenu...il m'avait demandé de rester, je ne l'ai pas écouté ! Je n'ai même plus la force de hurler, désormais. J'attends simplement la mort, les yeux clos en espérant que cette douleur ignoble cesse enfin.

    Les créatures disparaissent soudainement comme elles sont venues, chassées par un éclair de lumière venu de je ne sais où. Je suis allongé dans la neige, les vêtements déchirés et le sang coulant de toutes ces plaies profondes sur mon corps frêle, de ce trou béant juste au-dessus de ma hanche qui ne disparaîtra probablement jamais. Le silence est presque total, seulement brisé par le vent sifflant toujours violemment comme un témoin impartial de ce qu'il vient de se passer. Je voudrais implorer le ciel de m'aider, mais je ne suis même plus vraiment conscient.

    « Heimir...tout va bien. Je suis là maintenant. Je suis rentré...plus personne ne te fera du mal. »

    Cette voix...cette voix chérie, cette voix que je reconnaîtrais au milieu de milliers d'autres. C'est lui ! C'est lui qui m'a sauvé...je l'ai déçu, pourtant il ne semble pas en colère. Je me sens flotter dans les airs, le froid mordant du sol gelé me quitte pour la douce chaleur d'un corps humain contre moi. J'ose entrouvrir les paupières pour plonger mes yeux sombres dans les siens azur, lisant son inquiétude alors qu'il me regarde à son tour sans cesser de marcher. Il me ramène à la maison. Il me ramène en sécurité. Je ne mérite pas un tel ange. Au prix d'un terrible effort, je parviens à prononcer quelques mots :

    « Je suis...désolé...t'avais raison...je...je sortirai plus...plus jamais... »

    Je tressaille un instant en apercevant les silhouettes revenir dans ma vision périphérique, mais ce sont que ses amis rentrés avec lui. Alexei resserre son étreinte et je crois déceler un sourire sur son merveilleux visage. Je ferme douloureusement les yeux, une larme roulant sur ma joue salie par le sang, flottant un peu plus dans les airs alors que la douleur quitte progressivement mon corps. Je perds doucement connaissance, mais j'ai tout de même le temps d'entendre sa jolie voix avant de sombrer.

    « Oui...tu ne sortiras plus jamais. Pour ta sécurité, Heimir...c'est trop dangereux dehors. Remets-t-en à moi, mon amour. »

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 14 Fév - 17:34
Votre histoire
« Life, thus pain »
1986/11/10, Reykjahlíð, Islande


« Maman, je peux aller jouer avec Óðinn s'il te plaît ? »
« Ne m'appelle pas comme ça, Heimir. Je te l'ai déjà dit. Mais oui tu peux aller jouer. »

Le sourire de l'enfant se fana quelque peu, mais réapparut bien vite sur son visage une fois l'accord obtenu. Il était encore jeune mais déjà vif pour son âge, et commençait à comprendre le monde qui l'entoure. Il savait déjà qu'il ne venait pas d'ici avec sa mère. Que celle-ci avait déménagé alors qu'il ne pouvait pas encore marcher ni parler, venant d'un pays lointain qu'elle nommait « Finlande » à la langue au moins aussi complexe que celle de l'île sur laquelle ils avaient atterri tous les deux. Heimir du haut de ses presque cinq ans avait appris les deux langues simultanément, discutant en Islandais avec ses amis et en Finlandais avec sa mère. D'ailleurs, il semblait plus doué dans la langue du pays que dans celle apprise à la maison ; peut-être était-ce dû à l'éloignement de sa génitrice, qui préférait généralement le laisser avec d'autres enfants du village plutôt que de s'en occuper elle-même. Freya n'était pas maternelle, elle n'était pas faite pour porter un enfant, et fuyait ses responsabilités dès qu'elle en avait l'occasion.

« Tu peux rester manger à la maison, mon père est d'accord Mimi ! Il dit que tu dois demander à ta maman d'abord. »
« Maman s'en fiche, elle est encore partie sur le lac, je crois pas qu'elle reviendra avant longtemps. Regarde 'dinn, regarde ce que je sais faire ! »

L'enfant enjoué fixa intensément la paume de sa main, la langue sortie sous l'effort, et fit apparaître une minuscule étincelle de lumière qui émerveilla l'autre garçon. Satisfait de son petit effet, Heimir croisa les bras et leva le menton. Il recommença plusieurs fois à la demande de son public, jusqu'à ce que l'effort soit trop important et épuisant. Soudain, le sourire de l'enfant se fana, tout comme cette expression joyeuse qui ne le quittait pourtant pas.

« Maman a dit...qu'on allait bientôt partir. Je sais pas où on va, je lui ai demandé si on serait là pour la fête du village, mais elle m'a dit que sûrement que non... »
« Mais vous êtes là depuis pas longtemps ! Et je vais faire quoi, moi, si tu t'en vas ? »

Heimir retrouva son sourire espiègle, et attrapa la main de son ami pour la serrer avec force.

« Je t'écrirai tous les jours ! Et quand on sera revenus, on pourra enfin aller sur le lac, n'est-ce pas ? On ira avec ton papa ! On fera des plongeons dans la piscine bizarre où les gens sautaient la dernière fois. Tu verras 'dinn, je reviendrai te voir et on fera plein de trucs d'adultes ! Je te promets ! »


1992/12/15, Institut Durmstrang


La neige ne semblait pas vouloir s'arrêter, mais le garçon qui la regardait ne s'en offusquait pas. Elle le fascinait, il la trouvait particulièrement belle. Il fallait dire qu'avant de revenir dans le nord, il avait passé beaucoup de temps dans des zones dépourvues d'hiver aussi froid que celui-ci, et son âme de nordique n'avait pas franchement apprécié. Serrant un morceau de papier dans sa main, Heimir esquissa un sourire un peu triste. Il avait promis à Óðinn de revenir vite, mais la vie ne lui en avait malheureusement pas laissé le temps. Peut-être que lorsqu'ils étaient toujours au Canada il aurait pu en profiter pour retourner sur les terres Islandaises, après tout ce n'était pas si loin sur la carte...c'était déjà plus complexe du côté de l'Alaska ou de la côte est des Etats-Unis où sa mère avait décidé d'émigrer. Mais depuis qu'ils étaient rentrés en Europe, le pauvre garçon n'avait eu d'autre choix que de tirer une croix sur ses anciens amis. Certes, il avait appris beaucoup de choses durant ces voyages ; des langues étrangères, des coutumes diverses...il s'était fait quelques amis dans le lot, mais n'avait pas vraiment gardé contact avec eux une fois de retour en Finlande. Óðinn était en ce sens un être privilégié par rapport à Michael, Isaac, Boris, Érebos ou Charon. Mais ce jour-là...l'enfant se sentait particulièrement nostalgique. Ils ne s'écrivaient plus autant, leurs vies à tous les deux s'étaient éloignées il y a bien longtemps et leur lien ne pouvait aboutir à grand-chose. Ils n'avaient plus cinq ans ; désormais pré-adolescents, la signification de leurs lettres se perdait avec les formules banales échangées.

« T'es toujours là, à regarder par la fenêtre...on dirait que tu vas sauter. »
« T'es con, So... »

La simple présence de son ami fit enfin sourire l'enfant, qui s'éloigna de la fenêtre pour suivre l'autre garçon. Sören et lui s'étaient rencontrés le premier jour d'école ; dans le même clan, dans la même classe, venant du même pays...l'autre finlandais étant seulement âgé de quelques mois de plus que Heimir. Ils ne s'étaient plus lâchés depuis ce jour et comptaient évidemment passer leur scolarité entière ensemble, soudés comme les doigts d'une main. Le plus jeune était sociable mais peinait un peu à l'école, là où l'autre se trouvait plus renfermé avec des résultats pourtant excellents. Ils se complétaient à la perfection, et c'était sûrement pour cela que Heimir supportait si bien la perte de Óðinn. S'il s'était trouvé seul...peut-être se serait-il isolé des autres jusqu'à être définitivement repoussé.

« Tu sais So, c'est bientôt mon anniversaire... »
« Je vais finir par le savoir, ça fait cinq fois que tu me le rappelles cette semaine ! »

Le garçon laissa échapper un petit rire devant la réaction de son ami. Il n'avait jamais vraiment fêté son anniversaire en famille, sa mère s'absentant souvent à cette période de l'année, mais ses amis avaient toujours veillé à ce qu'il marque ce jour comme important peu importe où il se trouvait. C'était la raison pour laquelle il voulait s'assurer que Sören s'en souvienne, pour ne pas briser la tradition. Ainsi, il était certain que tout au long de sa scolarité son anniversaire serait toujours gravé dans les mémoires de ses nouveaux proches.


1997/02/20, Institut Durmstrang


Les éclairs attiraient l'attention de tous, pourtant aucun ne cherchait à s'approcher des deux jeunes hommes livrant un combat sans merci. Cela faisait presque une semaine que ce petit jeu durait, et les protagonistes ne semblaient pas particulièrement épuisés outre mesure. A l'école, les duels n'étaient pas interdits ; les professeurs prenaient sûrement cela pour de la pratique de ce qu'ils apprenaient en classe. Une certaine hiérarchie s'était construite entre les gagnants et les perdants. Cependant depuis deux ans maintenant l'adolescent au sommet de cette hiérarchie n'avait pas bougé une seule fois de sa place de premier. Défié quotidiennement, il remportait toujours la victoire au point de frustrer bon nombre de ses camarades. Mais Heimir se fichait bien des on-dits ; ce qui l'intéressait était de conserver sa place, et ce n'était pas ce très cher russe qui allait l'en déloger. Quoique...

« Abandonne, Alexei, tu vois bien que ça ne sert à rien ! Ca fait cinq jours que je te bats à chaque duel, fais-toi une raison ! »

Le ton railleur du brun ne semblait pas particulièrement plaire au blond, qui esquissa un rictus amer en se relevant tant bien que mal. C'était la première fois qu'un duelliste s'acharnait autant à vouloir le faire tomber de son piédestal, et le moins qu'on puisse dire, c'était que Heimir en était troublé. A vrai dire, il se demandait même si lui faciliter la victoire ne serait pas plus judicieux avant qu'ils ne s'épuisent définitivement. A peine cette pensée lui traversa l'esprit qu'il se sentit voler dans les airs, avant d'atterrir brutalement par terre en laissant échapper un gémissement de douleur. Vif comme l'éclair, le dénommé Alexei se rapprocha et pointa sa baguette à quelques centimètres seulement de son visage, un sourire étirant ses lèvres.

« J'ai gagné cette fois, Karjalainen. »
« Une fois sur des dizaines de tentatives, quand même ! »

Le cœur de Heimir rata un battement tandis qu'il observait son adversaire avec plus d'attention. Ses longs cheveux emmêlés sous son bonnet noir, ses yeux d'un bleu profond qui semblaient sonder son âme, ce corps athlétique mis en valeur par leur uniforme...il ne pouvait plus s'en détacher. Machinalement, sa main trouva celle du russe qui l'aida à se relever, mais le garda proche de lui sans le lâcher. Le finlandais se sentait coupé du monde, comme si Alexei l'avait enfermé dans une bulle avec lui et seulement lui. Le rouge s'invita sur ses joues, une douce chaleur envahit son corps alors qu'il ne parvenait toujours pas à baisser les yeux. Comment une seule personne pouvait-elle lui faire ressentir tout ça ? Un homme, qui plus est ! C'était contre nature, et pourtant...oui, pourtant, il se sentait bien à cet instant. Peu lui importait le regard des autres, pas même celui de ses amis. Il était perdu dans un monde qui n'appartenait qu'à eux...

« Retrouve-moi au dixième cachot après le dîner. C'est important, Heimir. »

Important ? Son air soudainement si sérieux interpella le duelliste qui fronça les sourcils, mais n'eut pas le temps d'en demander davantage. Déjà, son adversaire s'éloignait pour rejoindre sa bande, un petit sourire au coin des lèvres. Heimir ne put détacher les yeux de ce garçon aux cheveux d'or ; tant et si bien que Sören dut lui donner un coup à l'arrière du crâne pour le faire redescendre sur terre. Le finlandais l'ignorait, mais ce jour en particulier marquerait pour toujours son avenir.


1999/05/31, Institut Durmstrang


« Ferme-la, So ! Je fais encore ce que je veux ! »

Des éclats de voix retentissaient dans les couloirs déserts du château, résonnant sur les murs en pierre. Marchant à grands pas comme pour semer son poursuivant, Heimir conservait les mains dans les poches de son uniforme, les doigts crispés sur sa baguette qu'il était à deux doigts de sortir. Derrière lui, un jeune brun ne semblait pas de meilleure humeur. Le sujet de leur dispute n'avait pas changé en plusieurs mois de temps...mais le plus jeune en avait assez. Il estimait avoir le droit de disposer de son avenir comme il l'entendait, et ne supportait plus les accusations de celui qui s'était longtemps proclamé son meilleur ami.

« T'es sérieux, là ? Tu veux vraiment rester avec ce type ? Et ton projet, alors ! Tu veux tout abandonner sous prétexte qu'il part en Russie ?! T'as complètement pété un câble ! C'est de sa faute, c'est lui qui t'a embobiné...lui et ses adeptes ! »
« Change de disque, So. Ca devient franchement lassant. »

Sören parvint tant bien que mal à le rattraper, mais alors qu'il posait sa main sur son épaule, Heimir se dégagea brusquement pour se retourner vivement, la baguette pointé sur sa poitrine. Sur son visage, seule la haine transparaissait. Une haine mêlée de tristesse, sans aucune autre émotion positive. Sören était son dernier ami, son seul ami depuis qu'il avait assumé son attirance pour Alexei. Un à un, tous s'étaient éloignés, avaient construit un mur infranchissable entre eux. Et aujourd'hui, celui qui avait pourtant juré ne jamais vouloir l'abandonner choisissait de trahir sa propre parole...

« Va-t'en, So. Je t'en supplie...je veux pas te faire de mal. »

Pour toute réponse, l'aîné sortit lentement sa baguette pour lui tenir tête. Il aurait dû faire ça depuis longtemps. Son amitié pour son cadet l'avait aveuglé, il pensait le voir heureux dans les bras d'un autre...mais cet autre n'était pas le bon. Il fallait l'en éloigner au plus vite.

« Je ne te laisserai pas englué dans sa toile. Il faudra me passer sur le corps ! »

Le temps semblait s'être arrêté. Le silence était total dans ce couloir toujours désert, à l'exception de la masse sombre en son centre. Agenouillé auprès du corps inerte de son dernier ami, Heimir ne pouvait empêcher les larmes de couler. Malgré son unique défaite il y a deux ans, il restait le duelliste le plus doué de tout l'institut...Sören n'avait absolument aucune chance face à lui. Pourquoi l'avoir défié, alors ? Pourquoi lui tenir tête quand il savait très bien qu'il ne pourrait le vaincre ? Perdu dans un tourbillon de pensées, le jeune homme ne fit même pas attention à la silhouette qui s'approchait d'eux. Une silhouette accompagnée d'un patronus qui, lorsqu'il retrouva son propriétaire, disparut en les laissant dans une pénombre inquiétante.

« Viens...tu peux pas rester là. Je vais envoyer quelqu'un l'emmener à l'infirmerie. »

La voix chérie de son amant lui décrocha un faible sourire, tandis qu'il se redressait tant bien que mal pour laisser l'inconscient seul derrière lui. Il avait fait son choix. Son ancienne vie était restée derrière, avec Sören. Il ne pouvait pas le garder près de lui, pas après toutes les horreurs qu'il lui avait dit sur Alexei. Il était trop tard...désormais, Heimir n'avait plus qu'une seule et unique personne qui comptait dans son cœur.


2004/01/18, Kanevka, Russie


La tempête faisait rage dehors, mais l'intérieur de leur petite maison était parfaitement bien chauffé par la cheminée tournant à plein régime. Assis sur un fauteuil en cuir rapiécé, les jambes repliées contre sa poitrine, Heimir fixait le feu sans vraiment le voir, perdu dans ses pensées. Depuis le temps qu'il était enfermé ici, il avait perdu l'intérêt de sortir dans le froid à risquer sa vie à chaque pas. Sa seule et unique sortie des dernières années s'était soldé en une violente attaque qui l'avait alité pendant une bonne semaine, et qui aurait très bien pu lui être fatale si Alexei n'était pas rentré à ce moment-là. En songeant à son aimé, le finlandais esquissa un sourire niais. Il l'avait toujours protégé de tout. Leur amour avait pourtant été mis à rude épreuve plus d'une fois depuis qu'ils étaient ensemble, tantôt par les autres élèves de Durmstrang, tantôt par leur vie isolée du reste du monde dans ce petit village inconnu. Il lui avait fait promettre de ne jamais plus essayer de sortir, pour sa sécurité. C'était dangereux dehors, même avec une baguette. Chaque fois qu'il songeait à sortir ne serait-ce que sur le palier, la cicatrice immonde dans le creux des reins le lançait violemment, comme pour lui rappeler ce qu'il risquait à désobéir à Alexei. Alors il restait là, assis sur son fauteuil, à fixer l'âtre de la cheminée des heures durant. Une vie palpitante pour celui qui avait voyagé à travers le monde durant toute son enfance.

La porte s'ouvrit soudainement, et laissa entrer quatre hommes aux joues rosies par le froid. Le sourire du plus jeune s'élargit alors qu'il quittait enfin son nid, pour accueillir l'amour de sa vie à bras ouverts. Le baiser échangé s'enflamma bien vite, le plaid qui recouvrait le frêle corps de Heimir glissa de ses épaules pour atterrir mollement par terre. Brisant l'échange pour reprendre son souffle, Alexei détailla son vis-à-vis, une moue désapprobatrice sur le visage.

« Tu devrais manger plus, Heimir, j'ai l'impression que t'as encore maigri. »
« Désolé... »

Le russe rassura son amant d'un baiser sur le front, avant de le porter comme une princesse dans leur chambre. Il avait besoin de se détendre après cette sortie exténuante au milieu de la tempête, et ce n'était pas son cadet qui allait l'en empêcher. Cependant les yeux avides qui les observaient par la porte ouverte le gênait un peu. Non...en vérité, il savait très bien pourquoi on l'observait comme ça. Ils attendaient simplement une autorisation quelconque, que Heimir connaissait très bien maintenant. Son aimé replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, et lui offrit un sourire enjôleur.

« Heimir...si tu n'en as pas envie, tu peux toujours me le dire, mon amour. »
« Oui, mais...je... »
« C'est amusant quand on est tous ensemble, n'est-ce pas ? Ils se sentent si seuls, tu sais...ils sont jaloux de nous. »
« Alexei... »
« Quelle est ta réponse, Heimir ? Les acceptes-tu comme tu m'acceptes moi ? Je ne te laisserai jamais seul, mon cœur...je serai toujours là, même s'ils viennent. »


Le cœur du finlandais rata un battement, sa respiration se fit plus irrégulière sous le stress de ce qu'on lui demandait. Devait-il accepter une nouvelle fois ? Il avait déjà dit oui...mais c'était pour faire plaisir à Alexei. Pouvait-il accepter de nouveau ? Avait-il seulement le droit de refuser ? Le jeune homme se mordit la lèvre, mais attira bien vite son aîné à lui pour lui réclamer un nouveau baiser. Il avait besoin de courage. Toujours plus de courage, pour avoir la force de faire plaisir à son âme sœur.

« Reste avec moi...ne me laisse surtout pas, jamais. Tu m'entends, Alexei ? Ils peuvent...venir...si tu restes. »


Il était toujours difficile d'accepter toutes les frasques de l'être aimé, et une fois encore, Heimir se retrouvait dans un état pitoyable. Son corps gisait sur le lit conjugal, ses joues creusées par les larmes, sa respiration irrégulière. Pourtant, son amour était là, à ses côtés. Il le prit d'ailleurs doucement dans ses bras pour le câliner, sa main caressant ses longs cheveux sombres.

« Tu as été parfait, Heimir, comme toujours. Je t'aime tellement... »
« Je...je t'aime aussi. »
« Il n'y a qu'avec toi que je peux vivre pleinement, tu sais ? Tu es le seul qui compte vraiment. »

Le plus jeune frissonna au contact d'une main glacée sur son torse maigre, et grimaça lorsqu'en atteignant une certaine cicatrice celle-ci se mit à le lancer. Il s'agissait d'une douleur chronique, une douleur qui ne pourrait jamais partir, mais lui permettait au moins de se souvenir chaque jour ce qu'il risquait en quittant cet endroit. Il se blottit finalement contre son amant, le visage caché contre son cou.

« Je t'aime tellement...je...je ferais tout pour toi, je t'appartiens Alexei...je suis tien...mon cœur, mon corps, mon esprit, tout est à toi pour l'éternité. »
« Ohoh, l'éternité, Heimir ? En es-tu vraiment sûr ? Ca signifie que si jamais il m'arrive quelque chose, même dans l'au-delà, tu m'appartiendras encore ? »

Un simple hochement de tête fut la réponse du jeune homme. Comment pourrait-ce en être autrement ? S'il arrivait quelque chose à Alexei, sa vie se terminerait au même instant. Le russe se redressa alors, l'air particulièrement sérieux, et prit le visage de son cadet dans ses mains.

« Je veux que tu me le promettes dans les formes, Heimir. Je veux que tu me promettes que s'il m'arrive quoi que ce soit, que malgré mon état, tu m'appartiendras toujours. Promets-moi de ne jamais aimer personne d'autre. Que même si tu souilles ton corps, ton cœur sera mien pour l'éternité. Promets-moi de ne jamais me trahir quoi qu'il arrive. »
« Oui...oui, je te le promets. »
« Es-tu prêt à mettre ta vie en jeu pour cela ? »

Nouveau hochement de tête en signe d'approbation. Un sourire énigmatique se dessina sur le visage d'Alexei, tandis que la porte s'ouvrait de nouveau sur une silhouette sombre à la lueur d'une bougie. Après tout, cette promesse se devait d'être gravée dans la chair.


2006/09/25, hôpital Omar, Saint-Pétersbourg, Russie


Le silence était pesant dans la chambre blanche. L'unique patient restait dans un mutisme constant, à fixer la fenêtre d'un air totalement vide, comme s'il souhaitait sauter et mourir un peu plus bas. Cela faisait cinq jours qu'il était interné ici après avoir été récupéré par les autorités russes, les Aurors qui l'ont embarqué alors qu'il semblait totalement divaguer dans le froid, au milieu d'un village moldu. On l'avait interrogé de longues heures, avant de se rendre compte qu'il ne pouvait plus parler. On lui avait donné des tas d'informations, des preuves accablantes...mais qui était-il réellement ? Connaissait-il sérieusement l'homme qu'il recherchait ? Heimir ferma douloureusement les yeux en entendant la porte s'ouvrir derrière lui. Une fois de plus, on venait lui poser des tas de questions pour lesquelles il n'avait absolument aucune réponse.

« Monsieur Karjalainen, vous êtes dans l'obligation de nous répondre. Si vous détenez des informations cruciales... »
« A quoi bon ? Vous les avez tués...vous l'avez tué. »

Les mains du patient tremblaient, sa voix chevrotante laissait deviner une détresse particulière qui ne pouvait être ignorée par les deux russes en robes noires. Il devait leur faire pitié, avec ses cernes marquées, ses os saillants sous sa peau pâle et ce désespoir absolu au fond de ses yeux. Ils le traitaient tous comme un complice, parfois comme une victime de ces types. Mais Heimir n'était rien de tout ça. On ne l'avait jamais forcé à rien, et il n'était pas au courant de ce que faisaient Alexei et ses amis lorsqu'ils sortaient de la maison. Il ne voulait pas savoir. Résultat, on ne le croyait pas et le gardait enfermé soi-disant pour sa sécurité. La belle affaire...ils avaient failli le tuer, lui aussi, et s'il ne s'était pas évanoui dans la rue avant même de lever sa baguette, il aurait pu rejoindre son aimé. Si seulement il n'avait pas été si faible...

« Nous n'avons pu tous les abattre, et notre unique prisonnier s'est donné la mort avant d'être transféré pour interrogatoire. Vous êtes le seul capable de nous aider dans cette histoire, nous vous demandons donc une entière coopération. »

Le finlandais semblait avoir totalement décroché de ce qu'on lui disait. Il fixait de nouveau l'extérieur comme s'il allait sauter par la fenêtre, et ne dut son salut qu'à l'entrée d'un guérisseur qui chassa les inspecteurs en prétextant qu'ils ne pourraient rien obtenir de plus tant que son patient était dans cet état presque catatonique. Heimir ne réagit pas à la dispute, ne réagit pas plus lorsqu'on le prit par les épaules pour le secouer comme un prunier. Il s'était replongé dans son mutisme, coupé de l'extérieur comme s'il était enfermé dans une bulle de souffrance. Le guérisseur soupira de soulagement lorsque enfin les deux inspecteurs quittèrent les lieux, et examina l'homme dans un silence religieux. Lui savait bien que son patient n'arriverait certainement pas à parler. Il était persuadé que celui-ci avait souffert d'un sérieux traumatisme. A quoi bon le bousculer ainsi ? Il ne serait pas d'une grande aide, de toute façon.


2009/12/20, Helsinki, Finlande


La nuit était tombée depuis plusieurs heures maintenant, mais la capitale battait son plein comme à son habitude. L'homme déambulait dans les ruelles animées qu'il ne connaissait pas très bien, et pour cause ; ce quartier en particulier était considéré comme le plus chaud de la ville, le plus chaud du pays même. Jamais encore il n'avait mis les pieds ici, et pourtant...oui, pourtant, ce soir il était déterminé à entrer dans ce monde qui le dégoûtait.

C'était un bar on ne peut plus banal à l'extérieur, un établissement comme les autres où la musique était peut-être un peu plus forte. Fronçant le nez et plissant les yeux, dérangé par la fumée qui stagnait à l'entrée même de l'endroit, l'individu s'engouffra à l'intérieur d'un pas décidé, les mains enfoncées dans les poches de sa veste. Il savait quoi demander, à qui. S'il s'était retrouvé à cet endroit, c'était simplement pour vérifier une rumeur. Pourtant, il ne voulait pas y croire, à cette rumeur. C'était impossible...elle ne pouvait être vraie. Alors pourquoi s'acharnait-il à se mêler au pire de l'humain ? Pourquoi était-il ici ?

« Ce sera quoi pour toi, mon joli ? »
« Rien du tout. Je cherche quelqu'un, et vous allez m'aider à le trouver. »
« Si tu me parles comme ça, tu peux toujours rêver, gamin. »
« Je suis vraiment pas d'humeur. Si tu veux pas que je foute le bordel dans ton bar, dis-moi où je peux trouver cet homme. Je sais qu'il est habitué. »


Le nouveau venu sortit une vieille photo chiffonnée de sa poche, représentant deux adolescents rieurs. Son pouce masquait le visage de l'un d'eux afin que le barman comprenne bien qui était le disparu ; celui-ci plissa des yeux, fixant le visage du gamin avec un haussement de sourcil.

« Jamais vu ici. Vraiment. Mais s'il est habitué...il est très probable qu'il soit en haut. »
« J'aimerais vérifier moi-même. »
« Ca par contre, c'est pas gratuit, gamin. »


Le plus jeune soupira, et sortit son portefeuille avant de déposer quelques billets sur le comptoir. Un sourire de requin lui répondit, suivi d'un signe de tête vers la petite porte à droite, gardée par un vigile aux gros bras. En haut, hein...une sorte de carré VIP peut-être ? Peu importait l'endroit et la raison, il lui fallait absolument fouiller ce bar. Peut-être que la rumeur était fausse...c'était ce qu'il espérait. Car celui qu'il recherchait n'avait aucune raison de revenir en Finlande, et certainement pas dans un endroit aussi mal famé.

L'escalier donnait sur une nouvelle petite porte, qui lorsqu'elle fut ouverte laissa échapper une nouvelle fumée qui cette fois n'était certainement pas due au tabac. L'individu toussa sans pouvoir s'en empêcher, cligna plusieurs fois des yeux qu'il dut même frotter avant de réaliser ce qu'il se tramait autour de lui. Et le moins qu'on puisse dire...c'était que la pénombre seulement palliée par les néons bleus ou rouges disposés çà et là ainsi que la musique tout aussi forte qu'à l'étage inférieur permettaient au moins à son esprit de rester un minimum chaste et pur.

Partout, hommes et femmes s'enlaçaient et s'embrassaient sans aucune pudeur, vêtus ou non, leurs corps seulement masqués à la vue de ceux qui n'étaient pas assez proches pour les voir. La fumée venait d'un peu partout, des joints que tenaient quelques protagonistes ou des quelques chichas qui tournaient aux quatre coins de la pièce. Debout, toujours proche de la sortie, le nouvel arrivant se demandait ce qu'il foutait là une fois de plus. Quel était cet endroit où le vice semblait roi ? Un homme en simple caleçon tenta de l'entraîner plus loin, mais il refusa fermement ses avances pour déambuler seul dans la pièce. C'était vaste...et plutôt peuplé, pour un tel endroit. Mais il savait très bien ce qu'il cherchait, et plus que jamais, il espérait que les rumeurs se trompaient. L'espoir fait vivre, comme on dit.

Un petit groupe d'une demi-douzaine de personnes attira son attention, alors qu'il commençait à peser le pour et le contre de fuir en courant pour ne jamais revenir. Un petit groupe presque exclusivement composé d'hommes, s'amusant avec une femme aux longs cheveux sombres installée sur les genoux de l'un d'eux. Ils semblaient chastes pour le moment, mais laissaient aisément deviner la suite de leurs activités. La demoiselle dansait sensuellement au rythme de la musique, ses hanches fines enserrées dans un short en cuir dont l'indécence fit rougir le non habitué. Il ne pouvait pourtant détacher les yeux de cette scène, se mordait la lèvre inférieure pour tenter de rassembler des pensées rationnelles. Malgré ses intentions louables, il n'était qu'un homme après tout. Difficile de résister à l'appel de la chair, surtout lorsque comme lui on n'avait pas eu de relations charnelles depuis un certain temps. L'un des types, rendu certainement impatient par le petit jeu de cette séductrice, l'attrapa au vol pour capturer violemment ses lèvres, avant de glisser quelque chose dans sa bouche. La demoiselle lui offrit un sourire en retour, se retourna...et ce fut comme un électrochoc dans le corps tout entier du nouvel arrivant.

« HEIMIR?! »

Son hurlement fit sursauter la moitié de la pièce, lui attirant au passage des regards courroucés. Comme pour prouver qu'il avait raison, la « demoiselle » leva les yeux vers lui, et pencha la tête sur le côté d'un air intrigué. Pas de doute. Malgré son accoutrement et son maquillage, il s'agissait bel et bien de lui. L'homme se précipita vers le groupe, attrapa celui qu'il cherchait depuis si longtemps par le poignet, et le tira hors de cet endroit. Il lui fallut batailler ferme avec les cinq autres individus qui n'étaient pas forcément très contents de voir partir leur jouet de la soirée, ledit jouet n'étant d'ailleurs pas vraiment en état de choisir quoi que ce soit lui-même. En vérité, Heimir se laissait simplement traîner par quiconque voulait de lui. Ses pupilles étaient aussi dilatées que celles d'un chat en pleine nuit, son regard vague, et il semblait seulement s'accrocher à la personne la plus proche de lui. En l'occurrence, celui qui était entré spécialement ici pour l'en sortir.

« Heimir, accroche-toi à moi. C'est moi, Sören. Je vais te ramener à la maison, mais tu ne dois pas me quitter, d'accord ? »

Le trajet fut long et difficile. Le dénommé Sören s'arrêtait régulièrement pour laisser son ami vomir les quantités sûrement astronomiques d'alcool qu'il avait ingurgité ces dernières heures, pleurant à chaudes larmes en marmonnant des paroles totalement incohérentes. Ils finirent néanmoins par retrouver l'appartement du jeune homme. Celui-ci l'allongea sur son lit et il s'endormit immédiatement, ce qui soulagea grandement le plus âgé qui put le déshabiller sans mal et lui passer un gant de toilette sur le visage.

« Qu'est-ce que tu es devenu, Heimir...qu'est-ce qu'il a fait de toi... »

Un sourire triste se dessina sur son visage tandis qu'il recouvrait le corps maigre qui squattait son lit. Il ne comprenait pas pourquoi son ancien ami était seul et dans cet état-là. Mais maintenant qu'il l'avait récupéré, jamais il ne le laisserait tomber. Il se sentait déjà assez mal de ne pas avoir insisté davantage lorsqu'ils étaient encore à l'école...désormais, une discussion s'imposait. Heimir ne pouvait plus rester seul.


2013/10/05, Helsinki, Finlande


Les temps avaient bien changé depuis ce fameux jour où Sören l'avait extirpé des enfers qui dévoraient son âme. Heimir n'avait pas réussi à chasser tous ses démons, mais travaillait d'arrache-pied pour tenter de pallier à ce besoin irrépressible de se faire du mal. Assis en tailleur au milieu de la pièce, une bouteille de whisky à moitié vide à ses côtés et un épais bouquin ouvert devant lui, l'homme aux courts cheveux rouges tentait une énième fois ce petit miracle qui l'intéressait au plus haut point. C'était difficile d'apprendre seul à se transformer, et pourtant...

« T'es vraiment sûr de vouloir faire ça, Mimi ? Ca a l'air putain de complexe quand même... »
« Mais c'est super pratique ! Mes données sont trop incomplètes pour pondre quoi que ce soit d'intéressant sur le sujet, alors...je me dis que ce serait plus simple si j'étais pas vraiment humain. Ca les fait fuir j'ai l'impression, parce qu'on les a fait chier pendant trop longtemps. »
« Ouais, enfin imagine que ça te transforme en éléphant finalement. Ou en un truc qu'ils bouffent. Soit t'auras fait ça pour rien, soit tu vas crever comme une merde. »
« Merci pour tes encouragements Sören, comme toujours...laisse-moi au moins essayer ! »


L'homme se concentra, les yeux fermés, en priant pour que ses études portent enfin leurs fruits. Il était persuadé que s'il parvenait enfin à se transformer, l'animal dont il prendrait l'apparence ne serait pas quelque chose de trop imposant. Dans beaucoup de bouquins, il était annoncé qu'un animagus était proche de son patronus...le sien avait changé au fil du temps pour une raison qu'il ignorait, aussi il ne pouvait savoir quel animal était lié à son âme s'il s'agissait réellement de cela. Allait-il se transformer en panda roux comme son tout premier patronus ? Ou en quelque chose de plus aquatique, tout comme son patronus actuel représentant une crevette pistolet ? La deuxième solution pourrait être la plus pratique ; au moins il pourrait se transformer en quelque chose d'utile pour ses recherches aquatiques, qui pour le moment n'allaient pas très loin à cause d'une limite de temps imposée par les diverses techniques qu'il utilisait pour plonger. Mais après tant de temps passé à étudier cette forme de magie des plus complexes, il se fichait bien de savoir en quoi il allait se transformer. Tout ce qui comptait, c'était qu'enfin la métamorphose complète fonctionne.

Il ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait. Tout son corps semblait oppressé, comme s'il tentait de se confiner dans un espace étroit. Les objets autour grandissaient, à moins qu'il ne rapetisse ? C'était plus probable. Mais dans ce cas, cela signifiait que la transformation fonctionnait ! Mais comment le savoir ? Il tenta d'appeler son ami, mais seuls quelques cliquetis retentirent. Ses mains...s'étaient transformées en pinces ?! Un peu paniqué, le jeune homme se sentit voler dans les airs comme si on venait de le soulever par le col. Il pédala dans le vide de ses petites pattes, claquant des pinces comme s'il s'énervait.

« Ok...bon bah...t'es pas un éléphant, au moins. Mais tu vas tellement te faire bouffer. »

Heimir se retransforma presque immédiatement, la main de Sören toujours refermée mais sur son pull cette fois. Un sourire triomphant se dessina sur son visage ; au moins, il avait la preuve que ses études poussées n'avaient pas servi à rien !


2016/07/29, Baie des Naufragés, Floride, USA

Cela faisait bien trois ou quatre mois qu'ils se préparaient tous les deux à ce voyage, l'un des plus périlleux qu'ils aient eu à effectuer jusque là. Mais Heimir était catégorique : il n'était pas retourné aux Etats-Unis depuis un très long moment, et n'avait encore jamais mis les pieds en Floride. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait ; cependant avec son travail, il devait toujours trouver un côté pratique à chaque voyage, qui n'était motivé que par la perspective de découvrir de nouvelles sociétés humanoïdes. Parfois, il suivait simplement Sören par envie de bouger un peu ; après tout, il pouvait très bien trouver de l'intérêt dans ces voyages lui aussi ! Et Sören préparait un nouveau bouquin destiné à un public plus jeune, moins averti mais tout aussi avide de nouveauté que la communauté des magizoologues.

Mais s'ils se trouvaient en Floride, plus particulièrement dans cette zone normalement interdite à tout voyageur inexpérimenté, c'était pour lui. Pour Heimir lui-même. On lui avait parlé d'une vaste communauté de sirènes installées là-bas depuis des centaines d'années, réputées impossibles à approcher par un humain car anthropophages. Une longue préparation avait donc été nécessaire, notamment en terme de réflexes, et Sören avait été briefé sur les gestes à avoir en cas de souci majeur avec ces créatures. Le plus jeune avait dressé une liste des questions auxquelles répondre en priorité, et la parcourait encore et encore depuis plusieurs minutes qu'ils naviguaient sur les eaux étrangement calmes en direction de la baie. Dire qu'il n'avait aucune crainte serait mentir ; sa main se crispait sur sa baguette, son seul espoir pour cette aventure qu'il commencerait presque à regretter là tout de suite.

« Ca va aller ? »
« Oui...enfin je crois. »
« Tu sais que je suis là de toute façon, je ne te laisserai pas tomber. »
« Je sais...merci, So. »

Pour toute réponse, l'aîné esquissa un sourire qui se voulait rassurant. Mais tous les deux savaient bien que c'était de la folie. Que peut-être il s'agirait de la dernière expédition de Heimir, lui qui avait pourtant de nombreux projets encore à venir. Silencieux, l'homme descendit de la barque une fois celle-ci arrivée sur la petite plage abandonnée entourée d'une multitude de rochers. Les informations manquaient cruellement concernant son sujet d'étude ; combien étaient-elles ? Pourquoi s'attaquaient-elles aux humains ? Comment étaient-elles arrivées ici ? Comment avaient-elles pu survivre pendant si longtemps ? Tant de questions sans réponses...qu'il se devait de découvrir par lui-même.

Le scientifique retira une partie de ses vêtements, ne restant qu'en simple T-shirt, un harnais en cuir au tibias pour y planquer sa baguette au cas où. Il se concentra pour lancer un sortilège de têtenbulle, non sans avoir échangé un dernier regard avec Sören, rangea son bien le plus précieux et plongea dans l'océan.

L'eau était plutôt claire, sûrement une conséquence de l'absence d'activité humaine dans les environs. Pourtant, pas la moindre trace de sirène en vue. D'après les rares écrits qu'il avait pu étudier avant de venir, Heimir savait que les créatures se terraient plus profondément, ne remontant à la surface que pour chasser les voyageurs égarés. Prudemment, l'homme s'enfonça dans l'eau jusqu'à ne plus distinguer grand-chose ; malgré le lumos maxima de son ami qui éclairait l'extérieur comme en plein jour, la lueur était trop faible par rapport au soleil lui-même qui aurait pu l'aider davantage. Seulement les sirènes de cet endroit étaient réputées pour être des créatures nocturnes, et il ne voulait pas risquer de plonger pour rien. Malgré tout ça, la peur commençait à se faire un place de choix dans ses entrailles. Pourquoi faisait-il ça au juste ? Pourquoi risquer sa peau ainsi alors qu'il aurait pu préparer davantage le terrain ? Peut-être était-ce une forme de tentative de suicide...une tentative que Sören ne pouvait pas prévenir.

Alors que ses pensées commençaient à divaguer, conséquence du silence absolu de l'eau, une masse sombre s'approcha de lui à une vitesse proprement hallucinante. Sur ses gardes, le sorcier ne prit tout de même pas la peine de dégainer sa baguette ; l'humanoïde pourrait prendre cela pour une menace et attaquer sans attendre, ce qui serait un échec cuisant de sa mission du jour. Au lieu de ça, il prit son courage à deux mains et resta exposé, tandis que la masse se faisait rejoindre par d'autres déplacement d'eau de plus en plus proches. Finalement, la lumière extérieure dévoila un visage féminin à quelques mètres seulement de sa position, qui le regardait d'un air particulièrement affamé.

« Tu dois être stupide pour nous narguer ainsi, humain...ou tu nous prends à la légère. »
« Je cherche seulement à vous connaître. »

Un ricanement étrangement sifflant retentit tout autour de lui ; sans qu'il n'ait eu le temps de s'en rendre compte, les créatures l'avaient encerclé, ne lui laissant aucune retraite possible. Avait-il le temps d'attraper sa baguette ? Un simple mouvement brusque pourrait les faire attaquer...mais avaient-elles réellement besoin de ça de toute façon ?

Comme pour lui répondre, une main ferme agrippa son épaule tandis qu'on lui passait un bras autour du cou. Trop tard pour la baguette, il aurait dû réagir plus tôt. Les créatures tentaient de l'attirer par le fond en faisant preuve d'une force insoupçonnée, leurs ongles transformés en griffes plongés dans sa chair à l'en faire saigner. Il n'avait pas le choix...il fallait s'enfuir, mais comment ?! Son sortilège se brisa, le laissant sans oxygène d'un seul coup. Ses chances de survie s'amoindrissaient...jusqu'à ce qu'un éclair de génie traverse son esprit.

Les membres des sirènes se refermèrent sur le vide tandis qu'un minuscule crabe sombre s'échappait tant bien que mal de cette étreinte forcée, pédalant dans l'eau à toute vitesse vers le rebord. Cependant son corps entier le faisait souffrir. C'était comme si l'eau elle-même était devenue de l'acide, le brûlant terriblement et l'empêchant de respirer malgré sa forme. Il ne pouvait retrouver son enveloppe humaine, les sirènes le recherchaient toujours derrière...Elles ne devaient pas connaître l'existence des animagus, ce qui était un point pour Heimir tant qu'il restait sous cette forme. Ses yeux lui brûlaient, il avançait à l'aveuglette jusqu'à trouver un banc de sable où se poser. L'effort que lui demandait la transformation était considérable, l'oxygène commençait à lui manquer mais il n'avait pas droit à l'erreur. Tentative de suicide ? Tu parles ! La mort l'effrayait beaucoup trop. Et alors qu'il commençait à sérieusement avoir du mal à résister, son corps reprit malgré lui sa forme humaine.

« Là-bas ! »

Il n'était pas hors de danger. Maintenant qu'il était redevenu humain, les créatures l'avaient directement repéré et se hâtaient dans sa direction. Seul, il n'y arriverait probablement pas...ce alors que sa tête sortait enfin de l'eau.

« SÖREN ! »

La suite de cette histoire fut un flou total pour Heimir. Il se souvint d'une immense gerbe de flammes, d'éclairs divers et de griffes qui ne voulaient plus le quitter, de la douleur qui parcourait son corps entier et de l'inconscience qui le guettait. Le calme ne vint qu'avec le lever du soleil, qui fit enfin fuir les créatures toujours plus nombreuses qui cherchaient à l'attirer dans les abysses. Sören tomba à genoux à ses côtés, une main posée sur son épaule blessée, et esquissa un faible sourire.

« La prochaine fois que tu veux draguer des filles...demande-moi...au lieu d'aller voir des bouffeuses d'hommes... »

Malgré son état déplorable, le finlandais laissa échapper un petit rire. La convalescence allait être longue, mais il avait appris une chose aujourd'hui : malgré son état mental, il ne souhaitait pas réellement mourir. Et quoi qu'il puisse arriver, Sören ne le laisserait jamais tomber.


2018/06/30, Londres, Angleterre


Cela faisait désormais plusieurs mois que Heimir correspondait avec le directeur actuel de l'école Poudlard. Sa petite renommée était arrivée jusqu'ici, grâce notamment à deux bouquins dont le dernier était sorti pas plus tard qu'au début de l'année. Ses recherches particulières sur les créatures humanoïdes semblaient intéresser l'illustre personnage, qui pourtant n'était pas très chaud pour le laisser pénétrer dans l'enceinte du château. Pour cause ; l'école semblait surprotégée, et avait déjà été le terrain d'une guerre sans pitié il y a de cela vingt ans. Mais le finlandais était tenace, et s'était déplacé lui-même jusqu'ici pour négocier en chair et en os. De toute façon, il ne lui manquait pas beaucoup pour parvenir à ses fins : s'il promettait de ne jamais mettre les pieds plus loin qu'à l'extérieur du château, s'il remettait régulièrement un rapport au directeur à sa demande, pourquoi ne le laisserait-on pas exercer son métier tranquillement ?

Alors qu'il enchaînait comme à son habitude les verres, une lettre lui parvint depuis le barman qui venait de réceptionner un hibou grand duc. Peut-être était-ce enfin ce qu'il espérait ? L'homme ne tarda pas à ouvrir le courrier, et un léger sourire se dessina sur son visage. Un rendez-vous, hein ? Ici même en plus ! Pourquoi pas. Il s'installa donc à une table un peu en retrait, non sans s'accompagner lui-même de son hydromel, et attendit.

« Vous êtes bien téméraire, pour un homme qui ne vient pas d'ici. »

La phrase le fit sursauter, mais il adressa un large sourire à son vis-à-vis. Celui-ci s'installa en face de lui, et le regarda d'un air particulièrement sérieux.

« Je suis un scientifique avant tout. J'ai essuyé plusieurs refus selon les zones étudiées, mais si je m'étais contenté de les accepter, je n'aurais jamais publié un seul livre. Les hommes sont plus délicats à traiter que les centaures. »
« Je suppose. Mais vous comprenez néanmoins où est le problème dans votre requête. »


Heimir soupira longuement, et avala une longue rasade d'alcool pour se donner du courage. A quoi bon faire semblant d'être tout blanc ? Il avait ses propres vices, ses propres démons qui le suivaient partout où il allait. Il ne voulait pas se cacher face à ce personnage qui devait ou non accepter sa présence. Mais si c'était pour réitérer le même genre de discussion que par lettres interposées, où était l'intérêt ?

« Je logerai la plupart du temps à Pré-au-Lard, j'ai cru comprendre que le village était proche du château. Il est possible que je passe plusieurs jours dans la forêt sans en sortir, mais pas plus d'une journée vers le lac. Je n'ai pas besoin d'entrer dans le château à part sur votre demande, aussi vos élèves ne me verront probablement pas à part s'ils s'aventurent dehors en fonction de l'heure. Je sais me faire discret, vous savez ? »
« Tant que les élèves restent en sécurité et que vous ne posez pas un pied trop près du château...je vous tiendrai tout de même à l'oeil. Ne m'obligez pas à intervenir, quoi qu'il arrive. »

Ce fut plus simple qu'il le pensait. A croire que l'individu avait déjà rendu son verdict avant de le rencontrer ici, mais souhaitait s'en assurer. Le magizoologue lui serra chaleureusement la main, le remerciant une nouvelle fois, et commanda un nouveau verre pour fêter cette petite victoire. Une année en Angleterre...c'était peut-être long, mais après sa course autour du monde, il n'était pas mécontent de se poser un peu. Qui sait, peut-être qu'il découvrirait quelque chose d'assez intéressant pour être le sujet à part entière de son prochain livre ? Quelque chose qui occuperait son esprit assez longtemps pour ne pas le faire replonger, une fois de plus...
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Jeu 14 Fév - 17:36
Bae Heimir - For the night is dark and full of terrors 227061687
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Jeu 14 Fév - 18:14
Re bienvenue à toi Heimir - For the night is dark and full of terrors 470091841
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Jeu 14 Fév - 21:12
COMMENT TU TEASES wesheuh reviens là. Y'a pas un médecin ici? Un arrêt maladie pour cause de présentation non terminée, ça passe? What a Face

Rebienvenuuue!
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Jeu 14 Fév - 21:32
Il est coool le zoologiste !!! Je nous veux un joli lien tout plein Heimir - For the night is dark and full of terrors 3038106599
Bonne chance avec le reste
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Ven 15 Fév - 1:21
Merci tout le monde héhé ~ Et ouais mon boulot m'oblige à teaser comme un gros caca Heimir - For the night is dark and full of terrors 728280644 mais je vais poster là t'inquiètes mon petit marco ♥️

@Thalia Carrow J'EXIGE UN RP. Heimir - For the night is dark and full of terrors 728280644 j'ai même déjà potentiellement une idée de début alors be ready Heimir - For the night is dark and full of terrors 1848932734
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Ven 15 Fév - 13:34
Haaaaaan c'est cool ! J'en prends bonne note et je vais attendre de tes nouvelles là-dessus Heimir - For the night is dark and full of terrors 3038106599
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Ven 15 Fév - 13:38
Ma fiche est presque terminée il me reste genre un truc à rajouter et attendre la réponse pour ma demande pour déspoiler le tout ou modifier si besoin, validation (qui risque d'être longue vu la longueur de l'histoire j'avoue XD) et je reviens vers toi Heimir - For the night is dark and full of terrors 933607020
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Ven 15 Fév - 16:06
Elle est trop cool ta présentation, j'ai pas tout compris mais je suis grave hypée :')!
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Ven 15 Fév - 16:08
Comme le monsieur est vieux et qu'il lui est arrivé plein de truc c'est assez complexe à raconter j'avoue XD en tout cas on pourra peut-être se trouver un lien tous les deux comme ça Heimir - For the night is dark and full of terrors 933607020
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Ven 15 Fév - 16:11
Ouiiii mais c'est clair! Ou au moins un rp, je pense que Marco pourra être aussi fasciné que moi sans soucis What a Face!
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Ven 15 Fév - 16:27
Ca tombe bien, il manque l'italien (et l'espagnol) à Heimir pour compléter sa collection de langues européennes XD
Quand je disais qu'intégrer ce type serait plus simple que l'autre boulet jap huhu. Tu me l'abîmes pas avec ta famille bizarre par contre hein è_é je t'ai à l'oeil! Heimir - For the night is dark and full of terrors 2624899911
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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Métier : Etudiante en 4ème année de sciences magiques (spécialisation potions)
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Lumos
Je rp en : #107058
Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Ven 15 Fév - 19:01
Re-bienvenuuuue ! Heimir - For the night is dark and full of terrors 8298856
C'est vrai qu'il promet ce perso dis donc ! Heimir - For the night is dark and full of terrors 794825412


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Sam 16 Fév - 12:13
Re-Bienvenuuuuuue !

Ce nom olalala Heimir - For the night is dark and full of terrors 836441773
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Lun 18 Fév - 9:38
Oh pétard ce titre Heimir - For the night is dark and full of terrors 61192035
Promis je viendrais te chercher un petit lien à toi Heimir - For the night is dark and full of terrors 1848932734 Enfin avec Mathie quand même hein Arrow
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Lun 18 Fév - 12:29
Merci beaucoup tout le monde Heimir - For the night is dark and full of terrors 933607020 Eljas, sûr faudra qu'on se trouve un lien avec Mathilde! C'est pile son domaine Heimir - For the night is dark and full of terrors 233741475 et Heimir pourrait la mettre en contact avec son pote, il est assez connu dans le milieu donc ça pourrait donner un plus à la demoiselle Heimir - For the night is dark and full of terrors 641455471
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Mar 19 Fév - 17:48


Bienvenue chez les ...



Sorciers

Félicitation à toi te voilà fraîchement validé !!!

Tu vas pouvoir parcourir le forum de fond en comble et pouvoir rp à gogo ! Nous te conseillons tout de même de passer ouvrir ta fiche de lien et aussi ton hiboux afin de recevoir ton courrier. N'oublie pas de remplir ton profil, si un lieu te manque où si tu souhaites obtenir ton logement, c'est par ici que ça se passe.N'hésite pas aussi à te détendre dans la partie flood et même à venir nous faire un petit coucou sur la chat box Si tu as une question ou même une suggestion tu peux venir dans ce sujet et n'oublie pas que nos boîtes à mp sont toujours ouvertes

Amuse-toi sur GoB !!!



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Mar 19 Fév - 19:08
Ohhhhh je pensais déjà être passé par ici Heimir - For the night is dark and full of terrors 1616589981

Rebienvenue du coup avec ce nouveau personnage et félicitation pour ta validation Heimir - For the night is dark and full of terrors 8298856
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Mar 19 Fév - 19:11
C'est le sentiment de déjà vu XD merci beaucoup ♥️ j'essaye de me discipliner pour ne pas déjà balancer 50 rps avec Heimir - For the night is dark and full of terrors 233741475
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