Je suis né un soir d’octobre dans la douleur et les hurlements, ce qui aurait dû être un heureux événement pour la famille Avery déjà composée de deux fils et une fille se transforma en sombre désespoir alors que la femme qui me mit au monde trépassa. Malgré toute la magie de notre univers et le déjà-vu des trois derniers accouchements ma mère ne fut pas assez forte et périt, nous laissant seuls sans figure maternelle pour nous élever. Mes deux premiers frères âgés de dix-huit et de onze ans s’en sortirent plutôt bien et ne m’en tenèrent pas rigueur je n’étais qu’un poupon ce n’était tout de même pas de mon ressort si notre génitrice était un être faible. Ma sœur par contre n’était âgée que de trois ans lorsque l’incident eut lieu, elle m’en a toujours voulu que je la prive de sa maman chérie et me l’ai fait savoir bien assez tôt. Bébé je ne pouvais pas me défendre contre cette enfant ingrate qui me pinçait et me tirait les cheveux, mais bien vite j'ai su redonner au centuple ce qui m’avait été offert. Ainsi ma soeur se tient à carreau lorsqu’elle s'aperçut que j’étais beaucoup plus malin qu’elle, Malgré qu’elle était la protégée de notre père je savais comment la rendre coupable et faire en sorte que notre paternel sévisse à son égard et ce malgré son dégoût de punir sa tendre fille.

On aurait pu croire que je sois laissé à moi-même dès ma naissance, troisième et dernier fils d’une noble famille ayant déjà deux représentants mâles de beaucoup mes aînés, je ne devais hériter de rien de bien important. Je n’étais pas une fille que l’on pouvait marier à qui de droit pour maintenir ou créer des alliances et sans le vouloir j’avais fragilisé cette famille en détruisant l’un de ses piliers. Pourtant mes frères agissaient comme des mentors à mon égard et père me donnait toute l’attention qu’il était capable de me donner entre son travail de botaniste, ses trois premiers enfants et ses obligations de mangemort. Mes deux frères avaient suivi la famille en devenant mangemorts à leurs tours, je comptais faire de même très vite.

Je rentrais à Poudlard comme mes frères avant moi. J’aurais préféré faire mes études à Durmstrang, mais père refusait que j’aille étudier à l’étranger. Il ne restait plus que ma sœur pour m'accompagner, nos deux frères ayant depuis longtemps passé l’âge d’être à Poudlard. Cette sœur je la méprisais, elle se retrouva à Poufsouffle, elle avait commis une erreur monumentale en entrant dans cette maison qui acceptait n’importe qui comme des sangs de bourbe. Elle avait même refusé d’être initiée comme tout membre de la famille Avery se devait de l’être. Notre père avait un cœur trop tendre en la gardant à la maison au lieu de la répudier comme elle le méritait.
J’évitais donc tout contact prolongé avec elle, ne la côtoyant qu’à la maison par respect pour notre paternel.
Mes années d'études se passèrent sans véritables encombres. Je me tenais tranquille, préférant la compagnie des livres à celle des imbéciles. Je développais un réel intérêt pour la botanique et les potions, intérêt venant de mon père qui était botaniste après tout.  

Lorsque l’Augurey rassembla ses fidèles ma famille en fit évidemment partie, je ne pu assister aux rassemblements qui eurent lieu, mais mes frères m’en firent des rapports détaillés, notre père me trouvait encore trop jeune du haut de mes treize ans pour assister à ce genre de rencontre. Pourtant je me savais prêt, ma tante également, mais la parole de père était loi dans cette famille alors j’attendis impatiemment que le paternel se décide.
En mars 2018 alors que je me trouvais à Poudlard, j'ai reçu une lettre de mon paternel. Lors des attaques des Mangemorts face à l’Ordre du Phénix, mon frère le plus vieux âgé de trente-quatre ans mourut sous le feu ennemi. J’en renversais mon jus de citrouille, à seize ans et encore à l’école on m’avait formellement interdit de participer, j’étais persuadé que si j'avais accompagné mes frères rien de tout cela ne serait arrivé. J’en voulais à mon père de m’avoir gardé à l’écart et d’avoir causé la perte de mon aîné.  
Durant un peu plus d’un mois je ne parlais à personne, je ne me concentrais que sur mes études pour oublier la perte de mon frère. Ma sœur s’en tira moins bien, elle manqua plusieurs cours et ne faisait que pleurer, elle recherchait même ma compagnie. Je la tolérais les deux premiers jours avant de la traiter de veracrasse et d’exiger qu’elle me laisse tranquille. Cette réplique a eu pour effet de la faire partir en pleurant, dire qu’elle avait dix-huit ans et aurait déjà dû avoir fini ses études à Poudlard. En plus d’être trop sensible elle était idiote! Quelle déception pour notre famille de posséder dans ses rangs une telle incompétente.
C’est à ce moment-là que je commençais à expérimenter mes propres potions et à les tester sur des petits animaux que je trouvais dans l’école. Les pauvres bêtes parfois sans sortaient indemnes, mais la plupart du temps leurs propriétaires ne les retrouvèrent jamais.

Les événements qui conduisirent les moldus à découvrir la vérité sur le monde magique ne me firent pas le même effet que sur la majorité de la population sorcière. Cette révélation au monde et les événements qui suivirent me donnèrent raison, les moldus étaient des parasites et nous devions les matter! Maintenant assez âgé pour devenir un mangemort je reçus ma marque avec fierté tout en finissant mes études à Poudlard et en me chargeant des missions que l'on m'attribuait au mieux de mes habiletés et de mes connaissances.

Cependant j’avais du mal à intégrer l’idée que les mangemorts fassent équipe avec l’ordre du phénix, comment pouvons-nous nous entendre avec ces individus aux idéaux puérils? Je me le demande encore parfois, mais pour défaire le Blood Circle je comprenais la nécessité d’une telle alliance alors je n’en soufflais mots à personne. Et puis je n’avais pas le temps de me préoccuper de ces menus détails, je terminais mes études et me concentrais sur mon entrée à l’université, maintenant qu’elle se trouvait également à Poudlard je ne serais pas trop dépaysé.

Je fis mon entré à l’université en science magique, intégrant de plus en plus les rangs des mangemorts, je ne cédais pas ma place lors des combats,  manquant simplement d'endurance pour faire durer le plaisir, mais ma véritable force se trouvait dans la concoction de potion. C’est en décembre de la même année que mon père retrouve ma sœur pendue dans sa chambre. La pauvre sotte n’est pas arrivée à entrer à l’université et je la soupçonnais depuis quelque temps de préparer un coup de ce genre. Le paternel ne l’a pas très bien pris et depuis ce temps il reste très distant avec moi et mon frère, j’aurais compris cette réaction lorsque l’aîné de la famille perdit la vie, mais pour ma sœur… Sa mort passa inaperçue dans la communauté magique et des sangs purs, pas que ma famille n’était pas importante loin de là, mais à quelques jours près, le Blood Circle avait fait un joli petit trop dans la tête de Potter, alors une sorcière un peu idiote, qui cela pouvait-il intéresser?
Elle nous avait laissé une lettre mentionnant la dureté de ce monde, la peur des moldus, son incapacité à comprendre notre famille et son admiration pour Harry Potter qui venait de se faire tuer par un moldu, n'aidant pas sa peur devenue paranoïaque. Pffff un ramassis de sottise. Père s’en veut encore et depuis ce jour il boit beaucoup trop et fait honte à notre famille, sa soeur notre tante tient le manoir Avery à sa place depuis deux mois déjà. C’est elle qui me contacte par hibou lorsque nécessaire, mon faible de père ne s’occupe plus de rien et je ne serais pas étonné que l’Augurey en personne vienne lui rappeler ces responsabilités au sein de notre ordre. Quoiqu’il ne mérite pas cet honneur.