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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Blind test [Billie] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mar 30 Aoû - 12:32
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Mai 2021

Bon, alors, pour résumer.
Je me suis fait pincer par un hippogriffe, car il n’a pas apprécié l’un de mes soins. Le crabe de feu m’a brulé la main droite. J’avais évité de justesse une malheureuse lévitation à la suite d’une piqure d’un Billywig et un Kelpy avait décidé de m’envoyer au fond du lac noir alors que j’appliquais un cataplasme sur une blessure.
C’était sans compter les élèves inattentifs, turbulents et impertinents qui avaient démoli une barrière, mélangé des ingrédients de soin et avalé toute la menthe que j’avais cueillie.
Quel métier de con je faisais des fois. Non, mais franchement, pourquoi avais-je troqué ma liberté et ma tranquillité de dragonologiste pour venir enseigner à de jeunes imbéciles pleins de boutons l’amour des créatures ? Amour toute relatif aujourd’hui puisqu’ils semblaient tous s’être ligués contre moi. Grishkin n’était pas rentré, je craignais que son départ soit définitif. Gérard m’avait pincé en me donnant une lettre, Poppy et Cactus m’avaient griffée ce matin alors que j’attrapais l’un de leur jouet et Muriel et Théodore avait volé les gallions que j’avais mis de côté pour m’acheter un livre important.

Ce fut donc harassée et détrempée, puisque je sortais du lac noir, que je revenais péniblement vers la cabane des hippogriffes. Là, j’y trouvais Sleipnir avec un certain soulagement. Le jeune Sombral était le seul que je n’avais pas vu de la journée et qui donc allait rester bienveillant envers moi.
Ça oui, le cheval ailé fut si heureux de me voir enfin qu’il accourut dans ma direction et me bouscula. Du haut de mon mètre cinquante, je ne faisais pas le poids et je terminais face contre terre dans la boue.

— Mais c’est pas vrai !

Surpris, Sleipnir recula en baissant la tête dans ma direction. À son faible hennissement alors que je m’essuyais le visage pour retirer la boue, je n’eus plus le cœur de passer mes nerfs sur lui. Mes épaules s’affaissèrent.

— Vous avez quoi tous aujourd’hui contre moi ?... Bordel j’ai mal partout, j’ai l’impression d’avoir soixante-neuf ans…

Un joli chiffre s’il en était, il n’avait présentement pas la connotation qu’on aimait généralement lui attribuer dans ma tête. Avec peine, je me relevais alors que l’entier de mon corps hurlait de douleur. Il allait me falloir des soins rapidement sinon je ne donnais pas cher de ma santé, sans compter que je ne prenais pas bien garde à ma faible constitution en ce moment. L’arrivée de l’été était une période bien trop difficile à supporter pour que je me soucie de convenablement manger et dormir. Fort heureusement que mon épouse essayait, par des moyens bien à elle, de faire attention à moi.
Tant bien que mal, j’essayais de retirer la boue de mes bras, sentant ma main me brûler terriblement te la piqure du Billywig se réveiller. Inutile de forcer dans ces conditions, la journée était enfin terminée, autant aller me reposer. Demain sera un meilleur jour.

Après avoir flatté une dernière fois l’encolure de mon Sombral, je reprenais la route de Poudlard, détrempée, sale, puant la vase et couverte d’ecchymoses. Tout le long du chemin allant du parc jusqu’à la porte principale du château, je visionnais ma douche future dans mon appartement. Deux chats qui viendraient squatter, deux niffleurs qui essaieraient de me chiper le pommeau de douche sous prétexte qu’il brillait (les jeunes niffleurs sont simplets des fois ma parole) … ensuite rentrerait Harper pour foutre encore plus le bordel dans ma sphère privée. Je l’aimais… mais bon sang je n’avais pour l’heure pas la force d’affronter tout le monde au même temps. La journée avait été trop horrible.

— Oh et puis merde…

Changement de programme. Bien décidée à prendre quelques minutes pour moi, pour mon équilibre mental déjà précaire, je changeais de direction dans les couloirs sous l’œil soit interloqué soit horrifié soit moqueur des élèves qui croisaient ma route. Je les dardais de mes yeux déjà foncés, et la plupart décidèrent de ne pas donner suite à ce qu’ils venaient de voir. Les autres, s’ils n’abandonnaient pas leurs mesquineries durant la nuit, se feraient tirer les oreilles par mes soins dès le lendemain. Au revoir la gentille professeure MacFusty. Moi aussi j’avais des limites à ma patience et à ma tolérance.
Ainsi, après avoir distribué plus de regards noirs en quelques minutes que je n’en avais jamais fait en trente-deux ans, je poussais enfin la porte de la salle de bain des professeurs. Je savais qu’à cette heure je risquais peu d’être dérangée puisque la plupart de mes collègues étaient encore en train de donner des cours (l’avantage d’être un professeur d’une branche facultative). Aussi, je ne voulais pas prendre le risque de me rendre dans la salle de bain des préfets et des capitaines de Quidditch, ce serait particulièrement dérangeant.

Évidemment, toute la tuyauterie mène à Rome, parait-il, ou au moins dans les canalisations de Poudlard. Au moins. Ainsi, l’eau n’était pas meilleure dans une salle de bain que dans une autre. À dire vrai, je voulais avant tout être seule un instant.
Tranquille.
D’un coup de baguette, j’activais les robinets de la grande baignoire avant de faire venir des vêtements propres et chauds jusqu’à moi. Lorsque le niveau de l’eau fut à sa moitié, j’activais un nouveau levier pour y faire couler du savon. Je réglais la chaleur, donc pour moi il fallait l’équivalent de ce que dégageait à geyser puis me déshabillait enfin. Je jetais dans un coin mes vêtements sales en me promettant de les nettoyer un peu plus tard, ou tout le moins, de les débarrasser des plus grosses saletés avant de retourner chez moi.

Dans mon plus simple attribut, je me glissais dans l’eau bouillante qui remuait encore, car le robinet était encore ouvert. La chaleur apaisante envahit directement mon pied et contamina instantanément mon âme. Je poussais un profond soupir de délice avant de me glisser totalement et d’y plonger la tête avec délectation.
J’avais toujours apprécié me retrouver sous l’eau. Le calme qui y règne parvient à détendre mes frénétiques pensées. Voilà pourquoi, là-dessous, je fermais les yeux et appréciais ressentir les muscles de mon corps se délasser et se détendre, tout comme ma tête se calma aussi. Je restais jusqu’à ce que mon souffle vienne à manquer. Là, je prolongeais encore un instant l’expérience pour ressentir le manque d’oxygène s’infiltrer dans la moindre de mes molécules. Ainsi, elle supplantait le vide qu’avait laissé mon frère dans ma vie.
Je reprenais une profonde bouffée d’air lorsque je remontais à la surface, me sentant enfin revivre. Le seul bémol était la blessure à ma main qui me brûlait d’autant plus dans cette eau bouillante. Tant pis, cela saurait attendre que Moïra ait terminé son cours. J’irai la voir tout à l’heure.
Étrangement, cette idée n’assombrit pas mon humeur. Le fait que notre relation s’améliore m’aidait à ne plus appréhender mes visites auprès d’elle, même si ça restait fragile. Nous devions chacune faire des efforts, et ça payait, lentement, mais sûrement.
Engaillardie grâce à l’eau chaude, à mon bain, à revoir ma sœur (ciel ça me mettait de bonne humeur d’aller la voir), je sentis mon cœur s’alléger. Rassemblant mes cheveux déteints en blond je fredonnais d’abord, avant de me lâcher complètement. Je chantais comme rarement je le faisais, transformant la salle de bain en une véritable petite salle de concert. Je m’amusais à colorer les bulles de savon et à faire tournoyer sensiblement l’eau au rythme de la musique.

Wake me up before you go-go
Don't leave me hanging on like a yo-yo
Wake me up before you go-go
I don't want to miss it when you hit that high
Wake me up before you go-go
'Cause I'm not plannin' on going solo
Wake me up before you go-go
Take me dancing tonight
I wanna hit that high (yeah, yeah)


Alors, non je ne m’inquiétais plus qu’un autre professeur ne rentre… je ne m’inquiétais pas non plus que la tuyauterie pouvait rapporter mon moment de folie quelque part.




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Mer 31 Aoû - 16:45
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« Oh Billie, attrape ! » Heureusement qu’on vous apprend à affiner vos réflexes dans les cours optionnels de Protection Magique car sans cela, tu serais resté longtemps à être la cible de ces Serpentard de quatrième année universitaire qui trouvent drôle de régresser à l’âge adolescent en te piquant tes affaires pour se les lancer entre eux. Maintenant que tu es plus grand que certains d’entre eux – en taille bien entendu – et que tu as appris à coordonner ton cerveau avec les membres de ton corps, tu es plus à même de stopper ce genre de gamineries en quelques minutes à peine. Ce qui aurait pris une demi-heure par le passé ne te demande désormais que cinq minutes, ce qui est déjà beaucoup trop. À croire qu’il y a un prix à gagner pour faire de toi la risée de Poudlard… et si c’est le cas, tu veux à tout prix être le gagnant ! Quitte à ce qu’on se paye ta tête, autant que cela te soit profitable et il faut dire que tu n’es pas en reste pour leur donner de bonnes raisons de s’en prendre à toi. Il est si facile de cerner ces gars-là ! Un seul coup d’œil te suffit à trouver leur défaut le plus évident et à en faire une raillerie qui les fera instantanément rager. Oui, bien souvent, tu cherches le conflit et les autres fois, ce n’est que la répercussion des bêtises et insultes passées. Tu n’en fais pas une grosse affaire de toute cette histoire surtout que, désormais, tu peux te débarrasser d’eux plutôt aisément. Tu ne tardes pas à récupérer ton carnet ainsi que d’autres de tes affaires et trottines dans les couloirs en direction du prochain cours, celui de combat rapproché. Ce n’est clairement pas ton exercice préféré mais tu es bien forcé de t’y soumettre et d’y exceller si tu souhaites passer à l’année suivante et, en finalité, devenir tireur d’élite de baguette magique. Un but qui te paraît bien loin quand tu y penses mais qui ne fait que se rapprocher, si tu y mets du tien. Tu te remets rarement en question sur le sujet car quand tu as une idée en tête, tu ne l’as pas ailleurs (comme disent tes parents) et pour cela, tu fais exprès de ne pas prendre tes facilités pour le chant au sérieux. Tu ne sais pas si tu en feras quelque chose un jour, s’il y a à faire… Si ça vaut le coup. Personne ne t’y pousse vraiment et de toute façon, tu n’aimes pas en parler. Il y a des artistes à Poudlard sans nul doute possible, mais tu ne t’es jamais réellement rapproché d’eux et tu n’es même pas certain de pouvoir les comprendre. Donc de là à ce qu’ils te comprennent, toi…

Tu arrives à temps pour le début du cours, même si on te fait les gros yeux pour la manière précipitée à laquelle tu as jeté ton sac dans un coin de la salle pour rejoindre tes camarades plus en avant. Suivre les instructions n’est pas le plus difficile, c’est s’y intéresser qui te demande plus d’efforts. Ou l’inverse ? Peu importe, tu aimes bien faire les choses à ta sauce et cela ne plaît que rarement. Tu déconcentres tes camarades, tu t’empêches d’apprendre et tu tapes sur le système d’une personne qui n’a pas mérité de vivre une journée aussi infernale. En somme, c’est une journée productive pour toi ! Vous passez rapidement aux exercices pratiques, ce que tu redoutes et préfères à la fois. La théorie c’est bien quelques minutes mais il ne faut pas éternellement se reposer dessus. Le problème c’est que, comme tu es un peu chiant comme élève, ton professeur aime à te mettre de paire avec des élèves bien plus doués ou forts que toi qui te mettent rapidement la pâtée. Alors certes, tu apprends – après tout c’est le but du cours – mais tu te fais surtout humilier devant tout le monde. Est-ce que cela arrête ta langue de vipère ? Clairement pas ! Tu en joues et cela agace encore plus que si tu te contentais de la fermer et d’encaisser. Aaaaah encaisser, tu sais si bien le faire… C’est devenu une routine. Une obligation. Dans le cas présent, plus tu encaisses et plus ton corps subit et donc, sue. Normal, c’est le cas de tout le monde. C’est pour ça qu’on vous demande de prendre un rechange histoire de ne pas vous balader tout le reste de la journée avec des auréoles énormes sous les bras. Toi-même, tu trouves ça particulièrement dégueulasse. Tu es pourtant le dernier à rejoindre les douches, passant après tous les autres. Ainsi, tu t’assures une certaine tranquillité et surtout, tu peux prendre ton temps. Personne ne t’attend, tu as l’emploi du temps libre derrière et il faut être honnête, c’est toujours agréable de prendre une douche en solo sans regard pour vous juger. C’est d’ailleurs dans ce genre de circonstances que tu te laisses aller à pousser la chansonnette, quand tu sais que personne n’est là pour t’écouter, faire des commentaires (qu’ils soient bons ou mauvais). La solitude a son prix mais aussi ses bénéfices. Tu te dis parfois qu’on ne lui donne pas assez de crédit. Tes vêtements roulés en boule dans un coin, ta serviette pendue à côté de la cabine de douche et les produits sortis, tu es prêt pour un moment de pure détente. L’eau coule sur ton corps, d’abord froide puis de plus en plus chaude et tu la laisses faire quelques secondes, sans pour autant trop traîner. Juste de quoi pouvoir te savonner convenablement par la suite. Ce faisant, une chanson te vient en tête au rythme de tes mouvements, que tu gardes pour toi en te contentant de faire des petits « humhum » de temps à autres. Tu n’en es pas encore au point où tu peux chanter à tue-tête sans te soucier de rien. La confiance en ces lieux n’est pas encore totalement acquise mais ce n’est qu’une question de temps. Tu prends peu à peu de l’assurance au fur et à mesure de ton lavage et lorsque tu as atteint l’étape des cheveux – que tu mousses presque à outrance – tu te mets à chanter. Toujours sobrement, mais ta voix est déjà plus claire et ton intonation plus prononcée qu’il y a quelques minutes. Tu te fais pourtant stopper en plein élan par une autre voix dont la provenance t’est, pour le moment, étrangère. L’idée que quelqu’un puisse se trouver ici en même temps que toi et qu’iel ait pu t’entendre te mortifie et tu stoppes tout son pour le moment. Tu vas même jusqu’à sortir la tête de la douche pour vérifier que tu es bien seul.

« Il y a quelqu’un ? » Pas de réponse mais cette voix qui continue. Elle est belle, d’une bonne tessiture et soutenue, il est facile de deviner que la personne à qui elle appartient possède une bonne assurance en ces capacités. Du moins, c’est l’opinion qui découle de la comparaison que tu fais avec toi-même. Silencieux, tu te concentres sur elle et fronces les sourcils en croyant reconnaître la chanson en question. Une production moldue, ce qui est plutôt surprenant – mais pas impossible – dans un lieu comme Poudlard. Le choix, s’il est déconcertant, te fait sourire et créé une sorte d’entrain. Elle s’ancre dans ta tête et le fait que tu connaisses les paroles ne t’aide pas vraiment à t’en défaire. Tu cherches encore quelques secondes l’origine de la voix et en conclue en définitive qu’elle ne vient pas des douches des élèves. Peut-être du couloir, qui sait ? Cette question s’échappe très vite de ton esprit alors que, te faisant entraîner par le rythme de la musique, tu te mets à chanter. Mais cette fois, pas de « humhum » discret ou de petite voix timide. Tu chantes pour de vrai parce qu’étrangement, tu trouves ça amusant. Peu importe qui est l’autre personne, si elle te juge, tu ne le sauras pas donc ça te fait du bien de te lâcher un peu.

You take the grey skies outta my way (ooh-ooh)
You make the sun shine brighter than Doris Day
You turned a bright spark into a flame (yeah-yeah)
My beats per minute never been the same
'Cause you're my lady
I'm your fool
It makes me crazy when you act so cruel
Come on, baby
Let's not fight
We'll go dancing
Everything will be alriiiiiiiiiiight

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Abigail MacFusty
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Jeu 1 Sep - 15:23

Mai 2021

Emportée dans ma propre frénésie, la musique moldue connue m’emmenait dans des contrées que seule moi pouvais atteindre. J’en oubliais ma journée de merde, mes blessures physiques et ma blessure intérieure qui se rouvrait lentement mais sûrement à l’approche du mois d’août. Cette année, pour chasser la dépression que me causait le souvenir de l’accident, je ne me laissais pas à me morfondre sur mon canapé comme j’avais l’habitude de le faire. La présence de Harper y était évidemment pour beaucoup, alors, sans m’en rendre compte, je faisais tout l’inverse. J’étais d’une hyperactivité rare chez moi. Je faisais tout vite, quitte à le faire mal, sauf lorsque je travaillais avec les créatures magiques. Néanmoins, c’était évident que mes protégés aient senti mon mal-être avec tout ce qu’ils m’avaient fait subir aujourd’hui. Ce n’était pas près de s’arranger et il était important que je garde ça en tête.
Mais pour l’heure, le moment était à la décontraction. Il me fallait évacuer cette frénésie qui bouillonnait en moi et faire taire ces hurlements de douleur qui s’intensifiaient de jour en jour.

Voilà pourquoi, comme il m’arrivait que rarement et uniquement en étant certaine que je sois seule, je me rendais corps et âme à la musique au milieu du grand bassin dans la salle de bain réservée pour les professeurs. J’avais oublié mon inquiétude quant au fait qu’on puisse me surprendre, ça n’avait plus d’importance. J’avais le cœur léger, et, accompagnée de l’eau qui remuait au même temps que mon corps nu, je décorais les bulles de savon au gré de mes envies. Rouges, violettes, oranges, jaunes, principalement des couleurs chaudes, reflet de mon âme chaleureuse et habituellement accueillante.
Ainsi, la surprise fut totale lorsque j’entendis une autre voix poursuivre ma chanson entamée.  

- WAAAAHHH !!

Je bondis comme un chat sous Catnip avant de plonger totalement dans le bassin pour me cacher. Comme si ça allait servir à quelque chose… mais que pouvais-je contre mon instinct ? La musique et surtout le chant, c’était mon sanctuaire. Mon petit monde à moi que j’avais façonné dans mon coin à la suite de mes cours de chant, de musique et après être sortie du conservatoire. La musique, ça avait été ma porte d’entrée à la communication puisque j’étais une personne très introvertie qui n’osait aborder personne. La musique, c’était ce qui vivait en moi à chaque instant de ma vie. C’était ce qui chantait mon amour pour Harper, c’était ce qui déplorait mon frère, c’était ma joie d’appartenir à ma famille, c’était ma force pour protéger les miens, c’était mon ambition auprès des créatures magiques et principalement des dragons.
Ce n’était certainement pas un cadeau que j’offrais au premier venu. Voilà pourquoi je me cachais pour chanter, et voilà pourquoi je fuyais en réalisant que je m’étais fait surprendre.

Malgré que le son soit déformé sous l’eau, j’entendais parfaitement la chanson qui continuait sans moi, et la voix semblait… intéressante.
Alors prudente, à l’instar d’un commando, je remontais à la surface, ne laissant dépasser que le haut de mon visage d’abord, puis je sortis totalement la tête.
Bon, alors. Qui est-ce qui se fout de ma gueule ?
D’abord suspicieuse, je scrutais la salle de bain dans tous les recoins, mais ne vis personne. De plus, même hors de l’eau, la voix semblait… lointaine. Donc pas dans la même pièce que ça. Bien donc… ma voix avait-elle été déportée par une quelconque conduite d’aération ou dans la tuyauterie ? J’avais tendance à oublier que Poudlard était un vieux château avec ses merveilles et ses défauts.
Soupirant de ma propre bêtise, je tournoyais dans le bassin afin de trouver l’endroit où je décelais le mieux la voix en question. Ce fut en effet là que je découvrais une grille d’aération. Bon, magnifique.
Maintenant, qui était donc la personne de l’autre côté ?
Je grommelais.
Un professeur serait, en toute logique, avec moi. La salle des préfets n’était pas à proximité donc il ne restait que… la salle de bain des élèves. Super. Bravo Abigail. Zéro pointé, comme d’habitude.
Maintenant, c’était qui comme élève ?
J’avais une multitude de possibilités et bien peu d’indices. Je ne connaissais pas cette voix. Une jolie voix d’ailleurs, bien posée et apparemment assurée, avec un timbre léger, bien que grave. Voix intéressante. C’était quelque chose que j’aurai remarqué durant mes cours, ainsi, je pouvais écarter avec une assurance presque totale la possibilité que ce soit l’un de mes élèves.
Enfin, j'avais la chance d'avoir gardé une apparence très enfantine, et il en allait de même pour ma voix aux teintes fluettes. Ça pourrait tromper la personne en face qui pourrait croire que je suis une élève aussi, et non pas un professeur.

Un peu rassérénée par cette possibilité, je le laissais terminer ma chanson en venant croiser mes bras sur le bord du bassin, ne laissant ainsi hors de l’eau que ma tête et mes épaules. Mes yeux se posèrent sur la brûlure de ma main droite qui ne cessait de frapper ma chair. Remarquant que le sol était froid, ou tout le moins plus frais que l’eau bouillante que j’avais mise dans mon bain, je retournais ma main pour rafraichir ma peau, ce qui me fit pousser un soupir de soulagement.
Une fois le silence revenu de l’autre côté, je me permettais d’étayer mes suppositions. Après tout, le malotru, si s’en était un, ce serait peut-être permis de transformer sa voix par magie… mais étrangement j’en doutais. Le timbre était bien trop noble et précis pour qu’il ait été changé d’une quelconque façon.

— Jolie voix, jolie reprise.

Ses simples mots me permirent de retrouver mon calme et le contrôle de mes émotions. J’avais vraiment été surprise par cette intervention apparemment masculine. Un autre indice qui allait me permettre de retrouver à qui appartenait cette voix : il connaissait un classique moldu. Il était donc né moldu ou au moins sang mêlé. Il y avait peu de chance qu’un sang pur connaisse cette chanson bien que ce ne soit pas totalement impossible.
Peu encline à me donner à nouveau en spectacle, tout le moins, pas tout de suite, j’élargissais mon sourire devant l’idée qui venait d’immerger dans ma petite tête.

— À ton tour de commencer. On va voir si je la connais et si je suis capable de reprendre.

Un genre de blind test améliorer ? J’en étais ! Le fait que je ne me sente pas observé par l’individu me permettait de ne pas être totalement engloutie par ma timidité. Ainsi, c’était la Abigail un peu plus sauvage qui faisait irruption, poussée par la dépression hyperactive qui remuait au creux de mes entrailles. C’était sans compter que, depuis que je m’étais installée avec Harper, cette dernière m’avait contaminée avec les défis un peu idiots. C’était un petit jeu entre nous, et je devais avouer que ça me plaisait. Alors, si je pouvais présentement me distraire avec un élève et essayer de deviner de qui il s’agissait, je n’allais pas me priver.


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Jeu 1 Sep - 18:05
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Tu te demandes parfois quel genre de vie étudiante tu mènerais si tu laissais libre cours à ta passion pour le chant. Tu n’es même pas certain de pouvoir appeler cela une passion tant tu la caches aux autres. Quatre-vingt dix-neuf pour cent de tes camarades n’ont même jamais entendu le son de ta voix chantée car ce n’est pas quelque chose que tu souhaites partager à la légère. Pourtant, tu es loin d’être une personne qui redoute le jugement. Tu fais ce que tu as à faire et si ça ne plaît pas, tant pis. Mais dans le cas du chant, tout te semble différent. Tu ne veux pas hésiter, paraître mauvais ou tout simplement te tromper. Il te serait insupportable d’entendre que tu n’as aucun avenir dans ce domaine alors même que tu ne cherches même pas à t’en créer un. C’est pourquoi tu gardes cette capacité pour toi car tu sais être l’un des seuls à pouvoir apprécier ton talent à sa juste mesure. Si jamais tu en possèdes un, bien sûr. Il est plus facile de te détendre et de donner vie à ton chant lorsqu’il n’y a plus personne autour de toi et bien souvent, les douches sont un lieu idéal pour cela. Les élèves ne font qu’y rester un nombre raisonnable de minutes et s’en vont aussitôt, peu attirés par l’endroit comme lieu de squat. Ils préfèrent largement trouver un coin de verdure ou une pierre sur laquelle s’asseoir en nombre. Dans les douches ne résident que bancs durs et humidité, celle-là même qui attaque ta gorge si tu t’amuses à chanter un peu trop longtemps dans ces conditions. Tu n’iras pas jusqu’à dire que c’est ton havre de paix mais c’est assurément l’un des rares points de tranquillité dans Poudlard, de ton point de vue.

Voilà pourquoi entendre cette voix lointaine et pourtant si proche te fait à la fois sursauter et maugréer intérieurement. Mais lorsque tu te rends compte que tu es définitivement seul et que le chant vient d’ailleurs, tu te détends de nouveau. Il est fort possible que cette personne puisse t’entendre de la même façon que tu reçois chaque intonation de sa voix. Elle te transperce et tu n’as pas d’autre choix que de l’écouter religieusement. Elle est belle, tendre et par le contexte de la chanson, amusante. C’est la voix chantée d’une personne qui se pense seule, tu la reconnais. Elle possède cette même liberté qui enveloppe la tienne lorsque tu crois être la dernière personne au monde à être debout. Cette puissance alliée à une douceur infinie te fige pendant quelques secondes.

Tu ne sais pas d’où te vient l’idée de participer à cet acappella étrange tout droit sorti de Glee, mais tu te laisses tenter. Qu’as-tu à perdre ? Tu doutes que cette personne en question puisse te reconnaître sachant que, de ton côté, tu es bien incapable de donner un visage à celle que tu entends. Une voix de femme, peut-être, mais tu ne veux pas l’enfermer dans un genre. Cela pourrait tout aussi bien être un homme. Peu importe, au final, à qui elle appartient tant qu’on te donne le droit de l’écouter et d’y répondre. Tu le fais avec plus ou moins d’assurance et le cri qui suit ton intervention te pousse à rire. Lui aussi semble appartenir à une voix de femme mais encore une fois, tu ne veux pas te laisser influencer par tes aprioris. Tu termines cette partie de la chanson et gardes le silence, tout comme lea chanteur.se mystère. Pendant un bref instant, tu penses qu’iel est parti.e, mais il n’en est rien. Une nouvelle fois, la voix retentit, un peu moins forte mais définitivement féminine. Tu ne penses plus te tromper en l’affirmant. Le compliment te fait plaisir bien sûr mais tu n’oses pas y répondre. Tout comme tu as pu déterminer son sexe par sa voix parlée, tu ne veux pas qu’elle devine qui tu es rien qu’en t’entendant énoncer quelques mots, même brefs. Aussi étrange cela soit-il, tu veux le garder secret. Malgré cela, le rouge te monte aux joues l’espace de quelques secondes et tu as un sourire plus doux que la peau de tes jeunes joues. On a apprécié ton maigre talent et tu ne l’oublieras pas de sitôt. De nouveau, tu n’entends plus que le bruit de la tuyauterie et de ton gant savonneux sur ta peau. Un souffle rassuré passe la barrière de tes lèvres lorsqu’elle reprend la parole pour t’entraîner dans un défi étrange mais auquel tu ne peux te substituer. Tu es bien trop compétiteur pour passer devant une occasion pareille de briller, même anonymement. Plutôt que de lui répondre de ta voix de jeune garçon encore en pleine croissance, tu choisis de lancer le challenge par une chanson de ton choix, sans attendre. L’heureuse élue est la première qui te passe en tête et que tu sais être un pur produit moldu - histoire d’en découvrir un peu plus sur les connaissances de ta rivale. Il se pourrait qu’elle soit tout aussi moldue que toi.

« Yesterday
All my trouble seemed so far away
Now it looks as though they're here to stay
Oh, I believe in yesterday

Suddenly
I'm not half the man I used to be
There's a shadow hanging over me
Oh, yesterday came suddenly »


Cette chanson, bien plus douce, t’impose un nouveau rythme et ta voix prend de nouvelles intonations, beaucoup plus graves que la fois précédente. Tu n’as pas fait ce choix par hasard. Non seulement elle te traîne dans la tête depuis plusieurs semaines, mais c’est un classique du monde moldu. Ta mère raffole des Beatles et lors de tes dix années de captivité (c’est ainsi que tu décris ton enfance en règle générale), tu as passé de longues heures à les écouter et à décortiquer chaque parole. C’est avec eux que tu as appris à chanter, tout seul dans ton coin. Cette chanson en particulier n’est pas aussi facile qu’il y paraît. Elle demande une justesse et une rigueur que tu veux découvrir chez ta compétitrice même si, dans ton fort intérieur, tu sais qu’elle saura lui rendre hommage. Tu chantes le dernier mot et laisses plusieurs secondes de silence s’installer pour lui signaler que c’est à elle de combler le reste.
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Jeu 1 Sep - 22:52

Mai 2021

Je n’entends aucune réponse, comme si mon étrange interlocuteur n’osait pas prendre la parole pour trahir son identité. Ce détail m’amusa beaucoup, car d’habitude, c’était moi qui ne parlais jamais. Pas la première tout le moins, il était vrai que je pouvais me changer en un véritable moulin à parole une fois que j’étais à l’aise avec mon interlocuteur.
Ce n’était présentement pas le cas, mais après ma journée de merde et sous l’influence de ma dépression, je dérogeais à quelques règles. Qui plus est, peut-être que je repoussais inconsciemment le moment où j’allais devoir confronter ma sœur à l’infirmerie. Bien que notre relation se soit arrangée depuis quelques semaines, ses sermons me tapaient toujours sur les nerfs. Je mettais ça sur le fait qu’elle était… ma sœur, tout simplement. Bien que je n’aie jamais trop vécu de conflit avec mon défunt frère, peut-être était-ce une norme dans la fratrie du même sexe.
Chassant ma sœur de mes pensées, je laissais à l’inconnu le choix d’une chanson suivante, si seulement il osait relever mon défi. Après tout, j’étais en train de m’amuser avec un élève (si je ne me trompais pas) et c’était un point que je ne voulais d’ordinaire pas outrepasser.
Alors, certes, il m’était arrivé de me rapprocher de quelques étudiants, comme de Kayla, Septima ou encore Eirian, mais jamais je ne m’étais amusée avec eux au sens propre du terme. Celui qui était derrière cette cloison en était le premier, à supposer que nous étions les deux en train de jouer. Est-ce que j’outrepassais mes fonctions d’enseignante ? Sûrement. Est-ce que c’était grave dans les circonstances actuelles ? J’avais du mal à le définir. Nous ne faisions rien de mal, et si par la même occasion je pouvais conseiller cette jeune voix que j’avais perçue, alors je ferais une pierre deux coups. Néanmoins, je n’avais pas de leçon à donner à un inconnu, encore moins s’il ne voulait pas de mon aide.
Moi et ma sale manie de vouloir aider les autres alors que j’étais parfaitement incapable de m’aider moi-même. Quelle ironie…

Ce fut lorsque je commençais à croire que le sorcier était parti et m’avait laissée seule, que sa voix s’éleva à nouveau. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Il était resté et souhaitait relever mon jeu idiot… et ce, sans m’avoir adressé la parole. Qu’à cela ne tienne, je ne parlerais plus non plus. Je lui parlerais en lui chantant, car c’était peut-être le mode de communication qu’il nous fallait à tous les deux à ce moment précis. La musique avait tellement plus de pouvoir et d’impact lorsqu’elle était sincère.
Tranquillement, je déposais ma joue contre mon avant-bras gauche tatoué. Je n’eus aucun mal à reconnaître ladite chanson, néanmoins, je ne dis rien et me concentrais sur cette voix. J’en venais presque à être agacée qu’elle soit déformée par le mur et la tuyauterie qui nous séparait. J’aurais aimé pouvoir l’entendre dans d’autres circonstances, mais je devais me contenter de ça… et c’était difficile pour moi, car je ressentais beaucoup de potentiel.
La justesse de ces notes qui dégageaient une certaine sensibilité. Le ton grave qu’il parvenait à atteindre avec un vibrato bien tenu. Il y avait de la douceur, presque de la mélancolie dans ce que j’entendais. Peut-être était-ce à cause de ma sensibilité du moment, mais il me toucha en plein cœur. Paradoxalement à son silence, j’avais la sensation que la personne derrière cette voix me disait quelque chose. Comme s’il évacuait à son tour un trop plein d’émotion, de quelque chose qui le pesait. Alors j’accueillais volontiers son fardeau sans broncher, et une fois le silence retombé, je me redressais un peu.
Sans hésitation, je repris la suite en me calquant sans difficulté sur le ton que m’avait imposé le chanteur. C’était un peu grave pour moi, alors je l’avais surélevé en adaptant les dièses et les bémols avec brio.

Why she had to go, I don't know
She wouldn't say
I said something wrong
Now I long for yesterday

Yesterday
Love was such an easy game to play
Now I need a place to hide away
Oh, I believe in yesterday


Bien que je ne donne pas autant de souffle que tout à l’heure puisque la chanson présente était plus calme, je ne perdais en rien la qualité sonore que j’avais mis des années à développer. J’avais une voix de soprano qui brillait comme l’acier. Je savais que j’étais capable de rendre les moments où je tremblais d’émotion particulièrement forte. Pour autant, j’offrais là une version très étriquée de ce dont j’étais véritablement capable. Après tout, pourquoi irais-je jusqu’à donner la perfection tout de suite ? Il fallait savoir garder des surprises.
Ainsi, comme le caméléon que j’étais régulièrement, je m’adaptais à la situation. Je m’effaçais, un peu, pour ne pas sortir du cadre, étonner, mais pas trop. Pour que ma voix, bien que douce et angélique, puisse se faire oublier. Depuis mon enfance, j’obéissais à une règle bien précise dans ma vie : soit on ne me voyait pas et on me passait à côté soit on savait où regarder.

À dire vrai, peu avaient été capables de véritablement me voir, et encore moins de m’entendre. C’était une manière pour moi de me protéger, de ne plus subir les difficultés que j’avais rencontrées lorsque j’étais plus jeune, car aujourd’hui, je savais me défendre. Car aujourd’hui, je n’avais plus mon frère avec moi pour me soutenir et me protéger. Car aujourd’hui, j’avais tout un clan à charge, des dragons à protéger, une sœur à aider, une épouse à aimer. Je ne pouvais tout simplement plus me permettre de me cacher et de me laisser marcher sur les pieds.
C’était un dosage délicat à trouver durant mes journées. Soit m’imposer ou soit me laisser fondre dans la masse. Je devais sans cesse jongler entre ces deux oscillations et je devais avouer que ça m’épuisait au quotidien.
Voilà pourquoi le fait que je sois derrière un mur pour chanter m’offrait le courage nécessaire pour me livrer un peu. Juste un peu. Le minimum syndical pour prouver que moi aussi, j’étais dotée de ma sensibilité. Je ne comptais plus sur mon talent, je savais que j’en avais un et je ne m’en étais jamais vantée. Je n’en avais pas envie et je ne voulais toujours pas le faire.
Je n’étais pas une vantarde. En revanche, j’étais un être doué d’une intelligence émotionnelle rare, et c’était ce que j’essayais de transmettre dans ces quelques paroles de ce titre des Beatles.
Une fois le dernier mot prononcé, je laissais ma voix en suspens, attendant de voir si mon mystérieux chanteur voulait reprendre pour terminer la chanson ou non.



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Tout semble presque trop facile de cette façon et pourtant, c’est loin de l’être. Si tu sais parfaitement bien t’exprimer au quotidien, tu évites de le faire via le chant. Tu ne l’utilises que pour te parler à toi-même et il est donc logique que tu n’attendes aucune réponse. Pourtant, là, il y en a une. Tu n’as aucune idée de ce que vous faites ni où cela va vous mener, ce que vous en retirerez. Probablement rien. Tu n’imagines pas une seule seconde révéler ton identité à la personne à l’autre bout de la tuyauterie car qui sait ce qu’elle pourrait faire de cette information ? Tu n’en es pas encore à croire que le monde entier tourne autour de ta petite personne mais l’expérience fait que tu as une vision très réaliste de la condition humaine. Certains sont prédisposés au sadisme sur autrui et se servent de n’importe quelle information pour parvenir à cet ultime but : la souffrance. En tant que victime régulière et bourreau occasionnel, tu sais ce que ça fait d’être d’un côté ou de l’autre. Tu sais aussi ce qu’il en coûte de jouer l’un de ces deux rôles. Il est hors de question que tu laisses qui que ce soit avoir ce type de pouvoir sur toi. Dans les circonstances actuelles, il est aisé pour toi de ne pas parler. Tu n’as personne en face à face dont le regard te forcerait à prendre la parole, aucune obligation morale ou sociale qui te l’impose non plus. Juste une présence de l’autre côté d’un amoncellement de tuyaux vieux comme l’âge de pierre qui n’attend pas plus de toi que tu n’attends quelque chose d’elle. C’est ce qui te fait rester. C’est ce qui te donne envie de jouer. L’imprévisibilité de cette rencontre et le fait que tu sois détaché de toute responsabilité. Tu es libre de partir quand tu le souhaites et ne remplacer ta présence que par le silence. Mais pour le moment, tu l’interromps par ta voix, par ton chant qui s’illustre sur une chanson typiquement moldue avec laquelle tu vas tester les connaissances de la jeune femme. Tu y es particulièrement attaché et tu ne serais par surpris d’apprendre que cela s’entend dans chaque intonation qui se répercute dans la tuyauterie. Mais encore une fois, peu importe si elle te juge pour cela ou non… Même si tu devais la revoir dans les couloirs de l’université, tu ne saurais pas la reconnaître car si elle est telle que tu te l’imagines, il doit être rare pour elle aussi de chanter à tue-tête !

Il ne faut pas longtemps avant qu’elle ne prenne la suite des paroles, te confirmant qu’elle a définitivement une bonne connaissance de la musique moldue. En même temps, cela sonne comme une évidence : il est rare qu’une personne sache chanter « Wake me up before you go go » et pas « Yesterday ». Le front posé contre la pierre froide de la douche, l’eau coupée dont les dernières gouttes dégoulinent le long de ta nuque, tu écoutes sa voix retentir et continuer ce que tu as commencé avec brio. Le silence ne peut que s’imposer face à un tel talent et tu en viens presque à te demander si ce n’est pas une professionnelle que tu as pour adversaire. Le combat ne serait pas équilibré mais tu es bien forcé de reconnaître qu’elle possède une tessiture presque parfaite. Elle a su s’adapter à la clé que tu as choisi pour cette chanson tout en y apportant des modifications afin de coller au mieux au timbre de sa voix, rendant chaque nouveau phrasé plus facile à déclamer pour elle sans retirer à la chanson sa mélancolie si spécifique. C’est d’une beauté que tu as rarement eu le plaisir d’entendre.

Après qu’elle ait terminé, tu rouvres les paupières, ne prenant conscience qu’à cet instant du fait que tu les avais clos. Une grande inspiration plus tard, tu hésites à continuer sur cette lancée ou à lui laisser l’opportunité de lancer le défi suivant. Il ne fait nul doute pour toi qu’elle a remporté cette épreuve haut la main (ou haute la voix). Seras-tu capable d’en faire de même ? Elle ne dit rien, attendant probablement que tu reprennes le flambeau et tu laisses ce silence combler le vide entre vous. Tu te rends compte alors que tu commences à avoir froid et fais couler un peu d’eau sur ta peau pour suffisamment la réchauffer. Ce simple choix t’indique que tu es disposé à continuer ce challenge en compagnie de cette personne mais il est toujours hors de question que tu lui parles. Tu ne peux pas te trahir de la sorte.

« It’s your turn » chantonnes-tu à son intention car c’est ainsi que tu décides de communiquer dès à présent. Tu as cru que cela te ferait passer pour un abruti fini mais en fin de compte, en plus d’être amusant, c’est plutôt facile. Tu n’as même pas besoin d’y réfléchir. Ta voix chantée se fait limpide, directe et sans fioriture. Elle parvient à être plus honnête que les mots qui ont l’habitude de passer tes lèvres. Il est impossible pour toi de détacher les émotions des chansons. On ne peut donc pas s’attendre à ce que tu sois aussi fourbe et manipulateur lorsque tu chantes que lorsque tu te contentes de parler. Les sentiments te submergent vite, ils sont intenses et incontrôlables. Ce sont ces propriétés-là qui te font le plus peur. C’est peut-être pour cela que tu n’es pas encore disposé à faire du chant un train de vie. Si tu ne parviens plus à les contrôler au quotidien, que deviendras-tu ? Bien sûr, tu as ce souci de voir ces sentiments comme un défaut alors qu’en fin de compte, ils pourraient devenir ta force. Tu penses notamment à tes difficultés en métamorphomagie. Et si le chant te permettait de canaliser toutes ces émotions diverses qui te traversent dès que tu veux entamer une transformation ? Non, ce n’est pas le moment d’y penser mais tu gardes cette idée dans un coin de ta tête. En attendant, tu relèves cette dernière vers le haut du mur, l’oreille tendue pour une nouvelle énigme à résoudre.
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Sam 3 Sep - 7:47

Mai 2021

La musique avait le pouvoir de détendre les cœurs et apaiser les âmes. Qu’elle soit mal exécutée ou non, tant qu’on y mettait de soi, il y avait toujours quelque chose qui en ressortait. En ce début de soirée, j’avais la sensation que la musique avait réunis deux petits astres qui avaient un besoin de briller. Non pas pour la gloire ou une quelconque réussite, mais simplement pour vivre. Car me concernant, les aléas de mon existence avaient toujours tendance à me décharger, et ce, depuis toute petite. Fort heureusement, il y avait plusieurs moyens pour moi de retrouver la force nécessaire de me relever et de continuer à avancer. Entre l’amour de mes proches et fuir auprès de mes créatures magiques, il y avait la musique. Que j’ai une guitare sous la main, que je fasse danser mes dix doigts sur un piano, ou que je chantonne, il y avait immédiatement un effet salvateur.
Étrangement, derrière ce mur et au travers des tuyauteries, j’avais la sensation que présentement, nous étions à avoir besoin de ce bandage du cœur. Pour une raison qui n’appartenait qu’à mon interlocuteur, et une autre pour moi, mais ça, ça n’avait que peu d’importance.
Malgré ma timidité, j’avais toujours été persuadée que les événements de la vie, à supposer qu’ils n’appartiennent pas à une certaine monstruosité, n’étaient jamais un hasard. Ce que nous vivions avait une raison cosmique inexplicable, et il en allait de même pour les rencontres. Surtout pour les rencontres. N’était-ce pas intriguant de penser que, si j’avais préféré aller chez moi pour prendre ma douche nous ne nous serions jamais rencontrés ? Car oui, je considérais cela comme une rencontre même si j’ignorais qui se trouvait derrière ce mur de pierre. Nos voix, elles, s’étaient rencontrées, et nos deux âmes s’étaient percutées dans un tourbillon musicale présentement délicieux et amusant.
Il y avait une raison à tout cela, même si j’ignorais encore quoi, et dans le fond, je ne voulais pas chercher à le savoir.

Alors je chantais. Je reprenais la suite de ce qu’il avait commencé en y mettant du cœur, comme je le faisais à chaque fois. Car même à trente-deux ans j’étais un être fait de sensibilité voire de sensiblerie, de bienveillance et de tendresse. Je mettais un point d’honneur à être quelqu’un qui ne voulait pas trop grandir. Je voulais garder intact un fragment de mon moi enfant pour ne jamais cesser d’être innocente et vraie avec ceux qui m’abordait. Qu’importe les décès que je vivais, qu’importe les coups qu’on me donnait, qu’importe la charge de travail qui me tombait dessus, qu’importe la guerre. Je refusais que tous ces événements puissent me changer et me retirer ce que j’avais de plus précieux au monde : ma gentillesse.
Certains diraient que je suis une idiote, que la gentillesse ne sert à rien et qu’on ne cesserait jamais de me marcher dessus… mais ces gens là n’y connaissent rien à l’amour.
Tout ça, je le mettais dans ma voix, parce que, dans le fond, je ne possédais que ça.

Le silence repris son droit alors que je terminais mon couplet. Lentement, je reculais du bord du bassin pour replonger mes bras et mes épaules dans l’eau chaude afin de réguler la température de mon corps fragile. Évidemment, ma brûlure à la main se manifesta à nouveau, me faisant grimacer. Sans y prêter plus d’attention que ça, j’allais à nouveau penser que je me retrouvais seule, lorsque la voix inconnue s’éleva à nouveau.
Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire en l’entendant s’adresser à moi en chantant, comme s’il craignait véritablement que je découvre de qui il s’agit. Loin de moi d’être offusquée, j’étais davantage amusée par la situation pour le moins étrange que je vivais là. Quel enrichissant moment nous avions là ! C’était sans compter que son émotion, je la sentais aussi dans sa voix, et cela m’enchantait. Nous étions cachés, mais nous parlions à cœur ouvert.

Nous posions les règles d’un jeu à l’improviste et que chacun y trouvait un plaisir enfantin tout en préservant une innocence que peu possédaient encore. Nous pouvions nous targuer de nous illustrer de cette manière.
Il me fallait donc chercher un titre qu’il pourrait connaître… mais évidemment, mon esprit voulait essayer le niveau au-dessus. J’avais envie de voir si cette personne était capable de chanter avec moi ou s’il n’oserait pas s’imposer pour m’accompagner. Cela demandait une certaine connaissance, ou tout le moins une certaine audace pour faire un duo improvisé, mais j’adorais me lancer des défis en musique.
Cependant, aucun titre ne me vint immédiatement en tête. Mes pensées se bousculaient, j’avais trop d’idées, trop de supposition, trop de musique, trop de travail, trop de dépression, trop de moi.
Agacée, je grommelais un peu avant de plonger ma tête dans le long bassin. En répercussion à l’eau, j’entendais l’intérieur de mon être se détendre à nouveau petit à petit, puis, de loin, un souvenir me revint.
Comme un écho répercuté sur les pierres de marbre tout autour de moi. Quelque chose que je partageais avec mon frère.
Cet appel lointain m’étreignit le cœur, mais j’avais choisi ma chanson.
Je remontais à la surface et repris ma position initiale contre le bord du bassin. Un instant, je fermais les paupières et pris une profonde inspiration. C’était une chanson qui m’était chère, et je dès lors, je savais que j’allais y mettre de moi. A nouveau, j’allais me mettre à cœur ouvert, montrer un fragment de mon âme… mais cela m’importait peu. Il y avait des moments où il fallait savoir relâcher la pression, tout le moins pour moi, pour ne pas me perdre dans les méandres de la douleur.
Aussi, afin de lui présenter les passages où il pouvait reprendre, je changeais légèrement l'intonation de ma voix. Peut-être n'était-ce pas clair pour un duo s'il ne connaissait pas le titre. Sinon, tant pis.

mood


Give me a run for my money
There is nobody, no one to outrun me
(Another world premiere)
So give me a run for my money
Sippin' bubbly, feelin' lovely
Livin' lovely
Just love me

I wanna be with you, ayy (just love me)
I wanna be with (just love me, just love)
I wanna be with you, ayy (love me), I wanna be with
I wanna be with you (love me, just love me)

If I didn't ride blade on curb, would you still (love me)?
If I made up my mind at work, would you still (love me)?
Keep it a hundred, I'd rather you trust me than to (love me)
Keep it a whole one hund', don't got you I got nothin', ayy




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Dim 4 Sep - 23:53
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Tu crois l’entendre rire mais ce n’est peut-être qu’une hallucination auditive n’existant que pour te rassurer. Tu as envie de croire qu’elle ne te juge pas et qu’elle passe un bon moment en ta compagnie, même si vous ne vous voyez pas ni ne vous connaissez, probablement. Tu sais que, de ton côté, le moment est particulièrement intéressant et que tu veux le pousser un peu plus loin. C’est peut-être pour cela que tu as choisi une chanson assez simple. Tu as l’impression que même un sang-pur pourrait avoir eu vent des Beatles. Quel intérêt de se mettre des bâtons dans les roues en corsant trop vite le jeu ? Il est déjà bien assez difficile par le fait que tu refuses de lui parler. Peut-être finiras-tu par déroger à cette règle un peu bidon que tu t’es fixée mais tu attends encore un peu pour être certain que c’est la bonne décision à prendre. Le silence se fait un peu plus insistant. Elle est sûrement en train de choisir sa prochaine chanson car, maintenant que vous avez partagé ces émotions, tu l’imagines mal partir sans te dire quelque chose. Après tout, elle t’a déjà parlé, elle. Du peu que tu as retenu, elle paraît simple. En tout cas, ce que vous faites est sans prise de tête pour toi. Il va sans dire que tu es propre depuis un moment maintenant, il ne te faut pas tant de temps pour te rincer et tu hésites à patienter en mettant une serviette autour de toi pour ne pas attraper froid. Tu ne sais pas ce qu’il en est de son côté mais si elle était en train de se doucher, elle doit faire face à la même problématique. La douche est agréable mais le froid qui la suit l’est beaucoup moins. Bien que tu apprécies ce moment étrange et particulier, tu ne souhaites pas attraper froid pour autant et te priver de plusieurs heures de cours qui pourraient faire la différence lors de tes examens de fin d’année. Tu as beau faire le mariole et donner l’impression de n’en avoir rien à faire, c’est loin d’être le cas. Tu te soucies de ton avenir comme chacun des élèves de cette université, tu donnes juste le change en affichant un air détaché, presque enfantin. De ceux qui se moquent d’avoir un A quand tout ce qui leur suffit, c’est un commentaire d’appréciation de la part de leur entourage.

Le temps te semble long mais peut-être ne l’est-il pas. Tout semble déformé dans cette salle. On ne s’attend pas à moins dans un bâtiment imprégné par la magie mais celle-ci est différente. Elle ne tient qu’à une chose très simple : la musique. Le partage des émotions par la musique, surtout. Tu n’imaginais pas expérimenter cela en te levant ce matin, tu dois bien l’admettre. Ce sont ces moments-là qui te rappellent que la vie est surprenante, positivement ou non. Tu crois entendre du bruit de l’autre côté des tuyaux, comme un clapotis ou alors est-ce ton imagination ? Tu ne fais aucun son toi-même pour ne pas perturber ce que tu penses être son processus de réflexion. C’est ainsi avec les artistes, les brusquer ne donne pas toujours le meilleur des résultats. Il est difficile de plonger dans ses souvenirs mais surtout dans ses émotions pour trouver une chanson qui nous parle et qui, bien souvent, nous fait mal autant qu’elle nous fait du bien.

Et bientôt, la voix retentit de nouveau. Le choix est fait. Tu souris en silence, prenant le parti d’avoir le même comportement que la fois précédente : tu vas écouter, sans broncher et tenter de reconnaître cette chanson. Ce n’est pas toujours évident quand la mélodie est absente et dans le cas présent, tu as un petit temps de latence. Ta réaction n’est pas immédiate mais elle devrait comprendre, n’est-ce pas ? Tu n’es pas un pro ni une machine, ton cerveau a besoin d’un temps d’adaptation. Tu fouilles, tu fouilles et si la mélodie ne t’est pas étrangère, tu n’as pas de quoi combler tous les trous. C’est très frustrant. Tu décides donc d’y aller à l’instinct car c’est ce qui fonctionne le mieux avec toi. Quand la réflexion n’a plus d’efficacité, il faut lâcher prise et laisser les choses se faire. Tu fermes les yeux et t’imprègnes de la mélodie devinée à travers le timbre de la voix de cette femme.

Concentré, transporté, tu finis par comprendre qu’il s’agit d’un duo. Tu tentes de te caler sur celle de ton homologue mais ton hésitation est palpable les première secondes. Tu t’accroches pourtant et finis par délivrer un couplet de toi-même, auquel elle s’ajoute sans même que vous n’ayez à communiquer. La musique le fait pour vous. Ce n’est pas une chanson que tu maîtrises particulièrement et tu serais bien incapable d’en donner le titre ou l’interprète. Seule la musicalité et quelques paroles phares te reviennent par vagues et tu surfes sur elle comme tu le peux. Pareillement, tu prends le temps d’écouter les paroles lorsque c’est à elle de chanter et leur profondeur te marque. Si tu n’avais déjà pas de doute sur le fait qu’elle ait choisi une chanson qui la touche particulièrement, tu en as la confirmation à cet instant. Ta curiosité te pousse à te demander pourquoi et tu sens au fond de toi qu’elle est en train de partager un peu de son être. C’est avec respect que tu réceptionnes ce qu’elle veut bien te donner et tentes, en retour, d’en faire de même.

Tu n'es pas vraiment satisfait de ta performance mais en même temps, tu te contentes d’être dans une douche à chanter à travers des tuyaux. Ce n’est pas non plus supposé être la performance de toute une vie. Sans savoir comment ni exactement pourquoi – bien que tu aies une petite idée – tu te sens étrangement plus proche d’elle que de beaucoup de tes camarades de classe. Tu finis par te pincer les lèvres et finalement, oses lui parler. C’est une partie de ton identité que tu livres mais les chances pour qu’elle sache qui tu es hors de ces murs restent très maigres. Tu te rassures ainsi.

« Désolé, ce n’était pas terrible. Pourquoi cette chanson plutôt qu’une autre ? »
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Mar 6 Sep - 17:03

Mai 2021

Lentement, timidement, le duo se tisse. J’ai conscience que cette chanson ne fait pas partie des gros succès de celles que nous avions partagées jusque-là, et c’était l’intérêt du défi. Au-delà de cette difficulté, je voulais voir si mon mystérieux interlocuteur était capable de reprendre la partie qui lui était destinée, et s’il ne connaissait pas les paroles, au moins entendre s’il était capable d’improviser. En réalité, l’improvisation n’était pas donnée à tout le monde. Beaucoup d’artistes restaient reclus dans leurs arts, car ils n’osaient pas se lancer tant ils étaient enfermés dans un objectif de perfection. Moi, je me fichais des bonnes notes et de l’exactitude du rythme, d’autant plus dans une situation aussi saugrenue que celle que nous vivions là. Chanter des titres plus ou moins connus, moldus qui plus est, au travers d’un mur et d’une tuyauterie, voilà que nous avions mis un sacré challenge en route.
C’était aussi pour ça que j’avais choisi ce titre : je voulais voir ce que mon interlocuteur était capable de faire, et à dire vrai, je n’étais franchement pas déçue.

Alors, oui, c’était maladroit, les paroles des fois barbouillées, mais sa voix était placée, elle était juste et toujours avec le bon accord. Que demander de plus franchement ?
Cette chanson, ainsi décortiquée, m’enchantait. Petit à petit, je laissais tomber les limites que je m’étais données pour donner plus de voix, me libérer des chaînes qui emprisonnaient mon âme. Je ne hurlais pas, non, mais je laissais ma gorge se déployer pour propulser les notes autour de moi. Est-ce que les défunts pouvaient m’entendre ? Est-ce que mon frère, de là où il se trouvait, pouvait être touché par ma voix ? J’avais l’illusion que oui.
Ainsi, j’outrepassais mes propres règles, celles de me contenir, celles de ne pas montrer tout de suite mon talent, celles de fausser les pistes pour éviter qu’on devine qui je suis… trop tard. Ma fois, je saurais assumer ce choix si d’aventure on venait à se moquer de moi ou à essayer de porter atteinte à mon intégrité de professeur. Après tout, comme me l’avait si bien dit Luca un jour, les enseignants avaient aussi une vie en dehors de l’école.
Néanmoins, j’avais la naïveté de croire que mon interlocuteur ne pouvait pas être sensible à la musique, et être quelqu’un totalement dénuée de sens moral. Ça n’avait pas de sens d’avoir été touché par les anges et de se comporter comme Lucifer. Métaphore ironique n’est-ce pas ?

Lorsque le silence retombe après l’envolée de la dernière note, je replonge lentement dans l’eau jusqu’aux épaules. Comme la chanteuse disciplinée que j’étais, je m’étais redressée pour ouvrir mon diaphragme et donner le meilleur de moi. Il était très rare que je me lâche ainsi et pourtant, je venais de le faire. Pour Kyle.
Comme un enfant qui venait de faire une bêtise, je me baissais encore pour immerger ma bouche et là, souffler pour générer des bulles. Non, mais vraiment, un jour, ma grande sensibilité et mon émotivité allaient avoir ma peau. Ce jour, il me faudra quitter le métier professoral. Est-ce que ce serait un mal ou un bien ?
Je n’avais de cesse de me poser cette question sans y trouver réponse, et cela m’agaçait grandement.

Toutefois, je n’étais apparemment pas la seule à déroger aux limites, car une voix tout à fait masculine s’éleva. Ah, donc il savait communiquer autrement que par le chant. Aurais-je gagné un peu sa confiance pour qu’il m’offre la possibilité d’entendre sa véritable voix ?
Je fus davantage rassérénée quant à l’être que j’avais au bout du tuyau : ce n’était sûrement pas Lucifer.
Sa question me fit sourire, alors, je me redressais à nouveau, posais mes bras sur le rebord et couchais ma tête sur mon bras gauche. Celui-là même qui était tatoué des doigts au coude d’un dragon magique qui n’avait de cesse de se promener sur ma peau au travers des nuages qui l’accompagnait. Alors que je me remémorais les précieux instants de chant que j’avais vécu avec mon frère lorsque nous nous offrions à cette chanson, je souris avec douceur.
Le souvenir de mon frère était douloureux, mais j’aimais me souvenir avec toujours autant de détail son visage et son odeur. Jamais je ne voulais l’oublier. Il était hors de question que je fasse mon deuil. Jamais.

- Je la chante avec mon frère.

L’emploi du présent avait été réfléchi. Non, je ne reniais pas le décès de mon très cher frère, mais je refusais d’utiliser le passé avec un parfait étranger. Je pouvais chanter devant lui au travers des tuyaux, mais en tant que professeur, je me gardais toujours d’en dire trop sur ma vie privée. Cela ne regardait personne. Ni mes collègues ni les élèves. C’était sans compter que le drame, en 2018, avait été reporté dans les médias. Ça avait suffi à me faire souffrir d’une certaine réputation auprès de mes collègues dragonologiste. De la petite handicapée autiste aux idées saugrenues, j’étais devenue l’orpheline de frère.
Ça avait été aussi agaçant que blessant, comme si mon existence se résumait soit à mon attitude, soit à mes proches, mais jamais à mes compétences ou à ce que j’étais vraiment.
Sans m’attarder davantage sur le sujet, je redressais la tête pour poser mon menton sur mes mains et reprendre.

- J’ai beaucoup aimé ta prestation. Ce n’est pas grave s’il y a des fautes, personnellement, je m’en fiche. Ironique qu’un professeur tienne un tel discours. C’est paradoxal, mais c’est en faisant des erreurs qu’on apprend. Je laissais à nouveau retomber le silence tandis que j’agitais les jambes derrière moi dans le bassin tandis que je me faisais flotter. Est-ce que ça t’arrive d’improviser ou de composer ?

J’étais curieuse, et j’avais conscience que cette question pouvait pénétrer dans la bulle d’intimité de mon interlocuteur. Composer, improviser, c’était poser des notes et des paroles sur une page blanche. C’était écrire un bout de nous, c’était poser un bout de notre âme quelque part. Tout le monde ne pouvait pas l’entendre, tout le monde ne pouvait pas avoir accès aux secrets des autres, et tout le monde ne pouvait pas comprendre la sensibilité voilée derrière les mesures.
Moi, j’improvisais beaucoup… parce que j’étais un être composé d’amour. J’aimais ma sœur alors que j’avais parfois envie de la tuer. J’aimais ma famille. J’aimais à en mourir ma femme. Des fois, mon cœur avait du mal à supporter tant d’amour, alors je le chantais.


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Mar 6 Sep - 21:07
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Ta performance n’est pas des plus exceptionnelles et si tu ressens pendant quelques secondes la peur du jugement, elle s’évapore aussi vite que l’eau brûlante de la douche. Peu importe si elle te condamne pour tes erreurs car elle ne saura probablement jamais qui tu es. À cet instant précis, tu ne comptes pas lui révéler quoi que ce soit de toi. Et pourtant, alors que vous terminez et que tu ne te sens pas l’audace de reprendre aussitôt un autre morceau, tu déroges à cette règle protectrice. Doucement, tu retires une partie de ton armure pour dévoiler un bout de peau, un bout d’âme. Tu fais entendre ta voix et ainsi, par ce biais, tu t’exposes à la reconnaissance. Tu n’es pas totalement courageux pour autant car une petite voix dans ta tête répète inlassablement qu’il n’y a qu’une chance sur mille pour qu’elle sache exactement qui tu es rien qu’en entendant les vibrations de tes cordes vocales. Il est possible qu’elle ait l’oreille absolue et dans ce cas-là, tu aurais plus de chances de te faire découvrir… mais rien ne te l’indique. Dépassant à la fois tes craintes et l’adversité, tu te révèles sans pour autant te dévoiler entièrement. Tu espères qu’elle sera trop accaparée par la réponse à apporter à ta question pour donner une quelconque importance à ton identité. En a-t-elle vraiment une ? Toi aussi tu te demandes qui se trouve de l’autre côté et ce que tu dirais si tu devais la trouver face à toi dans les minutes qui suivent. Et puis vous chantez et tu oublies, tout simplement. Certaines choses comptent plus que le besoin de se reconnaître les uns les autres et ce que vous partagez ne nécessite pas une identité exacte. Rester deux inconnus n’altérera en rien les émotions qui vous ont submergées pendant ces quelques chansons.

Tu lui demandes la raison de son choix et la réponse ne tarde pas trop. Pas autant que tu l’imaginais, en tout cas. Malheureusement, elle ne donne pas matière à réplique et tu te contentes de prendre l’information comme elle vient, la retournant dans tous les sens comme si elle t’avait lancée une énigme sans queue ni tête. Elle la chante avec son frère, tout simplement. Oui, cela paraît presque anodin mais quelque chose dans le ton de sa voix te laisse comprendre que ce n’est pas le cas. Qu’il y a plus derrière chaque note, chaque parole de cette chanson. Bien sûr, tu ne dis rien. Demander plus de détails pourrait paraître insensible si le sujet est délicat. S’il y avait autre chose à dire sur le sujet qu’elle souhaite partager, elle l’aurait fait savoir. Le silence est la meilleure marque de respect que tu puisses lui offrir et malgré l’air que tu te donnes, tu n’en manques pas envers tes prochains. Tu le distribues simplement plus sporadiquement que les autres.

Son appréciation de ta performance te laisse un goût certes amer, mais pas désagréable. Elle avoue tes manquements tout comme elle met en avant le fait qu’ils ne sont pas importants à ses yeux. Ils le sont aux tiens mais qui es-tu pour faire un tel jugement, sachant que tu ne souhaites pas rentrer dans un débat avec elle ? Tu choisis de voir les choses du bon côté. Tant mieux si elle ne se soucie pas des imperfections, tu aurais pu tomber sur bien pire. L’idée de devoir recevoir une leçon de solfège à travers la tuyauterie de Poudlard t’enthousiasme étrangement beaucoup moins ! Et puis, il faut savoir accepter un compliment quand il se présente et tu en reçois si peu en fin de compte que tu prends celui-là à plein bras. Cela ne se reproduira pas tous les jours, autant en profiter ! Vous semblez sur le point d’entretenir une conversation, alors tu passes une serviette autour de ta taille pour ne pas avoir à discuter en étant totalement nu. C’est une étrange sensation et elle ne te met pas à l’aise. Car oui, derrière cette assurance à faire trembler un taureau, tu manques d’une certaine confiance en ton corps. En toi, aussi. Tu manques de ricaner en te disant que de l’autre côté se trouve forcément une professeure. Il n’y a qu’eux pour délivrer de tels messages et ce n’est pas la première fois que tu entends celui-ci. « C’est en faisant des erreurs que l’on apprend », c’est typiquement le discours du professeur qui veut tirer le maximum de ses élèves pour qu’ils réussissent au mieux par eux-mêmes, une fois lâchés dans la nature. Apprendre à vivre autant avec le succès qu’avec l’échec, voilà ce qu’on essaye de vous inculquer. Les bons professeurs, en tout cas. Cela te fait sourire car tu es face à l’un de ceux-là. Ce n’est pas une mauvaise chose bien sûr. Tu as la critique facile mais tu ne peux pas complètement nier le fait que c’est un message fort qui trouve écho dans plusieurs de tes camarades, dont toi-même. Tu passes ton temps à faire des erreurs. Il n’y a peut-être qu’en cours de Sortilèges que tu peux montrer un semblant de perfection dans tes actions, et encore. Le reste du temps, tu n’es que bourde, ruse et accident. Des erreurs, tu en fais par dizaine tous les jours et elle a raison : chaque fois, tu te relèves, tu apprends et tu ne reproduis plus. C’est pire dans ton cas : tu en fais de nouvelles ! Mais ça, c’est une autre histoire.

« Improviser ? Oui, ça m’arrive. Sur des musiques instrumentales ou comme… là, par exemple. Des airs qui sortent de nulle part, qui viennent par hasard. Mais je ne compose pas. Je n’ai pas la patience pour ça, je crois. » C’est un art que tu n’es pas sûr de parvenir à maîtriser un jour et dans les faits, actuellement, tu ne cherches même pas à le faire. Le simple fait que tu aies choisi le cursus de Protection Magique prouve que tu n’es pas encore disposé à suivre ta vraie passion, celle que tu ne gardes que pour toi en attendant de trouver le courage ou l’ambition de la poursuivre. Pourtant, tu ne manques d’aucun des deux dans les autres aspects de ta vie mais lorsqu’il s’agit du chant, tu es plus réfractaire. Il est moins évident de sauter dans le vide quand l’objectif vous tient tellement à cœur. Si tu veux réellement te lancer un jour dans la chanson, tu veux faire ça bien, sans erreur constante. Tu sais qu’actuellement, tu n’es pas prêt à assumer une telle pression et l’important, lorsqu’on poursuit ses rêves, c’est de s’écouter. À quoi bon forcer le destin ? Lorsque tu te sentiras disposé à donner de toi-même pour la chanson, tu le feras à deux cent pour cent.

« Vous semblez avoir beaucoup… d’assurance et de pratique. » Il ne fait nul doute maintenant que c’est une professeure alors le vouvoiement s’impose, même si tu aimerais clairement t’en passer vu les circonstances. Mais elle ne veut peut-être pas te voir comme son égal et tant que tu n’auras pas de signe clair du contraire, tu seras obligé de converser de cette manière. « Passion ou profession ? Ou les deux ? » Tu n’as jamais vraiment fait attention à la voix qu’a le professeur en charge des cours de musique. Tu aurais dû car c’est peut-être lui – ou elle, dans ce cas – à qui tu parles. Peut-être va-t-elle chercher à te débaucher ? Te faire changer de cursus ?
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Jeu 8 Sep - 15:29

Mai 2021

Apparemment, ma réponse le laissait dubitatif puisqu’il ne prit pas la peine de répondre, ou alors, il s’agissait là d’une personne très délicate qui ne voulait pas trop aller dans l’indiscrétion. Après tout pourquoi pas, puisque lui-même semblait vouloir rester très discret. Cependant, je ne connaissais que trop bien la nature humaine, à tout vouloir sans rien donner en échange, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de jeunes gens aux portes de leurs véritables vies.
Me concernant, je n’essayais pas de chercher absolument qui il était. Le charme de cet instant que nous vivions serait alors rompu, et je n’avais pas à cœur d’en arriver là. Au contraire, je trouvais amusant de garder cette énigme sur son identité. Enfin, il ne m’en donnait pas assez pour que je puisse le placer dans l’une des quatre maisons. Un Poufsouffle ? Peu de chance, je connaissais sur le bout des doigts les élèves de la maison que je dirigeais. Gryffondor ? Il semblait aussi téméraire et audacieux qu’eux. Serdaigle ? La qualité de sa voix montrait qu’il était quelqu’un qui pouvait travailler d’arrache-pied. Serpentard ? Son côté espiègle à vouloir initialement cacher son identité le plaçait également là-bas.
Alors quoi ? Me retrouverais-je en présence d’un visiteur ? D’un invité de l’un de mes collègues afin d’étoffer un cours ? Ou peut-être était-ce un remplaçant ? Mais je n’avais pas souvenir que l’un de mes confrères soit absent.
Non vraiment, je ne voulais pas savoir, tout le moins, pas pour le moment. C’était sans compter que j’étais une véritable bille en énigme, comme je pouvais l’être en potion. Autant que je reste à ma place dans ces cas-là.

Mon regard brun foncé suivit distraitement une bulle de savon aux couleurs chatoyantes qui me passait sous le nez tandis que j’écoutais la réponse de mon interlocuteur mystère.
Savoir improviser n’était pas donner à tout le monde, car ça demandait une certaine implication personnelle. En effet, il fallait oser se lancer dans la musique, oser donner de son savoir pour continuer une mélodie harmonieuse avec celle déjà lancée. C’était un véritable art, particulièrement ardu à maitriser. En cela, j’avais apprécié que le chanteur derrière la tuyauterie ait osé même s’il n’avait pas les paroles en tête. Il avait essayé, et, comme je l’avais fait, il m’avait offert un peu de lui. C’était quelque chose de précieux que j’avais à cœur de préserver envers et contre tout, qu’importe qu’il soit à Poudlard pour encore quelques semaines ou quelques années. Avec moi, son secret était bien gardé.

— Composer, c’est une autre difficulté que d’improviser. Je tendais la main en direction de la bulle de savon qui dégageait des effluves floraux. Mais si la mélodie est là alors… La bulle se déposa en frémissant dans la paume de ma main, composer lui donne vie.

Délicatement, je soufflais sur la bulle qui s’envola au-dessus de moi. Elle rejoignit toutes les autres qui flottaient autour de moi tandis que je prenais un peu de recul avec le bord du bassin. Replongeant mes frêles épaules dans l’eau, je me mis à barboter tranquillement, appréciant simplement le contact de l’eau comme le ferait un nouveau nez. Bien que ce ne soit pas mon élément de prédilection, j’appréciais l’eau, j’appréciais plonger avec de la branchiflore, j’appréciais discuter avec les peuples de l’eau, et j’appréciais surtout être propre. Parce que je suis une personne hygiénique. Au moins, les bains chauds avaient la capacité à me détendre et à dénouer mes muscles toujours si tendus.
Pivotant sur moi-même, je laissais mon corps flotter, remuant de temps à autre bras et jambes pour me garder en équilibre. Mon regard se perdit dans la contemplation du plafond de la salle de bain jusqu’à ce que la voix de l’autre côté raisonne à nouveau.

Le soudain emploi du vouvoiement me fit légèrement plisser les paupières. En était-il venu à la conclusion que j’étais un professeur ? Qu’est-ce qui m’avait trahie ? Voilà quelqu’un qui avait d’excellentes déductions, et s’il tenait absolument à percer mon identité, contrairement à moi, alors, je lui donnerais du fil à retordre. Un fin sourire se peignit sur mes lèvres tandis que je décidais silencieusement à relever le défi. Mais mes lippes s’étirèrent davantage à ses interrogations. Le voilà donc parti dans une véritable recherche policière ?
Un nouvel indice que je notais dans un coin de ma tête sans davantage m’évertuer à découvrir l’identité de mon inconnu mystère : il ne semblait pas être dans l’option de cours de musique. Si tel avait été le cas, il n’aurait pas posé ces questions et surtout, il m’aurait sûrement reconnu.
Il avait une excellente voix, ce qui sous-entendait qu’il était attentif aux sons qui lui parvenaient. Sans peut-être pousser à mon oint lorsque j’étais sur le terrain avec les dragons ou lorsque j’étais sous ma forme animagus, en tant que musicien ou chanteur, à mon sens, on était forcément obligé d’être attentif aux sonorisations autour de nous. Sans cela, comment être sensible à la musique ? Le silence lui-même était un virtuose incroyable. Ainsi, si ma théorie était bonne, il aurait été attentif à la voix dudit professeur de musique. S’il ne me reconnaissait pas, c’était qu’il n’avait pas l’option en question.
D’un coup de pied, je me ramenais lentement vers le bord et m’agrippais délicatement uniquement à l’aide des doigts de ma main gauche. Ainsi en équilibre, je continuais à flotter un peu avant de lui répondre sans détour.

— Oh carrément « vous » ? Je suis flattée. Je laissais échapper de mes narines un petit souffle amusé avant de répondre. Je pratique depuis longtemps.

Ni plus ni moins. À quoi bon lui donner davantage d’indices ? Sa déduction était déjà bonne : j’avais beaucoup d’assurance et de pratique. À lui maintenant de déduire si je faisais du chant ma passion ou mon métier, sachant que la deuxième option aurait parfaitement été envisageable si, d’une part je n’avais pas été aussi accaparée par les dragons, et d’autre part si je n’avais pas été aussi timide. Ironie du sort d’ailleurs que je sois enseignante avec mon trouble social.
Mes yeux tombèrent sur les deux alliances qui ornaient mon annuaire et mon majeur, puis, je repris, songeuse.

— Est-ce que tu chantes souvent ?

Encore une fois, je cherchais à en savoir plus sur lui uniquement autour de la musique, et non pas personnellement. Je me fichais de savoir qui il était, je me fichais de savoir dans quel cursus scolaire il était. J’avais fait la connaissance d’un excellent chanteur, je voulais en apprendre plus sur lui par ses pratiques. Pour échanger sur nos passions et sur ce qui nous rassemblait sans chercher à entacher la confiance musicale que nous étions en train de mettre en place.



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Ven 9 Sep - 23:34
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Tu n’es pas sûr de comprendre ce qu’elle essaye de te dire. Si la mélodie est déjà là, pourquoi attend-elle la composition pour vivre ? Pour toi, cela n’a aucun sens mais tu n’es pas le plus agile intellectuellement lorsqu’il s’agit de créer de belles phrases poétiques comme celles-là. Si tu t’essaies de temps en temps à l’onirisme pour donner plus de poids à tes arguments ou irriter tes camarades Serpentard, ce n’est clairement pas ton expression de prédilection. Tu la trouves aussi compliquée à créer qu’à comprendre et ce qui est difficile n’en vaut pas nécessairement le coup. Tu adoptes deux comportements bien différents lorsque tu es face à des propos que tu ne comprends pas : soit tu te tais comme tu le fais à l’instant pour espérer passer à autre chose dans les minutes suivantes, soit tu extrapoles à partir des derniers mots de ton interlocuteur avec exactement le même but. Sans grande surprise lorsque l’on te connaît un peu, tu es un habitué du saut du coq à l’âne… Cela mène à des conversations déroutantes et parfois peu satisfaisantes pour les personnes qui doivent les subir. Voilà pourquoi il ne sert à rien de forcer les choses avec toi. Tu préfères largement te lancer dans une petite enquête pour deviner qui se trouve de l’autre côté de ces murs. Tu n’es même pas certain d’y parvenir et bien que ta curiosité soit dévorante, une partie de toi empêchera la vérité de se faire connaître, par amour du jeu. Tu sais bien que tu n’as pas besoin de savoir qui est cette femme pour apprécier ce moment hors du temps. Tu ne peux pas non plus renier ta personnalité en faisait comme si la question ne te rongeait pas le cerveau. Ton vouvoiement a l’effet que tu soupçonnais : il la surprend. Peut-être pas de la bonne manière. Tu as néanmoins quelques doutes sur le fait qu’elle soit réellement flattée par cette initiative. Beaucoup d’élèves finissent par tutoyer leurs professeurs à leur demande, en partie parce que ceux-ci (comme tout le monde probablement) préfèrent garder un peu de leur jeunesse. Surtout pour ceux qui ne font pas ce métier depuis très longtemps. Pour les plus anciens, le vouvoiement est toujours de rigueur. Impossible pour toi de savoir comment elle a pris cela. Il n’y a ni amertume ni colère dans sa voix, mais pas grande fierté pour autant. Du moins si elle existe, tu ne parviens pas à la percevoir dans ses propos. Tu es néanmoins en bonne voie en ce qui concerne ses compétences en chant. Elle pratique depuis longtemps et, tu imagines bien, de façon plutôt régulière. Mais elle ne semble pas pour autant en faire étalage donc il doit s’agir de quelque chose de personnel dont peu ont conscience. D’une certaine façon, tu es toi aussi flatté de pouvoir être spectateur de son talent. Tu penses pouvoir dire sans te tromper que vous vous ressemblez. Pas avec exactitude bien sûr, mais vous possédez la même réserve lorsqu’il s’agit de chanter, tu l’as senti dans sa voix. Elle n’avait pas la même assurance la première fois que tu l’as entendue et la fois d’après, lorsque ta présence s’est révélée à elle. Ou alors n’était-ce que le reflet de ta propre angoisse ?

« Clairement pas aussi souvent que je le voudrais… » Les mots sortent sans que tu n’aies eu le temps de les réfléchir plus profondément. Ils trahissent une vérité que tu ne t’avoues que rarement. Tu ne chantes que peu et jamais avec un public, même minime. Tes amis ne sont même pas au courant que tu possèdes une telle voix ! À partir de là, il est difficile de trouver un moment et un lieu où pratiquer le chant, sachant que tu n’aimes pas faire cela de façon scolaire. L’improvisation, vous en parliez à l’instant. Si tu dois chanter, c’est à tue-tête sur une chanson au hasard qui te passe par la tête. Tu ne prévois pas et tu ne suis pas d’exercices particuliers, ils t’ennuient et ne te donnent pas l’impression de t’amuser. Or, c’est tout ce que tu souhaites faire de cette voix. Jouer avec, la tester et garder tout cela divertissant pour toi. Pour les autres, on verra bien plus tard !

Tu sors finalement de la douche, bien emmitouflé dans ta serviette de bain épaisse couleur ivoire et dans une marche délicate pour ne pas glisser et t’éclater le crâne sur le sol, tu rejoins l’un des bancs contre le mur pour t’y asseoir. Tu commençais à avoir des crampes aux jambes à force de rester debout sans rien faire sous l’eau. Tu tires une autre serviette de ton sac, sèches sommairement ta tignasse avec puis la plie en deux pour la passer autour de ta nuque, dans la longueur. Ainsi, tu as la possibilité de poser l’arrière de ta tête contre le mur derrière toi sans t’imposer une position inconfortable. Désormais bien installé, tu es libre de reprendre là où tu t’étais arrêté.

« Je ne fais pas ça en professionnel, si c’est la question. » Mais ça ne l’était pas. Du moins, tu ne crois pas. À ce stade, tu ne sais plus trop ce que tu peux dire ou non sans risquer de dévoiler ton identité trop vite. « Juste comme ça, pour le fun. Libérer un peu les tensions de la journée, aussi. En fait, je n’aime pas qu’on m’entende chanter, c’est pour ça qu’il m’arrive de le faire ici, quand les douches sont désertes. Il n’existe pas des centaines de lieux dans Poudlard où être tranquille, en solo. » À part la salle sur demande mais tu n’as parfois pas l’envie d’aller jusque-là juste pour chanter une chanson de quelques minutes – voire secondes quand tu ne te souviens plus des paroles. Si elle est comme tu l’imagines (comme toi, donc) elle doit aussi avoir ce type de problème. À peu de choses près que si elle est une adulte, elle a le choix de rentrer chez elle pour faire ce qu’elle veut de son temps et de sa voix. Ce n’est pas ton cas. Il y a encore moins d’intimité dans les dortoirs que dans les couloirs de l’université…
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Lun 12 Sep - 21:48

Mai 2021

Depuis que je m’étais engagée en tant qu’enseignante en soins aux créatures magiques, je n’avais de cesse de me demander pourquoi. Pourquoi avais-je postulé à Poudlard alors que j’avais déjà un métier, mon rêve, et que j’étais la plus heureuse des femmes de pratiquer cettedite profession ? Il fallait bien avouer qu’il y avait les moments de vides que j’avais vécu à cette époque avaient été particulièrement intense. Moi qui étais petite, je devais lutter face à un torrent déchainé de sorciers se croyant bienpensant au savoir absolu. Mes méthodes dérangeaient, parce qu’elles prenaient plus de temps que les coercitives dont nous étions habitués… mais elles donnaient de meilleurs résultats. Évidemment, mes collègues du monde de la dragonologie avaient alors pris l’occasion au vol pour me discréditer, moi et le nom de mon clan que je me devais honorer. Car oui, porter le nom des MacFusty, d’autant plus lorsque l’on est un héritier, est une charge dans le monde de la zoologie et tout particulièrement de la dragonologie. Nous étions à charge de veiller sur les Noirs des Hébrides depuis de nombreuses générations, et à cause de mon apparence menue, de mon comportement timide et mal assuré, les dragonologistes plus expérimentés ne s’étaient pas privés pour me marcher dessus. J’avais été le maillon faible de la dynastie MacFusty et avec moi, ils pourraient tous nous détrôner et enfin récupérer toute la charge des Noirs des Hébrides.
Oui, mais voilà. Je ne m’étais pas démontée. Je présentais à chaque fois des chiffres impeccables, des résultats d’expériences que personne n’avait osé mener jusqu’alors ou dont personne n’avait songé. Les collègues de ma génération avaient été plus aisés à convaincre et à rallier à ma cause.
Avec le temps, l’expérience et l’âge, j’avais commencé à gagner en notoriété, malgré le fait que les gazettes faisaient parler de moi dans le milieu.
C’était une époque que j’avais néanmoins adoré vivre, je m’en rendais compte maintenant avec le recul. Ne plus être sans cesse auprès des dragons me manquait cruellement, et très souvent, je regrettais ma réorientation professionnelle.

Devenir professeur n’était pas une sinécure, avec mes lacunes relationnelles c’était même un véritable challenge et surtout… je n’avais rien à faire ici, en fait. Petite, j’avais subi Poudlard par les mauvais traitements des autres élèves et parce que je n’avais qu’un seul désir : devenir dragonologiste. Me retrouver entre ces murs alors que j’étais diplômée et une dragonologiste aguerrit était un non-sens, et je pouvais le faire sans me cacher : je n’étais pas épanouie.
Pour autant, cette décision m’avait permis de retrouver l’amour de ma vie et même de me marier.
Clairement, je n’avais pas ma place dans les rangs des professeurs de Poudlard, et un jour viendra où il me faudra rendre cette casquette. C’était parce que mon cœur était resté auprès de mes dragons dans les Hébrides que je ne parvenais jamais vraiment à me faire à l’idée que les élèves me vouvoyaient. Bien sûr, il y avait une forme de respect, moi-même vouvoyais beaucoup de monde dans mon entourage, mais c’était quelque chose qui me mettait toujours mal à l’aise. Non pas que je craigne de vieillir ou de perdre ma réputation de professeur accessible, mais tout simplement parce que ça me rappelait à quel point je n’étais pas à ma place.
Pour autant, je ne tenais aucune rancune envers les élèves qui pensaient faire les choses bien, ce qu’ils faisaient en globalité.
En réalité, pour me vexer ou me mettre en colère facilement, il fallait s’appeler soit Harper soit Moïra.

— C’est dommage.

Répondis-je, la joue posée contre mon bras droit, les yeux perdus sur l’alliance qui entourait mon doigt. Je la faisais distraitement tournoyer en songeant aux rares fois où Harper avait eu l’occasion de m’entendre chanter. J’ignorais même ce que cette dernière pensait de ma voix tant les occasions étaient rares. Sans quitter ma bague du regard, je commentais, pensive.


— Mais je comprends. Ce n’est pas toujours évident de se dégager du temps… et l’auditoire doit être le bon.

Certaines personnes, désinhibées, ne craignent aucunement de chanter dans les couloirs devant n’importe qui… mais pour des gens comme moi, ou apparemment mon mystérieux interlocuteur, il fallait de bonnes conditions. Être seul ou bien accompagné, être en compagnie de ce qui nous apaisait, se sentir dans le bon état d’esprit et dans un endroit rassurant. Seulement alors la gorge se déploie pour laisser libre cours aux mélodies enchantées.
Après un silence, la remarque de la personne derrière le mur et le tuyau m’arracha un sourire. Je me redressais en quittant mon lien de mariage du regard pour éclater une bulle de ma main droite d’un geste distrait. La suite de ses explications suivit, et je ne pus m’empêcher d’élargir encore mon sourire. Je remarquais que je ne m’étais définitivement pas trompée sur mes similitudes avec celui, ou celle, qui se trouvait derrière ces murs.

— Je ne posais pas la question pour savoir si tu faisais ça de manière professionnelle, mais plutôt pour savoir comment tu pratiques. Je réchauffais mes épaules en les immergeant encore une fois dans l’eau avant de continuer. Je suis comme toi, j’ai du mal à trouver des lieux qui me sied pour chanter, et sous la douche, c’est souvent un bon compromis. Je marquais un temps de pause avant de m’essayer à une plaisanterie. Sauf quand la tuyauterie nous trahit.

Je pouffais un peu, venant m’accouder au bord du bassin, le dos contre la paroi, tournant alors le dos au mur. Mes yeux se perdirent encore une fois dans les bulles qui flânaient autour de moi. En baissant un peu le menton, je fouillais dans ma mémoire les lieux où je me rendais pour aller m’entraîner à la guitare, au piano ou au chant lorsque j’étais un élève de Poudlard. Sans véritablement le contrôler, le souvenir d’un Noël estudiantin s’imposa dans ma mémoire. Alcool, robes merveilleuses, rires, retrouvailles et chaleur sous un feu d’artifice étincelant. En clignant des paupières, je me souvins ensuite de cette salle dans laquelle je me rendais pour former Septima à l’animagie. Je penchais un peu la tête sur le côté, une mèche de cheveux venant se coller contre ma joue.

— Je peux t’indiquer quelques endroits si tu en as envie.



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Mer 14 Sep - 22:38
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Bien sûr que cela est dommage mais lorsqu’on est comme toi, incertain du bienfondé d’une telle passion, ce n’est plus exactement le terme approprié. Tu n’as jamais été sûr d’avoir ce qu’il faut pour poursuivre une carrière dans la musique et bien que tu aimes particulièrement chanter, tes envies de grandeur ne t’ont jamais mené dans cette direction. Tu t’imagines être beaucoup de choses mais chanteur professionnel n’est pas l’une d’elles, pour une raison qui t’est encore obscure. Si elle soulève un bon point concernant l’auditoire, tu te dis avant tout que pouvoir ne suffit pas : il faut également le vouloir. Si tu souhaites vraiment chanter, tu te trouves du temps pour cela et le fait que cela ne se produise que rarement prouve ton manque d’implication dans ce que tu considères être comme un hobby. C’est bien pour cela que tu ne peux pas te plaindre car le seul responsable de ton manque de pratique, c’est toi-même car quand on y réfléchit bien, tu possèdes du temps. Tu préfères simplement en faire un tout autre usage. Vous n’êtes peut-être pas sur la même longueur d’onde à ce sujet mais ce n’est pas bien grave. Tu ne t’attends pas à ce qu’on puisse te comprendre aussi vite et avec aussi peu d’informations à disposition !

Tu finis par affirmer ce que tu n’es pas et qui donne une petite piste à ton interlocutrice, même si elle devait probablement s’en douter à l’heure qu’il est. Tu n’as la maîtrise que d’un débutant et cela ne t’a jamais chagriné. Comme tu le lui expliques, tu ne chantes que lorsque tu te trouves un coin désert où performer tranquillement sans soucier de tomber sur une oreille clandestine. Tu redoutes qu’on te fasse des commentaires alors que, pourtant, ce n’est pas du chant dont tu veux faire un métier. On te juge toujours sur un peu tout et n’importe quoi et tu fais toi-même preuve d’un grand sens de l’auto-dérision. Mais va savoir pourquoi, tu ne permets à personne d’écouter ta voix ou de formuler un commentaire dessus. Concernant la professeure de l’autre côté des tuyaux, tu n’as pas eu voix au chapitre. Enfin si : tu aurais pu ne pas chanter après elle et tu n’es toujours pas certain de savoir pourquoi tu l’as fait exactement. Ce n’est pas comme si tu en retirais une quelconque gloire… Pensif, tu l’écoutes avec un brin d’intérêt.

« Heureusement que ce n’est qu’exceptionnel… » Ou alors ne l’est-ce pas ? Combien de personnes ont pu t’entendre chanter sans se manifester ? L’idée d’avoir eu un auditoire sans même t’en rendre compte t’effraie un peu mais tant que l’on ne peut deviner ton identité, tout va pour le mieux. Là également, et ce malgré la bonne entente qui s’installe entre vous, tu ne te sens pas capable de donner ton prénom de façon naturelle. La prudence t’impose une certaine retenue. Quand on sait que toi et la retenue, ça fait deux… C’est ce qui fait toute ta contradiction. Il y a tant d’exemples à donner mais celui-ci se suffit à lui-même. Si exubérant au quotidien et pourtant, tu dois te cacher pour exprimer ton art. C’est à n’y rien comprendre… Toi-même, tu ne cherches pas à en savoir plus car tout cela te semble être une bonne prise de tête pour pas grand-chose. Tu ne penses pas qu’il soit nécessaire d’expliquer chacune de tes décisions ou comportements. Tu es ainsi, il n’y a rien d’autre à dire, juste à accepter l’évidence.

« Avec plaisir, bien sûr. Enfin, tant que tu promets de ne pas venir m’y espionner ! Dois-je m’attendre à un piège ? » Tu demandes dans un demi-rire parce que tu es bien le type de personnes à faire ce genre de coup aux autres. Si les rôles étaient inversés, ta curiosité serait trop grande pour ne pas pouvoir être satisfaite. Tu te servirais de cette connaissance pour l’étancher. Mais tu te doutes bien que tout le monde n’est pas aussi retors que toi et qu’il y a de fortes chances pour que cette femme-là n’agisse pas de la sorte. C’est même rassurant de savoir qu’il existe des personnes bien différentes de toi, capables du meilleur quand tu as une prédisposition au pire. C’est d’ailleurs ce genre de pensée qui te permet de te lancer dans la vie en faisant des conneries : parce que tu sais qu’il existe quelque part une personne dont les actions peuvent contrebalancer les tiennes. Comme si vous formiez un tout.

Tu frottes la serviette contre ta peau et tes cheveux, effaçant les quelques gouttes qui sont venues se poser là pendant que tu discutais. La pièce se fait de moins en moins chaleureuse, la buée sur les miroirs habillant les douches s’évaporant un peu plus au fil des secondes. Bientôt, tu pourras y voir ton reflet sans mal. Si l’espace d’un instant, ton attention est focalisée sur cette pensée, elle revient bien vite vers la personne de l’autre côté des murs que tu imagines être dans la même position que toi. Dans un environnement familier mais pourtant étrange, à évoquer des sujets qui, d’ordinaire, restent paisiblement enfouis au profond de vous. Tu n’imaginais pas parler de toutes ces choses à quelqu’un en te levant le matin-même. On peut qualifier cela de bonne expérience et si non, elle aura au moins eu le don d’être intéressante.

« Je dois bien admettre que tout ça est un peu étrange. Mais j’aime bien. Je m’en souviendrai, pas toi ? » Drôle d’expérience que tu n’es pas près de réitérer pour autant. Cela t’a demandé beaucoup de courage de chanter en sachant que quelqu’un t’écoutait de l’autre côté. Tu ne le ferais pas tous les jours mais tes propos sont sincères. Tu es même prêt à abandonner l’idée de savoir qui se trouve à l’autre bout des tuyaux parce qu’en fin de compte, ce n’est pas son identité qui rend ce moment intriguant, mais plutôt le contenu que vous avez partagé l’un avec l’autre. Rares sont ceux qui ont eu un aperçu de cet aspect de ta personnalité et c’est très bien comme ça. Il te faudra encore un peu de temps avant d’admettre haut et fort que tu aimes chanter.
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Lun 19 Sep - 15:29

Mai 2021

La difficulté, ou devrais-je plutôt dire, la faille, dans le système répartition de maison à Poudlard était que ça se basait sur des critères que nous avions tous plus ou moins en nous, parce que cela définissait des traits caractéristiques humains. C’était sans compter que, à onze ans, même si nous étions jeunes, notre manière de penser était déjà forgée par notre famille ou l’entourage dans lequel nous avions grandi. Une répartition tout à fait arbitraire devrait se faire dès la naissance du bébé, et non pas seulement à ses onze ans là où notre caractère était déjà plus ou moins manifesté.
Alors, essayer de répartir dans sa maison un parfait inconnu en se basant sur sa voix et sa discussion était un véritable défi. Voilà pourquoi je ne cherchais pas davantage à le découvrir. Sa méfiance me fit sourire et quand bien même j’aurais pu aisément l’attribuer à quelqu’un de la maison Serpentard, c’était aussi valable pour un Gryffondor audacieux de garder ses secrets, un Poufsouffle aux besoins de se ressourcer après avoir été trop loyal envers les autres ou encore un Serdaigle aimant le calme pour aller étudier la musique. Tant de possibilités qui m’amusèrent franchement. Mon esprit commençait à tisser des liens improbables entre celui qui se cachait derrière la tuyauterie et mes propres allées et venues dans les couloirs de l’école. De quoi devenir peut-être paranoïaque, si j’avais quelque chose à craindre.
Mais je n’étais pas du genre à être peureuse, mon côté Gryffondor, j’étais curieuse comme une Serdaigle et j’étais déterminée comme une Serpentard. Je savais donc aisément qu’il n’y avait pas de piège.

— Évidemment que non. En plus, espionner n’est pas l’un de mes passe-temps, et je n’ai pas que ça à faire. Répondis-je avec un timbre d’amusement dans la voix. Avec délicatesse, je me permettais d’ajouter. Sans vouloir t’offenser bien sûr.

Alors, je lui partageais certains des coins reculés de l’école. Ceux que j’avais utilisés pour me cacher aux yeux malveillants des autres élèves lorsqu’ils me persécutaient. Ceux que j’avais trouvés pour pouvoir m’occuper d’une famille de Botrucs. Ceux que j’avais découverts par accident au gré de mes nombreuses errances. Ceux dans lesquels j’avais pleuré à chaudes larmes tant le désespoir avait été grand lorsqu’Harper m’avait abandonnée.
Tant de lieux qui m’avait caché des aléas du monde devenu alors trop sévère pour la petite sorcière que j’étais à l’époque.
Même si je n’avais pas beaucoup grandi en taille depuis cette époque, j’avais la prétention de croire que mon âme, elle, s’était étendue. On apprenait de ses défaites et des violences extérieures. L’être humain était ainsi fait qu’il ne pouvait pas apprendre plus efficacement que par l’échec. Avec ce partage, j’osais espérer que je pouvais apporter un peu de douceur à mon interlocuteur, un peu d’espoir et de bien-être comme les lieux cités m’en apportaient, et comme la situation actuelle m’en apportait.

Avec précaution, parce que l’eau commençait à se rafraichir, je sortais du bassin dans un léger bruissement d’eau. Ma peau mouillée et nue subit instantanément la morsure du froid, et ce fut à grandes enjambées que je rejoignais mon linge pour m’emmitoufler dedans. Cicatrices et blessures ainsi cachées, je fermais les paupières en appréciant la sensation de chaleur qui se dégageait du tissu. Avec ma fragile constitution, j’avais pris l’habitude d’ensorceler quelques vêtements ainsi que d’autres objets afin de m’aider à lutter contre la fraicheur qui ramenait avec elle ses nombreuses maladies.
Passant un second linge sur mes cheveux, je me contentais de les emballer correctement afin qu’il puisse sécher tout seul à la suite d’un procédé magique. Je m’asseyais sur l’un des bancs avant de m’adosser contre le mur sans craindre d’être inconfortable. Distraite, j’observais les bulles de savon voleter devant moi comme de petites danseuses aux mille couleurs.

— Oui, moi aussi. Je marquais un petit temps d’arrêt. Mais qu’est-ce qui n’est pas étrange à Poudlard ?

En effet, dans ce château, tout semblait possible et réalisable. C’était quelque chose de magique, mais qui allait au-delà de celle que nous pratiquions tous. Comme j’aimais à le penser, c’était ce genre d’événements qui appartenaient aux mystiques, contre lesquels nous ne pouvions rien et qui enchantaient des moments fugaces de notre existence. Ils étaient présents peut-être pour nous redonner espoir ou nous faire voir à quel point la vie pouvait être belle malgré les difficultés que nous pouvions rencontrer. C’était d’autant plus vrai en temps de guerre comme présentement et c’était ce qui me permettait de ne pas sombrer.
Combattre ce que je jugeais de mal était une chose, mais ne pas me faire envahir par cette obscurité en était une autre. D’autant plus durant cette difficile période estivale qui approchait. Je me sentais d’autant plus fébrile et influençable que dans n’importe quel autre moment de l’année. Mais c’était ces petits instants spontanés, ces petites lumières, qui me permettaient de ne pas oublier qui j’étais, ce que je voulais ni ce que je souhaitais pour les autres.
A l’époque, lorsque mes compagnons de classe trouvaient distrayant de me rendre la vie difficile, je m’étais fait le serment de ne jamais perdre ma voie comme eux le faisaient. J’avais à cœur de préserver mon humanité, ma douceur et mon empathique, car c’était ce qui me constituait, c’était ce que j’étais. Personne ne pourrait jamais me l’enlever, même sous la torture.

— N’est-ce pas étrange de se dire que, si je n’avais pas chanté, si je n’étais pas venue ici à ce moment, si tu avais décidé de prendre un autre chemin, nous ne nous serions jamais croisés ? Je souriais dans le vague, appréciant les mystères de l’univers. Parmi les possibilités innombrables qui se présentent à nous, deux décisions apparemment anodines, ont fait que nous nous sommes croisés ici et maintenant pour échanger sur la musique derrière un mur et des tuyaux. Je ricanais un peu. Nous sommes vraiment peu de choses, qu’en dis-tu ?

Loin d’être philosophe, mais souvent prendre de la hauteur et m’imaginer toutes les choses qui me seraient arrivées, ou non, si mes choix avaient été différents. En cela, même si certaines décisions m’avaient écorchée à vif, dans le fond, je ne regrettais rien.
Parce que mes blessures faisaient partie de moi et constituaient la personne que je suis aujourd’hui… et malgré tout, j’étais fière de moi, de mon parcours de vie et de la femme que j’étais devenue. Même s’il me manquerait toujours un fragment de mon cœur en l’absence de mon frère bien aimé.



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Mer 21 Sep - 17:01
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Tu écoutes dans un silence presque religieux les divers conseils prodigués par la jeune femme et note mentalement chaque lieu dont elle fait mention et qui peuvent accueillir ta passion secrète. Personne n’ose avouer qu’espionner ses camarades puisse d’être un passe-temps mais tu sais de source sûre que beaucoup le font, même malgré eux. La curiosité habite la plupart des sorciers parcourant les couloirs de Poudlard et il n’est pas rare de les voir tendre l’oreille pour entendre les détails d’une discussion qui ne les regarde en rien, tout ça pour aller les répéter quelques minutes plus tard à un.e ami.e encore plus curieux. Pour ce qui est du temps qu’on veut accorder à cette activité, tu n’es pas en mesure de la juger. Si elle est vraiment une professeure – comme tu sembles fermement le penser – elle n’a sûrement pas de temps à perdre à chercher chez les autres les détails d’une vie qui ne comblent pas la sienne. Mais tu trouves cela un peu pompeux voir présomptueux. Tu n’es pas offensé par de tels propos mais tu n’y crois pas pour autant, ta pensée s’accordant plutôt sur la théorie précédente selon laquelle tout le monde, à un moment donné ou à un autre, s’est laissé aller à espionner un congénère. Même sans chercher à vouloir faire du mal. Ce n’est pas souvent intentionnel… La situation dans laquelle vous vous trouvez aurait pu être totalement différente si tu n’avais pas osé élever ta voix après la sienne. Tu aurais pu rester silencieux de ton côté des tuyaux et espionner le chant de la jeune femme sans une seule fois faire état de ta présence et de ton écoute. Cela aurait été de l’espionnage au même titre que le reste, car cela revient à être là sans que lea concerné.e ne s’en rende compte. Tu as décidé d’agir autrement et les événements vous ont mené à cet instant, que tu ne regrettes pas du tout.

Tu finis par admettre que, peu importe le côté espion, la passion qui se dévoile maladroitement ou la conversation un peu étrange qui s’en est suivie, tu es satisfait de la façon dont les choses ont évolué. Oui, étrange est le mot et elle le reprend pour te répondre, donnant plus de poids à ton avis. Cette interrogation – qui n’en est pas vraiment une à tes yeux – met le doigt sur une caractéristique bien connue de l’université dans laquelle vous vous trouvez. Tout est étrange ici, c’est le mot que tu as eu en bouche et en pensée dès ton arrivée il y a de cela sept ans. Tu le penses encore tous les jours, même malgré toi, car la bâtisse et ses habitants ne cessent de te surprendre de manière différente à chaque nouvelle lune. C’est la magie, dira-t-on, mais le moldu que tu es ne cessera probablement jamais d’être à la fois émerveillé et craintif d’une telle puissance. Tu n’as pas grandi avec elle, tu ne t’y es confronté que très tard dans ta vie et cela se ressent jusque dans ta façon de gérer ton don. La métamorphomagie est, pour certains, une malédiction et longtemps, elle fut la tienne. Encore aujourd’hui, tu ne sais qu’en faire ni comment l’utiliser à ton avantage. Tu pourrais très bien franchir une limite invisible et devenir un paria à cause d’elle. Bien que tu ne la mentionnes plus comme une malédiction désormais, cette particularité qui est la tienne (et celle de quelques autres élèves, tu l’as appris avec le temps) te donne encore du fil à retordre dans les moments les plus critiques. Liée à tes émotions, elle ne manque pas de créer de drôle de moments dont tu n’es pas toujours très fier. Tu sais simplement que tu dois vivre avec car il n’y a aucun moyen de l’annihiler.

Tes pensées sont perturbées par la reprise de la discussion de l’autre côté des murs et tu relèves la tête pour écouter ce qu’elle a à te dire de plus. Tu sens que, petit à petit, ce moment s’effiloche et tend vers sa fin. Tu ne sais pas si tu es soulagé ou non, si tu en veux plus ou si tu considères que tu as déjà trop donné de toi-même pour le moment. Mais discuter avec cette femme dont tu ne connais pas le visage te procure un sentiment jusque là peu expérimenté et cette liberté qui en découle pourrait vite devenir addictive si tu n’y faisais pas attention. Les « si » ponctuent sa phrase et tu as un sourire sincère car, toi aussi, tu t’es posé ces mêmes questions. Et si tu n’avais pas chanté à ton tour. Et si tu n’avais pas eu ce courage de lui parler. Et si tu avais mal chanté. Et si, et si, et si… Tant d’univers parallèles s’étaient ouverts sans que vous n’en ayez conscience, des mondes dans lesquels seul le silence avait accompagné vos douches et bains respectifs, sans que rien de plus ne se produise. Sans rencontre, sans échange, sans affinité… Car tu penses pouvoir dire sans te tromper qu’une certaine affinité s’est créée entre elle et toi, sur laquelle tu ne peux poser de label spécifique. Vous êtes différents mais vous vous ressemblez sur tant de points que c’en est presque perturbant.

« C’est vrai. Cela me rend curieux du rendu des autres possibilités, de ces univers où aucun de ces choix n’a été le nôtre. Est-ce qu’on se serait croisés quand même ? Autrement ? Par le chant ou non ? Impossible d’affirmer sans se tromper que les décisions que nous avons prises sont les bonnes mais j’ai envie de croire que c’est le cas. » Tu ne regrettes pas, non. Cela, tu l’as déjà dit. Tu le confirmes encore une fois à voix haute et une certaine fierté envahit ta poitrine. Avec la vie que tu mènes et le peu de personnes que tu laisses entrer, tu te sens presque chanceux d’avoir pu vivre un tel instant sans que cela ne te demande une énorme compensation en retour. Au contraire, tu t’es prouvé que tu pouvais faire quelque chose de bien avec cette passion que tu n’assouvis pas encore au quotidien.

« Par contre, je commence réellement à me les geler, ahah. C’est okay si j’y vais maintenant ? » Étrangement (encore), tu ne veux pas paraître irrespectueux). Pas dans un tel moment.
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Mar 27 Sep - 17:58

Mai 2021

Je souriais au dialogue du jeune homme tandis que je savourais le confort de mes serviettes chauffantes. Les possibilités étaient nombreuses, variées et mystérieuses. Souvent, j’appréciais me perdre dans les méandres du peut-être et du potentiellement envisageable. Ça ne servait à rien, mais s’imaginer une autre vie avait quelque chose d’aussi grisant que déprimant. Rêver meilleur pouvait mener à de la tristesse, comme des jours de paix et non pas de guerre. Toutefois, avec la volonté nécessaire, cela pouvait aussi motiver à devenir un acteur pour amener ces jours meilleurs. Après tout, s’ils existaient dans l’esprit de quelqu’un, pourquoi ne pouvait-il pas exister réellement ? La magie avait ses limites bien sûr, mais tout était envisageable. En partant de ce principe, les limites du possible pouvaient être sans cesse repoussées.
Parler de destin, de hasard et d’aiguillage, c’était quelque chose que je faisais parfois. La dernière fois avait d’ailleurs été il y a un an, de manière intense, en compagnie d’Eirian. Une nuit intéressante et profonde. Je doutais pouvoir atteindre ce niveau avec mon mystérieux interlocuteur, pourtant ses interrogations étaient tout à fait justifiées. Malgré tout, je restais profondément persuadée que le hasard n’était pas complet, voire inexistant.

- Pour tout te dire, je suis persuadée que le hasard n’existe pas en fait. Je pense que nos choix nous appartiennent, même s’ils peuvent devenir inconscients. On reste maitre de ce qu’on fait et surtout de qui on est. On peut être heurté par la vie et être mis devant des choix cornéliens pourtant… nous sommes qui nous sommes au final. C’est à nous de savoir qui on veut être et comment agir pour être en accord avec nous-même, pour ne pas avoir de problème de conscience tu vois ? Je levais les yeux pour observer le plafond de la grande salle de bain, posant ma tête contre le mur derrière moi avant de reprendre. Du coup… je suis persuadée que nous étions destinés à nous rencontrer un jour, d’une façon ou d’une autre… et celle-là me plait beaucoup. Qu’en penses-tu ? Je me dis… que ma décision de venir ici ce soir était la bonne. Et la tienne ?

Comment croire qu’une si jolie rencontre n’était initialement pas prévue par nos destins ? Je ne pouvais vraiment pas me faire à cette idée, sans compter notre point commun avec la musique. J’étais tout à fait en joie d’avoir eu la chance de rencontrer un nouveau chanteur. Bien sûr, Helios faisait partie de mes élèves musiciens, je lui apprenais à se lâcher et s’exprimer par la musique, mais l’individu derrière la tuyauterie était d’un bois différent, je le ressentais. Il y avait quelque chose qui n’était pas comparable, et c’était ce qui rendait la rencontre d’autant plus enrichissante. Que pourrions-nous encore faire ou inventer avec la musique lui et moi ? En avait-il seulement envie ? Pourquoi cette rencontre musicale si nous ne pouvions pas y donner suite ? C’était un regret qui m’étreignait un peu la gorge. J’ouvrais la bouche pour reprendre la parole, mais il fut plus rapide que moi.
Un sourire m’échappa alors que je plissais les yeux en l’imaginant recroquevillé sur lui-même, essayant de garder le peu de chaleur qu’il pouvait rassembler.

- Je m’en voudrais si tu attrapes froid, surtout si ça peut gâcher momentanément ta voix. Les maux de gorge, ça ne pardonne pas. Je pouffais un peu puisque j’étais à moitié en train de me moquer, néanmoins, il n’y avait aucune animosité dans mes mots. Bien sûr, vas-y file. Mais… J’hésitais avant de suggérer. Que dirais-tu que nous nous retrouvions une fois ? Peut-être pas ici, mais dans les lieux que je t’ai cités ? Sans forcément nous voir si tu veux garder l’anonymat. Je… je cherchais maladroitement mes mots, ayant conscience que de l’autre côté du mur, j’adressais une telle demande à un élève. Il y avait des limites que je ne voulais pas franchir, néanmoins, je ne voulais pas laisser passer cette occasion. Encore une fois, l’instant était fait de choix, mais pas de hasard. Je trouverais dommage qu’on ne donne pas suite à notre passion musicale. Peut-être que nous pourrions continuer à nous entraîner ensemble ?

J’ignorais si mon interlocuteur allait répondre, j’ignorais même s’il était encore là. Toutefois, j’attendais avec tranquillité une réponse sans vraiment m’attendre à l’entendre. J’avais bien deviné qu’il souhaitait garder son anonymat. Accepter était un enjeu rien que pour ça, toutefois, je me savais assez mature pour respecter son secret. Cela dit, lui l’ignorait. Il était dans son bon droit de refuser, je n’avais fait que lancer une proposition et je n’obligeais à rien. J’obligeais mes élèves uniquement lorsqu’ils étaient dans mon cours, mais jamais à côté, surtout pas dans les activités annexes. La musique devait rester un plaisir, car si tel n’était pas le cas, alors il ne paraitrait aucune émotion, et les notes seraient gâchées, tout comme le talent… et le talent, l’homme derrière la tuyauterie en avait, ainsi, je n’avais aucune intention de lui en priver.



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Mar 4 Oct - 15:53
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Tu peux comprendre qu’elle ait cette pensée et tu as envie de la partager, mais cela t’effraie. L’entendre ainsi exposée te donne des frissons car si tu es bien quelque chose, c’est une personne qui aime avoir le contrôle sur ce qu’elle fait et décide, sur ce qui lui arrive en règle générale. Confier ta vie toute entière au destin n’est pas ce que tu souhaites car tu n’es pas certain de pouvoir compter sur lui à chaque instant. Au contraire, tu veux savoir ce qui t’arrivera et pourquoi. Ces choses-là ne doivent pas être prises à la légère, surtout si tu veux subir correctement les conséquences de tes actions. Comment y parvenir si la moindre de tes erreurs peut être imputée au destin ? Tu es donc mitigé face à son discours qui a un effet dissonant dans ta tête. Considérer que le hasard n’existe pas ne va pas de paire avec une foi dans le destin, quelque chose d’invisible et imprévisible, surtout. Tu ne sais pas comment digérer ces informations ou quoi dire qui pourrait ou non vous faire tomber d’accord. Tu n’as pas l’impression non plus qu’il s’agisse réellement d’un débat.

« Je crois que je suis d’accord là-dessus. Sur le fait d’être ce qu’on choisit d’être et de faire. C’est aussi comme ça qu’on assume les conséquences de ses actes, en ayant conscience de leur auteur et de ses imperfections. Tous les jours, on fait des choix qui nous mènent un peu plus loin sur le chemin qui nous est donné de suivre. Néanmoins, j’aime bien croire qu’il n’est pas encore tout tracé. Que le destin n’a pas déjà choisi pour moi ce que je dois devenir ou qui je dois rencontrer et à quel moment. Je préfère me dire qu’il n’appartient qu’à moi de faire toutes ces choses et qu’une force invisible n’y est pour rien. C’est plus rassurant de pouvoir compter sur soi-même que sur quelque chose d’aussi… intangible. Si c’est comme ça qu’on le dit. » Tu frottes pensivement la serviette sur tes jambes et te souviens de sa question, à laquelle tu t’empresses de répondre. Pas par politesse mais parce que, depuis tout à l’heure, vous vous montrez plutôt ouverts l’un avec l’autre et que tu n’as aucune raison de lui mentir. Il y a des choses que tu ne diras pas et elle non plus, bien évidemment, mais cet instant te donne l’opportunité de parler sans craindre une quelconque réaction. C’est aussi le cas d’ordinaire mais l’avantage du moment présent, c’est qu’elle n’est pas en face de toi pour te donner une claque si ce que tu lui dis ne lui plaît pas !

« Je pense aussi que c’était une bonne décision. Je ne sais pas ce qu’elle deviendra à l’avenir mais j’en suis satisfait aujourd’hui et c’est tout ce qui compte, au final. » Tu es en paix avec toi-même concernant ce drôle de passage de ta vie. Tu ne pensais pas faire ce type de rencontre et entretenir cette conversation avec quelqu’un, surtout nu dans une douche, mais on ne peut pas dire que tu regrettes quoi que ce soit. Il en découle quelque chose de satisfaisant et apaisant pour ton âme. Tu as pu exprimer à voix haute des pensées que tu ne gardes toujours que pour toi-même, trop paralysé pour les dire à quelqu’un d’autre. Quelqu’un que tu aurais en face de toi et qui pourrait encore plus te juger. Même si tu te dis que cela n’a pas d’importance et que tu continues de vivre ta vie comme tu l’entends, tu restes une personne dans une société aux limites bien tracées et il est difficile de vivre dans sa marge. Tu ne veux pas être dans une marge. Bien que tu embrasses ton originalité au quotidien, tu veux pouvoir vivre en société avec les autres et faire partie d’un groupe, ainsi que d’être reconnu pour ce que tu es : une personne digne d’exister.

Tu t’excuses auprès d’elle et fais état d’une vérité criante : tu commences petit à petit à avoir très froid et c’est difficilement supportable de se maintenir dans une telle atmosphère. Ce n’est pas que tu n’aimes pas cet instant, c’est simplement qu’il doit prendre fin comme n’importe quel autre et que, ça y est, elle est arrivée pour vous. Ce n’est pas sans regret mais avec un grand apaisement intérieur. En plus de cela, elle a totalement raison : tu ne veux pas risquer les maux de gorge pour plus d’une raison, et elles n’ont pas toutes à voir avec le chant. Tu te sens déjà parfois à la traîne dans ton cursus et tomber malade n’arrangera absolument rien à tes affaires. Ressentant son hésitation, tu ne te lèves pas tout de suite et tends l’oreille pour l’écouter un peu plus. L’invitation te surprend car tu pensais ce moment réellement éphémère et non destiné à une reproduction quelconque. Mais encore une fois, toi et le destin… Tu pinces les lèvres et y réfléchis sérieusement, ce qui ne t’arrive pas souvent. Tu ne te donnes que rarement du mal pour une relation et n’es même pas certain de pouvoir qualifier la votre ainsi.

« On pourrait » dis-tu dans un premier temps, l’hésitation ponctuant les vibrations de ta voix. Il est normal que tu ne parviennes pas à prendre de décision franche car tout serait alors remis en question. Tu aimes cet anonymat qui t’a permis de t’ouvrir sans risquer de conséquences lourdes sur ton quotidien. Tu as peur aussi qu’en te rencontrant, elle finisse déçue ou que tu le sois à ton tour. Il y a du bon à choisir de ne pas réitérer l’expérience et laisser votre passion là où elle se trouve, perdue dans la tuyauterie d’un bâtiment ancien. Mais tu ne peux pas ignorer l’excitation qui grandit en toi à l’idée de découvrir l’identité de cette femme et le pouvoir qu’elle pourrait avoir sur ton chant. Au fond, tu sais que si tu venais à choisir de suivre ce chemin, elle pourrait t’y aider. Mais es-tu seulement prêt ?

« Peut-être qu’on se croisera. Je ne veux rien… décider ou programmer pour le moment. Mais sentons-nous libres d’y passer chacun de notre côté et si un jour nos décisions font qu’on se croise à nouveau… On discutera. » Tu as un sourire puis te lèves de ton banc pour finir de te sécher et enfiler quelques habits propres. Après un dernier salut léger à la professeure, tu quittes les douches, un peu incertain mais changé. Grandit.  
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