Si je n’avais jamais été la fille la plus ponctuelle du monde, la raison principale à cela c’est que j’étais toujours occupée et que j’oubliais de regarder l’heure souvent, pour une fois, j’étais dans les temps. Les mauvaises langues diraient que c’était parce qu’il y avait de l’alcool à la clé et que je ne pouvais pas être en retard lorsqu’il fallait picoler. A toutes ces personnes qui me connaissaient un peu trop bien je dirais, pfff, voilà ça c’était mon meilleur argument, seuls les intelligents le comprendraient. J’étais donc à l’heure dans le bar où travaillait Julia. Un peu trop à l’heure même puisqu’elle m’avait bien dit l’heure à laquelle elle finissait et que ça n’était pas pour tout de suite. Ahlala quel dommage, j’allais devoir prendre une boisson alcoolisée en l’attendant. Le programme de ce soir à la base c’était juste attendre Julia, prendre un verre avec elle ici, à la rigueur enfin ça tout dépendait de si elle avait envie de picoler sur son lieu de travail, c’est pas forcément la chose la plus intéressante à faire. Enfin tout dépendait de comment on s’entendait avec son patron mais aussi de la quantité d’alcool qu’on ingurgitait et si les clients étaient des habitués ou non. Le mieux ça serait certainement de partir pour aller ailleurs, n’importe où mais ailleurs.

Sauf que voilà, aujourd’hui, les plans allaient être quelque peu différent de prévu. La faute à ma curiosité, oui c’est pas bien d’être curieux, ça je sais mais aussi je m’ennuyais moi à attendre que Julia finisse de travailler. Il ne fallait pas que je boive mon verre en moins de trois secondes non plus. Non pas que je ne tienne pas, oh ça va, j’avais de l’entraînement, des années d’expériences à faire le mur à Poudlard pour pouvoir faire des soirées avec les potes. Le problème de boire trop vite c’est que j’allais forcément vouloir un deuxième faire, faire travailler Julia en lui demandant un verre de plus, franchement pas cool la pote, même si je lui ramenais un peu d’argent. Pour passer le temps, je m’intéressais à tout ce qui se passait autour de moi. L’avantage c’est que mon côté lupin m’aidait à entendre parfaitement bien les conversations sans avoir besoin de tourner la tête dans la direction d’où venait le bruit. En plus, nous étions dans le monde moldu, ce qui signifiait qu’à part leur paranoïa à la rigueur au sujet des sorciers. Paranoïa fortement compréhensible étant donné que sans arme à feu ils étaient à la merci du moindre sorcier qui aurait sa baguette. N’oublions pas non plus que tout sorcier qui se respecte possède forcément sa baguette, oui parfois je me respectais pas trop vu que j’oubliais de la prendre. En même temps, je me débrouillais très bien sans moi. J’oubliais aussi le détail important, pas tout le monde n’avait d’armes à feu, heureusement. Bref excepté certains moldus paranos, la plupart ne devait même pas se prendre la tête au sujet des sorciers et ne devaient pas savoir que certains sorciers entendaient mieux, certains sorciers se transformaient en loups à la pleine lune… ou même sans pleine lune s’ils étaient animagus mais je ne connaissais pas d’animagus loup.

Si j’écoutais un couple régler leurs comptes au sujet de leurs enfants, l’un reprochant à l’autre d’être trop laxiste et l’autre reprochant à l’un qu’il n’allait pas se montrer sévère puisqu’il ne les voyait pas trop souvent. C’était un argument irrecevable selon moi, c’était sa faute s’il n’était pas présent et c’était à lui de faire la part des choses. Mais, tout ceci ne me concernait guère. J’essayais d’écouter une autre conversation, probablement parce que celle que je suivais jusque lors commençait à tenir des propos d’un tout autre genre, ils s’entendaient visiblement très bien tout d’un coup et se faisaient des propositions des plus indécentes, oui c’était amusant mais non ça ne me regardait pas – le reste non plus c’est vrai. Je cherchais donc une autre conversation à entendre et ce n’est qu’à la mention de bestiole dégoutante que je trouvais une conversation intéressante. De quelle bestiole cette femme pouvait elle bien parler ? Souvent avec les filles il s’agissait des araignées ou encore de serpents. Ces bestioles étaient tout à fait mignonnes, pas de quoi paniquer, qu’est ce que les gens étaient fermés d’esprit c’est insupportable. En soit elle avait écrasé une araignée, oui ça se fait pas mais je connaissais bien des loups-garous qui bouffaient des petits humains à la pleine lune – désolée Kesabel – donc tuer une araignée, ça va je m’en remettrais. Sauf que non pas du tout, il ne s’agissait pas d’une araignée mais d’un gros félin. Les deux filles baissèrent d’un ton à l’évocation de ce félin, l’une proposant une grosse somme d’argent à celle qui traitait l’animal de bestiole dégoutante. Je redressais la tête pour les observer, mon attention était complètement tournée vers elles, il ne fallait pas qu’elles bougent trop rapidement. Je sursautais en entendant quelqu’un s’asseoir à côté de moi, un peu trop occupé à écouter aux portes pour analyser mon environnement et je tournais la tête pour regarder l’intrus. Oh Julia, je lui adressais un sourire avant de lui demander, essayant de garder une oreille attentive sur la conversation des deux filles « ça te dérange si on change de programme pour ce soir ? Promis en échange je te paierais un verre » ça ne suffirait jamais un verre pour l’intéresser, il fallait un peu plus « En échange je te paie plusieurs verres, vendu ? » J’essayais de la regarder avec des yeux de chat potté, pas sur que ça fonctionne néanmoins.

Je n’avais pas pu m’empêcher de faire une blagounette à Maxime en la voyant à l’heure. Même je dirais… à l’avance! Incroyable quand même! Mais elle savait que je la taquinais, je n’étais tellement pas du genre malicieuse… enfin, sauf si on me cherchait… ou si je n’aimais pas la personne… ce qui n’était aucunement le cas pour Maxime. Pour me faire pardonner de ma taquinerie, je lui avais offert un verre en attendant que je termine mon quart de travaille. Je ne pouvais pas vraiment partir plus tôt et je n’étais pas le type d’employée à fuir aussi. On s’entend que j’avais un appartement à payer aussi hein! J’avais quand même hâte, en revanche, de terminer de travailler et d’aller faire la fête un peu avec Maxime. Je ne savais pas trop si j’avais envie d’aller danser jusqu’aux petites heures ou bien… juste boire. Boire c’était bien. J’aimais l’alcool. Simple comme ça, ouep. Je tentais d’aller la voir de temps en temps en attendant, mais bon, j’étais occupée un peu et je m’excusais, lui disant de profiter de l’ambiance en m’attendant.

Néanmoins, je ne pris pas trop de temps. Quand j’eus officiellement terminé, j’allais chercher mes affaires et quelques minutes pour me redonner contenance un peu. Retouche de maquillage rapido, non, mais si je rencontrais…l’homme de ma vie ?! Ce soir je serais la…. Okay, pardon. Ne tombons pas dans les classiques de Disney. Puis je n’y croyais pas. Il n’avait que Kayla qui rencontrait l’homme de sa vie dans un bar, clairement que moi ça n’allait pas m’arriver. Limite, l’homme d’une nuit. Pas de jugement, parfois ça fait du bien un peu de contact humain. Bref, je me trouvais assez mignonne pour aller rejoindre mon amie, tout sourire, pleine de vie et d’envie de passer une agréable soirée. Je m’assoyais près d’elle en lançant un joyeux.

‘’Alors! Qu’est-ce que tu penses si…Hein quoi?’’

Changement de programme? Mais changer quoooi?? Qu’est-ce qui pouvais être plus intéressant? Ma mine se fit un peu boudeuse quand j’allais lui répondre qu’un verre ne suffirait pas, mais elle lut presque dans mes pensées en retorquant que ça impliquait plusieurs verres. Puis en même temps… elle devait avoir une raison. J’eus un soupire -à peine- exagéré avant de lui répondre.

‘’Booon d’accord! Qu’est-ce qu’il y a pour qu’en 20 minutes tu aies envie de changer de plan? Un plan, qui, je dois dire, était totalement parfait! J’ai de très grandes attentes pour se changement de plan, tu sais?’’

Je blaguais un peu quand même, je faisais totalement dans l’humour en ce moment puis… il fallait que je l’avoue et elle devait le voir dans mon regard, mais j’étais totalement curieuse. Parce que c’est vrai quoi! Il devait s’être passé un truc intéressant et même si ça n’impliquait pas de boissons alcoolisées, ça pouvait vraiment m’intéresser! On ne s’ennuyait jamais vraiment longtemps avec Maxime. Elle avait peut-être eu un éclair de génie? Qui sait, mais toute mon attention était tournée vers elle en attendant qu’elle m’explique le nouveau programme de la soirée.

Si être à l’heure est un concept qui, bien souvent m’échappait totalement. Pour une fois, il y en a un qui allait me kiffer dans le futur pour avoir été à l’heure et écouté aux portes. Mais si ça se fait d’écouter aux portes. On ne se rendait pas compte de tous les services que ça pouvait rendre. Là, il était question de la vie d’un gros félin qui serait soi-disant dégoutant. Habituellement, disons qu’écouter aux portes, ça m’avait surtout permis de serrer facilement des gars, non mais quand on entend parler de soi dans des termes plutôt flatteurs, pourquoi ne pas en profiter. Ça va, j’étais plutôt une bonne amie, je partageais mes infos et quand je disais à mes potes tu as une touche, c’était véridique. Bon ce soir, navré de décevoir Julia mais il n’y aurait aucune touche. J’attendais qu’elle arrive parce que j’étais polie mais je n’avais qu’une envie c’était de me faire la malle pour aller voir ce qui se passait avec mon petit félin dégoûtant. Le quart d’heure le plus long de ma vie en plus je ne buvais pas, trop concentrée pour faire autre chose que d’écouter des conversations.

Lorsque Julia arriva, je sursautai. Non mais franchement c’était ridicule, son pas je l’entendais et je le reconnaissais, son odeur aussi. Il faut dire que les Rausale, je les fréquentais depuis longtemps, impossible de me louper. Je tournais la tête pour la regarder, c’est là qu’on voyait l’alcoolo qu’était Julia, purée en deux secondes elle était assise. J’avais à peine le temps de lui proposer – c’était presque imposé pour le coup, la seule chose qu’elle pouvait faire c’était choisir de m’accompagner ou rester ici – qu’elle était installée. Attention mode chat potté en action, bon chat potté avec un verre d’alcool pour l’amadouer. D’ailleurs, histoire de la motiver un peu, je poussais mon verre un peu rempli – pas trop non plus – dans sa direction au cas où il lui fallait des forces pour cette nouvelle mission. Après tout, après une journée de boulot où elle devait sentir l’alcool, ça donnait forcément envie. Fort heureusement, je ne travaillais pas dans un bar, il n’y avait pas ce genre d’odeur dans la boutique de Sol, bon suivant les différents encens ou chai pas trop ce qu’elle mettait, oui elle me l’avait dit, non je n’avais pas mémorisé. Si ça avait été de l’alcool qu’on vendait, j’aurais été dans la merde, c’est sûr, j’aurais voulu tout goûter, jamais je n’aurais gardé mon emploi. Pour ça d’ailleurs que je n’avais jamais postulé dans un bar malgré mon talent immense pour reconnaître les alcools à force d’en boire.

Un verre ne suffisait pas pour acheter Julia, j’aurais pu le parier ça. Bon, j’augmentais la dose et je la regardais pendant qu’elle faisait la moue. Je sais, j’étais chiante, une partie de moi se détestait de faire ça alors qu’une soirée amusante nous attendait et que je ne doutais pas de passer un très bon moment avec elle. C’était juste que je voulais en savoir plus sur cette histoire, que je serais incapable de me vider la tête si je ne savais pas exactement ce qui se passait. Fiou, elle finit par accepter, je serrais le point en signe de victoire. Ce qu’il y avait, je chuchotais, même s’il y avait fort à parier qu’il n’y ait personne capable d’entendre notre conversation « Tu vois les filles sur la table là-bas. » Très discrètement, enfin discrétion façon Maxime, je montrais la table en question d’un mouvement de la tête « Je crois avoir entendu qu’il était question d’un félin dégoutant, ce sont leurs termes en tout cas et il y a un trafic là-dessous. Je veux sauver le petit père mais j’ai aucune information. » Est-ce qu’elle kiffait les animaux autant que moi ? Ah ça je n’en savais rien.

J’allais lui demander si ce plan lui allait sauf que les deux filles ne semblaient pas d’accord avec la politesse, elles venaient de se lever. Presque dans la foulée je fus debout « Finis mon verre Julia, on est parti ! » Je l’avais peut-être dit un peu fort, j’avais bougé un peu vite, quelques personnes me regardèrent, je fis mine de rien, m’asseyant sur la table en leur adressant un sourire à tous, c’est ça d’être une star, il fallait toujours que j’attire les regards. J’essayais de leur laisser un peu d’avance, mais j’étais bien trop pressée. Je m’engageai à leur suite entraînant ma partenaire vers la sortie « Au fait tu es bien d’accord pour m’accompagner ? C’est cool une mission sauvetage. » Je fis une pause, euh attendez, je n’allais pas sauver la bestiole avec Julia, je n’allais pas la mettre en danger, elle ne pourrait pas se servir de sa baguette puisqu’elle n’avait pas de baguettes. Je lui précisais donc « On s’occupe de récolter un maximum d’information et quand on les a, je me charge de prévenir Kayla et j’irais avec elle, comme ça toi il ne risque pas de t’arriver grand-chose et Kayla va pas me tuer, elle fait peur Kayla. » Sauf si on se faisait repérer bien sûr mais j’étais bonne en filature. Enfin je l’espérais.

Au moins, elle me tendait un verre pour tenter de m’amadouer. Franchement, je n’étais pas…Bon, d’accord. Je le pris le verre et j’en pris une bonne gorgée. Assez bonne pour pouvoir l’écouter. Pas parce que je ne l’aurais pas fait sinon, c’est comme si c’était une facette. Je pouvais me vanter de dire que j’étais bien plus une bonne amie qu’une alcoolo. Si si. Promis. J’avais surtout peur que l’idée ne soit pas aussi intéressante. En même temps, je pouvais faire confiance à Maxime pour des plans agréables. C’était peut-être de la mauvaise foi de ma part à ce point…C’est sans doute pour ça que je me calmais rapidement, je jouais dans l’humour, mais au final… qu’est-ce que j’avais de mieux à faire hein? Surtout quand elle se mit à chuchoter. Ah ouais, ça allait être intéressant, je le savais. Je me penchais un peu vers elle en ayant la paille du verre entre les lèvres. Mes iris pivotèrent sans doute plus subtilement que Maxime vers les deux filles en question. Oh. OH! Alors là, c’était intéressant. Clairement pas dans mes cordes, mais vraiment intéressant. J’adorais les animaux, vraiment, mais j’étais une serveuse dans un bar, rien de bien efficace. J’hochais la tête, signifiant que j’avais bien compris le concept.

Puis… hein quoi? Fallait bouger! Je terminais le verre rapidement, en faisant quelques pas, le laissant sur le comptoir avant de la suivre. Je saluais les gens à qui Maxime souriait, comme si c’était totalement normal d’agir ainsi hein. Non, mais elle nous faisait du cinéma…et ça me faisait beaucoup rire. C’était une bonne dose d’adrénaline là! Quand elle me demandait si ça m’allait en sortant, j’hochais la tête vivement en la regardant comme si elle venait de me poser une question bien étrange.

‘’Bah ouais que ça me va! Je suis clairement pas dans le domaine, mais je laisserais pas quelqu’un s’en prendre à une pauvre bête sans défense, ça se fait pas.’’

Puis….rhooo la suite. Je devins quand même un peu plus sérieuse. Pas parce qu’elle voulait y aller avec Kayla et pas moi. Non, c’est que bon… j’étais en train de me faire de plus en plus d’amis sorciers et bon sang que c’était difficile pour l’égo quand même. Le fait que la seule magie que je pouvais faire c’était de mettre le feu (avec un briquet hein) à un verre de Sambuca me rendait…comment dire… un peu inutile parfois. Je tentais de ne pas montrer quand même que ça m’affectait un peu tout ça.

‘’Ouais, okay… Ça me va. Je peux faire.’’

Aie. Je pensais vraiment qu’elle ne verrait pas… ce que j’essaie de cacher quand même. Ma tête de mule, el fait que je me sentais un peu comme un boulet. Je préférais prendre un élastique à mon poignet pour m’attacher la tignasse en reprenant rapidement, pour ne pas lui laisser la chance de voir ce que je pensais.

‘’Bon dis-moi tout. Tu as entendu qu’elles parlaient d’un animal, mais après, tu as eu d’autres infos que je devrais savoir ? Ou on fait que les suivre pour avoir des infos?’’

Non, mais même un peu insultée dans mon orgueil de demi mexicaine, je me devais de me montrer plus résistante et surtout efficace. Ce n’était pas le moment de faire mon effarouché et monter sur mes grands chevaux que même en étant une simple personne non magique je pouvais avoir…quand même une certaine efficacité. J’ai travaillé dans des endroits vachement bruyants, j’adore les potins… j’avais quand même des qualités de prédilections pour réussir une mission de filature. Je me disais en plus que je n’avais clairement pas la gueule de quelqu’un qui faisait ça dans la vie donc ça allait peut-être aider Maxime. Je lui fis ensuite un sourire pour montrer que j’étais totalement dans le coup et partante pour cette aventure.

Cette soirée s'annonçait palpitante. Mon sourire s'agrandissait de seconde en seconde, l'appel de l'aventure. Il y avait néanmoins une part de moi qui regrettait la soirée tranquillou, oui alors pas pour le fait que ça soit tranquille mais surtout parce qu'une soirée à boire de l'alcool c'est vraiment la meilleure soirée que l'on puisse passer. Bon ça et une soirée à coucher, ne pas sous-estimer l'importance de ces soirées aussi. Il faut croire que l'intérêt que je pouvais porter aux bestioles avait pris le pas sur ma volonté de boire et mieux valait-il ne pas trop picoler lorsqu'on était en filature, on était moins concentrée, moins alerte, moins discrète. Avant toute chose, je vérifiai que Julia était partante et sa réponse logique me fit faire la moue, c'est vrai qu'en voyant les choses ainsi, elle ne pouvait que dire oui. Elle n'était pas dans le domaine et ça voulait dire quoi ça au juste ? Elle avait l'impression que j'avais ma carte de fidélité pour la ligue de protection des animaux ? « Je te décernerais le diplôme, tu seras dans le domaine comme ça. » Faudrait que je passe chez les parents de Kayla pour emprunter leur imprimante, comme ça elle aurait un beau diplôme à garder, non parce que si je dessinais ça allait être une horreur.

Tandis que je déroulai la façon dont les opérations allaient se passer, son rythme cardiaque changea, je ne tournais pas la tête pour la regarder dans la seconde, ça n'était pas dû à la peur, je le savais, l'odeur de la peur était particulière et ça ne ressemblait pas à ça. Mes paroles étaient la raison de ce changement. Je comprenais ce qui lui déplaisait, le fait de ne pas être conviée. En même temps, elle était adorable mais si je la ramenais, Kayla allait me faire la morale, trouver que je n'étais pas prudente, me rappeler que Julia ne pouvait pas lancer de sortilèges, comme si je l'oubliais. Bref, Kayla allait être une boule de stress, sans arrêt à la regarder pour vérifier qu'elle n'avait rien, elle ne serait pas concentrée sur la mission. Je le savais j'étais pareil avec Jack. Julia aurait pu dire que ça n'était pas très grave, que Kayla s'y ferait, alors oui peur être mais en attendant c'est moi qui allais subir les battements de cœur, et je réagissais très mal à l'inquiétude de Kayla, la mission serait un échec cuisant. Je finis par poser mon regard sur elle « Apprends à te servir d'une arme à feu et je t'entraînerai au-devant du danger sans problème . » Sans problème, c'était vite dit. Mais si elle voulait venir avec moi, il fallait qu'elle fasse un effort. Elle ne pouvait pas faire de magie, à la bonne heure, il existait d'autres façon d'intimider les gens. Et il me semblait important de savoir se défendre, surtout en ce moment, autant au corps à corps qu'à distance, les sorciers et les moldus dangereux ça courait les rues. Ce n’était pas parce qu’on voulait la paix qu’on devait attendre qu’elle se fasse sans nous. Il me paraissait indispensable de pouvoir se défendre et ça passait, pour les moldus, par l’apprentissage du tir. Qu’elle ne s’inquiète pas, j’étais passée par là, je savais de quoi je parlais, ça faisait peur au début puis on s’habituait, bon après je ne conseillais à personne de tirer dans les gens. Si elle avait besoin de cours pour apprendre à tirer, je pouvais être son professeur, aussi pour la bagarre, encore faudrait il qu’elle veuille faire cela.  Ça lui allait l'idée d'être mise de côté, je lui lançai un regard dubitatif, oui alors quand elle me mentait, si elle pouvait le faire un peu mieux, ça serait plus agréable pour tout le monde, concentrons nous sur le fait qu’elle pouvait le faire, je n’allais pas la vexer à lui montrer que je ne la croyais pas.

Que je lui dise tout, ah bah on allait vite faire le tour de ce que je savais. Il s’agissait d’un animal, tout juste Julia, je précisais au cas où « Il s’agit d’un félin chaque détail compte, surtout quand on a peu d’éléments et à mon avis c’est pas d’un petit chat comme Poil de châtaigne. » En même temps, faire du trafic de chat, ça doit pas rapporter des masses. D’autres informations, est ce que j’avais d’autres informations « Une des deux voulait le félin, l’autre voulait de l’argent. »  A la rigueur on pourrait se dire que c’était la passion pour cet animal, l’envie irrépressible de posséder son animal favori, mais la façon dont elles en parlaient, ça ne ressemblait pas à de l’amour, loin de là. Bref, niveau information, on était pas sur une liste longue comme le bras « Tu as toutes les informations que je possède, mais t’en fais pas, j’ai un flair du tonnerre. » Je la regardai avec un grand sourire « Et tu as l’air parfaitement innocente. » ça arrangeait bien nos affaires.

J’avançai en direction des filles, ça n’était pas dur, il n’y avait pas de vent, il n’y avait pas besoin de se concentrer pour les suivre. Le seul truc embêtant, c’est lorsqu’elles tournèrent dans un parking. Je restais immobile devant les barrières quelques instants, par chance, ça n’était pas un parking sous terrain, là ça aurait été trop dangereux, presque un coupe gorge. Je me tournai vers Julia « Tu as un moyen de transport si elles sont venues en voitures ? » Le seul point négatif, c’est que je ne pouvais pas entendre ce qu’elles disaient, j’étais trop loin pour qu’elles nous repèrent, me fiant à mes sens lupins mais pas assez proche pour entendre tout ce qu’elles avaient à dire. « T’es une tchatcheuse non, si on se rapproche pour que je puisse entendre mais qu’elles nous repèrent, il y a moyen que tu leur parles comme si c’était tout à fait normal qu’on soit là et qu’on ne se fasse pas griller ? » Pourvu que oui parce que je n’avais pas de meilleur plan pour le moment, j’improvisais au fur et à mesure.