Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
L’avantage de jouer les médiums pour des moldus crédules, désespérés de savoir s’ils vont enfin trouver l’amour, le nouveau job de leur rêve ou tout simplement avoir une ridicule petite once de bonheur dans leur triste existence ? L’argent ! L’argent et le fait qu’on s’ennuie jamais. Aussi cynique que cela puisse paraître, les nombreux problèmes dérisoires des uns et des autres s’avéraient être une sacrée distraction. Malakhai ne se laissait jamais affecter par pareille démonstration de misère humaine. Non, éternel optimiste mais surtout opportuniste et un minimum professionnel, il savait se servir de son talent inné dans la divination pour guider ces pauvres gens. Car oui, son activité avait beau posséder une large base bâtie sur des intentions discutables, le sorcier infiltré parmi les moldus aidait grand nombre de ses clients. Pourquoi croyez-vous qu’il est devenu si populaire et reconnu avec le temps ? Ça n’est pas juste un coup de chance, des sortilèges de persuasion ou juste sa belle gueule ! Il est doué ! Pas spécialement altruiste mais avec un don certain pour quelques pratiques divinatoires. Si cela ne l’a jamais empêché de parfois enjoliver le message des cartes, feuilles de thé, flammes et thèmes astraux, il sait qui aider et qui embobiner juste ce qu’il faut.
C’était donc une nouvelle journée productive et potentiellement pleine en rebondissements qui s’annonçait pour le bâtard Travers. Son agenda de clientes, autant être honnête, était rempli à craquer. Quelques nouvelles têtes mais essentiellement des habituées aujourd’hui. De quoi réviser ses classiques, étoffer les histoires précédemment racontées pour continuer d’entretenir le lien et les heures passeraient en un clin d’oeil. Avant de s’extraire de son lit, Malakhai jeta un coup d’oeil à son hibou dormant à poings fermés sur son perchoir puis à l’écran de son téléphone portable. Pas de nouveau parchemin, pas de message non plus… Elle devait être très prise. Dans un profond soupir sonore il tenta de faire passer le pincement au coeur qui faisait déjà son chemin dans sa poitrine et se prépara pour sa journée. L’avantage d’être également coach en « développement personnel », comprenez dans son cas « donner des conseils bidons qui ne marchent même pas sur lui à des gens influençables et vulnérables pour se faire du fric facile et passer pour un sauveur » ? Qu’importe l’attitude ou le look qu’on adopte, on peut le tourner en argument marketing et nouvelle « leçon de vie » à exploiter dans sa future conférence, vidéo YouTube ou même comme chapitre de livre. Si c’est pas de la magie ça ! Malakhai enfila donc un simple pantalon kaki, un tee-shirt blanc qu’il surmonta d’une chemise à carreaux rouge et noire dont il roula les manches sur ses avants bras. Rien de trop décontracté, adapté au climat estival de la capitale anglaise, de quoi séduire un peu plus ses plus grandes fans.
Depuis son appartement dans le Londres moldu loué sous sa fausse identité de médium/coach, aka Skyler O’Shea, Khai rejoignit à pied son cabinet. Son assistante avait déjà accueilli les deux premières clientes de la journée. Un peu de sauge brûlée dans son bureau, la mise en place de ses différents outils de travail et voilà qu’il pouvait débuter. Les rendez-vous s’enchainèrent sans accrocs, prédisant un mariage à l’une, une promotion à l’autre, mettant en garde sur des ondes négatives d’un côté, proposant une purification de l’autre… Business as usual ! Le Travers marqua une brève pause, regardant une fois de plus l’écran de son portable par réflexe. Toujours rien. Un profond et long soupir lui échappa et il décida de prendre son prochain rendez-vous quelques minutes plus tôt. Une façon comme une autre de résister à la tentation de se tirer les cartes pour lui. Malakhai s’empara donc de son agenda sur lequel était inscrit le nom des clientes et regagna la petite salle d’attente. « Miss… » Commença-t-il avec un large sourire de façade réservé à sa clientèle féminine avant de relever la tête et s’exclama « Holy shit ! » à la vue de ce visage si familier qui faisait battre son coeur de façon si erratique. Adieu rictus faux et bonjour surprise impossible à dissimuler. Ce fut le très explicite raclement de gorge de la vieille peau à sa droite qui le ramena à la réalité. « Toutes mes excuses Miss Roseburrough, les cartes m’avaient annoncé la venue d’une charmante demoiselle… » Dit-il en désignant Lilibeth d’un mouvement de la main. « Je ne m’attendais simplement pas à ce qu’elle soit si rayonnante. » Conclusion énoncée avec un sourire complice à l’attention de sa meilleure amie pendant que la vieille cliente s’émouvait de ce mensonge éhonté. Dans un rituel de galanterie théâtralisé, Malakhai présenta sa main à Lilibeth pour qu’elle s’en saisisse. « Miss Swallow… Si vous voulez bien me suivre. » Sa paume glissa dans la sienne et il l’entraîna à sa suite dans son bureau. A peine eut-il refermé la porte que l’escroc n’attendit pas une seconde de plus pour l’attirer contre son torse. Un geste si habituel, rappelant les nombreuses missions « sauvetage » où il débarquait grâce à la poudre de cheminette dans la chambre de la jeune Barjow pour l’extraire discrètement de ce manoir-prison dans lequel elle était captive. Un contact physique pouvant sembler anodin entre deux amis si proches mais qui, pour lui, comblait bien plus qu’une affection platonique. C’était le seul moyen qu’il possédait pour s’enivrer de son odeur, entrer en contact avec sa peau, sentir sa chaleur et tout simplement profiter de l’instant présent sans avoir à se soucier de son comportement envers elle. Hors de question qu’elle puisse se douter de quoi que ce soit. Le nez enfoui dans sa chevelure, il prit une profonde inspiration avant de se détacher à contre coeur, ses mains venant se poser sur les épaules de la jeune femme. La simple vue de son visage si parfait égayait tout son monde. « Depuis quand tu as changé de nom, Lili ? » S’amusa-t-il de son sourire taquin habituel avant qu’une pensée terrifiante ne vienne obscurcir soudainement l’instant présent. « Me dis pas quand même que tu t’es mariée et que tu m’as rien dit ?! J’ai même pas été invité ! Tu m’aurais pas fait ça quand même ! » Oui, la peur était bel et bien là, dissimulée sous couvert d’indignation qu’en tant que meilleur ami il soit évincé de pareil événement dévastateur. La réponse fournie par Lilibeth pourrait l’anéantir comme provoquer un soulagement qu’il faudrait maîtriser. Une fois de plus, hors de question qu’elle suspecte quoi que ce soit.
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Lilibeth S. Barjow
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Dim 27 Nov - 18:30
Un tirage inattendu
Khaili
Assurément, participer aux élections pour élire le grand gourou du conseil n'était pas l'idée la plus brillante qu'elle avait eue. Outre une prise de conscience flagrante, son esprit était incapable de se remémorer le bulletin qu'elle avait placé dans l'enveloppe. Lilibeth mettait ça sur le compte des émotions, perturbées depuis ce fameux évènement. Une semaine plus tard, elle décida de confier ses tourments à sa patronne et amie. Arondella suspecta un sortilège de confusion et rasséréna Lilibeth : les probabilités pour que les élections aient été truquées étaient fortes. L'aubergiste et son frère, muet et cracmol rappelons-le, refusaient délibérément de participer à ce genre de vote, d'autant plus quand l'ombre mangemorte grandit étonnement sur la communauté sorcière. Leur employée leur donna désormais raison. Tant que les mentalités ne changeront pas, la jeune cracmole n'a rien à attendre de la politique. Quoiqu'il en soit, pour lui remettre du baume au coeur, Arondella prépara une petite surprise à son amie. En ces quelques mois passés ensemble, elles s'étaient beaucoup rapprochées. Lili appréciait Arondella pour sa vitalité et sa capacité à ne jamais juger les gens. Arondella appréciait Lili pour sa dévotion et sa gentillesse. C'est pour cette raison que l'aubergiste, un beau matin, annonça à Lilibeth que contrairement à ce que prévoyait le planning affiché dans la salle de repos, cette dernière ne travaillerait pas aujourd'hui. L'employeur avait décidé non seulement d'offrir une journée de congés payés à son employée, mais qui plus est, Arondella offrait un cadeau à son amie, et quel cadeau ! L'aubergiste était persuadée de faire le bonheur de la jeune fille. En vérité, elle n'a pas idée, un seul instant, d'à quel point le hasard va bien faire les choses. Elle avait beaucoup entendu parler de ce Skyler O'Shea. Ces talents de coach ont fait des miracles dans la vie d'une de ses connaissances. Mais c'était pour ses talents de médium qu'Arondella avait pris rendez-vous. Après s'être vu rendre son tablier pour la journée, Lilibeth dû consentir à porter un bandeau sur les yeux et se laisser transporter, à pied et à l'aveugle, dans une franche partie de rigolade, à travers le métro londonien. Devant les bureaux de O'Shea, Arondella la prit par la main, refusant toujours de lui rendre la vue. Enfin, après s'être présentée à l'accueil, une hôtesse les dirige vers la salle d'attente. — C'est ici qu'on se quitte, annonça Arondella en lui retirant son bandeau. Monsieur O'Shea va venir te chercher. Lilibeth se retrouve donc seule, en compagnie d'une vieille dame dans la salle d'attente, un brin soupçonneuse, bouillonnante surtout de curiosité et d'excitation. Elle n'était pas au bout de ses surprises. Le destin venait d'agir. Une porte s'ouvrit accompagnée bien vite d'un juron. Lilibeth avait ce sentiment qu'on ressentait lorsqu'on a l'impression que le moment présent n'appartenait plus à la réalité. Sa mâchoire se décrocha littéralement. Ses cils papillonnèrent pour manifester sa surprise. Sous la pluie de compliments qui s'abattit sur elle, elle plaqua une main sur sa bouche, incapable de prononcer le moindre mot ni de soutenir le regard de qui que ce soit. Ses doigts se refermèrent immédiatement contre sa main chaude, se laissant entraîner dans la salle de consultation, ne pouvant plus s'empêcher de pouffer de rire, les joues teintées de rose. La porte claqua et sa joue vint se poser contre son torse, attirée dans une étreinte affectueuse. Désormais seul, Lilibeth éclata de rire, le nez dans sa chemise à carreaux. Ses narines frétillèrent comme si des effluves d'eau de Cologne, de lavande et de grenade venaient l'enivrer de leurs doux parfums qu'elle affectionnait tant. La repoussant, les deux mains posées sur ses épaules, Lilibeth lui répondit, sans réussir à se départir de son éternel sourire : — Ce n'est pas le mien, mais celui de ma bienfaitrice. Arondella m'a fait un cadeau, une surprise ! précisa-t-elle. Et elle lui exposa ses dix doigts sous le nez, vide d'alliances avec son air évidemment désolé et désespérée d'être toujours autant célibataire. — Que c'est bon de te revoir ! S'exclama-t-elle de toute la puissance de son enthousiasme. J'ai l'impression que cela fait une éternité qu'on ne s'est pas vu ! Sans nul doute avait-elle trouvé le temps long. Mue par sa grande curiosité, elle s'éloigna pour contempler la pièce dans laquelle ils se trouvaient. — Qu'est-ce que tu fais ici ? Qu'est-ce que c'est que tout ça ? Demanda-t-elle, son regard furetant du sol au plafond. Arondella m'a abandonné dans la salle d'attente, je ne sais même pas ce que je fais ici... qui est ce Monsieur O'Shea dont elle m'a parlé ?
PRETTYGIRL
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Mar 29 Nov - 8:31
Tirage inattendu
Lilibeth & Malakhai
« When life beats you down, never give up. Always keep fighting. »
Des demoiselles, Malakhai en voyait défiler un nombre assez étonnant dans son cabinet. Était-ce principalement lié à sa plastique plutôt flatteuse ? Son attitude plaisait-elle plus à la gente féminine à moins que tout ce qui est tirage de cartes et autres pratiques divinatoire soient réservées à ces dames ? Quoi qu’il en soit, dès qu’il était question d’accueillir du public dans son cabinet, les jupons se bousculaient. Parmi eux, jamais le sorcier infiltré n’aurait cru y trouver sa meilleure amie. Sorcière tout comme lui bien qu’étrangement malade et donc privée de magie, sa place n’était clairement pas parmi les moldus. Encore moins par les temps troubles qui couraient. Si Lilibeth ne risquait pas de se faire prendre à effectuer un sortilège, la simple idée qu’elle puisse être une cible de choix pour le Blood Circle terrorisait Malakhai. Elle avait quitté le manoir familial abritant un père violent pour atterrir dans le chaos du monde où se promener dans la rue n’avait plus rien d’anodin. C’était comme évoluer en eaux troubles, incapable de savoir qui pouvait être un ennemi ou une simple petite brebis égarée complètement inoffensive. Armé de sa baguette mais également de moyens de défense moldus car, rappelons-le, Khai avait une image côté moldu à préserver, il ne se fiait à personne, encore moins à ses clients dont les épanchements de sentiments livraient parfois des informations cruciales.
Ce matin toutefois, Malakhai s’offrait une parenthèse de douceur en découvrant le ravissant minois de Lilibeth dans sa salle d’attente. Surprise passée, il s’empara un peu dans la précipitation de sa main pour l’entraîner dans son bureau. Un entrain et une attitude qui, il s’en doutait, aller faire jaser mais qu’importe. Le sorcier était bien trop heureux de retrouver la présence solaire de son amie pour se soucier du reste. A l’abris des regards, dans la discrétion de son cabinet, il l’attira contre lui dans une tendre étreinte. Au son cristallin de son rire envahissant l’espace, le coeur de Khai se serra, ses lèvres prenant le pli d’un large sourire amusé. Juste ça. Juste cet instant était suffisant pour lui prouver à quel point elle lui avait manqué. Un instant qu’il ne pouvait cependant pas prolonger, soucieux de préserver l’étiquette illusoire de cette simple amitié résidant entre eux. Comme toujours, Khai prit le chemin de la plaisanterie, son seul et unique moyen d’expression dès que les sujets devenaient trop sentimentaux. Jouer les pitres ou les gros durs complètement détaché semblait plus simple à gérer que d’admettre une quelconque fragilité ! Cela dit, il suffisait d’observer l’immense sourire habitant ses lippes et la façon dont ses yeux pétillaient dès qu’ils rencontraient la silhouette de Lilibeth pour comprendre toute l’importance de la jeune femme dans son existence. Une attitude qui sembla s’intensifier à l’instant où la demoiselle lui montra la marque apparemment évidente de son célibat. Dans d’autres circonstances, Khai aurait brandi un poing dans les airs, avant de faire une petite danse de la victoire tout en bénissant Merlin et toute la bande. Face à Lilibeth, une simple retenue et une fausse moue désolée qui ne parviendrait même pas à convaincre un aveugle traversa ses traits. Il faut dire que quand on a les yeux qui pétillent de délice, qu’importe si on retrousse sa lèvre inférieure, ça fait un peu tâche voyez…
« Arondella la fameuse ! C’est donc elle qu’il faudra que je remercie pour ce bel hasard ! » Ça pour en entendre parler, les premiers échanges que les deux amis avez eu, Lilibeth n’avait eu de cesse de s’extasier sur cette Arondella. Visiblement amie de Rory, Khai avait beau scanner ses souvenirs, il ne gardait aucune image de la jeune femme, n’ayant probablement pas fréquenté le même cercle en dépit de son amitié avec le grand frère de la jeune Barjow. « Tu m’ôtes les mots de la bouche, Lili ! » Il aurait préféré un « Tu m’as manqué. » mais il se contentait de ce que Lilibeth voulait bien lui donner. Après tout, cela avait toujours été comme ça. Impossible d’exiger plus, relégué à ce rang du meilleur ami, l’épaule sur laquelle pleurer, le confident vers qui se tourner dès que ça va pas. Un rôle qu’elle semblait cela dit avoir oublié depuis qu’elle avait quitté le manoir Barjow. Si au début Lilibeth l’avait prévenu, bien vite son silence était devenu assourdissant et inquiétant. Aurait-elle trouvé mieux comme ami ? Avait-il été remplacé ? Son père avait été à même de remettre la main dessus ? Visiblement non puisque Monsieur Barjow senior avait fait part de la nouvelle au jeune Travers, cherchant indirectement à avoir des renseignements sur sa fille qu’il savait très proche de Malakhai. Lilibeth était donc toujours libre, quelque part à Londres. A moins qu’elle ait trouvé l’homme de sa vie. Un homme qui ne serait de toute évidence jamais lui. « Mais t’abuses quand même ! » Reprit-il pour éviter de penser à tout cela. « T’aurais pu envoyer un SMS ou un hibou maintenant que t’es enfin sortie de ta tour d’ivoire. Me dis pas que Rory te maintiens captive et filtre tes messages de détresse ?! Va falloir que j’aille lui remonter les bretelles sinon et tu viendras vivre avec moi… »On y croit ! Une boutade pour le panache et feindre le réel manque ressenti suite au silence de son ami. Pourquoi avouer qu’elle lui avait manqué, qu’il s’était inquiété, quand on pouvait plaisanter et faire comme si tout allait bien dans le fond ?
Distrait par l’intérêt soudain porté par Lilibeth pour son bureau, il comprit un peu mieux la surprise de la jeune femme en le découvrant ici. Elle ne savait donc pas. Après tout, Malakhai, pour maintenir au maximum sa couverture dans le monde moldu, n’avait tenu informé que peu de personne sur les détails de son activité professionnelle. Pour beaucoup, il travaillait simplement dans le monde moldu, son appétence pour la divination étant monnaie courante elle. « Le génial Skyler O’Shea ?! Tu veux le rencontrer en personne ? » Demanda-t-il avec un large sourire malicieux. Tout dans son expression et attitude laissaient présager la connerie mais il connaissait suffisamment Lilibeth pour savoir qu’elle croyait systématiquement ses bêtises, encourageant indirectement Malakhai à poursuivre dans sa lancée. À peine eut-il confirmation de sa part qu’il s’exclama encore plus enthousiaste tel un gamin au matin de Noël. « Ferme les yeux ! » Dès que Lili s’exécuta, Khai se dirigea vers le fond de son bureau, ouvrit la porte du petit placard dans lequel il entreposait tout son matériel, la referma et vint s’installer sur son large fauteuil lui indiquant qu’elle pouvait ouvrir les yeux. Son air malicieux était encore plus marqué alors qu’elle le découvrait assis face à un jeu de tarot étalé sur la surface du bureau, lui offrant son plus beau sourire séducteur réservé à ses fidèles clientes. « A votre service Mademoiselle… » A peine eut-il le temps de formuler sa connerie d’une voix un peu plus grave que Khai ne put réfréner un rire, sortant instantanément du personnage. « Pour les moldus je suis Skyler O’Shea. Médium extraordinaire, gourou adulé et expert en développement personnel pour permettre aux pauvres êtres démunis qui viennent me trouver d’enfin accomplir leur destinée et atteindre tout leur potentiel. »LOL ! Ses différents titres mis bout à bout, formulés à haute voix, face à quelqu’un qu’il connaissait bien, appartenant à son monde, ça semblait si grotesque. Tellement grotesque que garder son sérieux devenait impossible. « Bon en vrai, je fais de la divination quoi. J’tire deux trois cartes, je lis dans leurs feuilles de thé et je donne quelques conseils contre des billets. Ça marche plutôt bien. » Plutôt bien était un doux euphémisme. Khai avait de nombreux abonnés sur les réseaux sociaux, vendait des formations en ligne, était invité sur des plateaux télé, parlait à la radio… On pouvait sans rougir dire qu’il avait réussi à s’imposer dans le domaine. De quoi permettre d’avoir une influence de taille sur celles et ceux qui venaient dans son cabinet. « Mais du coup Arondella t’as offert une séance avec moi donc ! T’as des soucis et tu allais te confier à un illustre inconnu plutôt que de venir me voir ?! Heureusement que le hasard fait bien les choses hein… Si c’était pas toi je me vexerais presque. » Les sourcils froncés pendant une fraction de seconde, il finit par lui accorder un tendre sourire avant de faire venir à eux par un sortilège informulé deux tasses de thé et quelques petits gâteaux.
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Lilibeth S. Barjow
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Dim 4 Déc - 13:49
Un tirage inattendu
Khaili
Les talons de Lilibeth claquaient au rythme de son exploration. Sa robe mi-longue flottait derrière elle à l'instar de sa chevelure ondulée. La joie de revoir Malakhai la rendait nerveuse, au point de tirer nerveusement sur les pans de son blazer, à l'aide des deux mains et d'un geste sec. Le sourire dépeint sur son visage n'était pas assorti à son comportement. Face à ce tourbillon de sentiments, Lilibeth ne savait pas sur quel pied danser. D'ailleurs, elle ignorait tout de cet instant de gène soudainement installé après ces heureuses retrouvailles. Pourquoi le malaise se présenterait-il subitement alors que Khai et elle nageaient dans le bonheur de se retrouver ? Et la sentence tomba. Bien sûr, même si elle ne s'y attendait pas, comment pourrait-elle en vouloir à Khai ? Immédiatement, elle revint à la charge pour saisir les deux mains de son ami qu'elle serra dans les siennes. — Ne sois pas fâché, le supplia-t-elle, sans perdre son sourire. Rory endosse déjà ce rôle et la capacité à endosser les conflits de mes 1m57 est limitée. Elle éclate de rire avant de poursuivre : — Je ne sais pas comment l'expliquer mais... Elle marqua un temps d'arrêt pour chercher correctement ses mots. J'avais besoin de le faire seule. Ici, chez les Moldus et, d'une manière généralement, dans le monde des gens libres, tout est nouveau ! Je dois absolument m'habituer à tout, apprendre tout, comme un bébé de trente ans. Je me suis laissée dépasser par les évènements. Entre le travail, l'apprentissage du monde et... oh ! Je me suis faite de nouveaux amis. C'est le miracle de ma vie. Elle acquiesca du menton comme pour appuyer exagérément ses propos puis elle se reconcentra sur la raison de sa venue en tartinant Khai de question. Il lui demanda alors si elle souhaitait rencontrer le fabuleux Skyler O'Shea. — Je ne sais pas qui il est mais si Arondie le recommande, c'est que cela doit valoir le coup ! Assura Lilibeth, confiante. Comme prévu, elle se laissa berner en jouant le jeu et ferma les yeux. Son oreille perçut du remue-ménage quelque part dans le bureau, puis Khai l'autorisa à ouvrir les yeux. Moment de silence. Lilibeth ouvrit la bouche, silencieuse, avant de la refermer. Que dire ? Son sourire s'élargit (si tant est que c'est toujours possible), ses éclats de rires redoublèrent face au sourire séducteur de Khai. Combien ces moments lui avaient manqué ! Khai avait toujours eut ce don pour la faire rire, même après avoir subi les pires humiliations. Une simple expression sur son visage suffisait pour illuminer le visage de Lilibeth. Depuis toujours, il tenait une place toute à faire particulière en son coeur. Et aujourd'hui, face à cette révélation, Lilibeth était convaincu que leurs âmes étaient liées. — C'est extraordinaire ! S'écria-t-elle. C'est extraordinaire de mentir aux gens ? Elle s'installa sur le fauteuil en face de lui et planta ses deux coudes sur la table avant de raconter : — En début d'année je me suis présentée à Ste Mangouste pour des examens sous un faux nom. Je culpabilisais mais face à ta supercherie, je suis une petite joueuse. Et ses éclats de rires repartirent. Lilibeth était sincère. En sa qualité de sorcier et de mangemort, Khai n'aurait jamais pu exercer la divination chez les moldus avec son véritable nom. Lilibeth connaissait ses facilités avec la dinivation. Sa vision du futur s'étant toujours avérée trouble, elle avait toujours trouvé fascinant l'attrait de Khai pour l'art divinatoir. Voilà un don qu'elle aurait souhaité possédé si la nature avait été plus clémente envers elle : l'art de lire l'avenir. — Inutile de vous vexer, monsieur Travers ou devrais-je dire, monsieur O'Shea. Arondella m'a offert une séance sans me préciser de quoi il s'agissait, expliqua-t-elle en reprenant son sérieux. Donc... Ses deux mains se joignirent, et elle redressa ses épaules bien droite. — Lisez-moi mon avenir.
PRETTYGIRL
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Mer 1 Fév - 16:09
Tirage inattendu
Lilibeth & Malakhai
« When life beats you down, never give up. Always keep fighting. »
Il en avait vu défiler des jupons dans son cabinet. Nombreux talons avaient claqué dans une agréable symphonie qui détenait le pouvoir de le mettre en joie. Toutefois, y introduire ceux de Lilibeth possédait une saveur toute particulière ayant le don de susciter nervosité chez celui dont le sourire ne tarissait jamais. Rien de bien étonnant donc de le voir céder à la plaisanterie plutôt que d’avouer le réel fond de sa pensée. Oui, il s’était inquiété. Oui, il était heureux de retrouver sa douce meilleure amie. Oui, il était aux anges de la savoir enfin libre de son atroce père et vagabondant à sa guise dans le monde. Le contact soudain de l’épiderme de l’ex-princesse détenue dans son donjon sur ses mains attira son attention. Un plongeon dans l’océan renfermé par ses prunelles qui, comme à chaque fois, malmena son pauvre myocarde déjà affaibli par sa simple présence. Pour être honnête, une pensée dirigée vers la cadette Barjow et Malakhai perdait ses moyens. Ajoutez à cela le manque, l’inquiétude, le soulagement et maintenant les retrouvailles… Vous aurez probablement une belle idée de l’état émotionnel complètement chaotique dans lequel le « médium » se trouvait. « Je ne suis pas fâché, ne t’inquiète pas ! » La rassura-t-il avant de s’en prendre plutôt à son frère aîné. Une distraction comme une autre pour lui l’expert en duperies. Supercherie qui eut son effet quand le rire cristallin de la belle emplit l’air.
A mesure qu’il l’écoutait, un large sourire pouvant paraître niais pour un oeil extérieur vint se peindre tout naturellement sur ses traits. Il l’imaginait parfaitement avoir à tout apprendre, tout découvrir. D’une certaine façon, Khai ne pouvait que comprendre ce sentiment. Dans une moindre mesure, lui aussi avait découvert certaines choses par lui-même. Comment une famille « normalement constituée » doit agir, les fêtes « normales » à célébrer et toutes ces choses que des enfants grandissant dans un foyer aimant expérimentent. Des éléments qui devaient également manquer à Lilibeth maintenant qu’il y songeait. « Je suis heureux de savoir que tu sois enfin partie de cet atroce manoir en tout cas ! Tu es bien entourée en plus donc c’est l’essentiel. » Ce dont il redoutait mais qu’il n’avouerait jamais c’est qu’elle le remplace lui. S’ouvrant à présent au monde, Lilibeth aurait amplement l’embarras du choix en terme d’amis, de confidents et surtout de prétendants… Finie l’époque où elle représentait cette parfaite image inaltérable. La chute s’annonçait rude et interminable.
Les doutes se confirmaient un peu plus car, connaissant sa meilleure amie, sa présence chez un médium ne pouvait signifier qu’une seule chose… Heureusement qu’Arondella l’avait conduite chez Skylar O’Shea ! Il allait pouvoir faire son show, à commencer par la façon dont il lui dévoilerait que Malakhai Travers et Skylar O’Shea ne faisaient qu’un. Au nouveau rire de Lilibeth, un soulagement significatif allégea son coeur. Ça au moins il l’avait toujours pour lui. Il la faisait toujours autant sourire et rire qu’avant sa prise de liberté. L’enthousiasme témoigné par la demoiselle ne fit qu’accroître le rictus satisfait déjà présent sur ses lippes alors qu’elle s’installait face à lui. Occupé à lui verser une tasse de thé bien chaud qu’il fit glisser, plaçant l’assiette de petits gâteaux sur le côté, il ne put s’empêcher de marquer un temps d’arrêt à l’évocation de sa visite à Sainte Mangouste. Une myriade de questions fit alors irruption dans son esprit agité, les écartant toute au risque de trop ressembler à Rory qui avait probablement déjà dû lui faire la morale à ce sujet. A moins qu’il n’était pas au courant… Fait peu probable connaissant Lilibeth ainsi que les connexions de son grand-frère. « Parfait dans ce cas-là ! » S’exclama-t-il en apprenant qu’elle était venue complètement libre de tout apriori. Non seulement cela lui permettrait de briller dans cet art qu’il disait maîtriser mais en plus il aurait tout le loisir de partiellement déformer les informations n’allant pas dans son sens. Quoi ?! Vous croyez sincèrement que Khai allait lui annoncer qu’elle rencontrerait le grand amour si la carte sortait ? Non voyons… « Bien ! On va commencer par un tirage de cartes histoire d’avoir un aperçu global et on pourra éventuellement compléter ces informations par une lecture de tes feuilles de thé. » Précisa-t-il tout en sortant de son tiroir trois de ses jeux préférés. Il les plaça au centre du bureau pour que Lilibeth soit en mesure de contempler la couverture des coffrets renfermant les cartes. « Lequel t’attire le plus ? » Demanda-t-il en lui laissant le temps de choisir le jeu qui lui parlait naturellement. Une fois son choix effectué, Khai mis les deux autres de côté, extirpa les cartes qu’il mélangea grossièrement tandis qu’il lui posait la question. « Qu’est-ce que tu aimerais savoir ? » Première demande presque immédiatement suivie de précisions. « Ça peut être sur ton travail, tes amitiés, si la situation avec ton père va s’apaiser, ton avenir dans le monde moldu… »ta situation amoureuse.
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Lilibeth S. Barjow
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Un tirage inattendu
Khaili
L'odeur de la sauge embaumait. Dans le bureau du médium Skylar O'Shea, Lilibeth resplendissait en compagnie de son meilleur ami, le seul et unique. Assise en face de lui, les mains jointes sur la table, tout son être bouillonnait d'excitation. D'un geste décidé, elle désigna la boîte du milieu que Malakhai s'empressa d'utiliser. Le genou de la jeune femme remuait de façon intempestive. Lilibeth peinait à maîtriser son impatience, désireuse de connaître les prédictions de son ami. Elle lui avait toujours connu un don de clairvoyant et Lilibeth, toute aussi naïve et innocente qu'elle était, restait persuadée que chacun des mots qu'il proférait ne représentaient que la vérité, rien que la vérité, tout la vérité. Certains sujets méritaient d'être évincés. Plus que tout, Lilibeth n'avait pas envie d'évoquer Barjow Senior car, moins elle y pensait, mieux elle se portait. Quant à sa carrière professionnelle, si des idées fusaient de temps à temps, la vie Chez La Ripaille était intense et agréable, aussi ne s'en souciait-elle pas vraiment. Bien que, il fallait l'avouer, son salaire de serveuse restait modique en comparaison aux dépenses qu'elle espérait effectuer. Concernant sa vie sociale, celle-ci était au beau fixe. Son amitié naissante avec Lyllyah battait des records d'amour et de confiance, sans parler de la protection dont elle bénéficiait auprès de sa patrone, Arondella Swallow, une oreille attentive à laquelle elle pouvait prêter tous les secrets et obtenir, tous les conseils les plus avisés. Les rencontres ne cessaient de ponctuer son existence, toutes plus enrichissantes les unes que les autres. A ce stade, ne restait plus qu'un seul sujet qui méritait d'être évoqué. Presque déçue que Khai ne l'ait pas mentionné, elle clama haut et fort... — Amour ! ... comme s'il s'agissait d'une évidence. Ce n'était pas un secret : Lilibeth nourrissait l'espoir de trouver un mari aimant pour fonder la famille parfaite. La création ultime de tout ce dont elle n'avait pas bénéficié : une foyer gorgé d'amour, des enfants heureux choyés par des parents affectueux. Créer tout ce qu'elle n'avait pas obtenu. Fabriquer tout ce dont on lui interdisait depuis sa plus tendre enfance, pour la simple et unique raison qu'elle était née dépourvue de magie. Pourtant, le glas de la réalité sonnait comme une douloureuse existence : en quelques mois passés libre, loin du manoir Barjow, sa route vers l'ascension ultime était au point mort. Elle n'avait toujours pas de petit ami, ne rencontrait pas d'hommes, et peinait à se résigner d'utiliser les réseaux sociaux. La menace du BC lui faisait craindre une mauvaise rencontre. Il lui était déjà assez difficile de cacher à sa meilleure amie, Lyllyah, la vérité sur son ascendance. Chez les sorciers, sa condition de cracmole, fille de mangemort et princesse ignorante jusqu'à ses trente ans, lui faisait défaut. Chez les moldus, elle appartenait aux sorciers. Alors, comment espérer une relation saine sans que sa condition ne vienne entâcher une relation ? — Je n'ai rencontré aucun homme depuis ma libération, au mois de février, admit-elle. Mes amours baignent dans le zéro absolut. Et la jauge semble refuser de grimper. Elle s'éclaircit la gorge. — J'aimerai savoir si je vais rencontrer l'homme de ma vie ? Est-ce que je peux espérer une relation saine basée sur la confiance ? En ce moment, que ce soit chez les sorciers ou chez les moldus, je ne me sens nulle part à ma place, confia-t-elle amèrement. Ce fut comme un cri du coeur. Un fardeau qu'elle portait lourdement sur son coeur et qu'elle n'avait avoué à personne, pas même à son frère. Au-delà de son océan de bonheur sur lequel elle flottait, libre d'aller où bon lui semble, il apparaissait clairement qu'à ses yeux, aucun port n'accepterait qu'elle y jette l'encre. — Je veux juste trouver la place que je mérite, finit-elle par dire. Une place existait-elle vraiment pour elle ? Le méritait-elle vraiment ? Son regard bleu nuit se concentrait sur les pupilles émeuraude de son ami. Instanténément, sans pouvoir le contrôler, son sourire s'élargit à la croisée des regards. Une flamme vive s'alluma au creux de son ventre et immédiatement, la grisaille qui l'entourait disparut. — Je suis toute ouïe !
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Lun 13 Fév - 17:43
Tirage inattendu
Lilibeth & Malakhai
« When life beats you down, never give up. Always keep fighting. »
C’était bien la première fois que Malakhai ressentait une certaine nervosité et appréhension à tirer les cartes à quelqu’un. Il faut dire que sous le pseudonyme de Skylar O’Shea, rares étaient ceux trouvant grâce à ses yeux. Minables moldus aisément manipulables et crédules, le sorcier usait et abusait de nombreux stratagèmes pour les duper et arriver à ses fins. Un art et une manière depuis longtemps maîtrisée ne laissant guère la place à l’improvisation. Aujourd’hui la situation n’était plus la même. Les paramètres de son petit manège changeaient. Il n’avait plus à faire à des moldus. Bien au contraire, c’était nulle autre que Lilibeth qui lui faisait face. Un dilemme de taille se posait alors. Être honnête, détourner la signification des cartes juste assez pour l’arranger ou complètement mentir sur toute la ligne… Autant de scénarios qui se bousculaient dans son esprit alors qu’il préparait devant elle tout le matériel nécessaire à la séance. Les gestes avaient beau se faire mécaniques, l’esprit divaguait, déjà à la recherche désespérée des modifications qu’il pourrait apporter à sa lecture.
Dans d’autres circonstances, Khai aurait abordé la chose avec plus de décontraction. Le problème ? Il ne connaissait que trop bien sa meilleure amie pour savoir la raison de sa présence et la nature de sa question. Un sujet tabou. Un sujet le faisant systématiquement botter en touche tant l’idée le terrorisait. Sans grande conviction il tenta de l’en détourner en énumérant les éventuels domaines de son existence qui pourraient être améliorés. Des faux espoirs qu’elle brisa, en plus de son coeur, dans un éclat de voix. Il fallait s’y attendre… Et pourtant la douleur était toujours la même. Toujours aussi intense. Toujours aussi cruelle qu’au premier jour. Le temps n’avait pas fait son effet. Le temps n’avait pas réussi à atténuer ses sentiments. Dans un silence de mort, retranscrivant à la perfection l’état de désolation dans lequel se trouvait son âme sous l’illusion d’une écoute attentive, Khai continua de machinalement battre les cartes. A mesure que les explications de Lilibeth prenaient de l’ampleur, ses prunelles se détournaient vers les détails de l’étoffe sur laquelle il procédait à ses tirages. Comment la blâmer ? Tout comme lui, la jeune Barjow n’avait que connu le rejet. S’il avait non désiré, Lilibeth avait commis l’impair d’avoir une santé trop fragile, condamnée à rester cloîtrée dans le manoir familial. Double peine dont elle tentait seulement de s’extraire. Rien de bien étonnant donc de la voir chercher amour et réconfort.
Ce fut toutefois les deux dernières remarques qu’elle formula qui eurent le plus d’impact sur Malakhai. Touché par ses propos, l’envie de s’affranchir de la distance les séparant malmenait sa concentration. Comment ne pas ressentir ce besoin viscéral de la serrer dans ses bras quand elle lui confiait ne pas se sentir à sa place ?! Comment ne pas vouloir lui montrer qu’avec lui elle aurait toujours la place centrale ?! Une révélation impossible, impensable même tant les possibles dommages causés le pétrifiait. Etouffer ses sentiments plutôt que la perdre à tout jamais. Voilà le choix qu’il avait fait. Le sacrifice qu’il s’imposait pour son bonheur. Si un air soucieux avait habité un instant ses traits, le sourire de Lilibeth à la rencontre de leurs regards dissipa les traces de son tourment intérieur pour ne pas plus l’accabler. « On va voir ce qu’il en est ! » Déclara-t-il tout en étalant le jeu devant elle tel un éventail. « J’aimerais que tu gardes ta question en tête : est-ce que je vais rencontrer un homme bien ? » Le dos à présent appuyé contre le dossier de son imposant fauteuil, il marqua une brève pause, composant plus difficilement que prévu avec ses propres sentiments. « Pour commencer, sélectionne trois cartes que tu vas placer devant toi puis retourne les. Ça va nous donner une première idée. »
Il la laissa faire, prenant une longue gorgée de son thé comme s’il serait en mesure d’y trouver un peu de courage. A l’instant où elle eut déposé la dernière carte, Malakhai s’avança pour découvrir en même temps qu’elle les cartes sélectionnées. Si Lilibeth semblait clairement impatiente, de son côté on ne lisait que sérieux et même inquiétude sur son visage, incapable de faire illusion dans pareil instant. Lorsque la première apparue, son myocarde se serra douloureusement. Elle le connaissait. Un client, un autre ami dont il n’avait pas connaissance, un admirateur secret… En même temps, comment ne pas tomber sous son charme ? La seconde intensifia son appréhension. Se lancer dans une quête pareille signifiait multiplier les contacts et potentiellement finir par entretenir une relation intime avec un de ses éventuels prétendants. Le coup de grâce fut asséné par la dernière carte. Facilité. Il ne manquait plus que ça. Non seulement elle le connaissait mais en plus une fois qu’elle aurait identifié cet homme comme étant son compagnon idéal, leur relation coulerait de source. Il allait falloir ruser. « Bien. » Annonça-t-il en se raclant la gorge. Les coquebines défilaient depuis des années dans son bureau mais là les enjeux s’avéraient colossaux. « Visiblement tu n’as pas encore identifié l’homme qui pourrait être ton partenaire idéal. Soit car ceux que tu fréquentes sur ton lieu de travail ne sont pas faits pour toi ou tout simplement car tu possèdes déjà une image très définie de ce que tu recherches. Dans tous les cas, je ne vois rien ici qui m’indiques s’il est ou non déjà présent dans ta vie. Il est plus question de tes critères, de ta perception des hommes gravitant autour de toi. » Habile façon de semer le doute tout en restant vague et potentiellement s’inclure dans le lot… « Ta seconde carte nous éclaire un peu plus. En effet on voit bien que tu pars dans une quête, une aventure. On t’invite à t’ouvrir. Ça peut être pour tester de nouvelles choses ou bien adopter une nouvelle vision. Compte tenu de ta première carte, je penche plus pour la seconde option. Bien évidemment ça ne t’empêche pas de continuer ton exploration du monde. » Après une courte pause pour finir sa tasse, il désigna la dernière carte. « Si tu parviens à faire cela, à assouplir ton jugement, revoir tes attentes et t’ouvrir aux possibilités qui te sont offertes, non seulement tu vas trouver l’homme qui te correspond mais en plus votre relation sera simple, naturelle. Un peu comme si vous vous connaissiez depuis toujours… » Ajout audacieux mais qui, à en juger par la fascination de Lilibeth, risquait de ne pas être perçu comme il l’aurait espéré. Face à sa meilleure amie, Khai contint un long soupir résigné et proposa sans aucun entrain. « On peut rajouter quelques cartes pour avoir plus de précisions si tu le souhaites. » Non seulement il donnait le bâton pour se faire battre mais en plus il en redemandait.
Dés:
Carte 1 : La situation actuelle Oui - elle est déjà dans l’entourage de cet homme Non - elle ne l’a pas encore rencontré
Carte 2 : L’homme Oui - elle va devoir comprendre quelque chose Non - elle va devoir partir dans une grande quête pour le rencontrer
Carte 3 : Leur relation Oui - ça va être très simple, très naturel Non - de nombreux obstacles vont se dresser sur leur chemin
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L'Augurey
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Lun 13 Fév - 17:43
Le membre 'Malakhai Travers' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
#1 'Oui/Non' :
#1 Résultat :
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#2 'Oui/Non' :
#2 Résultat :
--------------------------------
#3 'Oui/Non' :
#3 Résultat :
Lilibeth S. Barjow
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Mer 22 Fév - 19:50
Un tirage inattendu
Khaili
Le tirage commença. L'excitation de Lilibeth manquait de troubler sa concentration. Est-ce que je vais rencontrer un homme bien ? Se répétait-elle, incessamment. Est-ce que je vais rencontrer un homme bien ? Je veux un homme bien. Non Lili ! Une question ! Est-ce que je vais rencontrer un homme ? J'ai oublié « bien ». Exécutant les demandes de Khai, son regard chavirait entre les cartes qui s'étalaient sur la table et le visage de son ami. C'était amusant et étrange à la fois de le voir en pleine action. L'exercice ne « semblait » pas difficile pour lui, du moins, aux yeux de Lilibeth. Ce constat lui arracha un sourire, de même qu'il brouilla sa concentration pour se focaliser sur la question du moment : vais-je rencontrer un homme bien ? Mais Lilibeth, comme plongée dans un jeu, s'amusa de la situation, incapable de rester focus. Le sérieux qui s'affichait sur le visage de Khai semblait dénoter totalement avec ses expressions naturelles. Étrangement, elle trouva que ses yeux brillaient particulièrement de vert aujourd'hui, malgré le manque de luminosité de la pièce. Ils étincelaient comme deux émeraudes. Quelque chose l'électrifia au fond d'elle-même, lui faisant reprendre ses esprits. Elle enfouit profondément ce souvenir et revint dans le moment présent tandis que Khai s'apprêtait à énoncer la sentence. Et la sentence fut prononcée. En silence et en hochement de tête, Lilibeth l'écouta sans l'interrompre. Qu'est-ce que tout cela pouvait-il bien signifier ? Le doute et la confusion s'insinuèrent traitreusement. Hormis le frère d'Arondella, aucun autre homme ne travaillait Chez Jack la Ripaille. Achiléo était marié et jeune père, évidemment qu'il ne s'agissait pas de lui. Quant aux hommes qui gravitent autour d'elle... son un grand soupire, ses épaules s'affaissèrent. Khai poursuivait. Adopter une nouvelle vision ? Lilibeth afficha un air étonné. Ce n'est que lorsqu'il eut terminé qu'elle s'exprima : — Changer de perception ? Tu veux dire, essayer les femmes ? Cela faisait beaucoup d'informations et de déceptions à gérer pour Lilibeth. Certainement s'atendait-elle à ce qu'on lui servît une solution sur un plateau d'argent. Dans le genre « j'ai vu son nom et son prénom, ne reste plus qu'à trouver où il habite ». — Mais les femmes ne vous font pas d'enfants ! Désespéra-t-elle. Non, non, non et non ! Elle ne voulait pas de femme ! Sa perception de la famille était déjà toute tracée ! De toute façon, elle ne s'y était jamais intéressée, bien qu'elle avait déjà rougi de nombreuses fois lorsque des clientes, entreprenantes, l'avaient assénée de compliments. C'était toujours agréable d'en recevoir. — Rajoutes-en une ! S'il te plait... et après, on passera au travail... Elle afficha une mine résignée, masquant à peine sa déception. — Je ne veux pas de femme, marmonna-t-elle encore. Je vais continuer d'explorer le monde, pensa-t-elle tout haut en approuvant de la tête, comme pour mieux s'en convaincre. Son image de la famille était très claire dans son esprit. Lilibeth peinait à saisir comment elle pourrait trouver un nouvel angle d'attaque. Et pourtant, l'évidence de la nécessité de l'exercice s'insinua en elle. Elle fonçait toujours tête baissée, comme un cheval armé d'oeillère galoperait dans la colline. Peut-être était-il temps d'agrandir son champ de vision et de trottiner tranquillement. Mais tout de même.... une femme ! Qu'elle connaissait depuis toujours en plus ?Non, c'était « un peu comme si tu le connaissais depuis toujours ». Son amitié avec Lyllyah s'était imposée comme une évidence et avec une facilité sans nom. Pour sur, aussi belle que soit son amie rousse, Lilibeth n'avait jamais ressentie d'attirance pour elle. Ni pour aucune autre femme d'ailleurs. — Je vais finir ma vie toute seule, désespéra-t-elle en un murmure. Mais au moins, tu seras là ! A ces mots, elle reprit du poil de la bête en se saisissant de sa main la plus proche. Dans son esprit, défilaient les images du futur. Elle était persuadée qu'ils mourraient ensemble. Mais... mais... peut-être que d'ici là... mais oui, c'est tout à fait possible. En fait, c'est forcément probable. Parfaitement évidemment. D'ici là, Khai aura trouvé une épouse, et ils auront plein de beaux enfants aux yeux verts. Et moi, songea-t-elle, je vais mourir toute seule. Peut-être ses enfants rendront-ils visite à leur vieille tante Lili ? La vieille fille cracmole et ses vingt chats. Son coeur bondit dans sa poitrine. Elle avait trente ans, était célibataire, n'avait jamais connu d'amant et... vivait chez son frère avec ses deux chats. L'apanage de la vieille fille. Je vais mourir toute seule ! — Attend ! Elle serra un peu plus sa main puis la relâcha. — Oublie les amours. J'ai une nouvelle question : est-ce que je vais finir ma vie toute seule ?
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Sam 25 Fév - 16:44
Tirage inattendu
Lilibeth & Malakhai
« When life beats you down, never give up. Always keep fighting. »
Heureusement que Malakhai Travers ne possédait pas de grands principes. Encore moins d’éthique particulière sans quoi mentir, ou du moins distordre la réalité à son avantage, serrait problématique. Qu’importe que la personne en face de lui soit Lilibeth ou non, Khai ne souhaitait pas prendre le risque de lui divulguer une information qui le mette définitivement sur le banc de touche. Certains auraient pu alors douter de l’amitié nourrie pour la jeune femme. Doute justifiait quand on savait qu’il mourait toujours un peu plus chaque jour d’une passion inavouée. La voir dans les bras d’un homme serait trop compliqué à l’heure actuelle. Excuse répétée sans cesse depuis qu’il avait compris la réelle nature de ses sentiments pour sa meilleure amie. Ça n’avait pas été faute de passer outre pourtant… Nombreuses demoiselles s’étaient succédées mais aucune ne pouvait égaler Lilibeth. Aucune n’en valait vraiment la peine. Aucune ne lui arrivait ne serait-ce qu’à la cheville. Lui trouver le grand amour de sa vie posait donc problème. Khai avait besoin de temps pour tenter de définitivement tourner la page et se résoudre à cette triste réalité. Lilibeth ne l’aimait pas. Pas comme il aurait souhaité. Pas comme il l’aimait. Toutefois, avec la demoiselle dans son cabinet, les cartes tirées entre eux sur un sujet si épineux, le mensonge semblait être la seule issue. Une nuance ajoutée par ci, une omission par là, de beaux discours pour la troubler juste ce qu’il faut et semer le doute. Il se retrouvait à appliquer les mêmes techniques qu’avec les autres mais cette fois-ci plus par intérêt personnel qu’autre chose… Triste constat qui ne l’arrêta pas pour autant, enchainant ses explications jusqu’à la dernière carte tirée afin d’être à même de lui fournir une vision globale. Rien qui ne semblait particulièrement ravir Lilibeth à en juger par son expression dubitative.
« Non… » Ne put-il s’empêcher d’affirmer avec un maigre sourire amusé. Si l’idée de surprendre Lilibeth avec une autre ravissante demoiselle semblait « intéressante », la perspective qu’elle puisse entamer une relation sérieuse en revanche s’avérait tout aussi terrifiante qu’avec un homme. Il s’agissait bien là d’un simple fantasme, les envies de la jeune Barjow ne coïncidant de toute façon pas avec une relation homosexuelle. Rien que les propos suivants confirmèrent ce qu’il savait déjà. Des enfants. Lilibeth cherchait bel et bien un homme. Plus que ça ! Un mari et futur père de ses enfants. De quoi lui extirper à son tour un profond soupir résigné. Sa meilleure amie ne l’avait jamais vu autrement que comme un confident. Il était cette épaule réconfortante, toujours présente, toujours prête à la faire rire sur laquelle s’épancher au besoin. Rien de plus. Un rôle qu’il avait accepté à contre coeur, ne rendant pas pour autant la situation moins douloureuse. Malgré la position plus que délicate dans laquelle il se trouvait, Khai ne pouvait s’empêcher d’afficher un maigre sourire attendri face à Lili. Avant tout désireux de lui remonter le moral et lui donner de l’espoir même si cela signifiait sacrifier son propre bonheur pour le sien, la voir ainsi ressasser s’avérait attendrissant.
Alors qu’il s’apprêtait à la réconforter en lui proposant d’à nouveau tirer une carte, son murmure le heurta en plein coeur. Le coup de grâce fut donné dans la foulée. Bien que meurtri, Khai força un de ses beaux sourires à l’allure parfaite, serrant doucement la main de Lili dans la sienne. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi… » Affirmation appliquée et vérifiée depuis le début de leur relation tant la candeur de la demoiselle l’avait touché. Le sorcier avait toujours fait de la jeune Barjow sa priorité. D’un naturel peu téméraire, pour elle il pourrait affronter les pires créatures s’il le fallait. Quoi de plus triste que de constater la peine de son amie ?! Sa nouvelle requête fut une nouvelle source de tourments. Voilà ce que provoquaient ses mensonges. A vouloir se protéger, il l’incitait à se mettre pareilles idées en tête. Un long soupir lui échappa en se saisissant de son jeu de tarot. « On va poser une autre question plutôt. Celle-ci est beaucoup trop négative pour qu’on parvienne à quoique ce soit de vraiment intéressant. » Si l’art de la lecture des cartes n’était pas une science parfaite, il y avait tout de même certaines lignes conductrices à suivre dans l’espoir d’avoir des tirages plus ou moins cohérents. Poser une question à la formulation positive en faisait partie. D’un geste rapide et précis, le sorcier battit les cartes dans sa main avant de les étaler par dessus le précédent paquet. « Voilà la question sur laquelle je veux que tu te concentres : qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour faire de belles rencontres ? Une fois que tu as bien la question en tête, sélectionne trois cartes et retourne les. » Il laissa le temps à Lilibeth de suivre à nouveau ses consignes puis revint se pencher au dessus du bureau pour découvrir le résultat de son tirage.
A chaque découverte, Khai ne savait pas s’il devait se réjouir au bien au contraire s’inquiéter. Pour lui, le message ne pouvait être plus clair. Lilibeth avait toutes les cartes en main (c’est le cas de le dire…) pour rencontrer l’homme idéal. Mieux ! Elle ne semblait pas avoir à chercher bien loin pour trouver sa perle rare. Il faudrait simplement s’armer d’un peu de patience pour que tout s’aligne parfaitement. Message énigmatique dans lequel les sceptiques n’auraient pas cru. Trop vague, trop fourre-tout. Khai y voyait plus leur propre amitié décrite bien que la crainte qu’un inconnu puisse s’y glisser grandissait dans son esprit. La question qui demeurait à présent c’était : quoi dire mais surtout comment le lui dire ?! Un nouveau soupir quitta ses lippes et il annonça avec toujours le même sérieux. « On y voit un peu plus clair déjà. » Enfin, lui y voyait plus clair, Lili pas vraiment. « Avec la papesse sur ta précédente carte, on a bien la confirmation que cet homme ne t’est pas inconnu. Tu n’as pas besoin de partir dans une nouvelle quête pour le rencontrer, tu as les clefs en main. C’est ce que nous confirme également ta seconde carte. » Dit-il en désignant la carte des amoureux. « Quand je te parlais de faire des nouvelles expériences, de t’ouvrir, c’est plus dans ton jugement. Il n’est nullement question d’orientation sexuelle mais bien de rapport à l’autre. Peut-être que c’est un homme à qui tu n’avais jamais prêté attention jusque là… » Khai marqua un temps d’arrêt, ses émeraudes venant se plonger dans ses topazes, son myocarde se serrant douloureusement à l’occasion tant les conseils donnés lui étaient pénibles. « En revanche avec ta dernière carte on te donne le conseil d’être patiente. Ça n’est pas quelque chose vers quoi tu dois te précipiter. Il faut prendre ton temps si tu souhaites vraiment que la relation fonctionne et que ça soit le bon pour toi. »
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Carte 1 : Oui - La papesse Non - Le bateleur
Carte 2 : Oui - La lune Non - Les amoureux
Carte 3 : Oui - Le chariot Non - L’ermite
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'Oui/Non' :
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Lilibeth S. Barjow
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Sam 11 Mar - 17:51
Un tirage inattendu
Khaili
Elle s'était imaginée que ce tirage éclaircirait sa situation, lui dévoilant la route à prendre. A contrario, les pistes brouillées embrouillaient son esprit, et Lilibeth n'y voyait plus clair du tout. Rassurée cependant que le prince charmant n'était pas une femme, elle se concentra sur une nouvelle question, et acquiesca pour signifier qu'elle était prête. La jeune femme tira trois nouvelles cartes, comme demandé. Mais qu'est-ce que « ces clefs en main » pouvait bien signifier ? De quel homme voulait-il parler ? Lilibeth était restée enfermée durant trente ans dans le manoir Barjow, et ce n'était pas la meilleure des façons pour se faire des amis. Les seuls hommes qui gravitaient autour d'elle, étaient son frère et son meilleur ami. Qui d'autres existerait-il et à qui elle ne prêterait pas attention ? Lilibeth faisait toujours attention aux autres, du moins lui semblait-il. De dépit, elle plaqua ses petites mains sur ses joues, encadrant son visage d'une masse de cheveux aux boucles parfaites. Pour parvenir à ses fins, elle devra jouer la carte de la patience, et ce n'était pas gagné. Il sembla à Lilibeth avoir attendu toute sa vie la délivrance ultime, alors patienter encore un peu mettait son courage à rude épreuve. Mais avait-elle seulement le choix ? Résignée à suivre les conseils de Khai, elle détendit ses muscles, relâchant ses bras. — On dit que la patience paie. J'espère que c'est vrai. Elle inspira profondément. Les odeurs de sauges embaumèrent ses narines, l'herbe aromatique revigorant ses ardeurs en déroute. — Tout de même, je possède très peu d'ami, comment serait-il possible que l'homme idéal soit juste sous mon nez ? Sacré Lilibeth. A l'évidence, cette paire d'oeillère qu'elle portait lui fermait bien des perspectives. A l'encontre de Malakhai, elle n'avait toujours ressenti qu'une profonde amitié. Du moins, c''était ce qu'elle croyait, dur comme fer. Il était de sang pur, il était mangemort, incroyablement indépendant, assurément indécrottable. Lilibeth était à ce point aveugle qu'elle fixait son objectif sur ce qu'elle pensait bon pour elle, au lieu de s'abandonner à la providence et à ce que le destin pouvait lui réserver de meilleur. Pour les apparences, son coeur croyait que l'homme idéal était en tout point de vu parfait : parfait gentleman, parfait dans les finances, parfait dans la beauté. Un homme qui changeait d'identité pour tirer les cartes aux moldus, ne rentrait pas dans cette case. Pourtant, pourtant.... L'esprit embrouillé, elle repoussa les cartes de Khai. — Je crois que j'en ai assez entendu pour aujourd'hui. Merci Malakhai. Espérons qu'avec de la patience, l'avenir s'éclaircisse. En attendant, ne me reste plus qu'à suivre le court de ma petite vie, tel un saumon qui remonte la rivière sans savoir où son périple va aboutir. N'exagèrait-elle pas un tant soit peu ? Lilibeth éclata de rire pour détendre l'atmosphère. La tristesse, ce n'est pas ça qui attire les bons partis. Sa main vint prendre celle de Khai, qu'elle serra tendrement. — Tu m'as manqué. Même si dorénavant ce n'est plus nécessaire, nos escapades nocturnes pour fuire mon triste quotidien me manquent énormément. Sinon, à part ça, elle ne voit absolument pas ce qu'il voulait dire par « juste sous ton nez ». — Les choses sont différentes après-en. Un sentiment de nostalgie l'envahit. Elle ne s'étonna pas ni ne réagit à cette envie, soudaine, de n'être que la Lili oppressée dont le meilleur ami viendrait sauver, le temps d'une nuit, pour s'endormir contre sa peau nue. — Mais promet moi que nous n'attendront pas si longtemps pour nous revoir ? Qu'importe les circonstances ?
PRETTYGIRL
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Mar 28 Mar - 19:54
Tirage inattendu
Lilibeth & Malakhai
« When life beats you down, never give up. Always keep fighting. »
Si depuis la fugue de Lilibeth du manoir Barjow Malakhai n’avait plus eu de nouvelles de sa meilleure amie, jamais il n’aurait imaginé la revoir dans de pareilles circonstances. Après tout, si la jeune femme savait pour ses compétences en divination, elle ignorait tout de l’activité qu’il menait dans le monde moldu. Un fait dont il ne se cachait pas mais qu’il n’allait pas non plus crier sur tous les toits. Il faut dire que le sorcier avait un nom préserver. Se retrouver ainsi à lire l’avenir sentimentale de celle pour qui son myocarde s’affolait depuis des années avait donc quelque chose de particulièrement cocasse. Entre distorsions de signification des cartes, messages à peine dissimulés pour espérer faire peser la balance dans sa direction et peur d’être pas assez subtile, les interprétations fournies à Lilibeth ne semblaient pas avoir fait mouche. Pire même, elle semblait peu satisfaite. Heureusement qu’il la connaissait sinon c’était un avis deux étoiles sur Google d’assuré ! Peiné pour elle, Khai l’observa encadrer son visage de ses mains, clairement pensive et dépitée. A cet instant le sorcier se surpris à espérer posséder le don de troisième oeil comme son « amie » Soledad. Une information qu’il garderait cependant pour lui. Sait-on jamais si la Mexicaine voyait Lilibeth finir avec un autre homme que lui. On a bien le droit de rêver, non ?
Aux propos de la belle il ne put qu’esquisser un maigre rictus peiné. Mieux que personne, Khai connaissait l’histoire tragique de sa meilleure amie restée recluse de force dans un manoir pour une maladie dont il n’avait jamais personnellement vu les effets. Si ce n’est qu’elle était privée de pratiquer la magie, Lilibeth lui semblait être en pleine forme… A sa question rhétorique, le myocarde de Khai se serra un peu plus douloureusement dans sa poitrine. Il avait beau vouloir faire illusion, face à la Barjow le Travers n’était jamais parvenu à mentir bien longtemps. Son corps parlait pour lui mais Lilibeth était trop empêtré dans son propre tourment pour déceler celui de son ami. Tant mieux pour lui… Histoire de se donner un brin de courage, il avala d’une traite la fin de sa tasse de thé avant de lâcher un peu dépité. « Tu verras bien comment les prochains mois se déroulent. On sait jamais. » Oui… On sait jamais. Peut-être que de le fréquenter en dehors du manoir lui ferait voir le sorcier sous un oeil nouveau à moins qu’elle ne tombe sur l’incarnation de cet homme parfait dont elle rêvait et qu’il connaissait sur le bout des doigts. Pour son plus grand malheur. Malakhai ne rentrait pas dans le moule. Comment pourrait-il ainsi attirer l’attention de Lilibeth ?!
Face au rejet de la demoiselle, il rassembla les cartes en deux tas avant de les placer sur le côté. Voilà deux jeux qu’il n’allait pas ressortir de si tôt s’il souhaitait rester concentré sur ses clients plutôt que de penser à la séance d’aujourd’hui. A sa remarque, un petit rire lui échappa également avant de saisir l’opportunité de ce simple contact physique. « Tu m’as manqué également… Puis rien ne m’empêche de venir te libérer de l’ennui. Ou de la mauvaise humeur de Rory. » Lâcha-t-il avec un large sourire amusé. Tous deux savaient à quel point l’aîné par défaut des Barjow pouvait être soupe au lait. Touché par sa dernière phrase, son sourire s’atténua pour devenir plus tendre. Il relâcha sa main pour se lever et contourner le bureau. A présent face à sa meilleure amie, le sorcier s’empara de ses poignets, l’incitant à se lever. Dans un geste des plus naturels, ses bras encerclèrent la fine silhouette de la jeune femme pour l’attirer contre lui. Une main postée dans son dos, l’autre vint se loger à l’arrière de son crâne, le nez enfoui dans sa douce chevelure. Torture toujours aussi éprouvante que d’être envahi par son odeur et la proximité de ses courbes. Torture qui en valait la peine tant elle apportait un peu de soulagement à son myocarde malmené par cet amour unilatéral dans lequel il s’était enfermé. Après quelques instants, forcé par ce qu’il avait jugé être la durée « normale » d’une étreinte entre amis, Khai relâcha à contre coeur sa prise non sans déposer un petit baiser sur le front de Lili. Ses émeraudes revinrent se plonger dans l’océan de sa meilleure amie pour lui assurer presque dans un murmure. « Crois-moi, je compte pas te lâcher. » Quelques soient les circonstances, c’était une promesse. Qu’importe si elle trouvait enfin chaussure à son pied, Khai était prêt à subir le spectacle de la voir avec un autre homme du moment qu’elle était heureuse.
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