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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Je suis venu te dire... (ft Rory) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Harper MacFusty
Harper MacFusty
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Lumos
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Dim 19 Juin - 12:20
Je suis venu te dire...
En ce samedi 10 avril 2021, Harper et Abigail avaient passé la journée à préparer leur voyage de noce, marquant d’une punaise colorée chaque île paradisiaque du globe terrestre où elles pourraient venir poser leurs transats. Consciente que pour son épouse l’été approche avec une lourde période de deuil, Harper redouble de légèreté plus ou moins agaçante pour tenter, vainement, de détourner l'attention de son aimée d’une plaie à vif sur un cœur à jamais sanguinolent. Ce soir-là, elles s’endorment l’une contre l’autre, la fatigue plongeant Harper dans les profondeurs de son inconscient : un rêve qu’elle avait déjà fait. Une plaine aride, ravagée par les flammes, la guerre sévit, tout est noir et gris, la végétation est calcinée, partout le sol est inégale, comme si à chacun de vos pas il tentait de vous faire trébucher.
Sérieusement ? Dit à voix haute Harper dans son rêve. Car ce rêve, elle l’avait déjà fait. Dans la première version, Jin aux prises avec un ennemi péri sous le sortilège impardonnable de ce dernier. Ravagée par le regret, c'est une fois réveillée qu'elle contacta enfin sa soeur pour l'inviter à son mariage avec Abigail. Le cauchemar lui avait révélé une réalité difficile à encaisser pour une personne capable d'enfouir sa tête dans un trou plutôt que d'assumer ses responsabiliés. Par responsabilités, entendez "erreurs". Cette fois, Jin lui apparu au loin, baguette à la main, menant une bataille. Cette dernière lui lance un regard distrait avant de disparaître dans la fumée opaque d'un feu sans flamme. Les bras ballant, Harper déambule dans ce pays sinistre. Au loin, elle perçoit le bruit d’une bataille, des cris, des supplications. A quoi bon les rechercher ? A chaque fois qu’elle se rapproche, les cris s’éloignent. Quand soudain, elle aperçoit quelqu’un. La personne lui tourne le dos, occupée dans un combat, baguette dégainée, contre un mage noir dont le visage est indistinct.
« Rory ? »
Harper hésite. Elle sait pertinemment qu’il n’a pas envie qu’elle soit là, ne serait-ce que pour l’aider. La bataille est engagée entre Rory et le mage indistincte. Quelque part, la voix d’Abigail lui rappelle de faire attention. A qui parle-t-elle ? Dans le néant, Harper cherche son épouse du regard. Lorsqu’elle retourne son attention en direction de la bataille, le mage noir a disparu, Rory est allongé sur le sol. Les yeux d’Harper s’arrondissent comme des billes, elle se rue aux côtés du corps de Rory qui git sans vie. Harper n’arrive pas à le croire. Elle tente d’attraper ses épaules pour lui relever la tête, mais ses doigts passent à travers le corps inerte.
Brusquement, mue d’un haut-le-corps, Harper se réveille dans leur chambre de Poudlard.
Shit, pense-t-elle. Shit, shit, shit, méga shit.
Les entrailles remuées, elle s’extirpe délicatement du lit pour ne pas réveiller Abigail afin de rejoindre la salle de bain où elle s'asperge le visage d'eau glacée. Est-ce que ces rêves dérangeant sa petite vie paisible comptaient l'enquiquiner indéfiniment ? Dans le miroir au-dessus du lavabo, Harper inspecte son reflet. Une mèche de cheveux trempée retombe sans discipline sur son front. La jeune femme n'en revient pas : sa décision est déjà prise et franchement, ça ne va pas être de la tarte.

***
Octobre 2001, Harper a 13 ans. Dans une salle des classes désaffectée, Rory et elle ont installé un laboratoire de détournement des objets moldus. Au milieu des pièces détachées, Rory s’applique à souder des circuits compliqués.
« Tadaaaam ! S’exclame Harper en brandissant bien haut une bien belle… boîte à mouchoir ».
Devant le regard interrogateur de son ami, Harper s’explique :
« C’est un futur portoloin, explique Harper. Quand j’aurai suffisamment d’expérience en sortilège, nous disposerons tous d’une boîte à mouchoir ensorcelée pour nous sortir des situations périlleuses. Je m’explique. Si un ennemi force notre porte et que nous ne disposons d’aucune porte de sortie, il nous suffira de toucher la boîte à mouchoir spécialement ensorcelée pour porter au loin en cas de danger et SEULEMENT en cas de danger. Pourquoi une boîte à mouchoir, me demanderas-tu ? C’est bien simple : dans une situation délicate où tout semble perdu, il est plus aisée de tromper son ennemi en voulant lui faire croire qu’on veut simplement se moucher le nez ».
Se moucher le nez avant de mourir, vous comprenez ?
« Il suffira de toucher le premier mouchoir venu pour disparaître en lieu sur ».
Elle lève les bras en signe de victoire, fière de sa trouvaille.
« Bien entendu je n’ai pas les capacités de réaliser un pareil exploit. Donc, pour le moment, ce sont des mouchoirs qui donnent de l’eczéma, à tendre seulement à nos ennemis… ou à Arondella, histoire de rigoler un peu, en guise de vengeance contre sa potion de balbutiement ».
***
Ce dimanche soir-là, un colis arrive dans la boutique de chez Barjow & Beurk. Le carton rectangulaire est enveloppé dans du papier kraft, pas plus large qu’une boîte à chaussure. Lorsque Rory l’ouvrira (admettons qu’il l’ouvre), il y découvrira une boîte à mouchoir. Lorsqu’il touchera la boîte à mouchoir (admettons qu’il la touche), le portoloin le transportera dans une ruelle moldue située en plein coeur de Londres devant un restaurant cubain tenu par des sorciers où la musique résonnent gaiment, l'écho des notes se répercutant dans l'exiguité des bâtiments rapprochés. Des danseurs se déhanchent dans des figures compliquées sous les derniers rayons de soleil, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'établissement. Entre les bâtiments sont accrochés des guirlandes de fanions multicolore qui s'entrecroisent comme les corps déchaînés. Devant la porte, Harper l'attend sagement, les bras croisés dans le dos.
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Anonymous
Invité
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Mar 28 Juin - 18:43
I fucking hate elevatorsImpossible de dormir. Il n’y avait en soit rien de bien extraordinaire là dedans pour l’héritier Barjow. Coutumier des nuits blanches passées à travailler, sur le terrain pour une mission cambriolage ou à écumer les bars en plus ou moins bonne compagnie. Ne pas dormir était normal. C’était rentré dans son hygiène de vie. Pas forcément ce qu’il y a de plus sain quand on ne se repose pas vraiment à côté, consomme des quantités faramineuses d’alcool, de tabac ou même encore de drogue magique (certes non addictive et nocive mais clairement stimulante). Heureusement pour Rory, il n’y avait pas grand monde capable d’oser lui faire la morale et remettre en question son train de vie destructeur. Il faut dire également que dernièrement, et ce depuis l’hiver dernier si on était parfaitement honnête, son existence semblait partir à la dérive. Les tensions et complications n’avaient de cesse de se multiplier comme si la merde appelait la merde, les conflits s’attirant mutuellement pour se multiplier sous son nez, grossissant à vue d’oeil telle une boule de neige dévalant la pente pour lui foncer dessus. Il ne pouvait qu’assister à ce spectacle de son monde s’effondrant lentement mais sûrement sous ses pieds. Quand quelques éléments semblaient enfin s’améliorer pour lui, un nouveau problème plus conséquent que le précédent pointait le bout de son nez. C’était par exemple le cas avec Lilibeth. Si son inquiétude quand à l’absence de nouvelles de sa jeune soeur avait vite trouvé dénouement heureux, la cadette s’étant libérée du joug de leur paternel, à présent pesait la menace de ce que ferait ce dernier. Sans compter les tensions sous-jacentes cumulées depuis toutes ces années et la bourde monumentale qu’elle avait fait en se rendant à l’hôpital sans l’en informer. Non vraiment, rien n’allait. Et là je ne vous parle que de Lili. Le reste, Rory ne préférait même pas y penser.

Comme à chacune de ses insomnies, le sorcier avait pris le chemin de sa boutique pour travailler sur la pile assommante de commandes ou tout simplement reprendre des projets d’artefacts et autres inventions laissées en suspens par manque de temps. Entre la mission qu’il effectuait avec le Ministère de la Magie, le travail à la boutique et le partenariat avec l’hôpital de Sainte-Mangouste pour l’étude clinique de Lexi, ça n’était clairement pas le boulot qui manquait. Autant rattraper son « retard » lors de ses insomnies histoire de ne pas avoir Silas sur le dos à lui reprocher de trop en faire, se disperser et délaisser leur business. L’avantage de taille à travailler de nuit était également l’absence de toute distraction mais surtout de Connor et ses conneries à répétitions. Mine de rien il était mille fois plus efficace quand cet incapable n’était pas dans ses pattes à lui poser des questions absurdes ou l’interrompre dès qu’un client un peu important poussait la porte de la boutique. A croire qu’il l’avait formé pour rien…
Cette nuit s’annonçait donc prometteuse. Le sorcier avait déjà finalisé le stock de poisons à remettre en rayon pour leur clientèle aux intentions les plus louches, rechargé en magie trois objets moldus modifiés de sa confection et confirmé l’expertise d’un artefact qu’on leur avait apporté il y a quelques jours de cela.

Tandis que son attention s’était portée sur la confection d’un système d’espionnage magique intégré à un objet du quotidien, il remarqua à peine le hibou qui venait de se poser dans l’arrière-cour de son atelier. Ce fut quand ce dernier tapota de son bec à plusieurs reprises contre le carreau, suivi des croassements de Snoopy, sa corneille domestique posée sur le perchoir de la verrière que Rory déporta enfin ses prunelles sombres sur Elizabeth. De premier abord il ne reconnut pas l’animal à qui il ouvrit la porte. Le hibou installé sur la table principale, Rory défit le colis qu’elle transportait après lui avoir donné une friandise pour l’occuper. Une brève caresse sur le crâne du volatile qui finissait son casse-croûte et il ouvrit le paquet directement adressé à son nom. Fait étrange car normalement le sorcier ne recevait aucun courrier personnel à la boutique, compartimentant bien les deux. Ce hibou devait donc savoir exactement où se rendre s’il trouvait porte close au penthouse de l’héritier Barjow. Quand Rory finit de retirer l’emballage enveloppant le carton et ouvrit cette dernière, trouver une simple boîte à mouchoirs le laissa perplexe durant une fraction de secondes. Finalement, le souvenir de ce plan farfelu lui revint, extirpant même au jeune homme un maigre sourire en coin. Par simple précaution il vérifia si l’envoi ne comportait pas de notes, ou même une lettre. Non… Ça n’était pas le style de la maison après tout. Il s’en doutait quelque part que pareille objet serait envoyé seul. Elle le connaissait bien. Suffisamment du moins pour savoir pertinemment qu’il allait le toucher par pure curiosité.

Face au portoloin, Rory hésita un instant. Bien qu’il s’agissait d’Harper, mieux valait prévenir que guérir. Impossible de savoir à quoi exactement s’attendre avec la jeune femme, principale raison pour laquelle ils s’entendaient si bien à l’époque de Poudlard. Mettez deux têtes brûlées, casse-cou et impulsifs ensemble, ça fait forcément des étincelles. Leur précédente entrevue n’avait pas été de tout repos. Heureusement que le jukebox les avait concentré sur une tâche et que Arrondie avait été là pour diffuser les tensions et amortir les potentielles rixes entre les deux. Qui sait dans quoi il allait s’embarquer cette fois-ci. Rory préleva donc de son casier un premier couteau de petite taille qu’il fixa contre son mollet avant de rabaisser son jean noir dessus. Une seconde lame plus imposante trouva sa place à sa ceinture, dissimulée par un charme d’invisibilité et enfin son couteau fétiche rétractable fixé dans l’étui qui l’accompagnait toujours à son avant-bras droit. Il enfila sa veste en cuir et finit par toucher la boîte à mouchoirs, prêt à affronter toute situation rocambolesque dans laquelle Harper l’invitait à se fourrer. La sensation de distorsion fut instantanée, accompagnée de cette désagréable impression que les sons et le décor autour de lui étaient avalés par un trou noir pour finalement atterrir en pleine rue. Presque immédiatement il se prépara à l’attaque. Utiliser un portoloin et atterrir en pleine ville n’était pas anodin. Ça pouvait très bien être un plan d’Harper pour se débarrasser de lui ni vu ni connu. Qu’il est bête ce Barjow ! Utiliser un objet magique et atterrir face à des moldus… Forcément qu’ils allaient lui tirer dessus ou le capturer pour le torturer. A quoi pensait-il ? Le regard vif, il se détendit en constatant que personne ne le regardait étrangement ou même ne s’apprêtait à lui sauter dessus. Ce fut à cet instant qu’il aperçu enfin Harper à quelques mètres. Enfouissant ses mains dans les poches de son jean, Rory s’avança face à elle et demanda alors de but en blanc. « Que me vaut l’honneur, Auburn ? » Si lors de leur mariage l’héritier Barjow avait eu un comportement exemplaire, ne laissant nullement l’alcool altérer son comportement, qu’Harper le « convoque » de la sorte laissait perplexe le sorcier. Avec elle, il s’attendait à tout.
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Harper MacFusty
Harper MacFusty
Sorcier OP
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Lumos
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Mar 12 Juil - 7:28
Je suis venu te dire...
Le clap significatif d’un transplanage accompagné du froissement de vêtements incite Harper à détourner son attention en direction du bruit. Une imperceptible expiration plus longue que d’ordinaire trahira son impatience ou est-ce du soulagement ? Avait-elle craint qu’il ne vienne pas ? Ça, elle ne l’avouera jamais à personne et encore moins à elle-même. Les mains enfouies dans les poches, Rory se dirige vers elle et une vague de malaise détraque sa naturelle confiance en elle. L’espace d’une seconde, toute cette mise en scène semble n’être qu’une minable mascarade, un plan à l’eau-de-rose, le plus gros plan foireux qu’elle n’est jamais monté car à la fin de celui-ci, elle se sera totalement ridiculisée. Le doute l’envahit mais il est trop tard pour reculer. En l’observant approcher, Harper a l’impression d’avoir des flashs du passé. Ces retrouvailles au retour des vacances où Rory séjournait au Manoir Barjow, revenant couvert de bleus, voire d’ecchymoses, autant de blessures qu’Harper faisait mine d’ignorer, préférant opter pour des escapades à l’orée de la Forêt Interdite ou dans des coins reculés du château, car se changer les idées, il n’y a que ça de vrai. C’était une sorte de pacte solennelle qui s’était créé entre Rory et Harper, un pacte silencieux, aussi imprononçable qu’inviolable. D’ailleurs, elle ne se plaignait jamais de sa mère ni de sa sœur auprès de Rory, scellant d’autant plus ce vœu de silence qui s’était naturellement installé entre eux.
Lorsqu’il s’adressa à elle, Harper fut incapable de prononcer le discours qu’elle avait mentalement calculé pour être certaine de capter son attention sans le faire fuir. Mais on ne se refait pas, n’est-ce pas ? Tentée d’agiter son annulaire cerclé d’un anneau doré aux allures cabossés, Harper retient néanmoins son geste, se contentant de rectifier, d’un air provocateur qu’elle ne peut malheureusement pas retenir :
« Macfusty ».
Comme lui dit si souvent Abigail, décidément, elle ne peut vraiment pas s’en empêcher ! Mais Harper a bien l’intention de suivre la ligne directrice qu’elle s’était fixée. Ce soir, elle tentait quelque chose qu’elle n’avait jamais fait, et c’était déjà assez compliqué pour sa fierté pour en plus devoir s’empêcher quelques provocations par-ci par-là…
- Je ne suis pas venue pour me disputer, ajoute-t-elle rapidement. Accorde-moi un moment, autour d’un verre. Juste un (Bridou).
Elle avait choisi un endroit qu’ils ne connaissaient pas comme un espace de neutralité. Ici, ils ne connaissaient personne qui puisse les appuyer ni les enfoncer et surtout, Harper préférait faire ça dans la plus stricte des discrétions. C’était déjà assez difficile pour elle, inutile de s’afficher. Harper a toujours été une extravertie mais il existe certaine chose qu’elle n’a absolument pas envie de montrer en spectacle. D’un nouveau geste de la main, elle invite Rory à la suivre dans le restaurant. Ici, tout respire la danse, les cocktails aussi colorés qu’alcoolisés et les couleurs natives de l’Amérique du sud. Au-dessus du bar, des néons clignotent comme pour donner une allure magique au barman qui secoue son shaker en rythme avec la musique pour le vider dans des verres décorés de sucre teinté. A l’intérieur, la musique est plus forte, on s’entends tout juste parler. Quand ils ne dansent pas, les clients sont assis autour de tables aussi hautes que des comptoirs, obligés de coller leurs bouches aux oreilles pour pouvoir s’entendre. Une femme aux longs cheveux noirs remue sur son tabouret manquant de tamponner Harper au passage qui ne lui prête aucune attention. C’est qu’elle aurait légèrement la pression, non ? Sinon elle lui aurait ordonné de dégager sa sale tignasse de là parce que franchement, ce n’est pas le moment. La salle est de forme rectangulaire, et Harper les conduit tout au fond, loin du reste de la clientèle qui préfère la proximité de la piste de danse, bien que la musique résonne équitablement dans la totalité du restaurant. Harper désigne une table haute où brûlent des bougies aux senteurs venues d’ailleurs. Prenant place, elle invite Rory à s’assoir en face :
- Ce sera rapide, lui crie-t-elle dans le vacarme assourdissant de la musique, comme si elle craignait qu’il ne détourne les talons pour s’enfuir.
Les deux anciens amis d’installés, le barman exécute les ordres remis par Harper. Deux verres sont disposés devant eux, les couleurs du liquide se superposant comme un arc-en-ciel désorganisé. A l’aide d’une touillette, Harper remue nerveusement dans son verre, mais les couleurs ne se mélangent pas. A la vue de ce cocktail, Arondie serait verte de jalousie. Mais Arondie n’est pas là ce soir car, Harper n’a pas choisi d’œuvrer dans l’auberge de Chez Jack la Ripaille. Elle n’a pas non plus prévenu son épouse du lieu dans lequel elle se rendait mais cela, Abigail est habituée. Buvant une longue gorgée directement à la paille, Harper sent l’alcool lui brûler la gorge, la forçant à tousser, autant de secousses qui l’amènent à recouvrer ses esprits un temps soit peu brouillés par la crainte. Elle n’avait jamais fait ça et franchement, elle comprend pourquoi. L’espace d’un instant, Harper Macfusty se sent totalement ridicule, mais Rory attend, elle ne peut pas faire durer le suspense indéfiniment. Bien sûr, dans une pirouette ni vue ni connue, elle pourrait trouver un baratin pour se dérober de la lourde tâche qu’elle s’était fixée d’honorer. Rory n’en saurait rien, personne n’en saurait rien, sa dignité feindrait de ne rien savoir et la vie reprendra son court aussi normalement que possible, dans la joie, la tranquillité et les frictions notables entre Rory Barjow et Harper Auburn. Car elle le savait : si Rory avait décidé de l’appelé par son nom, c’était bien par provocation pour lui rappeler qu’il n’approuve pas ce mariage. C’est bien à Harper Auburn qu’il en veut.
Enfin, Harper se jette à l’eau. Elle saisit un paquet de pancarte appuyé contre le pied de la table avant de reculer son tabouret pour faciliter leur lecture. S’assurant qu’il s’agit du bon sens de lecture, elle lance un regard au barman dont le sourire la rassure : il sait qu’il ne doit surtout pas baisser la musique. Pas avant qu’elle n’est fini. Même s’il n’y a plus d’électricité ou que le fantôme de Voldemort se pointe pour un tango Argentin, la musique ne doit jamais cesser de retentir. Le silence serait beaucoup trop gênant. Croisant ses jambes, elle dépose le paquet de pancarte sur sa cuisse pour que Rory, sous un air de salsa, puisse lire le premier panneau.
Je ne serai pas longue.
Si on a bien un point commun, toi et moi,
C’est qu’on n’est pas du genre à afficher nos sentiments.
On ne fait pas dans la dentelle.
Elle change de pancarte :
Je ne savais pas comment te le dire alors,
Une amie, de très bons conseils, m’a dit qu’à défaut de le dire,
Je pouvais l’écrire.
Nouvelle pancarte :
Quand j’étais au collège, j’avais un ami très cher,
Il comptait beaucoup pour moi, je ne lui ai jamais
Dit que je l’aimais, parce que… je suis comme ça.
Souvent, il revenait amoché.
Changement de pancarte :
Je ne lui ai jamais demandé pourquoi, car j’avais
Trop peur que sa réponse me brise au point que mes épaules
Dont je vante la solidité, ne s’écroulent.
Je préférai ignorer. Ignorer par peur. Et ça nous arrangeait
Tous les deux.
Elle prend une profonde inspiration avant de passer à la pancarte suivante :
En septième année, j’ai commis une grave erreur.
Je ne cherche pas à justifier mes choix
Car c’est le genre d’erreur irréparable,
Mais il fallait que je te le dise…
Pancarte suivante :
Pour un rêve fou que je m’étais fixé
J’ai blessé à tout jamais celle que j’aimais,
J’ai anéanti notre amitié,
Seule Arondella a tenu bon mais nous savons tous
Que c’est la meilleure d’entre nous.
Next :
Je suis partie du jour au lendemain
Sans rien te dire, sans aurevoir,
Parce que j’avais honte.
Parce que j’étais lâche.
J’ai toujours honte et je suis toujours lâche.
Changement de pancarte :
On a passé les quinze derrières années à s’ignorer
Même lorsqu’on se croisait, jusqu’au jour où j’ai débarqué
Dans ta boutique. Ce jour-là, je me suis conduite
Comme Harper l’aurait fait, mais à l’intérieur de moi…
Elle change de pancarte :
Quand je t’ai revu, je n’ai pas pu m’empêcher
De constater à quel point tu m’avais manqué.
J’ai fait comme si de rien n’était,
Je ne voulais pas me l’avouer.
Par lâcheté.
Nouvelle pancarte :
Et puis il y a quelques jours, je me suis mariée.
Tu étais présent mais absent pour moi
Et en vérité, ça m’a dévasté.
Un peu comme si mon bonheur ce jour-là claudiquait.
Le prochain changement de pancarte aurait pu lui faire trembler les bras et la voix qui ne parle pas, mais Harper Auburn a étudié et professe sous le signe du lion. Hors de question de dévier de sa trajectoire ; changement pancarte :
Alors, aujourd’hui, je voulais te demander deux choses :
Premièrement, je te demande pardon.
Deuxièmement, je te demande de m’accorder une seconde chance
Une chance de te prouver que je ne suis pas devenue une Macfusty
Pour rien.
Quand elle dépose sur le sol cette dernière pancarte, la musique prends fin. Pourquoi a-t-il éteint la musique cet imbécile ?  Mue dans le silence, comme interdite, Harper n’ose pas se retourner pour dévisager le barman qui prends l’orchestre à coup de baguette pour que les instruments repartent de plus belle. Le son résonne à nouveau comme une vague de profond soulagement. Le silence pesait sur ce malaise que les épaules d’ordinaires si détendues d’Harper peinent à supporter. Peu importe l’issue de cette déclaration, au fond d’elle-même, Harper est fière de l’avoir fait. Pour la seconde fois de sa vie, elle s’était jetée à l’eau, annihilant toute once de lâcheté dont elle faisait preuve à l’accoutumée.
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Anonymous
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Jeu 14 Juil - 19:40
I fucking hate elevatorsLa journée de cours de Rory venait de s’achever et il regagnait tout juste la salle commune située dans les cachots pour profiter de la fin d’après-midi en compagnie de Silas quand l’un des Serpentards l’accueillit avec véhémence. « Hé, Barjow ! » S’écria-t-il dès qu’il vit le jeune héritier rentrer dans le salon commun des verts et argent. « Y a une meuf qui te cherchait tout à l’heure. » Automatiquement, le brun déjà rarement sympathique leva les yeux au ciel, l’air pas franchement d’humeur à se faire emmerder ni par le fils Avery, ni par une demoiselle en manque de sa dose de « bad boy » pour vibrer un peu dans sa triste existence. « Et ? » Se contenta-t-il de lâcher avec sa mauvaise humeur légendaire, bien loin d’impressionner son interlocuteur tout aussi imprégné par la rage que Barjow. « Et elle m’a suffisamment fait chier pour pas que je te fasse passer le message. Du coup t’es attendu dans le couloir ouest du troisième étage, au « même endroit que d’habitude ». » Automatiquement Rory comprit. Harper ! L’interro surprise du prof de sortilèges combiné au travail supplémentaire donné l’avait mis en retard. « Putain Avery c’est maintenant que tu me passes l’info ?! » Agacé, le jeune héritier rassembla sa sacoche et sa robe de sorcier dont il s’était débarrassé négligemment à l’entrée de la salle commune. « Sois déjà bien content que je fasse le hibou pour toi ! La prochaine fois tu diras à ta copine chez les putains de Gryffondors de faire passer ses messages autrement. Elle a rien à foutre chez nous… » Habituel discours sectaire émanant d’un sang-pur qui n’avait pas assez de neurone pour se forger son propre opinion, simple perroquet répétant mécaniquement ce que ses parents pouvaient bien sortir en soirées mondaines.

Rory laissa Silas dans la salle commune et se précipita au point de rendez-vous. Montant les marches deux par deux, il empruntait tous les raccourcis qu’il connaissait, se moquant bien de traverser les sanitaires réservées aux demoiselles sur son passage. Ses pas résonnaient contre les parois rocheuses, manquant à plus d’une reprise de glisser et se faire mal en heurtant violemment le sol. « Fuck, fuck, fuck… ! » Il était déjà en retard et connaissant Harper, cette dernière allait vouloir venger Arrondie sans lui. La pauvre demoiselle était victime de harcèlement par, surprise surprise, des sang-pur. Ils n’avaient rien de mieux à faire que de se moquer du sort des parents de la pauvre orpheline, la rabaissant à son rang de sang-mêlée. A deux, ils avaient donc prévu tout un plan dans lequel l’héritier Barjow jouait un rôle important, devant intervenir avec une potion de sa confection et quelques sorts bien placés pour qu’Harper puisse faire passer le message plus facilement. Malheureusement, sans lui et la connaissant, la lionne devait déjà avoir commencé, se mettant par conséquent en danger face à deux garçons plus âgés qu’elle. Enfin arrivé dans le couloir dans un dérapage moyennement contrôlé, Rory sentit une nouvelle montée d’adrénaline l’envahir en voyant son amie aux prises avec trois garçons. Ça n’était pas le plan. « Auburn ! » Hurla-t-il de toutes ses forces pour principalement attirer l’attention de ses bourreaux qui l’avaient acculée dans un coin.  Baguette en main, il lança un premier sort de confusion qui percuta le plus baraqué de tous. Le temps que le second ne puisse dégainer sa baguette, Rory s’exclama  « Experliarmus ! », expédiant son adversaire contre le mur le plus proche dans un fracas inquiétant. Probablement quelques os de cassés. Concernant le dernier, Rory put enfin utiliser sa potion qu’il lui jeta en plein torse après l’avoir enchanté. En à peine quelques secondes, le garçon fut recouvert d’immondes tâches violacées recouvertes de pustules. Les démangeaisons étaient telles qu’il commençait déjà à se convulser en hurlant de douleur, incapable de soulager sa peine en dépit des gestes compulsifs destinés à éclater les pustules suintantes.

Un large sourire sadique plaqué aux lèvres, il se rapprocha enfin d’Harper et lui jeta un regard entendu, pouvant déjà entendre une paire de talons claquer au loin, alertée par le vacarme. « Plus jamais tu interviens sans moi, Auburn. Maintenant file ! T’as déjà trop d’heures de colle, ils vont finir par te renvoyer s’ils te chopent. » Il ne lui laissa pas le temps de protester, la repoussant doucement par les épaules pour qu’elle file et insista avec un air grave. « Allez ! Dégage de là ! » Comme pour accompagner ses paroles, il lui jeta un sort de dissimulation afin de brouiller son identité et la poussa un peu plus. Rory finit par se retourner pour aller faire face à la professeur de métamorphose dont les exclamations se faisaient entendre du bout du couloir. Ce jour-là, l’héritier Barjow hérita d’un mois de retenues avec des tâches ingrates à effectuer qu’il ne remplit pas. Cette transgression du règlement de l’école lui valut un mot à son père. Ce dernier ne se priva pas aux vacances qui suivirent de lui faire payer sa bêtise par de nombreux coups et violences morales comme il en avait de toute façon si souvent l’habitude.


***


Recevoir cette boîte de mouchoirs ensorcelée rappelait forcément des tas de souvenirs à Rory. Ces moments d’innocence et d’inventivité n’avaient, par chance, pas été dénaturés par la trahison de la jeune femme. Fait qui le mettait un peu plus en colère, constatant avec amertume qu’en dépit de son acte inconsidéré, l’affection qu’il lui portait n’en avait pas été altérée. L’héritier Barjow était simplement bien trop fier pour admettre quoi que ce soit et encore moins tourner la page si facilement. Harper n’était pas revenue dans sa vie depuis longtemps mais la croiser avait ravivé ces vieux souvenirs jusque là relégués à l’arrière plan. Son mariage avec Abigail ne l’avait clairement pas aidé. Être ainsi convoqué sans plus d’explications par la jeune femme était donc suspect. Il n’avait pas l’énergie d’affronter une nouvelle machine endiablée complètement détraquée et encore moins celle de se disputer. Les choses étaient suffisamment compliquées dans son existence en ce moment sans avoir besoin d’en rajouter une couche avec Harper. Sachant qu’il connaîtrait très probablement des répercussions dans sa relation avec Abi s’il se prenait la tête avec elle. Rory savait qu’il devrait , d’une façon ou d’une autre, mettre de l’eau dans son vin pour apaiser les tensions sous-jacentes.

Ça commençait mal. Elle le reprenait sur cette façon qu’il avait de l’appeler. Vieux réflexe datant de Poudlard où, par affection et jeu entre eux, Rory se plaisait à l’interpeler en utilisant simplement son nom. Aujourd’hui cela pouvait avoir une dimension agressive et à en juger par la rapidité avec laquelle elle le corrigea, il fallait croire qu’Harper se sentait agressée. Sans un mot, un profond soupir lui échappa, gardant un visage froid et inexpressif face à son ancienne amie. Bon, au moins elle disait ne pas vouloir qu’ils s’engueulent. C’était un bon début mais s’il doutait qu’ils en soient capable, pas avec leurs caractères et toute la rancoeur qu’il nourrissait à son égard. Rory accepta toutefois de prendre un verre avec elle, la curiosité l’emportant sur tout. Il la suivit dans cet établissement qu’il découvrait au passage, peu séduit par le volume sonore atrocement fort. C’était quoi exactement son plan ? Lui glisser un truc dans son verre et le faire disparaître, les clients trop distraits pour remarquer quoi que ce soit ?! A moins qu’elle souhaitait le rendre sourd et lui balancer toutes les horreurs qu’elle pensait sur lui ? Quoi qu’il en était, Rory n’appréciait pas les lieux. Il faut dire aussi qu’il n’avait pas assez bu pour se rendre compte du potentiel d’un pareil établissement.

Quand en temps normal son regard sombre se serait automatiquement posé sur les corps à moitié dénudés des demoiselles à la peau hâlée qui se déhanchaient avec sensualité sur la piste de danse, la présence d’Harper semblait anéantir ses pulsions sexuelles. Il faut dire que l’incertitude le rongeait de plus en plus alors qu’ils s’installaient à table. Toujours muet à ce qu’elle lui hurla, l’héritier inspecta longuement le verre qu’on venait de lui servir, absolument pas confiant en découvrant pareil superposition de strates colorées. Il n’était pas un homme de cocktail, ou du moins pas ceux-ci. Le seul franchissant la barrière de ses lèvres était d’ordinaire un Russe Blanc ou un simple Whisky avec un zeste de citron. Par résignation et surtout après avoir vu Harper prendre une gorgée du sien, il en fit de même. Une grimace de dégoût vint très vite se loger sur ses traits en découvrant le goût extrêmement sucré du mélange. Impossible d’y déceler le moindre arôme. Pendant un temps obnubilé par ce que pouvait bien contenir son verre, il finit par reporter son attention sur Harper qui n’avait pas pipé mot. Inhabituel de sa part ou peut-être ne l’avait-il tout simplement pas entendu avec ce brouhaha. Presque immédiatement, Rory perçut que quelque chose n’allait pas. La jeune Auburn n’était jamais aussi silencieuse, quand elle l’était ça ne sentait pas bon, pas bon du tout même ! Il se tramait quelque chose. Oui… Mais quoi ? Grande question récurrente alors qu’elle reculait son tabouret, se saisissant de cartons dont il avait littéralement ignoré la présence jusque là.

A l’instant où elle lui présenta la première pancarte, Rory fronça les sourcils, lui lançant un regard qui en disait long. Elle faisait quoi là exactement ? C’était un remix de Crazy Stupid Love ?! Elle se foutait de sa gueule ? Après quelques secondes il céda et commença à lire le premier panneau. Dans d’autres circonstances, un maigre sourire aurait pu étirer ses lippes, approuvant le fait qu’ils n’étaient pas des expansifs et sentimentaux. Jusque là, rien de nouveau. A peine la seconde pancarte arriva que son sang se glaça. Comment le dire. Dire quoi ?! Un bref regard en direction d’Harper où ses prunelles sombres laissaient en partie place à la crainte alors que son visage restait froid et fermé. Le changement à nouveau effectué et voilà que son coeur se serra douloureusement. Plus aucun regard jeté dans sa direction, la honte, la gêne, l’embarras d’évoquer à nouveau ces retours de vacances où les marques de sévices subis par Caïn pendant un temps et son père étaient encore visibles. Les silences, les non-dits, le « on fait comme si de rien n’était », oubliant presque les ecchymoses, les bras cassés, les plaies encore fraîches à soigner. Comme si en ne parlant pas cela faisait tout disparaître. Savoir qu’elle s’était pendant toutes ces années inquiétée pour lui, qu’elle avait réellement tenu à lui était douloureux. D’autant plus douloureux qu’elle était partie sans rien dire, sans donner de nouvelles du jour au lendemain et n’avait pas prévenu de son retour. L’évocation de l’incident suivi, pas de réelles explications car après tout à quoi bon, un simple état des faits et puis le retour brutal à la réalité. Le jukebox, leur collaboration à moitié forcée et cet aveux. Il lui avait manqué. Cette simple petite phrase, même écrite, lui fit détourner le regard l’espace d’un instant. Le pire était encore à suivre. Le mariage. Ce qu’elle avait perçu comme une absence et puis… Ces deux demandes qui firent littéralement exploser son pauvre coeur déjà malmené par autant de mots qu’ils n’avaient jamais été capables de se dire à voix haute. Pour être honnête, Rory préférait grandement qu’elle les lui ait écrits. L’entendre aurait été trop compliqué.

A peine termine-t-elle que la musique s’arrête presque brutalement, attirant inévitablement l’attention de Rory, littéralement paumé par tout ce qu’il venait d’apprendre grâce à ces quelques pancartes. Sans voix également, il ne trouva rien de mieux que d’avaler l’entièreté de son verre d’une traite afin de se donner un peu plus de courage. La grimace revint s’imprimer plus durablement sur ses traits tout en levant son verre en direction du bar pour crier au mixologue. « La même chose, le sucre en moins ! » Un hochement de la tête prit acte de sa commande pour revenir avec un triple rhum agricole qu’il descendit immédiatement et refit signe au barman quelque peu interloqué. Quand Rory obtint son troisième verre de la soirée en tout juste trois minutes, il garda ce dernier entre ses doigts, guettant longuement la surface du liquide doré aux effluves exotiques. Un profond soupir souleva son torse avant qu’il ne se décide enfin à relever ses prunelles sombres vers Harper. La musique avait beau avoir repris, Rory l’entendait à peine, encore sous le choc de toutes les informations qu’elle lui avait balancé. « Je vais être honnête avec toi… Je m’attendais à tout sauf à ça. » Finit-il enfin par lâcher après de longues secondes d’un silence de mort dans cette ambiance endiablée. Le visage toujours fermé, encore moins habitué à se montrer vulnérable que la jeune Auburn, il détourna le regard un instant en prenant une gorgée plus raisonnable de rhum avant de reprendre. « Il y a une chose que je ne comprends pas… Pourquoi tu veux me prouver que tu n’es pas devenue une Macfusty pour rien ? Je sais que tu aimes Abigail et qu’elle t’aime. Qu’est-ce que moi j’ai à voir là dedans ?! » Demanda-t-il alors, sourcils froncés et l’air sévère. En dépit de ce qu’il pouvait renvoyer comme image, Rory n’était ni agacé ni détaché, il ne savait tout simplement pas comment réagir de façon adéquate à pareilles informations. Le coeur plus léger par ses excuses, son myocarde avait été immédiatement alourdi par la seconde demande d’Harper et ses révélations. « Si je ne t’appelle pas « Macfusty » ça n’a rien à voir avec une quelconque notion de mérite ou non. Pour moi tu restes Harper Auburn. La Auburn avec qui j’adorais me faufiler en douce dans la classe de potions pour fabriquer les concoctions les plus farfelues, la Auburn avec qui une expédition dans la forêt interdite pouvait finir en course poursuite avec une acromentule, la Auburn que j’hésitais pas à sortir de la merde car elle était trop tête brûlée pour m’attendre cinq minutes de plus avant d’exécuter notre plan. C’est cette Auburn là à qui je fais référence. Tu es peut-être devenue une Macfusty mais tu resteras avant tout une Auburn à mes yeux. Mon lien avec Abigail n'a rien à voir là dedans. » Il ne restait plus qu’à espérer qu’elle comprenne ses propos maladroits car, par expérience, Rory savait combien Harper pouvait entendre ce qui l’arrangeait.
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Lumos
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Ven 5 Aoû - 15:32
Je suis venu te dire...
Parfois, votre subconscient vous pousse à faire des choses extraordinaires. A vrai dire, extraordinairement difficile. Pourtant, en déposant la dernière pancarte sur le sol, bien qu'acculée par l'appréhension, Harper ressent un torrent de satisfaction. Tous les sentiments désagréables qu'elle avait intériorisé au point que les regrets entaillaient la chair de ses épaules, venaient d'exploser. La déflagration lui griffa les joues au passage mais cela en vallait la peine. Car, désormais, elle avancera le coeur léger et les épaules délestées d'un poids qui l'empêchait d'avancer convenablement. En l'espace de quelques mois, elle s'était débarassée du poids d'Abigail, débarassé du poids de Jin et ce soir, du poids de Rory. Quelque soit la réaction, bonne ou mauvaise, de ce dernier, Harper savait qu'elle quitterait cet établissement argentin sous un jour nouveau. Cette perspective lui mis du baume au coeur, son optimisme fou atténuant son envie d'analyser les moindres gestes et mouvements faciaux qui pourraient trahir les ressentis de son ancien ami. Il va s'en dire que, depuis son arrivée, Rory a manifesté bien des hésitations, voire de la méfiance. Le cocktail, il n'y toucha pas avant qu'Harper est trempée les lèvres dans son propre verre. Mais ce détail, elle ne le remarqua pas, son attention tournée essentiellement vers ce qu'elle s'apprêtait à faire : dévoiler ses sentiments puis demander pardon. Si Harper Auburn s'est toujours comportée comme un rayon de soleil refusant de ployer sous la moindre parcelle de nuage, composer des poèmes pour attendrir les coeurs et la météo n'a jamais fait partie de ses attributions. Si elle détestait l'injustice au point d'endosser des heures de retenue à n'en plus finir, défendant la veuve et la première année, elle n'était pas du genre à couvrir de baisers les pauvres brebis égarées qu'elle délivrait, non sans égratignures, des griffes de ces moyen-âgeux de serpentards. D'ailleurs, les représailles explosives qu'elle semait sur son chemin n'était pas toujours couronnées de succès...

***

« Les trois idiots se dirigent vers le troisième étage pour sécher le cours de divination, lui souffle Arcus, son acolyte de Serdaigle, qu'elle avait missionné de surveiller les dits trois idiots.
Harper démarra au quart de tour, bourrant le muffin dans sa bouche dont les joues se gonfflèrent. S'appuyant des deux mains sur la table des gryffondors, elle sauta prestement de l'autre côté pour retomber sur ses pieds dans l'allée centrale les séparant des Pouffsouffle. L'adolescente accourt, vérifiant au passage la présence de sa baguette dans sa poche. Au sortir de la Grande Salle, elle prend la direction des sous-sols. Elle espère tomber sur Rory traînant encore dans sa salle commune. Sauf qu'elle n'a pas accès à la salle commune des serpentards.
- Hey ! Bovary ! Héla-t-elle dans le couloir souterrain.
Le garçon qu'elle venait d'interpeller et qui s'apprêtait à rentrer dans sa salle commune se figea sur place. Il détourna lentement son menton dans sa direction comme s'il avait du mal à croire ce qu'il venait d'entendre.
- C'est Avery, espèce de folle ! S'indigna-t-il, postillonant presque.
- Ouais, ouais, répondit-elle d'un ton dégagé en effectuant un geste dédaigneux de la main. Il faut que tu dises à Rory Barjow de me rejoindre de toute urgence !
- Tu m'as pris pour ton pigeons ?
- Au vu de notre sorcellerie, j'aurai plutôt dit un hibou, mais un pigeon fera l'affaire.
- TU TE FOUS DE MOI ! S'écria Avery au bord de l'apoplexie.
- Tu me fais perdre mon temps avec tes sauts d'humeurs, pesta Harper en guise de réponse, tandis qu'elle s'inquiétait profusément du temps qui passe. C'est hyper urgent, va me le chercher !
Un ange passe. Vu qu'il ne bougeaeit pas, stupéfait par son culot, elle reprend :
- J'ai oublié le mot magique : s'il te plait.
- T'as envie que j'écrabouille ta face de lion sur le mur en pierre ?
- Si tu veux, auquel cas tu n'arrangeras pas tes relations avec Barjow junior parce que si je te demande d'aller le chercher c'est qu'il s'agit d'un ami et que, si tu ne le fais pas et qu'en addition, tu m'écrases la tête contre un mur...
- Ok ! Ok ! Fermes-là ! Je reviens.
Trente secondes plus tard qui lui parurent une éternité, le serpentard réapparait.
- Il n'est pas là.
Et elle n'a pas le temps d'attendre, ni d'aller le chercher ailleurs.
- Pour parfaire votre bonne relation, dit lui que je l'attends dans le couloir ouest du troisième étage au même endroit que d'habitude.
Plissant le nez, Avery semble avoir l'immanquable envie de l'insulter.
- Merci, ciao Tex ! »
Et tandis qu'elle s'éloignait, elle l'entendait demander à ses camarades :
- Qui ?
(Tex Avery, vous l'aviez ?)
En trombe, en sueur et le coeur battant à tout rompre, Harper dévale les escaliers pour accéder au troisième étage.

***


La musique redémarre dans un rythme endiablée, saluée par les danseurs à grand coup de cris de joies et de rires. Sous le regard médusé du serveur hésitant sur la conduite à tenir, Rory avale son deuxième verre d'une traite avant d'en commander un troisième dans lequel son regard vient se perdre. Le plus difficile étant fait, Harper ressent comme une pointe de malaise, la patience n'étant pas son meilleur atout. Lorsqu'il manifeste son étonnement, Harper ne peut s'empêcher de ressentir une certaine fierté. Harper Auburn, l'imprévisible... Cependant, sa question la surprend au point de rester figée quelques secondes durant. Par trois fois, Harper ouvre la bouche avant de la refermer aussi sec. Interloquée, les mots se perdent dans sa gorge. Elle fait alors quelque chose de très désagréable en répondant à une question par une question :
« Pourquoi aurais-je pensé que tu approuves ce mariage après tout ce qu'il s'est passé ? J'ai beau feindre l'ignorance mais je ne suis pas stupide : je la vois bien, votre rancoeur. Et dans ton cas, je la comprends.
Dans d'autres cas, comme par exemple, le luCas (tu l'as ?), c'était plus complexe, moins compréhensible et absolument intolérable. Et la dernière déclaration de Rory la cloue sur place. Incapable d'y réagir, elle tapote nerveusement des doigts sur la table, le bruit de ses ongles couvert par la musique. Bien entendu, elle est touchée en plein coeur et en pleine sensibilité.
- Tu aurais pu vouloir protéger Abi. Au vu de ton affection pour Abigail, je pensais que tu n'approuverai pas ce mariage justement parce que la Auburn que tu as connu a merdé, finit-elle par déclarer.
Et pas qu'une fois. Cela, elle ne le précisera pas. Inutile de remuer le couteau dans la plaie.
- J'avoue n'avoir pas vu les choses sous cet angle.
Il est vrai que lors de leur alliance forcée contre le jukebox, l'acidité n'était dirigée seulement et uniquement vers elle, sans évoquer un seul moment sa relation avec Abigail. Pianotant de plus en plus fort sur la table, elle finit par dire :
- Tu n'as pas répondu à mes questions ».

***

Dans le couloir du troisième étage le plus à l'ouest, Sédéros, Meschès et Richard Reiks (elle n'a jamais retenu les noms de familles des deux premiers, leurs prénoms étant déjà assez compliqués à retenir) se bousculent en ricannant comme des benets dans un grésillement pénible de voix en pleine mue.
« Hey les connards ! Interpèle-t-elle. On n'a pas envie de connaître son avenir de serpent ? »
Tout alla très vite. Les garçons, plus agés et plus barraqués, la menacèrent de lui écraser le nez contre la pierre (décidément, aucune imagination !). Puis Richard, le chef de la bande car le plus imbécile des trois l'attrapa par les cheveux, geste auquel Harper répondit par un coup de pied bien placé qui tordit en deux le garçons mais déclencha les hostilités avec les deux autres. Ce n'était pas le plan. Dans la bagarre, Harper n'évoque pas Arondella pour être certaine qu'il n'y ai pas de représaille. Elle reçut les coups sagements, jouant des pieds et des poings pour en attribuer quelques uns, jusqu'à ce que le poing de Sédéros s'écrase contre son nez. Un craquement sonore retentit au milieu de la bataille, ainsi qu'une douleur se propageant dans l'entièreté de son crâne. C'est à ce moment-là que Rory arriva à la rescousse l'appelant par son nom de famille comme il le faisait à l'accoutumée. Fort heureusement, son aîné préféra une bataille à distance et, de surcroit, avec une baguette, cette chose tant serviable qu'Harper n'avait pas dégainé, trop envieuse d'abattre sa main sur les crânes hideux des trois serpentards. Les trois garçons de couchés, Harper retient le sang qui s'écoule de son nez à l'aide de sa robe. L'écho des bruits de pas indiquent qu'un professeur ne tardera pas à débouler et qu'au vu de la pagaille, le nez ensanglanté d'Harper ne suffira pas à convaincre le professeur que tout est la faute de ces trois imbéciles. Après tout, c'est bien elle qui les avait attaqué, il faudrait un miracle pour s'en sortir sans punition. Un miracle ou un Rory. Incapable de prononcer le moindre mot tant ouvrir la bouche animait la douleur provoquée par les os brisés de son nez, Harper protesta en silence, démontrant qu'elle n'avait pas l'intention de le laisser seul assumé les trois carpettes d'allongées sur le sol. La main de Rory la pousse vers la direction opposée, la priant de partir. Se faire attraper, ce n'était pas prévu. D'ailleurs, qu'ils agissent en différé, ce n'était pas prévu non plus. Arondella était vengée, mais Harper, imanquablement, avait tout fait foirer. Autant dire qu'elle ne collectionnait ni les points dans son sablier ni les trophées de Quidditch. Harper risquait d'écoper d'une belle punition. Quand bien-même c'était sa faute, elle ne désirait pas être renvoyée de Poudlard. Dans un dernier regard déformé par la douleur, elle s'éloigne en courant, s'assurant que le sang ne goutte pas de son nez, trahissant son passage. C'est le coeur serré qu'elle débarquera dans son dortoir. Alertée par son visage boursoufflé, Arondella sort sa baguette pour pratiquer le sort d'Episkey. Les os se replacèrent, la douleur lui donnant les larmes aux yeux. Mais ce n'était rien comparé à sa déception et son sentiment de culpabilité en songeant à Rory. Ce qui est fait est fait. Que pouvait-elle bien y faire ? Hormis remplacer le coupe-papier du professeur de métamorphose par une boule puante métamorphosée en coupe-papier. Le professeur mis trois mois (et dix changements de salles) avant de s'en apercevoir. Et c'était bien la première fois qu'Harper réussissait avec grand succès un sortilège de métamorphose aussi compliqué. Certaines motivations nous font faire des choses extraordinaires,e vous l'ai déjà dit ?
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Lun 22 Aoû - 13:03
I fucking hate elevatorsIl avait fallu ça à Rory pour encaisser les propos ou plutôt les confessions textuelles d’Harper. L’alcool : la réponse à tout. Pour lui qui pensait passer une nuit à l’atelier afin de simplement bosser et rattraper son retard dans les commandes, se retrouver dans un bar perdu dans ce qu’il pensait être un coin du Londres sorcier non écumé encore avec Harper s’avérait insolite. Une inconnue dans sa nuit qui ne lui avait pas laissé l’opportunité de boire suffisamment pour encaisser sa présence. Ou plutôt les implications de sa présence. Si depuis leur rencontre surprise à sa boutique la rancoeur n’avait pas diminuée, Rory avait su mettre de côté ses sentiments pour le bien-être d’Abigail notamment à l’occasion de leur union. Il faut dire que leur discussion au sujet d’Harper avait su réveiller la douleur de l’abandon. Abigail lui avait peut-être pardonné mais l’attitude de son ancienne amie n’avait fait qu’envenimer la situation et raviver son ressentiment. Rien d’étonnant donc que le jeune héritier Barjow se montre sur la défensive mais surtout regrette sa sobriété. Au moins à leur mariage il avait pu compter sur la grande présence d’alcool pour anesthésier sa rancoeur.

Ça avait tout de même été la curiosité qui l’avait emporté à la découverte de la boite de mouchoirs expédiée par hibou. Il connaissait suffisamment Harper, en dépit des années qui s’étaient écoulées et de leur éloignement, pour comprendre les messages indirects envoyés par la jeune femme. La seule inconnue demeurant dans cette équation restait bien la raison de sa venue dans un bar aussi spécifique. Si quelques scénarios tous plus rocambolesques les uns des autres lui avaient traversé l’esprit, aucun n’était arrivé au niveau du plan d’Harper. En même temps, pour avoir passé énormément de temps avec l’ancienne Gryffondor, Rory aurait dû s’en douter. Il connaissait la propension de la jeune femme à imaginer des stratagèmes toujours plus farfelus. Sa venue ici à une heure si tardive serait à tous les coups synonyme de surprise. Dommage qu’il ait une aversion presque maladive pour ce type d’imprévus… Même si on le lui demandait alors qu’elle reposait la dernière de ses pancartes, Rory aurait affirmé sa désapprobation. Partagé entre profonde satisfaction et soulagement provoqué par les excuses formulées et embarras d’être mis au pied du mur.

Un, deux puis trois verres, l’héritier Barjow se lança enfin. Il y avait bien quelques éléments du petit discours d’Harper qui ne passaient pas. La situation avait besoin d’être clarifiée pour qu’ils puissent espérer repartir sur des bases saines après toutes ces années, ces non-dits mais également la rancoeur accumulée avec le temps. Sans grands détours, il osa enfin à vider son sac et clairement annoncer les choses. On pouvait reprocher bien des choses à Rory mais pas son manque d’honnêteté. Si l’homme d’affaires n’avait aucuns scrupules à mentir et manipuler pour ses propres intérêts avec ses amis il mettait un point d’honneur à être le plus authentique possible. Vider son sac ou même parler de ses émotions relevait du défi pour le jeune homme, grand habitué à garder le silence en toutes circonstances. Avec Harper la situation était exceptionnelle. La jeune femme, devenue épouse de celle qu’il considérait comme sa sœur de cœur était tout de même une de ses plus vieilles et meilleures amies. Son absence dans sa vie s’était révélée être particulièrement douloureuse. Un fait qu’il avait constaté après son retour fracassant dans son existence il y a de cela quelques mois déjà. Enterrer la hache de guerre. Plus facile à dire qu’à faire.

Il suffisait d’entendre les propos d’Harper pour constater que ça n’allait pas être si facile. A l’entendre, Rory avala cul sec son troisième verre sans lancer le moindre regard au barman qui lui préparait déjà le suivant. Un profond soupir lui échappa avant de s’exprimer à son tour, las d’avoir à lui expliquer ce genre de choses. « Je n’ai pas d’avis à donner sur votre mariage. Quand bien même je n’étais pas d’accord ça n’aurait eu aucune espèce d’importance. Abi a confiance en toi, vous vous aimez… Ça me suffit personnellement. » Une déclaration qui, il l’espérait pourrait clore ce débat avant d’enchaîner sur la suite, justifiant pourquoi il préférait l’appeler Auburn plutôt que Macfusty. Signe d’agression pour elle, marque d’affection pour lui. Nouveau verre, nouveau cul-sec avant d’enchaîner. Visiblement Harper avait constamment besoin d’explications, de quoi bien jouer sur ses nerfs. La jeune sorcière était nerveuse, une attitude partagée par son ancien comparse. « Abi est grande tu sais… Et elle a son caractère en plus. J’ai beau la considérer comme une sœur, ça n’est pas pour autant que j’ai mon mot à dire dans votre union. Elle m’a dit que tu avais tes raisons et je l’ai crue. Ça s’arrête là. » Se justifia-t-il tout en jouant nerveusement avec son verre vide.

« Ok tu as merdé, on a tous merdé à un moment. Moi aussi, Abi aussi, Arondie aussi… Tenir les comptes ne sert strictement à rien. » Il savait ne pas être un bon ami. Rory ne se leurrait pas, son passif s’avérait trop compliqué pour qu’il puisse prétendre pareille distinction. Abi et Harper avaient beau avoir été témoins des états lamentables dans lesquels il était systématiquement rentré de vacances, verbaliser sa souffrance physique comme morale n’avait jamais été une option. C’était donc bien pour elle, pour leur amitié, ce que la rouge et or avait représenté à  l’époque pour lui dont Rory était prêt à discuter. Tout de même, constater qu’elle avait besoin qu’il verbalise clairement les choses le poussait dans ses derniers retranchements. L’héritier Barjow attendit donc son verre suivant pour finalement lui répondre. « T’as sérieusement besoin que je te dise de vive-voix que je te pardonne ?! T’es sérieuse là ?! Tu penses vraiment que je serais encore là si je ne te pardonnais pas ? » Un profond soupir sonore lui échappa, remontant nerveusement les manches de son pull sur ses avants-bras marqués par les nombreux sévices subis. « Franchement Auburn… » Grogna-t-il en détournant le regard. Ça s’avérait plus douloureux que ce qu’il pensait. Comme quoi, son père n’avait pas si tort que cela. Mettre des mots sur ses émotions était une belle connerie sans nom. « Je suis plus intéressé par ce qui t’as donné le déclic de me faire venir jusqu’ici et écrire ton petit discours sur des pancartes pour être honnête. » Lâcha-t-il alors comme pour détourner l’attention du sujet si épineux de son pardon et de toute la souffrance causée par son départ précipité et du manque d’explications autour de sa fuite. Voilà ce qu’il voulait. Voilà ce qui lui manquait. Des explications. Des justifications salvatrices pour enfin faire table rase du passé et pouvoir repartir sur des bases fraîches.
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Lumos
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Mer 7 Sep - 7:18
Je suis venu te dire...
Distraitement, Harper tira sur sa chemise, enfouit sous la manche de sa veste en jean. A Londres, les nuits d’avril sont fraîches, mais étrangement, l’air glacé lui permettait de garder une certaine contenance, comme un froid vivifiant. Rory employait un ton apparemment agacé, quasi mécontent qu’elle ne comprenne pas tout de suite ce que ses paroles voulaient signifier. Pour une fois, Harper Auburn désormais Macfusty écoutait en silence, presque admirative de la souplesse d’esprit dont faisait preuve Rory. Toutefois, quelque chose clochait dans son discours. Il y avait comme un paradoxe…
Tu penses vraiment que je serais là si je ne te pardonnais pas ?
Effectivement, Harper avait ressenti le besoin qu’il verbalise clairement son pardon. C’est ainsi qu’elle s’était imaginé les choses. Lorsqu’il s’irrita de cet état des faits, énonçant clairement, par un moyen plus ou moins détourné, qu’il lui pardonnait, cela suffit amplement à la jeune femme pour redoubler de soulagement.
« Que veux-tu, commença-t-elle par dire, tandis qu’il poussait un profond soupire d’exaspération. Parfois, je suis une femme comme les autres, termine-t-elle par déclarer tandis qu’il reprend ses grognements ».
Et les sourcils d’Harper se froncèrent. Pas imperceptiblement, mais plutôt franchement (elle ne sait pas vraiment faire dans la discrétion). Le déclic ? Que pouvait-il bien entendre par-là ? Evidemment, le sens des mots étaient limpides, bien qu’Harper ne pût s’empêcher de se poser moulte questions. Mais surtout, habituée à masquer les vérités difficiles à articuler, elle n’avait pas très envie d’articuler clairement les sentiments qui l’avaient poussé à inviter Rory dans ce restaurant argentin ce soir. Ce n'était pas pour rien qu’elle avait parlé par le biais de pancartes ! Elle n’allait tout de même pas lui répondre en écrivant au dos de l’une de celle-ci… si ? Harper hésitait entre se débiner ou étaler la vérité. Une petite voix à l’intérieur d’elle lui soufflait que, comme à l’accoutumée, si elle s’exprimait avec sa franchise brute de pomme, elle risquait de tout faire foirer. Rory avait énoncé clairement lui pardonner. Elle ne s’attendait pas à devoir prononcer de discours. Elle aurait préféré honnêtement en rester là. Consciente que le temps passait mais aussi, qu’elle n’avait plus besoin de faire dans la dentelle avec les cocktails, elle héla le serveur pour qu’il lui serve une bière. Lorsque celui-ci déposa une demi pinte correctement servi (fraîche et sans mousse), elle but une longue gorgée, et ce liquide qu’elle affectionnait, a pour effet de la nettoyer, en profondeur, de la plupart de ses tourments.  
Rory voulait-il la vérité ou la vérité déguisée ? Attendait-il des explications en détails ou serait-il agacé d’apprendre la vraie, vraie vérité ?
« J’ai fait un rêve, lâcha-t-elle enfin. Crois-le ou non (elle hausse les épaules), la nuit porte conseil et, par le passé, elle m’avait déjà prouvé la valeur de ses suggestions ».
A nouveau, elle bu une longue gorgée de bière blonde, son œil virevoltant alternativement sur Rory et sa demi pinte.
« Avant que tu t’agaces, sache que le sommeil ne m’apporterait pas de conseil si des inquiétudes ne tourmentaient pas de l’intérieur mon calme apparent ».
Que pouvait-elle lui dire de plus ? Cela avait fonctionné avec Jin. Faire un pas vers sa sœur lui avait permis de faire table rase sur le passé, de fermer la page d’un livre qui contait une histoire qui ne lui convenait plus. La nouvelle page que sa sœur et elle avaient ouverte, relatait une histoire bien plus joyeuse. Parce qu’Harper Auburn-Macfusty était du genre à passer à autre chose, sans s’attarder sur les chagrins, trop soucieuse d’avancer vers la lumière, bien plus chaude, on ne peut mieux agréable. Toutefois, il existait des livres sur lesquels il valait mieux revenir.
« Les regrets, lâchait-elle soudain ».
Et c’était vrai. C’était cela.
« A force d’insister pour avancer, j’ai failli passer à côté de l’amour de ma vie. Depuis, la vie m’apprend à ne plus reproduire les mêmes erreurs. Cela à marché avec Jin. Et, même si rien n’était certain que cela marche avec toi, je savais que je devais tenter, au risque d’être rongé par les regrets. On n’a qu’une vie. Et même si les illuminés disent que notre cœur peut accueillir la Terre entière, les gens qu’on aime vraiment sont assurément peu nombreux ».

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Anonymous
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Dim 18 Sep - 18:36
I fucking hate elevatorsEn temps normal, Rory n’aurait pas pris la peine d’utiliser le portoloin. Pour quiconque n’appartenant pas à son cercle proche, quasi intime, le sorcier se serait contenté d’une missive ou aurait même attendu que l’on vienne à sa rencontre. Si on souhaitait le voir, il y avait les horaires d’ouverture de la boutique. C’était déjà suffisant comme cela. Toutefois, ce soir ça n’était pas n’importe qui qui l’avait invité à le rejoindre. Ce portoloin ne venait pas d’une simple vague connaissance sans importance. Bien au contraire même. Refuser pareille invitation avec le passif entre les deux jeunes gens et sa récente discussion avec Abigail reviendrait à une déclaration de guerre. Après tout, elles s’étaient mariées, elles s’étaient unies « pour le meilleur et pour le pire ». Ignorer sa demande reviendrait à compromettre sa relation avec Abi et par la même occasion raviver un peu plus la rancoeur qu’il éprouvait envers Harper. Elle faisait l’effort de faire un geste dans sa direction, il pouvait bien lui rendre la pareille. Quelle surprise !

Un choc qu’il tenta d’atténuer par de l’alcool. Une vague de sentiments automatiquement noyée sous des quantités significatives de rhum histoire de ne surtout rien laisser transparaître de son soulagement. Cette joie intérieure éprouvée suite aux excuses de la jeune femme, le soulagement d’enfin pouvoir la retrouver… Tout cela devait être habillement dissimulé sous sa froideur caractéristique. Pas très compliqué vous allez me dire, surtout quand on cumule des années d’expérience au compteur. Plus simple d’afficher agacement, colère et lassitude que joie et satisfaction. Pourtant c’était bien ces émotions qui le traversaient à l’instant, s’exprimant plus par une certaine forme de grognement. Elle n’avait pas voulu s’excuser de vive-voix, elle ne s’attendait tout de même pas qu’il lui pardonne clairement ?! Un peu de cohérence Miss Auburn… Enfin ! Madame Macfusty. Le côté oeil pour oeil, dent pour dent même dans ces « conneries » d’excuses, pardon et tout ça. Que voulez-vous, on ne se refait pas.

La réponse d’Harper lui fit donc lever les yeux au ciel tandis qu’il reprenait une gorgée de sa boisson ambrée. L’ancienne gryffondor n’avait rien d’une « femme comme les autres ». Même pour formuler des excuses, elle brillait de part son originalité et sa créativité. D’autres auraient lu entre les lignes avec sa réponse mais pas elle. Harper avait besoin de mettre les points sur les « i », de tout préciser et clairement énoncer. D’un ennui mortel mais surtout une profonde source de contrariété pour Rory qui détestait au plus haut point mettre des mots sur ses ressentis et sentiments. La demande de sa vieille amie allait à l’encontre de ses principes les plus fondamentaux. Ce fut alors qu’il préféra détourner l’attention et se concentrer sur la source de pareille invitation et déclaration textuelle. En voilà un mystère qu’il souhaitait voir élucidé. Se préoccuper de savoir si oui ou non il la pardonnait et à quel point il pouvait être heureux de la voir revenir vers lui s’avérait peu intéressant au final. Rory voulait en revanche comprendre les raisons de sa présence ici ce soir. Pourquoi avait-elle choisi pareil lieu, quel était l’élément déclencheur, devait-il indirectement remercier Abi ? Tant de questions auxquelles il attendait des réponses. Visiblement Harper n’y avait pas songé à la voir ainsi froncer des sourcils.

Cette fois-ci, ce fut au tour de Rory d’afficher une expression mêlant confusion et surprise. Un rêve ?! Sérieux ?! Rien que pour pareille réponse, Harper se distinguait de la masse. Qui fait un rêve et dans la foulée va s’excuser en utilisant des pancartes qui plus est ?! Il n’y avait qu’Harper Auburn, devenue récemment Macfusty pour tomber dans pareille fantaisie. Comme pour mieux affronter la suite de ses explications, le jeune héritier Barjow finit d’un cul sec son verre remplacé dans la foulée par un nouveau. Combien en avait-il avalé depuis son arrivée sur place ? Pour être honnête, Rory n’avait même pas compté. C’était loin d’être son premier de la soirée, ça c’était sûr. Il écouta donc avec un scepticisme clairement affiché les tentatives d’explications de son amie. La nuit porte conseil. Inquiétudes qui la tourmentaient. Des regrets. Reproduire les mêmes erreurs. Encore des regrets. Un profond soupir lui échappa avant qu’il n’avale une fois de plus son verre d’une traite. A ce nouveau geste, le potionniste commença à sentir une douce sensation de chaleur irradier au passage du liquide. Premier signe que l’ivresse faisait doucement son chemin en lui. Avec le temps et l’expérience acquise, pareil état n’était pas atteint avant qu’il n’ingurgite une quantité conséquente d’alcool. Quantité qui, pour beaucoup, aurait déjà été synonyme de perte de contrôle totale.

« De toutes les raisons que tu aurais pu me donner, je dois avouer que celle-ci ne m’avait même pas effleuré l’esprit tant elle semble tirée par les cheveux… » Lâcha-t-il en haussant les sourcils, ses propos s’accompagnant d’un long soupir avant de plonger ses lèvres une nouvelle fois dans son verre. Rory n’avait jamais brillé pour son ouverture d’esprit, toutes les conneries de psychologie, spiritualité etc, il n’y croyait pas. C’était pour ceux qui avaient le luxe de disserter et perdre leur temps en réflexion inutiles. Lui, il avait un boulot, des responsabilités, des enjeux et surtout une montagne de problèmes et feux à éteindre ici et là. Il n’avait pas de temps à perdre dans pareilles inepties. Toute cette masturbation intellectuelle, très peu pour lui. Rory préférait se creuser les méninges dans des formules originales de potions, à inventer de nouveaux sortilèges ou simplement s’anesthésier les sens et la raison à grand renfort de drogue et d’alcool. « Enfin… Si pour toi dormir et rêver peut s’avérer révélateur en épiphanies de la sorte, pourquoi pas ! » Conclut-il dans une nouvelle rasade, ses prunelles sombres revenant à la rencontre de celles de son amie. Après tout, qu’elle se fit ou non à ce genre de choses ne changeait gère la situation. Il avait obtenu réponses à ses questions, sa soudaine envie de s’excuser ne provenait pas d’une pression extérieure… C’était déjà ça de prit ! En revanche, ce fut une nouvelle interrogation qui naquit dans son esprit après avoir vidé un énième verre bien vite remplacé par le barman qui s’avérait très efficace pour ne jamais le laisser à sec. « Par contre… C’est quoi ce lieu ?! T’as dû choisir le seul bar dans lequel j’ai jamais mis les pieds. C’était volontaire ou bien je dois y comprendre un message caché encore ? » Car des établissements de nuit, débits de boisson et clubs dansants, Rory en avait écumé plus d’un dans la capitale anglaise et environs. Quand il ne passait pas ses soirées penché sur un nouveau prototype, il les passait à se vider l’esprit en charmante compagnie. Si certains lieux avaient l’habitude de l’accueillir comme le London Bar, Rory aimait varier les plaisirs, changeant bien souvent d’identité en fonction du besoin et des envies du moment. Ici il pouvait donc être ce soir qui bon cela lui semblait. Toute une existence à s’inventer à nouveau.
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Harper MacFusty
Harper MacFusty
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Lumos
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Dim 25 Sep - 16:11
Je suis venu te dire...
Ce qui est fait n’est plus à faire. Dans le futur, les remords ou les regrets n’auront pas leur place. Assurément, Harper est satisfaite de sa petite mise en scène ce soir, ainsi que sa déclaration par procuration (si nous pouvons appeler les choses comme cela). Qu’importe les croyances de Rory, les contrariétés d’Harper matérialisées en rêve sont, au sens d’Harper, une excellente raison de leur porter le plus grand des intérêts. Et, bien entendu, peu importe le degré de pardon de son ancien ami, Harper lui avait tendu la main, elle ne se juge pas responsable de la manière dont il va la prendre – ou pas. Parce que c’est facile de partir, sans rien dire. Mais c’est d’autant plus facile de porter rancune aux gens qui le font, sans s’interroger sur les raisons profondes qui les pousse à le faire. Que l’on juge la franchise de celui qui n’a jamais fait d’erreur.
A priori, Rory ne semble pas croire que votre subconscient puisse faire remonter à la surface les sujets qui vous tourmente. En vérité, Harper se moque bien de la véracité de ce qu’elle avance, ainsi que de sa crédibilité envers Rory. Elle avait fait un pas en avant, présenté ses excuses, les faits sont-là, point barre. Elle avale une lampée de bière, sans quitter son interlocuteur des yeux. Celui-ci enchaîne les verres de rhum. Harper, habituée aux soirées de beuveries, ne s’offusque pas de ce comportement qui d’ailleurs ne lui fait ni chaud ni froid, n’éveillant pas une once de soupçon à l’égard des possibles tourments intérieurs de Rory.
Lorsqu’il la questionne sur le choix des lieux, Harper hausse les yeux au ciel. Sérieusement ?
- J’ai choisi le seul bar où potentiellement tu n’avais jamais mis les pieds, déclare-t-elle comme s'il s'agissait d'une logique implacable.
Effectivement, elle imaginait mal Rory entrain de danser la lambada, un verre de rhum dans une main, l’autre posée sur les hanches d’une femme.
- … et où je n’ai jamais mis les pieds non plus.
C’est bien connu qu’Harper Auburn n’a pas l’oreille musicale, ni le rythme dans la peau. Pour appuyer ses propros, elle mime des guillemets avec ses doigts :
- " Un terrain neutre ". Tu te doutes que je préfère me pendre plutôt que de me mêler aux soirées mondaines où ses dames chichi prouproutte exposent leur bout de chiffons à cinq cent galions. Et, qui plus est, je n’allais pas choisir comme lieu Jack la Ripaille pour que tous les regards soient tournés vers nous.
L’épreuve du pardon, même à travers des pancartes, étaient déjà bien assez difficile comme ça.
- Luan, reprend-t-elle en désignant le jeune homme au comptoir qui tient les rennes de cette affaire, est un brave type. Je n’ai pas eu besoin d’insister ou de lui proposer de l’argent pour utiliser son établissement comme terrain neutre.
Sans qu’elle n’eût rien demandé, Luan vient échanger son verre vide contre une nouvelle pinte de bière. Il en profite pour déverser du rhum dans le verre de Rory, en lui décochant un clin d’œil. Le jeune homme s’éclipse, Harper reprend :
- Je lui ai montré une photo de toi pour qu’il te réceptionne si jamais tu recevais le colis plus tôt que prévu. Je lui ai promis que, malgré ton air austère, tu n’allais pas compromettre la joie limpide qui règne dans son établissement.
Harper ne cache pas son air moqueur, et boit une longue gorgée de bière.
- Il m’a d’ailleurs signifié qu’il te trouvait particulièrement charmant. Je lui ai dit que préférais faire dans la... la...
Elle s’interrompt pour cherche le mot adéquat qui ne soit pas vulgaire. Ne trouvant pas, elle reprend :
- Bref, tu m’as comprise. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de risque, tu es bien trop vieux pour lui.
Son sourire moqueur s’accentue. Une pensée traverse alors l’esprit d’Harper.
- Tu sais, c’est drôle, parce que la dernière fois que j’ai enquillé des bières comme cela, c’était avec Luca Zabini, cet horrible personnage dont s’est amourachée Abi, va comprendre pour quelle raison. Sans vouloir t’offenser, au mariage, j’étais persuadée que s’il s’opposait durant nos vœux, tu serais là pour l’appuyer. Je m’excuse doublement de t’avoir assimilée à ce genre de.. de…
Elle cherche à nouveau son mot en buvant une longue gorgée de bière.
- De gars.
Etait-ce l’alcool qui la faisait parler ? Dans tous les cas, même si Rory ne lui pardonnait pas totalement, à moitié ou complètement, elle se réjouit qu’il n’éprouve pas pour elle la rancœur et l’aversion dont Luca faisait preuve à son égard. Sans nul doute était-ce pour cette raison qu’Harper avec pu nouer une amitié avec Rory et qu’avec Luca, elle ne l’aurait jamais pu, même après une bonne vieille beuverie.
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Anonymous
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Mer 28 Sep - 19:17
I fucking hate elevatorsUne bonne chose de faite. Voilà comment Rory pouvait résumer cette soirée aux débuts bien mystérieux aux allures de mauvaise comédie romantique. Rien de cela entre eux cela dit, toutefois, il devait bien admettre que les excuses d’Harper, en dépit de leur forme complètement atypique et en soit caractéristiques de son amie, étaient un véritable soulagement. Depuis qu’ils s’étaient revus dans sa boutique, son retour dans sa vie et à présent la relation plus qu’officielle qu’elle entretenait avec Abigail était devenu ingérable. Cette dernière lui avait fait part de son envie de pouvoir passer de bons moments à trois sans avoir à se soucier d’éventuelles tensions ou disputes éclatant sans crier gare. Si Rory ne mettrait clairement pas sa main à couper que cela ne pourrait pas encore se produire, connaissant que trop bien le caractère d’Harper ainsi que leur propension à se défier sur la moindre petite futilité, l’atmosphère serait incontestablement plus légère à présent. Les justifications données, jugées complètement farfelues par l’héritier Barjow ne l’aidèrent pas vraiment à comprendre cette soudaine convocation mais cela avait le mérité de faire son effet. C’était déjà ça de prit, pas vrai ?!

S’étaler sur la question, revenir sur les raisons exactes de son départ à l’époque, pourquoi elle n’avait pas donné de nouvelles etc… Tout ça ne l’intéressait pas. Bien sûr, Rory était d’une nature curieuse, véritable malédiction lui attirant quasi systématiquement d’énormes problèmes. Dans ce cas bien précis en revanche, remuer le passé, obtenir des explications et toutes ces conneries ne l’intéressait pas. Harper s’était excusée, ils pouvaient s’arrêter là. Toutefois, histoire de ne pas mettre fin de façon relativement abrupte à leurs retrouvailles, il jugea bon de la questionner sur le choix du lieu. Il fallait bien avouer que pendant une fraction de seconde, le jeune sorcier avait cru être téléporté en Amérique latine, victime d’un mauvais coup destiné à le faire disparaître de la surface du globe. Ainsi, face à cette expression de lassitude, Rory retint une remarque cinglante pouvant potentiellement compromettre la paix encore toute fraîche. Une marque notable d’efforts de sa part tant pareille considération se faisait rare. Le sourcil arqué, il l’écouta sans afficher d’autre émotion notable avant de tiquer sur les soirées principalement réservées à l’élite sorcière. « Tu ne serais même pas acceptée dans une soirée mondaine et bonne chance pour m’y traîner donc clairement… C’était le meilleur endroit qui soit ! » Un terrain neutre… Rien que l’expression en soit le laissait songeur, comme si d’autres environnements auraient pu bénéficier à l’un plutôt qu’à l’autre.

La suite des explications le laissa tout autant de marbre, se contentant d’un simple hochement de la tête en direction du dénommé Luan quand ce dernier revint lui servir son verre, ignorant royalement ce clin d’oeil déplacé. Un geste expliqué peu après par Harper. « Il avait intérêt à ne rien tenter de toute façon… » Bien loin d’être homophobe, preuve en était celle qu’il considérait comme sa soeur de coeur, en couple avec l’une de ses meilleures amies de Poudlard, Rory n’aimait tout simplement pas recevoir d’attentions de la part d’autres hommes. Systématiquement cela se traduisait par des accès de rage sourde et aveugle, l’héritier perdant le peu de sang-froid dont il disposait au naturel. Heureusement qu’il était né homme et subissait peu de sollicitations non désirées de ce type… Encore un bel exemple de masculinité toxique dans toute sa splendeur, n’est-ce pas ?! Rory eut à peine l’occasion de s’attarder sur ce fait le mettant rapidement en rogne qu’Harper reprit la parole pour aborder un autre sujet toujours aussi épineux. L’héritier Barjow partageait l’avis de l’ancienne rouge et or. Il ne comprenait pas ce qu’Abigail avait pu trouver à l’Italien à l’époque. Le jeune homme avait beau être le grand frère de sa meilleure amie actuelle, il le considérait comme une connaissance, une forme de projet pour tester les effets de sa poudre magique sur un consommateur invétéré de cocaïne. Tout ça pour rendre service à Anje. Une brève grimace de mépris vint alors ourler ses lèvres qu’il trempa une fois de plus dans le liquide ambré. « T’es sérieuse ?! Tu me pensais vraiment comme ça ?! Franchement tu me déçois. » Oui, être comparé à un autre lui plaisait peu, surtout pour encore plus foutre la merde et au passage ruiner son lien avec Abigail. « Pourquoi j’irai faire une chose pareille alors que tout ce que je souhaite c’est le bonheur d’Abi ?! Je suis suffisamment intelligent pour savoir que même si on a eu nos différents, elle est heureuse avec toi et c’est tout ce qui compte. J’ai pas tant d’égo que ça pour estimer mieux savoir qu’elle ce qu’il lui faut. » Conclu-t-il en détournant le regard et vint avaler d’une traite le restant du liquide brûlant. « Enfin… Au moins j’ai pas eu à lui foutre mon poing dans la figure, c’est déjà ça ! » Une façon comme une autre de lui confier que si cela s’était produit, Rory serait intervenu mais pas de la façon dont Harper l’imaginait. Si ce n’était pas encore clair pour elle, avec ce remarque, il espérait que le message soit passé.
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Harper MacFusty
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Lumos
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Dim 2 Oct - 14:16
Je suis venu te dire...
Dans le fond, les propos d’Harper s’avérèrent impitoyables envers Luca. Pendant la soirée Nostalgie, n’était-ce pas grâce à son petit manège savamment joué au bras d’Abigail, qu’Harper avait renoué avec son amour de toujours ? A l’évidence, Luca avait joué un rôle prépondérant dans leurs retrouvailles. Pourtant, l’aversion qu’il éprouve pour Harper rebute cette dernière au plus au point, l’efforçant à se méfier plus que de raison de l’italien, quand bien même la beuverie partagée à l’auberge d’Arondie ne s’était, finalement, pas si mal passée. Résolument, Harper sait que Luca la déteste, alors qu’il ne convoite pas le cœur d’Abigail. Une haine qu’elle n’explique pas car, hormis avoir regagner les faveurs de la femme de sa vie, elle n’avait jamais eu l’occasion d’embêter Luca.
Harper écouta les brèves déblatérations de Rory au sujet du laissez-passer, sans expression à part entière sur le visage. Elle n’était pas du genre à s’offusquer d’être rejetée par ces faux-jetons de la haute société sorcière. La dignité d’Harper Macfusty résidait là où la noblesse du cœur avait sa place. Malgré son égoïsme apparent et son détachement envers et contre tout, Harper aime ce qui est juste, et c’est bien cette caractéristique (parmi tant d’autres) qui l’avait lié, à l’époque, d’amitié avec Rory (bien qu’elle savait que son rang et notamment, son travail – du moins s’en doute-t-elle – conduisait Rory à devoir fréquenter cette population qu’elle qualifie allégrement d’arriérée).
Quand le béguin du serveur provoqua l’amertume notable de Rory, le sourire d’Harper (déjà bien large), s’étira encore plus. Il y a des gens qui sont plus facile à enquiquiner que les autres. Harper se demande s’il existe une récompense, comme l’oscar de la sorcière la plus chiante, dont elle se féliciterait de pouvoir se présenter et être nominée chaque année.
Cette félicité n’atteint pas celle qu’elle ressent lorsque Rory assurera qu’il n’aurait pas accepté un tel comportement de la part de Luca. La femme ne connaît rien des relations qu’il peut entretenir avec Zabini, ne se souvenant même pas de la jeune femme qui accompagnait Rory durant le mariage. Elle est encore moins capable d’établir un lien entre sa cavalière et Luca. Harper tombe d’une traite la moitié de sa pinte, comme pour honorer ses sages paroles.
Tous ne sont pas de ton avis, songe-t-elle, sans vouloir relancer le débat en proférant ses paroles à voix haute. Harper avait ressenti une vive émotion lorsqu’il assura que le bonheur d’Abigail, c’était tout ce qui compte. D’une certaine manière, c’était admettre qu’Harper Auburn méritait sa place auprès d’Abigail. Parce que si elle était véritablement l’être abject que Luca détestait, la pureté de l’être d’Abigail s’épanouirait-elle vraiment ? La fierté d’Harper ne parvient pas à prononcer un merci, quand Rory déclare ces dernières paroles : Au moins j’ai pas eu à lui foutre mon poing dans la figure, c’est déjà ça.
Le bras qui conduisait la pinte en direction de sa bouche s’interrompt. Les pupilles brunes coincées dans l’amande de ses yeux se figent, rivées sur Rory. Ses lèvres tentent d’esquisser un merci. Le remerciement se perd dans sa gorge.
- Dommage, prononce-t-elle finalement en s’enfilant le reste de bière qui trône dans le fond de sa chope.
Le verre cogne contre la table lorsqu’elle le dépose avec la légèreté et la délicatesse qu’on lui connaît si bien. Elle se lève subitement.
- Je vous laisse, Monsieur Barjow. Je suppose que vous avez des choses bizarres à faire dans votre boutique et moi, toute une journée de cours m’attend, et des heures de colles ensuite.
Autant vous dire que demain soir, son bureau en bazar à Poudlard rutilera d’ordre.
D’un dernier geste de la main pour le saluer mollement, elle s’avance vers le comptoir pour régler la note, disparaît de l’établissement puis transplane dans un claquement sonore.
Cette nuit-là, lorsqu’elle se glissera dans le lit de leur appartement de Poudlard, Harper s’endormira l’esprit tranquille, pour un profond sommeil sur ses deux oreilles.
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Je suis venu te dire... (ft Rory)
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