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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Tell me everything is going to be fine - Princess Lili :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mer 16 Fév - 19:37
Tell me everything is going to be fineMi-février

Trois semaines et demies. Voilà déjà trois longues semaines et demies que Rory n’avait plus de nouvelles de Lilibeth. Aucun hiboux, pas de réponses à ses SMS ou appels… Rien ! Silence radio. Quand d’ordinaire la cadette Barjow ne mettait pas plus de quelques jours à répondre à son aîné, même quand ses derniers se disputaient, cette absence de nouvelles devenait inquiétant. Passer au manoir familial n’était pas une option. Plus le bienvenu dans la vaste demeure lugubre qui les avait vu grandir, Rory était condamné à l’ignorance. Rien de pire pour quelqu’un autant obsédé par le contrôle que lui… Le jeune héritier tuait donc le temps comme il le pouvait, gardant toujours un oeil sur la fenêtre et aux aguets d’un éventuel appel ou message sur son téléphone. Tout son temps libre était organisé de sorte à lui faire oublier que les heures passaient sans qu’une réponse ou un signe de vie de la part de sa soeur ne lui parvienne. Une lente agonie car plus il s’abandonnait dans son travail, plus il perdait la notion du temps et plus il angoissait d’être ainsi condamné à l’ignorance.

Alors qu’il tournait tel un lion en cage dans l’arrière boutique de Barjow & Beurk, ayant déjà finalisé l’entièreté du catalogue de commandes, réapprovisionné les différents stocks, expédié l’ensemble des colis et répertorié ses dernières trouvailles, Rory n’avait plus rien à faire. Oh bien sûr il pouvait trouver une tâche l’occupant pour le restant de l’après-midi mais le potionniste ne tenait plus en place. Il avait besoin de se changer les idées sans quoi la folie le guettait à coup sûr. Après avoir passé la veste de son habituel costard cravate ainsi que son manteau, le sorcier quitta la boutique sans fournir de grandes explications à Silas, coutumier des allers et venues mystérieuses de son acolyte. Trop tôt pour aller boire, bien que Rory était loin de se formaliser d’un détail pareil, il évolua sans but précis dans les rues de la ville quand au détour d’une ruelle, le panneau aux hirondelles l’appela. Son aventure avec Harper contre le jukebox magique endiablé encore en tête, vérifier le fonctionnement de la machine lui semblait être une bonne idée. Après tout, ça faisait partie de ses services : la visite de contrôle pour s’assurer que tout marchait à la perfection sans accrocs et prévenir ainsi un éventuel nouveau désastre. La voilà sa prochaine distraction.

En bon habitué des lieux, Rory se rendit dans l’établissement du côté sorcier accueilli par une chaleur réconfortante. L’atmosphère régnant dans ce lieu qu’il appréciait avait quelque chose de familier, un peu comme une potion d’amortentia géante. On s’y sentait bien et ça donnait inévitablement envie d’y rester. Bien pensé pour une auberge/bar ! Pas bête la petite Arondie… Immédiatement, en bon professionnel, son attention se porta sur Caïus, ex machine infernale qu’ils avaient bien eu du mal à coincer il y a de cela un mois. Au premier abord, tout semblait aller pour le mieux. Le jukebox magique laissait échapper une musique d’ambiance qui se fondait aux quelques conversations des rares clients de la salle, pas d’injures ou d’excès de rage à briser les verres et envoyer voler les chaises. Bonne nouvelle donc… Rory entreprit tout de même d’aller vérifier de plus prêt tout ça quand une silhouette étrangement familière le dépassa pour prendre la direction du bar où il devinait la présence d’Arondella. Comme gelé sur place par cette vision qui secouait le moindre atome de son être, ses prunelles sombres ne quittaient plus la jeune demoiselle qui venait de le frôler.

Wait… WHAT ?! Son sang ne fit qu’un tour. Ni une ni deux, Rory se précipita à la suite de la jeune femme qui venait de passer à côté de lui. Sa démarche, sa silhouette, la longue chevelure brune qui se balançait avec grâce dans son dos… Il n’y avait aucun doute possible. C’était bien elle mais que faisait-elle là ?! Sur son chemin il contourna quelques tables, évitant au passage des clients pour finalement attraper la demoiselle par le poignet la stoppant dans son élan. Quand elle lui fit face, le coeur de Rory s’arrêta de battre pour repartir de plus belle dans sa carcasse. Non. C’est pas possible. Tu hallucines. C’est pas elle. Elle peut pas être là. Pourtant… Pourtant plus aucun doute n’était possible. Lilibeth se tenait face à lui en plein milieu de Londres dans un bar moitié sorcier moitié moldu. Atterré, livide, il entrouvrit une première fois la bouche, incapable d’en faire sortir le moindre son tant sa surprise était grande. Afin de retrouver un peu de contenance et surtout pouvoir parler plus librement sans crainte d’être écouté, Rory l’entraîna à sa suite vers un coin reculé de la salle. Par chance les clients étaient peu nombreux à cette heure là de la journée. Enfin à l’écart, il replongea ses prunelles sombres dans les perles azurées de sa petite soeur. L’inquiétude se lisait sur son visage avant qu’il ne l’attire contre lui pour l’enlacer avec cette même ferveur que lorsqu’il la consolait des sévices que leur père lui faisait subir. « Putain Lili… » Souffla-t-il sans la relâcher. Un bref témoignage qui voulait tout dire. Il avait eu peur. Très très peur pour elle. Après quelques instants il relâcha son étreinte mais resta tout de même proche pour pouvoir simplement murmurer. « Qu’est-ce que tu fous là bon sang ?! Pourquoi tu réponds plus à mes hiboux et SMS ?! Ça fait plus de trois semaines que je n’ai plus eu aucune nouvelle de toi ! Qu’est-ce qui se passe ?! » Dit-il en faisant toujours très attention que personne ne les écoute ou regarde dans leur direction. La situation n’avait rien de normale. Pour qu’elle se retrouve ici sans le prévenir quelque chose avait dû arriver. Soucieux, ses sourcils se froncèrent un peu plus en se rapprochant pour lui demander dans un souffle. « Papa sait que tu es là ? » Car tout devait venir de là. Il n’y avait pas trente six solutions. Soit il l’avait mise à la porte, soit elle s’était enfuie. Les deux situations l’effrayaient tout autant.
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Lilibeth S. Barjow
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Lumos
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Lun 21 Fév - 15:43
Tell me everything is going to be fine
(Andanlousie) Je me souviens.
Un kilomètre à pied, ça use, ça use. Et pas que les souliers. Combien de bornes avais-je parcourru chaussé de ces foutus talons ? Mille bornes en ai-je l'impression. Mille bornes en tirant ma valise à roulette, la cage des chats brinquebalant à bout de bras. C'est que ça pèse un âne mort, une maman chat et son petit, sans vouloir exagérer.

Je me dirigeais donc vers l'Auberge de chez Jack la Ripaille en suivant les hirondelles. Un homme qui quittait l'auberge dû avoir pitié de moi parce qu'il maintint fermément la porte pour me laisser entrer affichant une mine de compasion sur le visage. J'avais l'air si épuisé que ça ? Les clients sont attablés généralement autour d'un café, trempant des biscuits dans leurs tasses fumantes. Ca sent bon le sucre et la caféine. Branché dans un coin, un jukebox suit mon passage comme s'il possédait des yeux. Je lui accorde une brève attention parce que franchement, je suis fatiguée et les jukebox vivant, ça me fait flipper.

oOo

Par chance, j'ai cassé ma tirelire avant de quitter le manoir ce qui me permet de commander une tasse de café bien fort. Je crains de dépenser trop rapidement mes maigres économies, alors je tire un trait sur les cookies à l'air particulièrement craquant et chocolaté. La tenancière déverse dans un mug du café chaud. Je lui demande si la présence des chats ne la dérange pas, promettant de ne pas trop m'attarder. La jeune femme pose deux mains sur ses joues pour s'extasier devant la maman-chat et son bébé. Elle me propose de la libérer dans l'arrière-boutique pour lui donner à boire et à manger, gracieusement et avec bon coeur (qu'elle a dit). J'accepte. Quand la femme aux beaux cheveux noirs revient, elle nettoie les marques rondes de café sur son comptoir puis s'adresse à nouveau à moi. Elle se présente brièvement, son nom de famille me parle mais je n'arrive pas à me rappeler où est-ce que je l'ai déjà entendu. Nous discutons de tout, de rien, et elle fini par me demander où est-ce que je pars avec mes deux adorables chats. Bonne question. Est-ce que je pars ou est-ce que je fuis ? Qu'est-ce que je fuis exactement ?

... et comment est-ce que tu t'appelles, finit-elle par me demander en passant directement au tutoiement.

Je suis jeune. Ca ne me dérange pas. J'hésite à révéler mon identité. Pourquoi ? Seule ma maladie doit être cachée, alors j'arbore mon plus joli sourire pour me présenter dignement.

Je m'appelle Lilibeth Barjow et..
Quoi ??

La tenancière s'approche de moi.

Barjow comme Barjow ?
Mon père est le propriétaire de la boutique oui, répondis-je, et quelque chose au fond de moi se brise en réalisant que je n'existe que pour être l'héritière de la famille Barjow. L'héritière déshéritée qui n'a même pas le droit de se marier, parce qu'elle est une cracmole.

Tu es la soeur de Rory ? En déduis immédiatement Arondella. Et tu recherches quoi comme travail exactement ?

Je n'ai qu'un seul mot à dire : piston. La fin justifie les moyens, n'est-ce pas ?

-----------

Trois semaines plus tard, me voilà déambulant dans la salle de restauration chez Jack la Ripaille. Je travaille tôt le matin. Je travaille tard le soir. Mes chats ont à manger, je mange plus que de raison car Arondie cuisine copieusement. J'ai un toit temporaire au-dessus de ma tête, mon coeur est léger. Ma tête est légère. Je me sens libre. Je salue une dame à l'oppulente poitrine. Et ben ! Ca ne doit pas être de la tarte pour ranger tout ça en s'habillant le matin. Ses atouts n'ont pas échappé à l'oeil effacé du jukebox à qui je délivre un coup de pied avant qu'il ne se mette à siffler. Caïus les aime ronde, bien en formes... un vrai petit pervers. Je m'occupe de prendre la commande de la table huit avant de foncer la récupérer au bar. Je me sens bien, je me sens libre, je souri à tout le monde, ma chevelure balançant exagérément dans mon dos. Je suis fière. Dans mon élan, quelque chose me stoppe en me saisissant les poignets. J'affiche d'abord une mine surprise qu'on m'attrape ainsi le bras, mon étonnement s'agrandit en découvrant un Rory effaré. Puis, la surprise de passé, mon visage se fend d'un sourire tandis qu'il m'attire dans un coin pour parler librément. A dire vrai, je ne suis pas surprise de le voir ici. Arondella m'a confié connaître Rory depuis leurs études à Poudlard et qu'il est un client régulier.

Ne pipant mot, je le regarde, il me regarde, nous nous regardons et c'est franchement gênant car, à dire vrai, cela fait au moins trois semaines que je n'ai pas donné de mes nouvelles. Je ne sais pas vous mais moi, quand je suis mal à l'aise, je rie comme une sotte. Peut-être qu'il m'en veut ? Peut-être qu'il va m'engueuler d'être là, ne pas approuver ce travail ? Peut-être qu... qu'il va me prendre dans ses bras. D'abord surprise par cette étreinte, me voilà rassurer et je lui rends son accolade en enlassant sa taille comme une petite fille dans les bras d'un adulte. C'est qu'il a quelques têtes de plus que moi, voyez-vous. Un vent de nostalgie soufle sur nous.

Putain Lili...

Le vent tourne vers la culpabilité. L'inquiétude est lisible sur son visage. Je me sens coupable d'être restée dans le silence. J'avais tellement besoin de me retrouver seule. J'avais tellement besoin "de me trouver", tout simplement.

Qu’est-ce que tu fous là bon sang ?! Pourquoi tu réponds plus à mes hiboux et SMS ?! Ça fait plus de trois semaines que je n’ai plus eu aucune nouvelle de toi ! Qu’est-ce qui se passe ?!

C'est moi où il avait dit tout ça très vite ? Son inquiétude est désormais palpable. Je me sens de plus en plus coupable. Pourtant, pourtant... j'avais tellement besoin de ça. De faire quelque chose seule, sans personne, en m'attribuant seule le mérite de l'avoir fait. Voyant que son regard se perd de part et d'autre de la salle, comme pour vérifier que personne ne nous entend, j'esquisse un sourire rassurant (du moins j'essaie) mais son inquiétude atteint des sommets.

Papa sait que tu es là ? Me chuchotte-t-il.

Non, répondis-je d'une voix plus ferme que je ne l'aurais voulu. Je m'éclaircie la gorge pour baisser d'un ton puis reprends : j'ai quitté le manoir et il ne semble pas à mes trousses. Tu peux parler librement, j'ai tout raconté à Arondie.

Sentant que cette phrase pouvait prendre bien des sens, j'ajoute avec précipitation :

Je veux dire, elle sait que je suis malade, que je n'ai jamais travaillé de ma vie et surtout, que je souhaite démarrer une nouvelle vie, sans que ma maladie ne fasse d'entrave. Elle m'a proposé ce job, je couche dans l'une des chambres à l'étage. Je m'éclate comme une petite folle.

Je frappe dans mes mains, motivée par l'excitation, mon sourire manquant de couper ma tête en deux. Je suis tellement heureuse.

Et pour répondre à tes questions, j'ai changé de numéro de portable, et tes lettres sont bel et bien sur mon bureau. J'ai eu beaucoup de travail. Savais-tu que le frère d'Arondie est... Je chuchote : comme moi.

Elle frappe à nouveau dans ses mains.

Et il vit parfaitement normalement. Sans potion apparemment. Mais ce n'est qu'un détail. Elle lève les bras au ciel. Il se passe que j'ai une nouvelle vie et que c'est génial. Tu veux un café ? Des biscuits ? Du thé ? Du lait ?

Cent balles ? Un mars ? (pardon). Je l'incite à s'assoir sur une table.

J'ai le droit d'offrir des cadeaux aux bons clients, dis-je en lui décochant un clin d'oeil. Et je sors mon petit calepin avant d'inspirer profondément. Je suis tellement contente de te voir. Tu as bonne mine. Oups ! La table huit.

Je cours chercher la commande de la table huit pour la servir et revient vers mon frère. Surprise mise à part, je suis plutôt contente de lui en boucher un coin. C'est qu'on est pas toujours d'accord mon frère et moi, voyez-vous.
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Anonymous
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Dim 27 Fév - 20:13
Tell me everything is going to be fineRory Barjow était un oiseau de nuit qui vivait à cent à l’heure. Bourreau de travail, il était pourtant le premier dès qu’il fallait faire la fête ou partir à l’aventure. S’il se montrait à présent moins impétueux quand il s’agissait d’excursions nocturnes risquées, s’amuser dans un bar restait sa distraction première. Boire, fumer, se droguer plus que de raison, ramener une inconnue chez lui… Voilà ce qui le caractérisait pour le personnel des établissements nocturnes qu’il fréquentait. Jack la ripaille en faisait partie. Bien plus qu’un simple bar où il pouvait se laisser aller à la débauche la plus totale, c’était avant-tout un endroit familier grâce à Arondie. Il avait beau la connaître grâce à Harper, la jeune femme était rapidement devenue une amie avec qui rigoler. Les années passant, l’établissement dont elle avait à présent la charge devint un de ses nombreux points de chute dès qu’il voulait se vider l’esprit. Toutefois, les soirées folles passées avec Anje notamment étaient réservées à d’autres bars où il pouvait plus facilement mettre un joyeux bordel avec sa meilleure amie et comparasse de soirées dévergondées.

S’y rendre en plein milieu de la journée n’avait donc rien d’inhabituel pour lui même si pour une fois il venait avec un but bien précis en tête. Se faire offrir une bière serait un plus non négligeable bien évidemment mais tout de même… Une chose après l’autre. Alors qu’il se dirigeait en direction de Caïus afin d’examiner ce dernier et s’assurer ainsi que tout allait bien depuis leur intervention avec Harper, son attention fut happée par une silhouette étrangement familière. Dans le seul but d’en avoir le coeur net, Rory rattrapa la jeune femme et quand cette dernière fit volte face son myocarde manqua un battement. Lili. Ici. En plein jour. A se balader au milieu des clients.  A la fois soulagé et profondément inquiet pour sa petite soeur, l’héritier de la famille l’entraîna dans un coin calme de la salle. Suite à une accolade fraternelle dont il avait le plus grand besoin, il faut dire qu’elle lui avait fait la pire peur de sa vie à ne pas donner de nouvelles aussi longtemps, il l’assaillit de nombreuses questions. Mieux valait être prêt à la pire des éventualités si leur père envoyait des Mangemorts aux trousses de Lilibeth…

La première réponse qu’elle lui fournit ne parvint pas à calmer son inquiétude. Non seulement elle était partie mais en plus elle n’était même pas sûre. Etait-il au moins au courant de quoi que ce soit ou l’ignorait-elle royalement pour s’en rendre compte prochainement ?! Toutefois, la révélation qui suivit fut pire que la précédente. Cette simple petite phrase j’ai tout raconté à Arondie lui fit froid dans le dos. « Tout ? » Répéta-t-il en manquant de s’étrangler avec sa propre salive. Rory aimait sa jeune soeur cadette plus que tout au monde mais il devait bien admettre qu’elle possédait un côté naïf. Peut-être était-ce lié au fait qu’elle ait été recluse, loin du monde pendant si longtemps ou était-elle tout simplement trop bonne pour se douter que parfois un petit mensonge pouvait faire moins de mal. Heureusement, la précision fournie par Lili le soulagea un tant soit peu. La préoccupation était cependant telle qu’il n’avait pas franchement le coeur à se réjouir de son poste et sa nouvelle indépendance. Bien évidemment qu’il était heureux pour elle mais sa fugue ne devait pas être prise à la légère. Surtout avec leur père, surtout avec le groupe auquel il appartenait et ce dont ils étaient capables… Face à son enthousiasme, Rory esquissa tout de même un léger sourire en coin amusé et rassuré de voir qu’elle était saine et sauve. « Je suis ravi que tu aies trouvé du travail et si en plus Arondie t’héberge ça me rassure un peu… » Il aurait préféré qu’elle vienne directement le voir mais ça, il allait bien se garder de le lui avouer pour ne pas gâcher son bonheur. Elle avait l’air si heureuse. Son sourire disparu bien vite à l’évocation du frère cracmol d’Arondella, poussant Rory à guetter la salle du coin de l’oeil une fois de plus. Déjà qu’en temps normal les cracmols devaient se faire discrets pour ne pas s’attirer d’ennuis, en parler ainsi dans une salle d’auberge n’avait rien de prudent. Les sourcils froncés, il lui souffla alors sur le ton de la réprimande. « Ne parle pas de ça ici Lili… On ne sait pas qui peut écouter. » Il reprenait ce rôle du grand frère protecteur qu’il avait toujours eu avec elle. Celui-là même qui prenait les coups à sa place dès qu’il en avait l’occasion pour éviter à princesse Lili un nouveau bleu sur sa frêle carcasse.

Il avait beau être habitué à son énergie débordante, sortir du manoir semblait la faire revivre, insufflant une nouvelle vague de bonne humeur chez Lili. Alors qu’il prenait place sur une des chaises autour de la table qu’elle lui indiquait, Rory répondit un peu distrait. « Une bière mais… » Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu’elle enchainait déjà et en un clin d’oeil voilà qu’elle s’éloignait. « Lili ? Lili ! » S’exclama-t-il en réalisant qu’elle n’était déjà plus là et partait gaiement servir sa fameuse table huit. Ses prunelles sombres accrochées à la silhouette de sa soeur, il adressa un léger signe de la main à Arondie derrière son comptoir, guettant impatiemment le retour de sa soeur. Quand cette dernière eut servi la table dont elle avait la charge et fut à son niveau, il se saisit une nouvelle fois de son poignet et l’incita avec une certaine précipitation à s’asseoir à ses côtés. « Reste là deux minutes. Arondie ne t’en voudra pas de prendre ta pause, je la connais bien et elle me doit bien ça. » Lâcha-t-il alors qu’une pointe d’agacement teintait ses paroles. Plus il y réfléchissait et plus il se disait que cette dernière aurait au moins pu le prévenir que sa soeur cadette travaillait pour elle à présent. Ok elle n’était pas complètement au courant de la situation mais tout de même… « Il faut que tu m’expliques ce qu’il s’est passé avec papa car même si c’est génial que tu aies un travail, surtout ici, je veux m’assurer qu’il ne t’arrive rien. » Dans un bref soupir il attrapa doucement sa main pour la serrer dans la sienne et plonger ses iris sombres dans les siens. « Je veux tout autant que toi ton indépendance, que tu puisses rencontrer des gens et t’épanouir mais tant qu’il sera en vie on doit rester méfiant. » Le sujet était sensible, Rory ne comptait plus le nombre de vives disputes qu’ils avaient eu. Savoir qu’elle avait enfin décidé de prendre son envol était donc un soulagement, depuis le temps qu’il lui en parlait pour l’y inciter… En revanche il ne fallait pas baisser sa garde. « C’est pour ça que je veux que tu viennes vivre chez moi le temps que ça se tasse. Arondie est adorable de t’héberger mais je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose et je suis sûr que toi non plus… » Ajouta-t-il alors que son regard glissait vers la salle derrière Lili et ses occupants qui ne semblaient pas se préoccuper d’eux. Heureusement…
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Lilibeth S. Barjow
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Lumos
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Jeu 3 Mar - 21:35
Tell me everything is going to be fine
(Andalousie) Je me souviens.

La joie avec laquelle j'ai découvert mes appartements à l'étage, au-dessus de la salle de restauration des moldus. Les anciens appartements d'Achiléo Swallow, désormais en ménage à Londres. Le mobilier était poussiérieux depuis le temps qu'il n'a pas été utilisé. Une armoire, un lit, un bureau, une salle de bain. Je libèrais les chats dans ce qui était désormais "ma" chambre. J'empruntais une caisse pour la transformer en litière de fortune. Je déballais mes affaires, ce que j'avais emporté de plus précieux : mes vêtements, quelques bijoux, ma panoplie de brosses à cheveux, ma trousse à maquillage. Mes potions. Les potions. Les fameux remèdes contre ma maladie qui n'existe pas.

Après quelques heures dédiées à mon installation, je descendais comme prévu pour rencontrer le deuxième maître des lieux, Swallow frère, avec qui je faisais connaissance dans le plus parfait des silences (rappelons qu'Achiléo est muet) mais c'est assez marrant comme on arrive à se comprendre lorsque besoin s'en fait alors qu'on est privé de parole.

Ce soir-là, je prenais ma liberté et apprenais une jolie leçon de vie. Plusieures heures d'apprentissage et de travail acharné ont fini par m'achever. Je remonte dans mon modeste chez moi pour m'écrouler sur le lit, en programment mon réveil mais en refusant de me démaquiller. C'est que c'est fatiguant de travailler pour la première fois de sa vie !

Oo°Oo°oO°oO
Tout ?
Tout, tout, tout, vous saurez tout... Je fais la moue.
Non pas tout !
Je suis ravi que tu aies trouvé du travail et si en plus Arondie t’héberge ça me rassure un peu…
C’est temporaire, dis-je sur la défensive. Le temps que je trouve une autre solution. Je n’ai pas envie de profiter de sa générosité. Elle a déjà pris un risque en m’embauchant alors qu’elle ne me connaissait même pas !

Je ne suis pas une idiote. Mais ça, je vous l’ai déjà dit non ? Sur le visage de mon frère, je lis l'inquiétude, les pensées qui se bousculent, ce genre de pensées qu’il est difficile de démêler, d’autant plus avec l'effet de surprise qui je venais de créer. Un mélange de contentement et de compassion s’entremêle au fond de mes tripes. La détermination à construire ma liberté n’a pas faibli. Entre la culpabilité de l’avoir inquiéter et mon ambition, la balance est en équilibre précaire.

Lilibeth Scylla Barjow est entrée en révolution. Ce qu'ils disent n'y changera rien. Comment Rory pourrait-il le comprendre ? Malgré les blessures infligées par notre père, sa poche renferme une baguette, il a pu étudier à Poudlard, récupérer l’affaire familiale et de cette grande famille que sont les Barjow, il s'est répudié lui-même. J'aurai tout donné pour être à sa place car même si j'étais née "magique" je resterai bonne troisième pour ramasser les miettes d’un héritage déjà distribué. Mon avenir n'aurait été que mariage arrangé arrangeant les finances. A ça, je n'y ai même pas eu le droit.

Alors, face à l'inquiétude évidente de mon frère, même si à l'évidence j'étais ravie de le retrouver, je ne baisse pas les bras, maintenant fermement ma prise sur ma détermination. Dois-je continuer de me cacher ? Rory me prie fermement de ne pas parler de ça « ici ». Comme si les murs avaient des oreilles. Les murs, ils entendent ce qu’ils ont bien envie d’entendre, si vous voulez mon avis. Rory fini par commander une bière, je sais déjà laquelle je vais lui servir, je suis sûre que je vais l’époustoufler mais d’abord, la table huit a besoin d’être servie. Une pause forcée m’empêchera d’accomplir mon travail. Résignée, je m’installe à la table de Rory.

…je veux m’assurer qu’il ne t’arrive rien.

Mais que veut-il qu’il m’arrive, à la fin ?! Et sa main qui avait empoignée la mienne se radoucit dans une étreinte plus affectueuse, ce qui a pour effet d’adoucir mes humeurs.

Je veux tout autant que toi ton indépendance, que tu puisses rencontrer des gens et t’épanouir mais tant qu’il sera en vie on doit rester méfiant.

On doit rester méfiant. Ce point de vu m’agace au plus au point. Je conserve mon attitude calme et souriante, mais je n’ai pas envie qu’on mette des bâtons dans la roue de mon bonheur. Les potentiels dangers alors que je suis aux anges me laissent indifférentes. Je ne risque rien. Comment l’en convaincre ?

Père se désintéresse totalement de ce qu'il peut advenir de moi. Quitter la maison revient à un suicide à son sens. Il pense que comme l'agneau égaré, une fois dans la jungle, je vais me faire dévorer. Mais regarde, regarde comme il a tords ! J'ai trouvé un emploi : seule. J'ai sauvé une pauvre chatte qui venait d'avoir sa portée...

Un pincement me tiraille le cœur tandis que je me remémore le triste sort réservé aux frères et sœurs d'Eugène. Un instant, je voulu lui raconter ce qu'il s'était passé avec cette vieille moldue qui voulait m'embaucher comme gouvernante, combien j'étais dans le besoin d'un toit et d'argent, combien je n'ai pas accepté la cruauté dont elle a fait preuve pour les dits "plus faibles". Je suis comme était ces chatons. La plus faible. Et on a essayé de me tuer.

C’est pour ça que je veux que tu viennes vivre chez moi le temps que ça se tasse, insiste-t-il. Arondie est adorable de t’héberger mais je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose et je suis sûr que toi non plus…

Je soupire, ramenant une main à mon front comme pour témoigner de mon trouble, le genre d’émotion qui commence sérieusement à m’agacer. Les chatons. Mon passé. Les faibles. La décision de qui doit vivre et qui doit mourir.

Qu'importe ce qu'il fera, dis-je la voix tremblante d'émotion. Je ne me courberais plus. Les plus faibles ont le droit de devenir plus fort.

Les faibles sont fort ! Mais je ne suis pas une idiote. Je vous l’ai déjà dit non ? La raison l’emporte, mais je peine à m’y résoudre. Les choses seraient trop faciles, vous ne trouvez pas ? Je suis agacée qu’on vienne hachurer mon bonheur de problèmes. Rory est inquiet, je le comprends, commençant moi-même à m’inquiéter maintenant qu’il m’a montré la situation sous un autre angle, un angle que ma naïveté ne voyait pas (ou ne voulait pas voir). Il me propose une solution. Au fond, je sais que je vais m’y résoudre. Mais le mode mauvaise tête a été enclenché.

Arrête de me prendre pour une enfant. J’ai trente ans. Et si je suis aussi naïve et innocente, c’est parce qu’on m’a gardé prisonnière durant toute ma vie !

J’avais haussé la voix. Pour quelle raison exactement ? Cette prison, Rory n’en était pas le geôlier. Au contraire, il m’en avait toujours protégé. Je sens qu’au fond de moi, l’aide que Rory me propose me dérange parce que je me sens… infantilisé.




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Anonymous
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Sam 5 Mar - 17:59
Tell me everything is going to be fineS’il y avait bien une chose que Rory espérait autant qu’il redoutait c’était l’indépendance de sa soeur cadette Lilibeth. Cela vous semble anodin ?! Détrompez-vous. S’émanciper, quitter le manoir familial, trouver un travail et un logement n’avait rien d’anodin. Surtout pas quand on s’appelle Lilibeth Scylla Barjow et qu’on est née cracmol. Depuis toujours, Rory avait souhaité la voir quitter cette affreuse maison qui renfermait tant de mauvais souvenirs, il souhaitait ce qu’il y a de mieux pour elle. Tout simplement car Lili était cette princesse, ce joyaux brut à préserver et protéger de toute la noirceur du monde pour qu’elle puisse mieux briller. Elle avait toujours été son point d’ancrage, son oasis de paix et celle pour qui il était littéralement prêt à donner sa vie pour sauver la sienne. Des paroles appliquées à plusieurs reprises quand il s’interposait entre elle et les coups de papa Barjow ou de Caïn, leur frère aîné. Des bleus, oeils au beurre noir, côtes brisées, coups de couteaux et brûlures de cigarettes il en avait reçu en la défendant. Tout pour Lilibeth. Tout pour défendre sa princesse adorée. Rory avait conscience que ça n’était peut-être pas la meilleure façon de procéder. La surprotéger comme il l’avait toujours fait, céder à nombre de ses caprices juste pour rendre son enfermement moins éprouvant… Mais comment lui résister ? Comment ne pas lui accorder ici et là quelques folies si ça pouvait la rendre heureuse et plus pétillante ? Avec les années, constatant qu’elle refusait toujours de quitter le manoir malgré ses nombreuses supplications, malgré le fait qu’il avait une chambre spécialement réservée pour elle dans son appartement de luxe, un fossé s’était insidieusement creusé entre eux. Si Rory était honnête, cela avait même commencé à la mort de Caïn. La voir emplie de chagrin alors que leur frère aîné ne loupait pas une occasion pour la violenter aussi bien physiquement que moralement l’avait détruit. Le jeune homme devenu héritier par défaut des Barjow ne comprenait pas. Il s’était senti trahi. Lui qui avait abaissé son masque de colère et son attitude hautaine pour ne se montrer que vulnérable et tendre avec Lili… Voilà comment elle le remerciait.

Ainsi, la découvrir chez Jack la ripaille faisait naître en lui des sentiments ambivalents. Il était à la fois heureux pour elle, inquiet et blessé qu’elle n’ait pas pensé à venir le voir. Lili connaissait son adresse, elle aurait pu lui écrire, faire quelque chose mais au lieu de cela : silence radio. Pragmatique qu’il était, Rory avait préféré écarter les hypothèses folles que son père ait décidé de l’éliminer, ne supportant plus de s’occuper du poids qu’était devenu sa cracmol de fille. Il fallait se rendre à l’évidence, si Henry Barjow avait été heureux d’avoir une petite princesse à choyer durant les premières années d’insouciance de l’existence de Lili, ça n’était que dans l’objectif purement égoïste de la marier au meilleur parti pour sceller de nouvelles alliances commerciales. Elle n’était rien de plus qu’un pion sur l’échiquier humain de père Barjow.
En la captant dans la salle de restauration de l’auberge, c’était l’inquiétude qui avait pris le dessus. La peur que leur père, transporté par la colère, ne prenne une décision funeste tandis que Lilibeth se dandinait gaiement de tables à tables. Rory frôla d’ailleurs la syncope quand sa cadette lui confia avoir « tout » raconté à Arondie. Il ne put retenir un profond soupir de soulagement à sa réponse, fermant les yeux en inclinant la tête en avant pour reprendre ses esprits. Quand il releva enfin ses prunelles sombres vers sa soeur, passant au passage sa main dans ses cheveux pour s’assurer qu’aucune de ses longues mèches brunes ne s’étaient échappées de sa coiffure toujours impeccable, Rory eut un bref hochement de la tête à ses propos, remarquant bien l’attitude fermée de la princesse. « Je m’en doute Lili. » Se contenta-t-il de lui souffler comme pour la rassurer un peu. Dans son esprit la solution était toute trouvée. Il voulait qu’elle vienne vivre avec lui. Un lieu sûr, où elle pourrait passer du temps en sa compagnie sans avoir à se préoccuper d’abuser de sa gentillesse. Une solution déjà plus pérenne. Sans compter qu’en cas de problèmes il pourrait être là, tout comme il pourrait lui apprendre à se défendre.

Bien qu’entrecoupé par le travail et surtout la table huit et sa commande, il réussit à la capter à son retour avec sa bière. Rory put alors lui exprimer pleinement son inquiétude. Comment l’alerter sans complètement la faire flipper et en même temps lui partager la dure réalité ?! Un défi de taille quand on savait qu’elle s’était émancipée à seulement trente ans et que son père proférait les pires menaces à son encontre uniquement face à Rory, peut-être dans un jeu macabre pour faire violemment réagir son seul et unique héritier mâle. Tout de même, il voulait essayer. Putain, c’est mal barré. Lilibeth ne semblait pas le croire, prendre tout ça à la légère ou ne voulait pas l'entendre. Qu’importe le scénario qu’elle s’inventait dans sa petite tête, les faits étaient là. Quand père Barjow réaliserait que sa fille cracmol avait quitté la maison il n’y avait pas trente six solutions possibles. Soit il s’en ficherait royalement. Soit la vie de Lili était en danger. Ce que semblait oublier la petite dernière des Barjow c’était les fréquentations du patriarche. Mangemort reconnu et craint, il trainait avec des extrémistes puristes pour qui les cracmols étaient des erreurs de la nature à éliminer… L’insouciance de Lili lui fit pousser un profond soupir las, l’inquiétude grandissant en son sein. « Bien sûr qu’il a tort Lili ! Je n’ai jamais douté une seule seconde de ta capacité à trouver un travail et un toit. » Tenta-t-il de la rassurer, sachant pertinemment que tout ceci était important pour elle. Une ombre demeurait tout de même au tableau. « Par contre qu’est-ce qui va se passer quand lui réalisera que tout va bien pour toi ? Que tu es plus forte qu’il ne le pense ? Que tu t’épanouies ? Tu crois vraiment qu’il va se réjouir ? » Secrètement, Rory espérait qu’elle n’y croyait pas. Qu’elle n’était pas naïve au point de croire que leur père serait impressionné. Suite logique : lui proposer de venir vivre dans son appartement. Là au moins il serait un peu rassuré. Il ne pourrait bien évidemment rien faire pour son lieu de travail si ce n’est lui confectionner des bracelets et autres artefacts d’alerte ou de protection mais à part ça, elle serait livrée à elle-même. Rory devrait apprendre à lâcher un peu de lest.

La réponse de Lili lui brisa le coeur. Alors qu’il s’apprêtait à prendre une première gorgée de sa bière, il reposa son verre en la fixant, le regard soudain emplit d’une profonde tristesse. Non pas « qu’importe ce qu’il fera ». Surtout pas putain !! La suite enfonça un peu plus le couteau dans la plaie. Lui ?! La prendre pour une enfant ?! Lui qui la harcelait depuis des années à quitter le manoir ? Lui qui était prêt à s’engueuler avec elle pour lui faire ouvrir les yeux sur le personnage horrible qu’était leur père ? Lui qui lui avait maintes et maintes fois demandé d’arrêter de prendre ces foutues potions car elle n’était pas malade, que ça n’allait pas faire naître de la magie en elle ? C’était la meilleure… Complètement abasourdi, Rory resta un instant à la fixer, entre profonde tristesse et choc. Il finit par abaisser ses prunelles sombres sur la surface de la table, cherchant ses mots comme il pouvait. « Je ne t’ai jamais traitée comme une enfant. » Annonça-t-il finalement avec un sérieux qu’il empruntait uniquement dans les discussions les plus importantes qu’ils pouvaient avoir. « Je ne suis pas comme papa ou comme l’était Caïn. J’ai toujours eu confiance en toi. J’ai toujours cru en toi et tes capacités. Je suis même persuadé que tu es capable de choses que tu ne soupçonnes même pas. » La voix légèrement cassée par l’émotion d’une fois de plus se disputer avec elle, il se tourna complètement vers sa cadette pour prendre ses mains dans les siennes et lui confier. « Ce que tu as vécu n’est pas normal… Je n’ai peut-être pas eu les bons mots pour t’aider à en sortir plus tôt mais tu sais que depuis le début tu as une chambre qui t’attends chez moi. Je respecte le fait que peut-être tu n’étais pas prête mais maintenant j’aimerais pouvoir t’aider. T’apporter mon soutien. J’ai certaines connaissances et compétences qui pourraient t’être utiles si tu acceptes que je t’aide… » Comme pour appuyer ses propos et surtout ses bonnes intentions, il lui murmura avec un petit sourire triste alors qu’il venait doucement replacer une des longues mèches ondulées de Lili derrière son oreille. « Et si tu ne veux pas venir chez moi ce n’est pas grave. Je serais là pour t’aider, si tu le souhaites, à trouver un endroit où tu te sentes bien, toi et tes chats. » Il ne pouvait s’empêcher de prier pour qu’elle opte pour la première solution. Après tout ce qu’il s’était passé, le stress qu’il avait ressenti de ne pas avoir de ses nouvelles, les potentiels agissements de son père, Rory savait que la savoir à ses côtés représentait un soulagement conséquent.
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Lun 14 Mar - 21:45
Tell me everything is going to be fine
Une vague de chaleur traverse quiconque mettrait les pieds dans l'ambiance solaire qui règne dans l'auberge de Chez Jack la Ripaille. La bière coule à flot, les cafés se surmontent de chantilly et les cookies vous transporte au paradis.

Dans une zone d'ombre, la fratrie Barjow tente de mettre leurs émotions sur le tapis. Je n'avais pas conscience de prime abord de la tempête de sentiments que j'avais déclenché chez mon frère. J'avais besoin de proclamer mon indépendance avec un grand i. Réclamer de l'aide, même la plus bienveillante, revenait à réduire ce i symbolique. A travers le temps, dans ma désopilante solitude, il y avait toujours une main tendue, celle de mon frère ; et dans mon esprit les sourires des gens que j'aimais me permettaient de rester debout. Aujourd'hui, je ressentais la nécessité de faire front, seule, sans qu'on me tienne la main pour y arriver, sans qu'on m'aide à me relever si je tombais. Une once de culpabilité m’envahit tandis que je devine sur le visage de Rory des signes évidents d’inquiétudes. La peur et l’incompréhension sont nettement visible sous sa chevelure brune impeccablement coiffée.

Je ne t'ai jamais traitée comme une enfant.

Pourtant c'est la sensation que j'avais ressenti. La pauvre Lili Sissi qu'il fallait héberger parce qu'elle croupissait dans son donjon depuis une éternité. Mon amertume est évidente et pourtant, je ne réponds rien. Dans mon esprit, une étincelle de bon sens tente d'allumer un feu.

Je ne suis pas comme papa ou comme l’était Caïn. J’ai toujours eu confiance en toi. J’ai toujours cru en toi et tes capacités. Je suis même persuadé que tu es capable de choses que tu ne soupçonnes même pas.

Je baisse les yeux pour rompre le contact. Je déborde d'émotions. J'ai les sanglots au bord des lèvres. J'étais parti du Manoir Barjow avec fierté, mue par une témérité sans faille et un irrépressible besoin de faire mes preuves. Le discours de Rory remue le cumule de choses qui m'ont poussé à le faire. Mes émotions sont en ébullition, je ne peux pas me permettre de pleurer, cela me discréditerait. La force est de faire front les joues sèches et les yeux fiers. Et franchement je n'ai pas envie de chialer devant les clients qu'il me faudra servir avec le mascara dégoulinant.

Je sais qu'il n'est ni papa, ni Caïn ; je sais qu'il n'est pas comme eux. Rory m'a toujours poussé à quitter le Manoir. A l'époque je refusais catégoriquement. J'avais foi, je croyais en cette roue qui tourne, j'étais persuadée qu'un jour ou l'autre, tout finirait par s'arranger.

Oui j'y croyais. J'entends la voix brisée de Rory m'évoquant l'anomalie de mon vécu. J’ai tellement souffert. Je consens à relever la tête.

Et si tu ne veux pas venir chez moi ce n’est pas grave, me dit-il après avoir replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Ce geste m’arrache un sourire. Je serais là pour t’aider, si tu le souhaites, à trouver un endroit où tu te sentes bien, toi et tes chats.

Je m’accorde un instant pour réfléchir. En réalité, je suis déjà convaincu. Mais je refuse de me l’avouer. Rien ne doit noircir le tableau. Depuis trois semaines, le monde sur lequel je vogue est un petit nuage docile et douillet, gentil et amoureux. Les soucis ne sont plus ce qu’ils étaient. Ma vie s’est transformée que déjà une ombre obscurcit mon bonheur : mon père. Que fera-t-il lorsqu’il s’apercevra que je vis ma meilleure vie ? L’inquiétude me gagne à mon tour. Je me souviens des raisons qui m’ont poussé à partir. Cette peur saisissante de n’être qu’un poids, un fardeau dont il faut se débarrasser. D’être cette victime qui ouvrira la porte à son bourreau parce qu’elle lui fait confiance. Je tâche de masquer mon anxiété grandissante en esquissant un sourire :

C’est d’accord, dis-je, me voulant confiante. Mais je te préviens : on ne laisse pas les fenêtres ouvertes. Esméralda et Eugène sont des chats d’appartements. Ils se perdraient et se feraient attaquer par les chats des rues. Je suis responsable d’eux, maintenant.

J'arbore un ton très sérieux, hochant de la tête pour appuyer mes propos. Et, à mon tour, je viens prendre sa main dans la mienne, pour la serrer aussi fort que mes petites mains me le permettent.

Je suis désolée de t'avoir causé du souci. Ce n'était pas volontaire. J'avais besoin de franchir ce pas, seule. Ca été difficile. J'ai eu très peur. Soudain, je ne me suis plus sentie en sécurité au manoir, alors je suis partie.

Je lui raconte alors ma rencontre avec Emilienne, la vieille riche moldue qui voulait m'offrir un emploi de gouvernante. J'explique la manière dont je suis partie comme une flèche après qu'elle est fait tuer ses pauvres chatons.

Personne n'a le droit de choisir de qui doit vivre ou qui doit mourir, finis-je par dire la voix pleine d'émotion, ne m'étant toujours pas remise de cette triste expérience bien qu'elle m'est mis un coup de pied aux fesses.

Après ça, j'ai erré comme une âme en peine dans Londres avant de trouver une boussole, juste ici, dans l'auberge. Je suis désolée de ne pas t'avoir prévenu.

Je me répète. C'est que je m'en veux terriblement. Arondie avait suggéré une fois ou deux de prévenir Rory. J'ai refusé. Je suis vraiment une tête de mule.




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Ven 25 Mar - 18:36
Tell me everything is going to be fineDepuis le temps, Rory ne comptait plus vraiment le nombre de fois où il avait eu cette conversation avec Lili. Obnubilé déjà à l’époque par la prise d’indépendance de sa jeune soeur cadette, le nouvel héritier Barjow gardait en toile de fond la situation de son précieux petit rayon de soleil. S’il n’avait jamais compris pourquoi elle s’était évertuée tout ce temps à rester au manoir, ne cherchant d’ailleurs pas à saisir ses raisons obscures, il préférait rester là à attendre sagement qu’elle franchisse le pas quand le moment s’imposerait à elle. Une attente similaire à de la torture pour Rory qui n’était pas franchement du style patient ni même enclin à se mettre à la place des autres. Lilibeth faisait office d’exception. Bien trop impacté par l’éventualité d’une dispute avec sa cadette, il préférait à présent la soutenir au besoin et s’enquérir de son état plutôt que de rentrer dans d grandes discussions qui finissaient toujours pas engendrer un conflit entre eux. En ces temps-ci, se disputer avec princesse Lili était bien la dernière chose dont il avait besoin. Ainsi, le silence radio depuis presque un mois dans lequel elle l’avait plongé ne cessait d’alimenter son angoisse latente qu’il lui soit arrivé quelque chose.

Si l’inquiétude se lisait aisément sur le visage du jeune homme, c’était bien les paroles de Lilibeth qui faisaient le plus mal. L’accuser de la traiter comme une enfant, insinuer qu’il n’avait pas aidé à sa libération alors qu’elle restait captive d’un père violent et abusif. Comment rester insensible à ces paroles ? Comment ne pas le prendre personnellement ? Comment ne pas y voir un parallèle avec la mort de Caïn où elle semblait pardonner facilement toutes les atrocités commises ? Dans le fond, tenait-elle réellement à lui ? Etait-ce plus simple de l’accuser de tous ses maux pour expulser sa colère d’être restée recluse pendant toutes ces années ? Une torture mentale à laquelle Rory se livrait sans savoir s’arrêter ou même se raisonner. Plus rien ne l’étonnait. Que Lili ne l’aime pas ne serait même pas étonnant pour lui. Après tout il avait toujours dévié du chemin tout tracé qui lui était présenté quand Lili s’évertuait à rester dans le rang sans pour autant y avoir sa place puisque dépourvue de pouvoirs. Il avait tout, elle n’avait rien et souhaitaient secrètement occuper la place de l’autre. Rory lui donnait donc toutes les raisons valables de lui en vouloir, de le rejeter, de ne pas l’aimer en dépit de tout ce qu’il avait fait et était encore prêt à faire pour elle.

La voir ainsi touchée par ses paroles, au bord des larmes, le rassura. C’était le signe qu’il avait encore de l’importance à ses yeux, qu’elle ne l’avait pas oublié, qu’à présent hors du manoir et avec un emploi, il comptait toujours autant. Derrière son apparence froide, arrogante et sûr de lui, Rory n’en restait pas moins le même petit garçon blessé et rejeté pour qui l’affection de sa soeur cadette était une bénédiction. Il tenta donc de la rassurer et remettre les choses au clair entre eux. Une façon de repartir sur de nouvelles bases et tenter de la convaincre de venir vivre avec lui sans imposer quoique ce soit. Pas simple quand il avait lui-même du mal avec l’idée de la savoir quelque part dans la nature sans sa protection. Le silence qui s’installa entre les enfants Barjow ne fit qu’augmenter l’inquiétude de Rory, guettant la moindre réaction visible sur le visage angélique de sa petite soeur. Les trois simples petits mots qu’elle lâcha furent un véritable soulagement, poussant un profond soupir alors qu’un sourire étirait ses lippes. Les conditions posées par Lili ne firent qu’accroître son rictus, reconnaissant bien là la bonté sans limites de sa cadette. « Tout ce que tu voudras, Lili. On fera en sorte qu’ils soient en sécurité et se sentent bien. » Bien que lui-même animal de part son côté animagus, Rory n’avait jamais eu d’autre compagnon que Snoopy, sa fidèle corneille à l’intelligence fine. Se retrouver avec deux chats le préoccupait un peu. Plus pour son mobilier de luxe et son intérieur toujours impeccable qu’autre chose. Ça ne serait l’affaire que de quelques sorts de protection cela dit. Pour les meubles bien évidemment…

La joie de la savoir venir vivre chez lui passée, Rory la laissa prendre sa main dans la sienne, posant un regard emplit de tendresse sur sa soeur. Un bref sourire triste aux lèvres, il détourna finalement ses prunelles sombres de celles azurées de Lili, écoutant ses explications sans trop savoir comment se positionner à ce sujet. Il ne voulait surtout pas lui faire la morale, sachant bien que ça ne serait clairement pas constructif. « Je comprends… Et je suis heureux que tu sois enfin partie. » C’est le principal après tout. Sans un mot, il l’écouta lui faire le récit de ses aventures depuis son départ du manoir, ses sourcils se fronçant progressivement à mesure qu’il découvrait les détails de cette horrible famille où elle avait failli travailler. Heureusement qu’il ne s’agissait que de moldus… Un profond soupir las quitta ses lèvres, serrant doucement les mains de Lili dans les siennes à sa voix étranglée par l’émotion. La petite princesse recluse et tenue écartée de la civilisation avait toujours eu cette sensibilité dont il ne pouvait pas s’offrir le luxe. A croire qu’ils vivaient littéralement dans deux univers diamétralement opposés. Par chance elle avait pu trouver le chemin de l’auberge d’Arondie. Un putain de miracle. « Savoir que tu prends ton indépendance me réjouis et j’ai déjà hâte d’entendre tes aventures. » Dit-il finalement avec un petit sourire en coin, se redressant enfin pour prendre une gorgée de sa bière, ouvrant la veste de son costume pour être plus à l’aise. « L’essentiel c’est que tu ailles bien, que tu aies pu partir à temps de cette horrible famille sans encombres et heureusement que tu as trouvé l’auberge d’Arondie. Il va falloir que je la remercie personnellement d’ailleurs. J’ose même pas imaginer ce qu’il se serait passé si tu n’étais pas tombée sur elle… » Non, ça, Rory ne préférait pas le concevoir. Rien que l’imaginer seul, de nuit dans Londres, sans aucun moyen de se défendre et savoir où aller lui générait des angoisses. Une nouvelle gorgée de bière pour chasser cette pensée à lui donner des cauchemars et il préféra se concentrer sur autre chose. « Bon, raconte-moi un peu comment se passent tes débuts de serveuse ?! Tes clients sont pas trop pénibles, pas trop dragueurs avec la ravissante demoiselle que tu es ? » Voilà qui était bien plus joyeux et prometteur. Le tempérament enjoué de sa cadette, couplé à sa naïveté attachante et son enthousiasme pour ce nouveau travail allait forcément engendrer de nombreuses histoires rocambolesques. L’inverse aurait été surprenant. « D’ailleurs ! Il faudra que tu me dises quand tu finis ton service aujourd’hui. Je viendrais te chercher et on pourra emmener tes affaires à la maison. » Enfin pouvoir l’accueillir dans son grand appartement allait être quelque chose. Sa routine en serait chamboulée, ses habitudes de « loup » solitaire à ramener des demoiselles à des heures improbables probablement réfrénées mais si ça garantissait la survie et la sécurité de Lilibeth… Ses coucheries avec de ravissantes inconnues trouveraient bien un autre lieu. « On ira à pied comme ça tu pourras facilement retenir le chemin et aller-venir à ta guise. Ça te va ? »
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Ven 1 Avr - 7:45
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Les rumeurs des conversations couvrent le bruit de leur conversation. Au milieu de tout le monde, le frère et la sœur sont seuls. Les émotions s’apaisent, les avis convergent et Rory n’ose pas imaginer ce qu’il aurait pu se passer si Lili n’était pas tombée miraculeusement sur Arondella. La jeune femme ne répond rien, dans le fond persuadé que tout se serait bien passé, dans tous les cas. Indéniablement, sa détermination rend implacable son jugement.

…pas trop dragueurs avec la ravissante demoiselle que tu es ?

Oh ! Je ne suis pas une fille comme ça, lance-t-elle en élançant sa longue crinière ondulée. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds. On lui procure de l’aide pour ça. Je n’ai rien à craindre. Les sorciers n’ont qu’à bien se tenir, la menace d’une pinte de bière soudainement transformée en boisson douteuse les dissuade de provoquer du grabuge. Côté moldu, le frère d’Arondie mesure un mètre quatre-vingt-dix et ses épaules peuvent en cacher cinq comme moi. Tu connais les moldus, leur rapport aux muscles, tout ça. S’ils savaient qu’Achiléo est plus doux qu’un agneau.

Elle éclate de rire.

Travailler ici est une bénédiction. Je rencontre du monde, les clients sont sympas, personne ne me pose de question quant à mon absence de baguette, je travaille le plus clair de mon temps côté moldu. C’est, comment dire…

Une profonde inspiration pour déclarer :

Salvateur. Jamais au grand jamais je n’aurai cru que le contact avec les moldus soit une délivrance. Là-bas, nous évoluons sur un pied d’égalité. Tout le monde déplace les objets avec ses mains, jette un verre lorsqu’il est cassé, et l’idée saugrenue de transformer un pauvre rat en verre à pied n’est qu’un scénario pour un dessin animé. Bien que, il faut l’avouer, ils passent vraiment trop de temps sur leur téléphone. Tu sais ce que c’est toi un pokémon ? La dernière fois un petit avait son smartphone braqué sur le mur, il s’est réjoui d’en avoir attrapé un. Je n’ai pas demandé pour ne pas paraître idiote, à leurs yeux je suis sensée être une moldue. Et je dois avouer que c’est assez facile à jouer.

Elle s’interrompt pour soupirer de contentement.

Les patrons sont très gentils, on n’est pas si différent tu sais ? Leurs parents étaient des mangemorts, ils ont torturé leur fils quand ils ont découvert qu’il était cracmole. Par chance, le couple Swallow sont mort durant la bataille de Poudlard et les deux enfants se sont retrouvés à l’orphelinat, délivrés de leurs tortionnaires. Ça ne les a pas rendus méchant pour autant. Je travaille surtout côté moldu, à force de le côtoyer, je commence à pratiquer un peu le langage des signes. Tu imagines ? Cracmole et en plus muet, le cumul des handicaps. Mais ça ne l’a pas empêcher de se marier et de fonder une famille.

Elle appuie son dos contre la chaise, aux anges, comme si l’histoire qu’elle venait de raconter est l’histoire la plus merveilleuse qu’elle est jamais entendue. Une belle histoire qui avait fait naître en elle un bel espoir.

Le nez en l’air, Lili ne peut s’empêcher de ressentir cette joie profonde qui lui donne l’impression d’être une personne exceptionnelle à qui il arrive des choses incroyables. Bien entendu, elle n’a pas songé une seule seconde à ce que Rory connaisse déjà l’histoire des Swallow.

Je termine à 19h car demain, j’ai beaucoup de travail, explique-t-elle en prenant un air important. Je sais déjà prendre le métro tu sais.

Elle s’était même procuré des chaussures à semelles plates pour endurer ce labyrinthe pullulant de moldus.

Mais je serai ravie de découvrir mon nouveau chez moi. Et je suis heureuse de te voir, Rory.

Elle délivre à son frère un sourire plein d’amour, venant à nouveau récupérer sa main qui traine sur la table pour la serrer dans la sienne. Tout semble tellement plus simple entre eux, loin du manoir.

Et si tu me parlais de toi un peu ? Dit-elle soudainement en se redressant, sans lâcher sa prise. Quelles sont les nouvelles à la boutique ? Est-ce que Silas va bien ? J’imagine que si tu t’étais rangé auprès d’une belle demoiselle tu ne m’aurais pas proposé de venir habiter chez toi alors, je ne poserai pas de question.




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Dim 3 Avr - 19:03
Tell me everything is going to be fineDepuis qu’elle était venue au monde, veiller sur Lilibeth et la protéger avait été la raison d’être de Rory. Cette petite princesse était son rayon de soleil, sa bouffée d’air frais dans l’enfer qu’il vivait au quotidien, pris en étau entre son père et Caïn. Une dynamique dans leur relation qui n’avait fait que s’accentuer à mesure que la venue des pouvoirs de Lili se faisait désirer. Finalement, Rory servait de bouclier humain autant que faire se peut. Encaissant les coups les plus violents et sournois, malheureusement incapable de la prémunir des attaques psychologiques. A présent qu’elle avait quitté le manoir, que Caïn n’était plus et que leur père commençait à se faire vieux, Rory avait la sensation de perdre son utilité. S’il n’était plus là pour la protéger du danger constitué par sa propre famille, à quoi pouvait-il bien servir au juste ?! Une question laissée enfouie, mise de côté pour ne surtout pas remuer les violents sentiments douloureux que cela animait en lui. Le retour des éternelles questions sur sa place et sa capacité à être aimé pour qui il était vraiment. Mieux valait se concentrer sur Lilibeth, sa présence en ces lieux et surtout aborder des sujets plus légers comme ses premiers jours en tant que serveuse dans un établissement mixte. Voilà une thématique plus sympathique et éloignant la torture psychologique qui, de toute façon, reprendrait toute seule quoi qu’il arrive.

Je ne suis pas une fille comme ça. Une phrase toute simple qui lui fit hausser un sourcil et ne put s’empêcher de rétorquer immédiatement alors qu’elle élançait sa longue chevelure. « Une fille comment ?! Ravissante ?! » Légère taquinerie dont il aimait bien la gratifier avant qu’elle ne reprenne pour s’expliquer. Bon. Au moins sur le sujet des mecs lourds qui pourraient la draguer avec insistance, il n’avait pas trop à s’en faire. C’était déjà ça… A mesure que Lilibeth lui expliquait la situation, un sourire naquit sur ses lippes, s’élargissant toujours un peu plus avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière. Sorciers comme moldus, elle semblait posséder une solution radicale pour se protéger des plus indélicats. Une bonne nouvelle. Rory était plutôt bien placé dans ce domaine là puisqu’il était assez souvent du côté client à tenter de séduire les belles serveuses ou barmaids des bars où il avait choisi d’élire domicile pour la soirée. La différence entre lui et les autres ? Il est séduisant voyons, quelle question absurde ! « Du moment qu’ils le pensent capable de leur casser la gueule c’est largement suffisant ! Après il peut toujours y avoir quelques téméraires qui se sentent pousser des ailes avec l’alcool mais je pense que même toi tu peux les mettre au tapis dans un état pareil. » Lâcha-t-il avec un léger rire. Le fait d’être un véritable pilier de bar avait permis à l’héritier Barjow de croiser tout un tas de spécimens, tant du côté moldu que sorcier et s’il en retenait bien quelque chose c’est que niveau lourdeur avec les femmes, pouvoirs magiques ou non, ils étaient bien tous les mêmes surtout avec un coup en trop dans le pif.

L’entendre ainsi lui parler de son travail, de ce sentiment libérateur que pouvait être trouver sa place dans un environnement où elle n’était pas jugée et rabaissée… Rory était heureux. Lui qui pendant des années n’avait souhaiter qu’une chose : la voir enfin quitter ce manoir lugubre dans lequel leur père l’emprisonnait, l’observer prendre son envol était un peu comme un rêve qui prenait forme. « Tu vas m’en apprendre des choses à traîner quotidiennement avec eux ! Tu seras ma consultante spéciale culture moldue pour le boulot. » Une phrase pouvant passer pour une plaisanterie mais qui était loin d’en être une quand on connaissait l’amour de Rory pour la technologie non magique. Le jeune héritier se spécialisait même dans le détournement d’objet moldus. Une passion née sous le nez de leur père. Comme quoi, vivre parmi ceux qu’il considérait comme des sous-hommes pour « éduquer » ses enfants, avait fait l’effet inverse chez deux d’entre eux… Dommage ! « Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de rencontrer Achiléo mais je connais bien Arondie. On trainait souvent ensemble à Poudlard avec Abi et Harper, je sais pas si tu te souviens d’elles… » Après tout, ces histoires de frasques impossibles sous forme animagus dans la forêt interdite avec sa soeur de coeur, les vengeances sournoises avec Harper ou encore leurs escapades nocturnes pour s’introduire à quatre dans les différentes parties du château semblaient remonter à si loin à présent que Lilibeth devait avoir tout oublié. « Dans tous les cas, être cracmol n’est pas un handicap Lili. Au contraire, ça te rend encore plus unique. Tu as un pied dans les deux mondes et même si tu ne peux pas faire de magie à proprement parler tu peux la ressentir. » Pour la question du mariage, des gamins et tout le reste, Rory ne préférait pas se prononcer. Il connaissait l’inclinaison de sa cadette pour les conventions sociales et sa passion des romans à l’eau de rose. Lui… C’était un peu l’inverse alors pensez bien qu’il n’avait rien de bien positif à ajouter là dessus.

« Parfait si tu sais déjà comment on fait ! Tu n’auras plus qu’à découvrir ta chambre alors et on s’occupera de sécuriser ensemble l’appartement pour tes chats. Histoire que vous vous y sentiez bien. J’imagine que tu as déjà tout ce dont ils ont besoin… ? » Oui car lui n’avait aucune idée du nécessaire à prendre pour que des chats puissent vivre convenablement en intérieur. Avoir une corneille comme animal de compagnie c’était simple. Snoopy faisait sa vie de son côté, allait chercher sa nourriture, faisait ses besoins en extérieur et revenait bien souvent passer la nuit sur son perchoir à l’atelier de l’arrière boutique ou directement dans la chambre de Rory. Des chats en revanche… Il n’était même pas sûr de l’alimentation adaptée. Je suis heureuse de te voir, Rory. Une toute petite phrase si innocente, son sourire, cette main qui vient serrer la sienne et voilà. Il n’en fallait pas plus pour combler Rory Barjow de bonheur. Si avec l’âge les disputes entre le frère et la soeur s’étaient cumulées, ne parvenant pas à comprendre la position de l’autre, tout disparaissait en un claquement de doigts. Lilibeth était bien la seule personne méritant son pardon. La seule capable d’effacer jusqu’à la plus petite trace de rancoeur qu’il aurait pu éprouver à son égard. Voilà où était la magie de Lilibeth Barjow. « Moi ? » Demanda-t-il alors un peu étonné avant de laisser échapper un rire à l’idée qu’il puisse se « ranger auprès d’une demoiselle ». Rory secoua alors doucement la tête en baissant ses prunelles sombres sur sa pinte dont il vint abaisser le niveau comme pour faire passer le sujet de sa vie affective. « Ça va plutôt bien à la boutique. On a une clientèle de plus en plus variée donc c’est bien la preuve que les efforts payent pour essayer d’éliminer la réputation donnée par papa et Beurk Senior. En plus, je vais commencer à travailler en partie pour le Ministère de la Magie sur un projet d’études. Ça promet d’être vraiment passionnant ! » Etonnament, enfin pas vraiment, dès que Rory parlait travail, le potionniste semblait être porté par une force invisible capable de le rendre moins taciturne qu’à l’accoutumé. « Silas est toujours égal à lui-même du coup c’est le signe que tout va bien. » A vrai dire, si les deux associés s’entendaient à merveille et s’estimaient énormément, ils évitaient précautionneusement de rentrer dans les détails de leur vie personnelle. Ainsi, Rory comme Silas n’avaient pas vraiment conscience des déboires mutules dans lesquels ils pouvaient se trouver à moins que la situation devienne intenable. Il fallait souvent attendre d’atteindre les extrêmes pour que les amis proches qu’ils étaient osent parler à voix haute de ce qui pouvait les troubler. Rien de bien surprenant pour des fils aînés de sang-pur en somme… « Demoiselle ou pas tu es ma petite soeur, ma princesse Lili ! Tu passes avant tout le monde voyons ! Puis bon... Je ne m'encombre pas de ce type de relations. » S’exclama-t-il en revenant serrer sa main et accrocha ses prunelles claires comme pour un peu plus appuyer ses propos. « Si je peux t’aider d’une quelconque façon je le fais et c’est personne qui m’en empêchera ! » Soudainement bien sérieux, il vint reprendre une gorgée de sa bière pour ajouter avec un regard joueur. « Par contre, promis, quand je rentrerai avec une fille le soir tu ne la croiseras pas le lendemain matin au petit-déjeuner. En général je m’arrange pour qu’elles partent avant que le soleil se lève… Ou du moins avant qu’on ait à se retrouver devant une tasse de thé. » Oui non parce que faire la conversation avec une femme avec qui il venait d’avoir des relations sexuelles, c’était pas franchement le style de la maison. Rares étaient celles qui avaient le droit de revenir dans son appartement pour remettre le couvert. « On sortira ensemble dans un bar un soir, je t’apprendrai deux trois trucs pour te trouver un jeune homme à ton goût. »
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Lilibeth S. Barjow
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Dim 17 Avr - 9:33
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Ce don, d’effacer sur le visage de sa sœur les traces de coups, d’humiliation et de douleurs ; mieux, que personne, Rory a toujours su lui rendre son sourire. La vie sous le joug de ses tortionnaires durait depuis une éternité et pourtant, quelques semaines plus tard, cette vie semble désormais appartenir au passé. La souffrance physique, c’est de l’histoire ancienne, et le compliment proféré par son frère arrache à Lili un sourire niais qu’elle peine à masquer derrière sa petite main osseuse.

T’es bête, arrêtes, baragouine-t-elle en gloussant avant de poursuivre ses explications.

Lorsqu’on foule le sol de chez Jack la Ripaille, la vie n’est qu’un long fleuve tranquille où l’on peut fermer un œil sans que notre barque ne se préoccupe de la direction vers laquelle le vent l’emporte. Côté moldu, Achiléo n’a qu’à jouer des mécaniques pour couper la chique aux pochtrons se sentant pousser des ailes. Les ailes de la débilité.

…je pense que même toi, tu peux les mettre au tapis dans un état pareil.


Comment le pourrais-je ? Plaisante Lili après s’être esclaffée de rire. En admettant que je puisse atteindre de ma petite taille une tête, je lui crèverai l’œil de mon coude osseux pour finir dans une prison moldue ? Elle hoche la tête de gauche à droite pour manifester sa désapprobation. Je n’oserai jamais m’attaquer à quelqu’un, assure-t-elle avant d’enchaîner la discussion en confiant le plein bonheur qu’elle ressent en travaillant auprès des moldus.

Au grand damne de Papa Barjow, Rory avait toujours eut une fascination pour la technologie moldue. Avec le recul, Lili songe qu’il serait devenu un ingénieur fou s’il était né dépourvu de magie. Comment un homme rempli de préjugés, incapable de réfléchir par lui-même sinon à travers les idées reçues qu’on lui a inculquées avait-il pu donner la vie à un homme complètement différent ? Une fraction de seconde lui suffit de rêver à sa future progéniture, se plaisant à imaginer que celle-ci puisse être dotée de ce que la nature l’a privé. La nature est véritablement surprenante. Le cheminement de la vie aussi. Avant qu’elle ne devienne plus clémente à son encontre, la roue avait tourné pour la fratrie Swallow, et Rory lui confie qu’il connaissait la soeur Swallow plus que Lili ne l’aurait cru. Jusqu’ici, avec Arondella, elles parlaient chiffon, riaient des hommes et secouaient leurs grandes crinières. Lili ne pensait pas que son frère et elle avaient été si proche. Elle ne s’en sentit pas offusquée, après tout, sa patronne faisait preuve de réserve, et en évitant de parler de son intimité, elle évite à Lili de raconter la sienne. Et franchement, c’est mieux ainsi. Lili n’avait pas envie de lui mentir plus que nécessaire.

Je me souviens d’Abigail, bien sûr, assure Lili les yeux dans le vague. Elle n’avait pas oublié l’époque où Rory lui comptait ses folles aventures à Poudlard pendant qu’elle buvait ses paroles en frissonnant, comme si elle y était. J’ai un pied dans les deux mondes, mais chez les sorciers, je me sens inutile. Je dois mentir, je dois me cacher, je ramène les bris de verres avec un balai, je fais semblant de comprendre quand un client fait une allusion à un sortilège. Elle hausse les épaules. De l’autre côté, je n’ai pas besoin de faire tout ça. Certes, j’en connais assez pour me fondre dans la masse, mais à quoi bon connaître si on ne peut rien expérimenter ? Ce serait comme devenir un mécanicien sans jamais rien pouvoir fabriquer.

Lili s’échappe du sujet qui commence à lui miner le moral, car franchement, faire grise mine, ce n’est pas ça qui attire les bons partis à marier.

Je suis équipée, Esméralda et Eugène ont tout ce qu’il faut. Quant à moi, j’ai même commencé à renouveler ma garde-robe,
confie-t-elle, comme si c’était important.

Tandis qu’il parle, Lili observe les réactions de son frère. Il y a des choses qu’elle ne comprendra jamais. Rory possède tout ce dont la vie l’a démunie, et il n’en profite pas. On lui avait organisé deux mariages, les deux sombrèrent dans les eaux profondes de l’incompréhension. Lili aurait vendu son âme au diable pour être à sa place.

Très fière lorsqu’il lui raconte que l’enseigne des Barjow commence à se forger une nouvelle réputation, Lili s’extasie en apprenant qu’il va travailler pour le ministère. Quelle chance ! Elle frappe dans ses mains de contentement.

Incroyable ! Je suis envieuse. Quel honneur ! J’ai le droit de le raconter pour m’en vanter ? Cela est-il top secret ?


Plus qu’envieuse, Lili ressent une pointe de jalousie. Servir le ministère est une chance inouïe… Tout le monde peut savoir que vous faites quelque chose de bien, quelque chose d’important ! La discussion se tourne vers Silas, dont Lili est ravie d’apprendre des nouvelles. À l’occasion, elle lui rendra une petite visite. Si elle s’attendait à ce que son frère réponde à la négative quant à une possible femme dans sa vie, elle ne pensait pas qu’il dise des choses aussi gentilles bien que gênantes.

Je suis une grande fille Rory Barjow ! Je n’ai pas tant besoin qu’on s’occupe de moi… Tu n’as pas à sacrifier ta vie. Ce n’est pas ce dont j’ai envie.


Si je peux t’aider d’une quelconque façon, je le fais et c’est personne qui ne m'en empêchera !

Finalement, elle ne sait que répondre, se contentant de lui sourire tendrement, la main dans la sienne.

Par contre, promis, quand je rentrerai avec une fille le soir, tu ne la croiseras pas le lendemain matin au petit-déjeuner. En général, je m’arrange pour qu’elles partent avant que le soleil ne se lève… Ou du moins avant qu’on ait à se retrouver devant une tasse de thé.

Quel dommage, lance Lili, l’amusement notable dans la voix. On aurait pu boire un café ensemble pour parler des dernières tendances. Je pourrais trouver facilement des amies...
On sortira ensemble dans un bar un soir, je t’apprendrai deux trois trucs pour te trouver un jeune homme à ton goût.


Lili se redresse, droite comme un i sur sa chaise.

C’est vrai ? Quelle bonne idée ! S’exclame-t-elle. Tu es sûr que c’est une bonne idée ce genre de virée avec ta petite sœur ? Tu ne vas pas péter les plombs si un beau jeune homme s’approche ? Non parce que sincèrement, s’il est beau, jeune et riche, ça me ferait de la peine de devoir te renier après tout ce que tu as fait pour moi. Et elle éclate de rire en frappant dans ses mains. Quand est-ce qu’on commence ?




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Mar 19 Avr - 17:53
Tell me everything is going to be fineLe syndrome du sauveur, ça vous parle ? Cette volonté de vouloir sauver la veuf et l’orphelin. Sauver les autres à défaut de pouvoir se sauver soi-même. Une façon insidieuse de détourner l’attention de ses propres troubles pour uniquement se consacrer à ceux des autres. Voilà comment on pouvait décrire en partie le comportement de Rory Barjow envers sa jeune sœur cadette mais également l’ensemble des personnes constituant son entourage proche. Même à Poudlard il n’avait eu de cesse de s’interposer entre les élèves aux idéologies extrémistes et autres tortionnaires malmenant des jeunes sans défense. Nés-moldus, sang-mêlés ou autre marginaux, Rory avait toujours eu à cœur de protéger ceux qu’il estimait être victimes d’une injustice. Lilibeth pour le coup entrait pleinement dans cette catégorie. A la fois malmenée par son père et l’aîné de la famille, seul Rory avait agi tel un rempart contre leurs abus répétitifs et bien souvent psychologiques. Rien d’étonnant donc que son silence récent ou même ses pleurs à  l’époque pour leur grand-frère aient été vécus telle une trahison par Rory.

Cela dit, à présent qu’ils se retrouvaient dans le cadre complètement inédit qu’était la taverne d’Arondie, un vent de légèreté soufflait à nouveau sur leur relation. La réaction de Lili au compliment qu’il lui fit étonna à peine Rory, habitué à la légendaire modestie de sa sœur cadette. En même temps, cette petite princesse des temps modernes, recluse dans son manoir, n’avait guère eu l’occasion de côtoyer des hommes de sa génération hormis son grand-frère et les quelques voisins moldus croisés à de rares occasions. Lilibeth n’avait donc aucunement conscience de la grande beauté dont la nature l’avait dotée, la privant de magie mais lui procurant un charme plus qu’évident. Non sans un certain sourire, Rory écouta son récit avant de suggérer qu’elle était capable de se défendre seule et sans magie face à des hommes saouls. Une fois de plus, sa réponse lui extirpa un maigre rictus amusé. Dans l’unique but de la rassurer, l’héritier lâcha de façon complètement désinvolte. « Je te montrerai deux trois techniques d’auto-défense. Promis c’est pas ça qui te fera atterrir en prison et ça dissuadera les autres de t’embêter. » S’il y avait bien une personne capable d’aider Lili dans ce domaine c’était lui. Grand passionné des techniques moldues pour se protéger de façon « pacifique », il y avait plus recours qu’à la magie, notamment dès qu’il partait en expéditions illégales. Une façon comme une autre de ne pas attirer l’attention sur lui et surtout se prémunir de l’éventualité fâcheuse qu’on le reconnaisse ou l’identifie comme étant sorcier.

Confronté au sujet de son absence de pouvoirs, Rory n’avait jamais vraiment su comment se positionner sur la question. Bien conscient que naître cracmole dans une famille de sang-purs n’était pas simple, compte tenu des nombreux abus subis, pour le potionniste cela ne l’empêchait pas de trouver sa place dans ce monde et notamment côté moldu. Une éventualité qu’elle commençait visiblement à envisager, le cadre professionnel dans lequel se trouvait Lili aidant grandement. Sentant bien que le sujet était encore plus complexe et sensible, il préféra se contenter d’un léger hochement de la tête non sans réfléchir pour autant aux façons de l’aider à sa manière. Il connaissait quelques moldus ignorant tout de sa nature sorcière mais également des nés-moldus qui seraient en capacité d’aider Lilibeth. « Je pourrais te présenter des gens qui ont également un pied dans les deux mondes quand tu te sentiras prête… » Dit-il de façon assez détachée pour qu’elle puisse y réfléchir de son côté. Sa volonté de l’aider refaisait une fois de plus des siennes, comme avec sa proposition de lui fournir tout ce dont ses chats avaient besoin. Tout de même heureux pour elle de constater qu’elle avait su leur obtenir le nécessaire, un bref rire silencieux lui échappa quand elle mentionna sa nouvelle garde robe. Une information visiblement capitale pour Lilibeth et accessoire pour Rory, uniquement adepte des costumes et possédant des vêtements relativement lambda pour les rares moments qu’il passait en dehors de son atelier. « Tu me feras un défilé alors ? Histoire que je vois toutes tes nouvelles acquisitions. » Une proposition complètement banale et soyons honnêtes, c’était bien car il savait que ça avait des chances d’enthousiasmer Lili. Elle était la seule pour qui il était prêt à subir pareil moment. Si ça pouvait lui extirper un sourire, Rory était prêt à tout.

Avec un soulagement et un enthousiasme non dissimulés, il lui parla de la boutique, de Silas et également de sa mission pour le gouvernement, sans non plus trop en dire. On ne savait pas quelles oreilles pouvaient écouter discrètement leur conversation et même si tout avait été dit à demi-mots, il ne voulait pas courir de risques supplémentaires, déjà suffisamment nerveux pour la sécurité de sa cadette. « Mmh… Vaut mieux ne pas trop en parler pour l’instant. Du moins pas aux personnes que tu ne connais pas. C’est quand même une mission assez peu médiatisée et on ne sait pas qui pourrait nous trahir pour avertir les membres du Blood Circle. » Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit. Si pour lui tout cela semblait appartenir à une certaine forme de routine, il comprenait bien l’enthousiasme et la fierté de sa cadette, peu habituée à tout cet univers et encore moins à son domaine d’activité où les collaborations importantes étaient devenues de plus en plus monnaie courante. En revanche dès qu’il était question de sa vie sentimentale, tout se compliquait un peu plus. Pour Lilibeth la grande sentimentale, les relations uniquement charnelles de Rory pouvaient s’apparenter à un désert affectif bien qu’elles apportaient totale satisfaction au principal concerné. Ce dernier, persuadé qu’il ne méritait pas qu’on l’apprécie et encore moins qu’on l’aime pour sa personnes préférait  enchaîner les conquêtes les unes après les autres, gardant quelques « régulières » avec lesquelles il mettait un point d’honneur à ne tisser aucun lien. Connaître leur vie et apprendre à les découvrir ne les intéressait pas. Il avait déjà de nombreuses amies, pourquoi s’embarrasser avec autre chose que du sexe ?! Pragmatique, les propos de sa sœur lui firent gentiment lever les yeux au ciel. « Je n’ai absolument pas la sensation de sacrifier ma vie pour toi voyons. Je préfère passer du temps avec toi plutôt qu’avec une autre. » Il précisa même ses propos en expliquant rapidement son modus operandi quand il passait du bon temps avec une demoiselle et la réponse, bien que peu sérieuse, de sa sœur lui donna des sueurs froides. Si déjà il s’efforçait de ne jamais passer trop de temps avec ses conquêtes, c’était clairement pas pour que Lili en fasse des amies. L’horreur absolue. « Ouai bon… On va quand même éviter hein ! Je préfère que tu te fasses tes propres amies et promis je m’efforcerais de pas les charmer. » Une promesse peut-être un peu compliquée  à tenir mais au moins c’était plus sûr de cette manière que l’autre scénario.

Quoi de mieux que d’entraîner Lili dans un bar et lui montrer deux trois astuces pour séduire au final ? Il avait de nombreuses conquêtes à son actif et en tant que demoiselle, d’autant plus aussi charmante, Rory ne doutait pas de sa capacité à attirer les regards masculins. Cela dit, la remarque qu’elle lui fit le laissa pensif. Une petite moue apparue alors sur son visage, essayant d’imaginer comment il réagirait s’il la voyait en compagnie d’un jeune homme. Protecteur comme il était, peut-être se montrerait-il encore plus possessif et jaloux avec sa petite sœur. « Tu irais jusqu’à me renier si tu as un prétendant ?! » Demanda-t-il alors en fronçant les sourcils, prenant ses propos un peu trop au pied de la lettre, l’air visiblement embêté. « Même si j’approuve l’élu de ton cœur ? » Il allait toutefois falloir que le garçon relève le test haut la main. Lili c’est pas n’importe qui ! A présent que l’idée avait été formulée, impossible de revenir en arrière, il allait devoir tenir parole. « Si un soir de la semaine tu finis pas trop tard on pourra aller boire un verre ensemble. On pourra aller dans le bar où Leah travaille. Comme ça on reste côté moldus et une fois que tu te sentiras suffisamment à l’aise on pourra aller dans deux trois bars sorciers. » Un compromis idéal afin de l’initier à ce type de sorties. « Puis comme ça si tu me montres ta nouvelle garde-robe je pourrais t’indiquer ce qui est adapté  à une soirée dans un bar. Histoire que tu n’y ailles pas trop sur ton trente-et-un. Ça serait beaucoup trop bizarre. » Rien de pire que de se faire remarquer de la sorte pour un début.
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Mar 26 Avr - 17:53
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Des méthodes pacifistes pour dissuader les ivrognes aux humeurs dévastatrices ? Lilibeth acquiesce à la proposition de son frère, curieuse de connaître la façon dont on peut se débarrasser de quelqu’un sans lui cogner sur la tête. Ou les testicules. Ou dans les testicules puis sur la tête.

***

Sa nouvelle indépendance possède un arrière-goût d’étrangeté. En observant son frère déclarer qu’il pourrait lui présenter des personnes connaissant la vie dans les deux mondes, l’espace d’un instant, Lili a le sentiment de ne plus appartenir à la réalité. Quelques semaines auparavant, si vous lui aviez dit qu’elle aurait une telle conversation avec son frère, loin du manoir, loin de leur père, Lili libre et embauchée dans une auberge, Lili Sissi Barjow ne vous aurez jamais cru. C’est comme vivre en rêve dans la réalité. Extirpée de ses bizarreries imaginaires, la discussion dévie sur les choses dont elle aurait éventuellement besoin. A sa proposition de défiler pour étaler sa nouvelle garde-robe, Lilibeth éclate de rire :

Comme quand on était petit, tu te souviens ? Je piquais les robes de maman pour m’inventer des tenues haute-couture et les rideaux de la buanderie faisaient office de tapis rouge. Papa avait été furieux.

Mais en ce temps-là, Lili n’était pas encore considérée comme une cracmole. Les réprimandes de son père n'étaient que veines paroles sans promesse de punition.

***

Fière que son frère endosse de nouvelles responsabilités pour le compte du Ministère, Lili porte deux doigts au coin de ses lèvres et d’un geste ferme, fait mine de zippée ses lèvres.

Motus et bouche cousue ! Je n’en parlerai à personne, c’est promis !

Mais le professionnellisme de Rory est loin d’être sa principale qualité. Encore une fois, il prouve à sa petite sœur à quel point il lui est dévoué. Sacrifier sa vie sentimentale pour passer du temps avec sa sœur. Lilibeth est à la fois touchée et gênée. Sa conscience lui dicte qu’avec de pareilles retrouvailles, ils auront besoin de passer du temps ensemble. Mais Lili veillera à ne pas devenir un fardeau, une poupée à surveiller, déterminée à remplir convenablement son nouveau rôle de femme libre.

Je préfère que tu te fasses tes propres amies et promis je m’efforcerais de pas les charmer.

Lilibeth éclate de rire si fort que trois tables autour d’eux se retournent dans leur direction.

Je plaisantais, espèce de cornichon.

Elle porte à ses lèvres un grand verre d’eau pour boire quelques gorgées.

Ou pas, finit-elle par dire en reposant le verre sur la table, un air malicieux se dessinant sur son visage.

Et c’est tout aussi brut de pomme qu’il prendra ses propos suivants. La jeune femme, entre deux eaux, ne savait plus sur quel pied danser. Pouvait-elle se permettre d’aller plus loin dans la plaisanterie ? Ne dit-on pas que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures ? Il croit vraiment qu’elle le reniera pour un homme ? Ce que Lili oublie, c’est qu’elle a réussi à oublier les sévices que lui a fait subir son frère aîné lorsqu’il mourut assassiné pour le pleurer à chaudes larmes. Ainsi donc, nous pouvons comprendre Rory sur les étranges comportements  (revirement) de sa sœur. Pour autant, ce qui est bien absolument certain, c’est que Lili ne reniera jamais son frère, même s’ils sont dans le plus profond des désaccords. Désormais, il est tout ce qu’il lui reste comme famille.

Oh je serai tellement ravie de revoir Leah ! S’exclame-t-elle en frappant joyeusement dans ses mains. Mon très cher frère, ne te méprend pas, je suis ravie de passer un bon moment avec toi mais, le devoir m’appelle. Ma pause n’a duré que trop longtemps. Griffonne-moi ton adresse s’il te plait. De la poche de son tablier, elle extirpe un carnet duquel elle déchire une feuille présentée à Rory avec un stylo. Après mon service, j’irai voir Arondie pour lui annoncer la nouvelle. Disons, rendez-vous demain soir chez toi ? Je ne travaille pas du soir. Tu es bien certain de vouloir de moi dans ton cocon ?

Après tout ce qu’il s’est passé, se retient-elle de dire.





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Mer 1 Juin - 18:16
Tell me everything is going to be fineUn doux parfum de nostalgie teinté de nouveauté planait au dessus des héritiers Barjow. L’innocence d’un instant passé à lui en apprendre plus sur son expérience du monde qu’elle ne connaissait qu’à travers ses récits était amplifiée par le cadre inédit où leur entrevue se déroulait. Il en avait tant rêvé de ces moments qu’ils passeraient ensemble hors du manoir. Découvrir Lili faire ses propres expériences, apprivoiser un monde auquel il avait tenté à sa façon de la préparer à grands renforts de récits tous aussi détaillés les uns que les autres. Sans compter également sur les objets moldus du quotidien qu’il lui ramenait bien souvent, dissimulés d’un sort d’invisibilité aux yeux de leur père puriste jusqu’au bout des ongles. A présent ils pouvaient librement discuter, du moins la liberté de Lilibeth était plus palpable. L’ombre et la menace de leur père planait encore au dessus d’eux. Silencieuse mais bel et bien menaçante, suffisamment pour tuilait à réfléchir à un plan destiné à la protéger.

En attendant de pouvoir trouver une solution viable sur le long terme à son départ du manoir des Barjow, Rory préférait se concentrer sur la nouvelle vie de Lili. Si face à des sorciers elle ne pouvait pas faire le poids, il pouvait au moins lui apprendre à se défendre à la façon des moldus. Une perspective ayant le don de l’amuser rien de d’imaginer pareil entraînement. Menue, délicate et un peu maniérée comme elle était, lui enseigner comment frapper et se montrer vicieuse dans ses attaques n’allait pas être de tout repos. Un défi qu’il était toutefois prêt à relever si ça lui permettait en définitive de savoir comment réagir en cas de danger. Il aurait l’occasion d’y repenser puisque le sujet dévia rapidement pour s’intéresser à des choses bien plus légère comme la toute nouvelle garde robe dont elle bénéficiait à présent. La voir si rayonnante en évoquant ses nouveaux vêtements alors qu’il y avait potentiellement des Mangemorts à ses trousses était à la fois amusant et terrifiant pour Rory. Gardant son inquiétude pour lui, il préféra rentrer dans son jeu pour ne pas plus gâcher le plaisir de sa soeur cadette. Ce fut d’ailleurs l’évocation des séances d’essayages qu’elle lui faisait subir de son plein gré qui lui extirpa un petit sourire en coin. C’était déjà une autre époque, plus légère, moins sombre et violente pour eux en dépit des tortures qu’il subissait au quotidien.

S’il évoque ne serait-ce que rapidement le sujet de sa mission pour le compte du ministère, Rory préfère dans l’ensemble rester évasif. Déjà de base très secret sur son travail et notamment les expérimentations auxquelles il se livre pour développer de nouveaux sorts, artefacts ou même potions et poisons, parler d’un dossier ministériel dans un bar avec potentiellement des gens les écoutant… C’était bien trop risqué. Quoi qu’à choisir entre ça et parler de son absence de vie sentimentale comme l’entendait Lilibeth, le match était serré. Sa jeune soeur était du style romantique, à croire en l’amour, aux belles histoires qui finissent bien etc… Pas lui. La simple possibilité qu’il se lie ainsi par de tels sentiments à une femme semblait grotesque. Il suffisait de voir le désastre qu’avait été ses fiançailles avec Naya et la façon dont il avait pris la fuite en comprenant qu’il tenait à elle à ce point. C’était beaucoup trop.

Bien qu’effrayé par la possibilité qu’elle puisse rencontrer et sympathiser avec ses conquêtes charnelles, Rory préférait passer outre si cela signifiait vivre avec Lili mais surtout la savoir à l’abris. Sa peur viscérale de l’engagement devrait passer au second plan. Il la soupçonnait déjà d’avoir gardé contact avec Naya alors il fallait à tout prix que ça s’arrête là. Une ex dans le tableau était largement suffisant pour le sorcier. Ainsi, sa façon de laisser planer le doute avec son petit air malicieux n’eut pour réponse qu’un léger froncement de sourcils accompagné d’une grimace. Non clairement ça ne lui plaisait pas du tout comme perspective. L’idée qu’elle sympathise avec dans son dos puis sur un coup de tête invite la jeune femme à son appartement pour tomber dessus sans prévenir… Bonjour les cauchemars. Il allait devoir faire autrement s’il voulait continuer de garder son rythme de vie et ses conquêtes sans en subir les conséquences.
Malheureusement pour lui, probablement pris dans la spirale mentale de la savoir fraterniser avec une conquête, il prit très personnellement sa plaisanterie concernant un potentiel prétendant. Il faut dire que les précédentes tensions qu’il y avait pu avoir entre eux à l’adolescence concernant Caïn et leur père ravivait cette peur d’être abandonné, qui plus est par la personne la plus importante à ses yeux.

Il était donc préférable de changer une fois de plus de sujet pour aborder une perspective plus légère et festive. Après tout, elle avait quitté le manoir, en voilà une raison suffisante pour faire la fête. Non pas qu’il fallait véritablement un motif viable à Rory pour vouloir sortir dans un bar et boire mais là au moins il y avait une bonne raison. Plus que ravi de la voir enthousiaste à cette perspective, il finit la pinte précédemment apportée par Lilibeth avant de lui accorder un hochement de tête quand elle annonça devoir retourner travailler. Même s’il s’agissait d’Arrondie et qu’il la connaissait suffisamment bien pour qu’elle lui accorde un pause plus longue, Rory jugea bon de laisser sa soeur reprendre son service. « Tu as raison, il ne faut pas faire attendre tes clients. » En tant que commerçant il savait de quoi il parlait. Le sorcier s’empara donc du papier sur lequel il inscrivit son adresse en détails avant de la rendre à Lili. Il replaça correctement sa cravate et machinalement s’assura d’un coup de main que sa coupe était toujours parfaite avant de lui accorder un nouveau hochement de la tête. « Parfait ! Je préparerais un minimum ta chambre mais tu pourras en faire ce que tu veux car ça sera chez toi aussi à présent. » Dit-il pour toute réponse à sa dernière interrogation. S’il affichait un simple sourire, intérieurement Rory était fou de joie à la perspective qu’elle intègre de la sorte son espace. Cet appartement luxueux, témoin de sa réussite allait enfin avoir un peu de vie. Comment ne pas être ravi de pareille perspective. « Je te laisse retourner à tes clients ma petite working girl. » Lâcha-t-il alors avec un sourire un peu plus prononcé avant de déposer ses lèvres sur le front de Lilibeth, vieille habitude pour lui témoigner tout l’amour inconditionnel qu’il lui portait.
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