Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Let's be honest for just a sec'Depuis plusieurs mois déjà, les affaires marchaient remarquablement bien. S’agissait-il de l’effet fêtes de fin d’année mêlé au vent de panique provoqué par l’assassinat de Potter qui poussait les sorciers et sorcières de Grande Bretagne à vouloir se protéger d’une façon ou d’une autre ? Aucune catégorie de produits n’était boudée. Potions, poisons, objets enchantés, artefacts… Il y avait toujours preneur. La boutique ne désemplissait pas sans connaître pour autant l’affluence de celles sur le Chemin de Traverse, et tant mieux d’ailleurs. Silas et Connor avaient toujours des clients dont ils devaient s’occuper tandis que Rory en arrière-boutique ne chômait pas. Entre confection de différentes mixtures, enchantements, recherches plus ou moins officielles et larges commandes à honorer, il n’avait plus de temps libre. Ce qui était loin de le déranger. Thalia quand à elle avait fini par trouver sa place chez Barjow & Beurk, gérant de mieux en mieux la paperasse sans que Rory ne soit trop loin en cas de besoin et pour surveiller qu’elle faisait du bon boulot. S’il avait fallu former pendant quelques temps la jeune femme, elle avait appris plus en l’espace de deux semaines que Connor ne maîtrisait après des années de présence dans la boutique. De quoi profondément exaspérer l’héritier Barjow, ne se privant pas pour changer, d’houspiller toujours plus violemment le garçon.
Installé dans l’arrière-boutique, Rory venait tout juste de remettre son costume hors de prix, rangeant dans son casier les vêtements qu’il se réservait pour chaque confection de potions. Une fois de plus, la journée avait été productive. Il était à présent tard et s’il aurait bien continué à travailler, le jeune héritier prévoyait de rejoindre plus tard Anje dans un bar de Londres pour l’une de leurs légendaires soirées très arrosées. Alors qu’il reboutonnait sa chemise, un coup de baguette lui suffit pour mettre de l’ordre sur la vaste table centrale en bois massif. Les nombreux chaudrons se nettoyèrent par magie avant de s’empiler les uns sur les autres dans un coin de l’atelier. Fioles, bocaux et préparations regagnèrent les nombreuses étagères avant que la production du jour ne se répartisse dans les cartons qui attendaient sagement. Les papiers de commandes attendaient sagement sur la pile des dossiers à traiter pour que Thalia ou Silas s’en chargent dès la première heure le lendemain matin. Avec l’arrivée conséquente de demandes et la production standard auxquelles s’étaient ajoutées les projets officieux pour Monsieur Ombrage en plus de sa participation au groupe de recherches sur les plans des neutraliseurs de magie, Rory partageait son temps entre la boutique et un lieu tenu secret de tous. Il savait donc que durant les prochains jours il devrait s’exiler pour travailler sur des sujets sensibles.
Non seulement dans le but d’en informer son ami de toujours et coéquipier, le potionniste s’empara des différents documents en nouant grossièrement son noeud de cravate puis passa sa veste. Une fois dans la partie vente de la boutique, il retrouva Silas affairé au comptoir à inspecter le grimoire réservé à la comptabilité, probablement en train de revoir les commandes et achats du jour. « La journée a été bonne ? » Demanda-il en appuyant son dos contre le comptoir pour lui faire face, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres en observant son comparse bien concentré. Bien trop occupé à l’arrière, cela faisait à présent une éternité qu’il n’avait plus remis les pieds de ce côté de la boutique et n’avait donc aucune idée de ce qui se vendait ou même encore de l’affluence. Tout ce qu’il constatait à son échelle c’était les commandes qui continuaient d’arriver, les contrats signés, les étagères à remplir inlassablement et surtout les salaires toujours plus conséquents tomber sur son compte. On va pas se plaindre hein. Le laissant finir d’inspecter les quelques lignes restantes avant de laisser place à la page encore vierge qui attendait le lendemain, Rory s’amusait à guetter les signes d’agacement s’installer progressivement sur le visage de son ami. Il savait que ce dernier n’aimait pas quand il l’épiait de la sorte, encourageant, bien évidemment, l’héritier Barjow à continuer dans cette direction. « C’est bon ?! T’as fini ?! » Lâcha-t-il enfin quand Beurk redressa ses prunelles azurées sur lui. « Franchement pourquoi tu confies pas ça à nos employés. Bon peut-être pas Connor, il est encore capable de sauter des lignes ou mal lire des chiffres… » Grommela-t-il en levant les yeux au ciel d’exaspération. Un de ces jours ils allaient devoir s’en débarrasser mais il fallait admettre que trouver quelqu’un qui était prêt à travailler chez eux de son plein gré ça ne courrait pas les rues. Qu’importe à quel point ils avaient tous deux travaillé d’arrache-pied pour donner une meilleure réputation à la boutique. Tout l’aspect illégal et un peu plus sombre se passait en arrière-boutique, histoire de ne choquer personne bien évidemment.
D’un geste de la main il déposa les quelques papiers de bons d’envoi de commande sur le grimoire encore ouvert. « Bon, je sais pas si Thalia bosse demain donc je te le dis, j’ai trois commandes qui doivent absolument partir demain matin à la première heure. Principalement des potions fragiles donc pense à vérifier que le sort de refroidissement est toujours actif. Je m'en serais occupé en temps normal mais je dois bosser sur un truc pendant quelques jours. Je vais pas être joignable. » Précisa-t-il avant de reprendre. « Y en a une pour Miss Black, une autre pour l’apothicaire du Chemin de Traverse et la plus grosse part à Sainte Mangouste pour l’étude du Docteur Fawley. » Une façon bien formelle de parler de Lexi mais après tout, si Silas l’appelait Miss Fawley, pourquoi utiliserait-il son surnom avec lui. Un peu de professionnalisme voyons ! Il sortit de la poche interne de son costume une liasse de documents. « D’ailleurs, c’est arrivé par hibou ce matin. C’est le contrat de partenariat avec son étude. Commandes régulières et systématiquement volumineuses avec à chaque fois des ingrédients de première qualité. On va se faire un fric monstrueux. » Annonça-t-il avec un immense sourire en lui présentant le document pour qu’il révise le tout. Ça avait du bon parfois de se montrer en haute société, de parader en affichant de faux sourires hypocrites et donner un peu d’argent. ️ 2981 12289 0
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Ven 18 Fév - 18:26
Let’s be honest for just a sec’
feat Rory C. Barjow février 2021 | soirée | Chez Barjow & Beurk
La journée avait été exécrable. Chacune des personnes qui avaient foulées le plancher sombre de Barjow & Beurk l’avait agacé. Il y avait d’abord les habitués de la chose : Connor qui arrivait avec un talent rare et débordant à continuer d’être systématique à côté de la plaque et puis Miss Parkinson qui bien qu’une parente éloignée semblait se sentir tellement à l’aise dans la boutique qu’elle se plaignait sans cesse de ne pas avoir de fauteuil confortable dans lequel s’asseoir pour discuter de la chute de Voldemort ou du dernier chapeau à la mode. Ces deux personnages avaient à eux-seuls faillit mettre à mal la bonhomie d’un Silas déjà malmené par son manque de sommeil régulier. Mais ils avaient eu de l’aide pour mettre à terre le Beurk. Une vingtaine de clients s’étaient succédés pendant la journée avec des demandes parfois intéressantes, parfois farfelues, parois franchement inquiétantes. Silas les avait toutes écoutées avec la même attention, orientant vers les pièces qui pourraient répondre aux attentes ou prenant les commandes qu’il ferait remonter à Rory.
Et puis, comme si cela n’avait pas été suffisant, un idiot avait rayé son joli comptoir avec un vieux parapluie moldu ensorcelé en essayant de le lui vendre comme le plus grand artefact de tous les temps. Silas n’était pas né de la dernière pluie, surtout lorsqu’il s’agissait d’expertiser des objets étranges et l’avait rapidement raccompagné à la sortie lui indiquant qu’il n’y avait malheureusement pas le marché nécessaire pour ce genre d’article dans l’Allée des Embrumes mais que la boutique au fond du Chemin de Traverse serait assurément intéressée. Silas n’aimait pas cette boutique qui tentait sans grand succès de concurrencer son commerce et s’amusait régulièrement à leur envoyer les plus farfelus de ses potentiels clients.
Bref, Silas avait encore vécu une journée éreintante et il n’avait qu’une envie, c’était de se poser dans l’arrière-boutique avec un bon livre et de lire à la lueur d’une bougie jusqu’à ce que le sommeil l’emporte. Mais un livre de compte se tenait encore entre lui et cette perspective. Avec une réglette en bois, il vérifiait chacune des transactions de la journée – Connor avait été en charge de quelques-unes, cette vérification n’était donc pas superflue – et annotait quelques-uns des chiffres avec des précisions sur l’article ou les acheteurs. « La journée a été bonne ? » Cette voix fit faillir sa concentration mais Silas mit un point d’honneur à terminer sa liste. Il ne releva donc pas les yeux, sentant malgré tout le regard insistant de Rory sur lui. « En termes de gallions, plutôt bonne. En termes de ma patience, non celle-ci a été épuisée. » Répondit-il sommairement. Il soupira bruyamment sentant Rory qui ne voulait pas le lâcher et qui semblait avoir quelque chose à lui dire. « C’est bon ?! T’as fini ? » Les yeux de Silas se posèrent sur Rory. « Oui Rory. J’ai fini. » Comme pour illustrer sa réponse, il ferma le gros grimoire qui renfermait toutes les transactions de l’année écoulée. Celui-ci était relativement vide n’étant qu’en février mais à la fin de l’année, il rejoindrait les autres, entreposés dans l’arrière-boutique qui rassemblait toutes les années depuis l’ouverture de Barjow & Beurk.
Alors que Rory s’agaçait que Silas ne laisse pas ce travail à d’autres, celui-ci lui répondit avec une voix calme et posée mais qui ne laissait pas vraiment de place à la discussion. « Connor est capable de confondre une potion d’endormissement avec un filtre de stupéfaction. Il est hors de question que je le laisse revérifier ces comptes. » Silas était catégorique, Connor était un incapable qui ne servait qu’à remplir la place d’employé car ils ne trouvaient rien de mieux. Malgré tout, viendrait un jour où quelqu’un de plus qualifié – ce n’était pas très compliqué – viendrait se présenter à eux et alors peut-être Silas lâcherait les livres de comptes.
Silas d’un coup de baguette envoya le grimoire rejoindre ses prédécesseurs. Mais alors même que le comptoir venait d’être dégagé, Rory y écrasa une liasse de papier qui donna de l’urticaire à Silas avant même de savoir de quoi il en retournait. Le Beurk écouta silencieusement Rory alors qu’il lui donnait des recommandations, et tiqua légèrement sur la liste des choses qu’il semblait vouloir lui laisser. Parce qu’il ne pensait pas que Silas avait lui-même des choses à réaliser pour le bon fonctionnement de la boutique ?! Mais sa voix resta posée et interrogatrice. « Un truc ? Quelques jours ? » . Des secrets, la boutique en était pleine. Mais entre eux, non. Pour leur survie à tous les deux ils ne pouvaient pas se le permettre. Un de ses sourcils se releva à la mention du « Docteur Fawley ». Silas sortit une plume à papote et répéta les différentes demandes d’un Rory affairé. Il n’avait pas peur d’oublier, mais il se préparait à déléguer ces tâches avec une application peu dissimulée. « Attention fragile. Vérifier le sort de refroidissement. Une pour Miss Black. Une pour l’apothicaire du Chemin de Traverse. Le reste pour le Docteur Fawley. » Il appuya exagérément ce titre, amusé par le professionnalisme qu’évertuait à montrer Rory. Surtout lorsque la Fawley en question débarquait dans la boutique en l’appelant Rory.
Rory en vint donc à la pile de documents. Des contrats. Bonne nouvelle. Cela leur permettait d’avoir une commande régulière ce qui signifiait des entrées d’argent tout aussi régulières. Silas émit un soupir devant l’enthousiasme de son partenaire et se contenta d’hocher lentement la tête à ses affirmations. Il parcourut rapidement les textes qu’enfermaient ces documents et en fut étrangement satisfait. Bien sûr, il n’en montra aucun signe et se contenta de répondre : « Oui… Hum… Ce n’est pas trop mal. Les marges calculées sont effectivement intéressantes… » Il releva ses yeux pour croiser le regard de Rory et un petit sourire moqueur se dessina sur ses lèvres. « Heureusement que le Docteur Fawley t’as dans ses bonnes grâces. Il y a des dizaines de bons potionnistes dans le coin… » Il continua la lecture. « Il faudra évidemment les faire relire par Miss Carrow. Celle-ci a une expertise légale qui est particulièrement utile. » Silas n’avait jamais vraiment eu la main sur cette embauche. Mais Rory avait eu raison d’embaucher cette demoiselle qui voulait travailler chez eux. Même si Silas s’était plusieurs fois interrogée sur le parcours de vie de la jeune femme, il n’en avait jamais rien dit. D'un point de vue "études supérieures", il n'était pas le mieux placé pour en parler. Non ce qui l'intéressait, c'était les capacités que pouvaient déployer les gens. Thalia et lui ne se parlaient que quand nécessaire et celui lui allait tout à fait. « Tu as assurément bien joué tes cartes pour dégoter ce contrat… J’espère que cela n’aura pas coûté trop cher à la boutique. Comme toutes tes étranges affaires d’ailleurs.» Se contenta-t-il d’ajouter quelque peu accusateur.
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Dim 27 Fév - 20:18
Let's be honest for just a sec'Il y avait quelque chose de satisfaisant dans le fait de constater le fruit d’un travail acharné. L’imposante pile de cartons qui contenait diverses potions et concoctions produites du jour même en était le parfait exemple. Voilà pourquoi il appréciait tant son poste dans l’arrière-boutique, le nez dans les chaudrons ou à se creuser la tête pour que ses idées prennent vie. Se retrouver derrière un comptoir à gérer des clients n’était clairement pas son truc. Rory avait besoin d’action, de mettre la main à la pâte et d’inventer. Heureusement que Silas était là pour gérer leur clientèle, la conseiller et l’aiguiller vers le produit adéquat. Une tâche qu’il maîtrisait avec brio en dépit de son côté taciturne. Il lui arrivait bien souvent de s’amuser à le regarder aux prises avec un client indécis ou hautain, remettant systématiquement en question les conseils pourtant si avisés d’un fils Beurk qu’il savait perdre patience. Aux yeux de tous, Silas pouvait passer pour quelqu’un d’effacé ou antipathique mais c’était très mal le connaître. Depuis toujours, Rory avait admiré son comparse doté d’une intelligence subtile qui savait se faire discret pour mieux tromper et endormir. Il était son opposé, celui qui le complétait le mieux aussi bien en amitié que dans les affaires.
Sa journée de travail terminée et sachant qu’il ne remettrait pas les pieds dans la boutique avant quelques jours, Rory jugea donc bon de rejoindre son associé qui faisait les comptes. La réponse fournie par Silas à sa question annonça le ton : il n’était pas d’humeur. Quand certains auraient pris cette information comme signe qu’il était préférable de ne pas l’embêter, pour Rory c’était plus l’occasion rêvée pour le taquiner. On ne change pas une équipe qui gagne… Sans prononcer le moindre mot histoire de ne pas complètement le déconcentrer, l’héritier Barjow se contenta donc de l’observer finir la tâche à laquelle il était affairé. Ça vous semble anodin ?! Pas quand on connaît Silas dont la crispation crevait les yeux. Bien qu’amusé, le potionniste préféra s’en cacher en lui demandant s’il était à présent disponible pour évoquer deux trois détails avec lui. Un long soupir d’exaspération lui échappa à la réplique de Silas concernant l’incompétence de plus en plus flagrante de Connor. Leur tout premier employé dont il rêvait de se débarrasser le plus rapidement possible si seulement d’autres candidats se proposaient pour travailler dans leur boutique. Il fallait croire que malgré leurs efforts, la réputation peu glorieuse du commerce perpétuait encore aujourd’hui.
Quand il évoqua très succinctement les projets qui allaient l’occuper durant les prochains jours, la réaction de son ami lui extirpa un maigre sourire. Il relevait ça plutôt que le reste. Rory était loin d’être surpris. « Tu te souviens, je t’avais parlé des plans de balises anti-magie récupérés par les membres de l’Ordre. Ils ont monté un groupe d’étude composé d’experts au Ministère. J’en fais partie. » Dit-il non sans un petit sourire témoignant la satisfaction qu’il éprouvait de pouvoir en être. « Je dois travailler dessus pendant plusieurs jours, minimum une semaine. Je vais pas pouvoir revenir à la boutique et je serai pas non plus chez moi. Si tu as besoin de me contacter en urgence je vais laisser Snoopy dans l’arrière boutique. Elle sait où me trouver s’il y a quoi que ce soit. » Précisa-t-il alors que sa corneille somnolait déjà sur le perchoir qui lui était réservé dans son laboratoire. Simple mesure de précaution. Une fois ce « détail » réglé, Rory observa son comparse sortir de quoi prendre des notes sur la marche à suivre pour que la production du jour soit livrée à temps et dans de bonnes conditions aux différents destinataires. Face à son insistance sur le nom de Lexi, Rory ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel dans un profond soupir las. Il avait beau n’avoir aucun secret pour Silas, ses insinuations tendaient à suggérer qu’il avait quelque chose à cacher. Certes la jeune médicomage venait souvent à la boutique, plus ces derniers temps qu’à l’accoutumé, mais elle n’en restait pas moins son amie avec qui il avait travaillé sur de nombreux projets. Qu’y avait-il là qui justifiait la raillerie du fils Beurk ?! Rory préféra donc feindre l’indifférence et tira de la poche interne de son costume le contrat de partenariat avec l’étude tenue par Lexi. Si Silas tirait systématiquement la gueule car il devait faire le hibou dès qu’elle se pointait, peut-être que la perspective d’une rentrée d’argent conséquente et sur la durée le dériderait.
En bon habitué des grandes effusions de sentiments de Silas -c’est faux-, l’héritier Barjow ne s’offusqua pas de le voir si calme face aux chiffres conséquents présents sur le contrat. Il savait pertinemment que dans le fond son ami se frottait les mains, comme lui l’avait fait quelques heures plus tôt. C’était une excellente nouvelle pour la boutique. Toutefois, le sourire et la remarque qu’il lui fit eurent le don de l’agacer. Dans un nouveau soupir, Rory se pinça l’arrête du nez en fermant les yeux l’espace d’un instant pour garder son calme. Qu’allait-il encore insinuer par là ?! Ça en devenait fatiguant. « Elle sait reconnaître le talent, voilà tout. Y a peut-être pleins de bons potionnistes sur le Chemin de Traverse mais je suis de loin un des meilleurs dans mon domaine et elle sait qu’on trouve chez nous les meilleurs ingrédients. » Oui il avait besoin de se défendre. Oui il était un peu à cran et oui il n’avait pas envie de débattre une éternité sur les raisons pour lesquelles la médicomage voulait faire affaire avec eux. Rory se contenta donc d’un bref hochement de la tête quand Silas évoqua l’expertise nécessaire de Thalia avant toute signature. Heureusement que la jeune Carrow était là pour les aider sur cet aspect. Depuis qu’il avait eu la bonne idée de l’embaucher, ils pouvaient au moins déléguer ces tâches légales rébarbatives tout en évitant d’éventuelles erreurs. Sa pique suivante lui fit relever la tête alors qu’il vérifiait la présence de son petit pochon de poudre noire dans ses poches. Fuck…« T’as vu les comptes du mois passé ? » Demanda-t-il alors sans détours. Rory savait que cette discussion allait tomber un jour ou l’autre. S’il avait plus d’une fois fait des dons de façon anonyme à certains organismes dont l’hôpital, en faire un au nom de la boutique et pour l’étude de Lexi allait forcément se voir. Il n’échapperait pas bien longtemps à la minutie de Silas. Peut-être pour ça qu’il arrête pas depuis tout à l’heure… Sans attendre sa réponse, Rory jugea bon de toute de suite se justifier. « J’étais son cavalier pour cette fameuse soirée de gala dont je t’ai parlé. Ça aurait fait mauvais genre que je me pointe sans que la boutique fasse au moins une petite contribution. En plus maintenant on est dans les petits papiers de l’administration de Sainte-Mangouste ! » Et ça c’était un véritable coup de génie. « Imagine un peu ce que ça va nous rapporter comme gallions. Non seulement on est partenaires de son étude mais si d’autres médicomages apprennent la qualité de nos produits on pourra également les fournir et peut-être remplacer en partie les gros conglomérats à qui ils font appel. On va pouvoir leur facturer nos potions, herbes et onguents encore plus cher. » Tenta-t-il de le convaincre alors qu’un large sourire malicieux naissait sur ses lèvres. Après tout, qui disait gros contrats pour des produits rares d’excellence disait nécessairement une envolée des prix. Barjow & Beurk roulait déjà très bien, les perspectives venaient de s’élargir. « Crois-moi que c’est une maigre dépense comparée à ce que ça va bien pouvoir nous rapporter sur le long terme. Sans parler de la réputation de la boutique qui va être dépoussiérée. » Un autre point positif à travailler avec Sainte-Mangouste et une de leur étude officielle. Non, vraiment, y a que du positif dans toute cette histoire.️ 2981 12289 0
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Dim 13 Mar - 23:44
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feat Rory C. Barjow février 2021 | soirée | Chez Barjow & Beurk
La visite de Rory sur le devant de la scène, derrière ce comptoir qui faisait face bravement à tous les clients qui daignaient poser un pied dans la boutique, c’était rare. Le Barjow ne semblait pas apprécier d’être la vitrine de leur établissement. Enfin pas entre ces murs. Aller dans les diners mondains, vendre leur savoir-faire et leurs objets à des têtes fortunées. Si, cela il y arrivait. Alors était-ce le bois sombre de la boutique qui le rebutait ? Peut-être. Silas ne s’était jamais donné la peine de demander. Avec Rory, ils avaient une étrange relation d‘amitié : Silas aurait pu mourir pour son ami mais il ne connaissait qu’un fragment de cet homme. Tout comme Rory ne connaissait qu’un fragment de Silas. Ils étaient toujours dans les non-dits, acceptant de ne pas saisir pleinement l’entièreté de l’autre. Et cela satisfaisait grandement le Beurk. Cela lui permettait de mettre de côté toutes ses horreurs pour n’être que le Silas qu’il aspirait à être avec Rory. Oui cela était tout à fait étrange comme relation.
Ainsi quand Rory s’attarda à ses côtés, Silas sut qu’il y avait Occamy dans théière. Ni l‘un ni l’autre n'était des idiots et ils se connaissaient suffisamment pour savoir lorsque l’un était agacé et que l’autre désirait ardemment faire savoir quelque chose. Alors quand Rory s’impatienta et que Silas lui affirma avec une fermeture de livre avoir fini, le Beurk s’attendait à toutes les déclarations possibles. Alors que Silas demandait plus de détails sur les « trucs » auxquels était affairé Rory, il écouta attentivement la réponse. Pendant que le Barjow exposait son avancée auprès du Ministère avec sa participation aux groupes « d’experts », Silas hochait la tête. Vu le visage de Rory, celui-ci rayonnant de fierté, il était ravi de cette situation. Cette place était méritée, Rory était brillant sur ce genre de sujet. Il n’y avait donc aucun étonnement à ce que le Ministère appelle les meilleurs de ses citoyens. Silas nota également l’absence de Rory pour la semaine voir plus. Cela était déjà plus embêtant. Le Beurk pouvait très bien gérer la boutique en l’absence de son partenaire mais les commandes allaient s’accumuler sur le bureau de Rory et du retard risquait d’être pris. Et les retards, ce n’était jamais bon pour eux, ils seraient très probablement obligés de faire une petite ristourne aux clients et cela signifiait moins de gallions dans les caisses. Au moins Rory restait-il contactable en cas d’urgence… Il aurait vraiment fallu que la boutique soit réduite en cendre pour que Silas envoie Snoopy.
Prenant des notes sur les points clés que Rory lui avait indiqué, Silas ne put se retenir d’appuyer le nom du docteur Fawley. En même temps, Rory et elle passait beaucoup de temps ensemble sur divers projets, cela fut donc tout naturel que Silas suspecta quelque chose. Cela et le fait que Miss Fawley s’évertuait à appeler Rory Rory et que Rory s’évertuait à appeler Miss Fawley Docteur Fawley. Le Barjow leva les yeux au ciel et Silas se délecta de cette feinte indifférence, sachant pertinemment que quelque chose se tramait entre ces deux-là. Mais le Beurk n’étant pas de mauvais goût, il ne fit qu’un commentaire général sur la tendance de Miss Fawley à spécifiquement choisir leur boutique pour ses approvisionnement. Au-delà de la connivence que son associé et elle pouvait avoir, Silas s’inquiétait surtout des à-côtés. Les affaires personnelles de Rory, il n’en avait rien à faire d’autre que de s'en amuser. Par contre, il ne supporterait pas de voir ces affaires personnelles venir interférer avec celles commerciales.
Moyennement satisfait de la réponse de Rory, Silas n’épilogua malgré tout pas sur la problématique « jolie doctoresse aux cheveux auburns », préférant apprécier le choix effectué par Rory d’engager Miss Carrow. Cela était assurément bien joué de sa part et évitait des heures et des heures de prises de tête à un Silas qui ne s’était mis au droit de l’entreprise qu’un tout petit peu par nécessité. Cela lui laissait ainsi plus de temps pour le reste. Et dans ce reste, il y avait beaucoup de vérification, principalement des comptes, des stocks et des bons de commandes… Silas connaissait Rory depuis de nombreuses années. Il savait que la confrontation directe risquait de braquer le Barjow particulièrement véhément lorsqu’il se sentait attaqué. Alors avec le temps, le jeune homme avait appris à comprendre son associé et à choisir les meilleures méthodes pour lui faire cracher les morceaux que celui-ci esquivait délibérément le plus souvent. Des lignes de dépenses de fortes sommes avaient été ajoutées, sommes sorties dont Silas n’avait pas eu connaissance. « T’as vu les comptes du mois passé ? » Bingo. Silas toisa d’un regard Rory en se retournant pour lui faire face. Son visage était fermé mais invitait à la discussion. Il voulait des réponses. « Oui, en effet. » Se contenta-t-il de répondre alors que Rory enchainait.
Le sourire de fierté de Rory lorsqu’il énuméra la situation, son plan et ce qui en découlerait fut communicatif (à la hauteur des possibilités du jour de Silas c’est à dire un mince sourire). Rory était doué dans l’argumentaire et le Beurk se douta qu’il avait déjà répété à de nombreuses reprises les raisons de ces dons. Silas, toujours silencieux acquiesça aux paroles de Rory et le laissa s’enthousiasmer sur le futur que cela pourrait apporter à la boutique. Le jeune homme laissa quelques secondes passer avant de prendre la parole. Il avait besoin de chercher ses mots pour exprimer clairement et avec justesse la vision qu’il avait de tout cela. « Effectivement, cela pourrait nous rapporter beaucoup. » Le conditionnel semblait primordial au Beurk. « La situation telle que je la vois est la suivante. Tu as avancé un gros chèque pour aider à la réputation de la boutique et probablement nous permettre de décrocher de nouveaux contrats… » Silas soupira. « Nous ne nageons pas dans les gallions Rory. Avec le nom de l’Augurey sur de nombreuses lèvres, tous les regards de l’Ordre du Phoenix sont braqués sur nous, tu sais aussi bien que moi qu’ils ont la mémoire longue. » Silas tapota distraitement sa canne, comme une réminiscence de ses déboires passés. « Il nous faut du concret Rory. J’espère que le gouvernement couvre les frais de ton absence ? Les commandes vont s’accumuler et bien que tu ais pris de l’avance avec celles que tu m’as indiqué,le reste ne va pas être fait par Connor. » Il soupira devant sa propre mauvaise humeur. « Pardonne-moi, je suis un peu à cran en ce moment. » Il secoua la tête et décida de se reprendre. « Je suis ravi pour toi Rory, vraiment. » Il le fixa un instant. Il était sincère et espérait que son acolyte de toujours le croit. « Tu connais aussi bien que moi les jeux dangereux qui se trament dans les hautes sphères. Fais simplement attention à ne pas t’attirer l’ire des puissants. Bien que nous soyons un peu plus reconnus que par le passé, cela ne veut absolument pas dire que nous sommes invincibles, loin de là. »
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Mar 29 Mar - 20:58
Let's be honest for just a sec'Homme de l’ombre mais résolument d’action, Rory Barjow avait beau être un homme d’affaires aguerri, il appréciait peu la présence d’autres êtres humains. Guère plus que son acolyte Beurk qui, contrairement à lui, parvenait peut-être plus facilement à faire illusion grâce à son humeur pouvant sembler être constante. Ainsi, depuis de nombreux mois maintenant, il était rare de croiser Rory à l’avant de la boutique. Il préférait la quiétude de son atelier dans lequel il avait le loisir de se livrer à toutes sortes d’expériences et pouvait aisément disparaître pendant des journées entières en quête d’ingrédients ou artefacts très précis sans que quiconque ne lui en tienne rigueur. Quelques clients très privilégiés ou autres proches pouvaient cela dit prétendre à voir Rory en personne à la boutique. Parler affaire ou apporter des ingrédients étaient bien souvent les seules raisons valables pour lesquelles l’héritier Barjow acceptait qu’on le dérange. Si ça n’était pas urgent, qu’il ne vous connaissait pas, ça pouvait passer par Silas ou éventuellement Connor. Rory ne voulait plus s’embarrasser de clients qu’il ne connaissait pas. Sauf quand le fils Beurk l’appelait en renfort. Là il était prêt à faire une exception, prendre sur lui et se confronter à la clientèle fréquentant leur établissement.
Ainsi, que Rory vienne trouver Silas côté boutique ne pouvait signifier qu’une seule chose : il avait à lui parler. D’ordinaire les deux comparses se retrouvaient côté laboratoire afin de profiter d’un cadre plus intimiste pour parler affaire ou autre. Ce soir il n’avait pas spécialement le temps ni l’envie d’attendre que son ami de toujours le rejoigne, préférant prendre les devants. Après tout, s’il avait à s’isoler de la civilisation pour travailler sur les plans des balises anti-magie pendant quelques temps, il comptait bien s’amuser ce soir. Sa partenaire de jeux en tête, il ne lui restait plus qu’à régler ces quelques questions professionnelles avec Silas avant de rejoindre Anjelica dans un bar de la ville. Fidèle à lui-même, Rory ne manqua pas d’ennuyer quelque peu son ami, notamment en le fixant longuement tandis que ce dernier finissait les comptes de la journée. Les quelques consignes données pour les jours à suivre ainsi que l’explication de son absence évoquée, le sujet du don effectué à l’hôpital arriva bien vite sur le tapis, au grand dam de l’héritier Barjow qui aurait préféré avoir encore un peu de répit sur la question. Tant pis. Autant en parler alors que le sujet était toujours frais et qu’aucun ressentiment n’avait eu le temps de s’installer.
Rory plaida donc sa cause, du moins il se justifia, évoquant en long en large et en travers les raisons pour lesquelles cette donation pouvait leur rapporter gros tant en matière d’image que de gallions. Et par la barbe de Merlin, s’il y avait une personne qui se souciait presque autant, voire plus d’argent que Silas c’était bien Rory Barjow. Il suffisait de voir les tenues hors de prix qu’il affichait. La simple idée de se contenter d’un style et cadre de vie moins luxueux que ce qu’il possédait actuellement était de l’ordre de l’inconcevable. La somme ainsi que le moment avaient été parfaitement choisis par le jeune potionniste, sachant pertinemment que sa présence au-dit gala entraînerait un regain d’intérêt pour les activités de la boutique. Une fois son petit discours achevé, il attendit patiemment (ce qui était un exploit je tiens à le signaler) le verdit de son ami, le maigre sourire émis par ce dernier étant tout de même bon signe. Les bras croisés sur la poitrine, appuyé contre le comptoir en bois de la boutique, il l’écouta exposer à son tour son opinion principalement composé de doutes et craintes. Depuis le temps, Rory était habitué au pragmatisme de son associé. Quand lui s’enthousiasmait rapidement d’un projet novateur et complexe, Silas était là pour le côté pratique, terre à terre qui pouvait le faire passer pour un rabat-joie si on le connaissait mal.
Pensif, Rory préféra ne rien dire jusqu’à ce qu’il ait terminé, toute trace d’enthousiasme ayant disparu de son visage. Pas le moins du monde refroidi par ses propos, il était surtout songeur concernant certains points soulevés par Silas. Ses prunelles sombres se posèrent alors sur le parquet sombre en quête d’un équilibre qui puisse apaiser quelque peu le fils Beurk bien qu’aucune solution miracle ne puisse exister dans leur position, cet entre-deux qu’ils avaient délibérément choisi de prendre. « Mmhh… » Fut le premier son à briser le silence dans lequel la boutique avait été plongée. « Je comprends ta position. » Ajouta-t-il finalement, ses iris revenant capter ceux si clairs de Silas. « Concernant la mission effectuée pour le Ministère, effectivement une somme conséquente va m’être reversée en tant qu’expert du comité. Il n’est question que d’une semaine environ de toute façon. Au pire s’il y a trop de commandes à mon retour je rattraperai facilement tout ça. Il ne me faudra rien de plus que quelques nuits blanches de travail non-stop. Ma poudre noire combinée à un élixir de tonus et mon absence sera à peine remarquée. » Oui, Rory avait réponse à tout. Ça pouvait être agaçant la plupart du temps mais bien souvent il avait raison. Inutile de s’attarder sur les fois où il pouvait être en tort puisque l’héritier Barjow vous fera remarquer, non sans un ton dédaigneux, que vous n’êtes absolument pas en position de lui faire la leçon. Charmant personnage au demeurant… « S’il ne va pas m’être facile de travailler avec d’autres surtout sur un sujet aussi complexe et nouveau que les balises anti-magie, je vais m’efforcer de ne pas faire de vagues. » Efforcer était bien le terme. Rory n’était pas dupe. Il savait posséder un fort tempérament peu enclin à tout forme de négociation qui n’irait pas dans son sens. Une inclinaison qu’il avait devoir estomper, car « corriger » ne faisait pas parti de son vocabulaire, s’il souhaitait que la collaboration se passe sans trop d’accrocs. « D’autre part, même si je te rejoins pour dire que nous sommes loin de nous douter de ce qui se trame dans les hautes sphères ou même si l’Ordre du Phénix nous surveille vraiment ou non, s’engager plus publiquement ne me semble pas complètement fou. Que ça soit avec ma participation à cette mission d’étude ou via la donation pour l’hôpital. Cela permet d’associer notre nom autrement qu’à des activités louches et compromettantes. » Il se redressa légèrement pour glisser ses mains dans les poches de son pantalon, toujours bien songeur sur toutes ces questions lourdes en implications. « Voilà ce que je peux te proposer. En attendant que nous puissions voir les effets de la somme versée à l’hôpital je vais réinjecter ce montant dans nos caisses. Si nos gains sont conséquents je récupèrerais l’investissement, sinon on aura fait un petit bénéfice dans tous les cas. » Un marché qui permettait de rééquilibrer la balance. Lui-même ayant déjà fait des dons avec sa fortune personnelle à l’hôpital, un peu plus ou un peu moins ne le dérangeait pas surtout qu’il était convaincu du potentiel retour sur investissement. « A l’avenir je tâcherai également de te faire part de mes idées. Surtout si cela concerne nos finances et l’image de la boutique. » Car là était toute la question et le léger différent entre eux.️ 2981 12289 0
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Dim 19 Juin - 23:06
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feat Rory C. Barjow février 2021 | soirée | Chez Barjow & Beurk
Il y avait des gens que Silas connaissait très bien. Son père, car il en valait de sa survie de savoir quand ce dernier était de mauvaise humeur et qu’il ne fallait pas l’agacer. Sa mère, dont le regard brillait des centaines de diamants qui passaient sans cesse entre ses doigts et à laquelle il pouvait quelques fois demander de l’aide si cela ne remettait pas en cause son carnet de bals. Sa sœur Fiona, pour qui il aurait pu se sacrifier les yeux fermés dont l’air agacé lorsqu’elle n’approuvait pas une de ses actions. Rory, pour lequel Silas savait à l’intonation s’il était énervé ou s’il allait lui demander quelque chose. Enfin, il y avait eu Artémisia et ses moues songeuses, Artémisia, sa belle Artémisia dont l’anniversaire se rapprochait. Mais c’était du passé. Non il fallait qu’il se concentre sur Rory. C’était lui qui était là, en chair et en os, à l’embêter en espérant avoir quelque chose en retour. Parfois, Silas avait l’impression d’être l’adulte entre eux deux. Avec l’esprit sélectif de son acolyte de toujours pour qui toutes les taches qui l’agaçait même légèrement semblaient reléguées au second plan, ce n’était pas étonnant…
La discussion alla bon train et Silas fut plutôt dans l’attaque. Enfin, il fit comme d’habitude : il souleva le point qui l’intéressait et laissa Rory combler les blancs et lui expliquer la situation. Plus jeunes, Silas avait obtenu des confessions de son ami sans vraiment avoir quoique ce soit comme information sur le sujet. Peut-être était-ce pour cela que leur partenariat fonctionnait aussi bien ? Il savait l’un et l’autre quand quelque chose n’allait pas et réussissait à en discuter avant que cela n’explose. Quand Silas était dans des colères glaciales et précises, Rory explosait avec plus de véhémence. Ces émotions fortes et réciproques n’auraient été profitable ni à l’un ni à l’autre et encore moins pour la boutique. Alors peut-être inconsciemment, Silas faisait-il tout pour que cela soit évité. Il ne savait pas pour Rory. Peut-être bien que lui aussi mettait de l’eau dans son vin pour que leur entreprise fonctionne. Finalement, peu importe le comment, le résultat était là : Barjow & Beurk roulait comme sur un carrosse bien huilé.
L’histoire du don de gallions fut donc mise sur la table et Silas n’hésita pas à partager ses appréhensions sur le sujet. Le silence qui suivit ses déclaration eut au moins le mérite de faire penser au Beurk que son ami prenait véritablement le temps pour réfléchir aux points soulevés. Rory était le genre de gars à avoir de son côté. Silas n’avait jamais très bien compris comment un gars comme lui avait bien pu se lier d’amitié avec lui. Le charisme et le sourire charmeur du Barjow était bien loin de la réserve du Beurk. Mais pour le pire comme le meilleur, ils avaient créé un lien qui valait quelque chose. Qui valait des millions aux yeux du Beurk. Alors que Rory détaillait point par point et justifiait par a plus b qu’il avait tout prévu, Silas croisa les bras et s’appuya sur le rebord du comptoir, un sourire moqueur pointant sur son visage. Il ne pouvait pas être étonné que Rory soit sûr de lui sur toute la ligne. Mais cela l’agaçait presque de reconnaître que le plus souvent il avait raison. « Voilà ce que je peux te proposer. En attendant que nous puissions voir les effets de la somme versée à l’hôpital je vais réinjecter ce montant dans nos caisses. Si nos gains sont conséquents je récupèrerais l’investissement, sinon on aura fait un petit bénéfice dans tous les cas. » Et voilà que Rory jouait avec ses propres deniers… Au moins était-il honnête dans la démarche se contenta de penser Silas. « A l’avenir je tâcherai également de te faire part de mes idées. Surtout si cela concerne nos finances et l’image de la boutique. » Se sachant défait, Silas souffla légèrement en se redressant. « Je vois que Monsieur Barjow a tout prévu comme d’habitude… » Il fixa son ami. « J’apprécie cela. Merci Rory. Je ne me permettrai pas de te demander une synthèse de tes actions en cours chaque semaine. Un simple avertissement de temps en temps serait cependant une bonne chose. Tu n’es pas le seul à tenter de faire bouger les mécanismes du monde dans l’ombre et il serait regrettable que nous nous grippions l’un l’autre. » Ajouta-t-il avec une certaine ironie. Silas n’était pas sûr de jouer dans la même cour que Rory. Mais ils étaient une équipe et s’ils voulaient s’assurer de réussir, les connaissances mutuelles et partagées étaient primordiales. Une autre appréhension vint soudain pointer le bout de son nez. C’était une idée soudaine, mais piquante, annonciatrice de peur et de deception. Il ne fallait surtout pas que Silas laisse l’aiguillon de la trahison le toucher auquel cas il n’en serait qu’aigri. Alors, plutôt sous la forme d’une boutade il ajouta « Ne laisse pas le Ministère ou une Doctoresse te monter à la tête… Ce serait dommage que tu en oublies ton laboratoire ici… » L’abandon, ce sentiment, Silas l’avait effleuré du doigt plusieurs fois. Et il ne l’appréciait pas du tout. Mais il n’était plus un enfant qui avait des peurs aussi irrationnelles et jamais il ne l’avouerait ouvertement à Rory. Ce fut donc le seul commentaire que fit Silas avant de se détourner de son ami pour terminer de ranger le comptoir en prévision de l’ouverture du lendemain.
Alors que Silas supposait la conversation terminée, son esprit s’affola à nouveau, mais sur un sujet bien différent. Enfin, non, associé à cette notion d’abandon qu’il n’avait absolument pas envie de revivre mais dont son esprit, tel un occamy livré à lui-même, s’entortilla et enfla jusqu’à lui rappeler de douloureux souvenirs. Se retrouver ainsi avec Rory, cela devenait de plus en plus rare. Il y avait toujours un client, un employé, un membre de l’une de leur famille dans les parages ou simplement des questions de travail qui venaient s’immiscer entre eux. Fermant un tiroir, fixant le vide du sol, Silas soupira un instant, la main comme soudée à l’anneau métallique du mobilier. Il ouvrit un instant la bouche pour parler mais les mots n’arrivaient pas. Un silence. « Dans quelques jours, cela aurait été le 30ème anniversaire d’Artémisia. » Dit-il soudain. Ces mots le surprirent presqu’autant que s’il n’en avait pas été l’auteur. « Comme tu ne seras pas là, je risquerai de fermer la boutique. Ce sera plus simple. » Ajouta-t-il factuellement, d’un ton neutre. « Tu ne verras probablement pas la journée passer mais sache que d’éventuels hiboux urgents pourraient être retardés. » Il évita le regard de Rory et continua de s’affairer sur un comptoir qui était déjà impeccable.
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Ven 1 Juil - 16:37
Let's be honest for just a sec'Gérer un établissement tel que Barjow&Beurk n’était clairement pas donné à tout le monde. Entre les lourdeurs administratives, les locaux à tenir mais également entretenir, la clientèle à attirer puis fidéliser et enfin la marchandise à faire rentrer pour décrocher de gros contrats juteux… Rory savait pertinemment que sans Silas il ne se serait jamais lancé dans pareille aventure. Bien qu’ils jouissaient déjà d’une certaine renommée notamment de part le travail de leur paternels, maintenir le bateau à flot à présent qu’ils étaient à la barre n’avait rien d’une promenade de santé. Cette épreuve de tous les instants s’avérait plus simple à supporter en compagnie du fils Beurk. Les deux acolytes de toujours n’avaient parfois pas besoin du moindre mot pour se comprendre, se complétant si bien que les affaires roulaient presque toutes seules. Enfin, ça c’était ce que Rory aimait se raconter. Comme dans tout business et toute relation, il leur arrivait parfois de rencontrer quelques petits cahots le long du chemin. Rien qui n’ait jusque là ébranlé les fondations de marbre de leur amitié et collaboration.
Ça n’était donc pas un « simple » soucis d’argent manquant, investissement en réalité si vous demandez l’avis de Rory, dans la trésorerie qui réussirait à brouiller les deux jeunes sorciers. Si pour un observateur extérieur à leur relation les fils Beurk et Barjow semblaient sur la défensive, prêts à l’attaque, en réalité il n’en était rien. Les tensions qui pouvaient exister entre eux ne duraient jamais bien longtemps. L’un comme l’autre se connaissant si bien qu’ils parvenaient aisément à déceler si quelque chose clochait ou s’arrangeaient pour diffuser toute source de dispute avant que celle-ci n’ait le temps d’exploser. Les choses étaient bien loin d’être parfaites entre eux mais tout de même, Silas s’érigeait en véritable constance dans la vie de Rory. Fait suffisamment rare pour être remarqué et surtout souligné. Ça n’était pas tout le monde qui pouvait se targuer de garder l’héritier Barjow dans sa vie de façon aussi permanente.
Ainsi, il était peu étonnant de constater avec quelle rapidité l’inventeur avait pu déceler que quelque chose n’allait pas chez son ami de toujours. D’autres n’auraient très probablement pas fait la différence avec le flegme habituel de Silas mais impossible de flouer Rory. Il parlait le Silas Beurk à la perfection ! Avec tout le sérieux que son partenaire lui connaissait déjà, il s’attela à expliquer son plan ainsi que sa logique. L’avantage de tenir la boutique avec l’héritier Beurk résidait en partie là. Grâce à lui, la moindre action de Rory devait être murement réfléchie, optimisée et planifiée pour leur être le plus bénéfique possible. Une habile façon de tempérer son tempérament de tête-brûlée en jouant de sa ruse. La réaction de Silas à ses justifications lui extirpa un simple haussement de sourcil, soutenant son regard lancé. Attentif à ses paroles, le fils Barjow se contenta d’un hochement de la tête bien que sa dernière phrase ait retenu un peu plus son attention. Impossible donc pour lui de la laisser passer sans y réagir, les bras croisés sur le torse, toujours appuyé contre le comptoir en bois massif. « J’ai des doutes sur les probabilités que cela puisse arriver un jour mais entendu… » C’était comme pour Abigail. Rory ne parvenait tout simplement plus à concevoir sa vie sans les deux sorciers. Ils étaient les piliers sur lesquels il avait pu se construire, le soutenant aujourd’hui encore quand les doutes les plus terribles pouvaient l’assaillir. Chacun à sa façon mais avec le même soutien indéfectible.
La suite des paroles de Silas le percutèrent de plein fouet. Le commun des mortels n’y verrait que du feu mais on pouvait lire une certaine tension venant imprégner ses traits. Son regard se durcit, sa position se raidit et il afficha un détachement de mauvaise augure. Ce conseil en apparence anodin formulé, par précaution, Rory en était intimement convaincu, passait mal. S’il y avait bien une chose qu’il ne supportait pas, principalement de la part de son frère de coeur, c’était qu’il ose remettre en question sa fidélité. Avec un calme olympien des plus inquiétant, il demanda alors. « Me monter la tête ?! » Le ton de sa voix glacial tranchait avec la bonne humeur qu’il affichait quelques minutes plus tôt avant que toute cette histoire d’argent et de donation ne soit évoqué. « La boutique sera toujours une priorité pour moi, Silas. Je pensais que tu en avais conscience. Tout ce que je fais, je le fais pour nous, pour Barjow&Beurk. » Ce qui l’agaçait le plus ? Savoir que Silas décèlerait très certainement l’agacement entre les mots qui se voulaient rassurants. Après tout, si l’un n’avait pas de secrets (ou presque) pour l’autre, ça fonctionnait dans les deux sens.
Tandis qu’il s’apprêtait à passer à autre chose, estimant avoir d’autant plus mérité les nombreux verres de la soirée prévue, un élément le stoppa dans son départ. L’attitude de Silas n’avait rien de normale. Quelque chose n’allait pas. Rory pouvait le sentir jusque dans ses tripes. Il n’était pas doté du don de legilimancie mais il décelait dès que son meilleur ami allait mal. Ses prunelles sombres rivées sur la carcasse du jeune homme, il s’apprêtait à l’interpeller quand ce dernier ouvrit pour la première fois la bouche. Rien. Fuck, ça pue là ! Un mauvais pressentiment s’empara de lui, venant accentuer cette sensation de malaise grandissante dans ses entrailles. La sentence tomba finalement telle un coup de massue. Artémisia. Fuuuuck… Les traits tirés, l’expression grave, Rory accueillit la nouvelle sans pouvoir formuler le moindre mot ni esquisser un seul mouvement dans sa direction. En même temps, que pourrait-il dire qui puisse atténuer son deuil ? Que pourrait-il faire qui le soulage ? Leur relation ne fonctionnait pas de la sorte. Même quand Rory avait rompu avec Naya ils n’en avaient pas parlé. Complètement abasourdi par les mots qui suivirent, il ne cachait plus sa surprise mêlée à une certaine forme de colère. Qu’est-ce qu’on s’en branle de la boutique, putain ! Pourquoi s’obstinait-il à garder ce masque social tout bonnement grotesque en sa compagnie ? Bien que piqué dans son égo, lui qui pensait être suffisamment proche de Silas pour qu’il ne s’encombre pas de tels détails, Rory eut un profond soupir comme pour retrouver contenance. « Je peux me libérer. Je gère mon emploi du temps comme bon me semble. » Autre façon de dire : « Tu es plus important que le boulot. ». Les deux jeunes hommes n’avaient jamais été des sentimentaux. Englués dans leur éducation stricte où toute manifestation d’une émotion, principalement positive, était jugée comme une faiblesse, ils se retrouvaient incapables de trouver les bons mots. Face à la souffrance de l’autre les héritiers s’étaient toujours contenter d’une présence silencieuse, Rory agrémentant cette dernière d’alcool ou activités à la légèreté libératrice. Si Silas avait été là pour lui après sa rupture avec Naya, dont aujourd’hui encore le nom ne parvenait pas à franchir ses lippes, accompagner son frère de coeur dans pareil moment ne pouvait pas faire plus sens. « Nos clients vont pas mourir parce qu’on ferme la boutique quelques jours. » Annonça-t-il alors sans le lâcher du regard, l’air à la fois soucieux et agacé que Silas puisse continuer de penser boulot et lui sortir pareille nouvelle comme s’il était un vulgaire employé. ️ 2981 12289 0
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Lun 29 Aoû - 22:51
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Alors que Rory bottait en touche, indiquant clairement qu’il y avait peu de chance pour que Silas et lui se marchent dessus dans leurs combines, le Beurk n’en était pas aussi sûr. Il n’y avait qu’à voir le mal que se donnait le sorcier pour tenter d’obtenir des entretiens avec les plus grands du monde magique. Il fallait redonner de la respectabilité à la boutique. Après la dernière guerre entre sorciers et la méfiance qui s’était installée à l’égard des anciens Mangemorts, il avait fallu du temps pour faire oublier cette facette de leur entreprise. Le temps était un atout à tout épreuve et le sorcier s’en servait bien. Seulement, Silas restait Silas et il voyait dans les arts occultes un moyen de vendre des artefacts ou des potions bien plus précieuses (et surtout coûteuses) que le simple antiquaire du Chemin de Traverse. Avec le génie de Rory pour approvisionner les étagères de potions et ses propres recherches dans le monde, ils avaient réussi à redonner ses lettres de noblesse à Barjow & Beurk tout en camouflant dans l’ombre les activités que leurs pères avaient avant eux. Il fallait maintenant entrer dans la cour des grands : il fallait être reconnu. Et pour cela, Silas avait besoin du Conseil. Il leur fallait des appuis. Et alors que Rory s’illustrait sur la scène potionniste, il fallait que Silas entre dans le commerce et la politique. Celui-ci, sans gaîté de cœur, s’était lancé dans cette entreprise. Il attendait d’ailleurs un retour de M. Lestrange pour un possible entretien. Il avait bon espoir que cela mène à de bonnes choses.
Silas s’était laissé emporter par ses paroles. Il l’aurait bien reconnu après la conversation. S’il y avait bien une chose avec Rory, c’était que ce dernier ne laissait jamais rien passer quand ils étaient ensemble. Le Beurk remarqua le visage tendu de son partenaire et se prépara à affronter la tempête. Il aurait peut-être presque dû s’accrocher à son comptoir pour être sûr de ne pas s’envoler sous la colère de Barjow. « Me monter à la tête ? » Le ton peu chaleureux de son ami lui fit penser qu’il n’était pas plus mal que Rory soit si peu au contact des clients. Le nombre d’idioties que ceux-là pouvaient sortir auraient entrainé l’anéantissement de plusieurs d’entre eux si Rory avait été leur interlocuteur. Et sans client, pas de profit… Silas en étranglerait bien certains mais il avait appris la résilience. Et puis son père n’en connaissait aucun alors il n’y avait peu de risque pour qu’il lui demande de commettre les pires atrocités à leurs égards... Oh Artémisia…
Silas garda la tête levée et affronta Rory. Les traits toujours calmes, et la voix posée, il accepta malgré tout de lui laisser gagner du terrain. Il n’avait qu’énoncé un risque, aucunement une réalité. « Je le sais très bien Rory, mes propos n’ont peut-être pas reflété ce que je voulais dire. C’était une simple remarque, un avertissement au mieux. Tu sais aussi bien que moi que même le plus intouchable des sorciers peut être renversé par des sortilèges si ceux-ci sont suffisamment nombreux. » Répondit Silas. S’affairant à ranger la boutique, il se détourna de son camarade.
Le jeune homme avait longuement pesé le pour et le contre d’expliquer à Rory les raisons qui le rendaient indisponibles pour les prochains jours. Cela n’avait rien de nouveau, chaque année, il s’enfermait dans le noir et buvait plus que de raison pour passer cette date fatidique. Il avait toujours réussi à partir en déplacement ou trouver une excuse quelconque justifiant son absence. Cette année, entre tout ce qu’il avait eu à faire, il n’en avait pas eu la force. Et puis s’il y avait bien une personne face à qui il ne voulait pas mentir, c’était bien Rory. Enfin, la vérité serait prononcée mais avec toute la retenue qui le caractérisait. Rory n’était pas son confident. Il était la personne dont Silas se sentait le plus proche. Mais leur relation n’incluait pas les confidences sur leur vie personnelle et encore moins sentimentale. Silas connaissait certaines demoiselles qu’avaient côtoyées Rory car celui-ci les lui avait présentées, s’était fiancé ou que certaines étaient venues faire une crise à la boutique…. Mais cela s’arrêtait là. Ils ne pleuraient pas ensemble, ils ne buvaient pas de coup en maudissant les ex-compagnes. Ils acquiesçaient silencieusement l’un et l’autre lorsque l’orage approchait. Alors Silas, en marchand qui prévoyait tout, préféra prévenir son associé qu’il ne serait pas très présent. Il sentit une vague de reconnaissance l’envahir lorsque Rory lui répondit. S’ils avaient été d’autres personnes, Silas se serait probablement jeté dans ses bras pour un câlin.
Silas releva son regard et eut enfin le courage de croiser celui de Rory. Beaucoup de choses passaient par le regard entre ces deux garçons. Peut-être était-ce parce qu’ils avaient passé de nombreux diners interminables chez l’un et chez l’autre avec leurs familles qui prenaient bien trop de place. L’un en face de l’autre, ils s’étaient raconté les meilleures blagues et s’étaient moqués de tout et tous sans échanger un mot. Une complicité qui s’état construite pendant de nombreuses années. Ce soir, dans la pénombre de la boutique, alors que son visage apparaissait calme et détendu, il n’y avait que les yeux bleus de Silas qui hurlaient. Ils hurlaient d’un chagrin trop grand, de culpabilité qui ne disparaitrait jamais, de haine envers lui-même et les autres et de toute la faiblesse dont il se savait constitué. Un silence encore.
« Nos clients ne vont pas mourir parce qu’on ferme la boutique un jour. » Silas hocha la tête. « Tout à fait, mais on ne sait jamais quand rentrera celui ou celle qui nous rapportera des millions ! » La boutade sonna fausse, même aux oreilles de Silas mais il n’avait aucun humour à y ajouter. Simplement une ironie sale qu’il ne voulait pas déverser sur son ami. Un nouveau silence. « La boutique se porte mieux que depuis de nombreuses années et cela est sans nul doute dû à notre travail acharné. Un jour de fermeture ne tuera en effet pas notre croissance. » Des phrases plates et polies. Mais pour le Beurk, c’était beaucoup. Il aurait fallu entendre que l’amitié que Rory lui avait témoigné toutes ces années avait fait ce qu’il était aujourd’hui et qu’il n’aimerait rien de moins que de les voir se séparer, qu’il était son meilleur ami et que sans lui rien ne serait vraiment intéressant, qu’il avait besoin de ce temps loin de tout et Rory était d’une compréhension folle de lui laisser gérer son chagrin comme il l’entendait. Mais cela n’était pas des choses que disait Silas Beurk.
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Sam 3 Sep - 17:19
Let's be honest for just a sec'A bien des égards, l’amitié unissant Silas Beurk et Rory Barjow semblait se confondre avec une pure relation professionnelle. Pour un oeil non avisé, il ne s’agissait de rien de plus qu’une simple collaboration forcée entre les héritiers de deux familles unies par un commerce commun et la passion pour l’occulte, le bizarre et le mystérieux. En réalité, le lien ayant très tôt réuni les deux jeunes gens relevait plus d’une affection profonde que rien ne semblait pouvoir altérer. Amitié unique, n’ayant nullement besoin d’être nommée pour grandir et éclore dans le silence d’une compréhension mutuelle. Entre eux, c’était bel et bien par le regard que les messages passaient. Pourquoi se rabaisser à verbaliser des émotions inavouables et indéfinissables quand ils pouvaient se comprendre en plongeant dans les orbes de l’autre ? Les relations humaines seraient plus simples si tous ceux et celles qu’il rencontrait pouvaient n’être qu’une version du jeune Beurk. Vous comprenez un peu mieux pourquoi Rory avait tant de mal avec ses semblables. Faire des efforts pour se plier aux caprices des autres, très peu pour lui. Bête sociale malgré lui, source de convoitises de part son patronyme et ses talents indéniables, l’héritier Barjow s’appliquait méticuleusement à repousser tous ceux qui souhaitaient s’approcher de trop prêt. Percer son épaisse carapace agressive et cynique relevait de l’exploit sans que vous soyez tirés d’affaire pour autant si tel était le cas. Après tout, il suffisait d’observer avec quelle minutie Rory s’évertuait à saboter la moindre de ses relations même amicales pour déceler le mal qui le rongeait.
Silas avait l’avantage de contrebalancer ses folies auto-destructrices. Sans même le savoir, l’héritier Beurk, par sa nature même diamétralement opposée à la sienne, l’apaisait dans un sens. Il était le Yin de son Yang. La force tranquille que même les ouragans de colère explosive ne parvenaient à faire ciller. C’est ainsi que face à cette ire sourde qui commençait à gronder chez l’aîné, son ami ne broncha pas, gardant un calme qui, dans d’autres circonstances, aurait mis Rory un peu plus hors de lui. Il en fallait peu à l’héritier Barjow pour perdre pieds. En ce moment, la moindre étincelle était une excuse de plus pour déverser sa rage sur quiconque osait croiser son chemin ou pire, son regard. A sa réponse, un profond soupir las échappa d’entre les lippes du potionniste, ses prunelles sombres venant accrocher la devanture de leur boutique. Ça lui faisait mal de l’admettre mais Silas avait raison. Une excuse de plus pour renforcer son agacement, accepter ses torts n’étant pas une des qualités pour lesquelles il brillait particulièrement… Voire même pas du tout pour être honnête. A la place, Rory préféra s’affairer à vérifier la présence de plusieurs éléments dans son manteau qu’il enfila avant que la phrase de Silas ne le stoppe net dans son élan.
Si les deux jeunes hommes pouvaient lire aisément l’un dans l’autre sans jamais oser poser de mots sur leurs sentiments ou états d’âmes, ils avaient également développé comme un sixième sens pour déceler le moindre signe anormal. Pour le commun des mortels, Silas était égal à lui-même, rien de particulier ne se dégageait de son enveloppe habituellement froide et inexpressive. Demandez à Rory en revanche et il saura vous dresser point par point ce qui ne va pas chez son ami de toujours. L’oeil acéré et avec une précision chirurgicale, il lui avait fallu moins de quelques secondes pour percevoir la détresse cachée en Silas. Dans un autre univers, avec une autre version de lui-même, Rory aurait cédé à la tentation jugée dans ce monde futile de réconforter son ami par une présence physique. Une accolade, un doux sourire compatissant, n’importe quoi qui implique l’expression de toute la foule de sentiments affectueux qu’éprouvait le fils Barjow pour son acolyte et associé. A la place, Rory affichait le même air fermé et glacial que Silas, seules ses prunelles pleurant intérieurement de compassion pour lui. Que faire ? Que dire ? Lui si mal à l’aise dès qu’il était question d’exprimer toute forme d’émotion autre que la colère se retrouvait pris au dépourvu, embourbé dans son envie d’aider et le dogme strict qui avait régi toute son enfance et adolescence. Rory se contenta donc d’exprimer son opinion sur la question de la boutique, moyen détourné de faire passer le message à Silas.
Plus soucieux du bien-être de son ami qu’autre chose, l’héritier Barjow ne réagit point à la tentative d’humour de Silas. Même ce dernier semblait déceler la fausseté qui venait de s’immiscer dans ses propos, vaine tentative de détendre un brin l’atmosphère et probablement même éluder le sujet qui fâche. Beurk pouvait compter sur son acolyte pour ne pas aborder le cas Artémisia, pour autant il n’était pas dupe. Il savait à quel point Silas l’avait aimé et que sa mort avait été dévastatrice. Une fois encore, pas besoin de mots entre eux pour qu’il ait su déceler la douleur en lui. Aujourd’hui l’histoire se répétait. Pour n’importe qui d’autre, Rory aurait balayé ces conneries d’un revers de la main, cataloguant immédiatement de tels sentiments comme une perte de temps et des conneries inutiles. Après tout « l’amour c’est pour les faibles ». Un dicton emprunté à papa Barjow qu’il avait fait sien par la force des choses. Plutôt que de rembarrer Silas comme il l’aurait fait avec bien d’autres, Rory affichait une patience exemplaire et une compréhension uniquement réservée au fils Beurk. Les mains enfouies dans les poches de son manteau sombre, ses prunelles sombres le guettèrent une fois de plus dans un silence de mort. Sans la moindre difficulté, il y entendait les remerciements silencieux de son ami, sa reconnaissance et surtout le renforcement de ce lien intangible entre eux. Un profond soupir sembla soudain l’animer, redonnant vie à cette silhouette austère qui, pendant un instant, paraissait avoir été dépourvue de vie. Son regard se déporta vers l’imposant livre des comptes dans lequel Silas avait été plongé avant son arrivé et reprit enfin la parole. « Tu sais quoi faire et comment me contacter si le besoin s’en fait sentir. » Simple rappel s’il en fallait un que Rory était toujours là pour lui. Qu’en dépit de tout ce qu’il pouvait traverser, tout ce qui pouvait leur arriver mutuellement, l’animagus était prêt à revenir auprès de lui en cas de besoin. Silas n’avait même pas besoin d’écrire quoi que ce soit, un simple bout de parchemin vide transmis à sa corneille Snoopy suffisait pour que Rory débarque sur le champ. Le seul paramètre qu’il ne maîtrisait pas c’était la volonté de Silas à être accompagné, même dans le silence le plus total, par son vieil ami ou non.️ 2981 12289 0
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Dim 4 Déc - 22:28
Let’s be honest for just a sec’
feat Rory C. Barjow février 2021 | soirée | Chez Barjow & Beurk
L’air s’était rafraîchi dans la boutique alors que l’un et l’autre des deux propriétaires s’affrontaient afin de s’assurer que l’un et l’autre étaiten toujours aptex à mener le bateau. Il n’y avait rien d’étonnant à cela. L’entreprise qu’ils avaient reposait sur deux pieds. Si l’un venait à s’effondrer, malgré tous les efforts de l’autre, tout serait entraîné dans la chute. Mais au début de la conversation, Silas s’était pris pour le tréteau qui ne fléchirait jamais, et il voyait en Rory la variable, le pied qui tremblait face à la pression et qui pouvait céder à tout moment avec toute cette histoire de donation. Mais finalement, en y regardant de plus près, alors même que son masque de politesse cachait l’abîme qui lui enserrait le cœur à la pensée d’Artemisia, il se sentit vaciller. Et soudain il n’était plus le roc entre les deux, il était le handicap qui les empêchait d’avancer. Et cette position de paralysé, il ne pouvait la supporter.
Après de longs échanges aussi silencieux que la boutique, Rory brisa l’instant en soupirant. Cela ramena Silas a lui et le fit s’activer à nouveau, plutôt pour s’occuper et faire passer le moment qu’ils venaient de vivre plutôt que de véritablement faire quelque chose pour la boutique : pour ce soir, il n’y avait plus grand-chose à faire que partir. « Tu sais quoi faire et comment me contacter si le besoin s’en fait sentir. » Silas releva la tête vers Rory et une esquisse de sourire traversa ses lèvres. Il hocha lentement la tête, mesurant sans grande difficulté la chance qu’il avait de pouvoir ainsi compter sur un sorcier aussi brillant que Rory Barjow. « Et toi, de même Rory. » Répondit-il en croisant son regard. Ce ne fut pas des mots lancés en l’air. Ils étaient deux dans cette affaire et dans cette étrange relation qu’on aurait pu qualifier d’amitié tout en rendant cela particulièrement réducteur. Silas ferma le livre de compte et le prit sous le bras. Sa canne dans l’autre main, il se dirigea en boitant vers les archives. « Je fermerai Rory. Bonne soirée. » Dit-il calmement en dépassant son camarade. Il s’arrêta un instant, comme pour ajouter quelque chose. Merci Mais rien ne vint. Alors il continua finalement d’avancer. Passant les portes qui délimitait la boutique de l’arrière-boutique, son sourire disparut alors qu’il s’apprêtait à de nouveau affronter la Solitude. Cette dernière, il ne la voyait pas comme une ennemie, bien au contraire. C’était une partenaire particulièrement adéquate pour de nombreuses activités. Seulement, s’il n’y faisait pas attention, elle risquait de devenir sa seule et unique compagnie. Et après les échanges qu’il venait d’avoir avec Rory, il se rendit bien compte que ce n'était pas enviable pour sa personne. Tu as vu suffisamment de gens à la boutique aujourd’hui, pourquoi ne pas te reposer au Manoir ce soir ? Lui demanda insidieuse, sa belle amie ? Oui, c’est vrai. Faisons donc ça. Silas s’ouvrirait au monde plus tard. Ce soir il n’était pas encore tout à fait prêt. Fallait-il l’en blâmer ? Peut-être bien, peut-être pas.
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