Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Dans un craquement sonore brisant l’air glacial matinal, Elwyn apparu sur le terrain de Quidditch qu’il avait choisi. Le choix s’était rapidement rabattu sur ce dernier qu’il savait être éloigné de tout point d’intérêt, très rarement utilisé et surtout sur lequel il n’avait aucune histoire. C’était la première fois qu’il remettait les pieds sur un terrain depuis son accident en avril de l’année dernière. Le processus de guérison physique avait été long et fastidieux, la guérison mentale, elle, n’était toujours pas atteinte et il la savait impossible. Comment pourrait-il se remettre d’un tel traumatisme ? On lui avait littéralement arraché cette partie prédominante de sa vie, celle-là même qui donnait un sens à toute son existence et une raison de se lever le matin. Tout avait disparu en un claquement de doigts pour la simple et bonne raison qu’il avait littéralement trop de Quidditch en lui. S’il ne sentait plus de gêne dans son épaule droite suite aux éclats de son balais qui avaient fusionnés avec l’articulation de son bras, il savait pertinemment qu’il ne retrouverait jamais son niveau d’antan. Fini la compétition, fini les matchs même amicaux. Il devait se contenter de regarder ou à la rigueur retrouver les rushs d’adrénaline procurés par une conduite dangereuse de son balais. Triste vie putain…
Balais dernier cri en main, un vif d’or dans la poche de sa veste légère, il foula la pelouse du terrain, ses prunelles aussi claires que le ciel dégagé au dessus de sa tête scrutèrent les gradins avec une certaine nostalgie. Pourquoi était-il là exactement ? Pourquoi s’infligeait-il pareille torture ? Ok il y avait Kayla mais elle était grande, non ? Elle pouvait se trouver un coach qui l’aiderait à améliorer sa technique autre que lui. Certes, il était l’un des meilleurs dans son domaine mais tout de même. Dans un long grognement de mécontentement, hésitant encore à la laisser en plan à la dernière minute, Elwyn enfourcha son balais et dans un coup de talon décolla en une fraction de seconde pour retrouver des hauteurs qui lui avaient cruellement manquées. Il avait repris depuis peu les courses de motos volantes clandestines mais la sensation était loin d’être la même. Le balais lui procurait ce rush, ce sentiment de danger bien plus constant que la moto étouffait par sa carrure imposante. De toute façon, qu’importait la discipline, du moment qu’il était dans les airs, Hell brillait par sa technique et son talent. Une fois perché à plus d’une dizaine de mètres de hauteur, il prit quelques instants pour admirer le paysage paisible de la campagne anglaise gelée, encore endormie à cette heure matinale. Chaque moment de la journée avait ses avantages pour pratiquer ce sport volant. Les premières heures du jour étaient clairement ce qu’il préférait. Pas de foule curieuse, rien d’autre qu’un calme assourdissant et le froid mordant des nuits hivernales pour réveiller le corps tout en l’engourdissant. Idéal pour rendre la pratique plus sportive, dangereuse, extrême… Les conditions dans lesquelles son équipe s’était toujours entraînée. C’est dans la souffrance et l’adversité que l’on forge les meilleurs champions. Mais que faire de ceux à qui les ailes sont arrachées, cloués au sol et relégués au vulgaire rang de spectateur ?!
Retrouvant ses vieux réflexes, Hell plaça ses lunettes de vol sur ses yeux, ajusta ses mitaines en cuir en resserrant les sangles puis, fermement agrippé à l’avant de son manche il descendit en piquet à vive allure vers le sol. Encore. Encore. Encore un peu… Maintenant ! Alors que la pelouse n’était plus qu’à quelques dizaines de centimètres de l’avant de son balais, il redressa dans un mouvement bref pour pivoter vers la gauche. Une manoeuvre de dernière minute comme il en avait l’habitude qui, comme en témoignait le givre présent sur le pommeau de son balais, avait été exécutée à la perfection. Frôler à peine la pelouse du stade. C’était sa signature. Cette même technique qu’il utilisait durant les matchs pour semer l’attrapeur adverse. Celle-là même qui lui avait valu le surnom de « diable rouge », entraînant ses adversaires en enfer à sa suite. Déporté sur la gauche, il vint longer la structure des gradins, se tenant à la verticale par rapport au sol qu’il pouvait toucher du bout des doigts s’il le souhaitait. Une simple impulsion lui suffit pour repartir dans les airs à une vingtaine de mètres du sol, effectuant au passage quelques loopings qui eurent le don d’enfin arracher un sourire à ses lippes, détendant par la même occasion son visage depuis des mois si sérieux. Ce ne fut que quand il perçut enfin une silhouette avancer, balais en main, sur la pelouse que Hell redescendit en piquet vers le sol, effectuant de nombreuses vrilles avant de s’arrêter brutalement en vol stationnaire au côté de la jeune Gryffondor qu’il attendait. « Tu t’es faite attendre Rausale. J’ai bien failli me barrer. » Lâcha-t-il en relevant ses lunettes sur le haut de son crâne dans sa chevelure ébène.
S’il était là, sur ce terrain de Quidditch, dans le froid, aussi tôt et sur un balais c’était bien à cause d’elle. Les séances d’entraînements qu’ils avaient pris l’habitude d’avoir ensemble pour aider la jeune femme à améliorer ses compétences avaient brutalement pris fin avec sa blessure. Remettre ça était surtout une idée de Kayla. Il avait fallu le convaincre mais Elwyn avait fini par craquer. Principalement pour qu’elle cesse de lui rabâcher les oreilles avec ça et surtout pour éviter que Maxime ne s’en mêle. Une était déjà largement suffisant à gérer mais alors deux… Il n’aurait jamais eu la patience et aurait préféré directement s’ouvrir les veines plutôt que de subir pareille torture. Sans quitter son balais, à une cinquantaine de centimètres du sol, Hell sortit de sa poche le vif d’or qu’il avait apporté avec lui, commençant à faire glisser la petite balle dorée entre la paume de ses mains. « Bien… J’espère que tu vas pas trop me décevoir. Après quasi un an sans que je te coache je dois t’avouer que je crains le pire… J’espère au moins que tu avais quelqu’un d’un tant soit peu décent qui te donnait des conseils sinon on va repartir de très très loin. » Lâcha-t-il avec son flegme et sa bonne humeur habituelle. Elwyn enjoué ça n’était plus qu’un doux souvenir du passé. Son caractère déjà imbuvable de base s’était mué en cette créature colérique et acerbe, ultime carapace envers une vie qui n’avait jamais été douce envers lui. « Par quoi tu veux commencer ? » Demanda-t-il finalement, plus qu’impatient de commencer. Plus tôt ils s’y mettraient, plus rapidement il pourrait retourner dans les airs et plus vite ils en auraient fini avec cette séance. Jusqu’à la prochaine…
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Kayla Rausale
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Lun 21 Fév - 17:42
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Elwyn & Kayla - Janvier 2020
Dans la salle de bain, je vérifie ma tenue et attrape ma casquette de Manchester City que je cloue sur ma tête, passant la queue de cheval dans le trou prévu à cet effet ou pas du tout d’ailleurs je n’en sais strictement rien. J’attrape mon sac à dos que j’ai préparé hier soir et vérifie que j’ai bien pris le nécessaire : quelques boissons gazeuses et des gâteaux pour après l’entraînement. Ou pendant, c’est au choix mais il est fort à parier qu’Elwyn refusera de manger pendant l’entraînement. Ou pas ? J’en sais rien. Avec Elwyn c’est toujours le flou artistique et si je ne l’appréciais pas tant, je pourrais dire qu’il est foutrement agaçant. Ah oui non en fait, je peux clairement dire qu’il est vraiment très énervant. Quand Maxime m’a présenté ce gars plus âgé avec qui elle est sortie à Poudlard, je me suis dit qu’elle ne pourrait jamais trouver pire que lui ah bah si coucou Kesouille mais Maxime me l’a tellement bien vendu que je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen de creuser quelque chose. Un garçon aussi emmerdant que lui, avec ce caractère, ça défie toute concurrence mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que Maxime et moi, nous sommes plutôt douées pour nous attacher aux causes perdues et si Elwyn s’épanche autant à demeurer désagréable, je me dis qu’il doit bien y avoir une raison. Ou peut-être qu’il est juste con et que j’ai tort de continuer à la fréquenter ? En vérité, je l’ignore. J’apprécie cet entre-deux délicat dans lequel je me trouve avec lui et je sais que mon côté avenant n’aide pas vraiment à le repousser clairement alors qu’il lui arrive d’être "sympathique" avec moi. La preuve en est, il a accepté de venir. Ce n’était pas gagné en réalité et je crois que j’ai galéré pendant des semaines avant qu’il passe d’un non rédhibitoire à un peut-être pour finalement dire oui. Je suis persuadée que revoler lui fera du bien et lui permettra peut-être de retrouver un peu de joie de vivre. Non pas qu’Elwyn ait déjà été particulièrement joyeux un jour, mais le vol lui a toujours permis de se canaliser. Il aimait ça plus que tout et j’ose espérer que m’aider à retrouver mon niveau d’avant lui permettra de se rendre compte que même s’il n’a plus la compétition, il peut toujours prendre plaisir à être dans les airs. C’est ma méthode, elle est peut-être pourrie, elle est peut-être idiote, mais c’est celle que j’ai décidé d’appliquer.
Je termine de me préparer et je repense à la rentrée de septembre. Lorsque j’ai repostulé au poste d’Attrapeur de mon équipe auprès de Caelum, je n’ai pas eu grand mal à récupérer mon poste, surtout lorsque j’ai vu les autres attrapeurs et la médiocrité de leurs performances. Certes, je ne suis pas non plus l’attrapeuse du siècle, mais quand un attrapeur arrive à peine à faire la différence entre un Vif d’Or et un Cognard, cela commence à devenir compliqué. Pour autant, deux ans sans pratiquer, c’est long. Mon équipe a gagné son premier match de la saison mais je me suis rendue compte bien vite que j’avais perdu pas mal de mes réflexes et de ma technique. C’est à ce moment là que j’ai pensé à Elwyn. Comme un prétexte un peu pourri pour l’aider aussi à se sortir de la morosité qui ne semblait plus le quitter depuis l’accident. Je le sais, il lui fallait peut-être une excuse un peu bidon pour accepter de revoler. Je sors sans un bruit de la salle de bain et pourtant Maxime laisser échapper un grognement sourd. Quelle ronchon celle-là. Mais partager sa chambre avec sa meilleure amie, que demande le peuple ? J’attrape mon balai que j’avais posé auprès de mon lit et quitte la tour des Gryffondor. Traversant le parc dans le froid ambiant, je suis ravie d’avoir eu la présence d’esprit de bien me couvrir. Une fois arrivée à la lisière de Poudlard, je transplane sur le terrain qu’Elwyn m’a indiqué. Je regarde ma montre, je suis vaguement en retard, comme d’habitude en réalité. Mais le spectacle que j’observe ne me le fait pas du tout regretter. Si j’avais été à l’heure, je n’aurais pas pu regarder Elwyn effectuant des acrobaties sur son balai puis s’élancer à toute vitesse vers la pelouse ; je ne fronce même pas les sourcils, certaine qu’il va réussir à redresser son balai à temps et la figure est effectuée à la perfection.
Je le regarde encore pendant quelques minutes avant qu’il ne m’aperçoive enfin. Il pique une pointe et me rejoint en quelques secondes. Ne prenant même pas la peine de se poser pour m’accueillir de manière sympathique, je comprends que l’entraînement commence maintenant. « Oh je t’en prie Elwyn, t’avais vachement l’air d’avoir envie de te casser quand je t’ai regardé faire ta feinte de Wronski améliorée. » Avec Elwyn, faut y aller franco, sinon on se fait bouffer et je le sais. Pas de ménagement, pas de pitié, il détesterait ça. Je pose mon sac à terre et je retire mon manteau avant d’enfourcher mon bal. J’ai enfilé ma tenue des Gryffondor. Logique. « Go. » Je m’élève également de quelques centimètres, attendant les instructions de mon « maître ». Il sort un vif d’Or de sa poche et je l’écoute me descendre comme c’est pas permis. Gardant mon éternel sourire sur les lèvres, je réplique : « T’exagère pas un peu, j’suis pas non plus débutante hein. Et j’ai repris l’entraînement avec l’équipe même si ça ne vaudra jamais les séances avec toi. » Je veux pas le brosser dans le sens du poil, c’est la simple vérité. Elwyn est le meilleur attrapeur que l’équipe de Gryffondor n’ait jamais eu depuis Harry Potter lui-même alors bon, la barre est tout de même très haute. Quand j’ai pris le poste à mon tour, cela faisait déjà quelques années qu’Elwyn était parti de Poudlard mais son nom résonnait encore dans les vestiaires et les anciens parlaient de lui comme d’une légende sur balai. Il avait fait grande impression lors de son passage à Poudlard et avait obtenu un contrat dans l’équipe nationale juste après, fallait être honnête, je sais que je ne suis pas avec n’importe quel joueur. Par contre, je suis avec n’importe quel ami et je ne vais pas le laisser me parler ainsi sans réagir. Pour l’instant, il est soft, mon self-control peut gérer et pour une nana aussi impulsive que moi, cela n’est pas une chose aisée. Lorsqu’il me demande par quoi on commence, je dis : « Je sais pas, c’est toi le chef. » Je suggère : « Je peux déjà te montrer deux trois trucs comme ça tu vas évaluer la dégradation évidente de mes compétences et tu pourras aller engueuler mon capitaine pour son enseignement de médiocre qualité, ça te va ? » En terminant ma phrase, je pousse sur le sol et lève mon manche vers le ciel, mon balai commence alors une lente ascension vers les hauteurs mais je reste à côté d’Elwyn, attendant sa réponse, prête à m’envoler pour de multiples acrobaties, prête à en découdre prête à lui faire mordre la poussière nan je rigole, faut pas pousser.
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Depuis qu’il avait découvert le Quidditch, mettre les pieds sur un terrain provoquait un sentiment très particulier chez Elwyn. Le parfait équilibre entre excitation et plénitude. Cette sensation tenace d’enfin être à sa place. Quand il se tenait sur la pelouse d’un terrain de Quidditch, c’était comme si les astres s’alignaient lui indiquant qu’il était juste là où il faut pour accomplir sa destinée. Son chemin de vie était tout tracé. Sa carrière promettait d’être longue, jalonnée de nombreux prix et récompenses à la fois pour lui et son équipe. Il aurait ensuite pris sa retraite pour très certainement coacher les meilleurs, engrangeant une fois de plus le témoignage de son talent en la matière. Oui, sa vie aurait pu être auréolée de succès, d’un accomplissement inespéré, d’un sens bien plus profond que juste attraper un vif d’or. Sa propre vengeance sur cette existence qu’on avait voulu lui ôter dès les premières semaines de sa vie dans le ventre de sa mère. C’était bien évidemment sans compter sur un terrible et cynique coup du sort parfaitement dévastateur.
L’accident avait stoppé net son ascension vers la gloire éternelle (oui oui, éternelle) pour redescendre instantanément et brutalement sur terre. Affirmer qu’il s’en était remis serait un énorme mensonge auquel même ses proches ne pouvaient croire. Elwyn pouvait facilement être qualifié de borné. Le terme borné étant même fade comparé à son obstination si optue que le faire changer foncièrement d’avis semblait impossible. L’ancien joueur professionnel pouvait revoir son jugement mais uniquement quand cela lui était bénéfique ou que rester bloqué sur un point de vue finirait par lui causer du tort. C’était comme ça qu’il se retrouvait un beau matin d’hiver à fouler la pelouse d’un terrain de Quidditch pour rendre service à Kayla. Cela faisait dix mois qu’il n’avait pas retouché un balais ni même posé pied sur un terrain. Pris dans une vague de nostalgie mêlée à l’amertume de ce qu’était devenue sa réalité, pendant un instant Hell hésita à poser un lapin à la jeune étudiante. Si Moïra était là pour traiter les douleurs chroniques liées à sa blessure, les courses de motos volantes lui procurant son rush d’adrénaline vitale, remonter sur un balais avait été trop compliqué. Le prétexte des entraînements de Kayla furent donc le coup de pied nécessaire pour enfourcher son instrument de vol. Son vieux compagnon si fidèle.
Les sensations étaient immédiatement revenue. Comme disaient les moldus « C’est comme faire du vélo, ça ne s’oublie pas. ». Le sentiment était si intense qu’il l’avait violemment submergé, oubliant un temps la tension lancinante dans son épaule à l’instant même où il avait pris sa position de vol. Heureusement que les potions et nombreuses expérimentations de Moïra avaient été là pour atténuer son calvaire sans quoi il aurait été incapable de se tenir à plus d’une dizaine de mètres au dessus du sol avant de partir en piquet. Si elle le voyait en revanche… Son ancienne coéquipière avait beau être un amour, elle l’engueulerait violemment. Par chance pour l’articulation de son épaule déjà extrêmement sollicitée, la silhouette de Kayla se dessinait en contrebas mettant un terme à ses acrobaties. Fidèle à lui même, il l’accueillit avec ce piquant qui le caractérisait car après tout… Pourquoi changer les bonnes habitudes ?! Si son accident l’avait changé c’était pour le rendre encore plus amer et colérique qu’il ne l’avait jamais été. Sans grande surprise, Kayla ne se laissait pas démonter, piquante à son tour sans pour autant atteindre sa cible. Il faut dire qu’Elwyn avait appris très jeune à ne pas se laisser atteindre par les attaques que les autres pouvaient lui lancer. Qu’elles soient frontales ou sournoises, il était en mesure de les contrer avec une agilité déconcertante. Il la gratifia d’un simple haussement de sourcil presque déçu qu’elle ne se montre pas plus cinglante à son égard.
Comme toujours, Elwyn ne s’attardait pas en discussions futiles. Il était là pour une bonne raison, autant se mettre tout de suite au travail mais pas sans lui lancer une nouvelle pique complètement gratuite. Lui-même était le mieux placé pour savoir que si on voulait atteindre un certain niveau d’excellence les entraînements intensifs devaient faire partie d’une routine très élaborée. Si Kayla faisait appel à lui ça n’était pas simplement car elle était masochiste, du moins il l’espérait, la rouge et or voulait s’améliorer au Quidditch. La réponse qu’elle lui fournit le laissa tout de même dubitatif. Peut-être surestimait-il son envie d’excellence et faisait-il un transfert sur la jeune femme ? « C’est ce qu’on va voir. » Se contenta-t-il de répondre, peu convaincu que les entraînements avec son équipe suffisent à lui obtenir un niveau qu’il jugeait être décent. Au moins elle avait juste sur un point : ça ne valait pas les séances avec lui. L’entraînement allait pouvoir commencer. Suite à la suggestion qu’elle formula, il commença à prendre de la hauteur doucement à ses côtés, tenant le manche du balais d’une main, le vif d’or de l’autre. « Très bien. Je me positionne à l’extrémité nord du stade et tu n’as qu’à me montrer ce que tu as dans le ventre. N’oublie pas de faire deux trois tours de chauffe tranquillement pour tes articulations et muscles. J’ai pas envie de me retrouver à t’emmener d’urgence à Sainte-Mangouste car tu t’es déchirée des ligaments. » Dit-il avant de partir comme une balle non sans effectuer deux trois vrilles sur lui même pour se positionner à plus d’une trentaine de mètres de hauteur, surplombant ainsi le terrain. Il avait du mal à se l’admettre mais superviser les entraînements et plus récemment coacher Kayla était « plaisant ». La jeune femme bien que tête brûlée et pas toujours des plus réfléchie était une élève sérieuse dont il avait pu remarquer les progrès sur le terrain. Assis tranquillement sur son balais, il lâcha le manche pour continuer de jouer avec le vif d’or entre les paumes de ses mains, l’observant s’échauffer avant qu’elle puisse enfin passer aux choses sérieuses et lui permettre ainsi d’évaluer les premiers points d’améliorations dans sa technique de vol avant qu’ils ne puissent s’intéresser à des tactiques relatives à son poste d’attrapeuse.
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Kayla Rausale
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Ven 18 Mar - 10:24
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Elwyn & Kayla - Janvier 2020
Combattant le froid hivernal pour rejoindre le terrain de Quidditch indiqué par Elwyn, je réfléchis à ce que cette sortie signifie pour moi comme pour lui. En définitive, cette volonté de reprendre les entraînements ensemble n’est qu’un prétexte honteux mais je n’ai absolument aucune remord avec cela. Ravie de pouvoir réapprendre au côté de mon « ami », je sais que ce moment ne sera pas forcément un moment convivial parce que passer plusieurs heures avec Monsieur O’Connor le grand champion n’était déjà pas toujours une partie de plaisir avant son accident, mais depuis qu’il était privé de la scène internationale, Elwyn apparaissait encore plus taciturne qu’auparavant. Qui aurait pu l’en blâmer ? Certainement pas moi, certainement pas Maxime. Il vient de vivre des heures sombres, des moments difficiles et même si les mois avaient passé, cela semblait tout aussi à vif. Tout semble si frais dans son esprit, tout semble encore si présent. Comme si sa vie entière se résumait au Quidditch. Peut-être était-ce le cas. Je connais Elwyn depuis des années et j’ose dire que nous sommes devenus amis au fil du temps même si le lien qui nous unit a été initié grâce à la relation que chacun de nous entretient avec Maxime. Par la force des choses peut-être. Au départ, j’ignore ce qui m’a plu chez lui. Maxime n’en démordait pas, il y avait quelque chose. Ce quelque chose, en tout cas, il est bien dissimulé sous une montagne de mécanismes de défense évidents. Je ne l’en blâme pas, il n’a pas eu une vie simple, de ce que je peux en voir et de ce que j’ai pu gratter. Mais Elwyn n’est pas du genre à aimer qu’on s’attarde sur ses sentiments et sur ses émotions alors avec lui, je me contente d’être moi-même, en pire. Disons que mon côté avenant et solaire m’est d’un grand secours lorsqu’il m’attaque de tout côté avec ses remarques acerbes, ses reproches à peine voilés. Il faut s’accrocher avec lui, mais je suis une Gryffondor, je suis téméraire et j’aime le danger. Être ami avec lui, oui, c’est dangereux. Je le sais, je le conçois et j’assume.
Alors que je l’observe s’amuser dans les airs, le voir ainsi entraîne chez moi un profond sentiment de satisfaction. Une putain de satisfaction d’avoir réussie à l’amener là ; à en voir ses pirouettes, il semblait prendre du plaisir. Est-ce qu’il avait retrouvé instantanément ses vieux réflexes ? Peut-être. A le regarder comme ça, à l’œil nu, mon œil de joueuse ne percevait pas de grandes différences entre maintenant et avant mais je suis loin d’être suffisamment expérimentée et mon expertise et analyse sportive sont loin de faire l’unanimité. Une fois Elwyn au sol après quelques pirouettes probablement effectuées pour l’impressionner, les chamailleries débutent rapidement, tout autant que les hostilités. Il n’a pas changé sur ce point et je n’en attendais pas moins de lui en réalité. Nous ne nous attardons pas davantage sur les commérages et les formules de politesse lol, l’entraînement en tant que tel allait pouvoir débuter. Lorsqu’il me demande comment je souhaite procéder, mon esprit rationnel double lol propose une solution pragmatique : commencer par une petite démonstration rapide et tranquille de ce que je savais et pouvais faire avant qu’il ne puisse me cracher à la figure ce qui n’allait pas. Je connais Elwyn comme si je l’avais fait, je pense que peu importe ce que je vais faire, il sera mécontent de toute manière. Il est perfectionniste. C’est peut-être pour ça que j’ai fait appel à lui, en dehors du fait que j’avais également envie de le sortir de sa morosité. J’avais aussi envie de lui montrer qu’il était possible de prendre toujours du plaisir dans les airs même s’il ne faisait plus partie de l’équipe. Cela n’est pas antinomique, cela n’est pas contradictoire. Mais peut-être qu’il a besoin de le découvrir par lui-même ? Il acquiesce mon idée et je suis presque surprise qu’il ne veuille pas décider de ce que l’on va faire, il se ramollit l’ancien champion. Un sourire narquois s’installe sur mes lèvres tandis qu’il me demande de bien m’échauffer pour éviter de perdre notre temps à l’hôpital. « Merci de t’inquiéter pour moi. » dis-je alors qu’il fonce comme un fou furieux pour mettre de la distance entre lui et moi. Il avait beau dire, Elwyn est un chien qui aboie mais qui ne mord pas toujours. Peut-être qu’il est dans un bon jour.
Réajustant ma casquette de Manchester City sur ma tête, je lève mon manche à balai vers le ciel afin de prendre de la hauteur et commence tranquillement à m’échauffer. Une fois arrivée à une hauteur acceptable, je lâche précautionneusement le manche et effectue des mouvements doux de rotation de mes mains, de mes épaules et de mes cervicales pour réveiller mon corps. Une fois que c’est fait, je fais de même avec mes jambes pour les échauffer, tout en effectuant des tours du terrain à une vitesse graduelle, s’habituant au vent glaçant sur mon visage ainsi qu’aux sensations que cela me procure. Je suis particulièrement détendue lors de l’échauffement, l’œil inquisiteur d’Elwyn qui doit probablement épier le moindre de mes faits et gestes ne me dérange absolument pas. À chaque fois que je passe devant lui, je le gratifie d’un de mes chaleureux sourires ou bien je lui tire la langue, amusée de la situation. J’aime bien Elwyn, même si c’est un petit con. C’est comme ça, ça s’explique pas. Maxime et moi, on sait bien s’entourer.
Lancé de dé:
EN MÊME TEMPS CELA M’AURAIT ÉTONNÉ QUE CES PUTAINS DE DES SOIENT SYMPAS AVEC MOI
- Oui : Kayla est badass, qu’est-ce que vous croyez, elle gère la fougère et effectue les mouvements initiés avec une relative aisance - Non : Kayla est penaude, elle a foiré son dernier mouvement, c’est la honte, elle est mécontente d’elle-même
Débutant mon ballet infernal dans les airs, je m’évertue à donner le meilleur de moi-même, enchaînant les figures, les pirouettes acrobatiques comme si j’étais la cible d’un cognard envoyé par l’un des adversaires. Je m’amuse comme une folle et je tente d’être très précise dans chacun de mes mouvements. J’avoue ne pas me donner tant de mal quand je suis à Poudlard. Peut-être parce que je me fiche d’être gracieuse lorsque j’évite un cognard du moment que celui-ci ne me percute pas ? Mais alors qu’Elwyn m’observe, j’ai envie de faire du mieux que je peux. Après toutes ces figures que j’ai réalisées plutôt aisément, je tente une dernière pirouette avant de retourner voir mon coach. Prête à en découdre, je m’élance dans une tremblante de Woollongong. Certes, c’est d’ordinaire une figure plutôt utilisée par les Poursuiveurs pour désarçonner les adversaires mais je l’utilise parfois pour faire croire à l’attrapeur d’en face que j’ai repéré quelque chose. Enchaînant les zig-zag de manière plutôt précise, je poursuis ma trajectoire jusqu’au moment où je fais une embardée spectaculaire en poussant mon balai bien trop vers la droite. Moi-même surprise, je lâche un cri d’effroi. Mécontente, je fronce les sourcils devant tant de médiocrité, ne mâchons-pas les mots. Bon, tant pis. J’ai bien géré le reste mais je m’attends au pire. Piteuse, je me dirige vers Elwyn et lorsque je suis à sa hauteur, je croise les bras sur moi-même et je le devance : « Vas-y, j’attends. » Façon, je sais déjà.
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Ven 18 Mar - 10:24
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Invité
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Mar 19 Avr - 17:45
I don't belong here ❝ Kayla - 13 janvier 2020 ❞
La nostalgie s’était emparée d'Elwyn alors qu’il foulait à nouveau la pelouse d’un stade de Quidditch, qu’il enfourchait son balais pour retrouver les sensations procurées par le vol et ses figures aériennes de prédilection. Un sentiment entre amertume et joie intense. La sensation de revivre après un an d’agonie où chaque jour ressemblait à une lutte sans fin pour rester en vie. Une vie dont il ne voulait plus si le Quidditch ne pouvait en faire partie. Dure réalité qu’était devenue la sienne et rien ne semblait calmer ses crises de colère et cette dépression toujours plus sombre dans laquelle il s’engouffrait inexorablement. Quelques lueurs le maintenait parfois à flot comme la présence de Maxime ou Moïra mais c’était si faible, si dur de s’y raccrocher quand le sport volant avait été toute sa vie. Cette pratique pour beaucoup si simple, cantonné aux années Poudlard mais qui, pour lui, représentait bien plus. Sans elle, Elwyn ne serait pas devenu qui il est aujourd’hui. Sans se voiler la face, le jeune sorcier savait qu’il aurait mal tourné. Il aurait probablement quitté l’école plus jeune, sa colère latente se serait amplifiée sans ce catalyseur extraordinaire et il n’aurait pas rencontré ceux qui forment aujourd’hui sa seconde famille. Le Quidditch lui avait tant apporté que s’en retrouver privé après avoir goûté à tout cela, à l’espoir d’une vie plus simple et enfin heureuse était une véritable descente aux enfers.
Sa présence ici aujourd’hui et l’arrivée de Kayla allait lui permettre de remettre le pied à l’étrier en douceur. Même s’il serait privé à vie sa pratique du sport, juste enfourcher un balais était bien suffisant pour l’instant. Si Moïra le voyait elle désapprouverait très probablement à lui dire que ça n’est pas bien raisonnable, qu’il ne devrait pas forcer sur son épaule etc etc. Classique Moïra. Il lui suffirait d’espacer son prochain rendez-vous médical avec la médicomage en espérant que d’ici là les douleurs provoquées par cet entraînement se dissiperaient. Peut-être plus qu’à l’accoutumé, Elwyn se montra piquant et antipathique en rejoignant Kayla sans descendre de son balais, ayant hâte qu’ils en viennent à l’entraînement lui-même. Quelques échanges et voilà qu’ils allaient enfin pouvoir commencer. Elwyn se propulsa dans les airs pour regagner les hauteurs du stade. Un poste d’observation idéal. Un de ceux qu’il prenait lui-même lorsqu’il occupait le poste d’attrapeur à Poudlard puis en tant que joueur professionnel. A la fois à l’abris des souaffles et cognards, il avait tout le loisir d’observer la partie tout en restant en quête du vif d’or. C’était également la position de prenait parfois leur entraîneur pour superviser certaines manoeuvres. Quoi de mieux donc pour aujourd’hui dans ce travail de coach avec Kayla.
Comme sur ses conseils, il l’observa faire quelques tours de terrain pour se chauffer, lui en profitant pour se détendre, jouant avec la petite balle dorée pour la faire passer d’une main à l’autre. Si au début son attention n’était pas optimale, quand il perçut sa vitesse accélérer de façon significative, l’ancien joueur se concentra enfin. Tout y passait : positionnement des mains, angle pris par son corps au dessus du balais, hauteur des épaules, position des jambes… Il scrutait le moindre détail, la moindre petite chose à améliorer pour optimiser son vol mais surtout l’aérodynamisme. Au Quidditch, et surtout à son poste, la moindre milliseconde était cruciale pour faire la différence. Précision et rigueur étaient donc de mise. Elwyn nota mentalement quelques éléments à corriger pour gagner en efficacité et se pencha graduellement sur son balais quand elle entreprit les figures acrobatiques, comme pour mieux déceler la moindre faute, la plus petite imperfection. Si au début l’ensemble lui sembla convenable, il commença à grimacer en voyant l’ampleur que prenaient progressivement ses zigzags qui manquaient d’exactitude. Ce qui devait arriver arriva, elle fut prise au dépourvu dans une embardée de son balais. Il aurait pu se moquer, il aurait clairement pu rire. Avant. Avant son accident, Hell aurait ri de son cri, de cette erreur qui aurait pu être évitée. Aujourd’hui il avait surtout eu peur pour elle. Bien évidemment il savait qu’il ne lui serait rien arrivé de grave mais la moindre perspective de blessure l’angoissait à présent.
Il attendit qu’elle revienne vers lui pour faire un point sur ce qui venait de se passer. Contrairement à son attitude d’ordinaire bien fière, en digne Gryffondor, Kayla n’en menait pas large. Elle savait, à raison, qu’il n’allait pas la louper. Surtout après lui avoir demandé de ne pas forcer au début. A vouloir jouer avec le feu on finit par se brûler… Une fois qu’elle fut à ses côtés, attendant que le verdict ne tombe, Elwyn poussa un léger soupir avant de démarrer. « Bon. Première chose : ta position. » Indiqua-t-il avant de se placer face à elle de profil afin d’illustrer ses propos. « Tu es une attrapeuse, pas une batteuse ! Rentre-moi ces genoux et ces coudes. » Tout en prononçant ses mots, Hell lui fit la démonstration de ce qu’il attendait. « Ton but est d’essayer d’épouser au maximum la ligne du balais. A ce poste on recherche avant tout vitesse et précision, tu ne pourras pas les atteindre si tu te positionnes n’importe comment. Tu offres trop de résistance au vent, entraînes toi à être plus ramassée sur toi-même, presque couchée sur ton balais pour aller le plus vite possible. » Non sans une petite grimace liée à son épaule, Hell prit cette position qui avait souvent fait pâlir ses adversaires. Dès qu’il l’adoptait c’était le signe qu’ils avaient au moins 90% de chances de perdre la partie. En position, il insista à nouveau sur la position de ses coudes, genoux et épaules avant de se redresser. « Sinon en ce qui concerne ta petite erreur de trajectoire de tout à l’heure… Ta position y est pour beaucoup mais tu te précipites trop du coup tu manques de maîtrise sur ton balais. Le vol sur balais c’est comme un muscle. Plus tu le pratiques plus tu gagnes en capacités et automatismes. Il suffit que tu n’aies pas volé depuis quelques semaines ou mois pour perdre des progrès durement gagnés. » Il se stoppa quelques secondes avec un léger soupir en glissant le vif d’or dans la poche de sa fine veste. Un bref geste pour tenter de détendre la crispation qu’il ressentait dans son épaule et il replaça ses mains sur le manche du balais. « On va reprendre la tremblante de Woollongong ensemble et y aller progressivement en augmentant la difficulté. Suis-moi. » Dit-il avant de descendre en piquet vers la pelouse du stade et se stoppa à une dizaine de mètres du sol. Hell sortit sa baguette de l’intérieur de sa manche et en un geste, les plots soigneusement rangés dans une petite pièce du stade sortirent pour se positionner en lévitation au dessus du sol. « Tu y vas doucement, je veux que ton genou intérieur au virage touche le plot pour valider le passage. A chaque approche évalues les gestes que tu t’apprêtes à faire pour optimiser le moindre mouvement et déceler le bon moment qui te fera prendre l’angle parfait. Je te montre et tu me rejoins au bout du parcours. » Indiqua-t-il avant de partir effectuer le parcours. En position optimal, faisant taire autant que possible la douleur lancinante dans son épaule, il prit chaque virage parfaitement, son genou touchant à peine le plot qui changeait de couleur à son passage avant d’atteindre le bout du parcours. « A toi ! » Lui hurla-t-il une fois arrivé.
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Kayla Rausale
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Sam 14 Mai - 21:15
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Être sur ce terrain en compagnie d’Elwyn n’a rien d’anodin. Si la situation avait pu l’être il y a quelques années maintenant, tout a changé depuis son accident et j’en suis bien consciente. Maxime et moi avons fait notre possible, à notre manière, afin de pouvoir accompagner Elwyn dans cette épreuve dans laquelle il a bien failli perdre la vie. Mais s’il avait survécu à sa chute, les séquelles physiques et psychologiques, elles, se font encore ressentir maintenant, même des mois plus tard. Elwyn a toujours été un garçon taciturne et je me souviens très bien de la première fois où Maxime me l’a présenté ; je me rappelle du mépris qu’il m’avait inspiré dès notre première conversation alors que j’étais encore au collège, lui était bien plus âgé. Sans me laisser démonter par son caractère flamboyant, n’étant pas en reste pour ouvrir ma grande bouche, si j’avais été déconcertée, je ne me suis pas laissée faire. Je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds même si j’avoue que le fait que ma meilleure amie soit également proche de ce garçon m’a permis de revoir mes positions. Certes, Max n’est pas la dernière pour se fourrer dans des histoires impossibles mais j’ai foi en son jugement et j’ai confiance en elle, même si je n’approuve pas toujours ses choix. Cela étant dit, cela m’a permis d’envisager le fait qu’Elwyn pouvait être sympa derrière ses airs d’homme bourru et cynique. La sympathie, ce mot est tout aussi relatif que le reste mais au fur et à mesure que les années ont passé, je dirai qu’on en est arrivé à s’apprécier. Il est devenu un ami proche, une personne avec qui j’aime passer du temps même s’il me pousse systématiquement dans mes retranchements. Mais je suis une femme de caractère, une femme de défi, et j’ose espérer qu’il me voit comme moi je le vois.
Alors que je commence à m’échauffer doucement sous son œil attentif, je m’efforce de faire de mon mieux tout en sachant qu’Elwyn ne me loupera pas et critiquera chacune de mes erreurs. Mais c’est le but de la manœuvre non ? Ses commentaires sont précieux, même s’il n’est pas toujours très pédagogue, étant parfois très cru dans sa manière de dire les choses, je sais qu’il cherche à m’aider « à la dure ». Cela me convient, j’ai parfois besoin qu’on me bouscule afin de pouvoir sortir de ma zone de confort et je sais que même s’il n’est pas l’enseignant idéal en termes de méthodologie, ses conseils sont d’une importance capitale. Je fais de mon mieux pour lui montrer mes compétences et j’entreprends quelques figures que j’ai révisées avant de venir tout en sachant qu’aucune d’elles n’est vraiment parfaites comme il aimerait qu’elles le soient. Je suis loin d’être au niveau d’un joueur professionnel et ce n’est pas mon but non plus ; je veux simplement avoir un peu plus de technicité tout en sachant que je ne cherche pas la perfection. Alors je montre ce que je sais faire et alors qu’il détaille probablement le moindre de mes mouvements, je me contente de faire au mieux jusqu’à l’embardée de trop, jusqu’à ce que mon balai m’échappe et que je fasse une erreur digne des débutants.
Je n’en mène par large alors que je reviens vers lui, mécontente de ma dernière figure, tout en sachant qu’il va probablement me descendre en flèche. Sa première réaction est de soupirer et je serre les dents, prête à entendre la floppée de commentaires désagréables qui vont bientôt pleuvoir. J’attends, j’attends et rien ne vient. Certes, il m’explique mes erreurs mais je le trouve très… gentil ? S’improvise-t-il précepteur ? Je n’en sais rien mais j'avale ces conseils, imitant les positions qu’il daigne me montrer et cherchant à reproduire au mieux chacun de ses mouvements. « D’accord. » Il est vrai que j’ai une certaine tendance à écarter mes coudes et genoux ce qui m’offre probablement une moins bonne pénétration dans l’air, amplifiant la résistance au vent ; appliquer cette position me permettra probablement de gagner en vitesse. J’acquiesce et je bois ses paroles, prête à appliquer le moindre de ces nouvelles préconisations. Apprendre des meilleurs, voilà comment j’espère m’améliorer.
« Oui, je suis d’accord, les trois derniers mois ont été difficiles. J’avais vraiment l’impression d’être rouillée. Pour tout te dire, j’ai même été surprise qu’ils me reprennent dans l’équipe. Les autres candidats ne devaient vraiment pas être à la hauteur. » Caelum m’a choisi moi et je sais qu’il est droit dans ses bottes ; ce n’est pas parce que nous avons été ensemble à un moment donné et que nous sommes restés en bons termes qu’il m’a sélectionné. Il m’a choisi parce que j’étais la meilleure alors même que je n’avais pas pratiqué depuis deux ans, le niveau des autres élèves devait probablement être à déplorer. « Je commence à retrouver certains automatismes. On dit que c’est comme le vélo, que ça s’oublie pas, mais j’suis pas vraiment d’accord. Enfin bref. » Je me contente de le regarder attraper le vif d’or tout en grimaçant. Son épaule semble le lancer, mon visage demeure inexpressif mais mon cœur se brise de le voir souffrir ainsi. Ce qu’il vient de dire sur les automatismes, cela le concerne peut-être lui aussi ; certes, il part sans doute de « moins loin » que moi, étant donné que les automatismes qu’il avait acquis pendant des années sont déjà bien plus ancrés dans sa mémoire motrice, j’imagine qu’il a retrouvé rapidement ses sensations, il avait l’air vraiment à l’aise sur son balai tout à l'heure.
Je ne fais aucun commentaire lorsqu’il me dit qu’il souhaite reprendre la tremblante de Woollongong. Je le suis comme il me le demande et nous descendons de quelques dizaines de mètres. Installant dans les airs des plots magiques afin de rendre l’exercice plus parlant, il m’explique la démarche à suivre avant d’effectuer une démonstration parfaite. L’inverse aurait été étonnant. À l’autre bout du parcours, il me Hell hèle d’y aller et je m’élance à mon tour en prenant garde à ne pas confondre vitesse et précipitation. Je prends mon temps, certes, je frêne mon balai afin de ne pas le lancer à pleine vitesse mais le but de l’entraînement n’est pas d’aller vite mais de faire correctement les choses. Alors je fais attention à chacune de mes sensations, à chacun de mes mouvements, je réfléchis avant de prendre chaque virage, avant d’arriver à chaque plot, je m’auto-évalue en m’assurant que mon genou touche le plot comme il me l’a demandé tout en conservant une position optimale sur mon balai. Coudes et genoux rentrés. Une fois arrivé au bout du parcours, je recommence celui-ci en sens inverse en tentant de gagner un peu de vitesse. Je sens qu’au fur et à mesure, mes muscles semblent comprendre ce que j’attends d’eux et le mouvement devient comme plus facile. Le second passage m’est déjà moins coûteux en énergie et je recommence le parcours une bonne dizaine de fois avant de trouver une position qui me semble juste mais qui est aussi confortable.
Atteignant au bout de quelques minutes une vitesse que je qualifierai de décente, je reviens vers Elwyn pour qu’il me fournisse son avis sur ma performance et qu’il corrige encore quelques points si cela est nécessaire. Alors que j’arrive à sa hauteur, je vois sa tête et je ne sais pas comment l’interpréter. Repensant à sa grimace de tout à l'heure, je demande alors sans détour : « T’as mal ? » Je ne suis pas du genre à mâcher mes mots et il le sait. J’espère simplement que cela ne réveille pas en lui de trop grandes douleurs, quelles soient physiques ou psychologiques d’ailleurs. Je ne peux pas imaginer ce qu’il doit ressentir mais je peux tout de même le comprendre. Elwyn n’a jamais été un grand bavard lorsqu’il s’agissait d’exprimer ses sentiments, je ne pense pas que c’est aujourd’hui que cela va commencer mais j’espère qu’il est assez à l’aise avec moi pour ne pas jouer les cadors si jamais la douleur est trop insupportable, ce n’est vraiment pas le but de cette séance.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Si pouvoir remonter sur un balais et retrouver la sensation de vol l’envahissait de sentiments plus complexes que ce qu’il avait imaginé, assister au petit incident de vol expérimenté par Kayla provoqua bel et bien une certaine frayeur chez l’ancien champion. Il y a un peu plus d’un an il ne se serait pas privé pour ouvertement se foutre de sa gueule, la taclant sur son niveau. Aujourd’hui le spectre de la blessure, du geste tout bête pouvant partir en véritable drame planait au dessus de lui. Une putain d’épée de Damocles qui lui pourrissait littéralement la vie. Pour Elwyn, éternel casse-cou dont la perspective d’un ou deux os brisés ne l’effrayait pas, son accident semblait avoir brisé quelque chose en lui. En plus d’avoir pulvérisé ses rêves ainsi que sa raison d’être. Parce que pourquoi se contenter d’une chose anodine quand on peut entièrement anéantir une personne après tout ? C’est ainsi que quand la jeune Gryffondor revint dans sa direction pour attendre le verdict il ne se montra pas aussi incisif qu’il avait pris l’habitude de le faire. Le Elwyn perfectionniste, acerbe et désagréable semblait loin. Pas très loin cela dit, simplement encore trop traumatisé par son accident pour oser s’affirmer complètement. Le sale caractère en revanche n’était pas prêt de disparaître. Seul un AVC serait capable de s’en débarrasser… Et encore il n’y avait rien de moins certain. Elwyn O’Connor doux et gentil ça n’était rien de plus qu’une douce utopie.
Il lui distilla donc points par points ses conseils, accompagnant ses explications de démonstrations visuelles. Pour le Quidditch il n’y avait pas trente-six solutions possibles de toute façon. La théorie c’était bien beau cinq minutes mais au bout d’un moment il fallait passer à la pratique et quoi de mieux que la répétition et la copie pour progresser. Contrairement à ce qu’il s’attendait, ses propos concernant l’assiduité firent écho en elle. En revanche ce qu’elle eut à lui répondre provoqua une mine clairement dépitée accompagnée d’un profond soupir d’exaspération. Le Quidditch à Poudlard… Blague ultime ! Oui, on peut affirmer sans grande surprise le mépris certain de l’ancien attrapeur pour le niveau général du sport au sein de l’école magique. « Ça m’étonne pas des masses… » Marmonna-t-il dans sa barbe. Déjà qu’à son époque il trouvait le niveau risible, forçant presque ses coéquipiers à s’entraîner plus que ce qui était prévu, savoir que ça ne s’était pas arrangé l’étonnait peu. Elwyn n’était toutefois pas un exemple d’objectivité sur la question, bien trop exigeant et au prisme biaisé par son perfectionniste. Sans compter l’expérience acquise avec les années dans le milieu professionnel du Quidditch. Autant vous dire qu’il ferait un entraîneur détestable à Poudlard… A la patience inexistante mais ça, ça tombe sous le sens. Ce qu’elle ajouta fit rouler ses prunelles azurées dans ses orbites. Comparer le Quidditch au vélo. Encore une autre idée préconçue de ce sport. Peut-être que pour les professionnels comme lui c’était le cas, ayant un contact tellement régulier pendant des années avec le vol sur balais. Pour des amateurs du dimanche et en simple sport une fois de temps en temps en revanche… Rien à voir. « Disons que les bases seront là mais tout le travail de véritable maîtrise du balais et autres techniques ça se perd plus facilement qu’on ne le pense à moins d’avoir passé tout ton temps sur un balais pendant des années. » Tempéra-t-il histoire de ne pas être trop virulent. Un exploit notable dans son attitude pourtant bougonne depuis qu’il était arrivé sur le terrain.
Le véritable entraînement pu enfin commencer. Après une brève démonstration de l’exercice destiné à améliorer sa souplesse et la maîtrise de ses virages, il la laissa pratiquer sous un oeil attentif aux moindres de ses gestes. Que ça soit durant ses années en tant que capitaine puis au sein de l’équipe nationale de Quidditch, Elwyn savait déceler les petits résidus dans un vol et quoi faire pour y palier. Du moins quand il était en parfaite maîtrise de son corps. Avec une épaule qui commençait à le gêner ça devenait tout de suite plus compliqué de se concentrer. Il tenta cependant de faire abstraction au mieux de la douleur. Non seulement pour pouvoir lui donner des conseils avisés mais aussi et surtout pour faire bonne figure. Admettre qu’il souffrait c’était comme revenir des mois en arrière, l’amer souvenir du lit d’hôpital en toile de fond avec une Maxime qui avait fait le forcing pour rester auprès de lui. Moment très difficile même si la jeune louve était sa meilleure amie, malgré toutes ses bonnes intentions et son amour inconditionnel… Elwyn détestait plus que tout admettre qu’il pouvait s’avérer faillible. Amis ou pas amis ça n’était pas une option.
Ainsi, quand Kayla revint auprès de lui après plusieurs passages, sa question le piqua à vif. Fucking hell ! Il allait devoir redoubler d’effort pour faire illusion. Garder la tête haute et prier pour qu’elle ne propose pas d’y aller doucement ou pire encore : arrêter. Hors de question, putain !« Ça va. » Grogna-t-il alors en gardant le regard fixe sur le bout de son balais, la mâchoire crispée entre tension ligamenteuse et fierté mal placée. Paraître faible, même auprès de personnes qu’il connaissait, appréciait et pouvait considérer comme ses amis n’était clairement pas son fort. Elwyn préférait serrer les dents, passer outre sur le coup avant d’en subir les conséquences plus tard. Seule Moïra avait droit au spectacle peu reluisant d’un O’Connor souffrant, Maxime également quand elle était venue lui rendre visite contre son gré à l’hôpital. Ça n’était clairement pas pour tout le monde. Déjà de base désagréable, l’ancien champion n’en devenait que plus antipathique. Une belle mise à l’épreuve pour ses amitiés. Seuls ceux qui avaient su passer outre sa carapace de petit con insupportable à l’arrogance sans limite étaient restés à ses côtés, une preuve supplémentaire qu’ils ne s’arrêtaient pas seulement aux apparences.
« Bon. » Trancha-t-il en glissant sur son balais pour se positionner face à elle. « C’était pas top dégueulasse. Clairement pas parfait et franchement pas digne du niveau que tu avais avant mais bon… C’est pas non plus révoltant quoi. T’es encore beaucoup trop raide par contre. On dirait que t’es juste un énorme bloc de béton et que t’as pas d’articulations. Ou qu’on t’a foutu un truc dans l’cul. » Oui, Elwyn et la finesse ne sont pas deux choses qui peuvent coexister. « Comme je pense pas que tu sois victime des effets sur le long terme d’un Petrificus Totalus on va essayer de te détendre un bon coup. Et on va pas y aller par quatre chemins. » Annonce laissée en suspens alors qu’il se retournait en direction des plots dont il raccourci la distance en un coup de baguette tirée de sa manche et sortit du sac resté au sol une petite boîte noire tenant dans la paume de sa main. « Je doute que tu aies déjà vu ce gadget. » Dit-il tout en sortant une petite sphère métallique grise fendue ici et là de fines lignes d’à peine quelques millimètres. « Dans mon équipe on l’appelait le test du sixième sens. » Il lança la sphère dans les airs sans plus d’explications puis démarra à vitesse grand V, quasiment plaqué contre le bois de son balais. Elwyn tentait tant bien que mal de faire abstraction de la douleur lancinante venant brûler sa chair pour s’élancer dans le parcours bien plus serré. A peine entama-t-il le premier virage pour contourner le plot, son genoux touchant ce dernier, que la sphère envoya un jet de lumière verte en sa direction. Pour l’éviter, il fut obligé de se contorsionner sur son balais, le corps de l’ancien champion ondulant naturellement sous la menace. Il survola avec brio et souffrance le parcours, évitant chacun des tirs inoffensifs lancés dans sa direction. Une fois la démonstration terminée, il prit de la hauteur, récupéra la sphère et revint en vol stationnaire face à elle. Sans un mot, Elwyn lança le gadget dans les airs au dessus du parcours et posa enfin ses prunelles azurées sur la silhouette de la rouge et or. « Prête ? » Demanda-t-il le plus naturellement du monde. Après tout, Kayla était bien là pour s’entraîner mais surtout s’améliorer, non ?! A la guerre comme à la guerre. L’ancien champion détestait faire les choses à moitié, il n’avait pas de temps à perdre en flatteries et autres niaiseries. Elle voulait progresser ? Il allait falloir qu’elle sorte de sa zone de confort et quoi de mieux que le test du sixième sens pour cela ?!
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Dans les airs, expérimentant les conseils d’Elwyn, je me sens relativement bien. Le garçon est taciturne et je lui connais ce côté ours mal léché mais je ne me laisse plus démonter par ses remarques acerbes, comprenant maintenant à force de le côtoyer que ce n’est qu’un moyen pour lui de se détacher de ce qui est difficile à accepter ou difficile vivre. Elwyn a toujours été secret et je n’ai jamais vraiment cherché à le pousser à me révéler quoi que ce soit. C’est parce que j’ai eu confiance dans le jugement de Maxime que je me suis évertuée à en savoir davantage sur cet homme qui à l’époque, n’était franchement pas des plus affables. Encore aujourd’hui, et bien davantage depuis son accident, l’ancien joueur professionnel conserve cette attitude attirant le profond mépris mais sachant que ce n’est qu’une façade, un rôle qu’il a appris à jouer bien malgré lui, j’ai appris à faire avec. Au fond, ce n’est pas un mauvais bougre mais il a été malmené par la vie. Me concernant, j’apprécie le garçon malgré ses attitudes qui différent significativement des miennes au plus haut point mais cela n’a jamais été un souci entre nous. Le Quidditch est un lien que nous avons su conserver et qui nous a permis de nous retrouver aujourd’hui sur ce terrain. L’entraînement n’est pour moi qu’un prétexte relativement honteux pour aider Elwyn à remonter sur un balai. Je savais que grimper sur ce fameux bout de bois lui serait difficile mais à mon avis, ce n’est pas parce qu’il n’était plus professionnel qu’il devait se priver de ce plaisir. Qu’il me coache n’est au final qu’un plus. Il faut bien le dire, mon année sabbatique a eu des effets néfastes sur la qualité de mon vol et de mon jeu et même si j’ai retrouvé la plupart de mes automatismes depuis septembre, mes aptitudes et mes réflexes ne sont plus aussi aiguisés qu’auparavant. Alors après avoir lamentablement échoué sur l’un des exercices qu’il me propose, je pense recevoir la soufflante de ma vie ; j’imaginais l’entendre se plaindre de mon niveau lamentable et des progrès que j’avais encore à effectuer. Mais rien de tout cela ne se produisit. J’en fus la première surprise de voir Elwyn me prodiguer des conseils sans être dans l’attitude qu’il arborait en temps ordinaire. J’explique à Elwyn que le niveau à Poudlard semble diminuer d’années en années : la preuve en est, ils m’ont repris dans l’équipe après ma césure de deux ans sans pratiquer et j’étais -et de loin- la meilleure pour le poste. Je ris à sa remarque lorsqu’il marmonne que cela ne l’étonne guère et je propose : « Tu devrais poser ta candidature pour les cours de vol, cela relèverait le niveau en un rien de temps. » Mettre au placard le professeur actuel ne serait franchement pas du luxe même si je crains qu’Elwyn n’ait pas la patience et la pédagogie nécessaire pour ce type d’enseignement. Avec moi, cela se passe bien, parce que je le connais bien et que je considère que nous sommes amis ; mais avec des enfants de 11 ans, des néophytes qui ne savent même pas tenir leur balai dans leur main… Le pire est à craindre.
J’explique ensuite à Elwyn ma déception quant au fait d’avoir perdu le niveau que je possédais auparavant. Non, ce n’est pas aussi simple que d’enfiler ses baskets et remonter sur son vélo. La pratique du Quidditch diffère également de la simple pratique du vol ; l’exercice en lui-même est pourtant déjà bien complexe et pas à la portée de tous les sorciers. Alors le Quidditch… « Je suis totalement d’accord avec toi. » me contenté-je de dire, partageant son point de vue. Je sais toujours voler, et mieux que la plupart des sorciers, mais j’ai néanmoins perdu certains de mes acquis et tout reconstruire n’est pas si aisé. Heureusement, j’ai le meilleur des instructeurs. Maintenant qu’il a pu évaluer mon niveau, nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses ; l’entraînement en lui-même. Elwyn commence par me montrer un enchaînement qu’il souhaite que je reproduise à la perfection et je m’y attelle en réfléchissant et en prenant en considération toutes les remarques et les conseils qu’il m’a prodigués. Après m’être exercée durant de longues minutes, je reviens vers lui et je ne peux m’empêcher de m’enquérir de son état ; Elwyn me rend la monnaie de ma pièce et je comprends immédiatement que je n’aurais pas du poser cette question. Sa mâchoire se crispe instantanément et il semble vouloir disparaître. Je soupire légèrement, l’air contrit, à la fois gênée et décontenancée. Certes, je ne fais pas partie de son cercle intime, pas comme Maxime, mais j’imaginais qu’il pouvait lâcher prise devant moi. Mais je le comprends aisément, Elwyn a sa fierté et admettre ses propres faiblesses n’est pas si simple ; je le sais fort bien, je réagirai de la même manière si j’étais à sa place. Néanmoins, cela ne facilite pas les choses et je me contente de ne pas surenchérir, imaginant que ce n’était guère le moment.
Il se place devant moi et entame son florilège de remarques sur l’exercice que je viens d’effectuer. J’écoute chacune de ses paroles attentivement et je m’affaisse immédiatement lorsqu’il me dit que je suis trop raide, tentant de trouver une posture qui sera plus adaptée et moins tendue. J’ai l’air crispé, c’est ce qu’il semble vouloir dire et je ricane doucement lorsqu’il dit que j’ai l’air d’avoir un truc dans le popotin. « Je te jure qu’il n’en est rien. » dis-je pour tenter de le dérider un peu. « Je sais bien que j’ai perdu mon niveau Elwyn, c’est pour ça qu’on est là. » J’hausse les épaules en disant : « C’est pour ça que j’ai besoin de toi. » Je ne cherche pas à le flatter, je ne cherche pas à le narcissiser, je veux juste qu’il comprenne que je suis là pour lui mais aussi pour moi. Lorsqu’il m’explique qu’on ira pas par quatre chemins, je fronce un sourcil, me demandant ce qu’il va me concocter pour me « détendre ». Je le regarde prendre sa baguette magique et la diriger vers le sac dont une petite boîte s’échappe. Mon esprit parasité par la nourriture imagine que ce sont des dragées surprises de Bertie Crochue et je salive d’avance jusqu’à ce qu’il en sorte une sphère métallique. Déception. Je devrai donc me contenter de continuer de m’entraîner, la pause goûter sera pour plus tard.
Je me rapproche de lui et je colle mon balai au sien pour mieux regarder le gadget. « Non effectivement, cela ne me dit rien. On dirait un Vif d’Or argenté. » Curieuse de comprendre le fonctionnement de l’objet, la petite balle s’élance dans les airs et Elwyn démarre en trombe ; je me retiens à mon manche pour ne pas tomber, déstabilisée par le souffle de son départ précipité. Je comprends mieux la signification du mot sixième sens en regardant Elwyn à l’œuvre. Le parcours prend une dimension différente avec cette sphère maléfique qui envoie des jets de lumière émeraude en direction de mon précepteur ; il les évite avec facilité et je me dis, impressionnée, que j’aimerai bien ne serait-ce qu’un jour réussir à effleurer son niveau. Toutefois, alors que je l’observe me faire une belle démonstration, je n’arrive pas vraiment à faire abstraction des diverses grimaces que je perçois sur son visage. Nous sommes là pour que je m’entraîne, pas pour qu’il souffre et je culpabilise instantanément de lui faire endurer cela. Je le sais fort bien, Elwyn ne dira jamais que c’est trop ou que cela lui est douloureux. Il a bien trop d’orgueil pour cela. Peut-être que c’est à moi de jouer plus finement. Mais avant cela, c’est à mon tour de m’élancer dans ce parcours qui me sera probablement fatal. Je pense que la difficulté de l’exercice est trop importante pour moi mais je vais tout donner. Je n’ai pas l’habitude de rendre les armes sans m’être battue comme une lionne. « Je n’ai jamais été aussi prête. » dis-je un sourire aux lèvres. Je suis prête à m’élancer et à donner tout ce que j’ai. Les plots se sont rapprochés et je vois bien que le niveau s’est corsé avec l’arrivée de la nouvelle venue. Il va falloir être concentrée. Je détends mon dos afin d’éviter d’adopter une posture trop raide et je m’élance jusqu’au parcours. Le premier passage est laborieux et la sphère m’atteint à quasiment chacun de mes virages, la rapidité me faisant défaut. J’ai beau m’y préparer, je demeure trop lente à réagir et les jets de lumière apparaissant sans crie gare et pas forcément au même endroit me forcent à réinventer ma tactique. Je reviens en arrière au second passage et je me concentre davantage, tentant de faire appel à mon sixième sens mais j’échoue encore une fois lamentablement, réussissant à esquiver les jets que deux ou trois fois.
Toutefois, il faut bien l’avouer, la persévérance fait partie de mes qualités et je ne lâche rien. Je m’acharne pendant ce qu’il me semble des heures et au fur et à mesure des passages, mon cœur s’accélère et mes sens s’aiguisent. J’imagine que ce jet vert est un cognard qui cherche à m’atteindre, c’est probablement le but de la manœuvre et j’y mets toutes mes convictions et au bout de longues minutes, je commence à sentir l’exercice. Mon corps se détend, ne faisant qu’un avec mon manche à balai, s’allongeant dessus, se contorsionnant sur le côté, effectuant un looping improvisé, tout cela tout en restant dans la trajectoire des plots mais avec l’objectif d’éviter ce fameux jet vert. Je sais qu’il me faudra bien d’autres séances pour parvenir à maîtriser complètement les postures. Je reviens vers mon coach au bout d’un moment et je me rends compte que je suis hors d’haleine. Mon cœur bat à tout rompre. Je me recoiffe en replaçant certaines mèches rebelles dans ma casquette tout en lui disant : « C’est pas encore ça, mais j’ai l’impression que ça commence à rentrer. T’en penses quoi ? » pendant qu’il commente, j’attrape ma baguette dissimulée dans une poche spéciale située dans le creux de ma manche et je jette un sortilège d’attraction vers mon sac à dos qui s’élance à la vitesse de l’éclair vers nous. Toujours suspendue dans les airs, j’ouvre la poche avant et je lui demande : « T’as soif ? » J’attrape ma gourde et avale une longue gorgée d’eau avant de glisser ma main dans le sachet qui m’intéresse. « Tu veux un cookie ? » dis-je en lui tendant le paquet. Il peut m’engueuler, me dire qu’on ne mange pas pendant un entraînement, mais la faim me tiraille et on s’entraîne depuis déjà un petit bout de temps sans faire de pause. Je mérite bien celle-ci, non ? Je mords allégrement dans mon biscuit en laissant ma respiration redevenir à la normale. « T’as fait quoi pendant les vacances ? Tu les as passé à me concocter d’autres séances d’entraînement de torture comme celle-là ? » Je souris doucement en me demandant s’il compte me répondre ou continuer à torturer mon corps déjà malmené.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Elwyn se souvient encore du jour où il avait annoncé à ses coéquipiers de Quidditch qu’il aidait une jeune joueuse Gryffondor à s’améliorer en l’entraînant. Tous sans exception s’étaient mis à rire avec une intensité rare. La simple idée que le diable rouge puisse endosser le rôle de coach pour qui que ce soit s’avérait être hilarante. Comment les blâmer ?! Quand on connaissait bien le jeune homme, son impatience flagrante, son manque d’amabilité, ses paroles crues systématiquement dépourvues de la moindre once de considération pour les émotions des autres ou même son exigence absolument impossible à atteindre… Comment ne pas rire ?! Comment ne pas penser à une blague ?! Lui ?! Coach ?! Impossible ! Et pourtant… C’était bien ce rôle qu’il avait accepté d’endosser pour rendre service. Au début principalement pour ne pas avoir Maxime sur le dos et puis bien vite il s’était acclimaté à Kayla et son caractère de feu typique de tout Gryffondor qui se respecte. Les séances n’étaient jamais simples, bien souvent source de frustration pour lui qui n’obtenait que rarement le résultat escompté mais définitivement un bon moyen pour travailler son self-control. Sans pour autant que cela ait des effets notables ou durables sur sa personnalité très souvent jugée exécrable. Ainsi, quand elle lui proposa de devenir professeur de vol, Hell ne put retenir un bref rire cynique spontané. S’il avait déjà beaucoup de mal avec des adultes, des gamins de 11 ans… Mieux valait éviter de traumatiser des générations entières de potentiels futurs joueurs. Voilà ce qu’il pensait.
Après de brefs échanges, l’entraînement put reprendre, Kayla devant intégrer les conseils prodigués par Elwyn pour espérer revenir à un niveau décent bien qu’au final, à ses dires, ses adversaires et coéquipiers étaient si nul qu’à ce stade c’était plus par plaisir personnel qu’autre chose. Sans réellement prendre ces informations en considération, il lui proposa une série d’exercices, démontrant toujours la technique avant qu’elle ne s’élance pour tenter d’améliorer ses gestes. Comme il fallait s’y attendre, malgré et probablement à cause du bref échauffement qu’il s’était octroyé avant qu’elle n’arrive, son épaule recommençait à le lancer, forçant beaucoup trop sur l’articulation blessée. Si Moïra savait dans quoi il se lançait elle lui tomberait très probablement sur le râble, constamment inquiétée par son état de santé. Une question qu’il éluda avec froideur quand Kayla tenta d’aborder le sujet, clairement pas prêt à en discuter avec qui que ce soit. Dix mois s’étaient écoulés depuis sa blessure, il était plus ou moins sobre que depuis 48h, le moment n’était clairement pas choisi pour évoquer pareille question.
Hell reprit alors bien vite son rôle d’entraîneur de fortune, lancé dans la liste de tout ce qui n’allait pas, se montrant un peu plus vindicatif que plus tôt. La répartie de Kayla le laissa de marbre, arquant un sourcil. « Alors détends-toi un bon coup ! » Une nouvelle façon de le dire mais peut-être que cela serait plus parlant. Ils étaient là car elle savait avoir perdu son niveau et qu’elle avait besoin de lui. Il ne manquait plus qu’à appliquer ses conseils. Plus facile à dire qu’à faire, vous me direz ?! Bien sûr ! Elwyn ne l’entendait simplement pas de cette oreille, signes, s’il en fallait un de plus, de son impatience et exigence qui battaient tous les records. Passons aux choses sérieuses. Il attira à eux la sphère infernale qui avait accompagné de nombreux entraînements au sein de l’équipe nationale de Quidditch et même avant. Avec pareil équipement il espérait qu’elle puisse puiser dans son instinct et se relâche. A force d’être percutée par des lasers, ça pourra peut-être faire l’effet escompté… Une démonstration de plus en plus douloureuse plus tard, il lui donna le top départ et observa sa performance.
Un carnage. Elwyn n’avait pas d’autres mots. Dépité, il observa ce premier passage dans de constants soupirs de lassitude. Ils partaient de plus loin que ce qu’il imaginait, pris dans son besoin de voir des résultats sans équivoques chez la demoiselle. Il oubliait surtout que l’apprentissage ne se passait pas de la sorte. Il en oubliait même que lui aussi était passé par là. Qu’il lui avait fallu des heures et des heures de pratique pour obtenir son niveau. Un travail de tous les instants et un mental d’acier. Une implication que peut-être Kayla n’était pas prête à appliquer. Difficile à avaler pour lui dans ce rôle de coach. Une seule chose positive était à relever, la demoiselle se montrait persévérante, peu encline à baisser les bras. Sans broncher il l’observa alors multiplier les va-et-vient, relevant une maigre différence avec sa première performance mais rien de vraiment transcendant. Disons qu’à son niveau, avec ses attentes complètement démesurées, Kayla avait simplement compris le but de l’exercice. A partir de là ils allaient pouvoir enfin commencer le travail. Ce fut cependant à cet instant que la demoiselle choisit de revenir vers lui, clairement essoufflée. Impossible pour Elwyn de ne pas cacher sa déception. Sa question le laissa perplexe, poussé à la réflexion. « Mmh… » Soupira-t-il longuement, les bras croisés sur le torse tentant de trouver une façon d’exprimer ce que ses essais lui inspiraient. Rien de bien glorieux, évidemment vu son niveau d’exigence. Il finit par lâcher avec un air relativement dépité. « Quand je vois l’état de fatigue dans lequel tu reviens, ta posture et les résultats… Y a encore du taf. Pas mal de taf. » Elwyn était dur, extrêmement demandeur en efforts et performance mais après tout, si Kayla était là sur ce terrain c’était bel et bien pour progresser. Lui livrer son honnête opinion sur ses performances faisait parti du deal. Tant pis si elle n’était pas capable de l’entendre, se vexerait ou bien ne voudrait plus s’entraîner en sa présence. Connaissant la demoiselle, Hell se doutait cependant qu’il n’en serait rien. Si son égo avait été piqué, elle souhaiterait toutefois poursuivre les entraînements en sa compagnie, motivée par l’idée de progresser réellement.
A la voir faire venir à eux son sac, il en déduit rapidement qu’elle voulait s’arrêter là, l’entrainement étant probablement bien trop physique pour ce qu’elle était en mesure de supporter. « J’ai ce qu’il faut ! » Dit-il en sortant de la poche intérieure de sa veste une petite gourde plate dotée d’un sort d’extension. A l’intérieur, du café agrémenté de sa dose matinale de whisky. Il déclina d’un bref mouvement de la tête le cookie, dépourvu de toute forme d’appétit depuis de nombreux mois. Peut-être la forte consommation de drogue et d’alcool qui n’aidaient pas dans ce sens. Une nouvelle rasade d’Irish Coffee durant ses troisièmes et quatrièmes questions, semant le doute en lui. « Les vacances ?! Quelles vacances ? » Demanda-t-il les sourcils froncés, confus par la mention de vacances. De quoi, par la barbe de Merlin, parlait-elle ?! Depuis sa sortie de Poudlard ainsi que son accident, Elwyn avait complètement perdu la notion du temps. Les mois s’étaient étirés sans qu’il puisse les distinguer les uns des autres. Qu’importe la météo, l’ancien champion naviguait dans un flou artistique quand à l’exactitude de la date. « Tu déclares forfait du coup ? C’est ça que t’es en train de me dire ? » Lâcha-t-il après avoir repris une rasade de café, l’alcool aidant grandement à supporter l’heure matinale ainsi que le fait de se retrouver sur un terrain de Quidditch avec tous les exercices impliqués dans l’entrainement de Kayla. « J’peux te filer la sphère laser et tu t’entraîneras avec si tu veux. »
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Kayla Rausale
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Mar 30 Aoû - 22:04
It's hard when you're always searching For the life that you left behind Time disappears, year after year How the hell did I get here ? Kayla & Elwyn, Terrain de Quidditch, Janvier 2020
Avec Elwyn, tu apprends ou tu meurs. Bon d’accord, tu meurs pas, mais presque, et j’en suis bien consciente. Je sais tout autant qu’il est d’une exigence à nulle autre pareille et compte tenu du fait qu’il a fait partie de l’équipe nationale, cela semble logique qu’il pinaille sur des détails. Pour ma part, le Quidditch fait partie de ma vie et j’aime voler, j’aime être sur un balai mais cela n’occupe pas la plupart de mes journées. Le sport magique préféré des sorciers n’est pas aussi important dans ma vie qu’il ne l’était pour Elwyn et je me demande parfois comment j’aurais réagi si j’avais été à sa place, si on m’avait enlevé ma raison de vivre et l’activité qui écourtait ses journées. Personne ne pouvait comprendre ce qu’il ressentait, ni Maxime, ni moi ; nous pouvons l’imaginer mais jamais nous ne saurons vraiment. Pour autant, même si Elwyn avait dû renoncer à la compétition, je ne perds pas espoir en cherchant à lui faire découvrir le Quidditch sous un autre angle ; le vol plaisir, voilà comment je l’appelle. Revoir l’homme sur un balai me rend heureuse tant bien même il est tout bonnement insupportable. Je caricature car aujourd’hui, il n’est pas aussi taciturne que je l’aurai pensé ; peut-être grâce au fait qu’il redécouvre lui aussi des sensations oubliées. Je supporte ses états d’âmes et comme à mon habitude je lui rends gentiment la pareille dès que je le peux. Certes, je n’ai pas la langue aussi acérée que lui, même si je m’y applique en sa présence ; plus par habitude en réalité.
En tout cas, l’entraînement du jour met mes nerfs et mes muscles à rude épreuve. Je me sens douloureuse alors même que nous ne sommes qu’au début de la séance du jour. La faute aux vacances de Noël ? Aux mois sans entraînements dignes de ce nom ? Peut-être. En tout cas, je redécouvre des parties de mon corps dont je ne soupçonnais plus l’existence, preuve -s’il en fallait encore une-, que je suis rouillée ou du moins que l’entraînement que je suis est insuffisant. Qu’à cela ne tienne, je suis ici pour que cela change. Et si cela me permet en plus de sortir Elwyn de sa grotte, c’est un peu comme joindre l’utile à l’agréable finalement. « Je fais ce que je peux ! » dis-je lorsqu’il me demande encore une fois de me détendre. Je n’ai pourtant pas l’impression d’être aussi raide qu’il ne le dit mais je fais confiance à son œil d’expert. Il y a déjà bien assez de travail comme cela pour qu’il exagère les choses. Il en rajoute une couche en sortant un instrument de torture que je ne connais pas et dont j’ignore l’usage. La curiosité m’envahit et un sourire s’installe sur mon visage lorsqu’il m’en explique le fonctionnement. Cela promet des séances mouvementées. Je suis contente de pouvoir découvrir quelque chose de nouveau et j’observe la performance parfaite de mon instructeur. Cela semble facile alors quand il m’intime d’y aller, je m’élance avec courage. Mais ce qui est simple pour Elwyn apparaît compliqué pour le commun des mortels et je soupire après mon premier passage, le considérant moi-même comme étant plutôt lamentable. C’est sans compter ma persévérance et mon entêtement caractéristique de la famille Rausale ; la faute aux origines mexicaines, probablement. J’enchaîne les essais et j’ai l’impression de faire mieux à chaque foismais je le sais, je suis bien loin du résultat attendu. Si c’était si facile que cela de devenir joueur professionnel, cela se saurait. En revenant vers Elwyn, sa réponse ne me surprend guère. Il a même la franchise de me dire qu’il faudra travailler encore plus durement. « Comme si je ne le savais pas. » dis-je, avec humilité. « C’est pour ça qu’on est là, non ? »Entre autres choses. M’octroyant une pause que je considère comme bien méritée, même si mon ami ne semble pas être de cet avis, je fais venir mon sac à moi et commence à manger.
Toute personne sensée sait qu’on peut m’amadouer avec un peu de nourriture, je suis un ventre sur pattes et ces pauses sont absolument nécessaires à ma survie. J’exagère à peine. Lorsque je lui demande s’il a passé de belles vacances, sa réponse m’intrigue. Fait-il semblant de ne pas comprendre ou a-t-il à ce point perdu la notion du temps ? Je me contente de répondre : « Et bien, tu sais, Noël, le nouvel an, toutes ces conneries. » Je ne fais pas de commentaires supplémentaires. Personnellement, j’adore ces conneries. Ce sont des moments que je passe en famille, avec mes proches et les fêtes de fin d’années sont sans conteste mon moment préféré dans l’année. « Déclarer forfait ? J’en ai encore sous le capot mon gars ! Laisse-moi quelques minutes. » dis-je en refermant soigneusement le sachet de cookies. J’attrape une fiole dans la petite poche avant de mon sac et en avale le contenu ; c’est une lotion qui évite les régurgitations, pratique quand on veut reprendre l’entraînement tout de suite. Je suis ainsi certaine de ne pas rendre ce que je viens de manger. « Après, je peux continuer seule pour aujourd’hui si tu as besoin de partir. » Cela ne me dérangerait pas, cela fait peut-être beaucoup pour lui. « En tout cas, je veux bien que tu me la prêtes, je te la rendrais la prochaine fois. » Mais il y aurait-il une prochaine fois en fait ? Maintenant que j’y songe, Elwyn était d’accord pour m’aider ce matin mais à aucun moment nous nous sommes engagés sur le long terme. Afin d’en être bien certaine, je lui demande : « Enfin… Tu… tu serais ok pour qu’on s’entraîne ensemble plus régulièrement ? Genre une fois par mois ? » Je pense qu’il faudrait davantage, peut-être une séance tous les quinze jours en plus de mes entraînements avec l’équipe mais je n’ai pas envie d’imposer quoi que ce soit à ce vieil ours grincheux.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Chevaucher à nouveau un balais, retourner sur un terrain de Quidditch, appréhender les mêmes exercices qu’il connaissait par coeur, reprendre des vieilles habitudes d’entraînement, juste voler… Tout ça faisait beaucoup pour Elwyn. Beaucoup d’un coup. Beaucoup pour une première. Beaucoup alors même que cela ne faisait pas un an que son accident s’était produit. Dix mois. Dix longs mois où les jours s’étaient étirés, presque distendus même, à tels points qu’il en avait perdu la complète notion du temps. Dix petits mois qui le séparaient de sa vie d’avant. En une fraction de seconde il avait perdu tout ce qu’il avait mis des années à construire avec minutie. En un claquement de doigts il était relégué à tout jamais au poste d’entraîneur dans le meilleur des cas. Supplice incommensurable. Elwyn voulait garder espoir mais il lui suffisait de jeter un coup d’oeil à l’expression de Moïra pour comprendre que c’était mal embarqué cette histoire. Elle voulait y croire, pour lui, pour aider son ami, alors pour elle, Elwyn se taisait et acceptait sans broncher. Il en avait été de même quand Maxime avait évoqué les entraînements de Kayla et son envie de reprendre leurs vieux rituels. L’ancien Gryffondor avait accepté principalement pour qu’on lui foute la paix, connaissant le potentiel tenace de sa meilleure amie dès qu’elle avait une idée en tête. Voilà comment il s’était retrouvé juché sur un balais, condamné à regarder une autre s’entraîner pour améliorer sa pratique. S’il avait pu la rejoindre et en faire de même sans la moindre douleur, le moment aurait été agréable. Malheureusement, il n’en était rien. Tout avait changé. Plus rien ne serait comme avant et juste dans sa façon de se tenir, dans les gestes qu’il évitait de faire, les figures qu’il avait banni, Elwyn savait être condamné. Certains diraient « Au moins t’es toujours en vie ! T’as failli y passer. ». Malheureux. Absurde quand on savait qu’il aurait préféré crever sur ce terrain plutôt que d’être handicapé de la sorte à tout jamais. Regarder les autres apportait à la fois un sentiment de frustration et une envie toujours plus croissante de perfection. Piégé entre le besoin que Kayla s’améliore et celui de tout envoyer bouler et hiberner dans sa maison perdue dans la campagne irlandaise.
« J’ai toujours détesté ces conneries. » Rien de bien surprenant là dedans quand on connaissait l’enfance baignée d’hypocrisies, d’apparences, de mondanités ou tout simplement d’abandon qu’avait pu vivre Elwyn. Les fêtes de fin d’année étaient la représentation par excellence du désintérêt cruel de ses parents pour son existence. Était-ce donc bien surprenant qu’il décide délibérément de ne pas perpétuer pareils rituels dénués de sens une fois son indépendance acquise ? Sa tante avait tout de même tenté sa chance à quelques reprises, offrant des cadeaux en pagaille, préparant un repas fastueux et organisant quelques célébrations pour tenter de remonter le moral d’un Elwyn fraîchement abandonné par sa mère. Son manque d’intérêt et même la colère qu’elle avait décelé chez lui à cet instant là avaient découragé la jeune femme pourtant animée par de bonnes intentions. Elwyn avait été trop meurtri pour espérer pouvoir un jour outrepasser les traumatismes liés à son enfance. Sans compter sur le fait qu’il n’en voyait pas l’intérêt et ne voulait tout simplement pas changer. La recette parfaite pour une non-prise de conscience, n’est-ce-pas ? Le temps s’était donc écoulé sans qu’il ne remarque que la période des fêtes était passée, emportant avec elle son lot de niaiseries et faux-semblants. Tant mieux dans un sens, c’était ça de moins à subir consciemment ! Sur cette pensée, Elwyn ingurgita une nouvelle gorgée de son café améliorée avant de lancer une énième pique acerbe à Kayla. L’ancien champion avait beau apprécier la jeune demoiselle, c’était plus fort que lui. Il ne pouvait s’empêcher les petites remarques piquantes. Moyen de défense peu sophistiqué à travers lequel il s’avérait aisé de déceler les faiblesses latentes. Test également de son amitié afin d’éliminer les plus faibles de son entourage. Sans surprise, la remarque formulée par la rouge et or l’amusa bien que ses traits n’en laissèrent rien transparaître. Il n’en attendait pas moins de sa comparse. Dans un silence religieux il l’écouta s’exprimer, ne réagissant pas même quand elle évoqua le rythme des entraînements. Ses prunelles océan la fixaient sans ciller, perçantes d’une clarté à vous glacer sur place. Un soupir vint finalement soulever sa carcasse douloureuse, encore difficilement remise de son violent accident malgré les longs mois de convalescence. « On verra ! Je dois voir ma médicomage pour certains détails techniques mais je te tiendrai au courant. » Dit-il en rangeant sa fiole dans l’intérieur de sa veste légère. « En attendant continue de t’entraîner avec la sphère, de faire les exos qu’on a vu ensemble et si tu as des questions ou quoi, tu peux toujours m’envoyer un hibou. » En un simple coup de baguette, Elwyn déverrouilla à distance le système d’appartenance de la sphère flottant toujours non loin de là. Cette dernière pourrait à présent être utilisée en toute sécurité par Kayla qui ne risquait plus l’électrocution. Petit truc de joueur afin de protéger son matériel des individus malintentionnés. « Si tu continues l’entraînement, fais gaffe à toi et penses à faire des pauses si tu ressens la fatigue. Ça serait con que tu te blesses en voulant reprendre. » Elwyn s’inquiétait ? Oui. Il n’avait aucun mal à l’admettre. C’était même une règle de base dans son ancienne équipe. Pas d’entraînement seul à moins d’avoir prévenu au moins deux personnes et de disposer d’un système d’alerte magique. Le jeune homme replaça ses lunettes de vol sur ses prunelles claires avant de lui lancer un dernier regard pour finalement s’envoler au loin. « A la prochaine. » Une façon comme une autre de lui faire comprendre qu’il n’avait pas complètement mis au placard l’idée de l’entraîner fréquemment.
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