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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Trusting you was my decision. Proving me wrong was your choice (Orestia) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Dim 16 Jan - 21:52

Trusting you was my decision. Proving me wrong was your choice
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Fin Septembre 2020

Poudlard. Les vacances étaient finies, et Orion était de retour en Grande-Bretagne, loin des rayons de soleil de sa région natale. Il avait une nouvelle fois quitté ses parents, mais surtout sa petite soeur. Bon, à ce qu'il avait cru comprendre, il la laissait entre de très bonnes mains, avec Connor qui semblait plus que décidé à tout faire pour elle. Un an plus tôt, alors qu'il avait quitté son continent d'origine pour rejoindre la Grande-Bretagne, Orion avait été un peu anxieux. Il laissait sa soeur seule et partait dans un endroit absolument inconnu, avec comme seul repère Maëlle, sa meilleure amie. Mais il y avait aussi eu du bon. Il allait enfin pouvoir s'éloigner de sa "fiancée" et allait pouvoir étudier pour devenir Auror. Mais quand il était parti cette année, les choses avaient été bien différentes. Bien sûr, son coeur s'était brisé une nouvelle fois alors qu'il disait au revoir à sa soeur, mais des choses l'attendaient en Angleterre. Déjà, il avait de grands repères là-bas, mais il s'était aussi rapproché d'autres personnes. Enfin, d'une personne en particulier, Hestia Carrow. Au plus grand damn de sa fiancée qui avait très gentillement -non- décidé de le rejoindre l'année précédente, Orion avait tissé des liens avec quelqu'un d'autre. Bon, ces liens avaient d'abord été des plus explosifs, avec des piques loin d'être amicales lancées entre les deux sorciers. Puis le temps avait passé, et Orion s'était retrouvé à se surprendre alors qu'il se confiait à elle. Mais tout avait officiellement changé quand elle avait décidé de se joindre à lui dans le cadre d'une soirée organisée par les Campbell. Ca les avait rapproché, mais d'une manière absolument inattendue pour les deux sorciers, y compris pour Orion qui était celui qui avait initié ce fameux geste qui avait changé beaucoup de choses. Ils s'étaient embrassés, plusieurs fois d'ailleurs. Puis ils avaient dû retourner à l'intérieur, recevant directement les regards curieux de toutes les personnes présentes dans la salle. C'est quand Hestia était partie qu'il avait réellement réalisé ce qu'il s'était passé pendant toute cette soirée, surtout à la fin de cette dernière. Evidemment, sa soeur avait bien rapidement réussi à lui faire cracher le morceau, se montrant aussi extatique que ce à quoi il aurait pu s'attendre. Sauf que lui, il ne l'avait pas été. Parce qu'Orion Campbell qui ne s'inquiète pas, bah... C'est pas Orion Campbell. Mais Artemis avait été là pour lui, l'aidant à comprendre et surtout à accepter les raisons pour lesquelles il avait initié ce ou ces baisers avec la brune. Il était attiré par elle, c'était un fait, mais pas uniquement physiquement. Déjà, parce qu'Orion n'avait jamais été du genre à se concentrer sur le physique d'une personne, sauf dans le cadre de quelques coups d'un soir évidemment, mais aussi parce que la connexion entre Hestia et lui était.. Evidente ? Ouais, il y avait ce truc entre eux, ce truc qui avait mis Orion en confiance bien plus vite que ce à quoi il aurait pu s'attendre. Ce truc qui avait fait qu'il s'était retrouvé dans sa chambre, en train de discuter avec sa soeur, cette dernière lui exposant toutes les raisons pour lesquelles il était évident que c'était plus que physique. Au début, Orion avait préféré nier, mais il n'avait pas pu le faire bien longtemps, sa soeur se montrant plus que convaincante et surtout, plus que douée dans l'action de lui faire entendre ce qu'il ressentait déjà au fond de lui, derrière des portes plus que bien fermées.

Puis ils s'étaient revus quelques fois pendant l'été, Orion tenant sa promesse quant au fait de lui faire visiter les Etats-Unis. Au début, les choses avaient été très gênantes, aucun de deux sorciers n'osant aborder le sujet qui prenait pourtant toute la place entre eux. Puis les choses avaient fini par se débloquer naturellement -pour une fois, sans Artemis-. Au final, ils avaient eu tendance à se comporter comme un couple, sans pour autant qu'une étiquette ait été mise en place entre eux. De toute façon, Orion n'avait jamais été friand d'étiquettes, il trouvait ça inutile, et pas seulement au niveau relationnel, mais aussi au niveau sociétaire. Surement que c'était par rapport à toutes les étiquettes qu'il avait déjà sur le dos à cause de ses parents d'ailleurs. Mais malgré cette absence d'étiquettes, le cerveau du brun avait trouvé plus d'une raison de s'inquiéter. La raison principale ? Il était Orion Campbell, il ne s'attachait pas, ou en tout cas il n'était pas censé le faire. Parce qu'il était bien trop facile d'être déçu par les autres, et qu'il avait bien assez souffert à cause de ça. Il avait d'abord fait en sorte de ne pas y penser, mais évidemment tout était revenu au galop. Une nouvelle fois, Artemis avait joué un sacré rôle dans le fait de lui faire accepter le fait qu'il était en train de s'attacher. Il n'était pas question de sentiments, bien sûr que non, mais d'une attache particulière, de ce petit quelque chose qui faisait qu'il voyait Hestia différemment, dans le bon sens du terme évidemment.

Alors oui, bien sûr, il avait eu quelques raisons de vouloir retourner en Grande-Bretagne, et Hestia avait été l'une d'elles. Sauf que Poudlard signifiait aussi bruits de couloirs, mais surtout oreilles et yeux indiscrets, dont ceux de sa "fiancée". Il n'avait pas fallu bien longtemps avant qu'Athena se réalise ce qu'il s'était passé entre les deux sorciers, même s'ils n'étaient pas des plus démonstratifs en public. Derrière les portes fermées par contre ? C'était une autre histoire, et parfois pas très catholique, ahem. Est-ce qu'on pouvait réellement considérer qu'ils étaient ensemble ? Encore une fois, ils n'avaient pas discuté d'une quelconque sorte d'étiquettes. Après tout, Orion avait bien vite compris qu'Hestia préférait la "légèreté" de la chose et franchement ? Ca lui enlevait une belle épine du pied. Mais la vérité c'est que oui, ils se comportaient clairement comme un couple, et nombreuses étaient les personnes qui avaient eu l'occasion de s'en rendre compte, même si c'était loin d'être tout le château.

Mais tout ça, ça ne les empêchait pas de passer du temps chacun de leur côté. La preuve en cette journée de fin septembre, pendant laquelle Orion avait décidé de se poser non loin du lac noir, assez proche de la lisière de la forêt interdite. Les yeux rivés sur un livre sur les formes de protection magique qu'il avait emprunté à la bibliothèque, il ne faisait pas attention au temps qui passait, ni aux personnes potentiellement présente dans les environs. C'est d'ailleurs ce manque d'attention qui avait fait qu'il avait sursauté quand il avait entendu une voix bien trop peu agréable résonner dans ses oreilles. « Orion, depuis le temps que je te cherche ! Je peux te parler ? » Sourire hypocrite, voix faussement guillerette, ouais, c'était bien Athena Simmons. Il avait releva la tête vers elle, haussant un sourcil. Elle le cherchait ? Ah. Ca, c'était pas une bonne nouvelle. Mais de toute manière, elle ne comptait pas lui laisser le choix, la preuve, elle avait déjà reprit la parole avant qu'il n'ait le temps de dire quoique ce soit. « Dis-moi, c'est toujours le paradis sur terre avec ta petite Carrow ? Tu as réfléchi à comment tu allais annoncer à tes parents qu'elle n'était pas la sang-pure qu'ils espéraient ? » Il avait d'abord levé les yeux au ciel face à l'intérêt bien trop faux de la brune, puis avait finalement froncé les sourcils face à la fin de sa phrase. Comment ça, pas la Sang-Pure qu'ils espéraient ? Si c'était parce qu'elle n'était pas un fichu pantin comme Athena, il s'en fichait complètement. Mais les sourcils froncés qui avaient pris place sur son visage avaient dû suffire à montrer son interrogation. « Voyons mon petit Orion, je parle bien sûr du fait qu'elle a été reniée ! » Pardon ? Il n'avait aucun doute sur le fait que la surprise devait être plus que présente sur son visage. Lui qui faisait toujours en sorte d'arborer un masque d'indifférence -ou presque- devant la brune, il était évident qu'il avait échoué. Et apparemment, cette surprise s'était faite remarquer. « Oh, tu n'étais pas au courant... ? Mince. Bon, quelqu'un m'attend, mais on en reparle plus tard ! Tu sais.. Je connais quelqu'un qui ne te décevrait pas de cette manière. » En temps normal, il aurait très probablement été plus qu'agacé par ses paroles, mais ce n'était pas le cas cette fois. Non, là c'était les paroles d'Athena qui résonnaient dans ses oreilles. Comment ça, reniée ? Il ne saurait dire combien de temps il était resté là, le livre ouvert sur les genoux, les sourcils froncés, et le regard rivé vers le château. Non, elle voulait semer le doute en lui, c'était évident.

Et pourtant, le voilà qui avait fermé son livre et qui s'était dirigé d'un pas décidé vers le château. Une fois les grandes portes passées, il n'avait pas hésité une seule seconde avant de se diriger vers les cachots, se doutant parfaitement qu'Hestia serait dans une des salles de potions en train de travailler. Toutes les portes étaient ouvertes, sauf une qui n'était qu'entrouverte. Un simple regard avait suffit à ce qu'il pose ses yeux sur elle. Mais d'un coup, il avait été incapable de pousser la porte. Et si Athena avait raison ? Non. Fallait pas qu'il pense comme ça. Sauf qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. Pourquoi Hestia lui aurait-elle menti de la sorte ? Enfin, ce n'était pas un mensonge à proprement parlé, plutôt une omission volontaire d'informations, mais c'était pas nécessairement mieux. Au final, c'était le bruit de pas et de discussions venant de plus loin dans les couloirs des cachots qui l'avaient motivés à pousser la porte, passant l'encadrement de cette dernière avant de la refermer derrière lui, son regard se posant bien rapidement sur la jeune femme. Avec le temps, il s'était habitué à se sentir tout léger en la voyant, mais ce n'était pas le cas cette fois. Non, même avec ses yeux rivés sur la jeune femme, alors qu'ils n'avaient pas échangé un seul mot, la seule chose qu'il ressentait était un noeud omniprésent au fond de sa poitrine. Il ne devrait pas croire Athena et pourtant, il y avait cette petite voix dans sa tête, cette voix qui devenait de plus en plus forte, et qui lui répétait sans arrêt qu'Athena avait surement raison. Toutes les fois où Hestia avait parlé de sa famille au passé, ça avait été un signe, pas vrai ? Non, ce n'était pas possible. Il fallait qu'il en ait le coeur net, c'est tout.

- Je.. J'ai vu Athena au parc.

Ok, premières paroles sorties. Pourtant, son coeur n'avait pas ralenti et clairement, le noeud présent au fond de sa poitrine -et maintenant de ses tripes- n'avait fait que se resserrer, devenant encore plus oppressant que précédemment.

- Elle m'a parlé de toi. De ta famille. Elle m'a dit que tu avais reniée ? Rassures-moi, elle a inventé, hein ?

Sauf qu'une très faible partie de lui, bien profondément enfouie sous une grande couche d'espoir, connaissait déjà la réponse à cette question. Sauf qu'il ne voulait pas l'entendre, tout en voulant l'entendre en même temps. Ce n'était pas le fait qu'elle ait été potentiellement reniée le soucis, il s'en fichait complètement de ça. Non, c'était le fait qu'après qu'il lui ai dit tant de choses, après qu'il lui ait donné sa confiance aussi "facilement", elle n'ait pas été capable de faire la même chose. En soit, il était évident qu'il aurait pu la comprendre non ? Et pourtant, cette petite voix lui répétait que non, apparemment ça n'avait pas été évident, car sinon il ne serait pas dans les cachots en train de lancer une discussion qu'il allait très probablement regretter.

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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
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Dim 6 Fév - 19:28
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Orestia ♥

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone


 
C’était la première fois que Hestia vivait un été tel que celui-ci. Habituellement, les jours d’été se suivaient et se ressemblaient. Elle se partageait entre ses potions, quelques sorties entre amis et les bien trop nombreuses soirées mondaines et garden parties organisées par ses parents et où sa présence était toujours requise. Jamais elle n’avait vécu d’été particulièrement mouvementé, il n’y avait même pas de vacances en famille d’organisées, pas de voyage, rien de spécial, même quand sa sœur était encore parmi eux les Carrow ne s’étaient jamais donné cette peine. Seul l’année dernière pouvait faire preuve d’exception puisque pendant trois semaines elle avait perdu sa magie à cause des foutus bracelets du Blood Circle. Et encore, même avec cet exemple ça s’arrêtait là car ses parents avaient décrété que nul ne devait être au courant. Hestia avait donc passé une grande partie de son temps enfermée chez elle. Cet été avait été différent. Mais en même temps, il n’aurait pas pu en aller autrement. C’était le premier été que la Serpentarde vivait depuis qu’elle avait tourné le dos à sa famille, automatiquement rien n’était plus pareil. Elle avait dû travailler pour se payer un loyer, à sa grande satisfaction Giulia avait accepté de la garder au Purple Vial. Ce n’était pas n’importe quel loyer qu’elle avait dû s’appliquer à payer. Puisque les étudiants ne pouvaient rester à Poudlard pendant l’été et que Hestia n’avait plus de demeure familiale vers laquelle se tourner, il avait bien fallu trouver une solution. Finalement, Thalia, Adèle et elle avaient loué un petit appartement dans le Londres sorcier, rien de bien extravagant en comparaison avec les maisons dans lesquelles elles avaient grandies, mais ça leur avait suffi. Ca avait été un peu déroutant au début, de se retrouver hors de Poudlard, à travailler et à gérer son existence comme elle le souhaitait. Jamais Hestia n’avait eu autant de liberté et le loisir d’en faire ce qu’elle en voulait, mais rapidement, elle avait appris à en profiter.

Retrouver une forme de vie quotidienne avec sa sœur, ça avait eu quelque chose d’étrange, mais pas de désagréable. Elles avaient dû travailler pour trouver leur rythme et réapprendre tout ce dont leurs années de séparation les avaient privées. Ca n’avait pas toujours été simple, elles avaient grandies loin l’une de l’autre et leur relation avait vécue beaucoup de moments difficiles, mais elles s’en étaient sorties. Les deux sœurs Carrow s’étaient retrouvées et aujourd’hui Hestia avait le sentiment d’être plus proche de sa sœur que jamais. Elle avait le sentiment d’avoir enfin retrouvé sa grande sœur. Après avoir perdu ses parents, c'était quelque chose qui avait encore plus de valeur à ses yeux. Vraiment, cet été avait été différent, mais ça ne s’arrêtait pas à ça. Il y avait eu ces voyages aussi. Pas seulement ce petit tour en France que Hestia avait fait en compagnie d’Adèle et Elise pour fouiner illégalement dans les archives de Beauxbâtons à la recherche d'informations sur le passé de sa meilleure amie. Même si ce détour dans les montagnes françaises avait été particulièrement animé, ce n’était pas ça qui venait tout de suite à l’esprit de la Serpentarde quand elle songeait à ses voyages de ces dernières semaines. C’était plutôt les Etats-Unis qui venaient lui emplir la tête, avec au milieu un certain Gryffondor. Orion. De leur soirée chez les Campbell, elle n’avait rien attendu, et voilà qu’elle en était ressortie avec les souvenirs chamboulés de leurs baisers. Rien n’avait été prévu, elle n’aurait jamais pu deviner que les choses allaient prendre cette tournure, surtout vu la manière dont leur relation avait début. Mais l’instinct et l’envie avaient pris le dessus et pour une fois elle avait choisi de ne pas lutter. Pour une fois, Hestia avait fait taire ses appréhensions. Bonne ou mauvaise chose, elle n’aurait su le dire et en cet instant, avec Orion près d’elle et la faveur de la nuit de leur côté, ça n’avait pas vraiment eu d’importance.

Ils s'étaient revus plusieurs fois depuis ce fameux soir. Orion avait tenu sa promesse de faire visiter à Hestia les endroits emblématiques de sa région et la Serpentarde avait choisi de s'y rendre sans rien attendre. Le résultat avait été pour le moins maladroit, fait d'un mélange d'une hésitation nouvelle et de leurs habituelles provocations. Un mélange un peu explosif, à leur image, jusqu’à ce que finalement ils se retrouvent et que le temps passé ensemble prenne le goût du naturel. Et de leurs lèvres qui finissaient par se trouver. Ce qu’ils faisaient, Hestia l’ignorait toujours, tout comme elle ignorait ce qu’ils étaient exactement. Ou plutôt, elle préférait fermer les yeux pour ne pas se poser de question dont elle savait les réponses trop difficiles à appréhender pour elle. La Serpentarde avait toujours eu du mal à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, elle pouvait remercier l’éducation de ses parents pour ça, et sa relation avec Orion ne faisait pas exception. Ils étaient bien, ils passaient de bons moments ensemble, à se chercher et à se trouver. Pourquoi est-ce que cela ne devrait pas suffire ? Une petite voix insidieuse lui soufflait que c’était ainsi qu’avait commencé sa dernière véritable relation, celle qui avait fini par lui faire bien plus de mal qu’elle n’accepterait de l’admettre. Déjà à l’époque elle avait préféré ne pas mettre de mots sur sa relation et ça avait fini par se retourner contre elle, lui causant une blessure encore présente, bien enfouie mais présente. Cependant, Hestia n’avait jamais été un modèle de sagesse et elle préférait jouer la sourde oreille. C’était différent, il le fallait. Elle n’était pas attachée à Orion, pas comme ça. Ils étaient juste bien ensemble, il la comprenait, il la faisait rire et lui tenait tête, nul besoin d’y voir plus de nécessaire ou de s’embarrasser avec des mots qui finiraient par blesser tout le monde.

Alors ce qu’ils faisaient, Hestia l’ignorait, et elle préférait que les choses soient ainsi. Comprendre ses sentiments et les relations qui en découlaient n’avaient jamais été son fort de toute façon et puisque ça avait également l’air de convenir à Orion, c’était que c’était très bien ainsi. La rentrée à Poudlard n’avait pas changé grand-chose à leur relation. De toute façon, la Serpentarde n’avait jamais été particulièrement démonstrative, encore moins maintenant alors que les sang-purs qui avaient enfin appris qu’elle avait été reniée la regardaient avec mépris. Elle préférait tenter de protéger ce qu’il lui restait, et ça incluait sa relation avec Orion. Peu importe comment elle pouvait se définir. Même si rien de tout cela n’était un secret, Hestia considérait que ça ne regardait personne. Au final, les seules personnes avec qui elle en avait parlé -essentiellement à demi-mot- étaient Thalia et Adèle, elle s’était dit qu’il fallait bien qu’elle explique ses voyages inopinés aux Etats-Unis, mais les deux sorcières s’étaient surtout montrées assez perspicaces pour deviner seules. Tous les autres, la Serpentarde s’en fichait bien, qu’ils comprennent ou pas lui importait peu, elle ne leur devait aucun compte. Encore moins maintenant que la moitié des sorciers avait décidé de lui tourner le dos. Tout ce qui comptait, c’était ce qu’il se passait avec Orion lorsqu’ils se retrouvaient tous les deux. Pour une fois, Hestia n’avait pas à craindre des regards des autres, et encore moins que ses actes ne parviennent jusqu’aux oreilles de ses parents. Elle trouvait ça terriblement ironique d’ailleurs, elle avait claqué la porte de la demeure des Carrow, elle avait désavoué sa famille, craché sur leurs convenances et leurs traditions maritales d’un autre âge. Tout ça pour s’engager dans une relation avec Orion Campbell, au sang aussi pur que tous ceux à qui elle avait tourné le dos. Ca aurait presque pu être plaisant, cette sorte de pied de nez magistral, mais Hestia n’y accordait pas la moindre importance.

La Serpentarde en avait cependant marre, des regards et des murmures qui se dévoilaient sur son chemin. Elle ne pouvait plus traverser un couloir tranquillement maintenant que son statut de sorcière reniée n’était plus un secret pour personne. L’été avait mis fin à son répit. Si ses parents avaient gardé pour eux son départ -quelle humiliation de voir leurs deux filles leur tourner le dos- ils n’avaient pas pu expliquer son absence à toutes les soirées réservées aux sang-purs organisées pendant les mois d’été. Ainsi le secret s’était éventé et dorénavant, Hestia devait vivre avec les conséquences. Puisque tout s’était déroulé en février dernier, elle avait eu le temps de s’habituer à sa nouvelle vie, mais pas encore aux regards méprisants et aux sifflements pleins de jugement qui la suivaient un peu partout. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour en avoir marre. Ces sorciers n’avaient-ils donc rien de mieux à faire ? Depuis plusieurs semaines elle avait pris l’habitude de passer le moins de temps possible en compagnie de tous ces idiots qui pensaient pouvoir la juger sans même la connaitre. Heureusement, passer un peu de temps avec Orion s’était révélé être une raison particulièrement plaisante. Pour le reste, Hestia passait de plus en plus de temps dans les cachots, dans une de ces salles dédiées aux potions. C’était l’endroit parfait pour rester seule, elle savait que rares étaient ceux qui oseraient venir lui causer des problèmes ici étant donné qu’elle travaillait la plupart du temps sur des mélanges dangereux, et elle n’oubliait pas que désormais elle devait réussir ses études haut la main. Ca avait toujours été son objectif, mais maintenant elle ne pouvait plus compter que sur elle-même pour assurer son avenir. Tout ce temps passé face à ses chaudrons, que ce soit pour éviter les imbéciles du château, ou pour réviser n’était donc jamais perdu.

Sans grande surprise, c’était là qu’elle avait décidé de se rendre en cette fin de journée. Elle n’avait plus cours, pas d’entrainement de Quidditch et ne devait pas aller travailler au Purple Vial, elle avait donc décidé de se consacrer à ses potions, notamment à celle sur laquelle elle travaillait pour Thalia. La Serpentarde était plongée dans ses notes quand le grincement de la porte l’avertit qu’elle n’était plus seule. Elle releva ses prunelles, prête à se saisir de sa baguette au cas où un de ces fils de bonne famille qui se sentait si offensé par son départ de Carrow avait décidé de venir lui expliquer sa façon de penser. Elle se détendit cependant en voyant que le nouveau venu n’était autre qu’Orion. Hestia esquissa un sourire qui se figea sur ses lèvres en avisant l’air du Gryffondor. Elle fronça les sourcils, quelque chose n’allait pas, elle pouvait le voir. Il n’y avait ni sourire sur ses lèvres, ni éclat dans ses prunelles. Quelque chose n’allait pas, mais elle ne dit rien, préférant laisser le Gryffondor prendre des rênes. « Je.. J'ai vu Athena au parc. » Hestia pinça les lèvres et referma lentement son carnet de notes. Athena. Rien de bon ne venait jamais quand il s’agissait de l’héritière Simmons. Vu l’air sur les traits du lion, cette fois-ci ne ferait pas exception. La Serpentarde se contenta de lever les yeux pour plonger ses prunelles dans celles d’Orion. Une seconde fila avant qu’il ne reprenne. « Elle m'a parlé de toi. De ta famille. Elle m'a dit que tu avais reniée ? Rassure-moi, elle a inventé, hein ? » Hestia prit une brève inspiration. Ainsi, Orion savait maintenant. Elle était étonnée qu’il n’ait pas saisit cette information plus tôt, ce n’étaient pas les bruits de couloir qui manquaient. Elle aurait dû le lui dire elle-même, elle le savait, surtout depuis ce qu’il se passait entre eux depuis cet été. Elle lui devait cette honnêteté. Mais les mots n’étaient pas venus. Elle n’était pas prête à s’ouvrir, pas prête à se confier, encore trop marqué par toutes les déceptions qu’elle avait connues lorsqu’elle avait commis l’erreur de laisser rentrer la mauvaise personne dans sa vie.

Hestia observa le lion en silence quelques instant. Il voulait qu’elle le rassure ? C’était impossible. Rien que le fait qu’il utilise ces mots était perturbant. Comme si l’idée qu’elle ne fasse plus partie d’une grande famille était inacceptable à ses yeux. Comme si ça voulait dire qu’elle n’en valait plus la peine. Cette idée menaça de lui plomber le cœur, alors elle se blinda, prête à recevoir un énième coup en plus. Hestia avait arrêté de les compter depuis longtemps. « Elle a raison. » Déclara-t-elle simplement. Pour une fois Athena ne semait pas mensonges et perfidie sur son passage, même si Hestia ne doutait pas qu’elle avait dû jubiler de sa petite révélation. Après tout, Orion s’était tourné vers la Carrow alors qu’ils étaient encore fiancés aux yeux de leur famille, ce n’était que juste vengeance. Comme elle avait dû en profiter. « Athena dit la vérité. J’ai tourné le dos à ma famille, ils m’ont renié… Ca revient au même. » Reprit-elle sans lâcher les prunelles du lion. Hestia aurait aimé prononcer ces mots avec détachements, prétendre que ça ne la touchait plus, que le temps avait passé et qu’elle avait avancé. Mais la vérité c’était que rien de tout ça n’était aisé à prononcer, que le temps n’apaisait pas toutes les blessures. Elle jaugea Orion du regard, cherchant à deviner ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête. Sûrement était-il en train de faire la même chose, d’estimer le nombre de secret qu’elle s’était bien gardée de partager. Sûrement allait-il en conclure qu’elle ne valait pas tous ses efforts. Sûrement à raison. « Je n’ai plus de Carrow que le nom… Est-ce que ça change quelque chose ? » Demanda-t-elle finalement en camouflant son appréhension sous une pointe de provocation. Il ne serait pas le premier à lui tourner le dos, le propre meilleur ami de la Serpentarde en avait fait autant plusieurs mois auparavant, elle ne pourrait même pas lui en vouloir. Peut-être même pourrait-elle le comprendre.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Dim 27 Mar - 9:11

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Le silence qui s'était installé dans la pièce et l'expression peinte sur le visage d'Hestia auraient dû répondre à sa question et indirectement, ça avait été le cas. Sauf qu'il avait été incapable de se satisfaire de cette réponse parce que non, il se trompait surement, il devait se tromper. Puis elle avait ouvert la bouche et l'épée qui trônait au-dessus de la tête du brun depuis plusieurs interminables minutes avait fini par l'atteindre dans une chute libre magistrale. Qu'elle soit partie, reniée, ou peu importe quelle autre tournure de phrase pourrait être utilisée, il s'en fichait complètement. Non, c'était ce mensonge, cette omission d'information, qui le brisait le plus. Parce qu'il pensait qu'il y avait de la confiance entre eux. Ok, ils n'avaient pas d'étiquettes, mais ça ne changeait rien à la confiance, si ? Merlin seul savait qu'Orion avait décidé de lui offrir sa confiance alors qu'il ne s'était jamais rien passé entre eux et rien qu'avec ces discussions-là, il lui avait offert plus d'une chance de dire la vérité, même sans le savoir. Mais tout devenait tellement plus clair maintenant, l'utilisation du passé qui l'avait très légèrement perturbé cet été, elle n'était pas là pour rien, bien évidemment. Le passé avait eu toute son importance et lui avait fait comme si ce n'était rien. Sauf que ce n'était pas ça, l'important. Il estimait mériter plus qu'un simple aveu à demi-mots, mais apparemment il se trompait, comme il se trompait toujours. « Est-ce que ça change quelque chose ? » Cette simple question arrivait très largement à une deuxième position au niveau blessure. Elle pensait sérieusement qu'il en avait quelque chose à foutre, de son statut sanguin ? Bon sang, il était le premier à n'attendre qu'une chose, que sa soeur soit majeure pour quitter sa propre famille, alors qu'est-ce qu'il pouvait bien en avoir à faire, qu'Hestia ait fait la même chose ? S'il l'avait appris autrement, ça aurait surement fait naître une sacré forme de respect en lui mais là, c'était juste une blessure, un vide, comme une impression de déjà-vu. Au diable les étiquettes, il n'avait pas grandement le choix que de voir que si, il s'était attaché, d'une manière ou d'une autre. Pas besoin de parler de sentiments, Merlin seul savait que c'était clairement pas son truc, mais ce qu'il ressentait là, c'était une preuve irréfutable quant au fait que merde, il s'était attaché. Il serait incapable de dire depuis combien de temps le silence s'était installé dans la salle des potions quand il avait repris la parole, prononçant ces quelques mots avec une voix légèrement plus forte qu'initialement prévu.

- Tu penses vraiment que j'en ai quelque chose à faire, du fait que tu n'aies du Carrow que le nom ? T'as oublié que j'attends qu'une chose, c'est de pouvoir faire pareil sans pour autant laisser ma soeur tomber ? Comment.. Comment tu peux penser ça bon sang ?

L'incompréhension probablement déjà peinte sur ses traits était maintenant peinte sur ses paroles, sur le ton qu'il employait. Sauf que cette incompréhension n'était pas seule, elle était accompagnée par une forme de colère. Il ne comptait pas lui hurler dessus, bien sûr, ni l'insulter de tous les noms, mais il ne pouvait pas retenir le ton qu'il employait. Ca n'irait pas plus loin que ça, c'était évident, mais il ne pouvait juste pas faire comme si de rien n'était, c'était tout bonnement impossible. Depuis combien de temps est-ce qu'elle se cachait de partager avec lui cette information plus qu'importante ? Depuis combien de temps est-ce qu'elle faisait comme si de rien n'était ? Depuis combien de temps est-ce qu'elle estimait qu'il ne méritait pas de savoir ? Voilà pourquoi il avait décidé de se fermer à toute potentielle relation à minima amicale quand il était arrivé ici. Parce qu'il avait vécu ce genre de déceptions bien assez souvent quand il était aux Etats-Unis, et par Merlin il ne voulait pas que ça recommence. Sauf que maintenant, c'était fait, mais il n'aurait pas cru qu'une telle déception serait initiée par la jeune Carrow. Et puis, l'apprendre par Athena ? Ca rendait l'ensemble de cette discussion encore moins supportable. Peut-être qu'il aurait dû se contenter d'elle depuis le début. Peut-être qu'il aurait dû s'ouvrir un peu plus à l'idée de cette union, comme lui avait recommandé Maëlle quand ils étaient arrivés ici. Parce que sans attache, impossible d'être déçu, pas vrai ? Et clairement, c'était certain qu'il ne s'attacherait jamais à la jeune Simmons.

- Ca fait... Ca fait combien de temps ?

C'était idiot, mais il avait besoin de le savoir. Il avait besoin de savoir depuis combien de temps il s'ouvrait quant à sa vie de famille difficile auprès de la jeune femme pour ne recevoir qu'une multitude de mensonges en retour. Des questions, il en avait plein d'autres, bien sûr, mais c'était la plus importante, c'était celle qu'il avait besoin de poser à cet instant même. Les questionnements sur le pourquoi du comment pourraient bien attendre, il était évident que cette discussion allait probablement durer un moment. Parce qu'il voulait comprendre. Il pourrait bien écouter ses blessures passées comme présentes et se laisser aller à son impulsion pour quitter cette pièce et ne pas revenir, mais ce n'était pas ce qu'il voulait. Non, il était certain qu'il devait y avoir une raison aux mensonges de la brune, ou alors c'était ce qu'il préférait se dire. Alors il resterait le temps qu'il faudrait dans cette pièce, ne serait-ce que pour avoir une chance de comprendre tout ça. Il lui en voulait, bien sûr, et pourtant il venait de réaliser qu'il n'avait toujours pas brisé le contact qu'il y avait entre leurs deux regards. Celui d'Hestia était assez difficile à interpréter et le sien ? Il ne le voyait pas, mais il se doutait qu'il ne montrait pas grand chose de plus qu'une incompréhension accompagnée d'un soupçon de déception qu'il ne voulait même pas chercher à cacher.

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Lumos
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Dim 3 Avr - 19:41
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C'est étrange comme il suffit d'une brève seconde pour que Hestia ait l'impression d'être projetée dans le passé. Des mois, voire un an en arrière. Lorsqu’Orion et elle étaient encore deux étudiants inconnus plus occupés à se jauger du regard et à se provoquer à coups de phrases acerbes qu’à chercher à se comprendre véritablement. Quand il y avait entre eux bien plus que silence que de mots. Ils en avaient fait du chemin, de la défiance à l’irritation, puis à la compréhension, pour en arriver finalement à une forme de complicité bien à eux. Ca n'avait pas été simple, rien ne l'était avec eux, et encore moins avec Hestia, elle en était consciente, mais ils avaient trouvé un équilibre. Peut-être précaire, mais réel. Du moins, jusqu'à maintenant. Car soudainement, la distance était revenue entre eux, alors que pendant les semaines précédentes ils s’étaient appliqués à l’effacer, pas seulement physique mais aussi dans leurs attitudes. Il y avait quelque chose de différent, la Serpentarde le sentait. Tout comme elle sentait qu’ils avaient atteint un point de non retour. Que quelque chose c’était passé durant son absence et que, peu importe ce que cela pouvait être, à partir de là, plus rien ne serait plus pareil. Soudainement, elle eut le sentiment que les derniers mois passés avec Orion venaient de s’effacer, qu’ils ne comptaient plus. Que peut-être ça n’avait jamais été le cas au final. La soirée chez les Campbell, les visites aux Etats-Unis, les baisers échangés et les instants volés au détour d’un couloir une fois de retour à Poudlard, effacés. Peut-être était-ce mieux qu’ils aient refusé de mettre une étiquette sur ce qu’il se passait entre eux, peut-être que cela rendrait les choses plus aisées. Car dans les yeux du Gryffondor brillait cet éclat qui signifiait que toute chose avait une fin.    
   
Il savait. Il savait et ça allait tout changer. Hestia pouvait le voir dans son regard, le lire dans son attitude. Orion n'avait pas besoin de dire un mot, tout son corps parlait pour lui. Il était figé à l'entrée de la salle, alors que quelques heures plus tôt la distance entre les deux sorciers aurait certainement été rapidement réduite, cette fois il ne semblait pas avoir l'intention de la rejoindre. Il n'y avait pas de sourire sur ses lèvres, ni ses habituelles remarques désinvoltes qui ponctuaient leurs conversations. Alors la Serpentarde resta là, derrière sa table et ses affaires de potions, comme si tout cela pouvait lui apporter la moindre protection, à attendre que la sentence tombe. Ainsi, Orion savait, et s'il savait c'était à cause d'Athena. La Carrow n'avait pas de mal à imaginer combien transmettre la nouvelle au Gryffondor avait dû réjouir l'américaine. Oh, elle avait dû jubiler à l'idée de tenir une telle information entre ses griffes. Elle qui voyait son statut de fiancée bafoué par la simple présence de la Serpentarde avait obtenu le moyen parfait de se venger. Et à en croire l’expression peinte sur les traits du lion, elle avait réussi à la perfection. Orion savait, et plus rien ne serait jamais pareil, Hestia n’avait besoin que de le voir pour comprendre. Instinctivement, la Serpentarde se redressa, prête à recevoir tous les reproches qui n’allaient certainement pas tarder. Orion voulait qu’elle le rassure, mais c’était impossible. Pour une fois dans sa vie, Athena n’avait pas joué les langues de vipère. Elle n’en n’avait pas eu besoin, la vérité était parfois tout aussi destructrice, tout comme celle qu’elle avait délivré au Gryffondor, avec certainement un sourire perfide aux lèvres. Pour une fois, les révélations de l’américaine auraient presque pu passer pour altruiste, si Hestia n’était pas consciente qu’elle avait certainement savouré chaque seconde qui avait accompagné ses mots. Elle aurait presque pu prétendre qu’elle faisait ça pour protéger Orion, si ça ne lui permettait pas de piétiner ce qui le liait à Hestia au passage. Une victoire éclatante pour la Simmons, rongée d’ambition et de manipulation, mais qui s’en soucierait ?  
 
Il était inutile de mentir désormais. Hestia ne l’avait que trop fait et elle voyait bien où ça ne manquerait pas de la mener. Il suffisait de voir l'expression d'Orion pour comprendre que cette situation était loin de lui plaire. Cependant, ce n’était pas pour autant qu’elle avait l’intention de s’excuser. Elle aurait dû en parler à Orion, cette vérité elle aurait dû la lui partager, mais ça avait été trop lui demander. Replonger dans le rejet de sa famille, dans tout ce qu’il s’était passé ce jour là dans le manoir Carrow, était tout simplement trop difficile. Ce n’était pas une question qu’Orion mérite ou non la vérité, Hestia n’avait en réalité pas de doute sur la question, c’était simplement qu’elle n’avait pas eu la force de trouver les mots et qu’aujourd’hui encore c’était toujours le cas. Elle avait beau jouer les dures, les intouchables, elle restait profondément blessée par la perte de sa famille. C’était pour le mieux, elle le savait et elle se savait enfin libre, mais ça ne l’empêchait pas de ressentir un vide qu’elle doutait de voir combler un jour. Sauf que le dire ainsi était impensable. Elle était forte Hestia, même si c’était un mensonge. Alors elle ne mentit pas à Orion, elle se contenta de lui exposer la vérité sans chercher à se justifier, ne pouvant cependant s'empêcher de lui demander si cela changeait quelque chose. Parce que si la verte pouvait vivre avec la perte de son statut, voir ses rares amis lui tourner le dos était une tout autre histoire. Mais est-ce qu'Orion était un ami ? N'était-il pas plus que ça ? Elle refusait de chercher une réponse à cette question, tout comme elle refusait de s'attarder sur ce qui les liait. Sa vie était bien assez compliquée comme ça. Et de toute façon, ce n'était peut-être qu'une histoire de seconde avant que ce qui la liait à Orion ne vole en éclat.

Tout ne dépendait plus que du lion désormais, Hestia en était consciente et cette idée lui était étrangement douloureuse. Allait-il lui tourner le dos comme Dimka ? La regarder avec une étincelle de mépris et de jugement dans le regard comme c'était le cas des autres étudiants de sang pur ? Juger que sans son statut prestigieux elle n'était plus digne de son intérêt ? Il tenait leur relation entre ses mains, peu importe ce que celle-ci était exactement. « Tu penses vraiment que j'en ai quelque chose à faire, du fait que tu n'aies du Carrow que le nom ? T'as oublié que j'attends qu'une chose, c'est de pouvoir faire pareil sans pour autant laisser ma soeur tomber ? Comment… Comment tu peux penser ça bon sang ? » En silence, la Serpentarde pinça les lèvres, relevant le menton pour ne surtout pas se laisser atteindre. Les mots du lion résonnaient dans la salle, se répercutant contre les murs de pierre de telle sorte qu'elle ne pouvait les éviter. Ses questions étaient évidentes et pourtant les réponses ne l'étaient pas tant que ça. Sur le papier ça paraissait simple, elle l'avait bien compris que les noms avaient peu d'importance pour lui, que sa famille était plus une malédiction qu'une bénédiction, que ça ne changerait rien entre eux. Mais n'étaient-ce pas des illusions ? Des mots creux qui se révéleraient bien différents une fois mis au pied du mur ? Orion affirmait tout ça avec force mais sa résolution était-elle toujours la même maintenant qu'il savait ? Hestia avait déjà eu l’occasion de voir que, souvent, ces promesses se retrouvaient vaines. Elle parlait d’expérience, et elle trouvait ces expériences douloureuses. Sa dernière discussion avec Dimka en était la preuve. « Je ne sais pas. » Admit-elle lentement sans baisser les yeux, sans que sa voix ne fléchisse. C’était la seule réponse possible, elle savait que penser connaitre une personne et la connaitre réellement étaient deux choses bien différentes.

Un instant, le silence s'installa avant que Hestia ne reprenne la parole. Poussée par ce qu'elle voyait sur les traits d'Orion ou par un besoin de s'expliquer, elle n'aurait su le dire. « Ce genre de nouvelle, ça révèle les gens. On m’a tourné le dos, on m’a trahi… Et souvent, ça venait de personnes en qui j’avais une totale confiance. Des personnes que je connaissais depuis tellement d’années que j’avais arrêté de les compter. » Ajouta-t-elle d'une voix mesurée. Elle ne laissait rien paraitre, ni dans sa voix, ni dans son attitude, au moins l'éducation de ses parents avaient eu ça de bon. Prétendre que rien ne l'atteignait était un jeu d'enfant pour la Carrow, mais intérieurement il en allait autrement. Chacune de ces trahisons avait été plus difficile à vivre que la précédente. D'abord Dimka qui avait décidé que l'avis de sa famille comptait plus qu'elle, mettant fin à plus d'une dizaine d'années d'amitié. Puis Helios qui avait refusé de lui tendre la main malgré ses supplications le jour où les mangemorts l'avaient piégé. Helios qui l'avait regardé se faire torturer. Son meilleur ami et son cousin lui avaient tourné le dos, des décisions auxquelles elle ne s'était pas attendue, elle ne s'était pas préparée. Pour lesquelles elle avait souffert. Elle avait cru les connaitre, elle avait eu tort. Comment avoir confiance en qui que ce soit dans ces conditions ? « Rien ne m’assurait que ce ne serait pas aussi ton cas. » Reprit-elle, toujours avec ce calme qu’elle était pourtant loin de ressentir. Hestia savait que ce n’était pas ce qu’il voulait entendre, mais c’était tout ce dont elle était capable de lui donner en cet instant. Il avait beau affirmer qu'il n'y accordait aucune importance, il n'empêchait que c'était à cause de sa famille qu'il l'avait invité à la soirée de ses parents. Sans son nom, sans son statut, jamais cette soirée ne serait arrivée. Ni tout ce à quoi elle avait mené. Et c'était certainement aussi à cause de tout ça que tout allait s'effondrer.

Les prunelles des deux étudiants ne se lâchait pas. Hestia ignorait si tenter de lire dans le regard d'Orion était une bonne chose. Tout ce qu'elle voyait c'était de la déception et c'était elle qui la causait. Cette pensée lui causa un pincement au cœur qu'elle ignora de son mieux. Ca ne voulait rien dire, si elle se blindait c'était par habitude, parce qu'elle avait déjà trop souffert. Pas parce que c'était Orion qui lui faisait face, ça ne pouvait pas être ça. « Ca fait... Ca fait combien de temps ? » La Serpentarde prit une courte inspiration. Un instant elle hésita à lui demander si ça avait la moindre importance. A ces yeux ce n’était pas le cas, mais elle doutait que le Gryffondor partage son avis. Dans tous les cas, elle savait que la réponse ne lui plairait pas et elle ne pouvait même pas lui en vouloir. Puisqu’elle lui devait la vérité, elle la lui donna. « C'est arrivé en février dernier. » Hestia  n'ajouta rien de plus. Elle en avait pourtant des choses à dire. Elle aurait pu lui raconter toute l'histoire, le rôle de Grigori, la réaction de sa famille, leur ordre qu'elle rejoigne les mangemorts, son père qui levait sa baguette sur elle. L'histoire n'était pas aussi simple que ça, elle n'avait pas juste choisi de tourner le dos aux Carrow, et pourtant elle n'en dit rien. Parce que ça ne justifiait pas son silence, parce tout ça, ça n'appartenait qu'à elle et qu'elle n'avait pas envie de le partager tant qu'elle n'était pas sûre qu'Orion soit prêt à l'écouter. « Je n'en ai parlé qu'à deux personnes. Adèle parce que je n'avais pas le choix. » C'était la française qu'elle avait réclamée à son arrivée à Sainte Magouste, la seule qu'elle avait laissé la soigner. Hestia n'avait pas envisagé une seule seconde de ne rien lui dire. « Et Dimka qui a aussitôt décidé que je n'étais plus assez bien pour lui. » Elle pinça les lèvres, refusant de laisser filtrer la moindre émotion. La brûlure de la déception avait été vive, tout autant que la colère qu’elle avait ressenti contre le slave. Peut-être avaient-ils encore ce point en commun avec Orion finalement. Elle ne doutait pas que c’était ce qu’il ressentait la concernant en cet instant. Hestia laissa filer un instant, les yeux plongés dans ceux du lion. Elle prit une seconde pour poser la question qui parvenait à la fois à lui brûler les lèvres et à lui donner envie de se taire à jamais. « Et toi, Orion, que vas-tu décider ? » La question qui allait décider de tout.

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'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Mar 3 Mai - 20:58

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Cette discussion n'avait absolument aucun sens. Enfin si, elle en avait, mais la surprise et la déception qu'Orion ressentait étaient bien trop fortes, et elles biaisaient complètement son point de vue. Alors il était resté planté là, à regarder Hestia dans le blanc des yeux, en espérant qu'elle pourrait tout expliquer et que peut-être, juste peut-être, que tout redeviendrait comme avant, mais ce n'était pas ce qu'il se passait. Orion essayait de garder son calme, il avait complètement canalisé son sang chaud et son envie de partir en claquant la porte. Oui, il voulait fuir cette confrontation, cette déception, cette source d'anxiété mais au lieu de ça, il était resté planté là, en face de celle en qui il avait appris à avoir confiance après s'être tant confié, mais tout semblait prouver que cette confiance n'était qu'à sens unique. Alors il lui avait demandé, juste pour savoir, comment elle pouvait penser qu'il lui tournerait le dos. Après tout, il devait y avoir une explication, n'est-ce pas ? Sauf que les quelques mots qu'elle avait prononcé avaient fait l'effet d'un ras-de-marée chez le Gryffondor. « Je ne sais pas. ». Ah. Il avait donc été si peu clair sur ses intentions, sur son point de vue sur toutes ces conneries de Sang-Pur ? Bon à savoir. Pourtant, il aurait difficilement pu être plus clair. Puis Hestia avait repris la parole, comme si elle avait lu dans ses pensées. Bon, c'était sûrement plus dû au fait que son agacement -ou son impatience, mêlée avec de la déception ?- s'était lu sur son visage mais dans tous les cas, elle avait repris la parole, et quelques explications supplémentaires étaient venues rejoindre sa réponse, la rendant bien plus claire. Il ne pouvait que la comprendre. Oui, ce genre de nouvelles, c'était un ras-de-marée pour à peu près n'importe qui, mais pas toujours pour les bonnes raisons. Certaines personnes finissaient pas être déçues et décidaient de te tourner le dos, parce que c'était tellement plus simple, apparemment. Ca ne lui était jamais arrivé, évidemment, parce qu'il était encore le parfait petit Campbell aux yeux de tout le monde. Mais il avait bien vu que plusieurs personnes n'étaient intéressées par lui que par rapport à la fortune de ses parents, ou par rapport aux échelons qu'ils pourraient supposément grimper si d'autres personnes les voyaient en compagne de la famille Campbell. Alors oui, ce n'était pas surprenant que certaines personnes aient pu décider de tourner le dos à Hestia. Ce qu'il ne pouvait surtout pas imaginer, c'est à quel point cela avait dû être difficile pour elle. Perdre des gens de confiance, ce n'est jamais facile. Mais après avoir perdu sa famille ? Ok, ça ne se passait pas au beau fixe depuis un moment, de ce qu'il pensait comprendre par le peu de choses qu'il avait pu entendre à ce sujet-là, mais ça ne changeait rien au fait que le choc devait être terrible, ou en tout cas très difficile à gérer. Orion ne saurait même pas dire combien de temps un silence s'était installé entre eux, mais Hestia avait fini par rajouter encore quelques mots et même si Orion aurait pu être blessé, il ne pouvait que la comprendre. Ils ne se connaissaient pas énormément, au final. Si des personnes qu'elle connaissait depuis une éternité la surprenait de la pire des manières, qu'est-ce qui aurait empêché Orion de faire la même chose ? Sur le papier, rien. Mais ce n'était pas si simple, et il voulait qu'elle le comprenne.

- Ca n'aurait pas été mon cas.

Il ne pouvait pas dire grand chose de plus. Il aurait pu se lancer dans de grandes explications justifiant le fait qu'il ne lui aurait pas tourné le dos pour si peu, qu'il lui aurait même plutôt apporté tout le soutien possible, mais il avait cette impression que ça ne servirait à rien. Parce que cette discussion ne faisait commencer, peu importe à quel point elle paraissait interminable aux yeux de l'Américain. Pourtant, très peu de paroles avaient été échangées entre les deux sorciers, mais le ressenti qu'il en avait était bien différent. S'il avait voulu se convaincre qu'il ne s'était pas attaché à Hestia, il n'aurait pas pu continuer de le faire pendant bien longtemps. Parce que ce sentiment de déception, il le connaissait. Et il voulait dire que c'était déjà allé trop loin, et qu'il s'était attaché. Que quand il lui avait réellement donné sa confiance, il ne l'avait pas fait à moitié. Alors non, il n'était pas question de parler de termes officiels tels que l'amour ou d'autres trucs du genre, Merlin seul savait que ce n'était pas son genre. Mais il ne pouvait pas nier l'attachement qui s'était créé entre eux, c'était un fait. Qu'est-ce qu'il allait faire de cette information ? Excellente question, mais il était évident qu'il n'en parlerait pas. Ce n'était ni le lieu, ni le moment et dans tous les cas, les raisons pour lesquelles ils avaient cette discussion ne lui donnaient absolument aucune envie de se confier sur un sujet aussi... Important ? Officiel ? Il ne savait même pas comment il était censé appeler ça. Puis d'un coup, l'épée qu'il avait lui même tendue à la jeune sorcière lui était une fois de plus tombée dessus. « C'est arrivé en février dernier. ». Encore une fois, ah. Encore une fois, il comprenait un peu mieux les raisons pour lesquelles elle ne lui en avait pas parlé, mais février ? Ca faisait une éternité, dans un sens, même si ça faisait moins d'un an. Alors encore une fois, il était resté planté là, sans même savoir quoi dire. Il n'avait laissé sortir que les quelques très rares mots qu'il n'avait pas pu retenir.

- Oh... Je vois.

A vrai dire, même s'il avait voulu dire quelque chose, il n'avait aucune idée de ce qu'il aurait pu dire. Il n'avait plus vraiment envie de l'accuser de quoique ce soit, vu qu'il comprenait mieux son point de vue. Mais en même temps, faire comme si de rien n'était était absolument impossible pour lui. Ne rien dire n'était pas une option et en même temps, lui dire les choses ne lui semblait pas du tout être une option non plus. Alors encore une fois, il avait laissé ses pensées l'envelopper, remplaçant le silence de la pièce par un pur bordel. Mais cet ensemble de pensées avait été brisé, réduit au silence le plus sombre, au moment où Hestia avait repris la parole. Le fait qu'elle n'ait osé en parler qu'à deux personnes était absolument déprimant, même si relativement compréhensible. Mais le fait qu'en plus, une de ces deux personnes ait décidé de lui tourner le dos sans la moindre hésitation ? Orion presque envie de le retrouver pour lui demander des explications. Mais encore une fois, ce n'était pas le moment et surtout, ce n'était pas son rôle. Alors il était resté planté là, et la question qu'il ne voulait pas entendre avait fini par résonner dans la pièce. Qu'est-ce qu'il allait décider ? Il n'en avait aucune idée et pourtant, la jeune femme attendait une réponse. Orion se passa une nouvelle fois la main dans les cheveux, comme si ça allait l'aider à avoir des idées plus claires, mais ça n'avait rien changé, absolument rien. Alors un soupir s'était échappé d'entre ses lèvres, et il avait eu le courage de prononcer quelques mots.

- J'en ai aucune idée.

Il ne savait que trop bien que cette réponse n'était pas du tout celle que la brune attendait, mais il n'y pouvait rien. Parce que c'était la vérité, il ne savait pas du tout ce qu'il allait décider. Lui tourner le dos lui paraissait complètement invraisemblable. Mais encore une fois, faire comme si de rien n'était ? Ce serait presque pire, dans un sens. Parce qu'il avait déjà été déçu par d'autres personnes dans le passé, et le fait que ça recommence une nouvelle fois, avec la seule personne avec qui il avait osé réellement parler de ses origines, c'était d'une ironie profondément décevante. Et c'était douloureux, aussi. Mais il ne pouvait pas rester sur une réponse telle que celle-ci, parce que Merlin seul savait que même dans une situation aussi compliquée que celle-ci, il ne voulait pas faire de mal à la jeune femme.

- Je ne me vois absolument pas te tourner le dos, surtout pour une histoire de famille. Mais.. Je peux difficilement faire comme si de rien n'était.  Je sais que je me répète, mais tout ça ne change rien au fait que tu ne m'as pas fait confiance, et ça ne change rien non plus au fait que j'ai dû l'apprendre par Athena.

Et l'Américaine avait jubilé. Et quand on les voyait là, tous les deux, une pièce entière les séparant, elle avait eu toutes les raisons de jubiler.

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Hestia Carrow
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Mar 7 Juin - 0:07
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Cette conversation, Hestia aurait dû s’y attendre. En réalité, elle aurait peut-être même dû la provoquer elle-même. Elle avait quitté sa famille. Elle leur avait tourné le dos, ils l’avaient renié, les termes étaient différents, les versions aussi selon le point de vue, Hestia ne doutait pas que ses parents avaient inventé leur propre histoire à raconter et que celle-ci camouflait certainement leurs agissements. Mais au fond ça n’avait pas grande importance, le résultat restait le même, elle n’avait plus de Carrow que le nom et ça changeait tout. En apparence ça ne se voyait pas, la Serpentarde avait toujours été douée pour maintenir l’illusion. En quittant sa famille, elle avait eu la bonne idée de vider son compte en banque, ce qui signifiait que si elle devait désormais faire attention à ses dépenses, elle n’était pas sans ressources. Encore moins depuis qu’elle savait que son emploi au Purple Vial n’était pas en danger. De l’extérieur, rien n’avait changé, mais ça s’arrêtait là, car à l’intérieur, tout était différent. En un claquement de doigts -ou plutôt un coup de baguette magique- Hestia avait perdu ses parents et une bonne partie de sa famille. Thalia était la seule famille qui lui restait, le seul soutient inébranlable qui portait encore le nom de Carrow. Et puis, peu à peu, tout s’était effondré comme un château de cartes. Cela avait mis du temps, car la dernière chose sur laquelle ses géniteurs et elle semblaient avoir été d’accord c’était leur reluctance à partager cette histoire avec le monde. Au moins Hestia n’avait-elle pas tout perdu d’un coup. Il y avait d’abord eu Dimka, qui avait choisi de lui tourner le dos dès l’instant où il avait compris qu’elle ne trouverait plus jamais grâce aux yeux des Dimitrov. Puis Helios qui avait aidé les mangemorts à la piéger sur son propre lieu de travail. Et puis tout s’était enchainé au fil de l’été. La nouvelle de son nouveau statut d’héritière reniée avait filé de lèvres en lèvres, puis de couloir en couloir une fois la rentrée arrivée. Et à partir de là, la Serpentarde avait compris que plus rien ne serait pareil.  
 
La plupart du temps, Hestia n’hésitait pas à affirmer qu’elle s’en fichait complètement. Sa place parmi les Carrow ne lui avait jamais apporté la moindre once de bonheur. Sa vie n’avait été qu’exigences, critiques et faux-semblants, rien qu’elle ne regretterait. Quitter sa famille était quelque chose qu’elle aurait dû faire bien plus tôt, tout comme sa sœur l'avait fait avant elle. Maintenant que c’était fait, elle savait que malgré les nouveaux défis que cela lui apportait, c’était la meilleure décision qu’elle pouvait prendre. Son seul regret résidait dans le regard des autres. Pas dans leurs avis, ça elle s'en fichait bien, leurs jugements ils pouvaient se les garder pour eux. Non, ce qu'elle ne supportait pas c'était d'être la cible des regards et des murmures, des rumeurs et des avis qu'elle n'avait pas demandé. Ca l'insupportait de voir que, tout d'un coup, tout le monde se donnait le droit de commenter sa vie alors que rares étaient ceux qui la connaissaient. Ceux à qui elle avait parlé volontairement de sa nouvelle situation pouvaient se compter sur les doigts d'une main. Des proches, des amis, des vrais, les rares que la Serpentarde possédait. Peut-être qu'Orion aurait dû en faire partie. Après tout qu'étaient-ils s'ils n'étaient pas proches ? C'était exactement la question que Hestia évitait soigneusement de se poser depuis qu'elle fréquentait le lion. Leur relation n'avait pas de titre et dès le premier instant cela leur avait parfaitement convenu. Pas besoin de s'embarrasser de ce genre de chose pour profiter de la présence de l'autre. Définir leur relation n'aurait fait que compliquer inutilement leur relation et c'était bien la dernière chose qu'ils voulaient. Elle préférait se perdre dans les instants qu'ils passaient ensemble.

A moins qu'en cet instant, elle soit justement en train de le perdre. Avait-elle seulement le droit de penser ça ? Pouvait-elle perdre quelque chose qu'elle n'avait jamais réellement possédé ? Orion et elle... Elle ne savait pas ce qu'ils étaient exactement, et elle ne voulait pas le savoir car c'était le genre de réflexion qui ne pouvait rien amener de bon. Elle n’était pas à lui, tout comme il n’était pas à elle. C'était très bien ainsi, c'était ce qu'elle devait se dire, car de cette manière ce genre d'instant ne viendrait pas lui tordre le cœur. Pourtant, l'expression sur le visage du lion ne la laissait pas insensible, elle le sentait mais elle refusait de le voir. Ses décisions avaient un sens, son silence avait ses raisons et les émotions n'avaient rien à voir là-dedans. Peut-être aurait-elle dû lui dire plus tôt qu'elle avait été reniée, lui dire tout court, mais c'était trop tard désormais et elle devait assumer les conséquences de ses choix. Puisque le silence était probablement en train de ronger sa relation avec Orion, elle choisit la vérité, ne lui cachant ni sa situation, ni les raisons de son silence. Ne rien dire au Gryffondor, ça avait été s'assurer qu'il ne lui tournerait pas le dos, qu'elle ne serait pas déçue une nouvelle fois. Mais si sur l'instant, cette résolution avait semblé la bonne alors pourquoi sentait-elle une pointe de regret s'infiltrer dans son cœur ? L'expression qui se peignait sur les traits du brun n'y était certainement pas pour rien, mais elle ne pouvait se permettre de se laisser attendrir. « Ca n'aurait pas été mon cas. » Hestia secoua doucement la tête. Ce n'était pas qu'elle ne croyait pas Orion, c'était que rien n'était aussi simple que ça. Elle avait cru en Dimka, en Helios, et pourtant tous deux l'avaient déçu. Elle n'avait pas pu prendre le risque de laisser l'opportunité au Gryffondor de la blesser. Elle vivait une période déjà assez compliquée comme ça, voir Orion lui tourner le dos lui aurait été insupportable. Hestia s'en rendait compte maintenant, mais la confidence ne franchit jamais ses lèvres. « Je n’avais aucun moyen de le savoir. » Souffla-t-elle à la place, tout en sachant que ce n'était pas ce que le rouge voulait entendre. Sauf qu'elle ne savait pas quoi dire d'autre, il n'était pas à sa place, il n'avait pas été trahi encore et encore par ceux qui avaient sa confiance, ni jugé par ceux qui ne le connaissaient même pas. Hestia ne pouvait pas s'aventurer à parler d'espoir et de confiance alors que tout ce qui l'animait c'était l'esprit de préservation. Elle avait dû faire un choix, et ça avait été elle d'abord. Si la vie lui avait appris une leçon, c'était bien celle-là.

Elle aurait pu tout arrêter là. Refuser de répondre davantage, affirmer qu'elle ne devait rien au Gryffondor. Les manières de changer la lueur de déception qu'elle lisait dans ses prunelles en colère ne manquaient pas. Elle avait toujours été douée pour repousser les autres, Hestia. Elle aurait pu en faire de même avec Orion. Quelques mots et tout serait terminé. Elle n'aurait plus à affronter ce qu'elle lisait dans son regard, ce qui voulait dire bien plus de choses qu'elle n'acceptait de l'admettre. Cependant, elle avait le sentiment de lui devoir la vérité, alors ce fut ce qu'elle lui rapporta. De toute façon, il y avait des chances que ce soit ça qui les éloigne. Elle ne lui cacha donc pas que cela faisait des mois qu'elle avait quitté sa famille. Quand le mot février s'échappa de ses lèvres, elle vit l'expression d'Orion changer. « Oh... Je vois. » Hestia prit une profonde inspiration, pinçant les lèvres pour se blinder, pour ne surtout pas se laisser atteindre par les sentiments qu'elle voyait défiler dans les prunelles du lion. Par cette déception qui suintait par tous les pores de sa peau. Déception dont elle était l'unique cause. C'était fou comme elle ne cessait de décevoir les autres, comme elle ne prenait jamais les bonnes décisions. N'était jamais aussi bien. Peut-être que c'était ça le truc, elle n'était pas assez bien pour Orion. Dans le fond ça faisait sens, Hestia n'avait jamais été une sorcière modèle. Jamais celle qui était de bonne compagnie, à qui ça valait le coup de s'attacher. Elle, elle ne faisait que décevoir. C'était sûrement mieux si tout se terminait maintenant, la chute n'en serait que moins rude pour Orion. Quant à la sienne, la Serpentarde refusait d'y penser. Elle refusait de songer qu'elle allait souffrir de cette histoire, souffrir encore une fois. Il était plus aisé de se voiler la face.

Ce fut donc ainsi qu'elle demanda à Orion ce qu'il comptait faire. Le dos droit et le regard d'acier, ses prunelles plongées dans les siennes comme si son cœur ne se serrait pas à l'idée qu'il affirme ne plus jamais vouloir la voir. Comme si le voir hésiter la laissait indifférente. Au moins elle serait fixée. Au moins elle ne se serait pas attachée. Pas de trop. Comme si penser ainsi pouvait changer quoi que ce soit. « J'en ai aucune idée. » La Serpentarde hocha lentement la tête. Ce n'était pas la réponse à laquelle elle s'était attendue mais elle n'en dit rien. Elle n'était pas en position d'avoir des attentes. Elle pouvait comprendre ce que ressentait Orion alors elle savait qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'accepter. La verte leva le menton, s'appliquant à n'afficher aucune émotion sur son visage. « Très bien. » Souffla-t-elle finalement. Que pouvait-elle dire d’autres ? Hestia n’avait d’autre choix que d’accepter ce que lui disait le lion. De toute façon, qui était-elle pour dire quoi que ce soit ? Ce n’était pas son rôle. Elle pouvait comprendre la déception d’Orion, ce sentiment de trahison face à ses non-dits alors que lui s’était confié à elle, il avait tous les droits de lui en vouloir. Alors peu importe sa décision, elle ne pourrait que faire avec. Assumer les conséquences de ses choix, c’était ce qu’elle faisait depuis ce fameux jour de février. Mais cette fois-ci lui semblait bien moins aisée que les autres. Peut-être aurait-elle dû s’interroger sur les raisons liées à cela, mais elle n’en avait aucune envie. Pas maintenant.

Les yeux plongés dans ceux d’Orion, Hestia attendait la sentence. Quand elle tomba, elle ne tressaillit pas. « Je ne me vois absolument pas te tourner le dos, surtout pour une histoire de famille. Mais... Je peux difficilement faire comme si de rien n'était. Je sais que je me répète, mais tout ça ne change rien au fait que tu ne m'as pas fait confiance, et ça ne change rien non plus au fait que j'ai dû l'apprendre par Athena. » La verte fronça les sourcils, désarçonnée par cette réponse. Elle ne comprenait pas. Orion ne voulait pas lui tourner le dos, mais en même temps il ne pouvait pas oublier qu’elle avait sciemment choisi de le laisser dans le noir. Et il lui en voulait de l’avoir appris par Athena, ce qui -cette fois- n’était absolument pas de son fait. N’importe qui dans l’école aurait pu porter la nouvelle au Campbell. Ce n’était pas les bruits de couloir qui manquaient. Alors quoi ? Ca voulait dire quoi au juste ? Hestia ne savait pas à quoi elle devait s’attendre, ni ce que ça voulait dire exactement. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, mais le truc, c’était qu’elle ne s’en voulait pas non plus. Le Gryffondor avait l’air perdu, et sûrement était-ce normal, mais la verte avait le sentiment qu’il y avait des choses qu’il n’avait pas compris à son propos. « Je ne sais pas ce que tu attendais de moi, Orion. Que je me confie ? Que je vienne pleurer dans tes bras ?  Que je te raconte tous mes malheurs ? » Demanda-t-elle doucement. Au fond, avait-elle réellement besoin de poser de telles questions ? Il avait bien vu celle qu’elle était. « Ce n’est pas moi, ça. » Hestia secoua la tête. Elle était celle qui enterrait ses émotions, celle qui érigeait des murs pour se protéger des autres. Elle croyait dur comme fer que l’attaque était la meilleure des défenses.

Consciente que ces instants étaient déterminants, Hestia repoussa son carnet de notes et releva ses prunelles vers le lion. « Ce n’est pas parce que tu es capable d’accorder ta confiance que c’est la même chose pour moi. » Il avait choisi de lui parler, elle n’avait rien demandé, rien forcé. Il l’avait fait parce qu’il se sentait près. Ca n’avait pas été son cas voilà tout. Ca n’avait rien à voir avec lui, leur relation, ou ce qu’elle pouvait bien ressentir à son égard. C’était uniquement d’elle qu’il s’agissait. « Je ne t’ai jamais caché celle que j’étais, Orion, et je ne vais pas m’excuser de ne pas être celle que tu aimerais. » Reprit-elle sans le lâcher du regard. C’était là que tout se jouait. Sûrement devrait-elle choisir d’être prudente dans ses mots, mais ce n’était pas non plus ce qui caractérisait le mieux la Serpentarde. « Si c’est ce que tu attends de moi, alors tu seras sans cesse déçu. » Il ne serait certainement pas la première personne qu’elle décevait. Encore moins la dernière. A quoi bon s’entêter, si c’était ça qu’Orion voulait, alors elle ne serait jamais à la hauteur. Elle avait l’habitude. Au moins cette fois elle pouvait se convaincre qu’elle n’avait pas eu le temps de s’attacher. « Si tout ça c’est trop compliqué pour toi, si tu préfères qu’on en reste là, très bien. Mais il faudra te décider, parce que je ne suis pas à ta disposition. » Conclut-elle sans quitter le ton calme qui tranchait avec la tempête dans ses prunelles. Autant qu’elle soit celle qui pose les ultimatums. De toute façon, tout était déjà de sa faute.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Jeu 28 Juil - 22:01

Trusting you was my decision. Proving me wrong was your choice
⤜⤐⤞

Orion n'en revenait pas. Est-ce qu'il avait eu tort de lui faire confiance ? Tort de penser que peut-être, juste peut-être, il y avait quelque chose entre eux, même si aucun d'entre eux n'était capable de le nommer ? Peut-être, ou plutôt visiblement. Est-ce qu'il aurait été plus simple qu'il ne croise pas Athena ? Probablement, mais ça n'aurait rien changé au fait qu'il aurait fini par apprendre la situation de la brunette d'une manière ou d'une autre. Peut-être qu'il s'était emballé, à simplement s'accrocher à la compréhension de la jeune femme envers la situation d'Orion. Peut-être qu'il s'était emballé, plus occupé à s'accrocher à l'illusion de peu importe ce qu'il y aurait pu avoir entre eux plutôt que de s'intéresser à ce qu'il se passait réellement. A y réfléchir, les signes avaient été assez nombreux, ou en tout cas ils n'avaient pas été si rares que ça. A y réfléchir, peut-être qu'il aurait pu voir tout ça venir et pourtant, ça n'avait pas été le cas. C'était ça, un des problèmes d'Orion, sa naïveté. Lui qui était pourtant si prudent quand ça concernait les autres, si quelqu'un arrivait à passer derrière l'épaisse carapace qu'il s'était construite, il devenait vite naïf. Ca avait toujours été le cas, d'où toutes les déceptions qu'il avait vécues quand il était encore à Ilvermorny. D'où la carapace qu'il s'était forgée et dont il ne comptait pas se séparer, encore plus depuis le début de cette conversation. Mais il n'en montrait rien, se contentant de s'accrocher au fait que peut-être, juste peut-être, cette discussion prendrait une tournure plus agréable. Peut-être, juste peut-être, qu'avec cette discussion les choses deviendraient plus simples. Peut-être que ce n'était qu'un malentendu ? Oui, Orion était naïf. Très naïf. Peut-être qu'Hestia avait raison en disant qu'elle n'avait eu aucun moyen de savoir comment Orion réagirait et pourtant, cela semblait parfaitement faux aux oreilles du Gryffondor. Il était le premier à dire qu'il était loin d'être à l'aise dans sa famille, qu'il voulait se débarrasser de toute cette pression, de ce nom qui ne faisait que le dévorer de l'intérieur -et de l'extérieur, par le biais des regards des autres-, et pourtant elle le pensait capable de juger le fait qu'elle ait été reniée, qu'elle n'ait plus de sa famille que le nom ? Quel ramassis d'idioties.

- Tu avais un moyen de le savoir. Est-ce que tu ne me connais pas un minimum ? Est-ce que tu ne comprends pas le fait que la seule raison pour laquelle je suis encore un Campbell, c'est parce que je ne veux pas laisser ma soeur dans ce bordel ? Que la seule raison pour laquelle mes parents me laissent être un Campbell, c'est pour leur jolie petite réputation, parce que je pourrais potentiellement dévoiler des choses pas toutes roses sur leurs activités ? Si vraiment c'est le cas, je me suis sacrément trompé à ton sujet Hestia.

Probablement que la déception débordait de ses paroles, de sa voix, de son ton, mais il s'en fichait. Peut-être qu'il la jugeait un peu, mais il s'en fichait tout autant. D'un coup, il avait l'impression d'être retourné à Ilvermorny, à la différence qu'Hestia ne l'avait pas utilisé pour son nom. Et pourtant, c'était tout aussi désagréable. Qu'est-ce qu'Orion ressentait vraiment à ce moment-même ? Il serait incapable de le dire et très franchement, il n'avait aucune envie de chercher à l'identifier. Ce n'était pas l'important, ni maintenant ni plus tard. L'important pour lui, c'était de comprendre, de s'expliquer, de rendre les choses les plus claires possibles, que ce soit pour lui ou pour elle. Est-ce qu'il s'était vraiment trompé à ce point ? Probablement que oui, ou plutôt visiblement que oui. Face au silence qui s'était installé dans la pièce, Orion avait presque envie de quitter cette dernière. Ce silence était plein de tensions, d'émotions diverses et variées, tout aussi peu claires et identifiables que ce soit du côté d'Hestia ou d'Orion. Alors, il allait rester. Parce qu'il voulait comprendre, parce qu'il n'était pas du genre à fuir, parce qu'il fallait qu'il apprenne de ses erreurs, qu'il ne recommence plus. Qu'est-ce qu'il ne devait pas recommencer ? Aucune idée. Mais ça aussi, il devait le comprendre. Ce silence n'avait été stoppé que par sa prise de parole, ne donnant rien de plus que trois petits mots, trois petits mots dont l'intérêt était inexistant. Février. C'était arrivé en février. Qu'est-ce qu'il était censé faire de cette information ? Il n'en avait aucune idée et à vrai dire, il ne voulait pas le savoir. Ce n'était rien d'autre que l'information de trop, l'impression que tout ça, peu importe ce que c'était, n'était qu'un mensonge, qu'une illusion dans laquelle il s'était jeté sans réfléchir, alors qu'il aurait absolument dû réfléchir. Puis elle lui avait donné le coup fatal, lui demandant ce qu'il allait décider. Qu'est-ce qu'il en savait au juste ? Tout ça était brutal, soudain, tout ça lui demandait de prendre du temps pour comprendre et réfléchir, mais ce temps ne lui était pas donné. Mais dans tous les cas, même avec du temps en plus, il était certain qu'il ne serait pas plus avancé. Alors il avait haussé les épaules, se contentant d'exposer son incertitude, apparemment plus ou moins mal reçue par la brune. Alors il avait cherché à s'expliquer, et la réponse de la brune, ou plutôt les réponses, avaient été comme des attaques parfaitement bien ciblées et choisies. Pourtant, elle ne disait pas grand chose, mais ce qu'elle disait était amplement suffisant.

- Tu ne penses pas qu'il y a un juste milieu entre pleurer dans les bras de quelqu'un et uniquement dire les choses ? Aurais-tu oublié que je suis le premier à me cacher derrières des murs bien épais dès que ça m'arrange ? Ce n'est pas pour autant que je suis incapable de dire les choses. Toutes les fois où je te parlais de ma famille, toutes les fois où tu faisais référence à la tienne, tu te confiais d'une manière ou d'une autre, c'est juste que tu préférais cacher ce qui t'arrangeait.

Est-ce qu'il avait tort ? Est-ce qu'il avait raison ? Il n'en savait rien, mais il s'en fichait. Si Hestia voulait se braquer, elle apprendrait bien assez vite qu'elle n'était pas la seule à savoir faire ce genre de choses. Le jeune Campbell était tout autant du genre à utiliser le braquage en guise de défense, dans le simple but de ne pas avoir à montrer la moindre faiblesse. Depuis le début de cette conversation, il n'avait été que trop ouvert, il n'avait que trop dévoilé. A vrai dire, c'était le cas depuis le début de leur relation, peu importe ce qu'elle était et comment certains pourraient la définir. Et il ne se rendait compte que trop tard que tout ça n'avait été qu'à sens unique, qu'il s'était ouvert et avait mis ses faiblesses à jour, les exposant comme une cible dans laquelle elle n'aurait plus qu'à tirer. Elle ne l'avait pas encore fait et pourtant, c'était comme tel, parce qu'Orion avait parfaitement conscience du fait que cette conversation était loin d'être finie et que, par conséquent, ça risquait d'arriver. Et d'un coup, elle avait redonné le premier coup, tapant sur une des faiblesses d'Orion, la confiance.

- D'accorder ma confiance ? Parce que tu penses que je le fais facilement ? Mais je t'accorderai une chose, c'est que j'ai fait une belle connerie en te la donnant, j'imagine que t'as de la chance que ça ne soit pas réciproque. Tu crois que c'était facile de me confier ? Tu crois que c'était facile d'expliquer tout ce que j'ai pu t'expliquer ? Non, mais je pensais que tu en valais la peine, même si de ce que j'ai cru comprendre, c'était apparemment une erreur de jugement.

Est-ce qu'il pensait ce qu'il disait ? Non, pas vraiment. Et pourtant, il le disait malgré tout, parce que la meilleure des défenses, c'était l'attaque. Parce qu'égoïstement, il ne voulait pas être le seul à être blessé. Parce qu'égoïstement, il ne voulait pas être le seul à ressortir de cette discussion avec ne serait-ce qu'un petit peu de douleur. Il n'avait pas toujours été comme ça, mais il avait appris à l'être, parce qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de changer avec le temps. Au final, c'était les dernières paroles de la brune qui avaient eu raison de lui et du peu de patience qu'il lui restait. Comment ça, elle n'était pas à sa disposition ? Quand est-ce qu'il lui avait donné l'impression que c'était le cas ? Tout comme, quand est-ce qu'il lui avait donné l'impression d'avoir besoin d'avoir quelqu'un en face de lui qui se confiait à chaque occasion qui se présentait ? Orion avait la sensation que la discussion se retournait contre lui et, il fallait le dire, il n'appréciait pas du tout ça.

- Comment est-ce que tu peux prétendre savoir ce que je recherche ou ne recherche pas ? Comme tu l'as si bien prouvé, on ne se connaît pas. Je ne cherche pas à ce qu'on se confie à moi, j'en ai rien à faire, mais je demande un minimum d'honnêteté, chose que tu n'es apparemment pas capable de donner. Et je ne t'ai jamais demandé d'être à ma disposition, Hestia, je m'en fous royalement de tout ça. Entre nous deux, j'ai la sensation d'être bien plus à ta disposition que toi, dans le simple principe où, comparé à toi, j'ai préféré être honnête, et j'ai essayé d'apprendre à te connaître, là où tu as préféré te cacher derrière une image de moi que tu t'étais créée de toute pièce. Alors rassures-toi, Hestia, ça ne me prendra pas longtemps de me décider, parce que je n'ai absolument pas besoin de ce genre d'idioties. 

Ces simples derniers mots, même s'il préférait les ignorer, lui avaient troué le coeur. Peut-être qu'il s'était un peu plus attaché à Hestia que ce qu'il n'aurait voulu, mais ce n'était pas lui qui allait se l'avouer. Non, il cacherait ça là où il cachait tout le reste, là où il cachait toutes les choses capables de le blesser d'une manière ou d'une autre. Il ne serait pas blessé une nouvelle fois, c'était hors de question. Ca n'arriverait pas.


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Hestia Carrow
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Lumos
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Mer 10 Aoû - 22:42
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Orestia ♥

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone


 

Est-ce que cette conversation aurait pu mieux se dérouler ? Hestia n’en était même pas sûre. Dans un monde parallèle, c’était certainement possible. Si elle avait été une sorcière comme les autres, avec un caractère bien moins difficile, et une façon de voir les choses plus simples, ça aurait sûrement été le cas. Si elle n’avait pas été élevée sous la pression et les exigences, elle aurait certainement été capable de mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, de pointer du doigt ses émotions et de les comprendre. De les accepter et de composer avec. Peut-être qu’elle aurait pu parler un peu plus, s’ouvrir à Orion et lui avouer le tournant qu’avait pris sa vie depuis des mois. Peut-être même qu’elle aurait eu la force de se confier sur bien plus que ça, sur son enfance sans amour, sa famille intransigeante et sa sœur qui l’avait laissé là pendant des années. Orion aurait pu comprendre, il aurait pu apprendre qui elle était, ce qui l’avait façonné ainsi. Mais cette réalité alternative n’existait pas, la réalité de la Serpentarde ne ressemblait en rien à tout ça. Elle n’était pas cette sorcière ouverte avec qui il était facile de discuter, elle était celle qui enfermait ses failles et ses secrets, qui les enterrait le plus loin possible pour ne surtout pas avoir à les regarder en face. Bien sûr que non, cette conversation n’aurait jamais pu bien se dérouler, s’imaginer le contraire aurait été bien naïf. Et s’il y avait un trait de caractère qui ne correspondait pas du tout à la Carrow, c’était bien la naïveté. Elle l’avait senti dès l’instant où Orion avait franchi le seuil de la salle, ça allait mal tourner et ce serait de sa faute. Ca aussi, elle le savait déjà, ce serait elle la coupable, une fois de plus et elle ne pourrait même pas s’en défendre parce que c’était vrai : elle était la seule à blâmer. Une fois de plus, on la blâmait pour un silence dont elle ne parvenait pas à se défaire, pour une incapacité à parler qui était ancrée en elle depuis tellement longtemps qu’elle doutait de pouvoir y échapper un jour. C’était elle qui était blâmée pour tous les travers que son passé avait gravés en elle, et elle ne pouvait rien dire pour sa défense.

De toute façon il était trop tard maintenant. Hestia voyait bien dans la manière qu’avait Orion de la regarder que rien de ce qu’elle pourrait dire serait suffisant. Elle n’avait pas été capable de se confier et ça lui retombait dessus. Elle avait vu son propre père lever sa baguette sur elle tandis que sa mère observait la scène sans réagir, elle avait vu son meilleur ami lui tourner le dos, son cousin mener des mangemorts avides de vengeance jusqu’à elle, et on parvenait encore à lui reprocher son manque de confiance. Il ne comprenait pas et elle le sentait, mais il n’avait pas vécu tout ce qu’elle avait vécu. « Tu avais un moyen de le savoir. Est-ce que tu ne me connais pas un minimum ? Est-ce que tu ne comprends pas le fait que la seule raison pour laquelle je suis encore un Campbell, c'est parce que je ne veux pas laisser ma sœur dans ce bordel ? Que la seule raison pour laquelle mes parents me laissent être un Campbell, c'est pour leur jolie petite réputation, parce que je pourrais potentiellement dévoiler des choses pas toutes roses sur leurs activités ? Si vraiment c'est le cas, je me suis sacrément trompé à ton sujet Hestia. » La Serpentarde pinça les lèvres. C’était bien beau tout ce qu’il disait, mais à ses yeux ça ne changeait rien. Oui, ils partageaient certaines facettes de leurs existences, ces familles qui ne leurs correspondaient pas, le poids sur leurs épaules, tout ce qu’il devait taire et pesait sur leur âme. Mais encore une fois ça ne changeait rien. Hestia avait vu des camarades avec les mêmes caractéristiques faire volte-face en apprenant qu’elle n’était plus réellement une Carrow. Elle avait vu son monde bousculé, son existence menacer de se briser. Désormais elle avançait en terrain inconnu, avec plus rien auquel se rattraper. Un faux pas et c’était la chute. Rien ne lui garantissait qu’Orion ne serait pas celui à la précipiter vers l’abime. Tout ce qu’il voyait c’était qu’elle n’avait pas eu confiance, à aucun moment il ne prenait en compte son besoin de se préserver. « Tout le monde se trompe à mon sujet. » Rétorqua-t-elle avec amertume. C’était ça la conclusion, au final elle faisait toujours tout de travers. Peu importe ses décisions, ça ne convenait jamais. Ses parents l’avaient mise à la porte parce qu’elle refusait de se plier à un mariage arrangé. Son père s’en était pris à elle parce qu’elle ne voulait pas devenir mangemort. Tourner le dos à sa famille lui avait coûté des amis. Et maintenant qu’elle tentait de se protéger comme elle pouvait, Orion trouvait le moyen de le lui reprocher.

Désormais, c’était le flou total. Qu’allait-il se passer maintenant qu’Orion était au courant, Hestia n’en avait pas la moindre idée et l’entendre dire que lui non plus ne fut pas pour arranger ses nerfs déjà à vif. Il ne voulait pas lui tourner le dos, mais il lui en voulait. Il lui reprochait son manque de confiance mais il comprenait la difficulté des histoires de famille. Ca n’avait aucun sens et ça ne faisait qu’embrouiller un peu plus la situation. Ce qu’il attendait d’elle, Hestia n’en avait aucune idée, tout ce qu’elle savait c’était que s’il avait certaines attentes, il serait forcément déçu. Elle n’était pas ce qu’il attendait, se confier n’était pas dans ses habitudes, elle ne savait pas faire ça. S’ouvrir aux autres c’était prendre un trop gros risque. Elle n’avait pas été élevée ainsi, elle n’était pas habituée à tout ça, elle avait aucune idée de comment ça fonctionnait. Alors si c’était ce qu’il voulait, tout ce qu’il obtiendrait serait de la déception. « Tu ne penses pas qu'il y a un juste milieu entre pleurer dans les bras de quelqu'un et uniquement dire les choses ? Aurais-tu oublié que je suis le premier à me cacher derrière des murs bien épais dès que ça m'arrange ? Ce n'est pas pour autant que je suis incapable de dire les choses. Toutes les fois où je te parlais de ma famille, toutes les fois où tu faisais référence à la tienne, tu te confiais d'une manière ou d'une autre, c'est juste que tu préférais cacher ce qui t'arrangeait. » Sans se départir de son air fermé, Hestia secoua la tête. Il ne comprenait pas. Bien sûr que non. Il ne comprenait pas qu’il en demandait trop, que ce n’était pas parce que lui avait été capable de s’ouvrir que l’inverse était également vrai. Le Gryffondor était aveuglé par sa comparaison et ça faisait naitre un sentiment d’injustice au creux de la poitrine de la verte. Il ne pouvait tout de même pas lui reprocher d’être elle-même. Pourtant c’était exactement le sentiment qu’avait la sorcière, et ça lui laissait un goût amer en bouche. Il ne comprenait pas, ou il ne voulait pas comprendre. « Je ne vais pas m’excuser de me protéger Orion. Je ne vais pas m’excuser d’être fatiguée de devoir me protéger, d’en avoir marre qu’on me plante des couteaux dans le dos. » Argua-t-elle en relevant le menton dans un geste de défi. « T’as aucune idée de tout ce qui m’est tombé dessus depuis ce jour. » N’avait-il pas compris ce qu’elle lui expliquait tout à l’heure ? Elle avait été trahie, blessée, rejetée, jugée et moquée. Elle avait été torturée par des mangemorts, par Merlin. Elle n’avait pas eu d’autre choix que de s’en remettre à son instinct de survie, la confiance c’était secondaire. « Il ne t’est pas venu à l’idée que peut-être que je n’avais juste pas envie qu’on me trahisse, une fois de plus ? Que j’avais pas envie de savoir si toi aussi tu en étais capable ? » Qu’elle tenait un peu trop à lui pour ça ? Que ça aurait été la blessure de trop ? Hestia pinça de nouveau les lèvres pour s’obliger à se taire. Elle réalisa que ces mots lui avaient échappés, qu’elle aurait certainement dû les taire. De toute façon, elle ne s’attendait pas à ce qu’il comprenne. Ce n’était pas comme si elle-même comprenait réellement.

Il lui en voulait et il était trop tard maintenant. Ce qu’ils avaient réussi à construire ces dernières semaines, les instants volés, les baisers échangés et les moments de complicité, tout avait volé en éclat. Tout ça parce qu’ils étaient différents et qu’Orion refusait de le voir. Pire, qu’il parvenait à l’en blâmer. Ce n’était pourtant pas de la faute de la Serpentarde si elle avait besoin de plus de temps pour s’ouvrir, si la notion de confiance lui était si difficile. Sauf que selon le lion, si, c’était bel et bien de sa faute. « D'accorder ma confiance ? Parce que tu penses que je le fais facilement ? Mais je t'accorderai une chose, c'est que j'ai fait une belle connerie en te la donnant, j'imagine que t'as de la chance que ça ne soit pas réciproque. Tu crois que c'était facile de me confier ? Tu crois que c'était facile d'expliquer tout ce que j'ai pu t'expliquer ? Non, mais je pensais que tu en valais la peine, même si de ce que j'ai cru comprendre, c'était apparemment une erreur de jugement. » Hestia retint un mouvement de recul aux derniers mots du Gryffondor. Elle s’attendait à ce qu’il l’attaque de la sorte, mais ça faisait quand même mal à entendre. Elle pouvait s’estimer heureuse d’avoir eu des années pour parfaire son armure de froideur, elle n’aurait pas supporté qu’Orion voit que ses mots venaient de se ficher dans son cœur. C’était tout ce qu’elle était, une erreur de jugement. Juste une erreur. Elle s’interdit de réagir, s’empêcha de laisser filtrer la moindre émotion, coûte que coûte, il ne devait pas voir qu’il avait réussi à l’atteindre. Son air distant et maîtrisé était tout ce qu’il lui restait. Un mensonge bien solide auquel elle se raccrochait pour ne pas s’effondrer tel un château de cartes mal fichu. Elle était une erreur de jugement, d’accord, ça elle pouvait l’admettre. Hestia n’avait jamais eu une assez bonne estime d’elle-même pour arguer du contraire, Orion serait décidemment bien mieux sans elle. Il y avait cependant un point sur lequel elle ne voulait pas reculer. « Je n’ai jamais dit ça. » Lança-t-elle donc en réponse à sa tirade sur la confiance. C’était entièrement faux, elle savait ce que ça avait dû lui coûter et elle ne minimisait en rien les efforts qu’il avait dû fournir pour ça. Elle les avait même appréciés et elle refusait qu’il balaye tout ça aussi facilement. Si elle était incapable d’en faire autant c’était bien qu’elle savait que ça n’avait rien de facile, ce reproche-là elle ne le méritait pas.

Si c’était ça qu’il voulait, qu’elle se confie à son tour, qu’elle lui accorde instantanément une confiance aveugle, alors ils fonçaient droit dans le mur parce qu’elle en était incapable. En fait, ce n’était même pas une question de confiance, c’était une question de capacité, et pour le moment, Hestia ne pouvait tout simplement pas s’ouvrir de la sorte sur son existence. Pas sur cette partie-là. Elle avait réussi à lui parler de Thalia et de la bague, elle l’avait laissé s’approcher bien plus que la plupart des gens, mais elle n’était pas prête à parler de ses parents et de cette fameuse journée de février qui avait tout changé. C’était trop lui demander alors Orion allait devoir faire un choix. De toute façon, ce n’était pas comme s’ils avaient une vraie relation, non ? Ce qu’ils faisaient, ce qu’ils étaient, ce n’était sûrement pas grand-chose, alors elle n’avait rien à perdre. Peut-être que si elle se le répétait assez longtemps, elle finirait par y croire totalement. C’était tout ce qui lui restait alors qu’elle confrontait le lion, les yeux plongés dans les siens en sachant pertinemment qu’elle était en train de tout faire imploser. « Comment est-ce que tu peux prétendre savoir ce que je recherche ou ne recherche pas ? Comme tu l'as si bien prouvé, on ne se connaît pas. Je ne cherche pas à ce qu'on se confie à moi, j'en ai rien à faire, mais je demande un minimum d'honnêteté, chose que tu n'es apparemment pas capable de donner. Et je ne t'ai jamais demandé d'être à ma disposition, Hestia, je m'en fous royalement de tout ça. Entre nous deux, j'ai la sensation d'être bien plus à ta disposition que toi, dans le simple principe où, comparé à toi, j'ai préféré être honnête, et j'ai essayé d'apprendre à te connaître, là où tu as préféré te cacher derrière une image de moi que tu t'étais créée de toute pièce. Alors rassures-toi, Hestia, ça ne me prendra pas longtemps de me décider, parce que je n'ai absolument pas besoin de ce genre d'idioties. » Hestia prit une profonde inspiration. Voilà, ils y étaient. L’instant où il décidait qu’elle n’en valait pas la peine, qu’elle n’avait été qu’une erreur parmi tant d’autres. Très bien, Hestia l’acceptait, avec un peu de temps elle arriverait à se convaincre que ça ne l’atteignait pas. En attendant elle se réfugiait derrière son masque, sortait les crocs pour ne pas avoir à exposer ses failles. C’était ça ou fuir, et pour le moment il y avait des contradictions dans les propos d’Orion qui la forçaient à ne pas céder. « Si tu ne cherches rien de tout ça, alors qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi est-ce que mon silence sur ma situation te gène autant ? » L’amertume augmenta d’un cran dans sa voix. Un peu plus et elle déborderait, la Serpentarde avait conscience qu’elle jouait avec la limite de ses capacités mais elle était fatiguée de toujours devoir se justifier alors que tout ce qu’elle voulait c’était survivre. « C’est quoi ton problème exactement ? Que tu aies réussi à te confier et pas moi ? Tu crois pas que ça veut dire que celui de nous deux qui a un souci c’est moi et pas toi ? » Elle se tut brusquement, regrettant instantanément ses mots qui avaient été bien plus loin que prévu. C’était pour ça qu’elle ne se confiait pas, pour éviter d’avoir à regarder la vérité en face. Pour que les autres la ne voient pas.

Une inspiration, une expiration plus tard, Hestia s’efforça de retrouver son calme. C’était un exercice terriblement difficile, les mots d’Orion ne cessaient de tourner dans sa tête et elle les trouvait affreusement injuste. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre ? Pourquoi ne voyait-il pas que ça n’avait rien à voir avec lui et tout avec les cicatrices laissées par son éducation ? Elle n’était pas prête et il parvenait à l’en blâmer, cette injustice faisait naître en elle un mélange de colère et de déception. Comme d’habitude, c’était elle qui devait endosser le rôle de la méchante de l’histoire. Eh bien, ça ne lui convenait pas, la verte en avait marre de recevoir reproche après reproche. « Tu dis que je ne te dois rien, mais c’est un mensonge. » Reprit-elle après un instant de silence chargé de tension. Il jouait les compréhensifs, mais il lui apportait la preuve du contraire avec ces mots. Elle avait bien des choses à se reprocher, mais lui non plus n’était pas parfait en cet instant. « Tu dis que tu n’attends rien de moi mais tu me reproches de ne pas t’avoir tout dit. Si tu sais combien c’est difficile d’accorder sa confiance, alors tu devrais me comprendre, mais non à la place tu préfères m’en vouloir. Me faire des reproches c’est tellement plus facile que d’essayer de te mettre à ma place. » Ajouta-t-elle avec aigreur. Elle n’avait jamais prétendu être une sorcière facile à comprendre et encore moins à côtoyer. Mais en cet instant elle avait l’impression que c’était de sa faute si elle n’était pas à l’image d’Orion. Elle lui en voulait pour le sentiment de ne pas être assez bien que ça créait en elle. « Tu es injuste. » De toute façon, c’était ce qu’il lui avait dit, elle n’en valait pas la peine.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Sam 13 Aoû - 0:26

Trusting you was my decision. Proving me wrong was your choice
⤜⤐⤞

Peut-être qu'il était trop radical, peut-être qu'il était trop fermé d'esprit, peut-être qu'il lui reprochait trop de choses sans même essayer de se mettre à sa place, mais il n'y pouvait rien, il était comme ça. Il avait toujours eu le sang chaud, probablement bien trop chaud pour son propre bien d'ailleurs. Hestia avait souffert de ce brutal changement familial et de toutes les conséquences qu'il avait eu sur sa vie et très clairement, il ne semblait pas être prêt à y porter une quelconque attention. Parce qu'il était bien plus concentré sur ce qui lui apportait réellement de la souffrance : le fait qu'elle n'ait pas été capable de lui faire confiance. Ils n'avaient jamais prétendu être dans la moindre relation et pourtant, ce manque de confiance était bien trop violent pour lui. Parce qu'il lui avait fait confiance et que le fait qu'elle n'ait pas été capable de faire la même chose tapait là où ça faisait mal. Toute sa vie, il avait passé son temps à accorder sa confiance à des personnes qui s'en fichaient complètement, qui ne l'auraient absolument jamais fait en retour. Là, encore une fois, c'est ce qu'il se passait. Peut-être qu'il réagissait trop brusquement, après tout elle n'avait jamais dit qu'elle ne lui aurait jamais fait confiance, mais le délai depuis ce changement brutal de sa vie avait tendance à lui faire croire que ça serait le cas. Il aurait dû remarquer l'amertume dans sa voix, il aurait dû remarquer qu'il n'était pas le seul à être attaqué par cette discussion. Il aurait dû se rendre compte qu'il n'était pas la victime mais également le bourreau dans cette situation. Mais encore une fois, il s'en rendrait surement compte bien trop tard, parce qu'il avait toujours agi de cette manière. Parler, crier, critiquer d'abord, et réfléchir plus tard. Est-ce que c'était un mécanisme de défense ? Oui, parce qu'il valait parfois mieux de faire fuir les autres avant qu'ils ne nous blessent. Dans le cas présent, c'était trop tard, mais une partie de lui voulait surement la faire partir avant qu'il ne soit encore plus blessé. Est-ce qu'il n'était rien d'autre qu'un lâche ? Actuellement, oui.

- Il n'est pas question de se tromper ou pas.

Alors de quoi était-il question ? La réalité, c'est qu'il était formellement incapable de le dire. Pourtant, il avait prononcé cette phrase, comme s'il était capable de dire de quoi il était question. Mais la vérité, c'est qu'ils n'étaient que deux gosses perdus, oppressés par leurs familles et leurs actes d'une telle manière qu'ils ne savaient plus réellement comment agir. Parce que pour eux, même s'ils ne le faisaient pas de la même manière, il était bien plus simple de se protéger, quitte à se couper de toute possibilité amicale -ou plus-, que d'affronter un risque supplémentaire de blessure. Cette discussion en était, encore une fois, la preuve. Au final, il ne lui reprochait rien d'autre que ce qu'il faisait lui aussi. Elle cachait des choses à même de créer des disputes ou des départs et lui, il créait des disputes et des départs avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne puisse plus supporter les dites disputes et les dits départs. Et en répondant à une de ses tirades, elle avait tapé dans le mille, encore une fois. Parce que oui, elle ne faisait que se protéger, parce que c'est ce qu'ils avaient appris à faire. Elle lui avait déjà dit après tout, qu'il était simplement question de ne pas se noyer et qu'il n'y avait pas de bouée de sauvetage, qu'il était simplement question d'apprendre à nager. Peut-être qu'elle avait appris à nager en cachant ce qui risquait de former encore plus de vagues, de son côté, avait appris à nager en créant encore plus de vagues que nécessaires. Au final, ils semblaient autant foutus l'un que l'autre, c'est juste qu'Orion était incapable de le comprendre, comme s'il préférait ne pas voir ce qui était littéralement sous ses yeux. Après tout, s'il faisait l'effort d'ouvrir les yeux, est-ce qu'il ne risquait pas de s'exposer à encore plus de blessures ? Probablement que si, là était le problème.

- Non, je n'en ai aucune idée, parce que je n'ai pas eu l'occasion d'entendre cette partie-là de ton histoire. Tu vas me dire que personne ne t'a tendu la main en apprenant ce qu'il s'est passé ? Si c'est le cas, je suis désolé. Mais saches que si jamais tu avais décidé de me le dire, je ne t'aurais pas planté un couteau dans le dos, je t'aurais tendu la main. Mais tu as préféré ne pas le faire. Tu as tes raisons, mais ne t'attends pas à ce que j'accepte tout ça avec un grand sourire.

Orion, têtu comme une mule ? Un des traits Campbell dont il avait très clairement hérité de son père. Avec tout ce qu'elle disait, il avait toutes les raisons du monde de ne serait-ce qu'essayer de la comprendre, et pourtant il ne le faisait pas. Parce qu'il se sentait acculé, parce qu'il avait l'impression qu'elle ne voulait pas essayer de le comprendre non plus. Ils étaient tous les deux en train de camper sur leurs positions, décidés dans le fait d'avoir raison, bien trop aveuglés par leurs douleurs, présentes comme passées, qui prenaient le dessus sur leurs potentielles prises de décision. Enfin, ce n'était peut-être pas le cas pour Hestia, mais c'était clairement le cas d'Orion. Une partie de lui le savait, mais il préférait largement faire taire cette partie de lui, parce que c'était bien plus simple que d'accepter avoir tort. Parce qu'avoir tort, ça voulait aussi dire qu'il acceptait le fait de causer de la peine à Hestia et ça, ce n'était pas non plus au programme. La vérité, c'est ce que cette conversation tournait en rond et ne servait pas à grand chose, à part à tous les deux vider leurs sacs respectifs. Est-ce que c'était une bonne chose ? Probablement pas, c'était même à peu près sûr que non. Mais pour Orion qui souhaitait créer des vagues, c'est comme si c'était la meilleure chose à faire. Alors il préférait attaquer, mettant en avant les efforts qu'il avait faits alors que la vérité, c'est qu'il y avait des choses qu'il ne lui avait jamais dites. Elle n'était pas au courant de sa bisexualité, tout comme elle n'était pas au courant de pourquoi est-ce qu'il était autant reclus. Elle ne savait pas qu'il avait littéralement été un objet pour beaucoup trop de monde et que pendant longtemps, Maëlle avait été sa réelle amie. Qu'une des raisons pour lesquelles il était incapable d'abandonner sa soeur au sort des Campbell était le fait qu'elle ne l'avait jamais abandonné à son sort quand il finissait complètement déprimé à cause de ce qu'il se passait à Ilvermorny. Au final, il n'avait dit que ce qui l'arrangeait, sauf qu'il reprochait exactement la même chose à la brune. Comme quoi, c'était bien trop facile d'être l'hôpital qui se foutait de la charité.

- Tu ne l'as pas dit, mais c'était comme si.

Et le voilà qui s'enfonçait encore plus, tout comme il enfonçait le couteau dans la blessure de ce qu'ils avaient été, même si ça n'avait jamais été nommé. Mais évidemment, à force de s'acharner, il se doutait qu'Hestia allait finir par d'autant plus répondre. Est-ce que c'était ce qu'il cherchait, indirectement ? A ce qu'elle sorte de ses gonds ? A ce qu'elle dise réellement ce qu'elle avait sur le coeur ? Peut-être. Peut-être parce qu'arracher le pansement d'un coup serait bien plus efficace que de l'enlever au fur et à mesure, millimètre par millimètre, avec comme seul objectif de créer une douleur encore plus longue et presque encore plus insupportable. Et évidemment, elle lui avait posé la question de trop. Qu'est-ce qui le dérangeait vraiment dans ce silence ? La vérité, c'est que ce n'était pas le silence en lui-même. Il n'en avait strictement rien à faire du fait que sa famille l'ait reniée ou pas. Non, ce qui le dérangeait, c'était le fait qu'elle ait été aussi maltraitée par des personnes qu'elle considérait être ses proches. Mais non, le silence ne le dérangeait pas, c'était ce qu'il signifiait qui faisait mal. Parce d'un coup, il avait eu l'impression d'être de retour à Ilvermorny, et ce n'était vraiment pas une bonne chose.

- Parce que tu fais ce qu'ils ont tous fait. Tu me rappelles ce que j'essaie d'oublier depuis que j'ai quitté cette fichue école américaine. Tu me rappelles que peu importe ce que je ferai, peu importe ce à quoi je croirais, ça ne sera jamais assez, qu'il sera toujours bien plus simple de faire comme si je ne valais rien.

C'était peut-être dramatique pour pas grand chose, peut-être même que c'est ce qu'elle penserait d'ailleurs, mais c'était trop tard. Parce qu'au final, en essayant de faire en sorte qu'elle dise ce qu'elle avait sur le coeur, c'était lui qui le faisait, son propre piège s'était refermé sur lui. Belle ironie du sort, n'est-ce pas ? Mais elle ne s'était pas arrêtée de parler pour autant, et elle avait parfaitement raison dans ce qu'elle disait. Tout ce qu'il avait dit n'était qu'une pure contradiction de ce qu'il avait dit quelques minutes. Il prétendait ne rien attendre d'elle et pourtant, ils avaient cette discussion parce qu'il en avait beaucoup trop attendu. Au final, c'était lui qui foutait tout en l'air, c'était un fait. Alors il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de baisser les yeux parce que d'un coup, la vérité était dure à ignorer, à contourner. Il ne pouvait pas continuer à se voiler la face, c'était un fait. Alors il s'était contenté de réagir lâchement et avait baissé les yeux, comme pour s'offrir un moment de répit avant de réellement accepter sa défaite, ou plutôt ses torts.

- Tu as raison, je suis injuste. Parce que j'ai appris à l'être, parce qu'on apprend tous à faire ce que l'on a à faire pour s'en sortir. Tu crois que je suis incapable de me mettre à ta place ? Je sais ce que c'est que d'être à ta place. Je n'ai peut-être jamais été laissé seul parce que je n'étais plus un Campbell, mais j'ai déjà été bien assez utilisé parce que j'en étais un pour prendre l'habitude d'être seul et de ne rien attendre de qui que ce soit. Sauf qu'avec toi, j'ai pas réussi à ne rien attendre. J'y peux rien, je doute que tu puisses vraiment me le reprocher.

Est-ce qu'il essayait de se racheter ? Là encore, difficilement. Parce qu'au fond de lui, ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Parce qu'il méritait d'être seul, ça avait toujours été le cas, il avait simplement préféré l'oublier l'espace d'un instant. Mais la vérité, c'est qu'il n'était rien d'autre que l'enfant qu'il avait été quand il était à Ilvermony : cet enfant isolé au point de douter de lui-même, isoler au point de se dire qu'il valait mieux qu'il reste seul, parce qu'il ne valait rien. Certaines personnes avaient réussi à déjouer sa garde, mais elles n'étaient pas bien nombreuses. Alors pourquoi est-ce qu'il laisserait Hestia le faire une nouvelle fois ? Lui-même n'avait pas la réponse à cette question. Enfin, il l'avait, mais tellement profondément qu'il était impossible pour lui de l'accepter, parce qu'elle pourrait causer encore plus de douleur que la situation actuelle.

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Dim 21 Aoû - 23:34
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Orestia ♥

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone


 
Pourquoi fallait-il que les cachots soient toujours le lieu dans lequel elle avait des discussions désagréables qui la laissaient le cœur en vrac ? Cet endroit était censé être son havre de paix, un lieu rien qu’à elle où elle pouvait s’adonner à sa passion sans avoir à penser aux autres. C’était le lieu parfait où peu d’étudiants s’aventuraient à cause de l’ambiance lugubre et des températures décourageantes, tout ce qui était loin de la déranger tant elle préférait se trouver seule qu’accompagnée. Or, c’était déjà la deuxième fois qu’on venait le lui empoisonner. D’abord Amaury avec ses indiscrétions mal placées et sa condescendance insupportable, et maintenant Orion avec ses reproches. Les deux évènements avaient beau se dérouler à des années d’écart, elle ne pouvait s’empêcher de faire le rapprochement tant les similitudes étaient présentes. Une nouvelle fois, un sorcier qu’elle avait laissé s’approcher trop près s’imaginait qu’il pouvait questionner sa conduite et réclamer un quelconque dû. Comme quoi, la Serpentarde était bien loin d’avoir retenue sa leçon. Elle aurait dû se montrer plus prudente après l’histoire avec Amaury, mais ça n’avait pas été le cas, elle avait été négligente, elle s’était bercée d’illusions et aujourd’hui elle répétait les erreurs du passé. Orion n’était pas une erreur, ce n’était pas ce qu’elle pensait, l’erreur ça avait été de s’ouvrir à lui, de le laisser l’approcher. De s’attacher. Ne serait-ce qu’un peu. Le peu qu’elle voulait bien admettre et qui était déjà trop. La seule différence c’était que cette fois, c’était elle qui se trouvait sur le banc des accusés, mais elle ne doutait pas que le résultat serait le même, son cœur serré le lui indiquait déjà. Elle allait souffrir et comme à chaque fois elle prétendrait que ce n’était pas le cas. Elle avait toujours été douée pour ça Hestia, au moins son éducation avait un avantage. Elle étoufferait tous ces sentiments qu’elle ne parvenait pas à maitriser, elle les ignorerait jusqu’à ne plus savoir si ce n’était pas elle qui était en train de manquer d’oxygène.

Tout ce qu’elle pouvait faire désormais c’était serrer les dents et encaisser en silence. S’expliquer ne servait à rien, elle avait tenté et il était clair qu’Orion avait cessé de l’écouter depuis longtemps. Du moins si ça avait déjà été le cas. Il avait déjà décidé de l’issue de cette conversation, elle pouvait le voir dans ses prunelles qui s’étaient faites bien plus dures que toutes les fois où ils s’étaient vus ces dernières semaines. Elle aurait tort, peu importe ce qu’elle lui dirait, les arguments qu’elle pourrait avancer. Il s’était déjà fait son avis sur tout, et surtout sur elle. « Il n'est pas question de se tromper ou pas. » Hestia eut une moue amère. Oh si, c’était ce dont il était question et s’il affirmait le contraire c’était juste pour la contredire. C’était simplement parce qu’il se trouvait de l’autre côté de cette table qui les séparait, que ce n’était pas lui qui était accusé. Elle secoua la tête avec dépit, ne cachant pas que pour le coup, la conversation était tout aussi décevante pour elle. Au moins ils seraient deux à en ressortir dépités. « Tu dis ça parce que ça ne te concerne pas toi. » Rétorqua-t-elle. Il se trompait sur elle, comme tous les autres. Il avait une certaine image d’elle et il était déçu de voir que ce n’était pas la réalité. Il était comme tous les autres au final, il voulait qu’elle soit selon l’imagine que lui avait, il n’était pas prêt à l’accepter telle qu’elle était. Peut-être que pour lui cette part de la conversation n’avait pas d’intérêt, mais ce n'était pas le cas de Hestia. Car pour elle ça voulait dire qu’il ne la regardait pas telle qu’elle était, qu’il ne la voyait pas. Il était comme tous les autres et cette réalisation causa un pincement au cœur de la Serpentarde.

Néanmoins, Hestia voulait bien lui accorder une chose, là n’était pas le sujet, du moins pas le principal. Il n’était pas venu pour débattre de la vision qu’avait le lion d’elle, de combien il se trompait à son sujet et de combien ça devait être décevant pour lui. Tout ça, elle n’en doutait pas. Il était venu la questionner sur son silence. Sauf qu’elle avait beau tenter de s’expliquer, il refusait de l’écouter. Il refusait de voir que ce qu’il prenait pour de la défiance, voire un choix arrangeant était surtout une nécessité. Elle lui avouait avoir ressenti le besoin de se protéger, qu’elle avait craint que le coup fatal ne vienne de lui. Elle lui avouait à demi-mots qu’il avait le pouvoir de la faire souffrir plus que de raison, mais ça ne suffisait pas. Il ne savait pas tout ce qu’elle avait enduré ce jour-là, et pendant les semaines, les mois qui avaient suivi. Tout ce qu’elle aurait pu lui dire et que cette confrontation lui montrait maintenant que c’était inutile. « Non, je n'en ai aucune idée, parce que je n'ai pas eu l'occasion d'entendre cette partie-là de ton histoire. Tu vas me dire que personne ne t'a tendu la main en apprenant ce qu'il s'est passé ? Si c'est le cas, je suis désolé. Mais saches que si jamais tu avais décidé de me le dire, je ne t'aurais pas planté un couteau dans le dos, je t'aurais tendu la main. Mais tu as préféré ne pas le faire. Tu as tes raisons, mais ne t'attends pas à ce que j'accepte tout ça avec un grand sourire. » La Serpentarde le considéra un instant en silence. Peut-être qu’il n’aurait pas été parmi ceux -trop nombreux- qui lui avaient planté un couteau dans le dos, peut-être qu’il lui aurait tendu la main, que cette épreuve aurait pu les rapprocher un peu plus, mais c’était un risque que Hestia n’avait pas été prête à prendre. Et pendant un temps ça n’avait pas eu d’importance car alors cette soirée d’aout chez les Campbell n’aurait jamais existé. Désormais elle ignorait ce qu’elle devait en penser, son silence avait mené à la conclusion de cette soirée et aux nombreux moments volés qu’ils avaient passés ensemble depuis, mais aujourd’hui ça menait surtout à cet instant bien plus difficile. Regrets ou remords, la verte ne savait pas trop ce qu’elle était censée ressentir. Comprendre ses émotions n’avait jamais été son fort de toute façon. Ce n’était plus comme si ça avait réellement de l’importance désormais, il lui aurait peut-être tendu la main, mais il était trop tard pour s’interroger sur cette possibilité, alors Hestia qu’à ce sujet, tout avait été dit. Seule une chose restait à éclaircir. « Ce n’est pas ce que j’attendais. » En fait, une part d’elle s’était doutée de l’inverse et sûrement était-ce la raison de son silence. Une part d’elle avait craint de voir leur relation -quel que soit son nom- imploser à cause de ses choix, mais ça il était bien plus facile de refuser de le reconnaitre.

Dans tous les cas, tout les opposait aujourd’hui et s’il y avait des sujets sur lesquels la Serpentarde voulait bien reconnaitre ses torts -oh elle savait qu’elle n’était pas toute blanche dans cette histoire- il y en avait d’autres sur lesquels elle refusait de lâcher prise. Parce qu’Orion pouvait bien lui faire tous les reproches du monde, elle ne le laisserait pas faire sans rien dire. Il y avait des choses qu’elle méritait, des choses qu’elle pouvait comprendre, mais elle ne le laisserait pas lui faire porter le mauvais rôle juste parce que ça l’arrangeait. Parce que s’imaginer que chacun de ses actes était mauvais était plus simple. Sa tirade sur la confiance était l’exemple criant de tout ce qu’il lui reprochait juste parce que ça collait à sa vision des choses. « Tu ne l'as pas dit, mais c'était comme si. » Hestia lui adressa un regard dur. Et voilà, il continuait de ne pas l’écouter, d’interpréter ses actes comme il le souhaitait sans tenir compte de son avis. Elle serra les poings sur sa table, fatiguée de devoir se battre et de se voir constamment reniée la moindre chance. Chacune de ses opinions était écrasée, elle y était habituée avec sa famille mais jamais elle n’aurait pensé qu’Orion agirait ainsi avec elle. « Arrête de me faire dire ce que je n’ai pas dit, ce n’était pas ce que j’insinuais et tu le sais. » Argua-t-elle aussitôt d’une voix glaciale. Il aurait dû comprendre. Il avançait que se confier était difficile, qu’accorder sa confiance était un risque. S’il était honnête avec lui-même, s’il acceptait de regarder en face sa propre opinion alors il aurait compris les choix de la verte, ses difficultés à sortir de son silence. Mais non, bien sûr que non, il était plus facile de lui faire des reproches. Tout plutôt que d’accepter qu’elle n’était pas comme lui, que de faire l’effort de comprendre qu’elle n’était pas aussi forte que lui. Ca, ce n’était sûrement pas assez arrangeant pour lui.

Cette conversation n'avait aucun sens, Hestia en venait même à douter qu'elle en ait déjà eu. Au fond Orion n'était pas venu pour parler, il était juste venu l'accuser. Il ne voulait pas la comprendre où entendre ce qu'elle pourrait avoir à lui dire, il voulait juste vider son sac et c'était là l'occasion parfaite. Ils tournaient en rond, se balançaient des mots qui faisaient mal, rien de plus. Tout ça ne servait à rien d'autre qu'à creuser un fossé entre eux. La Serpentarde était convaincue que continuer était inutile, tout ce qu'ils faisaient c'était jouer avec leurs limites jusqu'à craquer. Ce qui ne manquerait pas d'arriver. Pourtant elle refusait de lâcher prise, parce qu'elle avait peut-être tort, mais Orion ne faisait pas plus sens qu'elle. Il affirmait une chose et agissait à l'inverse, il prétendait qu'il se fichait de son silence mais s'en servait pour la couvrir de reproches. Ces contradictions, Hestia refusait de les laisser passer. Si elle n'en valait pas la peine, alors que faisait-il là ? « Parce que tu fais ce qu'ils ont tous fait. Tu me rappelles ce que j'essaie d'oublier depuis que j'ai quitté cette fichue école américaine. Tu me rappelles que peu importe ce que je ferai, peu importe ce à quoi je croirais, ça ne sera jamais assez, qu'il sera toujours bien plus simple de faire comme si je ne valais rien. » La verte ne put s'empêcher de froncer les sourcils, soudainement désarçonnée par ses mots. Ce n'était pas ce à quoi elle s'était attendue et un instant elle ne sut comment réagir. Elle observa le Gryffondor en silence, surprise de son soudain éclat. Et encore plus surprise de sentir que ça résonnait en elle. Elle s'était attendue à de nouveaux reproches, à des critiques et du jugement, pas à se reconnaître dans les paroles de l'américain. Brusquement, au milieu de l'amertume et de la colère, elle se sentit plus proche de lui que jamais. Et ça, elle ne savait pas quoi en faire. « Tu dis n’importe quoi. » Répondit-elle sans pouvoir se retenir, avec autant de conviction que lorsqu’il s’agissait de se défendre elle. Pourtant c’était les mêmes mots qu’il lui avait lancé au visage un peu plus tôt, mais elle n’avait pu se retenir. Leurs prunelles se rencontrèrent et elle s'accrocha à son regard. Même au milieu d'une dispute, elle n'avait pas envie de laisser Orion penser qu'il n'avait aucune valeur. C'était faux. Il en avait. Il en avait à ses yeux, elle qui ne s'attachait a personne, mais les mots ne sortirent pas. « Mon silence n'avait rien à voir avec toi. » Ajouta-t-elle à la place, à mi-voix. Ca avait tout à voir avec elle, rien avec ce qu'elle pouvait penser de lui, de l'importance qu'elle lui accordait. Pourquoi ne le voyait-il pas ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à le dire ?

Peut-être parce tout comme lui, Hestia avait toujours eu l'impression de ne pas être assez bien. Parce que ça avait été ancré en elle par ses parents et que malgré son armure elle ne parvenait pas à se défaire de ce sentiment. Parce que tout ce que Orion faisait en cet instant c'était de nourrir ce sentiment avec son comportement injuste. Au moins ses paroles parurent l'atteindre, même si elle n'en tira pas la moindre satisfaction. « Tu as raison, je suis injuste. Parce que j'ai appris à l'être, parce qu'on apprend tous à faire ce que l'on a à faire pour s'en sortir. Tu crois que je suis incapable de me mettre à ta place ? Je sais ce que c'est que d'être à ta place. Je n'ai peut-être jamais été laissé seul parce que je n'étais plus un Campbell, mais j'ai déjà été bien assez utilisé parce que j'en étais un pour prendre l'habitude d'être seul et de ne rien attendre de qui que ce soit. Sauf qu'avec toi, j'ai pas réussi à ne rien attendre. J'y peux rien, je doute que tu puisses vraiment me le reprocher. » De nouveau, Hestia se trouva réduite au silence. Décidemment, cette conversation ne cessait de la surprendre et elle n’arrivait pas à déterminer si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Le ton d’Orion ne cessait de changer, un peu plus et ça lui allait lui donner le vertige. A moins que ses mots ne le fassent en premier. Il n’avait pas réussi à ne rien attendre d’elle. Qu’est-ce que ça voulait dire au juste ? Il attendait quelque chose d’elle. Mais quoi ? Où voulait-il en venir ? Qu’est-ce que Hestia devait en comprendre ? Cette simple phrase suffit à la plonger dans la confusion. Ce n’était pas ce qu’ils avaient décidé, ce n’était pas ce qui était le plus sage. Ils avaient choisi de ne pas donner de nom à leur relation parce que c’était ce qu’il y avait de plus simple, de plus prudent. Pas d’attaches, pas d’attentes. C’était ce qu’ils avaient voulu. Et pourtant. Pourtant cette affirmation la remuait bien plus qu’elle ne voulait l’avouer.

Hestia fit de son mieux pour faire la part des choses. Ce n’était pas sur ça qu’elle devait se concentrer, c’était trop risqué, trop perturbant. Elle ne devait pas oublier que le sujet principal était les reproches d’Orion et non pas les mots qui lui échappaient et qui semaient le bazar dans ses pensées. « Peut-être que tu es capable de te mettre à ma place, mais as-tu choisi de le faire, Orion ? As-tu choisi de réfléchir ne serait-ce qu’une seconde avant de venir me couvrir de reproches ? » Demanda-t-elle avec plus de calme. Elle connaissait déjà la réponse à cette question, mais souligner cette injustice de plus était nécessaire. La Serpentarde était capable d’accepter les reproches, mais seulement si ceux-ci étaient justifiés. Or, là ce n’était pas le cas. Surtout que plus elle y songeait, plus elle réalisait une chose. « Tu m’en veux parce que je n’ai pas réussi à venir te parler. Mais regarde les choses en face, tu ne te confies pas à moi parce que tu en as envie ou parce que tu me fais confiance. » Elle attendit une seconde, laissant le temps à Orion de recentrer son attention sur elle et à ses propos d’envahir l’espace qui les séparait. « Tu te confies parce que je te pousse trop loin et que ça t’échappe. Tes mots, ce ne sont pas des marques de confiance, ce sont des explosions. » Conclut-elle sans se départir de son calme. Maintenant qu’elle le disait, ça lui paraissait évident. La plupart de ses confessions lui avaient échappées. Certaines avaient été volontaires, mais celles qui avaient tout commencé n’avaient pas été choisies. Peut-être même qu’il les avait regrettés après coup. Ca avait débuté à la bibliothèque et ça continuait cette fois encore. Il avait mis le doigt dans un engrenage, laissant échapper des informations au fur et à mesure. S’en rendait-il seulement compte ? Hestia ne lui en voulait pas, mais ça voulait dire qu’il était terriblement mal placé pour lui faire des reproches. S’il avait eu le choix, si son impulsivité n’était pas venue se mêler à tout ça, peut-être aurait-il choisi de taire de nombreux sujets aussi.

La verte passa une main dans ses cheveux. Cette conversation la dépassait totalement et elle avait le sentiment confus que c’était également le cas du Gryffondor. Il avait fini par l’atteindre, non pas avec ses reproches, mais avec certains de ces mots. Cette confirmation qu’elle n’était qu’une erreur, qu’elle n’en valait pas la peine. Tout ça s’était ancré en elle et refusait de la lâcher. Et puis il y avait cette dernière phrase, échappée des lèvres du lion comme tant de confessions avant. Cette phrase qui ne cessait de lui tourner en tête peu importe combien elle tentait de se persuader que ça ne comptait pas. Que ça ne voulait rien dire. « Je ne comprends pas ce que tu attends de moi. Je ne comprends pas pourquoi tu attends quelque chose de moi. » Lâcha-t-elle finalement, n’y tenant plus. Non, elle ne comprenait vraiment pas. Elle savait ce que sa famille avait attendu d’elle, ce que ses soi-disant amis avaient attendus d’elle, mais Orion, c’était le flou total. Elle ne croyait pas qu’il avait attendu d’elle la même chose que tous les autres, qu’il avait simplement cherché à l’utiliser. Mais alors quoi ? C’était une question à la fois complexe et terrifiante pour la Serpentarde. Elle secoua la tête. « Tout ce que je sais c’est que je vais continuer à te décevoir. Je ne suis pas comme tu l’attends, je ne suis pas… » Elle n’était pas à la hauteur. Elle n’était pas à sa hauteur. Au final, ce qu’il attendait d’elle ça ne comptait pas, parce que jamais Hestia n’y parviendrait. Ce qui les laissait avec une dernière question. « Qu’est-ce qu’on est en train de faire Orion ? » Hestia posa sur lui un regard presque triste. Elle ne parlait pas de leur dispute ou de ses reproches, elle parlait d’eux et de ces attentes qu’elle n’avait pas vu venir. De ces attentes qui mettaient tout en perspectives. Qui chamboulaient tout.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Ven 23 Sep - 22:09

Trusting you was my decision. Proving me wrong was your choice
⤜⤐⤞

Elle avait raison, c'est parce qu'il n'était pas question de lui. S'il avait été question de lui, même sans le montrer, il aurait retourné la situation dans tous les sens, à essayer de prouver par tous les moyens que les gens se trompaient sur lui. Et probablement qu'Hestia, d'une manière ou d'une autre, faisait la même chose. Sauf qu'Orion ne le dirait pas tout haut, jamais même, il avait bien trop de fierté pour ça. Est-ce que c'était un problème ? Bien sûr que ça en était un, mais il ne comptait absolument pas changer quoique ce soit vis-à-vis de ça, ou en tout cas pas pour l'instant, ou plutôt pas maintenant, pas en plein milieu de cette discussion. Donc au lieu de ça, il avait décidé de faire autre chose, parce que pourquoi pas s'enfoncer, après tout ?

- Il n'est pas question de ça non plus Hestia.

Il devrait l'aider, lui tendre la main comme il l'aurait sûrement fait si les choses avaient été différentes, s'il avait appris tout ça d'une autre manière, mais il en était incapable. Parce que dans sa tête, les seules choses qui se répétaient constamment était le fait qu'elle lui avait menti, qu'elle lui avait caché quelque chose d'important sur elle et surtout, le fait qu'elle ait pensé qu'il serait capable de la laisser tomber ou de la dénigrer parce que les ponts avec sa famille avaient été coupés. Certes, ce n'était pas réellement de son choix, de ce qu'il avait cru comprendre, mais ça ne changeait rien. Que ça vienne d'elle ou de sa famille, il le comprenait dans tous les cas. Que ça vienne d'elle ou de sa famille, il aurait été là pour lui tendre la main, pour lui offrir la compagnie et le soutien dont elle avait surement eu besoin. Sauf que son égo avait pris le dessus, et le fait d'avoir été trahi, d'une manière ou d'une autre, était bien trop fort pour qu'il fasse comme si de rien n'était. Alors heureusement, elle ne s'attendait pas au fait qu'il accepte tout ça avec un grand sourire, parce qu'il aurait surement été incapable de le faire, c'était même sûr à vrai dire. Est-ce que ça serait comme ça indéfiniment ? Surement pas, mais ce n'était pas pour autant qu'il était capable de dire combien de temps ça durerait. Mais si elle n'attendait pas ça, qu'est-ce qu'elle attendait ? Le fait qu'il la laisse complètement tomber ? Parce que malgré tout ce qu'il s'était passé, il en était tout aussi incapable, voire plus.

- Alors tu t'attendais à quoi ? A ce que je te laisse tomber ? A ce que je te tourne le dos ? Parce que si c'était ce que je comptais faire, je ne serai pas là en train d'essayer de comprendre toute cette histoire.  

Et ça, pour le coup, c'était vrai, ce n'était pas qu'une question d'égo. Il voulait comprendre, plus que tout. Alors oui, il ne s'y prenait clairement pas de la bonne manière, mais il ne savait pas du tout comment s'y prendre. Alors il faisait la seule chose qu'il trouvait encore à faire, c'est à dire se braquer. Parce que c'était ce qu'il faisait toujours, surtout quand il se sentait acculer de cette manière, quand il était blessé, quand il avait la sensation que les choses ne pouvaient pas s'arranger. Il pourrait faire comme n'importe qui et se battre pour que les choses s'arrangent mais non, au lieu de ça, il se braquait, parce qu'il n'avait jamais su faire les choses autrement. Et il en venait à lui faire dire ce qu'elle n'avait pas dit, mais comment est-ce qu'il pouvait vraiment le savoir ? Il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait voulu dire, elle avait difficilement été claire sur le sujet. Alors oui, peut-être qu'il lui mettait des mots dans la bouche qu'elle n'aurait jamais prononcés, mais comment est-ce qu'il était censé savoir qu'elle ne les aurait jamais prononcés ? Après tout, toute cette histoire ne faisait que lui rappeler qu'il ne la connaissait pas du tout, peu importe à quel point il pensait que c'était le cas jusque là. Pourtant, il s'était fait avoir, parce qu'il se rendait compte seulement maintenant qu'elle n'avait jamais été du genre à spécialement se confier, ou à parler d'elle tout court.

- Comment est-ce que je pourrais le savoir, Hestia ? Jusqu'à tout à l'heure, je n'aurais jamais imaginé ce qu'il s'était passé avec ta famille. Alors comment est-ce que je pourrais réellement savoir ce que tu penses ou ce que tu comptes dire ?

Et il avait fini en train de se confier, chose qu'il n'avait initialement pas du tout prévu de faire. Il n'était pas du genre à se confier, surtout là-dessus. Il était bien plus facile pour lui de se confier sur sa famille que sur ce qu'il avait vécu quand il avait étudié à Ilvermorny. Parce qu'avec ses parents, il avait toujours eu une façon de contrôler la situation, de contrôler ce qui lui arrivait, de contrôler ce qu'il ressentait, ce que tout ça lui faisait. Alors qu'avec les autres, c'était différent. Ca lui arrivait toujours au moment où il s'y attendait le moins, comme c'était le cas aujourd'hui. Et pourtant, Hestia avait réussi à taper là où il fallait, là où ça faisait vraiment mal, et à dire les choses nécessaires pour qu'il se retrouve à raconter toutes ces choses-là, chose qu'il n'avait jamais vraiment fait, à bien y réfléchir. Les quelques personnes étant au courant de tout ça avaient assister à certains des instants dont il était question, donc il n'avait jamais eu besoin de tout expliquer. Alors oui, évidemment, il n'expliquait pas tout dans le cas présent, mais bien assez pour ouvrir une porte qui serait restée fermée en temps normal, une porte qui aurait dû rester fermée. Et pourtant, la voilà en train de lui dire que son silence n'avait rien à voir avec lui. Une partie de lui voulait la croire, mais comment est-ce qu'il pourrait le faire ? Il n'avait absolument aucun élément pour vraiment y croire, en dehors de ses paroles. Sauf que les paroles, c'était facile, ça n'avait pas toujours une grande valeur. Les gens mentaient pour se défendre, les gens mentaient pour arranger les choses. Alors oui, évidemment, les gens disaient parfois la vérité, mais encore une fois, comment savoir que c'était le cas actuellement ? Peut-être qu'il tournait bien trop en rond, peut-être qu'il se torturait bien trop, mais il était incapable de ne pas le faire.

- J'aimerai te croire Hestia, j'aimerai vraiment te croire. Mais.. Je sais pas vraiment comment faire, très franchement.

Il était très rare qu'Orion laisse voir ses failles, surtout celles-ci. Cette discussion était des plus déconcertantes, et c'était le cas à tous les niveaux. A la fois par rapport au choc causé par ces mensonges, par rapport à la trahison qu'il ressentait, par rapport à la réalisation qu'il avait attendu plus de choses d'elle que ce qui était prévu à la base, parce qu'ils n'étaient pas du tout censés en arriver là. Et il y avait tout plein d'autres choses. Sauf qu'il n'avait pas pris le temps d'y penser parce qu'Hestia avait repris la parole. Et même s'il avait du mal à l'accepter, une chose était sûre, c'est qu'elle avait parfaitement raison. Il était capable de se mettre à sa place, mais il ne l'avait pas fait. Mais pas tant parce qu'il ne l'avait pas voulu, mais surtout parce qu'il avait été pris de court, et que ses mauvaises habitudes avaient pris le dessus, parce que c'est comme ça qu'il fonctionnait. Mais oui, il devrait faire l'effort, sauf qu'il était incapable de le faire, parce qu'il ne savait pas quelles en seraient les conséquences. Quand Orion ne savait pas ce qui l'attendait, il se refermait, il cherchait à se protéger, quitte à être détestable, et la situation actuelle ne faisait pas du tout exception. Surtout qu'au final, ce qu'il voyait là, c'est que les reproches lui étaient renvoyés, alors qu'il n'était pas celui qui avait décidé de cacher une chose aussi importante sur sa vie.  

- En effet, je n'ai pas nécessairement fait l'effort, mais tu t'attends à ce que je réagisse comment ? A ce que je fasse comme si de rien n'était juste parce que je suis capable de me mettre à ta place ? C'est un peu trop facile, ça. Et crois-moi, si je me confie, même si c'est par "explosions", comme tu dis, c'est parce que je te fais confiance. Plein de personnes m'ont bien plus poussé dans mes retranchements que toi, et pourtant je ne laissais rien échapper, parce que j'ai toujours été quelqu'un de très secret, de très renfermé. Alors ouais, c'est peut-être des explosions, mais ne penses pas que ça arrive avec n'importe qui, parce que ce n'est pas le cas. Je choisis les personnes à qui je fais confiance même si parfois, en effet, je fais les mauvais choix.

Est-ce que cette dernière phrase lui était précisément destinée ? Orion lui-même ne le savait pas, c'était pour dire. Il était braqué, et il savait parfaitement que le bon choix serait de quitter ces fichus cachots et d'attendre d'avoir retrouvé son calme avant de tenter d'avoir un quelconque discussion avec elle. Sauf qu'il était incapable de le faire, parce que même si ça risquait de tout ficher en l'air, il voulait rester avec elle, donner une chance à cette discussion, voir où elle pouvait vraiment les mener. Mais qu'est-ce qu'il recherchait vraiment ? Lui-même ne le savait pas. Est-ce qu'il voulait qu'il y ai un vrai clash ? Que les choses s'arrangent ? Aucune idée, la réponse changeait au fur et à mesure du temps, cette dernière étant bien trop dépendante aux évènements de cette discussion. Sauf que les dernières paroles d'Hestia l'avaient pris de court, parce que c'était la première fois qu'elle avait l'air aussi vulnérable depuis le début de cette discussion, ce qui pourrait presque paraître aberrant considérant le thème de cette dernière. Pourquoi est-ce qu'il attendait quelque chose d'elle ? La réponse semblait surement évidente vue de l'extérieur, mais ce n'était pas le cas quand la situation était vue de l'intérieur. Il ne devrait rien attendre d'elle, après tout c'est ce sur quoi ils s'étaient mis d'accord, non ? Ce n'est pas tant qu'ils n'étaient rien, c'est plutôt qu'ils n'avaient pas d'étiquettes et que c'était mieux comme ça. En tout cas, c'était mieux pour Orion, car les étiquettes et les sentiments, c'était pas son truc. C'est pas tant qu'il n'en avait jamais, c'est plutôt qu'il ne savait pas les comprendre, les interpréter, ou agir en fonction de ceux-ci, et cette relation -peu importe ce qu'elle était- ne faisait pas du tout exception à la règle, c'était plutôt l'inverse. Sauf qu'il était persuadé qu'elle avait tort, qu'elle ne continuerait pas de le décevoir parce que, qu'il le veuille ou non, qu'elle l'entende ou pas, il avait confiance en elle, même si une partie de lui le regrettait quelque peu, aux vues de la situation actuelle.

- Je pense que tu te trompes, que tu dénigres bien trop. Que tu veuilles l'entendre ou pas, ce qui n'est pas un reproche, je précise, je te fais confiance. Je ne pense pas m'être trompé sur toute la ligne vis-à-vis de toi, je ne pense pas que tu sois réellement capable de me décevoir, surtout à répétition.

Et il y avait eu cette dernière question, celle qui avait littéralement stoppé Orion dans ses réflexions. Qu'est-ce qu'ils faisaient ? Orion était incapable de le dire. Les étiquettes, c'était pas son truc. La compréhension et l'interprétation des relations humaines, c'était pas son truc non plus, en grande partie parce qu'il n'avait pas spécialement l'habitude d'en vivre tant que ça. Du coup, le Gryffondor avait fait la seule chose qu'il lui restait à faire, il avait baissé les yeux, comme s'il capitulait face à la vague de mots et de questionnements qu'Hestia avait déclenché avec une simple question, onze pauvres petits mots. Il ne releva les yeux vers elle que quelques secondes plus tard, toujours incapable de lui fournir une réponse digne de ce nom.

- Je n'en ai aucune idée Hestia.

Ses mots n'avaient été qu'un murmure, comme un soupir. Orion se doutait parfaitement qu'Hestia avait entendu ses paroles, ou en tout cas c'est ce qu'il espérait, parce qu'il était incapable de prononcer des paroles à un volume plus élevé.

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Dim 2 Oct - 20:16
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Orestia ♥

They call kids like us vicious and carved out of stone, But for what we've become, we just feel more alone


 
Ce n’était pas le chaos qui s’était abattu dans les cachots, mais c’était tout comme. Il n’y avait pas de cris, pas de mots plus hauts que l’autres, de paroles insensées, juste balancées pour faire mal. Mais c’était tout comme. En fait, Hestia aurait peut-être préféré que les choses se passent ainsi. La colère elle savait gérer, elle savait y répondre, elle pouvait même se dire qu’elle la méritait. Au moins dans ces cas là, il lui suffisait de sortir les griffes à son tour et de rendre coup pour coup. Blesser avant d’être blessée. Peu importe si elle faisait mal, si ses mots dépassaient sa pensée, si elle allait trop loin, rien de tout ça ne comptait. Quand c’était elle ou les autres, la question ne se posait même pas. La vipère en elle se dressait et frappait autant qu’il le fallait. Quand ça se passait ainsi, elle n’avait pas à réfléchir, l’instinct de survie prenait le pas sur le reste et elle n’avait qu’à suivre la cadence. Peu importe le résultat derrière, le champ de ruines sur lequel elle ne manquerait pas de se tenir. C’était tellement, tellement plus facile ainsi. Face à la colère, elle savait comment réagir, mais face à ce que lui opposait Orion, elle était bien moins sûre d’elle. Car ce n’était pas de la colère qu’elle lisait dans ses prunelles, mais un mélange d’incompréhension et de déception. Un mélange auquel elle ne savait quoi répondre. La preuve, chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, Hestia avait l’impression d’empirer les choses. Elle tentait de s’expliquer, elle avançait des arguments, elle faisait de son mieux pour ne pas simplement se refermer et refuser le dialogue, mais ça ne suffisait pas. Peu importe ce qu’elle faisait, ce qu’elle disait, ce n’était jamais assez. Elle n’était jamais assez. C’était une partition qui ne cessait de se répéter et cette fois c’était Orion qui la jouait. L’éclat dur qui était venu se nicher dans les prunelles du lion prouvait une seule chose : elle avait tort, elle aurait tout le temps tort.

Tout comme il refusait de l’écouter, Orion refusait de lui laisser la moindre marge de manœuvre. Peu importe ce qu’elle disait, il s’y opposait. Tant et si bien que la verte finit par en conclure qu’il en était arrivé à un stade où il se contenterait désormais de réprouver tout ce qu’elle pourrait dire, juste pour le principe de la contredire. Même quand il s’agissait d’elle et de l’image qu’on pouvait lui coller à la peau, elle avait tort. Alors qu’elle était la principale concernée. « Il n'est pas question de ça non plus Hestia. » La Serpentarde laissa échapper un grognement de frustration. Cette conversation ne menait à rien et plus les secondes passaient, plus elle en était persuadée. Orion était braquée, elle le voyait bien, elle pouvait certainement le comprendre car elle devinait qu’elle faisait la même chose. Pour les mêmes raisons. Celles de se protéger, de ne montrer aucune faille. Et lui, au lieu de le voir, au lieu d’accepter de l’écouter, il lui faisait dire des choses qu’elle n’avait jamais dit. Il lui prêtait des paroles, des intentions, qui n’avaient rien à voir avec la réalité. Au-delà de venir la confronter, il se faisait juge et bourreau, avançant les faits mais aussi la sentence de son choix. « Alors tu t'attendais à quoi ? A ce que je te laisse tomber ? A ce que je te tourne le dos ? Parce que si c'était ce que je comptais faire, je ne serai pas là en train d'essayer de comprendre toute cette histoire. » Hestia secoua la tête avec une impatience grandissante. Cette conversation tournait en rond. Quand elle avait le sentiment d’avoir fait un pas en avant, Orion les forçait à en faire deux en arrière. C’était une valse des plus désagréable, une dont elle devait briser le rythme avant de craquer. « Je ne sais pas. » Argua-t-elle, sa voix claquant contre les murs de pierre du cachot. « Je ne savais pas à quoi m’attendre, c’est ce que je me tue à te dire. » Ce n’était pas ce à quoi elle s’était attendue qui était le plus important, c’était ce qu’elle avait craint. Elle n’avait rien attendu de sa part, en revanche les craintes, elles avaient été nombreuses. Son silence sur sa situation n’était pas lié à un manque de confiance ou d’attachement, c’était peut-être même tout l’inverse. C’était parce qu’elle avait eu peur de le voir faire tout ça, parce qu’elle n’aurait pas supporté que lui aussi choisisse de lui tourner le dos. Elle n’aurait pas supporté de voir ce qui les liait -peu importe ce que c’était- se briser en une fraction de seconde. Tout ça, elle le lui avait dit, elle avait essayé de lui dire. Mais ça avait été vain.

C’était une évidence, Orion avait décidé qu’elle serait la méchante de l’histoire alors c’était ce qu’elle serait. Il ne lui laissait aucune chance. Hestia était réaliste, elle savait bien qu’elle n’était pas l’innocence même, dans cette histoire elle avait ses torts. C’était volontairement qu’elle avait gardé le silence, même après le rapprochement qu’ils avaient connus depuis l’été, mais ça n’avait pas été sans raisons. Sauf que ça, Orion ne voulait pas le voir, il préférait interpréter comme lui le souhaitait et se faire des idées. D’une simple confrontation, Hestia se retrouvait soudainement sur le banc des accusés. « Comment est-ce que je pourrais le savoir, Hestia ? Jusqu'à tout à l'heure, je n'aurais jamais imaginé ce qu'il s'était passé avec ta famille. Alors comment est-ce que je pourrais réellement savoir ce que tu penses ou ce que tu comptes dire ? » La verte fronça les sourcils. Le raisonnement du lion se tenait, mais il allait bien trop loin. Certes, il ne pouvait pas deviner ses pensées, mais était-il obligé de tout de suite lui prêter les pires intentions ? D’en conclure que puisqu’elle lui avait caché sa situation, ça ne pouvait-être que mauvais signe ? Elle lui avait avoué qu’elle avait cherché à se protéger, que ça avait été nécessaire -vital- pour elle, mais elle se battait contre du vent. Hestia garda le silence, un silence buté et froid qui valait toutes les réponses du monde. Elle était fatiguée. Fatiguée de se battre, de s’escrimer pour qu’on l’écoute mais qu’on lui refuse ce droit. Orion avait déjà décidé pour elle de toute manière. Plus cette conversation avançait et plus elle filait le vertige à la Serpentarde. Entre les mots blessants qui l’atteignaient même si elle tentait de ne rien laisser paraitre et les confidences subites du lion, Hestia ne savait plus quoi penser. Ce furent ces dernières qui la poussèrent à prononcer quelques mots de plus, à avouer que son silence n’avait rien à voir avec lui. « J'aimerai te croire Hestia, j'aimerai vraiment te croire. Mais… Je sais pas vraiment comment faire, très franchement. » Hestia pinça les lèvres, accusant le coup. Ca avait été un pas dans la direction du Gryffondor, une énième tentative, et voilà comment elle était accueillie. La verte porta sur lui un regard désabusé. Il la couvrait de reproche mais quand elle voulait parler, quand enfin elle parvenait à lui faire des aveux, il la traitait comme une menteuse. « Tu ne peux pas affirmer que tu veux me croire, et continuer de douter de tout ce que je dis. » Rétorqua-t-elle d’une voix tremblante d’irritation. Encore une fois il était injuste. Encore une fois, elle n’avait pas le choix.

Dans cette conversation, Orion n’était que contradiction. Il affirmait qu’il voulait des explications, mais refusait de les entendre, il avançait qu’il s’en fichait, qu’elle ne lui devait rien, mais il la confrontait sans lâcher prise, il disait comprendre combien il était difficile de se confier, mais quand ça la concernait elle alors ça ne comptait plus. Et maintenant il venait de lui avouer qu’il n’avait pas réussi à ne rien attendre d’elle. Des paroles qui perturbèrent grandement la Serpentarde, ce n’était pas ce qui était prévu, ce n’était pas ce qui était prudent. Ils ne pouvaient pas s’aventurer sur ce terrain-là, elle le savait, elle le sentait au fond d’elle, alors pourquoi est-ce que ses mots la heurtaient autant ? Elle ne pouvait pas l’accepter, de toute manière elle n’était pas en état de réfléchir à ce genre de chose alors elle jugea plus préférable de l’occulter dans un premier temps. Déjà trop de mots révélateurs avaient franchis la barrière de ses lèvres sans qu’elle ne puisse s’en empêcher, c’était un terrain bien trop dangereux. Même si c’était plus douloureux, revenir sur le comportement injuste d’Orion était plus prudent. « En effet, je n'ai pas nécessairement fait l'effort, mais tu t'attends à ce que je réagisse comment ? A ce que je fasse comme si de rien n'était juste parce que je suis capable de me mettre à ta place ? C'est un peu trop facile, ça. Et crois-moi, si je me confie, même si c'est par "explosions", comme tu dis, c'est parce que je te fais confiance. Plein de personnes m'ont bien plus poussé dans mes retranchements que toi, et pourtant je ne laissais rien échapper, parce que j'ai toujours été quelqu'un de très secret, de très renfermé. Alors ouais, c'est peut-être des explosions, mais ne penses pas que ça arrive avec n'importe qui, parce que ce n'est pas le cas. Je choisis les personnes à qui je fais confiance même si parfois, en effet, je fais les mauvais choix. » Hestia contint un mouvement de recul face aux derniers mots du lion. Ca faisait mal. Bien plus qu’elle ne l’avait imaginé, bien plus qu’elle ne l’aurait cru possible. Le mauvais choix, c’était elle. Elle avait beau savoir qu’elle n’était pas à la hauteur, ça lui faisait tout de même l’effet d’une gifle. Ca la ramenait en arrière, à tous les reproches que pouvaient lui faire ses parents, à ce sentiment qu’elle ne serait jamais assez bien qui ne la lâchait pas depuis l’enfance. Ca faisait remonter toutes ses insécurités, ses doutes et ses travers. Tout ça vint la frapper avec la force d’un ouragan. Elle déglutit, une moue désabusée imprimée sur ses lèvres. Orion avait choisi volontairement de ne pas faire l’effort de se mettre à sa place. Il avait choisi de ne pas faire d’effort pour elle. « Je m’attendais à ce que tu acceptes de m’écouter avant de tirer des conclusions. Mais je vois bien que j’avais tort. » Rétorqua-t-elle d’une voix pleine de dépit. Elle lui en voulait de la faire se sentir ainsi et elle s’en voulait à elle de se sentir ainsi. Décidément aujourd’hui, Orion savait où frapper pour faire mal. Hestia fit de son mieux pour ne rien laisser paraitre, mais c’était de plus en plus difficile. Elle sentait son masque de froideur se fendiller, son cœur se faire de plus en plus lourd dans sa poitrine. Mais elle ne pouvait rien laisser transparaitre.

Elle fit tout de même une concession en s’exprimant sur ce qui la torturait le plus. Les attentes que Orion semblait avoir à son sujet, celles auxquelles elle ne pourrait certainement jamais répondre. Elle ne comprenait pas d’où ça sortait, ni même ce que ça pouvait bien vouloir dire. Qu’attendait-il d’elle au juste ? Et pourquoi attendait-il quelque chose ? N’avait-il donc pas compris que jamais elle ne serait à la hauteur ? De ça, Hestia en était persuadée, elle ne cesserait de le décevoir. Parce qu’il en avait toujours été ainsi avec elle, parce qu’on lui avait toujours bien fait comprendre qu’elle ne serait jamais assez bien. Elle ne voyait pas en quoi ce serait différent avec le Gryffondor. « Je pense que tu te trompes, que tu dénigres bien trop. Que tu veuilles l'entendre ou pas, ce qui n'est pas un reproche, je précise, je te fais confiance. Je ne pense pas m'être trompé sur toute la ligne vis-à-vis de toi, je ne pense pas que tu sois réellement capable de me décevoir, surtout à répétition. » La verte secoua lentement la tête. Ses mots elle les entendait, mais elle ne parvenait pas à s’y accrocher. Orion avait dit trop de choses. Il y avait eu trop de reproches, trop de contradictions. Il disait lui faire confiance mais il remettait en cause la moindre de ses paroles. Il disait qu’elle ne pouvait pas le décevoir, et pourtant il avait affirmé qu’elle était le mauvais choix. Qu’elle n’en valait pas la peine. Tout ça elle ne pouvait pas l’oublier. Dans la tête de la Serpentarde, toutes ces paroles tournaient en boucle, si vite qu’elle ne savait plus quoi en faire. Quoi croire. « Pourtant c’est ce que je ne cesse de faire depuis que tu es entré dans cette pièce, n’est-ce pas ? » Elle plongea son regard dans le sien, le soutenant un instant en silence. Elle avait prononcé ces mots avec détachement, comme si ce n’était pas elle que ça concernait. C’était une vérité que ni l’un, ni l’autre, ne pouvait nier.

Au final, tout ça les laissait avec une question à la fois simple et terriblement complexe. Qu’est-ce qu’ils faisaient exactement ? Pas là dans cette pièce à se couvrir de reproches, mais eux deux. Cette relation qui les liait et à laquelle ils n’avaient pas voulu donner de nom voulait dire quoi au final ? Les attentes, ils n’en avaient pas voulu, et pourtant elles étaient bien là. L’attachement n’avait jamais été envisageable, et pourtant il fallait bien admettre que tout cet affrontement avait lieu parce qu’ils n’étaient pas simplement détachés l’un de l’autre. Alors quoi ? Ils faisaient quoi ? Hestia avait presque peur de la réponse qu’Orion pourrait lui apporter. Le voir baisser les yeux ne fut pas pour la rassurer. « Je n'en ai aucune idée Hestia. » La verte prit une profonde inspiration. Si elle était soulagée ou déçue de cette réponse, elle ne le savait pas trop. Elle ne savait même pas ce qu’elle ressentait au juste. Tout était embrouillé dans sa tête. Il y avait les reproches, les questions et les attentes… Tout ce à quoi elle ne s’était pas attendue et qui la mettait face à une réalité à laquelle était n’était pas prête à se confronter. Elle hocha lentement la tête. « Je vois. » Déclara-t-elle d’une voix posée. Puisqu’il y avait trop de sentiments qui se battaient en elle, le plus simple était de tous les faire taire. Considérer cette situation d’un point de vue détaché serait bien plus simple. Bien plus sage. Ce fut donc ce qu’elle s’appliqua à faire. « Je vais te dire ce que je sais, Orion. Je sais que je ne suis pas celle qui pourra répondre à tes attentes. Je ne suis pas celle qui pourra s’ouvrir et se confier. Je ne suis pas celle capable de lâcher prise. Je ne suis pas celle que tu attendais. Je ne suis pas à la hauteur. » Reprit-elle de cette même voix calme, dénuée de toute émotion. En parlant, elle rassembla ses affaires étalées sur la table devant elle, les rangeant dans son sac avec des gestes lents et méthodiques. Puisque la confrontation était vaine, il ne lui restait plus que la fuite. « Je ne me dénigre pas, je sais comment je suis. » Précisa-t-elle en relevant brièvement ses prunelles vers Orion. Hestia ne se voilait pas la face quand ça la concernait, elle savait parfaitement comment était son caractère et les traces que son éducation avait laissé en elle. Elle ne faisait que dire la vérité sans chercher à enjoliver la réalité. Quant à la manière dont ça l’affectait, Hestia s’interdisait d’y penser. D’un geste, elle passa son sac à son épaule et contourna sa table pour se diriger vers la sortie. Arrivée à la hauteur d’Orion, elle s’attarda quelques secondes à ses côtés pour lui adresser un dernier regard empreint d’un mélange de résignation et de regrets. Et de quelque chose d’autre sur lequel elle préféra ne pas s’interroger. « Je suis le mauvais choix. Au moins tu as ouvert les yeux avant qu’il ne soit trop tard. » Mais était-ce réellement le cas ?

CODAGE PAR AMATIS


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