Julia n'a que de bons souvenirs de l'enfance, elle s'est toujours sentie protégée au sein de sa famille. Dans ce foyer où les mots les plus importants sont l'amour, la compréhension et la tolérance. Libre de devenir un jour la personne qu'elle voudrait sans que ses parents ne lui reprochent ses choix de vie. Elle a toujours ressenti une grande admiration pour ce couple qu'ils forment depuis plusieurs années, de même  pour son oncle et sa tante. Pouvoir se faire confiance les yeux fermés est un beau cadeau, qu'ils ont transmis à leurs enfants. Les secrets n'ont jamais eu une place envahissante au cœur de la famille et c'est assez tôt qu'elle a pris connaissance de l'existence de la magie. Une révélation avec un goût précieux, qu'on chérit profondément et qui a nourrit son imagination durant un moment. Elle ne se souvient pas exactement mais s'imagine parfaitement poser mille questions sur le sujet. Au fond, elle aurait aimé faire partie de ce monde, elle aussi. Découvrir tout ça de ses propres yeux, le vivre de toute son âme mais la jalousie n'a jamais envahi son cœur. Uniquement de l'envie dans son regard. Comme promis, elle n'a jamais trahie le secret.

L'aîné de la famille Rausale, c'est Paul. Il est né six ans avant elle et en grandissant, c'est un écart non négligeable. Petite, il est son modèle et son protecteur un peu trop zélé. Des désaccords avec leur deux tempéraments forts sillonnent leur enfance mais ils reviennent toujours l'un vers l'autre et dans le fond, ils savent qu'ils peuvent compter sur l'un comme sur l'autre. C'est vrai qu'ils ont un peu joué des coudes à l'adolescence pour se diviser les faveurs parentales et Julia en a peut-être un peu plus souffert qu'elle ne le dit, ne se sentant pas aussi douée que son frère. Aujourd'hui, elle sait que c'est pour son bien qu'il lui reproche certaines choses, qu'il se mêle un peu trop de ses affaires. Il veut tout le temps la pousser vers le haut mais il est son frère et pas ses parents. Parfois, elle voudrait se contenter uniquement des moments qu'ils passent ensemble à s'éclater. Il est la première porte à laquelle elle viendrait frapper en cas de souci, c'est son refuge en cas de coup dur mais elle lui rend bien parce qu'elle répond présente, même en râlant quand il a besoin d'un service. Il lui témoigne plus de confiance depuis qu'elle s'est montré un soutien important autant que lui lors de la maladie de sa mère. Elle a été présente aussi pour la naissance de sa fille Lilou qu'elle trouve la fillette la plus belle du monde. Oh ils ont fêté sa venue au monde comme il se doit dès qu'ils l'ont pu, avec Kayla aussi.

Kayla, c'est la cousine, benjamine de trois ans. Elle est comme une sœur pour eux et à la fois, une amie complice. La descendance magique de leur famille !  Ils ont grandi ensemble et quand elle reçu sa lettre pour Poudlard, Julia a eu comme un pincement en se disant qu'elle perdrait une précieuse camarade d'école mais elles ont tellement de choses à se raconter quand elles se retrouvent de nouveau ensemble qu'elles n'ont jamais été plus proches qu'encore à l'heure actuelle. L'une l'autre s'entraîne toujours dans de nouveaux jeux, de nouvelles expériences, de nouvelles soirées. Le monde leur appartient. Peut-être que sans Paul, plus jeunes, les choses auraient peut-être pu dégénérer car on ne peut pas vraiment dire que Julia soit un exemple pour les autres. Facile à entraîner, sans avoir besoin de la convaincre, parfois la première à trouver des idées saugrenues. Mais elle sait être une "grande sœur" quand Kayla a besoin de se confier , une présence rassurante qu'elle communique naturellement à la jeune sorcière. Pour une personne aussi énergique et active qu'elle l'est, elle n'a jamais vraiment compris comment c'est possible mais c'est comme si instinctivement, elle savait partager cette chaleur réconfortante qui parfois l'habite.

Entre une cousine dotée de magie et un frère brillant dans ses études, Julia dénote parfois. Ses parents ne lui ont jamais rapproché d'être moyenne à l'école, même quand elle a commencé à ne plus prêter autant d'attention à ses cours. Pourtant, elle lit les inquiétudes dans les regards que l'on pose sur elle. Elle sait qu'elle a ses propres atouts et charmes, simplement pas ceux qui mènent à une vocation. Le seul domaine qu'elle pratique encore et dans lequel elle se débrouille merveilleusement bien, c'est la danse. Un sport qui lui permet de faire taire le monde autour d'elle quand il devient plus bruyant qu'elle, et l'exploit n'est pas donné. Elle est douée, les médailles le prouvent mais ce n'est qu'un loisir pas quelque chose autour duquel elle construira son avenir et elle préfère garder une porte de sortie qui ne communique pas avec son futur travaille. Elle est consciente qu'elle ne fera pas de longues études, mais c'est une bosseuse et elle est certaine de pouvoir se débrouiller dans la vie courante sans être diplômée. Des métiers de toutes sortes, elle en a collectionné. Elle est passée par les classiques comme serveuse, barista, ou  barmaid. Vendeuse dans différents types de magasins avec différentes clientèles. Le commerce se marie plutôt bien avec son sourire et son amabilité avec les clients. Elle est restée longtemps dans ce domaine. Puis les boulots se sont enchaînés de nouveau sans une grande constance. Depuis peu, elle travaille comme coursière, comme livreuse. Elle a investit dans un scooter et rend des services de livraisons de nourriture la plupart du temps. Parfois des colis. Et ça lui convient parfaitement de traverser la ville comme ça, de croiser des visages différents constamment, de ne pas être enfermée quelque part au quotidien.

Se sentir enfermée, c'est la pire des angoisses qu'elle s'imagine vivre. Elle s'est souvent demandé d'où ça lui vient, ne se rappelant pas avoir déjà vécu une expérience de la sorte. Sa mémoire a oblitéré ce moment de son enfance. Ça lui est revenu bien plus tard, avec un peu d'aide. Fatiguée, elle s'est endormie dans un endroit peu commun, dans une sorte de placard, et quand on cherche à la retrouver, elle ne se réveille pas. Vient l'heure de la fermeture qu'on ne sait toujours pas où est l'enfant. D'habitude, on ne peut pas la louper et l'inquiétude devient panique. Quand elle ouvre les yeux, il fait noir et aucun son ne parvient à ses oreilles. Quatre murs qu'on peut toucher en tendant les bras et une porte qui ne s'ouvre pas, la peur lui rend une voix si puissante qu'on vient à sa rescousse assez rapidement mais le sentiment d'étouffement paraît avoir duré cent ans. C'est resté une angoisse qu'elle ne maîtrise pas donc elle fuit les lieux clos qui sont trop  étroits la plupart du temps.

Quand le voile entre le monde moldu et le monde sorcier s'est levé, Julia a vécu un soulagement temporaire. Le secret n'en est plus un, impossible de le trahir du coup. C'est sans compter les divergences d'opinions qui depuis n'ont eu de cesse d'envahir les esprits, de s'accroître et s'envenimer dans chaque camp. Personnellement, elle ne comprends pas comment la peur peut a ce point rendre les gens cruels. Elle aimerait bien leur mettre un peu de soleil dans les yeux, leur faire voir les choses autrement. Sa famille est un si bon exemple de coexistence pacifique. Julia est sûre, qu'en vérité, avec un peu de bonne foi et des lois équitables pour maintenir un équilibre entre les deux mondes, ils pourraient s'apporter chacun des bénéfices et s'entendre à merveille. Pas de raison de se battre, de chercher à dominer l'autre. Mais elle sait que les choses ne sont pas si simples et pas que du côté moldu. Après tout, sa tante a bien été reniée de sa famille à cause du manque de "pureté" du sang de la famille de son époux. Encore un concept totalement absurde. Mais c'est Kayla  qui se trouve au milieu de tout ça, en plein cœur du danger et Julia refuse de la laisser affronter ça seule. S'il le faut, elle s'impliquera davantage en plein milieu de ces deux univers.