Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
«Heavy is the crown. Never falter, never let them bleed you out. I'll be still standing when they try to bring my castle down. I'll never bow down»
C’était l’été de tous les changements. Je m’étais fait virer de l’école pour avoir pété le crâne d’Hélios, alors fini Poudlard. Ça impliquait que je ne pouvais plus y habiter, alors j’avais dû me trouver un endroit pour me poser. Pour l’été, j’avais pus me trouver un appartement que je partageais avec Hestia et Adèle, mais d’ici peu j’allais devoir bouger. J’avais trouver une entendre et j’allais finir par emménager chez ma cousine Kayla. Ses parents étaient de vrais saints d’accepter leur nièce casse-couille à la maison. Bon, je n’étais pas vraiment si terrible, mais en sachant d’où je venais, ils auraient pu rester sur leurs gardes et refuser. Après tout, mon nom et mes parents étaient du genre à repousser certains qui s’y connaissaient un peu. C’était sans compter sur l’expérience de ma tante. Elle savait d’où je venais, elle comprenait ce que c’était et était elle-même passée par des étapes semblables à moi. C’est en ayant ça en tête qu’elle m’avait ouvert les portes de sa maison et de sa famille en m’accueillant comme si j’étais sa propre fille. N’ayant jamais eu de mère aimante, je commençais à comprendre ce que j’avais manqué. J’avais peur de déranger, de ne pas vraiment être à ma place, mais ils me prouvaient le contraire et je me disais que j’allais me sentir de plus en plus confortable avec eux. Détestant devoir dépendre des autres, je prévoyais en faire le plus possible dans la maison et j’allais essayer de me faire discrète. Pour se faire, j’allais aider dans les tâches ménagères : cuisine, ménage…tout ce que je pouvais faire, je le ferais.
Ils avaient beau avoir un grand cœur et accepter que je reste chez eux, je ne voulais pas passer plus de temps que nécessaire dans leurs jambes. Je ne voulais pas dépendre d’eux, je voulais prouver que je pouvais me débrouiller seule. J’avais eu un stage et un petit emploi au cabinet d’Elyssa, mais la distance et mon renvoi avaient rendu la situation plus compliquée que nécessaire. J’avais donc quitté sa boîte pour me trouver quelque chose de plus près. J’avais fait le tour et j’avais tellement été désespérée de me trouver un boulot que j’étais allée jusqu’à l'allée des embrumes, chez Barjow et Beurk. Pourquoi ? On m’avait dit que le nouveau propriétaire essayait de redonner ses lettres de noblesse à la boutique qui avait mauvaise réputation. On aurait dit moi qui essayait de redorer mon nom et je trouvais l’idée attrayante. Autre élément important, je connaissais le propriétaire. Nous n’étions pas de grands amis, mais je le connaissais assez pour savoir qu’il avait le même genre d’idées que moi. À tout le moins, c’était le cas à l’époque où nous nous croisions dans les soirées mondaines remplies de sang-purs pompeux. Il n’en avait jamais rien eu à faire et moi aussi. Une chose en entraînant une autre, nous avions fini par nous apprécier. Dans ces soirées, il fallait trouver des alliés sinon on finissait par se faire bouffer par l’ennui ou les discours condescendants. Bien que plus vieux que moi, Rory avait été un allié lors de ces moments d’une lourdeur incroyable.
Avant d’entrer dans sa boutique pour voir s’il y avait du travail, je ne l’avais pas revu depuis mon départ de la maison à 17 ans, cinq ans plus tôt. Ne fréquentant plus les cercles sang-purs, n’y étant surtout plus acceptée, l’occasion ne s’était jamais présentée. Je me disais qu’il avait plus que sûrement entendu parler de mes esclandres et connaissant son tempérament, j’espérais que ça m’ait placé dans ses bonnes grâces. J’avais vraiment besoin d’un emploi Je ne savais ce qui l’avait poussé à accepter, considérant qu’il ne me devait rien, mais quelques jours après ma visite, je reçus un hibou de sa part me disant que j’allais commencer à travailler la semaine suivante, le 18 août, que je n’avais qu’à aller le rejoindre dans l’arrière boutique. Mon coeur se gonfla quand je sus que j’avais enfin trouvé un emploi. Enfin, j’allais pouvoir me mettre de l’argent de côté et éventuellement arriver à subvenir à mes besoins par moi-même, sans dépendre de mon oncle ou bien de Jonas. En parlant de lui, un autre changement qui se fit durant l’été, c’était ma relation avec le moldu. De simple partenaire de course, il en était arrivé à être beaucoup plus. Je ne savais pas ce que nous étions, mais je m’en contentais. Il savait que j’étais sorcière, il était amusant, gentil et me comblait complètement. Pour le reste, je laissais aller. Il avait été très content que je me trouve un nouvel emploi et, je devais l’avouer, j’avais laissé de côté la réputation de la boutique. Ce n’était pas important, à tout le moins pour le moment.
Le jour venu, nerveuse, je m’étais préparée tranquillement à me rendre chez Barjow et Beurk. Voyant l’ensemble très chic de mon nouveau patron quand j’étais allée à la boutique, je sortis des vêtements bien propres que je portais avant pour aller travailler au cabinet d’Elyssa. J’enfilai un pantalon ajusté noir qui remontait sur une chemise blanche bien boutonnée. J’avais laissé mes cheveux auburns libres sur mes épaules et après un coup d'œil dans le miroir, je me dis que j’étais prête à partir. Je transplanai donc sur le chemin de Traverse et marchai le reste du chemin jusqu’à la boutique de l’allée des embrumes. Arrivée devant la vitrine, je pris une grande inspiration avant d’entrer. Je vis un sorcier au comptoir qui avait l’air de bien s'ennuyer.
« Salut…je viens voir monsieur Barjow, je commence à travailler ici aujourd’hui. »
Sans dire un mot, l’employé me fit un signe vers une porte entrouverte qui était derrière lui. D’un signe de tête, je le remerciai et je me dirigeai vers elle. Je toquai trois petits coups sur l’encadrement de la porte avant d’y passer la tête pour m’annoncer. Ce que je vis me laissa surprise. Le plafond était une grande verrière qui donnait un éclairage naturel très agréable à l’espace de travail à aire ouverte. Une grande table en bois prenait le centre de la pièce qui était entourée d’étagères bien remplies. Je vis quelques casiers d’un côté, un lavabo et une porte qui semblait mener sur une cour à l’arrière. Je devais l’avouer, je ne m’étais pas attendue à ça dans l’allée des embrumes. Je vis le propriétaire de la boutique installé à la table centrale, la tête baissée, bien concentré sur des parchemins. Je me raclai la gorge et fis un sourire gêné.
« Bonjour, monsieur Barjow. »
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Dim 23 Jan - 19:48
Lourde est la couronneSi le métier de potionniste et enchanteur, bien qu’exigeant, était passionnant et empli de défis, la casquette de chef d’entreprise et gestionnaire de boutique avait en revanche de nombreux inconvénients. Disons que, pour rester poli, cela comportait de multiples aspects qui emmerdaient royalement Rory. Son travail c’était d’inventer, de trouver de nouvelles formules, de nouveaux sorts et parfois de se rendre sur le terrain pour dénicher plantes et artefacts, bien souvent illégalement. Bien qu’essentiel, il se souciait peu de l’aspect légal des choses. Ça n’était pas son domaine ni même celui de Beurk. Si chacun avait sa spécialité, son expertise propre et que tout était segmenté dans leur façon de fonctionner, il leur manquait cruellement quelqu’un qui pourrait prendre en charge les questions de législations. En tant que revendeurs, la boutique Barjow & Beurk se devait de pouvoir proposer des objets et artefacts qui, une fois entre de nouvelles mains, ne seraient plus de leur ressort. Tout comme il leur était indispensable de régler les questions d’héritages auxquelles ils étaient très souvent confrontés. Pour cela, il fallait quelqu’un qui s’y connaissait un minimum. Hors de question de confier cette tâche à n’importe qui, encore moins à une personne ayant déjà travaillé pour son père.
Malgré le fardeau que cela représentait, Rory n’avait jamais fait l’effort de poster une annonce à la recherche du juriste qui pourrait s’occuper de ces aspects de leur activité. Il ne voulait pas s’embarrasser à faire passer des entretiens, sélectionner des CVs, accueillir un bon nombre de curieux plus intéressés par l’endroit que le poste en lui-même. Beaucoup de boulot pour au final un résultat dont il ne pouvait être sûr à cent pour cent. C’était la principale raison pour laquelle ils avaient préférés, Beurk et lui, de repousser l’échéance d’une nouvelle embauche. Avec un peu de chance, quelqu’un se présenterait de lui-même. Il faut croire qu’ils avaient eu le nez creux sur ce coup-ci car par une belle journée d’été, Thalia Carrow s’était présentée en boutique, à la recherche d’un travail à temps partiel justement dans ce domaine. La jeune étudiante, en plus d’avoir en partie les compétences était une vieille connaissance de Rory. Tous deux issus du même cercle de sang-purs, ils avaient fréquenté les mêmes soirées et s’étaient retrouvés fourrés dans les mêmes bêtises, l’héritier Barjow entrainant sa cadette dans de nombreuses frasques dont lui seul avait le secret. Malgré leur différence d’âge ils partageaient un rejet similaire de ce monde puriste, étriqué et raciste dans lequel ils ne se retrouvaient pas. Apprendre sa fugue l’avait ainsi conforté dans son idée que la jeune femme en devenir réussirait probablement à s’émanciper bien mieux que lui ne l’avait fait. Après tout, il avait beau avoir repris l’entreprise familiale, travaillant à lui donner une réputation moins sombre et louche, il continuait de perpétrer l’héritage des Barjow en gardant la boutique et en la faisant fleurir. Thalia, elle, avait eu le cran de couper les liens l’unissant à sa famille même s’il ne pouvait que supposer tout cela, n’ayant plus aucun contact avec la demoiselle.
La voir débarquer dans sa boutique avait donc été une belle surprise, encore plus d’apprendre qu’elle cherchait un travail et qu’elle envisageait de pouvoir travailler pour lui. Rory n’eut pas à beaucoup convaincre Beurk pour qu’il accepte de recruter la petite Carrow dans l’équipe. Elle ne pouvait pas être pire que Connor après tout. Il leur suffirait de jouer les mentors avec elle, le reste suivrait tout seul. Est-ce que Rory était influencé par le fait qu’il la connaissait et était admiratif de son indépendance et force de caractère ? Complètement ! Est-ce qu’il s’assumait ? Bien sûr ! Ainsi, le jour où sa nouvelle employée devait commencer, l’héritier Barjow était arrivé comme à son habitude une demie heure avant l’heure d’ouverture habituelle pour mettre en place tout le matériel dont il aurait besoin pour son travail de la journée. Réglé comme du papier à musique, son planning était sensiblement le même tous les mois. Il avait ses semaines dédiées à de la production de potions, poisons et onguents, ses semaines réservées à l’enchantement d’artefacts et objets et celles libres où il pouvait expérimenter, partir en expéditions afin de trouver de nouveaux ingrédients ou objets magiques rares. Rory avait donc demander à Thalia de venir une semaine bien spécifique d’août afin qu’il puisse dédier une partie de son temps à la nouvelle recrue. Il disposa donc sur la large table centrale de son atelier les nombreux grimoires dont elle aurait besoin pour travailler. Livres d’inventaire, actes d’acquisition et d’héritages d’objets, legs divers et variés, certificats d’authenticité… Tout allait y passer. Il faudrait sûrement un temps d’adaptation pour qu’elle puisse saisir en détails leur méthode de travail mais Rory était prêt à lui consacrer ce temps là.
Quand tout fut fin prêt pour l’accueillir, le potionniste profita du temps qui lui restait avant son arrivée pour reprendre ses notes concernant divers enchantements qu’il tentait de mettre au point afin d’optimiser un rapeltout. Sa concentration était telle qu’il ne vit pas le temps passé et sursauta en entendant une voix l’appeler. Ses prunelles sombres accrochèrent alors la silhouette de Thalia, incapable de ne pas remarquer sa tenue bien sérieuse. Amusé, il eut un large sourire en se levant de son tabouret pour lui faire face. S’il appréciait l’effort vestimentaire fait par la jeune Carrow, il jugeait cela peu nécessaire. Dans le cadre professionnel, Rory se distinguait toujours par ses costumes très chics et au coût exorbitant, affichant un sérieux qui collait parfaitement à son personnage. Si face à la clientèle il était toujours propre sur lui, noeud de cravate bien serré et veste cintrée, en arrière boutique il se permettait parfois un look plus détendu notamment quand il travaillait sur les potions ou enchantements mais surtout il ne portait pas de veste. Cette dernière lui servait principalement à dissimuler le large couteau de chasse fixé à sa ceinture au niveau de sa hanche. Ce n’était que l’une des nombreuses lames qu’il portait toujours sur lui en plus de sa baguette. Thalia allait devoir faire avec. « Monsieur Barjow ? Sérieusement ?! Que tu appelles mon père comme ça je veux bien mais moi… » S’exclama-t-il avec amusement avant de reprendre. « Appelle moi par mon prénom voyons, Thalia. Puis surtout ne me fais pas l’insulte de me vouvoyer sinon tu pourras rechercher un nouvel emploi. » Une fausse menace mais une demande sérieuse. Rory n’était pas le style de patron à la patience légendaire. Il n’aimait pas avoir à se répéter plusieurs fois pour des choses aussi triviales. « Viens là on va faire un point ensemble sur les tâches que tu auras à effectuer. » Dit il en désignant le tabouret à ses côtés, bien décidé à ne pas perdre une seconde.
Alors qu’il reprenait place sur un tabouret, attendant que Thalia le rejoigne et s’apprêtant à lui présenter les nombreux grimoires sortis, la voix nasillarde de Connor les interrompit. « Monsieur Barjow ? Désolé de vous déranger je… » Presque immédiatement, les paupières de Rory s’affaissèrent, affichant un air renfrogné. « Putain c’est pas vrai… » Marmonna-t-il en posant ses doigts sur ses yeux un instant. « Quoi Connor ?! Tu vois pas que je suis occupé ?! » Le fustigea-t-il en se tournant vers lui, visiblement agacé d’être importuné de si bon matin par son employé. Face à la réaction bien qu’habituelle de Rory, Connor se fit plus nerveux, commençant déjà à rougir avant de reprendre la parole. « Désolé je… Une cliente me demande quand nous aurons des stocks de baumes d’insensibilité. » Son ton était hésitant, il se triturait les mains en signe évidant de nervosité alors que tout dans son attitude ne faisait qu’irriter un peu plus Rory. « Quelle cliente ? » Demanda-t-il en retenant un nouveau soupir, las de voir que Connor avait toujours ce manque cruel de précisions que Rory exigeait. « Miss Black. » Lui répondit l’employé alors que ses joues s’empourpraient toujours un peu plus, soutenant de moins en moins le regard de glace de son patron. « Dis-lui que je lui enverrai un hibou début de semaine prochaine avec un échantillon avec la date exacte de notre réassort. » Annonça alors Rory, soucieux de pouvoir contenter une de ses bonnes clientes au niveau d’exigence qui ne lui permettait pas de la faire attendre sans informations précises et un petit geste commercial. Fort de cette nouvelle donnée, Connor hocha de la tête et repartit en boutique en fermant derrière lui la porte pour plus de discrétion. Un profond soupir d’exaspération perça la barrière des lèvres de Rory en se retournant à nouveau vers Thalia avant d’afficher un léger sourire pour reprendre. « Désolé… Donc ! Pour commencer est-ce que tu as un domaine de prédilection dans les tâches que tu maîtrises ? » Autant partir des bases pour ensuite voir ce qu’elle serait capable de faire pour les aider et mériter son salaire.️ 2981 12289 0
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Sam 5 Fév - 2:59
Lourde est la couronne
Rory Barjow feat. Thalia Carrow
«Heavy is the crown. Never falter, never let them bleed you out. I'll be still standing when they try to bring my castle down. I'll never bow down»
Mon stage avec Elyssa avait été parfait. L’avocate avait été un guide idéal, elle m’avait montré les ficelles, les rouages et la finesse qu’il fallait pour devenir juriste, pour défendre un personne en procès. Ce n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait. Certains dossiers étaient très lourds, très difficiles à porter. Nous ne voulons pas décevoir nos clients qui s’attendent à obtenir justice, on se met la pression, on est surchargé, on travaille constamment. C’était un métier très digne, mais en même temps, très exigeant, très grugeant. Et puis, il y avait l’envers de la médaille, on ne pouvait pas toujours se permettre de défendre les gens «biens». La justice ne fonctionnait pas ainsi, tout le monde a le droit à une défense juste et équitable et cela veut dire que les «vilains» devaient aussi avoir de bon avocats. J’avais dû faire face à cette situation quand Elyssa m’avait montré le dossier d’une mère de famille qui avait assassiné son fils cracmol. J’avais regardé le dossier, je l’avais analysé et j’avais essayé de rester objective, mais ça avait été beaucoup plus difficile que je le croyais. Je lui avais demandé d’ailleurs comment elle faisait et je vais probablement toujours me rappeler de ce qu’elle m’avait dit : « Je me dis qu’en défendant un coupable, je défends un autre innocent. » C’était ce qui m’avait permis de finir ce dossier avec mon mentor. Les apprentissages que j’avais faits durant ce cas et tous les autres que nous avions travaillés ensemble étaient majeurs, alors quitter le cabinet écossais avait été difficile. Cependant, après réflexion, ça avait été la meilleure chose à faire vu les circonstances.
J’avais besoin de proximité, je n’avais plus Poudlard, j’allais avoir besoin d’un emploi plus stable et surtout qui allait pouvoir me permettre de jongler avec un horaire particulier. Pourquoi particulier ? En faisant l’école à distance, je pouvais étudier quand je le voulais, où je le voulais. Cela me permettait de travailler autant que je le voulais. dans les limites du possible, bien sûr. J’avais besoin d’étudier, c’était évident, mais j’avais surtout besoin de galions. Je ne voulais pas encombrer les parents de Kayla plus qu’il ne le fallait, je voulais pouvoir voler de mes propres ailes à nouveau et, surtout, je voulais mon logement à moi. La chambre qu’ils avaient prévu me prêter était tout ce dont j’avais besoin, cependant, je voulais plus que ça. Je voulais un appartement à moi, je voulais un endroit qui serait à mon goût et où je pourrais faire à peu près ce que je voulais, où je n’aurais pas à surveiller mon langage ou bien ce que je portais. J’avais donc deux objectifs pour la prochaine année, avancer mes cours le plus possible et amasser assez de galions pour me trouver un petit endroit bien à moi. Pour atteindre un des deux objectifs, j’avais dû me trouver un emploi plus proche et après un peu de recherche, j’avais trouvé. La boutique de Rory sur l’Allée des Embrumes était idéale…d’une certaine façon. Je connaissais un des deux patrons, nous venions du même bassin, avions les mêmes opinions sur ledit bassin et, surtout, le travail m’intéressait.
Les revendeurs avaient besoin de quelqu’un pouvant s’occuper de l’aspect légal de certaines ventes. Ils devaient aussi respecter le code du commerce, les lois de protection des consommateurs, mais tout ça en se protégeant eux-mêmes en respectant les obligations comptables et en vérifiant l’origine des produits qui leur était vendu pour ne pas se ramasser dans de beaux draps. À tout le moins, c’est ce que j’avais saisi quand j’avais parlé avec Rory lors de ma dernière rencontre avec lui. J’avais compris que la paperasse, ce n’était pas sa tasse de thé et qu’il préférait se concentrer sur la création de produits, les potions et les enchantements. C’est avec tout ça en tête que j’arrivai sur mon nouveau lieu de travail. Passant ma tête dans l’encadrement de la porte, je vis une grande pièce où il semblait faire bon vivre et surtout, une grande table garnie de nombreux grimoires. La tête de mon nouveau patron se leva vers moi et un grand sourire vint se loger sur ses lèvres alors qu’il se levait. Un léger poids se retira de mes épaules, tout allait bien aller, c’était Rory et je savais ce que je faisais…à peu près. Je souris au sorcier tout en le regardant. Le sorcier dégageait toujours sa classe habituelle, bien que son accoutrement du moment était un peu plus détendue qu’à l’habitude. Travailler à l’arrière sur des créations avait cet avantage. Il était seulement en bras de chemise, laissant voir de nombreuses marques et cicatrices sur ses avant-bras. Mes yeux se posèrent là le temps d’un battement de coeur avant de détourner le regard.
J’avais souvent entendu des histoires sur ce qui se passait dans la maison Barjow, sur ce que le sorcier avait vécu entre les murs de leur demeure. Ces histoires m’avaient énormément peinée et voir ces marques renforçait les nombreuses rumeurs que j’avais entendues. J’avais beau dire que j’avais une famille de merdre, qu’elle était froide et distante, je restais chanceuse. Je n’avais pas subi ce genre de sévices, seulement du dégoût, de la déception constante et de la pression. Mes iris se posèrent sur le couteau de chasse que le sorcier portait à la hanche avant de revenir vers le visage jovial de mon nouveau patron. Il se moqua de moi alors que je l’avais appelé monsieur Barjow. J’avais préféré jouer la sécurité en y allant avec un titre du genre. On ne sait jamais en milieu de travail. Hochant la tête, je lui souris.
« C’est bon, pardon. Rory. »
À sa demande, je m’avançai vers la grande table centrale, prête à commencer mes apprentissages. Je pris place sur le tabouret que Rory m’avait montré. Une fois assise, l’employé que j’avais croisé à l’avant entra et je vis tout de suite que le copropriétaire de la boutique n’était pas content de cette interruption. En fait, pas content était limite un euphémisme, il semblait vraiment en colère. Assistant à l’échange, je pris des notes mentales. Ne pas le déranger quand il travaillait, ça semblait être la clé. Connor sembla mal à l’aise et avait de la difficulté à soutenir le regard de son patron, notre patron. La situation de Mme Black réglée, le vendeur sortit et l’attention de Rory revint sur moi. Avais-je un domaine de prédilection dans les tâches que je maitrisais ? Oui et non. Je devais l’avouer, en sachant que j’allais travailler ici, j’avais révisé les législations en matière de commerce et de succession. À tout le moins, j’ai révisé tout ce que j’ai pu. Je n’étais probablement pas prête à tout, mais je savais vers quoi je me dirigeais. C’était mon domaine d’étude de toute façon, il fallait bien que je me fasse confiance. Réfléchissant quelques instants, je jetai un oeil aux différents grimoires devant nous avant de prendre la parole.
« J’aime bien jouer dans les papiers d’héritage, les vérifications de dossiers pour les actes d’acquisition ou les certificats d’authenticité. T’as qu’à me dire ce qui est le plus pressant et je m’y mettrai. Tu sais quelles sont vos priorités en ce moment ? Y’a des problématiques particulières à régler ? »
Assise sur mon tabouret, j’analysai les différents ouvrages qui étaient placés sur la table avant de porter mon regard sur le sorcier.
« Si vous m’avez engagée, c’est que vous manquiez de temps ou d’expertise ? Je veux pas juger votre boulot, pas du tout. Je veux seulement voir s’il y a des trucs urgents sur lesquels je dois me concentrer. »
Je souris doucement au sorcier en espérant qu’il ne prenne pas mal ma question. Je ne voulais pas le froisser, mais je voulais savoir les priorités et s’il y avait le feu quelque part. Ça m’aurait surpris que ce soit le cas, Rory semblait très compétent et Silas semblait très sérieux. Ils devaient savoir ce qu’ils faisaient, surtout qu’ils avaient fonctionné jusqu’à présent sans avocat pour jouer dans leurs papiers.
️ Gasmask
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Lun 28 Fév - 19:49
Lourde est la couronneQue pouvait-il y avoir de plus chiant sur cette terre que de se plonger dans de la paperasse administrative ?! Ça n’est pas une question rhétorique mais bien une interrogation que Rory se posait alors qu’il était littéralement submergé par la quantité astronomique de documents à régler. Pour un créatif, impulsif et touche-à-tout, il n’existait rien de plus dévastateur que de l’administratif. Depuis la passation qui avait été effectué entre les pères Barjow et Beurk à leur progéniture, l’avocat les accompagnant avait pris une retraite anticipée, laissant la lourde charge de régler les aspects légaux de la boutique à Silas et Rory. Heureusement que les deux associés s’entendaient bien et se respectaient suffisamment pour se répartir cette tâche fastidieuse et d’un ennui mortel. Ainsi, la simple nouvelle qu’il pourrait déléguer la quasi-totalité de ses responsabilités en la matière à une employée compétente ravissait l’héritier Barjow. De plus, ça n’était pas n’importe qui mais bel et bien Thalia Carrow. La jeune demoiselle qu’il avait vu grandir, s’affirmer et dont il avait appris le départ du manoir familial, s’émancipant et rompant ainsi avec la tradition puriste que lui imposant son sang. C’était peu surprenant que lui, en bon fils indigne, approuve et souhaite lui venir en aide à sa manière. Si proposer un emploi à l’étudiante suffisait, ils allaient tous deux gagner au change.
Affairé dans l’arrière-boutique pour préparer les différents documents et grimoires dont leur nouvelle employée à temps partiel aurait besoin, Rory était particulièrement joyeux aujourd’hui. Même la constante incompétence de Connor ne parvenait pas à l’atteindre, c’est dire s’il était de bonne humeur. Quand Thalia apparut dans l’atelier, il l’accueillit donc avec un large sourire, réellement ravi de la revoir depuis le temps. Son dernier souvenir d’elle remontait déjà à quelques années de cela mais il en gardait l’image d’une jeune femme en devenir pétillante, pleine de malice et d’une intelligence vive. Il ne lui restait donc plus qu’à faire ses preuves à la boutique pour confirmer la bonne impression qu’elle laissait déjà à Rory. S’il l’acceptait, c’était sûr que Silas ne pourrait pas dire non. Et puis… Difficile de faire pire que Connor. Les politesses d’usage écartées pour plus de simplicité et légèreté entre eux, le sorcier l’invita à venir le rejoindre autour de la table. Moment opportun que Connor choisit pour les déranger. En à peine une heure cet abruti avait jugé bon de l’interrompre déjà huit fois. Huit fois de trop. Plus il avait ouvert cette satanée porte et plus la patience déjà quasi-inexistante de Rory s’était étiolée, fondant comme neige au soleil. Il ne fit donc que peu de cas de la présence de Thalia pour sèchement le remettre à sa place, réexpliquant des choses que Connor était déjà supposé savoir depuis le temps qu’il travaillait pour eux.
Enfin tranquilles et, il l’espérait, pour le reste de la matinée, Rory put enfin commencer. La réponse de Thalia et ses questions lui extirpa un très maigre rictus satisfait. Un point de gagné.« On en a un paquet. » Lui répondit-il sommairement en la laissant observer les ouvrages présents sur la table. Sa future question fit également mouche. Assis sur le tabouret, les bras croisés sur son torse, il l’observa en silence alors que son faible sourire s’étirait progressivement. Il finit par briser le silence et annonça alors à la jeune femme. « Je crois que toi et moi on va bien s’entendre ! » Dit-il finalement en se levant et d’un coup de baguette fit venir à eux une dizaine d’objets plus ou moins anciens et étranges. Tous étaient accompagnés d’une étiquette ainsi que d’un parchemin roulé sur lui-même accroché à la-dite étiquette. « Niveau priorité il va falloir que tu joues sur plusieurs plans. Tout d’abord il y a les objets en voie d’acquisition qu’il faut expertiser et s’assurer que d’un point de vue légal tout est en ordre pour la finalisation d’achat. Pour la partie origines, époque et autre tu peux voir avec Silas. Pour les propriétés magiques ça sera avec moi. » Commença-t-il en lui désignant les objets qui s’étaient gentiment rangés face à elle sur la table. « Ensuite nous avons dans les urgences de ce mois-ci trois successions. Tout a déjà été expertisé, il faut juste s’assurer, encore une fois, de la conformité des clauses des contrats. Puis quelques contrats de partenariats et actes de commandes avec clauses d’exclusivité à revoir. » Expliqua-t-il tout en désignant les piles attribuées aux tâches. Il savait pertinemment que ça pouvait faire beaucoup à intégrer et retenir d’un coup mais c’était également sa façon à lui de tester la résistance et le professionnalisme de Thalia. Il ne voulait pas s’encombrer d’un Connor au féminin.
Une fois l’aspect tâche à effectuer pour ce mois-ci, Rory passa à sa question suivante. « Je dirais que de façon générale c’est plus le temps qui nous manque. Il y a quelques aspects sur lesquels on peut faire appel à un juriste pour s’assurer de la bonne conformité des papiers mais avoir quelqu’un dont c’est le métier à qui tout déléguer serait un gain de temps et d’énergie. Actuellement Silas et moi nous partageons cette tâche. Connor n’est pas qualifié pour le faire. »Il n’est qualifié pour rien… Rory prit place de l’autre côté de la table, face à elle pour enfin pouvoir évoquer les responsabilités qu’il souhaitait lui confier. « Si tu t’en sens capable et que ton travail me satisfait tu gèreras donc les successions. » Dit-il en posant sa main sur un énorme grimoire dont de nombreux bouts de parchemins dépassait. « Les expertises. » Sa main évolua vers deux ouvrages posés l’un sur l’autre. Il y avait de quoi tuer un homme avec eux. « Les contrats divers. » Finalement sa main désigna une série de petits livres en cuir reliés à la main qui prenaient une place bien plus conséquente. « Ce qui va te prendre le plus de temps sera sans aucun doute les expertises où tu auras besoin de Silas et moi. Pour le reste je pense que c’est dans tes cordes pour te débrouiller seule. Il s’agit principalement de relecture et vérification. Nous n’avons généralement aucun contrat à rédiger nous-mêmes. » Après toutes ces informations, il reprit sa posture initiale, croisant les bras sur son torse en l’observant longuement de ses prunelles sombres. « Est-ce que tu t’en sens capable ? » Demanda-t-il enfin.️ 2981 12289 0
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Ven 3 Fév - 22:23
Lourde est la couronne
Rory Barjow feat. Thalia Carrow
«Heavy is the crown. Never falter, never let them bleed you out. I'll be still standing when they try to bring my castle down. I'll never bow down»
Que pouvait-il y avoir de plus intéressant que de se plonger dans de la paperasse ? J’aimais trier, lire pour comprendre les liens entre les différents objets, les différents sorciers. La vie des gens pouvait se résumer sur des rouleaux de parchemins et nous pouvions tout apprendre en quelques lignes. Clairement, ce n’était pas le bonheur de tout le monde, mais comme certains le disaient, il faut de tout pour faire un monde. Il faut que des gens aiment la paperasse pour que ceux qui détestent ça fassent autre chose. En me faisant engager par Rory, j’allais pouvoir jouer dans les papiers qu’il détestait temps alors qu’il allait pouvoir se concentrer sur ce qu’il adorait, c’est-à-dire tout le reste. Il y avait longtemps que je n’avais pas passé du temps avec Rory, mais pour ce que je me rappelais de lui, à l’époque où nous fréquentions les mêmes cercles, il était un sorcier créatif qui semblait un peu impulsif, pas le genre de personne à vouloir s’asseoir derrière un bureau pendant des heures pour trier des rouleaux de parchemin. Le dégoût de l’homme pour l’administration me convenait parfaitement. J’allais pouvoir faire du tri là-dedans tout en me faisant payer et Merlin seul savait à quel point j’avais besoin de ce boulot. N’ayant plus le loisir d’être logée à Poudlard pendant dix mois lors de mes études, je devais me payer un appartement et tout ce qui vient avec…disons que les coûts étaient importants et je refusais de me laisser ensevelir par les factures. J’allais donc finir mes études, travailler chez Barjow & Beurk et si j’avais de la chance, j’allais avoir un peu de vie sociale et pouvoir voir Jonas de temps en temps.
Maintenant dans l’arrière boutique, un peu plus confiante qu’à mon arrivée après que mon nouveau patron m’ait dit de laisser de côté les politesses pincées, j’étais prête à me plonger dans le travail. J’avais préféré ne pas prendre de chance, côté politesse. Il était maintenant mon patron et puis, bon, notre dernière rencontre remontant à quelques années, les choses auraient pu changer depuis le temps. Je n’étais plus une enfant et lui, et bien il était maintenant un vrai adulte. À la demande de Rory, je m’approchai de la table alors que Connor, un autre employé, vint nous interrompre. Je dis bien interrompre puisqu’avec la réaction de mon nouveau patron, je compris qu’il en avait plein le dos de ce gars-là. De ce que je comprenais en analysant ce qui s’était dit et se disait encore, clairement Rory considérait son employé comme un pur boulet. Je ne le connaissais pas et je ne voulais pas le juger par l’attitude de mon nouvel employeur, mais ça allait être difficile de ne pas rester biaisée. Une fois le boulet parti, nous pûmes commencer à nous concentrer sur mes tâches. Je regardai les ouvrages répartis sur la grande table devant moi tout en écoutant ce que me disait mon patron. Je relevai la tête après ma question pour voir un Rory assis sur un banc, bras croisés et un sourire grandissant sur les lèvres. « Je crois que toi et moi on va bien s’entendre ! » Il avait l’air surpris. J’avais en tête que nous nous entendions déjà bien, mais comme je l’avais dis, le temps aurait pu nous changer. Il venait de réaliser que je n’avais pas vraiment changé, tout comme lui.
« Bah ouais, sois pas surpris. J’ai vieilli, mais j’ai pas changé tant que ça…je suis contente de t’entendre le dire par contre. »
Je vis Rory se lever et faire venir de sa baguette des objets que je n’arrivais pas tous à identifier. Alors qu’ils se déposaient sur la table, j’écoutai les explications du sorcier. « Niveau priorité, il va falloir que tu joues sur plusieurs plans.» Il me parla des objets en voie d’acquisition qui devaient être expertisés et me dit à qui me référer selon mes questions et les besoins. Je regardai les objets se poser les uns après les autres et vis les étiquettes que j’allais devoir décoder pour pouvoir les expertiser et en faire le tri. « Ensuite nous avons dans les urgences de ce mois-ci trois successions. » Certains dossiers avaient déjà été expertisés et je devais m’assurer que tout était conforme avant de finaliser. Je vis les différentes piles que Rory me désigna et intégrai le mieux possible ce qui devait être fait. Je pris un parchemin et pris quelques notes pour être certaine de ne rien oublier. Une liste de tâches, rien de mieux pour rester organisée : finaliser les 3 dossiers, expertiser, partenariat, commandes exclusives. Je fini ma liste en écoutant mon nouveau patron. Sans surprise, il me dit qu’ils manquaient de temps. Mon objectif était de les aider avec ça, c’était parfait. J’hochai la tête alors qu’il me disait que j’allais gérer les successions si mon travail le satisfaisait. J’allais le satisfaire. Peut-être pas du premier coup, mais je me dis qu’il allait me demander des modifications avant de me foutre à la porte si un truc ne lui convenait pas. Il était raisonnable, minimalement, non ?
« Je m’en sens capable. Là, j’ai noté ce qu’il y avait à faire et pour la partie d’expertise où j’ai besoin de vous, je me demandais si tu voulais qu’on prévoit des moments dans la semaine où on peut s’asseoir et prendre le temps de régler ces «cas», pour ne pas que je doive vous courir après ou bien pour ne pas que j’ai à vous déranger quand vous faites autre chose. Je me dis que le reste je peux le faire n’importe quand, quand je veux, que vous soyez là ou non. Mais ça, je me dis que ça vous emmerderait moins comme ça….t’en penses quoi ? »
Je pris un petit carnet pour feuilleter leur système de prise de notes tout en posant une autre question d’un côté.
« Est-ce que vous avez des règles internes, officielles ou pas, j’en sais rien. Sur certains types d’objets ? Admettons qu’on reçoit un objet gorgé de magie noire…comme un collier d’opale, on le prend quand même, pour des collectionneurs peut-être, ou bien non ? »
Je reposai le cahier sur la table et pris le premier objet qui était atterri à mes côtés. Je le scrutai et le tournai dans mes mains. C’était un petit objet qui tenait dans la main, argenté, qui ressemblait à un briquet. Je pris le petit rouleau qui y était attaché pour voir que c’était un déluminateur. qui avait appartenu à un Alvie Pots. Intéressant.
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Lourde est la couronne - Rory
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