L'homme en imperméable se précipitait à l'intérieur de l'hôpital. Sans être en panique, il semblait surtout pressé. Avant même d'avoir atteint le bureau d'accueil, il fut rejoins par un autre, plus jeune, et aussi plus petit.

"David ! Enfin te voilà ! Viens vite par là, le travail a déjà commencé !"

Pas un mot de la part du dénommé "David". Et personne ne trouva quelque chose à redire au fait qu'il passa complètement à côté d'un enregistrement quelconque. D'une part, parce qu'il était impressionnant physiquement. Large d'épaule, dépassant allègrement les personnes autour de lui du haut de son presque mètre quatre vingt dix, et d'autre part, à cause du badge qui ornait son ceinturon sur le côté gauche. Un policier. Un policier qui semblait clairement avoir un objectif en tête ici, puisqu'il se dirigeait vers la partie "Maternité" de l'hôpital.
L'attente fut longue. Enfin, pour lui en tout cas. Arrivé sur les coups de 10 heure, ce n'est que presque deux heures plus tard qu'on vint lui annoncer la naissance de son premier enfant. Un fils. Et quand il pu enfin entrer dans la salle où se reposait sa femme, Camélia née Fergusson Aarthfael, son premier réflexe fut de s'enquérir de son état. Et de l'embrasser. Une nouvelle page s'écrivait pour ces deux individus. Connor, venait de respirer l'air de cette bonne vieille Terre.

Le poupon qu'était le bien nommé Connor, en référence à son grand père maternel, Cadwgawn, en référence à son grand père paternel, Aarthfael était vigoureux et en bonne santé, et devint rapidement un bambin relativement calme. A peine fut-il capable de tenir sur ses jambes, que son père se mit en tête "d'en faire un homme" selon ses propres termes. Oui. Il savait. Il savait ce qu'était sa femme. Il connaissait le monde magique part sa bouche, et avait pu même le constater par moment, mais même en sachant cela, il avait, d'un commun accord avec sa dulcinée, décidé que le petit connaîtrait une éducation mixte. Et si sa femme l'éduquait comme un jeune sorcier, lui, l'éduquait comme un jeune moldu. Et comme son propre père l'avait éduqué avant lui, et le père de son père avant... Cela passait surtout par le sport. Et pas des moindres. Boxe et Rince an Bhata Uisce Beatha étaient au programme.
Le jeune garçon n'était pas bagarreur de nature. Et il ne le devint pas plus malgré cette éducation. Au contraire même, il était plutôt du genre à l'école, à jouer les médiateurs. Quitte à prendre des coups à la place de certains pour les défendre. C'était qu'il prenait à coeur de le faire en prime. Sans être non plus un élève génial, il ne brillait pas non plus par son absence de résultat. Plus intéressé par le sport qu'autre chose, il appréciait aussi déjà, de s'occuper de ses deux petites soeurs. Ah pour sûr, la famille était une valeur importante véhiculé par sa mère, comme son père.
Son premier accomplissement, pour peu que l'on puisse appeler cela ainsi, fut la première fierté de ses parents. L'enfant n'ayant pas cessé de s'entrainer malgré l'école, pratiquant régulier de la boxe en club, et de cet autre art martial un peu moins répandu à la maison, il était évident qu'il participerait tôt ou tard à des tournois, comme cela se faisait très souvent dans les environs. Et le bougre finit par en remporter un. Ce n'était pas grand chose, mais cela démontrait tout de même d'un certains niveau de maîtrise. Il y avait néanmoins derrière tout cela comme un goût amer. Pas pour lui, non... Pour son père. Connor avait dix ans. Et c'était sans doute la dernière fois qu'il profitait du "monde normal". Et ses craintes furent confirmées au début d'année suivante, peu après les fêtes de la nouvelle année. Une lettre à l'ancienne, estampillée d'un sceau de cire. Il était temps pour lui de quitter la normalité, pour devenir extraordinaire.

L'été qui précéda son entrée à Poudlard fut quelque peu particulier. Bien entendu, parce qu'il allait devoir se rendre au Chemin de Traverse avec sa mère, et découvrir véritablement le monde des sorciers de ses propres yeux pour la première fois, exceptions faites des fêtes d'anniversaires familiales. Mais surtout, parce que son père mit un point d'honneur à lui mener la vie dure pour tester sa détermination. L'entrainement auquel il eut droit fut intensif. Sorcier et magie c'était bien, mais depuis petit, il essayait de lui inculquer une autre chose fondamentale. Quand la magie ne lui serait pas possible, pour une raison ou une autre, il devra compter sur lui même. Voilà pourquoi il lui enseignait ces sports là. Et cet été là au niveau physique, fut le pire de tous pour le jeune Connor, qui bien que n'étant pas fragile physiquement, termina sur les rotules, avec la promesse paternelle que, chaque vacances qu'il passerait dans la petite maison familiale, serait du même acabit. De quoi lui donner envie...
Mais avant même d'entrer à Poudlard, il fallait d'abord se munir de l'instrument le plus important de tous. Non, pas le chapeau pointu éculé au possible au niveau chronologique, mais bien la baguette ! C'était déjà une épreuve en soi, une partie d'un destin pouvait se jouer là dessus, l'histoire en regorgeait. Et en ce qui le concernait, la baguette fut... Difficile ? Pour ainsi dire. Pourtant, au bout de trois essais, elle le trouva. Une splendide baguette en bois de cerisier possédant comme coeur, la plume d'un oiseau-tonnerre. Une baguette inhabituelle témoignant d'un mental particulièrement fort. Couplé à la plume d'oiseau-tonnerre en coeur, il y avait là de quoi espérer que le jeune Connor ne tourne pas mal. Comme l'indiqua le fabricant à sa mère à cet instant là, cette baguette était puissante. Très, puissante, mais difficile à maitriser. Mais si elle l'avait choisit... C'est qu'elle l'estimait digne d'elle. La longueur de cette dernière prouvait d'ores et déjà que la personnalité du jeune garçon était affirmée, en effet, près d'une trentaine, elle n'était pas catégorisée dans les "petites" baguettes. Malgré la robustesse apparente dudit outil, elle restait néanmoins souple. Restait à voir ce qu'elle donnerait entre ses mains...

Comme tous les enfants de son âge, l'arrivée à Poudlard fut digne d'un conte de fée. Et la cérémonie du Choixpeau eut son lot de frémissements, d'étonnements, et de déceptions, mais aussi de joie. En ce qui le concernait, de part l'ordre de passage, il fut séparé du reste du groupe très vite. Le vieux choixpeau n'avait que peu hésité. A peine posé sur sa tête, qu'il annonça la maison d'or et de gueule. Le Gryffondor nouvellement choisis s’épanouirait au sein de cette maison encore bien plus qu'il ne l'aurait cru...

Et si sa première et deuxième année se passèrent somme toute de manière classique, sans coup férir, ni bêtises valant le coup d'oeil et encore moins par de grands actes, quand bien même les résultats qu'il obtenait à ses examens de fin de cycle annuel étaient très bon (à défaut de dire qu'il était excellent, du fait qu'il maitrise encore mal sa baguette), c'est surtout sa troisième année dans laquelle les choses commencèrent à se préciser. C'est en effet durant cette année là qu'il fut recruté au sein de l'équipe de Quidditch de  sa Maison Un poste simple en apparence, mais tout de même technique. Avec la carrure qu'il commençait à avoir, c'était un cogneur naturel. Et il était bon. On disait souvent des joueurs à ce poste qu'il fallait être un sacré sournois pour savoir quand simplement défendre ses co-équipier, et quand attaquer les adversaires. Il fut bien vite avec son duo, un cinquième année, un spécialiste de la défense en double batte. C'est d'ailleurs tout naturellement qu'il choisit, en cours optionnel à suivre, l'étude des Moldus. Vivre parmi eux en étant lui même à moitié moldu aidait grandement. Des points faciles pour ses examens. A contrario, il choisit également l'étude des runes, qui elle, était nettement plus exigeante.
L'été 2000 arriva ceci dit bien vite, et avec lui, un nouveau tournoi de boxe à ajouter à son palmarès. En effet, comme son père le lui avait promis... Chaque vacances étaient partagées entre ses devoirs, la boxe, et le Rince an Bhata Uisce Beatha. L'été, plus particulièrement, puisqu'il n'avait alors aucun devoir à rendre à la rentrée. Outre cela, c'est aussi cette année là que sa mère durcit sa formation extra-scolaire. Occlumancie, mais surtout, grâce à quelques contacts au sein de la police magique d'Inverness, au combat magique. Oui, la Trace était un problème pour employer sa baguette hors de l'école, mais entouré d'autres sorciers adultes, pouvant eux en faire usage qui plus est, il n'eut rien à craindre. C'était illégal, oui, mais sa mère plus que d'autres, avait bien conscience qu'il lui fallait un entrainement poussé à ce sujet là. La maitrise de sa baguette commençait enfin à s'affiner grâce à cela, et si son fils devait suivre ses traces... Il devait engranger un maximum d'expérience possible.

Sa quatrième année débuta ensuite. L'année des premiers émois amoureux du gaillard qu'était devenu le jeune garçon. Il avait en effet eu droit entre le début de l'été et la fin de ce dernier, à cette poussée de croissance typique des jeunes garçons. La même taille que son père, avec une carrure large, il faisait bien plus office d'ours qu'avant. Il n'en avait pourtant pas le caractère, il n'était pas réputé pour être un élément... Calme. Fêtard et grande gueule, il n'eut jamais autant d'heure de colle que durant cette quatrième année. Entre les blagues potaches et l'organisation d'un "club de boxe et de lutte sans baguette" parfaitement non autorisé dans le village de Pré-au-Lard, il y avait presque de quoi être fier de sa bêtise. Le club n'a été fermé qu'un mois avant la fin des cours après tout ! Mais ce n'était pas son plus grand accomplissement de l'année scolaire. Oh ça non. Le plus grand, a été l'emploi de sortilèges informulés pour la première fois, et ceux, durant un cour de Défense Contre les Forces du Mal. Un tour de force qu'il devait à plusieurs facteurs. L'entrainement poussé auquel le soumettait sa mère à la moindre occasion d'une part, cette dernière ayant en effet commencé dès l'année précédente, à lui envoyer quelques sortilèges mineurs contre lequel il devait prendre soin de se défendre. Mais aussi grâce à la maitrise de sa propre baguette. Un exploit qui le mit sous le feu des projecteurs pour le reste de la fin d'année. De quoi lui donner toutes les raisons du monde de se montrer arrogant et orgueilleux.

Un orgueil pourtant qu'on ne lui vit plus en cinquième année. Il était même tout le contraire. Oh, certes, il était sûr de lui, et souriait quand on lui parlait de cet "exploit", mais pas plus. Quelque chose avait changé en lui. L'approche des BUSE y étaient sans doute pour quelque chose, et avec ça, le premier obstacle sur la route de son ambition nouvelle. Devenir Auror. C'était un tout autre Connor qui arriva à Poudlard cette année là. Travailleur comme jamais, même dans les matières où pourtant il excellait. La bibliothèque sembla devenir sa nouvelle salle commune. Exit les sorties à Pré-au-Lard pour le plaisir de savourer une Bièreubeurre aux Trois Balais. Bonjour la poussière des ouvrages et l'ambiance sereine d'une bibliothèque. Et c'est au détour d'un rayonnage, que sa première véritable relation sérieuse au sein du monde magique connu son premier épisode. Oh, ils n'allaient pas nécessairement bien ensemble aux dires de tous, mais est-ce que deux jeunes âmes amoureuses en avait quelque chose à faire des racontars ? Non. Et le fait que ce soit une sang-pure plus jeune que lui, un sang-mêlé, n'entrait pas en ligne de compte pour eux. Et comme elle était aussi travailleuse que lui, les examens à venir n'étaient même pas une excuse pour s'éviter. Enfin, travailleuse.. On disait d'elle que c'était une génie. N'en était-il pas un aussi quelque part...? Quand les grands esprits se rencontraient, il y avait forcément des choses à en tirer. Beaucoup de temps passé ensemble notamment.
Les examens arrivèrent finalement. Et avec eux, la première planche à passer pour prétendre à continuer à étudier, et voir ses ambitions se réaliser, ou s'écrouler. Ce ne fut pas son cas. Les résultats obtenus par l'impétueux "Ours d'Inverness" comme certains le surnommaient à cause de sa manière de jouer au Quidditch, furent brillants, de quoi se montrer digne d'un sang-pur. De quoi l'aider à se conforter dans l'idée que, non, ces derniers ne sont pas supérieurs aux autres sorciers. De quoi également le propulser dans une sixième année qui promettait d'être riche d'enseignements.

Une sixième année riche. Elle le fut en un sens. Pas autant que l'on aurait pu y penser ceci dit. Il fut notamment l'initiateur d'une nouvelle technique d'emploi des Cognards au Quidditch, une manoeuvre audacieuse, et parfaitement suicidaire consistant à effectuer, dans un premier temps, exactement la même chose que lors d'un plongeon de Dionysos pour, batte en main, frapper le cognard arrivant plus haut de toute ses forces vers un adversaire en contrebas. La difficulté de la manoeuvre tiens au fait qu'il vaut mieux éviter de frapper son propre balai, lui aussi en contrebas durant la manoeuvre. Une manière comme une autre de laisser sa trace dans l'école... Deux ans pour mettre au point cette technique. Et le premier à en faire les frais, fut l'attrapeur de Serpentard de cette année là. Un concours de circonstances, puisqu'il ne le visait même pas à la base, préférant se concentrer sur le capitaine et poursuiveur de ladite équipe. Il le rata, et le cognard termina dans les côtes du pauvre attrapeur. Ce qui n'étonna personne, puisque Connor était réputé pour "viser" les attrapeurs quand ces derniers étaient à portée. De quoi lui attirer, malgré ses "excuses", quelques inimités du côté de la Maison au serpent d'argent. De quoi entretenir l'éternelle rivalité entre les deux également. Outre cela, l'évènement le plus marquant qu'il subit fut aussi sa séparation avec sa dulcinée, au bout d'une année de relation. Il appert, que certaines familles de sang pur en sont encore à penser que ce sang doit être conservé, et quand vous êtes de sang-mêlé, qu'il ne faille pas espérer plus qu'une simple amourette de passage avec de telles personnes, envers et contre les avis des principaux intéressés parfois. De quoi rendre amer, et le fêtard et trublion Connor en fut presque assagi. Presque. Se laisser abattre n'était pas dans ses habitudes, et quoi de mieux pour "remonter la pente" que se plonger à corps perdu dans les études qu'il restait à accomplir ? Dès lors, il ne se consacra à rien d'autre que ça. Et du haut de ses dix-sept ans, et de l'envolée de sa Trace depuis avril de cette année, il n'avait maintenant plus besoin d'être couvert pour user de sortilèges divers dans un environnement moins contrôlé. Et pourtant... Malgré tout, que son coeur était lourd. C'était peut-être le premier coup que la dure réalité lui porta, pour lui apprendre une leçon autrement plus amère que ce souvenir. Le monde n'était pas une place où les justes et les méritants avaient toujours droits à ce qui leur était dû.

En comparaison du reste de sa scolarité, sa septième année fut presque... Anecdotique. Il se consacra pleinement à son entrainement (auprès de ses parents), et à ses examens, bien décidé à marquer de sa patte, une dernière fois, son passage à Poudlard. Et il confirma allègrement, au prix de longues heures à travailler tout de même, ses résultats déjà exceptionnels à la cinquième année. Des notes qui le propulsèrent droit dans ses objectifs. Un poste d'Auror n'aura jamais été aussi proche qu'après cette année là...!
Si l'amour ne l'avait pas rattrapé durant les vacances de Noël de cette année 2003. Il n'avait plus vraiment côtoyé les moldus de son voisinage depuis 2001, mais une connaissance de l'école primaire se rappela à son bon souvenir. La petite à lunette portant le nom d'Adèle Wilkins avait bien grandit, et ne le laissait pas indifférent. A tel point que les choses allèrent... Un peu vite entre eux.

C'était le jour de  son dix neuvième anniversaire qu'elle lui avait fait son annonce. Elle était enceinte. Ils étaient attablés avec la famille du gaillard, dans leur petite maison en périphérie d'Inverness. Le temps était couvert ce jour là, et ils déjeunaient tous ensemble, les Aarthfael, et les Wilkins. L'annonce en surprit beaucoup. D'aucuns même pensaient que c'était une plaisanterie... Ils étaient après tout, si jeunes... Qu'à cela ne tienne, ainsi allait la vie, et la nouvelle fut accueillie avec joie. Une joie sincère pour certains, plus réservée pour d'autre... Ils étaient peu nombreux, mais existaient tout de même, ceux qui voyaient cela d'un mauvais oeil. Trop jeune. Beaucoup trop jeune pour imaginer fonder une famille... Sans un mariage appropriée qui plus était !
Et on ne dérogeait pas avec cela. Le mariage fut promptement organisé, et avec lui.. La nécessaire révélation de ce qu'il était, à sa future femme. Révéler le monde magique à des moldues était toujours délicat. Pourtant, cela fut orchestré sans heurt par sa maternelle, et la réaction de sa fiancée fut... Bienveillante. Elle avait toujours senti qu'il était spécial après tout, et n'avait jamais vraiment cru à ses histoires d'études à l'étranger pour justifier de ne pas le voir dans les environs durant les périodes scolaires. Comme quoi, l'intuition de certains n'étaient pas à prendre à la légère pas vrai...?
Le mariage fut en plein hiver. Mais il fut grandiose. Pas besoin du soleil pour laisser la joie d'une union illuminer les froides nuits, et ce fut le jour du solstice hivernale de cette même année, qu'ils unirent leurs destinées sous le regard des étoiles. Les anciens rites avaient été suivis, plus que ceux de la toute jeune chrétienté, ce qui ne donna qu'un aspect plus merveilleux encore à leur union. Un caractère, plus mystérieux encore pour cette nouvelle vie dans laquelle la toute jeune Wilkins plongeait aux côtés de son sorcier de mari. Une cérémonie, qui fut interrompue ni plus ni moins, que par la perte des eaux de la toute jeune Madame Aarthfael-Wilkins. Fiona, se fut le nom donné à cette jeune impatiente, venait d'arriver au monde. Le même jour que l'union de ses parents. Comme un symbole d'union des deux mondes.
Un monde qui devait être protégé. Et c'est pour cela qu'il mit, enfin, en action sa plus grande ambition. Passer les tests afin de pouvoir prétendre au poste d'Auror. Si jusque là il avait voulu roucouler dans son coin et vivre sans histoire, l'arrivée d'une nouvelle âme dont il avait la responsabilité fut le déclic qui le poussa à franchir le pas. Et la réussite des examens en question fut la consécration qu'il attendait. Et c'est un Connor prêt à se retrousser les manches, qui eut droit d'entamé la formation d'Auror directement sur le terrain, sous la férule de Malicia Crawford. A cette époque, pas d'université, la formation, s'était le terrain, ou rien. Et on avait tout intérêt à être assez bon, car ce n'était pas parce que les examens étaient réussis, que le saint graal du titre d'Auror Titulaire vous était accordé. Enfin, ça, c'est ce que lui fit croire Malicia, pour le pousser à se dépasser. Et force était de constater qu'être fils de policier... Allait lui servir bien plus qu'il n'aurait pu le penser. Criminels moldus et sorciers n'avaient en fin de compte de différents que les moyens à leur disposition. Ils réfléchissaient pareil, et comme si cette histoire "d'instinct du flic" était vrai, il se révéla être un limier redoutable. Et c'est sans surprise, qu'il obtint sa titularisation au bout des trois années requise, devenant dès lors, le partenaire de Crawford, puisque le sien était parti à la retraite entre temps, opérant ainsi, un roulement efficace dans la machine judiciaire des sorciers.

La vie suivait son cours. Partagé entre son travail et l'éducation de sa fille auprès de sa compagne, elle même devenue professeure à la même école primaire où ils allaient étant jeune. Une seconde naissance vint emplir leur petite maisonnée d'un autre bonheur, en la personne du petit Eliott. Et si le tout jeune poupon avait des airs d'ange, c'était pour mieux contrevenir aux airs de sa grande soeur qui avait tout de la petite diablesse trop maligne pour son âge. Malgré ça, elle eut droit à la même préparation stricte que son père par sa grand mère maternelle. A la même préparation physique par son grand père. Bref... C'était comme si un héritage devait se transmettre pour les âges à venir dans la mise en place de cet entrainement aussi exigeant qu'épanouissant, pour peu que le goût de l'effort soit transmis. Et même si la jeune fille se révélait adorer l'éducation prodiguée par la mère de Connor, le sport de mains lui... La laissait perplexe. Oui, elle retint deux trois choses, mais pas de quoi en faire un monstre non plus. Non. La jeune fille préférait la peinture. Un goût venu de sa mère.
A l'instar de son père, c'est lors de sa dixième année que la jeune Fiona reçu sa lettre. Oh, elle y avait été préparé, au cas où, tout comme elle avait également été préparé à ne PAS la recevoir. On ne pouvait jamais être certains avec les sang-mêlés après tout... Même si Camélia avait été persuadé, dès la naissance de la fillette, que ce serait le cas. Les auspices avaient été clairs là dessus. La jeune Fiona fit son entrée à Poudlard pour y suivre les traces familiales en 2016. Et contrairement à son père, ce ne fut pas la maison au lion d'or pour elle, mais à l'aigle d'argent. De quoi s'assurer un avenir radieux sous l'égide de la sagesse...

Mais le monde s'assombrissait. Et bien que Connor la félicita chaleureusement, il était devenu plus sombre sur l'été précédent. Les nouvelles au sein du monde magique n'étaient pas bonne. Il s'y tramait quelque chose. Et la révélation de l'Augurey confirma les craintes de tous. Les Ténèbres étaient de retour. Ce que confirmait les affaires qu'il avait à traiter, plus sordides que jamais. Et même si quelques arrestations furent à mettre à son tableau de chasse, le monde n'allait pas au mieux. Une guerre se préparait de nouveau. Et celle ci, serait sous le coup de la vengeance pour les uns.
L'Ordre du Phénix fut reconstitué, et avec Camélia, vint un nouveau membre portant le même nom. Connor, prêta allégeance à cette force dès sa remise en place.  N'avait-il pas été entraîné par sa maternelle pour cela après tout ? "Au cas où" ? Eh bien, le cas se présentait. Il n'avait pas pour habitude de se débiner quand le devoir appelait. Et ce dernier, allait de pair avec ses fonctions déjà acquises qui plus était. Et si la chasse aux mangemorts n'était pas un sport, c'était ce qui lui prenait maintenant la plus grande partie de son temps. Il le fallait. Sa famille n'était pas en sécurité avec ce genre d'engeance en liberté à courir les rues et attaquer sans distinctions innocents et coupables, de leur point de vue. Une nouvelle guerre fratricide entre sorciers. Voilà à quoi il passait son temps. Et comme beaucoup, cela l'empêcha de voir où se situait vraiment le danger... Les suprémacistes Moldus existaient. Ce n'était pas un mythe. Et le monde des sorciers l'apprit à ses dépends, trop aveuglé par la guerre intestine qui les agitaient.

Tout bascula deux ans plus tard. Un jour de fête, transformé en danse macabre. Le 2 février 2019.
Connor était en vacances à ce moment là. Enfin, du point de vue du Ministère en tout cas, car même si la traque des sorciers renégats ne prenait jamais de repos, parfois, ce dernier devenait obligatoire. Au moins pouvait-il passer un peu de temps avec sa famille. Il ignorait néanmoins que ce serait la dernière fois pour la moitié de cette dernière.
En effet, lorsque les écrans s'éteignirent, pour laisser place au masqué révélant le monde magique de la plus terrible manière... Les choses perdirent tout sens commun. Son instinct lui avait soufflé de fuir durant le discours. Il n'avait pas écouté. Son devoir l'obligeait à voir la suite des évènements. Encore aujourd'hui, il regrette amèrement d'avoir fait ce choix. Car dans chaos qui résulta de l'attaque, il perdit de vu sa femme et son fils. Fiona n'avait du de rester avec lui, qu'à sa manie de toujours s'accrocher à sa main quand elle prenait peur. Même adolescente, elle avait conservé ce réflexe. Un réflexe qui lui sauva sans doute la vie, puisque lorsqu'enfin les Aurors débarquèrent, et malgré des blessures sévères, il pu l'évacuer. Le mal était fait, et à grande ampleur...
Et le deuil du suivre. Mise à pied par le Ministère pour lui permettre de se reprendre, il ne le supporta pas. Se reposer ? Alors que sa femme et son fils venait de mourir ? Impossible. Il avait autre chose à faire. Comme traquer les responsables. Mais avant cela... Seule comptait la sécurité de Fiona. Et s'il n'avait pas mit en place des protocoles poussés pour cela, il avait au moins de quoi palier à l'urgence de la situation. Fiona "disparue" de la circulation avec sa grand mère maternelle, le temps de la mettre à l'abri d'un endroit connu d'eux deux seulement. Avec le sortilège du Gardien du Secret, il n'était que le seul à pouvoir être un point d'entrée vers elle. Après cela, à son tour, il disparu.

Quand bien même disparaître était un grand mot. Il consacra l'année et les quelques mois qui suivirent à s'entrainer, quelque part dans les Îles Féroé, car si son mariage lui avait apprit une chose importante, c'étaient que les anciennes traditions avaient, parfois, des résidus de magie bien plus concrets qu'on ne pouvait le penser. Et c'était là bas, qu'il comptait bien devenir ce qu'il devait être pour protéger sa fille, et le monde magique de la folie qui s'était emparé des moldus.

Aucunes nouvelles de sa part. A personne. L'année 2019 le vit disparaître, happé par la tourmente de son deuil se dit-on. C'est au début de l'année 2021 qu'il refit surface à Londres. Et s'il semblait avoir laissé derrière lui la tristesse de la perte, il semblait brûler d'un nouveau feu intérieur. Plus farouche que jamais, bien décidé à faire payer ceux qui le devaient. L'Ours d'Inverness était devenu autre chose. Un mélange de colère contenue n'attendant que de se déchaîner sur les ennemis du monde magique. Qu'ils en soient étrangers... Ou en son sein.[En cours]