Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Des projets projetés [Ludivine] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5467
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 13 Déc - 20:39

Mi-décembre 2020


Dire que j’étais fatiguée était un pléonasme. La mort de Potter au début du mois m’avait tellement choqué que j’en faisais encore des cauchemars aujourd’hui. Ensuite, la maladie s’était insinuée jusqu’à me faire délirer sérieusement, ce qui était tout de même rare. En effet, bien habituée à tomber sous le coup des virus tout au long de l’année, j’avais les réflexes pour me défendre et pour gérer la maladie. Cette fois-ci, ça avait été trop soudain, et après réflexion, je me demandais si les récents événements avec le Blood Circle n’y étaient pas pour quelque chose. Le choc avait été tel, que je ne serai pas étonnée d’avoir subi un contre coup, le tout couplé avec la période virale que nous vivions en cette saison hivernale, et voilà un beau cocktail auquel mon corps fragile avait du mal à se résister. Pour couronner le tout, j’avais toujours de gros problèmes avec ma magie, je n’osais plus utiliser ma baguette ne serait-ce pour un simple Accio, au risque que le sortilège m’explose littéralement au visage.
C’était pour ces derniers points que j’enroulais mon écharpe autour de mon cou tout en regardant l’heure sur l’écran de mon téléphone portable. J’avais rendez-vous au quartier général de l’Ordre du Phénix avec Azrael afin qu’il surveille l’évolution (ou la non-évolution) de mon état depuis les derniers événements. J’y allais à contrecœur, je détestais les rendez-vous médicaux, quand bien même j’y étais habituée depuis ma plus tendre enfance, je n’avais jamais apprécié ces moments.

Heureusement, il y avait du bon quand même dans les événements récents, puisque, malgré mes violents délires fiévreux, j’avais été accompagnée d’une Harper courageuse qui m’avait soutenue et qui avait fait ce qu’elle avait pu sans connaître les procédures nécessaires. Aujourd’hui, je l’avais informée de quoi faire en cas de nouvelle crise, et c’était quelque chose qui me convenait très bien puisque ça nous permettait de nous côtoyer plus souvent. Bien que nous soyons à nouveau en couple depuis le mois d’octobre et que nous travaillons dans la même école, nous étions respectueuses des moments de solitude de l’autre. Cela dit, ce n’était pas quelque chose qui me convenait véritablement puisque j’avais terriblement envie d’être tout le temps avec elle. Ainsi, souvent j’allais la retrouver entre deux de ses cours et des miens. L’avantage d’être un professeur d’une matière facultative était que j’avais moins d’heures à faire qu’elle. Il m’était donc plus facile d’aller la voir entre deux classes et passer quelques minutes avec elle. Quelques minutes salvatrices pour mon petit cœur qui avait souffert durant tant d’années de son manque, cela dit, ça ne semblait pas la déranger elle non plus. Tant mieux… et heureusement, maintenant que nous étions fiancées.
Fiancées.
Purée je n’arrivais toujours pas à le croire. Je lui avais fait ma demande entre deux délires fiévreux alors que nous étions totalement nues en train de prendre notre douche. Quelle situation saugrenue. On rêve toute sa vie d’une demande en haut d’une falaise au soleil couchant avec le ciel teint de rose et d’orange, et Abigail MacFusty, elle, elle fait sa demande avec près de quarante de fièvre, sous la douche et couverte de mousse.
Ça n’avait aucun sens.
Aucun sens… et pourtant, c’était tout à fait à notre image. Cette image saugrenue qui nous représentait si bien, Harper et moi. Nous ne faisions jamais rien comme les autres, et c’était ce qui était amusant.

Ces pensées me firent sourire alors que je boutonnais mon manteau tandis que je traversais les couloirs de Poudlard pour me rendre jusqu’à Pré-au-Lard. Ajustant mon bonnet qui couvrait mes cheveux teint en blond, je marchais d’un bon pas, laissant s’échapper de ma bouche de petits nuages de condensation.
Après une marche tranquille et après avoir pris quelques transport, je parvenais jusqu’au quartier général de l’Ordre. Traversant la rue, je rentrais dans le grand bâtiment tout en passant les diverses barrières magiques avec une habitude presque déconcertante. Après tout, j’étais membre depuis ma sortie scolaire de Poudlard, donc voilà une quinzaine d’années que je passais cette porte régulièrement.
Retirant mon bonnet, je le pliais pour l’enfiler dans une poche de mon manteau, ce dernier que je posais soigneusement sur mon bras avant de chercher du regard le jeune homme avec qui j’avais rendez-vous.
Je savais que je n’étais pas une patiente très commode, et pourtant, je faisais de mon mieux pour faciliter la tâche au sorcier qui me faisait face, mais c’était plus fort que moi : je n’aimais pas être scrutée au microscope de la sorte. Pourtant, ma magie n’était toujours pas revenue, j’avais eu des os brisés après la bataille contre le Blood Circle et j’étais tombée malade. Je devais donc reconnaître qu’il me fallait prendre soin de moi en ce moment, surtout avant les fêtes de fin d’année que je souhaitais passer de manière sereine auprès de ma famille. Ainsi, je prenais sur moi durant tout le long de la consultation, répondant aux questions d’Azrael avec mon habituelle honnêteté et prenant note des nouveaux traitements préventifs qu’il me donnait.

Ce fut avec un soupir aussi soulagé que las que je me séparais du sorcier. Le laissant sortir en premier, je prenais le temps de rester seule dans la pièce un instant, les paupières closes, me concentrant sur ma respiration pour me recentrer et rassembler mon calme. Je n’aimais guère les mauvaises nouvelles, et je savais qu’en venant ici je n’allais pas y réchapper. C’était ainsi, il y avait des périodes plus merdiques que d’autres, et il fallait l’accepter, se faire une raison, parce que c’était des choses qui n’étaient pas possibles de contrôler.
Après plusieurs minutes de solitude, je me relevais en reprenant mes affaires et sortais de la pièce. Déambulant dans l’intention de sortir, une présence dans la cuisine attira mon regard, et, en m’y attardant, je reconnaissais sans mal la silhouette de Ludivine. Cette sorcière, je la connaissais depuis mon adolescence, je l’avais guidée à son entrée à Poudlard, nous avions toutes deux étés dans la maison Poufsouffle, et, ironie du sort, nous avions toutes les deux la même passion pour les créatures magiques. Enfin, j’avais su par Jonas ce qui lui était arrivé, cette attaque du Blood Circle chez elle, ce qui m’avait fait froid dans le dos. J’avais proposé mon aide à Jonas, mais jamais directement à elle.
Ce fut dans cette intention, et pour m’enquérir de son état, que je me rapprochais d’elle avec cette discrétion qui me caractérisait, m’arrêtant non loin d’elle. Me raclant la gorge pour éviter de lui faire peur, je l’interpellais de ma voix posée, calme et timide.

- Bonjour Ludivine.



Never Ending Circles
ANAPHORE


Des projets projetés [Ludivine] CBY7jAc
Des projets projetés [Ludivine] Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 18 Déc - 16:59
Des projets projetés
Abigail & Ludivine

« I don't want to to wait for our lives to be over. I want to know right now what will it be. I don't want to wait for our lives to be over. Will it be yes or will it be sorry? »
Crevée. J’étais complètement crevée. C’était limite honteux. Tout me fatiguait. Travailler, réfléchir, discuter, tout me fatiguait. Pourquoi ? Je réfléchissais probablement trop. En fait, pas seulement probablement, je savais que c’était ça. Je n’avais jamais été aussi profondément dans ma tête avant la fin novembre. J’étais plutôt du genre à laisser aller les choses que je ne pouvais pas contrôler et à suivre les vagues des différents événements en me disant que, de toute façon, tout irait bien. Ça avait toujours été efficace, 29 ans à vivre ainsi sans réel problème. Certes, il y avait eu de la tristesse, de grandes peines, c’était inévitable et surtout difficile à contrôler. On pouvait contrôler nos réactions, mais pas ce qui créer les émotions. J’avais voulu influencer le départ d’Azrael il y a de ça plusieurs années et ça n’avait pas fonctionné. La maladie de mon père ? Aucun contrôle non plus. Nous faisions tous au mieux et même lui, dernièrement, semblait aller mieux. Je ne savais si c’était les multiples traitements de radiothérapie et chimiothérapie ou bien les potions d’Azrael, mais il semblait prendre beaucoup de mieux et nous étions confiants. Tout ça, j’avais su gérer avec le temps et je me disais que ce qui venait de m’arriver, ça aussi, éventuellement, j’arriverais à gérer. Par contre, à ce moment-là, je ne voyais pas comment.

J’étais assise dans la cuisine du quartier général de l’Ordre du Phénix et j’étais profondément plongée dans mes pensées. Comment en étais-je arrivée là ? J’avais toujours gardé une distance avec ce que je faisais et ce qui arrivait aux autres. Je m’étais toujours placée dans une bulle où je voyais tout en rose et blanc. Je sortais toujours le positif en premier et je relativisais. Je gardais la lourdeur à distance le plus possible. Cependant, là, ce n’était plus possible. La réalité m’avait rattrapée, vicieusement, elle était arrivée silencieusement par derrière, m’avait foutu un coup de pelle en pleine tête et j’en étais encore sonnée. Tout allait à toute vitesse autour de moi depuis l’attaque chez moi. Je me disais que j’aurais dû mourir, c’était le plan et si Garnet n’avait pas été là, je ne serais probablement plus de ce monde. Cette pensée tourbillonnait dans ma tête avec les souvenirs de ce jour-là. Les cris, les coups de feu, le craquement des os et des meubles se brisant mélangés aux images du sang sur les murs m'empêchaient d’avoir un sommeil réparateur. Suite aux recommandations d’Azrael, je voyais un psychomage de temps en temps pour essayer de faire passer tout ça, mais il n’y avait pas de miracles. Ça aidait à relativiser, certes, mais mon cerveau ne voulait pas collaborer autant que je le voulais.

J’étais restée quelques jours chez Soledad après l’attaque chez moi avant de finir par m’installer au quartier général. Mademoiselle prenait beaucoup de place chez elle et puis je ne voulais pas la déranger plus qu’il ne le fallait. Je savais que je ne la dérangeais pas, pas littéralement. Cependant, sa routine avait était changée à cause de moi et je n’avais pas voulu rendre tout ça plus compliqué. Le QG avait des chambres, il y avait de la protection et il y avait toujours quelqu’un avec moi dans la résidence, c’était exactement de quoi j’avais besoin. Je m’y étais donc installée en attendant de trouver un logement où je pourrais m’installer. J’avais trouvé un petit endroit parfait dans Godric’s Hollow, mais il n’était pas disponible avant les fêtes donc j’allais devoir attendre encore un peu avant d’emménager. Je devais avouer, ça me rendait nerveuse de partir du QG. Me retrouver seule à nouveau chez moi allait être compliqué. En fait, j’anticipais que ça le soit, c’était ça mon problème. J’étais constamment dans l’anticipation. Et si le logement avait des vices cachés ? Et si Mademoiselle ne se faisait pas à son nouvel environnement ? Et si je ne m’habituais jamais à mes nouveaux murs ? Et si je ne m’y sentais jamais chez moi ? Et si ? Toujours « et si ? ». J’étais assise dans la cuisine du quartier général devant une tasse de thé en réfléchissant. Des portes s’ouvraient et se fermaient, des gens allaient et venaient et moi je pensais.

Du coin de l'œil, je vis Azrael entrer dans la cuisine et il vint discuter un peu avec moi, prendre des nouvelles. Il venait de terminer un rendez-vous et devait retourner à l’hôpital. Je lui souris en le détaillant. Il était toujours aussi beau. Manteau enfilé, foulard autour du cou et ses boucles lui tombant un peu sur le visage, il me charmait toujours autant. Il posa une main sur mon épaule en me disant qu’il essaierait de passer plus tard s’il en était capable. Un petit rictus amusé passa sur mes lèvres alors que je regardais son dos s’éloigner. Il était toujours capable. Je pris une gorgée de ma tasse de thé tout en fermant les yeux, j’allais devoir réfléchir à ça, à lui. Depuis qu’il était revenu au pays, Azrael avait repris une place en périphérie de ma vie et mon coeur pinçait de le sentir à distance, il en aurait voulu plus, comme à l’époque. Cependant, je devais enterrer le tout, ce n’était pas ce qu’il voulait, lui. J’allais porter une nouvelle fois ma tasse à mes lèvres quand j’entendis une voix me parler sortant de nulle part. Je sursautai, renversant un peu de thé sur la table. Les yeux grands ouverts, presque paniqués, je regardai autour de moi pour voir qui avait parlé. Je lâchai un soupir en voyant Abigail. Je fermai les yeux le temps d’une respiration complète avant de saisir ma baguette pour faire disparaître le thé renversé.

« Excuse-moi Abi, je ne t’avais pas entendue arriver. »

Je connaissais Abigail depuis des années, je l’appréciais depuis des années, je n’avais aucune raison de sursauter de cette façon à sa présence mis à part ma nervosité qui ne semblait jamais vouloir descendre d’un cran. Je me levai pour aller me verser de l’eau chaude pour remplacer mon thé perdu.

« Tu en veux une tasse ? J’ai fait trop d’eau… T’avais rendez-vous avec Azrael ? »

J’avais su ce qui s’était passé pendant la tentative de libération d’Harry Potter par Jonas et par d’autres qui avait été présents. J’avais su que l’ancienne Poufsouffle en avait bavé depuis, mais je fus rassuré de voir qu’elle semblait assez bien vu les circonstances.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5467
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 20 Déc - 15:17

Mi-décembre 2020

J’écarquillais de grands yeux en voyant la sorcière sursauter par ma faute. J’avais pourtant essayé de me rendre le plus visible possible, arrivant dans son champ de vision et en me raclant la gorge avant de prendre la parole, mais ça n’avait visiblement pas suffi.
L’ayant observée avant d’intervenir, j’avais bien remarqué que la jeune femme était totalement absorbée par ses pensées, et quand bien même je n’en connaissais pas la véritable nature, je n’étais pas étonnée. Comment pouvait-il en être autrement après ce qu’elle avait vécu ? L’attaque chez elle avait dû être un événement pour le moins traumatisant, et c’était sans compter ensuite le meurtre de Potter qui avait ébranlé (il me semblait) le monde entier côté sorcier. J’avais entendu dire que Ludivine avait pu trouver refuge au sein du quartier général de l’Ordre, mais j’ignorais les détails. À dire vrai, j’étais inquiète pour elle, et c’était dans l’intention de prendre de ses nouvelles que je m’étais avancée auprès d’elle. Évidemment, le passage d’Azrael a ses côtés ne m’avaient pas échappé, mais je m’étais bien gardé d’émettre le moindre commentaire ou même de penser quoique ce soit. Je savais le lien qui les avait unis tous les deux, comme la jeune Tallec savait ce qui m’était arrivé avec Harper. Bien que nous ne soyons pas les meilleures amies du monde, nous avions toujours eu l’intelligence de trouver aide et réconfort chez l’autre lorsque cela s’avérait nécessaire.
Malgré son sursaut, et malgré le fait que nous ne nous voyions plus beaucoup ces derniers temps, j’avais la naïveté de croire que Ludivine n’avait pas oublié tout cela.
Observant le thé s’étaler sur la table, je bredouillais, confuse, les joues se mettant à rougir, tandis que la sorcière avait les paupières closes.

- Oh ! Je… ! Excuse-moi Ludivine je ne voulais pas te faire peur.

Répondais-je simplement avant qu’elle n’utilise sa baguette pour absorber le thé renversé. En bonne sorcière privée de magie, j’étais déjà en train de chercher un chiffon avec lequel nettoyer les dégâts que j’avais causés par inadvertance. Quelle sotte. Malgré le manque que je ressentais, je commençais à me faire une raison, à ne plus jamais retrouver mes pouvoirs magiques. La discussion avec Azrael n’avait pas été très gaie tout à l’heure, car nous naviguions à vue avec le neutraliseur, mais en réalité, je ne m’attendais pas à ce qu’il ait d’excellentes nouvelles à m’annoncer.
Constatant sans mal la nervosité de ma vieille amie, je la regardais se lever de mon regard sombre, la tête enfoncée dans les épaules, attitude très typique pour moi qui essayais sans cesse de disparaître aux yeux du monde. Le simple fait d’avoir surpris Ludivine avait suffi à vouloir m’enterrer six pieds sous terre pour me cacher de ma honte.
J’étais donc presque sur le point de renoncer à la déranger davantage lorsqu’elle me proposa une tasse de son thé. Ça… j’avais du mal à le refuser, c’était me prendre par les sentiments, moi qui aimais tant ce breuvage. Courage ragaillardi, je hochais la tête tout en posant ma veste sur la chaise en face de celle où se trouvait Ludivine jusque-là.

- Je veux bien, merci beaucoup. Enfin… si ça ne te dérange pas.

Lui souriant avec toute la candeur qui me caractérisait, j’osais toutefois tirer la chaise et d’y asseoir la moitié d’une fesse avant de poser mes mains sur la table pour commencer à jouer avec mes ongles nerveusement. C’était une habitude que j’avais depuis l’enfance. Puisque je trainais tout le temps dehors avec les créatures magiques, et notamment les dragons, dans la végétation et dans la poussière, mes ongles étaient régulièrement noircis. Ainsi, démonstration de mon malaise habituel, je m’attelais régulièrement à retirer la saleté qui s’y était logée.
Après lui avoir jeté un coup d’œil discret, j’opinais une nouvelle fois du menton pour répondre à sa question.

- Oui… je suis passée le voir pour notre rendez-vous habituel. Avec cette saleté de neutraliseur je ne peux plus du tout utiliser ma magie, alors… alors il surveille tout ça.

J’omettais évidemment tous les détails concernant ma maladie et ma santé. C’était quelque chose que je cachais aux yeux du monde depuis des années et je n’avais guère envie de changer quoique ce soit. Je n’avais pas envie qu’on me voie comme la sorcière petite, chétive et malade. Les deux premiers adjectifs étaient déjà bien assez chiants comme ça à porter sans le dernier. Je n’étais pas une handicapée, et j’avais beau m’évertuer à le dire à Azrael, il s’entêtait à me dire de devoir faire attention. Que croyait-il ? Que je me jetterais inconsciemment sous la pluie si la vie d’un dragon était en danger ? … bon, d’accord, il n’aurait pas tout tort, mais quand même, je n’étais pas si imprudente. Je savais prendre soin de moi.
Quoiqu’il en soit, ces maux qui vivaient en moi depuis ma naissance étaient un secret, et Harper n’en avait eu connaissance qu’il y a peu. Ça avait déjà été bien assez pénible de lui raconter ce qui arrivait et dans quelles conditions elle allait devoir m’accepter maintenant que nous formions à nouveau un couple. Je n’avais pas envie, en plus, de mettre ça sur le dos de Ludivine, encore moins en sachant ce qui lui était arrivé dernièrement. Elle avait bien assez à gérer comme ça, et, en conclusion, ma maladie ne la regardait pas.
Je la remerciais lorsqu’elle posait la tasse de thé fumante devant moi et glissa mes doigts autour du contenant en poussant un léger soupir d’aise. J’appréciais toujours cette sensation forte et piquante que me procuraient les thés brûlants sur mes doigts à travers la céramique des tasses. C’était comme un choc qui me permettait de rester pleinement consciente, les pieds bien ancrés dans le sol pour rester bien présente. Regard plongé dans le liquide, il me fallut quelques secondes pour rassembler mon courage et enfin la questionner, fuyant ses prunelles, comme à l’accoutumée.

- Je… je ne voulais pas te déranger, je voulais juste savoir comment tu allais. Mon index vint nerveusement tapoter sur le haut de la tasse. J’ai été désolée d’apprendre ce qui t’es arrivée et je n’ai jamais pris le temps de venir te voir pour savoir si tu avais besoin de quoi que ce soit. Excuse-moi. J’étirais mes lèvres en une légère grimace confuse. Comment vas-tu ? Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?

Je n’avais jamais prétendu être une amie digne de ce nom ou d’être une merveilleuse épaule sur laquelle pleurer. Néanmoins, mon empathie me permettait d’être une personne relativement compréhensive, et je détestais ne pas offrir mon aide à ceux qui en avaient besoin. J’appréciais beaucoup Ludivine et je m’en voulais déjà bien assez de la sorte de ne pas m’être proposé plus tôt. J’avais envie de réparer cela, quitte à lui offrir mon toit si elle en ressentait le besoin. Ou, ma fois, si elle préférait parler de tout à fait autre chose pour lui changer les idées, nous avions également de quoi faire. Parler de créatures fantastiques avec une autre passionnée avait toujours été merveilleusement absorbant, et ça avait le mérite d’éloigner les instants les plus sombres, ne serait-ce que pour quelques minutes, voire heures. Je connaissais vaguement les projets de vie de Ludivine, et j’avouais être curieuse de savoir si elle avait pu les mener à bien.
Mais elle d’abord, sa santé, son état d’esprit avant tout autre chose.


Never Ending Circles
ANAPHORE


Des projets projetés [Ludivine] CBY7jAc
Des projets projetés [Ludivine] Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 24 Déc - 13:38
Des projets projetés
Abigail & Ludivine

« I don't want to to wait for our lives to be over. I want to know right now what will it be. I don't want to wait for our lives to be over. Will it be yes or will it be sorry? »
J’en avais vraiment plus qu’assez d’être toujours sur les nerfs, de sursauter au moindre bruit, que tout ce que je n’avais pas anticipé me fasse peur. Je ne me reconnaissais plus. J’avais toujours été d’un naturel calme, apaisant les autres qui étaient à cran. Là, j’étais celle qui était à cran. Quand j’étais seule, je restais plongée dans mes pensées sans remarquer ce qui se passait autour de moi, comme une enfant trop concentrée sur ses jeux. La différence était que je n’étais pas concentrée sur des jeux, mais bien sur des souvenirs effrayants ou bien sur mon avenir qui m’angoissait parce que je le trouvais incertain. Mon nouveau logement allait-il devenir assez confortable pour dire que c’est ma maison ? Est-ce que mes parents allaient être en sécurité ? Dans quel état était Garnet ? Jonas allait-il vraiment s’en remettre complètement ? Et moi ? J’allais m’en remettre complètement ? Quel place avait Azrael dans ma vie ? Que désirait le médicomage ? Et moi ? Qu’est-ce que je voulais ? Tant de questions qui, en bout de ligne, m’avaient assez ensevelie que je n’avais pas vu Abigail arriver. Sa voix me fit sursauter et renverser une partie de ma tisane sur la table. Je me mis à rire nerveusement, me mettant à l’action pour nettoyer tout ça J’étais plutôt contente de l’arrivée de la sorcière dans la cuisine, elle allait pouvoir me sortir de ma tête, me changer les idées, m’occuper. Juste le fait d’avoir une mission, nettoyer mon dégât, m’occupait et c’était ce dont j’avais besoin. Je m’étais donc levée de ma chaise pour nettoyer tout ça d’un petit coup de baguette.J’entendis la spécialiste en dragon bredouiller des excuses et je levai les yeux vers elle pour voir ses joues rougir. La pauvre, ce n’était pas grave, ce n’était que de l’eau chaude après tout.

« Ce n’est rien, t’en fais pas. C’est que de l’eau, on peut en faire bouillir d’autre sans problème. Faut pas t’excuser, j’aurais dû te voir, c’est moi qui était trop dans ma tête. »

Une fois mon petit accident ramassé, je me tournai en souriant vers l’ancienne Poufsouffle. J’essayais de me détendre un peu, de me réjouir d’avoir de la compagnie. Le poids que je mettais facilement sur mes épaules dans mes moments de solide pourrait disparaitre pendant un petit moment, le temps de discuter un peu avec la sorcière, si elle le voulait. Je lui proposai donc une tasse de thé. Si mes souvenirs étaient bons, elle aimait bien ce breuvage. Je voulais de la compagnie sans oser le dire ouvertement et elle, elle aimait le thé, ce que je buvais. Autant joindre l’utile à l’agréable, non ? La sorcière accepta mon offre en posant sa veste sur la chaise face à moi. Mission accomplie, elle allait rester. Je me dirigeai donc vers la bouilloire pour remplir à nouveau ma tassé et pour en faire une nouvelle pour ma collègue. Une fois la tasse propre sortie, j’y versai de l’eau fumante, je remplis la mienne et je revins poser les deux tasses sur la table.

« Si je le propose, c’est que ça ne me dérange pas. Au contraire, ça me fait plaisir que tu restes. Tu préfères une tisane fruitée ou un truc plus classique ? Je t’avoue que pour mes nerfs, je prends beaucoup de camomille dernièrement. »

Je pris place face à la sorcière qui venait de s’asseoir. Je l’interrogeai un peu sur le but de sa visite, me doutant que c’était pour un suivi avec mon amour de jeunesse. Je savais que la pauvre avait été coincée avec des foutus neutraliseurs et maintenant, elle n’avait plus de magie. Du moins, c’est ce que j'avais cru comprendre, certains la retrouvaient, d’autres avaient besoin de plus de temps. Considérant qu’elle voyait le médicomage assez régulièrement, je me doutais que le retour à la normal était compliqué pour elle. Azrael ne m’avait jamais donné de détails sur ses rendez-vous avec la sorcière, il était trop professionnel pour s’abaisser au potinage. Et puis, je ne l’aurais jamais interrogé à ce sujet. Ça ne me regardait pas après tout. Mais quand il passait, il me disait généralement qu’il venait voir un patient. Additionnant un et un, ce n’était pas trop complexe de trouver deux. Abigail me confirma d’ailleurs qu’elle avait vu le sorcier à cause du neutraliseur. Je fis une moue chagrinée en entendant les explications de mon amie. C’était vraiment horrible d’handicaper les sorciers comme ça. C’était inhumain. J’avais toujours été portée vers le pardon, vers la compréhension et la discussion, mais là, franchement, mise à part la colère, je ne sentais pas grand-chose. Nous n’avions rien fait de mal Abigail et moi et pourtant, nous nous retrouvions toutes les deux ici, cachées et brisées par les moldus.  

« Je suis vraiment désolée Abi, c’est horrible. Tu méritais pas ça… personne mérite ça. Si je peux t’aider pour quoi que ce soit, hésite pas. J’ai beaucoup de temps dernièrement et ça me ferait plaisir. »

Faisant infuser ma camomille dans l’eau, je jouai avec l’infuseur, le faisant tourner dans l’eau en regardant le liquide changer de couleur petit à petit. La voix de la Poufsouffle ramena mon attention vers elle. Je lui souris alors qu’elle me disait qu’elle ne voulait pas me déranger, encore une fois. Je lui souris, me voulant rassurante, alors qu’elle continuait de parler.  Je la sentais nerveuse, un peu plus qu’à la normale. Alors qu’elle tapotait sa tasse, je compris pourquoi. Je ne perdis pas mon sourire, au contraire, j’étais contente qu’elle me dise tout ça. J’avais toujours énormément apprécié la dragonologiste, bien qu’elle soit un peu plus âgée que moi, nous avions toutes les deux été de la même maison, avions les mêmes passions pour les créatures magiques et avions le même genre de personnalité un peu effacée. Nous étions faites pour nous entendre. Bien que ce sont la sorcière parlait était difficile, venant de sa bouche c'était réconfortant.

« Tu ne me déranges jamais, faut pas t’en faire. Ça va pas trop mal vu les circonstances. T’avais pas besoin de venir me voir. Tu t’es occupée de Mademoiselle quand j’étais à Sainte-Mangouste, c’est déjà pas mal. Je suis encore sur les nerfs, je dors mal et bon, j’habite ici, mais ça pourrait être pire je me dis. Azrael me donne des potions pour m’aider à dormir. Ça aide… Ce dont j’ai besoin c’est de m’occuper la tête, de me changer les idées. Ça, tu pourrais m’aider avec ça. »

Je levai ma tasse vers la sorcière, comme pour trinquer à sa santé.

« À nous deux, à mon chien, à nos tisanes et à ce qu’on va se raconter pour se changer les idées. »

Je voulus prendre une gorgée de ma boisson, mais elle était beaucoup trop chaude et ne semblait pas prête, je reposai donc ma tasse.

« T’as eu des cas intéressants dernièrement ?
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5467
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 29 Déc - 12:08

Mi-décembre 2020

Les joues rouges de confusion, je m’installais face à la jeune femme que je connaissais depuis ma jeune adolescence tout en l’observant remettre de l’eau dans la bouilloire. À ses mots, je me remémorais à quel point nous nous ressemblions toutes les deux, et j’en venais presque à me demander pourquoi nous étions de simples amies, sans que notre relation se soit véritablement approfondie. Alors que je prenais la faute sur moi qu’elle ait renversé son thé, elle prenait sur elle la faute de son geste. Je ne pensais pas à des sentiments amoureux, bien évidemment que non, simplement être des amies plus proches. À dire vrai, j’avais la sensation que j’avais un don inné pour tout ce qui était compliqué et tout ce qui me demandait un quelconque défi. Harper avait été un électron libre dès le départ, moi qui étais si timide et enfoncée dans un quotidien très studieux. Rory était un renard sauvage que j’avais dû apprendre à apprivoiser pour m’en faire mon ami. Luca était aujourd’hui l’ennemi juré de Harper, et pourtant, nous avions été d’un grand soutien l’un pour l’autre. Voilà pourquoi j’en venais à me demander si, dans le fond, me lier d’amitié avec Ludivine était « trop simple » ?
Les mystères de la vie sont des fois impénétrables.

- Un fruité oui, ce sera parfait.

Je lui souriais avec ma gêne habituelle. J’adorais les thés et les tisanes, j’étais une grande partisane de ces boissons, et malgré que je les appréciais globalement toutes, j’avais également mes préférences. Ne ressentant pas le besoin de me boire une camomille pour calmer mes nerfs, je préférais donc éveiller mes papilles avec le goût subtil et doux des fruits. Cela dit, je préférais pour le moment éviter de m’attarder sur l’état des nerfs de Ludivine. Non pas que son état m’indifférait, mais je me savais être une très mauvaise psychologue, je doutais donc de pouvoir la calmer d’une quelconque façon qui soit. J’espérais qu’en étant juste avec elle pour discuter, et en lui proposant mon aide, cela suffirait à lui accorder une pause dans sa situation délicate.
Ainsi, sans le moindre mal, je lui parlais de la raison de ma venue, de pourquoi j’avais rencontré Azrael et je lui donnais sans détour de mes nouvelles. Au début des effets du neutraliseur, je me sentais véritablement handicapée, et même si ce sentiment n’avait pas disparu, il s’était drastiquement atténué. À l’époque, j’avais eu terriblement honte, jusqu’à ce que je parvienne tant bien que mal (et aussi grâce à la présence imposée de Harper chez moi) à tirer le positif de cette situation. J’avais profité de mon état pour en parler aux élèves, pour le faire un cours sur le Blood Circle et leurs technologies qui pouvaient aussi les impacter eux. Non pas que je souhaitais leur faire peur, mais je souhaitais les mettre en garde, et pour qu’ils aient conscience que ce qui arrivait dans le monde n’était pas seulement un mythe. Ils avaient besoin de savoir la vérité, et j’avais jugé pédagogique de les mettre en garde. Aussi, la présence de mon elfe de maison (enfin, celle de mes parents) qui était avec moi jusque-là avait intrigué mes élèves, il m’avait fallu expliquer pourquoi elle était avec moi durant les cours.
Ainsi, à la moue désolée de mon interlocutrice, je souriais doucement.

- C’est gentil de te proposer, merci… mais en réalité, il n’y a rien qu’on puisse faire, en dehors d’attendre et d’espérer que ma magie revienne un jour. J’ai commencé à me faire une raison, et je vis aujourd’hui comme une moldue. Des fois ce n’est pas très glorieux, mais je me dis qu’avec le temps je vais y arriver sans trop mal. La situation est surtout embêtante pour donner mes cours et pour me déplacer sur les îles pour aller voir mes dragons… Je haussais les épaules. Mais bon, je vais bien finir par trouver des solutions à tout ça. Déjà, je n’ai pas été renvoyée de Poudlard, et je suis bien contente que l’elfe de maison de mes parents m’accompagne, elle est d’une aide précieuse.

J’avais toujours eu une relation spéciale avec Bonnie, c’était de bonne guerre entre nous. La petite elfe s’était montrée volontaire pour me venir en aide lorsque j’en avais besoin, sans même que je lui demande, ou que mes parents le fassent. C’était l’avantage quand on traitait bien les elfes de maison : ils en devenaient des êtres particulièrement dévoués. Tous les elfes de maison que nous avions eus au sein de la famille MacFusty avaient été considérés comme de véritables membres de la maison, et tout s’était toujours particulièrement bien passé. Bonnie était cependant la première qui avait autant de répondant. Autant elle respectait énormément mon père et ne se permettait aucun écart, autant avec moi elle se trouvait un malin plaisir à me rendre la vie difficile. Il fallait dire que je ne lui rendais pas toujours la tâche facile lorsque j’étais enfant, et s’en était donc suivi une relation faite de taquineries profondément respectueuses.
Ainsi, puisque les sujets délicats avaient été abordés, je me permettais de lui présenter mes excuses vis-à-vis de sa situation et du peu d’aide que je lui avais apporté. Bien que je me sois occupée de sa belle et magnifique chienne, j’avais la sensation de ne pas avoir fait assez, ou tout le moins, j’avais la sensation que j’aurais pu faire plus. Avec un faible petit sourire, je considérais la jeune femme avant de lui répondre avec cette tranquillité qui m’était propre.

- Non, mais j’aurais aimé faire plus… cela dit, si je peux t’aider maintenant alors je suis bien contente. J’entourais ma tasse de mes mains avant de la soulever à mon tour pour continuer. À nous, à notre amitié, et à nos vécus, à notre courage, aux jours meilleurs.

Touchant ma tasse de thé avec la sienne, je lui souriais avant de boire une gorgée de ma boisson chaude. À sa question, je réfléchissais un peu avant de réchauffer à nouveau mes mains en entourant ma tasse.

- Mmh… quelques-uns oui, des tentatives de trafic d’œufs, surtout cet été. Comme tu sais, l’été est le moment propice pour les Noirs des Hébrides d’éclore… Du coup, comme d’habitude il y a eu des cons qui ont essayé de s’en prendre aux œufs de nos protégés. Heureusement, nous avons mis en place des structures efficaces pour nos dragons. Je passais ma main sur ma nuque avant de soupirer un peu. Mon frère était très engagé dans le trafic, c’est d’ailleurs ce qu’il a perdu… Je baissais les yeux, un voile sombre passant dans mes paupières, avant de reprendre. Je me suis dit que… pour honorer sa mémoire, je pourrais éventuellement reprendre son projet, mais… je manque de temps… J’ai mes cours à donner, j’ai mes propres animaux à gérer, j’ai tout l’héritage familial qui me tombe lentement mais sûrement sur les épaules… Je me passais une main sur mes paupières avant de terminer. Enfin… je ne sais pas si je me cherche des excuses ou non, si j’ai peur de m’engager là-dedans puisque mon frère me manque énormément… je sais pas, je suis un peu perdue avec tout ça, il y a beaucoup de choses qui se passent en peu de temps.

Le décès de mon frère, le neutraliseur, mes fiançailles avec Harper, Eirian qui me souffle de reprendre les projets contre le trafic qu’avait commencé Kyle, mon père qui me laisse de plus en plus de devoirs envers les MacFusty en vue de mon mariage, et évidemment, la fatale question de la descendance.
Avais-je peur de m’engager dans tout ça ? Oui. Voulais-je éviter de tout faire ? Non, pas pour tout. Mais je ne savais juste pas par ou commencer et comment bien faire les choses.


Never Ending Circles
ANAPHORE


Des projets projetés [Ludivine] CBY7jAc
Des projets projetés [Ludivine] Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 2 Jan - 18:11
Des projets projetés
Ludivine Tallec
feat.
Abigail MacFusty


 

 



 

 

« I DON'T WANT TO TO WAIT FOR OUR LIVES TO BE OVER. I WANT TO KNOW RIGHT NOW WHAT WILL IT BE. I DON'T WANT TO WAIT FOR OUR LIVES TO BE OVER. WILL IT BE YES OR WILL IT BE SORRY ? »

Je pus enfin calmer mon rythme cardiaque quand je compris que c’était Abigail qui était entrée dans la cuisine et non pas un membre du Blood Circle. Je savais que cette idée n’avait aucun sens et ce pour plusieurs raisons. La première était que quelqu’un se serait bien rendu compte que des moldus non-membres de l’Ordre étaient ici. Par Merlin, ils auraient croisé Azrael sur leur chemin. Je ne connaissais pas en détail tout ce qu’il avait fait dans l’armée, mais j’assumais que c’était assez pour contrecarrer quelques moldus. Et puis, il y avait les barrières de protection tout autour du bâtiment qui rendait l’endroit à peu près impénétrable à qui ne connaissait pas notre position. Une fois rassurée, j’avais invitée la sorcière à s’asseoir avec moi et c’est ce qu’elle fit. Je n’avais aucune raison d’être nerveuse en présence de l’ancienne Poufsouffle, nous nous connaissions depuis des années après tout. Nous venions de la même maison à Poudlard, même si elle avait quelques années de plus que moi, nous avions la même passion pour les créatures magiques et avions le même tempérament tranquille. Nous prenions toutes les deux la faute de ce qui venait de se passer avec mon accident d’eau chaude. En bout de ligne, ce n’était pas du tout important, mais nous le faisions quand même parce que c’était ainsi que nous étions. Nous avions tout pour bien nous entendre et je lui faisais parfaitement confiance. Nous n’étions pas particulièrement proches, mais je la connaissais assez pour savoir qu’elle était une sorcière que je voulais garder dans mon équipe.

Je proposai diverses options d’infusion à mon amie et elle m’indiqua qu’elle préférait un thé fruité, me laissant la tisane de grand-mère pour les nerfs. Je répondis au sourire de la spécialiste en dragon avant de me rendre près de l’armoire à thé pour y trouver ce que je voulais. Je sortis le pot d’Aqua Rosa à l’hibiscus, aux baies noires et aux pommes. Un vrai délice. Si je n’avais pas voulu me détendre pour pouvoir passer une belle nuit, je me serais probablement jetée sur cette infusion délicieuse (Merci Hestia). J’en pris donc une petite quantité que je mis dans la tasse de l’ancienne Poufsouffle avant de lui emmener la tasse bien chaude. Maintenant assise face à Abigail, je l’écoutai m’expliquer les raisons de sa rencontre avec Azrael. C’est dans des moments comme ça que je voyais que je n’avais pas de raison de me plaindre. Oui, j’avais perdu ma maison, mais au moins j’étais encore moi-même. J’avais encore ma magie. Je savais vivre à la moldu, mes parents l’avaient toujours fait et j’avais grandi dans un environnement du genre. Il restait tout de même que certaines de mes habitudes auraient dû être changées si ça m’était arrivée. Je n’osais pas penser à toutes les adaptations qu’elle avait dû faire pour pouvoir continuer son train-train quotidien. Alors que je venais de proposer mon aide à la sorcière, elle me dit qu’il n’y avait pas grand-chose à faire vu les circonstances mis à part attendre.

« Je comprends. Ça doit pas être simple. Si t’as besoin d’une paire de mains supplémentaires pour tes cours, hésite pas à me demander. Je peux passer parler aux élèves ou emmener des trucs si t’as besoin. Et Poudlard ne peut pas se permettre de te perdre, ce serait pas à leur avantage de te montrer la porte, surtout avec toute l’adaptation que tu fais et ton elfe. Ils voient bien que tu aimes ton travail. »

Quand je parlais d’adaptation, c’était tout ce qu’Abigail faisait pour que sa nouvelle situation n’influence pas trop ses journées. Le simple fait qu’elle prenne son elfe de maison avec elle pour recevoir son aide était parlant. Je lui souris, fière de tous les efforts qu’elle faisait. La jeune femme faisait preuve d’énormément de résilience et j’espérais qu’elle en était fière. J’étais convaincue que d’autres sorciers n’en auraient pas fait autant à sa place. À ce moment, la spécialiste en dragon s’excusa auprès de moi et je lui fis comprendre que ce n’était pas nécessaire. Elle s’était occupée de Mademoiselle quand j’étais à l’hôpital après tout, ce n’était pas rien. C’est ce que je lui expliquai, mais ça ne semblait pas être suffisant pour elle. Elle me répondit bien calmement qu’elle voulait en faire encore plus.

« Je vais dire comme tu m’a dit tout à l’heure, on peut rien y faire maintenant. Je reste ici jusqu’à ce que je puisse déménager ailleurs. Ta compagnie est tout ce dont j’ai besoin en ce moment. Le temps peut devenir long à toujours rester ici. Je vais quand même au boulot, mais je traine plus trop dehors. C’est plus rassurant d'être ici. »

Je pris ma tasse entre mes mains et je la portai à mon nez pour humer les arômes qui s’en échappaient. Sentant la chaleur sur mon visage, je la reposai sur la table. Le liquide n’était pas près à être bu. Je me mis donc à jouer avec mon infuseur en attendant, jusqu’à ce que nous trinquions à notre santé et à l’avenir. J’interrogeai la sorcière sur des cas peut-être intéressants qu’elle aurait vu dernièrement. Elle me parla de tentatives de trafic d'œufs et mon cœur se serra en entendant ses mots. Durant mes expériences à l’étranger, plusieurs propriétaires et employés de refuges m’avaient parlé de ce problème et de la protection des espèces.

« Ça me fend ces trucs-là, merde ! Vous avez fait comment pour protéger vos oeufs ? Je comprends la complexité de tout ça. Quand je bossais dans des réserves on devait tout le temps être sur nos gardes et vérifier nos sortilèges de protection tous les jours. C’était à en devenir complètement dingue. Surtout quand je bossais avec des Occamys. Tout ça pour l’argent des coquilles…pfff. »

Abigail semblait fatiguée juste à m’en parler. En même temps, je pouvais le comprendre, ce problème était une lutte perpétuelle qui avait perdu son frère. Je restai silencieuse à laisser l’information passer en voyant que la sorcière semblait avoir de la difficulté à le vivre. On aurait eu de la difficulté à moins quand même. J’avais de la peine pour elle, ça avait dû être difficile de jongler avec tout ça. Elle finit par me dire qu’elle aurait aimé reprendre le flambeau de son frère. Mais quelle belle idée c’était ! Mais elle manquait de temps. Effectivement, à l’énumération que la sorcière me fit de ses différentes tâches, elle était plutôt chargée. Que ce soit des excuses ou pas, je comprenais ce qu’elle me disait. Et puis, ce n’était pas le travail d’une seule femme de faire ça. Il fallait une équipe, des contacts et plus j’y pensais, plus je me disais que je pourrais l’aider. Je soufflai un peu sur ma tasse de thé et en pris une gorgée, pensive en regardant l’ancienne Poufsouffle.

« Je crois pas que tu te cherches des excuses. Je veux dire, t’en as déjà beaucoup dans ton assiette, tu peux pas faire tout ça toute seule Abi. Si je te disais que j’aimerais t’aider, avec le trafic d'œufs et tout ça. T’en dirais quoi ? Je m’y connais pas autant que toi en dragon, mais j’ai eu des problèmes avec des trafiquants dans le passé, comme je t’ai dis. Ça m’enrage autant que toi. »

M’occuper l’esprit me ferait le plus grand bien. Et puis, je me disais qu’avec mes contacts et les contacts de la sorcière, il y avait moyen qu’on puisse se débrouiller. Il nous fallait seulement trouver une manière de s’y prendre, voir ce qu’on pouvait faire. En fait, tout ça était bien flou et il fallait voir si seulement il y aurait un nous avant que je m’emballe.

©️ Gasmask


Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5467
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 4 Jan - 21:36

Mi-décembre 2020

Doigts fins et ornés de mes bagues entourant ma tasse de thé, le tatouage animé de mon dragon se déplaça jusque sur ma main gauche pour valser entre mes phalanges. Parler avec Ludivine avait toujours été similaire à une pause dans ma vie, quand bien même celle-ci pouvait être tourmentée. Nous nous connaissions depuis des années, et pourtant, en présence de la sorcière, je ne m’étais jamais sentie trop bizarre ou trop mise à l’écart alors que le reste de Poudlard avait décidé de me donner le titre de vilain petit canard. Bien sûr, j’avais surtout été entourée de Kyle, Harper et Rory, mais il m’était difficile de parler de mes passions avec eux. Kyle était deux ans plus âgés que moi et appréciait davantage passer du temps avec ses amis quand bien même nous étions tous les deux passionnés par les créatures magiques. Harper quant à elle était ce bout en train qui me tirait de mes livres de révision et qui me sortait lorsque j’en avais besoin sans même m’en rendre compte. Rory quant à lui était peut-être le seul avec qui j’avais pu partager un peu de ma passion en botanique, sensiblement pour les animaux puisque c’était l’animagie qui nous avait rapprochés à l’époque. Avec Ludivine, je pouvais véritablement parler des créatures, donner mon point de vue et partager nos expériences sans que je sois regardée de travers ou jugée. Ça m’avait fait un bien fou à l’époque, et encore aujourd’hui. Mon père, qui était de l’ancienne école, avait du mal avec mes idées en dragonologie, néanmoins, il commençait à reconnaître que mes méthodes pouvaient fonctionner. Kyle m’avait toujours encouragée, car lui il ne désirait pas devenir comportementaliste comme moi, mais davantage agir contre le trafic.
C’était bien parce que j’étais à l’aise avec Ludivine que j’osais lui expliquer sans détour les raisons de ma venue au sein du quartier Général de l’Ordre et de mon rendez-vous avec Azrael. Le neutraliseur du Blood Circle était devenu une fatalité pour moi, et je m’adaptais tant bien que mal, mais surtout, je me sentais le devoir d’en parler autour de moi, pour mettre en garde le reste des sorciers que cette technologie existait bel et bien et qu’il fallait savoir rester prudent.
La compréhension dont elle faisait preuve me toucha, bien qu’elle m’étira également les lèvres. Je n’étais pas une pauvre petite chose, et je n’aimais pas être considérée comme telle, et ce, depuis ma plus tendre enfance, à cause de la maladie qui coulait dans mes veines. Je passais outre avec la sorcière puisqu’elle ignorait tout de mon état, et me contenta de lui répondre le plus simplement du monde. Aussi, je ne relevais pas le fait qu’elle prétende que j’aimais mon métier d’enseignante. C’était vrai, mais pas totalement. J’étais née pour être dragonologiste, pas professeure.

- C’est gentil de me dire tout ça. En vrai… je crois que je m’adapte plutôt bien, et Harper m’aide énormément. Je penchais légèrement la tête sur le côté en réfléchissant. Je ne crois pas avoir besoin que tu m’amènes quelque chose pour mes élèves, en revanche, est-ce qu’on pourrait peut-être organiser une visite de ta clinique ? Ça pourrait les plonger dans d’autres conditions que celles que j’imagine pour mes cours. Enfin, seulement si tu es d’accord bien sûr.

Cette crainte, toujours, de déranger. Pourtant, je restais aussi dans l’optique de lui changer les idées, comme elle me l’avait demandé. J’avais la sensation d’être un funambule qui marchait en équilibre sur son fil. J’ignorais un peu comment parler adroitement à la jeune femme sans la peiner ou en faire trop. J’avais toujours été très maladroite socialement et ça ne s’était pas arrangé avec les années.
Ainsi, m’excuser était plus fort que moi, car j’avais ce sentiment désagréable que je n’avais pas fait assez, quand bien même je m’étais occupée de son grand chien avec plaisir. J’aurais apprécié pouvoir jouer avec elle sous ma forme animagus, mais ça m’était parfaitement impossible. C’était peut-être ce qui était le plus difficile pour moi dans ma situation actuelle : ne plus pouvoir adopter la forme de mon totem. J’avais fait les démarches à l’époque pour me sentir le plus proche possible de la nature, car c’était mon deuxième caractère, c’était ce que j’aimais le plus… mais ça m’avait été arraché de la plus terrible des façons.
Clignant des yeux pour chasser ces mauvaises pensées, j’écoutais la sorcière reprendre la parole, profitant pour boire une gorgée de ce thé succulent qui éveilla mes papilles de la plus excise des manières. Fronçant légèrement les sourcils, je me permettais de lui suggérer.

- Mmmh… je te proposerais bien de venir t’établir chez moi, mais tu risques d’y trouver le temps long puisque c’est très… isolé. Oui, isolé, c’est le mot. Surtout que je n’y suis pas en ce moment puisque j’ai mon appartement à Poudlard. Cela dit… si tu as besoin de sortir prendre l’air, te changer les idées, trainer, comme tu dis, on peut se perdre dans les îles Hébrides. Je connais des endroits reculés où seuls les oiseaux des océans apprécient venir. Si… si ça peut t’aider à te changer les idées, je t’emmène volontiers.

Ma terre natale n’était pas la plus accueillante, c’était océanique, la roche était forgée par le vent qui ne cessait d’y souffler et par les vagues qui s’y écrasaient sans cesse. C’était sans compter qu’il y pleuvait régulièrement. Il y avait mieux comme destination, c’était certain, mais c’était là les îles qui m’avaient vue naître, et par Merlin, qu’est-ce que je les aimais ces terres. J’aimais ces oiseaux qui remplissaient une île à eux seuls au point qu’il n’y avait plus un centimètre carré de roche libre. J’appréciais la tranquillité de mon île, celle où je vivais, me permettant d’étudier la nichée de dragons sur l’île voisine en toute tranquillité. J’appréciais observer les cerfs traverser à la nage les grands fleuves pour rejoindre des herbes plus nourrissantes. J’appréciais ces cascades qui s’effondraient le long des ravins donnant sur l’océan et ses pics rocheux qui s’élevaient dans les aires.

Ludivine en vint à me questionner sur les nouvelles de mes fonctions. Rien de bien glorieux ou d’extraordinaire. Hélas, le trafic était devenu monnaie courante pour les MacFusty, néanmoins, je pouvais me targuer que nous avions une excellente sécurité, car nous avions très peu d’œufs perdus à déplorer. Kyle avait des projets à ce propos, et il était si ambitieux qu’il voulait les étendre pour toutes les créatures magiques. Les Noirs des Hébrides n’auraient été qu’un commencement. La réaction de mon interlocutrice ne m’étonna guère et ce fut en poussant un petit soupir par le nez que je répondais.

- Je comprends, les coquilles des Occamys ça doit être même pire que les œufs de dragons. Enfin… comme toi pour la réserve, on met des sortilèges de protection et on doit les vérifier tous les jours. Heureusement on a des équipes désignées pour certains couples, comme ça quand on a des questions spécifiques, on sait à qui s’adresser. C’est eux qui ont la charge de la protection et la surveillance des nichées. Mais ce n’est pas un système infaillible hélas, et on manque sûrement de personnel. Les connards sont partout, qu’ils soient moldus ou sorciers malheureusement… c’est juste… pénible de devoir se battre toujours contre les mêmes.

Oui, j’étais usée de voir toujours les mêmes noms apparaître sur mes listes de méfaits, comme celui de Towsen. Ils ne pouvaient pas nous laisser une année tranquille ceux-là, c’était véritablement chiant, et nos familles respectives étaient passablement en froid à cause de ça. J’étais épuisée qu’on s’en prenne aux créatures que je protégeais et qui me faisaient respirer depuis ma naissance. J’aimais mes dragons, ça, personne ne pouvait me l’enlever, et c’était pourquoi je me battais à ce point pour eux. Maintenant que j’allais me marier et que j’étais héritière depuis le décès de Kyle, c’était à moi que revenait la charge de gérer toutes ces merdes, et franchement, je m’en passerais bien.
Reprenant une gorgée de mon thé brûlant, je levais des yeux un peu surpris en écoutant les propositions de Ludivine. Il me fallut un instant pour que l’idée fasse son chemin dans ma petite tête. Je reposais calmement ma tasse avant d’entremêler mes doigts entre eux sur la table.

- Heum… ce que tu dis n’est pas idiot… Mon frère avait le projet de monter une structure contre le trafic dans sa globalité, pas juste pour les Noirs des Hébrides. J’ai quelques relations qui pourraient être intéressées par avoir une telle association derrière eux pour protéger leurs créatures magiques, mais je ne pourrais hélas m’occuper que de mon propre secteur, à savoir les Hébrides. Tout le moins, tant que je suis professeur à Poudlard je ne vais pas pouvoir faire plus j’en ai peur… Je gardais un instant de silence. Comment tu verrais la chose ? Je crois me souvenir que tu voulais aussi monter quelque chose du genre non ? J’y repense maintenant que nous en parlons…

Je raccrochais tant bien que mal les wagons, c’était si difficile de penser à tout et de devoir tout gérer. Néanmoins, j’essayais de garder la tête haute, et je savais qu’en Ludivine, je trouverais un soutien et une collègue hors du commun et particulièrement efficace. Si nous en venions à collaborer, les trafiquants seront dans une belle merde, et c’était tant mieux.


Never Ending Circles
ANAPHORE


Des projets projetés [Ludivine] CBY7jAc
Des projets projetés [Ludivine] Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 14 Jan - 14:23
Des projets projetés
Ludivine Tallec
feat.
Abigail MacFusty


 

 



 

 

« I DON'T WANT TO TO WAIT FOR OUR LIVES TO BE OVER. I WANT TO KNOW RIGHT NOW WHAT WILL IT BE. I DON'T WANT TO WAIT FOR OUR LIVES TO BE OVER. WILL IT BE YES OR WILL IT BE SORRY ? »

Mon rythme cardiaque s’étant calmé et la tasse de thé donnée à Abigail, je m’assis face à elle. Laissant un silence paisible s’installer tranquillement, mes yeux se posèrent sur les doigts bagués de la sorcière et son tatouage de dragon qui se promenait sur sa main. Pensive et surtout par réflexe pour me calmer, je m’étais mise à jouer avec le bracelet que je portais toujours au poignet gauche, le triturant et en le faisant tourner. C’était Azrael qui me l’avait donné il y a de ça plusieurs années, à mon dernier anniversaire que j’avais passé en sa compagnie, à mes 20 ans. J’avais arrêté de le porter pendant un temps, juste après notre rupture. Ma tristesse et mon incompréhension avaient fait que j’avais essayé de m’enlever le sorcier de la tête. Par contre, avec le temps, quand j’avais pu digérer ma tristesse, j’avais réalisé que, mise à part notre rupture, il n’y avait rien de négatif autour du blond. Que de bons souvenirs, de beaux moments et ce bracelet, ça me rendait plus triste de ne pas le porter alors je l’avais remis et il restait là comme une source de réconfort. Avec les derniers événements, ça avait été sage comme décision et puis, maintenant qu’il était de retour dans mon entourage, j’en recevais le double. J’avais cru voir ses yeux se poser sur le bijou et il avait semblé content de le voir. Nous n’en avions pas parlé, mais on faisait tout ce qu’on pouvait pour rester dans les discussions qui ne nous emmenaient pas sur une pente glissante et ce sujet, il était glissant.

Laissant le bracelet tranquille, je fis comme l’ancienne Poufsouffle et je pris la tasse entre mes mains pour les réchauffer et humer les parfums qui s’en dégageaient. Le calme était revenu dans ma tête et me changer les idées avec la sorcière allait m’y aider encore plus. J’aimais beaucoup la sorcière pour ses opinions semblables aux miennes, tout comme ses passions allant dans le même sens. J’avais toujours apprécié la spécialiste en dragon, on se comprenait alors les moments avec elle, bien que peu fréquent comparativement au reste de mon entourage comme Jonas ou Soledad, étaient toujours appréciés et positifs. Avec Abi, je pouvais parler plus en détail de mon métier, je pouvais parler de cas précis et avoir un vrai avis professionnel et amical en même temps. Avec Soledad, elle m’écoutait toujours gentiment et comprenait ce que je disais de façon général, mais les détails restaient minimes. Avec Jonas, je pouvais parler, mais nous restions en surface. Et puis, avec ces deux-là, nous avions amplement autre chose à nous dire que de parler de boulot en plus. Ils avaient un don pour me faire frôler la crise cardiaque. Une enceinte de l’autre, la belle connerie, je vous jure. Alors, à ce moment, je comptais bien en profiter pour discuter avec la sorcière.

Elle m’expliqua les raisons de sa venue au QG et j’avais bien deviné. Elle était venue pour son rendez-vous de suivi avec Azrael. Cette histoire de neutraliseur me choquait vraiment et j’étais plus que triste que la brunette en soit victime. Je fis par de ce que je pensais à l’ancienne Poufsouffle et ça la fit sourire, ce qui me fit plaisir. Elle me rassura en me disant qu’elle s’adaptait bien et qu’elle avait l’aide d’Harper qui devait effectivement beaucoup l’aider. Abi resta songeuse quelques instants, réfléchissant probablement à mon offre d’aide pour ses cours. Elle finit par me demander si elle pouvait organiser une visite de la clinique à ses élèves et j’hochai la tête, c’était une bonne idée.

« Bien sûr ! Je pourrais vous faire venir un après-midi où je n’ai pas de consultations pour faire voir c’est quoi le boulot en dehors de ça. Les soins que les propriétaires des créatures ne voient pas et tout ça ? Ou bien tu voudrais qu’ils voient des consultations ? Ou les deux ? Faudrait voir le nombre d’élèves qui seraient là pour organiser tout ça. Mais ce serait avec plaisir, on organise ça quand tu veux. »

Enthousiaste, j’en oubliais presque ce que je faisais au quartier général de l’Ordre. La dragonologiste avait réussi sa mission de me changer les idées. Je chassai les excuses de la sorcière, refusant de les entendre. Je lui avais proposé mon aide alors elle n’avait aucune excuse à me donner. Je lui souris pour essayer de la rassurer au mieux. De toute façon, avec moi, il n’y avait pas besoin de marcher sur des œufs. Je me disais que c’était plutôt à moi de marcher sur des œufs. J’avais perdu ma maison et j’avais été attaquée chez moi, ce qui était terrible, par contre, j’avais toujours accès à ma magie. Une maison, c’était un bien matériel. Oui ça avait de la valeur, oui il y avait les souvenirs, mais la magie, c’était un morceau de nous. On ne pouvait pas comparer ces deux éléments et il était impossible pour moi de penser à ce que ce serait de ne plus avoir mes pouvoirs. Ne voulant pas laisser le couteau dans la plaie, nous changeâmes de sujet et parlâmes plutôt de ma situation.

« T’es gentille, mais je vais rester ici pour le moment, c’est pas mal, il y a toujours quelqu’un avec qui parler. Et puis, je vais me trouver un logement bientôt, il faut juste que je me trouve quelque chose dans un quartier sorcier, le Londres moldu, c’est terminé. Mais sans m’installer, ça me plairait bien d’aller faire un tour sur les îles Hébrides et observer les oiseaux avec toi. Prendre l’air ça me ferait du bien.»

L’ancienne Poufsouffle m’avait déjà parlé de ces îles où le vent était très présent et où la pluie était commune. Ce n’était peut-être pas un lieu touristique par excellence et ça ne donnait pas envie de prendre un cocktail sur le bord d’une piscine. Par contre, pour prendre l’air, faire de l’exploration et de l’observation, ça faisait envie. J’avais beaucoup voyagé avant de me réinstaller à Londres et ça n’avait pas toujours été dans des conditions idéales. Cependant, ces conditions faisaient que j’avais de magnifiques histoires à raconter et des souvenirs impérissables. C’était de ça que j’avais besoin, de construire de bons souvenirs. Je serais peut-être en mesure d’en créer avec Abigail si son offre venait à se réaliser et ça me rendait beaucoup plus légère d’un coup. J’avais aussi besoin de ça, de projets et de penser à l’avenir autrement qu’en cherchant un nouveau logement. Tout en pensant à ça, nous en vîmes à discuter des problèmes de trafic que rencontrait la sorcière et ça vint chercher une corde sensible. Je n’étais pas du genre à m’emporter et à me fâcher facilement, mais ce sujet pouvait me rendre folle. Ces pauvres créatures ne demandaient rien à personne, seulement de faire leur petite existence tranquille et si elles manquaient de chance, elles finissaient dans les griffes de foutus sans cœur qui n’en voulaient que des galions. Je partageai mon sentiment à la dragonologue. Elle souffla par le nez et je l’écoutai partager sa fatigue et son exaspération. Je comprenais tout à fait ce qu’elle me disait. Je ne connaissais pas particulièrement bien les dragons, mais son problème restait le même que celui qui avait été mien et qui me prenait toujours autant à l’âme.

« Je sais pas si ça se compare, ils sont recherchés pour des raisons différentes. Moi c’était pour les coquilles et toi pour le contenu. C’est bien pensé les équipes désignées, ça doit faciliter le travail. Mais comme tu dis…c’est toujours les mêmes qui reviennent et c’est à devenir dingue. J’étais triste de quitter la réserve, mais pas ce problème. J’ai culpabilisé de plus pouvoir les aider, mais …ça me manque pas d’avoir l’impression de toujours devoir recommencer la même chose. »

Je pris une gorgée de mon thé qui avait eu le temps d’un peu refroidir. Et puis, la camomille avait la vertue d’être apaisante alors vu le sujet, c’était tout à fait approprié pour notre sujet de conversation. Toutes les deux, nous prenions ces situations à cœur et nous voulions protéger ces créatures qui, bien d'impressionnantes comme les dragons, avaient besoin de notre aide. Alors que je me portais volontaire comme tribut pour aider la sorcière dans sa tâche beaucoup trop grande pour une seule personne, je vis ses yeux s'agrandir un peu sous la surprise. Elle resta en silence quelques instants où je me remis à jouer avec mon bracelet avant de remettre mes doigts autour de ma tasse. J’écoutai sagement la sorcière en buvant une nouvelle gorgée de ma camomille.

« Il avait de belles idées ton frère. Je t’avoue, j’en sais rien. Je me disais qu’avec les bons contacts aux bons endroits, on pourrait intervenir et sortir les créatures qui sont coincées dans le trafic. Mais c’est évident, il faudrait passer par la protection, fait de la prévention plutôt que de l’intervention pour ne pas devoir intervenir à l’intérieur même de cette machine. »

Pensive, mon regard se perdit dans le liquide fumant qui emplissait la moitié de ma tasse. Était-ce raisonnable ? Tout ce que je voyais, c’était trop gros pour seulement deux sorcières. Par contre, en joignant nos forces ainsi que celles de nos contacts, il y avait peut-être moyen de trouver une solution, de monter un plan qui serait jouable. Ce serait beaucoup de travail, mais  j’avais du temps et surtout beaucoup de volonté. Et puis, je devais penser à l’avenir, voir plus loin que ma maison perdue et ma petite personne. J’avais un toit et j’étais en sécurité ici, mes proches ne me laisseraient pas tomber alors je devais faire de même pour les autres.

« Il faudrait voir avec les gens qu’on connaît dans le milieu s’il y a moyen de trouver quelqu’un qui a déjà la main dans l’engrenage et passer par là… C’est faisable tu crois ? Je veux dire, on connait pas nécessairement quelqu’un qui trempe dans le trafic de créatures magiques, mais quelqu’un qui connait le marché noir, en ayant quelqu’un qui y est déjà, ça nous permettrait peut-être…je sais pas, d’en sortir de là ? J’en fais trop ? »

©️ Gasmask


Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5467
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 15 Jan - 22:30

Mi-décembre 2020

Je ne pus m’empêcher de sourire avec douceur alors que mon amie et collègue accepta une visite dans ses locaux. J’avais toujours apprécié sa clinique pour le peu que je m’y étais rendu, et il y avait des cas tout à fait fascinants. Je trouvais donc astucieux d’y envoyer mes élèves pour un cours un peu plus approfondi sur les soins que nous avions déjà pu voir et pratiquer un peu en classe. De plus, je savais la sorcière en fasse de moi très pédagogue et surtout très consciencieuse dans son travail, ça allait donc véritablement être un plaisir de faire cette visite avec elle, j’allais pouvoir y aller avec sérénité et confiance. C’était davantage pour les élèves que je me posais des questions, car effectivement, Ludivine soulevait des points importants et que je me devais de considérer à leurs justes valeurs.
Ainsi pensive, je baissais mes yeux sur ma tasse de thé fumante, mes mains jointes autour du contenant. Qu’est-ce qui était le mieux pour mes protégés ? Après un instant, je relevais mon regard foncé sur mon interlocutrice, cherchant toujours à éviter au maximum de croiser ses prunelles.

- Ton enthousiasme fait plaisir à voir, merci beaucoup d’accepter si facilement. Travailler avec toi a toujours été un plaisir me concernant. J’élargissais un peu mes lèvres avant de baisser à nouveau mon attention sur ma tasse de thé. Je euhm… je pense que ce serait bien qu’ils puissent voir les deux ? Je n’ai pas beaucoup d’élèves, une quinzaine à peine pour chaque année, ce sera facile de les encadrer, surtout si je demande à Bonnie de m’accompagner. Qui sait ? Peut-être que ça va éveiller des vocations chez les plus attentionnés, et peut-être qu’ils auront envie de venir en stage dans ta clinique ? Dans tous les cas, ça leur fera une bonne adresse vers laquelle ils pourront se tourner Je marquais une courte pause avant de ricaner un peu. Navrée d’avance si d’aventure tu te retrouves noyée de courrier de la part de mes élèves.

Je ne pouvais m’empêcher de m’excuser tout le temps, d’autant plus parce que nous ne nous étions pas revus depuis quelque temps. Je n’avis véritablement pas envie de lui imposer quoique ce soit, néanmoins, je savais aussi Ludivine assez intelligente pour me dire non lorsqu’elle ne se sentait véritablement pas de faire quelque chose. C’était l’avantage dans notre amitié : nous nous étions toujours dit les choses franchement, sans pour autant chercher à froisser l’autre d’une quelconque façon.
Un peu pour rattraper mes maladresses et mon absence à ses côtés alors qu’elle aurait pu en avoir besoin, je me permettais donc de lui proposer de venir chez moi, sur mon île, si d’aventure elle en ressentait le besoin. Je ne mentirais cependant pas en disant que j’avais ressenti un léger soulagement lorsqu’elle déclina mon offre. J’avais déjà une fois invité Eirian, puis Luca, et maintenant Harper se rendait régulièrement là-bas. À l’époque, j’avais décidé de m’établir sur cette petite île pour y être tranquille, cachée aux yeux du monde, loin des aléas de la vie avec les autres gens. Je voulais être loin de tout, loin des problèmes, mais je voulais aussi être proche de mes dragons. Ça avait été l’endroit idéal, et maintenant, je craignais qu’il ne devienne aussi fréquenté que dans un moulin.
Néanmoins, je hochais la tête en regardant la sorcière avec douceur avant de lui répondre.

- Si tu as besoin d’aide pour tes recherches de logement, je peux peut-être faire quelque chose ? Enfin cela dit, je n’y connais pas grand-chose puisque je vis dans un endroit isolé et dans une école, mais bon… je veux dire… si j’entends ou vois quelque chose, je te le ferai savoir. Puis, penchant un peu ma tête sur le côté, faisant tomber ma frange devant mon œil gauche, je continuais. Alors c’est décidé : nous prendrons du temps toutes les deux pour aller se perdre dans les Hébrides et respirer le grand air salé de l’océan.

C’était une promesse tacite que je venais de faire là, et j’avais bien l’intention de m’y tenir. D’ailleurs, je savais déjà exactement où emmener la jeune femme pour qu’elle puisse en prendre plein la vue du matin jusqu’au soir. Oh, je ne chercherais pas à l’impressionner, non, je n’étais pas de ce genre, je n’étais pas de ceux qui avaient le désir de se rendre intéressants. Je n’étais qu’animée par le désir de lui faire plaisir, et j’avais la prétention de croire savoir comment faire.
Mettant de côté mes idées et ma carte mentale des îles dont ma famille avait la charge depuis des décennies, je portais ma tasse de thé à mes lèvres pour savourer le breuvage chaud, appréciant qu’il me réchauffe la gorge et l’œsophage.
Ce fut naturellement que la discussion dériva sur le trafic des animaux magiques, et quand bien même cela réveillait en moi des souvenirs particulièrement douloureux, je m’efforçais à garder la tête froide tout en chassant mes pensées morbides.
Les paroles de Ludivine m’allèrent droit au cœur, d’autant plus que je les comprenais parfaitement puisque je ressentais, à peu de choses près, la même chose. Moi aussi je désirais agir contre le trafic, mais j’ignorais comment, et moi aussi j’avais l’impression de devoir sans cesse recommencer les mêmes choses. C’était toujours les mêmes identités qui revenaient dans les rapports de destructions de nids, et ça me donnait toujours la sensation d’être à Poudlard alors qu’en réalité j’étais à mille lieues de là. À dire vrai, même mes élèves se comportaient de manière moins pénible que les trafiquants d’œufs et de denrées de dragonologie. Compatissante je ne pus donc que hocher gravement la tête avant de parler du problème de mon frère. S’il y avait bien à quelqu’un à qui je pouvais en parler, c’était bien Ludivine. C’était évidemment sans compter ses suggestions et sa manière de voir les choses, qui m’ouvrait davantage l’esprit. C’était parfait.

- Disons que je pense surtout que ça va dépendre de ce que nous voudrions. Intervenir directement, à l’intérieur de cette machine, comme tu le dis, ou plutôt essayer davantage de faire des interventions surprises, et pour ça, il nous faudra les accords et l’aide du Ministère suivant comment. C’était les problématiques auxquelles était confronté mon frère assez régulièrement. Mais lui avait dans le projet de vraiment monter une structure, avec des sorciers formés à se renseigner, à poursuivre les trafiquants, à surveiller les droits d’obtention des animaux de certains cirques, etc. Je pense donc qu’il faut déjà statuer ça en premier lieu. Disons que pour moi, ce serait plus simple qu’il y ait une structure formelle pour tout ça. Ce serait d’autant plus facile pour les diverses démarches ensuite, tu ne crois pas ?

Je reprenais une gorgée de thé tandis que je prenais toute la mesure de ce que nous étions entrain de faire… purée, j’allais réaliser le rêve de mon frère peut-être ? Cette pensée me mit du baume au cœur et je ne pus m’empêcher de sourire, pensive, sans pour autant perdre les paroles de la jeune femme en face de moi.

- Encore faut-il que nous puissions avoir confiance en cette dite personne, ce qui est délicat je dirais non ? Je me dis que, Harper pourrait peut-être nous aider à mettre tout ça en place. Même si elle n’a pas la main verte et qu’elle n’est que peu douée avec les créatures, elle a toujours des idées surprenantes, et pas si idiotes que ça. Nous pourrions lui soumettre l’idée qu’en penses-tu ? Peut-être durant notre journée dans les Hébrides pour faire une pierre deux coups ? Je marquais un nouveau temps de pause avant de réfléchir. Ou alors il nous faudrait employer quelqu’un qui pourrait être notre chaînon manquant, quelqu’un qui connait justement le marché noir et qui essaie de lutter là-contre… mais encore une fois, il faudra lui faire confiance. Je connais les structures qui pourraient être intéressées par avoir une protection, donc, des clients, ça, nous n’en manquerons pas. Mais il faut réussir à faire les choses bien.

Me connaissant, avec mes milliards d’idées et de pensées, j’allais vite mentalement me perdre. Ainsi, les sourcils froncés, j’attrapais mon sac pour en tirer un carnet de notes et une plume. Après avoir tourné les pages pour arriver sur celles encore vierges, j’attrapais ma plume pour commencer à griffonner de simples mots, des pense-bêtes, et commencer à me mettre à faire des schémas de ladite structure. J’avais toujours été quelqu’un de visuel, il me fallait voir les choses pour les analyser et les comprendre. C’était ce qui faisait que j’étais une dragonologiste et une comportementaliste très douée, à défaut d’être douée avec mes semblables humains. Plaçant ensuite le carnet et la plume au centre de la table, je laissais ainsi tout le loisir à mon interlocutrice de regarder et de prendre des notes à son tour si elle en avait besoin



Never Ending Circles
ANAPHORE


Des projets projetés [Ludivine] CBY7jAc
Des projets projetés [Ludivine] Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 22 Jan - 3:12
Des projets projetés
Ludivine Tallec
feat.
Abigail MacFusty


 

 



 

 

« I DON'T WANT TO TO WAIT FOR OUR LIVES TO BE OVER. I WANT TO KNOW RIGHT NOW WHAT WILL IT BE. I DON'T WANT TO WAIT FOR OUR LIVES TO BE OVER. WILL IT BE YES OR WILL IT BE SORRY ? »

Il m’arrivait parfois de recevoir des stagiaires à la clinique et ils arrivaient généralement des cours d’Abigail. Les expériences que j’avais eues avaient toujours été agréables. Bon, ils n’étaient pas tous faits pour travailler sur le terrain et il s’en rendaient compte quand ils arrivaient près des créatures pour leur faire des soins. J’avais déjà traumatisé un stagiaire en lui faisant vivre l’accouchement d’un abraxan. Ça avait été trop pour lui, la théorie ça allait, la pratique c’était autre chose. Je ne l’avais pas jugé, ce n’était effectivement pas pour tout le monde les manipulations directes. Il fallait garder son calme pour que les animaux le soient eux aussi. Ils perçoivent la nervosité et ils le deviennent, ce qui rend le travail plus compliqué. Avec de petites créatures, il y a moyen de bien maîtriser la situation quand même, mais avec des animaux plus imposants, il faut apprendre à se gérer. Cette confiance en moi, je ne l’avais pas toujours eue, elle était venue avec le temps, avec l’expérience. Mon père m’avait même dit que cette confiance ne s’appliquait pas seulement au travail, elle était présente aussi dans ma vie de tous les jours. Azrael m’avait même fait la remarque quand nous nous étions revus lors de son rendez-vous avec Formol. Il avait senti une différence et j’en avais été contente. Je me sentais mieux dans ma peau, plus assumée, plus confiante et maître de ce que je faisais. J’étais une professionnelle après tout, je devais agir comme tel et j’agissais comme tel.

Je venais de demander quelques précisions à la spécialiste en dragon et je la vis réfléchir quelques instants. J’avais accepté la visite à la clinique sans hésiter, il me fallait seulement quelques détails pour pouvoir bien organiser tout ça. Je regardai la vapeur monter au-dessus de ma tasse dans une danse lente jusqu’à ce qu’Abigail reprenne la parole. Je lui souris alors que ses iris foncés rencontraient les miens avant de partir se perdre ailleurs. Genre elle était surprise que j’accepte. C’était bien la Poufsouffle, je ne pourrais pas la changer, même si je le voudrais. Elle me donna tout de même les prévisions recherchée. Plusieurs élèves, une quinzaine par année. Ça impliquait que nous allions devoir faire des rotations durant les rendez-vous parce que tout ce petit monde ne rentrerait jamais dans mon bureau en même temps, première des choses. Et en plus, c’était trop pour mes patients. Je me mis tout de suite à ficeler un plan qui n’était pas encore parfait, mais qui nous donnait la possibilité d’avoir un moment agréable à la clinique.

« C’est rien du tout, n’en doute jamais. On s’organisera donc pour qu’ils puissent voir les deux. On fera des rotations, parce que 15 élèves à la fois, ça ne rentrera pas dans mon bureau et ça risque de rendre les animaux nerveux. Une partie sera avec moi et une autre derrière avec les pensionnaires. Ça devrait marcher. Pour les stagiaires, c’est toujours un plaisir d’en prendre, ils m’écriront et je regarderai ce que je peux faire. »

Suite à cela, le dragonologue me proposa un séjour sur son île et j’acceptai rapidement la demande. Je ne comptais pas y habiter, mais une petite visite d’observation, pourquoi pas. Le concept des tout-inclus pouvait être agréable de temps en temps, mais ce n’était pas ce que je préférais. Un vrai voyage agréable impliquait de la découverte, de l’exploration et de l’apprentissage. Oui, du repos à la plage de temps à autre faisait du bien, mais ce n’était pas ce que je voulais.

« Juste si tu entends parler d’un logement qui se libère dans un quartier sorcier, tu pourrais me le dire, pour le reste, tout va bien. T’en fais pas. »

Je souris à la sorcière avant de prendre ma tasse pour me réchauffer les mains et en prendre une gorgée. Je n’avais pas particulièrement froid, mais j’aimais sentir la sensation de chaleur qui se dégageait de la porcelaine. Je sentis le liquide chaud passer dans ma gorge et je ne pus retenir un air satisfait. J’étais bien, là. Fondamentalement bien. Pas d’inquiétude en tête, mon cerveau était occupé à autre chose, j’étais en bonne compagnie et mon thé me faisait du bien. Cette rencontre était vraiment thérapeutique. C’était exactement ce qu’il me fallait pour me remettre sur pied, je reprenais petit à petit une vie normale. La seule qu’il me manquait, c’était un endroit où habiter. Un endroit où je me sentirais en sécurité. Ça, j’allais le gérer plus tard, je cherchais déjà. Ce soir-là, je voulais garder mes soucis de la vie quotidienne loin et rêver un peu, faire des projets, parler de mes ambitions. Abigail était la meilleure personne pour le faire puisqu’elle avait les mêmes que moi, en partie. Faire cesser le trafic de créatures magiques, plus facile à dire qu’à faire. C’était une grande idée, une magnifique idée même. Cependant, c’était une machine énorme, trop imposante pour que deux sorcières seules puissent y faire quoi que ce soit, peut-être ? La brunette semblait de mon avis puisqu’elle suggéra de demander l’appui du ministère.

« Ce que ton frère voulait serait idéal, vraiment. Ce serait une énorme machine, mais une fois bien huilée, elle pourrait faire une énorme différence. Il faudrait parler à un représentant du département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Ils doivent déjà avoir quelque chose, ils doivent surveiller ça un minimum, j’espère en tout cas. Ils pourraient nous dire ce qu’ils ont et on pourrait réfléchir à ce qu’on pourrait leur apporter. Tu connais quelqu’un là-bas ? Sinon on pourrait envoyer un hibou pour prendre rendez-vous…»

Étions-nous vraiment en train de travailler sérieusement là-dessus ? Notre conversation de coin de table de commençait à prendre une forme plus précise. Un rêve utopique auquel je pensais depuis des années commençait à me donner l’impression qu’elle pourrait être réalisable, à tout le moins qu’on pouvait y penser sérieusement et surtout que nous pouvions, Abigail et moi, la mettre en branle. Je me mis à sourire tout en voyant les lèvres de la sorcière face à moi faire de même. Alors que j’avais parlé de gens dans le milieu, j’écoutai l’ancienne Poufsouffle me rappeler que ladite personne devait être digne de confiance. C’était effectivement un bon point. Je me dis que le frère de Soledad qui était dans la police magique pourrait peut-être nous référer à quelqu'un dans une escouade X ou bien un indic…j’en savais rien. Je pourrais lui demander. Mais avant, la démarche d’Abigail me semblait beaucoup plus sage.

« Ouais, bien sûr.  Sinon on pourrait voir avec le frère de Soledad, il est dans la police magique. Il aurait peut-être une idée de qui aller voir. Je le connais depuis des années, il est de confiance. Je sais juste pas s’il pourrait nous aider. Je pourrais lui demander. Mais avant tout ça, je crois que t’as raison, il faudrait parler au ministère pour voir quelles sont nos options. »

Alors que je finissais de parler, je vis la dragonologiste sortir un calepin pour prendre des notes. Elle me montra un schéma de la structure que pourrait prendre ce que nous désirions faire. Je trouvais difficile de donner un axe précis considérant que nous ne savions pas quelle direction prendre. Cependant, en même temps, il fallait avoir une petite idée, aussi minime soit-elle, à présenter au ministère pour ne pas avoir l’air de deux sorcières lambdas qui ne savaient pas ce qu’elles faisaient. Je rajoutai quelques traits au schéma avec des points d’interrogation de temps à autre. En bas, j’écrivis le nom de Diego ainsi que celui d’Harper pour nos options de chaînons. Renvoyant le calepin vers la brunette, je pris ma tasse et je pris une gorgée du breuvage chaud avant de reprendre la parole.  

« Il faudrait parler à Harper et Diego pour voir s’ils ont des idées ou des contacts qui pourraient nous aider. Il faudrait aussi voir avec le ministère si on peut organiser une rencontre ou je ne sais quoi pour voir nos options. En parlant aux deux autres, ça pourrait nous donner des munitions, on aurait l’air prête en arrivant avec un plan plus ou moins bien dessiné. Ça a du sens ? »

Je grimaçai un peu, ne sachant pas trop si j’en faisais assez ou trop. Cette discussion prenait vraiment une tournure à laquelle je ne m’étais pas attendu en voyant mon amie arriver dans la cuisine un peu plus tôt. C’était effrayant et excitant à la fois, un nouveau projet.

©️ Gasmask


Revenir en haut Aller en bas
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5467
Gallions : 4096
Date d'inscription : 27/11/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #cc3333 & lightgrey
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 24 Jan - 14:42

Mi-décembre 2020

Organiser des projets concrets avec Ludivine avait ce petit parfum agréable de l’assurance que tout allait bien se présenter, ou tout le moins, pour le mieux. C’était aussi presque certain que ces perspectives d’avenir allaient voir le jour plus ou moins prochainement. Dans mon entourage en tout cas, il y avait peu de gens sur qui je pouvais réellement compter concernant les créatures magiques, et encore moins avec qui je m’entendais aussi bien. La plupart du temps j’étais jugée étrange et trop à part, avec mes méthodes nouvelles que le monde sorcier avait du mal à accepter. Pensez-vous ! Approcher un dragon avec douceur et non pas en le bombardant de sortilège de conjonctivite et de Stupefix, non, mais quelle idée… Oui, mais voilà, j’avais mes propres méthodes, et jusque-là, je n’avais pas encore été croquée par mes protégés, et c’était sans compter que je savais tout de même me défendre. Les gens confondaient souvent être gentil avec être inconscient.
Ainsi, entrevoir une visite de la clinique de la sorcière assise en face de moi me mettait du baume au cœur, surtout pour mes élèves. Non pas que je soi particulièrement attachée à eux, je n’avais pas cet « instinct maternel » que certains professeurs ou même certaines femmes pouvaient avoir. J’en étais totalement dépossédée, sauf pour mes créatures, et je devais avouer que je me questionnais alors beaucoup quant au futur de mon clan, puisqu’il dépendait de moi. Nonobstant, j’essayais toujours de me donner de la peine pour mes élèves, leur apporter un contenu concret, avec autant de cours théoriques que pratiques, pour qu’ils soient au mieux préparés à la vie active qui les attendait en dehors des murs de Poudlard.
J’écoutais donc les propos de Ludivine en hochant la tête, approbatrice.

- Oui bien sûr c’est une évidence… ou alors je peux moi-même faire deux groupes et venir sur deux jours différents. Ceux qui ne viendront pas devront me faire un devoir spécial, ça les occupera et les mettra en condition. C’est bientôt la saison des pontes et des couvées et encore de certaines parades, ça peut être parfait.

Une idée commençait à germer dans mon esprit alors que la sorcière devant moi me donnait ses critères de recherche de logement. Bienveillante, j’opinais du menton en lui promettant que si je trouvais quelque chose, je le lui dirais, ça allait de soi.
Peut-être que d’ici notre prochaine rencontre, dans les Hébrides, nous pourrions parler de tout cela, ou alors aura-t-elle déjà trouvé quelque chose. C’était le meilleur scénario et celui que je souhaitais pour elle de tout mon cœur.

S’en suivit naturellement et rapidement un sujet bien plus lourd et épineux : le trafic des créatures magiques. C’était un gros morceau auquel nous allions nous attaquer là, et je n’étais pas du genre à être impressionnée. Si nous travaillions intelligemment et main dans la main, il ne faisait aucun doute que certaines structures verraient leur sécurité renforcée, et les trafiquants mis au plus mal. Ce serait évidemment dans mon monde idéal à moi ou était fait de candeur et de gentillesse, car s’il nous était possible de nous améliorer, il était certain qu’il en allait de même pour nos « ennemis ».
Ma tasse de thé fumante entre les doigts, je réfléchissais longuement avant de proposer mes suggestions, et avant tout, de prôner la prudence. J’étais une sorcière qui aimait faire les choses en règle, et là nous allions devoir être totalement immaculées et lavées de tout soupçon afin que le Ministère nous permette de travailler librement. Ça n’allait pas être une mince affaire, mais je savais que ça allait être réalisable, après tout, c’était en partie le projet de vie de mon frère, et il ne faisait pas de doute que Kyle y avait longuement et durement réfléchit.
Buvant quelques gorgées de mon thé, appréciant sentir la chaleur du liquide réconforter mon âme à la suite de mon rendez-vous quelque peu déprimant avec Azrael, j’écoutais Ludivine avec attention. Au moins, nous étions sur la même longueur d’onde, ce qui allait grandement faciliter la suite de notre travail. Si d’aventure nous devenions associées pour lutter contre le trafic d’animaux magiques, il ne faisait doute que nous devions nous entendre sur bien des points. Encore une fois, j’y voyais là un avantage à travailler avec Ludivine puisqu’elle était quelqu’un avec qui je n’avais pas une attache trop personnelle. Elle était une bonne amie en qui je tenais, mais je la voyais aussi et avant tout comme une collègue, j’aurais donc moins de mal à travailler avec elle que j’avais avec Harper.
Reposant ma tasse, je lui répondais avec cette tranquillité qui me personnifiait.

- Ce serait effectivement un début d’aller s’adresser à eux pour ça. Je ne connais personne en particulier qui pourrait nous aider, mais de par mon allégeance à l’Ordre et surtout à cause de mon héritage familial, je peux bénéficier de quelques faveurs concernant le trafic de dragons. Je ne suis pas non plus une tête inconnue bien qu’ils ne me portent pas tous dans leurs cœurs. La prochaine fois que je m’y rends, je me renseignerai et je te ferais parvenir les résultats, comme ça, nous aurons une base sur laquelle commencer.

Je lui souriais, me voulant encourageante. Je savais là que je m’attaquais au projet de mon frère, et c’était quelque chose qui me réjouissait autant qu’il me tétanisait. Allais-je réussir à gérer tout ce qui m’incombait en plus de ça ? Allais-je réussir à garder la tête froide alors que ça allait sans cesse me rappeler Kyle ? Allais-je réussir, tout simplement ?
La boule qui se forma au creux de mes tripes me cloua un peu, mais je reconnaissais bien là cette sensation typique de la crainte de l’inconnu. C’était aussi pétrifiant que motivant, et savoir que je n’allais pas être seule dans l’aventure m’encouragea et me rasséréna.
Lorsqu’elle évoqua le frère de sa meilleure amie, encore une fois, je ne pus qu’acquiescer, ce qui me donna une nouvelle idée.

- Super oui, tu peux lui demander. Quant à moi, je profiterais des contacts Aurors. Ils ont peut-être entendu quelque chose lors d’une mission. Évidemment, il y avait aussi Rory, qui tenait sa boutique et qui ne baignait pas toujours dans les affaires légales. J’ai aussi quelques autres personnes de confiance chez qui aller m’adresser. Je pense qu’avec tout ça on parviendra à dégrossir une bonne partie du début.

J’étais plutôt optimiste, et il le fallait pour s’attaquer à quelque chose d’aussi important. Consciencieuse, je me permettais de prendre des notes et de les faire partager à Ludivine, lui offrant l’occasion de rajouter ses propres observations. Je souriais en voyant ce qu’elle couchait sur le papier avant que je ne récupère mon carnet.

- C’est clair comme de l’eau de roche. Plus nous présenterons une structure détaillée et préparée au Ministère, plus ils seront enclins à nous aider, ils verront que nous aurons travaillé sur le projet. C’est toujours mieux que d’y aller les mains dans les poches sans une idée concrète arrêtée, je pense, ça va nous apporter plus de crédit.

Buvant une dernière gorgée de mon thé, je rangeais mon carnet dans mon sac et levais le nez au plafond. Comme si j’y voyais une immense horloge qui me donnait l’heure, je revenais ensuite sur la sorcière devant moi.

- Je suis vraiment désolée Ludivine, mais je vais devoir rentrer, j’ai encore des copies à corriger et des papiers à signer pour les Hébrides. Je rassemblais mes affaires et me relevais. Mmh… si tu as besoin de quelque chose, n’hésite surtout pas à me contacter, d’accord ? Je lui souriais avec gentillesse. Et je te recontacte au plus vite dès que j’en sais plus par mes divers contacts, et aussi pour mes élèves. On profitera de notre séjour sur les îles pour mettre tout ça en place.

Je replaçais mon manteau sur mes épaules, un peu fébrile face à ce projet que nous avions toutes les deux. Jamais je ne me serai doutée en arriver là alors que je quittais Poudlard un peu plus tôt pour mon rendez-vous médical. Après avoir bouclé les derniers détails avec Ludivine, je la saluais avant de prendre congé et retourner à Poudlard. Malgré le soir déjà tombé, la journée était encore loin d’être terminée pour moi, mais c’était avec un nouvel élan de motivation que je rentrais chez moi.



Never Ending Circles
ANAPHORE


Des projets projetés [Ludivine] CBY7jAc
Des projets projetés [Ludivine] Banniz10

Revelio:

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
Des projets projetés [Ludivine]
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-