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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Watching all these dreams go up in smoke - Raphaël ^^ :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Nymphéa E. Chang
Nymphéa E. Chang
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Dim 5 Déc - 3:46


Watching all these dreams go up in smoke


Ft. Raphaël Millet



J’avais eu cette mauvaise intuition lorsqu’il m’avait contacté hier soir. J’avais cette intuition que quelque chose n’allait pas entre lui et moi. J’avais cette intuition depuis un mois déjà. Cette peur qui me tiraillait les entrailles me laissant croire être un troll, une imbécile. M’aimait-il encore ? Moi, je l’aimais. Vraiment beaucoup. Je riais, je m’amusais avec lui. On avait ce projet en or qui allait sûrement changer le monde. Enfin, c’était ce que mon cœur désirait au plus profond de moi. J’avais peur … Si peur que tout cela disparaisse : son contact, ses blagues, ses magnifiques cadeaux même et surtout son optimisme. Cette nature positive qui me donnait le courage que je manquais tant. Mais qu’avais-je fait ?

Je ne lui en avais pas parlé. Je ne lui avais parlé de rien de tout cela. Aurais-je du ? Non, je devais me faire des soucis pour rien. Après tout, nous avions des horaires chargés et cela c’était sans compter le blogue et ses vidéos. Ce mois-ci, j’avais travaillé sans arrêt sur mes travaux scolaires, mais aussi sur les stratégies pour gagner la coupe de Quidditch. Je tombais comme une bûche et je ne pensais plus … Plus maintenant. Son message sur mon téléphone me vrillait encore le cœur de ces mauvais pressentiments.

J’étais couchée en fétus, sur mon lit chez moi, mon regard tourné vers le réveil observant inlassablement les minutes filer … Trop vite … Elles filaient bien trop vite. Je savais devoir me lever bientôt toutefois. Il allait sonner à la porte pour venir me prendre. Et malgré tout, j ’en avais envie. Oui, j’avais envie de le voir, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me demander … Qu’ai-je fais ?

Je me redressais aussi subitement que rapidement allant jusqu’à me cogner contre la tête de lit. Tout en me frottant le front, je réprimais quelques jurons. Mes pas se dirigèrent cahin-caha vers ma penderie pour m’habiller d’un jeans, d’un t-shirt par-dessus lequel j’enfilais un pull rose et chaud. C’était à ce moment que la sonnette de la porte d’entrée retentissait. Je descendais finalement l’escalier pour aller chausser mes baskets, enfiler mon long manteau et espérer arriver à la porte avant mes parents. Je savais que c’était lui et je n’avais pas trop envie qu’on nous pose toutes sortes de questions : qu’est-ce que vous allez faire ce soir ? Parler sûrement. J’allais arriver à la porte d’entrée lorsque ma mère me devança.

- Raphaël ! se surpris-elle puis, se tournant vers moi. Chérie, il est 18h : 00. Nous allons manger dans 5 minutes. Tu ne m’avais pas dis que Raphaël serait à la maison ce soir.

- Heu … Je suis désolée maman. On a un truc à faire ensemble. T’inquiètes, on va manger en route.

Incapable de regarder ma mère après cela, je me mordis la lèvre inférieure tout en attrapant mon sac en bandoulière multicolore et souriant embarrassée à Raphi tout en refermant la porte derrière nous. Je me sentais honteuse par devant lui en ne parlant pas qu’il venait ce soir à la maison à mes parents. Jouant avec mes lèvres, je fis semblant de chercher la pochette de mon sac dans laquelle je rangeais mes clés pour ne pas avoir à le regarder.

Décidée à changer d’attitude, je levais les yeux vers lui. Nous n’avions pas bougé du perron de la maison et mes parents devaient bien se demander ce que nous faisions. Je finis par parler dans mon sourire toujours aussi chaleureux à son encontre.

- Désolée, mais ce mois-ci a été compliqué pour les cours et le Quidditch. En plus, j’ai pleins de projets à remettre avant les vacances.

Je soupirais désespérément tout en descendant finalement du perron manquant de me casser la gueule sur le rosier de ma mère. Et je me mis à rire comme une demeurée parce que cela m’arrivait tout le temps quoi. Je riais encore passée la clôture délimitant la propriété de mes parents de la rue et la voisine, toujours aussi aimable, me regardait d’un air constipé. Je m’en fichais. J’étais avec Raphi, c’était ce qui comptait. Après tout, on ne pouvait pas toujours se voir. On avait tous les deux des horaires très chargés. J’enchaînais aussitôt sur cela mettant face à lui reculant alors qu’il avançait.

- Toi aussi, tu as du avoir un mois chargé. Ah ! Au fait, j’ai déjà songé à ton anniversaire, mais c’est une surprise ! clamais-je en changeant subitement de sujet. Au fait, qu’est-ce que tu voulais me dire au fait ?

Je dansais presque sur le trottoir avec les lampadaires déjà décorés de guirlandes lumineuses pour Noël. J’avais presqu’envie de chanter … De chanter une chanson de Noël tel le petit renne au nez rouge. Je ne savais pas pourquoi. C’était niais, mais je l’étais tellement. Je me mis en tête qu’il voulait me parler du blogue, mais je le laissais rassembler ses idées tout en retournant près de lui et mettant ma main dans la sienne.



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Raphaël Millet
Raphaël Millet
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Sam 1 Jan - 18:53
Watching all these dreams go up in smoke
«Novembre 2020»


Raphaël n’avait pas dormi la nuit dernière, depuis qu’il avait donné rendez-vous à Nymphéa ; ou plutôt , très peu et très mal. Il n’avait pas l’esprit tranquille, il se posait bien trop de questions. Était-il sûr de faire le bon choix ? C’était une décision difficile à prendre… Il avait mis des jours, des semaines, à s’interroger. Et après tous ces jours de questionnement , il avait finalement pris sa décision. Il avait partagé ses doutes, ses craintes à Eirian au sujet de sa relation de couple avec Nymphéa. Son ami lui avait conseillé de parler, de dialoguer avec la sorcière. À entendre le Serdaigle, le dialogue et la communication étaient la réponse à tout (Menteur hypocrite manipulateur donneur de leçon Arrow ), mais Raphaël ne voyait pas comment le simple fait de discuter pouvait dissiper ses doutes, ses impressions. Il ne se sentait pas à l’aise dans sa relation avec Nymphéa. Était-ce parce qu’il manquait une certaine alchimie entre les deux ou parce que le jeune homme n’était tout simplement pas prêt pour la vie de couple ? Il l’ignorait. Il aimait être avec elle, travailler ensemble, sortir, déconner. Elle était plus qu’une amie pour lui, il avait bien ressenti que ce n’était pas juste des sentiments amicaux qu’il avait pour elle.

La vérité, c’était que Raphaël avait peur. Il avait peur de l’engagement. Il n’avait même pas 25 ans, il était toujours principalement à la charge de ses parents, il vivait en colocation pour payer moins de loyer. Il était très très loin de se sentir indépendant et d’être à l’aise dans une vie de couple. Pour le moment, ils se contentaient de sortir ensemble, et de se bécoter de temps à autre… Mais quand viendrait le moment où elle voudrait davantage ? Il savait qu’elle savait qu’il n’était pas prêt à s’engager pour le moment… Le souci, c’est qu’il avait le sentiment qu’il ne serait jamais prêt. Jamais. Il était incapable de se projeter davantage dans sa relation. Il n’avait pas envie de plus, et il avait encore moins envie de se forcer, comme il se forçait parfois pour certaines activités. Les fêtes, les karaokés, l’alcool… C’était l’univers de Nymphéa, pas le sien. Raphaël savait que la sorcière n’était pas forcément portée sur l’alcool - elle n'était pas alcoolique non plus - elle n’allait pas se prendre une cuite dès qu’elle en avait l’occasion, mais le fait qu’elle lui ait envoyé un message en étant ivre lors de cette soirée étudiante en août montrait bien qu’ils étaient tous deux extrêmement différents concernant l’alcool. Le fait de vivre désormais avec Leah et Jonas lui avait pas mal aidé à ouvrir les yeux sur ce qu'il voulait, ou ne voulait pas.

C’était donc la trouille au ventre que Raph se dirigea vers la maison des Chang-Macleod. Il avait proposé à la sorcière de passer la chercher chez elle ; dès l’instant où la proposition était faite, il ne pouvait plus faire marche arrière : la machine était lancée… Il sonna, d’un air qu’il se voulait sûr et décidé, et peu de temps, et après de longues secondes, Cho Chang, la mère de sa petite amie, lui ouvrit la porte.

«Bonsoir Cho !»

La cheffe de famille sembla surprise de le voir sonner et sermonna sa fille qui ne l’avait pas prévenue de l’arrivée du jeune homme.

«Oh… En fait…»

Mais Nymphéa répondit à sa place, en expliquant qu’ils avaient un truc à faire ensemble et qu’ils mangeraient en route. Raphaël se contenta de sourire, un peu gêné, il avait oublié que les Chang-Macleod mangeaient aussi tôt. C’était pas dans ces projets d’importuner la routine de Charles et Cho. Les explications de la jeune sorcière suffirent pour sa mère qui les laissa tranquille. La poufsouffle ferma la porte puis fouilla longuement dans son sac pour en sortir une pochette afin d’y ranger ses clés. Le silence commençait à se faire pesant.

«Désolé… J’avais oublié que vous mangiez aussi tôt, j’espère que tes parents ne m’en voudront pas trop.»

Elle finit par le regarder en souriant avant de s’excuser du manque de disponibilité. Les cours, le quidditch, ses projets persos.

«M’en parle pas… De mon côté aussi c’était chaud. J’ai pu trouver un créneau pour faire l’interview de ton amie Rachel… Mais je sais même pas quand est-ce que que j’aurais l’occasion de finir le montage et de poster.» Raph soupira. «Accessoirement, j’ai posté ma candidature pour être ambassadeur… Je pense que je vais me faire refouler. Mais bon… Si ça peut faire changer quelques choses.»

Ils descendirent finalement du perron des Chang-Macleod, tout en discutant, et Nymphéa manqua de se prendre le rosier. «Attention ! Ça va aller ?» Étant donné qu’elle n’arrêtait pas de rire, ça semblait aller pour elle. Raph se mit à rire aussi. La jeune femme finit par se placer devant lui en marchant à reculons pour lui dire qu’elle avait déjà des projets pour son anniversaire. Des projets pour son anniversaire ?! Mais c’était dans deux mois, ils avaient plus que le temps.

«Euh… C’est… Euh… Un peu tôt, non ? Je veux dire, on a le temps… Et puis bon… Pas besoin de faire un truc extravagant, on peut ne rien faire aussi, c’est cool ne rien faire.» Et puis, comme ils venaient de le dire, c’était devenu rare un jour tranquille où ils pouvaient ne rien faire. Elle enchaîna en lui demandant ce qu’il avait à lui dire, les raisons de ce rendez-vous. «Euh… Je pense qu’on devrait se trouver un endroit tranquille pour discuter. C’est plus… C’est mieux, je pense !»

Mieux, c’était facile à dire… En tout cas, ça lui permettait surtout de gagner du temps. Encore une fois, il ne pouvait plus faire machine arrière… Ils allaient devoir parler. Mais ils n'étaient plus à dix, vingt ou trente minutes près.

«Tu sais où on pourrait se poser ?»

Nymphéa marcha de nouveau à côté de lui et posa sa main dans celle du moldu et glissa ses doigts entre les siens. Sa main était chaude, elle était douce. Raph eut un pincement au cœur. Il savait qu’il devait le faire… Que le processus était déjà amorcé… Mais… Personne n’avait dit que le reste de la soirée allait être facile. Aussi bien pour lui… Que pour elle.

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@Nymphéa E. Chang



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Nymphéa E. Chang
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Dim 30 Jan - 0:03


Watching all these dreams go up in smoke


Ft. Raphaël Millet



Je n’avais qu’haussé les épaules dans un petit rire au fait que nous mangions tôt dans la famille. En réalité, ce n’était pas que nous mangions tôt, mais que les Français – comme lui – mangeaient tard, très tard même. Je me demandais comment ils faisaient pour dormir correctement à manger si tard. Est-ce qu’ils se levaient à 9 h : 00 le matin ? Honnêtement, je n’y comprenais rien et heureusement j’avais d’autres soucis en tête pour y songer plus longtemps.

Nous parlâmes de nos vies respectives, du fait que je m’étais ensevelie dans le travail scolaire et le sport pour éviter de penser à lui, au fait qu’il ne communiquait presque plus avec moi. Et c’était la cerise sur le sundae, car j’apprenais qu’il avait interviewé Rachel White seul. Ce fut un coup à mon cœur parce que je croyais que nous le ferions ensemble … Apparemment, non. Il préférait sûrement prendre contrôle de la situation et éviter mes maladresses sans compter mes bavardages incessants. J’étais un peu triste qu’il m’ait oublié, volontairement ou non, mais j’avais décidé de ne pas en faire montre malgré le coup dur que cela me faisait.

Puis, évidemment, il fallut que je me prenne presque le rosier de maman dans la tronche qui plus est le cri de Raphi ça me fit oublier, momentanément du moins, cette interview puis, … Oh ! C’est vrai qu’il avait postulé pour être ambassadeur ?

- Félicitation pour ambassadeur.

Dis-je entre deux pas peu sûrs terminant d’éviter le rosier aux gigantesques épines que dis-je des câbles d’acier. Nous nous retrouvions déjà sur le trottoir alors que je prenais la main de Raphi dans la mienne. Ce dernier pestait un peu contre le fait que j’étais trop tôt pour son anniversaire. Que nous ne devrions rien faire à la place. J’haussais les épaules, penaude parce que j’étais trop exubérante, énergique sûrement. Je savais qu’il n’aimait pas ça. Je voulais juste le rendre heureux. Après tout, ce n’était pas tous les jours que c’était son anniversaire. Cela n’arrivait qu’une fois l’an.

Nous marchions tranquillement main dans la main et enfin, je commençais à me sentir mieux. Sa main forte – dites, elle s’est renforcée ces derniers mois ou c’est moi ? – et chaude dans la mienne j’en oubliais presque le fait que j’aie été mise de côté. Je ne voulais pas commencer une autre dispute comme au mois de mai dernier. Pauvre Eirian qui se fut mis entre nous. J’ai toujours pensé que j’avais une dette envers lui pour sa belle écoute, dette que j’allais bien devoir rembourser un jour.

Alors que l’arrêt d’autobus était tout près, Raphi proposait qu’on se trouve un endroit pour discuter. Dans un sourire, j’approuvais. Sans le lâcher du regard, je savais exactement ou même.

- Et si nous allions au Regent’s park ? C’est tranquille et à nous rappellera le mois de juillet en 2019 tu te rappelles ? Et en ce moment, je gèle !!! pestais-je tout en mimant le froid avec mes lèvres. Aller, on y va et l’autobus arrive en plus.

Sur ce, je me mis à fouiller dans mon sac pour y prendre mon porte-monnaie et y trouva quelques pièces. Je montais dans l’autobus suivie par Raphi donnant le montant pour deux billets pour aller plus vite. Nous nous déplaçâmes vers l’arrière alors que je lui glissais quelques mots.

- Tu pourras me rembourser si tu le souhaites. Je voulais juste qu’on aille plus vite parce qu’il y a quelqu’un derrière.

Je m’assis sur un banc vers le centre de l’autobus et effectivement un homme en costume montait à notre suite. Tout de suite, je me tendis me demandant s’il ne serait pas un membre du Blood Circle. Assis, ledit homme sortit une tablette et se mit à jouer à un jeu dessus. Je me rassurais légèrement.

Détournant le regard parce qu’il finirait par se demander pourquoi je le défigurais de la sorte, je me tournais vers Raphi inspirant un bon coup pour faire passer mon stress tout en reprenant notre conversation.

- On doit arriver au centre-ville, mais il va nous falloir marcher un moment avant de se rendre au parc. Au fait, je voulais te demander pourquoi tu ne m’as rien dit pour l’interview ? Je pensais qu’on les faisait ensemble. Puis, même si Rachel va à Poudlard, chuchotais-je dorénavant, je me serais arrangé pour qu’on n’arrive pas au lieu de rendez-vous ensemble. Je ne suis pas idiote.

Et voilà, j’avais au moins réussi à lancer le sujet sans émettre une seule once de peur, de tristesse face au fait qu’il semblait me traiter comme une petite fille trop troll pour faire des choses de grands. J’avais envie de faire plus même. J’avais envie de changer les choses et pour de bon.



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Raphaël Millet
Raphaël Millet
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Jeu 17 Fév - 13:11
WATCHING ALL THESE DREAMS GO UP IN SMOKE
«Plan B ?»


Alors que Raphaël expliquait qu’il était lui aussi pas mal occupé ces dernières semaines, et que ça avait été compliqué de trouver un créneau pour rencontrer Rachel. Il glissa également qu’il avait postulé pour être ambassadeur au Conseil d’Administration. Elle ne répondit pas immédiatement, manquant de se casser la figure sur le rosier de ses parents. Après vérifications, tout allait bien pour elle, puisqu’elle riait de sa propre maladresse. Plus de peur que de mal. Elle félicita Raphaël pour l’ambassade. Elle avait l’air un peu distraite, mais le moldu compris qu’elle prenait soin de ne pas se manger les rosiers avant de se mettre pleinement dans la discussion.

«Oh bah, y’a pas grand chose à féliciter pour le moment. J’ai seulement postulé, je sais pas du tout si ma candidature sera retenue. Un… » Il checka autour d’eux, se demandant si on pouvait les entendre. Peut-être qu’il y avait des caméras de surveillance dans la rue et que des membres du Blood Circle étaient assignés pour lire sur les lèvres des passants. Dans la psychose dans laquelle ils vivaient tous désormais, il préféra choisir subtilement ses mots. «Un type comme moi, ça peut-être mal vu au milieu de tous ces grands. Après tout je ne suis pers…» Nymphéa détestait quand il disait qu’il n’était personne. «Je veux dire… Il y a des gens qui ont plus d’importance, de charisme et qui, selon moi, seraient plus légitimes.»

L’énergique étudiante commença à parler de l’anniversaire de Raphaël. Elle semblait déjà avoir de grands projets, ce qui mit le jeune homme extrêmement mal à l’aise. Il n’aimait pas les grandes fiestas, les événements extravagants qui le mettaient à l’honneur. Pour la crémaillère, c’était différent, c’était aussi, et surtout, pour Jonas et Leah et c'est uniquement pour les mettre à l'honneur, eux, qu'il avait accepté de faire un effort. Raph sentit que sa remarque l’avait un peu blessée, mais il ne trouva pas de mots pour la réconforter. Il se sentait nul... Il accepta volontiers la main chaude de Nymphéa quand elle revint à côté de lui, et ils marchèrent ainsi côte à côte. Lorsqu’elle lui demanda ce qu’il voulait lui dire, il ne trouva rien de mieux que de demander si elle avait une idée d’endroit tranquille où ils pourraient en parler librement. Elle suggéra alors d’aller à Regent’s Park.

«Le parc ne ferme pas un peu tôt en hiver ? » Il y avait un bus qui arrivait. «Allez go go, on avisera si c’est fermé ! La Tamise n’est pas trop loin, on pourra toujours se caler sur les quais. » Comme à l’automne dernier… Lorsqu'ils étaient allés chercher Amber. Qu'ils ont parlé pendant des heures, qu'elle lui a tout révélé. Qu'ils se sont confiés leurs secrets et... Qu'ils sont véritablements devenus amis, et plus encore.

Le moldu emboîta le pas de Nymphéa, et valida son abonnement hebdomadaire de sa carte Oyster à la borne prévue à cet effet, pendant que la jeune femme prenait son ticket auprès du conducteur. Ils allèrent ensuite à l'arrière du bus et elle lui expliqua qu’elle lui avait pris un ticket parce qu’elle ne voulait pas faire attendre. Raphaël resta penaud, sa carte de transport encore en main qu’il lui montra.

«Euh… J’ai… J’a i un abonnement. Pour aller à la fac. Bus… Métro… Vu que je ne sèche pas les cours cette année, j’dois me les coltiner.» Et étant donné qu’il se tapait les transports en heure de pointe, il était tenté de recommencer à sécher des cours. Mais il ne fallait pas qu’il déconne cette année. Il s’assit à côté d’elle et posa sa main dans celle de sa… de son amie. Elle semblait distraite, l’avait-elle écouté ? «C’est pas grave, ça partait d’une bonne intention.»

Elle finit par lui expliquer le trajet pour aller au parc. Raph connaissait le trajet, il était plus que probable qu’il prenne les transports moldus plus souvent qu’elle, tout comme il ne releva pas, il se garda de dire qu’il y avait des transports qui allaient du centre-ville jusqu’au parc. Marcher leur ferait du bien. Elle devait être nerveuse et il ne voulait pas se montrer blessant. Une volonté qui allait s’avérer difficile à respecter, étant donné le sujet qu’il comptait aborder avec elle. Mais le but du jeune homme n'était pas de faire du mal à la sorcière. C'était... Compliqué... Elle lui reprocha de ne pas lui avoir parlé de l’interview plus tôt et de ne pas l’avoir fait ensemble.

«C’était compliqué d’avoir un créneau en commun avec elle. Et en plus, je pensais que ton amie t’en aurait parlé, j’avoue, j’ai un peu merdé. Après, y’aurait pas eu de souci de discrétion. On a fait ça dans un endroit discret où ça ne craignait rien.» Raphaël soupira. «C’était… vraiment pas agréable comme témoignage. C’est assez horrible ce qu’il lui est arrivé, je t’enverrais les notes si tu veux. Mais… J’me dis que le fait que j’étais un inconnu pour elle, c’était peut-être plus facile pour se lâcher, malgré le fait que je sois proche d’une de ses connaissances. Après, c’était un peu difficile de la mettre en confiance, ta présence aurait peut-être aidé, je sais pas. Faut dire que je devais sûrement ressembler aux gens qui lui ont fait du mal. »

Ils arrivèrent finalement au centre-ville et descendirent du bus. Ils marchèrent main dans la main en direction de Regent's Park, échangeant quelques banalités sur le trajet.

«Ça va, je m’attendais à ce qu’il fasse plus froid que ça.» Il était pas prêt de se mettre en Tee-Shirt, mais la température était tout de même bien au dessus du zéro. «Sinon, je t’ai pas demandé, les cours tu t’en sors ?»

Ils atteignirent l’entrée du Regent’s Park. Le portail était fermé, et à en juger par le manque d’activité, il ne venait pas tout juste de fermer.

«Ah bah…» Il lâcha la main de Nymphéa pour s’approcher de la pancarte. «Tous les jours, de 5h00 à 18h00. On s’en souviendra.» Il haussa les épaules en regardant Nymphéa avant de lui demander en souriant timidement. «Plan B ?»

Peut-être qu'elle avait une meilleure idée que d'aller sur les quais.

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Ft. Raphaël Millet



Je me sentais très souvent comme une moins que rien. Je pensais, parfois, être moins intelligente que les autres, plus emportée, trop énergique et ne pensant pas aux conséquences de mes gestes. J’avais toujours vécu dans l’ombre de mon frère et donc cela n’a sûrement pas aidé. Non que je ne l’ait pas aimé. Le pire, c’était que je m’en étais alors vraiment rendu compte lorsqu’il avait disparu. À l’inverse, j’encourageais les gens que j’aimais à devenir meilleurs. Oh que je détestais quand Raphi se traitait d’être « personne ». Je l’avais donc poussé légèrement, taquine cela va sans dire, dans l’allée de la maison menant à la rue pour ses propos qui le dévalorisaient tant. Mais qu’il arrête ! Je n’avais pas du tout pu taire quelques propos bien placés pour lui et contre ces sang-purs.

- Bah ! La seule importance qu’ils ont, c’est leur sang et ce ne n’est même pas vrai en plus ! Ils ne savent même pas comment fonctionne un ordinateur et Internet.

Ce fut la première fois depuis son arrivée à la maison que j’avais été franchement heureuse. J’avais rigolé imaginant les visages hagards de ces sang-purs se prenant toujours pour des êtres supérieurs à nous en train de décoder l’Internet. Main dans la main, nous nous dirigions donc vers l’arrêt d’autobus. En même temps, j’avais écouté ses paroles d’une oreille distraite, mais pas tant que ça finalement. J’acquiesçais du chef à son idée des quais, si le plan A foirait pour fermeture de nuit. Souriant, je le reconnaissais que trop bien là. Il était toujours optimiste, mais en même temps amenant des idées se tenant et me rassurant énormément. C’était un petit quelque chose qui me faisait être sans crainte en sa compagnie.

Ainsi, me sentant plus déterminée, je m’étais dirigé vers l’autobus payant même pour deux sans penser à la carte d’abonnement de Raphi. Oups murmurais-je alors dans un faible ton et ayant baissée les yeux sur mes cuisses lorsque j’étais dorénavant assise. Que j’étais bête aussi. Je savais, pourtant, qu’il avait une carte d’abonnement. Je faisais toujours une bourde trop rapide, trop vive d’esprit, toujours prête à aider pour … Pour excuser tout comportement que j’aurais pu avoir l’ayant involontairement éloigné de moi ce dernier mois. C’était tout comme ce que je pensais tel un abandon qui me rongeais et que Raphi expliqua finalement et … Aussitôt, j’avais laissé aller l’émotion d’avoir été mise de côté, aussitôt je me sentais penaude face à celle-ci. J’avais été stupide une fois de plus. Je ne me sentais pas seulement coupable envers lui, mais aussi envers Rachel. La pauvre Rachel. Je me devrais tellement aller lui parler si cela allait.

- Je suis désolée alors que je continuais à chuchoter évitant d’attirer l’attention de l’homme au jeu vidéo. Non, tu n’as rien fais de mal. Je ne sais pas, j’ai eu l’impression que tu ne voulais pas me parler ce dernier mois haussais-je cette fois les épaules ne comprenant plus réellement le pourquoi du comment de ces émotions s’étant emparé de moi. Je crois que tu as bien fait de l’interviewer seul. Elle est gentille Rachel. Trop sûrement. Un peu comme moi peut-être. Ça dû être effectivement horrible tout ce qu’elle a vécu. Tu as sûrement mieux gardé ton calme que je l’aurais fait vu que je la connais comme tu dis. Je ne sais pas. Et tu me donneras tes notes demain et arrête de te dévaloriser Raphi ! le chicanais-je. Comment penses-tu ressembler à un bourreau ? Non mais, tu es un homme bon et je le sais ! Tu le sais !

Malgré mon agacement, je ne le repoussais pas dans une petite tape amicale pour ces propos cette fois. Je pris plutôt son bras pour un oreiller pour y appuyer ma tête et fermer les yeux. Son corps était chaud et étonnamment costaud : plus qu’il y a un an, j’en étais certaine. J’aurais voulu rester éternellement dans cette position, mais il avait fallu que l’autobus arrive à notre arrêt. Et il ne faisait pas si froid selon Raphi. Un frisson me traversa l’échine. Il fallait dire que le chauffage de l’autobus était agréable et j’ai été collée sur lui les 15 dernières minutes du trajet.

- J’avoue que c’est moins pire qu’en Écosse le samedi matin. Quand je suis en entraînement de Quidditch, je dois absolument bouger sinon je gèle sur place.

Nous continuions à marcher main dans la main arrêtant aux intersections pour passer au bon moment : ce n’était pas le moment de nous faire remarquer à passer sur le feu rouge des piétons. J’aimais marcher voir la buée sortir d’entre mes lèvres et sentir mon corps se réchauffer peu à peu. Marcher me redonnait des forces qu’être assise, alors presque apathique, ne faisait pas. Parlant de Quidditch, Raphi en vint à me parler des cours et ma réponse ne perdit pas de temps.

- Oui, ça va. J’ai un projet de journal fictif à faire. Je vais le baser sur le journal que je veux faire à ma sortie de l’université. Et toi ? Ça va mieux cette année ? Je sais que c’est dur de se concentrer sur nos cours alors qu’il y a cette guerre. C’est stressant ...

Et BAM ! Non, je ne venais pas soudainement de me fracasser le nez sur la porte grillagée du Regent’s Park. C’était plutôt la surprise de voir la porte fermée qui me fit l’effet d’une bombe. J’encerclais les barreaux de mes poings souhaitant les bouger, mais évidemment je pouvais soupirer tant que je le voulais, rien ne s’ouvrirait.

- Hm … répondis-je blasée à Raphi concernant son plan B qui ne venait pas.

Soudainement, j’avais une idée. Non mais, j’avais envie de m’amuser un peu et je ne faisais pas de mal à personne. Je voulais rire. Je voulais qu’on rigole quoi. Alors, je regardais tout autour de moi m’assurant que nous étions bien seuls. Dans un petit sourire moqueur envers mon petit copain, je sortis ma baguette magique et chuchotais «Alohomora » sur le verrou qui céda aussitôt. Je tirais la langue amusée à Raphi qui, sûrement, était horrifié par mon petit côté rebelle.

- Le passage de monsieur est avancé.

Fis-je dans un grand mouvement exagéré tel un majordome envers son roi. Je peinais à retenir mon rire. J’avais momentanément oublié ma culpabilité.



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Ven 25 Mar - 21:51
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«faut qu'on parle»


Raphaël expliqua qu’il ne se voyait pas comme étant la personne la plus légitime au sein de l’Ordre du Sorcier moldu pour rejoindre la table des Ambassadeurs du Conseil d’Administration sorcier, qu’il craignait de ne pas être pris au sérieux au milieu de toutes ces personnes importantes dans la communauté sorcière. Nymphéa répliqua que leur importance venait principalement de leur sang et pas forcément de leur aptitudes, ajoutant que la plupart ne savaient même pas comment fonctionnait Internet ou un ordinateur.

«Bah, concrètement, je sais pas non plus comment ça marche. Je sais juste m’en servir… Mais oui je vois ce que tu veux dire, et… Bah… Pour le coup ça me rassure vraiment pas. S’ils ne savent pas se servir d’un PC, ils sont pas prêts de comprendre ce que je peux leur apporter. Heureusement que t’es là pour m’aider à avoir des témoignages de certaines personnes, que tu puisses leur expliquer les choses pour qu’ils soient coopératifs… »

La sorcière proposa d’aller à Regent’s Park mais Raph craignait qu’avec les heures d’hivers, ce dernier ne soit fermé. Il accepta tout de même, en suggérant d’avoir une alternative, au cas où ils se retrouvaient devant un portail fermé. Elle se contenta d'acquiescer en souriant. Ils prirent donc le bus pour aller au grand parc de Londres. Ils parlèrent ensuite de l'interview de Rachel que Raphaël avait faite seul avec la jeune sorcière. Il avoua que la jeune femme devait peut-être mal à l’aise de se retrouver face à un moldu et que le français devait lui faire penser à ces gens qui lui avaient fait du mal. Est-ce qu’il n’avait pas voulu lui parler ce dernier mois ? Peut-être… Ou plutôt non, c’était l’inverse. Il fallait qu’ils parlent, il devait, il voulait… Mais ce n'était pas facile. Les choses étaient différentes entre eux depuis quelque temps. Il l’avait bien senti et, aux vues des questions de Nymphéa, la sorcière également. Ou alors, peut-être que Eirian avait parlé avec la poufsouffle ? Connaissant leur ami, c’était peu probable, mais peut-être que dans un désir d’arranger les choses entre les deux amoureux, il aurait pu vendre la mèche ? Il décida de ne pas relever en la laissant parler de Rachel. Nymphéa estima que Raphaël avait probablement mieux gardé son calme qu'elle-même ne l’aurait fait et qu’il pourrait lui passer ses notes de l’interview à l’occasion.

«J’peux pas vraiment dire que j’ai pu garder mon calme, mais j’ai fait de mon mieux. Sinon… T’es sûre de vouloir une copie de mes notes ? Je veux dire… Y’a pas de soucis hein, mais c’est juste que comme c’est ton amie, t’as peut-être pas envie de savoir en détail certaines choses de son passé. » La jeune femme tenta de rassurer Raph en disant qu’il ne ressemblait pas à un bourreau. «Je parlais pas spécialement de moi, personnellement. Mais bon… Quand tu as eu du passif avec un certain groupe de personnes, une mauvaise expérience avec, bah t’as tendance à te méfier. C’est normal. Regarde moi, j’ai eu des emmerdes avec une entreprise de livraison de colis. Bah depuis, leurs camions de livraisons, je les regarde de travers. Donc je comprends qu’on puisse m’assimiler à… Bref… Je comprends.»

Nymphéa se colla contre son bras pendant tout le trajet. Il ne la repoussa pas ; au contraire. Comment la jeune femme allait réagir une fois qu’il lui aurait… Qu’ils se seront… Raph était tenté de ne rien faire, de ne rien dire. Il appréciait ces instants avec elle, de ces moments de tendresse. Est-ce qu’ils pourraient toujours rester proches s’ils redevenaient simplement amis ? Après tout, Jonas et Leah étaient toujours complices, malgré le fait qu’ils soient sortis ensemble à une époque. Ils descendirent du bus et marchèrent main dans la main en direction de Regent’s Park. Raph était plutôt silencieux, se contentant de faire une remarque sur la température qu’il imaginait beaucoup plus basse et en demandant comment se passaient les cours. La sorcière lui répondit que les entraînement de Quidditch étaient plutôt frileux si elle ne bougeait pas assez.

«Pas mal comme concept, ça te donne un talon pour savoir si tu bouges pas assez.»

Quant aux cours, ça semblait bien se passer, elle avait un projet de journal fictif qu’elle allait baser sur le journal qu’elle comptait faire à sa sortie de l’université.

«Bouah… On fait avec… J’me dis que tant que je sèche pas de cours, ça peut aller. J’ai un peu moins de temps pour le sport par contre. Mais bon, avec le froid, ça m’arrange. »

Arrivés devant la grille fermée du parc, le français ne chercha pas à se congratuler d’un “Je te l’avais bien dit” et se désola que le parc soit fermé ; il suggéra de se rappeler à l'avenir des horaires de fermeture tout en demandant s’ils passaient au plan B. Mais quel était le plan B au final ? Ils n’avaient rien décidé et, vraisemblablement, le plan B de Nymphéa n’était pas du tout ce que lui avait envisagé. La jeune femme sortit sa baguette et la pointa vers la grille.

«Mais non arrête ; tu es folle ?! »

Il regarda, paniqué, de tous les côtés pour s’assurer que personne ne pouvait la voir. Il n’y avait personne. Des caméras peut-être ? À l’époque où ils vivaient, tout était surveillé. Rien au-dessus des grilles, rien dans la rue. Ou en tout cas, rien qu’il ne pouvait voir d’où il était. Il se frappa le front avec sa paume avant de s’approcher du cadenas pendant que la jeune femme faisait des courbette en riant dans sa barbe.

«Oh regarde. C’était mal verrouillé, le cadenas est tombé tout seul. Quelle chance !» Il soupira d’exaspération en voyant qu’elle attendait qu’il cède. «D’accord… On y va. Mais soyons discrets !»

Ils pénétrèrent dans le parc et trouvèrent un banc isolé, loin des allées où devaient circuler les gardiens avec leur voiture pour faire leur ronde nocturne. Ils s’enlacèrent un moment, en silence. Pas un mot, juste à profiter du moment, tandis que Raph avait la trouille au ventre, une boule dans la poitrine qui le compressait. Il sentait que des larmes avaient envie de couler à flot, mais il devait se montrer fort. Il se doutait que ce qu’il s’apprêtait à faire, à dire, allait détruire son amie, et que lui non plus n’allait pas être très bien. Il ne voulait pas blesser Nymphéa. Il l’aimait. Il ne l’Aimait peut-être plus, mais elle restait importante pour lui. Il ne voulait pas avoir cette discussion, il ne voulait pas… en arriver là… Mais il ne pouvait pas continuer… Il ne pouvait plus… Il se décolla légèrement d’Elle.

«Nymphéa… ? Faut… Je dois te parler d’un truc. Je sais pas trop comment te le dire.»

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Ven 8 Avr - 3:18


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Ft. Raphaël Millet



J’étais toujours importante à ses yeux. Je m’en rassurais maintenant. Ce mois, si long sans sa présence, avait ouvert un doute dans mon esprit qu’il refermait dès nos premiers pas hors de la maison. Malgré ce long silence, Raphi croyait encore en notre projet tout comme aux témoignages que je récupérais de-ci, de-là sans oublier mon blogue pouvant l’aider à devenir un meilleur ambassadeur. J’étais heureuse de pouvoir l’aider, lui. Je souriais alors. J’avais hoché foncièrement de la tête. Il fallait que j’en parle. Que je parle de lui à toute la population, mais pas que … Que je parle des moldus comme de gens bons. Pas tous les moldus voulaient nous tuer tout comme pas tous les sorciers voulaient tuer les moldus. J’étais même certaine qu’il y avait bien plus de gens ne souhaitant pas cette guerre, mais effrayés d’en faire montre. Il fallait une voix pour ces gens alors je la leur donnerais. Je leurs prouverais que Raphi était celui qui les aiderait. Oui, même s’il disait n’importe quoi parfois. Il ne savait pas comment fonctionnait Internet. Mais moi non plus ! Ce n’était pas cela que j’avais voulu dire et il le savait ! Je le savais qu’il savait et je riais légèrement avant d’avoir élevé la voix.

- Oui, il nous faut être la voix des gens qui ne veulent pas de cette guerre.

Agréablement, à chaque fois qu’il se trouvait près de moi, ma détermination à faire le bien en ce monde se décuplait par centuple. Je pensais alors pouvoir tout faire lorsque Raphi se trouvait à mes côtés. Tout devenait possible ! Si modeste aussi ce qui décuplait sa bienveillance. Modeste, car je savais bien qu’il avait été bon avec Rachel. Qu’il avait été posé même. J’en avais sourie avant de m’être emparé de son bras pour ne plus le lâcher pour rien au monde. J’avais rigolé parce qu’il se disait ne pas avoir été la meilleure personne pour l’entrevue n’ayant pas vécu tout … Tout ce que Rachel avait vécu, elle. Et je rigolais légèrement imaginant, lui, effrayé par les entreprises de livraison. C’était simple, une vie simple … Outre la torture, mais je n'en dis rien. Je ne voulais plus rappeler les souffrances du passé vécu par lui et même moi et même Eirian ... Je n’avais pas voulu le rappeler préférant sa vie simple d’entreprises de livraison.

- Puis, les hiboux c’est bien mieux pour les livraisons de toute manière.

Lui avais-je chuchoté à l’oreille et en ayant totalement oublié l’homme au jeu vidéo sur le siège transversale. De toute manière, ce dernier était sorti quelques arrêts plus tard. Je ne m’en étais plus du tout soucié, rassurée et hypnotisée par la présence de Raphi. Si on avait pu faire le tour de Londres en autobus, nous rendre au terminus, et simplement parler de toute et de rien comme ça … Je l’aurais fait. Je me serais aussi et sans aucun doute endormie, mais chut. Le froid fut donc mordant me ramenant même à tous ces samedis matin d’entraînement de Quidditch. Je riais d’un rire cristallin au fait d’être forcé à bouger alors.

- En fait, si je ne bouge pas personne ne le fera de toute manière vue que je suis le capitaine de l’équipe !

Je m’étais senti taquine alors que nous marchions main dans la main jusqu’au parc parlant de nos études respectives, lui rajoutant ses séances de sport moins présentes malheureusement.

- En tout cas, ça fonctionne tes séances parce que j’en ressens plus tes muscles sous tes vêtements …

Murmurais-je et subitement gênée par ce que j’avançais avec un peu trop d’empressement. Heureusement pour moi, avant que mon visage prenne la couleur d’une pivoine à penser au corps musclé et nu de Raphi, - au moins n’avais-je plus froid - nous étions arrivé au parc et mon esprit s’était rapidement tourné vers la porte en fer forgé. Et je me sentais encore taquine, décidée à m’amuser avec lui en cette soirée, pour une fois que nous étions ensemble.

- Viens-tu Raphi ? haussais-je des yeux au ciel tout en étant incapable de ne pas rire à ses excuses quant à l’ouverture subite de la porte. Il était tellement drôle. Si tu restes à prendre racine, c’est un homme arbre que la police va trouver devant l’entrée du parc !

Mon roi se fit finalement passage vers l’intérieur du parc et nous pûmes continuer à marcher tranquillement main dans la main. À ses côtés, j’en sautillais même le cœur léger et le sourire au rendez-vous. Peut-être que je m’étais simplement ennuyé de lui. Peut-être aurais-je du m’informer plus sur lui tout ce mois. Je m’en sentais coupable maintenant de ne pas l’avoir fait. Je manquais de temps, mais … J’avais toujours du temps pour lui. Pour nous et aussi pour notre projet qu’il ne fallait pas oublier. Je me mettais à tourner sur moi-même comme si j’avais des patins aux pieds rigolant de joie au froid ressenti picotant la peau de mon visage, mais qui ne me touchait plus maintenant. Je me sentais tellement heureuse.

Nous nous assîmes vers le centre du parc. Un arbre mature, dorénavant dépourvu de ses feuilles en cette fin de novembre, nous surplombait. Le chemin de petites roches concassées à nos pieds était évidemment désert. J’avais relevé mes jambes pour me lover dans les bras de celui me faisant danser et chanter même sous la pluie. Nous restions comme ça, sans parler, le silence du parc vrillant nos tympans. Ça en faisait presque mal tellement je n’y étais pas habitué. Ma main droite dans la sienne, je murmurais quelques mots.

- Je me suis tellement ennuyé de toi. On devrait faire ça plus souvent, tu sais …

Tout ce qu’il manquait était de beaux petits flocons blancs tombant doucement et virevoltant vers le sol, chatouillant notre nez froid tout en amenant une féérie digne des plus beaux films de disney. Raphi bougea finalement un peu, s’éloignant un peu de moi ce qui me forçais à faire de même et reprendre une position assise. Il voulait me dire quelque chose.

- Quoi donc ? J’espère que ce n’est pas grave paniquais-je aussitôt dû à son air plus sombre. Qu’est-ce qu’il y a Raphi ?

J’avais perdu mon sourire effrayée par le pourquoi du comment de son subit changement d’attitude, lui si souriant. Je n’arrivais pas à lâcher ses mains comme si … Comme si j’avais l’impression qu’on voulait me l’enlever. Il manquait d’argent ? Il devait retourner en France ? Mais j’avais pleins de solutions déjà ! Il … Il pourrait habiter dans la chambre d’amis de la maison de mes parents. Je suis même certaine que l’Ordre du Phénix pourrait faire quelque chose. Je devais un peu trop paniquer. Ce n’était peut-être pas aussi terrible. Non ? Je me mettais, néanmoins, à jouer avec mes lèvres, comme toujours lorsque j’étais nerveuse.

- Dis-moi ce qu’il y a Raphaël. Si tu as un problème, on va trouver une solution. Tu te rappelles ? Plus de secret entre nous.



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Jeu 16 Juin - 17:23
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«Je suis désolé»


Ils devaient être la voix des gens qui ne voulaient pas de la guerre. Mais de base, qui voulait la guerre ? Le Cercle détestait les sorciers, mais est-ce que tous leurs membres voulaient la Guerre ? Ils étaient prêts à se battre pour leur cause, mais s’ils pouvaient éviter de le faire, ils le feraient sûrement, non ? Il en était de même du côté des sorciers. La Guerre permettait d’avoir l’occasion de faire prédominer son idéal, son point de vue. Mais si l’autre camp s’écrasait sans combattre, ça leur irait encore mieux. Non ?

Nymphéa répliqua que de toute façon, les hiboux étaient pratiques pour les livraisons.

«Clair. Il trouvent l’adresse, eux.»

Raph devait admettre que sur ce point là, les oiseaux étaient plus utiles que les méthodes moldues. Pour ce qui était l’envoi de message instantané, les moldus faisaient bien mieux que les hiboux avec la technologie, bien que les sorciers avaient d’autres alternatives que les hiboux et les chouettes.

Une fois hors du bus, le froid se faisait sentir. Nymphéa expliqua que lors des entraînements de Quidditch, elle était complètement gelée si elle ne bougeait pas assez. Le moldu trouvait que c’était une bonne méthode pour jauger si l’entraînement était efficace ou non. Elle répliqua qu’il fallait bien qu’elle bouge, parce qu’aucun autre ne le fera puisque c’était elle la capitaine de l’équipe. Raphaël se contenta d’hausser les épaules, sans trop comprendre. C'était des bons à rien dans son équipe ? Il expliqua que de son côté, le fait d’avoir moins de temps pour le sport l’arrangeait avec le froid qui commençait à venir. Les footing sous le vent glacé, c’était pas son délire. La sorcière avoua qu’elle ressentait davantage les muscles du garçon sous ses vêtements.

«Ah… Euh… Ouais, sûrement.»

Il ne savait pas quoi répondre d’autre. Il n’avait pas tellement l’impression d’avoir changé physiquement. Il était moins mou du bide, moins facilement essoufflé ; mais il n’avait pas eu le sentiment d’être réellement devenu plus “fort” plus “sculpté”.

Arrivés devant la grille fermée du parc, Nymphéa l’ouvrit d’un coup de baguette, sous le regard offusqué du français, ce qui lui valut les moqueries de la jeune femme. Il n’était pas en colère ; il avait simplement peur qu’ils se fassent prendre et que le Blood Circle emmène Nymphéa. Il finit cependant par obtempérer ; il feignit de découvrir que le cadenas était cassé avant d’accepter de suivre Nymphéa. Ils marchèrent ensuite dans le parc, silencieux. Il avait le cœur lourd tandis qu’Elle semblait avoir le cœur léger. Elle sautillait joyeusement en riant. Le moldu la laissa faire silencieusement, en espérant que les gardiens du parc ne l’entendent pas rire, parce sinon ils étaient foutus.

Ils trouvèrent finalement un banc isolé où s’installer. Raphaël espérait que les gardiens passeraient loin de ce coin pour faire leur ronde. La jeune femme se colla à lui et ils restèrent silencieux un moment. Il ne répondit pas quand elle lui dit qu’ils devaient faire ce genre de sorties plus souvent. Il avait beau s’être fait une multitude de scénario dans sa tête, il avait toujours cette peur au ventre, il ne savait toujours pas comment aborder le sujet. Il ne savait pas… Comment faire… Il ne voulait pas avoir à dire ce qu’il avait à dire. Il commençait à comprendre pourquoi il y avait des gens qui rompaient par texto, par mail, au téléphone ou juste tout simplement en arrêtant de se parler.

Il se força finalement à s’écarter légèrement d’elle, la laissant s’asseoir normalement. Il se lança enfin à lui avouer qu’il avait un truc à lui dire. Qu’il devait lui parler d’un truc et qu’il ne savait pas comment s’y prendre. Nymphéa paniqua aussitôt. Elle devait s’imaginer les pires choses, que quelqu’un était mort. Peut-être qu’elle devait penser que Raph avait des nouvelles de Hyacinthe, des nouvelles plutôt sombres. Mais ça n’avait rien à voir. Ce n’était pas aussi grave. Ce n’était pas la fin du monde. Il allait juste prendre son cœur et le déchirer à pleines mains. Et il allait écarteler le sien par la même occasion. Il ne voulait pas la blesser, il ne voulait pas la faire pleurer ; mais il savait que ça allait arriver et, malheureusement, il ne pouvait pas continuer. Il avait beau avoir lu toutes sortes de tutoriels sur internet sur “comment rompre correctement avec sa copine”, il n’avait rien trouvé d’intéressant. Tout ce qu’il était censé retenir, c’est qu’il n’y avait aucun mal à ne plus être amoureux, qu’il n’y avait pas à culpabiliser de ne plus aimer celui ou celle avec qui tu étais et que se séparer était le meilleur choix pour les deux. Plus facile à dire qu’à faire… Nymphéa insista pour qu’il parle, qu’il se confie. Quel qu’était le problème, elle était persuadée de trouver une solution, mais qu’il devait en parler. Plus de secret. Il sentait bien qu’elle était nerveuse, et ça ne l’aidait pas, lui, à dire ce qu’il avait à dire. Les larmes commencèrent à couler de ses yeux. Il renifla et commença.

«Nymphéa… Je… Je suis désolé… Je sais pas comment te le dire… Je vais manquer de tact… Je veux pas te faire mal, je veux pas te… Je veux pas… Je t’aime. Je t’aime beaucoup. T’es une fille… Forte… Dynamique… T’es cool comme nana.» Il s’éloignait déjà du sujet. Ça ne servait à rien de mettre en avant les qualités de la jeune femme. Elle avait beau en avoir des dizaines, des centaines… Il pouvait même dire et penser que cette fille était parfaite, ça ne changerait rien à l’issue de la conversation. Au contraire, ça ne serait que plus dur encore pour elle que de se faire quitter par un gars qui la trouvait si géniale. «Et… Et c’est pas le sujet… Je t’aime beaucoup, mais… Je crois que je ne t’Aime plus. Que je ne suis plus amoureux. Et… Je veux plus qu’on soit ensemble. Je veux pas me forcer. Je veux pas que tu te forces, ou que tu changes. Je veux pas que notre relation, que notre amitié, évolue sur quelque chose de… Je sais pas. Je veux pas… qu’on se déteste parce qu’on s’est trop aimé. » C’était bizarre dit comme ça, mais Raph tentait tant bien que mal d’exprimer son ressenti. Et maintenant qu’il avait dit le plus dur, les mots venaient plus facilement. Les larmes, ses larmes, également. Il leur faisait du mal à tous les deux, et il le savait. Mais il savait aussi que c’était ce qu’il y avait de mieux. Que c’était ce qu’il y avait de plus sincère à faire. «Je savais pas comment te le dire… Ça fait des semaines que je cogite sur ça. Je te l’ai sûrement trop mal annoncé, je suis désolé… Je savais pas comment faire…»

Il fallait dire que la seule chose qu’il avait vraiment apprise, c’était qu’il n’y avait pas de bonne manière de rompre avec quelqu’un.



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Je n’avais pas réellement le cœur léger bien au contraire. Je savais quelque chose n’allant pas avec Raphi. Normalement, il souriait plus, il racontait des blagues à la tout va sur lesquelles soit je riais avec lui soit je lui meurtrissais le pied ou le bras pour dire des âneries comme toujours. Mais non, vous n’avez rien compris ! Je ne lui faisais pas mal ! C’étaient des taquineries et je ne pouvais pas m’empêcher de rire par la suite. Elle était loin cette dispute en mai dernier qui nous avait étreint nos deux cœurs pour un unique quiproquo. Alors, plus jamais … Plus jamais je ne lui cachais la vérité et en particulier concernant le blogue : ses vidéos et mes écrits étaient complémentaires pour que les gens comprennent cet objectif celui de vivre en paix et respectant autrui sans cracher sur la différence ou pire encore.
Mais je sentais qu’il me cachait quelque chose.
Oui, une fois de plus, je sentais qu’un quiproquo avait court entre nous à commencer par ce silence de novembre que j’aurais dû briser, mais effrayée sûrement d’entendre la vérité. Je refusais d’entendre la vérité si elle me faisait du mal. Si elle lui faisait du mal. Je me détestais pour cela

Je tentais de le faire sourire, de lui ramener sa joie de vivre contagieuse … Sans effet. Il n’avait que peu réagit à mon compliment. Mais c’était vrai pour ses muscles ! Bon ok, ça n’était pas la force d’Aidan Flemming, mais c’était ce que je voulais moi ! Point. Réagissant quant au déverrouillage de la porte du Regent’s Park, je souriais taquine souhaitant qu’il le fasse aussi. Alors, je m’étais mise à sautiller, à danser dans ce parc mon corps semblant aussi léger qu’une plume, mais mon cœur aussi lourd qu’un bloc de ciment sachant pour le trouble envahissant Raphi sans pouvoir comprendre. Je me calais, finalement, contre son corps chaud tentant d’éviter mon trouble dans cette chaleur nous unissant. Mais je ressentais toujours ce trouble horrible telle cette intuition malsaine ne cessant pas de triturer mon esprit. S’éloignant un peu l’un de l’autre plus par sa volonté que la mienne, on s’assoit face à face sur le banc, moi en travers l’écoutant attentivement sachant évidemment que tout problème trouverait solution. Je le savais ! Et je le lui faisais comprendre. Mais ce n’était pas cela. C’était plus profond, quelque chose dont je ne pouvais sûrement pas échapper qui aimait me titiller depuis ma tendre jeunesse. Ça me soufflait à l’oreille que je n’étais pas assez bien … Que je ne le serais jamais. En réalité, je ne savais pas à quoi je m’attendais quand il se mit à parler, bégayer plutôt de prime abord. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors qu’il m’annonçait devoir manquer de tact comme si l’énoncé de ces qualités étant les miennes pourrait supprimer son futur manque de tact.

- Je ne comprends pas Raphi. Je sais ce que tu penses de moi. Tu n’as pas besoin de me le dire …

Les sourcils froncés, d’une voix douce, j’avais l’impression de manquer d’air et j’en venais même à dire n’importe quoi, à manquer de tact bien avant qu’il ne le fasse lui-même. Je prenais ses mains dans les miennes, me réchauffant par le fait même, alors qu’une brise glaciale de novembre nous enveloppait. Une brise sans scrupule aucun nous détestant tous les deux alors que je sentais le secret de celui tant aimé allait être délivré sous peu. Un secret qui m’interloqua de prime abord me laissant complètement figée sur place, les yeux exorbités. Je sentis ma mâchoire se tendre prête à avoir le fou rire. Je commençais, la seconde suivante, à rire croyant en l’une de ses nombreuses blagues. Il voulait donc me faire sourire. Il sentait certainement aussi cette tension à cause du problème en question et souhaitait détendre l’atmosphère.

- Tu es drôle, c’est …

Mais mon sourire tomba aussi rapidement qu’il fut apparu, autant en faisait mes épaules, mais pas mon regard figé dans le sien ses yeux de plus en plus emplis de larmes alors que ses mots s’emballaient un peu plus rapidement maintenant. Il … Il ne m’aimait plus. Raphi ne m’aime plus. Mais pourquoi ? La main droite attrapant le devant de ma poitrine au-dessous du manteau, je sentais les larmes monter, mon cœur se tordre de douleur alors que cette boule venait, venait, venait … Boule s’étant transformer en de véritables flammes.

- On ne peut pas trop s’aimer Raphi !!! On s’aime c’est tout !!! Pourquoi me dis-tu cela tout à coup ?

Réagis-je à ses derniers mots avec trop de force. Non ! Je n’étais pas d’accord ! Aussitôt, je savais que je n’aurais pas dû rétorquer comme ça parce que je l’aimais … Je l’aimais alors je me sentais coupable pour cet effluve de colère. J’éclatais en sanglots dans un hoquet soudain accompagnant ses propres larmes contagieuses. Je mis les mains devant ma bouche, mais rien ne semblait empêcher les larmes de couleur le long de mes joues, celles-ci me faisant frissonner alors qu’elles rencontraient la froidure de novembre. Je compris, avec atrocité, qu’il songeait en plus à me le dire depuis des semaines déjà. Je venais de comprendre, complètement pétrifiée, pourquoi Raphi ne me contactait plus : il ne m’aimait plus. Et je pleurais de plus belle mon regard se baissant sur mes jambes, incapable de porter mes yeux coupables sur lui, mais en même temps incapables de détourner le corps. J’étais figée. Complètement figée. J’étais tel un glaçon. Un glaçon devenant froid et sans émotion. Si seulement …

- Mais … Pourquoi ? Je … Je … Je ne savais pas Raphi … Je … Pourquoi ? J’ai … J’ai fait quelque chose de mal ? Je … Je sais … J’étudie trop. On aurait dû se voir en novembre. Je suis désolée. Je peux me rattraper !!!

Entre les larmes et les sanglots encore trop présents, j’avais pu articuler quelques mots alors que mon esprit tentait de raisonner lui. Il voulait savoir pourquoi et mon cœur voulait savoir comment changer. Je pensais pouvoir changer. Je le pensais parfaitement alors que ma langue sortit à nouveau de sa frigidité.

- Tu m’as dit de ne pas changer …. Mais je peux changer. Je sais que j’ai fais quelque chose de mal. Je peux changer Raphi …

À la fin de cette dernière tirade, je déglutis tant bien que mal l’espoir semblait renaître en moi. C’était juste moi. Juste mon attitude que trop souvent puérile. Je pouvais changer. J’étais secouée de tremblements et de quelques sanglots me forçant à sécher mes yeux bien maladroitement tel un enfant ayant pleuré après s’être rendu coupable de quelque chose.



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Raphaël Millet
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«Putain, c'est pas facile»


Nymphéa ne comprenait pas pourquoi il lui disait tous ces compliments. Et lui non plus. Enfin, si… Il voulait qu’elle sache que ce n’était pas elle le problème, qu’elle n’était pas une nullarde. Il savait qu’elle avait toujours eu une espèce de complexe d’infériorité et qu’elle avait le sentiment que, dans sa famille, il n’y en avait que pour son frère aîné, qui savait si bien tout faire, qui était si parfait. Du peu que Raph avait rencontré Hyacinthe, ce gars là n’avait rien de parfait. Il l’avait trouvé vulgaire, et désagréable. Il fallait dire que le contexte ne portait pas forcément à la sympathie, puisqu’à l’époque le frère avait frappé à la coloc de Raph pour récupérer des affaires qu’il avait laissées chez son ex.

Lorsqu’il continua, Nymphéa commença à rire. Il fallait dire que Raph était quelqu’un qui avait l'habitude de rire, et de faire rire. Pour lui, il n’y avait pas de mauvais humour, seulement un mauvais public. Mais ce n’était pas une plaisanterie. Il se contenta de hocher négativement la tête en gardant son sérieux, pour que la sorcière comprenne d’elle-même qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie. Elle ne mit pas longtemps à comprendre, et rapidement des larmes commencèrent à remplir ses yeux. Elle porta une main à sa poitrine. Elle se mit à crier que ça n’existait pas de trop s’aimer. Les gens s’aimaient, c’était tout. La jeune femme demanda à Raphaël pourquoi il lui annonçait ça soudainement.

«Parce que je ne suis plus amoureux. Que je ne veux pas faire semblant. Que… Que c’est pas facile à dire, pour moi, et à entendre, pour toi… Mais que ça serait encore plus difficile si je continuais comme si de rien n’était. Que je me force à ce qu’on reste ensemble. Je serais malheureux, peut-être aigri. Et on finirait par se détester, comme ces vieux à la télé qui passent leur temps à s’insulter et souhaiter le malheur de l’autre parce qu’ils ne supportent plus d’être ensemble mais qu’ils n’ont pas le bon sens de se séparer de l’autre. Parce qu’ils sont trop cons ou trop fiers pour faire autre chose que d’être malheureux. Je veux pas qu’on finisse par se détester…»

Raphaël savait bien que plus il parlait, et plus il enfonçait un pieu dans le cœur de son amie. Il savait que ce qu’il disait était horrible, qu’il faisait souffrir Nymphéa. Mais il savait également que ce qu’il faisait était le moindre mal. Il avait l'honnêteté de mettre un terme à leur relation, de ne pas lui mentir, de ne pas faire semblant. Il sourit tristement, et il eut un rire qui tremblait à cause des sanglots qu'il réprimait.

«On avait dit plus de secret, plus de mensonge… Même si c’est dur, même si ça fait mal.»

Et putain, ça faisait mal. Même à lui.La sorcière tenta de comprendre, de négocier. Elle voulait savoir ce qu’elle avait fait de mal. Elle s’excusa. Elle s’excusa de ne pas avoir été présente depuis la rentrée. Elle s’excusa d’avoir autant de boulot avec les études. Elle était prête à se rattraper. Elle ne lui facilitait clairement pas la tâche.

«Arrête… Ce qui est fait est fait. Et ce qui est fait était à faire. Tu n’as pas à te remettre en question ou quoi que ce soit. Personne n’a fait quoi que ce soit de mal. Je pense qu’on est juste pas fait pour être ensemble… Et j’aurais dû m’en rendre compte plus tôt, je sais que j’ai merdé. J’ai jamais eu l’intention de te faire souffrir… Je te jure. »

Elle était prête à changer pour lui. Il lui avait dit de ne pas le faire, mais elle pouvait changer, quoi qu’elle ait fait de mal, elle pouvait changer. Nymphéa était pathétique. Mais qui ne l’aurait pas été dans une telle situation ? Personne ne voulait perdre l’être aimé, et Raphaël se doute qu’il aurait été tout aussi pitoyable, si ce n’est plus encore, si les rôles avaient été inversés. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se contente de lui dire “Ok, merci et bon courage” en réponse à sa déclaration. Il savait que ça serait un moment extrêmement difficile pour eux deux, il savait qu’il devait s'attendre à des négociations, plus ridicules et illogiques les unes que les autres. Il avait beau avoir tenté de se préparer mentalement à ce cas de figure… Il n’était tout de même pas prêt émotionnellement à affronter ça. Nymphéa, cette fille si forte, si déterminée, si énergique… Balancer jusqu’à sa dignité à limite le supplier de ne pas rompre… Le proverbe disait “L’amour est plus fort que tout”. Le moldu ignorait à quel point ce proverbe était vrai, mais ce qu’il savait désormais, c’était que l’amour avec un immense pouvoir destructeur et autodestructeur.

«Non… » Sa voix était faible… Douce… Mais ferme. «Ne sois pas ridicule Nymphéa, si tu changeais, ça ne serait pas toi. Je ne sais pas ce qui fait que je ne suis pas à l’aise au fait d’être en couple ensemble. Je pense que je suis incapable d’exprimer ce qui ne va pas, ou je ne sais pas. Je sais juste que je suis mal à l’aise. Mais ça change rien au fait qu’on a rapidement été proche, que nous sommes devenus amis avec une telle simplicité. Je veux pas te balancer le cliché du “On reste amis ?”. Mais… Tu étais et tu resteras quelqu’un d’important pour moi. Tu m’as fait découvrir tant de choses sur ton monde. Je ne serais pas l’homme que je suis maintenant si je ne t’avais pas rencontrée. Et rien au monde ne changera ça. J’imagine que ça va être bizarre pendant quelque temps… Je ne te sors pas de ma vie, tu auras toujours une place… Et j’attendrai le temps qu’il faudra pour que tu puisses faire ton…» Deuil ? «Ta reconstruction» Reconstruction ? «Je veux dire… Je sais que c’est encore plus dur pour toi que pour moi, puisque je t’impose un peu cette décision. Je ne reviendrai pas en arrière. Et je me doute qu’il va te falloir du temps pour tourner la page. Et y’a rien que je puisse faire pour t’aider pour ça, parce que si je le fais, tu vas t’accrocher à ça dans l’espoir qu’on se remette ensemble. Et… »

Raphaël éclata en sanglots.

«Putain, c’est pas facile… »

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Mer 17 Aoû - 0:25
Pour que tu m'aimes encore

J’ai compris tous les mots, j’ai bien compris, merci
Raisonnable et nouveau, c’est ainsi par ici
Que les choses ont changé, que les fleurs ont fané
Que le temps d’avant, c’était le temps d’avant
Que si tout zappe et lasse, les amours aussi passent Feat. Céline Dion



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Ft. Raphaël Millet



Pourquoi ? Pourquoi toujours on finissait par me rejeter ? Mais me forcer à être séparer de Raphaël m’était bien plus douloureux que cela l’avait été avec d’Aidan deux ans auparavant … Peut-être parce que je me sentais plus proche de Raphi que je ne l’avais été avec Aidan. C’était différent avec le moldu. Cela avait toujours été plus simple, plus facile de m’exprimer, de parler, mais surtout de m’ouvrir. J’aimais oh combien rire en sa compagnie ! On riait tellement aussi. Mais avec Raphi, j’avais un projet. Je pensais … J’avais sûrement naïvement pensé que ce projet politique en serait aussi un d’amour. Je pensais au passé. Naïve. Stupide. J’avais été naïve et stupide tentant futilement de m’entrer les ongles dans les paumes pour éliminer cette autre douleur plus sourde. Il avait été le seul à me comprendre jusqu’à ne pas s’énerver pour mes bavardages incessants et mon exubérance. Il m’aimait … Je ne savais plus trop vraiment maintenant. Je ne comprenais rien. Qu’est-ce qui avait changé entre nous ? Avait-il été cette énorme dispute au mois de mai ? Non. Non, il n’allait pas dans ce sens prônant plutôt de devenir aigri, nous détestant si nous restions ensemble … 5 ans … 10 ans … 20 ans ? Mon cœur se serrait. M’imaginais-je vieillir avec Raphi à mes côtés ? Je ne savais pas, je ne savais plus ce que j’avais espéré inconsciemment. Je savais ses mots sages et raisonnés, mais ils me faisaient quand même tant de mal.

Sûrement que je verrais ses paroles différemment si je n’étais pas aussi bouleversée, mais j’en étais totalement incapable. Prise entre la colère à son encontre, je me faisais violence pour ne plus rien crier, ne plus rien chialer. Je ne voulais pas rejeter la faute sur lui. Après tout, moi je l’aimais. Ainsi, lorsque Raphaël avait amené la carte de l’honnêteté entre nous, je n’avais pas pu m’empêcher de poindre un sourire à la suite du sien. Comme le désespoir était aux antipodes du rire, je ne pus pas m’empêcher de pouffer légèrement. Comment pouvais-je pleurer puis, aussitôt me mettre à rire ? C’était bien du Raphaël Millet tout craché ça.

- Si … Si j’avais s … su …

J’éclatais à nouveau en sanglots. Malgré la froidure de la soirée, ces chaudes larmes m’empêchaient d’y goûter. Je resserrais, malgré tout, les bras autour de mon corps. Je n’arrivais, de toute manière, à rien faire d’autre que poser mon regard sombre, sans vie sur mes cuisses. J’arrivais à tourner la tête pour m’encaisser d’un bruit subit. Ce devait être un petit animal et là, juste maintenant, je me rendais compte de notre solitude. Le bruit s’était tu et un silence assourdissant se faisait. Seuls les hoquets de mon désespoir le perçaient bien maladroitement. J’avais mal. Mal à la poitrine à tant pleurer douleur augmentant lorsque Raphi arguait que l’on n’était pas fait pour être ensemble. Je tentais de rétorquer, mais n’y arrivais même pas.

- M … mais ...

Je savais pouvoir changer. Je voulais changer …  Pour lui. « Pour qu’il m’aime encore. » Je n’arrivais pas à argumenter plus encore au travers ses propres mots. Je n’arrivais pas ni je ne voulais l’interrompre. Je voulais le laisser continuer, car il voyait juste. C’était juste « normal » d’être ensemble. Nostalgique, les larmes remontaient à nouveau lorsqu’il m’avoua ne pas être comme aujourd’hui s’il ne m’aurait pas rencontré. À ce moment, j’éclatais en sanglots alors que ses paroles me ramenaient à notre première rencontre. Soudainement, je me rendais compte que notre rencontre s’était faite ici même, dans ce parc. De peine et de misère, je cachais un bruyant sanglot.

- Raphi … Je … Je sais. T … Tu as f … fait pareil avec moi !

Il n’a du rien comprendre, mais je n’arrivais pas à émettre quelque chose de sensé. Il était si sensible, si empathique envers moi. Je dus me vouer à l’idée d’écouter ses prochaines paroles emplies de sens. Il ne voulait pas sortir de ma vie, mais en même temps il parlait de ma reconstruction et du temps que cela prendra. Je ne pus pas m’empêcher de répondre cette fois me précipitant vers ses bras, le serrant contre moi, comme si cela permettrait qu’on reste ensemble ici et à jamais.

- Je ne veux pas non plus que tu sortes de ma vie Raphi ! Je ne l’ai jamais voulu !

Je pris une grande inspiration entrecoupée de sanglots. Il allait sûrement me repousser, mais je ne pouvais pas m’empêcher de le ressentir encore une fois contre moi, me délectant de son parfum, de tenter de rester comme ça et donc on ne serait pas séparé. Je frottais mon nez contre son manteau marmonnant de prime abord puis, relevant la tête vers lui.

- Je savais que quelque chose n’allait pas. Je le sentais. Tu … Tu ne me contactais plus du tout. J’aurais dû t’écrire, pourtant. J’avais peur … Peur de t’embêter …

Toquant doucement mon menton contre son torse, je me mordillais maladroitement les lèvres. Je ne pleurais plus, pour le moment à tout le moins, même si cette énorme boule restait coincée dans le fond de ma gorge bloquant en même temps une partie de ma respiration.

- … J’aurais dû agir plus tôt. J’ai agi comme en mai en fait. Je n’ai pas été honnête comme tu dis réussis-je à soupirer me faisant un peu de bien. Pourquoi est-ce que tu ne te sens pas bien avec moi ? En fait … Non. Oublie ça, tu ne le sais pas de toute manière, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que j’ai fait quelque chose de mal ou … Je ne sais pas … Dis-le franchement si quelque chose te déplaît en moi. On en est à rendre des comptes alors faisons-le.



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Sam 20 Aoû - 19:58
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«je crois que la vie de couple ne me convient pas»


Malgré tous les efforts, toute la bonne volonté dont il pouvait faire preuve pour que ça se passe au mieux, Raphaël savait bien que rien de ce qu’il pouvait dire, de ce qu’il pouvait faire, ne saurait consoler la jeune femme. Il était là pour la quitter, pour mettre fin à leur relation, et il ne s’attendait pas à ce que cette épreuve se déroule dans la bonne humeur et sans effusion de larmes.

Comme il devait s’y attendre, Nymphéa arpentait les différentes étapes du deuil. Elle avait commencé par le déni, à croire à une plaisanterie du moldu. Raph était un plaisantin, mais pour cette fois-là il était des plus sérieux. Elle était ensuite passée à une colère très passagère, lorsqu’elle se mit à crier qu’on ne pouvait pas trop s’aimer, sous-entendait qu’on s’aimait, ou qu’on ne s’aimait pas. Elle en vint rapidement à vouloir marchander, négocier. Pour elle, ils n’étaient pas obligés de se quitter, elle pouvait changer, ils pouvaient changer, s’adapter l’un à l’autre, être heureux ensemble. C’était possible, elle y croyait. Raphaël aurait aimé y croire. Mais il savait que ça ne ferait que retarder le problème et, maintenant que le suujet avait été abordé par le couple, il ne pouvait plus revenir en arrière. Car même s’il se rétractait, s’il acceptait de ne plus mettre fin à leur relation ; les deux gens gens savaient qu’ils seraient en sursis. Ils ne pourraient s’empêcher de penser à ce soir où Raphaël avait failli quitter Nymphéa. Ils ne pourraient s’empêcher de penser que leur couple n’allait pas aussi bien qu’ils ne le pensaient. Ils ne pourraient pas s’empêcher de penser qu’ils n’arrivent pas à s’empêcher de penser à tout ça. Nymphéa vient se jeter dans ses bras en sanglotant qu’elle ne voulait pas sortir le moldu de sa vie.

«Je le sais bien. Personne ne va sortir de la vie de qui que ce soit. Je serai toujours là. On travaillera toujours ensemble, on se verra à Square Grimmaurd. On va pas se cracher dessus, s'insulter, se renier ou je ne sais quoi. Je dis juste qu’au début, ça va être dur. Pour nous deux.» Il la força à le regarder avant de reprendre avec une voix brisée. «Ne va pas croire que ça veut dire que je veux oublier tout ce qu’on a vécu, que j'ai des regrets. Je dis juste qu'il va nous falloir du temps à tous les deux, pour nous habituer. De pouvoir se revoir et penser à l’autre sans… Tu vois ?»

La sorcière lui révéla qu’elle avait eu le sentiment que quelque chose n’allait pas, qu’elle le sentait. Qu’il ne la contactait plus. Elle s’en voulait, parce qu’elle savait qu’elle aurait dû lui écrire, mais qu’elle avait peur.

«Ça n’aurait rien changé. J’avais besoin de temps, pour réfléchir… Et si tu serais venue me voir pour que je te rende des comptes, je te l’aurais pas annoncé comme ça. J’imagine.»

Elle l’aurait agacé, ça lui aurait forcé la main et il aurait risqué de la quitter de manière plus brutale, moins honnête. La jeune femme continua néanmoins à se faire des reproches, à s’en vouloir. Persuadée que si elle avait agi plus tôt, ils n’en seraient pas là. Il n'avait pas le bon rôle, d'autant plus qu'il tenait à la jeune femme. Ça aurait été tellement plus simple s'il avait été amoureux d'une autre fille, s'il l'avait trompée, s'il s'en fichait d'elle. Il n'aurait pas eu besoin d'organiser ce rendez-vous gênant, dans le froid de l'automne.

«Arrête ! Ça n’aurait rien changé. » Il détourna le regard. «Je sais pas ce qui va pas. Je sais pas si c’est toi, si c’est moi, si c’est nous. J’ai peur. Ça, c’est une chose que je sais. Tu es ma première petite amie.» Il fit une pause. «Qu’est ce que je sais de l’amour ? j’en sais rien moi. J’avais encore jamais embrassé de fille avant toi, et… J’ai jamais été un énorme fan des câlins et du contact physique en général. Alors… Je sais pas…» Raph devait être sûr qu’avec de telles explications, il serait on ne peut plus clair. «Je te dirais bien que j’ai besoin de voir ailleurs, pour mieux comprendre ce que je ressens. Mais c’est pas le cas. J’ai pas envie de voir ailleurs. J’ai envie de voir personne en fait. Je veux dire, je crois que la vie de couple ne me convient pas. J’aime bien être avec toi, j’aime bien quand on passe du temps ensemble. J’adore notre projet. Je t’adore toi, ainsi que ta famille. Mais pas comme ça.»

Et c’était vrai. Raphaël s’entendait très bien avec Charles, le père moldu de la jeune femme. Les deux moldus avaient des passions en commun. Le français aimait passer du temps avec Nymphéa, il appréciait beaucoup sa famille, mais… Dans une relation de couple il se sentait comme… enchaîné. Ce n’était pas ça qu’il voulait et il serait prêt à parier qu’avec une autre, ça aurait été la même chose.

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Nymphéa E. Chang
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Mar 6 Sep - 3:05


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Ft. Raphaël Millet



Enfouie au plus profond de ses bras, je ne ressentais même plus le froid de l’hiver s’amenant beaucoup trop vite à mon goût. J’entendais simplement les mots qu’il me chuchotait à l’oreille. Je frissonnais, mais pas de froid justement. Je frissonnais de plaisir à l’écoute de sa voix près de moi qui me rassurait comme toujours. Qui me faisait sentir plus forte. Depuis que Raphaël était dans ma vie, je ne m’étais jamais senti aussi forte, aussi en confiance. Je ne crois pas avoir pu construire et publier un blogue avant. Je n’avais été que la petite fille populaire et superficielle, mais au fond d’elle manquant cruellement de volonté, de confiance pour agir. Et lui. Lui, il m’avait amené tout cela et même plus encore actuellement par ses mots emplis de sagesse. Même ce soir alors que je devrais ressentir l’inverse, la trahison, la colère.

- Je sais qu’on se verra toujours. Je sais tout cela, mais …

Mais je ne pouvais pas m’empêcher de douter. Le nez caché contre lui tel un chat s’engouffrant pour une raison ou une autre contre le torse de son maître – de son esclave, - je n’avais même pas eu besoin de finir ma phrase qu’il le fit lui-même. Effectivement, ce sera dur de se voir à nouveau et ne plus jamais ressentir ce qu’on a pu depuis 1 an maintenant. Cela faisait si longtemps. Oui. Je relevais quelques secondes la tête hochant positivement avant de me laisser retomber contre lui. Oui parce que je ne voulais pas encore penser à ces jours, à ses semaines, à ses mois sans lui … Comment pourrais-je le regarder sans penser à … Nous ? Comment pourrais-je lui parler sans songer à l’amour que j’avais voulu lui donner de tout mon cœur et que là je ne pouvais plus ? Il tentait de me redonner le sourire, de me redonner ma confiance. Il refusait que je me traite d’une manière dont j’aurais été entièrement coupable de notre déchéance. Cette douleur d’être une bonne à rien pour lui. C’était bien lui. Il ne changeait pas. Subitement, la pensée d’espérer qu’il ne changerait jamais traversait avec une douceur exacerbée mon esprit. Dans un sourire, près de lui, j’espérais qu’il reste toujours aussi beau, aussi gentil et sage. J’haussais les épaules à moitié rassurée par rapport au fait que je n’aurais pu rien changer. Et si j’avais essayé fut la prochaine pensée, lourde, de n’avoir rien fait telle une lâche. Après tout, nous avions dit d’être totalement honnêtes et je ne l’avais pas été.

« Peut-être était-ce vrai. Peut-être nous ne méritions pas d’être ensemble » songeais-je la lourdeur revenant aussi rapidement à ma poitrine qu’elle le fut dans ma tête.

Subitement, je me redressais ressentant l’exclamation dans la voix de Raphaël m’ordonnant d’arrêter de me rabaisser dans toutes les fibres de mon corps. Je l’observais dans les yeux me mordant les lèvres évitant d’éclater en sanglots. Comment cela se faisait qu’il ne me rejettait pas dans la colère ? Cela aurait été bien plus facile d’être en colère pourtant. Oui, comme la plupart de mes autres relations. Personne ne m’avait aimé. Tout le monde m’avait rejetté parce que j’étais trop bavarde et pas assez intelligente. Mais Raphi … C’était tout l’inverse. Il me fit même sourire tristement.

- Oh par merlin Raphi … Et je me mettais à sangloter une fois de plus. Je suis contente que tu … as appré … Non. Je suis contente que tu penses cela de moi. Je … Personne ne m’a jamais dis ça avant toi. …

Je me frottais les yeux et à force, ils allaient bien devenir rouges, mais c’était bien le cadet de mes soucis pour le moment. Ses mots étaient beaux, merveilleux, magiques même et je ne parlais pas de sortilège ou peu importe. Je m’en rendais si heureuse malgré tout. Je me sentais choyée d’avoir été son premier baiser, d’avoir été celle qu’il avait choisis en premier pour tomber amoureux. Je ne me sentais pas arrogante. Non, je me sentais simplement heureuse d’être à ses côtés à ce moment même. Pourtant, je refusais d’entendre qu’il ne connaissait rien à l’amour et je le frappais sur l’épaule deux coups de suite. Ce n’était pas des coups forts, mais plus taquins comme j’aimais … J’avais aimé le faire quand il disait n’être personne.

- Non, c’est faux ! Ne dis pas que tu ne connais rien à l’amour !!! Juste ce que tu m’as dis, tu vaux mieux que n’importe lequel des hommes de ce monde !!!

Bon, je m’étais sûrement un peu échauffée là, mais c’était parce que je l’aimais. À cette pensée, j’émettais un énième sanglot, assise en travers de ce banc de parc alors que je savais ne plus jamais pouvoir l’aimer comme ça. Il parlait de voir d’autres femmes, mais aussitôt après de préférer être seul. J’aimais qu’il soit honnête avec moi. J’eus un petit sourire en coin montrant un regard de connivence.

- Moi non plus, je ne veux voir personne. Ok, peut-être mon chat, mais personne d’autre. Je me taisais un moment baissant le regard avant de reprendre dans un murmure. Est-ce qu’on peu rester comme ça encore un peu. Que je puisse d’embrasser encore une fois. Juste pour qu’on se souvienne de ce moment jusqu’à la fin de notre vie …

Mes yeux restaient humides et ma poitrine douloureuse tel si un énorme rocher s’appuyait dessus, mais je ne pus pas pleurer. Je n’en avais pas envie. Je murmurais d’autres mots sortant lentement pour commencer et plus normalement ensuite.

- Je suis désolée de ne pas … Non, je ne dois pas dire ça. Je … Je … Je ne sais plus … Je n’arrive pas à penser correctement. J’aimerais qu’on fasse …

M’arrêtant subitement dans mes bégaiements et mes phrases sans queue ni tête, je n’avais plus le courage de lui demander un serment. Pas un serment inviolable ! Mais non, voyons !



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Ven 14 Oct - 12:24
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«13 décembre 2012»


Raph n’avait pas le bon rôle ; il était celui qui quittait l’autre. Dans l’ordre naturel des choses, il était le méchant de l’Histoire. Cependant, il faisait de son mieux pour rassurer Nymphéa. Il ne l’avait pas trompée, il ne l’avait pas quittée pour une autre, il ne l’avait jamais frappée, ils ne se sont pas quittés suite à une grosse dispute. Ils se séparaient juste. Aux yeux de Raphaël, il n’y avait ni gentil, ni méchant dans cette affaire. De son côté, Nymphéa ne serait jamais l’ennemie car il n’y avait pas de parti à prendre. Leur Histoire n’appartenait qu’à eux. À eux et à eux seuls.

Lorsque la jeune femme s’exclama qu’elle ne voulait pas qu’il sorte de sa vie, Raphaël répliqua que ce n’était absolument pas son intention, que personne ne sortirait de la vie de qui que ce soit. Nymphéa était son amie, elle avait énormément contribué à ce qu’il devienne l’homme qu’il était. Il ne regrettait rien de leur Histoire. Les pleurs, les rires, les étreintes, les baisers, les moments de silences et les moments plus intenses. Rien de tout cela n’allait disparaître. Rien de tout cela ne serait oublié. Mais… - parce que la vie était une putain de garce et qu’il y avait toujours un mais, toujours… - … ils ne devaient pas se leurrer. Les choses allaient être différentes entre eux. Ça allait être un peu… Bizarre… Ils allaient avoir besoin de temps, au début, pour s’adapter, mais tous les couples qui se séparent n’avaient pas besoin de se haïr pour survivre, si ?

Nymphéa tentait de se trouver des excuses, de se reprocher des choses. Mais cela ne changeait rien ! Elle n’était pas à remettre en cause. Elle n’avait rien fait, ou dit de mal. Ils n’étaient pas fâchés et le seul reproche qu’ils pouvaient se faire, aux yeux de Raphaël, c’était qu’ils n’étaient pas fait pour être amoureux. Qu’il n’était pas fait pour être en couple. Et si elle changeait, ça ne serait plus Nymphéa, ça serait une autre personne totalement différente ; et tout cela n’aurait absolument aucun intérêt. Raph avait un peu haussé le ton, mais il ne supportait pas qu’elle se rabaisse à cause de lui. C’était une femme capable de faire tellement de chose. Pleine de courage et des projets plein la tête. Sa réussite et sa confiance ne devraient pas dépendre de lui. Elles ne devraient pas dépendre de sa situation amoureuse. Nymphéa Elizabeth Chang méritait bien mieux que ça. Elle devait apprendre à accepter qu’elle ne vive pas dans l’ombre de son frère, et qu’elle n’avait besoin de personne pour aller de l’avant. Tu mérites tellement mieux que l’opinion que tu as de toi Nymphéa… Mais les mots ne sortirent pas. Même s’il le pensait, ça rendrait la rupture encore trop difficile pour eux s’il les prononçait, et puis… Ça donnait l’impression qu’il la quittait pour l’aider à s’émanciper, que c’était pour lui rendre service. Quel bon gars ce Raph ! Quel service il lui rendait là !

«Hey, me tape pas, brute !» Il fit semblant de se protéger et fit mine de crier, pas trop fort parce qu’ils étaient toujours dans un lieu défendu et qu’il n’avait pas du tout l’intention de se faire prendre par les gardes du parc. «Homme battu ! Homme battu !»

Mais ce qu’il disait était vrai. Il ne connaissait rien à l’Amour. Sa seule expérience c’était de se faire zoner par Artémis. Avait-il vraiment été amoureux de son ex-colocataire ? Ou est-ce que la voir en permanence se balader en soutif avait un peu chauffé ses hormones à l’époque ? Il l’ignorait. Ce qu’il avait ressenti pour Nymphéa avait été différent. C’était une relation qui s’était cousue au fil des mois. Il avait été plus proche de la sorcière qu’il ne l’aurait jamais été avec son ancienne colocataire. Mais… Il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il ne ressentait pas la même complicité que celle qu’il avait pu constater entre Jonas et Thalia, sa petite-amie. Il y avait quelque chose qui bloquait, et après avoir longuement réfléchi, ce quelque chose c’était Lui. Il ne ressentait pas l’envie, ni le besoin de s’engager avec quelqu’un. La jeune femme lui avoua qu’elle non plus voulait voir personne, à part son chat, Chiba. Raph sourit.

«Cool, on est d’accord du coup ! Je pensais que ça serait plus difficile.»

Nymphéa baissa le regard et demanda à l’embrasser une dernière fois, pour qu’ils se souviennent de ce moment jusqu’à la fin de leur jour. Raph allait accepter. Après tout pourquoi pas ? Mais ça serait un peu bizarre. Ils venaient tout juste de rompre, à l’instant. S’embrasser sur les lèvres, même une dernière fois, ça serait comme ouvrir la boîte de Pandore. C’était ce qu’elle voulait ? Qu’ils s’embrassent pour qu’il se demande si c’était vraiment une bonne chose qu’ils se séparent ? Qu’il se remette en question et change d’avis ?

«Je… Je pense qu’on ne devrait pas. je vois pas comment je pourrais oublier ce soir où j’ai préféré te donner un rendez-vous pour qu’on se quitte, plutôt que de t’envoyer un simple sms.» Raph rit. «Et… je crois que… Maintenant qu’on n’est plus ensemble… Ça serait un peu bizarre… »

La jeune femme repris la parole. Elle s’excusa puis, se reprit, puis… C’était brouillon, elle avoua elle-même qu’elle avait du mal à réfléchir. Finalement, elle commença une phrase qu’elle ne finit pas. Elle aurait aimé qu’ils fassent… Qu’ils fassent quoi ? Pourquoi tant de gêne ? Puis Raph comprit. Elle voulait qu’ils fassent l’amour ! Le français se sentit soudainement extrêmement mal à l’aise. Raph savait que beaucoup de gars, et probablement presque autant de filles, auraient sauté sur l’occasion. Le sexe avait une part beaucoup trop importante dans l’esprit de beaucoup de personne. Le jeune homme avait déjà eu l’occasion d’entendre les autres, homme ou femme, parler de leur vie sexuelle.

«Je… Je pense que c’est une très très mauvaise idée.» Oui, pire encore que de s'embrasser. Il ne voulait pas avoir le rôle du connard qui avait couché avec une fille juste avant, ou après, l’avoir larguée. «Ce n’est pas grave si on ne l’a pas fait, c’est pas un concours !»


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Lun 21 Nov - 2:51


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Je passais sans cesse du rire aux larmes et vice versa ce soir. Un moment, j’hoquetais et ma gorge se resserrait tellement que je manquais de respirer correctement. À un autre, je riais et mes larmes devenaient totalement autres, différentes, apportant du positif sur ce banc glacé. Il faisait froid, si froid, mais Raphaël m’avait fait rire subitement. Comme d’habitude. Raphaël me faisait rire. Je savais qu’il n’était pas sérieux en lâchant à la tout va « homme battu ». C’était ce qui m’avait fait tomber sous son charme, son optimisme, sa résilience. J’avais l’impression que rien ne pouvait l’affecter ce qui le rendait si fort à mes yeux.

Mais parfois, lui aussi, pouvait aller trop loin. Lui aussi pouvait manquer de tact, d’empathie. En tout cas, c’était comme ça que je l’avais ressenti.

Parce que rien n’était cool pour moi ce soir. Peut-être pour lui, ma réponse avait mis les points sur les « i » réglant bien des choses. Ce n’était pas aussi simple. J’avais voulu lui dire ne vouloir voir personne pour une simple et bonne raison que je n’en avais pas envie. Je n’avais envie que d’une chose, c’était de me laisser tomber dans un lit – que ce soit à Poudlard ou chez mes parents n’était qu’une formalité – et désespérer sur ma vie, sur ce que j’étais en réalité. J’avais l’impression qu’il se fichait de moi à cet instant. À ses mots, je m’étais mise à me mordiller la lèvre inférieure mue entre un agacement et ce respect, cet amour que j’avais pour lui. J’avais peur de lui dire que rien n’était correct ce soir. RIEN n’allait !

- Non, rien ne va et c’est tout sauf cool …

À la suite de ce que je pouvais appeler des marmonnements, j’avais grimacé et grogné pour tenter de lui faire comprendre que je n’allais pas bien. Ça m’agaçait. Il avait semblé n’en faire qu’à sa tête. Comme s’il était dans le déni de mes émotions et que, maintenant qu’il ne voulait plus être avec moi, il s’en fichait complètement. J’avais détourné la tête agacée avant d’inspirer un bon coup et lui proposer, au moins, un dernier baiser.

Baiser qu’il allait même à me refuser.

- Mais … on est ensemble là …

Je boudais comme une enfant de six ans. Je ne savais pas si j’aurais préféré que Raphaël me texte en place et lieu comme il l’affirmait lui-même. Je ne l’aurais sûrement pas cru croyant à l’une de ses blagues. Oui si … Je ne savais pas. J’avais l’impression que par l’entremise du téléphone, c’était sûrement moins douloureux. Non ? Mes lèvres recommencèrent à trembler, ma gorge se resserrait douloureusement alors que je tentais d’empêcher de nouveaux sanglots et ces larmes de couler le long de mes joues. Au moins, elles me comprenaient, elles. Malgré cette douleur, je voulais aussi que l’on reste en bons termes. Je ne voulais pas me disputer avec lui. Je l’aimais … L’appréciait bien trop pour cela. Puis, je regretterais tellement que mes dernières paroles ce soir aient été emplies de colère et de hargne envers lui. Non. Non, pas après tout ce qu’on avait vécu ensemble. Tout ce qu’on s’était dit. Tout ce qu’on avait accompli. Je fronçais les sourcils, intriguée par ses mots. Malgré moi, je m’échauffais croyant, de prime abord, à un refus catégorique faisant suite aux autres énoncés dans les dernières minutes.

- Pourquoi ne veux-tu jamais … ?

Comme si la colère m’avait redonné cette énergie m’ayant tant manqué, je me levais en un bond faisant maintenant face à Raphaël. Mes mains ne formaient que deux poings le foudroyant du regard. Non, je ne serais pas celle qui acquiescerait à tout sans rien dire. Je n’étais pas faible. On pensait tous que je l’étais, mais non ! Je renchéris avec plus de force encore, colère et hargne qui me faisait même peur.

- Faire quoi ! De quoi est-ce que tu parles ? Je ne veux pas faire de concours ! Je veux juste que … Je voulais juste qu’on … Qu’on fasse le serment de ne jamais … Jamais être en mauvais termes … que je sanglotais en essuyant maladroitement mes yeux emplis de larmes. Et ça ne fonctionne même pas en plus …

Machinalement, je me mis à resserrer mes bras contre mon corps tel pour réchauffer mon cœur meurtri. Je ne savais plus ce que je voulais. Puis, je compris. J’eus un petit sourire tout comme la seconde suivante un petit rire passant entre toutes ces larmes.

- Tu n’as quand même pas pensé que … Subitement, je me mettais à rigoler sans pouvoir m’empêcher. Raphi, tu es le plus gros benêt que je connais. As-tu vraiment pensé que je voulais avoir une relation sexuelle avec toi là, sur ce banc en plein mois de novembre ?

Appelons un chien, un chien, je n’allais pas cacher le véritable terme. Mais pourquoi est-ce que je venais de pleurer puis, une seconde plus tard je riais comme une demeurée ? J’essuyais mes larmes tant bien que mal.



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Jeu 15 Déc - 17:47
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«On ferait mieux de rentrer»


Rien n’allait. C’était tout… sauf cool. Évidemment que Nymphéa n’allait pas bien. Personne n’aimait se faire plaquer. Sauf au rugby, peut-être. Mais là, ils ne jouaient pas. Peut-être qu Raphaël s’y prenait mal, peut-être qu’il aurait dû s’y prendre autrement pour mettre fin à leur relation. Le problème, c'était qu’il n’y avait pas de véritable mode d’emploi pour rompre. Chaque personne était différente, et les gens n’avaient pas tous la même sensibilité. Au-delà de ça… Chaque relation était également différente. Le français était plus que prêt à concéder le fait qu’il aurait dû s’y prendre autrement. Mais… Qu’aurait-il dû faire ? Qu’aurait-il dû dire ?

Nymphéa ne lui facilitait pas les choses. Il venait de lui annoncer qu’ils se séparaient et elle, elle réclamait un dernier baiser. Un dernier baiser pour se souvenir de ce moment. Le moldu ne comprenait pas vraiment le sens des paroles de la jeune fille. Pourquoi voulait elle garder à jamais le souvenir de s’être fait larguer ? En tout cas, Raph ne consentit pas à cet ultime baiser. Maintenant qu'elle savait qu’il ne voulait plus qu’ils restent ensemble, il trouverait ça malsain. C’était… C’était comme si il aurait profité de sa faiblesse.

La sorcière lui rétorqua qu’ils étaient toujours ensemble et Raph comprit qu’il devait se montrer plus ferme pour qu’elle accepte la perte de son couple, ou plutôt son célibat nouvellement retrouvé.

«Non. On ne l’est plus Nymphéa. C’est… C’est fini. Ce n’est plus possible.»

C’est fini. Même pour lui, ces mots lui firent l’effet d’un pieu dans le cœur. Il ne voulait pas lui faire de mal ; il était tout de même attaché à elle, ce n’était pas plaisir ou par sadisme qu’il agissait ainsi. Il le faisait, parce qu’il devait le faire. Mais tout comme Nymphéa ne devait pas espérer que Raph continue de l’aimer et de l’embrasser ; Raphaël ne pouvait pas espérer qu’elle accepte sans chercher à le retenir.

Raph resta silencieux alors qu’il pouvait l’entendre se retenir de pleurer. Il savait que quand il ne serait plus là, quand elle serait seule et qu’il n’y aurait plus personne pour la voir, elle ne se retiendrait pas. Lui-même se montrait fort parce qu’il y avait quelqu’un ; mais une fois seul, à l’abri des regards… Le plus dur sera d’affronter le terrible Don de Leah. À peine il aura mis les pieds à l’intérieur de la coloc qu’il sera exposé à son rayon d’empathie ; à peine il aura mis les pieds dans l’appartement qu’elle comprendra. Le français adorait ses amis, mais il aimait encore plus avoir son jardin secret.

Nymphéa brisa le silence. Ses propos étaient confus. Et elle stoppa sa phrase en commençant à formuler quelque chose qu’elle aimerait faire. Après une longue enquête mentale, le moldu en déduisit qu’elle voulait qu’ils fassent une fois l’amour avant qu’ils ne se séparent pour de bon. Non… Non non non. C’était tout aussi non négociable que le baiser. Pour les mêmes raisons, et d’autres encore. Il fit part de ses impressions à l’intéressée. Selon lui, c’était une très mauvaise idée, et ce n’était pas grave s’ils étaient toujours vierge à leur âge, la vie n’était pas un concours de baise.

La jeune femme se le va d’un bond, et se posta devant Raphaël. Elle était en colère de cet autre refus. Elle pestait, protestait. Elle ne voulait pas faire de concours, elle voulait juste… Elle voulait juste qu’ils…

«Oui… Je sais. J’ai bien compris.»

Nymphéa continua en expliquant qu’elle voulait qu’on fasse le serment de ne jamais être en jamais termes.

«Tu… » Raph se mit à rire. «Ah non… J’y étais pas du tout. Je pensais que tu voulais qu’on couche ensemble au moins une fois. Je trouvais ça bizarre comme proposition !»

Nymphéa se mit à rire aussi.

«Ah non, pas sur le banc, pas dehors pas… Comme ça. Mais j’ai bien cru que c’était ce que tu me demandais oui.»

Il cessa de rire.

«Pour répondre à ta proposition… Je peux juste te promettre de ne jamais chercher à te faire de mal. Tu es quelqu’un qui a eu une place importante dans ma vie. Qui A une place importante.» Il resta silencieux un instant avant de reprendre. «Je peux pas te promettre une telle chose. Pas parce que je ne le veux pas, mais juste parce que je ne sais pas ce que sera fait l’avenir. Quand on se brouille avec quelqu’un, c’est très rarement par plaisir.»

Raph se leva à son tour.

«Ton idée serment est ridicule. Évidemment qu’on va faire de notre mieux pour être en bon terme. Pas besoin de serment pour ça.»

Il s’étira et se secoua les jambes pour se réchauffer.

«C’est pas parce qu’on est plus ensemble qu’on doit commencer à se haïr. Ça va être difficile, mais on va y arriver. Tu ne m’avais pas dit que Cho était sortie avec Potter au collège ? Ils sont bien toujours amis, malgré leurs mariages respectifs.»

Il fit quelque pas en direction de la sortie du Parc

«Bon, on ferait mieux de rentrer. Ça gèle, et j’ai pas envie qu’on se fasse chopper»

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Jeu 5 Jan - 0:22


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Les rires disparus tel le dernier souffle d’une belle relation et à mes yeux, tout le moins, si durable. L’évidence même montrait, à ce juste moment, l’amitié profonde qui me liait à Raphaël. Nous avions été des amis avant d’être amoureux. Non ? Bien sûr que oui. J’étais tombée amoureuse de lui, oui. J’étais surtout tombée amoureuse de notre complicité, de nos jeux, de notre malice, de ces moments tendres et de ce projet que nous menions ensemble. J’étais amoureuse de tout ce qui faisait Raphaël. C’était peut-être aussi pour cette raison que cela faisait aussi mal. Je n’avais jamais ressenti quelque chose d’aussi puissant qu’avec lui. Je sentais qu’avec lui, je pouvais tout affronter de ce monde allant de mal en pis. Je riais, ainsi, avec la légèreté quant à sa répartie sur le quiproquo et qu’il refusait de penser, tout comme moi, au banc glacé nu comme un ver. Je fronçais les sourcils, mal à l’aise bien malgré moi en me mâchouillant la lèvre inférieure par cette pensée obscène. Je n’avais jamais songé au sexe en la compagnie de Raphaël. Bon, je devais avouer que parfois cela me traversait l’esprit. Mais ces moments m’effrayaient plus qu’autre chose. Je riais. Jamais, Raphaël ne m’avait jamais forcé à me déshabiller, à me coucher sous lui. Il me respectait tout comme j’avais toujours eu cette énorme envie de faire pareil.

- Désolée de m’être mal exprimé.

Soufflais-je dans un murmure parce que j’avais tellement mal à la poitrine par toute la douleur interne ressentie en mon cœur. Je le regardais de là ou je me trouvais : debout, incapable de bouger. Je gelais littéralement sur place. C’était plutôt bébête comme réaction, vous ne trouvez pas ? Je n’allais quand même pas mourir glacée par peur d’avoir mal, que tout s’effondre autour de moi. Cette douleur revenait, malheureusement, tel un balai en feinte de Wronsky lorsque Raphaël affirma que j’étais importante pour lui. Je l’écoutais et il stipulait ne devoir rien me promettre parce que … Après tout, nous étions incapables de prévoir l’avenir. J’aurais pu rétorquer, à la blague, que certaines personnes avec le troisième œil le pouvaient, mais je restais plutôt là sans broncher, sans bouger, les mains contre mon cœur. Je reconnaissais là sa rationalité, sa sagesse capable de gérer des situations pas possibles.
Je réussis, enfin, à poindre un petit sourire, finalement reconnaissante pour ses douces paroles.

Elles n’en étaient pas moins douloureuses pour moi parce que j’aurais sûrement préféré qu’il me rejette, qu’il me cri me détester pour ma stupidité et ma lenteur d’esprit. La rupture en serait bien moins difficile, la colère aidant. Non. Non, car Raphaël était bon. Je le savais parce que je le connaissais. Souvent, ses mots m’amenaient à réfléchir. J’allais, ainsi, jusqu’à apprendre. Raphaël était bienveillant.

- Merci … Je …

J’étais bouche bée incapable de parler et d’aligner plus de deux mots dans mon esprit. Les fondations de ma vie basculaient complètement. Je ne savais pas pourquoi ou comment. Peut-être parce que je grandissais, je maturais énormément et ce soir c’était bien grâce à lui. Lorsqu’il se leva pour m’annoncer que cette idée de serment était stupide, je ne l’arrêtai donc pas. J’étais plus choquée qu’autre chose sur le coup. Ce fut lorsqu’il en venait à parler de ma mère qui délia mes lèvres.

- Oui souriais-je tel si j’étais devenue sereine. Maman tient beaucoup à Harry. La preuve, elle a travaillé sur le plan pour le sauvetage.

Parler politique et ramener une tout autre douleur semblait apaiser un peu la première. J’avais appris à vivre avec celle-ci puis, Harry n’était pas mort. On allait le récupérer. Tout n’était pas perdu.

J’hochais la tête à la proposition de Raphaël de rentrer. Côte à côte, mais ne nous touchant pas, nous marchions donc pour ressortir du parc sans aucun mot outre celui qui me fit refermer le portail grillagé du Regent’s Park. Nous n’avions parcouru que quelques mètres hors du parc lorsque je me tournais vers Raphaël pour enfin réussir à articuler des mots.

- Je … Je crois que je vais rentrer seule maintenant … Je … C’est ça …

La douleur sourde à mon cœur revenait au triple galop et je ne pus que sourire le plus chaleureusement à mon ami avant de me détourner et m’éloigner. Je voulais le faire le plus rapidement possible, mais pas en courant. Je ne voulais pas qu’il pense que je le détestais. Non. Non, mais j’avais mal. Si mal …

Et les larmes reprirent ne cessant plus. Je me forçais à prendre un trajet d’autobus différent, plus long, ne serait-ce que pour éviter d’avoir à poser mon regard dans le sien.



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Watching all these dreams go up in smoke - Raphaël ^^ 8298856 I don’t wanna know what it's like when you're gone
I don't wanna move on
I don't wanna know what it's like when you're gone for good
You're slipping through my fingertips
A little bit, by a little bit
I didn't know that loving you was the happiest I've ever been
Watching all these dreams go up in smoke - Raphaël ^^ 8298856
When Your're Gone - Shawn Mendes


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