Tu vois ce fil ? Ce fil étroit, très fin qui ne tient pas à grand-chose tellement il s’est étiolé… C’est là-dessus que tu marches depuis des mois… A se demander comment est-ce que tu tiens encore l’équilibre. Tout se casse la gueule autour de toi, rien n’a plus de sens, ta vie elle ne ressemble plus à rien. Tu te lèves le matin tel un zombie pour te coucher le soir et recommencer jour après jour sans même savoir où tu vas. Tu es la marionnette des Dimitrov, ils exigent et tu obéis tout simplement parce que c’est ainsi que tu as été formaté, tout simplement parce que ça ne serait pas correct de te rebeller, parce que tu sais ce qu’il en coûterait, parce que tu sais que les Dimitrov ne laisseraient jamais passer un tel affront… Et pourtant… C’est ce qui t’apporterait la liberté… Tu es perdu comme tu l’as toujours été, tel le petit garçon que tu as toujours été dans le fond… Ce qu’il faudrait faire ? Tu le sais au fond de toi, mais le courage… Ce n’est pas vraiment ta plus grande qualité pour le coup… Alors pour oublier tu noies tes pensées dans ta plus douce amie depuis toutes ces années, la vodka. Elle ne ta jamais lâchée elle, elle a toujours été là, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments. Plutôt les mauvais moments d’ailleurs depuis ces derniers mois. Tu essais de faire les choses pour le mieux, mais au final c’est pire… Au final tu as presque tout perdu… Presque oui, il te reste Aidan, ton plus fidèle ami et ta cadette bien évidemment… Et quand bien même ils sont cher à tes yeux… Aucun ne semble pouvoir remplacer le vide laissé par l’étoile qui se trouve être la plus brillante d’entre tous…

Rompre avec elle a été l’une des pires choses que tu avais été obligé de faire… Déjà que t’éloigner de la Carrow avait été une épreuve pour toi, mais pour Alcyone… Tu avais essayé de t’aveugler, de te faire croire que ce serait facile, l’amour c’était pour les faible n’est-ce pas ? Cela serait facile de retomber dans tes anciens travers et faire en sorte qu’elle te déteste, facile de faire croire à tout le monde que tu as tout oublié de ton étoile… Mais la vérité c’est que tu n’arrives même plus à bander pour qui que ce soit que ta jolie brune… Tu avais dû menacer la pauvre fille que tu avais séduite dans l’espoir de trouver un peu de répit entre ses bras pour ne pas quelle répète quoique ce soit sur ton impuissance du moment. Même l’imaginer contre toi ne suffisait pas… Tu l’avais dans la peau, comme si elle t’avait marqué avec une encre invisible et surtout indélébile… Cela faisait trois ou quatre mois désormais et tu ne peux te la sortir de la tête. Les seules heures de répits que tu peux avoir sont tes heures de cours quand tu es plongé dans tes bouquins et que ton esprit est accaparé ailleurs, au moins cela n’a pas entacher tes résultats scolaires…

A quel moment as-tu décidé de quitté ton dortoir pour te rendre chez Alcyone ? Peut-être bien quand tu as perdu à pile ou face… ? Comment t’étais venue cette idée d’ailleurs ? Ah oui tu t’étais retrouvé à jouer avec un jeu de clé, faisant rouler l’anneau autour de ton doigt dans un sens et puis dans l’autre avant de te rendre compte que c’était celles de son appartement, avant de te rendre compte que tu ne lui avais toujours pas rendu… C’est vrai que 4h23 du matin c’était le moment IDEAL pour débarquer chez elle. Est-ce que tu avais réfléchis aux détails ? Tu n’étais clairement pas en état. C’était même un miracle que tu sois sortis de Poudlard sans te faire repérer… Tu te souvenais de ton heure de colle avec Elyakim, ils avaient réussi à te choper cette fois-là alors que tu avais fait beaucoup moins de bruit… C’était à rien y comprendre, mais tu n’allais pas mentir en disant que ça ne t’arrangeais pas, bien au contraire. Dès que tu fus hors du château, tu transplanais arrivant directement dans le salon d’Alcyone et tu avais mal calculé ton coup puisqu’en titubant tu fis tomber quelque chose de la table basse… Oups… Tu fis un autre pas, tu butas dans autre chose, génial, elle avait changé la disposition de son salon ? En tout cas côté discrétion c’était totalement raté… Bon la lumière ça pourrait être sympa de l’allumer ou de… Tu prenais ta baguette dans ta poche avant de prononcer un Lumos Faut dire que si les murs ne tanguaient pas peut-être que tu arriverais à y voir plus clair ? Est-ce que c’était logique ? Tu décides de ne pas répondre à cette question… La chambre… C’était par… Est-ce qu’elle était chez elle au moins ? Cela aurait pu être bien de le savoir avant de se lancer dans cette aventure n’est-ce pas… ?

Bordel… A quel moment au juste cela avait pu paraitre être une bonne idée de débarquer ici ? Que ce soit en pleine nuit ou non d’ailleurs… Tout te rappelait ce que vous avez vécu ici… Le canapé, le plan de travail de la cuisine… Son odeur était partout et te faisait tourner la tête, elle… Et merde c’était quoi ça encore ? Ta tête avait cogné dans quelque chose, cela avait au moins le don de te rappeler le pourquoi tu étais là. La lumière s’alluma soudainement t’aveuglant au passage tandis que tu essayais de comprendre ce qui se passait avant de comprendre que c’était juste la jeune femme qui était venue jusqu’à toi sans doute attirée par tout le bruit que tu avais pu faire. En voyant sa baguette pointée sur toi et sa main sur son collier tu comprenais qu’elle n’était pas encore passée loin de te blessée, l’histoire se répète, ça pourrait même être drôle en réalité s’il n’y avait pas tout le reste. Ton regard se pose sur elle et tout ce que tu penses c’est à quel point elle est belle, là maintenant dans son pyjama les cheveux relâchée… Il manquerait plus que quelques rougeurs et cet instant si magique où elle s’oublie dans tes… Non. Tu ne dois pas penser à ça, tu n’es pas venu pour ça, ressaisit toi bon sang ! Qu’est-ce que tu fous là ? Ah ça c’est une bonne question, tu… Tu cherches ses clés dans tes poches.

« Je sors de Poudlard. » Réponds-tu alors simplement afin de lui faire comprendre qu’elle faisait totalement fausse route. « Ah les voilà ! » Dis-tu tandis que tu trouves enfin les fameuses clés. « Je me suis dit que tu aimerais les récupérer. » Expliques-tu comme si c’était une explication tout à fait crédible à 4h46 du matin. (ouais je m’éclate avec les horaires précis à la con xD) Tu t’approchais d’elle en tanguant un peu et tendait finalement les clés. Le fait que tu sois totalement épongé d’alcool n’enlevait rien à la douleur de te retrouver près d’elle et d’avoir conscience de l’avoir perdu… « Bordel à quoi ça sert de boire pour oublier si j’oublie rien ! » Dis-tu soudainement en te détournant d’elle avec une voix emplis de colère. Cette colère elle n’était pas dirigée contre elle, mais plutôt contre cette bouteille de vodka qui t’avait promis monts et merveilles et qui au final n’avait absolument pas tenue ses promesses. « Le plan était pourtant simple, tu venais ici, tu déposes les clés et tu t’en vas. TU T’EN VAS. » Répétais-tu alors en prenant ta baguette en étant sur le point de transplaner pour rejoindre l’école magique. Dos à l’étoile, tu tournes légèrement la tête afin de pouvoir la regarder du coin de l’œil… Tu n’allais plus la revoir, tu pouvais te permettre un petit écart n’est-ce pas ? Vue les circonstances ça ne pourra pas être pire ? Tu regretterais probablement demain matin, mais là tout de suite, tu n’étais pas apte à t’empêcher ce genre d’emportement… « Tu es toujours aussi belle… » Lâches-tu alors dans un murmure tandis que tu trans… Quoi ? Tandis que tu trans… ? Pourquoi est-ce que tu es toujours là ? Tu devrais être devant Poudlard pour rejoindre ton école. Tu essais encore mais rien ne se passe… Génial… Est-ce que ton organisme n’aurait pas pu choisir pire moment pour décider que tu avais trop bu pour que ta magie ne fonctionne ? Il faut croire que non… Dans un soupire tu te tournes vers elle, manquant de tomber, tu te rattrape à un meuble.

« Est-ce que tu crois que tu pourrais me ramener ? Je crois que… » Tu ne finis pas ta phrase, t’asseoir, tu avais besoin de t’asseoir… Oh tu tenais plutôt bien l’alcool en général, tu avais peut-être légèrement abusé sur les bouteilles, trois fois rien… Pas grand-chose, juste assez pour te mettre totalement à plat… Tu arrives tant que mal à atteindre le canapé et à poser ton postérieur, poser ainsi tu as cette légère impression que ça tangue moins tout autour de toi. Ton regard se pose de nouveau sur Alcyone. « Promis ce n’était pas du tout un stratagème pour rester ici, je… » T’allais être malade ? Non tu n’allais pas être malade, tu étais un bonhomme un vrai, un Russe de surcroît, tu refusais d’apparaitre aussi minable devant elle et si tu devais être content d’une chose, c’était d’être beaucoup trop bourré pour te rendre compte que justement, tu l’étais. « C’était une idée de merde… » Marmonnes-tu en mettant tes doigts contre tes tempes, tu imagines de nouveau ce fil sur lequel tu joues les funambulismes, est-ce finalement le moment de ta chute ? Est-ce la fin de tout si tu tombes ? Serait-ce plus facile si tu rendais les armes ? Serait-ce agréable si tu t’oubliais rien qu’une petite fois ? Tu aurais sans doute le vertige, peut-être que tu aurais mal à l’arrivée, mais après… Te relèverais-tu ?

Bordel c’était si compliqué de transplaner avec toi ? Au final plus vite elle te ramenait, plus vite elle était débarrassée de toi, n’était-ce pas un bon compromis ? Apparemment non… Voilà qu’elle préférait te sermonner, un rire s’échappant de sa gorge, tu pensais devenir fou, mais là en cet instant c’était de sa santé mentale dont tu t’inquiétais… A croire que cette rupture ne vous réussissait ni à l’un, ni à l’autre. Ce n’était clairement pas le moment de débattre là-dessus de toute façon tu savais très bien ce qu’il en était, tu savais très bien que cette solution n’était bonne pour personne, sauf pour ta famille, heureuse de voir leur petit héritier rentrer dans le rang et faire ce qu’on lui ordonne. Prendre une douche… Est-ce que tu avais envie de prendre une douche ? Absolument pas ! Cependant, ton regard croise le sien et tu comprends que tu n’as pas trop intérêt à tirer sur cette corde. Bien allons dessouler alors… Sauf que pour faire un pas c’était déjà bien compliqué alors te rendre à l’étage ? La bonne blague… En fait elle s’amusait de la situation et elle voulait se foutre un peu plus de ta gueule n’est-ce pas ? Ah non, voilà qu’elle venait finalement t’aider, heureusement que tu avais beaucoup trop bu, tu aurais honte de ton comportement, honte qu’elle doive t’aider pour monter quelques marches, honte de lui faire du mal encore et encore… Alors que vous montiez les marches, tu pouvais sentir les effluves de son odeur venir te chatouiller les narines, ravivant au passage de nombreux souvenirs…

« Tu sens bon. » Lâches-tu finalement sans pouvoir contrôler quoique ce soit. Tu aurais envie de la serrer dans tes bras, fort heureusement, la situation et la position ne s’y prêtait pas. Ton regard se pose sur elle et tu n’arrives plus à regarder ailleurs, elle est si belle… Si belle que s’en ai douloureux… Vous vous trouvez enfin à l’étage ou elle s’éloigne finalement de toi, créant de nouveau se manque dans tes entrailles et pas longtemps après tu reçois une serviette dans la figure que tu rattrapes avant qu’elle ne tombe totalement. Même quand elle ouvre la salle de bain et que tu entres à l’intérieur, tout… Tout te rappel ce que vous avez plus vivre ici… Cette douche, ce meuble, ce miroir… Mais quelle idée de merde d’être venu ici… Alors qu’elle ouvre l’eau, c’était apparemment à toi de jouer maintenant. Ton regard se pose sur elle, sur la douche et puis tu finis par hocher la tête. « Je suis désolé. » Lâches-tu entre tes dents serrées tandis que tu entres sous cette douche sans même avoir enlevé tes vêtements. Ouais bon ce n’était peut-être pas l’idée du siècle, tes vêtements te collent très vite à la peau, tu défais alors très vite ton haut tandis que l’eau fraiche te fais du bien. Tu te laisses aller contre le mur de la douche tandis que l’eau continue de couler sur toi. Finalement ayant à peine déboutonner ton jean, tu te laisses glisser le long de la paroi jusqu’à te retrouver assis dans cette douche. Tu prends conscience que plus tu prends cette douche rapidement, plus vite tu repartiras et tu n’avais pas envie de repartir… Peu à peu, tu retrouves légèrement tes esprits, ce n’est pas totalement clair non plus, mais ya du mieux… Ya du mieux dans ta tête, mais c’est pire dans ton cœur, la douleur se réveille, tu prends un peu plus conscience de ce que tu as fait, tu sais très bien que tu viens de remuer la merde, que tu viens de réveiller une vive douleur que ce soit chez toi ou chez elle… Peu importe ce que tu faisais, tu foutais toujours tout en l’air… Que ce soit Alcyone, Hestia, rien ne bon ne ressortait jamais… Combien de temps tu restes sous cette douche ? Tu n’en sais rien, l’eau coule depuis un moment lorsque tu finis par te relever, arrêtant l’eau au passage. Tu attrapes ta baguette voulant sécher tes affaires, si un soupçon de magie montre le bout de son nez, tes vêtements restes encore assez humide. Il fallait que cela aille, parce que de toute façon tu n’avais plus d’affaire ici. Tu remets alors tant bien que mal ton haut, houspillant contre ce dernier parce que mettre des vêtements mouillés en étant bourré ce n’était quand même pas le truc le plus simple au monde et lorsque tu sortais de la salle de bain en affrontant le regard d’Alcyone, tu te sens alors misérable. Alors que tu prends la direction des escaliers la pièce tangue encore un peu, mais au moins tu tiens encore debout.

« Merci pour… La douche. » Dis-tu avec une hésitation lorsque tu arrivais au rez-de chaussé. Tu te retrouves un peu con et tu n’as aucune explication à fournir. Tu te renferme, ton regard se fait plus froid, plus distant, tu n’aurais pas dû mettre les pieds ici, tu en a plus que conscience. N’étant pas apte à transplaner, rentrer à pied restait apparemment ta seule option quitte à prendre une chambre au chaudron baveur afin de ne pas avoir besoin d’aller jusqu’à Poudlard. « Je ne t’importunerais plus. » Ou en tout cas tu mettras tout en œuvre pour essayer de tenir ta promesse, quand bien même tu te mettais toi-même des bâtons dans les roues comme c’était le cas ce soir, il fallait que tu trouves une solution pour que ce cas de figure ne se reproduise plus… Arrivant devant la porte évidemment cette dernière est fermée et tu n’as plus la clé… Ironique n’est-ce pas ? Tu te tournes alors vers elle… Frissonnant un instant à cause de tes vêtements encore un peu humides. Ton regard se pose sur elle avant de regarder tes pieds légèrement honteux.

« Est-ce que tu peux ouvrir ? » Bordel tout ceci n’avait décidemment aucun sens…