Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Depuis début Décembre et l’assasinat d’Harry Potter, le service des soins des victimes d’attaques moldues ne désemplissaient pas. Bien au contraire même. Du pain béni putain ! Ils jouent les héros ces abrutis et finissent mutilés comme j’aime.Tu ne devrais pas dire ça… C’est horrible. Oui, Azrael était partagé entre joie et consternation. Certes la mort de leur leader était une tragédie mais en temps de guerre il faut s’attendre à tout. Un enseignement qu’il avait lui-même appris à la dure pendant ses années à l’armée. Les sergents chefs, commandants et autres généraux n’étaient pas à l’abris de se prendre une balle. Une fois sur le terrain ils étaient comme le commun des mortels : vulnérables. Le fameux soir de l’attaque de l’entrepôt, il avait préféré rester à l’hôpital, sachant pertinemment qu’il devait y attendre une flopée de sorciers victimes du Blood Circle. Ça n’avait pas manqué. Les arrivées s’étaient séparées en deux groupes : le sixième étage et le sous-sol. Ironique et tragique. Ceux qui montaient auraient peut-être la chance de survivre, ceux qui descendaient sous terre allaient y rester. S’il avait pu, Azrael aurait partagé son temps entre les deux extrêmes. Qu’importe le résultat, il voulait être confronté aux blessures les plus graphiques, à la violence tangible dans les mutilations que portaient les victimes mais surtout à cette sensation que tout peut s’arrêter d’un instant à l’autre. Finalement, c’était probablement pour cette raison qu’il avait préféré le sixième étage. Le sort des pauvres bougres qui lui arrivaient n’était pas encore scellé. Le jeune Docteur Yaxley devait travailler dans l’urgence, avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête, prête à s’abattre à tout instant s’il faisait mal son job ou que le destin de ses patients s’arrêtait finalement là. Ce rush d’adrénaline il ne le ressentait pas à la morgue. Les cadavres, bien que fascinants, portaient simplement les stigmates de leur mort plus ou moins sanglantes. Ils ne se plaignaient plus, ne saignaient plus, ne souffraient plus…
Le seul avantage des morts c’est qu’il ne peuvent plus s’exprimer. Une fois l’examen fini, c’est fini. Voilà dans quoi Aze trouvait son compte. Si son rôle était de soigner, d’éviter que ses patients n’atterrissent chez le Docteur Fawley, il possédait toutefois des pulsions relativement sombres qu’il ne pouvait assouvir que dans la tranquillité d’une morgue. A Sainte-Mangouste c’était trop dangereux. Non seulement il préférait que ses fascinations morbides ne s’ébruitent pas sur son lieu de travail mais en plus il était intimidé par sa collègue. La jeune médicomage à peine plus âgée que lui avait un tempérament tel qu’Azrael la craignait autant qu’il la respectait. Admiratif de son travail, ses visites au rez-de-chaussée s’étaient rapidement raréfiées quand il avait appris sa prise de position au poste de cheffe de service. S’ils devaient se fréquenter pendant les interminables réunions ça n’allait jamais plus loin. Sa bonne humeur légendaire ne semblait pas avoir d’effet sur elle. Après tout, qu’est-ce que tu t’en branles d’elle ?! Vous avez pas besoin de travailler ensemble et tu vas soudoyer les morgues moldues. Elle est pas importante.J’aime pas qu’on m’aime pas…Pauvre bébé va ! Ce besoin compulsif d’être apprécié de tous et son incapacité à le réaliser lui revint en pleine figure quand Azrael fut convoqué par le directeur de l’hôpital un soir de Décembre. Au premier abord inquiet, il se détendit immédiatement quand ce dernier évoqua les mots « autopsie » et « Potter ». La direction de Sainte Mangouste avait décidé de faire travailler les deux médicomages sur ce dossier sensible. Après tout ce n’était pas n’importe qui. Le seul hic : il allait devoir collaborer avec Alexis. Cette dernière ne devait clairement pas être aux anges…
Azrael comptait avec impatience les jours qui le séparaient de l’examen post-mortem d’Harry Potter. Rien à voir avec une forme de fascination morbide pour le leader déchu. Non, bien sûr que non. Il avait juste hâte de découvrir quelles tortures lui avaient été infligées. Il voulait admirer les nombreuses plaies, contusions et autres traces indélébiles de ses souffrances infligées par les membres du Blood Circle. Après s’être concerté avec le service du Docteur Fawley, il avait été convenu que le corps de Potter soit conservé magiquement jusqu’au moment de l’autopsie, début janvier. Le jour venu, Azrael descendit jusque dans les entrailles de l’hôpital, empruntant les mêmes couloirs et escaliers qu’il aimait tant arpenter durant ses études à l’université. Bien que ses stages s’étaient toujours déroulés dans les étages supérieurs, il passait le plus clair de son temps à la morgue. Le calme qui y régnait, le contact des corps inanimés et l’odeur du formol avaient quelque chose de rassurant, presque méditatif pour son esprit agité. Comme par habitude, il se dirigea instinctivement vers la salle d’autopsie numéro un et après avoir rapidement sonné il pénétra dans le lieu froid et peu chaleureux qui lui apportait pourtant une sensation de bien-être. Ses prunelles accrochèrent le regard interrogatif d’un des employés en train de pratiquer une autopsie sur un jeune sorcier dans la vingtaine. « Bonjour Natanael. Je viens voir le Docteur Fawley. C’est pour l’autopsie de Monsieur Potter. Vous pourriez la prévenir de ma venue ? » Demanda-t-il avec un large sourire chaleureux qui eut pour effet de détendre immédiatement le jeune employé qui connaissait bien Azrael. L’héritier déchu était connu pour son côté sympathique, mettant toujours un point d’honneur à rencontrer tout le monde. Il était de ces docteurs qui passent du temps à la station des infirmières, s’assurent que les autres médicomages puissent faire leur travail et que l’entente entre les différents services soit au beau fixe.
A présent seul dans la salle d’autopsie, le jeune Yaxley porta immédiatement son attention sur le corps ouvert présent sur la table. La fascination se lisait dans son regard tout comme la retenue dans son attitude corporelle. Se tenant à un mètre du cadavre, les mains dans le dos, il se triturait nerveusement les ongles. Allez putain approche toi ! Qu’est-ce que t’attends ?! Alexis va bientôt débarquer et tu n’auras pas pu le toucher… Avance bordel de merde.Mais on va déjà faire une autopsie, je peux pas le toucher.On s’en fout que tu vas en faire une ou cinquante aujourd’hui ! Je veux toucher celui-là ! Regarde, il a le fémur qui lui ressort par la rotule. JE veux le goûter. Les sourcils froncés, en proie à une profond dilemme, Azrael ne se rendait pas compte que plus les secondes s’écoulaient, plus il se rapprochait dangereusement de la table d’autopsie. Son regard s’assombrissait et il se mordit violemment les lèvres comme pour tenter de résister à ses pulsions morbides. C’était trop tard malheureusement. Son buste se pencha au dessus de la jambe fracturée du pauvre bougre. Les yeux clos, il ne put s'empêcher de venir humer l'odeur dégagée par le cadavre et attrapa distraitement un gant en latex présent sur la tablette à ses côtés. Dans un claquement sonore il passa cette seconde peau stérile et vint récolter sur le bout de son index le sang encore présent sur le fémur qui ressortait. Face à la couleur carmin de l’hémoglobine, un petit sourire inquiétant vint étirer ses lèvres avant de porter son doigt à sa bouche. Il en suça le liquide épais quand une étrange sensation l’envahit soudain. Retourne toi. Avec une certaine précipitation, Azrael fit volte face, cachant sa main revêtue du gant en latex, comportant encore des traces de sang dans son dos et constata avec horreur que le Docteur Fawley se trouvait face à lui. Merde merde merde MERDE !!!Calme toi…« Docteur Fawley ! » Lâcha-t-il avec une voix légèrement cassée, prit de court. Il tenta d’esquisser un petit sourire en faisant un pas vers elle. « On dirait que votre service ne désemplit pas non plus de victimes d’attaques moldues… »Pas con comme façon de se rattraper mais bon, c’est pas trop ça non plus. Tu peux pas faire mieux ? Ou du moins, essayer ?! Comme pour dissimuler un peu plus le geste étrange qu’il avait pu avoir, il retira lentement le gant en latex dans son dos tout en avançant un peu plus vers Alexis et lui indiqua. « J’ai déjà été briefé par le directeur concernant les grandes lignes de l’état de Potter. Si vous êtes prête on peut tout de suite débuter l’autopsie. » Le gant roulé en boule dans la paume de sa main droite, il plaça cette dernière dans la poche de sa blouse blanche dans un geste tout ce qu’il y a de plus naturel possible.
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Alexis Fawley
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Dim 7 Nov - 20:54
Darkness is all we have left, Too easy to lose your waySalle d'autopsie de Sainte-Mangouste, décembre 2020 || Azraël & Lexi
« Docteur Fawley ? » Lexi quitte son dossier des yeux et son regard se dirige instantanément vers le Directeur de l’hôpital, un sentiment de déjà-vu envahissant son esprit. La scène lui rappelle étrangement sa venue bien impromptue en janvier 2020. À l’époque, il l’avait dérangé dans son travail à une heure bien matinale pour une requête bien incommodante et à laquelle Lexi avait refusé de répondre. Être indulgente avec Helios Carrow, ce qu’il ne faut pas demander à la jeune médicomage dépourvue de la moindre empathie envers les étudiants médiocres et sans talents… L’impartialité dont Lexi fait preuve envers les jeunes universitaires qu’on lui demande de former ne sera jamais à remettre en question. Pourtant, c’est bel et bien ce qu’il lui avait demandé l’an dernier ; la courtoisie dont il avait fait preuve ne présageait rien de bon de toute manière puisqu’il était prêt à tout pour la brosser dans le sens du poil. Ce qu’il oublie souvent, c’est que Lexi n’est pas de ceux qu’on peut acheter avec des minauderies ou quelques paroles polies. Alors Lexi se demande ce qu’il peut bien lui vouloir à cette heure désormais bien tardive. La nuit est tombée depuis déjà plusieurs heures et si Lexi est encore à l’hôpital, c’est uniquement parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire ce soir. « Je peux vous déranger quelques minutes ? » Ces mêmes mots… Ces mêmes phrases. En fait-il exprès ? Pour autant, aujourd’hui, étrangement, son visage est relativement fermé, un pli extrêmement soucieux sur le front. Lexi repose le dossier sur lequel elle était en train de plancher pour le scruter bien attentivement, la situation est peut-être plus inquiétante qu’elle ne l’aurait pensé.
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Si la demande du directeur semblait pourtant simple au premier abord, Lexi sait à quel point ce dossier sera tendu et affreusement délicat. Quelques jours ont passé depuis le passage du supérieur de Lexi dans son service, prêt à lui demander encore une fois une faveur. Et pas des moindres. Une tâche ô combien importante. L’autopsie d’Harry Potter. Effectivement, la jeune médicomage imaginait mal le Ministère confier cette mission de la plus haute importance à une autre personne qu’elle-même ; il est vrai qu’en tant que cheffe de service de médicomagie légale, elle est la mieux qualifiée pour répondre aux questions relatives au décès de l’ex-leader des membres de l’Ordre du Phénix. Pour autant, le Ministère a jugé bon de lui coller un assistant sur le dos. Le Docteur Yaxley. Si Lexi comprend la démarche -après tout, en tant que Chef du service des soins aux victimes du Blood Circle-, l’homme semble être tout à fait disposé à l’aider dans cette besogne mais Lexi aime faire cavalier seule ; elle déteste avoir quelqu’un dans les pattes, surtout quelqu’un qu’elle connaît peu et en qui elle n’a absolument pas confiance. Pourtant, la jeune femme sait qu’elle se contentera de faire son travail comme elle le fait toujours : avec méticulosité, rigueur et précision. Lexi est connue pour ces rapports précis, consciencieux et détaillés ; c’est l’une de ses marques de fabrique. Elle déteste le travail bâclé et s’évertue à tout faire pour atteindre la perfection. À chaque fois. Alors il est hors de question que Yaxley vienne ternir sa réputation, surtout sur l’autopsie du siècle. Découper une « célébrité » n’a rien de bien différent pour Lexi, il aura le même sang, les mêmes entrailles, les mêmes organes que n’importe quel autre être humain et Lexi allait se délecter d’en découper chaque morceau. Pour autant, elle allait devoir se montrer maligne afin de ne pas laisser ce qu’elle a lu dans la presse sur sa mort altérer son jugement de scientifique.
Assise à son bureau, Lexi achève la paperasse administrative de la semaine et signe les derniers bons de commande quand un des médicomages du service vient toquer à la porte, l’air mal à l’aise. Natanaël est un des derniers membres à avoir rejoint l’équipe de Lexi et il était toujours en peine pour communiquer avec elle. La plupart des autres ont compris comment elle fonctionne : il faut être clair, concis, rapide. Sans faux semblant. En en oubliant parfois les formules de politesse non utiles et non essentielles dans le travail. Mais lui semblait déborder d’une bienveillance et d’une gentillesse qui dépasse la jeune femme. Maladroitement, il entrouvre avec une lenteur inégalée la porte et Lexi lève les yeux au ciel qu’il lui fasse perdre autant de temps. « Oui ? » Après qu’il lui ait fait part de la présence de Yaxley dans le service, Lexi termine ce qu’elle est en train de faire avant de le rejoindre dans la pièce dans laquelle Potter est installé. Pour des raisons évidentes de sécurité, le corps du défunt a été soumis au protocole habituel de conservation des cadavres dans l’un des blocs réfrigérés attenants au bureau de Lexi puis scellé avec de nombreux sortilèges de magie dont seule Lexi et le directeur détenaient les levées. Une protection supplémentaire. Au cas-où. Mais la salle est vide de toute présence. Lexi hausse les sourcils et déambule dans son service, arpentant chaque salle d’autopsie avec une discrétion qui lui est propre jusqu’à tomber sur une scène bien curieuse. Yaxley penché sur le corps d’un des patients en pleine autopsie, humant l’odeur délicate d’un corps en putréfaction. Intriguée par le comportement particulièrement obscène du médicomage lol, Lexi observe la scène sans rien dire tandis qu’il porte à ses lèvres un de ses doigts emplis de sang. Alors qu’il sent probablement sa présence dans son dos, il se retourne soudainement, tentant de dissimuler les preuves de sa folie. Un sourire narquois s’installe sur le visage de Lexi tandis qu’elle écoute ses vaines justifications ou plutôt ses vaines tentatives pour noyer le poisson. Décidant de ne rien laisser passer, sans répondre à la moindre de ses paroles, elle demande : « Il vous manque des gants au sixième étage ? » Les yeux foudroyants, rivés sur la main qu’il vient de placer dans sa poche, signe qu’elle n’est pas dupe de son petit manège, elle ajoute : « Je vous saurai gré d’éviter de toucher les dépouilles des victimes sans mon autorisation Docteur Yaxley, à moins que vous souhaitiez vous aussi vous retrouver refroidi sur l’une de mes tables. » Froide, sèche, fâchée, Lexi a clairement envie de lui rentrer dans le lard. « J’espère avoir été suffisamment claire. » Pourtant, malgré son air désapprobateur, elle se demande quelle réponse il compte lui apporter : elle a soudainement bien hâte de voir ce qu’il va faire, de voir ce qu’il va dire, comment il va tenter de se sortir de cette panade. Après tout, Yaxley a toujours évité de lui adresser la parole ; Lexi ignore la raison qui le pousse à faire cela lol Lexi fais un effort stp. Elle l’impressionne, elle lui fait peur ? Peut-être. Lexi n’en sait pas suffisamment sur lui pour se faire une opinion bien tranchée. Et puis au-delà de cela, il vient de piquer sa curiosité à vif, elle qui se pensait être la seule à avoir cette manie de goûter le sang, manie qu’elle tente bien malgré elle de refreiner. Probablement qu’elle n’aurait elle non plus pas pu résister à cette pénible tentation.
« Suivez-moi. » dit-elle ensuite et ils traversent dans un silence religieux les diverses salles jusqu’à celle où ils vont passer plusieurs heures. Sans un bruit, Lexi sort sa baguette magique et lance les sortilèges informulés pour lever la protection sur la cellule numéro 14. Le corps de Potter s’envole doucement jusqu’à la table d’autopsie et vient s’y poser avec une extrême douceur. Lexi stérilise tous les instruments disposés minutieusement sur l’un des chariots d’un coup de baguette avant de ranger celle-ci dans la poche arrière de son pantalon, elle ne lui sera plus utile pour le moment. Elle noue sa longue chevelure en une queue de cheval serré pour ne pas qu’une seule mèche rebelle vienne la déranger durant son travail puis se dirige vers le lavabo et débute un lavage méticuleux de ses mains. Lentement, longuement. Yaxley en fait de même à ses côtés et Lexi ne lui adresse pas un seul regard. Lorsqu’elle a terminé, elle retourne observer le corps de Potter. « Qu’on soit bien d’accord Yaxley. Mon service, mes règles. » Autant être ferme dès le début. « Nous allons commencer par un inventaire détaillé des lésions externes avant de passer aux lésions internes. J'ai déjà réalisé les analyses sanguines lorsqu'il est arrivé. Nous allons procéder à une double vérification, juste au cas où. » Avant de commencer, Lexi enfile ses gants et jette un regard furieux à Yaxley. Non, elle n’oublie pas. Elle attrape l’appareil photo magique et réalise les clichés usuels dans le cadre d’une autopsie médicolégale en prenant bien soin d’oublier aucune des blessures subies par Potter. La seule chose à dire, c’est qu’il a dû morfler. « Je vous écoute. » Après tout, c’est lui le chef de service des soins des victimes du Blood Circle, ce n’est pas la première fois qu’il doit être confronté à des actes de tortures comme ceux-ci. Qu'il montre ce qu'il vaut ou Lexi va le manger tout cru.️ 2981 12289 0
Pouvoir autopsier la dépouille d’Harry Potter. Pouvoir autopsier tout court à vrai dire. Ô joie ! Certes accompagné et sous étroite surveillance mais tout de même ! Il allait se retrouver confronté à la mort, à un corps marqué par les stigmates de semaines entières de souffrance et torture. Le paradis ! Si Azrael s’était montré d’un professionnalisme à toute épreuve quand on lui avait appris la nouvelle, intérieurement il avait bondi de joie. Signe de son enthousiasme saupoudré allègrement d’impatience, il ne pouvait réprimer un large sourire à chaque fois qu’il y pensait. Les jours le séparant du moment fatidique semblaient s’être écoulés avec une extrême lenteur mais on y était. Il prenait enfin la direction de la morgue avec un vrai but, une raison légitime de se retrouver au sous-sol de l’hôpital. Rien à voir avec ses escapades et balades dont le simple but était de satisfaire ses pulsions morbides non assumées. Non, cette fois-ci il était question de travail. On avait besoin de son expertise. Après tout, il était à la direction du service destiné aux blessures moldues. Ses années dans l’armée continuaient de lui servir.
Le sentiment qui emplit Azrael au moment où il passa la porte de la première salle d’autopsie était indescriptible. Un mélange subtile entre une excitation intense et la plénitude de se retrouver dans un lieu qui l’apaisait profondément. Cette salle froide, impersonnelle, à l’odeur si distincte et prenante calmait tout son être. S’il était toujours en proie à ses hallucinations auditives, le jeune médicomage ne semblait plus si tourmenté. Ce fut après un bref échange avec le légiste présent qu’il se retrouva seul. Grave erreur ! En tête à tête avec le défunt présent sur la table d’autopsie, un bref débat interne lui fit perdre quelques précieuses secondes car à peine avait-il eu le temps de goûter la dépouille qu’il sentit une présence dans son dos. Azrael s’en mordait les doigts. Comment avait-il pu céder à ses plus basses pulsions ? Pourquoi avait-il attendu ?! Il n’y avait pas l’ombre d’un doute, Alexis avait clairement assisté à la scène. Depuis combien de temps cela restait un mystère mais elle avait entrevu le pire. La bassesse à laquelle il adorait s’abaisser : tester le sang d’un mort. Les vivants étaient d’un trop grand ennui, qu’importe la douleur qui les foudroyait. L’hémoglobine qui les maintenait encore en vie était trop fade, trop oxygénée, insipide… La mort est bien plus fun ! Dans une veine tentative de noyer le poisson, il devina instantanément au regard glaçant qu’elle lui lança la suite des événements. En silence, Azrael encaissa sans broncher bien qu’intérieurement sa petite voix bouillonnait de rage. Cette garce putain ! Qu’est-ce que je donnerais pas pour la dépecer vivante avec son air suffisant, ça la dériderait un peu peut-être. Sans laisser transparaître la moindre émotion, le jeune Yaxley soutint son regard et eut une brève inclinaison de la tête comme pour approuver ses paroles avant d’enfin s’exprimer. « Parfaitement claire. »Rha mais putain ce que tu me dégoûtes à t’écraser comme une merde.Qu’est-ce que tu voulais que je fasse, hein ?! J’peux ni lui répondre, ni la provoquer, ni lui rentrer dedans. On sait que je suis là, y a même un témoin qui l’a littéralement emmenée à moi. … Ferme-la et encaisse ! Je sais que tu peux pas la blairer mais si on veut autopsier Potter on a pas le choix.
Les mains enfouies dans les poches de sa blouse blanche, Azrael la suivit jusqu’à la salle dans laquelle ils allaient pratiquer la fameuse autopsie tant attendue. Resté en retrait, il observa le moindre de ses faits et gestes, inexorablement fasciné par l’univers de sa collègue. Si on aurait pu douter de son choix d’orientation de service, il y avait bien une logique derrière son absence à la morgue. Face à son incapacité de contenir ses pulsions, Aze avait préféré travailler avec les vivants. Qui sait dans quelle folie il serait sombré s’il avait constamment eu accès à des cadavres… Lorsque le corps sans vie de Potter émergea de la cellule réfrigérante numéro 14, ses pensées agitées se calmèrent laissant place à la satisfaction de ce moment tant attendu. Son regard brillant d’excitation, il observa longuement sa dépouille tandis qu’Alexis était occupée à stériliser les instruments dont ils allaient avoir besoin pour l’autopsie. Ce fut quand il l’aperçut du coin de l’oeil se diriger vers les lavabos qu’il lui emboita le pas et se lava consciencieusement les mains à ses côtés. Une fois ce long processus finalisé, il enfila une paire de gants propres et stériles et attrapa un masque également dont il noua simplement les premières ficelles autour de son cou, laissant ce dernier reposer sur sa blouse. Ses prunelles accrochèrent les iris accusateurs de sa collègue et il hocha simplement de la tête. Azrael ne voulait plus perdre une seule seconde avec ces enfantillages.
A l’instant même où elle lui donna le feu vert, il commença son examen. Comme plongé dans une forme de transe, Aze affichait une toute autre attitude. Calme et sérieux, son professionnalisme reprenait le dessus. Sa main gauche se plongea dans la poche de sa blouse pour en sortir une paire de lunettes magiques grossissantes afin de pouvoir examiner en détails certaines plaies et zones. Il débuta l’inventaire des lésions en se concentrant sur le visage de Potter, penché au dessus du corps. « Nombreuses contusions au niveau du visage indiquant clairement qu’il a été brutalement malmené à plusieurs reprises si l’on prend en compte l’évolution des différents hématomes présents. »Il a pris cher ça c’est clair. Ça devait pas être beau à voir quand il avait le visage enflé par les coups… Aze le scruta quelques instants pour tenter de dénombrer et délimiter les coups reçus par Potter. « J’en dénombre huit pour sûr au total. Difficile à évaluer compte tenu de leur proximité. Son nez ainsi que son arcade sourcilière droite ont été fracturés… » Après toutes ces années passées dans l’armée, il lui était facile de distinguer des fractures au visage, en revanche pour la mâchoire cela allait être plus compliqué. Comme pour chercher l’approbation, il releva les yeux vers Alexis en approchant ses doigts de la maxillaire puis finit par la palper avec soin. « Fracture de la mâchoire à trois endroits différents. » Il poursuivit l’examen en ouvrant délicatement la bouche de la victime et un simple coup de lumos lui permit d’annoncer. « Trois molaires arrachées, classique en cas de torture. Deux en bas à gauche ainsi qu’une en haut à droite de la mâchoire. » Ils y sont pas allés de main morte putain… Des amateurs ! Ça semble bâclé, on dirait presque que c’était leur première. Essayant de ne pas se laisser distraire, Azrael lui ouvrit doucement les paupières. « Ses yeux sont injectés de sang. Il pourrait avoir été privé de sommeil pendant plusieurs jours, une autre forme de torture relativement répandue quand on veut briser un sujet. Cela dit… » Ayant une idée précise en tête, il examina avec attention son nez, un bref sourire de satisfaction étira subtilement ses lèvres. « Ils ont très bien pu lui faire subir des noyades simulées, les vaisseaux de son nez semblent s’être rompus sous le manque d’oxygène et… » Ses mains se déplacèrent sur le torse contusionné de Potter, palpant ses côtés d’un côté puis de l’autre. « Il a de nombreuses côtes cassées, trois pour être exact. Deux à gauche, une à droite. A confirmer cependant avec une radio car il a pu se fêler d’autres côtés en se débattant et durant l’examen interne nous devrions trouver des lésions au poumon. » Il déporta son regard sur la poitrine puis le ventre du leader décédé, admirant avec fascination les traces de torture. Plus inventives, plus maîtrisées et cruelles. « Son torse présente de multiples traces de coups, coupures et brûlures. Aux vues de celles-ci je dirai qu’on l’a d’abord tailladé puis torturé en lui infligeant une décharge électrique aggravée par le sang qui coulait. Au total : huit paires de brûlures au taser ou à l'aide d'une batterie, une quinzaine d’hématomes et vingt coups de couteaux dont neuf avec un aspect différents des autres. » Dit-il en désignant du doigt les plaies concernées. « Les hématomes ont une forme régulière en revanche, probablement la crosse d’une arme à feu si l'on se base sur les petits losanges imprimés sur la peau. Il a également la clavicule cassée à droite. » Ça n’en finissait plus. Le pauvre bougre en avait subi des horreurs et dans quel but ? Pour quel résultat ? Impossible à savoir. « On l’a drogué… A six reprises. » Ses doigts glissèrent sur les traces d’injections présentes sur ses avants bras, les hématomes noirs laissés par les aiguilles apportaient une touche sinistre. « Ongles arrachés à tous les doigts et trois phalanges sectionnées sur la main gauche à l’auriculaire, au majeur et à l’index. »Un autre classique… Probablement les premières tortures avec les dents arrachées. Rien de bien original pour des moldus.« Les jambes semblent avoir été relativement épargnées, étonnamment. » Azrael passa bien vite sur ces dernières pour arriver à ses pieds. Oh.Mon.Dieu.« Il semblerait qu’ils lui aient tiré dans les pieds, à moins qu’ils l’aient cloué sur place… ? » Il se pencha pour examiner les deux plaies sous tous les angles, prenant bien le temps d’observer les tissus et leur irrégularité. Une pratique qu’il n’avait encore jamais vu bien qu’il en avait entendu parler. « Oui, c’est bien ça, il a été cloué sur place, les tissus sont déchirés de façon erratique. Il a dû se débattre ou ses pieds devaient peut-être bouger pendant les séances de torture et d’interrogatoire. » Pour appuyer ses propos, Azrael indiqua les zones en question témoins des clous ou vis qui avaient dû pénétrer la chair. Il finit par se redresser et plaça les lunettes sur son crâne, ces dernières se noyant partiellement dans sa tignasse blonde en bataille. « Voilà pour les lésions apparentes à l’oeil nu et au toucher à l’avant du corps. Il nous faudrait le retourner et idéalement lui raser le crâne pour que je puisse finaliser l’examen visuel. »
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Mer 8 Déc - 22:13
Darkness is all we have left, Too easy to lose your waySalle d'autopsie de Sainte-Mangouste, décembre 2020 || Azraël & Lexi Travailler avec les morts a toujours été une évidence pour la jeune médicomage même si son emploi au sein de la morgue ne se résume vraiment pas à ça. Au final, les autopsies ne représentent qu’une partie de ses missions et il faut l’avoue, la partie la plus amusante. Pourtant, en tant que cheffe de service, Lexi s’oblige de moins en moins à recevoir la patientèle traumatisée, choquée, perturbée suite à une agression, suite à des violences physiques ou sexuelles, laissant ces tâches à ses subalternes. Non pas qu’elle n’en éprouve moins de satisfaction, mais lorsqu’elle avait pris la tête du service, refusant de se cantonner à un rôle purement administratif comme son prédécesseur au risque de perdre les réalités de terrain, Lexi avait dû faire des choix et a préféré conserver ses investigations auprès des défunts plutôt qu’auprès des vivants. Un constat fort édifiant, Lexi est plus à l’aise auprès des cadavres qu’elle ne l’est auprès des vivants ; la quiétude règne toujours dans les pièces réservées aux autopsies où elle peut s’adonner sans trop réfléchir à ses activités préférées. Ressentant toujours une certaine euphorie lors de l’autopsie d’un macchabée, Lexi adore également jouer aux enquêtrices d’un jour ; savoir comment et pourquoi l’homme ou la femme qu’elle reçoit est sur la table métallique fait bouillonner toutes les strates de son cerveau. Brillante, elle l’est et c’est aussi pour cela qu’elle s’est retrouvée si jeune avec tant de responsabilité. Même si elle avait osé donner un petit coup de pouce au destin en assassinant son ancien supérieur, c’est à elle qu’on avait confié le poste. Qui d’autre l’aurait mérité ? En tant que major de la première promotion de médicomagie depuis la réforme des formations universitaires magiques, Lexi méritait cette place. Elle a su gagner rapidement sa place aux seins des autres chefs et cheffes de service, démontrant grâce à ses nombreuses compétences qu’elle avait plus d’un atout dans sa manche. Bien sûr, son caractère particulièrement affable empêche Lexi d’être pleinement intégrée parmi les autres chefs de service et Lexi n’est pas le genre de collègue qu’on invite au barbecue du dimanche midi. Au contraire, sa réputation la précède, elle est crainte pour sa personnalité tranchante, admirée pour ses travaux, redoutée pour ses paroles incisives. Peu sont ceux qui prennent le risque de la contredire -sauf Dyer peut-être-. Quoi que Dyer se tenait particulièrement à carreaux depuis l’incident qui s’est déroulé les dernières semaines. Lexi l’avait croisé à nouveau dans les couloirs et à chaque fois, il avait détourné le regard. Il savait à qui il avait affaire maintenant.
Penser à Dyer entraîne obligatoirement les pensées de Lexi vers Rory tandis qu’elle repense avec un sourire narquois à ce qu’il s’est passé ensuite. Alors qu’une lueur incandescente s’allume dans son bas ventre, un de ses employés vient faire taire cette envie naissante et elle chasse le jeune Barjow de son esprit, souhaitant être totalement efficace et opérationnelle pour l’autopsie de Potter. Celle-ci est primordiale et marquera peut-être un tournant dans sa carrière ; après tout il s’agit d’une personnalité, un leader et même si Lexi n’a que faire de cette information, pour lui il s’agit tout simplement d’un homme à autopsier dans les règles de l’art, elle sait que son rapport sera épluché, peut-être même utilisé à des fins politiques. Il allait donc falloir être très consciencieux. Et travailler en équipe… Lexi soupire en repensant à la demande grotesque du directeur ; elle qui adore faire cavalier seule, la voilà affublée d’un gamin pour l’épauler. Ok, Yaxley n’a rien d’un gamin, il a quasiment le même âge que la jeune femme mais pour autant, son apparence juvénile n’aidait pas toujours la médicomage à le prendre au sérieux. Ne l’ayant jamais vue à l’œuvre, n’ayant jamais eu besoin de collaborer ensemble, Lexi ne sait pas quoi penser de cet énergumène qui se fait plutôt discret lors des réunions avec la direction. Leur relation était à définir et pourtant, Yaxley a décidé qu’elle débuterait dans l’exaspération et le ressentiment en touchant à l’un des patients sans autorisation. La rouquine s’empressant de le remettre à sa place, le toisant de son air réprobateur, tandis qu’il lui affirme qu’elle a été parfaitement claire. Bien sûr qu’elle l’est, pour qui la prend-t-elle ? Lexi est toujours extrêmement précise et concise dans toutes ses phrases, ne s’embarrassant que peu de la politesse et d’autres usages : elle va droit au but. Faisant signe à son collègue de la suivre, ils se dirigent en silence vers la salle d’autopsie préparée pour l’occasion. Après s’être adonnée au protocole d’usage, stérilisation des outils et ustensiles, lavage minutieux des mains, enfilage de gains en latex, Lexi est fin prête pour l’analyse du corps d’Harry Potter.
Se permettant de répéter à Yaxley qu’en ces lieux elle est la cheffe afin qu’il se sente bien à l’aise, elle lui demande de faire ses preuves. Car c’est bien cela qu’elle va observer alors qu’elle lui suggère de débuter son examen des lésions externes. Elle aurait très bien pu le faire elle-même mais bon, puisqu’il est là, autant qu’il serve à quelque chose. Lorsque Yaxley commence à parler, la plume à papotte sur le bureau se redresse et commence à frictionner avec grande vigueur sur le parchemin, prête à noter avec exactitude les propos du médicomage afin de ne pas en perdre une miette. Si Lexi écoute chacune de ses paroles, elle le suit à la trace pour prendre en cliché tous les hématomes, toutes les blessures, tous les actes de torture qu’il a subis. On peut être certain d’un chose : il a morflé. Atrocement. Lexi en arriverait presque à être compatissante si elle n’en avait pas strictement rien à foutre. Les deux médicomages passent en revue le corps du défunt : le visage entier ainsi que l’intérieur de la bouche, le buste, les mains, les bras. Lorsqu’il évoque les traces de seringue, Lexi commente : « Les analyses sanguines ont montré des traces d’adrénaline. Je pense qu’ils lui en donnaient pour l’empêcher de dormir et de se reposer. Technique de torture classique. » Les jambes comme il l’a annoncé, ont été « presque » épargnées et Lexi se délecte de pouvoir faire une remarque à Yaxley qui a omis de regarder ses pieds mais finalement il y vient et Lexi l’écoute donner chacune de ses hypothèses. Presque impressionnée par la précision de ses descriptions, se demandant s’il ne fait pas du zèle de peur qu’elle le fusille du regard s’il manquait le moindre détail, Lexi doit l’avouer, Dr Yaxley n’est pas aussi mauvais qu’elle ne l’aurait pensé. Lexi se penche vers les « trous » repérés sur le dessus des pieds du jeune héros de la Grande Guerre et mitraille les tissus abîmés avant de le poser sur le bureau afin d’aider Yaxley à manipuler le corps pour le retourner. D’un signe de tête, ils déplacent délicatement l’homme inanimé sur le dos et Lexi arque un sourcil coucou Rory. « Et bien et bien et bien… » dit-elle, sidérée par les ecchymoses et les longues traces de traînée et cicatrices à peine refermées dans son dos. Reprenant l’appareil, elle appuie à plusieurs reprises sur le déclencheur tout en commentant : « La victime a probablement été traîné au sol, les blessures apparentes et la discontinuité des marques suggèrent qu’elles n’ont pas été causées par une lame. Notons par contre un morceau de chair prélevé au niveau de la hanche droite. » Lexi se penche et palpe doucement le trou avant d’ajouter : « Prélèvement effectué avec une lame chirurgicale de qualité douteuse. Les crans sont irréguliers, le tracé tantôt profond tantôt superficiel, probablement l’œuvre d’un amateur. » N’ont-ils pas de médecins qualifiés au Blood Circle ? Lexi fronce les sourcils en remarquant des marques violacées autour de son cou… Etrange, elle n’avait pas vu cela lorsqu’il était sur le dos… Mitraillant à nouveau les marques, elle dit sobrement : « Marques évidentes de strangulation. » Il n’avait pas vu ça non plus, le petit génie ? Un sourire en coin s’installe sur le visage de la jeune femme et elle termine l’examen. Rien de particulier sur ces parties du corps. « Les Moldus rusent par leur ingéniosité. » se contente-t-elle de dire. Franchement, c’est impressionnant. Voire même -et pour Lexi c’est beaucoup dire-, presque flippant. « Les actes de torture relevés sur Monsieur Potter sont le résultat de plusieurs mois de maltraitances incontestables, maltraitances probablement aussi physiques que mentales, comme souligné par Dr Yaxley. » Il faut bien le dire, le confrère ne dit pas uniquement des conneries. Faisant à nouveau signe au blondinet, le corps de Potter retrouve sa position initiale et Lexi vérifie les marques de strangulation autour du cou. Effectivement, en se penchant, elles se voyaient mieux mais n’étaient pas si franches que cela, l’auteur avait dû accentuer et tirer vers l’arrière. En réponse à la dernière phrase de Yaxley, Lexi s’approche du visage de Potter et soulève sa mèche de cheveux, rendant visible la cicatrice en forme d’éclair, celle qui a rendu l’homme célèbre. « On ne rasera pas la tête du défunt. La famille a besoin de faire son dieu dans les meilleurs conditions possibles et l’homme a déjà suffisamment souffert pour qu’on lui retire une autre partie de lui-même. » Lexi déteste les hommes mais porte une attention tout particulière aux cadavres. La plume à papote s’arrête d’écrire : c’est cela qui est bien avec ce modèle amélioré. En dehors du fait qu’elle n’exagère absolument pas les propos, se contentant de les notifier avec exactitude, elle savait également faire la différence entre les échanges formels et ceux plus informels. « Je vais vous aider. » dit-elle en s’approchant du crâne pour écarter les cheveux du défunt et le laisser observer le trou causé par la balle. Lexi faisant du travail d’équipe, on aura tout vu… « Vous étiez présents le soir où c’est arrivé ? » demande-t-elle. Lexi parle bien évidemment de la « tentative » de sauvetage. Elle-même n’était pas présente car elle n’en a toujours rien à faire mais elle aurait aimé avoir le récit exact de ce qu’il s’est passé et de la manière dont Potter a été exécuté. « On dit qu’il a été abattu à bout portant. » Pourra-t-il le confirmer en regardant le trou dans sa cervelle ? Lexi n’est pas vraiment familière avec les blessures causées par les armes à feux mais il est probable que Yaxley le soit, après tout, c’est son métier. Vaguement intéressée par la réponse, la jeune femme lève les yeux vers lui et attend qu’il daigne lui répondre. Et fissa s’il ne veut pas recevoir son poing dans la figure. On ne fait pas attendre Dr Alexis Fawley. ️ 2981 12289 0
Azrael avait toujours brillé quand il s’agissait de travailler en équipe. Son caractère avenant et joyeux mettait tout de suite à l’aise les personnes qui se retrouvaient à collaborer avec le jeune sorcier. Il pouvait également compter sur son expérience dans l’armée où faire cavalier seul n’était clairement pas une bonne idée si on voulait survivre et mener à bien sa mission. Sans coopération, c’était bien souvent la mort assurée. Cela n’avait donc jamais été bien compliqué pour lui de travailler en équipe, ajoutant ses compétences à celles des autres et créant une atmosphère plus propice à l’entente et la coopération grâce à son sourire communicatif. Toutefois, malgré le fait qu’une seule année les séparent et qu’ils se soient fréquentés à Poudlard puis suivis à l’université, Azrael n’avait encore jamais eu l’occasion de travailler avec Lexi. Il faut dire que la jeune femme avait vite retourné sa veste, lâchant le petit groupe qu’ils formaient avec Ludivine et Soledad. S’il avait vainement tenté de continuer de lui parler, la sollicitant parfois en espérant garder le contact, il s’y était cassé les dents. Pourtant, avec les années, cela ne l’avait pas empêché de nourrir une admiration de plus en plus croissante vis-à-vis de la jeune médicomage d’un an son aînée. Elle était sortie major de sa promotion un an avant lui, il avait réussi le même exploit, elle avait pris un poste à Saint Mangouste et était cheffe de son service, lui aussi. Ils avaient des terrains d’entente mais fort de son passif avec elle, Azrael préférait rester sur la réserve. Il se montrait poli, réservé, peu bavard alors que ça ne lui ressemblait pas et surtout il gardait leurs contacts le plus professionnel possible.
Se retrouver à faire l’autopsie d’Harry Potter dans la morgue qui était le territoire de Lexi était à la fois passionnant, excitant et un brin terrifiant. Non pas qu’il la craigne elle, non, loin de là. Azrael avait plus peur de lui-même. De ce qu’il était capable de faire face au cadavre sans vie et mutilé du leader sorcier. Il y avait déjà eu l’incident avant qu’ils n’arrivent dans cette salle, il ne pouvait plus se laisser aller et devait contenir au maximum ses pulsions morbides. Azrael entreprit donc l’examen complet des blessures apparentes de Monsieur Potter. Plus il constatait les actes de torture et plus une profonde paix intérieure l’envahissait. Ça n’était pas la même satisfaction que de traiter un homme hurlant d’agonie mais c’était tout aussi jouissif. Détaillant une à une les lésions apparentes qu’il voyait, il laissait systématiquement Lexi prendre un cliché avant de continuer, souhaitant qu’elle puisse intervenir si elle décelait quelque chose qui lui échappait. Quand il mentionna les traces d’injection sur l’un de ses avants-bras, la légiste lui confirma ses suspicions. Légèrement étonné qu’il n’y ait rien eu de plus dans ses analyses sanguines, il ajouta tout de même. « Je pense qu’il sera également judicieux de faire une biopsie de son coeur le moment venu. Il n’est pas impossible qu’ils aient eu besoin de le réanimer en le piquant directement dans la poitrine. » Sur ce il reprit l’examen avec minutie et sérieux, prenant son rôle à coeur. D’une certaine façon, toutes les séances d’interrogatoires musclées et de tortures illégales auxquelles il avait assisté et participé s’avéraient plus qu’utile. Il savait à quoi, s’attendre, quoi chercher et surtout rien ne le surprenait.
Il aida Lexi à retourner le cadavre pour en examiner le dos cette fois-ci. En découvrant les longues lacérations qu’il arborait, Aze eut une petite mine légèrement surprise. Ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère dis donc… À la vue de ses ecchymoses, cicatrices et plaies, une multitude de scénarios se façonnèrent dans son esprit, imaginant ce qu’il avait bien pu subir pour laisser des traces de la sorte. Il se pencha au dessus de certaines pour en admirer observer le détail à l’aide de ses lunettes magiques grossissantes. La dernière phrase de son observation lui fit relever la tête, ayant piqué sa curiosité. Etrange… Qu’est-ce qu’ils ont foutu ces cons ?! Ils avaient un creux ou comment ça se passe ?! Perplexe, il souffla un simple « Etonnant. » avant de se concentrer à nouveau sur son dos. « Les longues lacérations pourraient être causées par un objet avec lequel il a été battu. Un fouet, un bâton relativement fin ou encore des câbles électriques. Comme vous dites, il semble évident qu’il a été traîné au sol. Principalement par un humain cela dit, un véhicule, même lancé à tout juste 5km/h aurait causé plus de dégâts que cela sur de la chair humaine. » Se redressant pour porter son attention sur d’autres marques possibles, il hausse les sourcils de surprise quand elle évoque la strangulation. Il était passé à côté de cela ?! Bien que surpris, il ne peut que constater les traces violacées relativement propres et nettes présentes sur son cou. Va falloir regarder ça de plus prêt. Retournant à nouveau Potter sur le dos, Azrael prend également le temps d’observer les marques de strangulation remarquées. Effectivement, elles étaient là, discrètes comme si toute la pression avait été effectuée à l’arrière plutôt qu’à l’avant. Un peu perplexe, les idées fusaient dans son cerveau, tentant de trouver une explication à ce phénomène. « Il faudra vérifier durant l’autopsie si les cordes vocales ou le tissu des cervicales ont été endommagés… Ils peuvent très bien lui avoir fait porter un collier étrangleur en tirant fortement dessus ce qui expliquerait les marques plus importantes dans son cou. » C’était une explication possible parmi tant d’autres… Il leur faudrait presque une nécromancienne comme Toni pour régler les quelques questions floues de ce type. A présent préoccupé par la cause de la mort, Azrael se contenta d’une petite moue à moitié convaincue par l’argument avancé par Lexi. S’il faisait tout son possible pour garder ses patients en vie, apporter autant de soin à un cadavre lui semblait accessoire.
Grâce à l’aide de Lexi, Azrael s’accroupit suffisamment pour observer la plaie par balle qui avait ôtée la vie à Harry Potter. A nouveau muni de ses lunettes, il écarta quelques mèches collées au sang séché et annonça, confirmant les dires qu’elle venait tout juste d’évoquer. « La balle a effectivement bien été tirée à bout portant. On constate des traces de brûlures autour de l’orifice d’entrée. Et… » Il se coupa pour faire le tour de la tête de Potter, cherchant dans sa chevelure brune la plaie de sortie avant de s’exclamer. « Voici là où la balle est sortie. » Un simple coup de baguette sur la monture de ses lunettes lui suffit pour pouvoir analyser la dimension de l’orifice et avoir des estimations crédibles. « Balle de 9 ou 11mm. » Tout en se redressant, il leva les yeux vers Lexi, replaçant ses lunettes sur le haut de son crâne avant de doucement secouer la tête à sa précédente question. « Non, je ne me mêle pas à la politique. J’ai appris son décès tôt le matin quand nous avons reçu aux urgences du sixième un sorcier qui a été blessé dans la bataille de l’entrepôt. J’en déduis que vous n’étiez pas non plus sur les lieux le soir même ? » De ce qu’il avait perçu de son caractère avec les années, Lexi semblait également porter peu d’attention à toutes ces questions. A sa connaissance, elle n’était pas investie dans une cause, du moins pas au sein de l’Ordre sinon il l’aurait déjà croisée. Reportant bien vite son attention sur le cadavre, Azrael scanne à nouveau la dépouille du regard voulant s’assurer qu’ils n’auraient rien oublié. Ils pouvaient enfin passer aux choses sérieuses. « Je pense que nous en avons fini de l’examen des lésions externes. Qu’en dites-vous ? » Il était à la fois curieux et impatient de la voir travailler dans ce qui allait être son domaine. Cela faisait si longtemps, trois mois, qu’il n’avait pas assisté à une autopsie, une expérience qui lui manquait cruellement tant elle calmait sensiblement cette petite voix cruelle dans son esprit. « Comment souhaitez-vous que je vous assiste Docteur ? » Demanda-t-il alors en rassemblant sa tignasse blonde sous un bonnet de chirurgien bleu et noua son masque chirurgical afin de couvrir sa bouche et son nez, prêt à débuter ce pour quoi il était vraiment là : ouvrir Harry Potter.
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Alexis Fawley
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Lun 20 Déc - 16:17
Darkness is all we have left, Too easy to lose your waySalle d'autopsie de Sainte-Mangouste, décembre 2020 || Azraël & LexiLexi a toujours apprécié faire cavalier seul. Il faut dire qu’elle n’a toujours pu compter que sur elle-même. Toujours ? Non. Elle se remémore parfois ses premières années à Poudlard alors qu’elle aspirait à être une personne différente, une personne qui aurait pu se soustraire au joug familial et se construire une nouvelle vie, une vie plus simple entourée d’amis et de personnes en qui elle pouvait avoir confiance, une vie qui n’était pas empreinte d’une certaine froideur, d’angoisses ni de terreurs. Une vie moins compliquée en somme. Azrael, à l’époque, avait fait parti de ce tourbillon d’espoir, s’évertuant à demeurer agréable avec une jeune fille renfermée et solitaire, même si Ludivine et Soledad parvenaient à la rendre sympathique aux yeux des autres, Lexi n’avait jamais fait semblant. Ses blessures, ses fêlures, son caractère, tout était si perceptible pour celui qui savait regarder même si elle n’a jamais rien laissé paraître. Pour autant, les sourires, les rires, s’amuser, Lexi avait touché cela du doigt avant que les ténèbres l’enserrent et qu’elle sombre dans ses retranchements, se persuadant qu’elle ne pourrait que reproduire le schéma familial : être malheureuse, vivre en se blindant et en ne montrant aucun affect. Il en a fallu du temps pour que certaines personnes brisent cette carapace par la force des choses mais ces personnes étaient elles aussi brisées : Kesabel, Tobias, Rory. Chacun à leur manière avait eu droit à son lot de malheur, son lot de désespoir, son lot de souffrance. Lexi s’est reconnue en eux alors que Ludivine, Soledad et même Azrael réclamaient davantage de lumière, davantage de bienveillance, davantage de sourires là où Lexi en était devenue incapable. Couper les ponts avec eux lui avait semblé plus facile plutôt que de pervertir les relations qu’elle avait commencé à construire avec eux. Si Lexi a appris une chose de ses années à Poudlard, c’est qu’on ne peut pas être sauvé. Pas de soi-même. Pas si on n’a pas envie de l’être.
À Sainte-Mangouste, Lexi a appris à composer avec ses supérieurs parce qu’elle n’avait pas le choix mais a toujours détesté qu’on lui donne des ordres, qu’on lui demande d’obéir sans réfléchir alors qu’elle tient plus que tout à son libre-arbitre, qu’on la traite comme une subalterne. Lexi avait besoin de davantage de contrôle, de davantage de maîtrise, de davantage d’indépendance. Lorsqu’elle est devenue cheffe de service, espérant se libérer de tout cela, elle a compris qu’il y aurait toujours quelqu’un au-dessus d’elle, toujours quelqu’un qui prend ses ordres de plus haut mais elle a acquis une certaine liberté qui la satisfait. Travailler seule a toujours été un choix qui lui convenait ; elle dirige, elle manage, elle sait prendre les bonnes décisions pour son équipe mais toujours dans la froideur et la rigueur. Certains de ses subordonnés apprécient cette manière de fonctionner, d’autres non et la porte leur est grande ouverte. Lexi fascine tout comme elle est craint pour ses compétences, son autorité et son air sarcastique. Une véritable institution au sein de l’hôpital. En définitive, probablement l’opposée exacte de Yaxley. Lui aussi chef de son service, il est probable que les liens qu’il entretient avec son équipe diffèrent quelque peu. Toujours est-il que malgré leurs similitudes et leur passif, les deux médicomages n’avaient jamais eu l’occasion de travailler ensemble et ne se voyaient que de manière ponctuelle lors de la réunion hebdomadaire des chefs de service. Lui parler ne lui faisait rien, elle n’avait aucun sentiment pour lui, tout semblait verrouillé et Lexi lui réserve exactement le même accueil qu’à tout autre. Son air affable, ses paroles tranchantes, les ordres précis.
Après l’avoir remis à sa place et lui avoir rappelé qui dirige ici, Lexi l’emmène dans la salle d’autopsie ; la raison pour laquelle il est là. L’autopsie d’Harry Potter, ce grand leader de la résistance qui a tellement morflé que l’examen visuel prend un temps monstre. Yaxley est précis, méticuleux et minutieux ; Lexi doit bien le reconnaître alors qu’elle se contente de prendre des clichés magiques tout en vérifiant tout ce qu’il disait. La confiance règne, oui. « Je prends note de vos suggestions. » dit-elle sommairement lorsqu’il propose de réaliser une biopsie du cœur. De toute manière, Monsieur Potter allait avoir droit au traitement de luxe, un examen autopsique complet ; c’était la demande des autorités, c’était la demande du directeur. Ils souhaitaient tout savoir, tout. Lexi ne laissera donc rien au hasard. Lexi avait déjà du refuser qu'ils participent à l'autopsie en tant qu'observateurs. C'était aussi pour cela qu'elle avait cédé et accepté la présence de Yaxley, valait mieux lui qu'un membre de l'équipe administrative.
Après le buste, ils commencent l’examen du dos qui n’est pas plus réjouissant. La plume à papotte s’affaire de l’autre côté de la pièce et n’arrête pas de gratter à chaque analyse, chaque hypothèse, chaque déduction des deux médicomages. Le rapport sera fourni et précis. Yaxley exprime son étonnement quant au morceau de chair prélevé sur Potter. « Probablement l’œuvre d’un détraqué qui souhaitait garder un souvenir. » dit-elle tout en se disant qu’elle aurait pu en faire de même MDR mais que son esprit savait se raisonner, contrairement à celui des agresseurs. Lexi acquiesce lorsqu’il complète ses propres propos ; il semble être bien renseigné sur les techniques de tortures des moldus ; la jeune femme imagine qu’il doit en voir des vertes et des pas mûres dans son service. L’examen du dos terminé, les deux collègues replacent le corps de Potter dans sa position initiale. « Nous ferons cela. » dit-elle lorsqu’il précise qu’il serait judicieux d’effectuer l’examen des cordes vocales. Se lançant maintenant minutieusement dans l’observation de la plaie, laissant Yaxley faire son travail, Lexi garde le silence ; elle s’y connait bien peu en armes à feu et ne se prétend pas experte en la matière. 9 ou 11mm, peu importe pour elle, il est mort en réalité.
Cherchant à satisfaire une certaine curiosité morbide qu’elle-même ne comprend pas bien, elle lui demande s’il était présent lors de sa mort. Après tout, elle aurait aimé se délecter des détails scabreux de son décès, tant pis, il ne lui sera encore une fois pas très utile. « Non, j’étais de garde et comme vous, la politique ne m’intéresse pas non plus. » Elle précise : « Le directeur de l’hôpital est venu me trouver immédiatement en me demandant de préparer une cellule réfrigérée sécurisée. » dit-elle. « C’est ainsi que j’ai appris que les négociations avaient échoué. Comme si elles avaient eu une chance d’aboutir. » commente-t-elle, davantage pour elle-même que pour son collègue. La causette terminée, elle hoche la tête lorsque Yaxley estime l’examen externe achevé. Procédant au process habituel, Lexi se munit d’un masque chirurgical et emprisonne sa chevelure avant de dire : « Contentez-vous de me passer les instruments quand je vous les demande. » répond Lexi d’un ton sec, se remémorant son attitude lorsqu’elle l’avait surpris en train de faire mumuse avec le corps d’un défunt. « Nous allons débuter par la dissection de la cavité thoracique et nous préleverons les organes avant de nous attaquer à l'abdomen, la région cervicale afin de conclure par la boîte crânienne. » Alors qu’elle explique le protocole à appliquer, les plateaux avec les instruments s’approchent d’eux et Lexi demande : « Lame PM40. » Les yeux fixés sur Yaxley, prête à le fusiller du regard dans le cas où il ignore ce qu’est une lame PM40, elle le regarde se saisir de la lame sans sourciller et la lui tendre. « Incision de la cavité thoracique. » Avec une précision minutieuse, Lexi entame l’ouverture du corps d’Harry Potter, laissant apparaître avec délice les organes du quarantenaire. Un homme, quel qu’il soit, demeure le même à l’intérieur ; et quand Lexi songe aux guerres qui règnent au sein des sorciers et à celle entre les moldus et les sorciers, elle pense à cela : ils sont tout fait de chair et de sang et lors d’une autopsie, le statut magique ou le statut du sang n’a strictement aucune importante. L’incision faite par Lexi est nette et franche. « Dr Yaxley, je vous laisse placer l’écarteur. » Cet instrument, indispensable en chirurgie et en médecine légale sert à écarter les tissus superficiels afin d’accéder plus aisément aux régions plus profondes. Lexi se recule ; quitte à avoir un assistant, autant que cela serve à quelque chose. Une fois que cela est fait, Lexi inspecte l’intérieur de la cage thoracique. « A priori, aucune blessure interne. » commente-t-elle.
« Dr Yaxley, procédez aux prélèvements du sang et des cheveux. » S’il-vous-plaît ? Non c’est surfait. comme bonjour, coucou Rory. Leurs analyses demeurent régulièrement la clé du mystère et apprennent de nombreuses choses aux médicomages. Certes, Lexi avait déjà procédé à une double vérification des analyses sanguines lorsqu’on lui a amené le corps mais une troisième vérification ne sera pas de trop. Pendant qu’il s’évertuera à faire cela, Lexi débute les prélèvements des organes, la partie la plus intéressantes alors qu’elle lui demande de réaliser les trucs chiants. Bien décidée à tout réaliser elle-même par précaution, elle se résigne ; une pensée la traversant soudainement. Depuis le départ de Phobos, elle n’a plus d’alliés ici ; preuve en est, lorsque Dyer lui a mal parlé lors d’une réunion, personne n’a réagi. Lexi se sait craint plus que malaimée mais elle se dit qu’il serait peut-être pertinent de repartir en campagne. Yaxley n’est pas méchant… Si elle peut se le mettre dans sa poche… Elle commence par retirer l’estomac. Elle coupe l’œsophage au niveau du diaphragme et utilise une pince à clip pour ligaturer. Reproduisant la même chose au niveau du duodénum, elle coupe puis agrafe avant de placer l’estomac sur la balance. « Poids de l’estomac, 3652 grammes. » La plume à papote s’agite à nouveau. Elle attrape une lame de 6 qu’elle désinfecte scrupuleusement et ouvre l’estomac. « Estomac vide. Le sujet n’avait rien avalé depuis plusieurs jours, peut-être même des semaines. Prélèvement du suc gastrique. » Une fiole vole devant Lexi et elle prélève un échantillon du suc. Elle passe ensuite aux poumons, exécutant le même process. Se retournant vers Yaxley qui semble avoir terminé ce qu’elle lui avait demandé de faire, elle ajoute : « Vous pouvez vous occuper des prélèvements de la bile et des urines, ainsi que de celui du cœur. Faire la biopsie comme vous le désiriez. » Lui demandant ainsi tacitement de prélever le foie et les reins, cela l’occupera pendant de longues minutes tandis que Lexi continuera ce qu'elle a débuté. Elle fronce néanmoins les sourcils : « Vous avez l’habitude de réaliser des autopsies, Dr Yaxley ? Si ce n'est pas le cas, nous pouvons le faire ensemble. » Même si c’est un passage obligatoire lors des études de médicomagie, ce ne sont pas les cours qui intéressent le plus les étudiants, encore moins les étudiants sorciers. La médicomagie légale, proche de la médecine légale moldue, avait plutôt mauvaise presse et on la qualifie régulièrement de médicomagie au rabais. Encore une insulte à la médecine moldue. ️ 2981 12289 0
Grâce à ses nombreuses expériences dans divers contextes, Azrael avait acquis une capacité d’adaptation plus développée que bon nombre de ses collègues, cantonnés au monde très fermé de l’hôpital et surtout de leur service. Le jeune Yaxley avait eu l’opportunité de partir sur le terrain, de pratiquer une médecine autre que magique mais s’était également essayé à plusieurs compétences dont l’art très subtil de l’autopsie. Ses débuts à Sainte Mangouste avaient également été assez remarqués en raison de son manque d’assignation délibéré. Azrael avait préféré aller ici et là, n’intervenant que dans les services où on avait besoin de lui, là où les bras manquaient pour venir en aide ou bien soulager les patients. Faire équipe ou cavalier seul, dans un cas comme dans l’autre, le jeune médicomage s’adaptait, trop préoccupé par le travail bien fait pour s’offusquer des habitudes de certains. Ainsi, quand le directeur de l’hôpital lui avait demandé d’assister le Docteur Fawley lors de l’autopsie de Potter, une fois l’excitation passée de pouvoir participer à l’examen mortuaire, Azrael se fit une raison. Il n’allait pas pouvoir beaucoup toucher le cadavre ni même vraiment être impliqué. Par expérience il savait Lexi être une jeune femme solitaire, peu encline à la coopération et surtout d’une froideur légendaire. Etait-ce sa bonne humeur qui l’exaspérait au plus au point à moins qu’il ait eu une attitude qui ne passait pas depuis Poudlard ?! Qu’importait. Dans tous les cas, Aze était là pour faire un travail, il se contenterait donc du rôle qu’elle était prête à lui confier, ni plus ni moins.
Si les prémices de l’autopsie furent quelque peu glaciaux, notamment en raison de la folie qu’il s’était permise en territoire ennemi, le chef de service du dernier étage se « rattrapa » en procédant à l’examen des lésions externes du corps de Potter avec sérieux et professionnalisme. Bien conscient que Lexi ne lui faisait absolument pas confiance, vérifiant tout une seconde fois derrière lui, Azrael ne s’en offusqua pas. Ils avaient deux techniques de travail différentes, il était dans son service alors autant ne pas faire de vagues et se plier à sa méthode. L’héritier Yaxley se permit tout de même de donner quelques conseils concernant certains aspects à venir de l’autopsie notamment un examen de la trachée ainsi qu’une biopsie du coeur, tous acceptés à sa grande surprise. Alors qu’il inspectait le coup de feu ayant causé la mort de Potter, ses soupçons furent confirmés : Lexi ne s’impliquait pas comme lui dans la politique sorcière. Bien évidemment, il avait omis de préciser qu’il faisait partie de l’Ordre du Phénix. Une participation qui n’avait pas grande chose à voir avec la politique mais plus un soutien à des personnes dans le besoin. Grâce à l’Ordre, il avait accès à plus de patients, pouvait parfois aller sur le terrain et apporter son aide à des personnes qui évitaient bien souvent Sainte-Mangouste. C’était le compromis parfait !
Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Muni d’un masque et ses boucles blondes emprisonnées sous son chapeau chirurgical, il se contenta d’un simple hochement de la tête quand Lexi lui annonça qu’il allait simplement lui passer les instruments. Non mais attends ! Elle est sérieuse là ?! T’es pas une putain d’infirmière ! Tu vas la laisser t’insulter de la sorte ?!Calme toi… Tout ça c’est de ta faute et puis, sois content, tu vas quand même pouvoir le voir ouvert. Azrael se plaça donc à ses côtés, suffisamment en retrait pour ne pas la gêner dans ses mouvements mais être capable de facilement l’assister en cas de besoin. Ainsi, quand elle lui demanda la lame PM40, il s’en empara immédiatement pour la lui tendre. Il n’en était pas à son premier coup et s’il n’avait pas pris cette direction durant ses études, Aze avait eu l’occasion de pratiquer de nombreuses autopsies durant son temps dans l’armée moldue. Une activité qu’il poursuivait depuis son retour, usant de la magie dans les morgues moldues pour se livrer à ses petits examens illégaux. Tout en l’observant pratiquer l’incision, une vague brûlante de bien-être le submergea, son masque dissimulant un sourire satisfait. La vue de toute cette hémoglobine, les organes luisants… Il y avait quelque chose de jouissif dans ce simple instant où on découvrait l’intérieur d’un être humain, toute la machinerie si parfaite du corps. La main déjà tendue vers le plateau à ses côtés, il se saisit immédiatement de l’écarteur et s’avança pour venir placer l’instrument de part et d’autre de l’incision avant d’appliquer la pression nécessaire pour que l’écarteur puisse faire son travail. L’espace d’un instant il laissa son regard sombre courir sur les entrailles à nues de Potter avant de reprendre sa place, l’observant dans un silence religieux faire son examen.
Investi d’une nouvelle mission, Azrael s’empara alors dans un premier temps d’une pince ainsi que de deux fioles. Tout en plaçant ses lunettes magiques grossissantes, le médicomage s’accroupit au niveau de la tête de Potter et préleva à l’aide de la pince quelques cheveux de l’ancien leader autour de la plaie par balle. Il les déposa avec précaution dans la première fiole qu’il referma et d’un simple coup de baguette l’inscription détaillant exactement de quoi il s’agissait et la zone de prélèvement s’inscrivit sur l’étiquette. Il passa ensuite au second échantillon et se saisit alors de quelques cheveux pris au hasard sur le crâne du corps qu’il déposa dans la fiole restante et y inscrivit magiquement les informations nécessaires. Le meilleur pour la fin ! Se munissant d’une aiguille ainsi que cinq tubes qu’il glissa dans une des poches de sa blouse, il se place à l’opposé de Lexi pour la laisser tranquillement travailler pendant qu’il prend les prélèvements. L’aiguille vient se planter dans une des veines de Potter et il laisse l’hémoglobine s’accumuler dans un premier tube, puis un second, le processus peut-être chiant et rébarbatif pour certains, hypnotisait littéralement Azrael. Ce sentiment de bien-être qu’il ressentait déjà s’intensifiait, l’apaisant tout en l’excitant, terriblement envieux d’en avoir plus. Alors qu’il revenait vers le plateau pour y déposer les tubes remplis, sa petite voix se fit un peu plus agressive et pressante. Prends-en un !Quoi ?!Allez ! Prends-en un je te dis. Ils vont le vider de toute façon quand ils le prépareront pour l’enterrement. Un peu plus ou un peu moins… Puis, elle était trop occupée à prélever les organes pour voir exactement combien de tubes tu as remplis.Non. C’est trop risqué.Je veux le goûter !Arrête avec ça, on en a goûté un juste avant et on s’est fait chopé. Je peux pas !JE VEUX LE GOÛTER !NON ! Ça suffit ! Lui ou un autre c’est pareil, ce soir on en trouvera un…
Coupé dans son débat interne par la voix de Lexi, il se retourna vers elle pour recevoir ses nouvelles instructions. Assez surpris qu’elle lui demande de prélever quelques organes, Azrael hocha simplement de la tête tandis qu’intérieurement il jubilait. PUTAIN MAIS…Quoi encore ?! Qu’est-ce qui ne va pas ?!Rien putain ! On va pouvoir enfin toucher et sentir et… Je sais pas ce que tu as fait mais continue comme ça, ça a l’air de bien marcher. Alors qu’il se saisissait d’un bistouri électrique et de clamps, la question de Lexi l’interpela. Placé au dessus du corps pour prélever le foie, il releva la tête vers elle, affichant un léger sourire sous son masque. « Si je n’en pratique plus dans mon service, j’en ai très longtemps effectué notamment pendant quand j’étais médecin et chirurgien dans l’armée moldue. » Se contenta-t-il de dire, omettant volontairement de parler de ses petites expériences dans les morgues moldues pour garder la main et satisfaire ses pulsions macabres. « C’est un exercice que j’ai toujours beaucoup apprécié, à l’université comme ensuite sur le terrain. » Précisa-t-il tout de même afin de la rassurer, soucieux de lui prouver qu’il savait faire le travail et qu’elle avait raison de lui confier ces tâches. D’un sûr et précis, il s’empara du foie qu’il détacha sans la moindre hésitation, appliquant les clamps de part et d’autre de l’organe pour éviter tout épanchement de sang résiduel. A son tour il pesa l’organe et annonça pour la plume à papote. « Poids du foie, 1,732 kilogramme. Taille, 27,3 centimètres. » L’organe à présent posé sur un des plateaux métallique il le manipula pour atteindre la vésicule biliaire et, muni d’une seringue, vint en prélever un peu avant d’étiqueter l’échantillon. Le temps que l’inscription apparaisse, il examine un peu plus en détails le foie afin de s’assurer de ne passer à côté de rien puis s’affaire à présent à retirer les reins. Toujours avec beaucoup de sérieux, minutie et professionnalisme, il retire le premier puis s’immobilise en découvrant l’état du second. « Docteur Fawley… » Dit-il en épongeant doucement le rein lacéré avant de l’extraire avec une grande délicatesse. Azrael déposa l’organe endommagé sur un nouveau plateau, à côté du sain. « Il semblerait que les coups répétitifs subis par Monsieur Potter ont causé plusieurs lésions sur son rein gauche. Je distingue trois lacérations supérieures à un centimètres… » Il s’interrompit dans son diagnostic en examinant la place occupée par l’organe dans le corps du défunt. « Pas d’extravasation urinaire apparente. Je vais procéder au prélèvement des urines. » Annonça-t-il finalement en répétant le même processus que pour la bile. Il se pencha cette fois-ci au dessus du corps et vint directement prélever le liquide urinaire dans la vessie qui atterri à son tour dans une fiole vide. « Poids du rein sain, 149 grammes. Taille 9,58 cm. Poids du rein endommagé, 175 grammes. Potentiels signes d'infection compte tenu de la différence de poids. Taille 10,32 cm. » Pour finir, Azrael se munit d’un punch de biopsie de 8 millimètres et vint prélever un peu de tissu du coeur sur les deux ventricules qu’il prit le soin d’étiqueter correctement. « Le coeur est prêt à être prélevé, si vous souhaitez vous en charger Docteur Fawley. » Finit-il par annoncer en déposant les instruments dans un des récipients prévus à cet effet.
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Alexis Fawley
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Lun 31 Jan - 20:33
Darkness is all we have left, Too easy to lose your waySalle d'autopsie de Sainte-Mangouste, décembre 2020 || Azraël & LexiLexi aime travailler seule à l’hôpital. N’ayant pas eu le choix que de s’assumer étant plus jeune, elle a appris à se débrouiller et à s’autonomiser par elle-même. Par ailleurs, férue du travail bien fait et du travail fait à sa manière, Lexi sait qu’elle est insupportable pour la plupart de ses collaborateurs car elle aime que tout soit parfait. Il n’y a pas de place pour l’interprétation, pas de place pour l’erreur, pas de place pour l’hésitation. Si elle est si intransigeante avec les autres, Lexi s’impose la même discipline à elle-même. Derrière cette femme sûre d’elle, se dissimulent des angoisses parfois latentes qui sont bien cachées. S’exposer aux autres lui a toujours paru insupportable et si Lexi demeure aussi glaciale avec la plupart des gens, c’est parce qu’elle n’a pas besoin des autres ; murée dans une solitude qui la rassure et qui l’apaise, elle préfère s’entourer de peu mais de personnes de qualité, dont elle est certaine de la confiance qu’elle leur accorde. Pouvant les compter sur les doigts d’une main, l’affection qu’elle ose donner à ses amis n’en demeure pas moins emprunte d’une certaine forme d’instabilité. Bien qu’elle leur fasse confiance, Lexi demeure parfois sur ses gardes, comme s’ils pouvaient la trahir à chaque instant, se demandant si elle en est digne. C’est si difficile pour elle dans sa vie professionnelle comme personnelle, que Lexi passe aisément pour une personne désagréable bien que perfectionniste. À l’hôpital, elle a d’abord forgé sa réputation dans le service de médicomagie légale en tant que simple médicomage et ses intuitions et sa rigueur lui ont toujours valu les félicitations de ses supérieurs tandis que le rapport à l’humain apparaissait bien au second plan. Depuis qu’elle dirige ce service, Lexi n’a pas changé de manière d’être et la plupart des médicomages travaillant sous ses ordres ont appris à s’accommoder de ses paroles tranchantes mais concises. Pour travailler avec Lexi, il faut s’adapter à elle et à sa manière de faire. Quand c’est le cas, tout se passe bien en définitive et Lexi pense avoir trouvé avec son équipe un certain équilibre, ils se sont faits à sa personnalité et savent comment lui parler.
En ce qui concerne le Docteur Yaxley, Lexi aurait pu s’attendre à tout autre chose mais les réactions de son confrère lui permettent d’imaginer que bien qu’il ait conscience de la manière dont il doit se comporter dans la salle d’autopsie, le fait qu’ils se soient connus plus jeunes à Poudlard a probablement aidé. Il n’avait pas besoin d’apprivoiser Lexi, il sait déjà comment elle est. Il aurait peut-être pu s’attendre à ce qu’elle ait changé mais Lexi demeure la même qu’à Poudlard. Du moins la Lexi d’après l’été de sa troisième année. Celle d’avant été morte il y a bien longtemps maintenant même si Lexi songe parfois à cette période où elle s’imaginait pouvoir grandir en puisant dans la lumière des autres. Mais l’obscurité l’a trop envahie désormais et ce n’est probablement pas pour rien qu’elle a choisi cette spécialité, elle est plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants. L’autopsie de Potter, c’est une autopsie comme une autre pour elle ; l’identité du défunt l’importe peu d’ordinaire mais Lexi sait qu’elle sera attendue au tournant de celle-ci, tout comme Yaxley d’ailleurs. Qu’on lui colle un « assistant » n’est pas anodin, surtout lorsque la moitié de la communauté sorcière demande des réponses et souhaite savoir. Si Lexi en avait quelque chose à faire, elle ferait attention aux conclusions du rapport d’autopsie, sachant que cela déchainera probablement une haine intense envers les moldus. Si Lexi en avait quelque chose à faire de ce conflit, il est probable qu’elle dissimulerait probablement les détails sordides des tortures subies par Potter. Elle le sait, ce rapport est vivement attendu et elle est même surprise qu’un représentant du Ministère ne soit pas là en train d’observer ce que les deux chefs de service sont en train de faire. C’est presque un gage de confiance qui leur est fait finalement.
L’autopsie ayant débutée, Lexi s’installe dans son rôle de cheffe de service en traitant Yaxley comme elle traiterait un subalterne. Lui demander de lui passer les instruments est dégradant et elle le sait. Elle s’en fiche. Clairement. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que depuis le départ de Phobos pour la Grèce, elle est désespérément seule ici, sans alliés pouvant faire la balance avec elle contre les autres chefs de service, contre la direction et le conseil d’administration. À une époque bien lointaine, Lexi et Azrael étaient… amis ? Tout en sachant qu’elle n’a pas besoin d’autres amis, Lexi se demande si cela ne serait pas intéressant pour elle d’être dans les bonnes grâces de Yaxley, après tout, il est apprécié du plus grand nombre… Se montrant alors plus ouverte qu’en début d’autopsie, elle lui propose de participer. Deux petites tâches, ce n’est pas grand-chose mais pour Lexi, c’est beaucoup. Elle n’a pas l’habitude de déléguer ce genre de chose, surtout lorsque l’enjeu est si grand. L’observant du coin de l’œil faire ce qu’elle lui a demandé, Lexi lui donne de nouvelles instructions une fois qu’il a étiqueté les fioles. Hochant la tête, montrant qu’il a compris ce qu’elle lui demande, elle ne peut s’empêcher de s’enquérir de son niveau de compétence. Après tout, les autopsies ne sont pas effectuées par tous les médicomages et certains ne sont même pas du tout à l’aise avec cette pratique. La réponse d’Azrael surprend suffisamment Lexi pour qu’elle relève la tête de l’organe qu’elle était en train d’autopsie. « Je ne savais pas que tu avais servi dans l’armée moldue. » dit-elle repassant au tutoiement sans s’en rendre compte. Ses pensées se dirigent immédiatement vers Phobos et elle soupire doucement en repensant à lui ; il était l’un des seuls médicomages de Sainte-Mangouste qui -comme Lexi- ne dénigrait pas la médecine moldue mais il apparaît clairement qu’il y en a au moins un troisième. Lexi se souvient assez peu de l’enfant qu’il était quand ils étaient à Poudlard mais à cause de son nom de famille, Lexi avait immédiatement imaginé qu’il n’était pas très enclin à ce genre de pratique. Son raisonnement était clairement erroné et stupide. Après tout, il a fréquenté Ludivine pendant des années. « Vous m’en voyez ravie. » dit-elle alors qu’il la rassure sur ses compétences sur le sujet. En réalité, les pensées et a priori de Lexi viennent sincèrement d’être chamboulés par ces quelques mots qu’il vient de prononcer et elle préfère se concentrer sur ce qu’elle fait pour éviter de penser qu’elle l’avait peut-être mal jugé. Il pourrait vraiment être un allié de taille au sein de l’hôpital, surtout s’ils partageaient les mêmes idées sur la médecine moldue.
Lexi continue son travail sur l’estomac tout en continuant de surveiller ce que Yaxley fait même si elle semble plutôt rassurée par ce qu’elle voit. Il est précis, méticuleux, respectueux. Cela écorcherait Lexi de le dire à voix haute mais il pourrait presque faire un bon médicomage légiste. Elle se concentre sur ses propres prélèvements lorsqu’il l’interpelle. Terminant de poser l’estomac dans le bac correspondant, Lexi se dirige vers lui et elle fronce les sourcils en regardant les deux reins disposés l’un à côté de l’autre, comprenant aisément pourquoi il lui a demandé de venir. Elle se contente d’acquiescer lorsqu’il évoque les trois lacérations sur le rein endommagé. Elle le suit jusqu’au cadavre ouvert sur la table d’autopsie et opine à nouveau de la tête en confirmant l’absence d’extravasation je fais mine de savoir ce que c’est, j’suis sûre t’as bien fait tes recherches. Lexi poursuit la tâche entreprise tout à l’heure et elle se tourne à nouveau vers son acolyte lorsqu’il lui demande si elle souhaite prélever le cœur. « Bien sûr. » dit-elle sobrement en attrapant les pinces à clamps et sa lame fétiche. Avec rigueur et précision, Lexi débute l’extraction de l’organe qui a permis à Potter de vivre durant toutes ces années. Le cœur a toujours obtenu les grâces de Lexi, elle l’a toujours trouvé fascinant et intéressant. Alors qu’elle clampe les artères, elle glisse sa main dans la cage thoracique du macchabée et le dépose dans le bac en inox prévu à cet effet. « Le cœur fait 13 cm de long pour un poids d’exactement 362 grammes. » dit-elle avant de reposer son mètre mesureur. « Apparence ordinaire. Pas de signes d’infection ou de malformations. » Une fois l’analyse du cœur terminé, Lexi jette son dévolu sur les poumons. Elle répète la même opération et dit : « Couleur des poumons peu habituelles après extraction. Poids du poumon droit 604 grammes, poids du poumon gauche 498 grammes. » Lexi fronce les sourcils et attrape un bistouri. Sur une intuition, elle découpe l’un de deux poumons et dit : « Dr Yaxley ? » Elle se tourne vers lui en commentant : « L’état interne des poumons indique que le sujet a été soumis à un simulacre de noyade. Probablement à plusieurs reprises. » Lexi soupire et une moue réprobatrice s’installe sur les lèvres : « De mieux en mieux. » Ses yeux se ferment tandis qu’elle imagine Potter subir cette torture ; bien évidemment, elle ne ressent rien. Elle n’a aucune sympathie pour cet homme même si elle conçoit qu’il était un leader important pour le monde sorcier. Ce qui l’embête, c’est qu’ils aient abîmé un corps, voilà ce qui la préoccupe davantage que la victime en elle-même. « Vous avez dû voir pareilles horreurs sur les champs de bataille moldus Dr Yaxley, je présume ? C’est ce qui vous a poussé à vouloir travailler au service d’aides aux victimes du Blood Circle ? » Si l’un des salariés de Lexi se trouvait dans la pièce, il est probable qu’il serait bouchée bée. Docteur Alexis Fawley cherche à faire la conversation, ce jour est bien à marquer dans les annales. ️ 2981 12289 0
Le travail d’Azrael à son poste de chef de service aux victimes du Blood Circle était certes passionnant et valorisant, il n’en restait pas pour le moins frustrant sur certains aspects. L’état critique dans lequel lui parvenaient certains patients avait clairement de quoi satisfaire ses pulsions macabres. En revanche les méthodes qu’on attendait de sa part ainsi que l’amélioration significative de l’état des victimes lui laissaient un goût d’inachevé. Pouvoir ainsi se retrouver dans une morgue à pratiquer une autopsie sur un corps mutilé comme celui de Potter possédait un côté jouissif. Capable de procéder à l’examen clinique entièrement seul, il savait cependant qu’il s’agissait du domaine de Lexi. Un lieu où même les assistants de la jeune femme avaient peu de place selon les rumeurs qui couraient dans les couloirs de l’hôpital. Si pendant longtemps Azrael avait laissé le bénéfice du doute à son ancienne camarde et amie d’école, force était de constater que certaines rumeurs n’étaient pas si infondées que cela. Il suffisait de voir les quelques tâches sommaires que Lexi lui concédait. Le médicomage était persuadé que si on lui avait donné le choix, il ne serait même pas là aujourd’hui, la privant de son expertise des nombreuses méthodes de torture moldue. C’est que sans magie on peut être tout autant créatif et cruel qu’avec une baguette en main.
En dépit des maigres tâches que la médicomage lui confia, Azrael était bien déterminé à en tirer profit. Rien de tel qu’un corps sauvagement mutilé par l’ennemi pour combler certaines de ses pensées les plus sombres. Il s’appliqua donc avec sérieux à la tâche, réfrénant par instants quelques pulsions qui, si elles étaient suivies, auraient pu créer un incident diplomatique entre le Docteur Fawley et lui. Une décision judicieuse car Lexi venait de lui confier la tâche déjà plus significative de prélever un organe. Interloqué un instant par sa question, il s’appliqua à lui répondre sans jamais perdre son sérieux, partageant avec elle l’attirance qu’il avait pour une pratique moins magique de la médecine sorcière. Il ne nota donc pas spécialement le tutoiement qu’elle employa, répondant simplement d’un air détaché comme si ça n’était rien. « Au Moyen-Orient dans l’armée de terre pendant deux ans et demie. C’était juste après mon diplôme de médicomage. » Tout cela ne représentait pour lui que de simples détails, rien de bien important ou significatif qui mérite que l’on s’attarde dessus. Bien que membre de l’hôpital depuis trois ans à présent, les querelles entre services ou considérations sur quel type de médecine devrait être appliquée étaient à mille lieux de ses préoccupations. Il avait l’avantage de pouvoir justifier certaines de ses pratiques par le caractère moldu des blessures. Pour des ignares en matière de médecine non magique, démontrer par A plus B que recoudre un patient sans magie car la blessure guérirait mieux suite aux déchirures musculaires provoquées par une balle de calibre neuf était un jeu d’enfant. Il lui suffisait de saupoudrer le tout d’un peu de magie et ni vu ni connu il pouvait mêler pratiques moldues et sorcières sans être inquiété d’avoir ses supérieurs sur le dos. Sans compter que si on l’avait mis à la tête de ce service c’était que ses compétences faisaient l’unanimité.
Alors qu’il continuait de faire son travail de prélèvements et extractions d’organes, étiquetant soigneusement les échantillons et examinant l’état de ce qu’il prélevait, Azrael l’interpella pour venir constater d’une première blessure significative. Un des deux reins avait littéralement explosé sous la violence de certains coups subis. Après tout, les nombreuses traces d’ecchymoses constatées sur le corps étaient là pour en attester. Potter avait passé de sales moments entre les mains du Blood Circle. Des analyses peut-être plus poussées sur le rein ainsi que les prélèvements effectués pourraient attester de certains dysfonctionnements ou donner d’autres explications sur le choc physique éprouvé par la victime. Sans jamais trop s’attarder sur les découvertes qu’il avait pu faire, Azrael avait appris à l’armée le détachement. Pour bien faire son travail mieux vaut voir les soins effectués comme une simple tâche. Mort ou vivant, on était là pour effectuer une mission. Impliquer l’affect ne pouvait que compliquer la tâche. Ainsi, le médicomage préleva un bout du muscle myocarde, prenant le soin d’apposer différents clamps sur les artères entourant le coeur. Sans trop s’éloigner de la table, il laissa sa place à Lexi pour prélever l’organe vital puis les poumons. A sa demande, Azrael la rejoignit pour constater à son tour de l’éclatement des alvéoles pulmonaires ainsi que les signes visibles et sans équivoque d’une grande détresse respiratoire. « Effectivement… » Marmonna-t-il bien pensif en imaginant les scènes de tortures répétées. L’avantage avec le simulacre de noyade c’était qu’on ne risquait pas directement la vie du prisonnier. Le traumatisme psychologique laissé par cette méthode d’interrogatoire était en revanche si profond que ça la rendait d’une efficacité redoutable.
Intérieurement il jubilait. Etre ainsi témoin de tout ce qu’avait pu subir Potter était mieux que d’autopsier des corps victimes d’accident de la route côté moldu. D’anciens prisonniers ayant été torturés ça ne courrait pas les morgues… Pour le coup, Azrael ne pouvait s’empêcher de bénir le directeur de l’hôpital pour sa brillante idée. Il fut toutefois tiré de ses pensées morbides par les questions de Lexi. « C’était monnaie courante sur le terrain oui. Scènes de tortures, membres arrachés, blessures multiples et variées… Je suppose que c’est mon expertise en la matière qui a fait de moi le candidat idéal pour le service des victimes du Blood Circle. » Expliqua-t-il alors qu’il reprenait déjà place auprès du corps de Potter. En vue des prochains actes à effectuer sur la victime, Azrael s’occupa de clamper le gros et petit intestin, prélevant ici et là des fluides ou tissus qu’il étiquetait soigneusement avant de passer à l’examen. « Le petit intestin semble sain en revanche… » Il se stoppa quelques secondes dans sa réflexion, écartant à pleine main un boyau avant de s’exclamer. « Oui. Le gros intestin présente des signes de nécrose évidante. » Annonça-t-il tout en désignant les portions noircies à Lexi. « S’il n’avait pas été tué d’une balle en pleine tête, l’infection l’aurait fait. Plus lentement et dans d’atroces douleurs… » Murmura-t-il plus pour lui qu’autre chose, imaginant déjà la douleur dans laquelle Potter devait vivre ses derniers jours. Il tendit alors le scalpel à Lexi pour qu’elle vienne prélever le petit puis le gros intestin, l’aidant dans cette tâche bien plus complexe aux vues de la taille conséquente de l’organe. Pendant qu’elle pesait et mesurait le tout, il continua les prélèvements et clampa le pancréas, la vésicule biliaire, la prostate, la rate ainsi que la vessie. Tout en prenant l’initiative de commencer à détacher le pancréas pour le mesurer et peser, il jugea bon de lui demander à son tour. « Qu’est-ce qui vous a poussé à vous spécialiser en médicomagie légale, si ce n’est pas trop indiscret ? »
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Mer 23 Mar - 21:49
Darkness is all we have left, Too easy to lose your waySalle d'autopsie de Sainte-Mangouste, décembre 2020 || Azraël & LexiPlongée dans l’autopsie de Monsieur Potter, Lexi se rappelle ses premières journées en tant que cheffe de service. Désireuse de faire ses preuves rapidement, elle avait tenu à rebattre les cartes en réorganisant et dépoussiérant le service de médicomagie légale qui semblait resté à l’âge de pierre. Avec une personnalité comme celle de la médicomage aux commandes, le service file droit depuis qu’elle en est à la tête et cela la réjouit de savoir qu’elle est en arrivée là assez facilement. Son équipe est ce qu’elle est, mais la plupart de ses subordonnés ont maintenant compris la manière dont elle appréhende les choses et le travail, le service tourne plutôt bien. Certes, Lexi n’est pas de ceux qui apprécient congratuler les personnes qui sont sous ses ordres pour leur travail et il est bien rare qu’elle leur fasse des compliments. Mais disons qu’une journée où elle ne faisait pas de remarque est une belle journée pour eux, une journée de travail réussie. Il est vrai qu’il est difficile pour la jeune femme de s’épancher sur ses émotions et sur ce qu’elle ressent. Pour autant, elle est attachée à son équipe qu’elle a appris à apprécier pour ses compétences et ceux qui ne correspondaient pas à son critère d’exigence et de perfection sont partis depuis plusieurs mois. Il a fallu tout reconstruire lorsqu’elle est arrivée à la tête du service et il faut l’avouer, très rapidement, la plupart ont compris que certains domaines étaient chasse gardée. Les autopsies commanditées par la brigade criminelle par exemple. Certaines tâches lui étaient alors réservées et ses employés se contentaient des miettes qu’elle souhaitait bien leur donner.
Pourtant, depuis plusieurs mois, chacun semble avoir trouvé sa place. Depuis qu’elle dirige son étude clinique, elle a pourtant été obligée de déléguer davantage mais cela ne l’a pas inquiété. Certes, Lexi n’est pas la cheffe idéale mais elle est juste : ceux qui effectuaient du travail d’excellente qualité ont été récompensés. Bien entendu, en ce qui concerne Harry Potter, il est peu probable qu’elle aurait laissé qui que ce soit d’autres réaliser l’autopsie. Le fait qu’il soit célèbre ne l’intéresse pas, elle n’est pas du genre à se mêler à la politique. Mais désireuse de ne pas se laisser influencer par ces éléments, souhaitant dépeindre de manière extrêmement précise et méthodique les blessures de Potter, elle avait accepté cette tâche. Certes, on lui a collé un « assistant » mais elle s’estime heureuse qu’il n’y ait pas quelqu’un du Ministère qui les regarde travailler. Elle préfère mille fois que ce soit quelqu’un du corps médical qui soit auprès d’elle et Yaxley est un bon médicomage et elle le sait.
Durant l’autopsie, les deux collègues, en bons professionnels, annotent leurs remarques et précisent tout ce qui peut les aider à comprendre les conditions dans laquelle Potter a vécu ces dernières semaines. Ce qui est étrange, c’est qu’au milieu de cette tâche qui apparaît macabre pour la plupart des gens, Lexi et Azrael parviennent, presque l’air de rien, à avoir une conversation. Lexi n’est franchement pas du genre à apprécier faire la causette, pourtant, ils en arrivent à échanger quelques brides d’informations l’un sur l’autre. Apprenant qu’il avait servi dans l’armée moldue, la jeune femme ne peut laisser échapper sa surprise. Rares sont ceux qui apprécient la médecine moldue au sein de l’hôpital, la trouvant pas assez noble pour être considérée comme une discipline sur laquelle les sorciers pouvaient s’inspirer. Auprès de Phobos, Lexi a appris à penser différemment.
Continuant leurs prélèvements respectifs, l’esprit de Lexi demeure néanmoins concentré sur la tâche en cours. Ils avancent bien, méthodiquement. La manière dont Yaxley organise ses extractions la satisfait et elle n’a rien trouvé à lui redire, preuve que sa manière d’effectuer les choses était satisfaisante. Au-delà des aspects relevant de l’autopsie, plus ils déroulent le procédé rigoureux de l’autopsie, plus ils découvrent que les sévices infligés à Potter à l’aide des méthodes de tortures moldues sont intolérables. Même pour une femme aussi aguerrie qu’elle, il a vécu un véritable enfer. Elle ne ressent aucune forme d’empathie envers lui mais elle reconnait que ces derniers jours sur cette terre n’avaient pas dû être simples. Pauvre de lui. Lexi n’allait toutefois pas le plaindre. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’il l’avait cherché mais effectivement c’est ce qui peut arriver lorsqu’on est à la tête d’une organisation aussi importante que celle de l’Ordre du Phénix ; on s’expose.
Et on se retrouve sur une table d’autopsie dans la morgue du service de médicomagie légale. Une fois n’est pas coutume, plutôt encline à en savoir davantage sur son collègue, Lexi se hasarde à poser quelques questions. Un soutien de plus au sein de l’hôpital ne serait vraiment pas du luxe et depuis le départ de son ami en Grèce, Lexi se sent parfois seule. « J’imagine, effectivement. » Après tout, sur le papier, ses qualifications font de lui la personne la plus disposée à diriger ce genre de service. Ne cherchant pas à approfondir davantage la conversation, Lexi se contente d’acquiescer lorsqu’il lui présente l’intestin et termine ce qu’elle a à faire avec d’autres organes oui j’ai plus d’idée sur la suite oups ahah. Alors qu’elle s’affaire à tout annoter de manière extrêmement méticuleuse et précise, Lexi est sortie de ses pensées par Azrael. Qu’il lui retourne la question, elle aurait dû s’en douter. Après tout, c’est de bonne guerre. Toutefois, perturbée par cette interrogation, Lexi s’assoit sur son tabouret et respire doucement, perdue dans les méandres de son cerveau. Laissant passer quelques secondes avant de rouvrir la bouche, elle dit : « Je ne sais pas vraiment. Je ne me destinais pas du tout à cette discipline quand j’ai débuté mon cursus en médicomagie. » Se replongeant dans ses souvenirs, elle se souvient avoir eu cette même discussion il y a des années avec Phobos quand elle était sa stagiaire puis avec Helios Carrow quand il est passé par son service. « J’excellais en potions et en sortilèges à Poudlard. J’étais excellente dans toutes les matières en réalité mais ces deux-là avaient ma préférence. Comme ce sont des compétences primordiales dans nos métiers, on m’a suggéré d’essayer ce cursus. Je suis arrivée là vraiment par hasard. Les premières semaines, je n’étais pas certaine de rester. » Après tout, la médicomagie, c’est aussi la bienveillance, l’écoute, l’empathie. Ces qualités sont loin de faire partie intégrante de la personnalité de la jeune femme. « J’ai longuement hésité avec la spécialité pathologie des sortilèges. Mais mon stage en médicomagie légale a fini de dissiper tous mes doutes et je me suis orientée vers cette voie. » Alors qu’elle estime qu’ils ont terminé l’autopsie, elle ajoute : « Nous allons pouvoir procéder à la reconstitution du corps. » Procédant avec les techniques habituelles, les deux collègues travaillent dans un silence assourdissant sans que cela ne semble déranger ni l’un ni l’autre. Une fois le buste de Potter reconstitué, satisfaite de l’état décent dans lequel la famille allait retrouver le corps du défunt, Lexi esquisse un léger sourire. Elle finit par ajouter : « Je suis plus à ma place ici. » Bien sûr, si Lexi préfère la froideur de sa salle d’autopsie, c’est qu’elle se sent plus à l’aise avec les morts qu’avec les vivants. La plupart des vivants l’ennuie. Les morts ne mentent pas, ne trichent pas. Ils sont criants de vérité.
Jetant un coup d’œil à la plume à papote qui a enfin terminé de s’agiter, elle demande : « Voulez-vous m’aider à écrire le rapport d’autopsie ? » D’habitude, elle préfère le faire seul mais Yaxley avait participé à l’autopsie, autant se servir de son expertise pour détailler au mieux les sévices subies par la victime. ️ 2981 12289 0
En tant que chef de son propre service, Azrael était amené à en voir des choses. On le sollicitait bien souvent pour participer à diverses interventions plus ou moins sensibles, son avis était systématiquement demandé dès qu’un cas hors du commun arrivait au sixième étage et même les médicomages avec de la bouteille venaient le voir en quête de conseil dès qu’il était question de technologies moldues. Pas étonnant donc que l’on fasse appel à lui pour participer à l’autopsie médicolégale d’Harry Potter. Sa mort n’avait rien de conventionnelle. Le leader de l’Ordre du Phénix s’était fait torturé puis exécuté par des moldus après tout. S’il y avait bien quelqu’un dans cet hôpital qui en connaissait un rayon sur le sujet c’était lui. Il avait beau refuser de se positionner comme un expert dans le domaine c’était pourtant ce qu’il était devenu par la force des choses. Qui l’eut cru ?! Un jour son parcours dans l’armée l’aurait mené à participer à l’autopsie d’Harry Potter. Ça n’était pas rien à mettre sur un CV quand même. Et puis sans compter sur le fait qu’on peut carrément le découper, l’inspecter de l’intérieur… Oui, ça avait ses avantages.
A l’occasion de cette autopsie, Azrael revenait à ses premiers amours. Cette discipline de la médicomagie qui l’avait poussé durant ses études à goûter pour la première fois à du sang et, inévitablement, s’éloigner de Ludivine. La crainte de finir par la blesser avait été trop grande pour qu’il ne puisse courir ce risque. Elle lui était trop précieuse et lui faire du mal de la sorte s’avérait tout bonnement inconcevable pour le médicomage en devenir. C’était bel et bien à contre coeur qu’il avait mis un terme à leur histoire, sa petite voix macabre ayant gagné ce round et le plongeant dans plus de vices, de noirceur et de pulsions macabres qu’il assouvissait en découpant des cadavres. Retrouver ce petit plaisir dans un cadre officiel et après son départ de l’armée avait donc une saveur particulière. Comme s’il n’y avait pas vraiment sa place et que quelque chose clochait. Pourtant Azrael faisait preuve de sérieux, utilisant son expertise pour légitimer sa place aux côtés de Lexi. Grâce à ses nombreuses observations sur le corps de Potter, émettant diverses hypothèses quant à l’origine de certaines blessures puis lors de l’autopsie en elle-même pour assister sa collègue dans diverses tâches avant de prélever lui-même certains organes dont il établissait le diagnostic. Au final on pouvait dire que sa mission était réussie.
Sérieux et méticuleux, Azrael appliquait la même méthodologie que quand il devait soigner des blessés graves arrivés dans son service. Chaque geste était contrôlé, une main ferme pour ne surtout pas commettre d’impairs et la même concentration à toute épreuve. Cette dernière qui lui permettait d’exécuter sa tâche à la perfection tout en récoltant des informations vitales de la part d’un collègue ou noter des changements de constantes vitales du patient qu’il traitait. L’avantage dans une autopsie c’était qu’on avait pas besoin de se soucier de l’état du cadavre… Certains gestes devaient être faits avec beaucoup de minutie pour éviter la rupture d’un organe par exemple mais à part ça… Azrael n’avait donc aucun mal à continuer son travail tout en discutant quelque peu avec Lexi, lui partageant son parcours ainsi que son expérience sur le terrain. Deux composantes qui, selon lui, avaient fait la différence quand la question d’un chef de service pour cette nouvelle unité s’était imposée. Passant du coq à l’âne, il pratiqua les prélèvements sur les poumons qui permettront de confirmer leur hypothèse de la torture par simulacre de noyade et commença à s’intéresser aux organes restant. Ils s’occupèrent du gros intestin puis des organes encore non prélevés dans la cage thoracique de Potter tandis qu’il s’enquérit de sa spécialisation. Curieux de savoir ce qui pouvait pousser quelqu’un à volontairement choisir une branche de la médicomagie si particulière.
La réponse fournie par Lexi le laissa un peu sur sa faim. Persuadé que derrière sa position dans cette unité se trouvait une vocation, une histoire bien particulière, le récit fourni par son ancienne amie de Poudlard le laissa quelque peu dubitatif. Soit elle lui disait la vérité et était tombée là un peu par un heureux hasard, soit elle lui mentait pour cacher quelque chose. Peut-être même qu’elle se le cachait à elle-même. Azrael n’en aurait pas été surpris. Lexi avait toujours été très renfermée de son point de vue et puis sans compter qu’il était mal placé niveau honnêteté. Si elle l’avait surpris la main dans le sac à goûter du bout des lèvres le sang d’un de ces cadavres, ça n’était vraiment que la toute petite partie émergée d’un iceberg monumental. Celui du Titanic à côté c’était rien du tout. En guise de réponse, une brève approbation sonore à ses propos lui échappa, en même temps très concentré dans les dernières tâches qui leur incombaient en tant que médicomages chargés de cette autopsie de la plus haute importance. S’épancher sur leur vie personnelle respective c’était plus pour la forme qu’autre chose.
Attelés à leur tâche pour reconstituer le corps et le préparer aux prochaines étapes qui suivraient pour les funérailles, Azrael l’assista dans un silence de plomb, pas le moins du monde gêné par l’absence de paroles échangées. Suite à ses années de pratique de la médecine hybride entre moldue et magique, quand les circonstances le permettaient, très souvent dans un chaos total il avait appris à créer sa propre petite bulle de quiétude pour ne pas se laisser distraire par les cris, les tirs et tout autre bruit qui aurait pu le distraire dans sa tâche. Ils menèrent à bien leur dernière tâche sur le corps de Potter avec minutie et Azrael retira finalement ses gants et dénoua son masque chirurgical, esquissant un léger sourire au propos de Lexi. « Il faut dire que vous faites un travail remarque Docteur Fawley. » Bien plus qu’une flatterie dans le vent, l’ancien soldat était sincère. Il avait toujours admiré le sérieux de son ancienne amie de Poudlard et avoir eu la chance de travailler à ses côtés sur le corps de Potter n’était pas rien. Tandis qu’il se débarrassait des gants, du masque ainsi que du bonnet et de la blouse chirurgicale portée pour l’autopsie dans une des poubelles prévues à cet effet, la suggestion de Lexi le surprit. Sans se défaire d’un large sourire enjouée, Azrael répondit donc. « Avec grand plaisir. » Une façon d’aller à la fois plus vite et rentrer dans des détails dont la jeune femme pouvait être privée de part son manque d’expérience dans le domaine de la torture moldue. Il attendit qu’elle retire gants, masque et blouse pour la suivre jusqu’à un bureau et finir le travail qu’ils avaient commencé ensemble. Une belle façon de conclure cette coopération entre eux, certes instiguée par le directeur de l’hôpital mais, Azrael l’espérait, pas la dernière. Si d’ordinaire son service côtoyait peu celui de Lexi, l’ancien soldat comptait bien essayer de trouver de bonnes raisons de descendre au sous-sol, ne serait-ce que pour lui demander son avis s’il en venait à perdre un patient trop amoché pour que la médicomagie ne puisse réellement lui venir en aide et le sauver. Après tout, savoir ce qu’il aurait pu faire ou si c’était peine perdue, une bonne façon de créer des liens tout en se déchargeant auprès de la direction.
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