J’ai tout essayé. Médecin non-maj, médicomages, fortifiant, sucre, repos. Rien ne me soulage. La dégradation de mon état de santé est directement causée par l'annihilation de mes pouvoirs. Annihilation provoquée par une trop forte exposition aux gadgets neutralisateurs de magie que le Blood Circle aurait éparpillés partout. J’ai deux options. Quitter Londres et la Grande-Bretagne, le temps de récupérer pleinement mes capacités sans risquer être exposé aux merdes de ces tueurs de Sorciers, ou rester à Londres et crever à petit feu à force de me détériorer de l’intérieur. J’ai choisi la troisième option. Le Mage ne fuit pas, le Mage ne s’avoue pas vaincu. Je me suis porté volontaire pour neutraliser des balises anti-magie qui sont placées quelque part dans Londres. Étant donné la gravité des symptômes que je subis, il se pourrait que je sois en exposition constante et que je vive assez proche d’une de ces monstruosités.

Je connais le monde non-maj ; c’est là que je vis. Me fondre dans la masse, ne pas éveiller les soupçons : je sais faire. J’ai pris contact avec le Conseil, malgré mon aversion, pour signifier mon volontariat dans cette entreprise de débalisage. Ma candidature a été retenue, et on m’a mis en équipe avec deux non-maj membres de l’Ordre du Phénix. J’ignorais qu’il y avait des non-maj au sein de l’Ordre, mais je trouve que l’idée n’est pas mauvaise. Un rapprochement avec la population non-maj pour combattre les actions du Cercle pourrait être une bonne chose. J’avais eu peur de faire équipe avec des sorciers qui auraient manqué de discrétion mais, du coup, faire équipe avec des non-majs a un côté plutôt rassurant ; d’autant plus pour manipuler des objets qui détruisent la magie, il vaut mieux que ça soit des être non magiques qui s’en approchent. J’ai été mis en relation avec les deux non-maj, et il a été convenu entre nous qu’ils me rejoignent dans ma boutique. Je suis persuadé qu’il y a une de ces balises dans le quartier. Je ne sais pas où. Je ne sais pas depuis quand exactement. Ni même à quoi ça ressemble. Je sais juste que mes symptômes sont beaucoup trop prononcés pour que ça ne soit pas le cas.

Un couple entre dans ma boutique. Ça pourrait être eux, mais ils ont l’air plutôt jeunes. Je pensais faire équipe avec des personnes de mon âge, des vétérans, et pas des mômes tout juste sortis de l’école. Je regarde l'heure. C'est plausible que ça soit eux. D'ailleurs ils ont du retard. ( T'ain Jonas, tu mets Leah en retard, t'as pas honte ? )

«Bonjour et bienvenue, mais… Je vais devoir fermer plus tôt aujourd’hui, j'étais sur le point de le faire. J’attends un rendez-vous important, qui a un peu de retard d'ailleurs. Je suis vraiment désolé. »

Je ne peux pas me permettre d’avoir des clients alors que j’attends de la visite. Et si ce sont les personnes que j’attends, ils sauront se manifester.

Je descends dans le métro à une vitesse folle et vérifie ma montre. Leah va me tuer. Littéralement. Ce n’est pas une métaphore. Elle va me tuer c’est tout. Je ne sais pas comment je vais pouvoir lui faire croire que ce n’est pas de ma faute si je suis en retard. Une fois n’est pas coutume, c’est vrai. D’ordinaire, je n’ai besoin de personne que moi-même pour être à la bourre mais cette fois, je n’y suis pour rien. D’accord je suis parti un peu juste du boulot mais il ne faut normalement que huit minutes en métro entre la colloc et la start-up où je travaille. Je suis allé récupérer du matériel qui pourrait m’être utile pour ce que nous avons à faire aujourd’hui mais la ligne 12 s’est arrêtée suite à un imbécile qui a déclenché le signal d’alarme, bloquant toute la rame durant de nombreuses minutes. Je sors mon téléphone une fois à la surface et je vois cinquante mille messages de Leah, je ne prends pas la peine de lui répondre, je suis quasiment devant chez nous et j’entre comme un fou dans la maison. Leah, qui fait le pied de grue dans le salon, se lève immédiatement et je lève la main pour la faire taire avant même qu’elle ne parle. « On a pas le temps pour que tu m’engueules. » J’attrape mon sac à dos que j’avais déposé devant la commode d’entrée où j’avais déjà rangé un ordinateur portable dernière génération, des tazers et j’y vide le contenu du sac que je viens de récupérer au boulot (sondes et autres gadgets électroniques) « Allons-y. » Juste avant de sortir, je retire ma casquette fluo et opte pour la noire accrochée sur le porte-manteau. Plus sobre pour une telle mission non ?

Nous sortons de la maison et Leah se dirige vers le métro. « Laisse tomber, la rame est bondée, on ira plus vite à pied. » dis-je, un peu agacé. Je ne suis pas du tout agacé contre Leah, qu’on soit bien d’accord. J’hausse les épaules, espérant qu’elle comprenne que c’est à cause de cela que je ne suis pas trop à l’heure. La boutique n’est pas loin, j'ai regardé le trajet ce matin ; je suis même persuadé que je suis déjà rentré dans cette boutique sans savoir qu’elle était tenue par un sorcier. C’est ce que l’Ordre nous a expliqué quand ils nous ont proposé la mission. J’ai rapidement accepté en me disant que si nous arrivions à trouver une balise, avec un peu de chance, les autres seraient connectées en réseau ce qui nous permettra de les débusquer plus rapidement. Le Blood Circle a ses propres armes mais j’ai aussi les miennes. Nous marchons quelques minutes et j’ouvre la porte avant de laisser passer ma meilleure amie. La galanterie, ça ne se perd pas les amis. Je vérifie encore l’heure. Quatorze minutes de retard. Grigri, Kiara te fait dire que c’est encore dans le quart d’heure de politesse, on est bon. L’homme nous accueille et explique qu’il attend un rendez-vous important. « C’est nous votre rendez-vous. » Je m’approche de lui et lui serra la main. « Jonas Tallec, enchanté de vous rencontrer. Et voici Leah O’Malley. » dis-je en présentant Leah.

Oui, elle allait le tuer… Elle savait depuis toutes ces années que la ponctualité n’était le point fort de son ami, mais tout de même, sachant ce qu’il y avait en jeu est-ce qu’il ne pouvait pas faire un effort ? N’y avait-il rien d’assez important pour que princesse Jonas soit un jour à l’heure ? La serveuse soupire dans le salon en attendant son meilleur ami tandis qu’elle regarde l’heure pour la énième fois depuis cinq minutes… Elle lui a déjà envoyé un nombre incalculable de message et puis au fond d’elle, il y à cette crainte qu’il lui soit arrivé quelque chose… Mais enfin la porte s’ouvre et Leah est finalement rassurée de voir Jonas apparaitre même si elle est sur le point de le houspiller comme jamais ! Il a dû le sentir venir comme quoi pas besoin d’être empathe lorsqu’on a un regard noir braqué sur soit, prêt à tirer n’est-ce pas ? « La faute à qui ? » Rétorque-t-elle lorsqu’il prend la parole pour lui dire qu’elle n’a pas le temps de l’engueuler. Oh qu’il ne s’inquiète pas, elle allait le trouver le temps que ce soit maintenant ou plus tard, il n’allait pas y échapper. Elle s’agace d’ailleurs tandis qu’il s’active pour récupérer ses affaires, mais elle ne dit rien l’atmosphère lourde et pesante devait être bien suffisante pour faire comprendre à son meilleur ami qu’elle n’était pas contente.

Elle ne se fait pas attendre lorsqu’il donne le top départ et alors qu’elle se dirige naturellement vers le métro, Jonas l’interrompt. Donc ils sont en retard et en plus ils devaient y aller à pied ? Génial, cependant elle comprenait plus ou moins que son retard devait être dû en parti à cela. Est-ce que cela l’excusait ? Non pas pour le moment… Heureusement Leah est bonne marcheuse et Jonas est plutôt sportif alors c’est assez rapidement tout de même qu’ils arrivaient à ladite boutique. Leah la connaissait bien, pas forcément pour y avoir mis les pieds, mais elle passait devant pour aller au travail quand elle y allait à pied. Leah qui n’était pas une fille de terrain s'était elle aussi portée volontaire, il s’agissait surtout d’une mission de repérage, une mission pas sans risque, mais pas ultra risquée non plus. Et puis hors de question de laisser Jonas jouer les héros sans le surveiller. Lorsqu’ils entrent dans la boutique ils sont accueillis par le gérant qui nous explique qu’il va devoir fermer tôt à cause d’un rendez-vous, loin de s’imaginer apparemment que son rendez-vous, il l’avait sous les yeux.  De ce qu’elle avait compris, il s’agissait d’un sorcier qui avait été exposé aux balises anti magie et qui n’avait dont plus de pouvoir… Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir de la compassion pour le sorcier, n’osant imaginer ce qu’il doit ressentir d’être ainsi privé de sa propre essence…

« Enchantée. » Répond-elle à ton tour. « Désolé pour le retard. » Dit-elle en lançant une œillade à son meilleur ami, n’oubliant pas que c’était sa faute s’ils avaient du retard. « Une idée sur l’endroit par lequel commencer pour chercher ? » Demandait-elle alors à l’homme, elle savait qu’il était au courant de ce qu’ils étaient censés faire puisqu’il s’était lui aussi porter volontaire pour cette mission.

L’homme se présente à moi. Jonas Tallec et il présente sa binôme pour cette mission, Leah O’Malley.

«Tallec ? Comme la clinique de zoomagie ?» Je balaye ma propre question d’un revers de la main. «Peu importe, on a d’autres priorités pour le moment. Je suis Hunter Conley, la personne qui s’est portée volontaire auprès du Conseil.» Je ne peux m’empêcher d’avoir une expression de dégoût en parlant du Conseil, l’Ordre est tombé bien bas en s’alliant avec ce qu’ils étaient censés combattre, mais j’imagine qu’ils font au mieux pour le bien des sorciers. Leah me demande si j’ai déjà une idée de l’endroit où chercher. Depuis que j’ai compris que c’était à cause du Blood Circle que j’ai perdu mes pouvoirs, que c’est à cause d’un appareil qui envoie des ondes négatives auquel je suis constamment exposé, j’ai eu le temps de réfléchir aux endroits possibles. «Nous ignorons combien de ces merdes sont disposées dans Londres, et d’autres grandes villes. Mais j’imagine que si on en trouve une, nous pourrions trouver un moyen de retrouver les autres. » Voilà un beau résumé de la situation, mais je n’ai pas répondu à la question de la jeune femme. «Étant donné la gravité de mes symptômes, il est fort à parier qu’une balise est disposée toute proche. Le souci, c’est qu’on ne connaît pas le rayon d’action de ces saloperies. Sans échelle de comparaison, c’est compliqué de triangulariser le signal. Je ne connais pas d’autres sorciers qui habitent dans le coin, pour comparer les symptômes. Et puis, d’après les médicomages, nous n’avons pas la même sensibilité.»

J’ouvre le tiroir derrière mon comptoir et en sors un plan de la ville sur lequel j’avais griffonné à plusieurs endroits grâce à mes propres enquêtes dans le quartier. J'ai rajouté les indications d'autres quartiers que j'ai obtenu grâce à la carte remplie par les enquêtes du Conseil.

«Alors nous sommes ici.» J’indique sur le plan l’emplacement marqué de ma boutique. «J’ai établi arbitrairement plusieurs cercles de périmètre de recherche. » J'indique les grands cercles tracés sur la carte. «Mais je suis d’avis que ce qu’on cherche est au plus proche. J’ai déjà inspecté quelques bâtiments.» J’indique les immeubles marqués d’une croix sur la carte aux alentours de ma boutique. «Rien sur les toits, dans les sous-sols ou les compteurs. Après, je n’ai pas pu fouiller les appartements et les caves privées. Mais je pense qu’il y a d’autres lieux à privilégier avant de se mettre à fouiller dans des propriétés privées.»

J’ai plusieurs choses en tête à inspecter en priorité. Sur une échelle allant jusqu'à cinq, de zéro à deux, il y a les égouts, le nouveau ballon publicitaire du studio de radio et les voitures des postiers qui peuvent circuler librement, tandis que de trois à cinq, il y a les sous-répartiteur pour la téléphonie et la connexion internet, les toits des immeubles, ainsi que les immeubles désaffectés.

«Je pense que pour commencer, nous devrions chercher sur les toits des immeubles. On a peu de chance de s'y retrouver par hasard, c'est une bonne planque. On peut aussi vérifier les espèces de compteurs électriques dans la rue. J'ai également des immeubles désaffectés en tête, mais il y a probablement des squatteurs. Je ne vois pas le Cercle prendre le risque qu'ils tombent dessus, mais n'écartons rien.»

Comme je pouvais m’y attendre, Leah me fusille du regard. Heureusement pour moi, elle n’est pas cyclope et ses yeux ne lancent pas des lasers. Je serai déjà coupé en deux sinon. Je grommelle contre moi-même tandis que j’attrape mes affaires et que je fais signe à Leah de me suivre. Nous marchons à grandes enjambées jusqu’à l’adresse que l’on nous a fournie. Si je ne me trompe pas, je suis déjà venu dans cette boutique sans savoir qu’elle appartenait à un sorcier : il faut dire que je n’aurai jamais pu imaginer qu’un sorcier puise vendre des bandes dessinées. Comme quoi, je m’enferme un peu trop dans des idées reçues ; c’est également la preuve que nos deux mondes peuvent cohabiter sans soucis… En tout cas, lorsque nous entrons dans la boutique, je me demande ce qui nous attend. Cela fait peu de temps que je fais partie de l’Ordre mais lorsqu’on m’a proposé cette mission, je me suis tout de suite senti prêt à l’accepter : c’est dans mes cordes. Du moins je le pense. Hunter Conley se présente après avoir fait immédiatement le rapprochement entre Ludivine et moi mais je n’insiste pas, il est vrai que nous ne sommes pas là pour bavarder. Je fronce les sourcils lorsqu’il parle du Conseil, il n’a pas l’air très enchanté de faire parti de ce vaste dessein. Je me contente de garder le silence, ce n’est pas mon problème finalement. Leah entre directement dans le vif du sujet en demandant s’il a une idée de l’endroit à laquelle chercher les balises.

Les balises. C’est pour cela que nous sommes là. Dissimulées n’importe où, ces satanées balises privent certains sorciers de leur magie. Je me doute que pour eux, cela doit être intolérable de perdre une partie d’eux même, presque comme si je perdais mon téléphone, putain, qu’est-ce que je serai perdu. Bref. Hunter explique pourquoi il est persuadé qu’une de ses balises est cachée dans son quartier et j’acquiesce avant d’ajouter : « C’est bien probable oui. » J’ajoute : « Si on en trouve une, je pourrai estimer selon le type de matériel son périmètre de portée mais de ce que j’ai compris des balises déjà trouvées par l’Ordre, les balises fonctionnent sur la base d’émetteurs et de répéteurs, la portée ne doit pas excéder 100m, ce qui explique pourquoi le Blood Circle en place à tant d’endroits. » Hunter suggère de commencer par vérifier les toits et les compteurs électriques et je lui dis : « Les toits me semblent une bonne idée afin de toucher le plus de lieux en même temps. Une balise au milieu d’une rue aura moins d’impact si elle est entourée d’immeubles, le signal sera bridé. » J’hausse les épaules en regardant Hunter : « Je suis ingénieur en high-tech. » dis-je pour expliquer pourquoi je m’y connais autant. « Avec un peu de chance, les balises fonctionnent en réseau et si c’est le cas, je pourrais craquer le système de la balise et savoir où sont situées les autres. » Mais ce n’est que de la théorie.

Il ne fallait pas perdre de temps, ils étaient là pour une raison précise, ce n’était pas le moment de bavarder et de faire connaissance. Au moins dans ce genre de situation, cela empêche la gêne de s’installer face à un inconnu. Si la réaction du sorcier à l’énonciation du nom de Jonas fut étonnante, ce n’était pas réellement le moment de se pencher là-dessus, néanmoins l’information se logea dans un coin de l’esprit de la jeune serveuse, se promettant de se poser des questions plus tard. Il se présentait à son tour, Hunter Conley, Leah haussa un sourcil en ressentant d’étrange émotions émanant de ce dernier comme si… Elle n’était sûre de rien mais, cela mettait alors en alerte la jeune femme qui décidait de ne pas accorder sa confiance trop vite. Leah ne perdait pas de temps et demandait dont au fameux Hunter s’il avait une idée d’où chercher, car c’était bien le souci, personne ne savait où étaient cachés ses foutus balises qui privaient les sorciers de leurs pouvoirs. Quelques-unes ont été trouvés, mais pour le moment il n’y avait de sérieux pour aider à trouver les autres. Elle acquiesçait dans un premier temps sans l’interrompre, jusqu’à ce qu’il parle des sorciers qui habitent dans le coin. « Ma famille habite dans un quartier un peu plus éloigner d’ici, ils ne sont pas encore touchés par ses balises, mon frère non plus d’ailleurs, il habite dans un autre endroit de Londres, mais il est professeur à Poudlard alors il ne se trouve pas souvent dans son appartement. » Expliquait-elle, pouvant parler ouvertement de sa famille puisqu’il s’agissait d’un sorcier en face d’elle-même s’il n’a plus de pouvoir. Alors que Hunter sort un plan de la ville, Leah s’approche doucement pour suivre ses instructions.

« Il y a certains coins que l’on connaît bien, ce sera facile de vérifier. » Annonce-t-elle en voyant les endroits qu’il avait encerclé sur la carte. Les toits et les compteurs électriques semblent être de bonnes pistes oui effectivement, son meilleur ami acquiesce lui aussi. Un peu de sport semblait être prévu pour aujourd’hui ! Après la jeune femme ne s’attendait pas non plus à ce que ce soit de tout repos on allait pas se mentir. « Ce serait génial ! » Annonce-t-elle lorsque Jonas annonce que s’il pouvait craquer sur système il pourrait savoir l’emplacement des autres balises, mais Leah se doutait que ça ne serait pas aussi simple, sinon l’ordre y serait déjà parvenu n’est-ce pas ? « Ne perdons pas de temps. » Ils savaient où aller, il était temps de quitter la boutique et de commencer les recherches, une fois dehors, Leah demanda :

« On commence par lequel ? » Dit-elle en levant les yeux vers le ciel, réfléchissant un instant, regardant l’emplacement des immeubles, elle en indiquait un qui lui semblait assez central par rapport aux autres. « Celui-ci me semble être idéalement placé pour toucher le plus d’endroit possible. » Dit-elle avant d’en désigner un autre. « Mais celui-ci est plus facile d’accès et permet également de toucher pas mal d’endroits. » Pas aussi bien que l’autre… Et s’il était plus facile d’accès, il serait certainement plus facile à trouver… Le Blood Circle aurait-il prit un aussi gros risque ?

Résultats dés:

Les explications de Leah confirment mes théories : le Cercle a posé une balise tout près de ma boutique. De plus, les deux jeunes rejoignent mon avis : les toits et les compteurs électriques sont les lieux à fouiller en priorité, avec une préférence pour les toits. Jonas, qui est ingénieur en high-tech, confirme qu’une diffusion à partir des toits aurait plus d’impact qu’au niveau du sol.

«À condition que nos ennemis raisonnent logiquement. Ils vont peut-être préférer avoir des balises mieux cachées, mais moins efficaces, que d’avoir des balises optimisées, mais à des endroits prévisibles.»

C’est ça la vraie question, quelle stratégie a adopté le Cercle ? Jonas révèle qu’il pourrait craquer le système de sécurité des balises s’il en trouve une, ce qui lui permettrait de localiser les autres. Je le regarde.

«T’es en train de me dire que si le Conseil te laissait accéder à une balise, on serait pas comme des imbéciles à analyser une carte ?» Le Conseil est vraiment égoïste et irresponsable. Je regarde la carte, et reprend avec humour. «Cela dit, ça ne serait pas aussi amusant, c’est un peu comme une chasse au trésor, non ! Sauf que des vies dépendent de notre butin.»
Leah nous intime de ne pas perdre de temps et j’acquiesce en rangeant la carte dans la poche intérieure de ma veste.

«Allons-y !»

Il faut qu’on fouille tout. On reste groupé pour commencer, histoire qu’on se mette ensemble sur la marche à suivre, mais il faudra sûrement se séparer à un moment pour couvrir plus de terrain. Leah signale qu’il y a deux immeubles qui lui semblent plus évidents que les autres à fouiller. L’un plus central, l’autre plus facile d’accès.

«Il faut tous se les faire… Commençons par le plus facile d’accès, pour se faire la main. Et plus s’il est plus facile pour nous, ça le sera aussi pour eux. Ils n’ont peut-être pas forcément l’aval des propriétaires pour installer des trucs. Et puis… Il est plus proche d’ici, ça serait pas déconnant qu’on y trouve ce qu’on cherche.»

Arrivés devant l’immeuble, nous sommes bloqués à l’interphone.

«Alohomora.» Rien ne se passe. «Roh, me regardez pas comme ça. Une idée pour rentrer ?»

Je jette un œil aux noms des résidents, mais ne trouve rien qui m’inspire.

«Attendons, quelqu’un finira bien par rentrer, ou sortir.» Attendre, mais nous n’avons pas toute la journée devant nous. Jusqu’à deux minutes d’attente, c’est acceptable, au delà ça commence à être le début d’une perte de temps et on devra trouver une autre entrée. «Mais si ça prend trop de temps faudra trouver un autre moyen d’entrer.»

Nous avons attendu seulement une minute. Un homme sort de l'immeuble, et nous nous engouffrons dans l'ouverture une fois qu'il est passé. Il se retourne, sceptique, et nous demande qui nous sommes, car il ne nous a jamais vu. Je repense aux nom sur l'interphone et lâche.

«Nous sommes de la famille de madame Gleason, mais elle ne répond pas à l'interphone»

Il ne semble pas convaincu par mon explication. Tout ce que j'espère, c'est qu'il n'a pas de temps à perdre avec nous et qu'il nous laisse fouiller l'immeuble, et surtout son toit, dans nous importuner davantage.

Ce qui est plaisant dans ce type de mission, c’est que cela semble tranquille. On repère ce qu’il faut repérer, on fait ce qu’on a à faire, on neutralise les balises et on pourra passer à autre chose. Je connais plusieurs personnes qui ont été la victime des neutraliseurs de magie, dont Eirian et Abi que j’ai rencontrés lors de la mission de sauvetage râtée d’Harry Potter et j’ai bien pu me rendre compte à quel point cela peut déstabiliser les sorciers de perdre leur magie. Ils ont l’impression de perdre une part d’eux-mêmes, j’imagine. Peut-être comme si on nous enlevait nos téléphones à nous, moldus. C’est peut-être un peu radical mais je ne m’imagine pas du tout vivre sans ce bijou de technologie, peut-être parce que je suis fan de high tech. Cela peut jouer en tout cas. Lorsque j’explique à mes acolytes que si les balises fonctionnent sur réseau, je serai peut-être en capacité de localiser les suivantes, la question d’Hunter me fait sourire. « Nan, ça marche pas vraiment comme ça. C’est comme... » Cherchant un exemple parlant pour un sorcier, je dis : « C’est comme si les gallions et la livre sterling si tu veux. C’est de l’argent mais on peut pas payer avec partout… Pour les balises, c’est la même chose, chacune a ses spécificités et au niveau de la localisation, elles doivent fonctionner en réseau sur le réseau spécifique de proximité. Je pourrais éventuellement avoir accès à ceux qui fonctionnent sur ce réseau-là mais c’est tout, rien de plus. » J’ajoute : « Et ouais, la chasse au trésor, c’est cool. » On débat rapidement sur la meilleure tactique à adopter. « On ne peut pas se permettre de passer à côté de l’un ou de l’autre. Choisissons un endroit et on verra déjà ce que ça donne. » dis-je pour trancher. Nous décidons collectivement coucou les dés de choisir l’immeuble central en premier lieu, pour la suite, il sera temps d’y réfléchir après. Arrivé devant l’interphone, nous voilà bloqués.

Je regarde autour de nous, le soleil est haut dans le ciel et rien ne nous dissimule. « J’ai de quoi désactiver le boîter de l’interphone dans mon sac, mais ça risque de ne pas être très discret, surtout qu’il fait bien jour… » Je murmure lorsqu’Hunter demande si on a une idée pour entrer. J’acquiesce lorsqu’il dit que nous pouvons attendre un peu que quelqu’un sorte ou entre. Par chance, l’immeuble semble avoir une dizaine d’étage, il doit y en avoir des gens qui vivent ici. On attend depuis peu de temps avant qu’on nous ouvre la porte et j’appuie sur le bouton de l’ascenseur. Celui-ci arrive assez rapidement et je choisis le dernier étage pour aller inspecter le toit. Le dernier étage concerne la maintenance et je repère la porte cadenassée qui mène à l'extérieur. Je fouille mon sac à la recherche d'une pince à crocheter que j'ai prise justement au cas où nous serions bloqués à cause de serrure ou de cadenas. « Admirez l'artiste s'il-vous-plaît, j'aurai pu être cambrioleur. »

Lancé de dé:

Au moins ils étaient plutôt d’accord sur la manière de s’y prendre et où chercher. Venant de Jonas et Leah il n’y avait rien d’étonnant se connaissant depuis des années, il était son meilleur ami, ils étaient complices, en revanche cela n’était pas forcément gagner d’avance avec Hunter qu’ils connaissaient depuis seulement quelques minutes à peine. Après les explications de Jonas, il était temps d’y aller. Une fois dehors il faut se décider, deux options sont envisageables pour commencer, finalement les garçons tranche pour l’immeuble qui est le plus facile d’accès, Leah hoche la tête, le raisonnement est plutôt logique et puis vue ses conditions physiques elle ne va pas se plaindre qu’ils commencent par le plus facile d’accès loin de là. Arrivés devant la porte de l’immeuble, cette dernière est évidemment fermée. Pas de grande surprise de constater que rien ne se passe lorsque le sorcier essai d’ouvrir la dite porte avec un alohomora, il n’avait effectivement plus de magie… Leah ne put s’empêcher d’éprouver une profonde compassion… Elle à passer sa vie à désirer savoir-faire ce que lui sait faire… Mais elle se dit qu’avoir goûter à ce monde et tout à coup perdre tous ses pouvoirs doit être encore pire que de n’y avoir jamais touché… Hunter proposait d’attendre qu’un habitant ouvre la porte soit pour entrer soit pour sortir, le problème c’était que cela pouvait être plus ou moins long… Ce à quoi le sorcier semblait effectivement avoir déjà pensé.

« Sinon on pourra toujours tenter de sonner chez quelqu’un en prétextant avoir oublier nos clés. » S’il s’agissait d’une personne au neuvième étage elle n’allait peut-être pas s’amuser à essayer de vérifier si nous disions vrai. Finalement l’attente ne fus pas si longue puisqu’une minute plus tard quelqu’un vint ouvrir la porte, alors que cette personne les interpelle, Leah sent une petite pointe de stress montée en elle, ouais les missions de terrain ce n’est vraiment pas pour elle, mais le sorcier les tirent de là avec brio en utilisant l’un des noms qu’il avait dû voir sur la porte, plutôt ingénieux comme idée, elle nota cette dernière dans un coin de sa tête au cas où qu’un jour elle ait besoin de s’en servir également. Est-ce que le monsieur semble avaler le bobard ? Leah n’en est pas sûre, mais coup de chance l’ascenseur arrive pile à ce moment-là, vous évitant un moment gênant. Ils arrivèrent au dernier étage quelques minutes plus tard tandis que doucement la pression monte chez la jeune femme… Une fois arrivés Jonas se mettait immédiatement sur la porte pour accéder au toit et l’ouvris presque les doigts dans le nez.

« Quel dommage tu as manqué ta vocation ! » Répondait-elle amusée. Enfin arrivés sur le toit à présent il faut chercher la présence de cette fameuse balise. Même si la jeune femme n’y connaissait pas grand-chose elle repéra néanmoins le boitier qui devait être les compteurs d’électricité ou d’internet de l’immeuble. « Par ici. » Dit-elle en se disant que s’il y avait une chance qu’il y ait une balise sur ce toit se serait probablement ici. « Jonas ça va probablement être encore à toi de jouer. » Ajoute-t-elle en se disant que le boitier n’allait probablement pas s’ouvrir tout seul.

Résultats dés:

Nous n’attendons pas longtemps avant qu’un homme ne sorte et nous ouvre le passage pour entrer dans l’immeuble ; ça évite à Jonas de bidouiller la porte pour qu’elle s’ouvre. Malgré l’air suspicieux de l’homme lorsque je parle de Mrs Gleason, le nom d’une résidente vu sur l’interphone, nous trouvons le moyen de rejoindre l’ascenseur sans être embêté. L’homme devait avoir mieux à faire.

Arrivés au dernier étage, nous nous retrouvons une fois de plus bloqués par une porte verrouillée. Je tends de nouveau mes mains en direction du cadenas.

«Alohomora ! Je vais arrêter avec cette blague… » Et le guignol qui me fait parler et agir devrait arrêter également. «On pourrait exploser le cadenas à coups de pieds, mais je suis pas convaincu de la discrétion du truc, et puis… Si on ne trouve rien, on aura défoncé une porte innocente pour rien.»

J’hausse un sourcil quand Jonas parle de crocheter la serrure et du fait qu’il aurait pu être cambrioleur. Je suppose que c’est un bon gars, mais il ne devrait pas plaisanter avec ce genre de chose. Pas avec sa peau métisse. Je comprends que c’était bien une plaisanterie en constatant que Leah semble s’amuser de la remarque de son ami.

« Je veux pas être rabat-joie, mais restons sur nos gardes. On sait pas ce qu’on nous réserve.»

Je leur fais ce genre de remarque après moi même fait l’idiot, mais je veux juste qu’on garde à l’esprit que ce qu’on fait est sérieux. Jonas parvient à ouvrir la porte et, au même instant, quelque chose m’irrite la gorge et me fait tousser. Je ne m’en préoccupe pas et nous investissons le toit. Le boîtier de compteur électrique est assez évident et nous nous précipitons dessus. Je tousse encore un peu. Encore quelque chose à ouvrir,  cette fois je m’abstiens de toute plaisanterie.

«Ça serait tellement plus simple si j’avais ma magie… Je vais faire le guet.»

Je m’éloigne des deux non-majs et me dirige vers la porte du toit. Plus je m’en rapproche, et plus ma gorge m’irrite. Je tousse, tousse, tousse. Et mettant ma bouche contre mon coude pour tousser, je m’aperçois que je porte mon costume du “Mage”. Je ne sais pas quand est-ce que je l’ai mis. Jonas et Leah l’auraient remarqué, ils auraient dit quelque chose. Les gens dans la rue, l’homme de l’immeuble aussi. J’ai dû le mettre sans faire exprès depuis qu’on est sur le toit. J’ai la tête qui tourne, je sens les battements de cœur dans mes tempes et ma poitrine se resserrer. J’entends Jonas et Leah parler, mais je ne prête pas attention à ce qu’ils disent, je ne comprends pas. Je crains qu’ils ne s’adressent à moi ; je hurle donc, entre deux toussotement, pour pas qu’ils ne me regardent. (logique)

«NON ! Me regardez pas !»

Au même moment, je vois des soldats du Blood Circle pénétrer dans le dernier étage de l'immeuble. Ils sont nombreux, bien trop nombreux. Plume est là aussi. Cela semble tellement vrai… mais… C’est impossible… C’est forcément une hallucination. Plus je regarde la scène et plus je comprends que c'est pas réel. Plume est morte depuis bien des années. Je n'aurais pas pu mettre mon costume aussi vite sans magie. Je retourne vers les non-majs.

«J'ai un problème. J'ai des hallus.»

Je n’aurai jamais cru que mes compétences en crochetage de serrure puissent un jour me servir. J’ai appris ça au foyer, quand on s’amusait à déverrouiller la porte du bureau d’un des éducateurs qui dissimulait des friandises dans l’un de ses placards. C’était devenu l’attraction du soir, savoir qui allait pouvoir réussir à s’introduire et à piquer quelques chocolats sans qu’il ne s’en rende compte le lendemain. Comme quoi, cela pouvait avoir son intérêt. Je parviens non sans mal à ouvrir la porte du toit et alors que nous pénétrons sur celui-ci, Leah remarque immédiatement le compteur électrique. Logiquement, je me dirige vers celui-ci. Quelqu’un de pragmatique aurait placé la balise près d’un courant électrique, mais depuis quand le Blood Circle est pragmatique et réfléchi ? Je m’occupe d’ouvrir le compteur mais aucune balise n’y est dissimulée. J’hausse les épaules regardant Leah et je dis : « Y a rien, rien du tout. Faut chercher ailleurs. » Je referme celui-ci et jette un coup d’œil sur le toit de l’immeuble, cherchant les endroits stratégiques où ils auraient pu mettre ces fichues balises. Alors que je me concentre sur ma recherche, la voix d’Hunter, restée à l’autre bout du toit, m’interpelle. Des hallucinations ? Mais je me sens bien. Mon regard croise celui de Leah qui semble tout autant perdue que moi puisque nous ressentons aucun effet étrange comme celui-ci. Ne regardez-pas quoi ? Je fronce les sourcils. On ne peut pas le laisser comme ça. Le pauvre… Est-ce un piège qui n’agit que sur des sorciers ? Personnellement, je me sens toujours aussi bien et je n’ai aucune hallucination aussi bien visuelle qu’auditive.

Lancé de dé:

Je m’approche de lui doucement et je lui dis : « Ne vous inquiétez pas, on reste là auprès de vous. » Enfin bon… Mes paroles sont peut-être vaines, surtout s’il est en pleine hallucination psychique. Comment l’aider ? Aucune idée, j’suis pas psychiatre moi. Faudrait des antipsychotiques, étrangement, j’en ai pas sous la main. « Regardez-moi dans les yeux. Respirez. Concentrez-vous sur ma voix et rien que sur ma voix. » Alors qu’Hunter accroche enfin mes yeux clairs, je fais un mouvement calme avec mes mains pour tenter de faire réduire la crise. Mais en vérité, je n’ai aucune idée de si cela va fonctionner ou non. Après tout, si l’hallucination est causée par quelque chose de magie, il est probable que les techniques d’apaisement que je lui propose ne fonctionnent pas du tout. Quel merdier.

Au bout de quelques instants, Hunter semble retrouver ses esprits. Lorsqu'il se sent suffisamment à l'air pour continuer, je propose : « Il y a un escalier qui mène à une sorte de terrasse en contre-bas, peut-être qu'on peut continuer de chercher par là ? »

Finalement ouvrir la porte fut un jeu d’enfant plus qu’autre chose, en revanche trouver cette balise n’était pas aussi facile et en même temps si c’était le cas, vous ne seriez sans doute pas là car il y a longtemps que l’ordre aurait mis la main sur toutes ces balises… Repérant rapidement un boitier, Leah fit alors appel à son meilleur ami afin qu’il ouvre ce dernier tandis qu’Hunter s’éloignait afin de vérifier qu’ils étaient bien seuls. Ouvrir ce fameux boitier pris tout de même quelques minutes pour que finalement Jonas annonce qu’il n’y avait rien… Dommage… Est-ce qu’elle avait espéré trouver l’une de ces petites choses aussi rapidement ? Oui il fallait l’avouer, malheureusement, ce n’était pas le cas. Pas le temps de chercher réellement ailleurs, voilà qu’Hunter tenait des propos assez étrange… La jeune femme se mit alors à froncer ses sourcils tout en regardant Jonas sans comprendre… « Pourquoi est-ce qu’on ne doit pas le regarder ? » Mais apparemment le jeune homme ne comprenait pas plus qu’elle ce qu’il prenait au sorcier d’agir ainsi. Leah n’a pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passe, elle ressent tout à coup une vague de panique l’envahir et elle comprend tout de suite que cela ne vient pas d’elle… Elle regarde alors autour d’elle, à la recherche d’un danger immédiat mais, il n’y a rien et pour cause, Hunter semble finalement comprendre qu’il subit des hallucinations… Mais pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? A bien y réfléchir il est vrai qu’en entrant sur ce toit il s’était mis à tousser mais… Était-ce possible que ce soit un mal qui ne touche que les sorciers ? Alors que Jonas s’approche du sorcier, Leah fait la même chose se demandant comment l’aider. « Il ressent un danger imminent mais je ne sais pas ce qui provoque ça. » Expliquait-elle au cas où cela pourrait aider. Jonas à l’air de plutôt bien s’en tirer puisque doucement, en douceur, Hunter semble doucement reprendre pied avec la réalité.

« Ça fonctionne. » Assure-t-elle alors pour faire comprendre à son meilleur ami qu’il ne doit pas arrêter. Alors que le sorcier semble aller mieux, la jeune femme recherche du regard un autre endroit qui pourrait cacher une balise avant que Jonas ne parle d’une terrasse en contre bas, elle hoche alors la tête. « En tout cas on ne part pas d’ici sans cette balise, ce qui est arrivé à Hunter n’est pas anodin et s’ils ont pris le temps de protéger les lieux ce n’est pas pour rien. Qu’elle soit sur ce toit ou non, il doit y avoir une balise ici ! » Elle était presque tentée de proposer de se séparer pour fouiller l’immeuble mais ce qui est arrivé à Hunter prouve qu’il pouvait arriver n’importe quoi et qu’il valait mieux rester tous les trois. « Jetons un œil à cette terrasse ! » Dit-elle en se dirigeant vers la terrasse, elle avance tout de même très prudemment au cas où il y aurait un second piège…

Résultats dés:

Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Je sais juste que ce qui m’entoure n’est pas logique, ni réel et que je ressens toujours le besoin de tousser. Je m’accroche à ce que je sais de réel : la présence physique des deux non-maj. Je les préviens de ma détresse et, tout en mettant un genou à terre pour ne pas perdre l'équilibre, je ferme les yeux pour m’aider à me concentrer sur leur existence, leur présence, la mission : la réalité. J’ai des difficultés à séparer le réel des hallucinations. Je crois entendre la jeune femme dire que je ressent un danger imminent tandis que le garçon essaie de me faire reprendre pied avec la réalité. Je me concentre sur sa voix à lui. Il me dit de me concentrer sur sa voix, uniquement sur sa voix. J’ouvre les yeux et le regarde, continuant de tousser de temps à autre.

«Il n’y a que nous ? Comment je suis habillé ? Qu’est ce qu’il y a autour de nous ?»

Je me raccroche tant bien que mal aux paroles de Jonas. On perd du temps, j’ignore combien, mais je sens enfin que je reprends peu à peu toute ma lucidité. Leah confirme que j’ai l’air d’aller mieux. Je finis par me relever pour me tenir à nouveau debout. Je ne me suis jamais senti aussi faible.

«Je sais pas ce qu’il s’est passé… Un piège qui ne touche que les sorciers, vous pensez ? Ou alors, on est tout proche de la balise et je suis plus sensible à ses effets ?»

Même sans pouvoir, les merde du Cercle avait encore de l’impact sur moi.

«Leah a raison. On doit être tout proche.»

Je reste inquiet. Je crains de faire une autre crise d’hallucinations mais je ne peux rien dire aux deux autres, ils risqueraient de vouloir annuler la mission pour ma sécurité et il est primordial de se débarrasser de cette balise. Nous approchons de la terrasse, Leah ouvre prudemment la voie dans l’escalier en pierre. Alors qu’on arrive en bas, un cliquetis étrange se fait entendre.

«STOP !» Je n’étais pas sûr si c’était réel ou une hallucination. «N’avancez plus. Vous avez entendu ce clic ? »

Je remarque qu’une dalle sur la dernière marche, là elle a posé son pied, est légèrement enfoncé.

«Leah, ne bouge pas. Jonas… Dis moi qu'je délire encore et qu’elle n’a pas activé une dalle de pression.»

Par précaution, je relève mon haut au niveau de ma bouche et mon nez pour filtrer l’air. J’observe autour de nous, pour trouver ce que la dalle déclenche. Si on trouve, la nature du piège, on pourra l'esquiver ou le désamorcer, dans le cas contraire, il faudrait improviser et espérer que tout se passe bien.

«Je ne vois pas ce que ça peut déclencher. Leah, reviens vers nous. On va reculer un peu pour voir ce que a fait.»

Un autre cliquetis se fait entendre lorsque Leah enlève son pied, suivi d'un "Aïeuh". Une fléchette est plantée dans la cuisse de la non-maj. Je m'empresse de l'enlever et de l'examiner pendant que Jonas s'occupe de son amie.

«Du poison ? Leah, tout va bien ? » Je réfléchis. «Le Cercle ne prendrait pas le risque de mettre des pièges mortels pour des non-maj, n'est-ce pas ?»

Appliquant quelques techniques bidons pour essayer d’aider Hunter à se calmer, je sens mon cœur battre à tout rompre. Je suis intimement persuadé qu’on ne piège pas un endroit sans raison et si le Blood Circle s’est embêté à placer ici ce type de traquenard, c’est bien parce qu’il doit y avoir quelque chose à cacher, quelque chose dont ils veulent se protéger des sorciers. Ce qu’ils n’avaient probablement pas prévu, c’est que ces sorciers seraient accompagnés par deux irréductibles gaulois moldus. Leah et moi ne payons peut-être pas de mine comme ça mais nous sommes des gens fiables sur qui on peut s’appuyer. Une chose est certaine, je ne laisserai pas Hunter dans la panade. Je fais de mon mieux pour l’aider et doucement, au bout d’un certain temps, il se sent mieux. Leah formule à voix haute mes pensées de tout à l’heure et je me contente d’acquiescer : « Totalement d’accord. Il doit y avoir une balise dans le coin. » J’écoute les propos d’Hunter qui semble avoir retrouvé la raison et mon esprit s’élance à toute vitesse dans de nombreuses suppositions. « Oui peut-être que nous sommes trop proches. Restons sur nos gardes. Si vous vous sentez mal à nouveau, n’hésitez pas à vous assoir. » Je suggère ça un peu bêtement, ce n’est pas génial comme conseil mais je n’ai que ça en réserve.

Alors que nous avançons sur la terrasse présente en contre-bas, je me déplace avec précaution et je sursaute lorsqu’Hunter crie de s’arrêter. Je m’immobilise immédiatement et mes yeux furètent de droite à gauche, un peu partout afin d’essayer de percevoir le danger qui s’apprête à se jeter sur nous. Je m’attarde sur la dalle que le sorcier me montre et ma respiration s’arrête. J’ai envie de hurler moi aussi mais je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit, il suggère à Leah de reculer -ce qu’elle fait-. Tout l’inverse de ce que moi j’aurai fait. Et alors que Leah se plaint sous la douleur de l’aiguille qui s’enfonce dans sa chair, je me précipite vers elle en bougonnant : « Cela aurait pu être une mine. » Marmonnant ma désapprobation contre ce sorcier qui semble tout ignorer des techniques moldues, je regarde ma meilleure amie et je lui demande : « Est-ce que ça va ? » Mes doigts effleurent son front afin d’y déceler le moindre changement. Température, couleur, ou autre. Je soupire doucement et lorsque je suis certain qu’elle n’a rien, je soupire : « Bon, je suis le seul en état de faire quoi que ce soit. Asseyez-vous là, bougez plus. Surveillez-moi de loin, j’vais aller inspecter la terrasse seul. » Non pas que j’aie très envie de m’y rendre en solo, mais peut-être qu’Hunter et Leah attirent les ennuis ?

Lancé de dé:

Cherchant pendant quelques minutes, faisant le tour de la terrasse à plusieurs reprises, je mets tout en œuvre pour trouver cette fichue balise. Mais au bout d'un moment, je dois me rendre à l'évidence. Il n'y a rien ici. Je reviens vers mes compagnons. « Que dalle. D'autres idées où chercher ? »