Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Lumos Je rp en : burlywood Mon allégeance : va à Kesabel et Euron
Dim 3 Oct - 20:53
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI V
R.C.B
20/12/20
Le conseil d’administration de l’hôpital Sainte-Mangouste ainsi que les associations qui lui sont rattachées
Ont le plaisir de vous inviter à leur gala de Charité le samedi 23 janvier 2021 à partir de 19h30.
A l’occasion de la nouvelle année, Messieurs le Directeur de l’Université ainsi que le Directeur de Sainte-Mangouste sont ravis de vous convier à cette soirée dans le but de récolter des fonds pour l’étude « Prévalence et incidence de la magie : l'hérédité non-mendélienne chez les Nés-Moldus et les Cracmols » menée et dirigée par le Dr Alexis Fawley, cheffe de service en médicomagie légale et responsable de la dit-étude.
Programme : - 20h : Accueil par Monsieur le Directeur de Sainte-Mangouste - 20h30 : Conférence donnée par Dr Fawley sur les avancées contemporaines de l’épigénétique et impacts sur les problématiques sociétales actuelles - 21h30 : Cocktail
Merci de prévenir le secrétariat de l’hôpital de votre présence avant le 10 janvier 2021. Tenue élégante exigée.
️️emi.
Lexi replie le carton d’invitation en deux et y ajoute les initiales de Rory sur le dessus. R.C.B. Elle a déjà envoyé ou donné en main propre les invitations destinées à Phobos, Tobias et Kesabel. Il ne reste que le jeune Barjow à prévenir. La médicomage n’a guère l’habitude d’inviter qui que ce soit à quoi que ce soit. Elle n’est pas du genre à chercher à réunir tout son cercle amical autour d’elle mais après les récents événements et les avancées dans ses recherches, le directeur de l’hôpital l’a pour ainsi dire encouragé vivement -pour ne pas dire forcer- à accepter qu’un des galas annuels de Sainte-Mangouste porte sur son étude actuelle. Il l'avait clairement menacé de diminuer ses subventions si elle ne s'y pliait pas. Lexi comprend que c’est un choix politique autant qu’un choix sérieux et raisonné : la mort d’Harry Potter a plongé le monde sorcier dans un profond chaos et même les personnes ne portant pas d’allégeance n’ont pas pu y être insensibles. Lexi le sait, la cause sorcière a reculé de bien des pas avec son décès et même si celui-ci ne lui fait ni chaud ni froid, elle sait où est son intérêt. Et celui-ci ne réside pas du tout dans la confusion qui règne actuellement au Ministère et au conseil d’Administration. Il y a beau avoir un nouveau leader officiel, Lexi, comme bien d’autres, ne croit pas vraiment qu’il sera le digne successeur d’un homme qui avait su fédérer en son temps de nombreux sorciers et les avait ralliés à sa cause. Les temps sont difficiles pour ceux qui s'imaginent encore que la paix est possible : Lexi n’y croit pas, elle n’y a jamais cru et peut-être qu’elle ne l’a jamais vraiment désiré non plus. Pour autant, même si elle reste une sorcière qui ne craint pas la simplicité du monde moldu, elle se questionne davantage sur leurs technologies et les moyens qu’ils ont à leur disposition qui pourraient faire pencher la balance pour leur camp. La mort de Potter a fragilisé les sorciers et c’est aussi la raison pour laquelle la direction de l’hôpital ajoute un peu plus de pression sur les épaules de la jeune Fawley pour que ses recherches aboutissent, pour donner un peu d’espoir à une population désaxée et angoissée par des perspectives d’avenir de plus en plus troubles et de moins en moins réjouissantes.
Lexi soupire tandis qu’elle tend l’invitation à sa chouette avant de se raviser. Le bec de l’animal vient mordiller le bout des doigts de Lexi en signe de mécontentement mais la médicomage n’y prête pas attention. Assise dans son bureau dans les sous-sols de Sainte-Mangouste, ses yeux se dirigent sans le vouloir vers la porte de la salle d’autopsie où elle a vu Rory pour la dernière fois. À ce souvenir, un sourire amusé s’installe sur les lèvres de l’ancienne Serdaigle et elle secoue la tête. Elle n’avait pas eu de nouvelles de Rory depuis d’ailleurs. Elle ne s’en était pas vraiment formalisée. Les fêtes de Noël approchaient, Rory devait s’afférer à la boutique tandis que l’hôpital est toujours en effervescence à l’approche de la fin d’année. Moins de personnel, plus de congé, plus d’accidents domestiques. Les journées de Lexi étaient elles aussi bien remplies et elle n’avait pas une minute à elle. Pour autant, alors que sa garde vient de se terminer, elle se dit qu’aller faire quelques courses sur le chemin de traverse lui changera les idées -alors qu’elle vient de passer la journée à réaliser des tâches administratives plus barbantes les unes que les autres- et cela lui permettra de remettre l’invitation à Rory directement à sa boutique. Elle rejoint les vestiaires pour se changer et enfile une veste un peu plus épaisse. Lexi n’a jamais très froid mais le mois de décembre arrive à son terme et la météo n’est guère clémente ces derniers jours.
Elle quitte l’hôpital pour transplaner sur le chemin de Traverse et flâne durant quelques temps entre les magasins sans réellement chercher quoi que ce soit avant de s’engouffrer dans l’Allée des Embrumes. Il ne faut pas longtemps à Lexi pour pousser la porte de la boutique Barjow&Beurk ; elle est rapidement accueillie par Beurk qui semble compter les recettes du jour. « Bonsoir. » dit-elle, polie. Beurk la regarde sans rien dire mais la gratifie d’un regard qu’elle qualifierait d’étrange. Lexi hausse les sourcils et demande sans détour : « Rory est là ? » Elle n’a pas vraiment de temps à perdre en bavassages inutiles et en conversations polies. Beurk dodeline de la tête et dit : « Il préfère travailler de chez lui ces derniers temps. » Le front de Lexi se plisse. Malgré les souvenirs douloureux liés à cet endroit, Lexi a toujours imaginé que la boutique -et surtout l’arrière-boutique- revêtait pour Rory un attachement particulier et elle a du mal à imaginer la raison pour laquelle il préférerait s’exiler dans son appartement. Soucieuse, Lexi fait demi-tour sans prendre la peine de dire au revoir et une fois sortie de la boutique, transplane immédiatement dans une ruelle adjacente au duplex tape-à-l’œil dans lequel son ami réside. Lexi n’est venue qu’une seule fois ici, il y a longtemps déjà, lorsqu’ils bossaient ensemble pour Kesabel et qu’ils avaient eu besoin d’un endroit plus… discret disons. Les yeux rivés vers le bâtiment aux nombreux étages, elle monte les quelques marches et entre dans la résidence avant d’appeler l’ascenseur. Une fois arrivée au dernier étage, elle sonne sans se poser de question et attend patiemment. Lorsque la porte s’ouvre sur un Rory surpris, elle sourit doucement avant de pénétrer dans l’entrée dans vraiment attendre qu’il le lui propose. « Salut. » Le regard de la jeune femme se pose sur la pièce spacieuse et une impression de déjà-vu s’empare d’elle : encore une fois, elle se demande comment Rory peut habituer ici. C’est clairement le genre d’endroit qu’elle déteste. Mais soit. « Beurk m’a dit que je te trouverai ici. » Elle se tourne vers lui et desserre doucement son manteau. Elle tient toujours fermement l'invitation dans une de ses mains, prête à la lui tendre.️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVE Depuis peu, les jours s’enchaînaient et se ressemblaient tous. Il les passait cloîtré dans son appartement, expérimentant diverses hypothèses et enchantements pour le compte de William Ombrage et du Conseil. Les récents événements lui avaient donné l’excuse parfaite pour ne plus se rendre à la boutique. Il lui fallait de toute urgence améliorer et proposer des prototypes d’e-bombes magiques toujours plus performantes et complexes à utiliser contre le Blood Circle. Aucune distraction extérieure ne devait venir le stopper dans sa tâche délicate. Rory avait ainsi rapatrié tout son matériel chez lui. Son bureau débordant déjà de nombreuses expériences laissées de côté pour l’occasion, il avait ainsi investi son salon et notamment l’imposante table en bois massif qui séparait sa cuisine de la pièce à vivre. Entre parchemins cryptés dont il était le seul à pouvoir en déchiffrer le contenu, montagnes d’objets plus ou moins insolites qui lui servaient de tests et fioles de potions : un beau bordel organisé régnait sur place. C’était bien évidemment sans prendre en compte les restes d’expériences calcinés, brisés et parfois fragments d’objets qui se retrouvaient à même le sol, témoins silencieux des quelques échecs qu’il avait essuyé. Chaque essai infructueux était le signe qu’il devait se reposer. Un bref temps que Rory prenait pour lui histoire de couper de toutes ces heures acharnées de travail. A en juger par la quantité de lettres non ouvertes qui lui avaient été envoyées encore restées closes, il n’avait pas pris de pauses depuis au moins trente six heures. Dès que la fatigue se faisait sentir, il inspirait une pincée de sa poudre magique, regagnant pendant un temps énergie et clarté d’esprit.
Si Rory s’était plongé avec tant de ferveur dans le travail c’était bien évidemment pour l’argent à la clé de cette mission mais également pour oublier. Sa dernière sortie ne s’était pas passée comme prévue. Entre Smudgy qui avait tenté de l’arnaquer, Connor qu’il avait dû emmener à l’hôpital car cet abruti était trop con pour savoir quand la fermer et l’incident à la morgue avec Lexi… Ça faisait beaucoup. A chaque fois que les événements lui revenaient en tête, Rory était de moins en moins confus et de plus en plus en colère contre la médicomage. Celle qu’il considérait comme une amie s’était servie de lui comme d’un vulgaire jouet pour calmer ses nerfs. Une attitude qu’il réservait personnellement aux femmes les moins dignes de son intérêt. Que Lexi agisse ainsi avec lui avait profondément blessé Rory. Bien déterminé à oublier ce fâcheux incident, il s’était donc plongé dans le travail. Un banal charme d’invisibilité sur les traces qu’il gardait de leurs ébats sur son corps, un autre charme d’insensibilité pour ne pas sentir le pincement de certaines griffures et le tour était joué. Pour les souvenirs ? Rien de plus simple voyons. Il s’était contenté d’occuper toutes ses pensées par ses expériences. Bien trop occupé pour se soucier d’autre chose, sa poudre magique l’aidait à se concentrer sur une seule tâche à la fois, mettant de côté toutes les distractions inutiles. Beurk était au courant. Il ne voulait voir personne. Sauf urgence extrême, son associé était en mesure de s’occuper des commandes et clients qui passaient à la boutique. Tant pis pour ceux qui demandaient systématiquement à traiter avec l’héritier Barjow, il avait mieux à faire !
Assis sur l’un des tabourets du bar de sa cuisine, Rory scrutait le contenu de la table, ses pensées tournant à mille à l’heure tandis qu’il occupait ses mains à démonter une de ses armes à feu pour la nettoyer. Il lui fallait toujours quelque chose pour contenir ses nerfs bouillonnant quand il bloquait sur un enchantement depuis des heures. Les restes de son précédent test fumaient encore sur le parquet à côté de la table alors qu’il nettoyait d’un geste expert le canon de son arme. Plus la tâche qui occupait ses mains était complexe, plus il arrivait à mieux se concentrer. Rory finit par se lever, son regard oscillait entre l’un des parchemins crypté et certains objets posés sur la table. Il finit de polir le canon à l’aide du bas de son pull bordeaux et, alors qu’il s’apprêtait à rassembler son arme, la sonnette retentit, le faisant sursauter. Putain de bordel de merde, quel est l’enculé qui vient me faire chier ?! Il n’attendait personne, Beurk savait que pour la moindre urgence vitale il pouvait directement transplaner chez lui, ses employés avaient été menacés de certaines horreurs s’ils osaient le déranger alors qui ?! Tout en continuant de pester, il glissa le canon dans la poche arrière de son jean noir, se saisit d’un de ses couteaux de chasse présent sur la table qu’il glissa dans l’étui fixé à sa ceinture et vint ouvrir la porte d’entrée.
Lexi ?! Surpris par la vue de la jeune femme ici, Rory resta un instant sans voix, incapable de la moindre réaction. Ce qui sembla amuser la médicomage qui se permit d’entrer sans plus de cérémonie. A cet instant précis, le choc se dissipa pour laisser place à la colère, remontant d’un coup à sa présence si décontractée. Qu’est-ce qu’elle vient foutre ici, putain ?! Tout dans son attitude avait changé, son regard s’était assombri, son visage était à présent fermé et il semblait bien plus tendu, prêt à l’attaque. Rory prit toutefois la peine de refermer la porte, ne souhaitant pas donner le loisir à ses voisins d’entendre ce qui allait suivre. « Bah vas-y, fais comme chez toi surtout ! » S’exclama-t-il en râlant, clairement mécontent qu’elle se soit permis d’entrer sans son autorisation. Il prit la direction de la cuisine, venant s’appuyer contre le rebord du bar et croisa ses bras sur son torse en la toisant d’un regard froid et agressif. « J’suis pas d’humeur ! Si t’es venue parce que t’as besoin de « te défouler » va te chercher un autre jouet sexuel que tu pourras jeter après usage… J’passe mon tour. »Ah ouai… D’entrée de jeu tu balances tout toi. Pourquoi pas écoutes hein ! Après tout, elle s’est bien foutue de ta gueule et elle revient la bouche en coeur. Elle manque pas d'air putain. Ses prunelles sombres et accusatrices se déportèrent sur la table à manger et sans rajouter quoi que ce soit, il se redressa pour aller se placer face à celle-ci, attrapant au passage les derniers éléments de son arme à feu qu’il finit de rassembler pour le poser à ses côtés. Il espérait qu’avec cette accusation, Lexi se laisse emporter par son caractère de feu et préfère se barrer, réponse qu’elle semblait toujours avoir face à la confrontation et sous le coup de la colère. Pour une fois que ça l’arrangeait. Il n’avait ni envie de la voir ni de lui parler. Son attitude à son égard n’avait rien de celle d’une amie. On récolte ce que l’on sème… ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Ven 8 Oct - 14:12
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI V Alors que l’ascenseur de l’immeuble puant le fric et l’opulence où réside Rory monte les étages, Lexi songe à ces dernières semaines. Harry Potter n’est plus. Et depuis, la surveillance sur son étude médicomagique était devenue agaçante. Très agaçante. Comme si elle pouvait le faire revenir. Lexi ne voit pas vraiment de lien entre les deux d’ailleurs ; certes il demeure plus qu’urgent de comprendre les mécanismes physiologiques et génétiques qui sous-tendent la magie afin de pouvoir contrer certaines attaques du Blood Circle mais Lexi imagine que derrière cette volonté rapide de trouver des réponses, il y avait derrière d’autres raisons obscures -surement personnelles- et probablement politiques. C’est ce qu’elle avait répondu au conseil d’administration en soulignant bien que la recherche médicale prend du temps, des mois, des années parfois et qu’elle n’avait de toute manière pas assez de moyen à sa disposition. Alors ils avaient décidé de trouver des moyens. Lexi avait fulminé lorsqu’elle a compris qu’elle s’était faite prendre à son propre jeu ; la proposition du gala de charité était humiliante pour elle qui n’a jamais aimé être dans la lumière, préférant la froideur et la noirceur de sa morgue. La lumière, c’est être exposée. Être exposée, c’est dangereux pour une jeune femme comme elle qui s’adonne à de multiples activités illégales en dehors de son temps de travail. Prise en étau, n’ayant guère le choix que de s’y contraindre sans quoi elle perdrait la direction de son étude, elle s’était alors mise en tête d’effectuer une liste. Une liste de proche qu’elle souhaitait inviter à cette petite sauterie. Celle-ci n'est franchement pas bien longue mais Lexi n’a jamais eu besoin d’être très entourée. Les hommes de sa vie lui suffisent. Une pensée soudaine lui rappelle d’envoyer un carton d’invitation au jeune Helios également ; encore six mois et celui-ci deviendrait un de ses collègues ; cela doit permettre de relever le niveau des autres étudiants médiocres diplômés l’an dernier.
Le ding de l’ascenseur la sort de ses pensées et elle franchit les quelques mètres qui la séparent de la porte d’entrée de l’appartement de son ami. Elle sonne et attend quelques instants qu’il daigne lui ouvrir. Elle n’avait pas revu Rory depuis sa visite inopinée à la morgue il y a quelques jours. Lexi doit l’admettre, les derniers échanges qu’ils avaient eu dans l’arrière-boutique de Barjow&Beurk et ceux plus… inattendus dans son service avaient achevé de piquer sa curiosité à son égard. Si Rory et elle avaient toujours entretenu une relation plus professionnelle qu’amicale, Lexi estime qu’ils ont dépassé un cap lorsqu'il a failli mourir dans sa cuisine. De plus, après les révélations intime qu'il lui a faites, elle a compris qu'il lui vouait une confiance aveugle et la jeune femme a alors lâché prise, sachant qu'elle peut désormais le compter parmi les personnes qui comptent pour elle, au même titre que les trois autres personnes qui ont également reçu l’invitation au gala.
Alors que l’héritier Barjow lui ouvre la porte, Lexi fronce légèrement les sourcils en voyant son air ahuri et surpris, voire même mécontent ? Un rapide coup d’œil à l’intérieur lui suffit à comprendre pourquoi. Cela sent le brûlé, certains artefacts jonchent le sol et la tête de Rory est en total accord avec les probables échecs expérimentaux sur lesquels il travaille. Est-ce pour cela qu’il préfère travailler de chez lui ? Lexi l’ignore. Elle se permet d’entrer et hausse les sourcils lorsqu’il prend l’air outré. Ce contrat doit être bien juteux et difficile à contenter pour qu’il s’agace ainsi aussi rapidement. D'ordinaire, il est plutôt content de la voir. Il s’éloigne d’elle et le regard de Lexi s’accroche à son jean sombre, aussi sombre que la lueur qu’elle a remarqué dans ses prunelles soucieuses ; une arme moldue dans la poche arrière, un couteau à sa ceinture. Lexi se surprend à penser qu’elle le préfère mille fois vêtu ainsi que dans son costume de chef d’entreprise. Cette tenue plus simple lui semble bien plus familière, bien plus en adéquation avec son style à elle. « On est bien agressif ce soir. Ma visite ne te fait pas plaisir ? » dit-elle amusée, nullement refroidie par cet accueil pas franchement chaleureux. Il s’appuie sur le rebord du bar et la scrute si froidement que Lexi en est déstabilisée, un frisson venant secouer son échine. Ce n'est pas la première fois qu'elle voit le jeune homme en colère, frustré de ne pas réussir à mener à bien ses travaux mais son animosité n'avait jamais encore été directement dirigée vers elle : en effet, elle a la désagréable impression qu'elle est la cause de ses tourments sans bien savoir pourquoi. Lorsqu’il beugle qu’il n’est pas d’humeur, elle murmure : « Ah bah ça j’avais compris sans que tu le dises. » Ses yeux se plissent à l’écoute des mots qu’il prononce. Se défouler ? Elle arque un sourcil cherchant dans son esprit ce qu’elle avait fait pour mériter ça. Jouet ? De quoi parle-t-il ? De leur partie de jambe en l’air ? C’est idiot, elle avait pourtant imaginé que ce lui avait plu. Enfin soit. Il est complétement pété. Il a abusé de la poudre noire. Ou blanche. Peu importe la couleur. C’est l’unique raison qui explique pour Lexi son comportement presque inacceptable. Elle le regarde se diriger vers la table et remonter son arme à feu, pas le moins du monde intimidée, il la dépose une fois sa tâche terminée. Au moins il ne la flingue pas. lol. Le regard de Lexi se dirige à nouveau vers tous les débris des artefacts abîmés avant de se tourner à nouveau vers lui : « Tu sais Rory, j’suis pas responsable de ça. » dit-elle en montrant du doigt les cadavres des expériences. « Et encore moins de ta mauvaise humeur. » conclue-t-elle d’un ton un peu sec. Elle ignore ce qu’il a dans le cul mais il a intérêt de redescendre d’un ton parce qu’elle n’est pas là pour être son punching-ball. Pourquoi est-elle là d’ailleurs ? Elle lâche l’invitation qu’elle tenait encore dans sa main et soudainement, une vague puissante mêlant colère et tristesse monte en elle. Le fait d’être traitée ainsi par Rory alors qu’elle venait pour le convier à une soirée où sa présence lui serait d’un profond réconfort la blesse plus que de raison. Elle le regarde, légèrement exaltée elle aussi et elle croise les bras autour de sa poitrine. « Mais ok, tu veux jouer aux cons, pas de soucis. » Elle tourne les talons et claque la porte avec une force incroyable avant de se ruer vers les escaliers qu’elle descend avec une fureur inégalée. Elle est sortie de ses gonds si rapidement. Trop rapidement ? Elle s’arrête alors qu’elle est au sixième étage et sa main vient glisser sur la lame froide de son couteau pour se calmer. Mais cela ne fonctionne pas. Quelques respirations plus loin, elle remonte les marches avec hâte et donne un coup de pied violent dans la porte de Rory qui se fracasse contre le mur et elle la referme sans ménagement. « C’est quoi ton putain de problème Barjow ? » Elle s’approche de lui et se dresse face à lui, prête à le confronter. Il a intérêt de s’excuser ce con. ️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVE S’enterrer sous des montagnes de travail était la fuite préférée de Rory. L’excuse toute trouvée, parfaite dès qu’il ne voulait pas faire face à une situation dont il perdait le contrôle. A vrai dire, n’importe quelle situation qui faisait naître des sentiments en lui était mal venue. Si Rory se sentait emporté par la colère, la confusion, la tristesse ou autre, il explosait ou se renfermait comme une huître. Au choix. Un comportement indigne de son statut, de ce qu’on attendait de lui en tant qu’héritier Barjow mais surtout gérant de sa boutique réputée. Rester maître de la situation en toute circonstance, quoi qu’il arrive, qu’importe ce qu’il pouvait ressentir au fond de lui. Voilà la principale raison pour laquelle il se montrait toujours si arrogant, agressif et violent. C’était sa façon à lui pour ne pas perdre la face, ne pas se montrer faible avec des émotions jugées inappropriées et indignes d’un homme. Papa Barjow avait encore une sacrée influence sur son fils cadet, quoi qu’en dise Rory. Cela faisait beaucoup d’un coup pour qu’il ne soit pas tenté par la facilité de fuir. Plus aucun contact. Simplement lui, le travail, sa poudre noire pour se booster et quand le besoin se faisait sentir, une bouteille de whisky pur feu. Grâce aux informations qu’il avait récoltées par l’intermédiaire de Smudgy, les prototypes présentés à Ombrage s’étaient étoffés, améliorés pour mieux contrecarrer l’ennemi moldu. Comme quoi, payer grassement certains membres de la mafia pouvait avoir du bon. Ils étaient prêts à tout pour une simple liasse de billets. Un peu comme Rory au final. Certes les e-bombes magiques pourraient aider le monde sorcier dans leur lutte contre les Blood Circle mais elles allaient surtout lui offrir un contrat en or avec le Ministère, améliorer sa réputation, pousser un peu plus loin ses compétences d’enchanteur et lui rapporter un beau paquet de gallions au passage. Tout le monde était gagnant !
C’est un fait, ne pas dormir de trente six heures n’est pas ce qu’il y a de mieux pour le cerveau. A l’instant présent, Rory en faisait clairement les frais alors que son dernier enchantement avait littéralement fait explosé l’objet censé contenir la charge magique. Trop intense. Histoire de calmer ses nerfs à vif et tenter d’analyser la situation pour trouver une solution adaptée au problème, le sorcier se saisit de l’arme à feu qui trainait près de lui et prit du recul. Les tâches mécaniques et techniques l’aidaient à mieux réfléchir. Sur le tabouret du bar de sa cuisine, il démonta l’arme avec une facilité déconcertante et alors qu’il s’apprêtait à la remonter, la sonnette de sa porte d’entrée le tira de ses pensées. On lui offrait une raison légitime de se défouler, de passer sa colère sur la pauvre âme qui osait le déranger en plein travail. Un intrus bien loin de se douter du courroux qui allait s’abattre sur lui. Ainsi, découvrir Lexi derrière la porte fit l’effet d’un choc à Rory avant que sa colère ne se transforme en rage devant le culot de la médicomage. Non seulement elle se pointait chez lui sans prévenir mais en plus elle se permettait d’entrer comme si de rien n’était. Non mais elle se croit où bordel ?! Quand il lui exprima son mécontentement, la réponse dont elle le gratifia eut le don de le mettre hors de lui. Ma visite ne te fait pas plaisir ? Non mais elle se fout de ma gueule là, c’est possible. Elle est pas sérieuse j’espère ! Bouillonnant de colère, il s’éloigna de son amie pour rejoindre le bar, c’était plus raisonnable de mettre de la distance entre eux à cet instant. Surtout après ce qu’il venait de lui lâcher. Ses propos accusateurs ne rencontrèrent pas la réaction espérée. Du moins pas tout de suite. Lexi semblait… Surprise ? Confuse ? Qui sait avec elle, elle sait juste hausser ou froncer les sourcils de toute façon ! Pour bien lui faire comprendre que sa présence n’était pas souhaitée, il préféra rejoindre la table, finissant de remonter son arme à feu, ses yeux rivés sur l’un des parchemins.
Intérieurement il n’espérait et n’attendait qu’une seule chose : qu’elle se barre ! Qu’elle me foute la paix et qu’elle se casse putain ! Mais non… Le son de la voix de Lexi lui fit relever ses prunelles assombries par la colère qu’elle faisait naître au plus profond de son être. Il suivit son doigt du regard, les traits de son visage se crispant de rage à l’évocation de ses échecs. Alors, en plus de me traiter comme une merde elle me pense assez con pour pas réussir à me contenir pour si peu ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité là !« Parce que toi tu es une experte en la matière peut-être ?! C’est vrai que la dernière fois suite à ton « entretien » avec Dyer tu n’as jamais été aussi aimable avec moi… » Lâcha-t-il ironiquement avec un rictus sadique plaqué sur ses lèvres. Elle voulait jouer à ce petit jeu avec lui ?! Parfait ! Preuve de son mépris, il détourna immédiatement son regard pour continuer de lire ses notes sur le parchemin et préféra ne pas lui répondre. Il avait gagné. Il avait obtenu ce qu’il voulait. Un profond soupir souleva son torse pour tenter de calmer la colère qui rugissait encore en lui alors que Lexi venait de quitter son appartement. Ses poings appuyés sur la table se crispèrent à tel point que ses jointures blanchirent sous son courroux. Calme toi putain… Calme toi ! Calme… Sans prévenir il se saisit d’un des couteaux qui trainaient sur la table, se retourna et le jeta à travers la pièce, ce dernier venant se figer dans l’écran plasma de sa télévision moldue. La tête rejetée en arrière, les yeux clos pour essayer de reprendre le contrôle de ses émotions, il sursauta en entendant la porte s’ouvrir avec force. Par réflexe il dégaina le couteau de chasse fixé à sa ceinture en faisant volte face, menaçant l’intrus de sa lame imposante.
Ses prunelles sombres accrochèrent la silhouette déterminée d’une Lexi furieuse, il fronça les sourcils ne comprenant pas bien ce qu’elle foutait encore là. C’est qu’elle en redemande putain ! Submergé par une nouvelle vague de rage, il lui montre un nouveau visage, celui d’un Rory bien sombre et violent, très très loin de son rôle de gamin prétentieux à détendre l’atmosphère par des blagues déplacées et arrogantes. « Mon problème ? » Siffla-t-il, la mâchoire serrée sous le coup de la colère. « Tu veux savoir quel est mon putain de problème Fawley ?! » Il se rapprocha subitement d’elle, la dominant par sa stature, il abaissa son regard courroucé sur elle. Sans même regarder son geste, il lança le couteau qu’il tenait encore en main à travers la pièce, ce dernier venant se figer juste à quelques centimètres du précédent. C’était plus raisonnable de ne pas être armé face à elle. « Mon problème c’est ton attitude de merde ! Même moi je suis plus sympa avec des meufs que j’ai mis dans mon lit pour une nuit seulement histoire de me vider les couilles. » Ses yeux se plissèrent de mépris en la toisant avant de lâcher en se reculant. « Parce que c’est tout ce dont tu avais besoin, pas vrai ?! Baiser pour te défouler. N’importe qui aurait pu faire l’affaire mais c’est sur moi que c’est tombé. » Un soupir d’agacement lui échappa, son corps entier tendu tremblait de rage alors qu’il essayait en vain de se résonner, de ne pas aller plus loin dans ses mots et contenir son émotion. Non.« C’est comme ça que tu traites tes potes ?! Merci pour l’update en tout cas, au moins je sais à quoi m’en tenir avec toi maintenant… » Rory la fusilla du regard avant de lui tourner le dos pour mettre l’espace de la table entre eux. Il ne lui avait pas laissé l’occasion d’en placer une mais ne voulait même pas entendre ses justifications. Lexi s’était montré si irrespectueuse à ses yeux qu’elle ne méritait pas son attention. ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Lun 11 Oct - 20:14
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI V L’animosité de Rory est palpable et Lexi n’a pas la moindre idée de ce qu’il peut bien le tracasser. Certes, le jeune Barjow a toujours eu ses humeurs, elle avait déjà pu en faire les frais par le passé ou bien en être témoin, mais jamais cette tension n’avait été directement dirigée vers elle ou contre elle. Rory a toujours été très exigeant envers lui-même et c’est un trait de qualité que Lexi apprécie chez lui : ils ont le même esprit revanchard, cet entêtement inconsidéré, cette volonté de vouloir toujours plus. Dans le cadre de leurs travaux scientifiques et médicomagiques, cette exigence leur a permis d’aller au bout de leurs compétences respectives, entremêlant leurs talents et connaissances afin de pouvoir atteindre un résultat qu’ils n’auraient probablement jamais obtenu seul chacun de leur côté. Donc Lexi sait à quel point il peut se fâcher ou s’agacer lorsque l’expérience sur laquelle il travaille n’avance pas assez vite à son goût ou lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur de la masse de travail fourni. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il semble clairement donner tout ce qu’il a pour un résultat médiocre. La preuve en est l’état inquiétant de son appartement pourtant d’ordinaire si bien tenu ; les artefacts brûlés, calcinés, démontés, abîmés, explosés en sont le témoignage, tout comme le nombre incalculable de parchemins où se mêlent annotation et probables tentatives de résolution du problème avortées. Rien ne semble fonctionner et c’est peut-être la raison pour laquelle il s’est exilé chez lui au lieu de rester à la boutique ? Pour ne pas qu’on le dérange ? Pour ne pas que Beurk soit témoin de ses échecs à répétition ? Lexi se pose mille questions alors qu’il lui fait bien comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue. La jeune médicomage fait abstraction de ça, après tout, elle non plus ne souhaitait pas sa présence initialement à la morgue lors de leur dernière rencontre, et pourtant, il fallait l’avouer, Lexi s’était sentie vraiment mieux après qu’il l’ait aidé à prendre du recul sur la situation. Elle ne l’avait pas revu depuis mais elle en garde un souvenir incroyablement ambivalent. « C’est vrai. » dit-elle, conciliante. « Mais moi c’est mon caractère d’être chiante tout le temps. » dit-elle, sarcastique mais pour autant amusée lorsqu’il lui rappelle qu’elle n’a pas hésité à l’envoyer bouler lui aussi alors qu’elle venait de mettre Dyer au tapis. Elle arque le sourcil oui encore, Rory a dit que c’était sa marque de fabrique donc faut bien qu’elle le fasse encore. Aimable ? Lexi cherche dans son esprit quand elle l’a été parce qu’à vrai dire, ils n’ont pas vraiment eu l’opportunité de beaucoup parlé cette fois-là…
Mais alors que Lexi cherche des explications qui ne viennent pas, la colère et le dédain de Rory la touche en plein cœur et elle quitte les lieux sans se poser de question. Toutefois, en descendant l’escalier, elle se sent soudainement d’humeur belliqueuse avec l’envie furieuse de le confronter et surtout de comprendre. Comprendre ce qui le met dans un état pareil. Et elle veut des excuses. Des excuses plates et sèches à son comportement tout bonnement inacceptable alors qu’elle venait ici en amie, elle avait l’impression d’être traitée comme une étrangère. Alors qu’elle fait une entrée remarquée, il la menace à l’aide d’un de ses couteaux jusqu’à la reconnaître mais Lexi n’a pas peur et s’approche de lui, déterminée à en découvre. « J'attends que ça putain!! » cria-t-elle alors qu’il répétait ses propres mots. Elle est là pour ça, pour savoir. Elle déteste quand il l’appelle par son nom de famille, la reléguant ainsi au simple rang de vulgaires connaissances, chose qu’elle vient de faire en lui demandant des comptes parce que sa fureur ne peut pas faire l’économie de ça. Il se rapproche d’elle, la prenant de haut mais Lexi ne recule pas, ne baisse pas les yeux. Il ne lui fait pas peur. Manquerait plus que ça. Il croit pouvoir l’impressionner parce que c’est un homme ? Après avoir intercepté son altercation avec Dyer, n’a-t-il donc pas compris que Lexi ne se laisse pas intimider de la sorte ? Elle sait se défendre et elle n’a pas peur d’user des armes dont elle dispose contre n’importe qui, même contre un ami s’il le faut. Il balance un couteau qui se plante dans la télé et Lexi ne scille pas un seul instant, se contentant de le regarder d’un air courroucé, attendant qu’il lui explique enfin la raison de son agacement. De sa rage. Alors qu’il déverse, Lexi continue de serrer les poings mais au fur et à mesure, ses épaules s’affaissent alors qu’elle comprend ; tout lui parait clair et pourtant… Lorsqu’il évoque ce fameux udpate, un rire cynique et grave s’échappe de la bouche de la jeune médicomage. Un fou rire nerveux s’empare d’elle et elle n’arrive pas à le contrôler et encore moins à l’arrêter. « Je crois que j’ai jamais entendu autant de conneries en si peu de phrases. On dirait l’arroseur arrosé Rory. » dit-elle au bout de ce qui lui semble des heures. « Je ne te comprends pas. C’est toi qui as commencé ce jeu stupide entre nous, c’est toi qui n’arrêtais pas de franchir les limites, c’est toi qui m’a embrassé dans cette putain de forêt. » dit-elle, agacée de s’en prendre plein la figure alors qu’elle se sent nullement responsable. « T’es soulé parce que j’ai pris le contrôle ? Parce que t’as rien pu maîtriser ? Parce que tu ne l'as pas vu venir ? Laisse-moi rire, t'attendais que ça. Alors explique-moi putain. » Les plis du front de Lexi forment une vague mécontente et elle cherche comment elle va pouvoir faire redescendre la pression. « Et à ce que je sache, t’étais plus que consentant. T’avais qu’à me repousser si ça t’allait pas. » dit-elle froidement. Lexi contourne ensuite la table pour lui faire face. Il ne pourra pas toujours se cacher derrière un meuble. Faut qu’il affronte.
Sa dernière phrase lui revient en tête : C’est comme ça que tu traites tes potes ? Oui. Clairement. Oui. C’est ainsi qu’elle a fonctionné avec Kesabel pendant des années. Et pourtant, seul Merlin sait à quel point Lexi est attaché à Kesabel et à quel point l'affection qu'elle ressent pour lui lui est indispensable. Alors que Rory lui reproche d’agir ainsi alors qu’elle a toujours fait comme ça, c’est nouveau… « Et puis tu te gourres tellement. Je ne suis pas comme toi moi. Je ne me tape pas n’importe quel cul qui passe devant moi ! » dit-elle, irritée. Elle n’est même pas blessée qu’il puisse la considérer ainsi, elle s’en fiche de passer pour une femme frivole -ce qu’elle n’est pas d’ailleurs-. C’est peut-être dit maladroitement de la part de Rory. Pour autant, Lexi n’est pas tellement habituée à laisser des hommes pénétrer dans son intimité dans les deux sens lol et le fait qu’il sous-entende que n’importe qui aurait fait l’affaire la blesse plus que de raison. C’est faux. « T'es pas n'importe qui à mes yeux. » Cela s’est passé comme ça parce qu’ils ont un lien particulier tous les deux. Un lien qu’elle ne sait pas encore bien définir. Si c’est Tobias qui l’avait attendu devant son bureau, l’issue aurait été bien différente. Ils se seraient probablement adonnés à une autre forme d’affrontements physiques mais cela n’aurait jamais été aussi intime. Les yeux de Lexi se perdent un instant dans le bazar ambiant pour ne pas montrer que cela la touche. Elle relève les yeux au bout d’un moment. « J’ai agi comme ça parce que je pensais que c’est ce que tu voulais, que c’était ce que tu attendais de moi. » finit-elle par dire. « Je voulais pas que tu te sentes… » Elle cherche ses mots et laisse un silence s’installer et secoue sa tête doucement. « Redevable, emprisonné, piégé, je sais pas. » Elle conclue : « Et puis t’es parti comme si de rien n’était, je me suis dit que ça t’allait comme ça ! » Les paupières de Lexi se referment alors qu’elle murmure : « T’aurais voulu que je réagisse comment ? » C’est une question à laquelle elle aimerait effectivement une réponse. ️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVE On ne peut pas dire que gérer la frustration était le fort de Rory Barjow. En même temps, il n’était pas vraiment capable de gérer ses émotions positives comme négatives. Il fallait toujours qu’il parte dans les extrêmes. Rien ne pouvait être fait dans la demie mesure, tout devait être intense et parfois même compliqué pour qu’il daigne s’y intéresser et même participer. Ainsi, qu’il s’agisse de travail ou de relations humaines, rien n’était simple. Pourquoi faire simple quand c’est bien mieux compliqué, pas vrai ?! Oui, ne cherchez pas midi à quatorze heures, Rory n’est pas logique. Soit. Le concours de circonstances dans lequel il se retrouvait à présent ne l’aidait en rien à calmer ses nerfs à vif. Entre la situation politique tendue, le projet colossal pour le Ministère s’additionnant aux autres commandes, les conflits avec son père, les nombreuses disputes avec sa soeur et maintenant le bordel sans nom qu’était devenu sa relation avec Lexi, Rory avait la désagréable sensation de perdre les pédales, que tout partait en roue libre sans qu’il puisse maîtriser quoi que ce soit. Une chose à la fois. C’était donc tout naturellement qu’il avait pris la décision de s’isoler pour segmenter au maximum sa vie. Le plus simple c’était son travail. La seule chose qu’il était à même d’un tant soit peu contrôler. Cependant, plus les problèmes et les échecs s’accumulaient, plus il s’obstinait et perdait patience. Lexi tombait très mal. Entre la fatigue, la frustration et la résurgence de rancoeur qu’il éprouvait à son égard… Elle aurait pu clairement choisir un meilleur moment pour se pointer chez lui. Tant pis pour elle. Rory lui témoigna ainsi toute l’animosité qu’elle lui inspirait. Il voulait être incisif, blessant, il voulait la faire fuir. C’était en bonne voie. En la faisant admettre qu’elle-même n’avait pas été agréable lors de leur dernière rencontre, un profond sentiment de fierté fugace pointa le bout de son nez bien vite remplacé par une colère toujours plus alimentée par les propos et la simple présence de la jeune femme. Alors comme ça un sale caractère ça lui donne le droit de me pourrir quand l’envie lui prend ?! Je rêve putain. Pour toute réponse, il leva les yeux au ciel, exaspéré par ce qu’il entendait. Par chance, Lexi quitta son appartement peu de temps après, ne lui faisant pas l’affront plus longtemps de sa présence.
Il lui fallait passer ses nerfs. Il avait besoin d’extérioriser d’une certaine façon toute la rage qui bouillonnait en lui. Un premier couteau vint se figer dans les composants électroniques de son écran plasma. C’était bien loin de suffire mais il n’eut pas le temps de faire plus pour s’apaiser qu’elle débarquait à nouveau comme une furie dans l’appartement, visiblement prête à en découdre. Elle veut se lancer là dedans ?! Ok, allons-y alors ! Rory déversa toute sa colère sur Lexi, verbalisant enfin ce qu’il avait sur le coeur, les choses qu’il lui reprochait depuis quelques jours maintenant. S’ils avaient déjà eu quelques altercations par le passé, notamment dans la forêt interdite, un mois plus tôt, jamais encore le fils Barjow ne s’était montré si agressif et virulent envers son amie. Elle n’a que ce qu’elle mérite. Alors qu’il venait de contourner la table, préférant mettre de la distance entre eux, le rire de Lexi ne fit que mettre de l’huile sur ce qui était déjà un brasier. Son regard s’assombrit un peu plus, broyant sous l’effet de sa furie la souris informatique dont il s’était saisi, persuadé quelques secondes plus tôt qu’elle quitterait à nouveau la pièce et qu’il pourrait retourner à ses expériences. Révolté qu’une fois de plus elle s’attaque à son intelligence, d’une facilité navrante, ses lèvres tremblaient de rage. Jeu stupide. Deux petits mots innocents pourtant si lourds de signification. Stupide, hein ?! C’était donc comme ça qu’elle qualifiait l’intérêt qu’il pouvait lui porter ?! C’était ça l’image qu’elle avait de lui ?! Sous le coup de l’agacement, Rory lâcha ironiquement en levant les yeux au ciel. « Oh mais excuse-moi d’être attiré par toi surtout ! Mon dieu quelle horreur ça doit être à vivre … » La suite le fit doucement rire. A son tour de se moquer des conneries qu’elle pouvait lui déblatérer. Saoulé qu’elle ait pris le contrôle ? La repousser ?! Rory secoua la tête avec un sourire moqueur avant de lui rétorquer froidement. « Bien sûr que j’étais plus que consentant, putain ! J’avais envie de toi. Pourquoi je t’aurais repoussé alors que tu m’attires ?! Rien à voir avec une putain de fierté masculine mal placée parce que tu es celle qui m’as sauté dessus. Limite ça n’a fait que te rendre plus désirable. Tu crois vraiment que je m’arrête à des conneries pareilles ?! Tu te fous le doigt dans l’oeil jusqu’au coude ma pauvre… » Son regard froid et agressif la suivit tandis qu’elle le rejoignait de l’autre côté de la table, lâchant les débris de la souris qu’il venait de broyer. Il l’écouta, sourcils froncés, sa réponse était loin de le satisfaire. Ok, elle n’était pas comme lui, logique hein mais ça ne justifiait en rien le comportement froid et impersonnel avec lequel elle avait conclu leurs ébats. « Pourquoi moi alors ?! Pourquoi comme ça ?! » S’agaça-t-il en tentant de ne pas se laisser aller à toute la colère qu’il contenait tant bien que mal. « C’est pas parce que moi je collectionne les conquêtes que ça veut dire que tu n’étais qu’un cul pour autant. Ça n’a strictement rien à voir. Tu es tellement plus que ça… » Des paroles qu’il aurait pu prononcer avec bien plus de douceur mais la situation ne s’y prêtait pas.
Les quelques mots que Lexi prononça réussirent à déraciner brutalement toute la rage qui s’était profondément ancrée en lui. Sous le choc de cette phrase si simple et pourtant si lourde en significations, son visage se détendit comme par magie. Incrédule, ses prunelles sombres luisaient à présent d’une douceur mêlée à une certaine forme de tristesse. Sous ce flot de nouvelles sensations qui le submergeait, Rory ne savait comment réagir ou quoi dire. Il était dérouté, confus mais principalement peiné de constater qu’une fois de plus ils n’avaient pas réussi à se comprendre. Dans un silence religieux il écouta ses justifications, des explications qui lui fendaient le coeur. Sous le coup des révélations, attristé que l’image qu’elle avait de lui l’ait poussé à une telle froideur, l’héritier Barjow s’en voulait. Il baissa la tête, un soupir quitta ses lèvres tandis qu’il fermait les yeux, essayant tant bien que mal de retrouver ses esprits. La dernière question de Lexi le laissa sans voix pendant un moment. C’est vrai ça, tu t’attendais à quoi ?! Il était incapable d’y apporter une réponse précise, claire. Après des secondes qui lui parurent durer une éternité, Rory revint poser son regard sur elle et s’approcha doucement de son amie. Délicatement il se saisit de sa main, venant effleurer la joue de Lexi de son pouce pour qu’elle relève les yeux sur lui. Bien trop soucieux de la perturber, il retira ses doigts, gardant toutefois sa main sur la sienne. Putain, fais chier quoi. Pourquoi c’est si dur ?! Un profond soupir s’extirpa de ses lèvres avant qu’il n’ose se lancer. « Je ne m’attendais pas à ce que tu sois si froide et te remette au boulot comme ça… C’est pour ça que je suis parti, tu ne semblais plus avoir besoin de moi. » lâcha-t-il avec un bref sourire tristement ironique. Profondément mal à l’aise, son regard se déporta un instant sur les deux couteaux plantés dans sa télé avant de revenir capter ses prunelles ambrées. « Tu pensais vraiment que j’allais me sentir piégé ? Lex’, tu es beaucoup trop importante pour moi pour que ça me fasse fuir. Et puis, c’est pas parce que je me comporte avec les femmes comme ça qu’automatiquement j’attends ça de ta part. Au contraire même. » conclut-il en finissant par relâcher sa main. Evoquer leurs ébats dans la morgue, lui avoir clairement avoué être attiré par elle sous le coup de la colère et lui confier l’importance qu’elle avait à ses yeux… Rory s’était surpassé. Tout son être lui hurlait de la serrer dans ses bras, à peine posait-il ses prunelles sur son visage qu’il mourrait d’envie de capturer ses lèvres. Putain de torture. C’est quoi encore ce bordel ?! Comment elle peut me rendre si dingue, c’est pas possible elle m’a fait un truc pendant que j’étais inconscient dans sa cuisine. Seule explication logique, oui. En tant normal, coucher avec Lexi l’aurait débarrassé de son obsession, il serait déjà passé à autre chose. Pourquoi cela n’avait pas réglé le problème ? Pourquoi avait-il encore ce besoin viscéral d’un contact plus intime avec la médicomage ? Un mystère. Afin de diffuser un peu la situation qui s'était tendue d'une autre façon cette fois-ci, Rory recula légèrement et son regard fuyant finit par accrocher la lettre que Lexi avait fait tomber quelques minutes plus tôt. Toujours en silence il la ramassa et revint pour la tendre à bout de bras à la médicomage, à peine capable de la regarder dans les yeux. ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Mer 20 Oct - 21:44
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI VLexi est plutôt le genre de femme à tout dissimuler à l’intérieur. Ne rien laisser paraître, ni la moindre émotion, ni le moindre sentiment, rien qui ne puisse se retourner contre elle. Elle a l’habitude de garder un air grave sur son visage angélique, un air totalement neutre, laissant les autres se ridiculiser et perdre leur sang froid tandis qu’elle conservait son attitude hautaine, d’humeur inégale, leur montrant qu’elle leur était bien supérieure. Ça, c’était avec les autres. Ceux qui ne comptent pas, ceux pour qui l’affect ne rentre pas en compte, ceux que Lexi sacrifierait sans la moindre hésitation. Ce n’était clairement pas le cas de Rory. Et c’était pour cela qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de déverser sur lui sa colère et toute sa fureur alors qu’il lui parle comme s’il avait quelque chose à lui reprocher, comme si elle n’était qu’une moins que rien. Lexi ne se laisse néanmoins pas démonter, habituée au caractère parfois impétueux du jeune Barjow même si elle avait davantage eu l’occasion de le voir rieur, amusé voire boute-en-train avec elle. Mais étrangement, ces derniers temps, leurs rencontres étaient moins neutres, plus mouvementées, parfois même houleuses et la jeune médicomage ne peut s’empêcher de faire le lien avec ce qu’il s’est passé dans la cuisine de son appartement. Rory a eu si peur de mourir mais elle l’a sauvé non ? Alors pourquoi son comportement avait-il changé ? Autant de questions qui demeurent sans réponse alors que Lexi fracasse la porte d’entrée de Rory, dans l’espoir de le réveiller et d’obtenir des explications plus crédibles et entendables pour elle. Des excuses oui, elle les attend même de pied ferme. Mais celles-ci ne viennent pas. Au contraire, ce ne sont que des reproches qui passent les lèvres de Rory, désapprouvant sa réaction, sa manière d’agir de la dernière fois. Lexi, surprise, ne se laisse néanmoins rien paraître et répond à chacune de ses accusations, démontant ses arguments un par un. Jusqu’à ce qu’il avoue de but en blanc que sa silhouette ne lui est pas indifférente. Le sourcil droit de Lexi se crispe, elle se mord les joues pour s’empêcher de s’agacer davantage alors que le ton employé par son « ami » est aussi froid que la banquise de l’Antarctique. Cela fait maintenant quelques semaines qu’elle s’est rendue compte que le regard de Rory porté sur elle n’était plus le même qu’auparavant ; elle l’avait observé la regarder intensément, cherchant le contact physique avec elle, comme s’il était attiré par elle comme par un aimant. Ces attentions n’avaient aucun sens pour Lexi jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il estimait probablement avoir le champ libre maintenant qu’elle et Kesabel avaient cessé leur relation charnelle. Si la jeune femme ne s’en est pas offusquée outre mesure -après tout, elle se sait belle et désirable-, le fait qu’il le dise à voix haute rendait la chose plus concrète, plus… réelle. Lexi secoue la tête lorsqu’il lui explique qu’elle se trompe et que sa réaction n’avait rien à voir avec de l’orgueil masculin mal placée mais pourquoi dans ce cas ? Pourquoi cette réaction, pourquoi ce ressentiment, pourquoi cette colère ? Pourquoi toutes ces émotions le transpercent et l’attirent un peu plus vers une fureur sans égale ? Lexi cherche à comprendre quel dragon l’a mordu et remonte à la source du problème. Son attitude de merde. C’est ce qu’il avait dit non ?
Soudainement, alors qu’elle lui explique que non, elle ne s’amusait pas à se défouler avec n’importe qui, qu’il n’était pas n’importe qui à ses yeux, le visage de Rory change du tout au tout, comme si un poids incroyablement pesant venait de s’envoler. Le front plissé, le cœur de Lexi tambourine soudainement plus fortement dans sa poitrine alors qu’une impression de déjà-vu s’installe brutalement dans son esprit. Elle se revoit des mois en arrière dans son appartement avec Kesabel, craignant de le perdre, se fâchant contre lui comme une femme désespérée dans l’espoir qu’il lui dise ce qu’elle voulait entendre : qu’elle comptait. Les craintes de Rory sont les mêmes que les siennes et Lexi ferme férocement les yeux, se rendant compte à quel point leur besoin de reconnaissance mutuel biaisaient leurs relations amicales. Elle soupire doucement, tendant de reprendre le cours de ses pensées tandis qu’elle constate avec aigreur qu’ils se sont -encore une fois- enflammés pour rien, leurs caractères fougueux l’emportant sur la possibilité d’une discussion calme et posée. Il fallait donc toujours que cela aille au contact ? Au combat ? Rory baisse la tête alors qu’elle termine d’expliquer qu’elle n’avait agi comme ça que pour lui, pour ne pas qu’il se sent lésé ou même emprisonné. Mais Lexi demeure dans l’expectative d’avoir une réponse sur ce qu’il attend réellement d’elle.
Pas vraiment rassurée de le voir s’avancer vers elle, elle ne le lâche pas des yeux, cherchant à comprendre tant bien que mal ses actions plus qu’improbables et impossibles à contrôler. C’est ce qu’elle hait chez Rory, son imprévisibilité tellement palpable, tellement tangible. Comme lorsqu’il effleure de son doigt la joue de la jeune femme, rosie par l’énervement et la colère qu’il suscite en elle. Encore une marque de l’incertitude de son comportement alors qu’il stoppe son geste pour attraper sa main. Il soupire et exprime à quel point le rejet de la jeune femme l’a blessé, à quel point cela l’a fait sentir inutile. Lexi ferme les yeux encore une fois, cherchant par quel moyen régler ce malentendu sans que cela ne paraisse étrange. Elle garde le silence depuis tout à l’heure, depuis qu’il lui a dit l’avoir trouvé désirable, elle se sent perdue dans la multitude des émotions qui la submergent tandis qu’il évite soigneusement son regard alors que les prunelles de la médicomage reste profondément ancrées sur les traits de son visage, tentant d’y déceler une explication plus rationnelle, moins compliquée. Alors qu’elle cherche les mots qu’elle souhaite prononcer, Rory lâche sa main, s’éloignant d’elle et ramassant le carton d’invitation qu’elle a laissé tomber au sol tout à l’heure. Étrangement, la raison même de sa venue lui était totalement sortie de la tête. Il le lui tend, restant bien à distance d’elle. Les yeux de Lexi se perdent sur les initiales de son prénom qu’elle a elle-même posé sur le papier, son pouce venant distraitement toucher chacune d’elle. Elle ouvre le carton et lit dans sa tête chacun des mots rédigés par le service compétent de l’hôpital avant de le refermer. Elle ne peut pas tout simplement faire comme si de rien n’était. C’est impossible. Elle a également un droit de réponse.
« J’vais pas de faire de la psychomagie de comptoir Rory, mais c’est la deuxième fois que tu doutes de mon amitié à ton égard et franchement ça commence à devenir vexant… Je pensais qu'on avait dépassé ça depuis ce qu'il s'est passé à la lisière de la forêt. » Déjà là-bas, il n’avait pas compris pourquoi elle l’avait rejoint dans cette forêt lugubre en plein mois de novembre alors qu’elle aurait pu rester dans la chaleur de son appartement. Mais malgré son apparence froide et autoritaire, Lexi n’en demeure pas moins une jeune femme inquiète pour les gens qui comptent pour elle et c’était pour cela qu’elle n’avait pu se résoudre à rentrer chez elle après que Beurk l’ait informé que Rory était parti en forêt. « T’as aussi peu confiance en moi ? » Elle sait bien que non, il le lui a bien prouvé dans l’arrière-boutique lorsqu’il lui a confié son secret sur sa sœur… « Tu me parles de Lilibeth, je te raconte des trucs… intimes sur moi, sur mon enfance et tu t’imagines qu’une baise va changer quoi que ce soit entre nous ? C’est pas cohérent tout ça Rory… » dit-elle à voix basse, plus pour elle que pour lui. « Puis pour le sentiment d’être piégé, bien sûr que j’y ai pensé voyons ! » raille-t-elle en levant les yeux au ciel. « Tu te revendiques presque comme le Dom Juan de ces dames, alors bon. Je me suis dit que ce serait plus simple pour toi, c’est tout que je fasse comme si ça ne changeait rien. Parce que ça ne change rien non ? » demande-t-elle, soudainement un peu anxieuse à cette idée. « Je ne pensais pas que ça t’affecterait au point que tu me détestes soudainement, je pensais pas que cela serait différent des autres. On a pas quinze ans, on est plus en maternelle non plus. Je te plais, tu me plais, j'ai pas cherché plus loin. » conclue-t-elle en haussant les épaules, tout en se demandant si cela expliquait tout le reste. Ils se plaisaient alors pourquoi ne pas en profiter ? « Et puis… En ce qui concerne le reste, en ce qui concerne ton attirance pour moi, j’peux pas t’en vouloir, j’sais bien que j’suis incroyablement désirable. » ricane-t-elle doucement, espérant que le sarcasme suffise à éloigner les sentiments contradictoires qui l’assaillent. « Oui, c'est vrai, tu étais là au bon endroit ou bon moment Rory mais je… » Les mots se perdent sur ses lèvres tandis qu’elle ne termine pas sa phrase, ses yeux devenant soudainement fuyants sans qu’elle ne se rende compte. « Je… » Elle ne termine pas sa phrase. Tu es tellement plus que ça. Les mots de Rory reviennent soudainement dans sa tête. « Cela dure depuis quand ? » demande-t-elle. Elle avait clairement vu une différence depuis quelques mois. Depuis… « C’est à cause de Kesabel ? » Elle ne peut s’empêcher de demander. Après tout, il avait commencé à lui faire des avances lorsqu’il a compris que le champ était libre, il ne s’était jamais permis cela avant donc Lexi ne peut s’empêcher de lier les deux évènements. ️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVE Rory était connu de tous pour ses compétences incontestables en potions, enchantements, poisons et autres. En revanche, gérer la frustration ou exprimer certaines émotions jugées « indignes » n’avait jamais été un domaine dans lequel l’héritier Barjow brillait. Bridé depuis tout jeune dans la manifestation de ces sentiments faibles et lui ayant toujours valu des réprimandes physiques, il avait pris le pli. Sans même le vouloir, il s’était retrouvé à suivre l’exemple de son père et de Caïn, deux exemples de relations malsaines. Devenu incapable de témoigner autre chose que de la colère en réponse aux aléas de la vie, Rory se cachait derrière des airs fiers et hautains. Impossible de se montrer vulnérable, Lexi ne faisait pas exception à sa règle. Après tout, personne n’avait jamais eu droit à l’expression de ses sentiments profonds. Il avait toujours tout gardé pour lui : sa tristesse, son mal-être, cette fâcheuse tendance à toujours se rabaisser tout comme ses nombreux doutes et insécurités. Les témoigner à qui que ce soit lui semblait tellement impensable, tellement honteux et risible. Il l’imaginait déjà se marrer ouvertement s’il lui avouait avoir été profondément blessé par son attitude. En dépit du sentiment de trahison et de la tristesse qu’il éprouvait, Rory s’était donc interdit de lui montrer autre chose que de la rage. Seule émotion intense qui lui servait de véritable couteau suisse pour tout extérioriser. Son créneau : toujours garder les apparences intactes, ne pas sembler faible face à elle. Plus que quiconque, l’image qu’il renvoyait à son amie avait de l’importance. Sans trop savoir pourquoi, il voulait paraître sous son meilleur jour même si cela voulait dire dissimuler une partie de son ressenti. Lui avouer qu’il était peiné et blessé par son attitude était donc impensable. Non seulement Lexi se moquerait de lui mais en plus il paraîtrait tellement con que ça serait là une bonne excuse pour s’éloigner de lui. Ce fut donc de la rage qu’il exprima, qu’il déversa sur son amie incrédule, à mille lieux de comprendre ce qu’elle avait pu faire pour mériter une telle colère. Le ton monta avec une rapidité déconcertante, véritable éruption de rage qui fit fuir Lexi. Alors même qu’il s’apprêtait à passer à autre chose pour redescendre en pression, cette dernière revint à la charge avec férocité.
Les échanges qui suivirent furent très animés, signes de leur incompréhension mutuelle mais également de l’affection qu’ils pouvaient se porter. Rory n’était pas du style à perdre son temps avec n’importe qui. Déjà de base très sélectif en ce qui concernait ses fréquentations, le jeune héritier Barjow ne s’entourait pas de n’importe qui. Il choisissait minutieusement ceux qu’il pouvait qualifier « d’amis » afin de ne pas s’encombrer d’abrutis et autres individus indignes de sa présence. Principale raison donc pour laquelle Lexi avait droit à sa colère. Une attitude peut-être inadaptée en réponse à ce qu’il lui reprochait mais bon… Il fallait pas trop lui en demander non plus. La jeune médicomage devait déjà s’estimer heureuse qu’il entre dans le conflit avec elle, qu’il en arrive à lui crier son mécontentent. D’autres n’auraient pas eu le privilège d’assister à sa colère et feraient plutôt face à un silence cuisant et une absence agressive. A la place, Rory se confrontait à elle, en allant même jusqu’à lui avouer de façon très crue son attirance sous le coup de la colère. Un comble ! Lui qui faisait tout son possible pour réfréner ses sentiments, enfouir le tout sous une couche d’indifférence et de nonchalance se retrouvait à lui cracher au visage qu’elle lui plaisait, pire encore : qu’elle avait de l’importance à ses yeux. Du jamais vu ! Il accueillit toutefois, sans trop grande surprise, l’absence de réaction de Lexi car depuis le temps, un simple haussement de sourcil n’était plus vraiment une réaction à ses yeux. Il la laissa l’attaquer, ne se privant pour répondre de temps à autre jusqu’à ce qu'elle lui lâche à son tour une véritable bombe à laquelle il ne s’attendait absolument pas. Il avait donc encore plus d’importance qu’il ne le croyait… Comme par magie, toute sa rage se dissipa avec ces quelques mots, le forçant à se détendre et faire tomber le masque. Avec cette nouvelle définition de leur relation, Rory se laissa également aller à quelques explications supplémentaires. La colère étant retombée, le moment était plus propice pour lui exprimer son ressenti, sans non plus aller vraiment dans le fond des choses. Après tout, même lui était incapable de véritablement mettre des mots sur ses émotions et attentes vis-à-vis de Lexi.
Rien n’était simple. Principale raison pour laquelle il tenta de clore la discussion en ramassant le bout de papier qu’elle avait laissé tomber la première fois. Sans trop comprendre son attitude, il l’observa faire, ses doigts parcourant une inscription avant d’en lire le contenu. Encore naïvement persuadé que les choses allaient s’arrêter là, Rory retourna de l’autre côté de la table pour remettre de l’ordre parmi le bordel présent. Bien que distrait par tout ce qu’ils venaient de se dire, il tenta en vain de se concentrer sur l’amoncellement de parchemins, objets, potions et autres disposés sur la table. Alors qu’il venait tout juste de remonter les manches de son pull bordeaux sur ses avants-bras, la voix de Lexi le tira de ses pensées. Encore des reproches. Youpi ! Un profond soupir lui échappa, las de constater qu’elle interprétait son attitude de la mauvaise manière. Quand elle évoqua la question de la confiance, Rory ne put s’empêcher de lui répondre en fermant les yeux, la tête penchée en avant. « Ah parce que là j’ai remis en question ton amitié et la confiance que je te porte ?! Je m’agace que tu sois froide avec moi et ça y est tout est compromis dans ta tête ? Je prends note. La prochaine fois je m’abstiendrai de te dire si je suis déçu ou quoi que ce soit d’autre si automatiquement tu te sens agressée. Ça évitera d’en arriver là au moins. » Il secoua lentement la tête avant de relever les yeux vers elle, blessé qu’elle puisse remettre en question tout l’affection et la confiance qu’il lui accordait. Rory conclut donc en plantant son regard sombre dans le sien, l’air sérieux et un peu grave. « Crois moi que ça me fait pas plaisir qu’on s’engueule et qu’on se comprenne pas de la sorte pour en arriver là. » Appuyé sur la table, il encaissait difficilement les paroles qu’elle pouvait lui balancer au visage. Tu t’imagines qu’une baise va changer quoi que ce soit entre nous… Faire comme si ça ne changeait rien… Ça ne change rien… Tu me détestes… Autant de poignards plantés en plein coeur qui l’achevaient un peu plus. Progressivement son regard vint se poser sur la table, devenu incapable de soutenir le poids de ses prunelles, sa gorge se nouant sous le poids des mots qu’elle prononçait. Sans trop savoir pourquoi, qu’elle lui répète que ça ne changeait rien lui brisait le coeur. Ressaisis-toi putain ! Qu’est-ce qu’il t’arrive à la fin ?! C’est juste Lexi voyons. Justement… C’est Lexi. Ce fut quand elle prononça les mots « tu me détestes » qu’il décida tout de même d’intervenir afin de mettre les choses au clair. « Je te déteste pas. S’il y a bien une chose que je veux que tu retiennes c’est que tu as beaucoup trop d’importance à mes yeux pour que j’en arrive à te détester. Et si je suis en colère c’est justement parce que tu comptes pour moi. » Comment pouvait-elle, même pour l’espace d’une seule seconde, penser qu’il la détestait ?! C’était complètement absurde ! Comme pour mieux soutenir ses propos, Rory se redressa, soutenant une fois de plus son regard. « Si je te détestais on ne serait pas là à discuter et s’expliquer. Tu n’aurais même pas passé le pas de ma porte car j’ai pas de temps à perdre avec les gens que j’estime être insignifiants. » Il marqua une brève pause, un profond soupir quittant ses lèvres avant qu’il ne conclut. « Toi tu comptes trop par contre. »Et c’est agaçant.
A la tentative d’humour de Lexi, un très maigre sourire vint étirer ses lèvres, bien rapidement gommé par cette phrase qui lui laissa un goût amer. Mais quoi putain ?! Les sourcils froncés, il la fixait sans sourciller, curieux d’entendre une suite qui ne venait pas. A la place, cette nouvelle question, comme une excuse pour faire oublier ses propos avortés eut le don de l’agacer. Quelle était l’importance ?! Ça changeait quoi qu’il soit attiré par elle depuis trois ans ou trois jours ?! Il fut toutefois bien vite coupé dans ses questionnements quand le nom de son ami lycanthrope passa la barrière de ses lèvres. WTF ?! Pourquoi elle me parle de lui maintenant ? C’est quoi le rapport ?! Pensif, les sourcils froncés, il finit par avoir un éclair de génie. Oh putain ! Mais oui c’est ça ! Elle est encore amoureuse de lui. Toi t’es juste pas assez bien, t’es pas à la hauteur pour le remplacer en fait. Tu m’étonnes qu’elle ait été aussi froide avec toi…« Kesabel ?! Qu’est-ce que Kesabel vient foutre dans toute cette putain d’histoire ?! C’est parce que tu te remets pas de votre rupture ?! C’est ça ? Si tu voulais te changer les idées ce jour là j’espère juste que ça a pu être le cas… » Profondément agacé, il leva les yeux au ciel en se dirigeant vers son écran plasma dans lequel ses deux couteaux étaient encore plantés. Il les y retira avant de jeter un sort de réparation. Les yeux rivés sur les lames en acier trempé sombre, il s’efforça d’enfouir profondément les vagues de tristesse qui commençaient déjà à le submerger. Surtout ne lui montre pas que ça te touche ! Plutôt que de revenir directement face à la table, il prit appui sur le dossier de son large canapé et rangea un des deux couteaux à sa ceinture, jouant avec le second entre ses doigts. « J’étais simplement… Déçu de ton comportement mais bon, t’as raison. Faisons comme elles font toutes : ça n’a aucune importante et ça ne change rien. »Car après tout, tu n’as aucune importance et qui voudrait que tu prennes une plus grande place dans leur vie ? Que tu deviennes autre chose qu’un plan baise ? Elles sont pas si connes au final… C’est juste toi qui te fais des illusions. Ressaisis-toi ! « Puisque de toute façon ça ne change rien et que ce n’est pas important comme tu l’as dit, oublions toute cette histoire. » Pour appuyer ses propos, il releva la tête vers elle, l’expression de son visage était devenue plus froide, neutre alors qu’il s’amusait à faire courir ses doigts le long du tranchant de la lame de son couteau. Comme pour oublier, pour passer à autre chose et clore une bonne fois pour toute le sujet, Rory tenta de détourner l’attention, évoquant une nouvelle question qu’il se posait. « Tu venais pour quelque chose à la base ? T’avais besoin d’un truc spécial ou… ? » ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Lun 25 Oct - 10:09
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI VQuelque chose cloche. Lexi ne sait pas dire quoi, elle ne sait pas expliquer pourquoi mais elle sent totalement démunie face à cette situation qui n’est pas inédite mais qui pourtant la perturbe autant que d’ordinaire. Elle ignore pourquoi cela semble si difficile pour Rory de s’acclimater à son caractère si impétueux, si inexpressif, si froid. Lexi est ainsi, elle l’a toujours été, elle ne peut changer ; c’est à lui de comprendre comment elle fonctionne et de s’y conformer non ? Il est vrai que c’était ainsi pour tous les proches de la jeune médicomage. Mais Rory est différent, avec ses propres états d’âme, ses propres blessures, ses propres insécurités. Et pour autant, chacun repousse l’autre avec une ferveur non dissimulée afin de ne surtout pour montrer à quel point il est difficile de faire confiance à nouveau. Pour autant, Lexi avait cru nouer un lien différent avec le jeune apothicaire, lui confiant des pans de sa vie qu’elle avait mis des années à révéler à Tobias. Lexi lui a également témoigné de l’affection particulière qu’elle lui confère en s’abandonnant avec lui aux plaisirs charnels alors qu’elle est très peu disposée à laisser un inconnu s’approcher d’elle. Sont-ils voués à ne pas comprendre, à laisser la colère qui les anime grimper à chaque fois que la moindre contrariété apparait ? Ils ne savent pas échanger tranquillement, ils ne savent pas converser décemment, sans sortir les griffes ou que leurs défenses s’élèvent à nouveau ; ne surtout pas montrer ses failles, voilà ce qui les définit le mieux. Pour autant, Lexi s’accroche à Rory, bien malgré elle, sa tête lui hurle de s’en aller tandis qu’une instance moins raisonnée lui demande de rester. Elle l’a compris, Rory est blessé et si Lexi ne s'est pas rendue compte à quel point son attitude l’avait offusqué, elle est tout de même prête à faire des concessions, lui expliquant pourquoi elle a agi ainsi dans la morgue. Lexi n'a finalement pensé qu’à lui, en définitive, s’oubliant presque par la même occasion. Rory n’est pas du genre à s’attacher aux femmes avec lesquelles il couchait, faire comme si de rien n’était lui était apparu comme la solution la plus simple et la moins délicate ; celle qui leur permettrait de conserver leur semblant d’amitié dysfonctionnelle.
Mais alors que Lexi cherche à faire redescendre la tension entre eux, elle a l’impression que Rory s’évertue à rallumer les braises du feu incandescent qui brûle en elle. Elle relève les yeux vers lui, ceux-ci s’arrêtant mécaniquement sur ses doigts qui remontent les manches de son pull grenat, laissant dévoiler cette peau qu’elle a si souvent soignée, si souvent touchée, et plus rarement caressée. Lexi ferme un instant les yeux, tentant d’éloigner les souvenirs concupiscents qui apparaissent bien malgré elle dans son esprit tandis que les flammes de la colère se muent étrangement en une émotion plus paradoxale et irrationnelle qui s’installe dans son bas ventre. Cette sensation est rapidement chassée par les mots prononcés par Rory. Mais pourquoi ne comprend-t-il pas ? Est-elle à ce point difficile à cerner ? « Mais bien sûr que tu remets tout cela en question ! Tu comprenais pas que je m’inquiète pour toi au point de me déplacer dans cette putain de forêt, tu me hurles dessus parce que tu imagines que parce qu’on a couché ensemble, ça va changer quoi que ce soit à l’affection que je te porte. T’appelles ça comment ???! » demande Lexi, agacée tandis qu’elle retire son manteau qu’elle balance sur le canapé avant de réajuster son pull gris sur sa taille. Il ne va pas s’en tirer comme ça et Lexi compte bien mettre tout cela au clair avant de s’en aller, donc autant se mettre à l’aise. « Je me sens pas agressée Rory, je veux comprendre oui. Mais j’ai agi comme tu le fais constamment, je n’avais aucune raison de penser que cela soit différent donc… » Donc pourquoi Rory réagissait ainsi ? C’est la question que Lexi se pose depuis qu’il lui a indiqué être déçu de son comportement. Mais ce comportement, n’est-ce pas ainsi qu’il se comporte en temps ordinaire ? Lexi n’a jamais été une femme expansive sur ses sentiments et n’a jamais non plus accordé plus d’attention et d’affection après une partie de jambe en l’air que nécessaire, considérant que cela pouvait porter à confusion, surtout lorsque ces relations sexuelles avaient lieu avec des gens qu’elle considérait comme des amis. Elle se devait de faire attention, non ? Mais peut-être que Rory pensait différemment d’elle ? Il plante ses yeux foncés dans ceux de la jeune femme et Lexi soutient ceux-ci, tout en soupirant lorsqu’il exprime que la situation ne lui plaît pas. « Mais à moi non plus Rory ! » dit-elle en soufflant une fois de plus. Elle tente de lui faire comprendre à quel point ce qu’il s’est passé dans la morgue n’aura aucun impact sur leur relation. Rory détourne le regard et elle se demande si cela est lié avec ce qu’elle vient de dire ou non. Elle n’en sait rien, elle ne sait pas, elle ne sait plus. Comprendre Rory n’est pas chose aisée et Lexi n’a tout simplement pas les codes pour le faire et décoder toutes ses humeurs. Pourtant, ce que Lexi commence à réaliser, c’est que l’affection que Rory lui porte dépasse ce qu’elle imaginait au point qu’il prenne la peine de le lui dire. Tu comptes pour moi. Trop, ajoute-t-il ensuite. Il lève la tête, ses prunelles viennent affronter et confronter ses prunelles havanes. Mais Lexi ne trouve rien à dire, légèrement perturbée qu’il puisse exprimer si facilement son attachement à son égard alors que la jeune femme était emprisonnée dans une confusion sans nom. Elle n’avait jamais eu besoin de dire et encore moins de faire comprendre à Kesabel ou Tobias qu’elle les aimait ; c’était naturel, ils le savaient. Mais Rory ? Peut-être avait-il besoin qu’elle le lui montre ? Mais comment ?
Perdue, décontenancée, désarçonnée, Lexi se risque à une vaine tentative d’humour pour dédramatiser la situation. Le sarcasme, l’ironie sont des armes qu’elle manie avec dextérité et qu’elle apprécie utiliser dans chacune de ses joutes verbales, que ce soit avec Rory ou avec les autres afin de déstabiliser l'adversaire et prendre l’ascendant sur lui. Mais cette fois-ci, malgré le maigre sourire de son ami, cela ne semble pas fonctionner alors qu’elle lit sur ses traits tirés l’incompréhension alors qu’elle évoque Kesabel. Et c’est reparti pour un tour… Lexi hausse un sourcil à son tour marque de fabrique déposée Lexi Fawley et sa mâchoire se décroche alors qu’elle bredouille : « De notre quoi ? » Rupture ? « On a jamais été un couple avec Kesabel, manquerait plus que ça. Notre relation n’avait absolument rien à voir avec… » avec quoi ? L’amour ? lol. Rien que de dire ce mot, Lexi est écœurée. L’amour, c’est pour les faibles, c’est ce qu’elle s’évertue de répéter ; cela fait faire des choses idiotes, sous son joug on prend des décisions irraisonnées. « C’était pas du tout ce que tu crois en tout cas. » se contente-t-elle de dire pour ne pas rentrer plus amplement dans des détails qu’elle ne saurait expliciter de toute manière.
Elle observe Rory se diriger vers son écran télévisé afin d’y décrocher les deux couteaux qui avaient atterris là par mégardelol ; il lance un sortilège de réparation et le matériel électronique se reconstitue peu à peu. Quelques secondes après, rien n’y paraît plu. Lexi garde le silence, ne sachant pas bien ce qu’elle doit faire ou ce qu’elle doit dire. Elle l’écoute simplement. Déçu de ton comportement. Il répète, encore une fois. Ses mots résonnent en elle et quelque chose se brise. Pourquoi l’opinion de l’héritier Barjow lui importe tant après tout ? Rien n’avait aucun sens. Oublions cette histoire. Son regard se porte à nouveau vers elle et lui demande la raison de sa venue initiale. Lexi observe soudainement le carton d’invitation qu’elle détient toujours dans sa main mais ne parvient pas à le lui tendre. Elle n’en a plus envie. Pas comme ça en tout cas. Elle ne souhaite pas inviter Rory dans ces conditions, avant, faut qu’il comprenne qu’il ne peut pas attendre d’elle plus qu’elle ne peut lui donner ; faut qu’il comprenne qu’il compte pour elle lui aussi, sans quoi jamais elle ne s’embêterait à tenter de recoller ainsi les morceaux. Soudainement, ses pensées de tout à l’heure lui reviennent en tête. Rory n’est pas Kesabel, il n’est pas Tobias. Il a d’autres manières de témoigner son affection comme lorsqu’il avait tenu à la remercier d’une étreinte lorsqu’elle l’avait sauvé d’une mort certaine. Avec une lenteur inégalée, Lexi se dirige vers lui et se glisse maladroitement dans ses bras. Ses doigts atteignent le bas de ses reins et elle pose doucement sa tête sur son épaule. « Arrête Rory. » Afin de tenter d’être plus explicite, elle ajoute dans un murmure : « Arrête de penser que tu ne comptes pas. Je pense que tu sais comment je me comporte avec ces gens-là. » L’indifférence, le mépris, les attitudes hautaines et supérieures, le détachement. Le contraire de ce qu’elle tente de faire aujourd’hui. Les explications, les maigres tentatives de réconciliation, une faible étreinte ; tout cela n’est pas dans les habitudes de la jeune femme. Elle ferme les yeux quelques instants, profitant simplement du contact avec lui, de la chaleur de son corps, de l’odeur suave qu’il dégage. Une de ses mains se glisse sur sa joue et elle lève les yeux vers lui pour lui dire : « Je sais que tu peux difficilement croire qu’on t’apprécie Rory. C’est la même chose pour moi. On a été élevé comme ça. C’est ce qu’on a nous appris, c’est ce qu’on a tenté de nous faire croire. Qu’il ne fallait pas montrer ses failles. Et j’ai rapidement compris que je pouvais pas faire confiance aux gens. Mais c’est faux, certains le méritent, je te fais confiance Rory. » Et peu peuvent se targuer d’entendre de tels mots dans la bouche de la jeune femme. « Alors fais-moi confiance toi aussi. Arrête de douter de moi. Arrête de douter de toi. » demande-t-elle, toujours dans un léger chuchotement. Elle soupire doucement et finit par se détacher de lui. Au bout d’un moment, elle récupère l’invitation qu’elle avait posé sur la table et la lui tend. Sans détour, elle dit : « Je voulais t’inviter à une conférence que je vais bientôt donner à l’hôpital. » Conférence est un bien grand mot pour gala de charité. « Le directeur m’a donné quelques invitations et j’ai pensé à toi. » Les lèvres de Lexi se plissent, légèrement contrariée par l’idée qu’il puisse refuser. Après tout, il n’a toujours rien dit. ️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVE Plus la relation qu’entretenaient Lexi et Rory semblait évoluer et plus elle les déchirait. Tout était bien plus simple avant. Quand leurs rapports étaient strictement « intéressés ». Elle soignait ses nombreuses plaies, il lui apportait son aide pour confectionner certaines potions et ensemble ils collaboraient pour un bien qui leur était commun. C’était mieux avant. Avant cette fameuse nuit. Avant qu’il ne commence à réaliser à quel point sa vie peut être fragile. Avant qu’il n’ait plus envie de se contenter d’une amitié banale avec la jeune médicomage. Oui mais ce « avant » était-il si simple qu’il aimait le croire ?! Était-il complètement dénué de la moindre once d’attirance pour elle à l’époque ? A moins que sa crise cardiaque ait simplement extériorisé le tout ? Rory se sentait perdu. Il n’était plus sûr de rien quand cela concernait Lexi. Dès que la jeune femme occupait ses pensées il se retrouvait partagé entre tendresse et rancoeur. Son besoin compulsif et déroutant du moindre contact physique avec elle se heurtait à sa froideur. Dérouté, il ne pouvait que constater dans la plus grande impuissance que Lexi l’obsédait au point où il n’avait même plus le luxe de s’abandonner à des plaisirs charnels superficiels et dénués de toute attache avec la première venue. Les autres femmes lui semblaient si fades, leur contact si stérile comparé au brasier qu’une simple caresse de Lexi réveillait en lui. Je te dis qu’elle t’a fait un truc ! C’est pas possible autrement. Pourquoi subitement elle t’obséderait à ce point ?! Ok tu l’as toujours trouvée belle mais quand même… Ça n’a plus aucun sens maintenant.
Lexi était spéciale. C’est le moins qu’on puisse dire. Aucune autre femme, aucune autre de ses amies même n’avait jamais eu droit à sa colère. Ce sentiment était uniquement réservé à ceux qui comptaient vraiment pour l’héritier Barjow. S’il avait dans ses fréquentations de bonnes amies, Lexi était son exception. Celle qu’il mettait au dessus de tout le lot. Celle dont il attendait plus sans savoir quoi exactement ni pourquoi. Avec elle, il se retrouvait constamment confronté à ses vieux démons. Alors qu’avec d’autres leur partie de jambes en l’air dans la morgue n’aurait été qu’un détail, avec Lexi c’était tout l’inverse. Il ne voulait pas que ça soit insignifiant mais en même temps cela ne devait pas redéfinir leur relation. Lui-même était incapable de savoir vraiment ce qu’il voulait. Ce fut principalement pour cette raison que les propos tenus par la médicomage l’agacèrent. Il avait confiance en elle, il savait que Lexi éprouvait une forme d’affection à son égard. Le problème était plus dans son attitude mais ça ne semblait pas être évident à saisir ni à exprimer. Un bref soupir de lassitude lui échappa à la réponse de Lexi. Pourquoi évoquait-elle systématiquement l’épisode de la forêt ?! N’en avaient-ils pas fini avec cette histoire ?! Visiblement non. Fatigué de sans cesse revenir là dessus, les propos qui suivirent lui firent un peu plus mal. Comment pouvait-elle en arriver à croire qu’il voulait que ça soit comme avec toutes les autres ?! Il abaissa le regard en fermant les yeux l’espace d’un instant. Quoi qu’il fasse cette image de coureur de jupons lui collait à la peau. A tel point que même Lexi préférait qu’il se comporte de la sorte avec elle… Tu n’as que ce que tu mérites mec. Tu clames haut et fort que tu ne t’attaches à personne, ne t’étonnes pas qu’en retour on en fasse de même avec toi. Il releva la tête pour lui confier à quel point toute cette situation, tous ces malentendus et disputes à répétions l’agaçait. Un sentiment visiblement partagé par Lexi. HÉ BEN PUTAIN QUELLE VICTOIRE !!! FAUT SORTIR LE CHAMPAGNE LÀ ! Rory criait un peu trop vite victoire car la suite était bien loin d’être réjouissante. Progressivement accablé par la perspective que rien ne puisse jamais évoluer entre eux et pire encore, qu’elle s’imagine qu’il la déteste, le jeune Barjow sentait son coeur s’alourdir. Il prit les choses en main et tenta, une fois de plus, de clarifier la situation et ses sentiments. Tâche herculéenne quand on sait à quel point il n’était pas à l’aise avec le fait de parler ressentis. Sans surprise, ces confessions qu’il s’arrachait pour rassurer Lexi ne lui provoquèrent aucune réaction. Elle semblait rester de marbre alors qu’il lui avouait à quel point elle pouvait compter pour lui. Le coup de grâce lui fut porté à l’évocation du nom de Kesabel. Rory savait qu’il y avait eu quelque chose entre eux. Quoi exactement cela lui échappait mais entendre son patronyme alors qu’ils se disputaient suite à leur rencontre à la morgue ne pouvait dire qu’une seule chose : Lexi n’était pas prête à tourner la page, encore moins avec lui.
Fuir plutôt que confronter. Ce fut son attitude quand la médicomage tenta de lui expliquer ce qu’il en était. Bien loin d’être convaincu par ses explications, il préféra occuper son esprit à autre chose. Ses couteaux plantés dans l’écran plasma du salon étaient une distraction suffisante. Ça doit s’arrêter. Tout en revenant non loin d’elle, le coeur lourd et la gorge nouée, Rory tenta d’apporter une clôture à toute cette histoire. Il ne voulait plus se battre avec elle, il ne voulait plus parler de toute cette histoire. Il avait simplement envie de passer à autre chose et oublier jusqu’à leurs ébats lors de cette fameuse visite à la morgue. Leur amitié n’était visiblement pas assez forte pour y ajouter une proximité charnelle. Ainsi, lorsqu’il l’aperçu se rapprocher de lui, Rory fut à la fois surpris et incapable de la fuir. Attends mais… Elle fait quoi là encore ?! Inévitablement, l’épisode de la morgue lui revint en tête bien que son regard et sa détermination étaient clairement différents. Sans trop comprendre, il l’accueillit dans ses bras et mit quelques secondes avant de l’enlacer à son tour. Le couteau qu’il manipulait posé sur l’un des coussins de son canapé, il glissa ses bras dans son dos tandis qu’une vague de bien-être le submergeait. Retrouver son contact, son corps doucement appuyé contre le sien, sa chaleur et son odeur délicate avait quelque chose de grisant. Tant bien que mal, il s’efforçait de ne pas se remémorer le goût de ses lèvres ou de sa peau alors qu’elle lui murmura ce « arrête ». Perplexe, il crut un instant qu’elle ne cherchait pas qu’il réponde à son étreinte avant qu’elle ne précise ses propos. Ses quelques mots eurent l’effet d’un véritable coup de massue. Figé, sa tête appuyée contre la sienne et son nez enfoui dans sa crinière, il avala difficilement sa salive, incapable de répondre quoi que ce soit. Ça semblait si simple, si évident qu’il ne savait même plus quoi dire. Bien sûr que vu sous ce prisme là il avait de l’importance pour elle. La question était maintenant : quel type d’importance avait-il à ses yeux ? Alors que leur contact perdurait, la maintenant avec douceur contre son torse, Rory ne put s’empêcher de se répéter en boucle ces quelques mots. Le contact de sa main contre sa joue le tira de ses pensées et alors qu’il planta son regard sombre dans le sien, une drôle de sensation indescriptible l’envahi. A sa première phrase, il sentit son coeur s’arrêter une nouvelle fois. Quelques mots prononcés et Lexi le renvoyait des dizaines d’années en arrière quand sa mère le réconfortait suite aux agressions répétitives de son père et Caïn. Il n’avait donc rien retenu avec le temps ?! Son regard se fit fuyant l’espace de quelques instants, profondément perturbé par les propos qu’elle tenait sans compter sur leur proximité. Je te fais confiance Rory. A ces derniers mots soufflés, il revint capter ses prunelles, une lueur triste s’y étant frayé un chemin. Toujours incapable de répondre quoi que ce soit, le jeune sorcier subissait le flot confus d’émotions qui le submergeait. Lexi avait le don de le mettre dans tous ses états. Littéralement ! Pour preuve, lorsqu’elle se dégagea de leur étreinte, Rory eut la sensation qu’elle lui arrachait un morceau de son être dans le processus. Il se sentait soudain si vide, comme si sa chaleur apportait le réconfort dont il avait besoin. La moindre cellule de son corps lui hurlait de l’attirer à nouveau contre lui, de la serrer pour ne plus la relâcher. Pire même, de venir sceller leurs lèvres dans un baiser défendu.
La tête baissée, toujours silencieux, Rory tentait à la fois de calmer cette violente pulsion qui le secouait tout en essayant de comprendre pourquoi et comment elle avait autant de pouvoir sur lui. Le son de sa voix le fit presque sursauter et il attrapa le carton qu’elle lui tendait, tout en l’écoutant il ouvrit ce dernier. Ses yeux accrochèrent les initiales tracées en haut du parchemin et il se remémora le geste qu’elle avait eu la première fois, caressant du bout des doigts ces trois lettres. Il finit par lire l’intégralité de l’invitation et à mesure que ses yeux glissaient sur les mots, un petit sourire naquit sur son visage. Rory était fier. Fier de voir que son travail était reconnu, bien que la situation politique était une bonne excuse pour la mettre ainsi en avant. Fier qu’on puisse lui faire confiance au point de lui confier une présentation devant le gratin sorcier. Il se doutait bien évidement que Lexi aurait préféré avoir les subventions et la reconnaissance sans toute cette médiatisation mais il était tout de même heureux et fier pour elle. Un large sourire étirant toujours ses lèvres, il releva la tête vers elle. « Je viendrai avec grand plaisir ! Et pas que pour te voir en « tenue élégante »… » Rory ne put réprimer un léger rire amusé, se doutant pertinemment que Lexi devait être plus qu’agacée à cette idée. Si elle avait eu l’occasion de le voir en costard cravate, lui ne connaissait que son côté un peu sauvage. Il avait même du mal à l’imaginer porter quelque chose de plus sophistiqué. « Je me doute que la perspective de ce gala ne t’enchante pas plus que ça mais je pense qu’on va quand même bien s’amuser. Puis j’ai hâte d’entendre ton discours ou même de te voir danser ! » Il la contourna pour aller déposer l’invitation sur le comptoir de sa cuisine avec les autres papiers importants dont il disposait. Face à l’expression déconfite de Lexi, Rory fronça légèrement les sourcils avant de demander. « Rassure-moi, tu sais danser pas vrai ?! Tu sais quand même que dans ces événements il y a au moins une valse de prévue ! » Vu la tronche qu’elle tirait, Lexi n’avait pas l’air au courant, ce qui amusait énormément Rory qui affichait déjà un immense sourire taquin. ️ 2981 12289 0
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Mer 27 Oct - 22:03
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI VLe sentiment de perdition est diffus et constant. Rien ne peut expliquer les émotions ambivalentes que ressent la jeune médicomage et rien ne peut expliquer pourquoi cela lui semble si différent des autres relations qu’elle entretient avec les autres hommes de sa vie. Lexi a toujours pu compter sur un cercle très restreint et très privilégié d’amis avec lesquels elle a toujours pu s'appuyer sans condition. Elle n’a jamais vraiment cherché à étendre celui-ci, estimant qu’il valait mieux avoir quelques relations triées sur le volet qu’une floppée d’inconnus qui brassent de l’air. Pour autant, même si elle connait Rory depuis bien plus longtemps que Kesabel et Tobias puisqu’ils se sont rencontrés autour d’un chaudron alors que Lexi était en première année, leur relation n’a jamais paru aussi compliquée qu’actuellement. Pourquoi est une question qui revient régulièrement dans l’esprit de la rouquine, espérant en déduire une réponse satisfaisante. Mais elle avait beau se creuser la tête, elle avait beau réfléchir, elle ne comprend pas ce qui pousse Rory à avoir cette attitude si colérique et si inappropriée envers elle. En tout cas, elle en arrive presque à regretter leur relation d’antan, uniquement basée sur leurs travaux respectifs et les soins qu’elle lui prodiguait à Sainte-Mangouste lorsqu’il le nécessitait. Auparavant, ils bénéficiaient d’une confiance et d’un respect mutuel tout en conservant la distance qui leur convenait à chacun. Du moins, cela convenait à la jeune femme. Pourtant, Rory avait brisé les barrières longtemps fixées entre eux en tentant des rapprochements physiques, d’abord dans son appartement puis dans la forêt. Lexi n’avait ensuite fait que suivre la ligne directrice qu’il semblait vouloir tracer entre eux jusqu’à ce qu’ils passent à l’acte dans la morgue. Pensant créer là un rapport encore différent et plus intime avec l’héritier Barjow, Lexi n’imaginait pas un seul instant que son attitude engendrerait tant de ressentiments chez lui. Elle l’a blessé, par mégarde certes, mais tout de même. Comment rattraper cette erreur ? Comment lui faire comprendre que rien ne changerait ? Elle s’évertue pourtant à le lui dire mais Lexi n’est pas expansive sur ses sentiments et jamais elle n’a eu besoin de définir l’attachement qu’elle ressent envers quelqu’un. C’était naturel ; les gens savent. Lorsque Lexi n’est ni hautaine, ni condescendante, ni sarcastique, ni dédaigneuse avec quelqu’un, cela signifie qu’elle l’apprécie. Point. C’est aussi simple que cela. Pour autant, le naturel revenant parfois au galop, il lui arrivait d’adopter de tels comportements avec Rory sous le coup de la colère ou de l’énervement alors qu’il doute encore une fois d’elle. Lexi déteste devoir se justifier et elle ne comprend pas pourquoi il réagit si fortement à une simple partie de jambe en l’air. Elle en vient à se demander s’il a vraiment apprécié l’instant au final. Malgré le fait qu’il ait dit l’avoir désirée et n’avoir pas pu l’arrêter, y avait-il trouvé une profonde satisfaction ? Lexi avait eu l’impression que oui mais peut-être se trompe-t-elle. Toutefois, là n’est pas vraiment la question.
La véritable question est la suivante : arriveront-ils un jour à se comprendre l’un l’autre ? Lexi a la désagréable impression d’être sans arrêt à côté de la plaque avec lui et cela l’agace de paraître hors sujet. C’est un fait, l’esprit torturé de Rory n’a rien de rationnel et il n’est pas aussi pragmatique qu’elle : Lexi s’en tient à sa ligne de conduite initiale, poursuivant son rôle à la perfection, respectant les règles établies et les habitudes prises. Mais Rory faisait tout l’inverse et bouleversait tout. Lexi n’aime pas s’adapter, elle préfère que ce soit les autres qui le fassent et qui s’accommodent à elle. Pour autant, le jeune Barjow semble bénéficier d’un étrange passe-droit et Lexi ne comprend pas pourquoi elle ne l’a pas déjà envoyé promener. Est-ce parce qu’il lui a confié certains de ses douloureux secrets de famille ? Ou est-ce parce qu’elle lui a ouvert les portes de son jardin secret, lui révélant certaines choses de son enfance ? Peut-être les deux. En tout cas, un lien fragile et tangible résiste bel et bien à leurs colères respectives et semblent les ramener toujours l’un vers l’autre alors qu’ils font tout pour se repousser. Alors que Rory cherche désespérément à noyer le poisson, à changer de sujet, une déplaisante vérité la frappe en plein fouet : Rory est comme elle, empli de doutes, d’incertitudes dissimulées sous un masque d’assurance et de dédain, plein de ressentiments, d’inquiétudes et manquant d’aplomb lorsqu’il s’agit des relations humaines. On les avait brisés. Tous les deux. Depuis leur enfance. Ils n’avaient pas confiance. Ni en eux et encore moins dans les autres, rejetant presque toute forme d’attachement plus profond. Ainsi, la souffrance reste à l’écart. Pourquoi est-ce si difficile ? Cherchant un moyen plus intimiste de faire comprendre à Rory qu’il n’avait pas à agir ainsi avec elle, qu’il pouvait être lui-même, Lexi s’avance doucement vers lui et lui vole une étreinte. Probablement désemparé les premiers instants, ses bras l’enlacent à son tour et Lexi ferme doucement les yeux tandis qu’elle prononce quelques paroles qu’elle espère réconfortantes. Elle est fatiguée de devoir sans arrêt prouver à Rory qu’elle l’apprécie, cela devient lassant et fatiguant. C’est une ultime preuve, une ultime tentative. Après cela, il devra se contenter de ce qu’elle peut lui offrir : elle veut bien faire un pas vers lui mais faut qu’il cesse d’être si sceptique. Alors que Lexi rend légèrement les armes dans ses bras, elle sent que Rory s’adoucit lui aussi, semblant s’abandonner. Elle sent le poids de sa tête dans ses cheveux tandis qu’il hume sa chevelure, gardant le silence. Tentant de le rassurer comme elle peut, posant sa main sur sa joue pour qu’il la regarde, elle le voit la fuir des yeux alors qu’elle exprime son ressenti, expliquant la crainte qu’ils ont tout deux de croire qu’ils peuvent avoir une quelconque importance. Pourtant, alors que leurs iris s’accrochent à nouveau, Lexi perçoit dans son regard une lueur significative, symbole qu’elle a visé juste, qu’elle a touché quelque chose de profond et quelque chose d’enfoui chez lui. Elle met fin à l’étreinte, craignant que cela occasionne une autre incompréhension, d’autres quiproquo dans leur relation ; stopper court semble être plus simple.
S’efforçant de reprendre le contrôle sur la situation, Lexi lui tend enfin l’invitation. La raison pour laquelle elle s’est déplacée jusqu’ici, à l’origine. Alors qu’il lit les quelques mots inscrits sur le parchemin, son humeur change du tout et la jeune femme recule un peu, surprise par tant de « joie », un contentement presque irréel après les minutes qui viennent de s’écouler. Lexi est définitivement perdue : elle ne comprend rien à cet homme dont l’humeur n’est jamais égale, pouvant passer de la colère à la tristesse puis à l’exaltation en quelques instants. Elle prend une profonde respiration pour disperser l’incompréhension qui l’envahit mais ne peut empêcher un faible sourire de s’installer sur ses lèvres alors qu’il semble reprendre pied ; elle retrouve là le Rory qu’elle connait depuis toujours. L’homme charmant, taquin, moqueur. « Merci. » se contente-t-elle de dire lorsqu’il lui confirme sa présence à ce « gala », grimaçant lorsqu’il parle de « tenue élégante ». « J’ai pas vraiment l’habitude de m’apprêter tu sais. » La dernière fois remonte au 31 décembre dernier où elle avait enfilé une robe pour la soirée organisée par le Ministère où elle avait plus ou moins été sommée de se rendre et durant laquelle elle s’était empiffrée au frais de la princesse. « Je sais pas si on a la même définition de l’amusement Rory. » dit-elle en haussant faiblement les épaules. Elle arque l’un de ses sourcils lorsqu’il parle de danser. Hors de question qu’elle mette un putain de pied sur la piste de danse. Déjà qu’ils auraient pu se contenter d’une présentation moins tape-à-l’œil et qu’à la place elle devait se coltiner un « gala », il ne manquerait plus qu’elle soit obligée de danser. Elle observe Rory aller jusqu’à la cuisine déposer l’invitation avant de revenir vers elle, apparemment très amusé de la situation. « Tu te fous de moi Rory ? Je suis une sang-mêlée je te rappelle, j’ai par chance échappé à ces soirées mondaines réservées à la haute-société. » dit-elle en mimant des guillemets sur le mot « haute-société » pour qu’il se souvienne que même si elle porte le nom d’une des 28 familles de Sang-Pur, le sien ne l’est plus depuis que son père a souillé la lignée. Quelle chance pour Lexi. Elle s’imagine soudainement adolescente, engoncée dans une robe trop serrée, obligée de faire la conversation à deux vieux grincheux libidineux portant un regard sur son décolleté naissant et rien ne l’écœure davantage que cela. Une moue réprobatrice s’installe sur ses lèvres et elle dit : « Il est hors de question que je danse, ils se passeront de moi pour leur valse à la con. » Lexi croise des bras autour de son buste, effrayée à l’idée même de devoir s’exhiber aux bras d’un homme qu’on lui aura imposé pour la soirée. « Manquerait plus qu’ils me demandent de venir accompagnée. » Paniquant légèrement, Lexi frictionne ses avant-bras sans bien s’en rendre compte, marquant sa nervosité. Ce gala ne l’enchante pas ; elle veut ses subventions mais tout le reste pour elle, ce n’est que de l’étalage politique. Le directeur est ravi de pouvoir exposer Lexi comme un trophée maintenant que ses recherches avancent et prennent de l’ampleur. Étrangement, il n’y accordait pas autant d’importances lorsqu’elle n’avait pas encore fourni le moindre résultat. « Je suis ravie de pouvoir compter sur ta présence. » Elle dit sans pouvoir s’en empêcher : « Quoi que, d’ici là, on aura bien trouvé un autre moyen de s’engueuler. » C’est dit. ️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVEJ’y comprends plus rien… Comment Lexi pouvait-elle provoquer en lui des sentiments si puissants et contradictoires ?! Jamais aucune femme n’avait réussi l’exploit de le mettre en colère car il s’était senti utilisé. Elles agissaient toutes ainsi avec lui, cela aurait été vain et stupide de s’emballer pour ça. Non, vraiment c’était un mystère. La seule envers qui il avait éprouvé la même confusion était Naya. Oui mais elle c’était pas pareil ! On était fiancés et c’était Naya. L’excuse parfaite pour ne pas se poser plus de questions et enfouir le tout sous des apparences froides et agressives. Un bel échec quand on voyait la colère qu’il venait tout juste de lui déverser dessus. Tout ça pour quoi ?! Car Lexi lui avait semblé froide et distante après leurs ébats. Rory était même incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressentait vraiment, sur l’attitude qu’il avait espéré qu’elle adopte. Non, au lieu de cela il avait préféré fuir les lieux et éviter sa présence. Comme pour chaque relation qui devenait trop « sérieuse », trop « compliquée », il prenait la tangente. C’était plus simple et surtout moins douloureux. Une méthode qu’il appliquait depuis des années maintenant et qui avait fait ses preuves. Enfin, tout ça c’était sans compter sur l’obstination de Lexi. Véritable tête de mule qui refusait de le lâcher. Pourquoi s’obstinait-elle à ce point avec lui ?!
Rory devait bien l’admettre, elle réussissait son coup à chaque fois. Sa franchise, les quelques petites attentions verbales ou physiques qu’elle pouvait lui accorder réussissaient systématiquement à le faire faiblir. C’était donc ça, en présence de Lexi, Rory devenait un peu plus faible. Une technique qu’elle adopta d’ailleurs en venant contre lui. Incapable de résister à son étreinte, il céda une fois de plus à son contact. Les paroles qu’elle lui souffla le surprirent par leur exactitude. Un peu agacé et en même temps étonné d’avoir été aussi simple à lire alors qu’il s’évertuait continuellement à paraître fort et détaché de tout, Rory préféra garder le silence. La jeune médicomage avait vu clair en lui. En sa présence il était incapable de sauver les apparences, signe de toute l’affection et l’importance qu’il lui accordait. Peut-être même un peu trop d’ailleurs quand on l’écoutait. Bien qu’il aurait préféré qu’elle reste plus longtemps contre lui, commençant à peine à s’abandonner dans leur étreinte, Rory fut heureux de changer de sujet. Très rapidement la « joie » pris le dessus sur tout le reste, enfouissant ainsi bien profondément la confusion qu’il éprouvait à son égard. La perspective de passer une soirée en sa compagnie, célébrant la reconnaissance de ses recherches était quelque chose qu’il ne pouvait décemment pas manquer ! Si d’ordinaire ce type d’événements faisait fuir l’héritier Barjow, partager un tel moment en compagnie et pour le compte de son amie suffisait pour le convaincre.
Il s’empressa donc de lui confirmer sa présence et eut un petit sourire amusé à la réponse de Lexi concernant le code vestimentaire exigé. « As-tu seulement autre chose que du noir et du gris dans ta garde-robe ?! » Ne parvenant pas vraiment à se défaire de l’air taquin qui s’était à présent imprimé sur son visage, Rory leva gentiment les yeux au ciel à la phrase qu’elle prononça par la suite. Certes Lexi n’était pas une sang-pur, elle n’avait donc pas eu l’occasion de participer à ce type d’événements où le gratin sorcier était rassemblé. Cela dit en invitant Rory elle s’offrait un avantage de taille. Contrairement à elle, le jeune hériter avait l’habitude de ces soirées guindées aux codes sociaux « strictes ». Il était devenu un spécialiste pour y semer la zizanie et s’en amuser. « Tu n’as jamais eu l’occasion de participer à des soirées de ce style avec moi… Crois-moi qu’on peut s’y amuser. Au dépend des autres ou non d’ailleurs. T’as bien fait de m’inviter. » Conclut-il avec une moue malicieuse, sortant en même temps de ses placards deux tasses, une bouilloire et une théière. A peine lui eut-il demandé si elle savait danser que sa réaction ne se fit pas attendre. Un petit rire franc lui échappa tandis qu’il remplissait la bouilloire d’eau avant de la placer sur le feu. Il vint s’appuyer sur le comptoir du bar, la fixant avec amusement et un brin séducteur. « Je peux être ton cavalier moi. Tu me connais déjà et au moins ça t’évite d’être coincée avec un vieux con bedonnant qu’ils pourraient t’imposer… » Une proposition tout ce qu’il y a de plus logique et avantageuse pour la jeune femme. Après tout, pourquoi elle dirait non ?! Dans le simple but de mieux vendre ses services, Rory continua. « Plus sérieusement j’ai une certaine réputation parmi le gratin sorcier… Du coup s’ils ne te craignent pas déjà de base c’est moi qui les ferai fuir. On sera tranquille comme ça et tu n’auras qu’à faire la première danse avec moi. Sans vouloir me vanter je pense que tu y gagnes au change. » Il ponctua son argumentaire d’un bref haussement d’épaules avant de se saisir d’une boule à thé pour prélever une petite quantité de feuilles séchées dans la boîte qu’il avait préalablement sortie. « Par contre, il va falloir que je te donne un cours pour avoir les bases de la valse. »
Pour son plus grand plaisir, la visite surprise de Lexi prenait une tournure plus agréable. Comme à chaque fois qu’ils se voyaient dernièrement, sauf lors de leur « entrevue » à la morgue, la situation tendue dans laquelle ils se trouvaient finissait toujours par vite s’apaiser. Cette fois-ci ne semblait pas faire exception. Rory eut donc un petit sourire alors qu’il retirait la bouilloire sifflante du feu aux paroles de Lexi. Il était également ravi qu’elle l’ait convié à cet événement et avait déjà hâte de pouvoir y participer. Toutefois, tandis qu’il s’apprêtait à lui répondre, ce qu’elle ajouta le stoppa net. Un bref soupir souleva son torse, versant l’eau frémissante dans la théière avant d’y ajouter la boule à thé. « Je pensais ce que je disais tout à l’heure… Ça ne me fait pas plaisir de m’engueuler ainsi avec toi. Je préfère largement quand on passe du bon temps plutôt que de se prendre la tête. »Du bon temps… Joliment dit pour parler de sexe et du reste. Bravo ! Il lui fit enfin face, venant poser la théière et deux tasses sur la table pour qu’elle se serve. Rory prit appui contre le bar, glissant ses mains dans les poches de son jean noir. « J’imagine que tu me fais plus facilement sortir de mes gonds car je tiens plus à toi que quiconque… Je sais bien que c’est pas une excuse, qu’importe la façon dont on a été élevé et ce qu’on nous a toujours répété en grandissant. Certaines habitudes sont plus dures à perdre que d’autres il faut croire… » Murmura-t-il dans un soupir en fixant le bordel présent sur la table. Il haussa les sourcils avant de tenter de se ressaisir et lâcha, un petit sourire timide en coin. « A moins que tu m’écrases trop les pieds si je t’apprends à danser, je vois pas de raison pour être à nouveau en froid avec toi… Tu en vois une toi ? » ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Jeu 28 Oct - 23:13
Toutes les excuses que l'on donne Sont comme les baisers que l'on vole, il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvaillesAppartement de Rory, quelques jours avant Noël 2020 || ROXI VLexi respire un peu maintenant que la situation s’apaise peu à peu. Elle n’aime pas vraiment hausser le ton. Lexi n’a jamais eu besoin de s’agacer vraiment avec ses amis. Elle se contente souvent d’une remarque sarcastique ou deux, utilisant un ton glacial témoignant de la colère qui l’anime sans pour autant en arriver aux mains. Pourtant avec Rory, elle a bien failli perdre son sang-froid en défonçant sa porte d’entrée, mourant d’envie de lui coller son poing dans la figure, qu’il regrette d’être venu au monde le jeune Barjow, qu’il regrette son attitude totalement déplacée à son égard. La conversation houleuse qui s’en est suivie a néanmoins fait réaliser à Lexi que si elle souhaitait conserver cet homme dans son cercle restreint, elle allait devoir faire des concessions. Lexi n’a guère l’habitude d’en faire, préférant que ce soit les autres qui s’adaptent à son caractère enflammé mais ne pouvant se résoudre à laisser Rory gagner la partie de celui qui hurle le plus fort, elle avait surenchéri, elle avait attisé sa colère avant de comprendre que la sienne était dirigée vers elle, vers son attitude, son comportement. Si Lexi en était encore qu’aux balbutiements des chapitres qui s’intitulaient Comment comprendre Rory Barjow en dix leçons, l’inverse peut aisément s’appliquer à Lexi. Ils ne se comprennent pas, se blessent mutuellement sans s’en rendre compte. Du moins jusqu’à aujourd’hui. Initiant la réconciliation en s’abandonnant dans une légère étreinte, Lexi espère qu’il réalise ainsi qu’elle n’est pas son ennemie, au contraire. Elle n’a jamais cherché à renouer avec quelqu’un, trop fière pour souhaiter le faire, trop orgueilleuse pour admettre qu’elle se sentait parfois seule. Bien sûr, elle peut à tout occasion compter sur le soutien indéfectible de ses amis de toujours -Tobias et Kesabel- mais elle doit également se rendre à l’évidence ; les deux hommes avancent aussi sans elle tandis que Lexi demeure au point mort. Sa vie professionnelle est une franche réussite, le reste demeure un immense glacier, froid et solitaire. Est-ce pour cela qu’elle a laissé Rory entrer plus profondément dans sa vie ? Sous ses airs colériques, il n’en demeure pas moins un homme sympathique, railleur, amusant, taquin ; une personnalité parfois un peu plus légère qui ne ferait pas de mal dans son existence. Voilà pourquoi elle a tant tenu à ne pas laisser passer, voilà pourquoi elle n’avait pas souhaité arrondir les angles cette fois : savoir pourquoi Rory lui en voulait était primordial si elle ne souhaitait pas refaire la même erreur la prochaine fois.
Alors qu’elle lui tend l’invitation, il redevient en quelques instants l’homme qu’elle connait habituellement, son air jovial et assuré scotché sur ses lippes. Lexi a besoin d’un peu plus de temps pour s’adapter, encore bouleversée par leur discussion, par leur échange, par cette étreinte. Jamais elle n’avait pu être plus honnête qu’aujourd’hui ; maintenant qu’elle a compris que leurs caractères de feu s’attisent si facilement parce qu’ils ont vécu les mêmes choses, partagés les mêmes ressentiments, les mêmes craintes enfants, cela ouvre une perspective d’un futur plus apaisé entre eux. Si Rory semble immédiatement enthousiaste à l’idée de participer à ce gala, Lexi se dit que s’il est présent, elle pourra au moins compter sur son soutien. Non pas qu’elle craint pour sa présentation -elle se sait très bonne oratrice, avec des arguments incisifs et recherchés-, mais elle demeure inquiète pour la suite. Devoir converser, faire semblant de s’intéresser au pauvre peuple, devoir se justifier sur la présence de jus de fruit dans son verre (« Oh mais très chère, vous êtes enceinte ? » « Oh mais très chère, vous ne tenez pas l’alcool ? » « Oh mais très chère, lâchez-vous un peu ! »), devoir s’habiller, devoir danser ?! Rien de pire pour Lexi que cela. Par chance, ce type d’événement était plutôt rare et lorsqu’on l’invitait à ce genre de sauterie, elle s’arrangeait souvent pour être de garde à Sainte-Mangouste. Malheureusement, étant l’invitée spéciale du gala, il allait s’avérer compliquer de feindre avoir des engagements professionnels. « Non, j’ai du kaki aussi, je suis surprise que tu n’en ai pas parlé. » dit-elle en souriant légèrement. Rory était dans le vrai, Lexi ne s’encombre pas vraiment de ces fioritures et avait une garde-robe très sobre et minimaliste. « J’ai du marron aussi, ça va avec mes yeux. » ajoute-t-elle en plaisantant. « Quant à toi, je ne doute pas que tu auras largement de quoi te vêtir avec ton dressing de grand couturier. » La seule fois où elle avait vu Rory en costume, elle avait tout de même remarqué la bonne facture du tissu.
Rory lève les yeux au ciel tandis qu’elle explique que leurs avis divergent sur la manière de s’amuser à ce type de soirée. Rory se défend en disant que c’est parce qu’il n’était pas présent que ces soirées étaient barbantes. Le mettant au défi, Lexi dit : « Ah oui ? On peut s’y amuser ? Je demande à voir. » S’il arrive à la dérider lors du gala, cela sera un exploit à marquer dans les annales. L’air malicieux qui règne sur le visage du sorcier suffit néanmoins à dérider Lexi maintenant. Alors qu’il s’affère à faire chauffer de l’eau, Lexi quitte le salon pour aller s’installer sur l’un des mange-debout de la cuisine. Elle retire son pull gris, laissant apparaître son débardeur noir oh mais quelle surprise et relève la tête rapidement alors qu’il se propose pour être son cavalier. Elle arque un sourcil oh mais quelle surprise et l’écoute exposer ses arguments. Ceux-ci sont entendables : elle éviterait ainsi d’être coincée avec un vieillard sénile et il se chargerait de faire fuir les autres. Alors qu’il parle encore, un léger sourire narquois s’installe sur les lèvres de la jeune médicomage. Elle dit : « D’accord. » Tout simplement. « Mais n’oublie pas que j’ai besoin de personne pour me défendre et que je saurai très bien remettre à leur place les cavaliers impudents. Je doute qu’ils soient si nombreux. » Un rire amusé s’échappe des lippes de la rouquine. Sa réputation la précède à l’hôpital, c’est vrai, mais en dehors ? Lexi présente bien, une femme intelligente qui a réussi professionnellement et qui force le respect mais aussi de l'inquiétude chez ses collègues. Peut-être que certains penseront l’exhiber sur leur tableau de chasse. « Cet arrangement aura au moins le mérite de m’éviter bien des corvées : j’étais déjà en train de réfléchir à quelles excuses fournir pour dire que je ne veux pas danser. » Le regard de la jeune femme se porte sur les mains de Rory qui s’activent à la préparation du thé et un putain de flashback lui revient en tête alors que ces mêmes mains se sont évertuées à bien d’autres activités dans la morgue. Lexi se redresse soudainement et se promet de ne plus jamais laisser Rory la toucher ainsi ; ce moment d’égarement a bien failli leur coûter leur amitié. « Tu peux aller te brosser pour ton cours de valse. » dit-elle d’un ton sans appel.
Lexi le remercie ensuite d’accepter de venir mais elle ne peut s’empêcher de demeurer pragmatique. La soirée est dans un peu plus d’un mois et en un mois, il peut s’en passer des choses dans la vie de Rory et Lexi. L’observation des gestes mécaniques du jeune homme pour verser le thé empêchent Lexi de réagir trop frontalement aux quelques mots qu’il prononce ensuite. Du bon temps. Pourtant lorsqu’ils avaient passé du bon temps, elle l’avait blessé. Peut-être fallait-il mieux en rester là ? Se contenter de leur amitié platonique ? Peut-être. « Je suis d’accord. Je ne veux pas me prendre la tête non plus. » murmure-t-elle tandis qu’il lui donne sa tasse. Assise sur le tabouret, Rory s’appuyant sur le bar, ils s’observent quelques instants avant qu’il poursuive en réaffirmant à quel point elle compte pour lui. Les doigts de Lexi viennent doucement entourer la tasse brûlante et une sensation de chaleur l’envahit tout-à-coup sans qu’elle ne sache vraiment si c’est l’unique raison à cela. « Je sais Rory. » C’est tout ce qu’elle trouve à dire pour le moment. C’est tout ce qu’elle peut dire pour le moment. Alors qu’il conclue la discussion en lui demandant si elle voit d’autres raisons à de futures disputes, elle sourit à la fois amusée et raisonnée puis elle dit : « Pour le moment non. Mais il y en aura forcément une. Il y en a toujours une. » Pourtant, alors qu’elle prononce ces mots, elle secoue la tête et un léger rire s’échappe de ses lèvres. « Vaut mieux se préparer au pire avec nous, tu crois pas ? » Elle hausse les épaules et porte la tasse à ses lèvres. Avec Rory, tout est toujours possible. Mais pour une fois, un peu de répit ne ferait pas de mal. ️ 2981 12289 0
I JUST CAN'T FORGET AND FORGIVE Les soirées mondaines avaient toujours été une source d’ennui profond et d’amusement intense pour Rory. Tout dépendait de l’état d’esprit dans lequel il se trouvait et des personnes qui l’entouraient à l’instant T. Bien souvent, il avait réussi à retourner la situation à son avantage, se jouant des invités guindés, des codes sociaux et de la bienséance. Des comportements qui, systématiquement, lui avaient valu de belles corrections de la part de son père. Une de plus ou une de moins… Dorénavant sa présence à ce type d’événements était anecdotique, s’infligeant des soirées pareilles simplement par lassitude intellectuelle. Autant dire que cela n’arrivait pratiquement jamais quand on connaissait la montagne de travail colossale à laquelle l’héritier Barjow faisait face et sa constante tendance à trouver des situations improbables dans lesquelles se fourrer. Toutefois, le gala que lui proposait Lexi avait quelque chose de différent. Non seulement cela se passerait à l’hôpital. Il n’avait jamais participé à une soirée dans un lieu si insolite. Le nombre de conneries à y faire doit être incommensurable… D’autre part il était question d’une thématique qui passionnait Rory. Au-delà du fait qu’il s’amuserait, écouter la conférence inaugurant le gala allait lui plaire, il en était sûr et certain. Pour couronner le tout, détail qui avait son importance, c’était pour Lexi. Centre de l’attention, conférencière pour un soir et hôte de prestige. Non seulement il voulait s’y rendre pour l’écouter, l’accompagner mais avant tout pour la soutenir, bien conscient qu’elle n’avait jamais vraiment été amenée à participer à des soirées si guindées et officielles où tous les yeux seraient braqués sur elle. Puis aussi pour la voir en tenue de soirée, faut bien l’avouer. Cette simple pensée amusait Rory. Lexi apprêtée ça ressemble à quoi ? Il avait beau se remémorer leur temps passé ensemble, il ne l’avait jamais vue avec autre chose qu’un pantalon et des couleurs sombres. Une remarque qu’il ne put s’empêcher de lui faire et eut un rire franc et bref à sa réponse. Il appréciait la vivacité d’esprit dont elle faisait preuve à nombre de ses petites piques. « Ah oui excuse moi, c’est vrai que le kaki et le marron sont des couleurs qui transpirent la joie de vivre ! » Ironisa-t-il sans jamais se défaire de son petit sourire narquois, ses prunelles sombres pétillant de malice. Un amusement qui perdura quand elle mentionna la tenue avec laquelle il allait venir au gala. Si elle lui connaissait un aspect plus sérieux avec son costume, Rory aimait bien casser un peu les codes en venant toujours moins bien apprêté aux soirées que ce que l’on attendrait en temps normal. Il haussa donc les épaules en concluant simplement. « Je devrais bien trouver de quoi me mettre sur le dos oui… »
Décidément cette soirée était prometteuse ! Dommage qu’il allait falloir attendre encore un mois avant de pouvoir y assister. S’il avait hâte, Rory ne voulait pas non plus trop se vanter sur ses capacités à rendre l’événement amusant et intéressant. Ce fut la raison pour laquelle il se contenta de lâcher un simple. « Tu verras. » à la moue dubitative que tirait Lexi. Il comprenait qu’elle puisse être autant sur la retenue, après tout ce n’était pas rien pour une première. Se retrouver au centre de l’attention comme ça. Il lui fallait un soutien moral pour l’accompagner et qui de mieux placé que lui ?! Tout naturellement il se proposa pour être son cavalier, tentant de sortir ses meilleurs arguments afin de convaincre la médicomage. Son simple « d’accord » le piqua un peu dans sa fierté. Il ne s’attendait pas à des effusions d’enthousiasme mais tout de même. Ce n’était pas rien d’être accompagnée par Rory Barjow voyons, elle allait en rendre plus d’une jalouse en apparaissant à son bras. Un bref sourire étira ses lèvres à sa remarque et il murmura presque. « Je sais bien oui… J’ai vu l’état de Dyer. » Bien loin de douter de ses capacités à se défendre et éconduire ceux qui l’agaceraient, Rory doutait plus de la diplomatie dont elle semblait cruellement manquer. Il n’était pas mieux à ce niveau là mais avait l’avantage de savoir replacer les indélicats avec une telle franchise qu’ils prenaient tous la fuite pour éviter l’humiliation. Une technique qui lui avait bien vite forgé une réputation d’homme à fuir si on ne voulait pas d’ennuis. Plus efficace et moins violent que de donner coups de genoux et de têtes à la moindre sollicitation. S’amusant de cette pensée là, la réponse froide et incisive de Lexi le ramena brutalement à la réalité. Un peu surpris, ne comprenant pas sa réaction, il resta complètement interdit, la fixant sans trop comprendre. Rory se contenta d’un simple. « Dommage pour toi… »Tu vois ce que ça te vaut d’être sympa avec elle et de vouloir l’aider ?! Non vraiment tiens toi en à ce que tu as l’habitude : distant et moqueur.
Rory reprit la préparation du thé, cherchant à chasser cette petite déconvenue comme il put mais la remarque de Lexi, toujours cinglante, ne l’aida pas vraiment. Dans une volonté de mettre à plat les choses une bonne fois pour toutes, il jugea bon de revenir une dernière fois sur les paroles qu’il avait eu. Rory avait besoin qu’elle comprenne à quel point cette dynamique dans laquelle ils étaient entrés depuis peu ne l’enchantait pas mais également pourquoi il réagissait de la sorte. Une demie explication dans laquelle il demeurait de nombreuses zones d’ombres qu’il préférait ne pas explorer. Qui sait ce que cela peut réellement cacher… Appuyé contre le bar à ses côtés, il se saisit à son tour d’une tasse de thé et eut un nouveau soupir à la réponse qu’elle formula. Elle avait donc si peu confiance en leur capacité à se comprendre et discuter plus calmement ?! Comment pouvait-elle espérer qu’il lui fasse confiance quand même elle n’avait pas grand espoir en eux ?! Il secoua très légèrement la tête avant de boire une gorgée de thé et se contenta de simplement répondre. « On verra bien si tu avais raison… » Ils n’allaient pas repartir dans une énième dispute, pour des conjonctures qui plus est, alors qu’ils venaient de trouver un terrain d’entente. Non, Rory préférait une discussion plus légère autour d’une bonne tasse de thé, lui racontant (sans rentrer dans les détails car secret défense) ses récentes expérimentations pour le projet sur lequel il travaillait. C’était quand même bien plus sympa et amusant d’évoquer ses déboires. ️ 2981 12289 0
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Il reste une rancœur subtile qui gâcherait l'instant fragile de nos retrouvailles || ROXI V
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