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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Rien de tel qu'un bon café pour se réchauffer. FT William Ombrage (+18) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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INRP
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Sam 29 Aoû - 4:42
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.

Un voyage d’affaire avait mené Valentinia aux confins de la Norvège. Pays voisin du sien qu’elle n’avait pourtant jamais visité. Elle n’en avait pas eu le temps. Et pas nécessairement l’envie non plus, il faut dire. Peut-être était-ce dû à vieille rivalité moldu qui avait déteinte sur les sorciers. C’était en tout cas une grave erreur de la part de Val puisque l’endroit était agréable. Il y avait toujours cette partie construite par les non sorciers au goût plus que suspect cependant l’aménagement des parcs, des ports et du bord de mer en général était plaisant. Le temps était clair : pas un seul nuage à l’horizon, le soleil était présent mais il faisait tout de même un peu froid. Il devait être entre dix et onze heure.
 
Elégante comme souvent, Valentinia portait une tenue assez chic, composé presque que de blanc. La tenue était rayée de quelques bandes de gris et on aurait presque dit qu’il était taillé pour un homme, si elle n’avait pas offert un tel décolleté. Il était possible d’en deviner la présence cependant, le tout était couvert d’un vaste et épais manteau. Il fallait bien ça pour supporter la neige. De la même façon, ce n’était pas des escarpins mais de petites bottes qui, malgré leur simplicité, se marié particulièrement bien avec le reste de sa tenue. Ajoutez à cela une canne renfermant sa baguette, la Dame n’ayant clairement aucun souci pour se déplacer, vous obtenez une femme à l’allure atypique mais qui, dans la rue pourrait presque passer inaperçue auprès des moldus. Quoi que non : Elle attire le regard. Mais elle serait prise pour une de ses riches qui se pavane avec des vêtements hors de prix. Et ils n’auraient pas tort de penser ainsi.
 
Toujours est-il que, pour le moment, Valentinia ne profite pas de ce temps superbe. Elle est enfermée dans une boutique, coincée entre deux ruelles sombres. L’endroit est clairement plus grand que ce qu’il n’y parait depuis l’extérieur et rien, strictement rien n’aurait pu donner l’impression de se trouver face à une librairie. Sauf si vous étiez sorcier. Ce lieu dégageait une certaine forme de chaleur, de bonne humeur. Il était agréable de parcourir ses rayons, saisir un livre au hasard, en humer les pages puis le reposer. Une petite clochette retentissait lorsque quelqu’un potentiel client entrait ou sortait et par trois fois déjà, depuis l’arrivée de la Suédoise, la sonnerie avait retenti. Il y avait aussi quelques clients déjà présents sur place mais Valentinia ne leur avait accordé guère importance. Et pour cause: elle était là pour affaire et avait simplement prit un peu d’avance.
 
Son but ici était de convaincre le gérant de passer par son entreprise pour se faire livrer ses futurs manuels, ouvrages, dictionnaires. Et de quoi remplacer les anciens aussi. Il y avait bien des arguments à sortir, cela prendrait plusieurs heures et elle en sortirait forcément gagnante à moins de tomber sur un de ces énième fossile qui ont choisi de décrépir avec leurs livres sans avoir la crainte de la perte du savoir sur la conscience. Tous ne finissent pas Sage, hélas.
 
Les doigts gantés de Val se possèrent sur un exemplaire de «Numérologie et grammaire » qui avait drôlement vécu mais ne le feuilletât même pas. C’était peut-être un livre d’occasion. Son regard s’attarda cependant sur le dénommé « Créatures abominables des profondeurs ». Elle était simplement curieuse de savoir s’il y avait eu des annotations sur les créatures locales ou s’il s’agissait d’un énième exemplaire vendu un peu partout en Europe. Valentinia n’était pas vraiment sur ses gardes. L’endroit était illuminés de diverses bougies, des échelles étaient présentent et montaient bien plus haut que ce que pouvait vraiment contenir le bâtiment, parfois même les bouquins étaient simplement entassés les uns sur les autres. Dans cette atmosphère plutôt détendue, il aurait été aisé de la surprendre, ne serait-ce qu’un instant. Elle manquait encore de cette « Vigilance constante ».
 
 

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 29 Aoû - 17:14
Bergen.
20 décembre 2015.


Si l’année avait été ardue sur certains points, il était évident que les vacances de fin d’année, dans ce contexte, arrivaient toujours à point nommé. Et même s’il m’arrivait encore parfois de rechigner un peu à l’idée de devoir faire bonne figure auprès de ma sœur et de sa famille pour qu’elle arrête d’insister pour que je me manifeste auprès de nos parents, je devais reconnaître que passer du temps en Norvège, avec mon épouse et nos deux enfants, cela n’avait pas de prix. Marcus et Septima s’entendaient plutôt bien avec leurs cousins, Elianor et ma sœur avaient également un bon contact... quant à Sven et moi... disons que je faisais des efforts pour que les choses se passent bien, mais que je ne pouvais pas avoir de grande conversation avec mon beau-frère.
Voilà où nous en étions. Un tableau familial qui semblait tenir la route et qui, peut-être, le faisait effectivement... j’avais juste l’impression, parfois, d’être le seul de nous tous à avoir un peu de mal à garder une place bien définie dans ce tableau.

Ce matin, pour la virée shopping prévue par Elianor et Elvira, nous avions rejoint le port de Bergen, pour y fixer le lieu de rendez-vous. Bien sûr, les achats de cadeaux étaient au programme, aussi valait-il mieux que nous ne restions pas tous ensemble. Cela tombait bien, je préférais être seul. De toute façon, il ne me manquait pas grand-chose pour les cadeaux, j’avais toujours tendance à m’y prendre suffisamment à l’avance pour ne pas devoir courir en dernière minute pour faire le tour de tous les magasins possibles et imaginables à la recherche de la perle rare. Il me manquait quelque chose pour Sven et puis je voulais aussi trouver un livre pour Septima. J’avais déjà réservé les billets pour assister à une démonstration des nouveaux modèles de Nimbus pour ma fille et moi, mais je préférais lui offrir cela quand nous serions de retour en Angleterre.
J’avais toujours été très démonstratif de mon affection envers mes enfants, mais ma fille, c’était ma vie. Septima était véritablement la prunelle de mes yeux. Toute occasion de passer du temps avec elle, de la voir sourire... ou, mieux, de la faire sourire, c’était un objectif en soi, pour moi. Ma petite princesse avait neuf ans et je me serais coupé en quatre pour elle. Quant à Marcus... c’était un peu différent, il était bien plus proche de sa mère. Mais cela fonctionnait comme ça pour nous.

Depuis toute petite, ma fille aimait les livres. Peut-être bien que le fait de me voir régulièrement dans la bibliothèque de notre manoir avait éveillé en elle cet amour des livres. A moins que ce ne soit le fait de lui avoir lu un tas de choses depuis sa plus tendre enfance ? Quoi qu’il en soit, ma fille avait appris assez jeune à apprécier la lecture et à chercher une information dans les monographies. Je tenais à mettre la main sur un ouvrage peu commun, peut-être sur les potions rares et oubliées, pour qu’elle puisse y trouver des choses interessantes et étancher un peu son insatiable soif d’apprendre. Pour cela, il était clair qu’elle tenait de moi.

Marchant seul dans la partie sorcière de la ville de Bergen, je traversai bientôt le passage discret pour accéder à la  "Galleri av magi og hekseri". J’y venais chaque année, dans cet endroit, et je me rendais bien souvent dans les mêmes boutiques. Et s’il y avait bien un magasin dans la galerie où l’on pourrait me conseiller efficacement et me présenter le livre parfait pour Septima, c’était bien la librairie "Bokverden", tenue par Ingmar Bjørnson depuis de nombreuses années. Il y avait plus de quarante ans que je venais ici et ce type était déjà là quand j’étais enfant. Mais il n’y avait pas plus compétent pour dégoter le livre parfait pour chaque occasion de faire un cadeau à quelqu’un.

Poussant la porte de la boutique, je m’attendais à être accueilli par le vieillard jovial que j’avais toujours connu, mais il n’était pas à son poste. Sans doute était-il en train de conseiller un client quelque part dans la boutique. Je me mis donc à faire le tour du magasin, plus en quête d’un livre que d’Ingmar.
La température ici étant nettement supérieure à celle qui régnait dehors, j’ôtai mes gants en cuir de dragon pour les glisser dans une poche de ma gabardine bleu nuit, et j’avançais dans le magasin dont, malgré les années, l’agencement ne changeait pas. Je passai assez rapidement les ouvrages de fiction. Ce n’était pas vraiment ce que je venais chercher au départ, alors je préférais d’abord essayer de trouver quelque chose d’utile avant de penser à la lecture plaisir.

Ce fut dans un rayonnage de livres quelque peu disparates que je la vis. Haute silhouette svelte, au maintien irréprochable et à la blondeur interpellante. Elle était de dos, mais je détaillais sa tenue, approuvant le choix de couleur et de motif qui soulignaient l’aspect longiligne de ses jambes. Par Salazar... lorsque le verso était aussi prometteur, il était impossible de résister à l’envie de voir ce à quoi ressemblait la personne, de face.
Tâchant de ne pas laisser mon regard s’attarder de façon trop indiscrète sur cette personne, je fis mine de m’intéresser aux livres avant tout, après tout, c’était un peu la raison première de ma présence ici...

Parcourant le dos des livres, je lisais les titres sans être certain de trouver ce que je cherchais sur ces étagères-ci.
J’avais envie d’aller vers elle, de lui parler pour pouvoir l’observer, détailler son visage et le reste... et parmi les options qui s’offraient à moi pour engager la conversation, j’avais un peu de mal à me décider. Je ne voulais pas avoir l’air du quadragénaire qui draguait en librairie en lui demandant si elle venait souvent ici, ni du boulet de service qui utilisait une excuse bidon comme avoir besoin de regarder les livres situés, comme par hasard, juste derrière elle, et je ne voulais pas non plus être le con qui parlait du temps qu’il faisait. Cela limitait déjà un peu les possibilités qui s’offraient à moi.

Mais finalement, ce fut l’arrivée d’Ingmar dans le rayon qui me fournit l’opportunité d’ouvrir la bouche. Il était accompagné d’une petite vieille qui semblait perdue parmi tous ces livres.


« Connaissant Bjørnson, il ne la lâchera pas tant qu’il ne sera pas sûr que cette dame ait eu ce qu’elle est venue chercher... » J’avais parlé dans ma langue maternelle, le norvégien. Mais j’avais pris l’accent britannique, depuis le temps que je vivais en Angleterre. D’ailleurs, c’était toujours assez étonnant : quand j’étais en Norvège, on soulignait souvent cet accent anglais... et quand j’étais en Angleterre et que je parlais anglais, on soulignait mon accent nordique. Comme si, au fond, c’était la première chose que l’on remarquait chez moi, avant même mon goût pour les impeccables costumes trois pièces et les œuvres culturelles.
Soit. Je me tournais vers la blonde et...
Putain. Cette jeune femme était tout simplement magnifique. Pas du tout le stéréotype du genre de fille qu’on s’attend à croiser dans des boutiques de livres. Jeune, sexy, une attitude plus que digne... Oui, bon, j’en eus le souffle coupé durant quelques secondes. Pas assez longtemps pour paraître complètement débile, mais un peu trop longtemps pour qu’elle ne puisse pas apercevoir mon regard sur elle. J’étais face à une œuvre d’art humaine, je n’aurais pas pu ne pas la regarder.
« Je... vous avez besoin de voir le libraire, vous aussi ? »

Mouais... pas terrible comme entrée en communication... mais je ne donnais, au moins, pas trop dans le cliché. Cela dit, c’était clairement le genre de situation où j’allais finir par acheter un bouquin au hasard, juste pour sortir d’ici en même temps qu’elle et essayer de la rattraper dans la rue pour lui proposer d’aller je ne sais où pour discuter, tout en la déshabillant du regard. C’était prévisible, mais si cela pouvait me dédouaner quelque peu, cette jeune femme était une vraie bombe et n’importe qui aurait pu perdre ses moyens face à une telle beauté.
D’ailleurs, je ne pouvais que supposer que cette jeune femme élégante était parfaitement consciente de ses atouts si agréables à regarder, car si cela n’avait pas été le cas, aurait-elle arboré une tenue d’un tel éclat ? La magnificence du tout était indéniable et je ne pouvais rester indifférent ni à son bon goût vestimentaire, ni à la grâce naturellement présente chez cette femme. Oui, vraiment, magnifique était le mot juste.


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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 30 Aoû - 16:16
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.

 
Son oreille bouge légèrement. Ce n’est pas un son courant. Enfin, pas totalement. Tout le monde parle norvégien ici plus ou moins bien. Valentinia possède quelques notions mais n’est pas encore bilingue. Elle sera tout à fait capable d’écouter ou de lire mais impossible pour elle de s’exprimer de façon parfaite. Ce qui l’a fait tiquer, c’est cet accent anglais. Ce fut donc cette particularité sonore que Val remarqua en premier lieu chez cet inconnu.
 
Elégant. C’est le premier mot qui lui est venu à l’esprit en le dévisageant. Elle ne s’en cacha pas puisqu’après tout, il en faisait de même. Peste qu’elle est, Valentinia en joua même un peu, se repositionnant sur sa canne. Mouvant léger et perceptible. Elle se savait belle et en plus de cela, observée: elle se mettait maintenant un peu plus en valeur. Cet inconnu était beau. Certains iraient dire que se trouvant entre deux âges il y avait certainement mieux ailleurs mais tout de même. Pour commencer, bon nombre de sorciers semblait se dépérir bien plus que leur âge n’aurait dû el leur permettre. Entre le laisser aller, cette inexplicable volonté de ressembler au plus vite à un vieux sage. Ce n’était pas le cas ici. Peut-être même s’était-il bonifié avec l’âge. Val garda cependant pour elle cette remarque, le commun des mortels ayant du mal à être comparé à une bouteille de vin, même si celle-ci est un millésime.
 
Son regard finit par se porter en direction de l’étagère de livre près de laquelle cet inconnu se trouver. Mais qu’un bref instant seulement, car peut-être s’était-il rapproché par pur hasard et les œuvres présentes à portée de main de l’intéressait pas plus que cela. L’accent anglais. La tenue. Les livres. Valentinia n’irait donc pas à l’encontre de la règle W.O qui veut que l’on constate chez cette personne en premier lieu sa voix, puis ses goûts vestimentaires et enfin son attrait pour la littérature. Val n’est pas parfaite après tout.
 
Un sourire vient naître sur le visage de la Suédoise à la question de cet inconnu. C’est bancal comme approche, presque nais. Mais d’une certaine façon cela fonctionne puisqu’elle sourit, non ? Elle en aurait presque rit mais ne joue pas le jeu tout de suite :
 
"Au moins vous ne vous êtes pas approché pour vous accouder contre l’une des étagères avant de faire un petit mouvement de la tête pour faire aller vos cheveux et me demander si je viens souvent par ici. Toujours est-il que… Oui, étrangement, j’apprécierais grandement voir ce libraire bien qu’il m’a l’air bien occupé. Chose assez exceptionnelle me direz-vous, de souhaiter voir un libraire au sein d‘une librairie."
 
Elle se moque un peu mais, outre le fait de parler en anglais avec un accent nordique typique de la Suède, on sent bien à sa voix qu’il n’y a rien de méchant dans ses paroles à l’encontre de cet homme. Cela en dit plus en revanche sur le côté égocentrique de Val : Elle est au centre de l’intérêt de sorcier, elle le sait et elle en joue. Par la suite elle se penche légèrement et parle plus bas, sur le ton de la confidence :
 
"N’ayez craintes, il n’y a guère de bonne façon d’aborder quelqu’un dans une librairie."
 
Elle se redresse par la suite puis vient déposer le livre qu’elle avait encore dans les mains quelques instants auparavant avec délicatesse prouvant l’intérêt qu’elle porte à ce type d’œuvre. Un rapide coup d’œil au libraire plus loin lui indiqua qu’elle avait encore un peu de temps avec le sorcier avant qu’il en vienne vers eux. Elle en profita donc pour se présenter en bonne et due forme. Faisant passer sa canne de sa main droite à sa main gauche, faisant un petit « clac » sec au passage elle inclina légèrement le visage tout en tendant ses doigts maintenant libres.
 
"Valentinia. La femme feuilletant quelques fables dont elle se fiche, bien que férue de fantaisies, de fictions ou encore, de facéties."
 
Une entrée un peu théâtrale, cependant le visage de Val reste rayonnant, bienveillant. On peut lire dans son regard bleuté une certaine lueur d’espièglerie.

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 31 Aoû - 0:00
Les librairies n’avaient jamais vraiment eu la réputation d’être des lieux de rencontre et de conversation… La plupart des gens s’y rendaient pour faire leurs achats de livres et puis c’était tout. On ne se parlait vraiment que lorsqu’il y avait un événement culturel, dans ce genre de boutique… et encore. Cela dépendait aussi énormément du lieu en question, du public visé et du moment.
Dès lors, il n’y avait, au départ, aucune réelle bonne raison que j’adresse la parole à cette jeune femme. Et pourtant, je l’avais fait. Plus parce que quelque chose en elle m’attirait irrémédiablement que par un vrai souci de connaître ses intentions. J’étais mu plutôt par un désir peut-être un peu déplacé d’engager la conversation avec cette femme simplement parce que son apparence physique était très agréable à regarder. D’ailleurs, le mouvement qu’elle fit avec sa canne ajouta encore un peu plus au charme du tableau, la gestuelle était étudiée, le claquement sur le sol était un son clair, indiquant une certaine aisance… Quant à sa tenue, vue de face… elle laissait suggérer beaucoup de choses. La distinction avec laquelle se tenait la jeune femme était plus que plaisante. Elle était dotée d’une classe qu’on ne pouvait nier.
Elle était bien plus jeune que moi. Sans doute entre quinze et vingt ans de moins, mais je ne me formalisais pas pour autant. Et elle non plus, visiblement.

Elle eut un sourire à ma question, puis ce fut à mon tour de lui rendre la pareille en entendant ses propos. Elle me charriait littéralement, mais cela ne me dérangeait pas vraiment. Elle avait sans doute raison d’en profiter pour jouer cette carte de l’humour. Cela me plut.


« Vous savez, certains clients viennent juste pour les livres... Bjørnson n’est pas vraiment mon genre. » Je gardais le sourire. Sa voix collait parfaitement à son physique et son anglais, impeccable, comportait les sonorités typiques du pays voisin. Je comprenais mieux pourquoi elle n’avait pas réagi immédiatement à mes mots en nynorsk. Rester sur l’anglais était donc très certainement la meilleure chose à faire. « D’ailleurs, il était déjà vieux quand j’étais petit. »

Le libraire était de ces personnes dont il était impossible de déterminer l’âge. Quand j’étais gosse, je lui donnais aux alentours de cent ans... et encore aujourd’hui, c’était à peu près l’âge qu’il semblait avoir... mais si moi j’avais quarante ans de plus qu’à l’époque, alors lui aussi...

Difficile de détacher mon regard de cette jeune femme. Elle m’intriguait autant qu’elle m’attirait. Le fait qu’elle ait de l’humour rendait la situation plus que sympathique à mes yeux. J’avais, en effet, toujours apprécié cette qualité chez mes interlocuteurs.
Et quand elle se pencha un peu pour murmurer quelques mots, je me retrouvai à nouveau affublé d’un sourire. Elle n’avait pas tort, évidemment, et j’imaginais déjà ce que cela aurait pu être comme fiasco si cette jeune femme n’avait guère eu d’humour...


« Nous pourrions refaire la scène de notre rencontre dans un autre endroit, si vous voulez... je vous offrirais alors une boisson ou autre chose… ou alors, je ferais semblant d’être très maladroit pour attirer votre attention…» En réalité, il me semblait que j’aurais trouvé une manière ou une autre, quitte à me ridiculiser un peu, pour la faire rire ou sourire… J’étais prêt à beaucoup pour le sourire d’une jolie femme.

Je la regardais ranger le livre qu’elle avait entre les mains, puis elle opéra un changement de main pour sa canne et me tendit la dextre, se présentant avec une tirade qui titilla mon goût pour les mots et les subtilités langagières. Elle venait de me livrer sur elle des informations que je notais mentalement. Je tâcherais de me souvenir de tout ceci, pour le cas où. Prenant sa main, donc, je me penchais à mon tour, pour la saluer d’un baisemain. Carrément désuet, mais complètement en adéquation avec la théâtralité de cet instant.


« William… enchanté… » L’originalité de sa petite présentation me poussait à avoir envie de faire de même mais, sur le peu de temps qui s’écoula entre ses mots et le moment où je lui répondis, je ne pus rien faire de bien exceptionnel… « Juste un sorcier un peu lettré, adepte de culture et de beauté, qui vous a ainsi abordée en ayant en tête l’idée de vous emmener prendre un thé ou un café… »

Je me sentais comme un con, là. J’aurais aimé lui sortir le grand jeu, quelque chose de vraiment recherché… mais j’avais opté pour la rime la plus facile et j’avais un peu l’impression de faire quelque chose de bien piètre qualité. « Vous avez gagné… Je suis nul à ce genre de petit jeu… Enfin, j’apprécie, mais… ça sonnait mieux dans ma tête, à vrai dire. Une fois prononcé, tout ça m’a semblé vraiment mauvais. Mais j’assume. » Autant le dire tout de suite, je n’allais pas faire comme si de rien était alors qu’elle planait quelques bons miles au-dessus de ma prestation. « Vous aimez les livres, vous maniez l’allitération à merveille et vous resplendissez… Laissez-moi vous inviter. »

Bon, évidemment, il y avait le libraire qui devait arriver – enfin, nous espérions qu’il allait finir par se ramener près de nous – et qu’elle devait voir, mais je songeais que pour ma part, ce ne serait peut-être pas nécessaire… je pouvais chercher moi-même un ouvrage qui allait plaire à Septima, après tout. Un conseil d’Ingmar était toujours intéressant, mais si je pouvais gagner du temps à passer avec mon interlocutrice plutôt qu’avec ce vieillard, cela me convenait fort bien. Mieux, même. Je n’avais sans doute pas besoin de lui, après tout. J’étais tout à fait capable de mettre la main sur un ouvrage qui ferait plaisir à ma fille. Le tout serait de trouver vite et bien la perle rare qui conviendrait à ma princesse…
La question était : devais-je prendre le livre maintenant ou attendre un peu et prendre ce prétexte pour rester un peu plus longtemps ici avec elle ? N’allait-elle pas me demander de m’en aller vite fait pour lui foutre la paix ? ... c’était un risque à prendre, en réalité.
Une idée me traversa alors l’esprit et je la lui évoquai.

« Je vous propose un truc... Si je fais en sorte que le libraire vienne s’occuper de vous plus rapidement, vous devrez accepter de m’accompagner au No Stress... » C’était le meilleur bar de la ville. Il était réputé pour ses cocktails et son barista. Je m’y rendais rarement ces dernières années, vie de famille obligé, mais je savais que le bar n’avait en rien usurpé cette réputation.

« Qu’en dites-vous, Valentinia ? » Je n’étais pas sûr de ce qu’elle allait penser, vu que je ne la connaissais pas, mais elle me plaisait bien trop pour que je ne tente rien. La jeune femme m’avait tout l’air d’avoir du caractère et je n’avais pour l’instant que bien peu d’indices sur qui elle était.
Mais j’aimais les sonorités de son prénom et le prononcer était agréable. Tout comme la regarder avait tendance à me faire oublier tout le reste. C’était une beauté sublimée par sa tenue et par son humour, à l’accent suédois charmant et à la prestance laissant deviner un charisme que confirmait sa façon de s’exprimer face à moi.
J’étais sous le charme.


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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 2 Sep - 2:38
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.


Un rire faillit jaillir des lèvres de Valentinia à l’évocation du fait que, oui, effectivement certains clients ne viennent que pour les livres. Seuls un soufflement de nez et un sourire sur le visage vinrent comme réponses à William. Il l’invita pour la première fois alors qu’elle était en train ranger un livre. Sans même se présenter ! Non pas que cela ne gêne vraiment Val. Il lui était déjà arrivé de rencontrer quelqu’un et de passer une soirée forte intéressant sans qu’à aucun moment elle ne connaisse l’identité de l’autre. C’était arrivé peut être un peu trop souvent d’ailleurs.

A son tour le sorcier se présenta et tenta, tant bien que mal, d’imiter la Suédoise. Avec plus de mal que de bien mais cela rester audacieux que d’aller combattre sur le terrain privilégié de Valentinia. Aussi cela mérité, malgré les excuses qui suivirent, une petite remarque cordiale.

"Vous avez très certainement d’autres atouts, je n’en doute pas ! Et surtout, vous avez essayé. Tenez, vous l’avez votre atout : l’audace. L’audace de m’aborder tout en sachant que l’accroche sera aussi bancale que pourrait l’être Bjørnson. L’audace de vous élancer dans un jeu de mot qu’il est pourtant difficile de manier. L’audace de m’inviter pour la deuxième fois en moins de cinq minutes !"

Elle le laissait cependant dans le flou encore à ce moment-là. Elle n’avait ni accepté, ni refusé. Val ne le croyait pas une seconde concernant le thé ou le café. C’est un prétexte, un subterfuge peut être même un piège. Son regard en disait long. Son insistance aussi. Mais, malgré ce qu’il pouvait prétendre, il maniait correctement le verbe. Et la troisième invitation arriva. Non. Ce n’était plus une invitation, c’était un défi, un pari. Peut-être qu’une troisième invitation, semblable aux deux première n’aurait pas fait mouche. Mais cette fois ci, c’est en tout conscience que Valentinia se laissa glisser dans le prétexte, le subterfuge, le piège.

D’une simple lueur d’espièglerie, son regard s’était alors illuminé d’une flamme tout autre, plus imposante. Pas forcément plus sombre. Simplement plus intense. Un palier avait été franchi, avec ces quelques paroles. C’était une certitude maintenant : qu’il réussisse ou non elle l’aurait accompagné boire un verre, souper même, qu’importe. De quoi discuter un peu. De quoi jouer avec les phrases, les mots, les lettres. Mais elle voulait le voir à l’action. Il était bel homme, sûr de lui et Valentinia était curieuse de voir ce qu’il comptait faire pour attirer le libraire.

"J’en dis que je suis partante. Épatez-moi, William."

Un nouveau sourire sur le visage. De la provocation cette fois. Elle savait qu’elle allait perdre le jeu du libraire. Après tout il avait dit à peine plutôt qu’il el connaissait depuis son enfance. Mais Valentinia voulait jouer. Ses doigts se resserrent un instant sur sa canne avant qu’elle ne la fasse glisser sous son bras, attrapant un nouveau livre au passage de manière totalement hasardeuse. Elle tomba sur « Le guide des créatures domestiques nuisibles » du célèbre Gilderoy Lockhart. La suédoise ouvrit une page au hasard, en partie pour ne plus voir la sale tête de ce cher Gidleroy, mais aussi pour laisser William agir à sa guise. Hors de question d’avoir l’air de l’observer sous tout les détails alors qu’il met son stratagème en place. Bien que ses yeux se levèrent tout de même à plusieurs reprises.

"Une petite chose cependant, ma discussion avec le libraire risque de durer plus que quelques minutes. Et prendre un verre aussi tôt le matin…"

Cela sonnait bien dans sa tête mais une fois prononcé c’était tout à fait mauvais. Elle s’en pinça même la lèvre inférieure. Discrètement certes, mais peut-être pas suffisamment. C’était cependant une réaction tout à fait sincère : Elle venait juste d’avouer, avant même qu’il n’agisse, qu’il avait déjà gagné et qu’elle l’accompagnerait. Qu’elle pose une ou deux conditions n’était qu’accessoire puisque l’essentiel était là : William avait déjà remporté cette manche. Cela tuait le suspens dans l’œuf. Grumph.

"Enfin, c’est si vous arrivez à le faire venir, bien entendu."

Encore plus pathétique. Il fallait qu’elle se reprenne, et vite. Elle souffla légèrement du nez, presque agacée de sa propre performance. Elle avait particulièrement bien commencé, rien ne l’empêchait de se reprendre dès maintenant. Il lui fallait simplement une idée. Et elle n’avait que quelques secondes devant elle pour cela, pour déjouer l’éventuel futur sourire narquois sur le visage de William. Quelques secondes pour reprendre l’ascendant, le pouvoir. Hors de question de se laisser mener à la baguette par une toute nouvelle rencontre.

Mais que faire ? Offrir un autre défi par-dessus celui du sorcier ? Cela ne ferait que la mettre en plus mauvaise situation. C’était du quitte ou double. Hors de question de revenir sur ses paroles, bien entendu, son égo était trop grand pour cela. Il fallait assumer ses mots. Elle prenait tout ceci avec bien trop de sérieux. Et pourtant elle devait être convaincante. Oui. Voilà. Convaincre.

"Si je me faisais diplomate, il me faudrait des heures, voir des jours pour convaincre cet homme. Si j’arrive à le convaincre d’accepter ce pourquoi je suis venu ici en disons… Cinq minutes. Peut-être moins. Je vous accompagne, certes mais ce n’est pas simplement un verre que vous devrez."

Une promesse d’un peu plus de temps ensemble. Cependant beaucoup d’inconnus : Impossible pour William de savoir pourquoi Valentinia était présente ici bien qu’il soit possible de deviner qu’il ne s’agisse pas simplement d’acheter un ouvrage ou deux. Et pareillement, elle restait mystérieuse sur sa dernière phrase. Plus de mordillement de lèvres. Un sourire à nouveau et une confiance en soit renouvelée.

"Qu’en dites-vous, William ?"

Prononcé volontairement sur le même ton que lui, précédemment. Joueuse et provocatrice, cette Suédoise.


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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 2 Sep - 19:20

Il y avait quelque chose d’excitant dans cette situation et l’adrénaline poussait parfois à faire des choses un peu surprenantes et pour le moins inhabituelles. J’aimais cette sensation, ou non, j’adorais cela. C’était tout à la fois enivrant et agréable... et puis, cela éveillait des sensations par anticipation, en quelque sorte. C’était dingue, tout de même, le pouvoir de l’imagination... combien de fantasmes pouvaient être ainsi alimentés par de simples moments du quotidien ? Je n’avais, avant aujourd’hui, jamais vraiment abordé de jolie fille dans une librairie, c’était une grande première pour moi et il était évident qu’ici, dans un bar ou lors d’un vernissage, on n’abordait pas les gens de la même manière. La pensée furtive et légère me vint que je n’avais encore jamais pratiqué l'acte charnel non plus dans une librairie ou une bibliothèque... et, pourtant, comme lieu insolite, cela pouvait être hautement intéressant, avec, en outre, cette obligation d’être le plus silencieux possible pour ne pas troubler la quiétude des gens qui feuilletaient et lisaient les ouvrages sur place...

Puisque l’entrée en communication avait eu lieu et que le contact était noué, il était désormais un peu plus facile d’envisager les choses.
La jeune femme me qualifia d’audacieux... ce n’était pas le premier adjectif qui venait à l’esprit des personnes qui me connaissaient un peu, mais la justification validait le terme comme étant adapté. Il était exact que, de ce point de vue, j’avais fait preuve d’une audace que je n’avais pas en toute circonstance. Mais je devais avouer que j’avais une excellente motivation pour ce faire.
Par contre... il était clair que j’avais peut-être abusé un peu en réitérant mon invitation aussi tôt après la première fois. Cela aurait pu me valoir une réplique bien cinglante et une humiliation publique, si je n’avais embrayé sur cette idée de ramener Bjørnson à mon interlocutrice plus vite que ce que le vieillard avait sans doute prévu.

Néanmoins, elle avait accepté le défi, m’enjoignant même de l’épater. Épater une parfaite inconnue... il allait falloir que je mette la barre assez haut, puisque tout dans son attitude me criait que Valentinia était une femme de caractère, certes, mais aussi une femme exigeante, sachant très bien ce qu’elle voulait. Et sans doute également ce qu'elle ne voulait pas.
Mais ses sourires ne trompaient pas, elle n’était pas hermétique à ce petit jeu, même s’il ne s’agissait pas de sourires entendus. Elle semblait même avoir dans le regard cette petite étincelle d’intérêt curieux caractéristique des personnes qui avaient presque hâte de voir la suite des événements.
J’eus un petit rictus en coin. En cet instant précis, je ne savais pas encore comment j’allais faire pour attirer Ingmar par ici plus tôt que prévu. Mais l’idée me fut donnée grâce à la jeune femme qui venait de s’emparer d’un bouquin de Gilderoy Lockhart. Cet auteur, dont les sorcières s’arrachaient les photos dédicacées quelques années auparavant, avait depuis longtemps rejoint un service spécialisé de Sainte-Mangouste après avoir subi un oubliettage plus que grossier qui avait définitivement causé de lourdes lésions cérébrales. Un cas assez rare qui était devenu un cas d’école servant bien souvent d'exemple dans la formation des oubliators. Désormais, on citait Lockhart pour expliquer aux oubliators stagiaires les risques d’un sortilège Oubliettes mal géré... Je m’étais déjà rendu plusieurs fois à Sainte-Mangouste pour étudier ce cas de près, et ce n’était franchement pas beau à voir : le type avait carrément oublié qu’il était sorcier... Comme s'il était devenu un cracmol par la force des choses. Si on l'avait interné dans le monde moldu, cela n’aurait pas changé grand-chose pour lui.

Bref. Je devais me montrer épatant. Eh bien... ce n’était pas le genre de choses que l’on me demandait tous les jours, mais j’estimais que c’était là un défi à ma mesure. Ou à ma démesure, peut-être, allez savoir.
Cela dit, les propos de la jeune femme étaient on ne pouvait plus clairs. Parmi tout ce que je lui avais proposé, elle semblait avoir une préférence pour quelque chose de chaud. En terme de boissons, pour commencer. A moins que je ne fusse le seul ici à voir un sous-entendu dans ces mots... S'il était trop tôt pour un verre, ce n'était pas le cas pour un thé, un café ou un chocolat chaud... mais vers onze heures, ensuite, peut-être qu'elle se laisserait tenter par un petit cocktail ou deux... et puis, dans la foulée... nous verrions bien.
C’était parfait pour moi, cela. Ça vaudrait sans nul doute la peine de patienter quelque peu, le temps qu’elle termine sa conversation avec Bjørnson.
La petite phrase qui suivit les paroles de la belle me confirma ce que je pensais. Aussi, répondis-je à cela sur un ton sans équivoque.

« Bien entendu. »

Mon rictus se mua en un sourire d’appréciation. Valentinia avait, selon toute apparence, un goût certain pour les défis, puisque, après m’en avoir lancé un, voilà qu’elle s’auto-défiait ensuite, en me prévenant d’emblée que sa réussite en un laps de temps si court me pousserait à lui offrir plus qu’un verre. Intéressant. Le sous-entendu n’était même pas masqué et je songeais que je pouvais tout à fait envisager de l’emmener ailleurs ensuite. Je connaissais suffisamment la ville pour l’inviter dans les endroits les plus agréables du coin. « Cinq minutes pour le convaincre ? Je suis curieux de vous voir à l’œuvre...»

Je ne savais pas ce qu’elle devait faire exactement, mais Ingmar avait beau être une vraie tête de mule, face aux bons arguments, il pourrait finir par céder. Et je ne doutais pas de la capacité de mon interlocutrice à convaincre. Elle avait un fort pouvoir de séduction, presque palpable tant il était puissant... à moins que je ne me fasse des idées parce qu’elle me plaisait beaucoup ? ... ce qui, en soi, n’était pas non plus impossible…
Je l’avais observée avec attention, depuis le début. Une grande maîtrise d’elle-même, la capacité à retomber sur ses pattes lorsqu’elle se sentait acculée, un désir de tenir les rênes... une idée fugace me traversa l’esprit : cette jeune femme devait aimer le contrôle, sans en être maniaque pour autant. Cela nous faisait, dans ce cas, un point commun autre que le goût pour les livres.

Tout ceci était excitant et très prenant. Un petit jeu qui me plaisait bien et qui me mettait en appétit. J’aimais les défis de ce genre et cela devait se remarquer. Aussi, quand elle me demanda mon avis, reprenant mes propres mots, je pinçais les lèvres en arquant un sourcil.
« J’en dis que le moment est venu de faire nos preuves tous les deux.»

Pour amener Bjørnson jusque là, il n’y avait pas trente-six possibilités. Je devais évincer sa cliente. Enfin, pas "évincer" dans le sens de la mettre hors d’état de nuire en la supprimant, mais plutôt la faire débarrasser le plancher.
Ni une, ni deux, je mis mon plan à exécution. J’avais un énorme avantage, dans ce genre de situation, c’était de pouvoir utiliser mon don de métamorphomage pour changer d’apparence... aussi, comme pour faire une référence un peu amusante au livre que Valentinia avait eu entre les mains. M’affubler de cette sale tête de Gilderoy Lockhart était facile, je l’avais déjà fait plusieurs fois en comité restreint pour nous amuser un peu, mais ici, le contexte était bien différent. Faisant face à la jeune Suédoise, je lui fis un sourire que je voulais un peu mystérieux...


« C’est bien parce que c’est vous que je le fais... je déteste prendre cette apparence. »  Vu son âge, la vieille dame devait avoir connu les heures de gloire de ce paltoquet, peut-être même qu’elle avait fait partie de ses fangirls en délire, à l’époque...
Je fermais les yeux et je commençais à me concentrer sur les différentes parties du visage de Lockhart... en partant du bas de son visage pour remonter un peu à la fois... le menton avec la petite fossette, la bouche et ces dents éclatantes, les joues, le nez... et ainsi de suite, jusqu’à ce que j’arrive aux cheveux, qui ne tardèrent pas à acquérir un aspect souple, légèrement ondulé, et soyeux, ainsi qu’une teinte bien plus claire que ma couleur naturelle. Quand j’eus terminé tout ceci, je demandais tout de même à Valentinia :
« Alors... c’est crédible ? »  

Sans miroir, difficile pour moi de vérifier le résultat, mais depuis le temps que je pratiquais mon don, ce n’était pas tout à fait nécessaire... surtout autant d’années après l’internement de Lockhart, la plupart des gens devaient ne plus avoir en tête des petits éléments du genre place du grain de beauté et autres détails. Et puis, j'avais déjà assez souvent fait l'exercice de prendre l'apparence de célébrités du genre, pour m'entraîner... alors, oui, j'étais plutôt confiant pour le résultat final de ma métamorphose.
Je testais le sourire éclatant de ce bellâtre à deux noises dont j’avais maintenant le faciès, juste pour voir si cela convenait, puis je passais près de Valentinia afin de faire le tour du rayonnage et arriver près de la vieille sans qu’elle ne puisse me voir venir. Une approche somme toute assez cavalière, mais je n'étais plus à cela près aujourd'hui.
Et là, je commençais à jouer le personnage. Grandiloquent à souhait, je fis mine de vouloir prendre un livre près de la vieille...


« Excusez-moi... vous permettez ? »  Le ton était doucereux. Je n’avais pas modifié la voix, mais tant pis, cela pouvait tout de même fonctionner. J’y allais pas mal à l’audace, comme l’avait souligné Valentinia...
Et la vieille me regarda... ses yeux s’agrandirent d’un coup, pupilles dilatées m’indiquant que ce qu’elle voyait, c’est-à-dire moi avec le visage de Gilderoy, lui plaisait. Elle rougit, ensuite, et je lui servis donc le sourire qui n'était pas sans rappeler une publicité pour un dentifrice blanchissant mais qui avait valu à plusieurs reprises le prix du sourire le plus charmeur décerné par Sorcière Hebdo à Lockhart.


« Oh... je... » Par Salazar... elle balbutiait et bafouillait comme une petite collégienne amoureuse d'un lycéen... il ne manquait plus que le filet de bave pour que le tableau soit parfait...

« Oui, on me le dit souvent... » Je me redressais et, avec une attitude très théâtrale, je lui servis de nouveau ce même sourire. Je caricaturais le type, bien sûr, mais j’avais toujours eu l’impression que Lockhart ne faisait que ça, sourire charmeur sur sourire charmeur.

Le libraire me regardait aussi, mais pas tout à fait de la même manière. Je profitais donc de capter son regard pour lui dire :


« Monsieur Bjørnson, mon amie souhaite vous parler. C’est assez urgent. »  Je ponctuais mes mots d’un clin d’œil complice au vieux libraire, sans savoir s’il avait deviné ou non... et je revins à ma petite vieille tandis qu’Ingmar regardait vers Valentinia et de se diriger dans sa direction avec un haussement d’épaules.

« C’est... votre amie ? » Au ton de sa voix, je devinais qu’elle utilisait ce terme dans un autre sens, mais je fis mine de ne pas comprendre.

« Bien sûr ! J’ai des amis dans le monde entier... mais, dites-moi... vous habitez chez vos parents ? » Au point où j’en étais, je pouvais lui sortir des phrases hyper clichées de drague d’un autre temps. Je me fichais pas mal de ce dont ça pouvait avoir l’air, mais j’espérais tout de même que Valentinia pourrait rire de la situation. Je faisais tout cela pour elle, après tout... mais je devais tout de même avouer que je trouvais cela assez drôle de jouer le rôle de Lockhart auprès de cette femme qui en perdait presque l’usage de la parole. Elle me fixait avec des yeux tellement scintillants... j’aurais presque pu avoir envie de dédicacer ses sous-vêtements, juste pour lui faire plaisir et la faire rêver un peu. Pauvre vieille femme... j’avais parfois un peu pitié pour ces personnes très âgées qui perdaient un peu le sens de la réalité et de l’évidence naturelle. Elle avait sous les yeux un sosie de Lockhart à quarante ans, alors qu’il avait près de trente ans de plus en réalité, mais je supposais qu’elle devait penser qu’il usait de potions de jouvence.

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Ven 4 Sep - 2:36
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.

Elle avait été prise au mot, lorsqu’elle avait parlé d’être « épatée ». Elle connaissait leur existence mais n’en avais jamais rencontré. Du moins personne ne le lui avait révélé ceci. On l’apprenait bien sûr lors des cours de métamorphose mais si l’on dit qu’il existe une différence entre la théorie et la pratique c’est d’autant plus le cas avec les Métamorphomages. La Magie est puissante. Et surtout particulièrement variée. L’étonnement ne semble jamais s’estomper, à chaque fois que l’on pense s’habituer à un sortilège, une créature, une nouveauté fait son apparition et bouleverse un peu plus notre quotidien. Et même dans le cas présent, où l’on sait comment cela fonctionne exactement, il est bien impossible de ne pas être au minimum surpris. Les traits du visage qui se crispent puis la transformation, qui est juste…. Indescriptible enfaite. Valentinia n’avais jamais eu recours au Polynectar mais cela devait être encore une sensation différente.

C’est… Oui. Impressionnant. Même le sourire insupportable est présent. Félicitation !

Un petit sourire sur le visage. Encore une fois. Ce n’est même pas vraiment une petite boutade, une moquerie qu’elle envoi à William. Cela se sent dans ses paroles et même sur son visage : Elle est impressionnée. Cependant, et il aurait été difficile de le deviner, le sourire de cette version jeune de Lockart ne plait guère à la suédoise . De n’importe quelle version d’ailleurs. Trop faux, n'offrant qu'une émotion de surface. Comme s'il ne s'agissait que d'un pantin et quelqu'un tirait des ficelles pour faire remonter les muscles de ses joues. Le fait que ce cher William soit capable de le reproduire sans même faire le moindre essai au préalable devant un miroir était une performance méritant des éloges. Certainement plus que ce que la sorcière venait d'offrir.

Valentinia le regarda alors agir, presque incrédule. La scène était drôle, oui. Elle souffla du nez, se retenant de rire, tout en sachant que tout comme cette vieille dame, elle aurait pu être dupée. Certainement pas avec Lockhart mais peut être une autre personnalité. Qui sait. Il y avait bien le détail de la voix qui aurait pu mettre la puce à l’oreille mais même cela : Il suffit que le souvenir soit lointain pour que l’on passe outre. Et prétendre un problème de toux peut adoucir l’effet. En l’occurrence, William n’en eut même pas besoin et c’est assez rapidement que Val se retrouva avec le fameux Bjørnson en face d’elle. Il n’était donc plus question d’observer plus ou moins discrètement le Métamorphomage mais de redevenir sérieuse. Ou peut-être, d’exécuter un petit tour de magie… Elle savait que sa performance serait jugée par William mais contrairement à lui, elle ne pouvait compter sur une capacité magique innée.

Lorsque le libraire s’était dirigé vers elle, Val avait rapidement sortie une montre gousset de l’une de ses poches, usant de ses mécanismes afin de planifier ce qu’elle souhaitait : Une sonnerie au bout de cinq minutes. Inutile en soit mais il est important qu’il la voit faire. Elle range son accessoire et le déclenche dans le même temps, au moment où Bjørnson est là. La discussion démarre alors. Elle se présente, parfaitement calme, que ce soit dans ses mots ou dans sa gestuelle. Sa canne est toujours présente sous bras, de la même façon qu’elle possède toujours un livre entre les mains.

Trente seconde.

Difficile de ne pas laisser ce vieil homme se présenter. Le défi aurait pu pousser Valentinia à le couper : c’était inutile. Elle savait qu’elle gagnerait, quoi qu’il arrive. Il était de toute façon important de ne pas el brusquer. Du moins pas dès le début. La plupart des gens sont ainsi : ils se ferment à toutes idées dès les premières teintes d’agressivité dans la voix ou dans les gestes. Une réaction qui serait jugée plutôt ordinaire, logique. Le problème majeur qui se posait ici était l’âge de la personne face à Val. Certains deviennent sages, d’autres bornés. Bjørné, si j’ose dire. Et les nordiques ma foi…

Une minute et quinze secondes.

Et c’est à cet instant qu’est censé commencé une guerre d’arguments. Qu’il est temps de convaincre, persuader verbalement. Val n’est pas une cliente. L’attention qui lui est portée à donc de grandes chances de dégringoler au fur et à mesure que les secondes passent. La suédoise opte alors pour une toute autre option que la joute verbale. Ainsi débute, devant leurs yeux ébahit, le tour de magie. Le livre présent dans les mains de Valentinia file alors dans les airs, au dessus d’elle. Lancé avec uen certaine désinvolture. Il y a de quoi attirer l’œil en soit. C’est ce qui lui permet alros d’agir ensuite. Avec une rapidité déconcertante, elel dégaine sa baguette qu’elle tend droit au dessus d’elle.

"Incendio."

Limpide et impérieux à la fois. Et c’était ça le plus important. Lancer le sort sans un mot était tout à fait possible mais l’impact psychologique n’aurait pas eu lieu. Et ce qui devait se produire… N’eut pas lieu. Du moins pas totalement. Les flammes s’emparèrent du livre instantanément, oui. Mais là où le feu aurait du se propager aux autres œuvres présentes dans la salle, il se contenta de rester sagement sur le livre dans les airs. Il finit d’ailleurs par retomber. Entre temps, Valentinia avait rangé sa baguette à sa place initiale, et réceptionna  le bouquin d’une seule main, sûre et ferme avant de le palcer dans les mains du libraire. Le brasier s’éteignit sans même faire de dégats à la peau de qui que ce soit. Alors même que les flammes étaient venuent lécher leurs peaux. Comme s’il avait était contenu et rendu innéficace par la couverture. L’instant d’incrédulité était là. Un sourire. Un hochement de tête. Et la sonnerie de l’entrée de la librairie. Valentinia était dehors.

Deux minutes et quarente cinq secondes.

Dans les mains du libraire ? Un manuel scolaire de deuxième année. « L’œuvre » de Lockhart était sagement posé à sa palce dans la librairie. Valentinia patienta alors sagement dehors, arretant le chronomètre de sa montre, un sourire aux lèvres qu’elle garderait certainement même lorsque William réaparraitrait . Le culot. Difficile de définir autrement ce qu’elle venait de faire. Et pourtant, elle était certaine encore une fois d’avoir gagné son paris. Les mots. Les mots sont d’une importance cruciales. Elle n’avait pas préciser ce pourquoi elle était venue. Il était aisé dorénamement de considérer Valentinia comme une langue de vipère. Peut être n’avait-elle pas réussi à faire acepter l’idée au libraire de lui commander des livres fabriqués dans ses imprimeries, oui. Cependant n’était-elle peut être là que pour convaincre Bjørnson d’accepter l’idée que la suédoise était totalement folle. Le convaincre d’accepter qu’il était possible d’envisager un avenir plus serein pour les œuvres qu’il vendait. Une autre personne devait être convaincue maintenant et c’était William. Convaincue que Valentinia jouait littéralement avec le feu.

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Anonymous
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Ven 4 Sep - 18:09

La métamorphomagie avait toujours été un formidable atout pour moi... c’était très utile pour les missions où la discrétion devait être totale, puis très pratique aussi dans des recherches d’informations. Bien sûr, il m’avait fallu des années d’entraînement et de pratique pour arriver aux résultats que je pouvais obtenir à présent, mais cela valait le coup. J’étais bien loin aujourd’hui des premiers balbutiements de l’enfance où les cheveux changeaient de couleur sans que je ne m’en rende compte... et surtout sans que je ne puisse maîtriser cela.
Je me souvenais fort bien des premières manifestations de ce don... tout se faisait inconsciemment et mon père avait passé des heures à m’expliquer, patiemment, l’importance de garder le contrôle. Et il m’avait entraîné, en me faisant faire toutes sortes d’exercices de métamorphose de parties du corps et d’éléments du visage... C’était sans doute l’une des seules choses vraiment utiles qu’il m’ait apprises, soit dit en passant, mais après le décès de mon frère, il avait eu plus de temps à me consacrer... il fallait bien qu’il s’occupe.
Et puis quand Rabastan me l’avait demandé, j’avais, à mon tour, reproduit cet enseignement pour aider mon filleul à apprivoiser ce talent qui lui rendait alors la vie impossible. Julius devait sans doute encore pas mal s’entraîner, mais un peu à la fois, il pourrait arriver à une bonne maîtrise de son don. Ce n’était pas maintenant, à huit ans à peine, qu’il arriverait à des résultats probants, mais cela viendrait : dans quelques années, il pourrait y parvenir, à force d’exercice et d’entraînement.

À l’heure actuelle, être métamorphomage était un de mes atouts que je ne révélais que très peu. Je l’utilisais pour assurer mes arrières et maintenir ma discrétion en de nombreuses circonstances. Pouvoir être anonyme s’avérait parfois extrêmement utile. Et, d’un autre côté, prendre les traits d’une personne pouvant s’immiscer dans certains milieux, c’était également très pratique, notamment pour notre Cause. Je m’étais parfois infiltré dans les rangs ennemis en prenant l’apparence de quelqu’un d’autre, pour faire avancer nos projets... Mais cette fois, rien de tout cela.
J’avais eu l’occasion de voir le sourire de Valentinia et j’avais alors songé que s’il y avait bien quelque chose qui pouvait magnifier plus encore cette jolie jeune femme, c’était un sourire. Un vrai. Qui illuminait ses traits et la faisait rayonner... j’imaginais très bien un tas de situations et de facéties possibles pour éveiller en elle ce sourire... je ne m’en lasserais pas, j’en avais parfaitement conscience, il y avait quelque chose dans ce visage qui me plaisait bien trop pour que je ne cherche pas à lui être agréable.
Quitte, pour cela, à changer de visage pour aller faire l’andouille. Oui, car lorsque je faisais cela pour une femme, je misais aussi bien plus sur une attitude que sur les traits caractéristiques d’un faciès. Prendre l’apparence de Lockhart pour me ridiculiser ensuite… c’était un peu comme me foutre de lui, au final, alors, cela me convenait fort bien.
Et la belle ne réagit pas autrement que ce que j’espérais. Si j’avais réussi à la surprendre, alors, il me semblait que c’était tout à fait envisageable de m’amuser un peu avant de passer aux choses sérieuses. Je ne faisais pas tout cela pour recevoir des félicitations, même si je n’allais pas les refuser, mais cette reconnaissance verbalisée n’était pas anodine.

Comme je faisais mine d’emballer la vieille dame, j’aperçus du coin de l’œil le petit manège de Valentinia. Une stratégie audacieuse, à l’image de cette jeune femme, selon toute apparence… Je la vis donc provoquer Ingmar par le jet et l’incendie d’un livre… Le vieux libraire avait dû frôler l’arrêt cardiaque en voyant cela. Vu son âge, en plus, cela devait sans aucun doute lui rappeler les autodafés du siècle dernier… Et, bien que la pensée de brûler un livre me retournait l’estomac, l’idée qu’il s’agissait là d’une manière provocante de pousser Bjørnson à venir plus encore vers elle me fit sourire. Un vrai sourire, qui ne ressemblait pas au sourire flashy de Lockhart. Et puis, alors que ma petite vieille me minaudait à l’oreille des tas de compliments dont je me serais bien passé, je vis le livre retomber, intact. Tout avait été très vite, mais c’était grandiose.
Loin d’avoir des airs d’allumeuse, Valentinia avait réussi le tour de force d’intéresser le vieux libraire en très peu de temps. Je n’avais pas vraiment vérifié le timing – avec l’autre autruche qui me susurrait des mots doux, agrippée à mon épaule, j’aurais été bien en peine de regarder l’heure et d’y être hyper attentif – mais j’avais bien conscience qu’il n’avait pas dû s’écouler plus de trois minutes et des poussières. La jolie blonde était alors sortie, avec cette prestance qui ne la rendait que toujours plus désirable. La voir se jouer ainsi d’Ingmar, c’était prenant. Cela lui seyait à merveille, à vrai dire. Elle n’avait pas perdu de sa superbe. Tout était calculé, j’en étais sûr. Et cela rendait cette jeune femme toujours plus mystérieuse et attirante.

Quand la vieille dame essaya de m’embrasser, je finis tout de même par la repousser doucement.
« Voyons, madame… » Je n’avais pas prévu que j’allais tomber sur l’une des vraies fangirls de Gilderoy Lockhart. Et, à voir comme elle me collait depuis tout à l’heure, ça n’allait pas être une mince affaire de m’en débarrasser ! C’était le genre de fan à vouloir arracher la chemise de son idole juste pour avoir un souvenir portant son odeur… sauf que, en l’occurrence, je n’étais pas Lockhart et c’était MA chemise qu’elle tenait fermement… « Je vous dédicace le livre que vous voulez, mais lâchez-moi un peu, madame... »

C’était bien ma veine, ça. Tomber sur une centenaire  – au moins – qui était fanatiquement amoureuse du type dont j’avais pris l’apparence. Je commençais presque à craindre pour mon intégrité physique…et je me voyais mal lui expliquer que je n’étais pas celui qu’elle croyait… Il fallait que j’applique la stratégie la plus adaptée : la fuite. « Allez donc choisir un de mes best-sellers, je vous l’offre et vous le dédicace. »
La vieille m’embrassa sur la joue et traina sa carcasse osseuse vers un rayon qu’elle semblait connaître par cœur.
Je ne la suivis pas, mais m’en allai plutôt dans la direction opposée, pour me mettre à l’abri dans un rayon consacré aux manuels scolaires pour la jeunesse. Elle ne risquait pas de venir se perdre par ici. Je pris le premier livre assez grand pour cacher ma face et, camouflé derrière, je relâchai un à un les muscles des différentes zones de mon visage. Il fallait absolument que je n’en oublie pas un seul. Redevenir moi-même à cent pour cent, c’était vital. Je n’avais aucune envie de me retrouver acculé, avec une vieille sangsue de quatre-vingts ans collée à moi !
C’était dans ce genre de moment que je déplorais de ne pas avoir un miroir de poche sur moi. Je voulais être sûr de récupérer exactement mon visage et mes cheveux. Surtout, ne rien oublier… Parce que j’avais sur moi mes vêtements et mon parfum… que la vieille connaissait et était sans doute capable de reconnaître.

Était-il lâche de se préserver et de faire jouer son instinct de survie ? Peut-être. A vrai dire, en ce moment précis, je me foutais pas mal de ce détail. Je surveillais les rayonnages de livres qui m’entouraient et je me déplaçais, le plus furtivement possible, pour rejoindre la porte de la boutique. Et quand je sortis de là, le cœur battant comme si j’avais été poursuivi par un immonde troll enragé, je retrouvais la jolie blonde.


« Ça vous ennuie si on laisse Bjørnson méditer à votre proposition ? J’ai… besoin de changer d’air… » A travers la porte vitrée de la librairie, je voyais la vieille femme déambuler un peu partout, un livre en édition rare à la main et cherchant visiblement quelque chose… ou quelqu’un.
Mais le libraire sortait de son magasin, prêt à discuter avec Valentinia, ce qui retardait un peu mon projet.
« William… Je m’en doutais. »
Bon… le petit détail gênant quand on allait chez ce libraire, c’était sa mémoire infaillible. Il n’avait sans doute jamais oublié le jour où j’étais entré ici et que j’avais mis la main sur un livre un peu trop adulte pour moi lorsque j’avais huit ans. Cela m’avait quelque peu gêné et cela s’était traduit par une teinte rouge vif de mes cheveux. Je m’étais fait remonter les bretelles pour avoir été fouiner dans un rayon pour adultes… et là, le vieux libraire me refaisait la même scène, m’engueulant comme un gosse. « Je peux… l’oublietter ? »

Je pris ma baguette et je m’apprêtais à aller effacer la mémoire de la vieille dame, lorsqu’Ingmar me retint. « Non. Elle perd la tête depuis des années. Je ne l’avais pas vue aussi rayonnante depuis plus de vingt ans. Elle est heureuse, là… » Je n’avais rien contre le fait d’avoir fait le bonheur de cette vieille, mais je n’avais tout de même pas très envie que cette centenaire se retrouve à espérer revoir son idole alors que ce n’était qu’un tour de ma part… Je sortis donc mon portefeuille. « Je voudrais acheter le livre qu’elle a choisi. Vous n’aurez qu’à lui dire que Lockhart a eu une urgence mais qu’il tenait à lui offrir… »

Au moins, comme cela, cette vieille dame n’allait pas rester dans une attente éternelle de voir revenir Gilderoy Lockhart. Et moi, j’aurais la paix. Une bonne chose de faite. Je donnais l’argent au libraire, avec un pourboire, comme pour acheter son silence, puis je me tournai vers Valentinia. « Voulez-vous que je vous attende un peu plus loin ? »

Avec tout le mystère qui planait autour d’elle, il aurait presque été étrange de savoir pourquoi elle était ici… mais je n’avais pas envie de la quitter des yeux. Et de près, c’était toujours mieux. Je rangeais mon portefeuille dans une poche de ma veste et, faisant bien attention de ne pas pouvoir être vu par la vieille qui passait non loin de la vitrine, je m’appuyais contre le mur. J’aurais bien sorti une cigarette de l’herboriste, mais je songeais que cela n’était pas l’idée du siècle si je voulais passer inaperçu : la vieille aurait très bien pu apercevoir la fumée par la fenêtre et décider de venir voir si ce n’était pas Lockhart… Mieux valait éviter.
Je regardais donc la jolie femme blonde, avec la canne qui contenait sa baguette et qui lui conférait cet air plus que digne… A côté, je me rendais bien compte que j’avais eu un peu le don de me mettre dans une situation un peu inhabituelle et certainement pas la plus impressionnante pour convaincre Valentinia de m’accompagner pour prendre un verre. Enfin, si, elle avait dû être impressionnée, au début… mais par la suite, elle avait sans doute eu plutôt envie de se foutre de moi… à sa place, c’est ce que j’aurais fait, après tout.

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Anonymous
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Dim 6 Sep - 19:42
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.

Le sourire sur le visage de Valentinia s’effaça en douceur à l’écoute des premières paroles de William, lorsque celui-ci sorti de la boutique. Quelque chose c’était passé à l’intérieur. Difficile de deviner sur le coup mais cela ne semblait pas être véritablement en lien avec la performance de la suédoise. Elle l’observa un instant avant d’ouvrir la bouche mais le libraire sortit à ce moment-là. Les mots qui suivirent la surprirent un peu et dès lors, elle se contenta d’écouter la conversation. Val fit le lien, au fur et à mesure de l’échange entre les deux hommes. Trop d’émotions pour la Mamie de voir son idole. Rôle difficile à assumer peut être jusqu’au bout pour William. Ce qui en soit été compréhensible surtout si, d’après le libraire, la bonne femme avait déjà commencé à montrer des signes de démences.

Une situation assez particulière. Pas pesante ni gênante. A vrai dire, Valentinia était presque prise de pitié pour cette inconnue. Petit soupire, relativement discret. C’était une situation bien moins drôle et détendue que précédemment. Et difficile de revenir à l’état initial. Lancer une petite blague ou boutade ne conviendrait guère à la situation et Val possède encore suffisamment de tact pour ne pas agir ainsi. Mieux vaux, pour elle passer à autre chose dès maintenant plutôt que de faire durer tout ceci. A la demande de William pour savoir s’il a besoin de s’éloigner elle bouge légèrement la tête de gauche à droite.

"Ce ne sera pas la peine. Je pense que j’ai créé suffisamment d’agitation pour aujourd’hui ! Et je suis ici encore une bonne semaine. Il vaut mieux, je pense, que je repasse à un autre moment, quand il sera possible de discuter au calme et de façon sereine."

Par la suite, une petite discussion eu lieux entre le libraire et Valentinia, simplement dans le but de fixer un rendez-vous. Un échange de banalités en soit. Un seul problème persistait et il n’avait rien à voir avec l’échange de paroles en cours : Il était possible de voir dans la librairie. William ne risquait en soit pas grand-chose puisqu’il avait repris son aspect initial. Ses vêtements auraient pu le trahir, à la limite, et attirer l’attention de Mamie. Mais il serait passé pour un fan du célèbre sorcier, cherchant à lui ressembler jusque dans son style vestimentaire. Non clairement, le problème était que Valentinia avait été présentée comme étant « l’amie » de Lockhart.

Une seule seconde suffit. Un simple instant où Val aurait presque pu voir le temps s’arrêter lorsque, par hasard, elle coula son regard dans la vitre et rencontra celui de Mamie. La démence ne l’avait pas atteinte au point d’oublier la suédoise en moins de cinq minutes. La mine de Valentinia changea du tout au tout : il fallait s’enfuir. Au moment même où elle échappait au regard de Mamie, la vieille bique commençait à accourir, à son rythme tout de même, dans leur direction. Val tourna donc son visage vers William, lui attrapa vivement le poignet.

"Cours."

Et elle entama le mouvement, se précipitant dans la rue enneigée. Elle lui lacha rapidement le poignet, il s’agissait là uniquement de l’entrainer, donner de l’élan. Nul doute que le sorcier était capable de courir tout seul. Nul doute aussi qu’il remarque l’utilisation du ton plus familier, moins poli dans le mot prononcer par la sorcière.

Prendre à gauche au bout de trente mètres, puis deux fois à droite. Elle courrait totalement au hasard mais ce n’était pas vraiment grave après tout : il s’agissait de semer Mamie. SI bien que rapidement, elle s’arrêta pour reprendre son souffle. Elle se permit même de lâcher un petit rire. Avec un chouia de recul, il faut avouer qu’ils avaient été bien ridicules. Mais au moins étaient-ils en sécurité.

"Si un jour on m’avait dit que je fuirais face à une centen…"

Elle ne termina pas sa phrase et tourna la tête dans la direction depuis laquelle ils venaient. Sans doute William avait il agit exactement en même temps. C’était léger, mais perceptible. Le son de la neige qui tombe du toit et heurte lourdement le sol. L’air qui frémit. IL y avait quelque chose d’inhabituel, même dans ces rues arpentées par des sorciers. Quelque chose qui briser le calme matinal. Et c’est au bout de la rue qu’ils la virent. Fière. Déterminée. Inflexible. Mamie était là, chevauchant un balai volant.

Il était évident que, au vu du climat, une personne aussi âgée n’aurait pas pris le risque de se fêler le tibia en tombant sur plaque de glace. Elle se déplaçait forcément en balai, surtout si elle était du coin. Ce que William et Valentinia ignorée en revanche, c’est que Mamie avait fait partie de l’équipe national de Quidditch de Norvège en 1946. Et qu’il s’agissait à l’époque de sa 7ème sélection dans l’équipe. Démence ou pas : elle savait y faire, Mamie, en matière de vol en balai. Et Attrapeuse en plus.

"Oh bor…"

Pas le temps de finir le juron, lancé en Suédois. Il fallait s’enfuir, à nouveau. Mamie, qui se trouvait au bout de la rue, avait repéré son « vif d’or », représenté dans ce match atypique par Valentinia. La course reprit alors. Ils étaient clairement désavantagés en étant à pieds, il fallait utiliser les ruelles à leur avantage. Ils l’entendirent, même de loin.

"Lockhaaaaaaaaaaaaart ~~~~♥"

Horrible. Juste horrible. A peine le temps de tirer la grimace. Essayer de maintenir la distance. Les ruelles étaient tout juste large pour que Val et William puisse courir côtes à côtes. Et hélas suffisamment large pour contenir Mamie sur son balai avec son sourire qui niais, son regard plein d’amour parsemé de fanatisme et ses joues fouettant l’air. Il lui fallait cette blonde pour retrouver son sorcier adoré. Et elle la choperait, cette blondasse ! Pendant ce temps, le visage rouge, Valentinia regrettait de ne pas avoir pratiqué plus de sport durant sa jeunesse.

Les deux sorciers finirent par être séparés : Ils avaient fait face à une ruelle particulièrement étroite où seul l’un d’entre eux aurait pu passer convenablement. Valentinia était légèrement devant, elle passa donc la première. Un sort lancé par Mamie finit sa route entre William et Val, ce qui empêcha le Norvégien de la suivre et le força à prendre un autre chemin. Fort heureusement la largeur de la ruelle empêcha La vieille bique de poursuivre le « vif d’or ». Pas totalement idiote, elle se mit à poursuivre le « souafle ». Le Métamorphomage donc, pour ceux qui suivent. Pendant plusieurs minutes ils furent ainsi séparés mais finirent tout de même par se retrouver. Malheureusement à trois et non à deux. Peu importe ce qu’avait pu faire William durant son tête à tête avec Mamie, elle était toujours là.

Cela devint bien plus dangereux lorsqu’elle se mit à voler au-dessus d’eux, au niveau des toits. La neige risquait, au vu de la hauteur de faire bien mal. Mamie volait tellement près du sommet des maisons que plusieurs tuiles finirent par leur tomber dessus. Le « cognard » fit son entrée en scène sous la forme du haut d’une cheminée tombant au pied de Valentinia et se brisant sous une multitude de brique au passage. La suédoise se permit donc de lancer quelques sorts, un peu à l’aveuglette.

Qui entre Val et William finit par réussir à toucher Mamie ? Aucune idée. La suédoise n’y prêta pas vraiment attention, elle entendit un bruit sourd et vit l’Attrapeuse commencer à descendre en forme de cercle de manière de totalement abrupte. Son balai avait été touché. Une ruelle plus loin, les deux coureurs purent voir ainsi la poursuivante s’écraser, presque en douceur. Il y eu tout de même un certain fracas, Mamie finissant dans les étales d’un herboriste. Comme quoi, parfois, pour être tranquille, il faut pousser mémé dans les orties.

Cela ne finissait pas forcément si mal que ça. En vie, essoufflée dans une ruelle. Ruelle particulièrement étroite puisque Valentinia se retrouvait face à William. Proche. Très proche. Trop proche? Son visage était tourné en direction du lieu de chute de Mamie, où une petite foule commençait à s’y agglutiner, voir si la démente n’était pas trop blessée. Val ne fit donc pas attention au fait que William et elle était particulièrement l’un contre l’autre. S’il avait eu l’occasion de l’observer jusque-là, le sorcier pouvait maintenant la détailler.
Spoiler:

Valentinia finit par faire face à William. La situation était tendue. Cela ne la gênait pas en soi. Après tout, elle ne faisait rien pour se dégager non plus. Quelques mots finirent cependant par sortirent d’entre ses lèvres, dans un seul souffle et dans un murmure, comme s’il s’agissait d’une confidence.

"Et donc ce verre nous disions ?"

Petit rire à nouveau. Dommage qu’ils soient en Norvège, en hiver. Cette ruelle été étrangement très confortable.



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Anonymous
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Lun 7 Sep - 17:30

Dans toute équation que l’on posait, il y avait toujours au moins une inconnue, c’était un peu le principe de tout cela... mais, au moins, l’arithmancie avait une certaine part de certitude… Il y avait de la logique là-dedans, c’était même le concept de base… Ici, la situation n’était pas aussi logique que j’aurais voulu qu’elle soit. J’aimais les surprises, en tout cas, quand elles étaient positives et agréables. Mais... ce n’était pas tout à fait le cas ici.
Dans un monde idéal, je serais sorti triomphalement de la librairie, j’aurais pu mettre en évidence mes talents et puis j’aurais séduit la jolie blonde pour mieux repartir avec elle, en très charmante compagnie... mais nous étions dans notre monde, qui n’avait rien d’idéal et qui avait parfois l’art de me mettre dans des situations peu confortables. Ce dont j’étais certain, c’était bien sûr l’on ne m’y reprendrait plus à jouer les bellâtres racoleurs de vieilles sorcières. Quand je l’avais vue approcher sa bouche surmontée d’un duvet où quelques poils drus semblaient se battre pour la meilleure place, je n’avais plus été en mesure d’assurer. Hors de question de laisser cette femme de plus de cent ans me rouler une pelle... c’était un coup à me retrouver la langue coincée dans un dentier défectueux, ça... et je tenais à ma langue autant qu’aux autres parties de mon corps.

Mais lorsque je me rendis compte de ma propre connerie, il était trop tard...

Rien ne se passait jamais comme prévu, c’était une drôle de loi de la nature qui voulait que rien ne pouvait être simple quand il était possible de tout compliquer.
Cela dit, Valentinia était de ces personnes tout à fait capables d’appréhender une situation complètement foireuse avec un flegme quasiment britannique. Ses propos le prouvaient, ainsi que son attitude, digne et calme... un très bel exemple de sang froid.

La situation dégénéra quand la vieille aperçut la jolie blonde à travers la vitre. Par Merlin... j’avais raté une occasion de me taire !
C’est ainsi que la Suédoise me prit le poignet et m’enjoignit de courir pour échapper à cette centenaire. Elle avait laissé tomber le langage plus soutenu, optant pour un tutoiement qui se prêtait mieux à ce contexte inattendu. Et nous avions couru dans les rues enneigées, pour essayer de mettre le plus de distance possible entre la vieille et nous.
C’était comme quand, enfant, je faisais des conneries avec mes copains et que nous nous enfuyions à toutes jambes. Je ressentais cette même adrénaline qu’à l’époque, bien que ce ne soit pas tout à fait la même chose.

D’une certaine manière, il y avait quelque chose de cocasse à tout cela et le rire de Valentinia avait entraîné le mien, juste avant que la vieille n’apparaisse près de nous, sur un balai qui semblait tout droit sorti de l’une de ces courses de balais F1... jamais je n’aurais cru voir une grand-mère chevaucher un tel engin de compétition...
La course-poursuite était inégale. Entre nous, piétons courant et glissant parfois sur la neige tassée, et elle sur un balai ultra rapide qu’elle maniait comme une professionnelle de la course, le déséquilibre était plus que flagrant : nous n’avions pas la moindre petite chance de nous en sortir comme cela.
Et la vieille, de sa voix la plus doucereuse et amoureuse, susurrait le nom de son idole, avec toute la tendresse que lui inspirait ce bellâtre. Un son qui se fit cri d’amour, quelques instants plus tard. Il était clair que nous devions trouver un moyen de la mettre hors d’état de nous nuire, mais je me voyais mal lancer un Avada Kedavra sur cette pauvre vieille qui, au départ, n’avait rien demandé à personne.

Notre fuite devant la vieille n’avait rien de glorieux. Peut-être aurions-nous dû transplaner pour la semer directement, mais dans le feu de l’action, j’avais suivi Valentinia et nous courions donc comme deux dératés, essayant tant bien que mal de semer la grand-mère.
Tantôt côte à côte, tantôt séparés, la jolie blonde et moi nous débattions comme de beaux diables pour essayer de nous défaire de cette situation. J’avais, fort heureusement pour moi, une condition physique qui n’avait rien à envier à des hommes plus jeunes, bien que je ne sois pas féru de quidditch.

Il nous fallut finalement faire usage de sortilèges, lancés par-dessus l’épaule, pour voir enfin la vieille perdre peu à peu de son altitude. Le bruit de la chute laissa enfin espérer un peu de répit. Reprendre nos souffles était désormais la principale préoccupation que nous pouvions avoir.
Je n’étais pas fier de tout ceci. D’accord nous avions bien couru, nous avions fini par nous débarrasser de la centenaire et nous allions peut-être avoir un peu la paix... mais tout ce qui était advenu était un peu de ma faute. Et j’en avais parfaitement conscience.

Dans la ruelle où nous étions, proches l’un de l’autre, la Suédoise m’offrait une vue magnifique sur un décolleté audacieux. Le genre de décolleté où j’aurais beaucoup aimé me faire enterrer vivant. Peut-être même que, s’il n’y avait pas eu cette vieille et son balai, j’aurais pu rendre hommage, ici même, à cette poitrine comme j’aimais le faire et comme elle le méritait.
Mais pour l’heure, je m’étais contenté d’un regard vers les fruits défendus. Je devinais des seins fermes et d’un galbe parfait... une tentation à l’état pur.
Cependant, je ne tentais rien. Pas pour le moment. Ce n’était pas l’envie qui manquait, bien évidemment, mais nous n’étions pas dans un lieu très propice pour cela, notamment à cause de la température. Et puis, nous venions de courir pendant un moment, ce qui impliquait la présence de sueur sur nos corps respectifs... mon côté un peu maniaque de l’hygiène n’était pas très attiré par la sensation de la peau collante de transpiration.
Alors, quand Valentinia me demanda, dans un souffle, ce qu’il en était pour le verre, je lui répondis sur le même ton.


« Un verre, un café... On verra ce qui peut nous inspirer... » Je pris simplement, dans la poche de ma veste, un mouchoir en tissu que j’approchai de son front pour l’éponger. « J’aurais bien commencé par une bonne douche, mais cela aurait pu passer pour une proposition indécente... »

Mais n’étais-je pas en train de faire précisément ce que je disais ne pas faire en disant cela ? Elle qui aimait les figures de rhétorique - pour ce qu’elle m’avait laissé entrevoir - avait bien dû percevoir la litote, d’abord, mais certainement aussi la prétérition. Au fond, cela me plaisait bien de pouvoir ainsi jouer de la langue et y retrouver des figures de style que j’avais dû étudier il y a bien longtemps.

Et puis, pour la forme... même si elle avait utilisé une façon un peu plus familière de s’adresser à moi plus tôt, j’avais évité, pour ma part. Mais il était évident que le rapprochement avait bel et bien eu lieu. Je repliai mon mouchoir pour utiliser un côté propre sur mon propre front, puis je pliai à nouveau le tissu avant de le ranger.
J’avais noté tout à l’heure, au passage, que Valentinia était ici pour la semaine. C’était une chance inouïe ou alors une sacrée coïncidence ! En tout cas, je pouvais très facilement imaginer vivre d’autres aventures avec elle, pas forcément aussi stressantes qu’une course-poursuite endiablée dans les ruelles de Bergen, bien sûr.
Nous étions si proches, en cet instant, qu’il ne manquait vraiment pas grand-chose pour que nos corps se touchent. Et j’avais bien envie d’anéantir cette distance entre elle et moi, de la plaquer contre le mur et lui arracher ses vêtements brutalement pour ensuite lui...
Non. Nous étions en ville. Dans une ruelle, certes, mais dans un quartier commerçant où n’importe qui aurait pu être amené à passer par ici. Mon beau-frère, par exemple... et il était clair que Sven n’aurait sans doute rien compris. Pas plus que ma sœur ou mes enfants. La plupart des gens ne comprenaient pas qu’un couple puisse ne pas être exclusif, alors la discrétion devait être de mise, c’était indispensable.


« Il y a quelque chose que je n’ai pas compris... » Je la regardais dans les yeux à présent, sans pour autant avoir changé quoi que ce soit à l’infime espace entre nous. Et mon sourire espiègle ne trompait pas. « Pourquoi vouloir courir comme ça ? Nous aurions pu simplement transplaner... »
Je m’étais fait la réflexion... néanmoins, j’avais tout de même couru, moi aussi, mais plutôt dans l’idée de ne pas perdre une occasion de passer un moment avec cette charmante Suédoise. En réalité, il me semblait que si elle m’avait dit qu’on y allait à la nage, j’aurais plongé avec elle dans l’eau, même glaciale, du Puddefjord ou même à côté des navires de Hurtigruten… Tant que nous en étions à agir sans vraiment réfléchir, après tout, pourquoi pas ?
Mais je me gardais bien de proposer cela à mon interlocutrice... il y avait bien trop longtemps que je n’avais plus nagé dans les fjords... mais avec ce genre de températures, en plus, je ne pensais pas être capable de refaire comme à l’époque, étant donné que je m’étais habitué à un climat hivernal bien moins rude en partant en Angleterre. Mais en été, j’y serais allé sans le moindre souci.

Que valait-il mieux, à présent ? Nous ne pouvions pas rester éternellement dans cette ruelle, il nous fallait bouger. Je ne savais pas si la jeune femme connaissait déjà bien Bergen, mais je songeais que c’était mon rôle de la guider... alors j’ouvris la marche, l’invitant à me suivre dans la direction opposée à celle de la chute de la vieille.
Le bar auquel j’avais pensé n’était pas bien loin, alors marcher n’était pas un problème. Cela permettait, d’ailleurs, de reprendre un peu nos esprits après toutes ces aventures. La marche avait ce pouvoir de détendre le corps et l’esprit, tout en permettant la réflexion.


« Alors, Valentinia... avec tout cela, je ne sais même pas si Bjørnson a été intéressé par ta prestation... » Cette fois, je la tutoyais ouvertement. Comme elle l’avait fait, bien que dans le feu de l’action, cela pouvait avoir été "accidentel" en quelque sorte. « N’empêche... On ne m’y reprendra plus. Lockhart est un mauvais choix sur toute la ligne. » Il valait mieux en rire, au final, mais les vieilles fangirls, c’était un véritable danger. On n’y pensait pas assez. « Mais je dois quand même t’avouer que j’ai apprécié partager ça avec toi. »

Je n’aurais pas pu dire cela d’une autre manière, à vrai dire. L’adrénaline, l’énergie qui en découlait, le ridicule de la situation… Ce n’était pas exactement comme cela que j’aurais imaginé la sortie de la librairie, ni même le parcours en ville pour aller dans un bar prendre un verre, mais finalement, cela avait le mérite de nous faire un drôle de souvenir à propos duquel il serait toujours possible de rire si jamais le contact ne passait pas très bien.

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Anonymous
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Ven 18 Sep - 2:10
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.

Petit sourire. Qu’il est difficile, Ô combien difficile de ne pas rentrer dans ce petit jeu. Une soit disant proposition indécente qui ne le devient uniquement parce qu’il rajoute ce petit détail à la fin.  Il s’agissait là d’un type de formulation qu’elle appréciait beaucoup et dont parfois, elle abusait. Partir sur les sous-entendus. Faire travailler l’imagination sur les différents possibles, ce qu’il pourrait advenir « Si ». Puisque, soyons francs, proposer de prendre une douche est tout à fait justifié au vu de l’état dans lequel les deux sorciers se trouvent. William vint même stopper la progression d’une goutte de sueur.

Et outre le fait d’avoir un peu chaud, uniquement à cause de la course, bien entendu, il fallait bien voir aussi que les vêtements de Valentinia avaient pris quelques coups : Courir dans la neige n’est pas sans conséquences, même en faisant attention. Bien que son manteau est pu la protéger en parti, concernant son pantalon blanc et bien… Disons qu’il avait besoin d’être lavé, surtout au niveau des chevilles. Dommages collatéraux de leurs aventures : la neige fondue et souillée qui vient ternir l’éclat des couleurs du tissu. C’est léger. D’un point de vue extérieur il faut regarder dans la bonne direction pour le constater. Mais c’est surtout désagréable, cette sensation d’humidité au niveau des mollets. Le vêtement, froid, qui vous colle à la peau.

"C’est effectivement une suggestion pertinente."


Donc oui, même exempt de toute trace d’indécence, l’idée de la douche était bonne. Et accompagnée de cette « trace », elle n’en devenait que meilleure, aux yeux de Val. Sans forcément le cacher, la Suédoise n’était pas spécialement très prude, très timide. L’imagination est un phénomène remarquable puisqu’elle a tendance à s’agiter dans tous les sens, en ce qui concerne la sorcière. Inutile de détailler tout ce qui vient à son esprit, cela prendrait des heures. Mais à aucun moment l’innocence n’a sa place dans tout ceci. Oh non.

Vint la question concernant le transplanage. Tout à fait logique en soit de se poser la question de savoir pourquoi courir quand on peut économiser des forces et se rendre instantanément ailleurs. La première raison n’est ni plus ni moins qu’un oubli de la personne qui écrit ce rp qu’il s’agissait là d’une perspective applicable. Le reste viendra ensuite après un petit moment de réflexion, alors qu’ils sortaient enfin de la ruelle, sous l’impulsion de William.

"J’ai simplement du agir rapidement. Si l’idée de transplaner m’avait traversé l’esprit, et je dois avouer que ce n’étais pas le cas, j’aurais simplement disparue sur le champ. Et seule. En agissant ainsi, adieu le verre. Il aurait été difficile de nous recroiser à nouveau. J’aurais pu m’agripper à toi aussi et t’emmener en lieu sûr. Mais je ne me voyais pas te « forcer » à transplaner. Ce n’est jamais vraiment très agréable. Il aurait fallu expliquer en quelques phrases. Et le temps me manquait."

Elle se mit à simplement hausser des épaules avant d’ajouter :

"Disons que j’ai agis par instinct. Je n’aime pas les situations où je ne garde pas un minimum le contrôle. Et puis… Qui aurait cru qu’elle nous aurait suivis avec autant de ténacité ?"

Question rhétorique : Personne. La suite fit sourire une nouvelle fois Valentinia. Le fait de savoir que William n’utiliserait plus la forme de Gilderoy à cause de Mamie était assez amusant en soit. Mais cette toute dernière remarque al fit un peu tiquer. Il avait ainsi apprécié partager ce moment avec elle. Val n’avait pas oublié les relatives nombreuses fois où le sorcier l’avait invitée à faire plus ample connaissance. Ainsi douta-t-elle, l’espace de quelques instants, de la véracité de ces propos, qu’ils n’étaient là que dans le simple but de séduire à nouveau. Peut-être était-ce le cas. Mais impossible de nier le fait que cette journée avait été faute en rebondissement et qu’elle était loin d’être finie. Même en ayant et en ayant eu diverses aventures, il faut bien avouer que cela n’arrive pas souvent, une course folle au milieu de ruelles enneigées.

"Je pense qu’effectivement, il y aura de quoi en rire lorsque cette mésaventure sera racontée. Et l’avoir vécue avec toi me permettra au passage de ne pas avoir comme reproche que cela sort tout droit de mon imagination !"

L’idée de la douche lui trottait toujours dans la tête. Valentinia se jura de travailler sur sa sensibilité à la suggestion. Mais pas aujourd’hui. Ils avaient ri. Autant continuer sur cette lancée. Surprendre encore et encore. Ils devaient normalement se rendre dans un lieu choisi par William. Et s’il était certains qu’ils partageraient à un moment ou un autre quelques boissons, alcoolisées ou non, la visite de ce bar attendrait. La destination ? Ok. La détermination ? Ok. La décision? Oh que oui. Les mains de Valentinia se posèrent sur le bras de William, de façon ferme. Geste qui pourrait peut-être surprendre, malgré la proximité dont avait fait preuve leurs corps il y a quelques instants. Pas le temps d’être surpris : Le froid et la neige firent place à tout autre chose.

Une chambre richement meublée sans pour autant aller jusqu’au niveau d’un palace. La pièce était confortable, lumineuse et équipée de quelques petites choses rendant la vie plus agréable. Tenez, par exemple : Valentinia, maîtrisant la situation, ôta son lourd manteau qu’elle jeta par le col en direction d’un porte manteau. Le vêtement aurait dû finir sa course au sol mais un sortilège l’attira directement jusqu’à lui pour le suspendre correctement. Un conseil : n’essayez pas cela chez vous avec vos enfants. Traumatismes garantis.

Ils se trouvaient donc dans la chambre d’hôtel de Val et celle-ci s’était déjà avancée de quelques pas. Après avoir retiré ses bottes elle se dirigea directement vers la salle de bain. Peste qu’elle est, la porte fut laissée « malencontreusement » ouverte. Grande ouverte. Et c’est une scène assez originale à laquelle assista William puisque la suédoise, toujours aussi joueuse, vint faire voler à travers la pièce le haut de son costume. Et comme si l’invitation n’était pas assez claire, l’instant d’après, ce fut l’index de Valentinia qui dépassa de la porte, auquel pendait son soutient gorge, qu’elle fit tombé comme par hasard à la vue du sorcier. On aurait presque pu entendre un « oups ». Satisfaite de son petit manège, Val retourna vers le lavabo, restant devant la glace, commençant à retirer le peu de maquillage qu’elle portait. Ce n’était pas grand-chose mais, au vu de la réaction de William à la vue d’une goutte de sueur, autant éviter le maquillage qui coule, quitte à en remettre plus tard, s’il le faut.

"Nous parlions de propositions indécentes, un peu plus tôt, non?"



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Anonymous
Invité
INRP
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Sam 19 Sep - 22:32

Les sourires peuvent cacher beaucoup de significations différentes, qui, malheureusement, ne peuvent être réellement interprétées et saisies que lorsque l’on connait plutôt bien la personne qui nous adresse le sourire en question; En l'occurrence, quand il s'agit d'une jolie fille que l'on vient de rencontrer, c'est un peu délicat de pouvoir se faire un avis juste et pertinent sur ledit sourire. D’autant plus que la jolie Suédoise m’avait déjà montré qu’elle maniait la langue à la perfection et qu’elle était tout à faire capable de rester sérieuse dans des circonstances qui l’étaient… mais qu’elle était aussi très douée pour partir au quart de tour.

Ayant ce rapport à l’hygiène, évidemment, l’idée de prendre une douche était avant tout une question purement pratique et absolument pas une invitation à nous faire transpirer davantage… enfin, c’était les apparences que j’aurais aimé pouvoir laisser prendre le dessus, mais j’étais bien incapable de ne pas avoir de pensées un peu moins chastes que celle que, raisonnablement, je me permettais d’avancer de la sorte… à vrai dire, je ne m’étais pas réellement attendu à ce qu’elle trouve que c’était là une bonne idée. Enfin, si, c’en était une, bien sûr, mais j’aurais eu tendance à plutôt m’attendre à ce qu’elle me dise qu’elle allait rentrer se doucher et se changer… elle m’aurait alors planté là et je n’aurais pas eu d’autre choix que de retourner chaque jour à la librairie d’Ingmar en espérant l’y croiser à nouveau…
Néanmoins, je devais être dans une sorte de jour de chance. Elle n’avait pas dit non. Ce n’était pas un oui pour autant, mais s’il y avait bien quelque chose que je savais sur le mode de fonctionnement des femmes, c’était que quand il n’y avait pas un refus catégorique, tout était encore possible.

Et puis « suggestion pertinente », c’était plus que prometteur ! Alors, à mon tour, j’eus un sourire, parce que je n’aurais pas pu faire autrement.
Quand j’avais entendu son essoufflement dû à la course, le son particulier de sa respiration saccadée qui avait suivi cet effort physique, je n’avais pas pu m’empêcher d’imaginer cette même respiration dans un contexte un peu plus intime. Je me demandais si son coeur était dans le même état, à battre à toute vitesse, faisant pulser le sang dans des parties du corps que la course avait plus sollicitées que les autres...

Quant à cette histoire de course à pieds... en vérité, il y avait quelque chose de plutôt amusant dans cette réaction instinctive... quand on laissait notre côté plus primitif prendre le dessus, on agissait sans réfléchir, dans l’urgence. Nous étions tous pareils, pour cela. Quand il s’agissait de sauver notre peau, il fallait réagir vite. Et c’était ce qu’avait fait Valentinia. Et puis... elle avait eu raison, comme elle le disait, sans cela, nous nous serions sans doute perdus de vue bien vite et nous n’aurions vécu que ces quelques instants dans la librairie... j’aurais ensuite passé un temps fou à me poser mille et une questions...
Elle aimait avoir le contrôle, au moins un tant soit peu. Cela nous faisait un point commun.


« Un peu animal, ton instinct... tu en as d’autres, des comme ça ? » Jusqu’où l’être humain avait-il des réactions animales, au fond ? Pour la survie, bien sûr, mais pas uniquement... la preuve : « Je pense que je vais développer une gérontophobie, après ça ! »

Ne disait-on pas que chat échaudé craignait l’eau froide ? Avec ce genre de situation, il était évident que j’allais vraiment me méfier des vieux et des vieilles. N’avez-vous jamais eu l’impression que tous ces vieillards faisaient toujours tout pour vous pourrir la vie, d’une façon ou d’une autre ? en trainant pendant des heures dans les boutiques, en se déplaçant à la vitesse d’une limace tétraplégique (oui, je sais, ça ne risque pas d’exister, mais vous voyez ce que je veux dire) alors que vous êtes plus que pressé… Bref, les vieux, c’est l’horreur, on le sait. Et on le savait depuis toujours, en fait.
Durant cette prise en chasse, j’avais vraiment eu l’impression de me retrouver des années en arrière, quand on faisait les cons, mes copains et moi, et qu’il fallait courir pour se planquer, soit pour observer des réactions, soit pour ne pas se faire attraper par les adultes. Quand mon grand-père nous avait attrapés, un jour, il nous avait passé un véritable savon, et puis, quand mes copains étaient partis, j’avais tout simplement reçu une de ces bonnes dérouillées dont grand-père avait le secret. Il me semblait que j’avais commencé à éviter ce genre de conneries à ce moment-là, parce que, mine de rien, ma tolérance à la douleur n’était pas exceptionnelle et mon grand-père avait une sacrée force…

Mais, effectivement, cela nous ferait toujours quelque chose de bien sympathique à raconter à qui voulait bien l’entendre… Et puis, à nouveau, la jeune femme avait parfaitement raison : avoir un témoin de cette aventure, cela y accordait un peu plus de crédit.
« Je témoigne pour toi où et quand tu veux. » Ce n’était pas tant l’idée de témoigner qui me motivait, bien sûr, mais plutôt l’idée qu’elle puisse, d’une façon ou d’une autre, à un moment où un autre, avoir besoin de moi.
C’était important de ressentir un sentiment d’utilité sociale. Bon, évidemment, si elle se retrouvait devant le Magenmagot pour une quelconque raison, je ne savais pas trop ce que le récit de cette course-poursuite pourrait changer, mais cela n’avait guère d’importance.

De toute manière, je n’eus pas vraiment le temps de m’attarder sur la question, puisque déjà Valentinia posa soudain les mains sur moi. Et en une fraction de seconde, nous nous retrouvâmes dans un intérieur cosy, où les températures étaient autrement plus élevées qu’à l’extérieur en cette saison. La chambre d’hôtel de la jeune femme nous accueillait tout naturellement.
Décorée avec un certain goût, la chambre me semblait avoir été choisie avec goût également. Et, tandis que ma comparse se débarrassait de son manteau, qui rejoignit instantanément le porte-manteau magique, je défis le mien pour aller le suspendre à côté du sien, sans la moindre désinvolture. Autant, la voir lancer son vêtement de cette manière avait quelque chose d’assez excitant, dans la mesure où l’aisance et la grâce de la Suédoise transparaissaient facilement dans le geste, autant mon côté un peu maniaque m’interdisait de balancer mes propres fringues de la même façon. Je ne voulais rien froisser de mes vêtements et, là encore, c’était une habitude qui me venait de l’adolescence.

Mais ce ne fut pas tout. Mon acolyte de course à pied se dirigea vers la salle de bain de la chambre et je vis bientôt des vêtements quitter la pièce pour atterrir tantôt sur le sol, tantôt sur le lit.
Le moment était assez étrange. Pendant quelques secondes, ce fut comme si je voyais cela au ralenti, les vêtements qui volaient comme s’ils avaient leur propre pouvoir de décision et puis je la vis. La main de la Suédoise, qui m’invitait d’un geste plutôt explicite, à venir la rejoindre. Je ne pus que remarquer que le bon goût de la jeune femme allait jusqu’au choix de ses sous-vêtements, pour le peu que j’en avais sous les yeux, en tout cas, elle aimait la dentelle... ce qui tombait plutôt bien, car j’appréciais énormément ce genre de parure sur le corps d’une femme.

Plus que suggestif, le geste de la jolie blonde était clair et je ne me fis pas prier. Je dénouai rapidement les lacets de mes chaussures pour les ôter et les poser, parfaitement parallèles, à côté des bottes de la belle.
Et, à chaussettes, donc (pour les curieux, Will porte ici des chaussettes noires sur lesquelles le motif est animé : des chats de toutes les couleurs qui jouent avec des petites balles colorées également... ce qui constitue la petite touche colorée et moins austère et sérieuse de sa tenue vestimentaire, le costume un peu plus décontracté puisque Will ne porte aujourd’hui pas de veston, juste une chemise et puis le pantalon et la veste du costume), je vins la rejoindre dans la salle de bain où je la trouvai devant le lavabo.
Des paroles qui me firent à nouveau sourire. Cette fille maniait les mots d’une façon bien plaisante, à vrai dire, et je m’approchai d’elle, sans quitter des yeux son reflet dans le miroir.


« Superbe salle de bain... un très bon choix ! » Métonymie... parler du contenant pour évoquer le contenu... je me fichais pas mal de la salle de bain, c’était Valentinia qui m’intéressait.
Je vins poser les mains sur ses épaules dénudées. En soi, comme je n’avais jusqu’à présent retiré que mon manteau et mes chaussures, elle avait une bonne longueur d’avance en matière de déshabillage.
« Tu peux me faire toutes les propositions indécentes que tu souhaites… »

J’avais bien quelques idées en tête, mais elle m’avait dit plus tôt aimer avoir un peu le contrôle... si c’était vrai dans toutes les situations, je pouvais bien voir un peu ce qui lui plairait pour le moment. Quitte à ce que ce soit ensuite mon tour de lui exprimer mes désirs... Nous étions tous deux adultes et sans doute tout à fait capables de gérer nos préférences et envies mutuelles sans avoir à se prendre la tête…
Je me collais contre elle, prenant bien soin d’aligner mes hanches sur les siennes, que je pris en y descendant les mains.



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Jeu 10 Déc - 19:27
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.




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Dim 13 Déc - 9:11

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Ven 19 Fév - 4:12
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Ven 5 Mar - 23:44
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Sam 5 Juin - 23:27
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Sam 10 Juil - 23:04
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Dim 29 Aoû - 23:35
Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer.

Le soleil poursuit sa course dans le ciel. La lune finit par le relayer. Il m’est difficile de la décrire avec précision, William ayant ce don de me tenir occupée de longues heures. La découverte de ce don fut… Agréable. Nous avons fini par quitter la salle de bain, même s’il serait plus honnête de dire que je l’ai entraîné dans la chambre. Sans pour autant lui forcer la main. Et là… Je pense garder ce souvenir bien longtemps.

Corps enlacés, paroles murmurées, oubli du reste. Seul compte le partage. Peut être un peu, aussi, la volonté de battre des records. La flamme du désir était bien là, toujours à l’image de notre coït: Tantôt dévorant tout sur son passage, menaçant de nous consommer au passage, tantôt plus calme, plus discrète, éclairant simplement un instant où quelques petits rires étouffés sont présents. Et je ne m’en cache pas, cette flamme, elle brûle en moi en permanence. Rares sont ceux à parvenir à la maîtriser. C’était le cas pour William. Peut être son âge, peut être son expérience, peut être ses gestes ou ses mots, peut être, peut être, peut être. Qui s’en soucie? Peut-être moi, au final. Pas dans l’instant même, bien sur.

C’est un exercice plus difficile qu’on ne le croit, que de résumer une telle journée. Une telle nuit. de vous offrir pleinement mon ressenti. Alors oui, je pourrais vous décrire chaque détail, caresse, baiser. Oui, je pourrais aussi ne rien dire. m’en tenir à ce simple fait: Nous avons couché ensemble. Mais ce serait sans compter sur ma volonté de titiller l’imagination. Et ce serait faire une insulte aussi à ce qu’il s’est passé ce jour-là que de la décrire comme étant qu’un banal acte sexuel. Et ce serait une insulte aussi à William. D’ailleurs, si ton regard se pose sur ces mots, bel homme, que tu ose donc lire ainsi mon journal et bien… Je ne pourrais pas faire grand chose à part te dire de ne pas prendre la grosse tête. Le fait que j’ai volontairement laissé ces quelques pages pour que tu les trouve est encore un autre sujet.

Impossible d’utiliser une seule et unique image notamment quand votre partenaire est capable de prendre de multiples apparences. Peut être que je peux m'amuser à comparer cela à un vol en balai magique. Les sensations sont toujours grisantes. Parfois on se complète dans l’observation du paysage qui s’étend sous nos yeux, de la beauté qui se dégage de cet ensemble comme de chaque petits détails qui parviennent à votre rétine. Et parfois ce sont les sensations plus brutes, plus intenses d’une plongée vers le sol, d’une remontée vers le ciel, qui vous laisse le souffle court et vous arrache un cri. Sauf que cette fois il n’y avait pas de troisième personnes un peu collante. Hum… Oui, j’aime bien cette idée là. Comme si nous avions été aux commandes à tour de rôle. Et te laissant les jambes flageolantes à la fin sans pour autant que cela soit véritablement désagréable. Comme si ce qui s’était passé était un peu hors du temps, qu’il avait sa propre réalité. Sa petite bulle.

C’était quelque chose, de coucher avec William Ombrage. C’en était encore une autre, de le regarder encore assoupi. Je me suis réveillée la première et ne suis pas restée bien longtemps sous les draps. Autant limiter les risques de repartir à la charge. Il n’est plus tout jeune après tout. Assise sur une simple chaise, près de la fenêtre entrouverte, jambes croisées et encore vêtue d'un simple bas, je lisais une lettre reçue par un hibou quelques minutes auparavant. J’avais laissé les volets partiellement fermés dans le but d’offrir un réveil doux à mon amant. J’aurais pu refermer cette fameuse fenêtre mais l’air froid me faisait du bien, mon corps était régulièrement parcouru de petits frissons. Et cela permettait aussi d’assainir la pièce. Certaines odeurs ne sont pas toujours des plus agréables, surtout lorsqu'il s’agit de prendre un petit déjeuner.

Une série de cognement discrets contre la porte plus tard, le fameux petit déjeuner était là. Deux grands plateaux sur un chariot. J’avais enfilé une robe blanche tout ce qu’il y a de plus simple avant d’ouvrir la porte et après, un bref remerciement, je me retrouve à nouveau près de la fenêtre, remuant une cuillère dans tasse de café d’une main, lisant à nouveau la lettre de l’autre. Mes cheveux, détachés, tombés telle une cascade de longues boucles blondes sur mes épaules. Mes yeux étaient légèrement cernés, pour des raisons assez évidentes. Et si le froid du Nord, le bruit d’un doigt frappant le bois d’une porte ou celui de la cuillère frappant légèrement le bord de la tasse, ma simple absence contre son torse, remplacé par la caresse des rayons du soleil ne suffisait pas à le réveiller, l’odeur du café devrait s’en occuper. A moins bien sûr que je ne me trompe sur toute la ligne et que William soit en fait un chat ayant besoin de ses seize heures de sommeil quotidiennes.

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Lun 27 Sep - 22:58
Difficile à croire que tout cela avait réellement eu lieu. Entre la course poursuite avec la vieille fangirl en délire et ces instants partagés dans la chambre d’hôtel, on nageait en plein surréalisme. Et pourtant…
Les événements de cette journée n’avaient rien eu à voir avec ce que j’avais pu penser en me levant ce matin. Et je ne regrettais pas du tout la tournure qu’avaient prises les choses. Ce n’était pas plus compliqué que cela. Et puis, comme nous étions bien d’accord dès le départ sur l’idée de s’amuser, il n'y avait pas le moindre souci.
C’était peut-être tout cela qui avait fait en sorte que nous puissions en arriver là. Je ne devais pas avoir séduit par mon intelligence ou mon sourire, et encore moins par mes capacités à me faire courser par une vieillarde sur un balai… mais, pourtant, j’avais bel et bien fini ici, avec elle, cette jolie blonde, ce canon qui cumulait bien des charmes à sa grâce naturelle… Une dangereuse attirance aurait pu me détourner facilement de mon épouse, mais c’était tout de même toujours à Elianor que je revenais.

Combien de temps avais-je dormi ? Je n’en savais fichtrement rien. Mais j’étais bien et c’était ce qui comptait. Le temps n’avait pas beaucoup d’importance, puisque nous étions dans notre petite bulle à nous, pour le coup. Et c’était très bien comme ça.
Quand j’ouvris les yeux, en tout cas, je me retrouvai seul dans le grand lit et, par réflexe, je passais la main là où mon amante avait dormi à mes côtés. La place était encore tiède. Pas chaude, mais tiède. Je supposais donc que Valentinia avait quitté les draps quelques minutes auparavant, mais pas une demi-heure non plus. Je me redressai alors, cherchant sa présence du regard. Oh, je serais bien volontiers resté encore un moment dans ce lit confortable, mais je n’allais pas non plus trainer éternellement à poil sous les draps…
Évidemment, les vêtements étaient éparpillés un peu partout, mais mon boxer était dans la salle de bain. Alors, je me levais finalement, aussi nu qu’au moment où je m’étais endormi, et après quelques pas, je la vis.
J’avais toujours trouvé qu’une femme en train de lire, c’était sans doute l’un des plus beaux spectacles auxquels il m’avait été donné d’assister. La posture un peu penchée donnait à leurs corps la courbe du cou d’un cygne, tandis que les cheveux tombaient sur le côté avec une nonchalance tout à fait naturelle. Le genre de tableau que j’aurais pu admirer des heures durant. Mais la température extérieure m’arracha un frisson et, en entendant frapper à la porte, je devais avouer que ça me gênait un peu quand même d’être entièrement nu si le garçon d’étage venait à entrer. De fait, j’entendis les chariots du petit déjeuner arriver et je me précipitais dans la salle de bain pour récupérer mon boxer. Je n’aimais pas remettre des sous-vêtements de la veille, même après le sort de nettoyage que je leur apposais alors, mais je n’avais pas trop le choix. Je n’allais pas emprunter un string en dentelle à la belle Suédoise. Je songeais que je devrais peut-être penser à avoir des sous-vêtements de rechange sur moi. Dans une poche de ma cape, par exemple. Et ma brosse à dents. C’était tout de même là des choses essentielles… Il me faudrait vraiment prendre cette habitude et ne pas me retrouver comme aujourd’hui, sans ces accessoires de première nécessité.

Ce fut donc vêtu de mon boxer ayant subi un sort de lessive express que je finis par rejoindre Valentinia. Comme d’habitude, je me servais de mon don de métamorphomage pour camoufler la marque sur mon bras. Il aurait été dommage que ce genre de petit détail vienne tout gâcher. L’odeur du café tout chaud, le bruit de la cuillère… c’était là le rituel classique d’une matinée normale.

« Hei du… du er veldig storslått. » Un salut tout ce qu’il y avait de plus normal, avec ce petit compliment purement gratuit en prime, dans ce langage local qui m’avait accompagné durant mon enfance et une partie de mon adolescence. J’avais toujours aimé les langues, en général, et je tenais à ne rien perdre de ma langue maternelle. Je vins près d’elle, donc, et je me permis de l’embrasser sur le front, parce que dans sa robe d’un blanc si peur, je me voyais mal lui sauter dessus pour lui rouler une pelle. « Tu as bien dormi ? »

A ma connaissance, je ne ronflais pas. Jamais personne ne m’avait rien dit à ce sujet. Et pourtant, j’avais toujours cette crainte d’empêcher les autres de dormir. Parce que je parlais en dormant, ça, par contre, je le savais bien. Et je disais généralement des choses un peu étranges et pas toujours très compréhensibles.
Je pris place auprès d’elle. Ce n’était pas dans mes habitudes de passer la nuit complète avec une femme autre que la mienne… généralement, je partais avant le lever du jour. Mais cette fois, ça avait été différent. Cela dit, il ne servait pas à grand-chose de parler de cette nuit, de nos ébats et de nos ressentis… « Je t’ai regardée lire ta lettre, tout à l’heure, avant que le service d’étage vienne apporter tout ça… » J’ignorais qu’après cette nuit et cette matinée, mon épouse allait me demander de revenir pour me coucher auprès d’elle, chaque nuit. Pour l’heure, je me servis donc de café et je soulevais la cloche qui surplombait mon assiette pour y découvrir le traditionnel saumon fumé, avec les rondelles de concombres, les œufs brouillés, le bacon, les champignons et le pain toasté sur lequel je décidais d’emblée de ne pas tartiner de brunost, préférant de loin le Snøfrisk plutôt que ce fromage de chèvre qui collait au palais.
« Je ne vais pas trainer, après le petit déjeuner… Tu as sûrement pas mal de choses à faire et… » Ma femme et ma famille m’attendaient. C’était aussi simple que cela. « Je suis censé trouver encore quelques cadeaux de Noël pour mes enfants. » Voilà qui était dit. Je n’avais pas caché mon alliance, mais il y avait quelque chose de normal, songeais-je, dans le fait de lui faire part de l’information concernant ma progéniture. Je supposais qu’elle était sous potion contraceptive, d’ailleurs.
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Rien de tel qu'un bon café pour se réchauffer. FT William Ombrage (+18)
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