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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Prends le large rien ne te retient, c'est ta vie elle t'appartient || Hestia&Kayla :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Kayla Rausale
Kayla Rausale
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Sam 18 Sep - 18:32

Dis-toi que rien n'est écrit
L'avenir se construit
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Hestia & Kayla - Début octobre 2020
Je regarde la liste des ingrédients et la procédure à suivre. Mes yeux s’écarquillent et je soupire doucement. « Purée, ça m’a l’air vachement compliqué tout ça quand même non ? » demandé-je à mon formateur lorsque j’ai fini de tout lire. Cela fait plus d’un an désormais que je suis le programme déclaré de formation des Animagi du Ministère de la magie et selon mon instructeur, je suis désormais fin prête pour la dernière phase de mon apprentissage et non pas des moindres. Il acquiesce doucement, conscient que devenir Animagus est tout sauf un procédé simple. « Est-ce que je peux me faire aider par quelqu’un d’autre ? Les potions, ce n’est vraiment pas mon fort et j’ai pas du tout envie d’échouer ma transformation parce que je me suis trompée dans ma potion. » Et surtout, devoir tout recommencer… Je n’en ai guère envie et même si je suis très motivée, je ne sais pas si j’aurai le courage de mâchouiller indéfiniment la feuille de mandragore. Franchement… Je me demande comment le premier animagus en est arrivé à trouver cette méthode, cela ne peut clairement pas être le fuit du hasard vu la complexité et la difficulté du procédé.  « Oui bien entendu, du moment que vous faites vous-même tout ce qui concerne l’incantation, le reste n’a pas vraiment d’importance. » J’avoue être rassurée parce que je ne sais pas où je vais bien pouvoir trouver tous ces ingrédients et que je ne suis pas très à l’aise avec l’idée même de réaliser une potion aussi complexe seule. « Merci de m’avoir renseignée. Je vous dis à la semaine prochaine. » Je quitte le Ministère, pensive avant de rejoindre Pré-Au-Lard en transplanant. J'aterris juste devant la grille qui mène jusqu'au château. Je traverse tranquillement le parc de Poudlard et je me demande qui pourrait m'accompagner dans la préparation de la potion. Il n’y a qu’une seule personne en qui j’ai suffisamment confiance pour demander un tel service. Hestia. Je ne pensais pas devoir l’impliquer là-dedans avant de réaliser que je ne pourrais de toute manière pas y parvenir seule. C’est trop complexe pour moi, c’est trop difficile et cela dépasse de loin mes compétences. J’ai toujours été plutôt nulle en potions et ce n’est certainement pas grâce à cette matière que j’ai eu mes ASPICS. Enfin bref…

Alors que je songe à Hestia, je me remémore comment les choses ont évolué entre nous depuis que j’ai rejoint Poudlard. J’avoue que si j’ai toujours eu une relation plutôt privilégiée avec Thalia -et ce, quasiment dès le départ-, c’est loin d’être le cas avec la Serpentarde. Hestia semblait bien plus attachée aux valeurs inculquées par sa famille que Thalia l’était et il est vrai qu’elle n’a jamais été très… sympathique avec moi. Pour autant, je n’ai jamais perdu espoir qu’un jour cela puisse changer. Je suis peut-être naïve, je suis peut-être idiote mais je reste persuadée que tout n’est pas toujours blanc ou noir dans ce monde et qu’il est possible de donner du grain à moudre aux autres pour les amener à penser différemment. Pourtant, le lien entre Hestia et moi a toujours été fragile et je me suis arrangée pour arrondir les angles à chaque fois que j’ai pu le faire. Après tout, ce qui m’importait, c’était que Thalia puisse également être en bon termes avec sa sœur et c’était plus important que tout le reste. Mais depuis que Thalia s’était faite renvoyer… Les choses changent. Les choses ont changé. Et Hestia n’a plus l’air d’être elle-même, elle non plus. Les rumeurs vont bon train au château et j’avoue que si je n’y ai au début pas prêté attention parce qu’encore une fois, ce n’étaient que des rumeurs, je me demande quel soutien Hestia peut avoir au château maintenant que Thalia n’est plus là. Tant de questions sans réponse, tant de questions qui se bousculent dans ma tête.

Je pénètre dans le château et je réfléchis. Il y a bien des endroits où la jeune Carrow pourrait être. La Grande Salle, la bibliothèque, la salle commune des Serpentard et… les cachots. Je décide d’investiguer le lieu le plus proche de moi en premier. Hestia étant une grande potionniste, il est connu de tous qu’elle adore l’ambiance des cachots qui rappelle sans difficulté celle des cours de potions. J’ouvre les salles vides unes à unes, passant ma tête à travers chaque embrasure pour m’assurer qu’il n’y ait personne. J’entends du bruit dans l’un des cachots et pousse la porte. Un couple est en train de se bécoter furieusement, le garçon a fait tomber la chemise et la fille est en culotte. Elle hurle quand elle m’aperçoit. « Putain les gars, prenez-vous une chambre ! » dis-je dégoutée et à la fois amusée en refermant la porte avant de la rouvrir deux secondes plus tard, provoquant encore une fois un cri de la demoiselle. « Ou au moins fermez la porte à clé ! » J’éclate de rire dans le couloir. Ah les jeunes, ils ne sont pas très doués pour dissimuler leurs frasques. Je me souviens que j’étais plus maligne que cela avec Owen quand on s’envoyait en l’air dans le château. Enfin bref… Je continue à fouiller les salles et je commence sérieusement à désespérer. J’ouvre une énième porte et Hestia relève sa tête du livre qu’elle est en train de lire pour accueillir l’intrus qui vient probablement la déranger dans ses révisions. Je demande doucement : « Bonjour Hestia. Je peux te déranger quelques minutes ? » Bien évidemment que je prends des pincettes. Si cela n'est pas le moment, je pourrai la voir plus tard.
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Hestia Carrow
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Kayla ◊ Hestia

Si tu veux voir la liberté... Prends entre tes mains ton destin
 

Début octobre 2020

Il se passait quelque chose, c’était une certitude. Bon, on était à Poudlard, une école de magie, par définition il s’y passait toujours quelque chose. Réunissez des étudiants capables de faire de la magie, et le calme n’était absolument pas une option. Mais ce n’était pas ça qui occupait l’esprit de Hestia. Les explosions, les sortilèges qui fusaient et les hiboux qui traversaient les couloirs à tire d’aile, elle y était habituée. Après plus de huit ans à vivre dans l’école de magie, elle ne les voyait même plus. C’était dire combien son quotidien était animé quand elle résidait à Poudlard. Il fallait aussi dire que tant qu’elle ne se recevait rien dans la figure et ne se trouvait mêlée à aucune histoire qui ne la concernait pas, elle se fichait bien de ce que les autres faisaient. Sauf que pour le coup, ce qui occupait son esprit la concernait totalement. Elle s’en serait bien passée, mais c’était un fait. Quitter une famille de sang pur avec pertes et fracas ne se faisait jamais sans conséquences et maintenant que la nouvelle était connue de tous, Hestia n’échappait pas aux répercussions. Il y avait les regards et les murmures, les doigts pointés, les reproches, les moues pleines de mépris. Quelques encouragements parfois, mais bien plus hésitants et moins nombreux. Apparemment prendre sa liberté, ça justifiait de devenir le centre de l’attention de toute une école, et surtout des autres sang-purs qui se croyaient autorisés à commenter ses choix. Sa décision ne plaisait pas, mais l’avis des autres, Hestia s’en foutait complètement. Ils n’avaient vraiment rien de mieux à faire. Elle aurait préféré ne pas se retrouver au cœur des conversations et voir sa vie décortiquée par des sorciers qui ne la connaissaient en rien, mais elle n’avait pas le choix. Elle pouvait simplement subir en silence, et montrer les crocs quand ça allait trop loin. Voire se servir de ses poings, c’était une option qui ne lui faisait pas peur et qui souvent lui achetait un peu de paix. Du moins jusqu’à ce que tout recommence.

Mais encore une fois, ce n’était pas ça qui la préoccupait depuis quelques jours. Les ragots et les bruits de couloirs, elle savait qu’elle ne pourrait pas y échapper, elle avait juste à attendre qu’un autre scandale n’éclate et ne vienne remplacer le sien. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était prendre son mal en patience, même si la patience n’avait jamais été son fort. Non, ce qui occupait son esprit c’étaient ces élèves qui se retrouvaient à l’infirmerie du jour au lendemain, sans réelle explication. Macnair, le frère et la sœur Travers, entre autres. Ils avaient quelques points communs. C’était tous des sang-purs. Ils étaient tous insupportables. Et surtout ils avaient tous proférés des menaces à son encontre à un moment ou à un autre dans les dernières semaines. Si au début, la Serpentarde n’avait rien vu, ce schéma s’était encore reproduit et avait fini par attirer son attention. Désormais elle se sentait concernée, pas parce que des élèves se retrouvaient à l’infirmerie -ça elle s’en fichait bien, ce n’était pas son problème- mais parce qu’elle avait l’étrange impression d’être au cœur de tout ça. Elle recevait des menaces et quelques temps plus tard, les auteurs se retrouvaient à l’infirmerie, ça ne pouvait pas être anodin. Depuis qu’elle avait pris conscience de ce fait, Hestia s’efforçait de se montrer plus observatrice. Oh, elle se fichait bien de ce qu’il arrivait à ces étudiants, elle n’avait aucune compassion pour eux, mais elle voulait comprendre, et surtout éviter que tout ça ne finisse par lui retomber dessus. Des sorciers la menaçait et ils se retrouvaient étrangement à l’infirmerie après ? Il n’en faudrait pas plus pour que quelqu’un finisse par pointer le doigts vers elle. Or, la Serpentarde avait assez de soucis en tête comme ça pour le moment. Elle n’avait pas envie de se retrouver face à son directeur de maison à devoir se défendre pour des actes dont elle ne savait rien mais qui étaient tous bizarrement liés à elle.

Sauf qu’observer tout le monde, ça allait bien cinq minutes. La Serpentarde devait déjà faire attention à ses arrières -puisque certains sang-purs agissaient comme si sa décision de quitter les Carrow était une insulte personnellement dirigée contre eux- c’était bien assez. Pour acheter sa tranquillité, Hestia n’avait cependant pas beaucoup d’options à sa disposition. Ne pas s’attirer d’ennuis c’était déjà ce qu’elle s’efforçait de faire mais apparemment elle n’avait pas le choix. C’étaient les autres qui venaient lui chercher des problèmes. Au moins, il y avait un endroit où elle parvenait à trouver le calme qu’elle cherchait tant : les salles des cachots. C’était là que la Serpentarde venait travailler sur ses potions, à la fois personnelles et pour ses cours. Certes, c’était un endroit clos qui empêchait toute fuite si on venait lui chercher des noises, mais étant donné qu’elle s’y trouvait presque toujours avec un chaudron rempli de liquide dangereux qu’elle pouvait aisément renverser sur un adversaire, ce n’était pas elle qui était la plus à risques. Au moins dans les cachots elle était tranquille. C’était donc là qu’elle était venue se réfugier aujourd’hui, sans grande surprise au final vu le temps qu’elle passait le nez plongé dans ses chaudrons. Il y avait d’ailleurs un de ces énormes récipient posé sur la table à côté d’elle. A l’intérieur reposait tranquillement un mélange qu’elle avait préparé pour son cours avancé de potion. Elle avait encore quelques heures devant elle avant de revoir y rajouter un nouvel ingrédient mais elle profitait de sa présence dans les cachots pour surveiller le tout. Elle aurait pu profiter de ce temps libre pour rejoindre des amis -puisqu’apparemment maintenant elle en avait- ou aller jouer au Quidditch mais elle avait plutôt choisi de se plonger dans ses révisions. Maintenant qu’elle n’avait plus sa famille derrière elle pour lui assurer un avenir, Hestia n’avait d’autre choix que de sortir de Poudlard diplômée avec brio. Bien sûr, ça avait toujours été son intention, surtout connaissant les plans que ses parents avaient pour elle, mais c’était désormais encore plus important. Son avenir était entre ses mains seules et elle avait bien l’intention de le construire comme elle le souhaitait. Pour ça la première étape était de maintenir son niveau en cours. La seconde était de contenter son employeuse, Giulia Abbot, mais aujourd’hui elle ne travaillait pas au Purple Vial, elle pouvait donc uniquement se concentrer sur ses études. De toute façon les deux étaient liés, la Serpentarde était particulièrement consciente que si son niveau baissait, sa patronne n’hésiterait pas à lui montrer la porte.

Echouer n’étant pas une option, et ne l’ayant jamais été, Hestia s’était plongée dans la lecture de son grimoire dédiées aux potions de niveau avancé. Les examens étaient encore loin mais elle préférait se préparer dès maintenant afin de ne pas crouler sous les révisions de dernières minutes. Passer ses soirées à la bibliothèque, très peu pour elle. De toute manière la Serpentarde n’aimait pas cet endroit dans le château, elle le trouvait trop oppressant. Dans les cachots elle était plus à l’aise et peu lui importait si certains trouvaient ça étrange. Au moins là elle était tranquille et pouvait se plonger dans ses révisions comme elle le souhaitait. Enfin, jusqu’à ce que la porte de la salle s’ouvre. Aussitôt Hestia se redressa et sa main vint se poser sur sa baguette posée juste à côté d’elle. Elle avait reçu assez de menaces comme ça ces derniers temps, elle était prête à réagir au quart de tour. La Serpentarde se détendit néanmoins en avisant que la nouvelle venue n’était autre que Kayla. Sa relation avec sa cousine n’avait jamais vraiment été au beau fixe mais elle savait qu’elle n’avait pas à se méfier d’elle. « Bonjour Hestia. Je peux te déranger quelques minutes ? » La verte ôta ses doigts de sa baguette, parfaitement consciente qu’elle n’avait rien à craindre de la Gryffondor. Elles avaient beau être cousines, elles n’avaient jamais véritablement eu de lien et Hestia en assumait l’entière responsabilité. Puisque la famille de Kayla avait terni le sang des Carrow en choisissant de se lier à des personnes impures, ses parents avaient toujours refusé de reconnaitre leur existence. Il ne fallait pas parler d’eux, il ne fallait même pas y songer. Hestia n’était pas aussi extrême dans ses propos, ni ses opinions, mais pendant longtemps elle n’avait pas voulu créer de vagues. Il lui avait déjà été assez difficile comme ça de créer un lien avec ses parents, ce n’était pas en accueillant une cousine au sang mêlé qu’elle allait arranger les choses. Elle avait été injuste, désormais elle s’en rendait bien compte, mais le mal était fait et faire demi-tour était impossible.

Elle croisa le regard de la lionne. « Bonjour Kayla. » Souffla-t-elle doucement. Machinalement, elle posa ses prunelles sur son chaudron pour s’assurer que tout se passerait bien si elle relâchait un peu son attention. Satisfaite de ce qu’elle vit, elle reporta son regard noisette sur Kayla et repoussa son lourd grimoire sur la table pour se concentrer sur elle. « Tu ne me dérange pas. » Ce n’était pas exactement vrai, mais en même temps Kayla avait l’air de venir en paix alors elle décida qu’elle pouvait bien faire un effort et reporter ses révisions à plus tard. Enfin, de toute manière, elle se sentait toujours dérangée quand on l’interrompait alors qu’elle travaillait sur ses potions, donc ça ne changeait pas de d’habitude. Dans le pire des cas, si ce que la Gryffondor avait à lui dire ne lui plaisait pas, elle pouvait toujours lui montrer la porte. Ce ne serait pas la première fois qu’elle agirait ainsi -coucou Eirian et elle doutait d’en ressentir la moindre culpabilité. « Je peux faire quelque chose pour toi ? » Demanda-t-elle plus par politesse qu’autre chose. Il fallait dire que Hestia et Kayla ne se côtoyaient pas vraiment alors la verte ne savait pas grand-chose de sa cousine ni de si elle pouvait réellement faire quelque chose pour elle. Tout ce qu’elle connaissait d’elle se résumait aux grandes lignes, sa famille, sa filière d’étude, les personnes avec qui elle pouvait la voir à Poudlard… Ce genre de choses. Une preuve de plus que Hestia ne prêtait pas grande attention aux autres, mais ce n’était pas vraiment pour la tracasser. Elle observa la lionne un instant, tentant de deviner ce qui pouvait la pousser à venir la voir après tout ce temps, quand une idée s’imposa dans un esprit. Thalia vivait chez les Rausale désormais. Depuis son renvoi de l’université et la fin de leur colocation pendant l’été c’était là qu’elle avait trouvé refuge. Hestia fronça les sourcils. « C’est à propos de Thalia ? Elle va bien ? » Demanda-t-elle lentement. Elle n’était pas encore inquiète, mais définitivement assez alerte pour accorder toute son attention à Kayla.

CODAGE PAR AMATIS


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Kayla Rausale
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Jeu 16 Déc - 22:46

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Hestia & Kayla - Début octobre 2020
Je n’ai jamais été une élève très assidue. Depuis que je suis entrée à Poudlard à Gryffondor, je me suis rapidement rendue compte que les études allaient être difficiles. Avec moi, sans juste milieu, il y a des matières dans lesquelles j’excelle et d’autres dans lesquelles j’échoue lamentablement malgré toute la bonne volonté du monde. C’est le cas des potions et de la botanique ; pourtant, j’en ai avalé des bouquins sur la question lol faites semblant, tentant par la même occasion de rattraper ce retard monumental dans ces matières mais je n’avais jamais pu : mon truc à moi, c’est la métamorphose, les sortilèges, la défense contre les forces du mal. Pour le reste, je m’en remettais souvent à ma bonne étoile, espérant pouvoir tomber sur un sujet d’examen qui me permettrait de passer en année supérieure ; je suis passée entre les mailles du filet, d’années en années jusqu’à l’obtention de mes ASPIC. Après mon parcours chaotique en droits, j’ai ressenti le besoin de me recentrer sur moi. Quoi de mieux pour cela que de faire des voyages, enchaîner les petits boulots, s’inscrire à des stages de découvertes ? Inquiète de n’être bonne à rien, j’ai rejoint ma cousine sur quelques destinations européennes avant de trouver ce stage auprès d’un officier de police magique, me donnant l’envie de suivre la formation en protection magique. Pour autant, lorsque je suis arrivée dans ma première salle de classe, avec ces jeunes sortant tout juste des ASPIC, j’ai compris qu’il me faudrait faire mes preuves. Faire mes preuves auprès des autres mais aussi de moi-même : je n’ai jamais été dotée d’une très grande confiance en moi-même et en mes compétences, préférant me laisser porter au jour le jour plutôt que de penser à l’après. Pourtant, pour la première fois de ma vie, j’avais un but, j’avais envie de réussir et j’avais envie de me prouver à moi-même que je pouvais le faire. Ma première année, sous l’œil attentif d’Eirian, a été un franc succès et je me suis rendue compte à quel point je pouvais m’épanouir dans cette voie professionnelle. Néanmoins, il demeurait toujours l’idée que mon petit gabarit serait un désavantage pendant un combat rapproché alors il m’est rapidement venu en tête de compléter cette formation par une autre d’une autre envergure. Le programme de formation des Animagi du Ministère m’a ouvert ses portes et cela fait maintenant plus d’un an que je m’y consacre après mes cours, me rendant au Ministère une ou plusieurs fois par semaine pour suivre leur enseignement. Et maintenant que l’aspect théorique arrive à son terme, je dois m’enquérir de l’aspect plus pratique : lorsqu’on m’a parlé d’une potion à réaliser afin de réussir la métamorphose je me suis contentée de faire l’autruche, prétextant que je pourrais y parvenir si le niveau de la potion ne dépassait pas le niveau première année non je rigole mais en voyant le processus et la liste des ingrédients à obtenir -dont certains que je connaissais vaguement que de nom mais dont je ne savais même pas où me les procurer-, j’ai rapidement compris que je ne pourrais y arriver seule. Deux options se sont offertes à moi : jeter mon dévolu sur un potionniste du chemin de traverse ou donner ma confiance à une personne qui ne la méritait peut-être pas. Mon côté entêté a choisi la seconde option en la personne d’Hestia. J’ignore effectivement si Hestia acceptera de m’accorder de son temps mais je sais qu’elle est très douée en potions et je n’ai strictement aucun doute sur le fait qu’elle réussisse la potion. Même si Hestia ne m’a jamais vraiment porté dans son cœur, elle est de mon sang, elle est de ma famille, alors moi j’ai envie de lui faire confiance pour ce qui sera peut-être une grande étape dans ma vie. Une étape qui changera peut-être tout.

Au-delà du fait que j’ai besoin d’Hestia, je m’inquiète également pour elle. Si mes propres problèmes du début d’année scolaire m’ont empêché de venir la voir, je dois avouer que j’avais également peur de la manière dont je serai reçue si jamais je daignais lui demander comment elle allait. Il vaut le dire, Hestia et moi n’avons jamais été proches -au contraire- et je ne me sentais pas de venir m’immiscer dans sa vie alors même que je ne pense pas être la personne à qui elle aimerait se confier. Toujours est-il que j’avais bien perçu les quelques doigts pointés sur elle, les murmures au passage d’Hestia lancés par certains élèves indignes d’intérêt coucou les petits sang-purs mégalo et méchants pas beaux. Elle avait enfin dit merde à la famille Carrow. Comme Thalia quelques mois auparavant, comme ma mère il y a des décennies. N’y aurait-il pas un gène propice à la défection dans cette branche de sang-pur ? Ma mère a-t-elle initiée un effet de mode ? En tout cas, Hestia semblait en souffrir. Enfin… Son attitude totalement insensible me fait penser qu’elle en souffre mais que sais-je d’elle pour oser faire ce type d’hypothèse ? Peut-être que ce nouveau mode de vie lui convenait bien après tout. Hestia ne me sollicitant pas, je suis moi aussi restée dans ma zone de confort en supposant qu’elle n’avait pas besoin d’aide. Mais aujourd’hui, ce n’est pas Hestia qui nécessite de l’aide mais bien moi et je fais tout mon possible pour la trouver dans ce maudit château.

Les cachots étant l’option la plus simple, je me dirige vers ceux-ci. Après tout, Hestia, membre du club de potion, employée au Purple Vial, Serpentarde de surcroît, avait de grandes chances de s’y trouver. Je me l’imagine déjà en train de tourbillonner un grand chaudron en étain, réalisant une potion que je ne saurai probablement pas reconnaître même à l’œil nu. J’ouvre les portes, tombe sur une scène obscène et drôle à la fois avant de trouver la personne que je cherche. Soudainement un peu timide, j’entre doucement pour lui signifier que je viens en paix. J’ai vu sa main sur sa baguette et je me dis qu’elle ne doit pas être aussi détendue qu’elle le laisse paraître. Toutefois, ses épaules se relâchent lorsqu’elle m’aperçoit et quelque chose en moi se brise en l’imaginant à ce point persécutée qu’elle se tente sur la défensive à chaque fois que quelqu’un entre dans la pièce. Après l’avoir saluée, j’attends sa réponse, prête à m’en aller si ce n’est pas le moment pour elle. Après tout, qui suis-je pour oser la déranger avec mes questions. Surtout que je viens lui demander un énorme service donc ce n’est pas rien du tout… Je ne sais pas trop comment amener la chose, je l’avoue alors je me contente tout simplement de répondre. « Euh oui, je pense que oui. » Mais pourquoi suis-je gênée ? C’est ma cousine putain… Je me rends compte que bien que je m’entende extrêmement bien avec Thalia, ma relation avec Hestia demeure toujours aussi difficile qu’auparavant. Pourtant, j’avais espéré que cela s’arrange mais je ne sais pas, il y a quelque chose qui nous empêche de communiquer simplement. Du moins de mon côté. Il faut dire que je me suis tellement prise de vents avec la jeune vert et argent qu’au bout d’un moment, j’ai tout simplement arrêté d’essayer d’être son amie. Pendant que je tergiverse à tout ça et à la meilleure manière de lui poser ma question, Hestia ouvre à nouveau la bouche et questionne sur Thalia. Je me concentre sur elle et je peux voir dans ses yeux une légère lueur d’inquiétude envers sa sœur que je tiens tout de suite à lever : « Non non, Thalia va bien. » Je souris : « Du moins elle allait bien quand je l’ai vu ce week-end. » Depuis que notre chère vice-rectrice de l’Université avait renvoyé Thalia pour avoir faire bobo à son rejeton blond platine, la jeune femme logeait chez mes parents. Pour eux, l’arrivée de Thalia a été une réelle bénédiction. Mes parents, sous le syndrome du nid vide, avaient accueilli la jeune femme comme si elle était leur propre fille, lui offrant le gite et le couvert, un lit dans la chambre d’ami, une place sur les étagères de la salle de bain. Ma mère, touchée par son histoire et se revoyant au même âge, quittant les Carrow par amour sans un sou, sans un endroit pour vivre et sans la moindre idée de comment elle allait pouvoir s’en sortir, s’est rapidement reconnue dans cette fuite. Thalia se faisait toutefois petite chez mes parents, ayant la crainte de ne pas déranger leurs habitudes et leur train-train. Ce que Thalia ne sait pas, c’est qu’ils adorent justement qu’on vienne les bousculer. Mon père dit que cela les maintient jeunes. Enfin bref. Tout ce blabla pour dire que la belle rouquine se porte comme un charme. « Elle s’acclimate très bien chez mes parents, mon père lui prépare de bons petits plats, ma mère la chouchoute comme elle peut. Quant à moi je tente autant que possible de l'éloigner de ses bouquins, tu la connais, une fois qu’elle est plongée dedans, c’est difficile de l’en sortir. » Une qualité -ou un défaut c’est selon- qu’Hestia semble d’ailleurs partager lorsqu’on regarde les grands ouvrages et les lourds grimoires disposés autour d’elle. « Tu as de ces nouvelles régulièrement ? »

En attendant sa réponse, je m’approche d’elle doucement et m’installe sur l’un des tabourets en face d’elle. « Je venais te voir pour tout autre chose. » Je me triture un peu les mains, soudainement un peu gênée de venir lui demander un service alors même que nous n’avons rien en commun, ou presque… Je me jette à l’eau. « Je ne sais pas si tu sais, mais je suis passée en deuxième année de protection magique. » Je resitue le contexte, je ne sais même pas si Hestia s’intéresse assez à moi pour savoir dans quelle filière j’étudie. « L’an dernier, j’ai entamé des démarches pour devenir Animagus et je me suis inscrite au programme de formation du Ministère de la magie. Cela fait maintenant un an et j’arrive au bout du processus. » Hestia est loin d’être idiote et je pense qu’elle a du plus ou moins comprendre où je voulais en venir. Je sors doucement la liste des ingrédients de mon sac, la défroisse et la lui tend. « Pour achever la formation, il faut réunir ces ingrédients et concocter une potion d’un niveau qui dépasse de loin mes compétences. Alors je me disais… » Je n’avais vraiment pas envie de lui forcer la main ou quoi que ce soit alors je me contente de lui dire : « Je me disais que tu pourrais peut-être me renseigner sur l’endroit où je peux obtenir tout ces ingrédients, je ne sais pas s’ils peuvent se trouver chez un potionniste classique ? » Je retiens ma respiration et la demande pour qu’elle fasse la potion pour moi se perd dans ma gorge. Moi une Gryffondor ? Cela dépend clairement des heures.
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Kayla ◊ Hestia

Si tu veux voir la liberté... Prends entre tes mains ton destin
 

Depuis combien de temps Hestia n’avait elle pas discuté seule à seule avec Kayla ? Ca ne devait plus seulement se compter en semaines désormais, mais bien en mois, voire en année. Ca c’était plus que probable. D’ailleurs, est-ce que ça avait déjà été le cas ? Ca n’aurait pas étonné la Serpentarde que non. Il fallait dire que pendant toute leur enfance aucune relation n’avait été possible entre les deux sorcières, les parents Carrow s’en étaient assurés. La mère de la Gryffondor avait tourné le dos à sa famille, elle avait choisi un né-moldu, elle avait souillé leur sang si pur, fréquenter les Rausale avait donc été hors de question. L’existence même de cette branche de la famille était considérée comme une honte par les Carrow. Tout ce qu’ils avaient construit, la gloire de leur nom, la réputation de leur famille, la grandeur qui les caractérisait, elle avait tout gâché. Aux yeux des Carrow, cette branche ne méritait pas de porter leur nom -et heureusement ce n’était pas le cas-, ni de partager leur sang. Ils avaient donc été reniés, purement et simplement, d’un coup de baguette, le nom de la mère de Kayla avait été effacé de l’arbre généalogique pour ne plus jamais être mentionné, à part pour être critiqué, cela allait de soi. C’était ainsi que Hestia avait grandi, en entendant combien les Rausale étaient une disgrâce pour les leurs. Pendant tout ce temps, elle n’avait rien dit, elle n’avait pas protesté une seule fois. Oh, ça ne voulait pas dire qu’elle était d’accord avec toutes les horreurs que disaient ses parents, loin de là en réalité. Elle ne partageait pas leurs idées particulièrement limitées, les choix de la mère de Kayla, le sang des Rausale, le statut de sa cousine, ça lui passait bien au dessus de la tête. Elle n’avait jamais été aussi extrêmes que ses parents dans ses idées, mais jamais elle n’avait osé les contredire ouvertement. A l’époque, elle avait encore l’espoir stupide de les voir la regarder avec approbation et même fierté alors elle gardait ses opinions pour elle et les laissait déverser leur venin comme bon leur semblait. Aujourd’hui plus rien n’était plus pareil, ses espoirs idiots étaient tombés en cendre et maintenant que Kayla lui faisait face, Hestia devait bien admettre que son attitude passée avait été plutôt égoïste.

Avant, elle ne se serait jamais demandé à quand remontait sa dernière conversation avec Kayla, ou même si elles en avaient déjà eu une rien que toutes les deux. Vu l’animosité des Carrow envers les Rausale, leur première vraie rencontre n’avait eu lieu qu’une fois qu’elles furent toutes les deux rentrées à Poudlard, et même là Hestia reconnaissait qu’elle n’avait pas été des plus chaleureuses. C’était déjà le cas avec personne, mais avec Kayla ça avait certainement été pire encore. Si elle n’était pas d’accord avec les propos de ses parents sur les Rausale, elle n’avait cependant eu aucune envie de s’attirer leurs foudres en se liant avec sa cousine reniée. Là où Thalia avait accueilli Kayla à bras ouverts, dans une attitude rebelle qui lui était typique, Hestia était restée froide et distante. Sans réelle animosité envers la lionne, mais sans aucun désir de la laisser s’approcher. Elles n’avaient donc certainement jamais eu de réelle conversation juste toutes les deux, Thalia avait été là la plupart du temps pour arrondir les angles ou tenter de réchauffer l’atmosphère, tâche que la Serpentarde rendait peu facile jusqu’à ce qu’elle décrète qu’il était temps pour elle de partir. Faire des efforts pour les autres n’avait jamais été le fort de Hestia, mais quand ça menaçait de briser l’équilibre fragile qu’elle tentait de conserver au sein de sa famille c’était pire encore. Cette rencontre avec Kayla dans les cachots était certainement une grande première. Si elles avaient déjà eu d’autres conversations rien que toutes les deux, ça avait dû être particulièrement bref et peu intéressant parce que Hestia n’en gardait pas de souvenirs. Et jusqu’à ce qu’elle croise le regard de la lionne, ça ne l’avait jamais tracassé plus que ça. Elle n’avait même d’ailleurs jamais imaginé que Kayla puisse un jour rechercher sa présence. Mais apparemment, elle avait tort puisque c’était elle qui était venue là trouver là et qu’elle affirmait qu’elle pouvait faire quelque chose pour elle. Ou du moins, elle le pensait, formulation qui ne plut pas beaucoup à Hestia. Elle préférait quand les gens étaient clairs avec elle mais étant donné l’état de sa relation -ou plutôt non-relation- avec sa cousine, elle pouvait au moins laisser passer ce détail et lui accorder que démarrer une discussion entre elles deux n’était pas aisé.

Puisqu’elle ne connaissait pas réellement sa cousine, Hestia ignorait ce qui pouvait l’avoir poussé à venir la chercher. Peut-être aurait-elle dû avoir honte de ce constat -et peut-être que c’était ça la vague sensation d’inconfort au creux de son estomac- mais il était trop tard désormais, elle ne pouvait pas réécrire le passé, juste se répéter qu’à l’époque elle avait eu ses raisons d’agir ainsi. Maintenant les choses étaient différentes, mais avec la distance qui s’était creusé entre elle, Hestia se demandait s’il n’était pas trop tard. De toute façon, depuis le temps et vu son attitude, Kayla ne devait pas la porter dans son cœur. Pourquoi était-elle là, alors ? Bonne question. Aussitôt, il vint à l’esprit de la Serpentarde que la seule chose qu’elles avaient en commun, c’était Thalia. Thalia qui séjournait chez la famille de la lionne. Peut-être était-ce pour ça que Kayla était venue la chercher alors ce fut sur sa sœur qu’elle l’interrogea. « Non non, Thalia va bien. » Hestia hocha lentement la tête, soulagée d’entendre ça. « Du moins elle allait bien quand je l’ai vu ce week-end. » Elle n’avait pas vraiment été inquiète, si Thalia avait été en danger Kayla n’aurait certainement pas eu ce comportement tranquille, et puis elle aurait été certainement prévenue par un membre du corps professoral ou de la direction, pas sa cousine. Mais son ainée était la première chose à laquelle elle avait pensé. « Parfait. » Souffla-t-elle avec un léger sourire. Elle n’avait donc aucune raison de s’inquiéter pour Thalia, celle-ci savait se gérer depuis bien longtemps, elle avait accepté son renvoi injuste et même trouvé une formation à distance pour terminer ses études. Désormais, au moins, elle était bien entourée.

« Elle s’acclimate très bien chez mes parents, mon père lui prépare de bons petits plats, ma mère la chouchoute comme elle peut. Quant à moi je tente autant que possible de l'éloigner de ses bouquins, tu la connais, une fois qu’elle est plongée dedans, c’est difficile de l’en sortir. » La Serpentarde sentit ses traits se figer sur son visage. Elle montrait à Kayla une expression neutre mais dans sa poitrine son cœur se serra en entendant ses paroles. Thalia était choyée, dans un foyer aimant et chaleureux, tout ce qu’elles n’avaient jamais connu. Elle avait enfin une famille pour s’occuper d’elle, un cadre pour la guider. Hestia aurait dû être heureuse pour sa sœur, être reconnaissante envers les Rausale, pas sentir une pointe de jalousie lui traverser le cœur. Pas se demander pourquoi elle, elle n’avait pas le droit à tout ça. Les épaules raidis la Serpentarde baissa les yeux sur son carnet de note pour tenter de faire le tri dans tout ce qui tournoyait dans son esprit. Au fond, tout ça, Thalia le méritait, elle. Elle était facile à aimer, Thalia. Elle riait, elle souriait, elle était sociable et ouverte. Elle était tout ce que Hestia n’était pas. Elle avait toutes ces qualités que Hestia n’avait pas. Elle, elle était glaciale et fermée, impulsive et arrogante, incapable de gérer ses propres sentiments. Elle n’avait rien de la fille, ni de la nièce idéale, même par adoption. Elle ne méritait rien de tout ce que Thalia avait le droit, elle le savait, pourtant ça lui faisait mal de s’en rendre compte. Pourtant, elle aurait aimé que les choses soient différentes. C’était une envie à laquelle elle avait renoncé définitivement le jour où son père avait levé sa baguette sur elle. « Tant mieux alors, elle mérite de souffler un peu. » Souffla-t-elle lentement, de cette voix dénuée de toute émotion qui causait certainement à beaucoup de personnes de s’éloigner d’elle. Elle tourna ses prunelles vers son chaudron, bien contente d’avoir un prétexte pour ne pas regarder Kayla. L’horrible crainte d’être remplacée, ou abandonnée de nouveau, au profit de sa cousine si solaire, lui tordait l’estomac, mais elle s’efforça de l’ignorer. Il était bien plus important de ne rien montrer de ses tourments à sa cousine. « Tu as de ses nouvelles régulièrement ? » La verte fronça les sourcils face à cette question incompréhensible. Comment ça, est-ce qu’elle avait de ses nouvelles régulièrement ? Comme si ce n’était pas le cas. Elles parlaient de sa sœur tout de même. Pourtant elle avait la sensation désagréable que la lionne remettait ça en cause. « Bien sûr. » Répondit-elle un peu trop rapidement, sur la défensive. « On s’envoie des hiboux régulièrement et on se voit dès qu’on peut. » Elle n’aurait pas dû avoir à se justifier. Tout comme elle n’aurait pas dû craindre de voir Thalia la remplacer par une famille bien plus bienveillante qu’elle.

En silence, Hestia observa Kayla s’approcher et s’assoir sur le tabouret en face d’elle. Avec tout ça, elle en aurait presque oublié que si la lionne était là ce n’était pas pour parler de Thalia. « Je venais te voir pour tout autre chose. » La verte hocha lentement la tête pour l’encourager à continuer. Ses révisions n’étaient peut-être pas urgentes mais elles n’allaient quand même pas y passer toute la journée non plus. Kayla était venue avec une idée en tête, c’était inutile de faire des mystères. « Je t’écoute. » Lança-t-elle en prenant sur elle pour ne pas presser sa cousine. Du coin de l’œil, elle pouvait voir ses mains s’agiter toutes seules. La Gryffondor était en train de se tordre les doigts, Hestia interprétait ça comme un signe de nervosité mais elle ne comprenait pas vraiment d’où ça venait. « Je ne sais pas si tu sais, mais je suis passée en deuxième année de protection magique. » Nouveau hochement de tête de la part de la Serpentarde. Cette fois ci elle ne fit pas de commentaire, en tout honnêteté elle l’avait ignoré jusque-là. Elle avait vaguement entendu parler d’un changement de filière, mais elle ne s’était pas intéressée assez au cas de Kayla pour en savoir plus. Ce n’était même pas contre sa cousine, Hestia ne s’intéressait simplement pas à grand monde. « L’an dernier, j’ai entamé des démarches pour devenir Animagus et je me suis inscrite au programme de formation du Ministère de la magie. Cela fait maintenant un an et j’arrive au bout du processus. » Hestia eut une moue impressionnée, elle savait que devenir animagus était un procédé difficile qui n’était pas à la portée de tous les sorciers. Beaucoup s’y essayaient mais peu réussissaient à aller jusqu’au bout ou alors après de nombreuses années d’entrainement. Kayla avait de quoi être fière. « Félicitations. » La verte eut un bref sourire. Devait-elle dire autre chose ? S’épancher un peu plus sur l’avancée que ça représentait ? Hestia ne savait pas trop ce que Kayla attendait d’elle, alors elle se contenta du strict minimum. Ça ferait bien l’affaire.

Hestia observa sa cousine sortir un papier de son sac et la défroisser avant de le lui tendre. Elle eut le temps de comprendre qu’il s’agissait d’une liste d’ingrédients avant que Kayla ne reprenne. « Pour achever la formation, il faut réunir ces ingrédients et concocter une potion d’un niveau qui dépasse de loin mes compétences. Alors je me disais… » A nouveau cette hésitation que la verte ne comprenait pas. Les Gryffondors n’étaient pas censés être les courageux du château ? ah on me dit que pas tant que ça mdr Au moins Kayla avait la présence d’esprit d’admettre que son niveau en potion n’était pas assez bon pour réaliser ce dont elle avait besoin. D’autres de sa maison, bien moins portés sur la réflexion, n’auraient pas été jusque là et auraient fait exploser leur chaudron. Au moins, maintenant Hestia se faisait une bonne idée de pourquoi sa cousine était venue la trouver. Après tout, les potions étaient sa spécialité, ça ne pouvait pas être un hasard. « Je me disais que tu pourrais peut-être me renseigner sur l’endroit où je peux obtenir tous ces ingrédients, je ne sais pas s’ils peuvent se trouver chez un potionniste classique ? » Ah. Hestia haussa un sourcil désabusé. Donc elle était les renseignements, c’était bien ça ? Super. Elle se retint de lever les yeux au plafond. Si Kayla avait pris la peine de venir au Purple Vial pour se renseigner, au moins ça aurait eu du sens. Bon, au moins elle n’avait pas à craindre que sa cousine soit venue avec une demande extravagante ou un truc chiant. « Laisse-moi voir ça. » Souffla-t-elle en se saisissant de la liste de la sorcière. Elle en étudia rapidement les ingrédients, tous nécessaires à la confection de la potion pour devenir animagi. Elle les reconnaissait tous pour avoir déjà étudié cette potion. Tournant la liste vers Kayla, Hestia désigna les ingrédients au fur et à mesure. « Ces deux ingrédients là sont plutôt communs, tu pourras les trouver chez n’importe quel potionniste. Par contre, la chrysalide de sphinx tête-de-mort, c’est plus rare. Il te faudra quelqu’un qui a les bonnes connexions pour pouvoir t’en fournir. » La feuille de mangradore c’était facile à trouver, il y en avait même dans les serres de Poudlard. La salive et le cheveu c’étaient évident. La rosée recueillie en un lieu qui n'a été ni exposé au soleil ni foulé par l'homme pendant sept jours entiers c’était un peu plus délicat mais faisable, surtout avec la forêt interdite pas loin. Au final, c’était le dernier item de la liste qui poserait le plus de problème. Tout ça, Hestia aurait pu les lui fournir sans problème, elle aurait même pu faire la potion, mais ce n’était pas ce que Kayla lui avait demandé. Et si elle devait être honnête, ça lui posait question. « Tu aurais pu obtenir ces renseignements auprès de n’importe quel potionniste du Chemin de Traverse, Kayla. Pourquoi c’est moi que tu as choisi de venir voir ? » Elle avait du mal à saisir.

CODAGE PAR AMATIS


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Kayla Rausale
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Lun 11 Avr - 20:19

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Hestia & Kayla - Début octobre 2020
En réalité, si je suis très proche de Thalia, je ne peux pas en dire autant d’Hestia. Il faut dire qu’avec l’ancienne Gryffondor, tout a semblé « facile », comme si cela coulait de source en définitive. Nous nous sommes rencontrées lors du premier banquet à Poudlard puis nous avons fait plus amples connaissances dans les dortoirs. Ma mère m’avait prévenu que la progéniture de sa famille étudiait également à Poudlard et elle m’avait mis en garde, ceux-ci pouvaient soit s’avérer très virulents à mon égard soit totalement m’ignorer. Le blondinet qui me sert de paillasson ne s’en est d’ailleurs pas gêné et à plusieurs reprises il m’a fallu du calme et du sang froid pour ne pas l’étriper, surtout après ce qu’il a fait à Thalia en juin dernier. Cela me reste réellement au travers de la gorge. C’est sans aucune hésitation que j’ai donc proposé mon soutien à ma cousine lorsqu’elle s’est retrouvée dans la panade après son expulsion de l’école. Ma mère, consciente de la difficulté que cela pouvait être de se détacher du joug familial tout en subissant les conséquences à la fois scolaires et matérielles, avait immédiatement accepté de l’héberger chez nous. À ce que je sache, Thalia se plaisait plutôt chez mes parents, s’afférant à aider aux tâches domestiques et s’évertuant à se rendre invisible pour ne pas venir perturber la quiétude de la famille Rausale ; ce qu’elle ignore probablement, c’est à quel point cela fait plaisir à ma mère d’avoir de nouveau quelqu’un sous son toit à chouchouter. Je pense qu’elle se reconnaît en Thalia, elle se souvient à quel point cela a été difficile pour elle de rebondir sans appui de qui que ce soit. Thalia et moi, nous avons toujours été proches, cela m’a paru naturel de lui tendre la main.

En ce qui concerne Hestia, nos relations ont toujours été plus… tendues. Il faut dire que j’ai toujours eu le sentiment qu’elle n’appréciait pas ma personnalité joviale et entraînante, mon sourire éternellement scotché sur mes lèvres et ma capacité à voir toujours le verre à moitié plein. Pour autant, j’ai toujours espéré qu’un jour, elle suive les mêmes pas que sa sœur en disant merde à la famille Carrow. Maintenant que c’était fait, pour autant, je n’avais pas osé revenir vers elle. Après tout, qui suis-je pour elle en dehors d’une lointaine parente ? Notre dernière discussion remonte probablement à l’âge de pierre, il y avait toujours eu Thalia entre nous deux pour faire tiers et je dois l’avouer, cela me convenait plutôt bien à l’époque. Thalia maintenant partie, je n’avais personne d’autre que moi-même pour oser demander de l’aide à la Serpentarde. Même si nous n’avons jamais su nouer un lien même amical, elle n’en reste pas moins un membre de ma famille, la sœur de Thalia qui plus est, et j’ai confiance en elle, j’ai confiance en ses compétences en potions et herbologie, raison pour laquelle je suis devant elle, en train de marmonner deux trois phrases toutes faites. Je me sens soudainement ridicule et je me demande pourquoi je la sollicite. Ne devrais-je mieux pas m’enquérir de cette tâche auprès de quelqu’un d’autre ? pourtant, il y a cette voix dans ma tête qui m’intime de faire un pas vers elle, de lui accorder ma confiance dans la réalisation de la potion pour devenir Animagus puisque celle-ci dépasse de loin mes compétences. Pourtant, d’un autre côté, j’ai peur qu’elle perçoive cette demande comme un moyen de l’utiliser. En définitive, je suis complètement perdue. C’est pourquoi j’accueille à bras ouverts la discussion sur Thalia, m’engouffrant dans la brèche sans hésitation. Parler de Thalia est facile, c’est un terrain connu pour l’une comme pour l’autre, donc je me lance dans quelques petites explications sommaires sur son adaptation et sa vie dans la maison familiale. Ignorant si Hestia et Thalia communiquent régulièrement, je m’inquiète de savoir si elles parviennent à se voir aisément. Après tout, entre l’emploi du temps de ministre de Thalia, ses cours par correspondance et son boulot, les cours d’Hestia et son propre emploi chez un apothicaire dont j’ai oublié le nom, cela ne devait pas être si simple que cela de se coordonner. Regardant ma cousine, je me rends compte que j’ai dit ou fait quelque chose que je n’aurai pas dû. C’est quasiment imperceptible, mais son ton de voix m’interpelle et je me mors la lèvre sans comprendre comment j’ai causé cela. Je me contente de dire : « Il est vrai qu’avec vos plannings respectifs, cela ne doit pas être si facile. » Je respire doucement, tentant de calmer le palpitant qui s’agite en moi. Pourquoi est-ce que je me sens mal ? C’est ma cousine non ? Cela ne devrait pas être si difficile ?

Me contentant de reprendre un peu du poil de la bête, je m’installe sur un tabouret en face d’elle, cela empêchera au moins à mes jambes de trembler quand je lui ferais ma demande. Expliquant le contexte qui m’amenait ici, je souris doucement lorsqu’elle me félicite d’être arrivée au bout du processus de transformation. « Merci beaucoup, c’est un travail de longue haleine. » Évidemment que j’en suis fière, c’est un acte de magie plutôt avancé et c’est un accomplissement important pour moi ; cela sera un plus indéniable si jamais je parviens à obtenir une potion… Je le sais fort bien, cela dépasse totalement mon champ de compétence et je m’en voudrais de rater ma transformation à cause de mes qualités médiocres de potionniste. Lui tendant la liste des ingrédients à réunir, j’attends qu’Hestia l’inspecte et donne son avis et lorsqu’elle a terminé, je demande : « T’as un endroit à me conseiller ? » Après tout, je suis là pour ça, non ? Obtenir son avis d’experte et en définitive, lui demander également ses services. Après avoir terminée d’évoquer tout cela, Hestia pose la question, la question qui me met définitivement dans l’embarras et je sens mes joues devenir roses malgré le blush. Elle a pointé là où cela fait mal, triturant une plaie déjà à vif et accentuant mon inconfort. Prenant mon courage à demain, je lui dis de but en blanc : « Parce que cela se sait dans toute l’école que tu es de loin l’une des meilleures dans le domaine et que je veux les conseils des meilleurs pour réussir ma transformation. » C’est vrai, mais qu’en partie. Une moue s’installe sur mes lèvres, il y avait d’autres raisons. Elle avait aidé Eirian cet été après qu’ils se soient crêpés le chignon mais taisons cette partie de l’histoire. Mais la plus importante de toutes, elle fait partie de ma famille. D’une partie de ma famille avec qui j’aimerai que les relations s’améliorent. Ce qui est important pour Thalia, l’est aussi pour moi. Et au fond, Hestia mérite qu’on l’aide elle aussi, non ? Certes, je viens aujourd’hui la voir pour que ce soit elle qui m’aide. Mais je me dis que si je lui montre mes faiblesses, elle sera plus encline à partager les siennes ? Je murmure : « On ne se connait pas vraiment toi et moi mais… on est du même sang. Cela ne veut peut-être pas dire grand-chose, surtout par les temps qui courent, mais j’ai plus confiance en toi que dans un autre potionniste en fait. » J’hausse les épaules avant de me jeter à l’eau. « Achever mon apprentissage est vraiment important pour moi. Vraiment. Et je sais que je n’y arriverai pas toute seule. » Autant être pragmatique et réaliste. Je ne suis pas de ceux qui refusent l’aide des autres et qui s’imaginent être plus forts que le monde. Je connais mes limites et les potions sont l’une d’entre elles. Prenant mon courage à deux mains, je me dis que je dois lui dire maintenant. Autant le dire rapidement. Si elle refuse, au moins je serai fixée et je chercherai quelqu’un d’autre pour m’accompagner dans la confection de la potion. « En fait, je voulais te demander si tu accepterais de faire cette potion pour moi. » Les mots sortent de ma bouche fermement et je respire doucement. « Je te payerai, bien sûr… » Je n’ai pas envie qu’elle s’imagine que je lui demande parce que je pense pouvoir obtenir ça gratuitement. Ce n’est pas vraiment mon genre. Et je le sais bien, un travail d’orfèvrerie comme celui que nécessite la fabrication de cette potion a un coût. Après tout, cela demande du temps et une minutie à toute épreuve.
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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

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Kayla ◊ Hestia

Si tu veux voir la liberté... Prends entre tes mains ton destin
 

Ce n’était pas souvent que Hestia abordait le sujet de sa vie de famille. Déjà bien avant de tourner le dos aux Carrow, c’était rarement le cas. Voir même jamais le cas. Il fallait dire que ce n’était pas un sujet particulièrement joyeux alors la Serpentarde n’avait aucune envie de s’épancher dessus. De toute manière ça ne regardait personne. Qu’avait-elle à dire sur sa famille de toute façon ? Qu’elle avait été élevée par des parents froids et distants, qu’elle avait grandis sous une pression constante, que chaque pas qu’elle avait pu faire n’avait été que déception aux yeux de ses géniteurs ? Qui ça intéressait réellement ? Petite, elle avait rêvé d'un père aimant, d'une mère présente, de parents chaleureux. Rien de plus. Elle ne demandait rien de bien compliqué. Mais rapidement elle avait dû se faire à la dure réalité, sa famille ne serait jamais comme elle le souhaitait et l’amertume avait envahi son cœur. Ses suppliques restaient sans réponses, ses dessins n'attiraient même pas les regards et ses succès sans le moindre effet. Hestia était habitué au traitement que ses parents lui réservaient, à l'indifférence dans leurs yeux et la déception qui perçait dans leurs voix, ils étaient ceux qui lui avaient appris à revêtir une armure pour se protéger des autres mais ils étaient aussi ceux envers qui elle en avait eu besoin en premier lieu. Pourtant son cœur ne pouvait s'empêcher de se serrer à chaque fois qu'elle en était leur cible. Parce qu'au fonds elle aurait préféré renoncer à son nom, à son prestige, si cela pouvait lui apporter la chaleur d'un foyer. Elle n'aurait pas ressenti ce vide en elle, elle n'aurait pas eu le besoin de se créer ce masque de froideur pour se protéger des autres et d'elle-même. Elle aurait pu être elle-même, sans craintes. Les choses auraient pu être bien différentes, à commencer par elle.

Au final, le foyer aimant et chaleureux, c’était Thalia qui l’avait trouvé auprès des Rausale. Après toutes les épreuves qu’avaient vécue sa sœur, Hestia savait qu’elle le méritait. Son ainée méritait le repos, la paix et tout l’amour qu’on pouvait lui donner. Elle méritait de trouver enfin un peu d’équilibre dans sa vie et de ce que lui disait Kayla, c’était bel et bien le cas auprès de sa famille. Tant mieux, vraiment. La Serpentarde était sincère quand elle disait ça, elle ne voulait rien d’autre que le bonheur de sa sœur et elle était heureuse qu’elle puisse enfin le trouver. Elle était même reconnaissante envers les Rausale de le lui apporter, même s’ils faisaient partis de la même famille, Hestia ne les avait jamais côtoyés, elle ignorait même si elle les rencontrerait un jour, mais elle ne doutait pas que c’était des personnes bien. Cependant, au milieu de ce mélange de soulagement et de reconnaissance, il y avait un peu de jalousie qu’elle ne parvenait pas totalement à étouffer. Si Hestia se réjouissait pour sa sœur, ça lui montrait aussi tout ce à quoi elle n’avait pas le droit. A raison certainement, elle savait qu’elle était loin d’être une sorcière aussi facile à aimer que sa sœur, mais c’était tout de même douloureux à réaliser. Et puis il y avait cette pointe d’amertume. Kayla lui parlait de tout ce que sa famille faisait pour Thalia, comme si elle n'avait jamais rien fait pour la soutenir. Elle lui demandait si elles se voyaient, comme si ce n’était pas le cas. Comme si elle en savait quelque chose. Comme si ça la regardait. « Il est vrai qu’avec vos plannings respectifs, cela ne doit pas être si facile. » Les épaules crispées, la Serpentarde lutta contre l’envie soudaine d’envoyer balader la Gryffondor et ses remarques sur ce qui ne la concernaient pas. Au fond, Hestia était surtout rongée par la peur de se voir remplacer dans le cœur de son ainée. Kayla ferait certainement une bonne candidate, elle s’accordait à la perfection au tempérament de Thalia. « Je trouve toujours du temps pour Thalia. » Lâcha-t-elle sans parvenir à camoufler la froideur de son ton. L’ampleur de ces craintes qu’elle ne voulait pas dévoiler au monde.

Hestia espérait au moins avoir clôturer ce sujet. Parler de sa sœur était aisé, mais pas quand ça réveillait ses propres insécurités, et certainement sans le savoir, Kayla avait tout chamboulé. Heureusement, ce n’était pas pour ça qu’elle était là, au moins ça la verte en était assurée. Il fallut encore quelques instants avant que la Gryffondor ne se dévoile. Elle était nerveuse, ça se voyait à des kilomètres et quand elle en vint enfin à en dire un peu plus, Hestia ne compris pas sa réaction. Ainsi Kayla se formait pour devenir animagus, très bien. La Serpentarde était d’accord pour dire que c’était un travail impressionnant, et d’ailleurs elle la félicita, mais il n’y avait pas de quoi s’en torturer. « Merci beaucoup, c’est un travail de longue haleine. » Hestia se contenta de hocher la tête, à court de mots à ajouter. C’était que quand elle n’était pas dans une de ces soirées mondaines ennuyeuses ou elle devait faire semblant de s’intéresser aux autres, Hestia n’était pas la plus douée pour faire la conversation. Ou tout simplement la plus motivée à cette idée. Ainsi elle n’interrogea pas plus sa cousine et préféra la laisser compléter par elle-même la raison de sa venue. Quand Kayla lui tendit une liste d’ingrédients dont elle avait besoin pour créer la potion nécessaire à sa formation, Hestia se désintéressait déjà du sujet. Elle n’était pas les renseignements de Poudlard, un tour sur le Chemin de Traverse aurait suffi à Kayla. Néanmoins, elle y jeta un œil et donna quelques conseils à la Gryffondor. « T’as un endroit à me conseiller ? » La Serpentarde pinça les lèvres, se retenant à grand peine de lancer que les apothicaires et potionnistes ne manquaient pas sur le Chemin de Traverse. Kayla voulait se tourner vers un établissement de confiance, ça pouvait se comprendre mais ça correspondait à la grande majorité des boutiques du Chemin de Traverse. Ravalant son agacement, Hestia se décida à faire un effort. Elle voulait une adresse ? Très bien, elle en avait une. « On a tout ce qu’il faut au Purple Vial. Ma patronne est caractérielle, mais elle sait ce qu’elle fait. » Et son unique vendeuse aussi, mais Hestia n’avait pas besoin de le préciser à Kayla. Si elle en doutait encore, cette conversation ne manquerait pas de le lui rappeler.

Dans tous les cas, ça ne répondait pas aux interrogations de la Serpentarde. Ces informations n’étaient pas bien difficiles à trouver, si la transformation en animagus était un processus complexe, c’était loin d’être un secret, n’importe quel potionniste aurait donc pu renseigner Kayla. Mais c’était vers Hestia qu’elle avait choisi de se tourner, Hestia sa cousine qu’elle ne côtoyait même pas, alors celle-ci ne comprenait pas. « Parce que cela se sait dans toute l’école que tu es de loin l’une des meilleures dans le domaine et que je veux les conseils des meilleurs pour réussir ma transformation. » Hestia hocha lentement la tête. Les explications de Kayla tenaient la route, il aurait été trop bête de gâcher ses mois de préparation par le choix d’un mauvais potionniste. Inutile pour la Serpentarde de jouer les modestes ou de tenter vainement de balayer le compliment de la Gryffondor, ça aurait été parfaitement hypocrite de sa part. Hestia faisait bien partie des meilleurs et elle le savait, ce n’était même pas son égo qui parlait, c’était simplement une constatation. Elle n’avait pas passé des années à travailler son art des potions pour être simplement bonne dans ce domaine. Ce fut pour ça qu’elle se contenta de souffler un « Tu cherches à me flatter ? » accompagné d’un bref sourire. Inutile aussi de prétendre qu’elle n’était pas un minimum flattée, elle appréciait de voir que ses efforts payaient. Cependant, la Serpentarde pouvait sentir qu’il y avait autre chose. Cette hésitation dont elle ne comprenait pas vraiment la nature ne semblait pas avoir quitté Kayla. Elle garda le silence, laissant le temps à sa cousine de trouver les mots, et de les prononcer si elle le décidait. « On ne se connait pas vraiment toi et moi mais… on est du même sang. Cela ne veut peut-être pas dire grand-chose, surtout par les temps qui courent, mais j’ai plus confiance en toi que dans un autre potionniste en fait. » Hestia fronça les sourcils. Pas parce que ce que disait la lionne ne lui plaisait pas, mais parce qu’elle ne la comprenait pas vraiment. Elle avait confiance en elle ? Alors que cela faisait des années qu’elles n’avaient pas eu une vraie conversation ? Alors que Hestia n’avait jamais fait le moindre geste dans sa direction ? La verte était paumée. Kayla avançait l’argument du sang, mais c’était exactement ce qui avait causé le rejet de sa mère par les Carrow, ce qui l’avait privé d’une famille. Certainement pour le mieux vu comment les Carrow rendaient malheureux les leurs, mais quand même. Ca aurait dû être la dernière chose qui avait de l’importance à ses yeux.

« Achever mon apprentissage est vraiment important pour moi. Vraiment. Et je sais que je n’y arriverai pas toute seule. » De nouveau la Serpentarde choisi de garder le silence. Elle ne voyait pas quoi ajouter à ça, la logique de Kayla était la bonne, elle n’allait certainement pas aller à son encontre. Pour une fois qu’une Gryffondor avait assez de jugeotte pour ne pas se lancer dans un projet au dessus de ses capacités, ça méritait d’être souligné. Apparemment, elle partageait cette qualité avec son amie Maxime. Et aussi Eirian, même si celui-ci avait eu bien plus de mal à accepter de demander de l’aide. « En fait, je voulais te demander si tu accepterais de faire cette potion pour moi. » Hestia releva le regard pour croiser les prunelles de sa cousine. Enfin elles y étaient. Voilà une demande qui expliquait bien mieux sa présence que toutes ses questions précédentes. Ainsi que toutes ses hésitations et sa nervosité. Ca pouvait se comprendre, faire une telle demande à une cousine presque étrangère, ça n’était pas si évident que ça. La Serpentarde allait accepter quand Kayla reprit la parole. « Je te payerai, bien sûr… » Hestia s’arrêta dans son geste et laissa ses mots mourir dans sa gorge. Elle ignorait pourquoi, mais ça la dérangeait que Kayla soit la première à parler d’un paiement. Qu’elle le fasse avant même d’entendre sa réponse. Comme si au final c’était tout ce qui comptait, que malgré toutes ses belles paroles, elle était là uniquement pour une transaction financière. Finalement, la verte hocha la tête. « Je vais la faire cette potion. Mais d’abord il y a quelque chose que j’aimerais savoir.» Quelque chose qu’elle ne comprenait toujours pas parmi les paroles précédentes de la lionne. Elles tournaient dans sa tête et Hestia ne parvenait pas à mettre le doigt dessus, alors autant demander. Puisque Kayla avait l’air de vouloir partager, autant en profiter. « Ca compte tant que ça pour toi qu’on soit du même sang ? » L’interrogea-t-elle sans la lâcher du regard. « Je ne pensais pas que notre lien familial était si important à tes yeux. » Ce n’était pas une critique, Hestia avait autre chose à faire que ça, elle faisait bien assez de mauvais choix pour se retenir de critiquer ceux des autres, c’était juste une constatation. Elles n’avaient jamais été proches, c’était un fait. La Serpentarde savait pourquoi elle n’avait jamais cherché à s’approcher de sa cousine, et si ses raisons passées lui paraissaient stupides maintenant, ce qui était fait, était fait. Mais Kayla non plus n’avait pas tenté de l’approcher ces dernières années. Alors la voir maintenant clamer que leur lien de sang était important, ça sonnait étrange. Et ça laissait une autre idée, bien moins plaisante, s’infiltrer. « A moins que tu ne te tournes vers moi par pitié. » Retrouvant le silence, elle observa avec attention les réactions de sa cousine, bien décidée à comprendre. Et à juger si les réponses lui plaisaient.

CODAGE PAR AMATIS


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Kayla Rausale
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Lun 18 Juil - 19:12

Il n'y a que toi pour savoir
quel sens donner à ta vie
Hestia&Kayla, Cachots, Octobre 2021



Demander de l’aide à Hestia m’a paru naturel. C’est en réalité la première personne à laquelle j’ai pensé quand je me suis rendue compte que la potion que je devais confectionner dépassait de loin mes compétences. Je n’ai jamais eu de très bonnes notes dans cette matière lorsque j’étais au collège et je faisais partie de ceux qui explosaient régulièrement leur chaudron. J’ai réussi à m’en tirer avec un Acceptable à mes ASPIC uniquement parce que j’ai tiré par chance une potion que je savais réaliser à la perfection, ce qui ne m’a pas empêché de commettre quelques erreurs. J’étais trop tête en l’air, trop déconcentrée, manquant de confiance en moi sur tout et c’était un des examens que j’appréhendais. Aujourd’hui, je ne suis plus la même qu’il y a quatre ans, c’est vrai. De l’eau a coulé sur les ponts et les deux années que j’ai passées loin des bancs de l’école m’ont changée. J’y ai appris la patience, j’ai également appris à me faire confiance ; je suis légitime dans tout ce que je fais et peut-être que si aujourd’hui je me penchais à nouveau au-dessus d’un chaudron, avec l’enjeu aussi important que celui de ma première transformation, je serai en mesure d’exécuter correctement la potion. Pour autant, j’ai l’humilité d’avouer que faire une potion ce n’est pas simplement suivre une recette de cuisine, sinon chaque personne qui sait lire pourrait réaliser des potions des plus complexes. Il y a quelque chose de plus dans cet art de la préparation des potions qui me dépasse ou du moins dont je suis dénuée. Hestia par contre, l’a ce truc en plus et ses talents sont connus dans toute l’école. Ce n’est pas vraiment un secret. D’ailleurs, elle a même choisi de s’enfermer dans les cachots là où se déroulent les cours de potions, voilà une preuve -s’il en fallait encore une- qu’Hestia est une mordue des potions. C’est dans cette optique-là que j’ai épluché les différentes salles à sa recherche, avec l’idée de lui demander des conseils.

Évidemment, en préambule, j’ai tenté de la rassurer comme je le pouvais, évoquant rapidement Thalia, lui parlant de la manière dont mes parents s’occupaient d’elle, afin de lui montrer qu’elle n’avait pas besoin de s’inquiéter. Mais étrangement, j’ai la désagréable impression qu’au lieu de la rassurer, j’ai entrouvert une brèche qu'il aurait mieux fallu garder close ; Hestia semble plus fermée que jamais et je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine, cherchant une manière quelconque de rattraper la bourde que j’ai inconsciemment provoquée mais j’ai l’impression que je m’enfonce. Lorsqu’elle explique qu’elle a toujours du temps pour sa sœur, je comprends qu’elle imagine que je ne l’estime pas à la hauteur. Je me contente de dire : « Je le sais bien. » Thalia ne se cache pas quand elle va voir Hestia, elle n’en fait pas vraiment un secret. C’est facile pour moi de parler de ma cousine mais je décide de clore cette conversation tant cela me met mal à l’aise d’avoir blessé Hestia, consciemment ou non.

Je choisis alors d’évoquer la raison de ma venue. Je commence de manière très factuelle en expliquant pourquoi j’avais besoin de son expertise pour les ingrédients et Hestia en vient à me conseiller l’endroit où elle travaille. Je me contente d’acquiescer tout en notant le nom de l’endroit en haut de la liste des ingrédients que je nécessite. Je crois être déjà passée devant sur le Chemin de Traverse mais ce n’est pas vraiment le genre de boutique dans lequel je passe le plus clair de mon temps. « Quels sont les jours où tu y travailles ? » demandé-je rapidement. Après tout, même si la patronne d’Hestia sait ce qu’elle fait pour reprendre ses mots, je préfère quand même traiter avec ma cousine directement. Après tout, comme dit précédemment, c’est connu de toute l’école qu’Hestia Carrow a un don pour les potions et je me serais sentie misérable de demander ce service à quelqu’un d’autre qu’elle. Ce sont ces explications que je tente de donner à Hestia, expliquant que j’ai très envie que tout soit parfait pour ma transformation donc il faut que je passe par les meilleurs. Cela fait sens à mes yeux. Hestia parle alors de flatterie et j’hausse les épaules. « Ce n’est pas flatter que de dire la vérité. » Pour autant, un sourire s’installe sur mes lèvres en voyant celui de la Serpentarde, peut-être que j’allais réussir à la détendre. Je dois l’avouer, moi qui suis d’ordinaire si avenante et souriante, la présence d’Hestia me tend et cela me gêne de me rendre compte que nous n’avons jamais su communiquer elle et moi. Et pourtant, Thalia avait régulièrement tenté de bâtir des ponts entre nous durant les années où nous étions encore au collège : peut-être étais-je trop hermétique en repoussant tout ce qui avait à trait à la maison des verts et argents et peut-être qu’Hestia n’avait pas non plus souhaité faire d’efforts pour me connaître. J’avais pourtant essayé à quelques reprises de changer cela mais peut-être que notre relation était trop ancrée dans ce type de fonctionnement pour la modifier des années après. Et pourtant… J’ai encore espoir. Suis-je idiote de penser que tout cela peut changer ? Je dois l’avouer, depuis que j’ai appris qu’Hestia avait envoyé valser les traditions désuètes des Sang-Pur, je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen de faire un pas vers elle. En réalité, cette demande de potion est un peu double et j’espère secrètement qu’elle me permettra de tendre une main amicale à ma cousine.

Au bout d’un moment, je me lance enfin à l’eau, demandant à ma cousine de réaliser cette potion pour moi. J’avance les arguments de la famille, du sang, du paiement. J’essaie de faire de mon mieux même si je n’ai pas envie qu’elle se sente piégée ou forcée. En lui expliquant qu’elle sera rémunérée, je me dis qu’elle saura que j’accorde de l’importance à son talent et que je sais que ce type de travail n’est pas gratuit. « Merci. » soufflé-je dans un murmure, reconnaissante, tandis qu’elle me dit qu’elle fera cette potion pour moi. Inconsciemment, je suis soulagée qu’elle accepte, je ne sais pas vers qui je me serais tournée si elle avait refusé. « Dis-moi. » Elle ne me lâche pas du regard alors j’en fais autant, je ne cille pas, j’attends mais mon cœur bat la chamade. Je me demande ce qu’elle veut savoir. Peut-être qu’elle veut négocier le tarif ? Je garde le silence et lorsqu’elle parle de notre lien de sang, j’arque un sourcil et alors que j’allais répondre, elle demande si je l’ai choisi par pitié. Je me mords la lèvre inférieure, surprise qu’elle puisse penser que je suis ce genre de personne. Mais après tout, on ne se connait pas, on se connait peu, donc je peux tout à fait comprendre ses réticences. « Qu’on soit du même sang non, tu as raison. Cela n’a pas tant d’importance. Cela n’en a jamais vraiment eu. Mais… » Après tout, je ne suis pas devenue proche de Thalia parce qu’on était de la même famille à la base ; nous sommes devenues proches parce que nos caractères étaient compatibles. Qu’on ait un lien de parenté n’avait été qu’un plus. « J’ai confiance en Thalia. Je l’aime comme si elle était ma sœur, et toi et moi, on n’a jamais été proche et je me dis parfois que j’aurai aimé qu’on apprenne davantage à se connaître. » J’hausse les épaules. Je ne sais pas si c’est trop tard, si cela a même été possible un jour. « C’est pas mon genre d’avoir pitié. » La pitié est inutile. Et pourquoi j’aurai pitié d’elle ? J’avoue ne pas bien comprendre ce qu’elle cherche à me faire dire.


KoalaVolant


 

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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

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Hestia Carrow
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Kayla ◊ Hestia

Si tu veux voir la liberté... Prends entre tes mains ton destin
 

Pourquoi est-ce qu'il fallait que tout soit aussi compliqué ? Ce n'était pas censé être ainsi avec sa famille, n'est-ce pas ? Hestia avait grandi dans une famille différente, mais au fil des ans, elle avait bien vu comment les autres se comportaient avec les leurs. Leurs relations n'étaient pas si complexes, pas si empoisonnées par les attentes, la pression et le jugement. Tout l'inverse de chez les Carrow. Oh ce n’était pas parfait pour autant chez les autres, la verte en était consciente, mais c’était tout de même mieux que ce qu’elle avait toujours connu. Dans la plupart des familles, il y avait de la compréhension, des rires et de l'amour. Ca n'avait jamais été le cas chez les Carrow. Tout ce qui faisait une famille, Hestia savait ce que c'était, mais elle ne l'avait pas expérimenté, jamais elle ne l’avait effleuré, pas même du bout des doigts. Ca n'avait pas été la norme chez les Carrow alors jamais ces habitudes ne s'étaient ancrées chez elle. Jamais elle ne s’était demandé si les choses pouvaient être différentes, c’était ainsi alors à quoi bon se torturer ? Hestia n’avait jamais été du genre à vivre avec des regrets. Pourtant, alors elle faisait face à Kayla, elle sentait bien que quelque chose clochait. Elle n'avait peut-être pas été élevée dans l'amour et la compréhension, mais elle savait que la relation qui la liait à la Gryffondor n'aurait pas dû être ainsi, que quelque chose n’allait pas et que l’éducation donnée par sa famille n’y était pas étrangère. Hestia avait été formatée par ses parents dont l’influence n’avait fait que grandir après le départ de Thalia et si elle s’en était toujours plus ou moins rendue compte, aujourd’hui elle réalisait que ça avait creusé un fossé entre elle et ceux qui auraient pu lui être proches.  

Pourtant, si Hestia était consciente que sa relation, ou plutôt son manque de relation, avec Kayla n’avait pas de sens, ce n’était pas pour autant que ce manquement était simple à réparer. Oh, la Serpentarde n’était pas contre cette idée, elle savait bien que son comportement passé face à sa cousine n’avait jamais été juste, mais dès qu’il s’agissait de faire un pas vers les autres, elle n’était pas la plus douée. Le fait que Kayla soit sa cousine ne l’aidait en rien, en fait ça empirait certainement les choses car celle-ci savait parfaitement de quel genre de famille elle venait et combien les Carrow avaient pu déteindre sur elle. Et puis, rien dans l’attitude de Kayla ne l’aidait en cet instant. Parler de Thalia aurait pu être une bonne idée, mais pas de la manière dont la rouge le faisait. Pas en donnant l’impression à Hestia que son ainée était si bien accueillie parmi les Rausale qu’elle pourrait en oublier son existence. Que bientôt elle n’aurait plus besoin d’elle. Quoi de plus normal puisqu’elle avait trouvé mieux ailleurs ? Quelque part au fond d’elle, la Serpentarde savait que ce n’était pas l’intention de Kayla, mais il était trop tard. Ses mots avaient réveillé ce mélange d’insécurité et de jalousie qui rongeaient parfois la verte sans qu’elle ne veuille l’admettre. Face aux mots de Kayla, Hestia avait soudainement l’impression qu’elle n’était pas assez bien pour sa propre sœur. Qu’en fait, ce n’était même pas une impression, que c’était réel. Et plus Kayla ouvrait la bouche, pire c’était. Traits figés, voix glaciale, Hestia faisait de son mieux pour camoufler combien elle détestait se voir remise en question de la sorte. Combien ça réveillait tous les doutes en elle. Elle faisait de son mieux pour être à la hauteur de Thalia, Kayla n'avait pas le droit d'insinuer le contraire, même involontairement. « Je le sais bien. » La Serpentarde se contenta de prendre une inspiration en silence. Elle était consciente que cette conversation n’irait jamais en s’améliorant aussi choisit-elle de ne rien ajouter. De toute façon son attitude fermée parlait pour elle.

Même si cette conversation sur Thalia avait été loin de mettre Hestia dans de bonnes conditions pour faire face à sa cousine, elle accepta d’écouter la Gryffondor. Si elle était venue la trouver jusque dans les cachots, c'était pour une raison, certainement pas pour l'insulter à demi-mots. La verte voulait bien reconnaitre que leur relation n'avait jamais été particulièrement positive, mais ça n'était pas non plus une guerre ouverte, elle avait d'autres choses à faire que de dépenser son énergie pour s'en prendre à sa cousine. Au final, Kayla s'intéressait à des ingrédients pour réaliser une potion. Pas n'importe laquelle, celle qui permettait d'achever une transformation en animagus. Au moins cette fois elles étaient sur un terrain que Hestia maitrisait parfaitement, aussi la conversation aurait dû être plus détendue. Mais ce n'était pas exactement le cas car pour une raison que la Carrow ne saisissait pas, sa cousine semblait la prendre pour les renseignements. Très bien, décidant que ça aurait pu être pire, Hestia répondit à ses questions et lui fournit les informations dont elle avait besoin sur ses ingrédients et les endroits où elle pouvait les trouver, citant naturellement le Purple Vial. Sa première conversation avec Kayla avait beau avoir été plutôt houleuse, ce n'était pas pour autant que Hestia allait la diriger vers des boutiques douteuses. Même si sa patronne était caractérielle, Giulia savait ce qu'elle faisait. « Quels sont les jours où tu y travailles ? » Plissant les yeux, Hestia garda un instant le silence. Elle observa Kayla, s'efforçant de comprendre où elle voulait en venir. Souhaitait-elle connaitre ses jours de présence au Purple Vial pour l'éviter ou justement traiter avec elle ? Vu leur échange des minutes précédentes, la verte avait tendance à pencher pour la première option. La Serpentarde n'eut besoin que d'un instant pour décider qu'elle s'en fichait, et une seconde de plus pour se convaincre que c'était bel et bien le cas. « J'y suis régulièrement le soir après mes cours ou quand j'ai une demi-journée de libre. La plupart des samedis j'y travaille toute la journée aussi. Ca peut changer suivant mon emploi du temps alors si tu veux traiter avec ma patronne, il faudra t'adapter. » Expliqua-t-elle avec un haussement d'épaules qu'elle voulait détaché. Au fond, la Gryffondor pouvait bien faire ce qu'elle voulait, choisir de l'éviter si elle le souhaitait, Hestia préférait juste l'ignorer.

Malgré tout, c’était vers elle que Kayla avait décidé de se tourner pour poser ses questions. Apparemment n’avoir aucune relation avec sa cousine depuis des années ne voulait pas dire qu’elle ignorait ses talents en potion. En fait, elle les reconnaissait même et Hestia devait admettre que si elle n’était pas surprise par ses paroles, elle les accueillait quand même avec plaisir. « Ce n’est pas flatter que de dire la vérité. » La Serpentarde répondit d’un léger mouvement de tête. C’était une manière de voir les choses et elle l’acceptait. Elle avait travaillé dur pour en arriver au niveau qu’elle avait aujourd’hui alors elle n’allait certainement pas contredire la Gryffondor. La modestie était inutile quand on savait ce qu’on valait et c’était le cas de Hestia. Ce fut peut-être ce qui poussa Kayla à lui avouer qu’elle souhaitait que ce soit elle qui prépare sa potion. Enfin une question qui avait bien plus de sens aux yeux de la Serpentarde que toutes celles qui avaient franchis les lèvres de la rouge jusqu’à présent. Venir l’embêter juste pour obtenir quelques renseignements sur des ingrédients alors qu’il suffisait de faire un tour au Chemin de Traverse pour ça n’était pas exactement un choix logique. En revanche, se tourner vers celle dont le talent en potions était reconnu au sein de tout le château, ça l’était tout de suite davantage. Si Hestia accepta de réaliser cette potion -elle n’était pas bien complexe mais elle savait qu’elle n’aurait pas souvent l’opportunité de travailler dessus alors autant ne pas manquer cette opportunité- elle se posait tout de même des questions. Le choix de Kayla de se tourner vers elle ne lui paraissait pas vraiment logique. Elle mentionnait le fait qu’elles soient du même sang mais jusqu’à présent ça n’avait jamais été un élément important entre elles. Elles n’étaient pas proches, elles ne se connaissaient même pas en réalité, alors tout ça sonnait un peu faux aux oreilles de la verte.

Sûrement aurait-elle dû se contenter d’accepter, de faire cette potion et d’empocher la contrepartie financière proposée par Kayla, mais Hestia n’avait pas pu s’empêcher de l’interroger à ce sujet. Avancer leur lien familial pour justifier sa décision n’avait pas beaucoup de sens étant donné qu’elles ne se fréquentaient pas. Qu’elles soient cousines n’avait certainement eu aucune importance dans la vie de l’une, comme de l’autre. Cet argument, Hestia n’y croyait pas. En revanche, que Kayla parle directement de la payer, ça la faisait tiquer. Personne à Poudlard n’ignorait désormais qu’elle ne faisait plus vraiment partie des Carrow et que par conséquent elle n’avait plus aucune fortune à son nom. L’idée que la Gryffondor puisse se tourner vers elle par pitié lui était insupportable, aussi l’interrogea-t-elle à ce sujet, bien décidée à mettre les choses au clair dès maintenant. Sans s’émouvoir de l’air surpris que sa question peignit sur le visage de sa cousine, Hestia attendit une réponse en l’observant patiemment, prête à revenir sur sa décision de concocter sa potion si sa réponse lui déplaisait. « Qu’on soit du même sang non, tu as raison. Cela n’a pas tant d’importance. Cela n’en a jamais vraiment eu. Mais… » En silence, Hestia laissa à Kayla le temps de rassembler ses idées. Elle venait un peu de la mettre au pied du mur avec ses questions alors elle pouvait bien lui accorder ça. Ce n’était pas comme si elles étaient habituées à discuter ensemble. Donc elle avait avancé son argument de leur lien de sang sans réellement y croire, d’accord. Hestia ne comprenait pas trop mais ne s’avança pas plus là-dessus. « J’ai confiance en Thalia. Je l’aime comme si elle était ma sœur, et toi et moi, on n’a jamais été proche et je me dis parfois que j’aurai aimé qu’on apprenne davantage à se connaître. » La verte haussa un sourcil. Ce n’était pas que ses réponses ne lui plaisaient pas, c’était qu’elle ne savait pas trop quoi en faire. Que Kayla regrette qu’elles n’aient jamais appris à se connaitre c’était nouveau, jusqu’à présent Hestia n’avait jamais eu l’impression que la rouge avait envie de faire un pas vers elle. Enfin, ces dernières années, quand elles étaient jeunes ça avait été différent. Mais alors pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui avait changé ? Hestia se retint de lui demander si soudainement elle était devenue plus fréquentable ou simplement plus utile. Dans un sens comme dans l’autre, elle n’aurait sûrement pas apprécié la réponse.

Quant au reste, la réponse ne tarda pas. « C’est pas mon genre d’avoir pitié. » Ses prunelles plantées dans celles de sa cousine, Hestia laissa filer quelques secondes pour juger de comment elle se sentait maintenant que Kayla lui avait tout dit. « Très bien. » Finit-elle par lancer, avec un bref hochement de tête. Certes, sa cousine aurait pu lui mentir mais elle ne voyait pas l’intérêt qu’elle aurait eu à faire ça. Kayla n’avait rien à gagner à vouloir se rapprocher d’elle. Désormais, Hestia n’avait plus aucune fortune à Gringotts, son nom n’était plus que du vent. Quant à ses potions, d’autres sorciers professionnels pouvaient en préparer. En réalité, il n’y avait aucun avantage à souhaiter mieux la connaitre, elle en était bien consciente. Et elle espérait que c’était également le cas de Kayla. « Tu sais que je ne suis pas comme Thalia, n'est-ce pas ? » Souligna-t-elle en espérant que la rouge ne se berçait pas d’illusions quant à ce qui l’attendait. D’ailleurs, Hestia doutait qu'un jour sa cousine vienne à l'aimer comme une sœur. Elle doutait que quiconque en soit capable. Par moment, il lui arrivait même de ne pas comprendre comment Thalia pouvait l'aimer, alors que ce soit le cas de quelqu'un qui ne lui était pas lié par le sang ? Ca lui semblait invraisemblable. Mais l’essentiel était là, elle n’était pas Thalia, elle n’était pas joyeuse et pétillante et toujours de bonne humeur. Elle n’était pas facile à aimer comme sa sœur. Elle espérait que tout ça, Kayla s’en rendait compte, sinon elle allait être déçu. Hestia aurait dû s’en foutre, d’ailleurs elle tentait de s’en convaincre, mais après ce qu’il s’était passé avec Orion, elle en avait marre de voir qu’elle ne provoquait que déception chez les autres. « Mais je ne suis pas non plus comme mes parents. » Ajouta-t-elle tout de même pour que les choses soient claires. Certes, elle partageait de nombreux traits des Carrow, elle était distante et froide, arrogante et souvent peu patiente, mais elle n’était pas le monstre que les Carrow avaient voulu façonner. Son comportement n’était pas exemplaire, mais elle n’avait jamais été un bourreau. Ca aussi, elle espérait que Kayla s’en rendait compte. C’était même encore plus important à ses yeux.

Même si elle avait décidé que Kayla n’avait aucune raison de lui mentir, ce n’était pas pour autant que Hestia comprenait parfaitement ses motivations. Après tant d’années de silence, elle désirait qu’elles soient plus proches. Que cette réalisation ait été provoquée parce que maintenant elle était seule, ou parce que ses talents en potion l’intéressaient ne changeait au final pas grand-chose. « Tu veux vraiment qu'on apprenne à mieux se connaitre ? » Non décidemment, Hestia avait du mal à comprendre. Elle avait beau se le répéter plusieurs fois, elle ne comprenait pas pourquoi Kayla voulait d’elle dans sa vie. Mais puisque c’était son choix, et qu’elle devait avouer qu’elle n’avait pas grand-chose contre, elle n’avait pas de raison d’aller à son encontre. « Quand tu auras rassemblés tous les ingrédients, tu n'auras qu'à venir me voir. On se trouvera un moment, et ce moment venu, tu m'assisteras dans la réalisation de la potion. » Annonça-t-elle calmement. Ce n’était pas vraiment une proposition, c’était la manière dont elle souhaitait que les choses se déroulent alors si Kayla voulait sa potion, elle n’avait pas vraiment le choix. Que la lionne se rassure, Hestia n’avait pas l’intention de lui faire faire quoi que ce soit de compliqué ou qui pourrait mettre le mélange en péril. Juste couper quelques ingrédients et en peser d’autres. L’important c’était qu’elle soit là. Oh, Hestia aurait parfaitement pu réaliser le mélange sans elle, elle le faisait tous les jours, mais ça n’aurait pas servi à grand-chose. « Tu verras si tu as toujours envie de mieux me connaitre après ça. » Elle eu un sourire un brin provoquant. Ainsi, Kayla verrait si se rapprocher d’elle était réellement ce qu’elle voulait.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Kayla Rausale
Kayla Rausale
Gryffondor OP
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Hestia & Kayla - Début octobre 2020
Les histoires de famille s’avèrent complexes. Depuis ma tendre enfance, on m’a répété que je ne verrais probablement jamais ma famille maternelle. Cela ne m’avait jamais manqué en réalité. On ne peut pas manquer d’une chose qu’on ne connaît pas, non ? Mais une fois à Poudlard, une fois dans la même maison et dans la même promotion que Thalia, je n’ai pas pu faire autrement que de m’y intéresser. Et j’ai découvert en la Gryffondor une personne formidable. Mes cousines Thalia et Julia sont sans conteste les sœurs que je n’ai pas eue, chacune évoluant dans un monde et une communauté différente. Et pourtant, Merlin savait à quel point mon cœur était grand, à quel point il m’est aisé de me lier et à quel point je ne regrette absolument pas que Thalia soit entrée dans ma vie parce qu’avec elle, j’ai échangé tant de bons moments, des moments qui me sont à jamais gravés dans ma mémoire. Nous avons également sillonné l’Europe, surtout elle d’ailleurs, mais la rejoindre sur quelques destinations nous avaient également rapprochés, nous avions alors appris à nous connaître autrement que grâce à notre statut d’étudiante. Depuis que Thalia résidait chez mes parents, un autre lien s’était créé et nous avions traversé tant de choses, comme l’attitude irrespectueuse de nos petits-amis respectifs. Bref, avec Thalia, c’était facile. Avec Hestia, cela avait toujours été différent. Peut-être parce qu’elle avait toujours montré une attitude plus hostile à mon égard, m’éloignant ainsi de son monde et du mien par la même occasion. J’avais essayé à quelques reprises de nouer quelques contacts et par le biais de sa sœur, cela avait été possible. Mais alors que nous sommes toutes les deux dans un des cachots de Poudlard, je me rends compte que je n’ai pas été seule avec elle depuis bien longtemps, assez pour que je ne m’en souvienne à peine. Alors demander à Hestia un aussi grand service que celui de préparer la potion qui me servirait à finaliser ma transformation, c’était en soit un gros coup de poker. Allait-elle accepter de m’aider ou au contraire brisera-t-elle le dernier lien qui nous unissait ? Dans le dernier cas, je ne lui en voudrais même pas : nous étions différentes et je pouvais comprendre qu’elle ne souhaite pas s’associer à moi, même maintenant qu’elle tentait de se défaire du joug familial. Il n’était pas aisé de tout reprendre à zéro ; pour ma part, je souhaite lui offrir une main tendue tout en sachant qu’elle n’était absolument pas obligée de s’en saisir.

Exposant à ma cousine ma requête, ma respiration se coupe pendant de nombreuses minutes tandis que j’essaye tant bien que mal d’être la plus claire et la plus précise possible.  « Chouette, je passerai samedi prochain dans ce cas ? Je préfère traiter directement avec toi.  » Cela me rassure pensé-je tout en ne le disant pas à voix haute, comme si c’était honteux de dire je préférais voir cela avec ma cousine que passer par une étrangère. Et puis si cela permet à Hestia d’avoir une sorte de prime de vente où je ne sais quoi… Dans tous les cas, il était plus aisé pour moi de faire confiance à Hestia plutôt qu’à une totale inconnue, aussi brillante soit-elle. Hestia aussi était une femme intelligente et ses talents de potionniste n’étaient plus à prouver ; toute l’école était au courant qu’elle excellait dans cette matière et qu’elle était terriblement performante en matière de fabrications de diverses préparations. Mais les seuls talents d’Hestia ne sont pas la seule chose qui m’intéressent ; la furieuse envie de renouer avec elle me hante depuis que je suis entrée dans la pièce et je tente de l’exprimer, bien maladroitement d’ailleurs, évoquant au passage le sang qui coule dans nos veines. En réalité, je n’ai que faire de ces fadaises et je préfère, et de loin, préciser mes propos. Lorsqu’elle m’expliqua qu’elle était loin d’être comme sa sœur, un sourire s’esquisse sur mes lèvres.  « Et c’est bien comme cela. » dis-je faiblement. Soulignant ensuite la fracture entre elle et ses parents, je ne peux empêcher une mine contrite s’installer sur mon visage.  « Je sais. » C’est une des raisons de mon changement de comportement à son égard, je doisbien l’admettre. Je ne suis pas intéressée par ceux qui estiment que les moldus, les sang-mêlés voire même les nés-moldus n’ont pas leur place dans ce monde, ce serait renier une bonne partie de ma famille. Même si Hestia ne s’amuserait probablement jamais avec ma cousine moldue, il y avait peut-être une ouverture là et les années seront peut-être bénéfiques. En tout cas, me concernant, j’avais envie d’essayer.

Hestia me demande si c’est réellement ce que je souhaite et je reconnais bien là son manque de confiance envers les autres, envers ceux qui pourraient s’approcher d’elle. Mais Hestia semble avoir tellement grandi en imaginant qu’on ne pouvait pas faire confiance à l’autre que ce n’était guère surprenant.  « Oui, c’est ce que je souhaite. Et si après ça, on se rend compte qu’on est vraiment pas faites pour s’entendre, on aura le mérite de dire que nous aurons au moins essayé. » Je n’ai pas envie d’être ce genre d’adulte incapable de revenir sur ses décisions ou ses jugements ; j’espère être moins idiote que cela.  « D’accord, je passerai samedi à la boutique dans ce cas. Et je serai vraiment ravie de t’assister. Je ne suis pas très douée pour les potions mais j’imagine que sous ta supervision, je devrai être capable de te servir de petites mains. » Être son commis ne me dérange pas du tout, au contraire ; je trouve que c’est une chance extraordinaire de pouvoir assister à la fabrication de ma potion et je trouve que j’y ai ma place. Un air satisfait éclaire mon visage, je suis vraiment contente. Lorsqu’Hestia affirme que je pourrai décider après la fabrication si je souhaite toujours la connaître après cela, j’éclate de rire.  « La réciproque est vraie, je n’ai pas un caractère facile, n’en déplaise à mes amis. » dis-je en pouffant. Je récupère la liste des différents ingrédients et la fourre dans mon sac. Mes yeux glissent vers les grimoires qu’elle étudiait avant que je ne la dérange et je décide de prendre congé.  « Je te remercie de ton aide, Hestia. Je te laisse travailler. On se voit samedi à la boutique ! » Je lui adresse un léger sourire et quitte la pièce, le cœur ballant. Aujourd’hui, je n’ai pas seulement gagné une potion et peut-être qu’un jour, Hestia et moi rirons ensemble du manque de courage dont j’ai fait preuve lors de ma demande, inquiète de sa réaction et peut-être également de la mienne. Pour autant, je suis fière d’avoir osé demander, d’avoir osé, tout simplement. La potion n’était finalement qu’un prétexte et je m’en rends bien compte désormais, j’étais davantage désireuse de soutien familial dans ce moment important de ma vie et je suis sincèrement ravie que ce soutien provienne d’une personne avec qui j’espère bien pouvoir nouer un lien plus profond que celui bien fragile et tangible que nous avions depuis que je suis arrivée à Poudlard.
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