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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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how someone who used to be a huge part of your life can be gone in a second (jonas #3) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Sam 2 Juil - 15:18
How someone who used to be a huge part of your life can be gone in a second.

Une seconde, c'est ce qu'il avait fallu pour que je perde Jonas. Une seconde, suivie d'une poignée d'autres pour confirmer un acte surprenant que j'avais été prodigieusement incapable d'assimiler, de tolérer. Sentir les lèvres brûlantes du Tallec sur les miennes avaient rimé avec la plus ardente des trahisons, un sentiment amer que j'avais lâchement entretenu en refusant toutes ses demandes de communication pour qu'il puisse s'expliquer. J'avais conscience, les mois se dérobant, que mon comportement avait été trop brut, trop sévère. Que j'avais été le roi des demeurés orgueilleux en refusant même à celui qui fut tel un frère à mes yeux de justifier son geste. Je savais que Jonas n'était pas foncièrement méchant, qu'il n'aurait jamais agi volontairement pour me faire du mal, et j'aurais dû m'appuyer sur cette certitude pour lui accorder une écoute, un pardon même, qu'il méritait assurément. J'aurais dû taire mes propres défauts, mes singuliers maux, mes démons du passé, pour laisser fleurir notre présent et futur sans les piétiner de mes expériences désastreuses issues de mon enfance et de mon adolescence.

Jonas m'avait bien fait comprendre que sa vie était meilleure sans moi, désormais ; ou en tout cas, c'était l'interprétation que je m'étais fait des derniers mots qu'il m'avait adressés dans ce tram en arrêt, curieux jeu du destin. J'avais imposé dans mon esprit cette conclusion catégorique car je me refusais toute part d'espoir que notre amitié renaisse de ces cendres si bafouées qu'elles étaient potentiellement infructueuses maintenant. Puis, je le reconnaissais : j'avais été nocif à l'une des personnes que j'aimais le plus sur cette planète, il était effectivement mieux sans moi. Je préférais tenter de faire un trait définitif sur Jonas plutôt que me leurrer dans l'illusion ; je savais à quel point elle pouvait rendre dingue les gens.

Me rendait-elle pas dingue, toutefois ? Je poursuivais les excès armé d'une telle force que je soupçonnais même développer de pernicieuses addictions. Un jour ne pouvait se passer sans dose d'alcool et de nicotine et lorsque les rentes de ma librairie n'étaient pas en jeu, je n'avais aucune limite sur mes consommations. Ce soir en était la preuve flagrante : bourré, longeant les murs de briques humides d'une ruelle londonienne en mordant les mètres jusqu'à mon appartement, la lune assez basse dans le ciel. Il devait être dans les quatre heures et demi, heure à laquelle les fêtards de Londres s'assoupissent aussi, bars et boîtes enfin fermés. Je soupirais et inspirais doucement l'air frais, continuant ma marche, maussade. Noyer ses déceptions, ses peines, ses colères dans l'alcool n'avait jamais fonctionné, je me demandais encore pourquoi je m'évertuais à exploiter cette chimère.

Je me stoppais derechef en percevant une ombre traverser rapidement la ruelle, en face de moi. Rapide, j'avais cru à un humain ; mais qui pique un sprint en silence à cette heure de la nuit ? Un chat, alors ? J'avais du mal à y croire, mais je ne me fiais pas entièrement à mes sens, déjà que même mes oreilles tonnaient encore de la musique à tue-tête de l'établissement que je venais de quitter. Je passais une main sur mes yeux brillants et quelques flashs de couleur semblèrent traverser mes paupières. Voilà que je voyais des étoiles ? Si je me méfiais de mes yeux, je croyais toutefois à la douleur, et celle qui s'intégra en moi de plein fouet me tétanisa derechef. Le souffle coupé, je perdis l'équilibre par la souffrance aigüe que je ressentais dans ma jambe et sur mon flanc. Je pouvais difficilement accuser l'alcool pour ce phénomène brusque et intense et le mal était si violent qu'il me pétrifiait sur place, qu'il m'empêchait d'émettre le moindre son, qu'il me rendait même ardu la tâche de me recroqueviller sur moi-même pour essayer de me protéger d'un quelconque ennemi que je n'avais même pas vu. Ma tête tournait, les minutes défilaient, je me rattachais à la sensation rugueuse de l'asphalte pour ne pas perdre totalement la raison. Laborieusement, je parvenais à porter mes mains sur les zones de mon corps qui me procuraient un mal innommable, me soumettaient avec intransigeance aux implacables lois de la gravité. Je déglutis en sentant les zones humides sur mon corps, me doutant que je devais saigner, sans même pouvoir expliquer l'origine de l'agression. Il fallait vraiment que j'arrête de boire, et comme si cette réalisation composait la cerise sur le gâteau de cette sombre passe de ma vie, un râle de souffrance franchit enfin la barrière de mes lèvres.

@Jonas Tallec  how someone who used to be a huge part of your life can be gone in a second (jonas #3) 1616589981
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Jonas Tallec
Jonas Tallec
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Lumos
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Lun 11 Juil - 22:04

JONAN III
Ruelles de Londres
Avril 2021
Tu crois que tout s'arrange, mais la vie un jour se venge
Cela fait des semaines que je ne suis pas sorti avec mes collègues et je dois l’avouer, à chaque fois je me dis que c’est la dernière. L’avantage de travailler dans une boîte de jeunes collaborateurs, c’est que la plupart ont les mêmes vices que vous et je le sais, voilà bien ce qui m’empêche encore à l’heure actuelle d’être dans mon lit alors que je viens de passer quatre heures assommé par la musique entêtante du bar cognant à tue-tête dans mes tympans, mais j’ai tellement ri et parlé fort afin de me faire entendre que ma voix est plus rauque et plus éraillée que d’ordinaire. Mais pour une fois, et c’est assez rare pour le souligner, je suis loin d’être ivre, n’ayant bu que quelques verres sans trop forcer afin de pouvoir reprendre le volant pour rentrer à la colloc. La raison a pris le pas sur la folie qui s’installe souvent en moi lorsque je suis en soirée, soulignant le besoin d’être en relative forme demain pour une réunion plutôt importante avec des investisseurs en fin de matinée. Je le sais, je n’ai pas besoin de beaucoup dormir pour être au taquet, et au pire du cas, je prendrai un de mes remontants habituels, ingurgités à la vitesse de l’éclair en même temps qu’une dose incroyablement élevée de caféine. Mon sujet, je le maîtrise et ce n’est pas quelques heures de sommeil en moins qui me feront rater ma présentation. Je salue mes collègues alors qu’ils tentent de m’enrôler dans une autre tournée mais je décline l’invitation en regardant ma montre. Il est tard et je tiens à être frais comme un gardon après ma courte nuit. Je quitte le bar et je me dirige vers ma voiture, garée quelques immeubles plus loin. Je coupe au travers d’une ruelle sans éclairage que j’ai l’habitude de prendre et j’allume la lampe torche de mon téléphone pour y voir plus clair. J’ai presque atteint la fin de la rue lorsqu’une forme humaine, recroquevillée sur elle-même attire mon regard. Je plisse les yeux, croyant croiser un sans-abri cherchant le sommeil mais c’est une silhouette reconnaissable entre mille que j’aperçois et qui fait accélèrer brutalement les battements de mon cœur. Jordan.

D’abord sidéré de le voir ainsi allongé au sol dans cette position étrange, la première hypothèse me traversant l’esprit concerne un état d’ébriété avancé. Après tout, Jordan et moi n’étions pas les derniers à entreprendre cette longue recherche de la spiritualité par l’ingurgitation excessive de divers alcools et liqueurs. Mais alors que je fais un pas vers lui, prêt à le juger pour son état absolument déplorable, comme il a pu le faire quelques mois plus tôt, mon sang se glace alors que je perçois une sorte de gémissement sortir de ses lèvres. Ce n’est pas l’alcool. « Putain Jordan, qu’est-ce que t’as ? » Je m’accroupis auprès de lui et éclaire son visage crispé par une certaine souffrance avant de diriger le faisceau de lumière vers son buste sur lequel je découvre des tâches sombres. Sans cérémonie, je dégage la main de Jordan qui s’applique à appuyer sur une des plaies et je relève son pull et son tee-shirt. La tâche sombre saigne et le sang s’échappe lentement de la plaie. Je replace les doigts de Jordan sur la blessure pour qu’il continue de la comprimer tout en paniquant. Je perds soudainement mon sang-froid tandis que l’angoisse grimpe en flèche dans mon esprit. « Qu’est-ce qui t’es arrivé putain de bordel de merde !! » Je remarque également l’hémoglobine tâchant son jean à certains endroits et un état de sidération m’envahit soudainement. Mon cerveau ne semble plus être en mesure de réfléchir, ni même d’appliquer la moindre stratégie pour lui venir en aide. Je me sens complètement perdu et je redeviens l’enfant angoissé que j’ai toujours été. J’avale ma salive durement et je me mets une gifle pour me ressaisir. Putain. Je ne peux pas succomber à la panique, je ne peux pas le laisser ainsi. C’est Jordan m’intime mon esprit, comme si je ne le savais pas déjà. Ma première intuition est d’appeler Ludivine mais il est quatre heures du matin passées et elle habite dans un quartier sorcier maintenant où les ondes des téléphones ne passent pas toujours. Je pense immédiatement à Thalia, probablement endormie dans la maison des Carrow et une ambivalence immédiate s’installe en moi. Je ne sais pas quoi faire, je suis totalement perdu, en proie à une inquiétude grandissante en voyant l’état de l’homme qui m’a brisé le cœur mais que je continue d'aimer de manière inconditionnelle. « J’appelle les secours. » Je sors mon téléphone et commence à composer le numéro, le cœur battant, brûlant d’une profonde rancœur mêlée à un désarroi incommensurable que je ne parviens pas à mesurer.
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Anonymous
Invité
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Dim 7 Aoû - 2:42
Mes paupières sont lourdes, mon estomac me semble être remonté jusque dans ma gorge, où il est compressé douloureusement et menace périlleusement de déverser son contenu amer sur l'asphalte humide et rugueuse contre laquelle mon corps meurtri est cloué. Une fois que je suis parvenu à me recroqueviller contre moi-même, je n'ose plus émettre le moindre mouvement, de peur d'animer les plaies inexplicables qui malmènent ma jambe et mon flanc. Un râle franchit laborieusement la barrière de mes lèvres, j'ignore que faire ni comment y parvenir, me sentant prodigieusement incapable de parcourir les centaines de mètres qui me séparent de mon domicile, si cela repose encore dans mes cartes de cette nuit puisque ma logique déduit que mon agresseur, aussi mystérieux et mystique soit-il, devrait bien constater le fruit de sa réussite et récolter un potentiel gain, peu importe sur quoi il repose.

Néanmoins, la silhouette qui s'approche de ma personne n'a rien d'un ennemi, quand bien même j'aurais préféré que le hasard de nous réunissent pas de la sorte. Je lève difficilement les yeux vers le brun qui articule avec horreur : « Putain Jordan, qu’est-ce que t’as ? » Au son de sa voix éraillée par sa soirée, un soulagement m'envahit. La sensation de mon épiderme transpercée avec intransigeance s'évanouit enfin, tout comme celle de ma cage thoracique qui se réduisait peu à peu sur l'intérieur de mes entrailles. Je n'explique pas ce phénomène, et si Jonas a un certain talent pour me faire perdre la tête en me faisant tourner en bourrique, je ne lui accorde pas encore le pouvoir de soulager de la sorte mes maux. Les plaies sont encore bien présentes mais la souffrance s'est atténuée, comme le corps étranger ou la pression qui s'extrait enfin de la plaie. L'attaque énigmatique contre ma personne est interrompue et je geins, mes épaules s'affaissant.

Je plisse les yeux pour me protéger du faisceau lumineux de la lampe torche intégrée au téléphone portable du Tallec. Je ne procède à aucune résistance lorsqu'il inspecte mon corps, si ce n'est que la production d'un nouveau râle d'inconfort lorsqu'il s'approche trop de mon flanc. Sa présence me rassure, Jonas devenu un réel bouclier contre l'origine de mes infortunes sanguinolentes. "Je sais pas," aurais-je aimé lui articuler, mais les mots demeurent emprisonnés au sein de ma gorge sèche et nouée. « Qu’est-ce qui t’es arrivé putain de bordel de merde !! » Jonas perd son sang-froid, panique généreusement, et je ne dispose pas de la force nécessaire pour le ramener à la contenance. Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine, la culpabilité de placer le vingtenaire dans cet état d'esprit s'ajoutant à la horde d'éléments qui me mettent au sol. Je lutte pour garder les yeux ouverts, ne pas perdre connaissance sur le bitume. « J’appelle les secours. » Mes yeux s'ouvrent davantage. Je perçois Jonas qui tapote déjà l'écran de son téléphone et je regroupe toute l'énergie qu'il me reste pour lui adresser d'une voix chevrotante mais audible : « Non. » Dans un monde idéal, je lui aurais demandé de m'aider à le ramener chez lui, sachant que son domicile est plus proche que le mien, que là-bas, je serais en sécurité et pourrais constater l'étendue des dégâts des plaies sur mon corps, peut-être même en comprendre leur origine, nettoyer le tout et peut-être même récupérer ou alors appeler un uber pour me rendre chez moi. Mais dans ce monde idéal, nous serions encore meilleurs amis, frères de cœur. Je toussote faiblement, gorge irritée, et gémis en conséquence, compressant davantage mon flanc. « Je vais me débrouiller. » Si je n'étais pas dans l'économie des mots, si j'avais eu la force de faire mon orgueilleux, je lui aurais indiqué de me laisser. De toutes les personnes de sortie cette nuit à Londres, quelles étaient vraiment les chances que l'individu qui me secoure dans cette ruelle soit celle avec laquelle rime nos cœurs brisés ? Je grelotte, l'humidité de la saison me happant, tout comme la peur que mon ennemi inconnu revienne dès que Jonas me quittera, s'il me laisse derrière lui. Malgré tout, une partie de moi se satisfait que ce soit le Tallec, à mes côtés, et si je prie pour qu'il n'appelle pas les urgences, j'espère encore plus fort qu'il ne partira pas et m'aidera sans l'intervention de tiers. Je lève des yeux brillants vers lui, tentant de lui faire comprendre par mon regard ces imprononçables vœux.
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Jonas Tallec
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Lumos
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Dim 28 Aoû - 22:27

JONAN III
Ruelles de Londres
Avril 2021
Tu crois que tout s'arrange, mais la vie un jour se venge
Je me souviens quand j’étais adolescent, je trouvais les pots entre collègues totalement stupides. Pour moi, il y avait les relations amicales et les relations professionnelles. Ce que je n’avais pas calculé, c’est qu’il était totalement possible de concilier les deux. Dans la start-up où je travaille, la mixité et le caractère hétéroclite des employés a suffi pour que je me sente à ma place parmi tous ces gens ingénieux ayant les mêmes idées que moi sur le monde du travail et sur la vie en général. Je n’imaginais pas m’en faire des amis et je me trompais. Cette soirée en est la preuve manifeste : au-delà même des liens qui nous unissent dans le cadre professionnel, les langues se délient de manière plus aisée une bière à la main et c’est à ce moment-là qu’on se rend compte que nous ne sommes pas bien différent les uns des autres. L’unique chose qui change entre eux et moi à cet instant précis c’est que moi je suis dehors, en route vers mon véhicule pour retrouver la chaleur de mes draps alors qu’ils peuvent continuer la soirée sans moi. La faute à la présentation que je dois effectuer demain en fin de matinée et l’enjeu s’avère suffisamment important pour que je sois raisonnable. Je m’assagis dirait Ludivine, je vieillis commenterait Leah, je me ramollis se moquerait Raphaël. Quoi qu’il en soit, j’ai le sourire aux lèvres alors que je traverse les ruelles afin de rejoindre ma voiture, garée à trois cents mètres du bar. C’est au détour d’une rue sombre que je l’ai aperçu et mon sang n’a fait qu’un tour. Jordan. Le ressentiment qui demeure ancré dans mon cœur quant à notre dernière conversation ne justifiera jamais le fait que je ne lui tende pas une main secourable en cas de besoin et le moins que je puisse dire, c’est que Jordan est dans une curieuse posture. Si au départ je pensais qu’il était simplement ivre, probablement en train de décuver en attendant que l’aube se lève, mes yeux s’attardent sur les taches de sang qui imbibent ses vêtements et immédiatement je perds pied. La panique m’envahit et il me faut tout le courage du monde pour réagir. Ses épaules s’affaissent quand il me reconnait et j’ignore si c’est parce qu’il est soulagé que cela soit moi ou au contraire si c’est parce qu’il aurait préféré être secouru par n’importe qui d’autres que moi. Tant pis, dans les deux cas, il devra se contenter de moi car maintenant que l’intensité de ses blessures me saute aux yeux, j’ai du mal à m’en détacher. Il gémit alors que je m’approche de lui, inspectant ses contusions et les entailles qu’il présente. Je perds tout contact avec la réalité et je laisse mes pensées vagabonder au-delà du réel. Et si Jordan gardait des séquelles à vie de ses blessures ? Pire, s’il mourrait ce soir, à mes côtés ? L’angoisse prédomine dans mon esprit tandis que je me rends compte que je ne souhaite qu’une seule chose : qu’il s’en tire. Notre dernière discussion m’a laissé un goût amer en bouche et je ne peux pas imaginer que notre amitié se termine sans que nous puissions recoller les morceaux ou au moins donner une fin plus adéquate à ce chapitre de nos vies qui demeure inachevé. Cette pensée m’obsède et me redonne une certaine contenance, suffisamment pour qu’une certaine lucidité m’envahisse et me hurle d’appeler les secours. Mais Jordan me dit de ne pas le faire.

Alors que j’allais appuyer sur le bouton pour appeler, mon doigt hésite, évaluant les dégâts. Jordan n’est pas assez fou pour se laisser mourir là, non ? Mon instinct me dit d’appuyer, mon cœur me dit de l’écouter. Pris dans un violent entre-deux dont je n’arrive pas à me détacher, je murmure : « Pourquoi ? » Cette question est bête, stupide. Je connais Jordan et je me doute qu’il refuse d’aller aux urgences. « Te débrouiller ? Tu rêves, espèce d’idiot. » Je décide de ne pas le ménager et je réfléchis à toute vitesse. Cela fait quelques minutes que je suis auprès de lui et je ne sais pas ce qu’il me pousse à dire qu’il n’est pas en danger de mort imminente. J’ai envie de respecter son souhait tout comme je le déteste de me mettre dans cette position délicate de choisir entre ce qu’il m’apparaît être du bon sens et son désir. Les frissonnements l’envahissent et je retire mon manteau pour le couvrir. Le froid d’avril m’assaille mais mon corps n’y prête même pas attention. Je me redresse et je dis : « Je reviens, ne bouge pas. » Comme s’il allait bouger. Ma décision est prise tandis que je cours les quelques mètres qui me séparent encore de ma voiture dans laquelle je pénètre à une vitesse incroyable ; je démarre en trombe et effectue un demi-tour dans une rue à sens unique sans m’en préoccuper et tourne ensuite à droite pour rejoindre l’ombre de Jordan toujours affaissé contre le mur. J’ouvre la portière côté passager et me précipite à ses côtés. « Viens. » En essayant de ne pas toucher ses blessures, je place son bras autour de mon cou et je le soulève pour l’aider à prendre place dans le véhicule. Il est à peine installé que je prends la route vers la colloc sans avoir la moindre idée de ce que je fais. Les minutes défilent dans le silence tandis que je ne cesse de jeter des regards inquiets à mon passager. Je suis soulagé lorsque nous pénétrons enfin dans l’impasse sans issue où je loge désormais avec deux de mes amis. Jordan connait déjà Leah. Quant à Raphaël, Jordan était sorti de ma vie avant que je ne fasse sa connaissance. Nous sommes au beau milieu de la nuit et je ne sais pas s’ils sont là mais peu importe en réalité, je ne pense pas à ça pour l’instant. J’aide Jordan à sortir de la voiture et je l’emmène jusqu’à ma chambre et l’installe sur mon lit. La lumière jaillit de l’ampoule et je prends pour la première fois conscience des blessures de mon meilleur ami. Ex meilleur-ami me dit la petite voix que je m’efforce d’ignorer. Là n’est pas la question. Je me précipite vers la salle de bain pour attraper la trousse à pharmacie. Je reviens vers lui et referme la porte pour éviter que le bruit de notre conversation ne réveille les autres occupants de la maison que nous louons ensemble. « Fais voir. » chuchoté-je. J’attends qu’il soulève ses vêtements abîmés par l’attaque. J’ajoute : « Je suis formé aux premiers secours, je peux essayer de panser les blessures si tu veux. » Depuis l’attaque de la maison de Ludivine, depuis la bataille à l’entrepôt, il m’était apparu judicieux de savoir a minima faire un pansement et recoudre quelqu’un. En temps de guerre, ces quelques gestes pouvaient sauver une vie et j’avais appris quelques trucs auprès de personnes qualifiées qui travaillaient pour l’Ordre du Phénix. J’étais donc plus ou moins habilité à le faire pour des blessures minimes. Après, Jordan pouvait aussi le faire lui-même. « Enfin… C’est comme tu préfères. » Il y avait là un sentiment bien étrange dans le fait de voir Jordan dans cette nouvelle partie de ma vie dans laquelle il n’avait jamais fait partie. Je n’étais plus le garçon qu’il avait connu, c’était certain. Les années avaient passé. J’avais grandi.
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KoalaVolant
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Sam 17 Sep - 19:57
Mes pupilles sont rivées sur les doigts en suspens de Jonas, priant ardemment pour qu'il ne compose pas le numéro des urgences. La dernière chose que je souhaite est bien de terminer sur un brancard, je refuse en bloc l'aide de secouristes, quand bien même je me sens incapable de me tenir à la verticale par moi-même. Égoïste, je me satisfais toutefois de la présence du Tallec. Si j'avais incontestablement préféré que nous nous retrouvions éventuellement dans tout autre contexte, sa présence me rassure indéniablement. J'ai le sentiment que Jonas agit tel un bouclier, qu'il me protège contre cet assaillant mystère qui m'a cloué contre l'asphalte humide sans demander son reste. Je suis terrifié à l'idée qu'il revienne et termine ce qu'il a débuté pour des raisons qui me sont souverainement obscures. Je suis horrifié de toute l'énigme qui entoure cette agression de laquelle je n'ai aucune explication. Je ne suis pas populaire à Londres, mais je n'ai pas d'ennemis qui souhaite faire couler mon sang pour autant. De plus, la survenue des plaies béantes sur mon corps m'est incompréhensible ; tout s'est passé si vite, si bizarrement.

« Pourquoi ? » Son pouce reste immobile, son murmure me parvient difficilement à travers mes tympans qui tonnent, conséquence de mon cœur qui continue de marteler douloureusement ma poitrine bien que je sois moins angoissé depuis que le Tallec m'ait rejoint. Je lui réponds faiblement que je compte me débrouiller, buté sur mon refus d'être pris en charge par des professionnels. « Te débrouiller ? Tu rêves, espèce d’idiot. » Jonas me rétorque et je soupire, retenant surtout qu'il a glissé son smartphone dans la poche de son pantalon. Je cède à la lourdeur de mes paupières, des frissons incontrôlables saisissant mon être. Je sens l'étoffe d'un manteau se reposer sur ma silhouette et je demeure immobile, lorgnant faiblement vers Jonas lorsqu'il m'ordonne : « Je reviens, ne bouge pas. » Je hausse les sourcils, mon arrogance éternelle. J'entends le moteur d'une voiture démarrer à quelques mètres puis ses phares m'éblouir. Je plisse les yeux et je suis aveuglé d'une nuée d'étoiles quand le brun me hisse pour m'installer dans son véhicule, non sans grognements et gémissements de ma part. Le chemin est tout aussi laborieux jusqu'au lit de sa chambre et c'est en équilibre précaire que je reste assis sur son matelas, essoufflé, tremblotant et exténué par ce trajet pourtant court et fortement aidé. Je souffre physiquement mais je lui voue une telle gratitude de ces décisions à mon égard que mon cœur s'en serre. Mon regard balaye les éléments de la chambre du vingtenaire qui s'anime autour de moi et disparaît pour revenir avec une trousse de secours. Je ne peux pas m'empêcher de lâcher un léger rire narquois qui se métamorphose promptement en grimace, ma main se posant contre mon flanc. « Fais voir. » Je le toise. Avec prétention, j'ai du mal à lui faire confiance avec sa trousse de secours. Dans mon esprit, Jonas a toujours été mon protégé, mon petit frère. Ce devrait être moi qui le soigne ce soir et non l'inverse. Sauf qu'encore une fois, le destin me montre bien à quel point je suis à côté de la plaque avec mes idées reçues. « Je suis formé aux premiers secours, je peux essayer de panser les blessures si tu veux. » Je baisse les yeux sur mes habits gorgés de sang, mes prunelles déviant vers sa couette que je crains étrangement tâcher, comme si cela figurait l'une des priorités. On n'est plus à l'époque des dortoirs du foyer : même si je détruis sa literie cette nuit, je pourrais bien le rembourser. « Enfin… C’est comme tu préfères. » « Je sais pas comment c'est arrivé, » j'explique dans un murmure, ayant bien compris que le minimum de son était requis et de toute façon, je préfère économiser mes forces. Je tire non sans peine sur ma chemise pour en dégager son pan de mon pantalon que je soulève péniblement. « J'ai ma jambe, aussi, » j'informe mais je ne me risque pas à me lever pour ôter mon pantalon et la lui montrer, de peur de m'écrouler sur le sol vu comment ma tête tourne. Ma main crispée aux plis de sa couette démontre déjà comment je milite pour rester assis sans basculer. Chaque peine en son temps. « Je l'ai même pas vu venir. C'est comme si on m'avait tiré dessus mais ça vient pas d'un pistolet. » Les balles ne font pas des entailles de la sorte. « Il était loin Jonas. J'ai pas compris comment il a pu me faire ça. Je suis sûr que c'était même pas pour moi. » Mes sourcils se froncent, incrédule. « C'était comme des balles perdues, mais c'était pas des balles. On aurait dit des éclairs. » Je me dis qu'il va me prendre pour un fou alors que je n'ai rien absorbé qui m'aurait fait imaginer tout ça. « Ca va aller ? » Je l'interroge sur son propre état, ayant l'impression qu'il blêmit.
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Jonas Tallec
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Lun 10 Oct - 19:08

JONAN III
Ruelles de Londres
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Tu crois que tout s'arrange, mais la vie un jour se venge
Ce sentiment d’être dans une scène surréaliste me hantait toujours. Revoir Jordan après notre dernière discussion (altercation?) me bouleversait plus que je n’aurai pu l’imaginer. Il avait été absent de mon existence pendant deux longues années, des années où j’avais dû apprendre, journée après journée, semaine après semaine, mois après mois, année après année à vivre sans lui. J’avais toujours nourri l’espoir qu’un jour, il reviendrait vers moi, me prenant dans ses bras en me disant qu’il n’était qu’un idiot, que je lui manquais et qu’il me pardonnait. C’était la belle histoire que je m’étais raconté tout en sachant que cela ne se produirait jamais ainsi. Et la sensation amer de notre rencontre dans le métro londonien m’avait appris une chose : Jordan vivait comme il avait toujours vécu ; dans la rancœur. Et pourtant j’avais espéré qu’il puisse faire une exception pour moi, pour son ami de toujours ; enfermé dans ce leurre, je m’étais fourvoyé. Et après l’avoir quitté dans cette rame du tube, j’avais tiré un trait sur ce chapitre de ma vie tout en me rendant compte que la plaie béante dans ma poitrine ne s’était pas refermée. Bien au contraire, la douleur était toujours aussi lancinante et le manque demeurait entier.

Pour autant, le retrouver cette nuit dans cette position de vulnérabilité certaine m’empêchait d’alimenter une certaine animosité à son égard ; je ne voyais que ses blessures et le sang qui s’échappait inexorablement de son corps tandis que la nuit nous recouvrait comme un linceul. Mais il était hors de question qu’il perde la vie sans que je tente quoi que ce soit pour lui venir en aide. Il avait été mon meilleur ami pendant presque dix ans, il avait été l’épaule sur laquelle je me reposais, la personne à qui je me confiais, l’homme sur lequel je me modelai. J’avais essayé de me forger à son image, l’imaginant comme étant le modèle auquel je voulais ressembler étant adulte. Il m’avait tout montré ; l’alcool, la littérature, les filles, la drague, le sexe. Il m’avait tout appris ; à me tenir debout, à survivre au monde extérieur, à vivre sans lui. Mais je ne pouvais me résigner à l’abandonner ; il avait été un pan de ma vie et même si je m’étais évertué ces dernières années à l’oublier, je le savais, il m’était impossible d’agir de manière égoïste avec lui. J’ignorais si c’était une manière de lui montrer que s’il m’avait abandonné, je n’avais pas renoncé à son amitié ou si au contraire c’était le moyen de lui faire comprendre qu’il était en réalité bien sot d’avoir mis un terme à notre amitié. Cela n’avait pas grande importance désormais car tout ce que je souhaitais maintenant, c’était qu’il s’en sorte, qu’il guérisse. Son état me préoccupait tellement que lorsque je courrai jusqu’à ma voiture, la soudaine course ne semblait guère être l’unique raison de ma respiration haletante. L’aidant à se hisser côté passager, je démarrai la voiture en trombe à peine la porte fermée. Tout au long du trajet, les gémissements de Jordan m’intimaient de faire demi-tour et de me rendre directement à l’hôpital et j’ignorai encore pourquoi je m’y refusais ; était-ce la crainte qu’il me haïsse davantage ? Nul ne saurait le dire. J’étais complètement perdu.

Je l’installai sur mon lit, improvisant une table d’auscultation de fortune, plaçant un oreiller dans son dos et examinant ses blessures tout en voyant bien son attitude narquoise et dubitative à mon égard. Il était peut-être celui qui pansait mes blessures auparavant mais j’avais maintenant grandi et les années avaient fait de moi un homme différent. Un homme plus méfiant, moins naïf, plus terre-à-terre. L’horreur de la guerre à laquelle se livrait les sorciers et les moldus s’intensifiait de jour en jour et j’étais là, au milieu d’elle, impuissant. Ou presque. Cette formation aux premiers secours n’était pas grand-chose mais cela me permettait d’apporter ma petite pierre à l’édifice, aussi minuscule soit-elle. Je n’étais plus un enfant, c’était certain. J’avais de nouveaux buts dans la vie, un nouveau dessein. Et il était hors de question qu’il me traite comme si j’avais encore treize ans. Étrangement, il capitula assez rapidement une fois qu’il comprit que je ne le lâcherai pas ; j’avais déjà consenti à ne pas l’amener aux urgences, il pouvait bien me laisser lui mettre quelques pansements tout de même. L’aidant à retirer sa chemise, je m’apercevais pour la première fois de la précarité de la situation ; plus blessé que je n’aurai pu l’imaginer, je ne pensais néanmoins pas que ses jours soient en danger. Il m’indiqua avoir mal à la jambe et j’attrapai le ciseau de la trousse de secours pour découper le tissu de son jean. Tentant un brin d’humour, j’ouvris la bouche :  « Et merde, un si beau Lévis. » Relevant les yeux vers lui lorsqu’il m’expliqua enfin ce qui lui était arrivé, je fronçai les sourcils. Reliant son discours à l’apparence des plaies et des entailles, je déclarai :  « C’était bien un duel Jordan. Mais pas celui que tu imagines. » La pause dramatique. LOL  « Je pense que tu as été la victime d’un duel magique. Ces marques ressemblent à ce que j’ai vu sur le terrain, des lacérations consécutives à des sortilèges perdus. » Je commentai faiblement :  « T’as de la chance qu’aucun d’entre eux n’aient été mortels. » La magie, les sorciers, le Blood Circle. Autant de sujets que nous n’avions pas l’habitude d’évoquer ensemble du temps de notre amitié même si comme moi, Jordan avait grandi dans la communauté moldue, il avait fait partie des privilégiés ayant su avant que le secret magique ne soit révélé. Ludivine était la gardienne de ce secret qu’elle avait osé me révéler il y a maintenant dix ans et je l’avais confié quelques années plus tard à mon acolyte de toujours, avec son accord. Cela n’avait jamais semblé être quelque chose que Jordan considérait comme réaliste ; il savait mais l’imaginait-il ? Peut-être plus aisément maintenant que la guerre entre les deux communautés était connue de tous.


Après avoir examiné les plaies, je mis des gants en plastique pour procéder à la désinfection.  « T’en fais pas pour moi, j’en ai vu d’autres. Et bien pire. » En réalité, après l’attaque de la maison de Ludivine à laquelle j’avais été confronté, les blessures de Jordan paraissaient bien minimes.  « Le sang ne coule pas trop, c’est plutôt une bonne nouvelle et la couleur est bonne ; cela signifie que les organes vitaux ne sont pas touchés, chanceux que tu es. » Cette phrase, c’était autant pour le rassurer que pour me rassurer moi. Après tout, j’étais là, à jouer au Docteur Maboul avec mon meilleur ami, sans vraiment réaliser que j’avais ma vie entre ses mains.  « Attention, ça va piquer. » expliqué-je en imbibant le coton de désinfectant. Je décidai de commencer par le haut du corps qui me semblait plus urgent. Je commençai à nettoyer la blessure non sans subir les ronchonnements de mon ami patient. Je relevai doucement la tête et demandai :  « Tu veux un truc contre la douleur ? » Docteur Maboul, le retour.

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