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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 29 Aoû - 22:09

Décembre 2020

Un éternuement fit sursauter mes deux petits chatons endormis sur le canapé de mon appartement presque totalement dénué de meubles et de décoration. Ici, il n'y avait que le strict nécessaire, parce que je ne voulais pas passer ma vie ici, parce que mon véritable chez-moi était ailleurs. Poudlard n'était que mon lieu de travail, lorsqu'il n'était plus mon lieu d'étude (ce qu'il a été durant de longues années). Reniflant un peu, je soupirais en posant le dos de ma main sur mon front. Je me sentais un peu vaseuse et certainement que j'avais un peu de fièvre. Je connaissais mon état de santé par cœur durant cette terrible période qu'était l'hiver. J'avais beau m'habiller chaudement et faire attention à ne subir aucun courant d'air, les virus circulaient comme une autoroute moldue, et évidemment, ils adoraient faire halte chez moi. Chaque hiver c'était la même rengaine, j'étais donc habituée, et je savais aujourd'hui que j'allais tout de même pouvoir profiter de ma journée. Demain est un autre jour, car chez moi, la situation pouvait empirer gravement en seulement une nuit.
Tout en ramassant un bout de papier posé dans ma cuisine, je me dirigeais vers mon canapé pour m'y asseoir non sans renifler à nouveau. Le petit chaton au museau noir se leva alors, quittant sa sœur, et vint s'installer sur mes cuisses. Attendrie, je posais ma main gauche sur son petit dos encore frêle pour le lui caresser tandis que je lisais ce qui était écrit sur le bout de papier.
Aujourd'hui était un jour de repos pour moi, car je ne donnais pas cours (l'avantage de donner des cours seulement facultatifs, j'avais moins de travail en classe que les autres professeurs aux cours obligatoires). Je ne verrais donc Harper qu'en fin de journée une fois qu'elle aura terminé avec sa dernière classe. C'était sans compter ensuite les corrections et les divers comptes rendus. Fort heureusement pour moi, tout cela était déjà fait, car j'avais toujours été très disciplinée et que je prenais de l'avance dès que je le pouvais afin de ne pas être prise au dépourvu, et ce, même lorsque que je commençais à tomber malade en plein hiver.

Voilà pourquoi j'avais fait une liste des ingrédients qui commençaient à manquer dans l'écurie, car j'avais à cœur de protéger et de soigner chacune des créatures hébergées à Poudlard et qui étaient tout à fait enclines à m'aider lorsque je donnais mes cours. Ce n'était pas une mince affaire puisqu'il s'agissait de l'une des rares matières où il fallait surveiller à la fois ses élèves et ses créatures. Fort heureusement, j'avais toujours su guider mes élèves d'une main de fer dans un gant de velours, et davantage depuis que j'avais perdu mes pouvoirs magiques. En effet, la simple présence de Bonnie à mes côtés suffisait aux élèves les plus farouches de calmer leurs pulsions à vouloir me chercher des noises, car à présent j'avais littéralement des yeux dans le dos. Quand bien même l'elfe de maison ne faisait rien sans mon accord, elle remettait toutefois sévèrement à leurs places ceux qui essayaient de sortir de mon cadre. J'étais gentille, mais je n'avais jamais été idiote.
Avalant ma salive avec une certaine difficulté, je fronçais les sourcils, réalisant que j'avais aussi la gorge gonflée. La journée allait être pénible, je sentais ça venir, et puisque j'en venais à songer aux décoctions pour mes créatures, je me souvenais que pour moi, il commençait à m'en manquer aussi.
Glissant des mains protectrices autour de mon petit chat, je la soulevais et la prenais dans mes bras tandis que je me levais pour aller chercher ma plume pour rajouter les potions dont j'avais besoin pour ma propre santé.

- Bon, je crois que j'ai tout. Je déposais un baiser sur la tête de Poppy. Toi tu restes bien au chaud pendant que je vais aller me geler le cul et croiser des gens.

Cette perspective me fit grommeler. Un râle que j'étouffais dans un nouveau baiser sur la tête du petit chaton avant de la redéposer sur le canapé.
Je détestais devoir me rendre au Chemin de Traverse, et encore plus en hiver. Il y avait trop de monde, moi qui était toujours aussi timide et qui essayait toujours à ce point de fuir les relations humaines quel quelles soient. Cependant, aujourd'hui, je n'avais pas le choix, il en allait de la bonne santé de mes créatures (moi je m'en foutais en vrai). Un mal pour un bien puisque nous étions le dernier mois de l'année. Peut-être pourrais-je profiter d'être là-bas pour trouver un cadeau de Noël pour mes proches ? Autant joindre l'utile à l'agréable, d'autant plus que la perspective de passer le réveillon au sein de ma famille avec Harper me faisait froid à l'échine.
Frissonnant en y songeant à ce point en surface, je remuais nerveusement mes épaules tout en allant enfiler mes chaussures doublées et d'enfiler mon écharpe noire et jaune, celle que j'avais reçue à mes onze ans et qui ne m'avait jamais quittée depuis. Attrapant mon épais manteau noir, je me dirigeais dans ma chambre pour aller attraper la réplique miniature du Noir des Hébrides que je possédais avant de l'engouffrer dans ma poche. J'adorais ces petites choses non pas uniquement parce que j'étais une atrophiée du lobe gauche des dragons, mais parce que la chaleur corporelle qu'ils dégageaient naturellement me servait de chaufferette. Ressortant de la pièce, j'allais cette fois vers Grishkin qui m'observait depuis le début de son regard fier et sage.
Je me déplacerais volontiers avec Sleipnir, mais l'idée de monter sur son dos pour voyager dans le vent glacial de l'hiver ne faisait qu'augmenter ma fièvre. Je préférais donc m'y rendre avec l'aide de Grishkin, ce qui était bien plus rapide et sécurisant. Certes il y avait la poudre de cheminée, mais avec ma perte de magie, je redoutais un peu de l'utiliser et de finir démembrée.

Le majestueux phénix ne se fit pas prier et sauta sur mon épaule droite, faisant dévier ma colonne vertébrale dans cette direction. Par Merlin ce qu'il était lourd, je ne m'y ferais jamais. Depuis juillet qu'il était avec moi et je n'arrivais toujours pas à le porter convenablement. Il fallait dire que j'avais toujours été petite et frêle, comme si mon corps avait oublié de me faire grandir et de me faire vieillir puisque j'avais gardé des traits de jeune fille. Ça n'aidait donc en rien, mais cela ne m'empêchait malgré tout pas de me déplacer avec lui dans les couloirs vides de l'école. J'avais choisi le meilleur moment pour sortir en ville, lorsque la plupart des cours étaient donnés. Ainsi, je n'allais pas être sans cesse arrêtée par les jeunes sorciers voulant me poser des questions ou toucher l'Oiseau de feu (il fallait dire qu'ils étaient rares). Aussi, cela m'évitait de côtoyer de trop près, trop de monde, petite sorcière marcheuse de l'ombre que j'étais.
Une fois à l'extérieur du château, je refermais mon manteau sur moi en voyant les quelques flocons tomber silencieusement du ciel. Me dirigeant vers la Forêt Interdite, j'essayais de ne pas grelotter (en vain). Quelle saison merdique.

- Grishkin, rappelle-moi de demander à Harper qu'on aille s'établir dans les Caraïbes.

Comme s'il trouvait cette idée parfaitement absurde, le phénix se ramassa avant de s'envoler majestueusement. Ouf, poids en moins sur le dos, je réussissais à marcher avec plus d'aisance jusque dans les bois qui entouraient Poudlard. Là, tout proche de l'orée, l'oiseau revint en piqué vers moi sans ralentir à aucun moment. Sans crainte, je levais le bras et laissais le phénix me l'agripper et s'enflammer pour nous faire disparaître dans une tornade de braises et de flammes.
Ce fut cette même tornade qui prit vie dans une ruelle du Chemin de Traverse. La chaleur du feu de mon phénix me donna le courage qu'il me manquait pour affronter cette journée. Remerciant l'animal, je le laissais reprendre son envol et aller où bon lui semblait. Après tout, il n'était pas un oiseau domestiqué, et je ne souhaitais pas que ce soit le cas. Notre relation était basée depuis notre rencontre sur la confiance, et il était hors de question que je le prive de sa liberté.
Sortant un mouchoir de ma poche tandis que je m'avançais dans la rue principale du Chemin de Traverse, je me mouchais tout en esquivant les passants telle une danseuse agile au milieu d'un pas difficile à exécuter.
Sans trainer, je laissais mon regard flâner sur les vitrines, notant les décorations de Noël et les suggestions de cadeaux qui défilaient dans ma tête. Je prendrais le temps plus tard, en premier lieu je devais me rendre dans une boutique bien spécifique : celle de Giulia Abbot.
Elle n'était pas vraiment le genre de sorcière que j'avais l'habitude de fréquenter, pourtant j'avais cru entrevoir en elle un certain quelque chose de fragile, quand bien même je n'arrivais pas à poser le doigt exactement dessus (et je n'en avais guère envie). Nous nous étions connue à l'université par le biais d'un professeur qui m'avait conseillé d'aller la voir pour me donner des cours de perfectionnement en potions, si perfectionnement était le mot. Les potions étaient la matière que je maitrisais le moins dans tout le monde magique, et j'avais davantage réussi à faire exploser le laboratoire où nous avions l'habitude de réviser que de donner de véritables résultats.

J'avais toujours trouvé Giulia d'une patience exemplaire, car avec moi il fallait en avoir, et d'une volonté de fer, car avec moi, il fallait en avoir. C'était en partie grâce à elle si j'avais pu terminer mon cursus universitaire comme je l'avais fait, et pour la remercier, je n'avais jamais coupé les ponts. Je ne prenais pas en compte la seule et unique nuit que nous avions partagée elle et moi puisqu'elle n'avait, à mes yeux, aucune importance. Ça avait été, pour moi, à l'époque, une énième vaine tentative d'oublier Harper. Bien peu désireuse de m'enfermer dans une relation avec quelqu'un, et bien trop attachée à mon passé avec la présente directrice des Gryffondor, je n'avais donné aucune suite pour une nouvelle chaude nuit, quand bien même je m'étais appliquée à entretenir notre amitié.
Avec le temps, j'avais pris l'habitude de me fournir en potions chez elle, des potions de toutes sortes. Aussi bien médicales pour moi avec les prescriptions des médicomages qui suivaient de près l'évolution de ma maladie, mais aussi tout ce dont j'avais besoin pour mes dragons et mes créatures. Jetant mon mouchoir dans une torche afin qu'il s'embrase, je poussais ensuite la porte de sa boutique, et constatais avec soulagement qu'elle n'était pas encore bondée de clients. Ouf, elle aurait donc le temps nécessaire à me consacrer. Tout le moins, je l'espérais.
Refermant la porte derrière moi, je retirais le bonnet que j'avais posé sur ma tête et secouait ma chevelure blonde en la laissant me tomber sur les épaules. Observant les étagères autour de moi, j'avançais à pas discrets et presque timides dans la boutique.

- Coucou, Giulia, t'es par-là ?


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Lun 30 Aoû - 0:34
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*Les volutes de fumées quittent mes lippes dans un ballet transcendant. Mon regard sombre observe les arabesques blanches alors que mes doigts portent de nouveau le cylindre de tabac entre mes lèvres habituellement d’un rouge carmin. A mes côtés, sur la peau de l’éphèbe qui reprend son souffle se trouvent les marques de ce rouge à lèvres qui ornaient ma bouche quelques heures plus tôt.

Les draps sont défaits, et au travers des persiennes, on devine déjà le soleil qui s’éveille pour venir timidement illuminer Londres et réchauffer tant que possible ses habitants. L’horloge sur le mur de ma chambre indique 7h20. Le sport de chambre matinale permettait de s’éveiller de la meilleure façon, sans l’ombre d’un doute. Voilà pourquoi je n’avais eu aucun scrupule à réveiller celui qui avait partagé ma nuit cette fois. Arthur ? Ou peut être Samuel. Je n’en savais plus rien, et je m’en fichais. Il avait su me satisfaire cette nuit, c’était bien tout ce que je lui demandais.

Et d’ailleurs, déjà, il s’approche à nouveau, ses mains viennent effleurer ma hanche, ses lèvres embrassent l’autre. Un petit sourire s’affiche sur mes lèvres. En voilà un qui avait un fort appétit. Mais il était trop tard pour me plonger à nouveau dans les draps.

Alors, d’un geste fluide, j’inspire pour une dernière fois sur cette cigarette et viens l’écraser dans le cendrier qui se trouve sur l’unique table de chevet de ma grande chambre. Je me tourne ensuite vers le beau brun, glisse un doigt sous son menton, le force à redresser la tête, et scelle un baiser, long et bien peu chaste. Ses mains se plongent dans ma courte chevelure d’un noir intense. Mais dès lors qu’il se redresse, m’invitant sans un mot à m’allonger de nouveau sous lui, je pose une main sur mon torse. Un petit sourire s’affiche sur mes lèvres, et d’un voix calme, je l’informe : *

Il est l’heure pour toi de rentrer.

*Je me lève en tenue d’Eve, sans gêne, et me tourne vers l’homme qui semble terriblement surpris, et a cessé de bouger. Il se tourne vers moi, et commence à parler, ce qui me fait soupirer. Tout était parfait jusque là. Mais finalement, ce n’était qu’un chougnard. D’un geste de baguette, ses vêtements se pose sur le lit, à côté de lui, et je lui tourne le dos.*

Je pars me doucher. Claques la porte en sortant.

*C’était encore la manière aimable pour moi de le foutre dehors. Je n’allais pas non plus lui faire des petits calinous du matin. Ah, parfois, les hommes m’étonnaient. Et dire que beaucoup de femmes se plaignaient que les mecs ne soient que des obsedés qui ne s’interessaient qu’au sexe pour déguerpir au petit matin. C’était exactement ce que je souhaitais. Pas quelqu’un qui cherchait à négocier, ou me proposait de me ramener le petit déjeuner. Certains avaient presque réussi à me pousser proche, très proche de mes limites. Mais celui-là semblait avoir compris la leçon, puisqu’en quittant la chaleur de ma douche, enroulée dans un peignoire des plus doux, je découvrais mon grand appartement vide et silencieux. Parfait.

D’un nouveau geste de la main, j’avais ouvert mes placards, sélectionnée ma tenue avec attention comme toujours, avant de laisser tomber ma serviette au sol pour m’habiller. Après un rapide passage devant ma coiffeuse, pour y dessiner mon habituel trait de liner et coloré mes lèvres, j’avais quitté ma chambre, avant de tomber sur mon elfe de maison. Mon petit déjeuner est servi, fumant, prêt comme chaque matin à être emporté. J’attrape le petit sac en papier brun et mon café dans cette chose ingénieuse que les moldus appelaient un “mug isotherme” avant de partir affronter le froid de Londres. Mais cela ne dure pas bien longtemps car rapidement, j’atteins l’allée de traverse et pénètre dans la boutique dont la devanture indique “The purple Vial”.

En entrant, un sourire me frappe, en observant l’échoppe. Sur les étagères, de nombreuses fioles de toutes les couleurs sont alignées, minutieusement étiquetées et triées par section. Je passe derrière le comptoir en passant une main dans mes cheveux sombres, et effleurant du bout des doigts cet espèce de plan de travail qui sépare l’avant de l’arrière boutique.

Il est encore tôt. Hestia ne serait pas là aujourd’hui, ou du moins, c’était ce qu’indiquait ce planning qui était affichée dans le couloir, où j’avais demandé à ma stagiaire de noter les jours où elle serait ici et ceux où elles ne l’étaient pas. Cela finissait sur mon bureau, pour m’assurer qu’elle faisait toutes les heures indiquées dans son contrat, mais je n’avais encore jamais eu de problème avec cela. Non, en réalité, il s’agissait plus d’un tableau de présence qui m’indiquait comment allait s’orchestrer ma journée.

Lorsque la Carrow était là, je pouvais déléguer (avec un plaisir non dissimulé) l’accueil de la clientèle mais aussi les tâches les plus ennuyeuses, comme les petites commissions, le soin des plantes dans la cour ou encore la préparation des ingrédients ou des potions basiques. Ces jours-là, je faisais souvent un travail qui, il fallait l’admettre, me passionnait bien peu : celui de la gestion. Comptabilité, gestion des stocks, prévisions, toutes ces tâches ne me plaisaient pas, mais je n’étais pas du genre à déléguer les choses trop importantes. Nous étions dans ma boutique. Et par conséquent, je ne comptais pas laisser à quelqu’un l’opportunité de ne pas la faire tourner.

Pour embaucher Hestia, déjà, cela avait été un parcours du combattant pour la petite brune. Quand j’avais accepté, c’était avec la ferme intention de la renvoyer d’où elle venait à la première erreur, juste pour qu’elle arrête de me gonfler. Mais elle s’était, en réalité, avérée extrêmement efficace et utile. Elle était compétente (pas aussi talentueuse que moi, mais je ne pouvais pas lui en vouloir pour cela) et me faisait gagner du temps sur pas mal de choses. De mon côté, je pouvais donc prendre plus de temps dans mon laboratoire, là où se trouvait la meilleure partie de ce boulot.

Et c’était d’ailleurs par cela que je commençais. La baguette à la main, je laissais Mandragora, mon capucin qui m’accompagnait toujours au travail, partir dans son coin, avant de faire se poser délicatement sur la table le livre de commande et les basiques pour mon travail : quelques chaudrons, qui venaient poser leur petits derrière sur le feu qui s’allumerait plus tard, de quoi mélanger les mixtures, mais aussi de quoi broyer, couper ou déchiqueter les ingrédients nécessaires à ces fameuses commandes.

Je les étudie, et me plonge à cœur perdu dans mon ouvrage. C’était bien là le seul moment de ma vie où je me sentais vivante. C’était une émotion, la seule, qui ne m’effrayait pas. C’était la passion qui m’habitait, qui faisait bouger mes doigts et vibrer mon échine de plaisir, presque plus que pendant le sexe.

La matinée passe à une vitesse folle. Il n’y a guère que deux clients, à cette heure, qui m’interrompent. Le son de la cloche et des voix qui demandent une présence m’horripilerait presque, puisqu'elles m’interrompaient dans mon grand plaisir. Mais si je voulais que cette boutique tourne, il fallait bien que je me plie à certaines règles.

Et puis, sourire, jouer à la parfaite vendeuse, aimable et souriante, c’est amusant. Voir les regards impressionnés, parfois sous le charme de ma peau légèrement coloré et de mes airs d’ailleurs… C’était un plaisir dont je ne me lassais pas. Si je pouvais en profiter pour jouer un peu avec les gens trop crédules qui poussaient ma porte et faire des bénéfices, je n’avais pas perdue ce petit temps loin de mes chaudrons.

Alors que mes yeux sont rivés sur cette peau de serpent séchée par mes soins, que je réduis en poudre dans un petit mortier avec un pilon, le petit bruit indiquant qu’une créature a pénétré le purple vial se fait entendre. Je soupire, avant d’entendre une voix familière. Un sourire s’affiche sur mes lèvres, tandis que je verse la poudre dans mon chaudron, qui devait, de toute façon, mijoter pendant une petite heure. J’essuie mes mains sur mon tablier, avant de quitter de mon laboratoire et apparaître derrière mon comptoir pour voir apparaître le visage d’Abigail Macfusty. Je suis d’abord surprise de voir cette nouvelle couleur de cheveux, mais me contente de sourire en l’observant.*

Bonjour Abigail.

*Je retire mon tablier, pour observer la nouvelle blonde d’un regard un peu amusé. Ah, cette jeune fille était intéressante. Le genre que j’appréciais garder à portée de main, par curiosité. Elle était si gentille que je n’avais même pas besoin de la manipuler pour obtenir ce que je voulais. Quant à cette nuit ensemble, elle n’avait, à mes yeux, pas plus d’importance que celle avec tous ceux qui l’avait précédé ou tous ceux qui l’avait suivi dans mon lit.

Mandra, qui adore l’attention, et comme à chaque arrivée de client, quitte la salle des potions en courant et saute sur mon épaule pour faire son intéressant. Mais je ne prête aucune attention à ce petit singe perché sur mes épaules, ses mains posées dans mon carré noir. Il se met à “parler”, ou en tout cas, à pousser des petits cris, ce qui me fait soupirer. Décidemment, ce singe était une vraie petite princesse qui aimait un peu trop se montrer.*

Je me demandais quand est-ce que tu allais venir. Comme d’habitude, j’imagine ?

*Demandais-je, en constatant que le bout de son nez est rouge, comme chaque hiver. La petite demoiselle face à moi avait beau avoir presque mon âge, nous n’avions rien à voir. D’un côté, la douceur innocente, sous de nombreuses couches de vêtements (dont son écharpe de Poudlard… Qui portait encore l’écharpe de Poudlard après avoir fini le collège, franchement ?), le petit bout du nez rouge, les traits enfantins, le regard tendre. De l’autre, un dos droit, un regard froid, une tenue élégante mais dont se dégageait une certaine sensualité, et une confiance presque excessive qui se dégageait de mon aura. On pouvait le dire sans le moindre soucis, Abigail et moi étions strictement opposée. Rien ne portait à croire que nous garderions contact après cet aide que je lui avais fourni à la demande d’un professeur, ou de cette fameuse nuit. Pourtant, Abi, bien que peu utile, était un petit vent de fraîcheur à chaque fois qu’elle se présentait au Purple Vial. Alors, d’un coup de baguette, avec quelques petits accio, je fais venir à moi les potions que la jeune femme commandait chaque hiver lorsqu’elle tombait malade. Je les pose devant elle, et dans un haussement de sourcil avec un très léger sourire ornant mes lippes, je lui demande : *

As-tu besoin d’autre chose ?

*D’un geste délicat, je pose mes deux mains sur le comptoir, en me penchant légèrement, sans prêter attention à ce décolleté qui dévoile ma poitrine. Ce n’était pas spécialement un geste pour attirer la jolie petite blondinette dans mon lit, mais bien une habitude, celle d’agir par des petits gestes, subtils, délicat, pour faire travailler l’esprit de chaque personne que j’avais en face de moi et provoquer le désir qui s’allumait dans certains yeux. Comme toujours avec moi, tout n’était qu’un jeu, où tous ceux qui croisaient mon chemin devenaient les pions.*



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Lun 30 Aoû - 16:21

Décembre 2020

À chaque fois que je l'avais devant moi, j'ignorais si j'étais contente ou non de revoir Giulia. La froideur et la condescendance qu'elle dégageait m'avaient toujours mise un peu mal à l'aise. Toutefois, je me satisfaisais de la relation que nous avions elle et moi, et j'avais la prétention de croire qu'il en allait de même pour elle. Dans le fond, le terme d'amitié n'était pas tout à fait correct, c'était davantage un échange de bon procédé. Elle m'avait aidé avec nos cours de potions à l'époque, et moi depuis, je lui fournissais divers ingrédients, parfois rares, pour ses concoctions, la plupart issues évidemment de créatures magiques. Peu de gens pouvaient se targuer de ramasser régulièrement des écailles ou des dents de dragons, et encore moins des plumes de phénix (même si pour l'heure je ne lui avais jamais parlé de Grishkin). C'était bien sûr sans compter les poils de Démiguise et les crins de licorne. Bref, je faisais mon possible pour aider Giulia à avoir les meilleurs éléments tout en respectant cette faune et cette flore que j'appréciais tant, et elle me le rendait bien en me faisant des potions particulièrement efficaces.
Nous nous rendions service à toutes les deux, et même si nous avions passé une nuit en commun, elle n'entachait en rien notre professionnalisme à toutes les deux.

Ce fut donc avec ma politesse habituelle que je souriais à la jeune femme tandis que je m'approchais du comptoir derrière lequel elle se trouvait. Sans jamais la regarder dans les yeux, signe de ma timidité profonde en sa présence, je l'observais poser son tablier tandis que son petit capucin sauta sur elle avec la vive énergie digne de son espèce. Amusée par ce comportement, je parvenais à sourire et à me détendre un peu en ouvrant légèrement mon manteau. Sans que je n'aie eu le temps de répondre, je regardais la potionniste rassembler les fioles qu'elle avait l'habitude de me donner en hiver, les paupières papillonnantes.
Cela faisait effectivement longtemps que je ne m'étais plus rendue dans la boutique de la sorcière. L'été avait été véritablement épouvantable pour moi, puis j'avais été mise en arrêt maladie à la rentrée scolaire, et depuis, j'essayais de valser entre les divers devoirs qui m'incombaient. La liste était longue, puisque je devais gérer une partie des responsabilités de la famille MacFusty, en digne héritière que j'étais, je devais m'occuper de mes cours et de mes élèves, je devais gérer la protection des Noirs des Hébrides, je devais composer avec ma maladie, j'avais le devoir de prendre soin des diverses créatures sous ma responsabilité, je continuais mes recherches en dragonologie, et maintenant dans tout cela, je devais laisser de la place à Harper.  
Les potions rassemblées sur le comptoir, je les regardais les unes après les autres en souriant un peu avant de prendre enfin la parole.

- T'aurais-je manqué ? Timide, mais n'ayant pas ma langue dans ma poche. Je penchais la tête sur le côté avec un sourire goguenard pour lui signifier que je plaisantais avant d'enchaîner. J'étais très occupée dernièrement, désolée de ne pas avoir donné de nouvelles. Comme si elle s'en préoccupait véritablement. J'espère que tu vas bien ? Sortant enfin ma main de ma poche, je poussais une potion du bout de l'index pour la rapprocher de Giulia. Pas celle-là, il m'en reste encore. Avec un air d'excuse, je lui jetais un rapide coup d'œil avant de sortir de ma seconde poche la liste que j'avais soigneusement pliée. Avec cette tranquillité qui m'était propre, je la lui tendais et la laissais en prendre connaissance. J'ai besoin de tout ça… si tu as, bien sûr.

Il y avait des choses habituelles, d'autres un peu moins, et il y avait des choses qui étaient d'ordinaire sur la liste qui cette fois n'étaient pas présentes.
À présent libéré de mes mains, la tête de mon dragon miniature sortit sa tête de mon manteau (je l'avais senti s'agiter aux cris du capucin), et commencer à grimper le long de mon bras tandis que mes prunelles sombres s'étaient attardées de manière totalement hasardeuse sur le décolleté plongeant de mon interlocutrice.
Cela ne me fit ni chaud ni froid par ailleurs, et aucune gêne ou aucun désir ne fut lisible sur mes traits, tout simplement parce que je n'avais rien ressenti. À dire vrai, avec le temps, je m'étais habituée à ce genre de détails étranges (que j'avais fini par remarquer) venant de la part de Giulia, et si à une époque pas si lointaine j'aurai pu la reluquer avec une certaine avidité, aujourd'hui, la situation avait totalement changé. J'étais à nouveau sexuellement très active, et la poitrine de Harper était incomparablement plus attirante que celle de la potionniste que j'avais en face de moi. J'étais amoureuse, je l'avais toujours été, et maintenant que je pouvais enfin le vivre librement et que j'étais pleinement satisfaite, je n'avais d'yeux que pour ma bien-aimée.

Reportant mon attention sur le petit singe tandis que sa propriétaire prenait connaissance de ma liste, je lui souriais avec sincérité. Les animaux avaient cet effet sur moi de me mettre à l'aise, et j'avais l'habitude de côtoyer Mandra, depuis le temps que je connaissais la sorcière. Par habitude, je fouillais dans le petit sac en bandoulière que j'avais passé sur mon épaule avant de partir et en sortait un genre de petites galettes. J'étais peut-être misérable comme potionniste, mais j'étais excellente pour faire de petites récompenses saines pour les animaux. Sachant que j'allais me rendre dans la boutique de Giulia, j'avais évidemment pensé à son petit singe.
Tendant la récompense à l'animal, je le laissais venir jusqu'à moi avant de reporter mon attention sur la sorcière.

- J'espère ne pas te déranger. J'avais toujours peur d'être une gêne pour les autres, et en particulier avec elle, quand bien même j'étais une cliente qui venait se fournir. Observatrice, j'avais bien vu que la jeune femme était occupée à l'arrière de sa boutique, et son tablier était simplement une preuve en plus. Je peux repasser plus tard si tu préfères.

Je savais à quel point les potions étaient une science exacte (celle que je ne maitrisais absolument pas), et si Giulia était en plein travail, je m'en voudrais de lui faire rater un mélange.
Néanmoins, mon sens inné de l'observation m'indiquait que la boutique n'avait pas désempli depuis mon dernier passage, au contraire, il me semblait voir des nouveautés, ce qui me fit sourire, toutefois, je m'obstinais à garder le silence. Apparemment, les affaires tournaient bien pour la jeune femme, et j'en étais fort aise pour elle, elle était douée et méritait amplement de voir son travail être un succès.


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Lun 30 Aoû - 17:59
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*Si l’on devait trouver une preuve d’un certain attachement à la petite blondinette qui me faisait face, elle se trouvait sûrement dans le comportement que j’avais fini par adopter avec elle, petit à petit. Au début, comme avec tout le monde, j’avais été courtoise, aimable, serviable. Bien sûr, il y avait toujours cet orgueil que mes pupilles trahissaient. Mais pas autant qu’aujourd’hui. Oui, aujourd’hui, je me montrais bien moins avenante, gentille ou souriante. Mon habituel sourire aimable était troqué par ce petit air cynique et hautain qui était bien plus réel que mon masque habituel.

Oh, bien sûr, je n'irai pas jusqu’à parler d’amitié. Non, je n’avais pas d’amis. Les amis étaient encombrants, inutiles et risquaient bien trop de causer des soucis. J’avais des connaissances. Des relations. La plupart sans lendemain, sauf lorsque, à l’instar de la professeure face à moi, cette relation pouvait être utile ou intéressante. Dans un premier temps, Abigail avait simplement été intéressante. Elle n’avait pas grand chose à m’apporter, si non l’amusement de constater sa naïveté et sa trop grande gentillesse que je trouvais presque risible. Pourquoi se donner autant de peine, quand on pouvait se contenter de mentir et de manipuler pour vivre la belle vie ?

Mais en plus de cette petite curiosité, peut être un peu malsaine, face à cette gentillesse que je ne comprenais pas, Abigail m’était maintenant fort utile. Ce n’était pas régulier, mais dès qu’elle le pouvait, elle m’adressait ou me faisait porter quelques plumes, crocs, poils ou tout autre élément d’animaux qui pouvait m’être des plus utiles. Ses bêtes étaient bien traitées, en bonne santé, et les éléments tombant naturellement ou pour des raisons de bien-être, ces ingrédients étaient toujours d’une efficacité sans précédent. Je les gardais toujours pour mes meilleurs clients, pour ceux qui étaient prêt à payer plus cher, ou juste pour moi. N’importe qui ne pouvait pas prétendre à une telle qualité de potion. Il fallait avoir la bourse adaptée pour en profiter : après tout, je ne faisais pas dans la charité. Dire que je devais déjà fournir les Mangemorts pour des prix risibles, pour des questions d’image et de privilèges… Tss, si j’avais le choix, je les ferais payer encore plus cher, par simple esprit de contradiction. Après tout, je me foutais totalement de leur cause. Autant que je me foutais de l’Ordre du Phoenix. A la rigueur, c’était le Blood Circle qui “m’interessait” le plus, mais plutôt avec l’idée de détruire le mouvement qu’autre chose. Franchement, parfois, mes condisciples m’étonnaient. Ne suffisait-il pas de massacrer tous ceux appartenant ouvertement au Blood Circle et d’asseoir la supériorité de la magie à la technologie ? Oui, ils étaient capables de nous en priver avec leur technologie et leur science, mais en étant parfaitement objectif, un moldu ne pouvait rien faire face à un sorcier. C’était d’ailleurs pour cela qu’ils se regroupaient comme de stupides agneaux, pensant qu’en réunissant le troupeau, ils auront une chance contre le loup. Pauvre, pauvre petits moldus se berçant d’illusion… Enfin. Nous n’étions pas là pour cela.

Et d’un geste vif, balayant toutes mes pensées, je fais venir à nous les habituels breuvages que la jeune femme me demande. Le simple fait que je m’en souvienne prouvait bien qu’Abigail n’était pas juste une cliente, mais une “relation”. Enfin. Toujours est-il que la demoiselle parvient à m’arracher un sourire amusé quand elle me demande timidement si elle m’avait manqué. Elle s’excuse de ne pas avoir donné de nouvelles, alors que je ne l’ai pas plus fait qu’elle. Mais j’étais ainsi. A partir du moment où il y avait une connexion entre une personne et moi, je m’assurais toujours que cela reste assez distant. Il n’y avait rien à craindre de la part d’Abigail, qui était trop innocente pour quoi que ce soit. Mais personne ne dérogeait à la règle.*

Oh, tu me connais maintenant. Je vais toujours bien. Je ne te ferais pas l’affront de te retourner la question, je connais la réponse à cette période de l’année. Et ne t’excuse dont pas, je ne te blâme pas.

*Lui affirmais-je avec un sourire. Enfin, bien sûr, je connaissais son état physique, mais je ne pouvais pas me douter que quelque chose avait changé dans sa vie à part cela. Ou peut être que je m’en fichais. Sûrement, même. La jeune femme repousse une fiole vers moi, et hochant la tête, je me contente de la faire repartir à sa place quand elle me dit qu’elle en avait encore. Elle finit par me tendre une liste, et pendant que je l’étudie, elle sort de sa pochette un petit biscuit, ce qui arrache un cri de joie à Mandra et me fait relever la tête, constatant ainsi la présence d’un dragon miniature dans sa poche, ce qui m’arrache un sourire. Il n’y avait qu’Abigail Macfusty pour se servir d’un mini-dragon pour réchauffer son flanc.*

Tu sais qu’à chaque fois que tu viens, il finit par me faire la tête car je ne lui donne pas assez de friandise à son goût ? Tu vas me le rendre capricieux, à force.


*Affirmais-je, avant de faire un petit claquement de lèvres pour rappeler le capucin. Il pose une main sur la joue d’Abi pour la remercier, et saute sur le comptoir où il grignote tranquillement son biscuit, adossé contre le mur.

Finalement, après un petit soupir, je me concentre sur la fameuse liste que la jeune femme m’a tendu. Je fronce les sourcils en la terminant, quand je n’y lis pas les prescriptions habituelles de la jeune femme, que j’aurais presque pu lui proposer aussi automatiquement, tant cette demande là était récurrente.*

Hé bien, as-tu donc eu si peu d'amants pour ne pas avoir besoin de renouveler ton stock de mes potions contraceptives ? J'espère que tu n'as pas oublié que les miennes sont les plus efficaces.

*Ah, c’était bien là la seule infidélité qui m’insupportait. Celle de mes clients habituels, qui partait prendre autre chose, parfois même des potions industrielles produites à la chaîne sans la moindre attention. Enfin, je la regarde quand elle me parle. Je pouffe de rire à sa remarque, et fronce les sourcils.*

Allons, Abigail. Tu sais que si tu me dérangeais, tu l’aurais su au bout de quelques secondes. Ma potion doit mijoter, j’ai un peu de temps devant moi.

*Affirmais-je, en posant sa feuille sur le comptoir, pour faire venir les quelques potions qui correspondaient qui se trouvait dans les étagères pleines derrière moi, avant de lui dire : *

Je dois avoir ça en arrière boutique. Je reviens.

*Je quitte l’endroit sans gêne, et laisse la jeune femme seule avec mon petit capucin, qui profite de mon absence pour venir quémander un autre biscuit à Abigail en tendant une main, avec un petit “sourire” et en penchant la tête de façons mignonne. De mon côté, je râle contre Hestia, en constatant qu’il me manque l’une des potions. Elle n’avait pas dû avoir le temps de le refaire, en faisant le stock d'autres choses. Je n’aimais pas du tout ne pas avoir réponse à tout, et encore moins manquer de certaine choses, surtout il ne s’agissait pas de produit rare. Je reviens dans la boutique, suivie d’une ligne de trois fioles qui viennent se poser à côté des autres.*

Bon, il me manque celle-ci, et ces deux-là sont plus efficaces fraîchement réalisées, je ne les fais qu’à la demande. C’est un besoin urgent ?

*Lui demandais-je en préparant l’emballage de toutes les potions avec la magie. Que cela devait être pénible d’être vendeur en magasin moldu, faisaient-ils tout ça à la main ? Je n’étais déjà pas bien fan de tout cela, mais alors si j’avais dû moi-même m’en occuper… Je me serais probablement contenter de faire un laboratoire et de confier la vente à d’autres boutiques. Enfin. Le paquet, sécurisé pour éviter que les fioles se brisent -certains mélanges de potions pouvant vite devenir dangereux, je le repose délicatement sur le comptoir, et commence à faire les comptes, de tête.*

Tiens, tu ne travailles pas à cette heure ?

*Je ne sais pourquoi cet éclat de lucidité venait de me traverser l’esprit. Après tout, elle était professeur, et nous étions en pleine journée au milieu de la semaine. Et ma curiosité était toujours la plus forte. Alors, avant qu’elle ne parte, et dès que cela m’avait traversé l’esprit, j’avais posé la question. Après tout, si elle ne se vexait pas de mes mots parfois assez peu aimables -surtout quand j’étais mal luné, elle pouvait bien répondre à cette simple question.*


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Abigail MacFusty
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Lun 6 Sep - 21:46

Décembre 2020

L’ambiance et l’atmosphère de la boutique était à l’image de Giulia. Ni chaleureux, ni froid, juste simple et efficace, et quand bien même il y avait de nombreux objets passionnants, le rangement ne donnait pas une sensation d’encombrement désagréable. C’était quelque chose que j’avais toujours apprécié chez elle, sa manière d’être efficace sans fioriture, sans chercher à encenser les événements. On allait droit au but, dans tous les sens du terme. On pourrait penser que c’était quelque chose qui me mettrait mal à l’aise, et ça avait d’ailleurs été le cas lorsque nous étions de jeunes adultes et que nous ne nous connaissions que peu, mais en réalité, ne pas m’attarder auprès des gens me rendait service. Giulia était de ce genre de personne qui me pompait que très peu d’énergie, et c’était pourquoi j’appréciais passer (le peu) du temps avec elle. C’était un peu comme une pause dans la tempête, ce qui était ironique puisque la sorcière était très vive et pouvait incarner elle-même cette fameuse tempête. Fort heureusement pour moi, je n’y avais jamais vraiment été confrontée. Consciente toutefois que la sorcière appréciait garder ses distances, ce qui me convenait parfaitement à moi aussi, je me permettais tout de même certaines formules de politesse. Giulia n’était pas non plus une étrangère, et quand bien même nous restions éloignées chacune de notre côté, il n’empêchait que je l’appréciais pour qui elle était. Elle m’avait considérablement aidée à l’époque et quand bien même ma dette était payée à présent, je me sentais toujours redevable. J’étais ainsi.

- Oh mais ce n’est pas parce que j’ai un rhume carabiné que je ne vais pas bien… mais, merci.

Dis-je, le sourire aux lèvres. Après toutes ces années, la sorcière aussi observatrice que moi avait bien remarqué que j’étais régulièrement malade. Ainsi, elle avait capté les potions dont j’avais besoin et quand j’en avais besoin. L’hiver était comme ce vieux disque rayé qui ne faisait que se répéter en boucle. À dire vrai, la maladie ne m’empêchait pas forcément d’être abattue et de me sentir moralement faible. Depuis le mois d’octobre je me sentais bien et je vivais pleinement heureuse, ou presque. Tout le moins, c’était en constante amélioration.
Posant mon regard sur le petit singe, j’agissais comme j’avais l’habitude de le faire avec lui, à savoir lui tendre une friandise que j’avais moi-même confectionnée. À comprendre donc qu’elle était bien meilleure que celles que l’on pouvait trouver d’ordinaire dans la plupart des boutiques. Souvent elles étaient trop grasses voir trop sucrées, ce qui était des fois ironiques. Ayant réalisé ça au cours de mes études, j’avais préféré apprendre des recettes pour faire mes propres bonbons, puis avec le temps, j’avais peaufiner mes propres biscuits, et, sans me vanter, les créatures les appréciais grandement en général. Laissant la potionniste prendre connaissance de ma liste, je m’occupais de Mandra pour faire passer le temps et aussi pour terminer de me mettre à l’aise. Les animaux avaient toujours eu ce pouvoir magique sur moi que de parvenir à me détendre et me faire penser à autre chose que mes tracas du quotidien.
Ne pouvant m’empêcher de pouffer de rire aux paroles de la sorcière, je baissais les yeux sur ses mains tenant mon parchemin, laissant le petit singe retourner là où sa propriétaire le lui avait indiqué.

- Pardonne moi alors… mais si tu veux la prochaine fois je peux t’apporter une boite de ces friandises, comme ça il t’en réclamera aussi. En plus… Je jetais un œil au petit singe comme si j’allais révéler un secret. J’y ai ajouté des composants qui leurs nettoient les dents et d’autres pour leur permettre d’arriver plus vite à satiété. Il ne te réclamera peut-être rien à manger ce soir, ça fait toujours ça d’économie.

Ce n’était guère un argument de taille je le savais, mais j’appréciais avoir réussi à confectionner des friandises qui pouvaient aussi faire office de repas et qui contentait l’animal dans tous les sens du terme. C’était davantage une fierté personnelle qu’autre chose.
Revenant sur la jeune femme tandis qu’elle me faisait part de son commentaire, je me mis soudainement à rougir pour adopter en quelques secondes la couleur d’une belle tomate bien mûre. Cela ne m’étonnait pas de la part de Giulia qu’elle ait remarqué le manque de cette dites potion contraceptive alors que j’avais l’habitude de me fournir chez elle. Quand bien même mes ébats sexuels n’avaient jamais trop été nombreux, voilà longtemps que je ne lui en n’avais plus commandé. Ma dernière coucherie datait de cet été avec Luca puis je n’eus plus besoin de rien puisqu’Harper était à nouveau entrée dans ma vie. Quand bien même je n’avais pas le désir d’étaler ma relation, parce que je n’étais pas là pour ça et parce que je savais que la sorcière n’en avait que faire, j’avais tout de même à cœur de lui dire la vérité. La tête enfoncée dans mes épaules, je bredouillais tant bien que mal.

- Hein ? Ah euh… oui, oui je sais mais je…. Je n’en ai plus besoin en fait.

Je ne voulais pas que la potionniste pense que j’aille me servir ailleurs, surtout pour cette potion-là. Ma forme animagus était un chien, ça n’avait jamais été un hasard, j’étais du genre très fidèle et lorsque je trouvais un bon fournisseur, je savais le garder et être une cliente exemplaire. Mais voilà, à la longue, ce genre de potion, on en n’a normalement plus besoin. Quand bien même l’idée de fonder une famille me débectais, je me contentais à présent que d’une seule partenaire de vie, ce qui me comblait totalement.
Gênée, je me contentais donc de sourire à la jeune femme lorsqu’elle me précisait que je ne la dérangeais pas, puis je soupirais légèrement de soulagement en la voyant dans son arrière-boutique.  Comme pour reprendre un peu mes esprits, j’attrapais mon Noir des Hébrides miniature pour le poser sur mon épaule, puis levais le nez pour observer le plafond de la boutique. C’était peut-être idiot, mais j’appréciais observer les structures que j’avais au-dessus de ma tête, et c’était bien souvent des lieux moins comblés visuellement que le reste de la pièce qu’ils surplombaient. Je pouvais donc y retrouver un tantinet de sérénité avant que la sorcière ne revienne auprès de moi. Rebaissant les yeux dans sa direction, je l’écoutais, attentive, tandis que le petit dragon aux yeux violets se faufila sous ma chevelure blonde. Observant dans la liste les potions qui manquaient, je me redressais en croisant les bras, les sourcils un peu froncés, le nez légèrement retroussé, signe que je réfléchissais.

- Mince… la première j’en ai besoin assez rapidement, j’ai un Demiguise qui a été blessé et il lui en faut… enfin cela dit j’ai encore un fond de l’ancienne, heureusement. Tu pourrais l’avoir en combien de temps ? Je me taisais un instant pour réfléchir une nouvelle fois. Quant aux deux autres, non c’est moins urgent, mais avec l’hiver je vais en avoir besoin. Tu penses pouvoir me faire ça avant la venue de la neige ?

Je relevais mon index pour le poser sur mes lèvres, signe que j’étais toujours plongée dans une profonde réflexion. Je calculais le nombre de fois où j’allais devoir utiliser mes potions et si j’allais réussir à pallier à un potentiel manque. Fort heureusement pour moi et mes créatures, j’étais quelqu’un de préventif, et en voyant mon stock s’amoindrir, j’avais agis tout de suite en me rendant dans la boutique de Giulia plutôt que d’attendre que je sois totalement à sec. J’allais donc sûrement réussir à m’en sortir, de justesse cela dit.
La prochaine fois j’essayerai de m’y prendre davantage en avance. Ma longue absence et le manque de mes pouvoirs magiques m’avaient un peu retourné la tête.
Tirée de mes pensées par la question de mon interlocutrice, je clignais des paupières avant de replonger mes mains dans mes poches, retrouvant mon sourire.

- Non, c’est l’avantage d’être professeur d’une branche facultative, j’ai des horaires plus légers que mes autres collègues. En revanche je vais travailler ce soir, c’est une période de reproduction et la phase de la lune influent aussi donc… Je remuais mes épaules en roulant un peu des yeux, mes lèvres toujours étirées. Donc je m’adapte aux créatures, et mes élèves n’ont guère le choix que de faire pareil. Posant mes iris foncées sur la jeune femme, je l’observais de haut en bas pour la contempler avec davantage d’attention avant de rebondir. Et tes affaires dans la boutique, ça tourne bien ? En tout cas ce que tu proposes ne désempli pas, c’est super.

En prononçant ces dernières paroles, je balayais la boutique des yeux tout en m’approchant d’une étagère exposant une potion violacée à bulle. J’ignorais totalement ce que c’était, mais le bocal était joli à regarder.



Never Ending Circles
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Sam 2 Oct - 1:53
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*Je fronce les sourcils quand elle me dit qu’un rhume ne suffit pas à faire qu’elle aille mal. Pourtant, mis à part la santé, je ne vois pas grand-chose pouvant mal tourner. Peut-être les finances ? En réalité, le monde m’indifférait tant que j’avais du mal à saisir le concept de se sentir mal. Je pouvais me sentir en colère, frustrée, déçue. Mais triste ? En réalité, je crois n’avoir jamais été triste. Et c’était très bien ainsi. Je n’avais jamais été heureuse non plus, et alors ? C’était très bien comme ça.

En tout cas, Abigail était différente. En réalité, non, elle était simplement comme les autres. C’était moi qui était différente, je le savais. Mais c’était mieux ainsi. J’avais vu s’effondrer tant de personnes pour des choses si stupides que je me disais que vivre sans émotions était plus simple. Les excès n’étaient jamais bon, alors ainsi, je sais au moins que jamais je ne m’approcherais de quelque excès que ça soit.*

Si tu le dis.

*Me contentais-je de répondre en haussant les épaules. J’observe ensuite Mandra, en me disant que je serais peut être triste à sa mort. Il était mon compagnon depuis quelques années à présent, un compagnon fidèle, très intéressant et loyal. Mais serais-je vraiment triste à sa mort ? Les choses seraient plus calmes, c’était certain, mais serait-ce vraiment un mal ? Difficile à dire pour l’instant.

En tout cas, elle pouffe de rire à ma remarque, ce qui étire mes lippes peinte de carmin en un sourire amusé, peut être un peu carnassier. Elle était mignonne, quand elle riait. Même si elle était plus belle lorsqu’elle gémissait de plaisir. Cela était lointain, et ne me provoquait pas plus d’émotion qu’autre chose. Cette nuit n’avait été qu’une parmi tant d’autre, avec une femme parmi tant d’autre. Mais on est ce que l’on est, et mon désir était toujours là, dans un coin de mon esprit, près à bondir au moindre sous-entendu, à la moindre provocation, comme ce petit rire. Mais soit, Abi n’était pas intéressée pour renouveler l’expérience, c’était ce que j’en avais déduis après avoir réessayer plusieurs fois de flirter. Cela ne me faisait pas de peine, et j’avais plus ou moins lâché l’affaire. Bien sûr, il m’arrivait encore d’avoir un comportement séducteur mais… Me demander d’arrêter ce comportement, c’était comme demander à la pluie de ne plus mouiller : ça n’arriverait pas.

Dans un premier temps, elle me propose de m’apporter une boîte de friandises. Je commence par froncer les sourcils, je ne tenais pas tant à gâter Mandra, il ne fallait pas non plus qu’il devienne obèse. Quelle genre d’image aurais-je si mon singe de compagnie devenait obèse ? Je n’en savais rien, mais je ne voulais pas savoir. Le capucin se devait d’être adorable et en parfaite santé, je m’en occupais bien pour cela. Néanmoins, quand elle ajoute qu’il nettoie les dents et fait arriver plus vite à satiété… Là, c’est différent.*

Ah, là tu m’intéresses. Non pas que j’ai besoin d’économiser, ce n’est pas ça le soucis. Mais nettoyer les dents et arriver à satieté, c’est plutôt pratique. Je veux bien dans ce cas-là.

*Affirmais-je en hochant la tête. Je n’étais pas du genre à gâter Mandra, tout simplement parce que je n’y pensais pas plus que ça. Parfois, lorsque j’achetais des fruits pour moi, je songeais qu’il aimait tel ou tel fruit plus qu’un autre et lui en prenait. Mais c’était à peu près tout ce que j’avais en tête pour lui. Je n’étais pas une mauvaise “maîtresse”, je prenais soin de lui. Mais s’il m’arrivait de le caresser pour profiter de la douceur de son pelage, je n’étais pas non plus franchement d’une tendresse incroyable avec lui. Je ne l’étais déjà pas vraiment avec mes amant(e)s, alors avec mon singe ?

Et puis, malgré mon manque d’intérêt général pour tout, quelque chose me vient à l’esprit, et je ne manque pas de lui faire remarquer. Elle me répond simplement qu’elle n’a plus besoin de potion contraceptive. Et au vu du rouge tomate de ses joues, ce n’était pas parce qu’elle s’était faite none. Ainsi, elle devait avoir choisi de se tourner uniquement vers les femmes. Ou peut être une seule ? Quelle drôle d’idée, tout de même. Il était possible d’avoir le monde à ses pieds, et certains choisissaient de s’emprisonner VOLONTAIREMENT avec une seule personne. Ne coucher qu’avec une seule personne toute sa vie ? Quel ennui mortel !*

Je vois, je vois. Je ne comprendrais jamais ceux qui décident de leur plein gré de se contenter d’une personne, mais soit. Si tu es bien comme ça, tant mieux pour toi.

*Heureuse, c’était un mot que je ne prononçait jamais, j’en ignorais le sens profond, après tout. Alors je ne pouvais pas vraiment lui souhaiter d’être heureuse. Mais “être bien”, c’était déjà beaucoup. C’était presque une forme de gentillesse, de ma part, c’était suffisamment rare pour être notifier.

En suite, je pars dans l’arrière boutique, reviens avec quelques manques. Elle me signale que l’une des demandes est urgentes, et je me prends à réfléchir. A l’aide d’un actio, je fais venir à moi un grimoire et celui ci s’ouvre, les pages se suivant.*

Il me semble qu’il faut 3 jours au moins… Je vérifie ça pour ne pas te dire de bêtise.. Ah, là, voilà. C’est ça, trois jours. Je peux te la faire livrer par ma stagiaire s’il faut, de toute façons, maintenant le campus est sur Poudlard. Quant aux autres, je n’ai qu’une autre commande urgente, je pourrais la gérer pour… Disons la semaine prochaine, les premières neiges ne devraient pas arriver avant au moins 3 semaines en Ecosse, ça suffira.

*Affirmais-je tout en rangeant le grimmoire d’un autre geste pendant que mandra m’apportait mon agenda, en entendant que je parlais de jours. C’était une chose que cette merveilleuse créature m’apportait : elle était assez intelligente pour que j’ai pu lui apprendre quelques petites choses, et lorsqu’il m’entendait parler de jours avec les clients, il m’amenait automatiquement mon agenda et une plume. Je note donc les informations, et me dit qu’il faudra que je me commissionne Hestia pour certains ingrédients. Il faudrait que je lui envoie un hibou.

Finalement, je lui pose une question, mais n’écoute la réponse que d’une oreille. Un intérêt bien faible par rapport à l’ensemble de problèmes qu’apporte le métier de professeur. Supporter des mômes à longueur de journée ? Très peu pour moi. Leur boîte cranienne était trop vide, la plupart était stupide, incapable d’apprendre et de faire preuvende discipline. Cela m’avait déjà marquer pendant ma scolarité : n’avaient-ils donc jamais appris à se tenir et à prétendre comme on l’attendait toujours de moi ? Le jeu m’était une notion inconnue à l’époque, voir tous mes camarades sourire et s’amuser avait été presque destructeur pour moi. J’avais commencé à remettre en question ce que j’étais, ce que j’avais appris. J’avais rapidement découvert que de n’être qu’une coquille vide manipulée par sa mère n’était pas “normale”, ni une chose banale. Et c’était d’ailleurs peut être cette découverte et la colère qu’elle m’avait procuré qui m’avait poussé à ajouter chaque jour quelques gouttes de poison de le thé de mamà. De là où elle était, elle ne pouvait plus m’obliger à rien. Et personne d’autres ne le ferait jamais.

Enfin… Elle finit par me parler d’un sujet qui me passionne : moi et ma boutique. Un sourire fier naît sur mes lèvres. Ma petite entourloupe avec William Ombrage avait été un véritable succès et désormais, j’avais beaucoup de petits contrats des plus juteux. Le Mangemort me croyait toujours en deuil de ma fausse-couche… Ah s’il savait qu’il n’y avait même jamais eu de grossesse ? Je me frottais toujours les mains de cette idée merveilleuse que j’avais eu et de mon sublime jeu d’acteur qui avait pu berner un grand homme comme lui.*

Les affaires n’ont jamais été aussi bonnes. J’ai décroché plusieurs gros contrats. Je suis contente d’avoir une stagiaire pour me filer un coup de main, elle n’est pas trop mauvaise, je peux lui donner des choses de plus en plus complexes et chronophages à faire. Enfin… Tout se passe bien, en tout cas.


*J’étais fière comme un paon, mais comment ne pas l’être ? La réputation du Purple Vial ne cessait de croître, jour après jour… Alors je ne pouvais qu’affirmer cela avec le sourire. Même s’il m’avait fallu quelques magouilles peu éthique pour obtenir les contrats, je ne les aurais tout de même pas eu, même avec le soutien de William, si je n’étais pas douée dans ce que je faisais après tout.*

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Décembre 2020

Giulia et moi étions ce qu’on pouvait appeler sans la moindre hésitation des antithèses. Quand bien même nous avions de rares points communs et des objectifs compatibles, en dehors de cela, nous étions fondamentalement différentes. Peut-être était-ce aussi ça qui permettait une si bonne entente entre nous depuis si longtemps. Car clairement, ce n’était pas le sexe, quand bien même la nuit que nous avions passée ensemble avait été agréable, ça n’avait (hélas pour Giulia) pas été la plus mémorable pour moi (Harper gardait toujours le premier plan). C’était ses profondes différences qui faisaient aussi que je l’appréciais. Parce qu’au final, j’étais heureuse de ne connaître personne qui me ressemblait vraiment. Sûrement cela me faisait un peu peur en réalité, me retrouver face à un miroir émotionnel. J’avais déjà bien assez à faire juste avec moi, je n’avais donc pas besoin d’un double.
Ainsi, la voir se contenter de me répondre aussi vaguement alors que nous évoquions la santé ne me surprenait pas, et voilà pourquoi je souriais simplement en retour. J’étais malade à vie, rien ne pouvait changer ce fait, pas même la magie. Alors pourquoi me formaliserais-je pour un simple rhume ? Surtout un simple rhume, car j’étais heureuse de m’en sortir qu’avec ça pour l’instant. Quand on avait une maladie comme la mienne, on savait que La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Un jour c’est un rhume, puis un autre jour on vomit ses trippes avec une fièvre de cheval. Alors oui, j’avais appris à être heureuse avec ce que j’avais, je savais me contenter des jours les moins pires.
Mais tout cela comment pouvais-je l’expliquer à une personne comme Giulia ? peut-être comprendrait-elle d’ailleurs, mais nous n’étions pas dans une dynamique de ce genre de partage, et c’était sans compter le fait que je parlais très rarement de ma maladie.

Voilà pourquoi je préférais parler de la santé des autres, et surtout des animaux. C’était eux que je guérissais, à défaut de pouvoir me guérir moi-même. Le gâtant peut-être un peu trop, aux yeux de sa propriétaire tout le moins, je préférais lui expliquer à quoi servaient les friandises que j’avais moi-même développées à force d’essayer de nombreux mélanges de fruits, de céréales et autres plantes magiques. Je n’avais jamais été douée en potions ou en arithmancie, mais dès que la chose touchait les animaux, je devenais étrangement douée et débrouillarde.
Aussi, la réaction de la potionniste ne me surprit guère, puisque, même si je me doutais qu’elle n’allait pas sacrifier sa vie pour le petit singe, je savais qu’elle l’appréciait quand même un minimum pour vouloir en prendre soin. Aussi, Giulia était une opportuniste, je n’étais pas née de la dernière pluie, ça avait toujours été ainsi. Si je pouvais lui apporter quelque chose qu’elle jugeait utile, elle sautait sur l’occasion. Peut-être pensait-elle avoir pu me berner toutes ces années, mais ça n’avait pas été le cas, pas totalement tout le moins. Nos échanges cordiaux avec certains ingrédients et éléments en étaient d’ailleurs la preuve. Alors qu’elle profite de mon savoir-faire pour la santé de Mandra, mais aussi pour économiser peut-être quelque gallions, aussi peu soient-ils, c’était tout à fait logique. Nous étions tous pareils dans le fond, il ne fallait pas se leurrer, moi aussi j’appréciais faire des économies, car c’était bien connu quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute.

- Entendu je t’en ferais parvenir sans faute alors, et tu m’en donneras des nouvelles. Si ça se trouve, je peux encore améliorer la recette.

Non pas que je n’étais pas certaine de moi, mais j’avais aussi conscience que le perfectionnement existait toujours. Atteindre les sommets, être le meilleur, ça n’était jamais mes objectifs. M’élever en revanche, oui. Je partais du principe que je pouvais en apprendre tous les jours et tout le temps ajuster mes manières de faire.

En réalité, la seule partie de ma vie où je n’avais jamais changé d’avis, où j’étais restée campée sur mes positions, c’était en rapport à l’amour que je portais à Harper depuis ma jeunesse. J’avais tout essayé pour parvenir à l’oublier. Je m’étais perdue dans mes études, puis dans mon travail, devenant carriériste. J’étais partie en Hongrie et dans d’autres contrées pour la fuir. J’avais essayé de rencontrer d’autres personnes et de passer du temps avec elles (Giulia en faisait partie). Rien à faire, mon cœur, mon corps, mon être entier n’avaient toujours pensés qu’à elle, et c’était comme si, plus je la repoussais, plus elle revenait à mes côtés avec davantage d’impact et de fracas. Nos retrouvailles à l’université avaient été émotives. Puis elle avait rejoint l’Ordre du Phénix. Enfin, nous étions devenues des collègues. J’étais ainsi condamnée à la voir tous les jours, et à me crever le cœur quotidiennement (c’était terriblement douloureux cela dit en passant).
Le franc-parler de la sorcière en face de moi, c’était l’un des points que je préférais chez elle, et sa remarque me tira un sourire franc et amusé. Effectivement, elle était d’une personnalité plus volage que la mienne, elle était aussi peut-être une personne qui avait davantage besoin de sa liberté émotionnelle. Moi, en réalité, je n’avais pas pu décider et je n’avais pas eu mon mot à dire, alors, en réalité, j’étais surtout heureuse et épanouie d’avoir enfin pu renouer et me lier à la personne que j’aimais le plus au monde, plutôt que de devoir essayer de vivre sans elle. Une nouvelle perte la concernant me serait probablement insupportable, par ailleurs, il m’était déjà difficile de faire sans mon frère, alors sans Harper… autant naviguer dans le brouillard à vue et de pleine nuit.
Avec douceur, je pouffais un peu de rire tout en haussant des épaules, comme si tout cela était une évidence pour moi.

- Bah… je me contente de cette personne, elle me comble sur tous les aspects, je ne vois pas pourquoi j’irais voir ailleurs. Je détournais un instant le visage comme si je réfléchissais, avant de revenir sur elle avec un regard en coin. J’ai eu bien assez le temps de bourlinguer pour en être certaine, me concernant en tout cas.

Je ne lui jetais pas la pierre, nous avions chacun notre façon de vivre et surtout notre chemin de vie était différent. J’avais sûrement eu besoin de moins de temps, et d’événements différents, pour parvenir à enfin savoir ce que je voulais, à vouloir passer le restant de mes jours avec une seule et même personne, car elle surpassait toutes les autres, aussi étrange que cela puisse paraître.
Mais je n’étais pas venue ici pour parler ni de ma santé ni de ma vie relationnelle, j’étais ici pour une commande, pour faire gagner sa vie à la sorcière que j’appréciais malgré tout. Tranquille, dans le fond, j’étais peu ennuyée du manque de certaines potions dans son stock (et j’en comprenais les raisons), je la laissais vérifier son grimoire, posant les mains dans mes poches, patiente et attentive. Lorsqu’elle arriva à ses conclusions, je laissais échapper une petite exclamation pour lui répondre.

- Aaaah, la semaine prochaine ça va largement pour les deux ! J’ai encore un fond pour chacune d’elle, je venais justement en prévision, alors, la semaine prochaine ce sera parfait. Amusée, je regardais une potion violette dans une étagère, comme si soudainement je la trouvais bien plus intéressante que d’observer la sorcière. En réalité, je supportais mal de soulever le regard d’autrui. S’aurait été plus long j’aurai été embêtée, mais là je vais pouvoir m’arranger. Je revenais sur elle, timidement, glissant mon regard sur ses lèvres. Je peux revenir la semaine prochaine, quand tu me signaleras que tout est prêt. J’en profiterais pour t’apporter ce que je te dois pour Mandra.

Balayant la boutique jusqu’au petit singe, j’élargissais mon sourire. J’appréciais que les choses soient aussi simples, car ce n’était pas toujours le cas.
Soupirant un peu, je répondais le plus simplement du monde à la jeune femme tandis qu’elle me questionna, quand bien même elle ne m’écoutait que d’une oreille à moitié attentive. Pourquoi m’avait-elle posé la question si ça ne l’intéressait pas ? Une simple question de politesse ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, moi, je l’écoutais attentivement alors qu’elle me parlait de ses affaires. J’étais sincèrement heureuse pour elle que tout aille bien à ce point, bien que je n’aie jamais douté qu’elle parvienne à gérer son avenir avec brio. Elle était ce genre de personne qui se donnait la peine pour parvenir à ses objectifs, et surtout, qui les atteignait.
Hochant la tête, je répondais avec une touche d’humour.

- Moi, je suis le propriétaire de mon slip. Je pouffais avant de continuer. En vrai, je suis véritablement admirative de la quantité de travail que tu abats, mais il faut dire que ça porte ses fruits. Je me retournais pour regarder la boutique depuis l’avant du comptoir. Et ça en vaut la peine. Oh ! D’ailleurs, j’allais oublier.

Je me retournais et m’approchais du comptoir tout en fouillant dans mon sac en bandoulière. Après quelques secondes de recherche à tâtons, j’en sortais une plume rougeoyante et jaunâtre. Une plume de phénix. De mon phénix. Mais ça, je me gardais bien de le lui dire.  Ainsi, la plume était splendide, apparemment fraichement tombée, elle n’était pas abimée, toutes les stries étaient visibles, et le reflet énigmatique et magique de la créature ne s’était pas encore perdu.
Je déposais le précieux objet devant la sorcière avant de croiser les bras devant moi en reniflant un peu avant de sortir un mouchoir et me moucher rapidement. Je venais de casser l’ambiance de l’admiration de la plume, mais voilà comme dit, encore une fois, ça peut être pire n’est-ce pas ?
Toussotant, je reprenais, la voix légèrement enrouée.

- Cadeau ! Ramassée ce matin, elle est toute fraiche, comme tu peux le voir. J’espère qu’elle te conviendra, c’est rare que je puisse en trouver et encore plus de cette qualité.



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Revelio:

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Mar 19 Oct - 3:11
What can I do for you ?
« It's been a while my dear »

*Sans l’ombre d’un doute, la femme qui se tenait devant moi était mon parfait opposé. Je la supposais bien, sur de nombreux points. Ma référence du bien et du mal n’était pas parfaite, et il m’était toujours très difficile de dire qu’une action était mauvaise. En soit, ces pensées avaient toujours été les miennes, le mensonge et le secret était une part de ma vie. C’était d’ailleurs celui de tous ceux de mon rang, de tous ceux que l’on formate pour qu’ils deviennent ceux qu’ils doivent devenir. Je ne doutais pas un instant que cet éducation ignoble que j’avais pu vivre soit la norme. Et puis, de toute façon, aujourd’hui, j’étais celle que j’étais. J’avais lu quelque part chez les moldus que “ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort”. Si je devais parler de mon éducation, je dirais surtout “ce qui ne nous tue pas nous rend… Bizarre” ? Oui, j’étais différente, je le savais. Certains ne me comprenaient pas, et en réalité, je doutais que quiconque puisse me comprendre véritablement. Mais cela me convenait, d’être étrange. Tant que je vivais ma vie comme je l’entendais et que je faisais mes propres choix, en réalité, le reste m’importait peu.

Si bien que je respectais aussi toujours les choix des autres. Je ne me gênais pas vraiment pour les trouver bizarre, et lorsque je connaissais la personne, pour le dire. Avec Abi, je pouvais bien le dire. Si bien que, après avoir hoché la tête, pour sceller l’accord sur les petites friandises pour mon capucin, je n’hésite pas à lui signaler que je ne comprenais définitivement pas cette idée de vouloir se cantonner à une personne. Se contenter une seule personne, c’était risquer de devenir addict à cette personne, d’être incapable de faire ses choix sans qu’ils ne soient pensé pour l’autre… Quelle horreur. Non, moi, je veux vivre ma vie pour moi même. Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme, et personne ne pourrait me prendre ça.*

Comme je te le dis, si cela te contente, tant mieux pour toi. Mais j’admets ne pas comprendre comment une seule personne peut combler tous tes désirs. Ce doit être quelqu’un d’exceptionnel.


*Affirmais-je sans trop d’émotion dans la voix. A vrai dire, je doutais qu’elle soit si exceptionnelle. Elle, oui, car s’il s’agissait d’un homme, Abi aurait toujours besoin de contraception. Mais elle n’en avait plus besoin. Soit, tant pis pour elle. Je ne savais absolument pas comment elle pouvait le supporter. Coucher avec une seule personne toute sa vie ? Par la barbe de Merlin, quel ennui ! Mon expérience très vaste me permettait d’affirmer sans flancher que beaucoup de gens avaient une compétence bien particulière au lit. L’endurance pour certain, un doigté digne d’un pianiste pour d’autres, la vigueur, la douceur, la soumission, l’intensité… Il y avait des centaines de façons d’apprécier le sexe. Le sexe, oui, car je ne voyais rien d’autre dans une relation. L’amour, je n’aurais jamais pu le comprendre, je ne l’avais jamais vécu. Et cela me convenait. Non, c’était prendre bien trop de risques, celui de devenir bien trop frêle et manipulable… Il était idiot de vouloir affaiblir son propre esprit et ses intuitions pour une personne. Après tout, on ne pouvait avoir confiance qu’en soit même.

Enfin, un sourire amusé s’affiche sur mes lèvres quand Abi dit qu’elle a bien assez bourlingué dans sa vie. Petite joueuse. Elle ne devait même pas atteindre le nombre de partenaire que j’avais eu pendant mon master. Mais soit. Je considérais le fait qu’elle soit différente de moi. J’avais d’ailleurs constaté que, si j’avais toujours trouvé ceux qui, comme elle, éprouvait des émotions étranges, j’avais fini par comprendre que c’était eux qui représentaient la majorité et que c’était en réalité moi qui était étrange. Mais hé, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis.

Dans tous les cas, lorsqu’Abi me parle business, je me concentre un peu plus, reprenant mon sérieux. Je consulte mon grimoire pour m’assurer de ne pas dire de bêtise à la jeune femme, et hoche la tête. Un regard satisfait s’affiche sur mes lèvres quand elle semble surprise de ce délais.*

Pour qui me prends-tu ? Tu devrais pourtant savoir que je ne fais pas attendre mes clients, je fais ce métier mieux que personne.

*Affirmais-je en faisant claquer le vieux livre, d’un air fier. Fière, je l’étais. Evidemment que je l’étais. J’avais construit cette boutique à partir de rien… Enfin, si ce n’est d’un héritage familial, mais ça, ça ne compte pas vraiment. Ma réputation et tous ces contrats n’étaient que le fruit d’un travail acharnée… Et d’une fausse grossesse. Mais hé, si William Ombrage ne trompait pas sa petite amie, il n’aurait pas eu ce problème. Ce n’était pas de ma faute, après tout. Je profitais juste de la situation.*

La semaine prochaine, c’est parfait. Si tu as un  imprévu, envoie-moi un hibou, Hestia te l’apportera. Elle est très utile, cette petite.

*Confirmais-je, laissant mes pensées se diriger vers la jeune femme, qui était désormais véritablement ma protégée. Après l’attaque qu’elle avait vécu par les gens de mon propre camp, j’avais su montrer mon mécontentement, et surtout, faire entendre dans le monde magique qu’Hestia Carrow, fidèle ou non à sa famille, je m’en foutais, tant qu’elle m’était fidèle à moi, elle serait sous ma protection. Et qu’elle se sente honorée, elle était bien la première pour qui je me donnais tant de peine. Mais il fallait dire qu’en plus d’être très efficace et capable, en plus d’avoir un petit air familier, c’était à mon honneur qu’on s’était attaqué en attaquant mon apprentie au sein même de ma boutique. Si ce n’était pas de la provoc, je ne savais pas ce qui en serait.

Enfin, il ne servait à rien de revenir sur tous ces événéments qui m’enervaient toujours autant. En tout cas, Abi semble finalement penser à quelque chose, et sors une magnifique plume d’un rouge étincellant. Plume que j’attrape immédiatement avec la plus grande des précautions, lançant un accio pour récupérer ma loupe et examiner la plume qui était, comme elle venait de l’affirmer, d’une qualité incroyable.


Excuse-moi, je vais rentrer chez moi faire ma crise cardiaque. Cette plume est incroyable, merci Abi. J’en ferais très bon usage.


*Affirmais-je sans lâcher la fameuse plume des yeux. Quelle merveille ! Ah ça, être restée amie avec Abigail était probablement la meilleure idée que j’avais eu de toute ma scolarité ! Par tous les Dieux, une plume de phoenix ! Et gratuite, par dessus le marché ! Les potions que j’allais faire avec ça n’irait pas dans le commerce, ou à un prix totalement fou. Déjà, je faisais la liste des potions que je pouvais faire avec celle-ci. Je releve finalement les yeux, des yeux si sombres, habituellement si vide de toute émotions et pourtant à cet instant plein d'étoiles.*

Ah Abi, tu as illuminé ma journée !

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Abigail MacFusty
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Ven 22 Oct - 10:23

Décembre 2020

Je m’autorisais à sourire avec ironie à la sorcière devant moi tandis qu’elle prétendait qu’Harper était sûrement quelqu’un d’exceptionnel. Oui… et non. Elle était surtout quelqu’un d’extrêmement agaçant, qui me faisait tourner en bourrique sans arrêt et ça me rendait vraiment folle. Cela dit, c’était aussi ça qui faisait que notre relation était si spéciale et complète. Oui, elle me comblait sur une majorité des aspects de ma vie, parler de tous dans la grande totalité serait mentir, évidemment, personne n’était capable de cela. Par exemple, ma belle ne pouvait guère m’apporter la sensation que je ressentais une fois que je me trouvais proche des dragons, c’était quelque chose qui leur était propre, et dans un sens, heureusement qu’elle ne pouvait pas combler tous mes désirs, cela en ferait quelqu’un de peut-être passablement ennuyant. Néanmoins en tant qu’individu qui vivait à mes côtés, alors oui, je pouvais, de manière la plus objective qui soit, dire qu’Harper me comblait.
Il y aurait évidemment toujours ce manque que mon frère m’avait laissé à son décès, cependant, la directrice des Gryffondor rendait le deuil moins insoutenable. Sur le plan pur de bas instinct, donc sexuelle, la sorcière avait tout ce dont j’avais souhaité et voulut depuis des années, et elle avait coiffé au poteau des partenaires aussi plaisant que Luca et Giulia. Cela dit, il y avait dans tout cela une équation qu’il ne fallait pas uniquement mettre du côté d’Harper : moi-même étais quelqu’un de très peu exigeant. Je m’étais toujours contenté de ce que j’avais dans la vie et concernant les relations sociales j’étais davantage du genre à dire que j’étais une solitaire. Maladroite en société, maladivement timide, j’étais le genre d’individu qui était plus à l’aise en compagnie des créatures magiques, et à force de les côtoyer, j’en étais devenue une sorcière d’autant plus à part. Comme dit l’adage « qui trop combat le dragon, devient dragon lui-même » ou encore « ce qui ne nous tue pas nous rend plus… bizarres ». En effet, jusque-là, et à preuve du contraire, aucun grand saurien n’avait réussi à me brûler vive… Contrairement à mon frère.
Ainsi, en réponse à la potionniste, je me contentais de hausser les épaules et de prétendre des mots simples, qui ne remettais jamais les autres en question, mais toujours moi. Une attitude qui me collait à la peau depuis de nombreuses années, Giulia l’avait sans doute déjà observée. Cette sensation de craindre être toujours de trop et de déranger.

- Oh et bien disons que… je ne suis pas non plus quelqu’un d’extrêmement exigeant.

Le bonheur, au final, était simple à saisir dans une vie… tellement simple, que des gens comme Giulia, qui n’avaient pas eu la chance d’avoir mon enfance, simple et bienveillante, craignaient de la saisir, comme s’il y avait une certaine entourloupe.
Qui sait, dans le fond, peut-être me trompait-je, et secrètement je l’espérais, mais du peu que j’en connaissais de Giulia, ce que je constatais avec son entourage instable, ou plutôt son entourage qui lui était utile, était en réalité une manière de se cacher derrière une peur plus profonde. Mais cela évidemment n’appartenait qu’à mes petites observations, car avec la potionniste, nous avions toujours convenu d’une relation professionnelle, qui était utile à l’une comme à l’autre, malgré le seul et unique écart que nous avions vécu.

Ainsi donc, je passais outre son petit sourire lorsque je lui signifiais que j’avais assez bourlingué. Sans doute qu’en comparaison, j’avais bien peu de conquête pour elle, mais pour moi qui, encore une fois était bien peu exigeante, ça me suffisait. Voilà pourquoi je préférais revenir directement à nos affaires en parlant potions, surtout que mes petits protégés en avaient besoin. La perspective de l’attente me fit un peu peur, mais lorsque mon interlocutrice parla uniquement de quelques jours, je fus immédiatement rassérénée. Croisant les bras sur mon ventre, je pouffais de rire en voyant l’air fier qu’adoptait la jeune femme en face de moi. Elle pouvait l’être, fière. Sa boutique prospérait, elle avait de nombreuses demandes et aujourd’hui elle avait le luxe d’avoir une jeune protégée, ce dont je ne me serai pas attendu venant d’elle. Sans doute devait-elle y trouver un certain profit, et à bien y réfléchir, Giulia n’avait pas un mauvais fond. Après tout, c’était elle qui était venue m’aider lorsque j’en avais besoin à l’université, et c’était donc en partie grâce à elle si j’avais pu obtenir mon diplôme avec les mentions. J’étais toujours un éruptif dans un magasin de porcelaine dès que je devais confectionner des potions, on ne se refait pas, mais au moins, elle m’avait aidée alors oui, dans le fond, je n’étais pas surprise qu’elle aide une plus jeune que nous aujourd’hui. Quand bien même, je me gardais bien de le lui faire remarquer, au risque d’être sévèrement démentie.

- C’est vrai qu’avec toi, j’ai toujours été satisfaite, et je te remercie d’ailleurs.

Au-delà du fait qu’elle n’était pas médicomage, ses potions étaient particulièrement efficaces et avaient éloigné bien des maux de ma santé fragile. C’était sans compter les excellents ingrédients qu’elle réussissait à avoir (aussi grâce à moi) et qui faisaient que ses potions étaient de qualité supérieure. Ainsi donc, ce que je prodiguais à mes créatures était toujours d’excellentes qualités et ainsi, j’étais certaine de leur donner le meilleur pour qu’ils retrouvent rapidement la santé.
Sans prendre garde à la phrase à double sens que je venais de prononcer, je laissais mon Noir des Hébrides miniatures grimper sur mes épaules et pousser de menus rugissements tandis que je sortais de ma besace une plume de Grishkin qui était tombée le matin même. Puisque je n’en faisais guère collection et que je ne cherchais pas à en faire commerce (cela pouvait le mettre en danger, chose que je refusais), j’avais préféré l’apporter entre de bonnes mains, auprès d’une personne qui saurait en faire bon usage. Peut-être que la suivante je pourrais l’offrir à Harper pour qu’elle s’essaye à des exercices de confections de baguettes. Mais voilà, ce matin j’avais été persuadée qu’il n’y avait pas eu de hasard, c’était donc tout naturellement que j’avais pris la plume flamboyante pour Giulia.
Sa réaction, je me l’étais imaginée plusieurs fois, mais la voir réellement, c’était quelque chose d’autant plus plaisant. Je riais doucement, de bon cœur, en la voyant en admiration devant l’objet rare. Il était rare que la potionniste s’exclame de la sorte, tout le moins en ma présence, et je devais avouer être plutôt contente de le vivre. Non pas pour me moquer d’elle, mais parce que j’avais la preuve que je lui faisais plaisir. Il n’y avait rien de plus gratifiant pour moi.
Décroisant les bras, je tapais dans mes mains, manifestant ma joie.

- Ah ben je suis bien contente d’avoir pu illuminer ainsi ta journée alors ! Je crois en effet que j’ai eu une certaine chance en tombant sur cette plume, il faudra la préserver au mieux pour ne pas qu’elle perde ses priorités magiques. J’enfonçais mes mains dans mes poches. Je savais que tu en ferais bon usage alors je n’ai pas de regret de te la confier. Gratuitement en plus oui, parce qu’encore une fois, je ne travaillais pas avec les créatures magiques pour en faire commerce. Tout le moins, pas comme ça. Pourtant, je n’étais pas dupe, et je ne perdais pas non plus le Nord. Un peu éhonté je m’entendais donc dire. Comme ça tu pourras me faire une petite réduction sur ma commande ?



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