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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Show me a sane man and I will cure him || ft. Angus :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mar 29 Sep - 9:44
Show me a sane man and I will cure him || ft. Angus Ui6WNPm

Show me a sane man and I will cure him


Londres, le 12 janvier 2005.

Il n’était pas rare que les missions lancées par le Ministère de la Magie soient suivies par un débriefing pas toujours très agréable. En l’occurrence, cette fois, il y avait eu une grosse obligation de faire un débriefing plus que conséquent... en effet, puisqu’il y avait eu cette explosion qui avait blessé certains des nôtres ainsi que des moldus. Ce n’était pas prévu, évidemment, et bien que cela n'ait pas vraiment eu de grosses conséquences désastreuses, le protocole était clair : dans ce type de circonstances, il était indispensable que l'équipe sur le terrain au moment des faits soit vue par un spécialiste. Un psychomage, en somme.
Enfin, ça, c'était le protocole habituel, parce qu'il y avait des petites natures, parfois, que cela choquait ou perturbait de voir un peu de sang.

Je n’étais pas de ceux-là, bien évidemment. À trente-sept ans, j’avais déjà vu pas mal de morts, j’avais moi-même violenté, torturé et tué. Autant dire que ce n’était pas l’explosion d’un véhicule de transport public moldu qui allait m’émouvoir. Il pouvait y avoir des blessés, des morts, des morceaux de corps un peu partout... le chaos qui régnait était pour le moins omniprésent. Entre ceux qui paniquaient, ceux qui éclataient en sanglots et ceux qui n’avaient visiblement pas tous les ingrédients dans le même chaudron... il était évident que oui, certaines personnes seraient facilement en état de choc.
Il ne fallait pas se mentir, la violence, c'était bien un domaine dans lequel je m'étais plutôt bien endurci avec le temps. Je n'avais pas vraiment l'habitude d'être choqué par ce genre d'événements, peut-être parce qu'au fond, depuis que j'avais scellé mon amitié avec les frères Lestrange, cela avait régulièrement fait partie de nos petites sorties entre amis... Il y avait près de vingt ans que je pratiquais les sortilèges impardonnables, alors, forcément...

Et puis, il y avait déjà quinze ans que j'occupais mon poste de chef des oubliators. C'était une responsabilité que je gérais de mon mieux, et il me semblait ne pas me tromper en pensant que je faisais cela plutôt bien. En tout cas, je n'avais jamais eu de gros souci, ni pour faire respecter mon autorité, ni pour organiser mes brigades d'oubliators. C'était comme jouer aux échecs, mais avec des stratégies bien moins élaborées, au fond quand j’y pensais. Rien de bien compliqué.
J’avais gravi les échelons à forte d’être méritant et non par je ne savais quel piston comme certains pouvaient en avoir. En comparaison à certains collègues, j’étais vraiment un self made man, comme on dit dans ces cas-là. Je ne devais rien à personne. Et cela, beaucoup avaient tendance à l’oublier. Quand je pensais à certains imbéciles qui aimaient répandre des rumeurs sur les autres, cela m’horripilait au plus haut point. Mais je pouvais comprendre leur jalousie, en réalité puisqu’il s’agissait typiquement du genre de personnes qui regardaient la réussite des autres en se lamentant sur leur carrière stagnante… au lieu de se bouger le cul, si je pouvais me permettre l’expression.

Enfin, bref. Concernant cette mission, à vrai dire, il n’y avait pas de quoi traumatiser qui que ce soit à mes yeux, mais il semblait que si. Alors tous les agents présents pour l’occasion s’étaient vu offrir un aller simple pour une thérapie auprès de psychomages agréés par le Ministère de la Magie. Ainsi, mes subalternes Febal et Clarice se retrouvèrent chez des psychomages de la périphérie moldue et moi, je fus dirigé vers un psy débutant, selon toute apparence, qui venait d’ouvrir son cabinet sur le chemin de Traverse. Un cabinet de psychomage dans un quartier commerçant… Je me voyais déjà emballer l’affaire rapidement et profiter du temps que je pourrais ainsi libérer pour aller faire un peu de shopping. Mon épouse apprécierait sans aucun doute que je lui ramène une petite surprise de chez Mrs Guipure, ce soir quand je rentrerais…
Les autres membres de l’équipe de cette mission avaient été répartis un peu partout chez des spécialistes, avec un minimum de trois ou quatre séances obligatoires. J’avais moi aussi cette obligation à respecter et je ne savais pas trop comment je pourrais me débarrasser de cette corvée sans avoir à passer ces séances soi-disant indispensables. C’était encore une belle connerie inventée par je ne savais qui, ça… sans doute pour justifier l’existence des psychomages, en fait. Inventer des obligations de suivi psychomagique pour créer le plein emploi dans le domaine… oui, évidemment, cela se tenait… J’étais assez réticent à l’idée, en vérité. Je n’aimais pas trop ce concept de parler à un inconnu de ce qui pouvait nous tarauder l’esprit…
Après... d’une certaine façon, je pouvais comprendre que les gens seuls, sans amis et sans famille, ceux qui n’avaient personne à qui parler puissent se tourner vers les psychomages... étaient-ils autre chose que des personnes payées pour écouter ? ils faisaient ce job sans doute parce qu’ils ne savaient rien faire d’autre qu’écouter… peut-être même que leurs conseils à deux noises n’étaient validés par aucune vraie théorie… Après tout, cette profession nous venait tout droit d’une influence moldue. D’ailleurs, à ma connaissance, il n’y avait aucune véritable formation pour certifier les compétences des psychomages. D’ailleurs... pouvait-on vraiment parler de compétences ou d’aptitudes ? Écouter... c’était à la portée de tout le monde. J’aimais beaucoup tout ce qui touchait de près ou de loin à l’esprit humain, mais le métier de psychomage me semblait bien inutile... enfin ! C’était assez en vogue, et c’était peut-être pour cela que le Ministère souhaitait que nous y passions tous. C’était une simple formalité, en réalité. Je me disais que le type pourrait vite voir que je n’étais pas en état de choc, qu’il n’y avait aucun traumatisme chez moi et que j’étais bon pour le service. C’était tout ce qu’il me fallait comme confirmation, en fait. Je laissais aux autres personnes le soin de suivre leur thérapie, pour ma part, je m’en étais toujours très bien sorti sans avoir recours à ces charlatans et arnaqueurs, alors, soit, ce n’était pas aujourd’hui que j’allais commencer.

Voilà un peu mon état d’esprit du moment. Être obligé de consulter un thérapeute quand on n’en avait aucune envie et que l’on n’en ressentait aucunement le besoin, c’était tout simplement une aberration. J’étais sûr et certain que ce type pourrait passer ces séances à écouter d’autres sorciers, des gens qui en avaient besoin, mais pas moi. Certainement pas moi.
Alors j’avais le choix pour lui montrer que je n’étais aucunement sensible à sa profession ni à ces séances pour gérer le stress post-traumatique ou que sais-je. J’avais décidé que je ne lui dirais rien de ce qu’il voulait entendre. J’avais même songé me taire durant toute la séance, ou bien ne parler que de banalités, du genre la météo ou l’actualité, ce genre de conneries.

C’est donc bien décidé à tout faire foirer que je me présentais au cabinet du psychologue. Devait-on donner à ces gens-là le même titre qu’aux médicomages ? Certainement pas. Jamais je ne servirais du "docteur" à quelqu’un qui passait ses journées à écouter. C’était déjà une vaste blague de me retrouver ici, je n’allais pas, en plus, en ajouter une couche.
J’entrai dans le bâtiment comme dans un bar. Il n’y avait rien ici qui indiquait que j’étais bien chez ce psychomage que j’étais censé consulter. L’intérieur de cet endroit était tout simplement d’une banalité sans égale. Je poussais un soupir de lassitude avant même de commencer à chercher par où je devais aller. Il devait bien y avoir une salle d’attente quelque part par ici, c’était bien comme ça que ça fonctionnait, non ? Je trouvais la porte sur laquelle était indiqué "Waiting Room" et j’entrai dans cette pièce. Quelques sièges, une table basse et des vieux numéros de Sorcière Hebdo. Je trouvais cela assez pathétique. C’était tellement cliché… Je m’attendais à ce que ce psychomage soit un pur stéréotype sur pattes. J’en avais déjà marre avant même de commencer, c’était le moins que je pouvais dire.
Je ne m’asseyais pas. Je regardais le décor de la pièce. Somme toute, assez basique aussi. C’était sans doute ce que je pouvais retenir de tout ce que j’apprenais de mon futur psychomage en observant et en analysant ce que je voyais. Ce type devait être juste basique. Je ne m’attendais à rien d’autre.
Ce n’était pas très surprenant, mais je ne voulais pas recevoir un blâme juste parce que je n’avais aucune envie de voir ce psy. Mais bon, plus vite on allait commencer, plus vite on allait terminer.
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Anonymous
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Dim 4 Oct - 13:12
Show me a sane man and I will cure him || ft. Angus O03y

Show me a sane man and I will cure him



Voilà, ça y est, j'allais me lancer dans le grand bain, comme on dit. Enfin aujourd'hui j'allais commencer mes consultations dans mon propre cabinet de psychomagie. Cela faisait son petit effet tout de même. J'avais passé une formation auprès d'un psychomage après mes études de médecine, il était sympathique et bon pédagogue, mais je n'avais pas pour ambition de m'associer à qui que ce soit. Depuis que j'avais décrété que je serais psychomage, j'avais voulu mon propre cabinet. Aujourd'hui, à trente ans, c'était enfin le cas. J'avais voulu que lorsque mes patients arrivent ici, ils se sentent comme chez eux, si bien que l'endroit ne ressemble pas à ce qu'on pourrait attendre d'un cabinet de psychomagie. J'avais voulu créer une ambiance un peu plus intimiste, je ne savais pas vraiment si j'avais réussi, mais ce n'était pas le genre de question que je pouvais me permettre de poser à mes futurs patients. Parlant d'eux, je n'avais pas encore pu me constituer de clientèle, mais le pyschomage qui m'avait formé avait promis de m'envoyer quelques-uns de ses patients quand son carnet de rendez-vous serait trop chargé pour qu'il en accepte de nouveaux. En attendant, le Ministère m'avait "sélectionné" pour que je reçoive en consultation certains de ses agents qui auraient pu être choqué par une mission.

En fait, le Ministère avait réparti ses agents entre les différents psychomages de la ville. J'en avais hérité de trois et je recevais le premier dans quelques minutes. Je n'étais pas spécialement inquiet, je savais ce que je valais en tant que psychomage, mais je me demandais néanmoins en face de quel genre d'individu j'allais me retrouver. Est-ce qu'il serait tout tremblant dans le fauteuil ? Irait-il s'allonger complètement sur le divan en se mettant en position foetale ? Je devais absolument tout prévoir pour pouvoir réagir de la manière qu'il convenait. Je ne savais pas encore si j'allais avoir besoin d'utiliser la Legilimancie sur Monsieur Ombrage, mais je n'hésiterai pas à le faire au besoin, si bien sûr il me l'autorise. Jamais je n'entrerai dans l'esprit de qui que ce soit sans son autorisation, cela ne se fait pas tout simplement.  Avant d'accueillir mon premier patient, je vérifiais que tout était bien en ordre dans mon bureau, je consultais ensuite les quelques notes que le Ministère m'avait envoyé à propos de William Ombrage. Il n'y avait que peu d'information en réalité, juste son identité et les raisons qui ont poussé le Ministère à me l'envoyer. Je grimaçais quand je lisais le compte-rendu de l'explosion J'imaginais aisément que cela n'était pas simple de se remettre d'une telle vision. Je ne sais pas comment je pourrais réagir face à cela d'ailleurs, je n'ai jamais été confronté à de telles horreurs, j'en ai vu quelques-unes dans la tête de certains patients déjà, mais je n'ai jamais eu à les vivre moi-même.

Constatant que j'étais prêt et ayant entendu la porte de la salle d'attente, j'allais donc chercher mon patient. J'ouvris la porte de la salle et, un rapide coup d'oeil sur l'homme face à moi m'indiquait qu'il avait envie d'être partout ailleurs, sauf ici. Oh ce n'est pas un pouvoir particulier que j'avais, j'étais simplement observateur. Il n'était pas assit, il ne voulait donc pas essayer de se détendre, c'est déjà un premier signe flagrant, ma faible expérience m'a déjà appris cela. J'esquissais néanmoins un sourire dans sa direction.

- Monsieur Ombrage ? Si vous voulez bien me suivre.

Je le conduisais donc dans mon bureau puis j'en refermais la porte et m'asseyais sur mon fauteuil.

- Installez-vous où vous voulez...ou bien restez debout, si vous préférez.

J'avais une immense bibliothèque dans mon bureau, j'avais lu presque tous les livres qu'elle contenait, à part deux ou trois. Un divan était installé au fond de la pièce et un peu plus loin, deux fauteuils se faisaient face.

- Je peux dire, sans trop me tromper, que vous n'avez pas vraiment envie d'être ici. Je pourrais aisément remplir ce papier du Ministère et vous libérer...mais j'aimerai savoir pourquoi vous ne devriez pas bénéficier de ces séances ?
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Anonymous
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INRP
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Dim 4 Oct - 19:05
Dans cette salle d’attente peu décorée et peu agréable, je ne dus – Salazar soit loué – guère patienter bien longtemps. Il fallait croire que mon psychomage n’avait pas beaucoup de succès, puisque je ne vis personne sortir de la pièce avant que je ne sois invité à y entrer. A moins qu’il n’y ait une autre issue… mais je constatais rapidement qu’à part les fenêtres et un accès vers des sanitaires, il n’y avait pas d’autre porte de sortie que celle par laquelle nous venions d’entrer.
J’en déduisais donc que ce psy n’avait que peu de patients, à moins que je ne sois le premier de la journée… mais dans ce cas, cela signifiait qu’il ne devait pas travailler beaucoup chaque jour… Soit parce que ses honoraires étaient excessivement élevés – auquel cas je pouvais me réjouir que ces séances soient imposées et payées par le Ministère – soit parce que ce type n’était pas très demandé…
Je pris le temps d’observer le psychomage, de la tête aux pieds et des pieds à la tête. De face, bien sûr, mais aussi de dos. Il avait typiquement ce genre de visage tout gentil et tout doux qui faisait penser à un brave homme… Oui, voilà, "brave", ce devait être le meilleur adjectif pour qualifier ce type.

Je n’étais pas ici de mon plein gré et cela devait se voir comme le nez au milieu de la figure. L’homme m’invita à m’installer où je voulais et, posant les yeux sur la bibliothèque qui garnissait tout un pan de mur de la pièce, je m’en approchais. « Je peux m’installer avec un livre, peut-être ? Ce sera une bonne façon de passer le temps… » Je parcourus rapidement les dos des différents volumes que j’avais sous les yeux… avant de m’arrêter sur l’un d’eux. « Puisque je suis là pour une heure environ, j’imagine qu’on peut discuter littérature ? »

Malgré son invitation à m’installer, je restais donc debout, analyser les dos des livres, mais aussi la manière dont ceux-ci étaient rangés. Je reconnus là un classement digne d’une bibliothèque. Je me trouvais devant des ouvrages concernant la magie spirituelle… ils étaient rassemblés au même endroit, tandis que des livres plus axés sur les sciences magiques se trouvaient au-dessus. L’homme me semblait avoir une certaine logique, aussi allait-il sans aucun doute comprendre que je n’avais rien à faire ici.
D’ailleurs, il avait bien vu que je n’avais guère très envie d’être ici, et il me posait une question qui me fit hausser un sourcil. « Vous savez, il y a des personnes qui ont vraiment besoin de vous et de votre aide… Le Ministère oblige toute personne présente à voir un psychomage, chaque fois qu’il y a eu des morts, c’est la procédure depuis quelques années. »

Et je pouvais aisément comprendre que cela puisse être bienvenu pour certaines personnes. Quand on voyait son premier mort ou quand on tuait pour la première fois, un accompagnement psychomagique pouvait être intéressant… Mais, en soi, j’avais passé l’âge des premières fois depuis un moment. « J’ai déjà vu pas mal de choses horribles, une de plus ou une de moins, cela ne va pas me changer la vie. »

A vrai dire, certaines choses m’atteignaient bien plus que je ne l’avouerais jamais, mais pas ce genre de situations… Le sang, la violence, la mort… tout cela faisait partie de notre quotidien, depuis des années déjà, et je me voyais mal commencer à raconter à ce Worthington pourquoi cela ne me faisait ni chaud ni froid de voir une explosion en direct, avec tout ce que cela pouvait impliquer en termes de blessés et autres.

Jusque là, je n’avais pas touché le moindre livre. Je me contentais de les observer, les mains dans le dos. Je n’avais pas ôté mon manteau, et encore moins ma veste. Il était évident que je ne resterais pas longtemps ici et que ce serait une véritable perte de temps d’enlever ces vêtements pour les remettre juste après. Je me retournais pour regarder l’homme en face. « Le Ministère dépense bien trop d’argent dans des choses de ce genre. Tout le monde n’a pas besoin d’un psychomage… Je n’ai rien contre vous, bien sûr, mais je n’ai pas besoin de vous. »

Face à lui, une nouvelle fois, je l’observais. L’homme avait pris place dans un fauteuil qui ne pouvait qu’être le sien et, sur le moment, je le trouvais très bien fondu dans ce décor. Moins banal que la salle d’attente ne le laissait supposer, à vrai dire. J’aimais beaucoup cette immense bibliothèque, notamment. Et puis, ce type avait quelque chose de particulier, un petit je ne savais quoi qui le rendait assez sympathique.

« Vous voyez, je suis ici à prendre de votre temps, sur le compte du Ministère de la magie, alors que vous avez très certainement des personnes à voir et que le Ministère a des dépenses bien plus intéressantes à faire. »

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INRP
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Mar 6 Oct - 13:14
Show me a sane man and I will cure him || ft. Angus O03y

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Cela ne faisait pas longtemps que j'exerçais, mais au cours de ma formation, j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer des patients qui étaient réfractaires aux psychomages, qui n'en voyaient pas l'utilité. Certains pensent même que nous ne sommes payés qu'à écouter ce que les gens nous racontent, ils ont du mal à voir cela comme une profession médicale à part entière et c'est bien dommage, mais que voulez-vous, on y peut rien. Ceci étant, ceux qui pensent ne pas avoir besoin des services d'un psychomage sont, bien souvent, ceux qui en ont le plus besoin en réalité.  Je ne savais pas encore vraiment dans quel catégorie d'individus classer Monsieur Ombrage, mais j'avais l'impression qu'il sera de ceux qui pensent ne pas avoir besoin de moi. Nous verrons bien et, si tel était le cas, je m'assurerai qu'il fasse tout de même ses trois séances payées par le Ministère. Peu m'importe s'il passe toute l'heure muet comme une carpe.

La réflexion qu'il fit quand il m'annonça qu'il pouvait s'installer avec un livre, que ce serait mieux pour passer le temps me fit hausser un sourcil, un sourire amusé sur le visage.

- Probablement, mais ce serait aussi extrêmement grossier. Vous ne m'avez pas l'air d'être quelqu'un qui se soucie peu des convenances, bien au contraire.

J'en veux pour preuve le fait que bien qu'il était devant la bibliothèque, il n'avait encore touché à aucun livre, se contentant d'en lire les titres sur la tranche. Je haussais les épaules.

- Vous pouvez parler ce que vous voulez, même si le Ministère souhaiterait que vous parliez de ce qu'il s'est passé pendant cette mission, ils ne sauront jamais de quoi nous aurons parlé. Le document que je dois leur rendre consiste en un simple questionnaire demandant si vous êtes choqué par ce qu'il s'est passé ou bien s'il peuvent continuer à vous envoyer en mission. Ils ne demandent pas le contenu de la séance, ils savent que cela tombe dans le domaine du secret professionnel.

Je m'étais saisi d'un carnet dans lequel j'avais commencé à noter quelques informations sur William Ombrage, je complèterai au fur et à mesure des séances. Je l'observais tandis qu'il restait debout à regarder mes livres. J'esquissais un petit sourire face à ses paroles.

- Oh oui, je le sais que beaucoup de gens ont besoin de moi, beaucoup plus qu'on ne le pense d'ailleurs. Ne trouvez-vous pas que cette "procédure" soit bénéfique ? Vous n'y voyez pas d'intérêt parce que vous pensez ne pas en avoir besoin, soit, mais globalement, ne trouvez-vous pas que ce soit une bonne idée ?

Je plongeais mon regard dans le sien tandis qu'il m'annonçait avoir vu beaucoup de choses horribles et qu'une de plus ne changerait pas grand-chose.

- Oui, je suppose, mais être habitué à ce genre de chose ne signifie pas que vous ne serez plus jamais "impressionné" par la violence dont peut faire preuve l'être humain envers ses semblables.

Tandis qu'il me parlait, je griffonnais quelques mots.

- Beaucoup de gens sont comme vous, ils imaginent ne pas avoir besoin de moi ou de mes confères, mais finissent par se rendre compte que nous ne sommes pas si inutiles que cela.Vous vous imaginez...pouvoir dire tout ce que vous voulez à quelqu'un sans craindre que celui-ci l'utilise contre vous. N'est-ce pas l'idéal ? Par exemple, si un jour vous veniez ici m'annoncer que vous aviez commis des actes encore plus immondes que celui auquel vous avez assisté...je n'aurais pas le droit de le répéter à qui que ce soit.

Je continuais à l'observer.

- Vous aimez ces livres ?  Vous les connaissez ? Qu'appréciez-vous comme ouvrage en général ?

Inutile de continuer à débattre sur la nécessité de sa présence ici ou non, il n'a pas le choix de toute manière, il devra se plier aux trois séances et j'ai bien l'intention qu'il le fasse.
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INRP
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Mer 7 Oct - 18:39
Je n’avais pas de raison d’être ici. Ce n’était qu’une obligation et celle-ci n’était justifiée par rien du tout. J’allais devoir perdre une heure de mon temps, par trois fois, pour obtenir un certificat d’aptitude au travail de terrain.
Je m’étais imaginé ce que cela aurait donné si je n’avais pas ce parchemin signé de la main du psychomage. Dans le meilleur des cas, j’aurais eu simplement un travail de bureau, pas trépidant certes, mais bien tranquille... cependant - et c’était un peu ce qui m’avait décidé - le pire scénario que je m’étais fait était celui où je perdais mon poste à responsabilités en étant jugé inapte au service par un psy.
Je n’étais pas spécialement imbu de moi-même, mais je n’aurais sans doute pas pu supporter une telle humiliation... imaginez un peu : être le plus jeune dans l’histoire du Ministère à accéder à un poste de chef des oubliators, pour le perdre une quinzaine d’années plus tard ? Non merci, très peu pour moi. J’avais encore de l’ambition et je ne voulais pas redescendre de ce piédestal qui était le mien… Même si je n’en jouais pas, il était évident que mon statut professionnel avait toujours été une bonne source de satisfaction pour moi… J’arrivais à concilier mon job avec ma vie privée, je m’en sortais plutôt bien et j’aimais assez l’idée d’être aussi bien coté dans ce rôle de chef… A moins que ce ne soit surtout le fait d’être chef de quelque chose qui me plaisait…
Le psychomage n’avait pas tort dans sa remarque. Même si je pouvais avoir très envie de compulser certains des ouvrages de sa bibliothèque. « Vous êtes observateur. » Et sa conclusion était juste.« En effet, les convenances sont importantes. Dans notre société, il me semble qu’il est obligatoire de les respecter. »
Et, de fait, je n’aurais jamais souhaité passer pour un grossier personnage alors que c’était plutôt l’inverse de l’image que je voulais renvoyer de moi. N’étais-je pas perçu comme un homme plutôt poli et raffiné, assez cultivé et intelligent ? Cette image de moi-même était quelque chose qui avait toute son importance pour moi et pour mes ambitions également, bien évidemment.

Et comme il m’invitait à parler de ce que je voulais, en me précisant qu’il était soumis au secret professionnel et en m’expliquant en quoi consistait exactement ce fichu parchemin du Ministère, je le fixais d’un regard sombre. J’avais bien vu qu’il avait sorti de quoi écrire et cela ne me plaisait pas trop.
Il embraya en évoquant les besoins de certaines personnes pour qui la procédure pouvait être une bonne chose. « Oh ça... je ne dis pas le contraire. Certaines personnes doivent ressortir grandies de ce genre d’expérience thérapeutique. » Certaines personnes, oui, mais pas moi. Je ne faisais pas partie de ces gens-là.

L’homme essayait de le convaincre et, au fond, cela avait quelque chose d’assez drôle. Je m’imaginais très bien m’amuser avec lui, en lui racontant connerie sur connerie, juste pour passer le temps... mais je pouvais peut-être aussi le tester sur ses compétences... cela pouvait être fort sympathique.

« Ma conscience va très bien, merci pour elle. J’ai une méthode infaillible pour la soulager quand c’est nécessaire. » Et comme il insistait à ce point, j’ajoutais la question qui me semblait la plus logique dans la continuité de ces idées. « Et vous, alors, lorsque vous ressentez comme un trop-plein, à force d’écouter vos patients... vous allez vous décharger auprès d’un confrère, je suppose ? Dans quelle mesure pouvez-vous garantir le secret professionnel, dans ce cas ? Parler d’un patient, c’est déjà le trahir. » Je me doutais que les psychomages ne s’échangeaient pas les noms de leurs patients, tout au plus un prénom, mais un échange entre deux psys, où il était question d’un état d’esprit dû à ce qu’un patient pouvait avoir confessé, cela me semblait un peu limite. « Et que feriez-vous si je vous disais que j’ai effectivement fait des choses immondes ? »

Je ne comptais pas me confier, en réalité, mais j’étais assez curieux de voir comment cela fonctionnait. Et en quoi un type comme lui pouvait se targuer d’aider les gens ayant vécu et vu des choses dont il ne soupçonnait peut-être même pas l’existence. Je n’étais pas un fervent adepte de la confession à autrui, somme toute, nous avions tous une conscience et il fallait faire avec, mais j’avais un peu de mal à comprendre comment cela pouvait aider d’autres personnes. « Quelles techniques pouvez-vous imaginer mettre en place si quelqu’un venait vous voir en vous annonçant… je ne sais pas, moi… qu’il a tué un innocent pour une raison qui vous semble vraiment dérisoire ? »
Bon, en soi, c’était bien quelque chose qu’il m’était arrivé de faire. Un petit Avada Kadavra, cela ne me dérangeait pas du tout. C’était même assez naturel, en fait… Enfin, surtout il y a quelques années, lorsque le Seigneur des Ténèbres montait en puissance… mais personne dans nos rangs ne s’était imaginé que cet imbécile de Potter allait défaire notre leader. Il y avait déjà sept ans que la grande bataille de Poudlard avait eu lieu et, depuis, il était devenu obligatoire pour nous, les mangemorts, de rester discrets. Et ces derniers temps, cela se marquait notamment dans la nécessité de ne pas faire de vagues autour de nous. Même lorsque nous nous croisions, entre mangemorts, nous n’avions pas vraiment l’occasion de discuter, enfin, pas d’autre chose que de banalités. Il nous fallait faire semblant, montrer patte blanche et ne pas montrer notre déception.

Allions-nous parler de livres, du coup ? Peut-être. Je ne savais pas exactement, mais il était clair que je préférais aborder un sujet neutre, pour lequel je ne devrais pas faire l’effort de jouer un rôle. « J’en connais certains. J’ai eu l’occasion de lire quelques essais de Mr. Mory sur certaines théories sur la mémoire. J’ai trouvé cela très intéressant… » Et puis, il y avait dans ces théories, pas mal de choses pouvant m’être utiles pour le boulot, évidemment. J’aurais très bien pu ne concentrer la discussion que sur des ouvrages qui étaient logiquement présents chez tous les oubliators, mais j’en aurais vite eu assez, aussi répondis-je tout de même à sa question. « Sinon, en termes de lecture plaisir… J’aime beaucoup les romans d’aventures, les romans historiques et les romans psychologiques. »
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Anonymous
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Ven 6 Nov - 21:52
Show me a sane man and I will cure him || ft. Angus O03y

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Trois séances, simplement trois séances pour que je déclare William Ombrage apte à reprendre le "travail de terrain". Dans l'absolu ce n'est pas grand chose, mais lorsque le patient en question est réfractaire à n'importe quelle thérapie, cela complique les choses. Au premier coup d'oeil on peut dire que William ne fera rien pour me faciliter le travail. Honnêtement, je n'en avais que faire, le Ministère payait pour ces séances, alors il allait les avoir, toutes les trois, même si pendant tout le temps que nous allions passer ensemble il n'acceptait de parler que de recettes de cuisine ou du dernier livre qu'il avait lu, alors cela m'irait très bien.  Je n'avais pas mis longtemps à remarquer que William Ombrage était une personne qui se souciait des convenances. Il suffisait de l'observer pour s'en rendre compte, sans vouloir me vanter, j'avais toujours été un fin observateur, c'était plutôt une qualité quand on exerçait un métier comme le mien, non ? J'esquissais un sourire en coin face à la réponse de William.

- Je fais ce que je peux. Ceci étant, je trouve que vous avez raison, de plus, lorsqu'elles ne sont pas respectées cela devient rapidement l'anarchie, enfin ce n'est que mon avis.  

J'avais encore tenté de convaincre William du bien fondé de cette thérapie. C'était peine perdue bien sûr, mais je n'avais pas l'intention de me "rendre sans combattre" comme on dit.  La réponse qu'il me fit me prouva qu'il n'avait clairement pas l'intention de changer d'avis. Je hochais la tête.

- En effet...mais vous ne serez pas de ceux-là, n'est-ce pas ? Et bien soit. Cependant ces séances doivent être faites, alors autant faire en sorte qu'elles se passent bien, voilà pourquoi vous pourrez parler de ce que vous souhaitez, même si cela n'a aucun rapport avec ce qui est censé vous amener ici.  

Il soulevait un point intéressant, comment je gérais le fait d'être, en quelque sorte, le réceptacle d'autant de personnes. Allais-je déverser le trop-plein chez un confrère ? Oui, j'aurais pu faire cela si je n'avais pas connu d'autres moyens, des moyens qui me permettent de me vider l'esprit de toutes ces consultations sans me livrer à qui que ce soit. Je posais mon stylo sur mon carnet et plongeais mon regard dans celui de mon patient.

- Je pourrais, en effet, aller voir un confrère, mais comme vous l'avez si bien souligné, il serait difficile pour moi de me confier sur les répercussions que pourraient avoir sur moi les problèmes de mes patients sans trahir le secret professionnel, mais heureusement pour moi, il existe des méthodes alternatives que l'on peut utiliser seul. Cela s’appelle la méditation et c'est très efficace. Cela me permet de me recentrer sur moi-même et laisser de côté le trop-plein d'émotion que pourraient me causer certaines révélations. Enfin, nous ne sommes pas ici pour parler de moi, n'est-ce pas ?  

Sa dernière question ne m'étonna presque pas. J'esquissais un sourire.

- Que voudriez-vous que je fasse ? Je vous écouterai sans vous juger parce que je n'ai pas à juger mes patients.  

Je fronçais les sourcils un instant.

- Est-ce une manière détournée de me dire que vous avez tué quelqu'un, Monsieur Ombrage ?  

La discussion dériva sur les livres. Il m'expliqua qu'il avait aimé les essais de Monsieur Mory et me parla également des genres littéraires qu'il aimait, ainsi que je le lui avais demandé.

- Oh vous les avez lu ? J'aime son style d'écriture, j'avoue avoir lu quelques essais également et j'ai beaucoup apprécié. Concernant les livres, j'ai une préférence pour les romans historiques, et les biographies, mais je ne m'arrête pas sur un seul genre, je suis plutôt éclectique. Alors, dirons-nous que les trois séances que nous devons faire seront consacré à la littérature ou bien avez-vous un autre sujet dont vous aimeriez parler ?  
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Dim 8 Nov - 6:57
S’il y avait bien une chose dont j’étais persuadé, c’était que je n’avais pas besoin d’une thérapie. Alors trois séances, cela me semblait bien plus que suffisant pour rassurer les gros bonnets du Ministère. Je cachais tant de choses depuis la chute du Seigneur des Ténèbres que je craignais presque de me dévoiler trop si je jouais le jeu avec ce psychomage. Alors je préférais jouer la carte de la prudence et me montrer rétif à tous ces principes qui étaient, rappelons-le tout de même, largement inspirés des concepts et des principes moldus.
Je n’étais pas né de la dernière pluie, je savais très bien comment allaient se passer ces trois séances. J’étais censé parler de ce soi-disant événement traumatisant, évacuer mon stress et montrer que parler de cela me faisait du bien… et au bout de ces trois séances, le psychomage allait me proposer de rempiler pour une thérapie digne de ce nom.
Malgré ce que je savais et ce que je devinais, je tâchais de rester convenable et d’être poli. D’ailleurs, nous étions apparemment, lui et moi, d’accord sur ce principe. Les convenances et la politesse, c’était primordial. « Oh, mais je suis d’accord. Les règles ont été inventées pour structurer les relations et les échanges, après tout. » C’était clairement ce qui régissait la vie en société, en fait, et sans elles, non seulement ce serait l’anarchie, mais peut-être, osons le dire, carrément le chaos le plus total. Les règles et les lois avaient été créées pour que ce genre de chose n'arrive pas.

Etait-ce une nouvelle règle à respecter que de forcer les gens normaux à voir des psychomages ? Je n’en savais rien, mais il était fort possible que ce soit une nouveauté visant à développer la profession de psy dans le monde sorcier… Je le regardais un instant, me demandant ce qui pouvait pousser un homme au physique agréable comme lui à vouloir écouter les gens se plaindre et geindre sur leurs soucis divers et sur leurs petites vies minables. Et comme il m’invitait à parler, même si cela n’avait aucun rapport avec les raisons de ma présence ici.
« Désolé si ma question est déplacée, mais... Dites-moi, vous avez toujours voulu faire psychomage… ou bien les études de médicomagie étaient trop difficiles pour vous ? »

Oh, c’était peut-être assez indélicat comme question… ou bien ce n’était pas posé de la bonne façon, mais je n’arrivais pas bien à comprendre ce qui pouvait pousser quelqu’un à se lancer dans une telle profession. Il fallait être un peu masochiste sur les bords, à mon sens… Je ne voulais pas forcément être méchant ou désobligeant, mais j’étais tout de même curieux de connaître le fin mot de l’histoire.
J’avais peu de patience avec les gens. Surtout ceux qui passaient leur temps à se plaindre. Alors… Comment pouvait-on faire de ces longs moments ennuyeux sa profession ?
Si l’on pouvait parler de ce que je souhaitais, pourquoi ne pas parler de lui, au fond ? J’avais toujours su écouter correctement les autres et certains aspects de l’esprit humain m’intéressaient fortement. Alors, pourquoi pas ?

Je m’étais un peu rapproché, laissant ses livres un instant, puis, portant mon regard sur lui, pour soutenir le sien tout en l’écoutant me parler de méditation, je penchais légèrement la tête en fronçant un peu les sourcils.

« Nous pouvons parler de vous, Mr Worthington. Ça m’intéresse. Vous n’êtes pas comme la plupart des gens. » Même sans vraiment comprendre comment la meditation - on parlait bien de cette activité qui consistait à fermer les yeux et à penser mais sans s’endormir ? - pouvait l’aider avec ce trop plein, le sujet était assez rare et assez intellectuellement riche pour attirer mon attention.
Son idée de ne pas juger, voilà qui était une grande nouveauté. Tous les gens se jugeaient toujours les uns les autres. Comment un seul homme pouvait-il parvenir à éviter cet écueil ? J’étais curieux... c’était un tour de maitre que d’éviter de porter sur les autres un jugement de valeur...
Et quand il me posa la question du meurtre je haïssais les épaules.

« C’était un exemple comme un autre. J’aurais pu vous dire n’importe quoi d’autre. Vous auriez préféré que je vous dise que je perds le contrôle face à une jolie paire de fesses ? » Certaines théories psychomagiques, à l’instar de celles d’un certain Sigmund Freud, ramenaient beaucoup de choses aux pulsions érotiques. C’était donc un sujet sur lequel je pouvais emmener mon interlocuteur sans trop de souci. Il devait être rodé.
« Que pensez-vous de ces théories qui affirment qu’il y a une motivation sexuelle derrière tout acte, tout geste et toute pensée ? Est-ce une théorie valable, selon vous ? »

Ma femme était actuellement enceinte de notre deuxième enfant et sa libido, en ce troisième trimestre de sa grossesse, était au point mort. Mais il fallait dire, aussi, qu’elle avait été malade dès le début et que ce n’était pas facile à vivre pour elle. Quant à moi... n’ayant pas auprès d’elle de quoi me satisfaire, j’allais voir ailleurs, c’était logique. Mais Elianor le savait, c’était dans notre accord. Peut-être que ce psy pouvait avoir une explication rationnelle au fait que j’aie pu trouver et épouser la seule femme qui pouvait accepter cela sans faire preuve de jalousie... du moins, pour l’instant. « Vous avez des enfants ? Ou le projet d’en avoir ? »

J’avais passé les dernières minutes à amener la conversation à son propre sujet. Il devait bien avoir remarqué cette petite stratégie, en effet, il n’y avait aucun secret là-dedans : c’était une méthode que j’utilisais souvent... les gens étaient prompts à parler d’eux-mêmes lorsque l’occasion se présentait. Sans doute des réminiscences d’un égocentrisme remontant à la petite enfance.
Je regardais autour de moi comme pour m’imprégner de la pièce et de ce qu’elle m’inspirait, puis j’ôtais ma veste pour la déposée délicatement sur le côté et je m’étalais de toute ma longueur sur le canapé destiné à ses patients. Je desserrai un peu ma cravate et je le regardais à nouveau.

« La séance est censée durer combien de temps ? Une heure, c’est bien ça ? » C’était dommage de passer une heure complète à parler de tout et de rien. J’avais un peu l’impression de perdre mon temps. Et comme il me demandait si je souhaitais parler d’autre chose que de littérature, je fermais les yeux une seconde avant de lui répondre. « Hormis la littérature, j’aime beaucoup le sexe. Si vous préférez ce sujet, ça ne me dérange pas d’en parler. »

Ça ne m’avait jamais gêné, d’ailleurs. C’était mes un sujet avec lequel j’étais plutôt à l’aise. Comme la littérature, à ceci près que la plupart des gens aimaient le sexe mais n’en parlaient pas ouvertement. Si c’était un sujet qu’on ne pouvait pas aborder avec un psychomage, alors, à part mon meilleur ami, je ne voyais pas qui pourrait entendre tout ce que je pouvais avoir à dire sur le sujet. « Je pense très souvent à cela. Surtout depuis que mon épouse est enceinte. Autant pour notre premier enfant, les hormones l’avaient rendue coquine à souhait, autant ces temps-ci j’ai l’impression que nous sommes des colocataires, elle et moi. »
Voilà, comme ça, il allait avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Un sujet personnel qui n’impliquait pas que j’aie à parler de mort ou de sang. C’était un sujet assez léger, d’une certaine façon, enfin, de mon point de vue, ce l’était.

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Mer 11 Nov - 17:59
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La vie en société était faite de règles qu'il convenait de respecter si vous ne vouliez pas que ce soit l'anarchie et William semblait être d'accord avec moi à ce sujet, cependant, nous n'étions pas là pour parler du bien fondé des règles instaurées. Je hochais donc la tête sans répondre plus histoire de pouvoir changer de sujet de conversation. Certes, je savais qu'il ne parlerait pas de ce qui avait entraîné le Ministère à lui imposer ces séances, mais nous pouvions parler de beaucoup d'autres choses. Je le lui avais d'ailleurs proposé.

La question qu'il me posa par rapport à mon métier de psychomage m'étonna d'abord, puis je lâchais un petit rire nerveux. Non, mais il était sérieux ? Il pensait sans doute que le métier que j'exerçais n'en était pas un. Cela pourrait être vexant, mais loin de me vexer, cela m'amusait.

- C'est dommage, Monsieur Ombrage, je vous prenais pour quelqu'un de beaucoup plus instruit que cela. Sachez dans ce cas, que pour être psychomage, il faut d'abord faire des études de médicomagie. La psychomagie n'est qu'une spécialité que l'on fait, ou pas, ensuite. Donc, pour répondre à votre question, non, ce n'était pas trop difficile pour moi, mais je trouve l'esprit humain fascinant à tel point que j'ai voulu l'étudier et voir si je pouvais aider certaines personnes, les soulager.

Oh je n'aurais peut-être pas dû répondre ainsi, mais quand on posait ce genre de question, il ne fallait pas non plus s'attendre à autre chose comme réponse. J'étais curieux de voir sur quel sujet la conversation que nous allions avoir allait porter. Il s'était rapproché tandis que je lui parlais de la méditation. Parfois, la méditation pouvait se révéler insuffisante pour m'aider à canaliser les informations que j'avais pu apprendre, mais dans ces moments-là, j'avais...un autre échappatoire, je ne pourrais pas le révéler actuellement, parce que c'est un peu trop intime, mais sachez que cela est très efficace. Je haussais un sourcil à sa proposition.

- Ah oui ? Vous trouvez ? Je ne vois pas en quoi parler de moi pourrait être intéressant, mais puisque je vous ai dit que nous pouvions parler de ce que vous voulez, allons-y.

Un nouveau rire se saisit de moi, ainsi qu'une petite rougeur lorsqu'il évoqua une paire de fesses.

- L'important n'est pas de savoir ce que je préfère, mais de savoir ce qui est.

Je le regardais un instant avant de me lever de mon fauteuil, gardant toujours mon carnet dans les mains. Je me dirigeais vers la bibliothèque. Je sais que ce n'était pas très poli de tourner le dos à mon patient, mais dans cette situation je n'avais pas le choix. Je pris un livre de la bibliothèque et revins avec. Je le tendis à William.

- Je pense que tout n'est pas à jeter dans cette théorie, néanmoins, certains des arguments sont démontés dans ce livre, si jamais cela vous intéresse d'avoir d'autres points de vue.

Après lui avoir donné le livre, je m'installais à nouveau à ma place. Je secouais négativement la tête.

- Non, je n'en ai pas. Je ne suis pas farouchement opposé à l'idée d'en avoir, mais je n'ai pas vraiment le temps pour ça en ce moment et...mon compagnon n'est pas vraiment fan des enfants.  Maintenant que vous avez bien mené votre stratégie et que nous avons bien parlé de moi....peut-être pouvons nous nous recentrer sur vous ?

Bien sûr qu'il avait fait cela à dessein, mais peu importe, cela ne m'avait pas dérangé, je n'aurais pas répondu à quelque chose que je ne voulais pas répondre de toute manière. Je hochais la tête quand il me demanda si les séances duraient une heure. Un nouveau sourire amusé apparu sur mes lèvres.

- Nous parlons de ce que vous souhaitez, si vous voulez que nous parlions de sexe, alors ainsi soit-il.  

Je prenais quelques notes sur mon carnet par rapport à ce qu'il me disait puis je levais à nouveau le regard vers lui.

- En avez vous parlé à votre femme de cette impression que vous avez ? Ou bien est-ce un sujet tabou entre vous ? Un sujet de discorde ?
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Mer 11 Nov - 19:44
Bon, il m’avait eu. Je ne pouvais pas le dire autrement. Sa réponse m’avait prouvé qu’il n’était pas dénué de verve et que les clichés qu’on nous servait sur les psychomages étaient peut-être un peu désuets. Quelque peu hors du temps… Ainsi les psys devaient d’abord avoir une formation en médicomagie… Cela n’avait pas été le cas les dernières fois que je m’étais interrogé sur la question et, à vrai dire, tant que mes gosses n’avaient pas l’âge de finir Poudlard, je ne devais pas encore trop m’inquiéter de tout cela.
J’eus donc un haussement d’épaules. « Qu’est-ce que ça change ? Vous avez choisi de vous pencher sur les esprits plutôt que sur les vies… La difficulté du terrain n’est pas tout à fait la même. » Il était vrai qu’il avait moins de risque de tuer un patient s’il passait ses séances à écouter leurs problèmes que s’il devait établir un diagnostic pour soigner des pathologies pas toujours évidentes et qui pouvaient mettre la vie en péril.

Que devais-je penser de son petit rire ? Sur le moment, j’avais trouvé cela un peu spécial, mais je ne m’en étais pas formalisé. Et puis, j’avais envie de savoir un peu mieux à qui j’avais affaire. Il avait à nouveau ri, et un peu rougi. Le genre de situation où j’étais tenté de sortir ouvertement cet adage bien connu : femme qui rit est à moitié dans ton lit. Mais cela était-il vrai pour les hommes ? Il allait falloir que j’étudie sérieusement la question.
Je le suivis du regard tandis qu’il rejoignait sa bibliothèque et, puisque j’avais évoqué cette partie du corps peu de temps auparavant, je reluquais ses fesses pendant qu’il s’avançait vers le pan de mur où je m’étais trouvé un peu plus tôt. Il le remarqua peut-être, d’ailleurs, mais cela ne me gênait pas. Il me tendit un livre.
« Et donc, je lis ce livre et on en parle la prochaine fois, c’est ça ? » Il était en train de me donner du travail à domicile ? comme un enfant qui a des devoirs et des leçons pour l’école ?
Je respectais trop les livres pour balancer celui-ci, alors je le déposais devant moi. Il répondait à mes questions personnelles et je notais mentalement les informations. Gay, en couple, sans enfant. Il me disait que c’était par manque de temps, mais aussi que l’homme avec qui il était ne voulait pas d’enfant. Le manque de temps n’était donc sans aucun doute qu’un prétexte.

J’avais essayé de le déstabiliser à plusieurs reprises mais l’homme parvenait à entrer dans le jeu tout en esquivant juste ce qu’il fallait. Donc, cela ne le dérangeait pas que l’on parle de sexe pendant une heure, à chaque séance. Là aussi, c’était bon à savoir. Je préparerais soigneusement le sujet. Vraiment.
« Je pense que ça peut être sympathique, vu comme ça… Mais si vous restez neutre et sans réaction, je vais vite m’ennuyer. » J’explicitais, au cas où mes propos auraient manqué un peu de clarté. « Quand je parle de sexe, j’aime avoir un peu d’interactions sociales autres qu’une prise de notes. »

Surtout sur ce sujet, bon sang, c’était tout de même autre chose que les maladies mentales ou les traumatismes. On pouvait se lâcher et discuter ouvertement. « Vous avez déjà fait des trucs ici ? »
Je regardais autour de moi, songeant que le cabinet d’un psy pouvait offrir quelques possibilités non négligeables. Il y avait le divan où les patients s’allongeaient, il y avait ce tapis épais sur le sol, puis le bureau massif… Certes, donc, l’endroit pouvait être propice à quelques petites galipettes en charmante compagnie.
« Ce divan, par exemple, il a l’air très bien pour ça... »

C’était un peu de la provocation, je le savais bien, j’essayais de le mettre mal à l’aise en abordant expressément des sujets qui n’étaient pas ceux pour lesquels je me trouvais ici. Et puis, parler de sexe, ce n’était vraiment pas quelque chose qui me dérangeait, alors que cela pouvait mettre mal à l’aise certaines personnes. C’était un peu là-dessus que je jouais, pour le coup.
Et comme j’avais parlé de la grossesse de mon épouse, abordant ainsi tout de même un sujet un peu personnel, je lui répondis sans faux-semblant.

« Nous en avons parlé. Notre couple repose sur la communication. Ma femme sait que je trouverais bien quelqu’un pour me satisfaire à ce niveau là. Peut-être même qu’elle me demandera de lui raconter avec bien des détails croustillants... » Ce n’était pas systématiquement le cas, mais Elianor aimait parfois tout savoir sur mes escapades du genre.

« Et quand elle n’est pas enceinte et qu’elle me demande les détails, généralement, on refait la même chose, elle et moi. Comme une reconstitution de la scène, vous voyez le principe ? » Ça nous plaisait bien, d’ailleurs, ce genre de petits jeux de reconstitution.

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Sam 21 Nov - 18:20
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William Ombrage m'amusait. On avait beau tenter de lui faire comprendre certaines choses, il restait campé sur ses positions. J'eus un petit sourire en coin.

- Vous n'aimez pas avoir tort, n'est-ce pas ? Vous pensez qu'il est beaucoup moins dangereux d'être psychomage que d'être médicomage, vous pensez sans doute que je ne peux tuer aucun de mes patients par une erreur de diagnostic ou bien une maladresse dans les soins apportés ? Comment pouvez-vous être si catégorique ? Enfin peu importe, vous n'êtes pas ici pour que nous parlions de ma profession.

Être psychomage n'était pas exempt de danger, un patient pouvait très bien attenter à ses jours devant vous sans que vous n'ayez le temps de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. Une personne au désespoir est prêt à tout. J'avais prêter à Monsieur Ombrage un livre qui serait intéressant pour lui j'en étais persuadé, mais je ne pouvais pas le forcer à le lire. Je haussais les épaules face à sa question.

- Vous n'êtes en rien obligé de le lire, j'ai juste pensé que cela vous intéresserait, mais si vous ne voulez pas le parcourir, vous n'aurez qu'à le laisser ici en partant, je n'en serais pas vexé.

La conversation commençait un peu trop à se centrer sur moi et je ne pouvais pas laisser faire cela, même si je lui avais dit que nous pouvions parler de ce qu'il voulait, ce n'était pas le sujet de conversation que j'avais imaginé.

- J'en suis navré, croyez-le bien, cependant le sujet de ces séances, c'est vous et non moi.

Je fronçais les sourcils et consentis à poser mon calepin devant moi puis je me redressais sur mon fauteuil, plongeant mon regard dans celui de mon patient.

- Fort bien, plus de carnet. Ainsi, je vous écoute.

Sa première question annonça la couleur d'entrée de jeu. Est-ce que j'avais déjà fait des "trucs" sur le divan. Non, pour la simple et bonne raison que c'était la première fois que je travaillais dans mon cabinet. Un petit sourire s'afficha sur mes lèvres.

- Non, je n'ai pas fait de "truc" comme vous dites, sur ce divan ou n'importe où ailleurs dans ce cabinet pour la simple raison...c'est que je commence seulement mes consultations ici, vous êtes mon tout premier patient.

Quand à savoir si cet endroit m'inspire, de ce point de vue...et bien même si déontologiquement, ce ne serait pas terrible, j'avoue que je ne serais pas contre.

- Pourquoi ? Est-ce que cela vous intéresse de faire quelque chose de ce genre ici avec votre femme....ou quelqu'un d'autre ?

Certes je n'étais pas spécialement à l'aise de parler de ce sujet, mais je ne voulais pas lui montrer qu'il me déstabilisais.

- Je vois. C'est plutôt amusant comme jeu je trouve. C'est bien que vous ayez cette communication avec votre femme. Il est normal que chaque grossesse soit différente, si votre épouse avait une libido exacerbé lors de sa première grossesse, cela ne signifie pas forcément que ce sera la même chose pour la deuxième. Le corps réagit souvent différemment à un "événement" qui se reproduit.
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Lun 23 Nov - 0:30

J’aimais beaucoup faire l’imbécile, parfois, pour voir jusqu’où je pouvais aller avec les gens, pour déterminer au mieux comment ils pouvaient analyser mon comportement… et puis, surtout, pour voir s’ils parvenaient à se rendre compte de quand j’étais sérieux et quand je ne l’étais pas vraiment.
Et le sourire du psychomage me donna une réponse assez claire. Ce type parvenait sans doute à voir ce que j’étais en train de faire. Il avait dû comprendre ce que j’étais en train de tenter et il me répondit sur un ton fort semblable au mien. Je ne pouvais que m’en amuser.

« Vous connaissez beaucoup de gens qui aiment avoir tort, vous ? » Et puis ses explications… certes, cela tenait la route, mais cela restait une justification qu’il se sentait sans doute obligé de faire pour me contenter. « Mais non, vous pensez que je pense cela ? J’ai croisé assez de névrosés pour savoir que sans un soutien correct, la plupart pourrait faire de très mauvais choix… » Caresser un minimum dans le sens du poil, c’était parfois nécessaire pour mieux reprendre par après. Une technique qui avait déjà fait ses preuves à de nombreuses reprises.

Cela étant, l’homme me prêta un bouquin. Il pensait que cela pourrait m’intéresser. Il ne m’en fallait pas plus. J’étais curieux de nature, enfin, dans le sens où j’avais toujours envie d’apprendre de nouvelles choses, et donc, le fait qu’il puisse penser m’avoir suffisamment cerné pour pouvoir me proposer des lectures, cela m’intriguait. Bien sûr, il se basait sur notre conversation pour penser et dire cela, mais j’avais tout de même envie de savoir ce qu’il allait bien vouloir me faire lire.
« Je le lirai. Et nous en parlerons. J’aime beaucoup faire ça. » Les débats autour des livres, cela m’avait toujours plu. Qu’il s’agisse de théories, de littérature ou d’essais philosophiques, j’aimais beaucoup ce genre de joutes intellectuelles. Je trouvais cela stimulant.

Bon, par contre, il semblait que le psychomage en ait assez que nous parlions de lui. C’était dommage, puisque le sujet m’intéressait assez également. Mais je n’était pas contrariant, puisque je lui proposais un autre sujet tout aussi intéressant.
Je relevais le fait qu’il reprenait mon expression.
« Du mobilier neuf, un nouveau patient… Je vois là au moins deux bonnes raisons d’inaugurer cet endroit. Votre divan est assez large pour s’y mettre à deux… tête bêche, par exemple, sur le côté… Je trouve ça plus confortable que la version traditionnelle. »

Il me posa alors une question qui me fit sourire. « C’est une invitation ? » Je ne me voyais pas vraiment venir ici avec Elianor, mais comme il suggérait quelqu’un d’autre, j’eus un mouvement nonchalant de la main. « Dans un bureau de ce genre, je m’imagine plutôt tringler un beau jeune homme, en fait. Pas trop jeune, bien sûr, disons entre vingt-cinq et trente ans, ce serait parfait. Plutôt brun que blond, et puis, aussi tendre et romantique qu’une jeune pucelle. »

Je devais reconnaître que la description était pour le moins particulière, mais je tenais à tester les limites de ce psy, puisque toute personne avait un seuil de tolérance bien établi. Cela dit, je ne tenais pas, tout de même, à passer pour un dévié.
« J’ai de la chance, ma femme est une sacrée coquine. Elle est très ouverte d’esprit, si je puis dire, et elle est plutôt curieuse. Ça lui reviendra quelques mois après l’accouchement. Là, elle se voit comme une baleine indésirable. Ça lui coupe toute envie. »
C’était normal, en fait, malgré ces rumeurs sur le fait que la libido était décuplée pendant la grossesse. Un mythe, voilà ce que c’était. Jamais une femme dans son troisième trimestre de grossesse ne pouvait devenir une vraie cochonne, ce n’était pas possible dans cet état.

Toujours debout, je m’avançais vers son bureau, pour passer la paume de la main sur la surface du meuble. « C’est du solide ? »

Il devait bien se douter que j’allais continuer à visiter son cabinet en imaginant des scènes de sexe hétéro ou gay de ci de là, juste pour voir ses réactions.
Il parla de ma femme et j’eus un haussement d’épaules.
« C’est ça. Elle est persuadée que nous aurons une fille, puisqu’elle est toujours malade, depuis le début. Ce n’était pas comme ça pour notre fils. »
Bon, j’aimais mes enfants, mais c’était moins amusant de parler d’eux que de parler de cul ou de mettre le psy mal à l’aise, enfin, si c’était possible, bien sûr…

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Mar 16 Fév - 21:35
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Un sourire amusé se dessina sur mon visage à la réponse de William. Bien sûr qu’il y a peu de personne qui aiment avoir tort, c’est normal, c’est humain, mais il faut savoir reconnaître ses erreurs quand on en fait, et cela il y a très peu de monde qui accepte de le faire. J’aimais ce petit jeu qui s’instaurait doucement entre mon patient et moi. J’imaginais aisément qu’il avait deviné que je voyais clair dans ses intentions, tout du moins que je commençais à entrevoir ce qu’il était en train de faire, mais je doutais que même s’il en avait conscience cela lui fasse changer son comportement, bien au contraire.  Pensais-je véritablement que Monsieur Ombrage ne savait pas que même un psychomage pouvait avoir à faire face à la mort de ses patients ? Bien sûr que non, mais moi aussi j’aimais jouer quand je le pouvais. Je n’en avais pas souvent l’occasion avec les patients que j’ai pu voir jusqu’ici, alors quand je voyais quelqu’un comme William Ombrage, je n’hésitais pas.

- Certes, c’est commun à l’être humain que de ne pas aimer avoir tort, mais il est bon de reconnaître lorsque l’on se trompe, vous ne croyez pas ? Est-ce que je pense sincèrement que vous n’êtes pas au fait de la « dangerosité » de mon métier ? A votre avis ?

J’avais hoché la tête lorsqu’il m’avait dit que nous parlerons du livre lorsqu’il l’aura lu. J’aimais beaucoup faire cela également, cela permettait d’avoir des débats intéressants. C’était tout de même embêtant qu’il ne veuille pas parler de ce pourquoi il était là, mais j’avais fait une croix sur le fait de le faire parler de ce qu’il avait ressenti après l’explosion, alors autant parler d’autre chose.

- Entendu. J’aime également beaucoup faire cela, j’aime échanger des idées, c’est très productif.

La conversation sérieuse au premier abord dériva bientôt en quelque chose d’un peu plus graveleux. Parler de sexe ne me dérangeait pas outre mesure, mais avec quelqu’un que je venais à peine de rencontrer c’était tout de même assez particulier et puis ce n’était pas vraiment le but de ces séances. Cependant, tandis qu’il m’expliquait son point de vue à propos de mon bureau, une image s’imposa à mon esprit, celle de nous deux, dans la position qu’il décrivait et soudain, une sorte de chaleur monta en moi, je tentais néanmoins de garder un air neutre.

- Humm...pourquoi pas, il faudra que je teste à l’occasion

J’esquissais un petit sourire. Une invitation ? Et pourquoi pas ? Plus sérieusement, la conversation était vraiment en train de tourner d’une manière qui n’était pas très convenable, mais surtout, j’avais l’impression qu’il suffisait de peu pour que j’en perde la direction...à moins que je ne l’ai déjà perdu ?

- Et pourquoi pas ?

Les mots qu’il prononça ensuite m’indiquèrent clairement qu’il était encore en train de « jouer » parce que même si la fin ne me correspondait pas totalement, il ne fallait pas être bien fin pour remarquer qu’il faisait ma description.

- Vraiment ? Comme c’est intéressant...et amusant, à part un ou deux détails, j’aurais presque l’impression de me retrouver face à un miroir avec votre description.

Je l’écoutais parler de sa femme et en profitais pour me reprendre un peu. Ce William commençait réellement à me mettre dans tous mes états, mais j’espérais sincèrement qu’il ne s’en rende pas compte.

- On ne peut que la comprendre. Même si donner la vie est quelque chose de formidable, cela nécessite tout de même quelques sacrifices pendant un temps.

Aller savoir pourquoi, mais lorsqu’il s’approcha de mon bureau pour et le toucha, je m’étais levé de mon siège et m’étais rapproché de William.

- Vous voulez tester ?

Non, mais franchement, ça ne va pas de dire une chose pareille ? Il fallait absolument que je me reprenne, et vite.

- L’avenir vous dira si elle avait raison.

Oui, l’avenir ou bien un simple test si jamais ils ont envie de savoir avant la naissance.  Ce qu’il me déballa ensuite me coupa le sifflet, littéralement, je n’aurais jamais imaginé qu’il soit aussi à l’aise pour me dire ce genre de chose dès la première séance. Il me fallu tout mon self-control pour tenter de dissimuler le fait qu’il m’avait quelque peu perturbé, mais surtout beaucoup troublé.

- Quel mal il y a t-il à se faire du bien, comme on dit. A partir du moment où les principaux concernés sont consentants, il n’y a aucun problème. Quant à l’explosion et bien...certains sont même encore plus, excités, motivés….lors de ce genre de drame...est-ce votre cas aussi ?

Il n’y avait dans ma question aucun jugement de ma part, je me renseignais, tout simplement. Le regardant un instant, je ne pus m’empêcher de lâcher une petite confidence.

- Et bien voyez...vous qui vouliez connaître quelques détails sur moi...je n’ai pas la chance d’être aussi gâté que vous point de vue libido de mon partenaire et j’avoue que parfois je trouve cela dommage...et bien souvent ça m’arrange d’avoir des dossiers à finir jusque tard dans la nuit.
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Anonymous
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Lun 22 Fév - 23:15

Le moins qu’on puisse dire, c’était que la situation était un peu étrange. J’étais ici par obligation avant tout et, puisque cette idée de consulter un psychomage n’était pas de moi, j’étais plutôt réfractaire au concept. Pourtant, tout ce qui relevait du psychisme et des comportements humains avait tendance à m’intéresser... je réagissais surtout par esprit de contradiction, pour voir un peu jusqu’où je pouvais aller. Et mon interlocuteur ne semblait pas contraire, ce petit jeu lui plaisait bien apparemment. En tout cas, il n’y mit pas fin, ce qui me semblait être un signe assez évident de la manière dont l’homme percevait les choses. Notre conversation n’était pas commune, il s’agissait bien d’une entrevue avec un psy, mais elle n’avait rien à voir avec ce que j’aurais pu imaginer.
Mais quand il me posa ces questions sur le danger que pouvait représenter sa profession, j’eus un petit rictus naissant.

« Oh mais j’imagine que vous pourriez aisément être confronté à des patients violents et impulsifs, peut-être même des meurtriers sans vergogne et peu scrupuleux... » C’était logique, après tout, il devait voir pas mal de tarés, dans cette profession. Je faisais peut-être même partie de la catégorie des patients lambda pour lui, ceux qui ne font que peu de vagues et qui ne lui sautent pas au cou pour lui faire ravaler des paroles. « Souhaitez-vous que je vous plaigne ? Ou que je m’apitoie sur votre sort ? Toutes les professions comportent leur lot d’avantages et d’inconvénients... dans votre métier, ce que je ne supporterais pas, ce sont les plaintes incessantes. »
Je ne voulais pas paraître désagréable, mais il me tendait des perches, là. Je n’allais pas faire semblant de trouver son job hyper dangereux alors que, concrètement, il écoutait des gens se plaindre et raconter leurs misères… Je ne comprenais pas en quoi c’était épanouissant pour lui, mais ça, c’était une autre histoire.

Je préférais l’idée de parler à propos de ce bouquin. Ça, au moins, c’était un sujet de conversation où nous ne risquions pas de nous tirer dans les pattes à tout bout de champ. Et puis, il l’avait dit, il aimait échanger des idées. C’était peut-être quelque chose que nous avions en commun, lui et moi.
« Voilà une bonne façon de rentabiliser le temps que nous serons obligés de passer ensemble, alors. » C’était maladroit, je le savais bien, mais cette phrase était vraiment censée être positive. Parce que oui, concrètement, je n’étais pas ici par ma propre volonté, fallait-il le rappeler ?
Peut-être même que ça pouvait rendre ces rencontres sympathiques, au fond. L’avenir nous le dirait.

Tout comme, finalement, le sujet de conversation que j’avais lancé comme un pavé dans la mare. Pour le mettre mal à l’aise au départ. Mais le psychomage semblait trouver que mon idée n’était pas mauvaise. Me testait-il, lui aussi ?
« Un miroir ? Vous êtes en train de me draguer, monsieur Worthington ? C’est intéressant, comme point de vue... » Voilà typiquement le genre de situations que j’aimais susciter. C’était une façon de fonctionner qui me convenait fort bien. Créer le contexte, poser les bases et puis retourner la situation.
Et puis je parlais d’Elianor, parce que c’était normal de penser à ma femme quand je parlais de sexe. Elle était parfaite, mon épouse, mais quand elle était enceinte, c’était un peu particulier. Le psy parla de sacrifices et j’opinai.
« C’est ça, voilà. » Et puis, il me proposa de tester la solidité du mobilier. J’arquais un sourcil, feignant l’innocence. « Ma femme a toujours raison, vous savez. C’est une des raisons qui font que je l’aime. »

Elianor pouvait me tenir tête comme elle pouvait être une alliée de taille. Tout dépendait des circonstances. Et j’appréciais vraiment tout ce que je pouvais partager avec elle, de bons comme de moins bons moments.
Et pour l’instant, les bons moments n’étaient pas des moments passés au lit, ensemble. C’était même un peu galère à ce niveau-là, ces dernières semaines. Mais c’était compréhensible, vu son état, Elianor n’était pas dans les meilleures dispositions pour les câlins du genre. Ça et ses humeurs qui variaient d’une minute à l’autre, sans aucun signe avant-coureur. Il fallait s’y faire, voilà tout.
« Est-ce mon cas ? Je pense que ce genre de choses relève un peu de la vie privée, non ? Vous seriez plus excité, vous ? » Lui retourner la question, voilà une bonne solution, ça fonctionnait plutôt bien, en général. Mais je sentais qu’avec lui, ce serait sans doute un peu différent, parce que nous étions censés parler et que je devais lui raconter mes ressentis, mais c’était quelque chose que je ne faisais que très peu, en règle générale. Alors, pourquoi allais-je m’y mettre à présent, très franchement ?
Et comme le psychomage semblait vouloir se confier, je l’écoutais me raconter ce qui concernait son couple.
« De vrais dossiers ou des patients avec qui trainer un peu tard ? » J’avais questionné l’homme sans trop chercher vraiment à savoir ce qu’il en était.« Enfin, c’est indiscret, pardonnez-moi. »
Pieux mensonge, mais ce n’était pas bien grave. Je n’avais jamais cherché à éviter les indiscrétions, à vrai dire, j’étais même plutôt du style à m’en foutre un peu quand il s’agissait de discussions d’ordre privé. Autant en société, je me comportais comme un dandy poli et bien élevé, autant en privé, c’était parfois un peu différent, je me laissais guider par ce que je pouvais capter d’intéressant, sans plus tenir compte des convenances, dans ces moments-là.
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Sam 6 Mar - 17:53
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Je n’étais pas psychomage depuis longtemps, et pour cause, pourtant il m’était déjà arrivé d’avoir affaire à des gens quelque peu...particuliers et il m’est  arrivé d’avoir peur pour ma vie bien sûr, néanmoins il ne fallait pas s’arrêter à un ou deux cas pour décider qu’une profession ne vous convenait pas, sinon nous ne serions capables de rien faire. Certes ma profession n’était pas ultra dangereuse, mais elle comportait néanmoins quelques risques que je ne devais pas ignorer. Le petit jeu mis en place par Monsieur Ombrage était plaisant, toutefois, il avait parfois des réponses un peu étranges. Me demander si je voulais qu’il me plaigne alors que c’était lui-même il y a à peine quelques minutes qui ne semblait pas croire qu’il y avait certains dangers que je ne pouvais pas négliger, je ne faisais que lui démontrer qu’il avait tort, tout simplement, il n’y avait là aucun désir de me faire plaindre par qui que ce soit. Je haussais un sourcil.

- Bien sûr cela est déjà arrivé pendant ma formation et cela arrivera encore, mais je n’ai absolument aucune volonté de me faire plaindre par qui que ce soit, je ne faisais que vous exposer la réalité de mon métier puisque vous sembliez penser qu’il était exempt de tout risque considérant qu’il se bornait simplement à écouter les malheurs des gens en étant assit dans mon fauteuil. Enfin peu importe, la question n’est pas là, il ne s’agit pas d’évaluer la dangerosité de mon métier, mais plutôt de passer ces séances qui vous ont été imposées par le Ministère de la manière la plus agréable possible pour vous. Le sujet de ma profession est donc clos.

Qu’il tente de continuer sur cette pente et je ne répondrai pas. Inutile de continuer cette conversation qui ne mènera strictement à rien et qui, concernant son cas, ne serait pas vraiment utile puisqu’elle n’a rien à voir avec lui. J’avais proposé de parler littérature puisqu’il semblait réfractaire à toute psychothérapie, et l’idée eut le mérite de lui plaire. Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui avais proposé cela, ni même pourquoi je le forçais à assister à ces séances. Sans doute est-ce parce qu’il était mon premier véritable patient. C’est vrai, le ministère l’obligeait à venir à ces séances, mais si j’avais voulu, j’aurais très bien pu dire qu’il était venu ou que j’avais consulté à son domicile et je pourrais remplir une fiche de suivi bidon, mais déontologiquement je ne me serai pas senti bien. J’eus un petit rire amusé.

- Certes. Rassurez-vous, j’ai bien compris que vous exécrez votre présence ici, il est inutile de me le rappeler.

C’est vrai quoi, ça pourrait limite devenir vexant à force. Je savais qu’il était « obligé » de venir ici, nul besoin de me le rappeler à chaque phrase qu’il prononçait.
La conversation commençait à prendre un tournant qui n’était clairement pas idéal, elle ne devait absolument pas continuer dans ce sens. Je hochais négativement la tête à sa question.

- Non, Monsieur Ombrage, je ne vous draguait absolument pas, je faisais une simple réflexion, soulignant le fait que le portrait que vous faisiez était similaire à ce que je suis, c’est tout.

Je ne répondis rien lorsqu’il me parla de sa femme, me disant qu’elle avait toujours raison et que c’était une des raisons pour lesquelles il l’aimait. Que vouliez-vous que je réponde à cela ? Je m’étais donc contenté de hocher la tête.  « Ce genre de choses relève un peu de la vie privée ». Il était sérieux là ? Devais-je lui rappeler ma profession ? Le concept de vie privée était un peu surfait quand vous étiez chez un psy. Certes il avait le droit de ne pas répondre à mes questions, je n’allais pas insister, mais en règle générale, c’est notre vie privée que l’on raconte chez un psychomage. Je m’éloignais de lui et m’installais à nouveau dans mon fauteuil.

- Possible, mais n’est-ce pas ce que l’on raconte à mon cabinet….sa vie privée. Je ne suis cependant pas dans l’obligation de faire de même, donc je ne répondrai pas à votre question.

Bien sûr que non cela ne m’exciterait pas de faire l’amour après une explosion ou quelque autre acte violent.  Je ne savais pas vraiment ce qu’il m’avait pris, mais j’avais commencé à parler de ma vie intime avec lui, pourquoi avais-je fait une telle chose ? C’était complètement stupide.

- Et c’est vous qui parliez de vie privée il n’y a pas deux minutes...amusant, non ?

Je repris mon carnet et notais quelques informations, certes j’avais dit que je ne l’utiliserai plus, mais je n’avais pas aimé la suite de la séance, alors je ne vois pas pourquoi je continuerai à lui être agréable en faisant ce qu’il souhaitait.

- Ainsi, vous ne voulez pas de ces séances, mais elles vous sont imposées. Préférez-vous que les deux autres rendez-vous soient rapprochés ou bien souhaitez-vous laisser un certain temps entre chacun ?

Sincèrement il pouvait bien faire comme il souhaitait, je m’en moquais, le résultat serait le même pour moi. J’avais remis ma blouse mentale du psychomage ultra sérieux. Si j’avais répondu à quelques questions personnelles, ce ne serait plus le cas désormais.
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Lun 8 Mar - 0:13
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Londres, le 12 janvier 2005.

Énerver les gens, c’était une seconde nature chez moi. Enfin, pas toujours, évidemment, mais cela m’arriver tout de même assez fréquemment. J’aimais tester les autres, voir jusqu’où je pouvais aller sans qu’ils ne perdent leur sang-froid… et puis, les psychomages étaient censés avoir des nerfs d’acier… Vérifier cela était une sorte de petit défi personnel. Sans le moindre intérêt, évidemment, en tout cas, pas d’autre intérêt que celui de tuer le temps. Me rendre insupportable de manière à me faire virer d’ici, c’était une stratégie qui m’était venue en tête pour éviter ces séances chez le psy… Mais Worthington ne l’entendait pas de cette manière. Il ne me jeta pas dehors. Il garda même son calme. Pire, il me répondit avec une telle aisance qu’il me prouva qu’effectivement, il possédait un sang-froid assez important. Bon, par contre, quand il contenait son énervement, il faisait des phrases à rallonge. C’était sûrement un bon indicateur à observer par la suite.
J’eus un petit sourire sarcastique. Clore le sujet de sa profession était sans doute la meilleure décision qu’il pouvait prendre par rapport à cela. Sinon, j’aurais pu continuer des heures durant. Ce n’était pas bien compliqué de faire tourner quelqu’un en rond avec des idées contradictoires. Et je devais reconnaître qu’il n’était pas très compliqué pour moi d’envisager les divers points de vue possibles sur quelque chose, se mettre dans la tête d’un autre pour évaluer ce qu’il pouvait penser, c’était une activité intéressante et, bien qu’il soit humainement difficile d’avoir une bonne vision d’ensemble sans être doué de la légilimancie, je m’amusais à faire cela. Et à passer pour un con. Au moins, les cons, on ne les emmerdait pas, ou très peu… parce qu’ils étaient cons, justement. Peut-être que si j’arrivais à passer pour tel, Angus Worthington finirait par faire ce qu’il fallait vis-à-vis du Ministère…

« Vous êtes sûr ? Je peux continuer, sinon… » S’il me trouvait insupportable, ne serais-je pas, d’une certaine manière, parvenu à mes fins ?
Il devait bien entendre au ton de ma voix que j’étais assez content de susciter ce genre de paroles chez lui qui semblait si patient et doté d’une telle empathie… Quant à cette non-drague, du coup, je lui lâchai un simple : « Dommage. »
Il n’aurait qu’à penser ce qu’il voulait.

Et il me montra clairement qu’il avait compris mon petit jeu. Ces contradictions dont je parsemais mes phrases depuis tout à l’heure… il les avait bien remarquées. Et il me le faisait savoir.
« Je trouve aussi, oui. Il ne faut pas grand-chose pour s’amuser, n’est-ce pas ? »

Oh, bien sûr, ce qu’il avait pu me dire au sujet de sa vie privée ne m’avait pas échappé et je ne risquais pas d’oublier cela, on ne savait jamais, cela pourrait me servir un jour ou l’autre. Et puis l’homme fit quelque chose que je n’aurais pas espéré. Il me parla des séances à venir en me laissant le choix de la périodicité de celles-ci.

« Eh bien, puisque nous parlerons littérature, un peu de temps me semble opportun. Pour pouvoir lire et analyser les ouvrages. »
Cette fois, j’étais sérieux dans mes propos. Si je lisais ces livres pour en discuter ensuite avec lui, il me faudrait un peu de temps. Et cela permettrait de faire de ces séances obligatoires quelque chose d’un peu utile et agréable.

« J’ai besoin d’être stimulé intellectuellement. » C’était la conclusion que je pouvais lui donner de tout ceci, puisque je ne m’excuserais certainement pas pour tout ce temps que je lui faisais perdre.
Je repris ensuite, avec ce même sourire qu’un instant plus tôt : « J’ai retenu les titres de quelques-uns de vos livres. Je lirai ceux que je peux me procurer d’ici la prochaine fois. La séance ne pourra qu’en être plus agréable pour vous. »

Pour moi aussi, sans doute, mais ça, je ne le lui dirais pas. J’aimais mieux garder ce genre d’informations pour moi et ne pas trop en dire.
Après ces trois séances, nous aurions sans doute eu suffisamment l’occasion de parler de livres pour voir si oui ou non il était agréable de converser l’un avec l’autre. Pour le reste, nous verrions bien. Je ne pensais pas avoir besoin d’un suivi psychomagique, bien sûr, mais ce serait une bonne chose qu’il me signe ce fichu parchemin et que je puisse reprendre le boulot normalement. Et puis, si nous pouvions nous entendre un minimum, il serait plus facile de revenir le voir à la prochaine obligation ministérielle…
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Dim 25 Avr - 18:29
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Ah il s’amusait le bougre, il était heureux de me voir commencer à perdre patience. Cela s’entendait dans sa voix qu’il jubilait. Cependant, qu’il ne se méprenne pas, son ton quelque peu condescendant parfois commençait effectivement à m’agacer, mais si je voulais mettre un terme à cette discussion sur ma profession c’était aussi et surtout parce que cela ne nous apporterait rien et je n’étais pas payé pour parler de moi, même si j’avais dit à Monsieur Ombrage que nous pourrions parler de ce qu’il souhaitait comme sujet, celui de ma vie n’était en aucune façon un sujet que je souhaitais aborder avec lui, en tous cas pas de façon aussi appuyée. Je le regardais en haussant un sourcil.

- Oui, j’en suis sûr. Libre à vous de continuer, mais dans ce cas vous parlerez sans obtenir de réponse.

« Dommage » Comment ça « dommage » ? Trouvait-il dommage que je ne cherche pas à le draguer ? Même s’il était extrêmement séduisant, il était absolument hors de question que je le drague lors d’une de nos séances. Quand bien même nous ne serions pas en séance, le fait qu’il soit marié représentait tout de même un frein à toute tentative de séduction, même s’il semblait ne pas se soucier de la bague à son doigt et qu’il ne se gênait pas pour aller voir ailleurs. Je ne releva pas son dernier mot.

Il faudrait être sot pour ne pas se rendre compte du petit jeu auquel il s’adonnait depuis qu’il était entré dans mon cabinet, je ne savais pas vraiment quel était son but, mais comme dans tout jeu il est probable qu’il n’en avait pas d’autres que celui de le divertir, tout bêtement.

-En effet, c’est une façon comme une autre de passer le temps, mais j’imagine que c’est beaucoup plus divertissant lorsque votre interlocuteur ne se rend compte de rien et continue à converser avec vous, vous pouvez ainsi pousser le jeu un peu plus loin.

Sachant qu’il n’aimait pas être ici, mais que cela était obligatoire, je lui avais proposé deux alternatives pour les prochaines séances : soit elles seraient rapprochées et ainsi il en sera rapidement débarrassé, soit elles seront éloignées pour lui permettre de « se remettre » d’une séance avant de se résoudre à se rendre à l’autre. J’avais imaginé qu’il aurait choisi la première solution, pourtant il choisit la deuxième, la perspective d’avoir le temps de lire les livres que je lui avais conseillé et d’autres qu’il avait vu dans ma bibliothèque et de pouvoir en parler ensuite suscita son intérêt.

- Certes, cela sera profitable d’avoir un peu de temps pour pouvoir parcourir les ouvrages. Fort bien dans ce cas, Monsieur Ombrage, dites-moi quand vous souhaitez que nous programmions votre prochaine séance ?

Je me tournais vers mon bureau pour y prendre mon agenda afin de vérifier mes disponibilités. Je ne réalisais alors pas que, positionné comme j’étais, j’offrais une vue imprenable à William Ombrage sur mon fessier.
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Dim 25 Avr - 21:03

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Lun 26 Avr - 12:03
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Non, je n’étais pas joueur. Enfin si, je pouvais l’être, mais tout dépendait de la situation et là, clairement je n’avais plus du tout envie de l’être la conversation déviait vers une sphère un peu trop privée à mon goût. Je sentais bien que cela décevait Monsieur Ombrage, mais sincèrement je m’en moquais. Son soupir de lassitude ne passa pas inaperçu, je doutais d’ailleurs qu’il souhaite que ce dernier soit imperceptible, sinon il aurait fait en sorte que ce soit le cas.

- Bien sûr que si, je peux être joueur, mais jusqu’à une certaine limite.

La séance allait donc se finir, j’avais sorti mon agenda pour voir avec Monsieur Ombrage la prochaine date qui lui conviendrait. Je sais qu’en temps normal c’est plutôt le praticien qui proposait ses disponibilités et le patient qui voyait en fonction des siennes, mais je n’avais pas envie de fonctionner de la sorte. Je sais, c’était plutôt étrange comme façon de faire, mais j’aimais bien me distinguer. Bref, j’avais donc sorti mon carnet de rendez-vous et ce faisant, j’avais une position qui offrait une vue parfaite à William sur une certaine partie de mon anatomie. Contrairement à ce que l’on pourrait éventuellement le penser, je ne l’avais pas fait exprès. A dire vrai, je ne l’avais même pas réalisé avant de sentir la main de William frôler mon fessier. Cela me fit me redresser et une certaine rougeur me monta aux joues. Qu’était-il en train de faire ? Bon, il m’avait seulement frôlé, pas de quoi en faire un drame, cela pouvait être un mouvement involontaire. Je fis donc tout pour conserver un certain calme, un sang-froid un peu plus approprié, me disant que ce n’était pas la peine de me faire des idées alors qu’il s’agissait sans doute d’un geste nullement voulu.

- Et bien...oui...il semblerait que ce soit ce que je vous dise.

Bon sang, je sentais bien la déception dans sa voix, mais à quoi jouait-il ? Soudain, sa main se fit caressante. Quoi…..attendez, William Ombrage était en train de me caresser les fesses. Un gémissement involontaire s’échappa de mes lèvres.

- Mais...qu’est-ce que vous….

Mon coeur s’accélérait et je ne comprenais pas vraiment pourquoi je regardais à nouveau mon agenda pour répondre à sa question. Normalement, je devrais le repousser, déontologiquement ce n’était pas bien ce que je faisais, mais je n’y arrivais pas. J’essayais, mais ce n’était pas vraiment concluant. Je constatais que je n’avais pas d’autres rendez-vous après lui, mon prochain rendez-vous n’était que dans deux heures.

- Non….je….le prochain patient ne sera...là que dans deux heures.

Il se colla un peu plus contre moi et, comme envoûté, je ne cherchais pas à fuir le contact, bien au contraire, je m’appuyais contre lui. Il complimenta mon postérieur et je réprimais un rire nerveux. Qu’était-il en train de m’arriver ? Pourquoi n’arrivais-je pas à lui résister ? Certes, en ce moment avec mon compagnon ce n’était pas la panacée et puis je devais avouer que William m’attirait énormément...mais tout de même.

- Nous ne….nous ne devrions pas….aller plus loin….

Sauf que je n’étais pas vraiment convainquant dans mes paroles vu que je me frottais à lui comme quelqu’un en manque. Pris d’une impulsion subite, tout en restant tout de même dans son giron, je me retournais et attirais son visage à moi, je me saisis de ses lèvres et l’embrassais en gémissant contre sa bouche.
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Lun 26 Avr - 14:07

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Mer 28 Avr - 13:27
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Qu'étais-je en train de faire ? Où est-ce que tout cela allait-il nous mener ? Certes il ne voulait pas de ces séances de psychomagie et je lui avais proposé de les occuper comme il le souhaitait, mais je n'avais jamais imaginé que cela aurait pu dévier de la sorte. Pour être honnête, la surprise était plutôt agréable. Quoi ? Je ne suis pas fait de marbre et quand on se fait chauffer comme je venais de l'être, il était normal que l'on réagisse, ne serait-ce que physiquement, n'est-ce pas ? Certes, plutôt que de gémir sous son toucher, j'aurais pu lui coller un coup de poing ou une gifle, mais je suis un non-violent et puis cela aurait été dommage d'abîmer un si beau visage. Oh par Merlin, je suis complètement perdu, la seule envie que j'ai pour le moment, c'est de me laisser aller sous ses caresses, de lui laisser un contrôle total de mon corps. Non, mais je vous jure, pour qui vais-je passer ?

- Dans l'idéal, je devrais vous dire non, mais…pour une fois je n'ai pas envie d'être raisonnable et puis vous avez raison, deux heures sont longues à passer nous pourrions mettre ce temps à profit d'une manière qui nous conviendrait tous les deux.



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Ven 30 Avr - 12:46

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Ven 7 Mai - 8:26
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Lun 10 Mai - 13:52


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Dim 23 Mai - 18:32
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Ven 11 Juin - 10:38

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