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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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L'amour brille sous les roses (ft. Abi) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Harper MacFusty
Harper MacFusty
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Lumos
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Mer 4 Aoû - 9:09
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


10 novembre 2020, un soir en semaine
La journée fut d’une banalité sans nom. Une évaluation surprise, un blessé direction l’infirmerie, trois premières années en pleurs pour échec au sortilège de lévitation, du chou farci au déjeuner, un élève qui lui demande l’accès à la Réserve Interdite de la bibliothèque pour agrémenter son devoir sur les sortilèges d’illusion (comme si elle était née de la dernière pluie !), bref, une bien belle journée automnale dans l’enceinte de Poudlard.

La soirée s’annonce plus originale et mouvementée : aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Abigail. Au vu de leur récente (re)mise en couple, Harper a décidé de mettre le paquet. Quelques chaussettes en fils d’or pour soudoyer une elfe de maison en cuisine, un brin de ménage dans ses appartements, quelques emplettes rapides à Pré-au-lard, là voilà fin prête pour célébrer le trente-deuxième anniversaire de sa chère et tendre bien-aimée.

En cette fin de journée ensoleillée – car même la météo est avec elle ! – Harper revient les bras chargés de paquet, accompagnée de Freaksee, sa complice des cuisines, tout aussi encombrée de sacs. Après l’avoir aidé à rentrer tout son nécessaire, Freaksee empoche sa dernière chaussette dorée (qu’elle enfile sur son oreille gauche) avant de repartir sur le chemin des cuisines. Harper est ravie d’être parfaitement dans les temps et même, parfaitement à l’heure. Abigail ne tardera pas à arriver. Il ne lui reste plus qu’à enfiler une tenue décente. Elle ouvre la porte d’entrée et court à la salle de bain se refaire une beauté.

Les appartements de Harper sont situés au rez-de-chaussée dans le bâtiment principal. C’est on ne peut plus pratique et rapide pour se lever au dernier moment avec un passage direct dans la Grande Salle pour attraper un muffin. Néanmoins, elle choisi un endroit où le passage des élèves et du personnel de Poudlard est moindre. Il faut suivre un dédale de couloir dans la partie sud du rez-de-chaussée jusqu’au dernier embranchement. On tourne à droite dans une impasse qui débouche sur un mur totalement vide et une porte, une seule et unique porte, quelque part sur la gauche : les appartements d’Harper.

Harper Auburn n’a pas l’apanage des maîtresses de maison. Quand elle était petite, au vu de l’état de sa chambre, Grand-Père Vicky lui répétait qu’elle était un véritable garçon manqué. Mais les garçons manqués ça n’existe pas. Harper est une femme qui se désintéresse totalement de la décoration, du sofa le plus moelleux et de cette petite touche de bleue, là, qui illumine la pièce. Tout n’est que foutoir et praticité.

La porte d’entrée donne sur son bureau où elle accueille les élèves pour annoncer la sentence de la punition. La pièce en demi-cercle est vaste, richement remplie. Son bureau, disposée en plein milieu (c’est plus classieux), est de style louis-philippe, en bois d’ébène qui mériterait d’être ciré avec des pieds galbés en console. Seul le dessous de main recouvert de gribouillis est dégagé, le reste du bureau croule sous les parchemins, objets divers et les piles de copies à corriger. Face à son fauteuil, une unique chaise est disposée sur une sorte de trappe. Personne ne connaît la vérité sur son utilité, les élèves sont terrorisés à l’idée d’y être assis et c’est plutôt amusant. Les murs sud arrondis sont couverts d’étagères où s’entassent des livres respirant bon la poussière. Sur le mur nord, aucun meuble, l’espace est dégagé ; sur l’entièreté du mur son accroché des baguettes, par centaine, étiquetées, rappelant ses années passées à travailler dans une ferme à bois.

Aucune fenêtre (c’est l’inconvénient d’habiter ce coin du château) mais un vaste et haut plafond éclairé d’un lustre immense aux nombreuses chandelles et, surtout, une gigantesque fresque à la peinture qui s’écaille, représentant des arbres.

Harper est prête. Elle réapparaît dans son bureau. Mais où est-ce que c’est ? Elle fouille dans les parchemins entassés sur son bureau, tournant le dos à la porte.

Pour l’occasion, elle a revêtu un pantalon flare (toujours !) noir taille haute, avec sa petite poche habituelle, ainsi qu’un petit haut bustier rayé noir et blanc lui dévoilant le nombril. Grand-Mère Elaine dit que ce n’est plus de son âge. Harper réplique que son ventre ne fait pas son âge. Autant en profiter. Elle a relevé ses cheveux (enfin : la magie a relevé ses cheveux) L’automne revoyant les températures à la baisse, elle s’est couverte d’une veste blazer rouge pour rappeler les couleurs de sa maison.


Qu’est-ce que j’ai bien pu en faire ?

Jurant à voix haute, elle fouille dans les parchemins, renversant certains sur le sol.

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Abigail MacFusty
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Lumos
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Mer 4 Aoû - 12:35

10 Novembre 2020

Quelle journée pourrie ! Bien qu'habituelle jusqu'à la fin de mes cours, elle était pourrie. Ces élèves qui ne m'écoutaient pas sous prétexte que je n'avais plus de pouvoirs magiques, j'avais dû demander plusieurs fois à Bonnie d'intervenir jusqu'à ce que ça se termine en punition. Je savais donc d'ores et déjà que j'allais recevoir des beuglantes de la part de papa-maman-gâteaux-mon-fils-est-le-plus-sage-et-le-meilleur-il-ne-peut-pas-être-puni.
Ensuite mes parents avaient cru bon de me rendre visite et de me donner leurs points de vue lorsque je leur avais annoncé ma nouvelle et fraiche relation avec Harper. Bien qu'ils soient très heureux pour moi, les remarques concernant un potentiel héritier avaient rapidement été mises sur la table, ce qui m'avait fortement débectée, énervée, et maintenant, déprimée. À croire que tous les choix que je faisais ne leur suffisaient pas, comme si l'héritage de notre nom était plus important que mon propre bonheur. Cela dit, dans le fond, je les comprenais, et mon horloge biologique tournait, d'autant plus le jour de mon anniversaire. Mais eût-il vraiment été nécessaire de me rabâcher les oreilles avec ce sujet précisément ce jour-là ? Ou peut-être était-ce précisément parce que c'était aujourd'hui qu'il fallait en parler ?
Je n'en savais rien et le fait de tout remuer m'agaçait davantage, moi qui étais d'ordinaire si calme.

Préférant donc essayer de me changer les idées, je m'étais rendue dans la forêt interdite pour passer du temps avec les Sombrals et m'occuper de Sleipnir. Le jeune cheval était maintenant assez robuste pour pouvoir commencer une éducation de monte. Bien qu'il soit docile et accepte mes harnachements et moi sur son dos, je préférais lui laisser sa pleine liberté. Ainsi, nous nous entraînions davantage à une certaine coordination, car il fallait le dire, Sleipnir était si vif qu'il pouvait rapidement m'envoyer au tapis s'il le voulait. À moi aussi d'apprendre à tenir convenablement sur son dos.
Ce fut le froid qui me rappela à l'ordre et m'obligea à rentrer. Tant mieux, car sinon j'allais prendre du retard. Évidemment, je n'avais pas oublié que Harper m'avait invité chez elle, la première fois d'ailleurs, mais mon esprit était à ce point préoccupé par les discours de mes géniteurs que j'en avais totalement perdu la notion du temps (ce qui arrivait assez souvent en ce moment).
En montant rapidement les escaliers devant la Grande Salle, je rejoignais au plus vite mon bureau et mes appartements, mais fut stoppée net en voyant une petite caisse de transport trônant devant ma porte en bois finement ouvragée. Dessus se trouvait Gérard qui me fixait l'air soulagé que j'arrive enfin à la maison. Intriguée, je me penchais en avant pour regarder à travers les barreaux de la caisse pour y trouver deux petits chatons dans un espace agrandi par magie. Tout avait été prévu pour leur confort durant le transport. Gérard se déplaça d'une plume et me montra une enveloppe qui accompagnait le tout. Un genou à terre, j'ouvrais la lettre pour la lire.
Un cadeau d'anniversaire d'Aïko. Deux chatons abandonnés qu'il croyait bon de me confier.

- Mais quelle journée pourrie…

Bien que j'appréciais l'attention de mon cousin, recevoir en plus deux animaux me rajoutait un poids invisible sur mes épaules déjà frêles et sensibles. J'étais déjà au four et au moulin, et depuis un mois maintenant, Harper me prenait du temps. Beaucoup de temps. Un temps que j'appréciais lui donner et que je voulais à chaque fois rallonger, car j'estimais nos moments ensemble toujours trop courts, même lorsque c'était un week-end complet. Alors me rajouter de nouvelles taches en me confiant deux chatons était forcément quelque chose qui me déplaisait sur l'instant.

Les deux petites minettes au pelage écaille de tortue semblaient fatiguées et un peu inquiètes. Ainsi, je prenais la caisse de transport dans une main, ouvrais la porte de mon bureau et rentrais chez moi par la porte de derrière. Posant la boite sur mon canapé, j'ouvrais la porte et laissais les deux petites femelles sortir comme elles le souhaitaient, les laissant s'acclimater. Il fallait dire aussi que j'avais d'autres choses à penser pour le moment, à savoir, me préparer pour aller chez Harper.
Pourvu qu'elle n'ait rien prévu de particulier, ça couronnerait ma journée à la con… cela dit, il me faudra penser à lui emprunter un peu de nourriture pour Archibald, car je n'en avais pas pour les petites puces. D'ailleurs, il me faudrait trouver des idées de prénoms. Exercice pour lequel je n'étais pas très douée hélas.
Fuyant dans la salle de bain, je me préparais rapidement, constatant que j'étais déjà en retard. Une fois douchée et coiffée, je rejoignais ma chambre pour y chercher de quoi m'habiller. Comme souvent, ce fut un problème. Non pas que je n'avais rien à me mettre, mais lorsque je devais faire attention à ma tenue, mon cerveau était en court-circuit et il me fallait du temps pour réfléchir à comment je voulais être et paraître. Pas le temps ce soir, j'optais donc rapidement pour un chemisier bleu clair un peu vintage aux extrémités terminées en dentelle blanche. Les boutons des manches étaient de petites perles aux diverses couleurs chatoyantes. Le pantalon, lui, était noir au tissu un peu épais me permettant de ne pas craindre les températures qui chutaient drastiquement.
Glissant le médaillon de ma famille sous le tissu, je grommelais après avoir toussé un peu.
Je déteste l'hiver et le froid.
Voilà pourquoi je me saisissais de mon écharpe jaune et noire. Cette vieille écharpe que j'avais reçue il y avait de cela vingt et un ans, lors de mon admission dans la maison Poufsouffle. Elle était comme neuve, ou peut-être sensiblement épuisée par le temps qui avait fait son office sur elle contrairement à sur mes traits, moi qui gardais l'apparence et la taille d'une jeune fille.

Enroulée autour de mon cou, je marchais rapidement dans les couloirs pour redescendre jusqu'à devant la Grande Salle puis obliquer au détour d'un couloir.
C'était la première fois que je me rendais chez Harper, nos rendez-vous jusqu'ici avaient toujours été soit dans les couloirs, soit chez moi. De quoi avait-elle honte ? Ou plutôt que voulait-elle me cacher ?
Je clignais des yeux en réalisant à quel point j'étais méfiante ce soir, sans doute à cause de ma journée moisie. Poussant un léger soupir, observant la porte du bureau de Harper, il me fallut quelques secondes avant de me décider à frapper. J'étais déjà en retard, alors un peu plus, ou un point moins, quelle différence ?
Le cœur impatient, battant la chamade, je me permettais de déjà pousser la poignée de la porte pour l'entre-ouvrir, glissant juste ma tête à l'intérieur. Puisque j'étais penchée en avant, mon écharpe glissa de mon épaule pour pendre dans le vide, apparaissant alors elle aussi à l'entrebâillement de la porte, comme si elle souhaitait elle aussi jeter un œil à ce lieu encore inconnu. Après tout, je n'avais pas encore été invitée à entrer, alors je restais sagement là pour l'instant. Ne prenant guère le temps d'observer la pièce, mes yeux se bloquèrent directement sur le dos de mon amie d'enfance. Comme à chaque fois que je la voyais, à chaque fois depuis plus de vingt ans, mon souffle fut légèrement coupé et mon cœur sauta un battement.

- Coucou, désolée pour le retard.


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Harper MacFusty
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Lumos
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Jeu 5 Aoû - 22:50
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


C’est bien la première fois qu’Abigail est en retard quand Harper est justement à l’heure. Le monde à l’envers ! L’ordre est renversé, comme la tête d’Abigail glissée dans l’entrebâillement de la porte, sa chevelure blonde pendouillant au même rythme que l’écharpe au couleur de sa maison enroulée autour de son cou.

Entre Honey, ne reste pas la tête en bas, tu vas devenir toute rouge…

Avec de grands gestes, Harper triture, pousse, fouille dans un tas de parchemin. Laissant Abigail faire son entrée dans la pièce, elle contourne son bureau pour venir l’embrasser tendrement :


Joyeux anniversaire ! S’écrie-t-elle avec enthousiasme, la serrant un peu plus fort. J’ai mis les petits plats dans les grands ! J’espère que tu as faim. Et que tu es bien couverte. Il faut juste que je mette la main sur… sur ce que j'ai perdu !

Retournant près de son bureau, elle ouvre plusieurs tiroirs qu’elle referme brutalement d’un coup de genou ou de hanche.

Ah ! Le voilà !

Contente d’avoir retrouvé l’objet perdu, elle brandit fièrement un bocal en verre.

Je l’ai confisqué cette semaine à un élève sans aucune raison à part entière. On me trouve souvent trop laxiste alors de temps en temps, je contredis les gens.

Plaçant le bocal sous son bras, elle détaille Abigail des pieds à la tête, un large sourire fendant son visage :

Tu es resplendissante. Ton trente-deuxième anniversaire va être mémorable.

Le bureau en demi-cercle ne comportant aucune fenêtre ne possède pas non plus de porte. Si on ne connaît pas le tour de passe-passe, l’entrée des appartements de Harper est totalement masquée à l’œil nue. Ou du moins, difficile à deviner.


J’ai tout organisé dans mes appartements, suis-moi. C’est pour cette raison que j’ai choisi ce bureau pour m’y installer...

Derrière le bureau, un vase chinois présente de grands et beaux plumeaux, digne fleurs de pampa, mélangées à des bâtons de bambou d’un verre passé. Harper se saisit simultanément d’une branche de bambou et de la tige d’une fleur de pampa pour inverser leur position dans le vase. La chaise des invités disposées sur la trappe mystérieuse se soulève d’un même élan avec ladite trappe, découvrant un escalier en bois de chêne massif. Faute d’éclairage, Harper se saisi de sa baguette pour prononcer le sortilège d’allumage de baguette.

Je n’ai toujours pas fait installer d’éclairage. L’escalier est très sombre et on ne voit pas le fond. Je m’en sers parfois pour faire peur aux premières années. Ce n’est pas très poli, je vais passer en première, pour éviter que tu te casse la figure.

Baguette éclairée en avant, Harper commence la descente des escaliers qui mène tout droit à ses appartements. La trappe se referme directement derrière elles, les plongeants dans la pénombre totale. Les marches ne sont pas nombreuses.

Nox, prononce-t-elle, la dernière marche d’atteinte.


Si tôt sa baguette d’éteinte, la lumière jaillit de toute part pour laisser découvrir un large loft circulaire aux murs entièrement couverts d’étagères, de fond en comble, du sol au plafond. L'escalier déboule au centre du loft. Pour que la lumière s'allume, il faut atteindre la dernière marche. Pas un tableau, pas un pan de mur vide, seulement des étagères en bois, partout, comme une arène d’étagères, comme si une bibliothèque était votre prison. A la seule différence, les étagères ne sont pas recouvertes de livres, mais de diverses objets (bibelots, livres, boîte à baguette, soutient gorge égaré, dents de lait dans un bocal, cadre photos…). Pas une porte, pas une fenêtre. La salle de bain est ouverte, sans mur, trônant à côté du coin dodo (un lit à baldaquin dont elle n’a pas fait la réfection). Cependant, la baignoire dispose d’un rideau et les toilettes sont coincés dans un renfoncement. Ses vêtements sont suspendus sur un portant blanc et rangés dans une commode dont les tiroirs trop pleins débordent. Il n’y a pas de coin cuisine bien-sûr (rappelons que les professeurs prennent tous leurs repas dans la Grande Salle) mais Harper a tenu à installer une table ronde et haute avec des tabourets tout aussi hauts près de la machine à café disposée sur une desserte poussiéreuse et d’un chiffonnier dans lequel est rangé sa réserve de biscuits. Dans un coin, s’entasse des parchemins, des baguettes en plus ou moins bon état, des grimoires ouverts, et une plante grasse qui a rendu l’âme. Quelle idée de lui offrir des fleurs !

Bienvenu dans mon antre,
déclame Harper en laissant Abi découvrir son humble chez elle. Je n’ai pas pris la peine de ranger, comme tu peux le constater. Pas d’inquiétude, nous n’allons pas dîner au milieu de mes sous-vêtements sales.

S’amusant de sa propre blague, Harper observe les réactions de sa bien-aimée. Jamais elle n’avait convié Abigail dans ses appartements. En fait, elle n’y conviait jamais personne. Harper est une personne parfaitement sociable avec un grand besoin d’intimité. Ce loft caché dans un recoin de Poudlard, c’est un peu comme sa cabane au fond du jardin. Un endroit qui n’appartient qu’à elle. Ici, elle oublie tous ses soucis. Ici, tout ce qu’il y a à l’extérieur n’existe plus à l’intérieur.

Ses talons résonnent sur le parquet. Elle se dirige vers des étagères où une orchidées vanda est suspendues. Non, ce n’est pas un fake. Cette orchidée violette aux racines proéminentes est belle et bien vivante. Elle est authentique et surtout, elle sert de sésame.

Prête pour le dîner ? J’espère que tu as faim car je n’ai pas lésiner sur les quantités.

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Abigail MacFusty
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Lumos
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Ven 6 Aoû - 16:26
10 Novembre 2020

À son invitation, je me permettais donc de pénétrer dans son bureau, ayant relevé le surnom avec lequel elle m'avait appelé. C'était une attention qui me touchait à chaque fois, puisqu'à l'époque, durant notre adolescence, c'était moi qui lui donnais de petits surnoms. Aujourd'hui, j'étais plus réservée, plus méfiante peut-être, mais surtout plus craintive. Je savais que si je commençais à me lancer sur ce terrain-là, j'allais davantage m'attacher à elle (apparemment c'est possible) et je craignais toujours un nouvel abandon. Alors, en pleine conscience, je décidais d'attendre au moins une année, que la date butoir et fatidique soit derrière. Ce jour-là peut-être pourrais-je me permettre ce que je m'interdisais aujourd'hui. Néanmoins, les initiatives que prenait Harper depuis un mois m'allaient droit au cœur et je ne pus m'empêcher de rougir sensiblement tandis que je marchais jusqu'au bureau en demi-cercle et qu'elle vint m'embrasser avec tendresse. Glissant mes mains dans son dos, j'écarquillais un peu les yeux quand soudainement elle fut plus vive pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Avec un sourire amusé, je la laissais repartir en faisant trainer mes doigts sur ses vêtements tandis que je la dévorais du regard.

- Merci… en revanche, je n'ai que ces vêtements avec moi. Je devrais aller chercher ma jacket et mon manteau ?

Aller chercher oui, parce que Bonnie n'était pas là ce soir (elle était avec les autres elfes de Poudlard), et moi je ne pouvais plus utiliser un sortilège aussi simple que le "Accio". Il me fallait donc me servir de mes pieds, surtout que j'ignorais ce que ma bien-aimée m'avait préparé pour ce soir. Rien de bien particulier, je l'espérais, vu ma journée débile.
Avec amusement, je pouffais en la voyant brandir la sorte de bocal qu'elle avait confisqué à son élève. Moi-même punissais rarement les élèves et je ne cherchais pas à leur faire peur, je n'avais pas besoin de ça pour me faire respecter… Ou alors peut-être étais-je aidée par les diverses créatures impressionnantes que je maitrisais sans le moindre mal ? Mmmh aucune idée.
Lorsqu'elle me scruta, cette fois, je rougissais franchement. Bien que je sois réservée pour les surnoms, je disais très régulièrement à la jeune femme qu'elle était belle, et ce d'autant plus lorsque nous étions en plein acte sexuel. Mais, encore une fois, je n'étais pas habituée à ce qu'on me complimente moi.

- Oh euh… merci, je me suis dit que porter du vintage pour mon anniversaire c'était… ironiquement amusant. Je la reluquais à mon tour. Toi aussi tu es belle ce soir, je me sens privilégiée.

Je lui souriais tout en la fixant se diriger vers un vase non loin de son bureau, je prenais enfin le temps de décrocher sa silhouette pour regarder l'ensemble de la pièce. Dans le fond, elle me fit froid dans le dos à cause de son manque de fenêtre. Moi qui étais un être qui avait besoin d'espace, de liberté et de nature, me sentir à ce point enfermée ne me convenait pas. Cela dit, je m'adaptais très bien occasionnellement, mais clairement, je ne pourrais pas y travailler, et encore moins y vivre.
Tandis que la trappe à côté de moi se mouvait, je laissais mon regard foncé trainer sur les nombreux ouvrages dans les étagères ainsi que la multitude de baguettes. Si je n'avais pas l'esprit aussi préoccupé, sans doute que je me serai déplacée pour admirer tout cela de plus près, surtout les livres, moi qui avais une passion très prononcée pour la lecture, et c'était sans compter ma relation particulière avec la magie en ce moment. Ainsi, j'occultais involontairement ma curiosité des baguettes pour l'instant.
Observant les escaliers sombres, je haussais un sourcil circonspect, mais néanmoins amusé tandis que, hésitante, je suivais Harper dans la pénombre. Je restais confiante, voilà pourquoi je m'interdisais tout commentaire, d'autant plus que je connaissais la jeune femme sur le bout des doigts (tout le moins j'avais la prétention de la connaître de la sorte), ce qui faisait que je n'étais dans le fond pas vraiment surprise de l'originalité de l'entrée de son appartement. Ou plutôt, de son loft.
L'endroit, malgré à nouveau ce manque terrible de fenêtre, était pour le moins original et… joli, en fait. En ignorant le bazar made in Harper, l'endroit était tout à fait plaisant pour y vivre, je devais le reconnaître. Harper avait découvert un véritable coin secret de Poudlard, et j'étais tout à fait amusée par ce constat.
Mon regard aguerri se posa sur cette pauvre plante desséchée, et même mon savoir en botanique ne pouvait plus rien pour la sauver. Quelle idée de lui acheter des fleurs, franchement.
Cet endroit était un véritable capharnaüm et je n'étais pas surprise de voir autant de bibelots sur les étagères, je savais à quel point la jeune femme appréciait les objets magiques en tout genre, cela dit, je plaignais les vêtements sales (et même les propres) de trainer à ce point, quand bien même cela devait être un paradis de cachette pour Archibald. Je pouvais très bien accepter la situation, car je n'étais pas chez moi, mais si un jour nous venions à vivre ensemble, il allait falloir instaurer quelques règles de savoir-vivre. C'était sans compter que je refusais d'élever des enfants dans… Wow pourquoi j'en venais à penser à l'éducation de mes futurs potentiels enfants que je ne désirais pas ? La conversation avec mes parents me montait dangereusement à la tête.
Un long soupir traversa mes narines tandis que je vins me masser les tempes, ce que Harper pouvait tout à fait confondre avec une attitude outrée par sa demeure, ce qui était loin d'être le cas. Réalisant l'éventuel quiproquo, je préférais m'expliquer.

- C'est super joli, c'est dommage que ce soit le bazar. Je la regardais d'une œillade amusée, lui signifiant que je plaisantais. Mon soupir n'était pas adressé à toi, mais à mes parents qui m'ont fait la morale tout à l'heure… je suis encore irritée par cet échange.

Mais par extension, je craignais le caractère très capricant de ma bien-aimée, et ce fut avec un sourire tendre que je venais lui prendre la main pour serrer amoureusement ses doigts.

- Rien de trop extravagant j'espère ? Je t'avoue ne plus avoir beaucoup d'énergie, la journée a été… nulle. Et en plus le froid me fatigue énormément.

Maintenant Harper connaissait mon état de santé, je pouvais donc lui dire des choses que je n'avais jamais osé lui confier à l'époque… et cela me faisait un bien fou de pouvoir enfin lui parler librement. Ne plus porter de muselière et ne plus devoir faire attention à tout étaient un soulagement. Je voulais vivre avec elle, l'aimer pleinement et ne rien lui cacher, d'autant plus qu'elle m'avait craché au visage durant notre dernière dispute que je ne me confiais jamais. Alors, en pleine conscience, et par amour, je faisais des efforts. Pour elle. Parce que je voulais vivre pleinement mon amour pour elle. Je me penchais en avant pour lui embrasser la joue.

- Dans tous les cas, je te suis.



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Dim 8 Aoû - 13:51
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


Cette volonté de mettre la main à la patte (ou l’eau au moulin, comme vous préférez) est une nouveauté déroutante pour Harper Auburn dont la cervelle surf sur la galaxie du je-m’en-foutisme certain, dans une vie où tout est beau, joli et… à portée de main. Décider de s’installer chez Abigail pour l’aider durant sa perte de pouvoir s’est révélé anxiogène et effrayant. Harper a toujours eu l’habitude de s’occuper de sa pomme, rien que de sa pomme, uniquement sa pomme. Heureusement que son crapaud Winston est un crapaud débrouillard et indépendant. S’occuper de quelqu’un d’autre, prendre les choses en main pour lui rendre la vie plus facile et meilleure, c’est un peu comme demander à un enfant de cinq ans de prendre une bourse de Gallions pour partir faire les commissions car le réfrigérateur est vide.

Pour organiser l’anniversaire d’Abigail, elle avait appelé Grand-Père Vicky en panique, réclamant de l'aide, un sauvetage, un protocole à appliquer : est-ce que mettre des guirlandes c’est bien ? Est-ce qu’on sert du poisson ou de la viande pour un anniversaire ? Pour seule réponse, Grand-Père Vicky lui avait demandé quel était son problème au juste ? Renfrognée, Harper lui rétorqua que ce n’était pas la peine de l’infantiliser encore plus, et raccrocha aussi sec pour s’adonner à ses préparatifs… comme une grande.

Pour faire redescendre la pression, Harper s’est éclipsée hier soir de Poudlard pour aller boire un verre dans un pub de Pré-au-lard. Ça lui rappelle son ancienne vie et sa jeunesse, quand s’occuper d’elle et seulement d’elle paraissait totalement normal. Mais le goût de cette bieurrobeure sentait le pathétisme à plein nez. Acculée par son propre désœuvrement, Harper était rentrée se coucher, prête à s’organiser comme il se doit, en bonne et due forme, à la méthode Harper Auburn, c’est-à-dire : au dernier moment.

Une bonne nuit de sommeil suivit d’une belle journée de travail, Harper s’était empressée de foncer en cuisine pour soudoyer son Elfe de Maison Soudoyable Préférée, Freaksee. Puis, elle s’était dépêchée de dresser la table dans son petit coin de paradis agrémentée de guirlande et autres détails lumineux et cotonneux. Car le loft n’est pas le seul endroit caché qu’Harper connaît.

Après l’avoir tranquillisée qu’elle disposait de tout ce qu’il fallait pour leur tenir chaud en cas de météo capricieuse, Harper fait un tour sur elle-même pour laisser Abigail admirer sa tenue, passée spécialement pour elle.

Ne t’en fais pas, la rassure-t-elle. Tu vas pouvoir essuyer cette vilaine journée et oublier le temps d’une soirée, les déboires parentales.

Harper tire sur la corde retenant l’Orchidée Vanda, sublime dans son pot de verre suspendu. Sans que rien ne bouge, une ouverture sombre apparaît, comme un trou noir fantôme creusant les étagères alignées en nombre sur le mur.

Ce passage est un peu humide, prévient Harper.

Humide mais court. S’engouffrant dans le trou obscur, elles passent sous un tunnel arc-bouté de pierre froide, complètement plongées dans le noir. Harper ne rallume pas sa baguette. Elles n’ont que quelques pas à esquisser droit devant pour débouler dans le plus parfait de tous les endroits.

La nuit est tombée, les températures aussi. Harper se déplace de côté, laissant découvrir sa terrasse personnelle. Un trou profond dans la roche au parterre de végétation diverses et touffues. Voilà comment elle décrirait son jardinet sauvage. Un périmètre d’à peu près quinze mètres. Le sol inégal est recouvert d’herbes, de mousse, et de marguerite par-ci par-là. Contre la roche, les fougères grandissent, jusqu’à ne plus trouver de terrain adéquat pour survivre. La roche s’élève haut, comme le cratère d’un volcan. On aperçoit le ciel dénué de nuage, scintillant d’étoiles, troué par la lune vivace, habillée de lumière pour parfaire leur soirée.  Au centre de la verdure, un kiosque en bois à été aménagé, dont on ne voit pas l’intérieur masqué par les voilages. Harper aime particulièrement les baldaquins. Elle a aménagé le kiosque au gré de ses préférences. C’est bien l’unique trait qu’elle a hérité de sa mère : son goût pour les voilages. Le reste, non merci.

Quelques pas japonais reflètent les rayons de la lune dans un virage serré pour rejoindre, une table en bois dressée sous une tonnelle végétale. Le bouquet final. Harper tournoi autour de sa table pour manifester sa fierté. Un peu pour glisser aussi qu’elle a réaliser ça toute seule. Sans l’aide de personne. Comme une grande. La table est rectangulaire, encadrée de deux bancs pour s’y attabler. Un chemin de table bleuet la barre sur la longueur, parcouru de bougies parfumées, de fleurs sauvages et de guirlande de lierres. La tonnelle est exclusivement végétale. En vérité, exclusivement végétale et naturellement en forme de tonnelle. Lorsqu’elle a découvert cette endroit (par mégarde, il faut l’avouer), la forme improbable de cette glycine sauvage lui a inspiré d’adopter ce trou de verdure comme terrasse personnelle. Pour apporter encore plus de lumière, Harper a suspendu des guirlandes lumineuses. Au bout de la table, plusieurs plats, plateaus, bouteilles et autres attendent d’être découvert. Au centre de la table, un paquet cadeau pourvu d’une étiquette sur laquelle est inscrit : Happy Birthday Honey Abi.

J’ai demandé à Bonnie la boîte à musique pour l’ambiance. J’espère que tu ne nous en veux pas.

Elle tend la main à Abigail, pour l’inviter à l’attraper, dans le but de l’installer à la table.

J’ai préparé…

Hmm hmmm

… un kir royal très spécial. Pour commencer.



Fais attention, le sol est criblé de trous cachés sous la mousse, prévient-elle, connaissant la particularité d'Abigail de se vautrer au premier escarpement qui passe.

Par chance, des lucioles sont au rendez-vous. Elles voletent partout dans la cavité, illuminant un visage, clarifiant la roche, tournoyant autour des plats parfumés. L'endroit magique parfait.
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Dim 15 Aoû - 14:31

10 Novembre 2020

Un peu circonspecte, je me demandais si je devais vraiment faire confiance à Harper concernant les températures. En réalité, j'avais tellement l'habitude de me débrouiller seule pour gérer ma maladie, j'étais si peu habituée à laisser ma santé entre les mains des autres (d'autant plus lorsqu'ils n'étaient pas du corps médical), que me laisser aller de la sorte m'était particulièrement difficile. Enfin, j'avais toujours au fond de moi ce réflexe de me méfier des facéties de mon amie, depuis le temps qu'elle me menait dans des situations à coucher dehors (au sens propre comme au figuré). Néanmoins aujourd'hui, j'étais tellement las de ma journée, les paroles de mes parents me tournaient encore si bien en tête que je décidais, malgré moi, de me laisser porter. Après tout, j'avais désiré des années durant à renouer avec la jeune femme, j'avais rêvé pouvoir à nouveau la toucher et l'embrasser. Souhait enfin réalisé, je serai bien sotte de ne pas essayer d'en profiter pleinement. Qui plus est, je savais à quel point il était difficile pour Harper de s'occuper de quelqu'un d'autre qu'elle (trait hérité de sa mère malgré elle ?). Alors je reconnaissais sans mal l'effort et décidais de me prêter au jeu.
Souriant avec tendresse à ma Belle tandis qu'elle m'assurait que je pouvais me détendre, je la fixais tirer sur l'Orchidée Vanda suspendue et observait le trou béant apparaître sans cacher ma surprise. J'aurai aimé rétorquer à mon amie qu'il m'était difficile d'oublier mes déboires parentaux puisqu'elle était directement concernée, mais je me ravisais pour la suivre dans le gouffre.

Doigts posés contre la paroi humide pour me soutenir, craignant que mes pieds ne butent sur quelque chose (chose qui m'arrivait fréquemment), je suivais Harper, davantage intriguée que méfiante. L'endroit découvert était tout simplement époustouflant, et après avoir fait quelque pas, je restais bêtement bouche-bée au centre de cette espèce d'immense cratère. Tête relevée, j'observais avant tout le ciel ouvert, donnant sur les étoiles et la lune qui offraient leurs éclats pâles pour éclairer sensiblement l'endroit. En temps de pleine lune, ce lieu devait devenir tout bonnement incroyable. La mousse recouvrant les parois qui se prolongeait sous mes pieds donnait la sensation d'être englobé dans un nuage, rajoutant une touche molletonneuse et confortable en plus des décorations que mon aimée avait posées çà et là. Mes prunelles s'arrêtèrent un instant sur le kiosque au centre, puis suivirent Harper jusqu'à la table. Là, je marchais avec précaution sous les indications données, jusqu'à la directrice de la maison rouge pour observer la table.
Regardant un instant le cadeau puis les décorations, je découvrais bien vite la boite à musique, et les explications de Harper m'arrachèrent un petit rire franc et amusé.

- Ah c'était donc ça qu'elle trafiquait dans mon dos, je me disais bien que je la trouvais étrange dernièrement. Je relevais les yeux sur la femme que j'aimais avant de me rapprocher d'elle et glisser tendrement mes mains autour de ses hanches pour l'entraîner contre moi. Tu es adorable d'avoir préparé tout ça merci beaucoup, mais tu sais, je n'en demandais pas tant.

J'étais quelqu'un de simple, et je n'étais pas non plus habituée à être le centre de l'attention, alors lorsque je m'y retrouvais, je me sentais presque illégitime. Je n'avais donc pas pu m'empêcher de préciser à Harper que se donner de la peine pour moi, ça n'en valait pas forcément la peine, néanmoins, j'étais véritablement profondément touchée par tout ce qu'elle avait entrepris pour moi. Je n'y voyais aucune maladresse de sa part, aucune difficulté à préparer tout cela (en dehors du temps concerné). Tout ça était juste parfait pour moi. Parfait parce que cela venait de Harper et c'était un cadeau amplement suffisant à mon cœur du fait que tout ce qui venait spontanément d'elle me faisait plaisir. Cela me prouvait qu'elle essayait véritablement de changer, ou tout le moins de faire des efforts, qu'elle tenait véritablement à moi et que cette fois-ci, elle souhaitait véritablement s'investir dans notre relation. Tout cela me rassérénait énormément, et, après avoir accroché mon regard dans le sien, je venais l'embrasser tendrement, laissant les lucioles voleter autour de nous et éclairer de temps à autre une parcelle de nos corps enlacés.
Je ne me lassais décidément pas du goût mielleux de ses lèvres, et ce fut presque à regret que je les quittais déjà, retrouvant mon sourire doux, restant contre le corps chaud de mon amie d'enfance. Malgré ce qu'elle avait prétendu, une couche de vêtement en plus n'aurait pas été de trop pour moi, si frileuse. Quand bien même nous étions au fond d'un gouffre et que l'air était sensiblement réchauffé, ce n'était tout de même pas une température contre laquelle j'allais pouvoir lutter bien longtemps sans courir le moindre risque.
Suivant une luciole du regard, je me surprenais à rencontrer à nouveau les étoiles et la lune.

- Sais-tu où ça mène exactement ? C'est intrigant qu'un tel passage n'ait jamais été découvert… Poudlard me surprendra toujours, je crois. Puis je baissais les yeux sur le kir royal. Il a quoi de spécial ton kir ?

Là, je regardais Harper en reculant un peu le visage sans pour autant séparer nos corps, mes mains restant obstinément jointes dans le creux de son dos. Théâtralement, pour lui montrer que je plaisantais, j'adoptais un air suspicieux en relevant de manière exagérée un sourcil, tirant mes lèvres sur le côté pour adopter un genre de grimace comique.

- Couplé au bocal confisqué à ton élève il va me faire voir des cacas de papillon arc-en-ciel ?

Connaissant Harper et ses enfantillages, je ne serai pas surprise si son kir royal si spécial ne contenait en fait que de la grenadine et des paillettes. Cela dit, c'était quelque chose qui pouvait fortement m'amuser et, effectivement, me détendre. Car tendue, je l'étais malgré les efforts de la jeune femme. Baissant les yeux, je fixais la peau de son cou, pensive, l'une de mes mains allant chercher la sienne. Là, mes doigts vinrent jouer avec les siens, s'entremêlant inlassablement comme une danse sans aucune logique de chorégraphie, échangeant ainsi de légères caresses subtiles. Observant à présent le balai de ces mains jointes, je poussais un petit soupir avant d'appuyer ma tête contre elle et de murmurer.

- S'il te plait, même pour me taquiner parce que c'est mon anniversaire, ce soir, ne me rappelle pas que je vieillis.

Je ne faisais pas une fixette sur mon âge, et par ailleurs, je me fichais d'en prendre. Mais j'avais déjà tellement reçu de remarques plus tôt de la part de mes parents, que je me savais à présent à fleur de peau sur le sujet que la moindre plaisanterie pouvait risquer de me mettre en colère. Et ce soir, m'énerver était bien la dernière chose que je souhaitais.
Bien que les explications ne soient pas explicites, j'espérais secrètement que Harper comprenne le sous-entendu. À un moment ou un autre, il allait falloir que je casse l'ambiance et que je lui fasse part des propos de mes géniteurs. Elle était concernée. Mais je craignais aussi que cela mène à une rupture, car je connaissais (tout le moins je croyais connaître) son point de vue sur le sujet, et hélas, nous étions en total désaccord.
J'avais peur. Peur de la perdre une nouvelle fois. Alors la danse de nos doigts fut interrompue, les miens capturant les siens avec douceur et fermeté. La main placée dans son dos s'agrippa à ses vêtements pour s'y accrocher désespérément et accentuer l'étroitesse de notre étreinte.


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Lun 16 Aoû - 22:01
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Les temps sont devenus si sombres, élude-t-elle, s'efforcant d'écarter tout timbre solennellement barbant dans sa voix. Notre communauté souffre à nouveau. Un peu de bonheur en simplicité, ça ne fait pas de mal ! Un repas, un cadeau, un cadre paisible. Essaie de voir cette soirée comme un havre de paix au milieu des tumultes. Une trêve. Une parenthèse n’appartenant qu’à nous deux.

Entourant sa taille frêle et menue d’un bras avisé, Harper enserre Abigail tout contre son cœur. Sa bien-aimée se love dans ses bras. Leurs lèvres se rejoignent, un langoureux baisé marqué le début de leur aparté.

Une trouée dans la Forêt Interdite, dit-elle en guise de réponse aux questionnements de Abi. Cette cavité est mystérieuse. Quand j’étais petite, j’ai lu Voyage Aux Centres de la Terre, l’œuvre de Jules Vernes. J’étais terriblement déçu de la pauvre découverte de ses personnages après une rude descente dans les entrailles de la Terre. Quand j’ai découvert cet endroit, je me dis que le centre de la Terre devrait être exactement comme ça. De verre, de roche et de terre, peuplé d’insectes mignons. Cela dit il y a des lombrics phosphorescents cachés sous la mousse. De temps en temps j’en donne aux élèves qui m’agacent, en guise de récompense pour leur loyaux services de lèche-botte. Je leur dis qu’il faut le mettre sous le lit quand ils dorment, ça agit sur la puberté. Y’a même des septièmes années qui y croit, tu te rends comptes ? finit-elle par dire, hochant la tête de gauche à droite d’exaspération.

Des cacas arc-en-ciel ?

Abi tu es un génie. Comment as-tu deviné ? Je veux dire…

Elle attrape deux verres ballons, les remplies à moitié, et en tend un à la reine du jour.

Goûte ! Le champagne vient de France, la liqueur d’une de mes boutiques favorites sur le Chemin de Travers. A ta santé ! Bon anniversaire Honey Abi.

Leurs verres s’entrechoquent. Harper porte le verre à ses lèvres, boit une gorgée, et regarde sa bien-aimée, un large sourire triomphant pendu à ses lèvres scintillant désormais de milles couleurs.

C’est de la liqueur de Prune de Sibérie, explique-t-elle. Elles teintent momentanément nos lèvres de paillettes multicolores. Elles nous rappellent qu’on ne vieillie pas. On grandit. On dit que le Prunes de Sibérie n’ont aucuns effets sur les dépressifs, les pessimistes et névrosés coincés dans le passé.

Harper observe les lèvres de sa bien-aimée se teinter de couleur.

Avancer dans le futur nous va plutôt bien. Tu es resplendissante, Abigail Macfusty, Honey.

Ses lèvres pailletées viennent caresser les lèvres scintillantes d’Abigail.

Installe-toi !

D’une main, elle lui présente un banc, l’invitant à prendre place.

Je meurs de faim.

Sans blague ? Harper s’installe en face d’Abigail.

Attablée, buvant son Kir Royal à petites gorgées, Harper tape trois fois dans ses mains. Une panoplie de petits fours apparaissent sur la table.

J’ai prévu de quoi grignoter avec l’apéritif et supprimée l’entrée pour préserver notre satiété. Après les petits-fours, nous passerons au plat de résistance.

Son pouce et son index formant une pince, elle attrape un toast au saumon surmonté d’une crème à la ciboulette.

Tourne sept fois ta langue dans ta bouche. Si je demande, je risque de tout gâcher. Si je ne demande pas, est-ce que je risque de la blesser. Autant laisser une voie d’écoute, une porte ouverte. Pour le reste, Abigail fera son choix.

Tu as envie de m’expliquer ce qu’il s’est passé ? Aujourd’hui ?

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Mar 17 Aoû - 12:50

10 Novembre 2020

N'était-ce pas un moment parfait ? Elle, moi, les lucioles, la lune, les étoiles et c'est tout. Qu'avions-nous besoin de plus en fait ? Me concernant, rien, car Harper était tout ce que j'avais désiré et tant souhaité durant des années. Le moment était donc juste idyllique et cette mousse sous mes pieds ne cessait de me rappeler la douceur des nuages, le tout couplé à la douceur de sa peau m'entrainait dans les astres, enveloppé de la chaleur de notre amour. Comme quoi, il n'y avait pas toujours besoin de faire des pieds et des mains pour l'autre. Être avec elle me suffisait amplement. C'était tout ce qui m'avait toujours suffi. La pousser fortement avec mon arrière-train lorsque je m'installais précipitamment à ses côtés sur le banc de la grande salle. Sa manie agaçante de se pencher au-dessus de mon carnet de notes en cours d'astronomie parce qu'elle n'avait rien suivi. Sa manière de me prendre la main à la bibliothèque pour m'en extraire et me faire voir autre chose que mes révisions. La douceur de mes gestes que j'essayais de lui transmettre lorsque nous étions toutes les deux dans le parc, entourées des papillons voletants du printemps. Nos doigts entremêlés durant cette course effrénée à la fin de l'année, bal de tissu et de soie de nos robes. Ces éclats chatoyants dans ses prunelles tandis que le feu d'artifice éclatait dehors et que je me laissais dévorer de l'intérieur. Le rythme apaisé de sa respiration lorsqu'elle dormait sereinement. Les battements réguliers de son cœur qui me berçaient à chaque fois que je me lovais contre elle.
Comme maintenant, tandis qu'elle évoqua la situation de notre monde, une manière à elle d'éluder mon sous-entendu, celui que je ne désirais pas être au centre de l'attention et que je ne méritais pas tous les efforts qu'elle venait de faire. Je savais que ces paroles pouvaient l'énerver, et quand bien même je faisais des efforts pour prendre sur moi, des fois, les mauvaises habitudes revenaient au galop. Un sourire doux et apaisé vint éclairer mon visage.

- Oui, tu as raison.

Une pause. Ces pauses dont j'avais tant besoin de mon quotidien puisqu'il était si violent avec moi, petite sorcière qui subissait n'importe quelle situation aux abords anodine. Le simple fait de m'entretenir avec un élève de première année était une épreuve pour moi. En l'absence de Harper, ces pauses, je les avais trouvées auprès de mes animaux, puis en la présence de Luca. Aujourd'hui, je ne voulais échanger ma place pour rien au monde.
D'autant plus que les explications de ma belle m'amusèrent au point de m'arracher un petit rire timide. Je secouais légèrement la tête de droite à gauche en la fixant, amusée et amoureuse.

- Pauvres petits vers, forcés à vivre sous les lits puant des dortoirs, parmi des chaussettes sales et des caleçons de pré pubères. Ne me force pas à fonder la SPL, société protectrice des lombrics. Je soufflais par les narines avec amusement puis j'enchainais. Et pauvres élèves… cela dit, je ne peux que t'encourager à continuer à les éloigner. J'estime être la seule à pouvoir lécher quoique ce soit chez toi.

Plaisanterie faites lorsqu'elle signifia que des élèves étaient lèches-bottes, je joignais le geste à la parole et me hissais sur la pointe de mes pieds pour venir passer délicatement et rapidement ma langue sur la joue de Harper, comme l'aurait fait un petit chien. Ma forme animagus n'avait jamais été un hasard. De plus, il était vrai que je ne supportais pas imaginer les nombreuses conquêtes qu'avaient eues Harper depuis notre rupture lorsque nous étions de jeunes diplômées de l'école. Bien que ce soit du passé et qu'elle ne m'ait jamais trahie, mon cœur avait toujours appartenu à Harper. La savoir dans les bras de quelqu'un d'autre me rendait folle de rage et de tristesse. J'avais simplement fait rebondir ma possessivité et ma jalousie, hors de propos, à l'évocation de ses élèves modèles.

La regardant attraper les verres à ballon, j'en prenais un et fixais le kir avec curiosité alors qu'elle me précisait que le champagne venait de France. Encore la France. Tout me ramenait à ce pays en ce moment. Les "cours de langue" avec Luca, nos discussions interminables sur l'oreiller, puis maintenant ce champagne en compagnie de Harper. Un jour, il faudrait quand même que j'y mette les pieds, en France. Histoire d'utiliser mes cours de français autrement qu'autour de la langue de Luca. Verres entrechoqués, je buvais, intriguée, la liqueur tout en la savourant alors qu'elle m'explosait en bouche. Bien que je ne sois pas une grande friande de l'alcool, je savais aussi apprécier les mélanges subtils lorsque j'en goûtais, et ce fut amusée que je regardais les lèvres de Harper se colorer avant de m'exclamer.

- Oh ! Tu ressembles à une licorne moldu comme ça, tu sais, ces licornes pour enfant aux crins multicolores. Puis je l'observais avec davantage d'attendrissement. Ça me rappelle un peu les aurores boréales en Sibérie aussi.

Je m'y étais rendue qu'une seule fois lors de l'un de mes rares voyages, pour aller rapatrier un dragon qui était sorti de sa réserve. Toutefois, je perdais mon sourire lorsque la jeune femme précisa les personnes sur qui l'effet ne prenait pas. Quand bien même elle semblait satisfaite en voyant que cela fonctionnait sur moi, je restais un peu pantoise. Dépressive, je l'étais depuis le décès de mon frère, tout comme je restais coincée obstinément dans le passé le concernant. Enfin, pessimiste, je l'étais, à mes heures.
Accueillant les lèvres scintillantes de Harper qui vinrent rejoindre les miennes, je lui répondais avec tendresse, bien que sensiblement perdue, et tandis qu'elle prenait place à la table, je passais mon pouce sur mes lèvres pour observer le phénomène sur mon doigt. En effet, les paillettes étaient belles et bien présentes. Aurais-je une vision de moi-même plus sévère et sombre que celle que j'étais véritablement ? La conversation avec Eirian Howl me revint en mémoire en une fraction de seconde, et s'en alla tout aussi rapidement.
Clignant des yeux pour revenir à moi, je passais ma langue sur mes lèvres tout en m'asseyant, regardant Harper avec une lueur de malice dans les prunelles.

- Toi, avoir faim ? Étonnant.

Posée sur le banc, j'observais la nourriture apparaître sur la table, et, avec ravissement, je regardais la directrice des Gryffondor se servir sans demander son reste. Sourire figé sur mes lèvres, j'observais ce qui s'y trouvait et optait pour un toast décoré avec élégance pour le déposer dans mon assiette.

- C'est parfait comme tu as fait ça, merci beaucoup. Prunelles se déposant à nouveau sur mon cadeau tandis que je cherchais quoi rajouter dans mon plat, je l'attrapais et le brandissais doucement devant moi. C'est quoiiiiiiiiiiiii ?

Question rhétorique bien sûr, j'avais gardé cette manie enfantine de curiosité devant les cadeaux. Je devenais folle avec ça, j'adorais les cadeaux. J'adorais en faire et j'adorais en recevoir.
Mais, quand bien même je l'avais souhaité, je fus surprise lorsque Harper me questionna sur ma journée, sur ce qui me tracassait. Elle avait donc saisi, et elle était parvenue à prendre l'instant au vol pour le ramener dans la conversation plutôt que de le laisser s'enfuir en espérant qu'il soit oublié ensuite. Touchée par sa proposition, mais aussi prise un peu au dépourvu, je reposais le cadeau à côté de mon assiette, y laissant toutefois ma main qui vint chercher le petit nœud décoratif pour le triturer nerveusement. L'éclat de mon sourire fondit comme neige au soleil et ce fut une expression préoccupée qui prit sa place. Détournant le regard, je fixais une luciole qui passait par là, comme si elle allait me donner le courage de m'exprimer.

- D'accord… je… je casse l'ambiance un instant, excuse-moi Harper… ne… ne te fâche pas, s'il te plait. Il me fallut déglutir nerveusement pour trouver le courage de continuer. Mes parents sont venus me voir pour mon anniversaire, juste avant que je ne te rejoigne. Tu sais à quel point ils sont doux, gentils et pleins de bonnes intentions… mais voilà, depuis… depuis la mort de Kyle ils sont très nerveux concernant l'héritage de la famille. Je les comprends hein, sachant que ça repose sur mes épaules, je ne serais pas tranquille à leurs places non plus. Je souriais avec ironie, passant une main nerveuse dans mes cheveux. Ils veulent que je sois heureuse et épanouie, mais ils pensent aussi à la suite. Mes cousins ne sont ni en couple, ni mariés, ou alors ils sont divorcés. Leurs enfants n'appartiennent pas à la branche principale de la famille puisque c'était Kyle et moi les héritiers. Je tournais autour du pot non ? Je prenais une grande inspiration. Ils me demandent quand je vais me marier et avoir des enfants. Quand je leur ai dit que nous étions à nouveau en couple, toi et moi, ils ont été ravis, mais j'ai aussi vu leurs inquiétudes. Ils me l'ont d'ailleurs clairement exprimé et m'ont tanné de longues minutes. Ton horloge biologique tourne. Il serait temps de te sociabiliser. Il ne faut quand même pas trop tarder. Tu as des responsabilités. Un jour ce sera trop tard. Tu risques de le regretter. Enfin tu vois le genre de discours… Je cachais mon visage dans mes mains pour me plonger dans le noir et rassembler mes esprits en prenant une nouvelle profonde inspiration. Je ne veux rien forcer entre nous Harper… mais je t'avoue craindre une future entrevue avec mes parents, ils vont nous mettre une pression de tous les diables malgré eux… Je redressais la tête pour la regarder. Et purée franchement, avoir un enfant ça ne m'a jamais donné plus envie que ça… tu me vois mère ? Mais pauvre gosse quoi… je riais avec ironie. Non je… je ne suis pas faite pour ça… et ça me fait chier de devoir me dire que… qu'un jour je vais être dos au mur et je serai contrainte… je… je ne sais juste pas comment je vais faire en fait. Comme on va faire. Je suis perdue dans tout ça, je suis partagée entre ce que je dois faire, parce que j'aime mon nom et mon héritage et que je veux en être digne, et ce que je veux vraiment… à moins que je me complais dans ma situation actuelle et que j'ai peur du changement ? Oh purée j'en sais rien…

Je fermais les paupières en poussant un nouveau grand soupir, chassant l'agacement qui naissait en moi. J'étais perdue, et depuis le temps que mes parents me parlaient de tout ça, j'avais eu le temps de gamberger, de faire un millier de suppositions, de me perdre dans des élucubrations. Je ne savais plus ce que je devais penser, dire et faire et franchement, je doutais que Harper ait la solution bénite à toute cette situation. J'étais prise dans un étau et je ne pouvais pas en sortir, c'était le fardeau de ma vie… sauf que ma bien-aimée était directement concernée elle aussi, car en unissant notre amour, par extension, elle était mêlée à mon héritage familial.
Gênée et désemparée, les épaules affaissées, je la regardais, le cœur battant la chamade, craignant qu'elle se lève et s'en aille. Je savais à quel point la famille était un sujet délicat pour Harper, et se marier et avoir des enfants n'avait pour ainsi dire aucune valeur à ses yeux. Nous l'avions déjà sensiblement évoqué à l'époque, et à moins que son point de vue ait changé, ce dont je doutais, je m'attendais très bien à sa réponse. Voilà pourquoi je décidais d'anticiper pour essayer de calmer une éventuelle dispute que je voulais absolument éviter.

- Pardonne-moi Harper de t'entrainer là-dedans… Tu as sûrement dû rêver mieux comme avenir de couple.


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Mar 17 Aoû - 21:31
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Pour joindre le geste à la parole, Abigail la gratifie d’une léchouille sur la joue. Le chien léchouille la harpe. Amusées, elles portent un toast en l’honneur des trente deux ans d’Abigail, se teintant les lèvres de paillettes à la mode licorne moldue. Cette liqueur de Prune de Sibérie est à couper le souffle. Parfaitement pailletée et sucrée. Peut-être était-ce pour ça que les prunes là-bas sont magique : grâce à la féérie des aurores boréales ? Harper n’eut pas le temps de s’imaginer un prunier en plein désert de neige sibérien. Abigail relate son souvenir de voyage. Quelle idée d’aller chercher des dragons en Sibérie ! Est-ce que les dragons de Sibérie mangent des Prunes de Sibérie ? Est-ce que leurs babines se teintent de paillettes ? Fronçant légèrement les yeux, elle s’imagine les reptiles en mode licorne moldue, crachant des flammes, elles-mêmes se reflétant dans les paillettes de leur museau. Un jet de flamme dans une ambiance disco. Mais son esprit s’égare. Revenons-en à nos moutons.

C'est parfait comme tu as fait ça, merci beaucoup.
Je n’y suis pour rien, raconte modestement Harper. Comme tu dois t’en douter, ce n’est pas moi qui ai cuisiné. J’ai des amis parmi les Elfes, finit-elle par dire, fièrement, le sourire aux lèvres.

Amis ou complices ? Décidément, beaucoup d’elfes appartiennent à leur histoire. A la vitesse de la lumière, Abi se saisit du paquet, réclamant de savoir. Elle veut savoir.

C’est…. Après le dessert ! Ce soir, j’ai tout fait correctement. Alors, nous allons procéder dans l’ordre. Numéro 1 : on mange et on boit. Numéro 2 : on mange le dessert et on boit. Numéro 3 : on ouvre le cadeau et on b…

Le pouce et l’index joint, elle tire un trait sur ses lèvres comme pour signifier : motus et bouche cousue, je ne t’en dirai pas plus. Toujours avec ses doigts (tandis qu’Abigail à la délicatesse de se servir de son assiette – quelle idée d’utiliser une assiette. Tous ses transferts… Harper ne fait que des transferts directs !), elle se délecte de quelques bouchées. Certainement que la dernière avait un goût de foi gras. Mais elle n’en ai pas sûre. Pour lui faire oublier l’envie d’ouvrir son cadeau, Harper revient sur un sujet qu’elle a brièvement évoqué, tournant plusieurs fois sa langue dans sa bouche, triturant l’idée dans son cerveau, prenant le temps de choisir ses mots. Il ne s’agirait pas de la vexée le soir de son anniversaire. Un repas d’anniversaire est fait pour vous donner le sourire. Pas le contraire. Alors, Harper l’enjoint de parler tracas, si leur lui en dit.

Craignant de jeter un froid dans leur bulle de bien-être, Abigail rapporte, avec des pincettes, son entrevue avec ses parents, quelques heures plus tôt. Elle n’omet aucuns détails. Cherche-t-elle à se justifier ? Est-ce que la réaction de Harper lui fait peur ? Sans broncher, Harper écoute ses explications jusqu’au bout, dans le silence et la réflexion. Sa tirade de terminée, Harper engouffre une brochette de fromage, une tomate cerise farcie à l’anchois (combo de romantisme) et des chips de carottes. Le silence s’est installé. Les chips craquent sous les à-coups de sa mâchoire. Harper est pensive. Pense, pense, pense. Tourne ta langue, encore et encore. Elle a beau retourner le sujet dans son esprit, elle ne trouve pas d’autre solution que de lui parler franchement.

Pour commencer, ne t’excuse plus pour ça. Harper la gratifie d’un sourire bienveillant avant de poursuivre. Je ne suis pas dans ton cas et il m’est difficile de me mettre à ta place. Nous avons grandi différemment. Toutefois, je comprends ta réaction, Honey. L’oppression, tout ça. Je crois… je pense… je ne débattrai plus à ce sujet, tu connais mon point de vue au sujet des familles ancestrales, de l’héritage qu’elles s’évertuent à perpétuer, au nom de la tradition. Vous pensez que c’est bien et moi, je pense que c’est toxique. Mais que vaut l’opinion sur le bien-fondé de la famille de la part d’une née de père inconnu ? Si je m’opposais, on me dirait que je ne fais qu’étaler mes névroses. Cessons de chercher qui à tord et qui a raison. Ca nous déservirait.

Elle marque une courte pause, se pinçant les lèvres, signe de réflexion.

Sache, Honey, que je réalise à quel point c’est important pour toi. Ton nom, ta famille. Donc, je ne m’opposerai pas. Ce serait contre-productif. Nous ne ferions que nous diviser. Pour l’heure, je pense que tu te prends beaucoup trop la tête. Laisse-les parler. Fais-leur entendre ce qu’ils veulent, si ça peut les soulager. Bien que nous nous connaissions depuis de nombreuses années, cette relation qui vient de naître est une nouveauté. Nous ne sommes plus les enfants d’autrefois, se bécotant dans les couloirs de Poudlard. Nous avons beaucoup de choses à découvrir ensemble, en adulte, à commencer par nous réapprendre. Je ne suis pas contre avoir un enfant. En fait, je suis simplement contre de devoir le porter. Mais devenir mère adoptive ne me dérangerait pas. Mais tout ça, c’est un futur, plus ou moins proche, plus ou moins lointain. Cette question n’appartient pas au moment présent parce que nous ne pouvons pas y répondre. Laissons le temps faire ce qu’il a à faire. Quant à ton horloge biologique, ne t’en soucie pas. Les techniques moldues ainsi que les techniques sorcières font des merveilles sur les femmes dont la matrice génitale n’est plus toute jeune. Et dans tous les cas, ne disposant pas de zizi, on sera bien obligée, que ce soit demain ou dans quelques années, d’y avoir recours. Alors pourquoi se soucier du temps ? Profitons de chaque instant et quand tu te sentiras prête, quand on se sentira prête, on entamera des démarches. Peut-être que, à l’heure actuelle, tu ne te sens pas faite pour ça. Peut-être n’en as-tu vraiment pas envie. Peut-être que c’est tout simplement parce que ce n’est pas le bon moment. Alors, laissons le temps passer et voyons comment les choses évoluent. Peut-être que si nous nous sentons heureuses, ensemble, nous aurons le désir d’agrandir notre famille. De n’être pas que deux. Mais trois. La seule chose que je te demande, c’est que si ce jour doit arriver, je veux que tu le fasses avec l’envie de fonder une famille avec moi, pas pour honorer la pérennité de ta famille. Disons que si cette envie te prend, alors une pierre deux coups, ça rassurera tes parents. En attendant, on aura qu’à leur dire qu’on n’est pas contre. Pour les calmer.

Elle porte le verre de Kir à ses lèvres et termine son breuvage d’une traite avant de le plonger sous la cascade de la fontaine à Kir de Prunes de Sibérie.

Si ça peut t’aider, la prochaine fois que je les verrai, je leur dirai que ça ne me dérange pas de perdre le nom de famille de ma mère névrosée, débile profonde et égocentrique puissance maximale.

A nouveau, elle boit une gorgée de kir et croque dans un cresson entouré de jambon de serrano.

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Mer 18 Aoû - 15:24

10 Novembre 2020

Complice, je rendais son sourire à Harper alors qu'elle me confiait que ce n'était pas elle qui avait fait à manger. Dans le fond, ça ne me surprenait pas même si je n'avais jamais jugé sa cuisine mauvaise. Je trouvais surtout ironique qu'elle m'ait confié être si mal à l'aise avec Bonnie et que maintenant elle prétende avoir des amis chez les elfes de Poudlard. Harper m'étonnera toujours, et c'était ce qu'il y avait de magique chez elle, c'était en partie ce qui faisait que je l'aimais à ce point. D'ordinaire j'arrivais à déchiffrer assez facilement mes interlocuteurs tant j'étais attentive à leurs faits et gestes. Mon empathie faisait le reste et me permettait de toucher correctement. Bien sûr, je n'étais pas infaillible, il y avait toujours les exceptions à la règle. Harper, elle, j'avais toujours eu du mal à la cerner. Elle disait quelque chose avec une certaine attitude qui souvent était contradictoire, et ensuite me révélait avoir pensé l'inverse. Tout en elle était confusion et capharnaüm. Elle m'avait toujours intriguée pour ça, et sans doute qu'une autre personne aussi sensible et timide que moi aurait lâché l'affaire depuis bien longtemps et n'aurait même plus essayé de continuer à être amie avec elle. Mais voilà, je n'étais pas les autres. Harper avait su me toucher en plein cœur dès notre première rencontre, elle avait su m'amuser, me mettre à l'aise, me protéger, me consoler, me soutenir, me faire rire, puis me faire danser. À partir de cet instant, je n'avais plus désiré personne d'autre qu'elle.
Rire cristallin traversant ma gorge, je la regardais, lueur pleine de tendresse dans les prunelles tandis que je relevais la tête avec un sourcil haussé de manière significative.

- … et on b… boit ? Je roulais des yeux. B… atifole ? Je me mordais la lèvre inférieure pour réprimer un nouveau rire tandis que je la regardais, un peu égrillarde. B… ourouloulou ?

Je n'étais pas née de la dernière pluie, je croyais très bien avoir compris le sous-entendu de ma bien-aimée, et il m'amusait énormément. Je ne doutais pas un instant que ce soir, elle voulait me faire plaisir comme jamais, et c'était parfaitement réussi pour l'instant. Dans le fond, je n'en demandais pas tant, mais je voyais bien qu'elle s'était donné de la peine, elfe de maison ou pas. C'était tout de même elle qui avait eu l'idée de tout organiser, tout le moins, j'étais certaine que ce n'était pas une idée lancée par Bonnie. Bien que l'elfe de maison m'apprécie, elle n'était tout de même pas du genre à organiser ma fête d'anniversaire.
Tout était si bienveillant et parfait que je m'en voulais profondément et sincèrement de briser l'ambiance… mais je savais que ça allait être tel un pic à glace dans ma poitrine si je ne confiais pas ce que j'avais sur le cœur rapidement. Alors, dès qu'elle m'en donna la possibilité, je me confiais. Je confiais ce qui me dérangeait depuis quelques heures, je confiais que j'avais peur, que j'étais confuse, que j'ignorais comment agir et réagir. Je détestais être ainsi acculée, et comme l'animal sauvage que je pouvais être, je pouvais attaquer pour me défendre s'il le fallait. Je voulais éviter cela à tout prix, d'autant plus avec ma famille. Je ne comptais pas sur Harper pour qu'elle ait la solution miracle, non pas que j'ai des doutes en ses capacités, mais surtout parce qu'il n'y avait pas de solution miracle. Il n'y avait aucune réponse correcte ni aucune attitude adéquate à adopter, la situation était telle qu'elle était, voilà tout.
C'était donc le cœur battant la chamade que j'attendais la réponse de ma belle qui était en train de mâchouiller interminablement ses chips. Un peu plus et j'aurai renversé la table d'agacement et de frustration tant le bruit m'était insupportable, mais je devinais aussi à son attitude, que Harper était en train de réfléchir. De vraiment réfléchir. Lorsqu'enfin elle commença sa tirade, je déglutissais ma salive si nerveusement que je sentais une boule se former dans le creux de ma gorge.

Gorge qui ne cessa de se refermer tandis que j'écoutais des paroles qui me paraissaient absolument surréalistes, surtout venant de Harper. Plus ses phrases prenaient forme, et plus je sentais mon corps se raidir. Finalement, je devins totalement paralysée, en train de fixer la directrice des Gryffondor en clignant régulièrement des yeux en un rythme régulier et imperturbable. Ma bouche grande ouverte rappelait un poisson hors de l'eau en train de suffoquer. Combien de temps étais-je restée ainsi totalement interdite ? Peut-être bien plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'elle ait terminé son discours et que le silence qui s'installa vint me frapper. Et le pire… le pire ? C'était qu'elle se réservait de kir et croquait dans un cresson au jambon sans broncher.  
Non là c'était trop.
Brutalement, je sautais sur mes pieds, faisant tressauter la table et ce qui se trouvait dessus, dégainait ma baguette et la pointait en direction de Harper, juste sous son nez. Quand bien même je ne pouvais plus utiliser ma magie, j'avais gardé l'habitude de transporter ma baguette partout où je me trouvais.
Regard fou et perdu, la bouche toujours grande ouverte, la frange de ma chevelure blonde me barrant les yeux, je secouais un peu le visage, me donnant l'air d'un chien s'ébrouant alors qu'il sortait de sa sieste. Là, je parvenais à articuler.

- Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Harper Auburn ???! Je rouvrais grand la bouche puis me figeais une nouvelle fois pour détourner mon regard sur la gauche, l'air pensive. On ne se bécote plus dans les couloirs comme avant ? Je clignais rapidement des yeux et me secoua une nouvelle fois pour essayer de rassembler mes idées. Revenant sur Harper, ou plutôt la pseudo Harper, je fronçais les sourcils. Vous allez tout me raconter ! Puis à nouveau, comme si ma tirade suivante restait coincée dans ma gorge, je rouvrais la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. À nouveau immobile, je semblais une nouvelle fois perdue dans mes pensées jusqu'à ce qu'enfin je lève les yeux au ciel pour rétorquer. J'suis pas inquiète quant à mon horloge biologique et ma matrice génitale… Je revenais sur Harper. Hey ! J'suis pas si vieille, on a le même âge ! Espèce de vilaine !

Une erreur. Harper avait réussi à engendrer en moi une véritable erreur. Un véritable bug informatique, mais dans le cerveau. J'avais à ce point été décontenancée de ce qu'elle avait dit que je n'avais su comment réagir. Mon corps avait donc pris le dessus et avait déballé tout ce que j'avais retenu de plus important en premier, à savoir, nous bécoter comme des enfants dans les couloirs et ma matrice reproductive. Le reste ?
Oh, apparemment le reste est accessoire ?  
Observant la jeune femme assise en face de moi en train de mâchouiller, je ne pouvais qu'admettre une chose en toute certitude : il s'agissait bien de Harper.

- Bordel, Harper tu…

La main brandissant ma baguette, tendue non loin du visage harmonieux de ma bien-aimée, se décala légèrement pour attraper le col de son haut et l'entraîner vers moi avec une force qui me surprit moi-même. Me penchant en avant sans prendre garde aux plats et aux verres que j'écrasais presque, je venais embrasser Harper à pleine bouche (heureusement elle venait d'avaler son cresson), m'agrippant à son vêtement si fort qu'un craquement de tissu parvint jusqu'à mes oreilles. Comment aurais-je pu réagir autrement ? La jeune femme venait d'éviter une dispute en me parlant franchement, elle avait ouvert son esprit à un sujet qui avait toujours été délicat entre nous. Elle m'avait parlé d'un futur qu'elle semblait vouloir envisager qu'il s'agisse de mariage et même d'enfants. Elle m'avait soutenu dans une réalité qui n'était pas la sienne, et ce avec un bon sens déconcertant venant de sa part.
Cette femme… je l'aimais jusqu'au tréfonds de mes entrailles. Ma magnifique Harper, si complexe et compliquée, si merveilleuse dans son anarchie.
Ce fut le manque d'oxygène qui me força à me séparer de ses lèvres, me donnant l'occasion de l'admirer en relâchant mon emprise sur son haut.

- Qu'est-ce que tu es sexy quand tu parles comme ça… recommence pas, sinon on va directement passer à l'étape trois sans manger ni ouvrir le cadeau. Je revenais coller mes lèvres contre les siennes, glissant ma main sur sa nuque, m'étalant davantage sur la table (pourquoi cette maudite table était-elle si large ?). Levant une jambe, je me hissais sur la table pour me rapprocher de ma bien-aimée. Je t'aime. Je revenais l'embrasser sauvagement. Je t'aime. Nouveau baisé endiablé. Je t'aime. Mon cœur allait exploser si je ne l'embrassais pas encore une fois fougueusement. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. À présent à genoux sur la table en ayant fait tomber certains plats, sans me préoccuper d'avoir taché mes vêtements de nourriture, je glissais mes doigts dans les cheveux fins de la femme de ma vie tout en restant accrochée à ses lèvres. Je t'aime… Surprise et pulsions enfin éloignées, les battements de mon cœur étaient si forts qu'ils se répercutaient dans les veines de mon cou qui sautaient à rythme régulier. Prunelles plongées dans celles de Harper, je réussissais à reprendre mon souffle. Promis, je ne suis pas un vieux disque rayé juste que… Oups, j'avais dévié mon regard de ses yeux à son épaule. Je t'aime. Je revins l'embrasser une énième fois.

Ah, si, si, j'étais un vieux disque rayé, définitivement.
Une erreur. Harper avait réussi à engendrer en moi une véritable erreur. Un véritable bug informatique, mais dans le cerveau.
Il fallut quelques baisers en plus et tout autant de je t'aime avant que je ne réussisse à reprendre tout à fait le contrôle de mon esprit. Un peu tremblante par l'émotion (je me retenais de pleurer), je parvenais enfin à répondre avec plus de vocabulaire.

- Tu sembles avoir déjà songé à notre avenir, bien plus que moi, non ? En vrai, je ne sais pas trop quoi te dire, à part merci, et je t'aime. Vieux disque rayé. Harper, j'ai toujours eu envie de construire quelque chose avec toi, de vivre avec toi, de passer ma vie avec toi jusqu'à la fin. Je n'ai d'ailleurs jamais envisagé de le faire avec qui que ce soit d'autre que toi. Mais… mais je n'avais jamais saisi que tu voulais des enfants… ou qu'en tout cas ça ne te dérange pas… toi qui as une famille tellement… divisée… Je repensais à ses récits dans notre enfance, à ce qu'elle disait à propos de Jean. Et voilà que c'était elle qui souhaitait des enfants, et pas moi, la jeune fille qui avait eu une enfance et une famille exemplaire ? La vie était étrange et je n'en comprenais pas la logique. Je veux juste préciser quelque chose d'important Harper : je veux ton opinion. Je l'ai toujours voulu, quand bien même ce n'est pas le même que le mien. Je veux ton opinion, parce qu'il est important à mes yeux et parce que je veux lui donner la valeur qu'il mérite. Je fronçais un peu les sourcils pour marquer à quel point j'étais sérieuse et appliquée dans ce que je disais. Je me fiche de tes origines, et ça n'a rien à voir avec le fait que tu ne connaisses pas ton père. Ni mes parents, ou les autres membres de ma famille, ou moi, avons le droit de te retirer ton opinion… Je... j'ai envie de t'offrir cette place au sein de ma famille, celle dont tu as le droit depuis ta naissance et qu'on t'a arrachée.

Avec bienveillance et douceur, je souriais à ma bien-aimée tout en lui caressant la joue avant de venir déposer un chaste baiser sur sa bouche. Enfin, je me redressais, à présent à moitié assise sur la table (apparemment toujours s'en m'en préoccuper), je regardais Harper de haut, l'air goguenarde, taquine, victorieuse et retenant une excitation certaine.

- Tuuuuu as parlé de mariaaaaaaaaaaaaage, tuuuuu veux te marriieeeeeeeer avec moaaaaaaaaaaaaa !!!! Je la pointais de l'index en tapotant des pieds sur le banc telle une enfant. TUUU AAAS PARLÉÉÉÉ DE MARIAAAAAAAAAAAAGE !!!

Une erreur. Harper avait réussi à engendrer en moi une véritable erreur. Un véritable bug informatique, mais dans le cerveau.
Le sujet était si important pour moi et les paroles de Harper avaient été si intenses que je n'étais plus tout à fait moi-même. Ou plutôt, si, j'étais exactement celle que je devais être. La Abigail aimante, taquine, joviale, et vivante qui se cachait d'ordinaire sous les draps de la timidité et qui ne s'était plus du tout montrée depuis deux ans, depuis le décès de ce frère aîné si précieux.


Never Ending Circles
ANAPHORE


L'amour brille sous les roses  (ft. Abi) CBY7jAc
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Ven 20 Aoû - 17:09
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


On pourrait aussi bourlinguer, brailler ou les deux à la fois. Mais avant, quelques éclaircissements s’imposent et Abigail lève le voile sur l’amoncellement des contrariétés accumulées dans la journée.

Certaines personnes disent que l’être humain, magique ou non, naît pour se reproduire. Ayant réfléchi longuement (et sobrement) à la question, Harper Auburn n’est pas de cet avis. Elle était née pour vivre, jouir d’une belle vie, profitez des bienfaits de ce monde et, parce qu’ils vont de pair, en subir les atrocités. Ceux qui affirmaient avoir besoin de procréer pour se sentir vivre devaient mener une vie bien triste, linéaire et pompeuse. Adolescente, elle pensait que Terre, sorcier et moldu confondu, était surpeuplée. Elle n’aurait pas d’enfant pour le bien-être de Gaïa, notre mère nature à tous. Jeune adulte, elle pensait que s’occuper d’un minot incapable de comprendre qu’il ne faut pas mettre les doigts dans les prises parce que ça fait mal est d’un ennui et d’un inconvénient tellement mortel qu’on devrait décerner une médaille à tous les parents qui passent le cap du « fait pas ça » sans péter les plombs et mettre eux même les doigts de leur progéniture dans la prise. Et puis, elle eut trente ans. A cet âge-là, ça se reproduit comme des petits pains, ça fait l’amour comme un lapin dans l’espoir de tomber enceinte, ça évalue sa vie basée sur l’échelle sociale, ça peuple la terre surpeuplée parce qu’avoir un enfant est la plus belle chose du monde. Dans son entourage, au sein de ses collègues, on lui a tellement rabâché les oreilles sur la fatigue, l’esprit désormais plus-jamais-tranquille, les couches, le nez qui coule, les disputes, les hurlements, les questions à la con, qu’elle se promis que si un jour elle avait un enfant, elle se plaindrait dans une boîte de pandore pour ne ressortir à son entourage que le bon, que la joie, que l’émerveillement que c’était pour elle d’avoir un enfant. C’est la première fois qu’elle senti l’envie d’un jour devenir, peut-être, maman… bien que cela soit un affront que de détruire un corps si beau.

C’est ainsi qu’elle ne ressenti pas la moindre contrariété lorsque Abigail entama la discussion sur le mariage et les enfants. Le mariage, elle s’en fiche éperdument. A ses yeux ce n’est qu’un bout de papier qu’on signe, et une bonne raison de faire la fête trois jours d’affilés. Si tu te souviens du découpage du gâteau, c’est que tu n’étais pas assez pété… bref, elle élude son point de vue quant aux ressentis d’Abigail, à sa pression familiale, s’évertuant à la rassurer car pour une fois, elle avait un avis parfaitement tranché sur la question et refusait qu’on s’en inquiète. Après son discours, Abigail referma enfin la bouche pour sauter par-dessus la table et la tenir en joue.

Tu as connu Harper Auburn l’Ancienne. Maintenant je suis la Nouvelle (Hello Gandalf, hello redondance). La nouvelle Harper et la nouvelle Abigail sont professeur. Elles se doivent de montrer l’exemple et d’insuffler le respect. Je fais déjà assez de conneries avec mes élèves et remonter les bretelles par la cheffe, alors si on commence à se bécoter dans les couloirs, j’ai plus qu’à postuler à Beauxbâton sans lettre de recommandation.

Hey ! J'suis pas si vieille, on a le même âge ! Espèce de vilaine !
Oui mais ma matrice tend à demeurer intact, elle n’a pas besoin de s’inquiéter, répond-t-elle, moqueuse.

Sans réagir à la posture d’Abigail (elle a plus de pouvoir hein), Harper se laisse surprendre lorsque sa bien-aimée l’attire par son col pour l’embrasser à pleine bouche avec fougue. L’attirant vers elle pour mieux l’enlacer, elle répond à son baiser, silencieuse, bercée par ses je t’aime répétés sans demi-mesure, profitant de cet instant si tendre, ravie d’avoir réussi, apparemment, d’extirper Abigail de ses tourments. Une Abigail ravie qu’elle est changé d’avis sur la procréation.

De l’eau à couler sous les ponts, explique Harper. Comme tout le monde j’ai grandi. Et parfois, quand je me réveille, j’ai peur de mourir seule. Comme tout le monde, je crois ? Il n’y a pas si longtemps, une amie de ma grand-mère, sans enfant, est décédée d’une maladie. Elle habitait aux Etats-Unis, et les problèmes de santé de Grand-Mère Elaine ont empêché mes grands-parents de se rendre à ses funérailles. La pauvre femme s’est faite inhumée, seule. Juste elle. J’ai trouvé ça atroce.

Je veux ton opinion, parce qu'il est important à mes yeux et parce que je veux lui donner la valeur qu'il mérite.
Harper ne trouve pas les mots et se contente de sourire, les yeux pétillants.

Je... j'ai envie de t'offrir cette place au sein de ma famille, celle dont tu as le droit depuis ta naissance et qu'on t'a arrachée.
Elle voulu baisser les yeux, masquer cette tristesse qui la saisie soudain. Elle ne désirait cependant pas troubler ce pur moment de joie qu’elles deux vivaient, alors elle redouble d’effort pour masquer ses émotions en regardant Abigail droit dans les yeux. A nouveau, elle ne répondit pas, jugeant que la gratitude exprimée dans son sourire suffisait.

Comme une enfant réclamant ses cadeaux de Noël au petit-déjeuner, Abigail clame sa joie, tapant des mains et des pieds, à califourchon sur Harper. Ravie de voir autant de bonheur exprimé, Harper ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

Du calme ! Je n’ai formulé aucune demande ni signé aucun compromis, annonce-t-elle, taquine. La bague au doigt ça se mérite.

Un vilain sourire malicieux se dessine sur son visage.

Tu devrais plutôt avoir peur de la bague que je serai capable de t’offrir. J’accepte qu’on se marie, mais je te rappelle que j’adore bousculer les conventions.

Ses yeux comme deux fentes s’étirent d’autant plus sous le regard faussement mesquin qu’elle lance à son aimée pour lui rappeler que Harper Auburn la Nouvelle reste Harper Auburn et qu’elle est pourvue de beaucoup d’imagination…. De l’imagination qui ne conviendrait peut-être pas à toutes les origines familiales. Sans quitter son horrible expression, Harper fini son verre de Kir à la liqueur de Prune de Sibérie.

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Sam 21 Aoû - 15:35

10 Novembre 2020

De l'eau avait coulé sous les ponts, je ne le savais que trop bien puisque j'avais attendu tout ce temps pour à nouveau avoir le droit d'exprimer mon amour pour Harper. Néanmoins, une partie de moi était restée figée dans le passé. Outre le fait que mon apparence était restée petite et aux traits doux et enfantin, ma vie c'était comme arrêté lors de notre rupture à l'époque. Quand bien même j'avais continué à vivre ma vie et à avancer, je ne m'étais jamais tout à fait remise de cet événement. J'avais toujours eu conscience de ce blocage, mais ce soir, présentement, il vint m'exploser en plein visage tandis que mon interlocutrice me parlait des changements et des évolutions.
J'étais bloquée dans le passé, car mon amour était resté tel qu'il avait été à cette époque. Je ressentais toujours ce besoin d'embrasser la jeune femme comme une adolescente, de la bécoter dans un coin de couloir ou de lui faire l'amour dans une pièce abandonnée. Quand bien même je savais que je devais montrer l'exemple en tant qu'adulte, ce que je faisais très bien la plupart du temps, je gardais le désir de surprendre la directrice à la fin de la journée, lors de sa dernière classe, de la rejoindre dans sa salle d'étude pour lui faire la cour comme une adolescente.
Pendue à ses lèvres, je la fixais avec une infinie tendresse tandis que je laissais échapper un petit rire ironique d'entre mes dents.

- Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, ne sois donc pas si sûre du destin de ta matrice mmh ? Puis je penchais la tête sur le côté, goguenarde. Quant à Beaubâton, au pire, nous pourrions demander de l'aide à Luca, il a étudié là-bas qu'en dis-tu ? En plus il m'apprend le français, il donne de merveilleux cours de langue.

Avec un petit ricanement amusé et taquin, et avant de m'en prendre une, je descendais de la table pour me rasseoir, rassemblant plats, assiettes et verres que j'avais bousculés. Vérifiant mon haut, je soupirais en y voyant quelques taches de nourriture et pointais ma baguette sur les saletés avant de me rappeler que je risquais de mettre feu au tissu plutôt que de l'arranger. Roulant mes prunelles dans leurs orbites, je rangeais ma baguette et me contentais donc d'une serviette pour essayer de réparer un minimum les dégâts tout en songeant à ce qu'avait dit Harper concernant cette vieille femme. La tête baissée sur mon vêtement, je lui répondais, la voix lointaine, mais pleine de sincérité.

- C'est triste oui, mais au moins des gens ont songé à elle… je veux dire, son corps a été inhumé sans être accompagné, mais son esprit, lui, l'était. Tu vois, moi je ne suis même pas certaine qu'on songera à moi si un jour j'en viens à disparaître. Je m'étais souvent fait la réflexion que si un jour le Blood Circle me kidnappait (pour une raison quelconque), personne ne viendrait me chercher. J'avais toujours vécu seule et je n'avais aucun ami, je n'avais pas besoin de l'expliquer à Harper pour qu'elle comprenne pourquoi j'avais eu cette réflexion. Évidemment il me restait mes parents et ma famille, mais ils avaient déjà perdu un précieux fils… alors ils survivraient bien à la disparition de leur fille si étrange et asociale. Peut-être bien qu'aujourd'hui la situation avait changé sensiblement. Luca m'avait prouvé qu'il tenait à moi en tant qu'ami, et maintenant, Harper était à nouveau avec moi. Comme cette vieille femme aux États-Unis, il y aurait au moins deux personnes qui penseraient à moi. Relevant le menton en prenant conscience de ce détail (de taille), je souriais. Enfin, ça, c'était avant qu'on renoue, toi et moi.

Il me fallait bien corriger mes paroles, les mettre d'actualités, parce que je ne pouvais pas continuellement vivre dans le passé et rester apeurée de ce qui avait été. J'étais une battante (inconsciente), et je savais faire face (inconsciemment) lorsqu'il le fallait. Sans compter qu'à présent, je lui avais promis que j'écouterais ses opinions et qu'elle pouvait s'exprimer comme elle le souhaitait en ma présence. Car elle était la personne avec qui je voulais faire ma vie. Quand bien même ne m'avait-elle pas répondu, son expression, cette lueur dans ses yeux, m'avait suffi à comprendre que je l'avais touchée et qu'elle m'était reconnaissante (tout le moins c'est ce que je croyais).
Élargissant un peu mon sourire en regardant la jeune femme tandis qu'elle me parlait mariage, je revenais enfin sur la nourriture pour me servir allégrement de tout, de tout poser dans mon assiette et de tout manger un à un. J'eus un petit éclat de rire avant d'avaler mon toast et de rétorquer du tac au tac.

- Oh mais qui te dit que j'ai envie de me marier mmh ?

Toucher coulé. Jamais je n'avais parlé de mariage avec Harper. D'enfants, oui, même lorsque nous étions nous-mêmes des adolescentes, mais jamais de mariage, car j'avais conscience depuis toutes ces années du rôle que j'avais sur mes épaules en tant qu'héritière des MacFusty, même du temps du vivant de mon frère. Dernière preuve, c'était que je n'avais eu de cesse de repousser les avances de mon prétendant MacEnzie. Après tout, si j'avais véritablement voulu me marier, me plier aux ordres de mes géniteurs et oublier Harper, je l'aurais épousé, j'aurais pu vivre avec une situation financière confortable et retourner m'occuper de mes dragons en quittant mon emploi d'enseignante, entourée d'un mari aimant et tout attentionné.
J'avais refusé tout cela.
Parce que j'étais une personnalité libre, qui avait besoin d'inattendu pour me sentir vivante. J'étais sauvage, et le mariage était une sorte de mise en cage pour moi. À dire vrai, il n'y avait qu'avec une seule personne avec qui je voulais me lier. Une seule personne qui pourrait être capable de me mettre en cage.
Cette personne, c'était Harper.
Parce que je la savais aussi farouche que moi, je savais qu'elle ne m'exigerait rien des conventions sociales et familiales, et parce que je l'aimais, tout bonnement et simplement.

Dans le fond, j'avais toujours trouvé la forme du mariage ravissante. Pour moi, grande romantique, ce n'était pas uniquement une signature sur un bout de papier comme pouvait le penser Harper. C'était un engagement d'amour, la preuve qu'on s'abandonnait à l'autre, à tel point qu'on pouvait en abandonner son nom. C'était l'étape ultime du couple, d'appartenir pleinement à l'autre et de concrétiser son amour. C'était aussi l'occasion de le faire éclater au grand jour et de le clamer haut et fort au monde entier par des ornements symboliques aux doigts.
L'idée d'épouser Harper m'avait toujours séduite en réalité, car je pourrais montrer à tout le monde que la grande Harper Auburn, si vivante et séduisante qui pouvait à ce point attirer les regards, avait en réalité choisi quelqu'un comme moi. Insignifiante, petite, menue, fragile et effacée. Moi la sorcière que tout le monde oubliait et oublierait à son décès, pouvait devenir l'épouse d'une femme aussi belle et extraordinaire que l'était Harper. Bien sûr, c'était aussi un moyen pour moi de la marquer une bonne fois pour toutes de mon sceau et de montrer à tout le monde qu'elle m'appartenait à moi, à moi et à personne d'autre.
Ainsi, mes paroles avaient pour unique but de la taquiner même si elle l'ignorait.
Sans rebondir sur le choix des bagues, parce que j'étais confiante dans le fait que les choix de Harper me plairaient dans tous les cas (ou tout le moins que je finirais par m'habituer), je croquais dans un petit four avant de la fixer, la lueur espiègle dans mes prunelles ne s'effaçant pas.

- Si on commençait plutôt dans l'ordre ? Établissons nous ensemble, et quand on dira que le caca de l'autre sent la rose on pourra se marier ? Je pouffais à mes propres paroles avant de préciser. Ben oui, tu n'as pas de porte pour fermer la salle de bain dans ton appartement, j'y peux rien moi.

Reprendre là où l'histoire c'était arrêtée lorsque nous avions dix-sept ans.
Frêle, timide, réservée et pudique petite Abigail. Sauf avec ceux qui me connaissaient vraiment, ceux qui avaient pu percer ma carapace. Ceux qui savaient où regarder.


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Dim 22 Aoû - 16:13
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


Si demain est incertain, l’avenir de sa matrice est dans l’absolu tout tracé : aucun accouplement de gamètesne provoquera l’attachement d’un ovule dans cet utérus destiné à ne jamais, JAMAIS, déranger ce corps si paisible, athlétique, normalement constitué et formidablement efficace. Bien des organismes auraient cédé après tant de fêtes alcoolisées. Que nenni, le corps d’Harper Auburn ne lui fait jamais défaut. Elle le malmène, il tient le cap, résistant à tout épreuve. Rien n’entame sa superbe, même lorsque Abigail lui persifle une blague absolument pas drôle en dodelinant mielleusement de la tête. Une boutade, à n’en point douter. Une boutade de mauvais goût, certes, mais une boutade.

Tes railleries ne m’atteignent pas, réplique Harper, le nez exagérément froncé pour s’accorder un air hautain et dédaigneux (piqué à ses élèves des maisons Serdaigle et Serpentard ; on apprend tellement des gens !).

Harper n’insiste pas sur le sujet ; non pas que l’évocation de Luca la dérange, non ; Abigail dispose de toute sa confiance (il en a toujours été ainsi), Harper est au fait de l’amour qu’elle lui porte. Mais persévérer à parler de la langue française menaçait de l’évoquer, elle. Elle, sa sœur. Jean. Elle, sa double nationalité, son père à elle, son père retrouvé. Une vilaine épine dans le pied qu’Harper souhaite immédiatement oublier.

Tu vois, moi je ne suis même pas certaine qu'on songera à moi si un jour j'en viens à disparaître.

Cet état d’esprit qu’avait toujours démontré Abigail la désarçonnait pareillement et tout autant depuis qu’elles se connaissent. Les tenants et aboutissants de l’opinion des autres à son adresse, Harper ne les a jamais vraiment cernés. D’ordinaire, elle aurait lancé une blague pour changer de sujet, détendre l'atmosphère, passant du coq à l’âne pour l’énerver ou lui changer les idées. Cette fois, Harper s’arme de maturité. Elle ne dit rien ; non par ignorance, mais par tact. Elle aurait bien aimé lui dire qu’elle sera là pour penser à elle ; mais l’idée de la perdre, de vivre sans elle et d’être endeuillée l’horripilait. Elle préférait croire qu’elle s’éteindra avant pour ne pas avoir à subir tant de chagrin. Elle aurait pu également lui dire que si elles fondent une famille, ses enfants seront là pour honorer sa mémoire. Mais Harper n’a pas la présence d’esprit de formuler pareille réflexion, préférant croquer dans un dé d’emmental aux herbes.

Enfin, ça, c'était avant qu'on renoue, toi et moi.
Harper sourit ; elle avait bien fait de s’abstenir de parler. Pour une fois, elle faisait bien de la fermer. Ses longs doigts fins viennent enlacer la petite main d’Abigail.

Oh mais qui te dit que j'ai envie de me marier mmh
Harper croise ses doigts derrière la nuque. Non-chalemment, elle s’appuie sur son dossier, croisant ses longues jambes. A son tour, elle observe sa bien-aimée d’un air railleur, le visage en biais, les yeux à demi-clos pour exacerber son regard malicieux.

Si tu n’as pas de prétention au mariage, pourquoi accepterais-je que notre enfant porte ton nom ? Non marié, l’enfant n’est qu’une Macfusty-Auburn sur papier. Marié, la famille porte le même nom. Pour un couple homosexuel, pourquoi accepterais-je le diktat patriarcale de porter un seul et unique nom au détriment de l’autre ?

Sans nul doute, de la provocation pure et dure. Assurément, Harper n’en a que faire du nom de sa névrosée de mère et le dégagerait volontiers à bon coup de trempe, de pied, de batte de baseball ou d’une pichenette s’il le fallait.

Si on commençait plutôt dans l'ordre
L’ordre des choses. Habituée plutôt au désordre, Harper s’amuse à répliquer :

Un sanitaire de célibataire. Pour l’odeur, ça peut s’arranger. En ce moment, y’a des filtres de Rose qui se troquent dans les couloirs. Les filles dans les dortoirs se moquent les unes des autres pour des flatulences égarées dans les dortoirs en plein sommeil et je ne sais plus trop quoi… l’une à dégoter un filtre capable d’inverser l’odeur empuanti. A ne pas tester car il y a des effets secondaires.

Des histoires de diarrhées qu’elle se passe d’évoquer à table. Les amuses-bouches d’épuisés, elle frappe des mains. Les miettes, batônnets, cure-dents, herbes aromatiques délaissées disparaissent, libérant la place. Nouvelle frappée de mains. Une marmite en fonte noire apparait juchée sur un dessous de plat. Bouillante, sa proximité répand une douce chaleur. Harper soulève le couvercle. Une délicieuse odeur les submerge.

Du bœuf en sauce. Je sais que tu es friande de viande. (ça rime – de rien) Je n’ai pas voulu d’accompagnement craignant d’alourdir nos estomacs.

Elle sert une louche de bœuf en sauce dans une assiette creuse. Dans la sauce, on aperçoit des rondelles de carottes accompagnant et parfumant l’onglet filandreux attendri par une longue cuisson à l’étouffée. Une bonne rasade de pâte pour le dîner aurait été de trop. Elles n’auraient pas apprécié la suite à sa juste valeur. Des couteaux à dents et une corbeille de pain son apparu. Harper se sert également, et le repas continu.

Les jeunes d’aujourd’hui, remarque-t-elle en hochant la tête, désabusée. Que leur est-il arrivé ? A l’époque, nous n’étions pas comme ça. La vie de dortoir… et ben c’était la vie de dortoir. On ne se pointait pas du doigt dans le couloir parce qu’au petit matin on pétait sans pouvoir se retenir dans le lit… la vie se complique ou c’est réellement moi qui vieilli. Quand nous étions enfant, ma mère nous interdisait formellement de roter et de péter. Elle disait que c’était indigne de filles de bonne famille.
Cette dernière tirade provoque un rire nerveux.

C’était, je cite, digne d’un comportement masculin, et qu’elle ne nous avait pas exempté de père pour qu’on se comporte de la même façon. Du coup, on le faisait en silence. Quand elle le sentait, elle nous demandait d’où ça provenait et on faisait semblant de rien sentir. Elle pensait perdre la boussole et prenait une nouvelle rasade de cachet.

Ce souvenir lui tire un sourire. Force est de constater que tous ses souvenirs avec sa sœur ne sont pas mauvais. Un élan de nostalgie, de rancœur et chagrin la traverse. Elle s’efforce de masquer ce ressenti, préférant mâchouiller consciencieusement sa viande pour le moins délicieuse. Parfois, elle se demande si un comportement plus amen avec sa sœur les aurait rapprochés. Et si… non, pas de si. Jean s’est trouvé sa nouvelle famille, elle vit heureuse et comblée. A cette pensée, le poing d’Harper se ressert autour du manche de sa fourchette. Qu’elle vogue donc entre la France et l’Angleterre si ça lui chante ! Et qu’elle aille au diable, elle, sa famille recomposée, son sourire qui jamais ne s’efface, son père bien trop parfait pour être vrai. Sans s’en apercevoir, les sourcils de Harper se froncent, se rejoignant presque. Elle dévore le contenu de son assiette, les yeux rivés sur la table. Elle s'aperçoit qu'aucune boisson n'accompagne leur dégustation. Elle frappe à nouveau dans ses mains. Une bouteille de vin rouge et de l'eau plate apparaissent. Sans lui demander son avis, elle remplit le verre d'Abigail puis le sien.

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Lun 23 Aoû - 16:02

10 Novembre 2020

Évidemment, je taquinais Harper, non pas pour tester les limites, mais pour avoir l'assurance de sa confiance en moi et surtout de l'amour qu'elle me portait. C'était un peu étrange, mais puisque je fonctionnais ainsi, j'avais la déformation de penser qu'elle réagirait de la même manière. Force était de constater que ce n'était pas tout à fait le cas, puisque ses paroles démontraient le parfait inverse de ce qu'elle semblait penser. Son nez froncé et son air soudainement dédaigneux témoignaient que quelque chose la turlupinait. Un sourire se dessina à la commissure de mes lèvres, mais je n'insistais pas tandis que les traits de Luca apparurent devant mes yeux alors que je croquais un toast au foie gras. La France… c'était un pays que je n'avais jamais vraiment pu visiter et qui, je devais l'admettre, me faisait envie depuis mes nombreux échanges avec l'italien. Cependant, avec le froid qui allait lentement s'installer durant la fin de l'année et le début de la prochaine, je savais par avance que je risquais de ne pas être en état pour voyager. Il me faudra attendre donc le printemps ou l'automne prochain. L'été, je me savais aussi incapable de mettre un pied devant l'autre, me faire voyager était très risqué durant cette période de l'année.

Pour l'instant, l'évocation d'un tel déplacement ne dépassait pas mes lèvres, d'autant plus parce que nous avions bien d'autres sujets en cours avec Harper. Enfants, mariage et établissement en commun étaient déjà des sujets très lourds qui me faisaient très peur, surtout avec elle, car je craignais toujours qu'elle s'en aille et disparaisse, exactement comme elle l'avait fait lorsque nous avions dix-sept ans. Il y avait pourtant une personne qui connaissait bien aussi la France, en dehors de Luca, et qui était intimement liée à ma bien-aimée. Pour l'instant, je n'osais pas suggérer mon idée ni poser mes questions, mettant la crispation soudaine de Harper plus uniquement sur la simple évocation de Luca, mais aussi du pays qui avait en partie lié sa famille aux dépens d'elle-même.
Alors, lorsqu'elle vint enlacer ma main, je lui souriais avec une infinie tendresse en lui caressant le pouce, jusqu'à ce que ma nouvelle plaisanterie fasse mouche au point qu'elle en vint à reculer pour s'adosser contre la chaise. Je m'étais retenue de ne pas tendre le bras au maximum pour prolonger davantage notre contact, et décidais de me concentrer sur mon morceau de saumon tout en écoutant la jeune femme.
Je devinais bien qu'elle essayait de me piquer au vif, pourtant je réussissais à immédiatement prendre du recul quant à ses paroles, parce que je devais admettre qu'elles étaient criantes de vérité. De plus, je trouvais très amusant qu'elle et moi nous étions lancées dans une sorte de compétition de ping-pong pour voir laquelle de nous deux craquerait la première quant aux plaisanteries de l'autre. Ce soir, j'étais admirative des efforts que faisait la directrice des Gryffondor pour se comporter comme une adulte et non pas comme elle avait tant l'habitude de le faire d'ordinaire. Toutes ces observations mises bout à bout me firent soupirer tandis que je venais m'accouder d'un air un peu négligé, attrapant mon verre à pied pour le porter à mes lèvres et occuper ma main libre puisque l'autre était occupée à soutenir ma tête.

- Tu as raison, ça n'a pas de sens que tu acceptes cela sans raison aucune si nous ne nous marions pas. Je laissais planer un instant de silence tandis que mon regard se perdait dans les minuscules bulles du kyr présent dans mon verre. Mais il en va de même pour le mariage… tu pourrais garder ton nom, et non pas l'abandonner. Ça reviendrait au même non ? Au même… mais sans tous les droits (et devoirs) qui lui incomberaient en devenant une MacFusty, et c'était sans compter la reconnaissance parentale d'un potentiel et très éventuel futur enfant. Me remémorant un détail dans les paroles de ma bien-aimée, je la regardais, à nouveau taquine, bien que mes mots furent plus légers. Tu as dit "une MacFusty-Auburn". Tu préférerais une fille plutôt qu'un garçon ?

D'ordinaire, une telle conversation aurait pu me gêner, et j'aurai noyé mon embarras dans l'alcool. J'étais étonnée de constater que ce soir, je pouvais parler de ce sujet à cœur ouvert avec Harper puisqu'elle avait un répondant tout à fait logique et censé. Sans doute étais-je un peu opportuniste de profiter de son humeur de l'instant, mais j'avais redoutais que cette Harper s'en aille dès demain à l'aube, qu'elle ne se change à nouveau en citrouille et que plus jamais je ne la revoie (quand bien même les facéties de la première Harper commençaient déjà à me manquer).
Me concernant, le sexe d'un hypothétique héritier ne m'importait guère puisque je n'y avais jamais songé. Garçons ou filles, nous ne faisions pas de différenciation chez les MacFusty, puisque l'important était le nom. Au mariage, la fille devra simplement trouver un (ou une) partenaire prêt à abandonner son nom pour le mien, comme le voulait la coutume pour les hommes. Cela pouvait paraître étrange de prime abord, mais je devais reconnaître l'excellent travail qu'avaient fait mes parents et leurs parents avant eux, pour gratifier autant les femmes que les hommes dans les diverses fonctions. C'était peut-être ce qui nous différenciait le plus des autres familles ancestrales qui en venaient à organiser des mariages, surtout avec les filles, pour que, quitte à perdre leur nom, ils gardent au moins une assurance d'un sang soi-disant pur et d'une fortune confortable.
Un large sourire fendit mes lèvres aux paroles de Harper tandis que je me délectais de mon verre de cidre.

- Harper, à partir du moment où nous faisons l'amour plusieurs fois par jour, je crois que je vais pouvoir supporter de prendre ma douche à côté de toi assise sur le trône. Tu sais que je ne fais pas de chichi sur ce genre de sujet. Quant à l'odeur, et bien… je prendrais un savon au parfum plus entêtante encore ou sinon, plus simple : on s'arrange pour avoir un système de ventilation comme… une fenêtre. Je levais les yeux, démontrant que j'imaginais quelque chose avant d'élargir encore mon sourire. Et j'aime bien l'idée de me réveiller et de te voir te doucher.

Un petit confort amusant qui ôte toute intimité pour un couple qui a à ce point besoin de se retrouver. "Oui mais pas trop" me dictait toutefois mon instinct sauvage qui me soufflait que je ne devais pas oublier mes propres besoins. Ces besoins vitaux que j'avais de me retrouver un peu seule, de souffler, de m'échapper, d'avoir un temps de paix juste à moi pour me ressourcer… et à deviner l'appartement de Harper que j'avais observé un peu plus tôt, il en allait de même pour elle, elle qui était tout aussi farouche que moi (si ce n'était pas plus).

Laissant la table changer d'apparence et de plats aux commandes de mon hôte du soir, j'écoutais son histoire d'un air distrait tandis qu'elle me servait une assiette. Le fumet de la viande me mit immédiatement l'eau à la bouche. Quelle ironie pour moi d'apprécier à ce point les créatures et les animaux, mais d'apprécier aussi les manger. Souvent je ne comprenais pas ma logique, et j'avais cru désespérer une fois en essayant de comprendre. Fermant les paupières en reniflant mon assiette avec délectation, je la laissais ensuite continuer son récit tout en l'observant comme je savais si bien le faire. J'admirais son visage rond, son nez rebondit, sa grande bouche qui s'articulait délicatement au rythme des mots qu'elle prononçait. Je regardais sa manière de se servir (presque brutale), la position de ses épaules, puis enfin, ses mains qui, arrivées à la conclusion, finirent par se crisper autour des services qu'elles tenaient. Ses sourcils surélevant si élégamment ses beaux yeux noisette se froncèrent à nouveau, et, comme elle avait l'habitude de le faire lorsqu'elle était contrariée, elle se mura dans un silence entêtant tout en dévorant son assiette plus rapidement qu'il ne fallait à un dragon pour cracher son feu.
M'éclairant un peu la voix en la laissant me servir de vin rouge, je rétorquais le plus naturellement possible.

- Oh tu sais, les générations s'entrechoquent et il y a des choses qui aujourd'hui nous paraissent absurdes, mais qui ne l'étaient pas à l'époque. Mais c'est vrai que de se tirer dans les pattes pour des flatulences dans un dortoir c'est plutôt… risible. Je préférerais en faire un concours, ou l'enregistrer sur mon téléphone pour en faire une sonnerie (non je ne l'avais pas fait, mais maintenant que l'idée était évoquée, j'allais peut-être essayer, juste pour me marrer). Ce défilement de pensées m'amena à un souvenir que je croyais oublier tant j'avais su garder le secret. Harper allait recevoir une révélation ce soir. Tu te souviens de ce jour où, dans les toilettes des filles, une musique s'enclenchait au rythme des dépôts des étudiantes ? Ça avait surpris tout le monde, et c'était plus ciblé, plus fort, chez certaines bécasses profondes. Personne n'a jamais su qui avait ensorcelé la pièce. Je bombais le torse tout en plissant les yeux. C'était moi. Je me retenais de ne pas pouffer de rire avant de continuer. J'avais fait exprès de faire semblant d'être moi aussi la victime de ce sortilège gênant pour tromper l'ennemi, mais en vrai, c'était une manière pour moi de me venger de certaines élèves qui me rendaient la vie impossible. Harper et Kyle m'avaient défendu à l'époque contre des étudiants qui essayaient de me pousser à bout, moi, timide et petite que j'avais été (et que j'étais toujours). Je penchais la tête en repensant à ce souvenir avant de me laisser aller à un petit rire amusé. Ça ne les a pas empêchés de revenir me chercher des poux par la suite, mais moi au moins, j'avais bien ris.

Espiègle Abigail que j'étais, à ensorceler des pièces de Poudlard pour me venger discrètement de ceux qui me pensaient innocente, ou qui renversait volontairement un verre de cocktail sur la tête d'un couple qui se bécotait un étage plus bas que celui où je me trouvais. Réfléchissant ensuite, je prenais une bouchée de viande, mais m'exclama immédiatement.

- La vache c'est super bon… Je sens que ce soir je vais finir obèse. Je reprenais une bouchée pour me donner le courage de questionner ma chère et tendre avec tact. Ta mère a toujours eu beaucoup de lubies, tu le sais… Après ma fois, ce sont aussi des règles de bienséance qui se sont imposées dans notre culture. C'est un peu étrange dans un sens puisque ce n'est que le corps qui s'exprime et qui dégage un certain trop-plein. Bordel nous étions vraiment en train de parler de pets et de rots là ? Je fronçais les sourcils en réalisant cela. Enfin s'il n'y avait que ça d'étrange, notre société ne s'en porterait que mieux… Je laissais trainer un peu ma voix, prenais une nouvelle bouchée et repris la parole. Du genre, c'est tout aussi étrange qu'une femme perde obligatoirement son nom au détriment de celui de l'homme durant le mariage… Et si mariage il y a entre nous… ne voudrais-tu pas que ta mère et ta sœur soient présentes ?

Je savais que Jean avait retrouvé son père biologique, ce que Harper jalousait même si elle ne l'admettait pas… cela dit, Jean s'était donné les moyens de retrouver cet homme, ce que ma bien-aimée n'avait jamais su faire. Elle avait été dans la fuite de ce sujet encore plus qu'avec le nôtre… et si nous devions nous marier elle et moi, je souhaitais, pour son bien à elle avant mon propre confort, que ses soucis familiaux soient réglés. Qu'importe le temps que cela prendra, je n'étais pas pressée… qu'importe que ma matrice fût en train de vieillir. Harper comptait plus que tout le reste.


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Mer 25 Aoû - 13:25
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Fière de sa répartie, la remarque on ne peut plus censée d’Abigail brisa son petit effet détonnant. Elle avait voulu lui faire peur, elle avait échoué. Tant pis. Presque déçue, Harper cesse ce petit jeu de lancer de pic. Oui, elle pourrait garder son nom. Oui, elle pourrait ne pas l’abandonner. Non, elle ne le fera pas. Décidant de laisser le dernier mot à sa bien-aimée (par amour hein – bonjour mauvaise foi), elle ne répondra pas non plus à sa dernière question :
Tu as dit "une MacFusty-Auburn". Tu préférerais une fille plutôt qu'un garçon ?

Surprise, ses lèvres dessinent un « oh » silencieux. Elle ne s’était pas aperçue de l’accord qu’elle avait automatiquement utilisé. Depuis sa plus tendre enfance, sa mère lui rabâchait qu’elle n’avait souhaité avoir que des filles, pour des principes relevant d’un concept absolument moyenâgeux qu’on ne développera pas ici (c’est absolument barbant, idiot et sans aucune importance). Ce pourrait-il que les rabâchements de sa mère aient conditionnée sa cervelle ?  Sans père, ce pourrait-il qu’elle craigne qu’un jour elle devienne mère d’un garçon ? Elevée par son grand-père, elle avait pourtant bénéficié d’un excellent modèle masculin : philosophe, cultivé, vivant sur les principes de la parité (le paritisme, on y arrive, héhé), mari charmant, aimant, dévoué, attentionné… tout ce dont sa mère leur disait qu’elle n’avait pas besoin et qu’elles n’auraient pas besoin. Harper soupire.

Dans l’impasse, elle n’insistera pas longtemps pour trouver une réplique à lui en couper le souffle. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Abigail. C’est elle est la reine de la soirée. Il est d’usage de lui laisser le dernier mot (hello lâcheté, hello mauvaise foi). D’autant plus que troquer son nom contre celui de sa bien-aimée n’est pas un problème. Pour quelle raison insister ? (Mauvaise foi, mauvaise foi).


Ma langue à fourché, répond-t-elle simplement.

La conversation dévie sur le présent, Harper s’en félicite avec soulagement. Elle ne se doute pas encore que ce soir, d’autres sujets délicats viendront sur le tapis (la table, présentement). Abigail fait remarquer l’absence de mur autour de ses sanitaires. De ce loft, Harper avait été réellement conquise. L’absence de mur pour délimiter les pièces lui donnait l’impression qu’elle ne pouvait y vivre que seule, totalement seule, et dans cette bulle de solitude, ce cocon de retranchement, Harper se sentait bien. Rassurée. Pourtant, quand Abi évoqua la possibilité de s’éveiller côte à côte dans sa bulle, une nouvelle vision voit le jour. Désormais, Abigail fait partie intégrante de sa vie. Les émotions sont apaisées. Les sentiments, renoués. Abigail peut rentrer dans sa bulle. En sondant ses émotions, son esprit n’intercepte aucune once de négativité, aucune crainte, aucun inconvénient. La directrice des gryffondors rend son sourire à la directrice des Pouffsoufle. L’orchestre est reformé. La harpe peut aisément faire tinter ses cordes en présence du chien.

Délaissant l’apéritif pour passer au plat de résistance, le repas se poursuit sous le ciel nocturne. L’air se rafraîchit, la danse aérienne des lucioles se rapproche du sol dans l’espoir d’y trouver une température plus agréable.

Et j'aime bien l'idée de me réveiller et de te voir te doucher.
Harper sourit, l’observant tendrement, omettant de préciser qu’Abigail sera la première personne après elle à se doucher dans le loft. Leur conservation dévie sur les conflits générationnels. Harper songe qu’elle a tellement vieilli qu’elle en arrive à ce stade fatidique où tu ne comprends plus les nouvelles générations. Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie… Bientôt, ses élèves, en plus de l’appeler la dingo, l’appelleront la vieille dingo. Le juste chemin de la vie qui suit son court.

Woua ! S’exclame-t-elle avec enthousiasme, impressionnée et admirative. Une brillante invention, je m’en souviens comme si c’était hier. Une Pouffsoufle un matin avait voulu recréer la mélodie de la marche funèbre. Elle n’y est pas arrivée et s’est contenté de faire des pets foireux. Faut que tu m’apprennes ce sortilège, que je le jette dans les toilettes des filles.

Elles vont être surprises, toutes les petites pimbêches. Ça ne leur mettra pas les idées en place, mais ça fera bien rire leur dingo de professeur de sortilèges. La conversation se poursuit sur une note féministe (Abigail fait bien de souligner ce point de vu) à laquelle Harper réagit en hochant la tête d’approbation, la bouche pleine de bœuf.

Et si mariage il y a entre nous… ne voudrais-tu pas que ta mère et ta sœur soient présentes ?
Sa mâchoire se crispe alors qu’elle a la bouche pleine. Les yeux ronds de surprise (plutôt désagréable), Harper observe Abigail d’un air songeur, indiquant qu’elle médite sur la question. En vérité, elle n’avait pas pensé à ce détail… Que répondre ? Autant révéler la vérité, tout de suite, pour clarifier la situation.

Je n’ai plus de contacte avec ma mère depuis ma sortie de l’Université. Parfois, mes grands-parents s’obligent à me donner des nouvelles dans l’espoir fou que je renoue. Elle a beau être une névrosée, assistée, feignante et profiteuse, c’est leur fille unique, ils l’aiment quand même. Grand-Père Vicky m’a dit l’an passé qu’elle était rentrée dans un hôpital psychiatrique. Tu comprends : nourrit, logée, blanchie. Avec une tonne de résidents auprès desquels se plaindre. Quant à Jean…

Harper plonge son regard dans son assiette. La viande baigne dans la sauce avec quelques grosses rondelles de carottes tout aussi imbibées.

… je ne répond plus à ses hiboux depuis mon dernier départ d’Angleterre. Cela remonte à quelques années maintenant, bien avant que je devienne professeure à Poudlard.

Sa fourchette remue négligemment la tambouille dans son assiette.

Tu sais que ma sœur et moi, on n’est pas fait pour s’entendre. On est différente. On n’a jamais été proche, se justifie-t-elle. Je ne vois pas de raison de l’inviter pour célébrer quoi que ce soit. Sa vie appartient désormais à la France. Nous n’avons plus rien à faire ensemble.

Ces derniers mots avaient sonné comme une sentence. Comme la guillotine retombe sur le cou de l’exécuté. Dans le fond, quel est le problème ? Harper et Jean ne se sont jamais vraiment entendu. A l’université, Jean a retrouvé son père biologique. Quelques années plus tard, ses diplômes en poche, elle quitte l’Angleterre pour s’installer à Paris. Jalousie ? Sentiment d’abandon ? Le tout multiplié par la rancœur, la tristesse et le désespoir ? De n’être que Harper, une sans visage ?

Harper se sert une rasade de vin rouge, omettant de remplir le verre d’Abigail. Sans la regarder, elle boit de moitié son verre.

Elle est partie vivre ailleurs, tranche-t-elle, recouvrant ses esprits et le fil de ses émotions.

Cette fois, elle avait relevé son regard en direction de sa bien-aimée. Elle voulait qu’elle comprenne que Jean n’est désormais qu’une étrangère.

Elle peut bien pourrir en France avec sa nouvelle et super famille, ça ne me ferait ni chaud ni froid. D’ailleurs, d’après mon grand-père, elle n’a également plus de contact avec notre mère. Ça signifie bien qu’elle a tiré un trait. Elle a choisi son camp. Plus rien ne nous rattache. Jean appartient au passé.

Le cœur brisé de Harper, lui, appartient bien au présent et au futur. Persuadée d’être absolument persuasive, elle sauce son assiette à l’aide d’un morceau de pain, pour cacher son trop plein d’émotion, mais également donné un petit air théâtral à ses paroles tranchantes. Pour la crédibilité. Pour la persuasion. Pour la peine que tout ça lui a causer, qu’elle aimerait enterrer sous terre et ne plus jamais y penser.

Accio plaid.

Un plaid vole entre ses mains. Harper se lève pour le déposer sur les épaules d’Abigail, lui intimant que si besoin, elle en possède toute une panoplie d’autre. Elle s’empare également du bocal transparent confisqué à ses élèves, en ouvre le couvercle et capture quelques lucioles, histoire de se changer les idées et d’égayer l’obscurité autour de leur repas. Elle explique que c’est un bocal respirant. Là-dedans, les insectes lumineux ne peuvent pas manquer d’air. Elle le dépose entre elle deux.

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Jeu 26 Aoû - 8:21

10 Novembre 2020

Harper avait beau être une énigme pour moi, sorcière si empathique et ouverte d'esprit, ce soir, je la trouvais différente et changée. J'ignorais si c'était quelque chose qui me rassérénait ou m'inquiétait, cependant, j'essayais de lâcher prise et de la laisser être qui elle voulait être. Je mettais son soudain comportement sérieux sur la note de mon anniversaire et de l'amour qu'elle me portait… à moins que ce ne soit la nourriture ? Y avait-il quelque chose en particulier dedans ? Ou encore serait-ce les paroles que je lui avais rudement assénées à Soay la nuit où nous sommes rentrées du bal de Poudlard ?
Je n’y comprenais rien, et je m'étonnais à encore chercher à essayer de comprendre, moi qui étais si peu douée en relations humaines à telle point que j'ignorais comment prendre le silence de ma bien-aimée qui se trouvait juste en face de moi. À bien la regarder, j'en concluais finalement qu'elle était en train de réfléchir à mes propos, et sa réponse fut de cette simplicité déconcertante dont seule elle avait le secret. Comme fauchée des pieds par derrière, je me sentais renversée, et mon étonnant fut aisément lisible sur mon visage, accentué par un hochement de tête dubitatif.

Décidant de ne pas insister davantage sur le sujet, et mes parents m'avaient assez saoulée comme ça pour la soirée à ce propos, je préférais passer outre. Il valait peut-être mieux cesser de faire des projets sur la comète, surtout que je devais absolument me rappeler qu'en face de moi se trouvait Harper Auburn, la fille avec laquelle j'avais le moins pu avoir de projet au monde. Même nos travaux de groupe en classe à l'époque étaient une véritable catastrophe puisque j'avais été la seule à travailler. Fort heureusement, le fait qu'elle soit une excellente oratrice nous sauvait durant les présentations.
Ce fut d'ailleurs bien ce nouveau calme présent, ce sourire serein et tendre qu'elle m'adressa qui me désarçonna une nouvelle fois tandis que je parlais de perspectives d'avenir à nouveau. De quelque chose qui avait été insurmontable à l'époque et qui avait fait fuir la sorcière : simplement nous établir ensemble.
"Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Harper Auburn ?".
Je ne cessais de me poser cette question en boucle, commençant vraiment à penser que ma bien-aimée était sous l'effet d'un quelconque sortilège.
Cadre plus léger, j'en venais à parler du sortilège que j'avais lancé une fois dans les toilettes des filles avec malice et discrétion. Cette fois-ci, la réaction de mon interlocutrice fut plus naturelle, plus normale, et je ne pus m'empêcher de pouffer tandis qu'elle m'évoqua une élève de Poufsouffle (ce n'était pas moi). Souriante, ramenant la nourriture dans ma fourchette, je lui répondis, le cœur léger.

- Si tu veux, mais il peut y avoir d'autres sortilèges plus discrets qui ne vont cibler qu'elles et non pas toutes les élèves.

Dégustant ce plat merveilleux, je m'en voulais presque de lui poser les questions que je soumettais alors que nous voulions passer une soirée tranquille. Décidément, j'avais le don pour casser l'ambiance, qu'importe l'événement ou le lieu… mais je trouvais également important de briser la glace, non pas uniquement pour un avenir éventuel entre Harper et moi, mais surtout pour sa paix intérieure. Sans doute serait-ce le combat de toute ma vie d'essayer de la réconcilier avec sa famille, ou tout le moins avec sa sœur, mais je me devais au moins de la sensibilisé là-dessus.
À nouveau attentive à son comportement, j'essayais tant bien que mal de décrypter ce qu'elle pensait vraiment… et pour le coup, je fus presque étonnée de constater qu'elle cachait bien mal son jeu. Elle avait failli s'étouffer avec un morceau de viande, sa mâchoire était presque aussi crispée que lorsqu'elle m'avait vue danser avec Luca au bal de Poudlard. Ses paroles étaient tranchantes comme des lames de rasoir, à tel point qu'ils en vinrent à me lacérer le cœur, surtout lorsqu'elle me parla de Jean. Moi qui avais eu une relation si fusionnelle avec un frère qu'on m'avait ôté, j'étais véritablement peinée pour Harper qui avait une si mauvaise relation avec sa sœur. Néanmoins je connaissais les détails, soit parce que Harper m'avait expliqué, soit parce que j'avais tout simplement observé. Je savais donc que Jean voulait se rapprocher de sa sœur depuis leurs plus tendres enfances, mais que cette dernière n'avait eu de cesse de la repousser. Cette vérité me frappa soudainement comme une violente gifle, car je réalisais enfin que je n'avais pas été la seule à subir un rejet de la part de Harper. Sans doute que Jean en avait d'autant plus souffert que moi. Elle semblait tant aimer sa sœur qu'à l'université, elle lui avait confié avoir retrouvé son père (parce qu'elle avait osé entreprendre les démarches, elle), et même après ce énième rejet, j'apprenais là que Jean avait continué à lui envoyer des hiboux.
J'étais ahurie par la situation, tout simplement stupéfaite.
Les yeux écarquillés par le récit de ma bien-aimée, j'en ressentis une vague pleine de compassion pour cette pauvre Jean, mais aussi pour ma magnifique moitié qui se privait d'un bonheur par une crainte non fondée. Une idée folle germa en moi. Celle d'aller trouver sa mère (puisque maintenant je la savais dans un hôpital), pour essayer d'aller lui parler. Qui sait, peut-être que les médicaments avaient calmé ses névroses ?

Un long soupir traversa mes narines tandis que Harper fit voler un plaid jusqu'à elle et qu'elle se leva. Ce fut en frissonnant un peu sous la fraicheur qui s'installait que je refermais le tissu doux autour de mes épaules, non sans remercier la directrice des Gryffondor tandis qu'elle attrapa de pauvres petites lucioles pour les enfermer dans le bocal.
Souriant, les méninges tournant à vive allure, je me relevais à mon tour pour attraper les mains de ma Belle. L'attirant tout contre moi avec douceur, je glissais une main sur sa nuque, l'autre s'entremêlant à ses doigts, je posais mon front contre le sien en fermant les yeux.
Sans trop savoir pourquoi, je me mettais à fredonner une petite mélodie, entraînant Harper dans de discrets petits pas de danse. Instants si forts et significatifs pour nous, je laissais s'écouler de longues secondes apaisantes, nécessaires pour calmer nos esprits et nos cœurs agités à cause de nos familles respectives. Comment fondre nous-mêmes une famille si les nôtres étaient à ce point chaotique ?
Je lui embrassais tendrement la joue tout en lui caressant la nuque avant de me décider à enfin prendre la parole, murmurant presque pour ne pas rompre trop subitement cette nouvelle ambiance cotonneuse.

- Je comprends ton point de vue, ce que tu dis… Je n'insisterais pas concernant ta mère, même si je trouve ça dommage… J'étais issue d'une famille qui avait très peu de conflits internes, j'avais aussi du mal à me rendre compte ce que c'était que de vivre sans sa famille, mais j'avais toujours eu beaucoup d'empathie envers Harper. Front à nouveau posé sur le sien, je continuais. Mais Jean… Harper, j'ai l'impression que tu la repousses comme tu m'as repoussé moi… De quoi as-tu peur ? De t'attacher à elle et de l'aimer ? De renouer avec ton passé ? Il me semble que depuis l'université tu étouffes de jalousie qu'elle ait pu retrouver son père et toi jamais… Est-ce que… est-ce que tu voudrais que je t'aide à le chercher ? Je relevais un peu la tête pour la regarder avec une infinie tendresse et une certaine innocence. Mes intentions étaient bonnes, pas du tout calculées. Je ne souhaitais que son bonheur, au risque de mettre le mien en péril. Avoir un frère, ou une sœur c'est quelque chose qui apporte tellement… qui est si précieux, c'est… Je papillonnais des paupières en sentant ma gorge se nouer en me remémorant ce lien si particulier que j'avais eu avec Kyle. Détournant un peu le regard, pour me donner du courage, je revenais bien vite sur Harper, les larmes au bord des yeux. Je suis certaine que l'une et l'autre, vous pouvez vous apporter beaucoup… de bonnes choses. Vous avez vécu les mêmes douleurs avec votre mère, vous avez juste… agi différemment. Ce n'est pas parce qu'elle a retrouvé son père qu'elle se sent pleinement heureuse… si elle t'a envoyé des hiboux, c'est sûrement que tu dois lui manquer et qu'elle veut garder contact avec toi. Glissant ma main de sa nuque jusqu'à sa joue, je la lui caressais avec une tendresse infinie. Tu te prives de quelque chose, d'une relation unique, qui pourrait être merveilleuse si tu le souhaitais. Je ne te forcerais jamais à quoique ce soit, mais promet moi au moins d'y réfléchir. S'il te plaît. Tu n'es pas seule mon amour, tu ne l'as jamais été. Je suis là pour t'aider et te soutenir. À jamais.

La main sur sa joue, je n'avais de cesse de lui caresser tandis que je venais frôler mes lèvres contre les siennes en un baiser effleuré, discret, timide, car je n'étais pas certaine que Harper veuille me garder contre elle maintenant que j'essayais de la pousser dans une direction qu'elle ne souhaitait pas prendre. Aussi, je craignais que la larme salée qui réussit à s'échapper de mon œil, en souvenir de Kyle, ne souille son si beau visage.
Mon amour.
Dans ce tumulte d'émotion, il m'avait échappé.


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Ven 27 Aoû - 21:56
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


Les tourments du passé sont les tourments du présent.

Un beau jour, Harper surprends une conversation téléphonique, sa mère affirmant partir en voyage pour trouver un amant dans l’espoir de tomber à nouveau enceinte. Un voyage. Un amant. Enceinte. A nouveau. Les mots s’enflammèrent dans sa jeune cervelle de petite fille. A six ans, elle apprenait les soubassements de sa conception : un voyage, un amant, un bébé.

Elle se souvenait, parfaitement, de ce ventre, jour après jour qui s’arrondissait. Sa mère persuadée qu’il s’agissait d’un garçon. Les yeux rivés sur l’arrondi de sa génitrice, déjà, elle maudissait ce qui grandissait à l’intérieur. Parce que dans ce bébé elle n’y voyait que son reflet : un visage sans attache. Après tout, elles n’ont pas le même père. Ce n’est qu’une demi sœur, la moitié d’une fratrie, un lien sans crochet, un pas au milieu du chemin vers l’amour.

Elle naquit. Ça pleurait, excédait maman, la réveillait en pleine nuit. Harper devait se planquer sous son coussin pour ne plus l’entendre. Maman lui criait dessus pour qu’elle arrête de pleurer, elle gueulait parce que ces machins-là ça pense qu’à bouffer.

Harper petite fille commença à passer de plus en plus de temps dehors, jouant avec les copines, passant des fois des heures, seule, dans le parc, pour rentrer le plus tard possible. A l’heure de manger, sa mère l’appelait en criant par la fenêtre.

Et ça recommençait. Les pleurs. Les cris de maman. Qu’est-ce qui m’a pris de faire des enfants ? Dieu m’en veut-il à ce point de m’avoir donné pareil bébé ? Et tu ne peux pas m’aider ? Berce là en faisant le tour de la table. Tu veux que maman meurt de fatigue ? Harper s’exécutait en bougonnant, maudissant intérieurement ce bébé qui un jour, alors qu’elle la berçait dans le salon, lui sourit. Elle la détesta encore plus. Comment quelqu’un que vous n’aimez pas peut-il vous sourire à ce point ? Malgré l’aversion qu’elle ressentait, parfois, Harper ne pouvait pas s’empêcher de lui sourire en retour. Seulement si maman ne regardait pas. Comment résister à ces machins-là ? C’est quand même vachement mignon.

***
La soirée est fraîche, le ciel parfaitement dégagé, quelques étoiles perceptibles dans la trouée scintillent. Ce moment est parfait. Le plaid déposé sur les épaules d’Abigail pour lui tenir chaud, sa bien-aimée l’attire dans ses bras. Front contre front, elles entament une danse vêtue de douceur. Harper ferme les yeux, appréciant le contact de son front et de sa main posée sur sa nuque. Abandonnées à leur danse, elle se laisse guider, s’agrippant à sa taille, ses mains lui frottant le dos, dans l’espoir de lui apporter un peu plus de chaleur. Le flot de ses paroles tombèrent.

Dommage. Résignée depuis tant d’année à considérer sa mère telle une simple génitrice, elle n’arrive désormais plus à trouver cela dommage.
Mais Jean…

Jean. Jean était venu au monde pour lui rappeler un fait détestable. Alternativement, les paupières closes, sa mâchoire se crispe et se décrispe au rythme de ses émotion, un enchaînement d’espoir et de désespoir. Face à la réalité, Harper ne pouvait nier ses ressentis ni porter rancune à Abi. Pourtant, le pont de la réconciliation lui paraît infranchissable. C’est un peu comme lui demander de se jeter dans une cage à Scroutt à Pétard affamés prêts à exploser. Quitte à choisir, elle pense qu’elle choisirait plutôt les scroutts.

Est-ce que… est-ce que tu voudrais que je t'aide à le chercher ?
Ses paupières s’ouvrirent en un éclair pour dévoiler des yeux ronds comme des billes figés de surprise. Une agréable surprise. Une surprise qu’elle masque pour écouter les prochaines paroles.
Avoir un frère, ou une sœur c'est quelque chose qui apporte tellement… qui est si précieux, c'est…


Consciente que le sujet est délicat, Harper avale sa salive, toujours murée dans le silence. Elle aurait aimé lui dire que Kyle ce n’était pas Jean. Abi-Kyle était différent de Harper-Jean. Ils ont grandi avec des parents normaux, ayant conçu des enfants par amour, pas pour combler une lubie. Abi, elle, elle avait un visage…  A cette pensée, le cœur d’Harper se serre. Elle se souvient des paroles proférer par Abigail à son encontre : moi, je te vois.

Rassénérée par ce souvenir, le regard d’Harper change. Après tout, Harper Auburn à le cœur d’une lionne, elle ne siffle pas comme un serpent. Une lueur d’espoir rejailli. Cependant, elle écoute la tirade d’Abigail avec son regard embué. Harper comprend. Son comportement envers sa sœur peut paraître injuste aux yeux d’Abigail. Rejeter sa sœur quand elle donnerait tout pour retrouver son frère.

Mais promet moi au moins d'y réfléchir. S'il te plaît. Tu n'es pas seule mon amour, tu ne l'as jamais été. Je suis là pour t'aider et te soutenir. À jamais.
Je te promets d’y réfléchir, susurre-t-elle, rompant enfin le silence. Je t’aime Abigail.

Le temps défile dans le silence. On entend quelques grillons qui stridulent hors de vue dans un recoin. L’écho d’un coassement de crapaud se répercute contre la roche. Une demi-lune se dessine parfaitement sur le ciel bleu marine. Il est venu le temps des révélations.

Abigail, reprend-t-elle d’une voix tout aussi calme, presque étranglée, cet été lorsque le Blood Circle a attaqué la fête étudiante… j’étais aux Etats-Unis.
Elle s’en voulait d’avoir été si loin, tellement inutile, horriblement absente au mauvais moment.

Pour suivre une piste. Une piste censée me conduire à mon père. Ça n’a rien donné. Mais d’autres sont à explorer. Il est possible qu’à l’instar du père de Jean, mon père ne soit pas américain.

Elle se tait. Parler était pénible. Ce sujet est pénible. Une histoire qu’elle vivait normalement seule. Désormais, elle pouvait la vivre à deux.

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Sam 28 Aoû - 14:24

10 Novembre 2020

La demi-lune décroissante semblait vouloir fermer les yeux sur la scène qu'elle était en train de contempler en nous observant, comme si elle se résignait à garder le secret de nos diverses conversations plutôt intenses. Comme si dans son cocon étoilé elle souhaitait protéger notre amour et nos promesses tacites faites ce soir-là. Quand bien même Harper faisait tout pour ne rien me montrer, je sentais bien sous mes doigts attentifs et empathiques à quel point elle se détendait tandis que je l'entrainais dans un rythme tout relatif d'une vague danse tranquille. Je devinais également sa surprise alors qu'elle arrondissait des yeux surpris tandis que je lui proposais de lui venir en aide. Était-ce si extraordinaire que je propose mon aide à la femme que j'aime ? Elle qui avait toujours refusé de parler du sujet, j'osais ce soir prendre le taureau par les cornes et lui soumettre ouvertement mon aide, histoire qu'elle sache à quel point je tenais à elle et à quel point elle pouvait s'appuyer sur moi malgré ma petite taille et mon allure frêle et menue.
Ses mains posées dans mon dos me réchauffèrent agréablement tandis que j'appréciais la douceur du plaid sur mes épaules et dans mon cou, et lorsque ma bien-aimée reprit la parole, ce fut un soupir de soulagement qui traversa mes narines alors qu'elle promettait au moins de réfléchir à ma proposition. Une vague de chaleur envahit mon cœur, comme à chaque fois, lorsqu'elle me disait m'aimer, et ce fut donc instinctivement que je me blottissais davantage contre elle, passant à mon tour tout à fait mes mains dans son dos.

Paupières closes, je m'enfermais dans l'obscurité d'un lieu tout à fait confortable et rassurant, là, dans les bras de Harper, ces bras que j'avais tant rêvés et désirés des années durant. Si longtemps plongée dans le noir de mon âme et de ma solitude, aujourd'hui je réussissais à entrevoir une lueur, faible et distraite, à l'instar des lucioles qui voletaient autour de nous, petit guide dans la détresse intérieure que je ressentais chaque jour depuis notre séparation à la fin de notre scolarité à Poudlard, et qui n'avait cessé de croître alors que la vie m'avait arraché mon frère.
Les bruits de la nuit me bercèrent avec une douceur sans pareille, comme le baiser d'une mère sur le front de son nouveau-né. Cette étroitesse avec la nature me manquait terriblement, moi qui ne pouvais plus prendre ma forme animagus, moi qui avais tant besoin de me rapprocher des créatures et de mon environnement. Harper, Kyle, puis mes pouvoirs, ma seconde nature, tout cela étaient un enchaînement terrible de mon existence que j'essayais de supporter et braver sans flancher. Néanmoins, avec le recul, je devais reconnaître à quel point je m'étais perdue cet été, et à dire vrai, je craignais le suivant, quand bien même Harper serait à mes côtés. Quelle ironie de l'avoir perdue la première, mais de la retrouver après deux autres drames. La boucle était-elle enfin bouclée ?
Une petite vague d'espoir vint m'envahir et m'égayer, et ce fut un nouveau soupir d'aise que je poussais tandis que je promenais distraitement mes doigts dans le dos de ma Belle.

- Mmmh ?

Réussis-je à émettre tandis que Harper reprenait la parole, me tirant de ma rêverie, moi qui m'étais envolée parmi les grillons et les crapauds de la forêt interdite au-dessus de nous. Surprise que la directrice des Gryffondor revienne sur le sujet, je rouvrais tranquillement les paupières sans pour autant décoller ma joue de son épaule, ne désirant aucunement rompre l'étroitesse de notre étreinte pour l'instant. J'étais bien là, au chaud.
Attentive, j'écoutais sa confidence tout en réfléchissant à vive allure en essayant de chasser le souvenir de cette soirée. Ce soir où j'avais fait mon possible pour sauvagement protéger Septima Ombrage. Ce soir où j'avais été empoisonnée de l'intérieur et qui faisait qu'aujourd'hui j'étais dénuée de ma magie.
Je n'avais jamais cherché personne. J'étais spécialisée pour traquer des dragons, mais les gens, j'étais davantage douée pour les fuir et essayer de les oublier. Sous la réflexion, j'avalais ma salive avant d'humecter mes lèvres.

- Je suis désolée d'apprendre que ça n'a rien donné… qu'as-tu comme autres pistes ? Crois-tu qu'il puisse aussi être en France ? Préférant garder mes lèvres bien fermées pour ne pas l'évoquer à nouveau devant ma tendre, si la réponse de Harper tendait à dire que son père était peut-être en France, je me permettrais d'aller questionner Luca. Je ne connaissais absolument pas ce pays en dehors de Beauxbâtons, et je prendrais tous les renseignements possibles. Peut-être que le vécu de Luca là-bas allait pouvoir nous éclairer pour commencer nos recherches. Sait-on jamais. Tranquillement, je relevais la tête avec un petit sourire amusé pour la regarder tendrement. Si on se lance là-dedans, nous devrions sûrement voyager un peu. Je reculais un peu le menton, une lueur de malice s'illuminant dans mes prunelles. Penses-tu pouvoir me supporter même dans un pays étranger ?

Taquine, ma question l'était, pourtant, elle dissimulait plusieurs significations. Déjà que voyager ensemble serait un peu à l'instar d'une épreuve, celle que nous n'avions pas pu passer tandis que les projets de Harper étaient de partir aux États-Unis pour continuer sa formation. Comment reviendrions-nous d'une telle excursion ? Grandies ou davantage brisées ? Encore fallait-il que l'on parte vraiment. L'autre sous-entendu était que, même si je m'étais déplacée en Sibérie ou en Hongrie pour les dragons, il n'empêchait que ma santé restait sensible et que je pouvais tomber malade et être immobilisée plusieurs jours à l'étranger. Je n'étais pas certaine que Harper puisse composer avec un boulet (moi) attaché à son pied tandis que nous serions parties pour chercher ses racines.
Je revenais poser ma joue sur l'épaule de la jeune femme pour dissimuler le voile qui traversa mon regard à cette pensée.

- Ou alors peut-être vaudrait-il mieux que je m'abstienne de venir avec toi, peut-être que je te ralentirais plus qu'autre chose. Mais ne voulant ni m'apitoyer sur mon sort ni parler de ma maladie, je changeais de sujet, comme Harper me l'avait si bien appris tant je l'avais observée. Prunelles retombées sur la table que nous avions abandonnée, je redressais vivement la tête comme un chien qui venait t'entendre un bruit inhabituel, et mon visage rayonna à nouveau. Hanw tu avais parlé d'un dessert non ? Et mon cadeau, mon cadeau, mon cadeauuuuu !!!

Je me mis à sautiller comme une petite fille tout en restant accrochée à ma bien-aimée, l'entrainant avec moi dans ma folie passagère.
Pour balayer ces sujets qui alourdissaient nos cœurs. Parce que ce soir était un soir sous la protection d'une lune amoureuse.



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Lun 30 Aoû - 17:02
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Fais-moi un bonhomme de neige.

Les années ont passé. Jean n’était qu’une petite peste qui la suivait partout. Harper lui claquait la porte de sa chambre au nez. Jean restait des heures à suggérer des jeux plus déjantés les uns que les autres à travers la porte. Jean disait qu’elle était Anna et Harper, Elsa. Alors Harper répliquait que bientôt elle pourrait lui balancer un Olaf dans la tête grâce à sa super baguette magique méga cosmique.

Petite Jean ne se démontait jamais. Patiente, convaincu que sa sœur céderait. Elle la copiait, voulait faire tout comme elle. Les mêmes vêtements, la même coiffure. Le violet est aussi sa couleur préférée. Le chocolat est aussi son parfum préféré. Beyoncé est aussi sa chanteuse préférée. Elle voulait devenir grande comme sa sœur. Elle disait qu’elle lui ressemblait au-même âge. Elle disait qu’un jour, elles feraient la même taille et qu’elles vivraient toujours ensemble.

Un vrai casse-pipe pour s’en débarrasser ! Harper devait redoubler d’inventivité. Lorsqu’elle invitait une camarade de classe, Jean monopolisait toute l’attention, ses amies généralement attendris ne résistaient pas longtemps au beau parlé de Jean qui aimait par-dessus tout avoir un auditoire attentif. Tout pour se faire remarquer. Tout pour l’embêter !

Heureusement, lorsqu’elle eut onze ans (et Jean, 5), Poudlard la sauva de ce petit pot de colle insupportable.

**************
Enlacées, les deux amoureuses profitaient de leur danse nocturne, la lumière des lucioles se reflétant par intermittence sur leurs visages détendus. Harper avait déposé sa tête sur celle d’Abigail, peinant à lui répondre bien que parfaitement attentive.

Elle en crevait d’envie : rechercher son père biologique. Savoir d’où elle vient. Qu’il accepte qu’elle rentre dans sa vie, elle n’en demande pas tant. Elle n’est pas sûr, elle-même, d’en avoir envie. Tout ce qui lui importe, c’est de peindre une identité sur son visage, ce visage qu’elle a toujours imaginé sans bouche ni nez ni yeux, comme s’il manquait des pièces à son puzzle.

Je suis désolée d'apprendre que ça n'a rien donné… qu'as-tu comme autres pistes ? Crois-tu qu'il puisse aussi être en France ?
Ma mère est partie se faire féconder aux Etats-Unis dans l’espoir de mettre la main sur un artiste de renommée. L’objectif : que je sois de bonne constitution avec des prédispositions pour la célébrité et la richesse. En apprenant mes capacités magiques, elle est partie fouiner pour dégoter un nouvel étalon, sorcier cette fois. Naquit Jean. Que son père soit français est un pur hasard. On trouve de tout aux Etats-Unis. Ce sera peut-être un américain ou peut-être un étranger. D’où la difficulté de remonter les pistes. Ma dernière piste… sa dernière chance… est à Washington. J’ai effectué un prélèvement ADN dans un institut privé. Si par chance mon père est recensé alors ils pourront m’aiguiller. Malheureusement, pour obtenir les résultats, je dois me rendre sur place.


Penses-tu pouvoir me supporter même dans un pays étranger ?
Harper pouffe de rire.
Je te rappelle que même dans les pays étrangers je ne range pas mes chaussures.

Ou alors peut-être vaudrait-il mieux que je m'abstienne de venir avec toi, peut-être que je te ralentirais plus qu'autre chose.
Cette sempiternelle peur de gêner. Harper tord sa bouche dans une grimace moqueuse. Elle refuse de la voir se flageller.
On en profitera pour se faire dorloter. Nous prendrons l’avion en première classe, doigts de pieds en éventail, mignonne petite hôtesse pour nous servir des chocolats chauds, températures ambiante impeccable ; puis petits hôtels douillets avec petit déjeuner en chambre. Profitons-en pour prendre des vacances. Nous l’avons bien mérité. Et ça te feras du bien de lever le pied pour respirer. Que tu sois tourmentée parce que Bonnie t’aide dans les tâches quotidiennes est une chose ; mais les vacances c’est fait exprès pour se faire servir. Autant joindre l’utile au désagréable.

Citation de sa composition. Et puis Abigail s’excite comme une puce pour réclamer son cadeau. Sans plus attendre, Harper frappe quatre fois dans ses mains. Cocotte en fonte, assiette sale et vin rouge disparaissent sans laisser de trace. Elle frappe à nouveau cinq fois, de belles assiettes à dessert en verre trempé violacé (évidemment) apparaissent accompagnées de leur couvert à dessert en argent.

Du tunnel sombre, on entend un crépitement sonore. Un feu d’étincelle s’avance vers elles ; un gâteau volant venu de nulle part (enfin si, venu du tunnel sombre, apparut par magie mais Harper voulait mimer la surprise). Le gâteau est monté sur plusieurs étages, recouvert de pâte à sucre vert anis. Au sommet, un dragon articulé crache des flammes. Un vert gallois qui tend son long cou et agite la fine membrane de ses ailes.

Il y avait des noirs des hébrides, mais ça contrastait avec ma décoration, explique-t-elle.

Harper incite Abigail à prendre place à table. Elle pousse la chansonnette dans un capharnaüm de mauvaises notes, de sons trop aigus et de tapes dans ses mains. Les bougies sur le gâteau crépitent.

Il faut souffler dessus pour éteindre les bougies et le dragon, lui intime-t-elle. Sinon ils vont mettre le feu à la table.

Absolument pas inquiète, Harper continu de taper joyeusement dans ses mains, satisfaite du rendu. Elle lui glisse le paquet (violet) rectangulaire au gros ruban mauve (sans blague ?). Quand Abigail l’ouvrira, elle découvrira une boite. Puis une autre plus petite. Un véritable jeu des poupées russes s’entamera jusqu’à tomber sur une clef dorée. Là, Harper fera pivotée le gâteau, découvrant une ouverture dans la pâtisserie en forme de serrure.

Ouvre le gâteau ! S’exclame-t-elle, surexcitée.

Quand Abi tournera la clef, le gâteau s’ouvrira en deux, sans rien perdre de sa superbe. A l’intérieur, une toute petite machine à écrire pourvue d’une étiquette indiquant : écrit ton poème préféré pour avoir le mot de passe.

Tape, tape ! La presse Harper, comme si les consignes n’étaient pas claires.

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Lun 30 Aoû - 21:32

10 Novembre 2020

La nuit était déjà bien avancée, nous étions sûrement en son cœur le plus profond et le plus obscur. Il avait envahi ma poitrine en m'empêchant de respirer convenablement, me coupant le souffle en plus de mes profonds sanglots que je n'arrivais pas à retenir. La chemise à carreaux du garçon qui me serre contre lui est mouillée aux épaules et au torse, pourtant, il me caresse les cheveux dans des gestes tendres, protecteurs et consolateurs. Nous avions déjà tout dit, ou presque. Je lui avais tout raconté. Il savait.
Mon ASPIC en poche, toutes les perspectives d'avenir dont j'avais rêvé étaient à ma portée… pourtant depuis ce matin je n'avais cessé de pleurer, à tel point que c'était étonnant que j'aie encore assez de larmes dans le corps pour en verser toujours. Je n'arrivais pas à me calmer, je n'arrivais pas à entendre raison, je n'arrivais pas à y croire, à tel point que les paroles de la jeune femme ne cessaient de résonner dans ma tête à l'instar d'un écho lointain.
"Je veux rompre, je veux avancer sans frein".

Je n'arrivais pas à saisir ce que j'avais fait de mal, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi c'était arrivé, je n'arrivais pas à réaliser qu'on m'avait subitement arraché le cœur.
Brisée en milliards d'éclats, le jeune homme lui, il était là, me berçant inlassablement depuis des heures, fredonnant des chansons, me racontant des histoires diverses et variées, me proposant de manger quelque chose. Il avait usé de tous les stratagèmes pour essayer de me changer les idées sans y parvenir. Le soleil s'éclipsant à l'horizon de notre île natale montrait que même lui avait baissé les bras et qu'il laissait ma consolation à la lune. La lumière de la petite chandelle scintillait faiblement, car la bougie arrivait déjà à son paroxysme, je la devinais, derrière l'océan dans lequel se noyaient mes yeux.
Les grandes mains protectrices et calleuses du sorcier entourèrent mon visage pour le relever. Ses cheveux étaient hirsutes, d'un brun plus clair que le mien. Sa barbe courte était finement taillée et bien entretenue. Ses yeux étaient aussi foncés que les miens, avoisinant le noir. Sa voix était grave, mais chaude, rassurante, vibrante de ceux qui étaient frappés par la sagesse.

- Abi écoute moi… Tu es une femme intelligente, tu n'as besoin de personne pour t'en sortir et pour trouver le bonheur. T'as pas besoin d'elle… regarde dans quel état elle t'a mise… Faut pas qu'elle recroise mon chemin sinon je lui fais la tête au carré. Il souriait avec une profonde gentillesse. Je le savais incapable de faire du mal à une mouche, en revanche, il savait être bien plus autoritaire que moi. Si Harper t'as laissé tomber, c'est qu'elle n'a rien compris de qui tu es vraiment. Elle ne te mérite pas. Il déposa un baiser tendre sur mon front tandis que je m'agrippais à ses épaules. Moi je te vois.

Je savais qu'il avait raison, au plus profond de mon âme, je le savais… mais je n'arrivais tout de même pas à me faire une raison. Parce que j'étais follement amoureuse, parce que mon cœur était esclave d'une sorcière insouciante.
Alors que Kyle me serra une nouvelle fois dans ses bras, la chandelle, elle, s'éteignit pour ne laisser que cendres et fumée.

********

Harper mentionnait les États-Unis, et soudainement sa voix se fit lointaine, comme distordue par l'eau dans l'auge glaciaire de mon traumatisme. Je ne captais que des bribes des éléments qu'elle me donnait, et je m'en voulais de ne pas réussir à rassembler convenablement mes esprits. Étais-je donc à ce point indigne de l'aider ?
Sa mère. Un artiste. Des prédispositions. Un sorcier. Jean. Washington. Tests ADN. Se rendre sur place.
Fort heureusement que j'avais cette étroite étreinte contre ma dulcinée, elle ne voyait ainsi rien de mon trouble, ou alors pourrait-elle le capter puisque je m'étais crispée en m'agrippant à elle. Les paupières s'agitant frénétiquement, je prenais une grande inspiration avant de répondre avec douceur, mais un petit trémolo dans la voix.

- Je vais te les faire bouffer tes chaussures un jour. Je redressais mon visage pour la regarder avec une infinie tendresse. Ta mère est vraiment bizarre… Je passais une main tendre sur la joue de ma bien-aimée. Mais elle doit avoir bon goût, parce que ta beauté m'éblouit depuis le premier jour de notre rencontre. C'est que ton père ne doit pas être si mal. (Mon Dieu j'ai osé écrire ça, si seulement elle savait).

Déposant un nouveau tendre baiser sur la joue de Harper, je l'écoutais nous parler de nos vacances, et cette perspective me fit sourire, non sans grommeler à un tout petit détail.
Lui faisant à nouveau face, je remuais le nez (signe de contrariété) en fronçant un peu les sourcils.

- Pas trop mignonne la petite hôtesse hein ! Sinon je vais devoir la tuer, et les meurtres dans les avions, c'est connu, ça ne finit jamais bien pour le meurtrier. Je réfléchissais à vive allure avant de reprendre. Ou alors… Je me verrais dans l'obligation de te faire l'amour durant tout le trajet pour que tu ne la reluques pas. Petit éclat vicieux dans le regard, je regardais la réaction de Harper. Jalouse et possessive petite sorcière que j'étais. Mes traits se détendirent bien vite, montrant que je plaisantais (quoique ?) et rétorquais enfin. Ça me paraît être une bonne idée de vacances tout ça. Ça me donne envie en tout cas. Mais sans l'hôtesse. J'insistais bien dessus. Dans ce cas… nous irons ensemble dès que tu en auras envie.

La perspective d'un voyage, de me rendre là où je n'avais pas pu aller avec elle la première fois, aller dans sa vaste intimité qu'étaient les États-Unis, me donnait un violent vertige, mais me soulevait aussi le cœur de réjouissance. Peut-être ne devrais-je pas me faire de faux espoirs, car l'ombre de la peur de l'abandon de Harper planait toujours au-dessus de moi, prête à frapper… mais ce soir, j'avais envie de profiter, car j'avais appris à mes dépens combien ces petits instants entre nous étaient précieux.
Je décidais donc de revenir au sujet principal (sans chercher à être égoïste), en réclamant le dessert et mon cadeau. En voyant le gâteau arriver par le tunnel sombre, une vague d'émotions toutes contradictoires m'envahit à tel point que je ne sus comment réagir. Il était magnifique (et tellement énorme, on allait vraiment manger tout ça ??). La couleur verte était splendide, mais il y avait un Vert Gallois. Mais la précision de Harper me fit rire. J'étais gênée, triste, heureuse, comblée, excitée, en colère, timide.
Trop d'informations.
Tout ce que je parvenais à faire, c'était cacher mon visage dans le creux de mes mains, les joues se colorant d'un rouge vif.
Dingue. Harper était dingue. Je le savais déjà bien sûr, mais là cette évidence me frappa. En plus elle chantait terriblement faux, mettant au supplice mes oreilles d'artistes, toutefois, je ne lui fis aucune remarque, ne pouvant effacer ce sourire confus et embarrassé.
Tirée pour aller prendre place, je serrais le plaid contre moi afin qu'il ne glisse pas de mes épaules et m'asseyais tout en admirant l'œuvre. Cette fois elle s'était vraiment surpassée.

- T'es frappée Harper Auburn.

Dis-je dans un rire étouffé avant d'inspirer profondément, doutant que j'aie le souffle nécessaire pour souffler toutes les flammes en une seule fois. Quand bien même j'étais une chanteuse avec un bon coffre, il me fallut tout de même quelques nouveaux essais pour parvenir à éteindre les étincelles, nous épargnant un tragique incendie. Il serait dommage que tout ce bonheur finisse en cendre n'est-ce pas ?
Attrapant le cadeau, je l'ouvrais et riais en voyant une nouvelle boite. Après ce petit jeu de poupée russe, je tournais le gâteau pour l'ouvrir en deux (non, mais s'était vraiment pas possible tout ça). Aussi émerveillée que décontenancée, j'attrapais la petite machine à écrire en lisant l'étiquette. L'empressement d'Harper me fit à nouveau rire.

- Oh hé attend ! Laisse-moi réfléchir ! Je levais les yeux, songeuse avant de me redresser, de poser mes doigts sur les touches et de noircir le papier qui se trouvait dans le chargeur.

"Je voudrais voir le monde dans un grand de sable,
Et le paradis dans une fleur sauvage,
Tenir l'infini dans la paume de ma main,
Et voir l'éternité durer une heure"



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Mer 1 Sep - 18:19
L'amour brille sous les rosesLe chien & la Harpe


Et puis Jean rentra à Poudlard tandis qu’Harper entamait sa septième année. Serpentard. Serpentard ! Non seulement elle rentrait dans SON royaume protégé, sa bulle merveilleuse où ni sa mère ni sa sotte de petite sœur n’avaient leur place mais en plus, EN PLUS, le Choixpeau l'a répartie dans la maison des serpents. Ce fut comme un affront, une provocation, ce genre de grosse claque derrière la tête qui vous donne envie de faire front. Harper aurait souhaité posséder deux belles cornes pointues pour renâcler sa fureur et saccager la totalité de la Grande Salle. Ce jour-là, Harper n’était pas au bout de ses peines. Loin de là. Car Jean s’avéra être une sorcière des plus talentueuse. De celle qui se contente d’écouter en cours, n’ouvre aucun bouquin et réalise parfaitement cet exercice de métamorphose. Pouvait-il exister pire humiliation ? Et ça fanfaronnait dans les couloirs, accumulant les heures de colle, ébruitant ses péripéties dans tous les recoins du château. Le prénom de sa sœur revenait comme un écho à chaque détour de couloir. Tous l’adoraient. Tous l’admiraient. Une ombre monstrueuse sembla s’étendre au-dessus de Harper. Mais dans l’ombre il y a la lumière. Abigail.

Cette année-là, leur amour fleurie. Le soleil de sa vie. Pour autant, l’ombre planait sur elle. Harper s’accrochait à ses rêves. Elle craignait de ne pas réussir. Elle voulait s’abandonner à son but. Elle s’aventura sur un sentier qui menait tout droit vers les falaises des remords.

***
Harper connaît son indécrottable possessivité. Elle sait pertinemment que cette jalousie n’est que le fruit d’un terrible manque de confiance en elle. Comment peut-on reprocher le manque de confiance en soi ? De la réaction désabusée d’Abigail, Harper sourit.

Je me verrais dans l'obligation de te faire l'amour durant tout le trajet pour que tu ne la reluques pas.
Ce à quoi elle répond comme une effrontée :
Oh tu sais, je peux faire les deux en même temps.

La serrant un peu plus fort contre elle après lui avoir adressé un clin d’œil, Harper considère leur proposition de voyage scellée : elles partiront en quête de son paternelle lors des prochaines vacances scolaires. Est-ce qu’on peut emmener un chaton dans un avion ?

L’heure du cadeau avait sonné. Harper s’était amusée à imaginer un petit spectacle pour donner une note d’originalité dans la remise du cadeau.

T'es frappée Harper Auburn.
Il y a un peu de ça oui. Harper s’imagine comme un café. Un café frappé. Cette boisson qu’on s’attend à boire chaude mais qu’on vous sert dans un verre à cocktail avec des glaçons.

Les petits doigts d’Abigail martèlent les touches de la machine à écrire, son poème s’imprimant sur le papier. De petites étincelles frétillent sur le papier, comme si celui-ci s’apprête à se consumer. Le papier, les touches, le corps de la machine se mettent à fondre. Au lieu de coulée, ils partent en fumée, une fumée opaque qui vient obscurcirent l’intérieur du gâteau. Dérangé, le vert gallois bat de l’aile pour se débarrasser de cette satanée fumée qui prend une teinte brune.  Le dragon crachera des flammes à gorge déployée. Sous les rouleaux de feu mordorés, la pâte à sucre vert anis fond littéralement, ne laissant plus aucune trace de pâtisserie. Ce n'était qu'une illusion.

Harper frappe dans ses mains, fière de sa trouvaille. Elle avait simplement oublié qu’un sort opérait et que frapper dans ses mains signifier l’avancement du repas. Une boîte de chocolat, deux tasses en porcelaine, une bouilloire et du café fumant apparaissent.

Zut ! Tempête-t-elle. J’avais oublié. Quelle sotte !

Du gâteau ne reste plus qu'une flaque de sable doré qui scintille sous la lumière des lampions. Les lucioles se cognent contre la paroi du bocal, comme curieuses d'assister au spectacle. Les grains de sable frétillent à l'unisson, ils s'élèvent au-dessus de la table pour former une silhouette : celle d'une fleur, un coquelicot. Le végétal se matérialise, le vert de sa tige flamboie, le rouge de ses pétales est éclatant. Une à une, les pétales chutent, se regroupant en un petit tas vermillon. La dune de pétale prend une nouvelle forme. Une montre à gousset indique de ses aiguilles le temps qui passe à vive allure, tournant inlassablement dans une ronde infinie, comme si elles remontaient le temps, comme si elles traversaient le temps. Et, comme si le temps atteignait son apogée, un déclic retenti. La montre à gousset s'ouvre, comme une boîte secrète. Le vert gallois qui promenait sur la table, crache de nouvelles flammes, laissant apparaître un coquet gâteau rond recouvert de décoration où chaque rondelles de pâtes à sucre est aussi brillante que les écailles du dragon.

Désolée pour la race du dragon. Tu auras un gâteau du noir des hébrides le jour où ma décoration sera aubur... elle marque un temps d'arrêt, sa langue manqua de fourcher. Aubergine ! Fini-t-elle par dire.

Une bougie on ne peut plus ordinaire brille sur le gâteau. Au creux de la montre à gousset on aperçoit deux blaireaux brillant en position debout. Le premier est incrusté de diamants jaune moutarde ; l'autre est totalement noir, reluisant à la manière de l'ardoise.

Harper connaît les goûts simples de sa bien-aimée. Elle n'aurait pas apprécié porter des frivolités.

C'est une paire de boucle d'oreille, se réjouie-t-elle toute excitée, au cas où Abi ne l'aurait pas remarqué. Celle de droite est incrusté de diamant Koudouni des îles de Crêtes. Celle de gauche est en pierre volcanique du Vésuve. En plus d'être décorative, on les utilise pour communiquer. En secouant la noire, elle tinte comme un grelot, me prévenant que tu as besoin d'aide. En caressant la jaune, rien ne se passe, tu m'indique simplement que tout va bien et très envie de moi.

Enfin, Harper tend son bras pour lui laisser découvrir le bracelet qu'elle porte désormais autour du poignet : une ficelle banale sertie d'un lion jaune moutarde et d'un lion rouge, brute, rappelant la matière de la brique.

Tu émets, je reçois. Essaie ! L'empresse-t-elle.

Le blaireaux noir tintera comme un grelot. Le lion de brique frémira. Le blaireau jaune moutarde se laissera caresser, le lion jaune frémira.

C'est aussi simple que ça, termine par dire Harper, fière de sa découverte et ses envoûtements. La magie est très faible, difficilement décelable pour une personne extérieure. Les pierres sont reliées entre elles. Quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qu’elle connaît lui avait un jour raconté l’étrange lien entre la pierre volcanique et les diamants de Crête. Un lien magique découvert totalement par hasard : une sorcière crétoise munie de son plus beau bracelet lançait une pierre à son mari infidèle : une pierre volcanique (pour lui casser la tête) ; elle avait alors décelé les vibrations magiques. Harper n'eut plus qu’à ensorceler les pierres pour qu’elles réagissent en fonction du mouvement qu’on leur donne. Fais un vœu, souffle !Encourage-t-elle, tout en ramenant devant elle le gâteau dans lequel est plantée une unique bougie.

:copyright:️ DABEILLE
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Ven 3 Sep - 21:43

10 Novembre 2020


Whispered something in your ear
It was a perverted thing to say
But I said it anyway
Made you smile and look away

Mes yeux brulèrent d'un éclat équivoque alors que Harper me répondait de manière éhontée et effrontée. Je n'étais pas jalouse et possessive parce que je manquais de confiance en moi, mais parce que je manquais de confiance en les autres, moi, si insécurisée dans ce monde trop brutal. Harper avait toujours été la plume, la caresse douce qui apaisait mon existence, et l'idée qu'elle puisse à nouveau m'être retirée m'arrachait le cœur et les entrailles. "À trop côtoyer le dragon, l'on devient dragon soi-même" disait l'un des adages de notre famille. À force de passer du temps avec eux, j'étais devenue aussi possessive et territoriale qu'eux, à protéger ce tas de trésor qui était mien. J'avais vécu des pertes terribles et irremplaçables, mais rien ne m'empêchait de redoubler d'efforts pour devenir d'autant plus ardente. C'était ainsi que je vivais mes passions : elles me consumaient de l'intérieur et me dévoraient à tel point qu'elles finissaient par s'inscrire dans mon ADN. Harper, je l'avais dans la peau depuis de nombreuses années, et aujourd'hui je ne pouvais plus rien y faire. Elle m'appartenait à moi, et non pas à une hôtesse sortie du trou du cul d'un avion d'une compagnie low cost. Au vu de sa tête lorsque je lui faisais l'amour, elle n'était pas capable de subir mes assauts et d'observer les formes d'une femme inconnue. Je le savais bien, mais si je me devais de le lui rappeler tout à l'heure, alors  je me ferais une joie de le faire.
Gardant mes lèvres scellées, comme pour signifier que je ravalais ma jalousie et ma rage (ce qui était faux, je ne les remettais qu'à plus tard), j'enfonçais mon visage dans les cheveux de ma bien-aimée pour m'imprégner de leur odeur.

Nothing's gonna hurt you, baby
As long as you're with me, you'll be just fine
Nothing's gonna hurt you, baby
Nothing's gonna take you from my side

La petite mise en scène de ma Belle ne cesse de me surprendre et de m'amuser. Le tout était à son image : vif, imprévisible, éblouissant, farfelu et un peu frappé. Néanmoins il y avait là énormément que je reconnaissais en elle et qui était probablement même involontaire de sa part. Le coquelicot par exemple avait sa signification propre qui était très profonde. De par sa sève, dans le langage des fleurs, il est souvent symbolisé pour le sommeil éternel serein, celui qui endort les chagrins, il représente le repos et la tranquillité. Le rouge de ses pétales représente quant à lui, comme beaucoup, soit le sang, soit l'amour. Je voyais là la volonté qu'avait Harper de vouloir endormir le passé et le chagrin pour faire vivre notre amour au grand jour.
La montre à gousset quant à elle, qui remontait le temps, ne faisait qu'accentuer le symbole de la fleur qui l'avait précédé. Le temps s'enfuit, nous avions perdu bien trop de temps, retrouvons notre innocence de jeunesse, pour nous donner une seconde chance.

When we dance in my living room
To that silly '90s R&B
When we have a drink or three
Always ends in a hazy shower scene

Je pouffais de rire à sa remarque concernant le dragon en la regardant tout aussi amusée. Je ne m'offusquais guère de la race qu'elle avait choisie, et en vrai j'appréciais voir autre chose que des Noirs des Hébrides, moi qui étais entourée par eux depuis ma naissance. Taquine, je rétorquais.

- Oh je suis étonnée que pour ce coup-là tu n'aies pas choisi de bleu tien.

Baissant les yeux sur le gâteau et son unique bougie, je découvrais enfin le véritable cadeau d'anniversaire de ma bien-aimée. J'étais du genre à porter des bijoux très discrets, comme de fines bagues, de petites boucles d'oreille ou quelques colliers se contentant d'ajouter une touche charmante à ma façon de me vêtir sur l'instant. La directrice des Gryffondor m'avait donc bien cernée (ce qui n'était guère étonnant) en choisissant de si discrètes boucles d'oreille. Enchantée, je les prenais délicatement entre mes doigts pour les admirer tout en écoutant les explications de Harper.

Nothing's gonna hurt you, baby
As long as you're with me, you'll be just fine
Nothing's gonna hurt you, baby
Nothing's gonna take you from my side

- Harper c'est superbe… J'avais beaucoup de mal à décrocher mon regard des deux petits blaireaux, émerveillés, avant de sourire. Alors, soit je vais caresser la jaune tout le temps, parce que j'ai tout le temps envie de toi, soit jamais parce que, justement, j'ai tout le temps envie de toi...

Lueur espiègle dans le regard, je souriais en coin avant de lever les mains et d'accrocher directement les boucles, profitant que mes oreilles soient vierges de fioritures ce soir. Me redressant, je venais poser mes lèvres sur celles de Harper, le cœur en fête.
Cette soirée était riche en rebondissements, et je me sentais soulagée d'avoir pu lui parler ouvertement, en ayant partagé une discussion censée et ayant donné des résultats. Ça n'allait sûrement pas se reproduire de sitôt, alors autant en profiter. Invitant ma bien-aimée à prendre place à côté de moi, je partageais avec joie ce merveilleux gâteau (après avoir soufflé ma bougie et fais un vœu évidemment) avec elle, m'amusant de discuter avec elle de nos élèves (le bocal m'intriguait), du temps qui avait passé depuis notre première rencontre, de fleurs (coquelicots) et des elfes de maison (Bonnie).
Puis, il y eut cet instant que nous attendions dans le fond toutes les deux, celui de nous retrouver dans ce cocon réconfortant et chaudement sécurisant. Ce fut là que la lune décroissante décida de quitter le sommet du cratère pour nous laisser une intimité entière, bien à nous, n'ayant pour seules témoins les quelques curieuses étoiles qui étincelaient à la vue de notre amour si puissant.

And we laugh into the microphone and sing
With our sunglasses on, to our favorite songs
And we're laughing in the microphone and singing
With our sunglasses on, to our favorite songs
Nothing's gonna hurt you, baby
Nothing's gonna take you from my side

RP terminé


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