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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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'Cos you feel life's unreal, and you're living a lie... [TW : dépression, allusion au suicide] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 9 Aoû - 16:52


 
'Cos you feel life's unreal, and you're living a lie...


17 août 2020

Assise à sa coiffeuse en bois d'ébène et vêtue d'un simple peignoir de soie, Meredith se regardait fixement dans le miroir. Salazar! Qu'est-ce qu'elle pouvait détester l'image que lui renvoyait la glace. Dans une énième tentative de camoufler sur son visage les ravages du temps et des dernières semaines, elle s'était maquillée, elle avait mis un peu d'ordre à ses cheveux et un peu plus de noir sur ses yeux… En vain. Elle semblait avoir pris au moins dix bonnes années, si bien qu'elle ne se reconnaissait plus. En fait, quiconque verrait Mrs Carrow dans cet état remarquait qu'elle n'était plus la même. La classe et le raffinement qu'on lui connaissait avaient laissé place à une apparence terne et dépourvue d'éclat, presque négligée pour une femme de son rang. Elle avait perdu cette pétillance dans les yeux et de son aplomb. Il se dégageait d'elle une lassitude extrême et déconcertante. Que devenait-elle ? Qui était cette femme au regard vide, cette personne esseulée et abattue ? Elle avait désormais l'impression de n'être que l'ombre d'elle-même ; une inconnue. Là, devant sa psyché au cadre finalement sculpté, amaigrie et blafarde, c'est comme si elle se retrouvait spectatrice de ce qu'était devenue sa vie. Une vie tissée de mensonges. Rien de plus, rien de moins. Et elle ne pouvait faire porter le blâme de ses échecs à personne d'autre sinon qu'à elle. Elle seule était responsable de ce qui lui arrivait et ce constat ne pouvait qu'être douloureux.

Voilà un mois, pile-poil, qu'elle se cloitrait dans le Manoir Carrow, volets et lumières fermés. Elle avait donné l'ordre à ses elfes de ne faire entrer qui que ce soit, hormis Helios, bien évidemment, prenant le soin de leur transmettre également une liste des persona non grata en sa demeure. Elle ne voulait voir personne. Personne. De l'extérieur, l'immense résidence de style néo-gothique semblait inhabitée, à l'abandon. Cela contrastait avec le va-et-vient habituel que connaissait le manoir de dame Carrow et de son fils. Même le jardin, si précieux aux yeux de la maitresse des lieux, avait perdu de ses couleurs. Leur symbiose était à ce point grande que Meredith et ses fleurs tant aimées se flétrissaient istesso tempo. On avait bien tenté de la convaincre de mettre le nez dehors, mais rien à y faire : elle refusait catégoriquement de sortir de cette chambre qui avait vu voler en éclat bien des objets au cours des quatorze derniers jours, sans parler des cris et des pleurs qui raisonnaient dans tout le manoir. Tel un volcan qui s'était réveillé après des décennies de dormance, Meredith avait laissé sortir tout ce qu'elle refoulait au fond d'elle depuis des années. Les apparences, le bien-paraître en toute circonstance, la succession de mensonges dont elle était à l'origine, tous ces dommages collatéraux qu'elle avait causés autour d'elle sans le vouloir et pour finir, ce viol dont elle avait été la victime… Elle avait atteint un point de non-retour. Elle le savait éperdument. Elle se sentait la tête comme sans un étau, comme si elle était prise dans un engrenage dont il lui était impossible de s'échapper. Elle était saturée de tout et surtout à court de solutions.

La colère et la tristesse évacuées, drainée de son énergie, Meredith avait fini par se taire dans un mutisme semblable à celui d'Helios, quelques semaines auparavant. Telle mère, tel fils. Elle errait entre dans sa chambre, de son lit à sa méridienne, puis à sa coiffeuse. Parfois, elle se promenait dans les couloirs du manoir ou allait à la fenêtre, ne serait-ce que pour voir le temps qu'il faisait dehors, mais la lumière du jour agressait ses yeux. Alors elle retournait se coucher. Elle se sustentait d'un peu de thé et de petits cakes, juste de quoi ne pas faire de malaise. Le soir venu, il n'était pas rare de la voir un verre, voire bouteille de scotch à la main. Se terrer et se couper du reste du monde lui semblait être la meilleure solution pour se reconstruire et se retrouver. C'est du moins ce dont elle avait besoin. Elle était fatiguée… Il ne s'agissait guère du résultat d'un seul événement ou d'une unique déception, mais bien d'une succession d'échecs et déboires. C'était seulement un trop-plein.  

Ce jour-là, un semblant de raison lui insuffla de bouger et de changer d'air. Poudlard lui apparut être le lieu par excellence. Se retrouver dans son bureau ou dans ses appartements lui ferait peut-être un peu de bien ? C'est dans cette optique qu'elle prépara quelques affaires ; de quoi y travailler et y passer la nuit. Elle avait beau vouloir prendre la fuite, avec la rentrée scolaire qui approchait à grands pas, elle ne pourrait pas fuir ses responsabilités professionnelles bien longtemps. Il fallait qu'elle s'y remette.

Elle brossa ses cheveux une dernière fois avant de poser sa brosse, aux côtés d'un plateau d'argent contenant quelques fioles en tout genre… des parfums, des crèmes et cette potion "calmante" qu'elle utilisait depuis près d'un mois déjà. Elle saisit cette dernière, en avala une bonne gorgée et la plaça dans son sac fourre-tout, avec le reste de ses affaires. Après un dernier coup d'œil à sa chambre, elle transplanait jusqu'à Poudlard.

Son bureau était tel qu'elle l'avait laissé à la fin juin. Traînaient ici et là parchemins, boite de pralines offerte par elle-ne-savait-plus-qui, des bricoles et des babioles. Surtout, il y avait certains objets qui lui rappelaient son récent échec sentimental. Objets qu'elle s'empressa de ramasser, sans afficher une mine contrariée, déçue. Il était sûrement préférable de se débarrasser de tout ça et tourner définitivement la page sur ce qu'elle considérait être l'une de ses plus grandes erreurs. Bon sang qu'elle regrettait les conséquences de tout ceci. Elle avala une ou deux pralines, comme pour se donner un peu de pep, puis elle ouvrit la porte menant au balcon extérieur, question de faire aérer un peu les lieux. Son bureau étant situé dans l'une des tours les plus haut perchées de Poudlard, l'endroit donnait une vue imprenable sur tout le domaine environnant le château. Le panorama était de toute beauté et le vent était bon... Si elle avait pu dégrafer sa robe afin de ressentir cette fraicheur sur tout le reste de son corps, mais ce n'était pas le meilleur endroit pour se dévêtir. Cela dit, ça faisait du bien de voir autre chose que les quatre murs de sa chambre. Elle s'approcha du garde-fou et, pour la première fois depuis des semaines, elle sourit. Elle s'approcha encore et encore un peu plus jusqu'à pouvoir poser ses mains sur la rambarde qui devait lui arriver à la taille et, en fermant les yeux, elle releva la tête en prenant une bonne bouffée d'air. C'est à ce moment qu'elle sentit sa chaînette glisser le long de son cou et entamer une chute vertigineuse. Spontanément, Meredith tendit le bras pour rattraper son précieux leg familial, se penchant presque insoucieusement dans le vide. Elle ne semblait même pas se préoccuper du danger et du risque imminent de choir à son tour… Qu'était-elle en train de faire ?

Puis, sans même qu'elle ne puisse comprendre quoi que ce soit, elle se retrouva projetée sur le sol. C'est qu'en bas, quelqu'un avait tout vu de la périlleuse manœuvre de la vice-rectrice de l'université. Enfourchant son balai dont il était muni, l'individu avait volé jusqu'à atteindre Mrs Carrow et la pousser violemment loin de la rambarde, empêchant une potentielle chute mortelle.


« Rassurez-moi… Vous n'aviez quand même pas l'intention de vous jeter dans le vide, Mrs Carrow ? »

« … »

En avait-elle l'intention ? À dire vrai, elle ne sut quoi répondre… Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Elle n'avait pas l'âme suicidaire, et pourtant… ne venait-elle pas de mettre sa vie en péril pour récupérer un stupide pendentif ? Que venait-il de se passer ? Pourquoi avait-elle été à ce point hasardeuse ? Que ce serait-il passé si son bon samaritain n'avait pas eu l'œil aussi vif ? Il valait mieux ne pas trop y penser… Depuis quelques semaines, l'idée de disparaitre lui avait certes traversé l'esprit, mais cette mésaventure d'aujourd'hui lui avait assurément fait l'effet d'un électrochoc. Son fils ne méritait pas de perdre sa mère. Meredith Carrow était plus forte que ça. Elle devait être plus forte que ça. C'est pour lui qu'elle devait aller de l'avant et se battre contre ses démons. Pour son fils…


(c) DΛNDELION
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