Son balai avait un problème, c’était une certitude. Maëlle était bien trop souvent sur un balai pour ne pas se rendre compte que depuis quelques jours il était différent. Si ça n’était pas catastrophique, qu’elle était toujours en mesure de voler dessus et de s’en sortir au niveau des matchs ou des entraînements, ce n’est pas pour autant que ça lui allait, il ne répondait pas comme d’habitude et lui faisait perdre des secondes qui lui paraissaient indispensable pour gagner. Elle était donc allée voir le professeur de Quidditch des premières années en se plaignant de son balai. Déjà, elle aurait dû se rendre compte que ça ne commençait pas très bien en voyant l’expression qui semblait plus ennuyé qu’autre chose du professeur en question. Clairement dans son regard, Maëlle aurait pu lire si elle l’avait voulu tu chipotes petite ce n’était pas forcément vrai en plus, pour un joueur occasionnel c’était du chipotage, certainement mais pour Maëlle vraiment pas.

Elle était repartie de cette entrevue sans son balai mais avec la parole du professeur qu’il y jetterait un coup d’œil rapidement. Pour ne pas avoir à récupérer un balai de l’école, balai qui n’était de toute fraicheur mais qui en plus d’une qualité suffisante, Maëlle était allée voir Tristan pour qu’il lui prête le sien quand il n’en avait pas besoin. Certes ce n’était toujours pas parfait parce que ça n’était pas celui de Maëlle et qu’elle le connaissait moins bien mais c’était mieux que tout ce qu’elle aurait pu avoir si son fiancé ne lui avait pas prêté le sien.
On ne peut pas dire que le professeur de Quidditch était bon pour réparer le balai puisqu’en revenant au bout de trois jours, il osa lui répondre que tout allait bien selon lui. Oui enfin ça faisait plus de quinze ans qu’elle passait la plupart de son temps libre les fesses posées sur un balai. Ce balai-là, elle était dessus depuis trois ans, elle était encore capable de savoir s’il y avait quelque chose qui clochait ou non. Plutôt que de s’énerver sur un professeur qui de toute évidence n’était pas spécialisé dans la réparation de balai et surtout parce que Maëlle ne sait pas s’énerver

Etant donné qu’elle n’avait pas spécialement envie de changer de balai, parce que le temps de s’habituer pleinement à un nouveau balai surtout quand le sien, avant ce petit problème, était parfait pour elle. Posant des questions à ses camarades Poufsouffles pour savoir s’ils ne connaissaient pas une boutique réputée pour réparer les balais. C’est de cette manière qu’elle se retrouva avec le nom d’une boutique mais avec la mise en garde que le gérant était pas vraiment des plus sympathique, ils semblaient tous d’accord pour dire que le gérant était bourru. Qu’importe à la rigueur qu’il soit détestable ou non, Maëlle s’en moquait tant que son balai revenait fonctionnel.

Dès le lendemain matin de la connaissance de l’existence de la boutique du réparateur de balai, elle fonça jusqu’à la boutique en question. Elle poussa la porte de la boutique, se préparant mentalement à avoir face à elle un vieux type grincheux à qui il faudrait faire les beaux yeux pour qu’il daigne lui venir en aide. Quel ne fut pas sa surprise en tombant nez à nez avec un visage qui lui était familier. Pour cause, des articles sur monsieur O’Connor, elle en avait lu des tonnes, elle avait eu plusieurs posters aussi le représentant dans sa chambre. Impossible pour elle de se méprendre, la personne qui se trouvait face à elle était une des personnes qu’elle idolâtrait le plus au monde. Quelle chance ! Si ça se trouvait, il pourrait lui donner plein de conseils et lui apprendre des choses. Après tout, il jouait différemment de son père à elle et tout enseignement est bon à prendre. Elle s’avança joyeusement vers lui avant de ralentir un peu. Ses camarades avaient dit qu’il était pas franchement agréable, elle se souvenait au contraire d’une personne toujours souriante, se pourrait il qu’elle fasse fausse route et qu’il ne s’agisse pas de monsieur O’Connor le célèbre joueur de Quidditch ? Dans tous les cas, elle ne pouvait pas le fixer et attendre que la réponse tombe du ciel, ça n’était pas très poli et elle ne voulait pas faire mauvaise impression au cas où c’était vraiment lui. « Bonjour, vous êtes bien monsieur O’Connor le célèbre attrapeur de l’équipe nationale d’Angleterre. » Oui elle aurait pu dire ancien attrapeur mais sur le moment cela lui semblait peu important de rappeler ce fait. Peut être que passer pour une fan qui serait venu dans cette boutique uniquement pour avoir un autographe n’était pas une bonne chose… même si en toute sincérité, Maëlle ne dirait pas non à un autographe. Non elle était venue avec un but précis et une idée en tête, elle déposa son balai sur le comptoir « J’ai des problèmes avec mon balai et je me suis dit que vous pourriez peut être faire quelque chose. Il n’est pas cassé et il n’a pas de gros problèmes, il ne me fait pas tomber, il vole bien, il va vite mais il est différent de d’habitude et dans les tournants je trouve ça un peu problématique parce que je me déporte plus qu’avant et quand j’essaie d’attraper le vif d’or, chaque virage serré compte. Vous pensez que vous pouvez jeter un œil à mon balai et me dire ce qui ne va pas ? » Il comprendrait forcément ce qu’elle était en train de dire, lui aussi avait eu un balai, il connaissait cette sensation de ne faire qu’un avec son balai et que le moindre changement se ressentait. Il pourrait aussi certainement comprendre que Maëlle n’avait pas du tout envie d’acheter un nouveau balai, quand bien même elle avait assez d’argent pour le faire, ayant un peu le même état d’esprit que son père, ce n’est pas le balai qui est talentueux, c’est la personne qui est dessus qui doit s’adapter à son balai et travailler avec.

C’était bien lui. Maëlle ne se serait jamais trompé en même temps, il était si facile de reconnaître quelqu’un dont elle avait suivi la carrière si longtemps. Qu’il soit un peu grognon n’était pas un problème, il essayait sûrement de passer incognito – pas du tout – et sa couverture était trahie par une Maëlle qui le reconnaîtrait entre mille. Elle n’était cependant pas là pour parler Quidditch, même si c’était un sujet qu’elle affectionnait tout particulièrement, son balai était plus important en cet instant. Elle déposa donc ce dernier sur le comptoir et attendit qu’il veuille bien lever les yeux sur ce dernier.

Est-ce qu’il faisait des miracles sur un balai en les réparant comme il faisait des miracles sur un terrain par le passé ? C’est ce qu’elle allait bientôt à savoir. S’il n’avait pas eu l’air très intéressé par le fait que Maëlle l’ait reconnu du premier coup, le sujet balai sembla plus l’intéresser, il releva le nez de son gros manuel. Cela sembla être le top départ du côté de Maëlle pour elle explique le problème avec son balai. Alors, c’est sûr, ça n’était pas un gros problème, son balai allait plutôt bien… elle arrivait toujours à voler, ne risquait pas sa peau sur son balai mais elle était une demoiselle des plus exigeantes quand il s’agissait de Quidditch et elle voulait régler ce problème avant qu’il n’empire. Le fait qu’il écrase sa cigarette à la fin des paroles de Maëlle pouvait signifier qu’elle avait éveillé sa curiosité, ou alors qu’il en avait marre de fumer, c’est pas vraiment évident à dire.

Il attrapa le balai de la demoiselle et elle espéra sincèrement qu’il allait voir au premier coup d’œil ce qui n’allait pas. Déjà parce que ce serait un gain de temps considérable pour tout le monde, même si Maëlle allait certainement rester parce qu’elle voulait apprendre des choses de lui, mais surtout parce que ça forgerait un peu plus la légende qu’était Elwyn aux yeux de la Poufsouffle. Il voyait quoi au juste, Maëlle se pencha en avant pour regarder à son tour mais il s’était déjà éloigné. Zut, qu’avait il bien pu voir qui vaille la peine de s’éloigner ?
Fort heureusement pour la curiosité de Maëlle il revint avec tout son attirail et posa quelques questions avant de se charger de son balai. Tandis qu’il travaillait, elle se chargeait de répondre à ses questions « C’est la première fois et je n’ai pas la sensation d’avoir été plus souvent dessus qu’avant. » Elle passait de base tout son temps libre sur son balai donc ça n’était pas une utilisation excessive ou alors elle ne s’en était pas rendu compte mais ça l’étonnerait quand même. « Non, il n’a pas été réparé récemment, je suis soigneuse avec mes affaires, il n'y avait pas de raison de le réparer. Je ne l’ai pas non plus modifié et il n’a pas été taillé récemment. » Ces raisons étant toutes un peu liées d’ailleurs, elle en prenait grand soin et n’avait donc pas besoin de le faire tailler régulièrement et puis le faire modifier, ça voudrait dire qu’elle essayait de compenser le fait qu’elle serait pas assez rapide ou qu’elle ne tournerait pas assez bien. Il en était hors de question, si elle n’était pas assez bonne, elle s’entraînait, ça n’était pas à son balai de subir les frasques de sa sorcière.

Une jolie couleur turquoise se refléta dans les yeux de Maëlle, alors ça, c’était nouveau et c’était vraiment beau. Si elle était plutôt émerveillée de son côté, du côté du propriétaire de la boutique, cela provoquait un grognement. Ce n’était donc pas une bonne nouvelle. Sa question la déstabilisa et elle le regarda un peu effrayé  « C’est ce que veut dire la lumière bleue que nous avons vu sur la lame ? Que quelqu’un m’en veut ? » Elle regarda son balai, il se pouvait que quelqu’un ait fait du mal à son balai pour atteindre Maëlle ? Mais enfin pour quelle raison ? « Je ne pense pas avoir d’ennemis mais ils ne viendraient pas me le dire auquel cas si ? » Il venait de laisser le doute s’immiscer en Maëlle, elle ne savait plus vraiment si c’était possible ou non. Dans tous les cas, elle avait une question supplémentaire « Pourquoi quelqu’un serait il jaloux de moi ? » Elle se posait quelques questions, pas seulement sur le fait que c’était possible, même si elle avait tendance à se dire que les gens n’étaient pas comme ça, modifier un balai, même par jalousie, c’était dangereux, si elle tombait de son balai parce qu’il avait été modifié, elle pouvait se faire très mal, voir se tuer et pour le coup, elle avait l’exemple parfait sous les yeux, enfin pas pour le côté vengeance mais pour la chute du balai. Elle regardait le spécialiste du Quidditch « Et si c’était le cas, comment je pourrais empêcher quelqu’un de s’en prendre de nouveau à mon balai ? ça vous est déjà arrivé  d’avoir des jaloux sur le dos. » Non ça n’était pas une question, c’était une affirmation « Comment vous faisiez pour qu’ils laissent votre balai en paix ? » Peut être que dans le doute, elle pouvait prendre ses conseils, bien sûr elle aurait préféré des conseils sur le Quidditch mais il fallait bien commencer  quelque part.

Il y avait quelque chose qui clochait avec son balai. Si la réponse embêtait Maëlle, un peu comme si on lui avait dit qu’un membre de sa famille souffrait d’une maladie, preuve de l’affection qu’elle avait pour son balai, ça n’était pas non plus une grosse surprise pour elle. Elle savait très bien que son balai n’allait pas bien mais ça n’empêche que ça ne lui faisait pas plaisir pour autant. C’était donc la composante magique le problème. Est-ce que ça voulait dire qu’il pouvait faire quelque chose ou est ce qu’elle devait faire une croix sur son balai ? Ah parce qu’en plus ça pouvait être un sort malveillant lancé par des ennemis, mais Maëlle n’était pas censée avoir des ennemis, enfin peut être quand elle serait joueuse professionnelle, oui là pourquoi pas mais à l’heure actuelle, c’était une compétition amicale – qu’elle prenait néanmoins très au sérieux – pourquoi les gens lui en voudraient d’être douée. Elle hocha la tête lorsqu’il reconnut que si ennemi il y avait et il n’y en avait pas, ils ne lui diraient pas à moins d’être pas très logique.

Elle l’observait tandis qu’il prenait une cigarette, oh, ça ça voulait dire que ses vêtements n’allaient pas sentir très bon et qu’elle avait intérêt à se changer dès qu’elle serait sortie de cet endroit pour ne pas que le tabac froid imbibe ses vêtements. Elle lui posa une petite question à propos de la jalousie, ne voyant pas comment c’était possible. Elle le fixa tandis qu’il énonçait une vérité, elle était effectivement attrapeuse, comment il arrivait à savoir ce genre de choses ? Il était évident qu’il ne la suivait pas et qu’il ne savait pas qui elle était, il arrivait donc à déduire tout cela avec juste un balai, elle était tellement impressionnée qu’elle l’admirait encore plus, oui c’était possible. Bonne à son poste, elle serait bien tentée de dire que oui, elle se trouvait douée mais trouvait que ça faisait prétentieuse et que dire du fait qu’elle serait meilleure que les autres attrapeurs, aucun risque que Maëlle dise ce genre de choses, elle serait capable de dire qu’elle était plus chanceuse, qu’elle s’entraînait peut-être deux fois plus qu’eux, étant extrêmement exigeantes mais meilleure qu’eux, non elle ne le dirait pas. « Je me débrouille pour faire gagner mon équipe régulièrement dirons-nous. »  Le fait d’être bon suffisait à se faire des ennemis, cette certitude dans les propos de monsieur O’Connor glaça le sang de Maëlle, ce n’était pas juste. Elle s’entraînait pour cela, ça n’était pas un don tombé du ciel et pour l’ancien joueur de Quidditch, elle savait que ça avait été la même chose, il s’entraînait pour être bon à l’époque où il jouait. Elle poussa un soupir, dépitée « Je ne pensais pas que jouer au Quidditch m’apporterait des ennemis. » Pour autant, il était évident qu’elle n’abandonnerait, elle aimait ce sport, elle aimait les sensations qu’il procurait, il fallait juste qu’elle trouve un moyen de ne pas laisser les gens s’en prendre à son balai et puisqu’elle semblait avoir affaire à un spécialiste, elle pouvait lui demander des conseils, ce qu’il semblait disposé à faire.

Son balai avoir une caisse de rangement protégée, avant aujourd’hui, ça ne lui serait même pas venu à l’esprit de le séparer des autres, elle aurait eu la sensation de faire fille de riche qui ne veut pas mettre son balai avec celui des autres parce qu’il valait plus que le leur. Elle comprenait néanmoins qu’elle avait un choix à faire et sa carrière, ainsi que son balai était bien plus important à ses yeux que les préjugés que les gens pouvaient avoir sur elle. De toute façon, il suffirait de parler à Maëlle pour se rendre compte qu’elle n’était pas vraiment comme ça « C’est toujours pareil, tous les balais sont ensemble mais je peux acheter une caisse de rangement protégée s’il faut le mettre en sécurité. » D’accord, il était réellement parti pour lui filer un bon coup de mains et éviter que quelqu’un s’en prenne au balai. Un sort de périmètre pour les joueurs n’appartenant pas à son équipe, d’accord, c’était possible ! Un sort de protection pour éviter que les gens touchent à son balai, Maëlle le regarda, indécise, les gens risquaient de penser qu’elle avait peur de tout, ne risquait-elle pas de se mettre des gens à dos ? La troisième option était encore plus flippante, d’ailleurs est ce que c’était vraiment des options ou ce qu’elle devait faire, un sort de rebond pour renvoyer les sorts à l’envoyeur. Oui, elle comprenait que ça soit vu comme un sort trop cruel, qu’il lève les yeux n’y changeait rien, elle risquait peut être d’avoir des problèmes si ça se savait mais en même temps, elle ne voulait pas avoir de problèmes parce qu’elle avait été négligente ou qu’elle avait fait confiance à quelqu’un qui ne le méritait pas. Elle hésita quelques secondes avant de se dire que si les gens avaient de mauvaises intentions, c’était leur problème, elle ne faisait que protéger son bien. « Vous pouvez m’apprendre ces sortilèges ?  Vous les utilisez lorsque vous étiez en compétitions vous aussi ? » Se dire qu’elle marchait peut être dans les traces de cet ancien joueur professionnel lui faisait grandement plaisir.

Et c’était reparti pour une nouvelle tentative, aucune idée de ce qu’il faisait au juste et de ce qu’était censé donner les différentes expériences, le regard de Maëlle naviguait de la bulle de cristal, à son balai qui ne faisait aucun mouvement, au regard du professionnel pour voir s’il faisait la tête ou non. Il faut croire qu’elle ne pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert puisqu’il fallu qu’il prenne la parole pour qu’elle sache que c’était bon signe que la couleur soit blanche. Elle s’enthousiasma forcément « Donc personne ne m’en veut c’est bien ça ? » ce qui ne l’empêchait pas de prendre très au sérieux les conseils de monsieur O’Connor, n’ayant pas envie que sa confiance en autrui lui coûte cher. Elle fronça les sourcils essayant de se souvenir le plus précisément de quand ça avait commencé « Je dirais que c’était il y a cinq jours que ça a commencé. Je suis sur mon balai tous les jours donc je suis sûre qu’avant il n’avait pas le moindre problème et il y a cinq jours j’ai ressenti un changement, pourtant je n’ai pas souvenir que l’entraînement que j’ai effectué ait été plus poussé, je n’étais pas en moins bonne forme que la veille non plus et je n’ai pas non plus changé de routine pour lui. Il n’est pas vieux en effet, il a un peu plus de trois ans, mon père dit toujours qu’il ne faut pas changer de balai à moins que les performances chutent réellement, c’est à nous de nous entraîner si on trouve notre balai pas assez bon, en changer ne change pas grand-chose. » Après, il est vrai que tout dépendait du balai mais bon le balai de Maëlle était de qualité, elle n’avait pas de raison d’en changer.

Se faire des ennemis en jouant au Quidditch, ça n’était pas ainsi que Maëlle concevait les choses. Elle ne détestait pas les gens parce qu’ils étaient meilleurs qu’elle, en même temps, ils n’y pouvaient rien, c’était à elle d’augmenter son niveau de jeu si elle n’était pas contente de ses résultats. Monsieur O’Connor dans sa grande connaissance du monde du Quidditch ne pensait pas ainsi. Il avait une vision bien plus négative du sport, du monde en général et elle ne se voyait pas le contredire. Il devait savoir ce qu’il disait même si cela ne plaisait à la demoiselle qui lui faisait face à l’heure actuelle. Elle prenait donc ses conseils et astuces très au sérieux et tenterait de les utiliser pour ne pas avoir de problèmes à l’école. Sa confiance envers ses camarades avait beau être au beau fixe, elle serait imbécile de ne pas prendre au sérieux les mises en gardes d’un adulte, qui plus est d’un adulte qui avait plus ou moins été dans le même cas qu’elle.

Le fait qu’elle lui demande de l’aide sembla déplaire à l’ancien sportif, pourtant elle avait demandé poliment non ? Elle le regarda sans savoir ce qu’elle avait dit de mal, devait-elle lui dire qu’elle pouvait se débrouiller sans lui ? Mais elle n’avait pas envie de se débrouiller sans lui, il avait les connaissances nécessaires pour l’aider, il lui avait dit comment faire, rien ne l’empêchait de lui montrer. Sa réponse finit par arriver et elle n’était pas vraiment porteuse d’espoir. A l’occasion, c’était une façon polie de dire non ou c’est Maëlle qui ne comprenait pas bien les choses ? Si elle n’était pas la personne la plus têtue du monde – ce qui doit arranger tout le monde – s’il ne voulait pas l’aider, il allait devoir être un brin plus clair parce que Maëlle allait redemander, forcément. Est-ce que monsieur O’Connor était pas le genre d’élève un peu parano, elle ne connaissait pas son talent lorsqu’il était étudiant et il y a fort à parier qu’il ne s’était pas réveillé un jour en étant devenu excellent joueur mais il avait l’air de se méfier d’un peu tout le monde, de penser que tous les gens le jalousaient. Elle ne savait pas si c’était vrai ou non et d’ailleurs ce n’était pas la question, juste que de son côté Maëlle préférait se faire un maximum d’amis pour avoir le moins possible de personnes qui la jalousaient, on ne jalouse pas souvent ses amis, si ? Par contre, elle le rejoignait sur un point, pour être meilleur qu’il s’agisse de jaloux ou non, il fallait travailler, il n’y avait pas de secrets « Je suis toujours partie du principe que les gens meilleurs suscitaient l’admiration, pas la jalousie. Visiblement j’avais tort. » Pourtant, elle n’avait jamais jalousé le joueur qu’elle avait en face d’elle, rêvé de lui parler, de jouer avec, ça oui mais jamais elle n’avait envié son talent, c’était à elle d’arriver à son niveau. Bon le destin avait fait qu’ils ne joueraient jamais ensemble sur un terrain, la faute à pas de chance.

Ça avait une saveur particulière de ce fait d’avoir cet ancien joueur qui touchait son balai et qui essayait de comprendre ce qui n’allait pas. Alors bien sûr, elle ne serait pas du genre à arrêter de nettoyer son balai parce que les mains de monsieur O’Connor avaient caressé le bois ou autre, mais ça lui faisait quelque chose. Si elle avait été un peu moins intimidée par lui et moins inquiète pour son balai, elle lui aurait demandé ce qu’il pensait de ce dernier. Pourtant, ça n’avait pas grand intérêt ce qu’il en pensait, elle savait son balai parfait pour elle, y étant habituée. Si elle ne saurait pas ce qu’il pensait du balai, en dehors du fait qu’il avait l’air plutôt récent, ce qui était le cas même s’il n’était pas tout neuf, cette dernière en profita pour donner une maxime de son père et le fait qu’il confirme que son père avait raison fit grandement sourire la demoiselle, lorsqu’elle parlerait de sa rencontre avec O’Connor à son père, elle ne manquerait pas de lui dire que ce dernier avait un peu la même façon de penser que lui.

Elle le laissa s’occuper de son balai, en même temps, il manquerait plus qu’elle intervienne alors qu’elle n’y connaissait rien, il aurait très certainement adoré la participation de la joueuse de Quidditch. Lorsqu’il énonça le verdict, Maëlle le regarda un peu prise au dépourvu, son balai perdait de la magie ? « C’est dû à quelque chose que je fais mal ? » Elle poussait trop son balai ? Elle n’avait jamais entendu parler de ce genre de problème, en même temps c’est comme tout dans la vie, tant qu’on y est pas confronté, quel intérêt de se renseigner sur le sujet. Son balai n’avait pas la bonne charge, voilà qui était problématique et comment elle pouvait remettre de la charge ? Ah pardon, ça ne serait pas elle mais bien le spécialiste du balai qui allait s’en charger, tant mieux. Etre très attentive à ses sensations en vol donc « Je pense que c’est instinctif d’être attentive à mes sensations, je veux attraper le vif d’or en premier, chaque sensation compte. » En revanche, elle fit la moue, pas franchement ravie de devoir laisser son balai, pas qu’il n’en prendrait pas grand soin, pas non plus qu’elle n’était pas capable de s’en passer mais c’était surtout qu’elle allait devoir s’habituer à un nouveau balai. Alors bien sûr, elle n’avait pas besoin de son balai pour réussir, sur n’importe quel balai elle pouvait s’en sortir, elle jouerait mieux que la plupart des gens même sur leur propre balai, elle ne s’inquiétait pas pour ça mais ça lui faisait tout drôle « Vous allez vous baser sur quoi pour me prêter un balai ? Que se passe-t-il si je l’abime lors d’un match ou d’un entraînement, ça peut arriver de se prendre un cognard. » Elle était prudente, il faut dire qu’elle était sur le balai si impact il y avait, elle s’écrasait avec le balai mais elle ne voulait pas faire de bêtises avec un balai qui ne lui appartiendrait pas. « Vous pensez avoir besoin de combien de  temps pour remettre mon balai à la bonne charge ? Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas de me prêter un balai, vous ne voulez pas que j’en achète un autre ou que sais je ? » elle avait intérêt à faire attention à ce dernier comme à la prunelle de ses yeux, ne voulant surtout pas décevoir monsieur O’Connor.

J’ai compris le message, il faut lier Maëlle à Maxime, ça va être chose faîte tkt.Il n’avait pas l’air emballé à l’idée d’entraîner Maëlle à devenir la meilleure sur un balai. Elle n’allait pas le forcer, cela ne lui ressemblait que moyennement de vouloir forcer les gens, elle tenterait de revenir, bien sûr, il en allait de son avenir donc elle pouvait tenter une seconde fois, à lui d’être plus direct s’il ne voulait pas que la demoiselle l’enquiquine avec des entraînements parce que c’est sûr que là Maëlle était on ne peut plus motivé. Il avait une vision bien plus négative du monde de Quidditch que Maëlle, la raison était elle qu’elle était naïve ou qu’il était un poissard pour être tombé sur des gens qui ne lui voulaient que du mal. Seul l’avenir le dirait mais monsieur O’Connor avait l’air tellement dubitatif face à la façon de voir les choses de Maëlle que celle-ci en vint à se demander s’il n’avait pas raison puisqu’il avait l’air si sûr de lui ou alors c’était un négatif par nature, après ce qu’il lui était arrivé c’était tout à fait possible.

Ils en revinrent au sujet principal qui avait mené Maëlle ici, son balai qui avait des problèmes, rien de trop grave pour un joueur casual qui n’attendait rien de son balai et de ses matchs de Quidditch, encore que tout le monde devait avoir cet esprit de compétition lorsqu’ils jouaient au Quidditch ou alors ils comptaient trop sur les autres membres de l’équipe. Ce qui n’était pas le cas de Maëlle, bien entendu. Elle observait les gestes minutieux du sorcier, ne comprenant pas forcément ce qu’il faisait et voulait tout savoir une fois qu’elle eut comprit que son balai posait problème, elle chercha à savoir si c’était par sa faute, avait-elle mal fait quelque chose avec son balai ? Il semblerait que non, en tout cas avec les éléments qu’elle avait avancé à l’ancien joueur de Quidditch, qui n’étaient que vérité. Il devint évident pour le spécialiste du balai qu’elle ne repartirait pas de cette boutique avec son balai mais avec un des balais présents dans la boutique. Alors oui, ça l’embêtait, son balai était génial, elle préférait largement faire des matchs et des entraînements avec le sien. Un petit côté l’habitude a du bon, certainement. Et en même temps, c’était un challenge que de voler avec un autre balai surtout prêté par quelqu’un qu’elle admirait. Loin de se contenter de ses pensées pleines de contradiction, elle posa des questions pour en savoir plus, forcément c’était de son avenir sur le court terme dont on parlait. En réponse, un petit sourire et le fait de devoir attendre le gérant de la boutique qui s’éclipsa pendant quelques minutes. Si le regard de Maëlle papillonna sur les différentes étagères de la boutique, si par curiosité elle avait envie d’aller voir certaine choses, elle n’osa pas, attendant que le sorcier revienne, il lui avait dit de l’attendre pas de toucher à tout.

Lorsque monsieur O’Connor revint, ce fut avec trois balais qu’il disposa sur le comptoir, sans un mot. Il baragouina quelque chose que la sorcière ne comprit pas mais ses propos firent bouger une plume tout ce qu’il y a de plus banal en apparence jusqu’à Maëlle. Elle s’attendait à devoir la saisir pour écrire une reconnaissance de dettes mais il faut croire que ça n’était pas le but escompté puisque la plume s’arrêta face à sa poitrine. Elle suivit du regard ce qu’il faisait à savoir inonder un papier d’une substance rose. Il y eut quelques écrits qui apparurent mais tout cela était bien obscur pour Maëlle qui ne comprenait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose et si elle devait faire quelque chose ou non. Enfin, il finit par donner des explications à une Maëlle qui n’attendait que ça. Un balai lambda n’aurait pas déplu à la Poufsouffle, son balai était un lambda et ça ne l’empêchait pas de bien jouer. Cependant le goût du défi prit le dessus sur cette façon de voir les choses. Bien sûr qu’elle voulait tester un balai confectionné par Elwyn O’Connor, c’était un véritable honneur. Si elle ne répondit pas à haute et intelligible voix, son hochement de tête répété par trois fois devait être tout aussi clair. Bien sûr qu’elle savait que les balais n’étaient pas des objets sans volonté. C’était léger néanmoins pour ce qu’elle pouvait en constater, ce qui expliquait que chacun puisse prendre le balai d’un autre sans que ça soit une catastrophe. D’après elle, il y avait une symbiose entre un balai et son propriétaire mais c’était surtout dû au fait d’entraînements répétés, chacun s’adaptant à l’autre. Elle haussa un sourcil surprise que le prodige ait travaillé là-dessus, ça ne lui serait jamais venu à l’esprit de son côté mais peut être qu’il voyait les choses différemment depuis qu’il ne pouvait plus voler. C’était à elle de choisir le balai qui lui correspondait le mieux mais sur quoi se baser ? Elle ne savait rien des balais qui étaient couchés sur le plan de travail et cela lui paraissait peu judicieux de se fier à la taille ou encore à la couleur du bois. Souvent, elle se basait sur les marques ou sur les tests qu’elle pouvait faire par-ci par-là lorsqu’elle empruntait des balais – souvent aux collègues de son propre père par ailleurs.

Le choix ne serait finalement pas arbitraire de sa part, cela se ferait avec l’aide de la plume. Elle se saisit donc de la plume mais écoutait malgré tout les consignes avec attention, n’étant pas euphorique à l’idée d’avoir un nouveau balai. Ainsi, ce serait différent de quand sa baguette l’avait choisi, ce serait plus léger mais ce qu’elle comprenait c’est que le balai qui lui correspondrait lui donnerait envie de s’envoler tout de suite avec lui.  Elle avait hâte de commencer mais c’est maintenant qu’il répondait à ses questions précédentes, flûte pourquoi avait elle posé des questions déjà ? Elle ne devait donc pas s’inquiéter pour le balai, uniquement sur elle-même. Jusque là, ça n’était pas trop compliqué, voir ça l’arrangeait grandement de se soucier uniquement d’elle-même. Il voulait étudier son balai plus en profondeur, ce qui expliquait qu’elle puisse emprunter un de ses balais et puis elle n’avait pas non plus envie de mettre sa vie en danger à chaque fois qu’elle montait sur son balai à elle. Elle accepta donc ses propos sans broncher « Rosier Maëlle. » répondit elle à sa demande et une fois qu’il eut terminé de parler, elle piqua sa paume avec le bout pointu de la plume, grimaçant sous la douleur bien que légère. Une fois cela fait, elle s’attendait à un changement chez elle mais rien ne vint elle posa donc sa main comme indiqué sur chacun des manches à balai pour voir lequel lui correspondait le plus.

Citation :

Oui Oui: Balai de Gauche
Oui Non: Balai du Milieu
Non Oui: Balai de Droite
Non Non:Aucun des balais

Elle commença par le balai de gauche, il y eut bien un petit tressautement, une sensation de confort évidente pour elle puisque c’était un balai, elle s’exclama donc ravie « C’est bon c’est lui ! » mais à la tête de monsieur O’Connor, il semblerait que ça ne soit pas exactement cette réaction qu’il devrait y avoir. Ça n’était pas grave, elle posa sa main sur le second balai, celui du milieu et là encore il y eut une petite réaction et forcément, elle était plus que motivé pour le prendre et aller voler avec mais cette fois-ci, elle jeta un regard rapide au professionnel avant de dire « C’est peut être lui, j’ai envie de voler avec. » Il ne semblait pas non plus des plus convaincus, mais si elle avait envie de voler avec tous les balais et qu’ils lui correspondaient tous, où était le problème ? Ce n’est qu’en posant la main sur le troisième balai qu’elle comprit qu’elle s’était totalement fourvoyé, son regard s’illumina de plaisir, ça y est, elle comprenait exactement ce qu’il avait voulu dire et en resta sans voix. C’était impressionnant, tout simplement. Elle avait envie de filer pour aller l’essayer, dû prendre une profonde inspiration pour mettre de l’ordre dans ses idées avant de questionner « Mais une fois que nous avons goûté à cette sensation, est-il réellement possible de repasser à un balai standard ? »