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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Old Friend w. Euron  :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 24 Sep - 22:23


Old Friend


Le sang. La peau qui filait tel un bas le long d’un bras amoché par une lutte acharnée. De lourdes gouttes venaient à gagner les extrémités des phalanges avant de perler à bonne allure sur le sol dans un son régulier. La chaire crachait du vermillon afin de combler l’évidente lézarde, mais le mal était fait. Ni le manteau, ni le bandage d’infortune ne pouvaient contenir cette cascade de mauvais goût, quand bien même la jeune femme prétendait ne rien ressentir de tel au milieu de cette aube orangée.

Les missions n’étaient jamais simples, mais il y en avait certaines plus complexes que d’autres. Une inconstance volontaire de la vie qui permettait à Nimue de ne jamais s’ennuyer. Il n’était pas question de routine et quelque part, ce chaos amenait une paix avec lui. Il domptait la nature toujours en contrôle de la blonde pour la mener sur de nouveaux sentiers jusqu’ici inexplorés et cela la poussait à se perdre au détour des limites de son confort, quitte à le troquer pour une errance salutaire.
Jamais en place, l’hyperactive pulsait dans cette frénésie de quêtes ou de traques selon les instants. Toutefois, lorsqu’il fallait rentrer après une victoire ou une défaite, un détour vers Sainte Mangouste s’ajoutait aisément au parcours en question. Peut-être aurait-elle pu se réjouir si elle n’avait pas encore du mal à digérer sa dernière visite ? La morsure la hantait encore jusqu’à la bloquer quand elle sentait l’odeur étouffante du désinfectant. Cependant, elle ne pouvait prendre à la légère cette estafilade qui tranchait une bonne partie de son biceps. Ce fut à regret qu’elle renonça à fuir. Tant pis ! Changeant le cap de son appartement pour celui de l’institution, la blonde laissa sa langue claquer contre la courbure de son palais.
Pourquoi se montrait-elle si malhabile récemment ? L’autre était devenu une obsession dérangeante… Surtout quand on la connaissait bien. Nimue ne désirait pas partager cette charge harassante qui consumait son être depuis sa transformation. Elle n’était plus la même et l’assumer devant un être cher était terrible, voilà pourquoi elle devenait une ombre à chaque rencontre.

L’heure était matinale quand la sang pure fit son entrée dans le hall des urgences. N’osant se formaliser, elle saluait les soignants toujours présents jusqu’à gagner le comptoir voisin. C’était devenu une habitude plus qu’autre chose, car les blessures étaient courantes dans son métier. L’accueil eut le mérite d’être simple, de même que la brève chirurgie exercé sur sa peau. La demoiselle se trouvait maintenant rapiécer convenablement, poupée de chiffon désormais prête à braver des orages, voir des tempêtes. Un merci filtra entre les lippes à l’intention du médecin en question jusqu’à ce qu’une autre idée ne germe… Quitte à traîner ici, autant rendre visite à quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs semaines déjà. Euron Carrow, mangemort, directeur de l’hopital et compagnon de bêtise occasionnel ! Le portrait était simple à dresser, il fallait bien l’admettre, et ce, malgré la légère distance qui s’était peu à peu installée.
Allons ma fille, ne sois pas si stupide à fuir… Va le voir, souffla la conscience avec calme.
Un soupir. L’américaine abdiquait.
Les talons reprirent leur course au point de gagner la partie administrative des locaux qui n’était qu’un dédale de couloirs supplémentaire ou toutes les portes ressemblaient les unes aux autres, il fallait bien l’avouer.

Elle s’arrêta uniquement face au bureau du brun, là où la petite étiquette dorée annonçait sa personne sans savoir comment agir. Gelée. C’était une curieuse façon de se dire qu’elle se comportait de la sorte en allant retrouver un ami. Malaise évident qui tordait les bras, voilà que la jeune femme semblait engoncée dans cet espace propre à sa silhouette.

Contrôle ton rythme cardiaque. Pose toi. Respire Nimue.
Pourtant, ces conseils n’inversaient guère la tendance. La sorcière était condamnée à ce stress permanent. L’origine du mal régissait le moindre de ses gestes jusqu’à se faire parasite. Si habituée à user de masque, la blonde devait maintenant assumer une barrière y compris auprès de ceux qu’elle fréquentait librement auparavant. Quel enfer !
La complainte s’évanouissait dans son esprit quand un bref élan de courage la poussa à rapprocher sa poigne du bois. Il n’y eut pas d’autres mouvements en dépit de la démarche. La blonde se détourna du battant afin de décamper… C’était l’objectif initial.
Tandis que les jambes avalaient la distance, une présence se manifesta face à elle, une stature massive, brute, néanmoins soignée. Prise en flagrant délit de lâcheté, l’impromptue invitée s’immobilisa.

Le silence enveloppait l’endroit jusqu’à ce qu’elle n’ose un mot. Il méritait bien ça.

« Bonjour. »

Un premier pas en dehors du confort, en dehors de sa solitude...

 

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Euron O. Carrow
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Mar 4 Oct - 20:57

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@Nimue O'Connell  • EURON O. CARROW


L’ascenseur ouvrit ses portes sur deux silhouettes au contraste frappant. L’une, petite et menue à la démarche hâtive était une femme d’âge moyen en tailleur, portée sur de hauts talons et coiffée d’un chignon strict. L’un de ses bras portait un dossier volumineux et sa main libre tenait fermement sa baguette. Près d’elle l'ombre d’Euron Octavius Carrow, ceint dans son irréprochable costume trois pièces, semblait d’autant plus grande.
Tout en marchant, et sans lever le nez, le Directeur, plume en main, signait des papiers et chaque feuille ainsi visée s’en retournait sur une pile de documents suspendue dans les airs qui les suivait tous deux. Des feuilles bien malicieuses, car la petite secrétaire peinait à les garder sagement sur cette pile mouvante. Au moindre mouvement d’air, les espiègles s’échappaient de part et d’autre et sans l’intervention continuelle du coup de baguette de la femme au chignon, il eut été certain qu’on ne les aurait jamais retrouvées…
Nerveusement, la secrétaire semblait… à fleur de peau, contrairement au Carrow, imperturbable.

« Est-ce que tout va bien Mlle Bradley... » Cette question qu'il posa sans la regarder n’en était clairement pas une car tintait dans sa voix un perceptible agacement.

Ces mots arrachèrent un sursaut à l'employée qui, d’un geste tremblant d’exaspération, rajusta ses lunettes sur son nez.

« Ces maudites feuilles semblent ensorcel… Hrum… pardon monsieur Carrow. Tout va très bien. » Répondit-elle dans un sourire nerveux et forcé. Euron, lui, n’ajouta rien, semblant absorbé par sa tâche. La réalité était pourtant bien différente mais comment aurait-elle pu deviner que la facétie était l’un des traits du Mangemort.

Se raclant la gorge, elle reprit.

« Ah ! Et Monsieur Jones souhaiterait que vous étudiiez sa requête... à nouveau. »

« Monsieur Jones… » Marmonna-t-il comme s’il lui était difficile de se remémorer cette personne, ou s'il était distrait, la plume courant toujours sur les papiers avec prestesse et application. « Non. »

« Non ? Juste non ? Je… vous souhaitez peut-être que je développe... »

« Aucun développement ne saurait être plus précis et plus strictement fidèle à ce que sa demande m’inspire miss Bradley. »

Le pas du Directeur cessa avec une telle soudaineté que la jeune femme, perchée sur ses escarpins noirs, manqua de se tordre la cheville en voulant suivre son mouvement. Il leva le nez de ses papiers et la plume suspendit sa course.
Ses prunelles se posèrent sur la silhouette qui se tenait devant la porte de son bureau.

« Auriez-vous omis de m'indiquer que j'avais un rendez-vous ce matin ? » Il savait parfaitement que ce n'était pas le cas. Il savait parfaitement qui était cette personne à la main hésitante. Miss Bradley feuilletait frénétiquement l'agendas pour répondre à une question qui n'attendait aucune réponse.

« Heu... »

« Chut. » Répondit-il sèchement. Il ne voulait pas alerter les sens de celle qui avait à présent, toute son attention, et qui semblait pourtant vouloir y échapper.  

Lui demeura statique, attendant avec curiosité la suite de cette scénette, la tête légèrement tournée, son regard acéré n'en manquant pas une miette. Bien entendu, l'assistante observait elle aussi mais sans comprendre. Si ce n'était sa silhouette élancée, sa toison dorée, son allure, quelque chose d'insaisissable émanait d'elle. Peut-être étaient-ce ses origines américaines qui la rendaient à part ? Ou bien était-ce autre chose...

Puis l'instant pris fin. Vaincue, la jeune femme blonde se détourna, amorçant une fuite vaine, ignorant qu'elle courait avec empressement vers l'épreuve qu'elle paraissait tant redouter. Lorsqu'elle leva enfin les yeux c'était pour affronter celui du Mangemort, toujours tranchants et inquisitifs.

Sans réagir davantage, il se détourna de Nimue pour la secrétaire, toujours coite.

« Finalement, vous avez raison mademoiselle Bradley. Veillez à donner rendez-vous à monsieur Jones demain à mon bureau. Je vais faire l’effort de « développer » et ainsi m’assurer qu’il comprenne clairement ce que « non » veut dire. »

La secrétaire remonta ses lunettes sur son nez une énième fois et pinçant ses lèvres, semblant vouloir dissimuler une déglutition d’effroi.

« Oui monsieur... »

Bien qu’elle s’évertuât à ne rien laisser paraître, son malaise était palpable.

« Miss Bradley, les feuilles s’échappent... » Dit-il simplement en lui tendant le support et la plume qu’elle s’empressa de récupérer avec déférence. Lorsqu’elle réalisa ce qu’on venait de lui dire, son visage changea de couleur. Un juron manqua de s’échapper de sa bouche tandis qu’elle lançait une flopée de sorts pour récupérer les chers précieux qui voletaient en tous sens dans un merveilleux chaos. Encore fallut-il le connaître pour percevoir la brève et furtive contraction de son visage… qui n’était pas moins qu’un sourire rusé.

Par réflexe, le Directeur vérifia que le bouton de sa veste de costume et se détourna tout simplement d’elle pour rejoindre son hôte.

« Bonjour Nimue. Je me félicite d’avoir pris l’ascenseur, sans quoi je t’aurais invariablement manqué. »
Un léger sourire fendit ses lippes.
« Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu le loisir de boire un verre en ta compagnie. Me ferais-tu ce plaisir ? »

La contournant, il ne s’arrêta que lorsqu’il fut devant la porte de son bureau. La poignée sphérique mordorée émis un cliquetis lorsqu’elle reconnut la poigne de son maître et s’ouvrit à la façon d’un coffre. Il se tint à l'entrée, son bras se dressant vers l'intérieur pour l'inviter silencieusement à y entrer, et bien que son regard n’eut pas été hostile, il n’en était pas moins impérieux. Euron Carrow éprouvait parfois quelques difficultés à consentir qu’on lui refuse quoi que ce soit, même si pour ses amis, son seuil de tolérance était plus élevé.
Difficile pour elle de se soustraire à cette invitation.

Lorsqu’Euron referma la porte sur eux, il proposa à la tireuse d’élite de prendre son manteau avec la galanterie qu’elle lui connaissait bien.

La pièce qu’elle découvrit était surprenante. Le haut plafond était paré de multiples arcs de voûte, donnant à la salle une large impression d'espace. Les fenêtres, immenses et habillées de larges tentures cinabres rabattues, partaient du sol pour épouser les arcs du plafond, laissant ainsi passer un maximum de lumière naturelle. Des candélabres de métal noir étaient répartis avec soin contre les murs et au plafond dans une symétrie parfaite, diffusant en permanence leur douce lueur. De part et d'autres de la salle, des étagères pleines de livres, tous ordonnés par taille et par couleur, d’objets sombres et curieux d’art occulte -dont certains devaient certainement provenir de chez Barjow et Beurk- des piédestaux portant sur leurs socles des objets à l'esthétique évidente donc une représentation miniature au lent et fascinant mouvement du système solaire en lévitation. Au sol, un plancher en chêne massif vieilli liait le charme de l’ancien et l’élégance épurée de la modernité.
Un sofa de style victorien festonné de clous dorés et drapé d'un doux velours noir incitait au repos, non loin d'une console pourvue de quelques carafes remplies et de verres en cristal.

Le large bureau de bois noir finement ouvragé, trônait au centre de la pièce et bien qu'il fut entouré de ses larges baies vitrées, une ombre y pesait inexorablement. Ce lieu était à l’image de la personnalité du maître des lieux : à mi-chemin entre les traditions ancestrales et la contemporanéité, dans un univers ordonné avec soin où chaque chose avait une place à laquelle il ne devait point déroger. Si ses amis s’y sentiraient sans doute les bienvenus, ses détracteurs eux s’y sentiraient petits et oppressés et certainement pas à leur place.

Nimue savait que ces « particularités » venaient de son père et de son obsession compulsive pour le contrôle de toute chose avec laquelle il forgea son fils. Le sorcier n’était pas sans l’ignorer mais aborder le sujet lui était fort désagréable et avait un don pour éluder.

Euron déposa sa veste sur un porte-manteau près de la porte d’entrée. Bien qu’il fût apprêté avec grand soin dans sa chemise blanche et son gilet de costume saillant, il ne portait sur lui aucun parfum artificiel, car il en abhorrait les effluves synthétiques.
Semblant profiter de cet instant privé pour se détendre dans un soupire, il défit le premier bouton de son col blanc et replia ses manches sur ses avants bras.

« Je t’en prie, installe-toi. »

« Te laisserais-tu séduire par ce whiskey des Highlands millésime 1975 : étoffé, nez délicatement tourbé et camphré avec des notes d'orange et de chocolat noir dont la distillerie est celle d'une ancienne famille de sang-purs spécialisée dans ce domaine ? » Dit-il en exposant à l’excès la bouteille finement ouvragée, légèrement entamée, au liquide couleur cuivre orangé, à la façon d’un marchant... avant de passer à l'autre bouteille d'un air faussement morne en observant cette autre bouteille. « Ou bien peut-être préférerais-tu davantage le goût sage de l’enfance avec un jus de citrouille, certes sans surprises mais qui reste véritablement... délicieux... »

« Sache que quel que soit ton choix, je ne te jugerai pas O’Connell. » Ajouta-t-il de son ton solennel pince-sans-rire, son regard à l’azur glacé se posant sur elle. *

Lorsqu'elle fit son choix, il lui tendit son verre et se servi à son tour avant de s'installer confortablement dans le fauteuil face à elle. Se permettant une posture relativement nonchalante, la cheville droite poser sur le genou gauche.

« Te voir ici est une surprise. Une agréable surprise. Est-ce une visite de courtoisie ? »

Bien qu’il ne souhaitât sans doute pas être indiscret, son œil curieux ne pouvait fuir sa nature profonde. Chaque œillade, discrète, la détaillait avec une précision chirurgicale. Ses vêtements. Ses cheveux. Les traits de son visage poupins un peu plus tirés qu'à leur habitude. La goutte de sang sur sa manche.

Il sembla s'en désintéresser, son regard se portant sur son verre et son contenu, et d'un mouvement absent, faisait tournoyer la robe joliment nuancée.


* il boira la même chose qu'elle.
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Lun 5 Déc - 0:20


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La honte se fit mordante, teintant les joues d’une couleur cramoisi que l’américaine affichait rarement. Voilà qu’elle était meurtrie par sa fuite, d’autant que son interlocuteur paraissait loin d’être dupe. La gorge se serra douloureusement tandis que la blonde observait la nette différence entre le directeur et son employé ; un grand costaud suivi d’une puce, cela méritait ne serait-ce qu’une oeillade furtive. Toutefois, l’observation ne dura qu’une poignée de secondes, car la demoiselle se focalisait sur l’océan des iris qui la couvaient d’un calme déroutant. C’était comme si rien n’avait changé, ou presque.
Il y avait pourtant les réminiscences du traumatisme. L’aiguille avait nouée sa chair si habilement lors de cette nuit qu’il était vain de prétendre qu’elle en avait oublier le piquant. Si l’étrangère se tenait là c’était autant pour saluer un camarade que le remercier pour cette aide précieuse qu’il lui avait fourni. Malgré tout, la sang pur n’était plus immaculée et garder la face dans cette épreuve la tordait toujours, y compris face à un soutien de longue date. Tout pouvait changer… Absolument tout.

Les lèvres comme pincées par des reproches qu’elle s’adressait, Nimue accepta cette proposition en dépit de l’agitation de sa conscience. Ne pas y aller. Ne pas se fier à cet autre qu’elle connaissait ! C’était un dilemme dantesque dont l’issue fut le symbole d’une nostalgie que la jeune âme n’appréciait guère.

« Bien sûr. J’en serais ravie, souffla voix éraillée tant la sorcière se murait dans le silence.»

Les cordes vocales raclant encore, Nimue s’engouffra à la suite du directeur pour découvrir un bureau à son image. Reliures et bibelots couvraient le moindre espace à disposition, signe que l’abondance était de mise. La silhouette plantureuse allait se frayer un passage dans cette antre d’érudit quand elle vit la paume tendit dans sa direction. Cette attitude irréprochable lui arracha un rictus entendu à mesure qu’elle ôtait sa veste, non sans cacher son amusement à l’intention de son semblable. Le velours de son manteau rejoignit bientôt les phalanges avant qu’elle ne reprenne son inspection des lieux.
Quelques pas et l’errance débutait non loin des membres d’où le bois pouvait presque craquer. Il y avait un charme penser dans ce décor qu’elle s’appropriait, lèvres closes et talons claquant sur le parquet.
Postée non loin de divers ouvrages à l’aspect obscur, la blonde pivota en direction du Carrow ; il l’invitait à prendre place, l’allure plus détendue qu’auparavant. Silence. Les courbes glissèrent sur le canapé dans une friction discrète. L’esprit, quant à lui, s’interrogeait sur le breuvage qu’il était sage de consommer. En service, on ne buvait pas. En service, on se tenait, mais les retrouvailles ne méritaient-elle pas une entorse au règlement ?
L’hésitation passa fugacement dans les iris songeuses jusqu’à ce que le besoin désespéré de courage ne réclame un allié.

« Whiskey.»

Un aveu sous couvert d’un choix bateau, pourtant la symbolique était là.
La paume récupéra le verre délicatement soufflé pour que la bouche goûte une première gorgée indispensable. Le parfum ensevelit palais, sens et pensées pour finalement se dissiper dans un souffle. On ne lui laissait donc jamais de répit ?
Coupable, la rafleuse affichait un visage à demi-fermé, défaut qu’elle ne pouvait contrôler quand bien même elle l’aurait voulu à cet instant précis.

« Il semblerait.»

Ne veux-tu pas en dire plus, ma grande ? Ne veux-tu pas sortir de cette monotonie barbante, grommela la conscience dans un sursaut d’agacement?
La langue effleura timidement la lèvre inférieure dans un signe de réflexion. Se confier n’était pas chose facile, aussi fallait-il trouver l’amorce adéquate. Un défi de détail que l’héritière ne parvenait jamais à surmonter, mais ne fallait-il pas un début à tout ?
L’alcool passa donc au second plan. On congédia les centilitres ambrés sur une table voisine afin de libérer la tentation faussement provocatrice.

« Je tenais à te remercier pour l’autre fois et… prendre quelques nouvelles au vu de mon absence à vrai dire. Je ne doute pas que tu te portes comme un charme, néanmoins, je me suis dit que faire un détour par ton bureau ne me causerait pas de tord.»

La vérité était simple. N’ayant que peu de soutiens autour, Nimue était venue retrouver un de ceux qui avait le mérite de compter. Elle ne cherchait pas d’oreille attentive ! Bavarder lui suffisait et c’était ce qu’ils étaient entrain de faire, comme au bon vieux temps…
Rien n’avait changé, pas vrai ?
En quête d’une normalité désuète, il était sage de se raccrocher à ces maigres victoires que la blonde accumulait en secret. Elle était convaincue de pouvoir cocher une nouvelle case à ce moment précis, cependant sa crainte de voir tout imploser la poussait à rester méfiante. La suite des évènement suffirait à dicter sa conduite : rester ou partir.

 

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Ven 6 Jan - 21:09

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@Nimue O'Connell  • EURON O. CARROW


Ce visage gracile fermé, ce regard diaphane où brûlait autrefois les flammes d’une fougue à l’aplomb majestueux… elle paraissait si frêle face à lui, si vulnérable aujourd’hui. Sa honte cuisante semblait l’aspirer de l’intérieur, obscurcissant la flamme de son intelligible prestance. Nimue avait tout pour elle. La beauté, l’intelligence, la force… et le sang pur si précieux pour les siens. Pourtant, lorsqu’il posait ses yeux sur elle, rien ne semblait aller. Au fond, il pouvait comprendre. Lui-même était soumis ce souci de perfection. Un grain de sable dans les rouages et le ciel pouvait s’assombrir en une seconde et voir éclater une tempête. Comment vivrait-il une telle souillure ? Il ne s’était jamais posé la question. L’empathie n’était pas son fort et il était rare qu’il se mette à la place de l’autre, davantage par choix que par manque réel d’humanité.

Devenir un loup-garou… perdre totalement le contrôle et exposer, à chaque pleine lune, les tréfonds sauvages d’une âme déchirée et dévorer tout ce qui se trouve à proximité… non vraiment très peu pour lui. Il connaissait le phénomène pour avoir déjà soigné Kesabel. Il ne l’avouerait sans doute jamais mais cette idée le répugnait. Le sang-pur leva à nouveau les yeux sur elle. Bien que son imagination le forçait à envisager cette situation et les sentiments qui en découlaient invariablement, il était très certainement loin du compte. Aimerait-il s’étendre sur le sujet s’il était à sa place ? Se risquerait-il à se livrer sur cette injure qui le frappait, dont il n’était responsable en rien et qui pourtant régissait dès lors son existence entière ? A bien la regarder, une pensée s’insinua en lui. Nimue O’Connell devait se sentir bien seule.

_ Tu n’as pas besoin de me remercier. Ce que j’ai fait pour toi, je le referais sans hésiter. N’en doute pas.

Il se souvint de cette nuit où la malédiction l’avait frappée. Euron s’était démené pour soigner ce qui pouvait l’être mais avait ressenti ce sentiment qu’il haïssait plus que toute autre chose : l’impuissance. Lui, le médicomage dont la réputation n’était plus à faire, spécialisé dans les virus et microbes magiques, n’avait pas pu bloquer l’infection. Il n’avait pas pu empêcher le mal de la prendre toute entière et il avait ressenti de la rage pour cela. Maintenant qu’il y était confronté à nouveau, un sentiment inusité s’insinua en lui, un pincement étrange au creux de son ventre qui le fit froncer ses sourcils tandis qu’il regardait la jeune femme assise face à lui… la culpabilité.
Inspirant une bonne bouffée d’air, il avala une petite gorgée de l’onéreux whiskey. Son subconscient était habilement parvenu à enfouir cet aspect, si humain, si sentimental et si inhabituel de sa personnalité… Il n’avait su la protéger, la préserver.
Et par la suite, avait-il été présent ? Il ne l’avait pas contacté lui non plus à bien y repenser. Elle s’était isolée et il l’avait laissé faire, pensant qu’elle avait besoin de temps pour encaisser, pour surmonter cette épreuve, se recentrer sur elle-même. Était-ce la vraie raison ? Ou bien est-ce que voir son visage lui rappelait son cuisant échec… ? Une chose à laquelle il n’était pas habitué… Ce n’était pas moins de la lâcheté. Une autre chose qu’il haïssait…

_ Mon seul regret… c’est de ne pas avoir pu en faire davantage pour toi.

Il ne se sentait plus très à l’aise. Se redressant, il tenta de chasser cette impression étrange. Posant ses coudes sur ses genoux, il observa le fluide ambré avant de relever son regard cérulé sur elle. S’il était d’habitude si froid et distant, il paraissait plus affecté et Euron n’était pas du genre à feindre des émotions.

_ Tu n’es pas obligée de parler et tu n’as rien à justifier. J’ai beau essayer d’imaginer ce que tu ressens… Son regard s’égara dans le vide un instant avant de revenir à elle, haussant brièvement ses épaules. J’en suis incapable. Mais sache que tu ne vaux pas moins aujourd’hui à mes yeux.

Euron Carrow avait bien peu d’amis. Alors il tentait de prendre soin de chacun d’entre eux, à sa manière. Parfois, c’était si subtil qu’il donnait l’impression d’être indifférent, presque un étranger. Le temps avait joué sur cet aspect de lui, le renfermant chaque jour, chaque mois un peu plus dans un monde où il contrôlait tout mais un monde où il était seul. Après tout, il n’avait ni femme, ni enfants et s’était concentré uniquement sur sa carrière et son ascension au sein du Conseil. Est-ce que cela lui pesait ? Difficile à dire, c’était là aussi un sujet qu’il n’abordait strictement jamais. Quoi qu’il en soit, son propre comportement l’avait certainement éloigné d’elle. Du garçon roublard, sans en avoir l’air, qui aimait la suivre ou l’entraîner dans des manigances, il était passé à un homme qui usait dès lors bien peu d’espièglerie en comparaison. Mais les deux enfants avaient grandi et les choses avaient changé.

Son regard clair et vif se posa sur le bras anciennement blessé de la tireuse d’élite et tendant sa main vers la console pour y déposer son verre, il tendit sa main vers celle de Nimue.

_ Puis-je ?

Saisissant le poignet anciennement blessé, il l’approcha de son visage pour mieux l’observer. Son œil acéré parcourut le derme fraîchement réparé. Là où il passait son pouce, il pouvait sentir un très léger gonflement uniquement réduit au lieu où la blessure avait lézardé la peau délicate et pâle. Une brève expiration de son nez, comme un ricanement silencieux, un sarcasme, se fit entendre. Le Mangemort leva ses yeux sur elle, se faisant à la fois moqueur et légèrement… arrogant.

_ Pas mal… mais j’aurais fait mieux. Fais-moi plaisir veux tu ? Ne laisse plus mon personnel t’administrer des soins que je serai bien plus apte à te prodiguer.

Un souvenir lui vint soudain. Alors qu’ils étaient adolescents, Euron et Nimue avaient trouvé un oiseau blessé dans les sous-bois appartenant à la propriété des Carrow au Danemark. Le jeune homme avait déjà pour objectif de devenir médicomage à l’époque, alors, très logiquement, il avait dégainé sa baguette pour soigner le corbeau. Mais…. son sortilège de soin n’eut pas vraiment l’effet escompté. La bestiole s’était mise à gonfler, encore et encore avant d’exploser dans une envolée de plumes et de matières organiques répugnantes. Carrow en avait partout, des pieds à la tête et Nimue... il lui avait semblé qu'elle allait faire un malaise tellement elle riait. Cet échec l’avait d’abord blasé mais le rire contagieux d’O’Connell avait eu raison de lui et Euron était finalement parti en fou rire avec elle. Son père n’avait pas apprécié l‘état lamentable de ses atours et il s’était mangé une baffe derrière la tête mais rien n’avait pu entacher ce moment.

Euron leva un sourcil en toisant la jeune femme d’une œillade suspicieuse. Se souvenait-elle ?

_ Je sais à quoi tu penses et sache que je soigne beaucoup mieux les gens que les oiseaux.

Il ouvrit sa main pour lui rendre la sienne et se redressa avec un orgueil exagéré. Son visage d’habitude si froid et implacable laissa l’ombre d’un sourire s’y loger.
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