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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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J'ai besoin de votre aide ☀William & Morgan :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mar 17 Nov - 22:52
J'ai besoin de votre aide
william & morgan

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »

DECEMBRE 2016 - Ministère de la magie

La pile de feuillets s’écrasa à terre en tombant du bureau, envoyant valser les papiers aux quatre coins de la pièce. Je poussais un cri de rage avant d’agiter ma baguette pour que les divers comptes-rendus regagnent leur place d’origine en un unique tourbillon. Fatigué, je me laissais tomber sur ma chaise et me frottait les yeux. Je ne m’épanouissais pas dans ce service du ministère de la Magie, mais jamais encore je n’avais trouvé le temps aussi long. J’avais, a vrai dire, l’esprit préoccupé par bien d’autres choses, et des choses bien plus importantes que la relecture des rapports d’enquête qui s’entassaient depuis quelques jours. Je jouais avec ma plume pensivement, jetais un regard dans la pièce. Sur les 4 bureaux, seuls deux actuellement étaient occupés, dont le mien. Ma collègue était en plein travail de copie et ne faisait pas le moindre attention à moi. A peine avait-elle détourné un oeil lorsque les feuilles s’étaient fait la malle. Cela me convenait très bien. La tranquillité était au moins quelque chose de bien dans le service, du moins, quand il ne fallait pas se rendre sur place en accompagnant le Département d’enquête majeur, ce qui était une tache que j’évitais le plus possible. La dernière affaire qui l’avait occupée d’ailleurs avait été largement discutée dans le monde sorcier. Heureusement, elle s’était finie la semaine dernière et renvoyée vers le Magenmagot et les allers retours incessants dans le service des agents du ministère et d’autres journalistes avaient enfin cessé. Tout avait repris sa place normale. Enfin, tout dans le service en tout cas.

Mon regard revint vers mon espace de travail. Il était à mon image. Rangé en apparence, pas de poussière trainant, tout était carré, posé à sa place. Par contre, si on ouvrait les tiroirs sur les cotés, on assistait à un sacré foutoir. Mon esprit était comme ce tiroir. Tiraillé de tous les cotés, des pensées en vrac qui m’entrainaient des maux de tête à répétition. Le soir quand je rentrais dans l’appartement, je n’allumais pas les lumières. La vision de ces pièces sans vie, sans chaleur, me rappelaient qu’il n’y a pas si longtemps, la présence de Circéa Black habitait les lieux. Maintenant qu’elle n’était plus, je ressentais comme la présence de son esprit torturé à chaque fois que je me déplaçais à l’intérieur. Sa mort n’avait rien d’accidentel. Son corps avait été retrouvé dans un recoin de l’Allée des Embrumes à peine deux mois auparavant. C’était une sorcière de bonne famille, Sang-Pur de surcroit, qui ne se serait jamais promenée dans ce genre d’endroit à moins d’y avoir une bonne raison. J’avais fouillé de fond en comble l’appartement pour trouver la dite raison, mais Circéa n’était pas du genre à confier ses pensées à un journal intime ou même à quelqu’un de son entourage, et les circonstances accompagnant cette journée funeste étaient donc restées mystérieuses depuis, malgré mes efforts pour tenter de comprendre pourquoi ma femme, ou du moins son corps, se trouvait dans l’Allée ce jour à cette heure. L’enquête réalisée avait révélé qu’elle avait probablement succombé à un empoisonnement, ce que m’avait confirmé une experte de Ste Mangouste lorsque j’y avais été discrètement faire un tour. A part cela, tout était en train de stagner. Le bureau des Aurors était encore plongé dans l’affaire mais aucune preuve, aucun indice n’était encore ressorti. L’étude des pensées de Circéa n’avait rien révélé puisqu’elles avaient été altérées surement par le meurtrier, et l’interrogatoire de l’apothicaire de l’Allée des Embrumes n’avait pu conduire qu’a des suspicions qui n’avaient pu encore être établies.

Ma période de deuil n’était toujours pas passée. Par contre, la tristesse avait laissé place à de la colère et de la rancoeur depuis longtemps. De la colère contre toutes ces personnes qui n’avaient pu encore trouver un coupable, contre l’absence d’indices ou de témoignages aboutis, contre moi qui n’avait rien vu, contre elle pour ne pas s’être plus confiée dans les jours précédant son décès. Mon poing se serra sur la plume d’aigle que je tenais depuis tout à l’heure en vu de corriger le compte rendu sur lequel je travaillais, lui arrachant un cri plaintif. Je n’avais pas fait attention à ce que je faisais. Penser à mon ex-femme ne m’apportait aucun plaisir. Je n’avais pas fait attention non plus, mais c’est l’ombre d’une personne dans l’encadrement de la porte qui me fit relever la tête et relâcher la pression sur l’outil scripteur qui s’échappa tout seul de ma main en s’ébrouant à la manière de l’animal sur lequel il avait dû être prélevé. A l’entrée du bureau ne se tenait pas moins que William Ombrage, le chef des Oubliator. Je savais pourquoi il était là. Il venait souvent. Sa femme travaillait dans mon service, et c’était comme cela que je l’avais connu. Il avait toujours été très poli en ma présence, mais il y avait toujours ce gage de respect que je lui devais. Ce n’était certes pas mon supérieur hiérarchique, mais en tant que chef de service, je savais quelle était sa place et la mienne. C’était une des leçons qu’on enseignait depuis longtemps chez les Black. Ombrage n’était peut être pas de sang-pur, mais être dans les petits papiers des grands du Ministère était une façon comme une autre de parvenir à gravir les échelons si on en avait besoin. Je me levais. « Bonjour Mr Ombrage, si vous cherchez votre…. » Je déglutis fortement avant de prononcer ce mot qui passait dans ma gorge comme un éclat de verre coupant. Ombrage avait toujours une femme lui « … épouse, elle n’est pas encore revenue. Une nouvelle grande affaire accapare les Aurors depuis trois jours, mais enfin, j’imagine que vous le savez ». J’étais amer. Avec l’arrivée au premier plan de la scène de l’Augurey l’année dernière, les petites affaires de meurtre de sorcières étaient reléguées au second, et le Département s’occupait maintenant de la plupart, mobilisant ainsi les agents comme Mrs Ombrage par exemple. « Elle ne devrait pas tarder à revenir, il est bientôt midi » constatais-je après un regard sur l’horloge du service. J’avais quelques pertes d’appétit depuis un certain temps, mais ce n’était pas le cas de tout le monde, et encore moins de certains enquêteurs. Je me rassis à mon bureau, me demandant si mon interlocuteur repartirait dans ses quartiers en me laissant de nouveau seul à mes pensées ou non.
 
(c) DΛNDELION
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Ven 20 Nov - 7:26
Un jour comme les autres, au Ministère de la Magie. Certains employés étaient planqués et ne faisaient rien de leurs journées, et d’autres n’arrêtaient pas de s’activer à gauche et à droite pour gérer au mieux tout ce qui devait l’être. Pour ma part, je faisais plutôt partie de cette deuxième catégorie. Bien sûr, ma place de chef du bureau des Oubliators me conférait de la paperasse quotidienne, mais depuis le temps que je faisais partie du bureau, j’avais une organisation irréprochable pour pouvoir faire tout ce qui devait être fait.

Le moindre petit sortilège d’Oubliettes devait être noté et commenté dans un compte rendu qui en détaillait les propriétés exactes et les circonstances précises de l’opération. Le dossier était ensuite numéroté, daté et classé dans une armoire, avec ses semblables, avant de rejoindre la salle des archives, où l’on pouvait venir compulser tout cela à n’importe quel moment pour une vérification. Par égard pour mes subalternes et pour leur éviter des ennuis - car bien souvent, ils n’aimaient pas trop la paperasse - je vérifiais, corrigeais et complétais moi-même chaque dossier afin que tout soit parfaitement en ordre.
Notre mission était de maintenir l’ordre au point de vue cérébral. Il ne fallait pas qu’un petit incident vienne tout bouleverser, nous faisions assez d’efforts pour conserver le secret magique. Et si nous avions le monopole des effacements légaux de mémoires, ce n’était pas pour rien, mais cela demandait une organisation très pointue. Et ça, c’était un domaine où j’étais plutôt bon.
Ainsi, depuis mon arrivée au Ministère ce matin - une demi-heure avant le début officiel de ma journée de travail -, j'avais déjà compulsé et classé les rapports de différentes missions de mes équipes d'oubliators sur le terrain, rédigé quelques ordres de mission pour des cas simples et moins simples de situations où le secret magique pouvait être mis en péril sans une intervention du bureau des oubliators.

Je m'étais souvent demandé si une autre carrière aurait pu me convenir et il était évident que la réponse était oui. J'aurais pu travailler au département de la justice magique, par exemple, mais cela aurait signifié être avec ma femme au manoir et au travail... je n'étais pas sûr que cela aurait été une bonne chose de mélanger vie privée et vie professionnelle.
J'aurais peut-être pu enseigner quelque chose, à Poudlard, par exemple, mais les sortilèges impardonnables mis à part, je n'avais jamais essayé d'inculquer autre chose que les bonnes manières et les meilleures bases possibles pour une éducation de qualité. Autant dire que je n'avais pas vraiment de preuves tangibles de mes aptitudes pédagogiques. Et si je formais régulièrement de jeunes recrues de notre service, je savais aussi que je n’aurai sans doute jamais eu la patience de faire cela avec un groupe de 20 ou 30 jeunes novices.
Et si j’avais un jour pensé pouvoir être psychomage, le fait qu’il s’agisse d’une profession "à la moldue" me dérangeait bien plus que ce que je pouvais porter comme intérêt au domaine, à la base. Je ne me sentirais jamais assez proche de ces sous-êtres qu’étaient les moldus, c’était un fait.

Mais peut-être qu’un jour j’aurais une autre occasion de m’élever professionnellement. Peut-être pas dans la carrière d’oubliator, mais peut-être quelque chose de différent. Je ne m’étais pas fermé de portes, finalement, en faisant les choix que j’avais faits puisque j’avais pu garder suffisamment de zones d’ombre sur mes idées et sur mes idéaux pour ne pas avoir été vraiment inquiété lors de la grande guerre. J’étais un homme prudent, je l’avais toujours été… et je couvrais toujours mes arrières.
Cela passait, bien sûr, parfois, par des obligations dont je me serais bien passé, mais il arrivait aussi qu’il n’y ait rien de désagréable et que tout soit en adéquation parfaite avec ma personnalité et mes humeurs. En somme, comme toujours, je tâchais de m’adapter et de ne pas faire de vagues.

Généralement, lorsque la pause de midi approchait, je prenais le temps de boucler quelques dossiers avant de me rendre au département de la justice magique, pour y retrouver Elianor. Nous passions de nombreux temps de midi ensemble, nous sortions pour manger en ville, ou bien nous rentrions au manoir pour manger sur le pouce et passer du temps autrement ensuite.
Je me souvenais fort bien de l’époque où, avant d’épouser Elianor, c’était une autre que je rejoignais comme cela lors des pauses.
Ce jour-là, le repas avait été partagé avec cette jeune femme, justement. Il y avait à présent trois ans qu’elle et moi étions ensemble – une appellation que je ne cautionnais pas vraiment, puisque je tenais à garder ma propre liberté – et cette femme, que je voyais prendre de l’âge au fil du temps, avait toujours l’air de vouloir que notre relation soit un jour officialisée d’une manière ou d’une autre. Il fallait reconnaître que je ne l’avais jamais présentée à personne, que je ne lui avais jamais offert la moindre bague et que mon attachement pour elle se cantonnait à des preuves d’amour essentiellement physiques. Moi, je ne voyais aucun problème là-dedans, mais la charmante créature m’avait clairement fait comprendre qu’elle ne voulait pas vraiment d’une relation libre. Tant pis pour elle : je ne voulais pas lui offrir autre chose.

Bref, le repas fut quelque peu houleux, étant donné que Moïra tenait à ce que nous fassions quelque chose pour « nos trois ans », comme elle disait. C’était débile. Pourquoi vouloir marquer le coup, alors que tous les deux, nous n’étions pas un couple ? De plus en plus, j’estimais que j’avais laissé cette femme prendre trop de place dans ma vie. Et à présent, j’en payais les pots cassés.

A table, j’avais choisi de ne pas renchérir, pour ne pas envenimer les choses. C’était logique : si nous nous disputions ce midi, ce soir, elle aurait la migraine. Ce serait dommage. Aussi m’étais-je contenté de laisser entendre que ce n’était pas impossible, qu’il y aurait sans doute une belle occasion de fêter ça dignement et que, si le boulot le permettait, je ferais vraiment tout ce que je pouvais pour la satisfaire. De pieux mensonges. Enfin, cela n’en faisait que trois de plus. Moïra ne savait même pas que son « cher et tendre » était loin d’être un homme banal. Je lui mentais tous les jours, c’était devenu une habitude et jamais je ne lui aurais avoué la vérité sur mon allégeance. Elle n’avait pas à savoir. Et si un jour, malgré toutes les précautions que je prenais, j’étais découvert, je lui dirais très certainement que j’avais préféré lui mentir pour la protéger. Après tout, les mangemorts n’étaient pas vraiment connus pour être appréciés de tous… loin de là, même.

Quand nous nous étions séparés, elle m’avait paru heureuse de m’avoir arraché ce qu’elle devait avoir interprété comme des promesses. Et, en la regardant s’éloigner, je m’étais allumé une cigarette tout en songeant que cette femme avait pris en moi une sorte de confiance insolente. Vu de l’extérieur, notre « couple » avait l’air bien, mais j’assurais dans mon double jeu. C’était tout. Ça s’arrêtait là. Je restais plus ou moins avec elle parce qu’elle avait un véritable don pour la contorsion, mais, à part ça, elle m’ennuyait plus qu’autre chose.


C’était avant même de connaître Elianor. Moïra avait eu de l’importance, à une époque, mais celle-ci était révolue. C’était il y avait plus de vingt ans… je l’avais quittée une fois qu’Elianor avait été assez âgée pour que nos sept années d’écart ne semblent pas trop nombreuses… il y avait toujours de petits esprits pour trouver cela malsain ou étrange.
Elianor avait fait de moi un homme heureux et pour rien au monde je n’aurais voulu la décevoir. J’étais donc venu pour la retrouver, parce que c’était comme cela que nous fonctionnions, elle et moi, et que les repas de midi que nous partagions comme cela ne nous ennuyaient pas. Ni elle ni moi.

Après vingt ans de mariage - presque vingt-et-un ans, d’ailleurs - j’étais toujours aussi amoureux de ma femme. J’avais même appris à aimer ses défauts. N’était-ce pas là la preuve que notre amour était bel et bien fait pour durer ?
Je venais donc la chercher, mais il m’apparaît bien vite que ma femme n’était pas dans les parages, ce que ne tarda pas à confirmer son jeune collègue.

« Mr Black… » Elianor était apparemment occupée ailleurs. Je me doutais bien que la grosse affaire était en lien avec notre Cause... j’étais plutôt bien placé pour être au courant, aussi bien de l’intérieur, par ma fonction au sein du triumvirat mangemort, que de l’extérieur puisque j’avais une assez bonne connaissance de ce que savait, pensait et pensait savoir le Ministère de la Magie. « Oh, je me doute bien. Ça vous ennuie si j’attends mon épouse ici ? »

Il n’était pas toujours facile de savoir s’il était décent ou non de sourire à une personne qui était en plein deuil. J’avais toujours un peu d’appréhension à l’idée de blesser Morgan par maladresse. Pourtant, je savais que je n’avais pas commis d’impair lorsque, il y avait un peu plus de dix ans, Myrna O'Malley s’était trouvée dans une situation fort semblable, à ceci près qu’elle avait eu des réponses sur les causes de la mort de son mari... Morgan Black, lui, n’avait pas eu cette chance et Elianor m’avait plus d’une fois parlé de cette enquête dont le dossier n’avait pas encore abouti. Et moi... je m’étais imaginé ce que cela aurait pu être de perdre ma femme dans des circonstances similaires. Et même dans la version la moins sordide du scénario, je devais reconnaître que j’aurais été pour le moins abattu.

« Dites-moi... vous tenez le coup ? »
Je ne voulais pas me montrer condescendant, mais plutôt compatissant. Morgan Black était jeune, je n’étais pas sûr qu’on puisse se remettre de la perte de sa femme si jeune et de façon aussi incompréhensible. Je n’avais pas suivi l’affaire de très près, mais j’en savais suffisamment pour me douter que rien de tout cela n’avait été résolu pour le moment.

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Dim 29 Nov - 0:56
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william & morgan

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »


Il aurait été bien illusoire pour moi de croire que mon histoire passerait inaperçue. Il y avait eu un encadré dans le journal de la Gazette du sorcier intitulé « Mort suspecte d’une Sang-Pur » et même si le nom de Black n’avait pas été cité, le bouche à oreille avait fait son office et la rumeur s’était répandue comme une trainée de poudre. Lors de l’enterrement, même si le cercueil était vide faute d’avoir pu disposer du corps qui était toujours à l’étude à Ste Mangouste, et malgré le périmètre de sécurité établi par sortilèges par les organisateurs, des personnes non désirées avaient réussi à prendre quelques photos de la famille endeuillée. Nul doute que quelqu’un s’en était chargé après coup, pas question que de tels clichés soient rendus publics. Pourtant, les invités avaient également été triés sur le volet par les Black et la branche Zabini présente en Grande-Bretagne. Quoi qu’il en soit, et même si cela faisait deux mois que le meurtre avait eu lieu, je recevais encore quotidiennement quelques condoléances d’autres agents du ministère. J’avais toutefois également pu remarquer que certains étaient restés froids et distants, leur attitude n’avait pas changée, après tout les Black n’étaient pas les sorciers les plus aimés, et la disparition de l’un d’entre avait surement de quoi en réjouir plus d’un. Personne cependant n’avait eu d’attitude hostile à mon égard et tant mieux, sinon j’aurai eu du mal à me contrôler. Les choses commençaient à se tasser maintenant, mais cela n’empêchait pas certains d’être prévenants encore aujourd’hui.

Je savais bien que mon interlocuteur n’était pas venu là pour faire la causette avec un simple agent. Le hasard voulait que je sois l’un des seuls présents alors que sa femme était en intervention, et ce n’était pas ma collègue qui allait lui adresser la parole. Aucune note volante n’était encore arrivée pour avertir que la brigade était de retour dans les couloirs du Ministère mais l’heure de l’effervescence n’allait pas tarder à sonner, un brouhaha constant indiquerait le départ des bureaux direction l’extérieur ou les salles de repas, ou même le retour définitif à la maison après une bonne matinée de travail. J’aurai aimé prendre le même chemin tellement mon attention était concentrée sur autre chose que ma pile de paperasse. Au début, j’avais bénéficié de permissions exceptionnelles de la part de mon chef de service pour faire moins d’heures, mais après deux mois, et surtout vu la conjoncture actuelle et la recrudescence de travail qui attendait le bureau, ce n’était plus le cas. Et puis, de toute façon, l’idée de rentrer à la maison n’était pas des plus réjouissantes. En clair, je réfléchissais de plus en plus à démissionner, mais sans perspective de nouveau travail derrière, cela m’était impossible. Ma famille ne m’aurait certes jamais laissé tomber et j’aurai pu puiser dans les économies, mais ce train de vie ne me disait rien qui vaille. Hors de question de rester seul à se morfondre des journées entières dans une maison vide. Au moins, le boulot permettait de m’aérer un minimum l’esprit. « Bien sur que non, installez-vous » répondis-je à Ombrage en faisant mine de replonger ma tête dans le compte-rendu qui s’étalait sur le bureau.

La situation était un peu gênante. Elle le fut encore plus pour moi lorsqu’il me demanda « si je tenais le coup ». Nous n’étions pas assez proches lui et moi pour que je lui avoue la vraie teneur de mes sentiments quant à la situation. S’il n’avait pas un coeur de pierre, il devait cependant bien se douter de quel était mon état d’esprit. Je me demandais ce qu’il penserait si un jour Elianor Ombrage ne revenait pas de mission. C’était un risque à prendre quand on bossait dans certains services du Ministère, et les femmes et maris de avaient du l’accepter, mais moi je n’avais jamais signé pour ça. Circéa ne faisait pas un métier dangereux, et je ne lui connaissais d’ailleurs pas d’ennemis, ce qui écartait une quelconque vengeance personnelle. Quoi qu’il en soit, sa mort avait été brutale, et je ne l’avais toujours pas acceptée. Je répondis plus par politesse que par autre chose. « Je ne vous cache pas que cela est difficile. Plus que le décès en lui même, c’est de ne pas savoir qui est le responsable ni ses motifs qui m’est insupportable ». J’apposais un coup de tampon rageur sur la dernière page du rapport avant de repousser le tas de feuilles sur le coté et de poser mes coudes sur le bureau, la tête entre les mains. Du coin de l’oeil, je regardais ce grand homme, cet air strict et son oeil acéré, qui bossait dans un service ou il fallait trafiquer la mémoire de moldus qui avaient vu ce qu’ils n’avaient pas dû voir. Je me demandais d’un coup… J’hésitais avant de poser la question. Mais pour avoir des réponses, j’étais prêt à faire beaucoup de choses, y compris à insister auprès d’un confrère plus haut placé. « Vous qui êtes un Oubliator… savez vous si des pensées qui ont été altérées peuvent être restaurées ? Même chez un mort ? ». L’idée me taraudait l’esprit depuis quelques temps. Si jamais les derniers souvenirs de Circéa pouvaient ressurgir à la surface, peut être que quelque chose ou quelqu’un l’avait marquée. Si quelqu’un pouvait me renseigner c’était bien William Ombrage, un spécialiste de la mémoire. Au fond, je voulais y croire, le plus infime indice pourrait relancer cette enquête qui stagnait depuis plusieurs jours.
 
(c) DΛNDELION
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Mer 16 Déc - 7:07
Se mettre à la place de l’autre, c’était quelque chose que je faisais régulièrement… ce n’était pas toujours facile parce que si j’avais tendance à ressentir fortement les émotions et les sentiments, ce n’était pas pour autant que j’étais capable de leur trouver un écho réaliste sur ce que moi-même je connaissais. Absorber les émotions des gens, je savais faire. J’avais parfois une empathie un peu trop poussée et cela me faisait parfois agir avec excès.
Alors, concernant le cas de Morgan Black, je ne pouvais pas rester de marbre, d’autant plus que j’avais déjà vu quelque chose de semblable avec le décès du mari de Myrna O’Malley. J’avais essayé d’être présent pour elle, à l’époque, mais aussi pour ses enfants. Parce que Myrna était une de mes amies, parce que j’imaginais mal ce que cela pouvait être de vivre une chose pareille.
J’avais déjà perdu des êtres chers, bien sûr, comme tout le monde, sans doute… J’avais d’ailleurs été confronté assez jeune à la mort, puisque j’avais perdu mon frère aîné alors que je n’étais encore qu’un enfant. Cette perte avait profondément changé quelque chose en moi. Je savais bien que j’aurais pu être tout à fait différent, j'aurais pu être quelqu’un d’autre si je n’avais pas perdu mon grand frère. A en croire les théories des psychomages et des sociomages, ce genre de drames ne pouvaient que marquer à vie, surtout à cet âge. J’avais ravalé mes émotions et mes souffrances, à l’époque. J’avais voulu dépasser tout cela, j’avais voulu surpasser mon frère, faire en sorte que son absence soit comblée par mon existence, d’une certaine manière… Quand j’y pensais, maintenant, je me sentais parfois terriblement mal. Ce que j’avais vécu à l’âge de huit ans m’avait forgé, d’une certaine manière. Mais je pouvais sans doute mieux comprendre ce que ressentaient les personnes qui perdaient des proches. Était-ce un mal ou un bien ? La question ne se posait pas.

Puisqu’il me permettait de rester dans la pièce tandis qu’il travaillait, je m’installais, non sans le remercier.
J’avais beau être déjà venu je ne savais combien de fois dans ce bureau pour y retrouver ma femme, je restais toujours assez sceptique quant à la décoration. A croire que la justice n’était pas aveugle que pour les verdicts à rendre. Je comprenais pourquoi mon épouse préférait ne pas avoir à rester ici à faire de la paperasse. Je n’aurais pas aimé non plus.

Alimenter une conversation, ce n’était jamais très compliqué, mais encore fallait-il savoir comment s’y prendre. Et il pouvait autant m’arriver de trouver les mots justes que de taper à côté. Je n’avais pas toujours le meilleur feeling qui puisse exister et cela pouvait parfois se ressentir très fortement. Je pouvais tout à fait être le type qui mettait les pieds dans le plat sans avoir eu la moindre petite intention de le faire.
Il était déjà arrivé qu’Elianor doive me faire taire pour ce genre de choses, d’ailleurs. Mais je savais que cela pouvait arriver, alors j’avais tendance à marcher sur des œufs de dragon la plupart du temps.
Avec Morgan Black, c’était assez étrange, parce que l’histoire qui entourait la disparition de sa femme était étrange. D’ailleurs, il le disait lui-même… Ne pas savoir était pire que tout. Et ça, je pouvais bien le comprendre, moi qui aimais toujours apprendre, toujours en savoir plus. Quand on voulait connaître la vérité mais que celle-ci nous échappait totalement, c’était une situation à la fois terrible et très délicate. Vers qui pouvait-on se tournait quand tout semblait nous filer entre les doigts ?

Je regardais l’homme d’un air songeur. Il était évident qu’il passait par des phases où ses émotions l’envahissaient d’un coup, avant de retomber, à plat, comme si c’était la chose la plus normale qui soit… Un peu comme un ballon qui se gonfle, se gonfle, se gonfle… et qui campe d’un coup.
Face aux étapes par lesquelles devait passer Mr Black pour pouvoir continuer à vivre, pour pouvoir apprivoiser la situation, il était évident que le meurtre n’était pas quelque chose de facile à digérer… surtout quand le coupable était en liberté, que son mobile n’était pas connu et que les choses stagnaient comme elles le faisaient pour le jeune homme. Bon sang, je n’aurais pas voulu être à sa place. Pour rien au monde.

Nous ne sommes pas tous égaux face aux tragédies. C’est un fait. Et si nous gérons tous à notre manière, bien souvent, ce côté gestionnaire n’est pas satisfaisant. « Je ne peux qu’imaginer… »

C’était une situation totalement inédite, je n’avais jamais entendu parler de meurtre comme celui-là et il me semblait que, peut-être, il valait mieux que je ne me mêle pas trop de ces histoires qui ne me concernaient pas vraiment… Mais Black venait d’une famille renommée, dont la pureté pouvait même faire de l’ombre à des noms comme Malefoy, par exemple. Au moins, la famille Black n’avait guère de moldus dans ses ancêtres lointains…

En soi, supporter l'insupportable... rien que pour cela, Morgan Black méritait qu'on lui accorde de l'importance. Ce jeune homme était bien plus sage, calme et posé que certaines personnes bien pensantes qui n'étaient pas foutues de se tenir tranquilles quand il le fallait.
Même moi, je me sentais un peu misérable quand je voyais la souffrance du jeune homme. Rien n'était comparable à ce qu'il avait vécu. Et si perdre mon frère avait été un passage difficile et étrange pour moi, la maladie et le meurtre, c'était tellement différent qu'il n'y avait nulle comparaison possible ou acceptable.

Pourquoi cette femme avait été tuée ? C’était bien quelque chose d’étrange... ce dont j’étais sûr, c’était que cette affaire n’impliquait pas la Cause. En tout cas, pas directement, mais je ne pouvais pas me porter garant de chaque mangemort isolé, certains étaient bêtes comme des pieds, après tout...
La pureté des Black était peut-être une source de jalousie, et la femme de Morgan avait pu être victime d’une machination visant à limiter le nombre de sorciers de sang pur... non, cette théorie ne tenait pas debout, les sorciers au sang pur étaient déjà plutôt rares, ce n’était pas nouveau.
Était-ce "juste" une façon d’atteindre la famille Black ? Ou était-ce bel et bien la femme de Morgan qui était visée ?
Il m’avait toujours semblé que dans huit cas sur dix, les affaires de meurtres se justifiaient par trois mobiles : l’argent, l’amour ou la vengeance. Mais je n’en savais pas assez pour déterminer ce dont il s’agissait dans ce cas-ci... et puis, je n’étais pas un enquêteur, je n’avais accès qu’à une partie des informations.

D’une certaine manière, la détresse du jeune homme me touchait. Au point que si j'avais pu l'aider, j'aurais sans doute foncé tête baissée. Mais ce qu'il me demandait était un peu illusoire...

« Malheureusement, la mémoire des défunts disparait avec eux... » On ne pouvait pas récupérer des choses dans la mémoire des personnes décédées, il y avait quelque chose au niveau de l'activité cérébrale qui devait absolument être en état de fonctionner pour pouvoir accéder au fil des pensées. « Ou alors, il faudrait un retourneur de temps assez puissant pour aller collecter les souvenirs et les regarder ensuite dans une pensine... Mais cela impliquerait de ne pas pouvoir intervenir avant le drame, car on ne peut pas changer le cours des choses... »

Je comprenais bien cette tentative un peu désespérée de trouver une solution pour obtenir des réponses. Mais, même avec toute la bonne volonté du monde, cela n'était pas possible directement.

« Tout ce que je pourrais faire pour vous aider, c'est sonder la mémoire des témoins. Ceux qui ont pu être oubliettés par les coupables ont certainement des choses à dire... »
C'était bien maigre comme possibilité, mais je ne pourrais pas faire mieux...
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Anonymous
Invité
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Lun 15 Fév - 13:23
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william & morgan

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »


J’étais habitué à recevoir des regards de pitié de la part de ceux qui connaissaient la tragédie qui m’avait secoué. Je ne pouvais pas leur en vouloir, c’était toujours difficile de savoir comment réagir face à la mort, et je n’avais jamais envie de faire une remarque. Je supportais, sans doute que moi aussi j’aurai porté la même attention à un collègue ayant subi la même chose. D’autres préféraient m’ignorer, pour ne pas avoir à me parler je présume, c’était toujours plus facile que de supporter la peine des autres. Je ne leur en voulait pas non plus, au moins, cela m’évitait de penser à ce qui c’était passé. Néanmoins, il y avait certaines personnes avec qui parler pouvait être un exécutoire. Ce n’était pas vraiment le cas avec Ombrage, mais de part sa position dans le ministère, j’avais l’espoir qu’il puisse m’aider, de quelque façon que ce soit. Ce n’était pas le job des Oubliator d’enquêter sur les meurtres, mais il en savait bien plus que moi sur la mémoire, et justement, les souvenirs de ma femme avaient été altérés avant sa mort. Je ne serai surement pas venu spontanément dans son bureau mais puisqu’il était là, je pouvais bien essayer de grappiller quelques informations.

Je lui posais donc une question sur la restauration des pensées, dans l’espoir qu’il me dise que cela était possible et même très courant ! Bien entendu, cela n’expliquerait pas alors pourquoi cela n’avait pas été effectué depuis le temps que le meurtre avait eu lieu, mais dans mon désespoir, je ne me rendait pas compte de cela. Bien entendu, la première phrase d’Ombrage ne fut pas tant une surprise que ça, mais je sentis quand même tout le poids du monde me peser sur les épaules à ce moment précis. Si je n’étais pas déjà assis, peut être me serais je déjà écroulé à mon bureau. Là, je demeurais immobile, les yeux fixés sur lui avec l’espoir d’entendre un « Mais… » suivre. Ce ne fut pas un « mais » mais ses autres paroles attirèrent ma curiosité et je me redressais d’un coup. « Un retourneur de temps ? Cela s’est déjà fait ? Vous l’avez déjà fait ? Je ne souhaite pas intervenir dans le cours des choses, je veux juste savoir ce qu’il s’est passé, qui a fait ça… ». Une petite lueur devait s’être rallumée dans mes yeux, même si cela me paraissait trop beau pour être vrai. Enfin bon, il devait bien savoir de quoi il parlait, alors pourquoi me faire miroiter une possibilité que je ne pourrais jamais saisir ? Comme il poursuivait, je redescendit encore de mon petit nuage. L’ascenseur de mes émotions ne cessait de me jouer des tours. Manifestement, l’hypothèse du retourneur de temps était bien trop illusoire pour pouvoir être valablement étudiée.

Ombrage me proposait donc de sonder la mémoire des témoins. Je ne savais pas s’il y avait eu des témoins du meurtre, d’ailleurs, puisqu’il s’agissait de poison, peut être avait il été administré des heures avant et Circéa était tombée raide morte au milieu de l’allée des Embrumes, en ce cas, qui aurait pu détenir des informations ? C’était peut être quand même une piste à exploiter puisque je ne savais pas comment les évènements s’étaient déroulés. J’étudiais quand même la proposition dans ma tête. Ombrage ne venait pas d’une famille de Sang-Pur, et n’était donc pas à proprement parler un ami de la famille Black, alors que pouvait cacher une telle proposition ? Il ne pouvait pas me la faire comme ça, par pure pitié non ? Est-ce que je réfléchissais trop à la façon des miens ? Si cela se trouvait, c’était par pure gentillesse, mais la gentillesse n’était pas la première qualité que j’aurai attribué au chef des Oubliators. Je lui jetais donc un coup d’oeil méfiant. « Je n’ai pas accès au dossier, j’en suis d’ailleurs fort contrarié mais selon les Aurors il ne vaut mieux pas que je jette un oeil dedans. Du coup je ne sais pas qui sont les témoins ni s’il y en a. Mais si vous le savez… cela fera peut être une première piste. Pour tout vous dire, je suis prêt à tout pour comprendre le fin mot de l’histoire… Mais pourquoi est-ce que vous feriez cela pour moi ? ». Qu’il ne se méprenne pas, j’étais tout à fait intrigué et partant pour qu’il m’aide, mais qu’il n’y ai pas une contrepartie derrière me semblait bien louche. « Je veux dire, je suis intéressé par ce que vous me proposez mais… Déjà est-ce bien légal ? Vous avez le droit d’interférer ainsi ? ». Je me posais plein de questions, cela me paraissait trop beau pour être vrai. Il ne tenait qu’a lui de me rassurer.
 
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Mar 9 Mar - 10:37
Les deuils ne se géraient pas tous de la même manière, c’était un fait… et chacun était libre d’agir et de réagir à sa manière dans ces situations dramatiques.
Je n’étais pas un proche de Morgan Black. Je connaissais sa famille, surtout, et je savais de lui ce que tout le monde savait, avec en plus quelques détails que j’avais pu entendre à gauche ou à droite et que je n’avais pas oubliés. Rien de bien croustillant, mais j’avais tendance à retenir des informations de toutes sortes, utiles ou non. Et puis, il restait un collègue de mon épouse, ce qui me faisait penser que ce jeune homme devait avoir un sens aigu de la justice. Comment, dans ces circonstances, se satisfaire d’une affaire quasiment classée instantanément ? surtout concernant le décès de sa femme.
N'aurais-je pas moi-même été dans un état d’esprit chamboulé à sa place ? Je trouvais que Black gérait tout de même plutôt bien, pour accuser le coup. Il n’avait pas fait exploser de chaudron ou libéré sa colère et sa rage sur des innocentes personnes… comme j’aurais pu le faire, soit dit en passant. Et pourtant, il ne me semblait pas abattu non plus. Le jeune homme avait une force de caractère qui ne passait pas inaperçue.

Quoique… entre espoir et désespoir, les variations de son état d’esprit étaient tout de même perceptibles. Et s’il était délicat de m’avancer sur un terrain aussi expérimental que la récupération des souvenirs des défunts, l’idée du retourneur de temps était bien plus facile à mettre en œuvre, alors même que c’était quelque chose d’assez complexe, en soi. D’ailleurs, mon idée attisa rapidement sa curiosité.

« Non. C’est un concept qui n’est actuellement que purement théorique… mais pour avoir étudié la question à plusieurs reprises, il me semble que Mnêsis-Ide Hukommelse a alimenté sa théorie par quelques essais concluants… » La sorcière spécialiste de études actuelles sur les phénomènes liés à la mémoire testait beaucoup de choses et je me tenais très au courant de ce qu’elle faisait comme expériences, par curiosité mais également par intérêt professionnel. J’avais même échangé quelques hiboux avec elle, quelque temps auparavant, pour discuter de techniques utiles pour le bureau des oubliators. « Mais elle n’est jamais remontée à plus de 72h dans le passé. »

Je préférais dire les choses directement. Pas pour me protéger, parce qu’au fond, je ne faisais qu’exposer une idée et une théorie qui pourraient peut-être s’avérer utiles pour sa situation… mais je ne voulais pas non plus lui donner de faux espoirs.
Il avait bien compris qu’il ne fallait surtout pas intervenir dans le cours des choses et c’était sans doute le plus difficile quand une situation délicate et tragique se passait sous nos yeux.
« Ce ne sera pas évident de ne pas intervenir. Et il faudra que vous soyez sous polynectar pour que personne ne vous reconnaisse. Surtout pas votre épouse. »

Oui, j’étais déjà en train d’imaginer comment faire pour mener à bien ce projet. Ce ne serait pas facile, mais il n’y avait pas de raison que ce ne soit pas possible. Il me semblait même qu’en se préparant bien, Morgan pourrait y arriver. Mais il ne fallait rien laisser au hasard.
Quant à cette histoire de dossier qui était inaccessible pour lui, étant donné son lien avec la victime – ce qui était compréhensible, d’ailleurs, il y avait là quelque chose de déontologique pour éviter le conflit d’intérêts – cela lui semblait être un gros frein, et pourtant…
« Vous pourriez demander à un collègue de confiance, non ? » Peut-être même qu’Elianor ne serait pas contraire… mais je ne pouvais pas m’avancer à sa place, alors je finis par lâcher : « Mais si vous connaissez les références exactes du dossier, je devrais pouvoir m’arranger pour le consulter quelques minutes. Pas suffisamment pour en faire une copie, mais j’ai une assez bonne mémoire pour retenir ce que je lis. » Et s’il fallait que je prenne l’apparence de quelqu’un d’autre pour accéder à ce dossier, cela ne serait pas un problème pour moi. Mais je ne criais pas sur tous les toits que j’étais métamorphomage, je préférais garder cet atout dans ma manche pour ne le sortir que lorsque l’effet de surprise pouvait véritablement faire toute la différence.
Et, bien sûr, puisqu’il était très rare que les êtres humains agissent par pure bonté d’âme, l’homme finit par me demander quelles étaient mes motivations et si toutes ces démarches étaient ou non légales. J’eus un léger haussement d’épaules.
« Vous êtes, je pense, plus au fait que moi en ce qui concerne l’aspect légal ou non… Je peux toujours faire une demande officielle, si vous voulez. » Il y avait des choses pour lesquelles il était évident que la légalité n’était pas un critère qui m’arrêtait vraiment… mais ici, c’était différent, bien sûr, puisque ce n’était pas vraiment pour moi que je voulais faire cela.

« Quant au pourquoi… Disons que j’ai mes raisons : la curiosité intellectuelle en est une. Si nous pouvons vérifier les théories de Mnêsis-Ide, il est clair que cela pourrait révolutionner les enquêtes dans notre monde… Et puis, vous venez d’une famille avec laquelle j’ai quelques affinités. »
Bien sûr, les Black étaient une famille influente dont certains membres partageaient la même allégeance que moi. Mais ça, je me gardais bien de le préciser, laissant à Morgan le choix d’imaginer ce qu’il voulait.

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Lun 5 Avr - 23:52
J'ai besoin de votre aide
william & morgan

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »


Est-ce que toute option était bonne pour savoir se qui c’était réellement passé pour mon ex-femme ? A vrai dire, j’étais prêt à beaucoup de choses pour satisfaire ma triste curiosité, mais je savais bien que cela ne me permettrait jamais de retrouver Circéa. L’on aurait pu croire que je faisais tout cela par pur amour, mais je n’avais jamais été follement épris d’elle, je ressentais juste une tendre affection, celle que chaque époux aurait du avoir pour son épouse. J'avais d’ailleurs été rapidement écarté de la liste des suspects, bien que j’eusse été interrogé moi même au moment de l’enquête. Rien d’étonnant à ce que je n’aie pu accéder au dossier, l’affaire me concernait de trop près pour qu’on puisse se risquer à me mettre sous le nez les noms des autres sorciers mélés de près ou de loin à l’histoire. Utiliser un retourneur de temps aurait pu être très utile, mais comme le soulignait très bien Ombrage, le meurtre était maintenant trop ancien pour que l’idée soit exploitable. Je ne connaissais pas les théories de Mnêsis quelque chose contrairement à lui, mais nul besoin d’être très intelligent pour comprendre que cette idée comprenait un pourcentage de hasard trop important pour être vraiment tentée. Quelques années plus tard peut être, avec quelques nouvelles expériences, mais je n’avais pas tout ce temps là.

Au fond de moi, je me doutais qu’il n’y avait pas vraiment de quoi espérer. Si un jour un meurtrier était révélé au grand jour, alors peut être comprendrais-je pourquoi il avait jeté son dévolu sur ma femme - a supposer que cela eusse été prémédité - mais en attendant, la réalité était telle que j’étais un simple petit agent du Ministère de la Magie qui n’avait pas le pouvoir de mettre son nez dans le coeur de cette affaire. Je n’aurai pas fait avancer les choses plus vite, et on ne m’aurait jamais laissé hâter les Aurors pour retrouver le coupable. Cependant, avec Ombrage, je pouvais peut être parvenir à mettre un pied dans la machine. Je ne réfléchissais bien sur pas aux conséquences de tout cela, et le chef des Oubliators jugea d’ailleurs bon de me préciser que même si les théories du retourneur de temps s’avéraient réalisables, je ne pourrais pas intervenir. Certes, mais comme je lui avais précisé, je ne cherchais pas à éviter le drame - il valait mieux ne pas jouer avec le temps histoire de ne pas créer de paradoxe temporel - simplement à savoir. « Oui je comprends bien le problème » répondis-je. Il devait s’y connaitre mieux que moi sur la question. Je n’étais pas quelqu’un de sanguin en temps ordinaire, mais je ne savais pas vraiment comment je pourrais réagir si je voyais un meurtre se commettre devant mes yeux. Je venais certes d’une sombre famille mais je n’avais entendu que les récits triomphants, sans jamais assister à une quelconque exécution en temps réel. Heureusement, d’ailleurs.

« J’imagine que j’aurais quelques contacts qui seraient prêts à me rendre ce service si je leur demandais, mais cela ne m’étais jamais venu à l’esprit d’interroger moi même des témoins. Si les Aurors eux mêmes n’ont rien réussi à en tirer, je ne vois pas trop ce que je pourrais faire » dis-je, un peu dépité à l’idée de ne pas avoir une super capacité qui me permettrait de deviner les véritables pensées des sorciers. C’est à ce moment là que je regrettais les temps ou le véritaserum était utilisé avec un peu moins de réticence qu’a l’heure actuelle. Intérieurement, je soupesais la proposition de mon interlocuteur. Ce n’était pas vraiment une personne de confiance pour moi, et il n’avait toujours pas répondu à ma question sur pourquoi est-ce qu’au juste il ferait ça pour moi, alors que je n’étais même pas vraiment un collègue. « Je ne connais pas les références exactes, mais il ne doit pas y avoir trente dossiers Circéa Black alors je devrais pouvoir trouver ça… Je vous aurai bien dit qu’une demande officielle prendrait beaucoup de temps, mais si c’était vous qui demandiez… Laissez moi le temps de regarder ça ». Je ne vois pas pourquoi cela serait refusé, ce n’était même pas comme si le Bureau était encore à fond dans l’affaire, non, elle avait été reléguée au second plan depuis longtemps. Je ne trouverai pas ça étonnant que quelqu’un comme Ombrage cherche à jeter un coup d’oeil dans le dossier. Quant à moi, je pouvais m’occuper à trouver ce petit renseignement en fouillant dans les données du service.

J’avais du mal à ne pas être sceptique à ce que la curiosité intellectuelle d’Ombrage soit la raison première pour laquelle il souhaitait m’aider sur cette affaire, de même que le prétexte de la familiarité entre nos deux familles. Je connaissais la réputation de certains membres de leur lignée mais je n’étais pas assez au fait pour savoir de quel coté tournait l’oubliator. A vrai dire, je m’en fichais un peu, si cela pouvait m’être utile, je n’allais pas me payer le luxe de refuser le service d’un Mangemort. Ce qui m’intéressait présentement c’était mon projet personnel. « Très bien. Cependant, dites moi tout de suite si je dois faire quelque chose pour vous en retour. Dans la limite de mes possibilités bien sûr ». Il n’y aurait surement rien. Après tout, sa femme bossait dans le même service, donc si c’était en rapport avec les affaires en cours au Bureau, je pourrais toujours lui soumettre l’idée d’en discuter avec elle. J’osais espérer qu’il ne me demanderait aucune contrepartie, parce que cela m’embêterait de refuser si c’était quelque chose de contraire à l’éthique. Je ne tenais pas à mon travail plus que ça, j’aurai d’ailleurs probablement matière à rebondir si je le voulais, j’avais entendu dire que certains professeurs à Poudlard allaient bientôt prendre leur retraite par exemple.

Je fis quelques minis recherches avant de trouver ce que je voulais, à savoir la liste des affaires en cours dans le Département, lesquelles étaient classées par liste de priorité. Afin de ne pas être déchiffrées par quiconque se pointerait dans le service, certaines notes étaient bloquées par des artifices ou des mots de passe que seuls les agents à la Justice Magique connaissaient. Je fis défiler les noms d’un coup de baguette jusqu’a arriver à l’affaire « C.B 2016-X » ou « Circéa Black 2016-Meurtre ». « C’est la Section 4 qui s’occupe du dossier. Logiquement il devrait se trouver… de ce coté là » dis-je en ouvrant d’un autre mouvement de baguette un plan des locaux du Bureau et en désignant un point représentant une des salles de l’autre coté du couloir. « C’est vrai qu’il est midi, et qu’il n’y a plus grand monde dans les bureaux » marmonnais-je à moi même avant de jeter un regard vers mon interlocuteur, debout face à moi. Un homme qui de prime abord ne m’avait pas plus que ça paru sympathique, mais qui finalement avait spontanément proposé de m’aider, alors que je n’avais fait qu’émettre une supposition en désespoir de cause. Si c’était aussi désintéressé qu’il le prétendait…
 
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Mar 11 Mai - 9:46
Je ne pourrais pas dire si tout ceci était ou non une bonne idée. Au fond de moi, si j’avais envie d’apporter un peu d’aide au jeune Black, je ne savais pas exactement jusqu’où cela pouvait se faire ni jusqu’à quel point cela restait « sain ». J’avais un peu d’appréhension étant donné que je n’avais pas la moindre idée d’où tout ceci pourrait nous emmener… c’était assez délicat d’émettre des hypothèses en présence du veuf, aussi préférais-je m’abstenir.
Je ne connaissais pas l’intensité de la relation entre le sorcier et la sorcière, mais il était clair que, pour ma part, si Elianor venait à disparaître et que l’enquête s’avérait ne pas avancer suffisamment, je ne pourrais pas rester là, à me sentir impuissant et inutile… car c’était bien comme cela que devait se sentir Morgan, non ? J’essayais de me mettre à sa place, de faire preuve d’empathie pour essayer de comprendre comment il pouvait bien se sentir, maintenant, en dehors de l’état de tristesse dans lequel il devait se trouver…

Aider les sorciers, c’était bien quelque chose que je faisais quand je le pouvais. Bien sûr, tout le monde ignorait mon allégeance et je faisais en sorte de ne pas me trahir, il s’agissait, la plupart du temps, de ne pas aborder les sujets plus politisés et cela se passait très bien. Depuis la chute du Seigneur des Ténèbres et l’avènement de l’Augurey, nous devions nous montrer réellement très discrets. Et je me montrais donc plus comme le mari et père de famille et comme le chef des oubliators que comme un mangemort, cela allait de soi. J’évitais de parler de moldus et ça se passait généralement assez bien.
Alors voilà, être un collègue attentionné et prévenant, c’était tout à fait dans mes cordes. Bien sûr, il allait falloir trouver un moyen innovant pour parvenir à déterrer la vérité. Oh, je ne me voyais pas comme un enquêteur, loin de là, mais je me disais que ce pouvait être une occasion rêvée pour essayer de vérifier certaines théories sur la mémoire… Mnêsis-Ide Hukommelse aurait sans doute aimé pouvoir vérifier elle-même ses théories, mais si nous pouvions le faire, pourquoi ne pas essayer ?

Morgan Black était un homme intelligent et il n’avait rien d’impulsif. C’était le genre de sorcier réfléchi et posé qui n’allait pas se lancer tête baissée dans une entreprise qui avait toutes les raisons d’être un échec cuisant.
Pouvions-nous nous lancer dans un tel projet ? Devais-je en toucher un mot à mon épouse, aussi ? Ou valait-il mieux que cela reste entre le sang pur et moi ?

« Je ne suis pas Legilimens, je ne pourrais pas vous aider comme cela… » Mais il y avait toujours le véritasérum… peut-être que cela pouvait être une solution, à condition d’avoir la certitude que les mémoires des témoins étaient intactes et n’aient pas été altérées par l’un ou l’autre sortilège. Je notais mentalement le prénom de la femme du sorcier. On ne savait jamais.
Et comme il semblait possible de se procurer le dossier, j’opinais. « Je me débrouillerai, ne vous en faites pas pour ça. »

Les dossiers d’enquête étaient généralement assez bien détaillés. Nous aurions facilement une liste de noms, des indications de lieux et les descriptifs des indices relevés sur place. Si tout avait été fait comme il le fallait, il n’y avait pas de raison que l’un de ces éléments ne soit pas correct ou complet.

J’arquais néanmoins un sourcil à la remarque de mon interlocuteur. Allait-il devoir faire quelque chose en contrepartie ? A l’heure actuelle, j’aurais été bien en peine de lui dire ce que j’aurais bien pu attendre de lui… mais en réalité, je n’y avais pas réfléchi.
« Ne vous en faites pas pour ça… Je n’ai besoin de rien. » C’était surtout une belle occasion pour moi d’alimenter les travaux sur la mémoire, mais ça, c’était un projet personnel que je ne voulais pas trop dévoiler non plus. J’aurais aimé pouvoir publier un livre, obtenir un peu de reconnaissance en tant que spécialiste de la mémoire, par exemple, mais j’avais bien l’impression que ce ne pouvait être là qu’un rêve. Un peu comme un gosse qui rêverait de devenir joueur de quidditch professionnel.

Rares étaient les actes gratuits et désintéressés, il était vrai qu’être solidaire n’était pas parmi les attitudes les plus en vogue à l’heure actuelle… et pourtant, il aurait été sans doute bien plus simple que plus de sorciers agissent comme cela… pas forcément gratuitement, mais sans forcément exiger un retour immédiat. Ne pouvait-on pas juste rendre un petit service de temps en temps ? Enfin, j’avais été élevé avec des valeurs qui n’étaient pas toujours les plus répandues par ici et à l’heure actuelle, j’en avais parfaitement conscience… et c’était ce que je transmettais à mes enfants, moi aussi. Volontairement ou non.

Je laissais Morgan chercher les emplacements précis des dossiers liés à l’enquête sur la mort de son épouse. Au fond, tout était une question d’approche, mais je ne pouvais pas accepter l’idée que le meurtre d’une sorcière au sang pur ait été ainsi étudié de façon peu sérieuse, selon toute apparence… ce n’était pas anodin et je me demandais si ce travail de surface n’était pas une façon d’étouffer quelque chose de plus important, en quelque sorte, bien que je sois le premier à considérer ma propre femme comme la personne la plus importante au monde, je savais qu’Elianor était aussi, sans aucun doute, une sorte de faiblesse chez moi. Car j’aurais été capable de tout et n’importe quoi pour elle.
Enfin, ne sachant pas concrètement ce qu’il en était, il nous restait à chercher par nous-mêmes. Et si nous ne trouvions rien, eh bien, au moins, Morgan Black pourrait avoir enfin la certitude qu’il n’y avait rien de plus à trouver… mais dans le cas contraire, difficile de savoir dans quoi nous allions nous embarquer…
J’observais le plan. Je voyais où cela se situait. Sans trop de difficultés, d’ailleurs. Il me suffirait alors de m’y rendre, de demander à consulter le dossier dans le cadre de recherches… et si ça ne passait pas, eh bien je pourrais toujours prendre l’apparence d’un membre du bureau et prétexter une révision du dossier. Ce n’était pas très compliqué pour moi d’obtenir ce que je voulais, il suffisait d’être assez persuasif et de faire en sorte que tout se déroule comme je le voulais. Dans le cas contraire, il fallait juste forcer un peu le destin. Rien n’était insurmontable, en soi.

« Bien, je vais m’occuper de me procurer ce dossier. » Je pourrais peut-être en faire un duplicata. Mais si j’utilisais le motif des recherches sur la mémoire, je ne pourrais alors consulter ledit duplicata du dossier que dans mon bureau, étant donné les diverses protections que les sorciers archivistes mettaient en œuvre pour qu’aucune information sensible ne puisse filtrer. « Si vous le souhaitez, je vous enverrai un hibou express en début d’après-midi. Je compte bien avoir de quoi faire avancer vos recherches. Ce midi, je vais devoir retrouver mon épouse, mais je vais tâcher de faire ce que je peux pour vous aider. »
Ayant enregistré l’information du lieu où je pouvais trouver ce fameux dossier, j’ajoutais simplement :
« Et si vous me le permettez, je contacterai Mnêsis-Ide Hukommelse pour avoir un avis scientifique sur l’approche la plus pertinente à avoir. Mais il va de soi qu’aucun nom ne lui sera révélé. »
Je ne savais pas dans quoi je m’engageais, mais la perspective de pouvoir faire avancer les recherches sur le cerveau sorcier et sur la mémoire et l’oubli, cela m’intéressait réellement. Je n’étais pas du genre à me lancer sans raison, mais là, la curiosité intellectuelle avait pris le dessus sur le reste. Il y avait plusieurs approches purement théoriques jusqu’ici qui pouvaient être confirmées ou infirmées dans le cadre de cette enquête. J’en étais sûr. Et si je me prêtais ainsi au jeu, c’était bien plus pour cela que pour tenter d’obtenir une quelconque compensation en retour. Bien sûr, la famille Black était renommée et j’y avais quelques connaissances avec qui le contact était plutôt bon, mais d’autres membres de la famille, prônant encore et toujours la pureté du sang, me considéraient comme un sorcier inférieur, au vu du statut de mon sang.
Je détestais être considéré comme tel. Je tenais à mon rang, je tenais à mon image et je ne supportais pas que quiconque se permette de remettre en cause qui j’étais sous le simple argument de mon ascendance. Je faisais mes preuves par moi-même, sans l’aide de personne. Et j’avais bien assez d’ambition pour prouver au monde sorcier que je n’étais pas un simple sang mêlé comme pouvaient l’être d’autres sorciers…
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Dim 30 Mai - 13:41
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william & morgan

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »

Maintenant que la messe était dite, plus moyen de revenir en arrière. Je venais de donner des informations sur un dossier au chef d’un autre service que le Département de la justice magique, et je ne m’en voulais pas le moins du monde. D’abord parce que ce dossier me concernait plus ou moins, il portait mon nom et était donc relié à l’ensemble de la famille Black, ce qui justifiait à mon sens un droit d’accès. Ensuite, parce que cela me permettrait peut être de calmer les interrogations qui envahissaient mon cerveau depuis de si longues semaines déja. Le petit coup de pouce d’Ombrage permettrait peut être de réouvrir certaines pistes et donner un renouveau à l’enquête, c’était d’ailleurs le but de tout ce marchandage. Le soulagement que m’avait procuré l’acceptation par l’Oubliator n’était pas encore alteré par l’idée d’un potentiel échec car j’avais une forte confiance en ses pouvoirs au Ministère pour pouvoir opérer comme il avait promis de le faire. Même si cela ne réglerait pas toute l’affaire, j’espérais au moins une avancée significative dans le traitement du meurtre de Circéa. Si tel était le cas, j’aurai alors une très forte dette envers mon compatriote sorcier mais ce n’était pas le plus important pour l’instant. Bien entendu, l’idée de lui devoir quelque chose était assez gênante mais je ne voyais pas bien ce que lui pourrait attendre de moi, simple petit agent du Ministère. Certes, je venais d’une famille prestigieuse et de certaine renommée coté Sang-Pur mais je n’étais qu’un des petits derniers descendants, donc de moindre poids par rapport à mes ascendants ou même à certains cousins.

Je montrais ainsi les plans à William Ombrage tout en indiquant l’endroit ou il pourrait récupérer le dossier. Toutefois, avant de lui délivrer les informations pour accéder aux locaux de stockage des affaires du service, je fus pris d’une certaine conscience professionnelle. A vrai dire, j’outrepassais tout à fait les droits donnés aux agents de la Justice Magique lesquels n’étaient pas autoriser à faire rentrer des agents d’autres Départements à certaines sections. Je n’oubliais pas à qui mon interlocuteur était marié. Je savais bien qu’il ne se venterait pas vraiment de ce qu’il ferait, et que peu de monde au final lui demanderait des comptes, mais j’espérais vraiment que cette affaire ne fasse pas trop grande presse. « Loin de moi l’idée de vous dire quoi faire mais… cette discussion pourra t-elle rester entre nous ? » demandais-je en repliant la carte des locaux et en la rangeant précieusement dans un des tiroirs du bureau. Il n’était plus temps d’être suspicieux envers lui, et puis rien ne pourrait être pire que voir le dossier de Circéa tomber aux oubliettes, j’étais donc prêt à beaucoup de choses, mais je ne souhaitais pas que tout cela parvienne à certaines oreilles. Je ne me doutais qu’il y aurait des conséquences à tout cela, que Ombrage réussisse ou non à exécuter son idée mais je n’avais pas grand chose à perde, on ne mettait pas à Azkaban un simple agent du ministère qui avait voulu faire avancer son dossier non ?

Il me confirma en tout cas qu’il ne révèlerait aucun nom à l’experte ce qui était tant mieux. « Je vous remercie Mr Ombrage, j’espère vraiment que vous parviendrez à faire avancer les choses, j’attendrais donc votre hibou » répondis-je alors qu’il me signifiait son envie de s’en aller retrouver son épouse. J’aurai moi même bien voulu aller rejoindre quelqu’un, mais la vérité était que je me sentais bien seul. Cela ne me dérangeait pas outre mesure d’habitude, mais depuis le meurtre, cela se ressentait plus cruellement. Il ne tenait qu’a moi de construire des amitiés au sein du service, mais la réputation de la famille avait fait son tour depuis quelques années déja, si bien que très peu de personnes m’avaient accordé leur confiance. Je n’avais donc que des relations cordiales qui m’empêchaient bien souvent de retrouver quelqu’un pour le déjeuner. Les recherches de l’Oubliator m’apporteraient sans doute de nouvelles conversations avec ce dernier, je comptais bien de toute façon être au courant de tout élément permettant de dénouer les choses dans cette affaire.
 
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Dim 4 Juil - 17:43
Alea jacta est, comme on disait dans ces cas-là… La décision était prise, le pacte était signé et il ne restait plus qu’à agir… Enfin, c’était vite dit, bien sûr, mais j’étais plutôt motivé pour essayer de venir en aide au jeune Black. Assurément, cela pouvait être une recherche intéressante en plus d’être une affaire qui pouvait être fascinante pour les collègues de Morgan Black, peut-être même pour ma chère et tendre…
Disposant des informations nécessaires, il me semblait que tout était désormais entre les mains du destin. Nous allions pouvoir voir si la mort de Mrs Black pouvait s’expliquer, d’abord en analyser les fonds et tréfonds de ce dossier abscons qui n’avait guère pu passer entre les mains du jeune veuf. Ce qui était normal, en réalité, il était sans doute malvenu de permettre à quelqu’un d’impliqué émotionnellement dans la mort d’une personne de se lancer dans une enquête sur celle-ci.

Allais-je devoir parler de cette histoire à ma femme ? Pour le moment, je n’en savais rien. J’avais surtout envie de voir un peu ce qu’il en était et s’il fallait qu’Elianor soit mise au courant, alors elle le serait. Je n’avais rien à cacher dans tout cela… et encore moins à mon épouse. S’il y avait bien une personne en ce monde en qui j’avais une confiance totale, c’était bien elle. J’aurais sans aucune crainte confié ma vie à ma femme. Elle était une sorcière puissante et forte, le genre de femme fascinante et admirable qui suscitait en moi autant l’amour que la fierté et la joie. Je n’avais jamais aimé personne comme je l’aimais, elle. Et ça, c’était quelque chose qui ne changerait jamais.
Mais comme le jeune sang pur me le demandait très clairement et ouvertement, il allait de soi que je ne dirais mot de tout ceci à personne. Hors de question, puisque la demande était là, explicite et claire.

« Si c’est ce que vous souhaitez, je garderai tout ceci pour moi. » Mais je n’étais pas occlumens et si l’envie soudaine de sonder mon esprit venait à germer dans la tête d’un legilimens quelconque, je ne pourrais pas garantir le secret. Aussi fallait-il espérer que ce ne soit tout simplement pas le cas.
Je n’en parlerais même pas à mon psychomage, comme cela, il n’y aurait aucun risque que je trahisse ma parole. J’aimais prouver que l’on pouvait me faire confiance, c’était quelque chose qui me tenait à cœur, je ne supportais pas que l’on puisse me considérer comme un traitre ou comme un pleutre. Ce n’étaient pas là des traits qui me correspondaient et je trouvais grossier et insultant de les accoler à quelqu’un ne les méritant pas.
« Je vous promets de faire le maximum, Mr Black. »

Il était évident que l’homme était en souffrance dans toute cette histoire et le moins que je pouvais faire, c’était d’essayer de l’aider, à ma manière et à mon niveau. Il me suffisait de m’imaginer perdre ma femme pour comprendre dans quel état d’esprit, dans quel désarroi il devait se sentir… Le genre de perte dont on ne se remet pas…
Je n’imaginais pas une seconde que Morgan Black puisse ne pas aimer sa défunte épouse, puisque j’étais moi-même complètement fou de la mienne. Je n’avais pas eu droit à un mariage arrangé, mais à un vrai mariage d’amour et cette union m’avait toujours rendu heureux. Aussi avais-je tendance à penser que c’était le cas pour la plupart des couples, naïvement, sans doute, mais j’aurais bien souhaité à tout le monde de trouver son âme sœur pour cheminer dans la vie… C’était le genre de relation qui donnait un sentiment de plénitude et de pur bonheur… Beaucoup de gens méritaient cela, au fond, mais très peu avaient la chance de le vivre.

Bientôt, la porte du bureau s’ouvrit et ma femme apparut dans l’encadrement de la porte. Divine apparition, sensationnelle et magnifique… Oui, j’étais fou d’elle. Je vivais chaque instant passé en sa compagnie comme une occasion d’être heureux et c’était tout ce qui comptait. Quand elle entrait dans la pièce où je me trouvais, Elianor semblait illuminer tout ce qui nous entourait.
Délaissant Morgan pour retrouver ma chère et tendre moitié, je lui tendis le bras, galamment, pour que nous puissions sortir manger tous deux à l’extérieur. Les restaurants en amoureux, il n’y avait que cela de vrai !

« Merci pour cette conversation, Mr Black, ce fut un plaisir. » Je lançai cela à Morgan, comme s’il m’avait juste tenu compagnie le temps que ma femme revienne et puis, avec un sourire affable à son attention, je le saluais pour prendre congé et me consacrer à mon épouse.

« Dis-moi, ma douce, tu as une préférence pour ce midi ? Une petite envie, peut-être ? » Je parlais de nourriture, évidemment. Selon les jours, nous pouvions facilement manger de la cuisine de toute origine, nous n’étions pas très difficiles, tant que la qualité y était.

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