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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Where worlds collide ◊ Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
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Lun 10 Mai - 22:49
Where worlds collide


Eirian ◊ Hestia

Skyfall is where we start A thousand miles and poles apart Where worlds collide and days are dark
 

Août 2020

Il avait fallu des mois à Hestia pour pouvoir être en mesure de pousser la porte de l’apothicairerie sans que son cœur ne s’emballe dans sa poitrine et que sa mâchoire ne se crispe dans un réflexe incontrôlable. Pendant des semaines, partout où elle posait les yeux, elle revoyait les mangemorts envoyés par sa famille envahir les lieux, elle ressentait de nouveau cette peur panique qui lui avait étreint le cœur au moment où elle avait compris que son cousin ne lui viendrait pas en aide. Elle revoyait Helios reculer hors de sa portée et reposer le masque de métal des mangemorts sur ses traits en une condamnation silencieuse. Pendant longtemps, son souffle s’était fait plus court à chaque fois qu’elle franchissait le seuil de la porte, ses battements de cœur un peu plus forts quand la clochette de la porte d’entrée retentissait, ses mains un peu tremblantes quand Giulia Abbot surgissait dans son dos sans s’être annoncée. Elle s’était sortie de l’attaque punitive des mangemorts sans trop de séquelles physiques, mais ce qu’il s’était passé dans l’apothicairerie était désormais gravé dans son esprit. Un temps, Hestia avait envisagé de quitter son poste pour que sa famille et les mages noirs ne puissent plus la retrouver aussi aisément, mais elle avait fini par renoncer. C'était peut-être une erreur, mais rien n’avait pu la faire changer d'avis. Ce poste, elle en avait besoin, mais ce n’était pas seulement ça. C'était physique, c'était psychologique, c'était un tout. Elle avait besoin de retourner sur les lieux de l'attaque, de faire face à ce qu'elle y avait vécu. Ce lieu où elle s’épanouissait dans un balbutiement de carrière, que les mangemorts avaient envahis sans la moindre pitié, les contaminants par leurs idéaux empoisonnés et la destruction. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais oublier ce qu'il s'était passé ce jour-là, mais elle avait refusé de renoncer. Ce qu’il s’était passé, elle devait vivre avec, s'en servir pour se reconstruire, pas les laisser la submerger. Il était hors de question que ses souvenirs aient la moindre emprise sur elle.

Hestia ne vivrait pas dans la terreur. Elle était retournée sur les lieux de tous ses tourments, à ses yeux, ça avait été la seule solution. Tout ce qu’elle avait vécu, l’avertissement d’Helios, puis sa trahison, les mangemorts, les doloris…  Elle s’était efforcée de les accepter, de les dédiaboliser. L’inverse aurait été laisser sa famille gagner. Quitter l’apothicairerie lui avait paru inenvisageable, un aveu de faiblesse qu’elle refusait. Et puis, dans la société sorcière, rien n’était jamais vraiment secret, elle aurait peut-être pu trouver un autre poste ailleurs, mais cela ne serait certainement pas resté un secret bien longtemps. Si les mangemorts souhaitaient la retrouver, ils en avaient les moyens, se cacher était inutile et aurait été insultant pour elle. Alors elle avait annoncé à Giulia qu’elle n’avait aucune intention de quitter l’apothicairerie pour le moment. Elle voulait leur montrer qu’elle était toujours là, qu’ils ne lui avaient pas fait peur. Que, sans pour autant les provoquer, elle refusait qu’ils régissent son existence. Face aux mangemorts c’était de toute façon la seule chose qu’elle était capable de faire. Et vu ce qu’ils lui avaient fait subir, la résistance passive lui laissait déjà un arrière goût de victoire. Faible, mais réel. Parce que ses parents n’avaient pas obtenu ce qu’ils voulaient, elle n’était pas revenue la tête basse en les suppliant de la pardonner, les mangemorts étaient rentrés bredouilles avec l’obligation d’avouer qu’ils avaient échoués. Certes, ils lui avaient donné la leçon qu’ils avaient promis, mais Hestia n’avait rien appris de plus qu’elle ne savait déjà : elle avait fait le bon choix en tournant le dos à sa famille. Pourquoi est-ce qu’ils n’avaient pas été plus loin -seraient-ils allés plus loin s’ils en avaient eu l’occasion ?- Hestia ne le saurait jamais, et elle refusait de se torturer avec ça.

A la place, elle préférait continuer de mener sa vie comme elle l’entendait, et ça voulait dire se présenter à l’apothicairerie tous les jours pendant les vacances d’été. Sa nouvelle liberté avait un prix mais Hestia n’allait pas s’en plaindre, elle était prête à faire ce qu’il fallait. Pour la première fois de sa vie, elle devait se gérer elle-même, et pour le moment, grâce aux conseils de Thalia et Adèle, elle trouvait qu’elle s’en sortait plutôt bien. Les trois sorcières avaient trouvé un appartement à louer pendant la période des vacances et la Serpentarde était parvenue à convaincre Giulia de l’embaucher pour l’été. La sorcière avait un peu râlé au début mais avait fini par accepter assez rapidement, ce que Hestia avait interprété comme une preuve qu’elle faisait du bon travail à ses côtés. Ainsi éloignée de toutes les contraintes habituellement liées à sa famille, Hestia apprenait à savourer son indépendance et aussi à assumer toutes les responsabilités qui allaient avec. Adieu, les gardens party interminables, les soirées avec la crème de la société sorcière et les conversations hypocrites. Désormais, elle s’appliquait à mériter sa place à l’apothicairerie, à supporter les clients -même les plus lourds- et à gérer son budget. C’était une vie plus difficile, mais c’était elle qui se l’était choisie, alors elle était prête à faire tous les efforts nécessaires pour que ça marche. Et les efforts, ça ne manquait pas. Parce que depuis qu’elle travaillait aux côtés de Giulia, celle-ci semblait prendre un malin plaisir à laisser Hestia traiter avec les clients de la minuscule boutique de l’apothicairerie. La verte aimait son boulot, mais elle devait bien se l’avouer, gérer les clients n’avait jamais été son point fort. Elle se montrait aimable, serviable et délicieuse comme certains disaient, mais intérieurement, elle avait souvent envie de les envoyer bouler. Heureusement, elle passait la majorité de son temps à composer des potions complexes et à préparer des ingrédients rares, les clients irritants n’étaient qu’un faible prix à payer pour pouvoir exercer sa passion quotidiennement. Tant qu’elle ne laissait pas son arrogance et son impulsivité trop transparaitre, tout se passait pour le mieux. Mais il n’empêchait que les efforts, elle avait cessé de les compter depuis longtemps.

C’était d’ailleurs le cas aujourd’hui, face à une vieille sorcière qui lui tenait la jambe depuis un bon quart d’heure déjà. « Oh ma jolie, vous auriez dû voir le visage de mon mari, il était rouge de colère ! Mais bien sûr, il ne pouvait plus prononcer un mot, j’ai bien cru qu’il allait se mettre à cracher du feu comme un dragon ! Voyons, quelle idée aussi de laisser sa baguette à notre petit-fils de quatre ans. Il a eu de la chance de n’être frappé que par un simple sort de mutisme, je suppose que ça lui apprendra. » Derrière le comptoir, la vieille sorcière haussa les épaules tandis que son visage arborait une expression où la fatalité et l’amusement se mêlaient. De l’autre côté, Hestia se composa un sourire de façade et hocha la tête avec attention, dissimulant sans mal son impatience croissante. Elle avait l’impression que cela faisait une éternité que cette sorcière lui racontait son dernier dîner de famille et la Serpentarde pouvait sentir l’irritation grimper un peu plus à chaque mot qu’elle prononçait. Pendant ses premiers mois de travail, la jeune femme avait eu le plus grand mal à supporter les bavardages inutiles des clients, mais aujourd’hui, elle parvenait à prendre son mal en patience. Ou du moins à faire semblant. Giulia n’aurait de toute façon pas accepté un autre comportement de sa part. D’un geste, elle invita la sorcière à continuer, espérant enfin savoir ce qui l’amenait exactement dans l’apothicairerie. « Je venais voir ce que vous aviez pour arranger ça, je n’ai jamais été très douée pour les contre-sorts et maintenant mon mari est muet un mot sur deux. Enfin, pas que ça me dérange vraiment… » Après sourire vaguement amusé et un hochement de tête pour indiquer à sa cliente qu’elle savait ce qu’il lui fallait, Hestia lui tourna le dos pour fouiller du regard les immenses étagères qui se trouvaient là. Elle attrapa une minuscule fiole contenant un liquide bleu clair et la posa devant la sorcière. Une étiquette écrite à la main indiquait qu’il s’agissait d’une potion Volubilis, toutefois légèrement modifiée par les soins de la potionniste propriétaire de l’endroit. « Tenez, cette potion est très diluée, une seule gorgée et votre mari retrouvera toute sa voix. » Lui expliqua-t-elle posément. Elle continuait ses explications sous les hochements de tête de la cliente avant de lui annoncer le prix et de lui souhaiter une bonne journée parfaitement consciente qu’elle serait de retour d’ici la fin de la semaine avec un nouveau souci à régler.

Tout en s’efforçant de ne pas penser à tout le temps qu’elle venait de perdre, Hestia se détourna. Elle avait la ferme intention de retourner à son chaudron pour travailler sur les potions que sa responsable lui avait demandé de faire. Même si Giulia n’était plus -pour le moment- sa maitre de stage, la Serpentarde était consciente qu’elle continuait de la tester en lui confiant des mélanges de plus en plus compliqués à faire, et elle comptait bien se montrer à la hauteur des attentes de la sorcière. Si elle voulait se faire une place dans le milieu de potions, Hestia devait faire ses preuves. Mais apparemment, son chaudron allait devoir attendre encore un peu, une nouvelle fois, la clochette de la porte d’entrée de la boutique retentit, indiquant qu’un nouveau client venait d’entrer. Elle laissa échapper un bref soupir et se composa une expression avenante avant de faire volte-face pour retourner au comptoir. « Bonjour. » Lança-t-elle au nouveau venu. C’était un jeune sorcier brun, Hestia avait l’impression de l’avoir déjà croisé assez régulièrement. Son nom ne lui revenait pas, ce qui n’était absolument pas une surprise vu le peu d’attention qu’elle portait aux autres, mais elle était sûre qu’il s’agissait d’un étudiant de Poudlard. Mais en attendant, il restait un client. En voyant qu’il se dirigeait vers les quelques étagères où des dizaines et dizaines de fioles étaient exposées pour les clients, Hestia choisi de prendre les devants. « Je peux t’aider ? » Demanda-t-elle d’un ton qui camouflait son impatience. L’espace boutique était minuscule et les étagères pour les clients peu nombreuses, les stocks se trouvaient derrière Hestia, mais avec toutes les fioles exposées, le sorcier pouvait en avoir pour un moment pour trouver ce qu’il cherchait, ou alors se rendre compte que ce qu’il voulait n’était pas mis à disposition. Avec un peu de chance, la Serpentarde pourrait l’aider rapidement et retourner à ses chaudrons.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Eirian Howl
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Lumos
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Sam 15 Mai - 22:01
Where worlds collide
« août 2020 »
Tu te débats, mais quelque chose bloque tes poignets et tes jambes, se presse contre ta gorge. Tu n’arrives plus à respirer, cherches désespérément une gorgée d’air, mais rien ne passe. Un poids t’écrase, te punaise contre le lit, des doigts courent dans tes cheveux. Non, non, non. Les sensations déferlent, une main sur ta peau, une pression plus forte sur ta gorge, tu ne peux même pas tourner la tête, le plafond te fixe, tu dois… Tu veux repousser la silhouette floue, mais tu ne peux pas bouger, comme si tu étais attaché. La panique et l’impuissance te submergent, tu redoubles d’effort.
Un bruit sourd. Tu te redresses dans un sursaut, le souffle court, haché, couvert d’une sueur glacée, à l’affût de… Ton cœur bat comme un fou contre tes côtes, ta respiration haletante, trop rapide et qui pourtant n’envoie pas assez d’air à tes poumons couvre les éventuels autres bruits. Ta main a déjà plongé sous ton oreiller à la recherche de ta baguette. Un mouvement, une lumière vive éclaire les lieux. Des larmes s’échappent de tes yeux, tu lèves une main en protection tout en balayant la pièce du regard. Rien. Tu es seul. Pourtant, une fois de plus, tu avais l’impression d’y être – tu ne sais pas où exactement, le décor est flou ces derniers temps, mais les sensations sont toujours aussi prégnantes. Le cœur au bord des lèvres, tu scrutes les alentours encore et encore, te penches avec lenteur et précaution pour attraper le couteau que tu as envoyé au sol en te débattant – le bruit sourd qui t’a tiré de ton cauchemar.

Peu à peu, tu prends conscience de l’endroit où tu te trouves. Tu reconnais les détails de l’appartement de Sean. Heureusement, tu n’as pas l’air de l’avoir réveillé avec tes bêtises. Des tremblements te secouent, tu as froid – la sueur refroidit sur ta peau. Toujours pas de mouvement suspect. Les battements fous de ton cœur s’apaisent, ta respiration est toujours trop bruyante, manque encore d’amplitude, mais tu as moins l’impression que tu vas t’étouffer d’une seconde à l’autre. La nausée ne te quitte pas, tu luttes contre un haut-le-cœur. Tes mains glissent lentement sur tes vêtements, frôlent ta gorge, mais le contact même léger suffit à te crisper de nouveau. Tu ne sais pas d’où viennent ces sensations, cette pression sur ton cou. Ça, tu ne l’as pas vécu, mais si ton cerveau commence à ajouter des ressentis fantômes au reste, tu ne vas pas t’en sortir.
Ta baguette t’échappe, tu plonges ton visage dans tes mains. Tu n’en peux plus, de ces scènes que tu revis à l’infini, à l’identique ou presque, à l’exception de ces nouveaux détails que tu ne comprends pas, comme si ton esprit était resté bloqué trois ans en arrière et n’avait jamais redémarré. La proximité de la date ravive encore plus tes souvenirs et te rend malade. Un sanglot secoue tes épaules, tu fermes les paupières, te mords les lèvres. Il ne manquerait plus que tu te mettes à pleurer. Tu inspires lentement, profondément pour te calmer, presque surpris d’y parvenir sans entrave, mais tu n’arrives pas faire taire l’angoisse qui rôde et te noue le ventre, à faire disparaître les sensations fantômes et la douleur qui s’attardent.

Un coup d’œil sur le côté, vers ta montre. Deux heures trente. Seulement. Tu n’as même pas dormi trois heures et tu sais que tu ne t’en rendormiras pas, malgré la fatigue devenue un état permanent, malgré l’épuisement qui te fait ployer et te brouille trop souvent les idées, t’obligeant à fonctionner de façon automatique. Tu n’en peux plus ; et l’hypervigilance qui aiguise tes nerfs et te garde sans cesse sur le qui-vive, attentif à ton environnement, prêt à parer n’importe quelle menace qui se présenterait, achève de te vider des forces. Cela devient plus que dangereux, tu l’as vu moins d’un mois plus tôt avec Maxime, ton état a failli vous coûter cher à tous les deux. Ta main frotte sur la cicatrice que tu as gardée de ta blessure, comme un rappel. Pourtant, tout ce qui reste à cet instant, c’est la lassitude et les idées noires qui brûlent comme des flammes obscures, avides, tentatrices, invitant à l’abandon, les monstres qui reviennent dans ta tête, assoiffés de sang, susurrant à quel point ce serait facile, juste un peu, pas grand-chose, rien de grave, une marque de plus parmi les autres, une cicatrice de plus sur des bras qui en comptent déjà bien trop, traces livides ou violacées, profondes, sur la peau pâle.
Non. D’un geste brusque, tu balances ton couteau de l’autre côté de la pièce. Il heurte le mur dans un bruit sourd, tombe au sol. Tu regrettes aussitôt ton geste. Mais tu as toujours ta baguette. Tu fermes les poings sur ta couverture, tremblant. Non. Tu l’as bien assez fait. Le soulagement éphémère qui t’envahit à chaque fois te revient. Il ne suffirait pas de grand-chose. Juste le contact froid contre ta peau, celle-ci qui cède, les gouttes rouges. Non. Tu en as marre. Marre du stress, marre de l’angoisse et des insomnies, marre de la peur qui ne te quitte pas, de la crainte qu’on te retrouve, marre du flot noir alimenté par tes pensées, rivière devenue torrent, torrent devenu fleuve, fleuve sur le point de déborder, noirceur et douleur mêlées que seul le sang devenu refuge parvient à apaiser. Non, non, non. Tu céderas, forcément, dans quelques heures, dans quelques jours, comme tu le fais depuis trois mois, pour tenir encore un peu plus longtemps.

Pas maintenant. Pas ici. D’un geste brusque, tu repousses tes couvertures, te retrouves dans la pièce à vivre, qui commence à devenir familière. Ça te fait toujours étrange de savoir que tu es chez Sean, qu’il a accepté de t’héberger, qu’il a vraiment cru à ton histoire. La pointe d’angoisse est toujours là – tu ne peux pas t’empêcher de guetter le moment où il changera d’avis et te mettra dehors ou te dénoncera au Ministère. Tu fais en sorte de le déranger le moins possible, et tu profites de ce répit tant que ça dure. Avoir un endroit où rentrer et te mettre à l’abri après le désastre de la fête à Pré-au-Lard, plutôt que retrouver les rues de Londres, t’a profondément soulagé. Le décor t’apaise un peu, fait légèrement refluer les idées noires. Tu gagnes la cuisine sans bruit, hésites devant le réfrigérateur, mais ton ventre se tord quand tu penses au jus de pomme, et tu te rabats prudemment sur un verre d’eau. Le liquide frais te fait du bien. Peu à peu, tu parviens à reprendre ton calme, la crise s’éloigne.
Tu regagnes ta chambre, t’allonges pour chercher un peu de repos tout en sachant que le sommeil te fuira. Ça ne peut plus durer. Tu ne fais que t’épuiser et le jour viendra où tu n’auras plus assez d’énergie pour fuir le Blood Circle, où la fatigue te fera commettre l’erreur de trop. Tu ne peux pas te le permettre. L’année à venir sera rude, il faut que tu puisses dormir et c’est aussi ce que t’a dit Abigail, le mois dernier, que tu devais te prendre en main. Impossible de continuer sur cette pente. Cela fait un moment que tu songes à des potions, mais les plus générales ne te conviennent pas et tu n’as pas les compétences requises pour en fabriquer une toi-même. L’idée de boire quelque chose qui s’apparente même de très loin à une forme de drogue t’angoisse, mais est-ce que tu as vraiment encore le choix ? Le constat est vite fait, tu ne tiendras jamais à ton rythme actuel, entre les insomnies et tes problèmes avec la nourriture, et tout le reste. Si tu pouvais en mettre une partie sur le fait de passer tes nuits dans des endroits malfamés, force est de constater que rien ne s’arrange. Il faut que tu dormes. Que tu essaies au moins de trouver une solution viable.

La journée te trouve en train d’arpenter le Chemin de Traverse d’un pas décidé. Ta résolution nocturne a perdu de sa force, mais il suffit que tu jettes un coup d’œil dans un miroir pour savoir que ça devient urgent. Tes cernes te mangent toujours le visage, tu es beaucoup trop pâle sous le soleil de l’été. Cependant, tu montes et descends la rue trois fois avant de te décider à pousser la porte de l’apothicaire, avec un regard pour t’assurer que tes manches sont bien ajustées. L’odeur te saisit à la gorge, les multiples ingrédients sont exposés ici et là. Tu en reconnais la plupart – ce n’est pas la théorie qui te manque en potions, mais tu n’as jamais vraiment compris comment ça fonctionnait, alors que c’est si simple pour les sortilèges. Si seulement tu pouvais t’ensorceler ! Mais tu n’as rien trouvé qui corresponde à ton souhait. Tu fais mine de t’intéresser aux bocaux, le cœur battant, jusqu’à ce que l’apothicaire t’interpelle. Mais dès que tu commences à expliquer ce que tu cherches, il te rit au nez : « Une potion pour dormir ? Commence par moins faire la fête et ça ira mieux ! Ah là là, ces jeunes ! »
Tu serres les poings, toute envie d’entrer dans les détails coupée. C’est déjà assez compliqué comme ça. Et même si tu insistais, il a l’air bien parti pour te vendre la première potion venue – et ça, tu n’en veux pas. Il te faudrait pratiquement un mélange sur mesure, pour faciliter l’endormissement, calmer les cauchemars et éviter les insomnies… tout en te laissant assez en alerte pour te réveiller au moindre danger. Hors de question de perdre le contrôle. Tu ne connais pas de spécialiste en potions à qui t’adresser directement. Helios Carrow t’avait bien parlé de sa cousine, mais tu n’as jamais donné suite – il est bien trop proche des Mangemorts pour que tu fraies avec sa famille, en dehors de Kayla évidemment, mais vu les pratiques des sang-pur, à leurs yeux, elle ne fait pas vraiment partie des leurs.

En attendant, te voilà bien embêté. Tu tournicotes sur le Chemin, sans parvenir à te décider, passes plusieurs fois devant le panneau de l’Allée des Embrumes. Quelqu’un comme toi y est sans doute plus que malvenu, mais tu as entendu dire qu’on y trouvait une potioniste de talent. Tu peux au moins te renseigner.
Avant de changer de nouveau d’avis, tu t’engages dans l’allée sombre en t’efforçant de ne pas attirer l’attention et d’avoir l’air de savoir où tu vas. C’est aussi sinistre que sa réputation et les vitrines de magie noire ne se cachent pas vraiment. Tu finis par repérer l’apothicairerie. Au pire, tu feras chou blanc, et voilà.
La clochette tinte quand tu entres dans la minuscule boutique, le regard aussitôt attiré par les fioles exposées. Ton bonheur se trouve peut-être là – ou au moins la garantie de nuits plus tranquilles. Ça fera plaisir aux autres de Serdaigle, tiens, si tu ne les réveilles plus.
Tu te tournes vers le comptoir derrière lequel vient d’apparaître… Hestia Carrow. C’est bien ta veine. Tu ne lui as jamais parlé, mais tu la connais de vue et tu as déjà entendu parler de ses compétences en matière de potions. Mais s’il y a des gens avec qui tu ne tiens pas à parler soucis de santé, c’est bien les Mangemorts. Bon, tu n’en parles pas davantage avec tes amis. Pour Hestia… Helios Carrow avait l’air de la tenir en bonne estime, mais Kayla a sous-entendu une fois ou deux que ses cousines n’adhéraient pas forcément autant aux idées familiales. Tu réponds à son salut, hésitant à la nommer directement – elle ne te connaît pas, ne t’a sans doute jamais vu, ça risque de paraître un peu bizarre, mais puisque vous êtes tous les deux étudiants…

— Bonjour, Hestia !


Tu reportes ton attention vers les étagères, tâchant d’identifier les différentes catégories de potions, les étiquettes suffiront peut-être à trouver ce que tu cherches. Tu ne dois pas avoir l’air à l’aise ni trop sûr de toi, car Hestia te demande si tu as besoin d’aide.

— Je regarde seulement ce qu’il y a pour l’instant.

Tu jettes un coup d’œil au-delà du comptoir où s’étalent d’autres fioles. Avec ta chance habituelle, il y a moyen que ce que tu cherches ne soit pas directement accessible.

— C’est la première fois que je viens, je n’ai pas l’habitude, c’est classé comment ?

En espérant que ça puisse t’aider à te repérer dans le fouillis de fiole. De toute façon, une fois que tu auras trouvé, il faudra bien que tu reviennes vers elle pour payer – ou pour demander s’ils font des préparations à la demande si jamais tu ne trouves pas. Mais l’idée t’agace.
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Lun 31 Mai - 22:50
Where worlds collide


Eirian ◊ Hestia

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Hestia l’avait toujours senti au plus profond d’elle-même, sa voie était celle des potions. Elle l’avait compris dès sa plus tendre enfance, quand elle passait des heures à feuilleter les épais grimoires de plantes et potions de son paternel, trop jeune pour en comprendre un mot mais déjà fascinée par les gravures représentées. Elle en avait longtemps tourné les pages, presque religieusement, découvrant avec une curiosité de plus en plus grandissante cette faune et ces fioles aux effets si particuliers. Puis plus tard, elle s’était mise à s’échapper dans le petit bois qui bordait leur demeure pour y rechercher les plantes qu’elle avait repéré dans ces ouvrages, et revenait les cheveux en bataille et les genoux couverts de terre. Sa passion n’avait fait que grandir au fil des ans. Elle avait commencé à faire pousser ses propres plantes, puis à s’entrainer à ses propres mélanges. Les débuts n’avaient pas été forcément couronnés de succès, plusieurs fois elle avait dû appeler à la rescousse l’elfe de maison de sa famille pour éteindre un départ de feu ou faire disparaitre une potion ratée complètement nauséabonde. Mais elle avait persévéré, baisser les bras à la première difficulté n’avait jamais été dans son caractère, et ses efforts avaient payés. Passion et ambition s’étaient mêlées et ça avait été l’évidence, elle consacrerait sa vie aux potions. Après des années à préparer cette voie, c’était aujourd’hui plus vrai que jamais. C’était comme si toutes ces années l’avaient destiné à ce moment, les lectures, les prises de notes sans fin, les essais, les nuits blanches passées penchée sur son chaudron, ça n’avait été que pour la préparer à cette plongée dans le grand bain. Désormais elle y était, là derrière le comptoir de l’apothicairerie, elle était enfin potionniste, apprentie, certes, mais le mot était là. Tout son travail, ses études, ses sacrifices, ça payait enfin. Et cette réussite, elle ne la devait qu’à elle-même.

Il n’y avait cependant pas toujours des bons côtés, il fallait l’avouer. Rien de tout ça ne lui était venu facilement, Hestia avait dû se battre pour que Giulia Abbot accepte de la prendre en stage, puis comme employée pour l’été, les semaines de travail s’étaient transformées en épreuves. Sa maitre de stage s’était appliquée à la tester, que ce soit sa patience en lui demandant d’effectuer des tâches rébarbatives, ses connaissances en s’amusant à l’interroger au hasard, au détour d’un couloir, et bien sur sa pratique, en lui réclamant potion sur potion, de plus en plus complexe à chaque fois. Hestia s’était exécutée à chaque fois, cette place comptait plus que tout à ses yeux, elle refusait de la perdre. Mieux, elle comptait bien prouver qu’elle la méritait. Sûrement que Giulia en était arrivée à la même conclusion puisqu’elle lui avait offert ce job d’été, en râlant pour faire bonne mesure -c’était que la sorcière avait une réputation à tenir-, mais sans y opposer de réelle résistance. Lorsqu’elle repensait à son parcours, la Serpentarde se sentait envahit d’une grande fierté, elle avait réussi. Elle savait que ce sentiment n’avait rien de modeste, mais après le début d’année qu’elle avait vécu, elle avait bien le droit d’être fière. Cet emploi, c’était sa victoire personnelle, sa revanche, mais Hestia, le reconnaissait, il n’y avait pas que des bons côtés. Dans son idéal, elle se voyait passer ses journées penchées sur son chaudron, à travailler sur des mélanges complexes, à inventer ses propres potions, c’était à ça qu’elle voulait consacrer son avenir, ce pour quoi elle voulait être reconnue. Mais tant qu’elle était l’employée de Giulia , elle devait jouer selon ses règles. Et si la sorcière lui demandait souvent de travailler sur des potions, pour le plus grand contentement de la verte, elle lui imposait également de gérer la clientèle de l’apothicairerie, ce qui était bien loin de lui plaire autant.

Les clients, Hestia s’en passerait bien. Malgré l’éducation donnée par une famille de sang-pur, les relations humaines n’avaient jamais été son truc. Oh, elle savait tenir une conversation et jouer les intéressées, mais au fond, le moins elle se mêlait aux autres, le mieux elle se portait. Sauf que là, elle n’avait pas le choix. Giulia ne lui demandait pas de papoter avec ses clients -merci Merlin- mais elle exigeait d’elle une politesse irréprochable. Alors même si elle avait envie d’envoyer bouler les clients qui ne trouvaient rien de mieux que de lui raconter sa vie, Hestia n’avait pas d’autre choix que de revêtir son sourire le plus exquis -hypocrite- et de hocher la tête avec patience. C’était ainsi que ça marchait dans le commerce, et puisque cette apothicairerie n’était pas sienne, c’était ainsi qu’elle devait agir. Même face à une sorcière centenaire qui aimait faire des tours et des détours avant d’en arriver à l’objet de sa visite alors que tout pourrait être bouclé en quelques minutes à peine. Ce n’était pas que cette cliente était désagréable, mais Hestia avait autre chose à faire, ses chaudrons l’appelaient et elle savait qu’elle serait de retour dans quelques jours à peine avec un nouveau problème qui lui prendre une éternité à lui exposer alors que la solution serait trouvée en moins d’une minute. Quelle perte de temps. Mais selon Giulia, ces clients étaient importants et même si la verte était persuadée que l’apothicairerie se porterait tout aussi bien sans cette partie boutique, la sorcière tenait à la conserver. Soit. Hestia prenait donc sur elle tout en rêvant d’un jour où elle pourrait décider de son quotidien comme elle l’entendait. Répondre aux questions, encaisser, souhaiter une bonne journée, tout ça elle maitrisait à la perfection désormais, et si cette tâche n’était pas à son goût au moins la réalisait-elle avec réussite. La seule fierté qu’elle en tirait c’était que jusqu’à maintenant aucun client n’avait réussi à lui poser une colle. Au moins traiter avec des sorciers divers et variés toute la journée lui permettait de maintenir à jour ses connaissances.

Mais parfois ça lui semblait un peu comme une malédiction, à peine un client avait-il quitté la boutique, qu’une nouvelle personne en franchissait le seuil, pour son plus grand désespoir. Comme en cet instant. Hestia avait enfin réussi à se débarrasser de sa cliente bavarde, pleine d’espoir elle s’était tournée vers ses chaudrons, mais avait dû se stopper en plein mouvement. La clochette de la porte avait retenti, avec ce qui lui semblait être une ironie désagréable. Ravalant sa déception, la Serpentarde était retournée à son poste derrière le comptoir et plaqué un sourire affable sur ses lèvres. Intérieurement elle bouillonnait mais à l’extérieur elle ne pouvait rien laisser paraitre. Devant elle se trouvait un étudiant de Poudlard dont le prénom lui échappait. « Bonjour, Hestia ! » Un bref étonnement passa dans les prunelles de la verte. Il la connaissait. Aurait-elle dû en faire de même ? Un instant, elle prit la peine de l’observer un peu mieux. Brun, cheveux bouclés, un peu pâlot, mais non, son prénom ne lui revenait décidément pas. Tant pis, elle ne comptait pas se creuser la tête plus que ça, peut-être que ça lui reviendrait plus tard. Ou pas, au final ça ne changeait pas grand-chose à ses yeux, il était avant tout un client. Ce point en tête, et le voyant se diriger vers les étagères à disposition du public, Hestia choisi de prendre les devants en lui proposant son aide. « Je regarde seulement ce qu’il y a pour l’instant. » Le sourire de la verte se figea sur ses lèvres mais elle se força à le laisser en place. Voilà qui était loin de l’arranger. Elle espérait que l’étudiant ne serait pas comme ces clients qui passaient une éternité à lire les étiquettes de chaque fiole avant de tout simplement ressortir de la boutique sans chercher plus loin. Elle pendant ce temps, elle était forcée de rester derrière son comptoir à perdre son temps. « Très bien. » Souffla-t-elle donc plus pour combler le silence que pour marquer un réel assentiment. Oh, non ce n’était pas très bien, c’était bien loin de lui convenir mais elle n’avait pas le choix.

Tout en s’efforçant de prendre son mal en patience, Hestia laissa du temps au jeune homme. Elle rangeait quelques potions déjà parfaitement alignées pour se donner l’illusion de ne pas perdre son temps quand enfin il reprit la parole. « C’est la première fois que je viens, je n’ai pas l’habitude, c’est classé comment ? » La Serpentarde sentit sa patience vaciller mais ne laissa rien paraitre. De toute évidence, ce sorcier ne voulait pas de son aide et elle ne pouvait pas la lui imposer. Au moins, avoir quelques informations pour mieux chercher pourrait l’aider à trouver son bonheur plus rapidement. Sourire aux lèvres, elle lui montra d’un geste vague de la main l’espace dans lequel il se trouvait. « De ce côté du comptoir c’est les potions dites grand public. » Autant dire celles qui n’étaient pas dangereuses. Ils n’allaient tout de même pas laisser n’importe qui mettre la main sur du veritaserum, ou des potions qui causaient brulures et autres blessures. Giulia avait peut-être son caractère, mais elle n’était pas stupide. Agir ainsi aurait causé plus d’ennuis qu’autre chose, surtout que certains clients avaient la merveilleuse idée (non) de venir avec leurs enfants. « La première étagère c’est les potions de soin pour les maux bénins, petites coupures, brûlures non graves, rhumes...» Continua-t-elle en désignant l’étagère de la main. Pimentine, calmant pour les maux de tête, concentré de vitamines… Que des potions du quotidien dont l’effet était limité et parfaitement sûr. « La deuxième étagère c’est tout ce qui est antidote. Pareil, ça ne traite rien de grave, il y a des philtres pour annuler des sorts ou d’autres potions, d’autres pour traiter les morsures de doxys, ce genre de choses… » Encore une fois, rien de bien complexe et qui pouvait être utilisé par n’importe qui. Nouveau geste de la main pour montrer une troisième étagère. « A côté c’est des mélange pour l’entretien d’une maison, le Nettoie-Tout magique de la Mère Grattesec a toujours un succès fou. » Bref, l’essentiel de la bonne petite ménagère. Hestia était un peu dépitée de savoir ce genre de chose, mais ça faisait partie du métier. Pas sûr que ça intéresse beaucoup le sorcier, alors elle enchaina. « A l’opposé tu as les philtres pour la beauté. Au cas où tu veuilles des cheveux plus brillants ou des ongles plus forts. » Elle eut une moue un brin moqueuse mais pas provoquante, juste parce qu’elle doutait que ce soit là l’objet de la visite du jeune homme. Enfin après tout, pourquoi pas, ce n’était pas à elle de juger. Elle avait vu des choses plus étranges que ça se passer dans cette apothicairerie. « Bref, que des potions plutôt classiques et sans grands effet sur le corps humain. » Conclut-elle.

Il y avait également des étagères où reposaient des bacs remplis d’ingrédients en libre service mais Hestia choisi de ne pas s’y attarder. Déjà parce que si elle commençait à tout décrire ils seraient encore là le lendemain, mais surtout parce que le brun s’était directement dirigé vers les potions toutes prêtes, c’était donc sûrement ça qui l’intéressait. A la place, elle désigna les étagères qui se trouvaient dans son dos, protégées par des vitres et sortilèges. « Tout ce qui est plus complexe et avec des effets plus importants se trouvent de mon côté. On ne laisse pas les clients mettre leurs mains dessus. » Ils seraient bien capables de provoquer une catastrophe vu combien certains étaient peu doués. Là se trouvaient les vraies potions, celles sur lesquelles Hestia aimait travailler. Elle observa un instant le jeune homme pour tenter de déterminer si ses explications l’avaient aidé ou plus perdu encore. C’était difficile à dire. Hestia prit une inspiration et posa ses avants bras sur le comptoir, se raccrochant à sa patience malmenée. « Tu sais, si tu me disais que ce tu recherches au lieu de demander une visite guidée, on gagnerait du temps. » Déclara-t-elle avec un haussement d’épaules. Après tout, elle était là pour ça, même si elle admettait qu’elle préfèrerait encore plus être devant son chaudron.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Eirian Howl
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Lumos
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Ven 18 Juin - 21:55
Where worlds collide
« août 2020 »
Compte tenu de là où tu partais avec la propagande du Blood Circle, tu t’es plutôt bien adapté au monde magique et à Poudlard. Tu as passé une bonne partie de ton temps libre des premières semaines, voire des premiers mois, à la bibliothèque pour essayer de te mettre à niveau en ce qui concerne les connaissances de base de l’univers sorcier. Certaines choses sont venues très vite, pour d’autres ça s’est fait au fur et à mesure que de nouveaux pans de ce nouveau monde se dévoilaient. Et il y avait les cours bien sûr, pendant lesquels tu as découvert ton amour immodéré pour les sortilèges – et tes affinités avec eux. Les couleurs qui se mêlent, les vraies et celles que tu es le seul à voir, cette sensation d’atteindre la nuance parfaite lorsque tu réussis… tu t’es vite plongé à corps perdu dans la métamorphose, les sortilèges et la défense contre les forces du mal, autant de matières où tu as toujours brillé. Neuf ans plus tard, tu ne t’en lasses toujours pas. À côté, la plupart des sorciers ont l’air blasé, utilisant la magie sans avoir l’air de penser à ce qu’ils font, comme si c’était simple et banal – ça l’est d’une certaine façon, tu utilises la magie au quotidien. Mais elle garde une dimension supplémentaire pour toi, elle reste… eh bien, une sorte d’enchantement.
Tu t’es bien fait au reste également, ravi de découvrir l’histoire du monde magique, cette histoire derrière l’histoire, avec ses hauts et ses bas, les guerres contre certains peuples, l’instauration du secret magique… c’était fascinant à découvrir, mais aussi de comparer avec ce que tu savais de l’histoire moldue, la façon dont les deux sociétés évoluaient parallèlement, comment les événements de l’une pouvaient impacter l’autre – souvent lors des conflits, malheureusement, chacun vivant sa vie de son côté lors des périodes plus paisibles.

Tes seules frustrations concernent deux domaines relativement proches : la botanique et les potions. Autant sur le plan théorique, ça va – tu es un Serdaigle et studieux, tu aimes apprendre, pas de souci de ce côté-là. Mais alors, la pratique… Tu ne fais pas mourir les plantes, ni exploser les chaudrons, mais ce n’est pas beaucoup plus glorieux. Et autant du côté de la botanique, ça ne t’a jamais beaucoup dérangé – tu aimes passer du temps dehors, profiter de la nature, mais pas au point d’apprécier le jardinage –, autant du côté des potions, c’est nettement plus embêtant. Tu n’as jamais eu le déclic, ni trouvé ce qui te manquait – cet instinct du potioniste, peut-être. Tu avais beau savoir un peu cuisiner, ce n’est pas totalement pareil non plus. Tes potions ont toujours été au mieux passable – une des rares matières où Elise pouvait prétendre l’emporter sur toi, du moins sur l’aspect pratique. Mais c’est le genre de domaine où le savoir théorique atteint rapidement ses limites. Pendant tes années au collège, tu n’as pas ménagé tes efforts, frustré de voir l’art des potions te glisser entre les doigts, mais rien de ce que tu as tenté n’a fonctionné et, si tu n’as pas baissé les bras, tu as renoncé à t’accomplir de ce côté-là. Au fond, tu n’avais pas tellement besoin de savoir fabriquer des potions par toi-même, il était plus simple de t’en procurer – puis attendre des mois que le mélange repose comme il convient… ça restait tout de même moins pratique que la magie pure et simple. Grossière erreur. Parce que si tes pouvoirs t’ont certes sauvé la vie un certain nombre de fois ces derniers temps, surtout depuis ton entrée dans l’Ordre du Phénix, ce ne sont pas eux qui te vont te faire dormir, à ton grand dam.

Et tu ne t’y connais vraiment pas assez pour tenter de créer un mélange adapté à tes besoins. S’il y a bien un domaine où il ne faut pas jouer avec le feu (littéralement parlant ou non), c’est celui-là. La potion de Sommeil, la goutte du mort-vivant… tu les connais, tu pourrais éventuellement arriver à les reproduire avec un résultat plus ou moins probant, mais de là à les adapter à ce que tu souhaites… Trop dangereux, la moindre erreur de dosage peut avoir des conséquences dramatiques. Et même si tu rêves parfois de t’endormir pour ne te réveiller que dans plusieurs semaines, pour fuir le conflit et le tourbillon noir de tes pensées, tu n’envisages pas réellement de tomber dans le coma.
Pourtant, tu ne peux pas continuer sur cette lancée. Le manque de sommeil combiné à ton absence d’appétit va finir par te faire commettre une erreur et si tu as eu de la « chance » jusque-là (tu es toujours en vie, disons), tu ne peux pas compter sur ça pour t’en sortir. Dormir… une action si naturelle pour la plupart des gens. Pour certains, il suffit de poser la tête sur l’oreiller et ça y est, en quelques secondes, ils sont déjà partis pour le monde des rêves. Toi, il te faut des heures maintenant… tout ça pour être réveillé deux ou trois heures plus tard par un cauchemar et finir la nuit en veillant jusqu’à l’aube, incapable de te rendormir. Si on y ajoute la présence de tes condisciples de dortoir, dont les mouvements ou les bruits nocturnes ajoutent encore à ton hyper vigilance, le cocktail devient explosif et dormir relève de la mission impossible. Avec la rentrée qui arrive, tu es obligé d’en tenir compte… et évidemment, tu ne peux pas passer la moitié de l’année dans la Salle sur Demande.

Un potioniste professionnel reste ta meilleure solution. Tu n’en connais pas. Tu ne sais pas trop à quoi tu t’attendais en poussant cette porte de l’Allée des Embrumes, mais certainement pas à tomber sur celle que tu évitais plus ou moins jusqu’à présent. Hestia Carrow, que tu connais par tes échanges parfois contradictoires avec Helios et Kayla. Trop tard pour faire demi-tour, et de toute façon, tu ne vois pas d’autre boutique où te rendre. Pré-au-Lard n’en possède pas – et c’est trop près du château à ton goût. Un jour, tu te demanderas s’il est vraiment normal que ton premier réflexe soit de toujours dissimuler ce que tu fais, dans un perpétuel au cas où, avec l’idée d’en dire le moins possible sur toi – surtout à propos de ce qui ne va pas. Après tout, Eirian Howl, discret étudiant de Serdaigle, est censé n’avoir rien vécu qui l’amène à cauchemarder toutes les nuits ou presque. Bon, pour la discrétion auprès de tes condisciples, on repassera, tu les as assez réveillés en criant pour qu’ils soient bien conscients que tu ne tournes pas rond, et c’est aussi ce qui te pousse à essayer de régler ce problème avant la rentrée.
Il est de toute façon trop tard pour tourner directement les talons, et puisque tu es là, autant en profiter. Tu salues la Serpentarde par son prénom. Elle ne connaît visiblement pas le tien, c’est normal, tu as toujours fait en sorte de te fondre dans la masse. Et elle ne fait pas partie des sang-pur auxquels tu t’es confronté au fil des ans, quand ils essayaient de s’en prendre à toi ou à d’autres nés-moldus.
Avec un peu de chance, tu pourras t’en sortir par toi-même, même si tu en doutes devant la quantité de fioles qui s’étalent devant toi, dans un classement qui t’échappe. Hestia n’a pas l’air ravie, tu dois lui faire perdre du temps – en passant derrière le comptoir de la librairie d’Aiko depuis bientôt deux mois, tu en as croisé, de ces clients qui tournent en rond pendant des heures, s’intéressent à un livre puis un autre, ressortent parfois sans rien acheter ou, pire, en t’ayant demandé plein de titres qu’ils reposent finalement. Ils sont épuisants, même si évidemment tu ne peux rien montrer devant eux. Ils restent heureusement peu nombreux. Mais si tu peux éviter de trop développer ce qui t’amène, ce sera mieux.

Tu lui demandes l’agencement général des lieux. Tu n’as pas non plus envie d’y passer la journée. Les étiquettes s’étalent devant toi, l’encre n’est pas toujours très nette et il y a des centaines de fiole. Tu serais presque prêt à troquer une partie de ton talent en sorts contre un peu plus de compétences en potions. Tu grimaces lorsqu’elle évoque les potions grand public. Aucune chance que quelque chose d’aussi précis que ce que tu cherches s’y trouve. Forcément. La plupart des potions sont bien assez dangereuses sans les laisser en plus à la portée du premier imbécile venu.
Tu te tournes vers la première étagère qu’elle décrit. Maux bénins… plutôt physiques, visiblement. Tu reconnais des flacons de Pimentine, des potions anti-brûlures. Des choses pratiques – tu devrais peut-être refaire une partie de ta trousse à pharmacie d’ailleurs, mais tu n’es pas sûr qu’elles soient vraiment efficaces contre les blessures par balles. Définitivement, tes soucis n’entrent pas dans la catégorie « grand public ».
Antidotes, ça ne va pas non plus. Tu parcoures rapidement les étiquettes du regard par acquit de conscience, mais rien qui ne semble correspondre à ce que tu veux. Tu te rembrunis tandis qu’Hestia poursuit ses explications. Pas besoin de produits d’entretien, encore moins de philtres de beauté. Des cheveux brillants ou des ongles forts… Absolument pas pour toi.

— Ça aussi, ça a un succès fou ? tu demandes, un peu ironiquement.

Tu ne juges pas vraiment les gens. Si leur seul souci est de se mettre en valeur, tant mieux, puis tu ne sais pas non plus ce qui peut se cacher derrière. S’il y a bien une chose que tu as apprise ces dernières années, c’est que les apparences peuvent être plus que trompeuses. Bref, que du classique, comme le confirme Hestia.

— C’est ce que je vois.


Ce qui ne t’arrange pas. Tu vas devoir en passer par elle, puisqu’elle semble être seule pour tenir la boutique à cet instant. Ton regard ne quitte pas les vitres derrière elle. Précaution élémentaire bien sûr, mais c’est frustrant. Et l’idée d’en dire plus à une inconnue sur tes problèmes, surtout une potentielle mangemorte, ne te plaît pas des masses. Ce ne sont pas des informations importantes, mais ça fait treize ans que tu caches à peu près tout ce qui concerne ta vie. Tu reviens aux étagères qu’elle t’a présentées, qui ne t’apporteront rien, puis à celles derrière elle. Soupir. Bon.
Tu t’avances vers le comptoir tandis qu’elle t’invite à lui dire ce que tu recherches.

— Effectivement, je ne pense pas que ce soit dans la partie grand public. Je ne sais même pas si vous aurez ce que je recherche, ou si ce sera une préparation sur mesure.

Ça devient maladif, cette incapacité à avouer quoi que ce soit qui s’apparente à une vérité, même aussi banale que « je ne dors pas la nuit ».
Tu regardes par-dessus son épaule.

— Tu es seule pour gérer le magasin ?


Ce serait peut-être plus simple si c’était quelqu’un que tu ne connais pas – même si c’est absurde. Tu réalises avec un temps de retard que ta question peut être mal interprétée. Tu ne mets pas en doute ses compétences – tu en as assez entendu parler à Poudlard, mais ça peut sonner de cette façon.

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Mar 27 Juil - 21:45
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Eirian ◊ Hestia

Skyfall is where we start A thousand miles and poles apart Where worlds collide and days are dark
 

Cela ne faisait que quelques mois que Hestia travaillait à l’apothicairerie, mais elle avait déjà l’impression d’avoir vu tous les types de clients possibles. Et il y avait de quoi faire. Entre ceux qui venaient en promenade pour observer tous les flacons disponibles un par un avant de repartir les mains vides. Ceux qui prenaient la boutique pour une sortie en famille et venaient avec leurs enfants mal élevés qui mettaient leurs mains partout et brisaient des flacons que les parent refusaient immanquablement de payer. Ceux qui savaient tout sur tout, qui ne laissaient pas Hestia en placer une parce qu’ils savaient infiniment mieux qu’elle ce dont ils avaient besoin et finissaient par revenir la semaine suivante, l’air penaud parce que leur solution miracle n’avait pas apporté les effets escomptés. Ceux qui avaient -ou plutôt s’inventaient- tous les maux du monde et qui repartaient avec un sac plein à craquer de potions dont ils n’avaient pas besoin parce que ce dont ils avaient véritablement besoin c’était d’un psychomage pour les aider à soigner leur côté hypocondriaque, mais qui continuaient de venir avec de nouveaux problèmes tous les mois. Et encore, cette liste était loin d’être complète. Dans tous les cas, c’était affreusement frustrant pour Hestia de devoir faire face à ces clients. Certes, il y avait au milieu de ceux là des sorciers parfaitement sensés, qui écoutaient ses conseils et venaient avec de bonnes raisons. Mais elle avait l’impression que c’était une minorité. C’était certainement faux, sûrement une invention de son esprit qui n’avait qu’une envie : se concentrer sur la concoction de ses potions, mais les faits étaient là : les clients enquiquinants étaient affreusement nombres. Et il n’y avait pas grand-chose qu’elle puisse faire pour remédier à ce problème. Comme le lui avait martelé Giulia : le client, s’il n’était pas roi, restait important, alors il était hors de question qu’elle leur montre la porte dès que l’un d’eux se révélait être un boulet. La Serpentarde devait donc serrer les dents et prendre son mal en patience.

Un peu comme elle le faisait en cet instant. Parce que le jeune homme qui était entré dans l’apothicairerie, elle ignorait encore dans quelle catégorie elle allait le placer mais quelque chose lui disait qu’il ne ferait pas partie des clients parfaits. Il lui suffisait de le voir hésiter au beau milieu de la boutique, avec l’air de celui qui préférerait être partout ailleurs, pour sentir sa patience s’élimer peu à peu. Pourtant ce n’était pas compliqué, s’il était là, c’était qu’il y avait une raison. Il lui suffisait de l’expliquer à Hestia pour qu’elle puisse le conseiller correctement. Avec un peu de bonne volonté, en quelques minutes il serait ressorti de la boutique et ce qui semblait être pour lui un moment désagréable serait terminé. Mais alors que ça paraissait d’une logique limpide pour la Serpentarde, pour lui ça ne paraissait pas aussi évident. Pourtant, si elle ne parvenait pas à se rappeler de son prénom -et ce n’était pas pour autant qu’elle comptait se promettre de faire plus attention aux autres à l’avenir- elle se rappelait parfaitement l’avoir croisé dans les couloirs de Poudlard avec une cravate bleue autour du cou. C’était donc qu’il devait avoir un minimum de matière grise. Et pourtant, s’il n’avait pas l’air d’apprécier sa visite, il ne faisait rien pour la raccourcir au maximum. Au plus grand désespoir de la Serpentarde, il semblait même faire son maximum pour rester. Voilà que maintenant il voulait une visite guidée. Pour un peu Hestia se serait tapée la tête contre le comptoir. Elle avait autre chose à faire que d’expliquer la nature de chacune des centaines de fioles exposées, et sûrement que lui aussi. N’avait-il pas un énorme grimoire dans lequel plonger son nez ? Franchement, les clients étaient vraiment exaspérants parfois. La Serpentarde voulait bien admettre qu’elle n’était pas la plus douée dès qu’il s’agissait de relations humaines, mais là, ça la dépassait totalement.

Puisqu’elle n’avait pas d’autre choix -si elle faisait fuir un client Giulia allait lui tomber dessus- elle entreprit donc de décrire toutes les étagères qui s’offraient à l’étudiant. Heureusement, elle connaissait les lieux sur le bout des doigts alors au moins cette tâche là ne fut pas bien compliqué pour elle. Si elle avait dû se lancer dans des recherches minutieuses, elle aurait certainement explosé. Malgré tout, elle s’attela à sa tâche avec application, elle s’appliqua à ignorer la grimace que fit le brun quand elle parla de potions grand public -que croyait-il qu’il allait pouvoir mettre la main sur du véritaserum tranquillement ?- mais tiqua quand il lâcha un « Ça aussi, ça a un succès fou ? » Ah par Merlin, s’il se la jouait méprisant ça n’allait vraiment pas le faire. Peut-être que finalement elle allait lui montrer la porte si c’était comme ça qu’il voulait la jouer. Elle l’observa froidement un instant, s’arrêtant dans ses explications. « Exact. Ca t’intéresse ? » Son ton était glacial mais elle ne s’attarda pas sur la question. Bien sûr que non ça ne l’intéressait pas, sinon ils n’auraient pas cette conversation. Alors elle continua dans son discours, passant d’étagère en étagère avant de conclure que là, il ne trouverait que des potions plutôt classiques. Giulia avait beau avoir un sacré caractère, elle n’était pas imprudente au point de laisser des potions dangereuses à la portée de n’importe qui. « C’est ce que je vois. » La verte se contenta de hocher la tête en silence. Cette conversation pleine de banalités la fatiguait mais apparemment elle n’avait pas d’autre choix que d’en passer par là. Elle termina par la présentation des étagères derrière elle. Celles qui contenaient les mélanges les plus intéressants à ses yeux, ceux qui pouvaient être dangereux ou avoir des effets importants sur les sorciers. Ceux que la législation les obligeait à garder sous clé et qui devaient certainement intéresser plus l’étudiant que les potions les plus banales, vu le peu de considération qu’il leur avait apporté.

Ni tenant plus, Hestia fit une nouvelle tentative pour le faire parler, un peu plus poussée cette fois. « Effectivement, je ne pense pas que ce soit dans la partie grand public. Je ne sais même pas si vous aurez ce que je recherche, ou si ce sera une préparation sur mesure. » La Serpentarde lui adressa un regard blasé. Parler pour ne rien dire, il savait faire. Par Merlin, il était là pour une raison, il n’avait qu’à ouvrir la bouche. Pourquoi est-ce que ça semblait si compliqué ? Avait-il un problème gênant à soigner ? Devait-elle lui signaler qu’elle avait un minimum d’éthique et qu’elle ne dirait rien de ses soucis, ou achats, à qui que ce soit ? Que c’était frustrant… « Ca je ne pourrai te le dire qu’une fois que j’en saurai plus. » Lança-t-elle, un peu plus sèchement qu’elle ne l’avait escompté. Il fallait dire que ce sorcier commençait à arriver au bout de sa patience, déjà qu’elle n’était pas bien importante en temps normal. Tapotant des doigts sur le comptoir, Hestia songea un instant à l’abandonner là pour aller se pencher sur ses chaudrons, peut-être que d’ici quelques heures il serait enfin décidé à lui dire ce dont il avait besoin. Si seulement elle pouvait vraiment faire ça. A la place, elle l’observa regarder par-dessus son épaule comme s’il craignait -ou espérait ?- voir quelqu’un d’autre arriver. « Tu es seule pour gérer le magasin ? » La verte fronça les sourcils, désarçonnée par cette question. Ce n’était pas vraiment les mots qu’elle avait espéré entendre sortir de sa bouche, mais apparemment elle allait devoir s’en contenter puisqu’il se murait de nouveau dans le silence. Avait-elle déjà dit qu’elle le trouvait exaspérant ? « Oui. » Souffla-t-elle doucement, sans vraiment comprendre où il voulait en venir. Peut-être avait-il peur que quelqu’un d’autre n’entende ce qu’il avait à lui demander. Il était vrai que certains sorciers venaient pour exposer des maux qu’ils souhaitaient garder pour eux. C’était peut-être son cas. Et si c’était ça, Hestia ne voyait pas où était le problème. Ce n’était pas comme si elle comptait risquer son boulot pour crier ce qui l’amenait ici sur tous les toits.

A moins que… A moins que sa question se veuille dire tout à fait autre chose. Soudainement, le doute s’insinua dans l’esprit de la Serpentarde. « Rassures moi, ça ne te pose pas un problème quand même ? » Demanda-t-elle en fixant sur lui ses prunelles ambrés. Maintenant qu’elle y songeait, ça faisait sens. Peut-être que ce n’était pas lui qui avait un problème, mais elle qui lui posait problème. Peut-être qu’il posait cette question pas parce qu’il craignait que quelqu’un ne l’entende mais parce qu’il espérait que quelqu’un puisse venir. Cette idée lui était particulièrement désagréable et plus les secondes passaient, moins elle réussissait à la repousser. « Tu n’es quand même pas en train d’insinuer que mes compétences ne sont pas assez bonnes pour toi, j’espère ? » C’était clairement sa fierté blessée qui parlait, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle avait travaillé dur pour ce poste, ça faisait des années, même avant son entrée à Poudlard, qu’elle étudiait les potions. Elle y avait dévolu du temps, des nuits blanches, de la sueur et même quelques larmes -mais elle n’allait certainement pas le dire- et les résultats étaient là. Alors entendre cet étudiant remettre en question ses capacités, même indirectement, lui était insupportable. Elle se redressa et porta sur lui un regard dur. « Non parce que si c’est ça, vas-y prends ma place, débrouille toi tout seul. Après tout tes résultats en potions sont irréprochables non ? » Lâcha-t-elle d’un ton mordant. Ah oui, s’il était là, à tourner autour du pot, c’était qu’il n’avait pas besoin d’elle après tout. Il était là pour se balader, rien de plus. Et puis, elle avait beau ne pas parvenir à se souvenir de son nom, elle savait parfaitement qu’ils avaient des cours de potions en commun, et clairement, il ne l’avait jamais marqué par ses capacités hors du commun. « Maintenant les choses sont plutôt claires, soit tu me dis ce qui t’amène et je te prouve que je n’ai pas volé ma place ici, soit tu prends la porte. » Assena-t-elle finalement. C’était son choix, mais elle n’allait pas rester plantée là à se laisser insulter par un de ses camarades d’université. Giulia pouvait dire ce qu’elle voulait, il y avait des limites à ne pas dépasser. Hestia voulait bien faire des efforts, déployer des trésors de patience et ravaler ses mots acerbes, mais pas quand on remettait en cause ses capacités. Elle était orgueilleuse, mais à raison. D’un geste du menton, elle désigna la porte. « C’est facile, elle est juste derrière toi. » Et la consigne de Giulia par rapport aux clients qu’il fallait bien traiter même s’ils étaient insupportables ? Oubliée, complètement oubliée.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Eirian Howl
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Lumos
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Mar 3 Aoû - 19:27
Where worlds collide
« août 2020 »
Le seuil de la boutique de potions à peine franchi, tu as déjà envie de faire demi-tour. C’est presque physique, viscéral, comme si ton corps te disait que tu ferais mieux de partir, que tu peux te débrouiller autrement – et surtout sans en passer par des potions. Mais si un autre moyen existait, tu y aurais pensé depuis le temps. Oh, les nuits passées dans la Salle sur Demande pour fuir tes condisciples et espérer gagner quelques heures de sommeil supplémentaires t’aident certes à ne pas te réveiller au moindre bruit produit par les élèves, mais elles ne peuvent rien contre les cauchemars et le reste de tes angoisses. Tu ne peux pas continuer à ne pas dormir, tu as déjà bien trop tiré sur la corde, et ton corps finira par te lâcher à la première occasion un peu trop exigeante. Des mois que tu puises dans tes réserves, que tu tiens sur les nerfs. Ce n’est pas ainsi que tu continueras d’échapper au Blood Circle. Le danger a bien diminué depuis que tu es chez Sean, tes nuits sont plus calmes maintenant que tu n’es plus à la rue, que tu as un toit et que tu peux dormir au chaud, sans avoir besoin de chercher un nouvel endroit à squatter tous les quelques jours – c’est un répit plus que bienvenu, dont tu espères qu’il durera aussi longtemps que possible.
Mais, comme à Poudlard, ça ne change rien pour le reste. Et il y aura toujours des combats, comme celui à Pré-au-Lard au début du mois, des missions pour l’Ordre, des moments où le Blood Circle te reconnaîtra et tu ne veux pas fuir définitivement le monde moldu… Si tu te fais avoir aussi bêtement, en un sens, tu auras mérité ce qu’il t’arrivera, même si tu ne vivras sans doute pas assez longtemps pour le regretter – à moins que ton père fasse de toi un de leurs cobayes. Mais c’est difficile de lutter contre cette espèce d’inertie qui te mine, ce « à quoi bon » qui te hante, cette lassitude qui ne te quitte pas. Tu ne fais que survivre depuis des années, déjà assez heureux de passer un mois, une année de plus, un anniversaire supplémentaire, un de plus où ton père ne t’a pas eu. Et tu en as marre. Tu as des rêves, oui, mais tu n’oses pas vraiment y croire – est-ce que tu as vraiment une chance de devenir Auror ? Est-ce que tu pourras vraiment te construire une vie normale, du moins aussi normale que possible, avec un chez-toi, un métier qui te plaît, sans craindre en permanence d’être découvert par ton père ou que tes mensonges soient percés à jour par les sorciers ? Tu ne sais pas, mais tu t’y raccroches autant que tu peux. Tu as besoin d’espoir pour continuer, pour ne pas te contenter de tenir un jour de plus, pour que tout ça ait du sens. Et le plus important, bien sûr, c’est celui de retrouver ta mère. Le reste… tant pis, tu l’enterreras avec le restant de tes illusions, tout ce qui compte, c’est elle. Et si tu ne reprends pas un peu les choses en main, tu ne seras jamais capable de l’aider.

Même si… toutes ces fioles te mettent mal à l’aise. Tu sais bien que ça n’a rien à voir avec une quelconque drogue, mais tu redoutes toujours autant de perdre le contrôle de toi-même, de ce qui peut arriver à ce moment. Si tu prends quelque chose de trop fort, s’il y a un danger et que tu ne te réveilles pas avant, si ça brouille tes perceptions… sans parler d’une éventuelle accoutumance. Et puis, ça implique de faire confiance à un produit préparé par quelqu’un d’autre, et c’est peut-être ça le plus dur. Au fond de toi, tu as bien conscience que ces craintes sont sans doute irrationnelles, mais elles sont bien présentes et puissantes. D’un autre côté, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Tu pourrais certainement demander de l’aide, Elise doit s’y connaître avec ses études de médicomagie, et c’est une amie, tu lui fais confiance… mais ça impliquerait de lui dire que tes ennuis sont toujours là, que ça ne va pas mieux, au contraire même, et tu n’as aucune envie d’en parler. Abigail t’a certes encouragé à te confier, à t’ouvrir à tes amis – si ce sont des vrais, ils pourront comprendre et accepter ce qui ne va pas. Mais tu n’es pas encore vraiment prêt à t’y confronter. Tu ne veux pas les perdre.
Tu ne peux donc pas te payer le luxe de faire demi-tour. Pour autant, tu n’arrives pas à formuler ta demande, essayant d’abord de prendre tes repères dans la boutique, reculant surtout le moment où tu devras expliquer réellement ce que tu souhaites. L’accueil du précédent apothicaire t’a déjà échaudé, avec sa façon de moquer tes problèmes, comme s’il ne s’agissait que d’un souci d’étudiant qui fait trop la fête. Si ce n’était que ça, tu ne te serais pas embêté à le déranger. Ici, c’est différent, mais tu ne t’attendais pas à tomber sur Hestia Carrow, ce qui ajoute une difficulté au reste – ou fournit à ton cerveau un bon prétexte supplémentaire pour s’éloigner de ces potions.

Mais tes hésitations et tes reculades sont un mauvais plan aussi. Depuis toujours, tu ériges la discrétion au rang d’art de vivre en t’efforçant de laisser le moins de traces possible, le moins de souvenirs possible. Avec des écarts, lorsque tu ne peux pas t’empêcher d’intervenir dans une altercation à Poudlard par exemple, notamment pour aider les nés-moldus pris à partie par des sang-pur. Mais le reste du temps, tu veilles à rester sous les radars, surtout professoraux, à ne pas attirer l’attention, jamais, ça se retrouve aussi dans tes choix de vêtements, aux couleurs les plus neutres possible, qui te permettent de te fondre sans mal dans la foule anonyme des Londoniens. Tu n’es rien ni personne aux yeux des autres, et tu t’efforces de le rester. Neutre, sans relief, oublié sitôt aperçu, c’est ce à quoi tu tends en général… et tu fais l’exact inverse en tergiversant et en sortant des banalités, ce que tu détestes d’ordinaire, tandis qu’Hestia te décrit le contenu des divers rayons. Il aurait été plus rapide, plus simple de lui demander directement ce que tu voulais, d’un air détaché, et de repartir avec ou de revenir prendre ta commande. Rapide et efficace, une demande en apparence banale et le tour était joué, tu n’aurais pas retenu l’attention. Mais non, il a fallu que tu t’enlises dès le départ. Ça ne va vraiment pas. C’est un peu comme ces visites chez le dentiste qu’on retarde le plus longtemps possible, où une fois sur place on essaie encore de faire traîner, et où finalement on rend dix fois plus compliqué un moment déjà difficile, alors que tout aurait pu être réglé bien plus vite.

La Serpentarde en face de toi n’a pas l’air d’apprécier non plus tes questions. La description ne t’avance pas beaucoup en plus, tu hausses les sourcils devant certaines potions, ne peux retenir un commentaire que tu ne penses pas vraiment – l’apparence des gens et le soin qu’ils en ont est le dernier de tes soucis, chacun est libre de faire ce qu’il veut. Tu croises le regard froid d’Hestia, tandis qu’elle te demande si ça t’intéresse. Tu réponds brièvement, un peu sec.

— Non.

Elle ne s’attend pas à ce que tu développes plus, elle doit bien se douter que tu n’es pas là pour ça. Tu tournes encore autour du pot, en précisant que tu ne sais pas vraiment s’ils auront ce que tu cherches – tout en laissant Hestia dans l’ignorance la plus complète de ce qu’il te faudrait. Autant tu peux être doué pour trouver les mots lorsqu’il s’agit de s’opposer aux mangemorts ou de défendre les nés-moldus, autant, dès que ça te concerne, toi, il n’y a plus personne. Tu perds du temps, tu lui en fais perdre aussi. À contretemps, tu te dis que tu aurais dû mieux préparer ta visite, anticiper ; à ta décharge, tu ne t’attendais pas à tomber sur quelqu’un que tu connaissais, qui t’a peut-être déjà aperçu. Elle aurait été une parfaite anonyme, comme le précédent apothicaire, ça aurait été bien plus simple. Tes difficultés pathologiques à demander de l’aide à n’importe qui susceptible de te connaître commencent à vraiment se voir – et que ça le fasse avec une quasi-inconnue, puisque tu ne lui as jamais parlé et qu’elle ne sait pas qui tu es n’est pas franchement rassurant. Abigail t’a bien secoué et tu ne l’as pas forcément bien pris sur le moment, mais elle t’a un peu ouvert les yeux, et avec le recul, en réfléchissant sur ta façon d’agir, tu mesures de plus en plus l’ampleur des problèmes sur lesquels tu t’aveuglais allègrement en essayant de faire comme s’ils n’existaient pas. Brillante stratégie qui n’a pas fonctionné.
Hestia souligne d’ailleurs ton manque de communication, un peu sèchement. Le tapotement de ses doigts contre le comptoir te crispe. Tu rétorques :

— J’allais y venir.

Pieu mensonge à ajouter à une liste bien trop longue. Mais tu ne peux pas t’empêcher de dévier de nouveau la conversation, ce sera peut-être plus simple de repartir de zéro si Hestia n’est pas seule. L’apothicaire en titre ne doit pas être bien loin, n’est-ce pas ? Tu prends conscience trop tard du double sens de ta question, tu te retiens de ne pas aller te cogner la tête contre les étagères et tu croises mentalement les doigts pour qu’Hestia comprenne les choses dans le bon sens – s’il y en a vraiment un. Par Merlin, il faut vraiment que tu dormes plus que trois heures par nuit. Parce que gérer dans des situations dont tu as l’habitude ou quand ta vie est en jeu, tu y arrives encore à peu près, tes réflexes sont bien utiles, mais dès que tu sors de tes schémas, c’est absolument n’importe quoi. Non, vraiment, riche idée d’insulter la personne à qui tu viens demander de l’aide, et surtout de te préparer une potion. Hestia fronce les sourcils, répond oui, ce qui n’est pas tout à fait ce que tu voulais entendre, mais a le mérite de sauver un peu la situation. Sauf que… Une journée qui commence mal s’arrange rarement en cours de route, proverbe universel qui se confirme une fois de plus. Tu vois le changement dans son attitude.

« Rassures moi, ça ne te pose pas un problème quand même ? »

Tu jures dans ta tête, esquisses un geste de dénégation, mais elle reprend déjà, clairement agacée. De mieux en mieux. Non, ce n’était pas ce que tu insinuais, mais son ton, ta fatigue, ton ras-le-bol général ainsi que les questionnements absurdes avec lesquels tu te débats depuis que tu as franchi le seuil prennent le dessus et tu répliques sans réfléchir :

— Le fait est que je n’ai aucune idée de tes compétences. Je ne tiens pas à me retrouver avec quelque chose qui ne me convient pas ou, pire, qui aura un autre effet.


Un mensonge de plus, ça ne coûte rien. Tu désignes les étagères derrière le comptoir.

— Tu as préparé beaucoup de ces potions ?

Tu soutiens son regard dur, tu n’as pas l’intention de te laisser faire. Prendre sa place… tu ne serais pas là justement si tu étais capable de te charger du problème, c’est bien le souci ! Tu t’en sors très bien dans les autres matières, tu brilles dans tout ce qui implique des sortilèges, mais alors, ces maudites potions… rien à faire. C’est au mieux passable. Et tu es assez lucide pour ne pas jouer à l’apprenti potioniste dans ce genre de circonstances.

— Mes résultats en potions ne sont pas le sujet, je ne prétends pas être potioniste, moi, ni vendre mes préparations.

Tu l’as franchement énervée, tu as assez bossé avec du public pour savoir que ce n’est pas une façon de répondre, surtout pour t’indiquer où se trouve la porte – dont tu sais pertinemment où elle se trouve, comme ce qui donne vers l’arrière-boutique, ton réflexe de vérifier toutes les issues quand tu entres quelque part est bien ancré. Tu es plutôt patient d’ordinaire, mais visiblement, c’est un jour sans.

— Ce n’est pas si grand ici, je me souviens par où je suis arrivé. Mais je dois avouer que je ne m’attendais pas un tel accueil, tu ne dois pas avoir beaucoup de clients si tu les invites à prendre la porte au bout de deux minutes. Ou c’est un traitement de faveur ?

Tu croises les bras, bien décidé à ne pas bouger – en partie par pur esprit de contradiction, parce que ce n’est clairement pas l’envie de tourner les talons qui te manque pour être franc. Et en partie parce que la petite partie de toi encore rationnelle te hurle que si tu sors maintenant, tu n’y remettras jamais les pieds – et que c’est exactement ce que veut la partie irrationnelle qui te fait réagir de cette façon. Mais est-ce qu’il y a encore quelque chose à sauver de ce désastre ? Tu devrais peut-être t’excuser, parce que ce n’est pas du tout la façon dont tu envisageais cette discussion, mais il faut dire qu’elle n’a rien fait pour apaiser les choses (mauvaise foi puissance dix).

— Ça ne doit pas améliorer la réputation de l’apothicairerie, à moins que tu fasses vraiment des miracles avec ces potions.

Ça ne te ressemble pas non plus de te comporter comme l’un de ces clients odieux qu’il t’arrive de croiser à la librairie et qui parviennent à éroder ta patience, même si par égard pour Aiko, tu ne leur proposes pas de prendre la porte. Zen. Respire. Tu réagis exactement comme si tu étais menacé, comme si on t'avait acculé, sous le coup du stress, alors que la situation n’a rien de menaçant.


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Dim 3 Oct - 22:45
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Des clients insupportables, Hestia en avait vu passer des dizaines, à un moment elle avait perdu le compte. Il fallait dire qu’elle n’était pas particulièrement sociable alors aimer son prochain ce n’était pas vraiment son crédo, en fait elle partait plutôt du postulat inverse. L’enfer, c’est les autres et c’était encore pire quand les autres étaient des clients avec qui il fallait composer sans perdre son sang froid. Mais ce client là, cet étudiant dont Hestia ne parvenait pas à se souvenir le nom -ce qui ne la gênait pas plus que ça, elle avait autre chose à penser- clairement il détenait la palme. Que certains soient gênés à l’idée d’exposer leurs problèmes à une inconnue elle pouvait le comprendre -difficilement, mais tout de même-, que d’autres n’aiment pas devoir s’appuyer sur une tierce personne pour arranger leur situation, c’était également une réalité qu’elle pouvait concevoir -un peu plus aisément cette fois-ci- mais lui, c’était tout ça cumulé, et plus encore. Cela faisait plus de dix minutes qu’il avait mis les pieds dans la boutique et non seulement la Serpentarde ignorait encore totalement ce qui l’amenait là, mais en plus après lui avoir demandé de lui décrire toute la boutique dans le détail -comme si ça allait l’aider à se décider- il continuait de tourner autour du chaudron. Alors qu’elle le pressait pour une énième fois de lui indiquer ce qui l’amenait ici a seule réponse qu’elle obtint fut un frustrant « J’allais y venir. » Oui, peut-être au bout de deux ou trois jours. Et encore. Elle n’y croyait pas un seul instant. Hestia avait dû prendre sur elle pour ne pas rouler des yeux, agacée. Que lui fallait-il de plus ? Il était dans une boutique de potions avec tout ce qu’il fallait à sa disposition, les ingrédients, les mélanges déjà prêts, tout était là. Elle-même était à sa disposition et les lieux étaient déserts, ce qui signifiait que personne d’autre n’entendrait ce qu’il avait à dire. Peu importe son problème la verte était quasi sûre de lui trouver une solution. Il lui suffisait d’ouvrir la bouche et de demander, mais apparemment c’était déjà trop pour lui.

Et alors que la verte se demandait comment la situation pouvait encore empirer voilà que le brun se chargeait de répondre à sa question avant même qu’elle ne la pose. Il lui suffit d’une question, d’une simple interrogation pour remettre en cause les compétences de la Serpentarde. Oh, il ne le disait pas ainsi, pas aussi clairement, mais il était aisé de lire entre les lignes et de comprendre son insinuation. Si Hestia ne se montrait pas particulièrement susceptible en temps normal, après tout elle se fichait bien de l’avis que les autres pouvaient avoir d’elle, lorsqu’il s’agissait de ses potions, il en allait tout à fait autrement. Là elle était parfaitement capable de sortir les griffes pour défendre son savoir faire et les nombreuses heures de travail qu’elle avait investi pour en arriver là. S’il y avait une chose dont la verte était fière, c’était de ce dont elle était capable une fois devant un chaudron. Ses compétences, elle ne les avait pas volées, sa place au Purple Vial, elle la méritait, elle avait travaillé dur pour en arriver là et elle n’allait certainement pas laisser ce mal luné insinuer qu’elle n’était pas assez douée pour s’occuper de son cas. « Le fait est que je n’ai aucune idée de tes compétences. Je ne tiens pas à me retrouver avec quelque chose qui ne me convient pas ou, pire, qui aura un autre effet. » La verte fusilla l’étudiant du regard. Mais pour qui se prenait-il celui là ? Ou plutôt pour qui la prenait-il, elle ? Affirmer qu’elle pourrait se tromper ou pire, le piéger. Hestia retint un grognement de mépris. C’était donc vrai, les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait. Clairement il ne savait rien des sacrifices qu’elle avait dû faire pour en arriver là, des heures d’études, de ses escapades dans la forêt pour trouver les plantes parfaites, des soirées passées devant ses ingrédients et son chaudron. Elle n’avait que faire de ses doutes et clairement autre chose à faire que de piéger les clients, même les plus énervants. Elle tenait trop à son poste, et à sa réputation de potionniste, pour s’abaisser à ce genre de comportement puéril. « Ma simple présence ici, seule, devrait te renseigner sur l’étendue de mes compétences. » Siffla-t-elle d’un ton grinçant. Oui, quand il s’agissait des potions et de son talent dans cette discipline, elle était loin de faire preuve de modestie, mais pourquoi l’aurait-elle fait ? Elle savait le chemin qu’elle avait parcouru et ce dont elle était capable, inutile de prétendre le contraire. Jouer la fausse modeste ce n’était pas pour elle, elle savait ce qu’elle valait. Quant à l’idée qu’elle puisse gâcher tous ses efforts simplement pour se venger d’un client casse-pied, c’était risible. Elle avait autre chose à faire, et elle tenait bien trop à sa place pour ça. Qu’il puisse insinuer le contraire montrait bien qu’il ignorait tout d’elle.

Quand le brun désigna les étagères derrière elle, Hestia eu le bref espoir qu’il se soit enfin décidé à lui en dire plus sur la raison de sa venue dans la boutique. Plus que quelques minutes et ça en serait fini de sa visite. Elle ne pouvait pas plus se tromper. « Tu as préparé beaucoup de ces potions ? » La douche froide. Ils ne faisaient pas des progrès, pire, ils reculaient. En fait, à chaque fois que l’étudiant ouvrait la bouche ça semblait destiné à l’insulter de manière détournée. Apparemment c’était son nouvel objectif, puisqu’il ne parvenait pas à avoir le cran de lui exposer son problème, il s’en prenait à elle. Hestia serra les dents pour retenir toutes les insultes particulièrement colorées qui lui venaient en tête. Se montrer pinçante et désagréable avec un client était une chose, l’insulter par contre était proscrit, elle savait que ça patronne ne le pardonnerait pas. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle allait se laisser marcher sur les pieds. « Tu veux le détail ? » Argua-t-elle froidement. Comme s’il était là pour ça. Et comme si elle avait le temps pour de telles conneries. Oui, certaines de ces potions étaient les siennes, demandées et validées par Giulia mais elle ne comptait pas le lui dire. Il était hors de question qu’elle rentre dans ce petit jeu. Hestia n’avait pas à se justifier, si elle laissait n’importe qui remettre en cause son travail autant rendre son tablier tout de suite. C’était elle qui se trouvait de ce côté du comptoir, elle qui savait ce qu’elle faisait, parce que lui de ce qu’elle avait vu il n’avait clairement pas le niveau. « Mes résultats en potions ne sont pas le sujet, je ne prétends pas être potionniste, moi, ni vendre mes préparations. » Hestia pinça les lèvres. Comment ça prétendre ? Mais il croyait quoi ? Que Giulia l’avait embauché pour ses beaux yeux ? Parce qu’elle lui avait fait pitié ? Par Merlin qu’il pouvait être énervant. Sa place, elle ne l’avait pas volée, pourquoi est-ce que ça lui semblait si difficile à comprendre ? Il était un Serdaigle pourtant, il devrait capter ce genre de chose sans avoir besoin de se le faire expliquer quinze fois.

Il fallait voir les choses en face, appeler au calme et à la patience ne donnerait rien, des efforts Hestia en avait assez fait, même trop vu la manière dont le brun lui parlait. Elle en avait marre alors les recommandations de Giulia elle décida de les oublier et tant pis si elle se faisait ensuite taper sur les doigts. Il ne voulait pas lui dire ce qui l’amenait dans l’apothicairerie, alors il pouvait prendre la porte, elle était à quelques pas derrière lui. « Ce n’est pas si grand ici, je me souviens par où je suis arrivé. Mais je dois avouer que je ne m’attendais pas un tel accueil, tu ne dois pas avoir beaucoup de clients si tu les invites à prendre la porte au bout de deux minutes. Ou c’est un traitement de faveur ? » La verte ne retint pas un soupir en le voyant croiser les bras comme un enfant. Bon, apparemment il n’avait pas l’air décidé à partir non plus, dommage ça leur aurait fait des vacances à tous les deux. « C’est le traitement réservé à ceux qui viennent ici pour m’insulter. Si ça ne te plait pas, je ne te retiens pas. » Rétorqua-t-elle en plantant sur lui un regard excédé. Il était donc là… Pour rien, puisqu’exposer la raison de sa présence semblait toujours hors de question. Ils n’étaient vraiment pas sortis de l’auberge. Tant pis, qu’il reste avec ses problèmes, ça ne changeait pas grand-chose à la vie de Hestia. Qu’il attende que sa patronne arrive s’il n’y avait que ça pour le contenter, la verte s’en lavait les mains. « Ça ne doit pas améliorer la réputation de l’apothicairerie, à moins que tu fasses vraiment des miracles avec ces potions. » La Serpentarde se hérissa de nouveau, retenant de justesse la remarque acerbe qui lui brûlait les lèvres. Lui lancer un petit « Mais tu sais c’que t’es toi ? T’es le roi des cons au pays des emmerdeurs. » aurait été jouissif mais elle se contint. Elle aurait bien fait mine que tout ça lui passait au dessus et que le brun pouvait dire ce qu’il voulait sans que ça ne la touche, c’était tout simplement trop lui demander. Entre ses insultes à moitié déguisées et ses remises en cause encore moins camouflées, elle ne pouvait pas garder sagement le silence. Elle était là pour faire son travail et jusqu’à présent aucun client n’avait eu à s’en plaindre, jusqu’à lui.

Mais lui, avec ses conneries, ses provocations et son arrogance ce n’était plus la palme du pire client qu’il méritait, ça allait bien au-delà de ça. Derrière son comptoir, la verte se redressa et fixa sur lui ses prunelles assombries par l’irritation. « Qu’est-ce que tu veux au juste ? Me faire virer ? Gâcher la seule chose qui se passe bien dans ma vie ? » C’était ça maintenant qu’elle se demandait, ce qu’il désirait exactement. Il ne voulait ni trouver de solution à son problème, ni partir, alors que voulait-il au juste ? A force d’agir ainsi, c’était ce qu’il allait réussir à faire, mettre son boulot en danger. C’était lui qui l’insultait mais c’était Hestia qui risquait de perdre son travail. La vie était vraiment injuste avec elle et elle en avait marre de la laisser s’acharner sur elle sans rien dire. « Vas-y, fais toi plaisir, je peux même t’installer une chaise pour que tu attendes ma patronne et que tu lui expliques ô combien tu me trouves incompétente avant même d’avoir essayé la moindre de mes potions. » Ajouta-t-elle hargneusement. Apparemment elle avait décidé de jeter toute prudence au feu. Tant pis. Contrôler sa colère n’était pas son fort, mais s’avouer vaincue non plus, alors si cet idiot avait pour objectif de foutre un peu plus en l’air sa vie autant qu’elle le sache maintenant. Une part d’elle se disait que Giulia rirait bien du ridicule de cette histoire, une autre n’en n’était pas aussi sûre. Mais il était trop tard pour faire demi-tour et s’excuser était absolument hors de question. Elle avait peut-être pris la mouche, mais à raison. « J’ai autre chose à faire que de me prendre la tête avec toi, j’ai des potions à préparer pour des gens qui eux veulent se faire aider et n’ont pas peur de le dire. » Elle leva le menton pour planter son regard dans le sien. C’était la tout le problème, il lui faisait perdre son temps -et possiblement son travail- et elle ignorait encore pourquoi. Tout ça parce qu’il ne voulait pas lui parler, c’était vraiment ridicule. « Décide toi. » Et s’il décidait de finalement prendre la porte, elle n’allait certainement pas le retenir.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Eirian Howl
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Lumos
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Sam 30 Oct - 22:06
Where worlds collide
« août 2020 »
Une journée qui commence mal s’améliore rarement, c’est un proverbe universellement reconnu, et cette journée semble en être une illustration parfaite, entre tes cauchemars et tes angoisses qui ne te laissent pas tranquille, la déception dans les autres apothicaireries qui ne répondent pas à ta demande et celle-ci, la dernière dans le coin, où tu ne t’attendais pas à tomber sur une étudiante de Poudlard, Mangemorte de surcroît – ou du moins de la famille d’Helios Carrow, qui t’a vanté ses capacités, et c’est déjà bien suffisant pour te mettre en alerte. Tu as assez eu affaire aux serviteurs de l’Augurey au cours des derniers mois et tu sais bien ce qu’ils pensent des sorciers comme toi. Kayla a seulement évoqué sa cousine, sans que ce soit assez pour savoir si tu peux… non pas lui faire confiance, mais au moins être certain que cela ne risque pas de se retourner contre toi.
Et ce n’est sans doute pas le genre de réflexion qui traverse la tête de tout le monde, lorsqu’ils ont besoin d’une potion ou de tu ne sais quel ingrédient magique. Non, bien peu de tes condisciples doivent entrer dans une boutique en évaluant les dangers potentiels, ce que le propriétaire pourrait faire contre eux ou en réfléchissant avec soin à leurs mots pour formuler leur demande sans trop en dire. Pour beaucoup d’entre eux, ce serait juste une course anodine, « j’ai du mal à dormir, qu’avez-vous pour moi, merci, au revoir », emballé, c’est pesé, affaire réglée. Toi, tu transformes ça en menace à écarter, danger à contourner et stratégie de survie. Ce n’est pas normal. Mais qu’est-ce qui l’est encore dans ta vie ? Même t’attacher aux bribes de normalité qu’il te reste encore te demande des efforts conséquents – et ça te donne plus l’impression de jouer une pièce de théâtre qu’autre chose.
Face à Hestia, tu accumules les erreurs et les maladresses, et tes angoisses comme tes nerfs à fleur de peau n’arrangent rien. Elle répond vivement à tes remarques, et tu réagis de la même façon, décidé à ne pas céder un pouce de terrain, comme si… Comme si quoi ? Elle allait t’agresser ? Comme si c’était une de ces échauffourées dont tu as l’habitude, dans les couloirs de Poudlard, face aux sang-pur qui n’hésitent pas à s’en prendre aux plus jeunes ? Comme si tu jouais… quoi ? Le pire que tu risques, c’est de ressortir d’ici les mains vides et tu sens bien que tu en as presque envie. Tu as cherché une solution à tes problèmes, ça s’est mal passé, tu n’y peux rien, et tu te retrouves au point de départ sans moyen de changer la situation, quel dommage ! Surtout que si elle t’en veut pour ton attitude, c’est encore plus risqué de lui demander une potion, mieux vaut s’abstenir, n’est-ce pas ? On ne sait jamais. Depuis ta conversation avec Abigail, de plus en plus, tu prends conscience de ta dérive, des stratégies que tu mets inconsciemment en place pour te… tu ne penses pas vraiment « saboter », mais c’est l’idée générale quand même. Il y a plein de choses pour lesquelles tu ne peux objectivement rien faire, pour lesquelles tu as besoin de temps, pour lesquelles ça commencera à s’arranger quand tu auras ton diplôme en poche et un métier, et peut-être un avenir, si tu es toujours vivant, mais il y en a d’autres que tu as trop tendance à laisser couler. Et ces potions en font partie. Tu mourras bien plus vite que tu ne le souhaites si tu n’arrives pas à reprendre davantage de forces. Et tu as établi avec la professeure que tu n’étais pas suicidaire, Merlin merci, c’est déjà un point positif.

Alors, tu restes là, t’obligeant à ne pas tourner les talons, parce que sinon tu ne reviendras pas, mais renchérissant sur les paroles d’Hestia, comme si tu étais acculé, piégé, sans pouvoir fuir. Son agacement devient de plus en plus perceptible à mesure que tes propos t’échappent. Elle te fusille du regard lorsque tu remets clairement en doute ses compétences – et au fond tu ne lui en veux pas, tu réagirais sans doute de la même façon face à un client qui te prendrait d’aussi haut. Ou tu prendrais sur toi, mais tu en sortirais sur les nerfs et en te demandant comment Aiko peut faire ce métier toute l’année, non, plutôt comment il arrive à supporter de telles personnes. Elle rétorque que sa présence ici, seule, devrait te suffire. Ou ça montre surtout qu’elle n’est pas derrière un chaudron, mais ça, tu ne le dis pas, un restant d’instinct de survie, sans doute, qui t’empêche d’aller au-delà de toute limite. Tu ne sais pas pourquoi tu réponds aussi mal, ce n’est pas ton genre, encore moins ton caractère. C’est surtout contre toi-même que tu luttes plutôt que contre elle, parce que demander de l’aide à une inconnue, parce que parler de tes problèmes, même en surface, à une inconnue te hérisse, va à l’encontre de tous tes principes. Non qu’elle en ait quelque chose à faire, ce n’est pas comme si tu avais de l’importance, mais tes barrières sont trop dressées, trop hautes, pour que tu arrives à les abaisser aussi facilement. Alors, comme tu t’interdis la fuite, il ne te reste que l’autre option, l’autre versant de l’alternative : la lutte. C’est absurde, te souffle une partie de toi, c’est absurde, tu ne joues pas ta vie, tu n’es là que pour parler de sommeil, pas de tes secrets. Rien à faire.
Tu enchéris encore en désignant les étagères derrière elle. Hestia semble avoir du mal à se contrôler face à tes remarques, mais elle te répond froidement. Le détail… Comme tu lui as déjà demandé de te détailler les différents rayons de la boutique. Tu gagnerais un peu de temps mais in fine ça ne ferait qu’empirer encore les choses.

— Non, tu lâches. Ce ne sera pas la peine.

En vérité, tout ça ne rime à rien. Tu connais ses compétences en potion, c’est sans doute même tout ce que tu sais d’elle au-delà de son nom de famille. Elle est douée, plus que cela même, avec ce talent qui ne peut se forger que dans les multitudes d’heures de travail et d’études. Un talent que tu respecterais en temps normal, si tu ne te butais pas autant sur tes incohérences. Tu aurais préféré qu’elle soit moins bonne – tout ce qui pourrait te donner un prétexte pour ne pas t’attarder sur place.

À ta réplique acide, elle répond vertement. Non, tu n’es pas venu pour l’insulter – tu pourrais lui dire, ce serait quelque chose d’intelligent à sortir pour tenter d’apaiser les choses et de repartir sur un bon pied, mais tu en rajoutes une couche presque malgré toi, tombant dans l’ironie que tu manies plutôt bien lorsque tu te retrouves face aux apprentis mages noirs de l’école. Ils sont doués eux aussi pour la manier, moins pour y résister quand elle leur est renvoyée dans la figure. Doués pour se moquer des autres, mais n’admettant pas la raillerie pour eux-mêmes. Avec ta façade discrète, tes efforts pour te rendre invisible à peu près partout où tu passes, on oublie que tu caches un côté plus dur. Certains l’ont appris à leurs dépens… même si là encore, tu as toujours pris soin de ne pas franchir certaines lignes, de ne pas t’abaisser au niveau de ceux qui font souffrir. Tu défends ou tu te défends, mais tu n’es quasiment jamais l’instigateur des combats. Sauf… quand tu te sens en danger.

Hestia se redresse brusquement, te fusille du regard. « Qu’est-ce que tu veux au juste ? Me faire virer ? Gâcher la seule chose qui se passe bien dans ma vie ? » La phrase te heurte. Coupe net ton élan comme si elle t’avait mis un coup de poing dans le ventre. Qu’est-ce que tu es en train de faire ? Tu n’es pas dans les couloirs de Poudlard, tu n’es pas dans les rues de Londres, tu es dans une boutique, et qu’elle soit dans l’Allée des Embrumes n’est même pas la question. Tu prends conscience de la raideur de tes épaules, de la tension dans ta nuque, presque douloureuse, tellement tu es crispé. Des paroles que tu prononces depuis tout à l’heure. Gâcher la seule chose qui se passe bien dans ma vie. De quel droit tu viens l’emmerder dans sa boutique, parce que tu n’arrives pas à gérer tes problèmes, parce que la fatigue t’écrase et que tu perds pied ? De quel droit tu peux l’agresser de cette façon ? Ton mal-être déborde de plus en plus, comme un chaudron bouillonnant, mais ça ne te donne pas pour autant le droit de t’en prendre aux autres. Encore moins à des personnes qui ne t’ont rien fait. Tu ne sais rien de la vie d’Hestia – vu ce que tu viens d’entendre, elle n’a pas l’air très heureuse – et tu n’as pas à lui pourrir sa journée juste parce que… tu as trop de résistance pour acheter simplement une potion de sommeil. Et tu es bien placé pour savoir qu’il ne faut pas juger sur les apparences, qu’un nom ne définit pas la personne qui le porte, que tu ne sais rien de ce que la jeune femme peut porter derrière sa façade.

Mortifié, tu gardes le silence tandis qu’elle enchaîne avec hargne, t’invitant à attendre sa patronne pour lui expliquer tes griefs. Tu secoues la tête. Ce n’est vraiment pas dans tes intentions de lui attirer des ennuis plus que tu ne le fais déjà en lui faisant perdre son temps. Tu ignores la voix qui te souffle que c’était décidément une mauvaise idée de chercher à régler ce problème de cette façon et que tu aurais mieux fait de t’abstenir. Ce qui vient de se passer, c’est une illustration encore plus forte du fait que tu fonces droit dans le mur et qu’il est grand temps que tu freines avant qu’il ne soit trop tard. Ton épuisement n’est pas une excuse, ça aggrave même les choses que tu en viennes à te laisser aller de cette façon, à frôler la perte de contrôle – non, plus que frôler, c’en est pratiquement une. Dans ton état normal, tu ne lui aurais jamais parlé de cette façon. Qu’est-ce que ce sera la prochaine fois sinon ? Tu vas vraiment finir par péter un câble, déverser tout ce que tu essaies d’enfouir en toi sur quelqu’un et il n’en sortira rien de bon. C’est le meilleur moyen de finir par trahir les secrets que tu protèges depuis si longtemps.
« J’ai autre chose à faire que de me prendre la tête avec toi, j’ai des potions à préparer pour des gens qui eux veulent se faire aider et n’ont pas peur de le dire. » Ça te heurte presque aussi, la façon dont elle cerne si bien le problème. Il n’y a sans doute pas trente-six explications à ton attitude, vu que vous ne vous connaissez pas, au-delà de fréquenter la même université. Et c’est certain qu’elle perdrait moins son temps à s’occuper d’eux que de toi. Le regard planté dans le tien, elle t’invite à te décider. C’est ça ou partir, et tu n’as pas vraiment le choix. Autant tu sais te montrer vindicatif quand il faut, autant tu n’as pas de mal non plus à admettre tes torts et ils sont totalement tiens dans le cas présent. Même si Hestia s’agace, tu dois bien avouer que tu l’as poussée à bout. Tu ne baisses pas les yeux.

— Je suis désolé. Je n’aurais jamais dû te parler de cette façon. C’était odieux de ma part et je te présente mes excuses.

Tu ne sais pas si elle les acceptera. Tu te sens las, fatigué, surtout, fatigué comme tu n’aurais jamais cru possible de l’être.

— Je ne pensais pas ce que je t’ai dit, j’ai entendu parler de tes compétences de potioniste à Poudlard et je ne les remets pas en question. J’ai agi comme un con… parce que comme tu le dis ce n’est pas toujours évident de parler de ses problèmes. Mais ça ne justifie rien.

Tu reprends :

— Je comprendrais totalement que tu ne veuilles pas me servir ou que tu préfères que je revienne un autre jour, ou autre, et je n’ai pas l’intention de m’en plaindre… Mais, au départ, je venais pour une potion de sommeil. J’ai des insomnies, et il me faudrait quelque chose de plus subtil que les potions de sommeil classiques.


Tu lui laisses pleinement le choix, vu ton attitude. Tu n’es pas sûr qu’elle te croie, mais même si tu le voulais tu n’as de toute façon aucun moyen de lui nuire.



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Lumos
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Dim 12 Déc - 19:26
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« Non, ce ne sera pas la peine. » Oui alors ça, c'était clairement le mot d'ordre de cette visite. Ce ne sera pas la peine. L’étudiant de Serdaigle aurait pu débarquer avec une pancarte gravée de cette inscription que ça aurait été la même chose. De toute façon, vu la tête qu’il tirait, c’était tout comme. Depuis qu'il était entré dans la boutique il n'avait que ces mots à la bouche. Ce ne sera pas la peine, ce ne sera pas la peine. Ca et des insultes à peine déguisées. Même plutôt ouvertes. Pourtant, cet étudiant avait franchi la porte du Purple Vial pour une raison, on n'entrait pas dans une apothicairerie juste pour flâner mais pour répondre à un besoin ou chercher conseil. C'était qu'il devait donc avoir quelque chose en tête, mais pour une raison inconnue, et agaçante, il refusait d'en dire plus à Hestia. Sauf que c'était exactement pour ça qu'elle était là. D'accord, ce n'était pas ce qu'elle préférait dans cet emploi, si elle avait pu choisir elle passerait tout son temps dans l'arrière boutique à s'occuper de ses ingrédients et à préparer des potions, mais elle n'avait pas le choix. Ce n'était pas elle la patronne ici mais Giulia alors elle faisait ce qu'elle lui disait de faire. Et sa patronne aimait avoir à faire aux autres à peu près autant que Hestia : c'est à dire le moins possible. Alors bien sûr elle déléguait à son employée la tâche ingrate de répondre aux clients. Puisque la Serpentarde tenait à cet emploi, elle faisait donc de son mieux pour ravaler l'ennui que la plupart des clients du Purple Vial lui inspirait. Heureusement la plupart du temps ça s’arrêtait là : à de l’ennui. Les clients qui parlaient trop, ceux qui pensaient tout savoir, ceux qui posaient beaucoup trop de questions… Ils n’étaient pas bien méchants, Hestia devait bien l’admettre -même si elle ne le ferait jamais à haute voix-, mais par Merlin ce qu’ils étaient irritants.

Et puis des fois il y en avait un qui surpassait tous les autres. La Serpentarde en avait vu passer des clients horripilants, mais lui il les battait tous à plate couture. Incapable de formuler la moindre demande en lien avec sa présence, méfiant comme pas deux, encore plus insultant, vraiment il cochait toutes les cases pour faire sortir la verte de ses gonds. Et il réussissait haut la main. L'alliance parfaite de la mauvaise foi, de l'agressivité et de la raillerie, du grand art. Un peu plus et on pourrait lui décerner une médaille. Si le choixpeau magique affirmait que les Serdaigles représentaient la sagesse, lui faisait mentir l'artéfact millénaire. Habituellement, Hestia s’efforçait de garder son calme et d’opposer aux sorciers les plus agaçants une expression froide et distante, mais là c’était tout simplement trop lui demander. Ce fichu sorcier ne faisait pas que se la jouer méfiant, il remettait carrément en cause ses compétences et glissait des insultes à peine déguisées dans chacune de ses paroles. C’était bien simple, à chaque fois qu’il ouvrait la bouche, c’était pour en rajouter une couche. Hestia bouillonnait littéralement de rage. Qu’on demande des preuves de ses compétences c’était une chose, mais qu’on les remette en question de la sorte, c’était trop pour elle. Elle n’avait pas fait tout ce chemin pour se laisser insulter par le premier venu. Surtout qu’elle le savait, il était incapable de réaliser le quart de ce qu’elle faisait avec un chaudron entre les mains. La Serpentarde avait fait trop d’efforts, trop de sacrifices pour se laisser faire de la sorte. En cet instant, la prudence n’existait plus, tous ce qu’elle faisait pour conserver son emploi et contenter Giulia n’existaient plus, il n’y avait plus que ces insultes qui la touchaient bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. Alors elle répondait sans plus se retenir.  

De toute façon elle n’avait plus grand-chose à perdre. Si le brun était décidé à se plaindre auprès de sa patronne, il était désormais bien trop tard pour le faire changer d’avis. Et de toute façon, Hestia n’avait aucune intention de s’abaisser à ça, il était allé trop loin. C’était lui qui la provoquait, lui qui l'insultait et maintenant c’était lui qui se retrouvait avec son avenir entre les mains. L’injustice de cette situation était douloureuse mais la verte avait l’habitude maintenant. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait compris que sa vie n’avait rien de juste. Elle aurait sûrement dû faire preuve de prudence, mesurer ses propos et surtout leurs conséquences avant de les prononcer. Mais elle était impulsive Hestia, et dans ces cas-là sa conscience n'avait plus la moindre emprise sur ses mots. Comment est-ce qu'ils en étaient arrivés là exactement, elle n'en était même plus sûre, une banale visite s'était transformée en prise de bec monumentale, certainement pour pas grand-chose au départ. Tout ce qu'elle voyait c'était qu'il était fort probable que ça finisse sur son renvoi, c'était peut-être ce que voulait l'aiglon après tout. Elle ne manqua pas de le souligner âprement, trop énervée pour faire attention aux phrases qu'elle prononçait et à ce que ça pouvait laisser entrevoir d'elle. Elle ne fit pas non plus attention à la réaction que ses mots provoquèrent chez son camarade, elle n’était déjà pas douée pour comprendre les émotions des autres mais dans son état d’énervement c’était encore pire. Il ne fallait clairement pas lui demander de faire preuve de la moindre empathie. A la place, elle préféra enchainer, bien que consciente de pousser le jeune sorcier dans ses retranchements, elle le poussa à prendre une chaise pour attendre sa patronne et pouvoir se plaindre d’elle à sa guise. Elle en avait marre de cette dispute stérile et avait des choses plus intéressantes à faire pour des clients qui parvenaient à s’exprimer sur les raisons de leur présence sans voir le mal partout.

Il ne restait plus qu’au sorcier à se décider, et à Hestia d’en gérer les conséquences. C’était lui qui aurait le dernier mot de toute façon, elle le savait, elle n’avait donc plus qu’à serrer les dents et à attendre que le couperet tombe. Le moins que l’on puisse dire c’était que Hestia ne s’attendait pas à sa réaction. « Je suis désolé. Je n’aurais jamais dû te parler de cette façon. C’était odieux de ma part et je te présente mes excuses. » La verte l’observa un instant en silence, désarçonnée par ce soudain changement de ton. Des excuses, vu ce qu’ils échangeaient depuis tout à l’heure, elle ne s’y était pas attendu et soudainement elle ne savait plus trop comment réagir. Elle fronça les sourcils une seconde et le jaugea du regard. Elle se demandait s’il était en train de se foutre d’elle, mais ça ne semblait pas être le cas. Le feu qui avait animé le Serdaigle paraissait s’être éteint d’un coup et elle n’était pas sûre d’en saisir les raisons. Ni même de ce qu’elle devait dire. Elle garda donc le silence, lui laissant l’occasion d’enchainer. « Je ne pensais pas ce que je t’ai dit, j’ai entendu parler de tes compétences de potioniste à Poudlard et je ne les remets pas en question. J’ai agi comme un con… parce que comme tu le dis ce n’est pas toujours évident de parler de ses problèmes. Mais ça ne justifie rien. » La Serpentarde ignorait toujours d’où venait ce retournement de situation, mais elle avait l’impression que l’aiglon était bel et bien sincère. Tout dans son attitude avait changé, sa posture, le regard qu’il portait sur elle, même son ton était différent. L’irritation précédente n’était plus, et pour avoir l’habitude de voir les gens mentir autour d’elle, Hestia avait le sentiment que cette fois ce n’était pas le cas. Ses excuses étaient sincères, même si elle ne comprenait pas d’où elles venaient exactement. Etait-ce quelque chose qu’elle avait dit ou le brun en avait simplement eu marre de se battre pour rien ? Elle n’était pas sûre d’avoir envie de poser la question. C’était une bataille inutile, autant profiter de cette trêve. « Non ça ne justifie rien. » Commença-t-elle d’un ton qui n’avait pas retrouvé sa chaleur -déjà peu existante en temps normal. L’irritation n’avait pas encore quitté la Serpentarde mais elle prit une profonde inspiration pour retrouver son calme. « Mais j’accepte tes excuses. » Reprit-elle plus doucement avec un hochement de tête. Son camarade avait fait l’effort de s’excuser et de faire un pas vers elle, elle pouvait en faire autant.

Nouvelle inspiration de la Serpentarde, la pression redescendait et elle devait en faire autant. Le Serdaigle faisait le nécessaire pour enterrer la hache de guerre, elle devait en faire de même. « Je comprendrais totalement que tu ne veuilles pas me servir ou que tu préfères que je revienne un autre jour, ou autre, et je n’ai pas l’intention de m’en plaindre… Mais, au départ, je venais pour une potion de sommeil. J’ai des insomnies, et il me faudrait quelque chose de plus subtil que les potions de sommeil classiques. » Hestia écouta ses explications avec attention. Cette dispute n’avait eu aucun sens, ça avait été un échange stérile, porté par leurs égos et leurs faiblesses. Comme il le lui avait dit, ce n’était pas évident de s’exprimer sur ses problèmes, ça au moins elle pouvait le comprendre, même si elle considérait que ses attaques avaient été totalement gratuites. Cependant, Hestia devait mettre ça derrière eux, même si son côté rancunier la poussait à ne pas oublier aussi facilement, elle devait avant tout penser à son emploi. Elle se fichait bien de ce que cet étudiant pouvait penser d’elle, mais si ça mettait son poste au Purple Vial en danger c’était tout autre chose. Elle posa ses mains à plat sur le comptoir et laissa filer quelques secondes pour réfléchir. Cependant elle savait que sa décision était déjà prise. « Je suis ici pour préparer des potions, pour conseiller et servir les clients. Je ne suis pas là pour me la jouer rancunière ou pour juger. » Bon d’accord ça lui arrivait, mais ça elle le gardait pour elle. Au fond, la Serpentarde avait une conscience professionnelle, qui l’eut-cru ? Même elle aurait pu s’en étonner, mais cette boutique représentait sa meilleure chance de prendre un bon départ une fois ses études terminées et elle savait qu’elle ne devait pas tout gâcher. Giulia lui avait donné une chance, elle comptait bien y faire honneur. Même si ça voulait dire oublier les offenses qu’on lui faisait. Elle soupira. « Peu importe ce qu’il vient de se passer, je vais te servir. » C’était la meilleure chose à faire, l’unique chose à faire d’ailleurs.

Elle aurait pu l’envoyer balader, Hestia, lui dire qu’il avait voulu jouer à ce petit jeu et que maintenant il devait en assumer les conséquences. Au fond ça aurait été terriblement satisfaisant de refuser de le servir, après tout il l’avait insulté, elle ne lui devait rien. Si elle avait été à Poudlard, elle aurait certainement agi ainsi, inutile de prétendre le contraire, ce n’était pas parce qu’elle avait une conscience professionnelle que ça lui avait fourni de l’empathie avec. Mais voilà, la conscience professionnelle était bien là et ce qu’elle voyait, c’était que la détresse de son camarade, elle pouvait certainement y répondre. Fichue conscience. « Tu n’auras pas besoin de te méfier de quoi que ce soit, je n’ai aucune intention de me venger sur ta potion. Je tiens à ma réputation de potionniste et je ne peux pas me permettre le luxe de perdre cet emploi. » Elle planta son regard dans celui du sorcier et haussa un sourcil. Que les choses soient claires, il était hors de question qu’il recommence à remettre en doute ses compétences parce que pour le coup ce serait elle qui le mettrait à la porte. Elle faisait un pas dans sa direction et ça voulait dire qu’il allait devoir lui faire confiance, même si c’était la dernière chose dont il pouvait avoir envie. Elle avait eu beau avoir sorti les griffes un peu plus tôt, elle ne comptait pas se venger, il y avait trop de choses en jeu pour ça. Hestia était peut-être impulsive et rancunière, mais elle n’était pas stupide, elle ne voulait pas risquer son emploi pour une dispute idiote. « Si j'empoisonnais tous les clients qui m'agacent, je n'aurais plus beaucoup de boulot. » Elle eut un rictus ironique. C’était certainement également le cas de Giulia, ce qui voulait dire qu’à elles deux elles se seraient rapidement retrouvées sans travail. Au fond ce Serdaigle ne sortait pas tant que ça du lot. Bon, il était grand temps d’en venir à la raison de sa présence puisqu’il avait enfin réussi à mettre des mots dessus. Tout ça pour une potion de sommeil. Elle se redressa, dans sa tête elle faisait déjà défiler toutes les potions que le Purple Vial possédait et quels ingrédients pourraient convenir à leur amélioration. « Bien. Tu parlais d'une potion de sommeil ? Que ce soit subtil tu disais ? Explique-moi exactement ce que tu cherches comme effets, ça devrait être faisable. » Il fallait dire qu’elle en avait modifié par dizaine des potions de sommeil, pour Adèle, pour Sélénya, pour elle-même. Dire qu’il avait remis en cause ses compétences pour ça, une simple potion de sommeil.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Eirian Howl
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Lumos
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Jeu 13 Jan - 19:30
Where worlds collide
« août 2020 »
Il faut croire que travailler à la librairie d’Aiko t’a donné un bon aperçu du panel de clients les plus détestables et que tu t’efforces à présent de le reproduire face à Hestia. Les clients qui savent exactement ce qu’ils veulent, qui ne soit pas complètement introuvable, représentent une courte majorité. Il y a ceux qui ne savent plus le titre mais connaissent la couleur de la couverture – ce qui n’aide en rien, les couvertures rouges allant du conte pour enfant au grimoire de potions de niveau universitaire –, ceux qui ont entendu le titre à la radio sorcière – et là, c’est souvent un exercice de gymnastique mentale et d’associations d’idée pour retrouver ce qu’ils veulent exactement –, ceux qui se trompent d’auteur ou de catégorie d’âge, ceux qui pensent savoir de quoi ça parle mais te disent « c’est ça » quand ils aperçoivent l’ouvrage tant cherché sur un sujet totalement différent. Il y a ceux qui ne savent pas ce qu’ils cherchent et passent des heures dans les rayons sans te lâcher la jambe – même si tu t’esquives pour aider d’autres clients, ils reviennent jouer les sangsues dès qu’ils peuvent –, il y a ceux qui ne cherchent rien de précis et qui te font vider tous les rayons avant de repartir, les mains vides la plupart du temps « parce qu’il n’y a vraiment rien dans cette boutique ». La plupart sont aimables, ça compense, mais certains te prennent de haut, trouvent que tu ne vas pas assez vite, que tu fais exprès de mal comprendre leurs demandes ou de leur proposer tout ce dont ils ne veulent pas. Tu prends sur toi pour rester poli, tu ne peux pas agir autrement de toute façon, mais il faut bien avouer que tu en as maudit certains après de longues journées. Ta fatigue générale ne facilite pas les choses, et c’est sans doute une forme d’exploit que tu n’aies encore jamais perdu ton calme dans la librairie – mais tu ne pouvais pas te le permettre, tu ne pouvais pas faire ça à Aiko, et dans l’absolu, ça restait moins pire que les autres endroits où tu as bossés. Tu as désespérément besoin d’un emploi si tu veux passer l’été et tu n’en peux plus des bars et cafés.
C’est sans doute ces deux mois d’infusion, à prendre sur toi, qui finissent par te faire craquer là où tu n’aurais jamais dû le faire non plus. Ça, et la fatigue, les insomnies, les cauchemars, les angoisses permanentes que tu n’arrives plus à contenir, malgré les stries sur tes bras, ton hypervigilance qui transforme tout en situation de survie et te fait réagir comme si ta vie était en danger alors que tu te trouves dans une boutique. Située dans l’Allée des Embrumes, certes, mais il n’y a pas écrit né-moldu sur ton front, et on est quand même en plein jour. Au début, tu avais espéré que te retrouver chez Sean t’aiderait à te calmer. Cependant, le stress est resté bien présent face à tous les scénarios catastrophes que tu es capable d’élaborer, et s’il te remet dehors, et s’il te dénonce finalement, et si, et si… Bien que tu te sois relâché depuis le début du mois, ton sac n’est jamais totalement défait et une partie de toi est toujours prête à fuir au moindre signe suspect. Alors, tu as beau être mieux installé, avoir une chambre  à toi, un endroit où rentrer le soir sans avoir à errer, ton sommeil n’est pas beaucoup plus réparateur. Et ça finit par se voir. Toi qui cherches la discrétion et prends toujours soin de ne jamais faire de vagues, de ne jamais attirer l’attention… c’est raté pour cette fois, il y a de grandes chances qu’Hestia se souvienne de toi – et pas en bien, sinon ce serait trop simple. Il aurait été mille fois plus simple de demander directement ce que tu voulais, sans rechigner, ça aurait été une commande parmi d’autres, et c’est tout. Là, tu es bien parti pour faire sa semaine. Et tu te comportes précisément comme ces gens que tu détestes, condescendant, moqueur, insultant dans tes tournures. Au fond, tu agis exactement comme les Serpentard – la plupart de ceux à qui tu as eu affaire en tout cas. C’est assez ironique que tu te retrouves à parler ainsi à une de leurs représentantes. Mais c’est aussi une erreur monumentale.
Rien n’excuse ni ne justifie que tu t’en prennes à elle. C’est encore pire quand elle commence à te répondre, parce que tu peux monter vite et loin, parce que tu dois te tirer de là, parce que dans ces moments, tu ne connais que le combat ou la fuite, et si tu sors, tu ne reviendras jamais – ce qui est certainement le but de ton inconscient, maudit soit-il.

Heureusement, une phrase d’Hestia finit par te ramener à la raison. « Gâcher la seule chose qui marche bien dans sa vie ». La culpabilité t’envahit. Alors, certes, tu as du répondant, mais la majeure partie du temps, tu le gardes pour tes joutes avec les sang-pur, tu n’en fais pas usage devant tout le monde – et surtout pas sur quelqu’un qui n’a rien fait. Tu es plutôt gentil de caractère… sauf quand les vannes commencent à sauter. Cela ne fait que confirmer l’urgence de ton besoin en potions. Parce que si tu commences comme ça, ça ne peut qu’aller en s’aggravant et ça va très mal finir, que ce soit pour toi ou tes secrets. Hestia t’invite à prendre une chaise et à attendre sa patronne, tandis que tu effectues un rétropédalage mental qui tient pratiquement du salto arrière.
Tu n’as plus qu’une seule solution et tu la choisis sans hésiter. Ta mère t’a appris à assumer les conséquences de tes actes, ça t’a toujours paru normal et logique. Tu merdes, tu t’excuses ou tu en paies le prix. Et quoi qu’ait pu dire Hestia, la faute est entièrement tienne, tu as tout fait pour la pousser à bout – et honnêtement, tu n’es pas du genre non plus à te laisser insulter sans réagir. Alors, tu t’excuses pour tes paroles, sincèrement, parce que tu as parfaitement conscience d’avoir dépassé les bornes – et pendant un moment.
La Serpentarde ne s’attendait absolument pas à ton revirement. Elle te fixe en silence un instant et tu espères qu’elle va te croire, ne pas prendre cela pour de l’hypocrisie ou une autre façon de se moquer d’elle. Elle ne répond pas immédiatement et tu en profites pour t’expliquer un peu plus… en évoquant tes difficultés à parler de tes problèmes. C’est une porte entrouverte dans sa direction en plus de tes excuses, mais tu comprendrais parfaitement qu’elle ne veuille plus rien à voir avec toi après les discours que tu lui as tenus. Tu aurais eu un client comme ça face à toi à la librairie… tu aurais peut-être craqué aussi, ou il t’aurait fallu un bon moment dans l’arrière-boutique pour te calmer. Surtout que quand on te cherche, on finit souvent par te trouver.
Elle confirme que ça ne justifie rien, ce n’était pas à elle de subir le contrecoup de tes problèmes. Cependant, elle accepte tes excuses et une pointe de soulagement te traverse. Tout n’est pas perdu dans cette journée pourrie – la part inconsciente de ton cerveau qui tenait par contre à faire échouer ta quête de potion n’a plus qu’à retourner se morfondre dans son coin. Intérieurement, tu te promets de ne plus craquer comme ça tout en sachant que tu n’as que peu de prises sur cela… et que comme cette fois-ci, tu risques d’en prendre conscience bien trop tard.

Tu sens la tension redescendre petit à petit. Vous êtes tous les deux assez intelligents pour ne pas raviver une querelle qui repose sur… rien, au fond. Un mécanisme de défense qui est juste allé beaucoup trop loin de ton côté. Comme toujours. Il est rare que tu perçoives à ce point le décalage entre tes réactions et celles des autres, tu as parfois l’impression de réussir à te fondre parmi les autres, puis brusquement quelque chose vient te rappeler que tes réactions sont aux antipodes de ce qui est attendu. Tu continues sur ta nouvelle voie, évoques le fait que tu as besoin d’une potion de sommeil – et au fond c’est une demande simple, rien d’excessivement compliqué, rien d’interdit, rien de dangereux – bon, sauf si le mélange est raté, mais de ce que tu as entendu sur Hestia et malgré tout ce que tu as dit, ça te paraît quand même peu probable. Tu regrettes toujours autant d’être un aussi piètre potioniste. En sortilèges, on peut te demander à peu près tout et n’importe quoi, mais là… Tu es déjà bien content quand tu obtiens un résultat passable. Il était hors de question de te lancer toi-même dans une telle préparation, tu risquais plus sûrement de t’empoisonner ou de sombrer dans le coma – et même si une part de toi a envie de dormir jusqu’à la fin du conflit, jusqu’à ce que tout aille miraculeusement mieux, pour être enfin au calme et tranquille, oublier tes soucis… ce n’est clairement pas quelque chose que tu envisages de façon concrète.
Face à ta proposition de ne pas te servir – ce que tu comprendrais totalement vu ton attitude –, elle prend le temps de la réflexion. Tu attends patiemment, en laissant ton regard s’égarer à droite et à gauche sur les flacons de potion. Elle accepte cependant, comme c’est son rôle ici. Ne pas être rancunière ou juger… oh, tu te doutes très bien que ce sont surtout des mots, mais tu comprends aussi qu’elle ne laissera pas cela entacher sa conscience professionnelle. Et c’est sans doute bien tout ce qui te sauve à cet instant, le contexte dans lequel vous discutez. Bon, dans un autre, tu n’aurais pas agi ainsi non plus, à Poudlard, tu n’es quasiment jamais celui qui déclenche la bagarre, les insultes viennent d’en face en général. Enfin, du moins, tu espères que tu ne craquerais pas ainsi sans raison… Non que tu en aies eu beaucoup ici non plus, mais… Bref. Cette journée restera définitivement au rang des moments peu glorieux que tu aimerais bien oublier rapidement.

— Merci beaucoup.


Elle insiste sur le fait qu’elle ne se vengera pas et tu hoches la tête. Elle ne peut pas mettre en péril sa réputation. Sa dernière phrase t’interpelle cependant. Tu connais sa famille de nom, tu connais Helios, tu en as entendu parler par Kayla aussi… tu sais parfaitement que les finances de la famille pourraient subvenir à ses besoins sans qu’elle ait besoin de travailler. Certes, il y a la passion, mais ça n’explique pas sa tournure. Des problèmes familiaux ? Il ne t’appartient de toute façon pas de creuser le sujet. « Moins tu poses de questions, moins on t’en posera », c’est aussi un de tes grands principes de vie et tu t’y tiens. Ça ne t’intéresse pas de fouiner dans la vie des gens à titre privé, même si tu ne peux pas t’empêcher de t’interroger, de chercher à comprendre ce qui anime et motive les uns et les autres… Et pourquoi Hestia Carrow a absolument besoin de cet emploi. Si jamais il s’est passé quelque chose, Kayla t’en parlera certainement. Tu notes l’interrogation dans un coin avant de revenir à l’instant présent.
Au regard d’Hestia, tu saisis que tu n’as pas intérêt à faire un pas de travers et tu n’en as pas l’intention non plus. Si ça tourne encore mal, ça ne sera pas de ton fait. Tu la regardes en face tout en lui répondant :

— Je te crois. Et je ne compte pas remettre en cause ta réputation en matière de potions.

Tu n’as toujours aucune envie d’en avaler, mais à ce stade, tes envies n’ont aucune importance. Ça devient un impératif. Ce n’est pas de la drogue, pas vraiment, et tu as bien l’intention de garder un maximum de contrôle dessus – ce qui rend impossible l’usage d’une potion de sommeil classique, bien trop lourde pour ce que tu veux. Si tu sais que tu dormiras trop profondément, tu ne la prendras jamais, elle restera au fond de ta malle. Tu as besoin de pouvoir te réveiller au moindre bruit, à la moindre alerte.
Un sourire te vient lorsqu’elle précise qu’elle n’empoisonne pas les clients qui l’agacent. Tu imagines sans mal l’hécatombe.

— Je vois ce que tu veux dire, je travaille dans une librairie pas très loin et…  je sais ce que c’est d’être de l’autre côté. Parfois, ce n’est pas l’envie de les assommer à coups de grimoire qui manque.

Une façon de plus de reconnaître tes torts – et de montrer que tu te doutes de ce qu’elle pense de toi et que tu l’acceptes. Elle en vient rapidement au but de ta visite. Impossible de reculer encore, tu cherches comment formuler ta demande. Le plus factuellement possible, ce sera le mieux.

— Oui. Je fais… souvent des cauchemars ou des insomnies qui commencent à écourter un peu trop mes nuits. J’aimerais quelque chose qui me permette de m’endormir sans trop de mal, assez profondément, tout en étant assez léger pour que je puisse me réveiller normalement au moindre bruit.

À la moindre alerte risquait de sonner de façon un peu trop dramatique – mais c’est l’idée quand même. Les mouvements de tes condisciples la nuit suffisent à te réveiller, tellement tu as l’habitude de ne dormir que d’une oreille, et tu n’as pas envie de le perdre. Même en étant chez Sean, même à Poudlard. Tu n’es pas sûr que tenter d’étouffer tes cauchemars soit la meilleure solution, mais il faut que tu dormes – à ce rythme, même les sortilèges finiront par ne plus masquer ton état de fatigue. Ou alors, la potion peut ne laisser passer que les plus violents, ça t’accordera déjà un peu de répit, et si elle te permet en plus de te rendormir après, au lieu d’attendre que les heures tournent et que le jour se lève, ce sera aussi une grande avancée.

— Je sais que ça peut paraître contradictoire, mais c’est un équilibre qui est important pour moi. Et… euh, sans dépendance aussi.

C’est ce qui t’a détourné des somnifères moldus. Soit c’est de l’homéopathie, soit le risque d’accoutumance est réel et tu ne veux surtout pas gérer des symptômes de sevrage dans ta situation ni enchaîner les médicaments. Tu as déjà bien assez de problèmes sans t’en rajouter.

— Est-ce que ça te paraît possible ?




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Jeu 10 Mar - 19:35
Where worlds collide


Eirian ◊ Hestia

Skyfall is where we start A thousand miles and poles apart Where worlds collide and days are dark
 

Le revirement de situation était particulièrement impressionnant. Même pour Hestia. Même pas trois minutes plus tôt, elle se prenait la tête avec cet étudiant, participant à ce qui était certainement la plus grosse dispute que la boutique avait connue alors qu’elle se trouvait au comptoir. Malgré l’irritation que de nombreux clients provoquaient en elle, Hestia s’était toujours assurée de garder la maitrise d’elle-même et de ne jamais prononcé un mot plus haut que l’autre. Son mépris elle l’enfouissait sous une couche de politesse, son exaspération, elle l’oubliait, son impatience, elle la faisait taire. Elle connaissait les sacrifices qu’elle devait faire pour conserver son emploi et elle était prête à y accéder, par moment elle trouvait même que ce n’était pas cher payé étant donné que ce boulot représentait la clé de sa liberté. Mais ce client particulier avait réussi en quelques mots à peine à faire voler en éclat toutes ses bonnes résolutions. Face à ses attaques, elle avait oublié toute prudence, répondant sans hésiter à chacune de ses piques avec une plus acide encore. Rapidement, il n'y avait plus eu de limites dans leurs mots et Hestia s’était rendu compte qu’elle finissait par jouer son emploi. Mais ça ne l’avait pas arrêté pour autant, la blessure dans sa fierté était trop forte, ce brun s’attaquait à ce qu’il ne fallait pas, à ce qu’il faisait le plus mal pour elle, elle n’avait pas pu rester sans rien dire et sur le coup elle s’était bien foutu des conséquences. Sauf que les conséquences, il n’y en aurait pas. Aussi rapidement que la dispute avait commencé, elle s’était arrêtée. Peut-être était-ce quelque chose que Hestia avait dit, ou alors son adversaire s’était rendu compte du ridicule de leur situation. En toute honnêteté, elle n’avait pas vraiment l’intention de poser la question, cette prise de bec n’avait rimé à rien, elle n’était partie de rien, il était bien mieux de la laisser derrière eux.

C’était tout de même étrange, de passer d’un extrême à l’autre. Une seconde plus tôt, les deux jeunes sorciers étaient prêts à se sauter à la gorge, et voilà que maintenant le brun s’excusait platement. Il n’y avait même pas la moindre trace d’ironie, de sarcasme ou de contrariété dans ses paroles. Ce fut peut-être ce qui désarçonna le plus Hestia. Non seulement elle ne s’était pas attendue à ce revirement de situation, mais en plus il paraissait parfaitement sincère. La Serpentarde avait eu besoin d’un peu de temps pour comprendre ce qu’il venait de se passer, mais elle accepta finalement les excuses du jeune homme. Hestia était rancunière et impulsive, mais elle savait aussi reconnaitre une bataille inutile. Et à part perdre son emploi, celle-ci ne mènerait à rien. C’était à ça qu’elle devait penser en premier, à son rôle au Purple Vial, pas à cause de sa conscience professionnelle, mais parce que cet emploi était une chance que Hestia ne pouvait pas se permettre de perdre. Ca valait bien un égo froissé et quelques mots blessants. Ce n’était pas sa rancune qui remplirait son compte en banque. Ainsi, elle affirma au sorcier qu’elle le servirait. « Merci beaucoup. » Même si les choses s’étaient apaisées entre eux, ce qui n’était pas bien difficile vu comment la tension était montée rapidement, la Serpentarde préféra préciser qu’il n’aurait pas de raison de se méfier d’elle et des potions qu’elle pourrait lui fournir. Oui, les vipères de Poudlard étaient connues pour être fourbes et revanchardes, mais elle n’était pas complètement stupide. Elle n’allait pas gâcher sa réputation en potions pour une dispute idiote. Néanmoins elle préféra mettre les choses au clair immédiatement. Elle aurait pu comprendre la méfiance de l’étudiant, sûrement l’aurait-elle ressenti elle aussi si les rôles avaient été inversés, mais elle n’avait pas sa place au Purple Vial.

« Je te crois. Et je ne compte pas remettre en cause ta réputation en matière de potions. » Bien, au moins ça c’était clair. Sourcil haussé, Hestia se retint de lâcher un encore heureux plein de sarcasme. Ils avaient enfin désamorcé la situation, ce n'était pas la peine de relancer les hostilités. Surtout qu'elle n'oubliait pas que son objectif n'était pas de recevoir les excuses et remerciements du brun, mais de conserver son poste. De toute façon, au-delà de ne pas avoir le choix, si elle se vengeait de chaque client qui l’irritait, la boutique ferait rapidement faillite. Si sa remarque se voulait être une provocation innocente, elle fit au moins sourire le sorcier. « Je vois ce que tu veux dire, je travaille dans une librairie pas très loin et… je sais ce que c’est d’être de l’autre côté. Parfois, ce n’est pas l’envie de les assommer à coups de grimoire qui manque. » Oh, comme c’était ironique. Il savait ce que c’était que de se retrouver face à un client chiant, il avait expérimenté cette situation par lui-même, et pourtant ça ne l’avait pas empêché de venir de jouer les clients chiants avec elle. Au moins il comprenait combien son comportement avait été frustrant pour la Serpentarde. Hestia voulait bien admettre qu’elle manquait d’empathie, et plus simplement d’intérêt pour les autres, mais là c’était a la limité de passer pour un joli foutage de gueule. Heureusement qu’il ne lui avait pas dit ça quelques minutes avant sinon les hostilités n’auraient jamais cessé. « Oh, donc tu sais combien ces clients peuvent être désagréables. » lâcha-t-elle d'une voix doucereuse avec un sourire en coin. Au moins il avait l'air de reconnaître ses torts et admettait qu'il avait été insupportable. C'était déjà un bon pas en avant vu comment ils avaient été à deux doigts de s'écharper moins de cinq minutes plus tôt. « Heureusement qu’on ne cède pas à ces envies. » Et avec les potions aux multiples effets qu'elle avait sous la main, ça aurait pu être particulièrement satisfaisant.

Maintenant qu'ils n'étaient plus en train de se balancer des horreurs à la figure, il était temps d'en venir à la présence du jeune sorcier au Purple Vial. Non parce qu'il ne fallait pas oublier qu'il était venu là dans un but bien particulier à la base, pas dans l'optique d'insulter Hestia. Enfin il lui expliquait ce pourquoi il avait poussé la porte de la boutique, la verte en aurait bien soupiré de soulagement mais elle choisit de ne rien en faire. C'était quand même terriblement frustrant de savoir que toute cette scène avait été provoquée par une simple potion de sommeil. Tout ça pour ça. Avoir besoin d'un tel mélange n'avait rien de gênant ou d’humiliant, Hestia ne trouvait même pas ça particulièrement personnel. Mais clairement le brun n'avait pas été du même avis. Enfin, là n'était pas la question. « Oui. Je fais… souvent des cauchemars ou des insomnies qui commencent à écourter un peu trop mes nuits. J’aimerais quelque chose qui me permette de m’endormir sans trop de mal, assez profondément, tout en étant assez léger pour que je puisse me réveiller normalement au moindre bruit. » Hestia hocha la tête, notant mentalement les indications du sorcier. Malgré leur dispute elle avait bel et bien l'intention de répondre à sa demande, et d'y parvenir du premier coup. « Je sais que ça peut paraître contradictoire, mais c’est un équilibre qui est important pour moi. Et… euh, sans dépendance aussi. » Nouveau hochement de tête de la part de la verte. Effectivement ce que voulait le brun était assez contradictoire. Habituellement quand des sorciers venaient pour des potions de sommeil, ils voulaient pouvoir dormir d'un sommeil lourd et sans rêve dont rien ne pourrait les tirer tant qu'ils ne seraient pas reposés. Sa demande particulièrement ne venait certainement pas sans raison mais Hestia ne posa pas la moindre question. Elle avait bien compris que le sorcier avait du mal à s'ouvrir alors elle choisit de ne pas le braquer. Ils étaient sur le bon chemin, inutile de tout gâcher pour une histoire de curiosité. De toute façon elle se fichait bien des raisons de sa demande, tout ce qui lui importait était de réussir à y répondre. « Je vois. » se contenta-t-elle de souffler tranquillement. Elle était là pour faire des potions, pas pour juger. Quant à la question de l'accoutumance aux potions, ça allait de soi. La verte ne supportait pas l'idée de devenir dépendante à quoi que ce soit, même à ses propres mélanges, alors elle ne pouvait que comprendre le brun.

« Est-ce que ça te paraît possible ? » Hestia eut un bref sourire. Elle comprenait les doutes du sorcier. Il était vrai que sa demande n'était pas exactement très conventionnelle, il était normal qu'il se pose des questions. Néanmoins, elle n'avait pas le moindre doute. Même si elle n'avait jamais réalisé une potion répondant à ces critères, elle ne doutait pas de ces capacités. Ce n'était pas de l'arrogance, c'était de la confiance. Et du travail, beaucoup de travail. « Une potion de sommeil assez puissante pour empêcher les rêves mais qui n’étouffe pas les bruits extérieurs, tu ne fais pas dans la facilité. » Inutile de prétendre le contraire. Hestia ne réussissait pas ses potions les yeux fermés mais avec du travail et de l'acharnement. Son niveau, elle ne le devait pas à la chance mais à tout le temps qu’elle avait passé à étudier et s'entraîner. Ce qu'elle jugeait comme préférable : au moins elle savait de quoi elle parlait. Avant d'aller plus loin, elle observa les étagères derrière elle, ses prunelles parcourant rapidement la myriade de flacons qu'elle connaissait presque par cœur. Mais au final elle connaissait déjà la réponse à sa question. « Je ne pense pas qu’on ait ce qu’il te faut en stock, je vais devoir préparer un mélange. » La plupart des potions de sommeil déjà prêtes au Purple Vial étaient classiques et offraient un repos plus lourd ou plus rapide. Rien d'aussi subtil que ce que le brun recherchait. La Serpentarde allait devoir modifier un mélange existant ou même repartir de zéro. Mais c'était loin de la déranger. « Mais j’ai déjà relevé des défis plus difficiles que ça. » et les défis elle aimait ça, surtout quand ça concernait les potions. Elle ne reculait jamais devant l'opportunité de créer ses propres philtres, même quand ça concernait juste une potion de sommeil. « Ce n’est pas la première fois que je modifie une potion de sommeil, je vais m’en sortir. » ajouta-t-elle tout de même. Elle n'avait aucun mal à se sentir assurée en disant ça mais les souvenirs des paroles acides du sorcier étaient encore frais dans son esprit. Autant s'assurer qu'il ne mettrait pas le moindre doute quant à ses capacités. Et puis elle n'avait même pas besoin de mentir. Pendant des semaines, elle avait fourni des potions de sommeil à Adèle et elle en avait modifié une pour Sélénya. A ses yeux, ce défi n'avait rien de particulièrement irréalisable. Cependant il y avait une chose dont elle se rendait compte. « Tu peux revenir en fin de journée, avant la fermeture ? » reprit elle en levant les yeux vers le brun. A un moment où à un autre il allait falloir qu'elle lui demande son nom, enfin pour l'instant elle n'était pas près d'oublier son visage. Non ce dont elle était consciente c'était que si elle n'avait aucune crainte quant à la réussite de sa potion, elle savait qu'elle ne se ferait pas non plus en un claquement de doigts. Elle eut un sourire un brin provocateur pour le jeune homme. « Je vais te montrer que je fais vraiment des miracles avec mes potions, mais pour ça j’ai besoin de quelques heures. » Un miracle valait bien quelques heures de patience.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Eirian Howl
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Serdaigle OP
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Lun 9 Mai - 21:45
Where worlds collide
« août 2020 »
De l'extérieur, ton changement d'attitude a de quoi paraître surprenant, surtout par sa soudaineté. La phrase d'Hestia t’a rappelé où tu étais, que tu n’avais absolument aucun droit à déverser sur elle le trop-plein de tes émotions, tu l’as seulement croisée au mauvais moment, malheureusement pour elle. Elle n’a pas à endurer le contrecoup de ce que tu traverses. Que tu en viennes là, que tu perdes à ce point le contrôle sur tes ressentis en dit long sur ton état d'épuisement et de nervosité. Ce n’est pas dans ton caractère de sauter ainsi à la gorge des gens, ce n’est pas dans ton caractère non plus de chercher le conflit, tu optes plutôt pour la discrétion d’ordinaire, toujours poli, sans jamais créer de vagues, et c'est pourtant bien ce que tu viens de passer les dernières minutes à faire, inconsciemment trop ravi d'avoir une échappatoire à cette situation. C'est clair que passer encore des semaines sans dormir va t'aider à aller mieux, tiens ! C'est clair que ça va aider à ce que ce genre de... discussion ne se reproduise pas. Non, si tu continues dans cette voie, tu vas finir par péter définitivement un câble et tu pourras dire adieu à tous les efforts que tu as faits jusqu'à présent pour tenir, tu pourras dire adieu à tes rêves de carrière. Pile au moment où les choses commencent à s'arranger : Sean a cru à ton histoire, il t'a même proposé de t'héberger, tu n'es plus à la rue, mais tu trouves quand même le moyen d'essayer de tout saboter.
Tu te fatigues.
Et il est plus que temps que tu quittes ce chemin-là. Tu n'as pas échappé aussi longtemps à ton père, survécu tant d'années pour échouer maintenant par ta seule faute. Tu vaux mieux que ça. Tout ce que ta mère a sacrifié pour toi vaut mieux que ça. Et ça commence par tenter de réparer ce fiasco si c'est encore possible – et tu comprendrais parfaitement qu'Hestia préfère s'en tenir là et ne plus jamais te croiser. Tu lui présentes tes excuses, sincèrement, bien conscient que la situation n'aurait jamais dû dégénérer à ce point et que tu en portes  toute la responsabilité. Elle n'a fait que se défendre face à tes attaques. Tu croises mentalement les doigts pour que cela se passe bien, qu'elle ne se méfie pas de ce changement d'attitude presque schizophrénique. L'habitude peut-être de réagir et de t'adapter rapidement au moindre changement de situation. Et en général, tu ne tergiverses pas pour reconnaître tes erreurs, tu fais rarement preuve de mauvaise foi et tu assumes tes torts.

La Serpentarde semble surprise par ton revirement et tu la comprends, mais tu n’entres pas dans les détails et les justifications, ça n’apporterait de toute façon pas grand-chose de plus à tes excuses. Elle les accepte, et tu en es soulagé. Elle te servira également ; elle n’a sans doute pas vraiment le choix du fait de sa position, mais tu préfères que ça se termine de cette façon, ça aurait été embarrassant de te retrouver devant la propriétaire de la boutique et de devoir lui expliquer la situation. Plus vite tout cela se réglera, mieux tu te porteras. Tu repasseras pour la discrétion, mais au moins la situation s’apaise et c’est déjà beaucoup. Elle signale qu’elle ne piègera pas les potions qu’elle te vendra – précision appréciable, mais tu te doutes qu’elle peut difficilement faire autrement, à moins de vouloir risquer sa place ou gâcher sa réputation. Tu n’as pas une grande capacité à accorder ta confiance aux autres, mais tu sais aussi qu’il serait stupide de sa part d’aller contre ses propres intérêts. Si elle est rancunière au point de vouloir se venger, elle ne le fera pas de façon aussi évidente, quand tout l’accusera. Tu n’as pas non plus l’intention de continuer la dispute en ruinant sa réputation. Tu en as beaucoup entendu parler dans les couloirs de Poudlard, tu sais qu’elle est excellente et c’est tout ce que tu cherches.
Tu précises que tu comprends ce qu’elle peut ressentir, travaillant toi-même dans la vente. Les clients insupportables, tu connais. Et à sa place, tu aurais sans doute fini par réagir comme elle ; être poli et aimable, ça va un moment, mais se laisser insulter sans rien dire… Bref, ça ne restera définitivement pas comme un moment glorieux de ton existence. L’ironie de la situation n’échappe évidemment pas à Hestia, qui te répond avec un sourire en coin. Tu retiens un soupir.

— Oui… et je comprends totalement ce que tu as pu ressentir. En fait, je ne pensais vraiment pas me comporter un jour comme l’un d’eux.

Ça devrait peut-être te faire relativiser leur attitude ; peut-être qu’eux aussi traversent de sales moments… Mais non, pas tous, certains sont juste là pour le plaisir d’embêter le monde. Tu tireras la morale de tout cela plus tard, réponds d’un hochement de tête à la remarque d’Hestia. Oui, il vaut mieux que vous évitiez d’envoyer livres ou fioles au visage des clients, si disgracieux soient-ils.

Tu finis par expliquer le but originel de ta venue, avant que tout ceci ne parte en vrille. Une potion de sommeil. Dont tu as désespérément besoin si tu veux garder un minimum d’équilibre mental. Dormir deux ou trois heures par nuit n’est absolument pas viable et tu as déjà laissé la situation perdurer bien trop longtemps. Tu aurais dû venir dès juin, voire en mai, tu n’en serais sans doute pas là à présent. Mais tu as voulu croire que ce n’était qu’une phase, que ça disparaîtrait de soi-même. Bien sûr. C’est bien connu que les souvenirs de traumas s’estompent d’eux-mêmes parce qu’on le leur demande gentiment. Tu ignores d’où vient cette résurgence, pourquoi maintenant, presque trois ans après, mais ton espoir de tout enterrer de nouveau au fond de toi était bien naïf. Tu as surtout voulu t’en sortir seul, comme d’habitude, tout gérer par toi-même… avec succès. Tu n’entres pas dans ces détails, mentionnes seulement les cauchemars et les insomnies. Ta demande est particulière : tu ne veux pas des potions de sommeil classiques qui plongent dans un sommeil lourd. Même en ayant un endroit où dormir à peu près en sécurité, l’idée te paraît terrifiante. Tu veux garder la possibilité de te réveiller à la moindre alerte, tu cherches surtout quelque chose qui mette un peu en veille ton cerveau et son hypervigilance, qui éloigne le flux des cauchemars.
Heureusement, Hestia ne t’interroge pas sur les raisons de ta demande. Ce ne sont pas des explications que tu souhaites lui fournir, à moins qu’elle en ait réellement besoin pour la création de la potion – et même ainsi tu tairas tes motivations profondes. Tu es plutôt doué pour tourner autour du pot comme tes discussions avec Abigail et Sean l’ont montré, tu trouveras bien une façon de dire les choses sans les dire si ça devient nécessaire. La question de la dépendance est plus simple à comprendre. Tu ne supportes pas d’avaler quoi que ce soit qui te fasse perdre tes moyens – une potion de sommeil, c’est déjà une concession – et il est tout autant hors de question d’en dépendre.
Hestia réfléchit à tes demandes et tu croises de nouveau mentalement les doigts en espérant qu’elle puisse résoudre ton problème. Tu as du mal à évaluer la réelle difficulté de la chose, d’autres potions sont infiniment plus complexes, la tienne repose surtout sur un équilibre subtil. Et tu ne t’y connais pas assez pour juger. Pour le coup, tu te fieras à l’avis d’Hestia, si elle te dit que c’est possible, tu la croiras. Elle a une bien plus grande maîtrise des potions que toi – et tu te doutes que tout cela vient d’un travail acharné, comme ta maîtrise des sortilèges. Tu ne crois pas au talent, au génie inné ; c’est trop hasardeux. Qu’on ait des prédispositions pour tel ou tel domaine, oui, parce que ça nous attire plus, que ça nous parle… mais ça n’empêche pas les heures de travail. Hestia résume ce que tu souhaites en une phrase. Tu hoches la tête.

— Ça aurait été plus simple si je cherchais quelque chose de conventionnel.


Tu la laisses réfléchir en silence tandis qu’elle étudie les rayons, avant d’annoncer qu’elle devra préparer le mélange elle-même. Tu t’y attendais. Mais elle a déjà connu plus difficile et c’est une bonne chose pour toi. De même lorsqu’elle précise avoir déjà modifié une potion de sommeil. Tant mieux.

— Parfait. Je ne doute pas que tu y arriveras.

Tu tiens à repréciser que tu ne questionnes vraiment pas ses talents de potioniste. Si c’était le cas, tu ne serais pas resté. Quoique son nom de famille ne t’inspire pas confiance, au moins, tu sais de quoi elle est capable, plutôt que de t’en remettre à un apothicaire totalement inconnu. Elle te demande si tu peux revenir en fin de journée. Certainement le temps nécessaire de mettre au point le mélange, et de travailler tranquillement, sans la pression de savoir que tu attends à côté.

— Oui, pas de souci.

Elle te sourit, un peu provocante. Des miracles qui prennent des heures ? Il ne suffit pas de claquer des doigts ? Tu aurais bien répondu par une plaisanterie, mais tu ne tiens pas à raviver la dispute de tout à l’heure. Tu hausses les sourcils, amusé.

— J’ai hâte de voir le résultat ! Je repasse tout à l’heure, alors. C’est au nom de Howl, Eirian Howl.

En le disant, tu prends conscience que tu n’as pas eu l’occasion de lui dire depuis ton arrivée. Elle ne risque pas de t’oublier de sitôt.
Tu ne t’attardes pas dans la boutique, elle sera sans doute soulagée d’être libérée de ta présence. De toutes tes forces, tu espères avoir été assez précis dans ta demande pour que le mélange te convienne et que tu puisses enfin dormir. Tu le sauras bien assez vite.

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