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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Comme du cristal [Harper] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mer 28 Avr - 12:37
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Fin août 2020

Coup de baguette lancée par-dessus mon épaule, je gardais les yeux rivés sur mon petit clavier musical. Enchanté, l'instrument était capable de reproduire bien des sons, et c'était avec lui que je prenais beaucoup de plaisir à m'exprimer lorsque mon côté musical prenait le dessus. Dans mon dos, la bibliothèque s'activa, les livres sortant alors de leurs rangements pour se faire débarrasser de la poussière qui s'y était accumulée durant les vacances d'été.
Revenue à Poudlard il y avait quelques jours, j'avais à cœur de ranger convenablement ma salle de cours théorique pour préparer ma nouvelle année scolaire. Très appliquée dans mon devoir d'enseignante, j'essayais de ne rien prendre à la légère. Pourtant, lorsque la magie, un peu trop intrépide, vint bouger mon orbe, je criais presque d'effroi en la voyant rouler hors de son étage. Rapide, je m'élançais pour la récupérer de justesse avant qu'elle ne s'écrase par terre et éclate en mille morceaux. Heureusement que je ne faisais pas de divination, j'aurais pu prendre ça comme un mauvais présage. De plus, j'étais déjà assez nerveuse comme ça.
Même si nous nous étions retrouvées lorsqu'elle avait intégré l'Ordre du Phénix et lorsque je fus rentrée de Hongrie pour prêter main-forte à mon allégeance, ma relation avec Harper n'était plus celle qu'elle avait été à l'époque. Ce fut difficile pour moi, au début, puis, petit à petit, enfermer et étouffer mes sentiments devint normal.  Aujourd'hui, j'étais persuadée qu'il n'y avait plus qu'une merveilleuse amitié entre nous, et j'étais très heureuse de le vivre ainsi. Pourtant, à chaque fois que je devais la retrouver, je me sentais pousser des ailes, je me réjouissais toujours de la revoir, parce que je savais que ça allait être enrichissant d'une manière ou d'une autre.
Aujourd'hui, Harper m'avait demandé de l'aide pour enchanter une pierre d'illusion, comme je l'avais fait avec l'un de mes colliers. Ce bijou me permettait simplement de changer le décor de mon environnement comme si j'y étais. En réalité, il ne s'agissait là que d'une projection d'images, lieux que j'avais visités et que j'avais mis en mémoire dans la pierre. Outil merveilleux pour donner mes cours à mes élèves les plus âgés, je pouvais les mettre en condition réelle sans qu'il y ait de véritable danger. En effet, même s'il me suffisait ensuite de créer des images de créatures plus ou moins classées, mes élèves ne risquaient absolument rien puisqu'il s'agissait là uniquement de projections. Mon amie d'enfance souhaitait utiliser le même outil pour ses propres cours (tout le moins c'était ce que j'avais compris).

Pensive, je regardais l'orbe que j'avais entre les doigts. Cet objet-ci avait une tout autre utilité pour mes cours de Soins aux Créatures Magiques. Reposant la sphère sur mon bureau, bien calée entre deux livres de cours, je soupirais avant de regarder l'heure. J'avais encore du temps, sans compter que ma collègue serait sûrement en retard, puisqu'elle était toujours en retard.
Balayant ma salle de classe du regard, je me délectais de la magie autour de moi qui était en train de tout nettoyer alors que je ne faisais aucun effort. Les tables restaient pour le moment bien rangées et alignées contre un seul mur, laissant le centre de la salle complètement libre. Des livres et des parchemins volaient un peu partout dans une zizanie étrange, et des éléments que j'utilisais pour mes cours, comme des os, des plumes, des écailles ou des poils agrémentaient cet étrange ballet. Sans prendre la peine de fermer la porte de la salle, persuadée que j'étais seule puisque je n'avais croisé que les tableaux et les elfes du château dans les couloirs, ainsi que les rares professeurs qui vivaient ici à l'année, je me retournais vers mon petit clavier que je soulevais et prenais entre mes mains. Les yeux levés vers le plafond enchanté de la salle, je réfléchissais avant d'appuyer sur une note, puis une autre. Comme s'il s'agissait d'un code, une mélodie électronique s'échappa de l'instrument. J'avais beau avoir étudié au conservatoire, je m'étais lassée de Mozart et de Beethoven, et je préférais aujourd'hui créer mon propre style musical. Secret que je gardais précieusement, je n'en avais encore parlé à personne puisque c'était un moyen pour moi de m'exprimer.
Et m'exprimer en ce moment, j'en avais besoin, c'était presque vital. Après avoir négligé ma santé, à cause du décès de mon frère, durant de longues semaines, j'en gardais encore aujourd'hui des stigmates. Les cernes sous mes yeux avaient presque disparu, mais les poches restaient visibles. Mon corps avait effroyablement maigri, et je semblais d'autant plus fragile qu'à l'accoutumée. Ma respiration semblait même être un peu rauque, comme légèrement asthmatique. Enfin, le changement le plus notable fut celui de mes cheveux que j'avais décidé de teindre en blond sans vraiment y réfléchir. Toutefois, j'étais amusée du résultat et j'avais donc laissé cette coloration pour le moins déconcertante pour ceux qui me connaissaient de longue date. Fort heureusement, durant les moments difficiles, j'avais été soutenue par Thomas, cela avait sans doute contribué à limiter les dégâts pour le bien de ma santé.

Ainsi donc, la mélodie que j'avais composée s'éleva, et lorsque la mesure fut bonne, j'élevais ma propre voix. Celle des anges, presque fragile (comme ma santé), légère, mais non pas moins puissante est extrêmement précise. Lorsque la chanson en devint même plus entrainante, je me permettais de petits pas de danse, tournoyant sur moi-même, agitant bras et jambes en des gestes envoûtants et tout à fait au tempo de l'air. Cheveux blonds secoués dans tous les sens, je me fichais d'être décoiffée, acceptant que ma frange vienne me barrer le visage. Autour de moi, la magie opérait toujours, donnant aux objets volants d'étranges allures de spectateurs et danseurs autour de moi, prise dans un tourbillon de parchemins, de livres et d'autres étrangetés appartenant aux Animaux Fantastiques. Étrangetés qui me résumaient parfaitement.

Breathe
Don't speak
It's leaving your body now
Slow heart
Set free
A circuit of consciousness
When you are truly yourself
You will
Succumb to a permanence
A light by day
A shadow resides by night

I (I) hear (hear) your (your) breathing
I (I) feel (feel) you (you) leaving

With understanding
You won't let it cast you down
A mind full of questions
A current to purify
Science and vision
Be near when I call your name
Or ask me a question

I (I) hear (hear) your (your) breathing

Breathe
Don't speak
It's leaving your body now

I (I) feel (feel) you (you) leaving

Heart set free
A circuit of consciousness

I (I) hear (hear) your (your) breathing

Light by day
A shadow resides by night

I (I) feel (feel) you (you) leaving

With understanding
You won't let it cast you down
A mind full of questions
A current to purify
Science and visions
Be near when I call your name
A mind full of questions
A current to purify
Science then visions
Be near when I call your name
Or ask me a question

Souffle saccadé par l'effort que je venais de fournir, je me sentais comme libérée d'un poids tandis que j'avais totalement perdu la notion du temps, et que je tournais le dos à l'entrée de ma salle de cours.



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Harper MacFusty
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Jeu 29 Avr - 7:10
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« Vous ne pouvez pas faire ça !

- Nia nia nia, répond Harper la bouche pleine de barre chocolatée.

- UN professeur, UNE salle de cours… ».

Déglutissant avec bruit, pour toute réponse Harper enfouie son index dans la gorge pour faire mine de vomir. Le concierge la suit depuis ses appartements à grand coup de reproches, de sermons et de courroux. Le professeur de sortilège change de salle de cours comme de chemise. Pour prévenir ses élèves, elle envoie au dernier moment des missives volantes pliées en origami qui se déchiquètent à la fin de leur lecture. L’homme en a ras-le-bol de balayer tous les jours les détritus. Harper lui a conseillé d’utiliser une bonne fois pour toute sa baguette mais celui-ci s’obstine à effectuer la presque étendue de son travail à la main. Ca forge le caractère, dit-il. Foutaise ! Au détour d’un virage,  alors qu’il accompagne sa réprimande de grands gestes de la main, l’œil colérique collé au plafond d’exaspération, Harper emprunte un raccourci derrière un tableau et se débarrasse enfin de ce rabat-joie. Riant de sa faible ruse, elle presse le pas pour rejoindre la salle de classe de Soins aux Créatures Magiques dans laquelle Abigail donne ses cours théoriques.

Mâchouillant une nouvelle barre chocolatée, ses pas résonnent dans les couloirs encore vides d’élèves à cette époque-ci de l’année. Bientôt, leur tintamarre rempliera le château. Bientôt, ils accueilleront avec plaisir ses missives en forme d’animal pour découvrir avec surprise leur prochaine destination. En attendant, Harper se rapproche de son but, excitée par la raison de leur rendez-vous : la pierre d’illusion. Fabuleuse ! Abi lui a promis la fabrication de sa propre pierre, Harper n’en revient pas : elle va posséder un objet magique aussi incroyable ! Se rapprochant de leur point de rendez-vous, elle sort l’objet de sa convoitise de sa poche : celui-ci lui avait été prêté par Abi afin qu’elle puisse l’examiner, et son expérience ne manque pas de piquant, elle se languis de tout lui raconter. Engouffrant le reste de son goûter, elle accède au dernier couloir qui abouti à la salle de classe. Ses joues gonflées comme un hamster, elle stoppe net sa marche frénétique. Une mélodie parvient à son oreille. Quelque chose à la fois de magique et pur. Un timbre de voix qu’elle semble reconnaître et pourtant, elle ne l’a jamais entendu. Harper se rapproche, se plaçant dans l’entrebâillement de la porte. Surprise.

La voix mélodieuse n’est autre que le chant de Abigail. Les yeux de Harper s’ouvrent rond comme des billes. Qu’est-ce qui la surprend le plus ? Ce rythme endiablé où chant, danse et les objets rendus vivants par la magie, s’activent à l’unisson dans un ballet de danse envoûtant ? Ce talent qu’elle ne lui connaissait pas alors qu’elles se connaissent depuis leur premiers pas à Poudlard ? Le mobilier de la classe de repoussé contre les murs, l’espace est suffisant pour qu’Abigail puisse s’y exprimer. Elle lui tourne le dos. Est-ce cette chevelure blonde, nouvelle, surprenante, qui écarquille ses yeux à lui en tirer la peau des joues ? Harper pose son coude sur une haute commode pour prendre appuie, les yeux rivés sur Abigail qui, dans une pirouette de ballerine s’aperçoit de sa présence. Est-ce son corps décharné de sa chair qui l’impressionne maintenant ? Les traits indubitablement tirés de son visage ? Le chant, la danse, la musiquent s’estompent. Dans la salle de classe, le silence règne désormais. Les deux amies d’enfance se font face. Par quel bout commencer ? Harper regarde Abigail des pieds à la tête. Elle voudrait lui sauter au cou pour avoir assister à ce spectacle si surprenant, et à la fois, une inquiétude grandissante qu’elle peine à maîtriser au regard de l’apparence d’Abigail lui donne envie de s’affoler en brandissant les bras en l’air, d’appeler les pompiers, St Mangouste, son nouveau pote Phobos… ce petit corps qu’elle avait tant aimé est en peine. Enfin, Harper rompt le silence avec délicatesse, douceur, bienveillance, amour. Sa main libre fouille dans sa poche pour en sortir quelque chose :

« Tu veux une barre chocolatée ? » demande-t-elle d’un air impressionné.

Impressionné par quoi ? Par un peu tout en même temps. Par la joie et l’inquiétude, le ravissement et l’angoisse, l’hébétude et la mauvaise surprise. On peut ressentir tout cela à la fois ? La pierre d'illusion est maintenant suspendue à son cou.

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Abigail MacFusty
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Jeu 29 Avr - 15:32

Fin août 2020

Je pensais pouvoir avoir le luxe de redescendre sur terre tranquillement après mon envolée sauvage en musique. Mais lors de la dernière note, ma dernière pirouette me fit me tourner en direction de la porte, puis ce fut littéralement la douche froide. Harper se tenait là, accoudée à l'une des commodes qui n'étaient pas trop agitées par le rangement magique. Glacée de sa présence jusqu'aux os, je restais totalement paralysée, les yeux écarquillés, le cœur battant la chamade non plus à cause de mon effort, mais à cause de la peur qui l'étreignait. Bordel de merde depuis quand était-elle là ? Elle m'avait vue ? Évidemment qu'elle m'avait vue, ça se voyait dans son air de…. D'autoroute là. Il y avait tellement d'émotions qui passaient sur son visage que je n'arrivais même pas à décrire la tronche qu'elle avait. Et moi ? J'avais quelle tête moi en ce moment, avec mon allure ahurie et ma bouche qui se fermait et s'ouvrait comme un poisson hors de l'eau.
Depuis mes pieds, je sentis une vague de chaleur m'envahir, de celle qui était désagréable et monte très rapidement à la tête. Oui, de la colère. Parce qu'il y avait bien que Harper pour m'énerver aussi rapidement et me frustrer à ce point en un temps record. J'allais ouvrir la bouche pour l'engueuler, exprimer mon agacement qu'elle se pointe là, pile à l'heure (reproche crédible). D'être toujours aussi imprévisible et d'être aussi chiante comme ça (ben quoi c'est vrai non ?). Mais réalisant que ça n'allait m'apporter aucun crédit, je refermais la bouche…
Ce fut à ce moment que ma collègue me proposa une barre chocolatée, l'air de rien là, avec sa tête suffisante en faisant genre elle était détachée et n'avait rien vu. Ouais, mais non, il fallait quand même que je dise quelque chose ! Alors je rouvrais la bouche pour parler, m'apprêtant à lever un index furieux, mais ce fut à cet instant qu'un livre que j'utilisais pour mes cours vint me frapper en plein visage, me faisant lâcher un glapissement.

*FLAN*
- Outch... !

Me trouvant en plein dans sa trajectoire (c'était surtout qu’à ce point perturbée, j'en avais un peu perdu mon contrôle magique sur les divers objets volants dans la salle), l'ouvrage me gifla avec une violence rare avant d'aller sagement se ranger dans une étagère de la bibliothèque parmi ses semblables. Tête expressément tournée sous l'impact, ma main droite venait se poser sur ma tempe et mon crâne percuté. Main me frottant les cheveux (les ébouriffant davantage au passage), d'avoir été percutée eut au moins l'effet de me remettre les idées en place, j'avais retrouvé de la mobilité et enfin, je réussissais à reprendre le contrôle de mes émotions, la surprise passée. Me dirigeant vers Harper pour répondre à sa proposition, je tendais la main vers la friandise en la regardant dans les yeux, sans-gêne, un petit sourire malicieux sur les lèvres.

- Je pensais t'oublietter pour ce que tu viens de voir… mais si tu me prends par les sentiments, je vais être encline à te laisser saine et sauve pour cette fois.

Ouvrant le sachet de la barre, je la grignotais du bout des dents à l'instar d'une petite souris. Joues encore rosies par la surprise de sa présence pendant que je chantais, je réfléchissais à toute allure. Si proche d'elle, il lui était difficile d'ignorer mes traits tirés à l'extrême ainsi que mes clavicules à ce point apparentes sous le large col du haut fin que je portais aujourd'hui, signe de ma maigreur. Essayant d'éviter alors le sujet, aussi bien musical que celui de ma santé (Thomas me houspillait déjà assez comme ça), je regardais mon pendentif autour de son cou. Alors je le désignais d'un signe du menton, relevant ma main droite pour tenir la nourriture. À mon index, mon amie d'enfance put voir une bague qui ornait ma peau À l'apparence simple, elle était argentée et finement travaillée, la gravure représentant, apparemment, des motifs floraux.

- Alors ce pendentif ? Tu en penses quoi ? Tu veux toujours le tien ?

Dans mon dos, la magie terminait d'opérer, petit à petit, il y avait de moins en moins d'objets qui volaient ou se déplaçaient, et bientôt ma salle de classe retrouverait son calme habituel. Lentement, le haut de ma joue et de ma tempe vinrent accompagner le rose de mes joues pour devenir rouge vif à cause de l'impact avec le livre.


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Harper MacFusty
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Jeu 29 Avr - 22:02
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Miroir d’hébètement. La petite étonnée face à la grande surprise. Devant sa mine déconfite, les traits ahuris d’Harper se métamorphosent en un sourire grandiloquent, sa bouche et ses yeux s’étirent de rire. S’apprêtant à faire exploser son amusement, un livre vient s’écraser sur Abi, en pleine poire. Paf dans sa face, en plein dans le mille. Cascade de cheveux, joue aplatie, surprise garantie. Ca doit faire mal. Enfonçant sa tête dans les épaules, le sourire d’Harper se transforme en un « O » médusé. Sa main libre vient s’écraser sur sa bouche, choquée.

« Par Merlin, par Morgane et tous les sorciers oubliés ! » s’exclame-t-elle, la voix étouffée par sa main qu’elle fini par retirer. « On dirait que la bibliothèque vient de te gifler ». Elle ajoute en haussant les yeux au ciel : « Et l’autre grincheux qui se demande pourquoi je ne range jamais ma salle de classe ».

Toutes ses salles de classes. Après être passée par des émotions diverses et variées (Harper se demandant laquelle allait lui tomber dessus), Abigail consent à accepter son offre chocolatée sans foudroyer Harper avec l’éclair de son couroux. Appuyée contre la commode, Harper l’observe grignoter paisiblement la friandise, louchant sur ses cheveux blonds, constatant sa maigreur nouvelle qui instinctivement fait naître en elle une étincelle d’inquiétude. Si elle avait su, elle aurait apporté tout un régiment de barre chocolatée. Elle s’abstient de faire la remarque, connaissant les soucis de santés de son amie, ainsi que la période annuelle difficile qu’elle venait de traverser. Peut-être voulait-elle en parler ? Peut-être avait-elle besoin d’en parler ? Peut-être n’osait-elle pas lui en parler ? Le mieux, c’est d’éviter d’en parler pour choisir des conversations plus gaie capable de lui donner le sourire. Certaines tristesses ne s’effacent pas mais on peut dessiner des soleils dessus.

« Sacre bleu ! Bien sûr que je veux toujours le mien ! J’ai testé ton cristal avec une étudiante, bonté divine ! Ton médaillon était attiré par un grimoire, comme un aimant, il a foncé dessus ! C’était incroyable, Abi, incroyable ! C’est comme si le cristal était capable de faire une lecture du grimoire, il en a recréé les décors, fabriqué des situations, nous avons dû apprendre les sortilèges de l’auteur pour nous en sortir. C’était fabuleux, quelle aventure ! J’en veux un ! ».

Traversant la salle, elle attrape une chaise pour s’assoir en cowboy.

« Je veux le même, en mieux ! Et en bleu, tu sais que j’affectionne particulièrement cette couleur. Tu crois qu’on pourrait accroitre son champ de lecture ? L’étendre pas seulement à nos souvenirs ou ceux inscrits sur du parchemin… est-ce qu’au lieu de retranscrire les souvenirs, il pourrait coder une pensée, une image… l’imagination ? »

Harper sait qu’elle pousse le bouchon un peu loin, que ces affabulations en deviennent grotesques d’incrédibilité. Des paillettes brillent dans ses yeux en s’imaginant entrer en possession d’un tel objet.

« Est-ce qu’après avoir mémoriser ton spectacle je pourrai me le repasser en boucle en utilisant mon médaillon ? »

Pour terminer sa tirade, elle pouffe de rire, la chaise grinçant sous son poid.


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Abigail MacFusty
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Ven 30 Avr - 15:26

Fin août 2020

Me massant à l'endroit de l'impact, je ronchonnais un peu tout en entendant les exclamations de Harper sans y porter vraiment attention. Je sentais le sang battre ma peau giflée, ce qui engendra une chaleur presque désagréable, et alors confuse, je baissais les doigts devant mes yeux pour m'assurer que je ne saigne pas. Fort heureusement que non, néanmoins, je vacillais sensiblement sous le choc. D'ordinaire maladroite, j'étais habituée à me frapper ou me couper de diverses manières, mais avec mon état de santé actuel, plus faible que d'ordinaire, il m'était difficile de ne pas flancher. Toutefois, je ne voulais pas perdre la face devant Harper, car si c'était le cas, comment est-ce que ça se passerait dans quelque jours face à mes élèves ? Grommelant tout en me rapprochant de mon amie, je remuais le nez, signe de contrariété que j'avais depuis l'enfance.

- Non, tu ne ranges jamais ta salle de classe parce que tu es bordélique Harper, c'est pas la même chose.

Attrapant la petite barre chocolatée, je remerciais la jeune femme tout en la laissant entrer dans la pièce où je travaillais. Refermant la porte derrière elle (j'avais retenu la leçon), le regard appuyé qu'elle posait sur moi ne m'échappa pas. Sans doute devait-elle me juger face à ma maigreur et d'autant plus face à ma blondeur. Elle savait que l'été était une période difficile pour moi depuis deux ans, mais je ne m'étais jamais plainte auprès d'elle ni auprès de personne d'ailleurs. Seul Thomas, cette année exceptionnellement, avait eu à sécher quelques rares larmes. Sa simple présence m'avait suffi à vouloir me battre, à essayer de me nourrir à nouveau, et surtout, dans ses bras, j'avais retrouvé le sommeil même si mes nuits avaient souvent été saccadées de cauchemars. À l'enterrement, j'avais su garder la tête haute même si je m'étais effondrée un peu plus tard. Cette année fut une véritable catastrophe. L'on dit que la douleur s'estompe avec le temps, mais ça n'a jamais été aussi faux. Elle se ravive à chaque fois, comme le phénix renait de ses cendres. La brûlure devient plus vive, plus puissante, plus aiguë, car le manque est creusé de plus en plus profond. Kyle me manquait, il me manquait terriblement. J'avais eu une véritable complicité avec lui, la seule que je n'avais jamais eue avec personne… quoique si, peut-être avec Harper… Mais Kyle lui, ne m'avait jamais abandonné… jamais… Jamais jusqu'à il y a deux ans, lorsqu'il fut projeté dans les flammes de cette femelle Vert Gallois furieuse et totalement hors de contrôle.
Tout cela faisait les raisons pour lesquelles je ne m'étais pas adressée à la jeune femme pour me soutenir, mais aussi que je ne lui ai jamais parlé de ma maladie. Je ne voulais pas qu'elle me prenne en pitié, je ne voulais pas qu'elle s'inquiète pour moi. Je n'étais pas une infirme ni une pauvre petite chose. Je ne voulais pas non plus qu'on m'enferme sous prétexte que le monde était dangereux pour moi.
Préférant donc essayer d'ignorer la manière dont elle me regardait (même si je sentais toujours cette pointe d'énervement), je la laissais s'exprimer quant à mon pendentif alors qu'elle prit place sur l'une des chaises que j'avais entreposées de côté. Écoutant sa tirade, à moitié amusée et à moitié intriguée par son récit, j'en venais à me demander ce qu'elle avait bien pu foutre avec mon collier.

- J'espère que tu ne l'as pas cassé… c'est un outil de travail pas un jouet.

Abigail McFusty, toujours aussi sérieuse, comme si j'étais quelqu'un qui ne savait pas s'amuser. C'était faux bien évidemment, et Harper le savait, toutefois, je craignais qu'elle ait influencé mon collier malgré elle. Non pas que je ne fasse pas confiance à ma collègue, mais je la savais si extravagante et si imprévisible qu'elle pouvait malgré elle faire des choses complètement… idiotes.
J'allais prendre place sur une autre chaise, à côté de la sienne, lorsqu'elle me taquina quant à ma danse et à mon chant qu'elle avait épié. Fronçant les sourcils, je retroussais le nez sous la colère, et sans que je ne me contrôle véritablement, je levais ma baguette en direction des pieds de l'assise de Harper pour la faire basculer et l'entrainer dans sa chute.
S'en était trop. Espionnée. Jugée. Puis raillée sur l'un de mes secrets les mieux gardés, mais aussi quelque chose à laquelle je tenais véritablement.

- Putain Harper tu montres à une seule personne ce que tu as vu… UNE SEULE, et je te jure que je te TUE !

Dans mon cœur, je sentais la même étreinte épineuse que lorsqu'on venait se moquer de moi alors que je parlais avec tant de fascination des dragons et des créatures fantastiques. Bizarre. Étrange. Handicapée. Monstre. Bête. Cela ne faisait partie que des rares mots avec lesquels on m'avait qualifiée et qu'on me qualifiait encore. Harper en avait connaissance pour la plupart. Ce qui était terrible c'était que même en faisant mes preuves, on continuait à me railler de la sorte, c'était un combat que je menais très régulièrement au sein du ministère pour faire entendre ma voix auprès des autres dragonologistes et magizoologistes. Sans me lancer des fleurs, je savais que j'étais douée en chant et en musique, mais j'étais bien trop timide pour me donner en spectacle. Je n'étais pas de ceux qui se positionnaient au centre de l'attention, bien au contraire. Que Harper puisse prendre le risque de m'exposer aux yeux du monde me donna le vertige à tel point que j'avais envie de rendre le repas que j'avais mangé tantôt.
À l'adresse de la sorcière, je grognais presque comme un animal, comme ce chien que je pouvais être, quelque mot clé accentué par ma voix furieuse. Il fallait s'y attendre, au crépuscule de la mort de mon frère et au vu de mon état de santé, mes nerfs étaient plus facilement à même de céder, et d'autant plus si cela venait de Harper qui avait toujours eu ce talent pour me faire sortir de mes gonds. Ma petite taille aurait pu rendre la scène extrêmement amusante pour quiconque ne me connait pas. Mais voilà, j'étais une personne si calme et à ce point en contrôle de moi, toujours à éviter les conflits, que de me voir m'énerver de la sorte et proférer des menaces était véritablement inquiétants pour la personne visée par mon courroux. J'espérais sincèrement que Harper en prenne toute la mesure et qu'elle ne se fie pas à mon apparence davantage chétive que d'ordinaire.
Me redressant en inspirant profondément pour essayer de calmer mes nerfs, je venais m'assoir lourdement sur ma chaise tout en croisant les bras sur mon ventre, l'air toujours boudeur, ce qui faisait ressortir mes traits enfantins. Malgré cela, je répondais enfin à ses attentes.

- La couleur de la pierre dans le fond on s'en fiche, tu choisis celle que tu veux. Moi je voulais une neutre et pure, car chaque couleur correspond à un souvenir ou à une ambiance que je veux donner. C'est un peu…. Comme des marque-pages pour un livre si tu veux. Puis je pris tout de même la peine de réfléchir avant de répondre aux autres questions, aussi farfelues soient-elles, je pouvais en saisir le sens, surtout venant de la Belle. Je pense… que ça doit être possible, mais extrêmement dangereux, à l'instar du miroir du Risèd. Le risque de se perdre dans cet imaginaire et de ne plus vouloir en sortir est très élevé. Je n'ai pas enchanté mon collier pour ça à la base, mais pour préparer mes élèves au terrain, le but n'est pas le même. Je tendais dans main dans la direction de Harper pour qu'elle me rende mon collier, avant de rajouter. Pourquoi voudrais-tu rendre ton imagination si réel ?

Question qui avait du sens, elle pouvait peut-être ne pas être formulée correctement. Avoir de l'imagination et pouvoir l'explorer physiquement avait quelque chose de séduisant, je le comprenais parfaitement. En revanche, j'en venais à me demander ce que Harper voulait imaginer et vivre à ce point. Une véritable famille ? Une véritable mère avec un véritable père ? Bien que ceux-ci restent pour toujours… imaginaires ?


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Harper MacFusty
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Sam 1 Mai - 10:43
COmme du cristal
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« L’ordre est dans le désordre », répond Harper d’un air totalement détaché. « Ce qui n’est en ordre pour moi sera en désordre pour vous ».

N’importe quoi.

Après quelques palabres idiotes supplémentaires, le ciel dans la pièce s’assombri, prêt à faire retentir le courroux d’Abigail Mcfusty. Ce petit plissement du nez ne ment pas. Hello contrariété. Les pieds de la chaise sur laquelle Harper est assise flageolent comme s’ils ne supportaient plus son poids, la chaise bascule, c’est tout son corps qui dégringole parterre les fesses en premières. Ouch ! Heureusement que Poudlard est vide d’élève et que la scène n’arrivera jamais à leurs yeux. Les deux professeurs perdraient toute crédibilité. A jamais.

« Ne te fâche pas ! » s’empresse-t-elle de la rassurer, craignant de se faire mordre par une Abigail enragée. « Me repasser ta chanson, pourquoi serait-ce mauvais ? Pourquoi te persuade-tu que je me moque de toi ? » Elle avait bien senti une Abigail piquée au vif face à sa réplique ironique. Comme à l’ordinaire, c’est après avoir parlé que la jeune femme s’aperçoit de la diversité d’interprétation des mots. C’est la susceptibilité du destinataire qui est touchée en plein cœur ; pourtant, c’est l’émetteur qui se sent la victime du quiproquo.

Les pieds de son assise redevenus rigides, elle se relève, masse son postérieur, et revient s’assoir auprès de son amie d’enfance, convenablement cette fois. Elle croise les doigts de ses mains derrière sa nuque, dans une rêverie aussi grandiose que grotesque, écoutant Abi à demi-mot, souriant bêtement à ses projections mentales.

« J’aime savoir l’infinité des possibles entre mes mains. C’est comme si on était projeté dans un dessin animé dont on est le héros. Plus sérieusement, cet objet est capable de décrypter des grimoires codés, jusqu’aux dialectes inventés. Même si on n’en comprendra pas les fondements, bien des secrets s’offrent à nous ! Imagine, les avancées majeures… Les mages fous qu’on pourra stopper… de façon plus réaliste, le potentiel chez les élèves en difficulté de relevé. Je la veux bleue ! » choisit-elle, sans transition. « Bleu pour l’infinité des possibles, comme l’étendue de la mer ou l’immensité du ciel ».

Harper inspire profondément, souriant gaiement, comme si l’air qu’elle respire est un nouvel oxygène que ses poumons n’ont jamais rencontré. Elle prend appuie sur le dossier de sa chaise, le bois grince péniblement. Harper obéis en lui remettant la pierre.

« Elle est comme neuve. Pas une égratignure. Je l’ai même poli ce matin. Et lustré. Cette nuit, je l’ai rechargé sous les rayons de la pleine lune, qui d’ailleurs n’était pas pleine… ».

Elle pouffe de rire. L’après-midi promet d’être long.

« Quand est-ce qu’on commence ? Tu le porte plutôt bien, le blond ».

La jeune femme a l’habitude de voir défiler des objets plus fascinant les uns que les autres. Les fabriquer, c’est une autre paire de manche. C’est une expérience nouvelle qu’elle se hâte de découvrir. Par ailleurs, elle ressent énormément d’admiration pour la capacité d’Abigail à créer une magie de la sorte. Elle taira cette admiration, par fierté ou jalousie, Harper n’a pas vraiment débattu avec elle-même pour connaître l’exactitude de ce comportement.

Bien qu’elle n’a aucune idée sur la façon de s’y prendre, elle se doutait qu’il faudrait pouvoir transporter (porter ?) le fruit de leur création. Ce pourquoi elle a pensé (bravo Harper) a ramener des maillons en argent, des crochets en aciers et même des lacets en cuir pour la consolidation si besoin s’en fait. Les crochets révèlent par ailleurs, la manière dont elle souhaite porter sa pierre d’illusion.


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Sam 1 Mai - 22:08

Fin août 2020

L'ordre dans le désordre, ça c'était bien une excuse de quelqu'un qui était bordélique. Même si je secouais la tête, je souriais aussi légèrement, amusée par la jeune femme. Malgré les années, il y avait des choses immuables avec Harper, comme par exemple ses gamineries incessantes que je trouvais toujours aussi charmantes qu'amusantes. En revanche, ce que j'appréciais moins, c'était lorsqu'elle voulait abuser de ma gentillesse en violant l'un de mes secrets les plus gardés. Toutefois, après l'avoir fait tomber, je regrettais aussitôt mon geste et ce ne fut qu'une fierté mal placée qui m'empêcha de m'excuser. Néanmoins, ses questions eurent l'effet d'un électrochoc et je retroussais une nouvelle fois le nez de contrariété, encore une fois poussée par l'arrogance. Je réussissais quand même à inspirer profondément pour retrouver mon calme et essayer de lui expliquer du mieux que je le pouvais. Il arrivait, même entre Harper et moi, que la communication soit un peu rompue, qu'il y ait des malentendus, comme présentement. Ça ne nous empêchait toutefois pas de pouvoir en discuter sur le moment, ou un peu plus tard, de mettre les choses au clair et de repartir du bon pied. Tout le moins, c'était ce que je me plaisais à croire, car il y avait tout de même des choses que je ne comprenais guère. Elle m'avait lâchement abandonnée alors que nous avions dix-huit ans, tout ça pour courir après un rêve qui n'était jamais devenu réalité. Aujourd'hui elle était professeur, comme moi, et je ne l'avais jamais entendu me parler de ses aventures ni au Macusa, ni au Ministère. Bien que je ne mette pas en doute ses paroles, je trouvais tout de même cela étrange, elle qui aimait tant raconter des histoires ou rêvasser. Je n'étais pas née de la dernière pluie. Aussi, elle ne me parlait plus de Jean. Continuait-elle à la voir, avec sa nouvelle famille ?
Je clignais plusieurs fois des yeux pour chasser toutes ces questions (et frustrations), avant de me décider à ouvrir la bouche.

- Harper, je chante pour moi, pas pour les autres. Tu sais comme je suis et que je ne veux pas me mettre en valeur. Ce que tu as vu là, tu… j'affaissais mes épaules, comme désolée par ce que j'allais dire. Tu n'aurais jamais dû le voir… Lentement, je baissais le menton et détournais le regard pour observer les carreaux de l'une des fenêtres de la salle. Seuls mes parents y ont le droit… et Kyle.

Parler de lui au présent était étrange, même pour moi. Je refusais de faire mon deuil et même si je ne l'avais jamais clairement exprimé à Harper, je savais qu'elle devait s'en douter un peu. Cela dit, ce n'était pas pour ça que j'avais volontairement utilisé ce temps. Je chantais toujours pour mon frère, devant sa tombe, ou au bord de la falaise sur mon île, dans l'espoir que le vent fort puisse emporter ma voix jusqu'au paradis. Fermant les yeux comme pour rassembler mes idées, je laissais échapper un frisson visible, secouée par le visage de mon frère que je voyais dans le noir.

- Ce… c'est un réflexe de défense… de croire que tu vas te moquer de moi. Tu sais comment ont été les gens quand je parlais de ma passion pour la dragonologie. Encore aujourd'hui je suis raillée et je dois me battre pour faire entendre mes idées. La musique c'est… c'est mon échappatoire, c'est tout ce qu'il me reste quand… Je cherchais mes mots, apparemment prise par les émotions. Quand autour de moi rien ne va plus.

Je ne développais pas davantage. Pas parce que je ne le voulais pas, mais parce que je n'y voyais pas l'intérêt tout de suite. Harper savait que l'été était une saison difficile à vivre pour moi, et la blondeur de mes cheveux ainsi que mon allure grossière et négligée attestaient à quel point cette année ça avait été difficile pour moi. Avalant ma salive (et ma fierté), je regardais mon amie dans les yeux.

- Excuse-moi, je ne voulais pas te faire du tort.

La voyant se rassoir devant moi, je la laissais s'exprimer, me donner ses idées, la voyant déjà partie dans des rêveries dont elle seule avait le secret. Fort heureusement que je n'étais pas légilimence, se perdre dans les pensées de Harper devait être un sport olympique à n'en pas douter, quoique, j'étais douée dans mon genre également. Son sourire un peu niais engendra le mien, calme retrouvé, je sentais les battements de mon cœur et l'étreinte que j'avais ressentie dans la poitrine se calmer. Sans jugement, l'écoutant avec attention, je la laissais changer de sujet comme l'on change de culottes, j'étais habituée à sa manière de parler sans transition. Véritable gymnastique cérébrale, j'avais fini par m'y faire. Réfléchissant aux multiples possibilités séduisantes, je ne pouvais cependant pas m'empêcher d'être inquiète. Inquiète pour cette Harper que je voyais en face de moi qui avait envie de vivre dans son imagination. Je craignais que, malgré elle, elle ne puisse en ressortir indemne. Même si j'entendais ses arguments, ce n'était pas pour autant que je les cautionnais.

- Mais Harper… en quoi cela permettrait de faire avancer les découvertes puisque… puisque c'est de l'imaginaire ? Le collier ne pourra pas décrypter des dialectes anciens, ou alors il te faudra au préalable les apprendre pour les intégrer toi-même dans la pierre. J'écartais un peu les mains sur mes cuisses, paumes ouvertes vers le plafond. Je me suis inspirée de la pensine pour faire ce collier. J'y ai mis des souvenirs et des pensées, pour pouvoir en reproduire les ambiances afin de plonger mes élèves dans des situations plus ou moins dangereuses. Bien sûr des fois je me contente d'une photo que j'ai vue sur une carte postale par exemple, et j'invente le reste, mais… mais je ne créer pas un monde entier. Il y a énormément de risque à le faire… énormément d'inconnues. Tu peux imaginer le monde dans un certain contexte, mais qu'il y ait des zones obscures sans que tu t'en rendes compte au moment où tu transmets tout ça à ton pendentif. Dans un livre, comme tu l'as fait, s'est écrit, donc c'est encore... réalisable et raisonnable... Mais même si concrètement tu n'auras rien physiquement puisqu'il s'agit là que de projection, tu peux te perdre…. Dans la tête. Rester comme… coincée dans un monde pour ainsi dire parallèle alors que tu es toujours physiquement au même endroit. Je plissais les yeux. Tu vois ce que je veux dire ?

Je n'étais pas certaine que mes explications soient très claires, petite sorcière socialement handicapée que j'étais, j'avais toujours eu du mal à trouver les bons mots et à m'exprimer convenablement. Récupérant mon propre collier, je le regardais pour vérifier son état (sans être véritablement inquiète), puis j'écartais le col déjà large de mon haut pour y cacher la pierre une fois la chainette passée autour de mon cou. Ma collègue pouvait alors entre voir, entre ma peau et le tissu, un autre collier, doré celui-là, soigneusement cachée là, portée presque religieusement. Revenant sur la jeune femme l'air de rien, je me frottais le nez avec mon index avant de m'éclaircir la voix.

- Ben si tu as ta pierre avec toi on peut commencer tout de suite, on peut déjà faire quelque chose de simple, genre un lieu que tu as visité, plutôt restreint je dirais, par exemple une simple pièce, ou une maison. L'idée est d'avoir une bonne visualisation de l'endroit pour pouvoir le rendre le plus crédible possible.

Puis je venais me frotter la nuque, comme un tic nerveux à son compliment. Le rouge me monta instantanément aux joues, et mon regard se fit à nouveau fuyant tandis que j'enfonçais ma tête dans mes épaules.

- Merci… je… n'ai pas encore décidé combien de temps je vais garder ça… mes parents ne sont pas ravis.

Mes parents si omniprésents dans ma vie, si solidaires avec moi et mes choix, mais pourtant si exigeants avec ce qu'ils attendaient de moi. Encore plus aujourd'hui. Je préférais ne pas y penser pour éviter les sueurs froides.



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Aux maux, à leurs explications, Harper se tût. Elle n’ignore pas les difficultés rencontrées par son amie et ce, tout au long de son existence. La perte d’un être cher, vivre comme une extraterrestre au milieu d’une communauté elle-même vouée pendant des siècles à se cacher. Décidément, magique ou non magique, l’être humain reste l’être humain, ni plus ni moins. Avec ou sans baguette, il s’agit de la même espèce. Mais l’heure n’est pas à la philosophie. Les explications d’Abigail retranchent Harper dans son silence. Cette dernière craint d’envenimer son indélicatesse si elle en venait à donner son avis sur le sujet. Pourtant, elle aurait souhaité lui rappeler, lorsqu’Abigail évoque les moqueries d’autrui, que Harper, n’est pas les autres. Harper se tait.

« Ce n’est rien, passons », dit-elle en réponse aux excuses de son amie. Et, refusant la contrariété, elle se concentre sur leur nouvelle tâche, car aujourd’hui, les deux amies ont une mission : créer une authentique pierre d’illusion. Harper se demande si elle doit lui donner un prénom.

L’imagination. La pensine. Les souvenirs.

« Je te jure Abi ! Ton médaillon s’est planté net sur le vieux grimoire. Il en a retranscrit tous les sortilèges qu’il renfermait alors que j’étais incapable d’en déchiffrer le dialecte utilisé par l’auteur ».

Harper inspire profondément, se rappelant ce moment exaltant que l’étudiante et elle avait vécu. Peut-être le médaillon était-il rattaché au code génétique de sa propriétaire. Des études moldues prouvent que la mémoire génétique existe, leurs cellules fonctionnent comme des caisses enregistreuses et elles se transmettent de génération en génération. Abi aurait-elle hérité des facultés de ses ou d’un de ses ancêtres ? Un scribe ? Un philosophe ? Un espion du ministère ? Tant de supposition. Mais Harper ne les dévoilera pas, trop excitée pour débattre, se languissant de commencer la fabrication. Abigail enfile la chaîne de son médaillon, laissant entrevoir un nouveau bijou caché sous ses vêtements. Une nouvelle bague, un nouveau pendentif, une nouvelle coiffure… une nouvelle pierre à créer.

« Je vois exactement », répond Harper, évasive.

Peut-être qu’une fois qu’elle sera liée à la pierre, celle-ci lui donnera des indications sur ses origines ? Sur son père ? L’aider à lire en elle ses appartenances cachées. Pourquoi sa mère est petite, pulpeuse, blonde, et bête, et pourquoi Harper est grande, sèche, brune et moins bête ?

Après avoir étalé tout son attirail, Harper extirpe d’une bourse en velours un cristal poli aux reflets bleutés, à la forme semblable au cristal possédé par Abi, hormis que celui-ci est plus fin et long.

« C’est le seul que j’ai trouvé sans failles. Je l’ai acquis dans une boutique éphémère dans un quartier de Londres. L’impitoyable vendeuse a finalement concédé m’avouer qu’elle en posséder un stock. Elle voulait absolument me vendre une émeraude grosse comme mon poing. Heureusement, j’ai prétexté une mission du ministère me chargeant d’une affaire des plus importantes à caractère urgent. Elle a été assez idiote – ou craintive – pour se résoudre à répondre à ma demande. Si jamais elle parle, je vais certainement recevoir une beuglante. Dommage qu’elles s’auto-détruisent, j’aurai pu en faire collection ».

Harper pouffe de rire.

« Donc, Professeur Mcfusty, comment on fait ? » demande-t-elle en faisant rouler le cristal parfait entre ses doigts.

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Mar 4 Mai - 11:31

Fin août 2020

Le silence de Harper, ou tout le moins sa vague réaction face à la mienne qui fut exagérée me fendit le cœur. Depuis des années avec elle, j'avais cette terrible sensation que, si je ne la poussais pas un peu à me parler, elle restait emmurée dans ses pensées et ses réflexions. Avec le temps, j'en étais venue à croire que c'était à cause de notre passé commun, parce qu'elle ne me faisait plus confiance, parce que, comme les autres bien qu'elle ait été la première, elle m'avait abandonnée. Parce que dans le fond, je n'en valais pas la peine. Sans doute n'était-ce pas si faux, car qui voudrait s'encombrer d'une sorcière telle que moi ? Certes j'étais douée dans certaines matières, mais ce n'étaient pas celles qui étaient le plus utiles. J'étais à part, timide, au caractère peu évident et bien trop sauvage pour être dompté. Qui voudrait d'un boulet comme moi qui ne savait faire que la cuisine de façon médiocre et qui parlait aux Veracrasses avec une gentillesse à toute épreuve. Dans le fond, je comprenais pourquoi Harper restait amie avec moi : parce que je la complétais, mais uniquement dans le domaine magique. Cette pierre, je l'avais conçue de toute part en m'inspirant de la pensine, mais au lieu de vivre un souvenir passé, j'avais fait en sorte de pouvoir moduler des souvenirs ou des pensées ou m'y plonger, ou plutôt, y plonger mes élèves afin de pouvoir les entraîner à la rudesse du terrain lorsqu'ils seront en possession de leurs diplômes. Mon imagination était débordante et je pouvais faire preuve d'une magie très douce et inattendue. Harper se servait de ça. Dans le fond, nous n'étions pas deux personnes qui se côtoient bien souvent, et aujourd'hui sa venue était intéressée. Qu'importe comment je me sentais ou comment j'allais, ça lui était bien égal. Tout ce qui l'intéressait, c'était la pierre. Sans doute qu'une fois son bien acquis, elle s'en ira en courant comme elle était venue, formant dans la pierre le souvenir de mon chant et de ma danse pour pouvoir les regarder à nouveau pour des raisons qui m'échappaient en totalité.

Je fermais les paupières alors que je me sentais noyée, happée par toutes ses pensées qui prenaient d'assaut mon cœur déjà bien malmené depuis des mois. Un peu plus et sûrement que j'aurais vacillé, car mon état physique ne me permettait plus de résister à de telles vagues de violences internes. Sentant le doute s'insinuer en moi, j'essayais tant bien que mal de raisonner convenablement. Harper était mon amie, elle l'avait toujours été, était-ce vraiment digne de moi de penser d'elle que je lui étais simplement utile lorsqu'elle le désirait ? Après tout avec elle mes secrets avaient toujours été bien gardés, et quand bien même elle m'avait abandonnée une fois, ne s'était-elle pas rattrapée depuis ?
Alors bon sang pourquoi ressentais-je toujours à ce point de la colère envers elle ? Pourquoi ce vide que je ressentais n'avait-il jamais été comblé ? Cela ébranlait tout ce que j'entreprenais depuis, même ma relation avec Thomas oscillait déjà. J'en voulais à la jeune femme en face de moi pour tout ça, car je la tenais responsable de mon malheur, puisque c'était elle qui avait jeté la première pierre.
La voix de mon interlocutrice s'éleva à nouveau, puissante, lumière dans la nuit de mes pensées, je clignais plusieurs fois des paupières alors que je revenais à moi, au présent, là, assise sur ma chaise, en face de Harper qui me raconta une nouvelle fois ce qui lui était arrivé avec ma pierre et le livre de son étudiante. Alors que je fixais les traits de son visage, et ce grand sourire à ses lèvres, la joie de vivre de Harper s'immisça en moi comme un antidote au poison qui m'affaiblissait depuis de longues semaines. Qu'importe ce que j'étais à ses yeux. Une amie, ou un bouche-trou. Moi, j'appréciais sincèrement la sorcière, et je ne voulais que son bien, alors, je lui étais toute dévouée.
Souriant avec tranquillité, faisant fi du voyage intérieur que je venais d'avoir, je répondais aussi clairement que possible à la professeure de sortilèges.

- Bah, peut-être était-ce un dialecte que je connais ?Après tout je lis beaucoup de livres en anciens écrits, avec la dragonologie des fois je sors des sentiers battus. Cependant j'en doutais fortement. Peut-être que l'étendue magique de mon collier m'échappait en réalité, et cela ne fit que m'intriguer davantage. Tout le moins, je n'en montrais rien pour l'instant, préférant rétorquer. En tout cas je suis bien contente d'avoir pu te rendre service grâce à ça.

Je me pinçais les lèvres pour éviter de la questionner sur ce qu'elle avait découvert, son élève et elle. Encore tirée par les mains noires et glacées de mes pensées, j'eus comme réflexion qu'elle ne voulait sûrement pas partager toutes ces choses si intéressantes avec quelqu'un comme moi. Alors, à la suite de mes explications et de mes mises en garde, je ne pouvais m'empêcher de froncer sensiblement des sourcils. Voyait-elle vraiment ce que je voulais dire, ou encore une fois me cachait-elle véritablement ses intentions ? D'ordinaire empathique et observatrice, j'arrivais à déchiffrer les autres lorsque je m'en donnais la peine. Harper avait toujours été un genre d'énigme pour moi, et  présentement, j'en ressentais énormément de frustration. Ravalant une nouvelle pointe de colère que je sentais naître au creux de mon ventre, je me raclais la gorge pour m'éclaircir la voix tandis qu'elle me présentait sa pierre.
Les reflets bleutés ne m'étonnèrent guère. Si Harper était l'océan bleu, étendu, sauvage, libre, indomptable, aussi calme que vif, moi, j'étais ces flammes rouges, dansantes, brûlantes, effervescentes, mais qui ne pouvait vivre sans combustible. Deux éléments opposés qui ne se complétaient pas. Je l'écoutais me raconter son aventure avec la vendeuse, toujours aussi vive, à suivre le fil de ses pensées sans que ça ait forcément un sens. Moi, j'en voyais toujours un peu l'intérêt, parce que malgré mon apparence calme et posée, j'arrivais à suivre ce qu'elle disait, j'arrivais à comprendre les rapports entre les sujets et les faits bien que cela soit un grand exercice de gymnastique mentale.
Laissant échapper un petit rire timide entre mes lèvres, je répondais avec ironie.

- Ouais c'est dommage, tu aurais pu t'en servir comme réveil matin de toutes ces beuglantes. Au moins tu arriverais à l'heure à la plupart de tes rendez-vous du coup. Lueur pleine de malice dans les yeux, je reprenais. Moi je crois qu'il me faudrait un troupeau de Rapeltout.  

Haussant les yeux au plafond, je ne pouvais m'empêcher de rire un peu de ma propre stupidité ou de mes propres oublis. En réalité, j'avais énormément de choses en tête, j'avais une grande charge mentale entre mes devoirs de dragonologiste, mes devoirs comme héritière des McFusty et mes devoirs comme enseignante. Gardant mon sourire, essayant de tenir à distance les démons de mon esprit, je me levais pour aller récupérer un petit coussin rouge aux fines dorures que j'avais laissé sur mon bureau durant le rangement. Revenant vers la sorcière, je lui tendais avant de passer dans son dos et poser une main sur son épaule.

- Pose ton cristal dessus et ferme les yeux. Je vais t'aider pour la première image, tu feras la deuxième seule et je t'assisterai si tu as besoin.

Penchant ma tête en avant, laissant mes cheveux blonds glisser le long de mes épaules, je regardais si elle avait exécuté ce que je lui demandais. Une fois les paupières closes, je glissais ma seconde main sur le haut de sa tête. Retrouver la sensation de glisser mes phalanges dans sa chevelure m'étrangla d'émotion et je dus lutter violemment contre cette pulsion. Ce n'était pas le moment. Mais son parfum pris d'assaut mes narines, et je ne pus m'empêcher d'inspirer profondément pour en savourer toutes les essences, comme un drogué savourerait la drogue qu'il venait de s'infiltrer dans les veines.

- Imagine-toi une pièce seulement. Ta chambre, ton salon, qu'importe. Un endroit que tu connais bien, dans les moindres recoins. Regarde bien autour de toi, du sol au plafond, les coins, les meubles, les objets, les odeurs, les sons. Essaie de tout modéliser ça dans ta tête. Et lorsque tu y es, tu me fais signe.

Je lui tapotais alors l'épaule de mon index pour lui signifier qu'un geste discret suffira, elle n'aurait pas besoin d'élever la voix. Patiente, le souffle tranquille et apaisé dans son dos, je laissais les secondes s'écouler avec lenteur, attendant le signe de mon amie. Profitant de chaque instant, mes prunelles parcouraient la forme de sa tête, s'amusant à suivre le fil de l'un de ses cheveux jusqu'à ce qu'il aille se fondre dans la masse de ses semblables. Alors je recommençais l'exercice, essayant de suivre de la racine jusqu'à sa pointe un cheveu tout en m'enivrant de l'odeur de la jeune femme. Une fois le signe donné, je retirais ma main de sur l'épaule de la sorcière pour saisir ma baguette, et d'un geste souple du poignet, je pointais le bout de bois sur sa tempe. À l'instar d'un souvenir retiré de sa tête pour le poser dans une pensine, je tirais du côté de son oreille un filament scintillant et brillant du bout de ma baguette. Avec précautions, comme s'il s'agissait d'une chose particulièrement fragile et précieuse, j'eus des gestes délicats, mais précis pour mener la petite trame jusque dans le cristal et l'y enfermer. Le cristal eut une couleur un instant plus vive à la réception des images de Harper, puis il retrouva son aspect habituel.
Brisant lentement le contact entre ma main et sa chevelure, je refermais mon poing avant de l'enfoncer dans ma poche pour revenir en face d'elle. Pleinement maitresse de mes faits et gestes, je reprenais ma place assise devant elle, uniquement ma main tenant ma baguette encore visible, posée sur mes genoux. Avec un petit sourire, je regardais la sorcière.

- Maintenant il te faut trouver le moyen d'appeler se souvenir pour que le cristal le diffuse. Ça, c'est une démarche très personnelle, je ne peux pas vraiment t'aider, mais juste te guider… par exemple pour moi, il me suffit de choisir le paysage que je souhaite, puis j'y insuffle ma magie. Le cristal répond et renvoie la bonne image. Je ne sais pas si ce sera pareil pour toi, on ne fonctionne pas vraiment de la même manière pour ça.

Je fis un peu la moue à cette évidence. Bien que j'essayais de mettre Harper sur la voie, la magie était propre à chacun, tout comme son utilisation. Nous avions tous des rapports plus ou moins étroits avec cette dernière et ce que je faisais moi n'était pas forcément en accord avec ce que faisait mon interlocutrice. Néanmoins, je la savais assez débrouillarde et douée pour y arriver sans que j’aie besoin d'insister davantage sur ma propre marche à suivre. Elle allait trouver elle-même.


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Mer 5 Mai - 13:28
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« J’imagine bien un troupeau de Beuglante à mon service. Premier avertissement, voix douce. Deuxième avertissement, voix contrariée. Troisième avertissement, hurlement . Quatrième avertissement, toutes en coeur ».

Harper s’installe confortablement sur sa chaise, le dos appuyé contre le dossier. Docilement, elle dépose le cristal bleu sur le coussin écarlate moelleux. Le sol tremblerait presque sous le remou incessant de sa jambe qui trépigne d’impatience. La jeune femme est aussi excitée qu’un matin de Noël. Elle se languis d’avoir un objet aussi extraordinaire en sa possession, se hâte aussi de découvrir la manière dont elles arriveraient à leur fin.

« J’ai quelques rappeltout dans ma Malle fourre-tout. Les gens ont l’habitude de m’en offrir. Quelle idée ! Comme si j’allais penser à m’en servir. J’ai essayé une fois d’ensorceler l’un d’eux, pour le forcer à montrer l’image de notre oublie plutôt que de manifester cette infernale fumée opaque. Le verre a explosé. J’ai eu de la fumée dans mon appartement pendant trois jours. Puis j'ai jeté le fromage moisi dans mon frigo et elle a disparu ».

Haussant les épaules, Harper inspire profondément, prête à se concentrer. Abigail lui dicte la méthodologie, Harper se laisse guider par le son de sa voix. Ses yeux se ferment, ses mains reposent sur ses genoux, son menton est fièrement relevé. Une main se pose sur son épaule, l’autre se glisse dans ses cheveux. Son amie lui demande de modéliser une pièce, un souvenir, une image pouvant se dessiner parfaitement dans son esprit. Comme si son subconscient ne lui en avait pas laissé le choix, Harper se remémore le salon de sa maison d’enfance. Ce petit appartement miteux au mobilier vintage, cette télévision d’un autre âge, ce sofa marqué profondément par le fessier de Maman, le buffet vitrifié recouvert de poussière, les deux fenêtres aux volets constamment fermés, et ce petit bureau posé dans un coin surmonté d’un miroir ovale et d’une chaise à la corde griffée par le chat. Maman s’asseyait toujours là pour passer ses coups de téléphone. Voilà longtemps que les téléphones n’ont plus de fil. Mais si tôt la sonnerie de retentie, Maman se posait là pour réceptionner son appel pour n’en bouger qu’une fois le combiné de reposé. Son souvenir indéniablement net, Harper relève lentement sa main droite pour signaler que la modélisation est terminée. Son oreille perçoit le mouvement de la baguette quelque part près de sa tempe. Son oreille ? Un mouvement, un murmure inaudible, et Harper plisse les sourcils, le front et le nez tandis qu’Abigail extirpe le souvenir de sa tête. C’est une sensation tout à fait surprenante et désagréable. Un peu comme si un verre de terre avait tenté de creuser un tunnel dans votre crâne et que quelqu’un le tirait de force. Heureusement, le temps de l’extraction est relativement court.

Abigail donne de nouvelles explications. Les yeux désormais ouvert, Harper acquiesce pour signifier qu’elle a compris et referme ses yeux bruns tirés en amande. Elle avait besoin de se concentrer. Son intuition lui dicte que les choses ne seront pas aussi faciles que l’élude Abigail. D’abord, elle se remémore le salon. Rien ne se passe. Le médaillon d’Abigail avait agit comme un traducteur en touchant le grimoire. Alors, Harper touche du doigt le médaillon pour qu’il puisse lire en elle. Rien ne se passe. Une vague d’inquiétude la remplie de doute. Et si cela ne fonctionnait pas avec elle ? La magie ne résout pas tout. Cette idée obscurcie son cœur, la déception s’immisce dans le creux de son estomac, tiraillant ses pauvres entrailles qui n’avaient rien demandé. Pourquoi la pierre ne lit-elle rien ? Foutue divan écrasé sous ce foutu fessier ! Après le doute et la déception, un sentiment de colère l’assaille. Immédiatement, son subconscient associe l’image du bureau, de son téléphone et du miroir dans lequel le reflet de Maman apparaissait tout au long de sa conversation téléphonique. Et la colère grimpe d’un échelon. Et le miracle se produit, la magie opère : dans la salle de classe à l’espace dégagée de son amie, apparut la parfaite réplique du Salon modélisé. La tapisserie vert sapin rabougrie, la moquette bordeaux parsemése de trous d'usure, de brûlures de cigarette et de tâches délavées à l’eau de javel.

« J’ai réussi ! » murmure Harper, sa voix se voulant étouffée de peur que sa réalisation ne disparaisse en s’agitant trop. « Un coup à la Peter Pan. J’ai dû associer un sentiment à l’image ». Harper sourie, et l’image commence à se brouiller, le décor imaginaire autour d’elles menace de disparaître, alors Harper se concentre sur la colère que lui rappelle ce foutu mobilier. Foutu téléphone. Miroir maudit. Au diable ce salon.

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Jeu 6 Mai - 14:12

Fin août 2020

Un rire léger s'échappa de mes lèvres tandis que Harper répondait à mes sottises à propos des Beuglantes et des Rapeltout. Il était vrai que l'utilisation de ce dernier objet m'avait toujours un peu échappé. Certes j'oubliais plein de choses, mais la véritable utilité aurait été de savoir ce que nous avions oublié. Qu'une simple fumée rouge apparaisse n'aidait en rien, tout le moins pas dans mon cas puisqu'il m'arrivait très régulièrement d'oublier quelque chose. Je comprenais donc la démarche de mon amie à avoir voulu améliorer l'objet magique, et la finalité de l'histoire ne m'étonna guère en réalité. Un petit haussement de sourcil démontra que j'imaginais bien l'appartement de la jeune femme complètement envahi de fumée durant plusieurs jours. Encore heureux qu'elle ne s'était pas déposée partout en fine pellicule comme cela pouvait arriver avec la suie. Un véritable enfer. Je plaignais les moldu qui devaient nettoyer ce carnage sans la magie, car la suie collait partout et s'infiltrait partout. Ayez le malheur de poser un doigt dessus, aussi fin soit-il, et voilà que les marques noires s'étalent comme de la craie, et pour tout rattraper ensuite, bonjour. Lorsque j'avais eu mes problèmes de cheminée lorsque j'avais construit ma maison à Soay, je remerciais le destin de m'avoir permis d'avoir des pouvoirs magiques.

Puis, le temps fut bon pour utiliser enfin la pierre qu'Harper avait emmenée, pour que le j'aide à créer son propre pendentif, même si l'idée qu'elle se perde dans sa propre imagination ne me quittait pas. En réalité, j'étais très inquiète pour elle, et j'essayais de la cacher au mieux, mettant toutes ces pensées dans une petite boite à l'intérieur de ma tête. Inutile d'apporter plus d'ennuis qu'elle n'en avait déjà. Aussi, je connaissais Harper depuis des années, et quand bien même pouvait-elle avoir une énergie magique explosive (tout ce qu'elle faisait en Maxima était aussi magnifique qu'effroyable), elle avait toujours été très douée en sortilèges. Bien que je le lui ai répété de nombreuses fois durant notre enfance, cela ne semblait jamais l'avoir vraiment atteint. Ma fois, je n'avais pas pu décider pour elle, et ce qui devait arriver arriva.
Aujourd'hui, je me retrouvais dans la même pièce qu'elle, à lui venir en aide puisque mes pouvoirs étaient bien plus calmes, bien plus réfléchis et moins impulsifs. Cela ne voulait en aucun cas dire qu'ils étaient mieux maitrisés et plus puissants. Ils étaient juste différents.
Lorsque l'image du salon prit possession des véritables murs de ma salle de classe, je ne pus m'empêcher de lever des yeux intrigués. De regarder autour de moi comme pour m'imprégner de l'ambiance sépia et ternie du souvenir de mon amie. Quoique ternie n'était pas la bonne signification puisqu'elle semblait ce souvenir du moindre détail de ce salon. Tout semblait un peu dégarni et vieux, comme si je me trouvais dans l'un de ces vieux appartements citadins très mal entretenus, ceux qui étaient figés dans le temps et qui n'arrivaient pas à vivre dans la bonne époque. Bien que l'endroit soit simple et presque accueillant, je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal à l'aise sans que je ne parvienne à saisir pourquoi.

Je n'eus guère le temps de réfléchir à la question que déjà l'illusion était en train de disparaître. Intriguée, je revenais sur la présence de la sorcière devant moi, la fixant un peu surprise, comme si j'en avais oublié jusqu'à sa présence. En observant alors son allure un peu plus attentivement, je réalisais que ses tenues vestimentaires correspondaient presque toujours avec le décor du salon qu'elle me montrait. Y avait-il un lien ? Il fallait dire que je n'avais jamais rencontré sa mère, je n'avais jamais été invitée chez elle à l'époque, je n'avais toujours connu que ses grands-parents. Je n'avais jamais véritablement su pourquoi, en dehors du fait qu'elle avait des relations tendues avec sa mère. Est-ce que tout cela en faisait partie ?
Depuis le temps, j'avais la sottise de croire que je connaissais Harper jusqu'au bout des doigts, nous nous étions tant côtoyées que je parvenais à reconnaître certaines de ses mimiques alors qu'elle les cachait aux yeux du monde. Bien que ma collègue reste une énigme pour moi dans certains cas, il y en avait d'autres où je ne la connaissais que trop bien. Présentement, je parvenais à saisir à quel point elle s'appliquait pour garder l'image visible et éviter qu'elle ne disparaisse. Je la devinais frustrée alors que l'illusion subissait quelques oscillations, et ce fut à cet instant que je compris le problème. Malgré elle, elle y avait insufflé une émotion, chose à laquelle j'avais miraculeusement échappé. Si j'étais une véritable éponge à montrer sans cesse mes sentiments, Harper, elle, était comme un roc que rien ne semblait pouvoir ébranler. C'était faux évidemment, et je le savais mieux que personne (tout le moins j'avais la naïveté de le croire). Forcément, puisqu'elle n'était pas habituée à composer avec ses émotions, il lui était difficile de garder une image stable.
D'abord hésitante, je me penchais en avant, osant avancer ma main pour venir saisir celle de mon amie. Tendrement, je lui serrais doucement les doigts tout en la regardant par en-dessous puisque j'étais à présent pliée en deux. Me voulant encourageante, je lui souriais avec bienveillance.  

- Stabiliser une image avec ses émotions c'est plus difficile, tu le sais. Essaie de ne pas te paralyser, détends-toi, respire un coup. Essaie de saisir ce qui était plus fort dans ce souvenir, dans cette image. Ce qui t'as fait vibrer, pour que l'illusion apparaisse. Concentre-toi sur ça, uniquement sur ça.

L'exercice était peut-être plus simple pour moi dans le sens où à chaque lieu que j'avais incorporé dans mon cristal, j'y ressentais non pas une émotion, mais toute l'ambiance qui m'avait enivrée au moment de sa création. Peut-être bien plus complexe pour d'autre, pour moi il était d'une facilité déconcertante de travailler ainsi, petite sorcière sentimentale que j'étais. M'ambiancer était facile, et cela me permettait d'offrir des illusions plus vraies que nature pour mes élèves. Harper devait simplement trouver ce qui fonctionnait chez elle, que ce soit une ambiance, une odeur, un bruit, un sentiment ou qu'importe. Cela pouvait presque se rapprocher du souvenir heureux pour faire apparaître un patronus corporel (et je n'aurai jamais réussi à invoquer le mien sans l'aide d'Harper). Je me redressais alors, lâchant sa main, comme frappée par une idée.

- Harper, pense à l'Expecto Patronum. La démarche est la même !


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Dans les méandres de sa conscience, Harper s’est volontairement enfermée dans une boîte hermétique pour canaliser son émotion dans toute sa puissance. Une émotion tellement corrosive, révélant l’aspect le plus douloureux de son passé. Pourquoi fallait-il que l’image dont elle se souvienne le mieux soit très exactement celle qu’elle déteste le plus ? Par à-coups, l’image est fébrile, comme un téléviseur grésillant sous une faible réceptivité des ondes. Le visage de Harper se crispe, sous la menace de l’échec, se condamnant à réussir avec pénibilité et se maudissant de devoir passer par-là.

Le monde extérieur semble s’être tût. Seule dans son silence, en proie avec son image, Harper en a presque oublié la présence d’Abigail. Mais la douceur de sa main, de cette peau qu’elle connaît si bien, vient caresser la sienne en l’enserrant. Son combat intérieur se met en stand-by, la jeune femme s’efforce de maintenir le contact visuel pour ne pas couper le fil étroit qui la relie avec le cristal. Le son de sa voix traverse ses méninges crispées. Harper s’aperçoit qu’elle serre les dents, alors elle s’efforce de se détendre pour l’écouter. Associer une émotion négative ou positive n’est pas la solution. Pour sortir de sa torpeur unie à l’image projetée par le cristal, Harper inspire profondément pour souffler sans retenu la totalité de l’air contenue dans ses poumons. Elle crache tout cet oxygène en s’imaginant que toutes les ondes négatives partent avec. Dans une vague déferlante d’optimisme, Abigail lui souffle l’idée de reproduire la méthodologie du patronus. Peter Pan à ses raisons que la raison ignore. Si elle réussi cet exercice, peut-être pourra-t-elle voler, avec un peu de poudre sur le nez ?

Alors Harper se remémore. Elle appelle en souvenir cette première fois, cette fois-là où son patronus apparut pour la première fois. De forme indistinct, comme une vase bleutée se mouvant dans l’air à la fois sublime et terrifiante. Car elle avait toujours été très impressionnée par les patronus, même le sien, même lorsque sa vase mobile devint un phacochère sauvage fonçant tête baissée, bleu et déterminé. Quoi de plus terrifiant qu’une lumière toute puissante capable de repousser les plus abominables des créatures ?
Tandis que ses pensées vagabondes, le décor autour d’elles redevient salle de classe. Harper inspire une dernière fois. Elle se rappelle : pour créer un patronus parfait, lui avait expliquer son mentor aux Etats-Unis, tu dois ressentir le moment présent, laisser s’écouler l’énergie de la vie à travers tout ton corps, te représenter une image gracieuse, élégante, plaisante. La jeune femme fait le vide dans son esprit. Elle s’imagine une flamme dansant devant ses yeux et se concentre dessus. Ensuite, elle laisse aller le flot de ses pensées vers le souvenir de l’appartement de sa mère. Ce foyer dans lequel elle a grandi. Elle tente d’en ressentir les odeurs, les bruits… l’odeur de l’encens brûlé par sa mère pour chasser les mauvais esprits. Le bois des meubles qui craquent. Les rames qui crissent sous le passage d’un train au-dessus de la rue. Et le téléphone. Et sa mère. Et l’odeur du chou qu’elle cuisait toutes les semaines « parce que ça fait maigrir ». Le bruit de ses boites de médicaments. Sa voix stridente monocorde qui parle dans le combiné.
L’appartement n’est pas réapparu. Harper s’emmêle, Harper s’énerve. Elle frappe de ses deux mains sur ses genoux.

« Je n’y arrive pas ! » s’énerve-t-elle.

Elle déteste ne pas y arriver.

« Et si on essayait avec un autre souvenir ? Celui-là ne sert à rien de toute façon ! ».

Vexée, elle se lève pour esquisser quelques pas de contrariété. Quelle idée d’avoir choisi cet endroit !  

« Je vais essayer avec la maison de mes grands-parents, ça marchera mieux ! »

Elle se rassoit et tapote sur son oreille, comme pour intimer à Abigail d’extirper un nouveau souvenir. Agitée par son échec entretenue par sa profonde déception, Harper se moque de savoir que ce n’est pas comme ça que ça marche. Elle veut que ça marche. Un point c’est tout !

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Jeu 13 Mai - 16:31

Fin août 2020

Bien que je connaisse la spontanéité de Harper, j'étais toujours très touchée lorsque je la voyais s'énerver de la sorte. Sa frustration m'enserrait la gorge, empathique petite sorcière que j'étais. En voyant l'appartement disparaître pour laisser à nouveau place à ma salle de classe, j'en ressentis une légère déception. Non pas que je sois désappointée par Harper, mais plutôt par moi qui n'avais pas été capable de lui venir convenablement en aide. Cela remettait en condition mes qualités de professeure, mais aussi d'amie. Bien que l'enseignement n'ait jamais été mon désir le plus profond (bien au contraire), entretenir une bonne relation avec la jeune femme, ça, c'était une flamme qui ne s'était jamais tarie depuis mes onze ans. Voir que j'étais en échec était une véritable perte, et je ne fus capable que de me mordre la lèvre inférieure tandis que mon interlocutrice frappait ses deux mains sur ses genoux en signe d'agacement profond. Cela dit, j'avais un peu de mal à saisir ce qui l'énervait et la frustrait à ce point : le fait de ne pas réussir là où j'avais créé moi-même un sortilège sachant qu'entre elle et moi, c'était elle la plus douée de nous deux ? Ou était-ce plutôt ce souvenir qui soulevait tant d'émotion qu'elle en fut submergée au point de ne pas réussir à se contenir ? Cela dit, je croyais me souvenir que face à l'échec, Harper avait toujours eu un léger comportement de fuite, surtout avec moi qui faisais habituellement de meilleurs résultats qu'elle (mais je travaillais beaucoup plus également). La jeune femme n'avait jamais vraiment bien supporté l'injustice et encore moins la frustration. Maintenant qu'elle était adulte, je m'étais naïvement attendue à ce qu'elle se contrôle mieux, mais il n'y avait que moi qui étais assez renfermée pour pouvoir évoluer dans ce sens.
Yeux légèrement arrondis en la voyant vociférer et marcher nerveusement devant moi, je réfléchissais à toute allure en essayant de trouver une solution. Mais avant que j'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, la voilà qui se rasseyait en me demandant de recommencer l'exercice.
Harper dans toute sa splendeur, à fuir ce qui n'allait pas, à les laisser de côté, à essayer d'autres choses sous prétexte que ça irait mieux, ignorant ce qui avait été. Moi, je ne fonctionnais pas ainsi, et je craignais que les cristaux non plus.

- Harper voyons, essaie de te calmer s'il te plait. Dis-je sur un ton doux et plein de bienveillance. Je dois t'avouer que je ne sais pas quelle est la capacité mémorielle d'un cristal. C'est tangible et pas extensible, du coup je ne sais pas s'il y a une limite…

En réalité, j'hésitais à accéder à sa demande. Pour une fois, je voulais que mon amie puisse prendre le taureau par les cornes et affronter ses difficultés plutôt que de les jeter dans un coin. Un coin qui ne cessait de grandir dans l'obscurité et de penser sur ses épaules. Je ne voulais que son bien, et c'était justement parce que je craignais ce qui pouvait lui sauter à la figure que j'étais réticente à l'idée de la laisser faire n'importe quoi avec la magie du cristal.
Clignant lentement des paupières tandis que je l'observais tapoter sa tempe, je soupirais avant de me lever pour retourner dans son dos, la baguette entre mes doigts. Pourtant, immédiatement, je ne fis rien, je n'usais d'aucune magie et restais là, à observer sa chevelure lui glisser sur les épaules. Je me remémorais la sensation de sa nuque entre mes doigts alors que je la serrais contre moi, et par extension, de son odeur qui m'enivrait jusqu'à l'extase. Je me souvenais de son corps détendu contre le mien alors que je le parcourais inlassablement de mes doigts liés par l'amour que je lui portais à l'époque.

D'abord hésitante, je décidais de tenter le tout pour le temps, et, avec délicatesse, je venais glisser mes doigts dans la chevelure brune de la jeune femme. Pas comme avant, pas en la posant simplement sur le sommet de sa tête, non, cela ressemblait à présent davantage à une caresse intime un peu dissimulée. Malgré un léger pincement au cœur, je fus surprise de ne rien ressentir de plus, et ce fut avec difficulté que j'avalais ma salive. Effectuant de légères pressions avec mes doigts, j'entreprenais de lui masser un peu le cuir chevelu avant que ma seconde main vînt la rejoindre une fois ma baguette à nouveau rangée dans son étui. Hors de question que j'engendre un nouveau souvenir alors qu'elle était dans un état émotionnel aussi instable. Il me fallait d'abord l'apaiser.

- Tu vas commencer par essayer de te détendre. T'es toujours soit excitée comme une puce, soit énervée comme un dragon. Si ta manière de rassembler tes souvenirs passe par l'émotion, on va déjà voir pour canaliser tout ça hein.

Habituée aux massages pour en donner énormément aux créatures dont je m'occupais, parce que cela avait des vertus calmantes fortes et parce que cela me permettait de tisser des liens forts avec eux, j'effectuais de petits mouvements circulaires sur le haut du crâne de Harper ainsi qu'au-dessus de sa nuque. Patiente, j'essayais de dénouer les tensions que je sentais sur sa nuque, déplaçant mes doigts avec finesse, levant à peine les pressions pour changer mes mains d'emplacement. Je terminais par les tempes de la jeune femme, et là, je me penchais un peu en avant pour lui chuchoter à l'oreille.

- On va ressayer avec ce même souvenir, je vais t'aider. Si on n'y arrive pas, promis, on essaie un autre.

Mes intentions étaient bonnes et louables. Je voulais aider Harper et non pas l'encourager dans la fuite. Je voulais qu'elle apprenne à faire face et à assumer son passé, j'étais là pour la soutenir, j'avais toujours été là. Parce que j'avais toujours eu conscience de la chance que j'ai de vivre dans la famille que j'avais, contrairement à elle. Libérant enfin sa tête de mon emprise, les doigts de ma main droite vinrent jouer, comme un tic, avec l'anneau qui entourait mon index. De la main gauche, je me saisissais à nouveau de ma baguette magique pour la pointer en direction du cristal. Visage penché en avant, ma joue à la hauteur de celle de Harper, ma poitrine presque collée dans son dos, je la regardais du coin de l'œil. Avec un regard complice, je lui souriais pour lui donner le signal pour recommencer. Je la laissais insuffler sa magie dans le cristal pour faire revenir l'image de l'appartement. Mon soutien ici serait aussi bien moral que magique puisque je ne me décollais pas de la jeune femme, imposant presque ma présence contre elle. Baguette pointée en direction de la pierre, je murmurais la formule d'un sortilège pour soutenir l'image du souvenir et la stabiliser. Le tout étant que je tienne jusqu'à ce que Harper parvienne à stabiliser le souvenir et l'illusion.
Bien que les premières secondes s'écoulèrent sans le moindre problème, rapidement, des taches noires vinrent s'imposer devant mes yeux, m'aveuglant presque et me forçant à cligner plusieurs fois des paupières. Rapidement, un vertige vint m'assaillir pour me faire perdre pied. Petit à petit, je sentais mes forces m'abandonner et je fus obligée de venir m'appuyer totalement contre Harper pour essayer de ne pas me laisser glisser et tomber par terre comme une vieille poupée de chiffon. Je cessais alors toute magie, trop préoccupée par mon état, forçant tout mon être à garder contenance tandis que je luttais contre les bras froids et ténébreux de l'évanouissement.



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Mar 18 Mai - 22:39
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La tension palpable dans la salle des classes répand son ambiance aigre à travers le vide laissé par le mobilier repoussé contre les murs. Installée sur sa chaise, un peu comme si son postérieur siégeait sur la chaise de la mort, l'entièreté de son visage se fronce acculé de crispation. La tempête de ses émotions ravage sa concentration, occultant la raison principale de sa présence ici, dans cette pièce aménagée, effectuant un exercice sous la directive d'Abigail.

La douceur d'une main s'engouffre dans sa chevelure brune, coiffée décoiffée, provoquant une vague de frissons lui parcourant le dos jusqu'à l'échine, hérissant chaque parcelle de sa peau d'une agréable chair de poule. Sans nul doute, les émotions de Harper démarrent au quart de tour, les mauvaises, comme les bonnes.

Tel un chat vexé soudoyé par des caresses, Harper détend les muscles de son visage, recouvrant un semblant de paix en elle.

Elle avait écouté les paroles réconfortantes d'Abigail sans réagir, sachant pertinemment que son amie à raison. Elle fuit son échec, comme elle avait ignoré à l'époque l'évidence de s'embourber dans un rêve devenu cauchemar, un rêve à l'origine qui n'était pas fait pour elle mais qu'elle voulait absolument réaliser.

Tandis que son amie s'efforce de l'encourager et de la détendre, comme une petite fille échaudée contente qu'on s'occupe d'elle, Harper profite de l'instant présent. C'est alors qu'un souvenir lui revient en mémoire.

Elle était serveuse dans un bar sorcier de Londres, elle avait dix-neuf ans. Dans l'arrière court au milieu d'une ruelle malodorante, elle s'accordait une pause avec sa collègue, Meisinga, âgée d'une bonne vingtaine d'années de plus, spécialiste dans les sortilèges informulės mais trop libre pour être le larbin du ministère. Meisinga l'aida à donner une forme à son patronus. Harper était si fière que ce halo d'énergie qu'elle créait soit si gros, fière de sa puissance mais déçue de n'être jamais arrivée jusqu'ici à lui donner une forme bien distincte.

L'exercice avait été rude et ponctué des appels de leur collègue, Geoffroy, le lèche botte du patron, pour qu'elles viennent lui prêter main forte face à l'afflux de clients dans la salle. Meisinga avait un don pour parler aux gens, indéniablement elle avait le don des mots, talent paradoxale avec sa capacité à lancer un sort sans qu'aucun son ne soit émis de sa bouche.

Sa collègue parvint à la barricader dans la grotte intime de sa conscience, là où elle pourrait s'aventurer plus profondément dans les méandres de son inconscient. L’inconscient, profond et nébuleux, là où elle avait cherché ce qui l’animait vraiment, lui donnait la rage au ventre, l’envie de crier au monde entier sa hargne, traverser les monts et les océans. Harper ne su jamais pourquoi cette image fut apparu. Pourquoi cette forme ? La forme indistincte d’un chien. Harper n’avait jamais eu de chien. Maman était allergique à tout ce qui courait à quatre pattes, volait, rampait, nageait… mais cette vision, aussi flou et incompréhensible soit-elle, lui procura une sensation intense de bien-être, d’apaisement, de contrôle. L’impression de ne faire plus qu’un avec l’univers. Elle pensait au chien et c’est alors que son patronus prit la forme d’un phacochère (sauvage, d’après les experts). Allez comprendre.

Le souvenir de la première création de son patronus avec une forme ravive la flamme de l’espoir qui brille désormais plus fort que le feu de la colère, l’insurrection, la déception, la peur de l’échec. Ce jour-là, elle s’était sentie pleine de joie, vivante, mue d’une énergie nouvelle. Mais d’où sort ce chien ?

Revenu dans le présent, Harper rouvre les yeux, saisissant au passage le regard complice d’une Abigail resplendissant de bienveillance. Se prêtant à nouveau à l’exercice, Harper touche le cristal pour lui insuffler à nouveau sa magie, paupières de nouveau closes, le cœur vaillant. Le salon de sa mère réapparait, Harper sent le corps frêle d’Abigail se coller contre elle. Elle entend un murmure, et ses efforts pour maintenir la magie qu’elle décuple deviennent moins intense. Et puis il y a Le Souvenir. Son patronus. Le Chien. Le souvenir de ce salon, la crainte d’y retourner, le courage que lui procurait la pensée de retourner bientôt à Poudlard loin de cet appartement miteux. Sa magie gagne en puissance. Le Souvenir ne la quitte plus. Partir bientôt, loin d’ici. Poudlard. Le chien. A…

Abigail !

Harper dégage son bras pour la soutenir. Elle l’enlace d’un bras fort, se relève et dieu merci, sa stature lui permet de supporter la fragile silhouette d’Abigail pour l’aider à s’allonger sans fracas sur le sol. L’aider ou la forcer. Car dans sa chute Abigail lutte.

Reste consciente, mais laisse-moi t’allonger sur le sol. Il te sera plus aisé de gérer l’étourdissement.

L’allongeant de tout son long, prenant rapidement son pou (faible) et la température de son front (normale), Harper murmure un sort pour qu’un coussin invisible vienne maintenir droit le visage d’Abigail.

Qu’est-ce qui t’arrive ?

Inquiète, Harper se retient de ne pas passer sa tête au-dessus, pour la laisser respirer.

Tu as besoin d’un sort de ventilation ? Un verre d’eau ? Une barre chocolatée ? Une chanson douce ? Une claque ?


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Abigail MacFusty
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Dim 23 Mai - 15:13

Fin août 2020

Apparemment l'exercice que j'imposais à mon amie portait ses fruits puisque je la sentais se détendre sous mes doigts, puis, une fois prête, je la voyais lancer son sortilège avec brio. Le salon étrange et pour le moins vintage réapparait alors à la place de ma salle de classe, et c'est un sourire qui vint se figer sur mes lèvres. Harper était capable de grandes choses, seulement elle ne semblait toujours pas capable d'en prendre véritablement conscience. Elle était une sorcière très douée, surtout en sortilège, mais il y avait un peu… comme un manque de confiance, sans que s'en soit véritablement un. Elle était si émotive et si instable que sa magie pouvait être à cette image aussi. Je n'étais pas du genre à vouloir lui donner des leçons, mais malgré ce caractère, elle restait quelqu'un de très fuyant sur ses échecs et ses craintes. Petit à petit, dans l'unique but de lui venir en aide, j'essayais de l'inciter à faire face à ses démons, à affronter ses problèmes et à se surpasser. La preuve en était que je n'avais pas si tort, c'était que le sortilège semblait fonctionner avec une énergie nouvelle. L'image ne tremblait plus, l'atmosphère de ma salle de classe avait changé, pour devenir plus lourde, plus ancienne et plus anxiogène.
La joie que je ressentais alors que je découvrais le résultat fut de bien courte durée puisque bientôt des vertiges violents vinrent m'assaillir, me forçant à rompre mes propres sortilèges. Appuyée d'abord sur ma collègue, je me sentais glisser lentement sur le côté, et ce malgré le fait que je luttais terriblement pour ne pas sombrer dans l'évanouissement. Néanmoins, mon devoir était terminé puisque Harper avait enfin réussi à stabiliser sa magie dans le cristal pour en créer une parfaite illusion stable. J'espérais qu'elle se souvienne de l'emplacement de cette source, pour pouvoir y revenir en son for intérieur et puiser son inspiration à chaque fois qu'elle utiliserait la petite pierre.

C'était donc avec le sentiment du devoir accompli que je me sentais tomber dans le vide, certaine d'avoir tendu mes bras devant moi pour amoindrir le choc lorsque je tomberais. Ce fut lorsque mon amie me rattrapa que je réalisais que mes mains étaient restées le long de mon corps. Je ressemblais à une poupée de chiffon, molle et sans volonté en apparence. En apparence seulement, car dans mon esprit, c'était une véritable guerre pour m'éviter de m'évanouir définitivement, et le fait que Harper m'allonge me permis de retrouver de vagues marques. Les lumières ambiantes devinrent floues et m'aveuglèrent, dansantes autour de moi en ne me laissant aucune possibilité de repères. Ainsi, puisque visuellement je n'étais capable de rien, je fermais les paupières afin d'essayer de calmer le tourbillon dans lequel j'étais prise. Là, plongée dans le noir, il ne me resta plus qu'une seule solution, c'était de suivre sa voix à elle. La voix de Harper qui m'avait déjà si souvent guidée malgré elle, qui m'avait déjà si souvent aidée sans même qu'elle ne s'en aperçoive, celle qui m'avait donné la force dans les moments les plus angoissants et pénibles de ma vie. Harper et moi, c'était une histoire sans fin qui ne cessait de recommencer, comme la rotation de notre planète sur elle-même, ou plutôt la gravitation de la lune autour de la Terre.
Fermement agrippée à sa main, je refusais de la lâcher, comme si je craignais que la tempête m'emporte loin et que je ne puisse revenir. Les doigts de ma collègue et sa voix m'assuraient de toujours réussir à retrouver mon chemin dans l'obscurité qui me faisait à présent face. Je l'entendais inquiète, et je devinais sans mal son visage légèrement crispé, ses lèvres pincées par l'anxiété et les yeux sensiblement écarquillés. Même si ses paroles me parvenaient comme si j'avais les oreilles sous l'eau, j'en comprenais très bien le sens, et il ne m'en fallut pas plus pour étirer mes lèvres en un sourire avant de pouffer puis que je me permette de répondre après avoir profondément inspiré.

- Je prendrais volontiers le tout, claque comprise. Je ne te savais pas si attentionnée, rappelle moi d'avoir des vertiges plus souvent en ta présence.

Sentant que le tourbillon se calmait enfin, j'ouvrais légèrement un œil, la fixant avec une petite lueur rieuse. Là, je lui tirais la langue de manière éhontée avant de refermer la paupière tout en venant me masser le front avec ma main libre, l'autre étant toujours fermement accrochée à celle de Harper. Sourcils froncés, je déglutissais péniblement avant de maugréer.

- La vache, j'ai un tambour dans la tête. C'est pas souvent que je sois sur le point de m'évanouir, je comprends pas ce qui est arrivé.

Attendant encore quelques secondes afin de m'assurer que je me sente véritablement mieux, je rouvrais enfin les yeux pour poser ses prunelles brun foncé sur celles, mêlées de vertes, à Harper. Me voulant rassurante, je lui souriais tranquillement.

- Fais pas cette tête, on dirait que tu as vu une revenante, et je ne crois pas être un fantôme. Enfin, pas déjà.

Je refusais que la jeune femme s'inquiète pour moi, elle avait déjà bien d'autres choses à penser. Qui plus est, j'ignorais totalement ce qu'il venait de m'arriver, je n'allais donc pas faire de spéculation. Sans doute était-ce dû à ma faible constitution suite à mes nombreuses négligences de cet été, le tout accentué par ma maladie de naissance. Mais tout ça, ma collègue l'ignorait, et je souhaitais qu'elle continue de l'ignorer. Elle ne pouvait sans doute rien pour moi, et moi je ne voulais pas être prise en pitié ni être traitée comme une pauvre petite chose, encore moins de la part de mon amie d'enfance. Bien que ça n'avait jamais été méchant venant d'elle, elle s'était déjà moquée de nombreuses fois de mon état lorsque j'étais malade ainsi que de mes nombreuses absences (et malgré ces dernières j'avais toujours eu de meilleurs résultats qu'Harper). Je doutais qu'elle puisse véritablement comprendre l'ampleur du problème, et si telle avait été le cas, qu'aurait-elle fait ? Sans doute aurait-elle fui pour cette fois ne plus jamais revenir auprès de moi. Alors, je préférais qu'elle ne sache pas le fond du problème.
La perdre une nouvelle fois me serait insoutenable.
Sans chercher à me relever ni à détacher ma main de la sienne, je continuais de la regarder, préférant rester encore allongée un instant avant de commenter tandis que mes yeux valsèrent un instant au plafond puis à côté de nous, avant de revenir sur la jeune femme penchée au-dessus de moi. Un sourire franc et sincère illumina mon visage malgré la pâleur de ma peau.

- Hey, t'as vu ça comme je suis un bon professeur ? Regarde autour de toi ma grande.

Malgré ma chute, malgré le souvenir douloureux pour ma collègue, malgré les conditions, l'illusion était restée stable autour de nous, la magie du cristal n'ayant pas été perturbée par les événements. Ainsi, la pierre continuait à diffuser autour de nous l'ambiance de ce salon étrange que je ne connaissais pas et qui, dans le fond, me donnerait presque froid dans le dos. Relevant une jambe, le genou plié, j'inspirais une nouvelle fois avant de reprendre avec un peu de sérieux.

- La sensation que tu as ressentie pour aller chercher ton souvenir. C'est ça que tu devras aller chercher à chaque fois pour poser ton souvenir dans le cristal. Là, je regardais avec plus d'application l'illusion avant de froncer un sourcil, l'air intriguée. Il est bizarre ce salon, c'était chez ta mère ?

Cette mère dont j'avais tant entendu parler, mais que je n'avais jamais vue.




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Aussi loin que remonte son souvenir, Abigail, dotée, à son sens, d’une faible constitution, présente un état de santé instable. C’est incroyable la manière qu’à son corps de plier au moindre petit virus perdu dans l’air. Cela avait toujours impressionnée Harper, loin de s’imaginer le mal qui ronge son amie depuis l’intérieur, dans l’infiniment petit, au tréfond de ses cellules. Pour sa part, à l’opposée, elle dispose d’une santé de fer. Remarquablement robuste, elle n’a jamais craint ni les coups, ni les microbes.  Jeune enfant, elle passait le clair de son temps à partir en courant à la pharmacie pour acheter à crédit des anti-douleurs pour calmer les maladies imaginaires de sa génitrice. Ceci dit, entre sa mère, ce cafard chronophage et son amie Abigail, courageuse par n’importe quel temps, elle n’a jamais fait l’amalgame. Pour l’heure, sa solidité complète parfaitement la fébrilité d’Abigail, leurs deux mains liées, l’une pour s’appuyer, l’autre pour soutenir, attestant d’une admirable symbiose, comme si la force et la faiblesse n’existait pas : car il en avait toujours été ainsi. Cette fragilité qu’elle attribue à Abigail, elle ne l’avait jamais considéré ni comme une faiblesse, ni comme un fardeau à porter. Parce qu’elle dispose de beaucoup de force, Harper la partage sans hésiter, sans rechigner, avec bienveillance et volonté. Et ce sont dans ces moments de solidarité qu’elle prouvait sa véritable valeur. De bien des façons, Abigail savait la rendre meilleure, volontairement ou pas.

Agenouillée à ses côtés, elle inspecte le visage pâle de son amie qui fini par rouvrir les yeux pour reprendre peu à peu contenance. Lui répondant avec un trait d’humour, les épaules de Harper s’apaisent, redescendant, reprenant leur place initiale, un peu comme si elle avait retenu son souffle pendant quelques minutes. Cependant, c’est d’un ton un peu fâché qu’elle lui répond :

Je déteste les revenants, tu le sais bien.

Cette notion d’être à la fois mort et vivant... Quelle horreur ! Harper craignait la mort pleine de vie, jusque dans les corps spectrales des fantômes de Poudlard, qu’elle avait redouté de croiser au détour d’un couloir durant toute sa scolarité. Et son visage s’illumine bien vite en chassant la terrible image fantomatique de Nick-quasi-sans-tête :

Je n’ai jamais douté de tes facultés ! S’exclame-t-elle en s’asseyant en tailleur. J’ai enfin réussi, je n’arrive pas à le croire. Mais que s’est-il passé ? C’est l’exercice qui t’a fait tourner le ciboulot ? J’espère que ce n’est pas à cause de moi, j’étais hyper concentrée, promis jurée, croisé ne compte pas…

Elle lui adresse un sourire, contente que l’atmosphère se soit détendue malgré la perte de connaissance soudaine d’Abigail. Pour sûr, elle n’oubliera pas le cheminement de ses pensées qui a abouti à la parfaite reproduction spectrale de l’appartement de sa mère.

De son pantalon taillé flare, elle agrippe avec deux doigts la petite poche cousue sur la taille haute. Sans prendre de pincette, elle étire la poche d’une bonne trentaine de centimètres. Le tissu ne râle pas, s’étirant à son aise, afin qu’elle puisse enfouir sa main à l’intérieur pour en extirper deux barres de chocolat. Elle en dépiaute le papier de l’une pour la tendre à Abigail :

Tiens, c’est bon pour c’que t’as… et s’ouvre le deuxième paquet pour mordre à pleine dent la barre chocolatée, tout en élevant un œil distrait sur l’appartement vieillot. L’appartement de ma mère, oui, répond-t-elle en haussant les épaules. Comme tu le sais, elle n’a jamais travaillé de sa vie, nous vivions des aides sociales et de la pitié de mes grands-parents. Donc, évidemment, cette pièce regorgeant de poussière n’est autre que l’endroit dans lequel j’ai grandi. On n’a pas l’odeur, mais ça sent la cigarette froide et le chou qu’elle faisait cuire à longueur de temps parce que, d’après les moldu, ça fait maigrir. Une histoire de brûleur de graisse, j’sais pas trop quoi…

N’ayant pas vraiment envie de s’étendre sur le sujet et, sa barre chocolatée de terminée, elle frappe des deux mains sur ses genoux avant de demander :

Alors maintenant on fait quoi ? Tu es sûre que ça va ? Peut-être devrions-nous aller à l’infirmerie pour une petite potion qui retape ? Tu sais que je suis nulle en potion, je n’ai rien en magasin, précise-t-elle en pointant l’index sur sa poche magique.

Quelque part, au fond d’elle-même, Harper craint d’aborder le douloureux sujet de son enfance. Durant la totalité de sa scolarité, elle s’était démenée pour cacher la vie qui l’attendait de l’autre côté du Poudlard Express. Harper s’était toujours jurée de ne jamais ressembler à sa mère. A cette pensée, elle eut envie de sourire, en songeant que c’était bien la chose qu’elle réussissait le mieux.

Pour reprendre cette main qu’elle avait lâché (si souvent, c’est vrai), elle tend la sienne pour inviter Abigail à s’assoir. Certainement devraient-elles remettre leurs travaux d’alchimiste à plus tard. L’état de santé d’Abigail prime, et même si elle n’en démontre rien, Harper se pose une demi tonne de question, car si attraper des microbes est une chose, manquer de s’évanouir en est une autre. Pensant qu’il serait préférable d’arrêter le gadget, elle se penche sur le cristal, levant un doigt, prête à rompre le lien magique.

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Fin août 2020

Allongée à fixer bêtement le plafond, tout le moins, celui du salon du souvenir de Harper, je souriais un peu tandis qu'elle me rappelait à quel point elle n'aimait pas les fantômes. Dans le fond je la comprenais, je trouvais leurs conditions terribles également, même s'il m'était arrivé de discuter longuement avec certains d'entre eux, dont le Moine Gras avec qui je partageais toujours des moments amusants, sa bonne humeur me mettant du baume au cœur.
Lançant un regard complice à la jeune femme à sa remarque, j'élargissais un peu mon sourire non sans inspirer profondément avant de lui répondre tout en refermant les yeux.

- Moi, je n'ai jamais douté de tes facultés à toi. Évidemment que tu allais réussir, tu peux être fière de toi. Bien que Harper n'était pas forcément du genre à douter de ses propres capacités, des fois lui rappeler qu'elle était capable ne lui faisait pas de mal. Je me permettais un petit instant de réflexion avant de reprendre. J'en sais rien, dès que j'ai utilisé ma magie pour t'aider je me suis sentie mal. J'imagine que c'est parce que je ne suis pas en super forme en ce moment, ça passera.

Reposant mon regard sur elle, j'élargissais une nouvelle fois mon sourire, mais retint de justesse les pensées qui me traversaient. Harper m'avait fait tourner la tête, et ça arrivait qu'elle me fasse encore tourner la tête. Bien sûr, ce n'était pas dans ce sens-là qu'elle l'entendait, mais je n'avais pas pu m'empêcher de faire l'amalgame silencieusement.
Barre chocolatée tendue, je l'attrapais en la remerciant, tout en m'amusant à me questionner sur ce que Harper pouvait encore bien transporter dans sa poche. Sûrement encore plein de nourritures, connaissant l'énergumène, et je ne serai même pas étonnée qu'elle aille piquer un peu de denrées dans les cuisines de l'école. Cette femme pouvait être un véritable gouffre alors qu'elle gardait une taille tout à fait élégante. S'en était presque vexant, moi qui prenais du poids sitôt que je baissais ma garde.
Sa main tendue, il me fallut quelques secondes avant de l'accepter. Elle m'avait lâché tellement souvent que j'ignorais si je pouvais encore avoir confiance, mais dans le doute, et parce que j'appréciais toujours le contact de sa peau, je la saisissais et me redressais pour m'assoir. Lentement, je venais masser ma nuque, gardant le regard fixe pour ne pas épuiser mes yeux et ma tête qui s'était sensiblement mise à tourner de nouveau. Grignotant la barre chocolatée avec délice, j'écoutais le discours de mon amie sans jugement, comme d'habitude, mais avec une certaine curiosité. C'était une partie de sa vie que je ne connaissais pas, voire que j'ignorais totalement, et ce n'était pas quelque chose que je voulais découvrir sous la contrainte. Je n'avais jamais forcé Harper à me révéler quoique ce soit sur son passé, et ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Je prenais ce qu'elle m'offrait, voilà tout.

- Dis comme ça, cet endroit respire le bonheur et la beauté, c'est un chouette souvenir.

J'étais ironique évidemment, et je ne le cachais pas à Harper tandis que je lui adressais une œillade complice. Bien que je ne sois pas trop au courant de ce passé, je savais qu'elle n'entretenait pas de bonnes relations avec sa mère, et ce souvenir me le confirmait, mais aussi me faisait comprendre pourquoi c'était le cas. Ça avait toujours été difficile pour moi de l'imaginer puisque nous étions une famille très soudée et très unie. Mais le simple fait de voir ce salon vieillot me donnait presque des frissons dans le dos, et me donnait alors la possibilité de commencer à comprendre ce que je ne pouvais pas imaginer avant. Je n'insistais pas plus sur le sujet et acceptais que ce dernier revienne sur moi.
Secouant la tête avec un nouvel amusement, je répondais.

- Purée le professeur de Potions à l'époque, tu te souviens ? Il avait été obligé de nous séparer aux extrêmes opposés de la classe parce qu’à nous deux on risquait de faire exploser tout Poudlard.

Je riais à ce petit souvenir doux, bien qu'il ait été difficile à vivre pour moi à l'époque. Être si loin de Harper alors que nous étions dans la même pièce, c'était une véritable forme de torture. Aujourd'hui, la situation était bien différente et je ne ressentais plus ce gouffre entre nous. Il n'y avait plus que des sentiments amicaux entre Harper et moi, c'était ainsi, même si ce constat conservait obstinément un goût amer d'inachevé.

- Je ne suis pas certaine qu'ils pourront faire grand-chose pour moi à l'infirmerie en dehors de m'assommer pour que je dorme… alors… je crois que je vais préférer rentrer chez moi et me laisser m'effondrer dans mon lit. Je n'ai même pas envie de lire, c'est dire à quel point je me sens épuisée.

Avant tout, j'étais las. Inquiète de ma situation, de ce qui était en train de m'arriver, mais ça, je n'en montrais rien à la jeune femme en face de moi. Encore une fois avec son aide, je me relevais pour être à nouveau debout sur mes pieds. Attrapant ma baguette pour la ranger dans son étui, je regardais le cristal de mon amie.

- La prochaine fois que tu voudras l'utiliser ce ne sera pas plus compliqué que ça. Tu te replonges dans cet état d'esprit que tu avais, et tu poses le souvenir dans le cristal. Ça devrait marcher sans problème… et si jamais tu en as, ou des questions, et bien, tu sais où me trouver, d'acc ?

Avec bienveillance et gentillesse, je lui souriais avant de la remercier pour son aide et son soutien (pour une fois), puis je me permettais de prendre congé afin de rentrer dans mon appartement à l'école. Là, je m'écroulais sur mon lit, mais ne parvenais pas à trouver le sommeil, bien trop angoissée de ce qui m'était arrivé, car l'évanouissement était chose rare chez moi. Après réflexion et m'être fait fortement violence, j'allais écrire une missive à l'adresse de Phobos pour lui demander un rendez-vous. J'avais besoin de son avis.

Fin du sujet pour Abigail


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Elle avait toujours su faire ça, Abigail : l’entourer de bienveillance (même lorsqu’elle ne le mérite pas), l’encourager à marcher lorsque ses pieds frôlent le bon chemin (bien qu’emprunté avec du retard). C’est un peu comme si elle était capable de lui envoyer des bombes atomiques de positivisme… Quelque part, dans son inconscient, son cœur essaie de lui délivrer un message : Abigail est un atout précieux. Mais les yeux de Harper sont rivés sur le moment présent, et présentement, elle rit aux éclats, se remémorant des souvenirs de leurs années de collégiennes, semblant si proches et pourtant, déjà si lointaines.

Je t’envoyais des missives ensorcelées, pour que tu sois la seule à les déchiffrer… l’une d’elle a percuté le prof pour retomber dans le chaudron de la fayotte de service, tu te souviens ? Ça a modifié la recette, et le chaudron a explosé. La fayotte m’a dénoncé, j’ai récolté trois heures de colle.

Un long soupire de bien-être clôture ce rappel des jours innocents. Harper se remémore ce temps où elles étaient inséparables, les secrets n’avaient pas lieu d’être entre elles, chaque minute comptait pour être ensemble. Son inconscient lui souffle jusqu’à ce que tu y mettes fin, mais Harper n’entend rien. Et pourtant, l’état d’esprit dans lequel elle s’était plongée pour accéder à la perfection de son souvenir est on ne peut plus clair, on ne peut mieux lisible. Mais existe-t-il plus aveugle que Harper Auburn ?

Si je sais où te trouver ? Tu veux dire, chez toi ou sur le sol ?

Elle se protège le visage du possible courroux d’Abigail, riant à nouveau aux éclats. Malgré sa chute, Abigail se pare d’un sourire bienveillant avant de retourner dans ses appartements pour prendre du repos. Harper n’ose pas lui proposer de la raccompagner, craignant qu’elle ne s’offusque d’être infantilisée. Abigail avait toujours été fragile mais détestait qu’on le lui rappelle. Harper et sa maladresse légendaire en ont souvent fait les frais.

Désormais seule, elle restera assise un long moment à scruter le cristal, SON cristal. Du bout de sa baguette, elle tapote sa tempe à plusieurs reprises pour insuffler un maximum de souvenir à l’objet magique. Mais Harper est préoccupée, l’incident avec Erin la taraude et elle se demande par quel procédé elle pourrait obtenir un résultat semblable. Songeant qu’il fallait d’abord tester le cristal sur le grimoir, elle s’en empare et quitte la salle de classe de Soins aux Créatures Magiques, en laissant traîner une dizaine de papier d’emballage de barre chocolatée.

Ce soir-là, elle peine à trouver le sommeil, s’allongeant pour essayer de sombrer dans les bras de Morphées, puis se levant en sursaut pour regarder à nouveau ce cristal. Victime assurément d’une insomnie, elle finit par sortir tous ses outils pour se fabriquer une boucle d’oreille. Le cristal est une pierre précieuse que ses souvenirs ont rendu légère. Satisfaite du résultat, elle sombre de sommeil, non pas par contentement mais par indigestion car, durant son travail, elle s’est enfilée une bonne douzaine de barre de chocolat et sa glycémie en berne lui impose de dormir.

Fin de RP.
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