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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Maxime Whitefield
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Est-ce qu’il était humainement possible d’être perdue plus que je l’étais actuellement ? Tout ne s’était pas exactement déroulé comme je l’avais prévu. En même temps, avais-je prévu ce genre de cas de figure, bien sûr que non. La seule chose que je retenais, c’est que toute vérité n’était pas forcément bonne à dire. Mais là était tout le problème, je n’avais pas voulu le dire. Le dire présentait un risque, pas forcément pour ma personne, enfin pas que. Bien sûr que quelque part, j’avais eu peur de sa réaction et que ma vie s’arrête de façon prématurée. Flirter régulièrement avec la mort ne voulant pas dire que j’avais envie de mourir, non j’avais soif de vivre depuis toujours. Le mettre au courant n’avait été salvateur pour personne et j’avais pris la décision de le laisser partir, non pas que j’ai été intimidé par son regard ce jour-là. Juste qu’effectivement, je pouvais comprendre qu’il n’ait pas très envie de me voir et encore moins de me parler. Il faisait néanmoins erreur sur pas mal de choses, je n’avais pas oublié ce qu’il s’était passé entre nous. Comment voulait-il que j’oublie des mois à se tourner autour ? Et pourtant, je n’avais rien dit, dépassée moi aussi par les évènements. Et maintenant, qu’est ce que je devais faire ? J’avais bien conscience d’avoir toutes les clés en mains. Mais quel intérêt d’avoir le trousseau de clé si on est incapable d’accéder à la serrure.

Je lui avais donc laissé du temps, m’en laissant aussi à moi, certainement pour accepter tout cela. Accepter que tout n’est pas blanc ou noir dans la vie. C’est comme si tout s’était brisé en moi, pourquoi j’avais survécu si ça n’était pas pour venger une injustice ? Toutes mes décisions avaient été guidé par la certitude qu’un jour, j’aurais la possibilité de venger tous mes petits camarades. Que pensaient-ils tous de moi à présent ? J’étais donc venue à l’endroit où tout avait commencé. J’étais occupée à faire sauter la chaîne à l’aide de la magie lorsqu’un léger son se fit entendre de l’autre côté, je marmonnais « Tricheuse. » Je me glissai à travers l’espace que je venais de libérer et suivis l’animal tricolore qui avançait devant moi, son pelage hérissé. J’aurais aimé savoir ce dont elle se rappelait de son côté. Le silence, entrecoupé seulement par nos pas, surtout les miens, avait quelque chose de pesant. Ma baguette illuminée projetait des ombres menaçantes sur les murs tandis que je replongeais dans mes souvenirs. Je ralentissais le pas, passant mes doigts sur un meuble pour en récolter la poussière, un miaulement se fit entendre comme pour m’appeler et je la rattrapais rapidement, sentant mon rythme cardiaque s’intensifier à mesure que je me rapprochais de la pièce fatidique. Je pris une profonde inspiration, observant les lits avant que le bruit si particulier du rideau qui tapait contre le mur avec le vent me fasse sursauter. Je posais mes doigts sur la poignée de la fenêtre et fis ce qui n’avait jamais été fait en plus de dix ans, je la fermais. Oh elle n’était pas en bon état, forcément à force de claquer, elle s’était abimée mais ça devrait tenir un peu… j’espérais. Je me plaçais au centre de la pièce et m’asseyais sur le sol tout aussi poussiéreux, avant que Poil de Châtaigne ne vienne s’installer sur mes genoux, je caressais sa tête silencieusement, réfléchissant.

Comment on pouvait être à la fois le cauchemar ultime d’un enfant, ou plutôt d’une enfant et de l’autre côté, la personne que j’avais rencontré et auprès de qui j’avais, il est vrai passé pas mal de bons moments. J’avais longuement hésité à aller voir Toni pour lui demander de m’aider, contacter Georges afin que je puisse savoir ce qu’il en pensait, qu’il me guide, qu’il me dise si j’avais des problèmes psychologiques Lexi je te vois hocher la tête… c’est pas gentil de vouloir rester avec lui. Je m’étais pourtant accrocher à cette page que je voulais tourner mais elle devait être sacrément bien collée cette feuille parce que j’en étais tout bonnement incapable. J’aurais aimé qu’il m’aide mais je n’étais pas allée voir la sorcière ou plutôt, je n’avais rien demandé. Cela devait être mon choix, j’en avais bien conscience, personne n’avait à me dire ce que je devais faire ou non, ce que je devais éprouver, j’étais le personnage principal de mon histoire et Georges n’aurait de toute façon rien dit. Quant à toutes les personnes que j’avais la sensation d’abandonner, je regardais autour de moi, ne sachant pas trop s’ils étaient dans les parages ou non mais bon, j’en sentais le besoin. « Je suis désolée mais mon choix est fait. » Si lui avait réussi à se détacher de son passé, bien que quelques traces subsistent, on allait pas se mentir non plus. J’en étais capable aussi, je marmonnais pour la forme « Lua si tu te plantes, je te tue. » Ah oui, je suis sûre que là, elle était drôlement impressionnée la demoiselle, tu parles qu’elle devait trembler de là où elle était. Est-ce que les morts savaient réellement ce qu’ils faisaient, ah bah ça je ne pouvais pas le savoir. Ce que je savais en revanche, c’est que je devais parler à Kesabel, nous ne pouvions rester sur des non-dits.

Je me relevai, attrapant mon animal. Si j’hésitai à l’emmener jusqu’à l’endroit où la meute se trouvait parce que sa présence me réconfortait, j’avais bien conscience que c’était totalement égoïste. Déjà que l’emmener ici n’était pas la chose la plus sympathique que j’aie fait. Je transplanais donc pour la ramener à Poudlard, la laissant devant les grilles du château, lui indiquant que je reviendrais. Direction l’endroit où la meute se retrouvait. Ça faisait un certain temps que je n’étais pas venue mais contrairement à la dernière fois où j’étais venue, je cherchais Kesabel du regard, ne comprenant pas forcément pourquoi il était tout seul à une table mais je n’allais pas m’en plaindre puisque c’est à lui que je voulais parler. J’observais les membres de la meute avant, longuement, comme essayant de lire dans leurs pensées, ça m’intriguait qu’ils aient laissé Greyback seul mais si je m’arrêtais pour leur parler, ce serait uniquement parce que je me défilais, donc je ne le ferais pas. Je le rejoignis, désignai la chaise à côté de lui et demandai « Je peux m’asseoir avec toi ? » J’observai le breuvage dans son verre et la bouteille qui trônait au centre de la table et fit venir un verre à moi par la magie. Quoi, si alcool il y avait à portée, je n’allais pas m’en passer. Je m’installai à ses côtés « Je t’ai laissé du temps. » est ce que moins d’une semaine suffisait ? Je ne saurais dire mais je n’avais pas la patience dans le sang. Je me servais un verre de sa boisson, jetais un coup d’œil au sien avant de le servir à nouveau. « Peut-on discuter ? » Il allait bien falloir qu’on le fasse. Peut être vaudrait il mieux que je commence, je le regardais longuement « Je n’ai pas la mémoire courte, je n’ai pas oublié les moments agréables que nous avons passé ensemble. » qu’il s’agisse des moments où on s’allumait ou de nos discussions. « Je n’ai pas l’intention de te sortir de ma vie. » Quand bien même parfois – souvent – c’était un gros con, le reste du temps, je l’appréciais et je n’oubliais pas non plus cette attraction physique que je ressentais.

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Kesabel Greyback
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❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
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Ton regard se portait sur cette bouteille en verre qui ornait parfaitement le centre de la table où tu te trouvais. Le liquide ambré te narguait et semblait te murmurer de venir te délecter de lui. Chose que tu faisais sans te faire prier alors que tu tournais entre ton pouce et ton index le bouchon enfermant le précieux nectar. Il paraît qu’il faut se servir avec modération. Honnêtement, vu que tu t’es déjà tapé presque un quart de la bouteille, t’en as rien à cirer des recommandations. Noyer tes pensées dans l’alcool. C’était ta solution depuis plusieurs jours. Ce qui fait que ce soir, tes acolytes habituels avaient fini par déserter ta tablée. Il semblerait que tu sois exécrable et d’une humeur qui ne convenait guère pour passer une bonne soirée. Ca, c’était comme les recommandations, t’en avais rien à foutre. Tu ne savais clairement plus où tu en étais. Tout le monde te faisait chier en ce moment, t’avais juste l'impression d’être dans un putain de cercle vicieux et tu étais loin d’assumer de faire parti de cette boucle infernale. Tu avais tenté de réfléchir, de savoir comment tu devais te comporter avec elle. Parce que si tu t’en voulais pour ce que tu avais pu lui faire alors qu’elle n’était qu’une enfant, tu restais sur cette idée que tu n’en pouvais plus. T’avais l’impression d’avoir été pris pour un con. Tu ne supportais plus ses sautes d’humeur, ses remarques incisives de votre dernière rencontre restant encore marquées dans ton ego. Comme tu lui avais fait noter, elle se souvenait bien de ce qui l’arrangeait aussi. Elle te poussait au paroxysme de ta colère par son attitude. Et tu te sentais faible. Faible d’avoir pu t’inquiéter pour elle alors qu’elle était venue te voir avec l’unique but de te donner tes ordres. A toi. Putain. Tu buvais la moitié de ton verre d’une seule lampée. Le respect était mort. Tu t’en voulais presque d’avoir été assez abruti pour te soucier quand dans le fond au final, elle n’en avait rien à foutre de ta gueule. Ouais, ça t’avait blessé qu’elle te prenne pour un demeuré. Un demeuré à qui elle se permettait de parler n’importe comment. Personne dans ta meute n’avait employé ce ton avec toi. Jamais. Et ça te foutait en rogne de l’avoir laissé faire. Tu te demandais concrètement pourquoi. Pourquoi tu acceptais un tel comportement dissident ?

Le plus dingue là-dedans, c’est que si tu t’étais inquiété, malgré toute cette tempête qu’elle semait sur son passage depuis son arrivée au sein de la meute, c’est que tu devais bien admettre que tu t’étais attaché à elle. Ah oui, ça, après un litre de vodka hier, tu avais fini par réaliser ce fait complètement stupide. Parce que lorsqu’elle n’était pas une casse-burne sans nom, tu aimais son franc-parler et sa vivacité d’esprit. Elle avait d’ailleurs une certaine forme de courage que tu avais pu constater alors que vous étiez dans ce même bar qui avait cramé quelque temps plus tôt, avec vous dedans. Et c’était sympa au pieu, tu devais lui donner aussi ce point-là. Mais ça… Savoir que tu avais été celui qui l’avait transformée alors que tu l’avais clairement laissé dans ce massacre sans même l’aider, aujourd'hui ce n’était quelque chose que tu assumais. Mais quoi alors ? Tu t’excusais et vous faisiez comme si de rien n’était ? Ta main se crispa autour de ton verre que tu fixais comme si tu comptais le briser rien que par la pensée. T’avais l’impression d’avoir agi comme ton connard d’oncle qui avait tué ta soeur. Comme cette fois où tu avais tué celui que tu devais mentorer. Si tu t’y refusais à présent ce n’était pas pour rien. Tu n’étais pas le chef de ce groupe de loups sans raison. Tu étais sans aucun doute le plus fort et tu pouvais tous les buter un à un si tu le voulais… Alors un gamin en pleine forêt ne faisait clairement pas le poids. Et puis c’était une responsabilité. Il y avait un lien qui se créait qu’on le veuille ou non avec celui qu’on mordait. Ce qui expliquait pourquoi depuis des mois tu avais cette impression de la connaître sans comprendre d’où venait ce sentiment. Tu vidais finalement ton verre. En résumé, elle te gonflait, mais tu l’aimais bien à cause de ça. Tu t’en voulais de ce que tu lui avais fait à l’époque, mais de toute façon, tu comptais pas t’excuser. Cela aurait eu quelle allure de toute façon ? Hey, désolé d’avoir failli te tuer et de t’avoir traumatisée. A l’époque, je ne vivais que pour venger ma soeur morte comme tous tes potes de l’époque. C’était certain qu’elle allait apprécier…


Une voix te sortit de la bulle que tu avais forgée autour de toi depuis plusieurs jours te ramenant à l’instant présent. Tu en avais presque oublié où tu te trouvais. Tu levais ton regard vitreux vers  celle qui était l’objet de ce capharnaüm viscéral qui retournait toute ta carcasse. Tu l’avais même pas senti approcher, c’était dire à quel point tu devais être imbibé même si tu restais encore rationnel. Alors qu’elle te demandait si elle pouvait s’asseoir, tu tendais ta main libre, celle qui n’était pas désespérément accrochée à ton verre, vers les chaises libres à tes côtés. Elle avait l'embarras du choix. Tu jetais un regard sombre aux personnes autour de toi. Le premier que tu voyais parier et sortir un billet, tu lui arrachais la tête. Au sens propre. Elle s’installa sur la chaise la plus proche et l’effluve de son odeur vint t’envahir sans que tu parviennes à définir si cela te plaisait ou non. Elle m’avait laissé du temps. De l’espace aussi. Tu ne pouvais pas nier qu’elle avait accédé à ta requête. Tu te contentais de hocher la tête alors qu’elle te demandait si vous pouviez discuter. Tu buvais une grande gorgée de ton verre, le vidant à moitié. C’était presque compulsif. Tu te murais pourtant dans le silence alors que ton regard rencontrait ses grandes prunelles expressives. Tu finissais par te détourner et fixais le fond de ta boisson. La phrase qui suivit, celle-là, tu étais loin de t’y attendre. Tu ne plongeais tes yeux dans les siens qu’une fois qu’elle te dit qu’elle ne voulait pas te sortir de sa vie. « Pourquoi ? » fut la première chose que ta voix rauque prononça, presque étonné qu’elle puisse te dire un truc pareil. « T’as toutes les raisons de me haïr, Princesse. » ajoutais-tu sans la lâcher du regard. Elle ne t’avait jamais répondu concernant sa volonté farouche de rejoindre ta meute, mais tu n’étais pas complètement con. Tu te doutais bien du motif de sa motivation. Si tu t’étais comparé à ton oncle en la laissant à moitié morte dans des décombres, elle n’avait rien à voir avec Lua. Elle s’était accrochée à la vie et certainement avec une idée bien précise en tête. La vengeance et le meurtre. Finalement, vous n’étiez peut-être pas si différent. Tu étouffais un ricanement à ses pensées. « A quel moment tu es passé de l’envie de me buter à celle de vouloir me garder dans ta vie ? » Demandais-tu alors, appuyant tes avant-bras sur la table comme si tu étais prêt à écouter une longue histoire où tu prenais le rôle du vilain méchant loup. Ta question n’avait rien d'ironique ou d’agressif. Elle était même désabusée, car tu ne comprenais vraiment pas ce qui pouvait se tramer dans sa tête. Tu avais déjà du mal avec ton propre crâne…  
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Il était différent de d’habitude, c’était un constat effarant. Je m’étais forgé une certaine image de lui et ça ne correspondait en rien à ce que je percevais actuellement. Même son odeur avait changé, bon c’était sûrement dû aux effluves de l’alcool ça, pour sûr que s’il arrêtait de boire, il sentirait de nouveau lui-même. J’étais responsable de son état. Ça aussi, c’était un fait. Pourtant, j’avais un peu de mal à saisir ce que j’avais cette fois-ci mais le fait que ça soit ma faute me faisait culpabiliser et de toute façon, je n’allais pas le laisser plonger dans l’alcoolisme, boire d’accord, ça ne me posait aucun problème mais si c’était tous les soirs, jusqu’à avoir ce regard complètement vitreux, je ne pouvais laisser faire. Ce qui n’empêcha pas le fait que je le resserve après m’être servi.

Est-ce que la conversation allait finalement être un monologue de ma part, il semblerait que oui puisque s’il avait hoché la tête, il se concentrait uniquement sur son verre. Ce n’était pas si grave, au pire, je lui disais ce que j’avais à dire et s’il n’y avait aucune réaction de son côté et bien… j’aviserais en temps et en heure.  Finalement, après mes propos, je sentis son regard plonger dans le mien et sa question et bien, elle m’était familière, je me l’étais posée une bonne centaine de fois. De la même façon que sa phrase suivante était criante de vérité. Je pris une profonde inspiration essayant d’être le plus honnête avec lui « Il y a des choses que je ne peux contrôler. C’est facile de haïr quelqu’un sans le connaître. Facile de se dire, je ferais ça, ça et ça quand je le verrais. La réalité s’est montrée très différente de ce que j’avais imaginé. »

Même imbibé, il était perspicace, il avait très bien compris que je n’étais pas rentrée dans sa meute par désir d’en faire parte, je ne cherchais d’ailleurs pas à démentir ce propos, ce serait le prendre pour un idiot et là n’était pas mon envie. Je l’observais tandis qu’il s’installait sur notre table comme s’il pressentait que ça allait durer longtemps. Je détournais le regard un moment, observant les gens présents, pas certaine d’avoir envie de partager cela avec tout le monde mais il est évident que Kesabel n’était pas dans un état de forme optimal et que réussir à faire bouger sa carcasse avachie sur la chaise était pour le moins mission impossible. Il fallait donc parler en présence de témoins, bien que ça soit peu sécurisé pour moi. Il était sous l’emprise de l’alcool, il m’en voulait, je n’étais pas naïve, je le savais. Si lui, il y avait peu de chance qu’il soit en mesure d’avoir le dessus sur moi en cet instant précis, parce que ses réflexes seraient forcément moins bons, je buvais assez pour savoir ce genre de choses. Les autres étaient tous alertes, qu’est ce que je faisais si pris d’un excès de rage à cause de propos que je pourrais dire qui lui déplairait, il exigeait mon élimination ? Oui, peut être que sobre, il ne le ferait pas mais les sens amplifiés par l’alcool, je n’étais pas certaine de cela. Il y a cependant des fois où il faut prendre des risques et c’était l’un de ces moments me semblait-il. Je posais de nouveau mon regard dans le sien. « Le moment exact où j’ai compris que j’étais incapable de te tuer c’est le soir où le bar a brûlé. J’avais l’occasion à ce moment-là de m’en sortir et de te laisser te débrouiller dans les flammes. Ça n’était d’ailleurs pas une question de vouloir à tout prix que tu meurs de ma main. » J’observais les gens du coin de l’œil, craignant totalement une réaction de la part de quelqu’un. « Sinon j’aurais très bien pu le faire sur le toit. J’en étais incapable et je constatais par la même occasion que j’étais prête à tout pour que tu vives. » Pas facile à vivre ce constat pour moi, cette impression d’être une véritable traîtresse incapable de savoir dans quel camp elle était. Surtout que juste derrière, j’en prenais pour mon grade. Alors oui, bien sûr, je l’avais heurté, je plaide coupable, il n’avait pas apprécié que je m’en prenne à lui devant témoin mais de mon point de vue à moi, j’avais quand même œuvré pour qu’il s’en sorte. Tout était toujours une question de frontière avec lui, l’impression d’être une funambule et de basculer une fois dans la haine, une fois dans de l’affection.

La deuxième partie de la question me semblait plus compliqué parce que ça ne s’était pas fait de façon aussi brutale, ça avait pris plus de temps. Je voulais bien lui partager mon état d’esprit. « J’ai appris à te connaître, avec des aprioris, des arrières pensées, je l’admets. La personne avec qui je discutais n’était pas celle que j’aurais cru. Oh bien sûr t’es un casse couille de première. Il n’empêche que lorsque je me suis éloignée de la meute, je me suis rendu compte que ça me manquait. La meute me manquait. » C’était déjà un premier fait, facile à accepter pour le coup. « Et là, il y a eu cette semaine. Je pouvais parler aux membres de la meute et je l’ai fait mais je me suis aussi rendu compte que ta présence était importante pour moi. » Ouai j’avais un peu trop parlé, j’étais un peu trop sobre pour l’occasion, je vidais donc mon verre à mon tour. Je n’étais même pas sûre d’avoir raison et je n’avais pas non plus envie qu’il me rigole au nez ou qu’il me rappelle que j’avais zéro importance, depuis le premier jour et pour toujours.


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Kesabel Greyback
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❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
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Combien de grammes parcouraient tes veines ? Tu n’en avais aucune idée. Tu étais dans un état de torpeur depuis plusieurs jours. Enveloppé dans une illusion qui de temps en temps te donnait l’impression d’oublier quelques problèmes. Une fâcheuse habitude que tu n’avais plus arrêté depuis le collège. Depuis que Lua était partie plus précisément. D’ailleurs à chaque anniversaire de sa mort c’était pareil. D’ailleurs d’ici quelques semaines… Deux jours dans l’année où tu finissais plus bas que terre. Le jour qui lui avait donné la vie et celui qui lui avait repris. Et ce dernier était arrivé l’été de sa transformation, un trois juillet… Ton regard brumeux se posa sur le tatouage en chiffre romain qui se trouvait sur ton avant-bras. Tu avais pris de l’avance sur la boisson cette année quand même. Mais il fallait reconnaître que Lua n’était pas la seule responsable cette année de ton alcoolisme… Tu n’avais pas la boisson très drôle quand tu étais dans cet état. Tu n’étais pas le genre de personne qui titubait et qui riait pour rien. Ton humeur était maussade, voire dépressive. Tu pouvais rapidement déraper et devenir mauvais. Tout autant que tu te livrais avec plus de facilité, devenant presque vulnérable. Tu te souvenais de ta rencontre avec Soledad où tu oscillais entre les deux états et la Mexicaine ne savait plus sur quel pied danser. A dire vrai… Tu n’avais pas besoin de boire pour être aussi instable. C’était dans ta nature et l’alcool le décuplait, tout simplement.

Lorsque la silhouette de la brune se dessina devant ta table, tu relevais la tête pour l’observer. N’était-elle pas ton oeuvre, ta création dans le fond ? Toi qui avais toujours refusé de transformer qui que ce soit… Tu comprenais maintenant. Oui cette pièce du puzzle qui te manquait pour comprendre pourquoi tu avais cette impression de la connaître, de te sentir proche sans même le comprendre dès la première rencontre. Est-ce qu’elle l’avait ressenti elle aussi ? C’était au-delà de cette attraction, c’était différent. Tu admettais, non sans mal et surtout grâce à l’alcool, qu’il n’y avait pas que ça, mais cela jouait sur cette forme de connexion. Lorsque tu lui demandais pourquoi, c’était vraiment parce que tu ne la comprenais pas. En fait, tu l’avais comprise jusqu’au moment où elle avait intégré la meute pour te buter. Ce qui s’était passé ensuite… « Alors tu pourrais pardonner ? Tourner la page ? » demandais-tu tout en la fixant d’une voix rauque. Si elle te disait que oui, tu te dirais qu’elle était certainement bien plus forte et intelligente que toi. Tu n’avais jamais pardonné, jamais tourné la page pour ta soeur. Ce qui t’avait guidé jusque là. Tu ne lui avais pas demandé si elle allait oublier. Ca non. C’était impossible d’effacer de sa mémoire tout cela. Du moins sans magie…

Tu prenais une gorgée de ton verre et tu ne pouvais que poser des questions qui te semblaient être des fatalités. Tes prunelles l’observaient alors qu’elle se perdait à regarder les autres qui gravitaient autour de vous. Tu lâchais un ricanement te doutant de ses pensées. « Tu as toujours peur de moi ? » demandais-tu sans aucun détour. Ici, tu étais le roi. Un mot de ta part et personne ne chercherait à comprendre. Maxime disparaissait des radars. Mais si tu restais si longtemps à la tête de la meute, c’était aussi parce que tu avais arrêté de les considérer comme des sous-fifres à ta botte. Bien sûr, la nature des loups faisait qu’ils se sentaient obligés de t’obéir. Tu étais le mâle dominant, l’alpha comme dise certains. Mais tu avais arrêté de faire le con avec eux depuis bien longtemps. Elle reprit malgré tout son explication que tu écoutais avec attention. Tu l’avais senti ce rapprochement ce jour-là. Tu t’en souvenais parfaitement même si cela s’était terminé avec une gifle de sa part et des menaces de la tienne tant tu avais été blessé dans ton ego. Tu gardais cela pour toi pourtant, pour l’instant, préférant lui demander à quel moment elle avait décidé de ne plus te tuer.

Pourquoi ses paroles firent accélérer ton myocarde totalement desséché ? Putain d’alcool qui t’empêchait d’être maître de toi… C’était le genre de choses que n’importe quel loup pouvait ressentir. Tu terminais ton verre en même temps qu’elle s’occupait du sien. Ta main agrippa la bouteille déjà bien entamée et tu les remplissais à nouveau. « Se faire traiter de casse-couilles par une casse-burnes, c’est quand même un comble… » dis-tu en relevant l’ambre de tes yeux vers elle, une pointe d’amusement dans la voix cherchant à rendre l’instant moins grave qu’il ne l’était. « Quand je suis allé voir Velasquez, c’est parce que je m’inquiétais pour toi. » Tu marquais un silence. Tu n’étais pas du genre à dire ce genre de chose et même si l’alcool était présent, il était plutôt révélateur de ta colère et non d’autres sentiments… Tu avais de vieux, très vieux amis. C’était facile avec eux de dire ce que tu ressentais, car ils te connaissaient depuis toujours. T’ouvrir à d’autres… c’était une autre histoire. « Je t’ai menti quand je t’ai dit qu’on avait juste baisé la dernière fois. » Une nouvelle fois ton regard s’était détourné pour se porter sur ton verre, ta main crispée autour de ce dernier. « Tu me rends dingue quand t’es là, mais c’est pire quand tu l’es pas. » Tu buvais finalement une nouvelle fois comme si tu allais trouver ton courage dans la boisson. Tu relevais le visage pour la détailler. Même si ton esprit était assez flou, tu discernais parfaitement ses traits. Le loup s’agitait dans ta carcasse, car lui il avait déjà compris ce que toi ou elle ne vouliez pas admettre. Lui il voulait sa louve, sa compagne. Il l’avait reconnu depuis le début. Tu étais pourtant enclin à l’écouter s’exprimer d’habitude, mais là… c’était quelque chose de nouveau qui ne t’avait jamais animé auparavant. « Je suis largué, Princesse. » Tu te levais et relâchais ton verre. Du haut de ta stature, tu la regardais, donnant certainement l'impression que tu allais te tirer. Pourtant, tu te penchais vers elle, tes mains se posant de part et d’autre de ses épaules sur la chaise. « J’étais déjà largué avant de savoir ce que je t’avais fait. C’est pire depuis… » Ton visage était proche du sien, tes prunelles accrochées aux siennes. Ton front se posa contre le sien. « Et puis merde… » Tu posais tes lippes sur les siennes, une de tes mains venant agripper sa nuque. Tu voulais franchir la barrière de ses lèvres, sentir sa langue contre la tienne. Tu voulais avoir son goût sur tes papilles. Tu l’entendais déjà râler, car tu étais au-dessus, que tu la dominais. Mais tu voulais ce contact pour voir si c’était réel, comprendre pourquoi ça te faisait vibrer à ce point de l’avoir contre toi. De te perdre dans son odeur, dans sa chaleur. Tu voulais juste vérifier si tout ce qui animait ta carcasse depuis tout ce temps était bien réel.
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Dim 2 Mai - 19:53
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Cette faculté horripilante qu’il avait de toujours parvenir à mettre le doigt sur le truc auquel je n’avais pas spécialement envie de répondre, sur lequel je n’avais pas envie de réfléchir, c’était affreux à vivre. Je répétais ses questions dans ma tête comme si une petite voix intérieure allait m’aider à répondre à cette question. Je plongeais mon regard sur lui « J’ai longtemps cru que ce qui me permettrait de tourner la page ce serait ta mort. » Sauf que maintenant, je me rendais bien compte que sa mort m’apporterait de la souffrance, que ce serait perdre à nouveau quelqu’un qui comptait. « C’est un mensonge, on ne peut pas changer le passé, les morts resteront morts quoi qu’il advienne. » Quant au pardon, je n’allais pas me prétendre meilleure que je l’étais pour le coup « J’essaie en tout cas. » Il faudrait se contenter de ça.

A son ricanement tandis que je regardais les gens autour de nous, je le fixais interloquée par sa question, mon ego s’indignant qu’on puisse me penser peureuse. « Pas exactement. » Il allait falloir faire un peu d’efforts sur les réponses parce que c’était ultra flou ça encore. Je repris « Quand je suis éveillée non, la nuit quand je dors, oui complètement. » parce que j’étais impuissante, ramenée dans mon passé, ne pouvant rien faire étant juste  victime de mes souvenirs. Je secouai la tête pour ne pas me laisser envahir par ces cauchemars et reprit « En revanche, je ne suis jamais à l’abri d’un coup de sang, d’une impulsion. Ma seule chance de survie serait la fuite, ne vois pas ça comme de la lâcheté, ça n’en est pas. » C’est juste que je serais seule, ce qui n’augurait pas de grandes chances de survies mais en prime, on en revenait à ce que j’avais dit précédemment, j’étais incapable d’attaquer des gens que je connaissais. C’était stupide, je le conçois mais je ne pouvais pas changer qui j’étais.

Alors que j’expliquais tout ce que je pouvais, j’entendis son cœur battre plus rapidement sans forcément savoir à quoi c’était dû. Je pourrais dire exactement à quelle phrase il réagissait mais alors pourquoi, il faudrait qu’il m’explique. Pour le moment il était occupé à me servir un second verre. Il allait peut-être falloir y aller mollo, un verre toutes les dix minutes, en plus de coûter une blinde, ça allait vite me monter au cerveau. J’esquissais un sourire lorsqu’il me traita de casse burne, je l’avais mérité celle-là.  Si l’instant d’avant était à l’humour, celui d’après beaucoup moins. Je ne fis pas la moindre remarque lorsqu’il parla de Soledad, pas parce que ça ne m’intéressait pas de creuser mais parce qu’il valait mieux le laisser parler sans l’interrompre au risque qu’il se braque et ne veuille plus rien dire. Je fronçais les sourcils lorsqu’il parla de mensonge, il allait devoir être un peu plus précis parce que ça voulait tout et rien dire à la fois. Pour le reste de ses propos, ah je ne pouvais que confirmer puisque vivant la même chose. Il semblerait qu’il ait terminé de parler puisqu’il prenait de nouveau son verre. Je cherchais comment formuler mes questions et ça mis un peu trop de temps puisqu’il m’annonça être largué. Oui, bah ça nous étions deux dans la tourmente pour le coup.

Pourquoi il se levait ? Mais ! Non, non, nous devions discuter. Mais ? Qu’est ce qu’il faisait tout d’un coup ? Bonjour le sentiment d’infériorité lorsqu’il se penchait vers moi et en plus il me coupait toute retraite, mon corps coincé entre ses bras qui faisaient comme une prison. Je l’observais tandis qu’il me parlait du fait que ça avait empiré depuis qu’il savait. Il se reprochait des choses ? Il fallait que je fasse une liste mentale de ce que je devais lui dire parce que j’allais oublier la moitié en chemin. Je le laissais poser son front contre le mien, en même temps pourquoi aurais-je empêché cela ? Après tout ça ne m’empêchait pas de parler. Bon d’accord si, le fait qu’il m’embrasse compliquait un peu les choses. Je ne dirais rien sur le fait que comme d’habitude, il avait son problème de domination, c’était maladif chez lui hein de vouloir à tout prix être au-dessus. Il fallait se concentrer, non je ne devais pas céder à l’appel du baiser, lui rendre un tout petit peu pour pas le vexer et après m’écarter… Ouai ou alors je l’embrassais franchement, parce que ça faisait beaucoup trop longtemps que nous n’avions pas été proche physiquement, que j’avais très envie de ce baiser et que de toute façon… ça ne se fait pas de repousser les gens. Le baiser gagna donc en intensité très rapidement, le manque à n’en pas douter, ça n’avait aucun rapport avec l’attachement je vous vois tous vous dire c’est ça mens toi à toi-même. Nos langues se retrouvèrent rapidement. Si ses lèvres avaient le goût de l’alcool, ça n’était rien à côté de l’intérieur de sa bouche, c’était un peu déstabilisant mais il faut dire ce qui est,  le baiser en lui-même était bien trop agréable pour que je m’écarte directement, je faisais durer le plaisir. Pourtant, alors que ça aurait pu durer bien plus longtemps, voir aller beaucoup plus loin, je reculais mes lèvres des siennes revenant à la position initiale front contre front, un contact plaisant rappelant sa proximité et me permettant d’inspirer son odeur bien qu’un chouya modifiée par l’alcool« Attends » Casse burne il avait dit précédemment, et bien il était de mon devoir de ne pas changer. « J’ai des questions et si on continue, je me connais, je vais les oublier. Pourquoi tu m’as menti ? Pourquoi tu t’inquiétais ? En quoi le fait de savoir qui m’a mordu fait que tu sois encore plus largué ? » Non mais c’est vrai, il y a deux semaines, il pensait que je n’avais pas survécu à mes blessures, pourquoi ça le perturbait de savoir que j’avais un lien avec lui ?
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❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
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Tu ne savais ce qui te troublait le plus. L’alcool que tu avais ingurgité et qui souillait tes veines ou les déclarations de Maxime. Tu tenais bien l’alcool de manière générale. Certes, là tu avais bien attaqué la bouteille de Whisky-Pur-Feu, mais pas au point d’halluciner les paroles qu’elle pouvait prononcer. Non, toi l’alcool, tu en abusais quand tu ne savais plus où tu en étais. Mais en contrepartie, tu devenais morose voir colérique selon la raison qui te poussait à te réfugier dans la boisson. Tu n’étais pas vraiment le genre de mec joyeux fêtard qui se mettait à rire et à danser. C’était plutôt tout le contraire. Alors tu lui demandes plus de précision, parce que malgré tout ça, t’es pas sûr que ce soit réel ou que tu es vraiment bien compris ce qu’elle laisse entendre alors qu’elle a pris son courage à deux mains pour venir te voir. Quand elle te dit le fond de ses pensées, ce mantra qu’elle s’était fixé, tu t’enfonces dans ta chaise. Tu t’en doutais, ce n’était pas une surprise. Tu la comprends même… « Alors tu es bien plus forte que des tas de gens qui peuplent cette Terre. » finis-tu par répondre. Car toi t’as été incapable de pardonner. Ta colère, ta soif de vengeance, elle t’a guidé depuis tes seize ans dans cette rage incontrôlée. Tu as fait des choses effroyables, tu en as conscience. Pourtant, tu ne parviens pas à regretter certains de tes actes. Comme tuer ton oncle… et bon nombre d’autres actes que tu as fait pour prendre petit à petit la place de leader. Tu n’es pas un enfant de choeur. La meute n’est pas une chorale bienfaisante non plus, mais disons qu’elle s’est améliorée dans le temps d’un certain point de vue. Enfin tout est relatif bien sûr. Elle fait toujours trembler dans les chaumières…

Tu lui demandais alors malgré tout si tu lui faisais toujours peur. Autre question, mais maintenant tu faisais bien liens avec certaines de ses réactions. Surtout lorsque vous aviez couché ensemble. Quand elle t’avait repoussé quand tu t’étais approchée de son ventre ou lorsqu’elle s’était tendue alors que tu l’avais mordillée… Tout faisait sens à présence. De son envie farouche à rejoindre ta meute à ce lien indescriptible que tu avais toujours eu sans vraiment le comprendre. Bien au-delà de l’attirance que tu pouvais ressentir. Des légendes racontent que ce sont les loups qui se choisissent, qu’une fois qu’ils se sont trouvés, ils ne veulent plus personne d’autre. Une sensation étrange puisqu’il vous habite sans que vous la contrôliez. C’est vos sentiments sans pouvoir les gérer. C’était totalement ce qui t’avait secoué dès que tu avais posé les yeux sur elle. Ca venait de nulle part et de toi à la fois. Tu la voulais elle et pas une autre. Tu bois une gorgée alors qu’elle te dit faire des cauchemars à cause de toi. Tu hoches la tête quand elle te parle de coup de sang. « Un point commun Princesse. » Tu reposes ton verre et croises tes mains, tes doigts s’enlaçant entre eux. « Et par pure curiosité malsaine, tu avais prévu de me tuer comment ? » Maxime était une jeune femme forte et courageuse, mais tu étais malgré tout bien plus fort qu’elle. Ses chances de réussite te semblaient assez minimes pour le coup.

Ton palpitant s’accélérait à ses paroles. Tu savais qu’elle pouvait le percevoir. Un sourire étire ses lippes quand je la traite de casse-burne. Ca, on peut pas dire le contraire. On s’est bien trouvés. Tu prends finalement la parole à ton tour, tentant de t’ouvrir également. C’est quelque chose que tu ne sais pas faire. Du moins, pas avec grand monde. En fait, seuls Lexis et Tobias te connaissent réellement et savent comment tu fonctionnes. Ils connaissent tes démons, tes pensées chaotiques. Il y a des personnes comme Soledad qui ont connu celui que tu étais avant et qui ont pris peur. Est-ce que ce Kesabel est encore là quelque part au fond de toi ? Tu ne penses pas. Il était parti avec Lua. Tu voyais dans les prunelles de la jeune femme qu’elle voulait en savoir plus, les questions virevoltaient dans son regard, mais de ton côté, tu cèdes à une impulsion, celle de vouloir retrouver ses lèvres. Peut-être pour échapper aux demandes qu’elle pourrait te faire aussi. Faut avouer que ça t’a manqué. Sa langue contre la tienne, son goût que tu venais salir de l’alcool dont tu avais abusé. Ta main agrippe sa nuque comme pour être sûr que c’est concret, qu’elle va pas s’enfuir. Quand cela s’arrête, tu esquisses un léger sourire alors qu’elle te dit d’attendre, front contre front. Tu fermes les yeux et profites juste de sentir son odeur proche de toi. Tu sens le loup en toi qui s’agite, qui voudrait s’exprimer d’une façon bien plus primaire. Tu te contiens, car elle le demande. Car ce n’est pas le moment. Tu le sais. Pourtant, cela ne va pas être simple. Tu inspires profondément à toutes ses questions et t’éloignes doucement pour t'asseoir à nouveau. Tu prends quelques secondes. « Je t’ai menti parce que je voulais te blesser. Parce que je l’étais, dans mon orgueil. Tu débarquais après avoir disparue plusieurs jours. Je m’étais inquiété, je t’avais cherché. Et toi t’es arrivée devant moi avec tes pseudos menaces, comme si rien ne t’avait touché. Alors j’ai voulu te faire mal en appuyant au bon endroit. Voir comment si tu réagissais et si ça te blessait comme moi je l’étais devant ton indifférence. » Quant à la raison qui faisait que tu étais inquiet ? C’était plus compliqué à exprimer. « Chaque membre de la meute est important pour moi. Même les Princesse Casse-Burnes. » Tu plantais ton regard dans le sien. « Je me suis habitué à toi, à ta présence. J’aime te voir dans le coin. T’as apporté quelque chose de neuf ici. » Tu as du mal à clairement dire que tu aimes sa présence, que c’est également à toi personnellement qu’elle a apporté quelque chose. Mais les mots ont du mal à se former. « J’ai cru qu’il t’était un truc grave. J’avais besoin de savoir que tu allais bien. » Ta main joue un instant avec ton verre avant d’ajouter. « Ta présence me manquait. » Tu détournes un instant le regard réfléchissant à sa dernière question. Il y avait mille réponses à donner.

« Je ne transforme jamais personne Maxime. Le loup qui m’habite est bien trop violent pour laisser une chance à un gamin. » Clairement, tu l’avais tué dès la première pleine lune et tu n’avais jamais voulu recommencer te haïssant d’avoir été comme ton oncle. « Ma soeur est morte durant son apprentissage. C’est mon oncle qui l’a tué. » Ton regard fixe ton verre, que tu fais tourner inlassablement comme si cela te permettait de te concentrer. « J’ai perdu ma soeur, une amie, une mère ce jour-là. » T’allais pas lui faire un dessin. T’étais le gamin de Fenrir Greyback. Un enculé de première. T’avais une mère qui ne t’avait jamais aimé et qui vivait à présent à tes crochets. Lua, c’était ta lumière dans tout ce merdier. « Moi j’ai jamais su pardonner. Je suis allé au bout de ma vengeance. Enfin c’est pas vraiment ce que tu veux savoir. Pourquoi je suis largué ? Parce que j’ai fait exactement la même chose que mon connard d’oncle a faite à ma soeur avec toi. Ce truc qui me ronge encore malgré les années, je l’ai reproduit. La seule différence c’est que toi, t’as réussi à survivre. Mais je sais pas comment gérer ce que je ressens parce que si j’étais toi, putain, j’aurais été au bout comme je l’ai fait avec mon oncle. » Tu finis par arrêter de triturer ton verre pour prendre une gorgé. « Comment jongler entre la honte pour ce que je t’ai fait, le miroir de l’image que ça me renvoie et ce besoin viscéral de t’avoir à mes côtés ? » Tu restes silencieux. « Tu connais la légende sur les couples de loup-garou ? » demandais-tu. « Parce que le mien, il est ingérable depuis que t’as débarqué dans ma vie. »
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Plus forte que des tas de gens. L’étais-je réellement ? J’étais ballotée de la haine à hum, je ne saurais dire exactement quel sentiment se dégageait de tout ceci. Je n’avais pas la sensation d’avoir l’âme noble, plutôt d’avoir été un peu arnaqué, abandonné par mon esprit. Je ne cherchais aucun compliment de sa part, tout ceci me dépassant trop pour prendre un quelconque plaisir.  « Non, c’est autre chose. Je suis impulsive Kesabel. Sous le coup de l’émotion j’agis. » Je fis une pause, ça n’était pas ça, pas exactement. Je repris donc, hésitante « Pour protéger les gens plutôt. Le type que tu as tué, celui-ci, j’aurais pu le tuer pour que l’on s’en sorte, dans le feu de l’action, parce que je refuse de perdre des gens. A part ces moments-là, je suis finalement bien faible.  » J’eus un soupir, comment pouvait-il voir là-dedans un acte de force là où de mon point de vue, je ne voyais que de la faiblesse.

Je lui lançais une œillade amusée lorsqu’il me parla du point commun entre nous.  « Toi tu serais quelqu’un qui a des coups de sang ? Mon ptit loup, tu me surprends, moi qui te voyais comme un modèle de calme. » Oui, j’étais moqueuse, ce n’est pas comme s’il n’était pas habitué  à ce que je lui vole dans les plumes. Arf, si moi j’étais drôle... si je suis drôle, bande de jaloux, lui, vraiment, il avait envie de passer un bon moment. Je le regardais sidérée par la question. « Tu n’es pas net, tu le sais? En plus, imaginons que tu me gaves au point que j’ai envie de te tuer. » Un regard en coin vers la meute, tiens maintenant ils nous fixaient, ne loupant rien de notre échange, super.  « Je serais obligée d’avoir un plan B. » Pourtant, je répondis malgré tout à la question qui m’avait été posée « L’idée c’était de renter dans la meute. » La première partie avait été réussi avec brio. « De te charmer. » Certains diraient allumer mais charmer c’était bien plus mignon. La deuxième partie du plan avait été réussi aussi, le talent mes braves. On passera sous silence le fait que je m’étais brûlée à force de jouer avec le feu. « De coucher avec toi. » Phase trois du plan, orchestrée de main de maître. Ouai non, ça c’est faux, j’avais galéré de fou, la faute à son caractère de merde. Comment ça et au mien, tss n’importe quoi, c’est pas ma faute si je montais en pression rapidement, c’était lui qui m’asticotait tout le temps, forcément après j’avais plus envie... oui bon ça aussi c’est faux, reprenons l’histoire ça vaut mieux « D’arriver à passer la nuit avec toi. » Là, j’avoue, c’était un loupé. « D’attendre que tu sois dans un sommeil profond et de te poignarder ou de trancher la gorge, je n’avais pas d’idée précise. » Je voyais bien où il voulait en venir, je pouvais donc répondre à ce qu’il ne disait pas. « Ne t’en fais pas mon ptit loup, j’ai bien conscience qu’en combat à la loyale, je n’ai pas la moindre chance contre toi, t’es trop gros.  » Merveilleuse cette phrase, tout pour plaire, ce n’était même pas une question de force, de panache, tout ça tout ça, je raccourcissais tout en disant qu’il était gros, c’est parfait.

Dans le même genre de perfection, arrêter un baiser pour poser des questions. Oui, ça n’était pas l’idée du siècle. Il n’empêche que le fait qu’il s’écarte après avoir pris une grande inspiration me fit douter. J’hésitais tandis qu’il bougeait, devais je tendre le bras pour l’attraper et l’empêcher de me fuir, encore. Devais-je lui dire que j’étais désolée d’interrompre ce moment, que moi aussi je voulais ses baisers, que ça m’avait manqué ? Je n’eus rien le temps de dire, il ne s’enfuyait pas, il s’était contenté de s’asseoir et de prendre la parole. J’écoutais ce qu’il avait à dire. S’il fallait que j’aborde le sujet de mon indifférence, c’est pourtant sur autre chose que je revins en premier lieu « Pseudo menace ? Oh crois moi sur parole Kesabel, tu aurais fait du mal à mon employeuse  » Ou si tu venais à lui faire du mal, ce n’était pas dit mais la phrase était clairement en sous-entendu « Je ferais de ta vie un cauchemar, quitte à perdre la mienne au passage. Ça n’était pas des paroles en l’air. Ce qui se passe entre toi, moi, voire la meute, ça n’a pas à impacter la vie de mon entourage.  » Cela n’avait sûrement aucun intérêt de le dire, il n’avait pas eu l’intention de blesser Soledad, j’en avais bien conscience. Il n’empêche qu’il sous estimait la loyauté dont je pouvais faire preuve. Il était essentiel qu’il comprenne que oui, j’aimais Sol et que oui, j’étais prête à me battre pour elle.

Ceci étant dit, nous pouvions passer au sujet de mon indifférence toute relative  « Mes réactions ont-elles été à la hauteur de ce que tu attendais? » J’attendis qu’il me réponde et puisqu’il semblait faire preuve d’honnêteté je fis de même « J’étais, non je suis tout sauf indifférente. Je ne suis pas passée à autre chose. Je croyais qu’il suffirait que nous couchions ensemble pour que je sois tranquille. Qu’une fois la frustration partie, je serais débarrassée de cette tension. Je me trompais.  » Je regardais mes mains, la table, le verre qui était toujours remplis  « Je confirme, tu as réussi ton coup, j’ai été blessé. »
Il n’arrangeait pas spécialement mes affaires avec ses propos suivants. Alors oui, c’était gentil, j’étais considérée comme un membre de la meute, à ce titre, j’étais importante. D’ailleurs je ronchonnais à l’évocation de mon titre  « La princesse casse burne t’emmerde » Bien qu’un sourire sur mon visage démontrait que je n’étais pas dérangée. Mon regard croisa de nouveau le sien tandis qu’il parlait... ravie d’apprendre qu’au bout de huit mois, il soit habitué à ma présence. Je le provoquais « Par quelque chose de neuf, tu parles du fait que j’aie apporté le fait de défier mon chef de meute casse couille sur les bords et au centre. » Pourtant, je lui lançais un regard penaud lorsqu’il admit s’être inquiété de ne plus me voir, je n’avais pas songé que ça puisse être le cas. Un silence nous enveloppa avant qu’il ne dise que ma présence lui avait manqué à lui, pas à la meute cette fois-ci. Je me raclais la gorge avant d’admettre « Tu m’as manqué aussi. »

Il ne transformait personne. Ma gorge se serra tandis qu’il m’annonçait quelque chose que pourtant je savais déjà mais qui dit à voix haute rendait la chose encore plus cruelle à mes yeux. Nous n’avions pas la moindre chance, ils savaient tous en laissant Kesabel agir que c’était tous nous condamner. Personne n’avait essayé d’intervenir. Je restais silencieuse, n’ayant rien à répondre à cela, étant juste le grain de sable. A la place j’écoutais son histoire familiale, il ne servait à rien de dire que j’étais désolée pour lui, aucune parole ne pouvait aider, la mort de sa sœur n’étais pas une tragédie, c’était un meurtre, ni plus, ni moins. C’est cependant là où il se trompait sur mon compte. L’affection qu’il portait à Lua était bien plus importante, c’était sa famille. Où étais je allée moi pour ma famille? Il faudrait que je lui en fasse part lorsqu’il aurait fini de parler. Je me tassais sur ma chaise, oui bon, il l’avait reproduit en pire si on me demandait mon avis. Pourtant, je ne disais rien,  me contentant d’écouter ce qu’il avait à dire et pris assez mal le fait qu’il me reproche de ne pas aller au bout avec lui. Il pouvait aussi essayer de comprendre que je faisais de mon mieux, que j’étais engluée dans des sentiments sans parvenir à m’en défaire et que je n’avais pas besoin qu’il me dise des choses que je me disais au quotidien. Lorsqu’il se tût, je pris la parole, parlant lentement, butant un peu sur les mots, n’aimant pas spécialement évoquer mon passé, surtout quand c’était montrer les aspects les plus noirs de ma personne « J’ai provoqué la mort de mon père. Nous étions en forêt un soir de pleine lune. Et j’étais trop loin de lui quand un loup-garou l’a attaqué. Je me suis vengée, je l’ai tué. Je suis allée au bout de cette vengeance. Avec toi, je ne peux pas et je n’en ai pas envie, ne me demande pas pourquoi. »

Quant à la question qu’il se posait, j’étais aussi démunie que lui. Je ressentais le même besoin viscéral, ça au moins c’était clair. Pour le reste, c’était un petit peu compliqué. Il faudrait du temps. Je dressais la tête à l’évocation d’une légende, euh non? Qu’est ce que ça venait foutre là cette histoire de couples. Ça ne me disait rien qui vaille. Mais c’est qu’en plus il ne me disait rien, se contentant de dire que le loup-garou qui l’habitait était ingérable depuis que j’avais pointé le bout de mon museau. Oh d’après moi, il était ingérable bien avant mais bon, on n’allait pas tout gâcher.  « Je suis pas très légende, je t’écoute, c’est quoi cette histoire? »




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❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
Maxime et Kesabel
Tu secoues négativement la tête, car elle n’a pas compris ce que tu voulais dire. Du moins, c’est l’impression que te donne la réponse qu’elle te fait alors que tu lui as dit qu’elle était forte. Elle ne saisissait pas la force que représentait le pardon. Tu en étais incapable comme bien des gens. Cela avait dicté tes actes et donné un sens à ta vie. Pas que tu regrettais. Tu n’étais pas en train de pleurer sur ton sort ou demander la rédemption suprême. Tout ce que tu avais fait, salissant tes mains au passage, tu l’assumais. Portais ce fardeau qui pouvait parfois te peser, mais tu l’assumais. Tu t’en voulais pour certaines choses, comme pour Maxime par exemple et tous ceux qui avaient péri ce jour-là, mais tu ne rejetais pas ta responsable et ne te cachais pas derrière des excuses. Non, tu avais été et tu étais toujours, l’acteur principal de ta vie et du sens que tu lui donnais. Mais il t’arrivait parfois de te demander quelle pourrait être ta vie si tu étais passé à autre chose ? Si tu avais simplement continué sans en vouloir à la terre entière, sans avoir tué ton oncle. Et si tu avais quitté la meute ? Qui et où serais-tu ? Quel serait ton état d’esprit ? Peut-être moins aviné et tortueux, cela ne faisait pas de doute. « Je voulais dire que pardonner est un acte de force. Ca peut tout changer. » Savoir faire preuve de mansuétude, ne pas s’accrocher à sa colère égoïste. Tant de questions qui te traversaient l’esprit, mais dont tu n’aurais jamais les réponses.

Tu arquais un sourcil alors qu’elle t’affublait du surnom petit loup. Tu avais beau avoir de l’alcool dans le sang plus que de raison, cela n’était pas passé inaperçu à ton oreille. Au point que tu faisais abstraction de son commentaire sur ton calme légendaire. « Petit Loup ? » répétais-tu en la fixant droit dans les yeux. Pour le coup, transformé, tu étais loin d’être un petit loup. Tu faillis ajouter qu’il n’y avait rien de petit chez toi, mais tu serras tes lippes. Néanmoins, tu lui demandais plutôt comment elle avait envisagé de te tuer. Une question étrangement malsaine et déplacée. Mais tu voulais savoir quel plan avait fermenté dans son esprit et si elle serait capable de te le dire en te regardant dans les yeux. Sa réaction te montra assez facilement que ta demande la perturbait et elle usait de l’humour pour cacher le trouble que cela avait fait monter en elle. « Je suis sûr que tu es pleine d’imagination. » dis-tu avec une pointe d’ironie quand elle te disait devoir préparer un plan B. Est-ce que cela t’inquiétait ? Pas vraiment. Des personnes qui voulaient te buter, il y en avait à la pelle. Tu t’enfonçais dans ton fauteuil à mesure qu’elle parlait, prononçant chaque étape de son plan. Tu ricanes finalement quand elle te dit qu’elle n’aurait aucune chance à la loyale. « Petit Loup, trop gros… t’as du mal à te décider. Sinon ton plan était pas mal jusqu’à la troisième étape. Ca me dérange pas de recommencer. » finissais-tu par lui répondre en la fixant dans les yeux.

Tu lèves les yeux au ciel alors qu’elle s’enflammait de nouveau concernant ses menaces alors que j’avais été voir Soledad. « Tu l’as dit toi-même, t’as aucune chance contre moi. » Tu ne l’avais pas lâché du regard et tu étais sérieux. Tu ne comptais pas te laisser marcher sur les pieds sous prétexte que tu te sentais attaché à elle. « Soledad ce n’est pas que ton entourage, c’est le mien aussi. Alors si j’ai envie d’aller la voir, je vais la voir. » Ajoutais-tu pour la provoquer volontairement. Surtout que tu avais un sacré passif avec la Mexicaine. Tu n’arrivais pas vraiment à définir pourquoi tu lui en voulais autant à dire vrai. Un autre sujet que tu devrais éclaircir un jour. La suite ? Tu avais voulu la blesser, tu l’admettais et elle te confirmait que malgré les apparences, cela avait plutôt bien marché. « Non. » réponds-tu en la fixant assez sérieusement. « Tu m’as défié et t’es resté en vie. Ça c’est nouveau. Personne peut s’en vanter. » C’était assez récurent qu’on vienne te chercher. Qu’on tente de prendre ta place pour organiser la meute d’une autre façon. D’autres loups venant d’ailleurs voulant asseoir leur autorité notamment. Si tu étais toujours en vie, le message était assez clair : ce n’était pas le cas des autres. L’insolence de Maxime n’était pas ce qui te plaisait chez elle. Cela avait le don de te rendre dingue. Là où tu t’étais surpris, c’était que malgré tout, tu étais passé au-dessus préférant voir les aspects qui t’attiraient, en évitant ceux qui te faisaient tourner en bourrique. Ce qui t’amenait à lui dire qu’elle t’avait manqué. Tu gardais le silence alors qu’elle te disait que toi aussi, tu lui avais manqué.

Lorsqu’elle te raconta sa vengeance, alors qu’elle avait tué celui qui avait ôté la vie de son père, tu hochas doucement la tête. Elle admettait comme toi qu’il y avait quelque chose de différent entre vous sans parvenir à se l’expliquer. Tu le ressentais et elle également puisqu’elle en venait à avorter ses plans malgré ce que tu avais pu lui faire. Ni toi, ni elle ne saviez quoi faire de cette information. Si bien que vous vous étiez contenté de vous observer sans prendre la parole jusqu’à ce que tu mentionnes la légende sur les loups-garous. « C’est une vieille légende qui se raconte depuis toujours. Ma soeur adorait l’entendre. » Tu bus finalement une gorgée, car cela faisait bien longtemps que tu ne l’avais pas fait… « Il paraît que le loup qui t’habite reconnaît son âme soeur. Qu’il te laisse pas le choix même si tu n’y entends rien, que tu ne parviens pas à te l’expliquer, lui il sait et que ton destin est scellé. Il reconnaît le loup qu’il lui faut quand il le croise. Une fois imprégné, le loup ressent un besoin constant de protéger la personne, de vérifier qu'il va bien. En général, l'un ou l’autre, voir les deux, ne comprennent pas ou ne veulent pas voir ce qu'ils leur arrivent et prennent rapidement peur. » Tu restes dans les grandes lignes, car si tu racontais tout comme ta soeur aimait tant le faire, tu aurais du parler d’amour éternel et ça, t’étais pas encore assez bourré pour le dire. Tu n’avais jamais prêté attention à ces histoires de bonnes femmes auparavant, mais il fallait bien admettre que tu avais l’impression de ne rien maîtriser et que cela était bien plus fort que ta propre volonté. Tu repenses au mariage que tu as célébré il y a maintenant plusieurs moi, quand Maxime avait été présente. Les deux tourtereaux disaient que c’est ce qu’ils avaient ressenti. Tu les avais pris pour deux cons aveuglés par leur amour et le romantisme…
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Maxime Whitefield
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Ah donc lui, il fallait qu’il relève ptit loup, parce qu’il croyait qu’il était une girafe ? Non mais j’allais pas lui dire, c’est qu’il allait être déçu le pauvre. Je devrais peut être lui acheter un imagier pour enfant parce qu’il avait quand même l’air très mauvais en règne animal. Tout était mieux, même plaisanter dans ma tête que de devoir répondre à ses questions. Mais c’est qu’en plus monsieur se foutait de ma tronche quand je parlais de devoir me trouver un plan B. En réalité le problème ça n’était pas de devoir trouver d’autres solutions, le problème c’était de devoir dire à haute voix toute la construction de mon plan, il n’y avait que lui pour demander ce genre de choses et écouter attentivement, non parce que autant il y a des trucs, il pouvait écouter sans écouter quand je parlais,  autant ça, j’étais intiment convaincue, qu’il s’en souviendrait toute sa vie… et comme je ne comptais pas la raccourcir, ça allait durer longtemps. Il me déstabilisa avec sa phrase. D’accord, donc vraiment, il avait un soucis avec son nouveau surnom, oh bah j’allais me faire un plaisir de l’utiliser régulièrement « T’es un petit loup obèse, qu’est-ce que tu veux que je te  dise de plus. » Est-ce que le reste était réellement un compliment, je ne crois pas, par contre le sous-entendu était on ne peut plus clair et une pointe de désir malvenue s’insinua en moi tandis que je rétorquais « ça ne te dérange pas de recommencer ? moi j’aurais plutôt dit que tu avais envie de recommencer. » Non mais bientôt il allait me faire croire qu’il faisait ça uniquement pour me faire plaisir, pas du tout parce qu’il était intéressé.

« C’est pas ce que j’ai dit, j’ai dit que je n’avais aucune chance contre toi à la loyale. » Je le fixais tandis qu’il me provoquait, oh oui j’en avais conscience quelque part, est ce que pour autant j’étais quelqu’un de mature qui gardait sa bouche fermée quand elle avait conscience que c’était une très mauvaise idée de rétorquer ? Mais pas le moins du monde « Le tiens ? C’est dingue hein mais ça fait quoi pratiquement un an que je bosse avec elle, plus de dix ans que je reconnaîtrais ton odeur entre mille et c’est fou je n’ai jamais senti ton odeur dans la boutique avant que je t’esquive. La question ne se pose d’ailleurs pas sous cette forme, je te dis pas que tu as pas le droit de la voir, je me fiche totalement de ça. » Je n’étais pas comme ça et de toute façon, allez donc faire entendre quoi que ce soit à cette tête de pioche de Kesabel, c’était le risque à finir par se donner un coup de pioche sur le crâne parce qu’il rendait fou. « Je te dis que ce n’était pas des menaces en l’air et que j’étais tout à fait sérieuse quand je te disais que tu m’aurais sur  le dos si tu lui faisais du mal, c’est tout ce que j’ai dit et je persiste et signe à ce sujet. »

Jamais content ce gars c’est fou. Est-ce que vraiment je l’avais défié ? Mais pas du tout, il y mettait de la mauvaise volonté, je m’étais comporté admirablement bien avec lui à quelques détails près. Par contre, il était clair et net que jouer avec le feu se révélait être véritablement dangereux en sa compagnie. Je marmonnais « Oh mais je m’en vante pas. » En temps normal, j’aurais sûrement été tenté par l’humour mais je sentais bien que c’était un sujet qui le rendait grognon alors je préférais faire profil bas.

La légende sur les couples de loup garou donc, j’haussai un sourcil lorsqu’il évoqua Lua, tien c’était bien la première fois qu’il parlait de sa sœur avec moi, nous passions un cap. Ça ne me disait rien qui vaille d’ailleurs le fait que la sœur en question adorait l’entendre, oh je sentais que ça allait pas me plaire. Dès la première phrase, je grinçais des dents. C’était de pire en pire mot après mot, phrase après phrase. Non mais attendez attendez, non seulement, j’avais un loup qui me les brisait tous les 28 jours pour faire mumuse toute la nuit – alors que très franchement dormir c’est très bien – mais en plus voilà que loulouve à l’intérieur de ma tête décidait de la personne avec qui je devais finir ? Puis il ne pouvait pas arrêter de donner des détails lui là aussi ? Histoire de bien enfoncer le couteau dans la plaie, ça l’amusait ? Non mais c’était ultra flippant comme légende, tu m’étonnes qu’on prenait rapidement peur. Je restais silencieuse un moment, le temps de relativiser, ça ne voulait rien dire, je n’avais pas un besoin constant de le protéger, ni de véri… bon ça si, c’était la raison de ma présence à sa table. J’avais tout un tas de questions en tête maintenant et la seule personne ayant mentionné cette légende étant Kesabel, c’était à lui qu’il fallait les poser. J’aurais préféré Lua pour le coup, ça aurait été moins perturbant mais je me voyais très mal dire à Toni écoute j’ai besoin que tu picoles faut que je parle au croissant de lune. Le croissant de lune qui s’immisçait beaucoup trop dans ma vie privée. Ouai ça n’était pas cool pour Toni. Bon enquiquinons mon professeur du jour alors « L’âme sœur est forcément un loup garou ? Comment on fait pour se débarrasser de l’imprégnation ? On peut s’imprégner de plusieurs personnes dans sa vie ou à la fois ? C’est obligatoirement réciproque ? Qu’est ce qui se passe si l’imprégnation de notre loup meurt ? » Je le regardais dans les yeux, ne cherchant même plus à cacher mon trouble, il était évident qu’il n’avait pas raconté cette légende pour le simple fait de converser. Peut-être que si je buvais suffisamment, je pourrais oublier ce qu’il venait de dire. Je remplissais mon verre et le descendit tout aussi rapidement que je l’avais remplis avant qu’une autre question me percute – tu parles que boire c’était efficace, ça me faisait juste réfléchir plus vite pour le moment -, je demandais « C’est pour ça que je suis en vie ? » parce que son idiot de loup s’était amouraché ? ou l’inverse d’ailleurs, qu’il était en vie lui aussi ? Super… il fallait une potion pour guérir de ce truc, moi je voulais pas être son âme sœur du tout, ah non non. Je te préviens loup dans ma tête, tu te démerdes comme tu veux mais tu arrêtes tes âneries.


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❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
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Te voilà affublé d’un surnom on ne peut plus viril… Petit Loup. L’alcool devait quand même bien t’assommer pour que tu restes aussi serein face à une telle appellation. Tu passais bien ton temps à l’appeler Princesse pour l’emmerder après tout… Ce n’était qu’un revers bien ajusté entre vos joutes verbales. Par contre à petit loup obèse, tu te redressais pour la regarder. Elle se foutait bien évidemment de ta gueule, mais quand même. « Et toi, t’es une Princesse qui l’ouvre trop. » Ouais, bon, t’avais fait mieux niveau réplique et contre-attaque, mais avec mes quelques grammes dans le sang, on pouvait t’excuser, non ? « Comme si tu n’en avais pas envie. » Le problème quand on était loup, c’est qu’il était difficile de cacher ses pensées à l’autre. Les battements de coeur devenaient une évidence. Les respirations saccadées se glissaient à vos oreilles sans difficulté… Si son corps et ses regards ne mentaient pas, tu ne pouvais pas nier et dire que le tien était un modèle d’impassibilités.

« Je prendrais garde à ne pas dormir à tes côtés quand on va s’envoyer en l’air la prochaine fois. » Répliques-tu du tac au tac tandis qu’elle dit ne pas pouvoir t’avoir à la loyale. Tu comprends très bien ses sous-entendus alors qu’elle pourrait donc agir dans ton dos pour y parvenir, comme ce qu’elle avait prévu de faire. « Tu sais qu’elle sort de sa boutique parfois ? » Tu es moqueur à chacune de ses remarques. Tu tournes cela à la dérision, mais tu notes qu’encore une fois, elle te menace pour défendre ceux à qui elle tient. C’est impressionnant de voir à quel point elle peut être loyale envers ses proches justement. « Je t’ai déjà sur le dos. Mais je préfère quand je suis entre tes cuisses si je dois tout t’avouer. » Nouveau regard moqueur. Est-ce que tu devrais la prendre au sérieux ? Peut-être. Mais à dire vrai, encore une fois, lorsque tu observes la bouteille bientôt vide sur la table, tu sais que tu n’es pas tout à fait apte à mesurer toute l’ampleur de la situation.

Pourquoi tu t’étais mis à parler de cette légende toi ? C’était une vieille histoire qui tournait dans les meutes à travers les âges. Que tu avais entendu gamin. Que certains au sein même de la meute disaient ressentir. Il paraît que tous mythes a une part de vérité. Laquelle est-elle ? Ce que tu ne t’attendais pas et t’aurais presque fait regretter d’avoir délié ta langue et d’avoir trop bu, ce fut la multitude de questions qui vinrent de percuter trop brutalement à ton goût. « Hého, c’est qu’une légende. » dis-tu presque abruptement. Parce que t’en as trop dit. Parce que si ton loup est dans cet état, le sien devrait l’être aussi. Mais vu sa réaction est-ce vraiment le cas ? Toutes ses demandes sont-elles la confirmation que oui ? D’où son envie de savoir s’il est possible de se débarrasser de ça ? Tu finis finalement ton verre cul sec. Parce que c’est vexant qu’elle veuille annuler ça si elle le ressentait. « Oui. On ne peut pas. Non. Normalement. Il n’y en a pas d’autre, le loup reste en deuil. » Tu répondais successivement aux points qu’elle avait soulevés sans même rentrer dans les détails. « T’as de nouveau envie de me buter du coup ? » Ajoutais-tu alors qu’elle parlait de la mort du loup d’en face…

Par contre, sa dernière demande, tu ne l’avais vu arriver. Tu plantas ton regard sombre dans le sien. Tes obsidiennes semblèrent certainement chercher une réponse qui ne voulait pas venir si facilement. Est-ce que cela venait vraiment de ça ? T’en savais foutrement rien. Tu t’étais senti comme lié à elle dès que tu l’avais rencontré. Sans parvenir à l’expliquer, car tu n’avais aucune idée de son identité et que c’était toi qui l’avais transformé. Jusqu’à présent, tu avais tout mis là dessus. Tu l’avais mordu. Elle avait de ton venin en elle. C’était comme cela que tu voyais les choses. Oh bordel… Cela allait beaucoup trop loin cette conversation pour que tu assumes quoi que ce soit. « C’est qu’une légende. » Répétais-tu alors obstinément. Tu portais ton verre à ta bouche, avant de réaliser qu’il était vide et le reposais un peu brutalement. « J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose de différent quand tu étais à côté de moi. Mais ça peut très bien être le fait que je suis celui qui t’a transformé. » Tes doigts jouaient le verre, le faisant tourner sur lui même tandis que tu réfléchissais à sa question. Il basculait d’un bord à un autre. Tes yeux s’étaient fixé dessus comme s’il allait te révéler quelque chose d’important. Puis finalement, tu soufflas : « Si ce lien n’existait pas, est-ce que moi, je serais encore en vie ? » Après tout ce passif, qu’elle ne veuille plus te tuer montrait bien qu’il y avait quelque de puissant entre vous, non ? Puissant, mais si compliqué à expliquer.
©️ Pando


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Ven 25 Juin - 22:46
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Donc à retenir pour aujourd’hui, petit loup passait comme surnom mais parler de son poids même en mentant comme un arracheur de dents, ça lui hérissait le poil au mâle alpha. Son regard sur moi démontrant admirablement bien ça. Mais alors Est-ce que nous pouvons parler de sa répartie ? Ah ouai, j’avais connu bien mieux venant de lui. Je me retins de rire, difficilement « Dis donc, en tant que monarque, j’exige que tu sois un peu plus respectueux de ma royale parole. » J’avais vu beaucoup de disneys dans ma vie et je me rappelais pas qu’un jour un... mince c’était pas un prince Kesabel, disons plutôt un personnage masculin, ait parlé comme ça à une princesse.  
Je le fixais froidement, tandis qu’il énonçait une vérité. Je ne voulais même pas savoir comment il pouvait être si sûr de lui mais qu’est-ce que ça pouvait m’agacer de flatter son ego démesuré « C’est uniquement parce que tu tuerais mes potentielles conquêtes. » Un mensonge honteux ? Oui complètement et bien sûr qu’il savait très bien que ça n’avait aucun rapport et que mon attirance était réellement pour sa personne mais pas facile à admettre ce genre de choses alors qu’un petit mensonge de rien du tout, c’était parfait.

Est-ce que nous pouvions parler deux secondes du fait qu’il n’avait pas dit si nous nous envoyons en l’air dans le futur, mais bien quand. Ouai donc c’était acté et le pire dans tout ça, c’est que pas une seconde je ne le reprenais à ce propos, me contentant de souffler « Tu crois pas que j’ai eu l’occasion plusieurs fois et que si je n’ai pas agi, je n’agirais pas plus maintenant? » Bon après, il est vrai que tout dépendait, par exemple s’il s’en prenait à mon employeuse, là je ne promettais rien ce que je lui disais sans attendre mais disons que la discussion n’allait pas vraiment dans le sens où je voulais. Si je l’étranglais là maintenant ? Est-ce que vraiment on pourrait m’en tenir pour responsable, non parce qu’il était quand même particulièrement gonflant « Non sérieux? Elle sort de sa boutique, jamais remarqué. » De toute façon, s’il ne me prenait pas au sérieux, tant pis pour lui, il s’apercevrait à ses dépens que je ne plaisantais pas le moins du monde quant à la sécurité de Soledad. Comment il faisait pour toujours tout tourner de cette façon ? Je ne savais même plus si le regard que je lui lançais était intéressé ou scandalisé, c’est grave là non ? Je grognais plus pour la forme qu’autre chose « Tu es désespérant. »

Ce n’est qu’une légende ? Non mais c’était ça sa réponse magique ? Mon petit loup, si ça n’était qu’une légende et que tu n’avais pas senti qu’elle avait des fonds de vérité, tu n’en aurais pas parlé. Non mais il se rendait compte quand même que c’était déstabilisant comme nouvelle ? Oh salut Princesse, au fait c’est ton loup qui va faire la loi sur tes relations, oh et pourquoi le dire au pluriel, ta relation, pour encore plus de fun. Je le laissais boire, ah bah tu m’étonnes que pour lui aussi c’était perturbant. Ses réponses, niveau explication voire même phrases, on repassera. Obligatoirement un loup-garou, parfait, donc en clair s’il n’avait pas fait ses petites dents sur moi, nous n’en serions pas là. A la prochaine dispute, je lui rappellerais. On ne peut pas se débarrasser de ça, respirons calmement tout va bien, ça pourrait être pire, j’aurais pu tomber sur l’autre zinzin qui avait voulu nous buter. Oui, je fais de mon mieux là. Et c’est un seul pour la vie, et là ? J’avais le droit de paniquer ? Obligatoirement réciproque par contre c’était quelque part rassurant, parce que ça éviterait des problèmes et ça allait presque de pair avec le fait d’être en deuil. En clair ce que je comprenais malgré ses efforts pour un manque d’explications évidents, c’est que si moi, je ne pouvais pas le tuer, l’inverse était tout aussi probable et donc que je pouvais continuer à le faire chier autant que je le voulais. Quoi c’était pas le but d’en conclure ça, oui peut être mais la compréhension de Kesabel suite à mes questions était pas spécialement mieux. « Non Kesabel, je n’ai pas de nouveau envie de te buter. Enfin ça arrive régulièrement que j’ai envie de te tuer, ça je te l’accorde, t’as un caractère de merde mais t’embrasses bien, ça compense. »  

Je persifflai entre mes dents « Arrete de me dire c’est qu’une légende ! »  C’était faux, je le savais, il le savait, qu’il cesse de faire semblant, c’était d’un agaçant. Sa réponse me scia, véritablement et c’est pleine de sarcasme que je répondis « Oh je suis ravie d’apprendre que je vais avoir envie de sauter Jack quand je l’aurais transformé. »  Non mais franchement, il avait beau avoir bu, un peu de logique que diable, il ne pouvait pas imputer l’attraction que l’on ressentait à une morsure, il s’en serait quand même rendu compte vu le nombre de membres dans la meute et puis c’était encore plus réducteur que cette histoire d’âme sœur. Quoi qu’il avait bu, il pouvait me prendre au sérieux et vouloir buter Jack, on allait éviter de mettre mon meilleur ami dans la merde « C’est donc une espèce de coutume de vouloir se taper la personne que l’on mord... Intéressant, purée le prochain mec canon qui rentre dans la meute, je l’entraîne mais t’en fais pas, c’est juste pour prouver ta théorie bidon de je suis son créateur donc bim attirance physique. »
Il ne pouvait s’empêcher de me retourner ma question et c’était sans doute la première fois qu’il admettait que j’aurais pu y parvenir inconsciemment ou non. Je le regardais, longuement. Difficile à dire en réalité, je ne me rendais pas compte moi-même de la puissance de ce qui nous unissait « ça aurait été un 50/50 je pense. Je l’ai toujours songé ainsi, que ce serait toi ou moi, je n’avais jamais imaginé que ce serait toi et moi. »  Je fis une pause, une longue pause, avant de reprendre « C’est pour le moins déstabilisant mais ça explique que nous soyons tous les deux en vies alors qu’on est pas spécialement fait pour s’entendre »  Je fis une pause avant de reconnaître « Sauf dans un lit, là j’admets. »


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Ven 2 Juil - 15:41


❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
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Tu levais les yeux au ciel alors qu’elle te parlait de sa royale parole. Monarque… Tu aurais tout entendu. Ton regard soutenait le sien. « Je vais t’apprendre un truc. En général, les princesses, elles n’ont aucun droit à la parole. Et puis, tu as vu à qui tu parles ? Tu crois que j’en aurais quelque chose à branler si tu en étais vraiment une ? » débitais-tu avec un petit air narquois. Elle allait bientôt nous comparer à la Belle et la Bête avec ses conneries. A la différence qu’on se transformait tous les deux en monstre poilu une fois par mois. Son regard devint plus froid tandis que tu lui voulais lui faire admettre que l’attirance était dans les deux sens. Tu lâchais un rire à sa remarque. Tu relevais tes yeux alors que tu soufflais un : « Pas faux… » Au sein de la meute, même si tu n’avais pas eu grand-chose à faire, tout le monde avait compris le message : personne n’approchait Max. Du moins pas avec l’idée de la foutre dans leur pieu. Tu n’aurais clairement pas toléré qu’elle soit draguée par un autre. Depuis qu’elle avait franchi le seuil du bar où vous traîniez en permanence, vous aviez commencé à vous tourner autour.

« On sait jamais, que tu regrettes. » Cette fois, il est difficile de savoir si tu es vraiment sérieux alors que tu prononces cette phrase. Toi même tu doutes. T’as du mal à comprendre qu’elle puisse réellement passer à autre chose. Si tu étais du genre paranoïaque, tu pourrais croire qu’elle ment pour mieux te planter dans le dos. Mais à dire vrai, tu as tellement de personnes qui en veulent à ta peau qu’une de plus ou une de moins, ça ne te travaille pas vraiment. Surtout qu’au moins avec Maxime, même si elle te prend régulièrement la tête, tu passes quand même du bon temps. Pas que sexuel… Il y a des moments où tu apprécies être avec elle. Ces rares instants de calme… Un sourire en coin étire tes lippes tandis qu’elle fait mine de s’étonner alors que tu dis que Soledad sort de sa boutique. « J’ai quasiment une bouteille de Whisky, dans les veines, tu t’attendais à quoi ? » Le sarcasme marque le ton de ta voix même si l’amusement étire toujours les traits de ton visage alors que tu l’observes.

D’ailleurs, c’était surtout à cause de l’alcool que tu t’étais embourbé dans cette histoire de légende sur les Loup-Garous. Rare était les fois où tu venais à en maudire ta soeur, mais pour le coup, tu te demandais ce qui t’avait pris de raconter cela. Surtout que la Princesse qui semble croire aux contes de fées se met à te poser mille questions auxquelles tu ne t’attendais pas. « Tu veux connaître ce qui se passe quand l’autre meurt, alors je me renseigne. C’est juste pour savoir si je pourrais un jour dormir sereinement à côté de toi. » Tu t’amuses à la provoquer parce que c’est tout ce que tu as comme défense. D’après Lua, un loup en deuil pouvait aimer à nouveau, mais cela serait moins intense, moins profond. Fade en somme. Tu n’écoutais pas vraiment ces histoires. Tu étais plus jeune et en tant que mec qui voulait se montrer fort, tu faisais mine de t’en foutre.

Toutefois, ses paroles te percutèrent tandis qu’elle te sommait d’arrêter de dire que ce n’était qu’une légende. Tes prunelles ambrées accrochent ses obsidiennes. Tu réalises soudainement qu’elle aussi le ressent, ce lien. Ta mâchoire se crispe alors qu’elle parle de se taper Jack. Pire au moment où elle évoque l’idée de prendre un mec canon pour s’en occuper. Tu te lèves brutalement. Tu tangues peut-être un peu. Ta chaise a raclé le sol bruyamment attirant quelques regards curieux. Tu attrapes son bras pour l’inviter à se mettre debout à son tour. Tes iris se font orageux, ton assassine glisse dans sa nuque, tes doigts se mêlent à la racine de sa chevelure et tu l’attires à toi pour l’embrasser. Là, devant tout le monde. Tu t’en tamponnes. Est-ce que quelque part tu marques encore une fois ton territoire ? Peut-être. Est-ce que tu as décidé d’assumer ce qui se passe entre vous ? Mais qu’est-ce qu’il se passe en fait ? Ta langue vient chercher la sienne avec avidité. Lorsque tu te recules légèrement, tu murmures à son oreille : « Putain, tu ne transformeras plus jamais personne, t’en as ma parole Whitefield. » Elle a raison, tu pourrais tous les buter. Tu l’invites à sortir vers l’arrière-cour du bar pour être un peu tranquille. Tu as besoin de prendre l’air. Ca ne te fera peut-être pas de mal.

Une fois à l’extérieur, la brise fraîche te fait du bien. Elle répond à ta question et tu hoches la tête. Tu lâches un rire quand elle dit que vous vous entendez au lit. « Je l’ai toujours ressenti ce lien. C’est étrange à décrire, mais j’avais l’impression de te connaître dès que tu as mis les pieds ici. » Tu fais quelques pas. Tu repenses à Lex et son t’es amoureux. Ca te fait lever les yeux au ciel sans le contrôler. « C’est pas que physique. J’ai le sentiment que je dois être là pour toi. C’est primaire et instinctif. » Comme les loups qui nous habitaient en somme…
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Dim 4 Juil - 23:27
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L’insolence, oulalah, il levait les yeux au ciel en plus. Oh je la sentais que la leçon n’allait pas me plaire, chai pas l’instinct. Aucun droit à la parole ? Oulah mais je le prenais le droit, je n’attendais pas qu’on me donne l’autorisation. Pour le reste, oui j’avais vu à qui je parlais, merci quand même. Bon visiblement, ma royale personne ne me faisait gagner aucun privilège avec lui. Je haussais les épaules, peu chagrinée en réalité « J’aurais au moins essayé. » Un peu comme lui essayait de prouver par A+B que j’étais attirée par lui, oui bah on va faire comme si on ne comprenait pas le sens des mots. Quand bien même, il avait raison, je préférais rappeler que c’était parce que je ne pouvais aller voir ailleurs dans la meute. Stricte vérité mais je pouvais aller voir ailleurs en dehors de cette meute et pourtant, je n’en faisais rien. Il ne chercha même pas à nier qu’il tuerait mes potentiels conquêtes. Quel emmerdeur et en même temps, ça n’était même plus un problème.

Il cherchait la merde non ? « Tu attends que je te dise quoi Kesabel ? » Quand bien même je regrettais, il se doutait bien que je ne lui dirais rien et que j’agirais. D’ailleurs, c’était assez clair une raison pour laquelle je tenterais de le buter, s’il s’en prenait à Sol. Nous jouions au merveilleux de jeu prenons l’autre pour un con. Il m’apprenait donc que Sol quittait sa boutique, c’est fou, moi qui étais persuadé qu’elle dormait entre deux rayons, il m’en bouchait un coin. Il est vrai néanmoins qu’il n’avait pas tort, vu le taux d’alcool qu’il avait dans le sang, forcément ça n’était pas ce soir qu’il nous ferait des réparties dignes de ce nom. Je n’avais rien à répondre à cela, il avait raison, voilà tout et en plus ça le faisait marrer.

Peut être qu’en fait il devrait arrêter de boire. Ça aurait évité d’apprendre des choses brutalement, sans le moindre tact. Pourquoi Lua m’avait pas raconté ça plutôt que de me parler de croissant ? Fantôme à la con. Et voilà qu’on revenait sur le sujet de sa mort de ma main. « Je te rappelle que t’es pas la personne la plus appréciée de la terre, que je pourrais pas toujours être là pour veiller sur ton cul comme cet hiver et donc oui, ça m’intéresse de savoir ce qui se passe ! Histoire que pour une fois on soit sur un pied d’égalité ! » et alors la phrase d’après, j’eus un petit rire nerveux et c’est désabusé que je répondais « Tu te fous de moi ? ça fait plus de dix ans que j’arrive pas à dormir sereinement à cause de toi alors compte pas sur moi pour compatir. » De toute façon, il ne m’écoutait pas, il s’était arrêté sur une information et tout ce que je pouvais dire n’avait pas le moindre impact, autant ne pas perdre de temps à tenter de le convaincre.

En revanche, lui il avait un impact sur moi avec son ce n’est qu’une légende, qu’il la boucle. Il essayait de s’en sortir avec le fait que si nous en étions là c’était à cause d’une stupide morsure. J’étais bien décidée à lui prouver qu’il faisait fausse route. A la seconde même où je mentionnais le fait de me taper Jack, l’expression de Kesabel changea. Ça souvent, c’était l’avertissement qui disait Max arrête toi. Est-ce que pour autant j’arrêtais la provocation, pas le moins du monde, j’allais plus loin parlant d’un bel inconnu, là ça ne passa pas du tout. Il se leva d’un coup, oh pas bon ça, peut être que je devrais lui rappeler si je meurs t’es en deuil ? Il s’empara de mon bras, non mais j’avais pas envie de me lever. Ah pardon, on me demandait pas mon avis, oui comme d’habitude. Il faudrait peut être que je lui dise que je le provoquais juste. Je n’en eus pas l’occasion, j’essayais de résister à cette pression qu’il exerçait sur ma nuque, ne comprenant finalement ce qu’il voulait faire qu’au moment où ses lèvres se posèrent sur les miennes. A partir de là, plus aucune résistance de mon côté. Son baiser, je lui rendais, me fichant du goût de ses lèvres, du fait que c’était juste une forme de possession de sa part, je voulais juste ses lèvres, sa langue, lui tout simplement.

Je mis quelques secondes à percuter ce dont il parlait, j’étais plus intéressée par ses lèvres que par ses mots, il pouvait pas la boucler et juste m’embrasser ? Je me laissais entraîner à l’extérieur du bar et là j’eus un petit rire, en comprenant ce qu’il venait de me dire. Purée, j’avais passé des mois à chercher une parade au fait de devoir mordre Jack. J’avais poussé une étudiante à devoir faire ce qu’aucun maître de potions n’avait jamais fait et tout ça pour que Kesabel me dise au final que je n’aurais à transformer plus personne. Si j’avais su, j’aurais appuyé sur sa jalousie bien avant pour éviter cette morsure que je répugnais à infliger. « Je n’avais pas l’intention de transformer quelqu’un d’autres mais je suis ravie d’apprendre que nous sommes sur la même longueur d’ondes à ce sujet. »

Quelque chose avait changé ce soir, l’alcool certainement. J’avais face à moi un Kesabel qui se confiait. Je fronçais les sourcils, pour le coup moi je ne l’avais pas ressenti directement sur lien, plus préoccupé par mes envies de vengeance et de justice que par autre chose. Forcément, nous n’avions pas eu les mêmes éléments en notre possession lors de notre seconde rencontre. Moi ce n’était pas qu’une impression, je le connaissais, je savais qui il était, je n’avais pas eu à me poser la moindre question. Est-ce que c’était vraiment dû à cette espèce de lien hyper chelou d’âme sœur lupine. « Mais tu me connaissais. » Je le regardais sans comprendre, enfin si, mais ça ne faisait pas plaisir. Comment la même soirée pouvait être ancrée au fer rouge chez l’un et complètement zappé chez l’autre. Le mieux était encore de ne pas poser la moindre question pour ne pas avoir de réponses qui me blesserait. A la place, je le regardais se déplacer, gauchement. Je me renfrognais lorsqu’il mettait le point sur quelque chose qui personnellement me gênait, je n’avais pas envie que ça soit autre chose que physique. Oui, il avait raison, je le savais bien mais il y a une différence entre le savoir au fond de soi et entendre l’autre le dire. Je penchais la tête sur le côté, pensive avant de souffler « Je suis complètement perdue. » Je m’adossais au mur parce que quand même j’avais bu un peu  - moins que lui mais en même temps c’est pas dur – et qu’un soutien physique me paraissait la bonne chose à faire. « C’est de la folie, les trois quarts du temps on est à deux doigts de s’étriper. Comment on peut à la fois se maudire mutuellement et à la fois avoir besoin de l’autre ? Sans parler de cette tendance à vouloir se protéger… c’est n’importe quoi » Dans une profonde mauvaise foi, je marmonnais « C’est un peu de ta faute tout ça. » Non parce qu’il aurait pu s’abstenir de venir jouer à croc enfant… Bon après c’est vrai, j’avais ma part de responsabilité, toute petite, riquiqui, en étant venue mettre la pagaille dans sa vie mais c’est un tout petit détail. Ah non mais vraiment dans la famille poisse j’étais toutes les cartes, c’est pas possible.

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Lun 2 Aoû - 18:10


❝ Un horizon cache un autre horizon  ❞
Maxime et Kesabel
Jouer avec ses nerfs, c’était ce qui t’amusait certainement le plus quand tu étais apte à avoir de la répartir. Mais même en cet instant, alors qu’elle tentait d’imposer sa descendance royale, du moins, celle que tu lui avais octroyée, tu lui rappelais comment cela fonctionnait à l’époque. La place des femmes, tout ça. Dans le fond, une belle connerie, surtout venant de toi, qui vouait un culte à ta sœur alors qu’elle n’était même plus sur Terre. Tu avais bien des défauts et les mains salies par le sang que tu avais pu faire couler, mais étrangement, tu avais toujours eu du respect pour les femmes. Au sein de cette meute que tu menais, les louves n’étaient pas moins importantes que les lupins. Certaines étaient même bien plus fortes et agiles que d’autres mâles. Mais c’était instinctif, la provoquer. Tu sentais malgré tout que tu avais peut-être été trop loin dans tes paroles. Tes prunelles vinrent chercher les siennes, prenant quelques secondes avant de répondre. « Tu sais que je t’écoute. » Ta voix s’était faite plus sérieuse. Bien sûr que c’était tumultueux entre vous, mais c’était aussi ce qui faisait peut-être le charme de ce lien qui vous unissait. Car entre deux piques, deux prises de bec, il y avait des échanges, des conversations. Et dans ces moments-là, tu ne pouvais pas cacher que tu appréciais sa compagnie.

« Rien, Maxime. Je ne comprends pas comment tu peux me pardonner étant incapable d’agir ainsi. » Tu avais voulu tuer ton oncle pour venger ta soeur, tu l’avais fait. Tu n’avais pas cherché à le connaître ou encore à repenser au passé en commun que vous aviez. Il fallait admettre qu’ils étaient maigres les bons moments en sa compagnie… Mais malgré certains proches, notamment Soledad, tu t’étais enlisé sur cette rouet. Avec cette seule idée en tête qui avait guidé tes actes sur un chemin hasardeux. Celui qui t’avait conduit à être celui que tu étais devenu aujourd’hui. Même si tu avais évolué depuis tu n’étais pas un enfant de chœur. Ton passé s’accrochait telle ombre à ton dos et te faisait payer le prix de tes erreurs. Maxime n’était-elle pas un exemple ? Elle aurait pu se venger, te tuer. D’autres avaient tenté. De tous, elle aurait peut-être été la seule qui y serait parvenue, car tu n’avais strictement rien vu venir.

Tu ricanes à la remarque suivante. « Ouais et bien je t’ai dit tout ce que je savais. » Et honnêtement, tu n’avais jamais prêté attention à ces foutaises. Tu n’y croyais pas. Tu ne l’avais jamais ressenti. Jusqu’à présent… Pourtant, tu t’en étais tapé des louves… et cela ne s’était jamais produit. Alors pourquoi Elle ? Certains dans la meute disaient éprouver cette attirance, ce lien sans parvenir à mettre de mot dessus. Cela semblait rare. D’ailleurs, il n’y avait rien d’avéré dans cette histoire. Simplement des contes qui se racontaient entre meutes. Une légende. Mais il parait que toute légende née d’une histoire vraie… Tu ne savais pas quoi penser de tout cela. Pourquoi cela t’était venu à l’esprit ? Tu te moquais de Lua à l’époque quand elle disait qu’elle attendrait son loup une fois transformée… Elle n’en avait pas eu l’occasion. Tu te renfrognais à cette idée. Tu avais beau avoir ôté de tes mains la vie de celui qui avait pris la sienne, tu n’avais jamais vraiment fait ton deuil. Tu étais encore en colère, là dans un coin de ton myocarde. « Dire que tu ne pourras toujours pas dormir à cause de moi… » Tu lui lançais un regard plein de sous-entendu, un sourire en coin étirant tes lippes. Tu préférais botter en touche. Assumer tes actes passés et en connaître les répercussions sur la vie de Maxime, tu n’en avais pas envie. Alors, tu ironisais. C’était plus facile.


Là où tu ironisais beaucoup moins c’est quand elle mentionna qu’elle allait se taper Jack et transformer le prochain type à son goût.  L’idée, elle, n’était pas du tout à ton goût. Est-ce que tu réagissais de façon primaire et au quart de tour ? Peut-être. Mais quitte à assumer cette putain de connexion entre vous, tu le ferais, et ça devant toute la meute présente ce soir. Si elle tenta de résister à ton assaut, tu ne lui laissais pas vraiment le choix, tes lippes allant à la rencontre des siennes, l’embrassant avec une avidité sans gêne. Tu aurais pu aller plus loin. C’était toujours comme ça quand tu l’avais près de toi. Mais tu devais te raisonner. Tu lui glissas que plus jamais elle ne transformerait quelqu’un et ça même sans alcool dans les veines, tu tiendrais ta promesse. Tu l’invitais alors à sortir. Tu avais besoin de prendre l’air. Ca ne ferait pas de mal à ton cerveau imbibé. Tu ne répondais pas tandis qu’elle te disait qu’elle n’en avait pas réellement l’intention. À dire vrai, tu décidais qui s’occupait de quel jeune loup. Une pratique que beaucoup trouvait barbare, mais qui était ancrée dans vos traditions.

« Mais tu me connaissais. » Tu la fixais. L’ambre de tes yeux s’était fait bien plus sérieux. Tu la connaissais… Etrangement, tu te souvenais parfaitement de cette image d’elle qui avait survécu au milieu des décombres. Tu te fichais de l’avoir abandonné à l’époque. Aujourd’hui, elle était un reflet de ce que Lua avait vécu et le peu de conscience que tu possédais avait bien du mal à assumer. « Je sais… » lâchais-tu malgré tout. « Tu es restée une image, un souvenir. Un acte de mon passé auquel je ne préfère plus penser. » De toute façon, que pouvais-tu faire ? Tu portais cela dans ta chair et devais l’assumer. Ces morts et cette vie brisée que tu avais imposée à la jeune femme. Tu te contentais de hocher la tête alors qu’elle disait être perdue. Tu n’étais pas mieux de ton côté. Tu ne savais pas comment gérer cette situation.

« Franchement, je comprends pas non plus… je peux que constater que c’est là et que je peux pas faire comme si ça n’existait pas. Et le loup en moi… il est comme un dingue. Je le sens s’agiter. » Quand elle marmonna que c’était de ta faute, tu lui lanças un regard sombre. Elle avait raison, mais putain, tu avais du mal à encaisser. « Fallait pas venir à ma recherche. » Tu t’approchais lentement d’elle pour lui faire face, ton regard plongeant dans ses obsidiennes qui avaient le don de te faire partir en vrille. « Si je laissais le loup s’exprimer, je serais déjà en train de te prendre contre un mur… » Il te gouvernait souvent de ses humeurs. Sa jalousie, sa possessivité. Ses désirs. Tout ça, c’était exacerbé quand elle était à tes côtés.
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Maxime Whitefield
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Jeu 5 Aoû - 9:39
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Il m’écoutait? Ça dépendait du sujet et des fois ça je dirais. Il y a des fois où il se braquait et c’était impossible de discuter avec lui mais je dois admettre que la plupart du temps, en effet, il m’écoutait. Cela pouvait expliquer le fait que tout ne soit pas si catastrophique entre nous, la possibilité de discuter, si j’avais vraiment eu face à moi quelqu’un incapable d’écouter et qui me prenait uniquement pour une partenaire sexuelle, nul doute que ça n’aurait pas fonctionné - surtout que le nombre de fois où nous avions couché ensemble était tout bonnement ridicule -. Non il y avait d’autres choses, sinon l’un de nous serait mort, personne ne pouvait en douter.

Il ne lâchait pas le morceau avec cette histoire de vengeance. Il ne comprenait pas, mais moi non plus. J’avais bien saisi que lui il était allé jusqu’au bout de sa vengeance, nous n’étions pas les mêmes, c’était une certitude. « Je suis moins douée que toi, probablement que si du côté de la force physique j’avais eu l’avantage, nous n’en serions pas là. Je ne pouvais pas arriver frontalement et te tuer. A partir du moment où on passe du temps ensemble, les choses changent forcément, à moins que tu sois un gros con sans foi ni loi, incapable de discuter et te lier avec qui que ce soit, c’est pas évident. »  Je le regardais les yeux brillants d’amusement  « De toute façon, estime toi heureux, tu aurais été incapable de me tuer, tu m’apprécies bien trop pour ça. »  De l’arrogance, mais pas du tout de la sincérité voilà tout. Enfin, je l’espérais et s’il pouvait éviter de dire l’inverse, ça serait fort sympathique.

Pour une fois, nous étions donc sur un pied d’égalité sur un sujet qui nous dépassait tout deux. Cela ne me faisait pas plaisir, c’était trop brusque. Une légende qui bousculait un peu tout et ce lien était effrayant, parce que je le sentais vibrant de vérité et le fait qu’il plaisante à ce sujet m’agaça et là encore, il recommença à plaisanter, je le regardais avec une envie de l’étrangler pour qu’il arrête de se payer ma tronche et me contentais de rétorquer froidement « Tu prends tes désirs pour des réalités. » et pourtant, est ce qu’il ne disait pas la vérité justement, je ne voulais pas savoir, me contentant de me répéter que c’était un chieur, voilà tout.

Un chieur qui embrassait beaucoup trop bien, ça devrait être interdit puisque j’étais à peine en mesure de réfléchir quand il faisait ça, n’ayant qu’une envie, que ça se prolonge, que ça aille plus loin, tout le temps. Merde, je crois que j’étais accroc à lui… quelle poisse. Monsieur semblait en avoir marre d’avoir tous les regards posés sur lui, je le suivais, l’air frais m’aiderait probablement à pouvoir réfléchir un peu plus facilement, ne pas le regarder, ne pas imaginer la suite, non il fallait être sage. La sagesse c’était tout moi non ?

La discussion nous menait sur des chemins qui me semblait escarpés. Plonger dans notre passé commun n’était pas forcément la meilleure des idées, parce que nous l’avions forcément vécu différemment. Moi je n’avais jamais pu oublier son regard, son visage, le son de sa voix quand lui de son côté avait peiné à me reconnaître, n’y était arrivé que parce que j’avais trop parlé. Alors que je lui faisais part de ce constat, il me connaissait, son regard me fixa… Est-ce qu’il essayait de se remémorer l’enfant que j’étais, souvenir qu’il avait perdu ou volontairement oublié, signe que ça l’avait perturbé ? Ou souvenir dérisoire ne valant pas la peine d’être mémorisé. Je me renfrognais quelques secondes lorsqu’il mentionna le fait qu’il préférait ne plus y penser. J’ironisais « Ah ça doit pas être facile quand je suis dans les parages. » Oui oui je sais, pas de provocation mais c’est pas ma faute, c’était plus fort que moi. Il préférait oublié, mais quel enfoiré, moi aussi j’aimerais pouvoir oublier soit dit en passant mais bon il semblerait que mon cerveau refuse, c’est dingue à croire cette soirée avait été choquante… ah bah oui c’est exactement ça.

Quelle joie de constater que nous vivions exactement la même chose, dominés par des bestioles, merveilleux et oui impossible de passer à côté, ça expliquait certainement cette fidélité que je n’avais même pas besoin de forcer, le fait que je n’avais jamais cherché à aller voir ailleurs depuis que je le connaissais… La vraie raison n’était pas qu’il buterait un à un mes amants, c’est que je ne voulais que lui comme amant. Pour autant, trop facile de dire ça, je préférais lui balancer une vacherie, comme quoi c’était sa faute. Je me pris la réponse dans les dents instantanément et je marmonnais « Oui bah c’est quand même toi qui a commencé, c’est toi qui est venu me chercher en premier. » Personne ne m’avait obligé à le chercher ensuite mais écoutez des fois on fait des choses, on ne sait pas pourquoi et on se retrouve avec une âme sœur… si ça se voit pas mais je suis ravie je vous assure.

Je le laissais se rapprocher de moi, n’ayant pas vraiment la sensation d’être en danger, je l’avais trop peu enquiquiné pour qu’il soit de mauvais poil. Ses mots qui sortirent de nulle part eurent l’effet escompté, certainement, sur mon corps puisque faisant naître le désir. Pourtant, il fallait qu’on se mette d’accord sur un minuscule petit détail « Comme si c’était juste le côté loup qui avait envie de me prendre contre le mur, n’importe quoi. » D’accord, ça n’était pas mais alors pas du tout malin de s’envoyer en l’air contre le mur, à quoi même pas 50 mètres de tout une meute qui  avaient eu l’immense plaisir de nous avoir un spectacle mais je m’en foutais, il m’avait donné envie avec ses propos. Je fondais sur ses lèvres, ne cherchant pas une seule seconde à donner l’illusion que je n’étais pas intéressé, je l’étais et je le voulais… là, maintenant, tout de suite, me fichant totalement du reste.


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