Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : #cc66ff Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 31 Mar - 23:33
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Ft. Erin Delacour
Nous sommes le 15 août 2020. L’été bat son plein, la chaleur assommante est particulièrement élevée pour le climat écossais. Comme le disait grand-mère Elaine, pour se protéger, restons chez nous ou sortons couvert. Et la chapelle Ste Frigus Locis est parfaite pour supporter une chaude journée d’été.
Surplombant une colline aux abords de la ville d’Edimburg, l’extérieure de la chapelle ne mesure que trois mètres de long sur deux de large. A l’intérieure, l’expression des grandeurs est tout autre : c’est une vaste salle aux hauts plafonds voutés soutenus par de longues colonnes de pierres. La salle est vide. Vide de meuble, vide de tout. Et le moindre bruit de pas résonne sur la pierre nue, à l’instar des conversations d’oiseaux virevoltant dans les bouleaux avoisinants. De la lumière transperce les vitraux bleutés des fenêtres rectangulaires parcourant le mur nord. La pierre brute au sol, dont les jointures usées creusent par endroit des interstices parfaites pour s’y coincer un orteil, confère à la salle une allure presque austère. L’espace vide, l’absence d’ameublement et la pénombre accordent un trait glacial à la pièce qui porte bien son nom : Frigus.
Harper Auburn est installée parterre en tailleur, profondément absorbée par l’observation d’un objet déposé sur son genou. Ses doigts accrochent son menton qu’elle écrabouille pour produire une grimace, symbole de son incompréhension. Enfin, « presque » incompréhension. Elle est admirative du façonnage d’un tel objet magique. C’était incroyable, incroyablement malin.
Un hibou toque trois fois sur une dalle rocheuse pour signaler sa présence. Harper ne détourne pas la tête. Elle tend une main, récupère la missive et l’a lit distraitement. Son interlocutrice a bien reçu son invitation. Il ne lui reste plus qu’à l’attendre.
Le professeur se relève, tapotant son derrière des deux mains pour épousseter son pantalon. Le collier prêté par Abigail retient toute son attention, réquisitionnant l’entièreté de sa curiosité. Entrelaçant la chaîne argentée entre ses doigts, elle laisse pendre dans le vide le cristal blanc dont la pureté ne fait aucun doute : transparent, pas une égratignure, parfaitement poli, les lignes de sa géométrie allongée subtilement dessinées, impeccablement calculées. Le cristal est retenu par un maillon d’argent permettant sa suspension à la chaîne.
Autant vous dire que Harper Auburn est très impressionnée. Elle qui avait côtoyé des Maîtres de Sortilèges plus incroyable les uns que les autres, c’était de loin l’objet ensorcelés le plus extraordinaire qu’il lui avait été permis de rencontrer. La conception est si subtile qu’elle en perd presque son latin. Une fabrication minutieuse mais pas impossible à reproduire. Sans nul doute, le professeur de Sortilège se hâte de le voir à l’œuvre. Abigail lui a promis qu’elle ne serait pas déçue. Et à en juger par la complexité de l’objet, Abigail Mcfusty ne pouvait qu’avoir raison (ajoutez à cela qu’elle tient toujours ses promesses…).
Sa montre lui indique qu’il est presque quatorze heures. Dans sa lettre, l’étudiante a certifié son arrivée au point de rendez-vous à quatorze heures pétante. Elle ne devrait plus tarder. Emerveillée par le médaillon, Harper peine à le quitter du regard. Elle tourne le dos à l’unique porte à double de battant de la chapelle. En cet instant, elle ne se doute pas le moins du monde qu’elle n’est pas au bout de ses surprises.
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Erin Delacour
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Jeu 15 Avr - 14:53
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Harper MacFusty
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Mar 27 Avr - 8:05
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La voix enjouée d’Erin la salue, le professeur permute sur ses talons pour l’accueillir :
« Bonjour Erin, quelle précision ! » répond-t-elle pour souligner son admirable ponctualité, une caractéristique qu’elle-même ne connaît guère. « Je sais, je sais… » admet-elle, son poignet tournoyant en l’air pour désigner la chapelle. « …c’est complètement morbide, c’est bien pour cela que nous nous y refugions sans risquer d’être dérangée. J’imagine qu’il s’agit d’un ancien lieu de culte déguisé où les sorciers d’antan se rassemblaient, prétendant être de bons chrétiens pour passer inaperçu aux yeux des moldus. Quant à la température ambiante, elle reste inchangée au fil des saisons, et j’en ignore totalement la raison ».
Harper hausse les épaules. Erin tire de son sac un ouvrage imposant. L’odeur du papier ancien fait frétiller ses narines, les yeux d’Harper s’ouvrent rond comme des billes. L’étudiante lui tend le grimoire qu’elle saisit de ses deux mains, gestes lents, mine impressionnée.
« Magnifique ! » se réjouie-t-elle en l’inspectant sous toutes ses coutures. « Le vert sapin – ou peut-être émeraude - n’est plus utilisé pour l’édition de nos jours mais ce pourrait-être un détail voué à fausser notre datation, à l’instar de l’utilisation des adjectifs ancestral et oublié. Certains auteurs pensent trouver de la crédibilité dans l’ancien. D’autres se cachent pour brouiller les pistes qui remonteraient jusqu’à eux. Cet ouvrage est incroyable Erin ! Sans nul doute, l’atmosphère va rapidement se réchauffer. Nos cellules grises vont s’activer ».
D’un coup de baguette, elle fait léviter le grimoire à hauteur de buste pour le consulter sans peine.
« Incroyable ! » Répète-t-elle perdu dans ses pensées.
Mais Erin l’extirpe de ses rêveries en désignant le médaillon. Harper le balance sous son nez pour l’inviter à en prendre connaissance.
« Ma collègue le professeur Mcfusty me l’a prêté. Ce diamant à des capacités insoupçonnées. Une fabrication personnelle, possédant moultes secrets comme ce vieux – ou pas – grimoire que tu as dégoté ».
Elle relâche le médaillon entre les mains d’Erin pour inspecter plus précisément le grimoire.
« Le médaillon », reprend-t-elle, penchée sur le grimoire, « Est capable de nous projeter dans le lieu de notre choix quand on sait correctement l’utiliser. Et ce, sans bouger de l’endroit où l’on se trouve. En l’espace de quelques secondes, on se retrouve sur la muraille de Chine sans quitter l’Ecosse. C’est étonnant ! » Elle s’était exclamée en faisant défiler les pages du grimoire. Sans transition, elle poursuit : « La métaphysique est rarement exploitée chez les sorciers. Savais-tu que personne ne s’est vraiment attelé à chercher notre origine ? Si les moldus sont friands de savoir d’où ils viennent, de découvrir le lien étroit qui les lient à l’univers, nous autre magique n’y accordons que très peu d’importance. Personne n’est allé creuser pour savoir comment et pourquoi (peut-être aussi « depuis quand ? ») nous étions magiques. Je crois que quelques recherches génétiques ont été effectué par des nés-moldus, diplômés en génétique. Sans succès. Notre code génétique ressemble à celui des moldus. Dans le palpable, rien ne nous distingue. Je crois qu'effectivement la migraine nous menace sérieusement ».
Tandis qu’elle lui tourne le dos, affairé à découvrir l’ouvrage, elle ne remarque pas le médaillon, dans les mains d’Erin, qui se met à trembler en direction du grimoire, tirant sur sa ficelle, comme attiré…
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Erin Delacour
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Jeu 13 Mai - 16:52
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Harper MacFusty
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Sam 15 Mai - 14:36
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Je ne sais pas comment Abigail l’a fabriqué. Elle est pleine de ressources. Elle l’utilise pour donner ses cours.
Sacrée Abigail. Elle l’étonnera toujours.
Malgré la froideur des lieux, une atmosphère détendue règne entre les deux jeunes femmes. Qu’elles en profitent car bientôt, la température ambiante va augmenter. D’ordinaire, les exercices qu’elles entreprennent pour travailler des sortilèges divers et variés se passent de façon ordinaire, de manière scolaire, si on occulte les bièraubeurre recette spéciale Harper ou le fait que de temps en temps, elle fasse exploser un pan de mur alors qu’elle était censée « connaître parfaitement ce sort ». Ce coup-ci, la difficulté allait se corser. A la bonne heure !
Le temps que Erin découvre le cristal d’Abigail, celui-ci ne perd pas une seconde à se planter dans le mystérieux grimoire. Et la magie opère. Médusée, Harper observe le cristal passer par toutes les couleurs et, sans transition, la chapelle lugubre se transforme en cabane lugubre. Epatant ! Elle non plus ne s’attendait pas à CA !
On est d’accord, la chapelle, même vide, est beaucoup moins flippante. Je n’en reviens pas ! Toi qui songeais à mettre de la déco, on est servi !
A l’extérieur, une tempête fait rage. Les murs de la cabane fragile tremblent, remuant la poussière déposée en tas dans les moindres recoins.
Qu’est-ce que le livre essaie de nous dire ? Murmure-t-elle à demi-mot, comme pour elle-même.
Alors que Harper se plonge dans une réflexion intense, Erin attire son attention sur une prétendue vache volante. A sa demande, Harper la rejoint à la fenêtre, d’un pas plus que pressé.
Pégase est devenu obèse ?
En se penchant dans l’encadrement de la fenêtre, elles découvrent, stupéfaites, la menace d’une tornade ravageant habitations, champs, faune et flore sur son passage. Tout s’arrache, tout s’envole, tout est dévasté. Tandis que Harper assiste à la désolation du spectacle, hébétée, Erin accourt chercher le grimoire pour en dégoter une solution.
Je n’ai jamais fait ça… tout à une première fois.
Elle avance près d’Erin pour consulter le sort. Le dialecte est inconnu, les pages vieillies, l’écriture presque effacée. Heureusement pour elles que les dessins ont persisté. Harper explore les symboles inconnus, s’aidant de son index, parcourant la page en diagonale, faute de temps.
Incapable de déchiffrer les écrits, Harper se base la mise en page standard de description d’un sort. Généralement, on y retrouve les recommandations particulières en fin d’explication, puis la méthodologie en image.
Vois si tu peux nous trouver une bouteille dans tout ce bric-à-brac !
Tandis qu’Erin fouille la cabane, Harper poursuit son résonnement :
Le schéma nous intime de nous munir d’une bouteille en verre, d’attendre que la tornade soit à 200 pouces…
Elle compte sur ses doigts, se trompe, recommence.
C’est-à-dire cinq mètres… cinq mètres !!!! Elle va nous emporter ! Ah non pardon c’est 20000 pouces, soit cinq cent mètres. C’est-à-dire que la cabane va dangereusement trembler. La bouteille doit être maintenue à équidistance entre la tornade et nous. Il y a un sort à prononcer. Les écritures sont isolées, mais comment les déchiffrer…
Quelque chose de lourd vient percuter le toit de la cabane, Harper sursaute, envoyant valdinguer le grimoire un peu plus loin. Il fait quelques pirouettes sur lui-même en glissant sur le sol et…
Voilà ! Le sort en latin est écrit à l’envers. Il suffisait de retourner ce foutu grimoire.
Jetant un œil par la fenêtre, Harper constate que la tornade ne tardera pas à arriver sur elles.
Il faut effectuer un H en majuscule attaché avec sa baguette en prononçant le sort. La prononciation doit démarrer au début du geste et se terminer à la fin du geste. Maintient la bouteille en lévitation au niveau, à peu près, de la boîte aux lettres, là-bas…
Elle désigne la boite aux lettres à quelques deux cent mètres de là, au-dehors, dans un décor dévasté par les vents, la pluie, et le monstre de tornade se rapprochant. Les murs commencent à trembler, la tornade, emportant tout sur son passage, leur fait face. La bouteille, chahutée par le chaos, arrive péniblement au niveau de la boîte aux lettres. Harper se doute de la difficulté de l’exercice, et encourage Erin à tenir bon. Avalant sa salive, pointant sa baguette dehors, face à la bouteille, face à la tornade, face à l’incertitude que si elles échouent elles se retrouveront dans la chapelle saine et sauve pour un deuxième essai, elle prononce, lentement en exécutant le mouvement de baguette :
Turbinis foras cessabit interior.
Tempête dehors, calme à l’intérieur. Si l’auteur du grimoire est un petit plaisantin, Harper songe que certains ont du temps à perdre. Une lueur violette jaillie profusément, les aveuglants, rendant pénible le contact visuel avec leurs sorts et leurs objets, mais elles tiennent bon et la tornade rentre dans la bouteille comme un géni dans sa lampe. En un haut-le-corps, Harper se sent tirée par la tête, un peu comme lorsqu’on utilise un portoloin. Le chaos disparait. Un nouveau décor nocturne apparaît. Elles sont dans un cimetière. Les pierres tombales sont dans un piteux état. Tout est calme. Une lune presque pleine les éclaire. La bouteille de verre roule par terre, venant se cogner contre les pieds d’Erin. A l’intérieur, on voit la petite cabane se faire saupoudrer de flocons blancs. Petit plaisantin ! Mais quel géni.
Bra…
Harper n’a pas le temps d’ouvrir la bouche, qu’un bras sort de terre. Rapidement, d’autres bras apparaissent, partout devant elles, puis des jambes, puis des crânes, puis des squelettes sans crâne, puis des bras sans squelettes, se mouvant, tous à l’unissons vers elles. Quelle horreur !
Je déteste les morts-vivants. D’ailleurs je déteste aussi les fantômes, admet-elle. C’est un concept qui m’échappe. A mon sens, soit on vit, soit on est mort…
Mais l’armée de squelettes qui les menace semble bel et bien morte et bel et bien vi… mouvante.
On est encerclé !
Pour éviter que les morts-vivants les plus rapides et les plus proches ne les touche, Harper déploie un sort de protection, les enfermant toutes les deux dans un dôme transparent. Les squelettes mobiles sont nombreux, ils s’entassent les uns sur les autres, s’appuyant contre le bouclier magique, frappant de leurs mains dans un cliquetis d’os, ceux qui n’ont pas de bras frappent du crâne.
Où est le grimoire ? s’inquiète le professeur en cherchant l’ouvrage du regard.
Bientôt, le dôme de protection sera recouvert d’os acharnés, la lumière décroit. Si ça continue, le dôme sera enseveli sous les corps et elles seront plongées dans la plus totale des obscurités. Le dôme n’est pas menacé par les morts-vivants, mais quelque chose lui dit que tout cela à l’air trop facile. Pourvu qu’ils ne trouvent pas de faille.
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Erin Delacour
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Mer 26 Mai - 21:29
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Harper MacFusty
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Mer 9 Juin - 8:10
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La question d’Erin la frappe un instant de pertinence. Se faire mordre, devenir zombie… Plongées dans une illusion, mais à quel point ? Ce pourrait-il qu’en relâchant son bouclier les zombies se jettent sur elles sans provoquer le moindre dommage ? Les illusions dans l’illusion ne sont qu’illusion ? Une attaque d’image, une attaque de fantôme ? La jeune femme ne peut s’empêcher de ressentir comme un énorme doute ou du moins, une hypothèse qu’elle n’ira pas vérifier. Juste au cas où.
La montagne de morts vivants qui s’élève projette après-en son ombre sur les deux prisonnières bientôt recouvertes par la pénombre. Prisonnières de leur protection, prisonnières des morts. Erin ne tarde pas à retrouver le grimoire pendant que Harper ménage ses efforts pour maintenir sa magie. La force des zombies n’est pas assez puissante pour mettre en péril la résistance de son bouclier magique mais il faut avouer que l’incongruité de la situation, le doute planant quant à la véracité du réel danger qui les menace, intimide sa concentration. Mais Harper ne pouvait pas faillir, encore moins pour la sécurité de l’étudiante. Erin n’est pas son élève mais elle se sent mue par la responsabilité de l’aînée.
Comment ça ils creusent ? demande Harper, extirpée de sa conversation mentale. Elle détourne la tête pour constater qu’effectivement ces saletés de morts vivants creusent des galeries sous la bordure du dôme, l’un d’eux se servant même de son bras détaché comme d’une pelle. Quelle saleté ! Comme une cheffe, Erin déniche le sort pour en déchiffrer formule et gestuelle. Comme une cheffe d’orchestre, elle s’adonne à la mise en pratique pour le moins mélodieuses, complètement en décalage avec la mort qui les entoure. Et elle n’est pas au bout de ses surprises. Le filet d’argent tournoie autour des zombies forcés de se replier sur eux-mêmes. Pour amorcer leur départ, ils esquissent quelques pas de danse…
Je rêve ? Humour bizarre ou cynique, Harper écarquille les yeux en observant les morts s’éloigner en moonwalk. L’humour décalé de l’auteur lui donne froid dans le dos. Ca nous laisse présager que l’auteur est probablement né-moldu ou moitié-moitié ou qu’il a côtoyé les moldus de près … à moins que ce soit une ruse pour fausser notre jugement.
Erin qualifia le nouvel endroit (nouveau niveau ?) de mignon, c’est le moins que l’on puisse dire. A peine les morts avaient-ils disparu que le grimoir les transporte dans un nouvel endroit. Les couleurs chatoyantes de la nature environnante éblouies leurs yeux habitués à la pénombre du cimetière. Harper se frotte les paupières puis se masse les tempes. Combien de temps ce petit manège va-t-il durer ? Et si elles étaient prisonnières du grimoire ? Sans nul doute, on finirait bien par remarquer leur absence. Mais avaient-elles seulement prévenu quelqu’un de leur rendez-vous à la Chapelle Sainte Frigus Locis ? Harper esquisse un pas en avant pour s’avancer vers la rivière, quand soudain Erin la prévient de faire attention où elle met les pieds. En effet, une peuplade de Botrucs grouille sur le sol. Ils se jettent au bord de la rivière, désespérés de ne pouvoir la traverser. L’autre rive est à une bonne centaine de mètre. Il suffirait d’amasser les brindilles d’un arbre avec un sort de lévitation pour leur construire un pont capable de les aider à traverser.
Trop facile, murmure Harper avec inquiétude en se tournant vers Erin. Tu as eu la même idée ? Cependant, elle n’entrevoit aucune autre solution. Si la facilité est un piège, elles allaient en avoir le cœur net. Wingardium leviosa. Harper prononce le sort avec le sentiment qu'elle se jete dans la gueule du loup. Pour savoir si on avance dans la mauvaise direction et bien... il faut avancer dans la mauvaise direction !
Un amas de brindilles s’élève au-dessus de la rivière pour former une passerelle que les Botrucs s’empressent d’emprunter avant même que celle-ci soit terminée. De retour dans leurs Arbres, ils se jettent dans leur tronc comme poursuivis par le diable et barricade chaque ouverture. Harper fronce les sourcils.
Est-ce qu’ils n’arrivaient pas à traverser la rivière ou bien étaient-ils pours…
Un bruit retient leur attention dans leur dos. Harper se retourne, baguette en garde, mais se détend bien vite face à une minuscule créature rose, grosse et ronde comme une pomme, sans nez ni bouche mais pourvues de grands yeux noirs mignons (comme cette forêt) avec, en guise de jambes et de bras, quatre boules rouges scintillantes semblables à des fraises tagada. Toujours sur ses gardes, Harper observe la créature les rejoindre en sautillant, répétant sans cesse :
Eat me, eat me, eat me…
Comme un air de déjà-vu.
C’est la version gore d’Alice aux pays des Merveilles ? Qu’est-ce que c’est ce petit pokémon ? Soit prudente Erin, je n’…
La créature arrive à la hauteur d’Erin et, sans prévenir ni ménagement, tout en criant eat me, elle saute assez haut pour lui gober la main, entièrement, sa bouche s’étant étendue comme un élastique. Harper esquisse un air de surprise, la bouche grande ouverte, presque à s’en détacher la mâchoire.
La sale bestiole, je le savais ! Ne bouge pas je vais trouver une solution. Tout en pestant contre les Botrucs qui auraient pu les prévenir plutôt que de se contenter de leur aide, elle se jette sur le grimoire, tournant frénétiquement les pages, essayant de ne pas se laisser déconcentrer par la lutte d’Erin pour conserver sa main entière et se débarrasser de cette odieuse petite bestiole mignonne en apparence (comme la forêt). Elle revient quelques pages en arrière, ses yeux attirés par un titre : Meat. Elle s’attarde sur les schémas et reconnaît la bestiole. Le dessin est surmontée d’une bulle de bande dessinée dans laquelle est inscrit Eat me. Sous le dessin, le nom de la créature est inscrit en italique : Me-eat.
Eat-me ? Me-eat ? Repète-t-elle à voix haute. Elle peste : Quel jeu de mot pourrie ! Meat ? Viande ?
Fallait-il chasser un pauvre animal sans défense pour le donner à manger à l’ignoble créature ? Cela avait un sens puisque le bonbon mobile s’acharne à vouloir gober tout rond Erin. Harper se frappe le front, agacée par sa propre bêtise. Dans sa précipitation, elle avait omis que le but de l’exercice est d’apprendre un sort. L’auteur (décidément vraiment pas drôle !), décrit un sort de métamorphose pour transformer un aliment végétal en chaire animale.
Pourvue que ce soit de la chaire inerte. Pourvu que ce ne soit pas de la chaire humaine, espère Harper en se relevant. Elle accourt près d’un pommier aux belles pommes rouges. Comme un air de Blanche-Neige.
J’y suis presque Erin, tiens bon !
Elle dépose la pomme sur l’herbe mouelleuse, s’éclaircie la gorge et avant de prononcer la formule, annonce :
J’ai honte. La formule doit être prononcée en esquissant le signe de croix des moldus chrétiens. Attend d’entendre les paroles.
Elle ferme les yeux pour rassembler ses esprits, projetant sa concentration sur la magie qu’elle allait effectuer.
Bibidi…
Au nom du père. Elle pose la pointe de sa baguette sur la queue de la pomme.
… bibidi…
Du fils. Elle pose la pointe de sa baguette au niveau du centre de la pomme, là où les pépins devraient se trouver, comme s’ils représentaient son cœur.
…bobidi…
Et du saint. Elle pose la pointe de sa baguette à gauche de la pomme.
…bou.
Amen. Sa baguette touche le côté droit et la pomme se transforme en un beau morceau de chaire rosée bien frais. Elle refuse de songer à quel animal appartient cette viande, elle refuse également de la prendre en main et fait léviter le produit de son sort vers la créature, qui, reconnaissant l’odeur, lâche Erin et se jette sur la viande. Harper se rapproche de l’étudiante. Elle n’a pas le temps de dire un mot que, la créature aillant déjà fini de manger, souhaite retourner tenter d’arracher la main de la jeune fille. Heureusement, avant que la créature n’est le temps de bondir Harper lui… shoot dedans. Sec, net. Bim ! La créature tombe dans la rivière, remonte à la surface et avant qu’elles n’aient le temps de dire ouf, les deux femmes sont à nouveau tirées dans un nouveau monde.
Un monde sombre. Un monde joli. De toute part, le ciel marine de la nuit. Partout, des étoiles scintillent si proches et lointaines à la fois. En levant la tête, elles aperçoivent une aurore boréal traçant son halo loin dans l’immensité de l’espace, là où leur vue ne leur permet plus de voir. Sont-elles dans l’espace ? Non, elles ne pourraient plus respirer. Sont-elles dans le ciel ? Peut-être. Dans ce ciel, elles voguent sur une plateforme de métal, circulaire, longue d’une dizaine de pas, comme des soucoupes volantes aplaties. Un peu partout, flottent des plateformes identiques et, plus loin au-dessus de leur tête, la plus haute des plateformes brille grâce à une grosse enseigne éclairée de rose sur laquelle est inscrit : Exit. Typique.
Tu n’as rien ? demande Harper inquiète pour la main d’Erin. Et, comme attirée par le vide, elle s’approche du bord de la plateforme pour se penchée un peu, constatant l’immensité du vide sous leur pied. Le ciel est partout. En haut, en bas, à gauche, à droite.
Qu’est-ce que c’est beau !
Harper ne quitte plus le vide des yeux, comme obnubilée.
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Jeu 15 Juil - 22:25
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Qui est cet auteur inconnu ? Quel est le sens de sa vie ? Sorcier des temps moderne ou d’une autre époque, elles sont prisonnières de son grimoire infernal, à la merci de son esprit tordu. Dans quel but sommes-nous capables de créer une mascarade aussi sordide ? Un né moldu ayant besoin de faire ses preuves ? Un sorcier chevronné ignoré de tous, réclamant l’attention de ses pairs ? L’épreuve du grimoire constitut-elle une punition ? Une rédemption ? Un test ?
Au milieu du néant, Harper s’interroge tandis que Erin feuillète le grimoire à la recherche d’une énième solution. La jeune femme se rapproche du bord pour inspecter le vide qui s’étend sous leur pied. Et si elles étaient prisonnières d’une boucle infernale se perpétuant à l’infini ? Cette pensée lui traverse l’esprit, elle frissonne, les yeux rivés sur l’immensité du ciel qui les entoure. Au fond, qu’est-ce qui est le plus flippant ? Le vide alentour ? La boucle infernale ? Les zombies auraient-ils pu les réduire en charpie ? La tornade les aurait emporté ? L’abominable créature rose MeEat aurait-elle pu les gober tout rond ? Dans ce jeu, la mort est-elle possible ? A quel point le danger est palpable ? La trouvaille de Erin l’extirpe de ses sombres pensées. Harper la rejoint.
En première année à Poudlard, j’ai surfé sur un balai en plein vol. En tant qu’adulte possédant une fierté je ne peux pas te raconter la fin de l’histoire.
Erin décrit le sort, laissant deviner les efforts qu’elles devront décupler.
Moi non plus je n’ai pas envie de savoir ! Surenchérit-elle. Ce jeu est abject, la preuve en est : les deux femmes ont la même crainte. Réalité ou illusion ?
Ensemble, elles calculent le trajet à effectuer avant de se mettre à l’œuvre. Elles durent synchroniser leurs sorts et leurs mouvements. La tâche n’est pas simple mais elles réalisent un joli travaille d’équipe. C’est en voulant les éviter qu’elles s’aperçoivent à quel point les soucoupes sont nombreuses et l’espace les rattachant relativement réduit. Harper failli perdre patience et voulu carrément bousculer une petite plateforme dont le positionnement est vraiment enquiquinant. Heureusement que sa coéquipière à la tête vissée correctement sur les épaules. La Serdaigle refuse, répétant qu’il faut s’en tenir au plan élaboré. Harper respire un grand coup pour prendre son mal en patience, et c’est avec un profond soulagement qu’elles atteignent enfin la plateforme finale.
Un petit pas pour les sorciers, un grand pas pour la liberté, déclame-t-elle tandis que son pied foule le sol métallique de la dernière plateforme. Enfin j’espère !
Des feux d’artifices retentissent, teintant leurs visages de milles couleurs. La lumière les aveugles et elles se retrouvent soudain dans un endroit relativement plus calme.
Par Merlin ! Je commence à me demander si nous sortirons un jour de ce grimoire. Admettons que nous soyons à l'intérieur...
La pièce dans laquelle elles se trouvent est relativement exigu à cause des innombrables étagères où s’empilent des livres par centaines. Les rayonnages sont relativement nombreux, rendant la taille de la pièce impossible à évaluer. Ici, les livres sont bel et bien vivant. Ils se comportent comme de gentils toutous curieux de connaître leurs odeurs…
Les créatures de cuire et de papier reniflent les deux sorcières avec avidité.
Apprivoisés je ne sais pas. Espérons surtout qu’ils soient commodes. Je me demande si tous les livres disposés sur les étagères sont vivants ?
La quantité d'ouvrages est impressionnante. S’ils venaient tous à s'éveiller, elles seraient submergées, largement dépassées en nombre. Sont-ils agressifs ou simplement de grands curieux renifleurs ?
Ayant retenu la leçon de l'épreuve précédente, aucune des deux jeunes femmes ne se risquent toucher les… Livres ? Bestioles ? Livre-bestioles ? Choses ?
C’est plus que bizarre. Surtout après les épreuves que nous avons affrontées. Anticipons, regardons dans le grimoire si une page évoque ces livres vivants.
Mais où est le grimoire ? Comment le repérer au milieu de tous ces livres mouvants, de plus en plus nombreux, infestant le sol de leur nez invisible. Harper peine à masquer son inquiétude. Les livres affluent, s’amassent autour d’elles. C’est un véritable concerto de reniflement.
Peut-être qu’ils ont faim ? Qu’est-ce que ça mange les chien-livres ?
Mouvement de baguette, Erin prononce le sort d’attraction pour récupérer le grimoire. Elle le feuillète, Harper penchée sur son épaule. De plus en plus de livres les entourent, s’agitant autour d’elle, leur nez inexistant toujours fourré de partout. Le grimoire n’évoque rien à propos de livre-chien, ni de livre vivant, ni de bibliothèque hantée…
Un incendio ferait l’affaire si nous n’étions pas dans une pièce close.
Et ça grouille à leur pied, tous voulant les renifler, se grimpant les uns sur les autres pour mieux y arriver, certains commencent à se battre et des déchirures de papiers voltige dans les airs.
Attend ! Reviens sur la dernière page s’il te plait.
Erin ouvre la toute dernière page, celle qui marque la fin entre les tables des matières et la couverture. Sur celle-ci, il est dessiné une balle. Dans la balle, on aperçoit le dessin d’un livre. Une balle. Un livre. Une balle. Un livre-chien.
Tu crois qu’il faut leur lancer une balle ?
Harper se déplace avec difficulté entre les livre-chien en prenant soin de ne pas leur marcher dessus, histoire de ne pas les énerver. Sur une table de travail, elle récupère un parchemin qu’elle froisse dans sa main.
Petroduris, marmonne-t-elle. Et le parchemin roulé en boule se transforme en pierre difforme. Non, c’est trop dur, ça va les dégommer. Genumollis. Et la roche dure se ramollie. Harper le presse dans sa main. Faut que je trouve un sort pour faire pouet pouet. Eh les copains !
Harper lève la boule grise difforme en l’air attirant l’attention d’absolument TOUTE la meute de chien-livre qui se fige, fixant tous à l’unissons le semblant de balle molle.
C’est pour qui ?
Elle fait semblant de la jeter et tous s’excitent comme des puces en folie pour manifester leur mécontentement.
Ca va, ca va, c’était une blague ! Erin, je vais jeter la balle, vise là avec un expelliarmus pour l’envoyer valdinguer le plus loin possible !
Quand toutes les deux sont prêtes, Harper jette la balle improvisée qu’Erin projette loin, très loin, emmenant avec elle tous les livres chiens partant en courant (et reniflant) pour la rattraper, emmenant par ailleurs avec elle tout le décor de la bibliothèque. Un dernier haut-le-corps, et les deux jeunes femmes retrouvent le sol froid de la chapelle. D’abord mue par l’étonnement, Harper consent à attraper le cristal pour l’enfermer dans la poche magique de son pantalon, afin d’être certaine que celui-ci ne vienne plus se coller au grimoire. Le grimoire, à terre, est ouvert sur la dernière page, sur laquelle on peut dorénavant lire :
The end – On s’est bien amusé.
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Erin Delacour
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Ven 6 Aoû - 16:43
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