Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Lun 15 Mar - 0:19
J'veux que tes galères deviennent les miennes
JOLIA III || Fin juin 2020
Cela fait quelques jours que je vais mieux. La conversation avec Charly, le soutien de Ludivine et de Leah, les deux rendez-vous chez le psychiatre ont porté leurs fruits. Ça et les anti-dépresseurs sûrement, j’en suis bien conscient. J’ai tapé dans une ancienne plaquette qui datait de ma mini-dépression après l’épisode Jordan mais il n’en restait pas énormément donc j’ai dû admettre à nouveau que j’avais besoin d’aide. Cet évènement, cet enlèvement par des sorciers, j’y ai songé de nombreuses fois. J’y pense encore chaque nuit. Je me rends compte à quel point cela a pris de la place dans ma vie, à quel point la culpabilité m’a rongé, à quel point j’étais encore fragile. Le psychiatre m’a dit que les différents traumatismes de ma vie ont souhaité ressurgir à ce moment-là, faisant de cet évènement une tribune, me donnant des excuses faciles au fait que je ne vais pas toujours aussi bien que je le dis. En prendre conscience, cela a déjà été un grand pas. Je retourne aux groupes de parole avec Charly et cela m’aide. Cela fait une semaine que j'arrive à dormir plus de 4h par nuit, une semaine que j’arrive à me concentrer à nouveau sur mon projet de fin d’étude que je dois rendre dans deux semaines. Je sens que je vais mieux mais je reste vigilant. Il faut être honnête, nombreuses sont les personnes de mon entourage à avoir remarqué mon changement d’attitude, surtout ceux que je fréquente régulièrement mais à qui je n’ai rien pu dire. Les collègues du travail après mon arrêt maladie, les gens de la salle de sport. Thalia. Je pense à Thalia sans m’en rendre compte, faisant le lien entre la salle de sport et elle. Il est vrai qu’elle a bien du remarquer que je n’étais pas dans mon état normal ces dernières semaines mais je n’ai pu me résoudre à lui dire quoi que ce soit. Je n’ai pas envie de l’entraîner dans tout ça, ce n’est pas son combat. Je ne me sens pas encore assez proche d’elle pour le lui dire de toute manière.
Penché sur mon projet, mes lunettes sur le nez, je monte, je démonte, je remonte les différents éléments qui composent les électrodes transparentes pour les lasers à cavité verticale sur lesquels je planche depuis déjà deux heures. J’ai une bière vide juste à côté tellement ça me prend la tête. J’ai toujours été un garçon assez posé et confiant sur mes études. Mais ma période à vide des dernières semaines m’a fait prendre conscience que rien n’est jamais acquis et que tout peut bouger d’un claquement de doigts. J’angoisse, je stresse. J’ai peur de ne pas y arriver et de décevoir. Décevoir qui ? Mes parents n’arrêtent pas de me dire qu’on peut apprendre de ses échecs et que si je n’y arrive pas cette année, je pourrais me rattraper l’an prochain. C’est bête, mais je n’ai pas besoin de ça, j’ai besoin de savoir que je suis capable et que je peux aller au bout de mes projets même ceux qui ne changeront pas la phase du monde. Effectivement, ce sujet de fin de mémoire me permettra d’obtenir mon diplôme mais ce n’est plus ce qui compte maintenant. J’ai tellement pris conscience que la vie peut s’arrêter sans crier garder et cela m’a fait réfléchir sur ce qui compte vraiment pour moi. Le travail en fait partie bien entendu, mais pas que. Surtout pas que. J’ai compris que j’ai envie d’être comme mes parents biologiques, d’être peut-être la petite goutte qui, associées à d’autres petites gouttes, feront des grandes rivières. La conversation que j’ai eue avec Raphaël au parc et celle que j’ai eu par la suite avec Leah m’ont fait prendre conscience que j’avais envie d’être utile à la cause sorcière moi aussi. Et c’est dans cette optique-là que je veux obtenir mon diplôme. J’ai eu des échos par le bras de Raphaël de ce qu’il s’est passé dans cet institut où le Blood Circle séquestrait de jeunes nés-moldus et je me suis dit que cela aurait pu être Ludivine si elle était née dans une autre famille. Cela m’a ulcéré et cela a renforcé mon envie d’œuvrer pour le bien malgré ce que les rafleurs m’ont fait subir. J’y ai beaucoup repensé, j’en ai beaucoup parlé au psychiatre, ce qui m’a tourmenté en soi, ce n’est pas l’attaque en elle-même, c’est la possibilité infime d’avoir pu ôter la vie à un autre être humain. Je n’étais même pas en colère contre les rafleurs mais plutôt contre moi-même. Là se situait toute la différence pour le thérapeute.
Alors que je suis concentré sur mon travail, on frappe à la porte. Instinctivement, je regarde la pendule accrochée au-dessus de ma cheminée. 21h37. Qui vient frapper à ma porte à 21h37 un jeudi ? Avant même d’aller ouvrir, je regarde mon téléphone. Pas d’SMS de Ludivine, ni même de Leah. Étrange. J’espère juste que ce n’est pas la copropriété qui gueule encore parce que j’ai mal garé mon vélo, cela fait deux fois ce mois-ci qu’ils m’enquiquinent avec ça. Je traverse mon salon et entrouvre la porte avec une lenteur déconcertante. La personne que je trouve là n’est absolument pas celle que j’attendais, la surprise peut aisément se lire sur mon visage tandis que je bredouille : « Thalia ? » Je m’attendais à tout, sauf à elle. Ce n’est pas habituel. On est jeudi. Nos séances de sport sont le vendredi et on s’est déjà retrouvé au bar ou pour manger ensemble le week-end mais on ne s’est jamais vu en semaine. Passé l’effet de surprise, je la regarde plus attentivement et je vois immédiatement que quelque chose cloche. Son visage est fermé, tiré. Une grosse valise traîne sur le côté et un chat que je devine être le sien est dans ses bras. « Putain mais qu’est-ce qui t’arrive ? » Une nana qui débarque avec toutes ses affaires et un chat, cela ne présage rien de bon. Je fais rentrer Thalia en poussant doucement sa valise (qui pèse une tonne d’ailleurs) à l’intérieur de l’appartement et je referme la porte derrière elle. L’inquiétude grandit sur mon visage et je ne peux empêcher mon cœur de battre à la chamade. Je l’invite à s’asseoir sur le canapé et file chercher un verre d’eau que je pose sur la table basse. Mais Thalia tient toujours fermement Jules dans ses bras. « Ça va ? Tu as l’air toute chamboulée. » Je m’installe à ses côtés et la regarde sans dire un mot de plus.
PRETTYGIRL
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
« Heavy is the crown. Never pause, never let them bleed you out. Are they still standing when they try to bring the castle down ? I'll never bow down. Heavy is the crown. »
Qu’est-ce que j’avais fait ? Bordel ! Je me pensais solide, mieux que lui, plus mature, plus droite. J’avais toujours dit que je valais mieux qu’eux tous, que mes mains ne seraient jamais aussi sales que les leurs. Comme le disais les moldus, « You gotta walk the walk, not only talk the talk ». Moi, j’avais parlé, mais pas agis comme je l’avais dit. Ma tête tournait, j’avais perdu pied, j’étais tombée. Putain. Mon cœur battait trop vite, je respirais trop vite. Les cachots, l’humidité, je voyais, mais je n’entendais rien. Je voyais l’agitation, un enseignant venait d’arriver. Qui c’était ? Je regardais autour de moi et je voyais du jugement dans les yeux des élèves. Ils s’agitaient autour du corps au sol. La silhouette était longiligne, les cheveux jadis blonds prenaient une teinte rouge. On me parlait, mais je n’entendais rien. Mes oreilles bourdonnaient, j’entendais mon sang battre, c’était tout. Je m’étais ressaisie,j’avais voulu me diriger vers Hélios, mais on m’avait repoussée. On m’avait pris le poignet et on m’avait emmenée, on m’avait traînée, comme un chien en laisse. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Les couloirs passaient, on me tirait par le bras. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Mon coeur était lourd, ça je le sentais. La honte, la culpabilité, je les sentais. Mes pieds suivaient, mais ma tête n’avait qu’un contrôle minime sur eux. Le bout de mes chaussures s’accrochaient parfois à la pierre du sol. Je ne les levais pas assez, je ne pensais pas, pas à ça en tout cas. Je me sentais comme un mort qui voit le fil de sa vie. Allais-je mourir ? Sûrement pas. Mais mon avenir, je n’en donnais pas cher. Je me doutais de ce qui allait suivre. Qu’est-ce que j’avais fait ? Putain !
Il avait réussi. J’étais sortie de mes gonds. J’avais perdu le contrôle. Il avait réussi. La pression avait été trop forte. J’avais lâché toute la colère, la hargne, l’amertume, la frustration que j’avais accumulées depuis des mois. Elle ne découlait pas seulement de mon cousin, mais il avait été le point de chute. Je lui avais dit d’arrêter, que c’était trop. Il avait atteint ma limite et il avait vu que ça fonctionnait. Je commençais à mordre. Mais il avait dépassé les bornes. Il m’écrasait, m’étouffait, un mot à la fois et il y prenait plaisir. Ça se voyait dans ses yeux, dans son sourire. Il jubilait. J’ai effacé son sourire. J’ai éclaté. J’ai projeté un grand vase de pierre sur son crâne. Le bruit. Le craquement. Ça avait été troublant, choquant….dégoutant. J’ai su à ce moment qu’il avait gagné, il avait réussi son objectif. Il payait le prix fort, mais il avait voulu que ça arrive. Il n’avait pas voulu finir le crâne fracturé, mais me faire perdre le contrôle, me dominer. Tout ça pourquoi ? De l’orgueil mal placé ? De la colère disproportionnée ? Et moi ? Putain j’en savais rien. Je ne savais même pas comment il allait. Ils ne le savaient probablement même pas eux-mêmes. L’infirmière le saurait ? Serait-ce assez pour lui ? Il devra sûrement aller à Sainte-Mangouste. C’est là que j’ai senti la poigne se raffermir sur mon bras et on me fit passer le passage pour aller dans le bureau de la direction. On m’a assise sur une chaise et tout est parti en vrille.
La honte, je ne pouvais pas la décrire. Je comprenais, j’entendais ce qu’on me disait. Mais je n’intégrais pas ce qui se passait. J’ai retenu certains passages. C’était une honte, l’image de l’école, je salissais mon nom, le fils d’un membre du personnel, un membre de ma famille.Qu’en penseraient mes parents ? Ils se diraient que c’était digne de moi. Une honte, rien de plus. Ça tourbillonnait autour de moi. Je voyais la colère sur le visage devant moi et dans les tableaux derrière le bureau. Mon acte était grave, j’en avais conscience. J’hochais la tête quand le silence se faisait, je sentais que c’était la chose à faire. C’est là que je l’ai entendu. J’étais renvoyée. Ma tête tournait, j’avais perdu pied, j’étais tombée encore. Je devais quitter les lieux sur le champ. On m’a emmenée à ma salle commune pour que je ramasse mes choses et mon chat. C’était fini. C’est en ayant Jules dans les bras que j’ai compris. Ça a été comme un coup de poing dans l’estomac. Tout était fini. Mes projets d’avenir, mon diplôme, ma carrière. Tout venait d’être jeté à la poubelle. Je l’avais cherché, je n’aurais pas dû. C’était ma punition, ma croix à porter.
La vraie honte, je ne l’avais pas sentie encore. Je l’ai réellement vécue quand j’ai dû remplir ma valise de tout ce qui m’appartenait. Je n’avais rien d’autre. Pas de maisons où je pouvais accumuler mes biens. C’est là que j’ai réalisé que je n’avais pas grand-chose. Mes vêtements, mes bouquins de droit, des articles de toilette et mon chat. Tout entrait dans ma valise, son Jules. Lui, je le gardais contre moi. Il était une présence rassurante alors que je me forçais à tout intégrer. Traînant ma valise d’une main, mon chat dans mon autre bras, je suis sortie du château et je suis allée à Pré-au-Lard réfléchir à la suite. Marchant dans le village, j’essayais de réfléchir. Je ne connaissais personne en dehors du château. À tout le moins, personne qui voudrait de moi comme boulet à pied levé. Où pouvais-je aller ? Une idée me vint en tête. Je ne savais pas si elle était bonne, mais c’était la seule que j’avais. J’allais aller à Londres. J’étais passée avec lui devant son appartement à quelques reprises durant nos entraînements. Je devais pouvoir me rappeler où c’était, à peu près. J’ai transplané dans une ruelle près de chez lui et je me suis mise à marcher en espérant me retrouver. Le soir était tombé. Il n’était pas trop tard pour reculer. Je pouvais toujours me louer une chambre quelque part. Mais les gallions manquaient, je n’avais pas d’emploi. Je n’avais pas mieux. Je suis donc entrée dans l’édifice et je me suis souvenu de son numéro d’appartement. J’ai cogné à la porte en espérant ne pas trop le déranger. Jules dans les bras, je l’ai serrée contre moi. Je me sentais défaillir. « Thalia ? » La porte s’était ouverte sur un Jonas avec des lunettes que je n’ai pas vraiment remarqué. Maintenant arrivée, je réfléchissais à ce que j’allais lui dire. Comment lui expliquer ? Il ne savait pas ce que j’étais. Mais maintenant qu’il m’avait vu, je ne pouvais plus reculer. « Putain, mais qu’est-ce qui t’arrive ? » Je ne savais pas comment répondre, ça commençait mal. Il a pris ma valise et m’a fait entrer. Mes mains étant libres, je me suis mise à caresser Jules nerveusement alors qu’il était blotti près de mon cou. Je me suis assise sur le canapé et Jonas est venu me rejoindre avec un verre d’eau, mais j’aurais aussi bien pu ne rien voir de tout ça. Maintenant que je pouvais me reposer sur quelqu’un, mon corps et ma tête semblaient vouloir s’éteindre.« Ça va ? Tu as l’air toute chamboulée. »
« J’ai merdé Jonas, je suis vraiment dans la merde. Je savais pas où aller, je connais personne qui pourrait m’aider. Je suis désolée, de débarquer comme ça… Je savais pas quoi faire...bordel. »
J’ai senti ma gorge se serrer. Inspire. Expire. Inspire. Expire.
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Jonas Tallec
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Sam 10 Avr - 14:39
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JOLIA III || Fin juin 2020
Je reste pantois devant l’embrasure de la porte de mon appartement. Je suis tellement surpris de voir Thalia que je ne sais dans un premier temps pas comment réagir. Il faut dire que nous n’avons pas l’habitude de nous voir à l’improviste, au contraire. Toutes nos séances ou rendez-vous sont prévus à l’avance et nous n’y dérogeons pas parce que c’est ainsi que nous fonctionnons. Je n’ai même pas le numéro de téléphone de Thalia pour vous dire à quel point tout est planifié à l’avance parce que je n’ai même pas le moyen de la prévenir le cas échéant. C’est vrai que si elle avait eu le mien, elle aurait pu m’appeler, j’aurais peut-être pu davantage l’aider ? Comment est-elle arrivée jusque-là ? Il est tard, j’espère qu’elle n’a pas marché dans la nuit. C’est vraiment inquiet que je la fais entrer dans la pièce tandis que je pousse sa valise à l’intérieur. Peu importe que je ne le connaisse pas tant que ça, j’aime bien Thalia et j’apprécie chaque instant qu’on passe ensemble alors jamais de la vie je ne la laisserai sur le pas de la porte de chez moi alors qu’elle a l’air totalement perdue, paniquée, chamboulée. Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais j’accueille sa détresse comme on le ferait pour moi. Le nombre de fois où j’ai débarqué chez Ludivine ou chez Leah avec une tête de six pieds de long, ne sachant pas pourquoi ni comment j’étais arrivé là… J’accompagne Thalia jusqu’au canapé puis je range la valise derrière la porte d’entrée avant d’aller à la cuisine chercher un verre d’eau. Tandis que je le dépose sur la table basse, je la regarde plus attentivement et ses traits tirés ne me disent rien qui vaillent. L’inquiétude se lit aisément sur mon propre visage mais je ne poserai pas davantage de question pour le moment. J’observe. Thalia caresse nerveusement son chat duquel elle m’a déjà parlé une fois L’animal est agité et je vais chercher une petite coupelle que je remplis d’eau et que je pose à côté du canapé au cas où celui-ci a soif.
C’est ce moment que Thalia choisit pour ouvrir la bouche pour la première fois. « J’ai merdé Jonas, je suis vraiment dans la merde. Je savais pas où aller, je connais personne qui pourrait m’aider. Je suis désolée, de débarquer comme ça… Je savais pas quoi faire...bordel. » J’ouvre la bouche pour la refermer aussitôt. Les mots qui m’interpellent ? Merdé et bordel. Ce ne sont pas de mots que j’ai l’habitude d’entendre dans sa bouche, encore moins en première intention alors qu’elle n’a même pas encore dit ce qu’elle faisait là. La situation est peut-être pire que ce que j’aurai pu imaginer. Je reste un moment à ses côtés sans savoir comment l’aider et puis je réfléchis rapidement, repensant à la manière dont ma cousine et ma meilleure amie me consolent et me réconfortent quand j’en ai besoin. Les mots d’abord, puis les actes. C’est souvent ainsi, à moins que cela ne soit l’inverse ? Je commence par dire : « Tu as bien fait de venir. Tu es la bienvenue ici, tu peux rester le temps qu’il faudra. » Je ne veux pas qu’elle se sente mal à l’aise à l’idée d’être venue frapper à ma porte au contraire. Je sais ce que c’est d’avoir merdé, je sais ce que c’est de ne plus savoir où aller ni chez qui se rendre. Je sais ce que c’est de se sentir totalement démuni et seul. Alors je veux faire ce que je peux pour l’accompagner. « Ne t’inquiète pas, je suis sûr qu’on va trouver une solution. » Jules s’agite encore et descend des bras de sa maîtresse pour aller avaler l’eau que j’ai placée près du sofa. Thalia est raide comme un piquet, elle est troublée. Je la vois inspirer, expirer, inspirer, expirer à nouveau et je crains qu’elle ne fasse soudainement une crise d’angoisse. Une drôle de sensation m’envahit moi-même et je me rends compte que j’ai soudainement extrêmement peur pour elle, l’inquiétude que je ressens me bouleverse. Je ne sais pas ce qui a motivé Thalia à venir ce soir mais tout ce que je veux, c’est l’aider. Je suis nul pour remonter le moral les gens, d’habitude, c’est les gens qui me remontent le moral. Je me rends compte que c’est encore plus dur d’aider quelqu’un qu’on connaît à peine. Certes, je connais Thalia depuis à peu près trois mois mais je ne sais pas encore ce qui la soulagerait et l’apaiserait. Alors, je fais ce qui me semble le plus facile. Sans vraiment y réfléchir, je m’approche d’elle et la serre dans mes bras. Ma tête vient doucement se poser dans le creux de son cou et mes bras encerclent son dos tandis que je le frictionne doucement. « Je suis là pour toi. » Cette phrase est idiote. Qui suis-je pour elle pour lui dire ce genre de chose ? Qui suis-je pour lui laisser entendre que tout va s’arranger alors que je ne sais pas du tout ce qui la tracasse. Elle dit avoir merdé. Est-ce vraiment une grosse boulette ou une petite ? Peu importe de toute manière. La plus petite des bêtises peut avoir de grandes conséquences : comme lorsque j’ai embrassé Jordan et que cela a brisé une amitié vieille de presque dix ans, comme lorsque j’ai changé mes habitudes en choisissant un autre chemin en revenant de la salle de sport et que je me suis fait capturer par les rafleurs. Deux petites erreurs aux conséquences innommables.
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Je n’en revenais pas de comment tout avait été brisé en une fraction de seconde. J’étais pleine d’espoir, l’avenir me souriait, c’est ce que je m’étais dis dernièrement. Après tout, j’avais ma sœur qui était de retour dans ma vie, elle connaissait enfin mon secret. Je n’avais plus besoin de me cacher. Nous avions fêté l’anniversaire de Jonas quelques jours avant mon renvoi. Ça avait été une très belle soirée, je m’étais bien amusée et j’en étais venue à même oublier, pendant un temps, les luttes sociales qui se déroulaient en ce moment. Tout allait bien. Le seul moment où j’avais pensé au Blood Circle et à la magie était quand son amie Leah m’avait mis la pression pour que j’avoue qui j’étais à son meilleur ami, ce que j’étais surtout : une sorcière. Cette discussion aurait pu mal virer, mais j’avais très bien compris la réaction de la blonde. Après tout, je lui mentais, je lui cachais une partie de ma vie qui pouvait avoir une très grande influence sur la sienne. Fréquenter des sorciers était très risqué de nos jours après tout. Il fallait qu’il sache dans quoi il s’embarquait. Je lui devais ça. Ça m’avait trotté dans la tête jusqu’à la fin de la soirée et puis ça m’était sorti de l’esprit. Ça m’était seulement revenu en tête quand il avait ouvert la porte pour m’accueillir chez lui. Je n’aurais pas le choix lui expliquer. Je ne pourrais pas faire autrement.
Comment j’allais pouvoir lui expliquer tout ça avec des mensonges qui avaient du sens ? Je n’avais pas l’esprit aiguisé à ce moment-là pour trouver des excuses qui avaient du sens. Ce serait plus simple de vider mon sac, de tout expliquer. J’avais retenu ma leçon. Avec Hestia, j’avais été forcé de tout révéler parce que nous étions allés trop loin Eliael et moi. Je ne comptais pas retomber dans la même situation. J’appréciais trop Jonas pour risquer de perdre son amitié. De toute façon, à débarquer chez lui comme je le faisais, dépenaillée, perdue et livide, j’allais avoir un paquet d’explications à donner, autant faire la totale. Cependant, j’étais particulièrement sous le choc alors je n’avais aucune idée de ce que j’allais dire, de comment ça allait sortir. Ça viendrait sur le coup et je verrais en temps et lieux, selon les réactions du moldu. Je suis entrée dans son appartement sans prendre le temps de regarder autour de moi. Je n’étais plus dehors, c’était l’essentiel. J’avais un endroit pour me poser, pour réfléchir, pour faire le point sur ce qui venait de se passer et sur ce qui allait se passer. Jonas fit rouler ma valise que j’avais laissée à l’extérieur, préférant garder Jules, mon chat, tout contre moi. Je pris place sur le sofa, posant Jules sur mes genoux et il s’y allongea. Je me mis à lui gratter la tête doucement pour me calmer. Ceux qui doutent des bienfaits de la zoothérapie se trompent lourdement.
La pauvre bête semblait nerveuse, aux aguets. Elle ne connaissait pas l’environnement dans lequel elle se trouvait, mais semblait rassurée que je suis là et ronronnait tout de même, tout en scrutant les alentours à la recherche d’une menace. Un verre d’eau arriva devant moi et je le pris machinalement pour en prendre une gorgée. Ça m’occupait l’esprit et les mains. J’expliquai à mon coach que j’avais merdé, mais sans préciser ce qui s’était passé. Ce n’était pas clair, ni logique, mais plus rien n’avait de sens dans ma tête. Et si je dérangeais Jonas. Il avait peut-être des trucs de prévus, autre chose que gérer une fille en pleine crise existentielle. Mais il me rassura rapidement en me disant que j’avais bien fait de venir. Mon rythme cardiaque diminua un peu en entendant ses mots. Il voulait m’aider à trouver une solution. Ce qu’il était gentil ce gars. Je tournai la tête timidement vers lui, un petit sourire piteux sur les lèvres en hochant la tête. Mon chat se redressa et descendit de mes genoux pour aller boire de l’eau dans un bol que Jonas avait probablement installé sans que je m’en rende compte.Mon regard retomba dans la fixation du plancher alors que je pensais à tout et à rien à la fois. Je faisais du sur place.
Le garçon vint s’asseoir à côté de moi et me prit dans ses bras. Je me rendis compte à ce moment-là que j’étais terriblement crispée, tendue au possible. La sensation de chaleur de cette proximité de réchauffa, me permit de me détendre et malheureusement permit à mes larmes de se libérer. Je m’étais retenue, pour la forme, depuis mon départ, mais là, en sécurité et avec le soutien de mon ami, je commençais à me relâcher. Ne voulant pas mouiller Jonas avec mes larmes, je mis mon visage entre mes mains, courbée vers l’avant, le temps de laisser aller quelques sanglots silencieux sortir. Inspiration, expiration, inspiration, expiration, inspiration expiration. Je devais me ressaisir. Une minute, deux minutes… Je me redressai, prête à m’expliquer.
« T’es vraiment quelqu’un de bien Jonas, je suis désolée. Je vais me ressaisir. C’est juste que...j’ai été viré de l’université. J’ai merdé et il y avait pas moyen pour qu’ils laissent passer, pour qu’ils me pardonnent. Ils m’ont foutu à la porte. Je sais pas ce que je vais faire. Il me restait encore une année d’étude...»
Plus je parlais, plus une boule se formait dans ma gorge et commençait à m’étouffer. Je ne pus terminer ma phrase parce que j’éclatai à nouveau. La pression augmentait de plus en plus alors que je réfléchissais et que j’essayais de mettre de l’ordre dans tout ça pour expliquer ce qui se passait. Je n’avais plus de maison, plus d’études, j’allais devoir vérifier avec Elyssa si mon stage pouvait se transformer en boulot. Si je perdais ça aussi, je n’aurais plus de galions, donc pas moyen de me payer un appartement. J’allais finir à la rue avec mon chat et mourir dans un caniveau. J’exagérais ? Peut-être, mais à ce moment-là, je n’avais aucun moyen de réfléchir clairement.
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Jonas Tallec
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Mar 4 Mai - 20:35
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JOLIA III || Fin juin 2020
Je suis décontenancé, perdu. Je ne sais pas quoi dire ni comment faire pour rassurer Thalia. Je ne suis pas très doué pour ça même si j’essaie de tout mon cœur. La dernière fois que je me suis senti dans un tel état d’impuissance date d’il y a deux ans, lorsque Leah est venue frapper à ma porte de la même manière que la jeune femme vient de le faire ; elle s’était jetée dans mes bras et j’avais directement compris qu’il s’était passé quelque chose de grave. La même inquiétude m’a envahi lorsque j’ai vu la belle rouquine fausse en plus, cette déception dans le couloir, ruinant mon paillasson avec sa valise extrêmement lourde. Je ne connais pas assez bien Thalia mais ce que je sais, c’est qu’elle est sans doute au pied du mur pour venir me parler à moi. Après tout, n’a-t-elle pas une sœur ? Elle m’en avait déjà vaguement parlé une fois et je me demande pourquoi c’est chez moi qu’elle se réfugie. Que puis-je lui proposer d’autres qu’une main tendue ? Il doit y avoir une raison rationnelle à tout cela mais pour le moment je me contente de faire entrer la jeune femme dans mon modeste appartement. Je l’accompagne jusqu’au sofa et attend qu’elle m’explique. Je retire mes lunettes que je pose sur la table basse et je patiente dans la plus grande des angoisses. Est-ce que j’ai peur ? Oui. Je déteste être dans l’incertitude comme cela et j’ai peur de ne pas savoir l’aider et de ne pas trouver les mots qui pourront la réconforter. Je garde donc le silence tandis que les quelques phrases qui sortent de sa bouche sont confuses, désordonnées et désorganisées. Peu informatives dirait ma mère. Mais ce n’est clairement pas le cas ; le langage non verbal de Thalia suffit largement pour comprendre. Son ton de voix, ses tremblements, le fait qu’elle caresse son chat avec insistance, ses yeux qui fixent un point dans le vide.
Il n’y a qu’une seule manière de réagir qui me vient à l’esprit. Les mots ne seront peut-être pas suffisants pour l’instant ; il lui faut du concret, de la chaleur humaine, de la bienveillance. Alors je la prends dans mes bras, caressant doucement son dos, sa nuque, ses cheveux ; l’enveloppant tout contre moi pour tenter de lui transmettre toute mon affection et mon soutien. Peu importe ce qu’elle a fait, je suis certain que ça peut s’arranger et qu’on trouvera une solution. Peut-être pas ce soir, peut-être pas demain mais nous trouverons. Rien n’est insurmontable et c’est peut-être réparable. Malgré mon étreinte, Thalia commence à pleurer et je me sens désolé et mal à l’aise de ne pas réussir à la consoler suffisamment. Ou bien est-ce l’inverse ? Pleure-t-elle parce qu’elle se sent assez à l’aise à mes côtés pour se le permettre ? Je n’en sais rien. Elle se détache légèrement de moi et se recroqueville pour verser toutes les larmes qu’elle peut. Je me contente de demeurer tout prêt d’elle et de poser une main sur son épaule. « Cela va aller, je te promets. » murmuré-je dans le creux de son oreille. Je répète ces mots telle une douce litanie, espérant que cela l’aide. Ce sont les seuls mots que je peux formuler pour le moment. Au bout de quelques minutes, je vois qu’elle respire plus calmement et je continue les caresses circulaires que j’effectue dans son dos. Elle se redresse et ses mains ne camouflent plus ses joues et ses yeux rosies par les larmes. Je me rends compte que cela me bouleverse de la voir comme ça, elle qui a toujours le sourire d’ordinaire. Je garde le silence, lui laissant le temps de me dire ce qu’elle a envie de me dire sans se presser. Je ne veux en rien la brusquer. « T’es vraiment quelqu’un de bien Jonas, je suis désolée. Je vais me ressaisir. » J’hausse les épaules et tente de dédramatiser. « J’suis quelqu’un de bien parce que je te laisse pas moisir sur le pas de la porte alors que t’as l’air toute retournée ? » Jamais je ne tournerai le dos à quelqu’un qui a besoin de moi, quelqu’un dans le besoin, c’est juste pas possible ça.
Je ne sais pas pourquoi elle me dit ça. En quoi c’est être quelqu’un de bien de simplement apporter son aide à… une amie ? Je sais toujours pas ce que j’attends de ma relation avec Thalia ni même si je dois en attendre quelque chose. Tout ce que je sais, c’est qu’elle me fait rire, qu’elle a été une bouffée d’air frais dans ma vie au moment où je ne faisais que des rencontres éphémères qui ne duraient jamais. Je l’avoue, depuis Jordan, j’ai du mal à faire confiance, j’ai du mal à m’attacher à quelqu’un parce que j’ai peur. Cette angoisse de l’abandon, cette crainte d’être mis sur la touche laisse un trou béant au fond de ma poitrine qui a bien dû mal à cicatriser. Avec la présence de Thalia, j’ai refermé certaines blessures et je l’avoue, tous les moments qu’on a passés ensemble m’ont plu. Je l’ai même invité à mon anniversaire il y a quelques jours et je l’ai trouvé si jolie dans son jean et sa chemisette fleurie. Mais pourquoi je pense à ça maintenant ? Je comprends rien à mon putain de cerveau qui dérive sans que je ne sache pourquoi. Je me force à me reconcentrer sur Thalia et j’attends la suite. La sentence est irrévocable et tombe comme un couperet. Virée ???« J’ai merdé et il y avait pas moyen pour qu’ils laissent passer, pour qu’ils me pardonnent. Ils m’ont foutu à la porte. Je sais pas ce que je vais faire. Il me restait encore une année d’étude...» Ma mâchoire se décroche tandis que je vois bien les soubresauts qui secouent à nouveau son corps et que les larmes naissent à nouveau à la commissure de ses yeux. Je secoue la tête et sans crier gare, je l’attrape et l’attire à moi, l’installant sur mes genoux ; j’enserre une fois de plus mes bras autour de son dos et je lui murmure : « Calme-toi, on va trouver une solution. » Je cale ma tête au-dessus de la sienne et je me dis qu’il faut que je rationnalise. Que je lui donne du concret, quelque chose à quoi se raccrocher tout de suite maintenant : « Y a pas que l’Université qui propose des cours de droit. Il y a les écoles privées, les stages, les formations pour adulte, les cours à distance. T’as peut-être merdé mais je t’assure que tu vas les terminer tes études et que tu seras une super avocate ou super notaire ou peu importe la spécialité que tu choisiras. Mais tu l’auras ton diplôme. » Voilà pour le concret. Maintenant, il y avait autre chose qui me tarabuste l’esprit et une question me brûle les lèvres. Sans laisser à mon cerveau le choix de la réfréner, la question sort inévitablement de ma bouche ? « Qu’est-ce que tu as fait ? » chuchoté-je en continuant de frictionner son dos pour qu’elle se sente en sécurité. « T’as tué quelqu’un ? » demandé-je doucement. Il faut qu’elle relativise encore une fois. Penser au pire pour relativiser le moins pire. Je suis sûr qu’il y a moyen d’arranger la situation.
PRETTYGIRL
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
« Heavy is the crown. Never pause, never let them bleed you out. Are they still standing when they try to bring the castle down ? I'll never bow down. Heavy is the crown. »
Étais-je capable de me rappeler un moment où je m’étais sentie aussi désemparée. J’étais déprimée de voir ma vie s’effondrer, en colère que mon cousin ait réussi à me faire perdre le contrôle, inquiète de connaître les conséquences de mes actes, tout ça mélangé avec un paquets d’émotions nuancées connues et inconnues me plaçait à la limite entre la panique et l’apathie. La dernière fois que j’avais ressentie autant d’émotions en même temps, c’était quand j’avais quitté la maison de mes parents définitivement. D’un côté j’avais été soulagée de quitter ce manoir de malheur, d’un autre autre j’avais ressenti de l’inquiétude pour ma petite sœur qui y était restée et en plus j’avais ressenti énormément de colère envers mes parents qui avaient finalement réussi à me pousser vers la porte. Cependant, à ce moment-là, je me sentais beaucoup moins bien. En fait, contrairement à il y a quelques années, je n’avais aucun ressenti positif. Rien du tout. Il y avait bien eu mon altercation avec Eljas qui m’avait mise dans tous mes états, mais là encore, c’était la colère qui avait pris le dessus contre le Serpentard. Maintenant, j’étais complètement perdue et je commençais à réaliser à quel point je n’avais rien en dehors de Poudlard. Toute ma vie tenait dans la valise que j’avais emmenée et mon chat. Le seul lien que j’avais à Londres, à tout le monde auquel j’avais pu penser à cet instant, c’était Jonas. Je me suis donc ramassé sur son paillasson, cognant à sa porte, pour finir assise sur son sofa.
Essayant de me ressaisir, je regardai autour de moi et je vis Jonas enlever ses lunettes pour les poser sur la table basse face à nous. Je ne relevai pas. Je caressais Jules machinalement et il semblait très confus. Il était dans un nouvel endroit et il devait sentir ce que je ressentais. Probablement fatigué de la tension que je dégageais et pour se familiariser avec son environnement du moment, mon chat quitta mes genoux et parti boire. Je n’avais même pas pensé à ça. Je n’étais vraiment pas dans mon assiette. Depuis que j’avais récupéré Jules avec Hestia et sa copine voleuse, je m’étais occupé de lui comme de la prunelle de mes yeux. Malheureusement pour le félin, ma prunelle n’avait plus la priorité. Je ne savais même pas ce qu’était ma priorité en ce moment. Jonas semblait sentir ma confusion me prit par surprise en me prenant dans ses bras. Après la surprise initiale, ma tension diminua et les larmes se mirent à couler sur mes joues à grand flot. Sentir les bras de Jonas m’enserrer, me caresser le dos et les cheveux et sentir son coeur battre dans sa poitrine me fit du bien. Essayant de calmer la panique qui m’habitait, je calai ma respiration sur la sienne, ce qui me permit de me calmer et de lui expliquer ce qui se passait, jusqu’à ce que je casse à nouveau.
Même si mon entraîneur essayait de dédramatiser la situation en relativisant ce qu’il faisait, je n’y voyais rien. Alors que je m’étais remise à pleurer, Jonas me pris comme une poupée de chiffon pour m’installer sur lui. Assise sur ses genoux, je me suis serrée contre lui pour faire le même manège qu’un peu plus tôt. Je fermai mes yeux et calai ma respiration sur celle de mon compagnon. À ce moment, le moldu dit les mots qu’il fallait. On allait trouver une solution. On. Pas tu, pas je, on. Il voulait que nous travaillions ensemble, il voulait m’aider. Savoir que je ne serais pas seule m’aida à me calmer, un peu. Il plaça sa tête contre la mienne et se mit à m’exposer ses idées. Si j’avais été moldu, il aurait eu tout à fait raison. Les écoles privées existent, les cours par correspondance aussi, mais chez les sorciers, c’était plus compliqué. Nos écoles étaient privées, déjà, et si je voulais aller dans une autre, il faudrait que je change de pays. Coincée, je n’aurais probablement pas le choix. Pour les cours par correspondance, j’en avais déjà entendu parler, mais je ne savais pas comment ça fonctionnait. Il faudrait que je m’informe. Malgré l’impression que j’avais le poids du monde sur mes épaules et que tout s’effondrait, je ne pus retenir un sourire léger. Il avait une confiance aveugle en ce que nous allions faire et la décision que je prendrais. Ça me faisait chaud au cœur de le sentir comme ça, confiant. C’était rassurant et c’était de ça que j’avais besoin. Ça n’avait pas réglé tous mes problèmes, mais je me sentais tout de même mieux, plus calme. Alors que la tête du jeune homme était appuyée sur la mienne, je tournai la tête pour lui répondre à voix basse, mes lèvres effleurant un peu son cou.
« T’as raison, y’a d’autres options. Je vais devoir prendre le temps de m’asseoir et de les regarder. Je savais que j’avais bien fait de venir te voir. »
La question qui tuait fut posée à ce moment. Qu’est-ce que j’avais fait ? Comment allais-je lui expliquer ce que j’avais fait. J’avais tellement honte. D’un côté, je me disais qu’expliquer tout ce qu’Hélios avait fait le justifierait, mais d’un côté, rien ne justifiait une fracture du crâne. Les caresses douces de Jonas dans mon dos m’encourageaient à lui faire confiance, à lui parler, à tout lui dire. Et puis, il y avait Leah qui pesait dans la balance. Elle savait qui j’étais, ce que j’étais et si je ne parlais pas de la magie à Jonas, elle le ferait pour moi. Je pris une grande inspiration pour me donner du courage, mais je ne levai pas la tête vers le garçon, je continuai à fixer mes mains qui se tordaient sur mes genoux.
« Presque...j’ai...j’ai brisé le crâne d’un gars. Il me mettait la pression et j’ai fini par perdre le contrôle. J’ai tellement honte, je suis horrible. Bordel j’aurais pu le tuer. »
J’enfoui mon visage dans mes mains, essayant de ne pas penser à ce que Jonas allait penser de moi. Probablement qu’il allait me prendre pour une folle. Qui brisait le crâne des gens comme ça ? J’entendis la voix de Leah dans ma tête et je la fis taire d’un coup. Selon la réaction de Jonas, j’allais peut-être lui dire ce que j’étais. S’il me repoussait, ça réglerait le problème, non ?
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Jonas Tallec
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Sam 3 Juil - 15:48
J'veux que tes galères deviennent les miennes
JOLIA III || Fin juin 2020
Je suis si désemparé, si abasourdi, si inquiet aussi. Je ne m’attendais vraiment pas à ce que Thalia débarque chez moi ce soir alors que je suis en train de plancher sur mon mémoire de fin d’étude. Je ne m’attendais pas non plus à ce qu’elle se souvienne de mon adresse, on est passé devant en courant qu’une seule fois il y a quelques semaines. Par contre, ce que je sais, c’est qu’elle doit être sincèrement déroutée et perdue pour venir frapper à la porte de mon appartement. Je l’ai compris rapidement, Thalia a des secrets mais je n’ai jamais cherché à creuser davantage, me disant qu’elle me le dirait quand nous nous connaitrons plus : j’avais bien vu qu’elle éludait parfois certains sujets et je me demandais souvent ce qu’elle cachait mais je n’avais jamais rien dit. Je sais mieux que quiconque comment cela peut être difficile de traîner derrière soi un passé, une histoire, un fardeau. Et on ne livre pas celui-ci au premier venu, j’accepte cela sans me poser de questions. Mais ce soir, alors qu’elle débarque chez moi alors que je pensais qu’elle avait sans doute dix mille autres endroits à aller, je me dis que je me suis peut-être trompé et qu’elle est peut-être plus seule que je ne l’aurai imaginé. Ce que je sais ? C’est que je ne la laisserai pas toute seule et que je ne lui tournerai pas le dos : je sais ce que c’est que d’avoir l’impression de n’avoir personne sur qui compter ; on m’a tendu la main tellement de fois dans ma vie que je ne cherche qu’à lui rendre la pareille. Est-ce vraiment la seule raison pour laquelle je souhaite l’aider ? Je me mords les lèvres en sachant bien que ce n’est pas l’unique raison, non. Le fait de voir Thalia régulièrement m’a aussi fait prendre conscience à quel point j’appréciais sa présence. Je l’ai présenté à Leah comme étant une amie mais j’ignore toujours s’il n’est question que de cela entre nous. Je dois l’avouer que je ne sais plus très bien où j’en suis, j’ai toujours été habitué depuis quelques années à ne pas m’attacher et à me contenter de ce que j’ai. La dernière personne à être rentré dans mon cercle restreint, c’est Raphaël mais c’était déjà un ami de Leah avant cela, donc c’était différent. Thalia, c’est une fille que j’ai rencontré vraiment par hasard, on peut le dire ainsi, elle m’est tombée dessus sans que je ne m’y attende. Nos échanges m’apportent beaucoup et même si des parts d’ombres et de secrets subsistent probablement -des deux côtés d’ailleurs-, je ne remettrai jamais ça en cause.
Les pleurs ne se tarissant pas, j’opte pour la solution la plus simple. Du moins, celle qui m’apparaît comme telle à cet instant précis ; je prends Thalia dans mes bras. Pensant que cela n’est pas encore suffisant, je la fais glisser sur mes genoux et la serre contre moi. Ce simple contact me fait frémir et je sens son cœur tambouriner contre sa poitrine tout contre mon buste. C’est la première fois qu’elle et moi sommes si proches physiquement et je me rends compte que cela ne me fait pas rien. Putain. Je m’efforce d’enfouir en moi les sentiments ambivalents qui émergent et me reconcentrent sur elle, elle a besoin de moi et de mon soutien, pas de mes états d’âme. Je continue de frictionner doucement son dos et mes mains s’aventurent sur celui-ci en insistant sur certains points pour tenter de dénouer ses épaules nerveuses. Mes doigts s’activent en arc de cercle en espérant que cela l’aide à se calmer. J’ajoute aux gestes quelques paroles que j’espère réconfortantes : il est vrai qu’il existe d’autres solutions pour qu’elle termine son diplôme et qu’elle puisse travailler tout de même dans la branche qui lui convient ; je lui explique les alternatives auxquelles j’ai pu penser. Je suis certain qu’elle pourra trouver une option qui lui convienne pour pouvoir poursuivre ses études plus sereinement. C’est étrange, mais je suis si sûr de moi, comme si cela me paraissait naturel qu’elle y parviendrait. Les échanges qu’on avait eu sur le sujet m’ont convaincu que c’était une branche qui lui convenait et dans laquelle elle s’épanouirait. Thalia bouge légèrement contre moi mais je ne relâche pas mon étreinte, j’aime l’avoir contre moi, davantage que je ne l’aurai pensé. Elle tourne la tête et ses lèvres frôlent mon cou et un frisson traverse mon corps. J’essaie de faire mine de rien mais mon corps tout entier a tressailli et elle est sur mes genoux, impossible qu’elle ne le ressente pas. Tant pis. « Oui, c’est obligé, là t’es dans l’affect. Il faut que tu prennes le temps de te poser, de te remettre de tes émotions déjà. » dis-je dans un murmure. « Je suis là en tout cas… » répété-je. C’est con, mais je veux vraiment qu’elle le sache ; qu’au-delà de ma présence, je veux l’aider et l’accompagner au mieux. Mes doigts quittent son dos et viennent doucement caresser ses bras sans que je m’en rendre bien compte. Je suis nerveux. Je le sens ; mon côté curieux meurt d’envie de savoir ce qu’il s’est passé mais d’un autre côté je ne veux pas la brusquer ni qu’elle croit que je me nourris de ses malheurs. Mais je me dis que pour mieux l’aider et mieux la réconforter, il vaut peut-être mieux que je sache toute l’histoire. Alors je pose la question qui tue. Le silence s’installe durant quelques minutes et je me dis qu’elle doit probablement chercher comment m’annoncer la chose. J’imagine des scénarios dans ma tête sans pour autant pouvoir en trouver un qui conviendrait à ce que je connais de Thalia : les idées qui me viennent en tête sont vraiment des explications farfelues. Coucherie avec un professeur, manquement au code de déontologie des avocats, bagarre avec des étudiants. Mais aucun ne correspond à ce que je sais d’elle.
Lorsqu’elle prend une longue inspiration, la mienne se coupe et le couperet tombe. Elle a quoi ? « Quoi ? » demandé-je, un peu hébété, me demandant si j’ai bien compris. Fendu le crâne d’un mec ? Je suis vraiment surpris et je me demande qu’est-ce qui a pu l’amener à en arriver là, à en arriver à de telles extrémités. Ses mains viennent dissimuler son visage et je sens toute sa honte s’emparer d’elle. Je comprends mieux désormais son attitude si fermée, son air si grave. Elle a fait quelque chose dont elle n’est pas fière mais je n’ose pas penser que cela était gratuit et qu’elle l’a fait par plaisir. « Attends… » dis-je en la forçant à retirer ses mains de ses yeux. Je passe mon pouce sous ses yeux qui brillent, prêt à essuyer la moindre larme qui viendrait y couler. « Pour que tu sortes de tes gonds comme ça, il a dû sacrément le mériter ce pauvre type. » dis-je sans appel. Hors de question que Thalia se sente coupable de quoi que ce soit. J’ajoute : « Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement entre lui et toi pour que tu en arrives à ça ? Vous avez pu faire une confrontation avec la responsable de ton école ? Peut-être que ça peut s’arranger si tu expliques comment il te mettait la pression. » Je demande calmement : « C’est un gars de ta classe ? » Je continue à la regarder et je dis : « Comment je peux t’aider ? Tu veux que j'aille lui exploser la tronche à ce connard ? Tu sais, je prends des cours de boxe. » Je dis cela pour dédramatiser la situation et que la tristesse quitte son si beau visage. Je ne sais pas pourquoi mais je ne supporte pas de la voir comme ça, cela remue en moi quelque chose que je ne saurai expliquer. Je m’agite : « Qu’est-ce qu’il t’a fait ? » Je sens la colère s’insinuer en moi… Si jamais il l’a touché… Je ne réponds plus de rien.
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En y réfléchissant bien, je crois que j’étais aussi confuse de Jules. Je l’avais regardé s’abreuver au bol que Jonas lui avait laissé et là il rodait. Il explorait son nouvel environnement, méfiant, ne sachant pas où il était et s’il allait y rester. Il analysait et essayait de voir s’il y avait des menaces. Pour le moment, il semblait n’avoir rien trouvé de menaçant dans cet appartement qui était beaucoup plus tranquille que je l’avais imaginé. Je ne sais pas à quoi je m’attendais en fait. Je voyais Jonas comme un gars fêtard, moqueur, joyeux. Je ne l’avais pas trop vu sous son air sérieux. Là, en regardant autour de moi, les lumières étaient tamisées, il y avait une table de travail, une petite lampe de travail allumée et un ordinateur allumé avec des bouquins autour. Je n’avais probablement pas choisi le bon moment pour débarquer à l'improviste chez lui. Cependant, je n’avais vu aucune autre option et c’était ce qui me faisait le plus mal. Je me sentais complètement isolée. Mon entraîneur, coach et ami moldu était le seul vers qui j’avais pensé me tourner. Les portes de Poudlard m’étant maintenant fermées, j’avais l’impression que le monde magique au complet m’avait rejetée. Je n’y méritais plus ma place. Si je n’avais pas déjà été rayée de l’arbre familial, mon sort en aurait été jeté ce jour-là.
Je ne sais pas à quoi je m’attendais en arrivant chez le garçon, mais j’avais visé juste en me disant qu’il ne me fermerait pas la porte au nez. Le garçon m’avait ouvert sa porte, m’avait laissé entrer avec Jules, lui avait donné de l’eau et maintenant il m’écoutait m’expliquer, pleurer et me réconfortait du mieux qu’il le pouvait. Il était un vrai saint. Entre ses bras, sur ses genoux, je me sentais bien, protégée du reste du monde. Mon cœur tambourinait à toute vitesse dans ma poitrine avant même d’arriver ici, là il tambourinait au temps, mais la froideur qui m’engourdissait depuis un moment commençait à se réchauffer. Ses mains me caressaient le dos, me massaient et essayaient de me détendre et cela fonctionnait, d’une certaine manière. Je me calmais, étais plus à l’écoute et surtout je voyais le raisonnement logique de mon ami. Alors que je me redresse un peu, je sens les mains de Jonas se replacer sur moi et je commençai à me rendre compte que c’était confortable. Cette proximité était nouvelle et n’avait rien pour me déplaire. Un point chaud se fit sentir dans mon ventre, il m’aurait fait monter le rouge aux joues s’il n’y avait pas déjà été à cause de mes pleurs. Là. je l’écoutais relativiser la situation. Il avait raison, je devais laisser la poussière retomber, me calmer, prendre le temps de me recentrer. Mais où ? Il était là qu’il me disait. Sa voix basse, près de mon visage, me fit frissonner.
« Je sais...merci beaucoup. »
Je tournai légèrement la tête vers Jonas pour le regarder, pour le remercier. J’allais devoir lui montrer ma reconnaissance éventuellement autrement que par un merci. Ses mains caressèrent doucement mes bras, ce qui me fit encore frissonner. Le contact de ses doigts me semblait électrisant. Mais ça ne dura qu’un temps, La question de mon entraîneur était prévisible et concentra toute mon attention. J’allais devoir expliquer pour qu’il comprenne et c’est ce que je fis. Je lui fis un portrait grossier de ce qui s’était passé et à entendre sa question rapide après, il ne s’était pas attendu à ma réponse. Ma vision redevint flou et je camouflai mon visage dans mes mains. La pression remonta d’un cran, mais les mains de Jonas vinrent remettre un peu de lumière. Il écarta les mains de mon visage et passa un pouce sur ma joue rouge. Une larme solitaire fit son chemin vers le bas, pas une de plus. Le moldu dit les mots justes. L’autre l’avait probablement mérité. À mon avis, c’était le cas. Restait tout de même que j’étais celle qui avait des problèmes, pas lui. Il posa une multitude de questions pertinentes et je faisais le tri dans ma tête pour lui exposer les choses. J’allais devoir lui en dire plus...beaucoup plus, pour qu’il comprenne. Je repensai aux mots de Leah. Je n’avais plus le choix. Je pris une grande inspiration et je commençai mon récit.
« Le gars que j’ai...fendu, c’est mon cousin. Il me met la pression depuis des mois. Il me déteste parce que j’ai foutu le camp de la maison à 17 ans. Disons que le portrait de famille n’est plus aussi royal qu’il le voudrait depuis ça. Ça a été un gros coup de gueule quand je suis partie… Bref, il me met la pression depuis des mois, il essayait de me faire éclater...et il a réussi. Je lui ai envoyé un gros pot de fleurs en céramique sur le crâne. Sa mère est la directrice de mon programme, alors la «confrontation» comme tu dis, n’a pas eu lieu. »
Ce que je racontais comme ça ne faisait pas de sens. Il manquait des morceaux à mon histoire, un pan important… la magie. Quand il me parla de sa boxe, je ne pus me retenir de sourire. Ce qu’il était mignon comme ça.
« Juste m’écouter comme ça et ne pas me juger c’est déjà suffisant. Pour ce qui est de la boxe, je te le recommande pas. Écoute… je suis sorcière Jonas… et ma famille est loin d’être recommandable alors, c’est mieux de ne pas y penser. »
Je me levai, m’éloignai du confort des bras de Jonas pour le regarder très sérieusement.
« J’aurais probablement dû te le dire plus tôt, mais je ne voulais pas que ça gâche ce qu’on a. C’est comme une bouffée d’air frais avec tout ce qui se passe et, c’est égoïste, mais j’en avais besoin. Je voulais le garder. Je comprends que ça peut te placer dans une situation inconfortable, alors si tu préfères que je parte, je comprendrais. T’as pas à t’en faire avec moi, je vais pouvoir me trouver une petite chambre quelque part pour me poser. »
Je le regardai quelques instants avant de baisser le regard en attendant le verdict. Est-ce que j’étais prête pour un deuxième rejet ? Pas du tout, mais j’allais devoir vivre avec s’il venait et j’allais essayer de le faire le plus dignement possible. J’essayai de calmer ma respiration, la calmer le plus possible, mais c’était vraiment plus difficile que je l’aurais voulu. Je passai une main rapide sous mes yeux pour en éloigner quelques larmes. Qu’est-ce que j’allais faire, merde !?
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Jonas Tallec
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Lun 18 Oct - 22:59
JOLIA III Appartement de Jonas, fin juin 2020J'veux des problèmes J'veux qu'tes galères deviennent les miennes J'veux qu'tu m'balances au visage tes orages tes peines Pour des nuits diluviennes J’étais là, en train d’essayer de la rassurer comme je peux tout en sachant que je suis complètement nul à ça. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une fille débarque chez moi les larmes aux yeux, les joues rosies par la tristesse et le sentiment d’être totalement seule. Leah avait franchi la porte de ce même appartement il y a quelques années en s’effondrant dans mes bras et je l’avais consolé toute la nuit. Mais avec Leah, cela m’a paru simple, facile ; je la connais depuis l’enfance, on a pour ainsi dire grandi ensemble et quand mes parents sont arrivés en Angleterre, elle a été le premier visage amical qui m’a tendu la main. Notre amitié a évolué au fur et à mesure que nous sommes devenus adultes et pourtant, Leah et moi partageons encore aujourd’hui ce lien indescriptible. Je savais comment la consoler, je savais les mots que je pouvais lui dire et ceux que je pouvais omettre, je savais comment faire pour qu’elle se sente mieux. Avec Thalia, je navigue à vue. Je la connais à peine, depuis quelques mois seulement et notre relation s’est tout d’abord limitée à une simple pratique sportive intensive non pas celle-là bande de petits pervers ! avant d’évoluer vers une amitié intrigante de mon point de vue en tout cas. Il y avait quelque chose chez elle de secret qui me plaisait, quelque chose de non palpable que je n’arrivais pas à comprendre, ni même à appréhender et pourtant, j’avais envie de l’aider. La voir dans cet état de détresse a remué quelque chose en moi que je ne saurai expliquer et je suis résolu à lui apporter mon soutien. D’abord un réconfort certain alors que je la prends dans mes bras et la serre contre moi, l’installant sur mes genoux comme j’avais déjà pu faire avec Leah lorsqu’on était plus jeune. Puis en essayant de lui dire mon ressenti, lui donner des conseils sur ce qu’elle pouvait faire. Je suis logique, rationnel. Comme je sais l’être parfois, j’envisage toutes les options qui s’offrent à elle et elles sont nombreuses. Sa vie lui semble peut-être fichue et terminée mais moi je sais qu’elle pourra rebondir et sans doute qu’une des solutions que je lui apporte sera la bonne : les cours particuliers et les stages en entreprise me semblent être la meilleure de toutes. Elle me remercie et je secoue la tête : « Ne me remercie pas. Quoi de plus normal ? » Oui, cela me paraît normal après tout. Je suis ainsi, je suis un fervent défenseur de la veuf et l’orphelin et j’accompagnerai toujours celles et ceux qui nécessitent une main secourable, comme on a pu le faire pour moi à de nombreuses reprises dans ma vie.
Après avoir rassurée Thalia sur les possibilités qui s’offrent à elle, elle retrouve peu à peu son calme et je pose la question qui me brûle les lèvres. Sa réponse me perturbe au premier abord parce que ce n’est pas la vision que j’ai de Thalia mais pour autant je sais pertinemment qu’il y a une raison à tout cela. Il y a une raison qui expliquera tout parce que même si je connais depuis peu, je sais qu’elle ne pourrait jamais faire ça, qu’elle ne pourrait jamais fracasser le crâne d’un homme sans que celui-ci ne l’ait mérité. Ce sont les paroles « rassurantes » que je tente de lui dire mais j’ignore si cela est suffisant, surtout lorsqu’elle tente à nouveau de dissimuler son beau visage mais je l’en empêche. Je ne veux pas qu’elle se cache derrière ce qu’elle a fait : la culpabilité qu’elle ressent me montre déjà qu’elle regrette, qu’elle n’est pas à l’aise avec ce qu’elle a fait, donc pour moi c’est déjà la preuve qu’elle ne le voulait pas vraiment et qu’elle a probablement agi sous le coup de la colère, de l’émotion, de l’affect. Les mots qu’elle prononce confirment ce que je pensais. Son cousin. Thalia n’a jamais vraiment évoqué sa famille avec moi ; elle m’a déjà parlé de sa sœur Hestia, de sa cousine Kayla ouais je parle de mon QC avec mon DC, ça vous pose un problème ? mais jamais d’un cousin en particulier. D’ailleurs, elle a toujours été plutôt secrète sur ses proches et j’avale durement ma salive lorsqu’elle m’explique qu’ils l’ont mise dehors. Comment ça dehors ?! Qui fait ça ??! Ma mâchoire se décroche et je resserre sans m’en rendre compte mon étreinte sur elle, comme si je voulais lui témoigner par ce simple geste mon soutien indéfectible. Le sentiment d’injustice m’apparaît clairement alors que je comprends que Thalia a été défavorisée dans ce combat par sa tante, directrice de sa formation. Mes poings se serrent et j’ai encore plus envie d’aller dégommer ce salop. Cela me fait penser à tous ces affreux bobos de ma formation, ceux qui pensent qu’ils valent mieux que moi parce qu’ils sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche et que papa et maman font des dons généreux à la fondation de l’école. C’est à vomir.
Je propose une solution simple à mon amie, aller le défoncer moi-même ; un combat d’homme, à main nue, mano a mano. Je deviens plutôt douée en combat au corps à corps et à moins que son cousin soit une armoire à glace désolé Helios t’es qu’un gringalet tout maigrichon, je pense pouvoir avoir le dessus. J’échafaude déjà un plan dans ma tête pour venger ma belle rouquine mais avant que je puisse anticiper davantage, Thalia rouvre la bouche. « Je plaisantais tu sais. » murmuré-je lorsqu’elle explique qu’elle ne souhaite pas que j’en vienne aux mains. Je plaisante… Ou pas. Mais avant que j’ai le temps de me justifier davantage, elle me dit : « Écoute… Je suis une sorcière Jonas. » Je me fige, mon corps se tend, mes muscles s’immobilisent et je bégaie à nouveau : « Quooi ?! » J’écoute à peine ce qui vient après tellement je suis sous le choc de cette révélation et tandis que les pièces s’imbriquent enfin dans ma tête, comme si cela expliquait tout, comme si cela expliquait ses secrets, ses non-dits, ses paroles lancées parfois l’air de rien et tous les signes que je n’avais pas su voir. Cette méconnaissance de notre technologie, de notre culture cinématographique et musicale, la méconnaissance même des termes sportifs les plus simples. Le fait qu’elle n’ait pas de portable. Putain ce que je me sentais con. Comment je n’avais pu pas le voir, comment j’avais pu ne pas m’en rendre compte ? Je suis un putain de naïf. C’est un de mes défauts, je suis candide, beaucoup trop et parfois je ne me pose pas les bonnes questions. Mais cette simple phrase expliquait tellement de chose. Et pour le reste… Alors que je tente vainement de reprendre mes esprits, Thalia s’éloigne de moi et se redresse. Elle me scrute, attendant ma réaction qui ne vient pas et pour cause, je suis sous le choc. Pas qu’elle soit une sorcière, cela m’est totalement égal, je suis sous le choc de n’avoir rien vu. Je côtoie des sorciers quasiment tous les jours et je n’ai rien vu, j’suis vraiment un idiot.
Je fronce les sourcils en comprenant ensuite où elle veut en venir alors qu’elle se dit prête à accepter les conséquences de ses mensonges et de ses actes en quittant l’appartement immédiatement. Je me lève à nouveau, lui faisant face. « Tu me fais quoi là Thalia ? Qu’est-ce que tu crois ? » dis-je doucement alors qu’elle essuie les larmes qui s’écoulent à nouveau sous les yeux. Sans rien dire, je glisse ma main sous sa nuque et la force à se rapprocher de moi tandis que je l’accueille à nouveau dans mes bras. « Cela ne change rien. » murmuré-je à son oreille tandis qu’elle se laisse aller à nouveau à quelques sanglots. « J’m’en fous Thalia, j’vais pas te laisser tomber. Peu importe ce que tu es et peu importe qui est ta famille. » Car maintenant que le casse-tête se forme dans ma tête, tout devient clair. Carrow, ce nom qui m’avait toujours paru familier sans que je ne puisse savoir ni comprendre d’où il venait vraiment. Loin d’être recommandable : mes neurones se connectent enfin et je comprends qu’elle vient probablement de cette famille de Sang-Pur, celle dont parlait le bouquin d’histoire de la magie qui a trainé sur ma table de chevet pendant des mois lorsque Ludivine m’a révélé le secret magique. Je sens sa respiration se calmer peu à peu et la mienne se cale sur la sienne tandis que je desserre mon étreinte doucement. « Je vais pas te laisser tomber. » dis-je à nouveau en relevant son menton pour qu’elle croise mes yeux clairs où la détermination peut aisément se lire. « La famille Carrow est peut-être pourrie mais je t’assure que chez les Tallec, c’est tout l’inverse. »
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Nous avons longuement parlé après cette étreinte. Thalia a versé de nombreuses larmes mais tout semble plus clair dans ma tête. J’ai désormais l’impression de mieux la comprendre, de mieux saisir l’insaisissable maintenant que les wagons de la vie de Thalia se suivent à nouveau. J'ai tous les morceaux dont j'ai besoin, tous les morceaux qui me manquaient : la magie, Poudlard, sa famille de Mangemort. Elle a beaucoup questionné le fait que je sois si ouvert sur le sujet et je lui ai rapidement expliqué pour Ludivine, lui témoignant ainsi ma sincérité. Personne n’était au courant de ce secret que j’évitais d’ébruiter pour le bien de Ludivine mais aussi pour le mien mais je sens que je peux lui accorder ma confiance, tout comme elle a placé la sienne en moi. Nous nous sommes ensuite affairé à engloutir un merveilleux repas thaï concocté par mes soins livré par UberEats et j’ai ri face à la fascination de Thalia face aux milliers de possibilités offertes par l’application. Elle ne connaît rien ou presque de ce monde et je me suis convaincu que cela me plairait de le lui faire découvrir. C'est une tâche à laquelle je pense pouvoir m'évertuer une fois que l'on aura réfléchi ensemble à la suite. Mais pour l'instant, rien n'est pressé, il est tard. Après avoir mangé, une envie furieuse de lui montrer les plateformes de streaming vidéo, notamment Disney + qui venait de sortir, je la laisse appuyer comme une folle sur les flèches de la télécommande pour faire défiler les films et elle choisit un film au hasard parce que je cite Cela a l’air trop mignon. Une comédie romantique oh génial, elle aime le même genre de film débile que Leah ? Super ! Je suis gâtée avec elles deux… Mais je ne dis rien tandis que je termine ma bière tranquillement, regardant Thalia s’émerveiller devant le générique du film tandis que je lève les yeux au ciel, un sourire amusé sur mes lèvres. Telle une enfant à qui l’on montre le monde, elle semble presque en avoir oublié pourquoi elle est arrivée là ce soir et j’ai l’impression d’avoir accompli ma mission. Elle est obnubilée par le film et au bout d’un moment, j’attrape le plaid sous la table basse et nous recouvre tous les deux, accentuant l’ambiance déjà contenante du salon. Sans m’en rendre bien compte, je me rapproche d’elle de manière imperceptible et nos corps se frôlent et je frissonne sans comprendre pourquoi. Je tourne la tête vers Thalia et je me penche doucement vers elle, déposant un baiser dans la cime de ses cheveux, humant le parfum au pamplemousse qui la caractérise tant. ️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
« Heavy is the crown. Never pause, never let them bleed you out. Are they still standing when they try to bring the castle down ? I'll never bow down. Heavy is the crown. »
Moi qui aimait me dire que j’étais la sorcière la plus stable de ma famille, à tout le moins équilibrée, contrôlée et stable, je manquais à tout ce que je croyais. Je ne savais pas quoi faire de mes mains, de mon corps, de ma tête. Mes émotions allaient dans tous les sens, passant de la colère à la tristesse à la culpabilité en quelques instants. Le pauvre Jonas devait en avoir plein les bras à me voir dans cet état et il n’avait rien demandé. Retour à la culpabilité. Il faisait ce qu’il pouvait pour me rassurer, me prenant dans ses bras, me parlant, relativisant les événements au meilleur de ses capacités. La sensation de ses doigts sur mes bras et mon dos me faisait un bien fou, me donnant quelques frissons au passage. Je ne l’aurais pas cru il y a de ça quelques mois quand j’ai rencontré le jeune homme qu’il allait prendre cette place dans ma vie. Laquelle prenait-il ? Je ne le savais pas trop à vrai dire. Il était plus qu’un entraîneur maintenant, c’était évident. Mais il était quoi ? Un ami, c’était clair. Mais en vrai, de mon côté à tout le moins, il y avait un petit quelque chose de plus. J'étais intriguée, intéressée. Il aurait fallut que je sois aveugle pour ne pas l’être en vrai. Mais ce n’était pas seulement une question d’apparence. Il était charmant, amusant et franchement brillant en vrai. Quand je l’avais rencontré à la salle de sport, ce n’est pas ce qui me serait venu à l’esprit en premier, mais il cachait bien son jeu le bonhomme. Et sa gentillesse, je la sentais là.
Alors que je le remerciais, il me dit de ne pas le faire. Il aurait pu changer d’attitude alors que je m’expliquais, mais je dois avouer qu’en ouvrant la boîte de pandore et en racontant tout ce que j’avais fait, j’ai un peu oublié qui était devant moi. J’ai raconté que j’avais fendu le crâne d’un gars et j’ai vu le visage de mon ami changer. Il ne s’était pas attendu à ça. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Ce n’était pas une petite chose de blesser quelqu’un gravement comme ça. La honte m'envahit rapidement, mais Jonas vint près de moi pour m’empêcher de cacher mon visage dans mes mains. Le contact des mains de Jonas me fit un léger choc électrique dans tout le corps, me ressaisissant rapidement. J’entrai donc encore plus dans les détails, parlant d’Hélios, que j’ai été viré de l’école et la colère sembla prendre une grande part de l’état du moldu. Je sentis une tension dans son dos, dans ses bras, dans son torse. J’en rajoutai une couche en parlant de Meredith et de l’absence de possibilités que j’avais eu dans les circonstances. Le jeune homme me fit sourire en se proposant pour aller péter la gueule de mon cousin quasi albinos, mais je dû mettre un frein à cet enthousiasme. Pas que je n’appréciais pas, mais ça aurait été comme si Jonas se présentait avec un couteau dans un duel de baguette, il n’aurait eu aucune chance. Il aurait pu cogner Hélios, j’en suis convaincue. Mais à la minute où le blond aurait pu sortir sa baguette, je n’aurais pas donné cher de la peau de mon entraîneur et j’y tenais trop pour prendre ce risque. Alors que je commençais mes explications en me disant que j’allais enfin me jeter à l’eau concernant ma situation, le garçon me dit qu’il plaisantait. Mais il était trop tard, j’allais passer le cap. Je lui ai donc tout dit.
Je sentis son choc, je le vis, rapidement alors qu’il me posait une question rhétorique. Je le vis réfléchir à toute allure tout en me levant et en partant un peu plus loin, voulant lui laisser l’espace dont il avait besoin pour reprendre ses esprits. J’ai donc attendu une réaction quelconque de sa part. J’avais un noeud dans l’estomac, je sentais le sang battre à mes tempes et ma fréquence cardiaque avait certainement augmenté. Je ne voulais pas vivre un deuxième rejet dans la même journée, mais je savais qu’il était possible que je n’ai pas le choix. La pression monta au point où des larmes vinrent perler au coin de mes yeux. Elle vint finalement alors que Jonas se levait pour revenir près de moi en me demandant ce que je croyais. Je n’en savais rien. J’essuyai quelques larmes alors que le jeune homme plaçait une main sur ma nuque et me rapprochait de lui, me serrant dans ses bras. Je me laissai aller contre son torse, plaçant mes mains dans son dos en laissant sortir un sanglot. Ça ne changeait rien, c’était la plus belle nouvelle de ma journée. Je me suis agrippée au dos du garçon, me servant de lui comme un ancrage, une bouée de sauvetage qui me sortait de l’eau. Le souffle du moldu qui me parlait à l’oreille me donnait des frissons dans tout le corps, me donnait envie de me rapprocher encore plus de lui, mais ce n’était pas possible. En fait, oui, mais bon. Mon cœur était gonflé de gratitude face à son attitude. Vraiment, le garçon était aussi bien que je le disais, même mieux. Cramponné à lieu, je finis par me calmer alors que nos respirations se synchronisaient pour ne faire qu’une. Je sentis les bras du garçon se desserrer alors qu’il relevait ma tête vers la sienne. Mes yeux se fixèrent sur les siens et je m’y plongeai sans hésiter. Je venais de passer un cap supplémentaire.
« Merci, vraiment. »
À partir du moment où je m’étais exposée, nous avons pris le temps de discuter longuement de tout ça. J’ai expliqué plus en détails ma situation pour que le garçon puisse bien comprendre tout ce qui s’était passé dans les derniers mois. Il savait tout, enfin presque. Il me restait à parler de mon état sous l’eau, ça viendrait plus tard si… si c’était nécessaire, si notre situation évoluait, je n’en savais rien. Je fus surprise de voir qu’il en savait autant sur mon monde. Et il m’expliqua que c’était un peu le sien aussi de par sa cousine Ludivine, qui semblait vraiment exquise quand il parlait, il fallait le dire. C’était une sorcière remarquable. C’était surtout elle qui lui avait montré tout ce qu’il savait. Quand les barres furent mis sur les T et les points sur les I, Jonas m’expliqua les subtilités d’Uber Eats qui était franchement incroyable. Tu commandais ce que tu voulais à manger et quelqu’un venait le livrer à ta porte. Pas besoin d’appel. Tu cliquais sur l’écran du téléphone et BAM, tu avais de la nourriture. C’était merveilleux, mieux que les cuisines de Poudlard considérant que tu mangeais ce que tu voulais.J’ai donc découvert la nourriture thaï. Ça me remplit l’estomac qui était vide depuis le matin même. Autre découverte de la soirée, j’ai découvert le streaming. Il a ouvert Disney + et me fit choisir un film. Considérant que je n’avais pas vu grand-chose dans tout ça, je me suis mise à fouiner avec la télécommande. Je regardais les descriptions des films à toute vitesse, ne sachant pas trop où me lancer dans tout ça. Jonas là-dedans ? Aucune idée réelle. J’étais complètement absorbée par ma tâche et je ne sais si c’était voulu, mais j’avais globalement oublié ce qui s’était passé plus tôt dans la journée. Ce mec était un saint en vrai. J’ai fini par sélectionner un truc qui se nommait Pretty Woman. Ça avait l’air vraiment mignon. C’était vieux, apparemment, mais l’image était sympa et la description aussi. Assise en indien sur le sofa, je me suis plongée dans le générique et je finis par m’appuyer sur le dossier, relaxant tranquillement. Je souris au moldu qui était installé près de moi quand il plaça une couverture dans laquelle je me blottis avec plaisir. Attirés comme des aimants, nous nous sommes rapprochés petit à petit pour créer une bulle de chaleur peut-être ou bien simplement par envie de proximité, de chaleur différente. Le sentant contre moi, une statique remonta ma colonne vertébrale et la pensée que j’avais eu un peu plus tôt me revint en tête. Je voyais la ligne et il ne manquait que peu de chose pour que je la franchisse. Une simple poussée pouvait me faire tomber en disgrâce. Jonas me donna la poussée qu’il me manquait. Je sentis ses lèvres à la racine de mes cheveux et je passais le pas alors que mon ventre se remplissait de chaleur.
Je me tournai vers le garçon le regardant, incertaine au départ et avec une nouvelle assurance après. Je posai mes lèvres sur les siennes et une explosion eut lieu dans mon ventre et ma tête. Je posai une main sur la nuque de mon partenaire et je me redressai sur les genoux, me rapprochant doucement de lui. Quelque chose se passa dans mon petit paradis qui était bien sombre jusque là. J’étais secouée. Ses lèvres étaient douces et me donnaient envie d’en avoir plus. J’éloignai mes lèvres des siennes de quelques centimètres, assez pour que je puisse sentir sa courte barbe au passage avant de lui chuchoter ces quelques mots.
« Tu préfères que j’arrête ? »
(c) DΛNDELION
Jonas Tallec
INRP
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Lumos Je rp en : Chocolate Mon allégeance : Ordre du phénix, côté Moldu
Mar 9 Nov - 23:53
JOLIA III Appartement de Jonas, fin juin 2020J'veux des problèmes J'veux qu'tes galères deviennent les miennes J'veux qu'tu m'balances au visage tes orages tes peines Pour des nuits diluviennesPassés les premiers instants où Thalia a longuement pleuré, l’ambiance est désormais plus légère. Nous sommes désormais bien installés dans mon canapé à mater un film que j’ai déjà dû voir cent fois -merci Ludi, merci Leah, merci maman- mais je me fiche bien du programme télévisé. Mon objectif à moi semble atteint, Thalia a séché ses larmes et un léger sourire apparaît sur son visage à chaque fois qu’elle trouve une scène hilarante dans la comédie romantique qu’elle a choisi. J’avoue avoir le cœur plus léger depuis que les plis soucieux ont quitté son front et que ses yeux ne sont plus aussi humides qu’à son arrivée. De manière très prévenante, j’ai tenté de lui faire passer la plus simple des soirées, une soirée qui me ressemble Netflix&Chill Bon là c’est Disney+ mais faites comme si : la livraison d’un bon repas en tête à tête avec une plateforme de streaming vidéo, sincèrement, qui rêve de mieux ? Probablement pas Thalia qui semble découvrir tout ça avec un enthousiasme débordant et je la trouve adorable à scruter l’écran de télévision avec avidité, peu habituée à tout cela. Elle semble presque avoir oublié la raison de sa venue et pourquoi elle a dû se réfugier chez moi parce qu’elle n’avait nulle part autre où aller ; j’ai fait ce que j’ai pu pour que ses craintes s’envolent tout en la rassurant sur le fait qu’elle pouvait compter sur mon soutien le temps qu’il faudra.
Lorsqu’elle m’a avoué qu’elle était une sorcière, j’avoue que je me suis senti idiot. Idiot de n’avoir rien vu, idiot de n’avoir rien compris et d’avoir encore une fois succombée à ma naïveté légendaire. Pourtant, je comprends aisément pourquoi elle ne m’a rien dit et tandis que je songe à nouveau à ses révélations incroyablement insoupçonnées (pour moi seulement apparemment, Thalia m’a expliqué que Leah l’avait grillée rapidement), je me sens honoré qu’elle puisse placer sa confiance en moi ; après tout, je ne suis qu’un simple gars rencontré dans une salle de sport avec lequel elle a couru à de nombreuses reprises et avec lequel elle a bu des verres et dîné plusieurs fois. Rien d’extraordinaire en somme. Qu’elle vienne toquer à ma porte et m’avoue un de ses plus grands secrets m’a beaucoup touché et m’a fait comprendre que notre relation n’était pas aussi limpide que je ne l’aurais cru. Ni aussi claire d’ailleurs. Mais pour le moment, je me laisse porter doucement au gré du vent, sans réfléchir. Pendant qu’elle se détend, je demeure néanmoins à ses côtés, buvant ma tasse de thé tout en l’observant du coin de l’œil, comme pour m’assurer qu’elle est à son aise. Lorsque la soirée se rafraichit, je nous recouvre d’un plaid afin de créer une ambiance encore plus contenante et plus soutenante ; je la trouve détendue, ravie de pouvoir partager ce moment avec moi. Je me rapproche d’elle -de manière inconsciente peut-être- et sans m’en rendre compte, sa chaleur m’enveloppe et je me sens apaisé. Sans réfléchir, je dépose un baiser affectueux dans sa chevelure et je sens mon cœur s’emballer lorsque je le fais. Qu’est-ce qu’il me prend au juste ? Je me pose dix mille questions tandis que je n’ose plus vraiment bouger, préférant faire comme si de rien n’était, faisant taire les tentations qui m’assaillent alors que nous sommes si proches. Thalia est mon amie non ? Seulement une amie d’ailleurs. Une bonne amie oui. C’est ça. lol tout le monde y croit
La jeune femme tourne la tête vers moi et un sourire légèrement crispé s’installe sur mes lèvres tandis que je tente de faire comme si de rien n’était. Une stratégie plus sûre et plus facile à mettre en place. Je n’aurai qu’à ignorer que… Putain. Sans que j’aie le temps de savoir ce que je comptais ignorer, les lèvres de Thalia sont sur les miennes et un frisson me transporte tandis que nos corps se rapprochent et qu’elle se redresse pour mieux se coller à moi. Ce premier baiser me bouleverse sans que je ne sache pourquoi tandis que je découvre avec un plaisir non dissimulé le goût sucré de sa bouche. Son odeur m’enveloppe, ses doigts s’accrochent à ma nuque et je reste submergé par les sensations qui s’éveillent en moi. Avant que je n’aie vraiment le temps de réagir, Thalia se recule et brise ce rapprochement aussi soudain qu’inattendu : un étonnement étrange me tenaille comme si on venait de m’arracher une partie de moi. Mon palpitant tambourine plus fort alors qu’elle me demande mon consentement. Quel consentement putain ? Elle vient de m’embrasser, comment je pourrais répondre d’une autre manière que cela ? Sans réfléchir, mes lèvres se collent à nouveau aux siennes et mes doigts rencontrent le bas de son dos tandis qu’elle s’installe au-dessus de moi. Mes mains explorent doucement sa silhouette longiligne, soulevant avec lenteur ses vêtements pour goûter sa peau douce. Je quitte ses lèvres pour déposer quelques myriades de baisers dans le creux de son cou et je me sens fiévreux tandis que le désir s’intensifie en moi, désir accentué par ses réactions et la fougue de nos embrassades. Je me perds dans le flot de sensations qui me traverse ; nous partageons mille baisers, mille caresses, nos corps s’épousent, nous nous découvrons avec tendresse et exaltation tandis que la nuit éclipse les tourments de la soirée. ️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...