Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Lun 1 Mar - 11:51
Perdue dans ces réflexions où mon âme s'égare dans mon miroir d'illusions
Alexis Fawley & Soledad Velasquez || Début Juillet 2020
Au bout de quelques mois sans nouvelles, il t’a bien fallu envoyer un hibou à Soledad Velasquez. Envoyer un hibou à une vieille amie ? Bien sûr que cela te coûte, ce n’est pas franchement dans tes habitudes. Tu n’es pas le genre de personne qui se lie avec les autres aisément. La relation que tu entretiens avec Soledad est d’un calibre différent de celles que tu as nouées avec Kesabel et Tobias. Soledad c’est… différent. Étrange ? Intéressé ? Les trois à la fois probablement. Soledad, c’est une part de ton enfance, une partie de ton adolescence, et une infime portion de ta vie d’adulte. Soledad, c’est le genre de personne que tout un chacun à envie d’avoir dans son existence : une personne solaire, sympathique, bienveillante, avec ce truc en plus qui fait qu’elle a toujours envie d’aider les autres. Bref, tout le monde a besoin d’une Soledad Velasquez dans sa vie. Tout le monde sauf toi. Pourquoi ? Parce que tu es l’exact opposé de ce qu’elle est. Lorsque vous étiez élèves à Poudlard, en première année, vous étiez souvent fourrées ensemble avec Ludivine Tallec. Vous étiez ce trio qui n’allait pas très bien ensemble ; les deux femmes avec leurs personnalités respectives tiraient ton âme noircie par ton enfance vers la lumière. Elles t’aidaient à ne pas sombrer, à te dire que la vie pouvait se dérouler autrement que la merde dans laquelle tu as grandi et que tu as toujours connu. Elles ont tenté pendant des années de te montrer que oui, tu pouvais toi aussi construire ton propre bonheur. Pendant un temps, tu as cru y parvenir. Tu étais plus ouverte, plus sociable, plus… Plus comme une véritable enfant vivant sa meilleure vie à Poudlard ; entourée de personnes qui ne cherchent ni à te briser, ni à te forcer à être ce que tu n’es pas. Tu as longtemps chatouillé du doigt ce bonheur que tu avais toujours cru inatteignable et inaccessible. Mais tout s’est arrêté à la mort de ton père.
Cette mort dont tu es responsable, t’a fait prendre conscience que non, tu ne pouvais qu’être la digne fille de ton père et que tu ne pourrais jamais te racheter pour ça. Tu as pris conscience au fil des années que tu en avais besoin pour te libérer des entraves qu’il avait noué tout autour de ta poitrine. Mais cela, tu ne l’as compris que bien plus tard ; il y a peu de temps en vérité. Il a fallu que tu assassines ton ancien chef de service pour comprendre qu’effectivement, la figure d’autorité qu’il incarnait te rappelait sans cesse la figure paternelle. Un peu de psychologie de comptoir Lexi voyons. Toujours est-il qu’en revenant à Poudlard après cet été-là, tout a changé. Tu t’es détaché de Ludivine, tu t’es détaché de Soledad. Tu ne voulais pas de leur aide, tu ne voulais pas entacher leurs âmes avec l’obscurité qui t’enveloppait. Alors tu les as repoussées. Encore, et encore, et encore. Ludivine fut la première à craquer et à abandonner. Cela n’a pas été le cas de Soledad qui a insisté, encore et encore et encore. Mais au bout d’un moment, elle s’est résignée elle aussi. Tu n’aurais pas tenu autant de temps en tout cas. Pendant que tu t’éloignais des filles, tu te rapprochais de Kesabel, le seul qui trouvait grâce à tes yeux d’adolescente tandis que vous noyiez votre douleur, vos blessures dans l’alcool, dans le sexe, dans la souffrance. Tu voulais ressentir quelque chose ; il t’a aidé et l’a fait. Ça a duré comme ça pendant des années.
C’est ainsi que vos chemins se sont séparés, sans aucune explication de ta part. Tu as fermé la porte à son amitié mais pourtant, lorsque tu as vu passer dans le journal l’avis de décès de son père à elle, tu n’as pas pu résister. Faisant taire tes démons, ce rapide mot de condoléances avait ravivé la flamme de cette amitié perdue. Soledad avait proposé de se revoir de temps à autres. Ce que vous avez fait. C’était étrange, bizarre. Te concernant, tu savais que tes fréquentations n’étaient pas des plus… banales ? Entre deux mangemorts dont l’un est très impliqué au conseil, un autre éleveur de dragons et loup garou à ces heures et Phobos, ton ami médicomage cannibale, tu t’es dit qu’il fallait peut-être un peu de normalité dans ta vie. Te sers-tu d’elle pour paraître un peu plus normale ? Peut-être bien. Et ça fonctionne plutôt pas mal. Heureusement, il ne s’agit pas de se voir tous les quatre matins, tu ne l’aurais pas supporté. La fréquence de vos rencontres se situe plutôt de l’ordre d’une à deux fois par an.
Mais même si vos routes sont désormais bien éloignées l’une de l’autre, tu es pourtant là, prête à pénétrer au Witches Bazar où Soledad t’a donné rendez-vous. Tu tends la main vers la poignée pour annoncer ton entrée mais avant cela, tu prends le temps de te recentrer sur toi-même. Un sourire s’installe sur ton visage d’ordinaire si fermé. Il faut avoir l’air sympathique. C’est exercice auquel tu n’es pas tellement habituée. Trois petits coups frappés plus tard, tu rentres dans le magasin vide de clients. Soledad se dirige directement vers toi. « Salut. » dis-tu doucement. Bon, faut pas exagérer non plus, tu n’as jamais été du genre bavarde au contraire. Allez Lexi, fais un effort s’il-te-plaît. te dit ta conscience. « Comment vas-tu ? » Après les embrassades de rigueur après une si longue période sans se voir, ton regard se jette sur la boutique qu’elle dirige d’une main de maître. « Les affaires ont l’air de bien tourner ? » Un sujet simple pour débuter la conversation, c'est parfait.
Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Dim 28 Mar - 23:25
Perdue dans ces réflexions dans mon miroir d'illusions
Soledad ☽ ☾ Alexis
Lorsque Soledad avait reçu un hibou un peu plus tôt dans la semaine, elle avait senti son moral monter en flèche. Non pas qu’elle ait besoin qu’on lui remonte le moral, les choses allaient plutôt bien pour elle en ce moment. Du moins aussi bien que c’était possible quand on vivait dans un monde où la population moldue avait décidée de déclarer la guerre à la population sorcière. Mais à part ça, tout se passait relativement bien pour elle. Les mois avaient passés depuis la destruction de la partie moldue du Witches Bazaar et après quelques temps difficiles elle avait enfin réussi à accepter et à tourner la page. D’ailleurs l’espace vide et abandonné laissé par la boutique détruite n’était plus, elle l’avait désormais aménagé pour en faire un espace douillet et sécurisé où elle rencontrerait les familles des enfants moldus qui déclaraient des pouvoirs. Ses démarches auprès du Ministère de la magie pour devenir sorcière accréditée avaient été couronnées de succès. La visite d’un agent du Ministère s’était déroulée aussi bien que possible, il avait certes souligné qu’elle en avait peut-être fait un peu trop avec toute sa décoration et ses coussins moelleux installés sur les fauteuils de l’espace réservé, mais il était surtout venu à la conclusion que tout était en ordre pour qu’elle puisse recevoir les familles moldues dans les meilleures conditions. L’entretien qu’elle avait passé au Ministère avait été une épreuve différente, et un peu désagréable, elle devait bien l’avouer. Voir quelqu’un fouiner dans tous les aspects de votre vie n’était pas vraiment le meilleur moment à passer, mais elle savait que c’était une étape nécessaire. Et puisqu’elle n’avait rien à cacher alors elle n’avait pas eu de craintes. Bon, elle avait dû avouer quelques moments gênants et d’autres un peu plus douloureux -comme l’assassinat de son père- mais elle l’avait fait de bonne grâce pour prouver sa bonne volonté. Et au final tous ses efforts avaient été récompensés ! Quelques jours plus tard, elle avait reçu un courrier officiel du Ministère, porté par le hibou grand duc le plus sérieux qu’elle ait jamais vu, qui lui annonçait que tout était en ordre et qu’elle avait désormais le rôle de sorcière accréditée. Sous peu, un sorcier se présenterait au Witches Bazaar pour protéger son espace de rencontre avec tous les sortilèges nécessaires et une famille lui serait confiée dès que l’occasion se présenterait.
Alors non, Soledad n’avait pas vraiment besoin qu’on lui remonte le moral en ce moment. Elle trouvait même sa vie plutôt plaisante, surtout depuis qu’elle fréquentait depuis plusieurs semaines un certain moldu et qu’elle devait bien admettre qu’il lui plaisait beaucoup. Rien n’était acté entre eux mais elle aimait passer du temps en sa compagnie et ça lui suffisait. Mais il n’empêchait que recevoir un hibou de la part d’une amie de longue date, ça faisait toujours plaisir. Et que tout ce qui lui mettait le sourire aux lèvres, la mexicaine l’accueillait à bras ouverts. Ce n’était pas souvent que la voyante recevait des nouvelles d’Alexis, mais elle appréciait toujours quand c’était le cas. La sorcière avait un emploi du temps très chargé avec son emploi à Sainte Mangouste et toutes les obligations que ça impliquait -tu parles elle veut juste pas la voir mdr alors Soledad ne se formalisait jamais de ne pas la voir plus souvent. Il fallait dire que leur relation avait connu pas mal de hauts et de bas alors elle était bien contente qu’elles aient réussi à trouver un équilibre qui leur convenait à toutes les deux. Certes, elle n’aurait pas dit non à fréquenter Alexis plus qu’une ou deux fois par an, mais elle comprenait aussi que la sorcière était moins sociable qu’elle. Inutile de forcer les choses quand on pouvait tout simplement en profiter. Alors c’était ce qu’elle faisait. Lorsqu’elle avait reçu le hibou de son ami, elle ne s’était pas vexée de tous ses mois de silence, elle avait juste accueilli ses nouvelles avec le sourire. Surtout qu’il ne s’agissait pas juste de quelques nouvelles écrites à la va vite sur un parchemin. Alexis lui avait demandé si elle pouvait lui donner quelques cours de méditation, ce qui impliquait qu’elles allaient se voir, et peut-être même plusieurs fois. Et ça suffisait à rendre heureuse la mexicaine.
Soledad s’était bien dit que la requête de la Fawley venait un peu de nulle part. Clairement, elle n’avait pas l’air d’être du genre à apprécier les moments de calme et de relaxation de la méditation. En fait, vu son caractère, la brune l’imaginait plus à faire de la boxe pour se dépenser au maximum. Mais elle ne s’était pas posée plus de questions que ça, après tout Alexis occupait un poste haut placé à Sainte Mangouste, ça devait lui apporter pas mal de responsabilités et le stress qui allait avec. Qu’elle se tourne vers la méditation était logique. Alors Soledad n’avait pas hésité à accepter, quand elle pouvait aider une amie, elle ne disait jamais non. Et puis ça allait lui permettre de voir un peu Alexis alors c’était tout benef. Pour l’occasion, elle avait donné rendez-vous à la sorcière au Witches Bazaar un jour de fermeture. Elle aurait pu l’inviter chez elle, la méditation ne nécessitait pas beaucoup de place ni de matériel, mais elle s’était dit que ça serait peut-être un peu bizarre. Après tout, elles ne se voyaient pas tant que ça alors la faire entrer directement chez elle aurait peut-être été un peu étrange, un lieu neutre lui avait semblé préférable. Surtout que désormais la boutique possédait sa propre pièce dédiée au sport, autant qu’elles en profitent. Ce fut donc là que Soledad accueillit Alexis. « Salut. » La mexicaine traversa rapidement la boutique vide pour rejoindre la sorcière. Un sourire était né sur ses lèvres à sa vue. « Salut Alexis ! Ça fait un bail ! » S’exclama-t-elle. Un instant elle se demanda pourquoi est-ce qu’elles ne se voyaient pas plus souvent. D’accord elles avaient des caractères très différents, mais ça ne les avait jamais empêchés de passer de bons moments. Il allait falloir qu’elles corrigent tout ça lol si elle savait. « Comment vas-tu ? » Soledad s’approcha pour lui faire la bise avant de reculer de plusieurs pas. Elle savait que si Alexis se pliait aux embrassades habituelles, elle n’était pas non plus du genre tactile et avait besoin de son espace, la mexicaine s’efforçait donc de respecter ce point au maximum. La preuve que ce n’était pas parce qu’elles ne se ressemblaient pas qu’elles ne pouvaient pas s’entendre ! « Bien et toi ? Prête pour ta première séance de méditation ? Tu vas voir ça fait un bien fou. » Reprit-elle en hochant la tête dans un geste enthousiaste. Depuis le temps que la voyante pratiquait cette discipline elle n’était pas contente de pouvoir partager ça avec quelqu’un.
« Les affaires ont l’air de bien tourner ? » Une seconde Soledad regarda Alexis observer les lieux avec intérêt. Il était vrai qu’elle n’était jamais venue dans la boutique, c’était donc une découverte pour elle. Et de fait, elle devait sûrement ignorer le sort qu’avait connu la partie moldue de la boutique. Le sourire de la brune se fit un peu plus mélancolique à cette idée, mais en même temps elle était fière de voir que la première impression de la sorcière était que le magasin avait son petit succès. Des sentiments contradictoires comme elle en ressentait beaucoup lorsqu’il s’agissait du Witches Bazaar. A la fois sa plus belle réussite et son plus terrible échec. Néanmoins, elle ne pouvait pas dire les choses ainsi à Alexis. « Oh ça va par ici ! J’ai dû fermer la partie moldue de la boutique à cause du Gouvernement, ça a été un peu compliqué mais ça va mieux. On ne va pas se laisser abattre hein ? » Choisit-elle de répondre d’un ton qu’elle voulait détaché. En vérité, parler du Witches Bazaar moldu la remuait toujours mais ce n’était pas le sujet du jour et elle ne voulait pas embêter la sorcière avec ses états d’âme. Ainsi au moins elle montrait que la situation avait été géré et qu’elle ne baissait pas les bras. Et puis, elles n’étaient pas là pour ça, tout simplement et Soledad ne l’oubliait pas. Alors après avoir laissé un peu de temps à Alexis pour examiner la boutique, elle reprit la parole. « Viens, suis moi, j’ai aménagé un espace dans une pièce que je n’utilisais pas, on va s’y installer. » Tout en parlant, la voyante entreprit d’avancer pour montrer le chemin à son amie. Elle contourna le comptoir et traversa l’arrière boutique avant de pousser une porte qui menait à une troisième pièce. C’était celle-ci qu’elle avait aménagé pour ses entrainements avec Théo. La pièce n’était pas bien grande mais elle suffisait amplement et une fenêtre amenait même de la lumière naturelle. Elle était équipée de tapis de sol pour les entrainements à la moldue, d’un mannequin de frappe -à qui Soledad s’était amusé à dessiner un masque noir autour des yeux avant de l’appeler Zorro- et de fauteuils dans un coin pour les moments de pause. Ce n’était pas un équipement professionnel mais ça suffisait amplement, et c’était bien plus que Soledad s’était jamais imaginé posséder. Enfin, pour aujourd’hui elles allaient surtout avoir besoin de tapis un peu plus moelleux.
Une fois dans la pièce, Soledad se tourna vers Alexis. « D’où te viens ce soudain intérêt pour la méditation ? Trop de stress a ton boulot ? » Demanda-t-elle, un petit sourire aux lèvres. D’accord elle ne lui avait pas posé de questions par hiboux mais ça ne l’empêchait pas d’être curieuse. Ah oui, la curiosité avait toujours fait partie de la voyante, on ne se refaisait pas. Et puis, en sachant ce qui causait ce nouvel intérêt à la sorcière peut-être qu’elle pourrait guider un peu plus la séance et ainsi obtenir un meilleur résultat. La mexicaine alla se placer au milieu de la salle et sortit sa baguette pour faire apparaitre deux tapis de sport un peu épais. Ceci fait, elle s’assit sur l’un d’eux et entreprit d’enlever ses baskets en toile. Elle avait toujours préféré rester en chaussettes pour ce type d’exercice. Quant au reste de sa tenue, elle avait déjà prévu le coup, elle portait un jogging en coton et un t-shirt. Elle avait aussi amené un gilet au cas où. Même si le mois de juillet était là, la méditation n’était pas une activité qui donnait chaud, en fait c’était même le contraire, et méditer en ayant froid était totalement contreproductif alors autant prévoir le coup. Elle releva le regard vers Alexis. « Tu as prévu des vêtements un peu plus confortables ? La méditation en jean ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. » Lança-t-elle avec un petit rire léger. Bon, en soi rien n’empêchait de méditer en jean, mais franchement ça ne lui paraissait pas hyper confortable pour se laisser aller.
CODAGE PAR AMATIS
— And all the pieces fall right into place
So it goes I'm yours to keep and I'm yours to lose
Alexis Fawley
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Jeu 1 Avr - 18:56
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Alexis Fawley & Soledad Velasquez || Début Juillet 2020
Se rendre chez Soledad, c’est souvent la corvée. C’est ce que tu fais lorsque tu n’as plus trop le choix et que tu te rends compte que cela fait longtemps que vous ne vous êtes pas vues. Il faut dire que tu n’accordes pas une très grande importance à cette ‘’amitié’’ puisque cela n’en est pas vraiment une. Cela l’est peut-être pour Soledad mais te concernant, Soledad est plutôt une personne du passé et malgré tout ça, malgré le fait que tu en sois pleinement consciente, tu n’arrives pas à t’en détacher. Bien entendu, elle te sert aussi d’alibi ‘’social’’ parfois : une personne solaire, sympathique, agréable qui t’apprécie, c’est bon pour ton image. À force de traîner avec des mangemorts, cela n’a pas aidé à redorer ton blason. Non pas que c’est ce que tu cherchais mais tu te dis que cela ne peut qu’apporter un plus. Par ailleurs, même si tu ne l’avoueras jamais, retrouver Soledad, c’est toucher du doigt une vie un peu plus ordinaire, presque sans conflit, sans sang, ni même de la colère. Alors même s’il fallait faire semblant pendant quelques heures, tu t’y prêtes volontiers et tu apprécies faire comme si tu étais quelqu’un d’autres. Ces sentiments contradictoires se mêlent régulièrement dans ton esprit lorsque tu penses à elle mais tu te dis que c’est le lot de bien des sorciers. La vie est ainsi faite et tu ne t’en formalises pas : si Soledad peut t’apporter ce que tes autres amis ne peuvent te donner, autant en profiter, même si tu te sers clairement d’elle pour servir tes propres intérêts.
Alors en arrivant devant son magasin, tu as rassemblé ton courage à deux mains, te disant que ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Bien entendu, tu exagères, les rencontres avec Soledad ne sont jamais de mauvais moments. Disons plutôt que tu n’es jamais très à l’aise. Avec Tobias ou même avec Kesabel, c’est simple parce qu’il n’y a aucun mensonge, aucune ambiguïté, aucun risque de choquer l’autre puisque vous êtes semblables et que vos activités et vos idées sont les mêmes. Avec Soledad, c’est plus compliqué puisque tu dois faire attention à chaque mot prononcé, à chaque phrase qui sort de ta bouche. Ainsi, tu n’es jamais totalement détendue. Une fois à l’intérieur, vous vous avancez l’une vers l’autre et le sourire sincère de Soledad te force à sourire à ton tour. Ce n’est peut-être que par mimétisme, tu n’en sais rien. « Cela va très bien, je te remercie ! » Tu ricanes nerveusement lorsqu’elle évoque la méditation. Un bien fou ? Tu n’en es pas persuadée mais cela pourra sans doute t’être utile. « Oulalala, on va voir d’abord si j’y parviens ! » dis-tu d’un ton qui se veut enjoué et amusé. Tu l’es vraiment. Cette idée de méditation ne t’est pas venue de nulle part mais vous aurez sans doute l’occasion d’en reparler après, tu sens qu’elle va te questionner, tu la connais suffisamment pour prévoir ses réactions. Mais avant tout cela, c’est toi qui poses des questions sur sa boutique, cela fait très longtemps que tu n’es pas venue entre ces murs. Une impression de nouveauté attire ton regard sans que tu ne puisses explicitement savoir de quoi il en retourne. Tu te retournes brusquement vers la jeune sorcière lorsque Soledad explique qu’elle a dû fermer la partie moldue à cause du gouvernement. « Pourquoi ? » demandes-tu d’un ton abrupt alors que tes poings se serrent. « Enfin, j’veux dire, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Tu t’en veux d’avoir réagi si violemment. Tu ne sais pas si c’est parce que tu es énervée contre le gouvernement ou parce que la boutique de Soledad avait auparavant une partie moldue. Peut-être un peu des deux ? « Le principal c’est que tu aies pu rebondir en tout cas. » Tu regardes un peu partout, tu furètes dans tous les coins et en examines chaque recoin. C’est vraiment un endroit sympathique dans lequel la plupart des gens doivent être très à l’aise. Tu penses soudainement à la morgue dans laquelle tu travailles et dans laquelle toi tu te sens bien mais qui fait frémir les autres. On n’a pas tous le même référentiel de sérénité, c’est certain.
Une fois que tu as terminé ton petit tour, Soledad t’entraîne dans une pièce qui se situe à l’arrière-boutique et tu la suis bien docilement, prête à découvrir ce qu’il se cache derrière cette porte. Les mots te manquent lorsque tu découvres l’endroit. « Whaaa. » t’exclames-tu alors en pénétrant dans l’espace. Tu n’aurais jamais pensé y trouver une sorte de mini espace de sport. Chaque endroit de la pièce a été pensé et organisé. Cela ne paye pas de mine mais c’est largement suffisant pour satisfaire n’importe quel fan de sport. Après avoir regardée un peu partout, tu ne peux t’empêcher de t’arrêter devant le mannequin de frappe : tu te positionnes parfaitement devant celui-ci et de cogner à une vitesse incroyable dessus. L’air satisfaite et un sourire sur les lèvres, tu te retournes vers Soledad en haussant les épaules. « Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher. » Il faut dire que la boxe et toi, c’est une grande histoire d’amour que tu pratiques déjà depuis plusieurs années. Tu adores t’entraîner, tu n’as pas de mannequin mais un sac de frappe sur lequel tu ne ménages pas tes coups.
Soledad demande enfin pourquoi cette idée saugrenue de méditation t’est venue à l’esprit. Son air curieux te donne envie de lui répondre que ce ne sont pas ses affaires puis tu te rappelles que tu as besoin d’elle. Son aide pourra t’être précieuse et nécessaire même sur de nombreux aspects. Contre tout attente, tu décides alors de lui dire la vérité tout en omettant les détails scabreux mais les éléments que tu vas lui donner sont basés sur la véritable histoire. « Oui il y a le boulot mais pas que. » Tu te demandes si Soledad a suivi l’actualité récente de Sainte-Mangouste. Il y avait même eu un article dans la presse mais bon, tout le monde ne lit pas dans le journal. « Je suis maintenant responsable d’une étude clinique sur le gène sorcier en plus de mon travail en tant que de cheffe de service. C’est assez lourd, il y a beaucoup à faire, énormément à gérer, beaucoup de pression. Et de grandes attentes et une obligation de résultats. » Mais ce n’est pas de là que te vient l’idée. Tu explicites : « Tu te doutes que dans ce cadre, je suis également amenée à être au courant d’informations disons… sensibles. » Il est vrai que l’étude clinique et ses premiers résultats sont encourageants et que tu ne veux pas que la moindre information tombe entre de mauvaises mains. D’ailleurs, ces résultats ne sont pas seulement dus à l’étude « officielle » mais bien davantage sur celle « officieuse » qui se déroule dans un cadre tout à fait illégal. C’est aussi à cause de cela que tu veux te protéger. « J’ai un ami Occlumens qui a tenté de m’apprendre à fermer mon esprit. » C’est laborieux et difficile mais Tobias trouve que tu fais énormément de progrès. La montagne ne se gravit pas en une seule nuit mais tu arpentes une colline un peu plus haute à chaque fois. « Je me suis renseignée. Fermer son esprit passe aussi par la méditation. » Un sourire entendu s’installe sur ton visage et tu dis : « Tu te doutes bien que ce n’est pas si facile pour moi de me détendre. » Bien au contraire. Tu sais que cela va être très difficile car tu es une personne qui aime l’action et qui pense que l’apprentissage doit se faire dans la sueur, dans le sang ou la douleur. Pas en s’asseyant sur un tapis et en ne pensant à rien. Rien de tout cela n'est dans tes habitudes. « Et c’est là que j’ai pensé à toi. »
Tu regardes Soledad installer deux tapis plus épais, s’assoit et retire ses chaussures. Tu t’exécutes et fais la même chose. Alors que tu t’apprêtes à t’installer à ses côtés, Soledad te fait une remarque sur sa tenue. Elle n’a pas tout à fait tort. Ennuyée, tu décides de ne pas te démonter. « T’as raison. » Tu retires ton pantalon, laissant apparaître tes jambes musclées et entraînées par des années de course à pied, de boxe et de combats rapprochés. Les marques des sévices durant ton enfance sont visibles à certains endroits mais tu ne t’en formalises pas du tout ; ils font partie de ce que tu es. Tu te retrouves en sous-vêtement et t’assois en tailleur à ses côtés. « Me voilà confortable. » Tu hausses les épaules à nouveau. Tu es ainsi, tu ne t’embarrasses pas toujours des convenances.
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Jeu 15 Avr - 22:30
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Soledad ☽ ☾ Alexis
A chaque fois qu’elle retrouvait Alexis, Soledad se faisait immanquablement la même réflexion : elles devaient se voir plus souvent. C’est vrai ça, elles se connaissaient depuis longtemps, même s’il y avait eu une période de leur jeunesse où elles avaient plus ou moins perdu contact, alors pourquoi se priver de se côtoyer un peu plus souvent ? Pourtant, même si elle s’en fait la réflexion à chaque fois, la mexicaine n’avait jamais vraiment fait cette requête à son amie. Parce qu’une petite voix au fond d’elle lui soufflait que si les choses étaient ainsi depuis si longtemps, c’était qu’il devait y avoir une raison. Sinon Alexis aurait cherché à la contacter plus régulièrement, non ? Et bien sûr, les excuses étaient faciles à trouver, ce n’était pas ça qui manquait. L’emploi du temps chargé de la sorcière, toutes les responsabilités qui étaient les siennes et qui devaient lui prendre un temps fou. Et puis leurs caractères assez opposés aussi, lorsqu’Alexis avait besoin de parler, Soledad comprenait que ce n’était pas vers elle qu’elle se tournait naturellement, tout comme elle-même se tournait vers Ludivine dans ce genre de situation. Au fond, c’était sûrement normal qu’elles ne se voient pas plus d’une ou deux fois par an quand on prenait tout ça en compte, mais la mexicaine ne pouvait s’empêcher de trouver ça dommage, tout simplement. Enfin, elle savait qu’en amitié, il ne fallait pas forcer les choses, souvent tout se faisait naturellement et c’était très bien ainsi. Si leurs rencontres étaient aussi espacées, c’était sûrement que c’était mieux ainsi et ce n’était pas à elle de manœuvrer pour que les choses changent. En tant que porteuse du troisième œil, elle savait parfaitement que chercher à dévier le cours du destin n’était jamais une bonne idée, tout avait lieu pour une raison, et c’était aussi le cas pour les relations.
Mais ça ne l’avait pas empêché de se réjouir lorsqu’elle avait reçu un hibou d’Alexis, quelques jours plus tôt. Non seulement la sorcière lui proposait qu’elles se voient, mais en plus elle lui expliquait avoir besoin de son aide pour apprendre des techniques de méditation. Si Soledad cherchait l’occasion pour qu’elles se voient un peu plus, celle là était parfaite ! Ainsi, la mexicaine s’était empressé d’accepter d’aider son amie et lui avait donné rendez-vous au Witches Bazaar pour une première séance où elle l’accueillit avec un grand sourire. « Cela va très bien, je te remercie ! » A son rire un poil railleur à propos de la méditation, Soledad ne se formalisa pas. Elle savait bien que cette pratique ne faisait pas forcément l’unanimité, plus particulièrement auprès des sorciers qui ne juraient que par la magie, alors la réaction d’Alexis était logique. Néanmoins, elle était bien décidée à lui montrer que la méditation pouvait faire des merveilles si on lui en laissait l’occasion. « Oulalala, on va voir d’abord si j’y parviens ! » La mexicaine se fendit d’un sourire compréhensif. Là encore elle comprenait la réserve de la sorcière, la méditation n’était pas de ces pratiques qui s’acquéraient en un tour de main, ça demandait de la concentration et de la pratique, mais Soledad ne se faisait pas de souci. Elle était là pour guider son amie et avec un peu de bonne volonté elle ne doutait pas de ses résultats. « Y’a pas de raison. » La rassura-t-elle. Quand il s’agissait de la méditation, c’était normal de douter, les effets n’étaient pas visibles à l’œil nu et pas forcément rapides à se développer. En fait, il arrivait souvent de ne pas se rendre compte des bénéfices qu’on tirait de cette pratique jusqu’à ce qu’on arrête et que ça vienne à manquer. Soledad savait que ça pouvait être un exercice déroutant, mais c’était pour ça qu’elle était là à proposer son aide, pour que ça soit le plus clair possible pour Alexis.
Trop concentrée sur l’activité qui les amenait là, Soledad en avait oublié que c’était une des rares fois qu’Alexis mettait les pieds au Witches Bazaar. Il fallait dire que ce lieu faisait tellement partie de sa vie qu’elle avait tendance à penser que tous ses amis le connaissaient aussi par cœur. Mais ce n’était pas le cas, encore moins avec Alexis qu’elle ne voyait pas souvent, aussi lui laissa-t-elle le temps d’observer un peu la boutique avant de répondre à ses questions sur la santé de ses affaires. Un peu machinalement, peut-être pour ne pas avoir l’impression de camoufler des choses, elle l’informa de la fermeture de la partie moldue. « Pourquoi ? » La brune haussa un sourcil, franchement surprise devant la verve soudaine de son amie. « Enfin, j’veux dire, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Soledad secoua la tête pour se défaire de l’impression de malaise causée par la vive réaction de la sorcière. Peut-être était-ce l’expression de son inquiétude, ou de se hargne contre le gouvernement moldu, tout simplement. Chacun réagissait différemment. Néanmoins, puisque le sujet avait l’air de mettre Alexis sur les nerfs, Soledad préféra éluder. « Les moldus ne voyaient pas d’un bon œil certains objets que je vendais. J’ai dû fermer. » Expliqua-t-elle. Voilà qui était la vérité mais qui restait assez vague pour ne pas causer plus de réactions vives. Et puis, la mexicaine n’avait pas vraiment envie de s’attarder sur le sujet, elle ne voulait provoquer ni colère, ni pitié avec cette histoire. Elles n’étaient pas là pour ça et surtout ce ne serait pas ainsi qu’elle avancerait. « Le principal c’est que tu aies pu rebondir en tout cas. » La voyante hocha la tête sans se faire prier. C’était bien ça le principal, qu’elle ait pu avancer malgré tout. Ca avait été difficile, mais elle y était parvenu et c’était tout ce qu’il y avait à retenir.
Pour s’assurer qu’elles ne s’étendraient pas plus sur le sujet, Soledad invita Alexis à la suivre jusque dans la petite pièce qui accueillait ses entrainements avec Théo. Là elles seraient bien, il y avait tout ce qu’il fallait et même un peu plus. En tout cas, certainement plus que ce qu’Alexis s’attendait à trouver puisqu’elle lâcha un « Whaaa. » qui fit sourire Soledad. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir fière de la réaction de son amie. Cette pièce était sa petite fierté personnelle, ce n’était pas un antre du sport, mais ça représentait tous les efforts qu’elle faisait depuis plus d’un an et demi pour devenir plus forte. Et elle aimait l’idée de surprendre Alexis. Une salle d’entrainement, ce n’était pas vraiment quelque chose qu’on imaginait que Soledad ait chez elle. L’air amusé de la mexicaine se fit épaté en voyant la brune frapper son mannequin avec force et précision. « Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher. » Soledad lui adressa un sourire, clairement Alexis n’était pas une étrangère des salles d’entrainement et elle aurait bien des choses à lui apprendre aussi. Mais aujourd’hui elles n’étaient pas là pour ça, et une petite voix lui soufflait que s’entrainer avec la sorcière serait bien plus sérieux qu’avec Théo. « Je te présente Zorro, t’en fais pas, il est là pour ça. » Lança-t-elle en haussant les épaules. Même si la voyante n’avait pas encore la force de frappe d’Alexis, le fameux Zorro en avait vu d’autres. Enfin, pour aujourd’hui il n’allait certainement pas souffrir d’avantage, la méditation était une pratique beaucoup plus calme.
Ne tenant plus sa curiosité, Soledad fini par interroger la sorcière sur ce qui l’avait poussé à se tourner vers la méditation. De ce qu’elle avait vu, Alexis avait l’air de préféré les activités sportives intenses à celles portées sur la relaxation alors ça piquait sa curiosité. Simple envie de découverte, stress au boulot, besoin de se recentrer, ce n’étaient pas les raisons qui manquaient. « Oui il y a le boulot mais pas que. » La mexicaine hocha la tête pour encourager son amie à continuer. Le boulot c’était facile à deviner, Alexis lui avait toujours donné l’impression de se plonger à corps perdu dans son travail. « Je suis maintenant responsable d’une étude clinique sur le gène sorcier en plus de mon travail en tant que de cheffe de service. C’est assez lourd, il y a beaucoup à faire, énormément à gérer, beaucoup de pression. Et de grandes attentes et une obligation de résultats. » Sourire aux lèvres, Soledad émit un petit sifflement admiratif. Cheffe de service et responsable d’une étude qui avait l’air complexe, c’était impressionnant. Soledad n’avait jamais douté qu’Alexis soit une sorcière brillante. « Oh, félicitations ! » Glissa-t-elle entre deux explications. C’était pour ça aussi qu’elle regrettait qu’elles ne se voient pas plus souvent, elles auraient pu fêter ça. C’était exactement le genre de bonnes nouvelles dont tout le monde avait besoin en ce moment. « Tu te doutes que dans ce cadre, je suis également amenée à être au courant d’informations disons… sensibles. » Effectivement c’était une des conséquences d’occuper ce genre de poste. Maintenant qu’Alexis le précisait, Soledad trouvait ça logique. « J’ai un ami Occlumens qui a tenté de m’apprendre à fermer mon esprit. Je me suis renseignée. Fermer son esprit passe aussi par la méditation. Tu te doutes bien que ce n’est pas si facile pour moi de me détendre. » Le sourire de Soledad revint flotter sur ses lèvres. Elle comprenait mieux la démarche d’Alexis désormais et les informations qu’elle avait obtenu étaient vraies. La méditation ne permettait pas seulement de gagner en concentration et relaxations. Sa La pratique demandait de se concentrer sur autre chose, de se fermer au monde et ainsi de rendre son esprit impénétrable ça pouvait avoir un lien avec la magie. Mais pour cela il fallait déjà maitriser cette pratique, et, comme le soulignait Alexis, apprendre à se détendre. « C’est vrai que ça ne m’étonne pas trop. » Lança-t-elle avec amusement après avoir hoché la tête aux explications de la sorcière.
« Et c’est là que j’ai pensé à toi. » Soledad sentit son sourire s’agrandir sans qu’elle ne cherche à le réfréner. Elle aimait se sentir utile et surtout aider ses amis quand elle en avait l’opportunité. Jusqu’à présent ça n’était pas encore arrivé avec Alexis. « Tu fais bien ! Ca fait des années que je pratique la méditation, ça m’aide pas mal avec mon troisième œil, alors c’est vrai que ça doit jouer sur l’apprentissage de l’occlumencie. » Expliqua-t-elle en réfléchissant à tout ça. Lorsqu’elle interrogeait ses artefacts, elle se plongeait dans un état proche de la transe. Ca ne lui était pas venu naturellement, au début sa concentration lui faisait défaut mais pratiquer la méditation lui avait permis d’atteindre cet état d’entre-deux plus rapidement et facilement. On pouvait naitre avec un don mais ne pas le maitriser pour autant, ça s’apprenait. Et dans ce genre de cas entretenir son esprit était d’une grande aide. C’était là que la méditation prenait tout son sens. D’ailleurs, afin qu’elles puissent commencer leur session, Soledad fit apparaitre deux tapis épais et conseilla à Alexis de ne pas rester en jean. Les jeans c’était bien sympa pour se balader en ville, pas trop pour la méditation. « T’as raison. » Si la mexicaine cru que son amie allait tout simplement changer son pantalon en quelque chose de plus confortable -merci la magie- il n’en fut rien. Alexis se mit tout simplement en culotte. D’accord. Bon, elle serait à l’aise aussi comme ça alors Soledad ne tiqua pas plus que ça. « Me voilà confortable. » Alors là elles ne pouvaient pas dire le contraire. La voyante n’avait pas pour habitude de voir ses amies en sous-vêtements mais ça ne la dérangea pas non plus, il en fallait plus pour ça. Néanmoins, lorsqu’elle fit venir à elle le gilet qu’elle avait laissé dans son sac, elle en profita pour faire apparaitre une couverture qu’elle déposa à côté d’Alexis. Sa presque nudité ne la gênait pas et c’est pour bien le lui signifier qu’elle ne lui tendit pas directement la couverture, en fait elle avait autre chose en tête. « Tiens, quand on médite le corps se détend et se refroidi. Je ne voudrais pas que tu ressortes d’ici avec un rhume. » Si c’était difficile de se laisser aller à la méditation quand on n’est pas confortable dans ses vêtements, ça l’était tout autant lorsqu’on frissonnait tout le long de la séance. Soledad préférait qu’Alexis soit à l’aise.
Quelques instants, la mexicaine fit doucement basculer sa tête pour étirer son cou avant de se tourner vers Alexis. « On commence ? » Proposa-t-elle finalement. Elles étaient là pour ça après tout, autant en profiter. « Pour débuter, je vais te laisser t’installer dans une position où tu es confortable. Assise ou allongée, comme tu préfères, tu peux aussi aller te mettre contre un mur si tu t’y sens mieux. » Expliqua Soledad. De ce qu’elle savait certains méditaient même en marchant, mais pour débuter ce n’était pas conseillé. Cependant, si la mexicaine pratiquait depuis un bon moment, elle n’était pas non plus une experte en la matière, simplement elle savait ce qui avait marché pour elle lorsqu’elle s’était retrouvée à la place d’Alexis alors elle le partageait. Elle laissa quelques secondes à Alexis pour réfléchir avant d’enchainer. « Moi j’aime bien rester assise en tailleur, les mains qui reposent sur les genoux, mais tu fais comme tu le sens. L’important c’est que tu gardes ton dos droit et tes épaules relâchées. Tu peux pencher légèrement la tête en avant pour mieux respirer. » En guise d’exemple, elle se mit en place. Elle ramena ses jambes devant elle avant de les croiser et remua un peu pour bien placer son bassin. Par la force de l’habitude son dos était droit et ses épaules baisser. Avant de continuer, elle jeta un coup d’œil à Alexis. « Quand ce sera bon pour toi, on pourra continuer. » Reprit-elle sans la presser. Après tout c’était ça aussi la méditation, prendre son temps.
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Mar 27 Avr - 20:42
Perdue dans ces réflexions où mon âme s'égare dans mon miroir d'illusions
Alexis Fawley & Soledad Velasquez || Début Juillet 2020
Pourquoi vous ne voyez pas si souvent ? Peut-être parce que ce n’est pas un de tes souhaits. C’est une première réponse facilement acceptable et qui pouvait expliquer en grande partie pourquoi votre relation reste biannuelle. Deuxièmement, celle-ci te coûte énormément parce que durant ces entrevues, tu ne peux pas être toi-même et parler de tout et de rien comme avec Tobias ou Kesabel. Eux savent tout de toi et n’ont peur de rien. Par contre, Soledad, en bonne âme qu’elle est, ne pourrait décemment pas comprendre la moitié du quart de tes activités parallèles ; il faut dire que ce qui se passe dans la petite pièce secrète de ton appartement doit rester… secret puisqu’illégal. On te prendrait pour une cinglée, Soledad la première. Mais les fous ne sont-ils pas des génies incompris par la société ? Tu en es persuadée et tu n’es pas la seule puisque tes amis te soutiennent dans tes démarches et ton combat. La fin justifie les moyens non ? Tout cela pour dire que de toute manière, la jeune mexicaine ne comprendrait jamais que tu puisses effectuer des expériences sur des humains non volontaires ; elle trouverait forcément ça contre-nature, inhumain et inconcevable. Toi, en tant que jeune médicomage, tu as appris à passer sous silence ton serment d’Hippocrate afin de ne servir que tes propres intérêts, les intérêts des gens qui t’aiment et qui t’admirent réellement pour ce que tu es. Tobias et Kesabel donc. Phobos éventuellement puisqu’en tant que médicomage, il apprécie tes travaux. Mais les autres ne peuvent apprécier cette part de folie qui réside en toi. C’est donc une des raisons pour laquelle tu ne côtoies pas Soledad si souvent. Il y avait une troisième raison, plus enfouie, moins évidente mais qui résonne en toi très profondément ; ton cerveau la met souvent de côté parce que c’est difficile d’y penser et de s’y accrocher, pourtant, c’est la vérité. Tu envies Soledad. Tu envies sa vie -même si tu ne l’échangerais contre la tienne pour rien au monde, tu as appris à vivre ainsi-. Lorsque tu la voies, tu penses à la petite fille que tu étais à onze ans, cette jeune fille qui pensait pouvoir se sortir de la noirceur et des abymes mais qui s’y est retrouvée catapultée à quatorze ans. Tu y as cru avec elles, avec Soledad et Ludivine, de vrais rayons de soleil et tu as cru y parvenir à un moment ; la mort de ton père, causée par ta faute, a redistribué toutes les cartes et tu as alors compris que tu n’échapperais pas à la compulsion de répétition. Ton père était violent, tu le seras d’une autre manière, mais tu le seras. Ta violence à toi est plus subjective, plus idéalisée, plus scientifique mais cela en est. Mais lorsque tu regardes Soldedad, il arrive parfois que tu vois dans ses yeux la gamine de onze ans qui t’a tendue une main secourable. Cela, tu ne peux l’ôter de ta tête et c’était aussi une des infimes raisons qui te font revenir vers elle.
Une fois dans la boutique de la jeune mexicaine, la médicomage scrute avec attention chaque recoin de la pièce, Soledad t’informe qu’elle a dû fermer la partie moldue de sa boutique et tu es presque outrée. « Dommage. Si les gens pouvaient enfin comprendre qu’il est plus pertinent de piocher dans l’un ou l’autre des deux mondes au lieu de se cantonner à ce qu’on connaît… » Tu n’as jamais rien eu contre les moldus en soit. Leur absence de magie ne te dérange pas même si elle est le symbole qu’ils seront bientôt la sous-espèce de l’évolution ; bien sûr que les sorciers sont une branche plus évoluée, génétiquement parlant. Pour autant, tu n’as jamais renié cette partie du monde parce qu’au-delà de ça, ils sont bien plus avancés dans certains domaines que ne le sont les sorciers notamment dans le domaine de la médecine, ils savent faire des choses que tu ne te risquerais même pas avec la magie. Peu sont les médicomages à penser comme toi, c’est Phobos qui t’a aussi appris à te détacher de ce que tu sais pour voir au-delà de ce qu’on nous enseigne. Tu ajoutes : « Et puis avec le contexte actuel… » Tu fais allusion au Blood Circle bien évidemment. Au moins, c’était peut-être plus sécurisant ainsi.
Soledad te montre ensuite la pièce où vous allez vous entraîner et tu es impressionnée. Tu ne t’attendais pas vraiment à ça et la pièce donne effectivement envie de se bouger le cul. Bon, cela manque d’une cible pour balancer des couteaux mais tu t’en contenteras, tu n’es de toute manière pas là pour ça. L’hôte du jour te présente Zorro puis tu te rapproches d’elle lorsqu’elle demande pourquoi tu as pris la décision de te former à la méditation. Lorsque tu évoques tes nouvelles attributions, Soledad siffle et tu souris bêtement. Cela fait toujours plaisir un petit compliment après tout. « Merci beaucoup. » Puis tu expliques comment tu en es arrivée là ; fermer son esprit passe par la méditation et tu n’es pas le genre de femme qui apprécie de se laisser aller. Au contraire. Tu aimes tout contrôler parce que cela te donne l’impression de maîtriser ce qui t’arrive et c’est absolument nécessaire. Mais dans le cadre de l’Occlumancie, si la méditation pouvait t’apporter un plus, tu n’allais pas te gêner pour apprendre ! Enfin, si c’était possible… Certes, tu es une ancienne Serdaigle, mais tu es aussi sacrément têtue et ton esprit l’est tout autant. Il n’aime pas qu’on lui dise quoi faire.
En tout cas Soledad semble ravie que ce soit elle que tu aies choisi pour t’accompagner sur ce chemin semé d’embûches. Elle explique alors que cela fait plusieurs années qu’elle la pratique et que cela l’aide dans son troisième œil. Tu frissonnes. Il ne vaut mieux pas qu’elle puisse voir ce que tu manigances en secret… Ferme ton esprit Lexi ! t’intimes alors la voix de la raison dans ta tête. Mentalement, tu reprends la technique utilisée pour contrer l’esprit de Tobias : tu te montes un mur de briques derrière lequel tu réfugies ton esprit. Tout en faisant cela, Soledad t’invite à t’installer et à te mettre à l’aise. Ce que tu fais en te mettant en culotte sans la moindre gêne. Tu te fiches de ce genre de détails. Toutefois, Soledad place une couverture à tes côtés et tu fronces les sourcils avant qu’elle explique que le corps se refroidit quand il se détend et qu’elle ne voudrait pas que tu tombes malade. Tu ne peux t’empêcher de laisser s’échapper un ricanement de tes lèvres. D’un ton amusé, tu lui rappelles : « Tu sais Soledad, je travaille dans une morgue. » Oh oui, il fait frisquet au sous-sol du service que tu diriges et ton organisme y est bien habitué depuis les années que tu y bosses. Toutefois, polie, tu acceptes la couverture et la place sur tes genoux. Peut-être que la douceur de celle-ci t’aidera à te détendre et à être plus confortable. « On y va. » dis-tu d’un ton que tu espères enjoué (alors qu’en vérité, tu appréhendes un peu) lorsqu’elle te demande si vous pouviez commencer.
Tu te tournes vers Soledad pour écouter les explications qu’elle te fournit : s’installer dans une position confortable. Tu hausses un sourcil ; debout c’est une position confortable ? Tu regrettes soudainement de ne pas avoir pris un de tes couteaux, c’est souvent ce qui te calme et tu trouves ça très apaisant de caresser la lame. Enfin bon, si tu fais ça devant Soledad, elle va hurler et te prendre pour une psychopathe. C’est exclu. Bon, quelle position apprécies-tu ? Si Kesabel était-là, lui pourrait aisément dire que la position que tu préfères c’est… Putain Lexi, ferme ton esprit. te rappelle encore une fois à l’ordre la voix de la raison. Tu regardes Soledad s’installer en tailleur et t’expliquer comment elle fait. Elle te dit de prendre ton temps. Tu passes une main dans tes cheveux et décides dans un premier temps de les attacher en un long chignon pour ne pas que tes boucles te dérangent pendant la méditation. Puis tu réfléchis ensuite et tu te dis que tu aimerais effectivement bien être contre un mur. Tu attrapes ton tapis et le déplace à la gauche de Soledad contre le mur ; tu restes ainsi toujours prêt d’elle mais cette fois, tu t’assoies en tailleur contre le mur et installes la couverture sur tes jambes. La froideur de celui-ci te rappelle celle rassurante de la lame de ton couteau et celle apaisante de ton service. Bah quoi, elle a dit d’être confortable non ? Si tu te sens mieux ainsi, tu le fais. Tu copies la position de Soledad en plaquant ton dos contre le mur et tu tentes de relâcher tes épaules. Bon ce n’est pas si catastrophique mais tu sens que tu es quand même légèrement beaucoup tendue. Tu inspires puis expires doucement pour tenter de faire sortir cette boule de nervosité qui t’envahit soudainement. « Je pense que je suis prête. » dis-tu à Soledad. Prête à souffrir, prête à se relaxer. Quel programme pour une jeune femme qui déteste se laisser aller. Tu prends sur toi et penses à tout ce que cela pourra t’apporter. Qui sait ? Peut-être que tu apprécieras ? Un sourire s’installe sur tes lèvres alors que tu penses à ça ; cela t’étonnerait, mais on peut toujours rêver non ?
Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Jeu 13 Mai - 17:01
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Soledad ☽ ☾ Alexis
Habituellement, lorsque Soledad avait l’occasion de passer un peu de temps avec Alexis, c’était dans un contexte bien moins informel que celui-ci. La plupart du temps elles se retrouvaient devant un café, un thé ou une bièraubeurre suivant l’heure de leur rendez-vous. Assises autour d’une table, elles passaient un petit moment à discuter de tout et de rien avant qu’Alexis ne décrète qu’elle était attendue ailleurs et qu’elle devait partir. Il en allait ainsi à chaque fois ou presque, avec quelques variances sur le lieu de leur rencontre et combien de temps elles passaient ensemble. Jamais chez l’une d’entre elles, toujours dans un endroit neutre et public, d’ailleurs Soledad avait renoncé depuis longtemps à l’idée d’inviter la sorcière dans son appartement. Et elle n’avait jamais eu dans l’idée de proposer à Alexis qu’une de leur rencontre se passe chez elle non plus. Elle avait rapidement compris que son amie tenait à son intimité, et à rester un peu éloignée de celle des autres. Soledad ne s’en était jamais plaint, ce n’était pas son genre. Elle avait toujours su se contenter de ce qu’elle avait et si c’était tout ce qu’Alexis pouvait lui donner alors elle ne demanderait rien de plus. Bien sûr, ça ne l’empêchait pas de souhaiter qu’elles puissent se voir un peu plus souvent, mais elle n’allait pas l’imposer à la sorcière. La Fawley lui accordait déjà son amitié, elle n’avait rien à réclamer de plus. Mais la mexicaine l’admettait, se voir dans un cadre différent, un où elle se sentait comme chez elle, c’était plaisant, ça lui donnait l’impression de partager encore un peu plus avec Alexis et de se dire que, peut-être que dans le futur elles pourraient passer un peu plus de temps ensemble. Il fallait dire que sa pratique de la méditation, Soledad ne la partageait que rarement avec ses amis. C’était une activité assez particulière qui ne plaisait pas à tout le monde mais qui lui avait toujours fait beaucoup de bien, alors elle était ravie de pouvoir la faire découvrir à Alexis. Ainsi peut-être allaient-elles partager un peu plus que quelques années étudiantes en commun et une amitié qui semblait un peu fragile. Rien que le fait que la sorcière ait choisi de la contacter pour qu’elle lui apprenne la méditation lui semblait un bon signe. Peut-être que les choses allaient aller dans le bon sens, pour le bien de leur amitié.
Après tout, c’était Alexis qui avait choisi de la contacter et qui avait réclamé son aide, ça devait vouloir dire quelque chose -oui oui, qu’elle se sert de Sol. Cette nouvelle mission qui était la sienne, Soledad était totalement prête à la remplir. Alexis était une amie de longue date et si elle pouvait l’aider, elle le ferait avec joie. Pour le coup, lui apprendre des techniques de méditation était amplement dans ses cordes. Elle n’avait jamais eu à passer ce savoir à quelqu’un d’autre, mais depuis le temps qu’elle pratiquait la méditation, elle avait appris à en saisir les subtilités et les petits trucs qui faisaient que ça marchait, alors elle ne se faisait pas trop de souci. Atteindre un état de méditation optimal n’était pas forcément un exercice facile, ni même donné à tout le monde, mais Soledad ne se faisait pas trop de souci pour ça. S’il le fallait, elles feraient plusieurs sessions, voilà tout. De toute façon, de ce que lui disait Alexis, parvenir à vider son esprit, à le fermer à l’extérieur, devenait une nécessité. De nouvelles responsabilités lui avaient été confiées à son travail, ce qui voulait dire beaucoup de pression et aussi la nécessité de garder toutes ses recherches secrètes, bien enfermées et inaccessibles dans son esprit. Soledad était franchement impressionnée par les avancées de son amie et elle ne manqua pas de l’en féliciter. « Merci beaucoup. » Voilà qui expliquait donc son intérêt soudain pour la méditation. La mexicaine n’avait jamais vraiment imaginer Alexis se tourner un jour vers cette pratique, comme quoi tout arrivait. Et puis cela faisait sens, pour protéger ses travaux elle souhaitait devenir occlumens et pour cela il fallait apprendre à fermer son esprit. Et quelle autre technique il existait pour maitriser ça ? La méditation bien sûr. Tout se recoupait.
Une fois toutes ces informations en tête, Soledad prépara l’espace dans lequel elles allaient s’exercer. Pas besoin de grand-chose pour méditer, un environnement calme, un tapis épais et une tenue confortable. Ce qu’Alexis se procura en enlevant purement et simplement son pantalon avant de s’assoir. Pourquoi pas. Pas vraiment gênée, Soledad voulait bien reconnaitre qu’ainsi son amie se sentirait parfaitement à son aise, par contre elle avait un peu peur qu’elle finisse par avoir froid. Et frissonner tout en méditant ne manquerait pas d’être contreproductif. Pour s’assurer que la sorcière n’en n’arrive pas là, la voyante fit apparaitre une couverture à ses côtés. Pas directement sur ses jambes parce que la mexicaine ne voulait pas se montrer envahissante. Un rire résonna dans la pièce, celui d’Alexis. « Tu sais Soledad, je travaille dans une morgue. » La mexicaine esquissa un sourire. Alexis marquait un point. En travaillant dans ce genre d’endroit elle devait certainement être confrontée à des températures basses presque toute la journée. Sûrement y était-elle habituée, mais ce n’était pas une raison pour avoir froid en dehors de ses heures de travail. Et puis, il y avait un point qu’elle ne semblait pas prendre en compte. « Ne me dis pas que tu y travailles aussi en culotte ? » Demanda-t-elle avec un petit sourire en coin. Oui, il faisait froid dans les morgues, Soledad voulait bien le croire -mais pas le vivre, non merci- mais quand même, les sorciers qui travaillaient là bas devaient être équipés. Ils portaient sûrement des vêtements plus chauds que la normale pour supporter des températures basses toute la journée, ou utiliser des sortilèges pour se réchauffer. Non pas se balader en sous vêtements. « Les morgues sont des endroits beaucoup plus intéressants que je ne pensais. » Ajouta-t-elle, un brin amusée par cette image. Bon, ce n’était pas pour autant qu’elle avait envie d’en visiter une.
« On y va. » Parfait, il était temps de commencer. Soledad eut l’impression de sentir une pointe d’appréhension dans le timbre d’Alexis mais sûrement se faisait-elle des idées. Elle s’apprêtait à apprendre quelque chose de nouveau, il n’y avait pas de raison de douter. La mexicaine se lança dans ses explications en commençant par le plus important : la position à adopter. Elle joignit les gestes à la parole pour qu’Alexis puisse prendre exemple si elle le souhaitait. Assise en tailleurs, les mains reposant sur les genoux sans chercher à s’y agripper, son dos était droit et ses épaules relâchées. Installée confortablement, Soledad observa Alexis trainer son tapis jusqu’au mur le plus proche et s’y adosser. « Je pense que je suis prête. » La mexicaine nota que les épaules de son amie semblaient encore un peu tendus mais elle ne fit aucune remarque. Ce n’était que le début, elles étaient là pour apprendre. C’était au fil du temps qu’Alexis parviendrait à se laisser aller. Elle hocha la tête, un sourire encourageant accroché aux lèvres. « Parfait. Commençons alors. » Soledad bougea doucement la tête sur les côtés pour détendre son cou. Elle cherchait comment expliquer au mieux à Alexis la manière dont elle s’y prenait. Ca paraissait simple dit comme ça la méditation, mais en fait, il y avait quand même quelques lignes directrices à suivre, le reste c’était du feeling. C’était la première fois que la voyante avait l’occasion de partager cette activité, elle voulait faire ça bien. « Le plus important en méditation, c’est d’arriver à vider complètement son esprit de toutes les pensées parasites. Pour ça, le plus simple c’est de te concentrer sur ta respiration, et uniquement sur ça. » Commença-t-elle à expliquer en tentant de se remémorer ses premières sessions. Elle se souvenait vaguement que déjà enfant son abuela lui conseillait de se concentrer sur sa respiration lorsqu’elle interrogeait son tarot. Elle lui répétait d’oublier tout le reste pour ne plus voir que les cartes et ne plus sentir que ce qu’elles voulaient qu’elle sente. Ça n’avait pas été à proprement parlé de la méditation, mais ça s’en était rapproché. C’était seulement plus tard que Soledad s’était intéressée à cette discipline et qu’elle avait compris son intérêt pour son don. Les progrès avaient été là et depuis elle n’avait plus arrêté.
Pour montrer l’exemple la mexicaine prit le temps d’inspirer et d’expirer un peu plus fort que d’habitude. Juste de quoi entendre le son de l’air qui entrait dans son nez, elle trouvait que ça l’aidait à se concentrer dessus. « Respire par le nez, tranquillement. Essaye de ne garder que ça à l’esprit. Les inspirations, et les expirations. » Elle laissa filer quelques secondes pour qu’Alexis s’habitue à l’exercice. Respirer n’avait rien de compliqué, mais ne penser à rien d’autre pendant ce temps était tout de suite plus délicat. Pour cela, Soledad avait d’autres petits trucs à partager avec son amie mais elle les gardait en réserve. Pour le moment elle voulait voir comment elle s’en sortait avec des explications et un exercice simples. Une inspiration, une expiration. « Si une inspiration est plus brève qu’une autre ce n’est pas grave, le plus important c’est que tout ce que tu aies à l’esprit soit ta respiration. Détends-toi, ignore toutes les autres pensées, ne pense plus à ce qu’il y a autour de nous. Fermer les yeux peut t’aider. » Reprit-elle d’une voix plus basse. Elle-même avait les paupières baissées mais pas totalement fermées pour pouvoir continuer de voir Alexis et la guider en cas de besoin. Contrairement à d’habitude, son propre esprit n’était pas vide de toute pensée, mais c’était normal, elle était là pour apprendre à la sorcière, pas pour pratiquer seule. Il n’empêchait qu’elle se sentait déjà plus détendue dans cette position, comme si son corps savait instinctivement l’état dans lequel elle allait le plonger. « Comment tu te sens ? » Demanda-t-elle doucement. Normalement il était préférable de garder le silence pendant qu’on méditait, mais Soledad voulait s’assurer de pouvoir guider Alexis comme il le fallait si c’était nécessaire. Et pour ça il n’y avait pas vraiment d’autre moyen.
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Lun 28 Juin - 22:38
Perdue dans ces réflexions où mon âme s'égare dans mon miroir d'illusions
Alexis Fawley & Soledad Velasquez || Début Juillet 2020
Tu te demandes ce que tu fous là. Assise en tailleur sur ce tapis à tenter de faire le vide dans ton esprit, tu te rends compte que cela risque d’être plus compliqué que tu ne le pensais : dans ta tête, il suffisait de fermer les yeux et cela fonctionnerait mais ce n’est pas le cas. Qu’est-ce qui t’a pris de lui proposer ça ? De la méditation. Avec toi. Alexis Fawley. Ce sont deux mots qui ne vont clairement pas ensemble. Tu ne te sens pas à ta place sur ce tapis, encore moins aux côtés de Soledad. Quelle idée saugrenue t’est passée par la tête ? Ce n’est déjà pas suffisamment compliqué de faire la conversation à la jeune mexicaine d’ordinaire, donc il avait fallu que tu complexifies encore davantage les choses ? Tu aimes vraiment te mettre des bâtons dans les roues. Tu soupires doucement et tentes de réfléchir à comment te sortir de là. Peux-tu faire semblant que cela fonctionne pour arrêter la séance plus rapidement ? Peut-être bien. Peut-être pourrais-tu essayer ? Vraiment essayer ? Après tout, tu es là, autant en profiter. Puisque tu es là…
Une fois installée confortablement, vous échangez quelques mots sur ta tenue qui ne semble pas convenir à Soledad qui te tend une couverture. Tu couvres tes jambes maigrichonnes mais néanmoins musclées pour ne pas la mettre mal à l’aise. Te concernant, tu te fiches de tout cela mais bon, les convenances… Il faut parfois s’en accommoder pour ne pas paraître impolie ou grossière. Dans ton cas, c’était surtout pour paraître davantage normale. Ta relation avec Soledad avait souvent un goût d’amertume dans la bouche mais si tu l’entretiens malgré tout c’est parce que tu sais que cela peut être utile. Soledad est quelqu’un de bien et tu sais qu’il faut parfois savoir s’entourer de personnes moins… plus… moins étranges disons. Alors en attendant, tu as besoin d’elle. Tu souris d’un air narquois lorsqu’elle parle de ton travail et de la manière dont tu t’y habilles. « Non sans, c’est plus pratique. » Tu ne rigoles qu’à moitié. Parfois quand Kesabel venait t’y rejoindre, il pouvait s’en passer des choses dans cette morgue. Mais cela n’était pas arrivée depuis quelques temps, ce n’était pas franchement son lieu préféré pour tirer son coup. Te concernant, au contraire, c’était l’endroit idéal. Chacun son truc. « Passe quand tu veux, je te ferai visiter. » dis-tu d’un ton amusé. « C’est très vivant. » Tu laisses échapper un rire sarcastique. « Désolé, c’est de l’humour de médecin légiste. »
Tu termines de t’installer contre le mur puis tu intimes à Soledad de commencer. Tu es prête à te jeter corps et âme dans cette expérience aussi inédite qu’inattendue. Tu jettes un coup d’œil à la jeune femme et copies sa posture en espérant que cela t’aide à entrer en méditation. Tu écoutes et effectues tout ce qu’elle te demande : tu fermes les yeux, tu te concentres sur ta respiration et uniquement sur ça. Une inspiration, une expiration. Une inspiration, une expiration. C’est comme cela qu’il faut faire ? Tu le fais une dizaine de fois puis tu recommences en suivant l’exemple de Soledad. En dehors du fait que tu as l’impression que tu vas t’agrandir tes trous de nez à force d’inspirer et d’expirer si fortement, tu as l’impression d’être totalement ridicule. Ce mouvement t’énerve plus qu’autre chose et tu débutes une longue trituration de tes mains pour t’occuper. Cela fonctionne presque mieux que de respirer profondément ; tu regrettes vraiment de ne pas avoir amené ton couteau ou même ton sabre pour te concentrer dessus mais tu te doutes que ton hôte en aurait été probablement choquée. Et puis, le but de ton « amitié » avec Soledad, c’est de paraître normale. Alors non, cela n’est pas vraiment normal de se trimballer avec une lame de 90 cm de long sur soi ; cela fait mauvais genre. Ignore toutes les autres pensées dit-elle alors que tu ne penses qu’à trancher un pauvre innocent. Le sang qui coule sur la lame, ta langue sur celle-ci pour le goûter. Ton rythme cardiaque s’accélère. Tu fais tous sauf te calmer. Ça c’est certain. Tu fais tout sauf ne penser à rien. Ta gorge s’assèche brutalement et puis la salive l’emplit lorsque tu repenses au goût du sang dans ta bouche. Putain de merde. Tu tentes de t'apaiser mais cela ne fonctionne pas vraiment. Tu calmes ton agitation et te redresses contre le mur, collant ton dos contre celui-ci pour que le froid te rassure. Soledad te demande comment tu te sens et tu ravales une remarque sarcastique pour ne pas paraître désagréable mais cela risque de ne pas fonctionner. « Tu le demandes vraiment ? » C’est plus sec que ce que tu aurais souhaité. Tu dis : « Je me sens pas bien. Faire le vide est trop angoissant. » C’est mieux que de dire que tu as soudainement des envies de meurtres non ? Sans doute plus socialement acceptable. « J’ai l’impression que ça marche pas ton truc. » Certes, cela ne faisait que quelques minutes que vous vous entrainiez mais tu doutais clairement de la capacité de Soledad à t’enseigner quoi que ce soit.
Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 4 Sep - 22:49
Perdue dans ces réflexions dans mon miroir d'illusions
Soledad ☽ ☾ Alexis
Plaisanter sur une morgue n’était pas vraiment quelque chose d’inscrit dans les habitudes de Soledad. Il fallait dire que ce genre d’univers n’était absolument pas quelque chose qui lui ressemblait. Dans son quotidien, ce qui s’en rapprochait le plus était le cirque de Neverland, ce lieu sombre qui regroupait des sorciers de tous horizons aux histoires souvent peu orthodoxes. Et encore, la comparaison s’arrêtait là car tout le monde y entrait et en ressortait bien vivant. Du moins pour ce qu’elle en savait. Les morgues, la mexicaine ne les imaginait pas aussi sombres, ni même vraiment glauques. Elle voyait plutôt du blanc et du carrelage, du métal aussi, un lieu aseptisé, sans âme. Bien différent de tout ce qui la caractérisait et dont elle avait l’habitude, surtout quand on faisait le parallèle avec le Witches Bazaar qui était toujours un peu dans un joyeux bordel coloré. Tout ça pour dire que les morgues, elle imaginait ça comme des endroits particulièrement sérieux, qui appelaient au silence et au respect des morts. Bref, absolument pas l’endroit sur lequel elle se voyait plaisanter avec légèreté. Pourtant c’était bien ce qu’elle faisait, rétorquant aux propos d’Alexis avec une boutade et un sourire. Parce qu’elle sentait que la sorcière n'était pas exactement à l’aise et qu’elle espérait qu’une peu d’humour pourrait l’aider à se détendre. Tenter de pratiquer la méditation serait contreproductif si elle était complètement crispée.
Au moins, sa question arracha un sourire à son amie, elle trouvait que c’était déjà une victoire. Alexis n’était pas la sorcière la plus expansive au monde. « Non sans, c’est plus pratique. » Soledad eut une expression amusée. Au moins, Alexis acceptait de rentrer dans son petit jeu. Leurs années d’amitié lui avaient appris que ce n’était pas toujours le cas alors elle en profitait. « Je te crois, c’est toi l’experte. » Elle se doutait cependant que ça ne devait pas être tout à fait vrai. Même si la Fawley était la cheffe de son département, il y avait des protocoles à respecter et des tenues règlementaires à porter. Se balader en culotte dans une morgue ne devait pas être très très bien vu, cheffe ou pas. « Passe quand tu veux, je te ferai visiter. » Le mexicaine eut un sourire. C’était la première fois qu’Alexis lui faisait une telle proposition, et même si c’était sur le ton de l’humour, elle appréciait cette main tendue. Les morgues n’étant pas tout à fait son truc, elle n’était pas sûre de donner suite, mais elle y réfléchirait sans problème. Du moins, il y avait une petite condition, ou deux. « Seulement si je peux en ressortir vivante. Et en un seul morceau. » Glissa-t-elle avec humour. Bien sûr, elle ne doutait pas un seul instant que ça soit le cas. Alexis s’occupait de gens déjà morts, et ce n’était pas son cas. Ahlala si elle savait « C’est très vivant. » Elle mêla un léger rire à celui de son amie. « Désolé, c’est de l’humour de médecin légiste. » Soledad hocha la tête, les médecins légistes n’étaient pas obligés d’être des personnes austères et dénués d’humour comme le cliché voulait le faire croire.
Une fois installée dans une position confortable pour la méditation, Soledad commença à donner quelques instructions à Alexis pour débuter la séance. La manière de méditer était propre à chacun et pouvait grandement varier selon les personnes, mais pour une première séance il était plus simple de suivre des consignes simples. Par la suite, Alexis pourrait trouver la méthode qui lui conviendra le mieux, suivre les conseils de la mexicaine ne serait alors pas une obligation. Mais pour le moment il fallait bien commencer quelque part. Si elle n’était pas experte, Soledad pratiquait depuis assez d’années pour savoir ce qui marchait généralement bien sur les débutants. Elle commença donc la séance en demandant à Alexis de se concentrer sur sa respiration et uniquement sur ça. Une consigne simple où la seule difficulté était de ne pas laisser divaguer son esprit. Dans ce genre de situation, il était terriblement facile de se retrouver à penser à sa liste de courses, au ménage qui attendait où à son travail, rien de très relaxant. La mexicaine laissa filer quelques minutes, le temps pour son amie de s’essayer à l’exercice. Ce fut en la voyant remuer, l’air pas très à l’aise, qu’elle lui demanda comment elle se sentait. « Tu le demandes vraiment ? » Le ton sec de la sorcière peignit un air étonné sur ses traits l’espace d’une seconde. Mais Alexis avait l’air frustrée alors elle ne s’en formalisa pas. A la place, elle rouvrit complètement les yeux et l’observa calmement. « Oui, pour que je puisse t’aider. » Affirma-t-elle avec douceur, loin de se vexer. Elle savait d’expérience que la plupart des gens qui s’essayaient à la méditation s’attendaient à réussir du premier coup, mais ce n’était jamais aussi simple que ça. L’irritation d’Alexis ne l’étonnait donc pas plus que ça.
« Je me sens pas bien. Faire le vide est trop angoissant. » Soledad hocha la tête, songeuse. Il était vrai que pour certaines personnes, le silence aidait à tout sauf à se détendre. Sans un bruit il était plus facile de laisser les mauvaises pensées se glisser dans son esprit. Et de ce que la mexicaine savait, Alexis avait également son lot de mauvais souvenirs à gérer. Il allait falloir qu’elle trouve une parade pour l’aider. « J’ai l’impression que ça marche pas ton truc. » Cette fois-ci elle ouvrit complètement les yeux pour regarder son amie. Elle avait l’air tout sauf à son aise, ce qui était l’inverse de leur exercice. Soledad s’efforça de passer au dessus de son ton irrité. Elle était frustrée de ne pas arriver à un résultat rapide, voilà tout, et comme la plupart des gens elle avait dû s’imaginer qu’elle maitriserait la méditation dès la première tentative. C’était pour ça que les gens abandonnaient souvent cette discipline alors qu’ils avaient à peine essayé, parce qu’ils en sous estimaient la difficulté. « Ce n’est pas que ça ne marche pas, c’est que c’est ta première séance et que ça ne fait que quelques minutes que tu essayes. Il faut un peu plus de temps que ça pour maitriser la méditation, ce n’est pas un exercice aussi simple qu’il n’y parait. » La mexicaine lui adressa un sourire encourageant. Fermer les yeux et respirer par le nez deux ou trois fois ne suffisaient pas. La plupart du temps il fallait même plusieurs séances d’essais avant de réussir à atteindre un état de détente satisfaisant. Elle préféra cependant ne pas s’attarder sur ce point pour ne pas décourager Alexis. La patience n’était pas son fort. « Ne t’en fais pas, j’ai encore quelques astuces qui peuvent t’aider. » Lui assura-t-elle. Des petits trucs simples, il en existait plein en méditation et il était temps d’en exposer quelques-uns à Alexis pour l’aider. En premier, elles devaient rendre le silence moins menaçant pour elle, et pour ça il n’y avait pas des tonnes de solutions. Il y avait mettre un peu de musique ou produire le son soi même. « Si le vide t’angoisse, tu peux chanter un mantra, comme le om. » Elle fit une démonstration. Produisant le son om à mi-voix et le laissant vibrer quelques secondes dans sa gorge pour montrer l’effet recherché. Le son semblait résonner partout et empêchait les pensées parasites de s’installer. « Je sais, ça fait un peu ridicule dit comme ça, mais ça aide vraiment. » Expliqua-t-elle avec un sourire un peu gêné.
Pour le reste, elle avait encore quelques tours dans sa manche. « Sinon pour t’aider à te concentrer sur ta respiration tu peux aussi imaginer une bille qui monte et qui descend au fil de tes inspirations et expirations. Je sais que c’est une technique qui aide pas mal au début. » Fabriquer une image avec son esprit demandait un peu plus d’effort mais ainsi elle aurait quelque chose d’un peu plus tangible que sa simple respiration sur lequel se concentrer. De tout ce qu’elle avait pu lire sur le sujet, ou discuter avec d’autres personnes qui pratiquaient la méditation, c’était une technique qui revenait souvent et qui avait l’air de bien porter ses fruits. Mais si Alexis souhaitait quelque chose d’encore plus tangible c’était possible. « Ce qui a bien marché pour moi, c’est l’astuce de la bougie. Regarde. » Soledad se pencha pour récupérer sa baguette et fit venir une bougie depuis la boutique. Elle la laissa flotter à quelques mètres d’Alexis, pas trop près afin de ne pas empiéter sur son espace vital, et alluma la mèche d’un autre coup de baguette. « Tu continues l’exercice de respiration, mais tu te concentres sur la flamme, tu ne la lâches pas des yeux, tu ne vois plus que ça. » Expliqua-t-elle en positionnant la bougie en dessous de la ligne du regard de la sorcière, afin qu’elle puisse avoir les yeux mi-clos tout le long de la séance. Lorsqu’elle avait commencé la méditation, c’était grâce à cette technique que Soledad avait pu obtenir ses premiers résultats. Elle avait longtemps utilisé une bougie pour se concentrer. Désormais elle n’en n’avait plus besoin mais elle espérait que ça pourrait aider Alexis. Elle lui adressa un sourire motivé. « Tu penses qu’une de ces options peut t’aider ? » D’un mouvement du poignet, elle éteignit la bougie et la reposa au sol le temps que la sorcière se décide, pas la peine de prendre des risques inutiles. « Tu peux même tout essayer, il faut parfois un peu de temps pour trouver le truc qui marche le mieux sur nous. » Alexis avait fait des études en médicomagie, elle savait comment les expériences fonctionnaient. Et sur celle là, Soledad était prête à l’aider.
CODAGE PAR AMATIS
— And all the pieces fall right into place
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Alexis Fawley
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Sam 18 Sep - 15:37
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Alexis Fawley & Soledad Velasquez || Début Juillet 2020
Soledad. C’est étrange comme ce prénom ne va pas du tout à la jeune femme. Soledad est tout sauf une femme seule et solitaire. Au contraire, elle est même probablement l’opposée de Lexi sur ce sujet. Après tout, Soledad a toujours eu ce côté solaire, ce côté avenant qui fait qu’elle est rarement isolée et qu’elle est toujours en bonne compagnie coucou Dodo. Si la jeune médicomage avait su attraper la main tendue de la mexicaine durant les premières années à Poudlard, la dure réalité l’avait rapidement rattrapé lors de l’été de sa quatrième année, alors que son père venait de mourir et lorsque, rongée par la culpabilité, Lexi n’avait pu supporter ce rayon de soleil dans sa vie alors qu’elle ne cherchait plus que la noirceur, les ténèbres. Elle aurait pu s’accrocher à cette lueur d’espoir au bout du tunnel mais elle avait préféré sombrer dans les abymes, sans se poser de questions. Sûrement parce qu’elle n’était à l’époque pas en mesure d’entendre et encore moins de comprendre que si elle repoussait autant Soledad et Ludivine, c’était parce qu’elles représentaient déjà, à l’époque, ce que Lexi ne sera jamais. Elle l’a néanmoins compris rapidement lorsqu’elles se sont revues il y a quelques années après le décès de son paternel : elles ont aujourd’hui des vies totalement différentes et Lexi ne souhaite pour rien au monde que son existence ressemble à celle de Soledad. Elles ne sont plus du même monde, tout simplement. L’ont-elles déjà été ? Ou bien Lexi se leurrait-elle étant plus jeune ? Tout est une question de point de vue et Lexi ne se pose plus cette question depuis longtemps. Soledad est là, à lui servir d’alibi normalité quand cela lui chante et c’est bien suffisant ainsi. Sinon, comme aujourd’hui, elle pouvait aussi être utile. Servir les intérêts de la jeune médicomage. Si Tobias lui a appris les rudiments afin de fermer son esprit, Lexi se disait qu’il était peut-être possible d’obtenir des résultats encore plus concluants en incluant la méditation aux séances d’entraînements psychiques. Pourquoi pas après tout ?
C’est en tout cas avec cette idée en tête que Lexi a frappé à la porte de la boutique de son amie. Après les bavasses d’usage, Lexi s’amuserait presque. Elle, qui est toujours sur la retenue, comme avec toutes les personnes en qui elle n’a pas une confiance aveugle (c’est-à-dire avec quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la population) parvient même à faire un peu d’humour. Le sarcasme est une des armes préférées de Lexi, surtout avec les personnes dont elle se fiche mais ce n’est pas le cas de Soledad. Enfin… Disons qu’elle veut paraître ordinaire pour elle, donc il s’agit surtout de faire bonne figure. Lexi n’accepte jamais de perdre le contrôle d’une situation : ne pas toujours maîtriser ce qu’il se passe lui est insupportable. Pourtant, alors qu’elles plaisantent ensemble sur les morgues, Lexi se sent presque à sa place, comme si elle était avec une vieille amie. À vrai dire, Lexi n’a pas d’amie. Elle n’a que des amis au masculin. Alors réussir à se détendre dans ces conditions relève presque du miracle. « Tant que je serai cheffe de ce service, tu n’as rien à craindre crois-moi. » Ce n’est pas vraiment un traitement de faveur en réalité. Cela n’a pas grand-chose à voir avec la jeune femme en réalité. Lexi ne laissera personne mourir dans son service. Elle n’a pas envie de devoir se taper toute la paperasse derrière ; cela ferait désordre sur son rapport.
Peu importe les blagues à présent, ne reste plus que la méditation. Du moins, le semblant de méditation. Après s’être installée, après avoir écoutée les conseils de Soledad, Lexi se sent tous sauf détendue. Mieux encore, elle se sent encore plus crispée qu’auparavant. Est-ce la faute à la posture ? Est-ce la faute à ses muscles raides ? Est-ce la faute au professeur ? Le regard de Lexi se tourne doucement vers Soledad alors qu’elle lui demande comment elle se sent. Mal. C’est tout ce que Lexi peut dire. Elle ne se sent pas à l’aise, elle ne se sent pas au mieux de sa forme et de sombres pensées viennent envahir son esprit sans qu’elle ne puisse les arrêter. Tout l’inverse du but de cette séance finalement. Lexi écoute Soledad lui donner quelques instructions et Lexi se retient de lui dire que celles-ci sont extrêmement nulles. D’abord parce qu’il faut être poli. Et c’est tout. C’est la seule raison qui empêche Lexi de le lui dire. Pourquoi s’infliger ça ? « D’accord. » Elle lève un sourcil lorsqu’elle lui explique qu’elle peut chanter un mantra et se retient de ne pas exploser de rire. Soledad a l’air ridicule rien qu’en le faisant. « Je suis pas sûre. » préfère-t-elle dire sobrement, pour ne pas paraître -à nouveau- trop sèche. Les autres idées de Soledad semblent davantage adaptées pour la médicomage donc elle se dit qu’elle peut tenter. Après tout. Quitte à perdre son temps… Qui sait ? Peut-être que cela sera efficace. L’astuce de la bougie. Lexi observe Soledad faire venir à elle une bougie et elle se mord les lèvres pour ne pas ricaner. Allez Lexi, essaye lui intime une voix dans sa tête. « Je vais essayer. » Toutes les options.
Après quelques minutes à murmurer le mantra, elle renonce, voyant que cela n’aide en rien à sa concentration. Pire, elle a l’impression d’être engloutie dans un océan sans fond, avec l’eau dans les oreilles. C’est désagréable au possible. Elle réouvre alors les yeux et fixe avec intensité la bougie toujours en lévitation au milieu de la pièce. La flamme vacille doucement et Lexi suit ses mouvements du regard tout en continuant à inspirer et expirer profondément sans qu’elle n’ait l’impression que cela change quelque chose. Elle trouve cela ennuyant. Ne penser à rien, être confrontée au vide, rien n’est plus angoissant également. Après avoir luttée pendant quelques minutes, Lexi secoue la tête encore une fois. « Non plus… » Elle commence sérieusement à douter des compétences de Soledad à lui enseigner quelque chose. La pédagogie ne soit pas être son fort. Encore une fois, la poitrine de Lexi se lève et se rabaisse au rythme régulier de ses respiration, cherchant un moyen de remettre de l’ordre dans son esprit. Se concentrant sur la bille, une image simple se forme dans son esprit. Comme Soledad le lui a expliqué, elle tente de visualiser en elle une bille de couleur argentée qui monte et qui descend. Une fois, deux fois, cinq fois. Dix fois. Sans qu’elle ne comprenne comment ni pourquoi, la bille argentée se substitue à une lame froide et grise ; l’esprit de Lexi divague. De la lame, elle passe au sang, du sang elle passe à Tobias, de Tobias elle passe à son père et à comment elle s’est débarrassée du corps. Elle réouvre les yeux brutalement, la respiration légèrement haletante, et les pensées du cadavre du père de Tobias dépecée et découpée en cinquante morceaux viennent obscurcir son jugement tandis qu’elle ressent toute une colère s’éveiller en elle. La colère contre cet homme, la colère contre l’univers. Elle se redresse et regarde Soledad : « C’était une mauvaise idée de te demander des conseils. » Lexi se relève et renfile son jean. « C’est inutile. Ça ne marchera pas sur moi. » dit-elle brusquement. Lexi n’a pas vraiment conscience que les mots qu’elle prononce sont fort peu sympathiques et qu’elle risque de blesser Soledad. Elle s’en fiche finalement. Peut-être qu’il s’agit-là d’arrêter cette mascarade ridicule qui ne rime à rien. De toute manière, qu’est-ce que ça lui apporte réellement cette amitié ? Au début, elle se disait que cela lui permettrait d’être plus insérée socialement. Mais finalement, l’air affable de Lexi (lol) suffisait largement pour faire fuir n’importe quelle autre personne n’ayant pas le cœur bien accroché. Peut-être fallait-il mieux en rester là ? Lexi passe sa main dans ses cheveux et réfléchit, prête à se demander si elle ne ferait pas mieux d’arrêter de faire semblant. « Je préfère m’en aller. Tu es… »inutile. Le mot meurt sur ses lèvres et Lexi l’arrête avant de le prononcer à voix haute mais la manière dont elle regarde Soledad n’a rien de très appréciateur. Elle s’en fiche un peu, pour tout vous avouer. Elle ne veut plus jamais avoir à méditer. Pourquoi s’est-elle infligée cela ?
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Mer 3 Nov - 22:32
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Soledad ☽ ☾ Alexis
Aujourd’hui semblait être un jour de nouveautés entre Alexis et Soledad. Les deux sorcières se connaissaient depuis des années, depuis Poudlard même si on occultait les quelques années où elles s’étaient perdues de vue, et pourtant c’était la première fois qu’elles se retrouvaient dans un tel contexte. Jamais auparavant Alexis n’avait mis les pieds dans un lieu aussi intimement lié à Soledad, que ce soit son appartement ou le Witches Bazaar, à chaque fois qu’elles se voyaient c’était dans un endroit public et impersonnel. Cette visite était une grande première, mais ce n’était pas tout. Pour la première fois, Alexis avait demandé de l’aide à Soledad, ce qui n’était jamais arrivé auparavant malgré leurs années d’amitié. Jusqu’à présent, leurs conversations avaient toujours été agréables, mais aussi assez superficielles, elles parlaient de tout et de rien pendant une heure ou deux avant de se quitter et de recommencer quelques mois plus tard. Alors que la sorcière souhaite que Soledad lui apprenne la méditation, ça sortait vraiment de l’ordinaire. Ce que la mexicaine avait accepté avec joie, bien sûr. Et comme si cette rencontre n’était pas déjà assez différente de d’habitude, voilà qu’elles se mettaient à plaisanter. Et sur les morgues, rien que ça. Autant dire que ce n’était pas vraiment le genre d’humour qui caractérisait Soledad en temps normal, mais puisqu’Alexis semblait prête à échanger quelques plaisanteries, elle se laissa entrainer dans cette direction. Au final, la Fawley l’invitait même à venir visiter son lieu de travail, ce que la brune accepta, du moins à condition de pouvoir en ressortir vivante et en un seul morceau. « Tant que je serai cheffe de ce service, tu n’as rien à craindre crois-moi. » Soledad adressa un grand sourire à la sorcière, sincèrement ravie de cette réponse. Alexis avait toujours été pudique dans ses propos et pas du genre à s’avancer sur quoi que ce soit, la mexicaine y était habituée depuis le temps, elle avait appris à faire avec et à ne pas trop en demander. Mais l’entendre dire ça était plaisant, même si elles ne faisaient que plaisanter. « Parfait ! » S’exclama-t-elle donc sans quitter son air joyeux. Bon, en vrai elle savait bien qu’elle ne risquait rien à visiter la morgue, mais quand même.
La fin de ces échanges marqua le début de leur séance de méditation. Installée sur le tapis dans une position où elle se sentait à l’aise, Soledad s’efforçait de guider Alexis. La pratique de la méditation pouvait sembler simple de premier abord, beaucoup de gens s’imaginaient qu’il suffisait de fermer les yeux et de se concentrer quelques secondes sur sa respiration pour atteindre un état de décontraction idéal, mais ça ne marchait pas comme ça. Il y avait de nombreux paramètres à prendre en compte, les sollicitations extérieurs, la concentration qui vacillait, le corps qui se rappelait soudainement à soi et l’esprit qui partait dans tous les sens. La mexicaine avait beau faire de son mieux pour tout expliquer à son amie, elle ne fut pas vraiment surprise de constater que celle-ci avait des difficultés. De là où elle était, elle pouvait le voir sans trop de mal. Alexis était tendue, elle remuait un peu trop, elle n’était pas à l’aise, ça se voyait clairement. Et ça n’avait rien d’anormal. Maitriser la méditation n’avait rien d’une évidence et ce fut ce qu’elle tenta d’expliquer à Alexis, il fallait de la patience et du temps, même si c’était frustrant. Au final, le résultat en vaudrait le coût. « D’accord. » Après un hochement de tête, Soledad entreprit de proposer quelques conseils pour aider Alexis à se concentrer. Elle avait choisi volontairement de ne pas les mentionner dès le début de la séance pour voir comment son amie s’en sortait par elle-même en se concentrant uniquement sur sa respiration, mais puisqu’elle avait l’air d’avoir des difficultés, autant tenter de lui faciliter les choses. Heureusement, il existait pas mal de petites astuces faciles à mettre en place pour ça. En premier, Soledad lui conseilla donc de chanter un mantra, le fameux om qu’on entendait un peu partout, ou toute autre phrase qui pourrait aider Alexis. « Je suis pas sûre. » L’air perplexe de la sorcière n’échappa pas à la mexicaine mais elle ne s’en formalisa pas, elle était la première à dire que chanter un mantra pouvait sembler ridicule. Elle fit tout de même une démonstration, rien que pour montrer que ça ne coutait rien d’essayer. « Je suis d’accord, on se sent un peu bête en faisant ça, mais l’important c’est que ça puisse aider. » Admit-elle avec un petit haussement d’épaule. Et puis franchement, le ridicule n’avait jamais tué personne.
Loin de se démonter, Soledad continua ses explications. Si le mantra n'était pas au goût de la sorcière, ce n'était pas bien grave, elle avait encore d'autres astuces dans sa manche qui pourraient faire l'affaire. S'imaginer une bille qui montait et descendait, se concentrer sur la flamme d'une bougie pour ne plus penser qu'à ça, elle proposa toutes ces options, bien décidée à ce qu'Alexis ait toutes les clés en main pour s'entraîner dans les meilleures conditions possibles. « Je vais essayer. » Bon, au moins Lexi n'était pas totalement fermée à ses suggestions. La mexicaine se contenta de hocher la tête en silence pour la laisser tenter tranquillement. Bientôt un léger murmure vint envahir l'espace, trop faible pour que la voyante distingue le moindre mot. Les yeux mi-clos pour ne pas se montrer trop intrusive, Soledad laissa Alexis faire ses tentatives en se contentant de l'observer du coin de l'œil. Elle espérait que son amie trouverait la méthode idéale pour elle mais de toute évidence il ne s'agissait pas de chanter un mantra. La tension dans ses épaules était toujours présente. Elle ne fut donc pas surprise de la voir rouvrir les yeux, un air vaguement irrité sur les traits pour se mettre à fixer la bougie. Si le mantra pouvait être déstabilisant pour beaucoup de gens, la bougie avait souvent fait ses preuves. C'était grâce à cette astuce que Soledad avait réussi à se glisser dans le bon état d'esprit pour méditer. Mais malheureusement ce ne fut pas le cas pour Alexis. « Non plus… » Soledad était un peu désappointée mais elle ne perdait pas espoir, la méditation était vraiment une activité propre à chacun, il suffisait que la Fawley et le déclic et le reste en découlerait tout seul. Si ce n'était pas une des méthodes qu'elle lui avait exposées, ça pourrait tout à fait venir d'autre chose. Soledad y croyait.
De nouveau, la mexicaine choisit de garder le silence, Alexis avait l'air assez tendue comme ça, il était plus sage de lui laisser tout le temps et l'espace nécessaire pour faire ses propres expériences. Les yeux dans le vague, elle tentait sûrement la méthode de la bille. Les secondes défilèrent et Soledad aurait presque pu croire que la sorcière avait finalement trouvé la méthode qui lui convenait, si ce n'était la tension dans ses épaules qui démontrait qu'elle n'était absolument pas détendue. Quand Alexis se redressa, Soledad en fit machinalement de même. « C’était une mauvaise idée de te demander des conseils. » La brune ouvrit de grands yeux surprit face à cette réaction soudaine. Elle ouvrit la bouche mais déjà Alexis se relevait et renfilait son jean, apparemment décidée à partir. Paumée, Soledad n'eut pas le temps de protester. « C’est inutile. Ça ne marchera pas sur moi. » Instinctivement, la mexicaine eut un mouvement de recul face au ton employé par Alexis. Elle fronça les sourcils, désarçonnée par ce soudain changement de comportement. Qu'est-ce qu'il se passait exactement ? Elle ne comprenait pas, elle tentait d'apprendre les bases de la méditation à Alexis et voilà que celle-ci se montrait brusque et presque hargneuse. D'accord, elle avait du mal à s'en sortir avec la méditation, mais ce n'était pas une raison pour se mettre dans un tel état. Soledad faisait de son mieux pour la guider, ça ne pouvait pas marcher du premier coup à tous les coups. « Attends… » Lança-t-elle en se levant à son tour. La frustration de la sorcière était compréhensible mais elle ne devait pas la laisser la guider ainsi, la méditation était là pour lui apprendre tout l'inverse. Ce n'était peut-être pas aussi simple qu'elle l'aurait aimé, mais il lui suffisait de persévérer.
Sauf qu'Alexis n'en avait de toute évidence pas l'intention. « Je préfère m’en aller. Tu es… » Soledad eut un nouveau mouvement de recul. Aucun mot n'avait été prononcé et pourtant elle eut l'impression qu'elle venait de se prendre une gifle. Il fallait dire que le ton et l'expression de la sorcière parlaient pour elle. Elle ne la regardait plus seulement avec irritation mais plutôt ce qui semblait être du mépris non dissimulé. Cette constatation fit mal à la mexicaine, elle n'avait rien fait pour mériter ce traitement et elle ne comprenait pas d'où ça sortait. « Je suis quoi, Alexis ? » Demanda-t-elle doucement après un instant de silence. Non, décidemment elle ne comprenait pas, alors un peu naïvement elle se disait qu'ainsi Alexis pourrait également comprendre qu'elle n'avait rien fait pour mériter d'être traitée de la sorte. Elle était son amie et depuis tout ce temps, elle s'efforçait juste de remplir ce rôle, du moins dans la mesure de ce que la sorcière lui laissait faire. Ca n'avait jamais été simple avec Alexis, mais Soledad avait toujours fait des efforts. « J’essaye juste de t’aider. » Ajouta-t-elle. C'était elle qui était venue la trouver pour lui demander de l'aide avec la pratique de la méditation, ce n'était pas la mexicaine qui était venu la chercher. Elle ne la forçait à rien, elle se contentait d'essayer d'être une bonne amie. Au final, la réaction d’Alexis la blessait. « Ce n’est pas parce que tout ne fonctionne pas comme tu le souhaites qu’il faut se braquer. » Tenta-t-elle tout de même pour apaiser la sorcière. Au fond, sa réaction venait sûrement de là, elle avait des attentes trop importantes et échouer était difficile. Cette explication tenait la route, c’était logique, cohérent même, ça ne cachait rien et ne promettait aucune blessure. Il suffisait que Soledad évite de voir quel regard Alexis portait sur elle pour y croire. « Je te l’ai dit, la méditation ça ne se maitrise pas en une seule tentative, laisse-toi du temps. » Reprit-elle en essayant de glisser un fin sourire d’encouragement sur ses lèvres. Elle voulait aider Alexis, sincèrement, mais elle avait la désagréable impression d’être sur une pente glissante et de ne rien pouvoir faire pour éviter la chute qui promettait d’être douloureuse. Courageusement, et certainement un peu naïvement, elle enchaina. « Si tu ne sens pas de continuer aujourd’hui on pourra toujours tenter de nouveau dans quelques jours. » Une fois Alexis de nouveau maitresse de ses émotions, tout ira sûrement mieux.
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Alexis Fawley
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Sam 27 Nov - 20:06
Perdue dans ces réflexions où mon âme s'égare dans mon miroir d'illusions
Alexis Fawley & Soledad Velasquez || Début Juillet 2020
La séance allait bon train et pourtant, plus Soledad tentait d’expliquer à Lexi les rudiments de la méditation et plus la jeune médicomage trouvait cela ennuyeux, inefficace et même angoissant. Surtout angoissant pour être exact. Être confrontée à une technique qu’elle ne maitrise pas et dont elle ne comprend pas le sens ni même le but semble avoir raison d’elle. Pourtant, elle s’était convaincue qu’elle pouvait y parvenir, que cela ne serait qu’un plus dans son bagage de compétences déjà bien solide. Mais pour autant, alors que Soledad donne -sincèrement- tout ce qu’elle a, Lexi ne peut s’empêcher de jouer aux mauvais élèves. Elle critique ses méthodes à demi-mots, n’y croyant déjà qu’à moitié, ce qui empêche probablement la mise en route et la réussite de la technique. Il faut dire qu’au-delà de la pédagogie de la mexicaine qui laisse à désirer, ce qu’elle demande à la jeune femme de faire va à contre-courant de tout ce que Lexi apprécie dans la vie. Certes, elle aime le calme et la quiétude mais se concentrer sur une flamme ou sur « rien », cela demande peut-être trop, c’est peut-être trop pour une médicomage qui ne retrouve du réconfort que dans des lieux froids ou au contact de la lame aiguisée d’un scalpel ou d’un couteau. Au bout de ce qu’il lui semble des heures tellement la position lui est inconfortable, Lexi se redresse après qu’un flash morbide ait traversé son esprit. Revoyant dans sa tête ce qu’elle avait dû faire pour aider son ami Tobias, l’horreur de la situation -bien qu’elle soit plutôt ordinaire pour Lexi- la pousse dans ses retranchements et elle sent son cœur tambouriner bien trop fort dans sa poitrine, son sang pulser bien trop vite dans ses veines, son angoisse monter bien trop rapidement dans son cœur. Cette crainte s’empare de la jeune femme et elle retrouve un semblant de sérénité en renfilant ses vêtements ; une sécurité de plus face au monde hostile que Soledad lui proposait aujourd’hui. Lexi n’a jamais eu pour habitude de sortir de sa zone de confort et à chaque fois qu’elle l’a fait, elle était entourée de gens en qui elle avait confiance. Tobias, Kesabel, même Rory. Or elle le sait désormais, elle ne parviendra jamais à se détendre en présence de Soledad parce que leur relation entière est basée sur du vent, sur de la manipulation, sur des faux-semblants. Du côté de Lexi du moins car Soledad a toujours eu l’air d’apprécier de la voir, se remémorant probablement leur ancienne amitié et la manière dont Lexi avait cru changer lorsqu’elle était à Poudlard.
Soledad se lève et Lexi lui témoigne immédiatement son envie de s’en aller. La rouquine le sait bien, si elle a tenu à maintenir ce lien si étrange avec Soledad, c’est aussi aux regards ce qu’elles avaient pu vivre plus jeunes. Lexi s’évertue à penser qu’elle aurait pu être une femme différente si elle avait su prendre la main que lui avait tendue Soledad après leur quatrième année, à la mort du père de la jeune Fawley. Mais Lexi avait refusé cette main, pire, elle l’avait même ardemment repoussée. Préférant la noirceur de Kesabel à l’attitude solaire de Soledad. Elle avait fait son choix il y a bien des années, à elle de s’y tenir, coûte que coûte. Cela ne servait plus rien à de prétendre le contraire. Elle avait changé. Beaucoup trop changé. Et elle n’était plus cette enfant timide, seule et réservée. Elle était une femme forte, indépendante, intelligente. Elle avait d’autres atouts dans sa manche et elle continuerait d’avancer, avec ou sans elle. D’une voix que Soledad ne devait pas lui connaître, elle explique à la voyante que tout cela n’était qu’une mauvaise idée, que rien de ce qu’elle pourrait lui enseigner ne fonctionnera sur elle. L’attitude franchement rédhibitoire de Lexi force Soledad à avoir un léger mouvement de recul, l’air interrogatif sur le visage. Elle semble totalement perdue, désarçonnée, incapable de comprendre pourquoi Lexi agissait ainsi. Comment le pourrait-elle ? Lexi avait toujours arrondi les angles en sa présence, faisant comme si leur amitié comptait à ses yeux alors qu’elle n’est rien de plus qu’un vulgaire simulacre, une veine tentative de demeurer un peu plus longtemps l’enfant qu’elle a connu. Lexi a-t-elle véritablement besoin de s’encombrer de cela ? Ses fréquentations parlent d’elles-mêmes. La présence de Soledad n’y changera rien. Abasourdie par cette soudaine réalité, les propos de la jeune femme dépassent sa pensée, ou du moins franchissent les limites de ce qu’elle ne s’autorisait pas à dire auparavant. Le caractère inutile de leurs entrevues, de leur relation, de leur amitié. « Je suis quoi, Alexis ? J’essaye juste de t’aider. » Ne pouvant décemment pas lui dire le fond de sa pensée, ayant une réputation à tenir et sachant que son comportement pouvait avoir des conséquences, Lexi se contente de dire : « Je sais et tu n’y es pour rien. C’est moi. » Lorsque Soledad lui dit qu’elle n’a aucune raison de se braquer et encore moins parce que cela ne va pas dans son sens, Lexi secoue la tête et dit : « Au contraire. J’ai l’habitude d’obtenir ce que je veux Soledad. Et facilement. Ce ne sera pas le cas. Inutile de te faire perdre ton temps, à toi comme à moi. » dit-elle d’un ton un peu plus sec qu’elle ne l’aurait voulu. « Les techniques de combat m’aideront mieux pour atteindre le calme. » Alors qu’un léger sourire s’installe sur les lèvres de Soledad tandis qu’elle tente de l’encourager à nouveau, Lexi hausse les sourcils. Cette femme est vraiment stupide. Incroyablement stupide. C’était donc cela, la bienveillance à l’état pur ? La sympathie à tout égard ? Comment peut-elle continuer de lui parler de cette manière si complaisante alors qu’elle venait tout bonnement de lui indiquer au combien elle était insignifiante ? La manière dont Soledad agit frappe Lexi de plein fouet : grisée par l’ambivalence qui l’assaille, partagée entre un rire sarcastique et la consternation, Lexi secoue la tête doucement. « Cela ne sera pas la peine Soledad. On est… » Mesurant ses propos, tentant de trouver le meilleur moyen de le dire -ce qui n’est nullement dans les habitudes de Lexi, soyons honnêtes-, elle ajoute : « On est trop différente maintenant. Le chemin que j’emprunte est trop éloigné du tien. Désolée d'avoir entretenue l'idée que c'était possible que ceux-ci se rejoignent durant toutes ces années. » Terminant de se rhabiller, Lexi emprunte le chemin de la sortie et lui dit simplement : « Adieu. » Fallait pas se leurrer. Il n’y avait plus rien ici pour la jeune femme.
Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Jeu 16 Déc - 23:18
Perdue dans ces réflexions dans mon miroir d'illusions
Soledad ☽ ☾ Alexis
De cette rencontre, Soledad n’avait eu à la fois aucunes attentes, et beaucoup d’attentes. Aucunes, parce que c’était toujours ainsi qu’avait été leur amitié. Avec Alexis, elles se retrouvaient après des semaines voir des mois de silence. Souvent tout partait d’un hibou, la plupart du temps envoyé par Soledad. Elles se rejoignaient dans un lieu neutre, à chaque fois un café ou un bar et papotaient pendant quelques temps avant de mettre fin à leur rencontre. Souvent à l’initiative de la Fawley. Et ça s’arrêtait là. Jusqu’à ce que quelques temps plus tard, tout recommence. Soledad n’aurait jamais été contre l’idée que ces rencontres soient un peu différentes, un peu plus remplies en quelque sorte, qu’elles aillent manger un morceau, qu’elles s’organisent un truc ensemble, peu importait quoi au final, mais ça n’était jamais arrivé. Et si elle n’avait jamais vraiment proposé c’était parce qu’elle avait toujours sentit au fond d’elle qu’Alexis refuserait. Alors elle s’était contentée de ces rendez-vous un peu rapide, se disant que c’était une manière de rattraper le temps perdu, de maintenir un contact, et surtout que c’était déjà pas mal. Elle se disait qu’elles auraient pu se perdre de vue depuis longtemps, après tout ça avait été le cas avant la mort de son père, mais que ce n’était pas le cas alors qu’elle devait en être satisfaite. Ne pas trop en demander était certainement la raison pour laquelle leur amitié existait encore à ce jour. Et c’était le cas, la mexicaine n’avait jamais été très exigeante, si ce genre d’amitié convenait à Alexis alors elle n’allait pas la forcer à quoi que ce soit, elle préférait ça à la voir couper totalement les ponts. Mais cette fois, elle en avait attendu un peu plus parce que cette fois les choses avaient été différentes. Elle se retrouvaient dans sa boutique, à partager ses connaissances puisque pour la première fois Alexis lui avait demandé un service. Lui apprendre la méditation ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà plus qu’elles n’avaient jamais partagé alors Soledad s’était dit que ce serait peut-être l’occasion parfaite pour développer un peu plus leur amitié. Elle n’avait pas non plus de grandes espérances, elle se disait que la Fawley resterait fidèle à elle-même, mais ce serait peut-être un premier pas dans une direction un peu différente.
Cette direction, elle l’avait imaginé meilleure. Plus équilibrée, peut-être plus joyeuse et faite de réels partages, mais plus les minutes défilaient, plus Soledad se rendait compte qu’elle s’était bercée d’illusions. Si elle faisait au mieux pour se montrer optimiste et ouverte, il semblait que c’était tout l’inverse pour Alexis. Plus elle proposait des exercices pour l’aider à se mettre dans le bon état d’esprit pour méditer, moins ça semblait fonctionner pour son amie. Pire, la sorcière semblait se tendre de seconde en seconde, ce qui était tout l’inverse de l’effet recherché. Sous le regard médusé de la mexicaine, Alexis s’était relevée et avait enfilé son jean, apparemment décidée à quitter les lieux. Soledad s’était efforcée de l’arrêter mais une remarque de son amie l’avait stoppé dans son élan. Soudainement, ce n’était plus de l’exaspération qu’elle voyait dans les yeux de la sorcière, mais ce qui s’apparentait à du mépris, et ce n’était plus dirigé vers l’exercice qui lui donnait du fil à retordre, mais vers elle. Soledad était quoi au juste ? Elle lui posa la question tout en se demandant si elle avait réellement envie d’entendre la réponse. Tout dans l’attitude d’Alexis laissait entendre que ce qu’elle avait à dire n’allait pas lui plaire. Que ça allait peut-être même la blesser. Le silence de la sorcière fut sûrement salvateur, en tout cas il permit à Soledad d’enchainer. Elle préférait se concentrer sur l’exercice raté de la méditation que sur ce que la rousse pouvait avoir à lui dire. C’était plus prudent, surtout quand elle n’avait rien fait pour mériter cette attitude. Tout ce qu’elle tentait de faire, c’était de l’aider, à sa demande en plus alors elle méritait mieux que ces remarques acides. « Je sais et tu n’y es pour rien. C’est moi. » Soledad en pu retenir un froncement de sourcils. Ca ressemblait à ces paroles creuses qu’on prononçait lors d’une rupture. C’est pas toi, c’est moi. Des mots qui ne voulaient rien dire et cachaient une réalité souvent plus blessante.
Plongée dans l’incompréhension, Soledad tentait de se raccrocher à l’idée que l’attitude d’Alexis était juste liée à l’irritation de ne pas avoir réussi à maitriser la technique de la méditation du premier coup, que ça n’avait rien à voir avec elle. Qu’elle n’avait rien fait de mal. Qu’Alexis n’avaient rien à lui reprocher et qu’après ça leur amitié allait pouvoir continuer son chemin. Elle était juste frustrée de ne pas avoir réussi, c’était tout. Mais la sorcière secoua la tête. « Au contraire. J’ai l’habitude d’obtenir ce que je veux Soledad. Et facilement. Ce ne sera pas le cas. Inutile de te faire perdre ton temps, à toi comme à moi. » Le ton sec de la jeune femme fit serrer les dents à la mexicaine. Certes, elle était habituée à tout avoir du premier coup, mais ce n’était pas une raison pour lui parler de sa sorte, comme si elle l’avait grandement offensé. Pourtant, la voyante avait beau se rejouer les minutes précédentes dans sa tête, elle ne voyait rien qui pouvait vraiment justifier cette attitude. Elle avait fait de son mieux pour l’aider et la guider pas à pas, à chaque difficulté elle avait tenté de lui trouver une solution. Elle s’était adaptée de son mieux mais clairement ça n’avait pas eu l’air de suffire. « Mais tu ne me fais pas perdre mon temps. » Glissa-t-elle tout de même à mi-voix, d’un timbre presque suppliant qu’elle détesta aussitôt. Pourtant elle était sincère, elle n’avait pas le sentiment d’avoir perdu son temps. Elle avait prévenu Alexis, maitriser la méditation n’était pas si simple et souvent il fallait plusieurs séances avant d’obtenir un résultat satisfaisant. Elle-même avait eu besoin de plusieurs essais, il n’y avait rien d’honteux à ça. Et surtout, ça ne leur faisait pas perdre leur temps, bien au contraire, chaque étape, chaque échec était nécessaire. Mais elle avait l’air d’être la seule à voir les choses ainsi. « Les techniques de combat m’aideront mieux pour atteindre le calme. » Soledad sentit une pointe de déception l’envahir. Elle avait eu envie de partager ça avec son amie, que ce soit quelque chose qui les rassemble enfin. Mais encore une fois elle semblait être la seule à ressentir ça. Elle se força à afficher un fin sourire. « Peut-être, oui. » Souffla-t-elle, acceptant sa défaite. Elle n’était absolument pas convaincue. La méditation appelait au calme et à l’introspection tandis que le combat était fait d’énergie et de réflexe, c’était des activités incomparables, cependant elle n’avait pas envie de davantage contredire Alexis. Le regard qu’elle portait sur elle était déjà assez peu amène comme ça, elle n’avait pas envie d’empirer les choses.
Même si elle sentait que c’était une bataille perdue d’avance, Soledad tenta une dernière main tendue. Alexis était frustrée de ses échecs, peut-être qu’un peu de temps lui était nécessaire. Elles pourraient retenter l’exercice un peu plus tard et voir ce que ça donnait à ce moment là. La mexicaine savait que c’était difficile de maitriser la méditation alors elle n’avait pas envie d’abandonner aussi facilement. Face au haussement de sourcils de son amie, Soledad s’efforça de rester de marbre. Ce simple geste semblait dévoiler tout ce qu’elle pensait de cette proposition. Et ce n’était pas une opinion très positive. Au moins quand Alexis reprit la parole, sa voix avait perdu cette pointe acide que Soledad avait trouvé si blessante. « Cela ne sera pas la peine Soledad. On est… » Mais ce ton douceâtre n’était-il pas pire ? C’était comme si elle avait abandonné, comme si elle cherchait une manière plus douce de prononcer des mots blessants. Soledad ne put s’empêcher de retenir son souffle, comme si elle se préparait au pire. Certainement à raison, au fond. « On est trop différente maintenant. Le chemin que j’emprunte est trop éloigné du tien. Désolée d'avoir entretenue l'idée que c'était possible que ceux-ci se rejoignent durant toutes ces années. » La mexicaine regarda un instant son amie sans comprendre. Elle était en train de lui dire quoi là ? Qu’elle ne voulait plus qu’elles se voient ? Que leur amitié était inutile ? Qu’elle n’avait pas lieu d’être et que finalement ça avait toujours été le cas. Soledad fronça les sourcils, assaillie par toutes ces questions plus désagréables les unes que les autres. L’irritation d’Alexis, elle pouvait gérer, sa frustration aussi, mais ça, ça la désarçonnait totalement et un instant elle ne su plus quoi faire. Le cœur serré, la brune fit un pas vers son amie -était-ce toujours le cas ? « Ne dis pas ça, Alexis, c’est pas grave ça. Ca ne change rien qu’on soit différentes, c’est… » Mais c’était trop tard, la sentence était tombée et apparemment Soledad n’avait pas son mot à dire. De son point de vue la disparité n’était pas une difficulté, elle acceptait Alexis dans toute sa différence, elle n’avait jamais aspiré à n’avoir que des amies qui lui étaient semblables. Mais encore une fois, elle était la seule à voir les choses ainsi. Tout était déjà joué et elle avait perdu. La déception se chargea de tristesse tandis que celle qu’elle appelait encore son amie quelques instants plus tôt se saisissait de ses dernières affaires et lui tournait le dos. « Adieu. » Soledad n’eut pas le temps de prononcer le moindre mot que déjà Alexis était partie. Et avec elle leur amitié.
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